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EDITIONS AGRICOLES

Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com

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Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Prof. M’hamed Hmimina Noureddine Belkadi Essarioui Adil Meziani Reda

Attachée de Direction Khadija EL ADLI

Directeur Artistique NASSIF Yassine

Imprimerie PIPO

Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

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Edito

Des foires et salons pour quoi faire ?

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ans le domaine agricole, comme dans d’autres secteurs d’activité, chaque année se tiennent, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger, de nombreux salons, expositions et foires auxquels les intéressés s’empressent de se rendre. Ces manifestations sont organisées sous différentes thématiques, à différentes périodes de l’année, bien choisies et coordonnées, sous différentes spécialisations (machinisme, fruits et légumes, élevage, oléiculture, généralistes, …), avec différentes vocations,éloignement (nationale, régionale, internationale) et cadences (annuelle, bisannuelle), et s’adressant à différents visiteurs (professionnels, grand public, chercheurs). Les participants à ces exhibitions, qu’ils soient exposants avec des stands plus ou moins étoffés ou simples visiteurs, ne regardent pas à la dépense (argent, temps, mobilisation), qu’ils estiment pleinement justifiée au regard des avantages qu’ils attendent de cette participation.

Et justement quels sont ces avantages ?

Pour les exposants, il s’agit de présenter des produits ou des services qu’ils commercialisent, de recevoir leurs clients, d’établir des contacts, participer à des concours ou compétitions, … Pour les institutionnels, il est question de défendre l’image du pays ou du secteur d’activité auquel ils appartiennent. Pour les visiteurs professionnels, la tournée des stands qui les intéressent leur permet de se tenir au courant de tout ce qui se fait dans leur filière, d’établir des liens commerciaux en profitant de l’opportunité de trouver, au même endroit, les représentants de tous les domaines dont ils ont besoin dans leurs activités. Pour l’ensemble des participants compétents, les salons organisent des activités (conférences, séminaires, démonstrations, visites sur le terrain, …) à même de les mettre en contact avec des spécialistes de différents domaines qui apporteront les résultats de leurs recherches ou les fruits de leurs expériences dans des conditions réelles. Les marocains aussi n’échappent pas à cette tendance aussi bien les grands groupes, les organismes, les associations de producteurs et exportateurs, les sociétés et particuliers participant du tissu économique et social (producteurs, fournisseurs d’intrants agricoles, industriels, établissements pu-

blics ou privés, …) qui jugent de la pertinence de participer à l’une ou l’autre des ces manifestations économiques. Au Maroc, on peut citer le plus grand salon national SIAM de Meknès, le SIFEL d’Agadir, le salon des fruits rouges à Larache, le salon du mouton Sardi à Settat, le salon des céréales à Berrechid, Foodexpo de Casablanca, etc. Sans oublier les différents salons qui se tiennent toute l’année et dans toutes les régions du pays et exposant les produits de terroir. Dans ces manifestations, le rôle des médias spécialisés, comme Agriculture du Maghreb, est essentiel puisqu’ils : - permettent aux sociétés exposantes de renforcer leur participation grâce à des communications ciblées dans les numéros spéciaux distribués pendant ces salons - permettent aux sociétés qui n’ont pas eu la possibilité d’exposer, d’être quand même présentes à travers leur communication dans les éditions spéciales ‘’Salon’’ - apportent aux personnes intéressées qui ne peuvent s’y rendre, l’essentiel de ce qu’ils ont observé lors de leur déroulement. Dans ce cadre, le magasine Agriculture du Maghreb, a essayé depuis son lancement et dans la mesure de ses modestes moyens, d’apporter au lecteur les informations scientifiques, techniques, commerciales et autres à même d’aider nos professionnels de l’agriculture à aller de l’avant. Les nouveautés qu’il rapporte sont bien ciblées et sélectionnées pour leur permettre, même s’ils n’ont pas pu faire le tour de ces salons, de se tenir au courant des actualités et nouveautés qui intéressent leur secteur d’activité et qu’ils pourraient exploiter pour améliorer leur production ou leur activité (voir articles dans ce numéro et sur le site www.agri-mag.com). Nous espérons avoir contribué de cette façon à la mise à niveau de notre agriculture et à apporter à nos professionnels le maximum possible du savoir et des outils dont ils ont besoin.

Abdelmoumen Guennouni

Journaliste Agriculture du Maghreb N° 110 - Mars 2018

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Sommaire

Supplément

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Actualités

CropLife Atelier sur la réglementation et la gestion des produits phytopharmaceutiques pour les pays du Maghreb 32

Aujourd’hui, à FRUIT LOGISTICA Demain, dans les rayons 36

FRUIT LOGISTICA 2018 Dynamiser la participation marocaine 39

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Le mildiou l’ennemi numéro 1 de la vigne

L’oïdium de la vigne une maladie insidieuse aux conséquences redoutables 48

LES MOUCHES MINEUSES Les espèces les plus fréquentes au Maroc 52

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La tavelure du pommier au Maroc

ENSILAGE DU MAÏS De la récolte à la mise en silo 60

La Lutte Intégrée Une raison intelligente d’espérer dans notre combat contre les ravageurs 64

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Petites annonces

Nos annonceurs

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ADEAUPLAST 11 CAMELEO service 21 AFEPASA 51 CMGP 72 AGRIMATCO 14 Crédit Agricole AGRIMATCO 47 Maroc 2 AGRIMATCO 49 FELEM 63 AMPP 50 FIAT 5 ARD 61 INFORMIA 31 ARYSTA 53 IRRISYS 15 ATLANTICA LACQ 25 Agricola 16 MAMDA 9 BASF 45 MEDFEL 13 SIPSA SIMA Salon 27 BASF 57 TIMAC AGRO 55 BAYER CS 594 Agriculture du Maghreb N° 110 - Mars 2018

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UNIVERS HORTICOLE 29 VOG 7 Supplément AGRIPHARMA AMAROC BAYER CS BODOR Elephant vert EMCO CAL FIAT IDAI Nature

KLASMANN KLASMANN MAMDA NETPAK NOVAKOR PHYTOLOUKOS SOMATREF TECNIDEX VIVEROS CALIFORNIA www.agri-mag.com

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Actu Actu International

INTERPOMA 2018

Salon international de la culture, conservation et commercialisation de la pomme Les préparatifs pour la 11e édition d’Interpoma qui se tiendra cette année du 15 au 17 novembre à Fiera Bolzano, battent leur plein. Ce salon biennal spécialisé est unique en son genre : c’est le seul qui, au niveau international, soit entièrement consacré à la pomme, produit par excellence du Haut-Adige (Italie). Grâce à sa situation géographique, son savoir-faire et à ses normes technologiques, il figure parmi les premières régions productrices de pommes. Bolzano, en tant que capitale du Tyrol du Sud, est par conséquent l’endroit idéal pour accueillir un salon de renommée mondiale sur la pomme.

Du 15 au 17 novembre prochain, Bolzano deviendra encore une fois, la capitale de la pomme. La ville accueillera en effet plus de 20 000 professionnels du monde entier et désireux de découvrir les dernières nouveautés du secteur. Ces dernières années, Interpoma, salon international de la culture, de la conservation et de la commercialisation de la pomme, s’est lancé dans l’innovation, s’imposant comme une référence dans le développement de nouvelles idées pour le secteur pomicole. 2018 ne fera pas exception à la règle : les initiatives qui accompagnent l’avènement de cette 11e édition seront nombreuses à s’ajouter au programme initialement prévu pour ces 3 jours de novembre. Lors de la précédente édition (2016), sur une surface de 25.000 m2, 460 exposants provenant de 24 pays différents ont présenté leurs produits, services ou

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innovations les plus prometteuses : pépinières, emballages de toutes sortes, machines de conditionnement, tracteurs fruitiers, machines d’éclaircissage, de taille et de récolte, fertilisants, produits de protection des vergers respectueux de la nature, matériel de transport, dispositif de conservation des fruits, drones, dispositif anti grêle et anti-gel… Le salon est également l’occasion de présenter de nouvelles variétésde pommes, notamment grâce à la participation à l’événement d’importantes pépinières et centres de recherche. 20.000 visiteurs venus de plus de 70 pays ont déambulé dans les allées du salon pour s’informer sur les nouveautés et les tendances des techniques de sélection, de production, récolte, emballage, conditionnement, conservation, logistique… C’est le résultat, entre autres d’une

intense opération de promotion internationale menée par les organisateurs du salon. A noter que de nombreux professionnels marocains conscients de l’importance de ce salon référence, n’hésitent pas à faire le déplacement. Parmi eux des producteurs, des gérants d’exploitations arboricoles, des pépiniéristes, des conseillers, des bureaux d’étude, … venus s’inspirer de l’école italienne en pomiculture et des avancées réalisées dans la région du Tyrol en matière de choix variétal, de densité de plantation, de mécanisation des différentes opérations (taille, éclaircissage, récolte), d’optimisation des apports en eau et en fertilisants et de contrôle raisonné des parasites des vergers dans le respect total de la santé du consommateur et de l’environnement. En effet, la plupart des vergers de pomme au Maroc sont encore

gérés de manière traditionnelle avec de faibles densités de plantation et peu de soins apportés. Il y aurait donc une grande marge d’amélioration des rendements et de la qualité, surtout que les zones de production avec un nombre d’heures de froid suffisant pour cette espèce sont très limitées au Maroc. Par ailleurs, le secteur des pommes au Maroc aurait beaucoup à apprendre de l’organisation de la filière Tyrolienne de la pomme. En effet, la production de la région est livrée presque intégralement à des coopératives. Malgré la taille modeste des exploitations (2,5 ha en moyenne), la clef de leur succès réside dans l’organisation des producteurs avec la mise en place et la gestion des organismes de services dont ils ont besoin (formation, conseil technique, recherche, certification...) avec l’aide des autorités régionales.

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Actu SALON tionnement et de stockage des pommes dans le Haut-Adige. Ces visites sont par ailleurs l’occasion pour les visiteurs d’apprendre davantage sur l’histoire de la pomiculture dans la région du Tyrol du Sud.

Interpoma2018 :

Un programme complet de conférences Tendances du marché, innovation variétale, culture durable de la pomme, haute technologie en arboriculture fruitière, ce sont là les thèmes principaux du congrès bisannuel « La pomme dans le monde», qui se tiendra dans le cadre d’Interpoma 2018. Le congrès qui se tiendra pendant les deux premières journées du salon est coordonné cette année par le spécialiste sud-tyrolien KurthWerth. Ces deux journées seront divisées en deux parties, et quelque 20 intervenants du monde entier seront présents pour s’entretenir sur les thèmes les plus actuels du secteur de la pomme. La première réunion, qui se déroulera le jeudi 15 novembre, s’intitule « La pomme dans le monde : tendances dans l’est de l’Europe et en Asie. » La Pologne et l’embargo russe, ainsi que la culture de la pomme dans l’est de l’Europe, les Balkans et en Asie centrale seront au cœur des discussions. Il sera également question de la position de la Chine et de l’Inde au sein du commerce international de la pomme, et l’on s’intéressera également aux opportunités et aux barrières commerciales pour l’exportation de pommes en Asie. La seconde partie sera en revanche rythmée par des interventions de spécialistes sur les tendances dans les domaines de

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l’innovation variétale, de la généalogie, et de la taxinomie de la pomme, avec les « tendances internationales dans l’innovation variétale, le génome de la pomme et les forêts de pommiers sauvages au Kazakhstan ». Le deuxième jour, sera abordée en première partie la « Durabilité de la culture de la pomme : production biologique et intégrée ». Des intervenants débattront sur des thèmes relatifs à l’agriculture biologique, la production intégrée, la durabilité et la biodiversité, en incluant des études de cas concrets pour illustrer leurs propos. Le thème principal de la réunion de clôture sera la technique, et plus particulièrement la « Haute technologie dans l’arboriculture fruitière du futur ». Seront par ailleurs traités les thèmes de la robotique et de la mécanisation en arboriculture fruitière, ainsi que de l’essor du numérique, des technologies des capteurs et de précision, ainsi que de l’introduction de tracteurs électriques.

Visites sur le terrain

Au vu du grand nombre de demandes les années précédentes, les organisateurs comptent multiplier les visites guidées réservées aux visiteurs de la foire. En effet, chaque jour, des visites dans différents sites de production sont organisées avec pour objectif de montrer aux opérateurs internationaux les méthodes de production, de condi-

Interpoma Innovation Camp Place aux idées novatrices

Le Camp d’Innovation Interpoma est une plateforme de réflexion pour l’avenir du marché de la pomiculture. Interpoma Innovation Camp a vu son deuxième acte se jouer en novembre dernier, pendant la manifestation Agrialp, toujours à Fiera Bolzano. Toute une journée a été consacrée aux innovations présentées par des startups italiennes et étrangères devant un jury international composé de journalistes et d’experts du secteur. L’édition 2017 a été remportée par la startup italienne Perfrutto Horticultural Knowledge. Perfrutto est le système de prévision le plus perfectionné pour la récolte. Il peut fournir des données prévisionnelles susceptibles d’aider les agriculteurs à optimiser l’irrigation, l’éclaircissage et la fécondation. Il délivre les données recueillies sur le terrain, notamment la taille des fruits via Calibit, un calibreur numérique doté d’un enregistreur de données, un service haute technologie utilisé dans les vergers de pommes, de poires et de kiwis. Ce dernier est né d’un algorithme de prévision étudié et développé spécialement au cours de 30 années de recherches universitaires. Innovation et technologie Une combinaison gagnante dans laquelle Interpoma n’a cessé d’investir ces dernières années pour faire place aux jeunes, aux idées neuves et contribuer

ainsi au développement du secteur pomicole. C’est dans ce contexte que s’intègre l’«Interpoma Technology Award », l’une des grandes nouveautés de l’édition 2018 d’Interpoma. Ce prix a pour objectif de promouvoir les technologies et machines - exposées lors de la manifestation qui présentent un fort caractère innovant et impactent le plus les techniques de culture, la préservation de la pomiculture et les phases qui suivent la récolte.

Quelles opportunités en Chine ?

Avec une production de 43,8 millions de tonnes pour la saison 2016/2017 et 2,32 millions d’hectares cultivés, la Chine est le plus grand producteur mondial de pommes. La péninsule de Shandong est la plus importante région de production et pourtant, plus de 90 % des pommeraies ne possèdent pas de systèmes de protection contre les oiseaux, le gel et la grêle, moins de 20 % disposent de systèmes de fertilisation et le niveau de mécanisation n’atteint pas 30 %. Le géant asiatique constitue donc une énorme opportunité pour le secteur pomicole européen. C’est la raison pour laquelle Fiera Bolzano a organisé, en 2017, la première édition d’Interpoma China Congress & Exhibition près du centre Weihai International Exhibition & Conference Center à Shandong. Celle-ci a réuni 2 000 visiteurs et 70 entreprises exposantes venues de différents pays. Forts de ce succès, les organisateurs préparent une deuxième édition qui se déroulera au même endroit, du 27 au 29 juin 2018.

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Actu Actu Internationale

La filière

pomme italienne Un exemple d’organisation, d’intégration et de qualité Avec près de 2 millions de tonnes, l’Italie est le deuxième plus grand producteur de pommes en Europe. Les vergers de pommiers sont situés à plus de 80% dans le Nord du pays, notamment dans le Sud Tyrol, suivi de Trentino, Piémonté et Émilia-Romagna. Dans la région autonome leillement par an. Elle allie lion tonnes, une grande pardu sud Tyrol, les vergers de de ce fait les avantages cli- tie étant produite en altitude. pommiers s’étendent à perte matiques de la montagne au Il s’agit du plus grand verger de vue. La province est si- climat relativement doux des de pommiers en Europe (10% de la récolte européenne tuée sur le versant sud des vallées. Alpes au nord de l’Italie et Près de 50% des pommes de pomme). La surface moyenne des exploitations le terroir est caractérisé par italiennes proviennent du dépasse à peine 2 ha et la des altitudes de production Tyrol du Sud, dans la proproduction est livrée presque comprises entre 200 et 1.200 vince de Bolzano. Les ver- intégralement à des coopémètres, des précipitations gers y couvrent une surface ratives. En effet, l’une des moyennes annuelles de 800 de 18.400 hectares pour une caractéristiques de la région mm et 2000 heures d’enso- production de près de 1 mil- est la forte organisation avec

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une grande tendance à la fusion de coopératives dont la dimension atteint souvent 20 000 à 60 000 tonnes, et d’énormes investissements dans les équipements de stockage et conditionnement. Ces coopératives sont regroupées elles-mêmes au sein de grandes structures (consortium) en charge de la commercialisation. La commercialisation s’appuyant sur ces structures a permis non seulement d’assurer la survie des petites exploitations familiales mais a aussi conforté la pérennité de la production de toute la région en introduisant des techniques de pomiculture high-tech et capables de fournir des fruits d’excellente qualité. A noter que les conditions de montagne accentuent certains traits qualitatifs : coloration, texture, croquant de la chair, taux de sucre, richesse en polyphénols et autres substances nutritives, etc. C’est la raison pour laquelle les consortiums de producteurs ont développé des signes distinctifs de qualité de leurs terroirs de production (IGP et AOP) qui sont des atouts de taille pour la communication. En général, il s’agit de marques commerciales d’exploitation gérées par les consortiums de producteurs dans leurs territoires respectifs. www.agri-mag.com

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M. Gerhard Dichgans, directeur de VOG

VOG : géant de la production de pommes

Le 24 Août 1945 est la date officielle de la fondation de VOG, le consortium des coopératives fruitières du Sud Tyrol. Ce géant de la pomme est aujourd’hui le plus gros opérateur pour la commercialisation de la pomme en Europe. VOG compte actuellement 4.968 producteurs membres, regroupés au sein de 13 coopératives pour une superficie d’environ 10.900 hectares et une production d’environ 682.000 tonnes par an. VOG commercialise ses pommes dans plus de 58 pays à travers le monde. VOG et ses membres ont réussi le pari de s’adapter en permanence à un marché qui évolue très rapidement, en introduisant des méthodes

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de culture innovantes, en élargissant son offre pour s’adapter aux goûts des consommateurs, et en investissant dans les installations de stockage, de transformation et de conditionnement. VOG a obtenu la reconnaissance des marchés internationaux pour la grande qualité des pommes du Sud Tyrol VOG commercialise ses pommes dans 30 pays, sous les marques Südtiroler Apfel ggA® et Marlene®. L’association est également membre de variétés Clubs tels que Pink Lady®, Kanzi®, Modì® Rubens®, Jazz®, Envy® et la nouveauté de Yello®.

CAMPAGNE ACTUELLE Perspectives positives de la mi-saison

M. Gerhard Dichgans, directeur du consortium VOG, que

La marque Marlene®: Marlene®, est la marque créée en 1995 à l’initiative de l’Association VOG en tant que marque ombrelle pour la richesse variétale et la qualité des pommes cultivées par les coopératives du consortium. Elle est aujourd’hui l’un des symboles de l’excellence de ces fruits dans la province nord de l’Italie. Elle est non seulement le résultat de la passion de 5 000 producteurs pour cette culture mais elle reflète également l’activité marketing intense développée ces 20 dernières années et qui a réussi à unifier en un seul concept les valeurs d’attachement au terroir, de diversité variétale et de soin méticuleux envers le produit. Ces caractéristiques ont défini l’identité de cette marque dès son lancement, en confortant son succès sur le marché. De plus, depuis 2006 le lien entre les engagements de la marque et l’origine des fruits a été renforcé grâce à l’appellation IGP Pomme du Sud Tyrol qui a été attribuée à différentes variétés du Tyrol cultivées par VOG, le principal producteur de pommes certifiées IGP dans le Sud Tyrol.

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Actu Actu Internationale

nous avons rencontré début février en marge du salon Fruit Logistica à Berlin, a fait le point sur la campagne en cours. « C’est le milieu de la saison de commercialisation des pommes 2017-2018 et les prévisions optimistes faites en début de saison s’avèrent très précises, a déclaré M. Dichgans. Après trois années de surproduction et de baisse des prix, le marché de la pomme a été marqué par une chute générale de la production qui a concerné toutes les grandes régions productrices d’Europe. Une récolte européenne de 9 millions de tonnes a permis d’inverser la tendance et l’équilibre du marché a finalement été restauré ». La baisse de -25% de la récolte du groupe VOG s’est traduite par une baisse de la production de presque toutes les variétés classiques: Royal Gala (-15%), Red Delicious (-26%) et Braeburn -34%. Malheureuse12

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ment, la récolte Golden Delicious a été la plus touchée, avec une chute de %45. Il y a également eu une baisse des niveaux de production des nouvelles pommes Club, avec la Pink Lady® en baisse de 15% par rapport à la récolte précédente, tandis que les volumes pour Kanzi® et Envy ™ ont été les mêmes qu’en 2016 grâce aux nouveaux vergers plantés les années précédentes. Les marchés les plus influents sont été l’Italie et l’Allemagne, qui ont été le plus durement touchés par les gelées printanières de la campagne précédente et où la rareté des deux principales variétés, le Golden Delicious et le Jonagold, a été vivement ressentie. « Malgré nos prévisions positives, nous avons été surpris par la hausse nette des prix et nous craignions que la consommation soit affectée

négativement, ce qui heureusement ne s’est pas produit » explique le directeur de VOG. « En fait, les ventes sont très satisfaisantes et nous nous attendons à une fin précoce de la saison ». Les performances des variétés standard, qui ont le plus souffert ces dernières années, ont été particulièrement bonnes avec des prix plus proches de ceux des pommes Club. Le 1er février, les stocks de pommes du consortium VOG ont baissé de 33% par rapport à l’année précédente, reflétant le rythme rapide des ventes des dernières semaines. Les stocks du Golden Delicious sont en baisse de plus de 50% par rapport à l’année dernière. Les stocks de Royal Gala s’épuiseront au cours des premières semaines de mars tandis que les stocks de Kanzi® et Pink Lady® seront épuisés fin avril et début mai respectivement, soit un mois plus tôt. En bref, la saison devrait se terminer très tôt et cela pourrait représenter une opportunité pour les producteurs de pommes étrangers de récupérer une partie des parts de marché qu’ils ont perdues ces dernières années. En plus des tendances de ventes, il est déjà possible d’avoir un premier retour sur la nouvelle image coordonnée de la marque Marlene®: «Le restyling et la nouvelle stratégie de marque ont été

très positivement accueillis et nos clients en sont très satisfaits», conclut Dichgans. Le deuxième volet de la campagne de communication qui a débuté en novembre sera lancé en mars. Dans cette nouvelle phase, la marque sera promue à la télévision et avec des publicités dans différents pays et notamment au Maroc. En matière de pomme, chaque pays possède ses préférences particulières, que ce soit pour la coloration, le calibre ou la saveur des fruits. Sur les marchés du Maghreb qui apprécient particulièrement les variétés dites classiques comme Golden Delicious, Red Delicious et Gala, VOG a su se positionner comme pomme ‘’haut de gamme’’. Le secret de la réussite de VOG dans ces pays repose principalement sur la grande attention accordée à la qualité et au goût, mais aussi au maintien d’un bon niveau qualité/prix régulier. Ces marchés enregistrent un rythme de croissance intéressant, grâce au travail des partenaires et distributeurs de VOG triés sur le volet et aux actions de promotion et de marketing menées sur ces marchés pour renforcer la notoriété de la marque auprès des consommateurs. Ces pays sont par ailleurs un passage important qui permet de toucher aussi les autres pays du continent.

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Actu Actu Produit

Tomate et génétique

Innovation et valorisation L’innovation revêt de multiples facettes dont la diversité variétale (goûts, formes, couleurs...) et technologique (emballages, matériels...). Innover est en effet nécessaire pour développer la compétitivité des entreprises de la filière et favoriser la consommation des fruits et légumes (frais et transformés). Le consommateur refusant de plus en plus le modèle industriel, l’innovation permet d’accentuer des valeurs liées à l’environnement, au développement durable, sans oublier le caractère pratique. La tomate a bénéficié d’innovations variétales qui ont permis sa segmentation, entrainant une hausse de sa consommation.

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uand la génomique fonctionnelle a permis de s’intéresser de plus près à des caractères aussi complexes que la qualité des fruits charnus, c’est vers la tomate que les chercheurs se sont tournés pour choisir leur modèle. Car elle a des atouts certains : - un grand nombre d’études sur sa physiologie, son métabolisme ou encore sur sa maturation - avant son séquençage complet, sa carte génétique était déjà assez dense et nombre de ses gènes déjà séquencés - elle bénéficie d’une biologie très pratique : cycles de développement assez courts avec plusieurs cultures possibles par an et un génome assez petit et manipulable qui facilite les études fonctionnelles. - la tomate peut également apporter des éléments de compréhension sur le fonctionnement d’autres baies comme le raisin - son génome est très proche d’autres Solanacées économiquement importantes comme la pomme de terre, l’aubergine, le piment ou le tabac. Elle est aussi génétiquement assez proche du café. Autant d’espèces pour lesquelles les gènes ou les régions chromosomiques intéressantes chez la tomate pourraient être mises à profit.

Perspectives d’amélioration

Des chercheurs ont identifié chez la tomate, Solanum lycopersicum, un gène contrôlant la taille du fruit et qui retarde la période de sa maturation. Les résultats de cette étude ouvrent des perspectives d’amélioration de la culture de la tomate, ainsi que celle du pi-

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ment et de l’aubergine appartenant à la même famille botanique. Avant d’être domestiquée par l’homme, la tomate, avait la taille d’une cerise. C’est au Mexique qu’elle est cultivée pour la première fois et qu’elle se développe avant d’être introduite en Europe au 16ème siècle. Aujourd’hui, la tomate est cultivée dans la plupart des pays et sa production est l’une des plus importantes au monde (environ 160 millions de tonnes par an). Ainsi, la tomate est l’objet de nombreuses recherches scientifiques. En 2012, le génome de cette espèce a été publié par le consortium du génome de la tomate. L’étude a eu pour objectif d’identifier, grâce à une cartographie fine de son génome et des analyses fonctionnelles, un nouveau gène à effet majeur sur la taille et la masse du fruit de la tomate. En recherchant des liens entre l’ADN et des caractéristiques morphologiques du fruit chez plusieurs espèces de tomates, dont des espèces sauvages et anciennes, les chercheurs ont ciblé plus particulièrement une région du génome portant un gène (SIKLUH) connu pour agir sur la taille chez d’autres espèces à fruits. En inactivant ce gène, les chercheurs ont observé que les tomates obtenues étaient bien plus petites. Ils ont également remarqué que la maturation du fruit était précoce, suggérant que ce gène permet de retarder le murissement et ainsi laisser plus de temps au développement de sa masse. Ces résultats seront utiles pour l’amélioration de la culture de la tomate, et ouvrent des perspectives pour le piment et l’aubergine, tous deux membres de la famille des Solanacées.

Tolérance à la sécheresse

Des chercheurs ont identifié des gènes majeurs impliqués dans la tolérance à la sécheresse et suggéré que les éléments transposables joueraient un rôle important dans la tolérance au stress. Les tomates que nous consommons aujourd’hui résultent d’un long processus d’amélioration. Si celui-ci a contribué à créer des lignées cultivées qui expriment des caractères d’intérêt initialement présents chez les plantes sauvages, il pourrait toutefois, être encore optimisé si l’on connaissait mieux le génome des tomates sauvages. Parmi celles-ci Solanum pennellii. Très résistante aux stress et en particulier à la sécheresse, elle a été souvent utilisée dans des croisements classiques avec la tomate cultivée S. lycopersicum et les lignées dites d’introgression dans lesquelles de grandes régions génomiques de S. lycopersicum sont remplacées par les segments correspondants de S. pennellii arborent des performances agronomiques nettement supérieures. Tout récemment, une équipe internationale de scientifiques a séquencé et analysé son génome, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension des fondements génétiques des caractères d’intérêt de ce fruit. Petite par la taille de son fruit, S. pennellii n’en renferme pas moins un génome de très grande taille, légèrement supérieur à celui de sa cousine cultivée S. lycopersicum. Les scientifiques ont mis en évidence que la cuticule de S. pennellii présente une teneur accrue en cires, qui vient en renforcer la fonction naturelle, à savoir éviter la perte d’eau à travers les feuilles. Tout laisse donc penser que chez S. pennelli, la cuticule aurait été le siège d’une adaptation permettant de réduire les pertes d’eau par transpiration et de faciliter la survie en milieu aride.

Des rendements meilleurs

Des scientifiques ont découvert une nouvelle méthode pour améliorer les rendements d’une façon spectaculaire. Ils ont découvert un certain nombre de variations génétiques qui pourraient améliorer jusqu’à 100% la production des tomates. «Traditionnellement, les producteurs se basaient sur la variation naturelle www.agri-mag.com

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des gènes pour accroître les rendements. Toutefois, ces rendements ont stagné,» affirme un chercheur. «Les producteurs ont un besoin immédiat de trouver de nouvelles manières pour produire plus de nourriture.» Il a rajouté que «l’architecture de la plante est le résultat de l’équilibre délicat entre la croissance végétative (bourgeons et les feuilles) et la production de fleurs. Pour augmenter les rendements des cultures, nous voulons des variétés qui produisent autant de feuilles et tiges que de fruits, même si cela nécessite de l’énergie, une énergie produite dans les feuilles». Pour les tomates et pour d’autres plantes qui produisent des fleurs, l’équilibre entre la croissance végétative et générative est contrôlé par deux hormones antagonistes appelées florigène et antiflorigène. Les chercheurs ont montré que l’équilibre entre le florigène et l’antiflorigène pourrait ne pas être optimal pour les plants de tomates, en dépit de la longue période pendant laquelle les variétés naturelles ont été cultivées. L’étude a identifié une série de nouvelles mutations génétiques qui ont permis pour la première fois de régler cet équilibre. Cet équilibre maximise la production des fruits sans affecter l’énergie produite par les feuilles qui sont nécessaires pour soutenir ces fruits. «Nous avons constaté qu’il existe différentes combinaisons qui augmentent considérablement les rendements pour les tomates cerises et les autres types de tomates destinées à la consommation en frais».

La qualité nutritionnelle

Parmi les recherches fondamentales sur la tomate figurent des travaux sur l’amélioration de ses qualités nutritives. Ainsi, un laboratoire français a montré que des périodes ciblées de carence en azote des plants permettaient d’augmenter les teneurs en polyphénols des tomates. Cette découverte n’a pas encore été expérimentée en serre, alors qu’elle serait facile à mettre en œuvre sur cette culture hors-sol. La tomate représente une source majeure de vitamine C en raison de la forte consommation de ce fruit. Les fruits des espèces sauvages de tomate sont souvent très riches en vitamine C et sont une source de variabilité pour améliorer ce caractère. Des chercheurs ont donc focalisé leurs travaux sur la qualité nutritionnelle sur la vitamine C. Certaines des approches globales concernent également le lycopène, autre métabolite secondaire d’intérêt de la tomate.

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Actu Actu Vulgarisation

La Classroom mobile des céréaliers Une opération répondant aux besoins des agriculteurs

Après le grand succès qu’a connue la première édition des formations agricoles via la « Classroom mobile des céréaliers » lancée en 2017 et qui avait permis de toucher un grand nombre de céréaliers à travers tout le pays, les organisateurs ont décidé de reconduire l’opération en 2018. Cette initiative est le fruit du partenariat entre : AMAROC, BASF Maroc, la SONACOS et ZINE CEREALES. L’étape de clôture qui s’est tenue à Agourai, a connu la participation de 600 professionnels et a été l’occasion pour les organisateurs de tirer un bilan très positif de cette deuxième édition.

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our rappel, ces formations via la Classroom mobile concernent la conduite de la culture des céréales sur 3 volets : la lutte contre les maladies fongiques, la fertilisation raisonnée et un 3e maillon de la chaine qui revêt une importance capitale pour la filière céréalière, à savoir les semences. La tournée de 2018, qui s’est étalée sur 5 semaines, a parcouru 2140 kilomètres traversant différentes zones à vocation céréalière notamment : Ouled Said (Chaouia), Khmiss Zmamra et Sidi Bennour (Doukkala), Agourai (Saiss) et Had Kort (Gharb). Lors des différentes étapes, les producteurs ont été invités à suivre des formations sur les bonnes pratiques de conduite du blé www.agri-mag.com

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qui leur permettront d’obtenir une production meilleure sur les plans quantitatif et qualitatif. En effet, une bonne production céréalière est le résultat de l’utilisation de semences certifiées, d’une fertilisation suffisante et raisonnée et d’une bonne protection contre les ennemis de culture et notamment les maladies fongiques. « Si on ne prend que l’exemple de la protection phytosanitaire, un seul traitement fongicide équivaut aux prix de vente de 1,5 quintal/ha de blé, mais il permet un gain de rendement d’au moins 15 qx/ha. De même, deux traitements permettent d’atteindre un gain de 25 qx/ha, a déclaré M. Mounir Sefiani, Directeur Général d’Amaroc. A noter que les productions

céréalières en intensif permettent d’atteindre un rendement moyen de 60 qx/ha pouvant grimper à 80 qx/ha. Sur les 3 Millions d’hectares de blé cultivés chaque année au Maroc, environ 350.000 ha sont traités contre les maladies fongiques. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de la Classroom mobile, initiée par ZINE CEREALES, qui permet de former à chaque étape plusieurs groupes de producteurs qui s’engagent à leur tour à former d’autres producteurs. L’opération a permis de toucher, cette année, 2000 petits et moyens céréaliers, soit directement, à travers les formations, soit indirectement, grâce à l’implication des agrégateurs et grands producteurs céréaliers qui servent de modèles à suivre dans leurs

régions ». Depuis son lancement l’année dernière, cette initiative a permis de former un total de 4000 céréaliers, ce qui conforte l’objectif fixé par les 4 acteurs, à savoir atteindre un total de 10.000 petits et moyens céréaliers dans les 2 prochaines années. A noter que pour mener à bien cette opération les 4 acteurs ont mis en œuvre d’importants moyens logistiques et financiers, et mobilisé une équipe de plusieurs cadres. Cette réussite illustre clairement l’importance pour l’ensemble des maillons de la filière de s’unir pour pouvoir atteindre le maximum de producteurs céréaliers dans les différentes régions. Très confiant, M. Sefiani a déclaré à la fin de son allocution « A Agriculture du Maghreb N° 110 - Mars 2018

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ce rythme, et si tous les opérateurs travaillent la main dans la main, on devrait améliorer significativement les superficies de céréales traitées contre les maladies fongiques. La production nationale en gagnera en quantité mais aussi en qualité ».

Des semences de qualité

Cette formation a été assurée par M. Mehdi Alaoui, représentant de la SONACOS qui a expliqué qu’à travers un accroissement de la productivité et une amélioration de la qualité des productions, les semences de qualité assurent une meilleure valorisation des moissons et contribuent ainsi à la rentabilisation de l’investissement agricole. Dans ce sens, la SONACOS met à la disposition des agriculteurs des quantités suffisantes en semences certifiées d’un profil variétal performant, répondant à une diversité des attentes du marché. Le succès de cette mission est illustré par une nette amélioration du taux d’utilisation des semences certifiées enregistré ces dernières années. Pour cela la SONACOS peut compter sur une quinzaine de centres à travers le pays qui lui permettent de disposer jusqu’à 1,5 millions de quintaux de semences certifiées de blé et sur pas moins de 500 points de ventes. M. Alaoui a également tenu à souligner que dans son plan stratégique à horizon 2020, des produits de diversification notamment les engrais et les produits phytosanitaires prennent une place croissante dans le développement des activités de la SONACOS. Il a également tenu à annoncer le lancement d’une application en langue arabe qui permet aux producteurs de prendre conscience de l’étendue de sa gamme et des usages. 18

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M. Mehdi Alaoui, représentant Sonacos

M.Yassine TAYBI, Directeur Général de ZINE CEREALES

Une fertilisation raisonnée

Monsieur Yassine TAYBI, Directeur Général de ZINE CEREALES, nous dévoile la stratégie de la société depuis 2012, en matière de fertilisation raisonnée, qui vise l’accompagnement des ventes par des conseils techniques via son class-room mobile, dans ce sens l’entreprise a investi dans des unités de blending d’une capacité de plus de 549 000T/An pour un engrais sur mesure adapté à la nature du sol et aux besoins de la culture, afin d’améliorer la qualité, la productivité et d’augmenter le revenu des agriculteurs. La formation dispensée par l’équipe de ZINE CEREALES a porté sur les rôles des éléments majeurs, mineures et oligoéléments, au cours des différentes étapes du cycle du blé ainsi que les différents types d’engrais qui existent sur le marché. L’utilisation rationnelle de ces engrais (de fond, de couverture) doit être basée sur la connaissance de la richesse initiale du sol en éléments fertilisants (analyses), du type de sol qui influence la disponibilité de ces éléments aux plantes (pH, blocages, antagonismes…) et du niveau de rendement souhaité et compatible avec les conditions du milieu (bour, irrigué). A partir d’objectifs de production quantitatifs et qualitatifs l’agriculteur calcule l’apport de fertilisants nécessaire pour compléter l’offre du sol en éléments minéraux et satisfaire les besoins nutritionnels des plantes. Le but est d’apporter à chaque culture, pour chaque parcelle, une fertilisation suffisante et efficace, faire des économies et réduire les pertes d’éléments

dans l’environnement. Au cours de la formation des exemples d’anciennes formulations ont été cités qui continuent à être utilisées par les agriculteurs, mais qui provoquent souvent des déséquilibres dans l’alimentation végétale et des pertes aussi bien dans le coût de fertilisation que dans les rendements obtenus. La gamme d’engrais de ZINE CEREALES a développé différentes formules d’engrais NPK pour différentes cultures et pour les différentes régions du Maroc. L’équipe de formation de ZINE CEREALES a conclu son intervention par la présentation d’un exemple de programme de fertilisation adapté à la région du Saïss et aux conditions climatiques de cette année. Ce programme, permet s’il est bien appliqué, d’obtenir une production satisfaisante en quantité et en qualité des grains.

La lutte efficace contre les maladies fongiques

Prof. Brahim Ezzahiri (IAV Hassan II) a expliqué qu’il existe deux principaux groupes de maladies qui peuvent affecter sérieusement le rendement du blé. Le premier groupe est composé des maladies foliaires et le deuxième englobe les pourritures racinaires, le piétin échaudage et la fusariose de l’épi. Il a cependant focalisé son exposé sur les maladies foliaires (septoriose, rouille jaune et brune), favorisées par les conditions pluvieuses et humides. Pour faire face au risque de développement de ces maladies dans les champs, il est important de bien les identifier, connaître les sources de conta-

mination primaire, les moyens de dissémination des spores et procéder à des tournées régulières dans les champs pour l’évaluation du risque afin d’intervenir au moment opportun. Tout retard de l’intervention fongicide peut, en effet, mettre la culture en danger. Pour réussir la protection du blé contre les maladies foliaires, les céréaliculteurs doivent recourir à l’utilisation combinée de moyens préventifs et curatifs, fondée sur : - l’utilisation de semences saines, - l’adoption d’un assolement adéquat, - le choix de variétés résistantes - l’utilisation raisonnée de fongicides. Prof Ezzahiri a également recommandé d’adopter une stratégie permettant de prolonger la durée de vie des substances fongicides actuellement disponibles sur le marché. Cette stratégie doit se baser sur l’alternance des fongicides à modes d’action différents et l’utilisation des mélanges de matières actives appartenant à différentes familles chimiques.

Quel produit fongicide utiliser ?

La stratégie de lutte contre les maladies fongiques du blé repose sur l’utilisation de produits fiables dont l’efficacité permet d’assurer une protection prolongée d’au moins 3 à 4 semaines. Généralement, un seul traitement est suffisant, mais en cas d’attaque précoce, deux traitements peuvent s’avérer nécessaires. Devant un public particulièrement attentif, M. Driss Bousricir, directeur technique de la société www.agri-mag.com

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Formation dispensée par l’équipe de ZINE CEREALES

Prof. Brahim Ezzahiri (IAV Hassan II)

OPUS ® A base de Epoxiconazole, ce produit offre de nombreux avantages notamment : sa persistance d’action, une polyvalence inégalée, un mode de diffusion différent et une systémie ascendante et acropétale. L’absorption de l’époxiconazole est très rapide. En effet, une heure après l’application, 10% sont déjà diffusés à l’intérieur de la feuille et 60% après 24 heures. La diffusion régulière et uniforme dans la plante combinée à une excellente efficacité sont déterminantes pour une protection durable de haut niveau. A noter que l’époxiconazole se caractérise par une longue persistance d’action : au moins 8 semaines sur les étages foliaires présents lors du traitement. Ceci se concrétise par le maintien, plus longtemps, d’une plus grande proportion de surface foliaire fonctionnelle verte.

OPERA® MAX Il s’agit d’un fongicide polyvalent assurant à la fois une action préventive et curative. Il a la particularité de contenir 2 matières actives avec deux modes d’action différents translaminaire et systémique, à savoir : Epoxiconazole et la Pyraclostrobine F500®. Cette double action renforce son efficacité et réduit les risques d’apparition des résistances. En plus de son effet fongicide, la F500® qui détient le titre Agcelence de BASF, permet d’améliorer l’assimilation de l’azote et obtenir ainsi une surface foliaire indemne pour un meilleur résultat sur la photosynthèse et une meilleure utilisation du carbone, ainsi qu’une augmentation de la matière sèche. En réduisant la sécrétion de l’éthylène, elle minimise aussi la sénescence de la plante et augmente la durée du cycle. A noter que ce produit permet également de lutter contre le piétin verse qui peut être problématique dans certaines conditions.

OSIRIS® Tirant sa force de l’association de deux triazoles complémentaires l’époxiconazole et le metconazole, ce fongicide apporte une solution performante pour protéger les céréales à la fois des maladies des feuilles (septoriose, rouilles) et de l’épi (fusariose). Il offre ainsi la possibilité d’alterner des triazoles dans le programme de traitement dans le cadre de la gestion des modes d’action fongicides. Sa formulation innovante Stick & Stay permet aux gouttes de pulvérisation d’adhérer à la plante et ainsi plus de substances actives qui restent sur et dans la plante. Il présente également l’avantage d’un temps de séchage 8 fois plus rapide comparativement à un produit classique.

Quand les conditions de la campagne imposent le recours à deux traitements fongicides, M. Bousricir recommande de d’effectuer la première avec l’Opéra Max du fait qu’il assure une longue protection. Pour le deuxième traitement, il est possible d’utiliser Opus® ou Osiris®. Ce dernier étant le plus recommandé si l’on s’attend au développement de la fusariose de l’épi. En fin, et en réponse à la demande des céréaliculteurs qui se plaignent ces dernières années du phénomène de la verse, BASF et AMAROC ont réintroduit le produit Cycocel Extra®. Utilisé à la fin du tallage, il a la capacité de raccourcir la plante, renforcer la tige et ancrer les racines au sol.

AMAROC, a présenté les solutions fongicides innovantes élaborées par BASF et distribuées à travers le Royaume par SONACOS et AMAROC, à savoir :

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M. Driss Bousricir, directeur technique Amaroc

M. Abderrahim Laasmi Responsable de la Zone Nord Est – BASF Maroc

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Une délégation marocaine en Espagne pour

les journées porte-greffe de De Ruiter-Seminis Les pépiniéristes pour leur part ont bénéficié d’un Master-class sur les technologies de greffage et ont pu visiter l’une des plus importantes pépinières d’Espagne. La visite de divers sites d’essais a permis également aux producteurs marocains d’observer les performances de la large gamme de portegreffes dont dispose aujourd’hui De Ruiter couvrant l’ensemble des segments de vigueur et l’ensemble des variétés de tomate.

L

’expertise groupée de DeRuiter- Seminis et Monsanto commence à dessiner un avenir prometteur et produit des résultats révolutionnaires pour le marché des porte-greffes. En effet, une nouvelle génération de porte-greffe dotée de résistances améliorées et de caractéristiques précieuses a été introduite récemment. Afin de partager ces récentes avancées technologiques avec les professionnels de la tomate à travers la région, Seminis et De Ruiter ont célébré en février dernier leurs ROOTSTOCK TOMATO DAYS 2018 en Espagne.

centres R&D à des délégations de producteurs et pépiniéristes venus de plusieurs pays. Le Maroc, pour sa part, a été représenté par une dizaine de professionnels invités par l’équipe d’Atlantic Breeder. Après une série de présentations très intéressantes sur les processus et technologies de sélection déployés par l’importante équipe de recherche sur place, la délé-

gation marocaine a eu droit à un programme riche en visites pratiques dont celle du fameux laboratoire portegreffe.

En effet, premier inscrit de la nouvelle génération, BALANCEFORT vient compléter un portfolio déjà bien garni avec les références du marché MAXIFORT, BEAUFORT, OPTIFORT et MULTIFORT.

Dans ce laboratoire, les variétés de porte-greffe qui passent les différentes étapes préliminaires de sélection sont mises dans des conditions de pression extrêmes de nématodes. Les propriétés de résistance sont alors jugées à leur juste valeur.

Enfin, les producteurs marocains ont pu voir en avant-première les nouvelles variétés introduites par Seminis au Maroc cette année, à savoir, les deux rondes : EDMUNDO et DONALDINA en plus de la très prometteuse cerise ronde ZIRCONYTA.

Cet événement a été l’occasion pour les équipes de recherche du leader mondial des semences végétales d’ouvrir les portes de leurs 20

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Du nouveau matériel génétique prometteur pour les principaux segments du marché Malgré un temps pluvieux et l’alerte météo de ce 1er Mars, plusieurs dizaines de professionnels de la tomate sous serre ont répondu présent à l’invitation de l’équipe Atlantic Breeder pour le Café Tomate 2018.

C

e rendez-vous annuel, est l’occasion pour la société de montrer les nouveautés de son portefeuille tomates Seminis et De Ruiter aux producteurs du Souss. Cette année, 10 variétés ont été présentées, couvrant divers segments du marché, à savoir : Ronde calibre 2, calibre 3, cerise ronde, cerise allongée et bien sûr le portegreffe. Les variétés qui ont suscité le plus d’intérêt auprès des producteurs sont Mexico 86 et Donaldina pour le calibre 3, Edmundo pour le calibre 2 et Zirconyta pour la cerise ronde. Le porte-greffe Balancefort a pour sa part, attiré l’attention des techniciens qui ont pu observer ses caractéristiques distinguées. En effet, Balancefort est le premier venu au Maroc de la nouvelle génération de portegreffe De Ruiter. Il se caractérise par un effet génératif qui donne à la plante un port très ouvert et qui permet une gestion plus facile d’une culture vigoureuse. Balancefort, répond ainsi aux besoins des producteurs de la zone dont le niveau de maîtrise technique n’a cessé de s’améliorer ces dernières années. En calibre 3, Seminis avait dernièrement introduit Mexico 86 qui poursuit son chemin en s’imposant comme une 22

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alternative sérieuse et fiable aux standards du marché. Aujourd’hui, le portefeuille s‘étoffe sur ce segment avec Donaldina, qui garantit une régularité du calibre 3 (75%) et maintient une très belle coloration tout au long du cycle. Edmundo, la nouveauté calibre 2 distribuée par Agrosem, apporte également son lot de valeur ajoutée. “Coloration rouge intense, calibre et forme intéressants et réguliers sont les principales caractéristiques de cette variété qui offre en plus un potentiel élevé de production” précise Rafik Jaadouni, responsable TD Seminis-De Ruiter, qui a suivi Edmundo sur plusieurs années avant de la sélectionner pour le Maroc. L’autre grande vedette de la journée était la toute nouvelle cerise ronde Zirconyta qui a été Sélectionnée dans l’objectif de proposer une meilleure solution aux producteurs de ce segment technique et très exigeant en termes de qualité et shelf-life. “En plus de son excellent package de résistances et sa grande tolérance à l’éclatement, Zirconyta possède des qualités gustatives intéressantes. Les exportateurs peuvent expédier ce produit vers les destinations les plus lointaines en toute sérénité grâce à son exceptionnelle conservation” nous dit Nabil Bouroumi, responsable commercial. www.agri-mag.com

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Redonnez vie à vos sols Depuis sa création en 1986, la société Agripharma, qui est l’un des acteurs majeurs dans le secteur de la désinfection des sols au Maroc, s’est adossée à l’un des plus grands fabricants en Espagne, la

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société AQL, pour offrir aux producteurs des solutions adaptées. Les agriculteurs font face à la problématique des champignons de sol et des nématodes qui attaquent les plantes

et impactent négativement les rendements. Avec l’arrêt définitif de l’utilisation du bromure de méthyle, il fallait proposer au marché de nouvelles solutions de lutte. Le produits FLASH-SOL FE de la société Agripharma est une formulation adaptée aux cultures particulièrement sensibles aux champignons de sol, et dans un degré moindre aux nématodes telles que les fruits rouges, le

haricots verts, etc. Composé de 39,5% de Dichloropropène et de 59,5% de Chloropicrine, ce produit offre de nombreux avantages, notamment : · Facilité d’utilisation · Excellent contrôle des maladies causées par les champignons et les nématodes. · Redonne une nouvelle vie au sol · Amélioration substantielle des rendements

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Le Laboratoire d’Analyse et de Contrôle Qualité

Des analyses d’expert qui contribuent à la réussite de votre exploitation Conformément à la décision du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, le Laboratoire d’Analyses et de Contrôle Qualité vient d’obtenir son accréditation, ce qui le rend habilité à procéder aux analyses agronomiques. Créé en 2016, le Laboratoire d’Analyses et de Contrôle Qualité s’est fixé pour mission de répondre aux préoccupations majeures des différents acteurs de l’agriculture et de l’environnement. Le LACQ offre à ses clients des prestations de qualité et un accompagnement privilégié grâce aux compétences multidisciplinaires de ses experts :

1- Conseil - Interprétation des résultats, diagnostic et conseils personnalisés, - Compréhension de l’équilibre entre les teneurs de différents paramètres, - Aide à l’optimisation du programme de fertiliation

2- Proximité et réactivité - Large présence sur le territoire, assurée par une équipe d’ingénieurs et techniciens, - Possibilité de composer,

- Accompagnement clients sur le terrain pour une meilleure application et suivi des recommandations, - Un court délai de traitement des demandes des clients.

3- Qualité et fiabilité Le LACQ est soucieux de garantir à ses clients des analyses de qualité et de grande fiabilité. Et pour cela il peut compter sur : - Les compétences d’une équipe qualifiée de docteurs, d’ingénieurs pédologues et phytiatre, de chimistes et de techniciens pluridisciplinaires. - Un équipement de haute performance (Flux continu, ICPAES,..) assurant la rapidité et la fiabilité de l’exécution. - Un contrôle continu de la performance des méthodes d’analyses à travers les tests inter-laboratoires (ex: Bipea). - Une garantie totale de la confidentialité dans le traitement des échantillons.

4- Une vision plus ambitieuse Le LACQ aspire à devenir la référence en matière de service de laboratoire, en misant sur l’innovation, le développement des méthodes d’analyses et le respect de l’environnement.

Expertise du laboratoire Le LACQ propose des menus d’analyses accrédités pour répondre aux besoins des clients. Toutefois, des menus personnalisés peuvent être proposés pour répondre à tout besoin spécifique du client. Parmi les analyses menées : - Analyses du sol pour déterminer le potentiel productif des terrains agricoles - Analyses de substrats de cultures, de matières fertilisantes organiques et minérales pour une meilleure connaissance de l’efficacité agronomique et valorisation du produit

- Analyse des plantes : évaluer l’état nutritionnel de la plante avec des analyses qui vont des plus simples aux plus complètes - Diagnostic phytopathologique : pour identifier les agents pathogènes (nématodes, champignons, bactéries, virus) - Eaux et effluents * Évaluer la qualité des eaux d’irrigation et solutions nutritives (analyses simples ou avec oligo-éléments, éléments traces métalliques, test de salinité) * Potabilité chimique et microbiologique : Potabilité physico-chimique, Analyse microbiologique simple, moyenne ou complète…

Contact : 0661075093 / +212 535 529 410 / contact@lacq-ma.com

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Groupe Bodor

Prix du meilleur projet de fin d’étude -2ème éditionLa société Bodor a organisé la deuxième édition du prix du meilleur projet de fin d’étude en agronomie. Les candidats sélectionnés ont présenté leurs projets de fin d’étude le Vendredi 23 Février 2018 au siège de Bodor devant un jury composé de M. Rachid Morabit le fondateur de la société Bodor, Docteur Aithoussa directeur technique des domaines royaux et Mlle Hajar Benabdillah responsable marketing de la société Bodor . La société a remis les prix le même jour. Mme Ahlam sentil a reçu le premier prix grâce à son projet intitulé “Hygiénisation et contrôle du Fusarium oxysporum f.sp albedinis (Kill. et Mair) par le compostage des sous-produits de palmier dattier”. Le second prix a été remporté par Mr Mustapha El Janati et le troisième prix par

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Mme Atmani Hajar. L’objectif de cette initiative est d’encourager les étudiants et jeunes lauréats intervenants dans le domaine de la recherche en agriculture et de leur permettre de présenter leurs projets devant un jury expérimenté et de bénéficier de ses conseils, l’objectif également est de contribuer au développement de la filière agricole grâce à l’innovation et au transfert de technologie. La société Bodor qui a obtenu la certification Iso 9001 v 2015 fournit ses efforts afin de participer au développement de l’agriculture au Maroc à travers la recherche et le développement en mettant à la disposition des agriculteurs les meilleures solutions.

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Concept de tracteur autonome bien conçue donne l’impression d’être bien construite et inspire confiance en ce qui concerne son fonctionnement. Une bonne conception permet également d’améliorer l’image de la marque et de préserver la beauté de la machine tout au long de sa durée de vie, ce qui se traduit à son tour par une valeur de revente élevée.

Interview de M. David Wilkie, Directeur Design CNH Industrial et concepteur du tracteur autonome de Case IH qui a reçu le prestigieux prix GOOD DESIGN®. Le prix annuel GOOD DESIGN® est décerné par le « Chicago Athenaeum Museum of Architecture and Design and Metropolitan Arts Press Ltd. » aux produits de design industriel les plus innovants et avant-gardistes à l’échelle mondiale. ADM : Quand pensez-vous pouvoir lancer la production ? Pouvez-vous nous présenter brièvement l’équipe qui a rendu possible ce concept de tracteur autonome ? David Wilkie : Le concept de tracteur autonome CASE IH est un prototype qui fonctionne parfaitement. Il a été mis au point en collaboration avec l’équipe de CNH Innovation, le Design Center, ainsi que notre partenaire technologique ASI. Ce concept consistait à mettre en pratique et à tester notre technologie autonome. Ce tracteur n’est pas directement destiné à être un produit dans le futur. Toutefois, il aura sans aucun doute une influence sur la prochaine génération de tracteurs CASE IH. La conception a été mise au point par notre bureau d’études nord-américain de Burr Ridge (Chicago) sous ma direction. Une étroite collaboration a été instaurée avec notre équipe Innovation du fait qu’il s’agit d’un Concept véritablement fonctionnel. ADM : Pouvez-vous nous parler de certains défis que vous avez dû relever lors de la mise au point de ce concept ? DW : Tout nouveau projet de conception constitue un défi.

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En particulier, ce concept nous a laissé une grande liberté, ce qui est rare dans le domaine industriel. Le fait qu’il n’y avait plus besoin de cabine et que le conducteur se trouvait à distance a changé virtuellement la donne. Ce n’est pas un tracteur conventionnel. Toutefois, il a mis en évidence un certain nombre d’exigences particulières, notamment pour protéger le moteur et l’électronique embarquée complexe. Nous devions concevoir une carrosserie épurée tout en étant fonctionnelle. Nous avons commencé par mettre au point l’avant et le capot, en nous inspirant des points positifs de l’Optum de CASE IH. À partir de là, nous avons créé une carrosserie sculpturale très fluide qui protège le tracteur tout en lui donnant un caractère marqué, élégant et futuriste. ADM : Comment trouvez-vous l’équilibre entre la fonctionnalité et le design ? Où fixez-vous la limite entre les deux ? DW : La fonctionnalité est toujours notre premier objectif. Toutefois, il est possible d’allier un bon design à la fonctionnalité. Je suis convaincu qu’un bon design peut même améliorer la fonctionnalité d’un produit. Une machine

ADM : Comment concevez-vous vos produits ? De la planche à dessin au produit réel, pouvez-vous nous expliquer sa métamorphose ? DW : Notre première tâche consiste à bien cerner les exigences de notre client. Qu’il s’agisse du développement de la marque ou d’un produit. Nous devons étudier le marché et les concurrents, voir ce qui fonctionne bien et ce qui pourrait être amélioré. Notre équipe est constituée de spécialistes produits hautement qualifiés et de jeunes designers très talentueux. Nous disposons également d’anciens designers automobiles qui ont une véritable passion pour le design de qualité. Pour commencer, je fais appel à des designers de différents bureaux d’études qui proviennent d’horizons culturels très variés. Cela nous permet d’abolir les frontières. Nos designers dépassent souvent le cadre de ce que nous attendons normalement d’eux. Nous aimons repousser les limites pour savoir jusqu’où nous pouvons aller. Toutefois, l’étape suivante consiste à nous revoir avec les responsables de notre marque, le service marketing et l’équipe technique des produits. C’est là que nous trouvons tout naturellement le bon équilibre. Nous pouvons choisir aussi bien une solution conventionnelle qu’une idée révolutionnaire. Au fur et à mesure que le projet se développe, nous avons une meilleure vision de la direction que nous devons prendre. La conception

commence par des schémas bidimensionnels, puis se poursuit par la conception CAO des modèles jusqu’à la création des prototypes à taille réelle. Le choix final n’est fait qu’après des recherches approfondies en matière technique et ergonomique, soutenues par des études de marché. ADM : Comment votre parcours professionnel vous a-t-il aidé à façonner votre perspective en matière de design ? DW : De nombreuses marques automobiles ont fait appel à moi au fil des années. Mon expérience dans la conception automobile m’a aidé à comprendre l’importance d’un bon design et comment celui-ci peut être élégant. Dans le domaine automobile, un bon ou un mauvais design peut faire la différence entre la réussite et l’échec d’un produit. L’attention accordée aux détails est probablement le facteur qui a la plus grande influence. Il faut aller au cœur du projet et s’assurer que même les petites choses qu’on ne voit pas sont jolies et fonctionnent bien. ADM : Quel est votre prochain gros projet sur votre ligne de produits ? DW : Je ne vous cacherai pas que je ne peux pas vous parler de nos futurs projets en détail. Notre équipe de Design planche actuellement sur plusieurs choses, de la mise au point de gros projets à l’amélioration de petits détails et au graphisme. Il y a des chances que le prochain grand défi à relever réside dans l’influence croissante de la technologie et de la connectivité sur nos machines. C’est un facteur encore plus important dans le cadre de notre activité que dans celui de l’automobile. La technologie permettra d’améliorer la productivité et le confort des différents acteurs de ce secteur.

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Actu Actu Entreprise

Journée d’Information

Univers Horticole

Nouvelle solution contre Tuta absoluta:MIMIC 2F® Afin de répondre aux attentes actuelles des producteurs, la société spécialisée dans l’agrofourniture Univers Horticole (UH), ne cesse d’innover pour introduire de nouvelles solutions de protection des plantes et les aider à faire face aux nouveaux défis imposés par la globalisation, la protection du consommateur et de l’environnement. Et c’est dans ce sens qu’elle a organisé, en février dernier à Agadir, une journée de présentation de ses nouveautés et de lancement de son nouvel insecticide contre les lépidoptères et notamment Tuta absoluta : MIMIC 2F®. La journée a été animée par M. Mostapha Souda, Directeur commercial d’Univers Horticole, qui a présenté un aperçu général sur la société et ses nouveautés. Parmi elles, l’ouverture d’une nouvelle agence à l’Agropolis de Meknès, la nouvelle coopération avec HeadlandAgrochemicals UK (qui fait partie de FMC Corporation) pour le développement d’une nouvelle gamme de nutrition des plantes ainsi que la signature avec Plant Health Care US (spécialisée dans les biostimulants à base de Harpin), d’un Business contrat pour le développement et la vente de leur gamme, notamment ProAct AA. A cela s’ajoute la signature d’un contrat avec le groupe espagnol Agrotecnologia pour le lancement des produits Zéro résidus. M. Souda a conclu son intervention par la présentation de la gamme des pesticides d’UH pour la protec-

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tion des cultures de tomate et des fruits rouges, à savoir : Kaiser 10SC, King 250EW, Companion, Fungicure SL, Sergomil et Mimic 2F®. Ensuite, M. Hicham Bouchtia, Directeur des affaires réglementaires de la société Nisso Chemical Europe, a pris la parole pour présenter la société Nisso et ses partenariats au niveau mondial. Il a par la suite expliqué le statut réglementaire du Tébufénozide, la matière active du produit Mimic 2F®, le processus de son homologation au niveau européen. Pour sa part, M. Marcel Tillmann, Directeur produits dans la société Nisso, a exposé les propriétés techniques du produit Mimic 2F®, doté d’un mode d’action original, différent des autres groupes chimiques existants actuellement sur le marché. En effet, le tébufénozide agit comme un mimétique de l’ecdysone en agissant sur

les récepteurs de l’ecdysone de l’insecte et provoquant un déclenchement prématuré de la mue, qui se traduit par une perturbation du cycle de développement normal, empêchant ainsi l’insecte de changer l’ancienne cuticule. Suite à cette perturbation de la mue, la chenille arrête de s’alimenter, se déshydrate et meurt. De plus, les larves touchées lors du traitement et qui arrivent à terme ne donnent que des adultes stériles. L’un des points forts du Mimic 2F®,c’est qu’il est doté d’un pouvoir anti-ruissellement très important d’où une longue activité résiduelle même après d’autres pulvérisations. Il est, par ailleurs, compatible avec les programmes de lutte intégrée, non toxique pour les auxiliaires, sans effet sur les abeilles et les bourdons, avec un bon profil éco-toxicologique. Dans son intervention, et après avoir rappelé l’importance de la problématique de Tuta absoluta au Maroc, M. Houssin Attaoui, Directeur Technique et Homologation dela société Univers Horticole, a enchainé sur la présentation des résultats des essais conduits localement avec le Mimic 2F® chez les producteurs et les bonnes raisons de l’introduire dans la stratégie de lutte contre ce fléau de la culture de tomate. Le Mimic

2F® représente en effet un nouvel outil IPM pour la gestion de la résistance de Tuta absoluta. C’est également un produit sous protection au Maroc, un produit de NIPPON SODA Co. Ltd. Japon, dont le fournisseur est sa branche d’Europe Nisso Chemical Europe en Allemagne. Les trois homologations actuellement autorisées par l’ONSSA au Maroc sont : - Tomate contre Tuta absoluta ; - Agrumes contre la mineuse ; - Framboises contre les noctuelles. La période d’utilisation débute dès l’apparition des premières attaques ou pontes sur les feuilles.

Nouveauté en fertilisation

Dans sa présentation, M. Angel Marin, Directeur Général de Plant Health Care, a dévoilé le nouveau fertilisant ProAct AA. Il s’agit d’une technologie unique sur le marché basé sur la technologie ‘’Harpin’’ de nouvelle génération, pour améliorer la capacité nutritionnelle des plantes par une meilleure absorption des oligo-éléments et principalement celle du calcium. ProAct AA augmente ainsi rapidement la photosynthèse et l’énergie de la plante pour se défendre. L’énerwww.agri-mag.com

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Actu Actu Entreprise gie supplémentaire et la force que la plante crée sont utilisées pour réduire les niveaux de stress et augmenter la production et la qualité, ce qui permet d’améliorer la qualité des fruits et légumes par la prolongation de la durée de vie lors du stockage et du transport qui est un atout pour l’export.

Et toujours dans le but d’offrir une gamme complète de produits permettant d’améliorer la qualité des fruits et légumes, la société Univers Horticole a développé une nouvelle coopération avec la société Headland Agrochemicals UK. Dans sa présentation, Joseph Frem, Responsable à HeadlandCrop

Nutrition de FMC a présenté le profil de cette société spécialisée dans la nutrition des plantes. Il a ensuite détaillé lesdifférentes applications des produits Headland et leurs points forts: - Formulation innovante avec la technique : ‘‘Advanced Delivery System’’

- Présence de co-formulants pour améliorer l’efficacité nutritionnelle - Meilleure adhésion des éléments nutritifs au feuillage - Meilleure absorption par la cuticule - Meilleure compatibilité des produits lors des mélanges.

L’ANNEE 2018 S’ANNONCE BIEN CHEZ HIBAGRICOLE NOUVELLE INNOVATION MOTEURS WELL 2018

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- Un design plus compact!

En produisant des moteurs submersibles Haute Température qui sont plus endurants et performants. Cette conception robuste a une longueur de pile plus courte, ce qui

réduit la possibilité de frottement entre le rotor et le stator.

2

- Un moteur haute température! La performance des moteurs va augmentrer en ayant les standards PE2 + PA pour toute la gamme de production

LE PLASTIQUE

Une caisse innovante pour optimiser les coûts de la supply chain La société LE PLASTIQUE en collaboration avec la société PACK SOUSS a présenté Jeudi 8 Février au Salon Fruit Logistica à Berlin les résultats d’une étude menée conjointement sur l’optimisation des coûts de la supply chain.

C

ette étude est le fruit de 2 ans de recherche, et de 3 Millions de Dirhams de budget R&D, introduisant une caisse nouvelle génération en tant que maillon d’optimisation majeur dans la chaîne logistique et la 30

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de moteur rebobinable. “Avec ces standards le moteur pourra être utilisé avec l’eau chaude à 50 °C et qui peut aller jusqu’à un maximum de 70°C“

Quelques caractéristiques clés

. Cueillette : réduction des coûts de l’opération de cueillette . Volume : augmentation du poids par caisse . Transport : augmentation du

La classe d’isolation des moteurs WELL est Y

tonnage transporté et réduction du nombre de voyages . Entreposage : augmentation du tonnage stocké et traité

A suivre...

supply chain. Avec cette innovation, LE PLASTIQUE se positionne comme un créateur de valeur et un partenaire stratégique de la filière.

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FR ANCE - MAROC - POLOGNE

Pourquoi se doter d’un Logiciel pour son activité Fruits et Légumes ?

Opter pour un logiciel afin de suivre son activité fruits et légumes est parfois un choix complexe à mettre en place. Nous abordons ci-après les raisons qui doivent vous pousser à vous doter de ce type d’outil : quand Excel ne suffit plus ou que l’on veut respecter les normes Global GAP et IFS-BRC.

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. Je n’arrive plus à suivre mes flux fruits et légumes avec Excel Vous avez épuisé les charmes et les ressources d’Excel pour tenir compte des entrées et sorties des fruits et légumes en tant que coopérative, producteur, ou encore distributeur. En effet, au-delà d’un certain volume, entrer dans un tableur Excel les flux de produits est trop consommateur de temps et source d’erreur. Avec des scanners de code barre tenus en main, similaires à ceux trouvés en supermarché et simples d’usage, sans compétences techniques, le suivi d’un certain volume de produits est largement simplifié. · Optimisation des apports, de la préparation commandes (picking, étiquetage

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SSCC) et expéditions (anticipation des tournées de livraison et coûts de transport) · Communication avec les équipements de production, saisie facilitée sur les bornes tactiles et terminaux portables, gestion par codes à barres · Optimisation des stocks marchandises (brut, pré-calibré, conditionné) et des stocks emballages · Gestion de la relation fournisseurs/apporteurs (agréages, rémunération producteurs,…)

2

. Je perds trop de fruits ou légumes faute de traçabilité efficace De plus, vous perdez à présent trop de stocks en allant puiser dans le plus récent au lieu du plus ancien, faute d’avoir répertorié les fruits

ou légumes par date. Avec une traçabilité des productions, intégrée dans les procédés de travail, on sait où aller chercher les pommes, poires, bananes, carottes ou pommes de terre qui doivent sortir de l’entrepôt en premier.

3

. Je veux exporter vers l’Europe ou la Russie: Pour exporter, il est conseillé de montrer son adhésion à des normes internationales comme Global G.A.P. L’utilisation d’un logiciel spécialisé à la traçabilité des Fruits et Légumes est un outil facilitant le respect de ces normes. Il vous permet aussi de gérer plus facilement les exigences de chaque pays en terme d’étiquetage notamment.

4

. Je veux vendre à la Grande Distribution En France, la Grande Distribution demande elle aussi un respect de normes permettant d’assurer la traçabilité, le calibrage et la qualité des fruits et légumes. La

certification IFS – BRC est alors essentielle. Les logiciels de gestion des cultures et de traçabilité tels ceux d’Informia ont été conçus pour répondre aux exigences de cette certification. Ils permettent aux producteurs, exportateurs et coopératives de rentrer dans des procédés vertueux de suivi.

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Atelier sur la réglementation et la gestion des produits phytopharmaceutiques pour les pays du Maghreb L’atelier organisé par CropLife Afrique et Moyen Orient et CropLife Maroc les 20 et 21 février à Rabat, a été pour les participants l’occasion de s’informer et de discuter des changements et développements réglementaires en cours dans les pays du Maghreb, grâce aux différentes sessions animées par des experts internationaux.

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nt pris part à cet atelier les experts de la réglementation des produits phytosanitaires, les Chefs de Divisions, des Services et de Bureaux d’homologation des pesticides de Tunisie, d’Algérie et du Maroc, ainsi que les responsables des sociétés phytopharmaceutiques membres de CropLife Afrique Moyen Orient et de CropLifeMaroc. Ont été également invités à participer à cette importante réunion, les représentants des Ministères chargés de l’Environnement, de l’Intérieur, des trois pays, ainsi que les représentants de l’ONCA, de l’INRA, de l’IAV, de la FAO, du NEPPO, des associations professionnelles, des Organismes Non Gouvernementaux, de l’AMPP, de la FMDC, ainsi que les représentant de la société civile du Maroc. « Notre ambition derrière l’organisation de cet atelier est d’implé-

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menter un honnête dialogue et une forte collaboration entre l’Industrie et les autorités compétentes, pour améliorer le cadre réglementaire de l’homologation des pesticides afin de faciliter l’harmonisation sous-régionale des systèmes d’homologation, a déclaré lors de son discours inaugural Mme Samira Amellal, récemment nommée Directrice Générale de CropLife AME. De plus, nous avons comme objectif, d’offrir une plateforme d’échange entre les différents acteurs de l’agriculture et de motiver un partenariat durable pour accompagner la transformation de l’agriculture de nos pays vers une production agricole durable et sécurité alimentaire ». Pour développer ces sujets réglementaires, des experts de CropLife International ont été invités pour apporter d’importantes contributions. Les principaux thèmes traités lors de ces deux journées ont été les suivants :

Session 1 :

Les exposés présentés lors de la 1ère session ont traité des aspects liés au système de production alimentaire avec une vue particulière sur l’Europe et les conséquences pour les autres régions du monde. En effet, les récentes décisions réglementaires en Europe (critères d’exclusions, perturbateurs endocriniens, néonicotinoïdes) ont un potentiel impact : - sur l’homologation des produits phytosanitaires dans les pays hors Europe - sur le commerce des commodités agricoles vers l’Europe via la restriction des limites maximales des résidus et les imports tolérances. Cette thématique revêt une importance particulière puisque le Maroc, par exemple, importe plus de 50% de ses besoins en pesticides agricoles à partir des pays européens. De même, ça a un www.agri-mag.com

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impact direct sur les exportations des fruits et légumes marocains vers ces pays européens (résidus de pesticides agricoles). Les organisateurs de l’atelier ont ainsi souhaité soulever cette préoccupation majeure, dans le but de sensibiliser les experts réglementaires des pays de l’Afrique du Nord du rôle qu’ils peuvent jouer étant que pays membres de l’OMC pour promouvoir leur position de pays exportateurs vers l’Europe. Pour information, lors de la dernière réunion de l’OMC en juillet dernier à Genève, plus de 30 pays dont 11 nations africaines se sont déclarées préoccupées par la politique de l’UE en matière d’import tolérance. Les présentations des cadres réglementaires au Maroc, en Algérie et en Tunisie ont permis aux participants de se rendre compte de l’évolution des choses dans chaque pays et surtout de l’intérêt de renforcer la collaboration dans ce domaine afin de profiter des expériences des uns et des autres et éviter de répéter les mêmes erreurs. Il existe certes, certaines différences entre les trois pays maghrébins, mais il existe aussi un grand nombre de similitudes. Parmi les points communs, les relations avec l’Europe et les réglementations nationales qui s’inspirent beaucoup de la réglementation européenne.

Session 2 :

Cette deuxième session interactive s’est focalisée sur la propriété Intellectuelle et les changements mineurs des formulations des produits phytosanitaires. Durant cette session, des exemples ont été cités des diverses expériences de collaboration avec les autorités compétentes notamment au Japon, en Inde et dans les pays de l’Union Européenne, dans le domaine du renforcement des cadres réglementaires dans le respect (Droit de Propriété Intellectuelle). L’occasion aussi pour débattre des possibilités d’établir des procédures spécifiques pour la régulation des modifications mineurs de formulation comme dans la plupart des systèmes d’enregistrement avancés dans d’autres pays et régions du monde. Cette session a été riche en recommandations pratiques à même www.agri-mag.com

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d’assurer un environnement réglementaire plus «favorable à l’innovation». Le but étant de sortir du blocage de l’ancienne réglementation pour se diriger vers une réglementation adaptée à une chimie moderne.

Session 3 :

La troisième session s’est articulée autour des bonnes pratiques d’utilisation et de gestion des pesticides, avec une présentation du Concept «Spray Service Provider». Bien qu’il soit bien connu et implémenté dans la majorité des pays de l’Afrique et au Moyen-Orient, ce concept reste à développer dans les pays d’Afrique du Nord. Depuis des décennies, l’industrie phytopharmaceutique s’est engagée dans la formation des agriculteurs et cet effort est soutenu par CropLife Africa Middle East et ses membres fondateurs, depuis près de 15 ans. Des millions d’agriculteurs ont ainsi été formés à l’utilisation responsable des pesticides en Afrique et au Moyen-Orient. Cependant, quand on considère le nombre de petits agriculteurs en Afrique qui est d’environ 500 millions, il faut admettre qu’il faudra encore quelques décennies pour en couvrir la totalité.

Mme Samira Amellal

Nommée fin 2017 Directrice Générale de CropLife AME et basée à Casablanca, Mme Samira Amellal est titulaire d’un doctorat en Sciences Agronomiques de l’Institut National Polytechnique de Lorraine, Nancy, France. Elle a à son actif 14 ans d’expérience dans le domaine de l’Agrochimie en France et au Maroc dans différentes positions, nota mment: Recherche INRA France, Affaires réglementaires et Développement Europe et Pays Africains. Agriculture du Maghreb N° 110 - Mars 2018

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Atelier Monsieur Boubker El Ouilani Directeur Exécutif Croplife Maroc

Face à ce défi, CropLife Afrique Moyen-Orient a développé le « de Service Spécialisé en protection phytosanitaire», programme à travers lequel il n’est plus question d’atteindre et de former tous les petits agriculteurs, mais de former les « Fournisseurs des services spécialisés en protection de phytosanitaire ». Ces applicateurs professionnels entreprennent ensuite l’application de pesticides pour leurs agriculteurs voisins et sont payés pour ces services, ce qui leur permet de devenir des petits entrepreneurs indépendants. Selon Croplife, de tels SSP peuvent servir entre 10 et 30 fermes agricoles, ce qui réduit considérablement le nombre d’agriculteurs à former. Il est possible d’espérer qu’avec de tels programmes de formation, ainsi qu’avec la collaboration d’autres acteurs privés et publics travaillant pour une agriculture durable et responsable, d’atteindre des millions d’agriculteurs. « Cela étant dit, et ayant l’occasion aujourd’hui de m’adresser aux autorités de réglementation, nous 34

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souhaitons insister sur l’importance de la réussite de tels programmes et de leur pérennité, a insisté Mme Samira Amellal. Il est essentiel que les autorités unissent leurs efforts et que nous travaillons ensemble afin d’atteindre le plus large nombre d’agriculteurs par des formations de l’application professionnelle et responsable des pesticides ».

Recommandations A l’issue de ces deux journées et grâce aux nombreux débats constructifs qui ont suivi les différentes interventions, un ensemble de recommandations a été formulé :

Session 1 :

· Poursuivre la clarification et l’évaluation de l’impact de la non inscription des nouvelles substances actives au niveau Européen sur l’homologation des produits phytosanitaires dans les pays de l’Afrique du nord. · Continuer de sensibiliser les experts réglementaires des pays

de l’Afrique du Nord du rôle qu’ils peuvent jouer en tant que pays membres de l’OMC pour promouvoir leur position et leur préoccupation en tant que pays exportateurs vers l’Europe. · Clarifier plus en détails certaines décisions réglementaires au niveau Européen : Critères d’exclusion, Perturbateurs Endocriniens en continuant à partager les informations récentes avec ONSSA (Maroc) /DPVCT (Tunisie)/ Centre de toxicologie (Algérie). · Poursuivre des actions de communication plus explicites pour le consommateur sur le rôle et l‘utilisation des pesticides en collaboration avec les partenaires concernées. · Comment gérer, responsabiliser et réglementer les points de revente et détaillants des pesticides.

Session 2 :

· Inciter les représentants des sociétés au niveau régional d’avoir leur approbation pour proposer une procédure pratique aux membres de CropLife Maroc afin d’initier le dialogue avec l’ONSSA sur les CBI · Poursuivre la discussion entre les membres de CropLife Maroc et l’ONSSA pour implémenter des procédures pratiques qui garantissent le respect des CBI et la mise au marché de nouvelles substances actives innovatrices (une salle d’archivage sécurisée, procédure de consultation des données confidentiels) · Il a été convenu qu’une réunion www.agri-mag.com

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Mme Khadij Id Sidi Yahia (ONSSA)

sera organisée entre ONSSA (division des intrants chimique et responsables juridiques) et CropLife Maroc pour discuter, comment on peut sortir du blocage au niveau de l’article 8 de la loi 42-95 et implémenter une procédure de changement mineur qui ne pourra que soutenir la transparence et la traçabilité des produits mis sur le marché. · Prendre en considération et évaluer l’exemple de la Tunisie qui a déjà implémenté une procédure pour évaluer les modifications mineures au niveau de la formulation des PP.

A propos de Croplife Afrique et Moyen Orient CropLife Afrique et Moyen Orient, membre de CropLife International, est une fédération régionale représentant l’industrie des plantes et un réseau d’associations nationales dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Elle est constituée de 10 sociétés membres et de 26 associations nationales, dont CropLife Maroc entant que membre fondateur. La mission et l’objectif de CropLife AME est de motiver et d’impliquer le plus grand nombre de parties prenantes et de partenaires possible afin d’aider à promouvoir une agriculture durable et à développer les technologies de pointe là où elles sont le plus nécessaires, notamment en Afrique. www.agri-mag.com

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Dr FATMA-ZOHRA HADJADJ AOUL, DG du centre Anti poisons en Algérie

M. Ben Brahim Karim Président CropLife Maroc

Harmonisation des systèmes d’homologation au niveau régional

· Poursuivre les efforts pour implémenter GHS au Maroc et en Tunisie. · Supporter cette implémentation par des formation pratiques · Création d’un comité restreint pour les experts et aussi au niveau composé d’un responsable d’ho- de l’utilisateur pour une bonne mologation de chaque pays en compréhension des pictogrammes collaboration avec les associations et des recommandations inscrites nationales et CropLife AME pour sur l’étiquette. proposer les étapes et les actions · Suivi de la révision de la loi de concrètes qui permettront d’initier l’homologation et de la commerune harmonisation régionale sur cialisation des pesticides en Tuniles procédures d’homologation : sie. soumission de dossiers par voie · Planifier une réunion de travail électronique, reconnaissance des entre CropLife et DPVCT autour essais d’efficacité, etc. des textes de la nouvelle loi · NEPPO a proposé son support pour organiser un workshop à ce L’ambition de la fédération est de sujet. convaincre et de motiver tous ces membres à observer et mettre en œuvre les mêmes normes interSession 3 : nationales et appliquer toutes les · Programmer une réunion entre CropLife Maroc et les partenaires mesures et activités de gérance nationaux tels : ONCA, ONSSA, définies par le Code de conduite AMPP, FMDC, GIZ, FAO et autres international sur la gestion des pour établir un programme SSP pesticides. Ce dernier constitue le adapté aux agriculteurs marocains. cadre international concernant la · Joindre les efforts de formations gestion des pesticides, destiné à à l’utilisation responsable des pestoutes les instances publiques et ticides de CropLife avec FAO privées directement ou indirecte· Continuer d’apporter le support ment concernées par la producau projet pilote d’Emballages vides tion, la réglementation et la gesau Maroc. tion des pesticides. · Programmer une réunion entre Ce Code fournit des lignes de CropLife Tunisie, CLAME et agence conduite et sert de référence en d’environnement pour implémence qui concerne les pratiques rater un projet d’emballages vides tionnelles de gestion du cycle de surtout qu’un nouveau recycleur vie des pesticides, notamment est maintenant opérationnel en pour les autorités Tunisie. Agriculture du Maghreb N° 110 - Mars 2018

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SALON

Aujourd’hui, à

FRUIT LOGISTICA, Demain, dans les rayons

Depuis sa première édition en 1993, Fruit Logistica s’est imposé comme le grand rendez-vous du commerce international des fruits et légumes. A l’occasion de l’édition 2018 du salon, Berlin s’est transformée pendant trois jours en capitale mondiale du secteur des fruits et légumes frais. Du 7 au 9 février, plus de 3 100 exposants venus de plus de 80 pays ont présenté un panorama complet du marché à plus de 77.000 visiteurs professionnels venus de 130 pays.

I

nnovations variétale, manutention, emballage, stockage, distribution, gestion, logistique, solutions informatiques, ce salon propose en un tour de halls toute la palette de l’offre qui garantit au consommateur, en toutes saisons et partout dans le monde, un approvisionnement en fruits et légumes frais d’une qualité irréprochable. Pour la plupart des professionnels ayant effectué le déplacement, le salon offrait la possibilité de prendre le pouls des tendances du marché et de découvrir les nouveautés. Exposants et visiteurs professionnels ont ainsi unanimement loué la qualité des contacts avec les grossistes, les détaillants, les producteurs de fruits et légumes ainsi qu’avec les professionnels de l’import-export.

Des exposants satisfaits

Pour attirer le plus de visiteurs, les stands ont rivalisé de créativité et de convivialité avec de nouveaux concepts et des présentations attrayantes. 3100 exposants en provenance de 80 pays ont présenté un éventail complet de produits et services, mais aussi de nombreuses innovations qui marquent une véritable révolution pour la filière et qui rendent l’offre encore plus di36

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versifiée pour les consommateurs. Les principaux objectifs visés par les exposants étaient de présenter leur entreprise, de fidéliser les clients habituels et de séduire de nouveaux clients. La mission a été en grande partie accomplie puisque, à en croire l’enquête de satisfaction, 90% ont jugé positifs les résultats commerciaux de leur participation au salon et 45% des exposants ont conclu des accords commerciaux pendant la manifestation. Par ailleurs, 90% estiment que les retombées commerciales seront bonnes. « Le salon est une excellente plateforme pour rencontrer personnellement nos clients de longue date et nos commerciaux se réjouissent de pouvoir faire, chaque année pendant le salon, la connaissance de nouveaux clients », explique un exposant. « Le commerce des fruits frais est basé sur la confiance et FRUIT LOGISTICA est la plateforme idéale pour rapprocher les partenaires de par le monde », explique un conseiller commercial. En dehors des stands de fruits et légumes, les fournisseurs d’intrants agricoles (semences, emballages, machines de conditionnement…) étaient présents en force pour présenter leurs nouveautés et en même temps avoir une idée des besoins de leurs clients, producteurs de fruits et légumes. Ainsi, les sociétés de semences présentes ont profité de cette vitrine pour www.agri-mag.com

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promouvoir leurs sélections. En effet, il est incontestable que la création variétale est au centre de l’innovation produit dans la filière ‘‘Légumes’’. La plupart des maisons grainières présentes ont misé sur des produits à haute valeur ajoutée, générateurs de bénéfices à l’ensemble des maillons de la filière. Par ailleurs, compte tenu de l’engouement des consommateurs européens pour les produits coupés, les variétés de légumes doivent se prêter à la transformation et présenter une meilleure aptitude au transport, packaging et stockage. Egalement parmi les stars du salon, l’emballage qui a dépassé sa fonction primaire de simple protection, en passant à l’originalité, la praticité, la rentabilité et la préservation de la qualité. Ainsi, grâce à l’intégration de concepts originaux et de nouvelles technologies, les fabricants ont permis à l’emballage de prendre une nouvelle dimension et accompagner les tendances de consommation et de distribution des fruits et légumes. Des sociétés leader de la protection des cultures étaient également présentes aux cotés des différents acteurs de la chaîne de production. Elles ont pratiquement toutes axé leur participation autour de l’accompagnement des opérateurs pour un meilleur rendement et une meilleure qualité générale et sanitaire des fruits et légumes.

Visiteurs

De bonnes affaires en perspective

Plus de 77.000 visiteurs professionnels venus de 130 pays ont fait le déplacement cette année. Le taux de visiteurs étrangers s’est élevé à 82%, dont la majorité provenait d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. Selon les sondages réalisés, près des deux tiers des visiteurs faisaient partie des instances dirigeantes au sein de leur entreprise ce qui a permis pour beaucoup, de signer des contrats pendant le salon. Fruit Logistica est en effet l’endroit idéal pour rencontrer l’ensemble www.agri-mag.com

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des acteurs du marché : grossistes, détaillants, fabricants de matériels, importateurs et producteurs. Pour les visiteurs professionnels, le salon était l’occasion de rencontrer leurs fournisseurs et de nouer de nouveaux contacts. Ainsi, beaucoup de producteurs avaient fixé rendez-vous à leurs relations d’affaires, qu’ils ne connaissent souvent que par téléphone et e-mail interposés. Les principaux objectifs des visiteurs de FRUIT LOGISTICA étaient de nouer de nouveaux contacts, notamment avec les fournisseurs, de découvrir des nouveautés et d’observer le marché et la concurrence. Leurs centres d’intérêt étaient avant tout portés sur les fruits et les légumes frais, les emballages et les machines à emballer.

alimentaires. Le rapport pronostique également un certain nombre de nouvelles opportunités et de nouveaux défis pour le commerce des fruits et des légumes, par exemple : - L’émergence de réseaux de distribution plus rapides et plus flexibles, qui se caractériseront par une plus grande transparence, des systèmes de prévision plus sophistiqués et, dans de nombreux cas, une coopération plus étroite entre les partenaires de la chaîne d’approvisionnement, où les négociations ont souvent été difficiles jusqu’ à pré-

Etre préparé à l’avenir !

FRUIT LOGISTICA a publié un important rapport sur le développement des nouvelles technologies, la croissance de la vente en ligne et l’augmentation de la consommation hors domicile, trois domaines qui vont bouleverser radicalement les chaînes d’approvisionnement en produits frais au cours des dix prochaines années. Le rapport intitulé «Disruption dans la distribution», rédigé par un cabinet de conseil en management leader international, propose une analyse approfondie du commerce mondial des fruits et légumes, avec des résultats qui peuvent aider les producteurs de fruits et de légumes à répondre, également à l’avenir, aux souhaits de leurs clients. Le rapport décrit comment les marchés, les consommateurs, les entreprises et les technologies changeront l’approvisionnement, le transport et la distribution des produits frais. Cela revêt une importance particulière dans un marché de plus en plus mondialisé et toujours plus interconnecté, où la demande est en hausse en raison de la croissance démographique dans certaines parties du monde et de l’augmentation des dépenses Agriculture du Maghreb N° 110 - Mars 2018

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SALON sent. - La poursuite de la croissance des ventes en ligne mondiales de fruits et de légumes frais grâce à la baisse des coûts de livraison, à l’amélioration des technologies de distribution et à l’intérêt croissant des clients. - La complexité et les attentes des clients dans le domaine de la consommation hors domicile sont beaucoup plus grandes, car les consommateurs exigent de plus en plus de qualité, de commodité et de diversité dans les points de vente. Le marché des fruits et des légumes frais est de plus en plus mondialisé et interconnecté», a expliqué Rainer Münch, auteur principal du rapport d’Oliver Wyman. «Cela change la façon dont les produits frais arrivent à leur destination». Il poursuit : «La chaîne d’approvisionnement des fruits et des légumes est en constante évolution, car elle est sans cesse remodelée

Les innovations de l’année

Le FRUIT LOGISTICA Innovation Award (FLIA), le prix le plus important du secteur des fruits et légumes, a été décerné pour la treizième fois cette année. Ce concours rend hommage aux nouveaux produits et services exceptionnels dans le secteur des fruits et légumes et récompense les innovations qui marquent une véritable révolution pour la filière. Cette année, la médaille d’or a été décernée aux «Pook Coconut Chips» de la société allemande PookSpaFoods. Les chips croustillantes, trai-

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tées sans huile et sans gras, à base de noix de coco thaïlandaise sont proposées avec trois goûts différents : Original Sea Salt, Mango Sea Salt et Chocolate Sea Salt. Les chips sont végétaliennes, sans gluten et sans conservateur. «Nous sommes une petite entreprise qui a été fondée en septembre 2016 seulement. Ce prix est une grande surprise et revêt pour nous une signification toute particulière», a déclaré la directrice de la société. La tomate brun foncé «Adora» du semencier HM Clause a remporté la médaille d’argent. C’est une tomate de type Marmande qui est particulièrement robuste et qui mûrit très tôt. Son goût aigre-doux intense

par l’émergence de nouveaux segments de marché et l’évolution de la demande des consommateurs. Les entreprises de toute la chaîne d’approvisionnement - du producteur au détaillant - prennent de l’expansion et fusionnent. Leur développement va de pair avec une remarquable recherche d’efficacité et de transparence, soutenue par un progrès technologique apparemment inéluctable». Les professionnels de la filière et les responsables des exportations marocaines devraient profiter de ces études, enquêtes etc. et des enseignements qu’elles apportent pour se préparer bien à l’avance à ces futurs changements qui nous affecteront inévitablement et saisir les opportunités que ces évolutions vont leur offrir dans un proche avenir. FRUIT LOGISTICA 2019 aura lieu du 6 au 8 février à Berlin. et équilibré, son excellente durée de conservation, sa fermeté et ses bonnes propriétés nutritionnelles caractérisent la nouvelle Adora. Le FLIA en bronze a été remis à l’usine de papier allemande Scheufelen pour son matériau d’emballage écologique composé jusqu’à 50% de fibres d’herbe fraîche qui est entièrement recyclable et biodégradable. L’utilisation de fibres d’herbe, une matière première renouvelable, est destinée à réduire la consommation d’énergie et d’eau : les fibres cellulosiques conventionnelles consomment 30 000 litres d’eau et nécessitent 6 000 kW/h d’énergie par tonne, contre zéro litre et 150 kW/h pour les fibres d’herbe.

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FRUIT LOGISTICA 2018 Dynamiser la participation

marocaine

Pour les professionnels marocains des filières fruits et légumes, le salon Fruit Logistica n’a pas besoin d’être présenté. En effet les uns y participent comme exposants dans le rayon marocain d’autres exposent comme indépendants dans différents halls et un grand nombre de producteurs et d’exportateurs y viennent à titre de visiteurs individuels. Le plus important pour tous est d’y être, sous une forme ou une autre.

L

a promotion des exportations à l’échelle internationale est une tâche ininterrompue et le Maroc se doit d’être présent dans toutes les manifestations dédiées au commerce international de ses produits phares dont les fruits et légumes, afin de communiquer sur son potentiel productif et qualitatif, et d’établir des contacts professionnels avec les importateurs du monde entier. Ainsi, et comme chaque année depuis 17 ans, le Maroc a participé début février avec un pavillon de 1.032 m² regroupant une quarantaine de participants. En effet, de par les nombreuses opportunités qu’il offre aux professionnels de la filière, Fruit Logistica constitue une importante plateforme pour le

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développement des exportations des fruits et légumes marocains vers le marché européen. Il permet de mettre en avant les spécificités des produits marocains, principalement en termes de qualité et de diversité. De même, le pavillon marocain permet d’exposer la richesse de l’offre exportable marocaine à travers l’exposition d’une palette diversifiée de fruits et légumes produits à travers le royaume : agrumes, tomate sous toutes ses formes, légumes divers, fruits rouges, melon, raisin, pommes, plantes aromatiques et médicinales, avocats, ... et dont la qualité et le respect des normes européennes et mondiales sont aujourd’hui bien connus. Etaient présents à cette 26e édition, les groupes et exportateurs

les plus représentatifs de la filière fruits et légumes frais ainsi que les associations professionnelles, coopératives, et fédérations qui les regroupent. Cette participation, permet aux exportateurs marocains, en plus des opportunités commerciales qu’elle offre, de s’informer sur les nouvelles tendances du marché et les dernières technologies se rapportant au secteur des fruits et légumes. D’autant plus que les opportunités d’affaires ne manquent pas et que les opérateurs marocains disposent de tous les atouts nécessaires.

Une vitrine pour les produits marocains

La participation marocaine au sa-

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Stand Delassus lon Fruit Logistica revêt une importance capitale pour consolider les relations avec les clients traditionnels, mais également créer de nouveaux partenariats. « Véritable vitrine pour nos produits, Fruit Logistica nous offre la possibilité de rencontrer pendant trois jours nos clients en provenance du monde entier et d’établir des planifications pour toute l’année. Cela nous évite de faire de longs voyages et nous fait donc économiser du temps et de l’argent » explique un exposant. « Nous sommes ici également pour essayer de cerner les tendances actuelles de comportement du consommateur afin d’adapter les stratégies du commerce et bien sur, d’observer ce qui se passe chez la concurrence », explique un autre. Pour certains exportateurs les salles de réunion ne désemplissent pas pendant les trois jours du salon, essentiellement grâce à des rendez-vous préétablis. D’autres mettent à profit leur participation pour communiquer sur leurs nouveautés et procéder au lancement de nouveaux produits. Quant aux nombreux visiteurs marocains qui font le déplacement, ils sont tous unanimes à louer l’éven-

Stand Orziagri

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Stand APNM tail de l’offre du salon et la qualité des contacts réalisés. Leurs centres d’intérêt sont avant tout portés sur les fruits et les légumes frais, mais aussi sur les semences, les moyens de protection des cultures, les emballages, les machines de conditionnement les techniques de communication et bien sûr, les innovations de l’année objet du concours Fruit Logistica Innovation Award organisé chaque année et qui récompense de nouveaux produits et services marquant de véritables révolutions pour la filière des fruits et légumes.

Participation avec ou sans stand ?

Nombreux sont les avantages et les inconvénients de chacune des deux formules. Chaque entreprise exportatrice opte selon ses critères propres, ses objectifs, ses moyens, ... pour l’une ou l’autre, et également en se basant sur l’expérience des éditions précédentes et des résultats commerciaux obtenus. Ainsi, la tenue d’un stand, même si elle est subventionnée en partie, reste coûteuse (frais de déplacement, logement, etc. des per-

sonnes, …). Par contre elle permet d’avoir un point fixe pour que les visiteurs sachent où vous chercher, où l’on peut exposer les document et échantillons de produits etc. Pour sa part la formule sans stand a l’avantage d’être moins coûteuse avec moins de personnes mobilisées (donc moins de frais) plus mobiles et pouvant aller à la rencontre des clients à travers tout le salon tout en profitant des emplacement B to B pour recevoir les clients avec lesquels ils ont fixé rendez-vous. Ce type d’exposants n’estime pas indispensable d’avoir un lieu d’exposition de marchandise estimant que le client soit connait son fournisseur et la qualité du produit, soit qu’ils peuvent lui apporter les explications nécessaires.

Consolider les relations MaroccoAllemandes

A noter que la participation marocaine à cette édition a été renforcée par la présence active et très remarquée de M. Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture qui a déclaré : «Nous avons d’ex-

Stand Agrumar

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Stand Agri-Souss cellents produits avec une gamme diversifiée. L’objectif aujourd’hui est d’élargir le portefeuille marchés ». M. Akhannouch a ainsi rencontré Dr Hermann Onko Aéikens,le Secrétaire d’Etat allemand en charge de l’Agriculture et de l’Alimentation et mené une série de b to b en faveur du renforcement du positionnement du marché marocain auprès des acheteurs internationaux de produits agroalimentaires. Les deux ministres ont dressé une vision fixant les axes de coopération à développer entre les deux pays pour les cinq années à venir et qui concernent particulièrement la formation, les coopératives et l’agriculture biologique. Ils ont également relevé la nécessité d’explorer les moyens de renforcer la présence des produits agricoles marocains sur le marché allemand. Le marché allemand offre en effet de nombreuses opportunités aux exportateurs marocains. Il est le 1er importateur de fruits et légumes au monde avec des achats atteignant parfois 1 million de tonnes (premier importateur mondial d’oranges et 2ème de petits fruits). Il s’agira cependant de déployer davantage d’efforts en matière de

Stand Groupe Kantari

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présentation et d’emballage pour assurer plus de compétitivité aux produits marocains sur ce grand marché. En effet le potentiel de développement sur le marché allemand est important puisque, par exemple, sur les 850.000 t/an d’agrumes qu’elle importe, 2.000 t à peine proviennent du Maroc (0,23%). Par ailleurs, M. Akhannouch s’est réuni avec M. Philippe Binard, Secrétaire Général de l’association européenne du commerce des fruits (European Fruit Trade Association) ainsi que M. Franz-Josef Holzenkamp, et Dr. Henning Ehlers, président et secrétaire général de l’association coopérative allemande Raiffeisen. Ces entretiens ont constitué une occasion d’aborder les opportunités de partenariats et d’améliorations et approfondissement des échanges d’expertise dans le secteur agricole. D’importantes rencontres ont également été tenues avec des acheteurs européens majeurs avec lesquels les opérateurs marocains ont pu discuter des opportunités

Stand Agrupa Marca Stand Fresh Fruit

de collaboration. Le ministre a également insisté sur l’importance du volet de la logistique afin d’assurer que les produits marocains arrivent plus rapidement à leur destination finale.

Stand Les Domaines

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SALON Pas de place pour l’improvisation

En circulant dans les expositions internationales du genre Fruit Logistica, il est facile de se rendre compte de la façon dont différents pays et exposants ont organisé leur participation et de l’importance du visitorat et des activités menées sur leurs stands. Groupe de professionnels du secteur des fruits rouges avec M. Aziz Akhanouch ministre de l’Agriculture.

Stand des Fédérations et associations professionnelles

Stand BL Agri

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En effet, et comme le savent et n’arrêtent pas de le répéter les spécialistes de la communication et des expositions, la participation à pareils événements n’est pas suffisante en soi. En effet, pour une efficacité optimale et l’obtention des résultats escomptés, la participation à un salon professionnel doit être préparée soigneusement et son déroulement obéir à de strictes considérations d’efficacité et d’adaptation aux donneurs d’ordre dont les exigences sont très précises et le temps bien compté. Plusieurs étapes conditionnent la réussite d’une participation et concernent l’avant, pendant et après le salon. La phase d’avant salon Il s’agit d’assurer une bonne préparation d’avant le salon, destinée à faire venir les clients ou éventuels partenaires, par des contacts, rendez-vous individuels d’entreprise motivants, pris bien à l’avance (e-mails, téléphone, visites en cours d’année, …). Il faut aussi procéder à une recherche poussée sur les particularités et les exigences du marché auquel on s’adresse. En outre il serait primordial d’adopter la meilleure façon de se comporter vis-à-vis des acheteurs de ces pays, sachant qu’ils ont des mentalités et des comportements différents les uns des autres. Il ne faut pas oublier que les acheteurs ne viennent pas aux salons pour se promener et leurs rencontres sont déjà organisées avec des prises de rendez-vous, ou par des décisions de visites prévues bien avant le début du salon. Malheureusement, c’est le cas de certains exportateurs marocains seulement, dont les salles de réunion ne désemplissaient pas pendant les trois jours du salon. Pendant le salon Il s’agit là essentiellement de mettre en pratique ce qui a été élaboré dans la phase 1 : réception des visiteurs prévus, respect et ponctualité des rendez vous, équipe étoffée et compétente, accueillir les clients convenablement en faisant appel aux traducteurs si nécessaire, ... Ces rencontres doivent être tenues conformément à un calendrier précis et une ponctualité parfaite (bien appréciés par les partenaires sérieux). Il

ne faut pas compter uniquement sur les visiteurs de passage, qu’il ne faut pas négliger non plus. Cependant le travail n’est pas terminé pour autant avec la fermeture des portes du salon. Phase Après salon Elle vient couronner les précédentes par la poursuite des contacts qui se sont déroulés pendant la manifestation. Il s’agit alors capitaliser sur les résultats des étapes précédentes et les contacts établis lors du salon. Concrètement, la démarche basique consiste à reprendre tous les contacts, envoyer des mails de remerciement et rappeler ce qui a été dit lors de la rencontre (correspondance, liens renvoyant aux sites appropriés avec les produits et offres, …). Si une demande d’offre a été formulée, il faut répondre rapidement après le salon. Par la suite, il faut régulièrement relancer les contacts, les informer des nouveautés ou des calendriers de production, qui peuvent changer d’une année à l’autre (précocité par rapport à d’autres origines, …). A plus long terme, cette phase se poursuit tout au long de l’année par des contacts personnalisés étroits avec les clients. Il serait donc judicieux de revoir régulièrement les contacts et si possible, leur rendre visite chez eux, en dehors des salons, car les déplacements sont appréciés et sont un gage de sérieux et de fiabilité. La proximité crée un climat de confiance et les importateurs, essentiellement les allemands, doivent voir plusieurs fois le partenaire avant de signer tout engagement. Ensuite, il est primordial de respecter ses engagements (livraison, logistique, qualité, planning, …), maintenir la relation avec les contacts et fixer un RV pour le salon suivant. Pendant le déroulement du salon, on constate aisément que les exposants (marocains ou autres) qui ont bien organisé leur agenda ont un stand qui ne désemplit pas alors que d’autres exposants regardent passer les curieux. www.agri-mag.com

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Le mildiou

l’ennemi numéro 1 de la vigne Le mildiou (Plasmopara viticola) est un champignon parasite spécifique de la vigne qui se développe à la faveur des printemps pluvieux et doux. Contaminant les organes herbacés de la vigne, il peut entraîner d’importantes pertes de récoltes, ainsi que des problèmes de qualité et d’affaiblissement des ceps.

Biologie du mildiou de la vigne

Se conservant en hiver sous forme d’oospores, ce champignon se réveille avec le radoucissement des températures et les premières pluies de printemps. Il contamine les jeunes organes de la vigne. Les grappes restent sensibles jusqu’à la mi-véraison. Conservation hivernale Le mildiou de la vigne se conserve principalement sous forme d’oospores (œufs d’hiver) dans les feuilles tombées au sol. Très résistants, les œufs arrivent à maturité dans le courant du printemps, en fonction de l’importance des pluies tombées entre octobre et janvier. Ensuite, dès que la température devient supérieure à 11°C et en présence d’eau libre, les oospores germent, émettent des zoospores (dotés de flagelles) qui vont contaminer les jeunes organes de la vigne. Contamination primaire Un filament est alors émis, pénètre dans la chambre sous-stomatique où il développe des suçoirs à partir desquels se forme le réseau mycélien. Quand le substrat nutritif est épuisé, le champignon émet à la face inférieure des feuilles des conidiophores, portant des conidies. Le temps compris entre la contamination (émission des zoospores) et la sortie des conidiophores

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est appelé durée d’incubation ou période de latence. Contamination secondaire Les conidies se différencient en zoospores et contaminent les organes de la vigne selon le même processus. La vitesse de germination dépend des conditions climatiques qui ont précédé le dépôt de la conidie sur l’organe à contaminer et s’étale entre 1 et 8 heures. Dans la vigne, les cycles se succèdent durant toute la phase végétative. Pendant la saison, les différents stades du cycle sont donc présents simultanément. Conditions favorables à la contamination La durée d’incubation varie de 4 à 14 jours selon la température, avec un optimum se situant autour de 24 °C. La germination des oospores et le développement du mycélium exigent des températures moyennes supérieures à 11°C et de la pluie. Organes cibles de contamination Tous les organes verts et jeunes de la vigne sont sensibles au mildiou : feuilles, mais aussi vrilles, rameaux, inflorescences et grappes. La sensibilité des grappes dure jusqu’à la mi-véraison. Les entre-cœurs, qui redémarrent après rognage, sont des organes particulièrement sensibles.

Symptômes du mildiou de la vigne

Le mildiou attaque tous les organes verts et jeunes de la vigne. Les viticulteurs doivent donc apprendre à détecter les indices de la présence de cette maladie. Sur les feuilles · Sur les jeunes feuilles, la contamination par le mildiou se manifeste par l’apparition de plages décolorées, jaunâtres et d’aspect huileux sur la face supérieure (faciès « taches d’huile »). Elle se poursuit par la formation d’un duvet blanc constitué de conidiophores et de conidies sur la face inférieure de la feuille. Puis le tissu altéré brunit et se dessèche. · Sur les feuilles âgées, l’attaque de mildiou se caractérise par de taches polyédriques jaunes ou brunes délimitées par les nervures (faciès « mosaïque »). Ce symptôme apparaît en fin de saison. Contamination primaire Sur les grappes · Les attaques de mildiou peuvent survenir dès le début de la floraison. La rafle prend alors une couleur brunâtre et se déforme en crosse. Les inflorescences se dessèchent et tombent. · Rot gris : les boutons floraux et les jeunes baies se couvrent d’un feutrage blanchâtre.

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· Rot brun : après la nouaison, les baies virent au brun tirant sur le rouge ou le violacé. · Après la véraison, les baies ne sont plus réceptives au mildiou. Sur les sarments Les sarments ne sont touchés que les années de forte invasion par le mildiou. Plus ils seront jeunes et tendres, plus ils seront menacés. Les jeunes rameaux se couvrent de lignes blanches (conidiophores). Sur les parties ligneuses, seuls les nœuds sont touchés. L’attaque des sarments a pour effet d’empêcher l’aoûtement (formation de liège), ce qui augmente le risque de gel en cas d’hiver rigoureux.

La protection fongicide de la vigne

Comment lutter efficacement contre les principales maladies de la vigne - mildiou, oïdium et botrytis - en respectant les principes d’une viticulture durable. Protection anti-mildiou : un seul mot d’ordre, anticiper ! Pour bâtir une stratégie de protection anti-mildiou, le vigneron doit impérativement prendre en compte un certain nombre de paramètres agronomiques et réglementaires. Ceux-ci sont à intégrer à la réflexion, bien en amont de l’apparition de la maladie. Rappel des principes fondamentaux à respecter, afin de mieux lutter contre ce champignon.

dernière passant par un épamprage soigné, suivi de rognages raisonnés, voire d’un drainage des bas de parcelles ou des mouillères, dans les cas extrêmes. Intégrer les paramètres agronomiques dans sa stratégie de protection en début de campagne, c’est aussi s’appuyer sur le suivi de maturité des œufs d’hiver, effectué par l’expertise de la prescription. L’importance de la météo agricole Le viticulteur se doit également de surveiller préventivement les conditions météo : l’augmentation des températures et l’annonce de pluies sont en effet déterminantes dans l’évolution de la maladie. Bien maîtriser la phase d’initiation de l’épidémie et anticiper les épisodes de contamination suivants, pour empêcher le mildiou de s’installer dans la parcelle, est une clé du succès du programme de protection. Le mildiou reste en effet une maladie qui se développe très rapidement lorsque les conditions météorologiques lui sont favorables. Pour anticiper les premières pluies contaminatrices, une application à

base d’un produit préventif, sécurisant et résistant au lessivage, est impérative. Le renouvellement des traitements doit ensuite se gérer en fonction de la météo et avec l’objectif de se positionner toujours en préventif. Pendant toute la durée de la campagne de protection, le choix d’une solution anti-mildiou devra se faire au cas par cas, à la lumière de chaque situation. L’idée maîtresse reste d’appliquer «le bon produit, au bon moment». Les bonnes pratiques culturales Enfin, lors de la construction d’un programme de lutte anti-mildiou, les contraintes environnementales et sociétales ne doivent pas être oubliées : délais de rentrée dans les parcelles, vitesse du vent lors du traitement, gestion de la main d’œuvre et du matériel, ou encore alternance des matières actives pour éviter tout risque de résistance. Ajoutés aux facteurs agronomiques, la liste des paramètres à intégrer pour bâtir une stratégie de protection est donc longue et la réflexion complexe… D’où la nécessité d’anticiper !

Traitement anti-mildiou : construire son programme La base d’un programme de lutte contre le mildiou repose d’abord et avant tout sur la prise en compte des fondamentaux agronomiques, en commençant par la prophylaxie.Cette 46

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Efficacité préventive, curative et éradicante contre l’oïdium : -Sécurité d’efficacité préventive : cadence 10 jours -Sécurité d’efficacité curative : sécurise en association et renforce un programme de traitements - Sécurité d’efficacité éradicante : rattrape des situations difficiles Mode d’action unique parmi les fongicides antioïdiums Fongicide de contact et pénétrant, résistant au lessivage Utilisable en mélange avec d’autres pesticides Risque de développement des résistances considéré comme négligeable .Excellent outil de gestion de la résistance. Faible dose de substance active par hectare (175 à 210 g/ha) par apport aux autres produits de contact comme souffre. Application possible entre 5 °C et 35 ° C. Aucune incidence négative sur les qualités organoleptiques demi-vie courte dans l’environnement respectueux de la faune auxiliaire comme les typhlodromes et utilisable dans des programme de lutte raisonnée

Maière active : meptyldinocap 350g /l. Formulation concentrée émulsionnable Dose : * 50 cc/hl contre l’oïdium du Pommier, Abricotier, Pêcher, Pastèque, Tomate, Melon, Fraisier Courgette et Concombre * 0,6 l/ha contre l’oïdium de la Vigne DAR : * Tomate, Fraisier, Pastèque, Melon, Concombre et Courgette : 3 jours * Vigne, Pommier, Abricotier et pêcher : 21 jours

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Viticulture

L’oïdium de la vigne une maladie insidieuse aux conséquences redoutables

L’oïdium (Erysiphe necator) est une maladie cryptogamique encore mal connue. Peu visible à ses débuts, difficile à contrôler une fois installée, son impact peut être considérable aussi bien en termes de rendement que de qualité.

Biologie de l’oïdium de la vigne

L’oïdium se développe à la surface des organes verts de la vigne. La contamination primaire commence dès la reprise de végétation. Le champignon apprécie les atmosphères chaudes et humides. Conservation hivernale et contamination primaire L’oïdium se conserve en hiver sous deux formes différentes selon les régions et, probablement, selon les cépages. - Sous forme de mycélium: dès la reprise de végétation, le mycélium présent dans les bourgeons dormants reprend son activité et contamine la jeune pousse pour former un « drapeau ». Le rameau prend alors un aspect rabougri et ses feuilles se crispent. C’est de là que seront émises les conidies (spores issues de la multiplication

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végétative), lesquelles constitueront l’une des formes d’inoculum primaire. - Sous forme de cléistothèces: présents en fin de saison végétative, les cléistothèces (organes reproducteurs sphériques fermés) passent l’hiver dans les écorces. Au printemps, ils éclatent sous l’action de la pluie : les ascospores sont alors éjectées et disséminées par le vent. Elles constituent l’autre forme d’inoculum primaire, présente dans tous les vignobles. Contamination secondaire Ces deux formes d’inoculum vont produire des spores, lesquelles seront à leur tour sources d’inoculum secondaire. En effet, au contact d’un tissu réceptif (jeune feuille, pétiole…), la spore émet un tube germinatif au bout duquel se forme un appressorium (renflement). Celui-ci émet un haustorium (suçoir), qui traverse la cuticule pour prélever des nutriments. Il se forme alors un hyphe (filament), qui se rami-

fie et colonise la surface du végétal (ectoparasitisme), en même temps que se forment d’autres suçoirs. Des conidiophores apparaissent ensuite sur les filaments mycéliens. Ils donneront bientôt de nouvelles conidies (spores issues de la multiplication végétative). Le cycle est bouclé. Conditions favorables à la contamination L’oïdium se développe rapidement dès que les températures deviennent supérieures à 12°C (optimum vers 25°C) et quand l’humidité relative est comprise entre 40 et 100%. En revanche, l’eau libre et la lumière intense gênent la germination des spores et le développement du mycélium. Organes cibles de contamination Tous les organes herbacés de la vigne sont sensibles aux contaminations. Les feuilles sont d’autant plus sensibles qu’elles sont jeunes. Les jeunes

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L’oïdium de la vigne Oïdium sur une jeune feuille de la vigne (A). a : symptôme de l’oïdium sur la face supérieure.

Oïdium sur des jeunes baies de raisin au stade début grossissement (D). Oïdium sur les jeunes baies de raisin

Association Marocaine de Protection des Plantes Symposium International Protection Intégrée Biocontrôle en Cultures Horticoles et Arboricoles Complexe Horticole - IAV Hassan II

Agadir 19 – 21 Juin 2018

Première circulaire

grappes sont aussi très sensibles mais les baies voient leur réceptivité diminuer au fur et à mesure de leur développement : dès que leur teneur en sucre atteint 8%, elles ne peuvent plus être contaminées. Toutefois, si elles ont été contaminées antérieurement, le parasite continue à sporuler tant que la teneur en sucre est inférieure à 15%.

Les grains se couvrent dès la nouaison d’un feutrage blanc. Par la suite, ils se nanifient et se couvrent d’une poussière grisâtre, leur peau se fendille et éclate, laissant apparaître les pépins. L’éclatement de la baie favorise alors des écoulements de jus et le développement du botrytis. Une forte odeur de moisissure se dégage des grappes malades.

Symptômes de l’oïdium de la vigne

Sarments Avant l’aoûtement, on peut observer la présence de taches brunes qui vont évoluer vers le rouge et prendre la forme d’une étoile après l’aoûtement. A l’automne, des boursouflures foncées apparaissent sur les sarments contaminés : ce sont les cleïstothèces.

L’oïdium affecte tous les organes herbacés de la vigne :

Thèmes du Symposium

- Réglementation et marché des produits de biocontrôle - Biopesticides et produits de biocontrôle (produits à base de macro et micro-organismes, médiateurs chimiques et substances d’origine naturelle, Stimulateurs de Défense Naturelles, .....) - Intégration des méthodes de biocontrôle en cultures horticoles sous abri-serres et en arboricultures fruitières. - Production en masse des ennemis naturels. - Efficacité des agents de lutte biologique contre les maladies, ravageurs et adventices; en post-récolte et en adaptation aux changements climatiques. - Effets secondaires des pesticides sur les ennemis naturels. - Recherche et développement de la lutte intégrée et biologique. - Biocontrôle et socio-économie. - Contribution du biocontrôle au respect de l’environnement et de la santé humaine. Le programme sera agrémenté par des visites de domaines appliquant des techniques innovantes de biocontrôle et de lutte intégrée. Le hall de la conférence sera un espace dédié aux stands des firmes opérant dans le secteur

Dates importantes Inscription: Soumission des résumés: 15 Janvier 2018 Article complet : 16 Avril 2018

Pour plus de détails : www.amppmaroc.org

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Jeunes pousses Au moment du débourrement, on observe un ralentissement de la croissance, accompagné d’un raccourcissement des entrenœuds et d’une crispation des feuilles. Un duvet blanc peut apparaître sur les cépages les plus sensibles. On parle de symptômes « drapeau ». Feuilles L’oïdium se manifeste d’abord par des taches huileuses (assez semblables à celles du mildiou) et par des petites taches poussiéreuses, puis un noircissement des nervures sur la face inférieure. Apparaît ensuite au niveau de ces taches un feutrage grisâtre sur la face supérieure de la feuille (voire inférieure aussi pour les cépages sensibles), tandis que les bords du limbe se crispent. Haut du formulaire Bas du formulaire Grappes Les fleurs contaminées par l’oïdium se dessèchent et tombent.

Réussir sa lutte contre l’oïdium

Préparer son programme Les principaux critères à prendre en compte pour établir son son programme de lutte contre l’oïdium sont la sensibilité variétale et l’historique de la parcelle. Si la parcelle a connu des attaques d’oïdium l’année précédente, la probabilité qu’elle subisse une nouvelle contamination sera plus forte compte tenu du stock d’inoculum. De la même manière, si la parcelle est plantée avec des cépages sensibles à l’oïdium, il ne faudra pas lésiner sur la qualité du programme. Limiter les risques d’apparition La forme sexuée de l’oïdium se développe surtout après la récolte et passe le plus souvent inaperçue. Pour limiter le risque d’apparition d’oïdium dans ses vignes, le viticulteur peut aussi jouer sur www.agri-mag.com

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d’autres mesures prophylactiques. Notamment en en limitant la vigueur. A cet égard, le choix du porte-greffe est important. Une fertilisation ou un désherbage modérés des parcelles sont également un moyen facile à mettre en œuvre pour limiter la vigueur de la vigne. Enfin, l’oïdium aimant l’ombre et l’humidité, il faut tout faire pour que la vigne soit la plus aérée possible.

dé de commencer à traiter un peu plus tôt.

Traiter tôt et fort Les premiers symptômes de l’oïdium étant peu visibles, de nombreux viticulteurs sont tentés de faire l’impasse sur les premiers traitements. Quand l’oïdium apparaît sur les grappes, il est trop tard. Les prétendues attaques de fin juin-début juillet sont en réalité la conséquence d’un défaut de protection au stade le plus sensible, c’est-àdire le début de la nouaison. La règle en matière de lutte anti-oïdium est de démarrer tôt avec des produits puissants, quitte ensuite à alléger la protection. La période cruciale de traitement contre l’oïdium se situe entre le stade « boutons floraux séparés » et le stade « fermeture de la grappe ». Si l’inoculum présent lors de la campagne précédente est important, il est recomman-

Soigner la pulvérisation Réussir sa lutte anti-oïdium dépend largement aussi de la qualité de la pulvérisation. Cela passe par l’utilisation d’un matériel pointu mais aussi par le bon réglage des buses. Il est également important d’adapter sa vitesse d’avancement, d’optimiser la répartition de la bouillie pulvérisée et de donner de la mobilité aux gouttes.

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Privilégier les bons produits Attention aux fausses économies escomptées par le recours à des produits économiques. Le choix de produits hauts de gamme est à privilégier au minimum du stade début floraison jusqu’à début fermeture de la grappe.

sin est sain à ce stade, c’est-à-dire avec moins de 15% des grains touchés, il est envisageable de renoncer au dernier, voire aux deux derniers traitements, selon les cépages, assure un chercheur. La maladie se développera alors sans atteindre des seuils préjudiciables pour la qualité.

Raisonner uniquement la fin du programme Certains travaux de recherche sur le raisonnement des programmes ont montré que les seuls traitements que l’on puisse envisager de supprimer sans incidence sur le rendement et la qualité sont ceux qui interviennent après la fermeture de la grappe. Lorsque le rai-

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Phytoprotection

LES MOUCHES MINEUSES

Les espèces les plus fréquentes au Maroc Prof. Abdeslam BENAZOUN

Les mouches mineuses rencontrées au Maroc sur tomate, melon, haricot vert et autres, appartiennent au genre Liriomyza. Ce sont Liriomyza trifolii BURGESS, L. bryoniae K. et L. huidobrensis BLANCHARD (Diptères, Agromyzidae). Elles sont polyphages et attaquent diverses cultures légumières sous serre et en plein champ. Les larves se caractérisent par une métamorphose qui a lieu dans le sol. Elles sont particulièrement dangereuses pour les jeunes plants en pépinière ou à peine transplantés. Toutefois les plants âgés de tomate tolèrent mieux les dégâts sans que la production soit affectée. Les femelles pratiquent à la périphérie des folioles, des piqûres nutritionnelles (destructrices des cellules et points d’entrée d’agents pathogènes) et de ponte. Les larves évoluent en mineuses dans les tissus de la feuille, leurs mines (ou galeries) sont au départ fines, puis s’élargissent au fur et à mesure de leur développement. Elles sont sinueuses chez L. trifolii ou L. bryoniaeet et rectilignes le long des nervures chez L. huidobrensis. Leurs dégâts peuvent entraîner la destruction des plantes. L’activité de photosynthèse est réduite, les feuilles atteintes flétrissent et favorisent les attaques de la pourriture grise (Botrytis cinerea).

Description et biologie

Les trois espèces sont morphologiquement voisines : Les adultes sont des mouches de 1,4 à 2,5 mm de long et L. huidobrensis est la plus grande de couleur noir grisâtre et scutellum et pleures jaunes. L’identi-

fication fiable de l’espèce ne se fait qu’après examen de l’appareil génital mâle. Ce dernier (1,5mm) est généralement plus petit que celui de la femelle (2-2,5 mm). Leurs œufs, de couleur crème ou blanchâtre à la naissance, sont pondus sous l’épiderme de la feuille. Les larves sont à la naissance, incolores et mesurent 0,5mm de long et atteignent à leur complet développement, 3 mm et prennent une couleur jaune brillant. Selon l’espèce elles présentent un ou plusieurs spiracles. Les pupes sont ovales, jaunes à brunes, ocre, marron foncé ou parfois noires et légèrement aplaties sur la partie ventrale. Leur biologie varie d’une espèce à l’autre, mais le schéma du cycle

serait similaire sur tomate pour les 3 espèces. Les premières infestations sont observées à partir de la troisième décade de novembre et s’échelonnent sur une période qui varie de 3 à 25 semaines. Les infestations les plus importantes peuvent être observées à tout moment à partir de début décembre, mais il a été constaté dans la région du Souss-Massa que le degré maximal d’infestation n’est enregistré qu’au-delà de la première semaine de mars jusqu’à fin avril - début mai. Les adultes sont actifs dès la levée du jour et leur activité est maximale durant la matinée. L’accouplement a lieu dans les 24 à 48h qui suivent leur

Température

Œuf

Larve

Pupe

L. trifolii

L. broyoniae

L. huidobrensis

15°C

6,6

10,7

26,8

44

40,6

-

20°C

3,1

7,2

15

24,6

26,5

-

25°c

2,7

4,6

9,3

16,6

17,1

15 -16

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LES MOUCHES MINEUSES

émergence. Les femelles piquent les feuilles pour déposer individuellement leurs œufs sous l’épiderme alors que les mâles sont incapables de perforer le tissu végétal. La ponte s’échelonne tout au long de la vie de la femelle sur 2 à 3 semaines. La fécondité dépend de la température et de la nature de la plante hôte. A 30°C, une femelle L. trifolii pond en moyenne 400 œufs et elle vit souvent plus longtemps qu’un mâle. Celle de L. bryoniae pond entre 50 et 100 œufs. A 25°C l’œuf éclot 2 à5 jours après la ponte et donne naissance à une larve asticot qui passe par 3 stades larvaires. Le durée du développement larvaire varie de 4 à 10 jours après lesquels la larve du dernier stade perfore l’épiderme foliaire, tombe sur le sol, et s’y enterre pour se transformer en pupe. Quelquefois, la pupe reste accrochée à

la feuille et éventuellement sous la feuille comme dans le cas de L. huidobrensis. Après 7 à 13 jours, les nouveaux adultes apparaissent. Au Maroc 2 à 8 générations peuvent se succéder par an. Les températures supérieures à 35°C sont néfaste aux différents stades de développement des mineuses. Le tableau sur la page précédente donne une idée sur la durée du développement des mineuses en jours Il faut noter que la durée de pupaison représente à peu près 50% de la durée totale du développement d’une mineuse. Ceci doit être pris en considération dans la mesure où la pupe ne peut pas être atteinte ni par les insecticides, ni par les auxiliaires, raison pour laquelle il faut agir à temps contre les adultes à leur sortie (piqûres) ou contre les jeunes larves présentes sur les feuilles.

Stratégie de lutte

En matière de lutte les dispositions suivantes sont envisageables : Mesures préventives : - produire des plants sains (pépinière) ; - incinérer les résidus de cultures pour détruire les pupes ; - éliminer les mauvaises herbes ; - utiliser des filets insect-proof pour éviter leur pénétration sous abris ; - chauffer la serre (20°C) avant la mise en place des jeunes plants ;

Lutte chimique

- Elle doit être raisonnée et effectuée très tôt, dès l’installation des premiers adultes en pépinière et avant l’apparition des auxiliaires qu’il convient de préserver ; - traiter dès la transplantation ou 3 à 5 jours après plantation sauf si la protection a été effectuée dans la pépinière ; - choisir des produits sélectifs et al54

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terner les matières actives pour éviter l’accoutumance ; - les produits homologués visent essentiellement les larves. Ils sont plus efficaces sur les jeunes stades. - Avant d’intervenir il faut vérifier si le stade sensible est présent et que les mines ne sont pas vides. Dans ce cas il est conseillé de faire 2 à3 traitements à 8 jours d’intervalle pour rompre le cycle de l’insecte. - vérifier l’efficacité du produit en comptant le nombre de larves mortes noircies.

Ennemis naturels - Diglyphus isaea (Hyménoptere, Eulophidae) : C’est un ectoparasite dont la femelle paralyse la larve de la mineuse (2ème et 3ème stade), y dépose son œuf qui donne une larve qui se nourrira de la larve de la mineuse. Dans certains cas l’adulte peut piquer la larve pour s’y nourrir et entraîner jusqu’à 50% de la mortalité des mineuses. L’efficacité de ce parasitoïde est d’autant plus élevée que la température augmente. Sa durée de développement est plus courte que celle de son hôte : 16,6 jours à 20°C et 10,5 jours à 25°C. - Dacnusa sibirica (Hyménoptere, Braconidae) : C’est un endoparasite dont la femelle pond dans la larve de la mineuse un œuf qui donne naissance à une larve qui se développe à l’intérieur de son hôte. L’espèce est plus efficace à des températures voisines de 15°C. Sa durée de développement est voisine ou légèrement plus courte que celle de son hôte. www.agri-mag.com

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Arboriculture

La tavelure du pommier au Maroc Dr. Mohamed Sbaghi a, Dr. Bruno Le Cam b et Dr. Pierre Gladieux c

La tavelure du pommier est une maladie provoquée par le champignon ascomycète Venturia inaequalis. Elle est présente dans toutes les régions du monde, partout où le pommier est cultivé, bien qu’elle soit plus importante dans les régions à climat tempéré humide durant la période printanière. Les dégâts se manifestent sous forme de lésions sur les feuilles et sur fruits altérant ainsi très fortement les rendements et la qualité du produit à la récolte. Directeur de Recherche- INRA du Maroc, b Directeur de recherche- Centre INRA d’AngersFrance, c Chercheur - San Francisco - USA a

B

ien que de nombreux bassins de production jouissent d’énormes potentialités pour le développement de la pomme au Maroc, les dégâts occasionnés par la tavelure limitent les possibilités d’extension et de diversification, notamment celles prévues dans le cadre du Plan Maroc Vert. Il est donc nécessaire de mettre en place des moyens efficaces permettant à nos arboriculteurs de vaincre ce pathogène. Actuellement, la tavelure du pommier est considérée comme la principale maladie en vergers, et nécessite à elle seule dans certains pays jusqu’à 30 traitements annuellement. Les épidémies de tavelure sont très influencées par : les conditions climatiques au printemps notamment, la sensibilité des variétés et l’état sanitaire du verger. Venturia inaequalis peut provoquer une importante chute du rendement et rendre les fruits impropres à la consommation. Il infecte d’une manière générale les fruits, les feuilles et les rameaux ce qui perturbe le bon développement de l’arbre et peut ainsi affecter même la récolte de la campagne suivante. Ce re-

doutable champignon présente de ce fait une sérieuse menace économique pour les arboriculteurs des pays où le marché de la pomme occupe une place importante.

Symptômes sur fruits

Les jeunes pommes infectées présentent de petites nécroses de couleur brune olivâtre, qui prennent du temps pour s’étendre davantage sur le fruit. Au fur et à mesure de l’accroissement du volume du fruit, les nécroses s’étalent pour en couvrir jusqu’à la totalité. Toute la surface du fruit est sensible à la tavelure et en présence d’une forte attaque avant maturité, la pomme se déforme, des crevasses et des fissures apparaissent au niveau de la peau mais aussi de la chair. Lorsque les pédicelles sont à leurs tours infectées, la maladie entraine une chute prématurée des fruits. A noter que les infections ayant lieu avant la récolte peuvent passer sous silence au moment de la cueillette et provoquer l’apparition de symptômes en cours du stockage.

Symptômes sur feuilles

Au printemps, dès l’apparition des premières feuilles, les premières attaques de la tavelure apparaissent. Les parties atteintes se couvrent de taches translucides de petite taille puis passant de la couleur brune au vert olive. Ces taches sont couvertes de spores qui vont assurer la dissémination de la maladie au sein du verger. A souligner que les jeunes feuilles sont plus sensibles à l’infection. Les attaques de la tavelure au niveau des nervures des jeunes feuilles provoquent un repliement ou bien des torsions de celles-ci. Lorsque l’infection est à un stade avancé, les nécroses des tissus deviennent brunes foncées entraînant ainsi la déchirure des limbes et un boursouflement vers le bas des feuilles contaminées. En fin de saison, de petites tâches peuvent apparaître sur la face inférieure des feuilles et augmenter ainsi l’inoculum pour la saison suivante. Selon les saisons et le niveau des attaques de la maladie, les cultivars sensibles voient leurs feuilles s’enrouler vers l’intérieur et finissent par tomber

Photo 2. Symptôme brun de la tavelure craquelé.

Symptôme de la tavelure sur jeunes fruits qui après vieillissement donnent un aspect liégeux avec des cassures aux niveaux de leur centre.

Toute la surface du fruit est sensible à la tavelure et lorsqu’on se trouve devant une forte attaque avant maturité, la pomme se déforme, des crevasses et des fissures apparaissent au niveau de la peau mais aussi de la chair.

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La tavelure du pommier au Maroc au sol. La maladie entraine ainsi une forte défoliation des arbres.

Cycle de vie de Venturia inaequalis

D’une manière générale, la bonne connaissance du cycle des agents pathogènes permet de bien cibler les différents moyens de lutte disponibles. Venturia inaequalis passe l’hiver sous la forme de périthèces dans les feuilles infectées tombées au sol sous des pommiers. Ces périthèces, issus d’une reproduction sexuée entre souches du champignon constitue un véritable organe de conservation et sont la source des infections primaires de printemps. En effet, par temps pluvieux et venté, ces périthèces laissent échapper des spores qui vont contaminer les premiers organes verts des pommiers. En

Déformation et fissuration du fruit touché par la tavelure. Lorsque les pédicelles sont à leur tour infectés, la maladie entraine une chute prématurée des fruits. Les infections ayant lieu avant la récolte peuvent passer sous silence au moment de la cueillette et provoquer l’apparition de symptômes en cours du stockage.

effet, il y a une forte coïncidence entre la présence d’ascospores matures et prêtes à infecter ces organes verts et les stades bouton rose avancé et début de la floraison qui sont les stades les plus sensibles à cette maladie. Lorsque, les conditions climatiques favorables sont réunies (pluie, rosée), les ascospores germent et les jeunes feuilles de pommiers montrent, deux à trois semaines après l’infection, des symptômes vert olive constituant ainsi une nouvelle source de contamination. En effet ces symptômes sont couverts de spores (également appelées conidies) qui vont se libérer de la feuille lors de pluie pour contaminer à nouveau des organes verts (feuilles ou fruits). Si la feuille reste suffisamment humide, la conidie va germer et permettre le développement de nouveaux symptômes. Ainsi, de nouvelles lésions ou infections dites secondaires apparaitront sur les mêmes pommiers malades ou sur de nouveaux arbres adjacents au foyer de l’infection primaire. Il est à noter que lorsque les précipitations sont fréquentes durant une même campagne, il peut y avoir plusieurs cycles d’infections secondaires au niveau du même verger de pommier. Par conséquent, la maîtrise de la maladie de la tavelure devient très difficile.

Stratégies de lutte

Symptôme de couleur brune à vert olive sur feuille dû à la tavelure. Les jeunes feuilles sont plus sensibles à l’infection. En fin de saison de petites tâches peuvent apparaître sur la face inférieure des feuilles et augmenter ainsi l’inoculum pour la saison suivante.

La stratégie de lutte contre la tavelure doit d’abord être préventive. L’utilisation de variétés ayant une sensibilité réduite à la maladie est à privilégier. Ensuite, comme nous l’avons vu dans le cycle de vie de l’agent pathogène, ce champignon se conserve essentiellement sur les feuilles tombées au sol. Toutes les méthodes prophylactiques permettant de détruire les feuilles au sol seront donc à mettre en œuvre (enfouissement-broyage des feuilles), afin de réduire la présence d’inoculum dans le verger. Enfin, l’arboriculteur doit, si nécessaire, avoir recours à des traitements chimiques (de synthèse ou à base de cuivre ou de soufre). La lutte chimique raisonnée doit reposer sur le principe de prévenir toute infection primaire due à la projection d’ascospore afin de déjouer les contaminations secondaires.

Jeunes feuilles avec de fortes attaques de la tavelure.

Symptôme grisbrun avec des boursouflures de la tavelure sur feuille âgée du pommier.

Programme de lutte : 1- Lutte prophylactique Parmi les techniques qui consistent à créer des conditions défavorables aux 58

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attaques de ce champignon et réduire l’inoculum primaire, on peut citer : · taille adéquate et régulière des arbres ; · ramassage ou destruction des feuilles tombées au sol ; · travail du sol permettant l’enfouissement des feuilles non détruites ; · espacement raisonnable et bien étudié entre les arbres et les rangs d’un verger au moment de la plantation ; 2- Lutte chimique De nos jours, c’est la lutte la plus employée, nécessitant l’utilisation répétée de fongicides. Les traitements sont appliqués en fonction des conditions climatiques et principalement par rapport aux pluies contaminatrices qui sont nécessaires à la propagation de l’infection. Ainsi, différentes manières de conduire cette lutte chimique contre la tavelure du pommier peuvent être pratiquées : · Opter très tôt pour un traitement précoce avant même l’apparition des infections ; · Conduire une lutte chimique préventive avant ou juste aux stades : boutons roses, début floraison, nouaison, jeunes fruits et début grossissement du fruit ; · Reconduire la lutte contre la maladie immédiatement après de fortes rosées et ou des pluies ; · Opter pour l’alternance des produits fongicides ; · Respecter le mode d’emploi des fongicides, les volumes d’eau et les intervalles entre les applications, indiqués sur l’étiquette ; · S’assurer du réglage du pulvérisateur pour couvrir toute la frondaison de l’arbre. Il y a lieu de souligner que lorsque l’agriculteur se trouve face à des conditions climatiques favorables à l’apparition de la tavelure sur le pommier, il est conseillé de prospecter son verger et d’utiliser en alternance des familles chimiques préventives et de bonne rétention après chaque pluie. Si toutes les mesures ont été suivies, l’agriculteur peut recourir à des interventions ciblées via une large gamme de matières actives et de familles chimiques pouvant assurer une bonne protection contre cette maladie. www.agri-mag.com

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ENSILAGE DU MAÏS

De la récolte à la mise en silo Noureddine Belkadi

L’ensilage est une technique de conservation des fourrages par voie humide, faisant appel à des fermentations anaérobiques engendrant des acides lactiques, acétiques et butyriques à partir des sucres contenus dans le maïs. Ce processus vise surtout à conserver la valeur nutritionnelle de la plante verte, par une acidification rapide et durable. En favorisant une fermentation lactique, il permet de limiter les pertes quantitative et qualitative, et d’éviter la formation de substances toxiques pour les animaux.

Principales étapes de conduite de l’ensilage du mais 1- Stade optimal de coupe du maïs ensilage

Le stade de récolte optimal est le stade laiteux pâteux des grains. Déterminé par l’état de maturité des grains, ce stade est atteint lorsque la teneur en matière sèche des épis se situe entre 50 et 60%. Les nutriments importants comme l’amidon, ont ainsi atteint leur concentration maximale et la plante entière présente une teneur en Matière Sèche (MS) située entre 30 et 35%. Ce stade constitue le niveau optimum entre la bonne qualité nutritive d’un maïs Maturité

Appréciation du stade de maturité du maïs ensilage Cette appréciation peut être appréhendée par ‘’ l’épreuve de l’ongle’’ sur le grain, comme le montre le tableau.

Teneur en MS des épis %

Teneur en MS de la plante entière %

Stade laiteux

jusqu’à 35

20 – 25

Début du stade pâteux

35 – 50

25 – 30

Stade pâteux

50 – 60

30 – 35

Maturité complète (stade vitreux)

plus de 60

plus de 35

60

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ensilé et la productivité en tonnes, car il offre plusieurs avantages: - bonnes conditions pour la fermentation lactique - pas ou très peu de jus de fermentation - bonne aptitude au tassement du fourrage ensilé pour évacuer tout l’air (donc l’oxygène) à l’intérieur d’un silo - rendement en énergie et digestibilité élevée - ingestion de MS maximale.

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2. Déroulement de l’opération de l’ensilage Types de silos et leur préparation pour le stockage d’ensilage Les silos les plus courants au Maroc sont de deux types : - le Silo-Couloir: entre deux murs d’une hauteur minimum de 2 mètres. Sa largeur doit être au minimum de 3,5 à 4 mètres pour permettre le passage d’un tracteur - le Silo-taupinière : à raz du sol La longueur du silo doit être adaptée à la taille du troupeau. Sinon on peut disposer de plusieurs silos juxtaposés selon les besoins en affouragement. Remarques Le grain est facile à écraser, son contenu est blanc laiteux et gicle Grain pâteux, encore humide à sa base. Grain pâteux à farineux. Le grain s’écrase difficilement, mais se raye à l’ongle Le grain est vitreux, plus rayable à l’ongle. Les feuilles et spathes sont sèches

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ENSILAGE DU MAÏS

Réglage des machines et dimensions des coupes - Hauteur de coupe: La hauteur de la coupe influence la teneur en énergie du produit final. Les parties inférieures des tiges présentent une teneur en cellulose brute plus élevée et, par conséquent, une teneur en énergie plus faible. - Longueur de coupe: Le hacheur doit être bien réglé et les couteaux bien aiguisés, afin d’assurer une coupe exacte et propre des feuilles et des spathes et de viser une longueur de coupe: 6 à 8 mm. - Hachage: La finesse du hachage est déterminante pour la bonne aptitude au tassement et à la bonne conservation du maïs. La taille moyenne visée est entre 1 à 1,5 cm pour une MS<35% et entre 0,5 et 1 cm pour une MS>35%. La présence de particules longues (>2 cm) à moins de 15% ne gêne en rien, elles favorisent plutôt, la mastication et la rumination, mais le risque de moisissures augmente.

de la gestion des moyens humains et techniques, mobilisés pour que l’ensileuse travaille à pleine capacité, tout en permettant de réaliser parallèlement des silos étanches et dans les meilleurs délais. Les étapes suivantes doivent être suivies et respectées : - Préparer le matériel d’ensilage: une ensileuse à maïs à 1 rang ou plus selon l’importance de la superficie à ensiler, - Disposer de moyens suffisants de chargement et de déchargement du maïs récolté (au moins deux unités: remorques ou camions à bennes), - Disposer de tracteurs pour les ensileuses portées, pour les remorques et pour assurer le tassement du maïs dans les silos, - Harmoniser le travail du chantier et de gestion de son matériel de façon à mieux exploiter le temps entre la récolte en parcelle et le remplissage du silo, - Viser le remplissage du silo (si possible sans interruption) en couches de maïs de 20 à 30cm bien hachées, - Assurer un bon tassement des

couches de maïs dans les silos aussi bien au milieu qu’en périphéries, au moyen d’un tracteur (de préférence à pneus), le plus vite possible pour atteindre des densités de plus de 220 kg MS par m3 (600-700 kg/m3). - Procéder à la fermeture rapide du silo de façon étanche et sa couverture soigneusement avec un film plastique d’une épaisseur d’au moins 180 microns, renforcée par une ancienne bâche ou une couche de terre (pour les silos taupinières), pour ainsi protéger le silo contre les attaques de rats ou autres ….Il faut éviter la création de trous et donc de passage d’air dans le silo. A noter que l’utilisation d’un agent conservateur d’ensilage pour favoriser la fermentation lactique n’est habituellement pas nécessaire dans les ensilages de maïs, à moins que : - le maïs ait une teneur en matière sèche trop élevée - la mise en silo du maïs soit retardée par une longue durée de transport - l’ensilage de maïs soit prévu pour l’affouragement d’été

- Attaque des grains et éclatement de leur contenu: L’attaque des grains a pour but de dégager leur contenu et de le rendre disponible, pour faciliter leur digestion par les microorganismes du rumen et éviter ainsi de disposer des grains entiers non mastiqués par les bovins dans leurs bouses. Pour cela le recours à un éclateur de grains est nécessaire comme accessoire disponible sur l’ensileuse. Organisation du chantier d’ensilage Une bonne organisation du chantier d’ensilage, repose sur la cohérence 62

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Phytoprotection

La Lutte Intégrée

Une raison intelligente d’espérer dans notre combat contre les ravageurs Prof. M’hamed Hmimina

La lutte intégrée (LI) pour les francophones, Integrated Pest Management pour les anglophones (IPM), est définie comme un mode de gestion des ravageurs au moyen duquel il est possible de réduire la dépendance aux pesticides de synthèse et leurs conséquences sur l’environnement. En plus expressif, c’est une approche durable pour gérer les organismes nuisibles par des moyens biologiques, culturaux, physiques et chimiques et minimiser les conséquences d’une lutte chimique pure et dure.

D

ès les années 1970 la LI a été soutenue par d’importants efforts de recherche et de vulgarisation et reste considérée de nos jours comme la stratégie optimale de lutte antiparasitaire. Néanmoins, son exécution nécessite une compréhension des relations écologiques entre les cultures, les ravageurs, leurs ennemis naturels et l’environnement. C’est pour cette raison que l’acronyme IPM, dont au moins une vingtaine de définitions sont connues, a été travesti chez les praticiens par des désignations mieux accommodées : Intelligent Pest Management ou pourquoi pas Smart Pest Management ou Gestion intelligente des ravageurs. Ce travestissement heureux, d’une justesse idoine, rend le procédé compréhensible de tous et par la

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même occasion les définitions classiques, du reste trop techniques, peu praticables mais demeurant valables dans leurs fonctions de base. Il en est de même pour la Lutte Intégrée commutable en Lutte Intelligente ! L’intelligence dans ces dénominations est que tout programme complet de lutte intégrée nécessite une compréhension des relations écologiques entre les cultures, leurs ravageurs, leurs ennemis naturels et l’environnement. Et l’on comprend qu’il faut toute une sagacité pour combiner harmonieusement les connaissances disponibles à l’échelle d’un champ pour une meilleure application de ce système de protection. Plusieurs études mesurant l’adoption de la LI ont été lancées dès les années 2000. L’obstacle majeur, qui en a découlé comme frein à la progression de la technique est : une formation

des agriculteurs insuffisante et une assistance technique approximative accordée aux producteurs habitués à une lutte chimique prompte et simple. Nous récapitulons dans le tableau 1 un parallèle, élémentaire, entre la lutte chimique et la lutte intégrée. Dans cet article, synthèse d’autres écrits parus dans ce même magazine, nous relatons une analyse focalisée sur la cooptation de la LI et les facteurs concourant tant à son succès qu’à son échec ainsi que le rôle particulier des divers intervenants dans son développement. D’entrée de jeu, l’IPM, approche de phytoprotection, répétons-le, largement considérée comme souhaitable, est une interface conviviale, promue par de nombreux organismes dans le monde (Nations Unies, Banque mon-

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Tableau 1. Lutte intégrée versus lutte chimique Lutte chimique

Lutte intégrée

Technique facile et expéditive

Technique lente et à divers assemblages

Aisément appropriée et s’insère parfaitement parmi les activités agricoles ordinaires

Difficile à allier aux activités agricoles habituelles, elle constitue une occupation gourmande de temps et d’observations

Soutenue par le lobby phytosanitaire privé

Encouragée mollement par le secteur public

Promotion agressive des ventes étayée par des professionnels et des campagnes publicitaires (crédits, avances sur approvisionnement, rabais, journées d’information, bio essais de démonstration chez les producteurs …

Soutenue par des techniciens étatiques parfois dépourvus de moyens et abusant d’un verbiage peu décisoire (faites ceci, faites cela, ….)

Résultats des traitements immédiatement apparents

Avantages peu apparents à court terme et nécessite beaucoup d’observations peu compatibles avec le niveau des producteurs

diale, FAO, Institutions nationales, Associations nationales et locales techniques, Professionnels privés…). Ce que l’on oublie souvent de rappeler c’est que c’est un processus continu, à géométrie variable, où toutes les voies et pratiques culturales dans la réduction de la pression parasitaire sont permises. Cependant dans divers pays, pour ne pas dire partout, son développement demeure faible, malgré son triomphe avéré contre certains ravageurs, et les efforts pour promouvoir son approbation auprès des agriculteurs. En la matière, comme partout ailleurs, l’écart entre le Nord et le Sud est désopilant. Et la bonne question qui justifie ce rejet est : pourquoi beaucoup d’efforts, depuis environ un demi siècle, pour si peu de résultats ? A ce sujet, tout au moins dans nos conditions, une analyse pointilleuse a

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été publiée dans un article de synthèse parue dans la Revue marocaine de Protection de Plantes. Pour harmoniser la discussion et la compréhension, le terme «ravageur» peut être appliqué aux invertébrés, aux vertébrés, aux mauvaises herbes, aux maladies…, en fait à tous les ennemis d’une culture. Dans cet article, l’accent est mis sur les arthropodes et les insecticides en raison de la prolixité des premiers, du large spectre d’action des seconds et la réduction de leurs effets secondaires comme finalité primordiale dans une approche intégrée.

La LI, atouts, obstacles et confusions

Une toute première observation est que la LI, supposée être plus rodée en cultures horticoles (vergers, maraî-

chage), demeure ignorée en cultures extensives où elle serait plus facile à mettre en œuvre. Tout se passe donc comme si la technique n’était qu’un procédé développé pour les cultures fortunées. Il n’en est pas ainsi, la clé de cette confusion provient de l’intensité de la lutte et il est en effet pertinent de rappeler que la lutte chimique faisait partie des techniques intensives des productions horticoles. Dans l’un comme dans l’autre cas, la mise en œuvre de la LI, malgré les efforts des spécialistes, des entomologistes en particulier, présente quelques incommodités manifestes à même d’expliquer son faible taux de pénétration dans la profession (Tableau 2). Au regard des principes fournis dans ce tableau, et, qui alimentent un flux

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La Lutte Intégrée Tableau 2. Atouts et difficultés de l’adoption de la lutte intégrée Atouts

Handicaps

Réduction de la dépendance aux pesticides

Peu aisée à mettre en œuvre que la lutte chimique et nécessite une souplesse et des raisons persuasives

Sécurité élevée pour les travailleurs agricoles, la communauté et l’environnement

Nécessite une meilleure compréhension des interactions entre les ravageurs et les auxiliaires (niveau technique élevé)

Résistance ralentie aux pesticides

Requiert une meilleure connaissance des effets des produits chimiques

Réduction de la contamination, de l’insalubrité et de l’insécurité des produits alimentaires et de l’environnement

Augmentation du temps de travail et des ressources humaines (observateurs initiés, comptages, interprétation des données, archivage…)

Affermissement de la biodiversité culturale

Niveau de dommages aux cultures peut initialement augmenter pendant la phase de transition avant de se stabiliser ultérieurement : impact peu visible immédiatement

abondant d’idées, même en verger et autres cultures horticoles, là où la lutte intégrée a été originellement développée, l’étendue de son adoption dans les exploitations demeure une gageure. En effet, sauf impératifs massifs, pourquoi un producteur peut-il décliner la facilité qu’offre la lutte chimique aux résultats éprouvés au profit d’une LI aux résultats équivoques et aux exigences en ressources plus élevées ? (Tableau 1). Ainsi, lorsque la stratégie de lutte entièrement conventionnelle réussit et qu’il n’y a pas de motivation ou d’alarme requérant une approche alternative complexe exigeant de surcroit des experts chevronnés, les pesticides demeurent le recours probant des professionnels. Cette remise en question objective rappelle ce qu’on dit en milieu sportif : pourquoi changer une équipe qui gagne ? Bien évidemment cette analogie est triviale, mais c’est tout comme. Que cette question soit à la fois sti-

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mulante et nécessaire ne fait guère de doute. Mais la façon dont le rejet de la LI s’opère doit être discutée. Car, en vérité, même à long terme, aucune culture ne sera produite si des hommes n’interviennent pas à un moment ou à un autre, dans sa production. Une des causes illustratives du faible taux d’adoption de la LI est la focalisation des chercheurs sur un seul organisme nuisible, dit ravageur clé, donc l’omission des autres déprédateurs. La gestion du carpocapse dans les vergers de rosacées à pépins est un exemple démonstratif à cet égard. Pour qu’une stratégie LI soit efficace, elle doit nécessairement considérer l’ensemble des ravageurs de la culture, c’est-à-dire avoir la même percussion que la lutte chimique avec en moins, ses effets secondaires ! Nous ne disposons pas de chiffres crédibles, mais, en cette matière comme dans tant d’autres, nous sommes victimes des pourcentages. Selon notre expérience, les taux moyen

d’adoption de la LI dans nos exploitations varient de 0 à 0 virgule quelques pourcents ! Évidemment, certaines techniques faisant partie de l’arsenal de la LI sont d’emploi banal (confusion, piégeage, piégeage de masse, bandages, TIS…) mais ce n’est certainement pas la LI. Ce n’en sont là que ses ingrédients, en plus imagé, les condiments d’un plat à accommoder. Et l’on sait qu’avec les mêmes ingrédients, la succulence d’un plat varie fortement entre préparateurs. De ce fait, le taux d’adoption de la LI découle largement de l’agencement des composants mais aussi de la définition agréée.

Qu’est ce qui retarde le développement de la LI ?

Parmi les prétextes allant dans le sens de l’irrésolution à une inclination vers la pratique intégrée, nous mentionnons sans prépondérance d’un aspect sur l’autre, les faiblesses suivantes : - Peu d’entomologistes sont sollicités ou pris comme conseillers ; - études se focalisant sur la recherche plutôt que sur la mise en œuvre de la méthode et de ce fait peu applicable ; - Spécialité complexe nécessitant diverses compétences ; - Connaissances approximatives des agriculteurs sur les ravageurs et leurs ennemis naturels ; - Complexité du langage de la matière face à la sobriété de celui de la lutte chimique et difficulté pour les agriculteurs d’assimiler les arcanes de la technique. Sur ce point, il est établi que trop www.agri-mag.com

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d’informations détaillées données aux agriculteurs deviennent écrasantes et les découragent de tenter la LI même dans son expression la plus élémentaire ; - Lutte chimique demeurant généralement efficace moyennant quelques aménagements faciles à introduire ; - Pendant longtemps l’utilisation de pesticides à large spectre en préventif ou en curatif a été préconisée comme une bonne pratique agricole ; - Absence de mentors locaux, rareté d’informations fiables, d’observations durablement structurées, bien menées et répertoriées et d’échanges ; - Interruption dans les actions de vulgarisation alors qu’il est nécessaire d’organiser des sessions régulières de suivi afin de faire face à l’évolution des conditions ; - Personnel de vulgarisation polyvalent et ayant trop de responsabilités dont il faudrait spécialiser certains agents à cet effet ; - Insensibilité des agriculteurs aux problèmes à moyen et long termes de la culture ; - Manque d’agrégation entre agriculteurs et absence de cohésion communautaire pour développer des solutions à l’échelle régionale : la connaissance des problèmes et leurs solutions se propagent plus facilement parmi les agriculteurs travaillant en communauté ; - Crainte de l’échec et inquiétude d’altération ou de perte des récoltes ; - Le désir d’avoir des rendements élevés est un facteur qui incite les agriculteurs à accepter ou à rejeter le concept LI ; - L’âge des producteurs est un vrai facteur de pondération : les agriculteurs jeunes paraissent plus disposés à s’engager dans la LI que leurs aînés de plus de 40 ans…

Que des avantages à long terme

Ceci étant proposé, il est compréhensible que tant que les insecticides demeurent bon marché, accessibles à tous, donnant généralement des résultats immédiats, d’application combinable à d’autres intrants (herbicides, fongicides, engrais foliaires, correcteurs de carence…) et résorbant incontinent les contrariétés entraînées par les ravageurs, la protection s’exécutera comme un jeu banal ou vraiment mineur dans la gestion courante de l’exploitation. De ce fait, devancer les problèmes et penser à une approche intégrée en l’absence de réels blocages ou crise notoire dans la lutte, paraît illusoire. La lutte intégrée ne se vendant pas en boite à délayer dans un www.agri-mag.com

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atomiseur, pourquoi les agriculteurs s’orienteraient-ils alors vers un procédé complexe au lieu d’une lutte simple et abordable qu’ils maîtrisent ? Pour affermir l’adoption de la LI, il est nécessaire de réfléchir individuellement et en groupe à chacun des obstacles précités. A part la lutte antiacridienne, un facteur souvent désappris en matière de protection des plantes est l’aspect sociopolitique. Une incitation judicieuse par des subventions à l’entrée en jeu de la LI serait un bon exemple de sa mise en œuvre massive. On peut prendre à témoins les efforts fournis récemment par les producteurs dans la maîtrise de l’irrigation, de la lutte anti-grêle, etc. L’analogie s’arrête là, car l’importance de la capacité des agriculteurs à comprendre et à entreprendre individuellement des activités spécifiques à la lutte intégrée ne doit pas être surestimée. Cette pratique, plus communautaire, est infiniment plus complexe que l’installation de goutteurs, de filets paragrêles ou d’éoliennes antigel. La formation, l’accompagnement, la communication, le déploiement des services consultatifs et le renforcement des processus communautaires de manière participative sont essentiels au succès de la LI. Un fait non négligeable, alors que la LI est déjà bien embrouillée d’inconnues, est comment estimer ses impacts environnementaux et éviter qu’elle ne se convertisse en une juxtaposition sans intérêt de multiples techniques. Pour progresser dans sa faisabilité et prévenir tout fourvoiement, il faudrait engager les scientifiques à travailler de manière holistique bien au-delà des frontières traditionnelles de leur discipline afin de parvenir à une faisabilité efficiente et à des coûts et avantages aguichants. En conclusion, les exemples réussis de LI sont ceux qui ont généralement impliqué plusieurs éléments clés : la collaboration entre les agriculteurs eux-mêmes et les conseillers, les démonstrations locales, la disponibilité et la fiabilité de l’expertise à tout moment, l’ambition de s’affranchir de la lutte chimique tous azimuts et de vouloir disposer de réponses alternatives... Avec du recul, nous considérons que sur certaines cultures il y a suffisamment d’informations entomologiques pour s’engager dans une LI réussie et manager les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent. Comme on l’a mentionné plus haut, la LI n’est certai-

nement pas un produit vendu emballé comme un pesticide dont il suffit de lire la notice, la technique, pour répondre aux objectifs des utilisateurs, exige des études précises et répétitives, des recommandations spécifiques personnalisées par des spécialistes émérites. Et, si la LI est complexe, c’est le rôle du conseiller de décomplexer et de traduire l’information disponible pour la rendre compréhensible. Ne nous trompons pas de constat. Quand la LI est adoptée et enracinée on se demande pourquoi n’avonsnous pas choisi cette voie bien avant ? Et si nous suivons jusqu’à son terme notre réflexion, la LI ne peut se penser désormais comme un luxe interdit d’accès à beaucoup de paysans mais comme une norme agronomique, dont l’activité procède par essence d’une collaboration constante entre entomologistes, agriculteurs et agronomes pour éviter qu’elle ne soit considérée comme une simple alternative à la lutte chimique. La lutte intégrée est évolutive et il existera toujours de perpétuelles et nombreuses autres améliorations à entreprendre dans une approche holistique. Agriculture du Maghreb N° 110 - Mars 2018

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Palmier dattier

Gestion de l’épiphytie du Bayoud dans les palmeraies marocaines Essarioui Adil, PhD (Centre Régional de la Recherche Agronomique, Errachidia) Meziani Reda (Chef du Centre Régional de la Recherche Agronomique, Errachidia)

Dans l’immensité hostile du désert marocain, le palmier dattier (Phoenix dactylifera) a été depuis des temps immémoriaux l’échine qui supporte la vie dans de belles oasis situées principalement le long des oueds et autour de points d’eau éparpillés du Sud-est au Sud-ouest. Malheureusement, après une longue période de prospérité, la somptueuse palmeraie marocaine est aujourd’hui aux abois. Pour cause, plusieurs crises menaçant jusqu’à son existence. La sécheresse et la désertification renforcée qui plus est, par l’occurrence de la maladie du Bayoud risquent de sonner le glas de ce patrimoine naturel, historique et socioculturel si des mesures draconiennes de lutte ne sont pas prises.

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Flétrissement de palmiers atteints du Bayoud

e Bayoud est une trachéomycose ou maladie vasculaire, causée par le champignon tellurique Fusarium oxysporum f. sp. albedinis (Foa). Depuis son apparition vers la fin du 19ème siècle, cette peste séculaire a infligé au secteur phœnicicole marocain des dégâts considérables évalués à plus de 10 millions de palmiers détruits. Cette épiphytie a été aussi à l’origine d’une érosion génétique intense faisant disparaitre nombre de génotypes de bon aloi. Le Bayoud continue de sévir dans les oasis traditionnelles en s’attaquant au fleuron de la gamme variétale marocaine (Mejhoul, Boufeggous, Bouskri, etc.). Cet article décrit la biologie de la maladie, met en lumière sa répartition géographique, et passe en revue les méthodes de lutte disponibles pour sa gestion dans les oasis marocaines.

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Biologie et écologie de l’agent causal de la maladie du Bayoud (Foa) Le Foa est un champignon qui a la capacité de mener une vie saprophytique dans le sol en absence du palmier, se développant sur divers substrats organiques (débris végétaux, restes de cultures sous-jacentes etc.). En conditions extrêmes (sècheresse, absence de ressources, hautes températures) le pathogène se conserve dans le sol pendant des décennies sous forme de chlamydospores (spores de résistance : état de vie très ralentie). La phase parasitaire du Foa commence par l’infection de racines de palmiers sensibles quand les conditions deviennent favorables. Le pathogène colonise ensuite les tissus vasculaires de l’hôte et entrave la circulation de l’eau et des éléments minéraux. Cette colonisation s’accompagne de flétrissement (Figure 2) et desséchement des palmes suite à la dégradation des vaisseaux conducteurs par des enzymes et toxines produites par le parasite (Figure 3). Quand celui-ci atteint le méristème apical, le cœur du palmier flanche et sa mort survient par désintégration totale, remettant des milliers de chlamydospores dans le sol. La dissémination dans la parcelle se fait essentiellement par les eaux d’irrigation gravitaire qui transportent les propagules du Foa de zones infestées vers des endroits indemnes. L’agent pathogène se transmet également par anastomose racinaire (fusion de

racines non infectées avec racines contaminées) entre palmiers voisins. La replantation de rejets à infection asymptomatique contribue aussi à la propagation de la maladie. L’échange de ce type de matériel végétal entre agriculteurs de différentes régions permet aussi au parasite de faire des bonds de longues distances et s’établir dans de nouvelles aires. Distribution du Bayoud Depuis son apparition dans la vallée (Figure 4), le Bayoud s’est répandu dans les principales palmeraies de Drâa (Ouarzazate-Zagora), Ziz (Errachidia-Errfoud), Bani (Tata) et l’oriental (Figuig). La maladie existe aussi dans des oasis de moindre importance comme celles d’Akka, Foum Elhisn, Foum Zguid, Taghajijte et Guelmim. La maladie a aussi atteint les palmeraies de l’ouest algérien et a été récemment déclarée en Mauritanie. Les causes qui ont mené à cette situation déplorable sont multiples, notamment : • La période relativement longue qui s’est étalée entre l’apparition de la maladie (fin 19ème siècle) et l’identification scientifique de l’agent causal (1930). La cause et les moyens de dissémination du pathogène ayant été ignorés, les précautions nécessaires pour freiner sa progression ne pouvaient être prises. • La pratique de l’irrigation gravitaire basée généralement sur l’inondation des parcelles par les eaux de crues durant les périodes pluvieuses (Figure 5). • Les échanges entre agriculteurs de matériel végétal contaminé (rejets de variétés sensibles comme la Mejhoul, www.agri-mag.com

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Inondation des parcelles, un vecteur principal de dissémination du Bayoud

Boufeggous, etc.).

Lutte contre le Bayoud La lutte contre le Bayoud par voie chimique a été préconisée au lendemain de l’identification de la maladie. La lutte chimique a été basée sur la pulvérisation de fongicides systémiques d’ancienne génération, tels que le Bénomyl et le méthyle thiophanate, sur les parties aériennes de palmiers touchés par la maladie dans une tentative de développer des traitements curatifs. A l’instar des maladies vasculaires d’autres plantes, ce type de traitements s’est avéré inefficace et cette piste a été abandonnée aussitôt qu’elle avait été entamée. De ce fait, une approche de gestion intégrative basée sur le renforcement de tous les maillons dans la chaine de lutte est la meilleure alternative pour limiter l’impact de cette peste dans les palmeraies marocaines.

Prophylaxie

Une prophylaxie désigne le processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l’apparition, la propagation ou l’aggravation d’une maladie. Les phœniciculteurs ont besoin d’acquérir le savoir scientifique de base qui leur permettra de s’inscrire efficacement dans cette dynamique. Ceci passe par la sensibilisation des intervenants dans le secteur phœnicicole sur la gravité de la maladie, sa biologie, les voies possibles de sa dissémination, et les mesures préventives à prendre pour limiter sa propagation. Conscient de l’importance de ce pro-

cessus dans la mise en œuvre des projets de recherche et recherche-développement visant le développement du secteur phœnicicole, l’INRA-Maroc, animateur principal des recherches sur le palmier dattier, a toujours prôné l’encadrement et la formation des agriculteurs, agents de développement, techniciens, ingénieurs, etc. sur les mesures d’exclusion du pathogène.

Résistance génétique

Les insuccès de la stratégie de lutte chimique ont réorienté les efforts vers la sélection de variétés résistantes à la maladie. Les résultats de ce programme étaient concluants et plusieurs variétés et clones résistants ont été sélectionnés par l’INRA-Maroc, notamment les variétés Najda, Sedrat, Al-Amal, Bourrihane etc. La variété « Najda » a été multipliée et utilisée à grande échelle pour la réhabilitation des zones dévastées par la maladie dans les palmeraies traditionnelles, et introduite en mix variétal avec les variétés sensibles dans les zones d’extension de culture du palmier dattier. Bien que cette stratégie ait permis de gérer efficacement la maladie dans les zones infestées pendant des décennies, l’utilisation d’une seule variété peut engendrer une pression de sélection sur les populations du pathogène qui risque d’évoluer en nouvelles races capables de surmonter les mécanismes de résistance. Par conséquent, il est temps de déployer de nouvelles variétés résistantes, aux mécanismes de résistances divers, pour se mettre en garde contre, et anticiper, l’éruption d’une épidémie.

la progression du Bayoud en cas d’introduction dans des zones indemnespar un traitement localisé basé sur la combinaison de la solarisation avec la fumigation de la partie infestée du sol (Figure 5). La conduite technique des vergers de palmier, notamment la pratique de l’irrigation localisée ne permettant pas la dissémination du pathogène par les eaux d’irrigation abondante, et les mesures rigoureuses de prévention et d’exclusion sont aussi des facteurs qui complètent cette stratégie de lutte.

Traitement localisé du sol par la combinaison de la solarisation (irrigation à saturation et couverture avec un film plastique transparent pendant les mois de juillet et aout) et la fumigation du sol (Metam Sodium), une technique à fort potentiel d’éradication du Bayoud en cas d’introduction dans des zones indemnes.

Conclusion et perspectives

La lutte contre le Bayoud est un continuel défi eu égard à sa complexité et sa large répartition géographique. La maladie est très répandue dans les oasis traditionnelles et hypothèque la durabilité de production de dattes dans ces contrées défavorisées. Les mesures d’exclusion du pathogène et l’utilisation de variétés résistantes restent les principaux moyens d’atténuation de l’impact de cette épiphytie. Des recherches en cours à l’INRA-Maroc ambitionnent de concocter de nouvelles stratégies de lutte basées sur l’utilisation de biocides et d’antagonisme microbien. Les avancées dans le domaine de la génomique du palmier dattier permettront aussi d’accélérer le schéma de sélection variétale assistée par marqueurs moléculaires pour l’obtention de nouveaux génotypes résistants.

Détection précoce, désinfestation du sol, et irrigation localisée L’intervention opportune est une action décisive pour circonscrire et éradiquer une maladie suite à sa détection précoce dans une zone préalablement indemne. Des résultats de recherches menées à l’INRA-Maroc ont montré la possibilité de prévenir www.agri-mag.com

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