Agriculture du Maghreb
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Fluidité Parfaite Excellente Action de Choc Protection Maximale
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EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Beauséjour Hay Hassani - 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 Fax : 212 (0) 522 25 20 94 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com
Directeur de publication Gérard COUVREUR
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Soumia EL MAHDAOUI Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Prof. Hmimina M’hamed Prof Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI Prof Said AMIRI Prof. Bouzrari B. M. Mohamed Zahidi Boubker El Ouilani Nadif Abdelamjid A. FATNI Youssef BEN SEDDIK
Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI
Conception Graphique Yassine NASSIF
Imprimerie PIPO
Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr
Tous droits de reproduction
autorisés avec mention impérative et complète du journal.
Edito
Edito
Petite révolution agricole dans les campagnes marocaines
A
vec la sixième édition du SIAM réalisée cette année sous le thème de l’agriculture solidaire, les petits agriculteurs, au centre de toutes les sollicitudes se sont emparés de l’essentiel des débats durant le salon. De fait, chacun sait que l’agriculture représente une source d’emploi majeure et un secteur stratégique pour le développement du Maroc : l’agriculture représente 80% de l’emploi rural. Dans son message aux 4ème Assises de l’Agriculture dont la lecture a été donnée par Monsieur Aziz Akhannouch, Ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, le souverain a clairement engagé le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour l’amélioration de la situation des petits agriculteurs, élément déterminant mais aussi maillon faible du Plan Maroc Vert : 70% des exploitations ont moins de 2 hectares et sont confrontées de plus, à de faibles capacités financières mais aussi techniques. Il s’agissait notamment du rééchelonnement des créances auprès du Crédit Agricole du Maroc, avec la possibilité de contracter de nouveaux crédits afin de les aider à obtenir de meilleurs
résultats : agrégation, prêts, conseils en production,… Détermination royale pour la réussite du PMV, les petits agriculteurs étant effectivement la colonne vertébrale de l’agriculture au Maroc. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le Crédit Agricole du Maroc, confirmant l’agriculteur comme un acteur essentiel du développement du monde rural, a créé Tamwil El Fellah, dédié à la frange de ceux qui ont été exclus des financements bancaires classiques. Restera encore à régler le problème du morcellement foncier alors que l’agrégation censée le contourner, manque quand même selon certains intervenants, d’un peu de visibilité pouvant même décourager les investisseurs. Cela dit, espérons que cette clairvoyance royale sera suivie de démarches rigoureuses et conscientes des difficultés, pour mettre en place réellement l’agrégation avec les petits agriculteurs, ultime chance d’une véritable réussite du Plan Maroc Vert.
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Gérard Couvreur
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Sommaire Sommaire Nos annonceurs AGREMBAL 55 AGRIDATA Consult. 45 AGRIMATCO 67 AGRIMATCO 71 AGRIPHARMA 53 AGRIPHARMA 68 AGROSEM 52 ATLANTICA AGRICOLA 46 BADRA 12 BASF Maroc 73 BASF SCHWEIZ 77 BAYER CS 2 BAYER CS 51 BEILLARD 57 CANTECH 85 CMGP 15 Conférence eau Agadir 9 COOPAGRI 26 CREA LINK 24 CROPLIFE 79 Green Berg 24 HERCULANO 37 INTERMAS 57 IRRISYS 11 ISAGRI 57 Le Maroc Agricole 17 MADERAS Y GONZALES 89 MAMDA 95 NUNHEMS 33 OTECH 41 PROMAGRI 39 SAER 13 SAOAS 47 SCOTTS 69 SCPC SAPEL 19 SCPC SAPEL 25 SIBERLINE 75 SIFEL 100 SILOS CORDOBA 38 SIPCAM INAGRA 23 SOCOPIM 7 TECNIDEX 43 TECNIDEX 48 - 49 TIMAC 99 TREFILADOS URBANO 24 UNIMAGEC 4 UNITEC 44 VILMORIN 29 YARA 27
Cahier Arabe Crédit Agricole du Maroc Mamda Unimagec
Actualités
6
Céréales
36
Agrumes
42
Une campagne moyenne à bonne en perspective
Conquête de nouveaux marchés et consolidation des anciens
Conditions météorologiques et traitements phytosanitaires
50
Medfel 2011
54
SIAM 2011
58
Tomate de plein champ
66
Agriconferences 2011
74
Le marché des produits phytopharmaceutiques au Maroc
78
Fiscalité agricole
82
Le noyer
84
La cercosporiose de la betterave à sucre
88
Feu bactérien
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Les nématodes entomopathogènes
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Au coeur de l’EuroMéditerranée L’agriculture solidaire à l’honneur Véritable plateforme commerciale des produits de terroir
Films de couverture des serres
Tva sur le matériel d’irrigation arbre fruitier et forestier
Plan de contrôle dans la province d’Ifrane Une nouvelle piste pour la protection contre les ravageurs souterrains
Périls latents dans l’utilisation d’une moissonneuse-batteuse Agriculture du Maghreb
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ACTUALITÉ SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Pour nourrir le monde, réduisons nos pertes alimentaires Le tiers des aliments produits chaque année dans le monde pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé, selon un rapport préparé par la FAO à la demande de l’Institut suédois pour l’alimentation et la biotechnologie. Axé sur les pertes mondiales d’aliments, le rapport de la FAO Global food losses and food waste révèle des faits et chiffres dont les plus marquants: • Aussi bien les pays industriels que les pays en développement gaspillent grosso modo les mêmes quantités de nourriture, soit 670 millions et 630 millions de tonnes respectivement. • Chaque année, les consommateurs des pays riches gaspillent presque autant de nourriture (222 millions de tonnes) que l'entière production alimentaire nette de l'Afrique subsaharienne (230 millions de tonnes). • Les fruits et légumes ainsi que les racines et tubercules ont le taux de gaspillage le plus élevé. • Le volume total de nourriture perdue ou gaspillée chaque année est équivalent à plus de la moitié de la pro-
duction céréalière mondiale (2,3 milliards de tonnes en 2009-2010).
Pertes et gaspillage Le rapport distingue entre pertes alimentaires et gaspillage de nourriture. Les pertes alimentaires - aux stades de la production, de la récolte, de l’après-récolte et de la transformation - sont plus importantes dans les pays en développement. Cela est dû à la fois à des infrastructures défaillantes, à des technologies dépassées et à la faiblesse des investissements dans les systèmes de production alimentaire. Le gaspillage de nourriture, lui, est plus problématique dans les pays industriels. Il est trop souvent le fait des détaillants et consommateurs qui jettent à la poubelle des aliments parfaitement comestibles. En Europe et en Amérique du Nord, chaque consommateur gaspille
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entre 95 et 115 kg par an, contre 6 à 11 kg seulement pour le consommateur d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud et du Sud-Est. La production alimentaire totale par habitant pour la consommation humaine est de quelque 900 kg par an dans les pays riches, soit près du double des 460 kg produits annuellement dans les régions les plus pauvres. Les pertes alimentaires durant les récoltes et l’entreposage se traduisent par des pertes de revenus pour les petits paysans et par des prix trop élevés pour les consommateurs pauvres, note le rapport. Aussi, la réduction des pertes aurait-elle un impact «immédiat et significatif» sur leurs moyens d’existence et leur sécurité alimentaire.
Dilapidation des ressources Les pertes et le gaspillage alimentaires entraînent la
dilapidation des ressources, notamment l’eau, la terre, l’énergie, le travail et le capital. Ils entraînent aussi, inutilement, des émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au réchauffement mondial et au changement climatique. Le rapport présente un certain nombre de suggestions d’ordre pratique visant à la réduction des pertes et du gaspillage. Dans les pays en développement, le problème se pose du fait principalement des techniques de récolte inadéquates, des défaillances au niveau de la gestion aprèsrécolte, de la logistique, des infrastructures, de la transformation et de l’emballage, ainsi que du manque d’information sur les marchés. Une meilleure circulation de l’information permettrait pourtant à la production de mieux répondre à la demande. Dans ces conditions, on ne saurait trop conseiller le renforcement de la chaîne d’approvisionnement alimentaire en facilitant l’accès direct des petits paysans aux acheteurs. Les secteurs privé et
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Notre réussite : la vôtre !
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public devraient également investir davantage dans les infrastructures, le transport, la transformation et l’emballage. Dans les pays à revenus moyens et élevés, les pertes et le gaspillage alimentaires découlent largement du comportement des consommateurs, mais aussi du manque de communication entre les différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement.
L’influence de l’aspect extérieur Sur le marché de détail, de grandes quantités d’aliments sont perdues du fait des normes de qualité qui exagèrent l’importance de l’aspect extérieur. Pourtant les études montrent que le consommateur est disposé à acheter des produits dont l’aspect n’est pas exactement conforme aux normes, pourvu qu’ils soient sûrs et bons. Le consommateur a
donc le pouvoir d’influencer les normes de qualité et il ferait bien d’en user. Autre suggestion: la vente directe des produits de la ferme au consommateur sans devoir se conformer aux normes de qualité des supermarchés. Cela est possible au travers des marchés paysans et des points de vente aménagés à même les fermes. Il convient d’utiliser à bon escient les aliments qui autrement seraient jetés. Les organisations commerciales et caritatives pourraient, à titre d’exemple, collaborer avec les détaillants pour ramasser puis vendre ou utiliser les produits destinés à la poubelle, mais encore acceptables en termes de salubrité, goût et valeur nutritive.
Changer les habitudes du consommateur Dans les pays riches, le consommateur est généralement poussé à acheter
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plus de nourriture qu’il n’en a besoin. Les promotions du genre «3 pour le prix de 2» sont un exemple frappant tout comme les plats surdimensionnés déjà cuisinés et prêts-à-emporter que proposent les industriels de l’agroalimentaire. Les restaurants aussi sont en cause, qui offrent des buffets à prix fixes qui poussent le client à remplir abondamment son assiette. En général, le consommateur ne planifie pas proprement ses achats de nourriture. De ce fait, il doit forcément se résoudre à jeter les aliments une fois atteinte leur date d’expiration. Pour modifier les habitudes du consommateur, l’éducation à l’école et les initiatives politiques constituent de bons points de départ possibles, selon le rapport. Il convient de faire comprendre au consom-
mateur des pays riches qu’il est inacceptable de jeter inutilement à la poubelle de la nourriture qui aurait pu servir. Il convient également de lui faire admettre qu’en raison de la disponibilité limitée des ressources naturelles, il serait plus rentable de réduire le gaspillage de nourriture que d’accroître la production agricole pour nourrir une population mondiale croissante. Un autre rapport sur l’emballage des aliments à l’intention des pays en développement a été également préparé à l’occasion du congrès Save Food! Il souligne notamment qu’un emballage approprié est un élément clé pour la réduction des pertes qui se produisent à presque toutes les étapes de la chaîne alimentaire.
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ACTUALITÉ
Les réseaux d’eau anciens Ressuscitent en Méditerranée Gaëlle Courcoux, IRD, Institut de recherche pour le développement Des années de sécheresse avaient tari les réseaux d’eau anciens du pourtour Méditerranéen. Mais avec le retour de la pluie depuis 5 ans, le patrimoine hydraulique renaît. L’eau chante comme les noms des ouvrages dans lesquels elle coule à nouveau : khettaras au Maroc, foggaras en Algérie ou encore qanâts en Iran, les galeries drainantes souterraines constituent l’exemple le plus caractéristique et le plus original de cette reconquête des installations ancestrales par les populations locales.
C
omme le montrent des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires1, ces « mines d’eau » en plein désert qui avaient été en majorité abandonnées sont aujourd’hui réhabilitées par les habitants des oasis. Ces derniers réinvestissent désormais dans la maintenance des khettaras et dans l’agriculture, en particulier les jeunes qui reviennent en milieu rural face au chômage auquel ils sont confrontés en ville. Un pari risqué face à l’incertitude climatique, mais assumé pour relancer l’action collective et se réapproprier les règles d’accès à l’eau, en vue justement d’une nouvelle pénurie possible dans les années à venir.
Tout autour du bassin Méditerranéen, le patrimoine hydraulique ancestral est en train de renaître. Depuis 5 ans, le retour de l’eau redonne leurs quartiers de noblesse aux ouvrages anciens. Les populations locales réinvestissent ces équipements, abandonnés pendant les années de sécheresse. Parmi ceux-ci, les systèmes les plus caractéristiques de ce renouveau, les plus originaux et les plus élaborés, demeurent les galeries drainantes souterraines2, connues depuis l’Antiquité sous le nom de khettaras au Maroc, de qanât en Iran ou encore de foggaras en Algérie. Ces sortes de mines d’eau sont issues d’une technique ancestrale, développée à
La galerie creusée depuis le pied d’un relief intercepte la nappe souterraine et, étant légèrement pentue, permet de drainer l’eau par gravité jusqu’à la sortie de la conduite pour alimenter les canaux d’irrigation dans la vallée du Tafilalet. Les puits que l’on observe à la surface du sol permettent d’accéder à la galerie pour l’entretien de cette dernière.
grande échelle à partir du XIIe siècle au Maghreb pour créer artificiellement les oasis sahariennes.
Une haute technicité pour des ouvrages séculaires Comme leur nom l’indique, les galeries permettent de drainer l’eau de la nappe phréatique. Le principe de construction témoigne d’un savoir manifeste et relève d’une grande maîtrise technique. Il consiste à creuser dans un relief une galerie souterraine, jusqu’à intercepter une nappe d’eau peu profonde (voir schéma). Légèrement pentue vers l’aval, la conduite permet alors d’amener l’eau de l’aquifère par gravité jusqu’à la sortie au pied du relief, avec un débit à peu près constant.
Depuis la surface du sol, seul l’alignement des petits cônes de terres caractéristiques sur plusieurs kilomètres témoigne de l’existence de tels ouvrages sous nos pieds : ce sont les puits successifs d’évacuation des déblais qui jalonnent la conduite, distants de 30 m environ, et servent ensuite d’accès pour l’entretien de cette dernière.
L’exemple du Maroc Les galeries peuvent atteindre 5 à 20 km de long sur 2 à 4 m de haut et à peine 50 cm de large, comme dans la province du Tafilalet au Maroc, dans la région de Meknès, où se sont focalisés plus précisément les travaux des chercheurs et où les khettaras ont été le mieux conservées. Au total, 450 ont été recensées dans cette zone. Creusées de la fin du XVIIIe ou le début du XIXe siècle jusqu’en 1950, elles ont permis à une population de près de 600 000 habitants, dont 75 % vivent principalement de l’agriculture, de se développer dans cette vaste région au pied de l’Atlas, enserrée entre la montagne et le Sahara.
Le renouveau des galeries Mais au cours de la seconde 10
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Galerie souterraine
moitié du siècle dernier, la modernisation de l’hydraulique publique, avec notamment la construction de barrages, et l’essor de forages privés ont fragilisé les khettaras. Ces réseaux modernes sont venus se superposer aux ouvrages traditionnels, sur le mode du renfort ou de la concurrence, et un grand nombre de galeries drainantes ont été mises hors service. Puis les grandes sécheresses qui ont sévi dans les années 1970 et de 1995 à 2005 sont venues tarir à leur tour le système des khettaras. Il y a cinq ans, seules quelques dizaines de galeries étaient encore en activité permanente. Mais depuis mai 2006, la pluie abondante et régulière est de retour. La nappe alimente à nouveau la zone amont du captage de certaines galeries qui avaient été partiellement ou totalement abandonnées. Les habitants ont alors entrepris de
les réhabiliter. En cinq ans, à Jorf, dans l’ouest du Tafilalet, près de 50 conduites ont été remises en état de marche grâce à ces initiatives collectives. Désormais, les autorités hydrauliques et politiques locales et régionales oeuvrent également dans ce sens et proposent un schéma de réhabilitation des khettaras. Ce nouvel essor de leur patrimoine hydraulique permet aux populations de réinvestir dans l’agriculture oasienne, et en particulier aux jeunes revenus de la ville suite notamment aux problèmes de chômage rencontrés en milieu urbain. De fait, depuis peu, de nombreux jeunes gens regagnent les oasis pour s’investir dans la restauration et la maintenance des khettaras. A l’instar des habitants des oasis, les populations tout autour de la Méditerranée réhabilitent les réseaux anciens de distribution de l’eau, comme celles du Haut-Atlas marocain, des Alpes, des Pyrénées ou encore de la montagne libanaise qui font revivre les étonnants paysages de terrasses qu’elles ont façonnés au cours des siècles passés. Néanmoins une incertitude demeure : le retour de l’eau est-il durable ? Difficile de l’affirmer pour les scientifiques. Mais c’est bien là le pari des sociétés rurales. Ne voulant plus d’exploitations individuelles des eaux souterraines par des pompages incontrôlables, elles relancent l’action collective en vue d’établir une nouvelle justice de l’accès à l’eau…dans la perspective d’un nouveau manque d’eau possible dans les années futures.
---------------------1. Ces travaux ont été réalisés en partenariat avec des enseignantschercheurs de l’université Cadi Ayyad de Marrakech et de la faculté des lettres et sciences humaines d’Agadir.
2. Une demande d’inscription des khettaras au patrimoine matériel et immatériel de l’humanité a été suggérée auprès de l’Unesco dans le cadre de la journée « eau et culture » du 9 décembre 2010.
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ACTUALITÉ ENVIRONNEMENT
BADRA Secoueurs d’olives avec ou sans batterie
Changement climatique Effets du sur l’agriculture Une équipe américaine de chercheurs vient d’établir pour la première fois un lien direct entre le réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre et la baisse de la production de blé et de maïs. Cette étude qui vient de paraître dans la revue scientifique Sciences a été réalisée à base de modèles informatiques qui ont établi une corrélation positive entre les changements de température observés depuis 1980 et les baisse de production de ces deux céréales.
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L’étude se basait sur quatre cultures de grande consommation que sont le blé (Triticum sativum), le maïs (Zea mays), le riz (Oryza sativa) et le soja (Glycine max). Le choix de ces cultures est basé sur leur importance dans l’alimentation des hommes. Ces cultures représentent, à elles seules 75% des calories absorbées par la population mondiale. Les productions mondiales de ces cultures ont été comparées aux relevés mondiaux de températures entre 1980 et 2008. Afin de rester plus proche de la réalité, d’autres facteurs susceptibles d’influer sur la température tels que les précipitations ont été également prises en compte. A partir de ces données, ont été bâtis deux modèles informatiques : - le premier, le témoin, laissait les températures de la terre telles quelles. - le second simulait une hausse des températures du globe. Les autres variables demeuraient égales pour les deux modèles. Une fois les modèles informatiques bâtis, les chercheurs ont procédé aux simulations. Les baisses enregistrées étaient fonction de la latitude. Ainsi, la Russie vient en tête avec une baisse de 15% de sa production de blé, tandis que des pays tels que la France, l’Inde, la Chine et le Brésil n’ont subi qu’une baisse négligeable de leurs productions annuel-
les de maïs. Certains pays ont même vu leurs productions augmenter lors de cette simulation informatique. Globalement, on a assisté à une baisse de 3,8% de la production de maïs, tandis que celle de blé enregistrait une baisse de 5,5%. Cette baisse aurait pu être plus grave si la baisse occasionnée par l’élévation de la température n’avait pas été compensée par une hausse de production due à l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère terrestre. En effet, lors de la photosynthèse, les plantes convertissent le CO2 atmosphérique en hydrates de carbone. Il est également important de noter que l’augmentation du taux de CO2 est la principale cause du réchauffement climatique car le CO2 est le principal gaz à effet de serre. L’étude, qui était menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Stanford en Californie, a également constaté que les températures moyennes avaient augmenté de plusieurs degrés depuis 1980. Cependant, bizarrement, en intégrant toutes les variables, les chercheurs se sont rendus compte que les effets dépressifs du réchauffement climatique sur la production de ces cultures étaient plutôt modestes ! www.pipelette.com
Epandage d’effluants
Recycler le phosphore issu des déchets d’élevage Produit de l’exploitation des gisements de phosphate, le phosphore est un élément chimique indispensable à la vie. En agriculture, son utilisation sous forme minérale permet d’optimiser la croissance des plantes et des animaux d’élevage. Mais mal utilisé ou épandu en excès, il devient rapidement un problème pour l’environnement. Ainsi dans les zones de cultures ou d’élevage intensif, plus de la moitié du phosphore présent dans les cours d’eau proviendrait de ces pollutions diffuses d’origine agricole. Il faut y ajouter les rejets via les eaux usées, de phosphore provenant de l’utilisation de détergents. Résultat de ces excès, l’eutrophisation des cours d’eau et le développement de certaines bactéries responsables de la dégradation de la qualité de l’eau, ce qui compromet non seulement la pêche et la pisciculture, mais également la baignade et la consommation de cette eau. Certes, la mise en place de la réglementation sur l’épandage de produits phosphorés conduit les agriculteurs à réduire les apports de fertilisants. Pour autant, dans une région comme la Bretagne, qui est une zone d’élevage intensif, la quantité de phosphore, mais aussi d’azote, produite via les déjections animales et utilisable comme fertilisant, s’avère supérieure au besoin réel des cultures. D’où l’idée des chercheurs du Cemagref de Rennes de recycler le lisier afin de récupérer le phosphore sous forme exportable en dehors de ces zones d’élevage intensif, limitant ainsi les pollutions. D’ores et déjà, une équipe a conçu un procédé en quatre étapes pour séparer le phosphore de la matière organique à laquelle il est associé dans les effluents. 1- la dissolution du phosphore par l’acide formique. Celle-ci permet ainsi de le récupérer dans la
phase liquide. 2- la séparation de la phase solide de la phase liquide contenant le phosphore. 3- la «précipitation chimique», par ajout de magnésie, l’objectif étant de provoquer la cristallisation du phosphore. 4- la filtration afin de récupérer le phosphore sous forme minérale qui permet ensuite son utilisation comme engrais. Précisons que plus les cristaux obtenus sont gros, plus ils sont faciles à filtrer et à sécher. D’où les travaux d’optimisation de ce procédé menés aujourd’hui par les chercheurs du Cemagref. Une décantation simple permet de recycler jusqu’à 50% du phosphore, alors qu’une autre technique qui fait appel à l’ajout d’un polymère, conduit au recyclage d’environ 80% du phosphore. Seul problème, les cristaux sont alors de plus petite taille et, par conséquent, difficiles à retenir sur le filtre. Les chercheurs du Cemagref s’intéressent donc à cette phase de cristallisation afin de déterminer quelles sont les meilleures conditions de croissance des cristaux. Autre verrou, économique cette fois-ci, dans le développement de ce procédé, sa première étape, c’est-à-dire la dissolution acide, dont le coût reste élevé au regard du prix actuel de l’engrais recyclé, peu compétitif par rapport à celui des engrais chimiques importés. Pour autant, cette tendance devrait s’inverser au cours des prochaines décennies du fait de l’augmentation, non seulement du prix des engrais liée à l’épuisement progressif des gisements existants, mais aussi des coûts d’exploitation de minéral. Bassins de stockage d’effluants
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ACTUALITÉ Institutionnel
EACCE Programme de Contrôle Interne A l’occasion de la 6ème édition du SIAM, l’EACCE a organisé pour la seconde année consécutive, le jeudi 28 avril 2011, une cérémonie de remise de certificats à 13 entreprises exportatrices qui se sont engagées dans le Programme de Contrôle Interne (PCI). Le PCI se définit comme une approche participative dédiée à la gestion de la qualité des
produits agroalimentaires destinés à l’exportation et basée sur l’engagement formel et durable de l’EACCE et des entreprises exportatrices pour une amélioration continue du degré de satisfaction des exigences de qualité et conformité qui leur sont applicables. A cet effet, les entreprises exportatrices mettent en place des systèmes de contrôle
EACCE
COMMUNIQUE DE PRESSE L’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (Eacce) et kwaliteits-controle-bureau (KCB) ont signée une convention de partenariat. Dans le cadre de sa politique de renforcement du contrôle technique et de la coopération
avec ses homologues, organismes de contrôle de la qualité à l’étranger, l’EACCE et sur invita-
internes de la qualité et de la traçabilité de leurs produits visant la maîtrise des dangers et défauts qui surviennent durant le processus de production et permettant de réagir rapidement à ceux qui se déclarent après l’étape d’exportation. Pour sa part, l’EACCE applique un contrôle incitatif basé sur l’audit de conformité et d’efficacité des systèmes
de contrôle internes et sur la certification des produits destinés à l’exportation sur la base d’une surveillance planifiée, substantiellement allégée mais ciblée. Cette démarche permet de renforcer la confiance des importateurs, des services de contrôle et des consommateurs étrangers dans la sécurité et la conformité des produits.
tion de l’organisme de contrôle Hollandais (KCB), ont signé une convention de partenariat en date du 22 Avril 2011 aux Pays Bas. D’une durée de deux ans renouvelable, ladite convention vise à mettre en synergie les compétences dont dispose chacun des deux organismes. L’objectif mutuel est de développer les
initiatives et les actions de rapprochement et de collaboration ainsi que l’échange d’informations et d’expertises. Il est à rappeler que le KCB est le Kwaliteits-Contrôle-Bureau, organisme hollandais, chargé du contrôle de la qualité des fruits et légumes frais destinés à l’export, à l’import et au marché local.
tentiel énorme des paquets technologiques proposés par la recherche agronomique aux agriculteurs. Le premier responsable de l’ICARDA a considéré que cette collaboration INRAPrivé est un modèle totalement réussi, à encourager
et à rendre plus visible dans l’intérêt du développement agricole du Maroc. A noter que la collaboration INRA Meknes-Agriculteur Benali s’articule notamment autour de la conduite optimale des céréales et de l’introduction de nouvelles variétés de blé dur et de blé tendre. Une journée porte ouverte sera d’ailleurs prochainement organisée autour de cette plateforme.
INRA Meknès Le 26 avril, et en marge du SIAM 2011, le Directeur du Centre international des recherches agricoles en zones arides (ICARDA), Dr Mahmoud Solh, accompagné de Dr Mohammed El Mourid, Coordinateur du programme régional Afrique du Nord, ont rendu visite au CRRA Meknes.
L
es deux experts ont été reçus par le Chef du CRRA Meknes accompagné de plusieurs chercheurs qui ont présenté les activités de recherche menées et leur ont fait visiter le Domaine expérimental d’Ain Taoujdate ainsi qu’une plateforme de transfert de technologie installée chez un agriculteur privé de la région. Dr Solh a apprécié les activités scientifiques et de développement agricole poursui14
vies par l’INRA Meknes et a accordé un intérêt particulier à la plateforme installée chez l’agriculteur Benali qui démontre selon lui du po-
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IAV HASSAN II - Agadir Formation sur la sécurité alimentaire La session de formation sur « la Sécurité des aliments et les Systèmes de Management de la Qualité des Produits Agricoles Frais » organisée par l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II et la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), au profit des cadres des ministères de l’Agriculture des pays anglophones à Agadir du 18 avril au 9 Mai 2011, s’est achevée à l’Institut Agronomique Ait Melloul le samedi 7 Mai. Dans leurs allocutions le coordinateur de la session le professeur Ahmed AitOubahou, le Directeur de l’IAV Hassan II le Prof. Brahim Hafidi et le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture M. Moha Marghi se sont félicités du bon déroulement de la session et ont exprimé leurs félicitations aux 15 participants de Gambie, Ghana, Liberia, Tanzanie, Namibie, Malawi et Swaziland. Ils ont insisté sur les relations fraternelles qui lient le Royaume du Maroc avec ses
amis africains et sur les intérêts de la collaboration Sud-Sud que notre pays a toujours favorisé afin de faire bénéficier les pays
africains de ses expériences dans différents domaines et particulièrement dans le domaine de l’agriculture. Les orateurs ont exprimé leur souhait d’étendre ce type de formation à différentes disciplines dans le domaine agricole. Lors de la cérémonie de clôture, M. Mohamed ElMassoudi, représentant de la BADEA, a remercié le Maroc pour l’organisation de la 8ème session de formation au profit des cadres des pays africains subsahariens avec le support financier
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de la Banque. Après avoir souligné l’importance du thème de la session, il a invité les pays participants à formuler d’autres demandes et présenter des projets concrets pour le financement par les fonds de la BADEA. Il a également souhaité la poursuite des échanges entre les pays africains subsahariens et leurs homologues arabes dans tous les domaines, contribuant à la réduction de la pauvreté et au développement économique des pays bénéficiaires. A la fin de la séance, des certificats de participation ont été remis aux participants, qui ont tenu à exprimer leur satisfaction et leurs remerciements aux organisateurs et à la BADEA qui a sponsorisé cette formation.
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ACTUALITÉ ENVIRONNEMENT
Un engrais écologique à partir des eaux usées Les méthodes innovantes pour mieux valoriser les déchets se multiplient. A proximité de Portland, aux EtatsUnis, la station d’épuration de Durham s’est lancée dans la fabrication d’un engrais prêt à l’emploi à partir d’eaux usées provenant de 500.000 logements. Un traitement spécifique permet de récupérer 90 % des phosphates présents dans les effluents. Ingrédients essentiels des fertilisants, ces minéraux sont ensuite vendus à différents utilisateurs, agriculteurs et pépinières. La station produit environ 500 kg d’engrais par jour. La plupart des stations d’épuration cherchent aujourd’hui à tirer le maximum de valeur ajoutée de leurs sousproduits. Ainsi, l’idée d’utiliser les boues d’épuration comme engrais n’est pas nouvelle. La matière sèche - ce qui reste une fois l’eau contenue dans les boues retirée -renferme de l’azote, du phosphore et du magnésium notamment, autant d’éléments nutritifs valorisables en agriculture. Mais elle contient aussi des métaux lourds, polluants organiques persistants et autres pathogènes. Résultat, ces boues ne sont aujourd’hui autorisées dans les champs qu’après traitement, et seulement sur certains types de sols. Or, l’engrais fabriqué à Durham s’affranchit de telles
contraintes. « Le produit final obtenu est pratiquement pur », assure Phillip Abrary, président d’Ostara. Son principe de fabrication est le suivant. Les eaux usées arrivent tout d’abord dans un bassin où des bactéries vont digérer les impuretés, qu’elles transforment en boues. Après filtration, les boues sèches sont récupérées. L’eau restante, quant à elle, traverse un réacteur à lit fluidisé, sorte
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de grande cuve en forme de cône. Son rôle est de favoriser la précipitation des minéraux contenus dans les eaux usées. Ce qui entraîne à l’intérieur du réacteur la formation de cristaux de struvites, un minéral composé exclusivement de phosphore, d’ammonium et de magnésium. Une fois récupérés, ces granulés sont séchés, emballés puis commercialisés sous l’appellation Crystal Green, un engrais certifié aux EtatsUnis.
Avantages du système Cette technologie s’adapte particulièrement aux installations de traitement qui recourent à l’élimination biologique du phosphore et à la digestion anaérobie
Une bactérie pour éliminer les émissions de pesticides La bactérie Escherichia Coli, crainte pour sa capacité à provoquer des intoxications alimentaires, pourrait bien être utilisée à de nobles fins. Des chercheurs chinois affirment qu’elle pourrait servir à extraire les vapeurs de pesticides de l’air pollué. Une équipe de scientifiques de l’Académie chinoise des Sciences (CAS) a découvert qu’une espèce génétiquement modifiée de la bactérie pouvait être utilisée dans un biofiltre pour
Station d’épuration des eaux usées
extraire de l’air le parathion et le parathion méthy, des pesticides toxiques utilisés dans les cultures de fruits, coton, blé et légumes. Leurs résultats ont été publiés dans le Journal International de l’Environnement et de
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la Pollution. Le Prof Junxin Liu et ses collègues ont démonté l’efficacité du biofiltre qui utilise la bactérie E. coli de souche BL21 modifiée. L’élimination moyenne est de 95,2% pour le parathion et de 98,6% pour le parathion méthyl. L’amélioration du système, précise l’équipe, permettra d’enlever à 100% les pesticides. Le parathion et le parathion méthyl sont des substances actives de produits phytosanitaires utilisés dans plus d’un tiers des produits
des boues. En récupérant l’essentiel des phosphates et 40 % de l’ammoniac contenu dans les effluents, elle évite l’accumulation de struvites qui se forment naturellement dans les conduites d’eaux usées de ces stations et en perturbe le fonctionnement. D’où une réduction des frais d’exploitation estimée entre 500.000 et 1 million de dollars par an selon la taille de la station. Autre avantage, l’engrais diffuse lentement dans le sol, limitant ainsi les risques de pollution des nappes phréatiques tout en assurant une meilleure nutrition de la plante. Enfin, la vente de Crystal Green assure une source de revenu supplémentaire aux usines de traitement, dont le retour sur investissement est évalué à cinq ans. Les Echos
servant à la protection des cultures agricoles à travers le monde. Leur accumulation dans l’environnement constitue toutefois un risque pour la santé humaine. Source : Bulletins électroniques
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ACTUALITÉ RECHERCHE
Fertilisation
La fluorimétrie
Une technique simple et performante Le fluorimètre est un outil de mesure au champ capable de détecter les carences de plusieurs éléments (azote, fer, manganèse, magnésium, potassium, soufre, calcium et bore) avant que les symptômes visuels n’apparaissent. Basé sur le principe de la fluorescence chlorophyllienne émise, cet Outil d’Aide à la Décision est simple et rapide à utiliser. Les mesures de fluorescence s’effectuent sur le terrain à l’aide d’appareils portables et de manière non destructive pour la plante. Elles se font en deux étapes : 1. Des clips sont positionnés sur les feuilles, la surface foliaire test est placée pendant 30 min à l’obscurité afin d’interrompre la photosynthèse et vider la chaîne de transfert d’électrons. Les mesures se font sur des feuilles qui ont atteint au moins 50 % de leur taille adulte. Le prélèvement d’une quinzaine
de feuilles suffit pour obtenir un résultat fiable sur une parcelle. 2. Un flash lumineux d’une longueur d’onde précise est envoyé sur la surface test pour rétablir la photosynthèse. L’énergie lumineuse qui n’est pas absorbée par la plante est réémise sous forme de fluorescence qui est piégée et numérisée. Lorsque la mesure est réalisée, le diagnostic s’obtient en deux étapes supplémentaires : 3. Le fichier de mesure est transféré sur un ordinateur de poche
Le venin de scorpion Un nouveau pesticide sélectif ?
Publiés récemment dans le Journal of Biological Chemistry, les résultats d’une recherche américanoisraélienne sur l’effet du venin de scorpion sur les insectes pourraient déboucher sur la mise au point de nouveaux pesticides agricoles. L’intérêt porté au pouvoir insecticide du venin de scorpion n’est pas nouveau. De précédentes études ont montré que les toxines du scorpion
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agissent sur le canal sodique du potentiel d’action, où se fait la propagation du signal nerveux dans les neurones et les cellules musculaires.
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(Pocket PC) par liaison bluetooth. Le programme interprète les mesures. 4. En fin de session de mesure (journée par exemple), les résultats sont transférés sur un ordinateur via un logiciel spécialement conçu à cet effet. Le bulletin de résultat peut être alors imprimé avec les conseils du technicien. Les résultats n’ont plus besoin d’être transférés au laboratoire et l’interprétation se fait directement en temps réel sur le lieu de mesure. Le fluorimètre est utilisable sur toutes les cultures et à tous les stades. Les carences peuvent ainsi être détectées jusqu’à 20 jours avant l’apparition visuelle des symptômes. Les agriculteurs bénéficient donc d’un diagnostic précoce et peuvent réagir plus rapidement pour corriger les déficiences nutritionnelles avant qu’elles ne soient préjudiciables à la production. Une coopérative du Sud de la France utilise la florimétrie depuis 2004 pour aider les producteurs de vigne à optimiser leur fertilisation. Selon le directeur tech-
«Fait intéressant, certaines de ces toxines affectent sélectivement un type de canal sodique, mais pas les autres. Le but de notre projet est de comprendre pourquoi certaines toxines de scorpion agissent sur les canaux sodiques des insectes, mais pas sur leurs homologues chez les mammifères», explique Ke Dong, toxicologue et neurobiologiste spécialisé dans les insectes à l’Université d’Etat du Michigan. Ke Dong et son équipe ont pu identifier, dans les canaux
nique, spécialiste en nutrition : « La fluorimétrie est un complément incontournable aux analyses habituelles (sol, foliaire) et permet ainsi de répondre aux besoins spécifiques de la culture ». La coopérative organise des journées fluorimétrie où les agriculteurs se rendent au siège avec 15 feuilles de leur culture pour faire les mesures. Elle propose ensuite directement les corrections adéquates et évite ainsi aux producteurs des pertes de rendement. Enfin, la fluorimétrie est également utilisée par les distributeurs et les prescripteurs pour aider les agriculteurs à optimiser la fertilisation de manière préventive. Cet outil sert également aux fournisseurs de fertilisants pour la création de nouvelles formulations car il permet de vérifier l’efficacité, la rapidité d’action et la rémanence des produits. Rappelons que le fluorimètre commercialisé au Maroc par la société Etablissement Slaoui avait remporté le prix d’excellence au concours de l’innovation INNOFEL organisé par la revue Agriculture du Maghreb en marge du SIFEL d’Agadir 2010.
sodiques d’insectes, des acides aminés qui rendent ces canaux plus vulnérables au venin du scorpion des déserts israéliens. «Rechercher l’effet du venin sur le canal sodique du potentiel d’action pourrait fournir des informations précieuses pour la conception de nouveaux insecticides, qui agiraient en ciblant sélectivement les canaux sodiques des insectes», précise le chercheur, qui travaille également sur la résistance que développent les parasites à certains pesticides.
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ACTUALITÉ OLÉICULTURE
Mr Reda Tahiri «Société Oleastre» reçoit le prix de Mr Alain RAFESTHAIN, Président du Conseil Général du Cher France,
Mr Abdelatif Bahous, reçoit le Prix de Mr Bentouhami, Directeur des Filières de Production, MAPM
UDOM
Les meilleures huiles récompensées En marge du Salon International d’Agriculture de Meknès, l’Association UDOM «Union pour le Développement de l’Olivier de Meknès» a organisé le 29 Avril un dîner-débat sur : l’Huile d’Olive de qualité : quelles opportunités pour les marchés local et international. Ce dîner-débat, qui a connu une forte présence des opérateurs de la filière oléicole marocaine et internationale, a été l’occasion de partager les expériences sur les opportunités des marchés local et international de l’huile d’Olive. Au cours de ce dîner-débat, les trophées du Prix «Volubilis Extra Vierge Maroc 2011» ont été remis aux gagnants. Ce prix organisé par l’Agro-pôle Olivier Meknès concerne uniquement les huiles d’Olive conditionnées. Ce concours a concerné 20 marques d’huile d’olive conditionnées
de Meknès, Marrakech, Agadir, Taounate, Ouazzane, Sefrou, Chefchaouen, Fès, Berrechid. Il a été réalisé sous la responsabilité de Madame Franca Camurati (Italie) et Dr Marino UCEDA (Jaén Espagne) avec un panel de jury de dégustation International de France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal,
Mr Mardoché Devico, reçoit le Prix de Mr Bentouhami, Directeur des Filières de Production, MAPM.
Mr Tajmouati du Crédit Agricole du Maroc reçoit le prix de Mr Said Chbaatou, Président du Conseil de la Région de Meknès-Tafilalet
Maroc, et Etats Unies d’Amérique. Le choix d’un jury de dégustation d’experts internationaux agrées par le Conseil Oléicole International est un gage de réussite du Prix «Volubilis Extra-vierge Maroc» des Meilleures Huile d’Olive Extravierge conditionnées du Maroc et aussi un outil de promotion du produit Huile d’Olive marocaine de qualité au niveau international, a précisé Dr Noureddine OUAZZANI, responsable de l’Agro-pôle Olivier et organisateur dudit prix. Ainsi, dans la catégorie «Fruitée Moyen» : - le Prix Rameau d’Or (1ier Prix) a été reporté par l’Huile d’Olive Phenicia de la société les Délices du Sais - le Prix Rameau d’Argent (2ième Prix) a été attribué à l’huile Monaliva de la société Zitoun Atlas. Dans la Catégorie «Fruitée Intense» : - le Prix du Rameau d’or a été attri-
bué à l’huile d’Olive «Oliveraie de Castel» de la société Castel Frêres - le Prix du Rameau d’Argent a été attribué à l’huile d’Olive Olealys de la société Oleastre Meknès. Ce concours a encore une fois mis en exergue le niveau supérieur de la qualité des huiles d’olives de la région de Meknès qui sont au même niveau que les meilleures huiles d’olives Extra-Vierge méditerranéennes.
de revaloriser les symboles et la culture de l’olivier et de créer de la valeur économique, en se basant sur le principe que le mode de vie-consommation-culture-tradition-économie sont indissociables. C’est l’une des stratégies de promotion de l’olivier et de l’huile d’olive développées dernièrement dans les principaux pays oléicoles méditerranéens. A noter que divers organismes
de recherches internationaux ont contribué scientifiquement à l’élaboration de l’exposition dont le contenu concerne l’Olivier en méditerranée, à Meknès et au Maroc. Un budget total de 60.000 Euros a été mobilisé par la Région de Meknès-Tafilalet et la Région Centre France, pour la production de l’exposition et l’organisation de ses activités.
officiel au Maroc à l’occasion du Salon International de l’Agriculture de Meknès. Au siège de l’Agro-pôle Olivier, la délégation allemande a assisté à une présentation du Pr. Ouazzani sur : les acquis, atouts et perspectives de développement de la filière oléicole marocaine, ainsi qu’une présentation sur les missions de l’Agro-pôle Olivier et ses programmes de transfert de technologie et de promotion de l’huile d’Olive marocaine. M. Müller s’est particulièrement
intéressé au programme de «valorisation des sous produits de l’Olivier pour la protection de l’environnement et la production de l’énergie». Il a également apprécié les efforts de l’Agro-pôle Olivier pour la promotion de la qualité de l’huile d’olive. Par la suite, le Ministre allemand a visité les différentes composantes de l’Agro-pôle Olivier (laboratoires, vergers, Unité de Trituration etc..), avant de procéder à une séance de dégustation des huiles d’olive de Meknès.
Par la même occasion, les organisateurs ont rendu hommage à des personnes et des organismes qui, au cours de ces dernières années, ont marqué la filière oléicole de Meknès par leur engagement et leur appui aux acquis de cette filière. Il s’agit du Crédit Agricole du Maroc, le Groupe Aicha, le Groupe Pieralisi et la Société CHCI qui a eu le prix Export Maroc 2011 de la meilleure société exportatrice de l’huile d’olive.
Agro-pôle Olivier Meknès Exposition interactive
Une Exposition Interactive «Meknès, Capitale de l’Olivier» au profit des jeunes écoliers, lycéens et élèves ingénieurs : Une nouvelle stratégie pour promouvoir l’olivier et ses produits. L’Agro-pôle Olivier ENA a renforcé ses outils de promotion de l’olivier et de l’huile d’olive avec l’exposition interactive «Meknès, Capitale de l’Olivier» qui a été inaugurée le 29 Avril 2011. Cette exposition bilingue a pour objectif la communication sur les valeurs symboliques et culturelles de l’olivier et de ses produits. Elle présente, au travers de panneaux et de manipulations, les origines
de l’olivier, les aspects agronomiques en relation avec la culture de l’olivier, les produits et les sous produits de l’olivier et leurs utilisations, les bienfaits de l’huile d’olive, nutrition, santé, modes de productions associée à la notion de paysage et de développement durable. Cette exposition est destinée au jeune public marocain, afin
Visite du Ministre Allemand de l’Agriculture Accompagné d’une importante délégation allemande, M. Gerd Müller, Ministre Adjoint Allemand de l’Alimentation, de
l’Agriculture et de la Protection du Consommateur de la République Fédérale d’Allemagne, a effectué une visite à l’Agro-pôle Olivier ENA Meknès le 26 Avril 2011 dans le cadre de son voyage Visite des composantes de l’Agro-pôle Olivier.
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Réseau méditerranéen des Villes de l’Huile d’Olive : une nouvelle stratégie pour la promotion de l’Huile d’Olive Dr Noureddine Ouazzani * / Agro-pôle Olivier ENA Meknès
Diverses stratégies de promotion et de commercialisation de l’huile d’olive ont été développées dans les principaux pays oléicoles méditerranéens. La majorité de ces stratégies sont régionales et même au niveau des communes et des villes, dont chacune possède sa propre stratégie de promotion (Andalousie, Italie…). Ceci dans l’objectif de mettre en valeur la typicité et la tradition oléicole de chaque région. Ces régions sont même à la base du développement des stratégies nationales de promotion et de commercialisation de l’huile d’olive : Toscane en Italie, Kalamata en Grèce, Jaén en Espagne, etc. Le nouveau né de ces stratégies est le réseau méditerranéen des villes de l’huile d’olive qui a été instauré à l’occasion de la tenue du Forum International de la Diète Méditerranéenne à Imperia (Italie) du 6 au 7 mai 2011. Ce forum a été organisé pour fêter la déclaration par l’UNESCO de la Diète Méditerranéenne comme patrimoine mondial culturel immatériel, le 17 Novembre 2010, sur la base d’une proposition conjointe du Maroc, la Grèce, l’Italie et l’Espagne. Cette diète a comme base un produit alimentaire noble qui est l’huile d’olive. Ainsi, pour capitaliser sur cette reconnaissance de l’UNESCO, quatre villes méditerranéennes, reconnues pour leurs traditions oléicoles ancestrales et pour leur dynamisme dans la promotion de l’huile d’olive de qualité, ont instauré, avec la participation de 15 pays méditerranéens, le Réseau Méditerranéen des Villes de l’Hui-
le d’olive. Ces villes sont : Meknès (Maroc), Imperia (Italie), Kalamata (Grèce) et Jaén (Espagne) qui partagent la même vision pour la promotion de l’huile d’olive de qualité. La préparation de la création de ce réseau a été initiée, depuis 3 années, par M. Enrico Lupi, Président de l’Association des villes italiennes de l’huile d’olive. L’implication de Meknès dans ce réseau méditerranéen est un acquis pour la filière oléicole marocaine et une reconnaissance internationale pour tout le dynamisme créé autour de la filière oléicole de Meknès ces dernières années (Journées méditerranéennes, Fête de l’Olivier à Meknès, la reconnaissance internationale de la qualité de ses huiles, etc). L’un des objectifs du réseau est de promouvoir la conservation et l’élargissement des actifs de la production d’huile d’olive, en faisant la promotion de l’origine et de la typicité de la production régionale, qui confère des valeurs utiles pour la communication en terme d’environnement, de nutrition, de santé, de paysage, de tourisme, de culture matérielle et immatérielle. En effet, l’huile d’olive a toujours revêtu une valeur symbolique pour l’humanité. Il suffit d’observer la place qu’elle occupe dans l’histoire, les traditions et la vie culturelle des hommes des pays du pourtour
* Désigné membre du Comité scientifique et du groupe de travail du réseau méditerranéen des Villes de l’Huile d’Olive. Il est à l’origine de la participation marocaine et de Meknès au réseau
A droite Noureddine Ouazzani, à gauche Nataoi Franco Amadeo Président UNESCO Commision Italienne et Président Chambre de Commerce d’Imperia
méditerranéen. S’il est de coutume de dire que l’olivier définit le climat et le paysage méditerranéen, il est légitime de dire que l’huile d’olive est l’emblème de l’alimentation méditerranéenne et un mode de vie à sauvegarder pour les générations futures.
La diète méditerranéenne
Des vertus prouvées L’alimentation méditerranéenne a fait l’objet de recherches importantes depuis le début des années 50. Son action protectrice vis à vis des maladies cardiovasculaires est scientifiquement prouvée. Ainsi, c’est sur la base de ces principes que ce réseau donnera plus de visibilité à la promotion de la consommation et la culture de l’huile d’olive de qualité qui présente des opportunités intéressantes à saisir au niveau du marché local et international, où seulement 3,5% de la population planétaire consomment de l’huile d’olive. Il est de notre devoir d’encourager le reste (96,5%) à en faire autant. Le plan d’action du réseau sera développé avec des activités et des manifestations scientifiques, culturelles et promotionnelles autours des axes suivants : - Huile d’olive extra-vierge: aliment fondamental de la diète méditerranéenne, - Huile d’olive de qualité: sujet d’éducation alimentaire au profit des jeunes - les marchés émergents pour l’amélioration de la consommation et la promotion de la commercialisation de l’huile d´olive méditerranéenne, paysages à protéger, traditions et connaissances à transmettre, etc. On prévoit également la création d’un Label “Ville de l’huile d’olive reconnue” par l’UNESCO, qui est une charte de bonnes pratiques pour la promotion de la consommation de l’huile d’olive, la gestion du paysage, la protection de l’environnement, et la valorisation de l’histoire et la tradition (Musée, manifestation, etc) pour un développement durable des terroirs de l’huile d’olive. Pour la promotion de la commercialisation de l’huile d’olive, on prévoit également la mise en place d’un consortium d’exportation de l’huile d’olive exAgriculture du Maghreb
tra-vierge méditerranéenne pour la création d’une demande sur les marchés émergents et potentiels avec une approche “huile d’olive, culture, santé et cuisine”.
Un appui international
Le nouveau réseau jouit de l’appui de diverses institutions internationales, notamment la Commission européenne de l’Agriculture et du Développement Rural, le Parlement Européen, le Conseil oléicole international (COI), le Réseau italien des villes de l’huile d’olive, ainsi que les maires des villes des 15 pays méditerranéens participants. Ce réseau va permettre, le développement d’une image de communication sur le Maroc et sur Meknès aussi bien pour le marché local que pour le marché international. Rappelons que Meknès assure environ 80% des exportations marocaines de l’Huile d’Olive, avec une qualité qui commence à être reconnue au niveau international, grâce aux huiles primées dans divers concours internationaux. Ainsi, Meknès, inscrite depuis 2006 dans le programme «Routes de l’Olivier à travers la Méditerranée», itinéraire culturel reconnu par l’UNESCO et par le Conseil de l’Europe, s’offre une nouvelle occasion pour mieux mettre en valeur son patrimoine oléicole naturel, historique et culturel. Ce réseau et les activités prévues appuieront sans doute la stratégie de commecialisation du Plan Maroc Vert pour la filière oléicole et contribueront à la promotion de l’huile d’olive extra-vierge marocaine aussi bien sur le marché local que sur le marché international. Les opportunités pour l’huile d’olive marocaine de qualité ne manqueront pas sur un marché potentiel de 800 millions d’habitants que compte la méditerranée, soit le plus grand espace commercial mondial de l’huile d’olive. Signalons que grâce à ce réseau, la filière oléicole marocaine, à travers Meknès, a eu droit à un reportage de 30 minutes sur la chaîne italienne RAI UNO pour communiquer sur le dynamisme de la filière oléicole de Meknès et du Maroc, la qualité de l’huile d’olive marocaine et le tourisme. n°52
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ACTUALITÉ PRODUIT
AGRUMES
Turquie
Les zestes de citrons, très rentables
Les producteurs et négociants turcs d’agrumes ont constaté que le commerce des zestes de citrons est plus rentable que celui des fruits entiers. Dans la région de Mersin qui produit 65% de l’offre turque de citrons, le prix au kilo est de 0,13 €, tandis que le prix d’1 kg de zestes obtenu à partir de 5 kg de citrons est de 1,76€. Ce constat a été fait par Ömer Elçiçek, président d’une société de négoce, à l’agence Anatolia News. Les agriculteurs turcs vont d’ailleurs améliorer leurs capacités d’exportation pour répondre à cette demande. Le plus grand marché d’exportation reste l’Europe, avec la France en tête. Les sociétés acheteuses de zestes sont essentiellement productrices de parfums et de cosmétiques ou appartiennent au secteur de l’aromathérapie.
Brésil
N° 1 mondial du jus d’orange Les 2 sociétés brésiliennes Citrosuco et Citrovita vont créer une coentreprise qui deviendra la 1ère société de jus d’orange au monde. Une part de 50% de la nouvelle entité sera détenue par Votorantim (qui contrôle Citrovita, le 3ème exportateur mondial de jus), l’autre par le groupe Fischer (propriétaire de Citrosuco, 2e exportateur mondial). Cette nouvelle entité va produire 25% du marché mondial du jus d’orange et générer près de 1,1 Milliards de dollars et disposera d’installations au Brésil, aux Etats-Unis, en Australie, au Japon et en Belgique. Cette jointventure vient de recevoir l’approbation de la Commission européenne et attend encore le feu vert du CADE, l’organisme antitrust brésilien.
Les associations dénoncent la promotion faite par Carrefour Le slogan de Carrefour «Pour tout achat supérieur à 30 €, nous vous offrons 4 kg d’oranges» a soulevé la colère des associations Unio de Llauradors et AVAAsaja qui accusent Carrefour de pratiques déloyales. Donner des oranges pour attirer le consommateur est jugé scandaleux. Les associations soulignent que la grande distribution tire depuis longtemps les prix vers le bas. Selon elles, les prix payés aux producteurs d’agrumes sont ridicules. Le prix des oranges dans les grands magasins est de 0,5 à 0,8 centimes d’euro par kilo. Cette offre de 4kg gratuites va modifier la perception des consommateurs concernant le prix des agrumes et risquent de les détourner vers d’autres produits.
Espagne Des fraises de Huelva pour les marchés asiatiques La coopérative andalouse Agromolinillo située à Moguer (Huelva), va commencer à exporter des fraises sur les marchés asiatiques : Singapour, Malaisie et Indonésie. Un premier lot de 800 kilos de fraises a été expédié en Malaisie et en Indonésie. Puis, un
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Espagne
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autre lot de 4.000 kg a été programmé début mai. La coopérative envisage aussi d’introduire sur ces marchés des blueberries, des groseilles, des mûres et des framboises.
Espagne
La production de melons et pastèques a doublé en 20 ans Selon les données du ministère de l’Agriculture et de la Pêche, la culture du melon est passée de 2.200 hectares dans les années 1980 à 5.926 en 2000, puis a baissé à 4.039 ha l’an dernier. La production est passée de 65.170 tonnes dans les années 1979/1980 à 141.964. En ce qui concerne les pastèques, la superficie est restée à peu près stable autour de 7.000 ha, tandis que la production est passée de 175.000 tonnes dans les années 1989/90 puis à 280.000t au cours des années suivantes, pour atteindre 331.809 t ces dernières années. La valeur de la commercialisation est estimée à 86 millions d’euros pour le melon et à 113 millions d’euros pour la pastèque.
Soulignons que le plus important pour le consommateur asiatique est la couleur, la taille, la conception des emballages et des étiquettes. De ce fait, les fruits espagnols sont appréciés et considérés comme des produits de qualité supérieure. A noter que la coopérative Agromolinillo exploite 1.800 ha de fraises, baies, agrumes, avec une production annuelle d’environ 8 millions de kg de fraises et 2,87 millions de blueberry.
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ACTUALITÉ PRODUIT
La mention
« Agriculture Biologique » rendrait les aliments meilleurs qu’ils ne le sont réellement
La prochaine fois que vous invitez du monde à dîner, voici une astuce rapide et facile pour rendre votre repas meilleurs : dites-leur que tout est issu de l’agriculture biologique. C’est l’histoire du marketing ou comment un simple étiquetage suffirait à tromper notre esprit…
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Le pouvoir du mot « biologique » a été compris depuis bien longtemps par ceux qui rédigent et désignent les packagings de nos produits agroalimentaires. Une étude récente menée par un étudiant diplômé d’une université américaine semble confirmer son emprise étrange. Il a demandé à 144 clients dans un centre commercial de déguster trois différents aliments industriels : des biscuits fourrés au chocolat, des yaourts nature et des
En gros, il n’y avait pas de différence entre les aliments étiquetés « biologiques » et les autres. Un peu à la manière de l’effet « placebo ». Et abracadabra ! Voilà le vrai pouvoir du mot “bio”: les dégustateurs, peu méfiants en général, ont évalué les produits dits « biologiques » meilleurs en termes de goût et les ont aussi estimés plus sains. Les résultats sont assez constants dans tous les domaines : quel produit a le moins de matières grasses ? Ceux étiquetés biologique.
frites potatoes. Elle a étiqueté certains de ces produits en « Bio ». Elle a ensuite demandé à ces même personnes d’évaluer ces produits sur la base d’un certain nombre de critères qui va du goût d’une manière générale à la quantité de gras qu’ils pensaient que le produit contenait, ainsi qu’une estimation du prix qu’ils seraient prêts à payer pour chaque produit. Cependant, ce que les « testeurs » ne savaient pas, c’est que tous les produits étaient identiques.
Lequel a le plus de fibres ? Les Biologiques. Les participants ont même dit qu’ils seraient disposés à payer plus pour ces produits dits « bio ». Finalement, nous sommes donc complètement dépendants de ce qui est indiqué sur les paquets de nos produits. L’aspect marketing et stratégique du label Bio n’est plus à démontrer, il y a ici un vrai enjeu économique pour les industriels à apposer ce label sur leurs produits.
World Food Moscou Augmente sa surface d’exposition
13-16 septembre 2011 A 6 mois de l’ouverture, les organisateurs ajoutent un nouveau pavillon au salon pour augmenter la surface d’exposition. Le nouveau pavillon 7 disponible à la réservation permettra d’augmenter la superficie du salon de 20%. Rappelons que World Food Moscow avait reçu l’année dernière 52.280 visiteurs et espère atteindre les 60.000 visiteurs cette année. Au cours des 20 dernières années, World Food
Le Japon
Augmente ses importations agricoles Les impacts des catastrophes qui ont frappé le Japon commencent à se révéler sur l’activité économique : les exportations reculent et les importations agricoles augmentent. Le Ministère des Finances a dévoilé que les exportations avaient connu, pour la première fois en 16 mois, une chute de 2,2%, alors que les
Moscow n’a pas cessé de grandir, il est le 1er salon du secteur alimentaire en Russie. Lieu de rencontre majeur pour toute l’industrie et grande porte d’entrée pour le marché russe.
importations totales ont bondi de 12%. Le Japon a notamment augmenté le volume de ses importations de légumes de 24,7 % pour pallier la désorganisation de la filière agricole touchée de plein fouet par le tsunami et la contamination nucléaire. Les importations de fruits ont enregistré une hausse de 11,2 % en volume. Cette tendance devrait encore durer pendant des mois. En effet, le Conseil pour le Commerce extérieur prévoit une chute d’au moins 20% des exportations nippones dans les prochains mois.
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ACTUALITÉ PRODUIT
Coopagri Bretagne
Semences de pomme de terre Début octobre 2010, COOPAGRI BRETAGNE a fusionné avec les coopératives Cam56 et Eolys pour donner naissance à TRISKALIA. Le groupe de 4200 salariés valorise les productions de quelques 20.000 adhérents, générant 2.2 milliards d’euros de CA. Les activités de Triskalia s’articulent autour de 3 pôles : agriculture, agroalimentaire et distribution spécialisée. La branche plants de pomme de terre s’adresse aux marchés grand public et professionnel de la pomme de terre de conservation et de transformation, France et export. Michel CAM, responsable de la branche pomme de terre de puis décembre 2010 répond à nos questions :
AdM : Quelle est l’activité de votre division au sein du groupe ? TRISKALIA produit et commercialise 16.000 tonnes de semences de pommes de terre, dont 50 % à l’international. La marque COOPAGRI BRETAGNE va subsister pour la commercialisation des semences de pomme-de-terre à l’international.
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Quelles sont les caractéristiques de la gamme de variétés proposées et quelles sont vos nouveautés ? Nous avons beaucoup investi ces dernières années dans le renouveau de notre gamme variétale, et nous avons sept variétés qui arriveront sur le marché dans les années qui viennent. Outre les variétés
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publiques comme Spunta et Nicolas, nous proposons la Rubis, peau rouge destinée au marché de consommation, et Oceania, inscrite au catalogue marocain. Parmi les variétés en cours d’inscription au Maroc, citons Fridor et Mandola (2e année), Speeda, et El-Beïda en première année. Oceania est positionnée sur le créneau industrie Chips, et dans une moindre mesure sur le marché domestique.
Fridor est une variété dédiée à la frite industrielle. Comme la précédente, elle peut aussi convenir pour le marché du frais. Speeda est, quant à elle, un type Spunta, avec une belle présentation. Mandola est sur le même créneau : elle produit de très nombreux tubercules, mais de calibre moindre. Son taux de matière sèche à 18-20% la rend apte à la cuisson et aux frites ménagères. En fin, El-Beïda
partenaires : Diffusion Ahmal à Casablanca. Nous apprécions leur professionnalisme et leur réactivité. Ils contribuent largement à la diffusion de nos variétés auprès des producteurs, grâce aux essais qu’ils mettent en place. Cette année, nous en conduisons deux : Kénitra et Berrechid. Le renouveau de notre gamme et la montée en puissance d’Oceania en Afrique du Nord augure d’un bon potentiel de développement. est une variété à chair blanche, très prometteuse et donnant de bons résultats sous le climat méditerranéen.
Disposez-vous de représentant, de partenaires ou de circuit de distribution au Maroc ? Nous commercialisons des semences de pomme de terre au Maroc depuis près de 30 ans, avec les mêmes
Qu’apportent vos variétés de plus par rapport aux variétés actuellement utilisées au Maroc ? Parmi nos variétés en forte croissance, Oceania est une variété particulièrement adaptée à la transformation industrielle et au marché du frais. Elle est particulièrement adaptée aux conditions chaudes et se montre particulièrement rustique et productive, face à
d’autres variétés moins bien adaptées à des conditions difficiles. Parmi ses autres atouts, citons sa précocité et son excellente conservation. Son taux de matière sèche élevé (21 à 23%) en fait une variété montante sur le créneau Chips qui est une activité en forte croissance. Les nouveautés en cours d’inscription telles que Fridor, Mandola et El-Beïda qui donnent de très bons résultats dans d’autres pays
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d’Afrique du Nord, devraient connaître également un beau développement.
Quels sont les marchés ciblés? Notre gamme couvre les différents segments. La précocité de Speeda la destine à la production primeur. Fridor et Oceania sont sur le segment industriel, alors que El Beïda trouve sa place sur le marché local et que Mandola sera valorisée à l’exportation.
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ACTUALITÉ ENTREPRISE
RAISAGRI
Facilite le travail des pépiniéristes Communiqué de presse
Grâce à l’hospitalité et au professionnalisme des Domaines Brahim ZNIBER, les journées de démonstration de nos machines JAVO se sont déroulées dans des conditions idéales sur le site de la pépinière Brahim ZNIBER. Durant les journées de démonstrations qui se sont déroulées du 28 au 30 Avril, les représentants des pépinières qui nous ont rendu visite, ont pu observer en fonctionnement les machines suivantes :
machine varie de 500 à 1.000 sacs / heure, pouvant même aller au-delà avec une équipe expérimentée et bien organisée. - Le remplissage de godets et de pots est une opération plus facile grâce aux équipements présents sur la machine tels Le semoir pneumatique que : le distributeur de pots, le compacteur de substrat, l’outil manuel : de préparation du trou de repiIl permet de semer une grande quage, le bras de sortie des pots diversité de graines: de la vers un tapis convoyeur pour graine de pétunia à la graine les opérations de repiquage des de melon. La rampe assure le plants. Sa capacité de remplissemis d’un rang à la fois permettant ainsi un gain important sage pour des godets de 9x9cm ou des pots de diamètre 13cm de temps. Ces rampes de semis atteint 3.000 unités / JAVO ROTOFILL heure. Elle peut être doublée à l’aide de support de pots double.
La remplisseuse de plateaux alvéolés ‘’JAVO Rotofill’’ :
sont fabriquées selon la taille des graines semées et des dimensions des plateaux alvéolés.
La remplisseuse de sacs et de pots ‘’JAVO Standard Extended’’ : - Cette machine présente un grand intérêt pour les pépinières qui remplissent des sacs. Selon les dimensions des sacs, la qualité du substrat et l’habilité des ouvriers, la capacité de la
Les principales exigences exposées par les pépiniéristes maraîchers et autres sont : - Un taux de compaction suffisant de la tourbe à l’intérieur des alvéoles de semis : il est assuré grâce au tapis convoyeur vibrant et au compacteur. La démonstration faite sur des plateaux comportant des alvéoles de petite taille, a d’ailleurs rassuré les pépiniéristes présents (diamètre 20mm x hauteur 50mm). - Une homogénéité du remplissage sur l’ensemble de la surface du plateau alvéolé, en
particulier sur les bordures : une bonne distribution du substrat à la sortie de l’élévateur de la machine permet d’atteindre cet objectif. - Une capacité de travail importante en raison de l’aspect saisonnier de l’activité : la capacité de remplissage pour des plateaux alvéolés (600x400mm) peut atteindre 900 plateaux / heure selon le volume des alvéoles.
La décompacteuse de big bale de tourbe ‘’JAVO Big bale’’ : Les atouts présentés par cette machine sont les suivants : - Une réduction du prix d’achat de la tourbe sous la forme d’une big bale d’environ 10%, - Une facilité d’approvisionnement en tourbe de l’atelier de travail manuel ou mécanisé grâce au système de contrôle de niveau présent sur la machine. RAISAGRI se tient à votre disposition pour vous fournir toutes les explications utiles, ainsi que la mise à disposition de fiches techniques et de photos. Nous vous invitons également à visionner des vidéos de démonstration sur le site de JAVO HOLLAND (www.javo.eu). Pour plus d’informations, contacter : Mr ABINADER Alain Tél. : 06.51.72.29.35.
JAVO STANTARD EXNTENDED et son support de sac ajustable
Au centre, M. Alain Abinader et M. Rachid Bouamri, responsable de la Pépinière Brahim Zniber, avec l’équipe de la pépinière qui a contribué à l’opération.
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Eden Modern Agriculture
Innovation de nutrition et protection des cultures Le succès de la société espagnole Eden Modern Agriculture se base sur la nouvelle technologie utilisée pour la fabrication des produits solides DISPER pour la nutrition végétale et la protection des cultures. Cette nouvelle gamme est fabriquée grâce à un systeme qui permet l’obtention de vraies granules sans particules de poudre. Ainsi, ces produits sont complètement solubles et ne forment pas de grumeaux. En outre, la gamme est certifiée pour son utilisation en agriculture biologique et sa fabrication possède la certification environnementale ISO 14000. Attirée par leur efficacité, la société Ezzouhour a développé avec grand succès les agronutriments Disper sur le territoire marocain et les a positionnés comme produits haut de gamme. Cela a été possible grâce à la capacité de chaque produit d’offrir la solution adéquate aux producteurs marocains. - DISPER Chlorophyl GS : est l’un des produits les plus concentrés qui existent grâce à sa formule riche en acides aminés et vitamines qui stimulent la fonction photosynthétique de la plante, en apportant l’énergie nécessaire pour améliorer le rendement des cultures, en quantité et qualité. Il active et accélère le développement végétatif des cultures et permet à la plante d’être plus résistante face aux conditions de stress. - DISPER Cu Max : est un produit à base de cuivre classé comme produit “résidu zéro” et, donc, son DAR est de 0 jours. Il ne cause aucun type de phytotoxicité, ni arrêt végetatif à la plante. Il peut être appliqué à tous les stades phénologiques de la culture et permet de réduire l’impact sur l’environnement jusqu’à 90%. Comme le reste des produits Disper, il est 100% soluble, ne cause pas de problèmes d’obstruction dans les équipements d’application. Il s’agit d’un grand avantage pour son application par irrigation. De plus, il est compatible avec tout genre de produits nutritionnels ou phytosanitaires.
HERCULANO poursuit son objectif
maintenir son leadership pour une agriculture novatrice, à la pointe de la technologie. Après le lancement du modèle H2RS12 - épandeur monocoque avec 2 rouleaux sans fin, Herculano complète maintenant sa gamme d’épandeurs de grande capacité, avec les nouveaux modèles H2RS9,
H2RS14 et H2RS18 aux capacités respectives de 9 (1 essieu), 14 et 18 mètres cubes. Développés pour répondre aux besoins des agriculteurs, ces nouveaux modèles intègrent de série les techniques les plus modernes, telles que: - 2 rouleaux verticaux avec une étoile au niveau du fond mouvant pour débarrasser le
fumier plus compact, et, en même temps, empêcher la saturation des plats inférieurs. - Réglage hydraulique de la vitesse et ajustage des chaînes qui intègrent des ressorts pour empêcher le fractionnement en cas de blocage. - Inclinaison de la caisse pour faciliter le glissement du produit, en adaptant la puissance - Timon avec ressort et support hydraulique de série. - Cardan homocinétique à embrayage, avec support dans le timon. - Porte hydraulique type guillotine, à double effet, permettant le dosage souhaité. - Facilité
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d’accès pour vérifier le tendeur des chaînes. - Échelle mobile en aluminium. www.herculano.pt
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ACTUALITÉ ENTREPRISE
New Holland
Contribue à la mécanisation de l’agriculture du Ghana New Holland Agriculture a fourni fin mai, 125 tracteurs agricoles New Holland TD80 lors d’une cérémonie organisée dans les locaux du directoire des Services techniques agricoles du ministère de l’Agriculture et de l’alimentation (MOFA). Sirius Corporation, l’une des premières sociétés commerciales au monde, a été chargée par le gouvernement japonais de se procurer le matériel pour cette donation, dans le cadre d’un projet d’aide internationale. CFAO Equipment, le nouveau distributeur officiel de New Holland au Ghana, sera chargé du service après-vente concernant ce matériel. Les tracteurs TD80, sont destinés à soutenir le développement de l’agriculture dans les petites fermes, dans le cadre d’une mission du MOFA destinée à encourager l’agriculture durable, grâce aux progrès technologiques et à la recherche, mais également d’autres services essentiels de soutien aux fermiers. Ces derniers s’entendent par la création de centres de mécanisation par district, par la fourniture de machines et par un soutien apporté à l’introduction d’une agriculture mécanisée au sein des processus utilisés dans la culture fermière du pays. Très satisfait du résultat positif de cet appel d’offres international, Diego H. de la Calle, directeur commercial pour l’Afrique de New Holland Agriculture, a déclaré : « Cette cérémonie est le témoignage des efforts fournis par New Holland pour satisfaire aux exigences spécifiques des marchés africains. Nous
Bodor
Journée pastèque à Taroudant La société Bodor a organisé le 11 Mai dernier une journée promotionnelle pour sa variété de pastèque Venizia F1. Cette pastèque du type jubilée présente l’avantage d’être très précoce et productive. Ses fruits ont un calibre variant 30
possédons une équipe très qualifiée et très expérimentée, capable de répondre à tous ces besoins mais également la gamme de produits adaptés à ces marchés (machines robustes, fiables et simples, à des prix abordables), ainsi que l’infrastructure nous permettant de nous occuper du SAV, notamment toutes les
sont fabriqués pour être un collaborateur de confiance et puissant, doté d’une longue durée de service même dans les conditions les plus difficiles. Propulsés par le très réputé moteur 4 cylindres, à refroidissement à eau, de la série agricole 8000, le TD80 consomme très peu. L’embrayage mécanique de la PTO (prise de force) est robuste et fiable, sans oublier la chaîne cinématique de la PTO qui garantit une transmission de la puissance tout en assurant une efficacité maximale. Le système breveté et éprouvé Lift-O-Matic™, garantit le bon positionnement de l’équipement ainsi que
machines idéales pour les fermiers Ghanéens. Outre le SAV, CFAO Equipment assurera la formation complète des utilisateurs afin de garantir que les fermiers, recevant ces tracteurs TD80, puissent tirer le plus d’avantages possibles de leur matériel, permettant ainsi de réaliser les objectifs de développement du MOFA. M. Eric Potin, directeur général pour les équipements, CFAO Ghana Limited, a commenté: « Grâce à cette livraison, à la formation et au SAV que nous proposerons, nous sommes sûrs de contribuer de façon conséquente à la mécanisation de l’agriculture ghanéenne et à la vie des
pièces disponibles ainsi que la formation». Les tracteurs agricoles TD80 de 80 chevaux sont un bon exemple: Construits à partir de pièces haute résistance, ils
le réglage optimal des outils d’attelage. Ce sont des machines puissantes et performantes, dont la fiabilité et l’aisance d’entretien se démarquent, et en font des
fermiers qui bénéficieront de ce programme. » Pour plus d’informations : E-mail : international.media@cnh.com Tél. : +39 011 0086346
entre 12 et 14 Kg avec une chaire d’un rouge vif et très sucrée. Cette journée s’est déroulée sur une parcelle de 10 Ha dans les environs de Taroudant. Une cinquantaine de producteurs, revendeurs et pépiniéristes de la région du Souss Massa ont ainsi pu apprécier les qualités de la variété Venizia F1 et son excellent comportement lors des semis précoces.
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SCPC SAPEL
Inaugure sa nouvelle agence à Meknès Présente sur le marché marocain des engrais depuis 1950, la société SCPC SAPEL souhaite continuer à se rapprocher de ses clients grâce à un réseau de distribution organisé et une logistique performante. C’est ainsi que, parallèlement à sa participation au Salon International de l’Agriculture Marocaine, SCPC SAPEL a inauguré le 26 avril dernier son nouveau site de stockage, situé dans la zone industrielle de Sidi Slimane MoulKifane à Meknès. Une centaine de professionnels a pris part à
cette journée, principalement des fournisseurs (Yara, Floragard, Atlantica), des distributeurs et des producteurs de la zone de FèsMeknès. Les invités ont ainsi pu assister avec grand intérêt à la présentation de la gamme diversifiée de l’entreprise et des nouveautés en produits récemment mis sur le marché. A noter qu’avec ce nouveau site d’une surface totale de 1200 m2, destinée au stockage et à la fabrication d’engrais, SCPC SAPEL dispose en tout de 4 sites de
Stabilisants lumière
Un atout pour les films agricoles L’utilisation de film plastique dans l’agriculture contribue à améliorer le rendement et à réduire la consommation de précieuses ressources telle que l’eau. Pour résister aux rayons UV et aux produits agrochimiques, le plastique doit cependant être stabilisé de manière adéquate. BASF propose une large gamme de stabilisants lumière efficaces destinés aux films agricoles. Fondés sur une nouvelle technologie, ils incluent le Tinuvin® XT 200 et le Tinuvin® NOR™ 371, conçus pour les couvertures de serres exposées à des conditions critiques et sévères. Les technologies BASF sont disponibles sur le marché marocain.
Les radiations solaires et les produits chimiques causent la dégradation du plastique
Les rayons UV, la chaleur et des conditions météorologiques difficiles, combinés à l utilisation de produits agrochimiques, exercent sur le film agricole une action telle qu en l absence d une stabilisation appropriée, il ne résisterait
que quelques mois. Les nouvelles approches, telles que la production intégrée et la lutte intégrée contre les parasites, se traduisent par le recours à différents types de traitement qui comprennent le soufre élémentaire et des produits contenant des halogènes tels que le chlore, qui peuvent également affecter les performances du film. Les substances acides provenant des supports en bois ou en métal
stockage et de fabrication sur les régions d’Agadir, Mohammedia et Meknès. Les invités ont ensuite pu se réunir autour d’un déjeuner convivial. L’occasion d’échanges amicaux entre l’équipe SCPC SAPEL, ses
distributeurs et ses clients. Pour tout renseignement, contacter : Tél.: 0528 24 07 10 info@scpc-sapel.ma www.scpc-sapel.ma
utilisés dans les serres favorisent également la dégradation du film. Pour permettre au film agricole de résister à l ensemble des conditions agricoles changeantes susceptibles d altérer ses performances et de restreindre sa durée de vie, le stabilisant lumière et thermique qu il contient doit être sélectionné avec soin, adapté et soumis à des tests rigoureux, y compris à des essais étendus sur le terrain.
une excellente protection contre la chaleur qui s’accumule sur les supports en bois et en métal des serres, qui sont au contact direct du film. De plus, ils contribuent à conférer aux cultures une lumière optimale.
Les nouveaux stabilisants BASF résistent aux conditions critiques et sévères Dans les régions présentant un niveau élevé de rayonnement UV et dans lesquelles les produits agrochimiques, le soufre élémentaire (poudre, mouillable et brûlé) et le chlore sont utilisés en grandes quantités, les films agricoles nécessitent des stabilisants lumière hautes performances. Tinuvin® NOR™ 371 et Tinuvin® XT 200 sont mondialement reconnus comme les additifs les mieux adaptés aux conditions les plus rudes. Les films traités avec ces produits résistent aux conditions critiques et sévères imposées par les produits agrochimiques, le soufre élémentaire et le chlore. Ils prolongent en outre la durée de vie des couvertures de serres de deux à trois ans dans les régions soumises à un important rayonnement solaire, telles que la zone méditerranéenne, comme par exemple au Maroc. Ils fournissent Agriculture du Maghreb
Testés et disponibles au Maroc
Étant donné le grand nombre de paramètres affectant la résistance d’un film agricole, BASF a abondamment testé les couvertures de serres contenant ses stabilisants lumière haute performance – non seulement dans ses propres installations, mais aussi en conditions réelles sur le terrain, y compris dans des exploitations agricoles au Maroc. À la fin de leur durée de vie prévue, les films présentaient encore de très bonnes propriétés. Les technologies de BASF sont déjà disponibles sur le marché marocain du film agricole et sont largement utilisées dans de nombreux autres pays. Aujourd’hui, les films agricoles, et notamment les couvertures de serres, les paillages, les films étirables d ensilage, les bâches d ensilage, les tuyaux de microirrigation, les rubans, les filets, les textiles non-tissés, les ficelles, les petits tunnels et les sacs hydroponiques, sont stabilisés avec des systèmes basés sur les stabilisants lumière de BASF. BASF Schweiz AG Plastic Additives, Klybeckstr. 141 4057 Bâle - Suisse Tél.: +41 61 636 -1111 n°52
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ACTUALITÉ ENTREPRISE
NUNHEMS
exigences du marché. L’introduction des semences hybrides par la société NUNHEMS (division de BAYER SA) en 2009, est une solution à la limitation du matériel végétal disponible localement, suite à la disparition de 95% des artichautières à cause des inondations en 2009 et 2010 d’une part, et par le choix stratégique qui consiste à passer de l’état
conventionnel à l’état structuré de la culture de l’artichaut, d’autre part. Cette transition repose sur la nécessité de diversifier le matériel végétal qui impose l’introduction des semences graines des variétés hybrides au Maroc. En 2009 et en 2010, une superficie de 60 has a été plantée dans le Gharb, avec la variété SYMPHONY (variété à capitules verts), et a donné des résultats spectaculaires, tant au niveau des rendements, qu’au niveau qualité des capitules. Quant à la variété TEMPO (variété à capitules violets), elle occupe à ce jour près de 100 has, principalement sur les régions de l’oriental et du Haouz. D’autres nouvelles variétés hybrides sont en cours d’introduction, pour répondre aux exigences des producteurs et des industriels marocains
de Meknès où ces 2 variétés sont cultivées sur une vaste superficie. Cette journée a connu la participation de nombreux professionnels du secteur, notamment des représentants du ministère de l’agriculture et du Service de contrôle des semences, de l’Association Marocaine des multiplicateurs de semences, des régisseurs des centres de Travaux des différentes
régions du Maroc, de multiplicateurs des semences et de grands céréaliculteurs. Après une conférence de présentation des variétés, des explications ont été fournies par les responsables de la société AGRIN Maroc au cours des visites des parcelles. Un déjeuner a ensuite été organisé en l’honneur des participants.
Les semences hybrides d’artichauts Au Maroc, l’artichaut commence à prendre de l’importance en raison de l’aspect commercial qu’il a gagné récemment dans les pays du nord de la méditerranée (30 millions de capitules exportés depuis l’Italie vers 64 pays du monde. Les principales régions de production sont le Gharb qui produit plus de 80% de l’artichaut suivi de la Basse Moulouya, le Saïs et le Haouz. Les superficies cultivées dans notre pays sont actuellement de l’ordre de 4130ha et les superficies
potentiellement cultivables dans le Gharb sont de l’ordre de 6000ha. Le matériel végétal local utilisé est restreint, sensible au froid et non homogène. De plus il se multiplie uniquement par voie végétative. Cette pratique engendre un taux de reprise faible et ne garantit pas le peuplement souhaité, elle occupe trop le sol et génère des opérations supplémentaires et coûteuses. Son choix était justifié par l’absence de variétés qui se multiplient par graine et qui offrent plusieurs avantages, entre autres, la possibilité de semer et planter à n’importe quel moment un matériel végétal sélectionné, homogène et répondant aux
AGRIN Maroc Journée de blé à Meknès Pour répondre aux attentes du marché marocain, la société AGRIN Maroc et son partenaire italien Produttori Sementi Bologna (PSB) ont unis leurs forces pour introduire au Maroc deux bonnes variétés de blé dur à cycle précoce, leader en Italie : IRIDE et MAESTRAL. Ces semences certifiées, garantissant haute qualité et fort potentiel de rendement, se distinguent par leur haute teneur en protéines, leur qualité spécifique pour la production de semoule et de pâtes, leurs 32
caractères agronomiques et leur résistance aux maladies fondamentales. Une journée de démonstration a été organisée le 14 mai par la société AGRIN Maroc dans la région
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Les innovations BASF Pour la protection de la vigne
L’agriculture se complique et a besoin de solutions plus adaptées et innovantes qui permettent de concilier rentabilité et respect de l’environnement. Pour BASF Maroc, relever les défis de l’agriculture de demain, c’est avant tout agir en partenaire responsable, apporteur de solutions et non en simple fournisseur de produits phytosanitaires. Dans le domaine de la débouchés commerciaux, les molécule de la famille vigne, BASF Maroc apporte attentes du consommateur, des strobilurines, et le des solutions intégrales, les attentes de la société sur métirame, fongicide multibasées sur des matières la façon de produire, etc. En site de contact, il permet la actives innovantes : les réponse à ces exigences, la gestion des phénomènes anti-mildious Cabrio top et filière adapte ses pratiques de résistance. Ses propriétés Acrobat MZ, l’anti Oïdium et les besoins des viticulteurs fongicides alliées à sa Collis sc et les anti-botrytis évoluent. Ainsi, en termes très bonne résistance Signum WG et Bellis WG. de protection fongicide, au lessivage, lui permet Pour mieux informer les l’innovation en phase avec d’assurer une protection viticulteurs sur ses solutions ces différentes attentes, est de haut niveau et de innovantes pour la lutte plus que jamais d’actualité. longue durée sur feuilles contre les maladies et BASF Maroc propose et sur grappes. Cabrio ravageurs de la vigne, aujourd’hui des solutions Top bénéficie d’une l’entreprise a organisé une efficace : Acrobat MZ®, « Import tolérance » aux USA journée d’information le 27 Cabrio top et Collis SC et au Canada. avril à Skhirat. Animée par M. Tarik El Bilali, responsable - Acrobat MZ® : procure un - Collis SC : fongicide homologation et technique excellent contrôle préventif efficace contre l’oïdium au sein de BASF Maroc, cette et curatif du mildiou, de la vigne qui associe journée a été l’occasion grâce à l’association du l’action surtout préventive pour les participants de Dimétomorphe (DMM), du boscalid et l’action discuter des différents matière active issue d’une préventive-curative du problèmes auxquels ils sont nouvelle famille chimique krésoxim-méthyl. Collis SC quotidiennement confrontés -Cinnamic Acid amides-, au est actif à tous les stades pour protéger leurs Mancozèbe, molécule multide développement du vignobles et optimiser leurs site reconnue et appréciée. champignon et permet de rendements. le contrôler en préventif et - Cabrio Top : fongicide curatif. Il présente l’avantage efficace contre les d’être très résistant au Des matières actives principales maladies de lessivage dès séchage innovantes la vigne. En associant complet de la bouillie (en La filière viticole est en deux matières actives: générale 1 heure), en plus constante évolution: la pyraclostrobine, d’une bonne sélectivité. la réglementation, les
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BASF Maroc Activités dans le cadre du Plan Maroc Vert En collaboration avec l’ORMVA Doukkala et la direction de la SCAM de la région de Doukkala, BASF Maroc a organisé en mars, deux journées d’information au profit de 240 agriculteurs respectivement à Kkhmiss Zemamra et Sidi Bennour. L’objectif étant d’informer les petits et moyens producteurs céréaliers qui rentrent dans le cadre de l’agrégation initiée par la SCAM d’Eljadida, acteur du Plan Maroc Vert, sur les principales maladies des céréales (septoriose et rouilles) et l’élaboration d’un programme fongicide adapté pour chaque variété de blé. L’occasion également pour M. Abderrahim LAASMI, responsable de la filière céréales chez BASF Maroc, d’expliquer aux producteurs présents l’importance du choix du bon moment pour déclencher les traitements fongicides, tout en respectant les précautions nécessaires. L’objectif de ces journées était également de permettre à l’agriculteur de tirer le meilleur profit des spécialités de BASF, notamment Allegro (125 g/l Epoxiconazole + 125 g/l Krésoxime methyl).
SHAL
Semences de pelouse de qualité pour le Maghreb Pour le choix des semences d’une pelouse, on peut opter pour une seule espèce ou bien pour un mélange de plusieurs espèces. Mais, en règle générale, il est plus recommandable de choisir un mélange de semences.
Si nous prenons par exemple le mélange RUSTIGRASS contre une semence seule comme la Festuca arundinacea (Fétuque élevée), la présence d’un activateur comme le L. Perenne (Le ray-grass anglais) et d’un tapisseur comme la Poa Pratense, apporte des avantages notables comme celui d’accroitre en quelques jours la germination de l’ensemble, dont Festuca arundinacea, délicate à la naissance, mais très vigoureuse pour le reste de sa vie, joue le rôle principal. Ainsi, si nous avions seulement la F. arundinacea à 100%, sa germination et sa plantation seraient
faibles et la prolifération des mauvaises herbes serait plus grande. Le mélange mentionné est sans doute la « pelouse tout usage » résistante à la majeure partie des situations du Maghreb, du fait de sa grande résistance au froid, à la chaleur, à la salinité de l’eau et du sol, au piétinement, aux maladies… Pour les zones côtières, du niveau de la mer jusqu’à une altitude où se déposent les glaces limitrophes, le mélange COSTAGRASS se transforme en Rustigrass avec le Cynodon dactylon (espèce utilisée pour la confection de gazon assez rustique, demandant moins d’entretien. Sa tendance à être couvresol est également appréciée). C’est le résultat de la combinaison de deux espèces : la F. arundinacea et le Cynodon dactylon. La première permet de maintenir la couleur
durant toute l’année, en plus des résistantes mentionnées précédemment, alors que le Cynodon se charge de générer un manteau épais et confortable durant les mois de températures moyennes. Sa résistance à la salinité est vraiment meilleure que si on prend le Cynodon seul. La troisième option est la pelouse SHAL-1, qui est la plus décorative avec des feuilles fines, et qui est recommandable pour la haute et moyenne montagne, ainsi que pour les cas où le client voudrait profiter d’une pelouse qui se maintient. C’est la plus ornementale, et pourrait être aussi intéressante pour des terrains de sport de premier niveau. Le reste des options sont minoritaires mais spécifiques: SOMBRAGRASS, pour des situations où il y a beaucoup d’ombre, JAPONES pour ceux qui apprécient les pelouses avec explosion de floraison, MARGARITAS, pour les plus innovants avec une pelouse composée que de marguerites (Bellis perennis) ; NOVAGRASS, qui se restaure et se régénère toujours, pour les situations de sols difficiles. Cependant, nous ne devons pas oublier les amateurs de pelouses à base uniquement de Cynodon
Dactylon 100%, et ceux du Kikuyo (pennisetum clandestinum) qui donne de bons résultats dans des situations de températures très élevées avec une croissance vigoureuse et un excellent tapissage. A noter que El Kikuyo, combiné à un pourcentage de Lolium perenne, comme activateur, donne de meilleurs résultats que quand il est cultivé tout seul. L’unique exception est la Dichondra repens qui n’est pas recommandée pour un mélange. Les opérations délicates de la germination et de la plantation requièrent de la planter seule et dans un terrain préalablement désherbé avec beaucoup de soin. Le résultat final en vaut la peine du fait de la qualité de tapissage, de la résistance à l’ombre et de la qualité des feuilles (verdure et redondance). Par contre, elle ne tolère pas le piétinement. En conclusion, il y a des pelouses pour satisfaire les professionnels les plus exigeants et les consommateurs non moins exigeants qui désirent profiter d’une pelouse de qualité au Maghreb.
Vient de paraître
Systèmes d’Irrigation Goutte à Goutte Aménagement, Exploitation, Installation et Evaluation De l’auteur :
Prof. Filali B. Abdelwahab (PhD) Professeur Universitaire Expert International en Aménagement Hydro-Agricole Expert Judiciaire Assermenté en Génie Rural
Cet ouvrage comprend 9 chapitres traitant tous les aspects relatifs aux systèmes d’irrigation goutte à goutte : étude de la diffusion de l’eau dans le sol, étude hydraulique des réseaux, station de filtration, fertigation, … Sur 484 pages, ce livre traite avec détail l’aménagement, l’exploitation, l’installation et l’évaluation des systèmes d’irrigation goutte à goutte, le tout accompagné d’illustrations par des exemples. Des annexes ont été aussi apportées pour lever toute ambiguïté susceptible de provoquer une confusion chez le lecteur. Deux programmes écrits en langage Fortran 77 sont proposés pour être utilisés par les traqueurs de la précision dans les calculs. Cet ouvrage est le fruit de toute une vie professionnelle en tant qu’enseignant chercheur et ingénieur de terrain de plus de 31 ans. Pour l’achat de ce livre, Veuillez contacter l’auteur aux : 06 63 08 05 51 / 05 37 68 60 67 / abdel_filali@yahoo.fr
Prix : 340 dirhams Agriculture du Maghreb
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Céréales Une campagne moyenne à bonne en perspective Abdelmoumen Guennouni
Les moissons sont bien avancées puisqu’elles ont commencé vers le 20-25 avril dans les régions plus précoces (Agadir, Abda, Doukkala, …) et vers la mi-mai dans d’autres régions (Chaouia, Gharb, Sidi Kacem, …).
M
algré des interruptions de quelques jours dues aux précipitations, les moissons dans ces régions ont concerné d’abord l’orge et les variétés à cycle court de blé tendre (Achtar, Kenz, Rihane, …) qui sont les premières à atteindre la 36
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maturité, sachant que, dans chaque région, les parcelles à sols légers arrivent à maturité avant celles à sols lourds.
Commercialisation et prix de référence Un mois environs après le début
des moissons et la tenue des assises de Meknès, le gouvernement a annoncé les prix de référence pour le blé tendre. Il a été fixé à 290 dh par quintal, livré minoterie, contre 280dh la campagne précédente, soit une augmentation de 3,6%. Cette annonce est venue avec un
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Céréaliculture
Contrairement l’idée reçue, l’agriculture marocaine a commencé, depuis des années déjà, à avoir des problèmes de disponibilité de main d’œuvre, plus ou moins qualifiée selon la filière, surtout lors de certaines opération ou périodes de l’année.
retard que les agriculteurs n’arrivent pas à comprendre, surtout les petits, obligés de vendre une partie de leur production pour faire face aux dépenses. De même, tous les agriculteurs doivent procéder au stockage avec les frais supplémentaires et les dégâts qui en découlent. Les intermédiaires, seuls sur le marché (les organismes stockeurs n’ayant pas encore commencé à s’approvisionner.) en ont profité pour acheter la production de blé tendre entre 200 et 255 dh/ql, la meilleure qualité au moment où les rumeurs indiquaient que le prix
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de référence serait de 300 dh. Ces prix (69-88% du nouveau prix de référence) assurent aux intermédiaires une marge conséquente (22 à 31%), réduisant d’autant les recettes des petits producteurs.
Rendements et qualité Même s’il est encore tôt pour parler du bilan de la campagne, les indications confirment qu’il s’agit globalement d’une campagne moyenne et, dans toutes les régions où les moissons ont commencé, les rendements sont inférieurs à ceux de la campagne précédente. Ainsi
pour l’orge les rendements obtenus varient entre 10-12 sacs/ha (70 kg par sac) à Abda (pics 20-28) et 20-22 sacs à Doukkala. Pour le blé tendre les meilleurs champs à Doukkala ont produit par hectare 25-30 sacs (90 à 95 kg par sac). Au Gharb, les rendements de blé tendre ont atteint à ce jour 25-40 qx/ ha là où le rendement est habituellement 35-45 qx/ha. La qualité de la production est aussi moyenne. Les grains ont été affectés par les dernières précipitations : couleur du grain, repousse de mauvaises herbes, problème
de germination, etc. A noter que la germination des grains sur l’épi affecte sa qualité et entraîne la dépréciation des prix et apparaît essentiellement en cas de pluies tardives et sur certaines variétés de blé tendre comme Amal, Mehdia, ... Au Gharb, qui a reçu plus de 180 mm lors des dernières précipitations, la situation est en général assez bonne à bonne avec une grande hétérogénéité des champs. Ainsi, alors que sur les variétés à cycle long on ne constate pas de dégâts de germination sur épi ce phénomène est fréquent sur les variétés précoces et les moins précoces qui ont versé, et peut atteindre dans certains champs jusqu’à 15-20% de la récolte.
la SONACOS contrôle la récolte en incitant à retarder les moissons afin de respecter cette norme.
Problèmes de main d’oeuvre Contrairement l’idée reçue, l’agriculture marocaine a commencé, depuis des années déjà, à avoir des problèmes de disponibilité de main d’œuvre, plus ou moins qualifiée selon la filière, surtout lors de certaines opération ou périodes de
l’année. En céréaliculture, il s’agit de récolter, transporter du champ à la ferme, manipuler (nettoyage, pesées, …) et recharger sur des camions, selon les exploitations, la qualité du produit et le mode de commercialisation, des centaines de sacs de près de 100 kg par jour. D’où le dépassement des capacités des ouvriers qui doivent fournir des efforts particuliers quelques jours par campagne et en profiter
Quand moissonner ? Les agriculteurs ont tendance à moissonner plus tôt, et de nombreuses raisons peuvent expliquer cet empressement : - En plus des besoins en trésorerie, les petits producteurs, qui sont aussi des éleveurs, cherchent à libérer l’espace pour le troupeau (pâturage) - Dans les grandes exploitations la récolte précoce permet de réduire la durée des travaux (moissons, commercialisation, ramassage de la paille, etc.) - La peur des incendies, d’autant plus que les assurances sont loin d’être adoptées (rarement souscrites pour couvrir la production ou insuffisantes pour les dégâts causés par les moissonneuse) - Manque de moissonneuses suite à une demande groupée et au ballet incessant des entrepreneurs (les machines travaillant à façon se déplacent suivant le gradient de maturité, du Sud vers le Nord) - Accessoirement, gagner sur le poids : le grain récolté au taux de 16-18% d’humidité pèse plus lourd et permet un gain en tonnages alors que le taux normal est de 14%. Ce taux est strictement respecté par les multiplicateurs dont Agriculture du Maghreb
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Céréaliculture
Une fois l’accord passé avec l’acheteur (minoteries, organisme stockeur), généralement proche des régions de production, celui-ci envoie un camion à benne étanche de 40-50 t qui emporte en un seul voyage le travail de près d’une demijournée de la moissonneuse.
pour s’assurer de quoi survivre une bonne partie de l’année (périodes creuses). Par conséquent, les ouvriers sont introuvables en raison d’une demande importante et groupée, surtout pour les grandes et moyennes exploitations, d’autant plus si cette demande est accentuée par les besoins d’autres cultures comme les léguin neues dont l l a récolte nécessite encore beaucoup de main d’œuvre.
Moisson et moissonneuses Les moissonneuses batteuses ont atteint, depuis plusieurs années ou décennies, u n degré de perfectionnement suffisant pour tout ce 40
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que nécessitent la plupart des céréaliculteurs marocains. Pour les bons techniciens sachant profiter des réglages possibles pour toutes les situations, la qualité du travail peut être quasi parfaite (qualité et propreté du grain récolté, limitation des pertes, …) tout en prenant soin de l’état mécanique de la machine. Cependant, vu le prix d’une moissonneuse batteuse neuve difficile à rentabiliser, en plus des difficultés à regrouper les céréaliculteurs et de gérer les priorités lors des moissons, les agriculteurs ou entrepreneurs se rabattent sur l’acquisition de machines d’occasion importées d’Europe. Il faut rappeler que la méthode classique de
récolte, basée sur l’utilisation de sacherie et très exigeante en main d’œuvre, continue d’être la plus courante au Maroc. Pour répondre à cette exigence, surtout adaptée aux
petits producteurs et aux régions éloignées, les machines d’occasion importées avec une trémie pour récolte en vrac –seules disponibles en Europe- sont amenées à Berrechid (ou d’autres centres) où elles sont transformées pour pouvoir travailler avec des sacs grâce à des dispositifs d’ensachage. Aujourd’hui, et depuis deux à trois ans on assiste à une inversion de la tendance. Les agriculteurs optent de plus en plus pour des machines avec trémie de grande capacité munie d’un dispositif orientable de vidange, système rapide plus adapté aux nouvelles démarches de commercialisation. En effet, une fois l’accord passé avec l’acheteur (minoteries, organisme stockeur), généralement proche des régions de production, celui-ci envoie un camion à benne étanche de 40-50 t qui emporte en un seul voyage le travail de près d’une demi-journée de la moissonneuse. Cette opération se révèle très intéressante puisqu’elle permet des économies de temps, de frais de sacherie et de main d’œuvre. Elle évite également le transport du champ au dépôt, l’entreposage (souvent en plein air) et la dépendance de la main d’œuvre, introuvable en cette période. Ces coûts peuvent dépasser 10 à 15 dh par sac (soit autour de 4 à 5% du prix de vente), en plus des inévitables dons en nature.
Stockage à la ferme Dans l’histoire de la paysannerie marocaine, le stockage des céréales avait plusieurs objectifs parmi lesquels : - La vente au meilleur moment au meilleur prix du marché ainsi que la vente selon les besoins de l’agriculteur - Le stockage permettait une garantie et une sécurité dans le cas où l’année suivante se révèlerait être moins productive et assurer par conséquent une réserve aussi bien pour sa propre alimentation
que de fonds pour le financement d’autres opérations ultérieures. La mémoire collective se rappelle encore des grandes famines devenues proverbiales et servant de repères (année de la faim, année de ‘‘yerni’’ plante toxique ‘‘Arum ou Arisarum vulgare’’ dont on consommait les parties souterraines, …) - Le stockage de semences pour l’année suivante en cas de mauvaise récolte. De nos jours la plupart de ces facteurs ne sont plus valables comme il y a longtemps. D’une part le prix de vente est déterminé à l’avance par les autorités gouvernementales, comme pour le blé tendre, et varie très peu, même pour les autres céréales en cours de campagne. D’un autre côté, le stockage en tant que réserve financière, ne se justifie plus puisque, en plus des pertes encourues, la banque (aujourd’hui
Piétin échaudage
Apparu de façon plus massive au Gharb en raison des conditions climatiques favorables à son développement, cette maladie cryptogamique a été constatée dans toutes les régions de production (Chaouia, Béni Mellal, Abda, Doukkala, …) avec un impact variable selon les régions, affectant essentiellement les zones proches de la mer (humidité élevée). Dans les champs attaqués par le piétin, on constate à l’observation (visibles de loin), des taches d’épis noircis et des grains complètement vides, fortement échaudés et qui sont emportés par le système de ventilation de la moissonneuse lors de la récolte. Pour rappel, ce champignon se transmet par les restes des cultures céréalières précédentes et il n’existe pas de traitement en cours de culture. Le seul moyen de lutte est le traitement des semences avec des produits appropriés (non homologués au Maroc). La SONACOS, principal fournisseur national en semences, devrait prendre ce taureau par les cornes pour éviter un avenir encore plus difficile à la céréaliculture marocaine.
on en trouve même dans les villages) joue le rôle d’épargne et de dépôt. Le problème de semences aussi s’avère insuffisant pour justifier le stockage massif. Ainsi, même si la différence de prix entre le commun
et les semences certifiées paraît élevée au producteur (alors qu’un petit calcul montre que ça n’est pas le cas), les semences sont vendue à des prix très encourageants, grâce aux subventions. Reste à augmenter le disponible pour faire face à la demande.
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AGRUMICULTURE
Agrumes
Conquête de nouveaux marchés et consolidation des anciens Abdelmoumen Guennouni
1,7 M t de production totale d’agrumes, c’est le chiffre que le ministère de l’agriculture a prévu pour la campagne actuelle contre 1,5 en 2009-10, avec un total export prévu de 600.000 t contre 490.000 réalisés la campagne précédente. Sur ces tonnages prévus pour l’export, à la mi-mai le Maroc a réalisé 500.000 t, contre 460.000 la campagne précédente (+ 8%). Cependant, indique M. Ahmed Derrab, secrétaire général de l’ASPAM (association des producteurs d’agrumes du Maroc), il sera difficile de tenir le chiffre des prévisions. Par contre, pour les petits fruits dont la saison est pratiquement terminée, l’objectif export a été réalisé puisqu’on a enregistré à la mi-mai 350.000 t exportées contre 323.000 soit + 8%. Les prévisions d’exportation étaient de 348.000t sur une production totale en petits fruits de 700.000 t.
C
oncernant la Maroc Late, les prévisions tablaient sur 140-150.000 t, alors qu’aujourd’hui on est à 72.000 t, contre 70.000 la campagne précédente à la même date et, en toute probabilité, l’export ne dépassera pas 80.000 t, réalisant ainsi 53 à 57%
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des prévisions. La principale cause de cette faiblesse, explique M Derrab, est le déficit à l’export au niv e a u d e s oran-
ges essentiellement la Maroc Late, en raison de la concurrence exercée par le marché local. En effet, sur le marché local on a enregistré des prix attractifs au cours de cette année, faisant suite à des résultats export peu encourageants depuis 2 ans. Par voie de conséquence, de nombreux producteurs ont préféré vendre sur le marché local d’autant plus qu’ainsi ils vendent le tout venant, soit 100% de la production au lieu des 70-75% exportés et les 25-30% restant écoulés comme écarts de triage. En plus, les ventes sur le marché local sont boostées chaque année par la consommation estivale de juillet à septembre. Contrairement aux européens qui consomment les agrumes en hiver pour
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Agrumes
les ventes sur le marché local sont boostées chaque année par la consommation estivale de juillet à septembre. Contrairement aux européens qui consomment les agrumes en hiver pour leur apport vitaminique, les marocains les considèrent comme rafraîchissantes au cours des mois chauds.
leur apport vitaminique, les marocains les considèrent comme rafraîchissantes au cours des mois chauds. De plus, au cours du mois du ramadan, qui coïncide depuis quelques années avec la période estivale, la consommation de jus frais (présent sur la table du ftour au même titre que la harira) grimpe en flèche. Autre facteur qui a son importance pour les producteurs, des liquidités immédiatement disponibles au lieu d’attendre plusieurs semaines ou des mois pour pouvoir obtenir le solde de leurs exportations (avances déduites). Pour M. Derrab, ce problème ne
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se posera plus pour les années à venir puisque des plantations en toutes variétés ont été effectuées et permettront de satisfaire aussi bien le marché local que l’export.
Le Gharb reprend son souffle Après deux campagnes difficiles, la région du Gharb a vécu cette année des conditions quasi normales avec des précipitations inférieures aux deux précédentes. Rappelons que les pluies abondantes et concentrées des deux campagnes précédentes avaient occasionné des pertes importantes dans les vergers. Les dégâts étaient dus essentiellement à la stagnation des eaux ayant entraîné la chute des fruits et dans certains cas l’asphyxie des arbres suite au pourrissement des racines. Cependant, le Gharb a peu d’impact sur les exportations puisque c’est une région connue par les ventes directes (sur pieds) à des stations ou à des négociants opérant
sur le marché local.
Impact des dernières précipitations En arboriculture, il est connu que les précipitations d’une année profitent à la production de l’année suivante. Il n’y a pas eu d’effets négatifs signalés en conséquence des dernières précipitations tant que les pluies sont bien réparties dans le temps et l’espace. L’impact des pluies est bénéfique à plusieurs titres. En plus du remplissage des barrages et du renforcement des stocks hydriques des sols et des nappes phréatiques (dans de nombreuses régions l’irrigation principale ou d’appoint des vergers se fait à partir des puits), les précipitations permettent de lessiver les arbres et les sols, d’économiser sur les frais d’irrigation, etc.
Marchés à l’export Russie ‘‘Le Maroc continue de renforcer sa présence sur le marché russe qui représente plus de 50% de nos exportations’’ souligne M. Derrab. Dans ce cadre, la mise en place d’une ligne régulière Aga-
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Agrumes
dir-Saint Petersbourg permettra de fidéliser les flux d’export aussi bien des agrumes que des primeurs (tomates). Elle permettra également d’exploiter les grandes potentialités du marché russe, encore peu exploitées surtout en primeurs où, contrairement aux agrumes (une douzaine d’exportateurs font 90% du tonnage), on constate une atomisation de l’offre. Cependant cette ligne connaît un problème de coordination entre différents opérateurs dont des outsiders épisodiques qui perturbent le courant d’échanges organisés.
Union Européenne Le Maroc est insuffisamment présent et depuis 25 ans il n’a cessé de perdre des parts dans les marchés traditionnels comme la France, l’Allemagne, les Pays Bas, l’Angleterre, etc. Aujourd’hui, une stratégie est en train de se mettre en place pour reprendre les parts du marché qui ont été acquises du temps de l’OCE. De même, le Maroc essaie de s’introduire dans les marchés des nouveaux 46
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pays (une dizaine) qui ont adhéré à l’UE, dont les anciens pays de l’Est comme la Hongrie, Tchéquie, Slovaquie, … où il est quasi absent. Ces pays se retrouvent dans la situation de l’Espagne et du Portugal il y a 20 ans, et bénéficient du soutien de l’union pour renforcer le pouvoir d’achat et augmenter la consommation de fruits et légumes. Ils ont aujourd’hui une consommation faible entre 6 et 8 kg/ tête alors que les autres pays de l’union culminent à 15-20 kg. Ainsi les potentialités d’évolution de la consommation de ces petits marchés est conséquente et présentent un gap important qu’il faut conquérir.
Amérique du Nord Le Maroc y est présent par le biais du Canada dont le marché a été ouvert par l’OCE, avec une offre de petits agrumes (clémentines, Nour, …). Par contre, aux USA et malgré l’accord de libre échange, le Maroc n’a pas pu atteindre les objectifs fixés et les exportations plafonnent entre 5 à 10.000 t. de nombreux handicaps freinent les ex-
portations qu’il s’agit de dépasser pour prendre la part qui revient au Maroc.
Marchés asiatiques Depuis deux ans des démarches ont été entreprises auprès des autorités sanitaires chinoises pour fixer les conditions d’accès à leur marché et s’adapter aux normes phytosanitaires qui se sont révélées très stricte. Finalement, cette étape dépassée, un accord a été signé et une petite expédition de 3-4 conteneurs de petits agrumes (clémentines, …) a été effectuée à partir du port d’Agadir et l’expédition a duré un mois entre l’embarquement et les étalages des supermarchés de Shangaï. M. Derrab est très optimiste à ce sujet puisque, arrivés en bon état, les fruits ont été vendus dans de bonnes
conditions et l’expérience a été concluante. Il faut savoir que la Chine est un grand producteur d’agrumes avec 22 Mt/an. Le Maroc a ciblé un marché de niche avec une clientèle de 7-8% des 1,3 milliards de consommateurs chinois disposant d’un niveau de vie
suffisamment élevé pour s’approvisionner en produits haut de gamme. De même, afin de montrer aux décideurs chinois le savoir faire marocain et leur faire sentir la culture d’exportation des marocains, habitués aux normes les plus exigeantes des USA, Europe, … un groupe d’expert de l’empire du milieu a été invité au Maroc. Il a pu visiter les vergers et stations de conditionnement et contacté, en plus des professionnels, les responsables du ministère de l’agriculture, de l’ONSSA, de l’EACCE, …) D’autres contacts ont été établis, toujours dans ces marchés lointains, avec le Japon, Hong Kong, etc.
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le Maroc essaie de s’introduire dans les marchés des nouveaux pays (une dizaine) qui ont adhéré à l’UE, dont les anciens pays de l’Est comme la Hongrie, Tchéquie, Slovaquie
THIABENDAZOLE, PRÉSENT ET AVENIR POUR LA SANTÉ POSTRÉCOLTE
La postrécolte des fruits comprend de multiples aspects, tous avec un objectif commun, fournir au fruit la santé maximale et la qualité, qui garantissent la Sécurité Alimentaire, la qualité organoleptique et la présentation pour le consommateur, et naturellement le bénéfice pour le secteur productif. Dans cette phase de la production qui englobe les processus nécessaires entre la récolte et la consommation, la prévention du développement des maladies et des altérations est fondamentale. Ce concept porte un nom propre associé dès le début, THIABENDAZOLE. Depuis plus de 40 ans le thiabendazole est un pilier de base (parfois unique) pour tous les fruits pour lesquels existe un produit fongicide autorisé à cette phase de production, prenant une grande importance dans des cultures où la postrécolte s'est le plus développée, comme le sont les fruits citriques, les pommes et les poires. Il a été inscrit pour la première fois comme pesticide aux USA en 1969 par Merck and Company, Inc., et est depuis toujours le fongicide le plus utilisé dans la postrécolte aux USA, leader mondial dans la production d'agrumes pour consommation en frais. C'est un fongicide systémique, appartenant au groupe des benzimidazoles. Il agit en inhibant la polymérisation du tubuline, ce qui provoque une malformation des tubes germinatifs des champignons, en affectant directement sur le processus respiratoire. Il présente un large spectre d'activité dans le contrôle de pathogènes, en complétant les carences du reste des fongicides postrécolte beaucoup plus spécifiques, exerçant une synergie qui renforce son action, et en contrôlant les multiples champignons causant des pourritures au cours du déverdissage et de la conservation. Il présente un bon contrôle de Penicillium digitatum, de Penicillium italicum, de Penicillium expansum, de Gloeosporium, de Colletotrichum gloeosporioides et d'Aspergillus spp. Son efficacité est élevée contre les pourritures pédonculaires causées par Diplodia spp. et Phomopsis spp., pour cela son application est recommandable tant durant le déverdissage, où le développement de Diplodia spp. se trouve favorisé par la présence d'éthylène, comme dans une conservation frigorifique, où Phomopsis spp. augmente son incident. De plus, le thiabendazole est un bon antibotrytis, pour toutes les variétés d'oranges du groupe navel et Maroc Late, plus enclin à être affecté par Botrytis cinerea, et se convertit en outil efficace
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pour le contrôle de ce champignon. Il est actif aussi face aux champignons des genres Fusarium, Septoria, Cladosporium, Trichoderma, Trichotecium etc., qui causent moins de perte mais qui s’ajoutent aux précédants. C’est le fongicide postrécolte le plus reconnu, recommandé et utilisé à l’échelle internationale. Sa longévité et son usage très répandu sont en partie avalisés par son efficacité globale, mais également pour sa condition de produit sûr, avec un profil toxicologique très bas pour les manipulateurs, les consommateurs et l'environnement. Ces facteurs convertissent le thiabendazole en un produit privilégié, et établissent que son utilisation soit admise dans la quasi totalité des pays qui disposent d'une législation phytosanitaire, et par toutes les réglementations les plus exigeantes, comme le sont celles de Codex Alimentarius, la UE, les USA, les Règlementations multiples de Production Intégrée à l’echelle mondiale, etc. À son activité antifongique, le thiabendazole apporte une caractéristique très spéciale qui le différencie du reste des fongicides utilisés postrécolte, décisif dans son utilisation généralisée durant tant de temps par les clients les plus exigeants, c’est l’effet positif qu’exerce son application sur la peau du fruit. De cette façon, il réduit quelques types de taches qui ont l’habitude d'apparaître durant la conservation frigorifique de fruits des agrumes. Parmi lesquelles nous pouvons citer les dommages causés par le froid "chilling injury", piqué ou "pitting", échaudé ou "scalding", ainsi que le SERB ou "aging". Dans ce processus et aussi durant d'autres phases de la campagne, il favorise aussi le maintient de l’aspect, de la vigueur et la fraîcheur de divers fruits. Ces effets ont été vérifiés par de
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nombreux enquêteurs au niveau mondial depuis la moitié des années 70, et ils sont actuellement reconnus de manière générale par les utilisateurs dans les principaux pays producteurs de fruits citriques. C’est pourquoi le thiabendazole est un produit de référence dans l'histoire de la postrécolte, d’actualité au niveau mondial et fondamental pour l'avenir. Un produit d'une grande noblesse, qui améliore l'efficacité du reste des produits dans le mélange fongicide et la qualité du fruit, en diminuant le développement de tout type de taches. Son application est habituellement réalisée dans les traitements de réception et dans la ligne, séparé ou dans un mélange avec cire.C’est pourquoi il est considéré comme un produit indispensable dans la postrécolte, et plus spécialement en période de grand risque, comme la conservation frigorifique habituelle des fruits dans les chambres, durant le transport terrestre et plus encore sur les longues distances, comme le sont les transports par voie maritime, moment où nous avons besoin de vraiment nous assurer de la protection des fruits. Dans ces moments, son introduction est importante dans la stratégie de prévention phytosanitaire et le maintient de la qualité de la variété Maroc Late, pour optimiser sa santé et qualité durant les processus de conservation et de transport nécessaires pour sa distribution et consommation. Pour maintenir la meilleure qualité, une exigence de la variété Maroc Late est la récolté au moment idéal, avant que le processus de sénescence ne s’initie au champ. L’étape suivante est la conservation frigorifique. L'apport du thiabendazole depuis la réception dans les mélanges fongicides, et son effet dans les améliorations générales de la qualité finale du fruit, permettent d'affronter ce processus avec les garanties maximales, et d’ajuster les températures de conservation pour obtenir le meilleur résultat possible à partir de la qualité initiale du fruit.
Rédaction : Antonio Camarasa /Relecture : Wail Houdali
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ARBORICULTURE
Conditions météorologiques et traitements phytosanitaires Prof. Hmimina M’hamed Les précipitations, la vitesse du vent, la température ambiante, le taux d’humidité relative de l’air, influent vigoureusement sur l’efficacité des pulvérisations et les déperditions des antiparasitaires par dérive et ruissellement. Une évaluation de l’effet pesticide sur un quelconque ravageur serait étriquée si on laissait de côté l’influence de ces facteurs sur les traitements. Les variations de leur emprise sont si importantes pour qu’un examen soit superflu. D’excellents articles concernant cet aspect sont exposés dans diverses revues, mais y accéder reste limité aux initiés.
D
ans la présente synthèse, nous allons nous efforcer de présenter le plus clairement possible les traitements dans leurs rapports avec les facteurs météorologiques. Pour cela nous décrivons comment ils influent sur les applications et précisons les mesures à prendre pour accommoder les pulvérisations aux conditions du moment, afin d’améliorer la rigueur des traitements et de réduire les pertes des antiparasitaires et les insuccès liés à leur mauvais usage. Par la même occasion, nous indiquons également comment utiliser des appareils simples dont la présence est profitable dans une
exploitation pour estimer localement les conditions météorologiques.
Précipitations Une question récurrente est : faut-il recommencer un traitement après une pluie et à partir de quelle quantité de précipitation ? La réponse à cette interrogation n’est certainement pas évidente. Tous les produits n’ont pas la même résistance à l’entraînement par la pluie. Celleci peut avoir des effets positifs ou négatifs sur les pulvérisations. Selon le cas, une précipitation survenant peu après la pulvérisation pourra « laver » plus ou moins complètement les feuilles, entraînant le
produit au sol et réduisant son efficacité. Inversement, la pluie peut favoriser la diffusion d’un produit sur la cible visée, mais il ne faut pas compter sur cet épiphénomène pour garantir une bonne distribution. Certains produits du sol sont plus efficaces lorsque la pluie les entraîne en profondeur après leur épandage, mais il importe toutefois qu’ils remplissent leur fonction et se dégradent avant d’atteindre la nappe phréatique. En tout état de cause, il faudrait toujours : • se renseigner sur les prévisions météorologiques et connaître leur effet sur le produit à utiliser ; • éviter de pulvériser le produit sur des feuilles mouillées par la pluie ou la rosée, à moins que la firme propriétaire du produit ne précise le contraire. Une feuille ne peut retenir qu’un volume limité de liquide et par conséquent qu’une quantité limitée de produit ; • s’abstenir de continuer à doucher les feuilles déjà trempées par le produit; la concentration du pesticide reste en effet la même que dans la cuve du pulvérisateur. Le surplus sera tout simplement charrié vers les feuilles de la base et finira dans le sol. Dans la pratique courante, on admet que des précipitations inférieures à 10 mm, mais survenant quelques heures plus tard (plus de 4 heures), ne justifient pas le renouvèlement d’un traitement. Néanmoins, pour sortir de cette incertitude et éviter le lessivage des produits phytopharmaceutiques, il est conseillé de ne jamais traiter sous la pluie ni en cas de pluie annoncée.
Rosée Il n’est pas conseillé de traiter par une rosée forte (risque de lessivage). En revanche, une faible rosée facilite la pénétration du produit.
Hygrométrie (% d’humidité dans l’air) C’est une donnée fondamentale pour les pesticides foliaires, car elle influence la vitesse d’évaporation des gouttes. Par temps sec, les fines gouttelettes s’évaporent avant même de toucher la plante ; les autres diminuent de volume, ce qui les rend plus sensibles à la dérive. Il est préférable de traiter le matin ou en soirée, lorsque l’hygrométrie est au dessus de 60%. 50
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Doses d’utilisation et DAR
Cultrues
Maladies
Doses
DAR
Tomate
Oïdium
25 g/hl
3 jours
Melon
Oïdium
20 g/hl
3 jours
Poivron
Oïdium
20 g/hl
3 jours
Pommier
Oïdium &Tavelure
100 g/ha
14 jours
Vigne
Oïdium
15 g/hl
35 jours
Fraise
Oïdium
20 g/hl
3 jours
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Traitements phytosanitaires Un tel taux favorise la pénétration foliaire du produit phytosanitaire et empêche l’évaporation des gouttes ainsi que les brûlures des plantes traitées.
Vent C’est le principal facteur à considérer pour éviter la dérive. Plus le vent est fort, plus la dérive est importante et plus le volume des gouttelettes à la sortie des buses est modifié. Le produit se dépose au-delà de la zone à traiter. C’est donc la direction du vent qui déterminera si les gouttelettes seront entraînées vers les zones cibles ou vers des environs non souhaitables (lacs, rivières, cultures non cibles ou sensibles, pâturages, espaces fréquentés par les humains, habitations, etc.), tandis que de sa force découlera la distance que les gouttelettes parcourront avant d’atteindre leur cible. Le tableau ci-après renseigne sur les risques de dérive selon la vitesse du vent et précise s’il y a lieu ou non de procéder au traitement. Retenons que l’influence du vent est particulièrement importante dans le cas de pulvérisations dirigées, c’est à dire faites au moyen d’appareils à jet porté. Celles-ci doivent se faire par un vent oblique, en orientant les buses et les déflecteurs de façon à guider le jet vers la frondaison des arbres, et non pardessus celle-ci. Les pulvérisations peuvent se faire à des vitesses de vent proches de la limite supérieure indiquée, à condition de réduire les distances par rapport à la cible et/ou d’utiliser : • des buses munies d’un dispositif d’atténuation de la dérive ; • un réglage produisant de grosses gouttelettes ; • de faibles vitesses d’avancement ; • des écrans de réduction de la dérive. En cas d’indisponibilité de tels accessoires, limiter les traitements
Papier test pour vérifier la qualité de la pulvérisation
aux périodes calmes ou se référer aux instructions du fabricant du matériel et du pesticide.
Température En général, l’absorption et la migration des pesticides dans la plante sont optimales lorsque la température est comprise entre 5°C et 20°C. Pour bénéficier d’une telle cinétique, il faut traiter par une température ambiante basse et un taux d’humidité relative élevé. On minimise ainsi les risques de dérive imputables aux inversions de température ou à l’évaporation et on augmente le degré de recouvrement et la quantité de produit déposée sur la cible. Un air chaud et sec accentue les risques de dérive par évaporation rapide des gouttelettes et leur transformation en vapeur, en gouttelettes encore plus fines ou en particules de pesticide concentré. De nombreux autres facteurs influencent la dérive des produits et le dépôt sur la cible, notamment la formulation des produits, la méthode de pulvérisation et la taille des gouttelettes. Les conditions optimales de traitement sont réunies tôt le matin, mais la période de pulvérisation la moins néfaste aux abeilles est la soirée ou la nuit. Ajoutons à cela que chaque produit phytosanitaire a une fourchette de températures dans laquelle son efficacité est optimale. Par exemple, un produit à absorption foliaire doit être appliqué à une température comprise entre 12 et 20°C. Les insecticides organophosphorés (azinphos méthyl, azinphos éthyl chlorpyriphos éthyl, diméthoate, diazinon, malathion…) et les car-
Recommandations de pulvérisation en fonction du régime des vents Description
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Vitesse du vent
Indices apparents
Décision Ne pas traiter si température est trop élevée
Vent calme
< 2 km/h
Fumée monte verticalement
Vent léger
2-3 km/h
Direction indiquée par la dérivation de la fumée
Brise légère
3-7 km/h
Bruissement des feuilles et sensation de souffle sur le visage
Brise douce
7-10 km/h
Feuilles constamment en mouvement
Utiliser des buses anti-dérive
Vent modéré
10-15 km/h
Petites branches en mouvement et soulèvement de la poussière
Utiliser des buses anti-dérive
Vent modéré à fort
> 15 km/h
Conditions idéales pour la pulvérisation
Ne pas traiter
bamates (méthomyl, pirimicarbe…) agissent sur le système nerveux des insectes en inhibant l’acétylcholinestérase, une enzyme impliquée dans le fonctionnement du système nerveux et musculaire. Cette enzyme est activée par la température si bien que les produits de ces deux familles sont plus efficaces lorsque la température au moment de l’application se situe audessus de 15°C. En revanche, les insecticides organochlorés agissent sur le système nerveux au niveau du transfert des influx nerveux. Cependant à l’inverse des deux groupes précédents, les organochlorés (endosulfan…) ne doivent pas être appliqués lorsque la température est supérieure à 25°C. Une autre famille d’insecticides, agit au niveau du système nerveux : celle des pyréthrinoïdes de synthèse. Ces insecticides peuvent causer deux types de syndromes soit le syndrome de type I (pyréthrine), ou celui de type II (cyperméthrine, deltaméthrine et lambda-cyhaloth rine). Les pyréthrinoïdes de type II ont une plus grande activité insecticide que ceux de type I et leur DL50 est plus faible. De plus, ils sont plus efficaces à hautes températures tandis que c’est l’inverse pour les pyréthrinoïdes de type I.
Suivi des conditions météorologiques Avant d’entreprendre un traitement ou
même pendant l’opération, si l’on soupçonne que les conditions sont en train de changer, il est conseillé de prendre connaissance des prévisions météorologiques. Une des toutes premières prudences est de lire l’étiquette du produit pour voir s’il y a des mesures à respecter en ce qui concerne la température et la vitesse lors du traitement. Ces informations ne constituent qu’un des éléments à considérer dans la décision de traiter ou non. C’est à l’opérateur de juger à tout moment ce qu’il doit faire. En effet, tout exploitant appelé à protéger ses cultures, doit surveiller les conditions météorologiques et noter les données locales en s’aidant d’une station fixe ou portable. La station météorologique portable permet de mesurer la température et le taux d’humidité relative de l’air, ainsi que la vitesse du vent. Pour mesurer la température ou le taux d’humidité relative, il faut se placer dans l’ombre et attendre au moins quinze secondes pour lire les données exactes. Pour mesurer la vitesse du vent, il faut tenir l’appareil à 1,5 m du sol ou à la hauteur de la rampe de pulvérisation. Si la frondaison est dense, la vitesse du vent sera supérieure dans les rangées situées à la périphérie du verger et au sommet de la frondaison. Au besoin, utiliser une perche pour soulever l’anémomètre à la hauteur de la frondaison, puis ramener l’appareil
au sol et relever la vitesse moyenne enregistrée. Pour obtenir une mesure valable des vitesses moyenne et maximale du vent, et sa direction, l’anémomètre doit rester au moins trois minutes face au vent. Pour la direction du vent, une boussole ordinaire permet d’en déterminer le sens.
Conclusion La vitesse du vent et sa direction, la température, l’humidité et les précipitations sont des facteurs importants agissant sur les dépôts des pesticides. Si on ne peut commander à la pluie, ni au vent ou à la température, on peut, toutefois, en s’appuyant sur des mesures précises, parvenir à de bons résultats. Pour cela, il suffit avant d’entreprendre un traitement, de connaître les prévisions locales et essayer d’adapter éventuellement la technique d’application aux caprices du temps.
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SALON
Medfel 2011 Au coeur de l’EuroMéditerranée
Pour sa troisième édition, Medfel a confirmé sa volonté d’organiser des rendez-vous d’affaires entre exposants et acheteurs. Seul salon à revendiquer une vocation commerciale euro-méditerranéenne, MEDFEL porte au cœur de son concept les échanges entre les deux rives de la méditerranée. La Tunisie était cette année pays à l’honneur. Pour répondre à la demande internationale, l’objectif d’un salon comme Medfel est de faciliter la mise en place d’un véritable marché euro-méditéranéen. Une ambition devenue aujourd’hui une nécessité.
D
e fait, la question des relations entre les pays de la Méditerranée devient plus que jamais fondamentale. Atout commun entre les deux nord et sud, les fruits et légumes sont un facteur de convergence qui peut concrètement constituer l’une des pierres fondatrices de l’Euro-Méditerranée. De plus, Medfel répond pleinement aux besoins des producteurs et négociants des régions. Il s’agit notamment d’optimiser les moyens de transport et logistique, et d’élaborer des partenariats commerciaux prenant en compte les questions de complémentarité. Lieu de convergence de nombreuses délégations officielles, Medfel 2011 entend jouer au mieux son rôle de rapprochement et de mise en valeur de la production. Avec des intervenants originaires d’une dizaine de pays, les échanges et les différentes conférences et rencontres informelles, font du Medfel un pont de rapprochement entre les deux rives. Pour répondre à la demande internationale, l’objectif d’un salon comme Medfel est de faciliter la mise en place d’un véritable marché euro-méditéranéen. Une ambition devenue aujourd’hui une nécessité. Ainsi, les entreprises marocaines qui ont répondu présentes à ce grand projet, confirment ici leur volonté de répondre au mieux aux besoins de la distribution européenne. 54
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SALON MEDFEL
Entretien avec
quelques exposants Taqui Dine Cherradi
Medfel 2011 Cette 3e édition a enregistré une croissance de plus de 28% du nombre d’exposants (228 participants) par rapport à 2010 et 3.670 entrées visiteurs, soit une progression de 9,8 % du visitorat par rapport à 2010. De nombreux rendez-vous d’affaires ont été programmés entre les exposants et les 130 acheteurs VIP internationaux.
Groupe Matysha Le marché de Saint Charles, qui est l’un des plus grands marchés européens privés, reçoit 400.000 t de produits marocains par an, ce qui justifiait largement la création de Matysha France qui réagrée en réception pour une totale garantie d’un produit qualitatif. A préciser que matysha est certifié Global Gap, BRC, HACCP. Après le salon de Berlin, Matysha France prend ses derniers contacts au sein du Medfel pour finaliser un assolement qui se veut au top niveau qualitatif. Cette année, le marché de la tomate était un peu lourd, et c’était mieux pour nos petits producteurs agrégés de commercialiser sur le marché intérieur.
Jamal Merzouk
Les Domaines Agricoles Nous commercialisons actuellement nos fruits et légumes sur les marchés de l’Union Européenne et Hors Union Européenne. Nous sommes ici à Perpignan, au Salon Medfel, pour promouvoir nos produits et nos marques auprès de nos clients et partenaires de la distribution. Nous avons rencontré les responsables des GMS, notamment Casino, Carrefour et Metro. Après 3 ans seulement, le Medfel est devenu un lieu incontournable de rencontre de l’ensemble des professionnels de la filière fruits et légumes du bassin méditerranéen. Ce salon nous permet, d’une part de faire le bilan de la campagne précédente, et d’autre part de préparer la prochaine. Nous percevons bien l’évolution de ce salon que nous qualifions de 100% B to B, c’est d’ailleurs ce qui fait sa force. En 48 heures de présence, nous avons atteint une efficacité maximale.
Haj ElOuafi,
Groupe SAOAS-ALFACHIMIE Je ne suis pas exposant, car mon activité d’agrofourniture ne l’impliquait pas particulièrement. En fait, c’est la première fois que je viens ici, et je découvre une plate forme très intéressante pour faciliter la commercialisation des produits marocains. Cela devrait permettre de réduire les intermédiaires et Perpignan est à la porte de l’Europe, dont les marchés imposent une importante diversification. J’ai écouté les conférences ce matin où les intervenants ont fait l’éloge du Maroc. Et je suis ravi que nos exportateurs soient présents sur ce salon et sur ce marché de Saint Charles qui est porteur de beaucoup de développement.
Charifa Ibnoutabet
Groupe Agrisouss C’est la 2e participation du groupe Agrisouss au Medfel, et je peux dire que tous nos opérateurs en perçoivent l’intérêt. De toute évidence, ce
Visite des locaux de Matycha au marché Saint Charles
Nous avons réalisé 16.000 t cette année et comptons sur 25.000 t la prochaine campagne. Cela dit, nous nous orientons également sur des produits à forte valeur ajoutée comme l’olivette, la datte ou encore le melon charentais et galia sur l’Europe en général. Pour assurer son développement, Matysha Maroc a donc acheté un terrain de 5.000 m2 au sein du marché Saint Charles avec 2.500 m2 de frigo. Aujourd’hui, les producteurs marocains, doivent absolument être qualitatifs avec des produits parfaitement aptes à suivre l’évolution des marchés. Je dirai qu’une marque reconnue doit permettre de se positionner au mieux sur les marchés. 56
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Nous avons réussi une très bonne campagne, mais elle est quasiment terminée. Il nous reste à commercialiser quelques centaines de tonnes du melon de Dakhla, qui est d’ailleurs très apprécié sur tous les marchés. J’ajouterai même que pour des questions évidentes de qualité gustative, les acheteurs demandent de plus en plus ce produit, ce qui nous amènera certainement à développer cette production afin de répondre à leur demande grandissante. En conclusion, je dirai que ce salon, qui est à mon avis une très bonne opportunité pour la production marocaine, se développe d’année en année.
salon est intéressant pour la commercialisation des produits marocains, avec la possibilité de rencontrer les acheteurs. Les rendez-vous organisés sont d’ailleurs l’un des grands intérêts de ce salon. Nous avons eu des échanges ce matin avec des clients russes qui demandent des volumes importants ainsi que des acheteurs d’Arabie Saoudite. De plus, ce salon est parfaitement bien animé avec des conférences ouvertes sur des sujets qui nous sont proches et qui permettent d’élargir la vision des marchés. Il est évident que les produits marocains ont leur place sur des salons comme le Medfel.
Taqui Dine Cherradi Groupe Matysha
Jamal Merzouk
Les Domaines Agricoles
Chantal Passat Présidente du comité d’organisation Medfel En ce qui concerne les acheteurs, très logiquement intéressés par le Medfel, nous sommes en relation avec une trentaine de pays pour des rencontres B to B et c’est ce qui fait la force de ce salon. L’objectif n’est pas de remplir les allées de curieux mais d’acheteurs avec des rendez-vous organisés. Nous ciblons les pays en fonction de l’offre que nous connaissons et nous faisons des propositions de visite aux acheteurs pour des rencontres préparées et donc efficaces. En fait, nous leurs proposons sur internet une présentation complète des exposants en présence et en offre et ils font leurs choix de visite. Nous
Haj ElOuafi
Groupe SAOAS-ALFACHIMIE
informons ensuite les opérateurs. Cela permet d’optimiser au mieux les déplacements des acheteurs. Ainsi, les exposants connaissent déjà le programme de visites. Bien entendu, cela ne donne pas le trafic des salons habituels, mais notre objectif n’est pas de remplir les allées avec les étudiants des écoles Agro du département. Notre efficacité repose sur un vrai travail de mise en relation et je pense que nous sommes en train d’installer Medfel pour de longues années. J’ajouterai en ce qui concerne les acheteurs qui se déplacent, que nous leur proposons un programme à la carte au-delà des rencontres sur le salon : - visite de la plate forme de Saint Charles - visite de sites de production
Chantal Passat
Charifa Ibnoutabet
Medfel
Groupe Agrisouss
- visite de port vendre Ce qui leur permet de développer leur connaissance de la région et de rencontrer des opérateurs sérieux et efficaces. Le Maroc, gros producteur de fruits et légumes, présent à Saint Charles depuis de nombreuses années, a été le premier pays à l’honneur. Cette année c’est la Tunisie, un pays qui présente également de très belles potentialités. Enfin, toujours en ce qui concerne le Maroc, nous allons ouvrir d’ici 2/3 mois, une Maison du Languedoc Roussillon à Casablanca. Nous en avons déjà créé à Shanghai, Londres, Bruxelles et New York. L’objectif est de consolider et développer les relations entre nos entreprises et les opérateurs marocains.
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SIAM 2011
L’agriculture solidaire à l’honneur La 6e édition du SIAM a confirmé la montée en puissance de ce salon devenu désormais un rendez-vous incontournable pour les professionnels de l’agriculture aussi bien au Maroc qu’à l’international. Le salon a couvert cette année une surface globale de 10 ha, dont 65.000 m2 en superficie d’exposition destinée à accueillir 812 exposants, dont 100 représentants étrangers issus de 35 pays. Le taux de retour élevé de la plupart des exposants reflète d’ailleurs le degré de satisfaction de leurs précédentes participations. Les organisateurs dressent un bilan positif avec 750.000 visiteurs et les 5 jours qu’a duré le salon étaient réservés pour moitié aux professionnels uniquement, l’autre moitié profitant également au grand public.
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Placée sous le thème de ‘‘L’agriculture solidaire’’, cette édition offrait aux agriculteurs visiteurs, toutes sortes d’idées et solutions aux problèmes qu’ils vivent au quotidien dans leurs exploitations et comment les dépasser en vue d’une meilleure productivité et une meilleure qualité de leurs productions. En marge du salon, de nombreuses tables rondes et conférences ont été organisées réunissant les spécialistes de toutes les filières (conférences, journées scientifiques). Omniprésent dans le salon, M. Aziz Akhennouch a eu de nombreux
entretiens et signé des accords de coopération, notamment avec : l’Australie, l’Algérie, l’Allemagne, la Gambie, le Brésil.
Une édition réussie et internationalisée De l’avis des professionnels présents, d’année en année, le nombre et la qualité des participants étrangers s’améliorent. En plus des pays traditionnellement présents en force comme la France, invitée d’honneur (53 exposants), l’Espagne (25 entreprises) et l’Allemagne, l’édition 2011 s’est distinguée par une participation plus marquée des pays arabes. En effet, des entreprises sont ainsi venues d’Egypte, des Emirats Arabes Unis, de Palestine et surtout d’Algérie. A noter que l’Algérie qui avait fait une participation symbolique en 2010, a tenu cette année à marquer sa présence à travers un pavillon officiel du ministère algérien de l’agriculture et une importante délégation. L’occasion pour les responsables algériens de découvrir le Plan Maroc Vert, et de s’en inspirer pour le «Plan de renouveau de l’économie agricole et rurale» qui vient d’être lancé en Algérie et qui s’étalera jusqu’en 2014.
Machinisme agricole Témoignages M. Khalid Achengli, Concessionnaire Massey Ferguson-Landini au Souss Massa Draâ
L
e SIAM est devenu un rendez vous incontournable, une sorte de moussem attendu par les agriculteurs, surtout les petits, qui profitent des promotions accordées par les sociétés présentes. Preuve de sa réussite, le nombre de plus en plus important de petits producteurs qui remontent de régions de plus en plus éloignées : Laayoun, Smara, Guelmim, Tiznit, … Ainsi, les agriculteurs de la zone d’Agadir sont arrivés en masse, encouragés par la facilité de déplacement due à l’autoroute. Le déplacement en voiture devient aussi facile que par avion. Certains agriculteurs profitent même du voyage pour se rendre à des endroits tels la station thermale de My Yacoub comme une sorte de Omra. Pour les sociétés exposantes, le SIAM est aussi fortement attendu. Elles constatent que la demande est toujours là, même si les ventes ont été freinées par la baisse des subventions pour les particuliers et les difficultés des démarches (accord préalable), rendant l’obtention des subventions plus difficile. Pour améliorer leurs ventes les sociétés proposent des offres intéressantes et essaient de trouver des formules pour faciliter le financement au petit producteur. Leur présence au salon leur permet de remplir le carnet de commandes puisque les ventes y représentent entre 25 et 30% des ventes annuelles. Pour M. Achengli, l’amélioration est sen-
sible chaque année. Ainsi, cette édition a vu une meilleure disposition des stands, plusieurs accès, plus de couloirs pour une meilleure circulation des visiteurs, … De même une réduction de l’ambiance ‘‘souk’’ qui prédominait dans les éditions précédentes, a été obtenue grâce à l’intervention du commissariat du salon pour organiser le pôle (réglages des sonos, …) Concernant les machines exposées, M. Achengli souligne la présentation de nouveautés et des machines pour tous les processus de production, depuis la préparation du sol jusqu’à la récolte, dont des machines qui étaient présentées précédemment, mais améliorées et adaptées aux besoins des agriculteurs (stubble plow, machines pour la récolte d’olives …). A signaler cependant, que le pôle machinisme, le seul à ne pas être couvert, a souffert des deux jours de pluie qui se
M. Stefan Rüdig,
d’hôtels dont elle souffre. Avec des ventes annuelles de 50 machines de la marque, l’objectif de la société est de s’implanter encore plus au Maroc, encouragée en cela par une appréciation positive du Plan Maroc Vert qui a permis au Maroc de prendre une vitesse supérieure par rapport à d’autres pays africains. L’infrastructure du salon, estime M Rüdig, a évolué positivement, par exemple, la restauration améliorée par rapport aux versions précédentes. Cependant, la surface reste insuffisante au pôle international, limitant la possibilité d’amener des machines plus volumineuses. Il regrette, par ailleurs, le manque de possibilités d’échange avec la ville pendant la durée du salon, alors que le SIAM a un grand avantage par rapport à d’autres pays : celui d’avoir une culture marocaine propre et des spécificités à découvrir. Vu sa satisfaction de sa participation, M.
société allemande Grimme
P
articipant pour la quatrième fois au SIAM, M. Stefan Rüdig, Directeur des ventes de l’entreprise allemande Grimme exprime son évaluation et ses attentes de cette sixième édition : ‘‘C’est le salon le plus important en Afrique du Nord et, après l’Afrique du Sud, le 2ème marché en équipement agricole auquel il faut être présent afin de communiquer, trouver de nouveaux clients’’ ajoute-t-il. Connaissant bien le Maroc, M. Rüdig estime que, grâce à sa situation géographique et son implantation dans une zone agricole, la ville de Meknès est un bon choix pour le salon, malgré le manque
sont produits au cours de cette édition. Pour la prochaine édition et afin d’améliorer encore plus l’équipement des agriculteurs, il serait profitable d’améliorer les subventions ou au moins les maintenir. De même, la procédure d’octroi des crédits devrait être facilitée. Par ailleurs, après la journée de l’inauguration, deux jours dédiées aux professionnels s’avèrent insuffisants, la première journée se limitant aux prises de contacts. Une troisième journée réservée aux professionnels serait avantageuse pour tous.
Stefan Rüdig pense revenir l’année prochaine et aimerait connaître dès maintenant la date de tenue du salon en 2012
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International La France à l’honneur
52 entreprises, sur près de 700 m2 Premier fournisseur du Maroc tous produits confondus, la France avait renforcé sa présence pour un rendez-vous international désormais incontournable. Organisée en phase avec les grands chantiers du Plan Maroc Vert, cinq grands ateliers ont permis d’animer une journée consacrée aux échanges franco-marocains, et les enjeux stratégiques majeurs qu’ils impliquent.
S
ignal fort de cette présence française, tant par l’attractivité croissante du SIAM, que la vitalité des relations francomarocaines dans le secteur agricole et alimentaire, ces ateliers ont permis d’échanger sur des sujets directement en phase avec le thème du
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UBIFRANCE a organisé un cocktail sur le pavillon français en présence de son excellence Bruno Joubert, Ambassadeur de France au Maroc.
salon, l’agriculture solidaire : - Bonne pratique de l’agriculture solidaire, - Filière de l’agriculture biologique - Commercialisation des produits de terroir - Conseil agricole au service du développement, - Dynamiques interprofessionnelles En fin de journée, une table ronde a orienté la réflexion sur les cours mondiaux des matières premières agricoles et la régulation des marchés à la veille du G20. Xavier Beulin, président de la FNSEA(1), Tariq Sijilmassi, président du directoire du Crédit Agricole, Ahmed Ouyach président de la COMADER en présence de Aziz Akhannouch, Ministre de l’agriculture, ont animé les échanges qui se sont orientés assez vite sur la sécurité alimentaire. C’est d’ailleurs un sujet qui mérite que l’on s’y attarde a souligné dans un entretien, Michel Helfter, conseiller pour les affaires agricoles au service économique de l’ambassade de France à Rabat. Nous avons souhaité que cette journée soit riche et dense, dans l’objectif d’approfondir le dialogue entre nos deux pays. Il faut rappeler que la France est le premier fournisseur du Maroc tous produits confondus, assurant durant la campagne 2009/2010, 73,5% des importations marocaines de blé tendre et 50,1% d’orge. Le Maroc et la France, importants partenaires commerciaux, n’en sent pas moins de grands pays agricoles souligne encore Michel Hefter, et parfois concurrents. Rappelant quelques tensions occasionnelles entre producteurs de nos deux pays, notamment à propos des tomates, il a souhaité que professionnels français et marocains auraient à cœur d’approfondir le dialogue, afin de faciliter certaines mises en marche qui peuvent poser problème et cela dans l’intérêt de tous.
Abordant enfin les grandes questions du changement climatique, Michel Hefter a souligné les difficultés hydriques à venir, encourageant le Maroc à s’engager vers une gestion durable et certainement très contraignante de la ressource, mais faisant confiance à la grande technicité des producteurs marocains.
L’espace français
Les fabricants français de matérielagricole étaient comme à leur habitude fidèles au rendez-vous : irrigation, matériel de culture, fabrication de serres, équipements de stockage des céréales, laboratoires d’analyses ou encore matériel de haute technologie. « Le Siam est devenu en quelques années une véritable institution, un incontournable rendez-vous avec nos clients du Maroc et même au-delà, puisque nous avons reçu la visite d’agriculteurs venus d’Algérie, de Tunisie et même de France ! », nous confiait l’un d’entre eux.
Présence renforcée des pépiniéristes français
L’intérêt pour le développement de l’arboriculture au Maroc est grandissant. Les pépiniéristes français ne s’y sont pas trompés et ont répondu présents, notamment Star Export, les pépinières Darnaud et Valois, les pépinières Lafond, Escande Pépinières et Castang Pépinières pour les fruitiers, et pour la vigne : les Pépiniéristes du Comtat et Pépinières Massonnet. L’hexagone était également bien représenté dans le pôle « Elevage » avec les fabricants d’équipements pour l’élevage (Agritubel, CTH, S.N DBF, Loralait, Nutristar, CK industrie, et bien d’autres) ou chargés de la promotion des races françaises bovines comme la Limousine ou la Gasconne. 1/ FNSEA : Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles
Allemagne
Participation renforcée Lors du point de presse organisé pendant le salon, Dr. Gerd Müller, vice ministre de l’alimentation, l’agriculture et la protection des consommateurs, a tenu à saluer l’excellente coopération avec M. Akhannouch au cours des 3 dernières années, ainsi que la présence remarquable du Maroc à la semaine verte de Berlin. Après avoir été invité d’honneur de la dernière édition du SIAM et du SIFEL cette année, l’Allemagne a renforcé sa participation pour l’édition de 2011 du SIAM, puisque le nombre d’exposants a été multiplié par 2 sur un stand de 500 m² et par la présence d’une délégation officielle de haut rang. De même, il a salué ‘‘le PMV qui montre la continuité et les objectifs que le Maroc s’est fixé et dans ce cadre l’Allemagne peut soutenir le Maroc, et le fera par des actions concrètes’’. Ainsi l’année dernière a vu, entre autres, le développement des structures de sécurité alimentaire résultant de la coopération fructueuse de l’ONSSA avec son homologue, le BVL allemand. De même, dans le domaine de la génétique animale a-t-il indiqué, 2/3 des bovins reproducteurs au Maroc, viennent d’Allemagne.
Un centre d’excellence
L’étape suivante dans ces relations sera la signature du projet de réalisation d’un centre d’excellence, projet commun maroco-allemand, dont il n’existe que 3 exemples en Chine, Russie et Ukraine. Il consiste en une ferme moderne de 250 ha qui servira comme centre de formation professionnelle dans le cadre du soutien et d’appui à la politique d’agrégation s’adressant aux petites exploitations. La création de ce centre vise à adresser un message : Les techniques seules ne suffisent pas et la formation et l’éducation des exploitants sont fondamentales pour le succès de l’agriculture. Nécessitant une
Elevage Pour M. Dahdah Lahcen (membre de l’ANEB, Pt de la coopérative Zalagh à Fès), cette année la qualité des bêtes exposées en viande rouge est meilleure que les éditions précédentes (veaux à croissance et poids plus élevés) et de grands taureaux ont été importés de France spécialement pour le SIAM (BBB, Blonde d’aquitaine, Charolais, Limousin) pour des démonstrations de races pures à viande. Quand aux bovins laitiers, leur nombre est inférieur à l’année dernière, certaines organisations professionnelles n’ayant pas honoré leurs engage-
boration avec le royaume. Ainsi, des relations privilégiées existent avec le Maroc, dans le cadre des accords avec l’UE (en cours de finalisation). Par ailleurs, sur le plan mondial, les estimations de la population mondiale prévoient 9 MM d’humains en 2030. Pour les nourrir, il faudra augmenter la production de 50-70% au cours des prochaines années. L’Afrique, avec plus d’un milliard d’humains (sans parler des fléaux, de la faim, …) est capable d’améliorer considérablement sa production. Dans ce cadre, le Maroc peut servir de modèle grâce à une politique ambitieuse, et l’Allemagne compte contribuer à cet effort.
Le créneau du Bio
Répondant à une question sur l’agriculture biologique, M Müller a exprimé ses
Dr. Gerd Müller, vice ministre de l’alimentation
enveloppe de 1,5-2 M€, il a pour objectif la formation qualification : former les exploitants de toutes les régions de production agricole dans les domaines de l’élevage laitier, des pratiques culturales, … Les enseignements dispensés ainsi que le transfert de savoir faire seront financés par le ministère allemand. Le gouvernement marocain et les coopératives fourniront le terrain et immeubles, alors que l’Allemagne (sociétés privées) fournira les machines de production modernes et les moyens (semences, …) nécessaires. Compte tenu des mutations importantes dans la région, il faut souligner l’importante stabilité du Maroc et l’Allemagne accorde une grande priorité à la colla-
réserves quant aux opportunités dans ce créneau (le marché bio ne représente que 5% en Allemagne). Les produits biologiques doivent répondre à des prescriptions particulières et si les mesures de sécurité des denrées et les normes européennes sont pleinement appliquées au Maroc, un marché de 500 M de consommateurs sera ouvert aux exportateurs marocains. M Müller suggère de développer les fruits et légumes portant le label bio, d’exploiter l’important potentiel des épices et huiles et de tirer profit du tourisme. L’information doit être plus importante : le touriste allemand est particulièrement intéressé par l’histoire, la culture, …
ments et étaient absentes du salon. Cette absence se reflète aussi auprès des éleveurs qui ne sont pas motivés pour ramener leurs meilleures bêtes (vaches laitières). Ainsi, la prime de participation est de 1.000 dh par tête, plafonnée à 2.000 dh par exposant (ne couvre même pas les frais de déplacement etc). De même, les primes du concours sont en deçà des espérances (entre 1.000 dh pour le 3ème prix et 2.400 dh pour le 1er prix), sans oublier le stress vécu par les bêtes, etc. Pour les prochaines éditions, M. Dahdah préconise de faire participer les producteurs et principalement les éleveurs à la préparation du salon. Agriculture du Maghreb
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Le centre d’excellence consiste en une ferme moderne de 250 ha qui servira comme centre de formation professionnelle dans le cadre du soutien et d’appui à la politique d’agrégation s’adressant aux petites exploitations.
L’Algérie au SIAM 2011 Une importante délégation algérienne était présente cette année au SIAM. Rachid Benaissa, ministre algérien de l’agriculture et du développement rural et son homologue marocain Aziz Akhennouch, ont signé un mémorandum d’entente dans le domaine agricole, pour renforcer la sécurité alimentaire dans les deux pays. Les deux ministres souhaitent renforcer la coopération aussi bien institutionnelle que privée, précisent d’un
Groupe OCP
Une carte de fertilité pour une agriculture raisonnée L’Office Chérifien des Phosphates a mis à profit sa participation au SIAM pour informer les professionnels sur l’avancement du projet de la carte de fertilité des sols marocains. Fruit d’une
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commun accord les deux parties. Très prochainement, le ministre marocain devrait rendre visite à son homologue algérien, prenant ainsi l’occasion de renforcer cette dynamique de coopération dans les domaines de l’agriculture, du rural et de l’agro-industrie. Le plan Maroc Vert et la politique du renouveau de l’économie agricole et rurale lancée en Algérie présentent de larges similitudes et dans les même filières. « Il y a une prise de conscience au plus haut niveau dans nos deux pays, a souligné Rachid Benaissa, dans l’objectif d’améliorer la sécurité alimentaire et la productivité afin de stimuler le développement rural. Je pense que la lutte contre la désertification et la protection des équilibres des ressources sont des sujets communs. En conséquence, il doit y avoir beaucoup d’expériences à partager. En ce qui concerne le volume de nos échanges commerciaux, l’essentiel est de créer un climat de confiance et encourager les opérateurs de nos deux pays à travailler ensemble » a affirmé Rachid Benaissa. Le docteur Amine Bensemmane, responsable de la délégation algérienne a quant à lui, souligné la dynamique de mise en place des filières les plus importantes en Algérie, et qui suit à peu près le même schéma du Plan Maroc
collaboration entre l’OCP, le Ministère de l’Agriculture et l’INRA, la carte de fertilité est une base de données des sols agricoles, qui vise à faciliter la mise en place d’une agriculture raisonnée et productive, grâce à une fertilisation conforme aux besoins des cultures. Le projet a démarré par la réalisation d’une carte de fertilité complète de la région pilote de Meknès, avec l’objectif d’ici 2014, de couvrir toute la surface agricole utile, soit près de 8,7 millions d’hectares. Les cartes régionales seront structurées dans un système d’information géographique national (SIG). Ces outils seront mis à la disposition du secteur via des centres régionaux de conseil et de formation qui accompagneront les agriculteurs dans l’exploitation des données de la carte de fertilité. L’objectif étant d’assurer une fertilisation raisonnée, basée sur une
De droite à gauche : M. Rachid Benaissa et M. Aziz Akhennouch,
vert. Rappelant l’exceptionnelle précédente campagne céréalière, le chef de la délégation algérienne a souligné pour cette campagne des facteurs climatiques moins favorables. « Nous somme heureux que nos relations se concrétisent, car notre souhait est de voir nos deux agricultures se rapprocher à travers la réalisation de programmes d’action communs, toutes cultures confondues : agrumes, céréaliculture, oléiculture, … Nous sommes présents au SIAM pour la seconde année consécutive, mais cette année sur un stand institutionnel. Ce qui signifie que l’Etat algérien est présent officiellement augurant un rapprochement possible de nos deux agricultures » conclut Amine Bensemmane.
bonne connaissance des sols et de leurs besoins en engrais, tout en préservant l’équilibre environnemental. Cette approche permettra ainsi de définir avec précision les besoins spécifiques des sols et leur potentiel d’exploitation, ainsi que le choix judicieux des cultures qui permettront de valoriser durablement les bassins de production. Cette démarche est d’autant plus justifiée que les études du Plan Vert ont mis en évidence la baisse inquiétante de la fertilité des sols, aggravée par l’insuffisance des apports de fertilisants. En effet, seulement 33% des besoins de fertilisation sont apportés, ce qui se traduit par un appauvrissement des sols, surtout chez les petits agriculteurs. Pour l’OCP, le Siam fut également l’occasion pour présenter l’état d’avancement de l’OCP Innovation Fund. Doté d’une enveloppe de 200 millions de dirhams, ce fonds est destiné à soutenir les projets les plus innovants de l’industrie agroalimentaire. Il devrait permettre de financer une quarantaine de projets d’investissement en 4 ans et de créer un millier d’emplois directs.
Pôle Souk Véritable plateforme commerciale des
produits de terroir Comme pour chaque édition du SIAM, le pôle Souk dédié aux produits de terroir, est le pole le plus vivant et le plus authentique, aussi bien par son design et son architecture que par la diversification des produits exposés. Il est d’ailleurs l’un des pôles les plus convoités par les visiteurs, regroupant différentes associations et coopératives venant des quatre coins du royaume, et qui trouvent dans le SIAM, une vraie opportunité d’échanges et de commercialisation de leurs produits. Généralement encadrées par les services du ministère de l’agriculture ou par des ONG internationales, ces coopératives sont de véritables modèles de réussite du regroupement d’agriculteurs, animées par la même ambition : s’organiser pour progresser. Pour les habitués, qui se sont bien préparés et munis de quantités suffisantes de leurs produits, le SIAM était une véritable opportunité de commercialisation de leur savoir faire. Mais pour les néo-exposants, qui ont vu leurs stocks épuisés dès le 3e jour, ils ont quand même trouvé en ce salon un véritable lieu de rencontre et d’échange d’informations, et de nouvelles pistes de diversification de leurs produits. De leur part, les visiteurs contents de trouver sur un même lieu toute la diversité des terroirs de notre pays, se sont approvisionné en produits qu’ils connaissent déjà et d’autres qu’ils ont pu découvrir et goûter pour la première fois, et qu’ils ne peuvent trouver que dans un salon pareil. « En plus des pôles Agrofourniture et Machinisme, pour moi le pôle Souk est un passage obligatoire. Il me permet de connaître et de déguster les différentes particularités régionales, qui témoignent d’ailleurs de la grande richesse agricole de notre pays», confie un habitué du salon. Une grande richesse, mais aussi de grands défis à relever pour ces coopératives qui trouvent
encore du mal à commercialiser les produits.
Coopérative Sabbar Rhamna
La région de Skhour Rhamna dispose de plus 5.000 ha de figue de barbarie. Plantées au départ pour servir d’aliment au bétail, les producteurs ont trouvé par la suite en ses fruits une alternative pour améliorer leurs revenus en temps de sécheresse. Ils récoltent ainsi les fruits et les commercialisent à Casablanca. « En pleine campagne de récolte,
nous envoyons à Casablanca 10 camions chargés de figue de barbarie par jours, à raison de 360 caisses par camions » nous explique M. Meftahi Driss, membre de la coopérative Sabbar Rhamna à la commune Sidi Abdellah à Skhour Rhamna. Encadrés par la DPA de la région, les agriculteurs ont essayé de s’organiser et c’est ainsi que la coopérative Sabbar Rhamna a vu le jour (52 membres). « Grâce à la coopérative, nous avons reçu des aides de financement de la part de l’ODECO pour l’acquisition de matériel ainsi que de l’INDH pour la construction de notre siège. Nous avons également bénéficié de formations techniques de la part des chercheurs de l’INRA de Marrakech qui nous ont appris les techniques nécessaires pour l’extraction des huiles essentielles des graines de figue de barbarie, et la transformation des fruits en confiture et conserves de raquette, pour une meilleure valorisation du produit. Il faut savoir que pour produire un litre d’huile, il faut 30kg de graine, ce qui équivaut à 1 tonne de fruits. Ce qui explique le prix de vente situé entre 7.500 et 8.000 dh le litre. Pour la commercialisation, nous comptons essentiellement sur les foi-
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Pôle Souk Le SIAM est pour nous une bonne opportunité pour nous faire connaître et faire connaître nos produits, s’informer de ce que font les autres, chercher des fournisseurs de bouteilles, étiquettes et établir des contacts commerciaux avec des acheteurs étrangers ou locaux. C’est vraiment une voie d’ouverture sur le monde. Nous avons fait toutes les démarches nécessaires pour être certifiés bio, et nous allons bientôt recevoir le certificat qui nous ouvrira des opportunités d’export surtout pour l’huile qui est très demandée à l’étranger » conclut Meftahi Driss.
Association Oasis Tafilalet pour la valorisation des produits de terroir
res et les salons. Nous avons essayé la commercialisation par le biais des GMS (Grandes et moyennes surfaces),, mais il s’agit d’un circuit compliqué pour les petites structures, et le paiement ne s’opère qu’après 3 mois de la livraison de la marchandise. Sachant qu’un petit agriculteur qui manque de liquidité, préfère toujours vendre et être payé sur le champ. 64
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« Nous avons participé auparavant au salon des dattes à Erfoud, mais c’est notre première participation au SIAM, et nous sommes très contents et fiers d’être ici. Nos dattes Majhoul, qui ont obtenu l’année dernière un signe distinctif «Dattes Majhoul de Tafilalet» ont connu un grand succès, grâce notamment à leur qualité gustative qui leur vaut une notoriété mondiale. Nous produisons par ailleurs une multitude de variétés de dattes. Nous sommes 4 producteurs qui avons réussi à satisfaire les critères du cahier de charge pour cette indication géographique. Nous n’avons malheureusement aucun entrepôt frigorifique pour conserver notre production plus longtemps, ce qui freine le développement de cette filière. Souvent les producteurs sont obligés de vendre sur arbre de peur de périssabilité ou attaque de ravageurs. Dernièrement, nous nous sommes organisés en association afin de partager le savoir faire entre agriculteurs et regrouper les ventes pour éviter l’intervention des intermédiaires qui profitent de la non organisation du secteur. Je tiens enfin à souligner que nous déplorons les importations massives de dattes qui cassent les prix des producteurs et marginalisent la production nationale», explique Rachid Bouzekri membre de l’association
Coopérative Tyout Chiadma « Cela fait 2 ans que nous commercialisons notre production sous le label AOP « Tyout - Chiadma ». Les consommateurs en général, et principalement les visiteurs des salons –puisque la vente sur les salons reste notre principale voie de commercialisation- commencent à peine à distinguer les avantages d’une huile certifiée. Ceci est dû à un manque de communication, et je pense qu’il faut impérativement informer le consommateur sur ce qu’est un produit labellisé, ainsi que des différents signes distinctifs reconnus au Maroc jusqu’à présent. Pour connaître ses avantages et l’encourager à s’en acquérir voire exiger des produits labélisés. Cette année, nous avons participé à la foire Semaine Verte de Berlin, et nos huiles ont connu un grand succès auprès des allemands. C’est d’ailleurs à notre retour que des responsables allemands nous ont proposé leur encadrement pour obtenir la certification Bio. En fait, les allemands contrairement aux pays du bassin méditerranéen ignorent les AOP, et préfèrent le logo bio. Nous sommes d’ailleurs entrain de faire les démarches nécessaires pour obtenir ce certificat afin de pouvoir exporter en Allemagne. Une autre voie de commercialisation que nous n’avons toujours pas réussi à pénétrer est le circuit des GMS qui exige 3 conditions : qualité, quantité et régularité. Nous ne pouvons malheureusement pas satisfaire aux 2 dernières conditions. Car nous ne pouvons produire une grande quantité d’huile si nous n’avons pas de commandes fixes au préalable » affirme Bousserhane Elmaati, Président de la coopérative Tyout pour la production et la commercialisation de l’huile d’olive.
Coopérative Al Joude, Boujdour « Nous avons décidé de créer une coopérative féminine en 2008, afin de promouvoir un savoir faire régional très riche mais encore
méconnu. Ainsi 9 femmes se sont regroupées au sein de la coopérative Al Joude. Nous produisons actuellement trois types de couscous, fabriqués à partir de 3 et 5 types de farine ainsi qu’un couscous avec un mélange de PAM (Plantes aromatiques et médicinales) bénéfique pour la santé et facilitant la digestion. Nous proposons aussi la graisse de la bosse du dromadaire connue pour ses vertus thérapeutiques indéniables. Aujourd’hui, nos produits sont connus et très prisés, et nous recevons des commandes
La labellisation par les signes distinctifs: Un appui à l’agriculture solidaire Le système de la labellisation est retenu parmi les axes d’interventions prioritaires dans le cadre de la nouvelle stratégie du Plan Maroc Vert. C’est ainsi que de grands efforts sont déployés par les autorités pour promouvoir la labellisation des produits agricoles avec 3 signes distinctifs: l’indication géographique (IG), l’appellation d’origine (AO) et le label agricole (LA). A ce jour 11 Signes Distinctifs d’Origine et de Qualité SDOQ ont été reconnus : • l’Indication Géographique « Argane » de la région de Sous Massa Drâa, déposée par l’Association Marocaine de l’Indication Géographique de l’Huile d’Argane (2009). • l’Appellation d’Origine Huile d’Olive « Tyout - Chiadma » de
tout au long de l’année. Pour notre 2e participation au SIAM, les clients de l’année dernière sont revenus nous voir, visiblement satisfaits de la qualité et l’originalité de nos produits. Nous faisons souvent appel à des ouvrières pour nous aider afin d’honorer nos commandes qui sont en évolution, et nous avons même refusé plusieurs offres de partenariat avec des sociétés qui proposaient de conditionner nos produits sous leur marques. Le seul problème qui se pose à nous reste l’éloignement du centre du pays, et
la Région de Marrakech Tansift el Haouz, déposée par la coopérative Tyout de production et de commercialisation de l’huile d’olive » (2009) • l’Indication Géographique «Clémentine de Berkane» de la région de l’Oriental, déposée par l’Association de l’Indication Géographique Protégée de la Clémentine de Berkane ( 2010 ) • l’Appellation d’Origine «Safran de Taliouine » de la région de Sous Massa Drâa, déposée par le Conseil Régional de Souss Massa Draa: (Avril 2010); • l’Indication Géographique «Dattes Majhoul de Tafilalet» de la région de Meknès Tafilalet, déposée par l’Association Oasis Tafilalet pour la Valorisation des Produits de Terroir et la Promotion de l’Agriculture Biologique: (Avril 2010) • le Label Agricole « Agneau Laiton » déposé par l’Association Nationale Ovine et Caprine : 2010. • l’Indication Géographique « Viande Agneau Béni Guil » de la région de l’Oriental, déposée par
le coût élevé du transport. Nous prévoyons d’ailleurs d’ouvrir un magasin à Agadir pour servir encore mieux notre clientèle. Nous avons besoin de formations pour pouvoir diversifier nos produits. La région dispose en effet d’une vaste gamme de PAM conjuguée à un grand savoir faire sahraoui que nous pourrions bien exploiter. Cependant, encore une fois l’éloignement des laboratoires d’analyses essentiellement localisés à Casablanca et Rabat, nous freine», explique Aziza, membre de la coopérative Al Joude.
l’Association Nationale Ovine et Caprine; • l’Indication Géographique « Grenade Sefri Ouled Abdellah » de la région de Tadla azilal, déposée par l’Association Abdliya pour la Production et la Commercialisation des Grenades Ouled Abdellah. • l’Indication Géographique « Figue de Barbarie d’Aït Baâmrane » de la région de Souss Massa Drâa, déposée par le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) Cactus Aït Baâmrane • l’Indication Géographique « Fromage de Chèvre Chefchaouen » de la région de Tanger-Tétouan, déposée par l’Association Nationale Ovine et Caprine • l’Appellation d’Origine « Rose de Kélâat M’Gouna-Dadès » de la région de Souss Massa Drâa, déposée par l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Ouarzazate.
Division de la Labellisation Ministère de l’Agriculture
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Tomate
de plein champ
Les exigences qualitatives des consommateurs marocains ont progressé. Dans ce sens, les variétés de tomate indéterminées assurent une pérennité de production sur 3-5mois avec un haut niveau de qualité des fruits. Cependant, leur culture demande un investissement non négligeable auquel s’ajoute ces dernières années le coût de la lutte contre Tuta absoluta. A noter également qu’à certaines périodes, la tomate de plein champ permet de complémenter l’offre de serre, afin d’éviter toute rupture en terme d’approvisionnement quantitatif et qualitatif.
L
es variétés indéterminées sont à croissance continue et sont cultivées avec palissage. Grâce à une qualité et un rendement supérieurs aux tomates déterminées, elles peuvent même s’attaquer au marché de l’exportation. Les tomates indéterminées se cultivent dans des exploitations de taille moyenne de 25 ha, principalement dans la région de primeurs de Doukkala (sur le littoral), Gharb, Tadla et Skhirat. Dans ces zones, les agriculteurs sont spécialisés en quelques espèces, avec des produc-
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tions de 3 à 5 mois en tomate et se distinguent généralement par une bonne technicité. De l’avis d’un semencier, compte tenu du nombre de graines vendues, les surfaces seront pratiquement identiques à l’année dernière. Les agriculteurs doivent faire le bon choix des variétés selon les régions et les problèmes qui se posent à la production. La principale qualité recherchée dans une variété reste le rendement. Mais les producteur exigent également des fruits ronds de gros calibre et de bonne qualité (tenue,
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fermeté, coloration, homogénéité,…). Ils recherchent également des variétés dont le calibre se maintient durant tout le cycle de production et ce malgré les taux de salinité élevés dans certaines régions de production. Des critères comme la longueur des entre nœuds, le type de port de feuillage (retombant afin de protéger les fruits des coups de soleil) et l’aptitude naturelle du plant à la nouaison, sont également à prendre en considération. Enfin, après des périodes de forte humidité, la variété doit avoir un bon comportement vis-à-vis
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TOMATE DE PLEIN CHAMP aux plants en pépinière et la mise en culture sont des opérations identiques à celles effectuées sous abri. Concernant les lieux des semis, les tomates sont soit confiées à des pépinières professionnelles soit directement semées chez le producteur dans des petites serres de fortune.
Tri des tomates avant de les charger sur un camion
des maladies et une haute tolérance au TYLCV (obligatoire en périodes estivales). A noter que cette année, suite aux pluies tardives du mois de mai, les plantations les plus précoces ont subi des attaques sévères de mildiou amplifiées par le brouillard et les températures élevées, surtout celles n’ayant pas
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reçu de traitement préventif (1er bouquet au stade récolte et 5-6e bouquets en floraison attaqués). Soulignons qu’une fois la maladie déclenchée, il est très difficile de la combattre.
Semis et plantation La préparation du sol, les soins donnés
A noter que les semis de plein champ débutent dès décembre et s’échelonnent jusqu’à fin octobre de l’année suivante. La faible pression du TYLCV dans les champs jusqu’au mois d’avril et en arrière saison, permet aux producteurs de ne pas obligatoirement recourir à des variétés tolérantes au TYLCV à ces périodes. Cependant, l’essentiel des productions sont estivales et les variétés mises en place doivent impérativement être tolérante à ce virus. Avant la plantation, une fumure de fond est indispensable à laquelle s’ajoutent tout le long de la culture des apports de fertilisants, ce qui peut expliquer les fortes disparités de rendement selon les exploitations. La densité est de 20.000 plants/ha et les plants sont gé-
néralement disposés en quinconce et tuteurés.
Soins culturaux
De plus, une fertilisation équilibrée permet d’éviter la sensibilité aux maladies, au froid, au chergui et améliore la conservation des fruits.
L’irrigation doit être régulièrement menée afin de maintenir la vigueur des plantes et la qualité des fruits. L’introduction de l’irrigation au goutte à goutte a permis de bien répartir les apports d’eau et de fertilisants en fonction des besoins de chaque stade et des conditions climatiques. Dans certaines régions l’irrigation se fait parfois à la raie, ce qui peut pénaliser le rendement. En effet, toute erreur dans la conduite de l’irrigation peut provoquer l’éclatement des fruits et des nécroses apicales. D’autres soins culturaux peuvent influencer le rendement, notamment le désherbage, le paillage, le palissage et l’effeuillage. Les producteurs ont ainsi pu passer à des rendements de 80 tonnes/ha, contre 30 tonnes auparavant. Ils deviennent également conscients de l’intérêt des analyses du sol et de l’eau d’irrigation dans l’élaboration d’un bon programme de fertilisation.
Les producteurs de tomate de plein champ font face à une multitude d’ennemis. Une bonne protection de la culture repose sur le suivi continu et l’identification précoce des problèmes afin de pouvoir intervenir au bon moment et éviter des dégâts importants. Certains traitements phytosanitaires doivent être appliqués d’une manière préventive afin d’éviter l’attaque de tout agent pathogène. Exemple, traitement contre la mouche blanche dès la pépinière jusqu’à 2 à 3 semaines après la plantation. En temps chaud, il faut surveiller les nématodes, un problème qui se pose notamment dans la zone de Moulay Bousselham. Les producteurs exigent d’ailleurs de plus en plus des variétés dotées d’une bonne tolérance aux nématodes pour limiter les frais de traitements du sol. Les producteurs doivent également surveiller
Fertilisants à libération contrôlée
Pour plus d’information, merci de contacter notre distributeur local:
La faible pression du TYLCV dans les champs jusqu’au mois d’avril et en arrière saison, permet aux producteurs de ne pas obligatoirement recourir à des variétés tolérantes au TYLCV à ces .périodes
Lutte phytosanitaire
les pucerons, la mineuse, les acariens les maladies cryptogamiques, la bactériose, le TYLC et bien sur Tuta absoluta. Pour ces différents ennemis de cultures, il est primordial d’alterner les produits phytosanitaires afin d’éviter le phénomène de résistance. A noter que les producteurs arrivent à maîtriser la lutte plus facilement sur tomate palissée (indéterminée) que sur tomate
• Facile d’utilisation • • Amélioration du rendement et de la qualité
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TOMATE DE PLEIN CHAMP Productivité Les récoltes s’effectuent d’une manière échelonnée de mai à octobre. A cette période les tonnages issus des serres sont faibles, ce qui permet aux producteurs de plein champ de valoriser leur produit sur le marché local. Le climat est un facteur à ne pas négliger, car lors des Cherguis, les récoltes s’accélèrent, entraînant des problèmes de nouaison. L’échelonnement des semis est donc nécessaire pour sécuriser la présence sur le marché.
M. Said, producteur à Bouznika, examine sa parcelle à la recherche des dégats de Tuta absoluta
buissonnante (déterminée). Cette dernière est difficilement traitée car les insectes et notamment tuta absoluta se cachent sous le feuillage dense de la culture.
Les fruits cueillis doivent être manipulés avec soin afin d’éviter leur blessure. Selon la qualité de l’entretien consacré à la culture, le rendement varie de 80 à 120 T/ha pour les variétés indéterminées et la production est essentiellement destinée au marché local. A noter que l’un des principaux problèmes qui
La crainte de Tuta absoluta Contrairement à la campagne 2009 où les plantations de plein champ ont subi de plein fouet les premières attaques à grande échelle de Tuta absoluta, en 2010, et pour des raisons inconnues, les dégats occasionnés par le ravageur étaient limités. Aujourd’hui, en cette période où les producteurs préparent leurs parcelles pour une production qu’ils espèrent mener à terme jusqu’au mois d’octobre, les professionnels recommandent aux producteurs de ne pas baisser la garde et de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à une éventuelle recrudescence du ravageur en fonction des températures estivales propices à sa prolifération.
R
appelons qu’il y a deux ans, les producteurs étaient pris au dépourvu et manquaient terriblement d’informations sur le ravageur et les moyens de lutte. A l’époque, on déplorait des ruptures de stock fréquentes puisque deux produits seulement se sont avérés efficaces et étaient de ce fait très demandés. Les producteurs n’ont pas oublié le
coup dur infligé par le ravageur, ni le consommateur d’ailleurs puisque la pénurie avait fortement contribué à la flambée des prix de la tomate sur le marché local surtout que la crise avait coïncidé avec le mois du ramadan. Cependant, cette année, les producteurs connaissent bien leur ennemi et disposent de toute une panoplie de produits innovants, dotés de modes d’actions différents, qui doivent cependant être alternés pour ne pas permettre à l’insecte de développer des résistances. Les professionnels recommandent aux producteurs de rester vigilants et de
Piège à phéromone
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se posent est la disponibilité en main d’œuvre qui devient rare pendant les récoltes.
Coût de production La main d’œuvre est généralement familiale et les principaux frais sont: la location du terrain, la désinfection du sol, les semences, le paillage, la ficelle, les tuteurs, l’irrigation, la fertilisation et les traitements phytosanitaires. Comparativement à la tomate déterminée, les coûts de revient des tomates indéterminées sont plus importants car le nombre d’intrants est supérieur de par le mode de conduite et la durée du cycle de récolte. Aujourd’hui, produire en plein champ, n’est plus à la portée de tout le monde, puisque c’est une culture dont la technicité se rapproche désormais de plus en plus de la conduite sous serre.
procéder régulièrement à des prospections de leurs plantations pour détecter la présence de symptômes ou de dégâts. Rappelons que Tuta absoluta attaque, se nourrit et se développe sur toutes les parties de la plante: - sur les feuilles, les larves se nourrissent entre les couches de l’épiderme, causant des mines irrégulières qui deviendront plus tard nécrotiques. - sur les jeunes fruits, les dégâts sont sous la forme de petits trous situés sous le calice, qui initialement passent inaperçues. Mais les fruits murs sont également attaqués. En fait, le danger de Tuta absoluta réside dans sa forte capacité de reproduction en fonction des températures élevées. De plus, la larve se cache dans des galeries ce qui affecte l’efficacité des traitements chimiques utilisés.
Stratégie de lutte Pour les producteurs de plein champ, la rentabilité de la prochaine récolte dépendra donc des actions de prévention et des interventions raisonnées qu’il faut entreprendre dans les bons délais pour se prémunir de ce ravageur. Selon les professionnels de la protection des cultures, la méthode de lutte la plus efficace contre ce ravageur consiste à intégrer plusieurs mesures. Le point de départ de toute stratégie de lutte c’est un matériel végétal sain. En effet, a lutte contre Tuta absoluta commence à la pépinière et s’étale jusqu’à la gestion des déchets de récolte.
Insecticide Foliaire
ﻗﻮة اﳌﺒﻴﺪ اﳊﺸﺮي ﺿﺪ ﺗﻮﺗﺎ أﺑﺴﻮﻟﻴﺘﺎ و اﻟﺪود اﻟﻠﻴﻠﻲ ﻓﻲ زراﻋﺔ اﻟﻄﻤﺎﻃﻢ و اﻟﻔﻠﻔﻞ و اﻟﻜﺎرﺑﻮﻛﺎﺑﺲ ﻓﻲ زراﻋﺔ اﻟﺘﻔﺎح La force insecticide contre Tuta absoluta et les noctuelles de la tomate et du poivron et le carpocapse du pommier
CORAGEN : suspension concentrée contenant 200 g/L de Chloarantraniliprole Dose d’utilisation : 15 cc/hl
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Tuta absoluta Pour les producteurs de plein champ, la rentabilité de la prochaine récolte dépendra donc des actions de prévention et des interventions raisonnées qu’il faut entreprendre dans les bons délais pour se prémunir de ce ravageur.
La pépinière Si certains producteurs font appel à des pépinières professionnelles, beaucoup d’entre eux préparent leurs plants dans des petits abris de fortune installés en bordure des parcelles sans tenir compte des règles de base : • Isolement du reste de l’exploitation. • Sur un terrain n’ayant pas porté de culture de solanacées durant au moins une campagne. • Loin de toutes sources de contamination, principalement les cultures avoisinantes des solanacées. • Filet insect-proof adéquat et portes SAS. • Suivi régulier de l’état des plants. • Elimination des plants présentant des symptômes d’attaque (zéro larve vivante et zéro galerie).
Mesures prophylactiques Elles renferment toutes les pratiques qui contribueraient à réduire le taux d’infestation au démarrage de la culture ainsi que la prolifération de l’insecte au cours de la culture. Elles consistent en: • Labour profond précoce pour détruire les chrysalides car une partie de la population de Tuta existe dans le sol • Gestion des déchets de fin de cycle (incinération ou enterrement); • Installation de brise vent • Surveillance de la parcelle par l’installation de pièges - Désherbage rigoureux des parcelles et de leurs abords car plusieurs espèces d’adventices sont des hôtes de Tuta absoluta avec l’incinération des mauvaises herbes ou leur enfouissement profond dans le sol - nettoyage et destruction en début d’attaque des folioles infestés sur la culture. - éviter toute source lumineuse pour ne pas attirer les adultes,
Lutte par piégeage
Tuta absoluta sur piège en glué
L’intérêt du piégeage dans l’évaluation des niveaux de population des ravageurs, comme assise à l’établissement d’un programme de lutte, n’est plus à démontrer. Une évaluation correcte du risque permet de déclencher les traitements à temps et même d’économiser des pesticides et du temps. La défense est ainsi plus efficace et les auxiliaires sont généralement bien ménagés.
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Il est recommandé produits assurent Chrysalide Tuta absoluta d’installer les piède ce fait une ges dès le début bonne protecdu cycle de la tion des planculture. Les tations, en pièges doivent plus du gain être répartis de temps de manière et de main homogène et d’œuvre, couvrir même tout en limiles bordures de tant le risque la parcelle. de résidus sur Avant usage, les les fruits. Cepencapsules doivent être dant, afin d’éviter conservées dans leur le développement de emballage d’origine et plarésistances et d’assurer cées au réfrigérateur (température la pérennité de ces produits, les <7°C) jusqu’au moment de leur emproducteurs doivent alterner les difféploi. Quand on manipule des appâts rentes familles chimiques et les modes ou tout autre produit contenant ces d’action, en faisant attention au fait que substances, il faut enfiler des gants jecertains produits commerciaux appartables et utiliser des pinces pour éviter tiennent à la même famille. leur contamination avec d’autres proA souligner que malgré les recommanduits susceptibles de les rendre moins dations, beaucoup de producteurs ont efficaces ou d’altérer leur spécificité. la fâcheuse habitude d’augmenter le nombre de traitements et les doses, sous prétexte que les larves éclosent tous les jours et que celles qui étaient Lutte chimique Le niveau de risque, évalué par les cap- enfouies dans les galeries n’ont pas été tures journalières des adultes, permet affectées par le traitement précédent de raisonner la lutte chimique contre (problème de résidus, augmentation Tuta absoluta. D’où l’importance d’un des coûts…). Or, les produits disponisuivi rigoureux de la parcelle car on bles couvrent la totalité de la plante, sait qu’après le piégeage, des larves stérilisent les œufs et inhibent rapidevont éclore dans les quelques jours qui ment toute activité des larves ce qui les suivent. Pour le choix des produits les empêche de se nourrir. producteurs se renseignent générale- A noter que dans le cas de producteurs ment auprès des distributeurs ou bien organisés (cas de la tomate industrielse contentent d’utiliser le même produit le), les sociétés qui commercialisent les que le voisin. Les journées d’information produits de protection peuvent même organisées par les sociétés privées dans s’engager par écrit pour garantir les les zones concernées jouent aussi un délais de protection d’au moins deux semaines, si le traitement est correcterôle important. Plusieurs molécules sont actuellement ment appliqué. disponibles sur le marché, avec des mo- En effet, le mode d’application des pesdes d’action par contact et par ingestion, ticides est un autre point noir. En généet une rémanence de 15 à 21 jours. Ces ral, les producteurs utilisent des petites pompes avec des lances, et les plantes sont littéralement aspergées (coût élevé, le produit finit dans le sol, manque d’efficacité). Dans certaines régions comme l’Oriental, on utilise même les lances des pulvérisateurs pour agrumes pour les traitements (pression 40 bars), susceptibles de déraciner les plantes. On constate encore une fois l’importance de la vulgarisation et de la sensibilisation pour améliorer la perception des choses pour nos petits agriculteurs. C’est justement l’un des rôles affichés par la nouvelle loi sur le conseil agricole. Cependant, avec l’évolution rapide de l’agriculture, ce conseil doit être fourni par des gens du métier et précisément pour le volet phytosanitaire.
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CULTURE SOUS SERRE
Agriconferences 2011 Films de couverture des serres M. Mohamed Zahidi, Green Smile
De par ses propriétés de transmission lumineuse et d’amélioration du bilan thermique, la couverture plastique joue un rôle primordial dans l’amélioration du climat de la serre. Outre les propriétés photothermiques, la 2e édition de l’Agriconference organisée début mars, a fait le point sur l’ensemble des propriétés physiques exigées d’un bon matériau de couverture. Sans oublier la question de la normalisation qui préoccupe la profession depuis quelques années. La couverture plastique joue un rôle crucial dans la création du climat modifié de la serre, d’où l’importance accordée par le producteur à l’aspect qualitatif .
L
ors de la session intitulée « Propriétés physiques et photothermiques des plastiques et normalisation », M. Gérard Pichon, représentant le C.P.A. France (comité des plastiques en agriculture association, regroupant fabricants et utilisateurs des matériaux plastiques agricoles), a fait un exposé qui a suscité un vif intérêt de la salle. La couverture plastique joue un rôle crucial dans la création du climat modifié de la serre, d’où l’importance accordée par le producteur à l’aspect qualitatif du point de vue caractéristiques physiques et photométriques de ce plastique. M. Pichon a structuré son exposé en quatre parties : - Présentation du groupe Barbier dont
il assure la fonction de responsable des ressources humaines - Propriétés des films plastiques pour couverture des serres et leur influence sur les cultures - Normalisation européenne existante relative aux films pour couverture de serres - La normalisation comme aide pour établir un cahier des charges fournisseurs. Soulignons que le comité français des plastiques en agriculture, est une association créée en 1958 et œuvrant d’un point de vue technique à la promotion et à la coordination de toutes les actions de développement des applications des matières plastiques en agriculture et d’assurer la gestion des produits plastiques en fin de vie.
Ensuite, M. Pichon a abordé le sujet très attendu des caractéristiques des films de couverture des serres et qui sont au nombre de 5 : - Caractéristiques de présentation : il s’agit du système de pliage qui dépend de la largeur du film - Caractéristiques dimensionnelles : longueur, largeur et épaisseur avec une tolérance précise à déclarer. Concernant l’épaisseur, la tolérance ne doit pas être au-delà de plus ou moins 5%. Le respect des tolérances dimensionnelles est extrêmement important pour garantir la durabilité en usage du film. - Propriétés mécaniques : elles sont au nombre de 4 : - La résistance à l’impact se mesure avec un instrument appelé Dart Test. La résistance à l’impact dépend essentiellement des paramètres d’extrusion et surtout des matières premières (polymères) entrant dans la composition du film. - La résistance au fluage sous contrainte : quantifie la capacité du film à se déformer sous l’effet de contraintes mécaniques externes (tension de montage, fluage sous l’effet de la chaleur et du vent). La résistance au fluage dépend surtout de la qualité de la matière première et se mesure avec le test défini dans la norme EN 13206 - Contrainte et allongement à la rupture résistance à la propagation de la déchirure amorcée: dépend du système de stabilisation UV choisi, de la zone géographique (ensoleillement), des contraintes environnementales (vent) et culturales (produits phytosanitaires).
Propriétés de transmissions lumineuses SCHEMA 1 Après un rappel succinct sur les caractéristiques du rayonnement solaire de l’ul74
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Agriconferences 2011, films de couverture des serres tra-violet à l’infrarouge et son impact sur les cultures, notamment le rayonnement photosynthétiquement actif et, tout en évoquant le rayonnement terrestre émis de nuit par le sol et les plantes (infrarou-
ge long), M. Pichon a passé en revue les différentes propriétés de transmissions lumineuses des films plastiques.
Transmission dans l’UV ( SCHEMA 2 ) Le rayonnement UV se compose de trois types : -UV A (380-315 nanomètres) : en partie nécessaire à la vision des insectes, il a aussi une influence sur la croissance des plantes -UV B (315-280 nm) fortement dégradant pour les films et les plantes -UV C 280-100nm : non présent dans le spectre solaire qui atteint la terre La transmission lumineuse dans l’UV est maîtrisée par l’adjonction d’additifs organiques ou minéraux qui possèdent la capacité d’absorber au moins en partie le rayonnement UV présent dans la lumière solaire. Elle se mesure à l’aide d’un spectrophotometre UV visible équipé d’une sphère d’intégration. A noter que l’opacité au rayonnement UV a comme effet sur les plantes : - Effets positifs : réduction du petal blackening (roses), réduction de la sporulation des champignons pathogènes (botrytis), réduction des insectes bioagresseurs (mouches blanches) - Effets négatifs : limitation de la synthèse des anthocyanes (salades), risques d’intumescences (tomates), perturbation des insectes pollinisateurs.
Transmission dans le visible ( SCHEMA 3 ) La transmission dans le visible (longueurs d’ondes comprises entre 380 et 700 nm) se quantifie par 3 facteurs ; - la TLG (transmission lumineuse globale) : ce facteur est proportionnel à la quantité de photons reçus dans le domaine des PAR (radiation active pour la photosynthèse). Il faut donc chercher à le maximiser. - le trouble et la clarté : ces deux facteurs permettent de quantifier le pouvoir de diffusion de la lumière. Ces propriétés se mesurent avec un appareil HAZE GARD PLUS. A noter que les propriétés de diffusion dépendent essentiellement des polymères et additifs utilisés pour formuler le film, mais aussi des conditions d’extrusion.
Transmission dans le proche-infrarouge Le proche infrarouge (longueurs d’onde comprises entre 760 et 2500 nm) est responsable du réchauffement dans la serre durant le jour. Certains additifs permettent de réfléchir ou d’absorber ces radiations. Cette caractéristique se mesure à l’aide d’un spectrphotomètre NIR équipé d’une sphère d’intégration. Shémas issus de l’exposé de M. Pichon
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Transmission dans l’infrarouge lointain ( SCHEMA 4 ) Le domaine infrarouge lointain est constitué par les radiations solaires de longueur d’onde comprises entre 2.5 et 50 µ. Ce rayonnement se maîtrise par l’adjonction d’additifs minéraux ou par l’utilisation de polymères qui possèdent la capacité d’absorber les infrarouges longs présents dans la lumière solaires. Un film formulé pour absorber l’IR lointain bloque les radiations réémises par la terre durant la nuit et donc retient la chaleur à l’intérieur de la serre. Ce plastique est dit thermique. Cette propriété se mesure à l’aide d’un spectrophotomètre FTIR
Durabilité en usage Se maîtrise par adjonction d’additifs appelés stabilisants lumière et ou chaleur. Ces additifs inhibent l’action dégradante des rayons UV de la lumière solaire et de l’oxygène de l’air qui entraînent des ruptures des chaînes du polymère constituant le film. Toutefois, ces additifs et stabilisants réagissent aux produits phytosanitaires induisant une réduction de la protection du film et donc de sa durabilité. La garantie de durabilité n’est en effet valable qu’en cas d’utilisation modérée des phytosanitaires.
Normalisation françaises et européenne Deux normes de base pour les films pour couverture de serres : - La norme EN 13206 : relative aux films thermoplastiques de couverture pour usage agricole et horticole. Il s’agit d’une norme européenne qui concerne les films transparents et diffusants en polyéthylène et ou de copolymère d’éthylène. Cette norme est en cours de révision la nouvelle version devrait paraître en 2012 - La norme NFT 54192 : cette norme française qui concerne tous les films à usage agricole, notamment les films de couverture, est en cours de révision. La nouvelle version précisera entre autres les teneurs maximales en soufre et en chlore résiduel, au-delà desquels il n’y aura plus de garantie de durabilité pour le film. La normalisation est le support technique à la relation fabricant et utilisateur. Ces deux normes permettent de servir de référentiel pour l’élaboration d’un cahier des charges entre fabricants et utilisateurs ou distributeurs de film de serre ou de guide pour résoudre un litige en cas de défaillance prématurée. C’est d’ailleurs ces points de la normalisation qui ont été l’objet de diverses questions dans l’assistance qui a justement souligné le manque de normalisation dans notre pays.
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PHYTOSANITAIRE
Le marché des produits
phytopharmaceutiques au Maroc Boubker El Ouilani, Directeur Exécutif de CropLife Maroc
Pour les profanes, un produit phytosanitaire est un produit utilisé pour soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux. Il sert aussi à l’amélioration des rendements des cultures traitées, ou à limiter la croissance de certains végétaux. Il est parfois utilisé pour assurer une meilleure conservation des graines et des fruits. Il peut être à base d’une ou plusieurs substances actives ou micro-organismes. Ces matières actives peuvent être minérales ou organiques, et peuvent être d’origine naturelle ou issues de la chimie de synthèse.
A
u Maroc, l’importation, la fabrication, la vente, ou la distribution, même à titre gratuit, des produits pesticides à usage agricole est sujette pour les sociétés à l’obtention d’un agrément pour exercer cette activité, et pour les produits pesticides à une attestation d’homologation ou, à défaut, d’une autorisation de vente délivrée par
le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires) dans les conditions prévues par la loi 42-95 et de ses textes d’application. Pour être importé et commercialisé dans notre pays, un produit phytosanitaire est soumis à une procédure d’homologation qui vise à garantir l’efficacité, la sélectivité et l’innocuité du produit mis sur le marché à l’égard
de l’homme, des animaux et de leur environnement. Un produit homologué est autorisé pour un ou plusieurs usages, qui peuvent varier selon la culture, le ravageur et le mode d’application. Cette procédure d’homologation nécessite un minimum de deux à trois années. Une fois homologué, le produit est soumis lors de sa phase d’importation, de stockage, de distribution et de commercialisation à une procédure de contrôle de la part des services de la répression des fraudes pour s’assurer de sa qualité et de sa véracité. Aux dernières nouvelles, 61 sociétés phytosanitaires sont agréées pour exercer cette activité dans notre pays, ce nombre est appelé à augmenter et pourrait atteindre facilement les 70 sociétés, vu que plusieurs demandes d’agréments sont en cours de révisions. En cours de révision aussi, sont les textes législatifs régissant le secteur des phytosanitaires, pour les mettre à niveau et les adapter aux exigences et aux changements sans cesse croissants du secteur.
Le Marché
Le marché des phytosanitaires au Maroc est un marché diversifié et attractif. Pour preuve, toutes les multinationales les plus connues dans l’agrobusiness y sont présentes, soit à travers des compagnies marocaines qui distribuent leurs 78
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Le marché des produits phytopharmaceutiques au Maroc
Le marché effectif des phytosanitaires au Maroc qui est constitué par les volumes réellement achetés et consommés par les clients agriculteurs, ne suit pas forcément la courbe des importations, à cause du chevauchement des années calendaires et des campagnes agricoles qui se suivent et qui ne se ressemblent pas.
produits soit à travers leurs filiales. C’est un marché à 90% privé où la libre concurrence est reine, les autres 10% sont des appels d’offres de sociétés étatiques. Il n’existe pas d’industrie de fabrication de produit phytosanitaire dans notre pays, 95% des produits sont importés prêt à l’emploi, le reste est formulé à base de pré-mix ou de concentré. Par contre 35% à 45% de ce qui est importé est reconditionné en petits emballages adaptés, pour satisfaire les besoins des petits agriculteurs. privé et le lancement du Plan Maroc Vert (voir tableau des statistiques des importations). Comme on peut le constater à travers ces chiffres, la croissance des importations en valeur est soutenue depuis 2005, en moyenne 15% par an, alors qu’en volume elle n’est que de 4,5% par an. En fait c’est l’arbre qui cache la forêt, puisque les importations de 2008 en valeur, arrivent à peine au niveau de 2004, l’année 2005 étant considérée comme une année très médiocre, d’où les variations importantes qui caractérisent d’année en année ce marché. Ce qui est certain, c’est que le Maroc s’oriente vers de moins en moins d’organophosphorés et de plus en plus vers des produits phytopharmaceutiques dits Soft efficaces et plus respectueux de l’environnement qui s’utilisent à des doses de plus en plus faibles. Le marché effectif des phytosanitaires au Maroc qui est constitué par les volumes réellement achetés et consommés par les clients agriculteurs, ne suit pas forcément la courbe des importations, à cause du chevauchement des années calendaires et des campagnes agricoles qui se suivent et qui ne
La consommation des produits phytopharmaceutiques varie, d’une année à l’autre, en fonction principalement des vicissitudes du climat, de la pression des maladies et des insectes ravageurs, mais aussi en fonction des régions, des modes de conduites culturales et des spéculations. Selon les statistiques de l’Office des Changes, les importations des produits phytopharmaceutiques du Maroc n’ont pas cessé de croître depuis 2005. Les raisons principales sont, les conditions climatiques favorables qui ont sévi ces dernières années, le transfert des terres de l’état au 2005
2006
2007
2008
2009
2009/2005
Importations en Milliers de tonnes
14 679
13 902
13 891
17 134
17 519
4,5%
Importations en Millions de DH / C&F
548
660
690
799
955
14,9%
Marché Phytosanitaire Marocain niveau prix utilisateur en Millions de DH 80
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2005
2006
2007
2008
2009
2009/2005
783
943
986
1142
1 364
14,9%
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se ressemblent pas. En l’absence de statistiques fiables, les estimations de notre association CropLife Maroc sont comme suit : Les insecticides s’accaparent la part du lion, avec des pourcentages allant de 40% à 55%, suivi des fongicides de 35% à 45%, ensuite viennent les herbicides qui peuvent osciller entre 10% et 15%, selon les années et les conditions climatiques. Les cultures maraîchères, malgré des surfaces réduites, consomment le plus de produits avec 35%, ensuite viennent les plantations avec 30%, puis les céréales 25%, enfin les cultures industrielles et autres 10%. Eu égard aux modes de conduites, ce sont les cultures intensives, plus particulièrement celle qui sont destinées à l’export, ou celles conduites sous ambiances plus ou moins contrôlées, qui consomment le plus de produits. Ceci ne veut pas dire pour autant que ces spéculations reçoivent des traitements systématiques. Au contraire, les agriculteurs qui exercent dans ce domaine sont considérés parmi les professionnels et n’ont rien à envier à ceux de l’étranger. Ils pratiquent des programmes de traitements raisonnés et pour certains, des programmes de lutte intégrée pour être en conformité avec les exigences de la certification des filières. A moyen terme, l’on pense que 100% des surfaces de tomate, Haricot et poivron, destinées à l’export, dans la région d’Agadir, seront conduites en mode de lutte intégrée. le Code de conduite de l’Organisation Mondiale de l’Agriculture (FAO) pour l’utilisation et la distribution des pesticides, définit clairement la Lutte Intégrée comme étant, je cite, un examen attentif de toutes les techniques disponibles pour lutter contre les ravageurs et intégration ultérieure de mesures appropriées pour prévenir l’apparition de populations nuisibles et maintenir l’utilisation des pesticides et d’autres types d’intervention à des niveaux économiquement justifiés, tout en réduisant
le plus possible les risques pour la santé humaine et l’environnement. La lutte intégrée met l’accent sur la croissance d’une culture saine, avec un impact négatif minimal sur les agro-écosystèmes, et privilégie les mécanismes naturels de lutte contre les nuisibles. Les céréales restent les parents pauvres dans ce domaine, et aussi paradoxal que cela puisse paraitre, ce sont ces cultures qui représentent le potentiel économique le plus en vue et le plus fiable pour l’expansion des produits phytosanitaires.
La Distribution
Alors que la loi marocaine 42/95 ne distingue que deux niveaux de distribution de pesticides, les importateurs-distributeurs et les revendeurs, la fabrication ne faisant pas partie de la distribution, il existe, en pratique, 3 niveaux : les importateurs-distributeurs, les distributeurs grossistes, et les revendeurs détaillants. Chacun jouant un rôle très important dans la chaîne de distribution et surtout dans la vulgarisation et les conseils prodigués aux agriculteurs, plus particulièrement aux petits d’entre eux, qui en ont grand besoin, en l’absence presque totale, des services de vulgarisation de l’état. En espérant, que la nouvelle stratégie de conseil agricole, récemment déclinée par le ministère de l’Agriculture soit mise en application le plus rapidement possible et qu’elle donne les résultats escomptés à court ou à moyen terme. Il existe 600 à 650 points de ventes de produits phytosanitaires dans notre pays, entre distributeurs grossistes et revendeurs détaillants. La plupart sont concentrés dans les périmètres irrigués ou les zones dites « Bour Favorable ». Autrement dit, les zones semi arides ou montagneuses sont peu desservies, ce qui a un impact direct sur la multiplication des marchands ambulants et des produits de la contrefaçon. Malheureusement, le manque de moyens dont disposent les services de la répression des fraudes, ne
met pas à l’abri, même les autres zones, des conséquences fâcheuses que peuvent avoir ces produits sur, non seulement l’économie nationale et agricole, mais aussi, sur les risques graves, que font peser ces produits, sur la santé des citoyens et sur notre environnement. D’une manière générale, les prix des produits sont fixés, en fonction des produits concurrents déjà existants dans le marché et des caractéristiques et avantages qu’offre un nouveau produit. Ils ont plus ou moins stagné ces dernières années, avec une légère hausse pour certaines spécialités. Deux raisons principales pour cela, la concurrence agressive existante entre les différentes sociétés et la multiplication des génériques. On en dénombre parfois, dans certains sous marchés, jusqu’à 19 solutions pour le même usage (cas des insecticides à base de Chlorpyriphos-éthyl).
Organisation et problèmes du secteur
Deux associations sont actives dans ce secteur, la plus importante est de loin l’association CropLife Maroc. C’est une association à but non lucratif, représentant l’industrie phytopharmaceutique. Elle est constituée de 22 sociétés des plus connues dans le pays qui commercialisent environ 90% des produits utilisés par le secteur agricole. L’association prône une gestion éthique et responsable de ses produits, et milite en faveur du respect de la santé des utilisateurs, des consommateurs et de l’environnement, par une utilisation raisonnée et judicieuse des produits phytopharmaceutiques. Les distributeurs et les revendeurs ont eux aussi leur association. Parmi les problèmes et les difficultés qui entravent la bonne marche de ce secteur, il y lieu de citer : - La contrebande et la contrefaçon estimées entre 10% et 15% du marché. Elles constituent non seulement un fléau pour l’économie nationale, mais elles représentent
Les petits agriculteurs ont grand besoin de conseil et de vulgarisation, en l’absence presque totale, des services de vulgarisation de l’état.
surtout un danger pour la santé des utilisateurs et des consommateurs, et un risque pour l’environnement. - L’absence d’actions de vulgarisation de la part de l’état en faveur des bonnes pratiques phytosanitaires et de la promotion d’une lutte raisonnée et ou intégrée, gage d’une agriculture durable. - Le peu de moyens dont disposent les services des homologations, aussi bien au niveau central que régional, dont les conséquences sont, un retard dans les traitements des demandes et une accumulation de dossiers d’homologations. - Le cas des marchands ambulants et les risques qu’ils constituent. - La mise à niveau du circuit de revente au détail des pesticides. - Nécessité de réviser la législation marocaine régissant le secteur des pesticides, pour l’adapter et la mettre à niveau, eu égard aux changements du secteur. - L’absence d’une stratégie d’homologation pour les usages mineurs, entravant nos exportations. - Nécessité de trouver une solution concertée pour les emballages vides et les stocks obsolètes de pesticides. - L’absence d’une réglementation nationale claire et concise pour les établissements insalubres. Agriculture du Maghreb
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Il existe 600 à 650 points de ventes de produits phytosanitaires dans notre pays, entre distributeurs grossistes et revendeurs détaillants.
Forum Tech Agro
Fiscalité agricole :
Tva sur le matériel d’irrigation Arrangement par Abdelmoumen Guennouni
CGI (code général des impôts).
Avis 2 Désolé, mais certaines composantes importantes des installations d’irrigation sont assujetties à la TVA, notamment les conduites PVC, les pompes, la géomembrane, tous les travaux de creusement et de terrassement, et tous les travaux de génie civil.
La fiscalité agricole a fait et continue de faire couler beaucoup d’encre. En effet ses adeptes font ressortir le manque à gagner pour le trésor public, alors que les anti invoquent nombre d’arguments en dé- Que dit la loi ? faveur de la remise en question de la défiscalisation du secteur agricole décrétée en 1984 par feu Hassan II et prolongée depuis. Parmi les Avis 3 inconvénients, l’impact sur la profession, la rentabilité de l’opération Je ne vous cacherai pas que je serai certainement déçu de voir des ins(la collecte des impôts coûterait plus que ce qu’elle pourrait rappor- tallateurs facturer une TVA indûment ter), … sur un matériel bien déterminé et sur
P
ourtant, les professionnels arguent que l’agriculture participe aux recettes fiscales par d’autres taxes (taxes sur les carburants, douane, taxes sur la commercialisation, TVA et autres sur les intrants, …). Ainsi, ils estiment que les agriculteurs sont soumis à la TVA et ne peuvent pas la répercuter sur le consommateur final, contrairement aux producteurs d’autres secteurs. Dans ce cadre, le débat suivant, soulevé sur le forum Tech Agro, est révélateur des effets pervers et complexes de cette taxe sur, entre autres, le matériel d’irrigation, produit agricole s’il en est. La question a été soulevée par un membre
du forum qui informe que : suite aux difficultés d’obtention de constats d’installation pour le matériel d’irrigation localisée, l’AMIAG (association marocaine de l’irrigation par aspersion et goutte à goutte) a décidé de soumettre à la TVA tous les accessoires, excepté les rampes PEBD (polyéthylène basse densité) et distributeurs.
Constat et état des lieux Avis1 A quelle taxation faites vous allusion ? Actuellement, le matériel d’irrigation à usage exclusivement agricole, est exonéré de TVA en vertu de l’article 92 du
lequel, le CGI accorde l’exonération de TVA. Les termes du CGI sont clairs et sont les suivants : Sont exonérés de TVA, lorsqu’ils sont destinés à usage exclusivement agricole : - les moteurs à combustion interne stationnaire, les pompes à axe vertical et les motopompes dites pompes immergées ou pompes submersibles; - le matériel de micro-irrigation par goutte à goutte ou matériel d’irrigation par aspersion; Ainsi, si les conduites PVC, pompes, et géomembranes rentrent techniquement dans les deux blocs de matériels ci-dessus, il n’y a aucune raison de facturer la TVA dessus. Par ailleurs, les travaux de creusement et de génie civil ne sont nullement concernés par l’exonération de TVA et ne l’ont jamais été.
Avis 4 Je rejoins le point de vue exprimé plus haut, en ce qui concerne la TVA sur matériel agricole. En effet, le CGI est clair là dessus. Ce matériel ne doit pas être assujetti à la TVA, qu’il soit acquis localement ou importé. D’autre part, la loi ne stipule aucune condition pour l’application de ladite exonération. Pour la TVA payée indûment elle peut être récupérée si la société exerce une activité imposable à la TVA et ainsi consommer son crédit de TVA.
Avis 5 Vos explications sont très correctes, mais malheureusement, et je vous parle en 82
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connaissance de cause : Je suis chargé d’un projet d’irrigation de complément et je vous confirme que nous avons payé la TVA à l’importation des pompes (destinées aux stations de tête), idem pour la géomembrane. Et en local, nous avons bien payé la TVA sur l’achat des PVC (auprès d’un grand fournisseur de la place). C’est la réalité, et si vous avez des solutions pour récupérer les montants de la TVA payée, je vous serais très reconnaissant de me guider dans ce sens.
Avis 6
En plus, même la concurrence ne peut pas jouer puisqu’il n’existe aucune différence entre fournisseurs quant à la facturation de la TVA, pour la simple raison qu’ils sont tous traités de la même manière vis-à-vis du fisc et de la douane. Toutes les sociétés que j’ai contactées font la même chose car elles disent qu’elles ont payé la TVA à l’importation sur ces produits et doivent la récupérer.
Quelle application de la loi ? Avis 7 Je saisis vos points de vue, cependant, il reste que la loi est claire. Et ce qu’on constate là à travers votre expérience, c’est une mauvaise application de cette loi par les intervenants chargés de collecter la TVA, à savoir l’installateur (si grande soit sa taille et sa notoriété) et la douane (car la TVA à l’import est collectée par les services de la douane au moment du dédouanement). Il se pourrait aussi qu’à l’importation, les imputations douanières n’aient pas été faites correctement pour attester de l’usage agricole du matériel GAG importé. Concernant la récupération de cette TVA, c’est là la problématique. Vous ne pouvez malheureusement pas récupérer cette TVA, ni la demander en remboursement, car l’activité agricole ne le permet pas, d’où le fait d’insister sur l’application de l’exonération entre les mains du vendeur du matériel ou au moment de l’importation. Pour mémoire, cette TVA pourrait être récupérée dans un seul cas, notamment dans le cadre d’une activité agro-industrielle intégrée conduite au niveau d’une seule entité juridique. La TVA ain-
si payée sur le matériel Goutte à Goutte, serait imputée sur la TVA facturée sur les ventes des produits agro-alimentaires.
Avis 8 Je crois aussi la même chose : «Il se pourrait aussi qu’à l’importation, les imputations douanières n’aient pas été faites correctement». La facturation doit se conformer à la nomenclature exonérée et non l’inverse !
Avis 9 C’est la loi qui est rigide et parfois floue. Alors que les pesticides et les engrais ne payent que 2.75% les insectes auxiliaires (utiles), les phéromones, les oligoéléments payent 22.75%; et que notre pays veut développer et encourager une agriculture biologique ! ?
Avis 10
résoudre ce problème ?
Avis 12 TVA et agriculture, c’est paradoxal. - Qui va prendre l’initiative d’interpeller les ministres concernés pour obtenir les éclaircissements nécessaires ? - Qui va prendre contact avec les députés pour que les questions soient posées ? Existe-t-il des textes contradictoires ?
Avis 13 La perception indue de la TVA n’est-elle pas un délit ? Ceux qui ont indûment payé ne peuvent-ils pas se retourner contre leur fournisseur ? La TVA indûment payée à l’importation ne devrait elle pas automatiquement être reversée à l’importateur pour rectifier une erreur, quelle qu’en soit l’origine ? L’Etat n’est-il pas supposé être équitable ?
Primo, il y a lieu de préciser que les sociétés agricoles n’ont aucun moyen de récupérer la TVA !! Secundo, si certains continuent de croire que le CGI est clair, je leur demande de faire l’essai suivant: Acheter des tubes PVC ou de la géomembrane hors TVA (je n’ai choisi que ces deux rubriques pour ne pas rentrer dans les complications des droits et TVA sur les pompes soit à l’importation ou en local).
Que faire ? Questions sans réponses Avis 11 C’est vraiment scandaleux. Y a t il une ONG consommateurs qui peut aider à
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ARBORICULTURE
Le noyer
arbre fruitier et forestier Le noyer est à la fois un arbre fruitier et forestier, producteur de bois d’une valeur exceptionnelle. De l’avis des professionnels, la production de noix a un avenir économique important en raison d’une demande croissante sur les marchés marocain, arabe et européen.
A
u Maroc, le noyer commun (juglans regia) est planté le long de certaines vallées du Haut Atlas (Ourika, Amezmiz, Azilal, Asni, Imilchil, Rich…), à des altitudes allant de 800 à 1800m. Il est également cultivé au Moyen Atlas et au Rif, soit en arbres isolés soit en petits bosquets familiaux. Le noyer demeure parmi les sources de revenu pour les montagnards qui vendent leur récolte dans les souks à des prix de 0,2 à 0,3 DHS la noix ainsi que le bois en grume (très recherché). La production nationale est estimée de 7.000 à 8.000 tonnes de noix/an. Les plantations sont majoritairement issues de semis d’où l’importante variabilité génétique quelles offrent pour
une éventuelle sélection variétale. Les prospections qui ont été menées par l’ENA et l’INRA ont permis de repérer certains clones performants, mais qui doivent être testés in situ. Pour le moment, les plantations en verger avec des variétés sélectionnées sont rares. Après avoir fourni des fruits pendant des années, le noyer peut également être exploité pour son bois précieux très rémunérateur. A noter que le ministère de l’agriculture (Direction des eaux et forets et de la conservation des sols à l’époque) avait procédé au cours des années 80 et début des années 90 à l’importation de plants du noyer de Bulgarie qui ont été distribués à titre de subvention en nature aux agriculteurs des zones de montagne. Ces
arbres appartenant aux variétés Cheinovo Drianovo, Djinovo et Izvor, sont actuellement en pleine production dans plusieurs régions du pays. Cinq pépinières forestières à l’échelle nationale avaient entamé en 1993 un programme de production de 60.000 plants greffés de noyer, et les plants réussis (greffés ou non) ont été distribués gratuitement aux agriculteurs. Mais ce programme n’a pas été poursuivi vu plusieurs considérations, notamment le désintérêt des agriculteurs de cette spéculation.
Le noyer arbre Fruitier
En 2010, la production mondiale de noix a atteint 1,4 million de tonnes, dont les deux principaux opérateurs étaient la Chine (600.000 t) et la Californie (510.000 t). La France est le premier producteur européen avec 36.000 tonnes de noix/an. Le marché mondial de la noix est dominé par les Etats Unis d’Amérique qui exportent environ la moitié de leur récolte. L’Union Européenne absorbe plus de 75% des exportations américaines de noix en coque. En plus de ses qualités gustatives, la noix présente un réel intérêt pour la santé par sa richesse en acides gras poly insaturés dont les bienfaits sur la santé cardiovasculaire ne sont plus à démontrer. Les noix peuvent également être utilisées pour la production d’huile. Les feuilles du noyer ont des rôles pharmaceutiques importants, tandis que le brou de la noix (enveloppe externe) est utilisé en teinturerie.
Exigences edapho-climatiques
Les feuilles et les racines contiennent une substance toxique, la juglone, qui inhibe la croissance des autres arbres, y compris les jeunes noyers. Il s’agit d’un moyen pour préserver un maximum d’espaces, car le noyer est exigeant en lumière pour fleurir et fructifier. Le noyer est très sensible à l’excès de l’humidité atmosphérique et est as84
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Le noyer arbre fruitier et forestier Le choix des variétés de noyer est l’une des grandes décisions à prendre avant la création d’une plantation. Les variétés de noyer ont été classées en deux grands types de fructifications en fonction de la position terminale ou latérale des structures fructifères sur l’axe.
sez exigeant en chaleur au cours de la saison de végétation. On estime qu’il lui faut une température supérieure à 10°C pendant au moins 6 mois. La majorité des variétés de noyer ont besoin d’une moyenne de 800 heures de froid (inférieure à 7°C) pour produire normalement. Cette espèce peut supporter les grands froids, mais redoute particulièrement les gelées printanières et les vents violents. La pluviométrie souhaitable pour cette culture est de 650 à 700mm, bien repartie. Le noyer aime les sols de types limono argileux, profond, bien aérés, légèrement acides et calcaires. Les sols bien alimentés en eau, très perméables, qui se réchauffent rapidement conviennent à cette culture. Les sols argilo
calcaires riches en matière organique sont aussi favorables au noyer à condition que le taux de calcaire actif reste inférieur à 6% pour éviter la chlorose.
Techniques culturales
Le greffage demeure la seule méthode pratique de production de plants de noyer. Le porte-greffe le plus utilisé est le franc du noyer commun (juglans regia) qui a fait ses preuves. On peut seulement lui reprocher d’être sensible aux maladies des racines et d’induire une mise à fruit tardive. Le franc du noyer noir (juglans nigra) est résistant au pourridié, mais il induit aussi une mise à fruit tardive et a une faible longévité. Densité Etant donné que le noyer a besoin d’espace pour bien se développer, la densité de plantation définitive doit aboutir à des distances de 10mx10m à 12mx12m, soit 70 à 100 arbre/ha. A noter qu’en Chine, les nouveaux vergers sont installés avec des variétés précoces à de fortes densités allant de 3mx3m jusqu’à 8mx8m en fonction de la variété et des conditions. Le système le plus utilisé est l’axe central ou l’axe central modifié, qui est le plus recommandé pour le noyer. Il consiste à l’etetage du plant dès la plantation en favorisant la formation de 4 à 6 charpentières bien distribuées sur l’axe du plant. La taille d’entretien consiste à éliminer le bois mort et les branches qui poussent vers l’intérieur pour faciliter la rentrée de la lumière. Irrigation L’irrigation est apportée surtout au cours des premières années de plantation et pour combler le déficit pluviométrique au cours de la période estivale. Le pilotage de l’irrigation reste principalement basé sur l’établissement d’un bilan hydrique simplifié prenant en compte la réserve facilement utilisable (RFU), les pluies efficaces et les quantités d’eau apportées. A titre d’exemple, pour un verger conduit en goutte à goutte, une ETP= 4mm/jour, avec un coefficient cultural de 0,8 et un coefficient de rationnement de 0,8 ; les besoins journaliers en l’absence de pluies sont de : 4 x 0,8 x 0,8 = 2,56mm/ jour. Fertilisation En matière de fertilisation, on raisonne les quantités à apporter à partir de l’analyse du sol et des feuilles. Un apport de fumure de fond pour le redres-
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sement et la mise en réserve pour les premières années de végétation est nécessaire pour la culture du noyer. En plus d’un apport de matière organique, il est indispensable d’ajouter le potassium et le phosphore : 300 et 200 U respectivement (U= Kg/ha), à titre indicatif. D’après les recommandations de la station expérimentale de Creysse en France, les apports annuels sont comme suit : - Pour les vergers traditionnels : apporter à la fin de l’hiver : 20 à 40 U de phosphore, 80 à 120 U de potasse et fractionner l’azote entre début avril et mi mai à raison de 2x30 à 2x40 U. - Pour les vergers intensifs : apporter 40 à 60 U de phosphore, 100 à 150 U de potasse et fractionner l’azote à raison de 2x50 U à 3x50 U. Le calcium et le magnésium sont apportés à des quantités respectives de 250 U et 20 à 40 U pour les deux types de vergers. Ces différentes doses sont conseillées pour des sols au PH inférieur à 6,5. Protection En général, le noyer est un arbre qui nécessite peu d’interventions phytosanitaires. Toutefois, comme traitement d’hiver, on peut utiliser : - la bouillie bordelaise (à base de cuivre et de chaux) pour lutter contre les champignons tels que l’anthracnose, - les huiles blanches (à base de paraffine) pour lutter contre les ravageurs tels que le carpocapse. - La bactériose du noyer est également traitée à l’aide de la bouillie bordelaise quoique ce traitement n’est pas très efficace.
Caractéristiques des principales variétés de noyer
Le choix des variétés de noyer est l’une des grandes décisions à prendre avant la création d’une plantation. Les variétés de noyer ont été classées en deux grands types de fructifications en fonction de la position terminale ou latérale des structures fructifères sur l’axe. - Le type de fructification terminale correspond aux variétés qui montrent des structures fructifères à l’extrémité des axes. C’est le cas des variétés traditionnelles françaises. - Le type de fructification latéral caractérise les variétés qui présentent des structures fructifères tout au long des axes. C’est le cas des variétés d’origines américaines (Californie). Même si le noyer est monoïque, la plupart des variétés présentent un décalage entre la floraison male et femelle,
d’où l’importance de l’association de 2 ou 3 variétés pour assurer la pollinisation qui est anémophile. Ainsi, pour les producteurs, les critères les plus recherchés sont généralement : la fructification sur brindilles latérales, la floraison tardive pour échapper aux gelées printanières, la grosseur de la noix et la couleur de la coque (claire jaune ou blonde), la productivité et le bon choix des pollinisateurs. A savoir que les variétés chinoises sont essentiellement à fructification latérale avec de gros fruits blancs ou jaunes. Il s’agit des variétés : Liaoning 3 à 8, Xiang Ling, Lubo, Fen Gui, Xinzaofeng, Xifu 1 et autres. Les variétés à fructification terminale sont : Lipin 1 et 2, Jinlong 1 et 2. Pour les variétés bulgares, on trouve celles qui ont une fructification terminale comme scheinovo et d’autres qui présentent une fructification latérale comme Izvor.
Récolte et rendement
La récolte doit être entamée dès que le brou commence à s’ouvrir pour laisser apparaître la noix. L’irrigation peut être maintenue jusqu’à la récolte pour faciliter le détachement du brou. La récolte peut être faite par la technique traditionnelle du gaulage ou par la technique moderne à l’aide de machine à vibration. Après la récolte les fruits doivent être débarrassés de leur brou et étalés pour séchage après un lavage adéquat. Au domaine ARBOR à Oulmès, une collection de 4 ha avec 13 variétés d’origine française et américaine plantées à une densité de 6mx4m, donnait en 1993 un rendement moyen (coque) de 3 à 4 tonnes/ha. A la 5éme année, la variété Lara donnait 20 Kg/arbre, la variété Payne : 15kg/arbre et la variété Parisienne : 12 Kg/arbre. Au bout de 15
ans, la variété Hartley a donné : 35Kg/ arbre. A noter qu’en France la variété Franquette donne : 1700 Kg/ha à la 10e année, tandis que la variété Lara peut donner 5000 à 6000 Kg/ha à la 8e année.
Le noyer arbre forestier
Le noyer commun est considéré comme un arbre forestier producteur de bois noble et précieux. La réputation et la valeur du bois de noyer dérivent de ses propriétés techniques qui le destinent à un usage de choix. C’est un bois à structure homogène, moyennement lourd, demi dur, dont les propriétés physiques et mécaniques en font un bois facile à travailler, convenant excellemment à tous les emplois pour la menuiserie et la sculpture. Mais le bois du noyer acquiert la plénitude de sa valeur grâce aux qualités esthétiques tenant à sa coloration. La taille de formation après la plantation est indispensable pour obtenir des grumes de qualité. Chez le noyer commun, la longueur de la grume peut être de 2,5 à 4m. Sa circonférence peut atteindre 1,25m après 40 ans et 2m après 70 ans. En sol assez bon, le noyer est exploitable à 60 ans avec 1,8m de circonférence et 1m3 de bois d’œuvre (exploitable). Au Maroc, le noyer est géré comme espèce forestière par une législation spéciale constituée par deux textes : le Dahir du 08 septembre 1928 et l’Arrêté viziriel du 07 septembre 1955. - Le Dahir donne compétence au Directeur des Eaux et Forets pour prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la conservation et l’exploitation rationnelle des noyers. Les infractions constatées sont sanctionnées conformément aux dispositions du Dahir du 10 octobre 1917 relatif à la conservation et à l’exploitation des forets.
- L’Arrêté viziriel stipule que toute opération d’abattage ou d’arrachages des noyers est soumise à une déclaration préalable auprès de l’autorité de contrôle. Ces opérations ne peuvent toutefois porter que sur les noyers dépérissant, mal venant ou gravement mutilés par une cause naturelle. Le déclarant est tenu de remplacer les noyers pour lesquels il aura reçu une autorisation, par de jeunes sujets de même espèce, et ce dans l’année qui suit la déclaration.
Principales caractéristiques de certaines variétés de noyer commun Variétéa
Origine
Taille et aspect du fruit
Productivité
Floraison
Type de fructification
Franquette
France
Très gros et blond
Bonne
Tardive
Terminal
Chandler Corne de Périgord Fernor
Californie
Gros et clair
Très productive
Assez précoce
Latéral
France
Moyen et clair
Bonne
Tardive
Terminal
France
Moyen à gros
Productive
Tardive
Latéral
Meylanaise et Ronde de Montignac Fernette et Franquette Meylanaise et Ronde de Montignac Fernette
Hartley
Californie
Gros et clair
Productive
Assez précoce
Terminal
Amigo et Franquette
Lara
France
Gros
Très productive
Précoce
Latéral
Mayette
Italie
Gros et jaune
Moyenne
Précoce
Terminal
Parisienne
France
Très gros et clair
Assez bonne
Tardive
Terminal
Marbot
France
Moyen à gros
Assez bonne
Précoce
Terminal
Franquette Franquette et meylanaise Meylanaise et Ronde de Montignac Franquette
Payne
Californie
Moyen
Productive
Précoce
Latéral
Serr
Californie
Moyen et clair
Moyenne
Précoce
Latéral à 60%
Chico et Tehama
Vina
Californie
Gros et clair
Productive
Moyenne
Latéral
Chandler et Howard
Pollinisateurs
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PHYTOSANITAIRE
La cercosporiose de la betterave à sucre En pleine expansion dans la plaine du Gharb Nadif Abdelamjid ORMVAG/CCTCS BP : 79 Kenitra Nadif2@hotmail.com, Nadif22003@yahoo.fr
La cercosporiose de la betterave à sucre causée par Cercospora beticola est une maladie de feuillage largement rencontrée dans la plaine du Gharb. Son importance commence à prendre des dimensions inquiétantes aggravées par l’absence dans les milieux des agriculteurs d’une sensibilisation sur la gravité et les dégâts qu’elle peut engendrer sur le rendement. Ses infections coïncident le plus souvent avec les fortes infestations par les larves de la casside réduisant parfois à néant toute la masse foliaire de la culture. Bien qu’il existe sur le marché une large gamme de produits fongicides homologués, le choix de l’agriculteur se limite le plus souvent à un seul produit. Les traitements chimiques sont conseillés et justifiés même à un mois et demi de la récolte.
A
u Maroc, les études sur l’effet de la maladie sur la culture sont rares. Une étude menée par le Centre Technique des Cultures Sucrières a montré que les pertes en masse foliaire et en poids de racine peuvent être très importantes. Des essais sont en cours pour déterminer l’effet de la maladie sur le rendement et la qualité ainsi que l’efficacité de certains produits de traitement utilisés.
La maladie de la cercosporiose
Elle se manifeste par l’apparition sur le limbe des feuilles de petites taches grises arrondies et bordées d’un liseré rouge ou brun (photos 1). Au fur et à meure de la progression de la maladie, les taches se multiplient et provoquent un dessèchement complet des feuilles infectées. L’agent causal est un champignon systémique qui se conserve sous forme de spores dans les feuilles. C’est pour cette raison que les risques d’attaques sont plus importants lorsque les rotations betteravières sont courtes. Les symptô-
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mes apparaissent déjà au bout d’une période de plus de 5 jours caractérisée par une humidité relative supérieure à 96 % et des températures de 23 à 27°C. La contamination de la plante se fait généralement par les spores qui germent rapidement si les conditions sont chaudes et humides. Cette germination donne naissance à un mycélium qui pénètre par les stomates. Dans le Gharb, la sévérité de cette maladie a commencé à prendre de l’ampleur au cours des dernières années. Le seuil d’intervention estimé au Maroc à 5 tâches par feuille (en Europe, il est de 5% de feuillage infecté) est largement dépassé dans certaines localités. Les fortes infections sont rencontrées dans les localités caractérisées par les élévations brusques des températures qui suivent généralement les brouillards matinaux et les fortes humidités. La propagation de la maladie est très rapide (Photo 2). Le champignon est hautement disséminé par les pluies et l’eau d’irrigation. En effet, lors de la précédente campagne 2010-2011, des attaques très sévères ont été enregistrées après les inondations dans plusieurs zones de production. Des campagnes de sensibilisation ont été organisées et des avis de traitement ont été édités. Les fongicides utilisés étaient généralement efficaces car, bien qu’ils ne permettent pas de guérir le feuillage atteint, ils garantissent au moins une grande protection des nouvelles feuilles formées. Dans le Gharb les grandes infections apparaissent dans la période de Mars- Avril, qui coïncide avec un bon développement de feuillage de la culture et la reprise des irrigations surtout par aspersion. Ce mode d’irrigation favorise énormément
la libération des spores et la dissémination de la maladie. Cette période coïncide aussi avec le l’apparition des grandes infestations par la casside (photo 3). A noter que ces deux ennemis peuvent anéantir complètement le feuillage de la culture en un laps de temps relativement court, si les mesures de traitement ne sont pas suivies avec rigueur.
A ne pas confondre avec la Ramulariose
La ramulariose causée par Ramularia beticola, un champignon qui provoque la formation des tâches irrégulières, rondes et angulaires sur les feuilles. Elles ont une teinte gris-brun quelques fois bordées d’un liseré sombre et sont plus grandes que celles de la cercosporiose. Au niveau des tâches, on voit des ponctuations blanchâtres. A un stade avancé de la maladie, les tâches se perforent. Le développement du champignon s’effectue à des températures relativement basses (durant l’hivert 17°c). Le champignon se conserve dans les feuilles mortes restées à la surface du sol. Les traitements utilisés contre la cercosporiose sont aussi efficaces pour éradiquer cette maladie. Incidence de la cerosporiose Au Maroc, les études plus approfondies sur cet agent pathogène sont rares notamment l’aspect relatif à ses répercussions sur les composantes de la production de la culture. L’année dernière (2010-2011), les prospections entreprises par les phytiatres de l’ORMVAG ont révélé que 30% d’attaque ont été enregistrées à Sidi Allal Tazi, Sidi Slimane et Sidi Kacem alors que 50 à 66%
1 ont été signalées à Souk Elarbaa et Ksiri. Cette année les résultats préliminaires montrent que l’ampleur des infections a augmenté. Les infections ont gagné davantage des superficies. Au niveau des parcelles de l’observatoire phytosanitaire, et avec les chaleurs enregistrées après les dernières pluies elles sont à présent entre 60 et 100%. La localité de Souk Elarbaa semble la plus touchée, à sidi Allal Tazi et Sidi Sliamne la maladie à beaucoup progressé. Des comparaisons entre parcelles infectées et parcelles traitées au niveau du Centre technique ont révélé que la cercosporiose peut engendrer des destructions pouvant aller jusqu’à 50% de la masse foliaire et des pertes au niveau du poids moyen des racines de l’ordre de 20%. Les pertes au niveau des feuilles plus sévères dans certains cas que celles provoquées par la casside (photo 3) peuvent aller jusqu’au desséchement presque entier du feuillage, la photosynthèse ainsi perturbée, la plante réagit par la production des nouvelles feuilles qui se fait généralement au détriment de la production des racines et du sucre. En Europe, les travaux effectués il y’a quelques années, ont montré que dans les conditions méditerranéennes, les pertes maximales peuvent atteindre 20% en rendement racinaire, 10% en teneur en sucre, 30% en rendement et 4% en extractibilité. Le rendement racinaire est deux fois plus affecté que le rendement en sucre. Les pertes de qualité sont dues
2
3
à une augmentation des teneurs en potassium, en azote alpha-aminé et surtout en sodium.
proposer d’autres matières actives à utiliser en alternance pour contourner le problème de résistance.
Mesures de lutte
Recommandations
Connue chez les agriculteurs du Gharb sous le nom de Harrakia, la cercosporiose est une maladie facile à déceler. Ses effets sur le feuillage deviennent plus marquants et attirent l’attention des agriculteurs pratiquement au même moment de la pullulation des larves de la casside (photo 3). En fait, il est plus fréquent dans la période d’Avril-Mai de rencontrer des parcelles où la betterave est attaquée par ces deux ennemis. Dans ces cas, leurs effets peuvent se joindre pour détruire complètement le feuillage. La lutte contre la cercosporiose est basée uniquement sur la lutte chimique. Mais bien qu’une large gamme de produits fongicides soit homologuée sur la betterave, la majorité des agriculteurs se limitent seulement à une seule matière active. Ce qui présente le risque d’apparition d’une souche ou race résistante au produit. Le champignon étant largement répandu dans la zone, on peut facilement imaginer l’ampleur des dégâts qui peut résulter d’un développement soudain d’un isolat résistant. A noter qu’à partir de cette année, des essais sur la lutte chimique contre la cercosporiose ont été installés au niveau du Centre Technique. L’objectif visé est d’évaluer l’impact de la maladie, chiffrer les pertes en tonnage et en qualité, et
- traiter dès que les premières apparitions aux champs sont signalées. C’est là où les avis de traitement émis régulièrement par l’observatoire phytosanitaire de l’ORMVAG prennent toute leur importance. - Essayer de traiter juste quelques jours après une pluie et dès que l’accès au champ est possible. Ceci permettra d’éviter les conséquences favorables des conditions pluvieuses sur la libération des spores à partir des foyers surtout que l’hygrométrie au niveau du feuillage reste élevée. - Eviter le traitement par temps chaud et sur le feuillage flétri - Eviter, en cas de fortes infections, des rotations courtes (un minimum de 3 ans) et préconiser une rotation culturale adéquate avec des cultures résistantes ou non hôtes à la maladie - Détruire les mauvaises herbes de proximité, en particulier l’amarante et certains chénopodes qui peuvent constituer une source potentielle d’infection - Utiliser les variétés résistantes et inclure ce critère dans les conditions d’importation des semences de la betterave - La lutte chimique reste le moyen le plus utilisé. Il faut donc contacter le phythiatre de la zone ou les centres de distribution des intrants pour tout conseil sur le produit et la matière active à utiliser.
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Photo 1: Symptômes de cercosporiose sur une feuille de betterave à sucre
Photo 2: Maladie de la cercosporiose sur un champ de betterave sévèrement infecté.
Photo 3 : feuille de betterave endommagée par les larves de la casside
PHYTOSANITAIRE
Feu bactérien
Plan de contrôle dans la province d’Ifrane A. FATNI, Chef du Service Provincial de la Protection des Végétaux d’Ifrane/ONSSA
L’arboriculture fruitière et en particulier les rosacées sont l’ossature de la production végétale au niveau de la province d’Ifrane, avec une superficie qui chevauche les 4000 ha dont les rosacées à pépins avec 70 % des superficies. Malheureusement, depuis Juin 2008, date d’introduction du feu bactérien causé par Erwinia amylovora au niveau de la province, la production des rosacées à pépins est sérieusement menacée par ce redoutable fléau, qui n’a cessé de gagner du terrain, entraînant des pertes importantes. Il est à rappeler que les premiers foyers détectés au Maroc datent de 2006 au niveau de la région de Meknès.
Plan de contrôle du feu bactérien dans la province d’Ifrane
la province. Le schéma en face relate ces principales étapes et actions entreprises.
Au niveau de la province d’Ifrane, la gestion du feu bactérien a connu deux phases : - La première correspond à l’absence de la contamination au niveau de la province, c’est la phase de gestion de risque liée à l’introduction et la dissémination de la bactériose. - La seconde, est une phase de gestion de crise et qui correspondait à la détection des premiers foyers au niveau de
gré toutes les mesures prises, une explosion catastrophique de la maladie était inévitable, notamment au niveau de la région d’Amghass. Cela trouve son explication dans la réunion de facteurs prédisposants, déclenchants et aggravants, notamment : − des chutes de pluies importantes et prolongées durant la période
Après l’explosion de la Avant l’explosion de la maladie en avril 2010 Malheureusement, en 2010, et malmaladie en avril 2010
janvier-avril qui ont empêché les arboriculteurs de réaliser la taille d’hiver pour le nettoyage de leurs vergers des organes infectés de la campagne écoulée et qui constituent la principale source d’inoculum pour cette année, − la non réalisation des traitements d’hiver (cupriques) par une bonne partie des arboriculteurs qui étaient habitués à le faire, − les conditions climatiques au cours du mois d'avril, caractérisées par des températures aux alentours de 20°C, des orages associés à la grêle, en plus de la présence de lacs et de rivières, constituant les facteurs idéaux pour l’explosion de la maladie, − une "pression bactérienne" importante due à un cumul d’un mauvais assainissement les années passées, − l’abondance de vergers arboricoles limitrophes, notamment de poirier et de pommier, − l’abondance de ceintures de cognassier utilisées comme brise vent, − l’abondance de ruches d’abeilles locales chez la majorité des arboriculteurs de la région d’Amghass (transmission), − l’abondance dans les parcelles de poirier et de pommier visitées d’une floraison échelonnée. Ces spécificités agri-environnementales ont fait de l’application et de la réussite du plan de contrôle de la maladie du feu bactérien au niveau du moyen Atlas (cas d’Ifrane) un véritable défit à relever. Soulignons ici que la situation sur pommier reste plus optimiste, où on enregistre une certaine tolérance à la maladie, d’où la nécessité de prendre les mesures adéquates en matière d’assainissement phytosanitaire.
Nouvelles approches d’accompagnement des arboriculteurs
Pour faire face à ce défit, et assainir la région le plus rapidement possible, un plan d’urgence a été mis en 90
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Schéma du plan de contrôle de la maladie du feu bactérien.
place permettant d’apporter des ajustements au plan de contrôle sus indiqué à savoir: - le recensement des vergers de poirier et de cognassier en 1 mois (1264 ha fortement attaqués). - l’urgence phytosanitaire dans la province d’Ifrane et l’assainissement de la zone en poirier et cognassier dans la perspective de protéger le pommier de la région, -la promulgation d’un arrêté ministériel conjoint 2241.10 le 18/08/2010 instituant une indem-
nisation de l’ordre de 3000 dh par ha de poirier et de cognassier arraché et incinéré. -la promulgation d’un second arrêté ministériel conjoint 2242.10 le 18/08/2010 instituant une indemnisation de reconversion des parcelles arrachées par des espèces de rosacées à noyaux (15.000 dh/ha) et de l’olivier (12.000 dh/ha). Ces opérations d’accompagnement des arboriculteurs ont été marquées par la rapidité de son
exécution et la concertation dans son élaboration avec l’autorité locale et la profession, ce qui a permis de réajuster au bon moment le plan de contrôle de cette bactériose et d’avoir des résultats avancés. Actuellement, la superficie arrachée et incinérée s’élève à 1125 ha, soit 89 % du programme prévu dans ce plan de contrôle. Le nombre de bénéficiaires a atteint 624 arboriculteurs.
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PHYTOSANITAIRE
Les nématodes entomopathogènes Une nouvelle piste pour la protection contre les ravageurs souterrains Pr Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI, Pr Said AMIRI, Ing. Youssef BEN SEDDIK - ENA-Meknès
L’utilisation exclusive et surtout non raisonnée de la lutte chimique en protection des cultures, est la source de nombreux problèmes environnementaux, dont le développement de la résistance aux insecticides, la pollution de la nappe phréatique et la concentration des résidus dans la chaîne alimentaire. Il est donc nécessaire de trouver d’autres alternatives à la lutte chimique, entre autres, la lutte biologique.
L
a protection des cultures contre les ravageurs du sol connaît des difficultés liées à l’efficacité et à l’application, vu que certains insectes nuisibles s’enfoncent en profondeur dans le sol et ne sont de ce fait pas atteints par les insecticides utilisés. En outre, la complexité du sol comme milieu physique, chimique et biologique, incite à trouver des agents mieux adaptés à ce milieu. Dans ce sens, les nématodes entomopathogènes (EPN : Entomopathogenic Nematodes), notamment ceux appartenant aux genres Steinernema et Heterorhabditis, peuvent jouer un rôle primordial dans la régulation des populations des ravageurs du sol. Il s’agit de pathogènes obligatoires infectant un grand nombre d’insectes passant une partie plus ou moins importante de leur cycle de vie dans le sol. Ces nématodes sont naturellement et mutuellement associés avec des bactéries des genres Xenorhabdus et Photorhabdus (symbiose). La seule forme de ces nématodes capable de survivre et persister à l’extérieur de l’hôte est le 3e stade appelé « larve infestante » qui porte dans son intestin des bactéries symbiotiques. Quand le nématode trouve un hôte convenable, il le pénètre afin d’atteindre l’hémolymphe, à travers les ouvertures naturelles (bouche, anus), les blessures ou à travers
le tégument dans le cas du genre Heterorhabditis. Une fois le nématode dans l’hémolymphe de l’hôte, il libère les cellules bactériennes qui provoquent la mort de l’hôte par septicémie après environ 48 heures. Les bactéries libérées produisent des antibiotiques inhibant la colonisation du cadavre de l’hôte par d’autres microorganismes. De plus, les bactéries favorisent la croissance et le développement des nématodes à travers la fourniture des nutriments résultant de la digestion des tissus de l’hôte. L’isolement des souches indigènes des EPNs, peut être très bénéfique pour l’aire d’origine. Ils sont plus convenables dans les programmes de lutte biologique contre les ravageurs locaux en raison de leur adaptation aux conditions environnementales locales. De plus, les nématodes indigènes présentent moins de risques envers les organismes non ciblés en comparaison avec les souches exotiques de nématodes.
Méthodologie de travail
Afin d’isoler les EPNs à partir du sol, des échantillons du sol ont été prélevés l’aide d’une tarière entre 5 et 30 cm de profondeur à côté de plusieurs espèces végétales (olivier, blé tendre, jachère, etc.) dans 3 régions: Saïs (54 échatillons), Moyen Atlas (6 échantillons) et Gharb (10 échan-
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tillons). Chaque échantillon du sol a été mis dans une boîte en plastique contenant 5 chenilles du dernier stade de la grande teigne des ruches Galleria mellonella (issues d’un élevage en conditions contrôlées) (Technique Galleria Trap). Puis, les boîtes ont été déposées dans une étuve obscure où la température a été fixée à 20 °C. Après 7-8 jours d’incubation, les boîtes ont été ouvertes et les chenilles vivantes et mortes de G. mellonella ont été dégagées. Les chenilles noirâtres ont été jetées, alors que les chenilles rouges ou jaunes ont été déposées dans le dispositif de récolte des larves infestantes des EPNs connu par le piège de White. Après environ 2 à 3 semaines, les larves infestantes ont commencé à émigrer vers la solution de Ringer. Ensuite, les EPNs ont été récoltés, lavés plusieurs fois en utilisant des tamis de mailles convenables, puis stockés dans une solution de Ringer. Les EPNs isolés [5 isolats d’EPN: 3 sont des Heterorhabditidae (Isolats 1, 2 et 3) et 2 appartenant aux Steinernematidae (isolats 4 et 5)] ont été testés par la suite contre des vers blancs (collectés dans un champ de pastèque dans la région de Meknès) en utilisant différentes concentrations (0, 500, 750, 1000 larves infestantes) dans le but de prévoir leur utilisation en lutte biologique contre certains ravageurs nuisibles passant une partie plus ou moins importante de leur cycle de développement dans le sol. Sept jours après traitement, les insectes morts ont été rincés complètement avec de l’eau distillée puis écrasées à l’aide d’un scalpel. Le contenu dégagé a été examiné afin de vérifier la présence des nématodes à l’intérieur des insectes. Ainsi, toute larve morte hébergeant des nématodes vivants, a été considérée morte à cause des EPNs. Les mortalités corrigées ont été calculées par la suite.
Résultats
Tous les isolats ont engendré des mortalités croissantes avec l’augmentation de la concentration des larves infestantes. Les mortalités sont particulièrement importantes dans le cas des concentrations 750 et 1000 Larves infestantes (Li). Les tests statistiques, ont révélé que seulement l’isolat 5 (figure 1.) cause des mortalités importantes. Ces résultats peuvent être attribués à des causes diverses.
3
Pour la même concentration (500, 750 et 1000), les EPNs isolés génèrent des mortalités différentes variant de 10 à 55% pour les isolats 1, 2, 3 et 4 et jusqu’à 88% pour l’isolat 5. Cela peut être expliqué par la concentration létale (CL50) qui varie selon les espèces des EPNs et les espèces d’insectes utilisés comme hôtes. D’où l’utilité de tester des concentrations supérieures à 1000 LI pour que les 4 isolats (1, 2, 3 et 4) puissent générer des taux de mortalités supérieurs contre les vers blancs.
Résistance des insectes
Selon certains auteurs, l’efficacité d’une espèce d’EPNs dépend parfois de sa capacité à surmonter le système immunitaire de l’insecte. Donc, il se peut que le système immunitaire des larves de vers blancs utilisés dans cet essai, ne parvienne pas à reconnaître les individus de l’isolat 5 comme des corps étrangers, alors qu’il est puissant dans la destruction des autres isolats (1,2,3 et 4). Les espèces d’Heterorhabditis sont connues par leur capacité de pénétrer l’hôte à travers la cuticule, dont l’épaisseur peut affecter le processus de pénétration. Cela peut être vrai dans notre essai, car tous les Heterorhabditidae sont inefficaces contre les larves de dernier stade de vers blancs, et cela en raison de l’épaisseur maximale que la cuticule atteint durant ce stade.
Température de l’essai
L’efficacité des EPNs peut être également influencée par les conditions environnementales et surtout la température. Ceci a été démontré sur certaines souches utilisées contre des larves de Coléoptères. Donc, il se peut que la température de l’essai (22-23°C), soit meilleure pour l’isolat 5, mais pas pour les quatre autres isolats.
Taille des EPNs
Les petites espèces d’EPN semblent être meilleures et plus rapides dans la pénétration des insectes. L’analyse des mesures morphométriques des larves infestantes des 5 isolats utilisés dans cet essai (longueur, largeur maximale, longueur de la queue et le rapport longueur / longueur de la queue) a montré que l’isolat 5
(le plus efficace des 5) présente la taille la plus petite en comparaison avec les quatre autres isolats. Certains auteurs ont constaté que la taille des EPNs, influence l’infection et la mortalité des insectes avec la présence d’une corrélation négative entre la longueur des EPNs testés et la mortalité des larves utilisées. Il y a également une corrélation négative entre la largeur des nématodes et la mortalité de l’insecte.
Stade de développement de l’insecte
Il est possible que la différence de virulence entre les cinq EPNs isolés (seulement l’isolat 5 est efficace contre les vers blancs testés), dépende de l’âge de l’hôte. Durant l’essai, les biotests ont été réalisés en utilisant des larves du dernier stade de vers blancs. La différence d’efficacité des EPNs contre les insectes selon les stades de développement, a été signalée par plusieurs auteurs. Certains supposent que les larves âgées d’insectes, peuvent attirer plus des EPNs que les jeunes larves, car leurs ouvertures naturelles sont larges, offrant ainsi une invasion efficiente des nématodes. Mais ce constat n’a pas été vérifié dans le cas de notre essai, du fait de l’inefficacité de quatre isolats contre les larves du dernier stade de vers blancs.
Espèces et souches des EPNs
Au sein d’une même espèce des EPNs, l’efficacité varie selon les souches isolées. Donc, il se peut que les souches des trois isolats d’Heterorhabditidae et l’isolat 4 (Steinernematidae), soient les souches avirulentes contre les larves de vers blancs. Alors qu’il peut exister d’autres souches des mêmes isolats et qui soient virulentes pour les mêmes larves. Cela a été mis en évidence dans certaines études.
Effet de l’élevage en masse des EPNs
Certains auteurs ont trouvé que les souches récemment isolées du champ sont plus efficaces que celles élevées pour plusieurs générations dans le laboratoire. Dans notre cas, nous avons utilisé 2 types
Taux de mortalité
Concentration des EPNs
Suspensions
d’isolats: - les isolats élevés pour une génération sur G. mellonella et c’est le cas des trois isolats d’Heterorhabditidae et l’isolat 4 (Steinernematidae), - l’isolat 5 le plus récent isolé du champ et qui est le seul avéré efficace contre les larves de vers blancs.
Figure 1 : Taux de mortalité engendrés par les différentes suspensions de l’isolat 5
Conclusion
Les nématodes entomopathogènes existent naturellement au Maroc, et cela a été mis en évidence grâce à l’application de la technique de Galleria-trap sur les échantillons du sol collectés des régions de Saïs, de Moyen Atlas et de Gharb. De ce fait, ces organismes peuvent constituer une alternative à la lutte chimique. L’essai a révélé une différence d’efficacité entre les différents isolats des EPNs, et a montré que l’isolat 5 est le plus performant dans la destruction des larves du dernier stade de vers blancs. D’autres essais restent à faire, à savoir des essais d’efficacité des EPNs isolés aussi bien au laboratoire qu’au champ contre plusieurs espèces de ravageurs du sol et à différents stades de développement, et notamment les plus nuisibles tels que les taupins, le capnode, l’Otiorrhynque, le carpocapse, la cératite, etc. Il serait également intéressant de réaliser une cartographie des EPNs au Maroc en relation avec les facteurs abiotiques (texture, humidité, pH, lumière, etc.) et l’état des sols (naturels, exploités).
1. Elevage des EPNs sur des chenilles de G. mellonella 2. Larves infestantes obtenues suite à l’élevage de l’isolat 1 sur G. mellonella 3. Vers blancs collectés pour réaliser l’essai de virulence des EPNs en boîtes de Pétri 4. Dépôt de cinq larves de vers blancs dans une boîte de Pétri contenant les larves infestantes des EPNs 5. Individus de l’isolat 1 observés à l’intérieur d’une larve disséquée de vers blancs (Tête de la larve disséquée est en noir)
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CÉRÉALICULTURE
Périls latents dans l’utilisation d’une
de gravité pour eux, pour leur matériel et/ou pour le milieu dans lequel ils travaillent. Ces conseils seront regroupés en trois blocs que tout lecteur peut compléter suivant son expérience, son savoir, sa région...
conditions moissonneuse-batteuse 1Les de travail Poussière, bruit, chaleur, viPr. Bouzrari B. IAV Hassan II – Rabat
L’objectif de cet article est de présenter quelques conseils et sensibiliser les utilisateurs des moissonneuses-batteuses sur les nombreux périls latents qui les guettent pendant le travail de récolte, la conduite de la machine sur la voie publique, la maintenance ou même lors de l’hivernage. La sensibilisation par l’exemple est l’outil le plus pédagogique, mais par manque de statistiques sur les cas d’accidents et le nombre de victimes lié à la récolte par moissonneuses-batteuses, nous nous limitons aux conseils illustrés, quand c’est possible, par quelques photos.
Qu’est ce qu’un péril latent ? Un péril latent, également appelé péril caché, a généralement pour source : - les conditions de travail qui peuvent être dangereuses, - le comportement de l’utilisateur qui peut être irresponsable, confus (mal informé ou ignorant le danger), étourdi ou négligeant - les problèmes de gestion et d’éducation à la sécurité. Ces périls peuvent causer des accidents aux utilisateurs et à leur entourage. Pour comprendre ce que c’est qu’un accident par rapport à un péril latent, il convient de le percevoir comme étant la partie visible d’un iceberg. Il peut se produire à n’importe quel moment. Les dangers cachés peuvent être décelés
par toute personne vigilante, qui prête constamment toute son attention au travail. Il n’est nullement exagéré de dire que l’opérateur d’un matériel de récolte est entouré de nombreux dangers qu’il ne sent pas, ne voit pas ou auxquels il ne pense pas. Il n’existe pas de méthode infaillible pour éliminer les accidents mais les règles de base à observer contre les périls latents sont simples : - observer des méthodes correctes de travail - utiliser adéquatement les dispositifs de protection appropriés. Sans être exhaustif, nous allons essayer de donner le plus de conseils possibles dans l’espoir d’aider les utilisateurs des moissonneuses-batteuses à éviter des accidents qui peuvent être d’une gran-
brations
Toute personne ayant conduit ou aidé dans le poste d’ensachage savent qu’il y a quatre facteurs qui font du travail sur moissonneuse-batteuses une besogne dure, pénible, stressante et entourée de dangers : les poussières, la chaleur, le bruit et les vibrations. Les poussières donnent naissance à des allergies cutanées, aux yeux et ou respiratoires. La chaleur, le bruit et les vibrations peuvent provoquer une grande fatigue physique, psychologique et ou nerveuse. Avec les vibrations, l’organisme risque des lésions ou des traumatismes. Ces quatre éléments entraînent une baisse considérable de vigilance pendant le travail, ce qui amplifie la probabilité d’apparition des accidents.
Travail en pente dans un terrain accidenté
• Ne jamais s’aventurer sur des pentes pouvant sembler dangereuses. • Travailler toujours en montant et en descendant. • Pensez au transfert de charge sur l’essieu directeur dû au relevage du tablier et au remplissage de la trémie (quand elle existe car au Maroc, on vidange directement dans les sacs) en évitant de la remplir entièrement. • Mettre des masses additionnelles sur l’essieu directeur de la machine pour équilibrer son délestage par le poids de l’équipement de récolte (cueilleur de maïs, par exemple). • Embrayer doucement sur dévers et choisir une vitesse convenable.
Travail nocturne en poste mobile ou en poste fixe dans les aires de battage traditionnelles
• En travail nocturne, utiliser de préférence - si la puissance de l’alternateur le permet- un phare puissant pour bien s’éclairer. • En cas de travail à poste fixe pendant 94
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Périls latents dans l’utilisation d’une moissonneuse-batteuse
la nuit - chose qu’il faut éviter- tâcher au moins de bien éclairer tous les cotés de la machine ainsi que l’aire de battage. Installer un phare de travail si la puissance de l’alternateur le permet. Faites attention aux enfants amenés par leur curiosité.
Infrastructure en milieu rural et entrepôt du matériel:
En conduisant une moissonneuse-batteuse en milieu rural et avant d’emprunter n’importe quel accès (route, chemin, terrain vague, …), il faut (1) observer, (2) évaluer le risque et sa gravité puis (3) décider. Une moissonneuse batteuse et tout matériel agricole hivernant doit être entreposé sur cales fermes dans un
Etat mécanique, hydraulique et électrique de la machine :
Il est important de savoir que la sécurité dépend en partie également de la mécanique de la machine : qualité de la maintenance, de la réparation et de la fabrication (matériaux utilisés, précision d’ajustement des pièces, simplicité des mécanismes, ergonomie, …). Il convient de ne confier la maintenance qu’à des personnes qualifiées et responsables. En effet, plusieurs points peuvent provoquer des accidents graves et parfois mortels : un tube cassé puis soudé, un assemblage d’objets rotatifs ou non par simple fil de fer, l’utilisation de clous à la place de goupilles ou d’axes en acier spécial traité, l’emploi de corde comme courroie, le montage de boulons sans rondelles, le maintien de l’étanchéité avec bande de caoutchouc, …
La direction et les freins :
Entreposage dans un lieu clos
lieu clos de sorte à l’isoler du milieu extérieur (animaux, enfants et intempéries).
Réglementation :
En principe, dans chaque domaine, la réglementation évolue en fonction de l’évolution des technologies. En l’absence d’une réglementation claire et précise, le travail est difficile et donne naissance à beaucoup de problèmes encore soumis, la plupart du temps, aux jurisprudences locales.
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• Vérifier le niveau d’huile du circuit de direction et celui du système de freinage. • Surveiller l’état et l’étanchéité des conduites hydrauliques, des raccords et des éléments assurant leur distribution. • Vérifier le réglage de la garde des pédales de freinage. • Vérifier l’équilibre des freins pour éviter de renverser la machine. • Tester les freins à vitesse réduite avant de s’engager dans la voie publique. • Vérifier le jeu de direction. • Contrôler régulièrement l’état et la pression des pneus : le sous-gonflage et la surpression des pneumatiques les usent et les détériorent prématurément. Il peuvent être source d’accidents : éclatement, manque d’adhérence ou de stabilité. • Penser toujours au resserrage des écrous des roues et à réparer les jantes déformées.
La batterie, le circuit électrique et la signalisation : • Ne jamais débrancher la batterie pendant que le moteur tourne. • Arrêter le moteur et débrancher la batterie avant d’intervenir sur le circuit électrique. • Vérifier le niveau d’électrolyte de la batterie ainsi que l’état et la tension de la courroie d’alternateur. • Ne procéder à l’entretien de la batterie que lorsqu’elle est débranchée. • Contrôler toujours le circuit élec-
trique et les divers récepteurs (feux, lumières, gyrophare, …) avant d’emprunter une voie publique. • Veillez à ce qu’il y ait dans la cabine un jeu de lampes et de fusibles de rechange.
Le reste des organes : • Ne régler ni réparer ou graisser tout organe ou mécanisme quel qu’il soit sans l’arrêt complet du moteur et des organes de la machine (barre de coupe, chaînes, rabatteur, secoueurs, ….) • Poser toujours le tablier de coupe par terre lors des arrêts de repos ou sur cales pendant l’entretien journalier. En cas d’hivernage, mettez-le sur calles bien fermes (bois massif par exemple) ou sur chandelles mécaniques en acier à base bien large. • Ne débourrer un organe de transport de grains (vis d’Archimède, élévateur à palettes ou à godets) en difficulté d’écoulement qu’à l’aide d’un bâton en bois. • Penser toujours à la goulotte de vidange quand elle existe au commencement du travail pour ne pas la heurter contre la clôture des champs ou contre d’autres machines pendant un travail impliquant plusieurs moissonneusesbatteuses à la fois. • S’assurer de la présence et de la fixation des carters de protection des courroies, des chaînes et des arbres de transmission de puissance. • Vérifier périodiquement le circuit d’eau de refroidissement.
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Le comportement de l’utilisateur : Au poste de conduite Comme source d’incendie et de risque:
Le degré de technicité des opérateurs (conducteur, réparateur, …) est le premier élément à mettre sous la lentille avant tout recrutement. Ces personnes doivent être minutieusement choisies, suivies et surveillées. • Ne confier la conduite de la machine qu’à des personnes expérimentées, en bonne santé (vision, ouie, …) et non âgées. • Nettoyer fréquemment les vitres de la cabine, les voyants du tableau de bord et les rétroviseurs. • Donner un ou plusieurs coups de klaxon chaque fois que vous voulez : démarrer le moteur, actionner les organes de la machine, effectuer une marche avant ou arrière. • Avant de démarrer le moteur, faire
un tour de la machine et s’assurer du déclenchement des leviers de commande (boite de vitesse, embrayage, système hydraulique, … et de l’inexistence d’êtres vivants (hommes, enfants, animaux). • Avant d’effectuer toutes opérations d’entretien, de réglage ou de réparation, arrêter le moteur et s’assurer que la clé de contact n’est pas laissée dans sa serrure. • Ne jamais démarrer le moteur ou actionner les commandes sans être en position de conduite et que les organes de la machine soient à l’arrêt. • Ne jamais actionner les organes de la machine avant de s’assurer qu’il n’y ait aucun corps étranger dans la machine : sac, fourche, vêtements, … posés sur tablier, sur rabatteur, sur grilles de nettoyage, … • Faire attention en manipulant le volant. Dans un tracteur, les roues directrices sont à l’avant : lorsqu’on tourne le volant dans un sens c’est l’avant de l’engin qui suit dans le même sens, tandis que dans une moissonneuse-batteuse, c’est l’arrière de la machine qui vire mais en sens inverse car les roues directrices sont placées à l’arrière. Ce genre de manœuvre peut être particulièrement dangereux. • Utiliser toujours les marchepieds, les passerelles d’accès et les mains courantes pour monter ou descendre d’une moissonneuse-batteuse. Les marchepieds doivent être conçus de telle sorte à faciliter cette opération. • Nettoyer constamment les marchepieds et les passerelles : des grains versées peuvent provoquer des risques de glissage (effet de roulement sous les semelles). • Préférer les chaussures avec semelle plate adhérentes sans talon et les vêtement (une combinaison de préférence) ajustés à votre corps. Les vêtement flottants (tablier, djellaba, …) peuvent facilement être happés par les mécanismes tournants. • Veuillez à ce qu’il y ait au moins un téléphone portable rechargé dans la cabine de la machine, bien visible et facilement accessible en cas de problème. Un coup de fil peut sauver des vies. • La cabine doit disposer d’une boite de pharmacie avec le nécessaire pour faire les soins primaires, d’une boite à clefs, d’une lampe d’éclairage de secours portative et d’un jeu de lampes et de fusibles. • Veuillez à ce qu’il y ait dans la cabine un ou quelques fûts d’eau. • La machine doit disposer d’un extincteur approprié de capacité suffisante accroché dans un lieu accessible :
zone d’entrée au poste de conduite, par exemple. L’extincteur doit être vérifié tous les ans et rechargé même après utilisation partielle. La date limite d’utilisation doit être lisible et visible à toutes personne accédant à la cabine de la machine. • Veuillez à ce qu’il y ait dans la cabine un coffret protecteur d’amiante ou autre pour étouffer un feu qui prend dans les habits d’une personne. • Eviter de fumer pendant le travail ou lors des séances de repos. • Vérifier l’état de l’échappement et s’assurer qu’il ne comporte pas de fuites et n’expulse pas d’étincelles. • Equiper le compartiment du moteur d’un extincteur automatique et si possible d’un détecteur de fumée. • Ne vider le bac à pierres que si le moteur est à l’arrêt car, si les pierres passent du coté batteur, elles peuvent déclencher un incendie violent. • Les poussières et les corps gras agglomérés et déposés dans des points chauds du moteur (échappement notamment) augmentent considérablement les risques d’incendie. Il faut donc dépoussiérer chaque jour le compartiment du moteur. • Prenez l’habitude de détecter toutes traces d’échauffement ou de grippage des roulements ou des paliers. • La présence d’un tracteur et d’un pulvériseur à disques sur les lieux de récolte est d’une extrême importance pour limiter tout incendie qui peut se déclencher à n’importe quel moment.
conduisant le jour et faire précéder la machine par un véhicule léger d’avertissement (voiture, pick-up), en tenant bien la droite de la voie.
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Gestion et éducation à la sécurité
L’acheteur d’une machine de récolte est dans l’obligation d’exiger, lors de la livraison du matériel, le livret d’entretien et de réparation ainsi que le manuel de consignes de sécurité et de contrôle par check-liste. L’utilisateur est tenu de bien lire et comprendre toute la documentation accompagnant la machine et demander conseil aux personnes compétentes des services de l’agriculture. Pour être efficace, les services régionaux de l’agriculture doivent recenser annuellement, commen-
Lors de la circulation sur la voie publique :
Lors de la circulation sur voie publique, il convient de vérifier les points suivants : • Fixer toujours le gyrophare dans une position bien visible de tous les côtés de la machine. • S’assurer toujours de la présence dans la machine d’un triangle de signalisation. • Mettre sur la machine suffisamment de catadioptres. Cela aide à repérer la machine par les usagers des voies surtout sur celles mal ou pas du tout éclairées. • Ne jamais s’engager dans les voies publiques avant d’avoir démonté et mis le tablier sur sa remorque-porte-tablier en respectant les règles de signalisation des véhicules et des remorques. • Avant tout déplacements sur voie publique, penser à rabattre sur la machine (quand elle est à trémie) le canal de décharge des grains et s’assurer de sa bonne fixation. • Allumer les feux de route même en
Accident sur une voie publique
ter et publier les cas d’accidents qui se produisent dans leurs zones d’action. L’organisation de journées de sensibilisation sur les risques d’accidents peut contribuer à diffuser l’information et amener les utilisateurs de matériel agricole, en général, à prendre conscience de ce fléau, s’armer de plus de vigilance et conseiller la prudence autour d’eux. De même, la participation des services du croissant rouge marocain, des sapeurs pompiers, des vendeurs de matériel de protection, des experts du ministère de la santé publique peut être d’une grande utilité. Agriculture du Maghreb
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Moissonneuse batteuse victime d’un incendie
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Pour le compte d’une multinationale, spécialisée dans l’industrie chimique, nous recherchons un responsable homologation :
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