Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
EDITIONS AGRICOLES
Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM
Edito Diversification et ouverture sur l’Afrique
22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com
Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Pr. Hmimina M’hamed Pr. BENAZOUN Abdeslam Pr. Mohamed BOUHACHE Dr. Aït Houssa A. Dr Oubaki L. Reda-Fathmi K. Drissi S. Lamghari M. Benbella. M. Chraibi H. Yassine Jamali
Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI
Directeur Artistique Yassine NASSIF
Imprimerie PIPO
Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.
L
e développement des exportations à l’échelle internationale est une tâche ininterrompue et le Maroc se doit de multiplier les démarches pour conquérir de nouveaux marchés notamment pour ses produits agricoles. En effet, ce n’est un secret pour personne, côté débouchés, nous avons bien été fragilisés sur plusieurs de nos marchés traditionnels ces dernières années. Après les nombreuses et fructueuses tournées royales en Afrique, la présence massive des chefs d’Etats et de gouvernements africains à la COP 22 de Marrakech, les nombreuses interventions de l’ONU et des pays donateurs promettant des montants conséquents à l’agriculture africaine ainsi que les nombreux projets lancés par les opérateurs marocains (OCP, banques, Holdings, etc.) il est temps de faire fructifier toutes ces actions par, entre autres, nos exportateurs. De l’aveu de l’ensemble des spécialistes mondiaux, l’Afrique est le continent de l’avenir, aussi bien par sa population
que par ses richesses et par ses potentialités futures. La place du Maroc est incontestablement en Afrique et les actions menées dernièrement sont là pour le prouver. De même, les relations Sud-Sud constituent un moteur de développement aussi bien pour le Maroc que pour les pays africains partenaires. L’Afrique subsaharienne, avec une population dépassant 900 millions de personnes et un important taux de croissance, constitue une région stratégique où le Royaume peut améliorer ses performances en matière d’exportation de fruits et légumes par exemple. Parmi les avantages du Maroc sur ces marchés, l’absence de concurrence et la disponibilité d’un réseau de banques marocaines. Le tour est maintenant aux exportateurs marocains et leurs associations, appuyés par les autorités de tutelle, de se mobiliser pour faire converger toutes les bonnes volontés exprimées lors des forums internationaux et bilatéraux et de faire profiter les population du continent des fruits de leur labeur, après avoir été longtemps exploités par les anciennes puissances coloniales
Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Sommaire 6
Actualités
44 L’olivier et l’huile d’olive : Quelles perspectives pour les changements climatiques, l’énergie renouvelable et l’économie circulaire?» 48 Campagne agrumes Rééquilibrage et dosage des marchés pour nos exportations 54 Pépinières maraichères
Première étape de la réussite de la production
90 Le mildiou Maladie redoutable sur tomate 92 La pourriture grise de la tomate 94 Le mildiou de la pomme de terre 96 TRACTEUR DE DEMAIN Connecté, autonome, polyvalent, pour une agriculture de pointe 101 La galle du collet de la vigne au Maroc (région de Fes-Méknès)
62 Tomate
Démarrage difficile de la campagne 2016-17 dans le Souss :
66 Tomate Les exportations restent peu diversifiées 72 Les aleurodes inféodées à la tomate dans la région du Souss 76 Retour en force de Tuta absoluta causes et méfaits
104 Traitements d’hiver : Mieux vaut prévenir 106 Pratique de l’irrigation des vergers arboricoles 108 Aspersion sous frondaison: un complément au goutte à goutte ? 109 L’irrigation déficitaire pour une meilleure valorisation des ressources en eau
80 Melon conseils de culture 84 Potatoeurope Innovations technologiques pour une meilleure efficience des pratiques
110 Rôle des safeners
88 Production de la tomate sous serre Danger des maladies fongiques
d’herbicides dans le désherbage chimique des cultures 114 Petites annonces
Nos annonceurs AGREMBAL AGRIMATCO AGRIMATCO AGRIMATCO ALLTECH ALLTECH ALLTECH ALLTECH AMAROC APNM ATLANTICA AGRICOLA BASF BASF
63 67 80 81 58 59 60 61 75 13
BASF 93 BASF 95 BIOIBERICA 51 BODOR 69 BODOR 70 CALIMAROC 68 CASE IH 99 CLINIQUE DES PLANTES 31 CMGP 116 CNH 97 71 ELEPHANT VERT 53 77 ELEPHANT VERT 82 91 ELEPHANT VERT 83 4
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EMCO CAL 22 EURODRIP 107 FELEM 87 FLORAGARD 55 FRUIT LOGISTICA 7 GAUTIER Seeds 57 GRIMME 85 INDUSTUBE 23 INDUSTUBE 64 INFORMIA 41 INTERPOMA 19 IRRI-SYS 11 HERMISAN 65 KEKKILA 56
LAFOND 24 LALLEMAND 21 LEMKEN 98 MAGRISER 5 MAMDA 2 MASSO SA 50 PIERALISI 45 PROMAGRI 73 PROMAGRI 79 SIFEL Salon 15 SIPCAM 89 STAR EXPORT Pép. 25 TECNIDEX 49 TESSENDERLO 52
TIMAC Maroc UNIVERS HORTICOLE DU SUD VILMORIN VIP
Agro 115
CAHIER ARABE CAM SONACOS MAMDA CMGP
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Numéro spécial
FRUIT LOGISTICA Berlin, du 8 au 10 février 2017
Le
salon FRUIT LOGISTICA de Berlin est pour les producteurs exportateurs marocains, le meilleur moyen pour faire connaître leurs produits et leurs marques, et développer leur portefeuille clients.
En collaboration avec les associations professionnelles APEFEL, ASPAM, AMCEF et AMPFR, la revue Agriculture du Maghreb édite à l’occasion du salon Fruit Logistica 2017, un numéro spécial en anglais qui a pour objectif de mettre à la disposition des visiteurs internationaux une vision synthétisée de l’offre destinée à l’export et de faire circuler une image positive de la production marocaine de fruits et légumes à travers des articles sérieux sur les principales filières exportatrices (tomate, agrumes, légumes divers, fruits rouges, melon, herbes aromatiques, produits du terroir et biologiques, …). Ce numéro sera gratuitement et largement diffusé sur l’espace Maroc auprès des visiteurs acheteurs et importateurs internationaux de fruits et légumes. En outre, et conformément aux efforts de diversification et d’amélioration des relations commerciales avec la Russie, ce serait l’occasion de consolider les contacts avec les nombreux grands 6
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nOS PARTENAIRES
ASPAM
groupes d’importateurs russes présents en force au salon. Ces derniers seraient très intéressés de s’informer sur la qualité des produits marocains et les opportunités que pourraient leur offrir les exportateurs marocains dans ce sens. Profitez donc de notre numéro spécial FRUIT LOGISTICA 2017 pour présenter vos produits et vos marques à travers une insertion publicitaire ou un publireportage.
Pour toute information sur les espaces disponibles et les tarifs, merci de contacter : Agriculture du Maghreb
Tél. : 0522-23-62-12 - Fax : 0522-25-20-94 - agriculturemaghreb@gmail.com
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Actu Actu
Agriculture urbaine un potentiel à exploiter au Maroc Amar Boujamaa
Ingénieur Agronome, Consultant Indépendant en Développement Rural Élaboration, Suivi et Évaluation des Projets Agricoles
L’Agriculture Urbaine, un concept développé dans les grandes villes européennes et aux Etats-Unis, désigne à la fois un ensemble d’activités agricoles pratiquées en milieu urbain, un mouvement citoyen de réappropriation de l’espace urbain à des fins alimentaires et un outil de développement durable pour les collectivités.
Evolution de l’Agriculture Urbaine dans le monde
Dans les pays développés, l’agriculture urbaine constitue une revendication citoyenne en faveur d’un meilleur accès à une alimentation saine et à des milieux de vie de qualité, alors que dans les pays en développement, elle constitue souvent une stratégie de subsistance alimentaire des ménages en situation de pauvreté. L’Agriculture Urbaine était même une réponse aux crises socio-économiques. Ce fut le cas des jardins de la victoire (Victory gardens), promulgués comme acte patriotique aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et en Allemagne durant la Première Guerre mondiale pour lutter contre la pénurie alimentaire et à nouveau lors de la crise économique des années 1930. L’expérience de Cuba témoigne du fait que l’agriculture urbaine est un important maillon de la résilience des villes en cas de rupture d’approvisionnement en pétrole. Plus récemment, le contexte de déclin industriel et démographique vécu dans le mid-ouest américain (Détroit) a mené à une importante réappropriation des terres urbaines vacantes à des fins de production alimentaire et de création d’emplois. Démarré en 2008 Dans le nord de l’Angleterre dans l’ancienne cité industrielle de Todmorden sous l’impulsion de deux mères de familles, le mouvement ‘’les Incroyables Comestibles’’ (IncredibleEdible), avec sa démarche participative citoyenne de co-création joyeuse de l’abondance partagée se développe à présent aux quatre coins du monde, jusque sur les terres des pays arabes comme la Tunisie, la 8
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Palestine et le Qatar. Grace à l’action des Incroyables Comestibles, 475 villes du monde ont déjà adhéré à ce concept. Aujourd’hui l’Agriculture Urbaine est en train de gagner du terrain à une cadence galopante aussi bien dans les pays du Nord que ceux du Sud et ce sous différentes formes et modèles (low/hightech).
Quelles sont les fonctions de L’Agriculture Urbaine?
Les recherches récentes tendent à démontrer que l’Agriculture Urbaine est un outil multifonctionnel pour le développement durable des quartiers et des villes. Certes, l’impact de l’agriculture urbaine sur la qualité de vie et de l’environnement urbain dépend largement de l’envergure, de la localisation et de l’accessibilité des espaces productifs. Néanmoins, les nombreux bénéfices de l’Agriculture Urbaine sont de plus en plus reconnus.
Fonctions alimentaires et sanitaires
A l’échelle mondiale, près d’un milliard de personnes pratiquent l’Agriculture Urbaine. 200 millions d’entre elles feraient de la production marchande et 150 millions seraient employées à plein temps. Celle-ci produirait approximativement 15% des denrées alimentaires mondiales. L’apport en aliments issus de l’agriculture urbaine permet de réduire les dépenses alimentaires des ménages, mais également d’augmenter la consommation de fruits et légumes frais, notamment chez les enfants. En plus de cette fonction alimentaire, la pratique du jardinage est considérée comme une activité physique modérée ayant des impacts posi-
tifs sur la santé. En combinant activité physique et consommation de fruits et légumes, le jardinage contribue à l’adoption d’habitudes saines de vie. Fonctions sociales La pratique de l’Agriculture Urbaine sous forme de potagers communautaires ou collectifs est souvent un lieu d’intégration sociale et de responsabilisation. Les jardins collectifs offrent des conditions favorables au renforcement des capacités d’agir des personnes et à l’expression d’une citoyenneté active. Ce sont également des lieux d’éducation à l’environnement, à l’horticulture et à l’alimentation. La présence d’un jardin communautaire dans un quartier pourrait améliorer la perception qu’en ont ses résidents. Fonctions environnementales et paysagères Les potagers contribuent à l’amélioration du cadre de vie et du paysage urbain. Ils peuvent aussi être des éléments importants dans la mise en place d’espaces verts à l’échelle de la ville. Grâce à leurs sols perméables, à leur biodiversité et à leur qualité paysagère, les potagers peuvent contribuer à la gestion écologique des eaux de pluie et des déchets organiques ainsi qu’à la lutte contre les ilots de chaleur. Plus encore, la production alimentaire urbaine contribue à la lutte contre les changements climatiques par la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aux transports des aliments. Fonctions économiques La contribution de l’Agriculture Urbaine à l’économie des collectivités demeure encore relativement modeste. La plupart des projets s’inscrivent dans le sillon de l’économie sociale et solidaire
et ne mettent pas nécessairement en jeu des échanges marchands. Des projets de nature commerciale commencent toutefois à voir le jour et présentent un fort potentiel pour le développement de circuits courts de distribution alimentaire, comme les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne et biologique (les AMAP). Qu’ils soient communautaires ou commerciaux, les projets d’Agriculture Urbaine sont une vitrine importante pour les aliments locaux et les métiers de l’agriculture.
Etat des lieux de l’Agriculture Urbaine au Maroc :
initiatives entreprises à ce jour L’une des premières actions initiées au Maroc sur l’Agriculture Urbaine a été conduite par des chercheurs de l’Université Hassan II Ain Chock (Casablanca) en collaboration avec le Ministère Fédéral Allemand de l’Éducation et de la Recherche. Ce projet faisait partie d’un projet international de recherche dénommé ’’Megacities’’. Casablanca a été choisie parmi les villes devant bénéficier de ce projet. Les Allemands y ont développé ce concept entre 2008 et 2014, en coordination avec des groupes écologiques, dont l’Association de Recherche-Action pour le Développement Durable du grand Casablanca (ARADD) et l’association Terre et Humanisme-Maroc. Cette collaboration a permis
La permaculture est une méthode d’agriculture développée dans les années 1980 en Australie et qui s’inspire de l’écologie naturelle pour créer des écosystèmes durables qui peuvent s’insérer dans les zones urbaines à moindre coût écologique et économique. L’idée est de privilégier la culture de nombreuses plantes différentes qui s’auto-entretiennent grâce à un aménagement adapté, plutôt que de cantonner l’agriculture à des grands espaces productivistes. de mener des expériences très concluantes sur l’Agriculture Urbaine à Casablanca avec un plan d’action et 4 projets pilotes. Les conclusions de l’étude du projet sont déjà publiées. La deuxième activité sur l’Agriculture Urbaine a été la création en 2014 à Sidi Moumen, l’un des quartiers les plus populaires de Casablanca, du jardin-école Ibn al-Awam par l’ONG Orange Bleue. Dans ce jardin, situé à côté du complexe culturel El Ghali et en face du centre social Oum Keltoum, on trouve toutes sortes de fruits et légumes. Le projet s’assigne comme objectifs l’introduction au Maroc d’un modèle d’Agriculture Urbaine générateur de revenus (la permaculture) et la conduite d’actions sociales pour les riverains et les jeunes en difficultés du quartier. En outre ce jardin de 2.500 m2 remplace une décharge où squattaient chiens errants et toxicomanes. Aujourd’hui, dans ce lieu de reconversion et de reconstruction, les enfants du quartier et des bénévoles se mobilisent autour des valeurs de la permaculture. Une troisième initiative de médiatisation et de sensibilisation sur l’Agriculture Urbaine a été menée par M Omar Amrani, ‘’chroniques du Futur’’ de la nouvelle Tribune, qui avait pour ambition de diffuser au grand public des informations sur l’Agriculture Urbaine, disponibles au Maroc et à l’étranger. Dans son analyse, il a passé en revue les modèles de l’Agriculture urbaine (conventionnelle, hydroponique, aquaponique, verticale), leurs avantages et leurs inconvénients par rapport à l’agriculture rurale. Il a invité tous les intervenants à travailler ensemble pour que cette nouvelle forme d’agriculture puisse contribuer à résoudre les grands défis alimentaires qui nous attendent, à savoir nourrir les 80 % de la population qui se-
ront des citadins à l’horizon 2050. Une quatrième action a été lancée par le Ministère Marocain de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire qui a commandité, vers fin août 2016, une étude en vue de la mise en place d’une stratégie de développement de l’Agriculture Urbaine. Le cahier des prescriptions spéciales (CPS) accompagnant l’appel d’offres de l’étude, précise que celle-ci devra préconiser des recommandations visant la préservation des terres agricoles et des richesses naturelles, la réduction des empreintes environnementales dues à l’urbanisation en préservant et en valorisant la biodiversité, les sols, les milieux naturels et en restaurant et valorisant la nature en ville. Le projet permettra, par ailleurs, d’encourager et d’accompagner les initiatives privées ou associatives, professionnelles ou non professionnelles, pour le développement de l’Agriculture Urbaine (jardins associatifs, jardins de rue, espaces partagés dans le logement collectif, toits plantés, etc.) et de mettre en valeur l’intérêt social qu’elle suscite. L’étude s’assigne aussi le développement de l’utilisation des technologies modernes telles le recyclage des eaux pluviales et l’hydroponie pour assurer une production contrôlée et une gestion qualitative et économe des ressources en eau. Cette étude devra permettre de tester le processus dans les quatre villes pilotes: Agadir, Béni Mellal, Fès et Meknès. Une cinquième activité a été menée par l’auteur de cet article et consiste en la conduite d’un potager sur le toit au quartier Nassim II à Casablanca (photo). Etant donné que l’exercice de pratiquer l’Agriculture Urbaine semble être une tâche compliquée et pénible pour les néophytes, l’objectif de la conduite de ce potager est non
pas de produire uniquement des légumes et des fruits, mais de conduire des essais qui devraient aboutir à proposer des méthodes simples et faciles pour la conduite d’un potager sur les toits, les terrasses d’un jardin ou un balcon. Les résultats des 3 années d’expérimentation ont été exposés aux habitants du quartier et sont aujourd’hui partagés dans les réseaux sociaux. Suite à ce partage d’information une liste des personnes intéressées par la conduite, chez eux, d’un potager a été établie pour organiser des journées de formations et de visites du potager mis en place sur le toit. En outre un potager conduit en permaculture est en cours d’installation dans un lot vacant en vue de former les jeunes du quartier. Les principales conclusions et recommandations de ces 3 années d’expérimentations et de tests sont: • l’irrigation est le facteur le plus important dans la conduite d’un potager : arroser quand il le faut (surveillance, présence) et avec la quantité qu’il faut (fréquence, dose). Pour cela, il est recommandé : • dans le cas d’un potager conduit avec un nombre limité de pots d’utiliser des pots ayant un réservoir à sa base : les besoins en eau des plantes sont satisfaits par diffusion de l’eaupar capillarité grâce à une mèche de tissu reliant le sol et le réservoir d’eau • dans le cas d’un potager conduit avec un nombre plus important de pots, il serait préférable d’utiliser un kit de système d’irrigation goutte à goutte enterré manuel ou automatiquepour éviter une astreinte par la présence. • Pour les débutants, il est conseillé de ne semer ou planter que des plantes faciles à conduire comme les plantes aromatiques, le radis, les laitues, l’aubergine, la
betterave. • Les légumes et les fruits nécessitent un certain niveau de savoir-faire : date, profondeur et densité de semis, diagnostic et traitement des maladies et insectes, conduite de la plante (taille, pincement, densité, irrigation…) En attendant les résultats de la consultation lancée, vers fin août 2016, par le Ministère Marocain de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire et les résultats des tests du processus retenu dans les quatre villes pilotes (Agadir, Béni Mellal, Fès et Meknès) il est souhaitable de commencer dès à présent mener des campagnes de sensibilisation des parties prenantes et d’encourager la population à cultiver des potagers sur des petites surfaces car c’est la forme la plus économique et ne nécessite que très peu d’investissements. En effet il suffit d’avoir à sa disposition une terrasse de jardin, un balcon ou un toit (privés ou communs) et d’y installer des fruits et légumes. L’exercice de pratiquer l’agriculture peut sembler une tâche pénible pour les néophytes mais en vérité prendre soin d’un potager est très simple et peut rapidement devenir addictif pour peu que l’on s’y essaie. D’autant plus que de nombreux sites web, de blogs, d’applications et de formations pratiques sont aujourd’hui disponibles pour apprendre à cultiver facilement et efficacement. Pour que l’Agriculture Urbaine commence chez nous, notre gouvernement doit se saisir de ce nouveau concept, le comprendre dans sa globalité et l’encourager à tous lesniveaux (individu, entreprise, commune urbaine, enseignement) pour tirer profit de ses nombreux avantages. Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Actu Actu
L’agriculture,
grande oubliée de la COP22 La conférence sur le climat s’est terminée ce vendredi 18 novembre à Marrakech. Le Maroc et de nombreux pays d’Afrique du Nord déplorent l’absence d’actions internationales concernant l’agriculture. Ce secteur, important économiquement pour la région, est fortement soumis aux changements climatiques. Une conférence donnant la part belle à une agriculture en crise, tel était l’espoir suscité par le discours du ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, lors de la cérémonie d’ouverture de la COP22. Au dernier jour de la conférence, le retour à la réalité diplomatique est sévère pour les producteurs de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), soutenus par quelques initiatives non coordonnées.
Contrôler la désertification Au cœur de Marrakech, de part et d’autre de l’avenue Mohammed-VI, le promeneur peut observer l’Oliveraie, une propriété royale où des centaines d’oliviers impeccablement alignés dorent au soleil. C’est ici que l’agriculture méditerranéenne s’arrête, car, plus au sud, les oliviers n’étanchent plus leur soif, meurent et permettent au désert de s’approcher un peu plus chaque année. Là où le Sahara s’est avancé de 140 kilomètres depuis 1960, l’Afrique du Nord a perdu 650 000 km² de terres productives. L’équivalent d’un territoire grand comme la France. « Nous devons absolument contrôler la désertification, conserver nos ressources naturelles et mettre en place Agriculture Agriculturedu duMaghreb Maghreb
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des modes d’agriculture durables. La région MENA est à la traîne », confie Rachid Mrabet dans les couloirs de la COP22. Selon les études menées par ce chercheur à l’Institut national marocain de la recherche agronomique, 50 % de la nourriture au MoyenOrient et en Afrique du Nord est importée, alors que 60 % des revenus y sont tirés de l’agriculture. D’où la nécessité de réformer les manières de cultiver et d’investir pour garantir, du Maroc à l’Irak, la sécurité alimentaire en zone rurale. Une mission que supervise Mike Rosegrant à l’Institut international de recherche
pour les politiques alimentaires : « Trente-trois millions de personnes souffrent de la faim dans la région. Ce chiffre pourrait être divisé par deux. Il suffirait que chacun des vingt pays concernés accorde cent millions de dollars à la recherche et développement, à la construction de nouvelles infrastructures et à une meilleure gestion de l’eau et les sols. Toutes les technologies sont déjà disponibles ! » s’étonnet-il.
S’adapter aux changements climatiques et assurer la sécurité alimentaire S’agit-il d’un problème d’in-
vestissement public ? « Oui, mais pas seulement. Il faut une prise de conscience de la communauté internationale. Et de ce point de vue, l’Accord de Paris n’a servi à rien. » En salle plénière de la COP22, là où les diplomates des 195 États participants prennent la parole, les représentants africains misaient beaucoup sur l’initiative « AAA » : Adaptation de l’Agriculture Africaine. Un grand stand avait été installé dans les locaux de la COP22 pour expliquer le projet aux participants. Objectifs : améliorer le stockage du carbone dans les sols et l’adoption de pratiques climato-résilientes. « Dans beau-
coup de pays, s’adapter aux changements climatiques et trouver des moyens d’assurer la sécurité alimentaire font partie d’un seul et même défi », entend-on au stand de l’initiative Triple A. Soumis par le Maroc, le projet est défendu par une vingtaine de pays africains. Rabat peut aussi compter sur le soutien de Paris. « La France est avec nous, ce qui veut dire que l’Allemagne l’est aussi. Nous allons maintenant travailler pour obtenir le soutien de toute l’Union européenne », affirme un négociateur marocain. Le Maroc veut profiter de l’aura de la COP pour convaincre.
Améliorer les rendements de l’irrigation Mais cette initiative exclut le MoyenOrient, où l’agriculture peut représenter jusqu’à 90 % des emplois en milieu rural. Pour trouver la trace d’un projet transnational en faveur de l’agriculture dans cette région, il faut aller chercher parmi les 200 exposants invités à présenter leurs innovations. Le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA, en anglais) siégeait à Alep avant l’éclatement de la guerre en Syrie. Depuis, il a déplacé bureaux et laboratoires à Bey-
routh et a exposé à la COP22. Ses chercheurs ont mis au point des systèmes d’irrigation d’appoint et de récupération de l’eau pluviale qui équipent des parcelles en Iran, en Éthiopie et en Turquie. « Ces dispositifs permettent d’obtenir un rendement de 2,5 kg de nourriture par mètre cube d’eau, contre 0,5 dans le cas d’une irrigation traditionnelle. Mais en fournir à toute la région, ça, nous ne le pourrons pas», admet Ali Bousaba, directeur de l’ICARDA.
L’agriculture, secteur oublié des négociations climatiques Jeudi 17 novembre, la Banque Mondiale a lancé un nouveau plan pour soutenir l’adaptation du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord aux changements climatiques. « Le réchauffement du climat va empirer une situation déjà difficile. Prenez les ressources hydriques. Celles de la région MENA sont les plus faibles du monde. Elles continueront de diminuer et de mettre en danger des millions de gens qui vivent d’activités liées à l’eau », s’alarme Hafez Ghanim, vice-président de la Banque Mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Le « Plan d’action MENA pour le climat » promet une aide de plus d’un milliard de dollars par an pour accompagner le développement de l’énergie éolienne et de villes résilientes. Mais cette enveloppe ne prévoit presque rien pour le secteur agricole. « Le Banque Mondiale sort le mauvais portefeuille », déclare un diplomate marocain. « Sur les 29 articles de l’Accord de Paris, pas un seul ne traite d’agriculture. Cet accord fait de l’agriculture une des innombrables composantes du volet adaptation. Comment voulez-vous que le sujet soit pris à bras-le-corps ? Le problème, c’est qu’il a toujours bloqué les négociations climatiques. Alors les grands pays industrialisés évitent de l’aborder. Pire, ils font tout pour le reléguer ». Bastien Borie, à Marrakech (partenariat La Croix / association Open Diplomacy),
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Actu Actu Produit
Morocco Nadorcott Seedless, un nouveau label Le mandarinier Nadorcott, aussi connu sous le nom d’Afourer en référence à la station de recherches, fut sélectionné puis planté pour la première fois par les Domaines Agricoles dans les années 90.
HISTORIQUE :
DES ORIGINES AU CŒUR DU MAROC
Le mandarinier Nadorcott puise ses origines au cœur du Maroc… Découvert en 1982 au Maroc, le mandarinier Nadorcott est le fruit de programmes de recherches de l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) à la station d’Afourer dans la région de Beni-Mellal au Maroc ainsi que des travaux d’envergure entrepris par les Domaines Agricoles depuis le début des années 90 qui ont confirmé l’auto-stérilité de la variété. Cette nouvelle variété de mandarinier, décelée par le chercheur Nadori El Bachir, est née d’une hybridation naturelle du mandarinier Murcott. Elle a ainsi pris le nom commercial de Nadorcott, contraction de Nadori et Murcott. C’est la collaboration entre l’INRA et la Direction des Domaines Agricoles dans le domaine de l’agrumiculture qui a permis de mettre au point cette variété tardive de mandarinier qui marquera alors l’histoire contemporaine de l’agrumiculture méditerranéenne.
UNE MANDARINE NATURELLEMENT SANS PÉPIN
Au fil du temps, les chercheurs ont remarqué que le mandarinier Nadorcott, était auto stérile. En effet, si le mandarinier Nadorcott est planté de manière isolée afin d’éviter la pollinisation avec d’autres variétés, les fruits produits de manière parthénocarpique, ne contiennent alors aucun pépin ! La Nadorcott du Maroc est ainsi produite dans des vergers 100% isolés et régulièrement contrôlés. Le Maroc est la seule origine au monde à préserver cette caractéristique 100% naturelle.
LA SEULE AUTHENTIQUE NADORCOTT EN PROVENANCE DU MAROC
La mandarine Nadorcott est produite au Maroc dans les régions de Chichaoua, Marrakech, Souss, Gharb, Safi et Béni-Mellal. La production de la mandarine Nadorcott s’effectue de janvier à fin avril, ce qui permet une commercialisation de mi-janvier à mi-mai et donc une disponibilité tardive sur les étals qui la différencie des autres variétés de mandarine.
LES ENGAGEMENTS DU LABEL MOROCCO NADORCOTT SEEDLESS® MOROCCO NADORCOTT SEEDLESS, UN NOUVEAU LABEL
Fière des qualités exceptionnelles de ce fruit unique cultivé au cœur de son terroir d’origine, l’APNM, l’Association des Producteurs de Nadorcott au Maroc, a lancé en janvier 2016 le label Morocco Nadorcott Seedless®. Ce label garantit le goût exceptionnel de cette mandarine ain-
L’APNM, L’ASSOCIATION DES PRODUCTEURS DE NADORCOTT AU Maroc L’APNM est composée de l’ensemble des producteurs de Nadorcott au Maroc qui détiennent une licence de production. La principale mission de l’Association des Producteurs de Nadorcott au Maroc est de préserver et promouvoir la variété du mandarinier Nadorcott. L’APNM s’assure que les caractéristiques et qualités du produit répondent précisément aux exigences du cahier des charges spécifique, imposées par le label Morocco Nadorcott Seedless®, comme l’isolement des vergers permettant d’éviter la présence de pépins dans les fruits. L’APNM a également pour mission de fédérer les producteurs par le partage des pratiques culturales et du savoir faire techniques dans un objectif d’amélioration continue de la production quantitative mais surtout qualitative de la Nadorcott et de la qualité intrinsèque du fruit. Enfin, l’Association des Producteurs de Nadorcott au Maroc a également comme objectif de promouvoir, au niveau national et international, la variété Nadorcott du Maroc à travers le label Morocco Nadorcott Seedless®.
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Actu Actu Produit
conduire leurs vergers dans une approche culturale qui limite l’utilisation d’engrais et de produits de traitement et privilégie des méthodes respectueuses de l’environnement. Ces techniques reposent notamment sur l’observation, la prophylaxie et la lutte biologique, c’est-à-dire l’utilisation de moyens préventifs naturels comme des insectes-amis pour protéger les cultures des ravageurs. Les unités de production sont certifiées selon les référentiels en vigueur reconnus à l’international dont la certification « Global GAP » et la majorité d’entre elles sont en cours de certification « Nature Choice ».
UN FRUIT TARDIF NATURELLEMENT SANS PÉPIN ET NATURELLEMENT SAVOUREUX
si que l’homogénéité de ses caractéristiques visuelles et gustatives tout au long de la saison et saison après saison. Le nom de ce nouveau label met en valeur le terroir originel de cette variété de mandarinier ainsi que la garantie de fruits naturellement savoureux et sans pépins. Un plan de communication de grande envergure a été lancé pour imposer ce label comme synonyme d’exigence, de qualité et de confiance.
UNE FILIÈRE MAÎTRISÉE ET CERTIFIÉE
Les plants de mandariniers Nadorcott plantés au Maroc sont certifiés indemnes de pathogènes et proviennent de pépinières agréées qui assurent un contrôle qualité exigeant depuis la semence jusqu’au plant. Les fruits portant le label Morocco Nadorcott Seedless® sont produits dans des vergers isolés d’au moins 5 kilomètres des autres agrumes compatibles. Cet isolement empêche la pollinisation entre les arbres de Nadorcott et ceux des autres variétés d’agrumes et garantit l’auto-stérilité du mandarinier Nadorcott et donc l’absence de pépins dans les fruits. De la production à la distribution, le label Morocco Nadorcott Seedless® garantit une traçabilité sans faille et une qualité haut de gamme des fruits grâce au respect d’un cahier des charges précis et rigoureux qui comprend notamment : - un système d’identification de la variété Nadorcott à la source - l’application du système spécifique «GESVATEC» qui fournit une garantie supplémentaire de l’origine et l’authenticité du fruit pour les exportations - des contrôles draconiens au niveau des stations de conditionnement (réalisés par une société de contrôle indépendante) - le contrôle de l’authenticité de la variété par l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE)
UNE GESTION CULTURALE EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
Les producteurs de Nadorcott au Maroc sont engagés à 14
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La mandarine Morocco Nadorcott Seedless® se distingue par ses qualités gustatives exceptionnelles grâce à sa chair juteuse, sucrée et aromatique alliée à un équilibre parfait entre sucres et acidité. Sa couleur d’un orange intense, sa peau lisse et sa forme joliment aplatie, font de la mandarine Morocco Nadorcott Seedless® un fruit de très belle présentation. Naturellement sans pépin et dotée d’une peau permettant un épluchage facile, la mandarine Nadorcott est plébiscitée par les consommateurs du monde entier. Enfin, outre une excellente tenue en rayon, sa production tardive permet une disponibilité commerciale étalée de mi-janvier à mi-mai, satisfaisant à la fois les consommateurs et les distributeurs.
UN FRUIT TOURNÉ VERS L’AVENIR
En plus de garantir un fruit authentique, sans pépin et savoureux, l’Association des Producteurs de Nadorcott au Maroc a également pour mission d’assurer le développement commercial au Maroc mais surtout à l’international. Cette croissance passe notamment par la mise en place d’actions et d’une stratégie commune à l’ensemble des producteurs qui visent à asseoir et accroître la notoriété de la mandarine marocaine Nadorcott et de son label Morocco Nadorcott Seedless® à travers le monde. Cette stratégie a ainsi permis d’engendrer une croissance continue des volumes exportés depuis 2007. Grand succès du stand de l’APNM au salon Fruit Logistica
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Actu Actu Produit
Pomme ita
nne
La filière Un exemple d’organisation et d’intégration Avec près de 2 millions de tonnes, l’Italie est le deuxième plus grand producteur de pommes en Europe. Les vergers de pommiers sont situés à plus de 80% dans le Nord du pays, notamment dans le sud Tyrol qui concentre 50% de la production italienne, 10% de la production européenne et 2% de la production mondiale, suivi de Trentino, Piémonté et Émilia-Romagna.
D
ans les dernières décennies, l’arboriculture, en Italie comme en Europe, a globalement migré vers le Sud. Le pommier est la seule espèce qui s’est déplacée du Sud vers le Nord et en altitude, des plaines vers les montagnes. Cette migration vers des conditions plus adaptées à la culture s’est traduite par une nette amélioration de la qualité des pommes italiennes qui se classent désormais parmi les pommes haut de gamme les plus appréciées sur les marchés internationaux. L’Italie fait désormais partie
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des plus gros exportateurs de pommes dans le monde, avec notamment le développement des flux d’exportation vers les pays émergents, où le boom économique crée de nouvelles opportunités. Dans la région autonome du sud Tyrol, les vergers de pommiers s’étendent à perte de vue. La province est située sur le versant sud des Alpes au nord de l’Italie et le terroir est caractérisé par des altitudes de production comprises entre 200 et 1.000 mètres, des précipitations moyennes annuelles de 800 mm et 2000 heures d’ensoleillement par an. Elle allie
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de ce fait les avantages climatiques de sa montagne au climat relativement doux de ses vallées. Plus de 7.000 familles vivent de cette production qui couvre près de 18.500 hectares, soit une moyenne de 2,5 hectares par ferme avec un rendement moyen de 60 tonnes/ha et la production est livrée presque intégralement à des coopératives. Malgré la taille modeste des exploitations, la clef de leur succès réside dans l’organisation des producteurs avec la mise en place et la gestion des organismes de services dont ils ont besoin (forma-
tion, conseil technique, recherche, certification...) avec l’aide des autorités régionales. Ainsi, en 2014, 95% des pommiculteurs étaient membres d’une des 24 coopératives, regroupées elles-mêmes au sein de deux grandes structures en charge de la commercialisation. Le rôle central des organisations de producteurs et la complémentarité des fonctions entre des acteurs privés et publics est remarquable. A noter que depuis une dizaine d’années, la grande tendance est à la fusion de coopératives dont la dimension atteint de plus en
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Actu Actu Pomme
plus souvent 20.000 à 60.000 tonnes, avec d’énormes investissements dans les équipements de stockage et conditionnement. La réussite des consortiums trouve ses racines dans la fédération de milliers de producteurs réunis dans plusieurs coopératives qui ont accepté de travailler sur le même modèle. La taille moyenne de leurs exploitations est inférieure à 2 hectares. La coopérative est également un pilier économique qui a permis de mettre en place des outils de recherche appliquée et de transfert de connaissance aux producteurs, et avec notamment la création d’écoles spécialisées dans la formation des jeunes agriculteurs. Aujourd’hui, grâce à cette organisation
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sans faille, les producteurs du Sud Tyrol sont à même de garantir un haut niveau de contrôle et de qualité ainsi que des services de ventes et marketing adaptés aux différents marchés. De nombreuses solutions sont développées pour diminuer l’impact de la production sur l’environnement. Dans les vergers, la culture est conduite selon les principes de la production intégrée. Tout est fait pour réduire le plus possible ses conséquences sur l’environnement et garantir le respect des équilibres naturels et des écosystèmes.
Production et marchés
Depuis 2005, treize variétés
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de pommes sont produites dans la région, mais les plus cultivées sont les variétés classiques haut de gamme comme Golden Delicious sur 37% des surfaces, Gala (13%), Red Delicious (9%), Braeburn (7%) et Granny Smith (6%). L’environnement de production a une grande influence sur les caractéristiques et la qualité de la pomme. En effet, les conditions de montagne accentuent certains traits qualitatifs : coloration, texture, croquant de la chair, richesse en polyphénols et autres substances nutritives, etc. C’est la raison pour laquelle les consortiums de producteurs ont développé des signes distinctifs de qualité de leurs terroirs de production (IGP et AOP) qui sont des atouts de taille pour la communication. En général, il s’agit de marques commerciales d’exploitation gérées par des consortiums de producteurs dans leurs territoires respectifs. Le marché local italien reste le principal marché pour les pommes de la région, tandis que les marchés d’exportation représentent environ 40% du chiffre d’affaires total. Les plus importants marchés d’exportation européens sont l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Scandinavie, l’Europe de l’Est... Les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient sont les plus intéressants en dehors de l’Europe. La conjonction de la crise économique, de l’embargo russe et de la récolte record en Europe, impose de redoubler d’effort et de faire preuve de beaucoup d’innovation pour développer de nouveaux débouchés. C’est pourquoi il est indispensable d›examiner de nouveaux marchés tels que ceux du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui offrent
les plus importants taux de croissance. A titre d’exemple, les marchés de la Lybie, l’Egypte, l’Algérie, la Tunisie et le Maroc enregistrent un rythme de croissance très intéressant, grâce aux efforts des distributeurs locaux et aux actions de promotion et de marketing pour renforcer la notoriété de la marque auprès des consommateurs (spot publicitaires sur les principales chaînes, presse spécialisée…). Sur ces marchés les consommateurs apprécient particulièrement les variétés classiques comme Golden Delicious, Red Delicious et Gala. En plus de l’attention accordée à la qualité et au goût, ce sont aussi des marchés où il faut veiller au maintien d’un bon niveau qualité/prix. A noter que l’origine géographique joue un rôle essentiel pour rassurer le consommateur sur la qualité et les standards de production. La quasi-totalité des variétés de pommes produites dans la région ont obtenu la dénomination IGP – le label européen d’Indication Géographique Protégée. L’étiquette de garantie apposée sur chaque pomme symbolise les notions de qualité, de naturel et de sécurité que les consommateurs associent désormais à la production du sud Tyrol. Actuellement, et de plus en plus, celui qui achète souhaite savoir d’où proviennent les aliments qui arrivent dans son assiette. Plus cette origine est certifiée, plus grande est la confiance du consommateur. Pour soutenir les ventes, des campagnes de marketing et de communication sont programmées chaque année.
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Actu Actu produit
Les fruits rouges marocains
à la conquête du marché Britannique Les 26 et 27 septembre 2016, L’EACCE a organisé en collaboration avec l’Association Marocaine des Conditionneurs Exportateurs de Fraise (AMCEF) et l’Association Marocaine des producteurs de Petits Fruits Rouges (AMPFR), une mission B to B à Londres au profit des entreprises marocaines productrices et exportatrices de fruits rouges. Cette mission avait pour objectif de consolider la présence de l’offre marocaine, évaluer le potentiel du marché britannique et comprendre ses besoins, et approcher les plus grands acheteurs, importateurs et distributeurs de fruits rouges frais et surgelés sur ce marché afin d’explorer de nouvelles opportunités de partenariats. La première journée de cette grande manifestation, à laquelle ont pris part l’EACCE, l’AMCEF, l’AMPFR, le représentant de l’Ambassade du Maroc en Angleterre, la représentante du Ministère du Commerce Extérieur britannique et une cinquantaine de représentants d’entreprises anglaises spécialisées dans l’importation des fruits et légumes, a porté princi-
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palement sur la commercialisation et la production des petits fruits rouges du Maroc. Cinq exposés ont été présentés lors de cette journée concernant les thèmes suivants : - La présentation et les missions de l’EACCE, présentée par Monsieur HAMMADI, Directeur Technique à l’EACCE ; - Le conditionnement et l’exportation des baies
rouges du Maroc présentée par Monsieur ALAMOURI M, Président de l’AMCEF; - La culture et la production des petits fruits rouges du Maroc présentée par Monsieur BENNANI A., Président de l’AMPFR ; - L’aperçu sur les caractéristiques des importations anglaises et leurs exigences, présenté par Monsieur BOUATTAF, conseiller com-
mercial de l’Ambassade du Maroc en Angleterre. - Les perspectives d’importation des fruits et légumes du Maroc dans le futur présentées par Madame Angie STUAR, responsable de la coordination commerciale du FPC «Fresh Produce Consortium». A cette occasion, les deux associations AMCEF et AMPFR
ont fait part du développement important qu’a enregistré ces dernières années le secteur des fruits rouges au Maroc notamment, sur le plan des infrastructures et l’adoption de nouvelles technologies de production et de conditionnement ayant permis non seulement une nette amélioration de la qualité du produit, mais aussi, le développement de la culture de la fraise et l’émergence d’autres cultures à forte valeur ajoutée telles que la myrtille et la framboise. Les membres de la délégation marocaine ont également mis l’accent sur l’amélioration des conditions de travail des ouvriers et de production tant au niveau de l’optimisation de l’utilisation de l’eau qu’au niveau de l’utilisation ultra-contrôlée des pesticides. Pour rappel la filière des fruits rouges du Maroc a connu lors de la compagne 2015-16 une production de 162.100 tonnes. En termes de performances d’exportations, les fruits rouges ont enregistré un volume de 96.000 t, soit une progression de 21% par rapport à la campagne 201415 et 44% par rapport à la campagne 2010-2011. La part de l’Angleterre s’est élevée à environ 10.000 tonnes, dont 5.620 tonnes de fraises fraîches, 44 tonnes de fraises congelées, 2.424 tonnes de framboises et 1.175 tonnes de myrtilles. A l’issue de ces exposés, une cinquantaine de rencontres ont eu lieu entre les exportateurs marocains et les principaux donneurs d’ordres opérant dans le secteur des fruits rouges ayant abouti à la concrétisation de contrats d’affaires. La deuxième journée a été consacrée aux visites de sites, tels que les plateformes logistiques, les entreprises de surgelés ainsi que les entreprises dont les fruits rouges surgelés sont l’ingrédient principal de leurs produits. Pour rappel, la filière des petits fruits rouges qui englobe trois cultures principales, à savoir le
fraisier, le framboisier et le myrtillier, constitue un domaine d’excellence des périmètres du Gharb et du Loukkos qui détiennent
environ 90% de la production nationale. Le développement de cette filière est dû aux avantages comparatifs dont jouit la région
et notamment : la proximité de l’Europe, les conditions pédoclimatiques favorables, la main d’œuvre qualifiée, la maitrise des
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Actu Actu produit
techniques de production, de conditionnement, de conservation, de transformation et la délocalisation de la production de certaines entreprises européennes vers le Maroc, ainsi que les incitations accordées par l’Etat à l’investissement. A partir de 2008, en plus de la fraise pratiquée dans les deux régions depuis très longtemps, la framboise et la myrtille ont enregistré une forte expansion. Cet élan est dû essentiellement à la demande mondiale en baies en croissance constante, au potentiel réel de production ainsi qu’aux avantages réels dont jouit la région. En effet, le Maroc dispose d’avantages comparatifs pour la production de petits fruits rouges de saison d’hiver destinées aux marchés de l’UE. Cette activité est réalisée essentielle-
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ment par les grandes exploitations et des investisseurs étrangers dotés des moyens logistiques nécessaires pour la production, la valorisation et l’exportation de la production en adoptant les techniques les plus innovantes. Ces deux produits sont actuellement parmi les spéculations fruitières les plus rentables et les plus demandées par les marchés, notamment
européens et américains. Parmi les facteurs qui ont facilité l’implantation de ces deux cultures, le fait que l’infrastructure de réfrigération utilisée pour l’industrie d’exportation des fraises, puisse également être utilisée pour le créneau des framboises et des myrtilles. En effet, les soins post récolte, y compris la réfrigération et le contrôle de la température et de l’hu-
midité, sont les mêmes pour tous les types de baies. De plus, les différents types de baies peuvent donc être stockées et transportées ensemble en charge mixte. Par ailleurs, les exportateurs marocains de petits fruits rouges bénéficient d’un avantage en termes de coûts de fret vers les marchés de l’UE comparativement à leurs concurrents en Israël,
Organisation professionnelle
en Égypte, et dans d›autres pays plus éloignés, qui sont tous obligés de recourir au fret aérien, ce qui est plus coûteux. Sur le plan économique, l’introduction de ces nouvelles espèces dans les régions productrices de fraises a donné une bouffée d’oxygène à ce secteur dans la mesure où elle a permis aux producteurs de diversifier leurs
offres sur le marché européen et de profiter des bons prix offerts pendant la saison hivernale. En effet, bien que plusieurs pays européens soient producteurs de petits fruits, leurs productions n’arrivent sur le marché qu’à partir de Juin-Juillet. Pendant le reste de l’année, l’approvisionnement se fait à partir du Chili, du Mexique et plus récemment de l’Espagne.
Le Maroc peut facilement se faire une place de choix sur le marché européen même en présence de ces pays car sa proximité de l’Europe lui confère un avantage considérable par rapport aux pays de l’Amérique latine qui se trouvent défavorisés par les coûts exorbitants du transport aérien.
La filière des fruits rouges est encadrée par deux associations, l’Association marocaine des producteurs de fruits rouges (AMPFR) et l’Association marocaine des conditionneurs et exportateurs de la fraise (AMCEF). Elles ont entre autres objectifs la contribution à la mise à niveau des entreprises agricoles, la diffusion des informations sur le marché, l’amélioration du niveau technique et organisationnel des entreprises agricoles, la participation à la formation des agriculteurs et des agro-industriels...
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Actu Actu produit
Le réseau EUFRUIT
favorise l’accès à la recherche et l’innovation pour les fruits Le réseau thématique EUFRUIT s’est réuni à Louvain, en Belgique, le 9 novembre 2016 pour sa première Assemblée Générale. Après moins de 6 mois de fonctionnement, le projet a déjà lancé une plate-forme spécialisée pour faciliter l’accès aux connaissances en matière de recherche et innovation disponibles pour le secteur des fruits. EUFRUIT est un projet à plusieurs niveaux qui vise à libérer, stimuler et utiliser le potentiel de recherche européen pour exploiter de nouvelles opportunités en ce qui concerne les produits frais. EUFRUIT a été lancé en mars 2016 dans le but de faciliter l’accès au savoir et de diffuser le potentiel de recherche et d’innovation existant pour le plus grand bien du secteur des fruits frais et des consommateurs. Le réseau a pour objectif ambitieux d’exploiter pleinement le potentiel européen de la recherche dans le secteur des fruits. C’est un réseau européen thématique unique, dans lequel les instituts de recherche et les organisations européennes représentatives du secteur des fruits frais s’unissent. Au total, EUFRUIT rassemble un consortium de 21 partenaires de 12 pays différents.
Au cours des six premiers mois d’activités, le consortium a travaillé sur 4 domaines thématiques fondamentaux pour le potentiel d’innovation du secteur européen des fruits. Cela inclut un examen et une analyse des dernières tendances sur la performance des nouvelles variétés et des développements de cultivars, sur une analyse des initiatives visant à minimiser les résidus sur les fruits et sur l’environnement, sur un inventaire de l’amélioration de la manipulation et du stockage des fruits et enfin sur l’identification des activités visant à améliorer les systèmes de production
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durables. Pour chacun de ces sujets, une analyse des recherches existantes a été menée et résumée dans des rapports de synthèse consacrés à chacun des domaines thématiques susmentionnés. Au total, cet exercice a déjà permis la coopération de 86 participants issus de 15 États membres, qui ont collaboré sur les 4 thèmes pour recueillir les meilleures pratiques. Les groupes thématiques poursuivront les travaux au cours des prochains mois afin d’élargir la portée des produits couverts par les rapports de scannage et de synthèse. La réunion annuelle du
réseau EUFRUIT a mis en avant le fait que seulement 6 mois après le lancement du réseau, sa plate-forme du savoir est pleinement opérationnelle. Les premières synthèses intérimaires ainsi que d’autres informations pertinentes sur les activités des partenaires sont déjà disponibles sur la nouvelle plate-forme Internet créée pour faciliter l’accès à l’information au plus large public possible. L’Assemblée Générale annuelle d’EUFRUIT a salué cette étape importante du projet et a évalué d’autres actions visant à apporter du contenu au site et à accroître sa visibilité. La plate-forme de connaissances est accessible en suivant ce lien: La réunion a également permis de revoir avec les représentants de la Commission européenne les principaux moteurs de la politique de l’UE en matière de recherche et d’innovation pour l’agriculture, ainsi que le Partenariat européen pour l’innovation (EIP-AGRI). Un aperçu du programme EUFRUIT a été récemment téléchargé sur le site Internet de l’EIPAGRI: http://ec.europa.eu/ eip/agriculture/en/news/ eufruit-%E2%80%93-european-fruit-network EUFRUIT est coordonné par Michelle Williams, chef du
département des sciences de l’alimentation de l’Université d’Aarhus au Danemark. Elle est l’actuelle présidente du Conseil d’EUFRIN, un réseau informel de départements universitaires et d’instituts de recherche pour les cultures de fruits tempérés. Dans le secteur des produits frais, AREFLH (Association des Régions Européennes Fruitières, Légumières et Horticoles) et Freshfel Europe (Association européenne des fruits et légumes) participent activement à la diffusion des avancées du projet. Après la réunion, Michelle Williams a déclaré: «Je suis très heureuse de la participation de tous les partenaires et des progrès et accomplissements réalisés au cours des six premiers mois. EUFRUIT comble un espace important en renforçant la coopération en matière de recherche à travers l’Europe et favorise l’échange de connaissances du secteur des fruits. Je me réjouis également que les partenaires aient eu la possibilité d’échanger avec les représentants de la DG AGRI en charge de la recherche et de l’innovation ainsi qu’avec l’EIP-AGRI pour l’agriculture et l’innovation. » Ce projet constitue ainsi un instrument efficace pour renforcer la compétitivité d’un segment très important de l’économie agricole de l’Union Européenne. Au total, le secteur des fruits et légumes représente environ 20% de la production agricole et contribue ainsi de manière importante aux objectifs européens en matière d’emploi et de croissance. Jacques Dasque (secrétaire général de l’AREFLH) et Philippe Binard (délégué général de Freshfel Europe) ont souligné l’utilité du réseau thématique: « EUFRUIT est un outil utile pour renforcer la coopération entre le secteur des fruits et les centres de recherche. Il est important que le secteur des produits frais continue à orienter la recherche et l’innovation vers des questions très pratiques et opérationnelles. EUFRUIT et sa plate-forme de connaissances visent à devenir un outil essentiel pour le secteur fruitier avec un accès rapide à des informations à jour sur la recherche, pour stimuler la compétitivité, la durabilité, la qualité et la sécurité des fruits au profit de la chaîne logistique et finalement des consommateurs ». L’AREFLH, Assemblée des régions européennes fruitières, légumières et horticoles a pour mission de: - Représenter ses 21 régions adhérentes originaires de 6 pays en Europe - Défendre les intérêts économiques et sociaux des filières fruitières, légumières et horticoles auprès des instances européennes; - Favoriser les échanges d’expériences, les partenariats et les projets communs entre les régions et les organisations professionnelles ; - Etre force de propositions sur les principaux enjeux qui conditionnent l’avenir des productions de fruits et légumes en Europe. www.areflh.org Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Actu Actu Nationale
Apefel
Assemblée générale Conformément aux dispositions de son statut, L’Association Marocaine des Producteurs et Producteurs Exportateurs de Fruits et Légumes (APEFEL), association syndicale fondée le 24 Février 1994, a organisé son assemblée générale ordinaire et extraordinaire le jeudi 03 novembre 2016 au Complexe Horticole d’Ait Melloul, sous le thème : « Quelle adaptation du secteur des fruits et légumes face aux changements climatiques ? » Avec une allocution de bienvenue adressée aux invités et participants, le Président M. Lahoucine Adardour, a ouvert l’assemblée générale et a souligné l’intérêt du thème choisi qui est en phase avec le contexte international actuel et en synchronisation avec la COP 22. Il a ensuite rappelé le rôle majeur de l’APEFEL dans la promotion du secteur de fruits et légumes au Maroc en mettant en évidence l’axe de la gestion durable des ressources naturelles, notamment l’eau d’irrigation, une ressource précieuse à préserver et pérenniser. D’autant plus que la Région de Souss Massa connaît un déficit hydrique à la suite des années consécutives de sècheresse et la demande accrue en plus des effets négatifs des
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changements climatiques au sens large. « Étudier les moyens efficaces pour s’adapter et atténuer ces effets imposés, est une priorité pour notre association » a souligné M. Lahoucine Adardour. Après cette allocution a suivi l’intervention du Président de la Chambre d’Agriculture de la Région de Souss Massa, Haj Ali Kayouh, qui a fait état de l’évolution des technologies que connaît le secteur des fruits et légumes. Il a été suivi par M le Directeur Régional de l’Agriculture de la Région de Souss Massa, qui a partagé des informations sur les progrès techniques réalisés en matière d’économie d’eau, et performance en qualité et rendement. De même, il a informé
l’ensemble des participants sur l’état d’avancement des projets de la Région notamment le dessalement de l’eau de mer. Pour sa part, M le Président de la Chambre d’Agriculture de Dakhla Oued Eddahab, M. Ammar Ahmed Baba a rappelé que la Région de Dakhla Oued Eddahab est un pôle agricole d’avenir et la porte stratégique du marché africain en affirmant que son institution est parfaitement prête pour un accompagnement concret de qualité aux investisseurs potentiels. Le Directeur du Complexe Horticole, M. Farid LAKJAA a profité de l’occasion pour souligner les projets en cours pour la promotion de la recherche et de l’innovation, le
renforcement du processus de création de valeur ajoutée et l’optimisation des facteurs de production : Le Campus d’Excellence Régional avec l’ensemble de ses structures, à savoir, le Centre d’Excellence en Horticulture, l’Agri Business Incubateur, le Centre de Formation Continue, le Master International « Eau Horticulture et Innovation »… Accroitre la productivité des exploitations agricoles, renforcer le lien profession-recherche-transfert de technologie, préserver, rationaliser et économiser l’eau d’irrigation sont parmi les axes de travail, a souligné M. Farid LAKJAA. Sur le thème de l’assemblée générale : « Quelle adaptation du secteur des fruits et légumes face aux changements climatiques ? » M. Mohamed Messouli, professeur de l’Université Kadi Ayad de Marrakech, expert en environnement, est intervenu pour sensibiliser les professionnels sur l’impact des changements climatiques sur l’agriculture et sur la nécessité et l’importance des actions d’adaptation et d’atténuation. Les principaux
axes abordés ont été les suivants : • Bases conceptuelles : Adaptation et Atténuation, • Adoption de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique – CCNUCC, • Les extrêmes climatiques et les dégâts en général dans la Région Souss Massa, • Impact des vagues de froid et de chaleur,
• Impact de la sécheresse, • Impact sur leau dirrigation, • Impact sur la production en serre canarienne, • Cadre conceptuel des programmes de lutte contre les changements climatiques,
• Énergies renouvelables, • Actions dadaptation et datténuation& A cette occasion, M. Zakaria HANICH, Président de la Commission Technique, Recherche et Développement de l’APEFEL est intervenu pour expliquer et justifier le choix du thème retenu. Il a rappelé en effet, les pluies torrentielles du mois de novembre 2014 (plus de 200 mm de pluies fortes en 10 jours dont plus de 100 mm en une seule journée) accompagnées de vents qui se sont abattus sur le périmètre
agricole Souss-Massa et ont causé des pertes énormes. En l’occurrence, il a sollicité les responsables à déployer plus d’efforts pour agir sur les oueds qui causent ce genre d’inondation. Il a parlé aussi du déficit hydrique que connaît la Région et du programme d’essais de valorisation et d’économie d’eau au C.T.T. de l’APEFEL avec l’usage des dernières technologies, l’engagement pour la réalisation de l’étude pour la sauvegarde de la nappe de Chtouka et le projet de dessalement de l’eau de mer avec un fameux questionnement : « Mais, avec quel coût pour le producteur ? ».
tifie la régularité et la sincérité des comptes 2015/2016 présentés par le trésorier. En fin, la discussion est lancée et les rapports sont adoptés à l’unanimité.
Recommandations
Assemblée générale extraordinaire : L’assemblée générale extraordinaire a été entamée pour l’approbation du statut amendé. Un statut qui reflète le projet associatif tout en s’adaptant aux évolutions en matière de fonctionnement et gouvernance. Après une discussion les amendements proposés sont adoptés.
Séance des travaux de l’assemblée générale
Election des membres du conseil national : Un bureau de l’assemblée générale a été constitué séance tenante (président, secrétaire et deux scrutateurs) pour gérer l’assemblée après l’achèvement du mandat de 3 ans du bureau actuel. Un nouveau conseil national est constitué par 45 producteurs et producteurs exportateurs de fruits et légumes. Les membres de cet organe ont réélu M. Lahoucine Adardour en tant que Président de l’APEFEL et se réuniront pour constituer le nouveau bureau national.
tions de sensibilisation relatives à l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques ; • Continuer la sensibilisation et le transfert de technologie pour une gestion rationnelle et durable de l’eau d’irrigation ; • Intensifier les efforts et l’engagement avec l’ensemble des acteurs pour promouvoir le secteur des fruits et légumes ; • Prioriser les contraintes sociales et celles liées à la comptabilité agricole ; • Elaboration d’un plan d’action opérationnel en synchronisation avec les attentes et ambitions des adhérents de l’APEFEL.
Assemblée générale Ordinaire : Elle a débuté par la présentation par le Secrétaire Général de l’APEFEL, M. Saad Souleimani du rapport des activités de l’APEFEL qui détaille l’ensemble des actions entreprises par rapport aux principaux axes au titre de la campagne 2015-16. Puis le trésorier, M. Abdallah Amcassou a présenté le rapport financier. Ensuite, le commissaire aux comptes a présenté son rapport qui cer-
Parmi les principales recommandations ressorties, on peut relever :
• Entreprendre des ac-
Un déjeuner a été servi à l’honneur de tous les participants et une documentation leur a été distribuée.
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Actu Actu
Sommet de l’élevage 2016
UNE ÉDITION EXCEPTIONNELLE !
Les 25 ans du SOMMET DE L’ELEVAGE resteront, à plus d’un titre, une édition de référence ! Avec 86 500 visiteurs accueillis (85 000 en 2014), le SOMMET 2016 bat tous les records ! Une grande satisfaction pour les organisateurs comme l’explique Fabrice Berthon, Commissaire Général « Nous sommes d’autant plus satisfaits que cette année tous les salons agricoles français ont vu leur fréquentation diminuer. Le SOMMET est le seul à afficher cette belle marge de progression ». Pour Jacques Chazalet, Président du salon « Cette édition est une réussite : dans un contexte difficile, les visiteurs ont répondu présents et les délégations étrangères se sont déplacées en nombre. Nous constatons également une hausse de la fréquentation des jeunes qui viennent pour trouver des formations et s’instruire sur les nouvelles techniques. Preuve que l’élevage français a encore de l’avenir ! ». Une édition également exceptionnelle de par la qualité des animaux présentés et par l’organisation de tous les concours bovins viande dans l’enceinte de la prestigieuse salle de spectacles du Zénith. Exceptionnelle enfin, de par le nombre de visites de la classe politique qui prouve que le SOMMET DE l’ÉLEVAGE, rendez-vous d’affaires, devient également une tribune politique reconnue. Autre point de contentement des organisateurs, la satisfaction des exposants. « L’ambiance des affaires est bonne dans les allées et la convivialité règne en maître sur le SOMMET » souligne Fabrice Berthon, Commissaire Général. Seule ombre au tableau, les difficultés pour accéder au parc exposition dues en grande partie, à l’augmentation de l’affluence. « Nous sommes victimes de notre succès mais nous pensons 28
qu’il y a une réflexion à mener prochainement avec tous les acteurs concernés pour trouver une solution et améliorer l’accessibilité et la fluidité du trafic routier. ». Le développement international du SOMMET L’envergure internationale du SOMMET n’est plus à démontrer, preuve en est le nombre de délégations étrangères cette année originaires des 4 coins du monde avec de nouvelles nations présentes comme l’Iran ou Cuba et les hautes personnalités accueillies (Ministres de l’élevage d’Ouganda et du Burkina Faso, Ambassadeurs de Colombie, d’Angola… pour ne citer qu’eux). Installé cette année dans un nouvel espace au cœur de l’enceinte du Zénith, le Club International démontre la volonté du SOMMET DE L’ÉLEVAGE d’accompagner les visiteurs internationaux avec des équipements et un accueil de qualité. Selon leurs origines et leurs activités, les objectifs des délégations varient comme l’explique Roger Blanc, Président Fondateur du salon, en charge de l’international, « Les visiteurs des pays de l’Est viennent au SOMMET pour acheter de la génétique et du matériel spécifique, les visiteurs africains, de plus en plus nombreux, sont présents pour trouver des solutions permettant de nourrir leurs populations.
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Nous sommes là pour les aider à trouver les bons interlocuteurs et favoriser les échanges commerciaux. Au SOMMET DE L’ELEVAGE, ils peuvent trouver tout ce dont ils ont besoin ! ». Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, un accord de coopération avec un salon agricole à Cuba a été signé avec les organisateurs du SOMMET.
Le SOMMET DE L’ELEVAGE 2016 en quelques chiffres : 1 428 exposants dont 282 internationaux de 32 pays 17 ha d’exposition 77 880 m² de surface nette de stands 86 500 visiteurs 4 000 visiteurs internationaux de 84 pays 35 visites d’élevages et de sites agro-industriels 2 000 animaux de 70 races en exposition 192 journalistes de 22 pays
Le SOMMET DE L’ELEVAGE 2017 accueillera le concours national de la race Limousine. Rendez-vous les 4, 5 et 6 octobre 2017 ! www.sommet-elevage.fr
Pellenc Maroc
Inaugure ses nouveaux locaux à Meknès Que de chemin parcouru depuis l’arrivée de la société Pellenc au Maroc en 2004, avec pour seuls produits à développer un sécateur et une perche de récolte des olives électroportatifs! Aujourd’hui, Pellenc Maroc est une société référence dans le domaine des agroéquipements connue pour ses efforts permanents de mise à niveau pour ses différentes activités d’importation-distribution de matériel. Preuve de l’expansion qu’elle connait au Maroc, Pellenc a inauguré le 20 octobre ses nouveaux locaux dans l’agropole de Meknès. Elle se dote ainsi d’un outil de travail qui lui permettra d’accomplir au mieux sa mission et conforte sa position en tant qu’acteur majeur de l’oléiculture et de la viticulture au Maroc. En effet, avec l’accroissement de ses activités dans la région du Saïs, et dans le but d’assurer plus de proximité et un service rapide aux clients, il était nécessaire pour Pellenc de se doter de nouvelles installations fonctionnelles spacieuses (4.500 m2 dont 1500m bâtis). La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence notamment du gouverneur de la préfecture de Meknès, du président de la commune urbaine de Meknès, du consul de France à Fès, du Président Directeur Général du Groupe Pellenc, d’élus, d’hommes d’affaires ainsi que de plusieurs personnalités et partenaires venus de tout le Maroc. A noter que sa position de leader sur le marché marocain n’est pas le fruit du hasard mais le résultat d’un effort permanent de mise à niveau pour ses différentes activités d’importation-distribution de matériel pour la récolte des olives, le matériel de taille et de traitement, toute une gamme de machines pour l’épierrage, de même que le matériel de trituration sans oublier toute une gamme d’outils électroportatifs
actionnés par batterie Lithium pour le secteur des espaces verts (entretien, développement). Depuis sa création en 1972, le Groupe Pellenc a toujours privilégié une politique d’innovation dynamique visant à explorer de nouvelles voies technologiques et offrir des produits novateurs et toujours plus performants, tout en favorisant la proximité avec ses clients. L’innovation est primordiale pour Pellenc et représente pas moins de 1000 brevets déposés et 10% du chiffre d’affaires dédié à la Recherche développement. Le groupe, fort de 16 filiales et 6 sites de production à travers le monde et 800 distributeurs en France et en Europe, s’est imposé comme un acteur majeur dans le domaine de l’agriculture spécialisée. Ainsi, pour ne citer que le secteur oléicole, Pellenc détient au Maroc 90% de parts de marché pour les machines sophistiquées de récolte des olives. Cette année, ce sont 17 machines qui évolueront pour une récolte de vergers en haute et moyenne densité (35.000 tonnes). Rappelons que son succès, Pellenc Maroc le doit aussi à une
étroite collaboration avec les plus importants fabricants et distributeurs à l’échelle internationale et au travail dévoué de tout son staff technique, commercial et administratif, que Monsieur Spuig, directeur de la société Pellenc Maroc, n’a pas manqué de remercier lors de son discours d’inauguration. En effet, Pellenc Maroc met à la disposition de ses clients une équipe performante de technico-commerciaux qui n’hésitent pas à se déplacer pour assister, conseiller et assurer le meilleur service après vente aux agriculteurs dans tout le Maroc. A noter qu’en plus de la commercialisation et la réparation de matériels agricoles, Pellenc-Maroc a l’intention de s’investir dans la formation des jeunes notamment pour la manipulation de ses machines qui sont sophistiquées (chauffeurs, entretien,…). Pellenc a même l’ambition de créer une école probablement sur un terrain limitrophe à ses nouveaux locaux. L’entreprise contribuera ainsi à la satisfaction des besoins du secteur agricole en ressources humaines qualifiées. Et toujours
dans ce cadre, des conventions de partenariat ont été signées entre Pellenc Maroc et différents acteurs de la région de l’Oriental en fonction de laquelle Pellenc va appuyer la formation des jeunes ruraux, les conseiller et les orienter sur les besoins en perpétuelle évolution du marché marocain. Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, Pellenc envisage pour l’avenir de continuer les investissements notamment de faire une partie de la fabrication au Maroc en complémentarité avec sa filiale espagnole, ce qui reflète l’importance du marché marocain pour les dirigeants de l’entreprise.
Agence Pellenc Meknès : Adresse : Z.I CME MOULE KIFFAN LOT 1.7 AGROPOLIS MEKNES Contact : M SPUIG JEAN CLAUDE Mlle MOUHOUT MERYEM Tél : 002125.35.55.08.74 GSM: 00212671-08-43-95 00212661-87-34-35 Email : pellenc.maroc@pellenc.com
Lors de la visite qui a suivi la cérémonie d’inauguration, les invités ont pu découvrir une gamme très complète de machines agricoles spécialisées dont des nouveautés récemment mises sur le marché. Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Une première en Afrique ! La CLINIQUE DES PLANTES Maroc décroche l’Agrément des Bonnes Pratiques d’Expérimentation (BPE), N° : BPE 01/2016
Après une évaluation approfondie de ses processus de gestion, la Clinique des plantes Maroc devient la 1ère société d’essais agricoles agréée sur le continent africain.
L’agrément BPE : une avancée de taille et un réel avantage stratégique pour le Maroc
Lundi 24 octobre, la CLINIQUE DES PLANTES Maroc, une société spécialisée dans le service agricole, a eu son agrément de Bonnes Pratiques d’Expérimentation (BPE), ce dernier lui ayant été officiellement octroyé par l’ONSSA (Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires). Ainsi, la Clinique Des plantes (CDP) devient le premier organisme à l’échelle nationale et africaine à avoir obtenu cet agrément. Ainsi les essais ou tests agronomiques réalisés par la Clinique Des Plantes sont officiellement reconnus par l’ONSSA. L’agrément BPE montre donc que la CDP a tous les moyens pour obtenir des résultats fiables et comparables, à savoir une bonne organisation dans la planification des essais, le suivi, le contrôle et l’enregistrement des données. Il faut savoir que le BPE couvre plusieurs autres aspects relatifs à : • la qualification du personnel : la CDP a 17 ingénieurs et techniciens spécialisés et for-
més dans la mise en place d’expérimentations agronomiques partout au Maroc. • l’emploi du matériel : la CDP dispose de matériel agronomique et scientifique sophistiqué qui lui permet d’avoir toutes les données relatives à l’essai. • le protocole, le suivi, l’enregistrement des résultats, la rédaction du protocole • les modalités internes pour vérifier le respect des modes opératoires : afin de satisfaire ce critère la CDP a chargé une personne du suivi et de la coordination qui gère et vérifie de près toutes les données des essais avec les techniciens et les ingénieurs. Le 26 mai dernier, huit représentants de l’ONSSA, un consultant de la COFRAC ainsi qu’un consultant de l’Union Européenne ont été reçus à la station de la CLINIQUE DES PLANTES pour une ultime visite d’inspection en vue de l’octroi de l’agrément BPE. Ainsi, l’ensemble du dispositif de gestion et des procédures internes a été soumis au contrôle rigoureux de la commission d’inspection, conformément à une grille de critères très stricts (fichier du personnel, gestion du stock, hygiène & sécurité, gestion de la documentation et protocoles, rapports d’essais…). « Cet agrément BPE est le fruit de près de deux années de travail en interne destiné à renforcer
Du service sur mesure
nos capacités à répondre aux exigences de l’ONSSA. N o u s sommes maintenant, grâce à notre personnel, notre matériel et notre savoir faire, prêts pour la mise en place des essais d’homologation qui seront reconnus automatiquement par l’ONSSA. De plus, avec cette certification, l’ONSSA confirme la place de choix que peut prendre le Maroc sur le continent africain, et même au-delà, dans les processus d’homologation » rappelle Rafik Errakhi, Directeur de la CLINIQUE DES PLANTES Maroc. Pour rappel, tous les organismes et entreprises désireux d’homologuer leurs intrants agricoles (pesticides, semences, nouvelles variétés,…) doivent effectuer leurs essais agronomiques auprès d’un organisme agréé par l’ONSSA. De même, l’ONSSA, accompagné par le COFRAC et le ministère d’agronomie français, a mis en place cet agrément afin d’externaliser tous les essais d’homologation chose qui sera faite progressivement à partir de l’année prochaine.
Une certification qui touche plusieurs secteurs intra-agricoles :
Pour une durée de 5 ans, l’agré-
ment BPE délivré à la CLINIQUE DES PLANTES permet d’exercer les activités d’expérimentation des pesticides à usage agricole dans les secteurs suivants : Cultures fruitières • Cultures ornementales • Zones non cultivées (excepté les arbres forestiers) • Traitement des produits récoltés (entreposage) • Traitement des semences • Cultures légumières et plantes aromatiques et médicinales • Grandes cultures • Cultures tropicales • Milieu forestier Désinfection des sols A noter que la clinique des plantes dispose d’une station d’expérimentation de 27 ha équipée de haute technologie, ce qui permet à la CDP de mettre en place des essais les plus compliqués et les plus pointus. De plus, via ses ingénieurs et techniciens mobiles, elle peut mettre en place les essais partout à travers le Maroc selon le protocole d’expérimentation.
La CLINIQUE DES PLANTES est une société de service agricole. Elle offre aux entreprises du secteur, distributeurs/revendeurs, agriculteurs et investisseurs plusieurs services à savoir : • Accompagnement et assistance technique • Etudes techniques, économiques et financières, • Ingénierie de projet • Formation à la carte sur toutes les filières et les pratiques agronomiques • Essais agronomiques : essais d’efficacité, essais de développement et essais BPE d’homologation
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Actu Actu Entreprise
Plein succès au Fruit Attraction Madrid Les entreprises de Saint-Charles International, la première plateforme européenne de commercialisation, de transport et logistique de fruits et légumes, étaient présentes en force à la 8ème édition du salon Fruit Attraction qui s’est tenu cette année du 5 au 7 octobre à Madrid. Le salon se développe chaque année, et le stand de SaintCharles Export reste le plus visité et le plus attrayant du pavillon France, première délégation étrangère présente sur Madrid. Avec plus de 90 entreprises exposantes sur le stand, les négociations sont allées bon train entre professionnels du fruit et légume. Les deux premiers jours furent particulièrement intenses, le salon étant notamment l’opportunité idéale pour les importateurs/exportateurs de la plateforme de retrouver une grande partie de leurs fournisseurs/producteurs espagnols
et de faire le point avec eux sur le début de campagne, les prévisions affinées de récoltes, les calibres, etc. Madrid est également un salon qui s’internationalise avec la présence renforcée de nombreuses délégations d’acheteurs et d’exposants des pays du Nord et de l’Est de l’Europe (belges, hollandais, polonais, allemands…) … sans oublier la présence, comme lors des précédentes éditions, de pavillons sud-américains (Brésil, Pérou, etc). Ce salon qui attire également les acheteurs de la grande distribution et la plupart des gros-
sistes français, est l’occasion pour les producteurs des Pyrénées-Orientales de faire un bilan de la campagne d’été écoulée et de se projeter sur la campagne de maraichage à venir. Les transporteurs/logisticiens, tout comme les transitaires, ont également profité de ce salon pour faire le point avec leurs clients. Enfin, les membres associés de Saint-Charles, tels que Ssii, équipementiers, laboratoires d’analyses, spécialistes de la recherche variétale ou organismes financiers, ont eu la possibilité de rencontrer tous ces professionnels des filières fruits et légumes, transport et logistique en un seul et même lieu. Toutes les sociétés étaient très favorables aux dates retenues pour cette nouvelle édition de Fruit Attraction Madrid, qui a privilégié la première semaine du mois d’octobre et était en adéquation avec le début de
Organisation d’un atelier sur la protection des obtentions végétales au Maroc L’AIB, le Bureau Anti-Infraction des droits de propriété intellectuelle sur le matériel végétal, a organisé le lundi 03 octobre 2016 à Agadir en collaboration avec ASOL Maroc, Association des Semenciers Obtenteurs de Légumes au Maroc, un premier atelier sous le thème : « Comment prévenir, décourager et lutter contre les infractions aux droits de propriété intellectuelle et infractions règlementaires au Maroc» Cet événement a réuni les dirigeants des sociétés multinationales, marocaines et étrangères, 32
de l’industrie des semences de légumes, les représentants de l’administration publique, les représentants de la Fédération Nationale Interprofessionnelle des Semences et Plants et un cabinet juridique spécialisé dans la protection intellectuelle au Maroc.
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Le programme de l’atelier incluait 4 présentations principales. Le président de l’ASOL Maroc a procédé à l’ouverture et la présentation de l’atelier. Ensuite, Mr. Casper VAN KEMPEN, Directeur Général de l’AIB, a expliqué les différents aspects du PVP et ses applications au Maroc. Son allocution a été suivie d’un exposé enrichissant sur la protection du droit d’obtenteur des nouvelles variétés végétales, présenté par la représentante de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA). Enfin, l’atelier a été cloturé par une discussion
campagne. Les contacts ont été riches, que ce soit en privé au sein de l’espace business to business, ou dans le cadre plus convivial des lunchs et cocktails organisés et financés par MP² (Plateforme Multimodale Pyrénées Méditerranée) et par la Banque Populaire du Sud. Rappelons que Saint-Charles International, située à Perpignan pèse 1.8 milliard d’euros, 1 620 000 tonnes de fruits et légumes, pour 2200 emplois. Les flux sont principalement d’origine méditerranéenne. Saint-Charles International est au centre d’un dispositif départemental global (la plateforme multimodale MP²) incluant notamment le terminal portuaire de Port-Vendres (270 000 tonnes traitées), le distriport du Boulou, le chantier combiné de ferroutage de Perpignan…
sur le volet juridique et les différents textes de loi au Maroc, illustrés clairement par le Directeur Général du cabinet Saba & Co. TMP).
Mr. Casper VAN KEMPEN, Directeur Général de l’AIB.
La calculatrice
Tessenderlo
pour la fertigation
Les utilisateurs de la fertigation ont différentes possibilités pour fournir les fertilisants à leurs cultures. Certains préfèrent les engrais ternaires (NPK). Ils peuvent ainsi fournir tous les nutriments dans un seul apport. D’autres préfèrent travailler avec une gamme de produits contenant un ou deux éléments et réaliser leurs propres mélanges. Le calcul des quantités exactes nécessaires pour assurer la fertilisation correcte avec fertigation des cultures, peut cependant se révéler un vrai casse tête ! Mais, en se basant sur sa longue expertise dans le sulfate de potasse (SOP) soluble, Tessenderlo Group a développé une calculatrice pour une fertigation facile, disponible en ligne sur le site : www.tessenderlo.com
de fertigation (capacité du réservoir, débit d’injection, superficie de fertigation, etc.), le besoin quotidien de la culture de chaque élément nutritif (N, P, K, Ca, Mg), et les produits qu’il (ou elle) souhaite utiliser parmi les engrais couramment disponibles. Si une analyse de l’eau d’irrigation est disponible, les données correspondantes peuvent également être saisies et prises en compte. Le logiciel calcule alors la quantité de chaque engrais nécessaire dans chaque réservoir afin de préparer la solution mère. L’utilisateur peut ensuite calculer le coût du programme en entrant le prix de chaque engrais sélectionné.
Le logiciel est conçu pour les systèmes de fertigation qui utilisent deux réservoirs pour préparer la solution mère, méthode la plus couramment utilisée. L’utilisateur saisit d’abord les données nécessaires dans l’ordre suivant: les caractéristiques du système
Tout a été fait pour rendre la vie facile pour l’utilisateur. Par exemple, les besoins des cultures peuvent être exprimés soit en éléments purs (par exemple K) ou sous forme d’oxydes (par exemple K2O) en sélectionnant l’option correspondante.
Logiciel flexible et convivial
De même, les données relatives à l’eau d’irrigation peuvent être saisies aussi bien en ppm ou meq. Des écrans successifs expliquent les différentes étapes d’une manière tout à fait compréhensible et l’utilisateur peut revenir à un écran précédent pour modifier les données. Les écrans montrant les données et les résultats du calcul peuvent être imprimés. La calculatrice est principalement destinée aux techniciens et aux distributeurs, en leur fournissant la possibilité d’offrir un service amélioré à leurs clients en comparant différentes options en termes de prix. Mais, évidemment, il peut également être utile aux producteurs, leur permettant de suivre le programme de fertigation au jour le jour.
COMMENT UTILISER LA CALCULATRICE TESSENDERLO 1. Aller sur : www.tessenderlo.com 2. Sélectionner : Our business→Agriculture→Potassium sulphate fertilizers→Fertigation calculator. 3. Faites défiler vers le bas de la page et cliquez sur “Request login”. 4. Suivez les instructions pour saisir les données de votre champ ou votre serre.
TESSENDERLO, L’équipe agronomique se développe LE GROUPE TESSENDERLO A RENFORCÉ ENCORE PLUS SON ÉQUIPE AGRONOMIQUE AVEC LA NOMINATION DE LAHCEN KABOURI EN TANT QU’AGRONOME RÉGIONAL POUR L’AFRIQUE DU NORD ET LE MOYEN-ORIENT. Lahcen Kabouri a rejoint l’équipe commerciale SOP Plant Nutrition le 1er juillet et il est basé à Marrakech, au Maroc. Il fournira un soutien technique et agronomique principalement aux clients des régions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Lahcen est diplômé en horticulture de l’Institut Agronomique et Vétérinaire du Maroc. Il a ensuite
déménagé à Montpellier pour poursuivre ses études, où il a obtenu un MSc en gestion des exploitations agricoles du Centre international d’études agronomiques méditerranéennes avancées (CIHEAM). Il possède une grande expérience des systèmes d’irrigation, des engrais et des cultures spécialisées, ayant déjà travaillé dans des entreprises comme Agrisoil Technology et Roy Agri Maroc. «J’ai été ravi
de rencontrer des gens qui travaillent avec passion à l’usine du Group Tessenderlo à Ham en Belgique en juin», dit-il. «C’était une grande opportunité pour moi de connaître en profondeur le processus de Mannheim. Cette information est cruciale pour moi afin que je puisse donner le meilleur conseil possible aux clients. Je suis impatient de construire un grand avenir avec eux.
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Actu Actu Entreprise
New Holland Agriculture
annonce l’accord d’acquisition de Kongskilde Agriculture New Holland Agriculture élargira son offre déjà très complète de produits en l’enrichissant de nouvelles séries d’outils, à la suite de la conclusion du contrat d’acquisition par CNH Industrial de l’entreprise agricole de préparation des sols et de l’herbe fourragère Kongskilde Industries, qui fait partie du groupe danois Dansk Landbrugs Grovvareselskab (DLG A.m.b.A.). Cette entreprise développe, produit et commercialise des solutions pour des applications agricoles dans les segments de la préparation des sols, du semis, de la fenaison et du fourrage sous diverses marques, dont Kongskilde, Överum et JF. Kongskilde continuera à fonctionner au travers de son organisation actuelle et de son réseau de concessionnaires et d’importateurs, afin d’assurer la continuité du service à la clientèle.
Élargissement conséquent de l’offre
Cette acquisition élargira de manière conséquente le portefeuille de produits clés New Holland et renforcera son offre. New Holland jouit depuis 1940 d’une réputation bien établie dans le segment des outils pour la fenaison, avec l’introduction auprès des agriculteurs américains de la première presse moyenne densité à nouage automatique, une percée majeure dans la récolte des fourrages. Depuis toutes ces années, notre esprit visionnaire s’est appuyé sur notre engagement à répondre aux besoins des clients. Nous avons ainsi développé une offre complète d’équipements de fenaison pour la fauche, le fanage, l’andainage, le pressage et le stockage. Aujourd’hui New Holland est une marque mondiale de premier plan et un leader des matériels de fenaison en Amérique du Nord. L’accord représente une composante essentielle de la stratégie de New Holland visant à offrir à ses clients du monde entier des solutions innovantes et complètes pour
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leurs besoins agricoles, en enrichissant son portefeuille de produits d’équipements pour la préparation des sols et le semis et en élargissant son offre d’équipements de fenaison. New Holland tirera parti de sa présence internationale dans l’industrie agricole et de l’expertise de l’organisation de préparation des sols et de l’herbe fourragère Kongskilde et du réseau de concessionnaires pour développer la marque et ses débouchés. « L’acquisition des activités de préparation des sols, de semis et de fenaison de Kongskilde ajoute une gamme de produits clés, qui élargira encore l’offre de produits New Holland Agriculture dans le secteur des équipements agricoles. Entre-temps, le réseau de concessionnaires et d’importateurs Kongskilde restera le point de référence des clients. Cet accord ouvrira des perspectives de croissance et créera une plate-forme solide pour développer les activités de Kongskilde et ses marques. Nous intégrerons progressivement ses produits dans le portefeuille New Holland », a dé-
claré Carlo Lambro, Président de la marque New Holland Agriculture.
Transfert d’actifs liés aux activités de préparation du sol, de semis, de fenaison et de fourrage
L’acquisition comprend un transfert d’actifs liés aux activités de préparation du sol, de semis, de fenaison et de fourrage de Kongskilde Industries. La présence industrielle de cette entreprise comprend deux usines en Europe, situées en Pologne et Suède, et d’autres installations dans les régions de l’Afrique/MoyenOrient, de l’Asie Pacifique et de
l’Amérique du Nord. La transaction est assujettie à la réalisation de différentes conditions, notamment l’accord des autorités compétentes. « Nous sommes fiers d’accueillir les produits et les marques bien établis de Kongskilde, Överum et JF dans le groupe CNH Industrial. Nous avons l’intention de tirer parti de l’excellent héritage de ces produits et d’augmenter considérablement leur accès aux marchés du monde entier grâce à notre réseau de distribution », a déclaré Richard Tobin, le PDG de CNH Industrial.
Case IH et RMA Projet d’investissement dans un nouveau site d’assemblage en Algérie
Conjointement avec son distributeur local RMA, Case IH prévoit d’ouvrir un nouveau site d’assemblage à Constantine pour la production de modèles de tracteurs de 55 à 98 ch. Visant à répondre à la demande croissante du marché algérien, cette ouverture conduira aussi à la création de nouveaux emplois dans la région. Case IH a annoncé prévoir d’ouvrir un nouveau site d’assemblage en partenariat avec son distributeur Rouiba Matériel Agricole (RMA). L’usine, qui sera implantée à Constantine dans le nord de l’Algérie, assemblera des tracteurs Case IH de 55 à 98 ch pour approvisionner le marché national. La production, qui devrait commencer en avril 2017, sera assurée au départ par 30 salariés. Case IH travaille actuellement avec RMA pour assurer que les produits qui seront assemblés sur place respecteront les hauts niveaux de qualité qui font la renommée de Case IH. La nouvelle usine d’assemblage aura aussi un impact social positif sur la région de Constantine grâce aux nouveaux emplois qui seront créés : 30 salariés seront recrutés en 2017 et ce chiffre devrait augmenter avec le développement de la production.
L’établissement s’approvisionnera, par ailleurs, auprès de fabricants locaux pour certains composants spécifiques. L’usine assemblera des tracteurs JX55 T, JX75T, Farmall 80JXM, Farmall 90JXM et JX95 Straddle Case IH, de 55 à 98 ch. Ces modèles, qui sont les tracteurs Case IH les plus vendus en Algérie, font l’objet d’une demande nourrie dans les petites et moyennes exploitation de la région nord du pays, qui en est aussi la principale zone agricole. M. Chouba Salim, un des premiers agents du distributeur Case IH Rouiba Matériels Agricoles (RMA), est aussi un petit exploitant de la région de Constantine. À la tête d’une exploitation typique de la région, M. Chouba Salim est un client fidèle de Case IH : « J’aime vraiment mes tracteurs tout-terrain JX75T et JX95 Case IH ; ils sont extrêmement polyvalents
et fiables, et ont des prix qui sont dans mon budget. Ils sont très bien adaptés aux conditions que nous avons ici et la version à cabine de base est idéale pour les températures froides que nous avons dans la région. » Case IH a noué un partenariat étroit avec RMA pour fournir l’assistance professionnelle et efficace dont la clientèle a besoin. RMA, qui a son siège à Alger, fait bénéficier ses clients de l’expérience que l’entreprise a acquise en plus de 50 ans d’activité dans le secteur des agroéquipements. Elle s’appuie pour la vente et le service-après-vente sur 12 agents, 12 points de vente et 3
ateliers. Case IH et RMA investissent actuellement pour développer encore ce réseau de distribution qui devrait gagner 10 agents et 4 points de vente supplémentaires. « Case IH s’est forgé une bonne réputation et une clientèle fidèle », commente M. Melouk Salim, Gérant de RMA. « Cela est dû, d’une part, à l’excellente qualité des produits et, d’autre part, au fait que l’entreprise offre différents services très appréciés par les clients. Vus l’excellent rapport qualité-prix et le service aprèsvente exceptionnel fournis par Case IH, c’est sans aucun doute le leader du marché des tracteurs de 75 ch. »
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Actu Actu Entreprise
Case IH décroche le titre ‘Tractor of the Year’ 2017 avec son Optum 300 CVX Le titre ‘Tractor of the Year’ 2017 a été accordé à Case IH pour son tracteur Optum 300 CVX, une récompense qui reconnaît les efforts fondamentaux de la marque pour soutenir l’engagement des agriculteurs en faveur de la préservation des sols et de l’économie de carburant. Octroyées par un jury composé de journalistes des publications agricoles européennes les plus éminentes, la distinction reconnaît l’importance du tracteur Optum CVX, à la fois compact et de haute puissance, adapté à ce segment de clientèle en pleine progression. « Après le prix ‘Machine of the Year’ décroché par l’Optum en 2015, ce titre de ‘Tractor of the Year’ confirme l’unanimité de la presse agricole européenne quant à l’avancée technologique importante que la conception et les fonctions de l’Optum représentent pour les tracteurs », affirme Dan
Stuart, Case IH High-hp Tractor Product Marketing Manager pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. « À mi-chemin entre la gamme Magnum fabriquée aux États-Unis et notre gamme Puma produite, tout comme l’Optum, à St Valentin, en Autriche, ce tracteur les enrichit d’une toute nouvelle construction robuste mais plus légère, avec un nouvel essieu avant résistant et un carter d’huile moteur structurel, pour répondre aux besoins des clients à la recherche d’une machine de 250-300 ch, d’un bon rapport puissance/poids, compacte et maniable, tout à la fois. En d’autres termes, ce tracteur convient parfaitement aux tâches qui exigent une forte puissance, sans insister sur le poids – par exemple les travaux aux faucheuses larges, où il est important de préserver le tapis végétal. Mais
dans le cas d’applications pour lesquelles la traction et l’adhérence constituent un facteur critique, comme les cultures lourdes, l’Optum peut être lesté, pour pouvoir exécuter les travaux comme n’importe quel autre tracteur ordinaire de cette puissance. Et pour le transport sur route, l’Optum peut être équipé de lests adaptés à la charge à tracter, pour un maximum de sécurité et d’économie de carburant. » Entraîné par la transmission CVX à variation continue de Case IH, le moteur FTP 6,7 litres, six cylindres, équipé de la technologie Hi-eSCR, du tracteur Optum s’articule autour d’un carter structurel. Alors que le poids à vide typique du tracteur s’élève à 11 000 kg, cette conception permet un poids brut maximum de 16 000 kg. Parmi les autres fonctions qui favorisent l’économie de carburant, citons
la réduction du régime moteur de 850 tr/min à 650 tr/min, après deux minutes d’immobilisation du tracteur. « Avec, pour résultat, un tracteur qui préserve les sols, en ce sens qu’il peut être manœuvré à un poids adapté au travail. Il protège l’entreprise du propriétaire contre l’usure des pneumatiques et des composants, courante en cas d’utilisation d’un tracteur lourd à des tâches plus légères au champ ou en transport. Il préserve également de la consommation élevée de carburant, comme l’ont prouvé les résultats de 249 g/kWh obtenus lors des tests DLG Powermix. La récompense ‘Tractor of the Year’ témoigne de l’importance accordée à ces caractéristiques dans l’agriculture moderne. »
également l’occasion pour les professionnels d’être en contact avec les autorités de régulation pour discuter des besoins spécifiques de l’industrie de bio-contrôle pour la promouvoir et l’aider à prospérer. Au cours des trois jours de la 11ème conférence, plus de 898 délégués de 48 pays représentant 426 entreprises et organisations du monde entier étaient présents et ont échangé des expériences et
obtenu des informations sur les derniers produits et évolutions sur le marché mondial. Le programme scientifique avec 8 sessions et 29 présentations a couvert les développements les plus récents relatifs au développement du marché, les affaires réglementaires et les nouveaux produits pour la protection des plantes. L’exposition était au cœur du congrès, donnant à 59 entreprises une excellente visibilité auprès des visiteurs.
Le Groupe SAOAS
présent à la rencontre annuelle des industriels du Bio-contrôle (ABIM) à Bale en Suisse Le groupe SAOAS a participé à la 11ème rencontre annuelle des industriels du Biocontrôle (ABIM) qui a eu lieu entre le 24 et le 26 Octobre 2016 à Basel en Suisse. Cet événement d’envergure internationale est un rendez-vous incontournable pour les acteurs intéressés de la lutte biologique, des bio-pesticides, des bio-fertilisants et d’autres solutions compatibles avec l’agriculture verte. Le groupe SAOAS, qui est le seul exposant du monde arabe et du continent africain, a été représenté par son Directeur général M. Ali ELOUAFI, le Directeur du Département de la lutte intégrée M. ELAINI Rachid et le Directeur d’ALMASSIRAGRI M. Ahmed 36
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HDID. Il a été l’occasion pour le groupe de mettre l’accent sur sa gamme d’auxiliaires produite au Maroc qui a été présentée dans un stand de 24 m². Le groupe SAOAS a également présenté son réseau commercial implanté au Maroc ainsi sa notoriété et son expérience développée pendant plus de 40 ans. ABIM est le plus grand rendez-vous mondial qui regroupe l’industrie du biocontrôle. Il est reconnu internationalement comme la plate-forme mondiale pour le réseautage, la découverte des innovations du secteur, l’exploration des opportunités des marchés et la découverte des dernières avancés de la recherche. L’ABIM est
Actu Actu Entreprise
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les thysanoptères (Thrips du diptères (mouches mineuses, cératite, …), et autres. Outre sa bonne persistance d’action, sa bonne résistance au lessivage par les pluies, est sélectif des cultures à protéger et préserve les arthropodes utiles. tement dans les programmes de lutte intégrée.
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Source : Université de Floride, IFAS (2006-2007)
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la recherche de dis posant d’un nouveau mode d’action. Il agit principalement sur les muscles des insectes, provoquant l’arrêt rapide de leur alimentation et la paralysie des larves et des adultes. Cyazypyr® de l’insecticide , est la deuxième molécule insecticide de la famille des diamides. Elle constitue une nouvelle solution pour contrôler un spectre très large de ravageurs qui incluent les homoptères (mouches blanches, pucerons, …), les lépidoptères (noctuelles, carpocapse, etc.),
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Exirel® protège rapidement la culture contre les dégâts directs des ravageurs et réduit significativement la transmission des virus (exemple: TYLCV, TSWV, CMV, CYSDV, WMV, BCMV).
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Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Actu Actu Entreprise
La nouvelle AgroFarm LEMKEN
Centre de formation théorique et pratique Conscient des enjeux de la diversité des marchés et la technicité des machines avec une multitude de modes d’opération, LEMKEN a lancé le service de formation « AgroTraining » depuis 2008. Sous la direction de Peter Baumgärtner, six formateurs forment chaque année près de 5 000 collaborateurs et distributeurs. Une raison suffisante pour développer la formation et augmenter les capacités d’accueil en créant un AgroFarm, à seulement quatre kilomètres du siège social d’Alpen.
C’est dans cette perspective qu’il faut considérer les plus de cinq millions d’euros consacrés à ce projet comme un investissement pour l’avenir. Le grand hall de formation de 1400 m² et ses quatre travées organisées par famille de produits, charrues, déchau-
mage, semis et protection des cultures offrent déjà d’excellentes possibilités de montrer et d’expliquer le fonctionnement des machines. Les surfaces agricoles voisines permettent aussi de présenter les machines en action. Les salles de séminaire à l’équipement
La nouvelle AgroFarm avec la ferme rénovée à gauche et le centre de formation donnant accès aux surfaces agricoles voisines
Formation dans l’AgroFarm LEMKEN
ÉLÉPHANT VERT Maroc
pour une agriculture climato-intelligente En cette période de la tenue de la COP22 à Marrakech, le groupe ÉLÉPHANT VERT Maroc, fidèle à son habitude, œuvre à diffuser son message d’entité responsable, agissant pour une agriculture climato-intelligente. Pionnier
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Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
moderne, dont certaines sont ouvertes sur le hall de formation par une baie vitrée, permettent de délivrer simultanément un enseignement pour quatre groupes de stagiaires. Une ferme existante, implantée sur le grand terrain de 11 000 m² a été remise à l’état. Elle sert d’espace de restauration avec un grand jardin attenant qui complète le site pour créer un environnement d’apprentissage agréable. Les classes sont réparties en trois niveaux. Les bases théoriques sont d’abord enseignées avant que les participants ne les mettent en pratique sur les machines dans le
dans son domaine, le groupe a initié plusieurs actions pour faire adhérer un maximum d’acteurs de la filière, à ce mouvement vert. Ainsi, et à cette occasion, ÉLÉPHANT VERT Maroc, a reçu le 2 novembre à son
usine à Meknès une délégation de la Chambre Française de Commerce et d’industrie du Maroc. Cette visite a été labellisée COP22, et a permis de présenter le projet ÉLÉPHANT VERT, son objectif et ses contraintes. Une rencontre instructive visant à sensibiliser les invités à l’importance et aux contraintes de la valorisation des déchets. Un modèle d’avenir,
hall de formation. Ensuite, les stagiaires peuvent tester les machines en conditions réelles et se former directement sur le terrain. Le programme s’étend des formations de base sur les nouveautés pour commerciaux ou les collaborateurs LEMKEN, aux formations spécialisées pour les techniciens de SAV des concessionnaires et l’équipe SAV de LEMKEN sur plus de 50 marchés à l’étranger. Avec plus de 1.300 employés dans le monde entier et un chiffre d’affaires de 327 millions d’euros, LEMKEN est un des principaux spécialistes en Europe dans le secteur des machines agricoles professionnelles. Fondée en 1780, elle n’était alors qu’une forge, l’entreprise familiale produit en Allemagne sur son siège principal à Alpen et son site à Haren, ainsi qu’à Nagpur en Inde. LEMKEN fabrique des machines agricoles efficaces et de haute qualité pour le travail du sol, le semis et la protection des cultures. L’innovation et la satisfaction de nos clients font notre force. Pour plus d’information, visitez le site www.lemken.com.
nouveau pour la culture africaine, et qui doit être développé, pour répondre aux attentes de la COP organisée en Afrique pour l’Afrique spécifiquement, et le monde en général. Cette tache nécessite l’adhésion des différentes parties prenantes du projet, à savoir : investisseurs, producteurs, consommateurs et surtout les officiels. ÉLÉPHANT VERT Maroc a
CLOSER 240 SC : nouvel
insecticide de Dow AgroSciences à base d’Isoclast pour le contrôle des insectes piqueurs suceurs
de l’isoclast sont les suivantes :
L’Isoclast (nom scientifique : sulfoxaflor) inventé par et propriété de Dow AgroSciences fait partie d’une nouvelle famille chimique : les sulfoximines. Cette nouvelle molécule est en cours de développement sur tous les types de cultures comprenant notamment les agrumes, les cultures maraichères , les arbres à noyaux et à pépins, la vigne, le coton, le soja, les céréales, le riz et bien d’autres cultures. L’isoclast contrôle les insectes ravageurs qui se nourrissent de sève comme les punaises, de nombreuses espèces de pucerons, les mouches blanches, les cicadelles et diverses espèces de
cochenilles. Les insectes traités avec l’isoclast présentent des symptômes excitateurs, comme des tremblements suivis par la paralysie et la mort. Les scientifiques de Dow AgroSciences ont découvert que l’isoclast interagit de manière particulière avec les récepteurs nicotiniques, ce qui est confirme la symptomatologie observée. Plusieurs études ont montré que l’isoclast ne provoque aucune résistance croisée dans les populations d’insectes résistant à de nombreuses autres familles chimiques, y compris les néonicotinoïdes. Les principales caractéristiques
• Mode d’action unique • Large spectre d’activités contre de nombreux insectes se nourrissant de sève, y compris les pucerons, les punaises (principalement les espèces lygus), les cicadelles, les cochenilles, les aleurodes et d’autres • Efficace à faible dose • Forte action de contact et effet résiduel lié à une action translaminaire et systémique • Le partenaire de rotation avec d’autres familles chimiques (y compris des substances comme les néonicotinoïdes qui agissent sur les récepteurs nicotiniques), améliorant les stratégies de gestion de la résistance aux insecticides • Efficace contre les populations d’insectes résistant à la plupart des autres insecticides • S’adapte au programme de
aussi pris part à la 3ème édition du salon national de l›olivier à Attaouia dans la province d’El Kelaa des Sraghnas, organisé cette année sous le thème «la filière oléicole, des perspectives prometteuses pour un développement agricole durable», avec un stand présentant toutes les nouveautés de la filiale auprès des acteurs locaux et des professionnels du secteur. Le secré-
taire Général du ministère de l’Agriculture, M. Sadiki, qui a présidé la cérémonie d’inauguration, a encouragé les initiatives d’ÉLÉPHANT VERT prises dans différents projets. Par ailleurs, et pour sa sixième édition, ÉLÉPHANT VERT a été au rendez-vous du salon international des dattes à Erfoud pour marquer son implication dans le développement de la filière
palmier dattier, secteur qui constitue le pilier de l’agriculture oasienne. En effet, la filière phœnicicole est au cœur des préoccupations, avec 5 millions de palmiers dattiers répartis sur le 50.000 ha, et ÉLÉPHANT VERT a la ferme intention de contribuer à faire de cette filière l’un des piliers de l’agriculture nationale. En fin, une journée de formation a été organisée au
Sylvain BEDEL Marketing Specialist West Africa, NorthWest Africa -Islands, Israel DowAgroSciences.
gestion intégrée des ravageurs • Faible toxicité pour les mammifères, il n’est ni sensibilisateur ni irritant dermique • Aucun effet indésirable contre les organismes non ciblés comme les poissons, les oiseaux et les invertébrés aquatiques • Substitut d’ insecticides organophosphorés actuellement utilisés dans de nombreuses cultures pour lesquelles l’isoclast sera homologué, réduisant l’impact écologique de l’utilisation des insecticides. En Juin 2016, Dow AgroSciences a obtenu l’homologation du Closer 240 SC (240 g/L isoclast) au Maroc pour lutter contre les mouches blanches et pucerons des tomates et poivrons sous serres ainsi que les pucerons des courgettes sous serres. De nombreuses autres homologations sont attendues dans les mois à venir .
profit des maraichers de la zone centre, pour démontrer l’intérêt de changer leurs habitudes d’utilisation des produits conventionnels vers une utilisation raisonnée des produits ÉLÉPHANT VERT pour un meilleur rendement. Une centaine d’agriculteurs on répondu présent pour bénéficier de cette formation.
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Actu Actu Entreprise
Botamisol 80 Pro et Vitalem Forte, une gamme de produits à base d’acides aminés qui optimise les performances des cultures de blé L’azote est le principal élément nutritif limitant la croissance des plantes. Bien que l’on sache qu’il est présent dans le sol, on le trouve communément sous des formes chimiques qui sont sans intérêt pour les plantes. L’azote est utilisé dans la biosynthèse de plusieurs composés tels que des acides aminés (protéines) et les nucléotides (acides nucléiques) qui sont des composants importants du métabolisme central. Compte tenu de la grande variété des types de protéines (structurale, enzymatique, transporteurs, etc.), l’azote est impliqué dans la plupart des processus physiologiques. Par conséquent, lorsque la quantité d’azote dans le sol est limitée, la croissance des cultures est affectée. En revanche, l’apport d’azote exogène (sous des formes d’assimilation) améliore la croissance des plantes, augmente la qualité des cultures et favorise le développement des fruits et des graines. Les biofertilisants riches en acides aminés L (biologiquement actifs), tels que VITALEM Forte® SL et BOTAMISOL PRO 80® WG sont composés de formules équilibrées d’acides aminés L (biologiquement actives), qui rendent plus efficace l’utilisation de l’azote par les plantes, ce qui conduit à une augmentation de la photosynthèse et des taux de croissance et, finalement, à de meilleures récoltes. Les acides aminés exogènes permettent non seulement aux plantes d’économiser une énergie 40
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précieuse (car elles n’ont pas besoin de synthétiser leurs propres acides aminés à nouveau pour produire des protéines), mais jouent également d’autres rôles dans la physiologie des plantes. D’une part, les acides aminés favorisent la chélation des éléments nutritifs du sol, ce qui améliore l’absorption des nutriments. D’autre part, leurs niveaux intracellulaires ont tendance à augmenter avec le stress. De cette façon, lorsque l’on prévoit un stress environnemental (froid, sécheresse, salinité, etc.) , on peut améliorer la tolérance au stress et la récupération grâce à des traitements à base d’acides aminés exogènes appliqués avant, pendant et après la situation de stress.
On s’est aperçu que l’application de biostimulants à base d’acides aminés a un effet positif sur la croissance des plantes lorsque les conditions ne sont pas favorables par exemple quand les champs de blé subissent les effets de la sécheresse (Salwa AR et al, 2014), en favorisant l’amélioration des caractères de la croissance, la teneur en eau relative (TER), les pigments photosynthétiques, les sucres solubles totaux, les glucides totaux, les acides aminés libres, les activités enzymatiques, les minéraux ainsi que le rendement et la qualité des grains, de même qu’une diminution du déficit en eau de la feuille, du potentiel osmotique, des phénols totaux et de la teneur en proline (un indicateur du stress chez les plantes).
Les acides aminés jouent un rôle important dans l’osmorégulation, qui est le mode d’action permettant d’améliorer la tolérance au stress et la récupération. En outre, les effets de l’osmorégulation des acides aminés peuvent également contrôler d’autres processus de croissance. De plus, les acides aminés sont également impliqués dans les voies de biosynthèse (ainsi que leur activation) de plusieurs composants de cellules végétales importantes telles que les pigments et des facteurs de croissance tels que les hormones végétales.
VITALEM Forte® SL et BOTAMISOL PRO 80 ® WG sont des formules de qualité supérieure à base d’acides aminés libres L dérivés de l’hydrolyse enzymatique de sources végétales. Les deux produits contiennent tous les acides aminés essentiels impliqués dans la phy-
siologie des plantes et sont des outils puissants pour lutter contre les effets néfastes du stress environnemental sur les cultures de céréales. VITALEM Forte® et BOTAMISOL 80 PRO® peuvent être pulvérisés directement sur les feuilles des plantes ou être utilisés par l’intermédiaire de systèmes modernes d’irrigation (goutte à goutte, aspersion, etc. ainsi que la culture hydroponique). Compte tenu de l’effet osmo-protecteur des acides aminés présents dans le produit, son application sur les cultures permettra d’améliorer l’équilibre de l’eau dans des situations de stress, en favorisant la croissance végétative après avoir subi le stress, en renforçant les populations microbiennes des sols (qui à leur tour améliore la mobilisation des éléments nutritifs) et stimulera également la photosynthèse, la pollinisation et la nouaison. Afin d’accroître les effets positifs des applications de VITALEM Forte®, il pourrait être utile de combiner le traitement avec d’autres produits comme ALGALIV®, qui représentent une source d’hormones végétales naturelles (à partir d’extraits d’algues) et d’autres éléments importants pour l’état nutritionnel des plantes tels que le fer , le magnésium ou le zinc (on peut trouver tous ces éléments toutes se trouvent sous des formes assimilatives) et des herbicides.
Quand avant-gardisme rime avec technologie ! Résultat O’Terroir, entreprise dynamique de la filière fruits et légumes, a fait le choix de se doter d’un logiciel expert métier pour accompagner son développement.
Challenge O’Terroir, qui va bientôt féter ses dix ans d’activité, a aujourd’hui atteint la taille critique, nécessitant des outils adaptés et experts pour structurer son activité. Il devenait essentiel de se doter d’une solution lui permettant d’optimiser sa gestion commerciale (ventes et achats) et d’augmenter la productivité de ses équipes en station et globalement de répondre aux exigences du marché et des normes iSO. « Notre problématique initiale était la gestion difficile du nombre de
références de fruits, d’autant plus que nous devions répondre aux impératifs de certification ISO 22000 compte tenu de notre stratégie d’entreprise. Il devenait impossible de gérer correctement la partie commerciale et la partie traçabilité des fruits. Nous devions trouver une solution.», explique M. Adnane AOUAD gérant d’O’Terroir. Au-delà de cette problématique, il souhaite anticiper son développement et axer sa démarche vers un processus qualitatif et performant.
«Nous devions trouver une solution» Solution O’Terroir
a
choisi
de
faire
confiance à Informia et les logiciels EuroFlow® et TraceFlow® pour
répondre à sa problématique. « Le choix d’Informia a été intuitif, lorsque j’ai vu le site web et l’origine de la solution c’est-à-dire une solution interne station fruitière,
Lieu : Séfrou- MAROC Métier : Producteur et expéditeur de fruits à noyaux et à pépins. Client depuis : Juillet 2014 A propos d’O’Terroir : Cette jeune entreprise dynamique a su s’imposer sur le marché marocain grâce à ses choix stratégiques notamment en terme d’équipements technologiques. j’ai pensé que la gestion était bien adaptée au secteur. » Informia a su accompagner O’Terroir dans sa démarche d’achat en lui apportant une analyse experte pour comprendre les spécificités de son métier notamment grâce à : • L’écoute de ses besoins au niveau commercial ; • L’accompagnement avec le chef de projet et le formateur capable d’apporter une réponse adaptée au fonctionnement de la structure et aux contraintes techniques dues à la situation géographique de l’entreprise.
Après un an et demi d’utilisation des solutions Informia, le bilan est globalement positif. « Au début la solution impose de la rigueur, sans rigueur la solution n’est pas performante, mais c’était aussi l’un des objectifs, travailler professionnellement. Il a fallu beaucoup d’engagements pour passer l’étape cruciale du démarrage qui dure 1 à 2 mois. Il était important que les équipes ne se découragent pas en se disant qu’ils n’arrivent pas à boucler les bilans ou à suivre le rythme de la station, car une fois les 2 premiers mois finis, les choses se mettent en place. » a constaté M. Aouad.
«Le logiciel nous a amené rigueur et organisation» souligne M. AOUAD
Les logiciels ont su apporter aux équipes et à la structure, une rigueur de travail qui a fait gagner en efficacité ! Finalement, à M. Aouad de conclure : « Cet investissement logistique a été absorbé par les équipes et nous avons pu ressentir les premiers effets positif au bout de 6 mois. Le logiciel nous a amené une rigueur d’organisation et nous a aidé à structurer notre activité. C’était l’objectif principal de cet investissement. »
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Actu Actu Entreprise
AGRIMATCO
Départ en retraite de M. Bentaybi Mazaz Un départ est toujours un moment particulier d’émotion et cela l’est plus encore pour un départ en retraite en raison des liens tant professionnels que personnels que l’on tisse avec les uns et les autres au fil des années. Une cérémonie d’hommage a été organisée 7 octobre à l’hôtel Hyatt à Casablanca en l’honneur de M. Bentaybi Mazaz qui, après 25 ans de bons et loyaux services à la tête de la société Agrimatco, a droit à un repos bien mérité.
L
a soirée a connu la participation de la famille, des amis, partenaires, proches collaborateurs et bien sur les hauts dirigeants du Groupe Agrimatco venus spécialement de Jordanie, siège de la direction générale du Groupe. Dans ce genre d’occasion, l’usage impose de retracer la carrière de la personne qui part en retraite. Mais il était difficile, le temps d’une soirée, de résumer 25 années d’activités et d’apports continus, pendant lesquels M. Bentaybi Mazaz a su gérer
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avec succès la société, et a su maintenir une position de leader sur le marché marocain (produits de phytoprotection, semences, irrigation, produits vétérinaires…). Sa désignation à ce poste stratégique n’était pas fortuite. Elle a été motivée par ses qualités professionnelles, ses compétences techniques avérées et son aptitude indéniable à diriger. Il n’aura en effet échappé à personne que M. Mazaz est une personne de conviction qui sait se battre pour ses idées. La première chose qu’il a faite était de s’entourer d’une
équipe compétente, avec laquelle il a adopté un style de management participatif. Il a ensuite identifié et sélectionné un réseau de partenaires internationaux et de distributeurs performants sur l’ensemble du territoire national. Ensemble, ils ont marqué le marché agricole marocain par des actions avant-gardistes. Parallèlement, M. Mazaz a été un membre très actif de l’association Croplife représentant l’industrie phytopharmaceutique, et ce depuis sa création. Là aussi il a rempli pleinement et effica-
cement les missions qui lui ont été confiées et mené un dialogue permanent et de qualité, aidé en cela par son tempérament avenant bien connu, avec tous les partenaires et les professionnels. Tous au long de la soirée, les invités se sont relayés et les témoignages succédés pour souligner les aspects patents de son action. C’est un directeur, un collègue et un ami qu’ils sont venus honorer, avec une émotion certaine. Voici le terme d’une longue et précieuse collaboration et c’est avec regret qu’ils devront poursuivre dans leurs tâches sans sa présence et son savoir, acquis au gré de toutes ces années de pratique ponctuées parfois de moments difficiles. Mais au delà de ces performances administratives, c’est avant tout l’Homme que tous ceux qui l’ont côtoyé vont regretter. Les personnes qui ont travaillé à ses côtés et qui ont témoigné toute leur sympathie à son égard lors de la soirée, retiendront ses grandes qualités professionnelles et conserveront le souvenir d’un directeur au caractère bien façonné, disponible, attaché aux valeurs du Groupe AGRIMATCO. Il laisse derrière lui une entreprise moderne, bien organisée et performante, mais il part tranquille et confiant
quand à la capacité de son successeur Monsieur Mohamed Miloudi de la gérer efficacement et d’apporter sa pierre à l’édifice. En effet, M. Miloudi qui détient un diplôme d’ingénieur Phytiatre de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II a acquis une vaste expérience en occupant différents postes de responsabilité au sein de grandes sociétés du secteur du la protection des cultures au Maroc, dont des multinationales. Prenant la parole à la fin de la soirée, Monsieur Mazaz, notoirement ému, a déclaré « Je ne voudrais pas mettre un
terme à ce voyage autour de ma vie professionnelle sans reconnaître ce que je dois, et qui est immense, à tous ceux qui n’ont cessé de me manifester leur compréhension, de m’apporter leur collaboration, de m’accorder leur appui et, pour beaucoup, leur amitié; vous m’excuserez de ne pas les énumérer, bien qu’un grand nombre d’entre eux soient ici aujourd’hui, la liste en serait trop longue et j’aurais peur de commettre quelque oubli. Mais j’emporte la gerbe précieuse de leur souvenir dans le jardin de ma mémoire et de ma gratitude. Bien évidemment, je ne peux manquer de
souligner dans cette très belle carrière, le soutien infaillible de mon épouse et de mes enfants ». D’ailleurs, questionné par tous sur ce qu’il avait l’intention de faire après son départ en retraite, M. Mazaz a précisé qu’il voudrait consacrer plus de temps à sa famille et ses amis, que le poids de la responsabilité et la charge de travail ne lui laissait pas l’occasion de voir souvent jusqu’à présent. Cependant, ceux qui connaissent l’homme savent qu’avec un tel capital d’expérience et d’énergie, il ne peut rester inactif longtemps.
Pour sa part, Agriculture du Maghreb souhaite à M. Mazaz une bonne retraite, une bonne santé, une heureuse vie familiale et le plein succès dans toute activité qu’il pourrait entreprendre. De même, au nouveau directeur, M Miloudi, le magazine souhaite plein succès dans sa mission et la réussite dans la lourde tache qui l’attend pour la poursuite des réalisations de la société AGRIMATCO dans un secteur soumis à toutes sortes de contraintes et d’aléas.
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Environnement
L’olivier et l’huile d’olive :
Quelles perspectives pour les changements climatiques, l’énergie renouvelable et l’économie circulaire?» Après l’Accord de Paris adopté par les 196 Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la COP22 tenue du 07 au 18 Novembre à Marrakech est, sans nul doute, la COP de l’action et de l’innovation. Avec une mobilisation sans précédent du Royaume du Maroc, la COP22 a constitué une occasion importante pour mettre en lumière des initiatives pionnières et solutions innovantes en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique portées par les forces vives de la société.
C
’est dans cette perspective que la Fondation «Olivier Promo Meknès» et l’Agropôle Olivier ENA Meknès ont réuni des personnalités politiques et institutionnelles, des représentants et experts de la filière oléicole marocaine et internationale lors d’une conférence organisée le 11 novembre pendant la COP22 autour de la thématique «L’olivier et l’huile d’olive : quelles perspectives pour les changements climatiques, l’énergie renouvelable et l’économie circulaire?». La conférence a permis aux participants de débattre, de découvrir et de partager les solutions climat innovantes, relevant de l’économie circulaire, en particulier dans le secteur oléicole. L’ouverture du SideEvent a été présidée par Monsieur Mohand Laenser, Président de la Région Fès-Meknès et Président de la Fondation «Olivier Promo Meknès».
L’olivier, vecteur de développement durable
Les nouvelles orientations stratégiques de la filière oléicole mises en place par le Ministère de l’Agriculture au profit du secteur de l’Industrie de l’huile d’olive, dans le cadre de la stratégie du Plan Maroc Vert, s’inscrivent parfaitement dans les préoccupations de la COP22. Les nouvelles lois environnementales et de sécurité alimentaire et sanitaire en vigueur au Maroc vont ainsi impacter la filière oléicole marocaine et favoriser le recours aux technologies innovantes à impact environnemental réduit. Outre une forte séquestration de carbone et un faible besoin en eau, l’olivier a un potentiel de biomasse important. Le secteur oléicole génère en effet une très grande quantité de sous-produits de l’olivier (industriels et agricoles), qui constituent une ressource grandement exploitable et disponible pour la production d’énergie ther-
mique, électrique et/ou bio-combustible, représentant ainsi des avantages environnementaux et économiques indéniables pour le secteur agro-industriel.
Innovations technologiques du secteur de trituration des olives
Les innovations technologiques actuelles offrent la technologie du système à deux phases, système écologique en adéquation avec les lois environnementales en vigueur au Maroc. Cependant, le traitement des déchets et des sous produits de l’olivier de ce système devront faire l’objet d’une attention particulière, puisqu’ils connaissent un important retard. Le procédé à 2 phases a été conçu dans le but de pallier les inconvénients du système trois phases, en particulier par la réduction de la production des margines. Ceci est dû à la réduction importante de l´injection de l’eau au niveau des malaxeurs. Le système à deux phases génère des sous-produits ayant une valeur économique importante une fois valorisés. Il s’agit particulièrement des grignons humides et des noyaux. Ces sous-produits, valorisés d’une façon adéquate, contribueront à l’amélioration de la compétitivité de la filière oléicole. Les nouvelles utilisations concurrentielles sont la combustion pour la production de l’énergie. En présence de personnalités institutionnelles marocaines et internationales et d’experts reconnus du secteur oléicole, la conférence a mis
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Environnement un coup de projecteur sur les enjeux et leviers de réussite pour le déploiement de ce type de projet (partenariats public-privé, relations avec les territoires et le monde de la recherche, innovations technologiques..) dans le cadre de la transition écologique et plus largement sur la prospective d’une oléiculture durable, propre et respectueuse de l’environnement en Méditerranée. A signaler que le Projet «Olea Green-Food Meknès» a été labellisé Projet COP22 par le Comité de Pilotage de la COP22. L’Etude préalable a estimé la réalisation dudit projet à 450 Millions de Dirhams.
Citations
Noureddine Ouazzani, initiateur du Projet «Olea Green-Food Meknès» « Notre point de départ pour cet ambitieux projet «Olea Green-Food Meknès” sont les acquis et les expériences étrangères (espagnoles et italiennes) en matière de valorisation des sous-produits de l’olivier pour la protection de l’environnement et la production de l’énergie. L’évaluation et les opportunités de valorisation de gisement disponible de la biomasse de l’olivier de Meknès et sa région, était aussi notre objectif principal», souligne Noureddine Ouazzani, directeur de l’Agro-pôle olivier. Selon lui, «ces dernières années, de nouvelles technologies ont fait leur apparition,
au niveau international, en matière de trituration des olives dans le but d’accélérer le rythme de transformation, de maximiser le taux d’extraction et surtout d’améliorer la qualité de l’huile d’olive. La filière oléicole marocaine s’est inscrite dans ce dynamisme international pour les innovations et les nouvelles technologies de la trituration des olives. Cependant, avec les nouvelles lois environnementales et de sécurité alimentaire et sanitaire en vigueur au Maroc, la filière oléicole marocaine sera de plus en plus amenée à se baser sur des principes nouveaux et des technologies de trituration innovatrices à impact environnemental réduit, intégrant le traitement et la valorisation des sous-produits de l’olivier, qui sont actuellement cités comme source d’énergie nouvelle et renouvelable. Notre objectif est de contribuer à la transition énergétique de la Région Fès-Meknès et du pays». Les innovations technologiques actuelles offrent la technologie du système à deux phases, système écologique en adéquation avec les lois environnementales en vigueur au Maroc. Cependant, le traitement des déchets et des sous produits de l’olivier de ce système devront faire l’objet d’une attention particulière, puisqu’ils connaissent un important retard au Maroc. Le procédé à 2
phases a été conçu dans le but de pallier les inconvénients du système trois phases, en particulier par la réduction de la production des margines. Le système à deux phases génère des sous-produits ayant une valeur économique importante une fois valorisés. Il s’agit particulièrement des grignons humides et des noyaux. Ces sous-produits, valorisés d’une façon adéquate, contribueront à l’amélioration de la compétitivité de la filière oléicole. Les nouvelles utilisations sont la combustion pour la production de l’énergie. Monsieur Mohand Laenser Président de la Région Fès-Meknès et Président de la Fondation «Olivier Promo Meknès» Monsieur Mohand Laenser a dévoilé lors de son allocution la stratégie de la région en matière de transition énergétique « la Région Fès-Meknès est en marche pour la transition énergétique et écologique du royaume par le lancement du premier projet national de valorisation énergétique de la biomasse et ouvre ainsi la voie à de nouveaux usages pour les technologies de production d’énergie verte. Le projet s’inscrit parfaitement dans le sens du grand chantier d’élaboration du programme de développement régional lancé en 2016 dont un des principaux objectifs est de mettre en exergue la place stratégique de la Région Fès-Meknès sur les plans national et international» souligne le Président de la Région Fès-Meknès. Monsieur Bouanou, Maire de la Ville de Meknès La ville de Meknès s’est inscrite dans la stratégie Nationale de Dévelop-
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Le procédé à 2 phases a été conçu dans le but de pallier les inconvénients du système trois phases, en particulier par la réduction de la production des margines
pement Durable lancée en juillet dernier, et elle est très active sur le sujet et particulièrement engagée dans des projets de traitement/valorisation des déchets et d’énergies renouvelables. Par exemple, elle possède désormais un «CEV», un «Centre d’Elimination et de Valorisation des déchets» conforme aux meilleurs standards existants, avec une décharge qui permettra la valorisation énergétique. Aucune décharge ne le fait aujourd’hui au Maroc. Aussi, pour le projet «Olea Green-Food Meknès» de valorisation énergétique de la biomasse/co-produits de l’olivier, la ville de Meknès, est partenaire engagé du Projet. Mardochee Devico, Président Directeur Général d’Oleafood, Filiale de LCM Aïcha «Le Partenariat Public-Privé est un facteur déterminant pour la gestion et la valorisation des sous-produits de l’olivier pour la protection de l’environnement et le développement durable. Aujourd’hui, l’arsenal législatif a été renforcé pour montrer l’importance primordiale que représente la préservation des ressources en eau et la protection de l’environnement d’une manière Générale. Il faut donc fédérer cette politique volontariste de Partenariat Public-Privé pour mettre en application les lois environnementales en vigueur au Maroc. En combinant les efforts des uns et des autres, la filière oléicole marocaine va pouvoir continuer à se développer et se hisser au rang des grands producteurs internationaux. Ainsi, l’olivier, avec également son fort pouvoir de séquestration de carbone, passera du statut de pollueur potentiel rejetant les margines dans la Méditerranée, à un statut de vecteur de développement durable et producteur d’énergie
Centrale de cogénération bio-électrique dans la région de Jaen
verte pour les générations futures». Abdellatif Ghedira, Directeur Exécutif du Conseil Oléicole International : « L’olivier, est l’arbre des bienfaits par ses vertus sur notre santé ; mais il est aussi l’arbre des bienfaits pour les générations à venir, notamment à travers : - Son rôle social et économique, pour une culture caractérisée par une structure agraire essentiellement basée sur la petite agriculture paysanne - Son importance agronomique dans la fixation et la fertilisation des terres, la lutte contre l’érosion hydrique et la désertification, - Ses faibles exigences hydriques et son adaptation aux régions de faible pluviométrie - Sa contribution dans la réduction des émissions à effet de serre et son apport en énergie renouvelable. J’appelle au soutien d’une déclaration en faveur de la reconnaissance de l’olivier comme vecteur de développement durable et de lutte contre les changements climatiques », plaide Monsieur Abdellatif Ghedira, Directeur Exécutif du Conseil Oléicole International. Karim Hessissen, Directeur général de Green Of Africa « Green of Africa est engagée sur le
chemin de la transition énergétique nationale en participant activement dans le développement de centrales électriques en EnR sur le cantinant Africain. Notre vision est de diversifier nos centrales électriques en exploitant toutes sources d’énergies renouvelables et durables. Le Projet OLEA GREEN FOOD s’inscrit parfaitement dans cette vision en offrant d’une part la possibilité de produire, de manière contrôlée, de l’électricité verte 24/24h et d’autre part une solution durable à la problématique écologique du secteur oléicole » déclare Monsieur Karim HESSISSEN Directeur Général de Green of Africa. François Pyrek, Directeur de SUEZ Recyclage et Valorisation Maroc Le projet Olea Green-Food Meknès servira à valoriser les déchets et sous-produits de la filière oléicole en produisant de l’électricité verte renouvelable. « SUEZ soutient ce projet car il s’inscrit dans la stratégie de valorisation des ressources et d’économie circulaire que nous prônons. Notre contribution renforcera aussi notre engagement à Meknès où nous exploitons le Centre d’Elimination et de Valorisation des déchets conformément aux standards internationaux», précise François Pyrek, Directeur de l’activité Recyclage et Valorisation de SUEZ au Maroc. Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Export
Campagne agrumes Rééquilibrage et dosage des marchés pour nos exportations Interview de M. Ahmed Derrab, secrétaire général de l’ASPAM Propos recueillis par Abdelmoumen Guennouni Les exportations agrumicoles marocaines pour la campagne 2016-17 ont démarré début octobre dernier avec quelques difficultés liées aux conditions météorologiques estivales. Sur les préparatifs pour un bon déroulement des opérations d’exportation, l’état et l’évolution de notre verger agrumicole, la situation des marchés et des destinations de nos exportations, etc. M. Ahmed Derrab, secrétaire Général de l’ASPAM a eu la gentillesse de nous accorder un entretien dont voici la teneur :
Question : Les conditions climatiques enregistrées dans notre pays en été vont elle avoir des conséquences sur les quantités et la qualité de la production marocaine d’agrumes cette campagne ? Ahmed Derrab : Dans le cadre du comité de coordination des agrumes, comité mixte qui regroupe la profession et le ministère de l’agriculture à travers l’EACCE et qui gère l’ensemble des données de la campagne, il a été décidé de démarrer les exportations pour la nouvelle campagne 2016-17 le 5 octobre pour les premières clémentines précoces, en fixant un certain nombre de conditions liées à la qualité des fruits à présenter à l’exportation. Un certain nombre
de données techniques ont été arrêtées, notamment au niveau de l’acidité, taux de sucres, taux de jus, coloration, etc. Concernant les conditions climatiques, il faut signaler qu’elles étaient particulièrement difficiles et défavorables aux agrumes, puisque 70-75 jours de températures anormalement fortes ont été enregistrés en juillet, aout et la première décade de septembre. Ces températures se sont répercutées négativement notamment au niveau du calibre et de la coloration. Elles ont entrainé ainsi, un blocage de l’évolution du calibre et retardé la pigmentation et la coloration des fruits. Ce qui fait que, lors du démarrage, il a été très difficile pour les producteurs de trouver des fruits répondant aux standards de qualité qui ont été
fixés (coloration et calibre), le petit calibre n’étant pas exportable. Les producteurs attendent toujours la pluie et un adoucissement de la température après les quelques petites précipitations enregistrées dans le Souss et dans d’autres régions. Cependant, ça reste jusqu’à aujourd’hui (mi-novembre), insuffisant et ils attendent avec impatience que les choses puissent s’arranger et surtout que le temps puisse se rafraichir pour permettre aux fruits de tourner et d’avoir une coloration valable.
Question : L’arrivée espérée de ces pluies va-t-elle permettre d’améliorer la situation ? Ahmed Derrab : Il est évidemment difficile de récupérer un retard de 75 jours, mais elles vont permettre de rattraper un peu, surtout pour les variétés qui vont venir après. Car ce qui a été affecté essentiellement ce sont les clémentines précoces avec les clones qui démarrent très tôt. Mais le gros de la clémentine, la clémentine classique (Cadoux), qui démarre normalement début novembre, devrait profiter amplement des éventuelles précipitations.
Question : Qu’en est-il des prévisions de production cette année, pour le Maroc et le bassin méditerranéen ? Ahmed Derrab : Le ministère de l’agriculture n’a pas encore 48
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chiffres officiels des prévisions n’ont pas encore été annoncés, mais il est fort probable qu’en Espagne, principal producteur et exportateur, il y aurait une augmentation de 15 à 25% par rapport à la campagne précédente. A signaler que l’Espagne produit aujourd’hui 6,5-7Mt dont 3,5 Mt export.
officiellement annoncé les chiffres de la production, puisque depuis quelques années c’est le ministère qui a pris en charge d’annoncer ces prévisions. Pour l’instant, nous sommes dans l’attente de la publication des chiffres, mais d’après les bruits qui circulent à droite et à gauche, il semblerait qu’il y aurait une petite augmentation (5 à 10%) selon les régions, les variétés, etc. par rapport à la campagne précédente. Il est à rappeler que pour la campagne 2015-16 le ministère a annoncé que le Maroc avait réalisé une production de 2Millions de tonnes,
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augmentation due notamment à l’entrée en production des jeunes plantations réalisées dans le cadre du PPP, puisque de nombreux projets d’investissement ont été réalisés dans les zones centre et nord depuis 4-5 ans. Ceci va contribuer à augmenter la production d’agrumes d’année en année, en plus du contrat programme 2008-18 pour la mise à niveau du secteur agrumes, signé entre la profession et le gouvernement, et qui prévoyait 2,9 Mt dont 1,3 Mt export à l’horizon 2018. Concernant la méditerranée, les
Question : Les nouvelles plantations réalisées dernièrement au Maroc sont essentiellement orientées vers les petits fruits. Ce déséquilibre au détriment des oranges ne risque-til pas d’hypothéquer les exportations marocaines à l’avenir ? Ahmed Derrab : Effectivement, au cours des 10 dernières années, les producteurs se sont orientés essentiellement vers la plantation des petits agrumes (Clémentine, Nour, Nadorcott) au détriment des
oranges. Ce qui fait qu’aujourd’hui le Maroc enregistre un déséquilibre au niveau de la structure variétale du verger. Par exemple dans le domaine des exportations aujourd’hui les petits agrumes représentent 82% du total export, les oranges 15-16% et 1-2% pour le citron et autres. Ce déséquilibre risque donc de déstabiliser le secteur parce que, par exemple, les chiffres indiquent que les exportations d’oranges du Maroc ont fondu. Ce déséquilibre est du à plusieurs raisons dont la principale est la préférence des producteurs pour les petits agrumes vu que, au cours des 10 dernières années, ces derniers se sont révélés plus rémunérateurs en termes de recettes globales, que les oranges. Cette décadence des variétés d’oranges risque de déséquilibrer économiquement le secteur. En particulier au niveau de l’export dans la mesure où les stations de conditionnement travaillent aujourd’hui 2 à 3 mois maximum (période des petits agrumes) alors qu’avant elles pouvaient travailler jusqu’à 7-8 mois, d’octobre jusqu’à pratiquement fin juin. L’export commençait avec les petits agrumes, essentiellement des variétés précoces, ensuite s’enclenchait sur les variétés précoces d’oranges (Navel) puis suivaient les variétés de demi-saison (Salutsiana,
Washington sanguine, Sanguinelli) et la campagne export se terminait avec la Maroc Late, orange tardive) et qui se prolongeait jusqu’à fin juin début juillet. Aujourd’hui, avec ces changements de la configuration du verger et la prédominance des petits agrumes, ce déséquilibre se ressent particulièrement dans certaines régions comme Berkane, région dédiée purement à la clémentine et dont les stations travaillent deuxtrois mois au maximum, après quoi l’activité se bloque. Ceci nuit à la rentabilité des stations, à l’activité économique des régions (emploi, transport, usines de transformation) etc. De même, un début de raréfaction de l’orange a été constaté sur le marché local, ce qui fait que les prix ont culminé à des niveaux jamais atteints (12-13 dh/kg au détail en juillet aout). Par conséquent, actuellement une réorientation du
secteur vers l’orange est en cours de manière à équilibrer le marché et à assurer l’approvisionnement des consommateurs. Il y a aussi un autre élément au niveau des exportations, c’est que le Maroc a été ‘’sorti’’ des marchés par certaines origines, en particulier l’Egypte et la Turquie dont les prix de revient sont beaucoup plus bas que les nôtres et qui ont pu offrir toutes sortes de variétés d’oranges à des prix que les professionnels marocains ne peuvent pas suivre.
Question : Que pouvezvous nous dire à propos des marchés ? Ahmed Derrab : Aujourd’hui, il y a du nouveau sur les marchés puisque depuis pratiquement trois campagnes, des efforts particuliers ont été réalisés dans le cadre du
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Les hautes températures se sont répercutées négativement notamment au niveau du calibre et de la coloration. Elles ont entrainé un blocage de l’évolution du calibre et retardé la pigmentation et la coloration des fruits.
comité de coordination des agrumes pour mettre de l’ordre dans les exportations. Tout d’abord tous les standards et normes de qualité correspondant aux différentes destinations ont été revus de manière à orienter les professionnels (producteurs, stations, groupes d’exportation) vers des produits dont la qualité répond aux besoins des marchés. Ensuite, le comité a également travaillé sur la régulation des marchés (pas avec des quotas ou des limitations) dans l’esprit de
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donner à chaque marché juste ce qu’il faut dans les variétés et la qualité qu’il faut avec des objectifs de prix qui permettent au producteur de couvrir ses frais d’exploitation et de dégager une petite marge. Tout ce travail a été fait et continue de se faire depuis deux ans (nous en sommes à la troisième) et ça a donné d’excellents résultats. Toutes les composantes de la profession, que ce soit les producteurs, à travers l’ASPAM, les conditionneurs à travers leur association l’ASCAM, les
exportateurs à travers Maroc Citrus, se sont mobilisés avec l’EACCE. Le comité a pu également doser les marchés ce qui veut dire donner à chaque marché les quantités nécessaires, et a même réussi à établir des calendriers hebdomadaires qui proposent les quantités à exporter pour chaque destination de manière à les équilibrer et à obtenir des prix qui puissent permettre à tous les opérateurs de se retrouver. Et jusqu’à présent les choses vont bien. Le résultat de tout ça c’est que la dépendance vis à vis du marché russe a été réduite. En effet, aujourd’hui ce marché ne représente plus que 35-40% de nos exportations d’agrumes [au lieu de 60% environ]. Nous avons pu également revenir progressivement sur l’UE qui représente aujourd’hui également 34-40% alors qu’on était à moins de 20% au cours des dernières années. De même les exportations vers l’Amérique du Nord, le Canada et les Etats Unis, ont été développées même si les opérateurs ont eu
quelques problèmes l’année dernière au niveau du marché américain. En effet, nos exportations vers ce marché ont été bloquées de fin février jusqu’à la fin de la campagne en raison d’un problème de cératite. En conséquence grâce à la collaboration de l’Onssa, des stations de conditionnement, des producteurs et de toutes les composantes de la profession se sont organisées pour pouvoir mieux répondre aux exigences du marché américain. Mais maintenant les choses sont réglées et nos exportations reprennent cette année. Il y a eu également un effort au niveau du Canada, notamment le lancement l’année dernière, par l’Eacce et la profession, d’une campagne réussie de promotion et de publicité pour la clémentine du Maroc au Canada. Pour cette année, une deuxième campagne est en préparation. Les résultats commencent à être là mais, malgré tout, tous les concernés doivent continuer les efforts de manière à
ce que les choses aillent pour le mieux.
Question : Comment se déroule le début de la campagne actuelle ? Ahmed Derrab : En ce début de campagne les quantités exportées étaient réduites et jusqu’à fin octobre elles ont atteint environ 4.000 t. Mais les choses devraient reprendre avec les quelques chutes de pluies des
mois précédents et avec le radoucissement des températures et les précipitations que nous espérons. En effet, elle prend sa vitesse de croisière à partir de début novembre même s’il y a eu du retard à cause des conditions climatiques estivales.
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Pépinières maraichères Première étape de la réussite de la production
De nombreux facteurs ont largement contribué à la réussite de la tomate sous abris dans notre pays, notamment le développement des pépinières maraichères spécialisées. En effet, la pépinière est la première étape qui conditionne la réussite de la culture du fait qu’elle permet d’obtenir des plants vigoureux et sains qui offrent une meilleure reprise au champ. Aujourd’hui, la quasi-totalité des tomates primeur sont produites par des plants greffés, achetés auprès de pépinières professionnelles. Pour satisfaire leurs clients, ces dernières ont atteint un haut degré de perfectionnement, d’hygiène et d’organisation.
Historique
Jusqu’au lancement du programme de mise à niveau (redressement) du maraichage après l’indépendance, les maraichers produisaient leurs propres plants pour le plein champ de façon traditionnelle. Les semences étaient généralement récupérées sur la production de fin de champ de la culture précédente et semées dans des carrés en bout de parcelle, sans aucune mesure particulière. Sous l’influence des cultures sous abris, de nombreuses techniques ont été introduites et facilement adoptées par les maraichers. Ainsi, les graines étaient semées dans des plateaux remplis de tourbe de semis et une fois les plants arrivés au stade repiquage ils étaient transplantés dans
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des sachets plastiques perforés remplis de tourbe de repiquage où ils étaient entretenus jusqu’au moment de les planter en pleine terre. La méthode s’était généralisée en raison des nombreux avantages qu’elle apportait (état végétatif et sanitaire,…). Plus tard, et pendant quelques années, l’OCE a mené une opération de préparation des plants dans ses centres d’expérimentation mais l’opération s’est avérée délicate en raison du non respect par les agriculteurs du calendrier des enlèvements, de la nécessité de moyens logistiques importants, etc. l’OCE avait aussi importé des presse-mottes qui permettaient aux producteurs de réaliser l’opération sans sachets et avec semis directement dans les mottes. Elles permettaient un gain considé-
rable de temps, de tourbe, de main d’œuvre etc. avec des plants qui revenaient moins cher. Aujourd’hui, la plupart des producteurs achètent des plants prêts à la pépinière ce qui leur permet de se consacrer à leurs travaux de préparation des abris serres, d’autant plus que les plants sont greffés chose qu’ils ne peuvent réaliser eux-mêmes. En effet, en horticulture intensive et en culture de tomate en particulier, la pépinière revêt une importance capitale. C’est la première étape qui conditionne la réussite de la culture. L’objectif du semis en pépinière est double : obtenir des plants vigoureux et sains. Le semis de précision s’est imposé à cause du prix élevé des semences. En effet, et depuis l’apparition des graines des variétés hybrides, aux fruits de longue conservation, donnant des plantes productives et aux génotypes résistants à nombre de maladies et parasites, les semences sont commercialisées à des prix plus élevés. Cette situation a conduit à la professionnalisation du métier de producteur de plants. La région d’Agadir est leader national dans ce domaine. On y compte une douzaine de grandes pépinières maraîchères modernes agréées, dont certaines sont commerciales et les autres produisent des plants pour couvrir les besoins de leurs propres propriétaires producteurs. En absence de chiffres officiels relatifs au nombre de plants produits annuellement, les performances de ces pépinières sont exprimées en termes de capacité de production. Celle-ci se chiffre à environ 40 millions de plants de tomate
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pour la seule région d’Agadir. Il faut rappeler également que les pépinières produisent des plants de différentes espèces maraîchères, dont certaines sont produites en pleine période hivernale. C’est le cas du melon et de la pastèque. L’élevage de ces espèces en période froide nécessite des infrastructures de serre et des
artifices de chauffage et de climatisation que seul le pépiniériste est en mesure d’assurer. Pour toutes ces considérations, le producteur de tomate gagne à déléguer la phase de semis et d’élevage de plants à une pépinière maraîchère spécialisée.
Haut degré de technicité
Les pépinières modernes sont de véritables entreprises fonctionnant à la demande de la clientèle. En effet, le producteur fournit les semences de la variété à cultiver et la pépinière maraichère propose, à la demande du client, de fournir des plants greffés ou francs, selon des délais fixés par avance. La pépinière est en général étendue sur plusieurs hectares et en totalité protégée. Elle est constituée d’un ensemble de serres multi-chapelles, à l’intérieur desquelles sont installés des tunnels hémicylindriques. Un système de brumisation installé sur le plafond de la serre multi-chapelles est déclenché en cas de forte chaleur. Tout le pourtour de la pépinière est isolé de l’extérieur par une double paroi de film plastique et de filet anti-insecte, pour prévenir l’intrusion de vecteurs de virus. Les issues de la pépinière sont organisées sous forme de porte-SAS. Un couloir de protection disposé le long des quatre côtés de la pépinière renforce l’isolation de l’intérieur de la pépinière. Le sol est couvert en totalité de paillage pour éviter les éclaboussures de poussière. Le bassin d’alimentation en eau est également couvert. Tout est donc fait pour maîtriser la production de plants sains. En effet, c’est un préalable aux mesures prophylactiques imposées, pour produire des plants certifiés sains des principales maladies virales et des infections microbiennes. Ce type de pépinière est normalement contrôlé par les services de Protection des Végétaux, qui contrôlent l’état phytosanitaire des plants produits, par des visites inopinées et des contrôles réguliers.
Choix de la semence :
Il s’agit d’une étape importante puisqu’elle détermine, en grande partie la réussite de l’opération de production de plants. Il est recommandé de se procurer les meilleures semences des meilleures variétés indépendamment de leur prix qui ne représente finalement qu’une infime partie du coût de la production. Les semences ne doivent pas être achetées en excès pour éviter leur stockage prolongé. Elles doivent être saines, traitées et présenter un taux de germination élevé. Lors du choix de la variété, le producteur doit tenir compte d’un certain nombre de points : - productivité, calibre, fermeté, conservation des fruits après récolte… ; - Vigueur de la plante : cet aspect est important car il permettra d’ajuster la densité de plantation en vue de réussir une production quantitative et, surtout, qualitative optimale (calibre des fruits) ; de même il permettra à la culture un bon développement tout au long du cycle de production ; - le choix du type de plant -greffé ou franc- est crucial car il détermine le degré de protection de la plante vis-à-vis de 56
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plusieurs pathogènes du sol. Il conditionne également la densité de plantation, le mode de conduite de la plante (1 ou 2 bras) et, enfin, la durée même de la culture. - Résistances aux maladies et ravageurs (variété et portegreffe) : pour se prémunir de certains problèmes (Nématodes, Fusarium F1, Verticillium, TYLC V, Oidium, Mildiou…); - Adaptations climatiques (nouaison en conditions froides…) et aux problèmes abiotiques (résistance à la salinité, résistance à la sécheresse,…); - résistance à l’éclatement, persistance du collet vert après récolte etc.
Greffage de la tomate :
Aujourd’hui, la grande majorité de la tomate produite dans la région d’Agadir est issue de plants greffés. La technique du greffage est devenue un artifice de production et de protection efficace pour éviter les problèmes phytosanitaires d’origine tellurique notamment les nématodes, qui peuvent être dévastateurs en présence de variétés sensibles, surtout dans les sols légers du Souss-Massa. Dans cette région où la pratique de la monoculture est très répandue, cette technique s’est révélée également efficace contre les problèmes de flétrissement bactérien et de flétrissement fongique (Fusarium, Verticillium, ..). La production de plants greffés est du seul ressort de pépinières spécialisées. C’est une raison supplémentaire pour confier cette tâche à des pépiniéristes reconnus. De plus, le porte-greffe de la tomate est pourvu d’un système racinaire bien développé qui permet d’allonger très sensiblement le cycle de la culture, ce qui améliore considérablement le rendement. La technique la plus utilisée pour la tomate est celle du greffage en tube qui présente l’avantage d’être pratiquée sur des sujets relativement jeunes. Ceci permet de réduire considérablement le temps nécessaire à la soudure et à l’élevage des plantules.
Substrat de pépinière :
C’est un élément clé pour réussir la production de plants. En cultures maraîchères intensives et pour la tomate en particulier, le substrat utilisé est un terreau de tourbe généralement importé de l’Europe dans des zones appelées « tourbières » et qui correspondent à d’anciens marécages. Ce substrat est pratiquement idéal pour la pépinière. Celui utilisé pour les plateaux alvéolés est composé de 50% de tourbe noire et de 50% de tourbe brune. Il présente en outre des conditions physiques et chimiques très favorables à la germination et à la croissance de la jeune plantule. De toutes les propriétés chimiques et physiques du substrat, on retiendra sa forte teneur en matière organique, sa forte porosité et sa faible teneur en sels solubles. Ces caractéristiques sont suffisantes pour offrir au jeune plant les conditions favorables à la croissance pendant les premières semaines de sa vie. Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Tomate
Démarrage difficile de la campagne 2016-17 dans le Souss : Ce début de campagne a été caractérisé par trois principaux problèmes :
traduite par une mauvaise coloration due au changement climatique (jours couverts et jours ensoleillés).
1) Le climat atypique:
Pour toutes ces raisons, le démarrage des cultures de tomate durant ces deux mois était difficile pour une grande partie de producteurs. Ces conditions extrêmes ont en effet perturbé et freiné le développement des cultures, ce qui s’est traduit par une baisse du potentiel de production durant le mois d’octobre, soit une chute de plus de 50% de tonnage par rapport à la campagne précédente 2015-16. Fort heureusement les prix à l’export et sur le marché local (5 à 6 dh/Kg) étaient plutôt intéressants. Le climat qui a sévi pendant les mois de septembre et octobre était relativement plus frais et plus humide
Le climat très chaud des mois de Juillet et Août et le manque de luminosité (temps couvert) ont affecté significativement la culture de tomate, notamment par : - Une mauvaise qualité des plantules au niveau de la pépinière (plants stressés) - Une mauvaise pollinisation du 1er et du 2ème bouquet (la chaleur limite l’activité des bourdons) - Une mauvaise nouaison des premiers bouquets avec des chutes de fleurs (2 bouquets floraux mal noués/ plant se traduisent par une perte d’environ 4 à 5 T/Ha). - Une qualité médiocre des fruits
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avec quelques 2-3 °C inférieurs à la moyenne de la même période. Ces conditions exceptionnelles de faible luminosité et des conditions climatiques fraiches et humides durant ces deux mois ont influencé les cultures de tomate avec une tendance vers des plantes végétatives. A noter aussi qu’en début du cycle, des attaques importantes d’acariose bronzée et de Tylc ont été observées.
2) Retour en force de Tuta absoluta :
Malgré les mesures prises et les traitements effectués contre ce ravageur, une attaque sévère a été observée pendant le cycle d’été (à partir de mois de juin). En temps normal, un à deux traitements sont suffisants pour contrôler ce ravageur, mais cette année les producteurs sont allés jusqu’à 7 traitements mais en vain. Il s’agit d’un ravageur très prolifère et reste potentiellement très dangereux pour la culture de la tomate. Même les chaleurs très élevées ne le freinent pas, contrairement à la mouche blanche. D’après les spécialistes, la cause principale derrière ce retour en force de Tuta absoluta est que la plupart des producteurs ont abandonné la lutte biologique, principalement à cause de son coût élevé, au profit d’insecticides spécifiques et plus efficace contre Tuta absoluta, notamment à base du Chlorantraniliprole et Lunéfénuron. Ceci a conduit à une réduction drastique du Nesidiocoris, prédateur majeur de Tuta, présent dans la nature. Un autre facteur
Rabita Ombrage Agrenté 45% L´objectif principal:
Garantir un ombrage homogène aux cultures , favorisant le processus de croissance végétative des plantes pendant les premières étapes du développement.
Radiation Solaire :
Constitue un filtere contre les rayons solaires pour atteindre une différence de la temperature entre 3 et 4 ºC à l`intérieur des serres.
Localisations actuelles :
Testé au Sud ouest de l`Espagne (Huelva) et au Maroc. Et en adaptation dans d´autres zones du monde (dans le processus d´expansion).
Secteurs agricoles d´application :
Utilisé Principalement pour la culture des framboises, et aussi pour d'autrestypes de culture telque les mûres ,les myrtilles, les tomates, poivrons,... etc.
Autres Avantages:
Haute résistance UV Haute résistance mécanique Fixation facile aux structures existant comme macro-tunnels ou de serres multichapelles.
Autres applications
Ce filet peut être appliquée comme écrans d'effet de serres. COULEUR
PRÉSENTATION DU PRODUIT
Propriétés supplémentaires
Prolonge la vie du Plastique qui couvre l`effet de serre et sans utiliser le blanchiment. Protection contre le coup de soleil. Économie d`eau à l`intérieur des l`installations. Diffusion des 20% de la lumière de l'ombrage d'une maniere homogéne.
Gris (ARGENT) Rouleaux standard entre 1 mètre et 5 mètres de largeur. Longueurs jusqu`à 500 mètres linéaires. Possibilité d`élaboration des piéces confectionnées adaptés à la forme des macro -tunnels et d`autres formes des serres. Possibilité d`écrans 5,50 métres de largeur adaptés des écrans des serres de haute technologie.
Tomate peut avoir aussi une influence, c’est l’absence de couvert végétal, en dehors des fermes, qui sont traitées, à cause de la sécheresse, et donc absence d’habitat pour le Nesidiocoris. D’autres facteurs peuvent aussi être derrière cette apparition excessive de Tuta, à savoir le développement de résistances vis-à-vis des matières actives et des familles chimiques très utilisées par les producteurs de tomate, parfois avec un nombre d’applications bien supérieur à celui recommandés par les firmes phytopharmaceutiques. Devant cette situation difficile, des mesures adéquates ont été prises par les professionnels afin de sécuriser leurs cultures notamment par le retour à la lutte intégrée. On remarque ainsi une forte demande pour les pièges à phéromone et de masse de même que pour les insectes auxiliaires par les producteurs affolés. Cependant la réussite des lâchées d’insectes est bloquée par les températures froides.
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3) Les attaques du virus de la mosaÎque du pépino (PepMV) :
Virus redoutable pour la culture de tomate, ses dégâts peuvent provoquer 15 à 30 % de pertes en rendement à l’exportation à cause des normes de qualité requises. Le virus de la mosaïque du pepino(PepMV) est hautement infectieux et provoque plusieurs symptômes caractéristiques sur feuillage et sur fruit. Le plus redouté d’entre eux et le plus dommageable est celui des fruits flammés et marbrés.
Evolution des surfaces et du choix variétal
La production marocaine de tomate ronde a fait sa place sur les marchés internationaux, mais l’évolution de ces derniers impose au Maroc de diversifier encore plus sa production pour se positionner sur le créneau de la segmentation et de l’élargissement du calendrier des exporta-
tions. Ainsi, on constate depuis quelques années le plafonnement (stagnation) des superficies de tomate sous abris (autour de 6000ha), mais la production évolue essentiellement du point de vue de la diversification. Ceci a été rendu possible par la diversité de l’offre des maisons grainières dans les différents segments et par le service de conseil et d’accompagnement qu’elles fournissent à leurs clients. Les surfaces implantées en tomates cette année ont atteint 6013ha, en léger repli de 10% par rapport à l’an dernier. La tomate ronde demeure la plus importante (3550 Ha), suivie par la tomate type santa ou tomate olive (800 Ha). Ensuite la tomate cocktail (650 Ha) et la tomate grappe (633 Ha). Vient ensuite la tomate cerise (370 Ha) ainsi qu’une dizaine d’hectares de la tomate type Roma. - Tomate ronde RH au TYLCV : dominée par les trois variétés de Gautier (Pristyla, Brintyla et Retyna) suivie de Zaida de Rijk Zwaan. - Tomate ronde normale : dominée à 90% par le variété Calvi. - Type Santa (plum) : surface en progression continue dominée à 50% par les deux variétés : Angelle de Syngenta et Vittorino d’Enza Zaden, le reste est représenté par 17 autres variétés (Luciplus de HiTech, Ministar de SAKATA). - Tomate cocktail : dominée par Genio de Clause suivie de Shiren de HI TECH. - La grappe est toujours dominée à 70% par la variété Pitenza d’Enza Zaden, suivie par Madiba de Takii seeds (Agrin Maroc) - Tomate cerise : dominée par Catalina de Semapro suivie de Nancy de Rijk Zwaan.
Nouvelle conception des projets d’irrigation goutte à goutte. Projets clé en main.
D’autres spécialités destinées à des marchés de niche ont commencé à prendre de l’importance (une centaine d’hectares) comme la beef tomate (Vitellio de Syngenta), le type roma (Naram et Paipai d’Enza zaden…). La segmentation variétale crée de la dynamique et paraît indispensable pour faire évoluer le marché. Mais il y a aussi la possibilité de créer une segmentation intra-produit. L’emballage et l’usage peuvent être des éléments de différenciation. Choix du porte-greffe Pour le producteur de tomate, il n’existe pas de porte-greffe idéal, mais il y a des porte-greffes pour chaque situation. Les essais menés par les producteurs montrent qu’à chaque variété correspond un porte-greffe bien déterminé. Les producteurs restent toujours à la recherche de nouveaux porte-greffes plus costauds et plus résistants aux nématodes. Cette année, les porte-greffes dominants sont : Super pro de Vilmorin (30%), suivi de Maxifort de DeRuiter Seeds (16%), Arazi de Syngenta et Emperador de Rijk Zwaan.
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Tomate
Les exportations restent peu diversifiées
Place de la tomate dans les exportations marocaines de primeurs
Au cours des trois dernières campagnes les exportations de primeurs marocaines ont connu une variation relativement faible en termes de tonnage global. Ainsi, après une baisse limitée et conjoncturelle entre 2013-14 et 2014-15 (de 4%) passant de 790.000 t à 759.000 t, la campagne écoulée a connu une hausse (au 15 mai 2016) de 19% pour atteindre 902.000 t. Parmi ce total primeurs, la tomate représente 56% soit 504.400 t, les légumes divers 32% Tableau 1 Marchés (KT)
2013-14
2014-15
2015-16
UE
693,4
677,8
764,3
Russie
82,8
65,5
115,3
Autres,
13,8
14,7
22,8
dont pays du golfe
2,6
3,5
12,0
Total
789,9
758,0
902,4
Les données de 2015-16 couvrent la période du 1er septembre au 15 mai
66
Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
avec 286.800 t et les fruits divers 12% et 111.100t. La répartition de ces exportations de primeurs par destination s’est établie comme suit : L’UE, notre principal marché, a représenté 85% du total exporté en 2015-16 contre 89% en 201415, soit une légère baisse (4%) alors que le marché russe a augmenté de 4% et a représenté 13% contre 9% un an plus tôt. De même, les exportations aux pays autres est passée de 14.000t environ à 22.800 t soit une hausse de 65%. Parmi eux, les pays du Golfe ont atteint 12.000 t (1,3%) contre 2.600 t (0,5%) en 2014-15.
Situation des exportations de la tomate
Les exportations cumulées de tomate, tous segments confondus, qui étaient de 430.000 t en 201314 ont enregistré une légère baisse (4%) en 2014-15 avec 413.000 t pour revenir à 504.000 t en 201516 (au 15 mai 2016), soit + 22 et +17% par rapport respectivement
à la campagne précédente et celle d’avant. Par produit, la tomate ronde domine largement nos exportations avec environ les 2/3 des tonnages. Les autres tomates, de segmentation, complètent le tiers restant avec une prédominance de la tomate cerise (50%) suivie par la tomate cocktail (21%) et la tomate olivette (16%), etc. Le détail figure dans le tableau 2. Il est à rappeler que la faible augmentation des exportations de tomates vers nos marchés traditionnels (+ 6 à 9%) n’est pas due à la faiblesse de la production ou à la qualité du produit mais elles sont bridées par des limitations ou des quotas adoptés par les marchés de destination.
Principaux marchés d’exportation de la tomate
Le total exporté en tomates, qui était de 430.000 t en 2014-15 est passé à 504.000t en 2015-16 soit une augmentation de 22%, se ré-
كليب
Clip M3;11
Pour une stratégie de lutte contre l’apparition d’éventuelles résistances du Mildiou
Mildiou de la vigne DAR 28 jours
Mildiou de la tomate DAR 3 jours
Mildiou de la pomme de terre DAR 14 jours
Mildiou du concombre DAR 7 jours
Les bonnes raisons de choisir CLIP : Associe 2 matières actives
(Famoxadone et Mancozèbe)
Remarquable efficacité contre les mildious Résistant au lessivage Respect de l’environnement Applicable à petites doses à l’hectare Clip : Granulés dispersibles dans l’eau (WG) contenant 22,5 % de Famoxadone (groupe FRAC 11) + 30 % de Mancozebe (groupe FRAC M 3)
Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Tomate partit entre trois destinations ( voir tableau 3) :
L’Union Européenne
En termes de tonnage, notre marché traditionnel, l’UE a représenté 75% des exportations marocaines de tomate en 2015-16 (au 15 mai) avec 378.200t contre 345.700t représentant 84% du total exporté en 2014-15, soit une hausse de près de 10%. Par catégorie, la tomate ronde représente les 2/3 de ces tonnages Tableau 2
Tableau 3
Produits (KT)
2013-14
2014-15
2015-16
%*
TOMATE RONDE
291,2
268,5
345,9
69
Marchés (KT)
2013-14
2014-15
2015-16
T de Segmentation
138,4
144,7
158,6
31
UE
357,5
345,7
378,2
84,0
76,5
79,9
50
34,8
34,8
33,7
21
Russie
63,6
58,9
110,5
Dont :
T. CERISE
T. COCKTAIL T. OLIVETTE
-
14,8
26,1
16
Autres
8,6
8,5
15,8
T. GRAPPE
13,9
13,1
13,5
9
AUTRES
5,7
5,5
5,3
3
Dont, pays du Golfe
1,3
2,2
9,6
Total
429,6
413,2
504,4
Total
429,6
413,2
504,4
* 2015-16
PILARSYS
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Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
exportés sur l’UE alors que la tomate de segmentation le 1/3 environ selon les campagnes. Par pays, la principale destination de la tomate marocaine est la France qui, selon les campagnes, s’accapare autour de 80% du total exporté. L’Angleterre, venant en deuxième position avec 10% est suivie de la Hollande qui représente 7% de nos tomates et l’Espagne 3,3%. Les autres pays de l’union complètent le total avec entre 0,5 et 1,3%.
La Russie
En termes d’exportations cumu-
lées, le marché russe a enregistré un bond spectaculaire au cours de la dernière campagne. En effet, la Russie a presque doublé ses importations de tomates qui sont passées de 58.900 t (22%) en 201415 à 110.500t en 2015-16 (14%). Par catégorie, la tomate ronde représente la majeure partie des exportations de tomate avec 85% alors que la tomate de segmentation, même si elle a augmenté par rapport aux campagnes précédentes, reste à un niveau réduit (15%)/ En fait, la Russie n’est pas un nouveau marché pour le Maroc, car cela fait plus de 10 ans que le Maroc exporte de la tomate vers ce pays, sauf que ces exportations
ont été bloquées à cause de plusieurs contraintes (la logistique, le recouvrement, les assurances ...). D’ailleurs certains professionnels ne considèrent pas le marché russe comme étant une nouvelle opportunité pour le Maroc. Pour eux il
Tableau 4 Exportations cumulées vers l’UE par catégorie Catégories (KT)
2013-14
2014-15
2015-16
%*
Tomate ronde
230,8
217,5
238,1
63%
T. de segmentation
126,7
128,2
140,1
37%
Total
357,5
345,7
378,2
* : 2015-16
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Tomate s’agit d’un marché traditionnel intéressant qui compte 150 millions de consommateurs et reste toujours à développer. Aujourd’hui, la profession envisage de modifier le mode de commercialisation en Russie et ce par : 1. Prévoir des productions spéciales pour la Russie, hors tomates et agrumes comme les légumes divers, salades, etc. 2. Elargir la gamme de produits
Tableau 5 : Exportations cumulées vers l’UE par pays de destination Pays (KT)
2013-14
2014-15
2015-16
%*
FRANCE
287,7
278,8
291,6
77%
3. Elargir les calendriers export Russie
ANGLETERRE
36,5
35,3
38,9
10%
HOLLANDE
13,8
18,3
25,2
7%
ESPAGNE
11,6
8,6
12,4
3,3%
4. Développer des variétés long life
PORTUGAL
1,3
1,1
4,9
1,3%
5. Développer le packaging et la logistique maritime conteneurs
ITALIE
1,6
0,7
1,4
0,4%
POLOGNE
0,6
0,3
1,1
0,3%
ALLEMAGNE
2,3
0,8
0,8
0,2%
AUTRES
2,2
1,8
1,8
0,5%
Total
357,5
345,7
378,2
6. Contractualisation des programmes : prix minima garantis / prix ciblés en plus des avances financières, etc.
* : 2015-16
Pour des cultures sans résidus Dans le cadre de sa vocation d’améliorer la qualité des productions végétales, Bodor a complété sa gamme par une nouvelle génération de produits, basés sur la biotechnologie à usage agricole comme les microorganismes et les mycorhizes, pour l’optimisation de la lutte contre les nématodes et les champignons.
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Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
7. Prévoir des bureaux commerciaux au niveau de la Russie, voire des plates-formes (seuls ou avec des partenaires russes).
Autres destinations
Les exportations vers les pays autres que ces deux grands marchés, restent faibles (même si elles ont doublé au cours des dernières années). En effet elles sont passées de 8.600 t en 2013-14 à 15.600 t au 15 mai 2016. Parmi ces destinations, les pays du Golfe vers lesquels l’export, tout en restant modeste, est passé de 2.200 t en 2014-15 (0,5%) à près de 10.000 t (1,9%), soit une progression de près de 4,5 fois. Les exportateurs ciblent également les pays du sahel (Mauritanie, Soudan…) qui absorbent des quantités non négligeables mais manquent de structuration et d’organismes financiers installés sur place. Il est donc nécessaire de mettre en place des mesures d’accompagnement et le développement de la logistique. Aujourd’hui, l’état envisage une assurance internationale afin de régler certaines contraintes liées au recouvrement. Globalement, ces résultats montrent les efforts de diversification qui restent à faire pour notre tomate comme pour d’autres de nos produits. Source : EACCE (Comité de coordination des primeurs)
Tableau 6 : Exportations cumulées par catégorie Catégories (KT)
2013-14 2014-15 2015-16 % *
Tomate ronde
54,6
44,9
94,3
85%
T. de segmentation
9,0
14,0
16,2
15%
Total
63,6 58,9 * : 2015-16
110,5
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Phytoprotection
Les aleurodes
inféodées à la tomate dans la région du Souss Massa Pr. BENAZOUN Abdeslam
Au Maroc, d’importantes pertes ont été enregistrées sur tomate de plein champ et sous serre, et la diminution de production a atteint 50% dans certaines régions au cours de la campagne 1999-2000. B. tabaci s’alimente directement à partir du phloème. Lorsque la population est importante, la succion des feuilles entraîne une perturbation des activités physiologiques de la plante qui se traduit par une réduction de la croissance et parfois une chute des feuilles.
C
eci entrave le développement du fruit provoquant ainsi une diminution du rendement de l’ordre de 20% ou plus. Le développement de la fumagine (Capnodium spp.) sur les fruits et les feuilles (diminution de la photosynthèse), nuit à la croissance de la plante. En effet, ce champignon se développe sur le miellat des aleurodes, riche en sucres. Les fruits de la tomate peuvent alors être sérieusement endommagés (revêtement noir sur l’épiderme). En plus de ces dégâts B. tabaci peut transmettre une trentaine de virus dont les plus importants sont des Geminivirus dont le Tomato yellow leaf curl Viruse ou TYLCV est le virus le plus important D’autres groupes de virus peuvent également être transmis par B. tabaci à savoir les Carlavirus : (Cowpea Mild Mottle Virus), les Clostérovirus: (Lettus Infectious Yellow Virus, Cucurbit Yellow Stunting Disorder Virus, Sweet Potato Sunken Vein Virus, Tomato Infectious Chlorosis Virus) et le Rod
shaped: (Cucumber Yellow Vein Virus). Le TYLCV est transmis par le mode persistant; il provoque sur les feuilles 2 types de symptômes: un jaunissement plus ou moins prononcé des feuilles qui commence du bord extérieur du limbe vers la nervure principale et leur enroulement vers le haut, en forme de cuillère. Le développement de la plante est bloqué, la taille des folioles est réduite et la longueur des entre-nœuds est raccourcie, ce qui entraîne un nanisme de la plante quand l’infection est précoce. Ainsi, la production est fortement compromise puisque la plante ne produit plus de fruits à cause de l’abscission des fleurs. B. tabaci s’adapte mieux aux conditions estivales et son développement y est optimal à des températures de l’ordre de 30 à 33°C. Sa biologie est fortement liée au climat de la région et à la plante hôte (+autres facteurs). Au Maroc et plus particulièrement dans la région du Souss B. tabaci est l’aleurode le mieux représenté sur tomate (67%). Il y évolue en 3 à
4 générations chevauchantes entre septembre et mai. En conditions contrôlées (27 °C de température et 65% d’HR), la durée de développement larvaire de B. tabaci varie de 21 à 27 jours, alors qu’un adulte vit entre 10 et 13 jours. La femelle pond environ 100 œufs durant toute sa vie et le nombre de femelles est légèrement supérieur à celui des mâles qui est de 48%. En qualité de vecteur, l’espèce peut acquérir le virus en 20 minutes et le transmettre en 15 minutes. Néanmoins, selon certains auteurs, le TYLCV a besoin d’une période de latence de 17 heures. La distribution de B. tabaci est fortement agrégative, ses pullulations débutent à partir des foyers, et les 2/3 des œufs sont généralement pondus dans le lieu le plus chaud de la parcelle. Les adultes peuvent voler (vol actif) pendant plus d’une heure, ils sont transportés par le vent (vol passif) ou par l’homme sur de longues distances. La répartition des larves et des adultes de B. tabaci sur une plante n’est pas aléaDeux espèces de ravageurs attaquent la tomate : Bemisia tabaci Gennadius et Trialeudes vaporariorum West. B tabaci aurait un adulte plus petit avec des ailes accolées au corps au repos et un puparium jaune ovale, plat avec une marge extérieure arrondie, sans poils, alors que T.vaporariorum serait plus grande à l’état adulte avec un puparium allongé couvert de longues soies, cireuses et épineuses. B. tabaci est un ravageur très polyphage signalé sur environ 500 espèces végétales cultivées et spontanées appartenant à 74 familles botaniques, surtout les Solanaceae, Chenopodiaceae, Asteraceae, Cucurbitaceae et Malvaceae. Elle attaque les cultures maraîchères (tomate, aubergine, melon, pastèque…), les plantes ornementales (Poinsettia, Lantana, Salvia…) et les mauvaises herbes (Datura stramonium, Solanum nigrum…).
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Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Les aleurodes ron 7 °C. Une température de 24 °C est optimale pour son développement, alors que la température létale serait de 35 °C pour les œufs et 38 °C pour les larves. La durée moyenne du cycle complet est de 32 jours, mais on note sur haricot 110 jours à 12 °C et 25 jours à 21 °C. Un adulte peut vivre sur tomate 50 jours à 15 °C et seulement 8 jours à 27 °C. Sur poivron, l’insecte survit très peu, sa mortalité étant très élevée. Contrairement à B. tabaci, la population larvaire rencontrée sur la même feuille est généralement homogène. Les adultes se trouvent au sommet de la plante et y déposent leurs œufs, de préférence sur les jeunes feuilles desquelles les larves âgées vont se diriger vers les toire. Les adultes préfèrent les jeunes feuilles pour s’y nourrir et y pondre, et les larves se distribuent du haut vers le bas : sur un plant de tomate, les stades les plus âgés sont présents sur les feuilles basses, alors que les œufs et les larves jeunes se trouvent sur les jeunes feuilles. T. vaporariorum est une espèce fréquente dans les serres de la région méditerranéenne. Elle a une large gamme de plantes hôtes (274 espèces appartenant à 81 familles botaniques différentes). Rencontrée principalement sur cultures ornementales (Gerbera, Pélargonium, Poinsettia..), cultures maraîchères (haricot, courgette, piment, tomate..), sur tabac et sur plusieurs adventices. Ses dégâts directs sont semblables à ceux infligés par B. tabaci . Plusieurs seuils de tolérance ont été établis pour T. vaporariorum : une densité de 400 adultes/plant peut être tolérée et ne nécessite pas un traitement, alors qu’une densité de 0.7 immature/cm² de surface foliaire réduirait le rendement de tomate sous serre de 5%. Généralement une densité qui dépasse 6 larves par cm² peut provoquer une perte économiquement importante. En plus des dégâts directs T. vaporariorum peut transmettre certains virus : Sunflower Mosaic Virus, Tomato Infectious Chlorosis Virus, Tomato Chlorosis Virus, Beet Pseudo Yellows Virus T. vaporariorum présente le même cycle évolutif que celui de B. tabaci. La femelle commence à pondre 1 à 3 jours après son émergence. Elle dépose entre 30 et 500 œufs durant sa vie sous forme de cercle à la face inférieure des feuilles. La femelle préfère l’aubergine et peu le poivron pour y pondre. Après éclosion, chaque œuf donne naissance à une larve qui évoluera en 4 stades dont le dernier est assimilé à une pupe de laquelle émerge le futur adulte. Le zéro de développement de T. vaporariorum est d’envi74
Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
anciennes feuilles. Les tableaux 2 et 3 donnent une idée sur l’effet de la température et de la plante hôte sur la biologie de T. vaporariorum.
Stratégie de lutte
En matière de lutte contre les aleurodes plusieurs mesures sont conseillées : • Au niveau de la pépinière : produire des plants sains indemnes de toute maladie virale; • équiper la serre sur les côtés latéraux et sur la faîtière de filet Insect-Proof (10x20) adéquat qui élimine les entrées des aleurodes. Les portes (sas) peuvent être aussi efficaces ; • installer des plaques et des bandes jaunes comme moyen de piégeage de masse; • désherber et incinérer les résidus de cultures pour détruire les pupes. Dans ce cadre il serait nécessaire de pratiquer un vide biologique pour réussir cette mesure; • pratiquer une rotation culturale qui serait bénéfique pour réduire les populations de l’insecte; • éviter les périodes et les lieux de fortes pullulations de B. tabaci pour planter, en décalant les dates de plantation de tomate et l’épargner contre le virus. Un désherbage complet et régulier permet de débarrasser l’intérieur et le pourtour
de la serre des réservoirs de l’aleurode. Le choix de quelques variétés tolérantes, pourrait minimiser les chances d’expression du TYLCV mais il n’inhibe pas sa propagation; • surveiller des adultes sur plaques jaunes pour détecter les premiers vols et intervenir avec un traitement adulticide. 5 à 8 plaques par hectare peuvent être installées à 20 cm en dessous de l’apex pour être contrôlées, chaque jour au début de la culture et chaque semaine vers sa fin. Les pièges jaunes peuvent servir aussi pour le piégeage de masse, ils peuvent être installés sous forme de bandes en plastique jaune englué, à l’intérieur et à l’extérieur de la serre ; • inspecter les plants, à l’aide d’une loupe à main, pour détecter les premières larves visibles. Ceci sera la base du choix de l’utilisation d’un larvicide. Insister dans ce cas sur les lignes de bordure et sur les feuilles basales, c’est là où on peut facilement trouver des pupes et des larves. L’observation des œufs reste difficile, mais la présence d’adultes sur les feuilles du tiers supérieur laisse supposer que les femelles ont déjà commencé la ponte ; • savoir distinguer entre les deux espèces d’aleurodes à l’œil nu. L’adulte de B. tabaci est plus petit, blanc jaunâtre. Au repos, ses ailes sont accolées au corps, alors que celui de T. vaporariorum est recouvert par un duvet cireux blanchâtre, ses ailes sont en forme de toit, maintenues en parallèle. • raisonner la lutte chimique en choisissant des produits sélectifs et en alternant les matières actives pour éviter le phénomène d’accoutumance. Il a fallu donc s’orienter vers l’usage de produits naturels ou d’agents biologiques qui ciblent spécifiquement le ravageur sans pour autant être offensifs aux organismes bénéfiques ou utiles associés au ravageur. Au Maroc, les producteurs ont le choix entre plusieurs insecticides homologués, • utiliser des ennemis naturels, comme la punaise prédatrice Nesidiocoris tenuis Reuter (Hétéroptère. Miridae), les parasitoïdes du genre Eretmocerus (Hymenoptera; Aphelinidae) et les champignons entomopathogènes dont Verticillium lecanii (Moniliales) Dans les prochains numéros, nous nous intéresserons à d’autres ravageurs clés de la tomate sous serre notamment : les pucerons, les thrips, les acariens, les noctuelles et les mineuses.
Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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ALERTE
Retour en force de Tuta absoluta : causes et méfaits Prof Hmimina M’hamed, IAV Hassan II - Rabat
Dans un article intitulé Pourquoi Tuta absoluta est sans écho ? C’en est-il fait de ses menaces ? paru dans ce même magazine en juin 2013, nous avons fait état des processus qui régissent l’invasion des espèces invasives dont fait partie Tuta absoluta. Les affolements suscités par l’arrivée du ravageur avaient connu des sommets entre 2008 et 2010 et ses dégâts étaient une vraie catastrophe pour les serristes avec plus de 20 traitements/saison !
C
ette irruption a provoqué d’énormes dégâts et une extension foudroyante dans nos zones de production dont il était difficile de gérer sans mal le branle-bas. Les producteurs qui ont su négocier une certaine maîtrise de la situation n’ont pu le faire qu’en combinant divers facteurs : lutte chimique, piégeage sexuel massif, tunnels insectproof, brûlage des débris des cultures infestées, etc. Tout cela était accompagné d’une mobilisation des professionnels, une réactivité des pouvoirs publics et une volonté des entreprises engagées dans la protection. T. absoluta a été donc défait par la force et les champs attaqués purifiés par l’obstination. L’issue de cette action fut le retour en arrière des populations, leur chute démographique et enfin leur effondrement. Mais ce n’est pas complet comme explication. Une interprétation supplémentaire de nature écologique était proposée avec en conclusion une mise en garde claire que je rappelle in extenso : restons toutefois prudents, avec les serres, T. absoluta est peu dépendant de la nature. Il n’est plus même totalement inséré dans les agrosystèmes comme le sont les autres espèces invasives. Il peut sévir effroyablement. Depuis près de huit ans maintenant, la présence et les dégâts de ce ravageur sur ses cultures hôtes ont fait et font de lui le centre d’attention dans le montage et l’exécution de méthodes de surveillance et de lutte. Initialement, à son arrivée, la lutte chimique était le principal outil de répression des populations dans toutes les régions de production. Contraints, les maraîchers ont tenté de diminuer les ravages en traitant jusqu’à deux fois par semaine leurs cultures. Mais une lutte chimique efficace est difficile à réaliser en raison du comportement mineur des larves. Peu à peu, diverses techniques se sont développées : course des firmes à pourvoir le marché en insecticides adaptés, lutte biologique (auxiliaires, biopesticides, phéromones …), pratiques culturales…. Naturellement, comme ce qui se passe pour d’autres ravageurs, toutes ces techniques devraient finir par montrer certaines limites dans leur utilisation et certaines irrégularités quant à leur efficience, auxquelles nous pensons ajouter le relâchement qui suit la fébrilité : le ravageur étant là on s’y habitue, on se protège un peu
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Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
moins qu’à sa survenue et dans la hâte ! On a oublié que la vigilance doit être intensifiée dans tous les domaines mêlés à la production : pépinières, fermes, serres, stocks, emballages, coopératives… Profitant de cette négligence, T. absoluta semble donc reconstituer ses populations sans entrave avec évidemment une meilleure disposition biologique : la résistance. Et pour un tel insecte, doté en plus d’une parthénogénèse comme nous en parlerons plus bas, il est facile de se régénérer de si peu.
Développement de la résistance
Les observations relatives au développement de la résistance aux insecticides chez T. absoluta dans son aire d’origine étaient peu communes. Nous en rapportons compendieusement quelques unes afin de mieux comprendre le processus. Une diminution de l’efficacité des organophosphorés a été constatée en Bolivie et au Chili vers les années 1970, mais compensée d’une manière satisfaisante par l’arrivée des pyréthrinoïdes sur le marché. Plus tard, vers 2000, une résistance aux organophosphorés et aux pyréthrinoïdes est notée au Chili, à l’abamectine, à l’hydrochloride (cartap), au méthamidophos et à la perméthrine au Brésil. En Argentine, les seuls insecticides déployés contre la mineuse étaient les organophosphorés, puis progressivement relayés par des pyréthrinoïdes au cours des années 1970. Au début des années 1980, le cartap, alterné avec les pyréthroïdes, et le thiocyclam ont témoigné d’une excellente efficacité. Une décennie plus tard, des produits avec de nouveaux sites d’action tels que l’abamectine, les régulateurs de croissance (acylurées, spinosad, tebufénozide, chlorofénapyr) ont été utilisés avec succès contre le ravageur. Mais l’apaisement fut de courte durée. La méthode de lutte, entièrement chimique, et les exigences immodérées de la tomate en traitements, parfois jusqu’à 36 interventions sur une saison de culture, ont conduit inévitablement les populations à la résistance. Dans ses directives pour la prévention et la gestion de la résistance aux pesticides, la FAO (2012) dresse un tableau exhaustif des facteurs biolo-
giques, génétiques et opérationnels dans le développement de la résistance (Tabl. 1). Si l’on parcourt les éléments amoncelés dans la colonne gauche de ce tableau et l’on y confronte T. asoluta, on la découvre totalement et vigoureusement candidate à la résistance. Sans que l’on songe davantage à le montrer, même en matière de reproduction, des études récentes démontrent sa capacité à procréer par parthénogenèse, donnant ainsi naissance à une descendance viable sans le besoin d’une fécondation sexuée. En effet, son infection par la bactérie Wolbachia, présente au sein de divers arthropodes, agit de façon non négligeable sur la sexualité des individus qu’elle infecte, et est particulièrement capable d’engendrer une parthénogenèse « non programmée » chez la mineuse comme il est le cas chez d’autres insectes. Sur ce point particulier, nous pensons que la parthénogénèse, développée récemment par T. absoluta, est un moyen de résistance aux luttes phéromonales afin d’assurer sa pérennité. En conséquence, la tomate est donc en proie à un déprédateur gratifié de potentialités exemplaires pour sévir farouchement. Depuis quelques années, les conditions d’utilisation des insecticides sont bien explicitées en se basant sur l’analyse des risques de développement ponctuel de populations résistantes. Leur compréhension et leur mise en œuvre en termes de préconisation et d’utilisation, étapes indispensables pour maintenir l’efficacité des modes d’action disponibles, d’autant plus que l’innovation se fait de plus en plus rare, sont malheureusement parfois laissées de côté. Sous la pression du ravageur, du marché, du prix de revient, etc. les maraichers pratiquent des assortiments qu’ils auraient dû éviter.
Les bonnes pratiques phytosanitaires
Le comité d’action contre la résistance aux insecticides (IRAC) met en avant depuis des décennies des mesures de bonnes pratiques phytosanitaires, redites régulièrement par les techniciens aux utilisateurs afin de minimiser la sélection de populations résistantes. La plus importante est: ne pas réaliser des applications répétées d’in-
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secticides issus d’une même famille chimique. Pour mémoire, les recommandations du groupe ‘Mode d’action IRAC’ sont accessibles en cliquant sur : www.irac-online.org/documents/ moa-brochure/?ext=pdf Ce comité précise aussi d’autres conditions d’emploi qui sont parfois peu prises en compte par manque de connaissance, notamment dans le cadre de la construction de stratégies efficaces de gestion préventive du risque d’apparition de résistance, pour des cultures soumises à plusieurs générations successives d’une ou plusieurs espèces de ravageurs. En effet, IRAC accorde, à juste titre, une im-
portance particulière aux applications. Les traitements au même mode d’action doivent s’agencer en ‘fenêtre’, dont la durée est déterminée par la biologie et les stades du ou des ravageur(s) ciblé(s) et de la culture. Une ‘fenêtre de traitement’ est une période d’activité résiduaire apportée par une application ou une séquence d’applications d’un même mode d’action. Théoriquement, la ‘fenêtre de traitement’ correspond a minima, à la durée d’une génération d’un ravageur cible. Plusieurs applications d’un produit d’un même groupe IRAC sont possibles au sein d’une fenêtre de protection mais il est reconnu fondamental que deux générations successives d’un même
Tableau 1. Facteurs biologiques, génétiques et opérationnels dans le développement de la résistance Facteurs
Potentiel pour le développement d’une résistance
Facteurs biologiques
Faible
Elevé
Taille de la population
Petite
Grande
Potentiel reproductif
Faible
Elevé
Voltinisme
Monovoltin
Polyvoltin
Type de reproduction
Sexué
Asexuée
Dispersion
Faible
Importante
Métabolisme des pesticides
Difficile
Facile
Sites cibles
Multiples
Uniques
Gamme d’hôtes
Etroite
Large
Apparition des gênes de résistance
Absents
Présents
Nombre de mécanismes de résistance
Un seul
Plusieurs
Fréquence des gênes
Basse
Elevée
Dominance des gênes de résistance
Récessive
Dominante
Valeur adaptative des individus R
Médiocre
Bonne
Protection induite par le gêne R
Médiocre
Bonne
Résistance croisée
Négative ou absente
Positive
Sélection antérieure
Aucune
Significative
Gênes modificateurs
Absents
Présents
Spectre d’activité du pesticide
Etroit
Large
Taux d’application du pesticide
Selon l’étiquette
Plus que l’étiquette
Couverture de l’application
Bonne
Médiocre
Systémie du pesticide
Effet variable : peut accroitre ou diminuer le risque de résistance
Fréquence des traitements
Basse
Elevée
Présence des ravageurs secondaires
Absents (un seul ravageur ciblé)
Présents (divers ravageurs sont traités
Stades de vie traités
Unique
Multiples
Proportion de la population traitée
Effet du facteur variable: peut accroitre ou diminuer le risque de résistance
persistance
Courte durée
Longue durée
Nombre de cultures traitées
Une
Plusieurs
Séquence de la culture
Cultures séparées dans le temps ou géographiquement
Cultures en continu, cultures intercalaires
Tactiques de lutte
Multiples (chimiques, biologique, culturales
Utilisation continue d’une méthode ou d’un pesticide
Effets sur les éléments non ciblés
Activité sélective sans effet sur les auxiliaires
Non sélective, les auxiliaires sont tués aussi
Facteurs génétiques
Facteurs opérationnels
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ravageur ne soient pas traitées avec des matières actives d’un même groupe. Il faut redire que le nombre maximum d’applications signalé sur la vignette de chaque produit ne doit pas être ignoré ou sous-estimé et qu’il convient donc de définir le meilleur positionnement de chaque spécialité en fonction de ses caractéristiques et des besoins de la protection pour chaque période d’une culture donnée. Faudrait-il emprunter aux cigarettiers leur avertissement ? Le recours à des méthodes culturales ou de lutte biologique permettant de retarder dans la saison ou de limiter les applications insecticides est une partie importante dans la construction d’un programme durable de protection. Et pour le cas où des mécanismes de résistance métabolique pourraient occasionner des résistances croisées entre groupes IRAC, les recommandations doivent être adaptées en conséquence pour créer de réelles alternances en puisant dans les groupes définis par l’IRAC, avec au moins une génération/fenêtre non assujettie à une pression de sélection. Sur toute culture, le défaut de respect des consignes exposées ci-dessus et des conditions d’emploi précisées sur l’étiquette des produits conduit généralement à de sérieuses complications de production comme ce fut le cas notamment en Sicile en 2014, dans des serres de tomates attaquées par T. absoluta et à présent chez nous. Et si on savait apprécier et tirer profit des expériences des autres ? Des utilisations répétées de spécialités à base de diamides (chlorantraniliprole et flubendiamide (groupe IRAC 28) au cours de ces dernières années par des utilisateurs ne respectant pas les recommandations édictées en matière de nombre total d’application et d’alternance par fenêtre ont conduit à la détection de cas de résistance aux diamides, et cela malgré un contexte favorable en terme de nombre de familles chimiques homologuées et efficaces contre ce ravageur. Pour Tuta, un raisonnement rigoureux des traitements et de leur rythmicité demeure un impératif précisé déjà en 2011 (voir www.irac-online.org/documents/tuta-absoluta-irm-poster/?ext=pdf). Il est salutaire que ces recommandations soient partagées et mises en œuvre par les prescripteurs et les maraichers, afin de garantir la durabilité des stratégies actuelles et par conséquent celles des exploitations. Mais là encore, un tel comportement est plus facile à critiquer qu’à prévenir. Les professionnels savent mieux que tout donneur d’ordre les limites de ce qu’ils font et ce qu’il fallait a fortiori faire. C’est un peu pour cette raison qu’ils finissent toujours par cette exclamation sédative : Dieu nous donnera une année plus heureuse que la dernière ! Et ça recommence et c’est ainsi que l’on a des fruits et des légumes plus appréciés que le labeur de leurs producteurs. La corne d’abondance de la baraka et de l’espoir est inépuisable ! On ne saurait à se souvenir combien dans ce métier la perte est près du gain.
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TECHNIQUE
Melon
conseils de culture
Le melon est incontestablement l’un des fruits d’été les plus appréciés des consommateurs marocains. En été, il garnit généreusement les étals et parfume agréablement nos paniers et nos assiettes. Répartie sur plusieurs régions du Maroc, sa culture revêt un double intérêt puisqu’elle permet d’approvisionner le marché local d’un côté, et de l’autre contribue à l’équilibre commercial du pays à travers l’export (charentais). Le marché local est dominé par trois types de melon : Galia (fruit rond, chair verte, extérieur brodé), Ananas (plus allongé, chair blanche crème, extérieur identique au Galia) et Jaune canari (allongé, chair blanchâtre, extérieur jaune, lisse ou ridé).
A
u Maroc, le développement considérable qu’a connu la culture du melon est le résultat à la fois du progrès génétique et de la mise
en place de techniques performantes de conduite. Néanmoins, certaines lacunes persistent chez beaucoup de producteurs et un rappel des bonnes pratiques reste toujours utile.
Choix variétal Partout, les producteurs de melon cherchent des solutions pour améliorer leurs performances, réduire les coûts de production mais aussi satisfaire et fidéliser une clientèle exigeante. Devant la grande diversité qui s’offre au producteur, le choix de la variété à cultiver doit se décider en fonction du marché de destination et de certains para-
mètres variétaux, à savoir: la couleur et l’aspect de la robe, le taux de sucre, la durée du cycle, les résistances aux maladies, la conservation, l’aptitude au transport et la résistance à la virescence. Génétiquement parlant, le melon est une espèce dotée d’un très grand potentiel de variabilité. De ce fait, les maisons grainières peuvent répondre à des attentes très di-
REEM F1 Melon Ananas
Goût et conservation remarquables
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verses. Le plus difficile reste d’anticiper les tendances des marchés pour apporter les réponses appropriées au meilleur moment. Au départ l’idée était d’améliorer les performances logistiques du produit tout en favorisant ses qualités de présentation et en sécurisant ses qualités gustatives. Ensuite, elle était de miser sur les armes de la différentiation en cherchant le produit capable à la fois de séduire le consommateur et de se démarquer de la concurrence. La recherche génétique est en constante évolution, pour doter les variétés de plus de résistances et de qualités : rendement, calibre, coloration, etc. répondant mieux aux attentes des producteurs. « Les semenciers sont le premier niveau de la filière, ils doivent tenir compte des besoins de tous les opérateurs du secteur. Les échanges que nous avons avec les producteurs et les consommateurs nous aident à déterminer la meilleure stratégie et à adapter notre offre commerciale à la demande du marché» explique un semencier. Des essais sont menés constamment dans différentes régions du royaume et concernant plusieurs périodes de production afin de trouver les réponses adéquates. L’objectif
est de proposer une gamme de variétés pour que chaque producteur, selon ses exigences, trouve le matériel végétal adapté à sa propre région, à son type de culture (sous abris ou plein champ) et à la période de production de son choix (précoce, saison, …).
Exigences pédologiques Le melon n’est pas très exigeant. Toutefois, les meilleurs résultats sont obtenus dans les sols profonds, meubles et drainants. Les travaux de préparation du sol ont une importance capitale pour la réussite de l’installation de la culture. C’est ainsi qu’un labour profond, une scarification par un outil à dents et le passage d’un rotavator (quand les conditions de surface le permettent),
Type Crimson sweet
ayant pour objet une bonne aération du sol, sont des pratiques indispensables.
Fertilisation La fertilisation du melon doit être raisonnée, prenant en considération le fait que la croissance végétative, la formation des racines
Nouve
au
Qualité et rendement garantis
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et des ramifications peuvent avoir lieu en même temps que la floraison, la nouaison, la fructification et le grossissement des fruits. Une mauvaise alimentation de la culture en eau et en éléments nutritifs risque ainsi de déséquilibrer la plante qui réagit, soit par une coulure de ses fleurs, soit par un avortement de ses fruits, ou par une autre anomalie de leur grossissement ou maturation. Avant d’élaborer le programme de fertilisation, il convient de procéder à une analyse du sol pour déterminer les réserves nutritives qu’il contient, sa fertilité et les anomalies susceptibles de gêner la nutrition de la culture. Le melon est sensible à la salinité et aux carences en Mg, Mn, Fe et Mo. La demande de la plante en éléments nutritifs est accélérée au moment de la nouaison. De grandes anomalies de floraison (mâle et
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femelle) et de nouaison apparaissent en cas de mauvaise alimentation azotée, phosphatée, potassique et magnésique. Un besoin important en calcium se fait sentir tôt dans le cycle de la culture.
Assurer une meilleure pollinisation Un melon de bonne qualité commerciale doit avoir une forme régulière, une teneur en sucre satisfaisante et une chair non vitrescente. C’est le résultat, entre autres, d’une pollinisation réussie. En cultures précoces sous abris, le rendement et la qualité des fruits peuvent être affectés par un défaut de pollinisation. L’introduction d’insectes pollinisateurs, permet souvent de remédier efficacement à ce problème.
Soulignons ici que les fleurs de melon ont une durée de vie brève. Elles ne disposent donc que de quelques heures pour être fécondées. En règle générale, il convient d’introduire les insectes pollinisateurs en début de floraison. Il est indispensable de bien aérer les abris car les températures excessives sont néfastes, non seulement pour les abeilles, mais aussi pour la qualité du pollen et la fécondation des fleurs. Il faut également veiller à protéger les abeilles pendant la période de pollinisation active, en évitant les traitements phytosanitaires qui peuvent leur être nocifs.
Protection phytosanitaire Dans nos conditions le melon est sujet à un certain nombre de maladies vasculaires,
Melon nématodes à galles et insectes nuisibles. Les principaux problèmes d’ordre phytosanitaire rencontrés par les melonniers sont les maladies fongiques (oïdium, fusarium, cladosporiose). Les feuilles touchées ne peuvent plus remplir leur fonction d’alimentation de la plante et des fruits, même si la fertilisation et les autres facteurs de production sont bien assurés. Les producteurs sont donc à la recherche de variétés résistantes (ou hautement tolérantes) au fusarium et oïdium. D’autres ravageurs (acariens, puceron, bactéries …) susceptibles d’attaquer le melon, peuvent être redoutables, mais la fréquence de leurs attaques est difficilement prévisible, soit parce qu’ils ont des ennemis naturels efficaces, soit parce qu’ils ne rencontrent pas les conditions climatiques optimales à leur développement. Ils ne présentent de ce fait pas le même risque que les précédents. Par ailleurs, le nettoyage des bords de parcelles est la première action à entreprendre avant la mise en place d’une culture de
melon, car le mode de transmission des virus par les pucerons, rend peu efficaces les autres modes d’intervention. En cas de présence de ces ravageurs des traitements spécifiques sont à effectuer.
Récolte, conservation et commercialisation La récolte est le point le plus délicat d’une culture de melon. Plusieurs points de repère sont donnés, mais en général difficilement appréciés. Quand au moment de récolte, et pour garder la température intérieure du fruit basse, il faut impérativement récolter tôt le matin, lorsque la température de l’air est encore fraîche. La coupe doit être organisée de façon à ne pas laisser les fruits exposés au soleil. Après récolte, la production doit être placée dans un entrepôt à l’abri du soleil et éviter les bâches en plastic entraînant une augmentation de la chaleur en dessous. A noter que la variété joue la aussi un rôle important puisque la rugosité et la fermeté de la peau constituent un atout majeur pour une commercialisation vers des destinations éloignées. Ainsi, même après pleine ma-
turité (jaunissement du fruit), celui-ci peut résister 10 jours et même plus après récolte, jusqu’à son arrivée chez le consommateur. Il s’agit d’un avantage de taille qui offre au producteur plus de flexibilité pour la commercialisation de sa production. Il est ainsi moins sensible à la pression des acheteurs et intermédiaires. A noter en fin que l’une des grandes difficultés liées à la commercialisation réside dans le fait que les différents types de melon étant essentiellement des produits de saison, la majorité de la production arrive groupée entre mai, juin et juillet d’où une offre importante entraînant des prix plus bas. Selon les professionnels, pour obtenir de bons prix, il faut rechercher toujours plus de précocité (mars), mais le tonnage est faible, les calibres petits et les dommages occasionnés par les maladies sont plus importants.
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Innovations technologiques pour une meilleure efficience des pratiques Depuis 11 ans, la notoriété du salon plein champ PotatoEurope ne cesse de croître. L’affluence progresse quel que soit le pays organisateur (Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas) et les visiteurs viennent des cinq continents. Réalisée avec Arvalis, l’édition de
2016 a fait étape en France, les 14 au 15 septembre à Villers-Saint-Christophe, à mi-chemin entre Lille et Paris. Le salon des tubercules a réuni les différents acteurs du marché, tels que les constructeurs de matériels agricoles ou encore les firmes phytosanitaires. Un village du commerce était aussi présent, regroupant une quarantaine de négociants et de coopératives. Ce salon est aussi l’occasion de voir des chantiers de récolte et de réception en action.
L
es démonstrations dynamiques de matériels et la présentation des innovations techniques pour la production de la pomme de terre constituent les points forts de cet événement qui attire des visiteurs de tous les continents. PotatoEurope 2016 a battu son record puisque les 300 exposants présents ont accueilli près de 12.000 visiteurs. En effet, le formidable dynamisme du secteur des plants, tout comme celui du commerce de la pomme de terre de consommation ou des industries de la transformation, ont attiré un large public international. Près de 40 % des visiteurs, en provenance pour une grande part du Benelux, d’Allemagne et du Royaume Uni, mais aussi de plus de 70 pays différents, sont venus pour s’informer sur les innovations, échanger entre spécialistes, négocier, acheter outils, services et équipements qui leur permettront d’être toujours plus performants.
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Limiter les intrants, préserver la qualité
Parmi les raisons de ce succès, la grande attractivité des 23 chantiers de récolte (AVR, Dewulf, Grimme, Pouchain, Ploeger et Ropa), de réception (DownsAVS, Eurodirect-Dewaele Briche, Dewulf-Miedena, Grimme et AVR) et de tri optique des tubercules (Dewulf-Miedena, Tomra et Visar Sorting) qui ont présenté « en live » les dernières innovations proposées par les constructeurs. Les démonstrations d’arrachage ont été organisées en trois groupes afin que les visiteurs puissent focaliser leur attention selon leur centre d’intérêt. Le groupe 1 a rassemblé les automoteurs en trois ou quatre rangs. Le groupe 2 a concerné les arracheuses deux rangs trainées et les automoteurs deux rangs. Enfin, le groupe 3 n’a compris que des modèles combinés trainés en un ou deux rangs. Cette vitrine dynamique des innovations technologiques, toujours tournées vers plus d‘efficacité et la
préservation de la qualité des tubercules, permet aux producteurs de se faire une opinion et de choisir au mieux leurs futurs investissements. Les visiteurs ont pu échanger avec les experts sur les innovations en matière de génétique (variétés de plus en plus adaptées à des marchés segmentés, résistance aux maladies, tolérance au stress hydrique), d’agronomie (apparition de capteurs de mesure de l’état des plantes), de protection intégrée (apparition de produits de biocontrôle, OAD, …) et d’économie d’énergie lors du stockage. A cela s’ajoute les outils d’aide à la décision qui améliorent l’efficience des pratiques. Miléos®, outil d’aide à la décision développé par Arvalis, qui permet de mesurer le risque d’apparition du mildiou, a d’ailleurs été primé aux concours des Profils d’Or, car il permet de limiter le nombre de traitements. Toutes ces présentations ont également bénéficié à plusieurs centaines de lycéens et d’étudiants en agriculture.
Une recherche agronomique dynamique
Spécificité du modèle français, les producteurs de pomme de terre et leurs filières se sont dotés d’instituts de recherche et développement. Les innovations d’ARVALIS – Institut du végétal et de ses partenaires techniques – ont ainsi été exposés dans 4 pôles thématiques : agronomie, ressources génétiques et innovations variétales, protection des cultures et stockage-conservation. Avec 3 innovations en fertilisation, le nouvel outil d’aide à la décision (OAD) « choix des couverts », le déploiement du diagnostic d’énergie pour les installations d’irrigation et de nouvelles références en tassement, le pole agronomie fait la part belle aux nouveautés. L’atelier fertilisation a mis en avant trois nouveautés. Tout d’abord, avec une technologie très en vogue, les résultats des premiers travaux sur le pilotage de l’azote grâce aux drones ont été commentés. Les experts d’ARVALIS ont également présenté les performances des urées modifiées testées dans leurs essais depuis quelques années. Enfin, ils ont proposé de faire un point approfondi sur la technique de localisation de l’engrais à la plantation. L’atelier sur les cultures intermédiaires a présenté le nouvel outil d’aide à la décision « Choix des couverts ». Ce service prend en compte la situation agronomique (systèmes de cultures, période de semis,…), la conduite culturale prévue (implantation, destruction, …) et les attentes de l’agriculteur (objectif prioritaire économique, piège à nitrate, lutte contre les limaces,…). Cet OAD libre d’accès a été mis en ligne sur www. arvalis-infos.fr. L’atelier irrigation
a montré comment il est possible de gagner jusqu’à 20 % d’énergie grâce au diagnostic de l’installation d’irrigation. Autre point d’intérêt, la nouvelle application Irré-LIS® sur smartphone développée en 2016
pour gérer, simplement, l’irrigation à la parcelle. Quant à l’atelier tassement, il a livré les dernières références en matière de tassement profond avec le diagnostic précis de l’état structural
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profond. Car qui dit tassement dit difficulté d’implantation puis difficulté de valorisation du potentiel fertilisant du sol par la culture.
Innovations variétales
La vitrine variétale a présenté quelques grandes références du marché : marché du frais intérieur et export (incluant les variétés à chair ferme), transformation pour l’alimentation humaine (chips, frites, flocons…), plants pour l’exportation européenne ou vers les pays-tiers… Elles seront toutes présentées avec leurs intérêts et leurs conditions d’utilisation dans la vitrine variétale. L’adaptation aux marchés et l’amélioration de la tolérance aux maladies sont remarquables. Outre la réponse aux marchés, la sélection travaille d’arrache-pied sur les résistances aux bioagresseurs grâce notamment aux évolutions relativement récentes des méthodes de création de matériel amélioré qui commencent à porter leurs fruits. La collaboration entre l’INRA et les sélectionneurs français aboutit réellement comme le montrent les inscriptions de variétés d’un bon niveau de résistance au mildiou sur feuillage avec une note 7 ou 8 : Cephora en 2013, Passion en 2014, Tentation et Maïwen en 2015, Kelly, Rackam et Zen en 2016, ou encore, en 2014, de Stronga présentant la double résistance aux nématodes à kyste Globodera
rostochiensis et G. pallida.
Protection des cultures
La visite de ce pôle commence par l’atelier « reconnaissance », pour se confronter, en pratique, à des tests de reconnaissance du mildiou, de l’alternariose, de la dartrose, de la gale argentée… Agriculteurs et techniciens sont en effet régulièrement confrontés à des accidents dont la détermination est difficile. Ils pourront ensuite comprendre comment la microbiologie et la biologie moléculaire, deux techniques de laboratoire, sécurisent leur diagnostic et donc leurs stratégies de lutte. Depuis quelques mois, un produit de biocontrôle est autorisé pour le défanage des pommes de terre en France. La substance active de cette préparation naturelle, issue de l’huile de colza et non sélective des plantes cultivées, est un acide gras : l’acide nonanoïque. D’autres produits de biocontrôle sont également testés contre les ravageurs telluriques, taupins et nématodes. La protection des cultures de pomme de terre élargit ainsi ses possibilités. Mais, quelle que soit leur origine, les produits de lutte ne suffisent pas. Les stratégies de lutte prophylactiques restent toujours prioritaires. La protection intégrée reste le socle du raisonnement. Elle permet parfois de diviser par deux le recours aux produits de traite-
ment contre les maladies avec un bon diagnostic, la valorisation de la résistance variétale et l’utilisation d’OAD tels que Mileos® pour bien choisir la date et le produit de traitement. PotatoEurope est une bonne opportunité pour venir prendre conseils.
Stockage conservation
Pas de germes ni de résidus d’inhibiteurs de germination, la conservation des pommes de terre pour le marché du frais devient plus complexe. La combinaison de diverses stratégies est impérative et fait appel à une expertise de plus en plus pointue. PotatoEurope propose là aussi des réponses. Cruciale pour garantir la qualité des pommes de terre qui peuvent être stockées deux fois plus longtemps que leur durée de végétation, la réussite de la conservation se construit par la bonne gestion de la protection antigerminative. En protection conventionnelle ou alternative (huile de menthe, éthylène), on vise avant tout une bonne efficacité, garante de qualité, combinée à de faibles teneurs en résidus des produits inhibiteurs sur les tubercules. Les dernières références comparant ces stratégies et combinant ces diverses techniques ont été présentées. Le second volet du pôle stockage-conservation a concerné les économies d’énergie. En effet, depuis quelques années la réfrigération artificielle se développe pour le marché du frais. Il est donc important de bien raisonner sa consommation énergétique d’autant que le prix du kilowatt électrique augmente sans cesse. Arrachage au petit matin pour les chantiers précoces, diagnostic des bâtiments (par caméra thermique ou avec drone), isolation, pilotage du refroidissement, chaque degré compte. PotatoEurope 2017 se déroulera les 13 et 14 septembre 2017 à Emmeloord aux Pays-Bas
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Phytoprotection
Production de la tomate sous serre
Danger des maladies fongiques Les productions horticoles sont les pivots de l’agriculture exportatrice au Maroc. Le développement et la pérennité de ces cultures se heurtent à plusieurs aléas, entre autres les dommages causés par les ravageurs et les maladies.
P
ar le passé, la lutte contre les maladies et les ravageurs se basait pour l’essentiel sur l’emploi des pesticides, compte tenu des résultats spectaculaires réalisés en termes d’efficacité de contrôle et par conséquent de la rentabilité des traitements appliqués. Dans les conditions actuelles de l’émergence de plusieurs maladies virales transmises par insectes (mouches blanches et thrips), de l’introduction récente de Tuta absoluta, de la réduction des limites maximales de résidus (LMR) et de l’interdiction d’usage de certains pesticides reconnus très nocifs pour la santé humaine ou l’environnement, la gestion des problèmes phytosanitaires de la tomate devient de plus en plus difficile.
Les failles
Au Maroc, la prolifération des insectes ravageurs ou vecteurs de virus a nécessité l’adoption à grand échelle du filet insecte-proof (filet anti-thrips) à faibles mailles pour augmenter l’étanchéité des abris serres. Ceci a rendu très difficile la lutte contre les maladies aériennes notamment celles causées par des champignons comme Phytophthora infestans (mildiou), Botrytis cinerea (pourriture grise) et Fulvia fulva (cladosporiose) ou des bactéries comme Pseudomonas corrigata (moelle noire) dont la lutte dépend, entre autres, d’un bon contrôle du climat des serres. Les serres canariennes qui constituent la majeure
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partie des abris au Maroc, ont montré leur inadéquation en termes de gestion du climat. L’adoption dans le futur proche d’autres types de serres à climat relativement plus contrôlable, n’est plus un choix, mais une obligation si l’on souhaite pérenniser la production des cultures protégées au Maroc.
Développer de nouvelles solutions
La prise de conscience, à travers le monde et en particulier en Europe, des dangers liés à l’usage non raisonné des pesticides sur la santé et l’environnement, a permis la mise en place de dispositions relatives à la réglementation (interdiction de molécules reconnues dangereuses, réduction des limites maximales des résidus dans les produits agricoles) et à l’utilisation surveillée des produits phytopharmaceutiques (Global GAP, Bonnes Pratiques Agricoles, utilisation durable des pesticides, anaLes changements climatiques qui sévissent au Maroc ont des conséquences considérables sur les organismes nuisibles. Autrement dit, face aux fluctuations des températures et des précipitations, de nouveaux ravageurs et maladies vont surgir et d’autres qui n’avaient pas d’importances économiques jusqu’à présent vont effectuer des invasions imprévisibles.
lyses multiples de résidus). Ceci s’est traduit au niveau des unités de production agricole par une réduction drastique de la liste de produits pesticides autorisés dans le contrôle des ennemis de cultures. Dans les conditions d’un développement épidémique de maladies comme c’est le cas durant cette campagne pour le mildiou, il devient très difficile de les contrôler en se basant sur la faible gamme de pesticides autorisés. Il s’en suit un développement de résistance des agents pathogènes à ces quelques produits disponibles, ce qui risque de rendre ces maladies à terme ingérables. En guise de solution, il y a lieu de penser à des serres à climat contrôlable qui permettent de modifier l’environnement à leur intérieur et de ce fait d’éviter les conditions de développement de ces maladies. De plus, ces serres seraient également étanches aux insectes ravageurs ou vecteurs de virus. De même, dans ce type de serres, on pourrait mener une lutte biologique efficace sans être exposés aux risques du changement brusque du climat ambiant.
Investir dans la formation
A noter que les producteurs qui ont investi dans la formation de leur personnel technique en matière de gestion des problèmes phytosanitaires, ont pu réduire l’ampleur des dégâts qui auraient pu être occasionnés par le mildiou et le Botrytis. Il y a donc lieu de signaler que l’absence totale de tout système de vulgarisation en lien avec des structures de recherche susceptibles de générer des solutions adéquates aux problèmes spécifiques aux conditions marocaines, explique le désarroi dans lequel se trouve le producteur maraîcher national qui n’a comme sources d’information que les technico-commerciaux des sociétés para-agricoles. Cette situation est aussi le résultat du niveau d’organisation de la profession qui gagnerait à être mieux structurée.
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Phytoprotection
Le mildiou
Maladie redoutable sur tomate Phytophthora infestans, l’agent causal de la maladie du mildiou est l’un des champignons les plus dangereux qui menacent la production de la tomate à travers le monde. Il peut être très destructeur quand les conditions lui sont favorables, à savoir un climat frais (18 à 22 °C) et pluvieux (ou humidité relative supérieure à 90%), causant fréquemment des pertes considérables de récolte. Cette maladie particulièrement difficile à maîtriser en raison du caractère explosif de l’épidémiologie (à partir des premiers pieds malades, la maladie s’étend rapidement aux pieds voisins) nécessite donc une protection suivie de la culture dès que les conditions climatiques lui sont propices.
P
hytophthora infestans se conserve dans le sol et se dissémine par le vent et la pluie. Ce pathogène engendre sur feuilles des taches brunes se desséchant au centre, huileuse et livide à la périphérie alors que sur fruits il y a formation de taches brunes marbrées, irrégulièrement bosselées en surface. Le mildiou provoque aussi la pourriture des fruits aussi bien en pré- qu’en post-récolte. A noter que le feuillage et la tige attaqués servent de support d’inoculum de propagation par des spores asexuées qui entrent par les stomates.
Stratégie de lutte
La maitrise du mildiou nécessite la mise en œuvre de tous les moyens disponibles, en premier lieu la lutte culturale et prophylactique reposant sur : - les rotations culturales avec des plantes non hôtes, l’utilisation de semences saines, l’évacuation des restes du précédant cultural et l’aération adéquate des serres en cours de culture,
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- le contrôle de la qualité des plants avant plantation, - éviter les parcelles à proximité de plantations d’autres solanacées ou celles mal drainées ou trop pourvues en matière organique, - éviter l’excès d’humidité en assurant une bonne aération des abris serres. Raisonner la fertilisation (éviter les excès, privilégier la fumure organique). Il faut aussi favoriser une bonne aération de la végétation en réduisant la densité de plantation et une bonne orientation des buttes, - éliminer les adventices sensibles à la maladie ainsi que le maximum de débris végétaux en fin de culture. A noter que des variétés exprimant une résistance partielle au mildiou, sont disponibles mais elles ne sont pas adaptées à l’itinéraire cultural de la tomate intensive. Afin d’assurer la durabilité de cette résistance, il est généralement conseillé de pratiquer une lutte chimique complémentaire pour pouvoir garder sur le long terme les avantages de cette lutte génétique.
Lutte chimique En dehors des pratiques culturales et prophylactiques, la lutte chimique est le seul moyen de contrôle de cette maladie et principalement en préventif. Au Maroc, plus d’une quinzaine de matières actives ont été homologuées contre le mildiou et agissent toutes par contact ou par systémie, avec un délai avant récolte (DAR) qui varie généralement entre 3 et 35 jours. L’intervention chimique doit être préventive, raisonnée et judicieuse. Il est recommandé de suivre l’évolution de la maladie et réaliser un suivi régulier des parcelles. L’objectif visé étant de protéger les plants le plus tôt possible afin d’empêcher le mildiou de s’installer. Des traitements préventifs sont indispensables en pépinière et en cours de culture durant les périodes à risque et restent le moyen de lutte le plus efficace. Les programmes de traitements doivent être définis en fonction du contexte de l’exploitation afin d’adapter au mieux le positionnement des fongicides. Selon le ou les stades de développement du mildiou sur la parcelle, il conviendra de choisir le ou les fongicides présentant les modes adéquats d’action et de pénétration dans la plante (préventif et/ou anti-sporulant et/ou rétro activité, contact et/ ou translaminaire, et/ou diffusant, systémique) en prenant en compte également leur polyvalence pour lutter contre d’autre maladies comme l’alternaria. En période à risque, le délai entre deux traitements ne devra pas dépasser les 7 à 12 jours selon produits utilisés. Il faut aussi veiller à alterner les modes d’action des fongicides pour prévenir les risques de résistances.
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Phytoprotection
La pourriture grise de la tomate La pourriture grise provoquée par le Botrytis fait partie des maladies fongiques les plus courantes affectant la tomate. Le Botrytis est un champignon cosmopolite à large gamme d’hôtes qui touche pratiquement toutes les parties de la plante, mais la forme qui touche la tige est la plus destructrice. Favorisé par le manque de lumière, il s’attaque de préférence aux tissus jeunes et tendres qui nécessitent moins de spores pour déclencher la maladie.
B
otrytis cinerea se conserve sur les débris de végétaux infestés et dans le sol sous forme de mycélium. Les conidies sont disséminées par l’eau, le vent et les outils de travail. Ce champignon est responsable de pourritures et de taches fantômes sur fruits, de taches foliaires, de chancres sur tiges, de pourritures racinaires et de fontes de semis. Il est également responsable de pourriture lors du transport et de la conservation. L’attaque des fleurs, fruits, tiges commence généralement par les organes sénescents (pétales, sépales) et par les blessures causées lors de l’effeuillage et de l’ébourgeonnage. Par temps froid et humide, le champignon produit un grand nombre de spores de couleur grise (d’où le nom de pourriture grise) qui assurent la dissémination de la maladie. Le développement de la maladie est favorisé par une humidité relative supérieure à 90%, des températures comprises entre 17 et 23°C et une mauvaise aération des serres. A noter que quand son symptôme le plus caractéristique ‘’la sporulation’’ apparait, la maladie est déjà bien installée. Il faut donc réussir à l’identifier bien avant cette phase et sans possible confusion avec d’autres maladies fongiques. Ainsi, dès la fin de l’automne, les producteurs doivent surveiller attentivement les symptômes et se préparer pour réagir à temps puisqu’il s’agit d’une maladie omniprésente. En effet, avec la germination très rapide des spores (germination et pénétration dans la plante dans les 5 à 8 heures), le champignon ne laisse qu’un temps de réaction réduit aux producteurs. A noter que l’état physiologique de la plante
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influe grandement sur le degré d’infestation d’où l’importance d’assurer une bonne conduite et d’éviter les pratiques favorables au développement de la maladie : • Excès d’azote en fertilisation, • Blessures et piqûres d’insectes non traitées (portes d’entrée), • Désinfection incomplète avant installation de la culture et manque d’entretien, • Présence de cultures légumières sensibles à proximité, • Atmosphère confinée (manque d’aération, fortes densités de plantation et insuffisance de drainage), • Moyens de dissémination : irrigation, pulvérisation, outils (sécateur et couteaux) et ouvriers.
Méthodes de lutte
Le botrytis fait partie de ces maladies qui nécessitent toujours une stratégie de lutte intégrant plusieurs facteurs. Les professionnels recommandent, pour un meilleur résultat, la combinaison de toutes les méthodes de lutte disponibles :
1- Méthodes prophylactiques et culturales
- Désinfecter les structures des serres - Empêcher l’infection initiale (l’introduction de Botrytis dans la serre) - Surveiller tôt les symptômes (dès fin automne et jusqu’à la mi‐printemps). - Assurer une bonne circulation de l’air et éviter l’ombrage (densité de plantation, effeuillages, ébourgeonnage, fermeture des serres la nuit et ouverture le jour…). - Éviter les opérations de pulvérisation à la fin de l’après‐midi et les jours nuageux - Éviter la stagnation d’eau - Eliminer les plantes fortement infectées - Traiter les lésions limitées sur les tiges à un stade très précoce en raclant les tissus et appliquant une pâte
fongicide (les lésions graves ne peuvent être traitées, elles doivent être éliminées) - Elaguer en début d’après‐midi (pour permettre aux plaies de sécher). - Envelopper les tissus infectés dans de papier journal mouillé (pour éviter la dissémination des spores) - Désinfecter les sécateurs et couteaux (éthanol ou eau de javel, après chaque plant élagué, prévoir des sécateurs de rechange) - Fermer, évacuer les poubelles (enterrer ou incinérer les résidus de culture). - Considérer la direction du vent (au moment de décharger les déchets)
2- Génétique : pour l’instant il n’y a que des résistances partielles 3- Lutte biologique : utilisation de cer-
tains champignons antagonistes : Trichoderma spp., Coniothrium spp., Gliocladium spp., etc
4- Lutte chimique :
La lutte contre la pourriture grise sur tomate est essentiellement chimique. Cette lutte ralentit le développement de la maladie, mais ne permet pas d’éliminer complètement le champignon. Il existe deux méthodes de traitement : la pulvérisation sur le feuillage et le badigeonnage des plaies et des chancres curetés avec des pâtes fongicides. C’est la lutte la plus fiable à condition d’être bien raisonnée. En effet, l’apparition de souches résistantes à certains produits fongicides, rend parfois les traitements complètement inefficaces. Pour continuer à bénéficier des bonnes molécules le plus longtemps possible, il faut bien gérer les choix et les interventions pour éviter le développement de résistances. Tout produit doit être utilisé dans un programme de lutte intégrée, de préférence en alternance avec d’autres groupes chimiques. Les professionnels recommandent de choisir les produits à action anti‐botrytis unisites et multisites, à utiliser préventivement de préférence. Les fongicides ne doivent jamais être utilisés au dessous des doses et couvertures recommandées (quantité de bouillie). A noter que les nouveaux produits fongicides offrent de nombreux avantages notamment un bon profil IPM (préservation des auxiliaires, bourdons et abeilles) et un DAR de quelques jours seulement. Certains produits assurent même une bonne protection contre le botrytis au-delà des champs durant la phase post-récolte. Il s’agit d’un avantage de taille pour les producteurs-exportateurs qui cherchent à ce que la qualité de leur tomate se maintienne tout au long de la chaine des valeurs (stockage, transport, étals, chez le consommateur) avec moins de pertes pour tous les maillons, tout en répondant aux normes de sécurité.
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Phytoprotection
Le mildiou de la pomme de terre Avec une moyenne nationale ne dépassant pas 24 tonnes/ha, le rendement en pomme de terre reste trop faible par rapport aux potentialités qu’offrent les conditions de production dans notre pays. Parmi les nombreuses contraintes responsables de ce handicap, les maladies qui attaquent cette culture. Ces maladies peuvent toucher tous les organes de la plante et causer des dommages économiques importants handicapant la rentabilité de la culture : diminution du rendement, destruction totale ou partielle de la récolte, baisse de la qualité, … Ceci est particulièrement vrai pour le mildiou dont les attaques peuvent être violentes.
- éliminer les plants malades, - éliminer les adventices et plants spontanés de PDT qui constituent un foyer de contamination, - effectuer un bon buttage, - éviter l’irrigation par aspersion
La lutte chimique
L
e mildiou est causé par Phytophtora infestans, champignon oomycète qui se conserve dans les tubercules infectés. Son développement est rapide et affecte essentiellement les parties herbacées. Il est favorisé par la température (15-25°C), l’humidité relative (80-90%), le temps nuageux et la pluie. Au Maroc c’est la plus redoutable des maladies cryptogamiques pouvant causer, selon les conditions météorologiques et le taux d’infestation, des dégâts très importants allant jusqu’à la destruction totale de la récolte. Les symptômes de la maladie commencent par l’apparition, sur la face supérieure des feuilles, de tâches jaunâtres qui brunissent rapidement alors que, sur la face inférieure des feuilles, apparaît un duvet fin, blanc grisâtre. A partir de là sont disséminées (par le vent) des spores en nombre, le processus étant aggravé par une courte durée d’incubation. Les tiges attaquées noircissent et la plante peut être détruite en quelques jours. Les tubercules présentent des tâches diffuses brunâtres sur l’épiderme, suivies durant le stockage, par un pourrissement complet (pourriture sèche) qui s’étend profondément à l’intérieur. La chair présente des zones à texture granuleuse de couleur brun-rouille. Des pourritures secondaires s’installent par la suite.
Méthodes de lutte
Protéger ses cultures est chaque année un 94
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nouveau défi puisqu’il s’agit d’adapter son raisonnement aux conditions climatiques et environnementales, aux menaces réelles, aux variétés plantées et aux contraintes économiques afin de préserver son rendement.
Prévention Avant de passer à la lutte chimique il est nécessaire de commencer par les méthodes culturales préventives pour empêcher l’installation et la germination des spores. Les principales d’entre elles commencent par : - une rotation culturale efficace en évitant que des solanées ne reviennent sur la même parcelle après plusieurs années (3 à 5). - de même on peut recourir à des variétés résistantes ou tolérantes à cette maladie, si elles existent, - utiliser des semences, de préférence sélectionnées, saines - brûler les résidus des cultures précédentes afin de diminuer l’inoculum primaire, - le terrain destiné à la culture doit être sain et éventuellement désinfecté et traité contre les nématodes - en outre, il est préférable d’éviter la salinité du sol et de l’eau d’irrigation. En plus il est nécessaire d’améliorer les conditions de production : - augmenter l’espacement entre les rangs de plantation, - éviter les excès d›azote,
Un programme type qui fonctionnerait pour toutes les parcelles n’existe pas. Celui-ci doit en effet être adapté en fonction de la situation géographique, les régions étant plus ou moins sensibles aux maladies, et de l’historique de la parcelle. En fonction des conditions climatiques (pluies, humidité élevée et températures favorables, temps nuageux, brouillard, rosée fréquente, etc.), en cours d’année, il peut être nécessaire d’ajuster son programme. Pour être efficace, le programme fongicide doit être réalisé en préventif. Le suivi et les observations réalisées sur le terrain permettent d’adapter les cadences de traitements. Une fois que la maladie s’installe, il faut traiter à l’aide des fongicides systémiques en veillant à recouvrir de bouillie toutes les parties de la plante. Il est recommandé d’alterner les familles chimiques de produits de traitement afin d’éviter le phénomène d’accoutumance. De nombreux produits, à utiliser en préventif, existent. Il convient de choisir des produits adaptés à la situation : en fonction de leur mode d’action, de la pression de la maladie, des conditions de lessivage et de l’évolution de la culture. De manière générale, privilégier des produits hauts de gamme est gage de qualité. Ces produits sont composés de matières actives haut de gamme. Ils disposent ainsi d’une bonne résistance au lessivage et offrent un mode d’action plus complet. En fin, Il est important de noter que l’efficacité de la protection fongicide dépend également de la qualité de l’application des fongicides (pression, volume, vitesse, et type de buse).
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MACHINISME
TRACTEUR DE DEMAIN Connecté, autonome, polyvalent, pour une agriculture de pointe Abdelmoumen Guennouni
Souplesse, performance, sécurité, puissance, moindre consommation de carburant, … les innovations dans le domaine des tracteurs ne cessent de faire leur apparition à toutes les occasions et de nous étonner par les efforts permanents des constructeurs, chercheurs et agriculteurs-innovateurs pour s’adapter aux besoins et exigences des utilisateurs, à l’évolution rapide des nouvelles technologies, à la protection de l’environnement et aux besoin d’amélioration constante des conditions de travail des conducteurs.
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ans le cadre de cet article, il serait prétentieux de vouloir aborder toutes les innovations, surtout vues d’un pays comme le notre où la mécanisation est jugée insuffisante (FAO) et basée sur des systèmes qui restent bien éloignés de ce qui se pratique dans les pays développés. On peut citer cependant quelques exemples parmi les nombreux aspects et tendances vers lesquelles le tracteur, outil de base de l’agriculture, est appelé à évoluer, espérant tenir nos lecteurs informés. Plusieurs de ces innovations ont été primées à l’occasion de salons, expositions etc. internationaux et reçu des prix et médailles prestigieux.
Autonomie et guidage GPS
Parmi les évolutions les plus importantes dans le domaine des tracteurs, l’adoption du guidage par satellite. Désormais, la plupart des tracteurs embarquent un GPS qui, grâce à une grande précision, permet aux agriculteurs de ne jamais repasser deux fois au même endroit dans leurs champs. En outre, ceci permet de diminuer de 10 %, voire 20 % la consommation de carburant et de produits phytosanitaires, qui sont les deux principaux postes de dépenses des producteurs de céréales. Le satellite récupère les données les plus précises possibles de la parcelle à la motte près. «Ensuite, on l’interprète pour la traduire en pratiques et éventuels traitements» explique un
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des fabricants. Un autre concept-tracteur, sans cabine, pensé pour les cultures en rangs, est en mesure de fonctionner de manière autonome avec une vaste gamme d’outils. Il représente une solution de guidage automatique et de télématique sur l’équipement pour la gestion à distance des machines agricoles et du personnel. Ce concept de tracteur autonome montre comment les fermiers et leurs salariés pourraient directement surveiller et piloter à distance leurs machines. Cette technologie leur permettra d’atteindre des niveaux d’efficacité opérationnelle supérieurs pour des tâches telles que la préparation du sol, la plantation, la pulvérisation ou encore la récolte. D’autres fabricants ont opté pour une approche modulaire consistant à coupler deux tracteurs, un principal et l’autre téléguidé, qui effectueraient les mêmes opérations pilotés par un seul chauffeur. Il s’agit d’un système entièrement automatisé grâce auquel un tracteur sans conducteur suit un tracteur conduit par un chauffeur. Les deux véhicules communiquent par signal radio et sont guidés par une direction assistée par GPS de haute précision. Le conducteur du tracteur servant de guide surveille les deux engins tout en ayant accès à l’écran de commande du tracteur suivant. La productivité du conducteur augmente de façon décisive
lorsqu’il travaille simultanément avec deux tracteurs. Le tracteur téléguidé et sans chauffeur suit parfaitement le tracteur principal et réalise exactement les mêmes opérations, le même travail, les mêmes manœuvres tout en évitant les mêmes obstacles. L’avantage de ce système est qu’il permet de travailler de grandes largeurs avec un maximum de flexibilité. L’agriculteur peut optimiser l’utilisation de ses tracteurs qu’il peut, à tout moment, utiliser séparément ou couplés pour plus de puissance. D’autres innovations proposées par tous les fabricants, ont porté sur les différentes parties constituant le tracteur, son mode de fonctionnement, les aspects sécuritaires, confort et efficacité pour le conducteur, haute technologie, visibilité, efficace à l’utilisation, … Ainsi, sur le marché on trouve toutes sortes de tracteurs, dont les modèles ont chacun ses attributs et spécialités. Pour les professionnels, les marges d’amélioration restent considérables.
Le moteur
Parmi les innovations concernant la transmission, l’utilisateur a le choix entre les différentes boites à vitesse ou la transmission à variation continue. Elles totalisent un grand nombre de vitesses et de rapports soit vers l’avant soit en marche arrière, avec des versions entièrement robotisées et donc au-
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MACHINISME
tomatiques. L’électronique choisira la plus adaptée des vitesses, celle qui correspond le mieux au travail et qui s’adapte à la conduite du chauffeur. La Transmission à Variation Continue permet aux tracteurs compacts d’atteindre de nouveaux niveaux d’équipements tout en tirant pleinement profit de la puissance du moteur. Le chauffeur dispose de quatre gammes robotisées et de six rapports sous charge. Le passage des vitesses est facile. Pas besoin de la pédale d’embrayage, il suffit d’utiliser le levier multifonction. Le régime du moteur est moins élevé. Résultat : sur la route, le bruit et la consommation de carburant diminuent. Parmi les options, la boite à vitesses multichoix permettant de choisir de la vitesse la plus lente utilisée dans les cas des traitements et pour un mouillage maximal des plantes, à la vitesse la mieux adaptée dans les champs et sur ka route. Sans oublier l’engagement des 4 roues motrices au besoin dans les pentes et au freinage ou leur désengagement à partir d’une vitesse donnée. Une autre innovation concerne le système de refroidissement et vise à améliorer les performances du moteur grâce à un meilleur rayonnement thermique. Les différents radiateurs sont en aluminium pour mieux dissiper la chaleur. Le système s’ouvre pour faciliter le nettoyage et une fois fermé, sa compacité permet au capot de conserver une extrémité
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plongeante, ce qui maintient une bonne visibilité. Pour l’échappement une solution de Réduction Catalytique Sélective a été introduite pour le contrôle des émissions afin de transformer les toxiques NOx présents dans les gaz d’échappement en N2 et en eau, molécules complètement inoffensives, tout en permettant un des niveaux d’émissions les plus propres du marché, la solution SCR permet de réduire significativement la consommation de carburant. Elle permet également de réduire les nuisances sonores. En matière d’hydraulique, différentes possibilités s’offrent aux agriculteurs, avec un bon niveau de confort tout en tirant le meilleur profit de la puissance moteur. Par exemple, les commandes peuvent être mécaniques ou hydroélectriques et jusqu’à cinq distributeurs proportionnels peuvent être installés à l’arrière, deux à l’avant. La pompe peut débiter 170 l/min et réduire l’absorption de puissance de 30 %. Le relevage affiche une capacité de 9,2 à 10 t. Pour entraîner tout type d’outil, la prise de force possède quatre régimes : 540, 540 Éco, 1 000 et 1 000 Éco. À l’avant, l’engin soulève jusqu’à 5 480 kg. Quand au freinage, des freins à disque à l’avant assurent sécurité et confort. En fonction de l’intensité de freinage et de la vitesse
d’avancement, cette technologie amène de la stabilité évitant les phénomènes de cabrage ou de plongée. Même à grande vitesse, les freins à disques du pont avant stoppent le véhicule sans problème. Pour aller plus loin, l’agriculteur peut choisir de compléter ces freins par une assistance supplémentaire. De même, le système ABS propose les avantages sécuritaires généralement connus et permet le freinage individuel de la roue, très prisé dans l’exécution des demi-tours, avec rayon de braquage court. Proportionnellement à l’angle de braquage la roue se trouvant à l’intérieur du virage est alors ralentie, sans toutefois qu’il y ait blocage avec dégâts consécutifs sur le passage. Le système ménage le sol et soulage le travail du conducteur. La technologie ABS permet de gérer individuellement le frein de chaque roue, ce qui améliore l’efficacité du freinage, accroît la maniabilité et la sécurité lors du transport d’outils longs et lourds D’autres améliorations concernent d’une part, le r éservoir : Pour faire le plein, plus besoin de choisir le côté. Le réservoir de carburant a deux entrées, une à droite et une à gauche. D’autre part un nouveau filtre à air à particules contribue à réduire la consommation de carburant qui devrait diminuer de 5 %. Un carter spécial intègre un préfiltre, qui facilite le travail du filtre et donne du souffle au moteur.
Cabines
Leur développement tend à offrir un confort et une ergonomie maximaux. Pour limiter le bruit et les vibrations, elles peuvent être entièrement détachées du moteur pour être plus silencieuses. La visibilité est donc bonne sous tous les angles, de jour comme de nuit puisque l’éclairage avec des phares à Led éclaire comme en plein jour grâce aux 40 000 Lumens fournis. La vision panoramique peut être associée à un affichage tête haute (infor-
mations et tableau de bord entièrement projetés sur le pare-brise). À bord, les commandes tombent sous la main et sont intuitives, innovation sur la sécurité visant à protéger l’utilisateur contre les maladies chroniques (TMS, troubles musculo squelettiques). L’amélioration des conditions de travail de l’utilisateur évite les contorsions (pour travailler sans se retourner constamment) ainsi que l’arrêt-redémarrage nécessité par certaines machines, le travail répétitif entrainant des inflammations, mal de dos, etc. Le confort des agriculteurs n’est pas en reste puisque la climatisation est de série sur tous les tracteurs et l’insonorisation n’a plus rien à envier à celles de berlines. D’autres améliorations concernent le poste de conduite, tel le siège conducteur à composants actifs (pour la première fois électriques voire électroniques). L’utilisation d’un système électrique induit une réaction nettement plus rapide que le système hydraulique tout en réduisant à nouveau la nuisance due aux vibrations ainsi que la puissance absorbée. De même, l’utilisation d’une clé personnalisée permet aux exploitants agricoles et aux entrepreneurs d’optimiser leur productivité grâce à une meilleure gestion des chauffeurs et du parc de machines. Cette clé combat également les vols de matériels. Chaque chauffeur
reçoit une clé personnalisée équipée d›une puce de radio-identification programmable (RFID) avec un identifiant unique. Les propriétaires des machines peuvent ainsi s’assurer du bon comportement des chauffeurs et de l›usage des véhicules. Cette clé personnalisée peut être programmée pour permettre au chauffeur de démarrer uniquement les machines qu›il est autorisé et habilité à conduire. Il est également possible d’associer certains paramètres spécifiques à la clé, par exemple pour limiter la vitesse d’avancement des machines ou enregistrer le profil du chauffeur, comme sa consommation moyenne de carburant, les hectares travaillés et les mauvaises manœuvres éventuelles et même spécifier une date d’expiration des clés
individuelles. Côté direction aussi, ça évolue ! Elle devient intelligente et répond à trois logiques selon le mode choisi. Là encore, elle s’enclenche en appuyant simplement sur une touche qui modifie instantanément le nombre de tours de volant nécessaires pour un même angle de braquage. Il faut juste sélectionner le mode parmi les trois proposés et la direction s’adapte. Par exemple, en mode braquage, les roues braquent plus rapidement au fur et à mesure que le volant tourne. À l’inverse, en mode vitesse au-delà de 10 km/h, plus le tracteur roule vite et moins la direction est sensible. En outre, la direction, par l’intermédiaire d’un
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MACHINISME dispositif de contrôle, intervient activement dans le circuit de régulation, en vue d’améliorer sensiblement la sécurité et le confort de conduite. En plus des aspects sécuritaires, le système offre, grâce à une démultiplication de la direction en fonction de la vitesse, une nouvelle assistance à la commande, sur le chantier et dans les travaux avec changeurs frontaux.
Organes
► Sur de nombreux modèles deux ou les quatre roues sont remplacées par des chenilles permettant ainsi au tracteur de manœuvrer sur tout type de terrain. ► En outre certains fabricants ont conçu une roue motrice supplémentaire à l’avant du tracteur, disposée perpendiculairement aux autres, et permettant de manœuvrer en bout de champ en économisant les nombreuses opérations (demi tour) et évitant le tassement du sol. Elle permet en plus de dégager le tracteur en cas d’embourbement. ► Le relevage avant et arrière, la vitesse d’avancement ou le sens de marche du tracteur se pilote depuis le joystick de la cabine. ► La suspension absorbe les chocs grâce à deux longs bras, commandés électroniquement. De même, de nouveaux systèmes d’amortissement permettent de travailler dans de meilleures conditions. ►L’éclairage est modernisé grâce aux feux halogènes montés de série et encore plus futuriste avec le kit feux à Led. ► Pour l’attelage, le problème des outils portés qui n’autorisent qu’un espace de manouvre réduit lors du processus d’attelage, a été résolu au moyen d’un ressort de délestage contribuant à supporter le bras supérieur et qui permet ainsi l’enclenchement à l’aide d’un câble, réalisé à l’abri dans le poste de commande de la cabine. Le bras d’attelage est également stabilisé sur les côtés par un ressort de centrage. ► Pour les pneumatiques, la présence d’une installation intégrée de série pour le réglage de la pression des pneus destinée à satisfaire, sur tracteurs standards, la demande des praticiens.
Equipements embarqués
è Différents systèmes permettent à l’agriculteur d’accéder aux données de son tracteur à distance, sans avoir besoin de se déplacer pour surveiller et optimiser les diagnostics. Entre autres avantages : les informations relatives à une parcelle peuvent être sauvegardées automatiquement, exportées dans une fiche parcellaire puis exploitées. L’exploitant peut même comparer les données d’utilisation de sa machine d’une année sur l’autre. Ainsi, depuis les réglages du tracteur, du guidage GPS à la modulation in100
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tra-parcellaire, le chauffeur pilote tout depuis le terminal et le tracteur travaille en symbiose avec l’outil. è Différents capteurs peuvent être portés par le tracteur à l’exemple du Capteur multiplex embarqué à l’avant du tracteur. Cet appareil est capable de déceler une maladie avant l’apparition des tous premiers symptômes visibles. Il envoie un rayon lumineux sur le feuillage de la culture et le récupère, une fois réfléchi, avec une quantité d’informations (densité foliaire, type et quantité de chlorophylle, azote absorbé par la plante, réaction prévisible de la plante face aux agressions de champignons, …). L’acquisition des données est automatique et rapide et l’échantillonnage plus représentatif au niveau de la parcelle (vigne, grandes cultures, etc.). L’idée générale est de détecter une substance, les stilbènes, produite par une plante en réaction à une attaque de maladie (avant symptôme visible par l’homme) pour pouvoir l’éradiquer au plus tôt. è De nombreuses innovations sont mises au point, en relation avec la collecte automatisée de données reflétant une tendance évolutive irréversible depuis quelques années, avec des capteurs, analyse des données afin de moduler les actions sur le terrain. Une façon d’appréhender autrement l’agronomie. Quel que soit le support la machine devient un outil de collecte de données
Propulsion, carburant, énergie
Quel carburant pour les tracteurs de demain ? ª On propose déjà un véhicule à propulsion par moteur diesel-électrique. Ce tracteur standard 220 kW est propulsé par un moteur doté d’une électronique de commande moderne et d’un bon rendement. La prise de force avant est entrainée électriquement et par conséquent largement indépendante du moteur à explosion, y compris pour sa vitesse de rotation. ª Les biocarburants : Dans le cas de la motorisation agricole, il s’agit d’une huile obtenue à partir de plantes comme le colza. Il peut s’agir d’huile pure, ou bien d’un mélange avec du gazole issu du pétrole. Déjà utilisé par certains agriculteurs (notamment sous forme d’huile pure), le biodiesel est une énergie renouvelable qui peut être produite sur la ferme. Du côté technique, seules des modifi-
cations mineures sont apportées au moteur diesel. Une deuxième génération de biodiesel est actuellement à l’étude. Cette dernière serait produite non plus à base de cultures alimentaires (huile de colza par exemple), mais à partir de sources ligno-cellulosiques (bois, feuille, paille). La production de ce biodiesel de 2ème génération ne serait ainsi plus en compétition avec l’alimentation humaine, l’une des principales critiques du biodiesel de première génération. Aujourd’hui, le principal frein à cette technique reste son coût très important, et non pas son efficacité, prouvée depuis longtemps. ª En revanche, il existe une autre voie qui pourrait profondément changer le tracteur, du moins sous le capot. Cette voie, c’est la pile à combustible. Cette motorisation fait appel à un tout autre carburant : le dihydrogène (plus simplement appelé hydrogène). Ce tracteur reprend une des caractéristiques du biodiesel, à savoir la fabrication du carburant sur place. Ainsi, ce n’est pas seulement une nouvelle technologie qu’apporte ce type de motorisation, mais bien tout un concept d’intégration du tracteur au sein de l’exploitation. La véritable énergie de ce type d’engin est l’électricité, l’hydrogène n’est quant à lui qu’un vecteur d’énergie. Le concept prévoit également la production de l’hydrogène sur place, soit à partir d’une électrolyse de l’eau, soit à partir de la biomasse. Il faudra ensuite stocker sous pression cet hydrogène. ª Une autre voie en cours de développement est d’alimenter les tracteurs avec du méthane. Un moyen de plus pour valoriser les projets de méthanisation. Il s’agit sans doute de la solution la plus probable à court terme. Là encore, cette technologie ouvre la route vers des exploitations énergétiquement indépendantes. Le prix de ces bijoux high-tech est encore prohibitif et réservé aux coopératives et aux grandes exploitations de cultures céréalières, les plus rentables Sans oublier que ce type de matériel nécessite du personnel hautement qualifié, bien formé ainsi qu’un service après vente et d’entretien à la hauteur et disponible. Mais ‘‘c’est comme le téléphone portable : il y a 10 ans ils étaient lourds et chers... la technologie finit toujours par s’adapter’’ prédit un professionnel.
La galle du collet de la vigne au Maroc (région de Fes-Méknès)
Dr. El Hassan Achbani 1, Khaoula Habbadi 1-3, Vial Ludovic2, Celine Lavere2, Abdellatif Rachid Benkirane3
L
a culture de la vigne est largement répandue dans les zones tempérées à travers le monde. Au Maroc la superficie plantée en cette culture a connu une grande évolution en matière de superficie, de production et de qualité durant ces 5 dernières années, grâce aux différents projets lancés par le plan Maroc Vert. Il faut dire aussi que le vignoble marocain est de plus en plus soumis à une grande concurrence de la part d’autres pays producteurs, suite à l’ouverture progressive des marchés marocains aux productions étrangères. La vigne au Maroc couvre actuellement une superficie totale de l’ordre de 57000 ha pour une production annuelle de 440115 tonnes (Figure 1), ce que lui confère la 4ème place après l’olivier, l’amandier et les agrumes. Sur cet ensemble 45500 ha et 320851 T concernent les raisins de table soit 78.8% et 11500 ha et 119200 T concernent la vigne de cuve. Les principales régions de production de vigne selon l’ancien départage, sont Doukkala-Abda (14291 ha), Marrakech-Tensift-Alhaouz (7452 ha) et Meknès-Tafilalet (6070 ha) (Figure 2A). La répartition géographique des vignes, table et cuve, est hétérogène. L’essentiel de vigne de table se trouve dans les régions de Doukkala-Abda (35%) et Marrakech-Tensift-El Haouz (17%) (Figure 2B), alors que pour les vignes de cuve, la région de Meknès-Tafilalet en détient la grande partie (59 %) (Figure 2C). Le profil variétal des vignes de table au Maroc se répartit en variétés locales comme les cépages indigènes Doukkali et Abbou et des variétés introduites récemment telles que Sultanine, Cardinal, Red Glob (Figure 3), Muscat d’Italie, Dattier de Beyrouth, King’s Ruby et Victoria (Tableau I). Les vignes de cuve sont principalement issues des cépages Cinsault, Carignan, Alicante Bouchet, Grenache, Cabernet, Syrah, Merlot rouge et le Mourvèdre.
La vigne est une culture particulièrement sensible à toute une panoplie d’ennemis (phytopathogènes et ravageurs) qui affectent divers organes de l’arbre (racine, bois, feuille, baie). Les principales maladies cryptogamiques sont l’oïdium (Uncinula nector ), le mildiou (Plasmopora viticola ), la pourriture grise (Botrytis cineria) et les maladies du bois, les maladies virales comme le cas du court-noué et les maladies d’origine bactérienne telles que la nécrose bactérienne (Xylophilus ampelinus), la maladie de Pierce (Xylella fasitidiosa) et la galle du collet due à Allorhizobium vitis, objet de cet article.
La maladie de la galle du collet Symptômes, conditions favorables à l’infection
La galle du collet ou la tumeur du collet (crown gall) est dans le monde la maladie bactérienne la plus fréquente sur vigne. Elle est causée par Allorhizobium vitis, anciennement appelée Agrobacterium vitis ou A. tumefaciens biovar 3. Le véritable agent responsable de la maladie n’est pas la bactérie mais un plasmide (génome accessoire) dit plasmide Ti (tumor inducing). Cette bactérie est naturellement présente dans les sols et lorsque les conditions sont favorables, elle provoque des tumeurs sur le collet (Figure 4) ou le tronc de vigne. Le déclenchement du processus infectieux de la bactérie nécessite la présence d’une blessure au niveau de la vigne (porte d’entrée) ainsi qu’une température convenable située entre 20 et 31 °C. Suite au stress de la blessure, la vigne sécrète notamment des composés phénoliques, ce qui attire A. vitis vers le site de la blessure. Un fragment de son plasmide Ti, l’ADN-T (ADN de transfert) est transféré dans le génome de la cellule végétale. Cette intégration de l’ADN-T dans le génome de la cellule végétale et l’expression des gènes présents sur l’ADN-T se traduisent d’une part par la production des phytohormones (auxines et cytokines) qui induisent une division incontrôlée de la cellule hôte et par conséquent la formation des tumeurs; et d’autre part par la production des opines qui sont des composés utilisés par la bactérie pour sa propre
croissance comme source de carbone, d’azote et donc source d’énergie. Les tumeurs formées sur le collet de la vigne bloquent les tissus vasculaires, ce qui affecte la circulation de l’eau et des éléments minéraux et par conséquent entraine la perturbation de la croissance de la vigne qui devient de moins en moins productive et, dans les cas les plus graves la mort de cette dernière. Le pathogène A. vitis se retrouve abondamment localisé au niveau du collet mais est aussi dans les racines et quelques fois dans les parties aériennes de la vigne. Cette dissémination due à la capacité de la bactérie de se déplacer via le système vasculaire de la vigne entraine une infection systémique, et a comme conséquence que lorsque les vignes sont atteintes par la galle du collet, elles demeurent porteuses de la maladie durant toute leur vie. La propagation de la maladie au sein du vignoble s’effectue à travers les sols contaminés, la pluie, les eaux d’irrigation, les insectes, les animaux et l’homme au cours des pratiques culturales.
Situation actuelle de la galle du collet au Maroc
L’INRA de Meknès s’est beaucoup investi depuis 2008 l’année ayant connue l’explosion de la maladie sur des nouvelles plantations qui ont utilisé du matériel végétal infecté, provenant principalement de l’Italie (Red Glob et Muscat de l’Italie en particulier). Nous avons mené des prospections sur différentes stations dans la région de Fès-Meknès, collecté des échantillons atteints par cette bactériose pour analyse bactériologique au laboratoire afin de déterminer l’identité de la bactérie responsable et aussi afin d’évaluer la diversité génétique de l’agent pathogène pour tenter d’en déterminer l’origine. Des voies de lutte biologique utilisant des antagonistes d’origine bactérienne et les huiles essentielles des plantes aromatiques et médicinales sont également explorées et des résultats très encourageants ont été obtenus.
Epidémiologie et caractérisation
Des prospections systématiques ont été réalisées chaque année durant la période de juin-aout dans la région de Meknès dans différentes exploitations plantées notamAgriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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Figure 1 : Evolution de la superficie et de la production de la vigne au Maroc au cours des dernières années ment en nouvelles variétés infectées et ce en vue de dresser une cartographie de l’installation de la maladie, de son incidence et des variétés touchées. Selon les enquêtes effectuées, toutes les vignes malades dans cette région ont été importées de l’Europe (Italie, Espagne et France) et appartient principalement à 3 variétés : le Red Glob, le Muscat et la Sultanine et sont âgées de 2 et 6 ans. Les souches bactériennes isolées à partir des tumeurs collectées ont été analysées via des tests biochimiques et moléculaires afin de caractériser l’agent pathogène. Ce travail a été réalisé au niveau de laboratoire de Bactériologie Végétale et de Lutte Biologique à l’INRA de Meknès et au laboratoire d’Ecologie Microbienne à l’université Claude Bernard Lyon1 en France. D’après les analyses effectuées sur plus de 100 souches bactériennes isolées, les tumeurs observées sont bel et bien dues à la bactérie Allorhizobium vitis (Agrobacterium vitis). Cette population d’A. vitis est constituée d’une grande diversité génétique. Sur 15 stations faisant l’objet de notre étude sur cette maladie, nous avons noté 4 vignobles sans présence apparente de la maladie (26,6%). Sur les 11 vignobles présentant la maladie, l’espèce pathogène d’A. vitis seule est observée sur 4 vignobles, associée à A. tumefaciens sur 3 vignobles, R. rhizogenes sur 2 vignobles, et associée aux deux espèces ensemble (A. tumefaciens et R. rhizogenes) sur 2 vignobles. Les isolats d’A. tumefaciens et R. rhizogenes sont non pathogènes, leur présence est apparemment liée à celle des souches pathogènes d’A. vitis.
Figure 2: Répartition régionale des vignobles (A), de la vigne de table (B) et celle de cuve (C) au Maroc
Figure 3 : Un vignoble planté en variété Red Glob dans la région de Méknès
Contrôle de la maladie
Les traitements chimiques topiques sont inefficaces du fait que la maladie est vasculaire. On mettra l’accent dans ce qui suit, sur les pratiques culturales qui peuvent permettre de bien gérer cette bactériose.
Pratiques culturales
- Utiliser du matériel végétal de première qualité et certifié. Les infections latentes dans le matériel de pépinière sont la première source d’infection en importance. Les greffons provenant de régions chaudes abritent souvent l’agent pathogène responsable des symptômes de la tumeur du collet chez les vignes cultivées sous des climats plus frais. - Traiter à l’eau chaude du matériel de 102
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pépinière avant le greffage ou avant la plantation réduit sensiblement l’incidence de cette maladie. - Limiter les blessures, étant donné que la manifestation de la tumeur du collet est étroitement liée à la présence de blessures. - En cas de terrain infesté par la bactérie, il est recommandé de laisser la terre en jachère et de planter d’autres cultures pendant plusieurs années afin de tenter d’éliminer les souches d’A.
Figure 4 : Symptômes de la galle du collet de la vigne causée par Allorhizobium vitis sur une variété de Red Glob au Maroc (URPP, NRAMeknès)
vitis du sol. - Enlever les racines infectées et qui sont laissées dans le sol car elles servent de réservoir d’inoculum. Ces populations aggravent probablement la persistance de l’agent pathogène dans le champ. L’usage d’un matériel végétal sain, conjugué à la gestion des populations d’A. vitis dans le sol peuvent aider à lutter efficacement contre la galle du collet. Pour plusieurs raisons, l’espèce A. vitis n’est pas présente dans les sols n’ayant jamais servi à la culture de la vigne et les niveaux de sa population dans le sol infesté diminuent en l’absence de vignes. Si les niveaux d’A. vitis sont faibles, l’agent pathogène ne prolifère pas autour des racines. L’agent pathogène peut survivre dans le sol tant que celui-ci renferme encore des racines de vigne vivantes et qui sont infectées. La fumigation du sol est généralement inefficace surtout dans les sols plus lourds, mais aussi dans les sols à texture légère dans lesquels les racines s’enfoncent souvent jusqu’à des profondeurs non touchées par le traitement.
Lutte biologique
En l’absence de lutte classique contre cette bactériose, les chercheurs s’orientent de plus en plus vers la lutte biologique protectrice de l’environnement et espèrent mettre au point un agent de lutte biologique qui immuniserait les vignes contre la galle du collet. Un tel traitement assurerait la protection du matériel de pépinière sain mis en place dans des endroits ayant déjà été infectés par la tumeur du collet. Notre laboratoire a focalisé ses recherches en matière de lutte contre la galle du collet en explorant deux pistes fort séduisantes : l’utilisation de souches bactériennes d’intérêt et l’utilisation des huiles essentielles de certaines plantes aromatiques et médicinales (PAM). A cet effet, nous sommes en train de tester sur vigne l’effet antimicrobien d’espèces bactérienne de certaines rhizosphères (Bacillus sp., Pantoea sp., etc..) ayant déjà montré des résultats très positifs pour contrecarrer la bactérie aussi bien in vitro qu’in planta sur des plantes indicatrices. Pour la deuxième voie, l’étude des propriétés antimicrobiennes des huiles essentielles
de quelques plantes aromatiques et médicinales contre la croissance et le développement d’A. vitis a été réalisée in vitro et in planta. Cette étude a montré que ces huiles essentielles notamment celles de l’origan et du thym ont une activité antibactérienne très importante sur la croissance d’A. vitis. Les composés majeurs responsables de cette activité antibactérienne chez ces 2 huiles essentielles sont le carvacrol et le thymol (respectivement pour l’origan et le thym) connus dans la littérature pour leur activité antimicrobienne et qui sont utilisées dans plusieurs domaines y compris la pharmacologie. L’utilisation de ces huiles essentielles comme traitement préventif est une piste prometteuse pour lutter contre la galle du collet.
1* Unité de Recherche en Protection des Plantes / Laboratoire de Bactériologie végétale et de Lutte biologique, CRRA Meknès 2* Laboratoire d’Ecologie Microbienne à l’université Claude Bernard Lyon1, France 3* Faculté des sciences de Kénitra
Tableau I : Principales variétés de vigne de table au Maroc Variétés de vigne Cardinal
Dattier de Beyrouth
Muscat d’Alexandrie
Muscat d’Italie
Red Globe
Sultanine
Victoria
Origine
Caractéristiques ampélographiques
Sensibilité aux maladies
Californie USA Croisement des deux variétés de Reine des Vignes et Alphonse Lavallée
Grappe assez grande de couleur rouge-violacé Feuille pentagonale allongée avec un limbe lisse
Variétés très anciennes très répandues dans les pays méditerranéens
Grappe grosse avec des baies grandes séparées de couleur jaune dorée sucrée Feuille pentagonale allongée avec un limbe ondulé
Variété sensible au mildiou, à l’oïdium et à l’excoriose
Variété d’origine méditerranéenne très répandue en Afrique du nord.
Grappe grande avec des baies grosses de forme sub-ronde de couleur vert doré Feuille de dimensions moyennes avec un limbe tomenteux sur la face inférieure
Sensible au froid (difficulté de maturation des baies) Sensible au mildiou, l’oïdium à la pourriture grise
Origine d’Italie croisement de deux variétés : Bicane×Muscat de Hambourg
Grappe grande avec des baies grandes ovoïdale d’une couleur jaune-doré Feuille grande avec un limbe de couleur vert très foncé et légèrement ondulé
Sensible à la galle du collet présente le phénomène d’incompatibilité sur 140Ru.
Origine de Californie USA Croisement de (Hunisia×Emporor) × (Hunisia×Emporor×Nocera)
Grappe très grande avec des baies sphériques de couleur rougeviolette foncé Feuille moyenne avec une face supérieure de couleur vert et face inféreiur glabre
Sensible à la galle du collet Sensible aux brulures quand la couverture végétale est parfois limitée.
Variété très ancienne d’origine de l’Asie
Grappe moyenne avec des petites baies sans pépin ovoïdales de couleur jaune-doré Feuilles moyennes verte avec un limbe glabre
Sensible à la coulure dans les climats tempérés et terrains fertiles. Il peut présenter des incompatibilités sur 140Ru et S04
Origine roumaine Croisement entre Cardinal et Dattier de Beyrouth
Grappe grande avec des baies grosses cylindriques de couleur vert-jaune Feuille grande de couleur verte avec un limbe glabre
Peu sensible à l’oïdium et à la pourriture grise ; incompatible au greffage sur Kober5bb.
Sensible au mildiou et à l’excoriose
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Arbriculture
Traitements d’hiver : Mieux vaut prévenir
Les traitements d’hiver ou traitements de repos végétatif concernent toute application effectuée entre la chute des feuilles et la reprise de végétation, généralement entre fin novembre et fin février. De nombreux praticiens étayent d’ailleurs les infestations de certains vergers plus que d’autres par l’abandon fatal de cette pratique.
L
es traitements d’hiver sont fondamentaux pour maintenir les arbres fruitiers dans un bon état phytosanitaire. Mais, il n’est pas indispensable de les pratiquer de façon systémique chaque année. L’évaluation de l’état du verger en hiver ainsi que l’historique sanitaire de la parcelle déterminent la nécessité d’intervention. Dans le cas de la bactériose dite feu bactérien, la période hivernale constitue pour le producteur l’opportunité pour un premier diagnostic et pour un suivi efficace de la santé de son verger. L’application des mesures d’assainissement d’hiver sous indiquées permet de diminuer la pression de l’inoculum bactérien pour la campagne future.
Objectifs des traitements d’hiver
Les traitements d’hiver visent la destruction de plusieurs cibles : - Les formes hivernantes de certains insectes (œufs d’acariens rouges, pucerons : pucerons cendrés de pommier et du poirier et puceron vert du pommier, adultes de psylle du poirier, cochenilles : pou de San José). Ces stades sont généralement fixés sur les rameaux ou dans les anfractuosités des écorces. - Les formes de conservation des principales maladies cryptogamiques : tavelure, oïdium, chancre, moniliose. - Les mousses et les lichens qui servent de refuge à divers ravageurs.
Mesures prophylactiques
Elles comprennent les moyens physiques et culturaux applicables dans les vergers. Ils permettent d’assainir les arbres et préparent
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le terrain aux traitements chimiques. La période de la taille est une occasion privilégiée pour déceler la présence éventuelle de maladies ou ravageurs. Il est donc recommandé de la mettre à profit pour: - rechercher les ravageurs hivernant sur les arbres et les repérer - supprimer les organes morts ou fortement atteints, branches cassées, rameaux chancreux, rameaux blanchis par l’oïdium, fruits momifiés (moniliose) et nids de cochenilles - protéger les grosses plaies de taille à l’aide d’une pâte spéciale (mastic) - incinérer les déchets de taille - enfuir les feuilles mortes et les fruits momifiés pour diminuer les risques de contamination primaire au printemps.
Feu Bactérien : Que faire ?
- Eliminer les parties desséchées de l‘arbre, - Eliminer les fruits momifiés, - Repérer les arbres à chancres pour faire un suivi en végétation, - Bien couvrir les plaies de taille, - Désinfecter le matériel de taille en passant d’un arbre à l’autre, - Appliquer 2 à 3 traitements cupriques,
Acariens phytophages
Intervention acaricide en fin d’hiver
Deux cas se présentent : ▪ Parcelle à faible population (moins de 40% des bourgeons porteurs de plus de 10 œufs) : les traitements de sortie d’hiver ne sont pas indispensables (tableau I). Mais il faut surveiller et évaluer le niveau des populations sur les feuilles en cours de végétation après éclosion des œufs d’hiver. ▪ Parcelle moyenne à forte population (plus de 40% avec des bourgeons porteurs de plus de 10 œufs) : l‘intervention est justifiée avec des acaricides ou des huiles. Possibilité d’une intervention en fin d’hiver contre les œufs de l’acarien rouge Panonychus ulmi. Obstacles porteurs de plus de 10 œufs
Niveau de population
Intervention
< 40%
Faible
Pas de traitement
40 à 60%
Moyenne
Intervention
> 60%
Importante
Intervention
Traitements chimiques
Les applications chimiques hivernales ont pour objectifs de réduire toute pullulation printanière et estivale des populations des ravageurs. Pour les maladies cryptogamiques, les interventions ont comme action de limiter les formes de conservation de la tavelure, monilioses, chancre, cloque… Il faut intervenir après la taille pour obtenir une meilleure efficacité et une économie des produits. La pulvérisation doit être abondante, touchant toutes les parties de l’arbre.
Il s’agit d’évaluer le niveau des populations de l’acarien rouge pour raisonner la protection au printemps.
Prognose hivernale
Par parcelle, il faut prélever au hasard un fragment de bois de 2 ans sur 50 arbres. Sous la loupe binoculaire, dénombrez sur 100 bourgeons de la base des rameaux, ceux portant plus de 10 œufs viables bien rouge (Fig.1).
Zones d’observation des pontes de l’acarien rouges sur pommier
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Irrigation
Pratique de l’irrigation des vergers arboricoles Partout à travers le monde, la gestion de l’irrigation des arbres fruitiers prend une importance croissante. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène: premièrement, l’intensification des cultures qui nécessite des porte-greffe moins vigoureux que par le passé, deuxièmement, l’obligation de produire rapidement des rendements élevés, indispensables pour la rentabilité de la culture, troisièmement, l’exigence par le commerce d’une qualité des fruits irréprochable, sur le plan externe et interne, et enfin la menace de changements climatiques qui fait craindre l’apparition de sécheresses toujours plus graves.
L
es progrès technologiques ont permis aux fabricants de proposer des produits toujours plus performants à des prix intéressants, en particulier pour les appareils de mesure et de pilotage de l’irrigation. Toutefois, l’abondance de l’offre sur le marché rend le choix difficile et l’investissement dans un système bien adapté ne constitue pas à lui seul la garantie d’une bonne pratique. Quel système est le mieux adapté à nos cultures? Comment gérer l’irrigation en termes de quantité et de fréquence d’arrosage? Quelle méthode et quels appareils choisir?
Matériel
Sauf exception (nécessité d’effectuer des bassinages, lutte contre le gel par aspersion), l’irrigation localisée est une option qui convient à la grande majorité des vergers irrigués. Les systèmes peuvent être classés en deux catégories: les microjets et le goutte-à-goutte. Ils ont en commun
la particularité de ne couvrir qu’une partie du sol (50–70 % de la surface totale dans le cas des microjets, moins de 5 % dans le cas du goutte-à-goutte). Tous deux permettent des économies d’eau non négligeables par rapport à l’aspersion, généralement de l’ordre de 20 à 50 %, pour autant que les apports soient conformes aux recommandations en vigueur. Les deux systèmes fonctionnent généralement avec des pressions relativement basses, mais la généralisation actuelle des émetteurs autocompensés (débit uniforme dans une plage de pression annoncée par le fabricant, 1,5–4,5 bars pour les microjets et 1–4 bars pour le goutte à goutte) permet une bonne souplesse d’utilisation.
Microjets
Ils ont en général une portée de 1 à 2 m, ce qui représente une surface de 3 à 13 m2 par émetteur. Selon la densité de plantation, il faut prévoir 1 microjet/arbre dans
les cultures à densité inférieure à 1300 arbres/ha et 1 microjet/2 arbres pour les cultures plus denses. Le débit par émetteur varie le plus souvent entre 35 et 50 l/h et la pluviométrie fictive (quantité d’eau/m2 de surface cultivée/h) de 2 à 5 mm/h selon la conception du verger. Le tableau 1 donne quelques exemples adaptés aux principales espèces. Par rapport au goutte-à-goutte, les microjets sont un système à débit élevé. Il faut donc veiller à ce que chaque secteur ne demande pas un débit supérieur à la quantité d’eau disponible sur le réseau d’adduction au moment le plus critique de la saison. Le dimensionnement des conduites principales ainsi que la répartition en secteurs d’irrigation doivent être conçus dans le meilleur compromis entre coût de réalisation et tournus correct des irrigations. Le découpage en petits secteurs permet d’abaisser les coûts, mais complique la gestion des irrigations. L’automatisation devient alors indispensable et la programmation des automates d’autant plus compliquée que l’on cherche à adapter doses et fréquences aux besoins de chaque parcelle. L’irrigation par microjets est basée sur le renouvellement de la réserve en eau contenue dans 2/3 à 3/4 de la profondeur maximale atteinte par les racines de la culture (par exemple 50–60 cm pour un enracinement atteignant 80 cm). Cela implique la réalisation d’un profil d’enracinement. L’utilisation de sondes d’humidité est indispensable.
Goutte-à-goutte
Le goutte-à-goutte est basé sur la faculté de l’arbre à prélever la quantité d’eau dont il a besoin avec une petite partie de son système racinaire. Dans les vergers arrosés au goutte-à-goutte, les arbres développent, en plus de leur réseau de racines «naturel» qui exploite pratiquement toute la réserve en eau disponible dans le sol, un réseau plus restreint mais très ramifié, limité à la zone arrosée par les goutteurs.
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Lorsque la sécheresse augmente, ce second réseau prend progressivement le relais pour alimenter la plante. Il existe deux types de goutteurs: ceux dits «en dérivation », insérés manuellement dans les tubes une fois le réseau de distribution installé et les gaines avec goutteurs intégrés. Ces dernières existent en différentes combinaisons d’intervalles (0,3 à 1,0 m entre goutteurs) et de débit (1,0 à 2,3 l/h). Les goutteurs en dérivation ont l’avantage de permettre une installation adaptée à la densité de plantation. Un goutteur situé au milieu de l’intervalle entre chaque arbre est suffisant pour les cultures denses. Les gaines avec goutteurs intégrés sont de plus en plus utilisées car elles permettent de limiter les frais de main d’œuvre (pose sur le sol, pas de structure de soutien comme pour les goutteurs suspendus). Les gaines peuvent également être enterrées. Pour une gestion correcte de l’eau, il est important d’effectuer le calcul du débit de l’installation et d’en connaître la pluviométrie fictive. Les données du constructeur permettent de les calculer facilement. Ici, le principe ne consiste pas à renouveler une réserve lorsque celle-ci est épuisée, mais
à entretenir une humidité constante dans le petit volume de terre appelé «bulbe» situé sous le goutteur. Les sondes sont – également avec les microjets – indispensables à la gestion correcte de l’irrigation.
Automates et appareils de mesure
L’utilisation d’un programmeur est indispensable pour le goutte-à-goutte. La fréquence élevée des irrigations et les besoins différents de chaque parcelle de l’exploitation obligent à programmer des durées d’irrigation spécifiques à chaque secteur. De plus, la conception du réseau d’adduction empêche souvent d’enclencher l’arrosage de toutes les parcelles en même temps. Le départ et la durée de l’irrigation doivent
donc être programmés selon les besoins de chaque secteur.
Irrigation déficitaire Selon des études espagnoles et israéliennes, un rationnement de l’irrigation est possible depuis la fin de la division cellulaire jusqu’à 3–4 semaines avant la récolte. Durant cette période, des chercheurs proposent d’appliquer un stress hydrique modéré de la plante, sans conséquence pour le calibre des fruits. Un rationnement bien maîtrisé favorise généralement la qualité (sucres, fermeté). Philippe MONNEY, Centre de recherche Conthey
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Irrigation
Aspersion sous frondaison: un complément au goutte à goutte ? Yassine Jamali, Docteur Vétérinaire, Agriculteur
En agriculture, du fait de la raréfaction des ressources en eau, particulièrement au Sud de la méditerranée, l’irrigation gravitaire tend à être remplacée par des modes d’irrigation plus économes en eau et plus flexibles. En arboriculture, le goutte à goutte s’est imposé comme la panacée, permettant une efficience dépassant largement le gravitaire. L’aspersion sous frondaison n’est pratiquement jamais utilisée. Cette alternative ne présente-t-elle aucun avantage par rapport au goutte à goutte quel que soit le cas de figure ?
Efficience Elle est comprise en 50 et 60% pour le gravitaire, entre 80 et 90% pour l’aspersion et entre 90 et 100% pour le goutte à goutte et l’écart est net, en faveur du goutte à goutte. (source : Mémento de l’Agronome, CIRAD-GRET).
Cultures intercalaires Omniprésentes dans les petits vergers familiaux de moins de 5 ha, elles consistent essentiellement en associations luzerne/ grenadiers et luzerne/oliviers. Parfois la culture intercalaire est représentée par du bersim, des céréales ou des cultures maraichères. Qu’il s’agisse de fourrages ou de céréales, ces cultures intercalaires contribuent à la diversification des revenus de l’agriculteur et à la sécurité alimentaire au niveau national. Au niveau de l’exploitation, elles permettent de répartir les risques en alimentant un petit troupeau laitier ou ovin, ou par la vente de bottes de luzerne ou de semences ou en assurant l’autosuffisance de la famille en céréales et la vente du surplus. Il n’est donc pas envisageable pour le petit
exploitant (polyculteur- éleveur) de renoncer à ces cultures intercalaires quels que soient les avantages du goutte à goutte sur le gravitaire. Aussi, le seul progrès en matière d’irrigation est-il dans ce cas là, l’aspersion sous frondaison. De plus, le calcul d’efficience hydrique devrait se faire en tenant compte de la double production, fruitière et fourragère ou céréalière. D’autre part, en période de pointe, quand les températures dépassent largement les 40°, ce qui est assez fréquent dans le Tadla ou le Haouz, il semble que l’apport en goutte à goutte ne suffit pas à éliminer le stress hydrique, contrairement aux vergers associés à la luzerne. Il est possible que le volume racinaire compris dans le bulbe d’humidité soit insuffisant pour acheminer la quantité d’eau nécessaire. Le goutte à goutte humidifie un volume de terre très inférieur à celui qu’humidifie l’aspersion. Donc lors d’une canicule, l’aspersion sécurisera mieux la récolte que le goutte à goutte. Autre problème concernant le goutte à goutte, l’accumulation de sels dans le faible volume, au point que la salinité atteint quelquefois un niveau toxique pour
la plante. Il est évident que l’augmentation du volume du bulbe d’humidité (correspondant à une surface humectée de 60 à 100% de la surface du verger au lieu de 5 à 10% pour le goutte à goutte) diminuera d’autant la salinité. L’aspersion sous frondaison est donc un palliatif efficace de la salinité.
Production de matière organique Le manque de matière organique est fréquent dans les sols marocains. La culture d’engrais verts en intercalaire est un moyen de l’augmenter puisque les résidus restitués au sol l’enrichissent en matière organique. La production de matière organique, soit par les engrais verts, soit par les résidus de cultures nécessite une irrigation de type aspersion sous frondaison, plutôt que goutte à goutte. Enfin, les micro-asperseurs et micro-jets utilisés en arboriculture fonctionnent avec la même pression de service que le goutte à goutte, la consommation d’énergie reste donc comparable pour les deux modes d’irrigation.
Conclusion Il est évident qu’en arboriculture pure, le goutte à goutte est généralement préférable à l’aspersion sous frondaison. Cependant, des spécificités sociales et foncières rendent les cultures intercalaires incontournables dans certaines exploitations. Dans ce cas-là, l’aspersion sous frondaison est préférable au goutte à goutte, tout en améliorant significativement l’efficience de l’eau par rapport à l’irrigation gravitaire. Le recours systématique au goutte à goutte doit être réévalué objectivement, sur la base de la valorisation du m3 d’eau, de l’unité de surface, et de l’UTH (Unité de Travail Humain). 108
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L’irrigation déficitaire
pour une meilleure valorisation des ressources en eau L’importance de l’eau pour la vie et comme composant de l’écosystème mondial n’est plus à démontrer. Cette ressource qui répond aux besoins fondamentaux de l’homme, est un élément-clé du développement, mais plus encore, l’eau agricole apparait comme un des leviers majeurs de développement. L’augmentation spectaculaire de la demande et les conséquences du changement climatique ont fait de l’eau la ressource la plus précieuse de notre planète. Le déficit hydrique est l’un des facteurs les plus importants limitant la production des cultures dans le monde.
E
xtraits d’une étude effectuée sur pommier en Suisse. L’objectif principal de ce travail est de montrer l’impact de l’irrigation déficitaire régulée sur le statut hydrique du sol-plante et le rendement des arbres fruitiers. L’arboriculture fruitière en irrigué s’est considérablement développée ces dernières années et constitue un des plus gros consommateurs d’eau d’irrigation. Dans les conditions relativement arides et semi-arides, il est indispensable de recourir à l’application de l’irrigation déficitaire régulée IDR car la nouvelle tendance de l’irrigation des vergers s’oriente vers un certain rationnement. Pour cela il est indispensable de chercher à quel moment et période il faut intervenir, tout en maintenant un bon rendement qualitatif et quantitatif. Les éléments de réponse se trouvent dans l’état hydrique de la plante, par le biais du suivi de la dynamique du potentiel hydrique du xylème du tronc durant la période de croissance des fruits. Une méthode prometteuse pour une bonne gestion de l’apport d’eau au pommier est l’irrigation déficitaire régulée IDR. Cette stratégie appliquée au cours de la deuxième période de croissance des fruits, repose sur la réduction des doses d’irrigation par rapport au régime optimal et, par conséquent en menant différentes stratégies d’irrigation, on améliore l’utilisation rationnelle de l’eau. Des recherches sur le pommier ont montré que l’IDR n’a eu aucun effet sur le rendement et la qualité du fruit. Cette étude examine l’impact de l’irrigation déficitaire (ID) sur le statut hydrique du sol et le rendement du pommier de la variété Gala. L’expérience s’est déroulée en plein champ en Suisse durant les années 2010-2011. Le climat est continental, la moyenne annuelle des précipitations est de 600mm. La parcelle a été complètement couverte par du plastique transparent, lequel est couvert par des bâches en plastiques vert afin de supprimer l’apport des pluies lors de l’expérimentation. Les mesures du potentiel hydrique du sol à 30 et 60 cm de profondeur ont été réalisées avec des sondes Watermark® qui indiquent le potentiel hydrique du sol jusqu’à 200 cbars et peuvent rester en place plusieurs années sans entretien et, reliées à un data logger, permettent d’enregistrer à fréquence élevée (plusieurs fois par jour si nécessaire) les variations du ΨS.
De même, parmi les paramètres physiologiques et afin de déterminer le statut hydrique du pommier, un suivi de mesure du potentiel hydrique du xylème du tronc du pommier ΨX, a été réalisé à l’aide de la chambre à pression dite de Schölander. Ces mesures ont été effectuées tous les trois jours entre 12h30 et 13h30 quand l’évapotranspiration est maximale. Le régime d’irrigation consiste en quatre traitements : - T1 : non irrigué durant les trois périodes de croissance du fruit (PCF I, II et III). Ce régime sévère possède les valeurs les plus faibles du ΨS30 pendant toute la saison, comparativement aux autres traitements. - T2 : irrigation de confort durant PCF I, II et III. Ce régime possède les valeurs les plus élevées du ΨS30 - T3 : irrigation de confort durant PCF I et III et non irrigué en PCF II, - T4 : irrigation déficitaire régulée (IDR) appliquée durant PCF II et irrigation de confort en PCF I et III. Les arbres fruitiers soumis à un sévère stress hydrique T1 et modéré T3 possèdent respectivement les valeurs les plus faibles du potentiel hydrique du sol (ΨS) atteignant les -0.19MPa et -1.5MPa du potentiel hydrique du xylème (ΨX) comparativement aux autres traitements. Le traitement le plus sévère possède le rendement le plus faible avec 17kg/ arbre comparativement aux autres traitements. Aucune différence significative n’a été observée entre le régime de confort et l’IDR sur le rendement, le poids, le nombre des pommes par taille et par couleur. Par
contre des différences significatives entre le régime de confort et les deux traitements T1 et T3 ont été observés sur le nombre de pommes, pour des diamètres inferieurs à 80 mm par taille et par couleur supérieure à 50%. A noter que l’irrigation déficitaire régulée a permis de réaliser une économie d’eau de 47% par rapport à l’irrigation de confort, sans nuire au rendement et à la qualité commerciale des fruits. En conclusion, dans les zones où l’eau est un facteur limitant pour la production, l’application de l’IDR durant la deuxième phase de croissance des fruits peut être la clé pour une augmentation durable de la production de pommes. Au regard de ces résultats : l’irrigation déficitaire régulée IDR n’a eu aucun effet sur la qualité productive des pommes de la variété (Gala). La présente étude nous a permis de montrer la sensibilité et la réponse rapide du potentiel hydrique du sol ΨS au stress hydrique. L’irrigation déficitaire régulée IDR en goutte à goutte avec des gaines enterrées appliquée durant la deuxième phase de croissance des fruits, a permis d’économiser 47 % d’eau par rapport à une irrigation de confort appliquée durant toute la saison. La gestion de l’irrigation déficitaire par le potentiel hydrique du xylème du tronc du pommier est une méthode incontournable. Source : REVUE AGRICULTURE (Revue semestrielle Université Ferhat Abbas Sétif 1)
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céréaliculture
Rôle des safeners d’herbicides dans le désherbage chimique des cultures Prof. Mohamed BOUHACHE, IAV Hassan II, Rabat La découverte de nouveaux herbicides devient une nécessité pour faire face aux problèmes de la résistance des mauvaises herbes à ces produits. Malheureusement et pour plusieurs raisons, les deux dernières décennies sont marquées par l’absence de nouvelles formulations ayant de nouveaux modes d’action. Ainsi, les grands fabricants d’herbicides ont beaucoup exploré la piste des «safeners» protecteurs pour mieux valoriser (avec moins d’investissement) les herbicides existants. Le nombre d’herbicides contenant un safener dans leurs formulations, mis en vente sur le marché, ne cesse de grandir (Tableau 1). Cependant, beaucoup de manipulateurs d’herbicides méconnaissent la nature et le mode d’action de cette catégorie de pesticides si importante et utile pour le désherbage chimique.
Qu’est- ce qu’un safener ?
Les herbicides devraient avoir deux objectifs apparemment contradictoires, contrôler efficacement les
mauvaises herbes cibles et sauvegarder sélectivement la culture traitée. Certains herbicides commercialisés ont d’emblée et d’une façon innée ces deux caractéristiques recherchées. Cependant, beaucoup d’herbicides puissants et efficaces et ayant un spectre d’action très large sont parfois moins sélectifs vis-àvis des cultures (Photo 1). En fait, la sélectivité est complexe et dépend de plusieurs facteurs. La notion de sélectivité reste relative et n’est garantie que dans des conditions bien précises. L’utilisation des safeners reste l’une des technologies qui permet d’augmenter la sélectivité des herbicides vis-à-vis des cultures à un niveau acceptable (Photo 2). Le terme «safener» (beaucoup utilisé malgré les réticences françaises) est un mot anglais qui signifie protecteur et qui
Photo 1 : Phytotoxicité (taches nécrotiques) observée deux semaines après traitement avec l’herbicide (Carfentrazone + 2,4D) sans safener sur blé var. Achtar. Photo 2 : Symptômes de phytotoxicité éphémère (taches jaunâtres et huileuses) observés deux semaines après traitement d’un herbicide de type «ALS» associé au safener «cloquintocet-méxyl» sur blé
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2
peut aussi prendre le nom de safeneur, antidote, antagoniste, phytoprotecteur ou de phyto-écran.
Un safener d’herbicide est une substance chimique capable de protéger une plante contre l’action phytotoxique d’un herbicide sans pourtant réduire son efficacité sur les mauvaises herbes cibles. Bien qu’ils puissent être utilisés en traitement de semences (protection contre les herbicides appliqués au sol) ou sur les plants à repiquer, les safeners largement utilisés actuellement sont inclus comme additifs dans les préparations herbicides. Généralement, les safeners sont spécifiques à la culture et l’herbicide. L’utilisation du safener tout seul peut avoir ou pas une phytotoxicité très limitée. Sans connaitre les raisons, l’action des safeners a connu beaucoup de succès dans le cas des céréales d’automne, maïs, riz et sorgho plus que dans les cultures dicotylédones. Avec l’augmentation de la sélectivité d’un herbicide en combinaison avec le safener, plusieurs atouts sont attribués à l’utilisation des phytoprotecteurs : - Contrôle chimique des adventices de la même famille botanique que la culture, - Elargissement du spectre d’action de l’herbicide et de la gamme des cultures à protéger, - Extension de la période d’application, augmentation de la dose à uti-
Tableau 1 : Evolution du nombre des herbicides contenant un safener (Index Phytosanitaire Maroc, 2005 à 2016) Année
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Nombre d’herbicides
6
6
6
8
9
13
Nombre de safeners
3
3
3
3
3
4
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Nombre d’herbicides
13
14
16
19
21
29
Nombre de safeners
4
4
4
4
4
4
Année
liser et possibilité d’utiliser un herbicide non sélectif, - Limitation de l’effet résiduaire de certains herbicides dans une rotation et renforcement de la tolérance des plantes aux polluants organiques, - Valorisation des anciens herbicides existants, - Ouverture de voie de recherche sur l’identification et la manipulation des mécanismes biochimiques de la sélectivité des herbicides.
Historique du développement des safeners
L’idée d’utiliser les substances chimiques pour rendre les cultures plus tolérantes aux herbicides a été avancée en 1947 par Hoffman. A l’instar de beaucoup d’inventions, cette idée a été faite suite à un mauvais fonctionnement (ou panne) du système de ventilation d’une serre où des plantes de tomate ont été exposées aux vapeurs des analogues de 2,4-D. Ces plantes, qui ont été déjà traitées auparavant avec un autre herbicide 2,4,6-T, ne développaient pas les symptômes de phytotoxicité (épinastie). Cette interaction antagoniste entre 2,4-D et 2,4,5-T a conduit à l’élaboration des produits chimiques qui peuvent être appliqués avec l’herbicide pour protéger les plantes contre la phytotoxicité de l’herbicide. En 1960, Hoffman a rapporté l’effet antagoniste de 2,4-D vis-à-vis de la phytotoxicité de l’herbicide anti folle avoine « Barban » en traitement foliaire du blé. Les recherches de Hoffman ont conduit à la commercialisation du premier safener, anhydride naph-
talique (NA), breveté par la société Gulf Oil en 1971, pour rendre les herbicides de la famille des thiocarbamates plus sélectifs du maïs. Une année après, un deuxième safener a été commercialisé pour protéger les céréales contre les herbicides thiocarbamates. Ainsi, les années 70 constituent l’ère de développement des safeners comme une nouvelle catégorie de pesticides qui donne le coup d’envoi à un nouvel épisode de désherbage chimique des cultures. Entre 1970 et 1980, les investigations ont concerné principalement les safeners destinés à protéger les cultures (semences) contre les herbicides de prélevée appliqués au sol. A la fin des années 80, le premier safener actif en application foliaire (post-émergence) a été développé pour pouvoir utiliser sélectivement le Fénoxaprop P-éthyl contre les graminées dans une culture de céréales. Sur maïs et céréales, le safener Isoxadifen-éthyl a vu le jour à la fin des années 90 et a l’avantage d’augmenter la tolérance de ces cultures vis-à-vis de plusieurs herbicides notamment ceux ayant pour site d’action l’ALS. Actuellement, une vingtaine de safeners sont inclus dans la formulation de quelques herbicides et commercialisés afin d’améliorer leur sélectivité vis-à-vis des cultures.
Safeners utilisés au Maroc et herbicides concernés
Deux herbicides antigraminées, Puma S (fénoxaprop-P-éthyl) et Topik (Clodinafop-propargyl) associés, respectivement aux deux safeners (Flenchlorazole-éthyl et cloquinto-
cet-méxyl) ont été commercialisés il y a une vingtaine d’années pour le désherbage des céréales au Maroc. Depuis, le nombre d’herbicides avec safener ne cesse d’augmenter (Tableau 1). Actuellement, l’utilisation sélective de 30 herbicides pour lutter contre les graminées dans les céréales d’automne et le maïs est rendu possible grâce à l’inclusion de quatre safeners (Cloquintocet-méxy, Mefenpyr-diéthyl, Furilasole et Isoxadifen-éthyl) dans leurs formulations (Tableau 2). Les deux premiers safeners dominent le désherbage des céréales d’automne en fournissant un tiers de tous les herbicides des céréales et presque la totalité des antigraminées utilisés en post levée de ces cultures. Tandis que les deux autres fournissent chacun un herbicide utilisable en pré ou en post levée du maïs. Le cloquintocet-méxyl est un safener développé par ex Ciba-Geigy (Syngenta actuellement) en 1982 mais lancé en 1989 et utilisé en combinaison avec les herbicides antigraminées des céréales. Il est beaucoup formulé avec le clodinafop-propargyl dans la lutte contre les graminées dans les céréales avec de grands succès dans les blés ainsi que dans l’orge. Dernièrement, le cloquintocet est aussi utilisé pour augmenter la sélectivité de nouveaux herbicides antigraminées à base du Pinoxaden (Axial, Navigator, Swipe et Traxos) et du Pyroxsulam (Pallas). Sur les 17 herbicides contenant ce safener, un seul herbicide fait partie des herbicides «ALS» et les autres sont des herbicides «ACCases» (Fops et Dens). Le mefenpyr-diéthyl est un phytoprotecteur développé en 1994 par Bayer CropScience. Il a été lancé en combinaison avec l’iodosulfuron-méthyl en Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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désherbage chimique 1999. Ce safener a remplacé l’ancien safener «fenchlorazole-éthyl» qui est inclus dans l’herbicide «Puma S». Le mefenpyr-diéthyl a l’avantage d’être utilisé en post émergence pour le contrôle des graminées dans les blés, seigle, triticale et orge. En outre,
le mefenpyr-diéthyl est un safener polyvalent qui est commercialisé en combinaison avec divers herbicides tels que fénoxaprop-p-éthyl (Puma Super), iodosulfuron-méthyl-sodium (e.g. Hussar Evolution), mesosulfuron-méthyl (e.g. Atlantis) et amido-
Tableau 2 : Herbicides combinés aux Safeners homologués au Maroc (Index phytosanitaire Maroc, 2016) Classe chimique
Safener
Quinolinoxy esters Cloquintocet-méxyl d’acide carboxylique
Phényl- pyrasoles
Mefenpyr- diéthyl
Herbicides
Culture
Adventices cibles
Alexander
Blé
Graminées
Avoine
Blé
Graminées
Axial 045 EC
Blé/orge
Graminées
Brumby 80 EC
Blé
Graminées
Buguis
Blé
Graminées
Clodval
Blé
Graminées
Karter 80 EC
Blé
Graminées
Milvin
Blé
Graminées
Navigator
Blé
Graminées Dicotylèdones
Pikto 80 EC
Blé
Graminées
Rubah
Blé
Graminées
Pallas
Blé
Graminées Dicotylèdones
Swipe
Blé
Graminées Dicotylèdones
Tallis 240 EC
Blé
Graminées
Tiptop 240/60 EC
Blé
Graminées
Topik 080 EC
Blé
Graminées
Traxos 045 EC
Blé
Graminées
Archipel OD
Blé
Graminées Dicotylèdones
Atlantis
Blé
Graminées Dicotylèdones
Atlantis OD
Blé
Graminées Dicotylèdones
Biscoto OD
Blé
Graminées Dicotylèdones
Cossack OD
Blé
Graminées Dicotylèdones
Herbifort
Blé
Graminées
Hussar Evolution
Blé
Graminées Dicotylèdones
Kalenkoa
Blé
Graminées Dicotylèdones
Othello
Blé
Graminées Dicotylèdones
Puma Super
Blé
Graminées
Sekator OD
Blé
Dicotylèdones Graminées
Dichloroacétamides
Furilasole
Guardian
Maïs
Graminées Dicotylèdones
Chinolines
Isoxadifen-éthyl
Maister OD
Maïs
Graminées Dicotylèdones
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sulfuron (Sekator). Avec neuf herbicides sur onze, le mefenpyr est beaucoup plus associé avec les herbicides «ALS» que les ACCases (2/11). Le furilazole est un safener développé par Monsanto en 1991. Depuis son lancement en 1995, le furilazole est commercialisé avec halosulfuron-méthyl pour le désherbage de pré et post émergence du maïs et du sorgho. Il est aussi combiné avec les produits contenant acétochlore pour le désherbage de prélevée du maïs. D’ailleurs c’est le cas au Maroc avec le produit «Guardian». Depuis 2008, le furilazole a remplacé au Maroc le safener «Dichlormid» présent dans l’ancienne formulation du «Guardian» L’isoxadifen-éthyl est un phytoprotecteur développé et commercialisé par Bayer Crop Sciences en 2002. Il est utilisé principalement en post-émergence pour protéger le maïs et le riz contre l’effet négatif des herbicides. Il est combiné avec foramsulfuron ou avec foramsulfuron + iodosulfuron dans le cas du maïs et avec fénoxaprop-P-éthyl et ethoxysulfuron dans le cas du riz. Maïster OD est le seul herbicide, homologué au Maroc pour le maïs, contenant ce safener en combinaison avec foramsulfuron + iodosulfuron.
Mécanismes d’action des safeners
Ayant des spécificités chimique et botanique, généralement les safeners appliqués seuls n’ont pas d’effet visible aussi bien sur la culture que sur les mauvaises herbes trai-
tées. Cependant, en combinaison avec les herbicides, ils manifestent un effet protectif immédiat sur les cultures. En analogie avec les bases de sélectivité des herbicides vis-à-vis des cultures, plusieurs théories ont été émises pour expliquer comment les safeners protègent les cultures contre la phytotoxicité des herbicides: réduction d’absorption et de translocation des herbicides, compétition antagoniste entre herbicides et safeners ayant la même structure et enfin induction de mécanismes de métabolisation des herbicides. Actuellement, il est admis que la majorité des safeners agissent sur la métabolisation (dégradation ou bio-transfomation) des herbicides dans les cultures à protéger et non pas dans les mauvaises herbes à détruire. Les métabolites ou produits finaux sont des produits inactifs. La bio-transformation ou dégradation des herbicides passe par 3 à 4 étapes, parfois liées et dépendantes, avec la mise en jeu de tout un arsenal enzymatique. Au cours de la première phase, l’herbicide est pris en charge par les monooxygénases à cytochrome P450. Les enzymes telles que glycosyltransférases (UGTs) et glutathion-S-transférases (GST) sont impliquées dans les réactions de conjugaison de la deuxième phase. Dans la phase suivante, les métabolites conjugués sont soit incorporés dans les parois cellulaires ou transportés vers les compartiments cellulaires tels que la vacuole où ils vont s’accumuler ou poursuivre d’autres réactions de détoxification. Il a été démontré que le safener augmente
aussi l’activité des transporteurs actifs au niveau des membranes. Les études récentes ont permis de montrer que la détoxification d’un herbicide combiné à un safener est contrôlée génétiquement, et par conséquent, activée par l’induction du gène codant l’enzyme spécifique impliquée.
Devenir des safeners dans la plante traitée
Une fois trouvé à l’intérieur de la plante, les safeners favorisent et/ou activent les activités de métabolisation ou détoxification des herbicides via des processus enzymatiques. Ainsi, il est admis que le safener est métabolisé (détoxifié) de la même façon que l’herbicide qui lui est associé et par les mêmes processus enzymatiques induits ou déclenchés par le safener. Ainsi, l’induction des enzymes ne se limite pas à l’herbicide mais s’étend au safener lui-même. Plusieurs safeners forment ainsi des métabolites conjugués avec le glutathion de la plante, ce qui indique que les safeners sont aussi dégradés via les réactions de conjugaison de la deuxième phase du processus de détoxification des xénobiotiques.
Conclusion et perspective
La découverte et l’utilisation des safeners (phytoprotecteurs ou antidotes) dans le domaine agricole confirment bien que cette catégorie de substances a ouvert de nouvelles
voies d’amélioration de la sélectivité des herbicides. Combinés aux herbicides spécifiques, ils augmentent la tolérance des cultures aux matières actives non sélectives sans réduire leur contrôle des adventices ciblés. Comme mécanisme d’action, il semble que les safeners induisent des gènes qui codent les enzymes et la biosynthèse des cofacteurs impliqués dans la détoxification (dégradation ou biotransformation) de l’herbicide. Avec une vingtaine de safeners actuellement commercialisés dans le monde, leur utilisation pour protéger les cultures contre les effets négatifs des herbicides spécifiques a connu beaucoup de succès dans le cas des céréales d’automne (blés, seigle, triticale et orge), maïs, sorgho et riz. Au Maroc, quatre safeners sont inclus dans 30 herbicides qui contrôlent les graminées dans les céréales d’automne et le maïs. L’utilisation des procédés biotechnologiques avancés pourrait aider à étendre les atouts techniques des safeners aux cultures dicotylédones. De même, l’usage des safeners pour renforcer la tolérance des plantes aux polluants organiques (herbicides, métaux lourds, huiles, etc.) dans l’environnement est une autre voie prometteuse pour mieux valoriser les effets bénéfiques des safeners. Cependant, le développement des cultures tolérantes aux herbicides par voie de transformations génétiques pourrait compromettre le développement des safeners. Agriculture du Maghreb N° 99 - Novembre 2016
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