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Agriculture du Maghreb N° 118 - Mars 2019
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Agriculture du Maghreb N° 118 - Mars 2019
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EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 98 07 71 agriculturemaghreb@gmail.com
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Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Prof. Mohammed Sarehane
Attachée de Direction Khadija EL ADLI
Directeur Artistique NASSIF Yassine
Imprimerie PIPO
Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.
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Edito Diversification et ouverture sur notre continent, l’Afrique
L
e développement des exportations à l’échelle internationale est une tâche ininterrompue et le Maroc se doit de multiplier constamment les démarches pour conquérir de nouveaux marchés, notamment pour ses produits agricoles. En effet, ce n’est un secret pour personne, nos positions sur plusieurs de nos marchés traditionnels ont été fragilisées ces dernières années. Après les nombreuses et fructueuses tournées royales en Afrique, la présence massive des chefs d’états et de gouvernements africains à la COP 22 de Marrakech (et au SIAM), les nombreuses interventions de l’ONU et des pays donateurs promettant des montants conséquents à l’agriculture africaine ainsi que les nombreux projets lancés par les opérateurs marocains (OCP, banques, etc.) il est temps de faire fructifier toutes ces actions par, entre autres, nos exportateurs marocains. De l’aveu de l’ensemble des spécialistes mondiaux, l’Afrique est le continent de l’avenir, aussi bien pas sa population que par ses richesses et par ses potentialités futures. La place du Maroc est incontestablement en Afrique et les actions menées dernièrement sont là pour le prouver. De même, les relations Sud-Sud constituent un moteur de développement aussi bien pour le Maroc que pour les pays africains partenaires. Le tour est maintenant aux exportateurs marocains et leurs associations, appuyés par les autorités de tutelle,
de se mobiliser pour faire converger toutes les bonnes volontés exprimées lors des forums internationaux et bilatéraux et de faire profiter les population du continent des fruits de leur labeur, après avoir été longtemps exploités par les anciennes puissances coloniales. Les populations sont ouvertes à ces échanges et à la consommation de produits venant d’autres pays africains et les opportunités ne manquent pas, sachant que souvent les africains importent des produits africains via l’Europe (dattes, mangues, ananas, …). Les visiteurs des autres pays africains à nos salons (Siam, Sifel, etc.), que ce soit des particuliers ou représentants de sociétés ou associations nous l’ont constamment exprimé (voir nos compte rendus sur www.agri-mag.com). Restent les questions de transport, barrières douanières, aspects politiques, bancaires, etc. Aux Etats, organismes et associations de faire ce qu’il faut pour les aplanir. Nous leur souhaitons bon courage, pour l’intérêt de tous.
Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication
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pplément
Sommaire 6 Actualités 28 Fraisier Le matériel végétal, outil de base pour le développement
34 Petits fruits rouges Succès indéniable et diversification réussie
50 Fruits rouges Pour une bonne maitrise de la production
52 Organisation du secteur Création de l’interprofession des fruits rouges
54 Les maladies cryptogamiques de la vigne 62 Betterave potagère Les techniques de production s’affinent
66 TAVELURE DES POMMES ET DES POIRES Combiner vigilance, prophylaxie et traitements appropriés
70 Arboriculture Qu’est ce que le gel et comment y faire face ?
72 LES INSECTES POLLINISATEURS AU SERVICE DES MARAICHERS 74 Petites annonces Nos annonceurs BLF 65 ADRIATIKA 49 CAMELEO SERVICES 21 Agri Mag 5 Chems Agro 60 AGRIMASSA 35 CLAUSE 11 AGRIMATCO 51 CMGP 76 AGRIMATCO 55 CROPLIFE 19 AGRIMATCO 59 DAYMSA 48 AGRIMATCO 67 Elephant vert 45 AGRIPHARMA 29 AGROSPPRAY Tech 37 Elephant vert 61 ATLANTICA AGRICOLA 40 FERTIVAL 13 BASF 57 goji BERRY 44 Agriculture du Maghreb BEJO Zaden 63 4 N° 118 - Mars 2019INFORMIA 9
IRRISYS 7 JBT 15 KEKKILA 33 LALLEMAND 46 MAMDA 2 MEDFEL 17 NETPAK - RODA 39 NOVAKOR 30 PELLENC 23 phyto loukkos 32 Promagri 31 SMURFIT KAPPA 41
SOUFIANI Consult 12 STOLLER 47 TIMAC Agro 43 TIMAC Agro 75
Cahier arabe CLAUSE CMGP CROPLIFE
MAMDA
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Actu Actu Salon Entreprise
Un salon international tourné vers l’innovation Classé parmi les plus grands salons européens spécialisés en machinisme, le SIMA est l’exposition internationale bisannuelle des agroéquipements pour l’agriculture et l’élevage. Marquée par un fort climat d’affaires et par une progression de son visitorat international, l’édition 2019 du SIMA a fermé ses portes sur un bilan positif : 230.000 professionnels du monde entier (fréquentation stable par rapport à 2017) se sont donné rendez-vous au parc des expositions Paris Nord Villepinte du 24 au 28 février afin de découvrir les dernières innovations, d’échanger sur les enjeux du monde agricole et de trouver les réponses concrètes et adaptées à leur travail au quotidien. Toujours présent aux grands évènements agricoles nationaux et internationaux, votre magazine Agriculture du Maghreb était également là pour vous décrire le déroulement de cette édition pleine de nouveautés. Répondant aux besoins de tous les agriculteurs quels que soient la taille de l’exploitation et le mode de production, l’édition 2019 du SIMA a porté un regard à 360° sur la diversité des productions agricoles et des solutions présentées. Un évènement pour toute la filière, alors que les défis à relever pour le secteur agricole n’ont jamais été aussi nombreux. En effet, les agroéquipements jouent un rôle moteur pour accompagner les exploitations agricoles dans leurs transformations.
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Pendant 5 jours, ce rendez-vous unique a offert un panorama complet des technologies françaises et internationales couvrant l’ensemble du cycle de la production : du travail du sol jusqu’à la récolte, en passant par le semis, l’irrigation, l’épandage des fertilisants, le traitement des plantes, la manutention, le transport, gestion informatique, logiciels… Le salon a ainsi offert aux visiteurs l’opportunité de découvrir une filière en pleine évolution, à la pointe de l’in-
novation, tournée vers l’avenir, qui apporte des réponses concrètes à la demande du monde agricole et de la société : rentabilité et compétitivité des exploitations, diminution de la pénibilité du travail des agriculteurs, prise en compte du bien-être animal, respect de l’environnement et de la sécurité des personnes.
Toujours plus international
Avec ses 1800 exposants venant de 42 pays (en 2019),
230.000 visiteurs professionnels de 135 pays et 400 délégations internationales, le SIMA confirme sa position de carrefour de toutes les agricultures du monde. La hausse du nombre d’exposants internationaux (+12,5%) est entre autres le résultat de l’intensification des actions de promotion du salon, via son réseau international de 47 bureaux et une politique active de recrutement des visiteurs dans plus de 90 pays. « Notre objectif était centré, cette année, sur l’animation
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et la convivialité de notre réseau : bon nombre de nos concessionnaires étaient au rendez-vous. Nous avons également eu la visite de nombreux agriculteurs. Nous avons perçu une hausse du visitorat international : environ une trentaine de nationalités se sont rendues sur notre stand. Par ailleurs, la conjoncture du marché, bien meilleure qu’en 2016/2017, est largement ressentie par l’optimisme et le climat d’affaires qui règnent ; nous avons ainsi signé de nombreux bons de commande» souligne Benoit Carré, Président de Carré. « Nous sommes très satisfaits de l’importante fréquentation du SIMA cette année. Notre présence nous a permis des prises de contacts multiples et de qualité avec des constructeurs et, également, avec d’autres start-up. Cela nous permet de créer des synergies et de tisser des liens forts pour l’avenir. », Précise Oscar Lauby, Directeur du développement de HKTC Technologies. Pour sa part, Michel Weber, Directeur marketing et communication de New Holland France affirme « Nous avons constaté une belle dynamique sur notre stand, notamment les 3 premiers jours, avec un état d’esprit positif. Alors que pendant longtemps, le business directement sur le salon n’avait plus lieu, la tendance a repris il y a deux ans et s’est confirmée cette année. Nous avons d’ores et déjà fait de belles affaires avec la signature de plusieurs bons de commande. »
Les temps forts du salon
En phase avec les préoccupations du monde agricole, le SIMA a organisé cette année un riche programme de conférences, tables rondes et animations :
Les tables rondes
Pour la première fois, le salon et ses partenaires ont organisé des tables rondes
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autour des grands enjeux du monde agricole comme l’agriculture biologique (Agence Bio), les systèmes de culture de demain (INRA), l’agriculture à l’heure du numérique (Agridées), l’élevage et l’AgTech (Agridées et l’INRA).
Le SIMA African Summit,
Encourager la croissance économique dans les zones rurales africaines, principalement par le biais de l’agriculture et de l’industrie agro-alimentaire, est devenu l’une des priorités du programme de développement de l’Afrique. Parmi les sujets abordés on peut citer : « Accroître la production agricole grâce à la technologie et la mécanisation » et « Mettre en place un secteur agroalimentaire dynamique en Afrique ». Cette conférence internationale qui a regroupé près de 200 personnes et permis de nombreux échanges constructifs.
Le SIMA Dealers’ Day
a réuni des distributeurs du monde entier sur le thème de la formation et de l’évolution du métier de concessionnaire.
Le Job dating
Au sein d’un espace dédié, le Job Dating a offert aux recruteurs et futurs collaborateurs la possibilité de se rencontrer pour échanger sur des projets de recrutement (stage, contrat d’apprentissage ou embauche). Il s’agit de créer un premier contact lors d’entretiens de 15 minutes. En parallèle, des animations autour de l’emploi, de la marque employeur et du conseil aux candidats ont été proposées aux visiteurs. C’est ainsi que 190 candidats ont pu découvrir une cinquantaine de postes proposés par 16 entreprises. De nombreux contrats sont déjà en cours de signature.
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Actu Actu Salon Entreprise
LES VILLAGES START-UP
par La Ferme Digitale avec le concours de la société Atos, il a permis à des codeurs et professionnels du secteur agricole de plancher pendant 48 heures sur l’utilisation des données spatiales en agriculture. Le premier prix a été remis à Ohm sweet home pour son projet Mes Parcelles permettant d’optimiser la définition des potentialités du sol via Sentinel.
LE VILLAGE DE L’INNOVATION
L’INNOVATION AU SERVICE D’UNE AGRICULTURE COMPÉTITIVE Le 22 novembre dernier, les organisateurs du SIMA donnaient déjà un avant gout des nouveautés de l’édition 2019 lors de l’évènement SIMA Preview. C’était l’occasion également pour le jury des Sima Innovation Awards de lever le voile sur les nouveautés primées dans le cadre du Sima 2019. 2 médailles d’or, 5 d’argent et 20 de bronze ont ainsi été décernées par un jury mandaté par Comexposium,
Deux Villages Start-up ont regroupé les jeunes sociétés présentant des solutions en phase avec un secteur agricole en pleine mutation. Il a également accueilli 5 ateliers proposés par La Ferme Digitale, permettant d’échanger sur les débouchés du secteur et autres sujets qui font l’actualité.
Relié aux Villages Start-up, cet espace se veut à la fois prospectif et en phase avec les besoins actuels des agriculteurs et des constructeurs. Pour illustrer les grandes tendances du moment en agriculture, ce village a regroupé : les SIMA Innovation Awards, les portraits d’agriculteurs innovants et l’espace prospectif et expérientiel. Le Hackathon Autre nouveauté de l’édition 2019 du SIMA, organisé
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l’organisateur du salon. Les différentes innovations primées et les médailles étaient d’ailleurs bien mises en avant sur les stands des entreprises pendant le salon. « Nous avons eu beaucoup d’affluence grâce à la médaille d’argent que nous avons gagnée aux SIMA Innovation Awards 2019. Ainsi, nous avons eu plusieurs délégations étrangères qui sont passées sur le stand pour voir notre nouveauté aux investisseurs. », explique Stéphanie Deboude, Présidente de Sodijantes Industrie. Pour rappel, les SIMA Innovation Awards récompensent les matériels, produits, techniques et services les plus innovants. Chaque palmarès est un révélateur des tendances de fond en matière d’évolution des équipements agricoles,
des préoccupations des utilisateurs et des réponses apportées par les constructeurs et fournisseurs de solutions. Cette année, trois tendances se dégagent : le numérique, le confort et la sécurité: - Le numérique en agriculture : le domaine des applications du numérique a largement dominé le palmarès de cette édition 2019 avec près de la moitié des médailles. En effet, les solutions sont de plus en plus matures et les domaines d’application de plus en plus vastes. Depuis la collecte de données fiables jusqu’à leur valorisation pour la prise de décisions de plus en plus pointues, pour acquérir de nouvelles connaissances agronomiques - Qualité du travail et performances des machines : dans
Un record pour le SIMAGENA !
Le SIMAGENA est le rendez-vous des professionnels, français et internationaux, de l’élevage et de la génétique bovine. Au cours des dernières années, le SIMAGENA est devenu le point de référence pour les entreprises françaises qui s’occupent de sélection génétique et d’export de reproducteurs. La Journée de l’élevage, nouveauté de l’édition 2019, a accueilli de nombreux temps forts : open-shows, ventes aux enchères internationales, table ronde. Cet événement a été marqué par un record européen historique : la génisse Gah Olga des Grilles, fille de Boldi V Gymnast a été vendue 130.000 euros, à deux syndicats d’éleveurs canadiens et allemands, lors d’une vente aux enchères. « Le SIMAGENA est LE salon professionnel qui met en valeur les entreprises françaises et leurs savoir-faire. Cette édition 2019 est la plus belle depuis que KBS Genetic s’en occupe. Nous avons eu beaucoup de nouveaux contacts de différents pays, pour une multitude de domaines. Il y a eu une très forte fréquentation qualitative avec un visitorat d’agriculteurs et de professionnels directement concernés par le SIMAGENA. », déclare Giuseppe Pantaleoni de KBS Genetic, organisateur du SIMAGENA. www.agri-mag.com
innovation
un contexte de complexification des opérations culturales et de diversification des productions - La sécurité, le confort et la santé au travail des utilisateurs : ce sont des impératifs de plus en plus pris en compte par les constructeurs qui apportent des réponses fiables qui sont soit très technologiques, soit purement « de bon sens ». Vous pouvez voir tous les détails ainsi que les photos des produits primés sur notre site www.agri-mag.com Prochaine édition du SIMA : février 2021 !
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LES MACHINES LES PLUS PUISSANTES AU MONDE AU SIMA !
FENDT
Le tracteur FENDT 1 000 Vario est le tracteur standard le plus puissant au monde avec ses 500 CV. Il se distingue par sa robustesse exceptionnelle, sa polyvalence et ses performances. Le tracteur fait preuve d’une puissance supérieure non seulement dans les champs, mais aussi lors des déplacements sur routes. Il se distingue également grâce à ses technologies d’optimisation intelligentes et de haut rendement.
KRONE France
Présent sur le marché de l’ensileuse depuis 2000, KRONE France frappe de nouveau un grand coup en présentant au SIMA la nouvelle ensileuse BiG X 1180, l’ensileuse la plus puissante au monde ! Avec un moteur de 1156 CV, peu polluant, BIG X 1180 est ultra performante. Elle offre un rendement élevé et une qualité de hachage optimale, mais également un confort et une facilité d’utilisation. KRONE propose différentes fonctionnalités pour l‘ensileuse, afin de mieux mettre à profit la machine et de faciliter judicieusement le travail du chauffeur. Ces assistances électroniques fournissent toutes les données importantes concernant le produit récolté et assurent une meilleure sécurité dans des conditions extrêmes.
Machine de l’année 2019
Le palmarès de « Machine de l’année 2019 » a été dévoilé au Sima à Paris. Pour la première fois, la cérémonie s’est déroulée pendant la soirée Aftershow du salon. L’événement a regroupé les représentants des constructeurs mondiaux mais aussi de PME françaises. Le concours a récompensé les machines les plus innovantes et offrant un réel bénéfice agriculteur. Plus de 60 candidats ont participé cette année, répartis dans 16 catégories.
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Actu Actu Produit Entreprise
Tomate Innovation et valorisation Le consommateur refusant de plus en plus le modèle industriel de production, l’innovation permet d’accentuer des valeurs liées à l’environnement, au développement durable, sans oublier le caractère pratique. Dans ce sens, la tomate a bénéficié d’innovations variétales qui ont permis sa segmentation (formes, couleurs, gouts), entrainant une hausse de sa consommation.
L
a génomique fonctionnelle a permis de s’intéresser de plus près à des caractères aussi complexes que la qualité des fruits charnus. Et c’est vers la tomate que les chercheurs se sont tournés pour choisir leur modèle car elle a des atouts certains, notamment : - un grand nombre d’études sur
sa physiologie, son métabolisme ou encore sur sa maturation - avant son séquençage complet, sa carte génétique était déjà assez dense et nombre de ses gènes déjà séquencés - elle bénéficie d’une biologie très pratique : cycles de développement assez courts avec plusieurs cultures possibles par an et un génome assez petit
et manipulable qui facilite les études fonctionnelles. - la tomate peut également apporter des éléments de compréhension sur le fonctionnement d’autres baies comme le raisin - son génome est très proche d’autres Solanacées économiquement importantes comme la pomme de terre, l’aubergine, le piment ou le tabac. Elle est aussi génétiquement assez proche du café. Autant d’espèces pour lesquelles les gènes ou les régions chromosomiques intéressantes chez la tomate pourraient être mises à profit.
Perspectives d’amélioration Des rendements meilleurs
Des scientifiques ont découvert une nouvelle méthode pour améliorer les rendements d’une façon spectaculaire. Ils ont découvert un certain nombre de variations génétiques qui pourraient améliorer jusqu›à %100 la production des tomates. «Traditionnellement, les producteurs se basaient sur la variation naturelle des gènes pour accroître les rendements. Toutefois, ces rendements ont stagné,» affirme un chercheur. «Les producteurs ont un besoin immédiat de 10
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trouver de nouvelles manières pour produire plus de nourriture.» Il a rajouté que «l’architecture de la plante est le résultat de l’équilibre délicat entre la croissance végétative (bourgeons et les feuilles) et la production de fleurs. Pour augmenter les rendements des cultures, nous voulons des variétés qui produisent autant de feuilles et tiges que de fruits, même si cela nécessite de l’énergie, une énergie produite dans les feuilles». Pour les tomates et pour d’autres plantes qui produisent des fleurs, l’équilibre entre la croissance végétative et générative est contrôlé par deux hormones antagonistes appelées florigène et antiflorigène. Les chercheurs ont montré que l’équilibre entre le florigène et l’antiflorigène pourrait ne pas être optimal pour les plants de tomates, en dépit de la longue période pendant laquelle les variétés naturelles ont été cultivées. L’étude a identifié une série de nouvelles mutations génétiques qui ont permis pour la première fois de régler cet équilibre. Cet équilibre maximise la production des fruits sans affecter l’énergie produite par les feuilles qui sont nécessaires pour soutenir ces fruits. «Nous avons constaté qu’il existe différentes combinaisons qui augmentent considérablement les www.agri-mag.com
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Actu Actu Produit Entreprise
rendements pour les tomates cerises et les autres types de tomates destinées à la consommation en frais».
Qualité nutritionnelle
Parmi les recherches fondamentales sur la tomate figurent des travaux sur l’amélioration de ses qualités nutritives. Ainsi, un laboratoire français a montré que des périodes ciblées de carence en azote des plants permettaient d’augmenter les teneurs en polyphénols des tomates. Cette découverte n’a pas encore été expérimentée en serre, alors qu’elle serait facile à mettre en œuvre sur cette culture hors-sol. La tomate représente une source majeure de vitamine C en raison de la forte consommation de ce fruit. Les fruits des espèces sauvages de tomate sont souvent très riches en vitamine C et sont une source de variabilité pour améliorer ce caractère. Des chercheurs ont donc focalisé leurs travaux sur la qualité nutritionnelle sur la vitamine C. Certaines des approches globales concernent également le lycopène, autre métabolite secondaire d’intérêt de la tomate.
Contrôler la taille et la maturité
Des chercheurs ont identifié chez la tomate, Solanum lyco12
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persicum, un gène contrôlant la taille du fruit et qui retarde la période de sa maturation. Les résultats de cette étude ouvrent des perspectives d’amélioration de la culture de la tomate, ainsi que celle du piment et de l’aubergine appartenant à la même famille botanique. Avant d’être domestiquée par l’homme, la tomate, avait la taille d’une cerise. C’est au Mexique qu’elle est cultivée pour la première fois et qu’elle se développe avant d’être introduite en Europe au 16ème siècle. Aujourd’hui, la tomate est cultivée dans la plupart des pays et sa production est l’une des plus importantes au monde (environ 160 millions de tonnes par an). Ainsi, la tomate est l’objet de nombreuses recherches scientifiques. En 2012, le génome de cette espèce a été publié par le consortium du génome de la tomate. L’étude a eu pour objectif d’identifier, grâce à une cartographie fine de son génome et des analyses fonctionnelles, un nouveau gène à effet majeur sur la taille et la masse du fruit de la tomate. En recherchant des liens entre l’ADN et des caractéristiques morphologiques du fruit chez plusieurs espèces de tomates, dont des espèces sauvages et anciennes, les chercheurs ont ciblé plus particulièrement une région du génome portant un gène (SIKLUH) connu pour agir sur la taille chez d’autres www.agri-mag.com
espèces à fruits. En inactivant ce gène, les chercheurs ont observé que les tomates obtenues étaient bien plus petites. Ils ont également remarqué que la maturation du fruit était précoce, suggérant que ce gène permet de retarder le murissement et ainsi laisser plus de temps au développement de sa masse. Ces résultats seront utiles pour l’amélioration de la culture de la tomate, et ouvrent des perspectives pour le piment et l’aubergine, tous deux membres de la famille des Solanacées.
Tolérance à la sécheresse
Des chercheurs ont identifié des gènes majeurs impliqués dans la tolérance à la sécheresse et suggéré que les éléments transposables joueraient un rôle important dans la tolérance au stress. Les tomates que nous consommons aujourd’hui résultent d’un long processus d’amélioration. Si celui-ci a contribué à créer des lignées cultivées qui expriment des caractères d’intérêt initialement présents chez les plantes sauvages, il pourrait toutefois, être encore optimisé si l’on connaissait mieux le génome des tomates sauvages. Parmi celles-ci Solanum pennellii. Très résistante aux www.agri-mag.com
stress et en particulier à la sécheresse, elle a été souvent utilisée dans des croisements classiques avec la tomate cultivée S. lycopersicum et les lignées dites d’introgression dans lesquelles de grandes régions génomiques de S. lycopersicum sont remplacées par les segments correspondants de S. pennellii arborent des performances agronomiques nettement supérieures. Tout récemment, une équipe internationale de scientifiques a séquencé et analysé son génome, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension des fondements génétiques des caractères d’intérêt de ce fruit. Petite par la taille de son fruit, S. pennellii n’en renferme pas moins un génome de très grande taille, légèrement supérieur à celui de sa cousine cultivée S. lycopersicum. Les scientifiques ont mis en évidence que la cuticule de S. pennellii présente une teneur accrue en cires, qui vient en renforcer la fonction naturelle, à savoir éviter la perte d’eau à travers les feuilles. Tout laisse donc penser que chez S. pennelli, la cuticule aurait été le siège d’une adaptation permettant de réduire les pertes d’eau par transpiration et de faciliter la survie en milieu aride. Agriculture du Maghreb N° 118 - Mars 2019
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Actu Actu Entreprise Congrès
L’AMPP ET LA PROTECTION DES PLANTES
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e monde est aujourd’hui confronté à de nouveaux défis, allant du changement climatique à la croissance démographique et aux variations de la demande et des besoins de la population.  Relever ces défis de manière durable nécessitera une meilleure utilisation des ressources, de nouveaux outils et surtout une vigilance accrue pour faire face aux menaces des bioagresseurs. Le développement du secteur agricole au Maroc et au niveau des pays voisins a enregistré une croissance très soutenue par les états qui ont investis au niveau des structures de productions ce qui a engendré une croissance de la production de certaines spéculations. Ce qui certain c’est que l’innovation joue un rôle clé dans la productivité agricole à long terme, le développement rural et la durabilité environnementale. A l’heure actuelle, malgré les efforts déployés par tous les professionnels du secteur agricole, nos productions agricoles doivent faire face à la menace croissante des bioagresseurs émergents tout en répondant aux attentes sociétales et réglementaires en ce qui concerne les moyens de protection des plantes utilisés qui ne doivent présenter aucun danger pour la santé humaine et l’environnement. Ce qu’il faut mettre en évidence c’est que le spécialiste en protection des plantes ou PHYTIATRE est en mesure actuellement d’assurer un encadrement adéquat aussi bien dans la protection des plantes que la préservation de la nature (vigilance; prévi-
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sion; suivi ; alerte; encadrement et prise de la décision surtout au bon moment). Pour notre pays il est temps de revoir le système actuel qui a montré ses limites notamment pour faire face aux crises phytosanitaires (pour ne citer que l’exemple de la cochenille du cactus qui est encore vivant). Il est question de bien réfléchir aux différentes menaces que nous allons aborder lors de ce 11ème congrès et d’en tirer les éléments positifs à prendre en considération afin de disposer d’un système d’alerte efficace et d’un processus de vigilance préventif fiable. Nous avons besoin d’un système moderne de protecteurs des plantes afin de maintenir les cultures en bonne santé tout en creusant au niveau des moyens nouveaux, novateurs et durables de protection contre les insectes, les maladies et les mauvaises herbes.  D’où l’intérêt de la mise en place d’un pro-
gramme d’accompagnement des producteurs basé sur la lutte intégrée contre les ravageurs (IPM), pratique qui consiste à utiliser une grande variété d’outils et de techniques pour lutter contre les ravageurs. Ce qui est évident c’est que le protocole IPM comporte trois étapes: 1/ prévenir les bioagresseurs et prendre des mesures pour empêcher les populations d’organismes nuisibles d’atteindre un niveau destructeur. 2/ Surveiller les ennemis des plantes de près notamment les menaces que représentent les mauvaises herbes, les insectes et les maladies. 3/ Intervenir en préventif pour minimiser les pertes et les dégâts afin de lutter en toute sécurité contre les parasites lorsqu’ils nous menacent dans notre source de nourriture. Ce qui est sûr c’est que les bioagresseurs réduisent la productivité des cultures, compromettent leur durabilité et affectent la qualité de la production. Notre objectif est d’améliorer la gestion des risques, la prédiction des dégâts et l’aide à la décision sur les actions à mener. Je pense qu’il est temps de se pencher sur la question afin de protéger notre patrimoine contre les menaces actuelles notamment Xyllela fastiodosa sur agrumes, olivier et vigne; le charançon rouge sur le palmier dattier ; Tristeza ; le thrips et le greening sur les agrumes ; Drosophila sur les fruits rouge, etc.) . Pour l’AMPP ; il faut mettre la santé des plantes au cœur de tous ces enjeux et de notre préoccupation quotidienne.
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Actu Actu Congrès
L ’Association Marocaine de Protection des Plantes – AMPP الجمعية املغربية لحماية النباتات
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11ème Congrès de l'AMPP
La protection des Plantes: face aux défis actuels et en perspectives
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les 26 – 27 Mars 2019 À l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II – Rabat
BIOPESTICIDES; LUTTE BIOLOGIQUE & INTEGREE 1. Identification d’isolats marocains d'Agrobacterium isolés à partir d'arbres fruitiers Tabiti &al. 2. Evaluation in vitro de l’activité antagoniste d’une collection de bactéries contre Fusarium solani et F. oxysporum de la pourriture sèche des racines d’agrumes Ezrari &al. 3. Behavior of the growth of several soil-borne pathogenic fungi on an amendment of solid phosphate sludges Baiz & al. 4. Etude de la sensibilité de Cercospora beticola Sacc contre les triazoles au Maroc. El Housni & al. 5. Contribution à l’identification des causes des pertes en post-récolte de la tomate ( Lycopersicon esculentum Mill.) au Maroc Zelmat & al. 6. Modélisation du mildiou de la pomme de terre dans la plaine de Triffa Alaoui & al. 7. Effet sur les pourritures racinaires causées par le Fusarium culmorum de l'application foliaire du chlorure de potassium selon les trois stades de croissance du blé dur Baha Eddine & al. 8. Effet de la fertilisation azotée et de son interaction avec les stades de croissance du blé dur sur les pourritures racinaires du blé dur Ourgh. Baha Eddine & al. 9.Evaluation du pouvoir antifongique de trois espèces de Mesembryanthemum à l’encontre de quelques champignons phytopathogènes. Halime & al.
Discussions Déjeuner
SESSION DES POSTERS 26 ET 27 MARS 2019: 1. Problèmes phytosanitaires du safran (Crocus sativus L.) Au Maroc : cas des adventices Rimani & al. 2. Contribution à l’étude des acariens ravageurs et prédateurs sur agrumes dans le périmètre de Moulouya Bousamid & al. 3. Cortège des bioagresseurs et de leurs auxiliaires inféodés aux espaces verts de la ville de Nador Kharraz &al. 4. Bioagresseurs associés aux plantes ornementales: Cas de la ville Saidia, Maroc Charif & al. 5. Effet des extraits végétaux de certaines plantes marocaines sur Macrosiphum rosae et Gynaikothrips ficorum. Lachguer &Chafik Z. 6. Etude de l'effet de l'enrobage de la semence de l'ail (Allium sativum L.) variété "rouge locale" en utilisant trois fongicides différents contre les champignons telluriques. Kadi Kenza & al. 7. Maladie de la tuberculose d’olivier : Caractérisation et approche de lutte biologique via l’utilisation des antagonistes bactériennes Bouaichi & al. 8. Trichoderma local species, growth condition at different temperatures ; pattern to invistigation in the biocontrol screeing process. Mokhtari & al. CLOTURE
Mardi 26 Mars 2019
8h 30AVEC Enregistrement inscription LE SOUTIEN DE LA et SOCIETE PROMAGRIdes participants.
INSTITUT AGRONOMIQUE & VETERINAIRE HASSAN II
9h 30 Ouverture officielle 10h 15 Pause café 10h 30 Thème principal :
LA PROTECTION DES CULTURES FACE AUX NOUVEAUX BIO-AGRESSEURS ET AUX ENJEUX ACTUELS 1. Les nouvelles approches pour une protection durable des cultures Hormatallah A.& Chtaina N. 2. Lutte biologique contre la cochenille des Cactus Bouharroud & al 3. Drosophila suzukii Matsumura (1931) (Diptera : Drosophilidae), un nouveau ravageur: Bioécologie, importance économique, gestion et situation au Nord-Ouest du Maroc Boughdad A.& al. 4. Les ravageurs émergents des palmiers Rhynchophorus & Paysandisia. Retours d'expériences et perspectives sur la lutte en cours sur la Riviera franco-italienne Castellana R. & al. 5. Deux nouveaux ravageurs associés à l’avocatier au Maroc: la cicadelle Penthimiola bella (Hemiptera: Cicadellidae) et l’acarien Oligonychus perseae (Acari: Tetranychidae) Smaili MC.& al. 6. Nuisibilité, surveillance et stratégie de lutte contre le thrips Pezothrips kellyanus (Thysanoptera : Thripidae) sur agrumes Smaili MC.& al. 7. Connaissances actuelles sur Xylella fastiodosa et son danger sur l’agriculture marocaine Achbani E. 8. La Chenille légionnaire d'automne Spodoptera frugiperda (J.E. Smith,1797) Quel risque pour le Maroc ? (Synthèse bibliographique) Mihi M.
12H 00 – 13H 00 DISCUSSIONS 13H 00 – 13H 30 : PREMIERE SEANCE DES POSTERS 13H 30 DÉJEUNER 15H 00 : SECONDE SEANCE DES POSTERS 15H 30 APRES MIDI : Assemblée Générale : Lecture des rapports moral et financier / Approbation des rapports / Election des membres du bureau pour l’excercice 2019-2021..
Mercredi 27 Mars 2019
9H 00- 9H 30 TROISIEME SEANCE DES POSTERS
ETUDES & GESTION DES NEMATODES ET DES VIRUS 1. Evaluation du potentiel nématicide de quelques huiles essentielles et de l’extrait d’ail sur les nématodes à galles (Meloidogyne javanica) associés à la culture de la tomate en conditions semi contrôlées Mokrini F.& al. 2. Contribution à l'étude de nématode à kyste de la betterave à sucre dans le périmètre de la Moulouya Otouya S. &Chafik Z. 3. Occurrence and distribution of virus and virus-like Diseases of citrus in north-est of Morocco -Moulouya perimeter Bibi I.& al. 4. Prévalence des phytovirus et virus-like associés aux agrumes auNord-Est du Maroc Belabess Z. & al. 5. Caractérisation moléculaire du Hop stunt viroid, agent causal de la cachexie, dans les vergers d’agrumes du Gharb Ouantar M. & al. 6. Diagnostic Moléculaire de Tomato Leaf Curl New Delhi Virus affectant le melon au Maroc Radouane N. & al.
Discussions Pause Café
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Agriculture du Maghreb N° 118 - Mars 2019
GESTION INTEGREE DES MAUVAISES HERBES 1. Quand les plantes exotiques envahissantes menacent l’agriculture et les écosystèmes. Ben Gharbit & al. 2. Effet allélopathique des fractions organiques et aqueuses de deux plantes médicinales (Ricinus communis L. et Ammi visnaga (L.) Lam.) sur la germination et la croissance de Phalaris canariensis L. et Lactuca sativa L. About & al. 3. Résistance des mauvaises herbes aux herbicides : situation actuelle au Maroc et perspectives Tanji A. 4. Pyridate : un nouvel herbicide pour le désherbage en post-levée du pois chiche et autres cultures Tanji A. & Bailo Bah M. 5. Bentazone + imazamox : un nouvel herbicide pour le désherbage des fèves, fèveroles et petit pois Tanji A. & El Bilali T. 6. Aminopyralide + florasulame + 2,4-D : un nouvel herbicide pour le désherbage des céréales d’automne EL Amrani A. & Tanji A.
Discussions Déjeuner
Mercredi 27 Mars 2019
9H 00- 9H 30 TROISIEME SEANCE DES POSTERS BIOPESTICIDE; PESTICIDES ET ENVIRONNEMENT 1. Le monitoring du Charançon rouge de palmier Rhynchophorus errugineus en milieu urban: la ville d’Ajaccio, France. Gigleux & Noui 2. Bio-Contrôle de Paysandisia archon, en prévention de l’extension des attaques de Rhynchophorus errugineus sur palmiers. Capelli & al. 3. Evaluation de l’efficacité de deux produits insecticides et un biopesticide contre la cochenille blanche du palmier dattier Parlatoria blanchardi TARG. 1868 (Homoptera, Diaspididae) dans la région d’Errachidia. Sadrati-maarouf & al. 4. Ecologie des populations de la cicadelle Empoasca vitis Göthe (Homopeta: Cicadellidaae) dans la région de Moulouya au Maroc. Khfif K& al 5. Effet insecticide d’huile essentielle de Mentha pulegium contre les insectes ravageurs : Sitophilus oryzae (L.) et Tribolium castanaeum (Herbst) du blé en post-récolte. Lougraimzi & al. 6.The population dynamics and seasonal occurrence of Mediterranean fruit fly (Ceratitis capitata, Wiedmann, 1824) in Moulouya Perimeter North Eastern of Morocco Ouassat & al. 7. L’effect de quelques variétés de pommier sur la biologie et la démographie de l’acarien rouge : Table de vie à deux sexes de Panonychus ulmi (Koch, 1836) (Acari : Tetranychidae) Ouassat & al. 8. Pratiques d'utilisation et de gestion des produits phytosanitaires des agriculteurs de la province de Séfrou. Ben khada & al. 9. Pesticides génériques : situation actuelle au Maroc et perspectives Tanji A. & Mihi M.
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TRANSPORT & LOGISTIQUE
PROCESS & EMBALLAGE
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Actu Actu ASSOCIATION Entreprise
Communiqué de presse
Suite à la publication par le mensuel marocain Economie Entreprises du mois de février 2019, d’un article sur le code de procédures des produits pesticides à usage agricole, version G, en cours d’élaboration au niveau de la Division des Intrants Chimiques de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), et en vue d’éclairer l’opinion publique et professionnelle, l’association CropLife Maroc souhaite apporter la mise au point suivante :
R
appelons que CropLife Maroc est une association à but non lucratif, elle est constituée de 23 sociétés membres, dont trois filiales de multinationales, les vingt autres sont des sociétés locales. Ses membres importent, distribuent et commercialisent plus de 80% des produits pesticides à usage agricole utilisés au Maroc. 60% de ces produits sont des génériques, les autres 40% sont des spécialités. CropLife Maroc prône une gestion éthique et responsable des pesticides à usage agricole, elle milite en faveur du respect de la santé des utilisateurs, des consommateurs et de l’environnement par une utilisation raisonnée et judicieuse des produits phytopharmaceutiques. L’association travaille de concert avec la Direction des Laboratoires et des Intrants de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires, plus particuliè18
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rement avec la Division des Intrants Chimiques, représentant l’autorité en charge des produits pesticides à usage agricole. Nous soutenons, supportons et saluons le travail et les efforts qui sont faits par l’ensemble du personnel de l’ONSSA. Nous sommes entièrement d’accord avec eux sur les problèmes et les défis qui se posent à notre secteur, à savoir : 1. Homologation des produits pesticides à usage agricole qui répondent aux normes et exigences de qualité internationale, afin d’assurer la sécurité et le respect des utilisateurs, des consommateurs, des animaux et la préservation de l’environnement, tout cela, dans le respect total des lois en vigueur au Maroc ; 2. Contrôle strict et rigoureux de tous les produits pesticides à usage agricole, à l’importation, lors de l’en-
treposage, au niveau des circuits de revente et distribution et lors de leur application ou utilisation finale ; 3. Lutte contre la contrefaçon des produits qui présente un fléau majeur pour l’économie du pays. Si nous sommes d’accord sur le fond, il n’en demeure pas moins que nous avons des avis différents sur la forme et la manière pour atteindre ces objectifs. Nous sommes persuadés que les pesticides à usage agricole est un secteur important, non pas par son chiffre d’affaires, mais par son impact et ses conséquences, il faut donc se donner tous les moyens nécessaires pour pouvoir l’appréhender. Nous pensons et nous n’avons jamais cessé de le répéter, qu’il faut : 1. Etoffer la Division des Intrants Chimiques en moyens humains et matériels pour
qu’elle puisse s’acquitter convenablement des tâches qui lui sont assignées ; 2. Renforcer les capacités et les compétences du Laboratoire Officiel d’Analyse et de Recherche Chimique, le cas échéant, créer un autre laboratoire GLP spécialisé dans le domaine des pesticides, afin de réduire les délais de contrôle à l’importation et surtout vérifier la qualité intrinsèque des produits qui peuvent contenir des impuretés non identifiées ; 3. Donner plus de moyens aux services régionaux de l’Office pour qu’ils puissent mettre en œuvre et faire respecter toutes les lois, décrets, arrêtés, procédures et directives en la matière ; 4. Enfin, le respect par tous, aussi bien de l’administration que des soumissionnaires, des règlements et procédures en vigueur. Le Bureau www.agri-mag.com
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Actu ActuEntreprise Entreprise
Eléphant vert
Ouvre une nouvelle agence dans le Souss-Massa Dans le cadre de sa stratégie de proximité et d’accompagnement des producteurs, le leader de l’agriculture durable Eléphant Vert Maroc a inauguré le 11 mars dernier sa deuxième agence à Ait Melloul, pratiquement un an après l’ouverture de sa première agence dans la région du Loukos où le groupe est fort présent dans le secteur des fruits rouges. Le choix du Souss n’est pas fortuit, c’est en effet la première région de production et d’exportation de primeurs au Maroc. C’est également un tremplin pour mieux servir les provinces du sud du royaume et notamment Dakhla. La nouvelle agence a ouvert ses portes pour servir de vitrine pour présenter aux professionnels de la région stratégique de Souss Massa toute la gamme de produits commercialisée par le groupe Eléphant vert, notamment des biofertilisants distribués sous les marques Fertinova, Organova, Novastim et Novaprotect … ainsi que des bioinsecticides, bioacaricides et biofongicides à base de microorganismes, comme NOFLY, FUNGISEI et MYCOTROL, utilisés pour la protection des cultures. « Depuis 2012, le groupe ne cesse d’étoffer et de développer ses gammes de produits sur l’ensemble du territoire marocain, notamment par la mise en place de plusieurs essais afin de
démontrer leur efficacité », explique M. Sébastien Couasnet Directeur Général Groupe Eléphant Vert. « Dans le cadre de l’agriculture intensive pratiquée dans la région, l’impact de l’offre d’Eléphant vert est très important. Elle permet en effet de réduire la charge des produits agricoles en résidus qui représente une contrainte à l’export, en plus bien sur, d’une meilleure protection du patrimoine sol et de l’environnement », a souligné pour sa part Dr Anouar Alasri, Directeur Général Eléphant Vert Maroc. « La nouvelle agence est en mesure de répondre à tous les besoins exprimés par les clients et partenaires de la région en termes de produits et de services. Nos 20 techniciens vont assurer un suivi journa-
La coopérative
Jawharat Boulaouane
de production et Valagro
Journée sur le raisin Doukkali La coopérative Jawharat BOULAOUANE de production et valorisations des productions agricoles et la société Italienne Valagro, représentée au Maroc par M. Brahim ELANBI, ont organisé une journée de sensibilisation au profit des membres viticulteurs de la coopérative (500 adhérents) sur les nouvelles techniques de production du raisin de table dans la région surtout la variété locale DOUKKALI qui occupe une superficie de plus de 13.000 Ha dont la majorité est conduite traditionnellement et en Bour. De ce fait, le rendement actuel issu de cette production traditionnelle ne dépasse pas les 20
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5 tonnes par hectare. Ces dernières années, les nouvelles techniques de conduite culturale ont contribué considérablement à l’amélioration des rendements en raisin allant jusqu’à 8 fois par rapport à la production traditionnelle. Les nouvelles techniques consistent en une conduite super intensive (plus de 2.222 plants/ha), palissage, irrigation goutte à goutte et fertilisation adaptée. La société Valagro a dans ce sens présenté les nouvelles techniques de conduite ainsi que son programme de ferti-irrigation et bio-stimulation du raisin de table.
lier avec nos partenaires ainsi que le conseil et la vulgarisation de nos méthodes auprès des agriculteurs. Par ailleurs, grâce à notre Laboratoire d’Analyses et de Contrôle de Qualité (LACQ), des analyses du sol, de l’eau et des plantes peuvent être réalisées de façon à mieux raisonner la fertilisation et la gestion des résidus, ce qui permet des économies substantielles d’intrants pour l’agriculteur et surtout de protéger l’environnement et la nappe phréatique ». « En plus de la proximité des producteurs et des distributeurs de la région,
cette notre nouvelle agence dispose d’un dispositif frigorifique pour permettre le stockage dans des conditions idéales de nos produits biologiques », a tenu à souligner Laila Boukantar, Directrice Marketing et Opérations Commerciales, Eléphant Vert Maroc. A noter qu’en plus de l’ouverture de nouvelles d’agences, le groupe Eléphant Vert accompagne le développement de ses activités par la consolidation de sa force de vente qui devrait atteindre 90 personnes sur le terrain fin 2019.
Le raisin Doukkali Le secteur viticole DOUKKALI s’étend sur une superficie d’environ 13.000 ha sur la région des Doukkala. Plus de 10 000 exploitations du vignoble assurent chaque année une production de plus de 38 000 tonnes de raisin, ce qui représente en valeur de production 153 MDH. Le raisin Doukkali est un cépage unique qui a d’ailleurs été récompensé au Salon International de l’Agriculture du Maroc, en 2014 (SIAM) du Label “I.G” Indication Géographique. Il est, pour les
agriculteurs de la région, non seulement une ressource financière non négligeable, mais aussi une fierté de produire un fruit fort apprécié chaque automne. Le raisin Doukkali offre un goût assez particulier et ses belles grappes qui décorent joliment les étals des souks et des marchés locaux sont très appréciées des consommateurs. Il tire ses particularités et sa saveur unique du climat et du sol, plutôt sablonneux, de la région de Doukkala.
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Actu Actu Entreprise
Fungisei de Eléphant Vert Bien plus qu’un fongicide !
Fungisei® est un fongicide qui agit sur un large spectre de champignons et bactéries, sur plusieurs cultures fruitières et maraîchères. Sa formulation brevetée, à base de Bacillus subtilis souche IAB/BS03, est recommandée en agriculture conventionnelle et biologique.Son mode d’action innovant est basé sur la capacité de la souche IAB/BS03 du Bacillus subtilis à produire des antiobiotiques lipopeptidiques qui attaquent la membrane externe et détruisent la couche lipidique de la membrane fongique entraînant la neutralisation de l’agent pathogène. Grâce à sa formulation innovante, Fungisei® est le produit le plus stable sur le marché. Il garde son efficacité dans les conditions de stockage et d’application les plus difficiles. - il inhibe efficacement le développement du botrytis - il est recommandé en programmes IPM et permet de réduire les traitements conventionnels de 20 à 50%. En outre, il évite le déve-
loppement de résistances, induites par l’utilisation de fongicides conventionnels, - il peut prévenir contre les problèmes fongiques après la récolte, en l’appliquant une ou deux fois, 7 à 15 jours avant la récolte, - il joue un rôle important dans les mécanismes de gestion de la résistance, - c’est un produit à 0 DAR, sans contrainte sur la récolte. - il favorise un mécanisme de résis-
tance induite et systémique chez les plantes. - c’est un produit qui respecte l’environnement, non toxique pour la faune auxiliaire. - il offre aux producteurs une protection rentable contre un
Groupe Roda-Netpak
Partenaire privilégié du secteur des fruits rouges
L
e secteur des fruits rouges connait depuis quelques années un essor fulgurant qui s’accompagne de véritables réussites et aussi de difficultés récurrentes. Conscient de l’importance des enjeux liés à ces activités, le groupe Roda MAROC, leader du secteur des emballages pour fruits et légumes, s’est inscrit dans une démarche prospective basée sur la recherche de solutions nouvelles et innovantes. L’implication et l’engagement de ce groupe auprès des opérateurs de ce secteur stratégique se reflète entre-autres dans son installation depuis de longues années dans les régions de
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Moulay Bouselham et Agadir. La gamme des produits proposés par le groupe RODA Maroc ne cesse de s’étoffer et concerne l’ensemble des activités liées à la production et au conditionnement. Cela commence par la désinfection des sols, les engrais et les biostimulants proposés par la société Agripharma. Roda Maroc propose, quant à elle, une large gamme de machines de conditionnement avec une nouveauté réalisée par MAF RODA qui est
l’un des leaders mondiaux dans la conception et la fabrication de calibreurs pour les fruits et légumes. Il s’agit d’un calibreur spécialement conçu pour le conditionnement des myrtilles. En fin, Netpak est particulière-
large spectre de maladies fongiques. - il permet d’améliorer la croissance et la vigueur de la plante. - il offre une souplesse dans l’utilisation grâce à sa formule liquide pratique.
ment connue dans les régions de Moulay Bouselham et Agadir pour être le leader dans la distribution des barquettes en R-PET, PP et en carton pour l’emballage des fruits rouges et d’autres produits tels que la tomate cerise, les raisins, etc. La gamme de produits proposés par Netpak est très large et s’enrichit en permanence de nouvelles solutions adaptées aux besoins de la clientèle.
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Redonnez vie à vos sols Depuis sa création en 1986, la société Agripharma, qui est l’un des acteurs majeurs dans le secteur de la désinfection des sols au Maroc, s’est adossée à l’un des plus grands fabricants en Espagne, la
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société AQL, pour offrir aux producteurs des solutions adaptées. Les agriculteurs font face à la problématique des champignons de sol et des nématodes qui attaquent les plantes
et impactent négativement les rendements. Avec l’arrêt définitif de l’utilisation du bromure de méthyle, il fallait proposer au marché de nouvelles solutions de lutte. Le produits FLASH-SOL FE de la société Agripharma est une formulation adaptée aux cultures particulièrement sensibles aux champignons de sol, et dans un degré moindre aux nématodes telles que les fruits rouges, le
haricots verts, etc. Composé de 39,5% de Dichloropropène et de 59,5% de Chloropicrine, ce produit offre de nombreux avantages, notamment : · Facilité d’utilisation · Excellent contrôle des maladies causées par les champignons et les nématodes. · Redonne une nouvelle vie au sol · Amélioration substantielle des rendements
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Actu Actu Entreprise
LE BROYAGE DES PIERRES TECHNOLOGIE NOVATRICE POUR L’EPIERRAGE MECANIQUE DES SOLS
Au Maroc, plus de 2 millions d’hectares de terres sont pierreuses ou rocailleuses et la présence de pierres dans le sol représente un obstacle majeur au développement des terres et à la modernisation des exploitations agricoles. Le recours à l’aménagement foncier par l’épierrage mécanique conventionnel, qui consiste au défoncement du sol, au ramassage et à l’évacuation des pierres des parcelles de ces terres a permis une extension des zones cultivables et une augmentation du rendement des cultures. Aussi, le gain en superficie a varié entre 24 et 55% et les rendements ont augmenté de 55 à plus de 130% selon les zones concernées. Actuellement, une autre alternative à l’épierrage classique commence à faire ses preuves au Maroc, il s’agit d’une nouvelle technique d’épierrage moins couteuse en temps et en main d’œuvre et faisant appel à du matériel innovant, robuste, performant et aux résultats spectaculaires qui a été récemment introduite par la société Pellenc Maroc : le broyage des pierres.
D E M O N S T R AT I O N SUR LE TERRAIN
Soucieuse de la problématique des pierres dans son territoire (plus de 70% de sa SAU soit 11517 Ha de terres pierreuses) et consciente de l’importance que revêt l’aménagement foncier par l’épierrage mécanique dans le développement agricole, la Commune rurale de Saidate relevant de la Province de Chichaoua a organisé en
collaboration avec la société Pellenc Maroc le 27 Juin 2018 une journée de démonstration du matériel technique permettant de broyer les pierres présentes dans le sol. Une centaine d’Agriculteurs, des représentants des structures du Ministère de l’Agriculture (DRA, DPA, ONCA, Chambre d’Agriculture de Marrakech – Safi), des élus et des Organisations professionnelles etc.…ont assisté à
cette démonstration. A cette occasion, la société Pellenc Maroc a présenté pour la première fois au public ses deux broyeurs de pierres à marteaux mobiles (modèles BP 145 et BPR 250), fabriqués par la société Française KIRPY. L’objectif de cette démonstration est de démontrer les avantages technico - économiques que présente le broyage mécanique par rapport à l’épierrage conventionnel (qui reste très couteux en temps et en main d’œuvre) et son rôle dans la mise en valeur de parcelles et le gain en superficie par l’élimination d’andains. La démonstration a été conduite sur une parcelle à texture sablono- limono- argileuse. Le matériel préconisé pour le cas des sols de la commune de Saidate et utilisé lors de cette démonstration a été comme suit:
- Un cultivateur lourd (chisel) à 7 dents dont l’écartement varie entre 20 et 40 cm (voir photo). Ce matériel permet le défoncement des sols sur des profondeurs réglables pouvant atteindre, selon les modèles 60 cm de profondeur sur une largeur de 1,80m. Le modèle à 7 dents présenté a nécessité un tracteur de 90cv de puissance. Le fabricant préconise une puissance de traction, variant selon les modèles, de 12 à 18 cv par dent. - Un broyeur de pierres à marteaux mobiles (modèle BPR 200) portés par l’attelage à trois points du tracteur, le broyeur étant actionné par la prise de force. La profondeur du travail du sol broyé pourra atteindre 15 cm. - Un tracteur de marque CLAAS de 150 Cv. Dans ce genre de travaux, Il est recommandé d’utiliser des tracteurs avec vitesses rampantes. L’assistance a ainsi suivi l’opération du broyage qui s’est déroulée comme suit :
Résultats des analyses du sol : Désignation
Texture du sol
Calcaire T (CaCO3) en %
MO* %
PH
CE 1/5 mmh/
Sels solubles g/kg
P2O5 Assimilable ppm
Avant broyage
SLA**
16,30
0,94
8,90
0,32
1,01
28,92
Après broyage
SLA
17,30
0,86
8,90
0,33
1,07
28,64
SLA** : Sablono- limono- argileuse. 24
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/
MO* : Matière organique www.agri-mag.com
Etape 1: Passage du cultivateur
Un premier passage croisé à l’aide d’un cultivateur lourd (chisel) a été effectué sur le sol. Ce passage permet le défoncement du sol, l’extirpation des pierres de différentes tailles et à leur préparation à l’étape suivante en les disposant en superficie.
Etape 2: Le broyage
Un passage du broyeur de pierres a été effectué juste après le passage du cultivateur pour broyer les pierres déterrées (produits de l’extraction). Les 16 marteaux (modèle BP145) tournent dans le sens inverse du sens d’avancement du tracteur et la finesse du broyage dépend de la vitesse du tracteur et du réglage de l’appareil. Suivant la granulométrie exigée, la profondeur de broyage peut atteindre 15-20 cm. Il existe une gamme complète de différents modèles de capacités variables avec une largeur de travail allant de 1,45 à 2,50m exigeant une puissance du tracteur de 80 à 130cv et une prise de force de 1000 tours/mn. La vitesse d’avancement peut varier entre 300 et 800 m par heure.
Option: Une répétition des étapes 1 et 2 est recommandée sur la même parcelle travaillée afin d’éliminer les pierres non traitées lors du premier passage (profondeur non atteinte par le broyeur) ou lorsque l’affinement de la texture du sol est recherchée par les producteurs qui craignent la production de racines fourchues (carotte, navet, betterave à sucre), de tubercule (pomme de terre);…
REACTION DES AGRICULTEURS VIS-A-VIS LA DEMONSTRATION :
La démonstration a répondu parfaitement aux attentes des agriculteurs de la zone qui ont manifesté leur entière satisfaction vis à vis de la qualité du broyage des pierres. En effet, la robustesse ainsi que l’efficacité de ce broyeur du point de vue qualité de travail (affinement de la texture du www.agri-mag.com
sol et l’homogénéité du broyage sur 40 cm de la profondeur du sol), ont été très appréciés par les agriculteurs en particulier ceux ayant déjà pratiqué l’épierrage conventionnel, dans le cadre du Fond de Développement Agricole, au niveau de leurs parcelles et qui n’ont réussit à éliminer que 30 à 40 % des pierres présentes. Aussi, ils ont également qualifié le broyage comme solution adéquate au problème de la cherté et de la non disponibilité de la main d’œuvre.
ANALYSE DU SOL :
Afin d’identifier l’impact du broyage des pierres sur la teneur en calcaire total (CACO3) dans le sol, plusieurs échantillons du sol ont été prélevés au niveau du site de la démonstration sur différentes profondeurs (avant et après le broyage) et analysés au laboratoire de l’ORMVA du Haouz. Les résultats de cette analyse montrent d’une part que le sol du site de la démonstration est modérément calcaire (12,5 < CaCO3T ≤ 25%) et d’autre part que le broyage des pierres n’a pas influencé le taux du calcaire dans le sol (voir analyse du sol).
CONCLUSION :
L’amélioration de la rentabilité des exploitations agricoles à terres pierreuses reste tributaire de la réalisation d’un aménagement foncier par l’épierrage mécanique. La technique novatrice de broyage des pierres reste une technique efficace, moins couteuse et surtout non exigeante en main d’œuvre ce qui permet d’une part, un gain notable au niveau de la sole notamment en épargnant à l’agriculteur la construction d’andains, et d’autre part une meilleure valorisation des terres devenues accessibles à la mécanisation et favorables la diversification des productions.
** : La société Pellenc Maroc fournie à ses clients les prestations du broyage des pierres. Agriculture du Maghreb N° 118 - Mars 2019
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Actu Actu Vulgarisation
Les formations agricoles via Le Classroom mobile
Les formations agricoles via le Classroom mobile de Zine Céréales constituent une initiative qui, depuis son lancement en 2017, a permis de toucher près de 2.800 petits et moyens producteurs céréaliers, qui cultivent une superficie de 56.600 ha, et qui ont pu bénéficier de plus de 20 journées de formation, au niveau de 5 régions céréalières du Royaume (Doukkala, Chaouia, Zaer, Gharb et Saïss). Cette initiative salutaire est le fruit du partenariat entre Zine Céréales, AMAROC et BASF, avec la participation de la SONACOS et l’Association Marocaine des Semences et Plants (AMSP), et vise à promouvoir l’amélioration rapide de la productivité céréalière, qui représente l’un des objectifs fixés par à la stratégie du Plan Maroc Vert. Les organisateurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Leur objectif à l’horizon 2021 est d’organiser 36 journées de formations, former plus de 5000 agriculteurs, totalisant une surface de 100.000ha. Lors des différentes étapes, les producteurs ont été invités à suivre des formations sur les bonnes pratiques de conduite du blé qui leur permettront d’obtenir une production meilleure sur les plans quantitatif et qualitatif. En effet, une bonne production céréalière est le résultat de l’utilisation de semences certifiées, d’une fertilisation suffisante et raisonnée et d’une bonne protection contre les ennemis de culture et notamment les maladies fongiques. Si on ne prend que l’exemple de la protection phytosanitaire, un seul traitement fongicide équivaut aux prix de vente de 1,5 quintal/ha de blé, mais il permet un gain de rendement d’au moins 15 qx/ ha, soit 10 fois plus. De même, deux traitements permettent d’atteindre un gain de 25 qx/ ha. A noter que les productions céréalières en intensif permettent d’atteindre un rendement moyen de 60 qx/ ha pouvant même grimper jusqu’à 80 qx/ha. Sur les 3 Mil-
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Agriculture du Maghreb N° 118 - Mars 2019
lions d’hectares de blés cultivés chaque année au Maroc, environ 350.000 ha sont traités contre les maladies fongiques. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée du Classroom mobile initiée par Zine Céréales, qui permet de former à chaque étape plusieurs groupes de producteurs qui s’engagent à leur tour à former d’autres producteurs. L’opération a permis de toucher, cette année encore, un grand nombre de petits et moyens céréaliers, soit directement, à travers les formations, soit indirectement, grâce à l’implication des agrégateurs et grands producteurs céréaliers qui servent de modèles à suivre dans leurs régions. A noter que pour mener à bien cette opération les 3 partenaires ont mis en œuvre d’importants moyens logistiques et financiers, et mobilisé une équipe de plusieurs cadres. Cette réussite illustre clairement l’importance pour l’ensemble des maillons de la filière de s’unir pour pouvoir
atteindre le maximum de producteurs céréaliers dans les différentes régions.
Des semences de qualité
Les organisateurs ont expliqué aux producteurs que les semences de qualité assurent une meilleure valorisation des moissons et contribuent ainsi à la rentabilisation de l’investissement agricole et ce à travers un accroissement de la productivité et une amélioration de la qualité des productions. Dans ce sens, la SONACOS met à la disposition des agriculteurs des quantités suffisantes en semences certifiées d’un profil variétal performant, répondant à une diversité des attentes du marché. Pour cela la SONACOS a également tenu à souligner que dans son plan stratégique à horizon 2020, des produits de diversification notamment les engrais et les produits phytosanitaires prennent une place croissante dans le développement des activités de la SONACOS.
Une fertilisation raisonnée
ZINE CEREALES, pour sa part dévoile la stratégie de la société depuis 2012, en matière de fertilisation raisonnée, qui vise l’accompagnement des ventes par des conseils techniques via son class-room mobile. Dans ce sens l’entreprise a investi dans des unités de blending d’une forte capacité pour un engrais sur mesure adapté à la nature des sols et aux
Remerciements Les organisateurs du classroom mobile adressent leurs sincères remerciements à: - Ministère de l’Agriculture, - IAV Hassan II : Pr. Brahim EZZAHIRI, EnseignantChercheur - ONSSA, - ONCA, - Directions régionales et Provinciales d’Agriculture, - Les autorités locales, - Les entités qui ont participé de près ou de loin à la réussite de ce Classroom.
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besoins de la culture, afin d’améliorer la qualité, la productivité et d’augmenter le revenu des agriculteurs. La formation dispensée par l’équipe de ZINE CEREALES a porté sur les rôles des éléments majeurs, mineures et oligoéléments, au cours des différentes étapes du cycle du blé ainsi que les différents types d’engrais qui existent sur le marché. L’utilisation rationnelle de ces engrais (de fond, de couverture) doit être basée sur la connaissance de la richesse initiale du sol en éléments fertilisants (analyses), du type de sol qui influence la disponibilité de ces éléments aux plantes (pH, blocages, antagonismes…) et du niveau de rendement souhaité et compatible avec les conditions du milieu (bour, irrigué). A partir d’objectifs de production quantitatifs et qualitatifs l’agriculteur calcule l’apport de fertilisants nécessaire pour compléter l’offre du sol en éléments minéraux et satisfaire les besoins nutritionnels des plantes.
La lutte efficace contre les maladies fongiques
Sur le plan phytosanitaire, il existe deux principaux groupes de maladies qui peuvent affecter sérieusement le rendement des blés. Le premier groupe est composé des maladies foliaires et le deuxième englobe les pourritures racinaires, le piétin échaudage et la fusariose de l’épi. Pour faire face au risque de développement de ces maladies foliaires (septoriose, rouille jaune et brune), favorisées par les conditions pluvieuses et humides dans les champs, il est important de bien les identifier, connaître les sources de contamination primaire, les moyens de dissémi-
nation des spores et procéder à des tournées régulières dans les champs pour l’évaluation du risque afin d’intervenir au moment opportun. Tout retard de l’intervention fongicide peut, en effet, mettre la culture en danger. Pour réussir la protection du blé contre les maladies foliaires, les céréaliculteurs doivent recourir à l’utilisation combinée de moyens préventifs et curatifs, fondée sur l’utilisation de semences saines, l’adoption d’un assolement adéquat, le choix de variétés résistantes et l’utilisation raisonnée de fongicides. La stratégie de lutte contre les maladies fongiques du blé repose sur l’utilisation de produits fiables dont l’efficacité permet d’assurer une protection prolongée d’au moins 3 à 4 semaines. Généralement, un seul traitement est suffisant, mais en cas d’attaque précoce, deux traitements peuvent s’avérer nécessaires. Parmi les solutions fongicides innovantes présentées lors du Classroom Mobile, élaborées par BASF et distribuées à travers le Royaume par AMAROC, on peut citer Opus, Osiris et Opéra Max. ces produits présentent de nombreux avantages notamment : persistance d’action, polyvalence, absorption rapide, protection prolongée, forte adhésion du produit à la plante, temps de séchage rapide, Il a également été recommandé aux agriculteurs d’adopter une stratégie permettant de prolonger la durée de vie des substances fongicides actuellement disponibles sur le marché. Cette stratégie doit se baser sur l’alternance des fongicides à modes d’action différents et l’utilisation des mélanges de matières actives appartenant à différentes familles chimiques.
Signature de la convention de partenariat en 2017. De droite à gauche :M. Mohamed Chetouani, Regional Manager du département Protection des Plantes – Afrique du Nord- à BASF Maroc. M. Yassine Taybi, Directeur Général Zine Céréales M. Mounir Sefiani, Directeur Général Amaroc Au centre: M. Mohamed Chetouani, Regional Manager du département Protection des Plantes – Afrique du Nord- à BASF Maroc.
Pr. Brahim Ezzahiri, IAV Hassan II
M. Driss Bousricir, Directeur technique AMAROC
Séance sur les bonnes pratiques agricoles, fournie par BASF
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DOSSIER
Fraisier
Le matériel végétal, outil de base pour le développement Depuis le démarrage de la culture du fraisier au Maroc, les techniques de production n’ont cessé d’évoluer et parmi elles, le point de départ de toute production : les variétés à mettre en place. Ainsi, pour assurer une bonne production en quantités et qualité exportables, les producteurs de fruits rouges et spécialement la fraise, sont amenés à faire des choix et à prendre des décisions souvent lourdes de conséquences. Parmi ces décisions le choix variétal : comment choisir la (ou les) variétés répondant à un nombre très élevé de critères. Entre le rendement, les résistances, les exigences techniques, la qualité, les certifications, traçabilité et exigences des clients en constante évolution, etc. les fraisiculteurs ont du pain sur la planche.
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istoriquement, plusieurs variétés ont été cultivées mais c’est la Camarosa qui s’est imposée par
rapport aux autres (Tioga, Orogrande) aussi bien pour le frais que pour la sur-
gélation (double fin). Cependant depuis une décennie on assiste au déclin de Camarosa et son remplacement par de nouvelles variétés qui ont connu au cours de cette période, une nette évo-
lution. En effet, sur le plan commercial, la mise sur le marché d’un seul produit n’est pas la meilleure stratégie sur le long terme, vu l’évolution des goûts et des habitudes alimentaires du consommateur européen. Par ailleurs la diversification variétale continue avec la création en permanence de nouveaux cultivars aux performances, caractéristiques et exigences de plus en plus pointues, oblige les fraisiculteurs à faire des choix déterminants pour leur activité. Ainsi, dans leur itinéraire technique, les producteurs doivent tenir compte de nombreux critères concernant le choix des variétés adaptées et des modes de conduite appropriés à leurs objectifs de production. EN 2017, la répartition variétale était comme suit : Camarosa (7,14%), Festival (7,75%), Splendor (1,8%), Fortuna (14,2%), Sabrina (31,84%), San Andreas (14,65%), autres (22,61%)
Biologie du fraisier
Le terme fraisier est un nom commun désignant en français diverses espèces (taxons) de plantes herbacées du genre Fragaria de la famille des Rosacées. Parmi les nombreuses espèces de fraisiers cultivés, la plupart sont de l’espèce hybride Fragaria ×ananassa, appelée aussi fraise des jardins. Le développement du fraisier, la croissance, la floraison et l’induction florale (passage de l’état végétatif à l’état floral) dépendent de facteurs environnementaux principalement la température et la photopériode, caractéristique variétale. Selon leur réponse photopé28
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Plants frais : Ils sont prélevés directement en pépinière avec leurs feuilles, soit à racines nues ou élevés 3-4 semaines en petites mottes, pour être transplantés dans le champ de production. Les prix des plants en mottes sont plus élevés que ceux à racines nues.
riodique, les fraisiers sont classés en plusieurs groupes : - Les non-remontants, dits aussi de jours courts. Ils ont une seule floraison par an. L’induction florale s’effectue pour une période lumineuse inférieure à 13 h et pour des températures égales ou inférieures à 15 °C. L’induction florale se fait en début septembre et la plante fleurit au printemps suivant en donnant une production groupée unique. Selon l’époque de floraison on distingue les variétés précoces, de saison et tardives. - Les semi-remontants et faux non-remontants. Leur une induction florale se déclenche si les périodes lumineuses durent entre 11 et 14 h par jour. La formation de fleurs s’effectuera (ou non) selon la température de fin de saison. - Les remontants, dits aussi de jours longs. Ils ont deux floraisons par an. Leur induction florale s’effectue quand la période lumineuse dure entre 16 et 17 h et à des températures comprises entre 15 et 20 °C. - Les continus, dits de jours neutres. Ils sont a-photopériodiques et ont donc une floraison continue tant que la température le permet. Maintenus hors gel, ils produisent toute l’année.
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L’objectif de l’utilisation finale du produit, décidera du choix du type de plants à mettre en place. Pour des confitures et des pâtisseries, la production en une fois est préférable. Pour produire des fraises fraîches toute l’année, une production remontante est préférable. Il est par conséquent courant de mélanger les variétés remontantes et non, afin de combiner ces avantages.)
Qualité et types de plants
« Pour une variété donnée, un plant de qualité est un plant dont les aptitudes sanitaires et végétatives permettent, lorsque celui-ci est placé dans de bonnes conditions pédo-climatiques et culturales, d’exprimer le maximum de son potentiel de production, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. » (CTIFL) De nombreuses appellations sont utilisées pour désigner des plants de fraisiers obtenus et conservés différemment : Le plant frigo : Les plants sont produits à partir de pieds mères en sol. Les stolons sont arrachés pendant le repos végétatif du fraisier et conservés à des températures négatives jusqu’au moment de la plantation
Le trayplant : Les trayplants sont produits par repiquage de stolons dans des mottes plus grandes. Après une culture en pépinière d’environ trois mois et demi, la levée de dormance est effectuée par un passage au frigo, de sorte que les plants sont ainsi prêts à produire leurs fruits dès leur arrivée chez le producteur
Recherche variétale et critères de sélection
Les fraisiers produisent des stolons, appelés aussi ‘‘courants’’ (tiges aériennes, rampantes, aux entre-nœuds allongés) qui s’enracinent et produisent de nouveaux individus (plants avec racines adventives) et permettent ainsi la multiplication végétative. La multiplication par graine est réservée à la création variétale. Sur le plan de la sélection variétale, la complexité du génome du fraisier rend la sélection difficile (le génome est l’ensemble du matériel génétique d’une espèce : il est constitué d’un ou plusieurs chromosomes dont le nombre total dépend de l’espèce considérée). En outre, la sélection ne peut s’effectuer sur tous les critères en même temps. Par conséquent, c’est un processus long puisqu’une dizaine d’années sont nécessaires à la création d’une nouvelle variété. Pour les obtenteurs, les objectifs de sélection sont très nombreux et variés. Ils doivent
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prendre en considération les désidératas aussi complexes que divers, des producteurs, marchés et consommateurs. Entre autres, on peut citer les caractères suivants : Caractères généraux : Types physiologiques adaptés (faibles besoins en froid, réaction photopériodique…), rusticité, rendement, différents niveaux de précocité, adaptation à la culture en pleine terre et au hors sol, bonne résistance ou tolérance aux pathogènes Plante : Plante très équilibrée (rapport végétatif/ génératif ) , vigueur, inflorescences bien dégagées du feuillage, floribondité (abondance de fleurs), exigence en éléments fertilisants Fruit : Haute qualité des fruits : qualités gustatives, sucre/acide, fermeté et texture, bonne conservation et tenue post-récolte, parfum et arômes puissants, bon calibre, cordiforme, forme régulière, bonne coloration, Brillance, poids moyen bon et régulier, très bon niveau de conservation, faible taux de déchets, brillance, fraicheur du calice, résistance à la pourriture
Exigences des producteurs
Quelle est la meilleure variété de fraisier ?
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C’est la question que se posent en permanence les fraisiculteurs lors de la préparation de chaque nouvelle campagne de production. En effet, la mise au point permanente de nouvelles variétés amène les producteurs à faire des choix quant à leur stratégie de production. Ainsi, au moment de choisir quelle variété de fraisier il va mettre en culture, un producteur doit tenir compte d’un certain nombre de critères : Les producteurs prennent en compte des critères tels que le rendement (plus de 900 g/plant), précocité et la résistance aux stress biotiques et abiotiques. La plante doit également produire des fruits de qualité qui séduiront le consommateur par leur aspect (forme conique des fruits, couleur rouge aussi bien intérieur qu’extérieur), leur goût (taux minimum de brix de 8) ou encore leur tenue en conservation, leur fermeté (fruit dur permettant un long shelf life et la coupe pour surgelé. Sans oublier des données de conduites culturales : mode de culture en sol ou hors sol, sous abris ou non, dates de plantation, types de plants etc. Par ailleurs, la principale attente de ces variétés c’est la rentabilité de l’exploitation. Pour un producteur, au début de la campagne, il doit se renseigner sur les variétés acceptées par les clients. Par conséquent, il est nécessaire d’être fixé dans ses choix avant de com-
mander les plants destinés à la production, choix conditionné par l’acceptabilité par la clientèle. On commence par établir l’acceptabilité par les consommateurs càd les grandes surfaces, ensuite on opte pour les variétés compte tenu de l’expérience personnelle, des techniques culturales, etc. qui pourront donner les meilleurs résultats. Et c’est là où vont jouer le professionnalisme, les contacts qu’on a avec les gens ayant une grande expérience, etc.
Témoignage
M Baioua Mohamed, producteur de la région de Laaouamra Chaque année les producteurs optent pour
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les variétés qui ont donné satisfaction la campagne précédente, alors que celles qui se sont avérées peu rentables ne sont pas reconduites. Sachant que la durée de vie des variétés (auprès des producteurs) dépend de leur rendement, qualités et comportement (résistances aux maladies, …), que les variétés sont toutes à double fin, sans spécialisation pour le frais pu le surgelé et que e programme de culture pour les deux périodes de production (frais et surgelé) est le même pour chacune des variétés. Il faut savoir cependant que le comportement variétal n’est pas le même dans toutes les exploitations et que des variations sont possibles d’une campagne à l’autre. En plus des autres données, le calibre est une caractéristique variétale mais la conduite a une grande importance. Ainsi pour la fertilisation, si la floraison est importante, il est essentiel
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d’augmenter les apports sachant que les besoins des différentes variétés ne sont pas le mêmes. Les fraisiculteurs dépendent des stations qui leur fournissent les plants, cependant, certains gros producteurs se déplacent en Espagne auprès des pépiniéristes et commandent les plants directement sur place. Ils ont ainsi une garantie de la qualité des plants, d’autant plus s’ils font l’opération régulièrement.
Choix variétal et conduite
Le choix d’une variété, fut-elle la ‘‘meilleure’’, n’est pas à lui seul garant de bons résultats. En effet, le mode de culture influence fortement le rendement, et pour cela il faudrait lui assurer à la variété retenue les conditions adéquates pour qu’elle puisse exprimer pleinement ses potentialités productives. Par ailleurs, une fois la variété choisie, le producteur a besoin d’informations complémentaires afin d’optimiser ses conditions de culture,
l’objectif étant de rester concurrentiel économiquement. Des questions relatives aux systèmes de culture, à la date de plantation, au type de plant ou encore aux méthodes de luttes contre les pathogènes et ravageurs sont fréquemment posées par les producteurs. Ainsi, une corrélation déterminante s’établit entre d’une part des caractéristiques génétiques des variétés et d’autre part les modes de culture, fonction de plusieurs critères comme le choix le la culture en sol ou hors sol, la précocité (la meilleure date de plantation), la destination (frais ou surgelé), sous petits tunnels ou grands abris (ou les deux ?), la fertilisation, l’irrigation, … Il faut toutefois retenir que le mode de culture, en sol ou hors sol, influence peu des critères tels que le calibre, la qualité des fruits ou leur tenue en conservation. Ces caractéristiques semblent plutôt dépendre de la génétique propre de chaque variété. Côté conduite il faut éviter un emballement en végétation de la plante et optimiser la production par des apports appropriés
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Ces variétés venues d’Espagne
Les variétés utilisées au Maroc, selon Haj Abdellatif Bennani, président de l’Association Marocaine des Producteurs de Fruits Rouges (AMPFR), sont aussi commercialisées et cultivées en Espagne. En plus des variétés importées, les espagnols ont de nombreuses variétés qu’ils ont créées eux-mêmes, car ils ont constitué un organisme de recherche il y a une dizaine d’années regroupant les agriculteurs, l’université, les exportateurs, les pépiniéristes, ... Parmi ces variétés certaines ne sont pas commercialisées chez nous. Ces variétés s’adaptent aux conditions marocaines grâce aux efforts des producteurs marocains. Certains ont des relations avec des sociétés espagnoles qui testent chez elles les variétés importées des Etats Unis ou celles développées dans le royaume ibérique. Ainsi quand une variété donne de bons résultats en Espagne elle est testée au Maroc un ou deux ans plus tard. Généralement ce sont les producteurs leaders marocains de fraises, qui ont de bonnes relations avec les pépiniéristes fournissant les plants au Maroc, ou avec les producteurs espagnols, qui testent ces variétés dans leurs exploitations. Après un an ou deux, si elles donnent de bons résultats chez les gros producteurs, les petits vont aussi les adopter [d’où un retard de plusieurs années sur la concurrence]. Ce qu’on remarque actuellement, c’est que les nouvelles variétés n’ont pas une longue durée de vie. Ainsi, si on retrace l’historique de ces dix dernières années, on constate qu’après son apparition, une variété est à la mode 2 à 5 ans après quoi elle est détrônée par une autre qui prend sa place. Ce n’est plus comme avant quand une variété comme la Camarosa pouvait durer une vingtaine d’années. En fait, aujourd’hui avec l’entrée en jeu de la grande distribution, les GMS éliminent certaines variétés et en retiennent d’autres et les producteurs sont obligés de cultiver les variétés agréées par les supermarchés car ce sont eux les clients. Au Maroc, le problème pour ceux qui exportent en Espagne, c’est que les variétés cultivées doivent être valables aussi bien pour le frais que pour le surgelé (double fin). Les variétés destinées au surgelé doivent avoir en plus, des caractéristiques adaptées avec une texture très forte. Pour le frais, les variétés utilisées doivent être précoces pour bénéficier de prix élevés. Ainsi, il est difficile de concilier toutes les exigences puisque par exemple, on peut trouver une variété bonne pour le frais mais qui est molle, donc non adaptée au surgelé. Il est rare de trouver des variétés qui répondent à tous les critères. Chaque année le producteur choisit deux ou trois variétés en fonction des relations de partenariat qu’il a avec les pépiniéristes, avec les grands agriculteurs, avec ses amis en Espagne, etc. De même, chaque année c’est une variété qui est adoptée mais l’année suivante elle peut donner ou pas des résultats satisfaisants et il est rare de trouver une variété qui va donner les meilleurs résultats sur 6-7 ans. Le principal apport c’est qu’elles sont demandées par les clients. Si nous avons recours à ces variétés c’est parce qu’elles figurent dans la liste établie par les différentes grandes surfaces. Il n’est pas question de produire des fraises qui ne seront pas acceptées commercialement. Ainsi dès qu’une nouvelle variété est dans la liste agréée par la grande distribution, automatiquement les producteurs vont la chercher et la mettre dans leur programme de culture. Que peut faire le producteur d’une variété refusée à partir du mois de janvier ? On suit le marché et la demande de la clientèle. Parfois ces variétés donnent de bons rendements sinon, dans le cas contraire, l’agriculteur subit les conséquences car même s’il a la bonne variété demandée et que le prix sur le marché soit intéressant, il n’a pas le rendement adéquat. En outre les grandes surfaces exigent que le producteur leur fournisse un éventail de variétés et ne sont pas intéressées par une seule ou par les petites quantités Chaque année apporte son lot de problèmes d’ordre variétal aux producteurs. Par exemple une année on a rencontré des problèmes de virus dans une variété, d’autres fois des variétés dont on ignorait la sensibilité au mildiou ont occasionné de grandes pertes… C’est une fois qu’on a compris ces aspects qu’on peut procéder aux traitements appropriés et les agriculteurs n’arrêtent pas d’apprendre. En plus des problèmes phytosanitaires on peut en avoir d’autres liées à la conduite des cultures. Par exemple la sensibilité de chacune des nouvelles variétés à l’azote et à ses périodes d’apport n’est pas la même, etc. Chaque variété a son itinéraire technique propre et le rôle du pépiniériste est primordial dans ces cas. En vous livrant le plant, il vous informe afin de faire attention à différents facteurs à prendre en considération. Cependant parfois www.agri-mag.com
l’information passe parfois elle passe mal, ce qui fait que les bons professionnels avertis s’en sortent alors que d’autres qui font du panurgisme et se limitent à transposer ce qu’ils voient ailleurs ont des difficultés. D’où encore une fois le rôle du centre technique qui sera ouvert également aux grands et aux petits producteurs. Il ne faut pas oublier que dans le domaine des fruits rouges nous sommes confrontés à la concurrence internationale et qu’on est obligés d’être à jour dans le domaine des techniques de production (irrigation, conduite, fertilisation, traçabilité, lutte intégrée, auxiliaires, etc.). On est obligés d’être à la pointe pour entrer en concurrences avec les différents pays producteurs sur des marchés exigeants. En plus, les techniques évoluent rapidement d’où la nécessité d’un centre qui soit doté d’une grande réactivité afin d’enregistrer toutes les nouveautés et les diffuser rapidement. S’il faut attendre 4-5 ans pour adopter une nouvelle technologie on ne sera jamais à niveau.
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Petits fruits rouges Succès indéniable et diversification réussie
Le terme de petits fruits rouges regroupe de nombreuses espèces végétales appartenant à différentes familles et produisant des fruits comestibles (baies, drupes, faux fruits) sachant que les arbres fruitiers (cerisiers, …) ne font pas partie de cette appellation. Cette production concerne deux grandes régions du royaume, à savoir Loukos/Gharb dans le nord et le Souss dans le sud. La superficie totale consacrée aux fruits rouges lors de l’actuelle campagne 2018/2019 a été estimée à 8 403 ha (+ 16%) qui se répartissent entre plusieurs cultures : fraise 3 537 ha, framboise 2450 ha (1.000 ha Nord et 1.400 Sud), myrtille 2306 ha, baies de goji 60 ha et mûres 50 ha. Lors de la précédente campagne la surface était de 7.106 ha pour une production totale de 173 715 T (132 000 T de fraise, 19 665 T de myrtille, 21 890 T de framboise et 160 T de mûres), chiffres qui montrent l’évolution continue que connait ce secteur.
L
e développement de cette filière est dû aux avantages comparatifs dont jouit le Maroc et notamment : la proximité de l’Europe, les conditions pédoclimatiques favorables, la disponibilité des terres et des ressources hydriques, l’existence de main d’œuvre qualifiée, la maitrise des techniques de production, de conditionnement, de conservation, de transformation. La délocalisation de la production de certaines entre-
prises européennes vers le Maroc, les efforts continus des agriculteurs, l’encadrement des producteurs et la vulgarisation des techniques ainsi que les incitations accordées par l’Etat à l’investissement ont également joué un rôle essentiel dans cette réussite. Pour rappel, le développement de cette filière a démarré depuis les années 50 avec l’introduction du fraisier et son extension importante vers la fin des années 80 au niveau des zones du Gharb et du Loukkos. Ce secteur a été
Superficies nationales des fruits rouges Campagne 2018/2019 8403 ha
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initié par la délocalisation d’entreprises européennes qui se sont installées dans la région et ont entrainé dans leur sillage la création d’entreprises agricoles locales ayant le même niveau de technique de production et ayant adopté les moyens les plus innovants en matière d’irrigation, de fertigation et de lutte intégrée pour la protection des cultures. A partir des années 2000 et en réponse à la demande mondiale en croissance constante, on note une véritable tendance vers la diversification continue de l’offre nationale en petits fruits rouges, notamment suite à l’introduction du myrtillier, du framboisier et dernièrement du murier et du Goji (Lyciet). Aujourd’hui, sur le plan socio-économique, la filière des fruits rouges génère un chiffre d’affaires de plus de 3,44 MMDH et plus de 8 millions de journées de travail durant 9 mois dans les exploitations agricoles et les unités de conditionnement, contribuant ainsi à la création d’emploi en milieu rural. Elle induit également le développement d’activités para-agricoles dont les retombées économiques sur la réwww.agri-mag.com
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De gauche à droite M El Ankoud Mohamed Elouazzani (Producteur), M. Mustapha Mamdouh (Promagri) et M. Amrani (Promagri)
gion sont en croissance continue. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces cultures ne sont pas concurrentes de la fraise, mais plutôt complémentaires. En effet, au niveau d’une exploitation, ces différentes activités permettent de mieux optimiser le temps de travail. De plus, il s’agit pratiquement des mêmes moyens et process de production et de conditionnement que pour la fraise (même type de serres tunnels, station de conditionnement, frigos… qui sont mieux valorisés). Cependant, les investissements sont tellement importants que les opérateurs ne peuvent pas se permettre la moindre erreur. Sur le plan phytosanitaire on constate chez les producteurs l’utilisation de plus en plus fréquente de
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biopesticides, communément appelés agent de bio-contrôle, dans les programmes de protection des fruits rouges, en complément voir en remplacement des pesticides chimiques. « En effet, le DAR des pesticides empiétant sur la période de récolte es souvent une contrainte à l’export; Le recours aux agents de Bio-contrôle permet de dépasser cette contrainte puisque avec ces traitements biologiques, on peut récolter immédiatement et sans délai après leur application», explique Monsieur Anouar Alasri Directeur Général de la société Éléphant Vert, dont la gamme compte 80 produits biologiques et qui a ouvert récemment une nouvelle agence à Dlalha pour plus de proximité avec les producteurs de fruits rouges.
Nouveautés dans la filière fruits rouges
Chaque année apporte aux producteurs son lot de nouveautés et de bonnes pratiques agricole dictées par les besoins des commerciaux et des consommateurs de fruits rouges produits au Maroc. M El Ankoud Mohamed Elouazzani, producteur de fraises et framboises de la région du Loukos et vice président de l’AMPFR, fait état de nouveaux référentiels, nouvelles mesures et pratiques introduites cette campagne : · Froid : Mise en place d’une chambre froide sur place dans l’exploitation à la demande des exportateurs. En effet, le produit fini frais doit être mis au froid ½ heure après sa récole à une température entre 8 et 10°C.
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· Les opérations de triage et de conditionnement se font dans l’exploitation, (réduisant le travail des stations et augmentant celui des producteurs) · Mise en place de toilettes mobiles (fabriquées localement mais répondant aux normes) qui suivent le déplacement des ouvrières dans les champs. Chacune des toilettes est gérée par une femme qui veille au respect strict des conditions d’hygiène exigées par les clients et incluant le lavage des mains avec un savon spécial. En effet pour le client, à la limite, l’hygiène devient aussi importante sinon plus, que le produit lui-même. · Utilisation d’emballage biodégradable exigée par les clients · Ecarts de triage : les déchets sont jetés dans une fosse et brulés pour éviter la pullulation de maladies et ravageurs (drosophile) · La perspective du Brexit a incité les importateurs britanniques à s’approvisionner directement au Maroc au lieu de passer par les intermédiaires européens. Ils se rendent directement chez les producteurs pour constater personnellement le respect des normes, des bonnes pratiques agricoles et établir des contacts · Les certifications sont de plus en plus exigeantes aussi bien sur le plan de la production et du conditionnement (Global Gap) que sur les aspects sociaux (GRASP, SMETA)
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Sur un tout autre registre, M. Elouazzani signale également que la production d’Agadir de fruits rouges, malgré sa légère précocité, ne représente pas une réelle concurrence pour les producteurs de la région car la proximité des marchés européens donne un avantage d’au moins un jour par rapport aux délais nécessaires à l’acheminement des produits du Sud (surcout, …)
La main d’œuvre féminine, éterminante pour la filière
La production des fruits rouges est une activité hautement spécialisée et très exigeante en main d’œuvre aussi bien en nombre d’ouvriers et d’ouvrières qu’en termes de qualification (dans les champs et stations). Par ailleurs, depuis son introduction dans la région du nord la fraise a été un véritable vecteur de promotion du travail des femmes. Très rares au début, elles représentent actuellement 100% de la main d’œuvre employée dans la récolte et dans les www.agri-mag.com
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M Baioua Mohamed, (producteur).
De droite à gauche M Mohamed Belazaar (TIMAC Agro), M Baioua Mohamed, (producteur) et M. Driss Sekkaoui (TIMAC Agro).
stations (chômage pratiquement éliminé dans la zone). Depuis le lancement des premières cultures et parallèlement à leur évolution au cours des quatre dernières décennies, le secteur de la main d’œuvre n’a cessé d’évoluer jusqu’à s’imposer comme force motrice ayant acquis des droits bien mérités et une place majeure dans le paysage social des régions de production. Cependant, les producteurs de fruits rouges se plaignent de l’augmentation des charges imposées par cette rubrique qui constituait auparavant l’un des atouts de la production marocaine. Cette pression s’accentue par l’augmentation régulière du nombre de travailleuses agricoles marocaines employées en Espagne (Huelva, …) dans la filière fruits rouges : près de 20.000 pour la saison 2019 allant de février jusqu’à fin juillet (contre 11.500 la campagne précédente, dont 2.500 sont restées en Espagne et 2.549 en 2012) dans le cadre d’accords et dans des conditions négociées avec les autori-
tés marocaines Ainsi, M. Mustapha Mamdouh, de la société Promagri, indique que, même si 7.000 ouvriers d’autres régions (Béni Mellal, …) ont été recrutés dans le cadre des accords avec l’Espagne suite aux réclamations de l’association et des producteurs de fruits rouges, la pression reste élevée sur la main d’œuvre dans les régions de production, rendant les frais et charges de plus en plus élevés. En outre dans la région d’Agadir des ouvriers sont sollicités pour aller en Espagne ou en Italie afin de travailler dans d’autres filières comme la viticulture. La culture des fruits rouges est très gourmande en main d’œuvre. Par exemple, pour la framboise, la récolte ne dépasse pas 17-20 kgs/Jour et une production de 20 t/ha nécessite 1.000 journées de travail. D’un autre côté il faut rappeler la nécessité de formation continue des ouvriers conformément aux nouvelles exigences des clients et aux opérations et interventions qui en découlent.
La fraisiculture
A la recherche d’un nouveau souffle
L
e secteur de la Fraise a démarré après l’équipement et la mise en eau des secteurs irrigués Drader Rive Droite en 1978 et
R’mel en 1980. Au début des années 90 et grâce aux bons résultats de la production et à l’intérêt croissant des marchés européens pour la fraise du
Maroc, les superficies cultivées ainsi que la production ont connu une évolution importante passant de 750 ha avec 31.000 T récoltées en 1995 à 3.537 ha actuellement, avec une production moyenne ces dernières années d’environ 140.000 T. Cette superficie est répartie entre le périmètre du Loukkos (79 %) et celui du Gharb (21 %) et concerne 593 exploitations agricoles de 0,2 à 70 ha. Sur le plan technique, la culture du fraisier a connu un développement remarquable pendant les 20 dernières années au Maroc. D’une culture de plein champ, elle est passée à une culture sous tunnels nantais, puis sous tunnels multi-chapelle (pour les grands producteurs) avec des améliorations au niveau de tout l’itinéraire technique de la plantation à la récolte en passant par la fertilisation, l’irrigation et la lutte intégrée. Les systèmes de cultures appliqués à la fraise sont passés ainsi d’un modèle extensif peu productif à un modèle intensif très productif. Pour preuve, les rendements moyens à l’hectare qui sont passés en l’espace de 20 ans, de 17 à 45 tonnes par hectare. Les producteurs ont développé un énorme savoir-faire, et optent désormais pour de nouvelles techniques de production basées sur la rationalisation des facteurs de production et le respect des bonnes pratiques agricoles. Déroulement de la campagne Avec le début du mois de mars la période de surgélation est lancée. Cette année, les stations ont commencé la surgélation plus tôt dès la mi-février et la surproduction actuelle fait que certaines unités commencent à instaurer des quotas aux producteurs pour faire face à cette forte production. A signaler que l’année dernière l’offre était plus faible en raison des conditions climatiques défavorables. En outre, actuellement on constate une forte floraison chez le fraisier, ce qui indique une forte production groupée dès le milieu de mars qui entrainera par conséquent, une baisse des prix. Généralement, d’après les
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producteurs, quand la production en frais est faible, celle du surgelé est plus forte, sachant que sur le plan de la rentabilité, le surgelé fait rentrer plus de recettes en raison de la longueur de la période de production sachant que la rentabilité est variable d’un producteur à l’autre (Ce sont les recettes du surgelé qui déterminent les résultats de la campagne) Sur le plan phytosanitaire, cette année le botrytis est plus fréquent, surtout sur certaines variétés. Chez de nombreux producteurs, des oignons sont plantés dans les lignes de fraisiers pour servir d’une part comme indicateur de l’apparition d’attaques d’insectes, de pucerons ou de l’oï-
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dium. En plus une fois que les oignons sont plus âgés ils dégagent des odeurs répulsives pour les insectes. Il faut rappeler que la conduite des cultures et plus particulièrement les traitements phytosanitaires sont dictées par les stations exportatrices (produits autorisés, DAR, …) en raison des nécessités de la certification et la traçabilité. Selon M Baioua Mohamed, producteur dans la région de Laaouamra, l’état de la plantation diffère d’une année à l’autre et dépend pour une grande part de la qualité des plants reçus par le producteur et de la pépinière d’origine. En effet, il arrive des fois des problèmes de qualité
sur certains lots de plants et qui ne se révèlent que quand ils atteignent un certain stade de développement. Il faut rappeler que les plants sont fournis par la station avec laquelle il est engagé. D’après M Mohamed Belazaar, de la société Timac Agro Maroc, certains professionnels expliquent en partie la mauvaise qualité constatée sur certaines livraisons par les conditions météo de la campagne précédente en Espagne d’où ils sont importés. Ils pointent du doigt les conditions clémentes ayant entrainé un problème de manque de froid nécessaire au bon développement des plants obtenus. Cependant, la vague de froid enregistrée au Maroc cette
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année a permis de compenser en partie ce handicap Sur un autre volet, le secteur du fraisier a joué un rôle pilote assurant même le transfert des technologies vers d’autres cultures, notamment l’irrigation goutte à goutte qui est actuellement largement adoptée par les producteurs de cultures maraichères, pastèque, tomate industrielle, melon… Cette filière est caractérisée par une dualité du tissu productif en rassemblant de grandes fermes fortement intégrées et des exploitations de taille réduite appartenant généralement à des petits producteurs marocains (moins de 5 ha) et produisant pour le marché local ou ayant établi des relations de partenariat avec les opérateurs structurés pour assurer l’écoulement de leur production sur le marché extérieur. Ces exploitations nécessitent un encadrement technique intense, notamment en ce qui concerne leur organisation en coopératives de production et de commercialisation et l’adoption des innovations techniques appropriées pour les mettre au diapason des exigences des opérateurs exportateurs de la filière des fruits rouges. Sur le plan de la commercialisation, trois grands circuits caractérisent le secteur de la fraise : - un circuit spécifique à la fraise fraîche destinée à l’exportation, - un second relatif à la fraise fraîche destinée au marché local - un troisième spécifique à la fraise surgelée. Les deux tiers de cette production sont exportés, 20% en frais de novembre à mars et 45% en 40
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surgelé d’avril à juillet. Les 35% restants sont écoulés sur le marché local. Ainsi, au cours de la campagne agricole 2017/2018, les exportations marocaines de fraise ont atteint 16.500 T à l’état frais et 51 840 T à l’état surgelé. Le marché local est approvisionné par des intermédiaires qui s’approvisionnent directement chez les agriculteurs ou parfois auprès des unités de conditionnement. Soulignons également le dynamisme particulier des producteurs de la région en matière de certification et de mise à niveau dans le domaine de la traçabilité. La quasi-totalité des exportations agricoles sont certifiées EUREPGAP et la majorité des stations de conditionnement et unités de surgélation sont certifiées HACCP pour répondre aux exigences des clients et aux normes techniques des marchés européens et américains notamment en matière de contrôle des résidus des produits phytosanitaires, de protection de l’environnement et de traçabilité pour chaque lot exporté. Cependant, et malgré le dynamisme que connait cette filière et son essor remarquable, le secteur subit l’effet pervers d’un certain nombre de contraintes majeures dont notamment : - la prédominance des petites exploitations de moins de 5 ha non organisées, - une offre foncière contraignante pour promouvoir l’investissement (terres collectives, domaine forestier…), - l’érosion de la rentabilité de la culture du fraisier risquant d’entrainer la réduction de la superficie des fraiseraies. Entre autres, la TVA qui augmente les prix www.agri-mag.com
des intrants. En effet, avec un taux de 15 à 20%, cette année l’application de la TVA a été étendue à de plus en plus de produits utilisés dans le process de production. (abris-serres, plastique, ficelle, plants, engrais, diesel, produits phytosanitaires, main d’œuvre …). Les taux des changes variables causent aussi un renchérissement des intrants puisque l’instabilité des prix tire les coûts surtout vers le haut. - Sur le plan technique, et en plus de problèmes liés au profil variétal, d’autres contraintes sont à souligner comme la fatigue des sols, l’absence d’assolement,
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- Sur le plan de la commercialisation, on se heurte à l’augmentation constante des exigences client du point de vue qualitatif social et certifications, ainsi qu’à la non-maitrise des réseaux de vente.
Quel avenir pour la fraise ?
L’avenir de la filière fraise selon M. Baioua : - dépend essentiellement des prix de vente du produit. Cependant, avec la diversification vers d’autres fruits rouges, les superficies réservées aux fraisiers pourraient diminuer ce qui pourrait tirer les prix vers le haut et
rendre de l’intérêt à la culture. - De même, une évolution des variétés vers plus de résistances aux maladies et ravageurs serait souhaitable et aiderait à respecter les normes phytosanitaires de plus en plus strictes. En plus, selon M Elouazzani, d’autres conditions sont nécessaires pour aider les producteurs et la filière en général : · Le secteur a besoin d’un encadrement public et de limitation des superficies pour éviter l’emballement de la production · Les fruits rouges étant hautement périssables il est nécessaire que les autorités veillent à la rapidité des démarches administratives (douane, etc.) dont la longueur risque d’affecter la qualité du produit · Les agriculteurs de leur côté doivent s’engager pleinement auprès des clients en respectant les normes et les certifications allant même jusqu’à les anticiper, vu l’importance de l’aspect qualité · Pesticides : les autorités doivent aider les producteurs qui se trouvent souvent perdus dans ce domaine. En effet l’imbroglio des noms de pro-
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duits (noms différents pour un même produit phyto), des matières actives et des homologations crée des fois des situations insolubles pour les exportations. Ainsi en est-il par exemple dans le cas où un produit est autorisé en Europe ou ailleurs et interdit au Maroc ou l’inverse. Les autorités de tutelle devraient faciliter la coordination avec les importateurs pour éviter tout cafouillage (organiser et synchroniser le référentiel et procédures à l’international) (aider les agriculteurs et ne pas leur mettre les bâtons dans les roues). Il est à rappeler que les importateurs étrangers ont les moyens et sont capables de défendre leurs intérêts et que nul besoin n’est que les organismes marocains soient plus stricts et plus exigeants que ce qu’eux demandent · Vu les différences d’exigences entre les marchés de destination, le producteur se trouve quelquefois dans l’obligation de diviser son exploitation en plusieurs lots dans lesquels les traitements phytosanitaires sont différents selon les homologations des uns et des autres pays de destination · Lutte intégrée : les produits biologiques sont de plus en plus utilisés et peuvent atteindre %25 du programme de protection contre les maladies et ravageurs. Ainsi, dans certaines périodes les récoltes sont quotidiennes et même deux fois par jour (3 fois à Agadir) ce qui fait que les traitements aux produits chimiques s’avèrent impossibles vu leur DAR dépassant 3-2 jours · L’association des producteurs devrait jouer pleinement son rôle dans l’encadrement des producteurs · Myrtilles : pour M. Elouazzani, ‘’wait and see’’. Il préfère attendre la stabilisation du secteur avant de se lancer dans un secteur aux potentialités incertaines. En effet, plus les superficies et la production augmentent plus les prix baissent et la rentabilité diminue · La commercialisation sur le marché local se fait au profit exclusif des intermédiaires. Ainsi, un kg vendu par le producteur à 7,5 dh se retrouve en grande surface à plus de 10 dh la barquette de 250 g.
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La framboise et la myrtille
La rentabilité est primordiale
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n plus de la diversification des variétés de fraise qui a permis de rallonger la période d’exportation et d’accéder à des segments de marché supplémentaires, certains producteurs ont exploré d’autres voies de diversification en introduisant de nouvelles espèces fruitières de très haute valeur ajoutée et très demandées sur les marchés européens : les petits fruits rouges, surtout la framboise et la myrtille. Sur le plan économique, l’introduction de ces nouvelles espèces dans les régions productrices de fraises a permis de donner une bouffée d’oxygène à ce secteur dans la mesure où elle a permis aux producteurs de diversifier leurs offres sur le marché européen. En effet, l’Europe ne peut pas satisfaire ses propres besoins en petits fruits pendant la période hivernale et une partie de la période printanière. Et bien que plusieurs pays européens soient producteurs de petits fruits, leurs productions n’arrivent sur le marché qu’à partir de Juin-Juillet. Pendant le reste de l’année, l’approvisionnement se fait à partir du Chili, du Mexique et plus récemment de l’Espagne. Le Maroc peut facilement se faire une
place sur le marché européen même en présence de ces pays car sa proximité de l’Europe lui confère un avantage considérable par rapport aux pays de l’Amérique latine qui se trouvent défavorisés par les coûts exorbitants du transport aérien. Il est aussi compétitif par rapport à l’Espagne. D’ailleurs les sociétés espagnoles se sont elles mêmes implantées au Maroc pour ces mêmes raisons. Par ailleurs, le Maroc est déjà l’un des principaux fournisseurs de marché de l’UE en fraises fraîches. Les mêmes importateurs et agents de commercialisation des fraises au sein de l’UE s’occupent également des framboises, des mûres et des myrtilles. L’Union européenne reste donc la première destination des fruits rouges marocains soit 95% du volume exporté. L’Espagne arrive en tête des débouchés, suivie de la France et du Royaume-Uni. Toutefois, le Maroc œuvre à la diversification des marchés et des offres afin d’améliorer ses exportations et remédier à cet égard aux fluctuations de la demande sur le marché européen. - leur transformation exige les mêmes équipements et logistique
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Développement des cultures
Partout dans le monde, les espèces comme le framboisier et le myrtillier sont cultivées dans les mêmes régions que le fraisier et ce, pour les raisons suivantes : - elles ont pratiquement les mêmes exigences climatiques et édaphiques ; - elles ont aussi des exigences nutritionnelles similaires et peuvent être produites sous les mêmes types de serres ; - elles peuvent être produites pour une double fin : frais et surgelé ; Depuis 2008, le myrtillier et le framboisier ont enregistré une forte expansion dans les deux régions. Cette activité est réalisée essentiellement par les grandes exploitations
et des investisseurs étrangers dotés des moyens logistiques nécessaires pour la production, la valorisation et l’exportation de la production en adoptant les techniques les plus innovantes. « Pour ces espèces nous sommes pratiquement au même niveau que les espagnols. Pour cela nous avons beaucoup travaillé avec les obtenteurs originaux
des variétés cultivées, sans passer par des intermédiaires espagnols comme c’est le cas pour la fraise. Par ailleurs, en impliquant les fournisseurs en tant que partenaires, nous sommes certains de pouvoir bénéficier de chaque nouvelle innovation variétale immédiatement et surtout de pouvoir maitriser les différents aspects relatifs à la conduite et la commercialisation », explique un grand producteur de la région.
Framboise, Maitriser les superficies
Dans le Loukkos-Gharb, à partir de 2004, certains horticulteurs installés dans le périmètre du Loukkos ont introduit les premières variétés de framboise à faible besoin en froid et qui offrent plus de chance d’adaptation aux conditions climatiques de la région. Cette tentative a été couronnée de succès puisque la surface est passée de 30ha en 2005 à une superficie de 2450 ha actuellement. Lors de la précédente campagne la surface était de 1.890 ha pour une production de 21 890 T. La quantité exportée durant la campagne 2017/2018 était de 20 510 T dont 19 350 T à l’état frais et 1 160 T à l’état surgelé. Pour rappel, le coût d’installation est estimé à 714.000 Dh/ha, et les charges annuelles moyennes s’élèvent à 350.000 Dh/ha. M. Mustapha Mamdouh indique que la production de framboise se déroule sur deux cycles : · Cycle 1 : septembre à fin janvier. Une production plus précoce (fin aout) n’est pas intéressante en raison de la faible demande puisque le marché européen est approvisionné par la production des pays de l’union et par la production de l’Amérique latine (Chili) · Cycle 2 : mars-avril à juin · Certains producteurs essaient de poursuivre la production sur un troisième cycle au lieu d’arracher les plants à la fin du deuxième Il explique également que la framboise est très exigeante envers le pH du sol qui
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M. Ahmed ZABT (producteur)
A Droite M. Sellam Al Hioui (producteur de fraises de framboises et de myrtilles)
doit être entre 5 et 5,5. Dans certains sols de la région dont le sol varie entre 6,8 et 8, les producteurs épandent du souffre dans leurs parcelles pour en abaisser l’acidité. De même, la matière organique est essentielle alors que les sols de la région sont essentiellement sableux et pauvres (0,8-1,2%). Pour pallier ce handicap, les producteurs injectent de l’acide humique. Ces raisons expliquent la tendance de certains producteurs à la reconversion vers le hors sol. M. Al Hioui Sellam (Zlaoula, région Laaouamra), producteur de fraises, Framboises et myrtilles nous a fait part de quelques informations sur la culture des framboises et quelques difficultés rencontrées dans cette activité. Ainsi, pour
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l’encadrement, il explique que les producteurs bénéficient des recommandations fournies par un conseiller (contractuel) mandaté par la station, après quoi les années suivantes ils continuent avec un encadrement privé, le plus souvent avec le même conseiller. Il indique que le début de cette période a enregistré une baisse importante des prix (30 dh/kg contre 60 dh/kg 2017-18). Avec un tonnage produit de 25t/ha dont 15 seulement exportés, le reste étant considéré comme écarts de triage par la station et des écarts invendables sur le marché local, sont donnés aux animaux, les ventes ne permettent même pas de récupérer les investissements. Côté charges, M. Al Hioui confirme que les fruits rouges sont exigeants en main d’œuvre,
sachant que les membres de la famille du producteur participent aux travaux. En plus, certaines charges injustifiées s’ajoutent aux autres. A titre d’exemple les factures de l’eau d’irrigation qu’il faut payer même si on ne l’utilise pas et qu’on irrigue par l’eau de puits. En cas de catastrophe climatique, les producteurs ne bénéficient d’aucune aide publique, sachant que les agriculteurs ne sont pas assurés. Ainsi conclut-il, sur le plan des revenus, l’ouvrier se trouve mieux loti que le petit producteur et si les rendements et les prix sont faibles la culture ne pourra pas être reconduite.
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M. Abdellatif Ouberri Gérant ferme et pépinière Aicha LCM
La myrtille, prévenir l’emballement
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a myrtille est un petit fruit rouge dont la culture est récente au Maroc. Sa production est destinée en quasi totalité à l’exportation, le marché local étant pratiquement inexistant. Effectivement, elle n’a démarré qu’en 2008 avec 150 ha dans la région du nord et s’étend actuellement sur 2.306 ha, répartis entre le Gharb, Loukos et Agadir. Lors de la campagne précédente la surface était de 1900 ha pour une production de 19 650 T. Les exportations de la myrtille durant la campagne 2017/2018 ont atteint 18 673 T dont 18 013 T en frais et 660 T en surgelé.
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La myrtille a une durée de vie plus longue par rapport aux autres baies comme la fraise ou la framboise et s’adapte très bien à différents types de sol et de conditions climatiques. C’est la raison pour laquelle les professionnels s’attendent à une grande expansion de sa culture au cours des prochaines années. Mais ils redoutent déjà une rapide saturation sur ce créneau car ils estiment que certains opérateurs plantent de manière agressive et n’utilisent pas les bonnes variétés. De ce fait, les fruits qui en résultent ne font pas de différence sur le marché. Il est donc impératif de trouver
un équilibre entre la production de myrtilles et la consommation. A noter qu’en termes d’activité économique, 1.000 ha de myrtille équivalent à 4.000 ha de fraise soit un autre secteur dynamique dans la région. Pour rappel, le coût d’installation de la culture est estimé à environ 800.000 Dh/ha, et les charges annuelles moyennes s’élèvent à 200.000 Dh/ha. Pour M. Abdellatif Ouberri, Gérant de la ferme et de la pépinière Aicha LCM, la culture de myrtille peut être conduite en pleine terre ou en pots contenant un mélange spécial constitué de
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tourbe blonde (pH 4,5 à 5) + fibre de coco + perlite. Les plants sont importés en mottes de 250 cc et, sur le plan de la conduites il y a des différences Importantes entre les variétés notamment en ce qui concerne la conduite, la taille… La production a lieu en janvier puis en mars et a été plus précoce cette année. A fin mai on taille même si la production continue, pour favoriser la campagne prochaine. Les techniques d’irrigation et de fertigation sont identiques à celles de la fraise et les serres utilisées dans la région du nord sont de type multi chapelle ou Delta 9 qui permettent une certaine protection contre le gel, améliorent les conditions de température et de lumière en créant ainsi un microclimat favorable. Elles permettent aussi d’assurer une grande protection contre le vent, la pluie, les insectes, les
maladies, et les prédateurs, tels les rongeurs et les oiseaux. La culture de la myrtille est exposée à certains problèmes phytosanitaires : · Cécidomyie : diptère attaquant l’apex de la plante et les bouquets en cas de forte attaque · Cochenille australienne : a augmenté cette année sur myrtille surtout avec la hausse des températures. Lutte biologique par lâcher de Rodalia · Ver blanc : pullulation plus importante cette année · Drosophila Suzukii (sur toutes les cultures) : la pullulation augmente d’une année à l’autre. Les producteurs ne sont pas conscients du danger et la confondent souvent avec des maladies cryptogamiques (pourritures).
La baie de Goji : Un nouveau fruit qui se fait sa place au soleil
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a culture du goji, arbuste à baies très rustique, fut introduite au Maroc au mois de Juin 2016 dans le périmètre de Loukkos sur une superficie de 5 ha. Actuellement, les superficies atteignent plus de 60 ha à l’échelle nationale. Elle est connue en chine à l’état sauvage et peut rester en culture jusqu’à 20 ans. M. Mamdouh explique que l’export de baies de Goji est pratiqué mondialement sous différentes formes : en frais, séché, lyophilisé et huiles. Dans la région, un seul producteur s’y est lancé actuellement avec une superficie de 12 ha en 4ème année de production (voir encadré) pour un export en frais et bientôt d’huile essentielle. Les plants sont importés d’Allemagne et la production commence un an après plantation.
Les principales exigences du Goji sont essentiellement :
- Un sol humifère limoneux, sablonneux, peu humides et drainé. Il tolère les sols pauvres où il faut appliquer de la matière organique désinfectée. Le pH optimal du sol doit être de 5 à 8. La culture ne tolère pas la salinité du sol. - Besoins en calcium : apporté en goutte à goutte ou en foliaire - Supporte des températures allant de -3°C à 48°C - Main d’œuvre : élevée en période de récolte puisqu’un ouvrier ne peut ramasser que 8-10 kg/J - Phyto : les principaux ravageurs et maladies du goji son les nématodes à galles, les acariens, pucerons, thrips, noctuelles et l’oïdium, Les baies se récoltent du mois de Juin au mois de Septembre, comme tous les fruits des Solanacées, les baies de goji se récoltent et se consomment mûrs, car les fruits verts sont toxiques. Le prix de vente est d’environs 17-20 €/kg en frais.
Première plantation de Goji-Berry au Maroc
La plantation de Goji de la société W.P &P Agro Corporation est située à Laaouamra dans la région de Larache. Cette situation géographique optimale à proximité du continent européen permet d’exporter des baies de Goji fraiches de haute qualité tout au long de la saison de récolte. Sur une superficie de plantation de 12 hectares au Maroc, conduite en goutte à goutte via l’énergie solaire sur un sol sablonneux. Plus de 46.000 plantes de Goji importés d’Allemagne. Pollinisation naturelle à l’aide de nos abeilles locales Utilisation des produits Phytosanitaires biologiques : Nous nous conformons au quotidien aux normes internationales en matière phytosanitaire et aux bonnes pratiques agricoles (GAP) Domaine Certifié GlobalG.A.P : Nous soutenons l’objectif de l’organisation d’une norme mondiale pour les bonnes pratiques agricoles Récolte précoce (Primeur) A partir du mois de juin : Nos premières baies ont été cueillies en juin 2017, à la main avec soin et joie, par une main d’œuvre locale expérimentée www.agri-mag.com
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Stockage et transport
L’infrastructure de réfrigération après récolte, qui est adéquate au Maroc pour l’industrie d’exportation des fraises, peut également être utilisée pour le créneau des framboises et des myrtilles. Les soins post récolte, y compris la réfrigération et le contrôle de la température et de l’humidité,
Perspectives d’avenir
Dans le cadre du projet Maroc Vert, le contrat programme prévu pour les années 2019-2023 se propose d’atteindre les objectifs suivants :
sont les mêmes pour tous les types de baies qui peuvent donc être stockées et transportées ensemble en charge mixte. La progression des exportations marocaines le long de ces dernières années, surtout en fraises surgelées, est dûe essentiellement a l’implantation au Maroc de grandes firmes européennes qui ont réalisé d’importants investissements dans les 23 unités industrielles de conditionnement et surgélation et
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en installant des structures d’encadrement en faveur des groupes de producteurs. Ces unités industrielles sont homologuées par les deux établissements publics compétents à savoir l’ONSSA et l’EACCE. Sur le plan du contrôle des normes techniques de qualité des petits fruits rouges, l’EACCE assure, au niveau des unités de conditionnement, le contrôle de leur conformité aux exigences tech-
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niques, réglementaires en conformité avec les normes des marchés d’exportation. Par ailleurs, et s’agissant des normes sociales, le secteur a franchi d’importantes étapes. Il est à préciser que l’ensemble des employés des unités industrielles sont régis par les dispositions de notre code de travail à savoir : ils sont majeurs, touchent leur salaire réglementaire, bénéficient de la couverture sociale, et travaillent dans des bonnes conditions du transport, d’hygiène et de sécurité. Concernant la logistique, les exportateurs marocains de baies bénéficient d’un avantage en termes de coûts de fret vers les marchés de l’UE comparativement à leurs concurrents en Israël, en Égypte, et dans d’autres pays plus éloignés, qui sont tous obligés de recourir au fret aérien, ce qui est plus coûteux.
phytophthoréenne des racines. Il ne sera pas possible d’obtenir un rendement régulier de baies de qualité destinées à l’exportation dans des cultures à ciel ouvert. Par conséquent, l’utilisation de structures protégées sera indis-
pensable pour le succès de la culture de baies au Maroc. Rappelons que les petits fruits rouges marocains sont exportés au niveau de 41 pays dans les 5 continents mais la destination principale reste l’Union Européenne.
Le marché local
Des quantités limitées de framboises et de mûres sont écoulées sur le marché marocain de vente au détail. Bien qu’il s’agisse d’un petit débouché, comparé à celui de l’UE, il doit néanmoins être développé. Mêmes les petites opportunités de marché devraient être prises en considération, car toutes ont leur importance dans la perspective de la future croissance du secteur marocain des baies et de sa viabilité.
Importance des serres
L’utilisation de structures de protection pour la production de framboises et de myrtillesa permis d’améliorer aussi bien le rendement que la qualité du produit. Ce procédé cultural réduit de manière significative les risques de maladie, en particulier le Botrytis (pourriture grise), qui se répand pendant les périodes prolongées de pluie et de forte humidité. Le pourrissement causé par le Botrytis est l’un des principaux problèmes qui peuvent empêcher une production de baies de haute qualité. Sans structures de protection, la cueillette ne sera pas possible par temps de pluie. Les baies seront par conséquent trop mûres, et la proportion de fruits de qualité destinés à l’exportation sera sensiblement réduite. La production de baies dans des structures protégées réduira de manière significative le taux d’humidité indésirable du sol engendré par les fortes précipitations, et permettra de réduire les risques de maladies du sol, comme la pourriture www.agri-mag.com
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Analyse
Fruits rouges,
Pour une bonne maitrise de la production Monsieur Brahim Amraoui, expert bien connu en fruits rouges et gérant du cabinet conseil « PALMA BERRY» a bien voulu partager avec nous son analyse des évolutions qu’a connues la filière au Maroc récemment aussi bien sur le plan des superficies que de l’itinéraire technique.
Problème de la framboise cette année
Ces dernières années, la culture des framboises au Maroc a connu une évolution exponentielle des superficies plantées qui sont passées de 30 hectares en 2007 à plus de 2.400 hectares cette campagne. Le mois de janvier dernier a connu une surproduction de plus de 200 tonnes/jour que les marchés d’exportation n’ont pas pu absorber. A mon avis, cette situation est due à deux raisons à savoir : - les dates de plantation n’ont pas été échelonnées dans la région du Souss et se sont concentrées sur le mois de juillet, - une seule variété domine le paysage avec 70% de la production de la framboise dans la région. Très appréciée pour son calibre et de sa productivité, la surface qui lui a été consacrée cette année est presque trois fois supérieure à celle de l’année dernière. De ce fait, la production marocaine a atteint une moyenne de 200T/jour, une offre qui a dépassé largement la capacité d’absorption des marchés européens, ceci a entrainé un engorgement à l’export. S’ajoute à cela le mauvais temps qui a sévi en Europe notamment la neige qui a entravé le transport de la marchandise par le blocage des routes et la vague de froid qui a fait que la consommation s’est portée sur d’autres fruits. C’est ainsi que subitement les p r i x ont chuté de
60% en janvier.
Evolution du secteur des fruits rouges au Maroc
Personnellement, j’estime que, pour que le secteur des fruits rouges évolue dans le bon sens Cependant, il est important que les producteurs : - soient bien structurés et veillent à établir un équilibre entre les superficies plantées en extension et le marché à l’export. Ils doivent en effet produire en fonction de la demande du marché à l’export et paral50
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lèlement, essayer de développer ce marché au fur et à mesure. C’est la stratégie de développement à long terme adoptée par les grandes firmes internationales. - travaillent avec un bon matériel végétal (bon tonnage, calibre, bonne qualité gustative) qui répond aux exigences du client.
Recommandations pour la culture de la myrtille Le pH et salinité du sol :
Ce sont les facteurs les plus importants influençant la croissance de la myrtille. En effet, cette culture exige des sols fortement acides, très bien drainés et riches en matière organique. Les principales contraintes de la région du Souss pour la myrtille sont : la sècheresse et l’alcalinité des sols par rapport à la région du Nord. Par conséquent, il est important de faire baisser le pH à l’aide d’amendements acidifiants. C’est pour cette raison que les producteurs de la région incorporent par épandage le soufre nécessaire à l’acidification du sol avant l’installation de la culture, suivi de l’irrigation (le pH de la solution fille doit être entre 4,5 à 5,5). Par ailleurs, les conditions de sécheresse de la région augmentent la salinité de la nappe phréatique. Pour les sols à Ec supérieur à 1 (eau de puits dans le Souss à Ec sup à 1), il est indispensable de placer des machines à osmose inverse pour réduire la salinité (Ec) de l’eau à 0,3. A noter que l’installation d’un système de brumisation est obligatoire dans la région afin d’éviter les dégâts du chergui et des fortes températures qui sévissent à certaines périodes.
En hors sol
Les producteurs de myrtille utilisent des pots de 25 à 40 litres de substrat et pour une bonne reprise du plant, je recommande la composition suivante du substrat : 35% de tourbe, 35% de la fibre de coco et 30% de perlite. Pour rappel, les plants de myrtille se caractérisent par un système racinaire très sensible, fibreux et très superficiel, sans racine pivotante dominante. Les myrtilles préfèrent de ce fait des sols drainants et ne tolèrent pas le stress hydrique. Avant de planter dans des pots il est nécessaire d’acidifier le substrat. Généralement, les plants utilisés sont âgés d’une année. Concernant la culture des myrtilles en sol, les producteurs travaillent les trous de plantation à raison de 15 à 20 litres de substrat, et avant la plantation, ils effectuent un épandage du soufre pour acidifier le milieu.
L’irrigation
Il faut maintenir le substrat du myrtillier constamment humide. Ses besoins sont comparables à ceux du framboisier. Il est préférable d’apporter régulièrement des petites quantités d’eau, car le myrtillier a un système racinaire très superficiel et ses racines n’ont pas de poils absorbants. Le goutte-à-goutte est particulièrement bien adapté. Cependant, afin de permettre un bon développement des racines, je recommande de placer 6 goutteurs dans le pot autour du plant de myrtille au lieu de 3 pour avoir une bonne homogénéité de l’eau dans le seau et éviter les problèmes de la salinité et du pH. www.agri-mag.com
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Organisation du secteur
Création de l’interprofession des fruits rouges La nouvelle Fédération Interproberries Morocco (I.P.B.M.) a récemment été créée conformément aux dispositions de la loi n° 03-12 relative aux interprofessions agricoles et halieutiques promulguée par le dahir n° 1-12-14 du 27 chaabane 1433 (17 juillet 2012) et des textes pris pour son application. Les organisations professionnelles composant cette interprofession sont: - L’Association Marocaines des Producteurs des Fruits Rouges (AMPFR) : Collège production agricole, - L’Association Marocaine des Conditionneurs Exportateurs des Fruits Rouges (AMCEFR) : Collège valorisation. IPBM a pour objectifs le développement et la promotion de la filière et assure la défense des intérêts professionnels communs de ses membres. A cet effet, l’interprofession entreprend toute action visant à : • La promotion des produits de la filière des fruits rouges sur les marchés intérieur et extérieur ; • La prospection de nouveaux marchés et l’accompagnement des professionnels de la filière dans la commercialisation de leurs produits ; • La participation à l’organisation de la commercialisation sur le marché National ; • La diffusion des informations relatives aux produits et aux marchés et les faire connaître ; • L’adaptation de la production et de
la logistique à la demande intérieure et extérieure, en conformité avec les lois et règlements en vigueurs et les règles du marché ; • La proposition et l’établissement de programmes de recherche appliquée et le développement des produits de la filière ; • La vulgarisation des règles et des normes relatives à la qualité, au conditionnement, à l’emballage, à la transformation et à la commercialisation des produits de la filière ; • La promotion et le développement des signes distinctifs d’origine et de qualité et des productions biologiques des produits de la filière ; • L’accompagnement des professionnels dans la mise en œuvre des règles sanitaires, phytosanitaires concernant les produits de la filière; • La contribution à la formation technique et à l’encadrement des professionnels de la filière et leur adhésion à la charte de l’éthique social dans notre secteur : • La promotion, auprès des professionnels de la filière, des bonnes pra-
tiques en matière de protection et de préservation de l’environnement ; • L’encouragement de l’agrégation comme mode d’organisation privilégié des professionnels conformément à la législation en vigueur ; • La contribution au règlement à l’amiable des différends entre les professionnels de la filière. Sept comités de travail ont été crées à savoir : • Comité des affaires sociales ; • Comité des affaires administratives avec les autorités de tutelle ; • Comité du développement durable ; • Comité des affaires techniques agricole de production et formation professionnelle ; • Comité des affaires techniques de conditionnement ; • Comité de l’organisation et l’encadrement des agriculteurs et les stations de conditionnement ; • Comité du marketing et de la promotion de la filière des fruits rouges.
L’AMPFR renouvèle son bureau L’Association Marocaine des Producteurs des Fruits Rouges a renouvelé son bureau lors de l’Assemblée Générale tenue le 20 février 2019 à Moulay Bousselham avec la présence de plus de 190 agriculteurs des différentes zones 52
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de production sur le plan national. Vu l’importance que présente la culture des Fruits Rouges, aussi bien sur le plan du développement des exploitations maraichères que sur le plan emploi et exportation pour notre pays, les membres du
nouveau bureau se sont engagés pour la défense des intérêts du secteur et ce sont tracés comme objectifs pour le prochaine mandat : - La mise à niveau sociale des entreprises agricoles - Informer les agriculteurs sur www.agri-mag.com
toutes les nouveautés techniques et légales - La diffusion des bonnes pratiques agricoles. - L’amélioration de la rentabilité de la filière. - La résolution de la problématique de l’importation des plants des fruits rouges sur le plan juridique. - La résolution de la problématique des petits agriculteurs dont la superficie est inférieure à 5 ha sur le plan organisationnel.
- Diminuer l’impact environnemental de la filière et raisonner l’utilisation de l’eau - Engagement de l’AMPFR en tant que collège de production dans la fédération interprofessionnelle marocaine des fruits rouges «INTERPROBERRIES MAROC» Le tableau ci-contre présente la composition du Nouveau Bureau de l’AMPFR :
Président
Amine Bennani
vice-présidents
Mohamed Ankoud Abdeslam Messak Ahmed Zabt Ikbal Srairi
Secrétaire Général
Mohamed Shisah
Secrétaires adjoints
Mohamed Benaicha Lotfi Bensalah Mohamed Bakkali
Généraux
Trésorier
Youssef Bakkali
Trésorier adjoint
Said Lahsika
Assesseurs
Fouad Negga Mohamed Chaoui Abdessamad Merouani Zouhir Majouji Bousselham Harti
L’AMCEFR tient son assemblée générale Conformément à son statut, la dynamique Association Marocaine des Conditionneurs Exportateurs des Fruits rouges (AMCEFR) a tenu le 08 Mars 2019 son Assemblée Générale Ordinaire à la Chambre de l’Agriculture de la région Tanger-Tétouan-Al Houceima à Larache selon l’ordre du jour ci-après : - Rapport moral des exercices 2017et 2018 - Rapport financier des exercices 2017et 2018 - Divers - Election du nouveau bureau Le quorum étant atteint, Monsieur Mohamed ALAMOURI, Président de l’AMCEFR, a déclaré l’ouverture de l’Assemblée Générale Ordinaire selon l’ordre du jour annoncé. Depuis sa création, l’association multiplie les actions pour atteindre ses buts et l’assemblée Générale de l’AMCEFR a noté avec satisfaction la réalisation des objectifs atteints pour lesquels l’association a été créée en 2011 à savoir : - La représentation des agroindustriels des fruits rouges auprès www.agri-mag.com
des autorités compétentes pour le développement et la protection des intérêts de la filière. - Le développement de l’image de marque de la filière, tant au niveau national qu’international. - La contribution à la mise à niveau des entreprises agricoles en vue d’assurer leur compétitivité à l’échelle internationale. - La diffusion des informations sur le marché et la promotion des marchés clients en vue d’assurer le label qualité du produit Maroc. - L’amélioration des niveaux techniques et organisationnels des entreprises agricoles en vue d’assurer leur conformité vis-à-vis les standards de qualité les plus élevés. - La participation à la formation des agriculteurs et des agroindustriels afin d’assurer la mise à niveau de leur entreprise. L’association assure également l’encadrement de la logistique et des exportations en coordination avec les responsables du port de Tanger Med et les administrations concernées. Elle entretient les relations régulières de concertation
avec les organismes professionnels sur le respect des normes sociales et des bonnes pratiques des Exploitations Agricoles et des unités de conditionnement et de surgélation des fruits rouges. Par ailleurs, l’AMCEFR a été présente dans tous les événements nationaux et internationaux en relation avec la filière des fruits rouges (séminaires, salons, …). L’Assemblée Générale Ordinaire a approuvé le rapport moral et le rapport financier des exercices 2017et 2018 Ainsi, la constitution du bureau de l’AMCEFR issu des élections est comme suit : Président
Mohamed Alamouri
Vice-président
Idriss Boudali
Vice-président
Kamal Ouhmad
Vice-président
Ankoud Ouazani
Secrétaire général
Mouhsine Ismailli
Secrétaire adjoint
Nabil Belmkaddem
Trésorier
Mohamed Hargal
Trésorier adjoint
Hicham Essrifi
Assesseurs
Mustafa Labyad Karim Riyani Agriculture du Maghreb N° 118 - Mars 2019
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VITICULTURE
Raisin de table
Les principales maladies cryptogamiques Les maladies de la vigne sont si nombreuses qu’il est essentiel de les identifier avec exactitude afin de prévenir le plus rapidement possible les infestations graves et les pertes de rendement ou de qualité. Cependant, la présence d’un agent pathogène ou d’une maladie ne signifie pas automatiquement qu’un traitement est nécessaire. La sévérité des maladies varie d’une année à l’autre. En conséquence, certaines maladies peuvent être dévastatrice une année et avoir peu d’importance une autre année. Les mesures à prendre pour éviter les pertes peuvent donc varier d’une saison à l’autre.
L
es maladies cryptogamiques sont due à des champignons qui attaquent, selon les espèces, soit les organes verts de la vigne (feuilles, rameaux, grappes) soit le tronc (Esca, Eutypiose…). Dans cet article, nous nous
Symptômes observés sur le terrain pour le mildiou de la vigne causé par Plasmopara viticola. (a) Symptôme de taches d’huile. (b) Anciennes lésions de la feuille de mildiou nécrotique. c) Sporulation caractéristique de l’agent pathogène à partir du dessous de la feuille. (d) lésions nécrotiques sur la face supérieure de la feuille. (e, f) sporulation caractéristique sur le rachis. (g, h) Infections sur de jeunes baies. 54
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intéresserons uniquement aux maladies des organes verts, sachant que le mildiou, l’oïdium et la pourriture grise sont les principales maladies qui touchent nos vignobles, entraînant des pertes de rendement et de qualité. Selon les années, les attaques peuvent être plus ou moins importantes en fonctions de différents facteurs tels que les conditions climatiques, l’inoculum présent (historique) et la sensibilité des différentes variétés cultivées. Afin d’éviter les infestations graves, le viticulteur doit identifier rapidement et correctement les maladies. Il est ainsi recommandé de dépister entièrement au moins une fois par semaine le vignoble, du débourrement à la récolte, en portant une attention particulière aux cépages sensibles où l’on observe généralement les premiers symptômes. Les viticulteurs sont également appelés à suivre régulièrement les données météorologiques et de s’informer auprès des experts au niveau des organismes de recherche, de développement et d’enseignement. Une intervention bien ciblée en début d’infestation permet d’obtenir un meilleur contrôle des maladies. A noter que la réussite de la lutte phytosanitaire repose sur un programme adapté aux différentes contraintes susceptibles de compromettre le développement des pieds de la vigne (biotiques et abiotiques). Cette approche doit concilier à la fois les objectifs en termes de qualité et de productivité, et ceux relatifs au respect de l’environnement et de
la santé du consommateur, afin de conduire la lutte chimique avec un minimum d’interventions.
Le Mildiou de la vigne
Le Mildiou de la vigne est une maladie qui se développe sur tous les organes verts : rameaux, feuilles, grappes et vrilles. Le champignon responsable Plasmopara viticola se développe sur les feuilles provoquant l’apparition de ce qu’on appelle la tache d’huile (tâches circulaires d’apparence huileuse). Les tissus touchés se dessèchent, tandis que sur la face inférieure de la feuille, au niveau de la tâche, apparaît une poussière blanchâtre dans laquelle sont produites des spores asexuées qui, dispersées par le vent transmettent l’infection. L’humidité permet le développement de la maladie. La présence d’eau libre constitue le principal facteur de développement de la maladie. Lors des fortes pluies, les éclaboussures de terre et d’eau transportent les spores sur les feuilles. Tôt en saison, il faut surveiller l’apparition des tâches d’huile sur le dessus des feuilles et de duvets blanchâtres sous les feuilles (sporulation), en priorité dans les parties humides du vignoble (sol lourd, cuvettes, mauvais drainage, feuillage abondant…) et dans les zones ombragées. La maladie entraîne la chute des feuilles et par conséquent un retard de la maturité des grappes de , des baies moins riches en sucres et en acides, une plus grande sensibilité au gel, un mauvais aoûtement des www.agri-mag.com
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Symptômes de l’Oidium
bois, un retard au débourrement et une incidence défavorable sur la production. Lutte contre le mildiou Le programme de traitement démarre dès l’apparition des premiers symptômes (premières tâches) et se poursuit durant tout le cycle, avec un arrêt de la lutte chimique durant la floraison de la vigne. La fréquence et le moment d’intervention dépendent : - des conditions climatiques du moment, - des stades phénologiques - de la situation pédoclimatiques de la parcelle à traiter. Avant la déclaration de la maladie, les spécialités à base de cuivre et de mancozèbe peuvent être utilisées en traitement préventif. Mais une fois le champignon détecté dans le vignoble, le viticulteur a le choix entre une large gamme de matières actives et de familles chimiques, offrant une bonne efficacité curative.
L’Oïdium de la vigne :
Il est provoqué par un champignon, Uncinula necator, qui s’attaque à tous les organes verts de la vigne et en particulier aux jeunes baies en croissance. Les parties atteintes (feuilles, jeunes sarments, jeunes grappes à la floraison et à la véraison) se recouvrent d’un voile farineux de couleur blanche très marquée sur les feuilles et jeunes sarments. Mais vers la fin de la maladie les mêmes feuilles se déforment et montrent sur la face inférieure, 56
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des tâches diffuses de poussières grisâtres à noirâtres. En effet, la partie attaquée du limbe croît plus lentement provoquant la déformation de la feuille qui se crispe. Sur les sarments, le même revêtement poussiéreux grisâtre se développe. A la floraison, les attaques de l’oïdium provoquent le dessèchement des petits grains de raisin qui finissent par se détacher de la rafle. Toute une récolte peut ainsi être facilement compromise. Les grappes et les grains contaminés se recouvrent d’une fine poussière grisâtre qui provoque des nécroses noires. La croissance des parties atteintes est arrêtée, alors que la partie du grain sain continue de croître. Par conséquent les baies éclatent et laissent apparaître les pépins. Ces lésions sont très favorables à la pénétration de la pourriture grise et compromettent la récolte. Lutte contre l’oïdium Toutes les tentatives de recours à des pratiques culturales ont été vouées à l’échec. De ce fait, la lutte contre l’oïdium se fait principalement par l’utilisation de grands groupes de fongicides à savoir : Les produits de contact Les traitements préventifs à base de souffre mouillable ou de soufre par poudrage à des stades bien précis donnent d’excellents résultats. Cet apport de souffre doit se faire après le débourrement, à la floraison (utiliser uniquement le soufre par poudrage), au stade des grappes
bien développées et au stade de la fermeture des grappes. A noter que l’utilisation du soufre agit également sur l’excoriose, le black-rot, l’acariose et l’érinose. Cependant, lorsque la maladie est déclarée, le souffre ne donne pas de résultats, et seul les fongicides organiques sont efficaces. Les fongicides organiques Une fois que le champignon est présent sur les organes de la vigne, le producteur dispose d’une panoplie de matières actives et de familles chimiques dont l’application offre une bonne efficacité vis-à-vis de ce pathogène.
La Pourriture grise :
Favorisée par l’humidité, la pourriture grise est une maladie due au champignon Botrytis cinerea qui se manifeste sur les organes herbacés et sur les grappes : - la pourriture pédonculaire : qui se manifeste sur le pédoncule et la rafle de la grappe en entraînant un flétrissement et souvent leur chute avant la récolte. - la pourriture noble : qui se manifeste en période de sur-maturation sous certaines conditions climatiques. - la pourriture grise : qui est la forme la plus grave et qui affecte les grains de raisins par temps humide entre la nouaison et la maturité. Le champignon peut entraîner le dessèchement de boutons floraux avant la floraison et la chute précoce d’une partie ou de la totalité de l’inflorescence. L’attaque des grains à www.agri-mag.com
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Symptômes du Botrytis partir de la nouaison peut être due à la présence de débris de floraison. Les grains prennent une coloration grisâtre, ils brunissent et pourrissent en se couvrant d’un duvet gris. L’infection progresse à partir d’un grain malade vers les grains voisins par contact ou blessure. En effet, les baies attaquées se vident de leur jus qui se répand sur les baies voisines ce qui favorise une progression de la maladie de baie en baie pour atteindre toute la grappe. Lutte contre la pourriture grise Si aucune mesure préventive n’est prise, toute la récolte peut être compromise. La combinaison de mesures prophylactiques et chimiques est nécessaire pour combattre Botrytis cinerea dans les grappes de raisins : Lutte prophylactique Parmi les moyens capables de défavoriser ou d’éviter les attaques de ce champignon sur les grappes de raisin, on peut citer : - la diminution de la vigueur par des apports corrects de la fu-
mure azotée, - la surveillance des pratiques et des ennemis pouvant entraîner des lésions sur les baies, - un bon niveau d’aération des grappes et de la végétation, - une taille et un palissage adéquats. De même, le viticulteur est appelé à programmer des interventions à base de cuivre pour freiner le développement du Botrytis. Lutte chimique Les traitements devront être envisagés à priori lors des stades phénologiques suivants : fin floraison-début nouaison, fermeture des grappes, début véraison et un mois avant la récolte. L’application des fongicides ne peut être efficace que si les zones concernées, c’est-à-dire les grappes, sont bien visées.
Le black – rot :
Guignardia Bidwelii est le champignon responsable de cette maladie dans les vignobles des régions à climat humide et à des périodes pluvieuses plus marquées. Elle apparait sous forme de petites tâches
circulaires sur les différents organes herbacés de la vigne et, au fur et à mesure du développement du black-rot, naissent sur ces tâches de petits points noirs très brillants. Souvent les parties attaquées par ce champignon se dessèchent et finissent par se détacher et tomber au sol. Par exemple, sur les feuilles malades de la vigne, des trous apparaissent à la place des tâches préalablement causées par le champignon. Cependant, nous pouvons dire que les attaques sur les feuilles et les rameaux que nous avons repérées sur le terrain, ne constituent pas un danger pour les vignobles bien conduits et protégés. Les infestations les plus dommageables sont celles qui sévissent sur les baies à partir de la nouaison et jusqu’au début de grossissement du fruit. En effet, quelques jours après l’installation du pathogène sur les feuilles, la maladie se transmet aux baies de raisins. Les petites tâches livides naissant sur les baies s’agrandissent et finissent par couvrir toute les baies infestées. Comme pour les jeunes feuilles, le développement
Symptômes du black – rot
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Efficacité préventive, curative et éradicante contre l’oïdium : -Sécurité d’efficacité préventive : cadence 10 jours -Sécurité d’efficacité curative : sécurise en association et renforce un programme de traitements - Sécurité d’efficacité éradicante : rattrape des situations difficiles Mode d’action unique parmi les fongicides antioïdiums Fongicide de contact et pénétrant, résistant au lessivage Utilisable en mélange avec d’autres pesticides Risque de développement des résistances considéré comme négligeable .Excellent outil de gestion de la résistance. Faible dose de substance active par hectare (175 à 210 g/ha) par apport aux autres produits de contact comme souffre. Application possible entre 5 °C et 35 ° C. Aucune incidence négative sur les qualités organoleptiques demi-vie courte dans l’environnement respectueux de la faune auxiliaire comme les typhlodromes et utilisable dans des programme de lutte raisonnée
Maière active : meptyldinocap 350g /l. Formulation concentrée émulsionnable Dose : * 50 cc/hl contre l’oïdium du Pommier, Abricotier, Pêcher, Pastèque, Tomate, Melon, Fraisier Courgette et Concombre * 0,6 l/ha contre l’oïdium de la Vigne DAR : * Tomate, Fraisier, Pastèque, Melon, Concombre et Courgette : 3 jours * Vigne, Pommier, Abricotier et pêcher : 21 jours
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de la maladie laisse apparaître des petits points noirs sur ces tâches. Ainsi, les baies des grappes envahies se vident, se dessèchent et se recouvrent d’un nombre important de petits points noirs qui donnent aux baies touchées par le black-rot un aspect très noirâtre, préjudiciable à la quantité et à la qualité.
Prévention
Pour réduire la pression des maladies, plusieurs moyens de prévention peuvent être adoptés : - choix de cépages moins sensibles aux maladies - orientation nord-sud des rangs - profiter de la pente naturelle du terrain pour éviter la stagnation de l’eau - une bonne taille facilite la circulation de l’air, ce qui favorise le séchage rapide du feuillage et une meilleure pénétration des fongicides dans le couvert végétal. - élimination des résidus de la taille
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et le travail du sol au printemps - destruction et enfouissement des débris abritant les champignons pathogènes pour réduire leur population. - programme raisonné des fongicides - désherbage efficace
La lutte chimique
Il est primordial de prendre en considération les indications sur les étiquettes des fongicides, tout en ajustant la fréquence des interven-
tions par rapport aux : - stades de développement de la vigne, - suivis et observations effectuées sur le vignoble, - types de matériels de pulvérisations, - prévisions météorologiques, - types de fongicides à utiliser, - risques de développement des phénomènes de résistance - risques d’apparition ou de développement du champignon visé.
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Conseils pour réussir les traitements Pour réussir les applications phytosanitaires de la vigne, les viticulteurs sont appelés à mettre en place des mesures prophylactiques ou agronomiques permettant d’une part, de limiter le développement des différents parasites et, d’autre part, de favoriser de meilleures interventions phytosanitaires ainsi qu’une bonne pénétration des produits chimiques. Les principales mesures sont :
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• Eliminer tous les gourmands et les pousses à la base des pieds de la vigne qui constituent un lieu propice pour l’installation des foyers primaires • Entretenir la végétation sur le pied de la vigne et tout au long des rangs pour faciliter le ciblage de la pulvérisation • Adapter la fertilisation à une vigueur équilibrée • Eviter le développement des mauvaises herbes entre les pieds
de la vigne • Développer le drainage dans les vignobles des zones à sous sol non drainant. • Eviter les blessures sur les baies de raisin • Cibler les organes de la vigne à traiter • Utiliser un matériel de traitement adapté et bien réglé • Veiller à une pulvérisation de qualité.
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Maraîchage
Betterave potagère
Les techniques de production s’affinent Au Maroc, les surfaces cultivées en betterave rouge atteignent actuellement 2.000-2.500 ha, répartis entre plusieurs régions de production, essentiellement Ouled Ziane avec une importance de plus en plus élevée au Gharb et dans la région d’Agadir. Parmi les producteurs, certains se sont spécialisés dans la production de ce légume destiné principalement au marché local.
Pour rappel, la betterave est une plante bisannuelle : - Au cours de la première année se déroule la phase végétative avec développement des feuilles, constitution de la racine charnue et accumulation de réserves en sucre. - La deuxième année se produit la montaison et la production de graines (pour les producteurs multiplicateurs de semences).
Exigences de la culture
La betterave rouge est un légume qui s’adapte bien à toutes sortes de climat, supporte relativement bien les températures élevées, mais craint le gel et a besoin d’un endroit aéré et ensoleillé. Elle préfère toutefois les climats tempérés avec une température optimale 62
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comprise entre 16 et 25°C. Il est donc fortement conseillé de ne pas planter trot tôt et de ne pas arracher trop tard. C’est également une plante de jour long, avec des besoins élevés en lumière pour la teneur en sucre des racines, et qui monte en graine en cas de basses températures (2-10°C). La culture préfère un sol sablo-limoneux ou sableux, profond (profondeur exploitable par les racines d’au moins 40 cm), et peu caillouteux. Les sols lourds sont difficiles à travailler et présentent le risque de favoriser la fonte de semis et la pourriture des graines et du collet des plantules. Les sols très argileux induisent un risque à la récolte en cas de précipitations abondantes, pouvant empêcher l’entrée en parcelle avec le matériel de récolte. Les sols
sableux permettent une récolte et un déterrage facilité, mais disposent d’une faible réserve utile en eau. La culture ne tolère pas les sols acides (pH optimal neutre, autour de 6). De même, le sol doit être indemne de rhizoctone, gale, rhizomanie et agents de la fonte de semis (Pythium, Fusarium…). La betterave rouge est une plante rustique et sa culture ne réclame pas de soins particuliers. Classiquement, sa culture vient après les céréales à paille, qui sont de bons précédents, et ne doit pas se succéder à elle même ni aux épinards. Elle peut également constituer une excellente tête d’assolement. Elle a une croissance touffue, avec des feuilles ovales, et une hauteur de 20 à 30 cm. La durée de son cycle dépend de la variété cultivée et des www.agri-mag.com
conditions climatiques de la saison : et sa période de production peut s’étaler sur toute l’année, en alternant les variétés d’hiver et les variétés d’été.
Variétés, travail du sol et semis
Pour le choix variétal, M. Hachmi Garmah de la société Bejo Zaden indique que la production de betterave potagère au Maroc était depuis toujours, le fait de variétés standard. Actuellement les variétés hybrides représentent 40-50% et la tendance est vers l’abandon des variétés standard en faveur des hybrides, qui apportent de nombreux avantages, dont un taux de germination plus élevé des semences, une homogénéité du calibre. La production est plus élevée puisqu’elle atteint 40-50 t/ ha (contre 25-30 seulement pour les variétés standard), avec un brix élevé pour les racines qui gardent la couleur même après cuisson et sont de conservation plus longue. Les graines à semer de la betterave rouge sont généralement réunies en glomérules de la taille d’un pois. Elles peuvent être semées sans les diviser et exigent une température minimale au niveau du sol de l’ordre de 8°C. La plantation en place définitive a lieu au stade 4-5 feuilles. La récolte
se fait 4-5 mois après la plantation. Le semis peut être direct. Dans ce cas, le mode de semis est à raisonner en fonction du type de sol et du matériel de semis et de récolte disponible : - en planche ou en plein, - simple ou double rang, - nombre de rangs par planche, - largeur des inter-rangs... La culture en planche permet un meilleur drainage et nécessite de 10-15 kg de semences/ha. Le sol doit être roulé après le semis pour avoir une bonne homogénéité de germination. Deux éclaircissages doivent être effectués afin de ramener la densité de peuplement à la normale : on éclaircit au stade 2-3 feuilles et au stade 5-6 feuilles en laissant 8-10 cm entre plantes sur le rang. Chaque glomérule donne 4-6 plantules, l’éclaircissage est donc obligatoire pour le semis direct. La densité de peuplement est à raisonner en fonction de la date de semis et du calibre souhaité. L’espacement et l’éclaircissage des cultures permettent le développement et la croissance des plantes dans des bonnes conditions et assurent de meilleurs rendements. La distance à respecter lors de la plantation dépend du cultivar choisi (racines rondes, allongées...) et aussi de la technique envisagée
BORO F1 : • • • • • •
PABLO F1 : • • • • •
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Betterave rouge hybride avec un feuillage abondant de couleur vert foncé Précoce de couleur interne et externe excellente Ne contient pas d’anneaux blancs Saveur douce et bon goût Très bonne tolérance à la chaleur Variété de printemps et d’été
Betterave rouge hybride avec une bonne capacité de stockage Lisse, ronde et de couleur rouge foncé à l’intérieur Ne contient pas d’anneaux blancs et elle est de saveur douce Très bonne tolérance au froid Variété d’automne et d’hiver
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pour la plantation (en rangs conventionnels ou en carrées). La profondeur de semis doit être de 1 à 2 cm. Avant, ajoute M. Hachmi Garmah, le semis était uniquement à la volée aussi bien pour les variétés standard que pour les hybrides à leur début. Depuis que les hybrides ont pris de l’importance le semis, mécanisé, est effectué avec les mêmes semoirs que la carotte. Semences : densité 400450.000 graines à l’Ha. Il est recommandé d’utiliser un semoir de précision pneumatique.
Irrigation
Les besoins en eau de la betterave potagère sont élevés en phase de germination et normaux avec une fréquence constante en phase de développement et durant les périodes sèches. La culture est adaptée à l’irrigation par pivot ou par aspersion. Le système le plus répandu est le gravitaire. Cependant, avec les hybrides le passage de l’irrigation traditionnelle vers le goutte à goutte est inévitable. Le sol doit être ramené à sa capacité au champ durant tout le cycle de la culture. Le besoin en eau de la culture est de 250-300 mm/cycle. En règle générale, Il est conseillé d’entretenir la terre légèrement humide en procédant très tôt le matin afin d’éviter les problèmes phytosanitaires (alternaria et cercosporiose) et d’Irriguer aussi souvent quand les racines deviendront ligneuses. Les besoins en eau peuvent être répartis avec une proportion de 1/3 durant la première moitié du cycle cultural et 2/3 durant la 2éme moitié (période de formation des racines). En cas de sécheresse, il faut apporter le bore afin d’alléger le problème de sa carence induite par le manque d’eau, mais la culture se rattrape vite dès les premiers apports d’eau. C’est ainsi que deux à trois irrigations d’appoint sont suffisantes pour permettre d’obtenir un rendement satisfaisant. La culture doit être binée et buttée durant le cycle au moins 2 fois afin d’éliminer les mauvaises herbes, d’aérer le sol et de remplacer provisoirement une ou deux irrigations en cas de problème d’eau.
Fertilisation
Les besoins de la plante varient en fonction du peuplement par hectare, de la durée du cycle et de l’objectif de rendement. Il est conseillé de raisonner les apports selon des plans de fumure, avec analyse de sol. Quelques jours après l’éclaircissage de la culture de la betterave rouge, on peut procéder à l’épandage 64
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d’engrais afin de stimuler la végétation. Un engrais pauvre en azote et relativement riche en potasse, 30 jours après le semis, favorise la croissance. La fumure de fond est constituée de 20-30 T/ha de fumier + 80 kg N + 180 kg P20S + 100 kg K20/ ha. Celle de couverture comprend 30 kg N + 30 kg K20/ha au stade 5-6 feuilles et 30 kg K20/ha au stade début grossissement des racines. Les normes d’interprétation des analyses de sol sont les suivantes : Pour P: un sol qui dose 0-25 ppm P doit subir un apport de 120-150 kg P20s/ha; pour une teneur de 25-50 ppm P, le rapport est de 70-120 kg P20s/ha. Pour une teneur de plus de 50 ppm P, on apporte 50 kg P20s/ha. Pour K : un sol qui dose 0-75 ppm K, le rapport doit être de 120-150 kg K20/ha. Pour une teneur de 75-150 ppm K, rapport est de 80-120 kg K20/ ha. Pour une teneur de 150-220 ppm K, rapport sera de 60-80 kg K20/ha. Lorsque la teneur dépasse 220 ppm K, on ne fait pas d’apport de potasse. La fertilisation borique est très importante pour la culture de betterave afin d’éviter le cœur noir. En fumure de fond, on apporte 3-5 kg B/ha. En couverture, on fait 2-3 pulvérisations foliaires d’un produit borique soluble sans dépasser 1 kg B/ ha/400 l d’eau. L’apport commence au début grossissement des racines et se répète durant le grossissement.
Principaux ennemis de la culture et méthodes de lutte
Il est recommandé de prendre les mesures de protection nécessaires (rotation culturale, lutte intégrée, désherbage, etc.) afin de minimiser la lutte chimique et qui, quand elle est mal raisonnée, dégrade l'environnement. Les principales problématiques sanitaires qui affectent la betterave sont : - Les pucerons verts les années à printemps chaud et sec. Les viroses qu’ils transmettent induisent un rougissement important de la culture, et bloquent le grossissement. - La cercosporiose les étés pluvieux, qui peut sérieusement impacter le développement foliaire. - Les maladies du sol, pour lesquels aucune solution chimique n’existe : rhizoctone, rhizomanie, gale, phoma, fonte de semis Des fongicides préventifs doivent être utilisés régulièrement afin d’éviter ces maladies durant les périodes pluvieuses et chaudes du cycle cultural.
La maîtrise du désherbage est essentielle pour la réussite de la culture. La betterave a en effet une croissance lente et une fermeture de rang relativement tardive. La concurrence des adventices doit rester faible entre le stade 2 et 6 feuilles. La gamme d’herbicides est assez limitée et nécessite une attention particulière pour le positionnement des traitements au bon moment, à la bonne dose et selon le type de flore présente. Classiquement, le désherbage se fait en 1 application en pré-levée, et 3 à 4 applications en post-levée. Un binage peut être nécessaire afin d’éliminer les adventices.
Récolte et conservation
La betterave potagère est récoltée lorsque la racine atteint la taille demandée par le marché. La récolte s’échelonne, en général, de Juillet à Novembre pour des semis réalisés entre Avril et Juin. Les ouvriers arrachent les racines à l’aide d’un crochet à 2-3 dents. Il faut éviter d’utiliser la sape qui provoque des blessures aux racines. Il est recommandé d’humidifier le sol avant de récolter en cas de sol dur. Une fois que la plante est arrachée, la partie aérienne est coupée et laissée sur le terrain (enrichissant la fertilité du sol). Au champ, un tri peut être effectué afin de ranger les racines selon les catégories de calibres. Le rendement moyen national est de 15-20 T/ ha. A 0°C et 95-100% HR, la durée de conservation des racines (sans feuillage) dépasse 5-6 mois dans les bonnes conditions. Avec les feuilles, la durée de conservation ne dépasse pas 2 semaines (à 0°C et 100% HR). Le local doit être bien aéré. Des solutions de récolte mécanisée existent. Elle s’effectue généralement en deux temps : - Effeuillage avec une effeuilleuse à axes horizontaux équipée de lanières caoutchouc. Les lanières doivent raser le collet, sans blesser la racine. - Arrachage : la récolteuse peut être traînée ou automotrice (type récolteuse à pomme de terre). Les racines de la betterave rouge se conservent b i e n dans la terre durant l’hiver à condition qu’il ne fasse pas trop froid.
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ARBORICULTURE
TAVELURE DES POMMES ET DES POIRES Combiner vigilance, prophylaxie et traitements appropriés
A l’échelle mondiale, la tavelure est, avec la moniliose et l’oïdium, une des principales maladies fongiques du pommier là où il est cultivé. Causée par un champignon ascomycète nommé Venturia inaequalis, elle est présente chaque année dans les vergers (dans toutes les régions du monde, bien qu’elle soit plus importante dans les régions à climat tempéré humide durant la période printanière) et entraine des chutes importantes de rendement.
E
n cause des lésions noires ou brunes à la surface des feuilles, des bourgeons ou des fruits et parfois même sur le bois. Elle peut entraîner des pertes importantes directes puisque la qualité des fruits infectés étant affectée, ils ne sont pas vendables, et des pertes indirectes car les arbres défoliés s’affaiblissent et survivent moins bien à l’hiver. Au Maroc, la tavelure reste une maladie préoccupante en vergers de pommier et de poirier principalement sans la région d’Azrou puisque les périodes pluvieuses continues et fréquentes au printemps restent plus favorables aux contaminations.
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Biologie, symptômes et développement de l’agent pathogène
La tavelure provoque l’apparition de taches noires olivâtres sur les feuilles et les fruits, même parfois, sur les rameaux, fleurs et pédoncules. Les feuilles et les fruits sont plus sensibles à la tavelure lorsqu’ils sont jeunes et en période de croissance. En conséquence, les risques de tavelure sont plus grands au printemps durant les périodes de croissance rapide du feuillage et des fruits. Les feuilles et les fruits matures sont plus résistants. Les jeunes fruits atteints précocement
se dessèchent et tombent. S’ils sont attaqués plus tard, ils se développent mal, deviennent chétifs et des craquelures de tissus apparaissent (fig.1). Sur les rameaux atteints se forment des pustules chancreuses qui entraînent la mort des pousses, le dépérissement d’une partie des bourgeons est également possible. Ces contaminations sont rapides et effectives à partir du moment où les conditions de température et d’humidité élevée sont réunies pour permettre aux spores de germer et d’infecter le végétal. La période d’infection primaire dure plusieurs semaines, allant du stade
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plante verte jusqu’à environ 2 semaines après la nouaison. Les principales conditions nécessaires pour son installation sont : 1- La présence de l’inoculum : présence de spores provenant soit : - des organes de conservation, feuilles mortes tavelées de la végétation précédente, se trouvantau sol, qui libèrent les ascospores à maturité lors des moments de pluies (contaminationprimaire) ; - de la surface des taches de tavelure qui émettent des conidies (contamination secondaire). 2- La réceptivité du végétal : la végétation est réceptive dès l’apparition des organes contaminables (feuilles, boutons). Pour le poirier cette réceptivité commence dès le stade C3-D, alors que le pommier devient réceptif au stade C-C3 (stades dominants au niveau des vergers du pommieret du poirier dans la province d’Ifrane). 3- Les facteurs climatiques : la pluie est nécessaire à la libération des ascospores qui, entraînées par le vent, sont transportées parfois sur de longues distances, jusqu’aux jeunes feuilles et inflorescences. Les ascospores déposées par le vent sur les organes herbacés ne germent qu’en présence de conditions favorables (humectation des organes réceptifs et température favorable).
sont élevées, plus la durée d’humectation nécessaire devient plus courte (ex: si la température est de 16°C, la durée d’humectation sera de 9 heures seulement).
Stratégies de lutte
La lutte contre la tavelure du pommier représente des coûts importants nécessaires à la gestion de la maladie. Dans un contexte où il y a de plus en plus de pression sur la filière pour réduire l’usage des pesticides, diminuer les coûts de production et maintenir la qualité des pommes, il est important de simplifier et d’optimiser la gestion de cette maladie. Ainsi, cette lutte doit être essentiellement préventive. Le principe de base consiste à empêcher les contaminations primaires afin de réduire le risque de contaminations secondaires et donc d’éviter les traitements en été. La stratégie de traitement que l’on peut proposer contre la tavelure est de trois types :
Stratégie préventive
Pour éviter que la tavelure n’envahisse le verger au printemps, la vigilance est essentielle et le premier réflexe est d’intervenir le plus tôt possible, dès l’automne. De nombreuses interventions sont possibles pour limiter
l’infection primaire et par conséquent, réduire les risques de tavelure le printemps suivant. (voir encadré) En complément des mesures prophylactiques, une protection phytosanitaire est nécessaire, dès l’apparition des contaminations primaires. Elle repose sur l’application de produits de contact systématiquement dès que les stades sensibles sont atteints et avant une pluie contaminatrice. Ce traitement deviendra inefficace en cas de pluie.
Traitement d’arrêt
On l’effectue avec des produits de contact après l’apparition du stade C3 et juste après une pluie contaminatrice. Ce traitement, pour qu’il soit efficace, doit être appliqué le plus tôt possible et au maximum 24 heures après le début de la pluie contaminatrice.
Traitement curatif
Cette intervention, dite de rattrapage, est destinée à arrêter la progression du champignon dans le végétal. Elle s’applique au-delà de 24 heures après la pluie contaminatrice, ou au plus tard 3 à 5 jours après le début de la pluie. Pour ce traitement, les fongicides pénétrants ou systémiques sont à utiliser. En cours de végétation et notamment
Les contaminations secondaires sont issues des contaminations primaires, et peuvent se succéder sur feuilles et fruits aussi longtemps que les conditions climatiques le permettent. Les contaminations aussi bien primaires que secondaires, nécessitent une certaine température et une durée d’humectation suffisante. Les températures durant les heures qui suivent les pluies sont décisives : plus elles 68
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à la fin de la floraison et durant le stade « jeunesfruits », il convient de renouveler la protection si le temps demeure pluvieux, et ce particulièrement dans les vergers reconnus régulièrement attaqués par la tavelure. Le choix de produits doit porter de préférence sur les fongicides ayant une double action anti tavelure et anti-oïdium. Importance des traitements d’hiver Les traitements d’hiver visent à détruire plusieurs types de cibles notamment les formes de conservation des principales maladies cryptogamiques : tavelure, oïdium, chancre, moniliose, cloque. Pour les maladies cryptogamiques, les interventions sont à base de sels de cuivre ayant comme action de limiter ces formes de conservation. Il est recommandé d’intervenir après la taille pour obtenir une bonne efficacité et une économie des produits. La pulvérisation sera abondante, touchant toutes les parties de l’arbre
Les apports de l’innovation variétale
Recherches menées pour améliorer la résistance du pommier à la tavelure Toutes les grandes variétés commerciales de pommier sont sensibles à la tavelure nécessitant de nombreux traitements pour la combattre. Des variétés résistantes ont été créées par croisement avec un pommier sauvage, mais la résistance obtenue, basée sur la présence d’un seul gène, a été contournée par de nouvelles races virulentes du champignon. Dans ce cadre, le Centre INRA d’Angers mène à la fois un programme d’améliora-
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tion génétique visant à créer de nouvelles variétés de pommier portant une résistance durable à la tavelure, et des recherches d’amont pour mieux connaître la diversité génétique du champignon et les bases génétiques de la résistance du pommier. L’étude de la diversité et de la structuration du champignon Venturia inaequalis est menée tant au niveau mondial qu’au niveau régional. Pour les variétés de très bonne qualité agronomique et porteuses de résistances « simples » qui sortent actuellement sur le marché, il est important de mettre en œuvre des stratégies de lutte et de conduite de verger permettant de limiter les risques de contournement. Créer des variétés à résistance durable ne peut se faire aujourd’hui sans l’apport scientifique conjoint : - de recherches d’amont portant sur la compréhension des interactions plante x pathogène, - la connaissance de la diversité génétique et du pouvoir pathogène du champignon, - l’exploration du déterminisme génétique de la résistance et son exploitation par cumul de gènes de différents types, - la mesure des pressions de sélection exercées par ces gènes ou combinaisons de gènes de résistance, - la recherche de scénario optimum de création et de déploiement spatial des variétés par modélisation mathématique. La tâche peut paraître difficile, mais les outils modernes à disposition des chercheurs, comme les marqueurs génétiques, les logiciels d’analyse de données ou de simulation mathématique, l’accès à plus ou moins court terme aux séquences du génome des deux espèces doivent permettre de relever ce défi.
Lutte prophylactique
Parmi les techniques qui consistent à créer des conditions défavorables aux attaques de ce champignon et réduire l’inoculum primaire, on peut citer : • Pour les nouvelles plantations, une bonne implantation de l’arbre, en choisissant une orientation favorisant son aération, va permettre de réduire l’humidité dans le feuillage, favorisant la propagation de la spore. Pareillement, choisir si possible des variétés peu ou modérément sensibles et respecter un espacement raisonnable et bien étudié entre les arbres et les rangs de plantation • Ramasser et éliminer les feuilles mortes où aiment se nicher les ascospores pour y passer l’hiver, ainsi que les fruits tombés. • Effectuer un travail du sol permettant l’enfouissement des feuilles non détruites ; • Procéder à une taille adéquate et régulière des arbres qui améliorera la pénétration du soleil et du vent afin de favoriser l’aération ou le séchage plus rapide du feuillage et une bonne couverture par les fongicides. • Fertilisation : Il faut maintenir un bon programme de fertilisation, mais éviter les excès d’engrais azotés qui encouragent la croissance rapide de pousses tendres (gourmands) plus vulnérables aux infections. • L’irrigation en période de sécheresse aide à maintenir la vigueur des arbres. En fin, la génétique est un allié précieux, avec la sélection de variétés résistantes à la tavelure.
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TECHNIQUE
Arboriculture
Qu’est ce que le gel et comment y faire face ? Comme chaque année, les arboriculteurs s’inquiètent quand les conditions favorables au gel sont annoncées et se demandent comment protéger leurs cultures de ce phénomène météorologique plus ou moins fréquent, dont la période de survenue (hiver ou printemps) peut déterminer l’étendue des préjudices subis par les arbres (rameaux, bougeons) ou par leurs produits (fruits). En effet, les dégâts causés aux cultures par le gel sont à l’origine de pertes de rendement, dans une région ou une autre du Maroc. Or, certaines de ces pertes sont évitables. Il existe en effet plusieurs méthodes différentes qui permettent d›éviter ou d›atténuer les méfaits du gel. Il est important que les producteurs soient au courant de ces méthodes pour qu›ils puissent évaluer celles qui sont techniquement et économiquement réalisables dans leurs cas. Le gel est un phénomène météorologique correspondant à un abaissement de la température de l’air au dessous de 0°C. Il se produit à certaines époques de l’année et dans certaines zones dites gélives. Parmi les régions agricoles, certaines sont considérées comme plus ou moins risquées selon le nombre de jours de gel par an, c’est à dire le nombre de jours dont la température minimale est inférieure à 0°C. Ce phénomène se traduit par la transformation de l’eau en glace (givre) à la surface du sol ou des plantes. Selon son intensité (degré de température <0, durée, rapidité), ce phénomène peut affecter des cellules, des tissus ou des organes des plantes et engendrer des dégâts allant jusqu’à la destruction partielle ou totale d’une culture. Sachant que l’eau en se congelant augmente de volume, la sève contenue dans les espaces intercellulaires et à l’intérieur des cellules peut se congeler et entrainer leur déchirement.
Les types de gelées
On distingue deux types de gelées : - Les gelées noires : elles sont dues le plus souvent, à l’arrivée de masses d’air froid en hiver, sur de vastes régions pendant une durée assez longue, entrainant un noircissement de la végétation.
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- Les gelées blanches : elles sont dues au rayonnement nocturne du sol (restitution de la chaleur accumulée le jour) par temps calme (absence de vent) et froid, et ciel dégagé entrainant un refroidissement du sol. Elles se produisent le plus souvent au printemps. Ces gelées limitées dans le temps et l’espace résultent de la congélation de l’humidité de l’air qui se dépose sur les plantes (rosée) ou le sol. Généralement, en arboriculture les gelées noires, hivernales, coïncident avec la période de repos végétatif des arbres et causent moins de dégâts que les gelées blanches, printanières, qui surviennent pendant la reprise de la végétation (débourrement, floraison, formation des fruits) avec des dégâts importants.
Les effets des gelées
Pour évaluer convenablement l’utilité des méthodes de prévention du gel, il est nécessaire de comprendre l’effet des températures glaciales sur la ou les cultures considérées. Certains effets sont bien connus tandis que d’autres sont moins clairs et nécessitent un complément de recherches. La température minimale (appelée température « critique ») qui doit être atteinte pour qu›une culture subisse des lésions, est sous la dépendance de nombreux facteurs : espèce, variété, stade physiologique ou végétatif, vigueur de la plante, état du sol et nature de la couverture végétale, intensité et durée du gel, conditions de dégel, présence de nuages et de vent pendant le gel, et d’autres encore. Chez de nombreuses plantes, la résistance au gel est plus faible à l’approche de la maturité qu’au cours des premiers stades de croissance. Pendant les stades de croissance, une plante en bonne santé résiste souvent mieux au gel
qu’une plante souffreteuse. Les températures critiques nécessaires à l’apparition de dommages peuvent varier en fonction du temps pendant lequel elles demeurent au-dessous du point de congélation. Par exemple, les bourgeons des arbres fruitiers peuvent être lésés par une température de -2°C persistant plus de 24 heures, mais peuvent survivre s’ils sont exposés à une température de -6°C pendant moins de 2 heures. Cela explique pourquoi la température critique d’une gelée de rayonnement ne sévissant que quelques heures en début de matinée peut être plus basse que celle d’une gelée d’advection qui peut se prolonger dans la journée. L’action des températures glaciales sur les cultures est plus ou moins importante. Dans certains cas, c’est la perte totale des organes de la plante qui ont gelé. Par exemple, les fleurs des pommiers qui ont gelé ne donneront pas de fruits. L’opportunité économique des méthodes de protection contre le gel dépend beaucoup de l’importance de la baisse de rendement ou de qualité provoquée par une gelée. Il est donc crucial pour les producteurs de bien connaître les effets des températures glaciales sur leurs cultures.
Moyens de prévention Moyens passifs
De nombreux moyens préventifs existent pour réduire les risques de dégâts, à commencer par - La connaissance de la région de production (ou même l’emplacement précis du verger) avant d’installer les cultures (zones gélives – bas fonds, accumulation d’air froid). Les données collectées sur plusieurs dizaines d’années par les services météo donnent des indications précieuses sur les risques de gelées dans une
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zone de production. - De même, l’adaptation des calendriers de mise en place surtout en cas de cultures annuelles, l’installation de brise vents (dans certains cas) et écrans en couverture, état et travail du sol, matériel végétal (variétés et porte greffe), désherbage,… - Dans tous les cas l’expérience de l’arboriculteur est essentielle, en plus de l’utilisation d’instruments comme les thermomètres, etc. ; - Certaines pratiques comme les tailles, traitements, filets antigrêle, … permettent aussi de retarder la végétation et ainsi de réduire les risques.
Moyens actifs
Ce sont ceux qui permettent de réchauffer le milieu. Les techniques les plus connues, sont : L’aspersion et brouillards artificiels (qui ont montré leurs limites). Le choix du système dépendra essentiellement des risques de gelées (intensité, répétition, seuils de sensibilité pour une espèce donnée) et de la disponibilité en eau. La formation de fumée en brulant des pneus, des déchets ou des fumigènes dans des chaufferettes. Cette méthode n’est sont pas très efficaces parce qu’il est difficile de maintenir la fumée sur la zone à protéger, d’autant plus qu’elle est interdite par las lois sur la protection de l’environnement. Les chaufferettes ou braseros. Cette méthode jugée difficile d’utilisation, coûteuse et polluante a été généralement remplacée par l’emploi de bougies de paraffine. Les bougies (sous forme de pots métallique renfermant prés de 5 kg de paraffine), bûches et pains calorifiques (composés de sciure et paraffine), à paraffine ou fioul. Par hectare, 300 à 600 bougies (ou 400 bûches d’environ 2,5 kg) seront allumées en fonction de l’intensité du gel. Le nombre de foyers sera renforcé sur les bordures, du coté du vent dominant et/ou face aux flux d’air froid en fonction de la topographie des lieux. Les rampes de chauffage au gaz, très polluantes. Dans cet arsenal anti-gel, il faut rappeler les
techniques à base de ventilation (tours à vent ou «wind-machines») qui cherchent à briser l’inversion thermique (températures plus froides au niveau le plus bas) en aspirant de l’air plus chaud en hauteur pour le restituer au niveau des surfaces et les réchauffer. Au cours de la nuit l’air se refroidit. Le brassage d’air permet de maintenir un écart de température avec les zones non protégées, mais n’empêche pas une baisse au niveau du verger. Ces machines à l’efficacité avérée (le vent créé fait remonter la température de 3 à 4°C) permettent de couvrir 3 à 5 ha chacune en cas de gel, et sont intéressantes surtout si elles sont subventionnées. Cependant, cette méthode de protection convient contre un gel de rayonnement et non contre un gel d’advection. De même, il faut signaler les systèmes de câbles électriques chauffants (installés le long des fils de palissage de vigne de prestige) Turbine chauffante à gaz, tractée (jusqu’à 10 ha par machine, avec un passage toutes les 7 à 10 minutes). Elle ventile horizontalement la chaleur produite par un générateur de chaleur. La température est de 80 à 100°C à la sortie de l’appareil et le gain obtenu est de 1 à 2°C. A noter que chacun de ces systèmes présente des avantages, des limites et des inconvénients ainsi qu’une efficacité variable selon les situations particulières qui se présentent, d’autant que les gelées ne sont pas toujours identiques, ce qui affecte fortement la réussite de la protection antigel. L’agriculteur doit disposer, par conséquent, d’un matériel fiable et correctement installé, suivre régulièrement les mesures de température et d’humidité (surtout nocturnes) ainsi que les alertes météorologiques et veiller à la bonne exploitation du matériel et données pour éviter les échecs et leurs conséquences catastrophiques. Comme moyens de mesure (outils d’aide à la décision), quelle que soit la technique utilisée, on peut recourir aux thermomètres (sec et humide), thermomètre avertisseur, sondes de température, … sans oublier que les différentes cultures à différents stades de leur développement, peuvent résister aux gels d’intensi-
té différente (seuil de sensibilité). Le choix du système le mieux adapté dépend des températures qui dominent dans la région de production, de la fréquence des gelées (nombre de jours ou risque de succession d’années gélives), de leur type, de l’espèce cultivée, de l’âge des arbres, … Il est donc essentiel de choisir un équipement adapté aux conditions propres de chaque agriculteur sachant qu’une combinaison de systèmes est aussi possible (par exemple tours à vent combinées à un chauffage par bougies). En plus des contraintes techniques, humaines et environnementales, le choix est aussi économique puisque la lutte antigel est relativement coûteuse, sachant qu’elle permet d’éviter des pertes colossales. Les agriculteurs ne doivent pas négliger non plus la possibilité de mettre en place des dispositifs collectifs et ne plus penser uniquement aux solutions individuelles. Par ailleurs, le choix du matériel adéquat ne doit pas faire oublier l’importance de la gestion (mise en route, arrêt) de ce matériel ainsi que de la conduite de la lutte elle-même.
La mise en œuvre des techniques de lutte contre les gelées ne s’improvise pas.
Les arboriculteurs doivent impérativement : - Connaître la prévision météorologique qui précisera pour la nuit l’état du ciel (clair, couvert, arrivée de nuages en cours de nuit), le régime du vent et l’occurrence d’un changement de masse d’air. - Bien connaître les différences de températures entre les parcelles à protéger : pour cela, placer des thermomètres à minima qui vous indiqueront par nuit claire et calme les écarts de températures d’un point à un autre. Le point le plus froid servira de référence pour le démarrage de la lutte. - Déterminer l›emplacement de votre avertisseur de gel : celui-ci doit être placé dans un environnement assez dégagé sans être pour autant trop éloigné de votre domicile afin d’éviter tous risques de dysfonctionnement. Déterminer la température de consigne par rapport au point le plus froid et le seuil de résistance des végétaux selon le stade végétatif. Aspersion, Micro-aspersion sur ou sous frondaison, Brassage d’air (tour à vent), pensez à vous équiper d’un thermomètre humide (pagoscope ou psychromètre), ceci facilitera nettement votre décision de mise en route. Trop souvent les échecs d’une protection antigel par aspersion ou par brassage d’air sont le résultat d’un démarrage trop tardif basé sur la température sèche.
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Maraîchage
LES INSECTES POLLINISATEURS AU SERVICE DES MARAICHERS Prof. Mohammed Sarehane, CHA Agadir IAV Hassan II
L’Entomophilie est la caractéristique d’une plante qui se fait polliniser par l’intermédiaire d’un insecte. Les Angiospermes (pantes à fleurs comme la tomate et le melon par exemple) utilisent principalement ce type de pollinisation.
E
n explorant les fleurs à la recherche de nectar, les insectes (entre autres les abeilles, les papillons, les diptères ou certains coléoptères) se frottent aux étamines, récoltant involontairement des grains de pollen (jusqu’à 100 000) qu’ils abandonneront par la suite dans une autre fleur. Chaque insecte est souvent spécialisé pour récolter le pollen d’une ou de quelques espèces en particulier, ce qui fait que le pollen bénéficie souvent d’un transport ciblé jusqu’à une autre fleur de
la même espèce. Le fait est que les services d’écosystème fournis par les pollinisateurs sont essentiels pour la production vivrière - aussi bien en termes de rendement que de qualité - et contribuent aux moyens d’existence durable de nombreux agriculteurs dans le monde entier.»
Quelques exemples de pollinisateurs au Maroc
Au Maroc et à l’instar de nombreux pays les maraichers produisant aussi bien sous serre qu’en plein champ font appel au service des abeilles et des bourdons.
Abeilles et Bourdons
Tableau 1 : Les principaux insectes pollinisateurs rencontres sur les culturesn maraichères au Maroc LA CULTURE
LES INSECTES POLLINISATEURS
OBSERVATIONS Principalement pollinisée par les bourdons. La densité est de 4 à 8 ruches par hectare et par cycle.
LA TOMATE 90%
90%
LE MELON 80%
15%
L’HARICOT 25%
% 75
5%
5%
L’abeille est le principal pollinisateur. On utilise 2 ruches à l’hectare en hiver et 4 au printemps.
Les thrips sont les principaux pollinisateurs, néanmoins on peut utiliser les abeilles pour renforcer la pollinisation. 2 ruches par hectare sont suffisantes.
Cette culture demande une densité élevée d’abeilles de l’ordre de 8 à 12 ruches à l’hectare.
LA FRAISE % 25
% 75 L’abeille améliore grandement la production et la culture demande un minimum de 2 ruches par hectare.
LE PIMENT FORT % 75
% 75 Les abeilles pollinisent efficacement la culture. Une seule ruche est amplement suffisante.
L’AUBERGINE 90%
LA COURGETTE 25%
72
% 75
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Les fourmis sauvages sont les principaux pollinisateurs. Il ne faut surtout pas détruire leurs terriers.
On distingue deux grandes catégories d’insectes pollinisateurs : Les pollinisateurs majeurs (abeilles et bourdons), très efficaces et donc indispensables aux plantes à fleurs, et les pollinisateurs mineurs (guêpes, fourmis, mouches et papillons).
Les abeilles et les bourdons sont les pollinisateurs majeurs au Maroc. Contrairement aux autres Hyménoptères (guêpes et fourmis), ils ne nourrissent pas leurs larves avec des proies mais avec du pollen Ils disposent pour cela de brosses de soies particulières adaptées a la récolte et le transport du pollen et d’une langue velue adaptées pour récolter le nectar. Leur pelage est constitué de soies plumeuses sur lequel le pollen s’accroche facilement. Ils assurent ainsi des échanges de pollen considérables entre plantes
Guepes, fourmis, mouches et papillons : Malgré leurs effectifs souvent inferieurs aux abeilles et aux bourdons, ces insectes jouent un rôle important. Pour la production des semences de certaines cultures horticoles comme l’oignon et les carottes, les mouches de la famille des Calliforidae sont essentielles et très efficaces. Les fourmis sont indispensables pour une meilleure production de courgettes. En gros ces insectes qualifiés d’insectes pollinisateurs mineurs interviennent pour pas moins de 10% dans la pollinisation des cultures maraichères. Il serait donc important de les protéger.
Importance de la pollinisation pour le maraichage Beaucoup de cultures maraichères au Maroc dépendent fortement ou totalement d’une pollinisation entomophile Les cucurbitacées (courgette, melon, pastèque), les solanées (tomate, poivron), et protéagineuses (fève et féverole), et de nombreux légumes et www.agri-mag.com
Certains insectes se frottent aux étamines, récoltant involontairement des grains de pollen condiments (artichaut, chou, fenouil, oignon, persil, poireau, carotte, navet,) ont besoin d’insectes pour la production de leurs semences. Quand on y regarde de près, il est difficile d’imaginer un seul repas auquel les abeilles ne soient pas associées de près par leur activité pollinisatrice ! Une mauvaise pollinisation entraîne un mauvais développement des fruits. Dans le cas du melon et de la pastèque par exemple, grâce aux visites plus fréquentes des pollinisateurs, le fruit est d’une couleur plus foncée et d’une saveur plus riche. Plusieurs études visent à quantifier la valeur économique des pollinisateurs pour le maraichage. Des publications scientifiques ont fait état d’une valeur de l’ordre de 20 milliards d’euros au plan mondial. Au Maroc, peu d’études ont tenté ce calcul, mais rien que pour la tomate et le melon on peut avancer une valeur proche de 30% de la valeur de la production agricole maraichères toute entière. Les insectes pollinisateurs interviennent aussi bien sur la qualité que la quantité de la production des cultures et on estime que le gain en production peut atteindre pour quelques cultures maraichères importantes comme la tomate (20%); melon (80 %); et le haricot (15%). Si on prend l’exemple de la tomate et son principal pollinisateur qui est le bourdon on constate que la culture a fait un grand pas dans la production et la qualité des fruits. En effet depuis leur première utilisation dans le début des années 90, les bourdons ont montre une grande efficacité et ont totalement remplace la pollinisation mécanique et pneumatique. Actuel-
Fraisier
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lement et rien que pour la région du Souss les besoins de la tomate en ruches de bourdons dépassent les 50 000 ruches ce qui représente un chiffre d’affaire de l’ordre de 15 000 000 Dh. Pour le melon qui nécessite des ruches d’abeilles domestiques surtout sous serre on estime que les besoins dépassent 5000 ruches.
butiner dans la culture. Un autre avantage des bourdons par rapport aux abeilles, qui apparaît surtout dans les cultures fruitières, est leur plus grande mobilité dans la culture, avec des vols plus fréquents/rapides d’un arbre à l’autre.
Le bourdon est un redoutable concurrent de l’abeille domestique pour les cultures maraichères sous serre!!
Recul des pollinisateurs... Quelles conséquences ?
En comparaison avec d’autres insectes pollinisateurs comme les abeilles mellifères, les bourdons sont des butineurs très efficaces. Ils se caractérisent par un rythme de travail élevé (ils visitent par exemple deux fois plus de fleurs par minute que les abeilles) et peuvent en raison de leur taille porter des charges relativement lourdes et faire ainsi de longs vols d’approvisionnement. Relativement plus gros, ils entrent souvent mieux en contact avec les étamines et les pistils que les insectes dont la taille est plus réduite. Les bourdons sont en outre actifs dans les circonstances les plus diverses. Ils se sentent plus à l’aise dans les serres/tunnels que les abeilles, notamment dans les espaces de petites dimensions, et butinent encore à des températures relativement basses (environ 10 °C) et à faible intensité lumineuse. Un vent fort et une pluie fine ne les gênent pas non plus. L’absence d’un système de communication est un avantage important des bourdons par rapport aux abeilles. Ces dernières utilisent la « danse des abeilles » pour s’informer mutuellement de la présence d’une source de nourriture attrayante éventuelle, située hors de la culture dans laquelle leur activité de pollinisation est souhaitée ; il peut donc arriver qu’elles quittent en masse le lieu de culture. Les bourdons ne disposent pas d’un tel système de communication. Si un individu trouve ailleurs une source de nourriture intéressante, il ne peut pas le communiquer aux autres bourdons qui continuent donc de
Haricot vert
Jusqu’à récemment, la plupart des agriculteurs surtout en plein champ considéraient la pollinisation comme un des nombreux «services gratuits» offerts par la nature, la trouvant si naturelle qu’elle a rarement figuré au rang des «intrants agricoles» ou même des programmes d’études de sciences agronomiques. Mais les choses sont en train de changer. Aujourd’hui, il est de plus en plus clair que les populations de pollinisateurs sont en diminution dans le monde entier. Quoi qu’il en soit, dans tous les pays, ces insectes pollinisateurs sont en régression, notamment en milieu rural. Leur raréfaction pourrait bien avoir des impacts considérables sur tous les écosystèmes et bien entendu sur l’économie agricole. Les causes de ces raréfactions sont multiples, certaines sont bien connues et mises en permanence en évidence par les médias : urbanisation et destruction des milieux, intensification de l’agriculture et utilisation de produits phytosanitaires particulièrement toxiques. D’autres sont moins évidentes mais leur importance mériterait d’être évaluée : raréfaction des plantes légumineuses (de la famille des haricots, trèfles...) - source de nourriture pour les insectes - dans les rotations culturales, sélection de variétés horticoles qui ne produisent plus de nectar, appauvrissement génétique de l’abeille domestique par la sélection des reines, pollution génétique du bourdon terrestre par les souches d’élevage utilisées en cultures protégées...
Ruches de bourdons dans une Agriculture Maghreb culture dedutomates sous serre N° 118 - Mars 2019 73
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