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Acariose de la tomate
Phyto-Protection Acariose de la tomate Méthodes de protection et stratégies de lutte
Plusieurs familles d’acariens comprennent des espèces planticoles nuisibles, la plus connue est celle des Tetranychydae. Quelques espèces s’attaquent à la tomate, dont Tetranychus urticae (Koch) qui est l’acarien le plus largement signalé sur cette culture. Il peut être responsable de dégâts importants, voire d’infestations fulgurantes, notamment sous abris. Des cas de résistances aux acaricides ont été signalés à plusieurs reprises chez cet acarien.
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Une bonne surveillance est essentielle pour parvenir à détecter et à traiter précocement l’infestation par les acariens tétranyques. Lorsque l’acarien de la tomate est détecté sous serre, des mesures appropriées doivent être prises, notamment le retrait des plants ou des parties de plants touchés. Il est important de s’assurer également de l’absence de plantes hôtes potentielles dans la serre entre les cultures. Un nettoyage en profondeur à l’intérieur et à l’extérieur de la serre contribuera à réduire l’incidence et la propagation de l’acarien de la tomate. Plusieurs méthodes de protection sont préconisées pour contrôler le développement des acariens sur la tomate :
Prophylaxie et mesures préventives
· Désherber la serre et les abords de la parcelle de tomates ; · Contrôler la qualité sanitaire des plants avant et durant leur introduction dans l’abri ; · Des inspections régulières des plantes sont requises pour détecter les infestations précoces, avant que les populations de tétranyques ne prolifèrent. Poursuivre la surveillance tout au long de la culture ; · L’excès de fumure, notamment azotée, favorise le développement de la culture et donc des acariens ; · Utiliser des insectes auxiliaires, si possible ; · Raisonner la protection chimique, en particulier en cas d’utilisation des auxiliaires : s’assurer de la compatibili
té avec la lutte biologique des produits utilisés aux différents stades de croissance ; · La pulvérisation d’eau en brouillard sur les plants et l’élévation des niveaux d’humidité contribuent à éradiquer les populations de tétranyques. Ainsi, à 20 °C et à 36 % d’humidité relative, les femelles pondent environ sept œufs par jour, alors qu’à 95 % d’humidité relative, elles pondent environ 30 % moins d’œufs ; · Désinfecter le matériel utilisé en serre (système goutte-àgoutte, caisses…). Les tétranyques se conservent dans le sol, les tiges creuses, les raccords de tuyauterie, les fissures et les crevasses. Les acariens redeviennent actifs entre la fin de l’hiver et le début du printemps dans la nouvelle culture ; · Eviter d’implanter des cultures attractives près des serres (framboises, haricot, cucurbitacées, etc.). · Traiter les plantes en fin de saison de culture, avant arrachage en cas de présence de populations élevées de ravageurs, pour éviter autant que possible les infestations au démarrage de la culture suivante. Traiter également les parois des abris, les poteaux, les allées bétonnées avec un insecticide ou un acaricide de contact.
Lutte chimique
En raison de leur capacité de reproduction massive, les tétranyques développent rapidement une résistance aux pesticides. Pour réprimer efficacement les populations à l’aide d’acaricides, les recommandations suivantes
peuvent être appliquées : · Diriger le jet sous les feuilles, là où se regroupent normalement les tétranyques ; · Une bonne couverture des surfaces est essentielle pour lutter efficacement contre les tétranyques ; · Dans les zones densément infectées, appliquer de fortes pressions de jet pour atteindre les acariens et les œufs sous la toile ; · Utiliser autant que possible des options de lutte autres que chimiques, afin d’éviter l’acquisition de résistances aux pesticides par les tétranyques.
En cas d’attaque, les acaricides spécifiques homologués permettent de limiter les pullulations. Chimiquement, l’intervention à l’aide de produits acaricides a pour but de maintenir les acariens à un niveau économiquement tolérable. Elle n’a donc lieu que lorsque les moyens naturels de limitation sont insuffisants. Une pulvérisation très soignée est alors réalisée au moment opportun avec un acaricide spécifique peu nuisible à la faune auxiliaire. Les acaricides recommandés visent les formes mobiles ou les œufs. Il est donc conseillé d’utiliser deux produits ou de renouveler l’acaricide adulticide cinq jours après pour atteindre les nouveaux nés.
Lutte biologique
La clé du succès est d’intervenir rapidement sur les foyers naissants. Des acariens prédateurs ont le potentiel d’éradiquer l’acarien de la tomate. La lutte biologique contre les tétranyques est également possible avec les acariens prédateurs comme Phytoseiulus persimilis ou d’autres prédateurs comme la cécidomyie Feltiella acarisuga et la coccinelle noire Stethorus punctillum.