Combiner les moyens pour se protéger de la
Mouche méditerranéenne La cératite (Ceratitis capitata) est un ravageur contre lequel les producteurs d’un grand nombre d’espèces fruitières ont de grandes difficultés à lutter d’une part en raison des dégâts qu’elle occasionne sur leurs cultures et d’autre part à cause des barrières et des limites qui s’imposent à la lutte chimique. Raisons pour lesquelles, et les producteurs en sont pleinement conscients, une seule méthode de lutte est insuffisante. La lutte contre ce nuisible nécessite le recours à plusieurs techniques pour espérer obtenir des résultats satisfaisants, sachant que ces techniques ne cessent d’évoluer et que leur coût demeure conséquent.
L
a mouche méditerranéenne est un ennemi de nombreuses cultures appartenant à différentes familles botaniques et à différent types de production parmi lesquels on peut citer : les agrumes (surtout les variétés précoces et celles à peau mince notamment la clémentine), les rosacées fruitières (prunier, pêcher, abricotier, pommier), certaines cultures maraîchères ainsi que des espèces non cultivées (arganier, jujubier…). Le nombre de générations par an de la cératite est déterminé essentiellement par la température. C’est ainsi que plusieurs générations peuvent se succéder durant l’année. Ses dégâts constituent un obstacle majeur pour les exportations en raison de la dévalorisation de la marchandise et des mesures imposées par les pays importateurs. En effet, la cératite est considérée comme un ravageur de quarantaine par la plupart des pays potentiellement importateurs d’agrumes : Russie, Etats Unis d’Amérique, Chine, Japon… Eu égard à l’importance de ces marchés pour la filière
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Agriculture du Maghreb N° 145 - Juillet/Août 2022
agrumicole nationale et vu la nécessité pour le Maroc de diversifier ses débouchés à l’export, la profession entreprend, aux côtés des pouvoirs publics, des efforts louables pour la lutte contre la cératite, notamment : le protocole japonais de traitement au froid, le Programme de lâchers de mâles stériles de cératite et la construction d’une usine de production de mâles stériles.
Moyens de lutte pour la protection phytosanitaire Dans le cas de la cératite, les mesures de lutte basées uniquement sur la lutte chimique ne font qu’aggraver la situation. C´est pour cela que tous les agrumiculteurs doivent utiliser une gestion phytosanitaire qui englobe tous les moyens de lutte ne causant pas de dégâts sur l´environnement dans le cadre d´une lutte intégré.
Lutte culturale
Dans les vergers fruitiers, de nombreux travaux ont été réalisés en
vue de maitriser la bio-écologie de la cératite et de rechercher des moyens de lutte autres que ceux déjà utilises dont l’efficacité s’avère limitée et la toxicité établie. La lutte envisagée est purement culturale et consiste en la recherche de variétés résistantes et de sols qui réduiraient les populations de ce déprédateur. Les pratiques culturales les plus utilisées et qui ont contribué a la lutte contre la cératite : ♦ Aucun fruit ne doit rester au sol dans le verger : Les fruits attaqués doivent être détruits et enfouis, ou mis dans des sacs en plastique fermés hermétiquement et exposés au soleil pendant deux mois au minimum. ♦ Toutes les plantes réservoirs présentes autour des parcelles doivent être éliminées : à savoir les néfliers, les bigaradiers, les figuiers de barbarie, les haies d’Aberia et de Lycium. ♦ Un travail du sol régulier en hiver sur les 5 premiers centimètres sous les frondaisons permet d’exposer une partie des pupes hivernantes à l’humidité, au gel éventuel et aux
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