Agriculture du maghreb numéro 100

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Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017

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Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017


EDITIONS AGRICOLES

Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. Mohamed BOUHACHE Pr. Ezzahiri Brahim Croplife Kodad Ossama Tabout Sabah Zarzar Rania Rachidi Foad Messaoudi Zerhoun Laghfiri Malyanine

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Directeur Artistique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito Agriculture du Maghreb fête son 100e numéro

Q

ue de chemin parcouru depuis la parution du premier numéro d’Agriculture du Maghreb en 2004 ! Et qui aurait prévu, alors, le succès que connait actuellement ce magazine que vous attendez régulièrement ! En effet de nombreuses tentatives d’éditer des supports médiatiques à vocation agricole ont connu des mésaventures malheureuses et décevantes, au regret de leurs auteurs et des lecteurs insatisfaits Axé au départ sur le secteur des fruits et légumes, le magazine s’est vite ouvert à d’autres domaines, encouragé en cela par les demandes des lecteurs et des annonceurs. Les rubriques se sont progressivement étendues aux grandes cultures (céréales, cultures sucrières et oléagineuses), à l’élevage et à bien d’autres filières. Par ailleurs, et toujours pour mieux répondre aux attentes d’un lectorat de plus en plus nombreux, un supplément en langue arabe a été associé à chaque numéro avec des thématiques adaptées aux besoins des producteurs arabophones. De même, des numéros Hors-Séries sont régulièrement édités lors de différentes contingences. L’occasion de se focaliser sur des thématiques représentant un intérêt particulier pour la profession et d’en traiter les différentes facettes. Le mensuel a ainsi réussi, depuis son

apparition sur le paysage agricole marocain, à se faire une place de choix dans le milieu des agriculteurs, techniciens et ingénieurs, mais aussi décideurs, managers et autres cadres. Tout ceci n’aurait pas été possible sans les partenariats fructueux tissés au fil du temps avec tous les maillons du secteur, au Maroc et à l’étranger. Aussi, et à l’occasion de ce numéro anniversaire, nous souhaiterions remercier toutes les personnes qui ont contribué au succès de la revue. Nos lecteurs pour leur fidélité, nos annonceurs pour la confiance qu’ils ne cessent de nous témoigner et toutes les personnes de toutes les disciplines qui ont à cœur de contribuer, grâce à leurs articles, à une meilleure intelligence du monde agricole. Pour notre équipe, nous continuons à aller en avant en nous inspirant du proverbe marocain : Hajet lkhater katswa laknater (Ce qui est fait de bon cœur, vaut son pesant d’or).

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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Sommaire 8-9

Fruit Logistica 2017

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Actualités

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Sifel 2016

Déroulement de la 14ème édition sous le signe

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Interpoma 2016

Une dixième édition couronnée de succès

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ASPAM, journée qualité

Respecter le label « Maroc » unifié pour les clémentines

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Melon

Exigences du marché local

Contrôle du mildiou de la pomme de terre 50

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Botrytis de la fraise

Bien le connaitre pour mieux le combattre

58 Pommier Vulnérabilité au réchauffement climatique dans les zones de moyennes altitudes du Moyen Atlas 62 Petites annonces

Nos annonceurs AGRIMATCO 5 APNM 41 BASF 51 BASF 55 CMGP 64 ELEPHANT VERT 45 ELEPHANT VERT 56 FELEM 48 4

HITECH Seeds 46 HITECH Seeds 47 IRRI-SYS 13 LAFOND Pép. 39 LALLEMAND 57 MAGRISER 2 MAMDA 11 MASSO 49

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PROMAGRI 53 SIPCAM INAGRA 19 STAR EXPORT Pép. 37 TECNIDEX 43 TIMAC ARGO 63

Hor serie

AGRIMATCO

BASF CROPLIFE CROPLIFE MAMDA PROMAGRI TIMAC ARGO ZINE CEREALES


L‘antimildiou qui répond aux attentes des producteurs / exportateurs

Milidiou de la vigne DAR 30 jours

Milidiou de la pomme de terre DAR 15 jours

Milidiou du concombre DAR 7 jours

Milidiou de la tomate DAR 3 jours

Milidiou du melon DAR 3 jours

Action par contact et pénétration. Effet préventif et curatif. Souplesse et confort d’utilisation : - formulé en granulés dispersibles - pas d’odeur ni de poussière au moment de l’utilisation - faible dose d’utilisation (400g/ha) Bonne compatibilité avec les autres pesticides. Résistant à la pluie. Pas d’effet néfaste sur la faune utile. Faibles résidus.

Equation pro : Granulés dispersibles dans l’eau (WG) contenant 22,5 % de Famoxadone (groupe FRAC 11) + 30 % de Cymoxanil (groupe FRAC 27)

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100 ème numéro en 13 ans Une histoire riche en succès et réussites Lancé au printemps 2004, le magazine Agriculture du Maghreb, revue professionnelle spécialisée, s’adresse aux spécialistes de l’agriculture marocaine dans son ensemble. Elle couvre toutes les filières en relation avec la production des cultures maraîchères et arboricoles, céréales et légumineuses, phoeniciculture, élevage, export, conditionnement, logistique, commercialisation, etc.

L

ors de la sortie de cette nouvelle revue, sa publication répondait à un besoin pressant ressenti par tous les agriculteurs et autres professionnels, d’un support médiatique qui leur est destiné spécifiquement. En effet, malgré les difficultés rencontrées, elle : • Remplit une fonction de liaison entre les acteurs des différentes filières ; • Apporte aux producteurs et 6

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autres intervenants, les informations techniques les plus adéquates et que nombre d’entre eux ignorent plus ou moins, leur permettant d’assurer leurs activités dans les meilleures conditions. Les techniques de production et de traitement des produits sont en constante évolution et les opérateurs manquent souvent de temps et de moyens pour se tenir informés ; • Informe régulièrement l’ensemble des lecteurs des actualités

agricoles et des nouveautés apparues au Maroc et à travers le monde pour qu’ils en profitent en se mettant à niveau dans leurs domaines d’activité. Aujourd’hui, l’agriculture marocaine est en pleine mutation passant d’une activité qui se basait sur la transmission locale du savoir-faire vers une agriculture faisant appel aux nouvelles avancées scientifiques et technologiques qu’on ne peut ignorer et qui nécessite d’être à jour dans ces domaines ;


• Permet à toutes les compétences de s’exprimer et de partager leurs expériences, savoir et savoir-faire soit par des articles écrits par des spécialistes, chacun dans son domaine de compétence, soit par des témoignages ou des libres opinions ou autres interventions sur ses pages ; • Mettre les professionnels au courant de ce qui se propose sur le marché national par les sociétés intervenant dans les différentes filières comme nouveautés techniques et produits plus conformes aux exigences des consommateurs, aux normes d’économie d’intrants et de ressources, aux exigences de protection de l’environnement, … • Accompagne les exportateurs marocains lors de manifestations agricoles mondiales (Fruit Logistica Berlin, Medfel Pérpignan, Biofach Nuremberg, Interpoma Bolzano, Macfrut Cesena, Fruit Attraction Madrid…) dans lesquelles elle présente les produits nationaux aux visiteurs étrangers ainsi que les opportunités qui leur sont offertes en exposant la qualité de ces produits et leur respect des standards internationaux les plus exigeants. Publiés en anglais et diffusés à grande échelle, ces numéros spéciaux sont un outil essentiel aux visiteurs pour s’informer sur place et de garder une référence leur permettant d’y revenir une fois que retombe l’animation qui accompagne ce type de rassemblement ; • Informe les lecteurs marocains qui n’ont pas pu faire le déplacement, des faits marquants, nouveautés et innovations observées dans ces salons ; • Sert de tribune aux associations professionnelles pour faire entendre leur voix, informer les lecteurs du déroulement de leurs activités, … • Permet aux étudiants des différents établissements de savoir ce qui se passe concrètement en complément à leur formation théorique et pratique de leur cursus d’études. Elle leur sert aussi en cas de préparation des projets de fin d’études et de recherches dans les différentes matières étudiées. Ainsi, dans ces travaux elle est souvent citée comme ré-

férence dans leurs bibliographies ; • Rapporte les discussions les plus pertinentes qui ont lieu sur les forums spécialisés en agriculture, exprimant les centres d’intérêt des membres, professionnels avertis et leurs opinions sur les tendances que notre agriculture devrait privilégier ; • Relayer les signaux d’alarme provenant de différentes sources sur l’apparition de nouvelles maladies ou ennemis des cultures ainsi que sur les risques que ces dernières encourent dans des circonstance données et éventuellement sur les moyens de lutte disponibles ; • Faire état des nouveautés et recommandations présentées aux agriculteurs lors de journées d’information et de vulgarisation produites par des organismes ou sociétés de la place. Ces couvertures médiatiques permettent à ceux qui n’ont pas assisté à ces journées de ne pas rater les informations utiles qui ont été dispensées ; Par ailleurs : • Les rédacteurs du magazine – ingénieurs agronomes – assurent une présence permanente sur le terrain pour maintenir le contact avec la réalité du terrain et répondre aux questionnements des agriculteurs et autres opérateurs. De même cette présence permet de réaliser des reportages sur les régions visitées, leurs activités régionales en relation avec l’agriculture, l’évolution de leurs cultures et les opportunités de diversification et de commercialisation qu’elles offrent ; • Il faut rappeler que le magazine a opté pour une approche pratique et chronologique du suivi technique de la campagne, puisque le contenu est adapté en fonction des périodes et du déroulement des opérations et travaux dans les différentes filières. En même temps, la version papier est réalisée de la meilleure façon et qualité possible afin que les utilisateurs puissent conserver les dossiers abordés et y revenir en cas de besoin ; • En plus du document principal, rédi-

gé en français, un supplément en langue arabe, à la portée des agriculteurs, est associé à chaque numéro pour répondre aux attentes d’une population de producteurs arabophones ; • De même, en réponse à des considérations rédactionnelles des numéros Hors-séries sont régulièrement édités. On peut signaler les éditions suivantes : irrigation, céréales, fruits rouges, carotte, cultures sucrières, palmier dattier, région de Dakhla ; Aujourd’hui, Agriculture du Maghreb est le seul support papier qui s’adresse à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’agriculture marocaine, qu’ils résident au Maroc ou à l’étranger. En outre, et grâce à sa diffusion gratuite par de nombreux moyens, l’AdM devient indispensable et constamment recherchée par les lecteurs dans toutes les régions du royaume. Il suffit de voir l’affluence aux stands que la revue tient dans les différents salons, foires et expositions agricoles organisés au Maroc ou à l’étranger, pour se convaincre de la place qu’elle occupe auprès des visiteurs. En plus de la version papier il faut signaler aussi la diffusion numérique sur les réseaux sociaux et professionnels figurant dans sa base de données, le site web et la page Facebook. Sachant que le magazine ne bénéficie d’aucune aide, ni subvention ou soutien d’aucune sorte (ni public ni privé), les lecteurs peuvent aisément mesurer l’ampleur de la tâche qu’il s’est fixé de remplir et des efforts qu’elle exige, et tous ceux qui ont participé à la réussite de AdM sont fiers de se prévaloir d’un bilan hautement positif. En remerciant ses lecteurs pour leur fidélité qu’ils ne cessent d’exprimer de différentes manières, l’équipe du magazine espère continuer dans la voie qu’il s’est tracé depuis son démarrage en souhaitant être à la hauteur des attentes de ses fidèles lecteurs. Agriculture du Maghreb Agriculture du Maghreb 7 - Dec.16 Jan. 2017 N° 100 - Dec.16 Jan. 2017 N° 100

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Numéro spécial

FRUIT LOGISTICA Berlin, du 8 au 10 février 2017

Le

salon FRUIT LOGISTICA de Berlin est pour les producteurs exportateurs marocains, le meilleur moyen pour faire connaître leurs produits et leurs marques, et développer leur portefeuille clients.

En collaboration avec les associations professionnelles APEFEL, ASPAM, AMCEF et AMPFR, la revue Agriculture du Maghreb édite à l’occasion du salon Fruit Logistica 2017, un numéro spécial en anglais qui a pour objectif de mettre à la disposition des visiteurs internationaux une vision synthétisée de l’offre destinée à l’export et de faire circuler une image positive de la production marocaine de fruits et légumes à travers des articles sérieux sur les principales filières exportatrices (tomate, agrumes, légumes divers, fruits rouges, melon, herbes aromatiques, produits du terroir et biologiques, …). Ce numéro sera gratuitement et largement diffusé sur l’espace Maroc auprès des visiteurs acheteurs et importateurs internationaux de fruits et légumes. En outre, et conformément aux efforts de diversification et d’amélioration des relations commerciales avec la Russie, l’Amérique du nord, les pays du Golf et d’Asie ce serait l’occasion de conso8

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nOS PARTENAIRES

ASPAM

lider les contacts avec les nombreux grands groupes d’importateurs présents en force au salon. Ces derniers seraient très intéressés de s’informer sur la qualité des produits marocains et les opportunités que pourraient leur offrir les exportateurs marocains dans ce sens. Profitez donc de notre numéro spécial FRUIT LOGISTICA 2017 pour présenter vos produits et vos marques à travers une insertion publicitaire ou un publireportage.

Pour toute information sur les espaces disponibles et les tarifs, merci de contacter : Agriculture du Maghreb

Tél. : 0522-23-62-12 - Fax : 0522-25-20-94 - agriculturemaghreb@gmail.com

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Actu Nationale

Maroc - UE

Mi-chèvre, mi-chou Abdelmoumen Guennouni

Le verdict attendu avec impatience depuis un an, est tombé le 21 décembre dernier. En effet, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a annulé l’arrêt rendu le 10 décembre 2015, par son tribunal, qui avait conclu à l’annulation partielle de l’accord agricole passé entre le Maroc et l’UE. La Cour européenne a ainsi rejeté pour irrecevabilité le recours du Polisario, considéré comme n’ayant pas qualité pour agir en annulation dudit accord et, n’étant en aucun cas le représentant de la population du sahara, il n’est pas concerné par cet accord.

Une victoire indéniable

Presque tous les médias et les analystes marocains, qui ont scruté en long et en large la décision de la CJUE, sont unanimes pour crier victoire après le rejet de la plainte du front Polisario destiné à bloquer l’accord de libre-échange entre le Maroc et l’Union Européenne. De même, la presse française informe de la décision estimant que l’accord Maroc-UE n’aurait pas dû être annulé. De son côté, le Quai d’Orsay –ministère des Affaires Etangères- (la France était parmi les pays ayant soutenu la démarche du conseil de l’Europe pour l’annulation de l’arrêt contesté) dans son communiqué, a pris note de la décision de la cour et rappelé sa position constante concernant le problème du sahara.

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Dans le même sens, le Maroc et l’UE, dans un communiqué commun, constatent le rejet par la CJUE du recours en annulation introduit par le Polisario ainsi que son irrecevabilité. Les deux parties indiquent que l’accord de partenariat reste valable dans sa totalité et qu’elles continueront à œuvrer activement pour son application dans l’esprit de partenariat privilégié. Pour sa part, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime rappelle la décision de la CJUE et souligne que la coopération entre le Maroc et l’UE a été mise à l’épreuve lors de cet épisode judiciaire. Il salue aussi l’engagement des opérateurs agricoles marocains et le rôle important joué par la CO-

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Dakhla

MADER pour la défense des intérêts des agriculteurs. Il entend également déclencher la clause de rendez-vous prévue par le protocole en vigueur. Plusieurs points devront être évoqués concernant des demandes exprimées par le Maroc dans le cadre du partenariat agricole. En conséquence et au vu de cette évolution positive de la situation, le Maroc se trouve renforcé contre les ennemis de son intégrité territoriale grâce à la légalité de sa cause, au soutien de pays amis et à la solidité de son front intérieur. De même, lors de cet épisode de stagnation dans ses relations avec l’UE, le royaume en a profité pour diversifier ses relations en explorant d’autres marchés, en nouant de nouveaux partenariats et en renforçant les anciens.

Victoir à la Pyrrhus ?

Telle que la connait l’opinion publique, l’expression « victoire à la Pyrrhus » signifie une victoire obtenue au prix de pertes pour le vainqueur.

Est-ce le cas pour le Maroc ?

La CJUE, même si elle estime que rien ne conteste la validité juridique ni la légitimité politique d’un accord englobant le Sahara, dit que cette région doit être explicitement mentionnée pour être concernée par l’accord. Les responsables marocains ne s’inquiètent pas outre mesure de ce point et affirment que le Maroc agira avec le Sahara comme il l’a fait avec toutes les régions du royaume. N’empêche qu’une épée de Damoclès est toujours suspendue au-dessus de notre tête et la vigilancee s’impose puisque les adversaires et ennemis de notre pays n’ont pas déposé les armes. Par ailleurs, juridiquement et commercialement, l’annulation du jugement contesté, ne fait que nous ramener à la situation antérieure et n’apporte aucun plus au statu quo ante. En effet, l’accord en soi est très désiquilibré en faveur de l’UE et les intérêts du Maroc n’y sont pas entièrement préservés (1).

Tanger Larache Berkane Casablanca El Jadida

Sefrou

Marrakech

Agadir

En conséquence, tout en se félicitant de cette victoire, nous devons continuer à batailler pour les intérêts de notre pays et de notre agriculture. Tous les moyens sont bons et une vision long-termiste s’impose. Cet épisode, qui représente un coup de semonce ou un électochoc pour notre économie et notre diplomacie, doit constituer une leçon pour l’avenir de nos relations et négociations dans tous les domaines.

(1) Voir les articles du Prof Akesbi (IAV) parus dans les numéros 90 de décembre 2015 et 91 de janvier 2016 de Agriculture du Maghreb


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Actu Actu

Les drones en agriculture Luxe ou véritable outil de détection précoce ?

Dans le cadre de l’agriculture de précision, visant à réduire les coûts et les impacts sur l’environnement, sans bouleverser le système de production, les drones sont de plus en plus présents dans le paysage agricole. L’opinion des spécialistes diverge quand à leur véritable utilité pour les agriculteurs. Certains estiment que leurs atouts en font des outils amenés à s’imposer comme moyens de penser une nouvelle agriculture plus précise, plus économe en intrants et mieux maitrisée. D’autres pointent du doigt leurs limites estimant leur apport assez limité et ne justifiant pas l’engouement que certains lui prédisent. Comme chacun le sait, les drones sont des aéronefs capables de voler sans présence humaine à bord. Ils sont équipés d’un système de bord permettant le pilotage et le vol de façon automatique et peuvent embarquer différents capteurs permettant l’acquisition d’images ou de données. Il existe deux types de drones : les drones à voilures fixes (ressemblant à des ULM) et les drones à voilures tournantes (avec hélices). Il n’est pas nécessaire pour chaque exploitant d’avoir son propre drone, puisque les personnes qui n’en possèdent pas peuvent passer commande pour un survol d’une ou plusieurs de

leur parcelle afin d’obtenir un conseil concernant la quantité d’azote, d’engrais a y apporter. De nombreuses sociétés se créent autour de cette technologie. Certaines se spécialisent ou se diversifient dans l’agriculture (prestation par une coopérative ou un opérateur économique à plus grande échelle). Les drones, grâce aux capteurs présents à bord, récupèrent les données nécessaires lors du survol des parcelles, ce qui permet d’établir une carte du champ, montrant les zones à travailler. Ces informations sont transmises sur papier ou depuis un fichier numérique pour que les exploitants rentrent le résultat dans le GPS de leurs tracteurs

reliés, par exemple, aux épandeurs et faire automatiquement varier la dose d’engrais suivant les données récoltées par le drone.

Une technologie en pleine évolution

Côté utilisation, les drones permettent de suivre le développement des cultures, identifier des problèmes de levée, de croissance, d’adventices, de maladies, de dégâts de gibier… En outre, et au-delà de la mesure des intrants par l’analyse de la photosynthèse, on prévoit également des cas d’utilisation de surveillance des parcelles ou des cheptels pour les éleveurs. Le grand public professionnel commence à avoir le réflexe du drone. Par exemple, il permet de faire le tour de sa ferme en un clin d’œil, d’avoir un service complet, non pas qu’un aperçu aérien, mais une véritable valeur ajoutée qui prouve l’utilité de l’objet à apporter des informations critiques. La perspective de les utiliser pour surveiller les parcelles semble prometteuse, mais les difficultés techniques ne doivent pas être sous-estimées. Les appareils sont répartis dans plusieurs catégories, chaque si-

Avantages

Inconvénients

• Souplesse d’intervention • Vol sous la couverture nuageuse • Forte résolution • Possibilité d’embarquer plusieurs types de capteurs

• Sensibles au vent • Faible surface d’acquisition du fait de la faible altitude de vol (inférieure à 150 m) • Vols soumis à la réglementation aérienne • Fort recouvrement des acquisitions (jusqu’à 80 %) • Les images nécessitent un traitement post-acquisition (complexité pour un groupe d’agriculteurs ou une petite coopérative, délai de récupération du conseil)

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tuation faisant appel à un type d’appareil différent, sachant que l’autonomie est de plus en plus limitée et dépend du type de drone : • aéronefs captifs ; • moins de 2 kg ; • entre 2 et 25 kg ; • plus de 25 kg et moins de 150 kg ; • plus de 150 kg. Le vol des drones est soumis à la réglementation aérienne, conformément aux lois en vigueur dans chaque pays.

Avantages et limites de la technologie drones

Un des principaux avantages des drones est leur souplesse d’utilisation : à condition de disposer des autorisations nécessaires, la seule contrainte climatique majeure est le vent. Ils ont la possibilité également d’embarquer plusieurs capteurs, dont certains possèdent une très forte résolution, pouvant aller jusqu’au centimètre. En revanche, du fait de leur limite d’altitude de vol fixée à 150 m, la largeur de la surface acquise (« fauchée ») ne dépasse pas les quelques centaines de mètres, avec un recouvrement des images pouvant aller jusqu’à 80 %. A titre de comparaison, la fauchée d’une image acquise par satellite est de l’ordre de quelques centaines de kilomètres.

Un exemple :

Un drone pour des diagnostics précoces dans la protection intégrée des pommiers La tavelure provoque des lésions croûteuses sombres sur les feuilles et la peau de la pomme


qui la rend invendable. A l’est des USA, la tavelure du pommier est l’agent pathogène numéro un. Des chercheurs de l’Université du New Hampshire proposent l’aide du drone pour une détection précoce, qui permettrait de limiter le nombre de traitements et, éventuellement, de le localiser uniquement sur les zones touchées. Dans son activité journalière, un producteur a besoin de se promener dans son verger pour s’assurer qu’il n’y ait pas de nouveaux insectes ravageurs ou de nouvelles maladies nuisibles. Mais quand vous parlez d’un verger étendu, votre capacité à le faire sur une base quotidienne est presque impossible. Par contre un drone transportant une caméra infrarouge qui prend des images multispectrales du verger peut localiser la tavelure du pommier. Ainsi, si vous avez un drone qui a la capacité de prendre une fois par jour une ou plusieurs images numériques – à la fois dans l’infrarouge et dans le spectre normal – vous pouvez réellement contrôler votre verger. Cependant, cette vision n’est pas partagée par tous. Ainsi, M Benoît De Solan, expert dans le domaine, interrogé par Terre-net pour Arvalis-Institut du Végétal explique que « Les drones ne seront pas un outil massif. Ils doivent trouver leur place dans des applications spécifiques, de niche. La force des drones, c’est avant tout leur polyvalence et leur réactivité par rapport au satellite. De plus, ils ont un côté ludique qui favorise leur démocratisation. Tout le monde pense pouvoir les utiliser. Ce serait une technologie intéressante, mais pas miraculeuse, et dans le domaine de la modulation de dose, pour la fertilisation par exemple, les drones sont un complément

et ne remplaceront pas le satellite. En effet, le maillage par drone est certes plus fin (jusqu’à quelques centimètres, contre environ 10 m avec un satellite), mais le capteur de ce dernier s’exprime sur une bande spectrale moins large, explique le spécialiste. Il perçoit donc moins de nuances colorimétriques que le satellite. » De plus, pour valoriser cette précision spatiale supplémentaire, il faut pouvoir exploiter les données. Aujourd’hui, un maillage de 5 x 5 m est suffisant selon Benoît De Solan. De même, augmenter la précision va de pair avec une croissance du volume des données à traiter ! Le spécialiste souligne une autre complication liée à l’utilisation des drones (par rapport au satellite) : l’angle de prise de vue. Celui-ci a un impact sur le calcul des valeurs et nécessite plusieurs passages pour établir la valeur d’un pixel de la carte. Cette difficulté est cependant invisible pour l’utilisateur, car lors des vols en auto-pilotage, la trajectoire est calculée de façon à avoir suffisamment de recoupement. Par ailleurs, la gestion des maladies et le désherbage sont deux applications où le drone ne devrait pas avoir directement de rôle à jouer. « Aucun agriculteur n’attendra un passage de drone pour traiter. De plus, il est impossible de faire du préventif avec un drone. Les stratégies préventives sont plutôt basées sur la météo. » Ainsi, le drone serait de peu d’intérêt pour la surveillance des maladies. De même, le drone ne peut pas actuellement reconnaître les adventices présents dans la parcelle. En revanche, il est capable d’estimer le degré de contamination.

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Actu Actu Congrès

10ème congrès de l’AMPP Et déjà 23 ans d’existence Rendez vous régulier des professionnels, le congrès de l’Association Marocaine de la protection des plantes s’est tenu les 22 - 23 Novembre 2016 à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II à Rabat sous le thème ‘‘Gestion des risques phytosanitaires liés aux organismes émergents’’. Dans une ambiance studieuse habituelle, plus de 200 participants ont pris part à ce Congrès parmi lesquels des enseignants-chercheurs (Universitaires-ENA MeknèsIAV Hassan II Rabat et Complexe Horticole d’Agadir), des chercheurs (INRA), des ingénieurs, des représentants des sociétés de protection des cultures et des producteurs, en plus bien sur des étudiants. Le choix du thème et la présence d’experts reconnus à l’échelle mondiale dans leurs spécialités respectives ont permis aux participants de mieux cerner et comprendre l’enjeu d’une meilleure connaissance des ennemis des plantes menaçant nos cultures. Parmi ces menaces, le cas du dépérissement rapide de l’olivier comme il est vécu actuellement au sud de l’Italie ou le cas de la cochenille du carmin. Cette dernière sévit actuellement au Maroc sur le cactus et son évolution est très rapide depuis sa première apparition à Sidi Bennour, il y a plus de 3 ans ainsi que son extension aux autres régions (Chaouia, Tadla et même Taourirt-Oriental). Par ailleurs, les participants ont pris connaissance de la présence au Loukkous d’un ravageur très redoutable des fruits rouges. Il s’agit d’une mouche plus redoutable que la Cératite, originaire du Japon, Drosophila suzukii, qui nécessite un plan 14

d›action et un programme de surveillance et de lutte aussi énergique prenant en compte le risque d’expansion de cette mouche aux zones de production des rosacées fruitières à noyaux (pêche, cerise, etc.) et aux plantations de figuier. En plus les congressistes ont pris connaissance de la maladie du greening qui touche les agrumes aux Etats Unis (Floride) et en Amérique Latine (Brésil) et surtout les dégâts causés en très peu de temps à l’agrumiculture des ces zones. Les autres interventions, assurées par des enseignants chercheurs, des chercheurs et des étudiants, ont concerné d’autres spéculations et d’autres ennemis des plantes. L’ensemble des communications a été regroupé dans le document de synthèse mis à la disposition des participants par l’association. À la fin, les congressistes ont été invités à prendre part à l’assemblée générale de l’association qui après lecture des rapports moral et financier et leurs adoptions par les participants ont pris part à l’élection du nouveau bureau qui va prendre la suite des actions pour une durée de deux ans.

Mot de M. Mohamed Mihi, President de l’AMPP

‘‘L’AMPP est née le 3 décembre 1993 à Rabat et a basé son siège à l’Institut Agronomique

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et Vétérinaire Hassan II depuis sa création. Aujourd’hui, c’est déjà son 23ème anniversaire et j’en profite pour féliciter et remercier tous ceux qui ont participé à sa création, son développement et sa réussite dont l’IAV Hassan II. Durant ce parcours, l’AMPP a accompli un chemin riche en activités et en événements d’une grande portée. Sa présence a été bien marquée sur la scène scientifique et technique nationale notamment en ce qui concerne la promotion de la production végétale avec un focus spécial sur la protection des cultures. Conformément à ses objectifs, l’AMPP favorise les échanges entre personnes et organismes intéressés par la question de protection des cultures et la manifestation d’aujourd’hui est un exemple vivant de cette contribution scientifique et technique. Ainsi, depuis sa création, l’AMPP a organisé des symposiums, des colloques, des sessions de formation au profit de cadres nationaux et étrangers. En outre, l’AMPP a organisé aussi des

cérémonies pour reconnaître et rendre hommage aux personnes, Hommes et Femmes, qui ont dédié leur vie à la protection des plantes et marqué ce métier par leurs actions quotidiennes. Le souci de l’AMPP, depuis sa création, est de mieux répondre aux interrogations de ses membres (agriculteurs, techniciens, ingénieurs, chercheurs et enseignants) et de leurs partenaires (producteurs, conseillers, vulgarisateurs et techniciens du secteur phytosanitaire en général). Chemin faisant, l’AMPP a contribué depuis, à mettre en valeur le métier du PHYTIATRE et a renforcé sa contribution au développement de l’agriculture nationale. Au centre de ces préoccupations, l’AMPP focalise ses actions en ciblant des thématiques pertinentes, allant de la gestion technique intégrée des ennemis des cultures aux modalités de suivi, d’encadrement et de conseil aux producteurs. Aujourd’hui, l’AMPP est et restera une plateforme de collecte


et de diffusion de l’information scientifique et technique en protection des plantes, composante principale d’une production végétale intégrée et efficiente. Le thème choisi pour ce congrès fait suite à un besoin manifeste de vigilance et de responsabilité des autorités compétentes chargées de la surveillance du notre territoire contre l’invasion de nouveaux ennemis de nos cultures. L’exemple vécu cet été avec la cochenille du cactus (figuier de barbarie) nous interpelle pour donner plus de moyens

aux « autorités compétentes » chargées du contrôle aux postes frontaliers et à l’intérieur du pays afin de déceler et prendre les précautions et mesures nécessaires face à des ennemis souvent fortement dévastateurs pour des cultures stratégiques du pays. Sans oublier de citer la malheureuse expérience vécue au Moyen Atlas par les producteurs des rosacées fruitières avec le feu bactérien, actuellement au Loukous un nouveau ravageur de quarantaine « Drosophila suzukii » a bien marqué son

entrée; le palmier Tangérois avec le charançon rouge; la betterave à sucre au Tadla avec la rhizomanie ; les tomates avec « Tutta absoluta » et j’en passe. Je souhaite le plein succès à notre congrès et je profite de cette occasion pour remercier tous ceux qui ont répondu à notre appel et spécialement ceux qui sont venus de très loin. Merci à tous les membres de ce bureau et à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin au rayonnement de notre association et de notre métier.’’

10ème bureau de l’AMPP (2016-2018)

L’assemblée générale de l’AMPP s’est tenue le 22 novembre 2016. Lors de cette séance, le bureau a présenté les rapports moral et financier. Après discussion, les rapports ont été approuvés à l’unanimité. Il a été procédé, par la suite, à l’élection du nouveau bureau de l’AMPP pour une durée de deux années (2016-2018), comme le stipulent les statuts de cette association. Le nouveau bureau est composé comme suit :

NOM ET PRENOM

FONCTION

ORGANISME

MIHI Mohamed

Président

Agriprotec Consulting

EL AMRANI Abdellatif

Vice-président

Société PROMAGRI

OUARDI Khadija

Secrétaire générale adOffice National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires jointe

SABRAOUI Abdelhadi

Secrétaire général

International Center for Agricultural Research in the Dry Areas (ICARDA) Meknes

SAFFOUR Kaddour

Trésorier

Institut National de Recherche Agronomique Rabat

BENTATA Fatiha

Trésorier adjoint

Institut National de Recherche Agronomique Rabat

HORMATALLAH Abderrahim

Assesseur

Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II/Complexe Horticole Agadir

ACHBANI Hassan

Assesseur

Institut National de Recherche Agronomique Meknès

CHLYEH Ghita

Assesseur

Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II Rabat

EL FAKHOURI Karim

Assesseur

International Center for Agricultural Research in the Dry Areas (ICARDA) Meknes

BOUHARROUD Rachid

Assesseur

Institut National de Recherche Agronomique Agadir

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Actu Actu Salon

MedFEL 2017

s’engage à faire venir 120 acheteurs internationaux Organisé par Sud de France Développement et la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, MedFEL se tient du 25 au 27 avril 2017 au Parc des Expositions de Perpignan. Le rendez-vous international d’affaires des fruits et légumes met la pomme de terre et la patate douce à l’honneur en 2017. MedFEL est le seul événement international des fruits et légumes en France. Pendant trois jours, Perpignan devient la capitale agricole du monde méditerranéen. Son principal objectif est d’associer l’intégralité de l’offre française à celle des pays du pourtour méditerranéen (Espagne, Italie, Tunisie, Maroc, etc.). MedFEL renforce son rôle essentiel pour le business des fruits et légumes à l’international en programmant davantage de rendez-vous B to B. En 2017, Sud de France Développement redouble ses efforts de recrutement d’acheteurs internationaux et se fixe l’objectif de rassembler un contingent de 120 acheteurs venus du monde entier. La sélection de ces acheteurs sera en cohérence avec l’ensemble

de l’offre MedFEL. Lors de la 8e édition, 6 122 visiteurs étaient à Perpignan et 246 exposants du bassin méditerranéen générant plus de 2 948 rendez-vous B to B.

Des nouveautés majeures :

- L’offre en fruits et légumes bio et sous signe officiel de qualité est considérablement agrandie et bénéficie d’une mise en avant plus marquée en termes de signalétique et de conférences. - MedFEL étend ses prévisions de récoltes, nationales ou européennes selon les produits, à une large partie de la production. Aux prévisions de récolte de l’abricot, du melon et de la pêche s’ajouteront les prévisions de récolte pour la cerise, la prune, le raisin, la fraise, la ca-

FRUIT LOGISTICA Berlin

les nominés de l’Innovation Award 2017 Fruit Logistica Innovation Award est le plus important prix de la filière des fruits et légumes. Il suscite un énorme écho médiatique et récompense de nouveaux produits et services qui marquent véritable révolution pour la filière. Plus de 70 000 visiteurs professionnels en provenance de plus de 130 pays auront ainsi l’occasion de voter pour l’innovation de l’année les 8 et 9 février 2017. Un aperçu des nominés. ″BE-Cube Demountable Palletbox System″, Un nouveau système de palettes à multiples usages, flexibles, légères, entièrement repliables et donc peu encombrantes, pour le stockage et le transport avec

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une fonction de basculement et de dosage. ″Crisp Fresh Watermelon″, Une pastèque sans pépins, de forme allongée, à la pulpe rouge foncé bien ferme, est cultivée pour être découpée sans trop de perte de jus. Sa durée de conservation est plus élevée. ″Knox™ - Delayed pinking in fresh cut lettuce″, Une solution naturelle permettant d’augmenter la durée de conservation et pour éviter le ‘pinking‘ des salades fraîchement coupées. ″Mango Peeler & De-Cheeker″, Une machine à éplucher et à découper les mangues, équipée

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rotte, le poireau, la pomme de terre, la tomate et le concombre. - Lors de la troisième journée, MedFEL se met au service des entreprises exposantes en leur proposant un job dating. Les entreprises pourront rencontrer une sélection de profils en lien avec les principales écoles de la région correspondant aux besoins de la filière. - MedFEL sera également plus ambitieux sur la forme ouvrant davantage ses portes aux technologies numériques pour mettre en valeur les innovations des entreprises exposantes, mais aussi pour apporter davantage d’interactivité autour des débats du MedFEL sur les enjeux de la filière fruits et légumes. MedFEL qui a lieu en Région Occitanie/Pyrénées Méditerranée - 2ème région agricole de France

en surface, en nombre d’exploitations et en emplois ; 2ème région productrice de fruits avec 19% des surfaces françaises, 4ème région productrice de légumes avec 10% des surfaces françaises, 2ème région productrice de semences avec 24% des surfaces françaises - MedFel entend rassembler l’ensemble de la filière française des fruits et légumes tout en restant un rendez-vous business de qualité et à taille humaine. MedFEL qui poursuit l’aventure MedFEL Tech pour ancrer l’événement sur l’amont de la production se donne pour objectif d’accroître les débouchés des exposants en améliorant quantitativement et qualitativement le recrutement des acheteurs internationaux tout en optimisant le fonctionnement des rendez-vous.

de pinces dynamiques, de crampons spécialement développés à cet effet et de couteaux éplucheurs pour un épluchage précis sans détériorer la pulpe. ″Natupol Excel – Bee Vision″, Une ruche pour abeilles avec un outil de navigation intégré à l’aide de signaux rétro-réfléchissants et un revêtement spécial pour optimaliser la pollinisation sous un éclairage artificiel. ″SoFruBox® System″, Un système d’emballage écologique pour optimiser la réfrigération et l’aération des produits, avec un boîtier sans fond et compatible ainsi que des barquettes SoFruMiniPak®. Streamer Automatic Spiralizer, Une machine pour découper carottes, pommes de terre, patates douces et autres légumes en forme de spaghettis, de taglia-

telles, d’anneaux, de spirales ou de gnocchi. ″Sustainable Grow Bag for Tasty Tomatoes″, Un sac de culture bio entièrement compostable rempli de substrat organique à 100% pour la culture en serre de légumes comme les tomates et autres. ″The Cracking Monkey – Pili Nuts″, Des noix pré-germées provenant des Philippines dans un sac en coton biologique. Elles sont pré-entaillées et il est très facile d’enlever leur coquille grâce à un casse-noisette en acier inoxydable livré avec les noix. ″yello® – The Color of Taste″, Une pomme jaune, craquante et sucrée, issue d’un croisement d’une Golden Delicious et d’une Senshu et appartenant à la variété japonaise Shinano Gold.


L’APEFEL ouvre une antenne à Dakhla C’est dans l’objectif de venir en aide aux agriculteurs locaux et d’accompagner la dynamique économique que connait la zone Sud du royaume que l’Association marocaine des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) vient d’ouvrir une nouvelle antenne à Dakhla. Cette ouverture a été faite à l’occasion d’une rencontre tenue le 26 novembre à la chambre d’agriculture de Dakhla sous le thème «Pour la construction d’un excellent pôle agricole au niveau de Dakhla-Oued Eddahab». La création de cette antenne est une démarche qui a pour objectif d’accompagner la dynamique agricole que connait la région. Longtemps connue pour ses activités halieutiques, Dakhla est désormais réputée pour ses cultures maraîchères de haute qualité, notamment pour ses tomates et ses melons destinés à l’export. Pour cultiver des produits de qualité, le choix du terroir est fondamental, et dans ce sens la région de Dakhla ne manque pas d’atouts. En effet, les sites de production bénéficient d’un climat exceptionnellement ensoleillé, de températures douces et régulières, et de ressources hydriques satisfaisantes. Des conditions particulièrement

favorables à la production de légumes d’exception. Autre preuve de la dynamique agricole que connait la région, Dakhla a connu en juin dernier l’organisation de la première édition de sa Foire régionale agricole. Organisée par la Chambre d’agriculture de la région de Dakhla-Oued Eddahab en partenariat avec la Direction Régionale de l’Agriculture, cette édition avait pour thème «La place de l’agriculture dans le nouveau modèle de développement des provinces du Sud ». La région connaitra également le lancement prochain de plusieurs projets ambitieux qui rentrent dans le cadre du nouveau modèle pour le développement des provinces du Sud. La création de la nouvelle antenne de l’APEFEL vient également en réponse à un objectif de proximité avec les agriculteurs de la région de Dakhla-Oued Eddahab, afin de les doter d’un encadrement de proximité, d’information, de formation, d’appui institutionnel, ainsi que de différents services d’accompagnement. L’inauguration de cette antenne a également été marquée par la signature de deux conventions portant sur la réalisation d’une série d’actions susceptibles de développer les capacités de production et d’exportation des produits agricoles de la région, l’échange

des informations et statistiques, l’organisation d’actions promotionnelles à l’étranger et la mise en place de formations, d’études et de publications. La première convention a été signée entre l’Apefel et la Fédération interprofessionnelle des exportateurs de fruits et légumes au Maroc (FIFEL), ainsi que la Chambre de l’agriculture de la région de Dakhla-Oued Eddahab, et la deuxième entre cette dernière et les coopératives locales. Les acteurs locaux présents à la cérémonie n’ont pas manqué de souligner l’importance de cet évènement qui constitue une occasion réelle d’écoute des préoccupations, des attentes et des suggestions des agriculteurs de la région. Parmi les principaux bénéficiaires de cette initiative, un GIE composé de 17 jeunes producteurs de la région qui vont lancer un projet de cultures sous serre à haute valeur ajoutée dans la région de Dakhla. Une visite a d’ailleurs été organisée sur le site du projet qui est actuellement en phase de réalisa-

tion. La journée a également été l’occasion de rendre hommage à des producteurs de la région et d’offrir du matériel de traite à une coopérative laitière locale. Pour rappel, la création de l’APEFEL en 1994 a constitué un vrai tournant dans le secteur des fruits et légumes grâce à l’émergence d’une nouvelle approche du syndicalisme agricole basée essentiellement sur l’analyse approfondie des contraintes du secteur et sur une grande capacité de production d’idées et de propositions de solutions. L’APEFEL représente ses membres et défend leurs intérêts auprès de leurs partenaires: administrations, banques et tout organisme national ou international. Elle œuvre à une organisation rationnelle et à l’élaboration de la meilleure stratégie de la filière fruits et légumes tant à la production, au conditionnement, à la logistique, qu’à la commercialisation aux niveaux national et international.

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Actu Actu Produit

Tomate primeur

Une grande réussite à préserver et conforter Abdelmoumen Guennouni contribué à la modernisation de l’agriculture et au développement de l’industrie qui lui est liée. Aujourd’hui le secteur est confronté à une nouvelle étape de son parcours du combattant puisqu’il se trouve devant une double difficulté : - hausse régulière des charges et baisse de rentabilité et de compétitivité, surtout face à des concurrents bénéficiant de soutiens directs et indirects de leurs autorités de tutelle - nécessité de procéder à de nouveaux investissements lourds et indispensable pour la modernisation de l’outil de production, sans qu’on ait une visibilité d’avenir, suffisante et encourageante. Il s’agit donc de trouver un nouveau souffle pour tirer le secteur –essentiellement les producteurs petits et moyens-

Photo SIPCAM

Un horticulteur des années 5060 qui verrait ce qu’est devenu le secteur, n’en croirait pas ses yeux et serait abasourdi devant l’ampleur des transformations radicales qu’a connues la filière en un demi siècle. Les agriculteurs encore présents parmi nous -que Die leur prête longue vie- ou les enfants de maraichers peuvent en témoigner. Les moins âgés, opérant dans le domaine, en savent une partie alors que les plus jeunes pensent que ça a toujours été ainsi. A nous de les détromper. Quel chemin parcouru ! Cependant, ça n’a pas été sans mal et on pourrait, sans exagération, le comparer à un passionnant marathon combiné à un saut d’obstacles. Il faut dire que le secteur primeurs a toujours été ouvert à l’introduction des techniques modernes de production et qu’il a grandement

vers le haut en y mettant les moyens et dépasser les freins qui alourdissent la machine et que de nombreuses études pointent du doigt. On peut citer entre autres : - l’insuffisance des moyens affectés à la recherche appliquée et à l’encadrement technique, dans un secteur nécessitant une très haute technicité, - la difficulté pour les petits producteurs d’accéder au financement et par conséquent de réaliser les modernisations nécessaires, - organiser la profession de telle façon que l’intérêt de l’ensemble de la filière soit préservé au lieu d’actions spéculatives ponctuelles qui risquent de se refléter négativement sur le produit Maroc, Par ailleurs, des efforts d’adaptation du secteur sont nécessaires afin de répondre aux exigences d’un marché en perpétuelle évolution, de s’adapter à une législation européenne de plus en plus contraignante, de diversifier ses débouchés, etc. En effet, l’exportation de la tomate marocaine doit faire face à de nombreuses difficultés, parmi lesquelles les

barrières non tarifaires que ne cessent de dresser les pays importateurs pour protéger leur propre production nationale ou celle des pays membres, dans le cas de l’UE (préférence nationale ou communautaire). Ces mesures contredisent la mondialisation prônée par l’OMC et les exhortations de ces mêmes pays (développés) aux autres contrées (tiers monde) pour l’ouverture sans conditions de leurs marchés. Les nombreux plafonnements par le jeu des restrictions telles les rétrécissements des calendriers, fixation des contingents, tonnages et prix, les normes sanitaires qui n’ont cessé d’évoluer, les multiples certifications, les clauses politiques, ainsi que d’autres qui vont venir dont l’empreinte carbone, etc. ces normes, et de l’aveu même de nombreuses sources européennes, ne sont pas appliquées aussi strictement aux producteurs européens qu’aux exportations marocaines. Le Maroc et les exportateurs doivent donc établir une vision à long terme permettant une visibilité suffisante pour que les opérateurs puissent s’engager avec une relative confiance dans l’avenir d’un produit qui concentre autant l’attention que la tomate primeur d’exportation. De gros efforts d’adaptation ont été faits en matière de production, de conditionnement et de commercialisation mais la suite de la tache n’est pas aisée, on le voit, et nécessite l’implication de tous pour rester présents et aller de l’avant. Pour cela on peut compter sur les agriculteurs, et comme le dit un opérateur bien connu de la place, ‘’je reste confiant que, comme d’habitude, le génie des producteurs saura dépasser ces difficultés’’

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Actu Actu

Que veut dire « GlobalGAP 5.0» ? Pourquoi est-il si important ? GlobalGAP (www.globalgap. org) est le programme mondial de premier plan dans le domaine d’assurance des fermes, qui traduit les demandes des consommateurs à des bonnes pratiques agricoles/ Good Agricultural Practice (GAP). Ce programme a été créé en 1990 pour être en conformité avec les normes des fournisseurs des différents détaillants et au niveau global faire le lien entre les agriculteurs et les propriétaires des marques dans le domaine de production et commercialisation d’aliments salubres. Le schème de GlobalGAP, qui a une importance très particulière sur les légumes et surtout sur les pommes de terre, est destiné aux produits frais.

Qu’est-ce qui est nouveau dans le GlobalGAP5.0 ? La nouvelle version 5.0 de GlobalGAP est devenue obligatoire à partir du 01er juillet 2016. Elle introduit o.a.2 nouvelles pertinentes exigences (points de contrôle) pour les producteurs : • Dans les pays (l’intégralité de l’Union Européenne) avec enregistrement des variétés, les producteurs ne devraient travailler qu’avec les variétés enregistrées. • Dans le cas où les variétés protégées par un système de droits d’obtenteur/PVP (Plant Variety Protection) sont utilisées illégalement par une autre partie, les producteurs doivent agir pleinement dans le cadre des lois de la Protection Intellectuelle (PI) (ils ne devraient 20

pas utiliser des semences ou des plantes, illégalement reproduites). Afin d’être en conformité avec les normes, les transformateurs et les détaillants peuvent construire un système complet de traçabilité pour leurs approvisionnements de (fresh) production, en utilisant les deux nouvelles exigences de GlobalGAP: • Les transformateurs / détaillants devraient systématiquement demander à leurs fournisseurs un certificat GlobalGAP (ex. : la non-disponibilité d’un certificat GlobalGAP peut interrompre toute transaction commerciale). • Les transformateurs / détaillants devraient systématiquement demander de recevoir la liste de contrôle correspondante, qui est en conformité avec le point 2.1.1. Pour l’inspection, il faut insister sur le point que l’exigence de traçabilité est toujours évaluée satisfaite sur la liste de contrôle. • Les listes de contrôle pourraient être assujetties à des audits rigoureux, qui sont éventuellement réalisés par une agence d’audit externe.

Quels sont les deux nouveaux points de contrôle, basés sur les cultures ?

Point de contrôle 2.1.1 Lorsque les semences ou le matériel de propagation ont été achetés au cours des 24 derniers mois,

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Quels sont les avantages d’utilisation de cette approche ? 1. Un détaillant/ transformateur, qui voudrait respecter pleinement les droits IP dans son approvisionnement, a désormais l’instrument nécessaire pour vérifier la conformité avec GlobalGAP 5.0. 2. Cette opération ne demande aucun système supplémentaire. il existe des preuves qui garantissent qu’ils ont été acquis conformément aux lois d’enregistrement des variétés (dans le cas où l’enregistrement des variétés est obligatoire dans le pays respectif) Point de conformité (sur la liste de contrôle des auditeurs de GlobalGAP) : Un document (Ex. : paquet de semences vide, passeport phytosanitaire, bon de livraison ou facture), qui indique comme un minimum d’informations le nom de variété, numéro de lot et nom du vendeur de matériel de propagation. Par ailleurs, le document doit aussi indiquer d’autres informations additionnelles (si elles sont disponibles) sur la qualité de la semence (germination, pureté génétique, état sanitaire de la semence, etc..). Les matériaux d’origine des pépinières qui disposent du matériel de propagation végétale de GlobalGAP ou d’autres certifications reconnues, qui sont équivalentes à GlobalGAP, sont considérées conformes.

Point de contrôle 2.1.2: Est-ce que le matériel de propagation utilisé a été obtenu conformément aux droits intellectuels appliqués ?

3. Une seule inspection active des deux nouveaux points de contrôle GlobalGAP est nécessaire

Point de conformité (sur la liste de contrôle des auditeurs de GlobalGAP) : Lorsque les producteurs utilisent des variétés ou des porte-greffes enregistrés, des documents renseignés sont disponibles à la demande, afin de prouver que le matériel de propagation utilisé a été acquis conformément aux lois locales appliquées des droits de propriété intellectuelle. Ces documents peuvent être le contrat de licence (pour la matière première qui ne provient pas de la semence, mais d’origine végétale) et le passeport phytosanitaire. Si le passeport phytosanitaire n’est pas disponible, il peut être remplacé par un document ou un paquet vide de semences, qui indique comme un minimum d’informations le nom de la variété, numéro de lot, nom du vendeur de matériel de propagation. En outre, le bon de livraison ou la facture, indiquant la taille et l’identité de la totalité du matériel de propagation utilisé au cours des 24 derniers mois, est nécessaire.

Anti-Infringement Bureau for Intellectual Property Rights on Plant Material (AIB) Rue du Luxembourg, 23/13 - 1000 Brussels, Belgium - Tel.: +31 6 13 29 93 92 www.aib-seeds.com info@aib-seeds.com


Filière laitière Professionnaliser et faire progresser la collecte

Le premier symposium maroco-allemand sur la chaine de valeur de la filière laitièreau Maroc, s’est tenu le 15 décembre à l’IAV Hassan II à Rabat. Les professionnels de la filière laitière présents à ce symposium ont assisté à la signature d’une convention de partenariat entre CECAMA, le Centre de Conseil Agricole Maroco-Allemand et la FIMALAIT, la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Lait. Lors de l’ouverture,Moulay M’hammed Loultiti, Président de la FIMALAIT et Klaus Goldnick, Directeur du CECAMA, ont signé une convention de partenariat qui vise à professionnaliser l’amont de la filière laitière et à faire progresser l’aval, principalement au niveau des centres de collecte du lait, maillon déterminant pour l’amélioration de la qualité du lait. Ainsi, les parties s’engagent à mettre en œuvre des programmes de formations ouverts aux éleveurs et fils d’éleveurs, ainsi qu’au personnel des centres de collecte du lait et de l’industrie laitière, en complémentarité avec les formations assurées par la filière.

« L’amélioration des conditions de productivité de l’élevage bovin laitier et du revenu de l’éleveur sont au cœur de l’évolution de la filière laitière », explique Abderrahmane Benlekhal, Directeur de la FIMALAIT. Les organisateurs du symposium soulignent ainsi, l’importance de renforcer la filière en amont pour assurer son développement

durable, et en aval, au profit des consommateurs. Les interventions clés de l’événement ont porté sur la politique fourragère,l’alimentation de qualité de la vache laitière et les disponibilités hydriques face à des conditions climatiques sévères, telles que celles vécues par le Maroc en 2016. La qualité du lait et des produits laitiers, allant de l’hygiène au niveau des étables, en passant par les centres de collecte de lait, tenant compte des attentes de l’industrie de transformation et des exigences réglementaires en termes de traçabilité et de protection du consommateur, autant de sujet qui ont complété le débat intégral. Le symposium a été animé par des experts internationaux et des représentants du secteur privé et public du Maroc, du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, de l’Office National de la Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires, et de la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Lait. « L’évènement s’inscrit dans le cadre du partenariat entre le Ministère de l’Agriculture allemand et son homologue marocain et ainsi dans le

programme du CECAMA », a expliqué Klaus Goldnick, Directeur du Centre de Conseil Agricole Maroco-Allemand, basé à Sidi Slimane. « Depuis début 2016, le CECAMA a intégré l’élevage bovin laitier dans son programme de formation et s’engage dans la qualification professionnelle des éleveurs de toute taille au Maroc », a-t-il précisé. La filière laitière au Maroc repose sur une capacité de 300.000 producteurs laitiers, dont 90% d’élevages de petite taille (moins de

10 vaches). Le contrat-programme de développement de la filière vise à atteindre une production de 4 milliards de litres en 2020, soit une hausse de 1,55 milliards de litres par rapport à 2015 et un chiffred’affaires de 23 milliards de dirhams. En dehors des investissements dans les grandes fermes productrices, l’encadrement et l’intégration des petits et moyens éleveurs dans une chaine de valeur performante restent primordiaux pour atteindre ces objectifs ambitieux.

A propos du CECAMA Le Centre de Conseil Agricole Maroco-Allemand (CECAMA) a été initié en 2013, par les Ministères de l’Agriculture allemand et marocain. Inscrit dans la stratégie du plan Maroc Vert, le CECAMA vise à augmenter les performances de l’agriculture et à les valoriser tout en développant les compétences humaines dans le secteur agricole. Ceci à travers deux grands champs d’actions : la formation continue et l’installation de plateformes de démonstration. Depuis sa création et jusqu’à fin 2016, huit plateformes ont été installées et plus de 3.000 agriculteurs, conseillers, techniciens et prestataires de services agricoles ont bénéficié d’une formation. Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017

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Actu Actu Entreprise

TIMAC AGRO MAROC

Convention annuelle à Marrakech Cette année, la société TIMAC AGRO MAROC a choisi de tenir sa 17ème réunion plénière dans un palace de Marrakech. L’occasion de réunir ses collaborateurs de tout le Maroc (direction, technico-commerciaux, personnel administratif et personnels de l’usine). L’objectif était, de faire le point sur les réalisations de l’entreprise lors de la précédente campagne et partager ses ambitions futures. Il visait aussi à renforcer les liens et de maintenir les échanges au sein d’une équipe qui s’étoffe d’année en année, avec une présence féminine marquée. En effet, Timac compte actuellement 70 technico-commerciaux (techniciens et ingénieurs agronomes), ce qui en fait la force commerciale la plus importante sur le marché.

C

omme de coutume, la convention a débuté par les exposés des cadres responsables des différentes divisions de l’entreprise concernant le bilan de l’année écoulée. L’occasion d’en analyser l’évolution par activité, région et produit, mais aussi d’aborder les objectifs de la campagne à venir et les grands axes de développement à entreprendre. C’est ainsi que les responsables des régions sud et nord de Timac ont dressé un bilan des réalisations commerciales de leurs régions respectives. Il en ressort que les résultats sont hautement satisfaisants pour l’ensemble des gammes de produits commercialisées

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par Timac (engrais foliaires, hydrosolubles, solides, gamme hygiène, …), ce qui reflète la bonne santé de l’entreprise même en cette période difficile pour l’agriculture grâce à la bonne gestion et à la compétence de la force commerciale. Maintenir cette tendance à la hausse sera l’objectif pour les campagnes à venir. Cette réunion était également l’occasion d’expliquer la nouvelle organisation de l’entreprise, basée entre autres sur la création de nouveaux postes : grands comptes, chefs produit et la restructuration des fonctions supports notamment administratives et ressources humaines.

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Rappelons que le modèle commercial de TIMAC AGRO Maroc, basé sur la proximité et le conseil aux producteurs en étant au plus près de leurs besoins, est unique dans le secteur de l’agrofourniture. En effet, la force de Timac réside dans la présence permanente de ses technicocommerciaux répartis sur tout le territoire national et qui sillonnent chaque jour les zones de production. Ceci leur permet d’avoir une connaissance détaillée des besoins des agriculteurs et de leur apporter conseils et soutien technique pour améliorer leurs performances et optimiser leurs rendements en fournissant des solutions sur-mesure, efficaces et pé-

M. Tarik Lazrak, président de Timac Agro Maroc

rennes. Pour cela, l’entreprise assure une formation technique pointue à ses agents pour en faire de vrais spécialistes de la conduite et de la nutrition des cultures. Elle met également à leur disposition une importante base de données riche en programmes de fertilisation adaptés en fonction des éléments recueillis sur chaque exploitation (analyses, précédents culturaux, objectifs de production, contraintes …). Fier de voir la dimension qu’a prise l’entreprise et la progression qu’ont connue ses 5 business units, M. Tarik Lazrak, président de Timac Agro Maroc, a tenu à remercier ses équipes pour leur dévouement et leurs


compétences. Il a également tenu à rappeler que cette prouesse est le résultat de plusieurs actions, notamment : - la restructuration commerciale - le renforcement de l’encadrement et des fonctions support - la consolidation du marketing - la réponse adéquate de l’usine de l’entreprise à Jorf Lasfar et de la logistique - la bonne image dont jouit Timac sur le marché, qu’elle veille à préserver et améliorer en continu. - Un lien fort avec un groupe mondial très puissant et en évolution permanente. Mais la force d’une entreprise est aussi sa vision sur le long terme et sa capacité à repérer les opportunités pour les saisir. Il reste en effet un potentiel énorme à exploiter sur le marché pour faire profiter les agriculteurs des solutions Timac surtout avec l’évolution du secteur vers une agriculture sophistiquée, basée sur l’irrigation goutte à goutte, avec un besoin accru en produits innovants de bonne qualité. Et c’est un domaine où Timac excelle. Son offre couvre trois activités : - Sol : TIMAC AGRO propose une fertilisation raisonnée respectueuse de l’environnement intégrant et valorisant les engrais de ferme et les résidus de récolte ainsi que les réserves du sol. Des solutions adaptées pour augmenter les fertilités physique, biologique et chimique des sols avec des gammes d’amendements, conditionneurs et activateurs de sols. - Végétal : des gammes novatrices d’engrais à base d’additifs agronomiques

d’origine naturelle, stimulant la physiologie de la plante et agissant sur l’efficience des unités fertilisantes apportées. L’entreprise propose également des produits biostimulants liquides racinaires et foliaires en «Grandes cultures» et ‘’Cultures spécialisées’’ (Vignes, Arboriculture, Maraîchage), pour répondre aux demandes et aux spécificités de toutes les régions. - Animal : Le secteur de la production animale constitue un vrai relai de développement pour lequel elle a consacré des équipes de spécialistes des ruminants (Nutrition et hygiène). Tout comme pour la production végétale. TIMAC AGRO apporte aux éleveurs des solutions pour accroître les performances de leur troupeau et favoriser l’autonomie de leur exploitation. Elle propose des spécialités nutritionnelles adaptées, dans leur formulation et leur conditionnement, aux différentes stratégies d’élevage. Pour garantir des productions de qualité et préserver le bien-être des animaux TIMAC AGRO propose des solutions applicables en bâtiment (litières, salle de traite...).

Les commerciaux ayant réalisé les meilleurs résultats en 2016 ont été primés

de faire avancer l’agriculture durablement dans le respect de l’environnement. Comme à l’accoutumée, à la fin de la convention, les commerciaux ayant réalisé les meilleurs résultats en 2016 ont été primés et félicités par leur direction et leurs collègues. Un moyen de stimuler un challenge positif entre les membres d’une équipe soudée autour de l’esprit Timac et les pousser à redoubler

d’effort pour l’année prochaine. Tous les participants se sont réjouis du bon déroulement de cette réunion plénière, et sont rentrés dans leurs régions avec le sentiment de contribuer chaque jour au développement du secteur en diffusant une agriculture innovante, aux solutions bénéfiques, respectueuse de l’environnement.

Ces produits ont été développés grâce à une véritable synergie entre le terrain et la recherche qui permet de répondre au mieux aux besoins du client. Pour cela, Timac Agro peut compter sur l’importante structure R&D du Groupe Roullier et du CMI (Centre Mondial de l’Innovation) nouvellement créé et qui représente l’un des plus importants centres de recherche à l’échelle internationale dans ces secteurs. Chez TIMAC AGRO, l’innovation est un état d’esprit qui s’appuie sur des personnes désireuses Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017

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Actu Actu Entreprise

LABOMINE

La technologie « SOLID » : Une révolution dans l’analyse du sol Le 24 novembre dernier, le laboratoire LABOMINE (laboratoire des analyses minières et agricoles) a organisé une journée à Agadir pour présenter sa nouvelle technologie révolutionnaire d’échantillonnage et d’analyse du sol « TECHNOLOGIE SOLID », développée par la société canadienne « LOGIAG ». Labomine est un laboratoire qui vise à répondre aux besoins des producteurs agricoles en analyses de sol, analyses foliaires, programme de fertilisation et conseils techniques….

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râce à ce projet de transfert technologique, Labomine & Logiag désirent aider les producteurs agricoles à rentabiliser leur production et à optimiser l’achat d’intrants en établissant un programme de fertilisation et d’irrigation adaptée à la situation réelle de leur entreprise. Sans oublier la mise à disposition d’un laboratoire d’analyse basé sur la technique du LIBS (laser-Induced Breakdown Spectroscopy). Il s’agit des techniques qui offrent la précision, la rapidité et la fiabilité des résultats, qui sont essentiels pour avoir un rendement meilleur. Dans son intervention, M. Yassine HAMZA, Directeur de développement LOGIAG Afrique, a expliqué le principe du nouveau système SOLID qui est une technologie de pointe unique, facile d’utilisation et qui a été développée pour les prestataires de services en agriculture de précision. Les étapes sont intuitives et intégrées. Il s’agit d’un système d’échantillonnage et d’analyse de sol qui combine la précision du laser, la fluidité du téléphone intelligent et l’efficacité des logiciels de traitement de données afin

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de promouvoir l’agriculture de précision au Maroc.

Système SOLID : une technologie de pointe

La technique du robot de la sonde Curiosity utilisé par la NASA pour détecter et analyser le sol sur la planète rouge, a été utilisée par Logiag pour faire les analyses de sol. Cette technique appelée, Laser Induced Breakdown spectroscopy (spectroscopie plasma induite au laser), a été améliorée par une équipe de chercheurs chez Logiag dans les locaux du CNRC (Conseil national de recherches Canada) pour réussir à obtenir enfin la technique qui va pouvoir analyser toute la matrice du sol. Le laser utilisé par cette technique chauffe l’échantillon jusqu’à environ 25 000 C° ce qui crée un plasma où gravitent des électrons libérés de leurs orbites. L’énergie libérée par ces électrons permet d’identifier les atomes des différents éléments bios disponibles dans l’échantillon. Chaque échantillon est bombardé au laser 3000 fois à raison de 100 analyses par seconde. Cette technique permet d’identifier tous les éléments du tableau périodique et de les quantifier. Après maintes

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études scientifiques, les chercheurs affirment que les rapports d’analyse de sol obtenues par la méthode conventionnelle présentent les résultats avec une marge d’erreur importante, de l’ordre de 20 %, ce qui rend plus difficile l’interprétation des résultats. La nouvelle technique du laser met fin aux méthodes conventionnelles et présente une marge d’erreur de seulement 5 %. Mise à part la précision de cette technique, on note un aspect important qui est la rapidité d’obtention des résultats pour les producteurs agricoles. Cette rapidité va leur donner plus de flexibilité et d’assurance lors de la prise de décision suite à une analyse foliaire par exemple en pleine campagne agricole. Visionnez la vidéo sur : www. laserag.com/fr/

POURQUOI OPTER POUR LE SYSTÈME SOLID?

ÉCONOMIQUE : prix compétitif grâce à une manipulation réduite des échantillons. RAPIDE : dès leur arrivée au laboratoire, les échantillons sont prêts à être analysés. L’analyse du sol et la création du rapport

d’analyse se font simultanément. EFFICACE : aucun formulaire à remplir. La traçabilité des échantillons est assurée de façon numérique, au champ. LOGIAG fournit à ses échantillonneurs une boîte préaffranchie pouvant être déposée dans une boîte aux lettres ou à un bureau de Postes Canada à la fin de la journée. PRÉCIS : le laser effectue 3000 analyses par échantillon et les résultats correspondent à la moyenne de ces analyses. CONÇU POUR LE CONSEILLER: recommandations adaptées à la variation de la richesse du sol à l’échelle intraparcellaire et implication accrue des conseillers dans l’élaboration de ses recommandations. ACCESSIBLE : SOLID partenaire et SOLID échantillonneur sont simples et faciles à utiliser. VERT : le laboratoire fonctionne sans produits chimiques ou dangereux et ne génère aucun déchet. Les résidus de sol et contenants de transport sont recyclables à 100 %. La technologie laser permet d’analyser avec précision tous les éléments nutritifs du sol, incluant éléments mineurs et nitrates. L’utilisation du système intégré SOLID améliore nos connaissances sur les sols agricoles, en plus de favoriser une agriculture productive et environnementale.


VILMORIN-MKS,

Une nouvelle dimension mondiale ! Depuis le 1er juillet 2016, Vilmorin S.A., semencier français, et Mikado Kyowa Seed Co.Ltd., semencier japonais, forment une nouvelle Business Unit au sein du groupe Limagrain : Vilmorin-MKS. De nombreuses complémentarités et quinze années de collaborations couronnées de succès, ont encouragé la mise en place de cette stratégie commune. Cette fusion opérationnelle résulte d’une des initiatives stratégiques de Limagrain Semences Potagères visant à accélérer le développement du groupe en Asie. Selon Damien Bourgarel, Directeur Général de Limagrain Semences Potagères, « ce rapprochement doit permettre aux deux entités d’atteindre la taille critique nécessaire à la poursuite de leurs développements et de partir à la conquête du conti-

nent asiatique ». La direction de cette nouvelle Business Unit est confiée à Rodolphe Millet (Directeur Général et ex-DG de Vilmorin) et Vincent Supiot (Directeur Général Adjoint et ex-DG de Mikado Kyowa Seed). Grâce aux bases et réseaux solides de Mikado Kyowa Seed en Asie et aux fortes positions de Vilmorin à l’international, Vilmorin-MKS étend sa présence sur les 5 continents. Avec des implantations dans 12 pays, et deux marques commerciales fortes (Vilmorin et Mykado Kyowa Seed), Vilmorin-MKS renforce ses positions et est au plus proche de ses marchés. Vilmorin-MKS offre aux acteurs de la filière potagère une large gamme, unique et originale, de produits innovants de haute qualité. On y retrouve notamment les espèces stratégiques

VILMORIN ATLAS

Nouveau directeur, équipe renforcée Vilmorin Atlas a entamé la nouvelle campagne agricole avec un nouveau directeur : M. Bruno OLLIVIER. Alliant un savoir faire solide en matière de gestion avec une connaissance rapprochée du secteur, M. OLLIVIER avance avec des objectifs précis et ambitieux. Les semences de Vilmorin Atlas sont très appréciées par les producteurs marocains car c’est le résultat d’une stratégie stable basée sur l’innovation, la qualité et le service. En effet, en plus de l’innovation qui est partie intégrante de l’entreprise, sa stratégie actuelle se base sur la proximité avec les agriculteurs pour comprendre

15 années de collaborations entre Vilmorin et Mikado Kyowa Seed : ici, plate-forme carotte en Chine en 2015

que sont : la carotte, la chicorée witloof, la laitue, la tomate, le poivron, la courge kabocha, le radis daikon, et le « bunching onion » (oignon botte). « L’histoire de la collaboration entre les deux entreprises permet aujourd’hui d’avoir des équipes qui se connaissent très bien. Elles partagent le même esprit entrepreneurial et les valeurs d’audace et d’excellence », explique Rodolphe Millet, Directeur Général de Vilmorin-MKS. « Ce rapprochement est une opportunité formidable et unique de construire une entreprise semencière de

M. Khalid GOUDMANE occupe quant à lui le poste de Technico-Commercial Vilmorin zone Sud depuis le 1er Aout 2016 alors que M. Hicham IMASSI s’occupe de la zone Centre depuis le 15 Septembre 2016. Leur mission est d’accompagner les clients maraichers et de réaliser les ventes des semences professionnelles.

leurs attentes et apporter les bonnes solutions et l’accompagnement nécessaires. C’est justement dans ce cadre que l’entreprise étoffe régulièrement son équipe en faisant appel aux compétences d’une équipe jeune et dynamique. Ainsi, depuis mars 2016, M. Samir EDDAMSYRY est Promoteur Développement zone Centre et Nord avec pour mission d’assurer le développement des nouvelles variétés auprès des professionnels de la producM. Khalid GOUDMANE, tion maraichères. Technico-Commercial Vilmorin zone Sud.

dimension mondiale dont les origines sont à la fois en France et au Japon. Fort de cette diversité, Vilmorin-MKS continuera de cultiver la proximité avec ses marchés, ses clients, et ses collaborateurs. » Cette nouvelle Business Unit Vilmorin-MKS permettra de proposer au Maroc de nouveaux produits qui viendront enrichir la gamme actuelle, renforcée ces dernières années par les semences destinées aux produits d’exportation.

M. Bruno OLLIVIER, directeur Vilmorin Atlas

M. Hicham IMASSI Technico-Commercial Vilmorin zone Centre et Nord

M. Samir EDDAMSYRY, Promoteur Développement zone Centre et Nord

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Actu Actu Entreprise

La marque des semences potagères de Bayer,

NUNHEMS®

fête son 100ème anniversaire C’est dans la capitale du Souss, Agadir, au cœur de la plus importante région de production légumière du Maroc que l’équipe Vegetable Seeds de Bayer a choisi de fêter les 100 ans de la marque Nunhems®. Il s’agit d’un événement rarissime pour une société et peu de sociétés peuvent s’enorgueillir de fêter 1 siècle d’existence sous le même nom. Un évènement que le semencier a fêté avec bonheur et fierté, le 30 novembre dernier au Sofitel Agadir dans un cadre très convivial en compagnie d’une centaine de partenaires (producteurs, exportateurs, distributeurs, presse spécialisée…) qui n’ont pas hésité à faire le déplacement parfois de régions éloignées. Pour l’équipe Vegetable Seeds, l’occasion était tout indiquée pour rappeler les étapes essentielles depuis sa création en 1916. C’est ce qu’ont fait Messieurs Larbi Hadria, Coordinateur Technique Nunhems au Maroc, et Abderrahim Chajia, Commercial Spécialiste International Melon, à travers des présentations bien documentées sur un historique riche et diversifié. En 1915, le marchand Herman Meddens, parti à la recherche d’une maison de campagne, a découvert la propriété du château de Nunhem, dans la province néerlandaise méridionale de Limbourg. Il a acheté le site, y a emménagé avec sa famille et dès 1916 affichait sa volonté de lancer un commerce de fruits et légumes. Mais le destin en avait décidé autrement : au moment de la récolte, les prix de vente étaient extrêmement décevants. Il a alors préféré laisser mûrir les haricots qu’il avait cultivés pour en récolter les graines. Cette décision marque la naissance de Nunhems Zaden, le prédécesseur de l’entreprise actuelle. Au fil des ans, Nunhems Za26

den a poursuivi sa croissance en développant toujours plus de variétés de semences bien accueillies par les clients. Entre 1952 et 1977, Nunhems a inscrit pas moins de 191 variétés issues des programmes de culture et de sélection de l’entreprise. A noter que tout au long de son parcours, l’entreprise a été renforcée par de nombreuses acquisitions de maisons grainières leaders dans leurs segments d’activités (Sunseeds, Teboza Asparagus, Abbot&Cobb, Seed Works…). Entreprise privée jusqu’en

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1986, elle devient filiale de Bayer CropScience en 2002. Elle est actuellement un des spécialistes mondiaux en semences de légumes. Forte d’une gamme de 25 espèces et de 1 200 variétés, la marque Nunhems® est présente dans toutes les principales zones de production de légumes des cinq continents. L’unité opérationnelle Vegetable Seeds de Bayer, s’est fixé pour objectif de devenir le leader du marché grâce sa spécialisation par espèce, sa génétique novatrice, ses services adaptés et aux relations de confiance développées avec les clients. En effet, aujourd’hui, l’entreprise propose des variétés de semences adaptées à des conditions de culture spécifiques et aide ses clients à optimiser la production et la commercialisation de leurs produits. Au Maroc, les semences potagères Nunhems® sont commercialisées depuis plus 20 ans, d’abord à travers un distributeur local, puis directement à partir de 2008 pour mieux répondre aux attentes du marché et des opérateurs qui ont désormais besoin d’avoir

un contact direct et permanent. En effet, pour pouvoir répondre aux besoins des producteurs, consommateur et distributeur, il faut agir en amont et en aval. Ainsi, bien au-delà de la simple fourniture de semences de qualité, Nunhems s’engage au quotidien à partager ses connaissances et fournir des solutions et des conseils qui accompagnent les producteurs et leur permettent de s’adapter et répondre aux exigences d’une agriculture moderne et responsable. Tout au long de la soirée, les témoignages des professionnels présents se sont succédé. Certains ont tenu à partager leur expérience avec les semences Nunhems®, d’autres ont exprimé leurs attentes pour l’avenir, conscient que le semencier a à jouer un rôle de premier plan en mettant à la disposition des producteurs des solutions toujours plus innovantes. La soirée était l’occasion pour les professionnels invités, qui se connaissent pour la plupart, de discuter et d’échanger opinions et expériences autour du pot de bienvenue ou du diner organisés à cette occasion.

De gauche à droite : Zakaria Taiebi (Responsable Expérimentation), Larbi Hadria (Coordinateur Technique Maroc), Amal Bengana (Responsable Expérimentation), Abderrahim Chajia (Commercial Spécialiste International Melon) et Mohamed Barki (Commercial Spécialiste Carotte)


présente un concept de tracteur autonome Case IH a récemment dévoilé un concept de véhicule autonome au Farm Progress Show de Boone dans l’Iowa (USA). Il s’agit d’un concept-tracteur Case IH, sans cabine, pensé pour les cultures en rangs, qui est en mesure de fonctionner de manière autonome avec une vaste gamme d’outils. « Dans de nombreux endroits du monde, trouver de la main d’œuvre qualifiée pendant les périodes de pointe est un défi permanent pour nos clients », a expliqué le Brand President de Case IH Andreas Klauser. « Si nous proposons aujourd’hui des solutions de guidage automatique et de télématique sur notre équipement pour la gestion à distance des machines agricoles et du personnel, ce concept de tracteur autonome montre comment nos clients et leurs salariés pourraient directement surveiller et piloter à distance leurs machines. Cette technologie permettra à nos clients d’atteindre des niveaux d’efficacité opérationnelle supérieurs pour des tâches telles que la

préparation du sol, la plantation, la pulvérisation ou encore la récolte ». L’Innovation Group de Case IH et CNH a basé ce concept autonome sans cabine sur un tracteur Magnum Case IH existant dont il a totalement revisité le style. Le prototype réalisé offre une interface entièrement interactive pour la surveillance et le contrôle à distance des opérations préprogrammées. Le système embarqué prend automatiquement en compte la largeur des outils attelés et calcule les parcours les plus efficaces en fonction du terrain, des obstacles et des autres machines utilisées sur la même parcelle. De plus, l’opérateur peut superviser

et ajuster à distance les trajets du véhicule sur un ordinateur ou une tablette via l’interface dédiée. Le fonctionnement autonome du tracteur repose sur ce qui se fait de mieux en matière de guidage, de télémétrie, de partage de données et de gestion agronomique. L’objectif est d’offrir aux chefs d’exploitations agricoles des capacités de contrôle et de surveillance plus importantes, ainsi que des réductions de coûts. « Un chef d’exploitation peut superviser le travail de plusieurs machines avec une tablette tout en effectuant d’autres opérations ou même en conduisant un autre véhicule », a ajouté R.

Zemenchik. « Plusieurs tracteurs autonomes peuvent travailler en une seule flotte coordonnée ou simultanément en plusieurs sous-groupes affectés à des champs différents, avec chacun leurs cartes et leurs prescriptions préprogrammées. Vous pouvez ainsi avoir un tracteur qui tracte une sous-soleuse suivi d’un autre tracteur auquel on aura attelé une planteuse. Les marges d’amélioration en matière d’efficacité sont considérables ». Pour regarder un clip détaillant les capacités du concept-tracteur, allez sur la chaîne YouTube Case IH Afrique et MoyenOrient.

L’AMIFCOMA

élit les membres de son bureau L’Association marocaine des importateurs, fabricants et commerçants de matériel agricole (AMIFCOMA), dont le siège est à Casablanca et conformément à son assemblée générale du 19 décembre 2016, a réuni son collectif pour l’élection du bureau devant représenter l’association tant auprès des instances gouvenementales compétentes, qu’auprès des autorités régionales et locales. À l’issue du scrutin, 9 adhé-

rents ont été élus comme membres du bureau, suivant en celà les recommandations de l’Assemblée Générale sus indiquée. Ils se sont donc réunis et ont procédé à l’élection du président et à la répartition des taches au sein du bureau, comme indiqué ci-après : Président : M. Said Boulaguigue Vice Président : M. Abdelhak Rochdi Secrétaire Générale : Mme Fatiha Lachhab Secrétaire Général Adjoint : M. Oussama Tourougui Trésorier : M. Yassine Nabil

Trésorier Adjoint : M. El Ayachi El Ouafi Assesseurs : M. Lahcen Karst M. Kamal Khalid M. Abdellah El Hassini

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Actu Actu Entreprise

ELEPHANT VERT Journée de vulgarisation à Sidi Slimane Dans le cadre de sa politique de proximité, ELEPHANT VERT a opté pour plusieurs stratégies de communication, notamment la participation aux salons nationaux et internationaux, et l’organisation de journées de vulgarisation dans différentes régions agricoles du Maroc. C’est dans ce cadre qu’a été organisée le 15 décembre 2016 une journée de vulgarisation axée sur les cucurbitacées dans la région de Sidi Slimane, en partenariat avec ALLODICS, distributeur exclusif d’intrants agricoles Eléphant Vert Maroc. Cette journée de vulgarisation qui a ciblé l’une des cultures phares de la région

a connu la participation massive des producteurs. En effet, plus de 250 agriculteurs ont suivi avec attention les conseils et recommandations techniques fournies par l’équipe ELEPHANT VERT. Et grâce aux explications fournies, les invités vont pouvoir améliorer la conduite de leurs cultures en l’associant à l’offre en amendements organiques et autres solutions d’ÉLÉPHANT VERT. « Cette journée peut être qualifiée d’exceptionnelle, a expliqué M. Ahmad Chkiriba, fondateur de l’association «Nabati». Les interventions ont été pertinentes avec des explications sur un programme pour optimiser le potentiel de nos

Nouveau président pour le SNIFL Le Syndicat National des Importateurs/Exportateurs de Fruits et Légumes (SNIFL) de Saint Charles International, première plateforme européenne de commercialisation, de transport et logistique de fruits et légumes, a tenu sa cinquantième Assemblée Générale ce vendredi 9 Décembre. L’occasion pour les adhérents du syndicat de revenir sur les principaux évènements de l’année et les dossiers portés par le SNIFL, ainsi que sur la nouvelle organisation de Saint Charles International. Cette assemblée, élective, a 28

désigné son Président pour les deux prochaines mandatures. M. Denis Ginard, Directeur Général du Groupe Provence Dauphiné et Président de Primsud, société membre du SNIFL depuis 1991, a succédé à M. Henri Ribes, qui ne briguait pas de nouveau mandat. Ce dernier a cependant tenu à accompagner la nouvelle équipe pour les deux prochaines années en poursuivant son implication au sein du Bureau. Les premiers mots du président nouvellement élu, également le plus jeune de l’histoire du syndicat, furent : « C’est

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cultures sur les plans du rendement et de la qualité des récoltes.» Les échanges qui ont eu lieu entre les agriculteurs présents et l’équipe Eléphant Vert ont également permis d’aborder les différents as-

pects relatifs à la conduite technique de la courgette, aux problèmes généralement rencontrés par les producteurs et les solutions qui s’offrent à eux pour les résoudre.

avec beaucoup d’humilité que je prends cette nouvelle fonction. Je remercie tous les adhérents du syndicat qui par la voie du conseil d’administration, m’ont élu. Je sais que ma responsabilité nous engage tous, et c’est pour cela, soyez en sûr, que mon implication sera totale. Beaucoup de projets nous attendent, et je pense que l’équipe

d’administrateurs de qualité qui m’entoure, nous permettra d’atteindre tous nos objectifs. Une chose est certaine, l’esprit « Saint-Charles », cette solidarité, qui est l’essence même de nos différents Syndicats, nous permettra, j’en suis sûr, de relever les défis qui se présenteront à nous. »

M. Denis Ginard, Directeur Général du Groupe Provence Dauphiné et Président de Primsud


Case IH :

De retour au Maroc Figurant parmi les leaders mondiaux de la fabrication et de la vente d’équipements agricoles, Case IH a participé, avec son distributeur HYDRAU MAC, à la quatorzième édition du SIFEL à Agadir. L’occasion d’annoncer son retour en force au Maroc, d’exposer une ligne complète de tracteurs agricoles, d’échanger avec les visiteurs professionnels et comprendre leurs attentes.

Partout à travers le monde, Case IH s’est forgé une bonne réputation et une clientèle fidèle. Cela est dû, d’une part, à l’excellente qualité de ses produits et, d’autre part, au fait que l’entreprise et ses distributeurs offrent aux clients un service après-vente exceptionnel. Case IH offre une gamme compétitive et complète de tracteurs avec des puissances allant de 35 à 620 chevaux, adaptées aux besoins de toutes les exploitations agricoles au Maroc. Il s’agit de tracteurs très fiables appréciés pour le maintien de la bonne puissance pour les différentes opérations et quelle que soit la cadence du travail (pas de perte de puissance). La gamme comprend également des moissonneuses-batteuses, des presses à paille et des récolteuses de canne à sucre. En plus de son matériel de grande qualité, la force de Case IH au Maroc repose sur son partenariat avec la société HYDRAU MAC (signé en mai 2016), fortement implantée sur le marché marocain, tant au niveau de la commercialisation que du service. Déjà bien connue auprès des entrepreneurs et clients TP grâce à son savoir-faire et la qualité de son service après-vente, HYDRAUMAC a décidé d’élargir ses activités à d’autres secteurs d’activité notamment l’agriculture. Elle a ainsi

choisi de s’associer à un partenaire international de renom ayant un historique au Maroc : Case IH. Grâce aux synergies créées avec son distributeur, Case IH entend bien reconquérir le marché marocain et soutenir la croissance de l’agriculture dans le pays grâce à son expertise avérée et son excellent réseau, certain d’être le bon partenaire dans tous les segments de produits. À noter que depuis sa création en 2001, la société HYDRAUMAC est essentiellement axée sur le service après-vente. L’entreprise dispose de nombreux avantages : - très bonne couverture du territoire national grâce à un important réseau de distributeurs et de revendeurs - grande disponibilité des pièces de rechange d’origine - ateliers spécialisés équipés de banc d’essai et de tout l’outillage nécessaire au suivi de la maintenance et des réparations de l’ensemble du matériel représenté. - ateliers mobiles pour les interventions rapides sur l’ensemble du territoire national - personnel compétent et bien formé qui dialogue en permanence avec tous ses clients, pour leur apporter toutes sortes d’informations et conseils requis, - organisation de caravanes (vidange, changement de filtres,…) et d’opérations

souk qui rencontrent un grand succès auprès des agriculteurs - participation au plus grands moussems, lieu privilégiés de rencontre des agriculteurs avec des expositions de matériel et des démonstrations avec la présence des équipes techniques et commerciales - organisation de journées portes ouvertes - assistance et service aprèsvente très performants - accompagnement efficace

pour la préparation des dossiers de crédit et de subvention. En 2017, HYDRAUMAC envisage d’améliorer encore plus la couverture nationale pour assurer encore plus de proximité des clients et multiplier les opérations sur le terrain et notamment les démonstrations avec le matériel d’accompagnement, en s’adaptant au contexte de chaque région.

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SIFEL 2016 14 édition sous le signe ème

Les dates de tenue du SIFEL 2016 devaient être avancées cette année. Mais pour éviter qu’il ne coïncide avec les élections législatives du 07 Octobre 2016, ce qui aurait été préjudiciable à une organisation optimale, le salon s’est tenu cette année entre le 1 et le 4 décembre derniers dans la capitale du Souss (Agadir Parc Expo) et a attiré le visitorat habituel de cette manifestation annuelle.

A

insi, malgré de fortes précipitations, accueillies favorablement par tous les marocains, les agriculteurs maraichers, arboriculteurs, polyculteurs, étudiants et professeurs, agents d’organismes publics, et autres professionnels ont parcouru les couloirs du salon durant ces 4 jours. Ils sont habitués à venir à la recherche des informations et nouveautés dont ils ont besoin dans l’exercice de leurs fonctions respectives. Le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, M. Mohammed Sadiki, 30

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a présidé le jeudi 1er décembre à Agadir, la cérémonie d’inauguration, accompagné de Mme Zineb El Adaoui, Wali de la région de Souss-Massa, Gouverneur d’AgadirIda-Ou-Tanane, du président de la région de Souss-Massa M. Brahim Hafidi, et des gouverneurs de Tiznit, Chtouka-Aït Baha et Inezgane-Aït Melloul.

Le SIFEL, un salon spécialisé fortement apprécié

Au cours de ses 14 années d’existence, le Sifel a contribué à tirer vers

le haut le secteur horticole en se faisant la vitrine de la diversité de la production horticole marocaine et des opportunités qu’elle offre à l’international. C’est également une plateforme d’échanges d’expériences. Bien qu’il ait dû faire face à de nombreuses difficultés au cours de son évolution, ce rendez-vous annuel des producteurs et fournisseurs de la filière fruits et légumes, n’a cessé de prendre une importance particulière compte tenu de l’importance socio-économique du secteur des fruits et légumes, qui compte parmi les filières prioritaires dans la région


‘‘ Sifel Maroc se réinvente’’ et sur le plan national. En effet, la filière des fruits et légumes constitue un maillon essentiel de la production agricole marocaine. Elle contribue à hauteur de 24% à la formation du PIB agricole et constitue une source d’emplois pour 45% de la population active dans le monde rural. Elle assure une couverture totale des besoins intérieurs en fruits et légumes et constitue 60% de la valeur des exportations agricoles du pays. Placé sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, avec le soutien de l’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE) et en partenariat avec IEC (International Exhibitions & Conferences), le salon est organisé par l’Association des producteurs et exportateurs des fruits et légumes (APEFEL) et l’Association des conditionneurs d’agrumes au Maroc (ASCAM). En adoptant le slogan «SIFEL Maroc se réinvente !» dans le cadre de sa dynamique continue d’amélioration et d’adaptation intelligente, le salon a pour objectif d’accompagner les professionnels de la filière dans un monde qui connaît une évolution constante et rapide et une importance particulière accordée aux énergies renouvelables. ‘‘Aujourd’hui le SIFEL a plus que jamais besoin de prendre une autre dimension et d’entamer un nouveau cycle de croissance, c’est un grand défi, certes, mais c’est aussi une forte motivation des organisateurs. Le Sifel Maroc à Agadir est une exposition professionnelle qui offre une plate-forme idéale pour les échanges entre les concessionnaires de l’industrie et ses clients. Les exposants ont la possibilité de diriger les ventes, d’attirer de nouveaux clients et de les informer sur les dernières innovations dans le secteur. Sifel Maroc est un événement exclusif pour l’industrie des fruits et légumes, qui rassemble les entreprises locales et internationales avec les décideurs du marché. Le salon propose un programme de conférences techniques et commerciales consacrées aux principaux

En plus des institutionnels et banques, un grand nombre de secteurs et produits étaient présents au salon, avec possibilité de ventes directes. Parmi eux, certains opérateurs étaient présents sans avoir de stands propres. On peut citer : Compost et substrats, engrais et fertilisation, matériel de serre, manutention et transport, Irrigation, maintenance, outils de mesure, hors-sol, emballage, fleurs et plantes décoratives, protection et produits phytopharmaceutiques, conservation, protection et soins aux cultures, semences et graines, travail du sol, additifs pour sols, tri, Stockage, , récolte de fruits et légumes, produits de terroir, outillage et machinisme, etc. A noter que cette année les représentants du machinisme agricole étaient présents au SIFEL et ce grâce à l’implication effective de l’AMIMA et certains de ses membres. En effet, la mécanisation revêt une importance capitale en raison de son impact sur l’amélioration des techniques de production, la modernisation des exploitations et l’augmentation de la productivité dans l’ensemble des filières agricole.

Stand Vilmorin Atlas

Crédit Agricole

Etablissement Slaoui Floragard

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Agri-Souss

Apefel enjeux du secteur des fruits et légumes, tant pour le marché intérieur que pour l’exportation.’’

Produits de terroirs, rencontres et conférences

Composante essentielle de l’agriculture nationale et régionale, les coopératives étaient présentes cette année encore, pour faire connaitre des produits qui font partie intégrante de notre patrimoine et leur façon de travailler : huile d’argan, amlou, miel, safran, dattes ou encore des produits plus récents comme l’huile de graines de figue de barbarie et les huiles essentielles. Cette présence contribue à valoriser et à promouvoir les produits du terroir marocain auprès des consommateurs, initiative, qui devient habituelle au Sifel, et s’inscrit dans le cadre de la concrétisation de la stratégie de développement de la commercialisation des produits du terroir marocain. Les visiteurs ont ainsi pu apprécier les productions locales traditionnelles à plus petite échelle. En plus, à l’instar des autres années, le salon a prévu la mise en place d’une salle de conférences qui a connu l’organisation de nombreuses conférences en relation notamment avec les cultures sous serre et la fertilisation, avec des intervenants étrangers et marocains

Des visiteurs de toutes origines Sur les 4 jours qu’a duré le salon, les visiteurs se sont concentrés sur le deuxième et troisième jours et étaient représentés de cadres et dirigeants d’entreprises, d’agriculteurs et producteurs, de commerciaux, services et logistique, d’ingénieurs et techniciens, etc. 32

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Nombreux étaient les visiteurs venus de régions éloignées du Maroc (Berkane, Meknès, Tétouan, …) l’autoroute facilitant les déplacements. Pour expliquer les raisons de ce déplacement lointain, l’un de ces visiteurs explique qu’il avait visité le Sifel il y a quelques années et voudrait voir les évolutions survenues depuis. Il estime qu’un salon professionnel spécialisé lui paraît plus intéressant et mérite largement le détour. Ceci d’autant plus que ce salon concerne spécifiquement les fruits et légumes, domaine qui l’intéresse plus particulièrement. Par ailleurs, fidèles au salon depuis sa première édition, des groupes de producteurs du Gharb étaient là également. Au programme : visite du salon pour découvrir les nouveautés et établir des contacts avec les agrofournisseurs exposants, puis visite sur le terrain pour découvrir les techniques de production qui pourraient être adoptées dans la région du Gharb. ‘‘Pour moi-même, explique l’un d’eux, ainsi que pour les producteurs qui m’accompagnent, le déplacement annuel vers Agadir et le SIFEL est devenu une sorte de pèlerinage et de tradition nous permettant de nous mettre au courant des nouveautés proposées par les exposants dans le domaine des fruits et légumes’’. Pour les agriculteurs fréquentant le salon, cette visite permet une rupture dans le rythme d’activité quotidienne pour se mettre à jour et constater de visu les nouveautés dans le secteur agricole. Ils cherchent des informations sur les nouvelles technologies, sur les marchés, des promotions, des nouveautés dans le domaine variétal (nouvelles variétés, nouvelles espèces, nouvelles opportunités,…). ‘‘Personnellement explique un revendeur, je cherche à établir, au cours du Sifel, des rencontres avec les différents intervenants du secteur. En tant que revendeur, c’est pour moi l’occasion de renouer les contacts avec mes fournisseurs de semences, engrais, phytosanitaires…, de voir leurs nouveautés et de redéfinir les stratégies de collaboration avec eux’’. Les producteurs sont particulièrement intéressés par les machines agricoles susceptibles de faciliter leur travail, car le problème de la main-d’oeuvre se pose avec de plus en plus d’acuité dans le Gharb connu par la diversité de ses cultures, dont beaucoup sont gourmandes en main-d’oeuvre (fruits rouges, tomate, haricot vert,…). De plus, les terrains y sont occupés en permanence, ce qui augmente encore plus les besoins. ‘‘Profitant de ce voyage, nous avons pu visiter des exploitations produisant de la tomate et des framboises. Ces visites nous ont permis de constater le haut niveau de technicité auquel sont parvenus les producteurs de la région’’, témoignent les visiteurs du Gharb. Par ailleurs, beaucoup de distributeurs issus des principales régions de production viennent à Agadir accompagnés de groupes de producteurs. En plus de la visite du salon pour découvrir les nouveautés et établir des contacts avec les agrofournisseurs exposants, il est aussi question de visites sur le terrain pour découvrir les techniques de productions qui pourraient être adoptées dans leurs régions. Pour certains visiteurs d’Afrique subsaharienne, l’une des cibles de cette participation est de voir comment amener sur les marchés marocain et maghrébin des produits à fort potentiel notamment des fruits et légumes frais, exotiques (l’anacarde, karité, sésame, mangues, bissap, noix de cajou, fruits et légumes, miel, …). Ces produits peuvent être proposés sous forme de fruits frais ou transformés (secs, jus, poudre, purée, confitures, …). Le principal objectif pour d’autres visiteurs africains est le volet transfert de technologies. En effet, décrivant ses premières impressions l’un d’eux a affirmé : ‘‘Depuis nos premières visites à au-


jourd’hui, nous voyons les changements qui se sont opérés dans les filières agricoles du Maroc et nous comptons sur l’expertise marocaine pour améliorer les processus de production dans nos pays’’. Il a ajouté que lui et ses compagnons, pendant leurs déplacements au Maroc, ont profite pour effectuer des visites aux exploitations et entreprises de la filière. ‘‘Cette année nous avons rendu visite au CTT de l’Apefel et avons été frappés par ce que peuvent faire les professionnels pour leurs membres sans attendre que l’Etat s’en charge. Pour nous c’est un exemple à suivre et une expérience à développer en Afrique sub saharienne’’. Autre catégorie de visiteurs qui ne ratent aucune occasion de marquer leur présence massive à ce genre de manifestation. Des élèves ingénieurs venaient de l’IAV-CHA d’Agadir alors que d’autres ont entrepris un long périple de Meknès (ENAM ou écoles de techniciens agricoles) ou d’autres villes (Facultés des sciences). Certains de ces étudiants se trouvent en stage dans la région pour la partie expérimentale destinée à préparer leurs thèses dans différents domaines de spécialité bien avancés dans la zone de Souss-Massa-Draa, première région horticole du pays. Les lauréats de ces établissements font le tour des exposants à la recherche de stages ou d’opportunités d’emploi ou du meilleur moyen d’entrer en contact avec le maximum possible de sociétés intervenant dans le domaine afin de leur faire part de leur candidature à des postes de techniciens ou de technico-commerciaux auprès de leurs responsables de ressources humaines. Dans les yeux de cette nouvelle génération et à travers les questions posées on constate l’avidité estudiantine de tous documents, toutes études ou informations à même de leur mettre le pied à l’étrier pour aborder leur vie professionnelle à venir. Cependant, certains professionnels ont souligné la baisse relative du nombre d’exposants participant à cette édition du Sifel. Comme explication ils avancent les effets de la crise internationale, alors que d’autres avancent que la périodicité annuelle de la rencontre est à revoir eu égard à la programmation du Salon international de l’agriculture au Maroc (Siam) en avril. «Deux salons dans l’année, c’est trop de dépenses pour les entreprises du secteur, d’autant plus que beaucoup d’entre elles ont enregistré des pertes ces deux dernières années à l’issue des campagnes d’exportations de primeurs», avance un opérateur.

Pépinière Plantarium

Agrembal Royal Brinkman

Même si, de l’avis de la plupart des professionnels qui ont suivi le salon depuis ses débuts, le Sifel gagnerait largement à être amélioré, il n’en demeure pas moins que c’est un événement qui a largement sa place dans la région et dans le cadre des manifestations agricoles du pays. En effet, en tant que salon spécialisé, c’est un complément du Siam de Meknès, plus généraliste, sachant que l’un des aspects que les exposants apprécient le plus à propos du SIFEL est le fait que le visitorat soit exclusivement composé de professionnels. Ces derniers pour leur part, viennent pour rencontrer, réunis à un même endroit, la majorité des prestataires qui peuvent les aider dans leur travail. Souhaitons aux prochaines éditions, de plus grandes réussites pour l’intérêt de tous. Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017

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Interpoma 2016

Une dixième édition couronnée de succès Seul évènement dans le monde dédié exclusivement à la culture, la conservation et la commercialisation des pommes, Interpoma s’est tenu cette année du 24 au 26 novembre à Bolzano, capitale de la région du Sud Tyrol (Italie). Le salon biennal qui a soufflé cette année ses 10 bougies s’est agrandi et a occupé l’ensemble des quatre secteurs de 25 000 m2 du centre des Expositions de Bolzano. L’événement a été couvert par pas moins de 150 journalistes du monde entier représentant les principales publications spécialisées du secteur. La revue Agriculture du Maghreb était présente et décrit à ses lecteurs l’ambiance de l’édition 2016.

L

e Tyrol du Sud est la plus grande zone contiguë de production de pommes dans toute l’Europe. Grâce à sa situation géographique, son savoir-faire et à ses normes technologiques, il figure parmi les premières régions productrices de pommes. Bolzano, en tant que capitale du Tyrol du Sud, est par conséquent l’endroit idéal pour accueillir un salon de renommée mondiale sur la pomme. Une expérience sur 360°, axée sur les affaires, le transfert de technologie, la gastronomie et la nature, Sur une surface de 25.000 m2 totalement occupés, 460 exposants provenant de 24 pays différents ont présenté leurs produits, services ou leurs innovations les plus prometteuses: pépinières,

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emballages de toute sorte, machines de conditionnement, tracteurs fruitiers, machines d’éclaircissage, de taille et de récolte, fertilisants, produits de protection des vergers respectueux de la nature, matériel de transport, dispositif de conservation des fruits, drones, dispositif anti grêle et anti-gel… Le salon est également l’occasion de présenter de nouvelles variétés de pommes, notamment grâce à la participation à l’événement d’importants centres de recherche. Cette année ce sont 20.000 visiteurs venus de plus de 70 pays qui ont déambulé dans les allées du salon et qui ont pu s’informer sur les nouveautés et les tendances des techniques de sélection, de production,

récolte, emballage, conditionnement, conservation, logistique… C’est le résultat, entre autres d’une intense opération de promotion internationale menée par les organisateurs du salon, et qui a permis de réunir à Bolzano, plus d’une centaine d’acheteurs importants, avec des délégations d’opérateurs sectoriels venant de l’extérieur de l’Europe, notamment d’Amérique du Sud, d’Australie, de Chine, d’Inde, de Turquie, du Moyen-Orient, d’Afrique du Sud et de Russie. Conscients de l’importance de ce salon référence, de nombreux professionnels marocains ont fait le déplacement. Parmi eux des producteurs, des gérants d’exploitations arboricoles, des pépiniéristes, des conseillers, des bureaux d’étude, … venus s’inspirer de l’école italienne en pomiculture et des avancées réalisées dans la région du Tyrol en matière de choix variétal, de densité de plantation, de mécanisation des différentes opérations (taille, éclaircissage, récolte), d’optimisation des apports en eau et en fertilisants et de contrôle raisonné des parasites des vergers dans le respect total de la santé du consommateur et de l’environnement. En effet, étant donné que la plupart des vergers de pomme au Maroc sont soit gérés de manière encore traditionnelle avec de faibles densités de plantation et peu de soins apportés, soit gérés selon le modèle français. Il y aurait donc une grande marge d’amélioration des rendements et de la qualité, surtout que les zones de production avec un nombre d’heures de froid suffisant pour cet espèce sont très limitées au Maroc. Par ailleurs, nous avons beaucoup à apprendre de l’organisation de la filière Tyrolienne de la pomme.


En effet, la production de la région est livrée presque intégralement à des coopératives. Malgré la taille modeste des exploitations (2,5 ha en moyenne), la clef de leur succès réside dans l’organisation des producteurs avec la mise en place et la gestion des organismes de services dont ils ont besoin (formation, conseil technique, recherche, certification...) avec l’aide des autorités régionales. Ainsi, 94% des pommiculteurs sont membres d’une des 23 coopératives, regroupées elles-mêmes au sein de deux grandes structures en charge de la commercialisation. Le rôle central des organisations de producteurs et la complémentarité des fonctions entre des acteurs privés et publics est remarquable. A noter que depuis une dizaine d’années, la grande tendance est à la fusion de coopératives dont la dimension atteint de plus en plus souvent 20.000 à 60.000 tonnes, avec d’énormes investissements dans les équipements de stockage et conditionnement.

Quelques innovations observées à interpoma Vers une agriculture de précision

La société italienne AEROMATICA3D apporte des solutions pour une agriculture de précision, grâce à sa gamme de drones spécialisés. L’utilisation de ces dispositifs représente une alternative avantageuse au travail que l’humain réalise sur le terrain et qui nécessite souvent plusieurs jours de labeur (économies de temps et d’argent). Disponibles en différents modèles, ces drones peuvent remplir de nombreuses fonctions. Certains par exemple sont spécialement conçus pour survoler les champs et faire la collecte de données spécialisées à l’aide de la photographie aérienne et ainsi, produire des cartes précises qui donneront au producteur un portrait juste de son exploitation et permettront d’adapter les interventions (utilisation efficiente des intrants). D’autres modèles munis de réservoir de 12 litres ont été conçus pour la pulvérisation précise de produits de traitement des cultures (pesticides, engrais liquides ou granules) apportant de nouvelles solutions de traitements ciblés pour une multitude d’applications. Un autre modèle, équipé d’un kit de distribution libère précisément, à l’aide d’un GPS, des capsules d’auxiliaires Trichogramma pour lutter contre les parasites de maïs.

Groupe de professionnels marocains en visite au Salon

Lutte contre le carpocapse

Puffer® est une technologie innovante mise au point par la société Suterra pour la lutte contre les carpocapses par confusion sexuelle dans les vergers de pomme, poire et noix. Elle est constituée d’une bombe aérosol contenant la phéromone, d’un minuteur, d’une cabine de protection et d’une accroche. L’aérosol contrôlé électroniquement par le minuteur, libère à intervalle de temps régulier la phéromone dans le verger. La phéromone est diffusée le soir et la nuit pendant le vol des carpocapses. 2 à 3 puffers® / ha en moyenne sont positionnés dans le verger. Chacun émet un halo de phéromone de 75 m de large (à sa pleine ouverture) et 250 m de long. Le recoupement de l’ensemble des halos permet une couverture complète de la parcelle. Les atouts de la technologie sont : - Temps de pose réduit : seulement 20 à 30 min/ha - Efficacité identique à celle des diffuseurs - Libération de la phéromone régulière pendant toute la durée de diffusion et indépendante des conditions climatiques - Libération de la phéromone optimisée pendant le vol des carpocapses (soir et nuit) - Pas de dégradation de la phéromone par les UV - Sécurité pour l’utilisateur - Aucun contact avec le produit lors de la pose -

Stand de la pépinière Star Export

Eolienne antigel mobile

Cette éolienne de la société Schillinger est faite pour protéger les cultures contre le gel de printemps. La protection est basée sur l’inversion de la température. Déplaçable selon les besoins à l’aide d’un tracteur ou d’un véhicule utilitaire vers l’endroit requis, elle permet de travailler dans le sens du courant d’air froid ou en rotation complète. Elle offre de nombreux avantages notamment : - Tour éolienne repliable et mobile - faible consommation de carburant (5 litres/heures) - démarrage et arrêt automatiques Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017

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- ne connaît donc aucune perte de flux d’air - vitesse de rotation ajustable Drone

Lutte anti-carpocapse

Eolienne antigel mobile

Couvre sol réfléchissant

Couvre sol réfléchissant

La lumière joue un rôle majeur dans la coloration rouge des pommes, principalement dans les dernières semaines qui précèdent la première récolte. Facile à installer, les couvresol ont été développés pour garantir une réflexion optimale de la lumière, au cœur du verger (30 % de lumière en plus, par tous temps) avec une valeur ajoutée incontestable, pour des vergers équipés de filets anti-grêle). Ils permettent ainsi de stimuler en très peu de temps la coloration optimale des pommes améliorant ainsi le taux de pommes 1er choix. Selon les concepteurs, il s’agit d’un investissement rentable puisque les gains supplémentaires permettent d’amortir l’investissement après une ou deux saisons. Durable et réutilisable, ces couvresols résistent aux contraintes mécaniques et à toutes les conditions météorologiques.

Vers des vergers éco-responsables

Stand de la pépinière Grard

Depuis sa création, la pépinière Grard s’est fixé pour objectif d’approvisionner le marché avec des variétés qui apportent une nette amélioration par rapport aux variétés existantes, comme la rusticité, la qualité générale du fruit, la qualité gustative, les résistances aux bio-agresseurs … Sur son stand au salon Interpoma, la pépinière a axé sa communication sur les variétés Story et Mandy. Il s’agit de deux nouvelles variétés résistantes à la tavelure, problème qui se pose avec acuité en Italie. Opter pour ce genre de variétés permet aux producteurs de réduire jusqu’à 30% le recours aux traitements phytosanitaires (pommes plus saines, réduction des charges). La variété Story a été introduite au Maroc il y a 4 ans et a été bien accueillie par les producteurs qui

commencent à prendre conscience de l‘intérêt d’utiliser des variétés résistantes. Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, la pépinière continue à rechercher des variétés offrant encore plus de résistances (oïdium, carpocapse…). Le stand de Grard Pépinière a reçu la visite de nombreux producteurs marocains qui ont fait le déplacement. En effet, la pépinière accorde une grand importance au marché marocain et a même créé une filiale au Maroc pour être plus proche de la clientèle, comprendre ses attentes et la conseiller afin de déterminer les variétés les plus adaptées aux conditions particulières de chaque exploitation. Pour rappel, Les pépinières Grard font également partie des partenaires fondateurs du ABC-z Group géant mondial de l’obtention et de la diffusion.

Eclaircissage mécanique

La machine d’éclaircissage Darwin de la société Fruit-Tec permet de réaliser un bon éclaircissage sans recours aux produits chimiques. Les résultats sont : - Augmentation du calibre et de la qualité des fruits - Faible coût d’éclaircissage - Briser l’alternance - Rendement en surface élevé - Utilisation possible indépendamment de la météo - Utilisable pour toutes les espèces d’arbres fruitiers - Possibilité de régler le niveau d’éclaircissage en fonction des objectifs de production. - Plus sûr et parfois même plus efficace que l’éclaircissage chimique très délicat à maitriser et fortement dépendant des conditions climatiques au moment du traitement. Il est aussi beaucoup plus rapide que l’éclaircissage manuel tout en évitant les contraintes de disponibilité de la main d’œuvre et sa formation.

Bien déterminer la date de récolte

Le DA-Meter de la société italienne TR Turoni est un outil spécial qui aide les fruiticulteurs à déterminer le stade de maturité optimal de leurs cultures. Le DA-Meter répond ainsi à une demande cruciale dans le domaine fruitier puisque le potentiel de durée de vie du fruit et la qualité sont étroitement liés à l’étape de matura-

Matériel d’éclaircissage mécanique

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tion à la récolte. Appareil portable, il permet de contrôler la maturation du fruit sur-arbre, et permet d’établir précisément le bon moment pour une récolte optimale et réduire la variabilité, présente dans les lots de fruits. Le DA-Meter, basé sur une mesure par spectrométrie infrarouge, permet une mesure non destructive du fruit en mesurant la diminution de la teneur en chlorophylle immédiatement sous la peau pendant la maturation.

Conservation par l’ozone

Les systèmes Biofresh contrôlent l’atmosphère, améliorent la qualité et la commercialisation des produits frais. L’entreprise met en avant deux principales activités : - les systèmes de gestion de l’ozone pour la conservation en chambres froides et pendant le transport des fruits et légumes. Ces systèmes utilisent ce gaz naturel pour réduire les pertes de fruits et légumes dues aux contaminations microbiennes. - les systèmes de gestion de l’éthylène (pour la conservation de pommes de terre et d’oignons) qui utilisent l’éthylène naturel pour supprimer la germination, principale cause de pertes de pommes de terre. En ne laissant pas de résidu chimique dangereux sur le produit.

Congrès « La Pomme dans le Monde »

Parallèlement à Interpoma s’est tenu le traditionnel congrès international «La pomme dans le monde». Au total, une vingtaine d’intervenants, originaires des plus importantes zones de production de pommes au monde, ont abordé les sujets les plus chauds du moment. La première journée a été consacrée au marché des pommes. Ont été abordées les manières de réagir au moment critique que semble traverser le secteur avec un aperçu sur les nouvelles exigences des marchés et des importateurs. Un expert en statistiques était présent pour fournir différentes données sur la consommation de pommes, en diminution constante depuis des années, et pour expliquer les raisons de ce déclin et les solutions possibles pour sortir de cette impasse. Néanmoins, les intervenants restent optimistes quant à l’avenir des pommes et des produits à base de pommes. A également été abordé le thème de l’intensification et de la durabilité de la pomiculture, ou comment produire plus avec moins de ressources ou avec de meilleures ressources. L’idée est que la technologie peut aider à réduire considérablement l’impact sur l’environnement, par exemple par des techniques pour l’interception de la lumière ou pour la cueillette robotisée. La première journée a été conclue avec une analyse démographique concernant les données sur la consommation de pommes en Europe et dans le monde. Actuellement, les consommateurs cherchent de plus en plus la qualité, le goût et la sécurité et sont prêts à payer davantage pour ces éléments distinctifs. Lors de la deuxième journée, le débat a porté sur les nouvelles tendances de la consommation et l’importance des attributs sensoriels

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Visites sur le terrain

Au vu du grand nombre de demandes les années précédentes, les organisateurs ont multiplié les visites guidées réservées aux visiteurs de la foire. En effet, chaque jour, des visites dans deux ou trois lieux de production dans les alentours de Bolzano ont été organisées avec pour objectif de montrer aux opérateurs internationaux les méthodes de production, de conditionnement et de stockage des pommes dans le Haut-Adige. Ces visites étaient par ailleurs une occasion pour les visiteurs d’apprendre davantage sur l’histoire de la pomiculture dans la région du Tyrol du Sud. Visite sur le terrrain en marge du salon

Récolte assistée par machine

Visite à une station de conditionnement 38

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dans la décision d’achat. Grande fraicheur, durabilité et certification: voilà ce que le nouveau consommateur attend d’une pomme, et le goût devient de plus en plus central. Aujourd’hui les consommateurs sont curieux et veulent essayer de nouvelles choses, ils sont soucieux de leur santé, évitent les choses traditionnelles, recherchent la qualité, et sont prêts à payer plus pour ça. Les intervenants ont illustré l’importance des facteurs sensoriels (apparence, texture, parfum, goût et odeur) dans la définition d’une préférence et la corrélation entre ces caractéristiques et les caractéristiques sociodémographiques des consommateurs. On apprend ainsi que la culture, le style de vie ou l’expérience de consommation antérieure influent sur la perception du consommateur. Par conséquent, ce ne sont pas seulement les éléments intrinsèques du produit qui sont importants dans une décision d’achat. Une étude pour déterminer les facteurs de préférence pour les denrées, les facteurs démographiques et les processus de production ont montré une plus grande volonté d’achat à la suite d’une meilleure communication sur les caractéristiques sensorielles de la pomme: la croustillance, la maturité, la douceur et le parfum. Le troisième jour a abordé les thèmes de l’innovation dans le domaine de la science, de la recherche et de la technologie dans le secteur de la pomme, à commencer par la pépinière. Le Tyrol du Sud est réputé pour son haut niveau de qualité basé sur l’expertise de ses pépinières, ce qui assure une excellente base de départ pour les producteurs de fruits dans la région. Pour les pépinières du Tyrol du Sud, la prévision correcte de la demande est essentielle compte tenu de la longue période de séjour des plantes en pépinière (2-3 ans) et le large éventail de variétés disponibles. Ont également été discutés les différents systèmes d’élagage et les types de conduite des vergers. L’objectif principal est d’obtenir des rendements élevés, constants et de bonne qualité. Ceci est possible grâce à une analyse minutieuse des conditions climatiques et géologiques du territoire. L’interception de la lumière et le type d’élagage mis en place sont importants: la tendance principale est de rationaliser les formes des arbres afin d’accroître l’exploitation de la lumière du soleil sur la paroi fruitière et d’éviter le problème de la domination apicale. La conception

des vergers est très importante dans le Tyrol du Sud, car elle permet d’exploiter l’espace disponible limité. Autre point abordé, la gestion de l’irrigation des systèmes de pomiculture. Au Tyrol du Sud, la gestion de l’irrigation ne concerne pas seulement les périodes sèches pendant l’été, mais elle est également importante au printemps comme protection contre le gel des bourgeons. L’intervention humaine s’avère donc fondamentale aussi pour éviter une sur-irrigation, qui entraînerait un rendement trop élevé au détriment de la qualité des pommes, la prolifération potentielle des agents pathogènes et la dilution des nutriments du sol. A noter qu’il existe une plate-forme internationale « Monalisa » à laquelle participent différentes stations expérimentales pour contrôler les paramètres clés de l’environnement alpin, afin de garantir une production de qualité. Le projet est axé sur la surveillance environnementale de la région du Tyrol du Sud. La collecte de données physiques sur l’écosystème est rendue possible par des stations de mesure et des sondes placées dans des vergers individuels, dans le but de créer un système capable de fournir aux producteurs des informations prévisionnelles. Enfin, le thème de l’innovation technologique dans les machines utilisées en culture fruitière a conclu la conférence. En effet, grâce à une prise de conscience croissante de la néo-écologie, l’innovation joue un rôle de plus en plus important. Un aperçu a ainsi été donné sur les tendances liées à la connectivité et la coordination intelligente des activités homme-homme, homme-machine et machine-machine. Selon les intervenants l’avenir de l’agriculture réside dans des facteurs tels que les moteurs électriques, le recours accru à la mécatronique, la numérisation des machines et l’utilisation d’équipements automatisés.

Le Camp d’Innovation Interpoma :

des idées très innovantes pour le marché de la pomme

« Le Camp d’Innovation Interpoma » est une plateforme de réflexion pour l’avenir du marché de la pomiculture. Tenues en marge du salon, ces deux journées de travail intense ont réuni cinq équipes internationales composées de talents, de startups, d’entreprises et de chercheurs qui ont apporté leurs idées innovantes, à la recherche de solutions


qui permettraient sur le plan technique d’améliorer les résultats de la filière pommes. «Avec le premier “Camp d’Innovation Interpoma”, la Fiera Bolzano veut devenir un lieu de réflexion sur l’avenir du secteur de la pomme. – affirme Thomas Mur, Directeur Général de la Fiera Bolzano – Notre objectif est d’aider la filière pomicole à évoluer. En effet, cette plateforme rassemble des talents internationaux hétérogènes qui élaborent des projets d’amélioration en mettant l’accent sur le marché, le modèle d’entreprise, les consommateurs et sur les bénéfices que ces solutions peuvent apporter. » De nombreuses entreprises, de jeunes talents, des experts de la filière et des startups à l’échelle internationale ont été invités à cet événement. Le but de ces journées a été de laisser de côté l’individualisme et de faire place au travail d’équipe. En effet, 5 équipes ont été constituées et, avec le conseil et l’appui de spécialistes du secteur, chacune a travaillé au développement d’une idée qui apporterait une solution concrète à la filière pommes. « Repple » est l’équipe primée pour la meilleure idée en termes de concept, de développement, de présentation et de modèle d’affaires: le groupe « Repple » a travaillé sur un procédé d’extraction de l’huile de pépins de pomme, utile dans le domaine des cosmétiques et des produits pharmaceutiques. Une innovation applicable au marché et à fort rendement. Ce procédé d’extraction écologique, comparé à d’autres systèmes d’extraction déjà existants, permet d’obtenir une huile de haute qualité à partir de ces pépins. Ce projet peut être très utile pour toute la chaîne de production : des agriculteurs qui produisent la matière première aux entreprises qui traitent le produit et peuvent donc récupérer les pépins qui seraient jetés d’ordinaire. Les fabricants de produits pharmaceutiques pourront également exploiter ce précieux composant dans leurs formulations. L’équipe Smart Orchard, dans laquelle la France, la Serbie, le Nigeria et l’Italie étaient représentés, a obtenu la deuxième place. Son projet vise à développer une intelligence artificielle ou la création d’une application qui aura assurément un impact important sur la santé et l’environnement. Cette application retranscrit et croise les données fournies par des capteurs qui analysent les composantes nutritionnelles des plantes, les données des stations météorologiques qui prévoient les phénomènes atmosphériques et les don-

nées des jauges et des débitmètres. Le producteur aura alors les bonnes informations au bon moment, ce qui lui permettra de réduire sa consommation d’eau et d’engrais, d’augmenter le calibre des fruits, de surveiller les conditions météorologiques et donc de mieux gérer les différentes étapes de la culture. La troisième idée récompensée est une idée marketing appelée « Suivez votre pomme ». L’objectif est de faire mieux connaître la filière pommes au consommateur et d’aider à mieux commercialiser la pomme grâce à des actions marketing ciblées. Cette application vise à divertir les consommateurs qui, grâce à un code placé sur la pomme, peuvent gagner des prix en ligne et également accéder à différents types d’informations sur les pommes : leur production, les différentes variétés, leurs propriétés et leurs caractéristiques. Cette application permet au consommateur de prendre conscience de la qualité du produit qu’il consomme et cela permet également aux opérateurs de maintenir des prix élevés pour ce type de produits qualitatifs. Toutes les équipes ont travaillé avec en-

thousiasme et ont contribué à l’innovation, aujourd’hui plus importante que jamais. Deux autres idées ont été soumises au jury international du « Camp d’Innovation Interpoma » mais n’ont pas été primées : - l’équipe Revotree-ThinkWaterless qui a travaillé sur la création de capteurs pour l’irrigation du sol. - l’équipe Rainbow Nets qui a développé un filet capable de répartir la lumière selon ses différents spectres. Le filet permet à la lumière d’une certaine couleur de « frapper » le fruit, selon son stade de maturation et d’obtenir des résultats optimaux en termes de qualité. Le « Camp d’Innovation Interpoma » a permis d’apporter de nouvelles perspectives à la filière pommes. Il peut donc prendre plus d’ampleur pour les prochaines éditions. Cet atelier de réflexion a démontré ce qui peut être réalisé en deux jours de travail. Grâce à des méthodes de travail novatrices et à des procédés dignes des startups, le groupe de recherche qui a été créé, a proposé de nouvelles perspectives pour améliorer l’écosystème et la filière pommes.

L’utile et l’agréable

A l’occasion du dixième anniversaire d’Interpoma, les organisateurs du salon ont collaboré pour la première fois avec la ville de Bolzano afin d’organiser au centre-ville des initiatives et des manifestations autour du monde de la pomme. Les habitants ont ainsi eu l’occasion de voir un des produits d’excellence du territoire, et un des plus importants produits de l’économie locale, mis en valeur. Les visiteurs quant à eux ont pu découvrir pour la première fois « l’envers du salon » de la pomme grâce à différentes initiatives spécialement pensées pour un public hétérogène et international.

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Réfléxion

ASPAM, journée qualité Respecter le label « Maroc » unifié pour les clémentines ►La qualité n’est pas une somme de recettes, mais un raisonnement complet de la culture ► Les techniciens et ingénieurs, relais d’une information pointue auprès des agriculteurs

Dans le cadre des activités de sa commission agrotechnique, l’Aspam a organisé à Ouled Teima le 10/12/2016 une journée d’étude sous le thème « L’amélioration de la qualité des fruits d’agrumes ». Les responsables de l’Aspam, aussi bien à l’échelon national que régional et local étaient présents à Ouled Teima pour l’occasion. De même, plus de 170 personnes ont participé à cette journée d’études dont une cinquantaine de représentants d’institutionnels (IAV, Office, Eacce, …) et de gros producteurs, le restant étant principalement constitué d’ingénieurs, techniciens et responsables techniques des stations de conditionnement. Le nombre de ces derniers est répartii selon la taille des stations. De même, vu la surproduction que connait le secteur des agrumes au Maroc et une sorte de challenge entre les producteurs dans laquelle la qualité joue un rôle prépondérant s’ils veulent préserver leurs marchés. M. Hicham Sabri, responsable technique Coopérative Zaouia et membre du comité technique de l’Aspam, région Souss, nous indique trois remarques préliminaires essen-

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tielles : - le sujet retenu pour la journée est primordial devant les énormes problèmes de qualité rencontrés par les producteurs. Il fait également partie

des cinq thèmes retenus comme plan d’action pour cette année par le comité (qualité, irrigation, adaptation aux changements climatiques, …). Le choix a porté d’abord sur le


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M. Hicham El Fennane, expert en agrumiculture (SamCrops),

problème de qualité devant les impératifs de l’export, les exigences des marchés et le respect du label Maroc, désormais applicable à tous les exportateurs de clémentines. En effet, sans le respect de ce label, un seul cas de production non conforme peut affecter l’ensemble de la clémentine marocaine et entacher sa renommée. L’expérience de l’année 2013 est là pour en témoigner. - la participation des institutionnels est primordiale pour leur faire prendre conscience des difficultés quotidiennes, multiples et complexes, pour les producteurs de préserver une qualité des fruits nécessitant une haute maitrise des processus de production et des nombreuses variables (dont certaines aléatoires) difficiles à maitri-

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ser malgré tous les efforts des agrumiculteurs - plusieurs représentants par station ont été conviés. Ces agents, techniciens ou ingénieurs sont mieux placés pour saisir la complexité de la notion de qualité et de la diversité et la complexité des standarts et certifications retenus par les différents pays importateurs. Ces techniciens, capables d’assimiler le langage scientifique, seront par la suite amenés à relayer en language compréhensible par les producteurs, les mesures appropriées pour parvenir aux résultats espérés. Toutes les stations du souss ont été concernées par la participation à cette journée. A signaler que des participants sont venus de loin comme par exemple du Gharb et en plus de leurs questions et interventions, ils ont exprimé l’idée d’organiser des journées identiques à celle-ci dans les autres régions au vu de l’intérêt pour les agriculteurs. Ils estiment que les interventions sont faites par des hommes de terrain et que les débats répondent à des questions techniques pratiques du plus haut intérêt pour la pratique agrumicole et des cas vécus par les agrumiculteurs. L’objectif de la journée était de ne pas attendre que les problèmes se produisent pour tenter de trouver des solutions, mais d’anticiper et d’être prêt grâce à des solutions prévues à l’avance, de faire face aux situations qui peuvent éventuellement se présenter.

1re intervention : Gestion de la qualité des agrumes

L’intervention effectuée par M. Hicham El Fanane, expert en agrumiculture (SamCrops), est une sorte de feuille de route délivrée aux professionnels de l’agrumiculture, indiquant qu’il n’y a pas de recette pour la qualité. En fait, la recherche de la qualité est le résultat d’un raisonnement complet incluant la variété, le porte-greffe, les conditions climatiques, la charge de l’arbre lors de l’année écoulée et son impact sur la physiogie et la production en cours, … La connaissance de tous ces facteurs permet de déterminer la façon de diriger le verger et conduire la culture, sachant que d’une année à l’autre les différentes parcelles d’un même verger nécessitent une conduite différente. Ainsi, même si on a un verger avec la même variété et des arbres d’âge égal, un arbre qui a donné une forte production n’aura pas les mêmes besoins qu’un autre qui a donné une production faible ou moyenne. Dans le premier cas, il faudra restituer les réserves, moins tailler contrairement au deuxième cas. De même, il peut s’avérer nécessaire, à tout moment, de revoir la stratégie de conduite au cours du cycle de production en cas de survenue de conditions particulières comme une vague de froid imprévue qui pourrait stimuler la floraison, impliquant de revoir la taille, … Dans son intervention, M. El Fanane a axé plus sur la conduite des


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variétés les plus difficiles à maitriser en sachant que si on y arrive, pour les autres ce serait plus facile. Ainsi, il a divisé les variétés de clémentines cultivées en deux grands groupes : - Des variétés génératives (Bruno, Sidi Aissa,Esbal, Nova) donnant une grande floraison engendrant, naturellement, un déséquilibre hormonal entre la partie végétative (le feuillage) et la fructification. En effet ce sont les hormones qui permettent à la plante de faire montre des signaux de son développement. Ces substances de croissance conduiront à un développement plus ou moins important de ramifications de feuillage, de racines, de fleurs, et conditionneront les réactions de la plante aux conditions extérieures comme la libération d’éthylène (hormone de stress). Dans ces cas se pose la question : comment équilibrer les choses entre la masse végétative et les impératifs de production. Ces variétés sont les plus difficiles à traiter. Pour rendre à ces plantes leur équilibre, il faudra intervenir sur la taille, l’éclaircissage manuel, la fertigation, la gestion de la fertilité des sols, etc. - Des clémentiniers à forte tendance végétative (Nules, Orogrande, Larache, Nour) qui posent moins de problèmes que les précédentes. Ce sont des variétés ‘‘normales’’, mais chez lesquelles les conditions climatiques particulières prévalant sur tout le cycle (froid, fortes températures, précipitations, …) peuvent provoquer un déséquilibre physiologue. Dans la pratique des exportations, une fois qu’on a maitrisé les premières dans une exploitation, les autres se développent dans de meilleures conditions : suite à leur forte charge les variétés ‘‘génératrices’’ précoces auront un problème de petit calibre en début de campagne, ce qui incitera les producteur à chercher sur les autres variétés des fruits à calibres exportables, ne respectant 44

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pas le calendrier d’export par variété. Dans ce cas on aura des fruits verts avec durée de déverdissage exagérées engendrant une dépréciation de la qualité du fruit. …. Par contre, si on maitrise les variétés précoces et qu’elles sont prêtes à temps pour l’export (fin sept-début oct), les variétés suivantes auront profité du temps qui leur a été laissé pour parvenir à une bonne coloration naturelle, un bon taux de sucres et en définitive la campagne se déroule dans de bonnes conditions. Parfois même, la perturbation peut aller jusqu’aux variétés tardives affectant le résultat de toute la campagne. En fin, Mr El Fanane a insisté sur la nécessité d’un plan d’encadrement d’urgence au profit des agrumiculteurs. Le degré de complexité technique (système de production intensif, gestion de l’irrigation et de la fertigation, maitrise des coûts, gestion de la qualité interne et changements climatique, multitude de variétés et porte-greffes), dépasse de loin la capacité de l’agriculteur normal à la cerner. Relancer la rechercher et impliquer les institutions de recherche est primordial pour assoir une stratégie intégrée pour sortir de l’impasse que connait le secteur ces dernières années.

Deuxième exposé

Exigences des marchés d’exportations

Par M. Brahim Hammadi, Directeur Technique de l’EACCE Les échanges commerciaux internationaux sont assujettis à plusieurs contraintes et exigences. On peut citer à titre d’exemple l’accessibilité logistique aux marchés, les barrières culturelles, les méconnaissances de part et d’autre entre les zones de production et celles de consommation, les contraintes de sécurité, les barrières tarifaires et non tarifaires d’ordre technique, …

Et si les barrières tarifaires aux exportations de produits agroalimentaires se sont atténuées au fil du temps par des accords commerciaux (Accords avec l’UE, libre-échange avec les USA, autres accords commerciaux avec plusieurs pays du MoyenOrient,…), celles dues aux exigences techniques ne cessent de s’amplifier. La spécificité de ces dernières est qu’elles sont présentées dans la plupart des cas comme étant inévitables. Il est donc impératif d’en avoir la meilleure connaissance possible pour pouvoir maitriser les mécanismes et procédures de les surmonter et de les satisfaire. Ces barrières techniques se distinguent par les exigences suivantes : variabilité des exigences d’un marché à l’autre, caducité, évolution permanente en complexité, en types et en rigueur. Jusqu’aux années 1990, les principales exigences techniques d’exportation des fruits d’agrumes sur le marché de l’UE étaient de l’ordre d’une conformité à la norme de qualité commerciale des produits, une conformité à l’exigence phytosanitaire et des conformités aux teneurs encore moins contraignantes de résidus de pesticides. Ces dernières étaient encore établies par pays de manière atomisée, mais étaient plus tolérantes. Et depuis que l’UE a fini d’harmoniser les LMRS de résidus de pesticides (règlement CE N° 396/2005, modifié) certains pesticides ont vu leurs teneurs maximales tolérées sur les agrumes divisées par deux, cinq… et d’autres ont été complètement interdits. Le cas le plus récent est celui du fongicide la guazatine qui est banni sur les fruits d’agrumes destinés à ce marché. Le marché Russe, qui était un des marchés de prédilection de la catégorie de qualité commerciale II des agrumes du Maroc pendant toute l’ère soviétique, a basculé vers de nouvelles exigences techniques depuis les années 2000. Ce marché est non


seulement devenu demandeur de la qualité commerciale supérieure, mais en plus il est devenu exigeant et contraignant en terme de contrôle sanitaire et phytosanitaire. Pour ce dernier aspect, depuis l’accord douanier commun entre la Biélorussie et le Kazakhstan, le contrôle de la cératite sur les agrumes du Maroc destinés à ce marché est devenu un défi de taille chaque campagne d’agrumes du Maroc. Ce contrôle a même remis en cause toutes les anciennes conduites des vergers d’agrumes dans les régions pourvoyeuses de produits destinés à ce marché. Toujours en relation avec l’aspect phytosanitaire, les autorités euro-

péennes sont en passe d’une nouvelle harmonisation de la réglementation de contrôle phytosanitaire sur les exportations de produits végétaux vers leur territoire, et qui pourrait prendre effet dès 2019. Aujourd’hui, le plus grand défi d’ouverture de nouveaux marchés potentiellement demandeurs pour les agrumes du Maroc, dont les productions sont en croissance, que sont la Chine, le Japon, le Brésil en contre saison, … réside dans le franchissement des barrières phytosanitaires, une logistique suffisante pour plus de régularité de l’offre et de la qualité du produit fini. A noter également que les exigences

techniques de ces marchés depuis la décennie 2000 ne sont plus limitées aux exigences relatives aux produits finis mis sur le marché, mais sont étendues aux conditions et systèmes de productions, en management de la qualité, de la sécurité sanitaire, environnementales, sociétales, sociales et autres distinctions qui peuvent satisfaire le consommateur à divers titres. Les professionnels marocains : décideurs, producteurs, exportateurs et autres acteurs de l’économie de l’exportation, doivent rester mobilisés, ouverts sur les exigences des marchés.

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Maraîchage

Exigences du marché local Au Maroc, le marché local n’est pas demandeur en melon charentais dont la production est intégralement destinée à l’export vers le marché européen, mais il raffole de melons Galia, jaune canari et Ananas (bien que récemment introduit sur le marché). En effet, ils figurent incontestablement parmi les fruits d’été les plus appréciés des consommateurs marocains à coté de la pastèque. Pour les producteurs, les commerçants et les consommateurs, ces trois types sont à distinguer par leurs diverses caractéristiques. Ainsi, le type Galia présente, pour le producteur, des avantages comme la précocité et le prix, mais son principal inconvénient reste sa sensibilité aux maladies et au froid. D’où depuis quelques années, les

Sunrise

surfaces allouées au Galia sont en léger déclin en faveur des types ananas et jaune canari. Sa production est faite à 90% en plein champ dans les régions de Marrakech, Chichaoua, Kelâa et le reste sous abris à Agadir. Quant au type ananas, il est apprécié aussi bien par le consommateur que par le producteur pour son

Nouveauté

Précocité, calibre et qualité

rendement élevé, son calibre (3,5 à 4 kg) et son goût, et connaît une progression continue au Maroc. Il est produit essentiellement dans les régions de Marrakech, Chichaoua, Kalâa et a pris des parts de marché au Galia. Le type Jaune Canari est produit dans plusieurs régions (les précoces à Agadir et Guelmime, les

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tardifs à Marrakech, au Nord, et dans l’Oriental), sur des superficies dépendant des précipitations et des inondations au nord - qui peuvent réduire considérablement sa culture. La production en variétés hybrides concerne principalement les régions du Gharb, Larache, Marrakech, Chichaoua, Kelâa et Agadir. A noter qu’à l’instar du type ananas, le jaune canari prend progressivement des parts

Bahia

de marché au Galia. Généralement, en fin de cycle du jaune canari, les variétés ridées (région Larache) sont les plus recherchées. Leur commercialisation est facilitée par leur aspect ridé et leur gros calibre Dès leur apparition sur le marché, le prix du melon lisse chute. Une grande problématique du secteur est liée à la commercialisation des melons. En effet, les différents types de melon étant

Nouveauté

Bonne qualité, conservation et nouaison

essentiellement des produits de saison, la majorité de la production arrive groupée entre mai, juin et juillet d’où une offre importante entraînant des prix plus bas. Pour obtenir de bons prix, les producteurs recherchent toujours plus de précocité (mars), mais le tonnage est faible, les calibres petits et les dommages occasionnés par les maladies sont plus importants. De même, pendant l’été (surtout juil-

Melon hybride type Ananas Variété à haut rendement commercial Plante équilibrée, avec une bonne couverture foliaire

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Melon let), le marché peut connaître un effondrement des prix suite aux fortes chaleurs qui affectent la qualité, la coloration et le goût.

Choix variétal

Le développement considérable qu’a connu la culture du melon dans notre pays est le résultat de la mise en place de techniques performantes de conduite mais au progrès génétique. En effet, les sociétés semencières sont à l’écoute des attentes des

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agriculteurs et des essais sont menés constamment dans différentes régions du royaume et concernent les différentes périodes de production afin de trouver les réponses adéquates.

L’objectif est de proposer une gamme de variétés pour que chaque producteur, selon ses exigences, trouve le matériel végétal adapté à sa propre région et à la période de production de son choix (précoce, saison, serre, plein champ, …). Génétiquement parlant, le melon est une espèce dotée d’un très grand potentiel de variabilité. De ce fait, les maisons grainières peuvent répondre à des attentes très diverses. A noter que devant la grande diversité qui s’offre au producteur, le choix de la variété à cultiver doit se décider en fonction du marché de destination et de certains paramètres variétaux, notamment : la couleur et l’aspect de la robe, l’indice réfractométrique, la durée du cycle, les résistances aux maladies, la conservation, l’aptitude au transport et la résistance à la virescence. Pour le type jaune canari par exemple, les caractéristiques recherchées par le marché sont la rusticité de la plante, le calibre, la rugosité et la fermeté de la peau du fruit (conservation) qui constituent un atout majeur pour une commercialisation vers des destinations éloignées. D’autres caractéristiques sont aussi recherchées telles la couleur jaune profond et des qualités gustatives exceptionnelles. Pour les producteurs de melon galia, l’un des aspects les plus recherchés est la rugosité et la fermeté de sa peau qui constituent un atout majeur pour une commercialisation vers des villes éloignées des zones de production (Oujda, …). Ainsi, pour les nouvelles variétés, même après pleine maturité (jaunissement), le fruit peut résister 10 jours et même plus après récolte, jusqu’à son arrivée chez le consommateur. Il s’agit d’un avantage de taille qui offre au producteur plus de flexibilité pour


la commercialisation de sa production. Il est ainsi moins sensible à la pression des acheteurs et intermédiaires. Pour les producteurs, une bonne variété est également celle qui présente une flexibilité de la production avec un rendement étalé sur toute la période de production, un aspect extérieur homogène quelle que soit la vague de production (1re et 2ème), une bonne qualité organoleptique (arômes et brix élevé), et la même qualité dans toutes les régions. Concernant la plante, il faut signaler sa rusticité et l’équilibre de sa croissance, son taux élevé de nouaison, son bon rendement commercial et sa

bonne tenue après récolte. La recherche génétique cherche également à doter les variétés de plus de résistances et de qualités sur les plans du rendement, calibre, coloration, etc., et répondant mieux aux attentes des producteurs. A noter que, pour assurer un bon rendement, un matériel génétique de haute valeur est certes nécessaire, mais d’autres facteurs contribuent également comme la qualité du sol et de l’eau, et la conduite culturale assurée par le producteur (irrigation, fertilisation, protection phytosanitaire, …). Ainsi, la fertili-

sation du melon par exemple doit être raisonnée, prenant en considération le fait que la croissance végétative, la formation des racines et des ramifications peuvent avoir lieu en même temps que la floraison, la nouaison, la fructification et le grossissement des fruits. Une mauvaise alimentation de la culture en eau et en éléments nutritifs risque ainsi de déséquilibrer la plante qui réagit, soit par une coulure de ses fleurs, soit par un avortement de ses fruits, soit par une autre anomalie de grossissement ou de maturation des fruits.

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Phytoprotection

Contrôle du mildiou de la pomme de terre La campagne en cours a connu un début satisfaisant et prometteur pour le milieur rural et surtout les grandes cultures. En effet, les précipitations tant espérées par les agriculteurs, sont venues conforter leurs espérances en une année qui leur permettra d’oublier la précédente. Toutes les régions du pays ont été arrosées et ce, avec des quantités suffisantes. Cependant, ces précipitations peuvent aussi être source d’inquiétude pour d’autres agriculteurs. Ainsi, la pomme de terre peut souffrir de maladies cryptogamiques favorisées par l’hygrométrie et le climat doux. Parmi ces maladies, le mildiou auquel les agriculteurs devraient faire attention.

L

e mildiou est une maladie causée par le Phytophthora infestans, répandue dans le monde entier. Considéré comme le principal ennemi des cultures de pommes de terre, le mildiou évolue très rapidement et sur de grandes distances quand les conditions lui sont favorables : pluie, taux d’humidité élevée et températures. Le mycélium se développe alors sous les feuilles et produit des spores qui vont assurer sa propagation. On estime le coût annuel des dommages causés par le mildiou à travers le monde à quatre milliards de dollars. La lutte contre cette maladie nécessite la mise en œuvre de multiples stratégies : - une bonne connaissance de la maladie - la surveillance continue des parcelles - le bon choix des produits fongicides

Bien connaitre le mildiou Cycle:

- Pour se développer (sporuler et germer) la

spore a besoin d’humidité et de température favorables - Une fois dans la feuille, l’humidité de celle-ci assure la survie du pathogène - La durée d’incubation dépend de la température (15-20°C) - La dissémination est occasionnée par : * le plant contaminé * les oospores contenues dans le sol * le vent qui dissémine les spores produites, sur de longues distances

La pluie, la rosée, l’irrigation par aspersion et une humidité relative élevée (>90%) créent les conditions favorables au développement de la maladie. Symptômes:

Le point d’infection sur les feuilles montre sur la face supérieure une tache jaune qui brunit rapidement et sur la face inférieure un duvet

blanc grisâtre, en présence de conditions humides. Ces tâches se transforment en lésions nécrotiques qui tuent toutes les feuilles atteintes et s’étendent des pétioles à la tige pour finalement tuer toute la plante. Les tubercules présentent des pourritures superficielles déprimées de couleur marron ou gris-violacé au contour mal défini. Sur une coupe, une chair marbrée de couleur rouille apparait et progresse vers l’intérieur du tubercule.

La lutte contre le mildiou

Vu sa courte durée d’incubation et sa sporulation très importante, ce champignon devra susciter plus d’attention de la part des producteurs de pomme de terre. Le meilleur moyen de s’en protéger est d’adopter des mesures préventives pour empêcher l’installation et la germination des spores. D’une façon sommaire, la lutte contre les principales maladies fongiques de la pomme de terre se fait en plusieurs étapes :

Avant plantation

• Opter pour une rotation culturale entre les solanacées et les autres familles ; • Eliminer les résidus des précédents culturaux (repousses et feuilles) et les mauvaises herbes (surtout de la famille des solanacées) ; • Désinfecter les lieux qui ont servi au stockage des récoltes précédentes et l’outillage ; • Choisir dans la mesure du possible une variété relativement résistante et une semence certifiée.

Après plantation

• Conduire la culture en butte ; • Eviter l’irrigation par aspersion ; • Eviter les excès d’azote ; 50

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Mildiou de la pomme de terre des tubercules. L’efficacité de la protection fongicide dépend : - de la qualité de l’application : pression, volume, vitesse, et type de buses ; - des conditions météorologiques ; - du choix du fongicide : différentes propriétés seront requises tout au long de la saison de culture, selon le stade phénologique, la pression de la maladie et l’état sanitaire du champ ; - du moment d’application à Intérêt d’un système d’avertissement.

• Eliminer régulièrement les fanes et les plants malades.

La lutte chimique

Le choix du produit approprié (contact, systémique, etc.) pour lutter contre les maladies fongiques de la pomme de terre est régi par plusieurs paramètres, à savoir le stade de la plante, le but du traitement (préventif ou curatif) et l’étendue de l’aire de traitement (foyer ou général). Les modèles d’aide à la prise de la décision de traitement, très utilisés dans les grands pays producteurs de la pomme de terre (Pays-Bas, Belgique, France, etc.), se basent essentiellement sur une bonne prévision des conditions climatiques, qui ne dépasse pas 5 jours dans les meilleurs des cas. D’autres paramètres sont pris en considération comme le niveau de résistance de la variété, le type du sol, le précédent cultural et le stade de la culture. Les différents types de produits: - Type 1 : Produits de contact sans protection des tubercules. Ils assurent une action préventive par destruction des spores lors de la germination - Type 2 : Produits de contact ou assimilés, avec protection des tubercules. Forte action préventive sur les spores. Diminution du potentiel de germination. Action de protection du feuillage, des tiges et des tubercules - Type 3 : Produits pénétrants ou translaminaires (pénètrent dans la plante) avec ou sans rétroaction (curativité). Action de protection du feuillage, des tiges et

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Vis-à-vis du consommateur un programme de gestion intégrée de la production et de la protection doit être mis en place pour faire face à l’ensemble des contraintes et offrir un produit de qualité avec peu ou pas de résidus. Pour la production destinée à l’export des cahiers de charges sont établis et respectés alors que le marché local, moins strict, nécessite aussi plus d’efforts pour un meilleur respect du consommateur et de l’environnement.

Recommandations

• Toujours supposer que la maladie est présente ; • Inspecter les semences et écarter tout tubercule suspect ; • Utiliser un traitement fongicide pour les semences. Selon des études, ce traitement serait efficace pour réduire le risque de propagation pendant le tranchage et la plantation ; • Détruire les repousses de pommes de terre ; • Vérifier fréquemment les prévisions et des éclosions de la maladie ; • Vérifier de près les champs pendant toute la saison ; • Porter une attention particulière aux endroits plus enclins à des taux élevés d’humidité pendant de longues périodes, les dépressions et le long des lisières d’arbres, etc.

• Enterrer tous les déchets ; • Détruire immédiatement toutes les plantes infectées; • Avertir les voisins de tout problème ; •Vérifier fréquemment le fonctionnement du pulvérisateur, ses buses et l’étalonnage ; • Au besoin, adopter une stratégie de protection vigoureuse tôt dans la saison ; • Appliquer toutes les quantités de fongicide indiquées ; • Confectionner une butte assez haute.

Recherche de variétés résistantes

L’Allemagne, au moyen d’un nouveau projet de recherche, part en guerre contre cette maladie, et ambitionne de développer une variété de pomme de terre, résistante au Phytophthora. Pour mener à bien cette recherche, les experts allemands du sujet vont former un groupe de travail comprenant: instituts de recherche, instituts de génétique végétale, sélectionneurs, associations de protection de la nature, … qui seront impliqués dans cette étude. Actuellement, plus de 100 variétés de pommes de terre sont cultivées sur des parcelles expérimentales. Le matériel utilisé pour la culture des différentes variétés de plants provient directement des entreprises de sélection. De plus, les instituts de recherche disposent d’un certain nombre de variétés prometteuses, dont des spécimens âgés de plus de 250 ans. Les chercheurs souhaitent également utiliser le matériel disponible pour une étude au niveau moléculaire, afin de mieux comprendre la diversité génétique des pommes de terre disponibles, et notamment définir le potentiel des gènes contrôlant la résistance. Le projet devrait servir de base à la culture future de diverses variétés résistantes au Phytophthora tout en respectant pleinement le goût familier de la pomme de terre. Source : Bulletins Electroniques


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Phytoprotection

Botrytis de la fraise

Bien le connaitre pour mieux le combattre Favorisé par les conditions très humides, le botrytis est une maladie de première importance économique pour le fraisier. Il est causé par le champignon Botrytis cinerea, couramment appelé pourriture grise. Les mesures préventives sont indispensables pour éviter le maintien de l’eau sur la plante et pour aérer la culture. Une protection foliaire avec un fongicide de contact peut être nécessaire en cas de risque.

L

es symptômes du botrytis, ou pourriture grise, peuvent apparaître aussi bien avant la récolte que sur les fraises déjà récoltées. Cette maladie se manifeste en fin de floraison, sur les pétales desséchés naturellement. Ceux-ci se nécrosent et se recouvrent de taches brunes et d’un duvet gris, d’où le nom de pourriture grise. Les fruits sont ensuite atteints avec les mêmes symptômes, puis ils s’assèchent et se momifient. La répartition des attaques de botrytis se fait au hasard puis en foyer et se généralise rapidement si les

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conditions de développement sont favorables. Le rhizome du fraisier peut également être atteint. Dans ce cas, une nécrose brun foncé à sa partie supérieure peut être observée en coupe longitudinale. Les dégâts de botrytis sur les fruits et dans la partie supérieure du rhizome sont les plus préjudiciables, même si les différentes parties aériennes du fraisier peuvent être attaquées par cette maladie. Lorsque le rhizome est atteint, le botrytis peut provoquer soit la mort totale de la plante, soit le départ de bourgeons axillaires locali-

sés sur la partie inférieure du rhizome.

Biologie et cycle Le champignon responsable de la pourriture grise est Botrytis cinerea. Les feuilles mortes du fraisiers, porteuses de sclérotes, constituent un réservoir de spores. Quand les conditions lui sont propices, les spores libérées vont atteindre les bourgeons naissants ainsi que les fleurs. La propagation des spores s’effectue alors grâce au vent et aux éclaboussures. La maladie se développe si l’humidité est très élevée, voire saturante, et si les températures sont comprises


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Botrytis de la fraise Eviter l’eau et bien aérer

entre 15 et 20 °C. Les précipitations jouent donc un rôle très important pendant la floraison et la formation du fruit. Les fruits formés peuvent aussi être contaminés, mais les symptômes ne sont pas toujours visibles au

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moment de la récolte. Ils s’expriment et se propagent à mesure que le fruit murit. Des infections secondaires peuvent également se produire par le biais des blessures microscopiques sur les fruits après la récolte.

Les plantations suffisamment aérées, gérées avec un contrôle de la fertilisation et de l’irrigation, préviennent le développement accru de la pourriture grise. Le contrôle prophylactique du botrytis sur fraisier passe par des mesures préventives indispensables qui ont toutes pour objectif d’éviter le maintien de l’eau sur la plante et d’aérer la culture: densités de plantation adaptées pour faciliter la circulation d’air dans les rangs et volumes d’abris suffisants. Les arrosages par aspersion sont bien sûr à bannir et l›utilisation du paillage plastique est préférable pour ne pas donner au botrytis les conditions idéales de son développement sur les parties aériennes du fraisier. De même, l’apport raisonné d’azote empêche ces conditions favorables à la maladie. Il faut également savoir que toutes les variétés de fraises sont vulnérables au botrytis, même si certaines le sont plus que d’autres.


Pour assurer un meilleur contrôle du botrytis, l’observation en culture est par ailleurs très importante, notamment lorsque les fleurs sont blessées par le gel et donc plus sensibles aux infections. La vérification de la présence de brunissement sur les fleurs et les calices des fruits en développement, l’observation des signes de pourriture à mesure que le fruit mûrit et l’examen des centres de rangs, là où l’humidité relative est la plus élevée, sont des mesures de bon sens qui peuvent empêcher une épidémie conséquente de pourriture grise. Enfin, l’enfouissement des résidus de culture dans le sol après la rénovation des fraisières coupe le cycle du champignon.

solution au problème de pourriture grise. Ces produits sont utilisables avec les bourdons qui transportent les spores du Trichoderma vers les fleurs, l’organe le plus sujet aux attaques de Botrytis sur fraisier. De même il existe des produits visant la sti-

mulation de l’activité microbienne utile du sol, rendant ainsi la nutrition hydro-minérale de la plante plus efficiente en plus de la protection et la stimulation du système racinaire et l’amélioration de l’autodéfense et la résistance au stress chez la plante.

Interventions chimiques Les programmes de traitements doivent être définis en fonction du contexte de l’exploitation afin d’adapter au mieux le positionnement des fongicides. Selon le ou les stades de développement du Botrytis sur la parcelle, il conviendra de choisir le ou les fongicides présentant les modes adéquats d’action et de pénétration dans la plante (préventif et/ou anti-sporulant et/ou rétro activité, contact et/ou translaminaire, et/ou diffusant, systémique) en prenant en compte également leur polyvalence pour lutter contre d’autre maladies. Cette efficacité au champ permet en particulier d’obtenir plus de fraises saines à la récolte et d’aborder plus sereinement la phase de commercialisation face aux exigences de qualité (moins de pertes au stockage, au transport et sur les étalages). Il est recommandé de préférer les traitements en préventif, de respecter les doses recommandées et utiliser un programme englobant des fongicides issus de familles chimiques différentes. A noter que vu les exigences de plus en plus strictes des consommateurs en matière de résidus de pesticides, la lutte intégrée paraît de plus en plus la solution la plus adéquate pour faire face aux ennemis de la culture du fraisier. Il existe en effet des produits à base de souches du champignon Trichoderma comme Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017

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Arboriculture

Pommier

Vulnérabilité au réchauffement climatique dans les zones de moyennes altitudes du Moyen Atlas Kodad Ossama, Tabout Sabah, Zarzar Rania, Rachidi Foad, Messaoudi Zerhoun et Laghfiri Malyanine Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès Auteur de correspondance : osama.kodad@yahoo.es

A

u Maroc, le secteur des rosacées fruitières s’étend sur une superficie de 208.030 ha, dont 83% de rosacées à noyaux et à pépins. Le pommier, deuxième espèce fruitière après l’amandier, occupe une superficie de 29.788 ha et fournit une production de près de 600.000 tonnes par an. Les zones de production les plus importantes se trouvent localisées dans les régions de hautes et moyennes altitudes du Haut et du Moyen Atlas. La concentration de cette espèce au niveau des zones d’altitudes est due aux besoins en froid nécessaires pour la levée de la dormance des variétés nobles dominant le secteur marocain de pomiculture. En effet, le matériel végétal utilisé par les pomiculteurs marocains est constitué exclusivement de variétés étrangères et la gamme n’a cessé d’évoluer, en gardant toujours comme variété de base «Golden Delicious» et ses pollinisateurs. Il est à noter que ces dernières années, cette espèce a connu un développement important grâce à des initiatives privées stimulées par les subventions octroyées par le Département de l’Agriculture dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA) et du Plan Maroc Vert.

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Dans ce cadre, des programmes diversifiés ont été mis en place au niveau des régions à potentiel élevé en vue d’accompagner les producteurs marocains dans leurs efforts d’amélioration et de valorisation de leur production. Cependant, la vulnérabilité de cette espèce au climat changeant pourrait mettre en péril le développement de cette espèce en zone de moyennes altitudes du Moyen Atlas, notamment au niveau de la région de Fès-Meknès.

productions consécutives à des extrêmes climatiques inédits, récemment rencontrés. Concernant plus particulièrement la régularité de production de l’arboriculture fruitière marocaine, des cumuls inédits de conditions climatiques défavorables (températures élevées, retards des précipitations, orages et grêles) ont pu être observés durant les dernières années aux cours des phases déterminantes du cycle annuel des arbres (de la floraison à la maturité).

Changements climatiques au Maroc

Températures et floraison du pommier à Sidi Iddi

Au Maroc, il est prévu un assèchement des zones intérieures, avec une augmentation des températures durant les différentes saisons de l’année. Le manque des précipitations hivernales et la hausse des températures, scenario qui peut se répéter durant les prochaines années, ont un impact négatif sur le démarrage végétatif, la date et la qualité de la floraison, la qualité du fruit, la production et le calendrier des interventions culturales appliquées par les producteurs (déclanchement d’irrigation et de la fertilisation). Les risques encourus en termes de production, sont préfigurés par les importantes pertes des

Chez le pommier, comme chez toutes les espèces à feuilles caduques, la levée de la dormance des bourgeons est assurée par des températures hivernales basses (0<T<7°C) permettant d’assurer les besoins en froid des bourgeons. Une fois que les bourgeons sortent de la dormance, ils commencent leur développement et croissance sous l’effet des températures plus élevées, notion des besoins en chaleur, pour atteindre la floraison (bourgeons floraux) ou le débourrement (bourgeons végétatifs). L’insatisfaction des besoins en froid cause une


précocité et un étalement de la floraison dans le temps, une qualité médiocre du pollen et un décalage de floraison entre les variétés en association pour assurer l’inter-pollinisation. Quant à la croissance végétative, le manque de froid peut se manifester par un retard et un faible taux de débourrement, un débourrement anticipé des bourgeons terminaux, un blocage du débourrement des bourgeons latéraux (Photo 1), une insuffisance de la couverture foliaire et un rendement faible en fruits qui sont alors souvent de petit calibre. Les dates de floraison des variétés « Galaxy Gala », « Royale Gala », « Golden Smoothee» et « Red one » (floraison tardive) ont été suivies durant deux années consécutives (2015 et 2016) au niveau de la zone de Sidi Iddi. Les résultats ont montré que la date de floraison des différentes variétés a été plus tardive en 2016, en comparaison avec celle enregistrée en 2015. En 2015, les variétés « Galaxy Gala » et « Royale Gala » ont fleuri durant la deuxième semaine du mois d’avril, et les variétés « Golden Smoothee » et « Early Red One » ont débuté la floraison vers la fin du mois d’avril, avec des floraisons plus au moins concordantes. Quant à la durée de floraison, les valeurs ont varié entre 10 et 12 jours. Ces dates de floraison sont normales pour les variétés étudiées dans la zone d’étude. En 2016, par contre, les variétés « Galaxy Gala » et « Royale Gala » ont fleuri vers la troisième semaine du mois d’avril et les variétés « Early Red One » ont fleuri vers la première semaine de Mai. Chez le pommier, la date de floraison est contrôlée par la satisfaction des besoins en froid pour la levée de la dormance et les besoins en chaleur pour le développement de ces derniers pour atteindre la floraison. Dans la zone étudiée, la disponibilité des unités de froid accumulées (UF), estimées par la méthode de Weinberg (1950), durant la période allant du mois d’octobre au mois de Février des années 2015 et 2016 étaient respectivement de 481 UF et 260 UF. Selon la littérature, les besoins en froid des variétés « Galaxy Gala », « Royale Gala », « Golden Smoothee » et « Early Red One » sont de 400 UF, 500 UF, 600 UF est 650 UF, respectivement. De ce fait, en 2015 les variétés « Galaxy Gala » et « Royale Gala » ont satisfait leurs besoins en froid pour la levée

de la dormance, par contre le reste des variétés n’ont pas pu satisfaire leurs besoins en froid. Cependant, en 2016, année particulièrement chaude, l’ensemble des variétés étudiées n’a pas pu satisfaire leurs besoins en froid à cause des faibles unités de froid accumulées durant l’automne de l’année 2015 et l’hiver de 2016. Cette insuffisance induit généralement un retard et une faiblesse dans la levée de dormance des bourgeons. De point de vue physiologique, chez les espèces à feuilles caduques le manque de froid accumulé durant une saison conduit à une floraison précoce. En effet, des études récentes ont montré qu’au niveau de la région de Meknès, la floraison des pommiers s’est avancée d’une dizaine de jours en 30 ans à cause du réchauffement du climat durant l’automne et l’hiver. Par contre, les résultats obtenus ont montré un phénomène inverse quant à l’effet du manque de froid sur la date de floraison observé en 2016. Des études récentes ont mis l’accent sur l’effet et l’importance des températures qui surgissent après la levée de la dormance sur la date de floraison. En effet, les températures élevées jouent un rôle important dans le processus de développement du bourgeon floral pour atteindre la floraison, la notion des besoins en chaleur. Des températures élevées durant cette période aboutissent à une floraison précoce et groupée, par contre des basses températures retardent et étalent la floraison. L’estimation des besoins en chaleur, en utilisant la méthode de Richradson et al (1974), indique que les unités accumulées de chaleur (degrés heures accumulés) durant la fin de l’hiver et le printemps des années 2015 et 2016 sont approximativement de 11.000 et 15.500 GDH, respectivement. Ces valeurs sont largement suffisantes pour assurer un développement normal du bourgeon floral vers la floraison (ouverture de la fleur). Donc, le facteur «besoin en chaleur» ne peut être considéré comme cause du retard de floraison en 2016. En revanche, l’évolution des températures minimales avant la floraison peut provoquer un blocage du développement du bourgeon floral, et par conséquent un retard et un étalement de la floraison chez les espèces fruitières. Le suivi de l’évolution des températures minimales enregistrées en fin Mars et le mois d’avril, période avant la floraison,

montre qu’elles étaient plus basses en 2016 en comparaison avec celles enregistrées en 2015 (Figure 1). Ceci, peut être la cause de la tardiveté de l’entrée en floraison observée en 2016 (Figure 1). Concernant la durée de floraison, les observations réalisées en 2016 ont montré la présence de plusieurs vagues de floraison en fonction de la variété et un étalement considérable de la durée de la floraison en comparaison avec celle obser-

Figure 1. Evolution des températures minimales durant la fin de l’hiver et le début du printemps durant les deux années de l’étude Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017

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Arboriculture vée en 2015. En effet, la détermination de la densité des différents stades floraux et de fruit (Figure 2) réalisée le 18 Mai 2016 a révélé que la densité du fruit varie entre 0,06 pour la variété «Golden Smoothee» et 0,22 pour la variété « Royale Gala ». Ces fruits sont le résultat des fleurs ouvertes au début de la floraison, première vague de floraison (Photo 2). La densité des fleurs au ‘stade G’, correspond au stade chute des pétales, varie entre 0,04 pour la variété ‘Galaxy gala’ et 0,27 pour ‘Golden Smoothe’. Ces fleurs correspondent à la deuxième vague de floraison (Photo 2). Quant à la densité des fleurs au ‘stade F’, ouverture de la fleur ou l’anthèse, seules les variétés «Red one » et « Golden Smoothee » ont présenté des fleurs à ce stade phénologique, avec des valeurs de 0,05 et 0,13, respectivement. C’est la troisième vague de floraison enregistrée chez ces deux variétés (Photo 2). Par contre, pour les variétés «Galaxy» et «Gala» aucune fleur à ce stade n’est enregistrée (Photo 3). Les même résultats ont été observés chez ces dernières variétés quant aux fleurs au ‘stade D’, stade phénologique juste avant l’ouverture de la fleur, indiquant que ces variétés ont présenté deux vagues de floraison. Par contre, chez les

Figure 2. Densité de bourgeons floraux au ‘stade D’ (DBFH), de fleurs au ‘stade F’ (DFSF), de fleurs ‘stade G’ (DSFG) et de fruit (DFR) déterminée le 18 Mai 2016

variétés «Red one » et « Golden Smoothee » la densité des fleurs au « stade D » a varié entre 0,07 et 0,12, respectivement. Ces résultats indiquent que ces variétés vont présenter une quatrième vague de floraison. La présence de différentes phases phenologiques de la fleur et du fruit sur un même arbre (Photo 2) indique un développement variable des différents bourgeons floraux. Ceci est le résultat, d’une part, de l’insatisfaction des besoins en froids des différentes fleurs sur le même arbre, et des basses températures avant la floraison, d’autre part. Les fruits constituent un puit d’appel préférentiel de l’eau et des éléments nutritifs au détriment des autres organes présents sur l’arbre, notamment les bourgeons floraux et les fleurs. Ceci causera une réduction de la qualité des fleurs qui vont se développer ultérieurement, et par conséquent un faible taux de nouaison et un rendement inadéquat. Cette situation sera plus accentuée chez les variétés «Red one » et « Golden Smoothee ».

Température et taux de débourrement du pommier L’évaluation du taux du débourrement

déterminée le 18 Mai 2016, année particulièrement chaude, a montré que chez les variétés précoces «Galaxy Gala » et «Royale Gala» ce taux a dépassé 75% (Figure 3). Par contre, chez les variétés tardives « Golden Smoothee » et « Red One » les valeurs obtenues ont été faibles avec des taux de l’ordre de 22 et 46%, respectivement. Quant à la densité des bourgeons végétatifs non débourrés, il s’est avéré que les variétés tardives (« Golden smoothee » et « Red One ») ont montré des valeurs plus élevées que celles précoces (« Galaxy Gala » et « Royale Gala » (Figure 3). Les effets du manque en froid sur pommier se manifestent aussi, par un débourrement faible et un retard de débourrement des bourgeons latéraux, donnant lieu à un dénudement des rameaux (Photo 1). Chez cette espèce, la réduction de l’intensité du feuillage cause une diminution de l’élaboration des glucides, résultats de la photosynthèse, nécessaire pour la croissance des différents organes de la plante, notamment celle du fruit. Sous ces conditions, le fruit produit est de qualité et calibre faible, généralement sans une coloration adéquate et moins sucré. En plus, le manque des hydrates de carbone au niveau des bourgeons cause l’annulation de l’initiation florale, essentielle pour la formation des bourgeons floraux pour l’année suivante.

Températures et incidence du feu bactérien sur le pommier. Le feu bactérien est une maladie bactérienne systémique, admettant plusieurs plantes hôtes, dont l’agent causal est Erwinia amylovora. C’est une des bactéries phytopathogènes les plus destructives causant d’importantes pertes éco-

Figure 3. Taux du débourrement des différentes variétés déterminé le 18 Mai 2016

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nomiques pour la production du poirier et du pommier. Au Maroc et depuis 2006 (année d’apparition de la maladie) ces pertes ne cessent d’augmenter année après année en raison essentiellement de l’absence d’une méthode de lutte efficace contre la maladie. Au jour d’aujourd’hui, la prophylaxie reste le seul moyen disponible pour contrôler la maladie, c’est-à-dire mettre en œuvre des mesures permettant de prévenir l’apparition de la maladie et d’empêcher son extension. Cependant, la détection précoce de la maladie constitue une pièce maitresse et une barrière de taille permettant la limitation de sa propagation. Par ailleurs, le point clé du contrôle de l’infection des arbres par la bactérie au niveau du verger est basé sur la suppression du pathogène durant la période de la floraison. En revanche, la bactérie se multiplie rapidement lorsque la température est élevée et sa propagation est favorisée par un environnement humide. Raison pour laquelle la bactérie est plus contrôlée en cas de chevauchement entre le stade phénologique E-F (Photo 4) et le moment optimum d’installation de la bactérie. En 2016, à cause du réchauffement du climat qu’a connu la région de Sidi Iddi, on a assisté à une coïncidence entre une floraison tardive et des températures élevées, situation qui a favorisé et augmenté l’incidence de la maladie. Des symptômes des attaques du feu bactérien ont été observés sur les vieux arbres (Photo 4) comme sur les plants récemment plantés (Photo 5). Il est recommandé pour lutter contre ce fléau de cadrer la floraison avec des traitements cupriques et des stimulateurs de défense pour freiner la maladie en plus des mesures prophylactiques empêchant l’extension de la maladie comme par exemple : la suppression des parties atteintes en coupant plusieurs dizaines de centimètres en-dessous des lésions, l’arrachage des sujets les plus gravement atteints, la désinfection (eau de Javel, alcool) des outils utilisés pour la taille et l’élimination des floraisons secondaires.

Pratiques culturales pour atténuer l’effet du réchauffement climatique sur le débourrement et la floraison Au Maroc, les prévisions météorologiques concernant l’évolution des températures durant les années à venir indiquent une augmentation des températures hivernales et estivales dans la majeure partie des zones productrices du pommier, notamment dans le Moyen Atlas. Cette situation impliquera la prise d’un ensemble de mesures d’adaptation pour atténuer les effets négatifs de ce réchauffement climatique annoncé sur la répartition et la production des essences arboricoles au niveau de ces zones, notamment sur le pommier. Le choix variétal reste le moyen le plus sûr pour éviter les problèmes causés par le manque des disponibilités de froid nécessaires pour la levée de la dormance chez le pommier et le reste des espèces exigeantes en froid pour la levée de la dormance. Dans le futur proche, il est recommandé de diversifier le profil variétal au niveau du Moyen Atlas, en introduisant des nouvelles variétés ayant des besoins en froid moyens. Pour les plantations existantes, il est recommandé d’utiliser des produits et des substances chimiques qui servent à compenser les heures de froid manquantes. L’utilisation des produits à base de cyanamide d’hydrogène ou du mélange dinitro-orthocrésol-huile de pétrole permettent de compenser le manque des disponibilités en froid dans une région chaude. Ce-

pendant, pour que ces substances donnent des résultats satisfaisants la plante doit avoir accumulé plus que la moitié de ses besoins en froid. D’autres produits à base de calcium et de l’azote sont aussi utilisés. Parallèlement, les producteurs doivent adopter les différentes techniques culturales permettant une avancée de la dormance. La pulvérisation des produits à base de cuivre après la récolte permettent la chute des feuilles et une entrée précoce en dormance de l’arbre. Aussi, la pulvérisation de l’eau avec de la chaux permettra d’avoir les mêmes résultats. Un stress hydrique contrôlé imposé après la récolte peut induire une chute des feuilles et une précocité d’entrée en dormance. Il est à signaler qu’une entrée précoce en dormance induira une précocité de floraison, chose qui peut augmenter les dégâts des gelées hivernales qui peuvent surgir au niveau des zones concernées.

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