Agri Mag 140 Décembre 2021

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Agriculture du Maghreb N° 140 - Décembre 2021

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SOCIéTé D’éDITION AGRICOLE Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 98 07 71

agriculturemaghreb@gmail.com

www.agri-mag.com Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. Bouzrari Benaïssa Dr. Abbès Tanji OUZINE Mehdi

Attachée de Direction Khadija EL ADLI

Directeur Artistique NASSIF Yassine

Imprimerie PIPO

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et complète du journal.

Edito Préserver les ressources en eau et sol Une priorité planétaire

L

e 5 Décembre, Journée Mondiale des Sols (World Soil Day), est l’occasion saisie par les organismes nationaux et internationaux pour faire l’état des lieux et tirer la sonnette d’alarme sur l’état des ressources en terres et en eau dans le monde. Chaque année, plus de 100 pays à travers le monde organisent des événements pour marquer la Journée mondiale des sols, ce qui en fait l’un des jours les plus célébrés du calendrier des Nations Unies. C’est à cette occasion que la FAO a publié le rapport 2021 qui a retenu le thème « Enrayer la salinisation des sols, stimuler leur productivité », soulignant les pressions exercées sur les ressources en terres et en eau, dont l’état s’est fortement dégradé au cours de la décennie écoulée. Cette dégradation constitue d’après la FAO, un péril pour le futur, en lien avec l’avenir de la sécurité alimentaire et des systèmes qui ont atteint un point de rupture. La FAO alerte ainsi sur les difficultés que cela engendre pour l’alimentation d’une population mondiale qui devrait approcher les 10 milliards de personnes en 2050. Son Directeur général a affirmé que les modèles de production agroalimentaire actuels n’étaient pas durables, mais que les systèmes agroalimentaires pouvaient néanmoins jouer un rôle majeur dans l’allégement de cette pression et dans la concrétisation des objectifs liés au climat et au développement. Les ressources en terres arables et en eau douce étant limitées, il est indispensable de - développer rapidement la technologie et l’innovation (informations, éléments scientifiques et technologies numériques qui protègent contre les risques climatiques), - la gouvernance relative aux terres et à l’eau doit être plus inclusive et plus modulable, - comprendre que des systèmes agroalimentaires résilients ne peuvent repo-

ser que sur des ressources durables en sols, en terres et en eau, - partager les ressources en eau, les semences, les savoir-faire pour que les plus petits agriculteurs puissent en vivre, - accroître la productivité des terres et de l’eau - nourrir une population mondiale croissante sans épuiser les ressources de la planète … A l’instar des autres pays du Monde, le Maroc célèbre cette journée. Dans ce cadre, l’INRA, l’AMSSOL, les institutions d’enseignement et de recherche, l’ICARDA et d’autres organismes ont organisé une série d’activités (webinaires, formations, actions de sensibilisation…), un plaidoyer quant à l’impératif de relever les multiples défis liés à la gestion durable des sols, à la lutte contre leur dégradation, au renforcement de la sensibilisation de tous à s’engager à améliorer de manière proactive la santé des sols. La pression sur les ressources en eau et en terres au Maroc est maximale, d’autant plus que le réchauffement climatique accentue le phénomène. Il est plus que temps de prendre le taureau par les cornes et que tous les intervenants dans l’agriculture marocaine en prennent conscience et agissent dans le sens de la préservation de ce capital irremplaçable. Il en va de notre alimentation et du développement de notre pays.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication Agriculture du Maghreb N° 140 - Décembre 2021

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SOMMAIRE 6 Actualités

Dossier Fruits Rouges 46

Actualités et nouveautés Choix variétal Botrytis de la fraise

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Désherbage des céréales

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De nouvelles molécules pour le contrôle du ray grass résistant aux herbicides

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Mildiou de la pomme de terre Principes de la protection fongicide

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Tomate de plein champ

Après une longue évolution, quel avenir pour cette culture vitale ?

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Melon

Des habitudes de consommation régionalisées

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Améliorer le désherbage de la canne à sucre

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Contrôle technique des pulvérisateurs à pression à jet projeté pour cultures basses

Nos annonceurs AGRO SPRAY TECHNIC 37 GAUTIER SEMENCES AGRO SPRAY TECHNIC 63 GREEN SMILE AGROFRESH 21 IPACK IMA ALLTECH CROP SCIENCE 23 IRRISYS ALLTECH CROP SCIENCE 33 IRRITEC BASF 47 LALLEMAND BASF 61 MAMDA BIOIBERICA 43 MARBAR CHIMIE CFP FERTILISANTS 62 NETPAK CMCP 39 NOVA SIRI GENETICS CMGP 2 NOVAKOR OCP CRÉDIT AGRICOLE MAROC 80du Maghreb Agriculture 4

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25 15 27 13 11 31 5 19 42 45 40 7

PIONAGRI PIONAGRI PROMAGRI PROMAGRI PROMAGRI SIPCAM SQM SYNGENTA SYNGENTA SYNGENTA SYNGENTA SYNGENTA

65 69 53 71 79 35 41 49 51 57 67 73

TIMAC AGRO MAROC 17 UPL 9 UPL 29 UPL 59

CAHIER ARABE CAM CMGP OCP MAMDA

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Actu Actu Campagne SALON

Al Moutmir : Le Groupe OCP confirme son engagement historique auprès des agriculteurs marocains pour la campagne agricole 2021-2022 Partenaire historique de l’agriculture et des agriculteurs, le Groupe OCP confirme son soutien à la filière agricole et son écosystème via l’ancrage de son initiative Al Moutmir. Depuis son lancement il y a trois ans, OCP Al Moutmir a accompagné plus de 50 000 agriculteurs, réalisé plus de 58 000 analyses de sol, mis en place 17 593 plateformes de démonstration, assuré plus de 35 000 formations et plus de 28 500 hectares dédiés au Semis Direct. Dans le cadre de la poursuite de son engagement auprès des agriculteurs marocains, le Groupe OCP demeure fortement engagé aux côtés de l’écosystème agricole en vue de soutenir la transformation du secteur au Maroc et plus largement en Afrique et à travers le monde. A cet effet, le Groupe OCP à travers son initiative Al Moutmir a conçu et mis en œuvre il y a plus de 3 ans une offre multiservices basée sur la démarche scientifique pour assurer la durabilité de cette offre et sur le digital comme levier clé pour démultiplier l’impact et servir un maximum d’agriculteurs à travers le Royaume. L’initiative vise également le renforcement des capacités et d’échange de l’information adaptée avec une forte inclusion des différents groupes

socio-économiques et particulièrement les femmes rurales et les jeunes. Le programme se décline en plusieurs dispositifs à savoir : le programme semis-direct qui se lance dans sa troisième campagne, les plateformes de démonstrations, les séances de formation, reposant sur une approche innovante et qui s’appuie sur la digitalisation à travers notamment l’application @tmar.

@tmar : l’INNOVATION AU SERVICE DE L’AGRICULTEUR Créée avec et pour les agriculteurs dans le cadre du programme Al Moutmir du Groupe OCP, cet outil 100% marocain a été conçu et développé dans sa globalité

par une expertise technique nationale (agronomes, ingénieurs informaticiens et télécoms, architectes de solutions, designers d’applications...). Accessible pour tous en un clic, cette application qui comprend les besoins et préoccupations réels des agriculteurs et notamment des petits, compte dès à présent 7 services opérationnels : - Mon NPK - Suivre ma parcelle - Stimulateur de rentabilité, - Météo, - Infos marché, - Docteur plantes, - et Service de financement. A noter que depuis son lancement, l’application a fidélisé plus de 300 000 utilisateurs.

LE PROGRAMME AL MOUTMIR DE SEMIS DIRECT AMBITIONNE DE COUVRIR PLUS DE 25 000 HECTARES DURANT CETTE CAMPAGNE En effet, et avec le concours d’associations et de coopératives agricoles à l’échelle nationale et des partenaires scientifiques, OCP continue le déploiement de son offre

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de Semis Direct lancée en 2019. Cette initiative intervient dans le cadre de ses efforts déployés en vue de soutenir le plan national de Semis direct et de contribuer à la promotion de mesures d’adaptation de l’agriculture marocaine aux changements climatiques via un développement agricole résilient. Le programme de semis direct Al Moutmir, qui ambitionne de couvrir plus de 25 000 hectares durant la campagne 2021-2022, a été pensé et mis en œuvre dans le cadre d’une approche participative fédérant plusieurs acteurs : associations et coopératives, experts scientifiques, experts de l’agriculture de conservation, industriels... Les semoirs ont été mis à la disposition des coopératives qui se sont chargées de déployer le programme selon un cahier des charges établi et en coordination avec les ingénieurs agronomes OCP Al Moutmir. Cette dynamique a impacté positivement la relation agriculteur et communauté et a stimulé la prise de décision collective. Au total, ce sont plus de 28 500 hectares qui ont été couverts par le semis direct depuis le lancement du programme. www.agri-mag.com


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Actu Actu Afrique SALON

Le capital naturel

levier de résilience des sociétés africaines OUZINE Mehdi

Sous cette dénomination ‘verte’, le capital naturel englobe une panoplie de notions et de commodités aussi diverses que complexes, que ça soit la terre, l’eau, l’air, les forêts, les minéraux ou la biodiversité. Le capital naturel désigne le stock des ressources naturelles à la fois renouvelables, que celles qui ne le sont pas. En Afrique, les chiffres de la Banque Africaine de développement (BAD) lui accordent entre 30% et 50% de la richesse totale des pays. Assez paradoxale comme statistique, quand on sait qu’il est rarement pris en compte dans les mesures macroéconomiques à l’instar du PIB et que les institutions internationales ont pris l’habitude de ne pas l’intégrer dans le financement du développement. Pourtant, le capital naturel est un allié de taille face au changement climatique et représente incontestablement un levier stratégique d’une croissance verte et durable des pays africains. La BAD vient changer ce constat de longue date, en conditionnant le financement des infrastructures de développement en Afrique par la préservation du capital naturel. C’est ainsi que le 9 septembre 2021 à Abidjan, le Programme sur le capital naturel pour le financement du développement de l’Afrique a été lancé sur la période 2020-2022. Le NC4-ADF est ainsi soutenu

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par le Fonds mondial pour la nature (WWF), le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) à travers son agence dédiée (GIZ), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la Fondation MAVA, l’Institut international pour le développement durable (IISD) et le partenariat Economics for Nature (E4N). Si ce programme fort ambitieux vise à accélérer l’intégration du capital naturel dans le financement du développement de l’Afrique,

il aspire également à établir un consensus entre les banques de développement multilatérales sur la nécessité d’en tenir compte pour l’architecture de financement du développement. La biodiversité est désormais selon cette approche, indispensable à une croissance économique et ce, en vue des liens qui existent entre les risques associés à la dégradation de cette dernière et ceux liés aux secteurs traditionnellement productifs. A ce stade de la réflexion, la richesse en biodiversité que

présente le continent africain offre un potentiel pour l’intégration de ces nouvelles approches dans les projets d’infrastructure, mais qui reste fortement handicapé par deux facteurs majeurs à savoir : le manque de bonnes pratiques sur ce volet et l’absence ou l’insuffisance de données/ mesures pouvant générer des modèles économiques fiables. Le partage d’expériences, d’expertises entre les différentes parties prenantes restent à ce jour un moyen fiable pour contourner ces freins.

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Actu Actu Irrigation SALON

5 e Conférence régionale africaine de la CIID Irrigation durable pour une meilleure résilience de l’agriculture en Afrique

La 5e Conférence régionale africaine de la Commission Internationale de l’Irrigation et du Drainage (CIID) s’est tenue à Marrakech du 23 au 30 novembre sous le thème de « Irrigation durable pour une meilleure résilience de l’agriculture en Afrique ». Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, cet évènement scientifique a été organisé par l’Association nationale des améliorations foncières, de l’irrigation, du drainage et de l’environnement (ANAFIDE), en partenariat avec la Commission Internationale de l’Irrigation et du Drainage (CIID) et le Ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.

Ce grand évènement qui s’est tenu en mode hybride (présentiel et distanciel), a constitué un espace d’échanges et de partage des connaissances et des expériences entre les professionnels, les chercheurs et les décideurs de plus de 50 pays, notamment africains. Les délégations des pays n’ayant pas pu faire le déplacement à cause du COVID19 ont pu suivre les travaux de la conférence et des sides events grâce à un important dispositif interactif de transmission en direct et avec la traduction simultanée mis en place par les organisateurs. La thématique choisie pour cette 5e édition de la Conférence a été longuement réfléchie. En effet, aujourd’hui, la plupart des pays africains sont 10

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confrontés à des problèmes similaires dans le secteur agricole, bien qu’à des degrés divers. L’irrigation offre un potentiel énorme pour accroître la résilience de l’agriculture en Afrique et contribuer à son développement. Les points essentiels abordés lors de la rencontre, ont été notamment la résilience de l’agriculture face à la rareté de l’eau et aux effets des changements climatiques, qui constituent plus que jamais, une préoccupation majeure des politiques publiques et de tous les acteurs économiques et sociaux. Au fil des présentations, les participants ont pu débattre des résultats de la recherche/ développement, des expériences et innovations en ma-

tière de gestion durable de l’irrigation pour une meilleure résilience de l’agriculture en Afrique. Pour le Maroc, cette conférence a été clairement l’occasion de faire valoir son savoir-faire, de renforcer sa place au sein de la communauté internationale de l’irrigation et aussi de consolider son leadership à l’échelle du continent africain. Par ailleurs, le choix de la ville ocre pour abriter cet évènement n’est pas fortuit. Marrakech est située au centre d’une région aride où la forte demande en eau pour les besoins de l’irrigation, l’approvisionnement domestique et la promotion du tourisme ne cesse d’augmenter et nécessite des politiques de mobilisation et de gestion efficiente de

cette ressource vitale.

L’eau, une ressource vitale

La CIID organise des conférences régionales dans quatre régions du monde – Région africaine, Région européenne, Région asiatique et Région panaméricaine. La série de Conférences régionales africaines (ARC) a commencé avec la première édition tenue sur le drainage en avril 2004 au Caire (Egypte), suivie par celle de Johannesburg (Afrique du sud) en 2007, puis Bamako (Mali) en 2011 et Assouan (Égypte) en avril 2016. Toutes ces conférences ont connu un franc succès et ont permis de sensibiliser et d’accroître le sentiment de responwww.agri-mag.com


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Actu SALON sabilité vis à vis de la question de l’eau. La 5ème édition de cette conférence régionale vient d’être abritée par le Maroc sur le thème «Irrigation Durable pour une Meilleure Résilience de l’Agriculture en Afrique ». Lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence, le Ministre de l’Agriculture M. Mohammed Sadiki, est revenu sur l’importance de la gestion rationnelle de l’eau et son économie en matière d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets. Il a rappelé que le Maroc avait proposé lors de la COP22 tenue à Marrakech, une série d’initiatives dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, notamment l’initiative d’adaptation de l’agriculture en Afrique (Triple A) qui s’inscrit dans le cadre de la vision africaine de Sa Majesté le roi Mohammed VI. Cette initiative vise à concevoir des solutions adaptées aux problèmes du continent, notamment en matière de renforcement de l’adaptation de l’agriculture africaine aux changements climatiques. « Au Maroc, la maitrise de l’irrigation a tôt été une nécessité pour intensifier la mise en valeur agricole, garantir la sécurité alimentaire, contourner la forte contrainte de l’aridité et faire face aux aléas climatiques, notamment les sécheresses récurrentes qui deviennent désormais structurelles du climat de notre région » a ajouté le Ministre. Dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole Génération Green 2020-2030 et du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, la dynamique initiée dans le cadre du Plan Maroc Vert en matière d’économie et de valorisation de l’eau d’irrigation sera poursuivie. L’objectif est d’atteindre un million d’hectares couverts par les techniques d’irrigation efficientes et économes en eau, avec l’ambition de doubler l’efficacité hydrique à l’horizon 2030 et de faire de l’agriculture irriguée un levier 12

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de développement humain et durable. Compte tenu de l’expérience marocaine réussie en matière de maitrise de l’irrigation et d’économie d’eau, le Ministre a affirmé que le Maroc, promoteur de la coopération SudSud, est ouvert pour mettre son expérience à la disposition des pays africains frères et amis.

Afrique : besoin d’une gestion rationnelle de l’eau

La population mondiale devrait passer de 7,4 milliards à 9,1 milliards d’ici 2050. La proportion de la population vivant dans les zones rurales, en revanche, devrait diminuer globalement, passant de 3,4 milliards de personnes à 3,1 milliards au milieu du siècle. On estime que, pour nourrir la population croissante, la production alimentaire globale devrait être augmentée d’environ 70% et, dans le cas des pays en développement, elle doit être doublée. L’épuisement et la dégradation des ressources en terres et en eau posent de sérieux problèmes pour produire suffisamment de denrées alimentaires et d’autres produits agricoles pour assurer les moyens de subsistance et répondre aux besoins des populations tant rurales qu’urbaines. Étant donné que l’augmentation de la production alimentaire devra provenir des mêmes ressources en terres et en eau, l’accent devra être mis sur l’augmentation de la productivité de l’agriculture et de l’eau grâce à une utilisation efficace et optimale des ressources disponibles. Cela nécessitera l’adoption de pratiques agricoles améliorées, ainsi que la modernisation des

systèmes d’irrigation existants, l’adoption de réformes institutionnelles adéquates et le renforcement de l’agriculture irriguée. A cet égard, le rôle de l’agriculture résiliente dans la satisfaction des demandes croissantes face à des marchés plus compétitifs et volatils et à des événements extrêmes (fréquences et intensités) induits par le changement climatique, sera crucial. En Afrique, étant donné que la majorité de la population vit encore dans les zones rurales, le développement rural et la gestion rationnelle de l’eau agricole constitueront un puissant moteur de développement durable et amélioreront la résilience des ménages ruraux face aux nouveaux défis. A cette fin, les principaux problèmes à prendre en compte comprennent : - l’investissement dans l’agriculture irriguée à moyenne et grande échelle, ainsi qu’à petite échelle pour l’agriculture familiale, - la promotion de la résilience des ménages ruraux pauvres, - l’économie d’eau en irrigation. Irriguer les terres desséchées en Afrique permettra non seulement d’améliorer la productivité agricole, mais également de mettre davantage de nourriture sur la table des agriculteurs. Ils pourront ainsi passer d’une agriculture de subsistance à une production à plus grande échelle et accroître leurs revenus sur les marchés locaux et régionaux. Une agriculture climato-intelligente peut ainsi accroître les rendements, permettre aux agriculteurs de mieux gagner leur vie, améliorer la fertilité du sol et protéger l’environnement et la biodiversité. Depuis son indépendance, le

Maroc a intimement lié son développement économique et social à la maitrise des ressources en eau et au développement de l’irrigation. Aujourd’hui, bien qu’elle ne couvre que 16% de la superficie agricole utile, l’agriculture irriguée contribue pour environ 45% de la valeur ajoutée agricole, sachant que cette contribution peut atteindre jusqu’à 70% pendant les années sèches. Il faut savoir que les superficies irrigables de façon pérenne sont de 1 million 360 mille hectares auxquelles s’ajoutent 300 mille hectares d’irrigation saisonnière et par épandage des eaux de crue (sur les 8,7 millions d’hectares de superficie agricole utile). En outre, les zones irriguées participent à hauteur de 75% du volume des exportations agricoles, assurent de l’emploi en milieu rural, contribuent à l’amélioration des revenus des agriculteurs et aux conditions de vie des ruraux, et ont des retombées importantes sur le secteur de l’agro-industrie. Le Plan Maroc Vert a placé la question de l’eau au centre des réformes transverses les plus importantes.

Tenue du 72ème Conseil Exécutif de la CIID

En marge de la conférence, l’ANAFIDE a également organisé la 72e réunion du Conseil exécutif de la CIID. Les trois nouveaux vice-présidents de la CIID, ont également été élus à cette occasion, sachant que le Maroc a présenté sa candidature pour l’un de ces postes. Pour rappel, la Commission Internationale de l’Irrigation et du Drainage réunit son conseil exécutif chaque année et un congrès mondial est organisé tous les 3 ans. Le Maroc a déjà www.agri-mag.com


nie de remise des certificats aux participants a été organisée. Ces derniers ont tenu à témoigner leur gratitude envers les organisateurs au vu de tout ce qu’ils ont pu apprendre lors de ces séances.

organisé un conseil exécutif de la CIID à Rabat en 1979 et un Congrès mondial de la CIID en 1987 à Casablanca. Lors du conseil exécutif se tiennent les réunions de tous les organes dirigeants de la CIID, de ses comités techniques permanents et des groupes de travail de la CIID. A cette occasion sont également organisés des ateliers scientifiques et techniques et la séance plénière à laquelle participent tous les pays membres de la CIID, pour la discussion entre autres des statuts, des actions futures, des adhésions et pour l’élection/renouvellement de 3 vice-présidents de la CIID.

Formation des jeunes professionnels

Parallèlement au déroulement de la conférence, l’ANAFIDE a préparé un important programme de formation pour le renforcement des capacités des jeunes professionnels africains de l’eau. Les principaux thèmes traités lors de cette formation qui s’est déroulée du 19 au 23 novembre ont été : - Changements climatiques et défis mondiaux de la pénurie d’eau, - Conception de systèmes d’irrigation goutte à goutte - Approche participative dans le développement et la conception, - Gestion et maintenance des systèmes d’irrigation goutte à goutte, - Performances du service de l’irrigation Réparation, accès aux pièces détachées - surveillance de la qualité de l’irrigation, - Comptabilité de l’eau - Concept et applications - Présentation d’exemples spécifiques au Maroc, - Collecte et valorisation des eaux pluviales pour l’irrigation. La formation a été complétée par des visites de terrain qui ont permis aux participants de découvrir les aménagements hydre-agricoles, la reconversion au système goutte à goutte, les systèmes d’irrigation goutte à goutte à ultra-basse énergie (à base d’énergie solaire), la valorisation de l’eau d’irrigation. Ils ont également pu échanger avec des associations des Usagers de l’Eau Agricole (AUEA). A l’issue de cette formation qui s’est déroulée dans une ambiance décontractée mais néanmoins studieuse, une cérémowww.agri-mag.com

A propos de l’ANAFIDE

Créée en 1970, l’Association des Améliorations Foncières, de l’Irrigation, du Drainage et de l’Environnement a été reconnue d’utilité publique depuis 1988 et a été lauréate du prestigieux Prix Hassan II pour l’environnement en 2010. Elle est constituée de cadres, enseignants, chercheurs, professionnels, organismes des secteurs public, semi-public et privé. L’ANAFIDE est organisée en comités techniques et a à son actif de nombreux congrès et séminaires nationaux et internationaux ainsi que des tables rondes sur les différents aspects du développement durable. ANAFIDE est le représentant officiel du Maroc au sein de la CIID (Commission Internationale des Irrigations et du Drainage) et la CIGR (Commission Internationale du Génie Rural). L’ANAFIDE vient de fêter ses 50 ans, en 2020. Elle continue à travers ses activités nationales et internationales à contribuer aux efforts déployés au Maroc en vue d’un développement durable et de la mise en œuvre des plans de mobilisation et d’économie de l’eau pour l’irrigation et l’approvisionnement en eau potable conformément aux Hautes Instructions Royales.

À propos de la CIID

La Commission internationale des irrigations et du drainage (CIID) a été créée en 1950 en tant qu’organisation scientifique, technique et bénévole à but non lucratif et non gouvernementale (ONG) dont le siège est à New Delhi, en Inde. La Commission se consacre à améliorer l’approvisionnement mondial en aliments et en fibres pour tous en améliorant la gestion de l’eau et des terres et la productivité des terres irriguées et drainées et cela à travers une gestion appropriée de l’eau, de l’environnement et de l’application de techniques d’irrigation, de drainage et de gestion des inondations. Pour plus d’informations: www.anafide.ma - www.icid.org Agriculture du Maghreb N° 140 - Décembre 2021

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Actu Actu High SALON Tech

Adventices : les pulvérisateurs tireurs d’élite débarquent au champ !

L’agriculture est appelée à réduire la quantité de produits chimiques épandue. La pulvérisation est pointée du doigt, cependant, l’électronique offre aux constructeurs des solutions pour améliorer la précision des machines. Aujourd’hui, ils affirment être capables de réduire la dose de 90 % ! La plupart des constructeurs de pulvérisateurs ne s’avouent pas vaincus face à la pression constante de la réglementation. Même si la pratique est montrée du doigt, la technologie a boosté la précision des outils. Elle permet par exemple de cibler seulement les adventices à détruire, réduisant fortement la quantité de produits chimiques épandue. C’est le leitmotiv des grandes marques qui planchent sur le sujet. Alors que les premières machines font leur apparition dans les champs, les résultats sont plus que probants. Les résultats d’essais indiquent une réduction moyenne possible jusqu’à 80% de la quantité utilisée. Ceci évidemment sans nuire au potentiel de rendement de la culture. Pour y parvenir, les dispositifs de reconnaissance d’adventices doivent parfaitement identifier les plantes, grâce à leurs capteurs ou aux caméras. Certains s’appuient sur le principe baptisé on/off. En clair, l’électronique identifie la plante sur un sol nu et libère aussitôt une dose de produit.

D’autres mettent au point un dispositif plus complexe, tel l’i-Spray chez Kuhn. Il est capable de traiter une mauvaise herbe au milieu de la culture. Précision centimétrique à 20 km/h même la nuit Amazone commercialise déjà sa solution appelée AmaSpot, dont la rampe de 24 m bénéficie de capteurs GreenSense ayant pour rôle de détecter la végétation et d’informer la buse à pulsation électrique PWM aussitôt qu’elle doit intervenir. L’Allemand communique sur une précision centimétrique à une vitesse allant jusqu’à 20 km/h. Même la nuit ! Chez Trimble, les ingénieurs ont recours aux rayons infra-rouges pour détecter les adventices. La plante est donc localisée sur un sol nu, et aussitôt la buse installée à 20 cm derrière le capteur reçoit l’ordre de pulvériser du produit. Avec cette méthode, la marque annonce avoir la capacité de réduire de 70 % la dose appliquée par rapport à une application en plein. Le module, baptisé Weedseek-

er, s’installe tous les 30 cm et peut équiper des rampes jusqu’à 40 m de large. Autre méthode : repérer les adventices non pas sur sol nu mais en pleine végétation. Les économies de phytos sont d’autant plus importantes que le dispositif identifie la plante parmi le spectre à supprimer. À terme, les spécialistes espèrent même pouvoir adapter la molécule à l’espèce en couplant leur technologie à l’injection directe. Diimotion étudie la question et doit faire face à la problématique du débit de chantier, si élevé qu’il nécessite beaucoup de réactivité de l’installation. D’autres constructeurs s’intéressent aux images issues de caméras et traitées grâce à l’intelligence artificielle. L’analyse instantanée pilote l’application de bouillie sur les adventices et cartographie leur présence dans la parcelle. En mémorisant la position GPS de chaque individu, l’outil bénéficie de l’information pour ses prochains passages. Les jets sont là-aussi gérés via des buses PWM, pilotées par un électro-aimant. Des capteurs capables de détecter la moindre adventice dans la biomasse Le Néerlandais Agrifac, marque du groupe Exel Industries, fait appel à des caméras RVB fournies par Bilberry. L’objectif distingue la lumière selon trois couleurs rouge, vert et bleu, exactement comme l’œil humain. Le constructeur affirme que même à 25 km/h, le système détecte une adventice

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dans la culture. Même si les agriculteurs français ne sont pas familiers avec cette cadence, c’est un rythme cohérent chez les confrères australiens. Et à l’autre bout de la planète, les économies réalisées sont aussi de l’ordre de 80 %. Seul bémol : un 3e passage ultra-localisé est souvent nécessaire là où deux suffisent en pulvérisation traditionnelle. L’Alsacien Kuhn a noué un partenariat avec Carbon Bee. Les capteurs hyperspectraux surveillent la végétation en continu et identifient parmi la biomasse la moindre adventice. En clair, le dispositif utilise 256 longueurs d’ondes différentes, allant de l’infrarouge à l’ultraviolet. Il suffit d’en installer un tous les 3 m sur la rampe pour ensuite pulvériser jusqu’à 18 km/h. L’adventice identifiée reçoit aussitôt une dose de produit, pulvérisée grâce aux buses PWM. Pour l’heure, la technologie est encore en phase de validation, elle pourrait cependant débarquer sur le marché très rapidement. Autre initiative française : la technologie baptisée Sniper dévoilée par Berthoud. Elle est disponible sur les modèles automoteurs et traînés de la marque et permet d’identifier la couleur verte sur du marron, mais pas seulement. L’électronique libère une dose de produit dès qu’une zone d’adventices est repérée. Là encore, les ingénieurs installent des buses PWM en vue de limiter la dérive et pour maximiser le résultat. Ici, c’est le niveau d’infestation de la parcelle qui détermine www.agri-mag.com


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Actu Actu High SALON Tech

la quantité de matière active économisée. Si le champ est sale, l’outil applique une dose de fond sur l’ensemble de la surface, et la complète par une application localisée. L’opérateur fixe la valeur de la pleine dose sur son terminal, qui détecte ensuite les endroits plus infestés et complète le volume appliqué. Selon les premiers résultats en conditions réelles, la dose diminue jusqu’à 90 %. Quadriller des zones de 24 cm² et appliquer la juste dose Écorobotix commercialise son outil de désherbage ultra-ciblé depuis 2021. L’ARA évite de pulvériser systématiquement en plein grâce à sa précision qui quadrille des zones rectangulaires de 3 par 8 cm. Soit une empreinte de 24 cm², qui permet d’appliquer la juste dose seulement sur les plantes néfastes, et ainsi économiser jusqu’à 95 % de produit chimique. Moins de résidus, moins de phytotoxicité sur la culture et donc davantage de rendement. Techniquement, l’agriculteur attelle l’équipement derrière son tracteur. La prise de force suffit pour emmener la machine composée de deux éléments repliables. Le gabarit routier reste donc sous la barre réglementaire. La cuve de 600 litres s’installe à l’avant du tracteur et, si l’agriculteur choisit la version à injection 16

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directe, bénéficie du dispositif mélangeant jusqu’à 4 produits purs en temps réel. La fonction permet d’adapter la molécule en fonction de la plante identifiée. Certes, le débit de chantier diminue, mais l’outil de 6 m de large nécessite d’adapter la vitesse d’avancement pour tenir compte du délai de réaction pour injecter le produit dans le circuit. La caméra Carbon Bee détecte donc les plantes aussi bien grâce à leur couleur qu’à leur texture. Pour éprouver la technologie, plus de 10 000 ha ont déjà été scannés. Maïs, colza, betteraves sucrières, blé… le mode "deap learning" améliore la finesse de la détection en permanence. Plus le système travaille, plus il gagne en efficacité. Cependant, la limite technique à prendre en compte concerne la luminosité nécessaire à la caméra pour distinguer les nuances. Impossible donc de pulvériser la nuit avec le système Sniper. Autre préconisation : bénéficier du pilotage automatique de la hauteur de rampe et de la circulation continue, indispensable pour maintenir la pression

constante au niveau des porte-buses. À préciser enfin que le SprayTronic gère jusqu’à 20 ouvertures/fermetures par seconde grâce à sa fréquence de 20 Hz. Le terminal mémorise les zones les plus sales et les cartographie. La carte sert ainsi à moduler la fertilisation ou l’application fongique. L’économie de produit demande à l’agriculteur de réapprendre à estimer la quantité de bouillie à préparer dans sa cuve. D’où l’intérêt manifeste des équipementiers pour l’injection directe, qui faciliterait d’autant plus la gestion des produits. Chez John Deere, le système s’appelle See & Spray. Il s’agit aussi d’ultra-localisation des plantes, grâce à des caméras haute vitesse complétées par l’intelligence artificielle. L’installation identifie les mauvaises herbes et applique la juste dose d’herbicide. Pour le moment, l’Américain développe sa solution pour les cultures en rang, économisant 90 % de produit. Les caméras sont transférables sur les outils de désherbage mécanique et leurs images, intégrées au système AutoTrac Impli-

ment Guidance, contrôlent l’équipement. De quoi biner jusqu’à 16 km/h grâce à la réactivité de l’électronique. Plus récemment, Amazone a dévoilé son pulvérisateur traîné UX 5201 en version SmartSprayer de 36 m de largeur de rampes. En clair, les caméra d’origine Bosch reconnaissent les adventices sur les rangs, et Xarvio Agronomic Decision-making Engine (ADE) décide d’appliquer ou non le produit. Sans oublier la possibilité d’appliquer en plus un herbicide en plein grâce à la cuve additionnelle. Le tout en un seul passage. Selon les essais menés, la dose épandue diminue de 90 %, selon la pression et les conditions parcellaires. La rampe Hightech intègre le module, composé de caméras et d’un système d’éclairage. Le suivi actif de rampe ContourControl et l’amortisseur SwingStop sont également de mise. L’association de porte-buses à modulation de temps et de fréquence d’ouverture (PWFM) pilotées individuellement et de buses Agrotop Spot-Fan à injection d’air, espacées de 25 cm, permet de localiser précisément la bouillie jusqu’à 12 km/h. 
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TOMATE

Accélérer l’amélioration variétale Le séquençage du génome de la tomate est une grande avancée qui va permettre d’accélérer les recherches pour l’amélioration variétale de la tomate et d’en réduire les coûts. La connaissance de la séquence complète du génome ouvre de nouvelles perspectives pour améliorer ses qualités nutritionnelles et sensorielles et accroître sa capacité de résistance aux insectes nuisibles, à la sècheresse et aux maladies. Ainsi, les scientifiques pourront déterminer les liens entre gènes et caractères et mieux comprendre comment l’interaction des facteurs génétiques et environnementaux détermine la santé et la viabilité des cultures. Les retombées scientifiques devraient être extrêmement importantes puisque la tomate est le fruit « modèle » dans l’étude des solanacées.

Tomate et tolérance à la sécheresse

Originaires d’Amérique du Sud, les tomates que nous consommons aujourd’hui résultent d’un long processus d’amélioration. Si celui-ci a contribué à créer des lignées cultivées qui expriment des caractères d’intérêt initialement présents chez les plantes sauvages, il pourrait toutefois, être encore optimisé si l’on connaissait mieux le génome des tomates sauvages. Parmi celles-ci Solanum pennellii. Très résistante aux stress et en particulier à la sécheresse, elle a été souvent utilisée dans des croisements classiques avec la tomate cultivée S. lycopersicum et les lignées dites d’introgression dans lesquelles de grandes régions génomiques de S. lycopersicum sont remplacées par les segments correspondants de S. pennellii arborent des performances agronomiques nettement supérieures. Tout récemment, une équipe internationale de scientifiques a séquencé et analysé son génome, ouvrant ainsi la voie à 18

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Photo Syngenta

« En fait, sur le plan botanique, la tomate est un fruit. Les généticiens la considèrent même comme le cobaye de tous les fruits charnus ( pêche, prune…) », explique un chercheur. Pour rappel, cette famille (tomate, poivron, pomme de terre, aubergine…) représente la deuxième ressource alimentaire mondiale (FAO). Par ailleurs, elle est aussi une source importante d’épices et d’essences médicamenteuses.

une meilleure compréhension des fondements génétiques des caractères d’intérêt de ce fruit. Les scientifiques ont également montré que la cuticule de S. pennellii présente une teneur accrue en cires, qui vient en renforcer la fonction naturelle, à savoir éviter la perte d’eau à travers les feuilles. Tout laisse donc à penser que chez S. pennelli, la cuticule aurait été le siège d’une adaptation permettant de réduire les pertes d’eau par transpiration et de faciliter la survie en milieu aride. Dans le contexte de l’amélioration des plantes cultivées, et donc de nos ressources alimentaires, cette étude apporte aussi un nouvel éclairage sur les mécanismes qui ont permis la diversification de cette espèce au cours de l’évolution et son adaptation à de nouveaux environnements.

La génétique au secours du goût

Où est donc passé le goût de

la tomate ? Depuis plusieurs années, les consommateurs se plaignent de la dégradation de la saveur des tomates modernes. Une perte de goût qui s’explique tout d’abord par des sélections variétales successives qui sont restées longtemps orientées vers le rendement, les résistances aux maladies et l’adaptation aux conditions de production, au détriment de la qualité sensorielle du produit. Une qualité d’ailleurs difficile à définir puisque les préférences gustatives diffèrent d’un consommateur à l’autre. Et d’un point de vue biologique, les déterminants du goût - taille, couleur, fermeté, saveurs, arômes, texture - sont difficiles à mesurer d’autant plus qu’ils sont largement influencés par l’environnement dans lequel les tomates sont cultivées. En fin, la teneur en sucres est négativement liée au poids du fruit. Il est donc difficile de créer des tomates de gros calibre et de saveur aussi sucrée que les tomates cerises. D’un point de vue métabo-

lique, la saveur est principalement due aux teneurs en sucres, en acides organiques et à la composition en arômes volatils. Les gènes qui codent pour ces métabolites ont été jusqu’à présent peu étudiés. Pour mieux comprendre la génétique des composants du goût, des chercheurs ont réalisé une méta-analyse d’études existantes qui analysent le lien entre différents traits phénotypiques (les traits observables tels que la couleur ou la texture par exemple) et les variations génétiques. Au final, ce sont les informations issues de 775 variétés de tomates et plus de 2 millions de variations mineures du génome qui ont été analysées. Résultats : la méta-analyse a permis d’identifier des gènes qui pourraient être impliqués dans la saveur des tomates et qui mériteraient d’être caractérisés au niveau fonctionnel. L’étude met en évidence 305 associations phénotype-génotype pour le contenu des fruits en sucres, acides, acides aminés et composés volatils liés aux arômes. En sélectionnant les combinaisons d’allèles pertinentes, il serait donc possible de répondre positivement aux préférences de saveurs des consommateurs tout en réduisant la présence de certains composés défavorables. Prochaine étape ? Ces résultats vont servir aux futures sélections variétales en identifiant les séquences d’ADN les plus intéressantes pour la qualité organoleptique de la tomate. www.agri-mag.com


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Agrumes

Une collection unique au monde Oranges, citrons, clémentines, pamplemousses, mais aussi bergamote, calamondin, kumquats, cédrats, limes, citron caviar... en tout, plus de 5 000 plantes, arbres ou arbustes, à fruits comestibles ou non, variétés à bouche, jus, ornementales, et porte-greffe sont conservés en plein champ. Il s’agit du plus grand conservatoire d’agrumes de toute la zone méditerranéenne. La vocation de ce réservoir de biodiversité est avant tout de préserver le patrimoine génétique de cette famille des agrumes et de le diffuser dans d’excellentes conditions sanitaires. Il sert d’objet d’études mais aussi de matériel de base pour la création et la sélection variétale. Le site de San Giuliano en Corse (France) est géré par INRAE et il accueille aussi des chercheurs du Cirad. Les chercheurs travaillent sur la phylogénie, la diversité des espèces, les structures des génomes et étudient les déterminants génétiques et environnementaux, les itinéraires techniques pour l’amélioration de la qualité des agrumes, en s’intéressant au fruit, à l’arbre, au verger et à la filière. Alors que les origines asiatiques des oranges et mandarines ou méditerranéenne de la clémentine sont bien établies, celle du citron jaune n’a été dévoilée qu’en 2016 par les chercheurs de l’unité INRAE-Cirad de San Giuliano en collaboration avec leurs collègues espagnols de l’Ivia (Institut Valencien d’investigations agronomiques). La suite de ces travaux conduits à présent cherche à revisiter la classification botanique des agrumes. Suivons leur enquête ! C’est à un véritable travail d’investigation scientifique pour trouver les origines phylogénétiques et géographiques du citron jaune et des citrons verts, aussi appelés limes. Les résultats montrent que les citronniers jaunes qu’ils ont étudiés, incluant les variétés commerciales classiques et ceux de deux collections (INRAE-Cirad Corse et Ivia Espagne) présentent un même profil génétique. Leur génome est composé à 50 % de cédra20

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tier, à 30 % de mandarinier et à 20 % de pamplemoussier. À partir de ces résultats, les chercheurs ont proposé une origine hybride entre le bigaradier, le parent femelle (dont l’ADN est à 50 % d’origine mandarinier et 50 % d’origine pamplemoussier) et le cédratier, le parent mâle. Le cédrat est le premier agrume à être introduit en Méditerranée en 300 avant JC en provenance de la Mésopotamie. La bigarade est arrivée bien plus tard entre le IXe et le XIe siècle et bien avant l’orange douce. Les chercheurs ont en toute logique, établi l’origine géographique du citron jaune, né du mariage entre le bigaradier et le cédratier, entre la Méditerranée et la Mésopotamie. Les chercheurs ont également pour la première fois, déterminé l’origine génétique des citrons verts sans pépin (triploïde) et à gros fruits. Les limes de Tahiti (C. latifolia), les plus généralement trouvées dans le commerce, résultent très probablement de la fécondation d’une fleur de citronnier par un pollen doublé (diploïde) de limettier de type mexicain. Les limettiers et citronniers de cette étude résultent d’au moins 36 hybridations différentes.

2020, la classification botanique des agrumes revisitée En 2020, les généticiens de l’unité INRAE Agap et de l’USDA proposent, à la suite des dernières avancées de leurs travaux de génomique, un nouveau système de classification des agrumes. Jusqu’ici trois systèmes de classifica-

tion différentes des agrumes sont régulièrement utilisés par les spécialistes du monde entier, ce qui génère une grande confusion. Il faut dire que, de prime abord, l’évolution a brouillé les pistes ! L’extraordinaire facilité qu’ont les agrumes à se féconder les uns les autres, entre variétés, entre espèces voire même entre genres et leur capacité à muter très facilement, n’ont pas facilité la tâche des prewww.agri-mag.com


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miers taxonomistes. « Nous avons hérité de plusieurs classifications et de points de vue différents. Un grand nombre de variétés, mutants et hybrides sont souvent décrits comme des espèces à part entière. L’origine des agrumes est située il y a plus de 8 millions d’années, au cœur de la Chine. A partir de là, ils se diffusent et leur éloignement favorise l’apparition de différentes espèces en Asie. Puis ces espèces se rapprochent à nouveau et s’hybrident entre elles. Les chercheurs parlent d’une évolution réticulée. La diversification se poursuit ensuite avec la diffusion des agrumes sur les 5 continents et la multiplication des différentes espèces qui, au fil du temps, conduisent à l’expression de sous-ensembles (phénotypes) différents. Ces métissages ont pu être décryptés par les travaux de phylogénomique qui remettent en question les hypothèses des taxonomistes traditionnels. A la lumière de ces travaux, et compte-tenu de la compatibilité sexuelle entre agrumes océaniens et asiatiques, les chercheurs plaident pour considérer dans un genre commun, Citrus, six des genres précédemment définis (Mi-

crocitrus, Eremocitrus, Oxanthera en Océanie et Citrus, Fortunella et Poncirus pour l’Asie). Au sein de ce genre, les données biologiques et génomiques confirment la reconnaissance des quatre espèces ancestrales identifiées par la phylogénétique, à l’origine de la plupart des agrumes cultivés : les cédratiers (Citrus medica), les mandariniers (Citrus reticulata), les pamplemoussier (Citrus maxima) et Citrus micrantha, un agrume sauvage originaire des Philippines. Par différents croisements, ces taxons de base auraient généré les espèces dites secondaires : orangers, pomelos, citronniers, bigaradiers et clémentiniers. Les botanistes proposent ensuite une subdivision de chaque espèce en variétés botaniques qui correspondent aux groupes horticoles qui se sont diversifiés au cours des cycles de reproduction asexués. Par exemple, le groupe horticole des orangers doux est classé Citrus aurantium var. sinensis. Ces résultats laissent également entrevoir des perspectives intéressantes pour la gestion et la caractérisation des ressources génétiques des agrumes. Et également,

Un ouvrage de référence : The genus Citrus

Paru fin janvier 2020 aux Editions Elsevier, cet ouvrage, de 538 pages, présente l’ensemble des nouvelles connaissances qui ont été générées ces dernières années sur les agrumes. Il offre une vue complète de l’évolution des agrumes, du fin fond de la Chine il y a 8 millions d’années, jusqu’à leur importance économique actuelle.

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pour créer de nouvelles variétés adaptées à de nouveaux marchés, pour adapter les variétés futures à l’émergence de nouvelles maladies, aux faibles intrants, aux aléas climatiques...

LE SAVIEZ-VOUS ? Les agrumes ont cette particularité d’être polyembryonnés, ce qui signifie qu’il y a plusieurs embryons dans une seule graine. Ainsi, de cette graine peuvent naître plusieurs plantes. Mais les embryons peuvent avoir des origines différentes : l’un est issu de la fécondation par pollinisation tandis que les autres proviennent

de cellules non reproductrices, le nucelle. Les embryons dits nucellaires sont génétiquement identiques au parent femelle, l’arbre qui porte la fleur. Quand on sème une graine polyembryonnée d’agrumes, en fonction des variétés, on a entre 15 et 99 % de chances d’obtenir un arbre identique à celui d’où provient le fruit. C’est donc une forme de reproduction asexuée (végétative) qui ne passe pas par la fécondation (pollinisation). La très grande majorité des variétés d’agrumes cultivées sont polyembryonnées et peuvent donc être multipliées à l’identique à partir de leurs graines, sauf les cédratiers, les pamplemoussiers ou les clémentiniers.

Le Conservatoire des ressources biologiques Citrus

La collection d’agrumes du CRB Citrus INRAE-Cirad de San Giuliano en Corse a connu plus de 50 ans d’introductions de variétés provenant de près de 50 pays différents. Aujourd’hui plus de 1 000 variétés y sont conservées en plein champ. Elle sert de support à des recherches en amélioration variétale menées en collaboration avec des universités et des organismes de recherche, nationaux et internationaux (UESC Ilheus Brésil, IIvia Espagne, Inat Tunisie…). Des structures régionales de développement (Areflec, Chambre d’Agriculture, Inter Bio Corse…) participent à ces programmes. www.agri-mag.com


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Communiqué de presse

Les tomates Gautier Semences

DES RÉFÉRENCES POUR LES PRODUCTEURS MAROCAINS Depuis plus de 20 ans, l’entreprise Gautier Semences est présente au Maroc et a su s’imposer comme un acteur majeur grâce à des variétés de tomates rondes emblématiques qui répondent aux exigences des producteurs marocains pour leurs récoltes en vrac destinées à l’export, que ce soit en termes de qualités agronomiques, de rendement et de conservation post-récolte. On peut évidemment citer Calvi, porte-drapeau de l’offre Gautier depuis deux décennies.

Nos variétés référentes historiques en rondes vrac calibre 2 : Calvi avec son excellent rendement et ses qualités de conservation tout au long de la saison de production est idéale pour l’export. Sa tolérance au botrytis garantit ses bonnes performances en conditions froides.

Aussi conçue pour l’export, Pristyla bénéficie d’une résistance au TYLCV, un atout de taille pour sécuriser les récoltes dans les zones de cultures à risques.

Nos nouveautés en cours de lancement cette saison : EN CALIBRE 2 : V603* : Variété pour essai aux V625* : Cette variété pour essai fruits de calibre 2 avec une très bonne nouaison tout au long de la saison. Elle bénéficie d’un rendement supérieur à Calvi et d’un très faible taux de déchet, tout en maintenant les qualités de conservation. Sa plante est adaptée au cycle long et facile à conduire. Sa bonne tolérance au botrytis et ses résistances au TYLCV et TSWV en font un bon

allié contre les principaux ennemis de culture.

présente de nombreux avantages : fort potentiel de rendement, bonne précocité, fruits homogènes de calibre 2, excellente conservation et des performances en conditions froides avec tolérance au botrytis. Avec un niveau de rendement équivalent à V603, elle offre en plus une haute résistance au TYLCV et une bonne résistance au TSWV.

EN CALIBRE 3 : G602* : très productive, cette variété vrac se distingue par des fruits homogènes de calibre 3 et sa bonne capacité de résistance au TYLCV.

Afin de proposer des variétés en adéquation avec les spécificités et contraintes de production locales, les programmes de recherche du semencier sont menés dans la station expérimentale basée au cœur de la principale région de production maraîchère du Maroc, à savoir le Souss-Massa. L’objectif étant de contribuer durablement à la réussite des producteurs. Pour découvrir l’ensemble de la gamme de tomates Gautier Semences au Maroc, contactez notre nouveau commercial, Larbi KHNIZROU. Et venez nous rencontrer lors de nos prochains événements Tomates en mars 2022. Contact : Larbi KHNIZROU Tél. +212 (0)661 886710 *Les variétés sous numéro sont disponibles pour essai jusqu’à leur inscription au catalogue officiel.

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Courgette

Des améliorations continues Au Maroc, la culture de la courgette est dominée par un certain nombre de variétés phares. Mais plusieurs autres variétés prometteuses ont été introduites récemment et gagnent des parts de marchés chaque campagne. En fait, pour retenir l’attention des producteurs et exportateurs marocains, les variétés de courgette doivent répondre à un certain nombre de critères agronomiques et commerciaux. Elles doivent par exemple être très productives, précoces, résistantes aux ennemis de culture et aux aléas climatiques, et offrir une bonne qualité et une bonne conservation. Des améliorations importantes ont été réalisées ces dernières années grâce aux recherches permanentes menées par les semenciers en se basant sur les attentes des producteurs. : - les nouveaux hybrides sont ainsi dotés d’une meilleure précocité et productivité, résultat d’une bonne aptitude à la nouaison. Cette dernière a été considérablement améliorée mais elle a ses limites, en particulier pendant les périodes à jours courts. - La productivité a été accrue grâce à l’allongement de la période de récolte. - De même, les hybrides actuels occupent une place limitée dans l’espace grâce à des plantes à entre-nœuds courts, avec un feuillage peu exubérant et aéré, à port dressé. Des pétioles et des feuilles peu épineuses sont également recherchés. - Le fruit doit avoir un pédoncule long pour faciliter la récolte, un point d’attachement fleur fruit bien réduit pour éviter la pourriture, et être de forme cylindrique, de section ronde plutôt que polygonale et de calibre homogène. - Un port de plante érigé et aéré, des fruits bien proéminents, peu de rejets secondaires… sont autant de critères qui facilitent la récolte et améliorent le rendement horaire des ouvriers. Rappelons que la courgette est une culture gourmande en main d’œuvre, surtout au moment de la récolte qui devient une tâche de plus en plus compliquée et coûteuse. - Une capacité de conservation permettant de s’adapter aux fluctuations des cycles d’exportation - Une bonne variété doit également être dotée de multiples résistances ou tolérances notamment à l’oïdium et aux maladies virales. En effet, la lutte contre l’oïdium, dont le risque est important à partir du début de l’été, est difficile car les récoltes quotidiennes interdisent l’utilisation de fongicides ayant un DAR supérieur à trois jours. Pour les cultures d’automne, c’est le risque des virus qui devient préoccupant, même sous abris. La résistance aux maladies et aux ravageurs est un axe majeur des efforts de recherche des maisons semencières qui travaillent d’arrache-pied pour créer des variétés résistantes. Cependant, la résistance ne présente pas toujours une garantie suffisante en raison de l’apparition de mutations, comme par exemple le WMV de souche marocaine. L’utilisation de variétés résistantes ne dispense pas non plus, d’une bonne protection phytosanitaire. Les innovations génétiques contribuant à pérenniser les moyens de lutte et donc les cultures, ce travail mené sur les résistances s’inscrit dans une approche plus durable qui répond aux enjeux de l’agriculture de demain et est également fondamental en agriculture biologique.

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Cultiver un avenir durable

T6 Methane Power

Le premier tracteur de production au méthane au monde La mécanisation agricole bénéficie aujourd’hui d’une technologie qui était impensable il y a encore quelques années. Pour New Holland Agriculture, y croire est la clé pour remodeler le monde de demain conformément à une tradition plus que centenaire. L’innovation technologique au service de l’agriculture est l’un des principes directeurs de New Holland Agriculture depuis plus de 125 ans. New Holland Agriculture fait avancer sa stratégie de leader de l’énergie propre, consolidant son leadership dans les carburants alternatifs et étendant son champ d’action avec des solutions innovantes. Cette année, la marque franchit une nouvelle étape avec l’arrivée du tracteur au méthane dans la gamme New Holland. New Holland Agriculture fabrique désormais des unités de production en série dans l’usine de tracteurs de la marque à Basildon, au Royaume-Uni, avec un nombre croissant d’unités actuellement en service. Le tracteur T6 Methane Power est issu du travail de pionnier de New Holland Agriculture sur l’utilisation de carburants alternatifs via sa stratégie Clean Energy Leader. Il marque une étape importante sur le chemin de la décarbonisation de l’agriculture. L’utilisation du méthane comme carburant crée un système énergétique circulaire dans lequel les agriculteurs produisent du carburant à partir de déchets. Le tracteur T6 Methane Power de New Holland Agriculture est un élément clé de ce processus circulaire et démontre l’engagement de longue date de l’entreprise en faveur d’une agriculture durable. Le tracteur T6 Methane Power offre des avantages économiques et pratiques précieux aux exploitants d’installations de biogaz, aux agriculteurs ayant accès au réseau de gaz et aux gouvernements qui cherchent à réduire leur empreinte carbone en élargissant 26

leur parc de véhicules au gaz naturel comprimé.

T6.180 Puissance au méthane Propulsé par la nature

Le New Holland T6 Methane Power est le premier tracteur de production 100 % méthane au monde et il est essentiel pour réduire les émissions de CO2 sans compromettre les performances. Le tracteur T6 Methane Power est la dernière pièce du puzzle pour boucler le cercle vertueux du concept Energy Independent FarmSM. Les agriculteurs peuvent utiliser les déchets agricoles ou animaux (ainsi que les cultures énergétiques cultivées dans ce but) pour générer du biométhane, qui alimente le tracteur, qui, à son tour, aide à faire pousser ces mêmes cultures. Alternativement, le

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remplissage peut être effectué directement à partir du réseau de distribution de gaz ou dans des stations de biométhane spécifiques. New Holland peut fournir une solution écologique à tous les besoins de votre entreprise.

Véritable durabilité

Avec les mêmes niveaux de puissance et de couple que son équivalent diesel, vous bénéficiez également de coûts d’exploitation jusqu’à 30 % inférieurs. Produire 99 % de particules en moins, réduire les émissions de CO2 de 10 % et les émissions globales de 80 % en utilisant du biométhane, des émissions de CO2 proches de zéro, sont réalisables.

Indépendance énergétique

Le concept Energy Independent FarmSM est au cœur

de la stratégie Clean Energy Leader® de New Holland, une vision lancée il y a plus de dix ans. Le tracteur T6 Methane Power est essentiel pour compléter le concept Energy Independent FarmSM, bouclant la boucle d’un cycle complet neutre en CO2 - du champ à la production d’énergie et retour au champ.

Technologie éprouvée

Le T6 Methane Power est doté d’un tout nouveau moteur NEF de 6,7 L spécialement développé pour les applications agricoles par FPT Industrial, un leader dans la technologie des groupes motopropulseurs au gaz naturel, avec plus de 20 ans d’expérience et 50 000 moteurs au gaz naturel produits à ce jour. www.agri-mag.com


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Le premier salon de l’emballage général en présentiel en 2022

IPACK-IMA, est la première exposition internationale dédiée à l’emballage général qui se tiendra en présentiel du 3 au 6 mai 2022, au centre d’exposition Fiera Milano en Italie. Une manifestation axée sur les technologies de processus, les solutions d’emballage et les matériaux, destinée à tous les professionnels de l’industrie alimentaire, le principal marché cible des technologies exposées. Un rendez-vous qui entend agir comme un moteur de développement et d’innovation pour les différents secteurs auxquels l’exposition s’adresse : pâtes, boulangerie et meunerie ; sucreries, confiseries et snacks ; produits alimentaires frais et de proximité ; aliments liquides et boissons. IPACK-IMA 2022 est un salon en présentiel, combinant le modèle traditionnel de l’événement « en direct » avec de nouvelles opportunités de réseautage numérique, grâce au lancement de la version renouvelée de MYipackima : la plateforme en ligne favorisant la mise en relation des exposants avec les acheteurs et facilitant l’organisation de la visite pendant la manifestation. MYipackima suggère des contacts et facilite la recherche libre intégrant le clavardage pour un dialogue direct avec les opérateurs de la plateforme. Le passage au numérique est une étape indispensable pour relever les nouveaux défis du marché, où le salon étend ses activités au-delà des dates de déroulement. Un outil destiné principalement aux visiteurs et aux acheteurs provenant des marchés auxquels l’excellence technologique d’IPACK-IMA s’adresse. L’Afrique du Nord est une région très intéressante pour les fabricants de machines et de technologies d’emballage alimentaire. Des signes prometteurs émergent des marchés marocain, algérien, égyptien et tunisien, où les chiffres agrégés montrent un CAGR positif de + 2,0 % sur la période 2020-2025. Traduit en chiffre d’affaires, cela représente 228,2 millions d’euros pour le secteur des machines d’emballage alimentaire dans toute la zone. (Source : IPACK IMA Business Monitor en coopération avec MECS) Le rendez-vous est donc à IPACK-IMA du 3 au 6 mai 2022 à Milan, pour 4 jours dédiés à la filière alimentaire, avec une exposition de plus en plus globale et spécialisée en mesure d’offrir des opportunités uniques de « contamination croisée » entre les différents secteurs de production. Pour en savoir plus et vous inscrire en tant qu’acheteur sur la plateforme numérique MYipackima, rendez-vous sur le site : www.ipackima.com.

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Actu Actu Entreprise Salon SALON

Enjeux écologiques et réponses des professionnels de l’emballage La protection de l’environnement et l’adaptation de l’emballage aux nouveaux modes de consommation imposent aux professionnels d’apporter des solutions plus adaptées et de mieux se conformer aux normes du secteur. Mr. El Houssine RADI, Directeur général Caisseries International Paper Maroc a bien voulu répondre à nos questions sur ce thème d’actualité.

Agriculture du Maghreb : Quelles mesures ont été prises en réponse aux enjeux écologiques et à la demande croissante en emballages durables et respectueux de l’environnement ? M. El Houssine Radi : Toutes nos démarches à ce sujet s’inscrivent dans la vision 2030 tracée par notre maison mère. En effet cela concerne : • Le cadrage de notre processus de production (énergie, consommation d’eau, traitement des eaux usées…) • Optimisation de la consommation papier : Grâce à notre expertise dans le domaine et notre R&D très développée, nous sommes capables d’apporter les solutions d’emballages sur mesure répondant aux besoins et exigences de nos clients. À noter que les emballages en carton ondulé s’adaptent à tous types de produits, ce qui permet d’avoir des emballages sur mesure. • Optimisation de nos propres déchets et recyclage des déchets papier par notre papeterie de Kenitra. À ce sujet nous œuvrons pour mettre en place avec nos partenaires, un processus d’économie circulaire en traitant l’ensemble des déchets papiers et matière fibreuse. • Grace à nos service R&D et innovation, nous investissons dans la recherche des solutions de substitutions d’emballages recyclables et biodégradables : Tout dernièrement, le remplacement de la barquette plastique par une barquette en carton ondulé.

ballage en carton ondulé est au centre de la circularité du secteur du commerce électronique, offrant une solution adaptée à tout type de produit car il minimise les déchets et évite le suremballage (il peut être personnalisé pour s’adapter parfaitement au produit qu’il protège). Sans oublier qu’il est recyclable : les boîtes en carton utilisées peuvent facilement être retournées via la collecte domestique pour être recyclés et permettre la réutilisation de à nouveau des fibres. AdM : Quels sont les atouts des barquettes en carton par rapport aux barquettes conventionnelles et comment expliquer le fait que ces barquettes en cartons offrent une meilleure durée de conservation que les autres types d’emballage ? E.R : La barquette en carton est recyclable et biodégradable. Elle répond aux exigences environnementales et elle est bien adaptée au processus de conditionnement des produits. À ce sujet, des études ont démontré que les fruits et légumes restent plus longtemps frais dans des emballages en carton ondulé que dans des emballages en plastique grâce à une meilleure absorption, sans négliger le fait que les emballages en carton ondulé peuvent être imprimés ce qui permet une meilleure attractivité et plus de promotion pour les marques.

AdM : La pandémie du covid 19 a entraîné la modification des modes de consommation chez les européens et ailleurs. Cela affecte-t-il votre secteur d’activité ?

AdM : Les barquettes en cartons sont-elles adaptées aux chaînes de conditionnement existantes dans les stations marocaines ?

E.R : Effectivement, cette pandémie par le biais du télétravail, a créé une consommation supplémentaire d’emballage en carton : les produits qui étaient emballés et vendus à l’étalage sont reconditionnés par le e-commerce et réacheminés vers le consommateur à son domicile. L’em-

E.R : Tout à fait, c’est ce que nous étudions aujourd’hui avec nos partenaires, comme déjà précisé. La barquette carton est très flexible et peut être intégrée facilement dans les chaines de conditionnement des fruits et légumes au sein des stations marocaines.

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Actu Actu Fruits SALONRouges

La nouvelle variété de Nova Siri Genetics :

Marimbella®, précocité, productivité et qualité du fruit Nova Siri Genetics est une société de recherche et d’expérimentation de nouvelles variétés de fraises et de baies pour les zones méditerranéennes, basée à Basilicata, dans le sud de l’Italie. L’objectif principal de son programme d’amélioration génétique est d’élargir l’offre variétale de fraises, en introduisant sur le marché de nouveaux cultivars caractérisés par la précocité, la rusticité, la productivité et de meilleures caractéristiques organoleptiques et de conservation des fruits. La désaisonnalisation de la consommation de la fraise et des baies en général conduit à la recherche de variétés complémentaires, ca-

pables d’assurer une production tout au long de l’année. Nova Siri Genetics possède 10 cultivars de fraises brevetés et un certain nombre de sélections avancées en phase d’enregistrement. Les variétés sont caractérisées par la rusticité et la vigueur de la plante, facteurs qui permettent une utilisation réduite de produits phytosanitaires et des productions de haute qualité. Toutes les variétés sont à jours courts et produisent des fruits de bonne conservation et aux caractéristiques organoleptiques exceptionnelles de la période automnale au début de la saison estivale.

Parmi les variétés proposées, outre Melissa, Marisol, NSG 120 et NSG 207 (commercialisées respectivement sous les marques Rossetta® et Gioelita®), le nouveau cultivar NSG 203 (marque commerciale Marimbella®), introduit dans les principales zones méditerranéennes de fraises, est intéressant, aussi bien comme plante en pot que comme plante fraîche produite en pépinière en hauteur. Marimbella® est très appréciée par les producteurs pour la précocité, la productivité et la qualité des fruits. La production est concentrée dans les mois d’automne-hiver et peut atteindre 600 quintaux

par hectare. Les fruits ont une forme conique-allongée avec une couleur rouge vif et homogène pendant tout le cycle de production. La pulpe est rouge et consistante, avec une teneur en sucre comprise entre 8 et 11 degrés Brix. Les akènes ne sont pas superficiels, ce qui confère au fruit une brillance particulière ; l’épiderme est élastique, donc résistant à la cueillette et au transport, aspects d’une importance fondamentale, étant donné l’éloignement des lieux de production par rapport aux marchés de commercialisation.

Parmi les actions convenues avec FPL est la conduction de trois essais Pronutiva dans les parcelles de trois agriculteurs de fraisier qui ont des conventions avec l’agrégateur Messem. Ces essais seront suivis par des étudiants de la FPL dans le cadre de leur projet de fin d’études.

Deux essais Pronutiva seront pour un programme de production biologique de fraisier destiné à l’export. Quant au troisième essai, il sera pour un programme de production zéro résidu destiné à l’industrie agroalimentaire précisément, Baby food.

Plus d’informations : www.novasirigenetics.com

Dans le cadre du projet Pronutiva Fraisier, UPL signe une convention avec la faculté polydisciplinaire de Larache (FPL) Le 9 novembre 2021, Youssef Essaoudi, Country Manager pour UPL Maroc s’est entretenu avec le doyen de la faculté polydisciplinaire de Larache au Maroc, Mohamed Larbi Kerkeb. Cette rencontre s’est tenue pour la signature d’une convention avec la faculté, en présence de « MESSEM », un 30

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agrégateur et exportateur de Fraisier dans la zone. L’objectif d’UPL et FPL derrière ce partenariat est de promouvoir l’agriculture biologique et durable dans la zone en encourageant les agriculteurs à adopter le programme Pronutiva pour répondre aux besoins du marché de l’export.

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NETPAK

Engagement permanent auprès des partenaires Les fruits rouges, voilà des cultures qui, en quelques années ont pu prendre une place prépondérante dans la gamme des produits agricoles exportés par la Maroc. Actuellement, les superficies exploitées pour ces cultures connaissent une évolution intéressante, particulièrement pour les myrtilles après plusieurs campagnes de croissance à deux chiffres des superficies, des rendements et des tonnages exportés. La diversification des variétés, des modes de conditionnement et des marchés combinés à une demande croissante sur les marchés mondiaux ont aussi contribué à cet essor. Il faut aussi noter que plusieurs opérateurs en Espagne ont dû, à cause du renchérissement des facteurs de production et

de nouvelles contraintes légales et réglementaires, se délocaliser au Maroc pour continuer leur activité de production et d’exportation. Le plan Maroc vert a aussi énormément contribué à la croissance du secteur à travers les différents mécanismes de subventions et d’aides. Les deux dernières campagnes ont malheureusement été impactées par une surproduction particulièrement en framboises et cela a entrainé une forte baisse des prix à l’export et l’abandon de cette culture ou du moins la réduction des superficies par plusieurs acteurs du secteur. Il faut également rappeler les difficultés très importantes vécues par le secteur lors de la pandémie de la COVID-19 et

la résilience formidable dont ont fait preuve les opérateurs à tous les échelons. La société Netpak de par sa position de leader dans le secteur du packaging, continue d’innover et d’apporter son soutien total à ses partenaires à travers plusieurs actions : • Engagement de toutes les équipes dans l’amélioration continue de la qualité des prestations, • Durant les moments les plus difficiles de la pandémie, Netpak a assuré à ses partenaires un approvisionnement et un service parfaits, • Développement de son potentiel logistique,

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FRUITS ROUGES

MYRTILLE :

Éviter l’excès d’irrigation

Dans une culture de myrtille hors-sol, une excellente gestion de l’irrigation et du volume d’irrigation est l’un des points les plus réussis : en effet elle permet de compenser les volumes d’évapotranspiration et de renouveler les nutriments. Mais que se passe-t-il si le volume d’irrigation dans une culture en pot est en excès ? C’est l’un des problèmes rencontrés surtout lorsqu’il s’agit d’un système d’irrigation qui n’est pas entièrement automatique. Un volume d’irrigation excessif peut causer d’énormes problèmes :

• la construction limitée du système racinaire avec pourriture conséquente • décoloration des feuilles causée par un lessivage excessif de la tourbe, • une production limitée de rejets , • mauvaise floraison . Les problèmes mentionnés ci-dessus sont généralement générés par une réaction en chaîne car : 1- le volume d’irrigation excessif amène un excès de solution à l’intérieur du pot

qui va saturer le pot créant, à partir de la soucoupe, des stagnations d’eau qui vont étouffer les capillaires des racines provoquant la pourriture des racines. 2- De ce fait, la plante absorbera moins de nutriments et commencera à perdre sa couleur normale. En absorbant moins de substances, les fonctions de la plante changent également. 3- Il y aura donc moins de développement de rejets et par conséquent une floraison limitée. Pour remédier à ces problèmes, il existe des systèmes qui gèrent l’irrigation automatiquement. Les producteurs qui n’en disposent pas peuvent recourir à la méthode de collecte des eaux de drainage, en maintenant toujours sa valeur à environ 25% de la solution quotidienne. Avec les contrôles et les ajustements nécessaires,

cela permettra une croissance équilibrée de la plante et un gaspillage limité de ressources. Source : italianberry

MYRTILLES :

Amélioration du rendement grâce au peroxyde d’hydrogène Une plantation de myrtilles de 24 hectares à Huelva produisant des fruits rouges biologiques de haute qualité, rencontre comme beaucoup d’autres exploitations de la région des problèmes dus entre autres à la sécheresse du sol, la chaleur du climat et l’utilisation d’engrais organiques. Deux problèmes principaux ont été identifiés : - L’obturation des goutteurs qui entraîne une irrigation non uniforme et un apport insuffisant d’eau et d’engrais à une partie de la culture, et par conséquent des pertes de production. Jusqu’à 30 % des goutteurs étaient clairement obstrués, malgré l’utilisation intensive d’oxydants industriels. - Une mauvaise dissolution des engrais organiques dans l’eau d’irrigation, ce qui entraîne un faible taux de matière organique dans le sol, entravant la croissance des plantes. Les analyses ont montré que la teneur en matière organique était de 0,33 %. Les coûts inhérents à ces problèmes étaient élevés, à cause du remplacement des lignes de goutteurs jusqu’à deux fois par an, ainsi que la main-d’œuvre utilisée pour repérer et remplacer les goutteurs bouchés et les coûts des produits 32

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chimiques utilisés pour tenter de nettoyer les lignes d’irrigation. Pour surmonter ces problèmes, un système de génération de peroxyde d’hydrogène ultra pure a été installé dans l’exploitation et intégré au système d’irrigation. La moitié de la surface a été traitée avec du peroxyde d’hydrogène, et l’autre moitié a subi le traitement habituel hebdomadaire avec des produits chimiques. Au bout de six semaines de fonctionnement du générateur, les opérateurs ont observé que tous les goutteurs de la section traitée coulaient parfaitement, alors que la section non traitée comptait 30% de goutteurs bouchés. L’analyse de la qualité du sol a révélé une nette amélioration avec des niveaux de matière organique qui ont augmenté de 0,33 à 0,80 %. Après six mois de traitement, les améliorations de la culture étaient également clairement visibles, avec une plus grande vigueur des plants et une meilleure croissance végétative. Dans le secteur non traité, les plantes sont plus petites, et la croissance est nettement plus faible que dans le secteur traité au peroxyde d’hydrogène. La meilleure alimentation en eau et en nutriments de la culture se traduit

clairement par une meilleure croissance et des rendements plus élevés en myrtilles. Ces résultats s’expliquent par le pouvoir oxydant du Peroxyde UltraPure, qui maintient les lignes d’irrigation propres, tout en oxydant la matière organique dans les lignes d’irrigation et en la rendant disponible pour la culture. Cela permet de garantir la propreté des lignes d’irrigation et l’écoulement des goutteurs, de distribuer l’eau et les engrais de manière uniforme dans le champ tout en améliorant la nutrition des plantes. Source: https://per-diem.info/ www.agri-mag.com


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Agriculture du Maghreb zallam@alltech.com/ 0661 417 406 N° 140 - Décembre 2021 33


FRUITS ROUGES HUELVA SE CONCENTRE SUR LE BLEU

Les perspectives d’une augmentation significative de la consommation ont permis à la superficie de myrtilles à Huelva de poursuivre sa tendance à la croissance, augmentant de 5,6% cette saison.

La province de Huelva est la région avec la plus importante de production de myrtilles en Espagne, produisant 95% du total, et la plus grande zone de production d’Europe au niveau des primeurs. Selon les projections d’experts européens, la consommation de myrtilles en Europe pourrait se multiplier de façon exponentielle au cours de la prochaine décennie et multiplier par cinq la demande pour le produit, atteignant facilement 700 000 tonnes par an de consommation dans la région.

PARIEZ SUR LA CROISSANCE

Ces prévisions ont réactivé la filière de Huelva, qui a déjà ses propres variétés et a l’intention d’étendre les campagnes de production. D’autre part, la

consommation de myrtilles a été privilégiée pendant la crise pandémique, non seulement pour la préférence des consommateurs et du marché pour des aliments sains et naturels, mais aussi pour les qualités organoleptiques du fruit qui facilitent sa dégustation : individuellement ou collectivement dans les moments de confinement; dans le domaine du télétravail ou de la formation à distance; comme fruits frais, à grignoter ou surgelés; seul ou en accompagnement d’autres aliments…

ZONE DE CULTURE ET DE PRODUCTION

Les perspectives de cette augmentation significative de la consommation ont permis à la superficie

de myrtilles de Huelva de poursuivre sa tendance à la croissance et d’augmenter de 5,6% au cours de la saison en cours, atteignant des chiffres supérieurs à 3 600 ha. Quant à la production de myrtilles de la campagne 2020/21, elle a augmenté de 27,1% par rapport à la précédente, atteignant des volumes proches de 60 000 tonnes, et si l’on compare les quatre mois de février

à juin, dans la période de 2016 à 2021, l’augmentation des exportations de myrtilles de Huelva était de 99% en volume et de près de 70% en valeur. Sur ces volumes, plus de 75 % des exportations de myrtilles de Huelva sont destinées aux marchés d’Allemagne (43 %), du Royaume-Uni (17 %) et des Pays-Bas (15 %). Source: Blueberries Consulting

LES VIBRATIONS DIMINUENT LA QUALITÉ DES MYRTILLES PENDANT LE TRANSPORT

Ce sont les conclusions d’une étude scientifique qui a analysé l’effet des vibrations mécaniques sur la qualité post-récolte et les composés volatils dans les

myrtilles. Pour les besoins de l’étude, plusieurs paramètres ont été déterminés : la production d’éthylène, la fréquence respiratoire, la fermeté, l’incidence de la

décomposition, la teneur en solides solubles (SSC), la teneur en acide titrable (TAC), la teneur en flavonoïdes, la teneur totale en phénols (TPC), l’activité enzymatique et les composés volatils de la myrtille.

L’étude a montré que les vibrations mécaniques entraînaient une augmentation de la production d’éthylène, de la fréquence respiratoire, de l’incidence de la décomposition et de la diminution de la fermeté, de l’activité enzymatique, du SSC, du TAC, de la teneur en flavonoïdes, 34

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du TPC dans les myrtilles par rapport au témoin. Les vibrations mécaniques augmentaient également la teneur relative en alcools et diminuaient la teneur relative en esters par rapport au groupe témoin. La qualité des myrtilles a progressivement diminué avec l’allongement du temps de vibration pendant le transport, ce qui a considérablement réduit la durée de stockage et la valeur marchande des myrtilles. Source : hortitecnews www.agri-mag.com


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FRUITS ROUGES INVERSION DES DRUPES ROUGES DANS LES MÛRES La réversion des drupes rouges (RDR) est un trouble post-récolte des mûres dans lequel des drupes complètement noires deviennent rouges après la récolte. Ce trouble peut avoir un impact négatif sur la perception des consommateurs de mûres fraîches. La cause de la RDR est supposée être liée aux dommages intracellulaires subis en raison du stress mécanique et environnemental pendant et après la récolte. Les cultivars diffèrent par leur sensibilité à ce trouble, et les facteurs de culture, y compris le taux d’azote, les pratiques de récolte et d’expédition, et le climat pendant la récolte, affectent la gravité de la RDR. Dans une étude de 2 ans, sept génotypes (cultivars et sélections avancées) développés dans le programme de sélection de mûres de l’Universi-

té de l’Arkansas System Division of Agriculture (UA), avec une gamme de textures de fruits, ont été évalués pour déterminer si la fermeté était liée à la RDR. De plus, les fruits ont été récoltés à quatre heures différentes (7h00, 10h00, 13h00 et 16h00) pour déterminer si l’heure de récolte affecte le RDR. Les sept génotypes ont été collectés quatre fois à deux dates de collecte par an et évalués pour le RDR et la fermeté après 1 semaine de stockage au froid (5°C). L’étude a révélé que les fruits récoltés plus tôt dans la journée avaient le RDR le moins élevé, les récoltes de 7h00 ayant le RDR le plus bas au cours des deux années. Des différences génotypiques significatives dans le RDR et la fermeté des fruits ont été trouvées chaque année. La fermeté était négativement corrélée

avec le RDR en 2018 et 2019. Ces résultats indiquent que les producteurs peuvent être en mesure de réduire la prévalence de la RDR en choisissant des cultivars avec une consistance de fruit ferme et en récoltant tôt dans la journée.

PLASMA NON THERMIQUE, TECHNOLOGIE DE DÉCONTAMINATION La commercialisation des baies est un véritable défi car ce sont des aliments hautement périssables. En général, la durée de conservation des baies est limitée, en raison du ramollissement et des maladies des fruits causées par les champignons. Par ailleurs, parallèlement à l’augmentation mondiale de la consommation de baies, les maladies d’origine alimentaire ont également augmenté, avec comme principaux agents responsables identifiés : Norovirus et Salmonella. En effet, les chiffres montrent que les processus d’assainissement des baies ne sont pas toujours suffisants pour contrôler les risques microbiologiques, et de nouvelles interventions technologiques sont nécessaires. Dans ce sens, l’entreprise Oxyion®️ a créé le plasma non thermique (PNT), une technologie sans produits chimiques ni résidus, qui contrôle les micro-organismes et améliore les condi36

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tions post-récolte des fruits et légumes. Le PNT est un traitement qui a le potentiel pour des applications flexibles pour une grande variété de paramètres de processus de production de fruits et légumes. La technologie permet également d’augmenter la biosécurité environnementale dans les locaux, en prenant soin des personnes qui travaillent dans ces structures. Oxyion®️ a développé un équipement spécialisé qui effectue une injection ciblée de PNT dans des palettes de produits finis avant l›exportation, selon un processus innovant appelé insufflation. Cette application nécessite une housse de palette ou un sac selon le marché et le programme d’exportation du client. Le temps d’exposition est déterminé en fonction des kilos et du type d’emballage à traiter. Les résultats montrent moins de déshydratation des fruits et une dureté plus élevée. Selon ses concepteurs, cette technologie est le complément idéal de la chaîne

du froid dans les zones de process, les tunnels de pré-réfrigération et les chambres de stockage. Source : MyBlueProject www.agri-mag.com


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Myrtille

Les exportations mondiales dépasseront les 3 milliards de dollars d’ici 2025 Très plébiscitée pour sa saveur, sa polyvalence et ses bienfaits pour la santé, la consommation de myrtilles s’est étendue au-delà du frais, congelé et séché, à d’autres formes comme la purée et la poudre. Les myrtilles sont également utilisées comme ingrédients et additifs dans beaucoup d’aliments et de boissons. Ces nouvelles utilisations et formes de myrtilles ont conduit à un accroissement de la production dans le monde entier. La fabrication et le commerce mondiaux ont connu la croissance la plus spectaculaire entre 2010 et 2019, poussés de plus en plus haut par la demande croissante des consommateurs.

L’HISTOIRE DE LA DOMESTICATION DE LA MYRTILLE

Le développement des myrtilles cultivées a commencé au début des années 1900 grâce à la collaboration d’Elizabeth White et du botaniste de l’USDA Frederick Coville. Vivant dans une ferme de myrtilles dans le New Jersey, White a commencé à mener ses recherches sur les plants de myrtilles sauvages en corymbe dans les années 1890 alors que Coville a commencé ses recherches sur la culture des myrtilles sauvages

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en 1908. Après avoir commencé à correspondre, White a invité Coville à travailler avec elle sur sa ferme familiale. Ils sont devenus des partenaires commerciaux en 1911, récoltant et vendant leur première récolte commerciale de myrtilles en 1916. Depuis lors, la production commerciale de myrtilles s’est étendue aux États-Unis et à tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Ainsi, grâce aux progrès de la génétique et des pratiques de production, les myrtilles ont été cultivées dans au moins 30 pays en 2019 et sous divers climats.

Les principales classes de plants de myrtilles aujourd’hui cultivés commercialement sont le lowbush (myrtille sauvage), Northern Highbush, (myrtille caduque), Southern Highbush (myrtille pérenne), et les Rabbiteye (œil de lapin). La production végétale peut être courte ou longue, certains cultivars ne produisant que 1 à 5 ans, d’autres allant jusqu’à 40 à 60 ans.

PRODUCTION MONDIALE

La production mondiale a plus que doublé entre 2010 et 2019, passant de 439.000 tonnes à près de 1 Mt. Au cours de cette période, le nombre de pays ayant une production déclarable est passé à 30, sachant qu’en 2010, on comptait seulement 4 pays avec une production de 10 000 tonnes : les États-Unis (224 000 tonnes), le Canada (84 000 tonnes), le Chili (76 000 tonnes) et la France (11 000 tonnes). Le nombre de pays produisant au moins 10 000 tonnes a commencé à augmenter depuis 2012 et n’a pas diminué depuis. En 2019, au moins 11 pays ont franchi la barre des 10 000 tonnes. Le Pérou a connu l’expansion la plus impressionnante, passant de moins de 50 tonnes à près de 125 000 pour devenir le quatrième producteur derrière les ÉtatsUnis, le Canada et le Chili. Le Pérou est désormais le premier exportateur mondial en termes de valeur. Sur cette période, les pays de l’hémisphère sud ont représenté près de 40% de la croissance de la producwww.agri-mag.com


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tion mondiale atteignant près de 300 000 tonnes en 2019. La diffusion de la production dans l’hémisphère sud a étendu la présence saisonnière des myrtilles sur le marché aux 12 mois de l’année, augmentant la disponibilité pour les consommateurs et stimulant la demande mondiale. Aux États-Unis, les myrtilles sont la deuxième baie la plus produite. La production américaine oscille autour de 300 000 tonnes en moyenne depuis 2015, soit 36% de la production mondiale.

GROSSE PRODUCTION TOUTE L’ANNÉE

Les bleuets sont actuellement disponibles toute l’année. Les saisons se chevauchent. Les vitrines com-

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merciales ont pratiquement disparu. C’est précisément au changement de saison entre le nord et le sud que la production augmente le plus. Les différents fournisseurs ne rivalisent plus seulement avec leurs pairs de la même latitude, mais aussi avec ceux d’autres latitudes. Il y a des périodes de l’année où il y a beaucoup de chevauchement.

DES PRIX DE PLUS EN PLUS COMPÉTITIFS

L’augmentation de l’offre et l’émergence de fournisseurs à bas coûts ont conduit à un ajustement des prix tout au long de la chaîne. Cela a favorisé le commerce. Les myrtilles sont devenues plus populaires et ne sont plus un produit de luxe. D’autre

part, l’augmentation des promotions et le fait que les myrtilles soient recherchées par les chaînes pour attirer les acheteurs ont beaucoup aidé à augmenter les ventes. L’inconvénient est la baisse des prix payés aux producteurs. Les producteurs doivent devenir de plus en plus efficaces pour être compétitifs. Mais la différence de coûts entre les pays est très marquée, notamment le coût de la main-d’œuvre. Le taux horaire dans les pays d’Europe de l’Est (Serbie, Roumanie) est 3 à 4 fois inférieur à celui des pays de l’Ouest (France, Hollande, Allemagne). La différence est encore plus grande avec des pays comme le Pérou, l’Ukraine ou l’Afrique du Sud, où le taux horaire est 8 à 9 fois inférieur. Aucune efficacité ne peut compenser cela. La différenciation du produit est recherchée par la qualité, la forme de production (bio), la présentation, la régionalisation (le proposer comme local) ou la forme de commercialisation (vente directe à la ferme).

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EXPORTATIONS MONDIALES Si les exportations augmentent en moyenne de 5% au cours des 5 prochaines années, la valeur des exportations des 7 plus grands pays exportateurs de myrtille (Pérou, Chili, Mexique, États-Unis, Afrique du Sud, Pologne et Canada) atteindra près de 3 milliards de dollars d’ici 2025. Selon les données de la FAO, le volume mondial des exportations n’a pas diminué depuis au moins 2010, augmentant en moyenne de 46 000 tonnes par an entre 2015 et 2019. Compte tenu de l’expansion de la production et des exportations à partir de 2010 et de l’augmentation continue de la demande des consommateurs, les exportations de myrtilles fraiches devraient poursuivre leur trajectoire ascendante.

MONDIALISATION ET CONCURRENCE

La myrtille est le fruit qui a connu le plus grand succès auprès des consommateurs ces dernières années. Son offre et sa demande augmentent continuellement et elle est

devenue mondiale, par sa présence sur tous les continents. Cela a conduit à une concurrence de plus en plus féroce entre les fournisseurs. Les exigences du consommateur moderne constituent un autre défi. La question est de savoir si la production et la commercialisation de myrtilles seront en mesure de répondre à ces demandes pour assurer un succès futur, ou si ce sera à nouveau une étoile filante qui disparaîtra. La myrtille en tant que produit local et de saison appartient depuis longtemps au passé. En quelques années seulement, ce fruit s’est mondialisé comme peu d’autres produits l’ont fait. Aujourd’hui, il est cultivé de l’équateur jusqu’à l’extrême

nord et sud des continents. La plupart des pays producteurs de fruits ont plus ou moins adopté cette culture. Les fournisseurs traditionnels, tels que les États-Unis, le Canada, la Pologne, l’Allemagne, sont désormais confrontés à une concurrence croissante de la part de nouvelles origines telles que le Pérou, le Mexique, le Maroc, l’Europe de l’Est et la Chine. De nouveaux pays s’ajoutent à la liste chaque année, dont certains n’auraient jamais été pensés pour convenir à cette culture. C’est le cas de la Colombie, l’Équateur, la Zambie, la Namibie et le Kenya. Tout cela a conduit à une explosion de la culture des myrtilles dans le monde et tout au long de l’année. Le marché a répondu posi-

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tivement et la consommation a augmenté en conséquence.

INCONNUES ET DÉFIS

Mais cette croissance s’accompagne de nouveaux défis. Il y a beaucoup d’inconnues, telles que : • Y aura-t-il suffisamment de marchés pour absorber la grande production attendue ? • Comment les différents pays vontils se positionner dans le concert des fournisseurs ? • Qu’adviendra-t-il des prix, vont-ils continuer à baisser, compliquant la rentabilité ? • Y aura-t-il suffisamment de diversification et de valeur ajoutée pour l’empêcher de devenir un produit banal ? • La production sera-t-elle suffisamment durable pour répondre aux demandes des générations futures ?

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L’AVENIR DE LA FILIERE MONDIALE

La recherche sur les variétés ne dépend plus comme avant des institutions publiques, mais se déroule désormais également dans l’industrie privée, ce qui entraîne des progrès plus rapides dans la génétique et le développement des variétés. Des recherches sont en cours pour améliorer le rendement, la qualité des baies, la résistance aux maladies et aux ravageurs, et la résistance au froid et à la chaleur. Il y a également des améliorations technologiques pour mieux gérer, récolter et emballer les cultures. Par exemple, en raison de leur plage de besoin en froid (0 à 400), les cultivars Southern Highbush (comme ceux utilisés au Maroc) peuvent être cultivés comme système de gestion des buissons à feuilles persis-

tantes pour produire des baies toute l’année ou à des moments spécifiques. Selon la zone géographique, le « persistant » peut prévenir ou gérer la défoliation grâce au choix du moment de la taille et son intensité. Alors que la prévention permet une production toute l’année, la défoliation gérée permet aux producteurs de contrôler ou de cibler le moment où les baies sont mûres, et donc le moment où elles peuvent être récoltées. Pour la défoliation dirigée, selon le cultivar, le délai entre la taille et la récolte varie de 5 à 8 mois. Par exemple, si vous visez une récolte en mai, les buissons seront taillés en janvier. La production à feuilles persistantes, utilisée dans certaines régions des États-Unis, a également permis à la production de myrtille de s’étendre à des régions au climat plus chaud comme l’Australie, le

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Mexique, le Pérou, l’Espagne et le Maroc. A noter que les variétés de myrtille actuelles appartiennent toutes au genre Vaccinium et à la section Cyanococcus. Cependant, des variétés sauvages en dehors de Cyanococcus sont connues dans le monde entier, même dans des zones plus isolées telles que les îles du Pacifique Sud. Avec le succès des myrtilles, certains de ces pays commencent à cultiver leurs propres variétés sauvages. Le niveau actuel de la recherche scientifique ne permet pas encore de combiner facilement la génétique des variétés Cyanococcus et non-Cyanococcus. Les progrès attendus de la technologie génétique rendront probablement cela possible au cours des prochaines décennies, ce qui conduira au développement de nouvelles variétés et à la propagation de la production de myrtille.

gent que le produit qu’ils achètent soient issus d’une production durable. Pour cela, ils s’informent, lisent, se laissent influencer par les réseaux sociaux, etc. Ce point deviendra de plus en plus important. Les productions qui ne répondent pas à ces exigences peuvent avoir de sérieux problèmes et peuvent même sortir du système.

Certains aspects sont considérés comme pertinents, tels que l’utilisation de l’eau et de l’énergie, les émissions de gaz à effet de serre, l’impact sur la biodiversité, les transports, etc. La question est de savoir si la production de bleuets dans les différentes régions pourra passer le test de la durabilité.

PRODUCTION DURABLE

RO ITS RU

Le moyen le plus naturel

G FRUITS ROU

de rentabiliser les cultures de

Fruits Rouges Augmente la tolérance de la plante au stress.

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UGES

ES

F

Les consommateurs modernes exi-

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FRAISE

Importance du choix variétal Si on retrace l’historique de ces dix dernières années, on constate qu’après son apparition, une variété est à la mode 2 à 5 ans après quoi elle est détrônée par une autre qui prend sa place. Ce n’est plus comme avant quand une variété comme la Camarosa pouvait durer une vingtaine d’années. En fait, aujourd’hui avec l’entrée en jeu de la grande distribution, les GMS éliminent certaines variétés et en retiennent d’autres, et les producteurs sont obligés de cultiver les variétés agréées par les supermarchés car ce sont eux les clients. Ainsi, au moment de choisir quelle variété de fraisier il va mettre en culture, un producteur doit tenir compte d’un certain nombre de critères. En effet, l’évolution des exigences des clients et la mise au point permanente de nouvelles variétés amènent les producteurs à faire des choix quant à leur stratégie de production. Au Maroc, le problème pour ceux qui exportent les fraises en Espagne, c’est que les variétés cultivées doivent être à double fin, valables aussi bien pour le frais que pour le surgelé. Les variétés destinées au surgelé doivent avoir en plus, des caractéristiques adaptées avec une texture très forte. Pour le frais, les variétés utilisées doivent être précoces pour bénéficier de prix élevés. Ainsi, il est difficile de concilier toutes les exigences puisque par exemple, on peut trouver une variété bonne pour le frais mais qui est molle, donc non adaptée au surgelé. Il est rare de trouver des variétés qui répondent à tous les critères. Le principal apport c’est qu’elles sont demandées par les clients. Ainsi, si le producteur a recours à ces variétés c’est parce qu’elles figurent dans la liste établie par les différentes grandes surfaces. Il n’est pas question de produire des fraises qui ne seront pas acceptées commercialement. Ainsi, dès qu’une nouvelle variété est dans la liste agréée par la

grande distribution, automatiquement les producteurs vont la chercher et la mettre dans leur programme de culture. Que peut faire le producteur d’une variété refusée à partir du mois de janvier ? Il faut suivre le marché et la demande de la clientèle. Parfois ces variétés donnent de bons rendements sinon, dans le cas contraire, l’agriculteur subit les conséquences car même s’il a la bonne variété demandée et que le prix sur le marché soit intéressant, il n’a pas forcément le rendement adéquat. En outre les grandes surfaces exigent que le producteur leur fournisse un éventail de variétés et ne sont pas intéressées par une seule ni par les petites quantités.

Un choix variétal en constante évolution

Avec la mondialisation des échanges et le risque de perte de parts de marché, les professionnels marocains ont progressivement diversifié la gamme destinée à l’export. Ils ont ainsi opté pour de nouvelles variétés de fraisier dotées de performances supérieures, notamment en termes de précocité, de gustativité et de conservation. Cette stratégie a par ailleurs permis de rallonger la période d’exportation et d’accéder à des segments de marché supplémentaires. Aujourd’hui, de nombreuses variétés sont à la disposition des producteurs

marocains, le choix étant dicté par les objectifs de production. Globalement les variétés utilisées sont sensiblement les mêmes que dans la zone de Huelva qui est la principale région de production des fruits rouges en Espagne, notre principal concurrent, mais avec des proportions différentes. En général, les producteurs optent pour une combinaison de plusieurs variétés afin de couvrir l’ensemble du cycle et mieux répondre aux impératifs des débouchés (précocité, frais, surgelé). Cependant, malgré ce panel diversifié, les fraisiculteurs marocains, surtout les petits d’entre eux, ont du mal à faire le choix pour chaque campagne et à maitriser la conduite technique culturale et phytosanitaire, vu que chaque variété possède des spécificités propres aussi bien au niveau des besoins en eau, de la fertilisation que de la sensibilité aux maladies et aux ravageurs. En conséquence, se pose de manière évidente, la problématique de la recherche de variétés de fraise qui peuvent permettre d’atteindre des objectifs comme : • Acceptabilité de ces variétés par les supermarchés et clients du Maroc. • Adaptation aux conditions du sol et au climat du Maroc. • Itinéraire technique clair et accessible pour l’ensemble des agriculteurs. • Obtention de rendement élevé et de qualité supérieure Les producteurs demandent par ailleurs aux obtenteurs de leur transmettre de façon continue les connaissances techniques nécessaires pour assurer un bon suivi et le développement de la culture sur le terrain.

Création variétale

Anticiper les besoins La mise au point d'une nouvelle variété de fraisier est un travail long et complexe. Les chercheurs croisent entre elles les espèces présentant des aptitudes complémentaires et trient dans la 44

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descendance les individus répondant au mieux aux objectifs qu'ils se sont fixés. Le processus nécessite près de dix années entre la conception d'un projet par le croisement initial de deux plantes et la mise sur le marché de milliers de plants d'une variété commerciale. Mais il existe de nouveaux outils en génétique, les biotechnologies, qui améliorent considérablement le processus de création variétale. Pour les obtenteurs, les objectifs de sélection sont très nombreux et variés. Ils doivent prendre en considération les désidératas aussi complexes que divers, des producteurs, marchés et consommateurs. Ainsi, au-delà de l'aspect gustatif, il faut rechercher des variétés capables de se démarquer du produit standard tout en assurant au producteur rendement, facilité de cueillette, résistance aux maladies, ... La création variétale doit même en anticiper les besoins. Certains critères intéressent l’ensemble des obtenteurs, notamment la floraison, la résistance aux maladies et la richesse en antioxydants, etc. En effet, la maîtrise de la floraison du fraisier permettrait de mieux gérer les périodes de production. L'allongement de la période de production est le meilleur moyen d'augmenter le potentiel

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de rendement au niveau de la plante sans nuire à la qualité gustative du fruit. Par ailleurs, la création de variétés de fraisier naturellement résistantes aux maladies permettrait de limiter l'utilisation des produits phytosanitaires (difficulté de gérer les Délais Avant Récolte). Le but est de permettre la production de fruits de qualité sans résidus, respectueux de l'environnement et d'en assurer le rendement, surtout avec la réduction du nombre de solutions pesticides autorisés par les cahiers des charges imposés par les chaines de distribution. La qualité du fruit est aussi l'un des principaux objectifs de sélection des programmes de création variétale. En particulier, la richesse en antioxydants est un caractère recherché pour la haute qualité nutritionnelle qu'elle confère à la fraise. Cependant, le choix d’une variété n’est pas à lui seul garant de bons résultats. En effet, le mode de culture influence fortement le rendement, et pour cela il faudrait assurer à la variété retenue les conditions adéquates pour qu’elle puisse exprimer pleinement ses potentialités productives. Par conséquent, l’agriculteur devra maîtriser les techniques de culture appropriées et notamment la fertilisation (programme

différent d’une variété à l’autre) pour concilier productivité, régularité de production et qualité des fruits tout au long de la campagne. Il ne faut pas oublier que dans le domaine des fruits rouges la production marocaine est confrontée à la concurrence internationale. Nos producteurs sont obligés d’être à la pointe (irrigation, conduite, fertilisation, traçabilité, lutte intégrée, auxiliaires, etc.) pour entrer en concurrence avec les différents pays producteurs sur des marchés très exigeants.

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LA POURRITURE GRISE DES FRAISES

À chaque problème, sa solution La pourriture grise causée par Botrytis est l’une des maladies les plus destructives et les plus répandues chez les fraisiers. Les symptômes de la pourriture grise peuvent se manifester avant la récolte tout comme sur les fruits déjà récoltés. Identification

Les pétales infectés par Botrytis brunissent à mesure que la maladie progresse sur les fleurs. Des taches brunes se forment sur le calice et le fruit et produisent une croissance fongique d’un blanc gris. Une masse de moisissure grise et poudreuse vient à recouvrir la surface du tissu infecté. Les fruits atteints finissent par s’assécher et se momifier. Botrytis infecte à l’occasion le collet des fruits dans les entrepôts réfrigérés.

Biologie

La pourriture grise Botrytis est causée par le champignon Botrytis cinerea. Les feuilles mortes des fraisiers sont la source la plus importante des spores qui infectent les fleurs et les fruits quand les conditions deviennent favorables. Les spores de Botrytis sont dispersées par le vent ou les éclaboussures. Les nouveaux bourgeons floraux et les fleurs de fraisiers épanouies sont très sensibles à 46

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l’infection transmise par ces spores. Les infections des fruits restent habituellement dormantes dans le fruit immature puis elles deviennent transmissibles à mesure que les fruits murissent. Cette infection latente explique pourquoi la pourriture peut apparaître sur de nombreux fruits qui sont pourtant sans symptômes apparents à la récolte. Aux endroits où Botrytis répand ses spores, la surface de bon nombre de fraises risque d’être contaminée par ces spores avant la récolte. Des infections secondaires peuvent se produire ensuite par des blessures microscopiques sur les fruits après la récolte. Les spores germent et infectent les fraises à des températures variant entre 0 °C et 26 °C, mais la température optimale pour leur propagation est de 20 °C. Les spores ont besoin d’eau pour germer et exigent une période d’humidité dont la durée varie selon la température.

Période d’activité

Les plants de fraisier sont sensibles à Botrytis durant la floraison et de nouveau lorsque les fruits murissent. Les infections s’intensifient à des températures modérées (15 à 20 °C), lorsque l’humidité relative est élevée et que les plants sont humides au moment de la floraison. L’incidence de l’infection est hautement reliée avec l’abondance des précipitations au cours des 11 à 30 jours précédant la première récolte. Notes de surveillance Seul un dépistage attentif des premiers fruits verts permet de déceler le début du développement de la moisissure grise. Il faut surveiller l’apparition de sépales noircis et l’apparition d’une zone brunâtre qui se développe sur le fruit, juste sous les sépales. Attention cependant de ne pas confondre les symptômes avec d’autres maladies comme l’anthracnose (sur les fruits), la pourriture amère (sur les fruits) et la tache commune www.agri-mag.com


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LA POURRITURE GRISE (sur les sépales). L’observation en culture est par ailleurs très importante, notamment lorsque les fleurs sont blessées par le gel et donc plus sensibles aux infections. Examiner le centre des rangs, là où l’humidité relative est la plus élevée. Les plus vieilles plantations où les débris végétaux se sont accumulés avec le temps sont le plus à risque. Les fleurs blessées par le gel sont très sensibles à l’infection par Botrytis.

Moyens de lutte culturaux Choix du site et type de plantation

Le site, la densité, la méthode de plantation et le volume d’abris doivent faire en sorte d’assurer un séchage rapide du feuillage et des fleurs afin de limiter le développement du champignon. Ainsi, il faut choisir un site où l’air circule facilement, avec une bonne exposition au soleil, sur un sol qui se draine bien. Et toujours pour assurer un séchage rapide du feuillage, il est préférable d’orienter les rangs dans le sens des vents prédominants.

Rotation

Une façon simple d’éviter les pro-

blèmes de pourriture grise est de faire une rotation courte. La quantité d’inoculât n’a pas le temps de s’accroître au point de provoquer des pertes importantes. L’inconvénient majeur de la rotation courte se situe au niveau du coût d’implantation des fraisiers qui revient plus souvent. Il s’agit donc d’une méthode plus facilement envisageable pour de petites superficies que pour des grandes.

Un des meilleurs moyens de prévenir la pourriture grise est de briser son cycle de vie en éliminant tout simplement les feuilles des fraisiers après la récolte. L’effet de cette technique ne se fait toutefois sentir que la saison suivante. En pratique, il y a plusieurs façons d’éliminer les feuilles, soit le brûlage, le fauchage, l’enfouissement et l’enlèvement à la main des feuilles.

Résistance variétale

Fertilisation

On ne connaît pas de variétés de fraises résistantes au botrytis, mais leur sensibilité est variable. Les variétés dont les fleurs et les fruits se trouvent en-dessus des feuilles, celles qui forment des fruits fermes avec un long pédoncule et des sépales ne plaquant pas contre le fruit sont considérées comme moins sensibles. Et la sensibilité diminue encore si le cône central ne mûrit qu’après la chair qui l’entoure.

Mesures préventives

Les mesures préventives sont indispensables pour éviter le maintien de l’eau sur l...a plante et pour aérer la culture. Les plantations suffisamment aérées, gérées avec un bon contrôle de la fertilisation et de l’irrigation, préviennent le développement accru de la pourriture grise. Il est possible de diminuer fortement les dégâts de botrytis en prenant des mesures indirectes comme enlever systématiquement de la fraisière toutes les feuilles sèches et, pendant la récolte, tous les fruits pourris. 48

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La fertilisation azotée a un rôle important à jouer dans le contrôle de la pourriture grise. Ainsi, un chercheur américain a trouvé que l’incidence de la pourriture grise est accrue grandement lorsqu’on double la quantité appliquée d’un engrais azoté soluble. L’effet de la fertilisation azotée serait en fait indirect : elle provoque une croissance de feuilles abondantes, ce qui fait que l’humidité reste plus longtemps, favorisant ainsi le développement de la pourriture grise. Le chercheur évalue que l’accroissement de rendement provenant de cette application de l’engrais azoté ne compense pas pour autant les pertes encourues par l’accroissement des problèmes de pourriture grise.

Paillis

L’utilisation d’un paillis de plastique, essentielle à plusieurs points de vue en production de fraises, permet aussi de diminuer le niveau d’inoculât et le contact des fruits et des fleurs avec le sol. Le paillis permet donc de diminuer autant la pourriture grise que d’autres types www.agri-mag.com


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LA POURRITURE GRISE de

pourriture moins fréquents mais qui s’attaquent aux fruits entrant en contact avec le sol.

Désherbage

Les fraisières infestées de mauvaises herbes qui peuvent être hôte de Botrytis, sont des sources supplémentaires d’inoculât, quoique négligeables par rapport aux feuilles de fraisiers. Plus que leur rôle mineur comme agent de transmission de la maladie, les mauvaises herbes abondantes vont faire en sorte que l’humidité reste élevée plus longtemps près des fraisiers, ce qui augmente les chances de développement du Botrytis. Il est important de ne pas déranger le sol par le sarclage entre le moment de la floraison et la récolte de façon à ne pas répandre davantage les spores.

Programme de lutte

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). C’est le contexte de l’exploitation qui doit déterminer le positionnement des fongicides. En effet, selon le stade ou les stades de développement de la maladie sur la parcelle, le producteur devra choisir le ou les fongicides présentant les modes d’action et de pénétration les plus adaptés, à savoir : préventif et/ou anti-sporulant et/ou rétro activité, contact et/ou translaminaire, et/ou diffusant, systé50

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mique. Il doit également prendre en considération la polyvalence de ces fongicides pour lutter contre d’autre maladies. Les traitements durant la période de floraison demeurent une priorité. Des recherches ont démontré que 60 % des pertes en fruits occasionnées par la moisissure grise sont causées par des infections lors de la période de floraison. L’efficacité de la protection permet d’un côté d’obtenir des fraises saines à la récolte et aussi d’aborder plus sereinement la phase de commercialisation face aux exigences de qualité puisqu’il y aura moins de pertes au stockage, au transport et sur les étalages. Toutefois, il est recommandé de privilégier les traitements en préventif, de respecter les doses recommandées et d’inclure dans le programme de traitement des fongicides issus de différentes familles chimiques afin de prévenir le développement de résistances. Il est recommandé de toujours vous référer aux étiquettes des pesticides pour les doses, les modes d’application et les renseignements supplémentaires disponibles sur le site Web de l’ONSSA. Comme pour tout produit phytosanitaire, il est important de respecter les bonnes pratiques de traitement: - Éviter les traitements aux heures chaudes de la journée et ne pas appliquer lorsque la température attendue après application est élevée - Utiliser un appareillage adapté à la conduite de culture et bien réglé - Ne pas trop réduire le volume de bouillie - Par précaution, certains fongicides ne doivent pas être appli-

qués avec un adjuvant ou en mélange avec des engrais foliaires. Il est connu depuis plusieurs années que le champignon causant la moisissure grise est partiellement ou complètement résistant à certains fongicides. En fait, toute population fongique peut contenir des individus qui sont naturellement résistants aux fongicides. L’usage répété d’un même fongicide peut entraîner une perte progressive ou soudaine d’efficacité de celui-ci. Par conséquent, l’efficacité des fongicides peut varier d’un site à un autre, selon l’usage qui en est fait (nombre d’applications, doses et recouvrement). Par ailleurs, eu égard aux exigences de plus en plus strictes des marchés de l’exportation en matière de résidus de pesticides, la lutte intégrée paraît de plus en plus la solution la plus adéquate pour faire face aux ennemis du fraisier. Dans ce sens, il existe des fongicides biologiques notamment à base de Pythium oligandrum ou à base de souches Trichoderma comme solutions au problème de pourriture grise. De même, certains produits stimulent l’activité microbienne utile du sol, rendant ainsi la nutrition hydro-minérale de la plante plus efficiente en plus de la protection et la stimulation du système racinaire et l’amélioration de l’autodéfense et la résistance au stress chez la plante.

Post-récolte

En post-récolte, les fruits doivent être manipulés avec soin afin d’éviter les blessures, puis être refroidis rapidement. Évitez de cueillir les fruits trop mûrs.

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Désherbage

Céréales

Dr. Abbès Tanji, Spécialiste du désherbage

De nouvelles molécules pour le contrôle du ray grass résistant aux herbicides

P

Traitement de pré-levée du blé.

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our le contrôle du ray grass résistant aux herbicides, de nouvelles molécules d’herbicides de pré-levée et de post-levée très précoce du blé ont été récemment homologuées: chlortoluron, prosulfocarbe, triallate, chlortoluron + isoxabène, prosulfocarbe + s-métolachlore, diflufénican + flufénacet + flurtamone, etc. Cependant, l’efficacité de ces désherbants nécessite un sol bien travaillé et suffisamment humide. En tout cas, la gestion intégrée des adventices doit forcément combiner la rotation des cultures, le faux semis, le pâturage et les herbicides appropriés.

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Désherbage

Ray grass résistant aux herbicides infestant les champs de blé irrigués

Ray grass résistant aux herbicides

La résistance du ray grass aux herbicides de postlevée est confirmée depuis l’an 2000 aux Doukkala, en Chaouia, au Tadla et au Gharb. En fait, les herbicides de post-levée qui inhibent l’enzyme acétyl co-enzyme A caboxylase (ACCase) ainsi que les herbicides qui inhibent l’enzyme acéto-lactate synthase (ALS) sont devenus inefficaces sur les populations de ray grass résistant. Pour le contrôle du ray grass résistant, plusieurs herbicides ont été récemment homologués : chlortoluron, prosulfocarbe, triallate, chlortoluron + isoxabène, prosulfocarbe + s-métolachlore, diflufénican + flufénacet + flurtamone, etc. Ces herbicides peuvent être employés avant la levée du blé ou en post-levée très précoce. Traitement de post-levée précoce du blé avec le pulvérisateur à tracteur.

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L’efficacité de ces désherbants nécessite un très bon travail du sol et une humidité du sol suffisante le jour du traitement et pendant les quelques jours qui suivent le traitement. Quand ces herbicides sont convenablement appliqués, ils empêchent la levée du ray grass et des autres adventices graminées et dicotylédones. Si d’autres adventices (brome, alpistes, avoine, dicotylédones) poussent après les traitements, le recours à d’autres traitements de postlevée serait indispensable.

Bromes

Contre les bromes qui infestent les blés, il faut intervenir en post-levée précoce, au stade 1 à 3 feuilles du brome, avec des produits qui contiennent pyroxsulame, sulfosulfuron, iodosulfuron + mésosulfuron, etc. L’efficacité de ces produits est en général très variable sur le brome (de 0 à 100%), car le brome est une plante très difficile à contrôler avec les herbicides seuls. Le brome partiellement contrôlé avec les herbicides produit des panicules et des semences. Une gestion intégrée du brome nécessite de combiner la rotation des cultures, le faux semis, le pâturage et le désherbage chimique précoce avec des herbicides

appropriés. Dans certains cas, le blé traité avec ces herbicides est sévèrement affecté : arrêt de croissance du blé, réductions de hauteur et de biomasse pendant plusieurs semaines. Mais, le blé retrouve en général sa croissance normale, surtout après les pluies ou les irrigations et l’apport d’azote de couverture. Aucun herbicide n’est recommandé pour contrôler les bromes dans l’orge.

Avoines et alpistes

Pour le désherbage du blé, plusieurs herbicides sont efficaces sur les alpistes, l’avoine stérile et les ray grass non résistants : clodinafop, pinoxaden, pyroxsulame, sulfosulfuron, iodosulfuron + mésosulfuron, etc. sachant que plus le désherbage est précoce, plus l’efficacité est excellente sur les adventices. Pour le désherbage chimique précoce de l’orge, pinoxaden contrôle bien les alpistes, les ray grass non résistants et l’avoine stérile.

Dicotylédones

En absence d’adventices résistantes aux herbicides, tous les produits de post levée homologués pour le contrôle des adventices dicotylédones dans les céréales à paille www.agri-mag.com


Traitement de post-levée précoce du blé avec le pulvérisateur à dos.

sont utilisables sur le blé, l’orge, l’avoine et le triticale. Il suffit de choisir le désherbant qui convient au stade de la culture. Par exemple, au stade début à fin tallage des cultures, les jeunes adventices sont en général sensibles aux herbicides de post-levée précoce. Pour le désherbage tardif (fin tallage à montaison ou gonflement), les produits à base d’hormones (2,4D ou 2,4-D + MCPA) sont généralement efficaces sur les adventices dicotylédones développées. En présence du coquelicot et du chrysanthème résistants aux herbicides, il est possible de recourir à des désherbants de post-levée précoce : aminopyralide et autres.

Autres techniques de désherbage Désherbage avant le semis direct

S’il n’y a pas d’adventices avant le semis, alors le semis direct a lieu sans aucun traitement herbicide. Mais, en cas de présence d’adventices et de repousses de cultures avant le semis direct, le recours au désherbage chimique avec un herbicide non sélectif www.agri-mag.com

comme le glyphosate devient nécessaire. À signaler que le Glyphosate n’est pas résiduel, et qu’il est possible de semer immédiatement après le traitement.

Pâturage avant le semis Après les pluies précoces de septembre et d’octobre, la levée des adventices ainsi que des repousses des cultures précédentes produit parfois une végétation abondante avant le semis. Dans ce cas, le pâturage peut être bénéfique pour nourrir les animaux et réduire les infestations avant le semis des cultures.

Faux semis

Le faux semis (avec ou sans retard de semis) contribue à la réduction des densités des adventices. Cette technique permet de diminuer dans les parcelles à emblaver, le stock de semences des adventices en général et celui des adventices résistantes aux herbicides en particulier : ray grass, coquelicot et chrysanthème. Il faut juste préciser que le faux semis consiste à : 1) stimuler la levée des adventices après une pluie consistante ou une bonne irrigation, 2) détruire les plantules des adventices et des repousses de

cultures avec un ou plusieurs labours. L’efficacité des labours sur les plantes dépend des espèces (annuelles ou vivaces), du type de sol, de l’outil utilisé et des conditions climatiques.

Rotation des cultures

La rotation des cultures peut jouer un rôle essentiel dans la gestion des peuplements adventices, surtout si toutes les cultures de la rotation sont désherbées convenablement. Divers herbicides sont actuellement homologués pour le désherbage des différentes cultures.

Conclusion

Le contrôle du ray grass résistant aux herbicides est possible grâce à une gamme de produits récemment homologués pour le désherbage de pré-levée et de post-levée très précoce du blé. L’efficacité de ces désherbants nécessite un sol bien travaillé et suffisamment humide. Ne pas oublier de pratiquer la lutte intégrée

contre

les

adventices

combinant la rotation des cultures, le faux semis, le pâturage et les traitements herbicides appropriés.

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Syngenta lance la chaîne Saba+ Des conseils adaptés aux attentes des producteurs

Dans le cadre du programme SABA+, Syngenta leader mondial dans son secteur en matière de semences et protection des cultures s’engage à accompagner les producteurs céréaliers tout au long de la campagne en se basant à la fois sur le conseil technologique, l’échange d’expertise, l’expérimentation aux champs et l’accompagnement technique.

Mr Tanji Abbes Expert Chercheur

SABA+, une initiative qui œuvre toujours au côté des agriculteurs sur le terrain aussi bien que sur les plateformes digitales tout au long de l’itinéraire cultural pour les guider, les conseiller et répondre aux difficultés auxquelles ils font face. L’engagement de Syngenta en faveur d’une agriculture compétitive et durable prend tout son sens au travers de la relation qu’elle entretient avec toutes les parties prenantes du monde agricole. Parce que la filière céréalière constitue l’une des principales filières de la production agricole au Maroc vu son poids socio-économique éminent sur le secteur agricol au Ma-

Mr El Aissaoui Abdellah Expert Chercheur

roc. Syngenta met à la disposition des agriculteurs céréaliers un contenu pertinent et des conseils adaptés aux attentes et aux besoins de chacun allant de la semence à la protection des cultures. Syngenta a lancé donc une émission spéciale s’inscrivant dans le programme SABA+ avec l’intervention d’experts reconnus sur l’échelle nationale par leur savoir-faire, expertise et professionnalisme afin de répondre aux questions que se posent les producteurs céréaliers au quotidien sous le nom de « chaîne Saba+ » +‫قناة صابة‬# Tout ce que l’agriculteur a besoin de savoir sur le travail du sol c’est à dire le matériel,

Playlist Emission SABA+ :

le bon timing pour le labour et les facteurs clés de succès de l’opération ainsi que la gestion raisonnée des adventices. Des épisodes disponibles respectivement sur la page Facebook et la chaîne Youtube Syngenta Maroc, d’autres suivront notamment pour mettre en avant plusieurs thématiques intéressantes. En parallèle des épisodes, Syngenta met à la disposition des agriculteurs céréaliers un guide digital par stade d’avancement sur son site web commençant par la préparation du sol pour garantir la disponibilité, l’accessibilité aux informations et aussi apporter une aide précieuse aux acteurs de la filière céréalière.

Guide céréalier digital :

SABA+ continue encore avec vous et pour vous chers agriculteurs. 56

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‫حماية مضمونة وفعالة ضد الربيعة‬

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Phyto-Protection

Mildiou de la pomme de terre

Principes de la protection fongicide Le mildiou constitue une menace partout où la pomme de terre est cultivée et particulièrement pour les cultures en climats frais et humides. En pression élevée de maladie, la maîtrise du mildiou nécessite des traitements préventifs et répétés, alors qu’une lutte inadaptée peut se traduire par des dégâts économiques importants. Ce champignon se développe au champ mais également au stockage avec un pouvoir de contamination important et les pertes peuvent atteindre 100% de la récolte.

Voir la vidéo

L

e mildiou de la pomme de terre, une maladie causée par l’agent pathogène Phytophthora infestans, est l’un des plus grands défis pour cette culture. Bien que cette maladie soit connue depuis longtemps et bien étudiée, elle est toujours redoutée dans toutes

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les régions de production. Dès que les conditions météorologiques sont favorables au développement de l’agent pathogène, celui-ci peut engendrer des pertes importantes de récolte. De plus, quand l’humidité de l’air est élevée, une température moyenne supérieure d’un degré seulement accroît nettement le

potentiel de l’agent pathogène, ce qui est un constat alarmant face au réchauffement climatique. En moyenne, Phytophthora détruit environ 16 % de la production mondiale annuelle de pommes de terre. Dans l’Union Européenne, les pertes et les dépenses pour la lutte contre la maladie occasionnent des coûts

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Phyto-Protection

annuels estimés à environ un milliard d’Euros. Parmi les sources de contamination les plus fréquentes à partir desquelles se propage la maladie, les semences contaminées, les décharges de vieilles pommes de terre et les repousses dans les champs, à savoir les repousses individuelles d’une ancienne récolte et qui se développent la saison suivante. Étant donné que le cycle de développement de l’agent pathogène n’est que d’environ 3 à 5 jours, la maladie a la capacité de se répandre extrêmement vite sur le plan régional lorsque les conditions atmosphériques sont favorables.

Combiner différentes approches

Plusieurs stratégies peuvent être employées afin de réduire les pertes causées par Phytophthora dans la culture de la pomme de terre. Les différents moyens de lutte disponibles ont tous leurs propres limites, soit en termes d’efficacité, de toxicité ou d’applicabilité. De plus, chaque stratégie de lutte doit être adaptée aux conditions locales. Les perspectives de réussite sont optimales lorsque l’on combine plusieurs stratégies dont le choix 60

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doit se faire au cas par cas. Une combinaison de ces approches contribue à rendre la culture de la pomme de terre nettement plus rentable et écologique à la fois. L’utilisation de modèles prédictifs fiables et un diagnostic affiné sur le terrain sont des conditions primordiales pour pouvoir prendre les contre-mesures appropriées et ciblées sans perdre de temps.

Mesures prophylactiques

• Opter pour la rotation culturale entre les solanacées et les autres familles. • Eliminer les résidus des précédents culturaux (repousses et feuilles) et les mauvaises herbes (surtout de la famille des solanacées). • Choisir une variété relativement résistante (dans la mesure du possible) et une semence saine et certifiée. • Désinfecter les lieux de stockage des récoltes précédentes et l’outillage. • Conduire la culture en butte. • Eviter l’irrigation par aspersion. • Eviter les excès d’azote. • Eliminer régulièrement les fanes et les plants malades. La lutte chimique En complément des mesures

prophylactiques, du suivi fiable de l’infestation et du diagnostic précoce d’épidémies, il est déterminant de choisir la stratégie fongicide et les produits les plus adaptés pour venir à bout du mildiou. De préférence, les traitements doivent être réalisés en préventif afin de lutter efficacement contre le mildiou. Le choix du produit approprié (contact, systémique, etc.) est régi par plusieurs paramètres à savoir le stade de la plante, le but du traitement (préventif ou curatif) et l’étendue de l’aire de traitement (foyer ou général). Pour assurer le succès de la lutte contre la maladie, on utilise, la plupart du temps, une combinaison de plusieurs préparations qui doivent être répandues plusieurs fois selon les conditions de l’année. Les fongicides disponibles sont adaptés à différents stades de développement du plant. Ces préparations se différencient par leur mécanisme d’action, ce qui augmente non seulement leur efficacité mais ralentit également la capacité de Phytophthora à s’adapter à ces fongicides. Pour le choix du fongicide, différentes propriétés seront requises tout au long de la saison de culture, selon le stade phénologique, la pression de la maladie et l’état sanitaire du champ. Il existe ainsi différentes solutions qu’il convient de choisir selon la situation : - Produits de contact sans protection des tubercules, qui assurent une action préventive par destruction des spores lors de leur germination, - Produits de contact ou assimilés, avec protection des tubercules. Ils offrent une forte action préventive sur les spores avec une diminution du potentiel de germination. Ils permettent la protection du feuillage, des tiges et des tubercules - Produits pénétrants ou translaminaires avec ou sans rétroaction (curativité). Ils permettent de protéger aussi bien le feuillage www.agri-mag.com


‫ﺑﺎﺳــﻒ ﺗﻮﻓﺮ ﻟﻜــﻢ ﺣﻤﺎﻳــﺔ ﻣﺜﺎﻟﻴﺔ‬ ‫ﻟﻠﺒﻄﺎﻃــﺲ ﻣــﻦ اﻟﻤﻴﻠﺪﻳﻮ‬

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‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 140 - Décembre 2021‬‬

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Phyto-Protection

que les tiges et les tubercules Les nouvelles spécialités fongicides offrent de nombreux atouts par rapport aux produits de contact conventionnels : durée d’action plus longue, résistance au lessivage, protection des

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organes en croissance et des tubercules, ou encore un effet anti-sporulant. Ces produits permettent également l’alternance des modes d’action et contribue à prévenir les risques d’apparition de souches résistantes. Les

bénéfices d’un programme de lutte construit avec ces nouveaux produits sont entre autres : - Programme moins dépendant des conditions climatiques, - Gain de temps grâce à une gestion optimisée des chantiers

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de travail pour un investissement fongicide maîtrisé, - Nombre de passages et IFT (Indice de Fréquence de Traitement) réduits grâce à un moindre lessivage. Parmi les caractéristiques intéressantes des nouvelles solutions, leur fixation rapide dans les cires cuticulaires des feuilles mettant ainsi le produit à l’abri du lessivage. En migrant progressivement dans les tissus de la plante, la matière active offre une grande régularité et un haut niveau d’efficacité. L’action translaminaire assure la protection des deux faces de la feuille et l’effet diffusant permet de protéger les jeunes feuilles en croissance. Il faut aussi savoir que l’efficacité de la protection fongicide dépend de plusieurs paramètres, notamment la qualité du traitement : les conditions météorologiques et le moment d’application pression, volume, vitesse d’avancement et type de buse

qui agissent sur la mobilité des spores du mildiou sur tubercules. Par ailleurs, il faut éviter toute condition propice à son développement : • éviter de récolter quand l’environnement est humide et s’il se met à pleuvoir pendant la récolte il faut arrêter l’opération. • manipuler les tubercules de façon à minimiser les meurtrissures car toute blessure peut favoriser les infections.

• enlever le plus de terre et de rebuts possibles. • bien aérer les entrepôts car le manque de courant d’air favorise l’apparition de points chauds et la décomposition des tubercules. Dans ce contexte, il existe aussi bien de nouveaux produits mis au point à partir de substances actives synthétiques que des approches compatibles avec les exigences de l’agriculture biologique.

Résistance au lessivage

La résistance au lessivage des fongicides anti-mildiou peut varier de 20 à 25 mm d’eau de pluie ou d’irrigation par aspersion pour les produit les moins résistants au lessivage, à plus de 100 mm pour les produits de contact haut de gamme. Les produits diffusants ou pénétrants ne sont pas sensibles au lessivage sauf s’il pleut dans l’heure qui suit le traitement.

Protéger les tubercules Le mildiou sur feuilles est inquiétant car il dissémine la maladie mais le mildiou sur tubercules est encore plus redouté car il amène des risques de pourriture en conservation. C’est pourquoi, les spécialistes de la protection des cultures recommandent une protection de la pomme de terre jusqu’au défanage. Il existe par exemple des spécialités www.agri-mag.com

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Filière

Tomate de plein champ Après une longue évolution, quel avenir pour cette culture vitale ?

Au Maroc, la superficie occupée par la culture de tomate de plein champ destinée à la consommation en frais avoisine les 6.000 ha. La tomate conduite en déterminée occupe 2.000 ha principalement dans les régions du Haouz, Doukkala, Skhirate Tadla, Gharb (Tiflet, Mnasra, Dlalha, Kénitra), Saiss et l’Oriental. Quant à la tomate indéterminée, elle concerne 4.000 ha surtout sur la zone côtière Skhirat-Oualidia.

Historique des variétés Tomates lisses et tomates côtelées

Depuis que la tomate est produite au Maroc, aussi bien pour le marché local que pour l’export, les variétés utilisées en plein champ (avant l’introduction des serres) provenaient soit de variétés fixées commercialisées par les maisons grainières installées au Maroc soit récupérées par les producteurs sur les fruits de leur production précédente. Deux types de variétés étaient utilisés par les maraichers, correspondant à deux périodes de production et d’exportation : les tomates lisses, produites essentiellement en automne dans la région d’Agadir et la tomate côtelée produite en printemps dans la zone côtière Nord allant de Skhirat à Oualidia. Cepen-

dant, entre les deux périodes subsistait une période hivernale sans production de tomate. Il faut signaler qu’initialement la période export n’était pas limitée dans le temps puisque les producteurs pouvaient exporter toute l’année. Ultérieurement le calendrier de production allait en se rétrécissant pour se limiter à la période de Novembre-Mai au cours des années 1970. À la fin de cette période, le marché français –absorbant la majeure partie des exportations– est devenu de plus en plus exigeant envers la tomate marocaine qui commençait d’ailleurs à souffrir de problèmes de qualité et de baisse des prix de vente export. Par conséquent l’OCE a lancé alors un plan d’action primeurs, suivi par un plan national de développement du maraichage soutenu par la banque mondiale. Dans le cadre de ces

plans, le maraichage a connu un développement spectaculaire englobant l’introduction des cultures sous abris et de tout l’itinéraire technique lié à ce nouveau mode de production inconnu jusqu’alors dans notre pays. Parmi ces améliorations techniques a été introduit le recours aux variétés hybrides à haut potentiel génétique. Les cultures de plein champ ont également profité de cette évolution et le recours aux variétés hybrides a été progressivement généralisé. Parallèlement à cette mutation le rétrécissement du calendrier de production, les exigences du marché export et l’extension de la production sous abris ont conduit à l’abandon rapide de la tomate côtelée de la zone nord qui ne répondait plus aux nouvelles normes et à la période export.

Évolution des potentialités génétiques des variétés

Les nouvelles variétés introduites au début de cette transformation profonde des modes de production et de la mentalité des intervenants (producteurs, ouvriers, …) étaient celles que les nouveaux fournisseurs de semences utilisaient dans le sud de l’Espagne, choix qui s’est révélé judicieux pour le lancement de ce genre de production au Maroc. Ainsi, ces nouvelles variétés hybrides, présentant de nombreux avantages, étaient plus productives, permettant une qualité et une maturité régulières, et possédaient une caractéristique nouvelle pour l’époque : la résistance variétale. En effet, les premières variétés introduites aussi bien sous abri qu’en plein champ présentaient une résis64

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Tomate de plein champ

tance unique, concernant le TMV (Tobacco Mosaic Virus) qui s’est avérée suffisante tout au long de plusieurs années de production. Ultérieurement, suite à l’intensification de la production et à la culture de la tomate sur les mêmes parcelles d’une année à l’autre, d’autres maladies ont fait leur apparition nécessitant des variétés plus adaptées que les précédentes. Par conséquent, les semenciers ont proposé de nouvelles variétés de plus résistantes ou tolérantes, essentiellement à des maladies et parasites que les méthodes de lutte d’alors ne pouvaient éradiquer, d’autant plus que plusieurs produits de traitement ont été interdits. On peut citer parmi ces maladies, le Verticillium, le Fusarium, les nématodes, etc. Aujourd’hui, les maisons grainières ont apporté un important enrichissement variétal et technique (greffage, bourdons pollinisateurs, toile P17, …), ainsi qu’une segmentation importante, liés en plus aux exigences des marchés et des certifications.

Exigences variétales actuelles

Au Maroc, en termes de superficie et de nombre de graines vendues, la tomate de plein champ à croissance indéterminée est un marché très important. Ce qui justifie les efforts des semenciers pour répondre aux attentes des producteurs par le développement de variétés plus performantes. La tomate de plein champ est un 66

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marché globalement stable dominé depuis plusieurs années par un certain nombre de variétés phares. Cependant, de nouvelles obtentions prometteuses sont en développement et occupent chaque année plus de surfaces, grâce à leurs caractéristiques qui séduisent de plus en plus de producteurs à la recherche de meilleures performances et tolérances aux facteurs de stress notamment le TYLCV. En effet, ces dernières années, certaines variétés ont montré leurs limites face à ce virus, ce qui s’est traduit par des dégâts importants au niveau des champs de tomate. Globalement, le producteur marocain de tomate recherche des variétés offrant un haut potentiel de rendement, avec une maturité de production plus ou moins groupée (problème de main d'œuvre) et un niveau élevé de tolérance aux maladies (fusarium, nématodes, TYLCV....). Sur le plan qualitatif et en réponse aux exigences des consommateurs, les agriculteurs optent pour des variétés offrant des tomates de bon calibre, bien rondes, fermes, rouges, homogènes et peu sensibles aux chocs. D’autres facteurs influencent également le choix variétal des producteurs notamment les résistances à la salinité qui caractérise certaines zones de production, au transport (Long shelf life) et aux ennemis de culture surtout dans les zones affectées. En effet, la culture de plein champ reste vulnérable parce qu’elle ne dispose pas des mêmes moyens

de protection que la culture sous serre. Les plantes sont confrontées tout au long du cycle de production à de multiples risques phytosanitaires, notamment le Tylc en été, Tuta absoluta à partir de mars, en plus des acariens toute l’année et des maladies fongiques. Ainsi, sont mis sur le marché des génotypes résistants ou tolérants à certaines maladies et ravageurs (dont le Tylc, l’alternaria, le mildiou et l’oïdium, ainsi que les maladies bactériennes). Ces variétés permettent ainsi un contrôle phytosanitaire intégré plus efficace tout en diminuant le recours à l’utilisation des pesticides. L’apparition de variétés de tomate tolérantes au Tylcv a permis la limitation des dégâts de ce virus transmissible par la mouche blanche. Cependant, les producteurs déplorent le fait que cette tolérance peut être brisée par les températures élevées, surtout pendant le cycle estival. Concernant la préparation des plants, certains producteurs font appel aux pépinières professionnelles tandis que d’autres préfèrent préparer eux-mêmes les plants directement dans leur exploitation. La densité de plantation dépend de la vigueur végétative des variétés utilisées et du mode de conduite. Elle se situe généralement autour de 10.000 à 12.000 plants/ha pour la tomate déterminée. Pour les variétés indéterminées, la densité est de 10.000 plants/ha avec une conduite sur deux bras dans les zones à faible salinité de l'eau d’irrigation et 18.000 plants/ha pour la conduite sur un bras dans les zones à forte salinité de l'eau.

Région d’El Jadida

Une culture traditionnelle en constante adaptation

La bande côtière qui s’étend entre Mohamedia et Oualidia connait chaque année la culture de 2.000 ha environ de tomates de plein champ de type indéterminé. Elle peut être divisée en deux zones principales de culture : la zone de Skhirat-Mohammadia, qui se caractérise par un seul cycle de production et des plantations qui s’étalent de mars à juin, et la zone Doukkala qui englobe les régions d’El Jadida, Ouled Ghanem et Oulad Aissa. Lors d’une visite dans la région d’El Jadida l’occasion s’est présentée www.agri-mag.com


pour rendre visite à un producteur de tomate et de longue date. Il s’agit de M. Bassit El Mokhtar de Ouled Salah à quelques kilomètres à l’Est d’Eljadida. En plus de courgette et autres légumes, il produit de la tomate de plein champ depuis 15 ans, sur une superficie moyenne de 15 ha/an dont une partie en location auprès des agriculteurs du voisinage. C’est un producteur connu dans le milieu professionnel pour son sérieux et son engagement assurant à ses cultures tous les besoins en intrants et facteurs de production et n’hésitant pas devant les dépenses et efforts nécessaires, même s’ils sont très coûteux. En même temps qu’il est très exigeant dans ses choix de variétés, de parcelles, … n’hésitant pas à essayer de nouvelles variétés (celles-ci étant en constante évolution) et apports pour répondre aux besoins du marché en termes de tonnages et de qualité. Ainsi, et d’après M. Bassit, la production de tomate indéterminée de plein champ dans la région a lieu en deux créneaux : - Cycle précoce : les semis se font

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courant janvier-février pour une entrée en production en avril-mai. Les variétés utilisées sont non tolérantes au Tylc (vu la faible pression du virus en cette période) et à gros calibre pour limiter l’effet de la salinité de l’eau d’irrigation. Pour une culture bien conduite, la production peut atteindre 100 à 130 t/ha alors qu’elle ne dépasse pas 60 à 80 t/ha en

général surtout quand la salinité de l’eau est élevée et que la conduite de la culture n’est pas bien menée. - Cycle normal : les semis sont étalés entre avril et juillet pour une production commençant en aout et pouvant se poursuivre jusqu’en décembre et même janvier. Les variétés adoptées pour ce créneau son vigoureuses et tolérantes au Ty-

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Tomate de plein champ lcv en raison de la prolifération de la mouche blanche pendant cette période. À signaler que la production des plants est effectuée localement par le producteur lui-même et que les plantules restent dans les plateaux en moyenne un mois jusqu’à leur plantation

Caractéristiques de la région

Dans la région, signale M. Bassit, la salinité de l’eau d’irrigation est très fréquente et varie d’un puits à l’autre pouvant atteindre une conductivité électrique entre 3 et 5 milimhos/cm. Il rappelle dans ce sens, que plus la salinité de l’eau est élevée, plus elle a un effet dépressif sur la production. Ainsi une salinité de 5 mmhos/ cm cause une chute de 25% de la production et avec 4 mmhos/cm la baisse est de 17% sachant que pour une production optimale un taux de 3 mmhos/cm et moins est nécessaire. La qualité du sol est essentielle également et les parcelles ayant déjà connu la production de tomate sont à éviter, d’où la difficulté de trouver des terrains relativement vierges dont les prix de location sont de plus en plus chers en plus des réticences de leurs propriétaires. La recherche de parcelles nouvelles est justifiée entre autres, par la nécessité de traitements des sols ayant déjà porté des cultures de tomate et dont le coût de traitement est plus élevé que le prix de la location.

Itinéraire technique

Depuis que M. Bassit a commencé

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dans le domaine de la tomate plein champ, les techniques de production n’ont pas beaucoup évolué. - La plantation se fait avec une distance de 1,40 m entre rangs et 80-90 cm entre plants sur les lignes (lignes jumelées avec alternance des plants des deux lignes) - La densité de plantation varie entre 16.000 et 18.000 plants à l’hectare, sachant que la conduite des plantes de tomate se fait sur deux bras (la tige principale et un rejet) - Dans cette configuration, chaque plante peut produire en moyenne 8 kgs de tomates - Sur le plan phytosanitaire les principaux fléaux enregistrés par la production dans la région sont le Tylc en été, Tuta absoluta à partir de mars, en plus des acariens toute l’année et l’oïdium. Les traitements sont coûteux et s’ils ne sont pas bien menés, les rendements peuvent être sérieusement affectés. Dans ce cadre, il faut signaler quatre pratiques culturales utilisées par les producteurs D'El Jadida : Décaler les dates de semis par rapport à la période d'activité de l'insecte et à son alimentation, arracher les mauvaises herbes qui peuvent héberger l'insecte ou le virus, éviter la plantation de cultures proches à risque de contamination comme le poivron et les haricots, utiliser des produits fertilisants pour renforcer la vigueur de la plante.

Commercialisation

M. Bassit explique que les ventes se font sur place entre le producteur et les intermédiaires et les prix varient

d’une année à l’autre et au cours de la même campagne et dépendent du marché, de l’offre et la demande. Certains producteurs peuvent tenter de vendre eux-mêmes leur production sur les marchés de Casablanca ou du Nord du Maroc mais les coûts élevés du transport et frais d’approche sont prohibitifs.

Quel avenir ?

Quant à l’avenir de la tomate de plein champ dans la région, M Bassit est très réservé surtout avec une offre de plus en plus importante alors que la demande ne suit pas. En outre, la production de tomate d’Agadir commence à se prolonger jusqu’à la période estivale qui est la principale sur le plan commercial pour les producteurs de la région. Par ailleurs cette production du Sud commence à les concurrencer également sur le créneau d’octobre novembre qui était dédié essentiellement à la région côtière d’El Jadida habituée à assurer une production de juin à décembre. En plus, il fait remarquer que le gap entre le prix de vente entre producteur et consommateur est de trois fois ou plus, suite aux nombreuses interventions des intermédiaires.

Complémentarité

La production de tomates la plus ancienne et la mieux répartie au Maroc est la production de plein champ. Traditionnellement localisée à proximité des zones de consommation, elle a profité de l’évolution des transports pour conquérir d’autres terroirs de plus en plus éloignés. Le marché marocain est approvisionné en tomates fraiches sans interruption 12 mois par an grâce à la complémentarité des productions de plein champs et de serres. Les récoltes de tomate de plein champs s’échelonnent d’avril jusqu’à décembre, en fonction des conditions climatiques (pluie, froid) et des prix du marché. Pendant cette période, les tonnages issus des abris serres du Souss sont faibles ce qui permet de valoriser le produit sur le marché local. La tomate de plein champ permet donc de compléter l’offre de serre, afin d’éviter toute rupture en termes d’approvisionnement quantitatif et qualitatif. www.agri-mag.com


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Culture

Melon Des habitudes de

consommation régionalisées Le melon est un fruit qui présente un certain « contenu culturel ». Alors que l’on peut manger à peu près les mêmes tomates en Afrique du Nord, en Espagne, en Italie, en France ou aux Pays-Bas, les types variétaux et les cultigroupes de melon varient considérablement d’un pays à l’autre. Les « Piel de sapo », « Tendral » ou « Amarillo » espagnols n’ont rien à voir avec les « Souihla » ou « Jaune canari » marocains, les « Beji » tunisiens ou les « Charentais » français. Cela complique évidemment la tâche du sélectionneur qui travaille pour un marché étroit mais rend passionnante l’étude de la diversité de cette espèce.

L

e melon présente une grande diversité de cultivars dans le monde et fait l’objet d’une sélection variétale intense. Les

sélectionneurs croisent toutes les

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typologies du melon, avec des axes de sélection différents. Ainsi, la famille, déjà très large sur la planète, ne cesse de s'agrandir. Ce qui ne veut pas dire que le consommateur lambda trouve tous ces melons sur les étals. Bien au contraire, plus que tout autre fruit, le melon reste lié aux habitudes locales de consommation. En effet, les américains ne veulent que des melons western ou eastern shippers, les espagnols du piel de Sapo, les français du charentais, les turcs du Kirkagac, tandis que les marocains raffolent de jaune canari, de galia et de melon ananas. Comme l’explique un expert, le melon est une madeleine de Proust. Dans tous les pays du monde, les consommateurs ne veulent que "leur" melon. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé d’introduire certaines innovations. Mais rien à faire, aux dires des semenciers. Ainsi, un Anglo-Saxon en vacances dans un autre pays va acheter le melon local, mais, de retour chez lui, n'en voudra pas. C'est comme si les consommateurs avaient une relation amoureuse d'exclusivité avec leur melon. Autant la tomate s'est mondialisée, autant le melon reste "régionalisé". « Il faut 10 ou 15 secondes pour choisir des tomates, mais il y a tout une théâtralisation pour le melon : on le soupèse, on le retourne dans tous

les sens, on le hume », ajoute-t-il.

Le bon choix variétal

pour mieux satisfaire la demande La création variétale est un long processus, où de plus en plus de qualités doivent être conjuguées: performances agronomiques, résistances aux maladies, souplesse de récolte, rendement commercial, conservation, sans oublier bien sûr les qualités gustatives. Un hybride de melon se façonne étape par étape et c’est un compromis entre toutes ces caractéristiques. Au Maroc, chaque année, les semenciers organisent des journées de présentation de leurs nouvelles variétés en essai. L’occasion pour les producteurs de découvrir les grands axes de développement menés autour de cette espèce phare et les solutions variétales apportées par les sélectionneurs pour répondre aux attentes de l’ensemble de la filière. Ce type d’évènement permet aux invités de constater de visu les caractéristiques et avantages de chaque variété en essai : couleur et aspect, durée du cycle, résistances aux maladies, aptitude au transport... De même, la dégustation organisée sur place permet aux invités de se faire une opinion personnelle sur le taux de sucre et les qualités gustatives des www.agri-mag.com


Bahia L’excellence en productivité et en qualité gustative

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variétés cultivées. Les échanges qui se font avec les professionnels lors de journées portes-ouvertes comme celles-ci sont très utiles pour comprendre les attentes des uns et des autres et adapter l’offre commerciale à la demande des marchés. D’après les semenciers interrogés, l’agriculteur recherche en premier lieu une variété productive qui va lui permettre de rentabiliser ses efforts. Vu le fait que la vente se fait généralement sur pied, il recherche également une variété à même de séduire les acheteurs qui viennent visiter les parcelles, grâce à sa végétation, son calibre ainsi qu’au brodage et à la couleur attractive des fruits. Pour les producteurs, une bonne variété est également celle qui présente une flexibilité de la production avec un rendement étalé sur toute la période de production, un aspect extérieur homogène, une bonne qualité organoleptique (arômes et brix élevé), et la même qualité quel que soit le terroir de production. La bonne aptitude à la conservation, la rugosité et la fermeté de l’écorce favorisent l’écoulement des fruits vers des marchés éloignés des zones de production. L’un des avantages des nouvelles variétés est que, même après la pleine maturité, le fruit peut résister après récolte, jusqu’à son arrivée chez le consommateur. Ceci offre au producteur plus de flexibilité pour la commercialisation de sa production. Il est ainsi moins sensible à la pression des acheteurs et des intermédiaires.

Haute technologie et évaluation terrain : un cocktail gagnant ! L’apparition 72

de

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nouvelles

technologies fait évoluer le métier de sélectionneur mais l’objectif est inchangé : proposer des variétés innovantes et compétitives pour la filière. Aujourd’hui, le travail d’un sélectionneur est vaste et diversifié et c'est ce qui fait la richesse de ce métier. Parmi les axes de recherche, la qualité du fruit et le rendement commercial sont les piliers de tout programme de sélection. Mais depuis de nombreuses années, les axes de recherches se sont élargis et diversifiés pour répondre aux attentes et besoins des producteurs. Ainsi, les caractéristiques de résistance aux maladies, de tenue de plante, de flexibilité de récolte et de tenue en conservation sont devenues hautement prioritaires. Combiner toutes ces qualités dans un seul et même melon est un challenge, mais les nouvelles technologies sont là pour aider les sélectionneurs. L'objectif de la sélection variétale est double : plaire aux consommateurs au niveau du goût, de la texture, etc., mais aussi répondre aux besoins des agriculteurs qui cherchent des variétés résistantes aux maladies, entre autres. « Grâce au marquage moléculaire qui existe depuis une vingtaine d'années et aux biotechnologies, nous pouvons aller plus loin dans la recherche et trouver des résistances aux ennemis de culture plus facilement », explique un sélectionneur. Par ailleurs, la demande sociétale pour un plus grand respect de l’environnement, vise à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. Pour y parvenir, l’innovation variétale, par l’introduction de résistances génétiques aux maladies et ravageurs, est une voie

prometteuse (puceron, différentes races de fusarium, oïdium…). Le sélectionneur, par ses choix, ses observations et ses notations, crée des solutions variétales en phase avec les attentes. Après quoi, les variétés sélectionnées par la recherche doivent passer l’épreuve du terrain, dans des conditions les plus diversifiées possibles, et notamment évaluer leur niveau de résistance en conditions réelles et sous forte pression maladie. Une multitude d’essais de comportement dans tous les bassins sont menées, afin de valider l’intérêt de nouveaux hybrides, déterminer le bon créneau d’utilisation et définir l’itinéraire technique approprié. Ce travail requiert une expérience approfondie du terrain, pour proposer à chaque producteur la solution variétale la plus adaptée à ses besoins ainsi que des recommandations pour sa conduite. Les outils de biologie moléculaire, permettent d’avancer et de réagir rapidement et assurent un flux de variétés possédant des caractéristiques génétiques uniques: résistance intermédiaire à la fusariose, à l’oïdium, gène pucerons et demain des résistances à bien d’autres maladies et conditions. Les nouvelles variétés sont testées au champ, afin d’évaluer leur niveau de résistance en conditions réelles et sous forte pression maladie. Ce mariage entre technologie de pointe et évaluation de terrain est essentiel. C’est la clé de voûte du programme de sélection, un atout majeur pour proposer des produits uniques aux producteurs. Pour les semenciers, le développement variétal s’appuie aussi sur l’expérience et la créativité des équipes de terrain www.agri-mag.com


et des stations, dans différents pays. Ce sont elles qui assurent la découverte et l’évaluation des innovations. Ainsi des dizaines d’essais mesurés sont mis en place chaque année pour évaluer les nouvelles variétés. Cela permet de valider l’intérêt agronomique de ces hybrides sous différentes conditions climatiques et culturales. De plus, les nouvelles technologies améliorent la qualité des mesures prises au champ et donc fiabilisent le processus de sélection. Les exigences pour qu’une variété rentre au catalogue d’un semencier en fin de parcours sont

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nombreuses. Certaines années peuvent même être vierges de toute nouveauté… et heureusement, d’autres très riches.

Maitrise de la conduite À noter en fin que le choix judicieux de la variété de melon à cultiver est certes important pour assurer un bon rendement et une bonne qualité du fruit, mais d’autres facteurs contribuent également à la réussite de la campagne y compris le climat, la qualité du sol et de l’eau, ainsi que les soins apportés par le producteur (irrigation, fertilisation, protection phytosanitaire, stade

de récolte…). Ainsi le melonnier doit notamment instaurer un bon équilibre végétatif/génératif tout en assurant un système végétatif capable de supporter toute la charge de la plante en fruits. Il doit également maitriser la gestion de l'irrigation pour éviter l'éclatement des fruits et de la fertilisation azotée pour éviter l'avortement et améliorer l’accroche des fruits. De même, la gestion de la culture en période de chaleur ou de vents chauds (chergui) nécessitent un soin particulier pour éviter la perte de fruits à cause de coups de soleil.

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Cultures sucrières

Améliorer le désherbage de la canne à sucre Les jeunes plantations de canne à sucre sont souvent envahies par les adventices dont la concurrence entraine des pertes de rendement et de qualité de la canne, surtout en cas d’une forte infestation. Ces pertes peuvent être considérables quand les adventices ne sont pas contrôlés dans les premiers mois après la plantation et la levée de la canne vierge. Un désherbage, mené avec précision est donc nécessaire pour améliorer les rendements, la qualité et la rentabilité de cette culture. La canne à sucre est une culture très sensible à la concurrence des mauvaises herbes qui consomment l’eau et les éléments nutritifs du sol, réduisant le tallage et affectant le développement, la hauteur et le diamètre des tiges. Dans de nombreuses situations, de bonnes pratiques limitant le développement

des mauvaises herbes procurent des augmentations de production de l’ordre de 10 à 25 %. En effet, l’amélioration de l’itinéraires techniques de désherbage procure plusieurs avantages : • Des gains économiques, par l’augmentation de la production et la réduction des coûts. • Une réduction de la pénibilité du travail, par la réduction du recours à la main-d’œuvre pour le sarclage manuel. • Une meilleure maîtrise des risques environnementaux, par un emploi adapté des herbicides. • Une meilleure efficience de l’irrigation et de la fertilisation.

Identifier les mauvaises herbes présentes Les populations d’adventices sont très diversifiées même au sein d’une zone de culture réduite. La variabilité des infestations d’un champ à l’autre dépend de différents facteurs dont le stock de semences dans le sol, l’efficacité du désherbage de la canne et des cultures précédentes, le type de sol, la date de plantation, la dose et la fréquence des irrigations, la fertilisation, etc. La caractérisation de l’état d’enherbement des parcelles est une phase préliminaire indispensable à l’élaboration d’un programme de lutte contre les mauvaises herbes dominantes. Le développement des espèces potentiellement envahissantes est à surveiller afin de juguler les infestations avant qu’elles ne prennent trop d’ampleur. Au fil des successions culturales, des mauvaises herbes tendent à s’imposer. 74

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C’est le cas notamment de certaines espèces sur lesquelles les herbicides employés en culture de canne à sucre montrent une faible efficacité, ou d’espèces à organes de réserves (tubercules, rhizomes ou racines) ou encore de certaines espèces parasites.

Adapter les pratiques de désherbage mécanique L’enherbement est facilement maîtrisé par des sarclages manuels, quand la main-d’œuvre est disponible. En cas de recours aux sarclages mécaniques, il est nécessaire de préciser les périodes d’interventions les plus favorables en fonction des conditions culturales. Les travaux motorisés sont limités aux premiers stades de la culture, afin de ne pas endommager les plantes cultivées, mais des complications apparaissent souvent dans l’organisation des chantiers de sarclages, si la pression de l’enherbement est trop forte.

Raisonner le désherbage chimique La flore adventice associée à la canne à sucre,riche et diversifiée, est capable de concurrencer la culture et réduire les rendements et la qualité. Plusieurs solutions peuvent être utilisées par les producteurs en pré-levée, en post-levée généralisé ou localisée entre les rangs de la canne. Néanmoins, la gestion des adventices nécessite l’emploi de la lutte intégrée basée sur la combinaison du désherbage chimique et des www.agri-mag.com


Intégrer l’ensemble des pratiques culturales

Quelles que soient les méthodes de désherbage préconisées, elles devront trouver leur place au sein des autres pratiques culturales, qui viseront elles aussi à participer à une lutte intégrée contre l’enherbement : préparation des parcelles, choix variétal, écartement des rangs, gestion des résidus de récolte, etc. opérations de binage. Pour réussir le désherbage de la canne à sucre, il est nécessaire de : • Sensibiliser les agriculteurs à n’employer les herbicides de pré-levée que lorsque le sol est suffisamment humide, bien travaillé, sans débris végétaux. • Sensibiliser les producteurs à utiliser les mélanges d’herbicides pour d’une part bien contrôler les adventices et d’autre part éviter l’apparition de la résistance des adventices aux herbicides. • Procéder au binage mécanique ou manuel, en cas de besoin, après l’emploi des traitements herbicides. Afin d’optimiser l’efficacité des pesticides, il est nécessaire d›améliorer les conditions de leur utilisation, tout en réduisant les risques pour l’environnement et les utilisateurs. Il est aussi préconisé d’élargir la gamme des herbicides utilisables pour l’entretien des parcelles pour : • Disposer de plusieurs types de matières actives pour assurer une rotation des herbicides appliqués afin d’éviter l’apparition de flores résistantes. • Adapter le choix des matières actives à la flore dominante de la parcelle. Les conditions agronomiques et économiques, dont dépend la rentabilité d’une application d’herbicide,

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évoluent extrêmement rapidement. Il faut donc, par une expérimentation régulière, constituer un référentiel technique fiable sur le désherbage chimique, dans lequel on puisse trouver des solutions adaptées aux évolutions des contraintes.

Autres méthodes de désherbage Sarclage manuel à la houe

Le sarclage à la houe vise la destruction des adventices sur les rangs et entre les rangs, essentiellement après les opérations de désherbage chimique et de binage mécanique. Cette opération nécessite la main d’œuvre.

Collecte des adventices

Certains producteurs font la collecte des adventices quand celles-ci sont abondantes et bien développées. Les plantes arrachées (parfois gratuitement par les voisins) sont collectées et utilisées dans l’alimentation du cheptel.

Paillage

Le paillage du sol avec le feuillage de la canne offre une bonne protection contre la germination et la levée des adventices. Dans certains cas, le paillage peut éviter l’emploi

des herbicides. Pour être efficace, le paillage ne doit laisser aucun espace libre. La récolteuse de canne présente l’avantage de rejeter automatiquement la paille hachée et de la disperser de façon homogène sur la parcelle. Sinon, la paille de canne doit être dispersée à la main pour constituer un matelas ou un «mulch» de protection.

Pâturage

Certains agriculteurs lâchent les ovins dans les parcelles de canne à sucre. Les animaux pâturent les adventices sans endommager ou consommer la canne. Certaines adventices ne sont pas consommées par les animaux, en particulier l’herbe aux cure dents (Ammi visnaga).

Cultures associées à la canne

Juste après l’installation d’une jeune plantation de canne en automne et en attendant le démarrage et l’émergence de la canne au printemps, il est possible de planter des cultures fourragères annuelles comme le trèfle d’Alexandrie ou des cultures maraîchères annuelles comme le chou, les carottes, le navet, etc… Toutes ces cultures doivent être récoltées avant le démarrage de la canne au printemps.

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Agroéquipements

Contrôle technique

des pulvérisateurs à pression à jet projeté pour cultures basses Pr. Bouzrari Benaïssa. Département Energie et Agroéquipements / IAV Hassan II - Rabat Le contrôle technique des pulvérisateurs agricoles est une tâche de grande importance pour s’assurer de leur fonctionnement et vérifier leurs performance et précision d’application des produits agro-pharmaceutiques, ce qui permet d’effectuer les traitements correctement et dans le respect total de l’environnement. Il peut porter sur une machine en cours d’emploi et ce périodiquement selon la fréquence d’utilisation annuelle ou même sur un appareil neuf lors de son achat. Le matériel concerné par le contrôle technique doit comprendre, en principe, les pulvérisateurs pour cultures basses, les appareils de traitement arboricole et viticole, les stations de traitement de semences, les systèmes utilisés dans les serres, … Au Maroc, le contrôle technique du matériel de traitement pesticide n’est pas encore instauré par les autorités compétentes comme il l’est déjà, par exemple, pour les véhicules automobiles, qui s’effectue dans des ateliers spécialisés agréés par le ministère marocain de l’équipement, du transport et de la logistique. Tandis que dans les pays avancés comme le Canada, les USA, le Japon, l’Australie, l’Union Européenne, etc., il est appliqué depuis longtemps de manière rigoureuse et périodiquement selon les fréquences d’utilisation. Dans les pays de l’Union européenne, par exemple, la durée de validation du contrôle est de 3 ans, sous peine de réduction des aides accordées par l’Union aux agriculteurs. La préoccupation principale du présent écrit est d’exposer les principaux éléments de la démarche du contrôle technique et de montrer sa simplicité et sa facilité en vue de sensibiliser les différents acteurs du développement rural

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marocain (vulgarisateurs, concessionnaires, développeurs, décideurs, ...) sur l’intérêt général de contribuer, par cela, à préserver l’environnement.

DEMARCHE DU CONTROLE Le contrôle technique se fait, de manière générale, à la ferme par des techniciens spécialisés disposant de véhicules ambulants dotés de tout l’équipement nécessaire qui consiste, en gros, en: (1) un appareil de mesure du débit de la pompe, (2) un appareil de mesure séparée du débit des buses, (3) un dispositif de contrôle du manomètre, (4) un montage de vérification de la pression entre le régulateur et les segments de rampe, et (5) un système de mesure de la répartition de pulvérisation sous rampe. Hormis la vérification de la finesse de pulvérisation qui se fait dans un laboratoire spécialisé, le contrôle des pulvéri-

sateurs agricoles à jet projeté porte sur (1) l’état général de l’appareil à travers un examen visuel préliminaire fait par l’agriculteur ou un concessionnaire spécialisé, (2) le contrôle dimensionnel duquel dépendent les principaux réglages de l’appareil, (3) les mesures de performances (débit, pression, précision d’action) et (4) la mesure de la répartition transversale sous la rampe.

Travail de vérification générale Le contrôle technique d’un pulvérisateur ne peut être effectué que s’il est dans un état correct de propreté, d’entretien, et de fonctionnement. C’est pour cela qu’avant de faire appel au service technique d’intervention, l’utilisateur doit effectuer le rinçage, l’entretien et les vérifications nécessaires du matériel concerné par le contrôle, et ce de la même manière que pour l’opération d’hivernage. Les travaux de vérification (ou pré-contrôle) débutent par un examen visuel préliminaire qui porte sur les points suivants : · La propreté et le bon fonctionnement du pulvérisateur. En effet, les organes mécaniques, hydrauliques et électriques doivent travailler sans fuites de liquide, ni bruit anormal, ni colmatage ou bouchage par des corps étrangers, ni court-circuit, ... Le contrôle des fuites peut être réalisé à l’aide d’un colorant alimentaire qu’on mélange avec l’eau dans la cuve, et ce après nettoyage et rinçage de l’appareil; de même, les éléments de sécurité des organes tournants comme les tubes et les bols de protection, les carters de protection des courroies, des multiplicateurs de vitesses et des systèmes de débrayage, les chaînettes anti-rotation, etc. doivent exister et être en état opérationnel. · L’état des organes du dispositif d’attelage (rotules, chevilles, bras, chanwww.agri-mag.com


delles de réglage et leurs mécanismes de commande, barres ou chaînes stabilisatrices, ...). · L’état des tuyaux et des raccords de la transmission hydraulique entre pulvérisateur et tracteur qui ne doivent comporter ni fuites ni fissures. · L’état de la cuve principale et des réservoirs de rinçage et de lavage des mains puis de leurs accessoires (bouchons, tamis, indicateur de niveau de bouillie dans la cuve, volucompteur, système d’agitation, bouchon de vidange, puisard, ...), du dispositif de remplissage et d’incorporation des produits phytosanitaires. · L’état de la structure porteuse qui ne doit présenter ni déformations, ni jeu d’articulations, ni fissures, ni corrosion. · L’état de l’huile de lubrification et son niveau dans le carter de la pompe et dans certains distributeurs et régulateurs perfectionnés. · L’état du système de commande et de régulation (régulateur de pression, manomètre, vannes d’alimentation et de fermeture générale ou partielle des segments de la rampe, indicateur de vitesses, de doses à l’hectare, de débits de fonctionnement de la rampe, ...). · L’état du système d’injection directe, quand il existe sur le pulvérisateur. Il doit être vérifié et remis en état, en cas de panne ou de mauvais fonctionnement. · L’état des flexibles et les canalisations de bouillie qui ne doivent pas être pendants sous les buses, torsadés, en boucles, écrasés ou déformés. · L’état des filtres à l’aspiration, au refoulement, à l’entrée des segments de la rampe et au niveau des buses. Ils doivent être nettoyés ou remplacés s’ils sont hors usage. Les mailles de ces filtres doivent mesurer 32 à 50 Mesh à l’aspiration, 50 à 80 Mesh au refoulement, 50 à 100 Mesh à l’entrée des tronçons de rampe, 80 à 100 Mesh au niveau des buses ; le «Mesh» étant le nombre de fils par «Inch» linéaire, selon la désignation anglo-saxonne. (1 Inch = 25,4 mm). · L’état de la rampe qui ne doit présenter ni déformations, ni jeux aux articulations inter-segments, ni défaillances dans le système de verrouillage automatique. Elle doit présenter une bonne stabilité d’ensemble en plus d’un correcteur de dévers. · L’état des buses et des supports porte-buses (orientation des jets, rapidité de montage et interchangeabilité facile des buses). Le système anti-gouttes doit être étanche et opérationnel. · L’état du système de signalisation routière : feux, clignotants, catadioptres, projecteur arrière pour travail nocturne. En cas de défaut ou de panne, la remise en état ou le remplacement doivent être faits sans attendre. · L’état du pneumatique : les écrous www.agri-mag.com

de fixation doivent être suffisamment serrés, les roues équilibrées en rotation, les pneus et les barrettes d’adhérence ni usés, ni fissurés, la pression des roues respectant la valeur préconisée, notamment en cas d’entraînement d’une pompe doseuse d’eau par un pesticide. · L’existence d’un manuel écrit dans la langue du pays d’utilisation, complet, bien illustré par des schémas compréhensibles ou, de préférence, des photos en couleurs et, pourquoi pas, accompagné d’un support numérique contenant des vidéos sur la maintenance, le contrôle et le réglage de l’appareil.

Travail de vérification des dimensions et des capacités Pour commencer le travail de contrôle proprement dit, il convient de placer le pulvérisateur, rampes déployées, dans une aire spacieuse bien horizontale à l’extérieur des hangars si c’est possible. La vérification des capacités et des dimensions porte essentiellement sur la cuve principale, les réservoirs et la rampe de pulvérisation. La plage de déplacement vertical de la rampe peut être mesurée entre les positions extrêmes qu’occupe la rampe par rapport au sol. La distance entre ces positions doit être de un mètre au moins. L’aplomb et la rectitude (Ro) de la rampe peuvent être contrôlés à l’aide d’une corde ou d’un câble fin bien tendu horizontalement sous la canalisation porte-buses. Ces mesures sont suivies de celles de l’entraxe (E) des buses qui peut être de 33, 50 ou 60 cm. Certaines normes régionales admettent une tolérance de 2 cm, c’est à dire une plage de mesure comprise entre 48 cm et 52 cm pour un espacement entre buses de 50 cm. Ensuite, on mesure la longueur totale (L) de la rampe au cas où les espacements des buses ne sont pas réguliers mais tolérés. Une fois ce travail de vérification des dimensions terminé, on passe au contrôle des cuves et de leurs accessoires comme l’indicateur de niveau, l’incorporateur de produits, la plate-forme et l’accès sécurisé à l’orifice de remplissage quand il se trouve à plus de 1,5 mètres du sol et plus de 30 cm du bord, etc. A ce niveau, il convient de rappeler que (1) la capacité de la cuve principale doit dépasser le volume nominal d’au moins 5%, (2) le volume résiduel (ou réserve) de la cuve doit être de 0,5% du volume nominal augmenté de 2 litres par mètre linéaire de la rampe, (3) le volume de la cuve de rinçage doit être égal à 10% de celui de la cuve principale et son existence est indispensable pour solutionner le reste de

bouillie au fond de la cuve de manière correcte, et (4) l’existence d’un réservoir rince-mains d’une capacité minimale de 15 litres. Ainsi, par exemple, un pulvérisateur doté d’une rampe de 12 mètres et une cuve de 600 litres de capacité, peut contenir jusqu’à 630 litres de bouillie, avoir une réserve de 27 litres et disposer d’une cuve de rinçage de 60 litres plus un rince-mains de 15 litres.

Contrôle des performances de l’appareil Le contrôle de performances concerne le manomètre (précision), la pompe (débit et pression), la cloche à air (pression, état de la membrane), les pertes de charges entre le distributeur et les buses (débit, état des buses). Le manomètre doit être étalonné ou remplacé s’il est défaillant et bien visible depuis le poste de conduite. Pour cela, son diamètre doit être supérieur à 100 mm. La précision du manomètre principal du pulvérisateur est contrôlée par un dispositif qui permet de le comparer à un manomètre étalon précis avec une erreur maximale de 0,6% sur toute l’échelle. La tolérance admise par les normes peut aller jusqu’à 2,5% de la pleine échelle. Le test se fait en pression montante puis en pression descendante. De même, l’aiguille doit revenir d’elle même à zéro une fois la pression annulée. La pression dans la cloche à air est mesurée à l’aide d’un petit manomètre monté sur son couvercle. Cette pression doit être comprise entre 30 et 60% de la valeur de la pression de service. Il est impératif de chercher toutes causes d’anomalie et d’y remédier avant de commencer tout contrôle de pressions de fonctionnement. Le débit de la pompe est mesuré avec un débitmètre raccordé à l’orifice de retour du régulateur de pression. Lorsque l’appareil est équipé d’un circuit de retour en cuve séparé destiné à l’agitation hydraulique de la bouillie, ce circuit doit être obturé pour que la mesure concerne le débit total (qt) au régime nominal fixé à l’aide d’un tachymètre précis au niveau de la prise de force. Le graphique suivant donne un exemple de variations du débit en fonction des pressions de service d’une Agriculture du Maghreb N° 140 - Décembre 2021

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Figure 1 : Hauteur de rampe et espacements entre buses


Figure 2: Débit en fonction de la pression d’une pompe à pistonsmembranes

Figure 3: Débits d’une pompe et de deux rampes munies chacune d’un calibre de buses différent en fonction de la pression pompe à pistons-membranes tournant au régime normal de la prise de force du tracteur qui est de 540 tr/min. Si on ouvre les alimentations des différents segments de la rampe, seul le débit de retour (qrt) sera mesuré. Ainsi, le débit de la rampe (qr) (c’est à dire de l’ensemble des buses en fonctionnement) est calculé en retranchant le débit de retour (qrt) du débit total (qt). Ces mesures doivent être effectuées à différentes pressions et confrontées aux données du constructeur. On considère, en général, qu’il faut 10 l/min de retour en cuve pour 100 litres de bouillie pour assurer une agitation hydraulique efficace (60 l/min pour une cuve de 600 litres). La figure N°3 montre la variation du débit en fonction de la pression dans le cas de deux buses de calibres différents. Nous remarquons clairement sur ce graphique que lorsque la pression atteint 10 bars, le débit des buses de calibre 2 devient égal à celui de la pompe, ce qui ne laisse rien pour assurer l’agitation hydraulique dans la cuve. Par contre, pour la même pression, le débit des buses de calibre 1 se trouve proche de 90% du débit de la pompe, ce qui laisse un peu plus de 10 l/min pour réaliser l’agitation de la bouillie. Ce calibre est presque à son point de fonctionnement maximal.

Figure 4 : Informations affichées sur l’écran de l’ordinateur embarqué utilisé dans le contrôle des pulvérisateurs agricoles 78 78

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Le contrôle de la pression dans le circuit de bouillie s’effectue en plaçant un manomètre à l’entrée de chaque tronçon de rampe. La pression obtenue est comparée à celle réglée et affichée par le manomètre principal du régulateur du débit. L’essai est effectué à 3 ou 4 pressions différentes (exemple : 1,6 bars, 2 bars, 3 bars et 6 bars). La tolérance admise ne doit pas dépasser 10%. Le contrôle du débit des buses peut être effectué manuellement ou à l’aide d’un appareil numérique relié à un ordinateur où s’effectue le traitement des données par un logiciel industriel. Le contrôle manuel consiste à récupérer, séparément à l’aide d’une éprouvette graduée, le flux débité par chaque buse pendant une durée de 30 ou 60 secondes et le comparer au débit donné par le constructeur des buses ou à celui d’une buse neuve identique. Si non, on calcule le débit moyen de l’ensemble des buses et on définit un intervalle de tolérance : par exemple, plus ou moins 5% de la moyenne des débits des différentes buses. Tous les débits non contenus dans cet intervalle sont rejetés et les buses correspondantes remplacées par des buses neuves pour refaire de nouveau l’essai. Le contrôle à l’aide du banc d’essai numérique se fait en insérant les buses une à une dans l’appareil et ce après leurs

démontage et numérotation dans l’ordre qu’elles occupent sur la rampe. A la fin de la saisie et du traitement des données, l’interface du logiciel industriel utilisé affiche le nombre de buses contrôlées, leurs débits unitaires et moyens, l’usure de chacune d’entre elles, les pressions de contrôle, etc. Les pulvérisateurs agricoles des produits agro-pharmaceutiques à jet projeté sont caractérisés, entre autres, par leur systèmes de régulation de débits qui sont classés en trois catégories : (1) les systèmes à débit constant (DC), (2) les systèmes à débit proportionnel à l’avancement (DPA) et (3) les systèmes à concentration proportionnelle à l’avancement (CPA). Ces dispositifs sont contrôlés par le technicien puis maintenus ou remplacés par un concessionnaire ou un service spécialisé en maintenance de matériel agricole. La vitesse d’avancement est contrôlée 2 ou 3 fois sur une longueur de 50 mètres. Dans le cas où la régulation est assurée par l’une des roues du pulvérisateur, la pression de gonflage de cette dernière doit être vérifiée régulièrement par l’utilisateur, si non, le volume par hectare réglé ou programmé ne restera pas constant.

CONCLUSION

Le contrôle technique des pulvérisateurs agricoles est une opération qui ne prend pas beaucoup de temps (moins d’une journée de travail et ce dans les pires conditions). Il doit être effectué après un sérieux travail d’entretien et de vérification réalisé par l’utilisateur ou par un service local de maintenance. Il permet de contrôler les performances de l’appareil et son état de fonctionnement pour effectuer correctement les travaux de traitement et éviter de nuire à l’environnement et aux utilisateurs. Tôt ou tard, la nécessité du contrôle des pulvérisateurs sera fort pressante et des centres de contrôle seront imposés par la force des choses. Il vaut mieux commencer le plutôt possible, car les charges d’investissement dans une telle entreprise sont importantes et l’acquisition du savoir et de l’expérience nécessaires exigent beaucoup de temps. Un centre national d’essai et d’évaluation et des centres régionaux de contrôle technique doivent voir le jour pour commencer le travail qui les attend. En commençant aujourd’hui, il faut attendre les années 2040, ou plus tard, pour constituer les bases de données nécessaires à des évaluations correctes du matériel agricole national en fonction des conditions locales d’utilisation (climat, sols, cultures, ...). Chaque journée de retard est accompagnée d’une perte colossales en devises et en savoir faire. www.agri-mag.com


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