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Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
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Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
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EDITIONS AGRICOLES
Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com
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Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Pr. Ezzahouani Abdelaziz Dr. Rachid BOUHARROUD Dr. Razouk Rachid
Attachée de Direction Khadija EL ADLI
Directeur Artistique NASSIF Yassine
Imprimerie PIPO
Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.
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Edito
Céréales
Les incendies, un risque sous estimé Pour les agriculteurs, et après une campagne de durs labeurs, émaillée de risques de toutes sortes, arrive enfin la période des moissons céréalières (la récolte des légumineuses étant légèrement décalée). Malheureusement, ils n’en ont pas fini alors avec les risques de dégâts majeurs qu’encoure leur production encore sur pieds, puisque demeurent encore les menaces de précipitations tardives, de grêle, d’incendies etc. Si pour les deux premiers phénomènes on ne peut rien faire, pour les incendies des mesures, connue des agriculteurs, peuvent en diminuer les possibilités de survenue ou l’ampleur des dégâts. Le premier risque résulte de la proximité des trajets de circulation tels que routes ou voies de chemin de fer. Devant la tentation de ne perdre aucun terrain exploitable sans laisser de distances de sécurité, les riverains ont pris l’habitude de moissonner le plus tôt possible quelques passages, les plus proches, et labourer l’espace ainsi libéré en attendant de terminer l’opération récolte. Le risque majeur cependant vient le plus souvent du matériel roulant sur les champs (camions et tracteurs pour le transport des récoltes, moissonneuses batteuses et tracteurs tirant les presses à paille). En effet, en cas de moteurs en mauvais état et soumis aux surchauffes, les pots d’échappement peuvent rejeter des étincelles provoquant des incendies difficilement maitrisables en cette période estivale sur des champs secs sous des températures caniculaires. Les propriétaires de ces engins, faute d’entretenir correctement leurs machines, ont pris l’habitude de mettre des bouts de grillage métallique à l’extrémité des échappements et de porter à bord des véhicules (pour les plus avertis) des extincteurs en bon état de marche pour éteindre tout départ de feu. Autre facteur de risque, la cigarette. Même s’ils essaient d’être prudents en n’allumant ou éteignant leurs mégots qu’en prenant un maximum de précautions, il n’en demeure pas moins que le danger existe et que l’interdiction de fumer reste la meilleure solution. Malgré tout, si le sinistre se produit, la solidarité paysanne se mobilise instantanément pour circonscrire avec tous les moyens disponibles, l’avancée du front de l’incendie. En effet, les voisins dès qu’ils voient un début de fumée
suspecte, accourent avec les moyens dont ils disposent, des fois dérisoires, et de leur courage pour participer à limiter les dégâts. Les uns essaient d’éteindre les flammes les autres de labourer ‘‘sous le vent’’ dans les champs voisins, des bandes de terre pour créer des coupe-feux. L’efficacité n’est pas toujours garantie mais, ne pouvant compter que sur eux-mêmes, les paysans n’hésitent pas à faire de leur mieux pour éviter que toute la région s’embrase. L’assurance agricole est aussi un outil permettant l’indemnisation des victimes de ce fléau s’il se produit. Contre l’incendie, on peut assurer ses propres champs comme on peut assurer les dégâts aux tiers causés par le matériel roulant, essentiellement les moissonneuses batteuses. Encore faut il ne pas lésiner sur la dépense que la plupart des souscripteurs s’efforcent de ramener au minimum au risque de nombreuses complications éventuelles.
Peu-on faire mieux ? Certainement !
Entre autres, des campagnes d’information et de formation sont nécessaires en milieu périurbain et rural pour inciter à la prudence et des mesures, même coercitives, permettant la prévention de pareils sinistres devraient être instaurées par les autorités compétentes. De même, devant la détresse des sinistrés et les dédommagements souvent hypothétiques, il est nécessaire de mettre en place des fonds d’indemnisation dont il faut penser les modalités et les modes de fonctionnement. D’autres moyens plus ou moins perfectionnés, plus ou moins coûteux existent, il suffit de s’y mettre. Il en va de l’intérêt de tous.
Abdelmoumen Guennouni Journaliste - Ingénieur Agronome
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pplément
Sommaire 6
Actualités
Tuta absoluta Lutte Intégrée et Gestion de la Résistance aux Insecticides 24
Haricot Entre les contraintes de production, de main d’œuvre et les exigences du marché 32
Courgette Types de production, de conduite et de producteurs 40
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Conservation des pommes
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Agrumes : Amélioration du calibre des fruits
Récolte des agrumes Une bonne gestion du chantier est primordiale 56
L’oïdium de la tomate Conditions de développement et moyens de lutte 60
Reconnaitre les acariens clés des agrumes pour une lutte proactive efficiente 62
Niveau de rendement et qualité du fruit des rosacées fruitières sous irrigation déficitaire régulée 66
Pilotage de l’irrigation en vergers d’agrumes Expérience de monsieur Brahim Elhjouji, agrumiculteur dans la région du Souss 68
Pommier Bonnes pratiques de récolte et préservation de la qualité 70
74 Petites annonces
Nos annonceurs AGRIMATCO 27 AGRIMATCO 65 ALTERECO 57 APEFEL 21 ARD UNIFERT 17 ARYSTA 53 ARYSTA 57 ATLANTICA AGRICOLA 44 BASF 25 du Maghreb Agriculture 4
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BASF 49 BASF 63 BODOR 47 CAM 19 CLAUSE 43 CMGP 76 ELEPHANT VERT 29 ELEPHANT VERT 61 FERTI SOL 13 FERTIVAL 39
FUTURECO BIOSCIENCE 61 GAUTIER Semences 45 GMC 59 IDAI NATURE 46 IRRI-SYS 11 Lallemand 55 MAMDA 2 RIZK ZWAAN 35
RIZK ZWAAN 41 SIPSA SIMA 5 TIMAC Agro Maroc 75 VILMORIN Atlas 33 VILMORIN Atlas 37
CAHIER ARABE BASF CMGP MAMDA
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Actu Actu Symposium
AMPP : Symposium International
Protection Intégrée et bio-contrôle en cultures horticoles et arboricoles Après le premier symposium Méditerranée sur la protection phytosanitaire des agrumes tenu à Rabat du 9 au 11 Juin 2008, le Colloque Régional sur la gestion des risques phytosanitaires : nouveaux défis organisé à Marrakech du 9 au 11 Novembre 2009, le symposium sur la protection intégrée des cultures dans la région Méditerranéenne tenu du 29 au 31 mai 2011 et le symposium international sur la technologie du génie génétique pour la protection des végétaux et la controverse sur l’utilisation des OGM en 2013, l’Association Marocaine de Protection des Plantes (AMPP) a organisé un symposium International à Agadir du 19 au 21 Juin 2018, sous le thème «La Protection Intégrée et le Bio-contrôle en cultures horticoles et arboricoles». Le choix d’Agadir n’est pas fortuit, puisque la région présente le plus fort potentiel de développement de cette technique pour la protection des cultures. Un panel d’experts de renomméeinternationale aanimé les différentes sessions de ce symposium.
Cette manifestation, organisée en collaboration avec d’autres intervenants dans le domaine agricole et de la recherche agronomique, était l’occasion d’initier une plateforme de discussions, de réflexions et d’échanges d’informations autour des expériences et connaissances actuelles en matière de bio-contrôle dans un contexte de lutte intégrée et de développement durable dans les secteurs horticole et arboricole.Parmi les participants qui ont pris part à ce symposium : des enseignants-chercheurs représentant différents instituts d’enseignement agricoles et universités, des chercheurs (INRA), des ingénieurs, des représentants des sociétés de protection des cultures et des producteurs. De même, ont été invités des spécialistes des pays frères et amis pour apporter leur expertise dans ce domaine. Incontestablement, la protec-
tion intégrée des plantes pour lutter contre les bio-agresseurs est l’objectif et le défi de l’agriculture du XXIèmesiècle. La recherche dans le domaine de la protection des cultures s’oriente vers une agriculture de qualité, impliquant un moindre recours à la chimie, capable de faire face aux maladies et aux aléas climatiques. Le judicieux choix du thème et la présence d’experts reconnus à l’échelle internationale dans leurs spécialités respectives ont permis aux participants de mieux cerner et comprendre les enjeux actuels des produits de bio-contrôle dans la protection des plantes. La transition vers le bio-contrôle implique en effet de reconsidérer le système de production dans son ensemble. Pour M. Mohamed MIHI, président de l’AMPP, ‘‘L’organisation par l’AMPP de cette rencontre est l’occasion pour mettre
au point un programme spécial pour la production intégrée et de permettre l’échange d’expériences et d’opinions entre les experts et tous ceux qui s’intéressent au domaine de l’agriculture et plus spécialement les cultures maraichères et l’arboriculture fruitière. L’objectif est de procéder à une évaluation de ces nouvelles technologies de lutte contre les fléaux auxquels font face les cultures sous abris et l’arboriculture fruitière et en même temps encourager l’agriculture biologique qui apporte aux agriculteurs une valeur ajoutée à leur production grâce à un label en cours de préparation par le ministère. L’objectif est également d’informer les techniciens d’encadrement pour que le producteur marocain ou plus largement nord africain dispose des moyens lui permettant de profiter des techniques modernes pour fournir un produit conforme aux critères internationaux de commercialisation et d’exportation et en même temps pour contribuer à la protection de l’environnement et protéger les produits des résidus de pesticides. Ces derniers représentent un handicap pour la production, l’exportation et la consommation’’
Qu’est ce que le biocontrôle ?
L’idée consiste à exploiter les mécanismes naturels de défense des plantes contre les agresseurs, ainsi que le recours à des organismes auxiliaires. Il est essentiel de comprendre 6
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les interactions entre plantes, bio-agresseurs et organismes régulateurs. D’autant qu’il est impossible d’utiliser un auxiliaire pour combattre un ravageur et de recourir en même temps à un pesticide pour en détruire un autre. L’autre piste très prisée pour la protection intégrée des plantes, est l’immunité végé-
R. Bouharroud & A. Hormatallah (Organisateurs locaux)
« Le thème choisi pour cette édition est d’actualité, présentant un grand intérêt pour les producteurs, chercheurs et tous les participants au séminaire. En effet, parmi ses exigences, le consommateur insiste sur l’absence de traces de résidus de produits de traitement dans les produits agricoles. C’est dans ce cadre que la demande est très forte pour la lutte intégrée ou biologique et les techniques utilisées pour éviter autant que possible le recours aux pesticides. Nous avons aussi abordé l’aspect réglementaire de l’usage des moyens de lutte biologique contre les ennemis des cultures par le recours aux organismes antagonistes (macro et micro organismes), médiateurs chimiques et substances naturelles ainsi que les méthodes de leur utilisation. Le marché et les grands défis du bio contrôle ont été aussi discutés www.agri-mag.com
tale qui consiste à combattre les maladies des plantes en stimulant leurs défenses naturelles. Les végétaux mettent spontanément en œuvre des réactions immunitaires contre les agents pathogènes, mais leur efficacité est limitée dans des milieux offrant peu de di-
Walid Hamada, professeur à l’Institut National des Sciences Agricoles, Tunisie « Nous avons participé à ce séminaire pour présenter les expériences que nous menons aussi bien dans notre laboratoire que dans nos stations expérimentales ou chez quelques agriculteurs et qui consistent en la valorisation des produits biologiques comme les microorganismes ou les extraits végétaux (huiles essentielles …) qui ont la capacité de lutter contre les maladies cryptogamiques. Nous avons fait usage de ces produits pour activer l’immunité chez les plantes. Ainsi, on peut essayer d’utiliser ces produits aussi bien dans le sol ou en association avec les graines en période de semis, qu’avec l’eau d’irrigation ou en aspersion. Ces apports permettront à la plante d’être prête à faire faceaux champignons telluriques (Fusarium, Pythium, …) aux maladies foliaires (pourriture grise, mildiou, oïdium). Ceci permet la protection de l’environnement et la santé du consommateur de façon entièrement naturelle tout en s’adaptant au climat, au sol et aux plantes. Le recours à ces moyens naturels est plus efficace que l’achat de produits de lutte importés à des prix très élevés à partir de pays étrangers et peu adaptés aux conditions locales surtout au vu des changements climatiques en cours. » www.agri-mag.com
versité. Par ailleurs, les participants au symposium ont pris connaissance des deux stratégies pour «booster» le système immunitaire: les éliciteurs, molécules d’origine naturelle qui renforcent les défenses, et les micro-organismes bénéfiques qui aident la plante à se protéger des maladies. Les éliciteurs peuvent aussi s’avérer intéressants dans le domaine de l’agriculture raisonnée, car ils permettent de limiter les traitements. Ils déclenchent le système de défense de la plante suffisamment tôt pour éviter le développement de la maladie. Dans l’immédiat, ils sont plutôt utilisés en préventif. Ils ne peuvent pas encore se substituer aux produits phytosanitaires, mais interviennent en complément.
Autres moyens actuellement disponibles
Parmi ces moyens, le recours aux phéromones et la confusion sexuelle. En perturbant l’environnement de l’insecte ravageur lors de la phase de l’accouplement, la confusion sexuelle semble être une bonne
stratégie. La femelle du carpocapse par exemple diffuse ses phéromones, mais le mâle désorienté par les phéromones de synthèse émises par les diffuseurs installés sur les branches, n’arrive pas à la trouver. Ce système fonctionne également très bien contre la cératite. Pour l’appliquer à d’autres cultures, il faudra poursuivre les expérimentations et prévoir quelques aménagements. Cette solution est néanmoins encourageante, mais, pour être parfaitement efficace, il faudrait des diffuseurs capables de tenir assez longtemps et identifier de nouvelles molécules, car les phéromones demeurent spécifiques à chaque espèce. La lutte biologique offre des avancées nettement plus conséquentes pour les cultures maraîchères, l’arboriculture et les agrumes. Aujourd’hui, l’avenir de l’agriculture semble bien être le bio-contrôle. Pour preuve : les multiples réseaux internationaux créés autour de cette dynamique. Certaines interventions programmées lors du symposium ont concerné les aspects législatifs et réglementaires des produits de bio-contrôle. D’autres, assurées par des enseignants
chercheurs, ont concerné l’effet des bio-pesticides et des produits de bio-contrôle sur les différents ennemis de la plante (nématodes, champignons, lépidoptère: Tuta absoluta, Drosophila suzukii, …). L’ensemble des communications a été regroupé et mis à la disposition des participants par l’AMPP. Pour conclure M. Mihi s’est adressé à l’assistance en indiquant que « le nombre de communications et de posters et aussi votre présence sont un signe très positif et encourageant et il est évident qu’il faudrait envisager dans un bref délai une deuxième manifestation sur ce sujet ». A noter que dans le cadre du programme scientifique du séminaire, des exposés ont été présentés par des participants d’Algérie, Tunisie, France en plus des participants marocains apportant leur expertise dans le domaine de la protection intégrée et la lutte biologique. Le dernier jour du symposium, les participants ont été invités à une visite de terrain au Centre de Transfert de Technologie de l’APEFEL.
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Actu Actu Produit
Melon charentais
Une campagne rémunératrice malgré les perturbations climatiques Abdelmoumen Guennouni
Produit au Maroc, principalement dans les terroirs favorables des régions de Dakhla et Marrakech, le melon charentais est destiné exclusivement à l’export. Il est représenté par le type charentais vert en majorité (90%) les 10% restants par du charentais jaune. Comme caractéristiques, ces types présentent une couleur interne orangée, la qualité interne et la présentation les plus demandées par le marché français qui représente autour de 90% de la production de la région de Marrakech avec un créneau de production qui assure la jonction entre la production de Dakhla et celle de l’Espagne.
V
u les conditions climatiques particulières de cette année, la production a pris, selon les producteurs, entre 2 et 4 semaines de retard par rapport au calendrier normal des années précédentes avec des gelées tardives, puisque les dernières ont été enregistrées jusqu’au mois de mars. Par ailleurs, les pluies bienfaitrices pour le pays, ont causé quelques problèmes à la culture du melon, tels que des pourritures, mildiou, … Ainsi, même si pour quelques producteurs, les rendements étaient corrects, le rendement moyen comparé à une année normale, n’était pas à la hauteur des espérances pour les mêmes raisons (gel, pourritures, pluies, vents, avec dégâts sur les serres, pertes de plastique, perturbation du cycle de la plante, etc.). En conséquence, les exportations de la plupart des produc-
teurs de la région ont connu une importante baisse par rapport aux années précédentes. ‘‘Mais le climat n’a pas eu que des effets négatifs, explique M. Yves Andorin gérant de Soldive Maroc, sachant que les conditions de cette année nous ont permis de récolter tranquillement puisqu’il n’y a pas eu de coups de chaleur comme certaines années au cours desquelles les températures ont atteint 4243°C entrainant une production plus groupée alors que cette année les récoltes étaient plus étalées. A signaler que les récoltes se sont terminées la première semaine de juin, alors qu’en règle générale nous arrêtons les cueillettes vers le 20 mai’’.
Un itinéraire technique maîtrisé
Concernant les semis, les dates habituelles ont été respectées et l’itinéraire technique également.
Les semis se sont déroulés normalement, entre mi-décembre et le 20 janvier. Les professionnels indiquent que la conduite du melon n’a pas changé depuis plusieurs années avec les mêmes méthodes de production. Dans la région de Marrakech, les superficies en melon cette année sont stables par rapport aux années précédentes, soit autour de 900 à 1.150 ha répartis entre une quinzaine de producteurs. Cependant on remarque cette année un basculement des surfaces depuis les petits tunnels vers les grandes serres, tendance qui s’accentue depuis quelques années. Ainsi, cette année la répartition est de 50-50% alors que l’année précédente les serres représentaient 40% contre 60% pour les petits tunnels, sachant qu’à Marrakech il n’y a pas de production en plein champ. Les problèmes enregistrés cette année ont été
dus essentiellement aux pluies à répétition et les perturbations climatiques qui ont entrainé des problèmes phytosanitaires comme le mildiou, l’alternaria, de botrytis et de pourriture des fruits qui se trouvaient en contact avec le sol et les eaux stagnantes sur le sol et le plastique de paillage. Les champignons trouvaient les conditions favorables pour leur développement et moins pour les travaux de traitement. . En outre, les producteurs étaient désemparés face aux changements survenant d’un jour à l’autre, défavorables à la conduite du melon. Par ailleurs, M. Abderrahim Chjia, Account manager Nunhems Maroc indique que ‘‘les critères de choix variétal sont la combinaison d’une bonne production avec une bonne présentation. Ainsi, si vous avez un bon produit qui résiste aux conditions de la région de Marrakech, avec une bonne présentation et des bonnes qualités internes conformément à la demande des marchés c’est l’idéal. Par contre, une variété donnant un bon rendement mais dont l’aspect n’est pas conforme, ne sera pas bien acceptée par les commerciaux ou le sera, en cas de forte demande, mais à des prix dérisoires. Il y a aussi une préférence, chez les producteurs, pour les variétés dont la conduite est plus facile.’’
Marché, commercialisation, concurrence
La période d’exportation du melon charentais est très courte, aussi les opérateurs ma8
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avec des prix avantageux. ‘‘Les producteurs marocains aussi ont recours au greffage puisqu’ils n’ont pas le choix surtout pour le melon sous serres (90%) ajoute M. Chajia. En effet avec les problèmes liés au maintien des serres sur les mêmes parcelles d’une année à l’autre causant la fatigue des sols, le recours au greffage amenant à la culture des caractéristiques telles que les résistances aux maladies est inévitable. Pour les cultures sous petits tunnels le greffage prend également de plus en plus d’importance et actuellement il atteint environ 60% des superficies cultivées en melon, sachant que la production commence par les serres, précoces et se termine avec les petits tunnels, plus tardifs’’.
Contraintes logistiques préjudiciables
rocains tablent sur la précocité. Concernant le marché, dans un premier temps, au cours de la période 10 avril jusqu’au 20 mai, les conditions étaient convenables et les prix étaient rémunérateurs. En effet explique M. Andorin, ‘‘la production de Dakhla était terminée quand la production de Marrakech est arrivée, la production espagnole avait autour de 8 jours de retard. Le marché était demandeur mais la production était inférieure aux tonnages habituels d’où un bon étalement de la production marocaine sur la période intéressante. De même, il n’y a pas eu beaucoup de melon du Sénégal (faible production, arrêtée assez vite pour des problèmes de qualité et quantités)’’. Par conséquent, les exportations marocaines n’ont pas été pénalisées par la concurrence de ces pays, seuls concurrents sur ce créneau. Les prix se sont maintenus suite à des conditions climatiques favorables pour la consommation en Europe. Ainsi, plusieurs producteurs dont la production www.agri-mag.com
a coïncidé avec la période favorable, ont réalisé des résultats exceptionnels. Ensuite quand les volumes ont augmenté de manière assez importante les prix ont commencé à chuter. ‘‘En plus il y a eu des semaines assez perturbées d’un point de vue commercial avec, entre autres, un nombre élevé de jours fériés en France, au cours du mois de mai. En plus la commercialisation dépend aussi des conditions climatiques : quand il fait beau la consommation est élevée, sinon ça ne se passe pas bien’’ ajoute M. Andorin. M. Chajia rappelle que notre plus grand concurrent c’est l’Espagne. Habituellement c’est la zone de Murcia qui est la plus précoce surtout avec le recours au greffage et autres techniques dont les semis précoces. Elle entre en production début mai, mais cette année les espagnols ont accusé un léger retard en raison de conditions défavorables ce qui a laissé l’opportunité aux marocains d’étaler les exportations jusqu’au 20 mai
Parmi les difficultés majeures rencontrées cette année les opérateurs ont du faire face à des problèmes logistiques, puisque certaines périodes ont enregistré de gros problèmes de transport dus au manque de camions pour charger leur marchandise. En effet, les camions frigo important différents produits et qui reviennent chargés pour réduire les frais de transport ou exportant les produits frais marocains, étaient bloqués au port de Tanger en raison de lenteurs administratives et mettaient trop de temps pour être dédouanés. Ces problèmes ont été signalés par les producteurs aux autorités compétentes. Sans oublier aussi la concurrence due aux exportations de pastèques qui ont coïncidé
avec les melons au cours de la période fin avril-début mai.
Perspectives de développement de la consommation de melon charentais sur le marché local
Pour M. Andorin, «ces perspectives seraient meilleures quand le produit sera bien mis en valeur par les, opérateurs intervenant sur le marché. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les rayons des grandes surfaces entre autres pour voir comment le produit est exposé et vendu au consommateur pour comprendre que ça ne risque pas d’encourager la consommation’’. Cependant, si on observe le melon charentais commercialisé sur le marché local au cours des dernières années, on constate que ce sont uniquement les écarts de triage, refusés à l’export, qui y sont écoulés. Vu leur qualité, le consommateur est déçu alors qu’il achète le produit à un prix élevé (8-9 dh/kg ou plus). C’est le principal facteur limitant à la demande du marché local en melon charentais. Pour développer ce marché, M. Chajia estime «qu’il faut adopter une stratégie de développement pour trouver un produit, parallèlement à l’export, qui soit spécialement destiné au consommateur marocain. Il est question de trouver un autre créneau de variétés, concernant entre autres particularités, le calibre des fruits. Les consommateurs marocains sont prêts à acheter des fruits de gros calibre pesant 1,5-2 kgs, alors que ceux dépassant 1,5 kg ne sont pas admis à l’export’’.
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Actu Actu Recherche
« Les plantes sont beaucoup plus intelligentes que les animaux » Le «neurobiologiste végétal» Stefano Mancuso étudie les stratégies fascinantes et méconnues développées par les plantes pour survivre sans bouger. Professeur à l’Université de Florence (Italie), il a fondé le Laboratoire international de neurobiologie végétale. Il est l’auteur, avec la journaliste Alessandra Viola, du livre Verde brillante qui, depuis sa publication en 2013, a été traduit en une vingtaine de langues. La version française est disponible sous le titre ‘’L’intelligence des plantes’’ (Albin Michel).
Le Temps: Vous expliquez dans votre livre que les plantes sont vues comme des êtres vivants de seconde zone. Qu’est-ce qui explique cela? Il y a une sorte d’aveuglement face au monde végétal. C’est inscrit dans notre fonctionnement cérébral, cela a été étudié, et il existe même une expression en anglais pour cela: plant blindness, la «cécité pour les plantes». C’est probablement dû au fait que notre cerveau n’est pas très bon pour traiter la quantité immense de données qui transitent par nos yeux. Il filtre donc tout ce qui n’est pas intéressant pour notre survie immédiate et se concentre sur la détection des dangers que peuvent représenter les autres animaux ou
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les autres humains. Mais pas sur les plantes, au milieu desquelles nous avons toujours évolué.
Au cours des dernières années, il y a eu beaucoup de découvertes sur la sensibilité des plantes à leur environnement. Mais que sont-elles capables de faire? J’ai l’habitude de dire que les plantes ont les mêmes comportements que les animaux, mais qu’elles font les choses différemment, sans se déplacer. Elles ont suivi une sorte d’évolution parallèle à celle des animaux et c’est pourquoi nous avons tant de mal à les comprendre, parce qu’elles sont si différentes de nous. Prenons l’exemple de la
mémoire. C’est quelque chose que, normalement, nous n’associons pas aux plantes. Mais elles sont capables de mémoriser divers stimuli et de faire la différence entre eux. Un de mes récents articles était consacré à la sensitive (Mimosa pudica). Ses folioles se replient quand on les touche. Je me suis rappelé cette expérience qu’avait menée Lamarck: il avait fait transporter des plants de sensitive en carrosse par les rues pavées de Paris. Au début, à cause des cahots de la route, leurs feuilles se rétractaient, puis se rouvraient, puis se fermaient de nouveau, etc. Mais, à un certain point, elles cessaient de se refermer. J’ai répété l’expérience avec 500 pots de Mimosa pudica en les faisant tomber de 3 cm de haut. Au début, les feuilles se referment à chaque fois. Après quelques répétitions, elles restent ouvertes. On peut se dire que c’est parce qu’elles sont fatiguées et n’ont plus d’énergie. Mais non: si vous les touchez, elles se referment immédiatement. En fait, les plantes ont mémorisé que ce stimulus spécifique, la petite
chute, n’est pas dangereux. Après cet apprentissage, on les a laissées tranquilles dans une serre. Deux mois après, on les a soumises au même stimulus et elles s’en sont souvenues: elles ne se sont pas refermées.
Vous travaillez aussi sur la communication des plantes… On sait aujourd’hui que les végétaux partagent beaucoup d’informations. Ce sont des êtres sociaux. Dans mon tout dernier article, nous avions deux groupes de plantes. Au pied du premier nous avons mis du sel, qui est très stressant pour les plantes. Après deux semaines, nous avons regardé les effets sur le second groupe, dans le sol duquel il n’y avait pas de sel du tout, elles avaient pourtant développé une résistance au sel. Elles avaient reçu un message des autres et se préparaient au sel. Les végétaux s’échangent des informations sur la qualité de l’air, du sol, sur la présence de pathogènes, sur une agression par des insectes. C’est une communication réelle. Un de mes doctorants est allé en Californie
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pour étudier des populations de sauge qui y vivent à l’état sauvage. Il s’est aperçu qu’elles pouvaient toutes communiquer entre elles mais aussi que l’efficacité de cette communication était plus importante au sein d’un même groupe qu’entre différents groupes. Cela signifie qu’il y a en quelque sorte des dialectes chimiques, de petites variations dans les composés organiques volatils qu’elles émettent. C’est stupéfiant.
Elles communiquent aussi avec des animaux… Oui, et on le voit bien avec la pollinisation. Mais, dans de nombreux cas, les plantes sont même capables de manipuler des animaux avec les substances chimiques qu’elles produisent. Un exemple avec les relations que beaucoup de végétaux entretiennent avec les fourmis: quand des insectes les mangent, les plantes émettent des composés volatils pour appeler les fourmis à l’aide. Celles-ci viennent parce que la plante fabrique du nectar plein de sucre. Elles le boivent et défendent la plante contre ses ennemis. Mais ce qui a été découvert récemment, c’est qu’il ne s’agit pas d’un simple échange «défense contre nourriture»: dans le nectar, il y a aussi des substances neuroactives. Des drogues. Qui rendent les fourmis «accros» et les obligent à rester là. Et la plante module ses sécrétions de composés neuroactifs en fonction de ce qu’elle veut obtenir chez les fourmis: qu’elles aient un comportement agressif, qu’elles patrouillent, etc. « Les plantes sont les seuls organismes à régler réellement leurs problèmes. Nous autres animaux pensons résoudre nos problèmes mais, en fait, nous utilisons en général le mouvement pour les éviter »
Votre livre s’intitule en français «L’intelligence des plantes». N’est-ce pas provocateur? Je ne veux pas être provocateur, je pense réellement que les plantes sont intelligentes. Tout dépend de la définition qu’on donne de l’intelligence. C’est un problème majeur en biologie car, si vous interrogez www.agri-mag.com
cent chercheurs, vous aurez cent définitions différentes de l’intelligence! Pour moi, c’est la capacité à résoudre des problèmes et, de ce point de vue, c’est inhérent à toute forme de vie. Maintenant je vais être provocateur en disant que les plantes sont les seuls organismes à régler réellement leurs problèmes, parce que nous autres animaux pensons résoudre nos problèmes mais, en fait, nous utilisons en général le mouvement pour les éviter: il fait froid, alors nous allons dans un endroit plus chaud et vice versa; s’il y a un prédateur, nous nous sauvons; s’il n’y a plus de nourriture, nous nous déplaçons. Les plantes sont confrontées aux mêmes problèmes mais doivent les résoudre sans l’aide du mouvement. Elles sont donc beaucoup plus intelligentes que les animaux!
Le fait que les plantes n’aient pas de cerveau n’est donc pas gênant? Que sont les neurones? Juste des cellules capables de produire et de transporter des signaux électriques. Chez les animaux, ce type de cellule se retrouve dans le système nerveux central. Alors que, chez les plantes, chaque cellule du corps a ces propriétés. De ce point de vue, nous pourrions envisager la plante comme une sorte de «cerveau diffus». Je suis en profond désaccord avec ceux qui voient les plantes comme des machines automatiques, et ce pour deux raisons. D’abord parce qu’il y a beaucoup de preuves que les plantes ne répondent pas à leur environnement de manière automatique et qu’elles font des choix. Et voici la seconde raison: si vous me dites que les plantes sont des machines, vous devez me convaincre que nous autres, humains, n’en sommes pas! L’approche que certains emploient pour qualifier les plantes de machines peut nous être transposée: qu’est-ce qui me dit que les questions que vous me posez ne sont pas la seule possibilité que vous imposent votre physiologie, votre histoire et votre environnement? Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
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Actu Actu Ecologie
Tromper les insectes ravageurs des cultures grâce à l’écologie chimique Outre le lâcher d’insectes auxiliaires ou la sélection de variétés résistantes, une solution originale alternative aux insecticides se profile grâce à l’écologie chimique. Il s’agit d’identifier et de reproduire les odeurs diffusées par les plantes pour modifier le comportement des insectes. Visite du laboratoire de l’INRA de Versailles (France) dédié à cette science avec Brigitte Frérot.
L’écologie et la chimie ne font a priori pas bon ménage. Une science ose pourtant associer les deux termes : l’écologie chimique. Elle s’intéresse aux messages chimiques qui régissent les relations entre les individus d’une ou de plusieurs espèces, animales ou végétales. L’application la plus connue en grandes cultures concerne l’utilisation de phéromones sexuelles des femelles de Lépidoptères pour piéger des insectes mâles (notamment sur pyrale du maïs).
Des repères olfactifs produits par les cultures
Le pouvoir des odeurs vaut aussi entre une plante et un insecte. Ce dernier ne colonise pas une parcelle sans y avoir été attiré par une odeur, surtout s’il est monophage. C’est par exemple le cas de fleurs qui diffusent certains composés pour attirer les insectes pollinisateurs. Ce ne 12
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sont pas des phéromones, qui servent d’intermédiaires entre individus de la même espèce, mais des médiateurs inter-espèces. Ces odeurs ou « messages chimiques » servent généralement à la reconnaissance de plantehôte. A terme, ces substances pourraient être reproduites et pulvérisées au champ pour du piégeage de masse ou amener de la confusion chez les ravageurs. Elles pourraient également servir en sélection : pourquoi ne pas s’intéresser préférentiellement aux plantes qui n’émettent pas, ou peu, ces substances et peuvent esquiver les attaques ? C’est tout le sens des travaux conduits au laboratoire de l’INRA de Versailles (France) : comprendre les comportements des insectes, identifier précisément les substances produites par les plantes et les proportions des mélanges efficaces pour les reproduire à l’échelle industrielle, et développer des diffuseurs
dans lesquels les messages chimiques sont stables dans le temps.
Comment décoder le message attractif ?
Le décodage d’un message olfactif attractif pour un insecte donné passe par trois étapes successives. Il s’agit dans un premier temps de collecter les « odeurs » diffusées par les plantes. Une odeur est généralement un mélange de composés organiques volatils dont la concentration de chacun est déterminante. Pour cette collecte, des fibres de résine ayant une très grande affinité avec ce type de composés sont placées sur les fleurs, les feuilles, les tiges voire les racines des plantes. La difficulté réside dans le fait que les messages chimiques sont parfois produits dans de très faibles quantités, de l’ordre du nanogramme (109 g). Heureusement, les spec-
tromètres de masse couplés à la chromatographie en phase gazeuse permettent aujourd’hui de décomposer les constituants d’une odeur. Ils donnent en quelque sorte une « empreinte digitale » des messages chimiques émis par les plantes. Dans une seconde phase, la perception par les insectes de chaque composé collecté est mesurée par électroantennographie (EAG). Cette technique consiste à mesurer la réponse des organes sensoriels que sont les antennes en y connectant des électrodes. Lorsqu’un signal nerveux provoque une dépolarisation, c’est que l’insecte perçoit le composé auquel il est soumis. Plus la dépolarisation est importante, meilleure est la perception. Les composés qui sont les mieux perçus deviennent des substances candidates testées sur le comportement des insectes lors de la dernière étape. Il s’agit alors de déterminer si l’odeur perçue par l’insecte est attractive ou répulsive. Ce type d’expérimentations se déroule dans des « tunnels de vols » ou des tubes en Y : des individus mâles et femelles, placés à une extrémité, sont lâchés alors qu’une odeur simple ou composée est diffusée par ventilation à l’autre extrémité de l’appareil. Le comportement des insectes, qui restent immobiles ou se déplacent vers le diffuseur, renseigne sur l’attractivité du message chimique proposé. ARVALIS – Institut du végétal et l’Inra (France) ont initié des travaux sur la pyrale du maïs et la bruche de la féverole afin d’explorer les perspectives offertes par ces nouvelles méthodes de lutte. Nicolas BOUSQUET (ARVALIS - Institut du végétal) www.agri-mag.com
Le lombricompost Grand intérêt pour la richesse et la productivité du sol Le lombricompost, compost fertilisant, est une substance brun foncé ressemblant à du terreau. Il résulte de la décomposition des déchets organiques (déjections, litières d’élevage, etc.) et du recyclage de matières végétales effectué par les lombrics (Elsenia foetida ou E. andraî) communément appelés vers de terre en utilisant les enzymes de leur système digestif pour en faire de l’humus riche en vitamines et minéraux. En plus des nombreux avantages qu’il apporte aux cultures intensives (maraîchage, arboriculture, etc.) il est également d’un grand intérêt pour la structure et la richesse du sol. En effet il permet une bonne aération des sols lourds, la circulation
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et la rétention de l’eau (jusqu’à 300%), favorise le développement racinaire et la croissance, lutte contre de dessèchement des terres cultivées et les rend plus faciles à travailler, régénère les sols usés et appauvris, …
Caractéristiques
Le lombricompost présente de nombreuses propriétés : · Il est sans odeur car les vers suppriment l’odeur de décomposition des déchets en les digérant, grâce aux enzymes de leur intestin. · Il est bien meilleur que le compost basic meme utilisé dans des quantités beaucoup plus faibles. Les vers font partie de la micro faune. Les vers
rouges produisent un compost riche avec une bonne odeur d’humus après quelques mois seulement. Par rapport au compost obtenu par fermentation où il faut attendre plus d’un an pour une dégradation partielle. · C’est une matière fine et rapidement assimilable par les plantes. · Le produit obtenu est un amendement organique riche de première qualité. Cet engrais vert est destiné pour la culture des plantes de matière générale. Il améliore la saveur, couleur et grosseur des fruits et légumes tout en augmentant leurs teneurs en vitamines et minéraux. Le compost traditionnel riche en matière organique a, de par son mode de production, tendance à monter en température et risque de bruler les racines des végétaux. · Issu d’actions d’êtres vivants, il est plus rapide et surtout neutre et sans danger pour les plantes. En effet, il ne contient pas de produits phytosanitaires, ne présente pas de danger pour les hommes et les animaux. · Il est relativement neutre (pH=6,2) et n’a pas tendance à acidifier le sol. Directement assimilable par le végétal, il améliore, grâce à son effet régulateur sur les pathogènes, la résistance
aux maladies et à la sécheresse. · L’acide humique, un de ses principaux composants, a la propriété de permettre aux végétaux de fixer plus facilement les différents nutriments, de corriger l’acidité du sol et favorise la rétention d’éléments minéraux sujets au lessivage en cas de périodes pluvieuses. · Stimule l’activité biologique du sol qui devient plus vivant, et la mise en place des processus naturels.
Utilisation
Riche en humus et constitué de nombreux éléments, il peut être utilisé comme engrais vert ou amendement organique assimilable par toutes les cultures, pour les semis et pour les plantes de maison ou d’extérieur. Cependant il est conseillé de ne pas l’utiliser pur mais en mélanges variables selon sa finesse, les matières organiques utilisées et le stade de décomposition atteint par les matériaux qui le composent. Ajouté au terreau des semis et plantation, il lui ajoute des éléments nutritifs (azote, phosphore, potassium, calcium et magnésium), des oligo-éléments (cuivre, fer, manganèse, zinc….).
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Actu Actu Salon
INTERPOMA 2018
La pomiculture biologique au cœur du Congrès d’Interpoma Interpoma, Foire internationale de la culture, de la conservation et de la commercialisation de la pomme se tiendra cette année du 15 au 17 novembre 2018 à Bolzano (Italie). Au programme figure le traditionnel congrès « La pomme dans le monde » dont une partie sera consacrée à l’avenir des productions biologiques. En attendant, Fritz Prem d’Europäisches Bioobst Forum nous donne quelques informations intéressantes sur le sujet, en avant-première. « La pomiculture durable dans la production bio et la production intégrée » : c’est ainsi que s’intitule la session prévue pour la matinée du 16 novembre dans le cadre du congrès « La pomme dans le monde ». Ce congrès international a lieu tous les deux ans en marge d’Interpoma, le seul rendez-vous international exclusivement dédié à la pomme, qui aura lieu à Fiera Bolzano du 15 au 17 novembre prochain. Divers sujets ayant trait à la culture moderne de la pomme et à ses perspectives d’avenir seront abordés au cours de ce congrès, d’un point de vue aussi bien agronomique que technologique. En particulier, pendant la matinée du second jour, les intervenants s’attarderont sur les productions biologique et intégrée. La session commencera avec les travaux de Fritz Prem d’Europäisches Bioobst Forum (forum européen des fruits biologiques) qui, à quelques mois de ce rendez-vous tant attendu
avec Interpoma, fait le point sur la pomiculture biologique et ses perspectives de développement. « À l’échelle mondiale, explique-t-il, l’Europe et l’Amérique du Nord sont les principaux marchés sur lesquels le bio connaît une forte croissance. Dans les autres régions développées du monde, le développement durable, la gestion des ressources et la prise de conscience écologique ne pèsent encore que trop peu. Si l’on se focalise sur l’Europe seule, ce sont l’Allemagne et la France qui sont les plus grosses consommatrices de pommes biologiques. Toutefois, la Scandinavie, l’Autriche, l’Italie, la Grande-Bretagne et, plus récemment, l’Espagne développent de plus en plus leurs marchés biologiques. Du point de vue de la production de pommes biologiques, c’est l’Italie qui arrive en première position en Europe (l’Alto Adige affichant les plus forts taux de conversion du pays), devant l’Allemagne et l’Autriche ».
Fritz Prem saisit l’occasion pour donner également quelques indications agronomiques d’importance : « La production biologique exige des variétés robustes et vigoureuses. Les pommes constituent d’ailleurs un investissement sur le long terme, car il faut plusieurs années avant que la production puisse être convertie en biologique. Parmi les variétés les plus adaptées à la culture biologique, citons les pommes Topaz, Bonita et Natyra, qui résistent notamment à la tavelure, mais aussi les Gala et les Pinova qui obtiennent également de bons résultats en ce sens. » « La production biologique est actuellement en plein essor dans les pays qui affichent un grand pouvoir d’achat, poursuit Fritz Prem. C’est sur ces marchés justement que se développe la niche du secteur biologique et qu’elle parvient à toucher des groupes de plus en plus larges de consommateurs. Il suffit de penser, par exemple, que le biologique re-
présente déjà plus de 10 % du volume total des achats en Autriche et se classe parmi les 5 - 7 % des marchés les plus importants, avec une tendance à la hausse. Une telle demande contribue aussi à augmenter le taux de conversion au biologique dans le domaine de la production. » Dernier point, mais non des moindres, Fritz Prem s’est intéressé à l’avenir de la pomiculture biologique et aux défis qui l’attendent. « Partout en Europe, conclut-il, la recherche et les tests réalisés sur le bio connaissent un très fort développement. Le savoir-faire se transmet très rapidement entre les producteurs et les échanges internationaux sur les expériences faites tendent à accélérer ce processus de diffusion, facilitant la résolution des problèmes liés à la production. En outre, la vitalité et la robustesse des plants sont devenues des caractéristiques essentielles des nouveaux programmes de culture. De nouvelles variétés, plus intéressantes, devraient être proposées sur le marché à intervalles réguliers. Un défi important de la production biologique sera la gestion du sol : l’interaction entre le travail du terrain, l’écologisation, le réchauffement, l’aération, la minéralisation et l’évaporation jouera un rôle fondamental. » Rendez-vous avec « La pomme dans le monde » les 15 et 16 novembre à Interpoma, Fiera Bolzano. Retrouvez toutes les informations sur : www.fierabolzano.it/interpoma/
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Communiqué de presse
EIMA International Bologna : le rendez-vous de novembre 2018
L’organisation de la 43ème édition d’EIMA International, l’exposition universelle de la mécanisation agricole prévue du 7 au 11 novembre prochains sur le site de la Foire de Bologne (Italie), a déjà été lancée. Quelque 2.000 industries manufacturières et Hommes d’affaires viendront du monde entier. L’exposition portera sur 14 secteurs de marchandises et quatre salons spécialisés plus un nouveau consacré aux technologies et systèmes d’irrigation.
- EIMA M.i.A. pour une agriculture multifonctionnelle avec une référence particulière à l’entretien et à la protection des terres. - EIMA Idrotech salon entièrement dédié aux technologies d’irrigation et de la gestion des ressources en eau.
FederUnacoma, la Fédération Italienne des Fabricants de Machines Agricoles et d’Espaces verts et Composantes Associées, est l’organisateur d’EIMA International qui prévoit d’acceuillir environ 2.000 entreprises sur une surface d’exposition de plus de 300.000 mètres carrés et l’accueil des visiteurs dont le nombre devrait dépasser les 320.000 enregistrés lors de la précédente édition en 2016. Ces visiteurs représentent différents profils notamment: agriculteurs, hommes d’affaires, entrepreneurs et techniciens de mécanisation ainsi que des représentants des univerwww.agri-mag.com
sités et des autorités politiques. EIMA 2018 prévoit 14 catégories de marchandises et cinq salons spécialisés: - EIMA Components: un grand événement réunissant plus de 800 fabricants de composants; - EIMA Green: concentré sur le jardinage et le maintien des espaces verts que ce soit pour les professionnels ou les amateurs ; - EIMA Energy : couvrant la chaîne d’approvisionnement de la bioénergie, un secteur qui suscite un grand intérêt en raison de considérations écologiques et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre;
L’édition 2018 d’Eima attirera des visiteurs de 180 pays ainsi que des délégations officielles d’Hommes d’affaires (60 délégations en 2016). Ces dernières sont organisées par FederUnacoma et ICE, l’Agence Commerciale Italienne, mettant en place un programme complet de réunions avec des représentants des fabri-
cants exposants, en fonction de leurs centres d’intérêt. EIMA International est non seulement une grande exposition promotionnelle et commerciale, mais aussi un événement culturel impliquant des communications à travers plus de cent conférences et réunions sur les nouvelles technologies, la recherche, l’économie agricole et les politiques pour le développement des chaînes d’approvisionnement agro-industrielles des principales régions agricoles du monde entier.
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Actu Actu Entreprise
ARD Unifert Maroc Journée maïs à Agadir
L
a société ARD Unifert Maroc a choisi d’organiser le 5 juillet dernier une journée de démonstration de sa variété de maïs ensilage « Doñana » dans l’exploitation de M. Abdellah Moutawakil dans la région du Souss. Plateforme d’échange entre les différents acteurs de l’amont à l’aval, l’événement a attiré plus de 120 professionnels principalement des producteurs et des revendeurs. Cette journée a été pour l’équipe ARD l’occasion de fournir des conseils sur la conduite optimale du maïs et de fournir un maximum d’explications sur la variété Doñana. La journée a débuté par la visite de la parcelle de maïs afin de permettre aux invités de visualiser les caractéristiques et avantages de la variété Doñana : vigueur, stay green, hauteur de plante, hauteur insertion épis, port de feuilles, recommandations de conduite … Doñana est une variété de maïs qui se distingue par une bonne qualité d’ensilage,
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une forte performance, un séchage rapide, une haute teneur en matière sèche et une très bonne qualité fourragère. Ses composantes de rendement présentent un meilleur choix pour le producteur. Sa densité de semis conseillée est de 100 000 à
120 000 graines par hectare. D’autres journées comme celle-ci ont été organisées partout à travers le Maroc, surtout dans des régions qui concentrent les acteurs importants de la production de maïs pour mieux voir l’évolution de la variété dans
des conditions différentes et mieux répondre aux interrogations des professionnels. Après la visite du champ de maïs, les représentants de la société ARD ont tenu à présenter des prix de reconnaissance à quelques invités en guise de remerciement.
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Actu Actu Entreprise
ARRIGONI,
Solutions haut de gamme au salon GREENTECH Leader international dans la fabrication de tissus à mailles et d’écrans pour la protection des cultures, l’entreprise ARRIGONI était présente au salon GREENTECH qui s’est tenu du 12 au 14 juin à Amsterdam (Pays-Bas). La troisième édition de Greentech, le salon international de l’horticulture, a offert les solutions les plus innovantes dans le domaine de la technologie horticole et floricole. Arrigoni S.p.A spécialisé dans la fabrication d’écrans de protection pour l’agriculture, était là également pour offrir ses produits les plus avancés, avec plusieurs propositions de qualité : gamme Prisma® d’écrans thermo-réfléchissants en couleur blanche avec additif LD (en particulier Prisma 30/80/90), gamme d’écrans ultra-résistants Robusta® pour applications intensives, écrans anti-insectes Biorete® Air Plus et Protecta®, l’innovant tissu à mailles pour la protection des
cultures de pluie. “Pour notre société, Greentech représente un événement particulièrement stratégique à plusieurs égards. Tout d’abord – explique Patrizia Giuliani, responsable export du groupe Arrigoni – c’est un rendez-vous fondamental grâce à la grande attention que les exposants et les visiteurs professionnels accordent à la technologie et à l’innovation, domaines dans lesquels notre entreprise investit le plus. Organisant plus de 80 congrès et séminaires sur ces questions, le salon lui-même devient un point de référence pour l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. En plus de cela – ajoute la gérante – le marché
néerlandais est à l’avant-garde en matière d’innovation et de progrès technologique dans le secteur de l’horticulture. Enfin, avec son fort caractère international, Greentech nous donne l’opportunité de rencontrer des professionnels du monde entier.” Le groupe Arrigoni met l’accent sur deux objectifs principaux de haute technologie: l’optimisation de la diffusion de la lumière et l’augmentation du flux d’air. Ces résultats caractérisent en effet les nouveaux produits. Profitant des nombreuses années d’expérience dans le secteur, de nouveaux écrans sont conçus grâce aux investissements ciblés de l’entreprise dans la Recherche, le Laboratoire et l’étude attentive des besoins des différents marchés. Greentech a ainsi été l’occasion pour présenter Robusta®, une nouvelle gamme d’écrans hybrides spécialement conçus pour résister à des contraintes mécaniques élevées dues à l’abrasion sur les structures tensostatiques. La structure de l’écran est une combinaison de monofila-
ment en chaîne et trame pour plus de solidité et de bandelette en seconde trame, en différentes couleurs et densités pour optimiser l’ombrage pour chaque culture et conditions climatiques. En couleur blanche avec additif LD – Light Diffusion, Robusta® offre les mêmes avantages de la gamme d’écrans thermo-réfléchissants Prisma® qui garantit dans les serres un contrôle exceptionnel de la température, une protection contre les coups de soleil, de bonnes conditions pour le développement des plantes et une économie d’eau. Cet important salon international a également permis au Groupe de reconfirmer et de partager les excellents résultats obtenus avec la ligne Biorete® Air Plus, écran anti-insectes tissu avec monofilament de faible épaisseur à haute résistance afin de garantir une meilleure ventilation des cultures même dans les climats chauds et une efficacité et une totale protection naturelle contre les plus petits insectes nuisibles D’autre part, Protecta® est le fruit de la recherche d’Arrigoni sur le front de la protection des cultures contre les pluies excessives. Convenablement incliné, Protecta® est capable de protéger les cultures de la pluie, en gardant sa perméabilité à l’air, ce qui est une garantie de rendement dans la récolte des fruits. Associées à une large gamme de tissus maillés professionnels, ces solutions innovantes permettent à Arrigoni d’offrir la réponse la meilleure et la plus adaptée à chaque besoin dans les marchés les plus divers. Pour plus d’informations : http://www.arrigoni.it/
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A M C O M
Symposium International
Fruits et Légumes : S’adapter à un environnement national et international en mutation L’Association Marocaine des Producteurs et Producteurs Exportateurs de Fruits et Légumes (APEFEL) a initié depuis Avril 2002 une série de symposiums à dimension internationale au profit des opérateurs œuvrant dans les secteurs de la production et de l’exportation des fruits et légumes. Tous les symposiums que l’APEFEL a organisés jusqu’à présent ont eu un franc succès auprès des participants par la qualité des thèmes traités, par la qualité des experts et par la qualité de l’organisation.
L
’interprofession considère toujours le rôle de l’APEFEL dans la promotion de la production et de l’exportation des fruits et légumes notamment par des opérations d’information et de dynamisation, de recherche scientifique en relation avec les universités et
les instituts nationaux et étrangers, de vulgarisation des techniques de programmation, d’assistance, de coordination et d’encadrement à tous les stades de la production, du conditionnement et de la commercialisation. Il faut également noter que l’APEFEL est en liaison permanente avec les départements et organismes concernés, à la stratégie nationale en matière des fruits et légumes dans le respect des intérêts, des droits des producteurs exportateurs et des consommateurs qu’ils soient nationaux ou internationaux. Ainsi, devant les chamboulements politiques et économiques que traverse le monde avec ses remises en question et ses arrêts sur des situations qui étaient déjà huilées a attisé notre attention sur les dangers que peuvent subir nos productions agricoles destinées à l’exportation. Lors de cette édition du symposium,
nous voulons marquer d’un ton fort les mouvements et les mutations que connait le secteur des fruits et légumes en faisant un arrêt sur image sur les orientations de différents ordres afin d’orienter notre production sur l’avenir et ne pas rester cloisonnés dans le passé. Cette année et Sous l’égide du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, l’Association Marocaine des Producteurs et Producteurs Exportateurs de Fruits et Légumes (APEFEL) et l’Association Marocaine des Conditionneurs Maraîchers (AMCOM) en partenariat avec la Fédération Interprofessionnelle des Fruits et Légumes (FIFEL) et l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE), organisent une nouvelle édition dudit symposium sous le thème : ‘’Fruits et Légumes :
S’adapter à un environnement national et international en mutation ’’. Ce symposium international sera animé par un panel d’experts nationaux et internationaux pour traiter des sujets permettant aux producteurs exportateurs et à l’ensemble des acteurs opérant en amont et en aval de la filière des fruits et légumes, de s’imprégner des outils et moyens permettant de positionner les fruits et légumes marocains sur les marchés de destination et de suivre les perpétuelles mutations que connaissent ces marchés dans le but d’anticiper les attentes des consommateurs. Pour ce faire, rendez-vous est donné le jeudi 20 septembre 2018 à Agadir pour enrichir le débat.
Programme provisoire du Symposium du 20 Septembre 2018 Séance Matinale
Séance Après-midi
Accueil et enregistrement des participants
Deuxième session : 15 h 00
08 h 30
Cérémonie d’ouverture Allocutions des partenaires et certains invités
10 h 00 : Pause-Café Première session : 10 h 30
Les relations multilatérales et bilatérales : leurs outils, leurs obstacles. Intervenant : Dr Hassan BENABDERRAZIK, Economiste et Expert en relations internationales
11 h 00
Tendances et projections de la demand en fruits et légumes au niveau européens. Intervenant : Monsieur E. IMBERT du magazine FruiTrop et Expert auprès du CIRAD
15 h 30
La Grande Distribution acteur majeur du négoce de F&L : Exemple de la France. Intervenant : Monsieur Marc-Henri BLAREL
16 h 00
L’interprofession : un positionnement imposant et décideur.
Réglementation Européenne : nouveaux accords, nouvelles exigences, nouvelles contraintes. Intervenant : Monsieur Thomas AZCARATE, Expert en commerce international, ancien Directeur à la Direction Générale de l’Agriculture auprès l’U.E.
Intervenant : INTERFEL, Madame Carla BARROS- AGRIMER, Monsieur André BARLIER
11 h 30
16 h 30
Le marché russe : Opportunités et contraintes. Intervenant : Monsieur Raymond DIERNER Consultant en Développement International Correspondant de la Revue Professionnelle Vegetable
12 h 00 Les marchés nord-américain et scandinave : Encore beaucoup de potentialités. Intervenant : Monsieur Ali WARIT, Expert sur ces marchés.
13 h 30 : Déjeuner
Débat
17 h 00
Pause-café
17 h 30
Recommandations
18 h 00
Fin des travaux
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Actu Actu Entreprise
ELEPHANT VERT
Mettez fin aux carpocapses grâce à
MADEX TWIN®
Madex Twin est un insecticide biologique, hautement sélectif, à base d’un virus spécifique (virus de la granulose CpGV) contre les larves du carpocapse des pommes. Mode d’action
Les jeunes larves de carpocapse qui se déplacent activement se nourrissent de brindilles, de feuilles ou de fruits ingèrent le virus qui a été pulvérisé sur la surface de la plante. Après ingestion, les particules virales pénètrent dans l’intestin moyen des larves, où les capsules de protéines se dissolvent en raison du niveau de pH élevé (pH supérieur à 10). Dans les 2 à 4 jours, les virus infestent la plupart des organes de l’hôte et la larve cessent de se nourrir. À la mort, le corps larvaire
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se liquéfie et libère des millions de nouveaux virus dans l’environnement, infectant d’autres larves. L’infection virale peut également être transférée à la génération suivante en fournissant une excellente population contrôle. Les larves issues des œufs infectés seront également condamnées.
Période d’application
- MDEX TWIN agit par ingestion sur les larves, et doit être appliqué pendant l’éclosion des œufs, à la détection du stade L1 de chaque génération.
- Pour réduire massivement la population du carpocapse, il est recommandé d’appliquer MADEX TWIN dès les premiers vols de la première génération
Modes d’utilisation
- utilisation dans le cadre d’une gestion intégrée (IPM) et en présence de phéromones perturbant l’accouplement - utilisation en agriculture biologique - gestion des résistances : Madex Twin peut être utilisé en alternance avec des produits chimiques pour
réduire le risque de développement de résistance
Avantages - Pas d’effets secondaires : MADEX TWIN ne présente aucun risque sur les abeilles, les insectes utiles, les mammifères et la faune aquatique, - MADEX TWIN peut être appliqué chaque 8 jours durant tout le cycle sans aucun risque. - Une résistance au lessivage qui permet de simplifier la gestion des renouvellements - MADEX TWIN est facilement intégré dans les programmes de luttes intégrées et avec les phéromones pour garantir une efficacité à long terme. - Une large compatibilité en mélange avec la plupart des insecticides et fongicides chimiques et biologiques, - Pas de DAR requis, aucun risque de phytotoxicité www.agri-mag.com
Communiqué de presse
Répercussions d’une TVA inopportune ! Nous voudrions tirer la sonnette d’alarme et attirer l’attention des responsables sur les retombées négatives de la TVA sur les engrais sur le secteur agricole en tant que tel. Autrement dit dans toute sa chaine : - Alourdissement du coût de production, - Diminution des importations des fertilisants (pénurie de ces engrais sur le marché par voie de conséquence) - Répercussions sur la qualité de production et baisse de compétitivité. Ce qui tire vers le bas le label Maroc : résultat de plusieurs années de labeur. Voire tomber en ruine tous les efforts du plan Maroc Vert. Nous avions touché par d’innombrables écrits, à ce sujet,
aussi bien le ministère de tutelle que celui de l’Economie et des Finances ainsi que la Direction Générale des Douanes. Valeur d’aujourd’hui : coup d’épée dans l’eau. Nous avons essayé d’insérer le dossier dans la loi de finance 2018, mais en vain. Nous avions également tenu une série de réunions explicatives avec les départements des Finances. Bref le dossier de la TVA sur intrants agricoles, malgré tout, n’a pas avancé d’un iota. Dans cette situation de désarroi et après une campagne désastreuse, quant à sa conjoncture, commerciale, aucune suite n’a été donnée à nos doléances. Entretemps les importateurs de fertilisants, faisant partie intégrante de la profession agricole sont sensés régler la TVA qu’ils
n’ont guère facturé, parfois de quatre années à postiori. Nous jugeons qu’il est impératif de suspendre dans les meilleurs délais possibles, ces procédures impactant négativement le secteur agricole et d’assoir une plateforme d’entente afin de
préserver notre secteur d’une catastrophe éminente. Fait à Agadir le 03 Juillet 2018 Le Vice-Président Mr. BAALLA Abdelfattah
HIBAGRICOLE fête ses 25 ans Cet anniversaire est pour nous l’occasion de vous adresser tous nos remerciements. Pour la confiance que vous nous avez accordée. 25 ANS durant lesquelles,
HIBAGRICOLE était, et restera, au service de ses clients
velopper
de
nouveaux
concepts, produits et services.
Les années à venir seront l’occasion de renforcer notre position et de dé-
Merci à tous.
Nouveauté
Electropompe BC 35 HIBAGRICOLE commercialise exclusivement au Maroc la nouvelle série BC/35 des électropompes PEDROLLO pour les eaux usées. La série BC/35 se distingue www.agri-mag.com
par sa robustesse (« BICANAL »passage de corps solides en suspension jusqu’à Ø 35 mm) et par sa performance (débit et hauteur). Avec la puissance de 4CV
à 7.5CV, cette série enrichit la gamme de pompes submersibles pour eaux usées (usage domestique, résidentiel, industriel). Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
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Phytoprotection
Tuta absoluta
Lutte Intégrée et Gestion de la Résistance aux Insecticides Les températures froides qui ont caractérisé cette campagne ont eu pour effet de réduire les populations de Tuta absoluta dans les serres de tomate du Souss. Cependant, les professionnels savent pertinemment que si les conditions sont propices lors de la prochaine campagne, le ravageur peut à nouveau proliférer en un temps record. Il est donc vivement recommandé de rester vigilant, de prendre toutes les précautions préventives et curatives nécessaires, et d’éviter le développement des résistances. En effet, vu les retraits de nombreuses matières actives sous la pression du consommateur européen, il faut conserver le plus longtemps possible les produits encore disponibles sur notre marché en assurant une bonne gestion des résistances (fenêtres de traitement). paillage plastique donne des résultats satisfaisants ;
Sous serre
Prophylaxie et mesures Préventives 1- Approvisionnement en plants
Dans ce domaine, les professionnels doivent suivre un certain nombre de mesures. Ainsi, les pépiniéristes doivent appliquer le plan de gestion phytosanitaire exigé par l’ONSSA pour la production de plants maraichers sains au niveau de la pépinière. Pour leur part, les producteurs doivent s’approvisionner auprès des pépinières contrôlées par les services de la protection des végétaux et exiger le laisser passer pour chaque livraison. Ils doivent également inspecter les plants qui doivent être indemnes de mines et de tout stade de développement de Tuta absoluta (œuf, larve, adulte). Les plateaux de plants doivent rester dans un lieu fermé (éviter l’entrée des femelles fécondées) et 24
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refuser les plants avec des symptômes suspects. En cas d’observation des premiers symptômes, il est recommandé d’enlever d’abord les plants atteints et les brûler, ou les mettre dans des sacs en plastic (à fermer pendant 2 semaines), puis effectuer un traitement.
2- Site de production Plein champ
- Prévenir toute possibilité d’infestation par l’insecte à partir des anciennes cultures, en brûlant les restes des cultures et en éliminant les mauvaises herbes ; - Effectuer un labour profond pour éliminer les chrysalides au niveau du sol ; - Ne planter que des plants ne présentant aucun signe de présence de Tuta absoluta ; - Epandre, préventivement, le soufre sur le
- Eviter l’introduction du ravageur à l’intérieur des serres par l’installation du filet Insect Proof au niveau de toutes les ouvertures et adoption du système double portes ; - Assurer une bonne étanchéité des serres (plastic, filet, portes…) par la réparation de toutes les ouvertures possibles ou perforations au niveau des abris serres ; - Assurer une bonne aération du sol (travaux du sol et désinfection) pour éliminer les chrysalides, la solarisation est fortement recommandée dans ce sens ; - Eliminer les feuilles infestées et les mettre dans des sacs en plastic qui doivent rester hermétiquement fermés pendant au moins 2 semaines ; - Eliminer les plantes hôtes dans la serre et aux abords ; - Eliminer régulièrement et détruire les déchets végétaux et les fruits infestés au niveau du site de production ; - Adopter un vide sanitaire d’environ 6 semaines entre l’arrachage d’une culture infestée et une nouvelle plantation ; - Suivre et entretenir les pièges de détection à phéromone (voir paragraphe correspondant). - Traiter les structures et l’ambiance de la serre, en cas de présence des adultes, par l’un des pesticides efficaces. - Laver les caisses de récolte et prophylaxie de tout le matériel avant son introduction dans les serres.
Suivi et surveillance de Tuta absoluta
1- Pièges à phéromones
L’utilisation des pièges à phéromones pour détecter la présence des adultes de Tuta absoluta est indispensable. En effet, en condiwww.agri-mag.com
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Pièges à phéromones
Piégeage de masse
tions de culture sous abri, les observations sont essentielles pour réagir très tôt, même si l’attaque est faible. Généralement, deux types de pièges à phéromones peuvent être utilisés : Piège delta et piège à eau. L’objectif de ces pièges est de détecter la présence de l’insecte avant plantation et au cours de la plantation. Ils permettent d’évaluer le risque potentiel pour la parcelle. En pratique, il est recommandé de placer 2 à 4 pièges delta avec phéromone à une hauteur de 1,8 m (1 près du sas et les autres près des bords latéraux). L’installation d’un piège et son suivi régulier à l’extérieur permettra d’évaluer la pression du ravageur. Il s’agit aussi de renforcer la surveillance par l’observation minutieuse des cultures, et le repérage des premières mines sur les plantes. Cette surveillance doit s’exercer en continu jusqu’à la fin de la culture, notamment pour juger de l’efficacité des auxiliaires et optimiser les interventions. Il est recommandé de relever les captures au moins une fois par semaine. Les individus capturés sont comptés et retirés pour éviter d’être recensés au prochain relevé. En fin, il faut remplacer la plaque engluée dès qu’elle commence à perdre de l’adhérence, et les capsules de phé-
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Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
romones toutes les 4 à 6 semaines. Précaution d’utilisation des phéromones Les phéromones sexuelles de Tuta absoluta sont des substances para-chimiques conditionnées dans des capsules à des concentrations différentes en fonction des usages (surveillance ou lutte). Elles ne doivent pas être exposées aux chaleurs excessives et doivent être conservées au froid jusqu’à leur usage. Il est recommandé de se conformer aux prescriptions fournies par le fournisseur sur l’étiquette, et s’informer sur la durée et conditions d’utilisation et de conservation. Les capsules doivent être disposées de manière horizontale sur la plaque engluée dans le cas du piège delta, en évitant de les toucher à la main.
2- Piégeage de masse
Il s’agit d’un moyen de contrôle direct de ce ravageur, complémentaire aux autres techniques de lutte, ayant pour effet la limitation des populations de l’insecte. Cette technique est d’autant plus efficace qu’elle est adoptée précocement, au moins 15 jours avant plantation. Pour une bonne réussite de cette technique il est recommandé :
• D’utiliser des pièges à eau avec une grande surface d’échange, afin de capturer le maximum de mâles (l’ajout d’huile ou d’un adjuvent est nécessaire pour la noyade des insectes) ; • D’utiliser des phéromones de qualité, placées au centre du piège ; • De mettre 20 à 40 pièges par hectare avec une bonne répartition ; • De bien entretenir les pièges par le maintien du niveau d’eau et de l’huile ainsi que le nettoyage au besoin ; • De changer les capsules à phéromone toutes les 4 à 6 semaines en fonction des températures. A noter que le recours au piégeage lumineux à l’extérieur des serres permet la capture de nombreux adultes mâles et femelles, et donne des résultats surprenants pendant la nuit.
Méthodes de lutte 1- Contrôle biologique
Nesidiocoris tenuis est un hétéroptère d’origine méditerranéenne, connu pour son avidité pour les œufs et les jeunes larves de Tuta absoluta. Les adultes de Nesidiocoris sont vert sombre, avec un collier noir et des antennes annelées. Ils peuvent mesurer jusqu’à 3 mm avec de longues pattes qui leur permettent de se déplacer rapidement. Comme pour son cycle de développement, la fertilité de Nesidiocoris est influencée par la température, en plus du support végétal ainsi que par l’abondance et la nature de la nourriture. A des températures inférieures à 15°C ou supérieures à 40°C, la fertilité des femelles est pratiquement nulle. Par contre, une femelle peut donner naissance à 70 jeunes larves en moyenne à des températures comprises entre 20 et 35 °C. Par conséquent, une introduction précoce de cet auxiliaire dans la serre, assurera une installation rapide et offrira ainsi une protection optimale contre Tuta absoluta. Nesidiocoris présente également l’avantage de pouvoir contrôler d’autres ravageurs comme www.agri-mag.com
Tuta absoluta
les mouches blanches, les acariens, les pucerons et les œufs de noctuelles. A noter qu’une bonne installation de Nesidiocoris tenuis nécessite : • l’implantation rapide de cet auxiliaire dans la serre avec des doses convenables à la période de plantation ; • l’utilisation des produits phytosanitaires qui respectent la faune auxiliaire ; • de retarder l’effeuillage pour le bon développement de ce prédateur, et d’assurer un contrôle permanent avec un suivi technique rigoureux (ravageur et auxiliaire).
Remarque : En absence de proies, Nesidiocoris peut prélever de la sève et engendrer des dégâts sur la culture de tomate (des anneaux et des chancres bruns autour des tiges, des pétioles et des fleurs). Différents facteurs peuvent aggraver ces dégâts : nombre élevé de Nesidiocoris présents, nouaison difficile, variétés sensibles (tomates cerise et cocktail), plants stressés et conditions chaudes… L’application d’un insecticide convenable, suffit à faire baisser les populations et maintenir l’équilibre. Parfois,
Rotation des produits par MoA selon l’approche « fenêtre de traitements »
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Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
l’utilisation des sources alternatives de nourriture aide aussi au maintien de ce prédateur et sa dispersion dans la culture (se renseigner auprès du fournisseur). Pratiquement, il est recommandé d’introduire Nesidiocoris tenuis (1 à 2 insectes par m²) au cours des premières semaines de culture. Le moment opportun des lâchers, la dose d’application et le contrôle de l’efficacité requièrent l’assistance d’un technicien spécialisé. Lorsque la lutte biologique seule n’arrive pas à maitriser la pullulation du ravageur (forte infestation), une intervention chimique d’appoint peut s’avérer nécessaire. Cependant, il faut utiliser des produits sélectifs, compatibles avec la lutte intégrée, n’ayant pas ou peu d’effets secondaires sur les insectes non-cibles (prédateurs et pollinisateurs). Une catégorisation de la toxicité est définie auprès des fournisseurs.
Recommandations IPM pourTuta absoluta
1. Pratique de la lutte intégrée (IPM) • Pratiquer la rotation des cultures et intégrer une période sans hôte (période où seules les cultures non hôtes de Tuta peuvent être plantées) • Entretien de la serre pour éviter l’entrée des adultes de Tuta • Pratiquer le vide sanitaire avant et après la saison de production • Utiliser les phéromones et les pièges à glu pour le suivi et le piégeage de masse des adultes • Détruire toutes les solanacées sauvages et les autres plantes hôtes qui sont dans les alentours de la serre • Enlever, détruire ou transformer en compost tous les plants totalement infestés • Augmenter et conserver la population des ennemis naturels • Lâcher les insectes auxiliaires • Suivre la population du ravageur pour déterminer le moment exact d’application selon le seuil de traitement (voir stratégie de lutte) • Utiliser une bouillie qui assure la couverture totale, • Suivre les recommandations indiquées sur l’étiquette : dose d’application, intervalles, nombre d’application par saison et méthode d’application • Ne pas appliquer les insecticides via le goutte à goutte s’ils ne sont pas ho-
mologués pour cet usage • Utiliser le même mode d’action sur une large surface • Bien calibrer et maintenir le matériel de traitement (pulvérisateur). Le nettoyer après usage et remplacer les buses • Ajuster le pH de l’eau et utiliser les adjuvants homologués et recommandés 2. Préserver les insectes non cibles et organismes utiles : par l’utilisation des insecticides à faible où à zéro impact sur les organismes naturels et auxiliaires 3. En cas de résistance confirmée officiellement au Maroc, ne plus utiliser le MoA concerné 4. Rotation des produits par MoA selon l’approche « fenêtre de traitements »
2- Contrôle chimique, prévention et gestion de la résistance
Le suivi hebdomadaire des captures dans les pièges deltas en plus des observations des dommages sur feuilles et sur fruits, doivent permettre de juger de l’opportunité d’un traitement chimique curatif. Les conditions d’emploi de nombreuses familles insecticides ont été précisées ces dernières années, en se basant sur une analyse des risques de développement ponctuel de populations résistantes. L’application de pesticides peut en effet sélectionner artificiellement des ravageurs résistants. L’IRAC (Comité d’Action contre la Résistance aux Insecticides) met en avant depuis longtemps des mesures de bon sens, transmises depuis de nombreuses années par les techniciens aux utilisateurs afin de minimiser la sélection de populations résistantes et notamment : · Ne pas réaliser des applications répétées d’insecticides ayant le même mode d’action. · Alterner les modes d’action avec des produits issus d’autres familles ou groupes IRAC, notamment dans le cas d’applications multiples durant l’année ou la saison de culture. L’IRAC précise aussi d’autres conditions d’emploi, qui sont parfois peu prises en compte par manque de connaissance, spécialement dans le cadre de www.agri-mag.com
la conception de stratégies efficaces de gestion préventive du risque d’apparition de la résistance pour des cultures à cycle comme la tomate, soumises à plusieurs générations successives d’une ou plusieurs espèces de ravageurs. En effet, il met en avant que les applications d’un même mode d’action doivent s’organiser en « fenêtre », leur durée étant définie par la biologie et les stades du ou des ravageur(s) ciblé(s) et de la culture (voir tableau n°1). Une « fenêtre de traitement » est une période d’activité résiduelle apportée par une application ou une séquence d’applications d’un même mode d’action. Idéalement, « la fenêtre de traitement » correspond à minima à la durée d’une génération du ravageur cible. Plusieurs applications d’un même groupe IRAC sont possibles au sein d’une fenêtre de protection, mais il est admis qu’il est essentiel que deux générations successives d’un même ravageur ne soient pas traitées avec des substances actives d’un même groupe IRAC.
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Tableau 1 : Seuils d’intervention sous serre Nombre de captures
Risque
0
Nul
< 3 par semaine
Faible
< 3 par jour
Modéré
• Piégeage de masse (15-20 pièges à eau par ha) • Application tous les 10 à 15 jours de: Azadirachtine, huile minérale, B.t
Elevé
• Piégeage de masse (15-20 pièges à eau par ha) • Application tous les 10 à 15 jours de:Azadirachtine, huile minérale, B.t • Application des insecticides chimiques comme : Indoxacarbe, Spinosade, Emamectine, Chlorantraniliprole, Flubendiamide, Cyantraniliprole, Spintorame… (avec le respect de l’approche fenêtre des traitements.
≥ 3 par jour
Respecter la rotation des produits selon leur Mode d’Action (MoA) dans les fenêtres du temps
• Une fenêtre d’application est d’environ 30 jours, soit la durée moyenne d’une génération de Tuta. Au cours de cette fenêtre, une ou plusieurs applications consécutives d’insecticides appartenant à un seul groupe IRAC (ayant le même numéro du groupe
Interventions Aucune intervention • Piégeage de masse (15-20 pièges à eau par ha)
IRAC) peuvent être appliquées • Après le dernier traitement d’une «fenêtre» donnée, il faut attendre au moins 60 jours avant d’utiliser à nouveau des insecticides du même groupe IRAC, • Évitez d’utiliser les produits ayant le même MoA dans plus de 3 fenêtres sur la tomate à cycle long conduite sous serre • Éviter d’utiliser les produits ayant le même MoA dans plus de 2 fenêtres sur la tomate de plein champ.
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Tuta absoluta Tableau n°3 : Recommandations de l’IRAC pour la gestion de la résistance. 4 stratégies validées G1 2 TRAITEMENTS PAR GENERATION
Soit applications en blocs alternés. Soit alternance pour chaque génération.
3 TRAITEMENTS PAR GENERATION
Soit applications en blocs alternés. Soit alternance pour chaque génération.
G2
Génération G3 G4
AA
BB
AB
AAA
Nombre de produits
AA
BB
2 Produits A et B
CD
AB
CD
4 Produits A, B, C et D
BBB
AAA
BBB
2 Produits A et B 6 Produits
ABC
DEF
ABC
DEF
A, B, C, D, E et F
A, B, C, D, E et F : des produits n’ayant pas le même mode d’action. • Les recommandations du groupe ‘Mode d’action IRAC’ sont accessibles en consultant le site www. irac-online.org/documents/moa-brochure/?ext=pdf • Installer l’application gratuite IRAC MoA sur votre smartphone ou tablette. L’ensemble des insecticides est classé dans cette application par leur MoA. Les insecticides ayant le même numéro de groupe IRAC, ont le même mode d’action. Sur toute culture, le défaut de respect des consignes exposées ci-dessus et des conditions d’emploi précisées sur l’étiquette des produits, conduit généralement à de sérieuses complications de production. Il est salutaire que ces recommandations soient partagées et mises en
œuvre par les prescripteurs et les maraichers, afin de garantir la durabilité des stratégies actuelles et par conséquent celles des exploitations. La mise en œuvre de cette condition d’emploi peut être traduite au plan pratique dans le tableau ci-après. Récemment, des utilisations répétées de spécialités à base de diamides en Sicile (2014) au cours de ces dernières années, par des utilisateurs ne respectant pas les recommandations édictées par l’IRAC en matière de nombre total d’application et d’alternance par fenêtre, ont conduit à la détection de cas de résistance aux diamides, et cela malgré un contexte favorable en termes de nombre de familles chimiques homologuées et efficaces contre Tuta absoluta.
Pour le cas où des mécanismes de résistance
métabolique
pourraient
occasionner des résistances croisées entre groupes IRAC, les préconisations doivent être adaptées en conséquence pour créer des alternances « vraies » pour les groupes IRAC concernés, avec au moins une génération par fenêtre qui n’est pas soumise à une pression de sélection. Dorénavant, il est recommandé que ces informations soient partagées et mises en œuvre par les détenteurs, afin de garantir la durabilité des stratégies actuelles et par conséquent celles de nos exploitations maraîchères. Un raisonnement rigoureux des applications et leur cadence, est donc impératif. Le même raisonnement de la gestion de la résistance aux pesticides, doit être pris en considération pour les autres ravageurs. Le tableau suivant (n°4) regroupe l’ensemble des matières actives contre Tuta absoluta dont l’usage est autorisé sur la tomate au Maroc. Elles sont classées par groupe de modes d’action et famille chimique.
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Tableau n°4 : Les groupes de modes d’action et matières actives dont l’usage est autorisé sur la tomate contre Tuta absoluta au Maro MODE D’ACTION
FAMILLE CHIMIQUE
Substance Active
Teneur
Dose utilisation
Stades sensibles
DAR
Inhibiteur des canaux sodium
Semicarbazones
Metaflumizone
240 g/l
1 l/ha
larves et adultes
3J
Bacillus thuringiensis var. Kurstaki ABTS351
32000 UI/mg
1 kg/ha
larves
NR
Bacillus thuringiensis sp Kurstaki Souche HD 263
32000 UI/mg
1 kg/ha
Parties aériennes
NR
Bacillus thuringiensis var. Kurstaki SA-12
90400 UI/mg (85%)
0,5 kg/ha
Parties aériennes
NR
Bacillus thuringiensis var. Kurstaki ABTS351
32000 UI/mg (54%)
Parties aériennes
NR
Bacillus thuringiensis var. Kurstaki EG2348
32000 UI/mg
Parties aériennes
NR
Chlorantraniliprole Lambda cyhalothrine
100 g/l 50 g/l
0,3 l/ha
larves
3J
Cyantraniliprole
100 g/l
60 cc/hl
Parties aériennes
3J
Chlorantraniliprole
200 g/l
15 cc/hl
Parties aériennes
3J
Chlorantraniliprole Thiamethoxam
100 g/l 200 g/l
0,75 l/ha
Goutte à goutte
3J
Cyantraniliprole
100 g/l
60 cc/hl
Parties aériennes
3J
Flubendiamide
200 g/kg
50 g/hl
Larves
1J
Chlorantraniliprole Abamectine
45 g/l 18 g/l
0,5 l/ ha
Chlorfénapyr
240 g/l
Imidaclopride
200 g/l
Micro- organismes
Inhibition de la contraction musculaire
Dinitrophenoles Neurotoxique : Agoniste du récepteur nicotonique à acéthylcholique
Neurotoxique : Activateur du canal chlore Inhibition de l’AchEstérase
Neurotoxique : blocage du canal sodium
Perturbateur de l’ecdysone – Arrêt de la mue
Neurotoxique : Activateur récepteur nicotinique à acéthylcholine
Régulateur de croissance (TGR)
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Bactéries : Perturbateur de la paroi intestinale de l’insecte.
Diamides : Modulateurs du récepteur à ryanodine
Découpleur de la phosphorylation oxydative
Néonicotinoïdes
Avermectins ; Milbemycins
Carbamates
Indoxacarb : oxadiazines
Azadirachtin
Emamectin benzoate Lufénuron
10% 40%
0,5 kg/ha 0,5 kg/ha
40 cc/hl
Diacylhydrazines : Agoniste du récepteur à ecdysone Perturbateur de mue - les Diptères
3J
larves
3J
0,75 l/ha
Parties aériennes
3J
0,15 kg/ha
Parties aériennes
7J
Emamectin benzoate
5%
250 g/ha
Parties aériennes
3J
Formetanate
50%
1kg/ha
Parties aériennes
14 J
150 g/l
25 cc/hl
Parties aériennes
3J
150 g/l
25 cc/hl
Parties aériennes
3J
45 g/l
40 cc/hl
Parties aériennes
3J
100 cc/hl
Parties aériennes
Indoxacarbe
Azadirachtine
31,95 g/l 1 l/ha
Spinosyns
Goutte à goutte
Goutte à goutte
3J
Spinetoram
120 g/l
25 cc/hl
Parties aériennes
3J
Spinosade
480 g/l
25 cc/hl
larves et adultes
3J
Tebufenozide
240 g/l
75 cc/h
Parties aériennes
3J
Cyromazine
750 g/kg
0,5 kg/ha
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Goutte à goutte
31
3J
HARICOT
Entre les contraintes de production, de main d’œuvre et les exigences du marché Le haricot plat occupe une place privilégiée parmi les principaux légumes exportés par le Maroc.Le royaume est en effet un intervenant majeur du marché du haricot, grâce à des atouts économiques et logistiques qui l’ont rendu compétitif face à ses concurrents. Le calendrier de production des haricots peut s’étaler sur toute l’année, mais le plus gros de l’export est concentré pendant le mois de novembre et entre les mois de mars et de mai. Lors de la campagne 2016/17, le volume exporté a atteint 111.244 Tonnes, dont 84.131 Tonnes de haricot type Helda. L’essentiel des exportations est destiné au marché européen, notamment l’Espagne pour le haricot plat, et la France et la Hollande pour le haricot filet.
Déroulement de la campagne 2017/18 Au niveau de la production Les températures élevées qui ont sévi dans la région du Souss en début d’automne, ont affecté négativement la production issue des semis d’été (août et septembre). Conséquences : mauvaise floraison et chute des fleurs qui ont entrainé une baisse significative de la production. Fort heureusement, cette chute de tonnage a été compensée par des prix intéressants en début de campagne qui ont oscillé entre 32
Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
1,8 à 2 euros le kilo de haricot plat. A noter qu’à cause de la chaleur, les gousses doivent être cueillis avant la maturité, et à ce stade de récolte, son poids ne dépasse pas les 9 grammes au lieu de 16g. Pratiquement 60% des caisses de récolte contenaient des fruits de 9 g et juste un tiers de fruits de 16 à 18g. C’est ce qui explique aussi cette baisse de tonnage. Par contre les productions d’hiver permettent de réaliser de bons tonnages car le fruit est cueilli au bon moment « stade maturité ». Les meilleurs semis de l’année sont les semis des mois d’octobre et no-
vembre car le haricot est plutôt une culture hivernale. Ces semis sont en effet les plus productifs, les moins coûteux et les moins attaqués par les maladies. Ils ont réalisé cette année un bon tonnage export d’environ 25-30 T/Ha export avec une meilleure qualité de gousses. Concernant, les semis de décembre, ils sont rares et peuvent atteindre un rendement total de 40 à 50 T/Ha. Sur le plan sanitaire, de nombreuses maladies causent des dommages considérables aux haricots chaque année. Les principales maladies cryptogamiques, bactériennes et virales www.agri-mag.com
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Les cycles de production
En hiver, le cycle de production est long et varie selon la longueur des journées pour des semis entre mi-novembre et décembre. Il faut compter 80 jours entre le semis et le début des cueillettes et au moins 80 jours de récolte pour réaliser des rendements qui peuvent atteindre 30 tonnes export/ha avec près de 10% d’écarts. En période estivale (semis entre mi-avril et mai), le cycle de production est plus court, soit 45 jours entre le semis et le début des récoltes avec une période de récolte d’au plus 60 jours et en une moyenne de 20 tonnes/ha (15% d’écarts).
Les contraintes de la production
rencontrées chez le haricot cette campagne sont : - Le TYLC transmis par la mouche blanche : 15 à 20% d’attaques par endroit mais les producteurs commencent à le maitriser. - Le SBMV représente le problème majeur du haricot. La situation s’aggrave de plus en plus dans la région du Souss surtout dans les sols lourds. Les pertes de production peuvent atteindre 40 à 50%. Par méconnaissance, certains producteurs arrachent les plants infestés mais dans ce cas la contamination ne fait que s’accentuer. Il est donc déconseillé d’arracher les plants virosés. Le traitement recommandé par les spécialistes pour diminuer ces attaques est l’utilisation de produits fongicide-nématicide à raison de 2 tiers de fongicide et 1 tiers de nématicide. Quelques attaques d’oïdium et d’acariens ont été aussi observés cette campagne. Par ailleurs et comme chaque année, la main d’œuvre demeure un gros problème dans le Souss pour les producteurs du haricot car elle est de plus en plus rare, surtout depuis 34
Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
l’introduction de la culture des fruits rouges dans la région, et qui coïncide avec la période de récolte des haricots (voir paragraphe sur la main d’œuvre). Au niveau commercial Les prix étaient bons au départ durant les mois de septembre et octobre, moyens en décembre et janvier et ont chuté à partir de février. Ils étaient même catastrophiques à certaines périodes avec 3 Dh/Kg (la moitié du prix de revient du haricot) à cause de la production groupée et abondante durant cette période. A noter que lorsque les prix baissent, les écarts de triage augmentent. Ils ont atteint environ 20% cette année. Seuls les calibres fin et extra fin sont exportés mais pas le calibre moyen. Le prix à l’export affecte donc la production et le tonnage à l’export diminue aussi à cause de l’augmentation des écarts. Au cours de la semaine sainte (la semana santa) en Espagne qui a lieu fin mars, les cours à l’export chutent considérablement à cause du faible taux de consommation des espagnoles.
La production de haricot comme toute culture maraichère, connait un certain nombre de contraintes agronomiques liées à la production sous serre et à la post-production (conditionnement, transport et commercialisation). La difficulté de la production est liée à la conjonction de plusieurs facteurs qui sont essentiellement : les conditions climatiques (froid, chaleur, hygrométrie…), l’état phytosanitaire de la culture (maladies, ravageurs) et l’état d’infestation des sols (virus SBMV, nématodes et champignons). En hiver, plus la température est basse plus la pollinisation se fait mal et le pourcentage de fruits déformés augmente. On assiste même à des chutes de fleurs. Par ailleurs, plus l’hygrométrie est élevée plus les conditions sont favorables à l’installation des maladies fongiques, notamment la pourriture grise, l’alternaria, l’anthracnose et l’oïdium. En été, le premier problème de la culture est le (TYLCV) Tomato Yelow Leaf Curved Virus. Ce virus qui est transmis par la mouche blanche (Bemisia tabacci) affaiblit la plante et la rend très sensible aux attaques fongiques (ex : phytium, rhizoctonia). Il faut signaler que les traitements par les fongicides sont inutiles puisqu’il s’agit d’une attaque secondaire, erreur dans laquelle tombent beaucoup de producteurs. Le deuxième problème est l’état d’infestation des sols par les nématodes très actifs dans les sols sablonneux et par temps chaud, causant des chutes de production considérables. La culture du haricot peut également être affectée par les maladies fongiques (oïdium), les attaques d’acariens rouges et les pucewww.agri-mag.com
Haricot RZ, le Fin du Fin
Faiza RZ
Variété de couleur foncée attractive Rendement élevé et plus de goût Bonne conservation poste-récolte
Farelia RZ
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Adaptée aux cycles longs Plante ouverte avec des gousses charnues et longues Fruits uniformes et de qualité
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Haricot rons. A noter que les exigences agronomiques en termes de qualité et de veille sanitaire sont les conséquences directes et indirectes des exigences imposées par la commercialisation que sont les certifications (Global Gap, Tesco Natural Choice et BRC) avec tout ce que cela impose en termes de documentation de traçabilité et les exigences phytosanitaires avec un rythme soutenu d’analyses de résidus tout en respectant les réglementations en vigueurs au Maroc et en Europe.
Commercialisation
La part de la production destinée à l’exportation est importante. Elle représente 80 % des volumes de haricot filet et 100 % de ceux du haricot coco plat. Les difficultés de commercialisation rencontrées par les exportateurs cette campagne sont de plusieurs ordres : - Adaptation de l’offre à la demande qui malgré le respect d’un calendrier de production tout au long de l’année connait souvent de sérieuses fluctuations en terme de volume en fonction du climat. - La commercialisation à l’export du haricot est assujettie à un cahier des charges très sévère en termes de qualité, réglementations phytosanitaires et exigences de certifications. A cela s’ajoutent les visites imprévues des représentants de certaines centrales d’achats. A partir du mois de décembre jusqu’au 15 mars, tous les écarts de
triage, toutes variétés confondues, sont écoulés au niveau du marché local. Ces volumes s’ajoutent aux productions de saison de plein champ spécialement cultivées pour l’approvisionnement du marché local. Il existe certes des voies de diversification des débouchés pour le Maroc (surgélation, conserves ou même de la 4ème gamme), mais d’après certains professionnels interrogés, pour ouvrir de vraies perspectives aux producteurs, il serait beaucoup plus intéressant de faire connaitre le produit ‘’Haricot plat’’ aux consommateurs marocains. Car dans un pays de 40 millions de personnes et en supposant que le 1/10 seulement des marocains va consommer 1 kg/semaine, on atteint facilement en une année une consommation trois fois supérieure à la quantité exportée actuellement. Reste à trouver les moyens qui permettent d’atteindre ces objectifs.
Logistique
Les haricots étant très fragiles, ils doivent être acheminés le plus rapidement possible vers leur destination. Ils sont transportés par camions frigorifiques qui prennent deux à trois jours via le port de Tanger jusqu’au marché de Perpignan. Dans ce cas, la température conseillée est de 4°C et l’hygrométrie de 95 % car, à des températures plus basses ou plus élevées ou lors de fluctuations de température, le produit subit un brunissement, d’abord sur les extrémités puis sur l’ensemble de la gousse. Il n’est d’ailleurs pas conseillé de transporter le haricot filet dans le même camion que la tomate ou d’autres produits qui n’ont pas les mêmes exigences de température et d’humidité relative. Lorsque les conditions de conservation sont très favorables, il ne perd en qualité qu’après quatre à cinq jours.
Problématique de la main d’œuvre
Le haricot est une culture très gourmande en main d’œuvre, surtout au moment de la récolte, qui devient une tâche de plus en plus compliquée et 36
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coûteuse. Aujourd’hui, la disponibilité de la main d’œuvre, qui était un atout que le Maroc exploitait efficacement pour prendre avantage sur ses concurrents, devient un facteur limitant pour ce type de culture surtout entre les mois de décembre à mars, période de pic des récoltes des fruits rouges dont les superficies n’ont cessé d’augmenter au cours de ces dernières années dans le Souss. Pour gérer la situation, la plupart des producteurs font appel à des ‘‘caporaux’’ avec des équipes permanentes et stables d’une part, et d’autre part, ils jouent aussi sur le côté technique en adoptant une conduite qui favorise le génératif de la plante afin d’avoir un plant moins végétatif qui nécessite moins d’interventions. A noter que quand les prix du marché sont faibles, il arrive que le coût de la récolte dépasse le prix de vente. « Le problème de la main d’œuvre est mieux géré par les petits producteurs qui augmentent le revenu journalier des ouvriers, chose que ne peuvent se permettre les grandes sociétés’’, explique le gérant d’une entreprise spécialisée dans l’export de haricot. Cependant, le petit producteur déplore lui aussi le coût de la main d’œuvre de plus en plus élevé, avoisinant parfois le prix de vente du produit, sans oublier d’autres frais supplémentaires comme le transport, le problème des caisses ...
Le choix variétal
Les consommateurs et les distributeurs européens exigent une bonne qualité des gousses (tenue et coloration), avec une tendance à choisir des gousses ayant une coloration plus foncée et plus charnues. Pour certains distributeurs, le facteur du goût plus sucré est recherché. Pour répondre aux attentes des marchés, les producteurs marocains cherchent des variétés plus productives surtout en période de froid avec un cycle plus allongé (8 mois), mais surtout avec une qualité constante, une meilleure présentation de la gousse et une longue conservation pour conquérir des marchés lointains autres que l’Espagne. Les producteurs souhaitent que les www.agri-mag.com
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Haricot maisons grainières fassent plus d’effort afin de garantir la stabilité génétique des variétés existantes et d’assurer une résistance aux nématodes et aux deux virus qui demeurent les problèmes les plus sérieux pour cette culture. Pour rappel, les principaux ennemis de la culture sont les nématodes et les virus (le TYLCV transmis par la mouche blanche et le SBMV introduit par la semence et transmis par un champignon du sol). Ensuite viennent les maladies vasculaires (fusarium et verticillium), la pourriture grise, les pourritures du collet, l’oïdium, les acariens et le thrips. Pour résumer, les exigences variétales des producteurs marocains sont les suivantes : - Résistances aux maladies virales et aux nématodes - Adaptation aux conditions climatiques - Nécessitant moins d’intrants - Plantes moyennement végétatives pour économiser la main d’œuvre et tolérer les hautes densités - Facilité de germination pour réduire les frais de pépinière - Meilleurs rendements - Bonne qualité pour satisfaire le consommateur européen qui devient de plus en plus exigeant (gousses indemnes de maladies post-récolte, haute conservation, couleur…). Les différentes variétés disponibles sur le marché marocain présentent plus ou moins les mêmes caractéristiques de production et se distinguent par la forme et la longueur de la gousse ou sa couleur d’un vert plus ou moins prononcé. Les variétés de coloration vert foncé sont de plus en plus demandées à l’export avec des prix intéressants. Selon les professionnels interrogés, la superficie totale consacrée au haricot plat cette année a été de 1.600 Ha, à raison d’une moyenne de deux cycles et demi. Les variétés dominantes pour chaque segment sont : - Haricot vert clair : Fasciné et Fada de Rijk Zwaan, Massira de Vilmorin Atlas, Estéphania et Florencia de Bejo Zaden et SV3212 de Monsanto. - Haricot vert foncé : Faiza de Rijk Zwaan et SV3213 de Monsanto - Haricot vert clair anti-virus SBMV : Sedonia et Fracéda de Rijk Zwaan Quant au haricot filet palissé il a occupé cette campagne une surface totale de 400 Ha, avec 2 cycles en moyenne. Les variétés dominantes 38
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pour ce créneau sont : Moralida, Mayorca, Salamanca et Pitan.
Caractéristiques, critères de qualité et conservation
Afin de pouvoir livrer des produits de qualité à leurs clients, les producteurs marocains mettent tout en œuvre pour récolter les gousses au bon stade de maturité, les stocker et les transporter dans les meilleures conditions : - Indice de maturité horticole : les haricots sont des organes immatures. La maturité est atteinte lorsque les gousses et les graines sont toutes les deux de couleur verte vive. Les gousses doivent être relativement droites et s’enclencher facilement lorsqu’elles sont pliées. Elles doivent également être exemptes de dommages causés par les insectes, de déformations et de résidus de tissus floraux ou foliaires. - Refroidissement : les haricots verts sont très périssables et doivent être refroidis rapidement après la récolte, de préférence entre 4 et 5°C. Le refroidissement prolonge considérablement la durée de conservation. En outre, un refroidissement rapide et complet peut réduire les effets de la déshydratation et atténuer les dommages causés par les organismes nuisibles. Néanmoins, si le refroidissement en post-récolte est essentiel à la qualité, il n’améliorera pas la qualité d’un produit médiocre. - Conditions de stockage optimales : le haricot vert doit être conservé entre 3 et 7°C et à 95% d’humidité relative. Dans ces conditions, il conservera sa qualité pendant 4 à 10 jours. Cependant, les températures moins de 3°C peuvent causer des dommages importants aux gousses. Les dégâts de froid peuvent se manifester sous forme de taches brunes rouillées discrètes. Ces dégâts sont très sensibles aux attaques par les agents pathogènes fongiques communs.
Le brunissement chez le haricot
Face à un marché exigeant en produits de qualité et à une concurrence de plus en plus forte, la gestion des écarts de triage est devenue indispensable pour satisfaire les exigences des consommateurs d’un côté et augmenter la rentabilité de l’autre. Le brunissement de l’écorce et de la nervure principale des gousses de hari-
cot font partie des problèmes majeurs qui sont à l’origine des pourcentages élevés des écarts de triage. En effet, environ 30% du total des écarts de triage du haricot est due à ces deux problèmes provenant des champs de production et s’amplifiant dans la chaine de conditionnement. - Brunissement de l’écorce des gousses : A la récolte les gousses présentent un léger brunissement au niveau de la partie pédonculaire. Cette coloration s’étale le long de la gousse lorsqu’elle est conditionnée, stockée ou expédiée vers le continent européen. Le problème de la « brown coloration » est rencontré surtout pendant l’hiver et se développe par temps humide. - Brunissement de la nervure principale des gousses de haricot : Si l’apparition du fil est une évolution physiologique normale chez le haricot, elle peut survenir de façon plus ou moins précoce suivant les conditions de culture. En conditions favorables (bonne alimentation hydrique, absence de températures caniculaires), le fil ne se forme qu’après le stade de récolte optimal. Par contre, il peut apparaitre sur des gousses très jeunes suite à des stress hydrique (période de sécheresse) ou thermique (températures supérieures à 30-35°C pendant plusieurs jours, sur les stades compris entre la floraison et la récolte). Une bonne conduite de l’irrigation est donc une garantie importante contre ce problème, mais elle n’exclut pas les risques de fil liés aux fortes chaleurs.
Exigence des consommateurs
Il est très difficile de cerner complètewww.agri-mag.com
ment les exigences des clients, celles-ci évoluant rapidement depuis quelques années. Cependant, on peut dire que généralement elles s’articulent autour des trois axes suivants :
La qualité
Depuis quelques années les consommateurs exigent la certification suivant des systèmes internationaux de qualité dont la plupart ont vu le jour depuis peu, l’un après l’autre dans une course qui ne s’arrête jamais. Or, les producteurs ont constaté qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre la plupart d’entre eux. Malgré ceci, chaque client demande un certificat précis et la conformité à son cahier des charges avant de commencer à acheter le produit. Ceci oblige le producteur à subir plusieurs audits chaque année, ce qui se traduit par une augmentation des charges et une réduction de la marge du producteur. D’autre part la qualité du produit, sa présentation, sa durée de vie… sont indispensables à l’appui de la qualité du service et l’implantation des systèmes qualité.
La sécurité
L’hygiène alimentaire et la sécurité sanitaire des produits fournis constituent de plus en plus un défi pour le producteur qui doit en même temps protéger sa production contre les maladies et ravageurs de tout genre tout en assurant un produit irréprochable en matière de résidus de pesticides. Aujourd’hui, pour être compétitif sur le marché et pouvoir vendre son produit n’importe où dans le monde, il faut présenter un produit dont la sécurité alimentaire est garantie à 100% : · Respect de la liste des pesticides du pays d’origine (Maroc) · Respect de la liste des pesticides des pays de destination (UE, USA…) · Respect des cahiers de charges des clients en matière de pesticides (par exemple, les clients ont commencé à tolérer 50% seulement des LMR de l’UE) · Avoir un système de traçabilité bien planifié et bien appliqué. · Etre à l’écoute du client en permanence pour répondre rapidement à d’éventuelles réclamations, tests de traçabilité, procédures de retrait et de rappel …
Le prix :
Il s’agit d’un point important, puisqu’au final, ce qui intéresse le plus les distributeurs c’est leur marge sur les produits vendus, les remises… www.agri-mag.com
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Export
Courgette
Types de production, de conduite et de producteurs La courgette vert foncé cultivée au Maroc est exclusivement destinée à l’export, car elle n’est pratiquement pas demandée sur le marché local qui lui préfère d’autres types comme la courgette claire (blanche), la ronde de Nice et le type Slaoui. Culture facile à mettre en place, la courgette est beaucoup plus contraignante dans le suivi de sa conduite et de sa récolte. Sa culture reste risquée et sa rentabilité très dépendante des cours du marché.
M
oins couteuse, la production de plein champ est la plus fréquemment pratiquée par les petits et moyens producteurs. Menée à plat, cette technique de production demande un investissement modéré, mais présente des risques d’attaques de virus (CMV, WMV …), en particulier lorsqu’il fait doux. Au stade jeune, avant floraison, les plants sont donc couverts avec du film P17 afin d’éviter les transmissions de virus à un moment où les plantes sont très sensibles. Le P17 évite en effet la
pénétration des pucerons vecteurs de virus et permet de gagner quelques degrés de température le soir. Les plants sont ensuite découverts au début de la récolte. Ainsi, 45 à 50 jours (période difficile de la culture) sont assurés sans problèmes de virus. L’utilisation de variétés résistantes peut aussi être envisagée, bien que cela ne présente pas toujours une garantie suffisante en raison de l’apparition de mutations, comme par exemple le WMV de souche marocaine. D’ailleurs, toutes les maisons semencières travaillent d’arrache-pied pour créer des variétés résistantes à ce virus. La sévérité de ce problème en culture de plein champ a même poussé un grand nombre de producteurs à se convertir en cultures sous abriserre, mieux protégées et plus productives de 100 à 150%. A noter que les producteurs qui adoptent le mode de culture de plein champ peuvent atteindre des rendements de 25 à 40 t/ha, avec une part exportable de 20-25 t. La conduite de la courgette sous serre est plus difficile et demande plus de main d’œuvre. Les producteurs sous abri-serre estiment que malgré des coûts de culture plus élevés, les résultats sont meilleurs, grâce à une productivité supérieure due à la maîtrise de plusieurs paramètres : - la serre est une barrière physique contre les insectes vecteurs de virus - meilleur contrôle des conditions climatiques, avec une température plus importante - protection contre le vent qui fait bouger les feuilles et provoque des taches sur les fruits. A noter que sous abri-serre canarienne les producteurs ont la possibilité de palisser les plants avec une récolte étalée sur 5-6 mois et des rendements pouvant atteindre en moyenne 80 tonnes à l’ha.
Profils des producteurs de courgette
Les producteurs de la courgette noire au Maroc peuvent être classés en trois grandes catégories :
Première catégorie
Elle comprend essentiellement des petits exploitants qui voient dans la courgette noire une culture de spéculation relativement facile à mener, avec un cycle court et peu coûteuse en plein champ. Globalement, quand le marché est bon, la production est vendue à la station exportatrice la plus offrante au «prix ferme».
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Laissez vous surprendre
par les qualités des nouvelles
variétés de courgette
de Rijk Zwaan
Rijk Zwaan ne cesse de développer de nouvelles variétés, et de diversifier sa gamme et son offre de produits afin de répondre aux attentes des producteurs et des consommateurs finaux. Après plusieurs années de recherche et de sélection, Rijk Zwaan a le plaisir d’annoncer le lancement de trois nouvelles variétés de courgette noire, possédant des qualités spécifiques et particulières, et représentant une réelle valeur ajoutée aux producteurs, alliant performance de rendement et tolérance aux maladies. Avec cette gamme innovante composée de Calagreen, Calazina, et Calabonita, Rijk Zwaan a mis tout en œuvre en termes de sélection, pour affirmer sa position sur cette culture et confirmer sa puissance de développement et d’innovation.
CaLagReen RZ F1 :
pRoduCtivité et quaLité tout au Long du CyCLe
· Plante générative et bien équilibrée avec un potentiel de rendement élevé et une production groupée adaptée aux plantations sous-serre. · Très bonne nouaison tout au long du cycle · Fruits vert foncé brilliant aux ponctuations fines avec une attache pistillaire très réduite
CaLaZina RZ F1 : pRéCoCité et pLus de séCuRité au Champ · Plante à port ouvert, avec des entre-nœuds courts et un rendement commercial élevé · variété plus adaptée au plein champ avec une plante rustique et une production régulière · Fruit vert foncé avec une belle présentation, et une régularité de la qualité et des récoltes
CaLabonita RZ F1 : pouR CuLtuRes sous seRRe et pLein Champ · Plante ouverte avec des entre-noeuds courts, facile à travailler et à récolter · Adaptée aux plantations précoces de plein champ et sous serre. · très bon niveau de rendement commercial · Haute tolérance à l’oïdium · Bonne nouaison en période de froid, avec des fruits verts foncés brillants très droits et sans épines
Rijk Zwaan Maroc S.A.R.L : 620, Immeuble Idder Avenue Hassan II 80000 Agadir / Maroc Tél.: +212 528 845 153 I +212 528 884 473 Fax : +212 528 844 605 contact@rijkzwaan.ma I www. rijkzwaan.com
Courgette Le prix de la courgette est négocié entre les producteurs et les stations via un système de courtiers intermédiaires qui sillonnent la campagne à la recherche du produit. Ce système est avantageux pour le producteur les années où la demande est forte et les prix élevés. Dans le cas contraire, c’est une perte pour le producteur qui pourra tenter de la commercialiser sur le marché local, en général sans grand succès puisque ce légume ne rentre pas dans les habitudes alimentaires du consommateur marocain. Pour la station, ce système présente l’avantage de la disponibilité en marchandise et d’une grande souplesse dans ses approvisionnements.
Deuxième groupe
Il est basé sur un système de contractualisation avec les producteurs, incluant des avances de frais de campagne sous forme d’intrants comme les semences ou le paillage. C’est le cas des grandes stations exportatrices et des groupements. Dans ce cas, la production est mieux maîtrisée car le suivi agronomique est effectué par la station exportatrice. Ce système peut toutefois comporter un risque pour la station si le marché est favorable et que certains producteurs sont tentés d’écouler une partie de leur production auprès d’acheteurs plus offrants. Pour ce profil, le producteur est payé sur la base du prix de vente à la distribution, charges de transport et de station déduites. Cela peut conduire à des situations où le producteur est redevable à la station une fois sa marchandise commercialisée, comme les années avec des prix particulièrement bas.
2016/17 entre 400 et 500 Ha en plein champs ont été perdus de même que 10% de la production sous serre). Elles étaient même insignifiantes sous abris grâce au P17, aux traitements phytosanitaires et à l’installation de beaucoup de plaques jaunes à l’intérieur. En plein champ, seulement 10 à 15% de surfaces ont été infestées, surtout les plantations précoces du mois d’octobre. Au niveau commercial, d’après les professionnels interrogés, les prix à l’export étaient catastrophiques et n’ont pas dépassé le seuil de 4 Dh/Kg. D’ailleurs le tonnage exporté était inférieur à celui de la campagne dernière. Ceci peut être expliqué par la concurrence de l’Espagne qui, elle aussi, a réussi à maîtriser le problème du virus New Delhi. Pour rappel, le Maroc et l’Espagne sont les principaux fournisseurs en courgette, des marchés européens. Au niveau du marché local, les prix étaient globalement bas, oscillant dans une large fourchette entre 1 et 10Dh.
Troisième profil
Le choix variétal
Il concerne les gros et moyens producteurs exportateurs qui assurent la production au sein de leurs propres unités de production, garantissant une maîtrise de la qualité, de la traçabilité et des volumes.
Déroulement de la campagne 2017/18
La campagne 2017/18 a été jugée bonne au niveau de la production avec de bons tonnages, mais catastrophique au niveau des prix à l’export. En effet, le climat était modérément froid ce qui est bénéfique pour le développement de la plante, sauf les jours de pluie ou de vents forts. A noter que les prix intéressants de l’an dernier ont encouragé les producteurs à planter un peu plus de courgette cette année (2.300 Ha) avec plus de surfaces sous abris (environ 1.000 Ha). En effet, vu le problème du virus New Delhi rencontré l’an dernier en cultures de plein champ, plusieurs producteurs ont opté cette année pour sa production sous serre. Par ailleurs, tous les producteurs de plein champ ont utilisé le filet P17 qui était avant utilisé seulement dans les plantations précoces. Le P17 diminue l’introduction desinsectes vecteurs du virus New Delhi, à l’intérieur de la serre. Ainsi, avec toutes les précautions prises cette année contre le virus New Delhi, moins de dégâts ont été constatés par rapport à la précédente campagne (en 42
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Les variétés les plus recherchées par les producteurs de courgette sont en général, des variétés très productives, précoces, résistantes aux virus et à l’oïdium et avec une bonne qualité et conservation du fruit. Ces dernières années, l’amélioration variétale a surtout porté sur les critères suivants : - La précocité et la productivité qui sont le résultat d’une bonne aptitude à la nouaison. Cette dernière a été considérablement améliorée mais elle a ses limites, en particulier pendant les périodes à jours courts. La productivité a été accrue grâce à l’augmentation de la période de récolte : à présent une plante de courgette peut donner 30 à 35 fruits sous serre sur une période de 3 mois environ. Cette performance est possible car les fruits sont toujours récoltés avant maturité. - La morphologie de la plante et du fruit. Les hybrides actuels répondent à une demande pratique de culture : des plantes à entre-nœuds courts, avec un feuillage peu exubérant et aéré, à port dressé, pour occuper une place limitée dans l’espace. Des pétioles et des feuilles peu épineuses sont également recherchés. Le fruit doit avoir un pédoncule long pour faciliter la récolte, un point d’attachement fleur fruit bien réduit pour éviter la pourriture, et être de forme cylindrique, de section ronde plutôt que polygonale et de calibre homogène, dont l’optimum est de 17 à 21 cm de longueur et 3 à 4 cm de diamètre, ce qui correspond à un poids www.agri-mag.com
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Courgette
moyen de 180 à 220g. Le goût des courgettes est généralement le même pour toutes les variétés. Ce qui diffère c’est la brillance et la couleur du fruit (vert clair et noir foncé) ainsi que la longueur du fruit (14 à 17 cm), (17 à 21cm) et (21 à 27cm). - La tolérance à l’oïdium et aux maladies virales. La lutte contre l’oïdium, dont le risque est important à partir du début de l’été, est difficile car les récoltes quotidiennes interdisent l’utilisation de fongicides ayant un DAR supérieur à trois jours. Pour les cultures d’automne, c’est le risque des virus qui devient préoccupant, même sous abris. - La facilité de récolte est une autre qualité recherchée. Celle-ci s’intègre dans un objectif plus large de gain de rentabilité en réduisant les coûts de main d’œuvre. De fait, un port de plante érigé et aéré, des fruits bien proéminents, peu de rejets secondaires… sont autant de critères qui facilitent la récolte et améliorent le rendement horaire des ouvriers. Rappelons que la courgette est une culture gourmande en main d’œuvre, surtout au moment de la récolte qui devient une tâche de plus en plus compliquée et chère. Force est de constater que la disponibilité de la main d’œuvre qui était un atout que le Maroc exploitait efficacement pour prendre avantage sur ses concurrents, devient aujourd’hui un facteur limitant pour ce type de culture. Bien que l’offre des semenciers soit suffisamment large, quelques variétés occupent l’essentiel des surfaces car correspondent le mieux aux standards attendus sur les marchés exports : Naxos de Syngenta (56%) surtout destinée au plein champ grâce à sa vigueur, suivie de Milenio de Semillas Fito, Prometheus de Syngenta, Ascona de Sakata, Cyros de Syngenta et Kaysser d’Enza Zaden.
Quelques rappels pour optimiser la conduite technique Exigences climatiques
Température La croissance de la courgette est optimale entre 20 et 25°C le jour et 16-18°C la nuit. Quant à la température du sol, elle est optimale entre 15 et 20°C. Le zéro de végétation avoisine les 10°C. Du fait que la courgette est une plante hydrophile, l’augmentation de la température (à cause du chergui) accélère la croissance et rapproche donc la date de récolte. Le changement brusque des températures entre le jour et la nuit peut causer un déséquilibre dans le fonctionnement racinaire. Ceci entraîne un jaunissement au niveau des feuilles causé par des carences. Hygrométrie de l’air et humidité du sol Par ses origines des régions à climat chaud et humide, la courgette 44
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a besoin d’humidité mais de façon raisonnable car elle n’est pas non plus trop sensible à de faibles taux d’hygrométrie. Quand l’hygrométrie dépasse 80%, on constate une déficience de la floraison et le développement des champignons. Des pustules d’origine physiologique peuvent aussi être observées sur les fruits. La croissance très rapide de cette plante, le développement végétatif ainsi que la production du fruit (qui contient 90% d’eau) entraînent des besoins en eau très élevés. Toutefois un excès en eau entraîne une asphyxie racinaire et favorise les maladies fongiques ainsi que le développement des maladies bactériennes. Un taux d’humidité très bas, et en combinaison avec des températures élevées, peut entraver la formation des fruits. Luminosité Une faible intensité lumineuse se traduit par une faible activité photosynthétique. La durée du jour n’a pas une influence très importante sur la floraison. Les fortes luminosités favorisent l’apparition des fleurs mâles.
Exigences édaphiques
La courgette requiert des sols bien drainés et bien pourvus en matière organique à condition d’un apport en eau uniforme. Le type de sol n’est pas limitant s’il est proprement géré et fertilisé. Le sol léger et fertile se réchauffant facilement est préféré pour les variétés d’été pour le marché précoce. Les sols lourds sont les meilleurs pour les variétés cultivées tardivement l’été. Les sols légèrement acides à légèrement alcalins (Ph 5,5 à 7,5) sont satisfaisants. Les sols extrêmement acides sont à éviter.
Exigences nutritionnelles
Comme toutes cultures, la courgette exige une fertigation bien raisonnée. Cela nécessite une connaissance approfondie des caractéristiques du sol et de l’eau. Elle est très exigeante en azote mais tout excès est déconseillé, surtout en début de culture car il entraîne une végétation trop vigoureuse. Pour les sols pauvres, en fumure de fond, il est recommandé d’apporter 50 à 100 unités d’azote et 80 à 120 unités de potasse et en couverture, un apport d’azote de 50 à 100 unités sous forme d’ammonium.
Les opérations culturales
- Palissage : Il vise la régularisation et la normalisation de la croissance apicale, surtout que la tige de la courgette est fragile. Il est effectué quarante jours après la plantation. - Effeuillage : Cette opération diminue les risques de développement des ravageurs et des champignons sur les vieilles feuilles et permet d’avoir une meilleure aération. www.agri-mag.com
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Courgette fruits à récolter pour éviter la pourriture en post récolte. Elle se fait un jour avant la récolte.
Problèmes phytosanitaires et protection sous abris et en plein champ
- Application d’hormones : permet d’assurer une meilleure fécondation des fleurs et par la suite une meilleure nouaison des fruits. En effet, l’utilisation d’hormones juste avant la récolte provoque un appel préférentiel de substances nutritives favorable à une meilleure nouaison. Il permet aussi de régulariser la circulation de la
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sève au profit des organes floraux dans les conditions climatiques les plus difficiles. - Elimination des fruits mal noués : Cette opération consiste à éliminer les fruits mal noués qui entrent en compétition avec les jeunes fruits et affaiblissent l’apex de la plante. - Elimination des fleurs au niveau des
D’après les spécialistes, les problèmes phytosanitaires qui se posent encore pour la culture de courgette au Maroc sont : - Les ravageurs : les pucerons et la mouche blanche (qui sont les principaux vecteurs de virus), ainsi que les acariens rouges et les thrips. Contre ces ravageurs, la protection intégrée est conseillée. Pour les cultures sous abri, la mise en place de filets anti-thrips (11-21, 10-22) aux portes et aux ouvrants limite les possibilités d’introduction dans les serres. Il est également conseillé d’éviter tout traitement pendant les périodes d’activité des abeilles. Il faut privilégier les traitements insecticides très tôt le matin, pour une meilleure efficacité avec des températures moins élevées et une
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pulvérisation homogène. Parmi les mesures de prophylaxie conseillées : maintenir les bords propres et entretenus régulièrement. - Les maladies fongiques les plus rencontrées sont : l’oïdium en périodes chaudes et humidité basse, le mildiou en période froide et humidité élevée et le botrytis (la pourriture du collet) en période de pluie. La protection repose en premier lieu sur l’utilisation de variétés résistantes qui permettent de diminuer le nombre de traitements. Il faut également assurer un bon suivi de la culture pour pouvoir intervenir dès la détection des premiers symptômes. Pour éviter le développement des résistances, les producteurs doivent veiller à alterner les produits fongicides appartenant à des familles chimiques différentes. - Les maladies virales principalement le CMV et le virus New Delhi. La courgette est une culture très sensible aux virus disséminés par les pucerons et la mouche blanche, et qui ravagent des parcelles entières ou causent des déformations qui rendent les fruits invendables. La résistance génétique de certaines variétés permet d’assurer une meilleure protection des cultures que les variétés sensibles, mais il n’existe pas de résistance totale. Il n’existe malheureusement pas de moyen de lutte curative contre les maladies à virus dont les conséquences sur la production peuvent être importantes. Les traitements sont dirigés contre les insectes vecteurs. La stratégie de lutte doit donc reposer en grande partie sur l’application de mesures préventives : production de plants sains, maintien des bords de parcelles propres et entretenus… La culture sous filet anti-insectes est recommandée de même qu’un bâchage de la culture avec le P17 de la plantation jusqu’à la floraison, ce qui retarde efficacement les attaques. En fin, dès repérage des symptômes, il faut arracher et détruire les premières plantes virosées. - Les nématodes au niveau des racines
Récolte
La récolte est une opération à laquelle le producteur doit consacrer une grande importance pour la courgette. D’une part, l’opération de récolte doit accompagner le rythme plus ou moins rapide de la maturité des fruits, et d’autre part, on doit contrôler la qualité du travail. En effet, le calibre ayant une valeur économique importante est situé entre 17 et 21cm. Si on récolte en dessous ou au dessus de cette fourchette, on diminue la valeur commerciale des produits récoltés. A noter que le petit calibre 14-17cm est destiné à l’Angleterre, alors que le calibre 17- 21cm (le plus demandé) est destiné pour la France et le gros calibre 21-32cm à la Russie. Quant au diamètre de la courgette exportée, il doit se situer entre3 et 5 cm.
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Arboriculture
Qualité des pommes Maturité, conditionnement et conservation sont déterminants Pr. Ezzahouani Abdelaziz, IAV.Hassan II a.ezzahouani@iav.ac.ma
La pomme fait partie des produits horticoles qui évoluent inévitablement après leur récolte et ne survivent que pendant une durée limitée, variable selon leur nature. Ce sont généralement des organes riches en eau qui se déshydratent rapidement et qui sont facilement attaqués par les champignons et les bactéries. Ils peuvent de ce fait devenir plus ou moins rapidement impropres à la consommation ou à la commercialisation.
L
a pomme est un fruit climactérique qui se caractérise par une intensité respiratoire passant par un minimum (minimum climactérique) à la fin de la croissance, pour augmenter ensuite quand la maturation s’engage (crise climactérique). L’intensité respiratoire est maximale quand le fruit est mûr, puis elle diminue au cours de la sénescence. La crise climactérique ou respiratoire est accompagnée d’une libération importante de l’éthylène qui initie les différentes évolutions biochimiques caractéristiques de la maturation. Les fruits climactériques (pommes, poires, bananes, etc.) ont la possibilité de pouvoir mûrir après leur cueillette : - s’ils sont récoltés trop tôt (avant le minimum climactérique), leur maturation est souvent difficile et incomplète. - s’ils sont cueillis trop tardivement (après le minimum climactérique), leur dégradation (phase de surmaturité) est déjà engagée et leur durée de survie est réduite.
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Le stade de développement à la récolte est donc décisif pour la destination du produit. Pour les pommes destinées à la conservation, elles doivent être cueillies juste avant le pic climactérique car toutes les opérations de post-récolte (réfrigération, atmosphère contrôlée) ont pour objectif de retarder cette crise climactérique qui coïncide avec la pleine maturité. Cependant, il faut signaler que ces techniques ne vont pas améliorer la qualité des pommes au cours de la conservation, mais plutôt maintenir leur qualité initiale. D’où la nécessité de ne conserver que les produits de bonne qualité en effectuant un triage sévère au départ. On conseille notamment de : - n’entreposer que des fruits sains, exempts de meurtrissures - effectuer un triage et si possible un pré-calibrage avant la mise au froid. Généralement, on ne conserve que les fruits de taille moyenne car les gros fruits mûrissent rapidement et sont sensibles aux maladies physiologiques.
- réduire autant que possible la période cueillette-mise au froid qui impacte la qualité des pommes conservées en général, et leur fermeté en particulier. A titre d’exemple, un retard de un jour à 21 °C avant la mise au froid des pommes peut être à l’origine d’une perte de 7 à 10 jours sur la durée de conservation des pommes ‘Mc Intoch’.
La conservation frigorifique des pommes
Une fois récoltée, la pomme est privée des flux de sève brute et élaborée, et sa survie dépend de ses réserves et des facteurs physiques externes. Le but principal de la conservation par le froid est de ralentir ou même de stopper la maturation des fruits pour assurer un grand étalement des ventes. La peau de la pomme est constituée d’une couche monocellulaire qui comprend la couche des cellules épidermiques recouvertes par la cuticule cireuse interrompue par de nombreuses
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Conservation des pommes Manifestations intéressant le produit (entreposage et conservation, CTIFL) Facteurs physiques externes
Température Hygrométrie Vitesse de l’air Lumière
Evolution interne
Echanges de substances entre l’air et le fruit
Transpiration- perte d’eau (perte de poids) Respiration Evolution interne (changement de coloration, Ramollissement, maladies physiologiques…)
Perte d’eau Emission de CO2 Absorption d’O2 Formation de H2O Emission de produits volatils (éthylène, odeurs)
conseille d’entreposer au dessus de 4 °C à cause de leur sensibilité au froid qui se manifeste par des troubles physiologiques.
lenticelles plus ou moins développées permettant des échanges avec le milieu environnant. La température idéale de conservation d’un produit horticole donné correspond à celle située juste au dessus de sa température de congélation, cependant la température optimale de conservation reste liée à la tolérance du produit/variété au froid. Le froid ralentit considérablement l’activité des enzymes et les réactions chimiques correspondantes. Ainsi, Une réduction de température va entraîner une réduction des vitesses de changement de tous les paramètres tels que la respiration et le changement de texture par exemple. D’autres effets indirects peuvent être obtenus en diminuant la température, tels que la diminution de la vitesse de développement de la flore microbienne, car si la température est suffisamment basse, plusieurs spores ne vont pas germer. Deux grandes catégories de fruits peuvent être distinguées : - les variétés d’origine américaine ou assimilée (Golden, Delicious rouge, Granny-Smith…) qui supportent un froid proche de 0 °C - les variétés dites européennes (Reinette, Canada, Boskoop, Cox) que l’on
La conservation en atmosphère contrôlée
L’air contient 21% d’oxygène (O2), 79% d’azote et des traces de gaz carbonique (CO2). La technique de l’atmosphère contrôlée est une technique de conservation avec réfrigération où le taux d’O2 et celui de CO2 sont maintenus à un niveau déterminé. Généralement, le taux de CO2 est augmenté à environ 10%, alors que celui d’O2 est diminué à environ 5%, grâce à des installations automatiques permettant la réalisation et le maintien sous contrôle de la composition gazeuse désirée. La diminution du taux d’O2 ne doit pas excéder un certain seuil pouvant causer l’apparition d’une respiration anaérobie. La réduction de la concentration en O2, nécessaire pour ralentir la respiration, dépend de la température du stockage. Le seuil critique à partir duquel on a fermentation est par conséquent très important quand les températures sont élevées. La principale utilisation commerciale de l’atmosphère contrôlée en conservation a lieu dans le cas des pommes et des poires. Elle est particulièrement avantageuse pour les variétés Mc Intosh, Jonathan, et Yellow Newton, qui
Température de conservation des pommes en chambre froide Variétés Golden delicious Starking delicious Granny Smith Richared Mac Intosh Reinette de Canada Belle de Boskoop Jonathan
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Température )en °C(
Durée conservation )mois(
0 à +1° 0 à +2° 0 à +1° 0° 0 à +1° 7° 5° 3 à 4°
7 5 7 6 5 2 3 4
à cause de leur sensibilité au froid ne peuvent pas être stockés à 1 ou 0 °C (température standard pour la plupart des variétés). Ainsi avec un taux d’O2 de 2 à 3% et un taux de CO2 de 1 à 8% en fonction des variétés et une température de 2,2 à 4,4 °C, on aboutit à une conservation de plus longue durée pour ces variétés. La respiration est réduite de 30 à 60%. Ainsi, en atmosphère contrôlée, on peut relever la température pour réduire les risques de trouble imputables aux basses températures. L’atmosphère contrôlée permet de prolonger la conservation des fruits à pépins, mais elle risque de modifier leur composition chimique. D’une manière générale la dureté des fruits reste plus élevée en atmosphère contrôlée qu’en chambre froide ordinaire. Les pommes Golden conservées en atmosphère contrôlée gardent plus longtemps une certaine acidité. En général, il y a moins de perte de poids en atmosphère contrôlée qu’en chambre froide. L’atmosphère contrôlée a aussi un effet sur certains organismes responsables de la pourriture dont l’activité peut être réduite par une atmosphère contenant 10% de CO2 ou plus, si le produit ne risque pas d’être affecté par de telles concentrations. La conservation en atmosphère contrôlée nécessite la prise de précautions importantes de la part des opérateurs car l’atmosphère à l’intérieur des chambres peut entrainer l’asphyxie.
Maladies et troubles liés à la conservation
Au cours de leur conservation, les pommes sont le siège de différentes altérations. Les attaques parasitaires sont principalement représentées par les agents des pourritures molles : les Penicillium, le Rhizopus, le Botrytis et ceux des pourritures sèches (Monilia, Phytophtora). La maladie débute à www.agri-mag.com
Recommandations pour le stockage des pommes en chambre froide et en atmosphère contrôlée (cité dans Arbo. Fruit., 1979) Variétés Gala Golden deliciuos Mac Intosh Red délicious
Chambre froide
partir d’une blessure de l’épiderme, ou d’une porte d’entrée naturelle: lenticelles, œil du fruit, pédoncule et loges carpellaires. Notons que la plupart de ces maladies doivent faire l’objet d’un contrôle au verger et au cours de la conservation par l’adoption d’un calendrier de traitements appropriés tout en veillant à alterner les produits de traitement pour éviter tout risque de résistance. Généralement, le succès de l’opération de conservation commence au niveau du verger. Les altérations non parasitaires (physiologiques) expriment des troubles de fonctionnement cellulaire au cours de la conservation, notamment : - l’échaudure de sénescence liée à la sénescence naturelle du fruit, - le flétrissement qui résulte d’une perte d’eau en atmosphère trop sèche, - le ramollissement précoce lié à une alimentation insuffisante de l’arbre en calcium, - le brunissement de la chair interne dû au froid, - le bitter-pit lié à un trouble nutritionnel du fruit en calcium. Les contaminations ont lieu au verger, à la récolte et au cours du conditionnement, voire à l’intérieur des chambres froides. Le développement de la maladie est rapide et le fruit pourrit dans les premiers mois de stockage. Dans un but de prophylaxie, il est conseillé de nettoyer et désinfecter les chambres frigorifiques, le matériel (caisses, palox, calibreuses…), changer régulièrement l’eau des bains de lavage, réduire les risques de blessures et meurtrissures lors de la cueillette et lors du conditionnement, éliminer les fruits blessés avant l’entrée en station, contrôler régulièrement les fruits stockés et enlever les fruits abîmés. www.agri-mag.com
Atmosphère contrôlée
Température °C Limite de stockage Température CO2 % O2 % 2 0 à 1,5° février 3,5 à 4° <1 1,5 à 2° janvier 1,5 à 3,5° 5 3 3,5 à 4° mi décembre 3,5 à 4° 2 <1 0 à 1° janvier 0 à 1° 5 3 L’humidité relative de la chambre de stockage doit être comprise entre 90 et 96%
Limite de stockage mai avril mi-mars mars
Composition de la pomme (en %)
Eau
Glucides
Eléments minéraux
Lipides
Protéines
Acide ascorbique (vitamine C)
84
14
0,3
0,3
0,3
0,02
Evolution de différents composants au cours de la vie du fruit (Pomme)
Importance du calcium
Le calcium est généralement peu abondant dans les fruits, même s’il peut atteindre des niveaux élevés dans les organes ligneux et les feuilles. En effet, la compétition entre feuilles et fruits pour le calcium est en faveur des feuilles qui ne libèrent que de petites quantités de cet élément vers les fruits. Pour les pommes destinées au stockage, on se base sur le dosage du calcium dans le fruit et dans les feuilles. Le rapport ‘’Ca feuille/Ca fruit’’ doit être inférieur à 20. Le calcium apparaît comme un régulateur du métabolisme des fruits. Présent en quantité suffisante, il ralentit la respiration des pommes, qui reste stable quand la concentration de Ca dans la pulpe dépasse 110 ppm, mais s’accélère quand le Ca descend à 90 ppm. En excès, le Ca retarde non seulement la crise respiratoire, mais aussi la perte de la fermeté, le changement de couleur des fruits, c’est à dire l’ensemble des phénomènes qui accompagnent la maturation. La déficience en Ca peut entraîner la désorganisation des cellules du fruit. On recommande de pratiquer sur les arbres des pulvérisations foliaires avec de préférence le chlorure de calcium qui se montre moins phytotoxique et plus efficace que le nitrate de calcium. Le trempage des fruits après récolte dans une solution contenant du chlorure de calcium à 2% permet d’élever la concentration du calcium dans les fruits. En cours de stockage, le fruit continue à absorber le calcium qui est déposé à sa surface, si les conditions d’humidité sont correctes: 90 à 95%.
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Fertilisation
Agrumes
Amélioration du calibre des fruits Zaoui El Housseine et Germaine Brun Bureau d’étude et conseil, Agro-challenge
Pour le producteur, la rentabilité de la production d’un verger est déterminée essentiellement par le tonnage produit. Cependant, aujourd’hui, la valeur commerciale des fruits, dont les agrumes, est déterminée au niveau du marché, par les distributeurs et les consommateurs. Les uns et les autres ont une préférence pour les fruits d’un calibre déterminé, comme critère principal. En fait l’obtention d’un calibre commercialement acceptable ne dépend pas d’un seul facteur de production, mais des soins apportés tout au long du cycle de production, des travaux réalisés dans le cadre de l’itinéraire technique et du déroulement de toutes les étapes par lesquelles passe l’arbre avant d’atteindre la récolte. L’irrigation, la fertilisation, la taille, les traitements etc. influencent le calibre tout autant que le nombre de fruits par arbre. De nombreux travaux de recherche ont démontré que le calibre final doit être préparé par l’intégration de plusieurs interventions réparties sur tout le cycle phénologique depuis l’initiation florale jusqu’à la récolte. Ils ont aussi démontré qu’il existe des actions spécifiques favorables à l’amélioration du calibre pour chaque stade phénologique : initiation florale, Préfloraison, Floraison-Nouaison, Grossissement du fruit, Maturation.
Actions spécifiques à l’Initiation florale
Le nombre de fleurs et la qualité des inflorescences sont définis à ce stade. Durant cette phase on vise un niveau convenable du nombre des fleurs et une grande proportion des inflorescences feuillues (rameaux mixte, feuille et fleur).Une bonne taille, une production moyenne l’année précédente et
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une récolte précoce sont favorables à une bonne initiation florale. Cependant, une faible récolte l’année précédente et le stress hydrique durant cette phase entrainent un nombre excessif de fleurs alors qu’une faible végétation l’année précédente entraine un nombre limité de fleurs. Les actions favorables à entreprendre à ce stade pour l’amélioration du calibre sont : - Dans le cas où les conditions sont favorables à une forte floraison, l’application des régulateurs de croissance (gibbérelline) permet de réduire le nombre de fleurs et d’augmenter la proportion des inflorescences feuillues (rameaux mixte, feuille et fleur) au dépens des rameaux génératifs (fleurs sans feuilles ou petites feuilles). - Dans le cas où les conditions sont favorables à une faible floraison, l’application en pulvérisation foliaire de l’urée permet l’amélioration le nombre
de fleurs. - Bonne gestion de l’irrigation pour éviter le stress hydrique.
Actions spécifiques au stade préfloraison et floraison
Le stade préfloraison et floraison est un stade critique pour le développement futur du fruit et de la végétation. A ce stade, le nombre de fleurs et la proportion des différentes inflorescences donnent des indications sur le potentiel de production et du calibre des fruits. Une bonne proportion des inflorescences feuillues, un niveau optimal des nutriments, une bonne humidité du sol, un bon cumul des températures efficaces et des températures maximales inferieures à 25-30°C sont favorables au bon développement des fruits. Cependant, un nombre excessif de fleurs, une proportion élevée d’inflorescences sans feuilles,des températuresfaibles, un stress hydrique pendant cette période, des carences nutritionnelles et une faible température du sol vont avoir une mauvaise incidence sur la développement du fruit. A ce stade, les actions visant à assurer une bonne alimentation des fleurs et des fruits en formation sont : - Une taille sélective des branches pour réduire le nombre de sites de floraison dans le cas où un nombre excessif de fleurs est prévisible. - Apport de la plus grande partie des besoins en azote (50%), du potassium (30%) et du phosphore durant les phases de préfloraison et floraison. - Pulvérisation foliaire de l’urée quand le sol reste encore froid à ce stade. - Application foliaire du Magnésium, www.agri-mag.com
Zinc et Manganèse. - Réalisation des analyses foliaires pour l’ajustement de la fertilisation. - Pulvérisation des phosphites de potassium ou du MAP en mélange avec du potassium. En effet, plusieurs expériences ont montré que l’application en foliaire de ces éléments durant cette phase améliore significativement le calibre des fruits.
Action spécifiques au stade croissance du fruit. Phase 1
Il s’agit d’une phase critique pour le rendement et le calibre du fruit, puisque 80 à 90% du potentiel ducalibre est déterminé à ce stade. C’est le stade où la sensibilité aux conditions climatiques et sesconséquences sur le rendement et le calibre sont les plus importantes. A ce stade les conditions climatiques modérées (température maximale < 30°C et température minimale acceptable) et une bonne pluviométrie sont favorables au rendement et au calibre. Cependant, un stress hydrique pendant cette période, une déficience alimentaire, de fortes températures (> 35 °C), même durant un temps court, et la compétition entre un nombre élevé de petits fruits sont défavorables au rendement et au calibre des fruits. A ce stade certaines actions peuvent aider à minimiser la compétition entre les fruits en favorisant lamobilisation des assimilats vers les fruits et en réduisant, si nécessaire, leur nombre.Les interventions favorables au calibre à ce stade sont : - Une bonne gestion de l’irrigation. Il est primordial d’éviter le stress hydrique à ce stade surtout quand les températures sont élevées. - Eclaircissage chimique (application d’auxines) au stade 10 à 15 mm. Cette action est à réserver uniquement aux situations ou le nombre de fruits est excessif. - Apport d’une grande partie des besoins en potassium durant cette période (30 à 50% des besoins). - Modération des apports en azote pour ne pas stimuler la croissance végétative et créer la compétition entre les 54
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fruits et les jeunes pousses - Apport par pulvérisation foliaire d’un supplément de potassium sous forme de nitrate pour promouvoir les divisions cellulaires. - Apport par pulvérisation foliaire du calcium sous forme de nitrate.
Action spécifiques au stade croissance du fruit, phase 2
Le potentiel du calibre est défini durant la phase I du grossissement du fruit. Durant la phase II on vise à optimiser ce potentiel en favorisant l’allongement des cellules. Durant cette phase des températures modérées (20 à 30°C) et une charge optimale en fruit (charge non excessive) sont favorables pour le calibre. Cependant, un stress hydrique à ce stade, des températures minimales et maximales excessives ainsiqu’une charge excessive auront une incidence négative sur le calibre du fruit. A ce stade des actions sont à entreprendre quand la densité des fruits est élevée (8 à 10 fruits par 0,5 m² pour les oranges) et quand la proportion des petits fruits (< 40 mm pour les oranges) excède 50%. Les actions favorables au calibre à stade sont : - Eclaircissage manuel des fruits. Supprimer les fruits mal formés et les petits fruits. - Bonne gestion de l’irrigation pour éviter le stress hydrique. - Apport du reste des besoins en potassium et en azote. Ces besoins sont à ajuster en fonction de la charge en fruits. Des analyses foliaires réalisées en début de cette période constituent un bon outil de prise de décision. - Apport d’un supplément de potassium sous forme de nitrate de potassium par pulvérisation foliaire.
Usages des biostimulants pour l’amélioration du calibre des fruits
Le stress thermique et hydrique (manque d’eau, salinité, problèmes racinaires) et la mauvaise production
des assimilât et leurs mobilisation vers les fleurs et les fruits en formation sont tous des facteurs qui ont une mauvaise incidence sur le calibre. Il est donc clair que l’usage des produits dits « biostimulants » pour stimuler la photosynthèse, favoriser la mobilisation des assimilats vers les fruits et lutter contre le stress peut contribuer à l’amélioration du calibre final. Ces produits sont souvent appliquésen faible dose par voie foliaire pour avoir un effet immédiat. Leur application doit être positionnée aux stades critiques : - Préfloraison, floraison, initiation des fruits. - Croissance du fruit stade I jusqu’à fin de la chute physiologique. - Croissance du fruit stade II, dans le cas ou un blocage du calibre est suspecté. Il existe une variété importante de ces produits sur le marché. Leurs efficacité est plus ou moins importante en fonction de la marque, de la composition et du stade d’application. Parmi les plus connus on trouve : - Les extraits d’algues : riches en acide et autres principe de croissance, ils sont importants pour activer la photosynthèse et les processus physiologique lors de la préfloraison, floraison et initiation des fruits. - Osmo-régulateurs : importants pour lutter contre le stress thermique et hydrique. A appliquer en stade floraison et avant la chute physiologique. Éventuellement pour l’allongement des fruits en phase 2 de croissance dans le cas de forte température. Les plus connus sont la proline et la glycine bétaine. - Acides aminés : importants pour activer différents processus physiologiques. Leur utilisation est à raisonner en fonction de la qualité et de la composition. Ceux qui ont un effet sur la végétation sont à éviter durant la phase 1 du grossissement. Pour conclure, il faut noter que les interventions citées plus haut sont à raisonner en fonction de la nécessité. D’où l’intérêt d’une évaluation précoce de la charge en fruits et d’un suivi précoce de l’évolution du calibre des fruits pour pouvoir prédire le calibre final et prendre les décisions nécessaires pour son amélioration en cas de prévision de petit calibre. Cet article n’a apporté que des indications générales pour l’amélioration du calibre des fruits des agrumes. En effet, la problématique est plus complexe et les situations sont très variables. www.agri-mag.com
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Technique
Récolte des agrumes
Une bonne gestion du chantier est primordiale La récolte des agrumes est une opération déterminante pour leur valorisation, surtout à l’export. En effet, après une campagne d’efforts ininterrompus pour obtenir une bonne production en termes de tonnage et de qualité export les erreurs lors de la cueillette, la manipulation, transport et conditionnement risquent de causer le refoulement du produit à l’export et son écoulement à bas prix sur le marché local. De plus, des blessures même légères, invisibles au moment du conditionnement, causeront la pourriture de lots importants de fruits et déprécieront la renommée des agrumes sur les marchés étrangers.
Phase préparatoire
persées par le vent, constitueraient de multiples foyers d’infection que la plus petite blessure des fruits rendrait virulents.
Ramassage des fruits
Les critères de déterrmination de la maturité
La récolte des agrumes est une opération qui se prépare bien avant le coup d’envoi de la campagne.
Dès que l’on entame la lutte contre la mouche des fruits, en septembre, les ouvriers chargés de l’entretien des gobe-mouches reçoivent la consigne de procéder au ramassage de tous les fruits tombés. Ceux-ci sont immédiatement détruits ou utilisés pour l’industrie. Abandonnés sur le sol, ils ne tarderaient pas, après avoir, le cas échéant, libéré les larves de mouche, à devenir le siège de moisissures dont les spores dis56
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La récolte a lieu quand les fruits ont atteint un développement suffisant et lorsque les poils charnus des quartiers sont suffisamment gorgés de jus. On teste la quantité de jus (en % du poids de l’échantillon) afin de décider de la récolte. Un test du sucre et de l’acidité permet de calculer un indice de maturité, (IM) qui confirme la qualité gustative de l’agrume. La cueillette a lieu lorsque les fruits sont
parfaitement ressuyés de la rosée matinale pour éviter au maximum l’oleocellosis (accident physiologique). Les fruits à récolter doivent être conformes aux normes exigées, notamment : - La couleur : joue un rôle important dans l’évaluation de la qualité. Il faut respecter le niveau de maturité et de coloration requise par l’espèce et la variété concernée. - La teneur en jus : augmente avec la maturité du fruit. Si elle est supérieure à 40 %, le fruit est alors conforme. - L’indice de maturité est un critère d’appréciation de la qualité organowww.agri-mag.com
leptique du fruit. La maturation est essentiellement marquée par l’accroissement de la teneur en sucre du jus (E) et la diminution de son acidité (A).
Moyens logistiques et humains
Le bon déroulement des récoltes est étroitement lié à la disponibilité d’une infrastructure logistique adéquate, en bon état de marche et adaptée aux conditions de l’exploitation. Le producteur doit procéder à un recensement de son outillage, de son matériel roulant, améliorer l’état des pistes de circulation et aménager des hangars pour un éventuel stockage. Les besoins en main d’œuvre doivent être évalués selon la taille de l’exploitation et son emplacement afin que les ouvriers puissent être recrutés et opérationnels à la veille du démarrage de la récolte.
Déroulement d la récolte
La valeur de la récolte obtenue après tant d’efforts peut être gravement compromise par une opération de cueillette mal exécutée, d’où l’importance capitale à donner à l’encadrement technique de cette opération pour valoriser au mieux la production. La récolte se fait manuellement à l’aide de pinces ou sécateurs bien aiguisées pour permettre une coupe nette. En coupant le pédoncule à ras et en gardant le calice lié au fruit on vise à conserver sa valeur commerciale. Pour la préservation du calice, en vue d’éviter leur pourriture, les fruits récoltés sont mis dans des seaux à moitié remplis d’eau qui sont ensuite vidés délicatement dans des caisses en plastique. Il faut respecter le niveau de maturité et de coloration requise par l’espèce et la variété concernée. La gestion des caisses est un point crucial pour éviter l’écrase58
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ment des fruits. La cueillette pourra être sélective pour répondre aux exigences de certains programmes en matière de calibre et de coloration, où lorsque la parcelle présente des taux d’écarts élevés.
duire les spores et moisissures. Elles ne doivent jamais être remplies à ras bord afin d’éviter l’écrasement des fruits lors de leur empilement.
Organisation des chantiers
Les producteurs se risquent parfois à récolter sous la pluie. Dans ce cas, les fruits deviennent vite turgescents et le moindre choc endommage les cellules oléifères, entraînant l’apparition des tâches d’oléocellose. Il est donc recommandé de ne jamais récolter sous la pluie et d’observer un temps de ressuyage d’au moins 2 jours après l’arrêt des pluies ainsi que d’observer un autre temps de ressuyage à la station pour s’assurer de la salubrité des fruits.
Le chantier de récolte doit être assisté par un chef de chantier dont le rôle est l’organisation, la vérification de la qualité de l’opération et la sanction au cas de défaillance. Le cueilleur doit être capable de suivre correctement les consignes de cueillette, à savoir : • la manipulation du fruit avec délicatesse ; • la coupe du pédoncule au ras du fruit ; • la préservation du calice ; • le ballottement par les genoux à éviter.
Le matériel nécessaire à la récolte
L’opération récolte nécessite un ensemble d’outils et d’accessoires : - Les pinces de cueillette doivent être bien aiguisées pour permettre une coupe nette, sans lacération du pédoncule. - L’usage des sacs présente l’inconvénient du ballottage des fruits par les genoux des cueilleurs. Les fruits fragiles destinés au déverdissage présentent alors des tâches d’oléicellose augmentant les taux d’écarts de triage. - Les seaux en plastique (propres et en bon état) constituent le meilleur moyen de cueillette. - Les échelles, qui sont indispensables pour la cueillette des parties hautes de l’arbre, doivent être légères, faciles à déplacer, munies d’un support et d’un crochet pour recevoir le seau - Les caisses de ramassage doivent être en nombre suffisant, en bon état pour éviter de blesser les fruits et désinfectées régulièrement pour ré-
Récolte par temps pluvieux
Lieux de stockage Des problèmes de dernière minute, comme des changements de programmation, des retards de transport ou des encombrements de station, obligent parfois le producteur à stocker les fruits récoltés. Il est recommandé de ne jamais stocker les fruits à l’air libre car l’exposition solaire provoque leur ramollissement. Ces fruits doivent être mis à l’abri dans des hangars préalablement chaulés et préparés pour cette opération. Par contre, les fruits destinés au déverdissage, doivent être acheminés vers les chambres de déverdissage dans les plus brefs délais.
Estimation des rendements L’évaluation de la récolte sur pied demande une assez grosse expérience. Les débutants arriveront à une approximation acceptable en comptant les fruits d’un arbre moyennement chargé et en effectuant les multiplications nécessaires pour aboutir au tonnage par hectare. www.agri-mag.com
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Phytoprotection
L’oïdium de la tomate
Conditions de développement et moyens de lutte Les maladies des légumes, comme l’oïdium, sont toujours difficiles à maîtriser du fait de leur épidémiologie souvent à caractère explosif. Elles nécessitent donc une protection suivie de la culture, dès lors que différentes conditions sont favorables à leur développement.
Symptômes, biologie, nuisibilité de l’oïdium de la tomate
Leveillula taurica et Oidium neolycopersici sont les deux agents responsables de l’oïdium de la tomate. Symptômes - Leveillula taurica se caractérise par la présence de taches vert pâle à jaunes, à la face supérieure des feuilles basses et d’un duvet blanc sur la face inférieure en vis-à-vis des taches. Les symptômes sont visibles uniquement sur le feuillage. - Quant à Oidium neolycopersici, il provoque des taches poudreuses sur la face supérieure des feuilles, qui finissent par se dessécher. Les fruits ne sont pas touchés par la maladie.
Biologie et conditions favorables
Il s’agit de deux champignons parasites obligatoires, dont le cycle biologique est assez mal connu : - Leveillula taurica est un champignon dit «interne», il pénètre à l’intérieur du limbe via la cuticule ou par les stomates, se développe entre les cellules, puis après une vingtaine de jours, des
conidiophores émergents à la face inférieure libérant des conidies responsables de la dissémination de la maladie via l’air (courant d’air dans les abris). Le champignon se développe à des températures voisines de 25°C et une hygrométrie de 70-80%. La présence d’eau liquide semblerait limiter son développement. - Oïdium neolycopersici est un pathogène dit «externe» ou «superficiel». Les contaminations primaires se font via des spores qui germent directement au contact des feuilles. Le champignon poursuit son développement au niveau des cellules épidermiques du limbe. Les taches poudreuses sporulent abondamment et sont disséminés par l’air et les éclaboussures. Son développement est optimal à des températures chaudes et à une hygrométrie inférieure ou égale à 80%, au-delà, sa croissance est ralentie.
Incidence de la maladie
L’oïdium touche les tomates sous-abri, dans toutes les zones de production, Leveillula taurica se développe essentiellement en période estivale, alors que O. neolycopersici peut être présent toute l’année. En conditions favorables à son développement, c’est une maladie difficilement contrôlable.
Conservation, sources d’inoculum, dissémination
Les modalités de pérennisation d’une saison à l’autre de l’oïdium sont encore mal connues. Il semblerait que les deux agents puissent se maintenir via différents moyens : - En se développant sur des plantes hôtes, adventices ou cultivées, par exemple le datura ou les poivrons, aubergines… permettant à la forme mycélienne des deux agents de se conserver d’une saison à l’autre. - En produisant des organes sexués, cleistothèces. Mais ils n’ont jamais été observés chez O. neo et que très rarement dans la nature chez L. taurica. La dissémination des spores en cours de culture est assurée par le vent. Les 60
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courants d’air et les opérateurs dans les serres peuvent être des vecteurs de la maladie.
Moyens de lutte contre l’oïdium de la tomate Mesures préventives
- Pour les cultures sous abri, réaliser un vide sanitaire et désinfecter les structures avant l’implantation d’une nouvelle culture. - Eliminer toutes les plantes adventices susceptibles d’être des hôtes potentiels du champignon.
Mesures prophylactiques
· Choix de la parcelle : rotation recommandée, éviter les parcelles à proximité de plantations d’autres solanacées ou celles mal drainées ou trop pourvues en matière organique. · Conduite culturale : mettre en œuvre toutes les mesures permettant d’éviter l’excès d’humidité (aérer au maximum les abris, privilégier le système d’arrosage au goutte à goutte, …). Raisonner la fertilisation (éviter les excès). Eliminer régulièrement les débris végétaux présent au sol. · Entretien de la culture : Eliminer les adventices sensibles à la maladie ainsi que le maximum de débris végétaux en fin de culture. Enfouir profondément les résidus de culture dans le sol.
La lutte chimique
Les techniques culturales et les méthodes de lutte ont beaucoup évolué au cours des dernières décennies, mais de l’avis des professionnels, la gestion phytosanitaire des cultures est une tâche qui devient de plus en plus ardue et qui doit reposer sur la connaissance exacte de chaque ennemi. Les experts insistent sur l’importance de suivre l’évolution de l’oïdium et réaliser un suivi régulier des parcelles avec l’objectif de protéger les plants le plus tôt possible. En effet, une fois déclarée, la maladie est difficile à contrôler. Des traitements préventifs sont indiswww.agri-mag.com
pensables en pépinière et en cours de culture durant les périodes à risque et restent le moyen de lutte le plus efficace. Il faut bloquer la maladie le plus tôt possible avec plusieurs traitements avant même l’apparition des premières taches d’oïdium. Il s’agit cependant d’une tâche difficile puisqu’au début, les symptômes ne sont pas reconnaissables à l’œil nu, ce qui rend difficile la détection de plants infectés. Stratégie de lutte : les programmes de traitement seront définis en fonction du contexte local afin d’adapter au mieux le positionnement des fongicides. En période à risque, le délai entre deux traitements ne devra pas dépasser les 7 à 12 jours selon les produits utilisés. Il est vivement recommandé
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de veiller à alterner les modes d’action des fongicides pour prévenir les risques de résistances. Le parasite étant endophyte, il est conseillé d’utiliser des produits anti-oïdium systémiques ou pénétrants. Le parasite sporulant à la face inférieure des feuilles, il y a intérêt à ce que les traitements soient exécutés avec un pulvérisateur suffisamment puissant pour que la bouillie atteigne bien la face inférieure des feuilles. Des études sont en cours pour tester l’intérêt de la lutte biologique avec des micro-organismes. Plusieurs produits naturels complètent l’arsenal de lutte contre l’oïdium. Ces produits, contrairement aux produits synthétiques, ne sont pas systémiques, il s’agit de fongicides de contact pur.
Donc une technique d’application optimale est encore plus importante. La technique d’application vise à couvrir la plus grande partie possible de la surface foliaire. L’utilisation de variétés résistantes est un bon moyen de lutte pour limiter l’oïdium. Les sélectionneurs donnent des informations concernant la résistance de leurs variétés à l’oïdium en distinguant entre les deux espèces de pathogènes. Malheureusement, de telles variétés sont peu nombreuses et la résistance d’une plante à un pathogène étant très spécifique, une bonne résistance à O. neolycopersici n’est pas automatiquement aussi valable contre L. taurica.
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Agrumiculture
Reconnaitre les acariens clés des agrumes pour une lutte proactive efficiente Dr. Rachid BOUHARROUD (INRA-Agadir) La conduite des vergers d’agrumes nécessite une grande technicité notamment dans les domaines de l’irrigation, fertilisation et lutte phytosanitaire. Les acariens font partie des ravageurs redoutables qu’il faut surveiller de près afin de garantir une production de qualité. Pour s’alimenter, ils introduisent leur stylet dans les tissus de la feuille (mésophylle) pour absorber le contenu cellulaire y compris la chlorophylle qui est le facteur vital de la plante. L’assimilation du CO2 et la transpiration sont ainsi considérablement affectées. Les stomates sont également touchés et restent fermés. 30°C. P. citri peut s’alimenter aussi bien sur les feuilles que sur les fruits. Le nombre de génération varie de 12 à 15 par an. Les symptômes se manifestent par des feuilles mouchetées (surtout sur la face supérieure) et des fruits avec un aspect plombé qui persiste après maturité et en déverdissage. En cas de forte infestation, on assiste à une défoliation remarquable.
Eutetranychus orientalis
Dans cet article, nous présenterons les 3 acariens les plus redoutables sur agrumes au Maroc ainsi que les méthodes de lutte disponibles.
Tetranychus urticae
T. urticae est un arachnide qui appartient à la famille des Tetranychidae. La larve est reconnaissable par une couleur vert-clair avec 3 paires de pattes. La protonymphe et la deutonymphe présentent 4 paires de pattes et des taches plus foncées et la femelle de forme ovale, mesure 0.6 mm de longueur avec une couleur jaune-verdâtre. Il est à signaler que la femelle hibernante prend la couleur rouge-orangé et cette hibernation est stimulée par les journées à courte photopériode mais aussi par un manque de nourriture. Cet acarien montre un développement optimal à des températures variant entre 30 et 32 °C et la femelle peut pondre plus de 100 œufs dans une période de 30 jours. Le mâle ressemble à la femelle mais avec une petite taille et un corps étroit et effilé. Le cycle biologique total peut prendre entre 8 et 12 jours en fonction de la température. On ignore le 62
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nombre de génération de T. urticae sur agrumes mais sur les autres cultures il est inférieur à 10 générations par an. T. urticae est plus polyphage par rapport aux 2 autres acariens des agrumes (P. citri et Eutetranychus. orientalis). Les symptômes se manifestent par des taches chlorotiques sur les feuilles et les fruits et une défoliation en cas de forte infestation. T. urticae peut se déplacer activement pour chercher son hôte ou passivement par le vent ou moyennant les outils de travail et les ouvriers.
Panonychus citri
P. citri appartient aussi à la famille des Tetranychidae. La femelle a une forme globulaire mesurant 0.5 mm. Sa couleur est rouge pourpre et sa face dorsale porte des soies blanches et les pattes sont jaunes. Elle pond entre 20 et 50 œufs au niveau de la nervure médiane des 2 faces de la feuille. Le mâle est plus petit avec un abdomen effilé à sa partie postérieure. La durée de son cycle biologique est en général 12 jours mais elle peut être plus courte en températures dépassant
L’acarien rouge oriental E orientalis, de la famille des Tetranychidae, s’est installé au Maroc il y a quelques années. La larve a une taille moyenne de 0.19 mm. La protonymphe et la deutonymphe ont une couleur allant du brun-clair au vert-clair et une taille moyenne de 0.24 mm. La larve hiberne en conditions défavorables (surtout photopériode courte). La femelle est ovale et aplatie avec une couleur variantdu brun clair au vert foncé portant des tâches plus foncées à l’intérieur du corps. Les pattes plus longues quele corps sont jaune-brun. Elle peut pondre plus de 30 œufs durant son cycle de vie. Le mâle plus petit que la femelle, est allongé en forme de triangle avec de longues pattes. La durée du cycle biologique varie de 10 à 12 jours. Le nombre de génération peut atteindre 27 par an. Cet acarien commence à se nourrir sur la face supérieure de la feuille le long de la nervure médiane et se propage ensuite auxnervures latérales. Les feuilles deviennent chlorotiques à la suite de ces dégâts mais les fruits ne sont pas attaqués. Les infestations sévères peuvent causer la chute des feuilles et le dessèchement des rameaux. Il est a signalé que E. orientalis ressemble beaucoup à E. banski et seule l’identification sous microscope peut confirmer la détermination.
Comment lutter contre ces 3 acariens redoutables ?
D’une façon générale, la stratégie de lutte qui a donné ses fruits avec les acariens des agrumes reste l’approche proactive qui consiste à lutter contre ces ravageurs avec un volume de bouillie relativement faible (juste après la taille) et quand les conditions sont défavowww.agri-mag.com
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rables: population réduite, photopériode courte, température basse et hibernation. Ainsi, le traitement d’hiver est obligatoire en conventionnel comme en lutte intégrée ou biologique.
Monitoring
Le principe d’inspection des feuilles pour les acariens ravageurs et pour les prédateurs est similaire dans plusieurs pays producteurs d’agrumes comme les USA, l’Espagne et la Turquie. Cependant, les seuils d’intervention diffèrent d’un pays à l’autre et d’une région à l’autre (cas des USA). Au Maroc en général, les seuils adoptés sont les plus faibles. Ainsi, en absence d’ennemis naturels, les seuils d’intervention doivent se baser sur la présence sur 5 feuilles de 3 individus mobiles par feuille et plus de 10% des feuilles infestées. En présence de prédateurs, aucune intervention chimique n’est nécessaire si le taux de prédateurs est supérieur à 40% (40 acariens prédateurs sur 100 feuilles inspectées). Il faut préciser que le monitoring des acariens prédateurs se fait sur les feuilles de l’intérieur de la frondaison.
Traitements chimiques :
Plusieurs matières actives acaricides peuvent être appliquées pour lutter contre les acariens à savoir acequinocyl, bifenazate, dicofol, etoxazol, fenbutatinoxide, hexythiazox, huiles, propargite, propylène glycol monolaurate, pyridabène, spirodiclofène (www.onssa.gov.ma). Le savon potassique est aussi envisageable à condition de bien mélanger la bouillie avant application. L’application à l’eau claire a montré aussi une bonne maitrise de ces acariens et surtout T. urticae. Une attention particulière devra être accordée à E. orientalis. Un traitement ovicide/ larvicide est pleinement justifié vu l’hibernation de cette espèce au stade larvaire. C’est pourquoi on assiste à une pullulation synchronisée de la population de E. orientalis durant son premier pic en avril qui surprend généralement les gérants des vergers non ou mal traités en hiver. Sur le plan pratique, on distingue 2 types de traitements de ‘’nettoyage’’ ou de ‘’maintenance’’. Le traitement nettoyant est le plus important en termes de coût et de stratégie puisqu’il conditionne la fréquence des traitements en période à haut risque (pic). Ce type de traitement consiste en général en 64
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une seule application après la taille, d’une huile minérale, de souffre ou autre acaricide ovicide/larvicide. Il faut préciser que l’huile minérale et le souffre présentent en plus de leur toxicité acaricide l’avantage d’une compatibilité relative avec la faune auxiliaire. Il faut noter que les populations des 3 acariens tetranyques clés des vergers d’agrumes ont 2 pics au cours de la campagne : le premier vers Avril et le deuxième en Septembre d’une durée longue par rapport au premier pic. La décision des traitements au cours des périodes à haut risque se base sur les enregistrements du monitoring, sur l’inspection des zones susceptibles d’être foyer à acariens (bordures et arbres non ou mal traités au cours du traitement de nettoyage) et sur les zones exposées à la poussière.
Pratiques culturales
D’une façon générale et plus particulièrement dans le cas des acariens, les pratiques culturales sont d’une grande utilité puisqu’elles participent à la réduction de la population de ces redoutables ravageurs. Par ordre d’importance on peut citer : 1- Irrigation optimale évitant le stress hydrique. 2- Fertilisation optimale évitant l’excès d’azote. 3- Plantation des brise-vents pour réduire la vitesse du vent et le dépôt de poussière. 4- Arrosage des allées entre parcelles et limitation de vitesse en vue de réduire le dépôt des poussières sur les feuilles. La poussière est un bon facilitateur de déplacement des acariens. 5- Désherbage partiel des parcelles tout en gardant une partie pour l’activité des auxiliaires.
Lutte biologique
Plusieurs espèces d’ennemis naturels en particulier les acariens phytoseiidae peuvent être de bons candidats à la lutte biologique contre les tétranyques clés des agrumes. La condition sine qua non pour la réussite d’un programme de lutte biologique est le suivi journalier au cours de la période des pics des populations de la densité des ennemis naturels. Euseius stipulatus était le premier candidat et le plus testé dans les conditions marocaines parmi les ennemis naturels des acariens tétranyques. La coccinelle Stethorus est un bon prédateur qui s’adapte mieux à nos conditions sauf qu’elle est limitée par les fortes températures. Des études ont montré que la lutte conjointe avec Neoseiulus californicus et Amblyseius swirskii est envisageable. Des essais au stade recherche ont confirmé l’activité prédatrice de Conwentzia psociformis et Scolothrips longicornis. Concernant les entomopathogène, on peut citer Beauveria bassiana et Hirsutella thompsonii.
Autres acariens
Aceria sheldoni appelé communément acarien des bourgeons appartient à la famille des Eriophydae. Il attaque les feuilles, les fleurs et les fruits et dépend étroitement des bourgeons où il pond ses œufs. Les dégâts se manifestent par des fruits déformés et par la chute des jeunes fruits. En lutte conventionnelle, un acaricide spécifique est nécessaire en période d’attaque (à partir de Septembre), cependant, en lutte biologique le principal prédateur est Euseius sp. Il est à signaler que le citronnier est très sensible à cet acarien.
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Irrigation Niveau de rendement et qualité du fruit des rosacées fruitières sous
irrigation déficitaire régulée Dr. Razouk Rachid, INRA MEKNES
L’irrigation déficitaire régulée (IDR) est l’une des approches recommandées à moyen terme par la FAO pour faire face au manque d’eau en agriculture. Cette technique impose un contrôle de l’intensité du déficit hydrique pendant certaines périodes du développement des plantes. En arboriculture fruitière, ces périodes correspondent généralement aux phases de ralentissement de la croissance des fruits, au cours desquelles les arbres sont relativement tolérants au stress hydrique. Les effets bénéfiques de la technique IDR sur le niveau de rendement ont été démontrés chez de nombreuses espèces arboricoles telles que les rosacées fruitières et l’olivier. A des niveaux modérés, allant jusqu’à 70% des besoins en eau, cette technique permet d’économiser l’eau d’irrigation tout en maintenant le niveau de rendement pour la majorité des cultures arboricoles, comme l’ont prouvé plusieurs études menés à l’INRA de Meknès pour le pêcher, le pommier, le prunier et l’amandier. Les niveaux sévères de cette technique n’affectent pas forcément le niveau de rendement. En fait, les effets peuvent être importants ou plutôt insignifiants en fonction de l’espèce et la variété considérées. Dans ce sens, dans des essais d’IDR sévère de 50% ETc, le rendement du prunier (cv. Stanley) et de l’amandier (cv. Tuono) a été statistiquement égal au niveau obtenu sous irrigation à la demande, pendant trois années consécutives. Cependant, le rendement du pêcher (cv. JHHall) a été réduit de 18 à 25% en fonction des années. Si le rendement est généralement maintenu par l’IDR, notamment à des niveaux modérés, puisqu’il dépend essentiellement de la quantité de carbone assimilée, l’effet
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sur la qualité du fruit est plus complexe. En effet, la taille du fruit et sa composition biochimique dépendent d’une part de l’assimilation du carbone et de l’azote, et d’autre part de la croissance du fruit, génétiquement déterminée, mais modulée par l’environnement. Pour les fruits des rosacées, telles que la pêche, la prune et l’amande, les propriétés physiques sont les attributs de qualité les plus attrayants aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs. Ces propriétés comprennent le poids, la taille, la forme, la couleur et la fermeté. Les attributs de qualité organoleptique tels que la teneur en sucres, les acides, les polyphénols, les arômes et les saveurs sont également importants pour satisfaire plus de consommateurs et promouvoir l’exportation de la production. Les études sur l’effet de la technique IDR sur la qualité de ces trois fruits restent très limitées sous les conditions marocaines pour l’ensemble des variétés en culture. L’adoption des résultats obtenus dans d’autres pays n’est pas justifiée
car les résultats ne sont pas concluants d’un pays à l’autre. Les etudes sur l’IDR doivent tenir compte du potentiel de production et des conditions des écosystèmes locaux.
Effets sur les attributs physiques de qualité L’application d’une IDR avant la floraison entraîne une diminution du nombre de fruits, mais leur taille reste stable ou peut même augmenter en raison d’une amélioration de la disponibilité des assimilats pour chaque fruit. Dans ce cas, les effets du déficit hydrique sur la qualité des fruits sont donc limités. Cependant, les conséquences sont importantes pour une IDR après la floraison. En général, les phases de croissance rapide, où se détermine la taille du fruit potentiel, sont plus sensibles que les phases de croissance ralentie. Des essais menés sur prunier et amandier pendant trois années consécutives ont montré que l’application d’une IDR allant jusqu’à 50% des besoins en eau, pendant les phases de ralentissement de la croissance du fruit, n’entraîne pas de réduction significative de la taille du fruit. Cependant, dans un essai sur pêcher, une réduction de la taille du fruit de 20% a été enregistrée dès la première année de l’application d’une IDR de 50%. Alors que la taille du fruit n’a pas été affectée avec l’application d’une IDR de 75%. La taille du fruit est l’un des critères décisifs de sa qualité commerciale sans pour autant qualifier un fruit de grande taille comme un «bon fruit». Généralement, pour la pêche, la taille du fruit est jugée «bonne» lorsqu›elle permet d’avoir un nombre appréciable de fruits par kg. Selon une enquête auprès des grands producteurs de la région, le nombre optimal de fruits par kg oscillerait entre 7 et 11 pour une variété similaire à celle testée dans notre étude (JH-Hall). De ce fait, la réduction de la taille des pêches, enregistrée sous IDR de 50% ETc, ne présenterait pas un défaut à l’écoulement de la production, car elle permet d’avoir www.agri-mag.com
Tableau 1. Rendement et quelques attributs de qualité du fruit du pêcher, prunier et amandier sous IDR comparativement à une irrigation à la demande
au moins 11 pêches par kg, ce qui est inclus dans la gamme des tailles de pêche les plus demandées sur le marché. En dehors de la taille du fruit, d’autres changements physiques sont provoqués par une IDR après la floraison, comme la fissuration des épidermes (craquelures des grenades et des cerises) et la production de fruits ridés. Ce dernier effet a été observé sous IDR de 50% sur amandier. En effet, ce niveau de l’IDR a entrainé une augmentation du relief des rides épidermiques des amandes d’une moyenne de 30%. Cet effet sur la qualité physique des amandes pourrait affecter leur qualité commerciale, mais cette hypothèse peut varier en fonction des destinations de la production (marché de frais ou de transformation) et devrait être inspectée à travers une étude enquête auprès des consommateurs.
Effets sur les attributs biochimiques de qualité Les changements biochimiques induits par l’IDR varient en fonction de son intensité et du stade auquel elle est appliquée. En général, sous IDR, la production d’hydrates de carbone a tendance à diminuer et celle de protéines tend à augmenter, donnant souvent une amélioration de la qualité des fruits. L’IDR au cours des phases de ralentissement de la croissance des fruits (premiers stades et durcissement du noyau) induit une amélioration de la qualité en augmentant la concentration en sucres. Cette augmentation des sucres est souvent associée à une diminution des acides aminés puisqu’ils sont utilisés comme précurseurs de leur biosynthèse. Par conséquent, le rapport «sucres/ acides» augmente sous IDR, donnant au fruit un goût plus sucré. Sous IDR de 75% ETc, les augmentations enregistrées pour ce rapport étaient de 30% et 20% respectivement pour la pêche et la prune. Alors que pour l’amande, l’augmentation a été spectaculaire, de 50% en moyenne. Ces changements biochimiques se sont traduits sur pêche et prune par une augmentation du degré Brix, associée à une www.agri-mag.com
diminution de l’acidité titrable. Pour la pêche, ces changements ont été significatifs dès la première année de l’application de l’IDR. Cependant, pour la prune, les variations ne sont devenues significatives qu’à partir de la deuxième année pour le degré Brix et à partir de la troisième année pour l’acidité titrable. L’IDR fait augmenter la teneur en polyphénols, connus pour leurs intérêts nutritionnels et diététiques en raison de leur pouvoir antioxydant, mais conférant également un goût astringent aux fruits. L’effet de l’IDR sur ces composés a été spectaculaire sur amande, en particulier sous le niveau de 50% ETc ayant induit une augmentation de la teneur en polyphénols de huit fois par rapport à l’irrigation à la demande. Il faudrait également noter que l’IDR de 50% ETc a permis une augmentation significative de la teneur en huile des amandes d’une moyenne de 2,4% MS, donnant un gain de rendement en huile estimé à 28 kg/ha. Cet effet de l’IDR provient de la compétition entre l’huile et l’eau dans l’espace intercellulaire, en raison de leurs polarités opposées. Ces changements dans la composition biochimique des fruits ont été rapportés dans des travaux similaires, même sur d’autres fruits. L’augmentation de la teneur en sucres est en grande partie due à une accentuation de la biosynthèse du glucose et du fructose, ayant un pouvoir sucrant supérieur, provenant de l’hydrolyse de l’amidon et de la mobilisation des composés carbonés des feuilles sous stress hydrique. Ceci s’explique par le fait que sous stress hydrique, la stratégie de l’arbre consiste à favoriser la croissance des fruits en réduisant le stockage des composés carbonés dans les feuilles. Certains auteurs ont noté que l’augmentation de la teneur en sucres et polyphénols dans les fruits soumis à un stress hydrique est plutôt liée à une diminution de leur teneur en eau. Cependant, cette explication n’est pas confortée par les résultats trouvés sur pêcher, prunier et amandier, ayant montré que la teneur en eau des fruits n’a pas changé avec l’IDR pour les trois rosacées testées, indiquant que ce paramètre n’était pas impliqué dans l’augmentation des teneurs en sucres et
polyphénols. Cela signifie que l’IDR induit des changements métaboliques dans le fruit, indépendamment de sa teneur en eau. En effet, il a été montré chez diverses plantes que dans des conditions de déficit hydrique, la concentration intercellulaire de CO2 diminue en réponse à une diminution de la conductance stomatique, alors que la capacité photosynthétique reste maintenue. Cette réduction du CO2 induit une inhibition de certaines enzymes (exemple de saccharose-phosphate synthétase), affectant ainsi la qualité du fruit sans modifier de façon significative sa teneur en eau. De plus, d’autres auteurs ont lié tous les changements de qualité sous IDR à la maturité précoce des fruits puisque le stress hydrique provoque une diminution de la croissance végétative et donc une augmentation de l’exposition des fruits au rayonnement solaire, faisant accélérer leur maturation. Cette hypothèse est plus convaincante pour expliquer les effets de l’IDR sur la qualité du fruit puisque les changements enregistrés suivent l’évolution habituelle de la composition des fruits au cours de leur maturation.
Conclusion Parmi les arbres fruitiers, les rosacées fruitières telles que le pêcher, le prunier et l’amandier, s’avèrent des espèces appropriées pour appliquer l’IDR du fait que la croissance de leurs fruits est caractérisée par des périodes de ralentissement pendant lesquelles elles sont moins sensibles au déficit hydrique. L’étude a montré également que les effets de l’IDR varient selon son intensité et l’espèce considérée. D’ailleurs, sur trois années consécutives, le rendement du pêcher n’a pas été affecté par une IDR de 75% ETc et celui du prunier et d’amandier est resté stable avec une IDR de 50% ETc. Les attributs physiques de la qualité du fruit sont également restés inchangés sous ces intensités de l’IDR. En outre, certains attributs biochimiques de la qualité du fruit, tels que la teneur en sucres, le rapport sucres/acides et la teneur en polyphénols, ont été améliorés par l’utilisation de l’IDR pour les trois rosacées. Ces gains font de l’IDR une technique prometteuse non seulement pour l’économie de l’eau d’irrigation, mais également pour maintenir le niveau de rendement dans un contexte de pénurie d’eau tout en améliorant la qualité du fruit.
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Irrigation
Pilotage de l’irrigation en vergers d’agrumes Expérience de monsieur Brahim Elhjouji, agrumiculteur dans la région du Souss
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e pilotage de l’irrigation a toujours été pour moi un défi dans la gestion technique de nos vergers. Au début, faute d’alternative, je me basais uniquement sur l’observation visuelle pour déterminer les besoins des agrumes en eau. Mais je savais que je donnais trop d’eau car il était plus sécurisant de majorer les quantités d’eau pour ne pas stresser la plante. A cause de la structure très légère de notre sol, j’étais convaincu qu’il fallait irriguer deux fois par jour, nos arbres ont toujours été trop sensibles aux aléas climatiques et par conséquent la chute physiologique devenait excessive ce qui se traduisait par de mauvais rendements. Depuis le début des années 2010 un progrès énorme avait surgit avec l’apparition et la généralisation de la technique de calcul des besoins en eau en utilisant des formules très sophistiquées et en se basant sur les données climatiques enregistrées par des stations météo implantées tout au long de la vallée du Souss. Cette technique m’avait permis d’économiser beaucoup d’eau mais ne me donnait aucune idée sur ce qui se passait au niveau du sol, ce qui représente pour moi un grand handicap. En 2016, j’avais enfin trouvé un vrai outil de pilotage de l’irrigation. Un outil qui allait me permettre à la fois de savoir ce qui se passe au niveau du sol mais aussi d’enregistrer en temps réel des informations qui me serviront comme base de données sur laquelle j’allais pouvoir me baser pour analyser et comprendre, dans la durée, mon sol et ma plante. J’ai alors installé 3 sondes tensiométriques connectées à un appareil électronique, lui même alimenté en énergie par une plaque solaire, et qui envoi les donnés à internet chaque 15
min via une antenne GSM. (photo 1) Les sondes avaient été installées à 20, 40 et 60 cm de profondeur, le système comporte aussi un capteur qui peut détecter la présence de l’eau dans le réseau d’irrigation, ce qui permet d’enregistrer aussi la durée de l’irrigation. La solution que j’ai adoptée comporte aussi l’accès à mes donnés par internet ce qui me permettait de visualiser toutes les donnés sous forme de courbes paramétrable. Le système consiste à mesurer la tension de l’eau dans le sol. Cette dépression, exercée par les particules du sol qui essayent de capter les molécules d’eau, augmente avec la diminution du taux d’humidité et diminue quand l’eau est disponible. Les racines aussi exercent une tension sur l’eau pour la pomper. Les premières mesures enregistrées après l’instalation du système montrent une évolution cyclique de la tension qui monte le jour et descend la nuit ce qui est traduit par l’activité quotidienne de la plante. (photo 2) Le suivi des pics de cette courbe sinusoïdale montrait que chaque jour la tension était un peu plus haute, ce qui voulait dire qu’une partie de l’eau du sol avait été absorbé par la plante, il suffisait d’attendre que cette tension augmente jusqu’à ce qu’elle atteigne le niveau souhaité (en général 20 KPa) pour déclencher l’irrigation. Après l’irrigation, les sondes enregistrent une chute de tension mais cela dépend de la dose apportée. Si on irrigue, suffisamment, les trois sondes devraient enregistrer cette chute, sinon l’eau risquerait de ne pas atteindre les niveaux les plus profonds. Avec le temps on commence à découvrir la dose idéale d’irrigation. La première chose qui m’avait interpellé quand j’avais commencé à utiliser le système était le fait que la dose d’irrigation que je donnais était trop www.agri-mag.com
faible et que l’eau n’arrivait jamais à dépasser les 20 cm. En fait, je donnais par exemple 3 mm par jour en deux irrigations de 1.5 mm, ce qui couvre théoriquement les besoins d’une parcelle de coefficient cultural 0.5 pendant une journée chaude de 6 mm d’évapo-transpiration (ET0). Résultat : les 20 premiers cm étaient saturés au moment où l’eau n’arrivait pas à 40 ni 60 cm. Je me suis dit alors que cela explique pourquoi les racines de mes arbres étaient toujours superficielles, mais aussi pourquoi elles étaient très sensibles aux aléas climatiques. J’ai donc décidé d’irriguer une fois par jour en doublant la dose d’irrigation ce qui revenait au même. C›était mon premier changement de conviction, car j’avais toujours cru que le sol sablonneux est tellement filtrant que les irrigations doivent être le plus fréquentes possible. (photo 3) C’est la première d’une série d’actions que je me suis amusé à tester tout en regardant l’effet au niveau du sol. Désormais j’ai un feedback qui me permet de rectifier le tir. Avec le temps j’ai pu déterminer la dose d’irrigation (4 mm) qui permet d’humidifier la profondeur que j’ai choisie (50 cm), sans la dépasser. La fréquence d’irrigation est dictée par les conditions climatiques qui font que la tension de l’eau dans le sol augmente plus ou moins vite. Ainsi, je donnais 4 mm une fois par semaine en hiver et 4 mm chaque deux jours en été. Et tout cela est dicté par le système de pilotage. L’objectif était de garder constamment les racines de la plante dans un confort hydrique traduit par une tension entre 5 et 20 kPa. (photo 4) Cet été j’ai décidé de considérer la troisième sonde (60 cm) comme étant un indicateur qui me prévient si je donne trop d’eau, il doit toujours enregistrer plus de 50 kPa. Comme ça, je suis sûr que l’eau ne dépasse pas les 60 cm. Des décisions comme celle là me permettent de réaliser d’importantes économies d’eau. Ce qui est le cas en fait, puisque en février dernier je donnais 4 mm par semaine alors qu’il y à deux ans je donnais 1 mm par jour. Cela fait une économie de 43%. En plus, Pendant les 6 mois de décembre à mai, mes agrumes avaient consomwww.agri-mag.com
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Photo 3
Photo 4 mé une quantité record de seulement 145 mm. C’était pour moi une très grande économie d’eau qui s’était observée aussi sur la facture d’électricité. En même temps les rendements se sont améliorés. (photo 5) En résumé je peux dire qu’investir dans un système de pilotage d’irrigation par sondes tensiométriques est très rentable à condition d’être capable d’interpréter les informations enregistrées par les sondes et les traduire par une logique qui nous permet d’aborder le changement. Ce n’est pas sorcier à condition d’être prêt à mettre en question les paradigmes qui ont toujours guidé nos
idées sur ce qui se passe au niveau du sol. Deux années d’utilisation du système de pilotage de l’irrigation par les sondes tensiométriques m’ont appris à regarder les choses différemment. Maintenant je considère que j’irrigue le sol et non plus la plante. Il suffit de garder un niveau d’humidité correct tout au long de la profondeur voulue et la plante développera automatiquement son système racinaire dans toute la zone humectée et bénéficiera de tout ce volume de sol. Dernier conseil : pensez à maximiser la zone humectée aussi bien horizontalement que verticalement.
Photo 5
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Arboriculture
Pommier
Bonnes pratiques de récolte et préservation de la qualité La production de pommes, pour des marchés et des consommateurs de plus en plus exigeants et diversifiés, est un processus complexe qui nécessite de la part du producteur une évolution constante de ses connaissances techniques et de conduite des vergers. A cela s’ajoutent les impératifs de gestion adéquate, de nature à leur assurer la rentabilité à laquelle ils aspirent. Cependant tous ces efforts risquent d’être annihilés lors des opérations de cueillette, de manipulation et de soins post récolte. En effet, la détermination du stade optimal adéquat de maturité de récolte, des méthodes appropriées de cueillette, un tri sélectif pour réduire la répétition des opérations de conditionnement, les conditions de travail des équipes, le respect des normes de qualité, … sont des facteurs déterminants si on veut assurer la réussite commerciale du processus.
Maturité de cueillette
Les pommes cueillies au bon stade de maturité physiologique continueront d’évoluer et de développer la saveur et le parfum qui sont caractéristiques de leur cultivar particulier. Des fruits de bonne taille, bien colorés et exempts de meurtrissures sont très recherchés sur les marchés et obtiennent les meilleurs prix. Le stade optimal de maturité auquel il faut cueillir les pommes varie selon l’utilisation à laquelle on les destine. Il est important de cueillir les pommes à un stade précis de maturité pour préserver non seulement leur qualité, mais aussi leurs chances de conservation. Les pommes que l’on veut garder
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longtemps sous atmosphère contrôlée appauvrie en oxygène doivent être cueillies légèrement moins mûres - pour maximiser leur aptitude à l’entreposage - que les pommes destinées à un entreposage court. En revanche, si l’on cueille les pommes trop tôt (quand elles n’ont pas fini de grossir), on sacrifie la taille des fruits. En supposant qu’une pomme soit une sphère parfaite, quand son diamètre augmente de 6 mm, pour passer par exemple de 6,4 cm à 7 cm, le volume de la pomme augmente d’environ 35 %. Dans la plupart des cas, le fait d’attendre pour cueillir que les fruits soient au juste stade de maturité améliore directement la marge bénéficiaire. De plus, quand on cueille
les pommes prématurément, on doit souvent multiplier les cueillettes sélectives, ce qui est inefficace et coûteux. Les pommes incomplètement mûres se meurtrissent facilement, sont sujettes à l’échaudure et se rident considérablement une fois qu’elles sont en chambre froide. Leur coloration de même que leur qualité gustative et culinaire peuvent laisser à désirer. Les fruits cueillis franchement mûrs ne sont pas non plus à l’abri des problèmes. Ils sont sujets au blettissement, ou décomposition de sénescence, ainsi qu’à d’autres troubles se déclarant en chambre froide. Avec la plupart des cultivars, le risque de chute prématurée des fruits ou même de dommages par le gel s’accroît. Il y a pour tous les cultivars un délai à l’intérieur duquel la cueillette doit être effectuée. Il faut donc surveiller de près la maturation des pommes et adapter ses méthodes de cueillette pour que le maximum de fruits soitcueilli au stade optimal de qualité et de perfection. Pour préserver cette qualité, les fruits cueillis doivent être placés au froid dès la cueillette. On peut déterminer la maturité des pommes en appréciant la teneur en amidon à l’aide du test à l’iode. C’est un test simple qui révèle dans quelle proportion l’amidon s’est transformé en sucre pendant la maturation de la pomme. Au fur et à mesure que la pomme mûrit, son amidon se transforme en sucre. Le trempage d’un morceau de pomme dans une solution iodée permet de mesurer le taux d’amidon dans le fruit. L’iode fait virer au bleu-noir les parties de la pomme qui contiennent de l’amidon alors que les parties renwww.agri-mag.com
fermant du sucre ne changent pas de couleur. Pour chaque cultivar, la réaction de l’amidon avec l’iode donne un motif qui lui est caractéristique. Pour évaluer la maturité interne du fruit, il suffit de comparer l’intensité de la couleur et le motif qui se dessine sur la pomme avec ceux d’un tableau de référence illustrant les différents degrés de maturité du cultivar.Ce genre de tableau existe pour différents cultivars de pommes (disponible sur internet).
modernes et les producteurs estiment qu’il incite les cueilleurs à n’utiliser qu’une seule main. L’expérience a montré que le sac de cueillette est plus efficace à utiliser et, quand on le manipule correctement, il occasionne moins de meurtrissures aux fruits que le seau(voir photo). De plus, il est ajustable en fonction de la stature et de la force du cueilleur. Il laisse les deux mains libres pour cueillir les pommes et les déposer avec douceur dans le sac.
Préparation du verger des échelles en prévision de la récolte Utilisation Les études économiques, de même Les professionnels recommandent de faire en sorte que le sol du verger soit en parfaite condition à la veille de la récolte. Idéalement, il faut débarrasser la surface du sol de toutes les broussailles ou obstacle contre lesquels les cueilleurs pourraient trébucher. Fauchez l’herbe ras. Les déplacements seront ainsi plus faciles quand l’herbe sera mouillée, de même que le ramassage au sol des pommes destinées à la fabrication de jus. On recommande également d’égalisez ou niveler la surface des allées du verger de sorte que les pommes cueillies puissent être transportées sans tressauter dans les caisses. De nombreux producteurs ont aménagé des aires de chargement planes, aux endroits stratégiques du verger, pour permettre la manutention en douceur des caisses pleines, par tous les temps.
Améliorer les méthodes de récolte
Dans beaucoup de pays producteurs de pomme, le seau (ou panier)de cueillette ne sera bientôt plus qu’un souvenir dans les vergers. En effet, on ne trouve pas de place où le suspendre dans les pommiers à vigueur contrôlée qui peuplent les vergers www.agri-mag.com
que l’expérience pratique, montrent que les coûts de la cueillette s’élèvent quand on doit utiliser des échelles. Dans les vergers où celles-ci sont indispensables, il faut tailler l’arbre de façon à ménager une ouverture dans laquelle placer efficacement l’échelle. On doit s’assurer que l’échelle est installée fermement à la bonne place pour que le cueilleur puisse atteindre un maximum de fruits sans avoir à la changer de place. Il faut donc s’assurer de procurer aux cueilleurs des échelles légères et solides. Pour la commodité, éviter les échelles trop longues et apprendre à tous les cueilleurs à les manier avec précaution avant que la cueillette ne débute. Ne recruter pour ce travail que les cueilleurs qui sont à l’aise quand ils travaillent sur une échelle. On estime que le cueilleur perd 10 % de son efficacité à chaque fois qu’il s’élève d’un barreau dans l’échelle, au-delà du deuxième barreau, comparativement à un cueilleur qui a les pieds au sol. Par conséquent, éviter que les arbres deviennent trop hauts. En outre, il vaut parfois mieux renoncer à cueillir les fruits situés sur les branches trop hautes; mieux encore, les rabattre au moment de la taille. Le temps passé à
se hisser jusqu’à des positions élevées et précaires pour attraper quelques pommes n’est pas rentable.
Formation des cueilleurs
Rares sont les gens qui, sans avoir été formés, sont des cueilleurs très habiles. Certaines personnes n’ont pas l’aptitude physique ou la disposition d’esprit pour être de bons cueilleurs. Il est préférable de les affecter à des tâches correspondant mieux à leurs aptitudes. Il faut former les cueilleurs tous les ans, de façon qu’ils soient efficaces et productifs avec le système de récolte utilisé dans l’exploitation. Un cueilleur d’expérience qui a été formé chez un autre producteur peut avoir contracté des habitudes qui ne conviennent pas à un autre système. L’habileté d’un cueilleur n’a d’égale que l’habilité du producteur à lui montrer ce qu’il doit faire.
Tenue vestimentaire du cueilleur
Le cueilleur gagne à être bien chaussé pour assurer sa protection et son confort : des bottes de caoutchouc par temps humide et terrain détrempé et des bottes de travail par temps sec. C’est une bonne chose que de pouvoir changer de chaussures en cours de journée après avoir travaillé un certain temps ou quand les pieds sont fatigués. Déconseiller aux cueilleurs de porter des chaussures de ville légères. Pour ce qui concerne les vêtements, la formule des couches superposées est commode. On peut ainsi ajouter ou enlever une couche de vêtements au gré des variations de température dans la journée. Les tricots sont à éviter car ils restent aisément accrochés aux branches. C’est au producteur qu’il revient de fournir aux cueilleurs des cirés en cas Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
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trissures et sépare les fruits à trier de ceux qui l’ont déjà été. Après le triage, on soulève lentement un côté de la feuille pour laisser rouler doucement les fruits. Le plastique à bulles présente l’avantage, par rapport à la plupart des autres produits matelassés, de ne pas absorber l’eau des fruits humides ou de la pluie et d’amortir davantage la chute des pommes. de pluie. Il peut ainsi décider à quels moments les cueilleurs peuvent les porter. Les cirés coûtent cher et ne peuvent être portés continuellement, car ils se déchirent ou s’abîment facilement à cause des branches. Il faut se rappeler que la productivité des cueilleurs dépend beaucoup de leur confort. Les cueilleurs ne peuvent pas donner leur plein rendement quand ils travaillent dans des conditions pénibles. On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils travaillent dans des conditions que soi-même on ne tolèrerait pas. S’il faut que la cueillette se fasse dans des conditions difficiles, les cueilleurs apprécieront beaucoup d’avoir à leur disposition un endroit sec où prendre leur repas et se reposer, et ainsi trouver leurs conditions de travail plus supportables.
Technique de cueillette
Ne jamais permettre aux cueilleurs de tirer sur les pommes pour les détacher de l’arbre. Cette traction nuit à l’arbre et entraîne en général la chute d’autres fruits, ce qui peut augmenter considérablement les meurtrissures. En outre, on risque d’arracher la lambourde (rameau court portant le bouton à fruit) avec le fruit, ce qui réduirait le potentiel de récolte de l’année suivante. Une des techniques de cueillette les plus faciles à apprendre est la méthode du « tournemain «. Elle consiste à saisir la pomme et à la tourner délicatement à son point d’attache à la lambourde. Quand le fruit est prêt pour la cueillette, son pédoncule se rompt habituellement sans peine et sans que les autres pommes ou la lambourde en souffrent. Dans le cas d’un cultivar difficile à cueillir, on place souvent le pouce ou un autre doigt entre le pédoncule et la lambourde pendant la pirouette. Déposer avec précaution les pommes dans le sac ou le panier de cueillette. Ne pas les laisser tomber dans le sac ou le panier et ne pas les secouer. Les chocs des fruits entre eux ou contre les parois du récipient de cueillette 72
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sont des sources de meurtrissures. On doit en effet manipuler les pommes comme si c’étaient des œufs. Les personnes qui ont de grandes mains ou de longs doigts peuvent devenir assez adroites pour cueillir deux pommes à la fois dans une seule main. N’encouragez toutefois pas cette pratique tant que les cueilleurs ne sont pas devenus habiles à cueillir correctement les pommes une à une sans les meurtrir. Les caisses ou les bennes de fruits où se retrouvent des feuilles et des lambourdes sont susceptibles de contenir des fruits de mauvaise qualité. Superviser le travail de tous les cueilleurs et leur montrer comment faire en travaillant avec eux. Un bon producteur ne demandera jamais à ses employés de faire quelque chose que lui-même ne sait pas faire. Il faut leur apprendre à manipuler les pommes par l’exemplecorrectement et efficacement, pas en leur faisant la leçon.
Triage des pommes au verger
Les producteurs soucieux de rentabilité évitent le plus possible de trier les pommes une fois qu’elles sont dans la caisse. Ils ont appris à leurs cueilleurs à cueillir seulement les fruits de qualité marchande et à écarter ou laisser tomber au sol les pommes de qualité inférieure. Le triage des pommes dans la caisse au verger est aussi inefficace que coûteux et peut augmenter les meurtrissures de façon considérable. S’il faut trier les pommes, le faire au moment de les transvider dans la caisse. Quand on vide avec précaution le sac dans la caisse de façon que les pommes s’y s’étalent sur une seule couche, on peut facilement les inspecter sans presque les bouger. Une autre méthode efficace consiste à utiliser une feuille de plastique garnie de bulles, de 1 mètre de côté (le genre de plastique à bulles que l’on utilise pour envelopper des articles fragiles en vue de leur transport). On la pose au-dessus des fruits qui sont dans la caisse pour amortir le contact entre les pommes, ce qui réduit les meur-
Équipe de cueilleurs
Les petites équipes composées de 10 à 12 cueilleurs sont les plus efficaces. Au-delà de 12, les cueilleurs se nuisent les uns des autres ou se dispersent sur une trop grande surface. Il faut s’organiser pour que la distance entre le point de cueillette et la caisse à remplir soit la plus courte possible. Le temps c’est de l’argent et, comme dit le vieil adage, « le temps passé en allées et venues n’est pas passé à cueillir «. Pour réduire encore plus les pertes de temps, chez certains producteurs, il y a une toilette transportable qui suit la progression des cueilleurs dans le verger. Une petite équipe est plus facile à encadrer et à surveiller du point de vue de la qualité et de la productivité. Plusieurs petites équipes bien surveillées et épaulées par des personnes qui s’occupent consciencieusement de la manutention des caisses sont plus efficaces que quelques très grosses équipes difficiles à surveiller.
Meurtrissures
L’un des principaux motifs de déclassement des pommes sur les chaînes de conditionnement sont les meurtrissures. Des études récentes sur la récolte indiquent que les meurtrissures peuvent avoir d’autres sources qu’une cueillette brutale. Une des sources les plus importantes a été directement reliée à la manutention des caisses pleines avec le chariot élévateur ou le camion. Les caisses, même de très grande qualité, se déforment quand on les déplace, ce qui dérange les fruits et les presse les uns contre les autres. L’incidence des meurtrissures ainsi causées s’élève avec chaque déplacement de la caisse durant et après le remplissage. Elle augmente également quand les caisses sont déposées à plusieurs reprises sur des surfaces inégales. On court aussi plus de risque de meurtrir les pommes quand on utilise des patins flexibles pour traîner les caisses sur le sol au cours de la cueillette. Plus le sol du verger est inégal ou plus les caisses sont traînées sur www.agri-mag.com
une grande distance, plus le risque de meurtrissures est grand. Une bonne façon de réduire les meurtrissures consiste à utiliser une remorque, pouvant transporter plusieurs caisses. Les caisses sont remplies sur la remorque stationnée dans les allées du verger et, quand elles sont pleines, elles sont transportées délicatement sur une surface plane. À partir de ce stade, les caisses ne seront soulevées qu’une seule fois, au moment où on les rentrera dans l’entrepôt. Par ailleurs, il recommandé d’utiliser seulement des caisses de très bonne qualité pour les fruits destinés au marché frais. Trier les caisses et réserver les moins solides ou rigides pour les pommes à jus. La mauvaise qualité des caisses, l’utilisation d’un matériel inadapté pour la manutention des caisses ou le manque de précaution de ceux qui s’en servent entraînent la perte de très nombreux fruits pour cause de meurtrissures. Les soins apportés par une équipe de cueilleurs bien encadrée pour éviter les meurtrissures au verger peuvent être anéantis par une seule manutention brutale sur le trajet entre le verger et l’entrepôt.
Détection des meurtrissures
L’effet d’un choc sur la pomme n’apparaît pas tout de suite. Il peut se passer jusqu’à une journée avant que l’on puisse voir toute l’étendue du dommage causé. Pour évaluer l’importance des meurtrissures causées à la récolte par les cueilleurs, laisser une caisse dans le verger exactement à l’endroit où elle a été remplie. Le lendemain, inspecter soigneusement les fruits, couche par couche. S’il y a un problème, il sera visible à ce moment-là. Si un cueilleur est en cause, essayer de corriger la situation en lui rappelant les consignes. Pour contrôler la mesure dans laquelle les meurtrissures sont imputables au transport des caisses, attendre de nouveau une journée après le transport avant d’inspecter les fruits. C’est une bonne idée, quand les fruits sont écoulés par l’intermédiaire d’une station commerciale de conditionnement, de demander à celle-ci qu’elle conditionne certains fruits au tout début de la récolte. La chaîne de conditionnement rendra compte du résultat de l’essai, et s’il y a problème, le producteur pourra le corriger en temps utile. Un peu de coopération www.agri-mag.com
entre le producteur et le conditionneur sur ces questions aidera à maintenir les normes élevées qu’on attend des pommes cultivées et conditionnées.
Meurtrissures des pommes sur l’arbre
La chute prématurée des pommes est due à un trouble physiologique qui hâte la chute de fruits sains juste avant la récolte ou au début de celleci. Certains cultivarssont particulièrement sujets à ce trouble. Au problème évident des pommes de bonne qualité qui tombent par terre s’ajoute celui des meurtrissures que dans leur chute, ces mêmes pommes causent aux pommes situées plus bas dans l’arbre. Pour réduire ce type de dommages, il faut maintenir à un minimum la chute prématurée des pommes. On peut réduire substantiellement la chute prématurée des pommes en maintenant le bon état nutritionnel de l’arbre et en pulvérisant les produits phytosanitaires adaptés. Une autre précaution, quand les arbres sont gros, consiste à commencer à cueillir les fruits du bas d’abord de sorte que, pendant la cueillette des fruits du haut, ceux-ci, en tombant, ne causeront pas de pertes supplémentaires.
Travail à la pièce
Le travail à la pièce a encore sa place dans la récolte des pommes aujourd’hui. Le tarif à la pièce est toujours ajustable et est fixé habituellement de façon à récompenser de leurs efforts les cueilleurs qui ont un rendement supérieur à la moyenne. Il est courant de rémunérer à la pièce les personnes qui ramassent les pommes à jus et à conserve. Par contre, il est très difficile d’obtenir d’un cueilleur payé à la pièce qu’il cueille avec soin des fruits de grande qualité pour le marché frais, car ce système incite à un travail accéléré qui, trop souvent, occasionne plus de meurtrissures. Une stricte supervision est nécessaire en cas de travail à la pièce. Un pro-
ducteur ne doit jamais accepter que des cueilleurs sacrifient la qualité des fruits pour aller plus vite.
Taille des pommiers destinée à faciliter la récolte
Les vergers demandent à être taillés tous les ans pour plusieurs raisons. Une raison à laquelle on ne prête pas suffisamment d’attention est l’effet considérable que la taille peut avoir sur la facilité de cueillette. Avant de tailler, il faut se rappeler la dernière récolte. Comment étaient les pommes? Quels problèmes a posé la cueillette? Peut on réduire ces problèmes en changeant les pratiques de taille? La taille permet en effet d’agir sur la forme physique de l’arbre pour assurer à la fois la qualité et l’abondance de la récolte suivante. On ne saurait trop insister sur l’importance de bien tailler et de bien entretenir le verger. Il est beaucoup plus facile et plus économique de cueillir des fruits de qualité qui sont exempts d’insectes et de maladies dans des arbres dont la frondaison est aérée.
Sensibilisation des producteurs
Pour leur survie économique future, les producteurs doivent apprendre à récolter efficacement leurs fruits et à en préserver la qualité. Ils doivent observer attentivement leurs arbres et être parfaitement au courant de toutes les composantes de leur système de récolte et de manutention. Ils ne doivent rien laisser au hasard, ni s’en remettre au jugement d’autres personnes. Beaucoup de producteurs savent que les normes sont élevées sur les marchés et ils sont souvent en mesure de produire des pommes qui y répondent, mais ceux qui réussissent le mieux sont ceux qui savent préserver cette qualité durant toutes les étapes de la cueillette et de la manutention, car ce sont de tels fruits qui sont demandés sur les marchés. Source: omafra Agriculture du Maghreb N° 113 - Juillet/Août 2018
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