Agri Mag N°96 juin 2016

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Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016


EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Dr. Rachid BOUHARROUD Pr Dr Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Directeur Artistique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito Ramadan

Soyons responsables dans notre consommation et notre travail

L

e mois sacré du Ramadan est sans aucun doute pour les musulmans, la période la plus porteuse de changement : alimentaire certes, mais aussi dans le mode de vie. Ces deux points interfèrent fortement dans le déroulement d’une journée : les horaires de travail, les décalages et les excès alimentaires et le temps de sommeil largement déficitaire. Pourtant, les spécialistes mettent en avant le rôle bénéfique du jeûne, à condition bien sur de respecter une bonne hygiène de vie, une alimentation équilibrée et un sommeil réparateur, permettant ainsi le contrôle de l’esprit sur les besoins du corps. Beaucoup d’observateurs dénoncent le coût financier et l’improductivité qui caractérisent cette période, en principe dédiée à la piété et non aux festivités et dépenses ostentatoires. Nous célébrons ce mois sacré comme une sorte de coutume folklorique et non comme un rite religieux. Ainsi, contradictoirement, avec seulement deux repas par jour (le soir), les dépenses alimentaires pendant le ramadan se situent bien au-dessus de la moyenne des autres mois, ce qui pose des problèmes pour l’approvisionnement du pays pour satisfaire la demande. Des études montrent, en outre, qu’une bonne partie de la nourriture présentée sur les tables finit à la poubelle ! Cette surconsommation grève le budget des ménages, affaiblit l’économie nationale (avec l’augmentation des importations, notamment de lait, de farine…) et a un effet nocif sur leur santé (problèmes diabétiques, cardiovasculaires, troubles digestifs…). Par ailleurs, pour beaucoup de personnes,

le travail apparaît comme un élément tellement secondaire pendant le ramadan, et le considèrent comme un mois de léthargie autorisée. Les employés arrivent en retard et/ou partent tôt pour des raisons de fatigue liée au jeûne... Pourtant, comment associer la sécurité d’une entreprise, d’une famille, d’un pays, dans cet indispensable travail dont les entreprises ont besoin pour créer des richesses. Et comment assurer ces richesses en diminuant de 25% le temps de travail et davantage si l’on considère la perte d’attention provoquée par la fatigue des veillées nocturnes. Que dire aussi de l’absentéisme salarial, sans oublier les difficultés à joindre les responsables des entreprises pas encore arrivés à 11 heures et déjà partis à 14 ! Salariés et fonctionnaires ne devraient pas se servir du jeûne comme prétexte pour ne pas travailler et porter préjudice aux intérêts de la population. La pratique de la religion n’exonère pas des efforts. Elle les recommande et les encourage. Bon ramadan à tous !

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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Sommaire

Nos annonceurs AGRIMATCO AGRIMATCO AGRIMATCO AGRIMATCO ATLANTICA AGRICOLA BASF BIOIBERICA CASE II

54 55 61 63 66 53 71 45

CLAUSE cahier central CMGP 76 CNH 7,9,13 ELEPHANT VERT 47 ELEPHANT VERT 51 EMCOCAL 46 ERKUNT 57 tracteurs IRRI-SYS 17 KERIAN 56 Lallemand 69 5 MAGRISER MAMDA 2 PROMAGRI 43 49 SAKATA SIFEL 41 SIPCAM 67 TECNIDEX 65 TEMETACH 50 TESSENDERLO 68 TIMAC 75

Cahier arabe

CMGP CROPLIFE MAMDA

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Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

Actualités

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Siam 2016

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Le savoir faire hollandais au profit de l’agriculture marocaine

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L’équipement agricole espagnol

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Courgette export

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Désinfection du sol en culture de tomate

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Les fruits rouges

44

Les semences et les droits de propriété intellectuelle

48

Pomme

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Le carpocapse du pommier

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Agrumes

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Greening des agrumes et ses vecteurs

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Face aux ravageurs émergeants au Maroc, la vigilance s’impose PETITES ANNONCES 74

72

Mission réussie, dans la lignée des éditions précédentes

Une offre adaptée aux besoins des professionnels marocains Une culture très sensible

Une culture d’avenir pour la région du Souss-Massa

Récolte et manutention Stratégie de lutte Les carences Aide à la reconnaissance et l’identification de la maladie



Actu Actu Table ronde

Légumineuses

Défis pratiques de la production et de la commercialisation des au Maroc

L

es légumineuses offrent plusieurs avantages : l’efficience élevée d’utilisation de l’eau et des nutriments, la richesse en protéines et en micronutriments, la capacité de reconstitution des éléments nutritifs du sol et l’amélioration des systèmes de production à travers les rotations culturales. Toutefois, les superficies et les productions des différentes espèces de légumineuses alimentaires au Maroc stagnent et fluctuent fortement d’une année à l’autre, ces dernières décennies, et les importations ont augmenté progressivement (de 58 tonnes en 1979 à 19.000 tonnes en 2013). Le secteur des légumineuses est resté majoritairement dominé par un mode de gestion traditionnel bien que confronté à de nouveaux défis de taille. En effet, de 2008 à 2013, le Maroc dépense 122 millions de dollar américain pour l’importation d’environ 0,15 million de tonnes de légumineuses. C’est dans ce contexte que la Société Marocaine d’Agronomie et d’Horticulture (SMAHo) a organisé une table ronde sur les ‘‘Défis pratiques de la production et commercialisation des légumineuses au Maroc’’ dans le cadre de la conférence internationale sur les légumineuses, organisée par le Centre International de Recherche Agricole dans les Zones Arides

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(ICARDA) et l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) le 19 avril 2016 au Palais des Congrès à Marrakech. Le débat entre professionnels, producteurs et chercheurs était orienté plus vers la pratique, de façon à dégager les contraintes de production et de commercialisation, et ainsi faire ressortir des recommandations en vue de la réhabilitation du secteur des légumineuses au Maroc. Ont pris part à cette manifestation Mr Aziz Abdelali, Directeur de l’ONICL (Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses), Mr Bensajjay, représentant du service d’homologation des variétés de l’ONSSA (Office National de la Sécurité Sanitaire et Alimentaire), Mr Andrews Jacob représentant de la GPC (Global Pulse Confederation), Mr Benslimane, représentant de l’Association Marocaine de la Multiplication des semences (AMMS), et plusieurs autres agriculteurs dont Mesdames Keddour (Zaers) & Khettab (Had Kourt) et Messieurs Bahajji (Meknès) et Bouziane (Chaouia) ainsi que de nombreux chercheurs et autres intéressés nationaux et étrangers. Il ressort des discussions que les principales contraintes de production et de commercialisation des légumineuses sont les suivantes :

1. Recherche, multiplication et disponibilité des semences, subventions - L’adéquation recherche agronomique nationale – besoins des agriculteurs : les producteurs ont besoin i) de nouvelles variétés plus productives, résistantes à la sécheresse, aux maladies, à l’orobanche et produisant des grains de bonne qualité et appréciées par les consommateurs ii) de nouvelles machines facilitant les opérations de semis, de binage, de récolte et de battage et iii) de nouvelles méthodes de contrôle des adventices, de l’orobanche, des insectes et des agents pathogènes ; - La faible diversité variétale : le nombre de variétés disponibles est limité et le nombre des variétés multipliées au Maroc est faible ; - Le nombre de multiplicateurs des légumineuses est faible par rapport au nombre total des multiplicateurs (25 à 40 parmi 1.500 multiplicateurs). La disponibilité de semences certifiées de légumineuses alimentaires reste très faible (4.000 q/an soit 1% de la superficie totale cultivée) ; - Les variétés demandées par les multiplicateurs ne sont pas disponibles chez la SONACOS et autres sociétés semencières. Mr Bensajjay a précisé que la SONACOS produit actuelle-

ment 3 variétés de pois chiche sur 16 inscrites au catalogue officiel, 3 variétés de fève sur 17 inscrites, 3 variétés de féverole sur 7 inscrites et 3 variétés de lentille sur 9 inscrites ; - Le prix des semences prébases (payé aux multiplicateurs) est jugé non intéressant et ne suit pas les prix très volatiles sur le marché du grain commun qui peut s’avérer être plus intéressant (ces trois dernières années les prix étaient plus faibles que ceux des semences au souk) ; et - L’absence d’aides spécifiques de la part de l’état (incitations, subventions) pour encourager la production des légumineuses et un manque important de grands investisseurs.

2. Techniques de production et accompagnement des agriculteurs - Le savoir-faire faible des petits agriculteurs, surtout en ce qui concerne les traitements phytosanitaires : Selon Mr. Benslimane, la majorité des produits phytosanitaires existent sur le marché, pourtant les petits agriculteurs ne les connaissent pas, ou ne maitrisent pas les modalités de leur application, d’où la nécessité d’un travail de vulgarisation auprès des agriculteurs ; - La très large utilisation des semences locales non certifiées provenant des marchés locaux; - La faible disponibilité et le



Champ du fèverole coût élevé de la main d’œuvre et la faible productivité du travail, compte tenu des niveaux de rendements de ces cultures; - Le très faible niveau de mécanisation dans le secteur des légumineuses qui peut réduire le coût de la main d’œuvre et contribuer fortement à rentabiliser la production des légumineuses ; - Les rendements généralement faibles, bien que pouvant atteindre des niveaux intéressants en bonne année pluvieuse et sous une bonne conduite technique (Pois chiche : 20 – 30 q/ ha, fève : 30 – 35 q/ha) ; - Des charges de production relativement élevées (semences, engrais, pesticides, récolte, main d’œuvre et location de terrain). Le coût de production à l’hectare est élevé (environ 6.000 DH/ha, y compris le prix de location du terrain) et les prix de vente de la production généralement faibles. La rentabilité et marges bénéficiaires sont, dans la plupart des cas, faibles ou nulles ; et - Le faible encadrement des agriculteurs pour la conduite technique appropriée des légumineuses.

3. Débouchés de la production et structuration du marché des légumineuses - La commercialisation, essentiellement locale sans aucune structuration du marché des légumineuses alimentaires ; - L’absence de garantie de prix à la production, l’incertitude dans l’écoulement de la production et la concurrence des produits d’importation ; - Le problème de stockage 8

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Champ de pois chiche (oxydation et détérioration de qualité), notamment celui des lentilles et des fèves ; - La faiblesse des prix : Selon le Directeur de l’ONICL, les prix de la production locale sont faibles notamment à cause de la mise sur le marché de grains sans conditionnement avec des impuretés et des dégâts d’insectes. Le rôle de l’ONICL est de veiller à la disponibilité sur le marché des légumineuses sans pour autant intervenir sur les prix qui obéissent à la loi de l’offre et la demande ; - La faiblesse des activités de valorisation (stockage, conditionnement, transformation, emballage, marketing) : Le Directeur de l’ONICL a souligné le manque d’ingéniosité dans la transformation et la valorisation des légumineuses comme aliments nutritifs et culinaires.

4. Organisation de la filière et des producteurs - Le Directeur de l’ONICL a conclu que le secteur des légumineuses ne peut être relancé que par les principaux concernés. La réhabilitation du secteur doit passer par l’organisation des producteurs ; - Le secteur des légumineuses doit être considéré en tant que filière par elle même et non en tant que cultures annexes, négligées au profit des céréales ; - Les décideurs et les agriculteurs producteurs de légumineuses marocains doivent prendre en considération le développement que le secteur des légumineuses a connu au niveau mondial ces dernières années, afin d’améliorer la production du secteur.

Conclusions Le débat organisé par la SMAHo confirme et souligne le constat général que le secteur des légumineuses, malgré son importance, souffre de problèmes techniques, de faiblesses en matière de commercialisation – valorisation et de problèmes d’ordre organisationnels. Ainsi au niveau de l’utilisation des facteurs de production (semences, pesticides et mécanisation), les légumineuses restent en marge des progrès technologiques. Très peu de variétés adaptées sont mises à la disposition des producteurs, la protection de ces cultures des ennemies biologiques est presque rudimentaire et la mécanisation appropriée est faiblement disponible. Le marché des légumineuses est libre et obéit, ainsi, à la loi de l’offre et la demande. En période de récolte, les agriculteurs se trouvent avec des produits difficiles à écouler aux négociants, qui eux-mêmes ont besoin de mobiliser des fonds pour absorber une production aussi faible soit elle. La capacité et les conditions de stockage ne sont pas à la hauteur même de ce faible volume de production et les prix subissent une baisse allant de 50 à 70% par rapport à ceux du marché international. Les légumineuses sont indispensables dans le système de production agricole. L’intensification durable de l’agriculture et la sécurité alimentaire, ne peuvent être envisagées sans la rotation culturale et la diversification des systèmes de culture, autrement dit, sans les légumineuses. Aussi, la SMAHo considère qu’il est aujourd’hui vital de procéder aux actions suivantes : 1. Adresser, en priorité, par les départements de tutelle, le défi de

l’organisation des producteurs pour assurer un développement du secteur ; l’identification de l’interprofession et l’organisation des agriculteurs en associations et coopératives de producteurs. Ce sont les organes les plus à même de diriger et donner une vision pour le développement du secteur et de faciliter l’approvisionnement, l’encadrement, le transfert de technologies et la commercialisation de la production ; 2. Eriger les légumineuses en filière et l’inclure dans la stratégie PMV en mettant au point un contrat programme de la filière ‘‘légumineuses’’ ; 3. Augmenter les subventions pour l’achat et la vente des semences certifiées des différentes espèces de légumineuses, pour l’achat des machines spécifiques pour les légumineuses alimentaires (semoirs, bineuses, barres ou têtes de récolte, matériel de post-récolte, etc.) et pour la construction des lieux de stockage au niveau des coopératives; 4. Inciter et encourager les institutions de recherche agronomique (INRA, IAV Hassan II, ENA) à trouver de nouvelles technologies aussi bien en matière de production que de transformation, commercialisation et marketing des légumineuses ; et 5. Développer et mettre en œuvre les mesures d’accompagnement de la production et des producteurs : multiplication et commercialisation des semences de plusieurs variétés de légumineuses (SONACOS), encadrement des agriculteurs et transfert des résultats de la recherche agronomique (ONCA) et structuration du marché des légumineuses (ONICL).


New Holland

renforce son réseau avec de nouveaux distributeurs en Irak et au Sénégal

New Holland Agriculture est implantée dans 43 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, grâce à un solide réseau de distributeurs qu’elle vient de renforcer en confiant ses activités de distribution à Agro House Company en Irak et à Carrefour Automobiles SA au Sénégal. Ces deux compagnies collaboraient déjà avec New Holland en revendant ses équipements dans le cadre de contrats fournisseurs. Satisfaite de leurs services, la marque leur a proposé de devenir concessionnaires New Holland Agriculture à part entière, titre qu’elles portent aujourd’hui officiellement. Federico Bellotto, directeur commercial de New Holland Agriculture pour l’Afrique et le Moyen-Orient, souligne le rôle clé de ces deux nouveaux distributeurs dans le développement de l’activité de New Holland Ag. sur ces deux zones spécifiques.

Se rapprocher du client au Kurdistan irakien

Agro House Company distribue et assure le service aprèsvente des tracteurs, moissonneuses-batteuses et presses New Holland au Kurdistan, en Irak, un pays qui présente des caractéristiques socio-environnementales uniques. Avec cette nouvelle nomination, New Holland se rapproche de ses clients dans cette région grâce à des points de vente et de service supplémentaires.

Yavuz Gurcuoglu, responsable de développement du réseau New Holland Agriculture en Afrique et au Moyen-Orient, explique : « Notre choix s’est porté sur Agro House Company en raison de l’attention apportée par cette entreprise à ses clients et de l’excellence de son service après-vente. »

Un réseau plus solide au Sénégal

Carrefour Automobiles SA a été nommé distributeur New Holland Agriculture au Sénégal, en particulier pour la vente de tracteurs, de moissonneuses-batteuses et de presses. L’entreprise, qui compte parmi les plus gros distributeurs de véhicules de loisirs et utilitaires du pays, revend entre autres des véhicules de marque Fiat, Chrysler et Jeep. Carrefour Automobiles sera également en mesure de proposer des services financiers au travers de sa compagnie Locafrique, la première institution financière sénégalaise spécialisée en leasing. « Avec des filiales à Cambérène, Dakar, Fadiga et Saint-Louis, Carrefour Automobiles dispose d’une excellente couverture territoriale », ajoute Yavuz Gurcuoglu. « Cela nous permet d’être plus proches de nos clients dans tout le pays, et de leur offrir les services commerciaux et après-vente dont ils ont besoin. »

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Actu Actu Salon

1ère édition de la

Foire Agricole de Dakhla Dakhla, terre d’accueil et de développement économique vient de se doter d’une foire régionale agricole. Organisée du 1er au 3 juin par la Chambre d’agriculture de la région de Dakhla-Oued Eddahab en partenariat avec la Direction Régionale de l’Agriculture, cette première édition avait pour thème «La place de l’agriculture dans le nouveau modèle de développement des provinces du Sud ».

S

’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Agricole Régional de Dakhla Oued Eddahab (PAR), cette foire vient renforcer la place de choix qu’occupe l’agriculture dans l’économie de la région Elle a comme objectif de créer une plate-forme de rencontre, d’échange d’expertises et de savoir-faire entre les différents acteurs dans le domaine agricole. Elle vise également à promouvoir la région avec ses atouts agricoles, culturels et humains et les opportunités qu’elle offre. L’occasion également pour les consommateurs de dé-

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couvrir la qualité et spécificités des produits de la région. L’espace global d’exposition s’étendait sur une superficie de 3.000 m2 et comprenait 3 pôles d’expositions, à savoir: - Le pôle «Services», dédié aux entreprises d’agro-fournitures, aux institutions financières et aux bureaux d’étude spécialisés, nationaux et internationaux. - Le Pôle «Animal», dédié à la production animale des camelins, bovins, ovins et caprins de la région, - Le Pôle «Souk», dédié aux produits du terroir issus

des différentes régions du Royaume, aux coopératives et aux GIE nationaux, En réunissant différents maillons de la filière, cette foire a pour ambition de répondre aux demandes des professionnels et d’offrir de nombreuses opportunités de partenariats. Les visiteurs étaient principalement composés d’agriculteurs, éleveurs, associations, fournisseurs d’intrants et de nombreux professionnels issus des différentes régions du Royaume qui n’ont pas hésité à faire le déplacement … Les producteurs et éleveurs viennent pour

Inauguration de la foire par M. LAMINE BENOMAR. Wali de la région DAKHLA Gouverneur de la province d’OUED EDDAHAB

Agriculture duOUED MaghrebEDDAHAB,. N° 96 - Juin 2016

rencontrer, à un seul endroit, des prestataires qui peuvent les aider dans leur travail. Ils viennent pour s’informer, connaître les nouveautés, explorer les possibilités de marché, rencontrer les institutionnels, s’approvisionner en matériel, discuter avec les banques ou les conseillers en investissement. « Je n’ai pas exposé cette année, mais je viens quand même en visiteur pour observer et juger l’intérêt de participer lors de la prochaine édition du salon », confie un agrofournisseur. D’après les organisateurs, cette première édition de la foire a été marquée par la participation des déléga-


tions de plusieurs pays, notamment la France, la Hongrie, l’Espagne, le Soudan, la Mauritanie, l’Arabie Saoudite et la Pologne. A noter qu’en marge de l’exposition deux conventions de partenariat ont été signées : la première est entre les entrepreneurs agricoles de la région de Dakhla-Oued Eddahab et une société d’agro-industrie, et la deuxième entre la Chambre régionale de l’agriculture et l’Institut technique agricole d’Ouled Teima. De même, des ateliers de formation encadrés par des experts marocains et étrangers, ont été organisés au profit des professionnels, coopératives et associations agricoles actives dans la région. La foire régionale de Dakhla a également été une occasion pour s’arrêter sur le programme du nouveau modèle de développement pour les provinces du Sud qui prévoit des projets de valorisation agricole et qui vise à améliorer les conditions de vie des populations à travers la création d’opportunités d’emploi, la diversification des sources

de revenus et l’exploitation rationnelle des ressources naturelles. Cette opération passera par le dessalement des eaux de mer en vue de la préservation de la nappe phréatique. A noter que le développement de la région repose sur plusieurs socles importants, qui correspondent chacun à un secteur d’activités dynamique et structuré : la pêche, le tourisme et l’agriculture. En effet, forte d’une situation géographique privilégiée, la région offre la particularité de réunir à la fois « la mer et le désert», avec un long littoral, qui recèle une richesse halieutique abondante et diversifiée, ayant contribué à l’essor du secteur de la pêche. Par ailleurs, et grâce au vent constant qui la parcourt, la région est devenue aussi une destination privilégiée pour les amateurs des sports de glisse nautique, Dakhla étant l’un des meilleurs sites au monde pour le kitesurf. Un autre créneau qui recèle des richesses et non des moindres est celui du tourisme du désert dans cette

région qui regorge de magnifiques paysages sahariens fascinant les passionnés de la découverte et de l’aventure. L’agriculture a connu une évolution constante dans cette région qui dispose d’atouts qui doivent permettre l’installation d’une agriculture moderne et diversifiée. Aussi, l’agriculture est-elle devenue, elle aussi, fortement pourvoyeuse d’emplois. Les élevages camelin, caprin et ovin sont pratiqués depuis longtemps dans la région d’Oued Eddahab-Lagouira qui dispose d’énormes potentialités pastorales matérialisées par l’étendue et l’abondance des parcours et leur capacité de régénération rapide, surtout en années pluvieuses. Plus récemment ont été développés des élevages bovins, avicoles et d’autruches, l’ensemble du cheptel offrant l’avantage d’une production de viandes et de lait contribuant à la satisfaction des besoins de la population locale. Autre aspect économique de la région, le développement des produits de terroir, à l’exemple de la va-

lorisation de lait de chamelle et de chèvre par la création de coopératives initiées dans la cadre du Plan Maroc Vert : - Fromage de lait de chamelle et de chèvre - « lfrik » Lben et yaourt du lait de chamelle. - « tidguit » la viande séchée de dromadaire A noter également différents axes de développement économique par l’amélioration des bonnes pratiques de fabrication afin de parvenir à la reconnaissance de signes distinctifs d’origine et de qualité, ainsi que la réalisation de tests marketing et de campagnes de lancement de produits.

Production des primeurs sous serres

Les périmètres irrigués de Oued-eddahab, destinés essentiellement à la production de primeurs sous serres, constituent un exemple concret de la réussite des efforts de mise en valeur agricole des terres sahariennes.

Visite du stand ROSAFLOR - Groupe DERHEM Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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Actu Actu Salon

Un terroir d’exception Réputée pour ses richesses halieutiques, la région de Dakhla est devenue en l’espace de quelques années, également célèbre pour sa production de légumes destinés à l’export. Sachant que pour cultiver des produits de qualité, le choix du terroir est fondamental, des opérateurs se sont installés dans la région sur une surface avoisinant actuellement les 600 ha sous abri-serre. Les différents sites de production bénéficient d’un climat exceptionnellement ensoleillé, de températures douces et régulières, et de ressources hydriques satisfaisantes. Des conditions particulièrement favorables à la production de légumes d’exception.

Avantages climatiques

Comparativement aux autres régions sud du Royaume, Dakhla bénéficie d’un climat plus modéré. La forte luminosité et les températures favorables toute l’année, avec de faibles amplitudes thermiques, se traduisent par des avantages de précocité et de productivité. On estime le nombre d’heures d’ensoleillement à 3.000 heures, soit 30% de plus que dans le Souss. Cette forte luminosité impose même le recours au chaulage à certaines périodes de l’année. La force du vent, qui souffle sur la région pratiquement 12 mois Stand Matysha-Lymouna

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Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

sur 12, impose le choix de sites avec des terrains en dépression (cuvettes), l’installation de structures de serres renforcées et le choix d’un film de couverture plus résistant. Cependant, le vent n’a pas que des inconvénients, il assure en effet une bonne aération des vastes blocs de serres, empêchant l’augmentation de l’humidité relative à des niveaux qui pourraient favoriser la prolifération de certaines maladies fongiques.

Ressources hydriques et irrigation

Aussi surprenant que cela

puisse paraître, cette région classée désertique, recèle d’importantes ressources souterraines. Elle abrite de nombreuses nappes phréatiques qui dissimulent un potentiel important. Pour en protéger la réserve, tous les sites de production sont équipés en goutte-à-goutte avec des apports raisonnés en fonction des besoins des cultures.

Espèces cultivées

Les espèces qui peuvent être cultivées avec succès à Dakhla sont nombreuses. En témoigne la réussite des nombreux essais menés sur place par les Stand FIFEL

opérateurs. Cependant, la tomate cocktail et le melon charentais vert sont sans doute les cultures qui expriment le mieux les atouts de la région (qualité, productivité, précocité) et offrent la meilleure aptitude à la valorisation. Les plantations se font dès mi-août, mais elles dépendent essentiellement des contrats de commercialisation et des marchés ciblés. Le cycle de production de la tomate s’étend jusqu’au mois de mai, et pour le melon, il existe deux cycles de production : - cycle d’automne : pour approvisionner les marchés européens pendant la période de noël, mais les surfaces sont relativement limitées. Le cycle est court du fait que la production se limite généralement au premier étage. - cycle de printemps : avec des surfaces nettement plus importantes. Les variétés de tomate sont


New Holland

organise une solide session de formation au Kenya pour la zone Afrique/Moyen-Orient. New Holland Agriculture a récemment organisé une importante session de formation pour l’Afrique et le Moyen-Orient à Nairobi, au Kenya, afin d’aider les commerciaux à présenter et à vendre efficacement ses équipements agricoles. À cette occasion, elle leur a proposé un apprentissage individualisé, un support à la performance et un outil pour points de vente afin de leur faciliter la présentation des caractéristiques des produits. Cette formation s’est particulièrement concentrée sur les nouveaux produits qui seront prochainement introduits sur le marché, ainsi que sur les produits actuels qui répondent aux besoins très disparates du secteur. Elle visait en outre à améliorer la productivité et l’efficacité vis-à-vis du client. New Holland a présenté sa nouvelle gamme de tracteurs, depuis les modèles TS6, T6000, T7000, T8 et T9 de puissance supérieure, jusqu’aux petits et moyens calibres tels que les TT Compact, TT, TD Straddle, TT4 et TD5. En s’appuyant sur les équipements de distribution CMC, l’équipe de formation New Holland Ag. pour l’Afrique et le Moyen-Orient a assuré un séminaire et des ateliers sur 5 jours, s’adressant à plus de 100 commerciaux originaires de tout le réseau de distributeurs New Holland Agriculture d’Afrique et du Moyen-Orient. « Cette session de formation marque une réussite historique, avec une énorme participation et une impressionnante présentation de machines », affirme Federico Bellotto, directeur commercial de New Holland Ag. pour l’Afrique et le Moyen-Orient. « Nos distributeurs y ont accumulé de nouvelles connaissances. Ils ont testé le matériel, partagé leur expérience et ont eu l’occasion d’améliorer leurs performances grâce à des enseignements basés sur des études de cas. Ce programme de formation fait figure de précurseur dans le secteur. » En mettant l’accent sur les aspects commercial et technique ainsi que sur les besoins des clients, cette session de formation a permis l’acquisition de connaissances essentielles et de savoir-faire pratiques sur la conduite de tracteurs. Chaque journée de formation commençait par un séminaire matinal centré sur des études de cas, suivi, l’après-midi, par un atelier permettant la mise en pratique des concepts abordés. Afin de présenter les caractéristiques spécifiques, des tracteurs effectuaient une gamme d’applications sur le terrain avec différents outils montés. Le nouveau tracteur TT4 a particulièrement attiré l’attention des commerciaux lorsqu’ils l’ont vu en action, mettant en avant sa fiabilité, sa simplicité et son coût de propriété attrayant, le tout regroupé dans une conception de nouvelle génération. Cette formation a été l’occasion pour New Holland Ag. de mettre en place un réseau solide et professionnel. En fin de session, les connaissances acquises ont fait l’objet d’un test conclu par l’attribution d’un certificat. Avec cette nouvelle initiative, la compagnie souhaite se rapprocher de ses clients en leur fournissant un service de qualité basé sur les nombreuses années d’expérience en conseil et sur l’expertise pratique de son réseau de distributeurs.

www.newholland.com

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Actu Actu Salon

choisies surtout en fonction de leur rendement et leurs résistances à certaines maladies, au dégrappage et à la salinité bien sur, mais ce sont globalement les mêmes variétés utilisées dans le Souss. A noter que la salinité de l’eau d’irrigation permet de produire des tomates ayant une meilleure fermeté, une meilleure qualité gustative et une meilleure conservation lors du transport et des manipulations. Les produits récoltés doivent en effet traverser 1.250 km en camion frigorifiques pour être conditionnés dans les stations à Agadir et repartir vers l’Europe. Eu égard aux différents atouts de la région, les rendements sont de 40-à 60% supérieurs à ceux réalisés dans le Souss, avec moins d’écarts de triage : tomate cocktail 80-90t/ha, to-

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mate cerise 100-110t/ha, Melon 45 t/ha, en fonction de la technicité des opérateurs.

Avantages phytosanitaires

La région de Dakhla bénéficie d’un environnement phytosanitaire qui lui permet de satisfaire aux exigences des marchés les plus difficiles. Du fait de l’installation relativement récente des serres, les problèmes liés à la fatigue des sols ne se posent pas encore avec acuité. A noter qu’en raison de l’éloignement entre les différents sites de production, il n’y a pratiquement pas de risque de transmission des ravageurs, d’autant plus qu’il n’existe pas de cultures ou de plantes ornementales hôtes

autour des serres. Concernant les maladies fongiques, seul l’oïdium est constaté, du fait de l’absence de conditions d’humidité nécessaires au développement d’autres champignons comme le mildiou et le botrytis (climat sec et venteux, bonne aération des blocs de serres). Certains groupes producteurs ont opté pour la lutte raisonnée, d’autres pour la lutte intégrée avec l’utilisation de pièges à phéromones pour mieux orienter la lutte, de piégeage de masse et de pièges colorés.

Logistique :

Prévoir et anticiper

Produire à Dakhla nécessite une organisation logistique sans faille pour éviter d’être pris au dépourvu (prévisions de récolte, stock de caisses,

commande d’intrants). En effet, la région étant située dans la partie sud du Sahara marocain, à 1 200 km d’Agadir, il y a une longue distance à parcourir entre les sites de production et les stations de conditionnement du Souss (20 heures et 2 chauffeurs). Compte tenu des couts élevés inhérents au transport, la production est plus valorisable en hors saison (précocité, période de baisse de production dans le Souss en hiver). D’où l’intérêt des plantations groupées pour mieux programmer les récoltes et les expéditions et ne pas envoyer des camions qui ne sont pas complètement remplis, surtout en début de saison. L’une des difficultés est de faire parvenir les grappes de tomate entières jusqu’aux sites de consommation.


A terroir d’exception, producteur d’exception

S

pécialisé dans le maraîchage, l’arboriculture fruitière, les agrumes, la production de dattes…, le Groupe Derhem (AGRODEP) est l’un des plus important groupes exportateurs marocains, et compte plusieurs entités de production implantées à Agadir, Chichaoua, Marrakech, Boudnib et Dakhla. Ayant perçu depuis longtemps le potentiel que recèle la région de Dakhla, le Groupe a été l’un des premiers à y investir il y a une quinzaine d’années et à y développer une activité de production sous serre. La clairvoyance du Groupe Derhem dans les qualités de cette région et surtout sa grande compétence technique lui ont permis de développer progressivement cette production jusqu’aux 300 ha que compte actuellement le domaine Maraichages du Sahara à travers ses 3 unités de production centrées sur la production de tomate cocktail, tomate cerise, tomate cerise allongée et melon charentais vert.

Une production de pointe

Pour parvenir à ce niveau qualitatif, le groupe a mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour assurer une parfaite maitrise de la production et surmonter les multiples difficultés liées aux sites de production (éloignement, vents violents toute l’année, salinité de l’eau et sa richesse en soufre …). Ainsi, compte tenu des spécificités de la région, il a fallu adapter les modèles de serres déjà éprouvés à Agadir, de même que les techniques de conduite en fonction des contraintes locales. De même, compte tenu de l’éloignement, produire à Dakhla nécessite une organisation logistique sans faille (prévisions de récolte, stock de caisses, commande et livraison d’intrants). Le groupe a également choisi dès

le départ, un modèle de production durable préservant les ressources naturelles de la région. Ainsi, tous les sites de production sont équipés en systèmes d’irrigation goutte-àgoutte avec des apports d’eau adaptés aux besoins des cultures. Aussi, la protection de l’environnement impose de limiter et de rationaliser l’utilisation des engrais et des produits de traitement au niveau des exploitations (lutte intégrée, bon choix des pesticides, application adéquate, respect des DAR… en fonction des cahiers des charges), et de s’assurer du respect par les transporteurs routiers de l’ensemble des réglementations en vigueur (empreinte carbone). C’est ainsi que tous les sites de production sont certifiés Global Gap et Audit social GRASP et les stations sont certifiées Global Gap, BRC.

Pourvoyeur d’emploi

Le Groupe Derhem est par ailleurs un grand promoteur de l’emploi dans la région (1.100 personnes) et contribue grandement à la mise à niveau et au transfert de savoir-faire grâce aux formations continues assurées au personnel par une équipe d’encadrement compétente.

Une qualité reconnue

Les tomates et melons produits par le groupe sont commercialisés sur de nombreux marchés européens, y compris les plus exigeants. Leur qualité gustative et sanitaire exceptionnelle leur a d’ailleurs valu plusieurs prix, notamment en France et leur confère une place de choix dans les rayons. Par ailleurs, la société Maraichages du Sahara a obtenu le Prix du mérite agricole de production des fruits et légumes, lors de la dixième édition du Salon international de l’Agriculture au Maroc (SIAM 2015). Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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Actu Actu

Assemblée générale ordinaire et extraordinaire

L’association marocaine des Producteurs et Producteurs Exportateurs de Fruits et Légumes (APEFEL) a tenu son Assemblée générale ordinaire et extraordinaire pour les campagnes 2013-2014 et 2014-2015, samedi 28 Mai au Complexe Horticole d’Ait Melloul. Après la lecture du rapport des activités et du rapport financier et leur approbation, ont été exposées les différentes contraintes qui entravent le bon développement du secteur des fruits et légumes dans notre pays. Ces contraintes sont de différentes natures :

Contraintes techniques :

· Cherté des intrants et manque de normalisation ; · Manque de produits phytosanitaires homologués (liste restreinte) sur plusieurs cultures à haute valeur ajoutée ; · Structures des serres actuelles limitées : Absence d’incitations financières encourageantes pour renouveler le parc des serres ; · Absence d’incitations financières pratiques pour la reconversion en hors sol ; · Le travail de recherche mené par des institutions de l’Etat n’est pas synchronisé avec les attentes des professionnels et les exigences du marché international qui est en pleine mutation.

Contraintes hydriques :

· Déficit hydrique, intrusion marine et flambée du coût de l’eau d’irrigation après le démarrage du projet de dessalement de l’eau de mer ;

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Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

Contraintes commerciales :

· Port d’Agadir : Schéma de circulation des camions engorgé ; · Insuffisance des moyens matériels et humains surtout les scanners ; · Absence des plans d’action de développement à court terme et à moyen terme ; · Faible implication des professionnels pour avoir le statut d’Opérateur Economique Agréé (OEA) à cause des formalités et conditions lourdes ; · Absence d’un bâtiment qui regroupe toutes les administrations intervenantes (Douane, ONSSA, MARSSA MAROC…) ; · Absence d’un guichet unique : Retard énorme et difficultés pour accomplir les démarches administratives ; · Absence de procédures adaptées au secteur ou à une sous activité qui lui est liée ; · Absence des plates-formes en aval sur les marchés porteurs

(Russie, Afrique,…) ; · Les sociétés d’assurance n’arrivent pas à couvrir le chiffre d’affaires estimé vis-à-vis des clients de certains marchés hors Union Européenne (Russie, Afrique,…) ; · Le problème des fluctuations RUB/USD. Dès qu’il y’a un changement significatif du taux RUB/ USD, les paiements sont suspendus jusqu’à ce que les importateurs fassent leurs calculs par rapport aux pertes de change. La clôture d’une variété tient compte de ces fluctuations ; · Concurrence du secteur informel sur le marché africain (export des écarts et distribution anarchique) : Dégradation de l’image du produit Maroc dans ces pays; · Logistique : Faible connexion terrestre et maritime entre le Maroc et les pays de l’Afrique sub-saharienne (coûts supplémentaires et délais de livraison élevés…). · Le cadre juridique n’autorise pas les versements des fonds chez les banques marocaines présentes

sur les pays sub-sahariens en plus de la réglementation douanière contraignante : Procédures à la fois nombreuses, lentes et couteuses ; · La faiblesse des infrastructures des pays africains constitue un véritable frein au développement des exportations vers l’Afrique. Les professionnels sont en attente de la plate-forme logistique de commercialisation des fruits et légumes marocains en Côte d’Ivoire …

Contraintes fiscales :

· Absence de mesures d’accompagnement dans le processus de fiscalisation : - Absence de campagnes de vulgarisation de la pratique fiscale ; - Faible expertise dans le domaine de la fiscalité agricole ; · Absence de tradition comptable dans le secteur ; · Transactions en espèces fréquentes ; · Difficulté d’obtention des pièces justificatives probantes auprès des prestataires…

Contraintes Sociales :

· Certaines dispositions du code du travail sont inappropriées : - Saisonnalité, contractualisation, procédure de licenciement, entreprises de travail temporaire, - Médecine du travail… · Absence de loi sur la grève : on assiste à une multitude de formes de grève et surtout de « sit-in » de longue durée devant les portails des stations et des exploitations agricoles ; · Absence de loi sur les syndicats professionnels : - Incapacité de certains bureaux syndicaux à honorer leurs engagements ; - Problème de transhumance syndicale ; · Le dilemme droits / obligations : de 2004 à nos jours : - Mise en place du code du travail en 2004 ; - AMO +Allocations familiales ; - Élargissement de l’AMO aux soins dentaires ; - Augmentations SMIG & SMAG ; - Augmentations des cotisations patronales ; - Organisation des élections pro-


fessionnelles pour la première fois dans le secteur agricole en 2009 ; - Des tensions sociales de plus en plus observées : grève de zèle dans la majorité des cas - La durée du travail dans le secteur agricole n’est pas respectée par les salariés (travail à la tâche et refus de travailler 8h/jour) - Le rendement et la productivité sont en baisse et les coûts de production en hausse - Cahiers des charges sociaux exigés par les clients très contraignants - Certains médias internationaux nourris par certains syndicats nuisent à l’image du Maroc et portent atteinte aux exportations des fruits & légumes - Certaines ONG internationales trouvent

écho chez certains syndicats marocains et dressent un tableau noir sur le secteur des fruits & légumes - Certaines associations des droits de l’homme dament le pion aux syndicats - Certaines interprétations des dispositions du code du travail par les juges et les inspecteurs de travail sont inadéquates - Le secteur ne dispose pas d’un répertoire des emploi-métiers adapté au contexte réel (définition des postes, les compétences requises, les activités de base, standards de travail…..) - Code de la route non adapté aux spécificités du secteur agricole !

Recommandations de la journée:

- Adresser un communiqué au gouvernement marocain pour prendre des décisions homologues à celles prises par le parlement européen à la suite de la demande et pression des agriculteurs espagnols contre les exportations marocaines. Un communiqué avec la revendication d’interdire aussi les exportations espagnoles vers le Maroc ; - Revendication des droits du rendement et d’une productivité satisfaisante de la main d’œuvre en synchronisation avec les lois en vigueur ; - Œuvrer pour des assurances adaptées au secteur de fruits et légumes et qui couvrent pratiquement et concrètement les risques éventuelles ; - Perfectionnement des moyens de communication ; - Communication efficace et opérationnelle avec le grand public ; - Coordination avec les autres secteurs qui affrontent le problème de saisonnalité (BTP et tourisme) ; - Œuvrer pour la confection d’un REM : Répertoire des Emploi-Métier adapté au contexte réel (définition des postes, les compétences requises, les activités de base, les spécificités et standards de travail…..) ; - Organisation d’une journée d’étude sur les spécificités du secteur agricole ; - Opter pour une approche orientée vers le dialogue direct avec les syndicats pour une paix sociale fondée sur l’équité et l’équilibre droit/obligation.

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Actu Actu Entreprise

PELLENC MAROC

Nouvelle Agence à Meknès Pellenc Maroc, société référence dans le domaine des agroéquipements depuis plus de 12 ans, s’installe dans une nouvelle agence dans l’agropole de Meknès. En effet, avec l’accroissement de ses activités dans la région du Saïs, et dans le but d’assurer plus de proximité et un service rapide aux clients, il était nécessaire pour Pellenc de se doter de nouvelles installations fonctionnelles spacieuses. Profitant de l’ouverture de ses nouveaux locaux, l’entreprise a convié les professionnels à une visite des lieux qui s’est déroulée les 28-29 et 30 avril. Ceux-ci ont ainsi pu se rendre compte de la grande capacité de stockage qui évitera toute rupture de stock. Ils ont également suivi avec intérêt, la présentation de la gamme diversifiée de l’entreprise et des produits récemment mis sur le marché. A noter que sa position de leader sur le marché marocain n’est pas le fruit du hasard mais le résultat d’un effort permanent de mise à niveau pour ses différentes activités d’importation-distribution de matériel pour la récolte des olives avec l’automotrice- la

tractée- le buggy vibreurs de tronc – le matériel de taille, et de traitement, toute une gamme de machines pour l’épierrage, de même que le matériel de trituration avec l’enseigne Westfalia et celui de cave avec Pera Pellenc sans oublier toute une gamme des outils électroportatifs actionnés par batterie Lithium pour tout ce qui concerne l’entretien, et le développement des espaces vert. Pour cela une visite s’impose. Rappelons que son succès, Pellenc Maroc le doit aussi à une étroite collaboration avec les plus importants fabricants et distributeurs à l’échelle internationale et au travail dévoué de toute son équipe. Dans ce sens,

l’entreprise met à la disposition de ses clients une équipe performante de technico-commerciaux qui n’hésitent pas à se déplacer pour assister, conseiller et assurer le meilleur service après vente aux agriculteurs dans tout le Maroc.

Agence Pellenc Meknès :

Z.I CME MOULE KIFFAN LOT 1.7 AGROPOLIS MEKNES Contact : M SPUIG JEAN CLAUDE Mlle MOUHOUT MERYEM Tél : 002125.35.55.08.74 Fax : 002125.34.55.08.84 GSM : 00212671-08-43-95 00212661-87-34-35 Email : pellenc.maroc@pellenc.com

Association des Semenciers Obtenteurs de Légumes au Maroc créée le 13 janvier 2014, ASOL Maroc est une association à but non lucratif, qui regroupe les semenciers obtenteurs producteurs de semences de légumes installés au Maroc, dont l’activité intègre la recherche, le développement, le conditionnement, la commercialisation et la distribution desdites semences, inscrites au catalogue Marocain et obtentrices de leur génétique. En 2016, ASOL Maroc avait l’honneur d’accueillir parmi ses adhérents Bejo Zaden 18

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B.V., le groupe Hollandais, qui est spécialisé dans l’expérimentation, la multiplication et la distribution de semences potagères. Par ailleurs, les nouveaux membres du bureau de l’ASOL Maroc sont comme suit : • Mr. Ali EL AIMANI, Directeur Technique au sein de Syngenta Maroc, a été nommé Président de l’ASOL Maroc • Mr. Sylvain POTTIER, Directeur Commercial Maghreb et Afrique de l’Ouest au sein

de Monsanto, a été nommé Vice-Président de l’ASOL Maroc • Mr. El Hassan Nait Nadir, Directeur Général au sein d’Enza Zaden a été nommé Trésorier de l’ASOL Maroc A titre de rappel, Les sociétés membres de l’ASOL Maroc sont comme suit (citées par ordre alphabétique): BAYER CropScience Vegetable Seeds, Bejo Zaden B.V., ENZA ZADEN, GAUTIER Semences, MONSANTO, RIJK ZWAAN, SYNGENTA ET VILMORIN.

Les coordonnées de l’ASOL Maroc : Adresse : ASOL Maroc, chez Regus, Centre d’Affaires Contempo, 71 Angle Boulevard Mohamed 5 et Rue Azilal, 3ème étage, Casablanca 20110 Contact : Mme Houda LAFTEH (Animatrice et Responsable Administrative) Tél. : +212 (0) 6 22 51 10 66 Fax : +212 (0) 5 29 03 64 00 Email: asol.maroc@gmail.com Site web: www.asolmaroc.ma


Bodor Pour des cultures sans résidus Dans le cadre de sa vocation d’améliorer la qualité des productions végétales, la société Bodor est venue à la rencontre des producteurs horticoles de la région d’Agadir, le 19 mai dernier, pour organiser une journée sous le thème « Agriculture durable, cultures sans résidus : Optimisation de la protection des cultures par une nouvelle génération de produits ». Bodor a, en effet, développé une nouvelle gamme de produits pour l’optimisation de la lutte contre les nématodes et les champignons.

L

a journée a été ouverte par le mot de bienvenue de Mlle Hajar Benabdellah, Responsable Marketing Bodor, qui a donné ensuite la parole à M. Ahmed MAJIDI, Directeur général adjoint de Bodor qui a présenté un aperçu sur l’historique, les secteurs d’activité et la progression qu’a connue la société au fil des années à l’échelle nationale et internationale. L’expert italien M. Sellitto Vincenzo Michele, Responsable marketing de la société italienne Microspore Green Biotechnology, a présenté la société et ses nouvelles innovations biotechnologiques ainsi que les utilisations de la nouvelle gamme de produits Microspore en agriculture. Microspore est une société internationale active dans la recherche

scientifique, en particulier sur la microbiologie. L’intelligence microbienne est la base de ses solutions biotechnologiques. L’entreprise est leader au niveau mondial dans la Green Biotechnology à usage agricole, comme les microorganismes et les mycorhizes, en plus de la production et la vente de fertilisants. En créant des produits biotechnologiques pour l’agriculture, elle met à disposition des agriculteurs des solutions innovatrices et écologiquement soutenables pour la nutrition végétale. L’utilisation de la microbiologie aide à introduire des solutions qui permettent de maximiser l’efficacité fertilisante, réduire les stress végétaux et optimiser l’utilisation d’engrais chimiques. En outre, ces microorganismes, combinés aux ferti-

lisants, augmentent la productivité agricole dans le respect de l’environnement. Le système Spore Green Biotech (SGB) est une combinaison optimale de population de microorganismes bénéfiques dans un système équilibré, en mesure de rétablir rapidement la protection naturelle et l’équilibre sain des sols. Conçu pour les agriculteurs intéressés d’améliorer la santé et la rentabilité du sol et de réduire les coûts, ce système est une alternative simple et économique aux fertilisants traditionnels, adaptée à tous types d’applications. Le système SGB, joue la fonction de catalyseur et activateur d’autres organismes qui rendent de nouveau disponibles l’Azote, le Phosphore et le Carbone, rétablissant et enrichissant ainsi biologiquement le sol en le rendant plus résistant à d’éventuelles attaques de pathogènes. Par ailleurs, le système SGB stabilise et donne littéralement une nouvelle vie au sol et sa microfaune, ainsi qu’aux plantes, en améliorant considérablement la salubrité du sol et la rentabilité des cultures et en réduisant le recours aux produits chimiques. De plus le coût des produits à bas de SGB offre aux agriculteurs

un moyen accessible, innovant et naturel pour un développement durable des cultures. L’intervention de M. Rachid Laanaya, Directeur commercial Bodor, a conclu la présentation par les résultats des essais conduits en conditions locales de la région du Souss, à la fois en plein sol et en hors sol, sur les cultures de tomate, poivron et melon. Pour les quatre produits utilisés : Pochar, Sublic, Clonotri et Metab, un programme d’application a été recommandé par la société Bodor. Des témoignages sur l’efficacité de ces produits ont ensuite été présentés par des producteurs. Les deux ont relevé qu’après quelques jours de traitement, un renouvellement du système racinaire, un bon développement de la plante malgré une présence de galles et une disparition des acariens. Dans cette gamme de produits, on distingue : - Les Greenspores (produit pur) : Pochar, Sublic, Clonotri, Metab….. - Les Twinspores (produit mélangé avec des fertilisants) : twin control grow, twin leaf, agru twin, rhizo twin….. Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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Actu Actu Entreprise

ELEPHANT VERT Au cœur de l’agriculture marocaine

Fidèle à sa politique de proximité, Eléphant Vert, entreprise d’intrants agricoles Bio, va à la rencontre des agriculteurs marocains dans toutes les régions de production. Le mois dernier a été particulièrement chargé pour l’entreprise qui a organisé des journées d’information et exposé dans différents salons agricoles à travers le pays. C’est dans ce cadre qu’a été organisée une journée de vulgarisation dans la région de Hed Wlad Jelloul, en partenariat avec NALSYA. Près de 200

invités, principalement des agriculteurs et distributeurs d’Eléphant Vert ont assisté à cette journée pour discuter le rôle bénéfique de la matière organique et des mycorhizes dans l’amélioration des rendements des cultures. Fin avril, Eléphant Vert a participé au SIAM, avec comme

AFEPASA

La compagnie soufrière entre dans le monde des engrais Une nouvelle gamme d’engrais à base de soufre élémentaire (S) sous différentes formes (granulés, pellets et prochainement liquide) pour traiter les principales cultures et apporter les bénéfices d’une fertilisation soufrée. Le soufre est mondialement considéré comme le quatrième élément le plus important pour la nutrition végétale, après l’azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K). D’une part, il réduit efficacement le pH du sol (certains éléments sont à disposition de la plante mais ne peuvent pas être assimilés en raison du pH élevé), il aide à évacuer les excès de sels et agit en synergie avec l’azote, ce qui rend ce dernier plus assimilable. D’autre part, c’est un élément essentiel pour la nutrition végétale, indispensable à la formation de la chlorophylle, des enzymes et de certaines vitamines. Le soufre est un composant des aminoacides et favorise la synthèse des protéines. Les nouveaux 20

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engrais sont formulés à base de soufre élémentaire (S) et non SO3, de sorte qu’après son oxydation, une quantité 2,5 fois plus élevée en SO3 sera disponible pour la plante. Parmi la gamme de produits AFEPASA, on remarquera : Solfocomplex : ce sont des engrais granulés CE, avec différentes proportions en soufre élémentaire et en NPK. La proportion importante de soufre élémentaire en fait une ligne de produits uniques sur le marché. Leur dissolution rapide au contact de l’eau permet une réduction rapide du pH du sol. Afesol agit comme un amendement, réduisant de façon rapide et efficace le pH du sol tout en éliminant l’excès de sels.

biostimulants, des activateurs de défenses naturelles, des insecticides...). A noter qu’en marge du salon, et en partenariat avec l’ORMVA de Ouarzazate, l’entreprise a organisé une visite de son usine de Meknès aux agriculteurs et agricultrices de la région de Ouarzazate. ELEPHANT VERT a également pris part au festival national des roses de Kalaat Meggouna. L’occasion de rencontrer les agriculteurs de la région, pour leur expliquer l’importance de la matière organique et son rôle dans le maintien de la fertilité du sol.

à l’accoutumé, un stand très remarqué et très visité. L’entreprise a mis à profit sa participation à cette 11e édition pour mettre en avant les nouveaux produits qui ont enrichi la gamme notamment des fertilisants, des correcteurs de carence, des régulateurs de sol, des anti-stress, des

semence ni métaux lourds. Ils apportent de la matière organique et des microéléments permettant d’améliorer la structure du sol, tout en facilitant son drainage et en augmentant sa capacité de rétention d’eau. Ils améliorent ainsi l’environnement dans lequel se développent les plantes.

Solfourea SCU, il s’agit d’un granulé d’urée recouvert de soufre et d’un polymère permettant une libération progressive. Son utilisation par la plante est donc optimisée y compris dans le temps. Ceci réduit également les pertes par lessivage et évaporation, et donc le nombre d’application d’azote. Les pellets avec matière organique d’origine bovine et avicole, obtenus à partir de la fermentation naturelle, sans pathogène, ni Nom Granulé Solfocomplex 40 Solfocomplex 30 Solfocomplex 20 Afesol Solfourea SCU Pallets Bioazufre 25 Aferro

www.afepasa.com

M.O.

N

P

K

S

Mg

pH

4 4 12 0,4 27

6 6 5 4,2

12 12 5

40 30 20 75 20

2 -4

2

34 40

2,5 1,5-2

2 1,5-2

1,5 1,5-2

25 10

5

4-5 5,5-6

Le contenu de S est exprimé en S élémentaire, pas comme SO3.


BASF Maroc

Journée d’étude à Midelt

Des solutions innovantes en arboriculture fruitière BASF Maroc place la satisfaction de ses agriculteurs au cœur de ses priorités. Elle s’engage à leur offrir des solutions innovantes leur permettant d’améliorer la qualité des récoltes et d’augmenter les rendements. Dans ce sens, la multinationale allemande a organisé le 26 Avril 2016, une journée technique à Midelt, afin de présenter aux agriculteurs de la région ses solutions pour la protection des rosacées fruitières. Il s’agit en l’occurrence des fongicides Bellis® et Regalis®, des acaricides Masaï® et Nexter® 10SC et de l’herbicide Heat® WG.L’évènement a rassemblé plus de 100

agriculteurs et a été animé par trois représentants de BASF Maroc. M. Abderrahim Laasmi, Responsable Zone NordEst, a commencé par souligner les dégâts considérables causés par certaines maladies fongiques en arboriculture fruitière, spécialement lorsque celles-ci ne sont pas bien maîtrisées. Puis il a expliqué l’action du Bellis®, fongicide systémique, préventif et curatif, à base de F500® et du Boscalid, sur la tavelure, la moniliose et la cloque du pêcher, ainsi que l’action du Regalis®, régulateur de croissance qui agit sur le feu bactérien. Pour sa part, M. Tarik El-

bilali, Responsable technique et développement Marghreb, a mis l’accent sur la problématique des acariens qui attaquent les rosacées à pépins, ainsi que les deux solutions qu’offre BASF Maroc dans ce sens. Il s’agit de Masaï® - acaricide à base de tébufenpyrade qui dispose d’une action de choc et d’une grande efficacité sur les œufs d’été, les larves et les adultes des acariens phytophages, et de Nexter® 10SC, acaricide à base de pyridaben qui agit par contact et ingestion. Pour conclure, M. Soufiane Mezzane, Responsable homologation Maghreb, a

présenté aux participants la solution herbicide Heat® WG pour lutter contre les mauvaises herbes des arbres fruitiers à pépins. Cette journée qui s’est clôturée par un débat riche et constructif a également été l’occasion pour les agriculteurs de bénéficier d’un support technique remarquable et de conseils de qualité afin d’optimiser leurs rendements et protéger leurs cultures. Cette rencontre aura encore une fois démontré l’intérêt que portent les agriculteurs à BASF Maroc et la confiance qu’ils accordent aux solutions innovantes qu’elle propose.

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Actu Actu

La marque des semences potagères NUNHEMS TM de Bayer fête son 100ème anniversaire Fêter le 100ème anniversaire d’une marque est un événement rarissime pour une société. C’est ce qu’a célébré Bayer, jeudi 28 avril à Meknès en marge du SIAM. La cérémonie a eu lieu dans un cadre convivial, avec la présence de tous les partenaires de l’entreprise : producteurs, distributeurs… L’occasion était tout indiquée pour rappeler les étapes essentielles depuis sa création en 1916. C’est ce qu’a fait M. Larbi Hadria, Coordinateur Technique Nunhems au Maroc, dans une présentation didactique et bien documentée sur un historique riche et diversifié. Entreprise privée jusqu’en 1986, elle devient filiale de Bayer en 2002. Au sein de Bayer, l’uni-

té opérationnelle Vegetable Seeds est responsable de toutes les activités internationales sur les semences de légumes, de la recherche au service aprèsvente, en passant par la sélection. Bayer offre une expertise et 1 200 variétés de semences de légumes de haute qualité, dans 24 espèces sous la marque NunhemsTM. L’unité opérationnelle Vegetable Seeds de Bayer, s’est fixé pour objectif de devenir le leader du marché grâce sa spécialisation par espèce, sa génétique novatrice, ses services adaptés et aux relations de confiance développées avec les clients. Au Maroc, les semences potagères NunhemsTM sont commer-

Communiqué de presse

Mécanisation agricole

Renforcement du cadre incitatif L’accompagnement technique et la proximité. Tels sont les objectifs de la convention signée, mercredi 27 avril à Meknès, par l’Association Marocaine des Importateurs de Matériel Agricole (AMIMA) et le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM) en marge du Salon International de l’Agriculture du Maroc (SIAM). Ce nouveau dispositif de conseil technique vise à renforcer la politique de la mécanisation de l’agriculture marocaine. Importateurs de Matériel agricole et autorité publique sont ainsi conscients de l’impératif de pousser vers une mécanisation accrue pour améliorer la productivité et le rendement des terres agricoles. 22

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Cet impératif apparaît clairement parmi les objectifs du Plan Maroc Vert et l’engagement de l’Etat qui subventionne l’acquisition de matériel agricole. Mis en place en partenariat avec l’AMIMA, ce cadre incitatif a démontré sa pertinence comme le souligne l’enquête de terrain menée par l’Institut Agronomique. Tout en soulignant l’impact positif de la subvention sur l’acquisition de matériel agricole, les conclusions de cette enquête insistent sur le renforcement du cadre incitatif pour atteindre les objectifs louables du Plan Maroc Vert. Bien que la mécanisation ait évolué de manière très positive suite à la mise en place des subventions, il convient de mener

Equipe NUNHEMS Maroc

cialisées depuis 20 ans, d’abord à travers un distributeur local, puis directement à partir de 2008 pour mieux répondre aux attentes du marché et des opérateurs qui ont désormais besoin d’avoir un contact direct et permanent. En effet, pour pouvoir répondre aux besoins des producteurs, consommateur et distributeur, il faut agir en amont et en aval. Aujourd’hui, Bayer propose des variétés de semences adaptées à des conditions de culture spé-

cifiques et aide ses clients à optimiser la production et la commercialisation de leurs produits. Les spécialistes par espèce de Vegetable Seeds, sont les atouts de cette philosophie. Le déjeuner organisé après la présentation était l’occasion pour les professionnels invités, qui se connaissent pour la plupart, de discuter et d’échanger opinions et expériences en toute convivialité.

une réflexion profonde sur la distribution géographique des incitations ainsi que leur affectation en fonction de la taille des exploitations. Ainsi, une attention particulière devra être portée aux régions difficiles d’accès (besoins spécifiques de matériel) et aux toutes petites exploitations. Une réflexion profonde est ainsi nécessaire pour que le mécanisme d’accompagnement et d’encouragement puisse profiter, largement et efficacement, au pilier solidaire du Plan Maroc Vert. Cela est d’autant plus crucial pour le développement rural que le système incitatif

mis en place par le ministère de l’Agriculture est fortement plébiscité par les agriculteurs qui, bien qu’ils déplorent le niveau de la subvention, jugé légèrement bas, applaudissent ce mécanisme d’accompagnement et se félicitent des résultats obtenus. L’AMIMA demeure, de ce fait, engagée auprès des autorités compétentes pour relever le défi de la mécanisation en apportant toute l’aide possible, en termes de conseil, de formation et d’accompagnement pour que l’agriculture du Maroc demeure la force motrice de l’économie du royaume.


Ekland Marketing Co. of California (EMCO CAL) La fraise marocaine, cultivée depuis les années 50, a enregistré une nette envolée depuis le début des années 90 avec 118 000 tonnes de fraises pour la campagne agricole 2015-2016, et une surface qui atteint désormais 2800 Ha. La campagne 2015-2016 a débuté cette année avec pratiquement un mois d’avancen compte-tenu des températures élevées de l’automne et du début de l’hiver. Basé à Chico, Californie, EMCO CAL a apporté de nouvelles variétés de fraises sur le marché depuis plus de 25 ans. EMCO CAL a développé un vaste réseau de producteurs dans six continents, qui effectuent des essais permettant à l’entreprise d’accélérer la protection et la commercialisa-

tion de ces variétés. Avec des activités couvrant le monde entier, EMCO CAL a vu son activité se développer à un rythme rapide, en particulier en Espagne et au Maroc. Les deux variétés de fraises que commercialisent EMCO CAL au Maroc, sont la Festival et la Fortuna, toutes les deux variétés sont des cultivars de l’université de Floride. La Fortuna qui s’est avérée la variété qui a eu le plus de succès pour l’entreprise à ce jour, avec de millions de plantes cultivées dans la région méditerranéenne au cours de la saison 2015/2016, et ceci grâce à sa précocité et l’excellente qualité de ses fruits.

Nos variétés ont pu avoir une grande présence dans le marché précoce qui est la clé de sa grande adoption et rentabilité auprès des producteurs. Un succès qui est dû essentiellement à leur capacité à produire à un rythme stable et consistant avec une haute qualité tout au long de la saison. EMCO CAL a lancé sa nouvelle variété FL 09 127 qui a fait ses preuves cette année au MAROC et a donné des résultats similaires à la Fortuna en termes de précocité et productivité avec une qualité gustative et aromatique légèrement supérieure. La plus grande préoccupation pour l’industrie est de gérer et maintenir la santé des plantes,

Association marocaine des pépinières maraîchères Nouvelle équipe dirigeante

L

e Jeudi 6 Juin, les membres de l’Association Marocaine Agricole des pépinières maraîchères « AMAPEM » se sont réunis en assemblée générale ordinaire au siège de l’APEFEL. La dite assemblée avait à l’ordre du jour : - La lecture du rapport moral et financier, et leur approbation ; - L’élection des membres du Conseil d’Administration et Bureau National ; - Le Plan de travail ;

Pour rappel, l’AMAPEM a l’exclusivité de représenter ses membres et défendre leurs intérêts auprès des administrations, des institutions financières, des organismes régionaux et toute autre autorité nationale ou étrangère. L’association est administrée par un conseil d’administration composé de onze membres à savoir : International Nursery, Sirwa, Golden Plant, Achtal, Janah Essalam, Toubkal, Nabatat, Maraissa, AZDOU, Machtal Janah Essalam et Adardour.

les exigences et réglementations Phytosanitaires étant de plus en plus strictes concernant l’utilisation des pesticides. Pour faire face aux changements climatiques, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la tolérance aux maladies tout en maintenant une bonne qualité de fruits et un rendement élevé. L’Université de Floride est à l’avant-garde en ce qui a trait à l’utilisation des techniques performantes pour améliorer la qualité et la résistance aux maladies. EMCO CAL continue à essayer et évaluer de nouvelles sélections avancées pour trouver des variétés innovantes qui répondent aux besoins des producteurs et consommateurs à travers le monde.

Les membres du conseil d’administration constituent le bureau dans une ambiance cordiale pour une durée de 3 années, sur la base du volontariat. La nouvelle équipe dirigeante est composée de 9 membres comme suit :

Nom et Prénom

Fonction

Khalid AKNOUK

Président

Nadine DUMIOT

Vice-Président

Mohammed EL ALAMI EL HALIMI

Vice-Président

Ismail ESSAID

Vice-Président

Ahmed AFKIR

Trésorier

Abdellatif KARAJI

Secrétaire Général

Larbi ELAHOUAIJ

Secrétaire général Adjoint

Yassine AMCASSOU

Conseiller

Mohamed BOUKYOUD

Conseiller

Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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Actu Actu Entreprise

PMV®-01 la solution efficace et durable pour une culture de tomate sans pépino

Le mercredi 20 avril à Agadir, la société Biobetter Maroc, filiale commerciale du groupe Biobest au Maroc et spécialiste des bourdons et de la lutte biologique contre les ravageurs, a organisé une journée pour le lancement de son nouveau produit révolutionnaire : le PMV®-01, un vaccin qui protège la culture de tomate contre les attaques du virus de la mosaïque du pépino.

L

a journée a été ouverte par le mot de bienvenue de M. Herman Van Mellaert, Directeur Business Development au sein du Groupe Biobest, qui après avoir présenté un aperçu sur l’historique du groupe Biobest et son domaine d’activité, a donné quelques réflexions sur la problématique du virus de la mosaïque du pépino au Maroc. Une enquête menée par la société Biobetter Maroc auprès de producteurs marocains de tomate entre 2013 et 2015 dans différentes zones de production, a montré que le virus pepino constitue un grand défi pour la culture de tomate ces dernières années vue l’importance de ses dégâts qui provoquent 15 à 30 % de pertes en rendement à l’exportation (normes de qualité requises). Hautement infectieux, le virus de la mosaïque du pepino

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(PepMV) provoque plusieurs symptômes caractéristiques sur le feuillage et les fruits. Le plus redouté d’entre eux et le plus dommageable est celui des fruits flammés et marbrés. Avec la société belge De Ceuster Meststoffen (DCM) qui a développé un vaccin en collaboration avec des partenaires de recherche, la volonté de Biobest d’appuyer le processus et surtout la détermination de Biobetter, ce nouveau produit révolutionnaire PMV-01 a été homologué officiellement au Maroc comme produit de protection des plantes afin d’apporter une vraie solution à cette problématique. Il s’agit d’une préparation qui contient une souche douce du virus qui protège contre les attaques des souches agressives. La journée a été animée par M. Karim Jerate, Directeur général de Biobetter Maroc, qui a

présenté le programme avant de passer la parole à Mme. Inge Hanssen, virologue et responsable développement de la société DCM. Dans son intervention, Dr. Hanssen a rappelé l’importance de la maladie sur la culture de la tomate ainsi que les caractéristiques du virus pépino (classification, transmission, souches et symptômes). Elle a également expliqué que ce virus agressif est bloqué par le vaccin PMV-01, une solution pratique issue de la recherche fondamentale. Ensuite elle a expliqué le principe du ¨Cross-protection ¨à la vaccination : une culture infectée par un certain virus ne peut pas être réinfectée par un virus similaire, car le virus agressif est bloqué par le vaccin. La ¨Cross protection¨ est un mécanisme très typique pour la vaccination des plantes : « si on fait une

vaccination pour protéger le plant contre un virus il faut bien sélectionner l’isolat protecteur qui doit être assez similaire aux isolats agressifs qui sont présents dans l’environnement et c’est ainsi que le virus agressif va être bloqué par ce vaccin », a déclaré Dr Hanssen. Le programme d’échantillonnage mené en collaboration avec Biobetter Maroc a démontré la présence généralisée d’isolats agressifs de PepMV, tous appartenant à la souche chilienne (CH2). Pour sa part, M. Thijs De Langhe, Conseiller technico-commercial de la société DCM, a présenté le profil du vaccin PMV-01. Il a expliqué que les mesures d’hygiène sont très importantes mais ne sont pas suffisantes pour lutter contre le virus pépino et c’est dans ce sens que la société DCM a pensé à la stratégie de vaccination et a


développé le produit PMV01. Ce vaccin est une solution pratique contre le pépino issue de 10 ans de recherches scientifiques. La matière active est un isolat très doux de la souche chilienne qui protège complètement contre la souche présente au Maroc. Il a ensuite montré les essais d’efficacité effectués en conditions semi-commerciales dans les centres de recherche en Belgique et dans d’autres pays ainsi que la stratégie de vaccination en Europe et les étapes importantes d’homologation. Il a mis l’accent sur les mesures d’hygiènes très strictes à respecter surtout avant l’application et durant les six semaines d’incubation du vaccin (mouvement du personnel, du matériel et des visiteurs) et l’importance de l’apport de potassium. Après la projection d’une vidéo illustrant la stratégie de vaccination du PMV®-01 (vidéo disponible sur www. youtube.com/watch?v=Cy4duEBKz-4), M. Julien Mourrut-Salesse, conseiller technique de Biobest groupe, a pris la parole pour présenter les essais et la stratégie de vaccination PMV-01 au Maroc. La première étape obligatoire pour l’entrée du produit au Maroc c’est l’essai d’homologation (durée de l’essai, variété utilisée, différentes mesures utilisées : écarts, signes de présence du virus sur les feuilles et les analyses virologiques régulières) afin de comprendre le comportement du produit dans les conditions marocaines et

d’établir ainsi la stratégie de vaccination. Les bons résultats obtenus de cette stratégie dans ces essais ont été validés en 2015-16 sur 430 ha, ces surfaces seront reconduites en 2016-17. La stratégie de vaccination se fait en trois phases: 1-Echantillonnage de pré-vaccination qui se fait un jour avant la plantation et après deux jours maximum, on procède à la vaccination. Cette étape d’analyse importante informe sur l’état sanitaire de la plante avant la vaccination. M. Abdellah Hamma de Biobetter Maroc a expliqué les aspects pratiques de la méthode d’échantillonnage de pré-vaccination mise en place. Celle-ci a été réalisée par les producteurs euxmêmes assistés par l’équipe Biobetter. Pour chaque échantillonnage, Biobetter fournit le matériel nécessaire (gants, blouses, sacs…). Ensuite Biobetter récupère les échantillons et les transporte dans les bonnes conditions de stockage pour être expédiés en Belgique pour analyse au laboratoire. A noter que pour la campagne 2015-16, sur 800 échantillons, les résultats étaient à 100% négatifs (aucune trace du virus de pepino). 2- La vaccination : la dose utilisée et homologuée au Maroc est de 4L/Ha dans un volume de 200 litres de bouillie. Le produit PMV-01 est conservé à température froide (frigo) comme tout les

vaccins (maintenir la chaine de froid du produit depuis le départ de Biobetter jusqu’à l’arrivée chez le producteur). Durant l’application, il est important de garder la bouillie de traitement à une T° de 4°C à 15°C à l’aide de glace (la glace et la cuve de stockage d’eau sont fournies par Biobetter). Pendant l’application, il faut porter les vêtements de protection tout au long de la préparation et l’application (blouse, gants et bottes). La pulvérisation s’effectue avec une lance classique. Il faut veiller à maintenir une pression de 6 à 7 bars qui permet d’obtenir une application homogène. Il est important de pincer la plante juste après l’application pour faire pénétrer le vaccin à l’intérieur et gagner 5 à 7 jours d’installation. Il est recommandé de travailler en groupes : 1 pulvérisateur pour 4 pinceurs pendant 1heure/2Ha. Pour l’hygiène des pinceurs, il faut laver et désinfecter les mains régulièrement (utilisation de gants). 3- phase d’échantillonnage post-vaccination : Pour que la plante soit protégée le plus rapidement possible, le produit doit se multiplier le plus rapidement possible sur la plante. Après un certain temps l’échantillonnage post-vaccination est effectué pour confirmer que le vaccin PMV-01 est bien installé dans toute la culture de manière homogène. Au bout de 3 à 4 semaines, le vaccin est bien développé et donc la culture

est bien protégée contre le virus pepino. Le vaccin peut exprimer des signes de présence dès 3-4 semaines après la vaccination (tâches jaunes sur les feuilles, têtes d’orties sur les apex ou les bourgeons, plantes mutantes. Six semaines après plantation, l’échantillonnage (1 échantillon/Ha) est effectué assisté par Biobetter pour analyse. Les résultats sont ensuite communiqués par Biobetter aussitôt reçus de la société DCM. M. Karim Jerate, Directeur général de Biobetter Maroc, a conclu la journée en présentant la procédure à suivre pour la commande du vaccin PMV-01 pour la saison prochaine, à savoir : signature de la convention, travaux techniques préparatifs, assistance à la vaccination et suivi technique tout au long du cycle de la culture. Après une riche session de débats et discussions en présence de producteurs locaux et représentants du secteur, la journée a été clôturée par un déjeuner convivial au profit de l’assistance.

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CMGP

éléphant vert

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Siam 2016

Mission réussie, dans la lignée des éditions précédentes Abdelmoumen Guennouni

- La 11ème édition a battu tous les records malgré une campagne difficile - En 11 ans, le Siam a enregistré un succès que peu lui prédisaient au départ - Victime de son succès, il est condamné à aller encore de l’avant Tenu sur 6 jours, du 26 Avril au 1er Mai derniers à Meknès, le cru 2016 a dépassé toutes les attentes avec un visitorat dépassant le million alors que les organisateurs n’en attendaient que 850.000. Ainsi, durant la seule journée du vendredi 29 avril, près de 250 000 visiteurs ont été enregistrés.

S

ans avoir la prétention de dresser un bilan de cette édition, on peut dire que ce rendez-vous annuel a confirmé son statut d’événement grandiose devenu éminemment

populaire. De même, sa portée internationale n’est plus à démontrer puisque le nombre d’exposants étrangers ne cesse d’augmenter avec un important taux de retour et une grande diversité des origines (Europe, Moyen Orient, Afrique, etc.), et avec les Emirats Arabes

Dimateq 26

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irrisys

Unis comme pays à l’honneur cette année. Quant à la satisfaction de ces exposants étrangers, il suffit de les écouter (voir nos interviews et témoignages) et de relever les qualificatifs qu’ils utilisent pour désigner le salon, pour

saoas


MAGRISER

s’’en convaincre : plus grand salon d’Afrique, grand rendez-vous agricole à ne pas manquer, vitrine et lieu de rencontre avec nos principaux partenaires, carrefour d’échange, vitrine de l’essor agricole du Maroc, etc. Quant aux exposants marocains, ils voient en ce salon une véritable plateforme de rencontres fructueuses avec les partenaires existants et potentiels, aussi bien étrangers que nationaux.

Déjà 11 ans et que de chemin parcouru !

Contrairement à la 1re édition de 2006 du salon international de l’agriculture au Maroc (appelé alors SIAGRIM) préparée à l’arraché, en 3 mois, la version 2016 du SIAM, a eu le temps de murir et d’acquérir ses lettres de noblesse. En effet, en 11 ans le salon de Meknès et au fil des éditions, est définitivement rentré dans l’agenda des professionnels, producteurs, fabricants de matériels et d’intrants, etc., nationaux et étrangers, comme l’un des plus grands salons agricoles internationaux et un rendez-vous à ne pas manquer. Il n’a cessé d’enregistrer

bayer

comicom

les succès que peu lui prédisaient au départ, après que les éditions successives aient largement tenu leurs promesses. Ainsi, la superficie du salon a été multipliée par près de 3,5 en passant de 50 000 à 172 000 m² (dont 80 000 couverts). Le nombre d’exposants aussi est passé de 400 dont 50 étrangers de 14 pays à 1.200 de 63 pays. Organisé sur une durée de 6 jours il a accueilli un nombre de visiteurs qui a été multiplié par près de 7 fois puisque les 150 000 qui avaient fait le déplacement lors de la première édition sont loin du record de 1 000 000 professionnels et grand public de cette édition. En outre, alors que la première édition était constituée de 6 pôles, aujourd’hui le salon s’articule, à l’instar des précédentes éditions, autour de neuf pôles thématiques. Les objectifs que le Siam s’était fixé initialement sont aujourd’hui largement atteints et dépassés puisqu’il est devenu le lieu incontournable de rencontres, de partenariats et accords de coopération visant le renforcement des contacts avec les pays européens, asiatiques, américains du moyen orient et de l’Afrique subsaharienne. Il contri-

bue ainsi au développement, à la modernisation, la mise à niveau de l’agriculture marocaine et à la mise en valeur de ses potentialités, en améliorant sa compétitivité, sa productivité, ses rendements et les revenus des principaux concernés, les agriculteurs.

Accords de partenariat, journées, conférences et remise de prix

Pendant les six jours de cette 11ème édition du Salon International de l’Agriculture à Meknès a été mis en place un programme riche en événements variés, tels la signature d’accords, conventions, et un riche programme scientifique. Ainsi, en plus des 18 conventions de partenariat signées entre le Maroc et différents pays, 32 conférences, ateliers et forums se sont tenus, dont la plus importante fut la conférence ministérielle sur « l’adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques », une conférence préparatoire de la COP22, prévue en novembre pro-

aLltech Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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agromillora

cogepra

hibagri

golden plant chain à Marrakech, et qui a connu la participation de pas moins de 15 ministres européens et africains, ainsi que de représentants d’organisations internationales. Concernant la remise des prix, certificats et trophées, plusieurs cérémonies ont été organisées pour leur attribution aux méritants ayant participé à l’édition 2016. Ainsi, ont été distinguées les meilleures unités de production, les meilleurs éleveurs selon les races, les meilleurs exposants stands et investissements, en plus des prix de la meilleure qualité d’huile d’olive, des prix de la presse agricole et rurale, etc. Du point de vue conjoncturel, l’ambiance était assez particulière cette année puisque, d’après les agriculteurs et certains exposants, les conditions d’une faible campagne agricole ont eu un impact négatif

castang

sur quelques activités habituées à réaliser une grande partie de leur chiffe d’affaires à cette occasion.

Agriculture du Maghreb au SIAM 2016

Comme à l’accoutumé, Agriculture du Maghreb, le seul magazine agricole marocain, était présent au Siam avec un stand pour une distribution massive et gratuite, des deux numéros spéciaux préparés pour l’occasion (Numéro filière et Spécial élevage) ainsi que de numéros anciens provenant des archives du magazine. Un grand nombre de visiteurs se sont présentés au stand représentant un échantillon plus ou moins représentatif de toutes les régions du Maroc et même de l’étranger (Europe, Asie, Afrique). On peut répartir ces visiteurs en plusieurs ca-

agriculture du maghreb

pieralisi

zine céréales

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todolivo

informia


bodor

tégories selon leur appartenance professionnelle et les attentes de chacun : • Visiteurs habituels, connaissant le magasine, venus récupérer les nouveaux numéros et certains des anciens qui manquaient à leur collection • Visiteurs de passage voyant le magazine pour la première fois et étant étonnés de découvrir qu’il existait un tel support spécialisé au Maroc, et ce depuis 12 ans • Visiteurs, nouveaux (hommes, femmes ou couples) voulant soit se lancer dans l’activité agricole (production, fourniture d’intrants, services divers à l’agriculture, …) ou déjà agriculteurs se préparant à se lancer dans ne nouvelle production pour diversifier le champ de leurs productions • Jeunes, enfants d’agriculteurs, qui veulent donner un souffle nouveau à l’exploitation familiale et estimant que leurs parents continuent à l’exploiter de façon qui leur parait trop traditionnelle et gagnerait à être modernisée • Visiteurs étrangers voulant avoir une idée concrète des différentes filières agricoles afin de lancer une activité de production ou autre • Visiteurs voulant s’adresser aux agriculteurs et éleveurs afin de leur faire connaitre des produits, des technologies nouvelles ou services (informatique, outils d’aide à la décision, etc.)

grard

star export

• Des étudiants, venus d’écoles d’ingénieurs ou de techniciens spécialisés, des agents contribuant à l’activité de conseil agricole, des professeurs et des chercheurs dans différents domaines, • Des anciens lecteurs venus s’abonner ou se réabonner (à un montant symbolique) afin de recevoir régulièrement tous les numéros et qu’ils risquent de rater autrement • De nombreux visiteurs cherchant des catalogues ou listes de bureaux d’études, de sociétés spécialisées en agriculture, de conseillers pouvant les aider dans les choix qu’ils sont amenés à effectuer ou des conseils spécifiques sur des points de l’itinéraire technique de certaines cultures, etc. Dans tous les cas les visiteurs connaissant le magazine ne tarissent pas d’éloges sur le rôle pédagogique de ce support et sur la qualité des articles et l’utilité indéniable des informations qu’il apporte aux professionnels des différentes filières. Ils déplorent cependant la difficulté de trouver l’emplacement du stand d’Agriculture du Maghreb (et d’autres fournisseurs, etc.) suite au maque d’information de la part des organisateurs (plans détaillés des pôles, catalogue des exposants, hôtesses d’accueil, etc.).

maroc samad

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Le savoir faire hollandais au profit de l’agriculture marocaine Les relations économiques entre le Maroc et les Pays-Bas remontent à plus de 4 siècles. Des partenariats privilégiés se sont établis entre les deux pays dans plusieurs secteurs, notamment celui de l’agriculture. En effet, les Pays-Bas figurent parmi les principaux fournisseurs du Maroc en semences maraichères et de pomme de terre, vaches laitières, équipements agroindustriels, etc. Quant aux exportations marocaines vers les Pays-Bas, elles concernent principalement les agrumes, les primeurs et les conserves végétales. Le potentiel d’amélioration des échanges commerciaux entre les deux royaumes dans les domaines de l’agriculture et de l’agroalimentaire reste très important. La forte présence néerlandaise au SIAM souligne une fois de plus la détermination des opérateurs à intégrer le marché marocain.

L

es Pays-Bas sont à la pointe en matière de production agricole et le deuxième exportateur agricole au monde. Les entreprises marocaines ont ainsi beaucoup à gagner de leur rapprochement de leurs homologues hollandaises dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Elles peuvent, en effet, bénéficier du savoir-faire et du leadership mondial des Pays-Bas dans des filières comme l’horticulture, l’élevage ou encore l’agro-logistique, et leurs homologues néerlandaises, des opportunités d’investissements offertes par le Plan Maroc Vert et le développement considérable

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que connaissent les filières agricoles au Maroc. A noter que la création, il y a quelques années, d’une section agriculture au sein de l’Ambassade des Pays-Bas au Maroc - rattachée au bureau régional du ministère de l’Agriculture qui couvre les 4 pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie et Lybie)- confirme la volonté des Pays-Bas de renforcer le partenariat avec le Maroc dans le secteur agricole. Plusieurs programmes de coopération économique sont d’ailleurs mis à la disposition des entreprises marocaines souhaitant établir des relations de partenariat avec leurs homologues néerlandais. A signaler qu’en plus des échanges com-

merciaux, il existe de nombreux autres domaines de coopération entre le Maroc et les Pays-Bas. On peut citer à titre d’exemple le lancement de deux importants projets de coopération à savoir la création d’un Centre marocco-néerlandais d’excellence en horticulture et le lancement d’un programme de renforcement des capacités techniques des coopératives laitières.

Accompagnement des coopératives laitières

Le 28 avril, en marge de la 11e édition du SIAM, le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) et l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Maroc ont signé une convention portant sur le renforcement des capacités techniques des coopératives laitières de la région de Doukkala clientes du GCAM. Paraphé par le président du Directoire du GCAM, Tariq Sijilmassi, et l’ambassadeur des Pays-Bas au Maroc, Ron Strikker, cet accord s’inscrit dans la continuité de l’accord-cadre de coopération signé à l’occasion de la précédente édition du Salon. Une étude d’identification des besoins en assistance technique au niveau de la filière laitière de la région a été menée pour analyser les contextes techniques et économiques de production laitière dans la zone d’intervention. L’étude a confirmé que plusieurs petites


coopératives laitières clientes du GCAM souffrent de contraintes techniques qui aboutissent à des niveaux de productivité faibles par rapport au potentiel génétique des vaches. Pour la mise en œuvre des recommandations de l’étude précitée, le Groupe Crédit Agricole du Maroc s’engage à contribuer au financement du projet à hauteur de 10 % du budget total qui lui est alloué. Il participera aussi à la mise à niveau des fermes pilotes à travers des petits investissements dans le réaménagement et l’équipement des étables, en accompagnant les coopératives laitières bénéficiant du projet, dans leurs besoins de financement pour l’acquisition des génisses de races améliorées et des équipements d’origine néerlandaise. De son côté, l’ambassade des PaysBas au Maroc s’engage à mobiliser les meilleurs experts néerlandais spécialisés dans le domaine de la production laitière, financer leurs missions dans le cadre du projet pilote et assurer la gestion de leur contrat de prestation.

Création d’un Centre d’Excellence en Horticulture

En vertu d’un accord-cadre de partenariat, signé par le Ministère de l’Agriculture et l’Ambassade des Pays Bas au Maroc en marge de la 10ème édition du SIAM,

M. Ron Strikker, Ambassadeur des Pays-Bas au Maroc et M. Tariq Sijilmassi, Président du Directoire du GCAM.

il avait été convenu de créer un Centre d’Excellence en Horticulture au niveau de la Région de Souss-Massa, abrité par le Complexe Horticole d’Agadir-IAV Hassan II. Ce centre sera une plateforme de recherche et de développement guidée par les besoins des producteurs de la région du Souss. L’objectif étant : - l’optimisation des facteurs de production - l’accroissement de la productivité et la compétitivité de la filière horticole marocaine à travers le renforcement du processus de création de valeur ajoutée - l’amélioration des performances du secteur en matière de durabilité et de gestion des ressources naturelles

- d’assurer le transfert de la connaissance, notamment à travers la formation et la démonstration A noter qu’en plus de ces différents projets, les Pays-Bas sont également intéressés par le renfoncement de la coopération avec le Maroc dans le domaine de l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques. En effet, la longue expérience des Pays-Bas dans des projets «d’agriculture intelligente face au climat» dans plusieurs pays africains ouvre la voie pour le lancement avec le Maroc de programme de coopération d’envergure régionale.

L

e cocktail organisé pendant le SIAM en l’honneur de la délégation hollandaise qui a participé au salon a été l’occasion de la signature d’un important accord entre le Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) et l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Maroc. Y ont été conviés les exposants hollandais et leurs partenaires marocains, des journalistes, etc.

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Participation remarquée au SIAM

C

onscients de l’importance du SIAM comme carrefour international, offrant une réelle plateforme de communication, d’échanges et de connexions bénéfiques pour les professionnels du secteur, les Pays-Bas y ont participé cette année pour la troisième fois (2011, 2015 et 2016) avec une dizaine d’entreprises sur un espace de 200 m2 au sein du pavillon international. Les entreprises représentent différentes filières, notamment les semences végétales, les fertilisants organiques, les techniques de production sous serre, l’élevage laitier, l’agroalimentaire, etc. Si certaines d’entre elles sont habituées du salon et du marché marocain, d’autres y participent pour la première fois pour établir des contacts avec leurs clients finaux, les éleveurs et les agriculteurs, et mieux cerner les attentes du marché. Le SIAM est en effet une excellente opportunité pour les entreprises néerlandaises de découvrir le secteur agricole et contribuer grâces à leurs solutions au développement remarquable que connait actuellement l’agriculture dans notre pays. Ci-après la présentation de quelques unes des entreprises présentes sur le pavillon hollandais cette année :

Rijk Zwaan

Existant depuis plus de 85 ans, Rijk Zwaan est un groupe international indépendant, spécialisé dans la recherche et développement, la production et la commercialisation de semences maraîchères destinées aux professionnels. L’entreprise se classe au milieu du top 10 des sociétés de semences potagères opérant dans le monde. Le se32

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mencier qui dispose de plus de 1000 variétés dans 25 espèces potagères différentes, investit chaque année 30% de son chiffre d’affaires (350 millions d’euros) dans la Recherche et le Développement pour doter ses variétés de performances toujours plus intéressantes. Présente depuis longtemps sur le marché marocain, Rijk zwaan renforce régulièrement sa place avec le lancement de nouvelles variétés dans les différents segments (tomate, haricot, poivron, melon, chou, carotte, …). Des investissements et des programmes de sélection sont spécialement dédiés à la recherche des variétés destinées à satisfaire les besoins et les demandes spécifiques du producteur marocain dans toutes les régions de production (bon rendement, résistance aux maladies, fruits de bonne qualité, bonne apparence, meilleure qualité organoleptique, etc). RIJK ZWAAN MAROC a été officiellement créée en 2007 Installée à Agadir. La filiale mène à coté de ses activités commerciales des activités de recherche dans la station d’essais. Accompagné de son distributeur Agrimassa, Rijk Zwaan Maroc était présente au SIAM pour la deuxième fois consécutive sur l’espace néerlandais.

Royal Brinkman

Royal Brinkman International est un fournisseur, conseilleur et installateur global s’adressant à l’horticulture sous serre professionnelle (de la floriculture aux légumes), et ce depuis 130 ans. Avec un catalogue riche de plus de 30.000 références, l’entreprise peut fournir des systèmes ap-

propriés pour les projets à faible technologie, moyenne-tech et high-tech (serres, irrigation, fertigation, hors sol, contrôle de climat, récolte, tous types de consommables…). Au Maroc, Royal Brinkman est un nouvel acteur, mais l’entreprise dispose d’une large expérience internationale qui permettra à ses clients marocains de bénéficier d’une expertise des plus complètes, spécifique à chaque situation mais à des prix abordables. Actuellement plusieurs produits sont en essai notamment dans la région du Souss avec un bon suivi des résultats Mais bien plus qu’un fournisseur de solutions sur mesure, Royal Brinkman souhaiterait se positionner en partenaire des producteurs, en leur assurant suivi et conseil, pour qu’ils puissent tirer le meilleur de leurs installations. C’est pour cela que l’entreprise voit dans le complexe d’excellence en cours de réalisation à Agadir une véritable opportunité pour contribuer au transfert de technologie et à la mise à niveau du secteur. Pendant le SIAM, l’entreprise a reçu de nombreux visiteurs dont certains connaissent déjà la marque pour l’avoir déjà essayée alors que d’autres la découvraient pour la première fois à travers les produits exposés sur le stand.

MELSPRING

Active sur le marché européen depuis 80 ans, la société MELSPRING se spécialise dans la fabrication de fertilisants 100% organiques à partir de sources renouvelables et de matières résiduelles organiques.


MULTI DAIRY LIVESTOCK et AGRIPROM

Le but étant de permettre aux agriculteurs d’améliorer leur productivité tout en réduisant leur empreinte carbone sur la terre. Les produits MELSPRING, destinés à l’agriculture et aux espaces verts, sont testés par des instituts et laboratoires de recherche indépendants et dans des situations incontrôlées. La gamme comprend des produits uniques comme le phosphore et la magnésie dérivés du recyclage de la pomme de terre (engrais breveté), des produits spéciaux à base d’algues, des engrais à libération lente (2-3 mois en fonction du type de sol), … fabriqués dans les usines en France et en Hollande. Les résultats obtenus lors des essais sur différentes cultures sont supérieurs de 20% au témoin avec moins d’utilisation de fongicide. Ce qui aide les producteurs à réduire le recours aux produits chimiques. Le Maghreb est une région très intéressante pour le développement de l’entreprise. Cette première participation au SIAM a pour objectif de faire connaitre l’entreprise et ses produits mais aussi pour la recherche de distributeurs au Maroc capables de couvrir toutes les régions maraichères et horticoles du pays. A noter que Melspring commercialise déjà ses produits en Algérie depuis 1 an.

AGRIPROM et MULTI DAIRY LIVESTOCK

Participant au SIAM pour la deuxième fois, ces deux entreprises aux activités complémentaires ont choisi d’exposer sur le même stand pour offrir des solutions complètes pour les projets d’élevage bovin laitier. MULTI DAIRY LIVESTOCK se spécialise dans

l’export de génisses pleines de type Holstein de qualité pour les éleveurs expérimentés. Ces vaches demandent en effet un bon savoir faire dans leur gestion pour qu’elles puissent exprimer pleinement leur potentiel génétique. Pour la sélection du bétail, l’entreprise prend en compte toutes les préférences du client au niveau de l’aspect extérieur, la production estimée, l’âge de vêlée, etc. Elle prend également en charge le planning logistique et le transport jusqu’à la destination finale, notamment en Afrique du Nord. Suivant les désirs des clients, la destination, les aspects économiques, et le bien-être des animaux, l’entreprise propose le moyen de transport le plus adapté. Multi Dairy livestock a ainsi beaucoup investi dans l’optimalisation de ces transports pour garantir que le bétail arrive en bon état chez le client (sans perte de poids et sans stress). Quant à AGRIPROM, elle s’est fixé pour objectif d’offrir des solutions complètes en matière d’équipement d’élevage. Elle fournit ainsi, entre autres, des tapis en caoutchouc, revêtements de sols, matelas pour logettes, logettes, cornadis et systèmes de vidéo surveillance. De plus, l’entreprise est aussi spécialiste en niches à veaux, hygiène, pédiluves, soin de la mamelle, Digestar, compléments alimentaires, désinsectisation, etc. Agriprom crée un niveau supérieur de Confort Bovin. Par exemple, les logettes conçues par l’entreprise sont respectueuses des animaux et avec bien d’autres avantages. En effet, elles offrent assez de place pour se lever sans contraintes, et avec les tubes synthétiques souples, les vaches

ne se blessent pas et ne restent pas coincées dans les logettes. Un autre exemple est le matelas pour logette confortable, hygiénique et souple qui permet une évacuation totale des urines et dont le cout par vache reviendrait moins cher que la paille généralement utilisée dans les élevages.

MS SCHIPPERS

Les activités de la société MS SCHIPPERS couvrent les secteurs de la volaille et des bovins. Sa gamme se compose essentiellement d’additifs alimentaires pour les animaux d’élevage et de produits de désinfection. Ses produits jouissent d’une bonne notoriété en Europe grâce à la qualité des matières premières utilisées, la fabrication en Hollande selon des normes très strictes et l’accessibilité des prix. Le fonctionnement de l’entreprise repose sur plusieurs départements. La division Water Solutions de MS Schippers est spécialisée dans les problèmes de qualité de l’eau. Le département Hygiène Focus de Schippers est spécialement dédié aux problématiques d’hygiène en élevage et travaille à offrir aux éleveurs un maximum de solutions efficaces afin de lutter contre la prolifération des bactéries, permettant ainsi de réduire l’usage des antibiotiques. Cette première participation au SIAM, encouragée par l’ambassade des Pays-Bas au Maroc, vise à renforcer la notoriété des produits qui sont déjà commercialisés via deux distributeurs locaux. A noter qu’en plus des solutions adaptées, MS SCHIPPERS a l’intention de contribuer de la mise à niveau du secteur de l’élevage au Maroc en apportant des connaissances nouvelles aux éleveurs. Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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L’équipement agricole espagnol Une offre adaptée aux besoins des professionnels marocains

Comme à l’accoutumée le SIAM a été un rendez-vous incontournable pour les entreprises espagnoles. Organisé par ICEX, sous l’égide du Bureau Economique et Commercial de l’Ambassade d’Espagne à Casablanca, le Pavillon d’Espagne (8e participation) a connu une grande affluence des visiteurs professionnels, témoignant du grand intérêt suscité par les produits exposés. En effet, la proximité géographique, l’adéquation de l’équipement espagnol au climat et aux sols marocains ainsi que la capacité d’offrir des produits de haute qualité à des prix compétitifs, font des équipements espagnols un choix judicieux pour les professionnels marocains.

P

our les sociétés espagnoles, le SIAM est un évènement à ne pas rater, qui leur permet d’établir de nombreux contacts avec des importateurs, distributeurs et producteurs ainsi que de maintenir des contacts déjà noués sur ce marché. Cette année, 16 entreprises espagnoles ont mis à profit leur participation au salon pour exposer leur expertise et savoir-faire. C’est ainsi qu’ont été présentées les dernières innovations dans des secteurs aussi variés que l’irrigation, les machines agricoles, les engrais, la fertigation, l’emballage et les fils de

fer pour les vignobles et les serres, etc. A noter que la technologie espagnole est reconnue pour ses performances éprouvées et son adaptation à chaque type de culture. De plus, les deux pays partagent pratiquement les mêmes cultures, climat et matériel de production et le marché marocain est très familiarisé avec le produit espagnol, raison pour laquelle, celui-ci est bien accepté. Aujourd’hui, presque 10% des exportations espagnoles d’équipement agricole sont destinées au Maroc et cette relation commerciale se renforce d’année en année.

A la fin du salon, les sociétés espagnoles exposantes, aussi bien les habituées du salon que celles qui y participent pour la première fois, ont été unanimes à souligner une appréciation positive sur leur participation. Elles sont confiantes sur les opportunités futures qui s’offrent à leurs produits au Maroc, en fonction du développement du potentiel agricole du pays sous l’impulsion du Plan Maroc Vert. Ci-après, les témoignages des sociétés présentes à cette 11e édition :

Azud

la micro-irrigation, l’entreprise est désormais un point de référence international dans le secteur de l’irrigation. Grâce à un réseau de production efficace et à un réseau commercial bien distribué, les produits et les services offerts atteignent plus de 140 pays dans le monde entier. IRRITEC insiste sur l’importance de fournir le matériel le plus adapté à chaque exploitation et l’importance de la filtration pour réussir le goutte à goutte et assurer la longévité de l’installation. Ainsi, grâce aux connaissances et à l’expérience acquises sur le terrain par les ingénieurs de la division Recherche et Développement, Irritec créé des produits, fabriqués avec des technopolymères de haute qualité, dans le but de garantir les caractéristiques de résistance, d’étanchéité et de longévité, indispensables dans le domaine thermohydraulique. L’un des avantages de l’entreprise est de disposer d’une équipe technique en mesure de conseiller le client dans la définition et la conception d’un système d’irrigation, ainsi que le suivi technique et la formation. www.irritec.es

l’occasion de découvrir l’ensemble des solutions offertes par Trefilados Urbano et de profiter des explications sur les différents usages. www.trefiladosurbano.com

Sensible aux problèmes de la rareté de l’eau, AZUD met à profit ses 35 ans d’expérience pour le développement de technologies et de produits qui permettent une utilisation efficace et un rendement maximal d’une ressource si précieuse. Au Maroc, l’entreprise propose depuis 18 ans à travers son représentant exclusif, le Groupe Magriser, ses nombreuses techniques et solutions en irrigation aux exploitations marocaines. Basée en Espagne, Azud offre des avantages de proximité, d’infrastructures solides et d’un excellent rapport qualité prix par rapport aux autres fabricants européens. Le Maroc est un marché stratégique pour Azud, où elle s’attend à une grande croissance dans le secteur de l’irrigation goutte à goutte, et compte contribuer efficacement à la dynamique que connait le pays en fournissant expertise, solutions adaptées et formations. Azud participe au SIAM depuis son lancement. C’est l’occasion de rencontrer d’une part l’ensemble des distributeurs de Magriser au Maroc et, d’autre part, les utilisateurs finaux des produits pour comprendre leurs attentes. Par ailleurs, le Maroc, premier marché export pour Azud pourrait bien constituer dans l’avenir une plateforme d’expansion vers d’autres pays d’Afrique. www.azud.com

IRRITEC

Après avoir été l’une des premières entreprises à avoir introduit il y a 40 ans, des produits pour

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TREFILADOS URBANO

Habituée des grands salons agricoles marocains, la société Trefilados Urbano est le premier fabricant espagnol et européen de fil et câble d’acier galvanisés pour les secteurs de la viticulture et des serres. L’entreprise offre à ses clients la garantie d’une résistance et galvanisation spéciales de ses produits. Sur le stand de l’entreprise les visiteurs avaient

RIBAWOOD

Ribawood est une société espagnole basée à Zaragosse fabricant des palettes, des caisses ainsi que des palox plastique. En plus du SIAM, l’entreprise a déjà participé à des salons de référence du secteur de l’agroalimentaire comme le MAFEX ou encore le SIFEL, où elle a pu présenter sa large gamme de produits. Au Maroc, où son chiffre d’affaire est en constante évolution, Ribawood possède son propre réseau de distribution ce qui facilite la réception et le traitement des commandes. Ribawood a pu ainsi apporter des solutions à tous les besoins de ses clients et avec son équipe elle a su apporter les conseils et proposer le produit parfaitement adapté. En effet, l’évolution et le développement des règlementations favorise l’utilisation de matériaux tels que le plastique afin d’éviter les contaminations de type phytosanitaires lors de l’exportation vers d’autres pays, d’où la nécessité de remplacer le bois par du plastique dans certains secteurs. www.ribawood.com

KIMITEC

Créée il y a plus de 12 ans, Kimitec est spécialisée dans la nutrition des plantes et les biopesticides. Couvrant aussi bien le segment du conventionnel que le biologique, la gamme Kimitec comprend


des spécialités, des biostimulants, des oligo-éléments, amendements organiques liquides en plus de produits élaborés sur mesure à la demande pour mieux répondre aux attentes de certains clients. Quant à la gamme des biopesticides, elle comprend des insecticides, des fongicides, des nématicides et des bactéricides en plus de produits qui améliorent les défenses du sol et des plantes face aux stress. Ces produits sont à base de molécules actives d’origine végétale et présentent de ce fait l’avantage d’être sans résidus et sans DAR. L’entreprise est satisfaite de sa première participation au SIAM en collaboration avec son distributeur Phytoloukos qui couvre la région nord du Maroc. En effet, l’exposition permet d’élargir la notoriété de l’entreprise au Maroc et la rencontre des utilisateurs de ses produits permet de comprendre leurs attentes pour mieux y répondre. www.kimitec.es

Azud

TREFILADOS URBANO

IRRITEC

RIBAWOOD

GYM

L’entreprise Gonzalez y Martinez se spécialise dans tout ce qui concerne le traitement des cultures : vergers, cultures sous serre, etc. Depuis sa création en 1986, elle s’est fixé pour objectif de fabriquer les équipements et machines les plus appropriées en les adaptant à chaque type de culture et à chaque région (atomiseurs tractés et portés, brouettes de traitement, accessoires…). Pour cela elle peut compter sur l’ingéniosité de son service R&D. En effet, l’innovation est une priorité pour l’entreprise. A titre d’exemple, à l’occasion du SIAM, l’entreprise a présenté un modèle portable vertical pour le traitement de la tomate sous serre qui a rencontré un grand succès dans la région serricole d’Agadir. GYM expose sa gamme dans de nombreuses foires internationales, notamment au SIAM (7e participation). L’occasion de voir les clients habituels et en rencontrer de nouveaux venus de tous le Maroc. www.gym-sl.com

KIMITEC

GYM

Grupo FERTIBERIA

SALEPLAS

Grupo FERTIBERIA

Fertiberia, l’un des premiers producteurs de fertilisants de l’Union européenne, était présent au salon avec ses différents départements (commercial, R&D…). L’occasion de présenter une gamme des plus complète du marché des fertilisants adaptés à tous types de cultures et de systèmes de culture : azote nitrique et uréique, NPK, spécifiques, solubles et engrais liquides ; ainsi que des produits spéciaux avec de nouvelles technologies. Ses principaux atouts : qualité des matières premières, formules bien étudiées et basées sur des technologies de pointe pour répondre aux besoins précis des cultures, résoudre les problèmes rencontrés, encadrement des producteurs et conseil pour tirer le meilleur de leurs cultures. Le marché marocain des fertilisants, l’un des plus important d’Afrique, représente pour le groupe Fertiberia un relais de croissance stratégique. La participation au SIAM a été très bénéfique dans la mesure où elle a permis au groupe de mieux cerner les besoins et attentes du marché pour adapter l’offre, de faire des rencontres intéressantes et donner des recommandations aux professionnels qu’ils soient producteurs, associations… www.fertiberia.com

BAUTISTA SANTILLANA

FLUIDRA

FLUIDRA Fluidra, dont c’est la deuxième participation au SIAM, est un groupe multinational espagnol dédié au développement de solutions pour la conservation, le transport, le traitement, l’arrosage, l’exploitation de l’eau… Consciente du fait que l’eau

AGRIC

CLANAGRO est une ressource précieuse et rare, l’entreprise s’efforce d’offrir et de promouvoir des systèmes d’arrosage efficaces, évitant ainsi le gaspillage et favorisant une utilisation durable de l’eau. L’entreprise propose ainsi toute une gamme de produits composée d’asperseurs, de diffuseurs, de contrôleurs, d’électrovannes, de programmateurs, de

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FERTISYSTEMES

GESTIRIEGO

VYRSA

TREFIMED

tuyaux, de filtres… ainsi que des systèmes d’arrosage au goutte-à-goutte ou de micro-arrosage, que l’on utilise dans les cas où la consommation d’eau doit être minimale et l’arrosage très localisé. Au Maroc, l’entreprise est représentée par Fluidra Maroc basée à Casablanca. www. fluidra.com

GESTIRIEGO

GESTIRIEGO se spécialise dans la fabrication et la commercialisation de produits pour les systèmes d’irrigation goutte à goutte, ingénierie et technologie de l’irrigation. Sa gamme comprend entre-autres : Tuyaux PE, goutteurs intégrés, gaine, couverture en PE haute densité, soupapes, vannes, filtres, programmateurs, compteurs, manomètres, doseuses, accessoires divers. En 2014 GESTIRIEGO a commencé à s’intéresser au marché marocain. Et après une période de prospections, l’entreprise a décidé de prendre part à la 11e édition du SIAM. Le salon a été l’occasion de nombreux contacts avec des revendeurs, installateurs et agriculteurs. La prochaine étape sera la création d’une filiale marocaine pour accompagner les grands projets en cours dans le cadre du Plan Maroc Vert, notamment pour la conversion vers l’irrigation goutte à goutte. A noter que l’un des départements de l’entreprise se spécialise dans l’installation de tous types de serres avec la possibilité de contrôle du climat. www.gestiriego.com

SALEPLAS

Basée à Tolédo et ayant à son actif plus de 25 ans d’expérience, SALEPLAS est une société spécialisée dans la fabrication des systèmes d’irrigation, équipes de filtration, collecteurs, séparateurs de particules, tuyaux et accessoires pour pompes immergées, en plus des autres secteurs de l’eau en général (épuration, réutilisation,…). Consciente du potentiel qu’offre le marché marocain, l’entreprise y est présente depuis 15 ans à travers des distributeurs locaux. Cette année elle participe au SIAM pour la 5e fois et ne cache pas sa satisfaction des contacts réalisés et de l’intérêt montré par les visiteurs pour les systèmes d’irrigation Saleplas. En effet, les exploitations marocaines exigent maintenant de la qualité et demandent des technologies innovantes de haut niveau. A noter qu’en plus du Maroc, Saleplas participe également à des salon en Algérie et en Tunisie. www. saleplas.es

FERTISYSTEMES

FertiSystèmes est la filiale commerciale créée en

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2012 au Maroc par NUTRICONTROL. Elle se spécialise dans les équipements de contrôle pour l’automatisation de l’irrigation, la fertirrigation, la gestion climatique à l’intérieur des serres et les installations de plein champ. La gamme comprend entre autres : des kits de fertirrigation, des contrôleurs d’irrigation et fertirrigation, contrôleurs de climat, sondes, vannes hydrauliques, filtration automatique… Ces différents systèmes permettent la maitrise des apports hydriques et nutritionnels permettant aux cultures de croître dans des conditions optimales et en même temps d’éviter le gaspillage. Habituée des grands salons agricoles méditerranéens, Nutricontrol considère sa participation au SIAM comme incontournable du fait qu’elle offre plus de visibilité à l’entreprise ainsi que la possibilité de nouer des contacts intéressants. www.fertisystemes.com

AGRIC

Basée à Barcelone, AGRIC est une entreprise leader en mécanisation agricole, gestion environnementale et valorisation des déchets et de la biomasse végétale. Sa gamme de produits exportés dans plus de 30 pays, comprend entre autres des : épierreuses, sous-soleuses, pulvériseurs à disques, herses à disque trainée, pelle-retro, rotocultivateurs, rotobroyeurs, broyeurs de bois, … ainsi que différent matériel pour le maraichage. Après le succès de la première participation au SIAM, l’entreprise a décidé de reconduire l’expérience pour promouvoir sa marque et expliquer aux professionnels les différentes composantes de la gamme et ses avantages. Le suivi est ensuite réalisé par le distributeur au Maroc. A noter qu’Agric commercialise également ses solutions en Algérie, Tunisie, Sénégal, Mauritanie et autres pays africains. www. agricbison.com

BAUTISTA SANTILLANA

Créée en 1998, BAUTISTA SANTILLANA est une société spécialisée dans la fabrication et la vente de machines agricoles, en particulier les engins vibrateurs de récolte d’olives (des plus simples aux plus complets et multidirectionnels). Elle procède à l’amélioration continue des performances des machines grâce au département recherche et développement. Ainsi, en plus de l’attelage rapide aux tracteurs, les vibrateurs BS n’endommagent pas les troncs et offrent la possibilité de réglage de l’intensité et de la fréquence des vibrations en fonction des

espèces à récolter (olives, amandes…) ainsi que l’adaptation à tous les types de plantations, des jeunes arbres aux arbres de grand diamètre. Ces innovations lui ont valu des prix lors de foires oléicoles internationales. Encouragée par l’ICEX, BS a participé pour la première fois au SIAM et est satisfaite du nombre et surtout de la qualité des contacts. L’objectif à terme sera d’essayer de s’implanter au Maroc pour pouvoir faire bénéficier les producteurs marocain de cette technologie à des prix intéressants, d’autant plus que ce type de matériel est subventionné. www.bautistasantillana.com

CLANAGRO

Il s’agit d’une association d’entreprises dont les actions (produits, technologies, services et stratégie) ont été orientés vers le secteur agroalimentaire et au développement rural, en particulier au Maroc. Les entreprises constituant CLANAGRO sont spécialisées dans le Conseil, la Production, l´optimisation des ressources hydrique, l´Agro-industrie, la post-récolte, l´énergie, la formation et l’environnement. Le groupe a une grande expérience du travail avec les Gouvernements, les politiques de développement régional, le conseil et les solutions pour les organisations interprofessionnelles, l’unification des petits producteurs, la croissance des exploitations de taille moyenne et de la contribution du financement privé pour divers projets. www.clanagro.com

VYRSA

Fondée en 1971, cette société familiale se spécialise dans la fabrication du matériel d’irrigation que ce soit pour le secteur agricole ou pour les parcs et jardins. L’entreprise qui participe pour la deuxième fois au SIAM, offre une large gamme d’asperseurs pour permettre aux professionnels d’utiliser le modèle approprié qui convient le mieux à leurs cultures (céréales, légumes, tubercules, vergers, serres, pâturages et fourrages). VYRSA mise sur l’innovation, la qualité, la fiabilité et l’efficacité de ses produits qui se traduisent par des économies d’énergie et des ressources en eau ainsi que l’augmentation de la productivité des cultures. www.vyrsa.com

TREFIMED

Basée à Valencia, l’entreprise se spécialise dans la fabrication de fils de fer galvanisé pour les vignobles et les serres, avec différents diamètres et résistances en fonction des usages. TREFIMED participe pour la 3e fois au SIAM. L’objectif est double : rencontrer les professionnels marocains et faire connaitre l’entreprise sur le marché marocain qui est demandeur et présente de belles perspectives pour l’avenir. www. trefimed.com

Pour plus d’informations contacter : Bureau Economique et Commercial de Casablanca Ambassade d’Espagne au Maroc 33, Bd. Moulay Youssef, 20060 Casablanca (+212) 522313118 casablanca@comercio.mineco.es

www.spainbusiness.com


Culture

Courgette export Une culture très sensible Hind Elouafi

- Campagne 2015-16 : étalement de la production pour minimiser les contraintes de la concurrence - Des choix essentiels pour réussir la culture La campagne courgette 2015/16 a été marquée par des conditions climatiques peu favorables et des prix très bas à l’export. Elle a démarré lentement et a été marquée par une faible disponibilité du produit.

L

a première récolte a eu lieu en octobre avec une présence timide sur le marché. Les semis étaient plus précoces cette année mais surtout échelonnés durant toute la période de plantation. D’après les professionnels, les semis ont commencé à partir d’août et ont continué jusqu’à fin décembre, le pic de production étant situé entre novembre et décembre. Le but de l’avancement et de l’étalement est surtout d’éviter les contraintes de la concurrence avec les produits espagnols. A noter que lors de la campagne précédente, les plantations de courgette avaient été effectuées entre le mois d’août et septembre seulement. Les bons prix de l’an dernier ainsi que le problème du virus

« New delhi » apparu en Espagne sont les principales raisons qui ont poussé et encouragé les producteurs marocains à planter très tôt cette campagne. « Le calendrier de semis n’est plus respecté comme avant, il est plutôt guidé par les prix », explique un producteur. Contrairement à la campagne précédente, le climat de cette année était chaud et sec avec de faibles pluies très irrégulières depuis le début de la campagne. Ces conditions ont favorisé les attaques de virus (surtout les plantations précoces avec les attaques du virus TSWMV souche marocaine, certains agriculteurs ont été contraints de refaire les semis), de l’oïdium et des acariens qui ont impacté les rendements. Le climat de cette année a également favorisé le développement végétatif et une

mauvaise nouaison. La commercialisation n’était pas facile non plus et les prix ont été médiocres à l’échelle de l’Union européenne qui connait une conjoncture économique morose. Néanmoins, le démarrage de la campagne (d’octobre à décembre) était caractérisé par des cours à l’export intéressants : 1,30-1,80 euros/kg (par rapport à la tomate 0,50-0,60 euros). La surface allouée à la culture de courgette a augmenté par rapport à la campagne précédente, elle est de 2.500 Ha (sous serre et plein champ) au lieu de 2.200 Ha. La surface sous serre représente 35 à 40% par rapport à celle du plein champ.

Choix variétal

Sur le plan variétal, de l’avis des spécialistes, la culture de la courgette

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Courgette reste dominée par un nombre très réduit de variétés dont les résultats sont plus au moins convaincants pour les producteurs. Des maisons grainières essayent d’introduire de nouvelles variétés en invoquant la résistance à l’oïdium et surtout le spectre du virus New Delhi des feuilles enroulées de la tomate (Tomato leaf curl new delhi virus ToLCNDV) dont la présence n’est pas encore confirmée au Maroc. Comme c’est déjà le cas pour la tomate depuis un moment, la tendance de l’exigence de variétés en exclusivité par certains grands groupes exportateurs est en train de s’installer pour la courgette. Ils recherchent des variétés qui répondent mieux aux exigences de leurs clients à l’exportation. Les critères les plus importants sont surtout la forme du fruit, sa fermeté et une couleur de peau luisante. A noter que ces dernières années, l’amélioration variétale a surtout porté sur les critères suivants :

Précocité et productivité Ces deux caractères sont obtenus grâce à une bonne aptitude à la nouaison. Cette dernière a été considérablement améliorée, mais elle a ses limites, en particulier en jours courts. La productivité a été accrue

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grâce à l’allongement de la période de récolte et, à présent, un plant de courgette peut donner 30 à 35 fruits sur une période de trois mois environ. Cette performance est possible car les fruits sont toujours récoltés avant maturité.

Morphologie de la plante et du fruit Les hybrides actuels répondent à une demande pratique de culture, à savoir : des plantes à entre-nœuds courts, avec un feuillage peu exubérant et aéré, à port dressé, pour occuper une place limitée dans l’espace. Des pétioles et des feuilles peu épineux sont également recherchés. Quant au fruit, il doit être de forme cylindrique, de section ronde plutôt que polygonale, et de calibre homogène, dont l’optimum est de 18 à 21 cm de longueur et de 3 à 4 cm de diamètre, correspondant à un poids moyen de 180 à 220g.

Tolérance à l’oïdium et aux maladies virales La lutte contre l’oïdium, dont le risque est important à partir du début de l’été, est difficile car les récoltes quotidiennes interdisent l’utilisation de fongicides à moins de trois jours avant récolte. Pour les cultures d’automne, c’est le risque

des virus qui devient préoccupant, même sous abris.

Evolution de la conduite

La conduite culturale de la courgette est restée à un stade standard avec toutefois des améliorations au niveau des rendements nécessaires pour compenser les prix bas. Ces évolutions ne concernent que certains grands groupes bien encadrés. La majorité des producteurs, principalement en culture plein champ, continuent d’adopter des pratiques primaires en l’absence d’une politique d’assistance technique. L’évolution vers de nouvelles pratiques est d’autant plus cruciale avec les nouveaux problèmes phytosanitaires qui guettent les frontières marocaines dont le virus de New Delhi transmis par la mouche blanche (Bemisia tabaci), ainsi que la sensibilité variétale à l’oïdium et les dégâts de thrips et d’acariens. A cela s’ajoutent les exigences sanitaires à l’export qui deviennent de plus en plus rigoureuses et la liste des matières actives autorisées pour la lutte chimique sur la courgette bien réduite. D’après les observateurs, vu l’ampleur de tous ces problèmes, la culture de la courgette de plein


champ sera amenée à diminuer fortement. Ce n’est qu’en culture sous serre que ces problèmes pourront être contrôlés afin d’assurer un bon rendement. Celui-ci dépendra aussi d’autres facteurs tels que : le choix variétal (la résistance à l’oïdium constitue encore un grand défi pour la réussite de la culture), la maitrise de la fertigation et des techniques culturales.

tion indispensable, la désinfection des sols qui permet principalement de protéger les cultures des attaques de champignons telluriques et de l’envahissement par les adventices. Le semis est fait selon le mode direct. Le choix variétal doit se porter sur des variétés présentant de bonnes caractéristiques : bonne pureté (98%), bon taux de germination (90%), homogénéité des fruits…

Conseils généraux de conduite

Palissage

La courgette nécessite une conduite adaptée pour obtenir une production satisfaisante qualitativement et quantitativement. Parmi les opérations les plus importantes recommandées par les professionnels interrogés :

Phase de l’installation de la culture La préparation du sol consiste à faire un labour profond de 40 à 60 cm à l’aide d’une sous-soleuse, suivie d’un labour superficiel au cover-crop. Ensuite, il faut ameublir le sol et enfouir la fumure de fond. Le paillage consiste à recouvrir les banquettes par un film plastique noir d’une épaisseur de 40 µ et enterrer les extrémités du film. Autre opéra-

Le palissage est une technique consiste à maintenir la plante en position verticale à l’aide d’une ficelle, l’extrémité inférieure de la ficelle est attachée à un crochet en forme de ‘S’, qui est mis entre deux nœuds à condition qu’il soit bien tendu. Et l’extrémité supérieure de la ficelle est attachée au fil de fer. L’opération du piquetage consiste plutôt à enterrer la ficelle du palissage dans le sol afin de la fixer. Elle permet de faciliter et de réduire la durée de l’opération de palissage. De même la plante n’est pas blessée par l’accrochage de la ficelle autour de sa tige alors qu’elle est encore fragile.

Ebourgeonnage et effeuillage L’ébourgeonnage consiste à éliminer les bourgeons axillaires pour éviter la compétition vis à vis de la nutrition

et la lumière alors que l’opération de l’effeuillage permet de diminuer les risques de développement des ravageurs sur les vieilles feuilles.

Application d’hormones

Elle vise à assurer une meilleure fécondation et par la suite une meilleure nouaison. En effet, l’utilisation d’hormones provoque un appel préférentiel de substances nutritives favorables à une meilleure nouaison. Elle permet également de régulariser la circulation de la sève au profit des organes floraux dans les conditions climatiques les plus difficiles.

Enlèvement des fleurs mâles Cette opération consiste à éliminer les fleurs mâles qui apparaissent en retard par rapport aux fleurs femelles et par la suite deviennent inutiles. Ces fleurs rendent la récolte difficile et attirent les ravageurs tels le Thrips.

Fertigation La courgette exige une fertigation bien raisonnée reposant sur une bonne connaissance des caractéristiques du sol et de l’eau, et des besoins de la culture au cours des différents stades de croissance.

Désherbage Cette opération effectuée par les

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Courgette ouvriers à l’aide des sapes, vise à

Récolte

éliminer les mauvaises herbes entre

La cueillette doit se faire quotidiennement. Elle se fait à l’aide de couteaux en mettant des gants pour ne pas blesser l’épiderme, très fragile des courgettes. Les précautions nécessaires sont : - Absence de déformation ou des symptômes des maladies. - Disposer les fruits d’une façon transversale sur les deux rangées dans la caisse. - Respecter le calibre ayant une valeur commerciale importante (le plus demandé est le calibre moyen 17-21cm)

les billons (compétition, hébergement d’insectes vecteurs de maladies…).

Protection phytosanitaire Dès la pépinière

La protection raisonnée s’appuie sur l’association des résistances variétales, de la lutte chimique et biologique, en plus des mesures prophylactiques. On recommande ainsi, pour les cultures de plein champ : • Choisir des variétés dont les résistances intermédiaires aux virus correspondent aux risques rencontrés sur la parcelle • Respecter les calendriers de préconisations variétales • Désherber les bords des parcelles et éliminer les cultures en fin de récolte afin de limiter au maximum la conservation et la prolifération des virus • Eloigner les nouvelles cultures des sources potentielles de maladies et ravageurs : mettre en place des rotations, choisir des parcelles isolées • Observer régulièrement et attentivement les cultures • Eviter absolument l’infection précoce des plants en protégeant la pépinière contre les pucerons et les aleurodes par des filets « insect-proof », des pièges jaunes, et par l’utilisation en plein champ des films P17 jusqu’en début de floraison • Utiliser des paillages plastiques toute la saison • Favoriser la vigueur des plantes par des fertilisations de fond et d’entretien soutenues répondant aux besoins des plantes • Arracher les plantes présentant des symptômes sévères de ZYMV.

Utilisation de spécialités phytosanitaires

L’utilisation de variétés résistantes ne dispense pas d’une bonne protection phytosanitaire. Les innovations génétiques contribuent à pérenniser les moyens de lutte et donc les cultures. Les programmes de protection pourront donc, dans certains cas être allégés, mais toujours raisonnés. Il s’agit donc de : - Toujours privilégier l’intervention préventive et l’alternance des matières actives. - Observer régulièrement et attentivement les cultures afin d’intervenir au bon moment moyennant le bon produit. - Respecter les Bonnes Pratiques Agricoles, et lire attentivement les étiquettes des produits.

Utilisation d’insectes auxiliaires

Des auxiliaires naturels ou introduits peuvent apporter une aide précieuse pour lutter contre les insectes ravageurs. Des introductions par lâchers classiques ou plantes relais sont réalisables. A noter que les bords des champs abritent une richesse importante d’auxiliaires utiles pour la régulation des ravageurs. Une biodiversité bien sauvegardée est également bénéfique pour les pollinisateurs naturels (bourdons, abeilles domestique et sauvages, syrphes …).

Observer les maladies du feuillage et des fruits

Les agressions des pathogènes seront

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Elimination des fruit mal formés Les fruits mal formés sont dus à plusieurs facteurs dont on peut citer: • Les conditions climatiques défavorables (excès de chaleur ou de froid). • Une mauvaise application des hormones. • L’excès de quelques éléments comme l’azote et la potasse. • L’attaque des thrips Ces fruits doivent être éliminés dès leur apparition car ils sont très sensibles au Botrytis. très différentes selon les outils, les créneaux, les mesures prophylactiques et les choix variétaux décidés. On peut cependant dégager de grands principes pour les ravageurs clés: Les oïdiums Les interventions préventives seront vivement conseillées, surtout pendant les périodes sensibles d’été et d’automne, en alternant les matières actives sans négliger le fort intérêt du soufre en association dans les programmes de lutte. Il ne faut surtout pas attendre les premières taches pour intervenir. Les cadences doivent être soutenues (inférieures à 10 jours) avant récolte afin d’aborder ces périodes plus sereinement. Le volume de bouillie doit être bien maitrisé pour assurer un excellent mouillage des feuilles sur les deux faces. Les pucerons En plein champ, les attaques des pucerons peuvent être très précoces. Il faut donc dès le départ bloquer les premiers foyers en alternant les familles chimiques. Des mouillages abondants seront parfois nécessaires si les foyers sont détectés tardivement. Il est également conseillé de maintenir une observation minutieuse tout au long du cycle de la culture pour une meilleure réactivité. Les virus Limiter les populations de vecteurs de viroses (pucerons, thrips, cicadelles …) est certes important, mais pas suffisant. Outre l’utilisation de variétés résistantes, l’emploi de barrières physiques (filets) est indispensable en période de fortes contaminations.


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TECHNIQUE

Désinfection du sol en culture de tomate En système de production intensif, la monoculture d’une espèce conduit au bout d’un certain nombre d’années à l’apparition de problèmes liés aux agents pathogènes du sol, notamment des phénomènes de mauvaise reprise, baisse de vigueur, hétérogénéité, chute des rendements ... Les problèmes sanitaires montent en puissance avec le temps ainsi que les restrictions réglementaires et les cahiers des charges liés aux produits de désinfection.

P

armi les problèmes telluriques majeurs qui affectent la culture de la tomate dans la région du Souss, ce sont incontestablement les nématodes qui occasionnent le plus de dégâts. Ce problème est aggravé par les températures élevées sous abri serre et la texture sablonneuse des sols dans la région, propices au développement rapide et à la mobilité des nématodes. La désinfection du sol doit reposer sur la combinaison de plusieurs méthodes de luttes (solarisation, désinfection chimique, biofumigation …). Pour chaque méthode utilisée, un itinéraire technique est adopté pour : - réduire les éclosions des œufs des nématodes, des insectes et la germination des formes de conservation des champignons et des semences d’adventices, - maintenir la conductivité thermique et favoriser la diffusion des produits pesticides dans le sol.

Pratiques culturales 1. Gestion de la fin de campagne Maintien de l’irrigation et prétraitement Le sol doit être maintenu humide pour faciliter l’arrachage, empêcher la solidification de la masse gélatineuse formée par les nématodes et prévenir le desséchement des plantes. Une semaine avant l’arrachage, une première désinfection du sol via le système goutte à goutte à l’aide d’un fumigant est souhaitable. Cette première désinfection aura un effet considérable non seulement sur la diminution de la densité des larves du deuxième stade des Meloidogyne, mais aussi sur les masses d’œufs gélatineuses avant leur solidification.

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Arrachage du précédent cultural En fin de campagne, les plantes du précédent cultural sont éliminées en coupant tout d’abord la partie aérienne et en arrachant par la suite la partie souterraine. Les parties aériennes des plantes sont sectionnées à environ 30 cm du sol et mises dans des sacs en plastique pour être évacuées hors de la serre. Les parties souterraines sont arrachées afin d’extraire du sol le maximum de racines ainsi que les pathogènes qui leurs sont associés, en particulier les galles de nématodes. Les parties souterraines sont étalées sur le lieu d’où elles sont arrachées afin d’établir l’indice de galles servant à cartographier les zones infestées par les nématodes. Cette technique doit être réalisée avec beaucoup de sérieux par des agents qualifiés dans le domaine. La carte de zonage ainsi obtenue permettra le choix du produit à utiliser ainsi que la dose adéquate.

2. Variétés et porte-greffes résistants Variétés résistantes La résistance au Meloidogyne spp. est due au gène Mi. Toutefois, l’expression de cette résistance est sous l’influence d’un certain nombre de facteurs tels que la température du sol, les espèces, les populations de Meloidogyne et le nombre de copie du gène Mi dans la cellule végétale. Les cultivars de tomates utilisés au Maroc sont des hybrides résistants aux principaux pathogènes du sol en l’occurrence le Fusarium oxysporum f.sp. lycopersici, le Verticillium dahliae et certains le Myloidogyne. Porte-greffes résistants Le porte-greffe offre une résistance aux champignons non contrôlés par la résistance de l’hôte, en l’occurrence le Fusarium oxysporum f.sp. lradicis-lycopersici et Pyrenochaeta lycopersici. De plus, il présente une meilleure tolérance

au froid, ce qui lui permet de régénérer très rapidement, même en période hivernale, les racines attaquées par les autres pathogènes en particulier les nématodes et le Pythium. L’utilisation de produits enracineurs permet également d’améliorer encore plus cette capacité d’enracinement. Une amélioration de la croissance et du rendement ainsi qu’une prolongation du cycle de production sont également notées. Malheureusement, les porte-greffes actuellement disponibles ont un gène de résistance aux nématodes qui est ‘’cassé’’ à des températures élevées. De ce fait, pour les dates de plantation coïncidant avec une période de fortes chaleurs, on ne peut pas compter uniquement sur le greffage.

Désinfection du sol

Avec des stratégies combinées où on tient compte de l’interaction de plusieurs techniques de désinfection avec le milieu et des conséquences pour les exploitations (calendrier de cultures, immobilisation du sol, etc.), les résultats sont souvent satisfaisants.

1. Combinaison de la solarisation et de la désinfection chimique La solarisation C’est une méthode d’assainissement obtenue par l’élévation des températures du sol humide en couvrant sa surface avec un film transparent qui piège les rayonnements solaires. Son efficacité semble souvent insuffisante dans l’élimination des nématodes à galles et des champignons telluriques quand elle n’est pas combinée avec d’autres techniques (chimiques ou non chimiques). La période où cette technique est réalisée au Maroc en guise de préparation de la culture


primeur de tomate est idéale. C’est une période qui est très ensoleillée et très chaude, et qui peut être de 3 à 7 semaines en commençant dès le début du mois de juin pour pouvoir planter au cours de la 3ème semaine du mois de juillet. Cependant, la réussite de cette technique réside dans la bonne préparation du sol, la quantité d’eau d’arrosage apportée (250 à 300 m3 d’eau par hectare en sol sablonneux) ainsi que le choix du type du film plastique. La désinfection chimique Elle repose sur l’utilisation des fumigants 1,3-dichloropropène, seul ou en mélange avec la chloropicrine, et le métam sodium. Leur combinaison avec la solarisation prend de plus en plus d’ampleur. Le choix du produit à utiliser doit être effectué en fonction des agents nuisibles (nématodes, champignons, mauvaises herbes, insectes et/ou bactéries), de l’efficacité, de la disponibilité, de la méthode d’application, du coût et de l’impact sur la santé et sur l’environnement. L’injection du fumigant est réalisée dans les 3 à 4 jours qui suivent la pose du paillage plastique. La plupart des fumigants sont appliqués via le système d’irrigation goutte à goutte moyennant certains ajustements en fonction de la nature du produit. Mais il existe quelques produits qui sont injectés directement dans le sol.

2. Combinaison de la solarisation et la biofumigation

La biofumigation est définie comme l’action des substances volatiles produites par la biodégration de la matière organique pour le contrôle des bioagresseurs du sol. Il est recommandé de combiner cette technique à la solarisation. La biofumigation permet non seulement la gestion des nématodes et autres agents pathogènes, mais aussi l’amélioration de la fertilité du sol. Au Maroc, bien que cette technique ne soit pas développée dans le système de cultures conventionnelles, elle commence à être pratiquée en culture biologique dans la région du Souss. La matière organique utilisée en biofumigation consiste à : - L’utilisation des plantes à effet nématicide : principalement la tagete et le radis fourrager - Amendements en matière organique : tourteaux, fumier, composts ou broyats de végétaux.

3. Désinfection du sol en post plantation

En cours de production, et pour maintenir la population de nématodes en deçà du seuil nuisible, il est souvent indispensable de recourir à des désinfections moyennant des nématicides. Cependant, plusieurs producteurs se basent sur l’observation des galles sur les racines pour intervenir. Or, il est souhaitable de détecter la présence des larves de nématodes avant qu’elles pénètrent dans les racines et forment des galles. Il faut donc suivre de près l’état sanitaire de la culture pour pouvoir intervenir en temps opportun. L’application de ces nématicides doit se faire d’une manière raisonnée. Le recours aux analyses des nématodes un mois après plantation informe sur la présence ou non de formes libres de nématodes et aide à mieux orienter les traitements pour chaque cas. Une gestion raisonnée permet de ce fait de diminuer les coûts de l’opération. Les producteurs ont recours à des nématicides de post plantation qui doivent être apportés à plusieurs reprises pendant le cycle de culture. Il faut néanmoins veiller à respecter les DAR.

4. Epandage du compost en post plantation

Trois à quatre mois après plantation, il est recommandé d’incorporer du compost dans les billons de plantation de tomate. Cela aboutit à l’amélioration de l’état des plants infestés par les nématodes à galles. Cette incorporation doit être suivie d’une irrigation copieuse pour bien humidifier le compost. Il en résulte la libération : - de composés qui stimulent les antagonistes saprophytes du sol (aldéhydes, alcools, …) ou de composés volatiles (toxines allélopathiques) qui sont létaux pour les nématodes, les mauvaises herbes et les champignons. - la régénération de plusieurs racines secondaires permettant à la plante l’absorption des éléments minéraux. Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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Séminaire

Les fruits rouges Une culture d’avenir pour la région du Souss-Massa

L’Association des étudiants du Complexe Horticole d’Agadir (AECHA) a organisé, le 14 mai dernier, la 12ème édition de son forum annuel sur le thème « Les fruits rouges : une culture d’avenir pour le Souss-Massa ». Cette édition a réuni chercheurs, enseignants et directeurs d’entreprises dans l’esprit de partage des expériences et des connaissances relatives à la culture des fruits rouges, principalement les fraises, les framboises, les myrtilles, les mûres et le cassis. Par ailleurs, outre la discussion d’une thématique d’actualité, cette rencontre donne aux étudiants l’opportunité de rencontrer institutionnels, professionnels et acteurs du secteur de la formation et d’exposer leurs travaux de recherche.

L

es fruits rouges sont actuellement parmi les spéculations fruitières les plus rentables et sont très demandés par les marchés, notamment européens et américains. Peu de pays en maitrisent la conduite, surtout pour les productions hors saisons qui commencent en novembre et se terminent en mai, soit peu avant l’entrée des productions saisonnières qui proviennent des régions froides. Au Maroc, la filière des fruits rouges (fraises, framboises et myrtilles) a connu un développement continu surtout dans la région Nord au cours des dernières années. Le chiffre d’affaires réalisé par la filière des fruits rouges est de l’ordre de 1,5 milliards de DH dont près de 90% à l’export. L’activité génère aussi 3 milliards de journées de travail sur une période de 9 mois de septembre à mai. Pour la région du Souss, après l’échec des premières tentatives d’introduction du framboisier entre 1990 et 1995, cette culture connait actuellement un essor fulgurant. En quelques années seulement, les surfaces ont dépassé 200 ha et l’on s’attend à une forte évolution dans les prochaines campagnes. Après la présentation de statistiques sur l’évolution de la production et des exportations de fruits rouges, Prof. Lahcen

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KENNY du Complexe Horticole d’Agadir a pris la parole pour exposer les opportunités, les perceptives futures et les menaces qui guettent cette filière. En effet, le secteur des fruits rouges au Maroc est relativement jeune, les premières plantations commerciales de framboise et de myrtille ne remontent qu’à 2005 et les premières exportations à 2006. Cependant, le secteur a connu une progression fulgurante pendant les 10 dernières années grâce au dynamisme des opérateurs, à la politique de libéralisation adoptée par le Royaume et aux mesures incitatives lancées dans le cadre de la stratégie Plan Maroc Vert. L’émergence de cette nouvelle filière au Maroc a donc une portée économique et commerciale mais aussi sociale et écologique. Sur le plan économique et au-delà de la rentabilité, les fruits rouges ont permis aux opérateurs marocains d’intégrer un nouveau ‘‘buisines model’’ basé sur la coopération verticale, le ‘‘category management’’, le respect des droits intellectuels des brevets d’obtentions variétales et le commerce international. Sur le plan commercial, les exportations de fruits rouges constituent une source additionnelle importante pour l’entrée des devises. La culture et le conditionnement des fruits rouges créent également beaucoup plus d’em-

plois que les cultures maraichères et les autres cultures fruitières. Toutes les analyses faites par les experts montrent que la filière a de beaux jours devant elle, mais pour combien de temps, telle est la question que se posent certains investisseurs. En effet, les défis et les menaces sont considérables. Les plus saillants sont relatifs à la compétition, les éventuelles barrières commerciales, l’exposition aux stress biotiques et abiotiques et le positionnement sur le marché européen. Dans son intervention, M. Michel Kaczmarek, Operations Manager à Driscoll’s Maroc, a présenté l’entreprise familiale d’origine américaine Driscoll’s, qui produit et commercialise des fruits rouges (Fraises, Framboises, Mûres et Myrtilles) à travers le monde et à partir de variétés dont elle est l’obtenteur. L’entreprise travaille en partenariat avec des agriculteurs indépendants pour ne produire que le meilleur des fruits rouges ! Driscoll’s est présent au Maroc dans les régions de Moulay Bousselham et d’Agadir, et produit des fraises, des framboises et des myrtilles. A travers le monde, le marché des fruits rouges connait actuellement un essor formidable. Les consommateurs reconnaissent le plaisir qu’ils procurent, couplé à des aspects nutritionnels plaidant en


Case IH

sponsor de la conférence la plus sucrée de l’année ! La 6ème Conférence Sucre d’Afrique est la plus grande manifestation annuelle du continent. Cette année, elle s’est tenue au Mozambique, co-organisée par APAMO, l’association des producteurs de sucre du Mozambique. Comme pour les éditions précédentes, elle a réuni des experts internationaux, des intervenants de premier plan, des gouvernements et des associations, ainsi que des acteurs clés de la chaîne de valeur. Cet événement de trois jours (du 30 mars au 1er avril) proposait un programme dense de conférences sur l’industrie de la canne à sucre. Les thèmes abordés s’étendaient des possibilités d’amélioration de la production de la filière sucrière en Afrique (notamment grâce aux nouvelles technologies) à l’évolution de l’environnement du commerce du sucre, et ont été complétés par des présentations sur l’industrie du sucre dans différents pays africains (le Maroc, le Mozambique, l’Éthiopie, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, le Ghana et le Malawi). Leader mondial dans le domaine des solutions de récolte de canne à sucre, Case IH participait à l’événement pour la sixième année consécutive en tant que « Gold Sponsor ». En collaboration avec Entreposto Comercial de Mozambique, S.A., son distributeur officiel au Mozambique, Case IH a pu démontrer comment sa gamme complète d’équipements haute efficacité pouvait aider les producteurs de canne à sucre dans chaque phase du processus, depuis le débroussaillage jusqu’à la récolte et au transport vers la raffinerie Matthew Foster, vice-président et directeur général de Case IH pour l’Europe, l’Afrique et le MoyenOrient, a déclaré: « Un fournisseur unique : Case IH, votre partenaire idéal pour l’industrie sucrière ». En Afrique comme dans le reste du monde, la production de la canne à sucre doit surmonter des obstacles de poids depuis l’établissement des cultures jusqu’à leur récolte, notamment les difficiles conditions de sol en début et en fin de saison, les rendements élevés et les longues périodes de récolte, sans oublier la pression permanente exercée par les raffineries sur les producteurs pour la satisfaction de leurs attentes en termes de qualité et de volume. Case IH bénéficie d’une vaste expérience dans la satisfaction des besoins de la production de canne à sucre dans le monde entier. Mettant à profit plus de 50 ans d’expérience dans ce domaine, la société propose une gamme complète d’équipements pour la production de la canne à sucre : matériel de travail du sol, pulvérisateurs pour l’entretien des cultures, et une gamme de récolteuses de canne à sucre constituant la référence dans le secteur.

La récolteuse de canne à sucre Austoft® 8000 et autres équipements de première classe

Case IH propose la gamme de récolteuses de canne à sucre la plus éprouvée du marché, à savoir la série Austoft® 8000. Ces machines ont la plus grande capacité du marché et sont parfaitement adaptées aux exigences les plus strictes en termes

de performances et de productivité. La technologie Smart Cruise adapte automatiquement le régime moteur et peut réduire la consommation de carburant de 0,7 litres par tonne de tronçons de canne à sucre. Case IH propose également la série Austoft® 4000, spécifiquement conçue pour les exploitations de taille moyenne à réduite ou les grandes plantations avec un faible espacement entre les rangs. Le système AutoTracker monté en usine, une exclusivité du constructeur, permet de minimiser les pertes de cannes. Le système, qui gère automatiquement la hauteur de coupe des tiges selon les conditions de récolte, consiste en deux plateaux rotatifs équipés de 5 couteaux chacun. L’angle de coupe peut être réglé de 12,5 à 17,5°. En moyen ne, le système AutoTracker permet une réduction de 27,2 % de la quantité de racines arrachées du sol, une baisse de 28,3 % des plants endommagés en bout de rang, ainsi qu’une réduction de 62,9 % des pertes de cannes générales ». L’offre Case IH est complétée par une large sélection d’équipements pour la production de la canne à sucre, notamment les célèbres tracteurs haute puissance Steiger®, MagnumTM et PumaTM, des pulvérisateurs automoteurs, du matériel de travail du sol et de semis, des presses et d’autres équipements, ainsi que par des solutions d’agriculture de précision. Et ce n’est pas tout ! Case IH est le premier constructeur de machines agricoles à proposer un système unique en son genre de cartographie de rendement pour l’industrie de la canne à sucre, testé avec succès au Brésil. Ce nouvel outil, qui est désormais disponible dans la zone Afrique et Moyen-Orient, met en œuvre les concepts de l’agriculture de précision pour consigner et comparer avec précision la productivité des champs de canne à sucre. Les informations techniques générées pendant la récolte fournissent un historique détaillé qui permet d’éviter de replanter dans des zones non nécessaires ou de surdoser le fertilisant dans les zones productives.

La Réunion, paradis sucré

La société Dana Tech est spécialisée dans les services agricoles à La Réunion. Jim Hourau, son directeur, est très satisfait de la récolteuse Case IH Austoft 8000 acquise en 2015 : « Pendant la saison de récolte, les usines de canne à sucre de La Réunion fonctionnent sans interruption et doivent recevoir la canne à sucre de façon constante. Ma société avait par conséquent besoin d’une machine fiable pouvant assurer de longues heures de fonctionnement et un bon rendement. » La récolteuse de canne à sucre Case IH de Dana Tech coupe environ 1 000 tonnes de canne verte par

M. Jim Hourau directeur de la société Dana Tech

La 6ème Conférence Sucre d’Afriqueau Mozambique. jour pendant la haute saison, ce qui est un excellent résultat, surtout au vu de la nature difficile du sol africain ! La relation entre Jim et Case IH n’est pas nouvelle : quand il était enfant, ses parents possédaient en effet des tracteurs Case IH. C’est ce qui l’a poussé à choisir à nouveau du matériel Case IH. « Cette décision sentimentale s’est avérée être vraiment la bonne sur le terrain, où la stabilité, la qualité de récolte et la consommation réduite de carburant de la machine ont convaincu mes opérateurs et les clients finaux. » Pour Jim, le système de nettoyage Anti-Vortex constitue le point fort de la récolteuse Austoft 8000. Ce système de nettoyage le plus moderne et le plus efficace de l’industrie réduit la quantité de corps étrangers et améliore fortement la densité de charge pour le transport, permettant ainsi une réduction des coûts d’exploitation. Les opérateurs de Dana Tech apprécient également le confort et l’ergonomie de la cabine, ainsi que la vitesse de la machine pendant ses déplacements sur route jusqu’à la raffinerie. La maintenance fait également l’objet d’évaluations positives grâce aux points d’entretien accessibles depuis le sol. Jim conclut : « Je suis très satisfait de cette machine ; sa qualité et sa fiabilité optimales m’assurent une tranquillité d’esprit. » Jim continuera à utiliser et à investir dans de nouveaux équipements Case IH. Son prochain projet sera l’achat d’un nouveau tracteur Magnum : « La fiabilité, l’efficacité et la productivité de ce modèle sont précisément ce dont nous avons besoin pour développer notre activité, et nos opérateurs apprécient de travailler dans les cabines confortables CASE IH. » CASE IH s’est fixé pour mission de dépasser les attentes des clients en termes de productivité et de rentabilité, et de leur faciliter le travail en leur proposant des produits novateurs et des services excellents. En Afrique, dans le monde.

www.caseih.com


Fruits rouges

faveur d’une consommation régulière. Les observateurs pensent que les ventes vont continuer de se développer dans les prochaines années. Mais il ne faut pas perdre de vue que la qualité organoleptique des fruits n’est plus la seule à être prise en considération par le marché. En effet, les conditions de production, le respect de l’environnement, et l’impact sur les communautés locales impliquées dans la production deviennent les composantes majeures pour un achat « responsable » et « citoyen ». La région du Souss-Massa est devenue en quelques années un acteur important de la production hivernale de framboise. Son climat semi-aride permet des récoltes de contre saison aux portes de l’Europe, et son bassin de production de fruits et légumes a montré une adaptation rapide aux exigences de ces cultures. Pour sa part, Prof. Abderrahim Hormatallah du CHA, a mis l’accent sur le

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contrôle et la surveillance des résidus de pesticides dans les fruits rouges. En effet, comme toutes les cultures, les fruits rouges sont sujets à l’attaque de plusieurs ravageurs et maladies causant des pertes considérables sur les plans quantitatif et qualitatif. Les principaux problèmes phytosanitaires sur le fraisier sont la pourriture racinaire, la pourriture grise, l’oïdium, les nématodes, les thrips et les acariens. Pour le framboisier, on rencontre surtout l’oïdium, les maladies du sol, la pourriture grise, les acariens, les nématodes et les pucerons. Le myrtillier est attaqué principalement par la pourriture grise, les pucerons, les acariens et le thrips. Face à cette situation les producteurs ont recours principalement à la lutte chimique. Néanmoins, la nature

éco-toxicologique des matières actives utilisées, les normes de contrôle de qualité dictées par les référentiels standards (Global GAP, Nature’s Choice, IFS, BRC....) et le durcissement de la réglementation en matière du respect des LMR des pays importateurs (UE, USA, Canada, ….) poussent à surveiller et contrôler davantage les résidus de pesticides dans les fraises, les framboises et les myrtilles. Les résultats des analyses effectuées dans différentes régions productrices et exportatrices, montrent une prise de conscience des producteurs marocains aux bonnes pratiques de gestion des pesticides et à l’adoption des stratégies de protection intégrée.


AMCEF et AMPFR

Journée technique sur les fruits rouges à My Bousselham L’Association Marocaine des Producteurs des Petits Fruits Rouges (AMPFR) et l’Association Marocaine des Conditionneurs Exportateurs de Fraise (AMCEF) ont organisé le 21 Avril 2016 à Moulay Bousselham une journée technique sur la mise à niveau sociale, les bonnes pratiques agricoles et le transport dans la filière des petits fruits rouges. Cette manifestation a connu la participation de plus de 170 producteurs, exportateurs et conditionneurs des petits fruits rouges ainsi que le directeur régional de la CNSS et le responsable régional du ministère du transport ainsi que les élus locaux. D’importantes thématiques ont été traitées lors de cette manifestation à savoir : - La mise à niveau sociale dans la filière des petits fruits rouges - Le transport dans la filière des petits fruits rouges présentée - La présentation de l’Institut Technique Agricole de Larache - Les bonnes pratiques agricoles (Partie Hygiène) - Les bonnes pratiques agricoles (Partie Agricole) A l’issue du débat mené autour des thèmes présentés, des recommandations ont été émises. Rappelons que la filière des petits fruits rouges constitue un domaine d’excellence de la région qui détient environ 90% de la

production nationale. Elle englobe trois cultures principales, à savoir le fraisier, le framboisier et le myrtillier. Au Maroc, le développement de cette filière a démarré depuis les années 50 avec l’introduction du fraisier et son extension importante vers la fin des années 80 au niveau des zones potentielles du Gharb et Loukkos, grâce notamment à leur proximité de l’Europe, aux conditions pédoclimatiques favorables et à la délocalisation de la production de certaines entreprises européennes vers le Maroc, ainsi qu’aux incitations accordées par l’Etat à l’investissement en agriculture et l’offre foncière mise à la disposition des investisseurs dans le cadre de l’agri-partenariat. Avec l’avènement du Plan Maroc Vert, on note une tendance vers la diversification de l’offre nationale en petits fruits rouges suite

à l’introduction des myrtilliers et framboisiers. Depuis 2008, ces deux cultures ont enregistré une forte expansion dans les deux régions. Cet élan est du essentiellement à la demande mondiale en croissance constante, au potentiel réel de production ainsi qu’aux avantages comparatifs dont jouit la région. Cette activité est réalisée essentiellement par les grandes exploitations et des investisseurs étrangers dotés des moyens logistiques nécessaires pour la production, la valorisation et l’exportation de la production en adoptant les techniques les plus innovantes. Ces deux produits sont actuellement parmi les spéculations fruitières les plus rentables et les plus demandées par les marchés, notamment européens et américains.

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Semences

Les semences et les droits de propriété intellectuelle Le Bureau Anti-infraction des droits de propriété intellectuelle sur les plants, l’AIB, a démarré ses activités depuis six ans. Il est temps de regarder en arrière sur l’expérience de son Directeur Casper VAN KEMPEN. C’est quoi l’AIB et quelle est sa mission? Le nom complet de l’AIB est « Bureau anti-infraction» pour les droits de propriété intellectuelle sur le matériel végétal. L’AIB a commencé ses activités en 2010, créé par un consortium de grandes entreprises de semences de légumes, pour prévenir et décourager les infractions aux droits de propriété intellectuelle. De cette manière, l’AIB essaie d’assurer un environnement de travail équitable pour l’ensemble des opérateurs de la chaîne de légumes.

Quels sont les droits de la propriété intellectuelle (PI) dans l’industrie des semences de légumes? Les principaux types de droits de propriété intellectuelle dans notre secteur sont: - Protection des Obtentions Végétales (PVP): quand une entreprise obtentrice d’un titre de PVP pour sa nouvelle variété, cela signifie que personne n’a le droit de la reproduire sans autorisation explicite de l’obtenteur. Cela signif i e p a r

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exemple que toute reproduction de la variété à partir des semences ou par bouture n’est pas autorisée. - Les marques déposées: cela protège l’obtenteur contre des faux emballages ou toute mauvaise utilisation du nom de la société. - Les brevets: ceci est un phénomène relativement récent et très rarement le cas pour les légumes.

Pourquoi les droits de propriété intellectuelle sont importants pour l’industrie des semences de légumes? La propriété intellectuelle est cruciale pour l’industrie des semences, car elle fournit les outils nécessaires pour le retour sur le risque élevé et des investissements initiaux qui sont nécessaires pour la création d’une nouvelle variété végétale. Malheureusement, les infractions aux droits de propriété intellectuelle sont aussi vieilles que la protection intellectuelle elle-même.

Pourquoi l’AIB est nécessaire? Au cours de ces dernières années, le secteur des semences de légumes a vu une augmentation dans la reproduction illégale et la distribution de sa génétique, ce qui entraîne un nombre incontrôlable des produits finaux non autorisés sur le marché. Cela est

aussi le cas avec le piratage et la contrefaçon dans d’autres secteurs, le préjudice réel sur l’industrie est difficilement mesuré. Cependant, c’est un nombre important, estimé à des dizaines de millions d’euros par an et en constante augmentation. L’Italie et l’Espagne souffrent le plus des infractions, en particulier dans les tomates et la laitue, ce qui influence directement l’industrie de nombreuses façons.

Quelles sont exactement ces conséquences? Elles sont nombreuses. Premièrement, la propriété intellectuelle (PI) est conçue pour encourager l’investissement dans de nouvelles innovations, comme les variétés de plantes de légumes, et de récompenser l’obtenteur pour cet investissement. Les investissements dans des nouvelles variétés ont connu une forte baisse, ce qui a mené à des taux de croissance plus faibles et des dommages graves au secteur d’innovation et du développement global. De plus, une fois un produit reproduit illégalement et des redevances perdues, toute la chaîne de valeur de légumes est affectée. Les producteurs, les commerciaux et les grossistes souffrent de la concurrence déloyale et les risques qualité des produits non fiables. Si par exemple, la production illégale est menée à grande échelle dans un pays qui est en forte concurrence avec les producteurs marocains, ce dernier souffrirait de ces activités illégales, puisque les prix des produits cultivés illégalement seraient inférieurs et plus difficiles à concurrencer.

Quels sont les principaux domaines d’infraction dans la production de légumes? L’AIB est confronté à plusieurs formes distinctes d’infractions des obtentions végétales, qui sont la multiplication végétative des cultures hybrides (ex. : tomates) et la multiplication des semences de cultures à pollinisation libre (ex. : laitues et haricots) et la multiplication de cultures hybrides telles que les oignons. L’émergence récente il y a 8 à 10 ans de propagation végétative des cultures hybrides, est devenue une activité très vaste et en pleine expansion, en particulier en Espagne et en Italie, les principaux producteurs de l’UE. Le développement du greffage des plants de tomates a suscité une énorme augmentation de la multiplication végétative de cette culture. “On estime que près de 20% de la superficie totale de tomates en Espagne et en Italie est maintenant multipliée par voie végétative, où le pourcentage de tomates cerises est le plus élevé. D’autres cas de multiplications végétatives de melons, pastèques et aubergines ont été trouvés. En effet, toutes les multiplications végétatives ne sont pas illégales, donc le principal concerné est la multiplication végétative des variétés protégées. Dans certaines parties de l’Europe, les producteurs de tomates ne disposant pas des moyens financiers suffisants n’achètent pas de plus en plus les jeunes plants, ce qui a mené à privilégier plutôt la multiplication végétative de leurs propres plantes, afin de pouvoir survivre. Le deuxième cas majeur d’infraction est la multiplication des semences par des producteurs de semences (exemple : la laitue est la culture la plus touchée), où


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Semences l’Italie est le principal producteur, suivie par l’Espagne et la Turquie. La tendance de consommation émergente à partir des têtes de laitue vers la laitue traitée a aggravé davantage les infractions. Due à l’augmentation du marché de production de la laitue frisée bébé, considérée comme étant une culture attrayante pour l’infraction puisque le cout des

semences est le principal composant du cout de production, la demande de la laitue traitée est en hausse. Il est estimé que pour certains types de laitue, l’infraction est supérieure à 35%. De nombreuses graines reproduites illégalement sont commercialisées et vendues sous les anciens noms des variétés, ce qui fait que l’AIB garde l’œil sur le marché

pour obtenir des échantillons des grains copiés illégalement.

Existe-t-il d’autres types d’infractions que l’AIB aborde? Oui, la contrefaçon et la fraude

de variété sont également récurrentes. Les faux paquets de semences contrefaites contiennent des semences qui ne sont pas les variétés indiquées sur l’étiquette, le plus souvent des types de semences inférieures appartenant à des variétés inconnues. Les producteurs qui les achètent de bonne foi sont souvent victimes de mauvaises récoltes. Par exemple, un cas de fraude est lorsque les producteurs commandent et payent pour les jeunes plants d’une certaine variété, mais à la fin ils reçoivent une autre variété d’une qualité inférieure. Ce problème est récurrent dans le porte-greffe, conduisant parfois à des conséquences catastrophiques pour les producteurs.

Quelles sont les actions menées par l’AIB contre les infractions? L’AIB a la capacité de déposer des plaintes auprès des organismes d’application, concernant les infractions constatées et vérifiées. Cette action a été prise à plusieurs reprises au cours de ces dernières années en Italie et en Espagne, où de très bonnes relations ont été nouées avec les autorités compétentes. En Italie et en Espagne, l’AIB a sensibilisé les pépinières et les producteurs en déposant plus de 40 plaintes juridiques en collaboration avec les autorités. Dans tous les cas de figures, les organismes d’exécution ont pleinement coopéré et ont procédé à des inspections des entreprises soupçonnées. En Italie, l’AIB a conclu un accord officiel de coopération avec l’unité anti-fraude du ministère de l’Agriculture. Cet accord les engage dans des échanges d’informations de manière périodique et des statistiques sur la contrefaçon et le piratage. Jusqu’à présent, vingt infractions PVP ont été interceptées en Italie 50

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pour la laitue et les procédures pénales sont engagées contre les producteurs de semences contrefaites ainsi que les pépinières, qui utilisent des graines illégales. D’après les documents trouvés lors d’une récente saisie chez une entreprise impliquée dans le piratage des graines de laitue, il est apparu que les avantages financiers récoltés par les producteurs de laitue, qui avaient acheté la semence illégale à des prix très bas, s’élevaient à une très importante valeur de 900 € / hectare par cycle de production. Pour le cas de la tomate, la Guardia di Finanza en Sicile, a réalisé plus de 40 inspections dans les serres après que l’AIB ait présenté un rapport sur les importantes pertes, relatives aux ventes de semences de tomate, due à la multiplication végétative. Dans les cas où la violation a été prouvée par les résultats des tests du matériel échantillonné, les fichiers avec les

conclusions ont été présentés aux tribunaux locaux pour un suivi par les procureurs. Une autre étape très importante est l’intégration de la traçabilité des semences et de la conformité PI de la matière première dans la nouvelle version 5.0 GlobalGAP. Ceci est considéré comme une étape importante pour l’industrie puisqu’elle fournit un instrument concret et rentable pour les détaillants, les commerçants et les intermédiaires, afin de vérifier l’intégrité d’approvisionnement de légumes.

Quelles sont les perspectives des actions de l’AIB? Dans les pays qui ont plus d’expérience, nous avons l’impression que nous avons au moins suspendu la poursuite de la croissance de la contrefaçon. En Espagne, nous avons eu un impact positif sur la

réduction de l’ampleur de la multiplication végétative illégale des tomates. En Italie, les actions menées par la Guardia di Finanza et l’Inspection Centrale pour la Protection de la Qualité et de la Prévention de la Fraude des produits alimentaires durant ces dernières années ont au moins rendu tout contrefacteur potentiel conscient des risques, et donc beaucoup plus prudent. Cela semble au moins avoir traité le problème. Dans les pays «émergents» avec une croissance rapide de la production, la violation est en hausse. Ceci peut être expliqué en partie par le passage vers la génétique à plus forte valeur ajoutée. Aussi, le niveau global des compétences techniques est aussi en hausse, ouvrant la porte à la multiplication végétative. Ceci est la raison pour laquelle les activités de l’AIB sont de plus en plus étendues dans ces pays.

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Technique

Pomme

Récolte et manutention Produire rentablement des pommes pour nos marchés modernes n’est pas une entreprise de tout repos. Les producteurs n’ont pas d’autre choix que de perfectionner sans cesse leurs compétences de gestionnaire pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté. Beaucoup de producteurs rencontrent des difficultés quand vient le temps de la cueillette et de la manutention du fruit. Bien trop souvent, on constate que le manque de soins apporté à ces deux opérations annule la somme d’efforts et de connaissances qu’il a fallu déployer pour obtenir sur l’arbre des fruits de qualité. La capacité du producteur à bien effectuer la cueillette et la manutention des pommes peut faire la différence entre la réussite et l’échec financier de son verger.

Maturité de cueillette

Les pommes cueillies au bon stade de maturité physiologique continueront d’évoluer et de développer la saveur et le parfum qui sont caractéristiques de leur cultivar particulier. Des fruits de bonne taille, bien colorés et exempts de meurtrissures sont très recherchés sur les marchés et obtiennent les meilleurs prix. Le stade optimal de maturité auquel il faut cueillir les pommes varie selon

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l’utilisation à laquelle on les destine. Il est important de cueillir les pommes à un stade précis de maturité pour préserver non seulement leur qualité, mais aussi leurs chances de conservation. Les pommes que l’on veut garder longtemps sous atmosphère contrôlée appauvrie en oxygène doivent être cueillies légèrement moins mûres pour maximiser leur aptitude à l’entreposage - que les pommes destinées à un entreposage court. En revanche, si

l’on cueille les pommes trop tôt (quand elles n’ont pas fini de grossir), on sacrifie la taille des fruits. En supposant qu’une pomme soit une sphère parfaite, quand son diamètre augmente de 6 mm, pour passer par exemple de 6,4 cm à 7 cm, le volume de la pomme augmente d’environ 35 %. Dans la plupart des cas, le fait d’attendre pour cueillir que les fruits soient au juste stade de maturité améliore directement la marge bénéficiaire. De


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Pomme plus, quand on cueille les pommes prématurément, on doit souvent multiplier les cueillettes sélectives, ce qui est inefficace et coûteux. Les pommes incomplètement mûres se meurtrissent facilement, sont sujettes à l’échaudure et se rident considérablement une fois qu’elles sont en chambre froide. Leur coloration de même que leur qualité gustative et culinaire peuvent laisser à désirer. Les fruits cueillis franchement mûrs ne sont pas non plus à l’abri des pro-

blèmes. Ils sont sujets au blettissement, ou décomposition de sénescence, ainsi qu’à d’autres troubles se déclarant en

chambre froide. Avec la plupart des cultivars, le risque de chute prématurée des fruits ou même de dommages par le gel s’accroît. Il y a pour tous les cultivars un délai à l’intérieur duquel la cueillette doit être effectuée. Il faut donc surveiller de près la maturation des pommes et adapter ses méthodes de cueillette pour que le maximum de fruits soit cueilli au stade optimal de qualité et de perfection. Pour préserver cette qualité, les fruits cueillis doivent être placés au froid dès la cueillette. On peut déterminer la maturité des pommes en appréciant la teneur en amidon à l’aide du test à l’iode. C’est un test simple qui révèle dans quelle proportion l’amidon s’est transformé en sucre pendant la maturation de la pomme. Au fur et à mesure que la pomme mûrit, son amidon se transforme en sucre. Le trempage d’un morceau de pomme dans une solution iodée permet de mesurer le taux d’amidon dans le fruit. L’iode fait virer au bleu-noir les parties de la pomme qui contiennent de l’amidon alors que les parties renfermant du sucre ne changent pas de couleur. Pour chaque cultivar, la réaction de l’amidon avec l’iode donne un motif qui lui est caractéristique. Pour évaluer la maturité interne du fruit, il suffit de comparer l’intensité de la couleur et le motif qui se dessine sur la pomme avec ceux d’un tableau de référence illustrant les différents degrés de maturité du cultivar. Ce genre de tableau existe pour différents cultivars de pommes (disponible sur internet).

Préparation du verger en prévision de la récolte

Les professionnels recommandent de faire en sorte que le sol du verger soit en parfaite condition à la veille de la récolte. Idéalement, il faut débarrasser la surface du sol de toutes les brous54

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sailles ou obstacle contre lesquels les cueilleurs pourraient trébucher. Fauchez l’herbe ras. Les déplacements seront ainsi plus faciles quand l’herbe sera mouillée, de même que le ramassage au sol des pommes destinées à la fabrication de jus. On recommande également d’égalisez ou niveler la surface des allées du verger de sorte que les pommes cueillies puissent être transportées sans tressauter dans les caisses. De nombreux producteurs ont aménagé des aires de chargement planes, aux endroits stratégiques du verger, pour permettre la manutention en douceur des caisses pleines, par tous les temps.

Améliorer les méthodes de récolte

Dans beaucoup de pays producteurs de pomme, le seau (ou panier) de cueillette ne sera bientôt plus qu’un souvenir dans les vergers. En effet, on ne trouve pas de place où le suspendre dans les pommiers à vigueur contrôlée qui peuplent les vergers modernes et les producteurs estiment qu’il incite les cueilleurs à n’utiliser qu’une seule main. L’expérience a montré que le sac de cueillette est plus efficace à utiliser et, quand on le manipule correctement, il occasionne moins de meurtrissures aux fruits que le seau

(voir photo). De plus, il est ajustable en fonction de la stature et de la force du cueilleur. Il laisse les deux mains libres pour cueillir les pommes et les déposer avec douceur dans le sac.

Utilisation des échelles Les études économiques, de même que l’expérience pratique, montrent que les coûts de la cueillette s’élèvent quand on doit utiliser des échelles. Dans les vergers où celles-ci sont indispensables, il faut tailler l’arbre de façon à ménager une ouverture dans laquelle placer efficacement l’échelle. On doit s’assurer que l’échelle est installée

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Pomme

fermement à la bonne place pour que le cueilleur puisse atteindre un maximum de fruits sans avoir à la changer de place. Il faut donc s’assurer de procurer aux cueilleurs des échelles légères et solides. Pour la commodité, éviter les échelles trop longues et apprendre à tous les cueilleurs à les manier avec précaution avant que la cueillette ne débute. Ne recruter pour ce travail que les cueilleurs qui sont à l’aise quand ils travaillent sur une échelle. On estime que le cueilleur perd 10 % de son efficacité à chaque fois qu’il s’élève d’un barreau dans l’échelle, au-delà du deuxième barreau, comparativement à un cueilleur qui a les pieds au sol. Par conséquent, éviter que les arbres deviennent trop hauts. En outre, il vaut parfois mieux renoncer à cueillir

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les fruits situés sur les branches trop hautes; mieux encore, les rabattre au moment de la taille. Le temps passé à se hisser jusqu’à des positions élevées et précaires pour attraper quelques pommes n’est pas rentable.

Formation des cueilleurs

Rares sont les gens qui, sans avoir été formés, sont des cueilleurs très habiles. Certaines personnes n’ont pas l’aptitude physique ou la disposition d’esprit pour être de bons cueilleurs. Il est préférable de les affecter à des tâches correspondant mieux à leurs aptitudes. Il faut former les cueilleurs tous les ans, de façon qu’ils soient efficaces et productifs avec le système de récolte utilisé dans l’exploitation. Un cueilleur

d’expérience qui a été formé chez un autre producteur peut avoir contracté des habitudes qui ne conviennent pas à un autre système. L’habileté d’un cueilleur n’a d’égale que l’habilité du producteur à lui montrer ce qu’il doit faire.

Tenue vestimentaire du cueilleur

Le cueilleur gagne à être bien chaussé pour assurer sa protection et son confort : des bottes de caoutchouc par temps humide et terrain détrempé et des bottes de travail par temps sec. C’est une bonne chose que de pouvoir changer de chaussures en cours de journée après avoir travaillé un certain temps ou quand les pieds sont fatigués. Déconseiller aux cueilleurs de porter des chaussures de ville légères. Pour ce qui concerne les vêtements, la formule des couches superposées est commode. On peut ainsi ajouter ou enlever une couche de vêtements au gré des variations de température dans la journée. Les tricots sont à éviter car ils restent aisément accrochés aux branches. C’est au producteur qu’il revient de fournir aux cueilleurs des cirés en cas de pluie. Il peut ainsi décider à quels moments les cueilleurs peuvent les porter. Les cirés coûtent cher et ne peuvent être portés continuellement, car ils se déchirent ou s’abîment facilement à cause des branches. Il faut se rappeler que la productivité des cueilleurs dépend beaucoup de leur confort. Les cueilleurs ne


peuvent pas donner leur plein rendement quand ils travaillent dans des conditions pénibles. On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils travaillent dans des conditions que soi-même on ne tolèrerait pas. S’il faut que la cueillette se fasse dans des conditions difficiles, les cueilleurs apprécieront beaucoup d’avoir à leur disposition un endroit sec où prendre leur repas et se reposer, et ainsi trouver leurs conditions de travail plus supportables.

Technique de cueillette

Ne jamais permettre aux cueilleurs de tirer sur les pommes pour les détacher de l’arbre. Cette traction nuit à l’arbre et entraîne en général la chute d’autres fruits, ce qui peut augmenter considérablement les meurtrissures. En outre, on risque d’arracher la lambourde (rameau court portant le bouton à fruit) avec le fruit, ce qui réduirait le potentiel de récolte de l’année suivante. Une des techniques de cueillette les plus faciles à apprendre est la méthode du « tournemain «. Elle consiste à saisir

la pomme et à la tourner délicatement à son point d’attache à la lambourde. Quand le fruit est prêt pour la cueillette, son pédoncule se rompt habituellement sans peine et sans que les autres pommes ou la lambourde en souffrent. Dans le cas d’un cultivar difficile à cueillir, on place souvent le pouce ou un autre doigt entre le pédoncule et la lambourde pendant la pirouette. Déposer avec précaution les pommes dans le sac ou le panier de cueillette. Ne pas les laisser tomber dans le sac ou le panier et ne pas les secouer. Les chocs des fruits entre eux ou contre les parois du récipient de cueillette sont des sources de meurtrissures. On doit en effet manipuler les pommes comme si c’étaient des œufs. Les personnes qui ont de grandes mains ou de longs doigts peuvent devenir assez adroites pour cueillir deux pommes à la fois dans une seule main. N’encouragez toutefois pas cette pratique tant que les cueilleurs ne sont pas devenus habiles à cueillir correctement les pommes une à une sans les meurtrir.

Les caisses ou les bennes de fruits où se retrouvent des feuilles et des lambourdes sont susceptibles de contenir des fruits de mauvaise qualité. Superviser le travail de tous les cueilleurs et leur montrer comment faire en travaillant avec eux. Un bon producteur ne demandera jamais à ses employés de faire quelque chose que lui-même ne sait pas faire. Il faut leur apprendre à manipuler les pommes par l’exemple correctement et efficacement, pas en leur faisant la leçon.

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Pomme

Triage des pommes au verger

Les producteurs soucieux de rentabilité évitent le plus possible de trier les pommes une fois qu’elles sont dans la caisse. Ils ont appris à leurs cueilleurs à cueillir seulement les fruits de qualité marchande et à écarter ou laisser tomber au sol les pommes de qualité inférieure. Le triage des pommes dans la caisse au verger est aussi inefficace que coûteux et peut augmenter les meurtrissures de façon considérable. S’il faut trier les pommes, le faire au moment de les transvider dans la caisse. Quand on vide avec précaution le sac dans la caisse de façon que les pommes s’y s’étalent sur une seule couche, on peut facilement les inspecter sans presque les bouger. Une autre méthode efficace consiste à utiliser une feuille de plastique garnie de bulles, de 1 mètre de côté (le genre de plastique à bulles que l’on utilise pour envelopper des articles fragiles en vue de leur transport). On la pose au-dessus des fruits qui sont dans la caisse pour amortir le contact entre les pommes, ce qui réduit les meurtrissures et sépare les fruits à trier de ceux qui l’ont déjà été. Après le triage, on soulève lentement un côté de la feuille pour laisser rouler doucement les fruits. Le plastique à bulles présente l’avantage, par rapport à la plupart des autres produits matelassés, de ne pas absorber l’eau des fruits humides ou de la pluie et d’amortir davantage la chute des pommes.

Équipe de cueilleurs

Les petites équipes composées de 10 à 12 cueilleurs sont les plus efficaces. 58

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Au-delà de 12, les cueilleurs se nuisent les uns des autres ou se dispersent sur une trop grande surface. Il faut s’organiser pour que la distance entre le point de cueillette et la caisse à remplir soit la plus courte possible. Le temps c’est de l’argent et, comme dit le vieil adage, « le temps passé en allées et venues n’est pas passé à cueillir «. Pour réduire encore plus les pertes de temps, chez certains producteurs, il y a une toilette transportable qui suit la progression des cueilleurs dans le verger. Une petite équipe est plus facile à encadrer et à surveiller du point de vue de la qualité et de la productivité. Plusieurs petites équipes bien surveillées et épaulées par des personnes qui s’occupent consciencieusement de la manutention des caisses sont plus efficaces que quelques très grosses équipes difficiles à surveiller.

Meurtrissures

L’un des principaux motifs de déclassement des pommes sur les chaînes de conditionnement sont les meurtrissures. Des études récentes sur la récolte indiquent que les meurtrissures peuvent avoir d’autres sources qu’une cueillette brutale. Une des sources les plus importantes a été directement reliée à la manutention des caisses pleines avec le chariot élévateur ou le camion. Les caisses, même de très grande qualité, se déforment quand on les déplace, ce qui dérange les fruits et les presse les uns contre les autres. L’incidence des meurtrissures ainsi causées s’élève avec chaque déplacement de la caisse durant et après le remplissage. Elle augmente également quand les caisses sont déposées à plusieurs re-

prises sur des surfaces inégales. On court aussi plus de risque de meurtrir les pommes quand on utilise des patins flexibles pour traîner les caisses sur le sol au cours de la cueillette. Plus le sol du verger est inégal ou plus les caisses sont traînées sur une grande distance, plus le risque de meurtrissures est grand. Une bonne façon de réduire les meurtrissures consiste à utiliser une remorque, pouvant transporter plusieurs caisses. Les caisses sont remplies sur la remorque stationnée dans les allées du verger et, quand elles sont pleines, elles sont transportées délicatement sur une surface plane. À partir de ce stade, les caisses ne seront soulevées qu’une seule fois, au moment où on les rentrera dans l’entrepôt. Par ailleurs, il recommandé d’utiliser seulement des caisses de très bonne qualité pour les fruits destinés au marché frais. Trier les caisses et réserver les moins solides ou rigides pour les pommes à jus. La mauvaise qualité des caisses, l’utilisation d’un matériel inadapté pour la manutention des caisses ou le manque de précaution de ceux qui s’en servent entraînent la perte de très nombreux fruits pour cause de meurtrissures. Les soins apportés par une équipe de cueilleurs bien encadrée pour éviter les meurtrissures au verger peuvent être anéantis par une seule manutention brutale sur le trajet entre le verger et l’entrepôt.

Détection des meurtrissures

L’effet d’un choc sur la pomme n’apparaît pas tout de suite. Il peut se passer


jusqu’à une journée avant que l’on puisse voir toute l’étendue du dommage causé. Pour évaluer l’importance des meurtrissures causées à la récolte par les cueilleurs, laisser une caisse dans le verger exactement à l’endroit où elle a été remplie. Le lendemain, inspecter soigneusement les fruits, couche par couche. S’il y a un problème, il sera visible à ce moment-là. Si un cueilleur est en cause, essayer de corriger la situation en lui rappelant les consignes. Pour contrôler la mesure dans laquelle les meurtrissures sont imputables au transport des caisses, attendre de nouveau une journée après le transport avant d’inspecter les fruits. C’est une bonne idée, quand les fruits sont écoulés par l’intermédiaire d’une station commerciale de conditionnement, de demander à celle-ci qu’elle conditionne certains fruits au tout début de la récolte. La chaîne de conditionnement rendra compte du résultat de l’essai, et s’il y a problème, le producteur pourra le corriger en temps utile. Un peu de coopération entre le producteur et le conditionneur sur ces questions aidera à maintenir les normes élevées qu’on attend des pommes cultivées et conditionnées.

Meurtrissures des pommes sur l’arbre

La chute prématurée des pommes est due à un trouble physiologique qui hâte la chute de fruits sains juste avant la récolte ou au début de celleci. Certains cultivars sont particulièrement sujets à ce trouble. Au problème évident des pommes de bonne qualité qui tombent par terre s’ajoute celui des meurtrissures que dans leur chute, ces mêmes pommes causent aux pommes situées plus bas dans l’arbre. Pour réduire ce type de dommages, il faut maintenir à un minimum la chute prématurée des pommes. On peut réduire substantiellement la chute prématurée des pommes en maintenant le bon état nutritionnel de l’arbre et en pulvérisant les produits phytosanitaires adaptés. Une autre précaution, quand les arbres sont gros, consiste à commencer à cueillir les fruits du bas d’abord de sorte que, pendant la cueillette des fruits du haut, ceux-ci, en tombant, ne causeront pas de pertes supplémentaires.

Travail à la pièce

Le travail à la pièce a encore sa place dans la récolte des pommes aujourd’hui. Le tarif à la pièce est toujours ajustable et est fixé habituellement de façon à récompenser de leurs efforts les cueilleurs qui ont un rendement supérieur à la moyenne. Il est courant de rémunérer à la pièce les personnes qui ramassent les pommes à jus et à conserve. Par contre, il est très difficile d’obtenir d’un cueilleur payé à la pièce qu’il cueille avec soin des fruits de grande qualité pour le marché frais, car ce système incite à un travail accéléré qui, trop souvent, occasionne plus de meurtrissures. Une stricte supervision est nécessaire en cas de travail à la pièce. Un producteur ne doit jamais accepter que des cueilleurs sacrifient la qualité des fruits pour aller plus vite.

Taille des pommiers destinée à faciliter la récolte

de qualité qui sont exempts d’insectes et de maladies dans des arbres dont la frondaison est aérée.

Sensibilisation des producteurs

Pour leur survie économique future, les producteurs doivent apprendre à récolter efficacement leurs fruits et à en préserver la qualité. Ils doivent observer attentivement leurs arbres et être parfaitement au courant de toutes les composantes de leur système de récolte et de manutention. Ils ne doivent rien laisser au hasard, ni s’en remettre au jugement d’autres personnes. Beaucoup de producteurs savent que les normes sont élevées sur les marchés et ils sont souvent en mesure de produire des pommes qui y répondent, mais ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui savent préserver cette qualité durant toutes les étapes de la cueillette et de la manutention, car ce sont de tels fruits qui sont demandés sur les marchés.

Les vergers demandent à être taillés tous les ans pour plusieurs raisons. Une raison à laquelle on ne prête pas suffisamment d’attention est l’effet considérable que la taille peut avoir sur la facilité de cueillette. Avant de tailler, il faut se rappeler la dernière récolte. Comment étaient les pommes? Quels problèmes a posé la cueillette? Peut on réduire ces problèmes en changeant les pratiques de taille ? La taille permet en effet d’agir sur la forme physique de l’arbre pour assurer à la fois la qualité et l’abondance de la récolte suivante. On ne saurait trop insister sur l’importance de bien tailler et de bien entretenir le verger. Il est beaucoup plus facile et plus économique de cueillir des fruits Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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PHYTOPROTECTION

Le carpocapse du pommier Stratégie de lutte

Plusieurs ennemis de culture menacent les vergers de pommier et plus particulièrement pendant la période allant de mars à septembre et qui coïncide avec les stades phénologiques critiques à savoir: la floraison, la nouaison, le grossissement des fruits et le début de la maturité. L’un des principaux ravageurs est le Carpocapse (Cydia pomonella) qui est répandu dans l’ensemble des régions de culture des Pommacées. Ses principales plantes-hôtes sont le pommier et le poirier, mais s’accommode aisément du cognassier, du noyer, du pacanier et quelquefois du prunier et de l’abricotier. Sa simple présence au niveau d’un verger se traduit par un déclassement des lots de fruits, voire une impossibilité de mise sur le marché.

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ur pommier, les dégâts sont de deux types : - légères morsures superficielles, faites par les jeunes chenilles au moment de leur stade baladeur qui dure deux jours environ. Ces attaques bien remarquables sur les fruits verts se

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cicatrisent et forment des taches liégeuses. - galeries en spirale, orientées vers les pépins et encombrées de déjections larvaires, résultant du mâchage des chenilles. Les fruits rongés peuvent avorter lorsque l’attaque intervient juste après la floraison, chuter précocement (caractéristique du Carpocapse) ou

mûrir prématurément lorsque l’attaque est plus tardive. A noter que les points d’entrée de la larve s’établissent fréquemment au contact de deux fruits, d’un fruit et d’une feuille ou dans la cavité de l’œil. En matière de sensibilité aux agressions, le pommier est vulnérable durant toute la période d’ac-


tivité de l’insecte.

Stratégie de lutte

Pour maintenir les dégâts du carpocapse à un niveau économique tolérable, il est indispensable de prendre certaines mesures prophylactiques et de bien connaître la biologie du ravageur. Le raisonnement de la lutte s’articule autour de l’évaluation du risque, du seuil d’intervention admis et de l’alternance des insecticides durant la saison.

à prendre des décisions de nature stratégique pour intervenir dans la conduite phytosanitaire. Il doit à priori tenir compte des niveaux des populations de ravageurs effectivement présents pour décider de l’opportunité d’un traitement à faible répercussion écologique, de manière à sauvegarder autant que possible, les organismes auxiliaires. On voit ainsi apparaître les notions de seuil de tolérance et de nuisi-

Le piégeage sexuel Pour l’estimation du risque Simple à installer en verger, ce procédé d’avertissement est une des techniques à mettre nécessairement en œuvre afin de mieux diriger la lutte anti-carpocapse. Pour cela, il est recommandé dès fin mars et jusqu’à la récolte, de placer des pièges selon une méthode précise. Bien exécuté, le piégeage sexuel précède le risque encouru par la parcelle et permet de prendre en compte les déplacements des papillons. Les contrôles visuels, outils supplémentaires d’estimation du risque, doivent être effectués tous les 10-15 jours sur 1.000 fruits pris sur 50 arbres dont 20 situés en bordures. Lors de ces comptages, il est recommandé d’examiner particulièrement les fruits groupés.

bilité, c’est-à-dire des insecticides épandus à bon escient et lorsque les populations de ravageurs dépassent le seuil d’intervention. Choix et positionnement des produits La qualité de la lutte contre la première génération est décisive pour la sauvegarde de la récolte car les dégâts peuvent être décuplés entre le premier et le deuxième vol.

La force insecticide contre Tuta absoluta, les noctuelles, la mineuse des agrumes, la sésamie et le carpocapse

La lutte intégrée

Elle comprend : - la lutte chimique faisant appel à un choix d’insecticides sélectifs et de traitements localisés ; - la surveillance de l’activité des ravageurs afin d’assurer la planification adéquate de l’application des pesticides ; - la combinaison de mesures biologiques, culturales, mécaniques…

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Sous le régime de la lutte intégrée et de la gestion raisonnée d’un verger, l’agriculteur est amené coragene 2015.indd 1

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Pour s’en prémunir, la couverture insecticide doit être permanente durant la période de risque précisée par le piège sexuel. En matière de lutte, deux possibilités s’offrent au producteur : - lorsqu’il opte pour un traitement ovicide, la durée probable de ponte des femelles est d’une semaine. En conséquence, il faut intervenir dès que le seuil est atteint en cas de population faible ou dès les premières captures quand les populations sont abondantes ; - lorsqu’il penche pour un insecticide à effet larvicide, il faut attendre 5 à 7 jours après le dépassement du seuil de manière à réprimer les jeunes larves issues des premiers et derniers œufs pondus.

Principes de raisonnement

- bien estimer à la parcelle le ni-

Types de dégâts

Attaques actives : Entrées des larves avec défécations visibles de l’extérieur causant souvent la chute des fruits. Galeries en spirales sous l’épiderme évoluant profondément jusqu’aux pépins. Attaque du fruit par l’œil, surtout sur poirier ; - Attaques tardives : pénétrations avec auréoles rouges, pas de sciure externe (fin août - septembre) ; - Attaques stoppées : taches brunâtres de 2 à 3 mm recouvrant une zone subérisée, pas de galerie interne; - Attaques cicatrisées : formation d’un tissu cicatriciel quelquefois proéminent à l’endroit d’une ancienne attaque arrêtée. 62

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veau de populations par piégeage, par notation sur fruits en fin de G1, à la récolte et par bandes pièges - sur des populations fortes, privilégier les organo-phosphorés ‘’durs’’ au moins durant les périodes à haut risque et surtout sur le 1er vol et ne faire revenir une famille d’insecticides qu’après 3 voire 4 générations - utiliser les produits ‘’doux’’ uniquement sur les populations faibles à moyennes - rechercher s’il y a des trous de couverture en comparant la période de protection au risque global et aux données de piégeage des parcelles ; - maintenir une cadence d’interventions de 10-15 jours pour la majorité des produits. En août, par fort ensoleillement, cette cadence peut être baissée à une semaine en cas de risque (forte pression du ravageur). - il est important de bien traiter la première génération pour limiter la nuisibilité des autres généralement plus difficiles à contrôler en raison du stade baladeur très court. - envisager des tests de résistance.

CONFUSION SEXUELLE

La confusion sexuelle fait partie des techniques de protection intégrée pratiquée contre les bioagresseurs. Contrairement à la lutte chimique classique, elle perturbe le comportement sexuel des ravageurs et limite leurs accouplements. Pour ce faire, des diffuseurs posés en divers endroits dans la culture émettent une substance (phéromones) qui perturbe la reconnaissance des femelles par les mâles, troublant ainsi leur réunion. Dans le cas du Carpocapse, par exemple, les accouplements sont moins nombreux

et les chenilles responsables des dégâts le sont aussi. Un des gros avantages de cette pratique est la réduction d’une manière subtile de l’intensité de la lutte chimique, voire la proscription totale de l’usage des insecticides contre le ravageur soumis à ce traitement de désunion sexuelle. La confusion sexuelle est une alternative intéressante à la lutte chimique dans un programme de production intégrée. Son adoption devrait constituer une étape importante dans l’amélioration des pratiques agricoles conciliant productivité et respect de l’environnement, tout en maintenant la confiance des consommateurs des fruits. La mise en œuvre de la confusion sexuelle obéit à des modalités précises concernant à la fois les niveaux de population des ravageurs, l’organisation de l’opération, la préparation de la parcelle, la fixation des diffuseurs sur les arbres et le contrôle de la pression pendant la saison dans le verger «confusé».


Si l’une de ces obligations n’est pas respectée, les conséquences peuvent être désastreuses ou tout simplement aller à l’encontre de l’objectif souhaité. L’introduction, dans l’atmosphère de la culture, de quantités de phéromones sexuelles synthétiques suffisamment importantes empêche les mâles de localiser les femelles : • En masquant les traînées de phéromones naturelles émises par les femelles ; • En altérant la capacité des mâles à répondre aux femelles appelantes ; • En faisant suivre aux mâles des « fausses pistes de phéromones » qui les empêchent de rejoindre les femelles.

accouplements soient productifs. De deux choses l’une, soit les accouplements ont lieu plus tard (ce qui diminue la fécondité globale de l’insecte), soit ils n’ont pas lieu du tout. Les noctuelles femelles qui n’ont pas été fécondées pondent des œufs stériles et celles qui ont été fécondées tardivement n’auront plus le temps de pondre autant d’œufs avant de mourir. Il s’ensuit une diminution des effectifs de la génération suivante et du nombre des larves qui sont susceptibles de ravager la culture.

Les phéromones ciblent l’insecte à son stade reproducteur (le papillon adulte) pour l’empêcher de donner naissance à la forme destructrice. Les phéromones utilisées pour dérouter les mâles sont spécifiques des espèces et donc extrêmement sélectives. Elles ne sont généralement pas toxiques et n’ont pas d’effet sur les autres insectes. Il est important de comprendre parfaitement cette différence fondamentale avant d’entreprendre un programme de confusion des mâles.

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Insecticide foliaire GROUPE

InSECTICIdE

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L’incontestable solution contre les larves de lépidoptères

A l’intérieur d’un écosystème où de très nombreuses sources de phéromones sexuelles ont été introduites, la probabilité que les mâles rejoignent les femelles est réduite, de même que la probabilité que les CONFUSION SEXUELLE

Phthorimea opercullela

Spodoptera littoralis

Tuta absoluta

Sesamia nonagrioides

Pieris brassica

Conorhynchus mendicus

Helicoverpa armigera

Empoasca vitis

Cassida vittata

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Agrumiculture

Agrumes Les carences

L

es agrumes, comme tous les arbres fruitiers, ont des besoins en éléments fertilisants « majeurs »: azote (N), phosphore (P), potassium (K), en éléments « secondaires » : calcium (Ca), magnésium (Mg), soufre (S) et en oligo-éléments : manganèse (Mn), fer (Fe), cuivre (Cu), zinc (Zn), bore (B) et molybdène (Mo) dont la plante n’a besoin qu’en quantité très faible. Les besoins des arbres sont difficiles à évaluer car ils sont fonction : de l’espèce, de la variété, du porte-greffe, de l’âge, du rendement, de la densité de plantation, du mode d’entretien du sol (enherbement) et des conditions climatiques de l’année qui influeront sur le rythme de croissance des organes et donc sur la quantité de biomasse produite et donc sur la quantité d’éléments prélevés. Les symptômes de carence signalent que l’approvisionnement des arbres en un ou plusieurs éléments nutritifs est très nettement insuffisant. On distingue deux types de carences : - la plus simple est la carence qui est due à l’absence de l’élément dans le sol : on

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parle de carence absolue, - la seconde est la carence induite ou conditionnée : l’élément est présent dans le sol mais il est rendu inutilisable. D’après la moyenne de plusieurs pays et de la Floride pour l’oranger (Paul F.Smith) et les données SRA (Station de recherches agronomiques de Corse) sur clémentiniers et mandariniers (« Wilking »), il s’avère que le potassium et l›azote sont extraits du sol en plus grande quantité que les autres éléments. Les agrumes se distinguent des autres plantes fruitières par le grand nombre de carences en éléments nutritifs qui apparaissent souvent en culture intensive. Des symptômes foliaires de déficience en azote, phosphore, potassium, calcium, magnésium, manganèse, zinc, cuivre, bore, fer et molybdène ont été observés. Il importe donc d’assurer aux agrumes une fertilisation complète et bien équilibrée correspondant le plus exactement possible à leurs besoins réels. Les carences sont diagnostiquées par les symptômes observés sur feuilles et sur fruits et par l’analyse de feuilles et des sols.

Les éléments fertilisants majeurs L’Azote

Rôle dans la plante

- Il est l’un des constituants de l’ADN. - Il entre dans la constitution des acides aminés, des protéines (des enzymes responsables des réactions biochimiques de la plante…), de la chlorophylle. - Multiplication des chloroplastes responsables de la photosynthèse. - Constitution des matières de réserves azotées. - L’azote exerce une plus grande influence sur la croissance et le rendement que tout autre élément nutritif. - Il semble que l’azote ait une importance particulière au moment de la floraison. Le nombre de fleurs qui se forment a un rapport direct avec le niveau d’azote dans l’arbre, le déplacement de l’azote des feuilles aux fleurs se produit pendant cette période. - Les arbres bien pourvus en azote montrent une meilleure résistance aux basses températures que ceux qui ne sont que normalement ou sous alimentés en cet élément. Ce meilleur comportement au froid serait en relation avec une hydratation moindre des tissus. - L’augmentation des doses d’azote a généralement les influences suivantes sur la qualité des fruits : - Dimension du fruit : réduite. - Couleur verte du fruit : accentuée. - Reverdissement du fruit : accentué. - Epaisseur de l’écorce : augmentée. - % de jus de fuit : réduit ou sans réponse. - Extrait soluble du fruit : légèrement accru ou sans réponse. - Acidité du jus : accrue. - Extrait soluble/acidité : diminué généralement. - Vitamine C : teneur abaissée. - Les formes d’azote ont une légère influence sur la qualité des fruits. Il a été montré que l’azote organique donne à la fois des teneurs en sucres et en acides moins élevées que l’azote minéral. Il a été également mis en évidence que le sulfate d’ammoniaque donne des niveaux de sucres plus élevés que les nitrates. - L’azote influe sur l’absorption de certains éléments. Les effets les plus importants sont : - l’antagonisme entre l’azote et le


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phosphore et l’azote et le potassium, - la relation synergique entre l’azote et le calcium et l’azote et le magnésium. - Dans la pratique il a été mis en évidence que le taux de phosphore de l’arbre est plus facilement modifié en changeant la dose d’azote que celle de phosphate. La diminution des teneurs en phosphore et en potassium par la fertilisation azotée peut avoir une grande importance dans certaines régions agrumicoles.

Symptômes de déficience

La carence se manifeste par une décoloration du limbe sous forme de panachure vert jaunâtre, sans déformation de la feuille. En cas de carence sévère, la feuille peut devenir complètement jaune et on peut avoir chute de celle-ci. Les arbres carencés présentent une réduction de leur activité végétative : faible vigueur des pousses annuelles de printemps et d’automne. A la floraison, le nombre de fleurs formées est moindre et on peut avoir une chute de fleurs et de jeunes fruits noués anormalement élevés induisant une réduction du rendement.

Remèdes

L’apport d’azote rapidement assimilable à un arbre carencé entraîne un reverdissement du feuillage visible très rapidement parfois en moins d’une semaine.

Le Phosphore Rôle dans la plante

- C’est un constituant des acides nucléiques entrant dans la jonction entre les nucléotides. - Constituant des phospholipides des membranes végétales. - Fonction énergétique : l’ATP (adénosine triphosphate) est la source principale d’énergie du métabolisme. - Joue un rôle essentiel dans les fonctions vitales de l’arbre et la respiration. Les taux de phosphore influent sur la qualité des fruits de façon importante, généralement l’augmentation du phosphore a les effets suivants sur la qualité : - Dimension du fruit : sans réponse. - Couleur verte du fruit : accentuée comme pour l’azote. - Reverdissement du fruit : accentuée comme pour l’azote. - Epaisseur de l’écorce : diminuée. - % de jus de fuit : augmenté. - Extrait soluble du fruit : réduit en % matière soluble, augmenté en valeur absolue par augmentation du volume du jus. - Acidité du jus : fortement diminuée. - Extrait soluble/acidité : généralement inchangé ou croit légèrement. - Vitamine C : teneur abaissée.

Symptômes de déficience

La carence en phosphore est rare chez les agrumes. 66

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Agrumiculture Le niveau de phosphore du sol a des effets sur l’absorption des autres éléments. La chlorose ferrique, la carence en zinc et en cuivre ont souvent été associées à une fertilisation massive en phosphore. Pas de symptômes sur jeunes feuilles. Les feuilles âgées des arbres carencés en phosphore prennent une couleur bronzée terne, elles sont souvent plus petites que la normale et présentent dans les cas graves des zones nécrotiques à leur extrémité et sur les bords, une chute de celles-ci pendant ou après la floraison du printemps peut être observée. La croissance de l’arbre est réduite, les rameaux les plus faibles se dessèchent et meurent à la reprise de la végétation. La floraison est réduite, il y a chute prématurée des fruits.

Calibre, qualités organoleptiques, coloration sont donc augmentés. La plupart des facteurs de qualité accusent cependant une baisse progressive à mesure que le niveau de potassium s’accroit. - Une alimentation correcte en potassium améliore le taux de fructification (taux de nouaison plus élevé, chutes moins importantes, réduction de la chute prématurée des fruits avant la récolte).

Symptômes de déficience

- Symptômes foliaires rares et peu spécifiques.

Carence en Azote

Remèdes

Apport d’engrais phosphatés solubles.

Le Potassium Rôle dans la plante

- Joue un rôle important dans la maintenance et la régulation de la pression osmotique. - Il a une action directe sur l’ouverture et la fermeture des stomates participant ainsi à la diminution des risques de flétrissement. - Constituant de certains enzymes entrant dans la catalyse de la synthèse des protéines, de l’ATP et dans la photosynthèse. - Il remplit certaines fonctions métaboliques dans la croissance et la division cellulaire des jeunes tissus et il semble nécessaire à la synthèse des hydrates de carbone et des huiles essentielles. - Le potassium influence davantage la qualité des fruits que tout autre élément, il joue également un rôle capital dans la formation et le grossissement du fruit. L’augmentation des teneurs en potassium a les effets suivants sur la qualité des fruits : - Calibre du fruit : augmenté fortement, surtout quand l’alimentation potassique est faible au départ. - Couleur verte du fruit : accentuée comme pour l’azote. - Reverdissement du fruit : accentuée comme pour l’azote. - Epaisseur de l’écorce : augmentée. - % de jus de fuit : diminué. - Extrait soluble du fruit : sans réponse. - Acidité du jus : fortement augmenté. - Extrait soluble/acidité : réduit fortement. - Vitamine C : teneur augmentée. Agriculture du Maghreb N° 96 - Juin 2016

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- Jaunissement des feuilles en taches qui s’étendent en prenant un aspect bronzé, la base de la feuille peut rester verte. - Les fruits deviennent mous et pourrissent rapidement après la récolte. - En pratique, toutes les recherches ont montré que les niveaux de potassium supérieurs à celui de la carence n’ont pas d’effets sur les rendements. - Des quantités élevées de potassium semblent rendre les arbres plus sensibles aux dégâts provoqués par les gelées (état d’hydratation accrue des tissus). - Un antagonisme très marqué a été mis en évidence entre les éléments potassium, calcium et magnésium. L’antagonisme le plus fort est celui qui existe entre le potassium et le calcium, il parait impossible d’avoir des niveaux de potassium et de calcium simultanément élevés dans les feuilles d’agrumes. Dans

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les sols riches en calcaire actif, il est fréquent de constater des déficiences en potassium.

Remèdes

- Au sol, apport de potassium sous forme de sulfate plutôt que de chlorure. - Feuilles : pulvérisation au printemps d’engrais potassique notamment en sols riches en calcaire actif.

Les éléments «secondaires» Le Magnésium Rôle dans la plante

- Est un des principaux constituants des pigments chlorophylliens A et B, il participe éga-

lement à la synthèse de la xanthophylle et des carotènes, il intervient dans le fonctionnement des chloroplastes. - Activateur des ATPases ainsi que catalyseur de nombreuses réactions biochimiques (glycolyse...) - Permet la liaison entre les deux sous-unités des ribosomes responsables de la transcription de l’ADN en protéines. Le magnésium a un effet synergique sur le zinc et le manganèse. L’augmentation de magnésium accroit l’accumulation de ces métaux dans les feuilles d’agrumes.

Symptômes de déficience

Une carence sévère en magnésium a des effets dépressifs marqués sur les agrumes : - bronzage des feuilles, - chlorose sévère des feuilles avec la base verte en forme de V renversé,


la nutrition des plantes, particulièrement pour son rôle dans la synthèse des protéines. La matière sèche d’une feuille d’agrume en contient normalement de 0,2 à 0,4%. - Il est impliqué dans la synthèse des vitamines. - Composant de différentes enzymes. - Les chloroplastes, qui assurent la photosynthèse, concentrent 70% des protéines soufrées d’un plant d’agrume.

Symptômes de déficience - défoliation précoce, - grande susceptibilité au froid, - dessèchement des rameaux et branches, - croissance radiculaire médiocre, - production alternée, - rendements réduits, - des fruits de qualité médiocre.

Remèdes

Pulvérisations de nitrate de magnésium ou apports de calcaires magnésiens dans les sols acides ou de sulfate de magnésium dans les sols alcalins.

Le Calcium

Rôle dans la plante

- Composant de la membrane et des parois, auxquelles il donne de la résistance. - Diminution de la perméabilité de la

membrane vis-à-vis de l’absorption du K, du Fe. - Il entre dans la composition d’enzymes catalytiques comme les ATPases.

Symptômes de déficience

Symptômes sur feuilles adultes commençant par la décoloration de la chlorophylle sur le bord du limbe.

Remèdes

Apport de chaux.

Le Soufre

Rôle dans la plante

- Il entre dans la constitution de trois acides aminés (la cystéine, la cystine et la méthionine). - Le soufre est un élément important dans

Les jeunes feuilles des plants carencés sont de couleur verte, mais d’un vert moins clair que celui des plants normaux. Leurs nervures sont plus pâles que le limbe. Elles sont de taille plus réduite et portées par un tronc plus mince que la normale. Plus la déficience en soufre sera sévère plus les feuilles de la partie supérieure vont se chloroser, tournant au jaune pâle, alors que les feuilles inférieures conservent leur couleur d’origine. La croissance des plants carencés peut être réduite. Remèdes Le soufre est apporté avec le potassium sous forme de sulfate de potassium.

Dans le prochain numéro nous aborderons les carences liées aux oligo-éléments

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Maladies

Greening des agrumes et ses vecteurs Aide à la reconnaissance et l’identification de la maladie

Dr. Rachid BOUHARROUD, Chercheur en Lutte intégrée des Culture (INRA-Agadir)

Le Maroc est l’un des plus importants producteurs exportateurs d’agrumes dans le monde. Le Plan Maroc Vert a prévu de produire plus de 3,7 millions de tonnes en 2020. Mais pour atteindre cet objectif, il est indispensable d’améliorer les productions (amélioration variétale, irrigation, fertilisation et pratiques culturales) et réduire les risques liés aux agents pathogènes et ravageurs. Même si la mouche méditerranéenne des fruits Ceratitis capitata reste le ravageur le plus important dans nos vergers d’agrumes, la connaissance d’autres maladies comme le Huanglongbing (greening des agrumes) et ses vecteurs Diaphorina citri et Trioza erytreae revêt une importance capitale.

P

our contrôler la mouche méditerranéenne, plusieurs méthodes ont été adoptées au Maroc (en particulier dans la vallée du Souss) à sa-

voir: • La lutte chimique conventionnelle (Traitement généralisé ou localisé) ; • Le piégeage de masse (Attract and Kill) ; • La technique de l’insecte stérile (projet pilote). Cependant, même si C. capitata

est le ravageur le plus important dans la vallée du Souss, la connaissance d’autres maladies à risque comme le Huanglongbing (greening) et ses vecteurs Diaphorina citri et Trioza erytreae est d’une utilité importante. En effet, la présence du psylle africain T. erytreae en Espagne (Iles Canaries) et en Portugal (Iles Madeira) rend la situation inquiétante de point de vue risque phytosanitaire pour le Maroc. La maladie du Greening est causée par la bactérie Candidatus liberibacter. C’est une bactérie Gram

Asymétrie des symptômes (gauche) et taches de vert-foncé (droite)

Dégâts d’attaque de T. erytreae 70

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Déformation du fruit et teinture de l’extrémité pédonculaire

négatif qui a 2 souches, l’une Africaine (Heat sensitive form), l’autre Asiatique (Heat tolerant form). Sur le plan économique, le Greening des agrumes affecte directement la culture en causant la mortalité des arbres infectés, par réduction des rendements (quantité et qualité) et par augmentation des coûts de production liés à la lutte contre les vecteurs.

Symptômes du Greening des agrumes :

Les symptômes de la maladie du Greening se manifestent sur les

Exsudats cireux des larves de D. citri

Larves (gauche) et adulte (droite) de T. arytreae

Piège jaune englué accroché à un arbre d’oranger pour le monitoring des psylles


feuilles par un jaunissement des veines et une chlorose asymétrique. L’asymétrie est le caractère le plus sûre pour un diagnostic positif. Les taches en vert foncé au milieu des taches claires sur les feuilles d’un arbre infesté sont aussi à considérer. Les fruits sont de petite taille avec une forme asymétrique. Les veines carpellaires d’un fruit en coupe longitudinale sont teintées au niveau de l’extrémité pédonculaire en brunrouge foncé ou brun-jaune en fonction des variétés. Les graines sont avortées. Du point de vue gustatif, le jus a un gout amer et déprécie la qualité marchande pour l’industrie du jus. La bactérie responsable de la maladie est transmise par 2 vecteurs : - Diaphorina citri est un psylle qui a 5 stades de développement larvaire et 10 générations par an. L’œuf a une couleur jaune clair à orange et une forme d’amande mesurant entre 0,01 à 0,15 mm. La présence des nymphes de D. citri dans un verger d’agrumes ne peut pas passer inaperçue vu la sécrétion des exsudats cireux visibles à distance. L’adulte est ailé avec des tâches brunes et mesure en moyenne 2,5 mm de long et peut hiberner jusqu’à 6 mois. Il est caractérisé par sa position à un

angle de 45° sur la feuille. - Trioza erytreae est un homoptère de la famille des Triozidae. L’adulte ailé d’une taille de 4 mm a des ailes transparentes avec des veines clairement définies. Le mâle a une taille plus petite que la femelle et un abdomen épointé à l’extrémité postérieure alors que celui de la femelle est pointu. Les œufs de T. erytreae, d’une taille de 0,3 mm, ont une forme cylindrique et une couleur orange et sont pondus sur la face inférieure des feuilles. Il a 5 stades larvaires d’une forme aplatie et une couleur jaune. Les larves portent des franges marginales de filaments blanc et cireux. T. erytreae a 8 générations par an.

Détection et veille phytosanitaire :

La principale voie de propagation des vecteurs et l’agent causal de cette maladie est à travers le commerce international des plantes et éventuellement des fruits infestés à un degré moindre. Les vecteurs peuvent être transportés par le vent à des distance allant jusqu’à 1,5 km. Les plants d’agrumes provenant des zones de production infestées peuvent transporter les œufs et les nymphes. A noter que le dernier stade larvaire ainsi

que les adultes issus de ce stade peuvent transmettre l’agent causal (souche asiatique et africaine). D’une façon générale, la présence des 2 vecteurs ne pourra pas passer facilement inaperçue pour les raisons suivantes : • La forme frisée et tendue des filaments cireux sur un arbre infecté par D. citri est facile à voir à distance de l’arbre. • La déformation sévère des feuilles suite à l’infestation par T. erytreae se voit aussi de loin. Cependant, la détection de la maladie du Greening nécessite une observation de très près des feuilles et des fruits pour s’assurer des symptômes dans un premier temps et par des analyses biochimique et/ou moléculaires (RT-PCR) dans un 2ème temps pour confirmation. Il faut signaler que les pièges jaunes peuvent être aussi utilisés pour la détection en plus du monitoring des 2 vecteurs pour suivre la population et raisonner la lutte par la suite. La fluctuation des populations des vecteurs est étroitement liée à la phénologie de l’arbre puisque la ponte ne se fait que sur les jeunes pousses.

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ALERTE

Face aux ravageurs émergeants au Maroc, la vigilance s’impose Pr Dr Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI, École Nationale d’Agriculture - Meknès

A travers le monde, les pays dépensent des sommes d’argent colossales pour se débarrasser des ravageurs et maladies des cultures. Ces dernières années, plusieurs pays ont commencé à parler du problème des ravageurs émergeants, qu’on peut définir comme « des espèces connues dont l’incidence et la répartition géographique augmentent notablement ou d’espèces nouvellement décrites ».

L

bre d’organismes identifiés sur le territoire national ces dernières années à savoir, la mineuse des agrumes Phyllocnistis citrella Stainton, la mineuse de la tomate Tuta absoluta Meyrick, le Charançon Rouge des Palmiers Rhynchophorus ferrugineus (Olivier), le Feu bactérien Erwinia amylovora (Burrill) Winslow et al., le Virus de la Tristeza Citrus Tristeza Virus, Drosophila suzukii (Matsumura), Cochenille du Cactus, etc. L’importance de ces émergences et les conséquences socio-économiques et environnementales ont conduit les pays à s’organiser et à développer des stratégies communes de gestion de ces ennemis au sein de diverses instances internationales telle que l’Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes (OEPP) et l’Organisation pour la Protection des Végétaux au Proche-Orient (NEPPO) dont le Maroc fait partie. Ces Organisations Régionales pour la Protection des Végétaux (ORPV) sont chargées de la coopération et de l’harmonisation dans le domaine de la protection des plantes entre les pays de la région correspondante. En vertu de l’Article IX de la Convention Internationale de la Protection des Végétaux (CIPV), ces organi-

sations doivent exercer un rôle coordonnateur dans les régions de leur compétence, prendre part à différentes activités pour atteindre les objectifs de la présente Convention et, le cas échéant, rassembler et diffuser des informations. L’aboutissement à ces objectifs et la protection contre ces ennemis émergents au sein des pays de la région dont le Maroc nécessite la surveillance du territoire et la prévention de l’introduction et la dissémination des organismes nuisibles à l’intérieur du pays et même au-delà des frontières nationales. Entre 2014 et 2016, certains échantillons parvenus à l’Unité de Zoologie Agricole (UZA) du Département de Protection des Plantes et de l’Environnement (DPPE) (Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès) (ENAM) ont révélé l’identification pour la première fois (Pr Boutaleb Joutei A) d’un certain nombre de ravageurs sur certaines cultures à savoir:

1- L’acarien Penthaleus major (Dugès) sur céréales (Mars 2014) Les échantillons de céréales (Région Meknès) réceptionnés au sein du laboratoire de Zoologie Agricole ont montré la

Photos BOUTALEB J A

e causes des émergences sont multiples et complexes, les changements climatiques (augmentation du niveau de CO2, etc.) sont d’une part responsable du changement du comportement de ces ravageurs vis-à-vis des plantes cultivées (Boutaleb, 1996, Boutaleb, 1999, Boutaleb et al., 2000, Boutaleb&Lebrun, 2004) et d’autre part un bon nombre d’émergences sont liées aux activités humaines (échanges commerciaux de végétaux et de produits végétaux, introduction involontaires des ravageurs dans des zones où ils étaient auparavants absents). D’autres facteurs peuvent expliquer l’émergence d’un certain nombre de ravageurs qui étaient auparavant contrôlés naturellement, à savoir l’utilisation non raisonnée des traitements pesticides aboutissant par la suite à la destruction de la faune auxiliaire (Boutaleb et al., 2006) et l’apparition du phénomène de résistance des ravageurs aux pesticides (Sekkat & Boutaleb, 1993; Sekkat &Boutaleb, 1994, Boutaleb et al., 2004a ; Boutaleb et al. 2004b). Le Maroc n’est pas à l’abri de ces ennemis de cultures, en témoigne un certain nom-

Adulte Penthaleus major

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Agriculture du du Maghreb Maghreb Agriculture N° 96 96 -- Juin Juin 2016 2016 N°

Dégâts Penthaleus major

Cochenille Protopulvinaria pyriformis

Fumagine sur feuille d’Avocatier


présence d’acariens très caractéristiques ayant une morphologie très différente des autres familles d’acariens phytophages. L’acarien en question appartient à la super famille des Eupodoidea et à la famille des Penthaleidae. Il s’agit d’une autre famille d’acariens phytophages autre que celles reconnues au Maroc à savoir les Tetranychidae, les Tarsonemidae et les Eriophyidae. Ces acariens identifiés sur céréales pour la première fois au Maroc peuvent attaquer une grande variété de plantes économiquement importantes, le blé et d’autres céréales, les légumineuses, l’arachide et des plantes ornementales. Les dégâts ne se manifestent pas par un jaunissement de la plante, comme avec la plupart des autres acariens ravageurs, mais par un aspect plombé des feuilles et un nanisme des plantes. La destruction des cellules et de la cuticule qui en résulte favorise la dessiccation, retarde la photosynthèse et produit l’argenture caractéristique qui est souvent confondue avec des dommages dus au gel. D’après la littérature, ces acariens sont nuisibles l’hiver pendant les périodes humides et ne sont pas affectés par de grandes périodes d’humidité, de précipitations, de courtes périodes de gel ou même un sol gelé jusqu’à 5-6 cm de profondeur.

2- Le charançon Polydrosus sp. (Avril 2015) Les échantillons réceptionnés au sein de l’Unité de Zoologie Agricole proviennent d’un verger d’agrumes situé dans la région de Marrakech, l’insecte en question provoque des dégâts sur jeunes pousses et des défoliations importantes sur feuilles allant même vers des cas de dépérissement de plants. L’insecte a été identifié pour la première fois sur Citrus au Maroc, il s’agit bien d’un Coléoptère de la famille de

Adulte Polydrosus Sp

Curculionidae et du Genre Polydrosus. Certaines espèces identifiées au Maroc (Rif, Moyen Atlas et Haut Atlas central) telles que le Polydrosus impressifrons Gyllenhal, le Polydrosus atlasicus Kocher et le Polydrosus setifrons Duval s’attaquent aux feuilles et aux bourgeons des arbres forestiers (Quercus, Betula, Caprinus, Fagus, Ulmus, Crataegus et Morus,...) et peuvent s’attaquer également aux arbres fruitiers (Arahou, 2008).

3- La Cochenille Protopulvinaria pyriformis (Cockerell) sur Avocatier (UZA, Avril 2016) Les échantillons de feuilles et de fruits d’avocatiers réceptionnés ont montré la présence de cochenilles vivantes avec présence également des œufs et des premiers stades larvaires. Il s’agit d’une cochenille identifiée pour la première fois au Maroc appartenant à la famille des Coccidae et à l’espèce Protopulvinaria pyriformis. D’après BenDov (1993), l’espèce est largement distribuée dans les régions tropicales et subtropicales d’Afrique, Moyen-Orient, Amérique du Nord et du Sud, et dans toute la région Paléarctique. En ce qui concerne le bassin Méditerranéen, la cochenille a été déclarée en France (Canard, 1996), en Israël (Blumberg & Blumberg, 1991), en Italie (Pellizzar, 2003), au Portugal (Carvalho & Aguiar, 1997), en Espagne (Spina, 2001) et en Grèce (Ben-Dov et al., 2003). La cochenille est polyphage avec plus de 100 plantes hôtes appartenant à 34 familles (Wysoki, 1985) et est considérée comme un ravageur des arbres fruitiers et des plantes ornementales dans de nombreuses parties du monde (Ben-Dov, 1993). La cochenille produit le miellat avec abondance, et par conséquent, favorise le développement important de la fumagine

Dégâts Cécidomyie de l’écorce sur Olivier

sur toute la plante hôte. Les feuilles atteintes sèchent et chutent précocement, ce qui réduit fortement la croissance de la plante, et par conséquent, le rendement de la culture.

4- Des ravageurs connus au Maroc mais en pleine émergence !! L’acarien Acalitus phloeocoptes (Nalepa) sur Prunier Au cours de ces 3 dernières années (2014 à 2016), plusieurs échantillons (région de Saïs et Moyen-Atlas) surtout de prunier (pousses et rameaux) parvenus au laboratoire de Zoologie Agricole présentaient des symptômes un peu caractéristiques à la base des bourgeons: présence des protubérances parenchymateuses sous forme de très petites galles sphériques de 2 mm avec une petite ouverture. A l’extérieur, les galles sont de couleur brunâtre d’aspect liégeux et à l’intérieur, les tissus sont rougeâtres et comportant les différents stades de l’acarien en très grand nombre. L’acarien en question est vermiforme et appartient à la famille des Eriophyidae et à l’espèce A. phloeocoptes.

La Cécidomyie de l’écorce Resseliella oleisuga Targioni-Tozzetti sur Olivier Les échantillons (région Saïs et Moyen-Atlas) parvenus au laboratoire de Zoologie Agricole présentaient des rameaux attaqués fréquemment à la base, provoquant des nécroses de l’écorce. Certains rameaux sont même morts et présentaient un desséchement total. Le ravageur en question est bien la Cécidomyie de l’écorce R.oleisuga (Diptera: Cecidomyiidae) qui peut dans certaines situations provoquer de graves dégâts sur Olivier.

Galles Acalitus phloeocoptes sur prunier Agriculture Agriculture du du Maghreb Maghreb N° 96 96 -- Juin Juin 2016 2016 N°

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