Agriculture du Maghreb élevage

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Agriculture du Maghreb N째 82 / 2015

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EDITIONS AGRICOLES

Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. Mohamed Taher SRAÏRI Pr. Badre El Himdy Pr. Abdelilah Araba Dr. Abbès Tanji Dr Abdelkrim Aidi S. Sefrioui Adil Ghoddane

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Directeur Artistique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito Cultures et élevage Les deux mamelles de l’agriculture

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ans le cadre de sa conception de l’Agriculture marocaine au sens large et partant du constat que l’élevage est une composante essentielle de ce secteur, le magazine Agriculture du Maghreb n’a cessé depuis sa parution, d’aborder l’aspect élevage dans tous ses numéros avec les autres articles concernant l’ensemble des filières agricoles. Dans sa nouvelle approche pour 2015 et à plus long terme, Agriculture du Maghreb a opté pour la publication, chaque année, de plusieurs numéros spécialement dédiés à l’élevage dont le premier paraitra en mars. Ces numéros seront conformes aux calendriers des différents élevages conduits au Maroc et contiendront des articles techniques, études scientifiques, recommandations de professionnels, … visant à permettre l’amélioration de la technicité des éleveurs marocains et un meilleur respect des bonnes pratiques, des conditions de sécurité animale, … L’aspect économique étant aussi essentiel, les conseils et recommandations permettront aux éleveurs de réussir leurs opérations dans les meilleures conditions de rentabilité. Par ailleurs, nos pages seront toujours ouvertes aux associations

professionnelles et organismes de recherche et de conseil désireux d’accompagner au mieux les éleveurs pour les différents aspects liés à la conduite de leurs élevages. Agriculture du Maghreb accompagnera également les fournisseurs d’intrants et de services (aliments, semences, matériel, soins vétérinaires, …) dans leur démarche de prospection et de promotion en leur ouvrant ses pages pour une communication ciblée. Ils pourront ainsi communiquer aux intéressés toutes les nouveautés et actualités à même de faciliter leur travail, d’améliorer les performances du cheptel et de garantir le bon état sanitaire pour la satisfaction des exigences des consommateurs.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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Sommaire 6 Actualités 18 Performances de croissance des ovins des races à viandes étrangères Races Mérinos précoce, Lacaune et Ile de France

22 Bilans des

26 Centres de collecte 46 Aviculture

de lait au Maroc traditionnelle dans la Faisabilité de l’application province d’Ifrane de deux techniques d’économie d’énergie pour le 48 Plantes toxiques refroidissement du lait Un danger potentiel dans les parcours et les jachères 34 Bien choisir sa variété de maïs ensilage ‫نظرة عامة حول قطاع األغنام في‬ 53

38 L’ensilage de maïs interventions sur le fourrage incontournable au patrimoine génétique Maroc bovin du Maroc de l’Indépendance à 2015 Quelles réalisations et quelles 42 Secteur avicole Un système de production perspectives ? pour chaque contexte

‫موريتانيا‬

‫تقنية اإلسفنجة‬ ‫لتكثيف اإلنتاج لدى أغنام ساللة تيم‬ ‫حضيت‬ 55

‫إنعاكسات وثيرة الحلب على إنتاج‬ 57 ‫األبقار من الحليب‬ ‫التربية التقليدية للدواجن بإقليم‬ 58 ‫إفران‬

Nos annonceurs AGROVACHE 60 ALLTECH 30 ALLTECH 31 ARION FASOLI 45 BASF 35 BASF 39 BBG 11 4

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BBG 56 BODOR 41 CREDIT AGRICOLE MAROC 13 CARTEL 28 ELEPHANT VERT 37 EXAFAN 43 HYGIENEO 29

MAMDA 2 MAMDA 59 MAROC SAMAD 5 MECAFA 27 MUNS 70 SWISSGENETICS 9 TIMAC AGRO MAROC 33


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AGRI Actu Nutrition

NOURRIR LE BÉTAIL EN AFRIQUE

Indispensable fourrage

Dans les 20 ans à venir, la demande en viande et lait dans les pays émergents va doubler. Ceci ouvre d’importantes perspectives pour les éleveurs. La disponibilité en fourrages et aliments pour le bétail de qualité – ainsi que l’accessibilité à ces produits – reste toutefois une contrainte majeure.

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vec la forte croissance démographique, la consommation de protéines animales augmente rapidement en Afrique. Les éleveurs en Afrique ne sont toutefois pas capables, aujourd’hui, de répondre à cette demande croissante. Une des difficultés majeures touche à la fourniture en quantité et en qualité satisfaisantes des aliments du bétail. L’un des facteurs clés pour, à l’avenir, réussir à nourrir les animaux d’élevage en Afrique est la différence des besoins alimentaires entre les divers types d’animaux. Les animaux monogastriques, comme les porcs et la volaille, élevés commercialement sont essentiellement nourris avec des concentrés produits par les usines d’aliments pour bétail. La rapidité de la croissance démographique augmente toutefois la concurrence entre humains et animaux pour les céréales. Si les céréales de moindre qualité sont généralement réservées aux animaux, l’importance de la demande maintient les prix à un niveau élevé et dans la plupart des pays, l’alimentation des animaux représente jusqu’à 65 % des coûts de production de la volaille. Face à ce problème, des usines d’aliments pour bétail innovent que cela soit dans la manière dont elles travaillent avec les agriculteurs qui fournissent les

céréales ou en utilisant des ingrédients alternatifs, dont des sous-produits agroindustriels. En revanche, les principaux aliments utilisés pour nourrir les ruminants, bovins, ovins et caprins, sont des résidus de récolte, des fourrages herbacés et des arbustes fourragers, bien que certains concentrés soient employés pour alimenter des bovins laitiers et de boucherie. Un enjeu clé de la recherche consistera donc à mieux intégrer agriculture et élevage dans des systèmes agro-pastoraux efficaces. Le développement de l’industrie laitière au Kenya, par exemple, montre comment cette intégration permet d’intensifier simultanément la production animale et végétale.

Le fourrage améliore la production laitière et les revenus

Au Kenya, environ 1,8 million petits exploitants agricoles, qui ne possèdent qu’une à deux vaches, fournissent plus de 80 % du lait. La plupart des vaches laitières sont gardées en enclos dans des systèmes de “zéro-pâturage” et leur alimentation comprend divers fourrages grossiers et de petites quantités de concentrés. Le napier ou herbe à éléphant (Pennisetum purpureum)

L’ILRI collabore avec le programme de sélection du napier de l’institut brésilien de recherche agronomique, l’EMPARA, pour développer des lignées améliorées qui résistent à la maladie et ont une grande valeur alimentaire. © ILRI

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est traditionnellement une importante source de fourrage. “Nous utilisons le napier car il est nutritif et très productif”, indique Patrick Mogoko, un agriculteur de Kiambu près de Nairobi. “Sans le napier qui pousse dans mon exploitation, mes vaches mourraient probablement de faim.” Malheureusement, alors que les agriculteurs apprécient sa productivité élevée, une maladie fongique, la maladie du charbon (Ustilago kamerunensis), a détruit près de 50% du napier au début des années 90. Pour résoudre ce problème, l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), en collaboration avec l’organisation de recherche Kenya Agricultural and Livestock Research Organisation, a utilisé sa banque de gènes de napier pour développer des variétés résistantes au charbon. Deux variétés prometteuses, Kakamega 1 et 2, ont été homologuées en 2004 et multipliées rapidement, d’abord par des institutions gouvernementales puis par des groupements de producteurs afin de répondre à une demande croissante. En 2007, 16 % des agriculteurs des zones touchées utilisaient une variété résistante à la maladie. Toutefois, ne disposer que de deux variétés est risqué et les agriculteurs estiment que les variétés Kakamenga ne sont pas aussi productives que les meilleures

Les chercheurs du BecA-ILRI Hub étudient comment améliorer le Brachiaria (plante fourragère indigène d’Afrique de l’Est) pour le rendre plus résistant à la sécheresse et donc plus intéressant pour les petits exploitants. © CCAFS/S. Kilungu


variétés locales. L’ILRI a donc collaboré avec le programme de sélection du napier de l’institut brésilien de recherche agronomique, l’EMBRAPA. À partir des variétés résistantes à la maladie de l’ILRI, l’EMBRAPA développe des lignées améliorées qui résistent à la maladie et ont une grande valeur alimentaire. Une autre réussite remarquable de la recherche a été l’introduction, par le Centre international pour la recherche en agroforesterie (ICRAF) et ses partenaires, d’arbres légumineux fourragers dans les systèmes agro-pastoraux. Très nutritifs pour le bétail, ces arbres améliorent également la fertilité du sol en fixant l’azote atmosphérique. Dans les hautes terres du Kenya, d’Ouganda, du Rwanda et de Tanzanie, plus de 200 000 agriculteurs peuvent maintenant utiliser jusqu’à neuf espèces d’arbres légumineux fourragers différents comme Calliandra calothyrsus, Sesbania sesban et Leucaena leucocephala. Avec l’accroissement des disponibilités en fourrage et des rendements du lait, les revenus des petits agriculteurs ruraux ont augmenté de 25 à 100 € par ménage et par an (selon le niveau d’engagement dans ces pratiques). En outre, nombreuses sont les femmes qui ont mis en place des pépinières d’arbres fourragers afin de se procurer des revenus supplémentaires.

Une alternative résiduelle

Dans de nombreuses régions d’Afrique, les feuilles et tiges sèches de céréales comme le blé, le maïs et le sorgho fournissent environ 70 % de la matière sèche disponible pour nourrir les animaux d’élevage. Au Niger, par exemple, les résidus de pâturages et de cultures constituent jusqu’à 90 % de l’alimentation des grands ruminants. Toutefois, ces résidus, et en particulier ceux des céréales, ont souvent une faible valeur nutritionnelle. Ces dernières décennies, les recherches visant à améliorer la valeur nutritive des fourrages ont souvent mis l’accent sur la nécessité d’un traitement post-récolte des résidus de cultures. En revanche, l’ILRI et les centres du CGIAR associés ont mis l’accent sur la sélection variétale afin de développer pour les systèmes agro-pastoraux des cultivars à double fin pour améliorer simultanément les rendements des céréales et des résidus et la qualité générale du fourrage. Ces cultivars concernent un large éventail de céréales et légumineuses (maïs, riz, sorgho, mil, orge, niébé et arachide).

Pour la seule Afrique de l’Ouest, jusqu’à 1,4 million d’hectares pourraient être cultivés en intercalant des variétés de niébé à double fin et avoir des retombées directes pour plus de neuf millions de personnes, selon l’ILRI. Les fanes de patate douce sont une autre source d’alimentation précieuse pour le bétail. Elles offrent davantage de protéines et de matière sèche par unité de surface que d’autres cultures. En Chine, 25 à 30 % des patates douces sont actuellement utilisés pour nourrir les animaux. Ce potentiel n’a pas encore été exploité en Afrique subsaharienne. Toutefois des éleveurs kenyans et ougandais les utilisent en complément d’aliments achetés. Pour faire face aux pénuries de la saison sèche, les chercheurs ont mis au point un tube d’ensilage amélioré. “Cette technologie permet aux agriculteurs de préparer autant de produits ensilés qu’ils le souhaitent selon la quantité de fanes de patates douces et de racines non commerciales dont ils disposent sur leurs exploitations. Ils peuvent ainsi utiliser au mieux leurs ressources d’aliments pour le bétail qui autrement auraient été gaspillées”, indique Ben Lukuyu, nutritionniste à l’ILRI spécialisé dans l’alimentation animale. L’utilisation des sous-produits agroindustriels est un autre domaine en expansion pour le bétail. Par exemple, Mifugo Feed Enterprise, créée en 2011 par de jeunes entrepreneurs tanzaniens, produit des aliments pour le bétail, fabriqués à partir des sous-produits du brassage de la bière disponibles toute l’année. Au Nigeria, la Banque mondiale a soutenu un projet primé d’utilisation des déchets du manioc pour nourrir les chèvres. Une technologie simple de séchage basée sur l’utilisation de feuilles de plastique noir et produisant des aliments à un coût abordable a été présentée aux petits exploitants agricoles de l’État d’Osun. Pour chaque tonne de racine de manioc mangée ou

transformée, environ 300 kg de pelures sont généralement gaspillés, mais une fois séchées, les pelures peuvent être conservées jusqu’à six mois.

Perspectives d’avenir

Face à une large gamme d’aliments nouveaux et améliorés disponibles, les agriculteurs ont de plus en plus de mal à faire leur choix. Pour les aider, le projet de développement laitier d’Afrique de l’Est (EADD) a réalisé un manuel très complet, Feeding dairy cattle in East Africa, qui décrit, parmi diverses options, la gestion des pâturages, la production de fourrage et les compléments alimentaires. Une encyclopédie des aliments pour bétail, Feedipedia est aussi disponible en ligne. Un outil simple d’aide à la décision, Techfit, a également été mis au point par l’ILRI et ses partenaires. Utilisant une démarche participative pour relier au contexte local les exigences des technologies et approches possibles en matière d’aliments pour le bétail, Techfit propose une liste des meilleures options pour l’alimentation du bétail. Celles-ci peuvent ensuite être testées pour voir dans quelle mesure elles conviennent aux conditions locales. Un outil complémentaire, FEAST (outil d’évaluation des aliments pour le bétail), a été créé pour aider les chercheurs et les praticiens du développement à évaluer la disponibilité des ressources locales d’aliments en collaboration avec les agriculteurs et les autres intervenants concernés. La sélection de cultures fourragères susceptibles de favoriser la productivité et la viabilité globale d’un système mixte de production végétale et animale, par exemple en tant qu’élément d’un programme de rotation des cultures, sera une condition essentielle pour améliorer de nombreuses exploitations agricoles. Susanna Thorp http://spore.cta.int Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

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AGRI Actu Technologies

Quand la vache prévient de l’heure de vêlage

Fini le stress lié au vêlage, grâce au Vel’Phone, un système de surveillance des vêlages, les vaches peuvent désormais envoyer des SMS aux éleveurs pour les prévenir qu’elles sont sur le point de vêler Un thermomètre, placé dans le vagin de la vache 8 à 10 jours avant la date prévue du vêlage, prend régulièrement la température de la vache toutes les minutes. Ce thermomètre est relié par capteurs à un boîtier GSM, lui-même relié au téléphone de l’éleveur. Quelques jours avant le vêlage, la température corporelle monte, pour atteindre 39°, voire même 40 ou 41° chez les génisses. Quand elle va descendre en dessous de 39°, le vêlage aura lieu dans les 24 heures. Vel’phone assure

donc l’envoi de 2 SMS par jour, permettant à l’éleveur de suivre ces montées et descentes de température. A la rupture de la poche des eaux, le thermomètre est expulsé et la baisse de température enregistrée déclenche l’envoi immédiat d’un SMS avertissant que le vêlage a débuté. L’éleveur sait alors qu’il lui reste une heure, deux si c’est une génisse, pour intervenir. Seules contraintes : souscrire un abonnement auprès d’un opérateur de téléphonie mobile et placer la base radio à 150 mètres maximum des vaches.

En hiver, elle est placée dans l’étable. En saison de pâturage, elle reste dehors sans aucun problème. Et c’est aussi par sms que la base prévient, tous les deux mois, qu’il faut recharger sa batterie, les thermomètres ayant une autonomie de 8 ans. Le Vel’Phone permet de ne pas stresser en attendant le vêlage, de diminuer le temps de surveillance et d’intervenir au bon moment. Son concepteur, Medria, une société bretonne spécialisée dans l’équipement

Les technologies ADN en renfort à l’élevage des bovins Des chercheurs irlandais ont développé un nouvel outil pour l’élevage des bovins laitiers et de boucherie : une puce à ADN Cette puce IDB, qui cartographie le génotype, permet au producteur de bétail d’obtenir à moindre coût différents types d’informations ADN, sur la sélection génomique ou sur la parenté des animaux notamment. Elle permet aussi de diagnostiquer les anormalités génétiques létales, les troubles génétiques et les gènes majeurs connus - évitant ainsi toute une batterie de tests onéreux. Ce nouvel outil a été développé à l’initiative d’organismes qui cherchaient en effet à développer une puce à ADN qui contiendrait suffisamment d’informations pour permettre 8

la sélection génomique, pour tester avec précision la parenté et filtrer d’éventuelles mutations génétiques à moindre coût. L’Irlande utilisait jusqu’alors le principe de sélection génomique, mis en place en 2009 et faisant du pays le deuxième dans le monde à se servir de ce procédé pour l’élevage des bovins. Les tests ADN utilisés pour tester la parenté et les éventuelles mutations génétiques sont multiples et très coûteux. Les chercheurs ont donc ajouté à la norme internationale 5.500 marqueurs ADN supplémentaires, améliorant

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ainsi les évaluations génomiques grâce à une meilleure prévision des génotypes présents à haute intensité chez un même individu. Ils ont intégré dans la puce IDB une tabulation croisée entre marqueurs SNP (qui permettent de repérer les différences au niveau d’un nucléotide dans une séquence ADN) et marqueurs ADN satellites (utilisés jusqu’à présent pour tester la parenté des animaux). Enfin, ils ont inclus à la puce IDB les variantes ADN de 53 gènes majeurs, permettant de détecter davantage de mutations létales

zootechnique, commercialise aussi : Heat’Phone un dispositif similaire permettant à la vache de prévenir l’éleveur par sms qu’elle entre en chaleur.

ou d’anormalités congénitales. Depuis mars 2013, date de la sortie de la puce, des milliers de bovins laitiers et de boucherie ont été génotypés en utilisant cette technique et la parenté de milliers d’animaux a été testée, représentant une économie substantielle pour les éleveurs irlandais. La nouvelle version de la puce IDB pourra filtrer plus de 100 gènes majeurs (contre 53 pour la version V1). Cette recherche a reçu le financement du Ministère irlandais de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Marine. Source : bulletins-electroniques


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AGRI Actu

Une méthode pionnière pour détecter jusqu’à 9 antibiotiques dans le lait

En Espagne, des chercheurs de l’Université Nationale d’Education à Distance (UNED) ont développé une nouvelle méthode de détection et quantification de 9 antibiotiques présents dans le lait de brebis. Cet outil, qui peut d’ores et déjà être utilisé par le secteur industriel, permet de contrôler le taux dans le lait de consommation humaine, de ces résidus susceptibles de nuire à la santé humaine au-dessus d’un certain seuil.

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’injection d’antibiotiques aux animaux est une pratique extrêmement courante dans les élevages laitiers, que ce soit à des fins thérapeutiques ou préventives, voire même, jusqu’en 2005, pour accélérer la croissance des animaux (cette pratique est interdite depuis par l’Union Européenne). Cependant, ces antibiotiques peuvent ensuite se retrouver sous forme résiduelle, dans le lait des ruminants. Si ces composés dépassent les doses recommandées par l’Union Européenne, elles sont susceptibles de nuire à la santé de notre organisme. C’est la raison pour laquelle en général, par mesure de précaution, un animal sous antibiotiques est «placé en quarantaine» par l’éleveur et écarté de la traite. Toutefois, comment s’assurer qu’une erreur - ou une fraude - n’a pas été commise ? Les chercheurs de l’UNED, en collaboration avec le Centre National de Sélection et Reproduction Animale basé à Ciudad Real, ont développé un test pionnier, par sa rapidité, sa simplicité et sa sensibilité, qui per-

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met de détecter et de quantifier la présence d’antibiotiques de la famille des bêta-lactamines, qui sont les plus largement utilisés en médecine vétérinaire. Rosa Maria Garcinuno, chercheuse de la UNED, et auteure principale de l’étude explique que «les antibiotiques bêta-lactamiques, parmi lesquels on trouve la pénicilline, constituent la plus grande famille d’agents antimicrobiens prescrits aussi bien en médecine humaine que vétérinaire pour traiter les maladies infectieuses, du fait de leur faible toxicité et de leur large spectre d’action». La méthode, publiée dans la revue Food Chemistry, est basée sur une première deprotéinisation d’un échantillon de lait, suivi d’un processus d’extraction en phase solide. Pour valider ce protocole, les chercheurs ont utilisé des échantillons de lait provenant de brebis de race Manchega, auxquelles aucun antibiotique n’avait été administré, et qui ont été «dopées» par des injections de concentrations connues en antibiotiques bêta-lactamiques. Les scientifiques ont ainsi pu

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vérifier, au moyen de techniques analytiques de séparation et de détection, si la concentration résiduelles de ces antibiotiques dans le lait dépassait les limites maximum autorisées par l’Union Européenne - qui selon l’antibiotique, varient entre 4 et 50 microgrammes par kilogramme de lait. Sa rapidité et sa simplicité en ferait une méthode de routine idéale pour les industries laitières. Consommer un lait ou d’autres produits d’origine animale qui contient des résidus antibiotiques peut produire sur notre organisme les mêmes effets préjudiciables que si on s’injectait directement la même quantité sans prescription médicale, et donc sans motif valable de le faire. Bien qu’il existe une faible probabilité que cette absorption d’antibiotique ait un quelconque effet toxique du fait des faibles doses mises en jeux, des réactions allergiques sont toujours probables sur certaines personnes sensibles; d’où l’intérêt de ce test. Un autre effet pervers

de l’absorption d’antibiotiques par la consommation de produits d’origine animale, est sa contribution au développement des résistances bactériennes. D’un point de vue purement agroalimentaire, la présence excessive d’antibiotiques dans le lait pose aussi problème puisqu’elle empêche le développement des micro-organismes nécessaires à la fermentation normale du lait dans les procédés d’élaboration du yaourt ou du fromage. Faut-il pour autant s’inquiéter et cesser la consommation de lait à titre préventif ? Non, répond Rosa Maria Garcinuno : la meilleure des préventions consiste à contrôler la quantité d’antibiotique effectivement présente dans le lait en sortie d’exploitation et le travail de l’UNED vient de rendre possible ce contrôle. Source : bulletins électroniques


L’offre et la demande de lait en déséquilibre

La consommation mondiale augmentera de 36% d’ici 2024

brer les opportunités de profits rapides à l’export avec la nécessité de continuer à développer leurs marchés intérieurs. » Il ajoute, « Pendant ce temps, les entreprises laitières des marchés d’importation doivent garantir une offre durable de lait de grande qualité, tout en s’adaptant au rythme de la demande croissante. Les marchés comme la Chine et l’Arabie saoudite multiplient les initiatives dans ce sens : en renforçant leurs investissements dans les ex-

ploitations laitières nationales, en établissant des partenariats avec des entreprises étrangères bien implantées et en diversifiant leur offre avec des produits à valeur ajoutée. En substance, ces mesures permettront d’atteindre cet équilibre fondamental pour la consolidation future de l’industrie laitière. » Pour en savoir plus, consultez : www. tetrapak.com/dairyindex

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etra Pak®, le leader mondial de solutions de traitement et de conditionnement des produits alimentaires, a récemment publié la 7ème édition de son Dairy Index. Le rapport souligne les opportunités et les défis posés par la hausse de la demande mondiale qui devrait dépasser l’offre disponible d’ici les dix prochaines années. Selon Tetra Pak, les producteurs laitiers des marchés développés et émergents devront se consacrer à la recherche d’un équilibre délicat pour s’assurer une réussite commerciale durable. L’Index révèle que la consommation mondiale de produits laitiers, notamment du lait, du fromage et du beurre, devrait augmenter de 36% au cours des dix prochaines années pour atteindre 710 millions de tonnes d’équivalent lait liquide d’ici à 2024. Cette hausse est en grande partie attribuable à la croissance démographique, à la prospérité accrue et à l’urbanisation gran-

dissante en Afrique, Asie et Amérique latine. Néanmoins, il existe un déséquilibre entre l’offre et la demande de lait au niveau mondial. D’un côté, la demande croissante des marchés émergents de produits laitiers a peu de chance d’être satisfaite par la production locale de lait cru. De l’autre, les marchés développés sont confrontés à la concurrence à l’export de leurs excédents laitiers et à la baisse de la consommation nationale. Opportunités d’exportation Selon Dennis Jönsson, Président et CEO du groupe Tetra Pak, « La forte augmentation prévue de la demande mondiale représente une opportunité considérable pour les entreprises laitières des marchés développés en matière d’exportation de poudre et de produits laitiers ambiants vers les économies émergentes. Néanmoins, la réussite sur le long terme des producteurs dépend de leur capacité à équili-

L’EXCELLENCE BELGE Taureaux BBG, testés sur vaches laitières

FACILITÉ DE NAISSANCE

Qualité de la semence • Excellente Conformation Maximum de Profit BBG scrl Chemin du Tersoit, 32 • B-5590 CINEY Tel. : +32 (0)83 68 70 68 • Fax : +32 (0)83 68 70 69 E-mail : bbg@netbbg.com • www.netbbg.com

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AGRI Actu NATIONALE

Oued Eddahab Lagouira Potentialités & perspectives du secteur de l’élevage

Forte de sa situation géographique privilégiée, la région Oued Eddahab Lagouira dispose d’énormes potentialités agricoles et naturelles à savoir des parcours immenses, un cheptel important dominé par l’espèce cameline, un climat tempéré sur les bandes côtières, un foncier domanial et une nappe souterraine riche en eau. En effet, l’importance des parcours (étendue, espèces et valeur fourragères) fait de l’élevage dans la région une des principales sources de prestige et de revenu des populations. Cet élevage, conduit essentiellement en extensif, représente une spéculation séculaire permettant la production de protéines animales (lait et viandes) et le maintien de la tradition nomade. Le nombre d’éleveurs est de 600 et les emplois directs crées sont estimés à 2000. L’élevage de dromadaire est le plus important dans la région, l’effectif camelin est estimé actuellement à 25.000 têtes. L’élevage de petits ruminants (ovin, caprin) est également pratiqué PMV

Réalisations & Perspectives

dans la région, l’effectif recensé est de 70.000 têtes. Par ailleurs, l’introduction de bovins laitiers dans le périmètre de Tawarta traditionnel (300 têtes) a permis de développer un mode d’élevage intensif, et la production du lait est estimée actuellement à 600.000 litres par an.

Objectifs & impact

Projets potentiels Pilier I (Développement de l’Agriculture Moderne)

jets de poulet de chair et de poule pondeuse. La région présente également un biotope favorable au repeuplement de l’élevage d’autruche, en effet la région compte une unité d’élevage d’autruche dont l’effectif s’élève à plus de 360 oiseaux.

Une unité avicole d’une capacité de 20.000 poulets/ bande, avec une production annuelle de l’ordre de 250 t/an sont installées dans la région. Cette production couvre environ 40% des besoins de la population et sera renforcée par la mise en place de trois autres pro-

Le développement de l’élevage dans la région, dont témoignent les effectifs et les productions animales, n’est autre que le fruit des efforts consentis par le Département de l’Agriculture. Ainsi, et sur la base d’orientations fixées au niveau national et du diagnostic régional, les filières de production animale potentielles (filières cameline, viandes rouges caprines et aviculture) ont été retenues pour l’élaboration du Plan Régional Agricole, déclinaison du Plan Maroc Vert au niveau d’Oued Eddahab Lagouira. Source : Direction Régionale de l’Agriculture d’Oued Eddahab Lagouira - Dakhla

Etat d’avancement des projets (2014)

- Filière avicole - Augmentation de la production de viandes blanches de 250 à 1.450 T/an en 2020 (+480 %); - Emploi: + 5463 JT ; - Valeur ajoutée : 3,6 MDH.

- Production de 650 T de viandes blanches (+160%)

1- Filière cameline - Collecte & valorisation de 5.400 T/an de lait; - Augmentation de la production des viandes rouges de 137 à 250 T/an. - Emploi: + 125.000 JT/an; - Valeur ajoutée: 18 Millions DH

Projets potentiels Pilier II (Appui à l’Agriculture Solidaire)

2- Filière ovine & caprine *Amélioration de la productivité: - Viande ovine: 8 à 15 Kg/UZ; - Viande caprine: 5à 10 Kg/UZ; *Augmentation de la production de viande caprine de 43%. Emploi: +75.000 JT supplémentaires.

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- Renforcement de l’organisation professionnelle (Association Régionale + 6 Groupements d’éleveurs camelins) - Construction et équipement d’une Mini-laiterie et 06 Centres de collecte de lait de chamelle - Construction et équipement d’un Lazaret au point frontalier à EL Guarguarates Aménagement équipement et creusement de 20 Points d’eau dans les parcours de la région - Construction de deux centres d’affouragement - Renforcement des capacités et encadrement des producteurs (formations & visites):

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- Création d’un Groupement ANOC local - Amélioration génétique du cheptel (introduction de races améliorées Alpine & Sardi) - Organisation de concours pour la sélection de meilleurs éleveurs caprins de la région Renforcement des capacités et encadrement des producteurs (formations & visites):


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AGRI Actu

Nouveau Système National d’Identification et de Traçabilité animale (SNIT) Le Ministre de l’Agriculture a présidé, le 3 février 2015 à l’Agropole de Berkane, la cérémonie de lancement du nouveau Système National d’Identification et de Traçabilité animale (SNIT). Premier du genre à l’échelle nord-africaine, ce système utilise une technologie innovante dans ce domaine, basée sur l’identification des animaux par des boucles électroniques qui fonctionnent par radiofréquence (RFID).

Les bovins et les camelins sont les premières espèces animales concernées par ce programme d’identification et chaque animal portera aux oreilles une paire de boucles portant numéro et puce électronique activée, lue par un lecteur électronique de boucles. Les données concernant l’animal identifié et son détenteur sont enregistrés sur le lecteur et transmises vers la base de données nationale d’identification. La mise en place de ce nouveau dispositif d’identification des animaux au niveau national permettra d’améliorer l’efficacité de gestion des programmes sanitaires et de contrôle des performances zootechniques. A travers

ce système, il sera possible retracer à travers toutes les étapes de production, de transformation et de distribution, le cheminement des animaux et leurs dérivés, permettant ainsi de retirer du marché et de rappeler des produits susceptibles de constituer un danger pour la santé du consommateur. Ce système doit permettre de surcroit, de valoriser les produits nationaux et de les promouvoir à l’export. Il a été procédé au terme de la démonstration concernant le fonctionnement de l’application informatique relative à l’identification animale, à la signature de trois conventions avec la Fédération interprofessionnelle Marocaine du Lait (FIMALAIT), la

Communiqué Suite à la publication dans la presse nationale d’articles au sujet de l’utilisation de l’Additif alimentaire le « Nitrite de Sodium », codifié au niveau national et international par le sigle E250, l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA tient à apporter les clarifications nécessaires. Le E250 est utilisé dans l’industrie agroalimentaire comme agent de conservation. Dans le secteur des viandes, il est autorisé dans certains produits transformés à base de viandes (tels que les saucisses, la mortadelle..) et ne pose aucun problème sanitaire pour le consommateur. Il s’agit, en effet, d’un additif alimentaire autorisé par la réglementation internationale notamment le Codex Alimentarius et il est ainsi utilisé dans tous les pays du monde. 14

Au Maroc, le E250 est autorisé par l’arrêté conjoint du ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime et du ministre de la Santé n°1795- 14 du 14 mai 2014. Pour le cas des viandes fraiches notamment les viandes hachées, l’incorporation du E250 est interdite étant donné qu’il change la couleur de la viande en lui conférant un aspect de fraîcheur ; ce qui risque d’induire le consommateur en erreur.

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR) et l’Ordre National des Vétérinaires. Ces conventions définissent le cadre et les conditions générales régissant les relations de partenariat et de coopération pour l’identification des bovins par la mise en application du SNIT ainsi que les engagements de chaque partie. Elles visent à assurer l’identification de tout le cheptel bovin selon le SNIT, garantir la traçabilité et le suivi des mouvements des bovins et disposer d’une base de données nationale sur les bovins identifiés et sur l’élevage des bovins permettant d’assurer leur suivi sanitaire et zootechnique. En marge de la journée, le Mi-

nistre a donné le coup d’envoi à la 1ère étape du village itinérant du Conseil Agricole organisé par l’Office National du Conseil Agricole (ONCA) et visité un certain nombre de projets agricoles. Il s’agit du lancement des travaux de construction d’une unité d’aliment de bétail, de la visite d’une unité de fabrication de fromage et d’une station de conditionnement des agrumes. Il a également assisté au niveau d’une ferme d’élevage à l’opération d’identification sur plusieurs espèces de bovins et de camelins.

Ainsi, le E250 fait parti des additifs alimentaires qui font l’objet de contrôle annuelle par l’ONSSA, dans le cadre de ses plans de surveillance et de contrôle des produits animaux pour s’assurer de leur salubrité et leur conformité aux exigences réglementaires en vigueur menés annuellement notamment l’utilisation frauduleuse des substances non autorisées. Depuis 2011, le E250 fait l’objet de recherche dans les échantillons de viandes hachées prélevées dans les différents points de vente du Royaume ; 150 échantillons sont prélevés annuellement auprès des boucheries y compris celles des grandes et moyennes surfaces. Ces échantillons sont analysés dans le Laboratoire Officiel d’Analyses et de Recherches Chimiques de Casablanca. A ce jour, aucune non-conformité n’a été relevée. Tous les échantillons analysés se sont révélés conformes à la réglementation en vigueur.

Les services de contrôle de l’ONSSA restent, toutefois, mobilisés et invitent les consommateurs à s’approvisionner en denrées alimentaires à partir des lieux de vente autorisés et surveillés et d’informer le Centre de relation de l’ONSSA de toute constatation douteuse au numéro :

Source : MAPM

Centre de relation de l’ONSSA 080 100 36 37


Agriculture du Maghreb N째 82 / 2015

15


AGRI Actu Entreprise

SIAM 2015 : Le savoir faire français à la rencontre des éleveurs marocains

Les fabricants français de matériels pour l’élevage viendront à Meknès cette année encore à la rencontre des professionnels marocains avec des offres de services aussi diverses que les ma-

tériels d’élevage, le traitement du lisier, la commercialisation du bétail, les produits vétérinaires, l’hygiène, le traitement de l’eau, l’équipement pour la transformation du lait ou pour les abat-

toirs, l’alimentation animale et nutriments… En somme des produits et services différents mais complémentaires pour le développement des filières ciblées. Les éleveurs marocains se verront ainsi proposer une offre complète et de qualité par des entreprises leaders et expertes en leur domaine. Objectif qui cadre parfaitement avec la qualité des relations entre opérateurs marocains et français.

Organisé par Business France, le Pavillon France accueillera les professionnels dans le Pôle International et dans le Pôle Elevage.

nombre d’ingrédients dans des proportions déterminées en fonction du type d’animal (production laitière, viande...)

d’un tracteur chargeur grâce à un ordinateur. Il est donc nécessaire de tenir compte des économies d’heures de travail et autres tâches réalisées auparavant par les opérateurs. • D’un point de vue économique, l’augmentation des bénéfices obtenus essentiellement par la réduction des pertes, des déchets, du travail, du carburant et de l’amortissement des engins mobiles, sont estimées à plus de 45% sur deux ans. • La ration quotidienne livrée à l’éleveur est homogène, de la même couleur avec des fibres de la même taille. Ceci permet d’éviter les pointes ou les fluctuations de production de lait, par exemple : si la ration programmée est la même, la production de lait ne variera seulement que pendant les périodes de lactation ou en cas de changement de cadence entre les rations. www.grupotatoma.com

TATOMA TATOMA construit une station fixe agroalimentaire de production de mélange de fourrages et d’ensilage pour l’alimentation quotidienne de plus de 10 000 animaux.

E

n 2010, TATOMA a construit pour une entreprise leader dans le domaine des aliments du MoyenOrient une station fixe agroalimentaire pour la production de rations totales mélangées (RTM). Cela permet au fabricant de fournir 5 000 rations alimentaires pour les vaches laitières à ses clients et partenaires. L’installation se compose d’une mélangeuse horizontale MT-25, d’un tapis de pesage, de deux convoyeurs à chaînes, d’un convoyeur à vis et de différents équipements tels qu’un ordinateur permettant de programmer les différentes rations pour le chargement de pré-mélanges et le déchargement de celles-ci une fois le processus terminé. Suite à la mise en service de cette station fixe, jusqu’à 10% d’économies en matières premières ont été constatées, ceci grâce à la charge plus précise et la réduction des déchets et de leur transport. Les clients ont connu de nettes améliorations sur l’homogénéité et la stabilité des rations avec un impact direct sur ​​l’augmentation de la producti o n de lait et la réduction con s idérable 16

du pourcentage de problèmes métaboliques. Suite à ces excellents résultats, le fabricant d’aliments a constaté une augmentation de la demande et a fait construire une deuxième extension de la station fixe en 2011, avec l’ajout de trois nouveaux convoyeurs au système d’origine. Cette année, une nouvelle extension a été créée afin de produire au total 10 000 rations quotidiennes et d’approvisionner les nouveaux clients souhaitant améliorer leurs taux de production. Cette dernière extension comprend l’ajout d’une nouvelle mélangeuse et d’un ensemble de tapis auxiliaires permettant de travailler avec la mélangeuse existante et d’améliorer les réponses aux défaillances de certains systèmes.

Fonctionnement de l’usine

Le fonctionnement est basé sur l’automatisation de rations programmées dans le contrôleur de l’usine, l’intervention de seulement 2 personnes. Elles sont chargées de remplir les convoyeurs et de sélectionner les rations avec un certain

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

Améliorations substantielles apportées par ce système

• D’un point de vue nutritionnel, l’un des objectifs les plus importants est que chaque bouchée ingérée par la vache réponde aux caractéristiques et aux besoins nutritionnels déterminés par un nutritionniste. Ceci n’est possible que grâce à cette méthode de mélange (automatisé). • L’utilisation du système automatisé réduit les pertes et les déchets d’ingrédients de 2% à 0,2% pour les grains, de 5% à 1% pour le foin et de 7% à 4,3% pour l’ensilage. • La tâche des salariés est réduite car ils peuvent contrôler le fonctionnement du système


BODOR

Journée maïs à Agadir

C

’est à son agence à Aït Melloul que la société Bodor a réuni le 28 Janvier, des producteurs et des revendeurs à l’occasion d’une journée d’information sur sa gamme de maïs Caussade. M. Majidi Ahmed, Directeur Général Adjoint Bodor a ouvert cette journée par une présentation du Groupe Bodor, suivie d’une présentation de la gamme par le Directeur Commercial du groupe, M. Rachid Laanaya. M. Arnaud de Certaines, responsable commercial Caussade Afrique et Moyen Orient, a enchainé avec une présentation des variétés de maïs de Caus-

sade semences qui offrent de nombreux avantages : • Rendement, Régularité du rendement; • Bonne digestibilité, énergétiques, bonne valeur alimentaire; • Rusticité; • Supportent les conditions de stress (hydrique, thermique, etc.) • Excellents profils zootechniques. Par la suite, M. Philippe Cazenave de Caussade Semences, a abordé le problème de la rhizoctonie, une grande préoccupation pour les producteurs de

ARION FASOLI

Au salon Medinit Agro ARION FASOLI est une entreprise italienne à caractère familial, leader dans la fabrication du matériel d’élevage avicole en plastique commercialisé dans le monde entier depuis plus de 40 ans. Sa participation au salon Medinit Agro qui s’est tenu à El Jadida du 4 au 6 mars avait pour objectif d’exposer sa gamme de produits destinés aux éleveurs avicoles et d’établir des contacts avec les professionnels marocains.

L

’objectif d’ARION FASOLI est d’aider l’éleveur dans son travail quotidien avec des produits simples, pratiques et de très bonne qualité; produits qui augmentent sa productivité et annulent tous les risques de maladies liées à l’utilisation des matériels non adaptés. Parmi ses produits phares : - Abreuvoirs automatiques - Abreuvoirs manuels - Trémies en plastique - Plateforme “disko” - Cage transport volaille - Caisse transport œufs - Radiant à gaz - Lunettes et goupilles pour poulets. En tenant toujours compte de la relation qualité/prix, l’entre-

maïs. Les différentes interventions ont été suivies de débats et d’échanges intéressants entre les professionnels assistant à cette journée et les équipes Caussade et Bodor présentes. Rappelons que la société Bodor met une large gamme de produit à la disposition des produc-

de cerner les attentes des un et des autres. Très présente dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne et du Maghreb (Algérie, Tunisie, Mauritanie), ARION FASOLI recherche ac-

teurs, notamment : • Tourbes et Substrats; • Semences Maraîchères; • Semences Grandes cultures; • Kit et Conservateur d’ensilage; • Compléments Nutritionnels et Amendements organiques; • Système d’irrigation; • Matériel Agricole; • Bio pesticides.

tuellement des distributeurs au Maroc pour développer sa gamme de produits.

Au centre : Dr. Jean Jules YENE AMOUGOU, Area Manager Africa ARION FASOLI au salon Médinit Agro

prise œuvre afin que la fiabilité soit une caractéristique fondamentale de ses produits, sans perdre de vue l’importance du facteur économique. Dans cette optique la gestion familiale de l’entreprise lui permet d’avoir des produits de bonne qualité à des prix compétitifs. La grande qualité des produits Arion Fasoli est le résultat du grand savoir faire italien dans ce domaine, en plus de la qualité du plastic et des technologies et moules utilisés pour leur fabrication. L’entreprise italienne est régulièrement présente au salon Dawajine pour établir des contacts avec les utilisateurs finaux et les distributeurs locaux. L’occasion de mieux connaitre le marché et Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

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ovins

Domaine Agricole Kouacem

Performances de croissance des ovins des races à viandes étrangères Races Mérinos précoce, Lacaune et Ile de France A. Tijani1, Tijani_aziz@yahoo.fr S. Sefrioui1 et G. Ghoddane2

Face à une demande croissante en viande rouge, la pratique du croisement s’est renforcée au cours des dernières années au Maroc. Chez les ovins, le croisement industriel est basé principalement sur les races paternelles Mérinos Précoce, Lacaune et Ile de France. Depuis longtemps, ces races ont été choisies pour apporter leur croissance et leur conformation bouchère à nos races locales. Généralement, l’approvisionnement au niveau national en béliers de ces races se fait par un nombre très limité d’unités (privées et étatique) spécialisées dans l’élevage en race pure. 1* Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès. 2* Domaine Agricole Kouacem, Jamaa Ouled Abbou, Berrechid, Province de Settat

P

our l’instant, les connaissances acquises sur ces races restent insuffisantes pour optimiser leur utilisation par les éleveurs. Or, dans la mesure où les béliers de ces races sont totalement produits localement, il y a besoin d’évaluation de ces races dans les unités spécialisées. Ceci pour répondre à plusieurs questions qui peuvent apparaître quant à l’intensification de la production des agneaux issus du croisement industriel. La plus importante étant: quelle stratégie de sélection préconiser à ces races à viandes? La réponse à cette question passe

d’abord par la connaissance des caractéristiques de ce matériel génétique en milieu réel (élevages en races pures). D’où cette expérience préliminaire d’évaluation des performances de croissance des races Mérinos Précoce, Lacaune et Ile de France élevées dans le Domaine Agricole Kouacem.

Conduite du troupeau au Domaine Agricole Kouacem

Conduite alimentaire Situé à Jamaa Ouled Abbou à 40 km de Berrechid, le Domaine Agricole Kouacem est spécialisé dans l’élevage des

bovins et des ovins. Les races ovines étrangères Mérinos Précoce, Lacaune et Ile de France y sont élevées depuis longtemps en race pure. Les animaux sont conduits en mode extensif selon des normes techniques modernes et les brebis sont menées au pâturage durant toute l’année. En parallèle, un complément d’alimentation est distribué selon l’état des parcours et des animaux. La complémentation a généralement lieu pendant les périodes de lutte (flushing), de fin de gestation et d’agnelage durant lesquelles les brebis reçoivent un supplément constitué de 500g d’aliment composé et de la paille. La conduite des béliers est différente de celle de brebis. Ils sont toute l’année conduits en stabulation dans la bergerie où ils reçoivent une ration équilibrée constituée d’un kilogramme de concentré et de la paille selon une fréquence de 2 repas par jour. Quant aux agneaux, ils sont conduits depuis leur naissance sous la mère en système de « creep feeding » au niveau de la bergerie. Généralement, ils sont sevrés entre 100 et 110 jours d’âge. Après le sevrage, les antenais sont séparés des antenaises et une alimentation rationnée à base de paille et d’aliments concentrés leurs est distribuée jusqu’à l’âge de la reproduction.

Conduite de la reproduction Le plan de reproduction pratiqué est la lutte contrôlée qui se déroule généralement entre fin juin et fin septembre. Les brebis sont réparties en lots de 35 à 40, qui reçoivent chacun un bélier choisi en tenant compte de sa filiation avec les brebis, afin d’éviter la consanguinité au niveau du troupeau. Par ailleurs, la lutte des antenaises est généralement retardée à l’âge de 14 à 16 mois, après le jugement de la conformité des antenaises et des antenais au standard des races respectives par la CNSM (Commission Nationale de Sélection et de Marquage).

Conduite sanitaire La conduite de la prophylaxie repose sur un programme de vaccinations contre l’entérotoxémie et les maladies 18

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015


Tableau 1: caractéristiques des données de l’étude Pesées par périodes de 21 jours Agneaux Brebis Beliers Années des contrôles des pesées

réputées légalement contagieuses. La fréquence de vaccination est généralement de 2 fois par an. Parallèlement, le troupeau subit un déparasitage interne et externe tous les 6 mois.

Contrôle de performances effectués Les données d’élevage régulièrement relevées au niveau du Domaine Agricole Kouacem sont l’identification des animaux (numéro, sexe, race, date de naissance, généalogie), les pesées régulières des agneaux par période de 21 jours et les principaux événements physiologiques (lutte, agnelage, etc.). Ces informations sont groupées dans les cahiers des agnelages. Pour les besoins de l’étude, l’ensemble de ces données ont été encodées sur un support informatique par le biais d’une interface de saisie. Le tableau 1 présente les caractéristiques de la base de données de l’étude qui a subi un certain nombre de traitement et d’analyses pour sortir les caractères de croissance suivants : les poids aux âges types 10, 30 et 70 jours (P10j, P 30j et P70j) et les gains quotidiens moyens GMQ10-30 et GMQ30-70.

Effectifs 18 966 4 006 1 280 130 1992-2007

Poids aux âges types et GMQ des agneaux Les poids moyens à la naissance enregistrés chez les agneaux de races Ile de France, Lacune et Mérinos précoce sont respectivement de 4,7 kg, 4, 1 kg et 4,2 kg. Ces valeurs montrent que les agneaux Ile de France sont relativement plus lourds à la naissance que les agneaux Lacaune et Mérinos Précoce. La supériorité est de l’ordre de 600g. Cette supériorité s’accentue avec l’avancement de l’âge des agneaux, comme le montre la figure 1. Ainsi, l’écart entre les agneaux Ile de France et ceux du Mérinos Précoce atteint presque 3 kg à deux mois et demi d’âge. Cette tendance se confirme au niveau des gains quotidiens moyens présentés dans la figure 2. Les meilleurs GMQ 10-30 et 30 70 sont réalisés par les agneaux Ile de France avec respectivement 254 g/jour et 341 g/jour. Les différences observées au niveau des valeurs des performances des poids aux âges et des GMQ entre les trois races sont statistiquement significatives. Par ailleurs, les performances de croissance des trois races sont élevées pour un environnement semi-

aride. Ceci peut être expliqué par : - la capacité d’adaptation de ces animaux aux conditions difficiles à travers les générations élevées localement - la qualité de la conduite d’élevage au niveau du Domaine Agricole Kouacem.

Facteurs de variation des performances de croissance des agneaux

Les performances des poids à 10, 30 et 70 jours d’âge des agneaux des trois

Figure 1. Evolution des poids des agneaux en fonction de races à viandes

Figure 2. Evolution des gains quotidiens moyens des agneaux de races à viandes

Figure 3. Effet du sexe sur les poids des agneaux à différentes âges

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

19


ovins races étudiées sont significativement influencées par les facteurs suivants: le sexe de l’agneau, l’âge de la brebis à l’agnelage, le type de naissance de l’agneau et l’année de la naissance. L’analyse des performances montre que les poids des agneaux femelles sont significativement plus faibles que ceux des agneaux mâles (fig3). Pour les trois races, l’écart du poids à 70 jours d’âge est d’environ 3 kg. Ceci indique que la conduite technique des mâles doit être différente de celle des femelles pour répondre aux besoins de croissance supérieurs des jeunes agneaux. Aussi, les agneaux nés simples sont plus lourds à 10, 30 et 70 jours d’âge que les agneaux nés doubles (fig 4). Par ailleurs, les agneaux issus des mères jeunes croissent moins bien que bien ceux issus des mères adultes (fig 5). Les poids à 70 jours d’âge les plus élevés sont observés chez les agneaux

Figure 4. Effet du type de naissance sur les poids

des agneaux à différentes âges

Figure 5. Effet de l’âge de des mères sur le poids des agneaux à 70 jours

Paramètres génétiques des caractères de croissance

issus de mères âges de 36 à 48 mois. L’évolution des poids à 70 jours à travers les années de naissance suit une allure en dents de scie (figure 6). Ceci montre qu’il n’y a pas une augmentation continue des performances de croissance à travers le temps. De ces résultats, on peut tirer deux enseignements pratiques :

La sélection des meilleurs reproducteurs ne peut être efficace sur le plan de progrès génétique que si elle est basée sur le potentiel génétique couramment connu sous le terme de « valeur génétique » des animaux. La détermination de ces valeurs génétiques nécessite la connaissance à priori des héritabilités et des corrélations génétiques et phénotypiques entre les caractères. Ce sont ces paramètres qui définissent la méthode de sélection à utiliser. Pour les trois races étudiées, les valeurs de ces paramètres sont présentées au tableau 2. Il ressort de ces valeurs qu’à l’exception de la race Lacaune, le poids à l’âge type 70 jours à la valeur de l’héritabilité la plus élevée. Par ailleurs, les valeurs des corrélations génétiques et phénotypiques estimées sont moyennes à élevées et varient entre 0,55 à 0,97. Ceci montre d’abord que les caractères de croissance des trois races étudiés sont corrélés positivement entre eux. Sur cette base, s’il y a un programme de sélection initié pour

1- si la sélection des antenais est basée sur leurs propres performances, il est obligatoire de corriger ces performances pour l’ensemble des facteurs de variation présentés auparavant. Ceci afin de pouvoir comparer les candidats à la sélection sur les mêmes pieds d’égalité. Pour cela, il est nécessaire de développer pour chaque race les coefficients de correction correspondants à chaque facteur de variation. Toutefois, ceci n’est qu’une étape pour aller vers une sélection basée sur le potentiel génétique des candidats à la sélection. 2- la conduite technique doit tenir compte de ces facteurs de variation pour minimiser leur influence sur l’extériorisation des performances des agneaux.

Tableau 2. Héritabilités (sur la diagonale),

corrélation génétique (au dessus de la diagonale) et phénotypique (en dessous de la diagonale) des poids aux âges-types 10, 30 et 70 jours. Ile de France

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Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

Mérinos précoce

Lacaune

PAT10

PAT30

PAT70

PAT10

PAT30

PAT70

PAT10

PAT30

PAT10

0.23

0.97

0.92

0.11

0.91

0.55

0.38

0.84

PAT70 0.59

PAT30

0.76

0.29

0.94

0.72

0.18

0.81

0.72

0.31

0.92

PAT70

0.63

0.80

0.34

0.57

0.78

0.28

0.57

0.82

0.19


Tableau 3. Valeurs génétiques et phénotypiques du caractère »poids à 70 jours » d’un échantillon d’agneaux «Ile de France « N°animal

Valeur génétique (kg)

Performance phénotypique (kg)

IF1996M6185 IF1997M8008 IF1998M9094 IF1999M069 IF2000F1064 IF2001F2050 IF2002F3011 IF2003F4034 IF2004M5081 IF2005F6026 IF2007M7158

5,1175 0,5735 -0,5231 -2,6824 -3,0975 0,2369 2,1343 -0,5376 -3,1262 2,1361 4,3368

40,29 30,05 27,71 21,2 19,83 27,33 29,2 29,38 20 31,77 32,33

ces races, le poids à l’âge type 70 jours peut être utilisé comme un critère de sélection des antenais et antenaises car c’est le caractère le plus héritable parmi les trois caractères analysés et il est corrélé positivement aux autres caractères.

Résultats des index des agneaux

L’indexation est le moyen le plus efficace pour choisir les meilleurs béliers et les mères à béliers qui vont fonder les générations futures. Un exemple des résultats des index des agneaux de race Ile de France pour le poids à l’âgetype 70 jours est présenté au tableau 3 pour montrer l’intérêt de l’indexation dans l’amélioration des performances des animaux. Ces valeurs montrent que certains agneaux ont des index positifs et d’autres négatifs pour le caractère poids à l’âge-type 70 jours. Ceci indique que les agneaux ayant des valeurs génétiques positives sont génétiquement supérieurs par rapport à l’ensemble des agneaux de la race étudiée. Ainsi, par exemple, l’index de 4,3 kg de l’agneau IF2007M7158 indique une supériorité génétique de 4,3 kg par rapport à la moyenne de tous les agneaux de la race Ile de France du troupeau. Autrement dit, cet agneau dispose d’un potentiel génétique de 4,3 kg de plus que l’ensemble des agneaux. S’il est utilisé comme reproducteur, il sera donc améliorateur de la génération future. Inversement, les agneaux avec des index négatifs sont

génétiquement inférieurs et sont classés en dessous de la moyenne des agneaux du troupeau. Par ailleurs, certains agneaux ont réalisé des valeurs phénotypiques « ou performances  » élevées mais leurs valeurs génétique additive sont négatives. Ceci montre que la supériorité phénotypique de ces agneaux n’est pas totalement d’origine génétique mais elle peut être due beaucoup plus aux facteurs non génétiques favorables comme : l’alimentation, l’année de naissance, le type de naissance, le sexe, etc. Par exemple, l’agneau IF1998M9094 a enregistré une performance de 27.7 kg à 70 jours d’âge qui peut être jugée comme élevée mais sa valeur génétique additive est de -0.5 kg et donc cet agneau est classé génétiquement en dessous de la moyenne du troupeau. C’est pour cela que la sélection sur la base de la performance n’est pas judicieuse car elle ne reflète pas forcement la supériorité génétique des agneaux qui est la seule transmissible à la descendance.

CONCLUSION

A travers cette étude, il apparaît que les performances de croissance des agneaux Ile de France, Lacaune et Mérinos Précoce du Domaine Agricole Kouacem sont élevées et comparables à celles obtenues dans leur pays d’origine. Ceci reflète l’adaptation de ces races étrangères aux conditions difficiles du milieu de la région d’implantation du Domaine. Toutefois, cette adaptation reste tributaire d’une conduite

technique raisonnée et moderne comme c’est le cas au niveau du Domaine Kouacem. La comparaison des performances montre clairement que les agneaux Ile de France sont meilleurs à tous les âges étudiés que les agneaux Lacaune et Mérinos Précoce. Compte tenu du statut troupeau noyau, qui représente le «matériel génétique fondateur» des races à viandes étrangères au Maroc, il est nécessaire d’introduire la sélection basée sur l’indexation des agneaux afin d’espérer un progrès génétique continu à long terme. Pour cela, le poids à l’âge type 70 jours peut constituer un bon critère de sélection. Il serait également intéressant d’instaurer le pointage de la morphologie pour aboutir aussi à une indexation de la conformation des candidats à la sélection. Par ailleurs, le statut fermé du troupeau où il n’y pas d’entrée de béliers et de brebis du milieu extérieur, peut conduire à long terme à un risque de développement de la consanguinité. Pour cela, il est recommandé de calculer, pour toutes les brebis, les liens de parenté avec les béliers avant la lutte. Aussi, il faut penser à l’insémination artificielle pour introduire de nouveaux béliers afin d’éviter le risque de consanguinité et bénéficier du progrès génétique réalisé dans les pays d’origine de ces races à viandes. Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

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ANALYSE

Bilans des interventions sur le patrimoine génétique bovin du Maroc de l’Indépendance à 2015 : Quelles réalisations et quelles perspectives ? Pr. Mohamed Taher SRAÏRI, IAV Hassan II mt.srairi@iav.ac.ma

L’élevage bovin au Maroc est un important secteur d’activités. Outre ses contributions significatives à la Production Intérieure Brute Agricole (PIBA) et à la création d’opportunités de travail dans un pays marqué par un sévère sous-emploi, il est responsable de l’approvisionnement des marchés en viandes et en lait. A tel point que le Maroc, à la différence de nombreux pays limitrophes, n’importe quasiment pas ces produits. Les choix récents en matière d’élevage bovin au Maroc ont été dictés dès l’Indépendance du pays, en 1956, par les plans mis en œuvre par les pouvoirs publics et qui ont été inspirés des conclusions des travaux de recherche des autorités coloniales. Ces dernières ayant très tôt pressenti les augmentations des besoins liés à une démographie vigoureuse et aux évolutions de la société (urbanisation et montée en puissance des individualismes) ont impulsé des politiques visant à satisfaire par une offre locale les aspirations de la population. Cela a donc impliqué des options radicales de changement dans la structure du patrimoine génétique bovin du pays, avec à la clé des interventions dont il convient de mesurer les impacts. Cet article se propose d’en faire un bilan critique et d’esquisser une réflexion sur les perspectives qui s’annoncent pour le secteur. L’article se structure en trois parties : i) la première est dédiée aux interventions qui ont affecté les bovins, ii) la deuxième est consacrée à leur bilan critique, et iii) la troisième se propose de réfléchir aux enjeux futurs qui guettent le secteur bovin dans son intégralité.

Vaches de type croisé alimentées avec de la luzerne (région du Tadla)

Vaches de race Holstein importées au Maroc

Interventions sur le cheptel bovin au Maroc de l’Indépendance à nos jours

Les effectifs du cheptel bovin sont restés quasiment inchangés depuis l’Indépendance, oscillant autour de

3 millions d’individus. Les évolutions annuelles montrent les effets des aléas du climat et leurs incidences sur les disponibilités alimentaires et, plus récemment, les retombées des politiques volontaristes mises en œuvre par les pouvoirs publics dans le cadre du

« Plan Maroc Vert » (tableau 1). Toutefois, la relative stagnation des effectifs ne doit pas voiler un bouleversement marqué dans la structure génétique du cheptel : la substitution progressive d’une partie importante des bovins de races locales par des animaux avec des

Tableau 1. Evolutions des effectifs du cheptel bovin au Maroc (en millions) Année

Effectifs

1970

1975

1980

1985

1990

1995

2000

2005

2010

2015

3,6

3,6

3,4

2,5

3,2

2,5

2,6

2,7

2,9

3,2

)Source : FAO STAT (2014) et MAPM (2015 22

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015


gènes importés. Cette tendance s’est imposée comme une des voies incontournables pour accompagner l’augmentation de productivité visée en lait et en viandes rouges et elle a été entamée dès le lancement du Plan Laitier de 1975. Le Plan Laitier a ainsi tablé sur des importations massives de génisses de races laitières, comme il a introduit puis diffusé à large échelle l’usage de l’insémination artificielle, dont les niveaux de réalisations sont en constante augmentation (figure 1). Pas moins de 400 000 génisses pleines de races laitières ont ainsi été importées depuis les débuts de cette opération dans les années 1970, et le nombre annuel d’inséminations a atteint les 450 000, pour la seule année 2014. Les résultats de ces options se sont traduits par une diminution marquée des bovins de races locales, qui ne représentent aujourd’hui plus que 45 % de la structure du cheptel (95 % en 1970), pour près de 20 et 35 % respectivement pour les races laitières et les bovins de type croisé. Outre l’irruption en force des gènes laitiers dans la structure du cheptel bovin marocain dès les années 1970, des gènes de races à viande se sont aussi imposés dès les années 2000, sous les pressions de groupes d’éleveurs désirant intensifier le gain de poids des veaux. Avec le lancement du « Plan Maroc Vert », une vaste opération de croisement industriel entre les vaches de races locales et laitières avec de la semence de taureaux de races à viande a été mise en place. Elle a bénéficié d’un appui conséquent qui s’est traduit par une subvention de 4 000 DH par veau à la naissance. Cette opération a aussi contribué à l’envolée des réalisations en inséminations artificielles à partir de 2009.

besoins de la population, et des résultats encourageants ont été atteints. Toutefois, au-delà de cette implacable réalité, d’autres observations peuvent être faites. Ainsi, selon une définition récente du mot race qui convient que celle-ci n’est pas seulement un ensemble d’animaux de la même espèce avec des caractéristiques phénotypiques homogènes, mais aussi un territoire leur correspondant et avec des Hommes en charge de sa mise en valeur ainsi que celle des produits issus de l’élevage, il apparaît qu’il devient difficile d’appliquer cette vision à la réalité de la production bovine au Maroc. Car en promouvant les croisements tous azimuts comme principale voie de manipulation du cheptel bovin, les homogénéités nécessaires pour continuer à parler de races bovines au Maroc sont en phase d’érosion. Cela est particulièrement visible pour les races locales qui ont subi d’intenses changements en 50 ans. Pire, cela est même devenu visible pour le noyau laitier qui a été implanté après 40 années d’efforts et qui est devenu menacé par l’opération agressive de croisement industriel adoptée récemment. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si en 2015, soit 6 années à peine après le lancement des subventions aux veaux issus de ce programme, qu’une révision en a été décidée. En effet, les pouvoir publics viennent d’exclure de la subvention les veaux issus de vaches ayant moins de 5 ans, car un constat alarmant s’est imposé : dans de nombreux bassins de collecte de lait, notamment dans les périmètres de grande hydraulique, la subvention a été fatale à la pérennité

Vache laitière Holstein au pâturage sur des chaumes de céréales

du renouvellement du cheptel laitier ; les éleveurs recherchant surtout des veaux issus de croisement avec des gènes à viande, pour en bénéficier … En outre, le suivi des pratiques attestent que les éleveurs ont tendance à réserver plus de ressources alimentaires pour les veaux en croissance que pour les vaches. Cela a eu pour conséquence l’interruption de la croissance de la production laitière, puisqu’en 2013 le niveau a baissé de plus de 10 % par rapport à l’année précédente, en raison du déséquilibre d’encouragement entre la viande et le lait, et aussi du fait de l’exacerbation des difficultés économiques de l’élevage laitier : augmentation des prix des in-

Figure 1. Evolutions annuelles des réalisations en inséminations artificielles au Maroc

Bilan critique des interventions ayant affecté le secteur de l’élevage bovin au Maroc

Le premier enseignement à tirer des mesures appliquées au cheptel bovin est certainement celui de la modification de sa structure génétique. Celle-ci s’est imposée pour concrétiser dans l’urgence l’augmentation de la production afin de satisfaire les Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

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Taureau de race Montbéliarde


ANALYSE

Veau issu du croisement industriel « Holstein x Limousin »

trants, quasi stagnation des prix du lait « départ ferme », apparition de tensions sur le marché de la main-d’œuvre agricole, etc. Un autre biais a aussi accompagné la favorisation de la viande bovine par le jeu des subventions. En effet, selon la logique du croisement industriel « lait x viande », tous les descendants aussi bien mâles que femelles, doivent en principe être tous abattus, car ils ne sont pas destinés à une carrière reproductive. Or, sur le terrain, il est fréquent qu’au motif d’une conformation meilleure que les génisses laitières, les femelles issues de ces croisements soient gardées pour le renouvellement, ce qui pose des questions quant à leur future carrière : à lait ? A viande ? Naisseuse ? Et surtout, quant à l’efficience d’usage des ressources alimentaires qu’elles vont ingérer, de la naissance jusqu’à l’entrée en production, sachant que leurs besoins nutritionnels sont plus importants que ceux des races à lait. Autant de questions qui demeurent sans réponses tant qu’une évaluation objective de toute l’opération de croisement industriel n’aura pas été conduite. Pour cela, il faudra aussi prendre en compte les difficultés notoires de commercialisation des bovins apparues récemment. A tel point que pour de nombreux éleveurs, l’augmentation de la production n’aura pas été si bénéfique, puisqu’en aval le prix de la viande rouge n’est pas stable, notamment au niveau des souks ruraux. Au-delà des bouleversements induits 24

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par l’apparition récente du croisement industriel, il convient aussi de mentionner les avancées en termes de production de lait. Après plus de 40 ans, le Maroc est devenu quasi autosuffisant en cette matière, et les niveaux moyens de consommation locale ont connu des améliorations substantielles. Toutefois, les termes économiques de la production de lait demeurent fragiles, en partie liés au degré d’autonomie alimentaire des exploitations agricoles. Dans de nombreux cas, des charges animales très élevées induisent une faible disponibilité fourragère par vache, ce qui se répercute immédiatement sur les performances (lait et reproduction) et induit par la suite des pertes économiques lourdes. Ces limitations sont généralement exacerbées par une mauvaise conjoncture climatique (succession d’années sèches), entraînant l’abandon de l’élevage bovin, qui peut être observé aussi bien dans les plus petites que les très grandes exploitations … Toutefois, ce dernier demeure comme une sorte de mal nécessaire, puisque dès qu’une année climatique favorable se précise, de nombreuses exploitations s’y adonnent à nouveau, conscientes de ses atouts indéniables : mise en valeur d’une biomasse végétale non comestible, sécurisation de revenus réguliers, opportunités d’emplois, entretien de la fertilité du sol par le fumier, etc. En termes de bilan sur les ressources génétiques bovines, l’encouragement de la production de lait a apporté une nouveauté incontournable dans la structure du cheptel : l’adoption des animaux de type croisé « locale x lait ». Certes, ceux-ci ne peuvent être qualifiés de races, du fait de l’importante hétérogénéité phénotypique qui les caractérise, mais ils n’en constituent pas moins un noyau génétique largement accepté dans les campagnes marocaines, à la différence des Holstein, nettement plus fragiles. En effet, des travaux de terrain démontrent que les vaches de races laitières spécialisées (Holstein et Montbéliarde) s’adaptent difficilement aux réalités de l’élevage bovin au Maroc, caractérisées par une parcimonie alimentaire et des carences nutritionnelles fréquentes, ainsi qu’un environnement sanitaire inadéquat (hygiène défaillante, maladies parasitaires mortelles comme la theilériose).

Cela explique les inexorables importations de génisses laitières, du fait des difficultés à enclencher un programme de production locale de ces femelles de renouvellement au Maroc. En revanche, les vaches de type croisé, grâce à leur poids vif moyen moindre que les Holstein et leur meilleure défense immunitaire pour faire face aux dominantes pathologiques locales, se sont largement implantées dans le monde rural. Elles représentent aujourd’hui un groupe génétique important, qui arrive à s’accommoder tant bien que mal des réalités de l’environnement d’élevage au Maroc. Malheureusement, tout comme pour les bovins de races locales, très peu de travaux de recherche ont été conduits spécifiquement sur des élevages de vaches de type croisé, pour en caractériser les performances de reproduction et de lactation ainsi que les efficiences alimentaires.

Perspectives d’évolution du secteur et enjeux affectant son avenir

Le cheptel bovin au Maroc est plus que jamais sollicité pour remplir son rôle de fournisseur de lait et de viandes rouges. En effet, l’adage qui affirme que le Maroc est avant tout un pays d’élevage ovin semble aujourd’hui largement révolu, tant cette dernière espèce ne se prête pas à l’intensification de la production que permettent les bovins. A cet égard, les statistiques sont implacables : le Marocain moyen consomme aujourd’hui plus de viande bovine qu’ovine et le lait est exclusivement de la première espèce. A l’avenir, ces tendances ne pourront que se renforcer, ce qui intime d’accorder aux bovins un intérêt marqué, à la différence des ovins, dont le rôle est devenu quasi exclusivement festif : Aïd El Kébir, moussems, mariages, etc. Pour accompagner le développement des filières bovines, à savoir le lait et la viande, une nécessaire professionnalisation des acteurs qui y interviennent est souhaitable, de l’amont à l’aval. Le pan de l’élevage restera bien entendu déterminant quant à l’approvisionnement des deux filières en matières premières. Pour en optimiser le fonctionnement, il est nécessaire d’accompagner les éleveurs à l’augmentation de la productivité. Cela passe obligatoirement par


l’amélioration de l’usage des ressources, notamment alimentaires, pour éviter les gaspillages de nutriments, synonymes de manques à gagner. Du fait de l’offre atomisée qui caractérise l’amont des deux filières, c’est-à-dire une multitude d’exploitations de taille limitée et détenant des effectifs bovins réduits, il faudra penser à y instaurer l’appui technique et à y généraliser l’adoption du conseil zootechnique. En outre, les deux filières devront s’accommoder d’une réalité implacable ; la valorisation maximale de l’eau, surtout pluviale, tant les prélèvements sur les nappes souterraines sont devenus intenses et ne garantissent plus la durabilité des activités. Aussi, c’est par un redéploiement des filières vers les zones les plus arrosées du pays que l’élevage bovin pourra assurer son développement durable. Mais ce ne sera pas la seule condition pour assoir un essor continu. Il faudra aussi veiller aux termes de sa rentabilité, qui est devenue précaire, tant les augmentations des prix des intrants (notamment les matières premières alimentaires importées) pèsent lourdement sur les coûts de production. Aussi, la réflexion à l’augmentation de l’autonomie alimentaire dans les élevages, notamment par la promotion et la maîtrise des cultures fourragères est-elle une voie incontournable, qui converge aussi vers une valorisation maximale de l’eau. En aval des filières, l’amélioration des conditions de commercialisation est elle aussi un impératif pressant. Si pour le lait, la structure de la filière semble avoir atteint sa vitesse de croisière avec les centres de collecte qui assurent une fonction primordiale d’agrégation de l’offre, pour la viande, pareille structure est encore loin d’avoir été instituée. Cela génère des défis réels de commercialisation des produits. En outre, les textes réglementaires organisant l’abattage des bovins semblent aujourd’hui dépassés, entravant un essor plus rapide du secteur. Cela explique d’ailleurs les phénomènes de filières informelles (comme l’abattage clandestin) qui émergent justement pour contourner les lourdeurs de l’organisation actuelle. Aussi, c’est vers davantage de gouvernance dans la gestion des affaires de toute la filière

viande bovine qu’il faudrait s’orienter avec une meilleure formation et une responsabilisation accrue des acteurs. Cela est d’ailleurs aussi le cas pour la filière lait, où l’articulation entre ses différentes parties est loin d’être garantie. Ainsi, les enjeux pressants que sont la rémunération du lait à la qualité ou la négociation concertée du prix du lait entre les éleveurs, les collecteurs et les industriels de la transformation demeurent éludés, ce qui ne peut que reporter l’instauration d’un climat serein de développement de la filière dans son ensemble.

Conclusion

Les interventions sur le cheptel bovin au Maroc, de l’Indépendance à nos jours, ont induit un bouleversement marqué de sa structure génétique. En effet, pour pallier dans l’urgence l’augmentation des besoins de la population, les pouvoirs publics ont mis en œuvre une politique de croisements, d’abord avec des gènes laitiers et plus récemment avec des gènes à viande. Toutefois, le bilan objectif de ces interventions tarde à être dressé. Certes, des augmentations de la production de viande et de lait ont été concrétisées, mais il importe d’en évaluer les conséquences. En effet, dans un pays qui était exclusivement pastoral, comme en témoigne le très faible héritage en matière de cultures fourragères, l’exploitation des animaux de races importées ou de type croisé impose de disposer de suffisamment de ressources alimentaires. Si à l’origine, les aliments concentrés importés permettaient de parer relativement aux manques de fourrages de qualité, pareille option est aujourd’hui dépassée, tant leurs cours sur les marchés mondiaux sont devenus volatils. Pour garantir l’exploitation des potentiels des bovins avec un niveau génétique amélioré par rapport à ceux des races locales, une nécessaire « révolution fourragère » est à promouvoir. Cela renvoie en premier lieu à un usage rationnel de l’eau d’irrigation, en raison des dérives constatées et qui ont déjà conduit à une raréfaction inquiétante de la ressource dans certains périmètres du pays. Outre la valorisation de l’eau, la gestion des populations bovines est plus que jamais impérative, pour garantir la pérennité des races locales

dans les zones défavorables, où elles sont les seules aptes à se maintenir. En revanche, dans les régions plus favorables, l’exploitation des potentiels des animaux importés ou de type croisé intime de porter davantage d’intérêt aux pratiques d’élevage, afin de mieux maîtriser les nombreuses fonctions impliquées dans les productions bovines : des usages d’eau à leur conversion en biomasse fourragère et finalement à la conception de rations suffisantes et équilibrées pour nourrir le cheptel. Cela renvoie nécessairement à la généralisation de l’appui technique aux exploitations d’élevage. En outre, il est vital que les exploitations d’élevage bovin, ainsi que les acteurs économiques qui écoulent et valorisent leurs produits puissent évoluer dans un environnement où leurs intérêts mutuels soient préservés, ce qui impose d’adopter des mécanismes de régulation au sein des filières. Enfin, en termes de gestion rationnelle des ressources génétiques bovines, il est plus que temps de songer à mettre en œuvre des politiques de sélection locale des animaux, afin de s’affranchir d’obligatoires importations coûteuses. Pour cela, il faut prévoir le redémarrage rapide du contrôle de performances dans les élevages laitiers ayant franchi le pas de la spécialisation, comme il faut s’assurer de l’abattage systématique des animaux issus du croisement industriel « lait x viande » pour éviter de gérer une mosaïque génétique qui deviendrait non maîtrisable. Il y va de l’essor durable de l’élevage bovin au Maroc, plus que jamais sollicité pour approvisionner les marchés et répondre à une demande en viande et lait qui devrait augmenter fortement à l’avenir. Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

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Troupeau de vaches de la race locale Oulmès Zaër sur un parcours estival


LAIT

Centres de collecte de lait au Maroc

Faisabilité de l’application de deux techniques d’économie d’énergie pour le refroidissement du lait Badre El Himdy* et Essadik Chakir**

Pour l’industrie de la transformation du lait, les centres de collecte constituent des instruments d’organisation des producteurs, des moyens de collecte d’un produit altérable (le lait), et d’offre de réfrigération rapide pour la préservation du produit avant son transfert à l’usine. Depuis le démarrage du plan laitier en 1975, les centres de collecte de lait se sont multipliés dans une multitude de zones du pays. Selon les statistiques de 2009, le nombre de ces centres au Maroc se situait à 1245 centres, offrant une capacité globale de réfrigération de 2 661 tonnes/jour. Parmi les différentes régions du Maroc, celle de Doukkala - Abda présentait, toujours en 2009, le nombre de centres de collecte le plus élevé. Pour leur fonctionnement, ces centres utilisent de l’énergie électrique pour refroidir le lait à 4°C dans des bacs réfrigérants. * Enseignant-chercheur, Département d’Energie et Agroéquipement, IAV Hassan II, Rabat ** Ingénieur à l’Agence du Bassin Hydraulique de Souss Massa et Draa – Guelmim

A

vec la demande croissante en énergie électrique à l’échelle nationale, la recherche-développement en économie d’énergie est un des axes prioritaires développé au sein du département ‘Energie et Agroéquipement’ de l’IAV Hassan II. Dans ce cadre, les technologies d’économie d’énergie, disponibles mondialement, pour le refroidissement du lait pourraient contribuer à la réduction de

Centre de collecte et réception du lait

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Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

la consommation électrique et à améliorer l’efficacité énergétique au niveau des centres de collecte de lait au Maroc. Dans ce contexte, une étude a été menée durant l’année académique 2008-2009 afin de caractériser les consommations énergétiques dans deux centres de collecte dans la région de Doukkala et d’étudier les possibilités d’application de deux techniques d’économie d’énergie pour la réfrigération du lait à savoir : le pré-refroidissement et la récupéra-

tion de chaleur. Les résultats de ce travail méritent d’être connus par un public professionnel très large et c’est à cette fin que nous en présentons ici une partie. Le professionnel intéressé par le développement des centres de collecte de lait pourra toujours consulter le mémoire de fin d’étude de Mr. Chakir intitulé ‘Efficience énergétique de la réfrigération du lait dans les centres de collecte et possibilités de récupération de chaleur, 2009’ di-


sponible au centre de documentation de l’IAV Hassan II.

Rythme de réception du lait

La consommation énergétique lors du refroidissement du lait est liée au rythme de remplissage des bacs qui est lié, à son tour, au rythme de réception quotidien de lait par le centre. Pour cet aspect, la réalité du terrain montre que les horaires de réception au centre (matin et soir) consignés par l’usine ne sont pas toujours respectés et sont largement dépassés (Tableau 1). Il est aisé de remarquer que la durée théorique de réception est limitée à 2 heures que ce soit pour le matin ou pour le soir, alors que la durée réelle de réception est, selon les centres, de 3 à 5 heures le matin, et 1 heure 15 à 1 heure 45 minutes le soir.

Température du lait à la réception et coût énergétique de la réfrigération

Il est connu qu’un lait fraichement trait, à partir d’une vache saine, indique une température de 35°C, et qu’il refroidit plus ou moins lentement selon la température ambiante. Théoriquement, les producteurs livrent le lait au centre après chaque traite (le matin et le soir).

Les livraisons du soir correspondent à un lait qui vient d’être trait, les moyennes de température obtenues sur des séries de mesures lors des réceptions du soir dans les deux centres indiquent des valeurs se situant entre 27 et 30 °C. Par ailleurs, une partie des producteurs, généralement éloignés des centres de collecte, ne livrent leur lait qu’une seule fois par jour, le matin. Il s’agit dans ce cas, d’un mélange de lait trait le soir précédent avec celui obtenu le matin même. Les moyennes de température obtenues sur des séries de mesures lors des réceptions du matin dans les deux centres indiquent des valeurs se situant entre 20 et 26 °C. Les moyennes quotidiennes (matin et soir) de température du lait à la réception ont été de 24°C et de 23°C, respectivement au niveau des centres 1 et 2 étudiés. La température du lait réceptionné dans les centres de collecte est largement inférieure à la température du lait au moment de la traite. Ces valeurs de température du lait à la réception, obtenues en milieu réel, sont importantes d’un point de vue strictement énergétique. Le coût énergétique de la réfrigération du lait relevé dans les deux centres étudiés est de 11 Wh/l pour le premier et 17 Wh/l pour le second. Ces valeurs sont, à notre con-

naissance, les premières obtenues dans les conditions nationales de réfrigération du lait au niveau des centres de collecte.

Possibilités d’application des techniques d’économie d’énergie dans les centres de collecte de lait

Les technologies classiques d’économie d’énergie dans le secteur du

Tableau 1 : Horaire de réception )du lait dans les centres (Chakir, 2009 Consigne de l’usine Pratique sur le terrain

Période de la journée Matin

Centre 1

Centre 2

7h – 9h

Soir

17h – 19h

Matin

7h30 – 10h30

6h15 -11h15

Soir

18h15 – 20h

19h – 20h15

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

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LAIT

gies, le pré-refroidissement du lait et la récupération de chaleur.

Faisabilité du prérefroidissement du lait dans les centres de collecte

refroidissement du lait, en dehors des bonnes pratiques d’utilisation des groupes frigorifiques, se résument à deux principales technolo-

Le pré-refroidissement du lait à l’aide d’échangeur tubulaire ou à plaques utilisant de l’eau fraiche est préconisé de par le monde afin de réduire l’énergie nécessaire au refroidissement à 4°C du lait. Plusieurs auteurs, travaillant dans les conditions de l’Angleterre et de la

Nouvelle Zélande, indiquent des économies d’énergie possibles proches de 30 à 35% pour un lait à 34°C et de l’eau fraiche à 12°C pendant le mois le plus chaud. Les résultats obtenus lors de cette étude montrent que pour le cas des centres de collecte au Maroc, le différentiel de température entre le lait à la réception au centre (23 à 24°C) et l’eau (16 à 17°C en mars-avril, période de l’étude) ne permettrait qu’un gain énergétique négligeable. Ce résultat concerne les centres de collecte uniquement. Il ne devrait pas nous occulter les perspectives intéressantes d’économie d’énergie par installation de pré-refroidisseur dans les bacs à lait au niveau des exploitations laitières où le lait est effectivement à une température de 34-35°C, et où les possibilités d’économie d’énergie par pré-refroidissement pourraient être bien

Tableau 2 : Possibilités de production )d’eau chaude par récupération de chaleur (Chakir, 2009 Bac Bac 1 Bac 2

28

Capacité en litres

T° du lait réceptionné °C

Temps moyen de fonctionnement

T° entrée de l’eau °C

T° sortie de l’eau °C

Eau chaude )capacité (litres

1600 2000

27 26

4h45 3h20

16 17

55 55

357 430

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015


réelles. Nous rappelons à cet effet que Newell (1980) a rapporté une économie de 45%, et que Parkinson et Fisher (1982) ont observé une réduction des charges de réfrigération qui peut atteindre 88% dans le cas d’un pré-refroidissement à 10°.

Récupérateur de chaleur, dimensionnement et installation

Parmi les éléments de mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène indispensables dans le cas de manipulation de lait, chaque centre de collecte de lait doit normalement disposer d’eau chaude en quantité suffisante pour le nettoyage des bacs, bidons et instruments servant à la réception et refroidissement du lait. Actuellement, la situation est telle que les meilleurs centres de collecte sont dotés d’un chauffe-eau électrique fonctionnel. L’installation d’un récupérateur de chaleur dans un circuit frigorifique d’un bac à lait permet de récupérer la chaleur sensible du fluide frigorigène (laquelle chaleur est extraite du lait) pour produire de l’eau chaude. Une telle installation sur les bacs réfrigérants des centres de collecte pourrait aider à produire de l’eau chaude, et réduire les consommations énergétiques des chauffe-eaux.

Les données recueillies au cours de cette étude mettent en évidence une très grande opportunité de production d’eau chauffée à 55°C dans les centres. Ainsi, des bacs réfrigérants de 1600 litres et 2000 litres de capacités de refroidissement permettraient une production d’eau chaude de 357 et 430 litres respectivement (Tableau 2). Le nettoyage des équipements des centres de collectes tel que réalisé actuellement pourrait être nettement amélioré par une disponibilité d’eau chaude à 55°C, qui servirait aussi à l’hygiène du personnel. Par ailleurs, un chauffage d’appoint de quantités d’eau plus faibles porterait l’eau de 55°C à des températures plus élevées, ce qui permettrait à moindre coûts de procéder à des nettoyages parfaits des bacs, bidons et instruments de mesures. Enfin, il est important de souligner que compte tenu du fait que les centres de collecte sont généralement équipés de plusieurs bacs réfrigérants, leurs capacités de production d’eau chaude dépasseraient largement les besoins des centres. D’autres possibilités de développements de l’utilisation d’eau chaude produite dans les centres de collecte sont en cours d’étude actuellement. Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

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Agriculture du Maghreb N째 82 / 2015


Agriculture du Maghreb N째 82 / 2015

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SANTé

Un grand pas dans la lutte contre les mammites Les infections intramammaires, communément appelées mammites, sont la principale cause de pertes économiques en production laitière. Divers agents pathogènes en sont responsables, mais le staphylocoque doré est l’un des plus fréquents et le plus difficile à combattre. Des chercheurs de l’INRA et de l’ANSES (1), en utilisant une technique innovante, sont parvenus pour la première fois à identifier des protéines de cette bactérie qui provoquent une réponse immunitaire lors d’une mammite chez les ovins. Ils ont également identifié des protéines spécifiquement produites par des souches pathogènes provoquant des mammites sévères ou des mammites modérées. Ces travaux vont permettre de mieux comprendre le processus d’infection par le staphylocoque et, par la suite, de lui découvrir de nouveaux points faibles.

L

es mammites constituent un problème grave pour les éleveurs ovins, bovins et caprins en termes de manque à gagner, de coût vétérinaire et de surcharge de travail. Chez les bovins, les pertes économiques liées aux mammites sont évaluées dans le monde à environ 5000 euros par an et par troupeau de 100 vaches. Les mammites peuvent être très virulentes, gangrénant la mamelle et aboutissant à la mort de l’animal. Elles peuvent aussi être plus modérées et même passer inaperçues. Tout dépend de la souche infectieuse, ainsi que de facteurs comme l’état de santé des animaux, leur âge ou leur sensibilité aux pathogènes. Lorsque la mammite est due à la bactérie Staphylococcus aureus, les traitements antibiotiques s’avèrent souvent inefficaces, et les rechutes chez les animaux antérieurement infectés sont fréquentes. Les vaccins disponibles à ce jour ne montrent qu’une efficacité limitée dans la prévention contre ce pathogène. Voilà pourquoi les chercheurs ont voulu répertorier les protéines des staphylocoques qui provoquent une réponse immunitaire. Pour cela, ils ont employé une technique innovante appelée SERPA (SERological Proteome Analysis), mise au point à l’origine pour identifier de nouveaux mar32

queurs du cancer chez l’homme. Cette méthode consiste à mettre en présence l’ensemble des protéines du pathogène, obtenues par culture bactérienne, et les anticorps présents dans le sang de brebis infectées. Ils ont réalisé ces analyses sur deux souches de S. aureus, l’une très virulente (O11), et l’autre peu virulente (O46). Ainsi, ils ont

été décrites dans d’autres types d’infections sur divers organismes (humains, rats ou vaches). Pour les 37 autres, on ignorait qu’elles constituaient des antigènes capables de déclencher une réponse immunitaire chez les ruminants. Ceci ouvre des perspectives inédites dans la lutte contre S.aureus, notamment dans la mise au point d’un

pu identifier, pour la première fois, 89 protéines du staphylocoque doré réagissant avec le système immunitaire des ovins. De ces 89 protéines, 52 avaient déjà

futur vaccin. Mais ce n’est pas tout : les chercheurs ont montré que parmi ces 89 protéines, 12 étaient spécifiques de la souche virulente O11 et 3 l’étaient de

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la souche modérée O46. Ces protéines spécifiques s’avèrent être d’excellents marqueurs pour reconnaître les différentes souches et tracer les plus agressives. Par ailleurs, les chercheurs ont déjà commencé à se pencher sur la fonction des protéines répertoriées. Ils ont ainsi identifié des protéines de résistance au stress, des protéines du métabolisme du fer et des toxines. Ceci leur permettra de mieux comprendre les stratégies d’infection mises en œuvre par le staphylocoque doré, ainsi que les stress et les carences qu’il doit surmonter afin de croître dans les mamelles et y provoquer une mammite. L’étude des relations hôte-pathogène que ces travaux vont générer permettra de révéler de nouvelles cibles pour attaquer S. aureus et de mettre au point de nouvelles stratégies thérapeutiques et de nouvelles mesures de prévention.

(1) ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire

Source : Veterinary Research.


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Maroc

Lotissemenrt Foudadi, 3 rue Bir Hakim, route Oasis 20150 Casablanca. 57 Agriculture du Maghreb Tél. : 0522 255 728 - 0522 255 654 - Fax : 0522 259 995 N° 82 / 2015 33 administration@timacmaroc.com - www.timacmaroc.com


Bien choisir sa variété de maïs ensilage

Le maïs ensilage n’est pas difficile à cultiver. Pour choisir sa variété, l’agriculteur dispose aujourd’hui d’une multitude de critères : attention tout de même à bien les choisir. Il existe donc un panel de critères de choix dans lesquels il est vrai, il est assez difficile de s’y retrouver. Le choix d’une variété se fera dans un premier temps sur des critères agronomiques, la valeur alimentaire interviendra pour départager des variétés de rendement proche.

Les critères de choix 1. Le rendement Ce critère exprimé en tonne de matière sèche par hectare reste évidemment important. D’assez grandes différences existent d’une variété à l’autre. Malheureusement, le caractère visuel flatteur de certaines variétés reste trop souvent un argument de poids au détriment du résultat de la variété obtenu par pesée. Etant donné que peu d’agriculteurs pèsent à la récolte, ils ne connaissent donc pas le rendement de la variété dans leur propre condition culturale. Par conséquent, l’abandon d’une variété sur ce critère se fait moins 34

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

aisément que pour les autres cultures. En outre, en culture de maïs, contrairement à d’autres cultures, le nombre de facteurs variables de la production (intrants) sur lesquels on peut jouer est faible. Vu l’arrivée de variétés très performantes sur le marché, la durée de vie d’une variété est assez courte. Pour ce critère, il est nécessaire de se baser sur des essais réalisés dans la petite région où vous vous trouvez. Ainsi c’est dans ces conditions que vous pouvez déterminer l’aptitude de la variété par rapport au type de sol que vous avez. 2. La précocité La précocité est exprimée en teneur de matière sèche. L’objectif

est de choisir en fonction de ses propres conditions culturales une variété de maïs susceptible d’atteindre à la récolte une teneur en matière sèche minimum de 32%. En effet, les hybrides cultivés actuellement ont acquis, grâce à la sélection, la capacité de maintenir une partie tige feuille très saine et active photo synthétiquement alors que les spathes sont déjà en cours de desséchement. En dessous du seuil de 32% de matière sèche, les variétés de maïs n’expriment pas tout leur potentiel et les pertes de conservation liées notamment aux écoulements de jus sont plus importantes. Au delà de 37% de matière sèche, des problèmes de tassement de silo peuvent survenir entrainant des


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CULTURE Groupes de précocité

Semis-floraison

Floraison récolte

Total

Très précoces

750-800

500-600

1250-1400

Précoces

800-850

550-600

1400-1450

Demi précoces

850-900

600-650

1450-1500

Demi tardifs

900-950

600-650

1500-1550

Tardifs

950-1000

600-650

1550-1650

Très tardifs

1000-1050

650-700

1650-1750

Sommes de températures en °C,

pertes lors la conservation et une diminution de l’appétence. La précocité est déterminée par les sommes de températures qu’a besoin la variété pour arriver à maturité. Le tableau ci dessus exprime les besoins moyens en somme de température (base 6) pour atteindre 30% de matière sèche. Par exemple, dans une région où pendant le cycle de culture on a un cumul de températures qui avoisine les 1500°, le choix des variétés se limite à des variétés précoces. Rien ne sert de prendre une varié-

té tardive si on sait dès le départ, qu’elle ne pourra pas atteindre l’objectif de matière sèche. Ce critère de somme de températures est fondamental dans le choix des variétés, c’est ce qui détermine la précocité. Ce terme de somme de températures est souvent remplacé par les indices de précocité comme l’indique le tableau ci-dessous : Très précoces

<240

Précoces

240-320

Demi précoces

320-470

Demi tardifs

470-600

Tardifs

600-650

Très tardifs

>650

3. La verse mécanique Ce critère doit être pris en considération lors du choix variétal. Avec une bonne tenue de tige, il assure un bon déroulement du chantier à la récolte, évite de ramener de la terre dans le silo et limite les contaminations par spores butyriques. Choisir une variété résistante à la verse mécanique est une sécurité. 4. La résistance aux maladies Il faut être particulièrement attentif à deux maladies au niveau d’un maïs, d’une part la fusariose des tiges et d’autre part le charbon. La fusariose provoque des pourrissements sur la base des tiges qui se manifeste surtout chez les plantes à sur-maturité provoquant une chute de l’épi sur le sol. Des essais 36

Agriculture du Maghreb N° 82 / 2015

ont montré en ensilage que dans une parcelle avec 20% des pieds touchés, la perte de rendement peut aller de 3 à 7%. Il est vrai qu’il faut être davantage vigilant dans le cas de choix de variété en maïs grain. Le charbon peut être une maladie très courante dans un maïs ensilage d’autant que celle-ci peut se conserver plusieurs années dans le sol. Le charbon est peu toxique pour les animaux (excepté quand il est ingéré en grande quantité). Mise à part une légère influence sur le rendement, il amoindrit l’appétence de l’ensilage. 5. La valeur alimentaire Les valeurs alimentaires peuvent être un moyen de choisir des variétés avec des potentiels équivalents, mais ce ne sera pas le premier critère de choix de variétés. On remarque que dans les différents essais réalisés, les valeurs alimentaires des différentes variétés sont très homogènes, par contre là où il y a une différence significative, c’est en fonction de la situation géographique des essais. Dans la plupart des cas, ce qui conditionne les valeurs alimentaires sont les conditions de culture. En effet, l’effet milieu est plus important que l’effet variétal. Pour conclure, le choix de la variété doit se décider essentiellement sur des résultats d’essais dans votre petite région qui permet au mieux d’évaluer le potentiel des différentes variétés. Bien sûr, il reste nécessaire de varier sa sole de maïs en plusieurs variétés permettant ainsi de limiter les risques. Quant au choix de nouvelles variétés, veillez à ne pas les généraliser dans un premier temps, il est préférable de garder des valeurs sûres. Source : L’Abreuvoir N° 219


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ALIMENTATION

L’ensilage de maïs

fourrage incontournable au Maroc Pr. Abdelilah Araba, IAV Hassan II

L’ensilage est un processus de conservation de fourrages verts, qui a pour objectif de préserver au mieux la valeur nutritive initiale du fourrage vert en l’amenant, aussi rapidement que possible, à un état de stabilité où toute activité enzymatique et microbiologique de dégradation est inhibée. Cet état est atteint quand le pH du fourrage conservé descend à une valeur avoisinant 4.

L

es systèmes d’alimentation à

plus en plus, surtout dans les grandes

maïs se compose de la plante entière

base d’ensilage pour les bo-

et moyennes exploitations. Le maïs

de maïs, qui est préférentiellement

vins se sont fortement dével-

fourrager est capable de produire en

fauchée à une teneur en matière sèche

oppés dans les pays à forte

irrigué jusqu’à 15 tonnes de matière

de 30 à 35%, au stade laiteux pâteux.

production laitière. Au Maroc,

sèche/ha de fourrage (45 tonnes de

Le maïs est le fourrage qui s’ensile le

l’utilisation de l’ensilage, plus particu-

matière verte), soit l’équivalent de

plus facilement grâce à sa haute te-

lièrement celui du maïs, se répand de

10.000 UF par hectare. L’ensilage de

neur en sucre, favorable à une bonne

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ALIMENTATION ensilés sont peu affectées, sauf dans le cas d’une mauvaise conservation ou de pertes importantes dans les effluents.

Apprécier la qualité de l’ensilage

L’appréciation de la qualité de l’ensilage peut se faire dans un premier temps d’une façon subjective. Toutefois, une évaluation objective, indispensable pour un rationnement correct des animaux, nécessite une analyse en laboratoire. Pour les ensilages bien réussis, une analyse sur les fourrages verts ensilés peut donner une bonne idée de la valeur alimentaire. A ce titre, le laboratoire du Département des Productions L’alimentation des ovins avec de l’ensilage est possible, mais une attention particulière doit être portée à la présence de moisissures dans cet ensilage auxquelles les ovins sont plus sensibles que les bovins.

fermentation et se stocke bien dans

des brins trop courts (dimension moy-

les silos couloirs et les taupinières (Ab-

enne inférieure à 2 cm) ne permettent

sence de murs limitant le silo).

pas une bonne rumination des ani-

Les facteurs de qualité de l’ensilage de maïs

maux quand l’ensilage est distribué à

Plusieurs facteurs influencent la qual-

nal (acidose)

ité de l’ensilage de maïs :

-

- la longueur de hachage du fourrage:

différentes opérations d’ensilage, si

forte dose, conduisant à des troubles digestifs dus à une chute du pH rumila rapidité d’exécution des

possible sans interruption - l’intensité de tassement pour chasser

munssl

agroindustrial

Depuis

le maximum d’air du fourrage - l’étanchéité de la fermeture du silo

1889

PulPe d’orange sèche

par un film plastique - l’ouverture du silo après une période minimale de 4 ou 5 semaines, une fois que l’ensilage est stabilisé. L’opération de l’ensilage permet de bien conserver la valeur nutritive du fourrage vert. A condition que l’opération soit bien réussie, la valeur alimentaire de l’ensilage (ramenée à la matière sèche), ne diffère que peu du fourrage à l’état frais. Au cours de la conserva-

Qualité Premium

tion, la transformation principale dans

Disponible immédiatement et toute l’année

fermentation des sucres en acides et

Prix d’achat en fonction du volume

d’azote non protéique, sans toutefois

la composition chimique résulte de la d’une augmentation de la proportion modifier la teneur en matières azotées

Tél. 0034 973 72 73 72 info@muns.es www.muns.es

40

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totales ou digestibles. La digestibilité et la valeur énergétique des fourrages

Animales de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II réalise ce genre d’analyses. De façon subjective et rapide, on peut apprécier la conservation de l’ensilage principalement par: - la couleur : qui doit s’écarter le moins possible de la couleur du fourrage avant ensilage. Pour les graminées, une couleur brunâtre indique que la phase de respiration a été trop importante. C’est aussi la couleur qui indique la présence de moisissures dans l’ensilage (blanches, rouges, vertes,...). Elles peuvent être à la base de sérieux troubles chez les animaux qui les ingèrent. - l’odeur d’un bon ensilage est celle de l’acide lactique, agréable, discrète et acidulée. Des odeurs rances, nauséabondes et tenaces indiquent la présence d’acide butyrique et une dégradation de l’ensilage. - après désilage, le fourrage doit avoir la même structure qu’à la mise en silo. Une connaissance objective de la valeur et de la qualité d’un ensilage nécessite une analyse en laboratoire. Cette analyse porte sur: le pH (devant être inférieur à 4), l’azote ammoniacal, l’azote soluble, et quand c’est possible, l’acide acétique et l’acide butyrique. L’échantillonnage en vue de l’analyse doit se faire de façon représentative sur


des parties fraîchement découvertes ou non dégagées du silo. L’échantillon doit être congelé pour éviter la perte des produits volatils et les transformations biochimiques non désirables.

Correction des carences

Pour les grandes exploitations laitières, l’ensilage de maïs est un aliment incontournable de la ration de base. Cependant, il est connu par quelques inconvénients : faible teneur en azote et profil minéral et vitaminé pauvre en calcium et en vitamine D. D’où l’intérêt de l’associer avec du foin de luzerne, qui permet de corriger naturellement

tribuera à équilibrer la ration de base

- introduire l’ensilage graduellement

ces carences, ou bien avec un aliment

à environ 8 à 9 litres. Evidemment, à

- distribuer

concentré protéique tel que le tour-

cette ration de base corrigée s’ajoute

d’eau de bonne qualité

teau de tournesol, de soja, etc.

un concentré de production, à raison-

- Suivre un programme de vaccination

Chez les vaches laitières, la quantité

ner en fonction du niveau de produc-

et de vermifugation bien avant toute

d’ensilage de maïs à distribuer (com-

tion laitière ciblé.

période de distribution de l’ensilage .

me seul aliment de la ration de base)

L’alimentation des ovins avec de l’en-

est d’environ 30 kg/vache/jour. Cette

silage est possible, mais une atten-

Compte tenu de son potentiel de pro-

quantité couvrirait les besoins d’en-

tion particulière doit être portée à la

duction et de sa valeur énergétique

tretien et ne permettrait qu’une pro-

présence de moisissures dans cet en-

élevée, le maïs ensilé est certainement

duction de 2 ou 3 litres de lait à cause

silage auxquelles les ovins sont plus

une culture d’avenir au Maroc. Cepen-

principalement du déficit en azote. Cet

sensibles que les bovins. Avec un ensi-

dant, les problèmes liés au manque

apport devrait donc être corrigé par un

lage mal fermenté, il y a un risque de

de matériel nécessaire à la réalisation

aliment protéique. Le foin de luzerne,

listériose provoquée par une bactérie

de l’ensilage devront être résolus et

associé à cette quantité d’ensilage, à

présente dans le sol (la listeria). Il est

un programme de formation et de

raison de 6 kg/vache/jour, peut per-

donc important de prendre certaines

sensibilisation sur ces techniques de

mettre une production d’environ 12

précautions:

production et de valorisation, méritent

litres de lait. Par contre, l’ajout d’envi-

- écarter les parties moisies de l’ensi-

d’être mis en œuvre pour mieux ac-

ron 2 kg de tourteau de tournesol, con-

lage

compagner son développement.

une quantité suffisante

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Secteur avicole Un système de production pour chaque contexte

Le secteur de la volaille continue de se développer et de s’industrialiser dans de nombreuses régions du monde. La croissance de la population, ayant un plus grand pouvoir d’achat et l’urbanisation ont été de puissants moteurs favorisant cette croissance.

L

es progrès réalisés ont permis d’obtenir des oiseaux qui répondent aux besoins spécialisés et qui sont de plus en plus productifs, mais qui ont besoin d’être gérés par des spécialistes. Le développement et le transfert des technologies d’alimentation, d’abattage et de conditionnement ont augmenté la sécurité et l’efficacité, mais ont favorisé le développement des unités de grandes tailles aux dépens des petites exploitations. Cette évolution a conduit l’industrie avicole et l’industrie des aliments pour volaille à croître rapidement en taille, à se concentrer à proximité des sources d’intrants ou des marchés finaux, et à opter pour une intégration verticale. Cette réforme structurelle se manifeste notamment par l’évolution de l’agriculture contractuelle dans l’élevage des poulets de chair, qui permet aux éleveurs avec des unités de taille moyenne d’accéder à une technologie de pointe avec un investissement initial relativement bas. Une division claire s’établit entre les systèmes de production industrialisés de grande et moyenne taille alimentant les chaînes de commercialisation intégrées et les systèmes de production extensifs générateurs de petits revenus à l’échelle familiale et approvisionnant les marchés locaux ou spécialisés. Le rôle principal des premiers systèmes est de fournir des produits alimentaires bon marché et sûrs aux populations éloignées de la source d’approvisionnement, tandis que le second

agit comme un filet de sécurité en tant que moyen d’existence, et fait souvent partie d’un portefeuille diversifié de sources de revenus. Les systèmes traditionnels de production avicole à petite échelle en milieu rural continuent à jouer un rôle crucial dans le maintien de moyens d’existence dans les pays en développement, dans l’approvisionnement en produits avicoles des zones rurales, et représentent un soutien important pour les femmes agricultrices. Tant que la pauvreté existera en zone rurale, la production de volaille à petite échelle continuera d’offrir des opportunités en termes de génération de revenus et de nutrition de qualité pour la population humaine.

La production animale

De par le monde, les volailles sont élevées au sein de systèmes de production très variés qui vont de l’abri très rudimentaire pour la nuit à des systèmes de contrôle de l’environnement entièrement automatisés. Dans les pays en développement, le logement, la gestion et l’alimentation des élevages de volailles indigènes dans les villages ruraux sont la plupart du temps élémentaires. Les volailles vivent dans des abris de nuit simples avec une gestion et une utilisation très limitées d’intrants pour la prévention des maladies et un apport réduit en compléments alimentaires tels que les restes de la ration des ménages et de pe-

tites quantités de grain. Grâce à la sélection naturelle et à leur capacité de recherche de nourriture, les oiseaux sont capables de survivre, de grandir et de pondre dans ces environnements, et, ce faisant, d’apporter une contribution significative à la sécurité alimentaire et à l’apport en protéines des populations humaines. Cependant, la productivité généralement faible de ces génotypes signifie qu’il n’est pas rentable de les élever dans les systèmes de gestion intensive. Quelle que soit la taille de l’exploitation, la grande majorité des unités de production commerciale utilise des génotypes commerciaux plutôt qu’indigènes. Les systèmes de production commerciale avec des types de volailles hautement sélectionnés pour la production de viande ou d’œufs exigent un environnement physique approprié, une nutrition optimale et une protection efficace contre les effets des maladies. Pour y parvenir, les oiseaux doivent être au moins partiellement confinés, de sorte que tous ou la majorité de leurs besoins nutritionnels doivent leur être fournis. La recherche de nourriture n’est généralement pas utilisée sauf dans des systèmes en libre parcours, où seule une petite proportion des besoins nutritifs des oiseaux est habituellement fournie par la nature. Les poules pondeuses et les poulets de chair dans les unités de production commerciale ont des exigences élevées en protéines et en énergie et ne tolèrent pas une grande quantité de fibres dans leur alimentation. Les rations alimentaires des volailles sont donc coûteuses, en particulier si tous les ingrédients nécessaires sont importés. La très grande variation de la qualité et la composition des aliments pour la volaille représentent la principale contrainte pour l’alimentation au sein des élevages avicoles dans les pays en développement. En raison du coût élevé lié à la création d’un environnement physique optimal, en particulier dans les régions tropicales chaudes, les logements sophistiqués à environnement contrôlé sont généralement utilisés dans les unités de production de grande taille.

Gestion et logement

Pour pouvoir utiliser tout le potentiel génétique de la volaille pour la production de 42

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AGRI Elevage AVICOLE viande ou d’œufs, il faut un environnement qui réponde aux besoins physiologiques des oiseaux. Cela implique: 1) un environnement physique approprié en termes de température, d’humidité, de circulation d’air et de sol; 2) de l’eau et une alimentation adéquate; 3) une exposition minimale aux organismes pathogènes, 4) une exposition minimale au stress inhérent à l’environnement physique et social.

Dans les pays en développement, les oiseaux de races locales élevés en semi liberté sont généralement confinés la nuit dans des structures rudimentaires fabriquées à partir de matériaux de construction traditionnels, tels que le chaume, le bois, les briques de terre et/ou le bambou. La plupart des petites unités de production commerciales avec races améliorées pour la production de viande ou d’œufs utilisent des logements simples construits avec des matériaux traditionnels. Mais, dans ce cas, les oiseaux sont généralement confinés en permanence et nourris avec de la provende commerciale. Plus la taille des exploitations augmente, plus il est fait usage de matériaux et équipements importés et plus la mécanisation et l’automatisation sont développées. Un élément important de cette progression est le passage d’un système de ventilation naturelle vers une ventilation forcée, mécanisée et automatisée avec l’utilisation de ventilateurs. Quel que soit le système de production, toutes les étapes de la production - durant l’incubation et l’éclosion, dans la poussinière et pendant l’engraissement ou la ponte doivent prendre en compte la satisfaction des besoins des oiseaux à tous les stades physiologiques de leur vie en offrant un environnement physique optimal, qui minimise l’exposition aux maladies et réponde aux besoins comportementaux et sociaux des oiseaux et en assurant l’accès à de l’eau potable et des aliments de bonne qualité qui satisfont leurs besoins nutritionnels.

Nutrition et alimentation de la volaille

L’aliment est l’intrant le plus important en aviculture en termes de coûts. La disponibilité, la qualité et le prix de la provende sont des considérations incontournables dans le dé-

veloppement de l’industrie avicole. Afin d’optimiser la productivité tout en maintenant une bonne santé, la volaille a besoin d’un apport constant en énergie, protéines, acides aminés essentiels, minéraux, vitamines et en eau. Les progrès récents réalisés en alimentation de la volaille se sont focalisés sur: - la connaissance du métabolisme des nutriments et les besoins en nutriments; - la disponibilité en nutriments dans l’aliment composé; - la préparation de formules alimentaires qui répondent au plus près aux besoins des oiseaux, et ce, à un coût minimum. La provende pour la volaille est formulée à partir d’ingrédients comprenant des céréales, des sous-produits céréaliers, des graisses, des protéines végétales, des sous-produits d’origine animale, des suppléments vitaminiques et minéraux, des acides aminés cristallins et des additifs alimentaires. Dans les pays en développement, l’augmentation des coûts et la diminution de l’offre en ingrédients classiques entrant habituellement dans la préparation d’aliment volaille devraient freiner l’expansion de la production avicole commerciale. Cette situation souligne la nécessité d’améliorer les capacités d’utilisation d’un large éventail d’ingrédients dits « de substitution », qui peuvent remplacer les ingrédients classiques dans ces pays. L’utilisation de la plupart de ces ingrédients de substitution est actuellement négligeable, en raison des contraintes liées à leur valeur nutritionnelle, à des difficultés techniques et pour des considérations socio-économiques. Contrairement aux systèmes de production avicole commerciaux et intensifs, les unités de production familiale et les systèmes semi-commerciaux sont mieux à même d’incorporer l’utilisation de ces ingrédients de substitution. La contamination biologique et chimique des aliments pour la volaille peut avoir des conséquences graves sur les performances des oiseaux et la sécurité des produits avicoles pour l’homme. Cela constitue un problème important, notamment dans les pays en développement. Parmi les contaminants potentiels, les mycotoxines sont les plus répandues, en particulier dans des conditions chaudes et humides, et l’élimination des mycotoxines doit être inclue dans les stratégies d’alimentation de la volaille.

La santé animale

Le développement d’une industrie avicole intensive dans les pays en développement dépend principalement de la capacité à établir et développer des petites et moyennes unités de production commerciales, et son succès exigera d’effectuer des contrôles de santé au sein du secteur avicole. Les pertes 44

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économiques dues aux maladies de la volaille représentent actuellement 10 à 20% de la valeur brute de la production dans le secteur avicole industriel, et sont susceptibles d’être encore plus élevées dans les pays en développement. La capacité à diagnostiquer les causes des pertes dues aux maladies aviaires et à reconnaître rapidement une maladie émergente est essentielle. Les agents pathogènes ne sont pas limités par les frontières nationales, mais par les enceintes des sites de production et le mode de contrôle des maladies. Les élevages de volaille commerciaux doivent par conséquent avoir en place des protocoles pour empêcher la pénétration d’agents pathogènes ou leur dissémination (biosécurité).

Le bien-être animal

En aviculture, le bien-être des animaux est important pour des raisons tant éthiques que pratiques. D’un point de vue éthique, les oiseaux ont un degré suffisant de conscience et de “sensation” pour ressentir la douleur si leur santé est mauvaise, ou la privation s’ils sont logés de manière inadéquate. D’un point de vue pratique, les producteurs qui travaillent à l’amélioration du bien-être de la volaille se positionnent favorablement sur le marché car le consommateur est sensible à cet aspect. De nombreux progrès ont été réalisés au cours des vingt dernières années dans le développement de méthodes reconnues pour mesurer le bien-être des animaux en aviculture. Les recherches faites sur la capacité d’adaptation et les préférences des volailles ont permis le développement d’outils pour contrôler le bien-être des poules pondeuses et des poulets de chair dans les exploitations commerciales. La disponibilité de méthodes quantitatives précises est la première étape pour améliorer le bien-être des volailles. Il existe des incitateurs économiques importants qui favorisent l’action lorsque des problèmes de bien-être sont détectés car l’amélioration du bien-être se traduit souvent par une amélioration de la production. Cependant, les normes pour le bien-être des volailles doivent être parfois renforcées par une législation appropriée. Certains pays ont interdit (ou ont l’intention d’interdire) les systèmes d’exploitation tels que les cages conventionnelles pour les poules pondeuses. La législation peut aussi fixer des limites sur des facteurs comme la densité au mètre carré pour les poulets de chair. Les producteurs qui participent à des programmes de certification volontaire sont à même d’obtenir un meilleur bien-être pour leur volaille. Les notes thématiques explorent certains problèmes relatifs au bien-être des volailles tels que la santé des pattes et les maladies métaboliques typiquement observés dans la production de poulets de chair, et les pro-


Photo ARION FASOLI

blèmes osseux et de becquetage nuisible, caractéristiques des élevages de poules pondeuses. Le transport et l’abattage de volailles sont également abordés et des solutions sont proposées.

La création de revenus

La production avicole commerciale dans des exploitations souvent situées dans ou près des villes et des villages a entraîné une augmentation spectaculaire de la production de viande de volaille et d’œufs dans de nombreux pays en développement. Cette production alimente principalement les populations urbaines et périurbaines. La grande majorité des exploitations produisent du poulet de chair ou des œufs à partir de génotypes spécifiques pour poulets ou poules pondeuses. La poule est de loin l’espèce la plus commune, mais l’élevage commercial de canards est également commun en Asie du Sud et en Chine. Les unités de production de viande ou d’œufs de grande envergure sont souvent intégrées verticalement, groupant les fermes parentales, les couvoirs, les fabriques d’aliments, et les unités d’abattage et de conditionnement des produits. Les petites unités de production familiale de type commercial produisent souvent des produits similaires, mais avec une efficacité moindre et des difficultés à obtenir des intrants de qualité - poussins et aliments - et à commercialiser leurs produits. Les poulets de chair sont souvent destinés à être vendus sur les marchés d’oiseaux vivants. Dans les systèmes de production contractuels, les unités de production sont détenues et exploitées par des producteurs contractuels, qui reçoivent de la part d’un intégrateur les poussins, les aliments et les médicaments dont ils ont besoin. Ils sont payés en fonction de leur production et de la productivité. Le contrat liant le producteur et l’intégrateur

permet de partager les coûts et les risques. Les producteurs bénéficient des économies d’échelle et des coûts de transaction réduits, et d’une diminution des risques associés à la fluctuation des prix. Les intégrateurs bénéficient de la possibilité d’être plus souples en termes d’ajustement du volume de l’offre afin de répondre aux changements de la demande saisonnière, nationale ou pour l’exportation. La production contractuelle fournit des emplois et des possibilités de revenus pour les producteurs de volaille de plus petite taille, mais les services publics doivent établir un cadre règlementaire qui empêche la production contractuelle de faciliter l’introduction d’externalités négatives pour les producteurs, les travailleurs dans le secteur de la volaille, les collectivités locales et le grand public.

Les ressources zoogénétiques

Au cours des 50 dernières années, la productivité des volailles tant pour la viande que pour les œufs a fortement augmenté dans les élevages industriels de poulets de chair et de poules pondeuses, en grande partie grâce à la sélection génétique des souches parentales dans l’aviculture industrielle et le transfert rapide de ces acquis à la descendance croisée dans les unités de production commerciales. Avec l’urbanisation croissante, la contribution des races commerciales à l’offre en viande et œufs de volaille se développe toujours plus rapidement, alors que les races autochtones contribuent toujours de façon importante à satisfaire la demande dans les régions rurales de la plupart des pays. Dans la majorité des pays en développement en zone chaude, le principal obstacle physiologique à la bonne production de volailles commerciales est le manque de tolérance des oiseaux aux températures ambiantes éle-

vées. La tolérance à la chaleur peut être augmentée en incorporant des oligogènes qui permettent de réduire le manteau de plumes des animaux. Toutefois, les lignées hautement productives qui expriment ces gènes ne sont généralement pas disponibles. Différentes approches ont été utilisées pour améliorer la performance des souches autochtones adaptées à leur environnement, y compris le croisement et le perfectionnement par le biais de rétro croisement avec des races améliorées et de sélection au sein de la lignée. Toutes ces approches ont cependant des limites: le croisement et le rétro croisement nécessitent de séparer des populations distinctes, et entraînent une diminution de la couvaison dans la descendance et une baisse de l’attrait des consommateurs pour les œufs et la viande. De plus, la sélection au sein de la lignée n’est possible que sur une assez grande échelle et dans des conditions bien contrôlées. À l’heure actuelle, les races autochtones utilisées dans l›élevage avicole familial dans les régions rurales des pays en développement apportent une contribution importante à la conservation mondiale des ressources génétiques de la volaille. Le remplacement des races autochtones par des souches commerciales de volailles dans ces régions est préoccupant et pourrait poser une menace réelle pour les ressources génétiques mondiales de la volaille. Source : FAO

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AGRI Elevage AVICOLE

Aviculture traditionnelle dans la province d’Ifrane Dr Abdelkrim Aidi

Au moyen Atlas Marocain, zone connue par l’altitude et le grand froid, le rendement de l’agriculture ne satisfait pas aux besoins et demandes des familles. Pour équilibrer leur budget, les habitants pratiquent les métiers d’élevages. L’élevage dominant dans la région d’Ifrane est celui des ovins, suivi par les caprins et les bovins. Parallèlement, les habitants pratiquent l’aviculture de façon traditionnelle, mais qui s’est développée chez certains agriculteurs qui ont adopté les pratiques modernes de l’élevage avicole. L’effectif des oiseaux dans la province d’Ifrane est estime à 265.000 poulets, 90.900 dindes, 7.500 faisans et 800 oies.

Lieu d’étude

La zone sur laquelle a porté l’étude couvre la vallée de Tigrigra, la vallée d’Adarouche, les collines de Tamra et Tabadoute dans le cercle d’Azrou. Les agriculteurs de cette zone pratiquent, en activité principale, l’élevage ovin et caprin et la semence de graines destinées à l’alimentation animale (orge – avoine – blé tendre – blé dur – fèves – triticale), ainsi que la production d’herbe dans les terrains incultes qui servent à l’alimentation des ruminants et des équidés.

Les fermes concernées

L’étude a porté sur 258 fermes de la zone d’étude durant les mois de mai, juin et juillet 2013. Au cours de nos visites auprès

des éleveurs, il s’est avéré que l’élevage avicole est un élevage domestique qui suit l’évolution des oiseaux (ponte – mortalité – ventes – alimentation), aussi ce type d’élevage est pratiqué dans la majorité des cas par les femmes, et son rendement sert à la satisfaction des de besoin personnels de la famille. 16% des fermes, objet de no tre étude ne possèdent aucun oiseau domestique (situation qui, pour certains, reste sans explication et pour les autres serait due à la mortalité totale des sujets). 84% des fermes possèdent différentes espèces d’oiseaux, poulets, dindes, faisans, oies. Le nombre d’oiseaux concernés par l’étude est : 5.118 poulets, 1.546 dindes et 105 oies réparties sur 208 foyers.

Mode d’élevage

Ces oiseaux sont élevés à l’air libre dans la ferme. Ils passent la journée à la recherche de l’alimentation et de l’eau dans les champs de l’éleveur. Ils retournent à midi ou le soir, selon les conditions climatiques, pour s’abriter de la chaleur ou des vents violents et en même temps pour pondre dans des nids préparés par le fermier dans des enclos près de la maison. Parfois les oiseaux pondent dans des trous dans les champs loin de la maison. La taille du groupe varie d’une ferme à l’autre et d’une espèce à l’autre. L’effectif moyen des groupes est de 25 têtes pour les poulets, 8 têtes pour les dindes et de 1 à 2 têtes pour les faisans et les oies.

Reproduction

Les poulets se reproduisent toute l’année. Les poules pondent généralement entre 160 et 220 œufs par an. La fréquence des pontes diffère d’une saison à une autre, selon le type d’alimentation et l’état sanitaire des oiseaux. Chez les autres oiseaux, le cycle de reproduction est saisonnier. La ponte est plutôt fréquente durant les saisons chaudes : printemps et été. La ponte varie entre 20 et 70 œufs par an. La présence de mâles dans le groupe est nécessaire pour la fécondation des femelles au cours des pondaisons. La durée de couvaison varie d’une espèce à l’autre. Les poules couvent leurs œufs en 22 jours, les autres espèces entre 28 et 30 jours.

Éclosion

Passé le délai suffisant pour la couvaison, les poussins éclosent. Si la coquille ne se casse pas, la mère pique l’œuf et forme un trou afin d’aider le poussin à sortir. Si l’œuf est détérioré, chose qui peut arriver suite à de multiples causes, le poussin meurt dans l’œuf par asphyxie, microbes, chaleur, disette nutritionnelle, ... Les poules peuvent couver les œufs des autres poules et même ceux des autres espèces. Cette méthode est utilisée par les femmes pour donner le temps à la dinde de produire plus d’œufs ou pour favoriser leur engraissement.

Alimentation

L’alimentation des oiseaux de la ferme est spontanée à l’air libre.

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Composition des groupes : Espèce

Les animaux cherchent la nourriture dans les champs où ils sont élevés. Ils mangent les grains de blé, orge, avoine, triticale laissées après la moisson, pendant la période d’été. En automne et en hiver des apports supplémentaires sont nécessaires. Les propriétaires donnent généralement maïs, fève, avoine, blé, orge, son, et les restes de pain de la maison. Ceci complète la nourriture spontanée formée de feuilles, herbes, insectes et verres de terre. Si la nourriture est disponible en quantité suffisante et en qualité, la production sera meilleure en œufs, viande et plumes.

Problèmes majeurs Hygiène et maladies

L’hygiène dans l’aviculture de la ferme est totalement absente. Les oiseaux sont dispersés dans la nature, le soir ils rejoignent la ferme pour passer la nuit dans des enclos très mal nettoyés. Les déchets et saletés se cumulent d’année en année, ce qui influence négativement l’état de santé des oiseaux. Au cours de notre étude, nous avons observé des groupes atteints de maladies qui occasionnent d’énormes pertes dans ce type d’élevage. La mortalité atteint 60% à 70% chez les poussins et 40% à 50% chez les adultes. En outre, c’est une perte énorme dans la production d’œufs et de viande.

Les maladies observées durant les visites

Durant l’étude, nous avons constaté l’existence de quelques

maladies contagieuses qui nécessitent la vaccination préventive. D’autres maladies nécessitent des traitements curatifs. Parmi les maladies observées, il y a des maladies respiratoires, bronchite infectieuse, laryngotrachéite, variole aviaire, choléra aviaire, salmonellose et coccidiose. D’autres causes de mortalité et pertes sont rattachées aux facteurs externes : les renards, les aigles, les serpents, les rats et les chiens qui détruisent les œufs et dévorent les poussins incapables de fuir devant les dangers. Les pertes sont évaluées à presque 50% dans la population des poussins et 30% des œufs. Il est donc nécessaire de lutter contre ces ennemis. Le froid est également un grand ennemi de ces oiseaux, et cause des pertes considérables. Les couvons d’hiver n’arrivent pas à supporter les températures très basses. Pour les sauvegarder, les femmes mènent les poussins dans leurs chambres.

Production

La production des œufs est maximale au printemps et en été, faible en automne et en hiver. Les poules pondeuses produisent 22 à 26 œufs par mois pendant les périodes chaudes et entre 12 à 20 œufs en périodes de froid. La poule couve entre 12 et 18 œufs selon sa taille. La taille est importante car elle permet la couverture de l’ensemble des œufs pendant la couvaison et aussi la conservation de la chaleur nécessaire jusqu’au moment de l’éclosion. La taille de l’animal est importante aussi pour abriter les poussins surtout pendant les deux premières semaines de leur vie et avant de pouvoir suivre la mère en dehors du nid. A noter que la mère poule peut être sui-

Reproductrice Pondeuses Reproducteurs Poussins

Poulets

10%

48%

10%

32%

Dindes

10%

38%

12%

40%

Faisans

10%

36%

34%

20%

Oies

10%

25%

25%

40%

vie par des petits d’oiseaux d’espèces différentes (dindes, faisans, oies). La production des œufs dans la province d’Ifrane est estimée à 31.000.000 d’œufs par an, soit un poids total de 22.000.000 kg de matière nutritive. L’élevage des oiseaux au niveau de la province permet aussi de produire 800.000 kg de viande et 44.000 kg de plumes. Cette production est estimée à 70.000.000 dh pour les œufs, 30.000.000 dh pour la viande et 220.000 dh pour les plumes. Soit un total de plus de 100.000.000 dh par an. Cette activité rapporte donc à peu près 10.000 dh/an pour chaque foyer éleveur d’oiseaux au niveau de la province d’Ifrane. Ce gain est considérable en comparaison avec le faible rendement de l’agriculture de cette région.

Commercialisation de la production avicole

30% de la production locale en œufs et viande avicole sert à l’autoconsommation, alors que le surplus soit 70% de la production totale, est commercialisé principalement au niveau des souks locaux. Les animaux vivant sont vendus pendant les fêtes religieuses : Achoura, Lailat El Kadr, Fadilas, Aid Seghir (Fitr) et Noël (pour les gens qui célèbrent cette occasion surtout les habitants des grandes villes). Cette production est très prisée par le consommateur. Le goût de la viande des oiseaux de la ferme est très sollicité car les oiseaux sont élevés avec des produits naturels (pas de produits pharmaceutiques, chimiques et industrialisés). De plus, leur viande a un taux faible en cholestérol et acides gras. Les caractéristiques spéciales de ces œufs et cette

viande produits biologiquement attirent les consommateurs.

Recommandations

Pour améliorer l’élevage avicole de la ferme et augmenter le rendement des petit agriculteurs de la région, nous recommandons certaines mesures afin d’éviter les dégâts et limiter la mortalité des oiseaux : • Formation de coopératives féminines pour ce type d’élevage. • Vulgarisation de la conduite d’élevage avicole à la ferme en intensif. • L’état doit surveiller et lutter contre les maladies contagieuses des volailles et autres espèces domestiques. • Prévention et protection des œufs et des poussins contre les attaques des animaux sauvages. • Recommandation de programmes d’hygiène des abris pour ces oiseaux domestiques. • Veiller à assurer une alimentation suffisante et de qualité durant toute l’année. • Inciter les foyers à pratiquer ce type d’élevage en leur offrant des oiseaux gratuitement pour démarrer l’élevage avicole traditionnel. • Ramasser les excréments pour les utiliser comme fertilisants des terrains agricoles (ils sont riche en minéraux et vitamines). L’élevage avicole fermier est un moyen de production d’œufs et de viande biologiquement. C’est aussi une source de revenu facile qui permet d’équilibrer les budgets des familles pratiquant l’agriculture surtout au niveau des régions à faible rendement agricole telle que celle d’Ifrane.

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Androcymbium (Colchicum gramineum)

Jusquiame blanche (Hyosciamus albus)amineum)

Lierre grimpant (Hedera helix)gramineum)

Morelle noire (Solanum nigrum)

Plantes toxiques, un danger

potentiel dans les parcours et les jachères Dr. Abbès Tanji, Spécialiste du désherbage Plusieurs plantes contiennent ou accumulent diverses substances chimiques qui sont toxiques pour les animaux. Selon l’espèce végétale, la quantité ingérée et le poids de l’animal, ces troubles peuvent aller de symptômes bénins à la mort en quelques heures pour les animaux qui les ingèrent. L’identification et le contrôle des plantes toxiques peuvent aider à protéger le cheptel.

If (Taxus baccata)

A Fougère (Pteridium aquilinum)

Férule (Ferula communis)

u Maroc, plus de 100 espèces végétales sont considérées toxiques aux animaux. En général, les animaux reconnaissent ces plantes toxiques pour eux et ne les consomment pas. Les empoisonnements par les plantes sont plutôt rares mais peuvent se produire particulièrement si les bêtes sont en état de famine ou tout simplement par accident. En fait, une plante toxique ou vénéneuse est un végétal qui contient dans certaines de ses parties, parfois toutes, des substances toxiques principalement pour l’homme et/ou les animaux domestiques. La toxicité d’une plante dépend de nombreux facteurs : la partie de la plante incriminée, la façon dont l’organisme est entré en contact avec cette plante, la dose à laquelle l’organisme a été exposé, l’état général de cet or-

Laurier rose (Nerium oleander)

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Ricin (Ricinus communis)

ganisme, etc. Les substances toxiques (ou toxines) contenues dans les plantes sont généralement des métabolites secondaires ou composés organiques servant à protéger les plantes des herbivores et des parasites. Si certaines toxines sont toujours présentes chez un bon nombre de plantes, d’autres toxines peuvent être produites suite à un stress environnemental comme la sécheresse. De ce fait, la période estivale est propice à la consommation de plantes toxiques par les animaux, surtout quand les herbes sont moins abondantes, d’autant plus que la sécheresse modifie le goût de certaines plantes toxiques en réduisant par exemple leur amertume.

Substances toxiques

Il existe une grande quantité de substances toxiques ayant été associées à un empoi-

sonnement par les plantes. Malheureusement, toutes ces substances contenues dans les plantes déjà reconnues pour leurs effets néfastes n’ont pas encore été identifiées. Les alcaloïdes sont des substances organiques de base ayant un goût amer, telles la morphine, l’atropine, la nicotine, la quinine, etc… Généralement, les alcaloïdes provoquent des irritations du système gastro-intestinal qui se manifestent par des nausées, des coliques et de la diarrhée. Ils peuvent aussi agir sur le système nerveux central, provoquant la cécité, une faiblesse musculaire, des convulsions et la mort. On retrouve les alcaloïdes essentiellement dans les Solanaceae, les Fabaceae, le pavot, l’if, la fougère, la scille, etc… Les glycosides cyanogéniques, non toxiques en soi, mais hydrolysés en présence d’enzymes, produisent de l’acide cyanhy-

Lupin à feuilles étroites (Lupinus angustifolius)

Ppommier de Sodome (Calotropis procera)


Millepertuis (Hypericum tomentosum) drique (HCN), une substance hautement toxique. Le HCN nuit au transfert d’oxygène entre les poumons et les tissus de l’organisme, de sorte que ces derniers, incluant le cerveau, souffrent d’une déficience en oxygène et sont conséquemment affectés. Les symptômes observés sont les spasmes musculaires, une respiration rapide et difficile, de même que des convulsions. On retrouve les glycosides cyanogéniques dans les sorghos. L’empoisonnement des animaux au nitrate consiste en un empoisonnement au nitrite, lequel provient de la réduction des nitrates à l’intérieur du système gastro-intestinal. Le nitrite est absorbé par le système sanguin où il réagit avec l’hémoglobine pour former la méthémoglobine, un produit incapable de libérer l’oxygène. Les symptômes d’un empoisonnement aigu consistent en des tremblements, une instabilité, une respiration rapide et la mort. Exemples de plantes nitrophiles : les morelles, la mercuriale, les chénopodes, les laiterons, les moutardes, les orties, les mauves, la capselle, le lamier, le mouron, etc… L’ergot est un champignon qui contamine les graminées et qui, lorsqu’ingéré en quantités suffisantes, devient dommageable par sa production de mycotoxines. On identifie l’ergot par la formation de masses

Coloquinte (Citrullus colocynthis)

Garou (Daphne gnidium) rigides et de couleur foncée sur les épis de graminées en début floraison. L’ergotoxine contenue par ces masses affecte les centres nerveux responsables de la contraction des petits vaisseaux sanguins qui nourrissent les diverses parties du corps. De fortes concentrations d’ergotoxine peuvent mener à la gangrène des extrémités, à des avortements et, éventuellement, à la mort. L’ergot a été identifié chez plusieurs plantes cultivées ou sauvages : l’avoine, l’orge, le blé, le seigle, l’agrostide, le vulpin, le brome, le mil, l’alpiste, les fétuques, les pâturins, les sétaires, le chiendent, etc… Des mycotoxines sont produites par certains champignons (Fusarium et autres) qui contaminent le maïs et les céréales. Le développement des mycotoxines peut se produire lorsque la culture est encore sur pied, au moment de la récolte ou à l’entreposage. La photosensibilité. Certaines plantes comme les millepertuis (Hypericum) contiennent des agents toxiques qui ont le pouvoir de diminuer la résistance animale à l’intensité lumineuse du soleil. Ces plantes phototoxiques primaires renferment des toxines qui rendent la peau sensible à la lumière, par simple contact ou par ingestion. Après avoir été consommées, les toxines sont absorbées et circulent dans le sang jusqu’à

Stramoine (Datura stramonium)

Harmel (Peganum harmala)

Colchique (Colchicum autumnale)

la région où elles sont activées par les rayons de soleil. Les zones non pigmentées de la peau (blanches) sont atteintes. Les dommages qui en résultent vont des coups de soleil et enflures des zones sensibles à la formation d’ulcères et de gangrène. L’animal peut devenir aveugle. Plantes affectant la qualité du lait et sa production. Certaines plantes sont reconnues comme étant source d’une baisse de la production laitière. Elles peuvent aussi altérer le goût du lait et des produits laitiers, rendant ceux-ci impropres à la consommation humaine. Exemples : les diplotaxes, les euphorbes, les armoises, les lupins, etc… Plantes causant des blessures physiques : Il existe des plantes qui blessent physiquement les animaux, de façon externe ou interne. Les épines sont également sources d’ennuis. Lorsque consommées, elles forment, dans l’estomac, un agrégat indigeste, irritent le tube digestif et ouvrent ainsi la porte aux infections secondaires. C’est, entre autre, le problème que l’on rencontre avec les semences de brome rigide (Bromus rigidus) chez les ovins.

Coqueret somnifère (Withania somniferum)

Chardon à glu (Carlina gummifera)

Mandragore (Mandragora autumnalis)

Astragale (Astragalus lusitanicus)

Précautions à prendre

Voici quelques précautions à prendre pour limiter les empoisonnements dus aux plantes toxiques :

Grande ciguë (Conium maculatum)

Belladone (Atropa belladonna)

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PLANTES TOXIQUEs

Espèces monocotylédones )L’alpiste (Phalaris minor var. haematites

Demiya

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L’androcymbium (Colchicum gramineum = )Androcymbium gramineum

Guermi

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)Le colchique (Colchicum autumnale

Bseila, khmira, qatel lkelb, okna, sourendjin, hafer el mohar, lahlah

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)Le gouet (Arisarum vulgare

Yarni, Irni, Rni, Niriche, Rciniche, Elbquqa, Bguga, Ouden El fil, Louf, Smeirah

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,Louaya, dafal, tanesfalt, quessous )Le lierre grimpant (Hedera helix

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hab el mesakin, lablab kebir )La scille maritime (Drimia maritima

Ansal, bouseil, bassayla, bsel dib

)Les sorghos (Sorghum

Tasalast

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Espèces dicotylédones Apiaceae )Les ciguës (Oenanthe )La férule (Ferula communis

x Klakh, kelkh, boubal, besbas lahrami, aouli, aboubal

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)La grande ciguë (Conium maculatum

Choukran, sellata, sikrane

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)La thapsie (Thapsia garganica

Daryas, touffalt, seffarate lmaiz, takkount

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)La thapsie (Thapsia villosa

Takkount

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Asteraceae Le chardon à glu (Carlina gummifera Addad, Dad

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)Atractylis gummifera = )La verbesine (Verbesina encelioides

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Cucurbitaceae )La bryone dioïque (Bryonia dioica

Louaya

)La coloquinte (Citrullus colocynthis

,Hdaj, Lhandal

)Le concombre d’âne (Ecballium elaterium

Faggous lahmir

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Volaille

Camelins

Equidés

Ovins

Animaux sensibles Bovins

Fruits et ou semences

Nom marocain

Il est donc important d’apprendre à connaître les plantes toxiques, pour savoir si l’on est en présence d’une espèce pouvant nuire à la santé du troupeau. Généralement, un troupeau bien alimenté évite de consommer ces végétaux à moins d’y être forcé (plantes ou graines incluses dans les aliments servis à l’étable). Une bonne dose de prudence et un soin attentionné à son cheptel sont garants de succès.

Partie toxique des plantes Partie souterraine

Liste de quelques plantes toxiques au Maroc.

Conclusion

Caprins

Faire des traitements localisés avec des herbicides non sélectifs comme glyphosate (360 g/100 litres d’eau ou hl), glufosinate (300 g/hl) ou paraquat (200 g/hl). Traiter directement les plantes toxiques (de préférence avec un pulvérisateur à dos) sans toucher aux autres plantes. Glufosinate et paraquat sont des désherbants de contact qui brûlent en quelques jours les plantes traitées, alors que le glyphosate est un désherbant systémique qui a une action lente et nécessite deux semaines pour la destruction totale des plantes traitées.

Partie aérienne

Faire le tour des parcours et des jachères pour repérer les éventuelles plantes toxiques et les endroits à risque. Faire une surveillance régulière et fréquente des animaux pour permettre d’intervenir rapidement et sauver les animaux intoxiqués. Si on sollicite l’intervention du vétérinaire, essayez d’avoir des échantillons de plantes suspectées pour les lui montrer. Faire l’arrachage manuel ou l’extirpation des plantes toxiques avec des outils appropriés : la houe, la pioche, la sape, la binette, etc...


Partie toxique des plantes

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)Le ricin (Ricinus communis

Ouriwar, Kharwaa, Krank

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Volaille

Harriga ratba

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Camelins

)La mercuriale (Mercurialis annua

Equidés

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Caprins

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Ovins

Halib eddiba, Oumlbina, tanaghoute, anaghou

Bovins

Partie souterraine

)Les euphorbes (Euphorbia

Fruits et ou semences

Partie aérienne

Nom marocain

Animaux sensibles

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Fabaceae ,Kharroub El Khanzir, Kharroub El Maiz )L’anagyre foetide (Anagyris foetida

,Kharroub torchane, Oufni, Ouijjan

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Inouthoun, Bekoul el Kelb Fouilia )L’astragale (Astragalus lusitanicus

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Foul El Halouf )La bugrane (Ononis pseudoserotina

Lhanna

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)Les gesses (Lathyrus

Jalbanat lahnach, Hmam elbourj, bouferioua, jelban bouqroun, tibaouchin, jalbanat lakhla, alilban, adjilban, akerouf

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)Les lupins (Lupinus

Fouilia, Samkala

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)Le trèfle (Trifolium repens

Fassat lakhla

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Solanaceae )La belladone (Atropa belladonna

Blaydour, Zbib el laydour, Bou Rendjouf, Boquini, Belidour

)Le coqueret somnifère (Withania somniferum

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)Les jusquiames (Hyosciamus albus, H. niger

Sikrane

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)La mandragore (Mandragora autumnalis

Bayd el ghoul

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)La morelle (Solanum elaeagnifolium

Chouika safra

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)La morelle noire (Solanum nigrum

Anab eddib

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)La stramoine (Datura stramonium

Chdek ejjmel

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Thymelaeaceae )Le garou (Daphne gnidium

Lezzaz

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)Le laurier des bois (Daphne laureola

Ajiji

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)L’aristoloche (Aristolochia

Barraztam

)Les chênes (Quercus

Kerrouch, Tacht

)Les cistes (Cistus

Schtaba ghzala, Did edarba

)La crotalaire (Crotalaria saharae

Lfoula

)La fougère aigle (Pteridium aquilinum

Afersiou

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)Le harmel (Peganum harmala

Harmal

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)L’if (Taxus baccata

Iguen, dakhch, takhch, imerouel

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)Le laurier rose (Nerium oleander

Dafla, alili

)Les millepertuis (Hypericum

Autres x

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El hamra, boukrad, berselouna, bersemon

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)L’oxalide pied de chèvre (Oxalis pes-caprae

Hammida safra

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Le pommier de Sodome (Calotropis )procera

Krank, Toursa, Ouhechar

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)Le redoul (Coriaria myrtifolia

Rammane elouad, azrz, afersou, Rayhanate el Maiz, Ouard ,ezlil

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)Le thésion (Thesium humile

Mliliha, Ktitila

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‫حتسني مستوى املردودية و تطوير املنتوج‪.‬‬ ‫إنعدام وجود مشاريع خاصة داعمة للقطاع‪.‬‬

‫التنظيمات المهنية‬ ‫بالقطاع‬

‫النعاج ملرتني في السنة الواحدة‪ .‬و هو ما ال حتققه‬ ‫القطعان التي لم تهاجر‪.‬‬ ‫و بصفة عامة‪ ،‬فإن جميع األغنام في موريتانيا‬ ‫تعيش على املراعي الطبيعية‪ ،‬باإلنتجاع‪.‬‬

‫دور األغنام في موريتانيا‬ ‫على الصعيد اإلجتماعي‬ ‫و اإلقتصادي و الثقافي‬ ‫ومحاربة الفقر‬

‫ترتبط حياة املــواطــن املوريتاني إرتباطا وثيقا‬ ‫باألغنام‪ .‬و يتجلى ذلك في أنه من الناذر جدا أن‬ ‫جتد أسرة ال متتلك الكثير أو القليل منها سواء‬ ‫في البادية او في املدينة ‪ .‬ونتيجة لذلك فهي‬ ‫تلعب أدورا بالغة األهمية في املجتمع املوريتاني‪:‬‬ ‫‪‬فعلى الصعيد اإلجتماعي‪ ،‬تساهم األغنام‬ ‫ ‬ ‫كذبائح في توطيد العالقات اإلجتماعية بني‬ ‫املواطنني في الــوالئــم و إلكــرام الضيوف و في‬ ‫املناسبات الدينية كالعقيقة و عيد األضحى ‪....‬‬ ‫‪‬أمــا على الصعيد اإلقــتــصــادي‪ ،‬فيبلغ عدد‬ ‫ ‬ ‫رؤوس أألغنام في موريتانيا حسب تقديرات‬ ‫«التجمع الوطني للرابطات الرعوية في موريتانيا» ‪ ‬‬ ‫حوالي ‪ 28‬مليون رأس و هو ما ميثل نسبة ‪80‬‬ ‫‪ %‬من مجموع املجترات الصغيرة في البالد‪ .‬و‬ ‫بالتالي فإن املردودية السوسيو إقتصادية املتربة‬ ‫عن الزكاة لوحدها تتجاوز قيمتها ‪ 5‬مليار أوقية‬ ‫و هو ما يعادل أزيــد من ‪ 19‬مليون دوالر في‬ ‫السنة‪.‬‬ ‫‪‬أما على صعيد األمــن الغدائي‪ ،‬فيبلغ عدد‬ ‫ ‬ ‫الــذبــائــح حــســب تــقــديــرات مسالخ الــواليــات‬ ‫الثالتة عشر مجتمعة‪ ،‬حــوالــي ‪ 1950‬رأس‬ ‫يوميا‪ .‬و هو ما يعادل ‪ 44850‬كلغ من اللحوم‪،‬‬ ‫مبا قيمته حوالي ‪ 63‬مليون أوقية أو ‪ 224‬ألف‬ ‫دوالر في اليوم‪ .‬و ذلك على أساس معدل ثمن‬ ‫الكيلو الواحد ب ‪ 1400‬أوقية أي ‪ 5‬دوالر‪.‬‬

‫و بالتالي فإن القيمة النقدية السنوية إلجمالي‬ ‫الذبائح من األغنام في موريتانيا تبلغ ما يقارب‬ ‫ال‪ 81‬مليون دوالر ‪.‬‬ ‫كما تقدر احلصيلة السنوية لقيمة جلود مجموع‬ ‫هذه الذبائح حوالي ‪ 1.4‬مليون دوالر‪.‬‬ ‫أما بخصوص ذكور األغنام املخصصة للتسويق‬ ‫بالدول املجاورة إجتالبا للعملة الصعبة و متويال‬ ‫لبعض املبادالت التجارية ‪ -‬و التي يقدر حجمها‬ ‫بحوالي ‪ 10%‬من العدد اإلجمالي أي ما يناهز‬ ‫‪2‬مليون و ‪ 240‬ألــف ٍرأس‪ ،‬و يبلغ متوسط‬ ‫سعرالرأس الواحد منها ‪ 100‬دوالر ‪ -‬فتصل‬ ‫قيمتها الكلية السنوية أكثر من ‪ 67‬مليار أوقية‬ ‫‪.‬أي ما يعادل ‪ 224‬مليون دوالر‪.‬‬ ‫أما بالنسبة للمردودية من األلبان و الوبر فال تتوفر‬ ‫أية تقديرات‪.‬‬ ‫و ال بد من اإلش ــارة هنا إلــى أنــه باإلضافة إلى‬ ‫األهمية البالغة لألغنام في كل هذه املجاالت‪ ،‬و‬ ‫ذلك على سبيل املثال و ليس احلصر‪ ،‬فإن قطاع‬ ‫تربية املاشية يشكل الركيزة األساسية لإلقتصاد‬ ‫و للحياة في األرياف مبا يوفره من فرص للعمل‬ ‫بشكل مباشر أو في أنشطة مرتبطة به‪.‬‬

‫معوقات قطاع‬ ‫تربية الماشية في موريتانيا‬

‫إن من أهم معوقات هذا النشا ط اإلقتصادي‬ ‫املهم ما يلي ‪:‬‬ ‫إنعدام وجود إحصائيات دقيقة للقطيع تتيح‬ ‫وضع إستراتيجيات جدية‪.‬‬ ‫ضعف كبير بخصوص العناية الصحية بالقطيع‬ ‫سواء من طرف اجلهات الرسمية أو من جهة الشركاء‬ ‫في القطاع و إنتشار األمراض املتنوعة‪.‬‬ ‫نقص في البنى التحتية املرتبطة بالقطاع‪ ،‬على‬ ‫مستوى املياه أو إنتاج األعالف و مكونا تها أو‬ ‫املسالخ العصرية املناسبة ‪......‬‬ ‫النقص في تكوين و إرشــاد املــربــن بهدف‬

‫حتــاول التنظيمات املهنية جاهدة الفيام‬ ‫بدورها في متثيل املربني و الدفاع عن مصاحلهم و‬ ‫تأطيرهم و تنظيمهم و إرشادهم بهدف تطوير‬ ‫و عقلنة أساليب تذبير القطاع ‪ .‬كما تقوم‬ ‫بالتنسيق و التشاور مع مختلف املصالح املختصة‬ ‫الفنية و اإلدارية و جميع املتدخلني فبما يخص‬ ‫إعداد القوانني و البرامج و اخلطط املتعلقة بالقطاع‬ ‫بصفة عامة‪ .‬غير أن من بني العراقيل التي تعترض‬ ‫طريق هذه التنظيمات ميكن أن نذكر ‪:‬‬ ‫‪‬ضــعــف اإلمــكــانــيــات امل ــادي ــة و الــفــنــيــة و‬ ‫ ‬ ‫اللوجستية‪.‬‬ ‫‪‬النقص في التكوين‪.‬‬ ‫ ‬ ‫‪‬إنــعــدام وجــود صــنــدوق لدعم القطاع عند‬ ‫ ‬ ‫األزمات املختلفة‪.‬‬ ‫‪‬عدم وجود دعم إلنشاء جمعيات مختلفة و‬ ‫ ‬ ‫متخصصة‪.‬‬ ‫‪‬‬ ‫ ‬

‫مقترحات حلول‬ ‫حسب جمعية ‪GNAP‬‬

‫إنــشــاء مشاريع محلية لتحسني السالالت‬ ‫بإستعمال التجارب العلمية الناجحة تواكبها‬ ‫عملية بحث و متابعة و تقييم لنتائجها‪ .‬و في‬ ‫نفس الوقت تدعم هذه املشاريع طريقة تصنيف‬ ‫السالالت و التعريف مبيزاتها و اإلستفادة من‬ ‫التجارب العلمية النابعة من البحوث‪.‬‬ ‫خــلــق مــشــاريــع إلنــقــاذ الــســاالت املــهــددة‬ ‫باإلنقراض – األغنام السوداء على سبيل املثال‪.‬‬ ‫دع ــم جــمــعــيــات املــربــن و املــصــالــح الفنية‬ ‫املختصة‪.‬‬ ‫تفعيل و تشجيع العالقة بني مربي املنطقة‬ ‫املغاربية من أجل تبادل التجارب و اخلبرات فيما‬ ‫بينهم بكل الوسائل املمكنة ملا فيه مصلحة‬ ‫اجلميع‪.‬‬ ‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 82 / 2015‬‬

‫‪52‬‬


‫تربية مواشي‬

‫نظرة عامة حول‬ ‫قطاع األغنام في‬ ‫موريتانيا‬ ‫من إعداد '' التجمع الوطني للرابطات الرعوية في موريتانيا ‪''GNAP‬‬

‫ظلت األغنام و ال تزال تشكل قطاعا بالغ األهمية‬ ‫في حياة املواطن املوريتاني في جميع أوجهها‬ ‫ســواء اإلقتصادية أو اإلجتماعية أو الثقافية‬ ‫و حتى الدينية‪ .‬بل لقد كانت في زمن مضى‬ ‫العملة الرئيسية في املعامالت التجارية سواء‬ ‫على الصعيد احمللي( اإلناث كوسيلة لألداء) أو‬ ‫اخلارجي( الذكور)‪.‬و تختلف قيمتها السوقية‬ ‫بحسب أصنافها ‪.‬‬

‫سالالت األغنام‬ ‫في موريتانيا‬

‫ترجع أغنام البالد إلــى ‪ 3‬أنــواع رئيسية هي ‪:‬‬ ‫األغنام البيضاء و السوداء و احلمراء‪.‬و لكل نوع‬ ‫خصائصه املميزة‪.‬‬ ‫األغنام البيضاء‪ :‬تنتشر بصفة عامة في‬ ‫املناطق الشرقية و باألخص بواليات احلوض‬ ‫الشرقي‪ ،‬و الغربي‪ ،‬و لعصابة و كيدميافا‪.‬‬ ‫وهي النوعية األكثر تعدادا و احملببة لدى املربني‬

‫‪53‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 82 / 2015‬‬

‫املوريتانيني وخاصة العرب منهم‪ ،‬بل إنها‬ ‫تشكل مصدر فخر و إعتزاز لهم كجزء من‬ ‫تراثهم اخلاص‪.‬و تتصف باحلجم الكبير و بغزارة‬ ‫اإلنتاج من احلليب‪ .‬وتعرف ذكورها طلبا كبيرا‬ ‫و يتم تسويقها في األقطار املجاورة‪ .‬و من بني‬ ‫سالالت هذا النوع ميكن ذكر ‪ :‬نعاج قبائل الدم‬ ‫و مشظوف و أتوابير و تقدة ‪.....‬‬ ‫األغنام السوداء ‪ :‬و تنتشر بدورها‬ ‫في املناطق العربية ‪ .‬وقد كانت تعرف إقباال‬ ‫كبيرا على إمتالكها و تربيتها و خاصة بسبب‬ ‫مردوديتها العالية من الوبر الذي كانت تصنع منه‬ ‫اخليام السوداء التي كانت تعتبرأفضل املساكن‬ ‫لدى البدو الرحل‪.‬كما كانت جلودها مطلوبة‬ ‫في صناعات تقليدية مختلفة و إلستعماالت‬ ‫متعددة‪ .‬غير أنه مع توالي سنوات اجلفاف في‬ ‫سبعينيات القرن املاضي و تنامي الهجرة إلى‬ ‫املدن و تراجع احلاجة إلى اخليام و ظهور بدائل‬ ‫صناعية رخيصة للمشغوالت اجللدية التقليدية‪،‬‬

‫إنخفض بشكل كبير الطلب على منتوجات هذا‬ ‫النوع من األغنام مما أثر سلبا على مداخيل املربني‬ ‫إلى درجة تخلي غالبيتهم عن تربية هذه الساللة‬ ‫مما أدى الى تقلص كبير جدا في أعدادها‪.‬‬ ‫إال انه مع تنامي الطلب العاملي على املواد اخلام‬ ‫بصفة عامة و خاصة صناعة النسيج‪ ،‬فإن املهتمني‬ ‫بــدؤا يحاولون إنقاذ ما تبقى من هــذه األغنام‬ ‫وتشجيع الــعــودة إلــى اإلســتــفــادة مــن منتوجها‬ ‫املتعدد و الذي يالءم بشكل أفضل املناخ احمللي‬ ‫املوريتاني و أيضا للحفاظ على التنوع البيولوجي‬ ‫للبالد‪.‬‬ ‫االغنام الحمراء ‪ :‬و تنتشرخاصة في‬ ‫املناطق اجلنوبية و اجلنوبية الغربية لدى «البوالر»‬ ‫‪ .‬و يسمونها «أنضال»‪ .‬وتتميز بضآلة حجمها‬ ‫و ضعف إنتاجها من احلليب ‪ .‬و يفتخر مربوها‬ ‫بطاعتها العجيبة لهم و قدرتها على التجاوب‬ ‫معهم ‪ .‬و لديهم بها إرتباط تاريخي و تراثي‬ ‫عميق إلى درجة اإلحتفال بها سنويا في يوم‬ ‫يطلقون عليه إسم «يارو» بعد كل عودة من‬ ‫الهجرة الى مراعي الدول املجاورة ( مالي و‬ ‫السنيغال )‪.‬‬

‫نظم الرعي‬ ‫المتبعة في موريتانيا‬

‫حتى ســنــوات السبعينات‪ ،‬كانت اجلمهورية‬ ‫املوريتانية تتوفر على إكتفاء ذاتــي من املراعي‬ ‫املتنوعة اخلصبة و الغنية بأنواع كثيرة من الكأل‬ ‫ذي القيمة الغذائية العالية اجلودة‪ .‬و لم يكن مربو‬ ‫املاشية في حاجة إلى الرحيل الى مناطق أبعد‪ ،‬ما‬ ‫عدا في حاالت التبادل التجاري مع دول اجلنوب‬ ‫أو حالة التنقل املأ لوف للبدو الرحل ‪.‬‬ ‫غير أنــه و منذئذ‪ ،‬تــوالــت ســنــوات اجلــفــاف و‬ ‫أصبحت البالد تعيش خصاصا فادحا و خطيرا‬ ‫في املراعي إضطر معه املربون إلى تغيير منط الرعي‬ ‫الذي كان سائدا عندهم بنمط مختلف مالئم‬ ‫للظروف اجلديدة ‪ .‬فبدأو يتنقلون بأغنامهم‬ ‫مــع بــدايــة شهر نونبر فــي إجت ــاه اجلــنــوب ‪ .‬إلى‬ ‫مالي بالنسبة للمناطق الشرقية‪ ،‬و إلى السنيغال‬ ‫بالنسبة للواليات اجلنوبية الغربية‪ ،‬لتتم العودة‬ ‫فيما بني شهري ماي و يونيو وقد أصبح القطيع‬ ‫في حالة جيدة و تزايد تــعــداده نتيجة وضع‬


‫احليوية‪.‬‬ ‫تسحب اإلسفنجة بعد ‪ 13‬يوما و تعطى للنعجة‬ ‫حقنة عضلية من ‪« PMSD‬هرمون دم األفراس‬ ‫احلوامل» بقدر ‪ 300‬إىل ‪ 600‬وحدة‬ ‫يف اليومني ‪ 14‬و ‪ ،15‬يتم إطالق فحول مختارة ذوي‬ ‫اجلودة اجلينية العالية و القدرة الكبرية عىل التناسل‬ ‫عىل اإلناث بمعدل كبش لكل ‪ 4‬او ‪ 5‬إناث‪.‬‬ ‫يبدأ التزاوج بعد ‪ 48‬إىل ‪ 72‬ساعة من حقنة‬ ‫(‪)PMSD‬‬ ‫تمتد فرتة التزاوج ل‪ 3‬أيام إبتداء من أول ظهور‬ ‫لعالمات اإلستعداد اجلنيس لدى اإلناث‪.‬‬ ‫تطلق الفحول مرة أخرى عىل النعاج بعد ‪ 20‬يوما‬ ‫ملعرفة اللوايت لم يتم إخصابها بهدف عزلها ملعاجلة أسباب‬ ‫عقمها الطارئ و فحصها لتقييم قدراتها اإلنجابية‪.‬‬

‫مجريات الدراسة‬

‫إمتدت التجربة عىل مدى سنتني ما بني ‪ 2009‬و‬ ‫‪ 2012‬عىل أربع مراحل لتقييم قدرة النعاج عىل‬ ‫اإلنجاب أكرث و يف كل الدورات التناسلية بال إستثناء‪.‬‬

‫النتائج المحققة‬

‫‪.‬بلغ عدد النعاج غري املخصبة طيلة فرتة التجربة ‪76‬‬ ‫رأسا‪ .‬و حسب املعطيات املحصل عليها ‪ ،‬فإن نسبة‬ ‫اإلخصاب ترتاوح لدى مجموع الكسابة ما بني ‪ 88‬و‬ ‫‪ 98‬يف املائة‪ .‬وهذا دليل عىل أن تقنية اإلسفنج تساهم‬ ‫فعال يف تحسني معدل اإلخصاب الذي يرتاوح بني ‪60‬‬ ‫و ‪ 80‬يف املائة يف احلاالت العادية‪.‬‬

‫خصوبة النعاج‬

‫مقارنة بمجموع اإلناث املشاركة يف العملية التناسلية‪.‬‬ ‫بالتايل فان تقنية اإلسفنج مكنتنا من مالحظة ما ييل ‪:‬‬ ‫نسبة التزاوج جد مرتفعة‬ ‫اخلصوبة جيدة‬ ‫نسبة اإلناث غري احلوامل أقل مقارنة مع القطيع‬ ‫الذي لم يخضع لعملية التزامن‬

‫مستوى الوالدات المحقق‬

‫تحسنت بشكل ملحوظ نسبة الوالدات و باألخص‬ ‫لدى أحد الكسابة بحيث بلغت لديه ‪ 124‬يف املائة‬ ‫بسبب جمعه بني التغذية اجليدة و تقنية اإلسفنج و‬ ‫بالرغم من اجلودة املتوسطة لنعاجه و فحوله ‪.‬‬

‫مالحظة‬

‫تجدر اإلشارة إىل أن الكساب املنتمي إىل « تعاونية‬ ‫الشباب» هو الوحيد الذي إستطاع اإلستمرار يف‬ ‫التجربة حتى العملية السابعة وذلك إلرتفاع التكلفة‪.‬‬ ‫الوالدات‬ ‫بلغ عدد النعاج التي وضعت حمال واحدا ‪1782‬‬ ‫نعجة‬ ‫ذوات التوأمني ‪ 182 :‬نعجة‬ ‫ذوات ‪ 3‬توائم ‪ 60 :‬نعجة‬ ‫يف احلاالت العادية تعترب والدة التوائم أمرا ناذرا‪.‬‬ ‫و هكذا بينت النتائج أن كساب تعاونية الشباب‬ ‫هو الذي حقق أكرب عدد من التوأمني (‪ )57‬و التوائم‬ ‫الثالثية (‪ ،)61‬مع العلم أنه أجرى ال‪ 7‬عمليات عىل‬ ‫أغنام متوسطة اللياقة‪.‬‬

‫مزايا تقنية اإلسفنج‬

‫تقاس اخلصوبة بإحتساب عدد النعاج التي تم تخصيبها باملقارنة مع احلالة الطبيعية فإن لتقنية اإلسفنج املزايا‬

‫التالية ‪:‬‬ ‫ترغم النعاج عىل الدخول يف الدورة التناسلية‪.‬‬ ‫تحرص الوالدات يف فرتة قصرية جدا‪.‬‬ ‫تتحكم بدقة يف اإلنجاب ليتم يف الفرتات املواتية‬ ‫إعتبارا حلالة املراعي و لعملية تسويق اخلرفان‪.‬‬ ‫تتيح اإلطالع عىل احلالة الصحية للنعاج و األكباش‬ ‫من خالل فحص أجهزتها التناسلية‪.‬‬ ‫تمكن من تدارك البهائم املريضة و عزلها منعا‬ ‫للعدوى و تعهدها بالعالج‪.‬‬

‫سلبيات تقنية اإلسفنجة‬

‫إنتقال االمراض من خالل “االداة الطبية” اخلاصة‬ ‫بوضع اإلسفنج‪ ،‬يف حالة التقصري يف عملية التطهري‬ ‫إمكانية نسيان اإلسفنجة داخل مهبل النعجة ما‬ ‫يسبب لها مشاكل صحية‬ ‫سقوط اإلسفنجة يف حالة عدم إحكام وضعها اآلمن‬ ‫داخل املهبل مما يضيع عىل النعجة دورة جنسية‬ ‫طرح اإلسفنج املستعمل يف العراء و يف متناول‬ ‫األطفال يسبب مشاكل صحية و بيئية‬ ‫إرتفاع كلفة هذه التقنية يحد كثريا من إنتشارها‬ ‫لدى جموع الكسابة‬ ‫ينصح بعدم تطبيق هذه التقنية عىل “اخلروفات‬ ‫الصغرية” املقبلة عىل أول حمل لها‪ ،‬بسبب مخاطر (‬ ‫األداة الطبية) عليها و إحتمال إصابة الرحم بتعفنات ‪.‬‬ ‫اإلمتناع عن إخضاع اإلناث املريضة لعملية التزامن‬ ‫إلستحالة إخصابها طيلة فرتة التعفن الذي إصابها‪.‬‬ ‫‪...‬‬

‫إستنتاجات‬ ‫بإعتماد عملية التزامن الهرموني للنعاج و تحسين عوامل اإلنجاب لديها عن طريق تقنية اإلسفنج ‪،‬‬ ‫تمكنا من تحقيق النتائج الجيدة التالية ‪:‬‬ ‫إرتفاع معدل اإلناث المنجبة ( ‪ 91.7‬يف المائة )‬ ‫إرتفاع معدل اإلناث المخصبة ( ‪ 96.3‬يف المائة )‪.‬‬ ‫إرتفاع نسبة التكاثر لدى النعاج ( ‪ 124‬يف المائة )‪.‬‬ ‫تزايد معدل والدة التوائم الثنائية و الثالتية‪.‬‬ ‫تحسن معدل العيش لدى الحمالن‪.‬‬ ‫تحسن معدل الوزن لدى الحمالن عند الوالدة‬ ‫تزايد انتاج الحليب عند األمهات‬ ‫إرتفاع نسبة الخصوبة من ‪ 60‬يف المائة إىل ‪ 96.3‬يف المائة و نسبة اإلخالف من ‪ 90‬يف المائة إىل‬ ‫‪ 124‬يف المائة‪.‬‬ ‫انخفاض نسبة و فيات الحمالن يف ال‪ 30‬يوما االوىل من العمر اىل ‪ 1‬يف المائة‪.‬‬ ‫أخيرا‪ ،‬تحتاج النعاج اىل راحة جنسية ضرورية لمدة ‪ 3‬أشهر إلستعادة حالتها الفزيولوجية الطبيعية قبل‬ ‫الدخول يف الدورة التالية ‪.‬‬ ‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 82 / 2015‬‬

‫‪54‬‬


‫تربية مواشي‬

‫تقنية اإلسفنجة‬ ‫لتكثيف اإلنتاج لدى أغنام‬ ‫ساللة تيمحضيت‬ ‫الدكتور عبدالكريم العايدي‬

‫اجلماعة القروية بني صميم ‪ 3 :‬كسابة‬ ‫اجلماعة القروية تيزكيت ‪ 2 :‬كسابة‬ ‫و قد بلغ عدد النعاج املستهدفة ‪ 2067‬نعجة رافقها ‪80‬‬ ‫فحال ثم توزيعهم (األكباش) حسب جاهزيتهم‪ .‬و نفس‬ ‫الفحول هي التي قامت بالتزاوج (الوثب او الطرادة)‬ ‫بعد فرتة راحة جنسية بني كل عمليتني‪ .‬و ثم إجراء ‪7‬‬ ‫عمليات كالتايل ‪:‬‬ ‫‪ 2‬عمليات تمت يف فرتات مواتية حلمل النعاج‬ ‫‪ 2‬عمليات يف فصل الربيع‬ ‫عملية واحدة يف فصل الصيف‬ ‫‪ 2‬عمليات يف الشتاء و هي فرتة غري مالئمة‬

‫يشتهر المغاربة بعشقهم الكبير للحم الغنم‪ .‬لهذا يتزايد الطلب عليه‬ ‫وعلي إستهالكه بشكل كبير خصوصا في المناسبات المختلفة ( أعياد‪،‬‬ ‫يتوقف نجاح العملية عىل مدى إحرتام التعليمات‬ ‫أعراس‪ ،‬مؤتمرات‪ ) ... ،‬باإلضافة الى اإلستهالك اليومي المتنوع‪.‬‬ ‫التالية ‪:‬‬ ‫وبينما تظل مساحة المراعي بالمغرب محدودة و ثابتة‪ ،‬يزداد الطلب‬ ‫تهييئ اإلناث و عزلها عن الفحول‪.‬‬ ‫على اللحوم تناسبيا مع إزدياد عدد السكان‪ .‬مما يدفع بإلحاح إلى البحث‬ ‫ضمان تغذية وفرية للنعاج و األكباش‪.‬‬ ‫عن الوسائل القادرة على تلبية الحاجات المتزايدة عبر تكثيف اإلنتاج‪.‬‬ ‫تحسني جودة العلف بالفيتامينات و العنارص‬

‫طريقة اإلشتغال‬

‫خصوبة النعاج (نسبة قابليتها للتزاوج) ضعيفة‪.‬‬ ‫عدد النعاج احلوامل يف القطيع ما بني ‪ 80‬و ‪.90‬‬ ‫نسبة عيش احلمالن يف الشهر األول تبلغ ‪ 65‬يف املائة‪.‬‬ ‫ولهذا و من أجل تحسني بعض هذه العوامل ‪ ،‬تم إختيار‬ ‫تقنية اإلستعانة بالهرمونات لتمكني النعاج من دورات‬ ‫جنسية يف الفصول املواتية‪.‬‬

‫و يف هذا اإلطار فإنه من املطلوب إختيار حلول تقنية‬ ‫مناسبة لتحسني فرتة احلمل لدى النعاج من أجل إنتاج‬ ‫أكرب‪ .‬و من بني هذه احللول‪ ،‬تقنية اإلسفنج التي تمت‬ ‫تجربتها عىل أغنام ساللة تيمحضيت بإقليم إفران‪.‬‬ ‫و يتلخص هذا األسلوب يف وضع إسفنجة منقوعة يف‬ ‫مادة هرمونية شبيهة بالربوجيستريون تسمى «أسيتات‬ ‫الفلريوجيسطان»‪ ،‬يف مهبل النعجة مما يؤدي إىل‬ ‫توقف الدورة اجلنسية لديها طيلة مدة بقاء اإلسفنجة إختيار المربين‬ ‫بداخلها‪ .‬و مبارشة بعد سحب اإلسفنجة و حقن ثم اإلتصال ببعض الكسابة باملنطقة وتم تقديم‬ ‫النعجة ب «الكونادوطروفني سرييك»‪ ،‬ستستأنف الرشوحات الكافية لهم حول التقنيات احلديثة التي‬ ‫الدورة اجلنسية من جديد من خالل إفراز البويضات‪ ،‬تساعد النعاج و تهيئها للتزاوج واإلنجاب‪ .‬وباخلصوص‬ ‫و هي اللحظة املثالية لإلخصاب باحليوانات املنوية‪ .‬تقنية اإلسفنجة املهبلية التي تحفز األنثى عىل إفراز‬ ‫مما قد يؤدي إىل والدة من ‪ 1‬إىل ‪ 3‬توائم‪ .‬لكن هذه هرمونات جنسية و تناسلية تحرر البويضات‪.‬‬ ‫وقد تم إقناع بعض الكسابة بخوض هذه التجربة‪ .‬وهم‬ ‫الوالدات املتعددة تتوقف عىل عدة عوامل منها ‪:‬‬ ‫موزعون كاآليت ‪:‬‬ ‫القدرات اإلنجابية الكبرية لدى الذكور و اإلناث‬ ‫اجلماعة القروية تيكريكرا‪ 4 :‬كسابة ‪ +‬تعاونيات‬ ‫كمية “الكونادوطروفني سرييك” املحقون للنعجة‬ ‫نوعية الساللة ومدى تكاثرها و خصوبة اإلناث‬ ‫احلالة الصحية للنعاج ومستوى العناية بها‬ ‫مورفلوجية احليوانات املنوية و درجة حيويتها‬

‫نطاق البحث‬

‫لقد تم إختيار إقليم إفران كمحل لهذه الدراسة‬ ‫لألسباب التالية ‪:‬‬ ‫املنطقة معروفة برتبية األغنام و املاعز‪.‬‬ ‫توفرها عىل غابات و مراعي شاسعة‪.‬‬ ‫تحولها التدريجي إىل منطقة شبه جافة‪.‬‬ ‫توفرها عىل قطيع مهم من األكباش املختارة‪.‬‬ ‫حصول الوالدات ما بني فصيل اخلريف و الربيع‬ ‫وهي فرتة غري مواتية للوضع‪.‬‬ ‫‪55‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 82 / 2015‬‬

‫املركزة و املعدنية‪.‬‬ ‫تلقيح و معاجلة النعاج و األكباش ضد األمراض‬ ‫املعدية و الطفيلية‪.‬‬ ‫وضع عالمات مميزة عىل البهائم املعنية (أقراط)‪.‬‬ ‫احرتام فرتة ‘’ الفلوشينك ‘’ (التغدية النوعية‬ ‫املكثفة و املنظمة)‬ ‫تنظيف و تطهري منطقة املهبل ملنع التعفنات‬ ‫اجلرثومية و الفريوسية‪.‬‬ ‫تطهري األداة الطبية اخلاصة بتثبيت اإلسفنجة بعد‬ ‫كل عملية‪.‬‬ ‫تطهري اإلسفنجة ذاتها قبل وضعها يف األداة و ذلك‬ ‫برشها بمضاد حيوي‬ ‫دفع األداة احلاملة لالسفنجة إىل أقىص عمق املهبل‪.‬‬ ‫ربط اإلسفنجة بخيط لتسهيل سحبها فيما بعد‪.‬‬ ‫التأكد من احلالة الصحية للرحم‪.‬‬ ‫معاجلة اإلناث املريضة بالتهاب الرحم باملضادات‬


‫إسطبل لها من قاعة احللب‪.‬‬

‫‪ -‬تقليص فرتة االنتظار بقاعة احللب عن طريق رفع طاقتها‪.‬‬

‫‪ -‬تخفيض وترية احللب لدى األبقار املريضة ملنحها الوقت‬

‫الالزم للتغذية و الراحة‪.‬‬

‫و كخالصة‪ ،‬يمكن القول أنه إذا كانت الوترية املرتفعة‬ ‫للحلب تؤدي إىل زيادة إنتاج احلليب‪ ،‬فإن هذه النتيجة‬

‫ليست ممكنة إال يف حالة توفري التغذية اجليدة و الكافية‬ ‫للقطيع ملواجهة زيادة اإلنتاج‪ .‬كما أنه ليس رضوريا رفع‬

‫يستطيع تحسني املحتوى الربوتيني للحليب دون التأثري‬

‫عىل قدرات األبقار عىل اإلنتاج‪.‬‬

‫الوترية لدى كل األبقار يف نفس الوقت‪ ،‬بل من األفضل‬

‫الرتكيز عىل رفع الوترية لدى كل األبقار احلديثة الوالدة و‬

‫‪ -‬اليد العاملة‬

‫إن إختيار حلب األبقار ملرات عدة يف اليوم يتطلب تنظيما‬

‫اإلنعكاسات على تعداد الخاليا‬ ‫الجسدية (‪)CCS‬‬

‫للعمل أكرث رصامة سواء عىل مستوى عملية احللب ذاتها أو‬

‫يمكن اإلعتقاد بأن رفع وترية حلب أبقار احلليب‪ ،‬بما يعنيه‬

‫حديثة أن رفع وترية احللب إىل ثالث مرات يف اليوم‬

‫إىل الرضع مما يؤدي إىل اإلرضار بصحته و سالمته‪ .‬إال أن‬

‫مرتني فقط يوميا‪.‬‬

‫من تكرار إنفتاح ثقوب احللمات‪ ،‬يسهل ترسب اجلراثيم‬ ‫احلقيقة غري ذلك‪ .‬بل إنه يالحظ تحسن أكرب يف احلالة‬

‫الصحية للرضع كما لو أن تعدد مرات احللب يؤدي إىل منع‬

‫إستقرار و توطن امليكروبات‪.‬‬

‫عىل مستوى التغذية و توزيع األعالف‪ .‬و قد بينت تجارب‬ ‫يستدعي ‪ % 50‬من العمل اإلضايف باملقارنة مع حالة احللب‬

‫‪ -‬عوامل أخرى‬

‫تقيض األبقار حوايل‬

‫وهكذا فإن وثرية من ثالث عمليات حلب يف اليوم عوض‬

‫‪ 21‬ساعة يف اليوم بني‬

‫اخلاليا اجلسدية (‪ .)CCS‬وهو وضع لن يستمر يف حالة‬

‫الراحة‪ .‬و بطبيعة احلال‬

‫مرتني تستطيع أن تحسن من صحة الرضع و تقلص عدد‬ ‫العودة إىل عمليتي حلب إثنتني فقط يف اليوم مع انعكاس‬ ‫محدود عىل اخلاليا اجلسدية (‪ . )CCS‬من جهة أخرى‬

‫فإن نتيجة تعداد اخلاليا اجلسدية يمر من ‪ 3.12‬عند األبقار‬ ‫التي تحلب ‪ 3‬مرات يف اليوم إىل ‪ 2.31‬عند اللوايت تحلب‬ ‫‪ 6‬مرات يوميا‪.‬‬

‫األكل و اإلجرتار و‬

‫إهتمام أكرب بالتغذية لن يؤدي إىل أي تحسن يف املردودية‪.‬‬

‫و ثرية احللب‪.‬‬

‫التميُّز البلجيكي‬

‫ثيران من «مجموعة األزرق البلجيكي»‪ ،‬مختبرة وراثيا على أبقار حلوب‬

‫فعالية األبقار‪ .‬و لهذا‬

‫يف حدود الثلث (‪ .)1/3‬أما دور الثلثني الباقيني (‪)2/3‬‬

‫تحسني األعالف‪ .‬ألن رفع وترية احللب دون أن يصاحبه‬

‫و التغذية و التجهيز ‪ ....‬قبل اتخاذ قرار تغيري‬

‫الرضورية جلاهزية و‬

‫بني اإلسطبل و قاعة‬

‫أن يدركوا العالقة السببية بني إرتفاع اإلنتاج و زيادة و‬

‫املصاريف اإلضافية املالزمة و املرتبطة باليد العاملة‬

‫حالة التوازن األساسية‬

‫الواقع أن التحسن املالحظ يف مستوى إنتاج احلليب نتيجة‬

‫النوعية لتلبية حاجاتها اإلنتاجية‪ .‬وهكذا فان عىل املربني‬

‫تقييم قدرة زيادة مدخول احلليب عىل تغطية‬

‫احليز الزمني و إرباك‬

‫‪ -‬احلد من ضياع الوقت‬

‫فيعود إىل إرتفاع مستوى تغذية األبقار من الناحية الكمية و‬

‫و بجدر التنبيه‪ ،‬يف النهاية‪ ،‬إىل أنه من الرضوري‬

‫يؤدي إىل تقليص هذا‬

‫احلالة مراعاة األمور‬

‫الرفع من وثرية احللب ال يرجع إىل هذه اإلسرتاتيجية إال‬

‫خاصة بالنسبة للعجالت البكرية (الوالدة األوىل لها )‪.‬‬

‫فان رفع وترية احللب‬

‫اإلنعكاسات المصاحبة‬ ‫و شروط النجاح‬ ‫‪ -‬التغذية‬

‫خالل ال ‪ 100‬يوم األوىل من فرتة الرضاعة عىل أكرب تقدير و‬

‫فإنه يتعني يف هذه‬ ‫اآلتية‪:‬‬

‫يف التنقل املتكرر‬ ‫احللب بالنسبة لألبقار‬ ‫حديثة الوالدة و التي‬

‫والدة سهلة‬

‫جودة السائل المنوي هيئة ممتازة مكاسب عالية‬

‫يتم حلبها بني ‪ 4‬و‬

‫‪ 6‬مرات يف اليوم‪ ،‬و‬

‫ذلك بتخصيص أقرب‬ ‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 82 / 2015‬‬

‫‪56‬‬


‫تربية مواشي‬

‫إنعاكسات وثيرة الحلب‬ ‫على إنتاج األبقار من الحليب‬

‫بروفيسور إسماعيل بوجنان‪ ،‬معهد احلسن الثاني للزراعة و البيطرة‬

‫املتعددة الوالدات (املسنة)‪ ،‬فإن اإلنتقال من حلبتني إىل ‪3‬‬

‫يعتبر رفع مستوى إنتاج مادة الحليب الهاجس الرئيسي لكل‬ ‫مربي ماشية متفتح على التقدم‪ .‬وإذا كان بإمكان التطور و‬ ‫كما يجب إدراك أن تخفيض مرات احللب اليومي له أثار‬ ‫التحسين الجيني أن يلعب دورا مهما في هذا اإلتجاه و على‬ ‫المدى الطويل‪ ،‬فإنه يمكن تحقيق نتائج جيدة على المدى سلبية سواء عىل اإلنتاج أو عىل راحة أبقار احلليب‪ ،‬ذلك‬ ‫القصير‪،‬بمجرد تحسين شروط التغذية و التدبير السليم للقطيع‪ .‬أن عملية حلب واحدة عوض مرتني يف اليوم تؤدي إىل تدين‬ ‫حلبات يوميا لديهما معا يكون له يف الغالب نفس النتائج‪.‬‬

‫ومن بني اخلطوات املوىص بها يف هذا اإلطار رفع وترية حلب‬

‫تمديد الوترية املرتفعة بعد األسابيع األوىل لفرتة الرضاع ال‬

‫و بصفة عامة‪ ،‬فإن مردودية البقرة تزداد بزيادة عدد فرتات‬

‫التالية من هذه الفرتة‪.‬‬

‫أثار و ترية احللب عىل مستوى اإلنتاج و التدابري املواكبة‬

‫الوضع خالل ‪ 21‬يوما األوىل لفرتة الرضاعة (من ‪ 3‬إىل ‪6‬‬

‫األبقار‪.‬‬

‫احللب اليومية‪ ،‬آليا أويدويا‪ .‬ولهذا فإنه من املفيد مناقشة‬ ‫الواجب اتخاذها من طرف املربني‪.‬‬

‫‪ -‬اإلنعكاسات على جودة الحليب‬

‫تحدث تأثريا ذا بال عىل مستوى املردودية خالل األسابيع‬

‫و هكذا فإن رفع وترية عمليات احللب لدى األبقار حديثة‬ ‫أسابيع األوىل) و إبتداء من اليوم الرابع للنفاس‪ ،‬تزيد من‬ ‫كمية اإلنتاج طيلة فرتة الرضاع حتى يف حالة تخفيض‬

‫مرات احللب إىل ‪ 3‬أو مرتني يف اليوم‪.‬‬

‫إن وترية احللب الشائعة لألبقار هي مرتني يف اليوم‪ .‬غري أنه‬

‫بل يوىص بمضاعفة مرات احللب اليومية من ‪ 2‬إىل ‪ ،4‬و من‬

‫الضغط الداخيل الذي يكبح عملية إنتاج احلليب مما‬

‫الثالث أسابيع األوىل لفرتة الرضاعة لإلستفادة القصوى‬

‫يجب إدراك أن التفريغ املتكرر للرضع يمكن من تخفيض‬ ‫يفيض إىل رفع مردودية البقرة‪ .‬و باملقابل يؤدي تخفيض‬

‫و ترية احللب إىل تدين مستوى إفراز احلليب لدى خاليا‬ ‫الرضع بمجرد إمتالء هذا األخري‪ ،‬عكس احللب اليومي‬

‫املتعدد الذي يزيد من اإلنتاجية‪.‬‬

‫و بالنسبة لألبقار من ساللة هولشتني‪ ،‬فإن املرور إىل ‪3‬‬

‫حلبات يف اليوم عوض إثنتني‪ ،‬يرفع من إنتاج احلليب ب‬ ‫‪ 3.5‬كلغ يف املتوسط‪ .‬و يف حالة ‪ 4‬حلبات فان هذا املعدل‬ ‫يصبح ‪ 4.9‬كلغ يف اليوم‪ .‬وهو ما يعني تحسنا ملحوظا يف‬ ‫إنتاج احلليب (أثناء فرتة الرضاع ) بحوايل ‪.% 25‬‬

‫إن املرور من ‪ 3‬إىل ‪ 4‬مرات حلب يف اليوم يؤدي إىل زيادة‬

‫إنتاج احلليب من ‪ 5‬إىل ‪ .% 10‬كما أن حلب األبقار ‪6‬‬ ‫مرات يوميا عوض ‪ 3‬مرات يرفع مستوى اإلنتاج ب ‪7.3‬‬ ‫كلغ يف املعدل‪.‬‬

‫من جهة أخرى‪ ،‬فإنه للحصول عىل إنتاج أكرب للحليب‪،‬‬ ‫فليس من الرضوري رفع وترية احللب طيلة فرتة الرضاع و‬ ‫إنما فقط يف بداية هذه املرحلة ‪ .‬فحسب دراسات عدة‪ ،‬فإن‬ ‫‪57‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 82 / 2015‬‬

‫‪ 3‬إىل ‪ 6‬مرات خالف احلالة االعتيادية و ذلك عىل مدى‬ ‫من القدرات اإلنتاجية العالية لدى األبقار‪ .‬و عليه فانه‬ ‫ال يجب تغيري و ثرية احللب يف أي وقت كان من مرحلة‬ ‫الرضاعة و إنما األفضل أن يتم ذلك يف بدايتها‪ .‬و تجدر‬

‫اإلشارة إىل أنه إذا كان أثر رفع الوترية لدى األبقار الشابة‬ ‫احلديثة العهد بالوالدة (الوالدة األوىل لها) أكرث إيجابية من‬

‫كمية اإلنتاج ب ‪ % 30‬مع إرتفاع نسبة الربوتينات ب ‪1.8‬‬

‫غ ‪/‬كلغ و نسبة الزبدة ب ‪ 2.5‬غ ‪ /‬كلغ‪.‬‬

‫عالوة عىل ذلك فان تعداد اخلاليا (يف اللرت الواحد ) يكون‬

‫أعىل أثناء فرتة الرضاعة مع إنخفاض كبري يف أواخر هذه‬ ‫الفرتة‪ .‬كما أن املرور إىل عملية حلب واحدة يف اليوم يؤدي‬

‫إىل بعض عدم اإلرتياح عند األبقار احللوب عند بدايات‬

‫الرضاع‪ .‬و من املحتمل أن يكون ذلك بسبب الضغط‬ ‫الداخيل بالرضع والذي من مظاهره صالبة احللمات‪ ،‬تدفق‬ ‫احلليب‪ ،‬توتر األبقار وإستمرار وقوفها ملدة طويلة‪....‬‬

‫اإلنعكاسات على مكونات الحليب‬ ‫إن زيادة وترية احللب ترفع مستوى إنتاج احلليب و تخفض‬ ‫النسبة الربوتينية و نسبة الزبدة خاصة يف بداية مرحلة‬

‫الرضاعة‪ .‬و باملقابل فإن املرور من حلبتني إىل ‪ 3‬حلبات‬

‫يوميا يؤدي إىل إرتفاع املواد الدهنية بحوايل ‪ 100‬غ و املواد‬ ‫الربوتينية ب ‪ 80‬غ يف اليوم‪.‬‬

‫وهكذا فإن تقليص و ترية احللب يف نهاية فرتة الرضاعة‬


‫التربية التقليدية للدواجن بإقليم إفران‬

‫الدكتور عبد الكرمي عيدي‬

‫تلجأ أغلب األرس يف جبال األطلس املتوسط‪ ،‬التي تتميز بشدة‬ ‫الربودة واإلرتفاعات العالية‬ ‫وبتواضع مردودها الزراعي‪ ،‬إىل ممارسة أنشطة تربية احليوانات‬ ‫كمصدر دخل إضايف خللق توازن يف ميزانياتها وإشباع حاجياتها‬ ‫املختلفة‪ .‬وبالنسبة ملنطقة إيفران‪ ،‬فإن تربية األغنام تأيت يف‬ ‫مقدمة هذه األنشطة من حيث اإلنتشار‪ ،‬تليها تربية املاعز تم‬ ‫تربية األبقار‪ .‬وبموازاة ذلك يعمد السكان إىل تربية الدواجن‬ ‫بشكل تقليدي بصفة عامة‪ .‬غري أن بعض املزارعني بدأوا يف إعتماد‬ ‫األساليب العرصية يف هذا النشاط‪.‬‬ ‫ويقدر تعداد الطيورالداجنة باملنطقة بحوايل ‪ 265‬ألف رأس من‬ ‫الدجاج و‪ 90.900‬ديك رومي و‪ 7500‬تدرج (حبش) و‪ 800‬رأس‬ ‫من اإلوز‪.‬‬

‫نطاق الدراسة‬

‫تيك ً‬ ‫شملت الدراسة كال من منطقة وادي ً‬ ‫ريكرا‪ ،‬ووادي أدروش‬ ‫وهضاب تامغا وتبادوت بدائرة أزرو‪ .‬ويتميز املزارعون هناك‬ ‫برتبية األغنام واملاعز وبزراعة احلبوب املوجهة للتغدية احليوانية‬ ‫(شعري‪ ،‬خرطال‪ ،‬قمح طري‪ ،‬قمح صلب‪ ،‬فول و تريتيكال)‬ ‫وإنتاج أعالف عشبية من األرايض الغري املزروعة‪ ،‬صاحلة لتغدية‬ ‫حيواناتهم املجرتة ودوابهم‪.‬‬

‫الضيعات المعنية بالدراسة‬

‫همت الدراسة حوايل ‪ 258‬ضيعة باملنطقة‪ ،‬و ذلك طيلة شهور ماي‬ ‫ويونيو ويوليوز ‪ .2013‬وقد تبني منها أن تربية الدواجن تعترب‬ ‫نشاطا منزليا بالدرجة األوىل يدورحول حياة ونمو الطيور من‬ ‫مرحلة البيض والتغذية والوفيات اىل التسويق‪ .‬وتمارسه يف الغالب‬ ‫األعم النساء وتنفق عائداته يف تلبية احلاجيات اخلاصة باألرس‪.‬‬ ‫ومن بني هذه الضيعات‪ ،‬إتضح أن ‪ % 16‬منها ال تملك طائرا‬ ‫داجنا واحدا‪ ،‬وذلك بدعوى وفاتها أو من دون إبداء أي سبب‪.‬‬ ‫هذا بينما تمتلك ‪ 84%‬منها أنواعا متعددة من الطيور كالدجاج‬ ‫الذي بلغ تعداده يف هذه املزارع ‪ 5118‬طائر و الديك الرومي‬ ‫‪ ،1546:‬واإلوز‪105 :‬رأس ‪ ،‬موزعة عىل مجموع ‪ 208‬أرسة‪.‬‬

‫نمط التربية‬

‫بصفة عامة‪ ،‬تتم تربية الدواجن يف الهواء الطلق حيث ترسح‬ ‫الطيور بكل حرية يف أرجاء املزرعة بحثا عن الطعام واملاء وال‬ ‫تعود إىل أعشاشها إال وسط النهار أو املساء‪ ،‬حسب أحوال الطقس‬ ‫لتفادي احلرارة املرتفعة أو الرياح القوية أو لتضع بيضها يف‬ ‫أعشاش معدة لها‪ ،‬و إن كانت أحيانا تبيض يف أماكن متفرقة وغري‬ ‫معروفة يف احلقول املحيطة‪.‬‬ ‫ويتفاوت تعداد كل مجموعة من الطيور من مزرعة إىل أخرى‬ ‫ومن نوع إىل أخر‪ .‬لكن وبصفة عامة‪ ،‬يصل املعدل إىل ‪ 25‬طائرا‬ ‫بالنسبة للدجاج و‪ 8‬بالنسبة للديك الرومي وما بني طائر واحد‬ ‫وإثنني بالنسبة للتدرج واإلوز‪.‬‬

‫التوالد‬

‫تتم عملية التوالد لدى الدجاج طيلة السنة‪ .‬فالدجاجة تبيض‬ ‫بصفة عامة ما بني ‪ 106‬و‪ 220‬بيضة يف العام‪ .‬وتتفاوت وثرية‬

‫البيض عندها من فصل اىل آخر وبحسب نوعية التغذية واحلالة‬ ‫الصحية للطائر‪ .‬أما األنواع األخرى من الطيور‪ ،‬فإن دورة التكاثر‬ ‫لديها فصلية‪ .‬بحيث ترتفع وثرية البيض يف الفصول األكرث حرارة‬ ‫كالربيع والصيف‪ .‬وتبيض ما بني ‪ 20‬و ‪ 70‬بيضة يف السنة‪.‬‬ ‫و يعترب تواجد الذكور ضمن املجموعات رضوريا إلخصاب اإلناث‬ ‫أثناء فرتة البيض‪ .‬وتختلف مدد حضانة البيض حسب األنواع‪.‬‬ ‫فهي لدى الدجاج يف حدود ‪ 22‬يوما أما عند الطيور األخرى‬ ‫فترتاوح ما بني ‪ 28‬و ‪ 30‬يوما‪.‬‬

‫التفريخ‬

‫بعد نهاية فرتة احلضانة‪ ،‬يفقص البيض وتخرج الفراخ لوحدها‬ ‫وأحيانا بمساعدة من األم‪ .‬وعادة ما ال يفقص بعض البيض نتيجة‬ ‫فساد يطاله ألسباب مختلفة مما يؤدي إيل نفوق الفرخ نتيجة‬ ‫اإلختناق أو احلرارة أو نقص يف التغدية أوبسبب مكروب‪..‬‬ ‫وتستطيع الدجاجة حضانة بيض دجاجة أخرى بل حتى بيض‬ ‫نوع أخر من الطيور‪ .‬وغالبا ما تلجأ النساء لهذه الطريقة إلعطاء‬ ‫املزيد من الفرص إلناث الديك الرومي إلنتاج املزيد من البيض‬ ‫أو لتسمينها أكرث‪.‬‬

‫التغدية‬

‫بصفة عامة‪ ،‬تتغذى الدواجن بشكل تلقايئ وآين عىل إمتداد حقول‬ ‫املزرعة عىل بقايا حصاد مختلف احلبوب يف الصيف‪ .‬غري أنه يف‬ ‫فصيل اخلريف والشتاء تصبح عملية تغذيتها بشكل مبارش أمرا‬ ‫رضوريا‪ .‬وغالبا ما يتم إطعامها بحبوب القمح والشعري والذرة‬ ‫والفول والنخالة وبقايا اخلبز‪ ،‬إضافة اىل ما تقتاته الدواجن ذاتها‬ ‫من أوراق وأعشاب مختلفة ودود و حرشات‪ .‬وكلما كان مستوى‬ ‫التغذية جيدا كميا ونوعيا‪ ،‬كلما كانت جودة املنتوج من بيض‬ ‫وحلم وريش عالية‪.‬‬

‫المشاكل الكبرى‬

‫العناية الصحية واألمراض‬

‫يتصف نشاط تربية الدواجن التقليدي بإفتقاره للعناية الصحية‪.‬‬ ‫فالطيور تتوزع يف احلقول طيلة اليوم لتعود يف املساء إىل مهاجع‬ ‫تنعدم فيها النظافة وترتاكم فيها األوساخ واملخلفات لسنوات عدة‪،‬‬ ‫بما لذلك ‪ -‬حثما‪ -‬من إنعكاسات سلبية عىل احلالة الصحية‬ ‫للطيور‪.‬‬ ‫وخالل هذه الدراسة تمت معاينة مجموعات من الطيور مصابة‬ ‫بأمراض عدة‪ .‬مما يشكل خسارة كبرية لهذا النشاط‪ .‬ويبلغ معدل‬ ‫نفوق الدواجن حوايل ‪ % 60‬بالنسبة للفراخ و‪ 40%‬بالنسبة‬ ‫للطيور البالغة‪ .‬مما يعني خسارة فادحة يف إنتاج البيض واللحوم‪.‬‬

‫األمراض المنتشرة (أثناء الدراسة)‬

‫خالل مدة هذه الدراسة‪ ،‬تم رصد‬ ‫شيوع مجموعة من األمراض املعدية‬ ‫التي تستوجب تلقيحا وقائيا‪ ،‬وأمراضا‬ ‫أخرى تحتاج إىل عالج‪ .‬ومن بينها‬ ‫أمراض تنفسية ‪ ،‬إلتهاب القصبات‬ ‫املعدي‪،‬اخلناق‪ ،‬جدري الدجاج‪،‬‬ ‫السالمونيال والكوكسيديوز‪.‬‬

‫كما تجدر اإلشارة إىل أسباب أخرى خارجية تساهم يف اخلسائر‬ ‫التي تصيب هذا النشاط‪ ،‬و من بينها التعديات التي تحدث من‬ ‫طرف الثعالب والصقور واجلرذان والثعابني والكالب التي تكرس‬ ‫البيض وتلتهم الفراخ ‪ .‬وتصل نسبة هذه اخلسائر اىل ‪ % 50‬من‬ ‫الفراخ و‪ 30%‬من البيض مما يستدعي لزاما محاربة هذه األعداء‪.‬‬

‫تسويق المنتوج‬

‫تبلغ حصة اإلستهالك الذايت ألرس املربني من البيض وحلوم‬ ‫الدواجن حوايل ‪ ،30%‬بينما يتم ترصيف الباقي (‪)% 70‬‬ ‫يف األسواق املحلية‪ ،‬خاصة يف األعياد واملناسبات الدينية‬ ‫(عاشوراء‪ ،‬ليلة القدر‪ ،‬الفضيلة‪ ،‬عيد الفطر و رأس السنة امليالدية‬ ‫بالنسبة ملن يحتفل بهذا اليوم يف املدن الكربى باخلصوص)‪.‬‬ ‫وبالنظر للخصائص التي تتصف بها منتوجات هذا النشاط الزراعي‬ ‫إن عىل مستوى مذاق وجودة حلوم الطيور الداجنة ‪ -‬نتيجة خلو‬ ‫تغذيتها من املواد الصناعية والكيميائية ‪ ،‬وبسبب النسبة الضعيفة‬ ‫من الكولسرتول واألحماض أو للقيمة الغذائية العالية لبيضها‪ ،‬فإنها‬ ‫تعرف إقباال و طلبا كبريا من طرف املستهلكني‪.‬‬

‫توصيات‬

‫من أجل تحسني قطاع تربية الدواجن التقليدي ورفع مردودية‬ ‫صغار مزارعي املنطقة‪ ،‬نقدم التوصيات التالية بهدف تاليف‬ ‫اخلسائر واحلد من نسبة نفوق الطيور‪:‬‬ ‫ •إحداث تعاونيات نسائية‪.‬‬ ‫ •إشاعة أسلوب الرتبية املكثفة لهذا النوع من الدواجن‪.‬‬ ‫ •عىل الدولة مراقبة ومحاربة األمراض املعدية التي يعرفها‬ ‫هذا القطاع‪.‬‬ ‫ •وقاية وحماية البيض والفراخ من تعديات احليوانات‬ ‫السائبة‪.‬‬ ‫ •رضورة إعتماد برامج للعناية الصحية بمهاجع الدواجن‪.‬‬ ‫ •احلرص عىل توفري تغذية كافية وجيدة طيلة السنة‪.‬‬ ‫ •تشجيع األرس عىل ممارسة هذا النشاط بإمدادها يف‬ ‫البداية‪ ،‬بعدد من الطيور مجانا‪.‬‬ ‫ •جمع مخلفات الطيور إلستعمالها كسماد غني باملعادن‬ ‫والفيتامينات يف احلقول الزراعية‪.‬‬ ‫يعترب قطاع تربية الطيور الداجنة التقليدي وسيلة بيولوجية‬ ‫وطبيعية إلنتاج البيض واللحوم‪ ،‬ومصدرا مهما لعائدات مالية سهلة‬ ‫تساعد يف تحقيق توازن يف ميزانيات العائالت التي تمارس هذا‬ ‫النشاط موازاة مع زراعات فالحية ذات مردودية ضعيفة‪ ،‬مثل ما‬ ‫هو سائد يف منطقة إفران‪.‬‬

‫مكونات مجموعات الدواجن‬ ‫النوع‬ ‫دجاج‬ ‫ديك رومي‬ ‫تدرج‬ ‫إوز‬

‫بياضة مخصَ بة‬ ‫‪10٪‬‬ ‫‪10٪‬‬ ‫‪10٪‬‬ ‫‪10٪‬‬

‫بياضة‬ ‫‪48٪‬‬ ‫‪38٪‬‬ ‫‪36٪‬‬ ‫‪25٪‬‬ ‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 82 / 2015‬‬

‫ذكر مخصً ب‬ ‫‪10٪‬‬ ‫‪12٪‬‬ ‫‪34٪‬‬ ‫‪25٪‬‬ ‫‪58‬‬

‫فراخ‬ ‫‪32٪‬‬ ‫‪40٪‬‬ ‫‪20٪‬‬ ‫‪40٪‬‬


Agriculture du Maghreb N째 82 / 2015

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