Agriculture du maghreb n°60

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Agriculture du Maghreb N째 60 - Juin 2012


Agriculture du Maghreb N째 60 - Juin 2012


Trophées de l’innovation 2012 Organisés par la revue Agriculture du Maghreb en collaboration avec le SIFEL Agadir, les trophées de l’innovation en Fruits et Légumes INNOFEL marquent bien l’importt tance de la recherche et innovation dans un secteur où la production des cultures fait appel à des technologies de plus en plus avancées. Depuis six années consécutives, à l’occasion du Secteurs concernés : SIFEL Agadir, le Grand prix INNOFEL récompense Semences et plants les meilleures innovations dans toutes les compp Irrigation et économie d’eau posantes de la filière fruits et légumes: économie Fertilisation d’eau, agro-équipement, molécules innovantes de Economie d’énergie protection des cultures, semences performantes, Protection des cultures fertilisation... Serres (structures, plastic, …) Ainsi, comme chaque année, un jury composé Agro-équipements (production, récolte…) de producteurs-exportateurs, ingénieurs, enseigp Logiciels gnants et chercheurs, devra déterminer les innovp Pépinières vations les plus marquantes parmi les candidaturp Emballage et conditionnement res. Le jury prendra sa décision en se basant sur les Qualité documents fournis dans le dossier et déterminera la meilleure idée d’amélioration d’un matériel ceux qui feront l’objet de remise de Trophées de existant ou d’un système créé pour simplifier ou l’Innovation INNOFEL 2012. améliorer une action. Services… Les résultats seront annoncés pendant le SIFEL Agadir 2012. Afin de donner à ce Grand Prix INNp Formulaire et règlement NOFEL la dimension qu’il mérite, Agriculture du Le formulaire d’inscription comprenant les élémp Maghreb et SIFEL Agadir, mettront en valeur les ments de participation ainsi que le règlement produits lauréats sur un espace prévu à cet effet peuvent être : pendant toute la durée du salon. L’objectif étant - téléchargés sur le site : de faire de cette manifestation l’un des moments www.agriculturedumaghreb.com phares du salon, tout en valorisant au mieux les - demandés par innovations. Les produits gagnants seront égalemp Tél. : 0522.23.62.12 ment proclamés dans le numéro d’Agriculture du Fax : 0522.25.20.94 Maghreb qui suivra la remise des trophées. Mail : agriculturemaghreb@yahoo.fr

Afin de donner à tous le temps de réflexion et de concertation nécesss saire, les dossiers devront être remis au plus tard le 20 octobre 2012 Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012


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EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 Groupe DERHEM - PUECH 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Beauséjour Hay Hassani - 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 Fax : 212 (0) 522 25 20 94 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Gérard COUVREUR

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Soumia EL MAHDAOUI Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr M’hamed Hmimina Pr BOUAZIZ Ahmed Pr Faraj Sliman Dr. BOUZOUBAA Zakia Allal Chibane Salma EL IRAQUI EL HOUSSAINI BOUAZZAMA Bassou ZERAOULI Mustapha

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Conception Graphique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr

Edito

Edito

L’économie verte, un modèle de croissance

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ingt ans après le sommet de la Terre, et dans la même ville, Rio, le Brésil accueillera du 20 au 22 juin prochain, une conférence des Nations Unies (Rio + 20), dont les thématiques traiteront de l’économie verte et de la gouvernance mondiale de l’environnement. A ce propos, un rapport récent de la Banque Mondiale insiste sur le fait que la croissance verte, loin d’être un luxe, est plutôt une opportunité de développement. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le projet marocain de la charte de l’environnement et de développement durable inspiré des orientations royales, a été lancé il y a plus de deux ans à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la Terre. Car si l’on observe le coût de la dégradation environnementale en % du PIB, on prend vite conscience de l’importance de la mise en place de ce projet. Selon la banque mondiale, le Maroc est à jeu égal avec le Bangladesh et la Colombie, avec une perte de 4% du PIB, contre seulement 2% pour la Tunisie, 8% pour le Nigeria et le Centrafrique et près de 10% pour le Ghana et la Chine. Et si les pays émergents ont longtemps affirmé « la croissance d’abord, l’environnement plus tard », les choses changent tandis qu’ils sont maintenant confrontés à de réels problèmes environnementaux : surexploitations des ressources, pénuries d’eau, accumulation des déchets, épuisement des

sols, … ils réalisent alors qu’ils doivent prendre ces problèmes en compte pour assurer une croissance durable. Au Maroc, le conseil économique et social traite le sujet de l’économie verte comme un nouveau modèle de croissance économique et de développement humain durable, en considérant le potentiel national, en matière de création de richesse et d’emploi dans les quatre premiers secteurs, qui permettront d’assurer la transition vers une économie verte, déjà en marche au: - Energies renouvelables - Efficacité énergétique, - Epuration des rejets liquides - Gestion des déchets ménagers. Parmi les épais dossiers sur la table du sommet de Rio : « l’économie verte dans le cadre du développement durable et de l’éradication de la pauvreté ». Le Brésil espère y apparaître comme un champion vert – il est aussi question de milliards promis par la communauté internationale – alors que dans la zone sud de l’Amazonie livrée à la déforestation depuis plus d’un demi siècle, la luxuriante foret tropicale n’est plus qu’un lointain mirage !.

Gérard Couvreur

Directeur de publication Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

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Sommaire Sommaire

Nos annonceurs

AGRIMATCO 71 AGRIMATCO 85 AGRIMATCO 86 AGRIMATCO 95 AGRIPHARMA 90 AGRO CHALLENGE 44 AGROMILLORA 7 AGROSEM 21 AGROSEM 37 AGROSEM 72 ALFACHIMIE 58 AMAROC 91 ATLANTICA AGRICOLA 19 BADRA 73 BASF 83 BAYER CS 23 Beillard 18 BIOBEST 12-13 CALIMAROC 75 CLAUSE 15 CMGP 108 COGEPRA 27 CRUZEL 18 EBBJ 17 FILEQ 18 GENETICS & LIVESTOCK 51 HORTEC 87 HORTECH 16 IDICAM Pép 84 IRRISYS 11 MAMDA 9 OTECH 77 PHYTOCONTROLE 36 PROMAGRI 81 PROMAGRI 89 SCPC SAPEL 59 SIBELINE 25 SIFEL 4 SILOS 78 SIPP 29 SYMAGA 76 SYNGENTA 35 TECNIDEX 57 TIMAC 107 TREFILADOS 36 VALMONT 79 VERT ATITUDE 97 VILMORIN 47 YARA 20

INNOFEL 2012 : Concours de l’innovation 8

Perpignan Medfel 2012

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Agrumes dans l’Oriental Défis et perspectives d’avenir SIAM 2012, 7ème édition Voyage de presse Clause en Espagne Visite au sud de l’Espagne Etablissement Slaoui et Grupo Inesta Agriculture biologique au Maroc Etat des lieux

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70 Le carpocapse des pommes et des poires comment procéder dans une démarche de lutte raisonnée ?

Phytoprotection et changements climatiques Céréales Pas d’augmentation du prix référentiel Les insectes des denrées stockées Raisin de table précoce sous serre Paramètres et techniques de précocité Nématodes Exploiter la résistance

74 76 80 82 88

92 Cultures fourragères au Tadla Amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau

La Silice Un bon allié contre les effets de la sécheresse Les principales mouches dommageables à l’homme et au cheptel

Cahier arabe CAM CMGP MAMDA

Actalités

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La filière rizicole dans le Gharb Atouts et contraintes

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Petites annonces

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Actu Sécurité alimentaire

Accaparement des terres agricoles La FAO encadre l’achat de terres dans les pays pauvres Le comité de sécurité alimentaire mondiale de la FAO a récemment adopté des directives pour encadrer l’achat de terres à travers le monde. Une première saluée par les ONG qui ont cependant regretté que les mesures préconisées ne soient pas contraignantes. «C’est extrêmement important, on en avait besoin, c’est le premier document consacré à la gouvernance sur la propriété des terres. Mais c’est un point de départ, pas d’arrivée», s’est réjoui le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture José Graziano da Silva. Selon George Kourous, porte-parole de la FAO, le document d’une quarantaine de pages qui concerne aussi les forêts et les zones de pêche, a été «approuvé par acclamation» par le Comité de la sécurité alimentaire (CSA) de la FAO. «C’est un moment historique et une étape importante pour améliorer la sécurité

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alimentaire», a renchéri le président en exercice du CSA, le Nigérian Yaya Olaniran. L’accaparement des terres arables par certains pays et investisseurs privés dans des zones pauvres suscite la polémique en particulier depuis la flambée des prix alimentaires de 2008. Les directives FAO visant à instaurer «une gouvernance responsable des régimes fonciers» ont été élaborées dans le cadre d’un processus inédit qui a vu les Etats, le secteur privé, la société civile et les organisations internationales négocier pendant trois ans. « Des droits fonciers inadaptés et non sécurisés augmentent la vulnérabilité,

la faim, la pauvreté et peuvent conduire à des conflits et des dégradations environnementales », a expliqué la FAO qui a insisté sur les droits des peuples autochtones, l’égalité des sexes pour l’accès aux terres et l’importance de l’information des populations. En outre, le document appelle les investisseurs privés à respecter les droits de l’homme et de propriété légitime. Sur les expropriations qui ont provoqué des conflits en Chine, le texte demande aux gouvernements «une évaluation juste, des dédommp magements rapides» et de limiter cette pratique aux cas vraiment nécessaires. Un point important du docump ment est la reconnaissance de la propriété informelle de la terre: c’est fondamental pour des millions d’agricultp teurs, producteurs et artisans pêcheurs. Concernant la ruée sur les terres cultivables, et sans la dénoncer complètement, la FAO a demandé aux Etats de se prémunir contre les risques que les transactions à grande échelle de droits fonciers sont susceptibles de présenter. Pour cela, l’orgp ganisation préconise pour les Etats d’édicter des règles transparentes concernant l’échelle, la portée et la natp ture des transactions autorisp sées et définir ce qui constitp tue, sur leur territoire, une transaction à grande échelle. Depuis plusieurs années, les ONG dénoncent l’impact globalement négatif de la

course à la terre dans les pays pauvres, en Afrique et Asie notamment. Les chercheurs estiment que plus de 200 millions d’hectares de terres, soit environ huit fois la taille du Royaume-Uni, ont été vendus ou loués entre 2000 et 2010, souvent au détriment des populations locales. Les ONG ont donc applaudi l’adoption du document, louant l’implication de la société civile dans son élaboration. « Ces directives sont très positives, elles vont contribuer à une distribution plus juste de la terre, des forêts et des zones de pêche », a confié Angel Strappazzon, du mouvement paysan international La Via Campesina. « Mais il est urgent que les gouvernements les utilisent pour adopter des législations obligatoires », a-t-il recommandé. Moins enthousiaste, Stéphane Parmentier d’Oxfam explique que: « ce qui manque dans le texte, c’est une condamnation claire de l’accaparement de terres et d’autres ressources naturelles ». «L’adoption de cette directive est un premier pas, une avancée notable, mais il ne faut pas en rester là», a également estimé Renée Vellvé, cofondatrice de Grain. Clara Jamart d’Oxfam France a regretté que «les Etats n’aient pas obligation d’appliquer ces mesures». Autre bémol pour les ONG: le texte occulte le problème des ressources en eau pourtant primordial pour la sécurité alimentaire. Afp


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Actu Sécurité alimentaire

Certification Les coûts en question Les marchés de produits certifiés, à forte valeur ajoutée, ouvrent des perspectives commerciales aux producteurs des pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique). Mais le processus de certification est coûteux et complexe. En vaut-il la peine ? analyses de la chaîne de valp Ce peut être déroutant pour le consommateur. Normes “Commerce équitable”,“Rainfp forest Alliance” (Alliance pour la forêt tropicale), indications géographiques, écolabels. Que choisir lorsqu’on veut être un consommateur responsable ? Conçus pour aider les petits agriculteurs à accéder aux marchés mondiaux et donner aux consommateurs des garp ranties sur les produits qu’ils achètent, les programmes de certification prolifèrent, surtout pour le commerce de détail dans les pays du Nord. Mais ces processus sont coûteux et, bien que la certifp fication puisse augmenter la valeur d’un produit, les gains supplémentaires ne parviennp nent pas forcément aux prodp ducteurs. La certification est sans aucun doute un outil marketing efficp cace, qui permet aux consommp mateurs, de par leurs achats, d’affirmer leurs positions en matière sociale et environnemp mentale. Mais pour ses détractp

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teurs, outre qu’ils perturbent le consommateur, ces progp grammes l’induisent parfois en erreur. Selon l’économiste britannique Tim Harford, de nombreux consommateurs croient ainsi que la totalité du surcoût pour ces produits certifiés est reversée aux agricp culteurs. En réalité, ce surcoût résulte, pour l’essentiel, d’une majoration considérable de la part des détaillants. D’après les calculs de T. Harford, seuls 10 % du supplément payé pour consommer un café certifié Fairtrade (issu du commerce équitable) vont au producteur. D’autres études confirment cette analyse et montrent que, si la certification des produits crée bien de la valeur ajoutée, moins de 10 % en moyenne de cette valeur est redistribp buée au pays d’origine du produit. La valeur est créée, explique Jacky Charbonneau du Centre du commerce internp national. Mais pas récupérée. Dans le cas de la banane, des

leur indiquent que l’essentiel des revenus supplémentaires est perçu par les acteurs en aval, côté importations, en particulier les détaillants qui en touchent souvent entre 40 et 48 %.

Outil marketing ou obstaccle aux échanges ? Les programmes de certificatp tion, toujours plus nombreux, ont chacun des approches et objectifs différents. Les produits biologiques représp sentent toujours une part importante du marché de la certification, même si d’autres labels se développent rapidp dement. Fairtrade paie une prime aux producteurs respp pectant des normes de travail et de production spécifiques, qui sert à financer des progp grammes communautaires. La Rainforest Alliance ne paie aucune prime, mais offre aux producteurs formations, conseils et accès au crédit. Le Marine Stewardship Council (MSC) est un programme de certification pour la pêche durable. En janvier 2012, la régp gion Pacifique a ainsi obtenu la certification pour son thon listao, désormais commercialp lisé sous la marque Pacifical. Longtemps, la certification s’est limitée à des niches. Puis les grandes chaînes de distribp bution ont lancé leurs propres gammes de produits biologiqp ques ou issus du commerce équitable, exigeant le respect de la norme GLOBALGAP. Techniquement, il s’agit d’une certification volontaire, puisqp que ce n’est pas une norme publique. Pourtant, dans les

pays du Nord, tous les fournissp seurs des principales chaînes de supermarchés sont tenus de s’y conformer. Outre qu’elle facilite l’accès aux marchés, la certification peut aider les petits agricultp teurs à améliorer la qualité de leurs produits et les techniqp ques employées. Ces acteurs peuvent alors tirer parti d’une chaîne de valeur mieux organp nisée. En revanche, les frais et les contraintes administratives sont plus lourds, et certains programmes leur posent des problèmes techniques. Le sectp teur des produits certifiés dépp pend beaucoup des bailleurs, le processus bénéficiant souvent de l’appui d’ONG ou d’autres soutiens extérieurs, ce qui pose la question de la viabilité réelle de cette appp proche. Au Kenya, les petits producteurs hésitent de plus en plus à faire certifier leurs produits biologiques, expliqp que Su Kahumbu, elle-même productrice dans l’agriculture biologique. Les coûts qui pèsent sur les agriculteurs incluent les frais liés à la certification, aux contrôles annuels et à la mise en œuvre des améliorations nécessaires. Concernant l’élevp vage, les impératifs relatifs à l’alimentation du bétail, à l’élevage proprement dit, au transport et à l’abattage sont très onéreux. Les coûts de certification devant être payés bien à l’avance, les critiques estiment que ces programmes se sont détournés de leur objectif initial – aider les petits exploitants – à mesure qu’ils se sont bureaucratisés. “La certification permet peut-être à certains producteurs d’accp


céder à des marchés plus lucratifs et de percevoir des revenus supérieurs pour leurs produits. Mais les coûts élevés et les exigences de la certificp cation excluent aussi les plus pauvres au profit des exploitants mieux lotis et déjà organisés”, dénonce Emma Blackmore, coautp teur d’un rapport récent de l’Institut international pour l’environnement et le développement. En règle générale, ce sont les producteurs qui assument le coût de la certification, bien que les exportateurs contribuent parfois à payer la note. Au Vanuatu, 1 200 agricp culteurs ont formé l’Assocp ciation des producteurs biologiques des Vanuatu avec l’aide du chocolatier français Kaoka, qui leur a versé des primes, apporté un soutien technique et fourni des équipements.

Dépenses élevées, faibbles gains Le temps est un poste de dépense important

à prendre en compte. Car pour obtenir la certp tification biologique, un exploitant doit suivre une période de conversp sion, qui dure de deux à trois ans. Le producteur peut aussi être amené à réduire ses rendements. Les rendements du coton biologique au Burkina Faso et au Mali sont ainsi nettement inférieurs à ceux du coton traditionnp nel. La certification devenant de plus en plus courante, il existe un risque de saturer le marché et les capacités

limitées des organismes certificateurs pourraient bien allonger les délais d’attente pour nombre de producteurs éligibles. Des producteurs de café éthiopp piens ont dû vendre 70 à 90 % de leur café biologp gique aux prix habituels. Ironiquement, moins d’un quart des produits certifp fiés Fairtrade sont vendus sous ce label. Lorsque les agences de certification internationp nales disposent de filiales locales, cela diminue légèrp rement les coûts facturés aux producteurs, puisque

les frais de déplacement et de gestion se trouvent rédp duits. Ugocert en Ougandp da en est un bon exemple. La mise en commun des ressources est aussi un moyen de renforcer le rappp port coût-efficacité de la certification, et le regroupp pement de producteurs au sein d’associations est obligatoire pour obtenir la certification Fairtrade. Dans certains pays ACP, une solution possible consiste à mettre en place des systèmes de garantie participatifs. Ces systèmes, comme le label biologique Organic Pasifika dévelp loppé dans la région Pacifp fique, impliquent davantagp ge les producteurs dans la définition des procédures. Cependant, cette approcp che fragilise la confiance du consommateur dès lors qu’aucun audit n’est pratiqp qué par un tiers. Les systèmes de qualité liés à l’origine du produit, tels que les indications géographiques, sont une autre solution. Les agricultp teurs sont directement impp pliqués dans la définition de ces normes, lesquelles requièrent néanmoins toujours une certification. C’est le cas du café Jamaicp can Blue Mountain et de la marque True Pacific, lancée depuis peu. Néanmp moins, les indications géogp graphiques nécessitent un soutien considérable aux producteurs et l’État doit consacrer des fonds impp portants pour en garantir la bonne application. Souvp vent, ce sont d’ailleurs les détaillants et non les prodp ducteurs qui en retirent les bénéfices. Parmi les exemples récents, on citerp ra le détournement, par un géant du secteur, de noms d’origine comme “Ghana” et “Madagascar” pour ses produits au chocolat, sans qu’un seul centime ait été reversé aux producteurs. Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Actu Sécurité alimentaire

Allemagne

mobilisation contre la spéculation alimentaire En une décennie, les prix des denrées alimentaires ont triplé. La Deutsche Bank est particulièrement montrée du doigt pour ses activités dans la spéculatt tion sur les matières premières agricoles.

un communiqué. Les ONG revp vendiquent, elles, l’interdiction des fonds spéculatifs et investp tisseurs institutionnels sur les bourses aux matières premières agricoles, ainsi que la création d’une instance de contrôle digne de ce nom, ayant capacité à pouvoir intervenir au nom du principe de précaution.

Risque minime pour gain maximum Pour les ONG, la spéculation

«On ne joue pas avec la nourrp riture!» La pétition lancée par l’organisation allemande foodwatch, qui a fait de la transparence dans l’industrie agro-alimentaire son cheval de bataille, recueille tous les jours un peu plus de signatures, près de 170,000 personnes depuis octobre 2011. Destinataire de la pétition : la Deutsche Bank, première institution bancaire et financière du pays, qui se range parmi les 10 principaux établissements au monde actp tifs dans la spéculation sur les matières premières agricoles. L’appel de foodwatch est relayé par l’organisation Attac qui, elle, orchestre une campagne destinp née à interpeller les détenteurs d’un compte en banque à la Deutsche Bank pour qu’ils changp gent d’établissement. L’action des organisations foodwatch et attac s’inscrit dans un contexte plus général qui voit les principp pales ONG allemandes, dont la branche allemande d’Oxfam, se mobiliser contre la spéculation sur les prix des matières premp mières agricoles. «Cette année, la Directive européenne MiFID fera l’objet de négociations. C’est l’occasion d’imposer sur la scène politique le thème de la spéculation alimentaire et de pousser au retrait des instrump

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ments financiers spéculatifs sur les matières premières agricoles. Nous attendons que Wolfgang Schäuble, le Ministre allemand des finances, s’engage sur la question», revendique Jutta Sendermann d’Attac. De fait, la réforme MiFID (Markp kets in Financial Instruments Directive) doit établir un nouvp veau cadre réglementaire sur les marchés d’instruments financiers avec deux grands objectifs : «protéger les investissp seurs et préserver l’intégrité du marché, en fixant des exigences harmonisées pour l’activité des intermédiaires agréés; promouvp voir l’équité, la transparence, l’efficacité et l’intégration des marchés financiers,» indique la Commission européenne dans

sur les matières premières agricoles est bien la première cause de la faim dans le monde. Elles repoussent les arguments du monde de la finance, pour qui l’envolée des prix des denrp rées alimentaires relèvent de facteurs extérieurs comme les conditions météorologiques, l’augmentation de la populatp tion dans le monde ou encore les changements dans les habitp tudes alimentaires dans les pays développés. De fait, contrairemp ment aux actions ou aux empp prunts, les investissements en matières premières ne servent pas à financer des structures de productions, ils n’ont aucune fonction économique. Les investp tisseurs utilisent leurs capitaux pour parier sur l’évolution des cours des matières premières en achetant de façon continue et sur une période prolongée sans rien vendre, entraînant par là une hausse artificielle des prix. Quel intérêt les investp tisseurs institutp tionnels ont-ils à occuper le marché des matières

premières agricoles ? Sous couvp vert d’anonymat, un courtier de Francfort accepte de répondre : «Pour les investisseurs, ces instruments financiers leur permettent de diversifier leurs portefeuilles - et donc de se prémp munir des crises sur les autres marchés - tout en prenant pied dans les pays émergents aux économies en forte croissance. Or, ces produits financiers ont l’immense avantage de leur éviter d’avoir à assumer les risqp ques politiques et spécifiques inhérents à ces pays, des risques qui sont à assumer lorsque l’on investit en actions». Risque minime pour gain maximum donc, la formule fait mouche : selon un rapport publié par foodwatch, les investp tisseurs institutionnels avaient investi à la fin mars 2011 plus de 600 milliards de dollars dans des titres émis par des banques d’investissements pour parier sur les fluctuations de prix des matières premières agricoles. «Les niveaux de stocks des matières premières agricoles ont baissé et les conditions météorologiques ont fortement affecté l’offre provenant des principaux pays producteurs. Résultat : les cours des matières premières agricoles sont en hausse», poursuit notre courtier qui ne manque pas d’ajouter que «les événements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ayant propulsé les cours du pétp trole vers le haut, les placements sur les matières premières permp mettent aux investisseurs de se protéger contre de nouvelles hausses des cours.» Interrogées, aucune des institutp tions bancaires et financières n’a donné suite aux demandes d’interviews.

Claire Stam, Francfort


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Actu Produit

Fraise Maroc Journées techniques au profit du secteur Les associations AMCEF et AMPFR, en collaboration avec Eurosemillas ont organisé les 21 et 22 avril dernier une visite technique encadrée conjointement par le professeur Kirk Larson, chercheur de renommée mondiale dans le domaine de la fraise et père des variétés actuelles de l’université de DavisCalifornie (Etats-Unis), et Francisco Jover, directeur technique d’Eurosemillas. La première journée a

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été consacrée aux visites de terrain chez plusieurs agriculteurs de la région du Loukos alors que la deuxième a été dédiée aux conseils de conduite des différentes variétés de l’université de Davis cultivées au Maroc (Venicia, San andreas). Cette journée organisée sur le site du projet pour la protection de l’environnement de Merja Zerga, a connu la participation d’une cinquantaine d’agriculteurs, de responsables de l’ORMVAL ainsi que de chercheurs de l’INRA de Tanger. L’intervention du professeur Kirk Larson s’est focalisée sur les performances de ces deux

nouvelle variétés aux EtatsUnis ainsi que quelques recommandations pour

améliorer la production nationale.

Espagne

principalement dans la région de Huelva. Cette région exporte chaque année 85% de sa production de fraises et 90% de sa production de baies, principalement vers les pays de l’Union

Les exportations de fraises ont reculé

La production de fraise attendue cette année en Espagne a été estimée à 245.000 tonnes,


Européenne. La France reste le client N°1 avec un volume représentant 34% du total des exportations, suivie de l’Allemagne, l’Italie et le RoyaumeUni. Au cours du mois d’avril le niveau des exportations vers ces

marchés a chuté de 15 % par rapport à la même période en 2011. Freshuelva estime que cette baisse est la conséquence du climat en Europe. La météo n’a pas été vraiment printanière, et n’a donc pas incité les européens à consommer des

fraises. Heureusement, au 1er trimestre, les exportations de fraises de Huelva ont enregistré une hausse de 19% par rapport à la même période l’an dernier. Source : El mundo es, que es huelva

Une machine à ramasser les fraises

L’entreprise Agrobot, installée dans la région de Huelva, a récemment présenté un prototype de machine à ramasser les fraises. Cette machine permettrait une économie de main d’œuvre de 50 à 90% et qui peut être rentabilisée dans des exploitations de plus de 4 hectares. Construite sur le châssis

d´un tout terrain, la macp chine est propulsée par un moteur diesel ou électriqp que. Le ramassage s’effectp tue avec ses 20 bras et grâce à une «vision artificielle» qui identp tifie la maturation des fruits. Les fraises sont délicatement déposées sur une bande, puis un opérp rateur place les fruits

dans les barquettes. Quelques commandes ont déjà été faites par des entreprises californiennes. Le prix de la machine est d’environ 100 000 euros ! A noter que l’Espagne a drastiquement revu à la baisse le nombre de saisonnières marocaines. Moins de 60% des travailleuses admises en 2011 ont pu rejoindre les plantations de fraises cette année. Cette orientation est motivée par la situation économique difficile que connait l’Espagne en ce moment (chômage, dette ...). Le gouvernement avait récemment annoncé des mesures restrictives pour rétablir l’équilibre. Et justement, il a décidé de l’appliquer aussi aux travailleurs saisonniers.

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Actu Produit

Les fruits rouges

protègent des maladies du cerveau Selon une étude menée par des scientifiques de l’université de Harvard (USA) et East Anglia (G.B), manger des aliments riches flavonoïdes diminue de 40% le risque de maladie cérébrale. Les chercheurs ont suivi pendant 20 ans 130.000 hommes et femmes, dont 800 ont développé la maladie de Parkinson. En analysant le

aliments riches en flavonoïdes diminuent de 40% le risque de maladie cérébrale. Ceux qui en mangent une ou plusieurs portions par semaine diminuent le risque de 24%. Les flavonoïdes se trouvent dans de nombreux fruits et légumes. Les plus riches ont une peau rouge ou violette comme les aubergines, les baies, les mûres et le cassis. Les pommes et les oranges en contiennent tout comme le thé.

régime alimentaire de ces personnes, les scientifiques ont découvert l’importance des flavonoïdes. Les hommes qui consomment régulièrement des

Dernier détail, ceci ne fonctionne que pour les hommes. Pour les femmes ayant participé à l’étude, aucun lien n’a pu être établi par les scientifiques ! source : rtl be, medisite

La révolution BIO continue en Espagne

Vente de matériel agricole et industriel Tracteurs et machines agricoles Matériel de pompage Matériel d’irrigation Matériel d’élevage Energie renouvelable

48, rue Ibn Khaldoun V.N. Meknès Tél. : 0533-53-75-01/06 000 248 28 Fax : 0535-40-32-64 contact@fileq.org - fileq@hotmail.fr - www.fileq.org

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D’après le ministère de l’Agriculture espagnol, les activités BIO continuent leur progression malgré la situation économique du pays. La surface dédiée à l´agriculture écologique est maintenant de 1.674.118 ha. Le secteur emploie directement 29.925 personnes. L´Espagne compte 3.038 industries BIO avec

une facturation de 685 millions d´euros en 2010. La valeur de vente de tous ces produits atteint 905 millions d´euros, soit une dépense de 19,4€ par habitant. Le secteur prévoit de meilleurs résultats pour 2012 avec un fort potentiel de croissance en Europe. Source: Ministerio de Agricultura.


Asperge

Perspectives de croissance Lors de la 9° Conférence Européenne de l’Asperge EUROASPER 2012, organisée à Grenade, en Espagne, le Vice-président de l’AREFLH* Luciano Trentini a exprimé sa grande satisfaction devant la réussite de l’édition 2012 du Symposium biennal sur l’asperge. La présence de plus de 160 participants, provenant de 10 Pays du monde démontre bien l’intérêt global pour cette culture, considérée jusqu’à il y a encore peu de temps comme une culture niche. La production est en légère croissance et les possibilités en termes de consommations sont grandes. Depuis 2000, les Européens en produisent et en consomment de plus en plus, mais la concurrence reste forte. Parmi les nombreux thèmes débattus durant les deux journées de travail, notons la discussion sur le futur de cette culture qui sort de son statut de produit saisonnier pour se positionner comme produit à consommer tout au long de l’année puisque les productions des deux hémisphères deviennent complémentaires. En Europe, grâce à l’utilisation des techniques de cultures forcées, presque la totalité des asperges est produite dans les premiers 6 mois de l’année. La tradition de la culture de l’asperge européenne est consolidée et appuyée par de nombreuses reconnaissances d’Indication Géographique Protégée obtenues en Italie, France et Espagne.

Clés de développement La provenance et le territoire d’origine sont des facteurs déterminants pour les consommateurs européens d’asperge qui tendent à privilégier la provenance locale. Les points clé pour développer la production et les parts de marché de cette importante culture ont été fixés à l’occasion de la conférence et prévoient : - la réduction des coûts de production et la sauvegarde de l’environnement, considérant que la culture risque de diminuer devant la difficulté de trouver de la main-d’œuvre. - L’amélioration génétique dont l’objectif est de déterminer les variétés les plus productives et aptes à la récolte automatisée. M. Trentini a fait remarquer que « L’asperge est sans doute une culture en mesure de satisfaire économiquement les producteurs et ses possibilités sont énormes. Nous pouvons espérer qu’une production associée à des stratégies commerciale et publicitaire adéquates continuent la croissance de ce secteur ». *L’AREFLH, Assemblée des régions européennes fruitières, légumières et horticoles (27 régions adhérentes originaires de 6 pays en Europe) www.areflh.org Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Actu Produit

La tomate française

chuté de 4%. Sur le terrain, la page est

Avec près de 14 kg par an et par habitant en France, la tomate reste le légume le plus consommé en France. Après la crise de 2011, elle retrouve les étals à un prix très variable selon l’origine. Ronde, cœur de bœuf ou cerise, la saison de la tomate française bat son plein. «De mi-avril jusqu’à mi-juillet, nous écoulons entre 3500 à 4000 tonnes par semaine, c’est le plus gros de la saison pour nous», explique Laurent Bergé, maraîcher et nouveau président de Tomates et Concombres de France qui regroupe 65% de la production nationale.

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Ces producteurs veulent à tout prix oublier l’année noire qu’ils ont vécue en 2011, marquée par un double phénomène: la bactérie E. coli au printemps en Allemagne et une météo maussade estivale. Les quantités achetées par les ménages avaient alors baissé de plus de 2% et le prix moyen de vente au consommateur (2,19 euros) a

tournée. «Nous notons un début de campagne satisfaisant tant du côté de la production que de la consommation des produits de printemps, notamment de la tomate», notent les experts de FranceAgriMer, l’observatoire des prix et volumes du ministère de l’Agriculture, dans leur dernier rapport de

conjoncture. «Nous voulons apporter une réponse positive à ce qui s’est passé l’année dernière en Allemagne par rapport aux concombres, souligne Laurent Bergé. La production est présente tant en termes de volumes que de qualité pour répondre aux besoins que le consommateur est en droit d’attendre dans les rayons»… Avec pour conséquences: « Des cours plutôt bien orientés et des ventes dynamiques», ajoutent les auteurs du rapport de FranceAgriMer. «Notre prix de revient se situe autour d’1 euro le kilo.


Contrairement à 2011 où nous vendions à perte, cette année la demande est là, souligne Laurent Bergé. Nous arrivons à commercialiser nos tomates entre 1,10 et 1,50 euro le kilo». En bout de chaîne, le consommateur préfère le «made in France» plus goûteux en principe, à condition d’en avoir les moyens. «Cela va du simple à plus du double. J’ai vu des tomates espagnoles à 2 euros le kilo contre 5 euros pour des tomates françaises mais avec plus de goût, sur le marché dimanche à Grenelle», commente une habituée.

Hausse du quota marocain Avec près de 14 kg par an et par habitant en France, la tomate reste le

légume le plus consommé en France. Toutefois, la part de la production nationale a chuté de plus du tiers entre 1985 et 2010. Le prix de l’énergie – principalement du gaz pour chauffer les serres qui assurent 96% de la production nationale de tomates -, cumulé aux coûts du travail ont

handicapé les maraîchers français. Le pays est devenu le 4e producteur européen loin derrière l’Italie, leader du Vieux Continent avec 6 millions de tonnes (mt), l’Espagne et la Grèce. La production nationale n’est donc pas suffisante pour subvenir aux besoins des Français. Les importations se sont élevées à 292.000 tonnes en 2011. Le premier fournisseur est le Maroc avec 57% des volumes importés. Une part qui devrait s’accroître avec l’entrée en vigueur de l’accord européen sur la tomate le 1er juin prochain qui augmentera le quota marocain de 60.000 tonnes en cinq ans. «Il ne faut pas voir l’accord de la tomate avec le Maroc comme une menace mais

comme une opportunité pour aller de concert avec ce pays capter de nouveaux marchés où les besoins sont élevés comme en Asie», positive Xavier Beulin, président de la FNSEA.

Source : Le Figaro Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Actu Produit

Melon

Fruit d’été par excellence Au Maroc la culture du melon a connu un dévelp loppement considérable. C’est le résultat à la fois du progrès génétique et de la mise en place de techniques performantes de conduite. Devant la grande diversité qui s’offre au producteur, le choix de la variété à cultiver doit se décider en fonction du marché de destination et de certains paramètres variétp taux, notamment : la couleur et l’aspect de la robe, l’indice réfractométrique, la durée du cycle, les résistances aux maladies, la conservation, l’aptitude au transport et la résistance à la virescence. Un melon de bonne qualité commerciale doit avoir une forme régulière, une teneur en sucre satisfaisante et une chair non vitrescente. C’est le résultat, entre autres, d’une pollinisation réussie. En cultures précoces sous abris, le rendement et la qualp lité des fruits peuvent être affectés par un défaut de pollinisation. L’introduction d’insectes pollinisateurs, permet souvent de remédier efficacement à ce problème. Soulignons ici que les fleurs de melon ont une durée de vie brève (une seule journp née). Elles ne disposent donc

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que de quelques heures pour être fécondées. En règle générale, il convient d’introdp duire les insectes pollinisatp teurs en début de floraison. Les températures excessives sont également néfastes, non seulement pour les abeilles, mais aussi pour la qualité du pollen et la fécondp dation des fleurs. Il est donc indispensable de bien aérer les abris. La fertilisation du melon doit être raisonnée, prenant en considération le fait que la croissance végétative, la formation des racines et des ramifications peuvent avoir lieu en même temps que la floraison, la nouaison, la fructp tification et le grossissement des fruits. Une mauvaise alimentation de la culture en eau et en éléments nutritifs risque ainsi de déséquilibrer la plante qui réagit, soit par une coulure de ses fleurs, soit par un avortement de ses fruits, soit par une autre anomalie de grossissement ou de maturation des fruits. La récolte est le point le plus délicat d’une culture de melon. Plusieurs points de repère sont donnés, mais en général difficilement appp préciés. Quand au moment de récolte, et pour garder la température intérieure du fruit basse, il faut impérativement récolter tôt le matin, lorsque la température de l’air est encore fraîche. La coupe doit être organp nisée de façon à ne pas laisser les fruits exposés au soleil. Après

récolte, la production doit être placée dans un entrepôt à l’abri du soleil et éviter les bâches en plastic entraînant une augmentation de la chaleur en dessous.

Jaune Canari Le melon type jaune canari est reparti en deux types : - les semences population (OP) : qui avoisinent les 3.500 à 4.000 Ha dans le nord du pays (entre la zone de Sidi Allal Tazi et Sidi Kacem), sachant que le fief du jaune canari OP ridé est la zone de Larache (Rissana) et Ksar El Kébir (environ 2.000 ha). - les hybrides : qui occupp pent près de 8.500 Ha, princp cipalement dans les régions d’Agadir-Taroudant (600 Ha), Marrakech (Chichaoua, Béni Mellal, Kelaa Sraghna avec 750 Ha), Gharb (Sidi Kacem, Sidi Slimane, Sidi Allal Tazi, Kénitra, Larrache, Moulay Bousselham avec 1.400 Ha), Tifelt-Meknès (300 Ha), Berkane (300 Ha) et la

nouvelle région de ZagoraGuelmime (150 Ha). A noter que le jaune canari de saison arrive sur le marcp ché pendant les mois de juillet, août et septembre. La production est artisanale, conduite en bour, mais de très bonne qualité gustatp tive. Elle est cultivée par des petits agriculteurs du fait qu’elle ne demande pas beaucoup de frais (un kilo de graines par hectare), les grainp nes étant standards et bon marché. Commercialement, les prix de ventes du jaune canari sont intéressants en début du mois de mai (4 dh/Kg), mais dès l’entrée en productp tion du type bridé, les prix de ventes dans les autres régions chutent à 2 dh, voire même 1,20 dh le kilo pour la queue de récolte de saison. Cette baisse de prix est égalp lement due à la diversité des fruits sur le marché pendant cette période (raisin, pastèqp que, fruits rouges….).


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Actu Produit

Bio + conventionnel

= de meilleurs résultats Des chercheurs canadiens et américains suggèrent de mêler les techniques de l’agriculture conventionnelle et celles de l’agriculture biologique, pour bénéficier des avantages de chacune et avoir de bons rendements sans trop de dégâts à l’environnement. Des chercheurs de l’université McGill à Montréal et de l’université du Minnesota se sont ainsi livrés à une méta-analyse de la littérature scientifique comparant l’agriculture classique à l’agriculture biologique. Selon leur étude, publiée dans la revue Nature, les techniques de l’agriculture bio sont meilleures pour l’environnement, mais moins productives et donc moins rentables que l’agriculture conventionnelle, surtout pour les céréales (le rendement en agriculture bio peut être de 34% inférieur à celui de l’agriculture conventionnelle). D’après la même étude, c’est beaucoup moins vrai pour les fruits, les légumes et les oléagineux. En moyenne, les rendements de l’agriculture

bio sont de 25% inférieurs à ceux de l’agriculture classique, mais l’écart serait moindre dans de bonnes conditions de production. Pour les chercheurs, « pour parvenir à une sécurité alimentaire durable, il faudrait sans doute utiliser les différentes techniques (classique, bio, un mélange des deux) pour produire plus de nourriture à des prix accessibles, assurer le revenu des agriculteurs et réduire les coûts environnementaux». Les pratiques varieraient en fonction des types de produits. Source : Belga

Egypte Conflit avec la Russie pour les pommes de terre L’Egypte, l’un des principaux exportateurs mondiaux de pommes de terre, souhaite que la Russie annule son interdiction d’importer les pommes de terre égyptiennes. Estimant que cette interdiction n’est pas justifiée, le ministre du Commerce égyptien menace de prendre des mesures de rétorsion contre les 24

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exportations russes sur le principe de réciprocité, comme a rapporté l’agence Mena News. Rappelons que la Russie avait restreint ses importations en provenance d’Egypte depuis le 3 Juin 2011, invoquant des préoccupations sanitaires après la découverte «d’agents dangereux» dans les pommes de terre

BIO Maroc:

Adoption du projet de loi 39-12 Le Conseil du gouvernement a adopté le projet de loi 39-12 relatif à la production biologique des produits agricoles et aquatiques qui ambitionne d’encourager et de valoriser la production biologique de ces produits et des produits de cueillette et de ramassage des espèces sauvages, ainsi que la contribution au développement durable à travers l’amélioration des revenus des producteurs intéressés par ce mode de production, a indiqué le ministre de la Communication, porteparole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors d’un point de presse à l’issue de la réunion du Conseil.

Le projet, présenté par le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, vise également de protéger l’environnement et la biodiversité et d’apporter une réponse à la demande du consommateur à travers la garantie de la qualité liée aux produits agricoles et aquatiques issus de la production biologique. Le mode de production biologique, selon El Khalfi, offre une opportunité importante dans le domaine du développement et de diversification des exportations, compte tenu des potentialités de production biologique dans plusieurs régions de notre pays.

égyptiennes. Ces problèmes sanitaires ont persisté selon la Russie. Pour lever l’interdiction, la Russie demande que l’Egypte fournisse des pommes de terre provenant des champs

où sont cultivées celles pour les pays membres de l’UE et la permission pour des inspecteurs russes de vérifier toute la chaîne de production de pommes de terre dans le pays. Source : ria novosti ru


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Actu Produit

Sucre, 70% de couverture nationale à l’horizon 2020

Marrakech a accueilli, du 14 au 16 mai, la 33ème session du Conseil de l’Association Mondiale des Planteurs de Betterave et de Canne à sucre (AMPBCS), organisé par la Fédération Interprofessionnelle Marocaine de Sucre (FIMASUCRE). L’occasion pour les 29 délégations mondiales, représentant environ 5 millions de cultivateurs de canne et 650.000 de betterave de partager les expériences et de renforcer non seulement la coopération internationale, mais aussi, relever tous les défis que génèrent la production, la transformation, le stockage et la part de plus en plus importante, prise par les biocarburants dans les résultats de production. Après 2 campagnes déficitaires, la production mondiale a renoué avec la croissance et le retour à l’excédent - 12 Mt (valeur brute) au 1er octobre 2012 – et a permis un niveau de stock mondial de 70,5 Mt (valeur brute) soit un peu moins de 5 mois de consommation mondiale. Mais tout dépendra encore du comportement du Brésil et du volume qu’il destinera à la production d’éthanol : - Ethanol de betterave : 13.000 l/ha - Ethanol cannes et céréales : 8.000 l/ha - Ethanol maïs : 3.000 l/ha Il est évident que le développement mondial de la production d’éthanol aura des conséquences considérables sur la disponibilité en sucre. A noter que les principaux pays producteurs de sucre (résultats

évalués en Mt valeur brute) sont : - le Brésil : 38 Mt - l‘Inde : 28 Mt - l‘UE : 18 Mt - la Thaïlande : 11 Mt Au total, l’AMPBCS représente 30% de la production mondiale de sucre et plus de 60% de sucre produit par les agriculteurs familiaux.

Histoire du sucre au Maroc

En 1929, nait la première raffinerie au Maroc et qui produisait à cette époque 100t/j exclusivement sous forme de pain de sucre. Au début de l’indépendance, l’Etat a mis en place un vaste programme avec la création de sucreries publiques : 1ères sucreries de betterave en 1963 et de canne en 1975. En 1989, l’Etat prend la décision de se désengager de la gestion des campagnes sucrières au profit des sucreries et en 2005 toutes les sucreries publiques ont été intégrées au groupe Cosumar. Puis en 2007, dans le but d’accompagner le développement de la filière, les opérateurs du secteur mettent en place une interprofession : la FIMASUCRE.

Le sucre au Maroc De gauche à droite messieurs : Mohammed FIKRAT, Directeur Général de COSUMAR et président de la FIMASUCRE et Ahmed Ouayach, Pt de l’AMPS

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- Surface de production : 80.000 ha - Nombre d’agriculteurs : 88.000 - Régions de

production : Gharb, Loukos, Tadla, Doukkala, Moulouya - Production betterave : 3 Mt de sucre brut - Production canne : 1 Mt de sucre brut - Production raffinée : 1,2 Mt. - Chiffres d’affaires : 6,1 milliards dh - Sucre brut importé : 55 Mt ? - Sucre brut produit : 45% - Progression de la consommation annuelle : 1,8 % - Consommation totale : 36 kg/ habitant/an Produits disponibles et répartition en 2011 : - pain de sucre de 2 kg : 36 % - lingots/morceaux en 1 kg : 13 % - granulés : 51 % Commercialisés sous les marques : Panthère, Nakhla, EL Bellar, Al Kasbah, La gazelle.

Organisation de la filière

Le secteur est organisé au sein de FIMASUCRE qui comprend : - 6 associations de producteurs en plus de l’Union Nationale des Producteurs de Plantes Sucrières. - 7 partenaires industriels : Cosumar et 5 sucreries, ainsi que l’association professionnelle sucrière. L’activité est organisée au niveau régional dans le cadre de comités régionaux. Engagé depuis avril 2008, le Plan Maroc Vert, fondé sur la base du modèle d’agrégation a pour objectif de faire de l’agriculture un des moteurs principaux de croissance. En effet, le groupe Cosumar fédère 80.000 agriculteurs autour de cinq pôles de développement régionaux. Le tout génère 9 millions de journées de travail. Et depuis le lancement du plan de restructuration de l’outil industriel, pas moins de 550 millions de dh ont été investis

souligne Mohamed Fikrat PDG de Cosumar. C’est d’ailleurs dans le cadre de ses différentes actions que Cosumar a été retenue comme modèle de l’agrégation par la FAO qui lui a décerné un trophée en 2009. Il faut d’ailleurs noter que le Maroc qui a adhéré à l’AMPBCS en 2011 a mis en place un plan très ambitieux pour le secteur sucrier au Maroc. A cet effet, les objectifs du contrat programme signé en 2008, seront revus à la hausse, pour atteindre un taux de couverture de la consommation nationale de 70% à l’horizon 2020. C’est notamment pour y parvenir que l’utilisation de semences monogermes qui ne couvrait que 4% des superficies en 2006, a été étendue à 82% en 2012. « L’objectif est de réaliser à moyen terme, 12 t de sucre à l’hectare, souligne Mohamed Fikrat qui ajoute : le secteur continue de jouer un rôle important dans l’économie du pays par sa contribution dans la sécurité alimentaire, la couverture de nos besoins en sucre, la création d’emplois, et l’amélioration des revenus de 80.000 agriculteurs ».

Convention La FIMASUCRE, représentée par Mohamed Fikrat, et l’Association Marocaine des Semences et Plants (AMPS), représentée par Ahmed Ouyach, ont signé une convention cadre pour la promotion de la recherche et développement dans le domaine des semences de betterave à sucre. Les deux partenaires, qui visent la création d’un cadre de collaboration pour développer les variétés de semences les plus productrices, ambitionnent aussi de développer des semences résistantes à la sécheresse.


Actu International

Chine : 120 Milliards $ en subventions agricoles!

La Chine renforce son soutien à l’agriculture vu le caractère hautement stratégique de ce secteur pour la sécurité alimentaire du pays. D’après le Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture (Momagri), la croissance des subventions agricoles chinoises devra progresser plus rapidement que celle du Produit intérieur brut, soit au minimum de 8 %. Selon le Momagri, un « think tank » où dominent les coopératives agricoles européennes, la Chine a un budget agricole de près de 120 milliards $. Ce pays de l’Asie orientale veut du même souffle redresser sa balance commerciale agricole qui a affiché un déficit record de 45 G$ en 2011. La politique agricole rendue publique par le Conseil d’État chinois vise à poursuivre le développement de la production agricole afin de renforcer l’autosuffisance du pays, céréalière notamment. « Ce n’est pas par hasard si le gouvernement chinois garantit à ses paysans un prix d’achat des céréales d’environ 330 $ la tonne », signale le Momagri. On sait aussi que le prix de soutien du maïs y est de 225 $ la tonne contre 153 $ au Brésil et 103 $ aux ÉtatsUnis. Par son aide à l’agriculture, la

Chine veut hausser les revenus des ménages ruraux et freiner l’exode rural. Elle poursuit aussi une politique de sécurisation de ses approvisionnements à l’étranger en accaparant les terres agricoles dans plusieurs pays africains, au Mozambique notamment.

L’OMC questionne L’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’interroge de plus en plus sur les distorsions causées par cette politique de soutien résolu et continu à l’agriculture de ce pays en passe de devenir le premier importateur agricole mondial. Une récente étude du cabinet d’experts DTB, aux États-Unis, confirmait que la Chine faisait partie des pays émergents qui soutiennent fortement leur agriculture et qui se rapprochent même des niveaux d’aide octroyés par des pays développés comme les États-Unis et l’Union européenne. Selon l’OCDE, la mesure globale de soutien se situait à 17 % des recettes brutes en Chine en 2010. Le soutien agricole des pays de l’OCDE s’élevait à 18 % des recettes agricoles brutes la même année. Source : Cultures

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Actu International

Turquie Le zeste de citron plus rentable Les producteurs d’agrumes du sud de la Turquie tirent des bénéfices surprenants en exportant les pelures de fruits vers les pays de l’Union. Ömer Elçiçek, président d’une socs ciété de négoce de produits agricoles actifs dans la provs vince méditerranéenne d’Adana, a déclaré à l’agence de nouvelles Anatolie lors de sa visite à la 5ème foire internats tionale de l’alimentation, des technologies alimentaires et du packaging qui s’est tenue dans la province méditerrs ranéenne de Mersin, que les sociétés productrices de parfs fums en Europe montrent un vif intérêt pour les pelures d’agrumes de Turquie. La province turque de Mersin avec les provinces d’Adana et Hatay dans la région méditerranéenne forment les principales zones productrices d’agrumes du pays. Ces provinces comprennent la région de Çukurova reconnue pour son potentiel agricole riche. En particulier dans le district de la province de Mersin Erdemli où sont produits 65% de la production totale du pays. Toutefois, en raison d’une abondance de production, les prix du citron sont fortement réduits ce qui met les agriculteurs dans une situation désespérée. Bien que le prix au kilo du citron dans la région soit de 0,30 livre turque, 1 kg de zestes de citron obtenus à

partir de 5 kg de citrons est vendu à 4 livres. « Un agriculteur vendant 5 kg de citron gagne seulement 1,50 livre, un autre qui vend 1 kg de pelures fait 4 livres. Les zestes sont donc plus rentables que les fruits. Les

agriculteurs conscient de la situation s’adressent à nous et nous travaillons actuellement à améliorer notre capacité d’exportation pour être en mesure de profiter de la croissance de l’approvisionnement » explique Elçiçek. Il a ajouté que le volume annuel exporté par sa société est d’environ 40 tonnes, le volume total des exportations dans la

Source: www.freshplaza.com

Japon, Toyota va cultiver des poivrons Le constructeur de voitures japonais Toyota Motor Corp prévoit de cultiver des poivrons à partir de janvier prochain. Toyota compte utiliser la chaleur émise et perdue dans l’usine

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région de Çukurova étant d’environ 150 tonnes. « Bien que ces chiffres ne reflètent pas un énorme montant, les exportations d’écorces d’agrumes contribuent grandement aux affaires des entreprises locales d’agriculteurs en plus de mettre en valeur des fruits qui seraient autrement perdus ». Elçiçek a déclaré que les sociétés acheteuses le font la plupart du temps pour en extraire les huiles essentielles utilisées dans la fabrication des cosmétiques et dans les secteurs d’aromathérapie. Selon ses sources, le plus grand marché d’exportation est la France, premier producteur européen de produits cosmétiques, suivi par le reste des grands pays de l’UE.

pour chauffer une serre installée à côté de son usine de moteurs dans la préfecture de Miyagi. Près des zones dévastées par les catastrophes du 11 mars. Toyota, qui prévoit ainsi

de produire 315 tonnes de poivrons chaque année, pense étendre ce système à d’autres légumes dans l’avenir. Source : yomiuri co jp


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Actu National Le guêpier d’Europe : Une menace pour les abeilles ? Cette année, dans certaines régions, la floraison des cultures a coïncidé avec l’arrivée d’un oiseau migrateur qui se nourrit principalement d’abeilles. Le résultat est l’apparition de fruits déformés à cause d’une mauvaise nouaison. Merops apiaster ou guêpier d’Europe, est ainsi appelé parce qu’il niche en Europe, migre en automne pour hiverner dans la savane africaine. Avec ses 25 cm de long et ses 45 cm d’envergure, c’est l’un des guêpiers les plus grands. C’est aussi un des oiseaux d’Europe au plumage le plus coloré. Ses longs doigts des pattes munis de griffes permettent à l’oiseau de s’agripper aux parois rocheuses. Il est doté d’une excellente vue parfaitement adaptée à sa technique de chasse et possède un bec particulièrement long, avec lequel il capture des insectes venimeux. Il est partiellement immunisé contre le venin de ses proies. Appelé « Agdid nwoudayne » dans la région de Zagoura,

« Goro » à Errachidia et « Chrgreg » à Ouled Teïma, le guêpier dévore l’abeille pendant son vol. Ses besoins journaliers pour sa survie et pour l’élevage de ses petits sont estimés à 225 abeilles. A noter que ses cris spéciaux empêchent les abeilles de sortir de leurs ruches pour butiner et au moment de la sortie des reines. La lutte contre le Guêpier Le guêpier est protégé par des conventions internationales, qui interdisent de le capturer, de le tuer, ou d’imposer volontairement quelques perturbations ou destructions que ce soient aux représentants de l’espèce et à leurs aires de reproduction ou de repos; ce qui rend la lutte contre

Chambre d’Agriculture Meknès-Tafilalet - Développement des cultures de la montagne - Promotion de la femme rurale Dans le cadre de ses activités d’appui au développement agricole local et régional dans les zones mognateuses, la Chambre d’Agriculture de Meknès-Tafilalet (CAMETA) a organisé respectivement le 17 et le 25 mai une journée d’information sur « les techniques de conduite de la culture de la lavande et les perspectives de son développement » au profit des agriculteurs relevant de la commune rurale Daiet Aoua, ainsi qu’une journée de sensibilisation sur les projets générateurs de revenus au profit de la femme rurale de la commune Ain leuh. La stratégie du Plan Maroc Vert, la procédure d’investissement des projets pilier II et l’icitation à l’organisation professionnelle, étaient à l’ordre du jour des deux journées. Ces thématiques restent intéressantes à débattre par les agriculteurs et surtout les femmes rurales qui manquent d’information sur les opportunités offertes par cette nouvelle stratégie agricole. Ces rencontres ont été animées par des spécialistes qui ont mis l’accent sur les principes du Plan 30

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Maroc Vert, ainsi que les actions de développement réservées aux zones montagneuses dans le cadre de cette stratégie. Les petits agriculteurs de Dait

ce ravageur d’abeilles restreinte. Quelques méthodes de lutte : - Produire des bruits gênants près des arbres où l’oiseau passe la nuit, pour le pousser à quitter l’endroit. Cependant, cette méthode est peu efficace car l’oiseau s’est habitué aux bruits ; - Fermer les entrées aux ruches pendant la journée pour éviter la destruction des communautés d’abeilles. Ainsi, l’oiseau sentira la faim et sera obligé de quitter l’endroit pour chercher la nourriture ailleurs. Cette solution est valable pour les apiculteurs, mais dans le cas de l’utilisation des abeilles comme pollinisateur des cultures, il faut accélérer le processus sinon il y aura des pertes en rendement et en qualité des fruits. - Elevage des pigeons près des ruches ou des parcelles, car le guêpier en vol évitera le pigeon

Aoua ont suivi avec attention l’exposé sur l’itinéraire technique de la culture de la lavande (semis, fertilisation, récolte …), la valorisation des sous produits ainsi que sa rentabilité. La culture de lavande qui s’adapte au climat de la montagne peut constituer un axe de développement pour cette zone et peut générer des revenus très importants et créer de nouvelles activités économiques en faveur des populations rurales. Quant aux femmes rurales de Ain leuh, un exposé sur les techniques d’élevage de lapins en tant qu’activité génératrice de revenu leur a été présenté. En marge de ces manifestations, des recommandations portant essentiellement sur la nécessité d’organiser d’autres actions d’appui au profit des agriculteurs et femmes au niveau communal ont été retenues: journées d’études sur les procédures de constitution d’associations et de coopératives pour bénéficier des

et sera obligé de changer d’endroit ; - Dans la région de Zagora, une méthode a été proposée aux producteurs de pastèque et le résultat était positif. Il s’agit d’attraper un guêpier et mettre une bande de cassette vidéo de 3à 4 m autour de l’une de ses pattes. L’oiseau va émettre des cris pour avertir les autres qui vont quitter les lieux. Par la suite, il suffit d’utiliser la bande de cassette en la reliant à des arbres. Le bruit émanant de cette bande balancée par le vent va pousser les oiseaux à quitter le champ. Hammou OUCHAOU Med Commerce International Tél: 0666400598

encouragements de l’Etat et assurer des débouchés pour leurs productions. Par ces actions, le président de la CAMETA, M. Abdallah Raouti et ses collaborateurs, avec l’appui du Ministère de l’Agriculture, confirment le rôle de la chambre en tant qu’acteur et partenaire du développement agricole dans la région et le représentant unique des agriculteurs tel qu’il est stipulé dans le nouveau texte (loi 27-08 du 18.02.2009) restructurant les chambres d’agriculture.


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Actu produit

Les Nouvelles de l’Agro-pôle Olivier Meknès Meknès, 1

réunion du Réseau Méditerranéen des Villes de l’Huile d’Olive ère

La Ville de Meknès, Capitale Historique de l’Olivier au Maroc, a abrité le 16 Avril 2012, la première réunion du Réseau Méditerrs ranéen des Villes de l’Huile d’Olive (RECOMED). La tenue de cette réunion à Meknès est une reconnaissance du Réseau RECOMED pour le dynamisme et l’ouverture internatioanle de sa filière oléicole. “Créé en Mai 2011 à Imperia en Italie et regroupant plus de 15 pays oléicoles méditerranéens, ce réseau est une nouvelle stratégie initiée et appuyée par l’UNESCO, le Conseil de l’Europe et le Conseil Oléicole Interrnational, pour la pormotion de l’huile d’olive de qualité à travers le label “Diète méditerranéenne”, recc connue dernièrement par l’UNESCO comme patrimoine universel de l’humanité”, souligne Dr Noureddine OUAZZANI, Responsable de l’Agro-pôle Olivier, membre du RECOMED, et organisateur de la rencontre de Meknès. “L’objectif de ce réseau présidé par Imperia, est de promouvoir la conservation et l’élargissement des actifs de la production d’huile d’olive de qualité, en faisant promotion de l’origine et de la typicité de la producttion régionale, qui confère des valeurs utiles pour la communication de la civilisation de l’huile d’olive, en termes d’environnement, nutrition, santé, paysage, tourisme, culture matérielle et immatérielle”, souligne Monsieur Enrico Lupi, Président du Réseau RECp COMED et de l’association italienne des Villes de l’Huile d’olive. En effet, l’huile d’olive a toujours revêtu une valeur symbolique pour l’humanité. Il suffit d’observer la place qu’elle occupe dans l’histoire, les traditions et la vie culturelle des hommes des pays du pourtour méditerranéen. S’il est coutumier de dire que l’olivier définit le climat et le paysage méditp terranéen, il est légitime de dire que l’huile d’olive est l’emblème de l’alimentation méditerranéenne et un mode de vie à sauvegader pour les générations futures, à travers l’éducation, la formation et la promp motion.

portent aussi sur la stimulation de la demande de l’huile d’olive sur les marchés traditionnels de consommp mation et sur la création de cette demande sur les marchés émergentp ts et potentiels avec une approche intégrée “Production-commercialisp sation”.“Cette approche aura comme base l’alimentation méditerranéenne et les biensfaits de l’huile d’olive sur la

L’accroissement actuel de la prodp duction d’huile d’olive et le renforcp cement de l’intérêt mondial pour les produits oléicoles a incité un grand nombre de pays à déployer des efforts particuliers pour améliorp rer la production, ce qui a placé la filière oléicole dans un contexte concurrentiel où seules la qualité, la notoriété et la distinction du produit “Huile d’Olive” priment. Les enjeux actuels pour une oléiculture rentable et de qualité exigent que les efforts des producteurs et des opérateurs du secteur oléicole

santé qui ont fait l’objet de recherches importantes depuis le début des annnées cinquante. Ainsi, c’est à partir de ces principes que le réseau RECOMED compte donner plus de visibilité à la promotion de la consommation et la culture de l’huile d’olive de qualité qui présente des opportunités interesssantes à saisir au niveau du marché local et international où seulement 5 % de la population planétaire conssomment l’huile d’olive, il est de notre devoir d’encourager le reste à en faire autant. Les consommeurs qui créeront le plus grand espace commercial

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mondial de l’huile d’olive seront parmi les 800 millions habitants de la méditerranée. Ainsi, les opportunités pour l’huile d’olive marocaine de qualité ne manqueront pas aussi bien sur le marché local qu’international à condition de produire une huile d’olivve de qualité compétitive”, conclut Dr Noureddine OUAZZANI, Responsabp ble de l’Agro-pôle Olivier. “Pour faire la promotion “Huile d’Olive Méditerranéenne” envers les autres pays, il faut promouvoir la connaissance et les études de propriétés communes et bénéfiques des huiles d’olive méditerranéennes de plus haute qualité. Pour cela, il est nécessaire de combiner les caractéristiques objectives et celles immatérielles qui appartiennent à la culture méditerranéenne, l’unique et la plus ancienne parmi les pays qui cultivent les oliviers. Pour cette raison ReCOMed a déjà proposé d’ajouter la candidature du Paysage Oléicole Méditerranéen en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité également. Et pour ce faire, il va demander l’appui de tous les gouvernements des Pays membp bres de ReCOMed. Je pense qu’ils

vont nous écouter si chaque partenp naire, grâce à sa propre Association Nationale des Villes de l’Huile d’olivp ve, est capable de faire entendre sa voix”, précise Monsieur Enrico Lupi, Président de RECOMED.

Education, sensibilisation

En marge de la première réunion de RECOMED, un forum a été orgp ganisé par l’Agro-pôle Olivier ENA Meknès avec l’appui de la Ville de

Meknès, le Crédit Agricole du Maroc, l’Association UDOM et LCM-Aicha, sous le thème : “Marché Internattional et Stratégies de Promotion de l’Huile d’Olive de Qualité” avec la participation des pays oléicoles méditerranéens membres du réseau RECOMED. Ainsi, l’expérience des stratégies de promotion de l’huile d’Italie, de la Turquie, de l’Espagne et du Maroc, ont fait l’objet d’échangp ges d’éxpériences et de discussions entre les différents participants à ce forum. Une attention particulière a été donnée à l’amélioration de la qualité, l’éducation, la formation et la sensibilisation du consommateur pour lui faire comprendre la valeur d’une huile de bonne qualité et promouvoir les achats des huiles supérieures (vierge extra, etc.). “Ces actions, pouront contribuer à l’augmmentation des ventes et des prix de vente dans chaque pays producteur, mais aussi dans les autres zones importatrices du monde, en créant de nouvelles opportunités pour tous”, souligne Salvador CUBERO, Dirp recteur Exécutif AEMO.

Actions à entreprendre

- Contribuer à la promotion et au développement du patrimoine oléicole et de la production d’huile d’olive ; - Valoriser la culture et les aspects scientifiques, humains et promotp tionnels de l’olivier et développer le tourisme lié à la civilisation oléicole méditerranéenne. Pour y parvenir, l’association utiliserp ra les moyens suivants : - L’organisation d’un réseau de contacts et d’activités et initiatives conjointes visant la conservation et la promotion des zones de culture oléicole et de production d’huile d’olive ; - La création de centres de docump mentation sur l’huile d’olive ; - La création d’éco-musées à l’air libre et l’organisation de congrès scientifiques consacrés à l’olivier ; - La réalisation et la promotion d’événements liés à la cuisine méditp terranéenne traditionnelle et au développement de la consommatp tion de l’huile d’olive et des olives de table ; - L’organisation de festivals méditp terranéens de l’olivier offrant au public la possibilité de découvrir le patrimoine oléicole et les traditions des villes productrices d’huile d’olivp ve, en transformant ainsi de simples itinéraires en véritables attractions touristiques;


Mr Lupi, Président de RECOMED

Dr Noureddine OUAZZANI, Responsable de l’Agro-pôle Olivier

- La promotion et la protection du paysage oléicole ; - La mise en valeur du potentiel exprimé par la culture des oliviers et par la production d’huile d’olivp ve, en vue de favoriser la création d’emplois ; - L’encouragement de l’étude, de la recherche et de l’expérimentation pour la mise en valeur des variétés locales en étroite relation avec les dénominations d’origine protégées, - La promotion de séminaires et de recherches sur tous les aspects intéressant l’huile d’olive (sociaux, économiques, culturels, relatifs à la santé et aux techniques); - La conservation et la mise en valeur des saveurs et arômes de la tradition culinaire de la diète méditp terranéenne, patrimoine immatériel de l’UNESCO ;

Convention de Partenariat Meknès-Jaén

Dans le cadre de la convention de partenariat Meknès-Jaen signée en 2010 entre le Conseil Provincial de Meknès et le Conseil de la Députp tation de Jaen (Espagne), une rencp contre entre opérateurs de la filière oléicole de Meknès et celle de Jaen (Andalousie) s’est tenue à Meknès les 26 et 27 Mars, sous le thème « Innp novation technologique et transfert de technologie pour une oléiculture rentable respectueuse de l’environnp nement». Cette rencontre organisée par l’Agro-pôle Olivier ENA Meknès avait pour objectif le transfert de technologie dans les domaines de contrôle automatique de la qualité au niveau des unités de trituration, industrie, biomasse et valorisation, organisation et fonctionnement des coopératives oléicoles et promotion de l’huile d’olive. Cette rencontre a permis aux opérateurs de la filière oléicole de Meknès de faire le point sur les derniers acquis techniques et technologiques de la filière oléicole andalouse ainsi que sur l’expérience des coopératives oléicoles andalp louses. Cette rencontre a également permis aux partenaires andalous de mieux s’informer sur les potentialités de la filière oléicole de Meknès et le savp voir faire de ses industriels. Diverses

Trophée Prémium “Volubilis Extra-Vierge Maroc” En marge du la tenue de la prems mière réunion du Réseau Médits terranéen des Villes de l’Huile d’olive, la cérémonie de remise des Trophées Prémium “Volubilis Extra Vierge Maroc 2012” a été organisée par l’Agro-pôle Olivier Meknès et l’Association UDOM (Union pour le Développement de l’Olivier de Meknès), avec le sponsoring du Crédit Agricole du Maroc. La 4e édition de ce prix a concerné 20 marques d’huile d’olive extravierge conditionnées de Meknès, Marrakech, Agadir, Taounate, Ouazzp zane, Sefrou, Fès et Berrechid. Elle a été réalisée sous la responsabilité de Mme Franca Camurati (Expert

possibilités de partenariat ont été retenues lors de la séance de travail tenue à l’Agro-pôle Olivier ENA Meknès, en particulier pour la promp motion de l’huile d’olive de Meknès et la valorisation de la biomasse de l’olivier.

L’Huile d’olive marocaine Parmi les meilleures au niveau Mondial

Dans son Edition 2012, le Guide Extra-vergine d’Italie «Flos Olei» a retenu 3 huiles de Meknès parmi les meilleures du Monde, à savoir : Volp lubilia (Olivinvest), Phenicia (Délices du Saïs) et Olealys (Oleastre). Un jury de dégustation italien agrée a sélectp tionné 462 marques d’huiles d’olive dont 264 italiennes, sur plus de 3000 huiles d’olives originaires de 26 pays producteurs d’huile d’olive.

Opéreateurs de la Filière oléicole de Meknès et de jaen

International d’Italie) et Dr Marino UCEDA (Expert international de Jaén Espagne) avec un panel de dégp gustation International de France, Italie, Espagne, Portugal et Maroc. “ Le choix d’un jury de dégustation composé d’experts internationaux agréés par le Conseil Oléicole Internnational est un gage de la réussite du Trophée Prémium volubilis et aussi un outil de promotion de l’huile d’olivve marocaine de qualité au niveau international”, a précisé Dr Noureddp dine OUAZZANI, responsable de l’Agro-pôle Olivier et organisateur du Trophée.

Marrakech.

Catégorie “Fruité Intense”:

- Le Prix Rameau d’Or (1ier Prix) a été remporté par l’Huile d’Olive Volubp bilia de la société Olivinvest de la région de Meknès - le Prix Rameau d’Argent (2ième Prix) a été attribué à l’huile Arije de la socp ciété Domaine Arije de la région de

- le Prix du Rameau d’or (1ier Prix) a été attribué à l’huile d’Olive Olealys de la société Oleastre (Meknès) - le Prix du Rameau d’Argent (2ième Prix) a été attribué à l’huile d’Olive Chafia de la société les Produits Chafia de la région de Sefrou. La Société LCM-Aicha a eu le prix ‘’Export Huile Olive Maroc 2012’’ de la meilleure société marocaine exportatrice d’huile d’olivp e. Ce concours a encp core une fois mis en exergp gue le niveau supérieur de la qualité des huiles d’olives marocaine qui n’ont rien à envier aux meilleures huilp

Signalons que les huiles marocaines ont été les seules représentantes des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Rappelons que le Guide «Flos Olei» est édité et publié par Marco Orregia, expert internatp tional en dégustation d’huile d’olive avec la participation des experts internationaux du secteur. Ce guide est un point de référence pour les consommateurs et les opérateurs de la filière huile d’olive italienne et internationale. Dans le même ordre de performancp ces, 9 huiles d’olives marocaines ont été retenues pour constituer tout au long de l’année 2012, le «Club des meilleures huiles d’olives méditerranéennes (sur un total de 137). Il s’agit des huiles : Caractère (Maassra Brahim Zniber), Volubilia (Olivinvest), Phenicia (Delices de Sais), OLEALYS (Oleastre), Olinia (Bourchanine & Cie), Monaliva (Zitp

toune Al Atlas), O’live (Les huiles de Sais), L’oliveraie de Castel (Castel), Arije (Arije) et Desert Miracle (Atlas Olive Oil). Ces huiles ont eu le privilège d’être appréciées par un panel de restaurp rateurs, presse spécialisée et aussi d’être présentées au «Buy Olive Oil», un moment commercial réservé aux acheteurs sélectionnés, lors de la tenue du Salon Medoliva à Arezo en Toscane (Italie) du 18 au 20 mai 2012. Ces sélections ont permis de situer le haut niveau qualitatif de l’huile d’olive produite au Maroc. Ces deux guides constituent égalp lement des fenêtres et des rendez vous annuelles incontournables pour la promotion de l’huile d’olive marocaine de qualité au niveau international, et c’est l’une des actp tivités de l’Agro-pôle Olivier depuis 5 années.

Catégorie “Fruité Moyen”:

La délégation andalouse à la découverte de la filière oléicole de Meknès. Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Actu Recherche

Tomate, génome séquencé Des scientifiques de l’INRA en collaboration avec leurs homologues du Consorts tium du Génome de la Tomate (Tomato Genome Consortium, TGC), regroupant 14 pays et plus de 300 chercheurs, viennent d’achever le séquençage des génoms mes de la tomate domestique et de son parent sauvage, Solanum pimpinellifols lium. Cette avancée permettra d’accélérer les recherches et de réduire les coûts pour l’amélioration variétale de la tomate. La connaissance de la séquence comps plète du génome de la tomate ouvre de nouvelles perspectives pour l’améliorats tion des qualités nutritionnelles et sensorielles et pour accroitre sa capacité de résistance aux insectes nuisibles, à la sécheresse et aux maladies. Les résultats ont été publiés le 31 mai 2012 dans la revue Nature. La France a été un des premiers pays à l’initiative du projet de séquençage du génome de la tomate ; l’INRA a joué un rôle essentiel dans cet engagement en apportant le premier soutien financier qui a permis le lancement du projet et une participation française active. Le projet de séquençage a par la suite bénéficié du soutien de l’ANR et du programme européen EU-SOL. La contribution française a été coordonnée par

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les chercheurs de l’INRA Toulouse qui ont d’abord réalisé le séquençage du chromosome 7 en suivant une approche qui cible uniquement les régions riches en gènes. Dans la seconde étape du projet, les chercheurs de l’INRA ont mis en œuvre les nouvelles technologies de séquençage à haut débit (Next Generation Sequencing, NGS) pour réaliser le séquençage global du génome de la tomate. Ils ont ainsi

apporté une contribution majeure à la production de la séquence complète du génome, à son assemblage, à son annotation et à l’analyse finale des unités fonctionnelles ainsi qu’aux familles de gènes impliquées dans des processus essentiels comme celui du développement du fruit. Le déchiffrage de la séquence complète du génome de la tomate fournit une connaissance précise des régions fonctionnelles, révélant l’ordre, l’orientation,

les types et les positions des 35 000 gènes. Cela permettra aux scientifiques de déterminer les liens entre gènes et caractères et de mieux comprendre comment l’interaction des facteurs génétiques et environnementaux détermine la santé et la viabilité des cultures. La séquence du génome de la tomate servira de référence pour l’identification de gènes d’intérêt chez d’autres plantes de la famille des Solanaceae qui constitue la première source légumière au niveau mondial à la fois en quantités produites et en valeur économique. En effet, en plus de la tomate, plusieurs espèces issues de cette famille présentent un intérêt agronomique majeur comme la pomme de terre,


des caractères les plus importants chez la tomate comme l’accumulation de pigments et d’antioxydants au cours de la maturation des fruits. Le TGC a été créé à l’issue d’un colloque scientifique organisé en 2003 à Washington. Les membres du consortium proviennent d’Argentine, de Belgique, de Chine, de France, d’Allemagne, d’Inde, d’Israël,

d’Italie, du Japon, de Corée du sud, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, d’Espagne et des Etats-Unis. La séquence du génome ainsi que d’autres ressources sont accessibles sur le site de Solgenomics http://solgenomics.net Source : INRA France

le poivron et l’aubergine. Par ailleurs, cette famille est aussi une source importante d’épices et d’essences médicamenteuses. La connaissance de la séquence du génome de la tomate et celle de son parent Solanum pimpinellifolium apporte aussi un nouvel éclairage sur les mécanismes qui ont permis la diversification de cette espèce au cours de l’évolution et son adaptation à de nouveaux environnements. L’information acquise par le déchiffrage de la séquence montre ainsi que le génome de la tomate a subi une expansion brutale il y a environ 60 millions d’années, période coïncidant avec celle de l’extinction massive d’espèces sur la terre. Si la plupart des gènes issus de ces évènements de duplication ont été perdus, plusieurs persistent encore aujourd’hui et on note avec intérêt qu’ils contrôlent certains Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Actu Entreprise

Green-Smile Formation sur la conversion à la culture hors- sol Le cabinet Green Smile a organisé une formation qui s’est déroulée à Agadir du 17 au19 avril à l’hôtel GoldenTulip et qui a connu la participation d’une trentaine de participants d’horizons divers : gérants, producteurs, technico-commerciaux, ingénieurs opérant dans le domaine associatif, etc. La formation comportait les 6 modules suivants : - éléments de physiologie végétale - gestion du climat : vers plus de maitrise - caractéristiques des systèmes hors-sol - gestion de l’irrigation et de la fertilisation - irrigation et hors-sol : les équipements - recyclage des solutions nutritives Les différents modules ont été animés conjointement par M. Alain Corre, consultant formateur, spécialiste de la tomate et de la fraise cultivées en Hors-sol, Dr Thierry Boulard, spécialiste en caractérisation et modélisation des climats de la serre et climatisation estivale et M. Samir Belhouari, ingénieur agronome de la société HORTISUD. La formation a d’abord débuté par un rappel de quelques notions importantes de physiologie végétale et sur la gestion du climat dans la serre. Le

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climat de la serre et les possibilités de maitrise des paramètres climatiques ont été exposées, en insistant sur les spécificités du climat méditerranéen et sur l’impératif de la durabilité. Par la suite, la culture hors-sol a été abordée en profondeur et a fait l’objet d’importants échanges entre les participants, dont certains ont déjà quelques années d’expérience en horssol. Ces débats ont d’ailleurs permis d’éclairer bon nombre de points, en particulier ceux liés à la réutilisation du substrat plusieurs années, aux problèmes de salinité du substrat, etc. Les spécificités des conditions de culture en hors-sol au Maroc avec notamment les critères de choix du substrat, la maitrise de la fertigation et de l’alimentation hydrique, de même que le bon fonctionnement du système de recyclage de l’eau de drainage, ont également été largement discutés. Le module 5, consacré

aux équipements et aux automatismes, a mis en exergue la nécessité de recourir à un matériel d’irrigation performant pour la mise en œuvre de l’horssol.

Visites sur le terrain Une visite sur le terrain a permis de se faire une idée des progrès réalisés par le Maroc dans le domaine de l’adoption de techniques nouvelles et en particulier le système hors sol. La visite du centre de transfert de technologie de l’APEFEL et de la

station de la société SAOAS où différents substrats sont en essais a permis aux participants de voir in-situ le comportement des cultures menées en hors-sol. Cette formation faite sur un sujet d’actualité a suscité l’intérêt de la profession. Le sujet étant très vaste, il nécessite donc la conjonction des efforts de tous les opérateurs pour établir un programme de recherchedéveloppement à même de guider les producteurs à la recherche de références techniques locales adaptées.


Macfrut Un nouveau site web À quelques mois de la 29e édition, le nouveau site Web de Macfrut - exposition consacrée à la filière des fruits et légumes qui se tient à Cesena (Italie) du 26 au 28 septembre 2012 - est actif. A l’adresse www.macfrut.com les visiteurs pourront désormais consulter toute information utile sur la manifestation, le calendrier des événements collatéraux ainsi que sur les nouveautés présentées par les exposants. A l’adresse www.macfrut.com, les usagers pourront sélectionner leur langue préférée (italien, anglais ou français) et se lancer à la découverte de Macfrut, planète verte du business des fruits et légumes. Parmi les différentes opportunités offertes par le site, la possibilité de télécharger les formulaires d inscription, de consulter le calendrier des événements qui se tiennent en marge de la manifestation et recevoir des informations utiles en matière de logistique, d aménagement et d organisation du séjour. De plus, une section spécifique réservée à la presse permettra aux journalistes de télécharger les communiqués de presse et les nouveautés des exposants. Enfin, à partir du mois de juillet, les exposants et les acheteurs pourront avoir accès à une section destinée à la création de leur propre agenda électronique, afin de planifier à l avance les réunions et les rencontres d affaires avec les partenaires les plus intéressants. Nouvelle image A noter que cette année le salon se dote d’une nouvelle image graphique, caractérisée par un cœur rempli de fruits et légumes. La manifestation, qui s’est désormais affirmée au niveau international comme point de rencontre de prédilection pour les professionnels du secteur, s’apprête à étonner cette année encore avec une vaste offre de conférences

et une large gamme d’exposants venus de tous les domaines de la filière. De la production au travail, de l’emballage à la mise sur le marché, de la technologie à la logistique: ce sont des centaines d’entreprises qui se préparent à présenter leur principales nouveautés pour le Macfrut 2012 où, pendant trois jours, acheteurs et professionnels provenant des quatre coins du monde pourront se rencontrer, voir de leurs propres yeux les développements des technologies pour le secteur et participer à des rencontres et des conférences de premier plan. Le traditionnel symposium international se tiendra comme d’habitude la veille de l’inauguration officielle, et sera consacré pour la première fois à la culture de la fraise. Les plus éminents chercheurs et scientifiques internationaux qui travaillent sur ce produit se réuniront à Cesena pour faire le point sur l’état de la recherche et les perspectives futures. Pour plus de renseignements, visitez le site : www.macfrut.com

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Actu Entreprise

Timac Agro Maroc Journée vigne à l’Oriental

La société Timac Agri Maroc, grand spécialiste de la nutrition des cultures, a organisé le 18 avril dernier à Nador, une journée sur le thème : ‘‘fertilisation des raisins de table’’. L’objectif de la journée était de sensibiliser les agriculteurs sur la problématique de la fertilisation de cette importante culture dans la région. Une centaine de professionnels étaient présents, dont des producteurs, des revendeurs et techniciens de la région de l’Oriental (Berkane, Nador, Zaio). Malgré les conditions pédoclimp matiques un peu difficiles, la zone irriguée de Nador connaît une forte progression des superficies viticoles. Elle compte 80% des superficies de raisins de table de l’Oriental, avec comme principales variétp tés cultivées: Muscat d’Italie, Victoria (mi précoce : juillet), Red globe (rouge), Régal (sans pépins) et Black Magic. Dernièrp rement, la conduite des vignobp

Abderahmane darouichi agriculteur à Zaio

bles y a connu une nette évolp lution puisqu’elle est passée du palissage simple (sur deux fils de fer) utilisé traditionnellemp ment à celui de pergola. Les conditions climatiques de la région imposent un contrôle permanent des vignobles. Et afin de produire des grappes de bonne qualité, la vigne nécessite de nombreux soins culturaux. Le but étant de contrôler la vigueur végétative afin de favoriser une bonne croissance et un bon développp pement des raisins et assurer une production satisfaisante sur les plans quantitatif et qualitatif. A noter que les besoins de la

Viticulteurs satisfaits des résultats obtenus grace aux produits TIMAC

Mohamed ouchek revendeur produits phyto à Zaio

Omar Zohri agriculteur Bouarg Nador

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vigne peuvent varier dans de larges proportions en fonction des niveaux de fertilité des sols, des variétés, des portegreffes et des systèmes de conduite adoptés. Il faut donc assurer une fertilisation équilp librée tenant compte de la spécificité de chaque vignoble, du niveau de fertilité des sols et des conditions climatiques qui régissent dans la zone de production. Consciente de ces différents défis, la société Timac Agro Maroc a tenu au cours de cette journée à sensp sibiliser les producteurs sur l’importance de : - l’élaboration d’un programmp me de fertilisation raisonnée en se basant sur les analyses du sol - l’interprétation correcte des analyses du sol D’après M. Saïd Lachgar, respp ponsable Timac dans la régp gion de l’Oriental, l’étude des analyses du sol de la région a permis de relever que les problèmes les plus rencontrés sont : - pH élevé (sols basiques) - taux de calcaire élevé - salinité élevée Dans ce sens et en fonction du contexte de chaque exploitatp tion, la société Timac aide les producteurs à contourner ces différents problèmes grâce à un programme de fertilisatp tion raisonnée, basé sur des solutions performantes. Cette journée était donc pour M. Qarp rouach Abdelaziz, responsable technique Timac, l’occasion de rappeler les différents produits spéciaux pour la vigne, permp

mettant de répondre aux besp soins des différents stades de développement, notamment : - KSC PHYT-ACTYL : gamme d’engrais hydrosoluble, conçue pour une solubilité maximale en conditions de haute salinité et dureté de l’eau. Ces produits stimulent aussi l’activité métabp bolique de la plante, qui a un effet biostimulant tout au long du cycle qui se traduit par une amélioration de la qualité et des rendements. - KSC SULFACID : utilisé dans le cas de sols salins, calcaires ou blocage d’absorption pour prévenir et aider à la levée des blocages en accompagp gnement des programmes de fertilisation, en plus de la biostimulation des fonctions physiologiques ; - CO-ACTYL-H : poudre orgp gano-minérale hydrosoluble, permettant la régénérescence des cultures en sols fatigués et la diminution des effets néfastp tes dus à la salinité des sols. Il améliore l’assimilation des engp grais, assure une homogénéité de reprise et une activation de la vie microbienne du sol. A noter que les analyses du sol et les analyses foliaires permettent aux producteurs d’évaluer régulièrement les besoins de leurs vignobles (éviter excès et carences). En effet, un apport précis permet d’améliorer la productivité, la qualité gustative en plus de la bonne qualité visuelle des grappes.


CRUZEL Pépinières Leader des griffes d’asperges

Pépiniériste asperge depuis 1981, CRUZEL PEPINIERES est aujourd’hui le leader français de la production de griffes d’asperges avec plus de 5 millions de plants produits annuellement. Ses plants sont distribués en Europe (France, Espagne, Italie, Suisse, Angleterre, Allemagne), mais également au Maghreb. CRUZEL PEPINIERES est pépiniériste et uniquement pépiniériste, elle n’exerce aucune activité de recherche variétale, ce qui lui permet une totale indépendance en termes de préconisation variétale. Cette particularité, favorise des relations privilégiées avec les obtenteurs du monde entier (France, Pays Bas, Allemagne, Etats Unis…) et permet à la pépinière de proposer une gamme variétale complète allant de l’asperge verte à la

blanche en partant du plus précoce au plus tardif. Présente au Maroc depuis 1999, CRUZEL PEPINIERES bénéficie d’une longue expérience sur ce marché aussi bien en asperge verte qu’en asperge blanche. En blanche, les accords avec les obtenteurs Limseeds, Vilmorin, Bejo et SWS permettent de proposer une gamme complète : - Vitalim, la référence très précoce - Orane, précoce gros calibre

GAUTIER Semences Vitrine laitues d’abri

Un large choix variétal pour un visitorat diversifié Le jeudi 05 avril, Gautier Semences a organisé sur son centre de recherche d’Eyragues, une vitrine pour présenter sa gamme et ses nouvelles variétés de laitues d’abri, pour la saison 2012-2013. La campagne 2011-2012 aura été pour le moins difficile, tant au niveau climatique en raison des forts écarts de température passp sant d’une douceur printanière en décembre et janvier et à une importante vague de froid en févp vrier, qu’au niveau des marchés.

Ceci confirme le rôle important du semencier de proposer des solutions techniques sûres pour les producteurs et des produits pouvant marquer leurs différencp ces dans les marchés. Ainsi, Gautier Semences présentp tait, le 05 avril dernier, une vitrine

- Cumulus, à confirmer au Maghreb - Grolim, la référence productivité/calibre Depuis quelques années, CRUZEL PEPINIERES a développé son offre variétale en asperge verte. Elle obtient de très bons résultats avec la variété Vegalim, qui vient bousculer la référence du marché : «Grande». Cette année, suite à des problèmes de production aux Etats Unis, il n’y a pas de semences de la variété Grande sur le marché. Vegalim semble donc incontournable pour pallier ce manque. De plus, pour tester leur potentiel sur les différents marchés où elle est présente, la pépinière a mis en culture diverses variétés d’asperges vertes: - EarlyCalifornia

de laitues d’abri, riche en nouvp veautés. L’occasion de réaffirmer l’expertise de l’entreprise dans la création et le développement de variétés adaptées à des conditp tions climatiques changeantes. Cet événement a attiré des visiteurs d’horizons très divers. Producteurs et producteurs de plants, techniciens, metteurs en marché, expéditeurs, industriels de l’agroalimentaire… venus découvrir les nouveautés de la gamme laitues d’abri Gautier Semences. Au programme, 3 vitrines : Commerciale, Précommerciale et Recherche qui proposaient une offre produit variée avec près de 50 variétés et numéros présentés, couvrant 3 segments de marché, du précoce au tardif. L’accent était mis sur la nouvelle gamme de feuilles de chêne vertes résistante au puceron et au Brémia Bl:1à28, conçue pour couvrir toute la saison, dans des conditions poussantes ou difficp ciles. Parmi elles, P472, adaptée aux fortes chaleurs, confirme son intérêt pour les récoltes d’automne précoce et de printp

- NJ 953 - Guelph Millenium Le choix variétal est important, et la rentabilité d’une culture d’asperge dépend de la technicité du producteur, mais aussi de la qualité du plant au moment de la plantation. Parfait état sanitaire, vigueur de la griffe et homogénéité des plants sont trois critères déterminants pour la réussite de la plantation. Pour plus d’informations : www.cruzel-pepinieres.com

temps tardif. - Nouveauté en Laitue pommp mée: A241. Grâce à sa structure compacte cette variété est bien adaptée aux périodes chaudes. Elle présente une bonne tenue à surmaturité et est résistante à la montaison. - En Batavia, Elytis prouve son intérêt pour les récoltes d’hiver. Cette plante volumineuse et vigoureuse se distingue par une bonne prise de poids en conditp tions froides. Cette année, elle a confirmé ses capacités ainsi qu’une bonne résistance aux gelées et un bon comportement au virus de la tâche orangée. - Pour la 4°gamme, Jumper reste une valeur sûre. Les nouvelles Pixel (automne) et Clipper (hiver) complètent l’offre. Grâce à son expérience de la laitp tue et à l’évaluation multilocale dans ses réseaux d’expérimentatp tion, le semencier propose une gamme variétale qui associe des résistances aux nouveaux parasitp tes à de remarquables aptitudes à des conditions agronomiques variables. Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Actu Entreprise Communiqué de presse

CLAUSE

Nouveau catalogue pour le Maroc Le tout nouveau catalogue CLAUSE est disponible. En le parcourant, vous pourrez découvrir une offre variétale riche et variée, adaptée aux conditions et exigences locales de culture. Depuis le 1er juillet 2011, la business unit HM-CLAUSE - dont font partie les sociétés Clause et Harris Moran- distribue sa gamme

de semences potagères professionnelles au Maroc à travers son propre réseau commercial. La majorité des variétés de la gamme HMCLAUSE commercialisées au Maroc sous différentes marques, est vendue désormais sous marque unique CLAUSE. Des équipes Développement et Ventes, dédiées

exclusivement à HM-CLAUSE, couvrent largement le territoire marocain et assurent une présence locale accrue. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à les contacter : - Alaa Boutayeb (zone Centre-Nord) Tél : +212 (0)661 807 489 alaa.boutayeb@hmclause.com - Zone Sud : Tél : +212 (0)661 856 265 - Bureau : Tél: +212 (0)522 400 368 Fax: +212 (0)522 400 369 E-mail: ventes.maroc@hmclause.com

TECNIDEX

Une entreprise solidaire en expansion TECNIDEX, entreprise valencienne spécialisée dans les produits, technologies et services pour la santé et la qualité post-récolte des fruits et légumes est en plein processus d’internationalisats tion. Actuellement, sa large gamme de produits et services est déjà disponible dans plus de 25 pays. Cependant, ce processus d’internationalisation ne comprend pas seulement l’exports tation de produits et services, mais a également pour but de renforcer sa présence dans chacun des marchés où l’on peut acquérir ses produits. C’est-à-dire, non seulement commercials liser les produits de TECNIDEX, mais également implanter dans ces pays un modèle commercial qui, depuis plus de 30 ans, a fait ses preuves. C’est d’ailleurs pour cette raison que TECNIDEX a créé TECNIDEX MAR FRUIT au Maroc.

TECNIDEX MAR FRUIT est une entreprise soutenue par l’expérience et le fort caractère innovant et chercheur de TECNIDEX. La société suit le modèle implanté à Valence (Espagne) depuis plus de 30 ans, et s’appuie non seulement sur un engagement avec ses clients et fournisseurs, mais aussi avec ses employés et la société marocaine, fondamentale pour un projet 40

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d’entreprise, permettant ainsi de marquer la différence avec les autres entreprises. Une preuve de cela fut le partenariat de TECNIDEX avec l’organisation du 5ème Tournoi International de Rugby à Rabat le 6 mai dernier, en finançant le voyage des joueurs de l’équipe TECNIDEX Valencia Rugby Club et en apportant du matériel scolaire, des jouets, des friandises et des équipements sportifs

aux 300 enfants parrainés par l’ONG « Les Enfants de l’Ovale ». Lors de ce tournoi, quatre équipes de vétérans ont participé : deux du Maroc, une de France et une d’Espagne. Chaque joueur a réalisé un don au bénéfice de ces enfants. D’autre part, une grande réception fut organisée pour les membres de ces quatre équipes et de l’entreprise TECNIDEX MAR FRUIT, par le Dr. Missoum (Président de l’ONG Les Enfants de l’Ovalie), Vicente Ortega (ancien joueur du TECNIDEX Valencia Rugby Club et membre de l’Ambassade espagnole à Rabat) et par M. Bahssi ( représentant de

l’Association des Vétérans pour la Promotion du Rugby). Tous les joueurs furent invités à manger un magnifique couscous la veille du tournoi. Les dons réalisés par TECNIDEX dans cette action de Responsabilité Sociale de l’Entreprise ont dépassé les douze mille euros. TECNIDEX MAR FRUIT travaille pour continuer à développer un modèle basé sur l’engagement avec la société, la culture, le sport et l’environnement.


Actu Salon

1er Agri Expo Maroc Berkane, 25-27 septembre 2012 Carrefour entre les pays du nord de la méditerranée et ceux du sud et porte de l’Union du Maghreb arabe, le poss sitionnement géographique de la région de l’Oriental en fait une plate forme économique prépondérante. Ajouts tons que l’élection de notre pays à la tête du secrétariat Général de ce nouvel espace économique et social qu’est l’Union pour la Méditerranée (UPM) est un événement de taille. C’est donc dans ce contexte politicoéconomique de première importance, que s’ouvrira le premier salon agricole sur les cotes méditerranéennes du Maroc, dans la région de l’Oriental : AGRI EXPO MAROC à Berkane du 25 au 27 septembre 2012. L’événement se donne pour objectif premier d’accompagner la déclinaison régionale de l’Oriental dans le cadre de la stratégie nationale du Plan Maroc Vert. Le salon s’intéressera autant au développement des cultures à fortes valeurs ajoutées qu’à l’agriculture sociale dans un cadre concerté que peut être l’agrégation des petits et moyens producteurs. Il s’agira également d’apporter aux

producteurs de cette partie du Royaume, toutes les nouveautés en termes de formation de technologie, d’agronomie, d’économie d’eau,… afin d’être en phase constante avec la demande des marchés nationaux et internationaux. Ainsi, face à une multitude de paramètres économiques, politiques et sociaux, il est apparu primordial de doter la région de l’oriental d’un espace de rencontres, d’échanges, d’informations et d’affaires que peut être ce salon régional d’agriculture : AGRI EXPO de Berkane.

Pour plus d’informations : Tél. : 0674-75-62-50 Tél. : 0614-71-14-58 Fax : 0528-820-765 Mail : agriexpomaroc@gmail.com

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Actu Entreprise

AMAROC

Nouvel acaricide sur pommier : Danisaraba 20%SC Leader dans le domaine de la protection des cultures au Maroc, la société Amaroc introduit régulièrement de nouvelles solutions pour aider les agriculteurs à mieux répondre aux impératifs de la production. C’est ainsi que l’entreprise a organisé le 9 mai à Imouzzer une journée de lancement de son nouvel acaricide sur pommier : Danisaraba 20%SC. Plus de 140 professionnels ont participé à cette journée, principalement des arboriculteurs représentant les principaux terroirs de production de la pomme au Maroc (Imouzzer, Midelt, Fès…), de même que des revendeurs et des représentants du ministère de l’agriculture. La journée a commencé par une intervention de M.

Mounir Sefiani, Directeur Général Adjoint d’Amaroc, qui a fait une présentation de l’entreprise et un rappel de ses nouveaux produits, récemment introduits au Maroc. L’exposé du professeur Ahmed Sekkat de l’ENA de Meknès, a porté sur le cycle biologique et la stratégie de lutte contre les acariens jaune et rouge du pommier.

EBBJ, recherche des

partenaires au Maghreb La société EBBJ est concepteur et fabricant de nombreux produits destinés aux producteurs. Spécialiste incontournable dans le domaine des gouttières, des bacs de culture et des stations de fertilisations, EBBJ est fabricant de: - Thermogouttières® en PVC simples et doubles parois. Ces gouttières sont fabriquées à partir de PVC 42

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athermique et traité antiUV. Les thermo-gouttières permettent d’augmenter la précocité mais aussi le diminuer la température au coeur des substrats lors de fortes chaleurs. Les racines se développent mieux, la plante

Enfin, la présentation de M. Driss Bousricir, chef du Département Technique et Développement de la société Amaroc a mis en exergue les avantages du nouvel acaricide Danisaraba 20%SC. Basé sur une nouvelle matière active Cyflumetofen (suspension concentrée), appartenant à la nouvelle famille chimique Benzoylacetonitrile et agissant sur un nouveau site d’action (complexe 2 de la chaine respiratoire), ce produit est l’outil idéal pour la gestion des résistances. Fabriqué par l’entreprise japonaise Otsuka Agritechno, Danisaraba 20%SC présente également les avantages suivants : - respect de la faune auxiliaire - action indépendante de la température - effets de choc remarquable sur les acariens jaunes et rouges

souffre moins, ainsi elle produit davantage. - Eco Bacs by Joulin® : Des bacs de culture qui permettent de planter à l’horizontal. - Stations et centrales de fertilisation PROMIX®. Précision d’injection, insensibilité aux variations de débits et de pression, résistance et durabilité sont ses principales

- action sur tous les stades: œufs d’été, larves et adultes - persistance d’action dépassant les 45 jours - produit non rugogène, contrairement à beaucoup d’acaricides actuellement disponibles sur le marché La dose recommandée est de 100 cc/hl, avec au maximum deux applications par cycle, non successives.

caractéristiques. - Tous types de supports en fer ; supports pour gouttières suspendues ou posées sur le sol, supports tomates, supports de hampes ou tiges, ... - Ecodrains : feuille de polypropylène rainuré, une gouttière fabriquée selon vos besoins. EBBJ est à la recherche de revendeurs ou partenaires sur le Maghreb. Vous retrouverez tous les produits sur leur site Internet : www.ebbj.fr. Tel : 0033.241.777.444 ou mobile de Marc Joulin au 0033.245.777.444.


BASF Maroc au SIAM 2012 BASF Maroc, représentée par le département AP (Agricultural Products) a participé à la 7e édition du SIAM qui s’est tenue du 25 au 29 Avril 2012 à Meknès. Organisé autour du thème « Recherche et innovation », cet évènement a été pour BASF, qui investit annuellement près de 10 % de son chiffre d’affaires dans la recherche et le développement pour l’agriculture, l’occasion de présenter aux agriculteurs ses solutions innovantes qui garantissent une protection efficace de leurs cultures pour une optimisation du rendement, dans le respect de l’environnement. Les principaux produits présentés étaient :

- Bellis (fongicide pour l’arboriculture fruitière) - Collis SC (fongicide pour vigne et melon) - Cabrio Duo (Fongicide pour tomate et pomme de terre) - Herbadox Aqua (Herbicide pour maïs) Cette nouvelle gamme diversifiée vient compléter le portfolio de BASF Maroc, qui s’est toujours distingué sur le marché agricole marocain. Véritable espace d’échange et de dialogue pour le monde agricole, le SIAM est pour BASF Maroc une opportunité pour augmenter sa notoriété auprès des professionnels agricoles et du grand public. L’occasion aussi pour l’entreprise d’inviter ses principaux distributeurs

AGRIDATA Consulting Primée au SIAM 2012 Lors du SIAM 2012, SAR le Prince Moulay Rachid a remis les prix de mérite et d’encouragement aux exposants et participants qui se sont distingués dans les différents pôles du salon. Parmi les heureux bénéficiaires du pôle innovation, Agridata Consulting qui a obtenu le prix du meilleur projet d’invention, catégorie services. A rappeler que la jeune entreprise a été couronnée pour l’ensemble de ses projets innovants dans le domaine de l’informatique agricole et plus particulièrement «iPhyto», première application

marocaine sous forme d’index phytosanitaire gratuit sur mobile, proposée gratuitement aux professionnels de l’agriculture. Il faut signaler que le stand de ce cabinet de conseil en systèmes d’information agronomiques (installé à Agadir) a suscité l’engouement des visiteurs

Equipe BASF Maroc présente au SIAM, de droite à gauche: Abderrahim Laasmi, Imane Tamine, Camélia Chekkoury, Soufiane Mezzane, Ahmed Elhasni, Bouchaib Dannane, Mohamed Chetouani,Tarik Elbilali.

du Maroc, Algérie et Tunisie pour assister à l’évènement et bénéficier du savoir-faire technique et des connaissances sur les majeurs produits utilisés au Maroc. Par ailleurs, à travers sa participation, la division de protection des cultures de BASF Maroc a voulu également renforcer sa

présence auprès de ses clients, surtout après un début d’année très difficile à cause des conditions climatiques exceptionnelles (sécheresse), et de démontrer son engagement en tant que partenaire responsable, fiable, et apporteur de solutions pour une agriculture durable.

et leur étonnement à la découverte des solutions de gestion performantes, simples et innovantes proposées par de jeunes diplômés qui se sont lancés dans cette courageuse aventure. Quelques dates jalonnent le parcours de cette jeune entreprise marocaine connue par sa créativité et son dynamisme : - SIFEL 2010 : Trophée de l’Innovation INNOFEL : Prix de l’excellence

- SIFEL 2011 : Lancement de la 1ère Application Mobile Gratuite Agricole marocaine iPhyto, parmi les meilleures innovations du salon - SIAM 2012 : Prix de l’innovation dans la catégorie «services» - Relais Régional APEBI (Fédération des technologies de l’information, des Télécommunications et de l’Offshoring ) Contact: Tél.: 05 28 82 84 44

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Actu Entreprise

ATLANTICA AGRICOLA

30ème anniversaire ATLANTICA AGRICOLA est une entreprise espagnole fabricant des agro-nutriments, des biostimulants et des bio-pesticides écologiques/organiques. Cette année, elle célèbre son 30ème anniversaire. La société a démarré son activité par le développement des Acides Humiques et Fulviques, activité pour laquelle elle fut pionnière au niveau mondial. Pour ATLANTICA AGRICOLA, ces 30 années ont été synonyme d’évolution grâce à la création de nouveaux marchés, mais surtout d’assistance auprès des

agriculteurs sur 4 continents. La société est présente dans plus de 50 pays, sa présence est plus soutenue dans les pays du continent américain, où ses filiales sont bien implantées. C’est le cas pour Atlántica Agrícvola Mexique, Atlántica Agrícola Honduras, Atlántica Agrícola Costa Rica et Atlántica Agrícola Guatemala.

Agro-challenge Etude des sols, assisatance technique et formation en fertilisation et gestion de la fertilité des sols Formation sur application de la méthode pilazo au Melon, Pomme de terre, Fraisier et Tomate sous abri. Vente de matériel de pilotage de l’azote

La société collabore également avec des distributeurs exclusifs qui partagent ses valeurs, l’engagement avec son équipe, l’évolution, la responsabilité sociale et optant pour les nouvelles technologies. L’entreprise a mis en place des systèmes de qualité dans tous ses processus de fabrication

et de commercialisation, conformes à la Norme UNE-ISO 9001:2008. Elle a obtenu l’accréditation de BVQI, accréditée par ENAC, en plus de la certification RD824/2005. Quand aux produits écologiques, ils sont certifiés par Sohiscert. Pour plus d’informations : www.atlanticaagricola.com

Essieux Bourgogne Se tourne vers les marchés d’Afrique du Nod Fondée en 1954 sur les conseils de Marcel Michelin, Essieux Bourgogne fabrique des trains roulants pour les machines agricoles. En 2006, l’entreprise fusionne avec AMB, dont l’activité principale est la fabrication de presses à foin, de bétaillères, de remorques, etc. Aujourd’hui, sa gamme de produits s’étend du demi-essieu au tridem, en passant par les essieux freinés ou sans frein, boggie (Fig.3), tandem (Fig.2) ou demi-tandem et balancier (Fig.1). AMB fabrique de petits essieux (5 ou 6 axes) alors qu’Essieux Bourgogne fabrique des essieux de 8 à 10 axes, capable de

supporter plus de charge. Avec un effectif global de plus de 50 salariés et un bureau d’études en perpétuelle recherche de nouvelles solutions, Essieux Bourgogne contrôle 35% du marché français des essieux agricoles. Le fabricant exporte vers la Belgique, la Hollande, l’Angleterre, le Portugal, l’Espagne ou encore le canada, et, depuis 2 ans vers l’Algérie et le Maroc, avec l’objectif de développer sa clientèle dans les pays d’Afrique.

Figure 2 : Balancier Agro-challenge : lot 518, 1er étage N°4, quartier industriel sidi ghanem - Marrakech TEL : 0524335380 GSM / 0661235350 - FAX : 0524335470

Figure 2 : Tandem 44

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Figure 3 : Boggie


ISAGRI, S’implante au Maroc ISAGRI est une entreprise française spécialisée depuis près de 30 ans dans l’élaboration de logiciels informatiques dédiés à l’agriculture. Déjà présente dans 8 pays et forte d’un projet international ambitieux, ISAGRI a décidé de s’implanter dans 4 nouveaux pays d’ici 2014. Parmi ces pays se trouve le Maroc où un premier salarié a été recruté, Hicham Bennani, dont l’objectif est d’asseoir une présence et un service de proximité essentiels. Présente au Maroc depuis 15 ans, ISAGRI a aujourd’hui pour clients des références telles que les Domaines Agricoles, les Domaines Kabbage, la COPAG ou encore la Centrale Laitière. Pour les cultures, les logiciels ISAGRI permettent à l’agriculteur de calculer les marges brutes ou nettes, garder

la traçabilité des opérations (GlobalGap), gérer la main d’œuvre et les stocks, le tout en positionnant ses parcelles sur un outil de cartographie. En élevage, les logiciels permettent par exemple de calculer automatiquement le coût de revient d’un litre de lait, d’identifier les animaux les moins performants (à réformer), de planifier les soins (vaccins, traitements…) ou encore d’anticiper les événements de reproduction à venir (vêlages, tarissements…) Dans un souci de proximité et de services toujours plus forts, ISAGRI a récemment organisé en partenariat avec la COPAG, une journée de formation à Ait Iazza où tous les utilisateurs du logiciel de gestion de troupeaux « IsaLait » ont été invités à une

formation de perfectionnement. Une occasion pour la formatrice française ISAGRI invitée à cette occasion d’apprécier la qualité du travail des éleveurs adhérents de la coopérative d’Ait Iazza. Comme le dit Hicham Bennani : « Aujourd’hui l’informatique se vulgarise, les logiciels sont accessibles à tous, les structures qui s’équipent sont de toutes les tailles, et les marocains sont très demandeurs ! Notre objectif majeur est de proposer les bons produits, aux bons prix, aux bons clients. Vous voulez un logiciel individuel pour une exploitation personnelle ? Plusieurs

licences pour une ou plusieurs exploitations ? Une chaine interne pour une coopérative ? Nous avons ce qu’il vous faut ! Aujourd’hui les agriculteurs doivent penser leurs exploitations comme de véritables entreprises, d’où l’importance de doter leurs équipes des bons outils. Dans ce sens nous avons conclu depuis quelques années déjà des conventions de mise à disposition des outils ISAGRI avec les plus grandes écoles agricoles marocaines, les techniciens de demain y sont sensibles. »

GREEN HAS ITALIA S.p.A. Productivité et qualité Le grossissement du fruit après la nouaison représente une phase critique du point de vue de la gestion productive et qualitative de la culture. Préconiser des acides aminés rapidement utilisables reste un impératif crucial pour stimuler l’activité physiologique de la plante durant cette phase précise. NUTRIGREEN AD contient un pourcentage élevé d’acides aminés, peptides et oligopeptides à poids moléculaire très bas provenant de l’hydrolyse enzymatique et rapidement métabolisables par la plante en améliorant la croissance du fruit. La préconisation du calcium associé au bore permet

en outre d’intensifier la division cellulaire dans cette phase de grossissement et d’augmenter la résistance des parois cellulaires. CALBORON satisfait mieux cette exigence en fournissant du calcium complexé par des acides carboxyliques et du bore qui facilitent une meilleure absorption de ce minéral qui n’est pas mobile au sein de la plante. Le produit performe les composants de la qualité et du rendement (conservation, fermeté, calibre, etc.). Il maintient la structure entre les cellules en les cimentant les unes aux autres et offre une meilleure résistance au stress

hydrique. La phase de grossissement est enfin bouclée avec l’ HASCON M 10 AD garant des équilibres nutritionnels nécessaires à une bonne maturation homogène. Il accroit le contenu en sucre,

favorise la synthèse des arômes, des polyphénols, des antioxydants et autres composés organiques qui exaltent la qualité des productions du point de vue organoleptique. www.greenhasitalia.com

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Actu Entreprise

Vilmorin Atlas Timac et Al Bassir

Plate-forme carotte à Berrechid Fidèle à son rendez-vous biannuel, le semencier Vilmorin a organisé sa plate forme carotte le 31 mai à Berrechid, en optant pour un nouveau concept : s’associer à des sociétés innovantes leaders dans leurs domaines d’activité: Timac Agro Maroc, spécialiste de la fertilisation et Al Bassir, spécialiste de la mécanisation des cultures. En effet, en plus des performances génétiques de la variété, la culture de la carotte a besoin d’une conduite technique adéquate pour lui permettre d’exprimer pleinement son potentiel. Plus de 220 personnes dont 180 professionnels ont répondu présent à cette journée, notamment des agriculteurs représentant les grandes régions de production de la carotte au Maroc, des acheteurs, des metteurs en marché, des fournisseurs d’intrants et même des représentants de la grande distribution. La journée a débuté par des visites des essais menés sur l’exploitation de M. Hamidlah, producteur connu à Berrechid. Encadrés par l’équipe Vilmorin Atlas, les professionnels ont suivi avec attention les explications relatives aux variétés en essai sur une surface de 1ha, notamment Exelso F1 et Soprano F1, très bien adaptées à la zone.

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« Grâce à une bonne identification des zones de production, Vilmorin Atlas présente aujourd’hui une gamme de variétés hybrides adaptées aux différentes conditions pédoclimatiques, suivant les saisons et le marché visé. Notre génétique permet actuellement aux producteurs de semer toute l’année, afin d’offrir en permanence au consommateur des carottes fraiches de qualité », a expliqué M. Guillaume Dumiot, directeur de Vilmorin Atlas.

Résultats des essais Au mois de mai, l’estimation des rendements des différents essais variétaux menés à la plate-forme (semis le 24 novembre) ont conduit aux

résultats suivants : - la variété Exelso F1 : offre dans la région de Berrechid un rendement supplémentaire brut de 11,5 tonne/ha (+18%) en plus d’un mois en précocité par rapport à une variété de référence sur le marché. L’amélioration de rendement et de qualité des racines, ainsi que la réduction des écarts de triage se traduisent ainsi par un revenu supplémentaire de 17.250 dh/ha (prix de vente de 1,5 dh/kg au marché de gros). - La variété Soprano F1 : offre un rendement supplémentaire brut de 19 tonne/ha (+30%) soit un revenu supplémentaire de 28.500 dh/ha pour le producteur (avec un prix de vente de 1,5 dh/kg au marché de gros). En effet, les carottes Soprano sont plus denses ce qui se traduit par un poids plus important. Soulignons que pour la carotte en particulier, le peuplement permet de forcer ou d’atténuer certaines caractéristiques de la racine. Ainsi, avec une population élevée, la précocité baisse et le calibre moyen des racines diminue. A l’opposé, un peuplement faible favorise la précocité (récolte dès mars). Pour les carottes précoces, il faut réduire la densité du fait de la compétition pour la lumière principalement. Le tonnage inférieur est compensé par des prix plus intéressants. Ainsi, la densité doit être raisonnée

en fonction de l’objectif de produit fini (longueur et calibre des racines commercialisées) et en tenant compte des conditions probables de climat, du potentiel de la parcelle et de celui de la variété. D’où l’importance de la mécanisation du semis pour le réglage exact de la distance entre les racines en fonction des objectifs.

Amélioration de la conduite La gestion de la carotte diffère d’une région à l’autre. Mais à l’image de Berrechid, qui est une référence en termes de technicité, les autres régions productrices doivent évoluer vers des pratiques culturales plus adaptées et qui permettent aux hybrides d’extérioriser leur potentiel, notamment: l’irrigation, la fertilisation, la mécanisation…

Fertilisation adaptée Pour M. Abdelaziz Qarouach, directeur technique de Timac Agro Maroc, il est primordial de recourir à des analyses de sol et de l’eau d’irrigation avant l’élaboration d’un plan de fumure. En effet, il est important d’éviter des apports excessifs et de les fractionner pour les ajuster aux besoins réels de la culture en fonction des stades de croissance. Dans le cas du potassium par exemple, il faut choisir les bons produits et faire des apports progressifs qui atteignent leur maximum en fin de cycle afin d’assurer une bonne qualité interne et favoriser une bonne coloration. A noter qu’un excès de potassium provoque le blocage du magnésium (la carotte est très sensible à la carence en magnésium). Le producteur doit également veiller à maintenir un pH optimal, pour éviter de provoquer un blocage de la croissance. « La société Timac Agro Maroc a mis en place une équipe de technicocommerciaux qui fournit l’accompagnement nécessaire pour aider les producteurs à


Equipe Timac Agro Maroc

Equipe Vilmorin Atlas

Equipes Albassir, Huet et Machines Simon élaborer leurs programmes de fertilisation et à mieux gérer leurs parcelles. Dans la région de Berrechid par exemple, les sols calcaires réduisent le potentiel de production. Il faut donc apporter les produits fertilisants adéquats. Il faut également veiller à prévenir les problèmes avant leur apparition » a rajouté M. Qarouach.

Mécanisation Selon Mr Redouane Al Bassir, directeur de la société Al Bassir spécialisée dans les solutions de mécanisation pour des cultures comme la carotte, la pomme de

terre, l’oignon… la préparation du lit de semence revêt une importance capitale. La carotte est cultivée sur une profondeur ne dépassant pas 30 cm, il est donc inutile de procéder à un travail profond du sol. Par contre, il est important d’assurer une préparation de bonne qualité pour la finition et éviter la présence d’obstacles au développement des racines, grâce à l’utilisation du cultirateau (subventionné à 30%). « Pour le semis, il est vivement recommandé d’utiliser des semoirs pneumatiques (subventionnés à 50%) qui

permettent de positionner la graine à la bonne profondeur du sol et avec un espacement qui lui permet de se développer en minimisant la compétition avec les autres plantules (bonne aération et bon accès à la lumière, d’où une moindre incidence des maladies) ». A noter que la préparation du sol par un matériel adapté, le semis bien maitrisé et l’utilisation de variétés performantes et homogènes ouvrent aux producteurs la possibilité d’accéder à la récolte mécanisée. Cette dernière présente des

avantages incontestables par rapport à la méthode traditionnelle, qui mobilise un nombre important d’ouvriers (récolte, ramassage, coupe des feuilles). Manipulée par un seul opérateur, la récolteuse effectue simultanément ces différentes opérations. Les carottes récoltées sont directement déposées dans une benne ou au sol, selon le choix du producteur, avant d’être expédiées dans les stations spécialisées en lavage. Cette machine permet de récolter jusqu’à 0,5 hectare par jour, soit pratiquement 40 tonnes.

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Actu Entreprise

AGROMILLORA Maroc Le leader des plants d’olivier diversifie son offre Jouissant d’une bonne image de marque auprès des producteurs, Agromillora Maroc diversifie continuellement sa gamme de plants. Ainsi, après être devenue leader sur le marché des oliviers, en répondant à la demande sans cesse croissante du marché national en plants certifiés de variétés étrangères et locales, la pépinière s’est également lancée dans la commercialisation de plants de vigne et de rosacées à noyaux (pêche-nectarine, prune, abricot et amandier). Agromillora mise sur la qualité pour offrir des plants certifiés, sains et indemnes de maladies, ce qui en fait l’une des sources de plants les plus fiables dans le monde. Les démarches sont scientifiques, bien étudiées, mises en place et validées aussi bien par des cabinets internationaux que par les services de contrôle phytosanitaires de chaque pays. Historiquement, Agromillora avait commencé ses activités au Maroc par les plants d’olivier. Dès le départ, la pépinière s’est spécialisée dans les variétés haute densité (Arbequina, Koroneiki, Arbosana), mieux adaptées à la conduite en super intensif. Mais à partir de 2012, grâce à son parc à bois désormais opérationnel,

son offre englobe aussi les variétés locales (Picholine du Languedoc, Haouzia, Ménara, …). A noter que grâce à sa grande capacité de production et ses plants de grande qualité, Agromillora a fourni les plus grands projets destinés à la récolte mécanisée au Maroc.

Une nouvelle option : la hotte d’épandage.

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Agromillora est actuellement en mesure d’offrir à ses clients un vaste choix de variétés présentant de nombreux avantages: goût, résistances/ tolérances, calibre, coloration, taux de sucre, conservation, etc. La pépinière fournit désormais les grands arboriculteurs qu’elle assiste dès le départ dans leur choix, en porte-greffes ou en

d’Agromillora a développé au cours des dix dernières années une série de porte-greffes ROOTPAC, qui ont connu un franc succès sur le marché européen et qui ont apporté de nombreux avantages : adaptation aux sols difficiles, amélioration du calibre et de la coloration des fruits, gain de précocité (pour les variétés précoces) et adaptation à la haute densité grâce à la faible vigueur de certains portegreffes.

Vigne

Epandeurs PICHON Ce nouveau système, dérivé des volets bords de champs, s’adapte sur le cadre arrière de l’ensemble de la gamme des

Les fruits à noyaux

épandeurs PICHON. Il permet de réaliser un épandage régulier en garantissant une largeur d’épandage importante tout

variétés greffées, en fonction des conditions climatologiques de leur terroir de production, de la qualité du sol ainsi que de la date de maturité souhaitée (heures de froid), notamment pour les exportateurs. A noter que le centre de recherche

A l’image des activités oléicole et arboricole, Agromillora s’est adossée à VCR Italie (n°1 mondial des plants de vigne), un partenaire de grande renommée, pour proposer des plants de vigne de grande qualité, dans le cadre de variétés inscrites au catalogue officiel Marocain. Que ce soit pour l’olivier, les rosacées ou la vigne, Agromillora assure l’accompagnement des ses clients, sans contrepartie, pendant toutes les phases et même après l’installation du projet.

en limitant la prise au vent des fumiers légers, volatiles. Cette hotte d’épandage est particulièrement adaptée aux produits de faible densité nécessitant habituellement une table d’épandage et demandant une faible dose (inférieure à 10 T/hectare), comme les fientes sèches, cendres, compostage… Réalisée en deux parties et commandée hydrauliquement, cette nouvelle option offre également les fonctions volet bords de champs en épandage traditionnel et protection totale du cadre hérisson en transport sur la route. Elle est constituée par deux

grands carters et deux petits déflecteurs en partie basse. Le produit est émietté et démêlé par les hérissons de gros diamètre (Ø 1035), avant de retomber sur la base des disques équipés de pales spécifiques (Ø 1077), cela afin d’obtenir un épandage homogène d’une largeur de 15 à 20 m en fonction du produit épandu. Lancée il y a plus d’un an, la gamme des épandeurs Muck Master continue d’évoluer pour répondre aux exigences des utilisateurs en permettant d’avoir un épandeur polyvalent, du modèle M12 au modèle M24.


Bodor

Journée carotte à Berrechid ‘‘La société Bodor a organisé dans la région de Berrechid, une journée spéciale carotte en consécration de son partenariat avec le semencier hollandais Bejo Zaden, et à l’occasion de l’écoulement d’une année depuis que l’entreprise est devenue le nouveau distributeur au Maroc’’ indique M. Khalil El Khettar, responsable développement Bodor.

Etaient invitées 80 personnes provenant de tous les segments d’activité liés à la carotte : producteurs, revendeurs, acheteurs du marché de gros,… de différentes régions du pays (Berrechid, Moyen Atlas, My Bousselham…). Objectif : la présentation de la nouvelle variété Nelix et des techniques de conduites adéquates, et notamment en conditions difficiles (froid, salinité, …). Pour Bodor, le principal axe de développement est de donner la priorité à la carotte et à l’oignon, puis aux autres cultures, en commençant par le développement de la variété de carotte Nelix sur les 3-4 prochaines années. De même, le développement variétal s’effectue dans deux directions : le rendement et la qualité qui s’exprime, entre autres, par une bonne coloration même après lavage, diamètre moyen uniforme, cœur tendre, qualités organoleptiques (goût sucré, arômes), souligne M El Khettar. A noter qu’en plus des semences, la société propose des solutions aux producteurs par des produits qui apportent des compléments nutritionnels nécessaires à la culture en préventif avant la survenue de stress et l’apparition

des symptômes de carences. Les essais présentés lors de cette journée ont été menés sur l’exploitation de M. Rachid Baazza, dans la région de Berrechid. Ce producteur de carotte depuis 1998, utilisait au début les variétés population les plus connues, en veillant à appliquer une rotation incluant pomme de terre, légumineuses, … pour que la culture de carotte ne revienne sur la même parcelle qu’une fois tous les 5 ans. De même, M. Baazza a été l’un des premiers agriculteurs de la région à passer à l’utilisation de semences hybrides en 2002 en raison de leurs innombrables avantages (rendement, résistances, qualité…). Parallèlement, plusieurs changements ont accompagné cette évolution dont le semis mécanisé, le passage à l’irrigation localisée, les traitements phytosanitaires par pulvérisateur à rampe, etc.

Des variétés adaptées « Les variétés retenues pour un pays donné sont différentes des autres, précise M. Dick Sinnige de Bejo Zaden, Il faut donc s’adapter par des essais variétaux, à la demande de chaque marché. Il s’agit d’un processus assez long car cette

adaptation nécessite 6-8 ans pour trouver les variétés adéquates. Prévoyant de s’installer dans la durée au Maroc, la société Bejo,

leader dans le marché marocain des carottes d’hivers, entreprend chaque année de nouveaux essais pour trouver ce qui répond le mieux à la demande des clients. « Nos prévisions d’avenir sont : - Combiner la recherche de la qualité à la résistance aux maladies car, même si le Maroc a la chance de ne pas connaître les problèmes majeurs qui touchent la carotte, il faut être prêt pour faire face à celles qui pourraient survenir. - Priorité à la qualité : il faut penser export (une grande quantité de carottes sont exportées à travers le monde dans le cadre d’un mouvement continu de produits frais) et avoir la qualité nécessaire. Les principaux critères de la qualité se basent notamment sur la coloration, la lissitude et l’uniformité des racines - Préparer des variétés adaptées au transport et au froid, principale voie de développement à l’international », rajoute M. Dick Sinnige. «La société Bejo Zaden existe depuis 100 ans, elle est présente dans 100 pays et développe 50 espèces avec 1000 variétés (dont 200 de carotte), explique M. Rizki Mohammed, conseiller Bejo au Maroc auprès de Bodor. Au Maroc, après plusieurs tentatives au début

des années 1990, la société n’a réellement commencé qu’en 1999 avec les premiers essais de carotte, oignon, fenouil, betterave rouge, poireaux, etc. Les premières ventes au Maroc ont commencé en 2003, mais la véritable implantation a eu lieu en 2006 suite à un programme de développement basé sur les essais, journées, visites d’agriculteurs marocains en Hollande et d’actions publicitaires diverses. Actuellement, en termes de chiffre d’affaires, Bejo pèse 80% du marché marocain de carottes hybrides et 65% en termes de superficies. La stratégie de Bejo au Maroc vise désormais la qualité, notamment par la substitution des variétés populations encore largement utilisées dans certaines régions, par des hybrides performantes et moyennant l’itinéraire technique adéquat ».

La variété Nelix Cheval de bataille de Bejo et de Bodor, cette variété a de fortes potentialités génétiques, mais pour bien en profiter elle nécessite une bonne conduite : essentiellement la préparation du terrain, le maintien des bonnes proportions air-eau dans le sol, spécialement en sol lourd (Berrechid). Sur le plan de la nutrition, une bonne fertilisation consiste à assurer une régularité et un fractionnement des apports pour éviter le stress par manque ou excès d’éléments minéraux. Ainsi, par exemple, il est inutile d’apporter trop d’azote en fumure de fond car il sera perdu par lessivage et n’aura aucun effet. Par contre, l’apport de phosphore est nécessaire en raison de sa faible mobilité et de son effet sur la formation des racines. Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Actu Entreprise

Interview

Manuel GARCIA PORTILLO, Président de TECNIDEX En quoi consiste votre programme de Responsabilité Sociale et Corporative ? Plus qu’une entreprise, TECNIDEX MARFRUIT est un projet entrepreneurial: en plus de la gestion des relations avec ses clients, ses employés et ses fournisseurs, elle s’implique dans la société marocaine. C’est justement cette implication qui différencie une entreprise d’un projet entrepreneurial. Chez TECNIDEX MARFRUIT, nous croyons en la société. Au Maroc, nous avons un projet à long terme, basé sur des valeurs, des principes et des convictions qui encouragent la participation à ce projet social, allant de l’éditions de livres à l’organisation et au parrainage de tournois de charité, en passant par la purification des eaux phytosanitaires des stations, favorisant ainsi une agriculture saine, durable et respectant l’environnement.

Pourquoi le choix de parrainer des tournois de rugby ? Pourquoi le rugby ? Parce que ses valeurs correspondent parfaitement à celles de TECNIDEX : force, courage, engagement, altruisme, santé, respect, éthique, travail d’équipe, effort, sacrifice, solidarité, confiance et formation, aspects très appréciés par notre entreprise. Et aux raisons éthiques, économiques et stratégiques liant TECNIDEX au rugby se joint également une raison d’ordre sentimental, puisque j’étais moi-même joueur dans le TECNIDEX VALENCIA RUGBY 50

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

CLUB, que l’entreprise parraine depuis 1990. Le rugby, tout comme TECNIDEX et TECNIDEX MARFRUIT, a pour principe fondamental de valoriser les relations familiales, sociales et amicales. De plus, il s’agit d’un sport sain et justement l’une des valeurs que nous mettons en avant est la santé des fruits et légumes. En outre, parier sur le rugby

est une manière différente et innovante de communiquer sur notre marque en l’associant à un sport amateur. Chez TECNIDEX, nous croyons au projet marocain et à son développement. Nous savons que le Maroc est la 5ème puissance d’Afrique et nous souhaitons qu’il continue son développement. Nous sommes d’ailleurs présents au Maroc pour investir et apporter des technologies innovantes.

En quoi consiste votre soutien et qui en bénéficie ? Lors du 5 Tournoi Internationp nal de Rugby de Rabat, qui s’est tenu au mois de mai dernier, chacune des 4 équipes qui ont participé et chaque joueur a apporté une somme d’argent. Comme pour l’édition précédp dente, TECNIDEX MARFRUIT a ème

financé le voyage des joueurs de l’équipe TECNIDEX Valencia Rugby Club et a également apporté du matériel scolaire, des friandises et des équipemp ments sportifs pour les 300 enfants faisant partie de l’ONG ‘’Les Enfants de l’Ovale’’. Nous avons l’intention de collaborer d’avantage avec cette ONG pour contribuer au développement de la société marocaine. TECNIDp DEX MARFRUIT contribuera au projet non seulement de manp nière économique, mais égalemp ment par des actions solidaires d’échange socio-culturel, pour que les ‘’Enfants de l’Ovale’’ bénéficient également d’un apprentissage en Espagne.

Par ailleurs, et dans un futur proche, nous comptons publier des livres d’information rédigés par des auteurs marocains sur des recherches agronomiques, la post-récolte et la prévention des maladies des fruits et légump mes, etc. Au niveau environnemental, la rareté de l’eau est un problème majeur au Maroc. C’est pour cette raison que les ressources en eau doivent être utilisées de manière raisonnée, afin disposer de suffisamment de ressources pour alimenter la population et irriguer les cultures. La solution intégrale qu’offre TECNIDEX pour réduire, réutiliser, recycler et purifier les eaux contaminées par les produits utilisés dans les stations de conditionnement des fruits et légumes, se base non seulement sur le traitement

final, mais également sur la minimisation et la réutilisation des eaux pour les secteurs ayant une consommation plus élevée. TECNIDEX cherche ainsi à aider ses clients à réduire les impacts générés par ces processus. Pour cela la société apporte de nouvelles solutions, afin de maintenir les fruits sains avec une sécurité alimentaire optimale.

Quels sont vos partenaires dans ces actions ? Tous les collaborateurs de TECNIDEX MAR FRUIT, l’équipe de TECNIDEX Valencia Rugby Club, avec tous ses joueurs, ainsi que différentes institutions, organisations et associations d’entreprises technologiques et environnementales, sont impliqués dans toutes les actions de développement durable et de responsabilité sociale. Concernant le Tournoi International de Rugby, je souhaite remercier Vicente Ortega, Coordinateur Général Adjoint pour la Coopération de l’Espagne au Maroc (Ambassade espagnole à Rabat), pour son dialogue et sa médiation avec l’Association des Vétérans pour la promotion du Rugby (Les Papys de l’Ovale), qui font connaître le rugby dans les milieux les plus populaires, formant et éduquant les enfants pratiquant ce sport, en transmettant leurs valeurs et qui coordonnent année après année ce tournoi avec l’ONG ‘’Les Enfants de l’Ovale’’, qui soutient 300 enfants sortant de la pauvreté. TECNIDEX MAR FRUIT, toujours au service de la société.

Publi-reportage


Actu Elevage

GENETICS & LIVESTOCK MAROC S.A.R.L. Genetics & Livestock Maroc S.A.R.L. est une société spécialisée dans la distribution de bovins d’élevage de qualité, originaires des régions traditionnelles d’élevage telles que les régions alpines d’Autriche et d’Allemagne ainsi que des Pays-Bas ou encore des Etats-Unis. La société vend principalement la race mixte (laitière et à viande) Fleckvieh, les races à lait Holstein Friesian et la Brune Suisse. Grâce aux compétences de son équipe expérimentée,

Genetics & Livestock garantit un service de qualité pour les déplacements du bétail dans les zones sélectionnées, les procédures d’importation et les mises en quarantaine. Genetics & Livestock Maroc S.A.R.L. propose également des formations et des ateliers sur le thème de l’élevage laitier avec un accent sur le parage des sabots, l’alimentation, les techniques de traite et la qualité du lait ainsi que l’insémination et le vêlage. www.geneticsandlivestock.com

EUROGAN S.L EUROGAN S.L., est une société espagnole créée en 1964. Elle est devenue, grâce à ses 40 années d’expérience, une référence de qualité dans le secteur de l’équipement pour les bâtiments d’élevage. Le catalogue de produits pour l’aviculture conçus et développés par EUROGAN comprend les équipements suivants : - Accessoires de ferme : mangeoires, trémies, abreuvoirs, nébuliseur haute pression, distributeurs de médicaments, distributeur automatique d’aliments, convoyeurs

d’aliments à spirale, équipement électronique pour l’ouverture et la fermeture des fenêtres, systèmes de gestion et de contrôle automatique pour la régulation de l’atmosphère des installations, ventilateurs muraux à faible débit, ventilateurs à haut débit avec ou sans stores, appareils de chauffage, silos, etc. - Autres accessoires : groupes électrogènes, balances de pesage,

transpalettes peseurs, machines de lavage, etc. - Une mention spéciale pour le système de contrôle à distance des exploitations avicoles, CONAN, qui permet de contrôler l’ouverture des fenêtres, les ventilateurs, le chauffage,

l’alimentation, la réfrigération, etc. Il est doté d’alarmes en cas de problème. La traçabilité fait partie des bases de ce système. De plus, l’équipe d’EUROGAN a conçu ce système à l’épreuve des pannes, de sorte qu’il puisse continuer à maintenir les mêmes conditions de production, même en cas de défaillance de l’unité principale. L’effort et la constance d’EUROGAN, avec ses 6 opérateurs, 4 techniciens, 5 commerciaux et 5 employés administratifs ont été reconnus par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Zaragosse à travers son prix « Prix de l’Exportation 2010 ». Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Actu Entreprise

Perpignan Medfel 2012 A deux pas du célèbre marché de St Charles, le parc des expositions de Perpignan a reçu pour la 4ème année consécutive le Medfel, sals lon international d’affaires de la filière fruits et légumes de l’Euroméditerranée, du 24 au 26 avril 2012. Salon « vitrine » doublé de conventions d’affaires et de nombreuses rencontres B to B, ce salon répond aux attentes des producteurs et négociants de fruits et légs gumes frais du sud et du nord de la méditerranée. Regards portés sur ces trois journées très professionnelles. La filière F&L méditerranéenne était en « classe affaire » à Medfel 2012. Selon les organisateurs, la présence de plus d’une centaine d’acheteurs internationaux a été très active cette année sur le salp lon. A l’exemple de l’Argentine, Brésil, Chine, Uruguay, Canada, Russie, mais également la grande 52

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distribution anglaise, russe et française comme Tesco, Auchan, mais aussi Carrefour, Metro, Systp tème U, Monoprix, … « Un travail d’une année, souligne le commissaire général du salon, monsieur Ahmad Monhem. Nous avions comme chaque année un double objectif : celui de satisfaire

la demande des acheteurs et celle de l’offre des quelques 300 expossants producteurs et négociants de ce quatrième Medfel. Nous perccevons une véritable volonté de développement pour ce type de salon professionnel, parfaitement adapté au business des fruits et légumes. Les rendez-vous d’affairres font partie de la marque de fabrique du Medfel : développer le commerce et les échanges dans ce grand bassin méditerranéen ». A noter une caractéristique très intéressante de ce salon, un podp dium permanent sous forme de plateau TV et qui permet, sous la houlette de journalistes agricoles, d’aborder avec des responsables professionnels les principaux sujp jets qui animent la vie agricole de cette grande région euroméditerranéenne de production de fruits et légumes : traçabilp lité, contrôles de résidus, mise en marché, évolution des échanges commerciaux…

Les sujets qui fâchent C’est évidemment sur ce dernier point que se sont opposés des


représentants de la région Langp guedoc Roussillon Pierre Diot et du Maroc, Omar Mounir, vice présp sident de la FIFEL, et Najib Akesbi, Institut Hassan II de Rabat. « Pour le Maroc, rappelle Omar Mounir, cet accord traine depuis 2005 et, maintenant qu’il est signé, on ne peut évidemment que s’en réjouir. Mais force est de constater que nous avons quand même perdu 6 ans. Laissez-nous mettre le cap sur l’Eurrope, vous savez bien que toutes les boussoles indiquent le nord. De plus, c’est dans l’intérêt de l’Europe que nous maintenions notre population sur son sol. Mais s’il vous plait que ce soit dans des conditions sociales favorables et que seul le travail peut garantir. De plus, nous savons que tous les échanges maroco-européens sont globalement en faveur de l’Europe. Sans compter que nous y achetons Prof. Najib Akesbi

tous nos intrants : phyto, engrais, plastique, carton et autres matérriels agricoles. Alors soyons sérieux, ce ne sont pas les 2% que représenttent l’exportation de tomates marrocaines par rapport à l’ensemble de la consommation européenne, qui vont mettre en péril les productteurs de l’UE ». Et Najib Akesbi d’ajouter « il faut casser le cercle vicieux et repenser les localisations de productions. Ce n’est pas aux agriculteurs de prenddre en charge le statut avancé. Les états doivent jouer leur rôle de régulateur et repenser les échangges au niveau global. Il est grand temps de remettre l’agriculture au cœur du processus euro-méditerrranéen ». La réponse de Pierre Diot, présp sident de Gefel (France) est évidp demment contradictoire, mais sans espoir : « L’accord signé entre le Maroc et l’Europe est globalemment positif pour l’Europe, sauf que ce sont toujours les fruits et légumes qui font les frais de ces acccords là. Dans notre secteur, on est à chaque fois du coté des perdants, comme lorsque l’Espagne est enttrée dans le Marché commun. Les mêmes maux pour les mêmes effets : les produits arrivent d’un pays ou la main d’œuvre est moins chère. Bien sûr on entend parler de mutation, mais tout se fait dans la douleur. Le problème réside dans cette affaire d’accord global ou l’on mélange immigration, industrie,

Georges Jourdan D.G de Saint Charles International Le positionnement géographique de St Charles, en fait un point de distributp tion fondamental pour le produit Marp roc : 5.000 t en 1990 et plus de 400.000 t actuellement tous produits confondp dus. Plus globalement, ce sont 3,2 millp lions de tonnes de fruits et légumes en provenance de France, Espagne, Maroc, Amérique latine, qui sont commercialisp sés chaque année à Saint Charles. Avec sa puissance logistique et plus de 500 vendeurs trilingues, ce marché est un atout stratégique de première importp tance. Bien entendu nous avons développp pé des rapports évolués avec notre amont, favorisant l’arrivée sur la plate forme de producteurs exportateurs marocains – cinq sociétés marocaines y sont déjà implantées – à l’exemple de l’arrivé récente de Matysha fin 2010. Idéalement placé en temps de transpp port entre le Maroc et l’Europe Saint Charles permet maintenant de réorientp ter rapidement les produits en fonction des marchés : 33% de réexportation par exemple pour la tomate.

L’un des points forts du MEDFEL est le Podium permanent sous forme de plateau TV.

Georges Jourdan

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Perpignan Medfel 2012

Gerhard Dichgans, directeur du consortium VOG MEDFEL répond aux attentes des producteurs et négociants de fruits et légumes frais du sud et du nord de la méditerranée.

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agriculture, … devinez qui sont les perdants ? Alors bien entendu, au delà des calendriers de production, l’essenttiel des échanges qui arrivent en périodes de concurrence concerne les couts de production des pays concernés. L’italien Frederico Milanese dans un article signé Anne solveig Ascp chehong dans la revue FLD, admp met la globalisation des marchés, mais considère la nécessité de mettre en place des instruments de gestion de crise avec la nécessp sité d’assurer ou encore stabiliser, équilibrer les revenus des prodp ducteurs européens en pensant de manière innovante, l’agricultp ture de demain. Des voeux pieux, pour appelp ler de manière détournée à des subventions afin de soutenir les producteurs français victimes de cette globalisation. Ajoutons que les Etats qui en sont bénéficiaires – les échanges franco-marocain toutes activités confondues sont largement en faveur de la France – devraient bien finir par prendp dre en compte cette réalité et en accepter les revers. Ou alors, cet espoir euro-méditerranéen n’a guère de chance d’aboutir avec même des risques de conflits plus ou moins graves.

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L’Italie Pays à l’honneur L’Italie est un acteur majeur sur le marché des fruits et légumes du Bassin méditerranéen, avec des

Tunisie,

nouvelle terre d’accueil Pourtant, le développement d’implantations d’entreprises européennes de la filière fruits et légumes au Maroc comme en Tunp nisie, montre bien qu’il existe des enjeux croisés nord sud en médp diterranée. De fait, depuis les annp nées 88/90 au Maroc et au début des années 2000 en Tunisie, les investissements étrangers ont été fortement encouragés, à l’exempp ple des espagnols et des français, actuellement très actifs au Maroc. A noter que les implantations les plus récentes basées sur des compp plémentarités de calendrier, sembp blent se faire en Tunisie avec des partenariats exemplaires. Mais ce sont des logiques de dévp veloppement basées sur le dynamp misme des producteurs des deux cotés de la grande bleue, pas sur les délocalisations, précise Fatima El Hadad Gauthier dans la revue française « Réussir Fruits et Légump mes ». Ces partenariats francotunisiens sont largement positifs

chiffres à l’export qui font dansp ser les euros. Premier producteur de fruits et légumes en Europe, avec une production annuelle de 25 millions de tonnes (frais aussi bien en termes qualitatifs que stratégiques et ils présentent d’importantes perspectives de dévp veloppement. « La période est favorable au dévveloppement agricole en Tunisie, précise également monsieur Abddelmoumen Toukabri (APIA). L’agricculture est notre avenir. En octobre 2012, nous aurons la 10ème édition du SIAT (Salon International d’Invvestissement Agricoles et Technollogie), avec la Lybie comme invité d’honneur. Tous les opérateurs du pourtour méditerranéen y sont conviés ».


et transformés), soit le 1/4 de la production européenne, et un CA de 11 milliards d’euros, l’Italie a exporté en 2010, 4 millions de tonnes de fruits et légumes frais pour une valeur de 3,7 milliards d’euros. Les principaux légumes exportés sont : carottes, salades, pommes de terre, alors que les principaux fruits sont : raisin de table, kiwi, agrumes, pêches, nectp tarines et pommes. Concernant les pommes, nous avons rencontré monsieur Gerp rhard Dichgans, directeur du consortium italien VOG présent sur ce Medfel et qui a donné un signe fort de la capacité de son offre : « Nous distribuons des pommmes dans une trentaine de pays dont ceux du bassin méditerrannéen, qui représentent plus de 10% de notre volume commercialisé, comprenant un large assortiment multi variétal qui permet de satisffaire les différents consommateurs. J’ajouterai qu’en termes de qualité, notre démarche a été continuelle depuis les années 70, à l’image de la coccinelle sur les pommes Sudttirol qui marque la pratique exclussive de la lutte intégrée. J’ajouterai que nous sommes très heureux de participer à ce Medfel, très intéresssant par sa situation géographique et sa spécificité professionnelle ».

Zine El Alami Directeur technique EACCE J’ai eu l’occasion de faire deux intervp ventions : l’une concernant la traçabp bilité que je considère personnellemp ment comme un outil à caractère technique sanitaire et économique, garantissant la qualité au profit du producteur comme du consommatp teur. La seconde intervention m’a permp mis de présenter l’organisation du

Taquie-Dine Cherradi

Bernard Clercin

D.G Groupe Matysha (Maroc)

Daily fresh logistics

Matysha est installé à Perpignan depp puis 2010 et c’est notre deuxième campp pagne. Cette année, nous avons réalisé un export de 25.000 t sur l’Union Europp péenne et nous sommes heureux de confirmer que notre implantation à Perpignan a permis un agréage de qualité, correspondant parfaitement aux exigences de nos clients. On se rend compte depuis que nous avons commencé les camions en 1990, de l’évolution de notre travail. Je voudp drais saluer l’initiative de l’EACCE qui a mis en place ici à Saint Charles, un représentant pour contrôler la qualité et dont l’assistance s’est souvent montp trée extrêmement bénéfique. Car il n’est évidemment pas question pour nous de faire de l’évacuation, mais d’homogénéiser sur un standard qualitatif qui permet à tous les productp teurs marocains de bénéficier de ce développement.

La ligne CMA-CGM « Agadir-Dunkerqp que » a connu cette année une campp pagne un peu plus active que la précp cédente. Passant de 10 à 12 containers par semaines à 37 puis 25 /semaine sur la fin de campagne. Les containers sont déchargés le matin et repartent par camion sur Rotterdam ou la Belgique l’après midi. Deux autres solutions : - Les containers sont rechargés directp tement sur des bateaux pour Saint Petp tersburg. - les containers sont rechargés sur des camions vers Moscou ou Saint Ptersp sbourg. L’augmentation du prix du carburant, la pénurie de camion et la difficulté de la route l’hiver favoriserait plutôt le bateau. Après des essais sur les deux systèmes, la mer semblerait plus avantageuse en termes de tarifs,

Maroc en matière de maitrise de la qualité qui est d’ailleurs une résultp tante de la conjugaison des efforts de tous les maillons de la chaine qui sont déjà en place et qui garantissp sent l’excellence de nos exportatp tions. L’établissement est d’ailleurs agrée ISO 9001 depuis 2 ans et nos laborp ratoires 17025 depuis 2006. J’y ajoutp terai le référentiel 17020 en cours et internationalement reconnu. C’est la conjugaison de toutes ces démarches qui garantit le label qualp lité de l’origine Maroc. De gauche à droite : Zine El Alami, Directeur technique EACCE et Abdelhak Daoudi représentant de l’EACCE à Perpignan Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Agrumiculture

Agrumes dans l’Oriental

Défis et perspectives d’avenir Abdelmoumen Guennouni C’est dans le cadre des efforts pour le développement du PMV dans l’Oriental que le groupe Kantari-Berkane spécialisé dans la production et l’exportation d’agrumes et l’ORMVA Moulouya ont organisé le mercredi 30 mai une journée sous le thème ‘‘Secteur des agrumes dans le Périmètre de la Moulouya, défis et perspectives d’avens nir’’. L’objectif de cette journée était d’étudier les moyens à même de permettre le développement de la rentabilité de cette filière et de la rendre plus concurrentielle à l’international.

L

’agrumiculture constitue la colonne vertébrale de l’agricp culture dans la zone irriguée de la Moulouya dont elle repp présente 25%, et occupe la 3ème place à l’échelle nationale après le Souss et le Gharb. La superficie du verger agrumicole couvre 17.200 ha, dont 11.200 réservés à la clémentine (soit 65%). Cette activité participe à un apport conséquent en devises par l’expp portation d’environ 80.000 t/an, dont 60.000 en clémentines ainsi qu’au dévp veloppement industriel par la création de16 stations de conditionnement et 24 unité frigorifiques. Sur le plan de l’emploi, la filière assure 2 millions de

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journées de travail dans l’agriculture et l’agroindustrie. A noter que la superficp cie des agrumes dans le périmètre de la Moulouya ne cesse d’augmenter malgré les ressources en eau limitées. Après la cérémonie d’ouverture et l’intp tervention des différents organismes participant à la journée, des exposés portant sur plusieurs aspects concernp nant l’agrumiculture en général et dans la Moulouya en particulier ont été présentés et ont abordé les thèmes suivants : - Etat d’avancement du projet d’agrégp gation de la production agrumicole du périmètre de la Moulouya autour des stations de conditionnement du

Groupe d’Exportation Kantari présenté par M. Yahya RHOMARI, Chef de Service de la production Agricole-ORMVAM ; - Défis et perspectives du secteur agrumicole du périmètre de la Moulp louya présenté par Mr Kamal Kantari, Directeur Général du Groupe d’Exportp tation Kantari ; - Contrôle sanitaire des agrumes destp tinés à l’exportation et réglementation en vigueur, présenté par Mr Bekkaye Bouabdellaoui, Chef de Service de la Protection des Végétaux à l’ONSSA - Résultats de la campagne d’exportp tation 2011-2012, présenté par Mr Abdp delkrim Manar, Délégué Régional de l’EACCE –Berkane ; - Etat d’avancement du projet « IGP de la clémentine de Berkane » et progp gramme d’exportation prévu pour 2012-2013, sous le nom IGP clémentp tine de Berkane, présenté par Mr Mokp khtari Bensaid, Secrétaire Général de l’Association de l’IGP clémentine de Berkane.

Débat

Le débat général qui a suivi ces présentp tations a porté sur plusieurs points: - La concurrence maroco-marocaine des exportations des agrumes qui a commencé depuis la libéralisation des exportations en 1986 et qui est due essentiellement aux intermédiaires qui ne sont pas de vrais acteurs dans le secteur et qui achètent la production au niveau des stations de conditionnemp ment pour l’expédier à l’étranger. Les ventes se font à des prix bas qui perturbp bent l’opération de commercialisation au niveau des marchés d’exportation ; - L’agriculture biologique qui est une opportunité qui s’offre en Europe. Il est à signaler que la Fédération Marocaine des Productions Biologiques a signé un contrat programme avec l’Etat en 2011 et une Loi sur la production biologique au Maroc est en cours d’approbation ; - La qualité de la production qui est étroitement liée à l’importance allouée aux ressources humaines ; - Les points de vente des produits phytosanitaire qui sont normalement régis par la Loi 42/95 qui n’est pas mise en œuvre sur le terrain ;


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Axer les efforts sur la commercialisation Tout en saluant l’initiative du Groupe Kantari et de l’ORMVA Moulouya, M. Ahmp med Derrab, secrétaire général de l’ASPp PAM, indique que parmi les nombreux exposés faisant le bilan de la situation des agrumes, l’association des productp teurs a intervenu pour aborder essentp tiellement la problématique de la commp mercialisation. En effet, les agrumes ont été l’un des premiers secteurs (de toutes les filières) ayant bénéficié d’un contrat programme en 2008 et ont dépassé les

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objectifs fixés de 35%. Il est même probp bable qu’en 2015-16 on puisse atteindre les objectifs tracés pour 2018. A signaler que le contrat programme 2009-18 a pour objectif d’atteindre une production de 2,9 Mt, dont 1,3 Mt export par la plantation et le renouvp vellement de 50.000 ha sur la période, dont 7.000 ha à Berkane. « Cependant, continue M. Derrab, si on a bien réussi au niveau de l’amont (verger) nous commençons à avoir des problèmes de commercialisation et de logistique. Ces difficultés ont été signallées au cours des réunions d’évaluation

des contrats programmes (dont celle de Skhirat) et il en ressort qu’il reste encore beaucoup à faire, sinon ce sera le goulot d’étranglement pour la réalisation du contrat programme ». Sur le plan de la commercialisation, les difficultés proviennent, entre autres, du fait que la profession n’a pas anticipé les évolutions des différents marchés et a sous-estimé le potentiel de la concurrp rence (la Turquie et l’Egypte, en plus de l’Espagne). D’un autre côté, elle n’a pas réussi à mettre en place les outils de coordination et de concertation entre organismes, d’où une concurrence marp roco-marocaine qui nuit aux niveaux des prix et de la qualité export (par exemple sur le marché russe, …) Pendant cette journée, l’ASPAM a insp sisté sur ces problèmes : comment sauvp vegarder la liberté d’entreprendre et de commerce tout en maintenant un minimum de coordination afin d’amélp liorer la qualité du label Maroc et les prix. En effet, la liberté de commerce ne signifie pas la désorganisation Autre aspect à prendre en considérp ration, le détachement des petits et moyens producteurs de l’export pour s’orienter vers le marché local qui assp sure un paiement immédiat en cash.


Mais dans le proche avenir les tonnages qui seront produits dépasseront les capacités du marché local. Il faut donc aider les petits et moyens productp teurs à s’intégrer dans le circuit d’exportation tout en respectp tant les normes (traçabilité, …). Le principal outil pour cettp te action est la carte de l’agrégp gation à l’image du groupe Kantari qui a mis sur pieds un projet ambitieux regroupant plusieurs centaines de productp teurs éligibles à l’export. Ainsi plusieurs projets dans ce sens sont à l’étude.

Il faut rappeler que l’Aspam a mené toute une campagne de sensibilisation et de vulgarisp sation du contrat programme auprès des producteurs des différentes régions. Ce dernier a prévu des mesures d’accp compagnement motivantes pour le producteur et l’Etat a mis en place les textes et des mesures de soutien effectifs ainsi que les moyens financiers (aides…). En plus de la mise à la disposition d’opérateurs du secteur d’anciens terrains de la Sogeta-Sodea pour la réalisatp tion de plantations …

Dégâts sur la floraison des agrumes Un sérieux problème physiolp logique a affectées 4 des princp cipales régions agrumicoles du pays : le Souss, MarrakechHaouz, Béni Mellal-Tadla et le Gharb, qui ont enregistré des chutes importantes de fleurs et de fruits à peine noués. L’impp portance de ce phénomène est inquiétante et va affecter le niveau des récoltes, indique M. Derrab. Cette chute alarmp mante est due aux conditions climatiques particulières depp puis le mois de mai : chergui et hautes températures (jusqp qu’à 41°C à Agadir), associées à un froid nocturne. D’après les premières estimp mations, les chutes auraient atteint entre 60 et 80% dans le Souss, 40-60% à MarrakechHaouz, 30-50% à Béni MellalTadla et 20-35% au Gharb, mais afin de quantifier et de cerner le problème, une commission d’évaluation a été mise en place dans les 4 régions. Les premiers résultats concernent le Souss et estiment le taux de chutes à 70% en moyenne en plus des chutes normales qui tournent habituellement autour de 10-15%. Sur la base de ces constatations, la sectp tion régionale de l’Aspam

Souss a fait les propositions suivantes : - Rééchelonnement des créances auprès des organismp mes financiers notamment, le CAM et les banques intervenp nant dans l’opération - Accorder un délai de paiemp ment des redevances eau des offices - Rééchelonnement des dettp tes contractées auprès de l’ONE en règlement de l’électp tricité à usage agricole - Accélération de la mise en place par la MAMDA de l’assp surance multirisque arboricp culture annoncée pour 2012 et qui tarde encore. Cette assp surance devait couvrir le gel, les inondations, la sécheresse, … et les agrumiculteurs voudp draient bien qu’elle couvre aussi ce phénomène de chutp tes exceptionnelles des fleurs (dépassant la normale qui est de 10-15%). Ces recommandations seront certainement généralisées aux 3 autres zones affectées puisqu’à l’Aspam, on attend les rapports relatifs aux autres régions pour regrouper l’ensp semble et présenter un rappp port global au ministère de tutelle.

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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SIAM 2012 7

ème

édition

Abdelmoumen Guennouni

Qualifié par les exposants étrangers de plus grand salon agricole d’Afrique auquel il n’est pas question de ne pas être présent, le SIAM a fermé ses portes après 5 jours bien chargés. Placé sous le signe de ‘‘La recherche et l’innovation’’, il était organisé en 9 pôles sur une superficie de 100.000 m² dont 70% couverts et a accueilli 920 exposants dont 250 représentants d’entreprises étrangères provenant de 42 pays et 700.000 visiteurs.

M

Selon les organisateurs, 700 000 visiteurs ont parcouru les différents Pôles du Salon

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ême si pour les habitp tués du salon plusieurs aspects gagneraient à être améliorés, pour le visiteur (surtout l’agriculteur-éleveur) le Siam vaut largemp ment le détour. Il y découvre toutes sortes de nouveautés, d’intrants et autp tres matériel dont il pourrait avoir besp soin pour son activité de production. Par ailleurs, la plupart des visiteurs venp nant de loin retournent chez eux avec une insatisfaction patente due au sentp timent de n’avoir presque rien vu en une journée. En effet, les dimensions de cette manifestation, la diversité des pôles, la concentration de technologies avancées, etc. sont stupéfiantes pour un paysan qui, dans certains cas, a raremp ment quitté sa région ou dépassé la grande ville la plus proche. Un visiteur confirmait d’ailleurs que « la visite du salon montre combien nous sommes en retard dans nos méthodes de prodp duction».

Le plus novateur :

le pôle recherche et innovation Ont été sélectionnés pour figurer dans

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

ce pôle les établissements et petites sociétés des différentes régions du pays, ayant mis au point des innovations d’une utilité particulière pour l’agriculture marocaine. A commencer par un poster présentant les inventions et publications d’ouvrages scientifiques et techniques lauréates des précédentes versions du Grand Prix Hassan II pour l’innovation et la recherche. Ainsi, un nouveau système de surveillance des exploitations agricoles et de détection de départ d’incendies a été mis au point par Maroc Télécom. La société Agri Data propose aux agriculteurs iPhyto, index phytosanitaire gratuit sur mobile et la coopérative Agrico-Asdim expose un ensilage à base de sous produits de cactus et d’arganier utilisable pour valoriser ces produits dans l’engraissement de bétail. American Diversified Industries présente un polymère absorbant (plus de 200 fois son volume) et restituant l’eau, Eaunergie fait des démonstrations d’un système de traitement d’eau (de mer ou autre) pour la rendre potable en utilisant l’énergie solaire renouvelable. Etaient présents aussi des établissements universitaires, le fond OCP pour l’innovation...

Le plus polyglotte :

le pôle international Comme pour les éditions précédentes, la participation étrangère a été très forte cette année avec de nombreuses entreprises venues spécialement ou de leur représentants locaux. Désormp mais régulièrement présents en force au Siam, arrivent en tête de peloton le pavillon français avec plus de 50 stands, l’Espagne avec une quarantaine de partp ticipants et l’Allemagne avec une vingtp taine de représentants. Etaient aussi présents l’Italie, la Belgique, l’Europe de l’Est avec la Hongrie, la Pologne et la Serbie, l’Amérique avec l’Argentine et les Etats-Unis, l’Asie avec la Turquie, … Les pays arabes aussi ont marqué leur présence comme l’Algérie, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, la Palestine et le Soudan. Sans oublier l’Afrique subsahp harienne avec 17 stands représentant différentes associations, producteurs et exportateurs de produits agricoles.

Canada :

pays à l’honneur Après l’Allemagne et la France lors des


Pôle International

deux dernières éditions, cette année c‘est le Canada qui était à l’honneur. Ainsi, une forte délégation canadienne, présidée par le ministre de l’agriculture Gerry Ritz, a fait le déplacement regp groupant les officiels et des hommes d’affaires venus pour tenter de se posp sitionner sur un marché agricole marp rocain où ils sont peu présents. En effet, les échanges agricoles entre les deux pays restent limités surtout du côté marp rocain avec des agrumes et conserves végétales qui n’arrivent pas à équilibrer les importations de blé dur et léguminep euses canadiens. Les opérateurs marp rocains indiquent que nos exportations restent handicapées, entre autres, par les charges de la logistique transatlantp tique Lors de la journée du Canada au Siam, un protocole d’entente a été signé par les ministres de l’agriculture des deux pays destiné à renforcer la coopération agricole. Les domaines de coopération prioritaires choisis porteront sur la santé des animaux, la protection des végétaux et la salubrité des aliments, la conduite de programmes d’amélioration génétique de l’élevage laitier, l’alimentation animp male, la production des semences certifp fiées, l’introduction de variétés végétales performantes. De même, seront intensifp fiés d’autres axes comme la recherche, la formation, le transfert d’expertise et de technologie et l’échange d’information ainsi que le conseil et la formation professp sionnelle, etc. Autre point en discussion le projet d’ALE entre les deux parties afin de mieux expp ploiter les potentialités qu’offrent les marchés des deux pays aux produits agricoles à renforcer et diversifier les échanges.

Allemagne :

Après avoir été invité d’honneur lors de l’édition précédente, l’Allemagne a participé en force cette année avec un pavillon de 290 m² regroupant une représentation du ministère fédéral de l’alimentation, de l’agriculture et de la protection des consommateurs et 14 entreprises opérant dans les secteurs de l’élevage, du matériel agricole et de la culture biologique. Le siam 2012 a été également l’occasion pour la signature de la convention de réalisation concrète du ‘‘centre d’excellp lence maroco-allemand pour l’agricultp ture’’, dont la déclaration d’intention a été signée lors du Siam 2011. Ce projet pilote, unique dans le monde arabe, se veut une contribution à la modp dernisation de l’agriculture marocaine par l’amélioration du savoir faire des producteurs en recourant à la technologp

gie allemande et sera mis en place dans le périmètre irrigué du Gharb. Les activités du projet porteront dans un premier temps sur les cultures cérp réalières et fourragères puis dans une deuxième phase elles seront étendues à l’élevage bovin et la production laitière. Concrètement ces activités consisteront en formation théorique et pratique ainsp si que la production et essais en plein champ dans des fermes partenaires.

Russie :

première participation Pour éclairer sur cette participation, M. Evgueny Korchevoy, directeur de l’association Rosagromach, groupemp ment de 88 fabricants russes de macp chines agricoles, explique qu’au cours des 10 dernières années la production russe s’est diversifiée par rapport à son ancêtre soviétique par la production de nouvelles machines. Aujourd’hui, le groupement propose un catalogue de 1.000 modèles de toutes sortes de matp tériel et assure une production d’une valeur de 2 milliards de dollars dont 200 millions provenant des exportations. ‘‘Ayant pris conscience de l’importance du marché marocain les fabricants russep es proposent une qualité meilleure que la Chine ou l’Inde, mais au même niveau de prix en ciblant avant tout dans cette édition les cultures céréalières. Notre présence au Siam a pour objectp tif l’établissement de partenariats et la recherche de représentants’’ explique M Korchevoy.

Pôle agro-équipement

Le plus visité : Le pôle élevage

Habitué des foires à l’étranger, M. El Khouli Mustapha, agriculteur-éleveur et membre de l’ANPVR (Association Nationale des Producteurs de Viandes Rouges) a toujours espéré qu’on ait dans notre pays une manifestation qui représente ne serait-ce qu’un dixième de ce qu’il voyait ailleurs. Aujourd’hui, il exprime son contentement de voir ses vœux largement réalisés et, participp pant au Siam pour la quatrième fois, il constate une amélioration constante

Pôle machinisme d’une année à l’autre suite aux efforts soutenus des organisateurs. Le salon commence à être très couru par les socp ciétés et pays étrangers chaque année plus nombreux. Concernant le pôle élevage, M. El Khouli Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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SIAM 2012 catégories retenues (meilleur animal, meilleur croisement, meilleur engraissemp ment, …).

Le plus animé :

Le pôle machinisme

Dans le Pôle Elevage on constate une amélioration constante d’une année à l’autre suite aux efforts soutenus des organisateurs. Le salon commence à être très couru par les sociétés et pays étrangers chaque année plus nombreux.

estime que, malgré sa bonne organisatp tion et l’augmentation de ses dimensp sions suite à l’écoute et la réceptivité du commissaire du salon, l’accroissement du pôle le plus visité nécessite d’autres améliorations. Parmi ces dernières la sécurité des animaux et visiteurs qui veulent toucher les bêtes et prendre des photos (flash) en provoquant parfp fois des mouvements de panique. Les visiteurs ne se contentent plus de voir, ils sont devenus plus connaisseurs, veulp lent tout savoir et posent des questions pertinentes. A noter que le nombre de visiteurs devient quasiment ingérable le week end (deux derniers jours du salon) à tel point qu’il devient difficile pour les agents de nourrir le bétail (blocage des allées).

Il rassemble les importateurs, fabricants et distributeurs de matériel agricole, nationaux et étrangers avec des stands animés et une ambiance riche en décibels. Connaissant bien les différentes éditions du SIAM, M. Imad Zouheir souligne l’amélioration de l’organisation d’une année à l’autre (efforts de préparation, investissement, etc.). Le salon devient incontournable aussi bien pour les fournisseurs que pour les agriculteurs. On remarque aussi un intérêt croissant des étrangers de tous pays. Concernant l’édition 2012,les entreprises sérieuses opérant dans le secteur sont toutes présentes et accordent des promotions exceptionnelles dans l’intérêt des agriculteurs. Pour ces entreprises la réussite se mesure, d’une part, à l’importance des ventes réalisées (le plus souvent des engagements qui seront réalisés plus tard) et, d’autre part, aux nombreux contacts, aux actions de promotion du matériel, aux partenariats avec des fournisseurs étrangers, … Généralement, les ventes au salon représentent 20-30% des réalisations annuelles, selon les sociétés. La mécanisation est le noyau du Plan Maroc Vert car c’est le meilleur moyen pour améliorer la production. Pour permettre l’accès au matériel, l’Etat a fait de gros efforts à travers les aides accordées, mais le principal problème que rencontre le machinisme est celui du financement. En effet, aujourd’hui les fournisseurs donnent un crédit direct aux agriculteurs alors que ce sont les organismes financiers qui doivent s’en charger. Comme solution, indique M. Imad, le CAM a annoncé un nouveau produit sur la base du nantissement

Il faut dire que, même si le nombre de bêtes présentées est pratiquement le même, les éleveurs aussi ont évolué à travers les éditions du Siam et sont passés à la vitesse supérieure. En effet, au début l’essentiel était de trouver des animaux à présenter alors qu’aujourd’hui la sélection devient très sévère et seuls les animaux de qualité répondant à des critères sanitaires rigoureux, de traçabilité, etc. sont présentés. Concernant les concours organisés dans le pôle, M. El Khouli a gagné à chaque fois depuis qu’il participe au Siam, un trophée de premier prix dans l’une des Pôle produits de terroir

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sur matériel sans avoir recours à l’hypothèque et qui constitue une bouffée d’oxygène pour l’agriculteur et toute la filière. Cette mesure a été confirmée par M. Saidi Abdelilah, Directeur des filières végp gétales au Crédit Agricole qui explique qu’elle entre dans le cadre de la convp vention signée en 2008 avec l’AMIMA et qui vise à assouplir le financement par plusieurs mesures dont l’augmentation des plafonds des crédits, des compétp tences des régions, etc. Actuellement, le Crédit Agricole se prépare à attaquer le problème du foncier qui handicape sérieusement l’agriculture marocaine.

Le matériel chinois :

présent depuis la première édition Pour commencer, M. Mohammed Toufp fani, directeur administratif et financp cier de marque Foton rappelle que les produits chinois trainent une réputp tation peu flatteuse contre laquelle les importateurs doivent batailler. En fait, la qualité dépend de la source d’approvisionnement et, après avoir commencé par la copie de matériel existant, les chinois sont capables de fournir des produits de qualité avec des prix compétitifs depuis le bas jusqu’au haut de gamme. « La fabrication chinp noise respecte aujourd’hui les normes internationales et a recours à des motp torisations et composantes étrangères de marques mondialement connues ». Ces prix faibles peuvent causer la méfp fiance chez l’agriculteur marocain, habp bitué à des prix beaucoup plus élevés chez les fournisseurs occidentaux. Afin d’apaiser la méfiance des marp rocains, la société Foton assure à ses clients une garantie de 2 ans pièces et main d’œuvre car la société est sûre de la robustesse de ses produits et jusqu’à présent les réclamations ne dépassent pas 5%, sachant que la plupart du temps les pannes sont dues à une mauvaise


utilisation. Pour réduire ces désagrémp ments, Foton lie sa garantie à la conditp tion que les conducteurs suivent une formation assurée gratuitement par la société (première à le faire au Maroc). Par ailleurs, il faut signaler que le niveau de qualité atteint aujourd’hui permet de passer les étapes de la certification et que Foton a mis en place une structp ture de montage (appelée à être dévelop oppée).

Les autres pôles

- Le premier à accueillir le visiteur, le pôle Régions regroupe les seize Régp gions du Royaume, chacune présentant les activités relatives à l’agriculture de sa zone géographique. - Le Pôle Institutionnels et sponsors est dédié aux institutions publiques et privées qui s’impliquent dans l’agriculture du pays et soutiennent le SIAM. Les premiers sont, en plus du MAPM, le CAM, l’OCP, MAMDA, … alop ors que les seconds rassemblent les différentes agences (ADA, APP, …), les établissements d’enseignement et de recherche… - Le Pôle Produits réunit les PME, grands groupes et entreprises agricp coles ou agroalimentaires proposant des produits frais tels que les fruits, légp gumes, produits laitiers et condiments, jusqu’aux produits transformés. On y trouve aussi des établissements dont l’activité est liée à l’agriculture. - Le Pôle Agrofournitures concerne les secteurs liés aux intrants, petits équipemp ments, matériaux, structures nécessaires en production végétale. La filière irrigatp tion y est fortement représentée ainsi que tout le nécessaire pour le conditp tionnement, petit matériel et outillage et services divers. - Le Pôle Nature & Vie correspond aux loisirs de plein air tels que la pêche et la chasse, le jardinage, les espaces verts, les forêts mais aussi les pépiniéristes, l’écohabitat et les activités environnementp tales. - Le Pôle Produits du terroir, présent pour la deuxième fois au Siam, est dédié aux coopératives et associations du Maroc pour la promotion des produits agricoles artisanaux et produits du terrp roir. Venant des 16 régions du pays elles font connaître et vendent sur place des produits naturels souvent certifiés biologiques, destinés aux soins et à l’alimentation.

nariat, d’accords, … lors de journées dédiées à certains pays ou d’autres actp tivités en marge du salon. • Convention de réalisation du centre d’excellence Maroco-Allemand pour l’agriculture, projet pilote unique dans le monde arabe • Protocoles d’accord entre le MAPM et l’USAID, l’un définissant le cadre général de partenariat visant l’accompagnement du PMV et l’autre destiné à promouvoir la rationalisation des ressources en eau dans l’agriculture •Convention de partenariat entre le PNUD et le CAM pour la conservation des ressources naturelles et la sauvegap arde de la biodiversité dans la chaine des PAM (plantes aromatiques et médp dicinales) • Mémorandum pour la coopp pération entre le Maroc et la Tunp nisie dans le domaine agricole •Mémorandum pour la coopératp tion entre le Maroc et la Mauritanie •Collaboration entre l’ANDZOA et l’AGROTECH (l’Association Agrotechnp nologies Souss-Massa-Draa) porte un programme de Recherche & Dévelop oppement sur l’Arganeraie et l’arganier, •Partenariat entre ANDZOA, GIEADAT (Groupement d’Intérêt Economique Tizirte des Ayants Droits de l’Arganeraie de Tafraoute) et FNADAUA (Féderation Nationale des Associations des Ayants Droits Usagers de l’Arganeraie) pour assurer l’organisation de la collecte et

la valorisation de la matière première d’argane au niveau de l’arganeraie de Tafraoute. • Convention cadre relative à l’approvisionnement en plants pour la culture de l’arganier entre le MAPM et la Fédération Interprofessionnelle Marp rocaine de l’Argane De même, se sont tenus de nombreux débats, conférences scientifiques et techniques, tables rondes, etc. portant sur des thèmes de grand intérêt pour les professionnels de l’agriculture. • Les nouvelles TIC au service de l’agriculture • Le projet arboriculture fruitière – Progp gramme MCA Maroc • L’efficacité énergétique et les énep ergies renouvelables au service de l’agriculture • La gestion intégrée des ressources en eau • Les sources de gains immédiats dans la logistique agroalimentaire • Le potentiel agricole du Maroc et les opportunités d’investissement et d’échanges avec le monde arabe • Adaptation de l’agriculture aux changements climatiques •Recherche, innovation et conseil agricp cole •L’initiative Maroco-Indienne pour le développement des légumineuses alimp mentaires •Marketing – innovation commerciale

Conventions et conférences scientifiques

A l’instar des années précédentes, la 7ème édition du Siam a été l’occasion pour la signature de conventions de partenp

Les énergies renouvelables à l’honneur au SIAM Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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HM-Clause

Voyage de presse en Espagne Profitant des beaux jours dans le sud espagnol, HM-Clause, filiale du groupe Limags grin, a organisé du 21 au 23 mai un voyage de presse orienté sur la biodiversité du melon, auquel a été conviée une vingtaine de représentants de la presse. La parts ticipation de journalistes et de spécialistes représentant les principaux marchés mondiaux du melon a donné à ce voyage une dimension internationale (France, Espagne, Italie, Maroc, Turquie…). Un programme riche en visites a été l’occasion pour les invités de découvrir les travaux de recherche menés autour de cette espèce phare de la marque HM-Clause et les solutions variétales apportées par les sélects tionneurs pour répondre aux attentes de l’ensemble de la filière.

C

1. Visite d’une serre de production de galia à Alméria 2. Station de recherche Clause à La Mojonera, serre d’essai des lignées en condition de culture sous serre 3. Phytotron ou chambre de culture confinée (paramètres contrôlés)

oincée entre la Méditp terranée et la sierra de Gádor, la région d’Almerp ría jouit de températures douces et du taux d’ensp soleillement le plus élevé d’Europe, ce qui permet une production de légump mes en automne et en hiver. De passagp ge dans ces lieux autrefois désertiques, le promeneur ne peut qu’être frappé par le spectacle de milliers de serres en plastic, disposées à touche-touche. Avec ses 27.000 ha de serres (60% de la surface de serres en Espagne), expp ploités principalement par des petits producteurs (2 à 5 ha), Alméria est aujourd’hui la productrice n°1 de légump mes pendant la saison hivernale pour les pays du Nord de l’Europe (tomate, poivron, melon…). Concernant le melon, objet du voyage de presse, on cultive à Alméria différp rentes typologies : Galia, Jaune canari, Piel del sapo (le plus consommé en Espagne) et charentais, surtout dans la zone de Poniente (Ouest). Clause est d’ailleurs leader sur ce marché.

Almeria : Facteurs de réussite La première journée a commencé par une visite de l’exploitation Feca 1

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Lopez avec ses 17ha de serres où altp ternent, selon les saisons, tomate, poivron et melon. Au moment de la visite, c’était le tour du melon Galia, entièrement destiné à l’export (France, Hollande, Angleterre) puisque très peu consommé en Espagne. Le producteur a opté pour trois variétés du semencier HM-Clause : Norte, Monzon et Brisa, cultivées selon une densité de 7500 plants/ha. La plantation a été réalisée le 10 mars, sachant que les plantations les plus précoces dans la région se font fin décembre et les dernières vers fin mars (créneau tardif ). Quant à la récolte, elle s’étend jusqu’à juin avec une productivp vité de 5-6 kg/m2. Selon le responsable de production, le choix des variétés se fait principalement en fonction du rendement, de la qualité (goût, taux de sucre), de la conservation (export) et des résistances, notamment à l’oïdium. Par ailleurs, pour la réduction des couts liés à la main d’œuvre (réduction des passages), le choix s’est porté sur des variétés à maturité groupée des fruits (Calibre de 900g à 1,2kg). Le programmp me de fertigation est élaboré en fonctp tion des variétés (tardivité, précocité) avec un suivi et une adaptation permp manente en fonction des conditions. A noter que Clause participe à une 2

importante campagne locale incitant les producteurs à récolter à la bonne maturité pour le maintien des prix du marché à un bon niveau.

Coopérative Ejidomar Dans la région d’Alméria, la commercp cialisation des légumes est réalisée à 50% par des coopératives. L’une des plus importantes est Ejidomar, créée en 1965 et qui regroupe actuellement 150 adhérents, exploitant une surface totale de 300 ha. Présidée par M. Jose Antonio Barrios, la coopérative commp mercialise uniquement les produits de ses adhérents qu’elle exporte principalp lement vers les pays de l’Europe et notp tamment l’Allemagne : poivron carré, courgette, aubergine en automne et melon au printemps. Forte de certificp cations multiples (Global Gap, Nature Choice, Tesco…), Ejidomar travaille en direct avec des supermarchés, mais aussi avec des plate-formes. L’encadrement des membres est assp suré par trois responsables techniques qui visitent régulièrement les productp teurs pour vérifier l’état des cultures et les conseiller sur les traitements et les programmes de fertilisation à adopter. Compte tenu des normes de plus en plus strictes, les producteurs ont rapp pidement évolué vers un système de lutte intégrée (100%) qui, rappelons le, s’est développée suite aux problèmes de résidus de pesticides sur poivrons et à l’interdiction de certaines substances actives par l’Union européenne. Et en fonction des couts de main d’œuvre, ils adoptent des techniques de conduite permettant de réduire au maximum les interventions humaines. 3


Visite de la station de recherche HM-CLAUSE Nichée dans les calmes environs de la Mojonera, la station de recherche HMClause s’étend sur une surface de 24 ha, avec des programmes de sélection axés principalement sur la tomate, le piment, le concombre et le melon. La visite a commencé par le laboratoire avec une présentation des techniques utilisées, entre autres, les tests de résistp tance aux maladies. Le centre travaille ainsi sur une vingtaine de pathologies (virus et maladies fongiques), dont certp taines spécifiques à la région. « Il faut être en phase avec les cultures et même en avance pour anticiper. Un travail de prospection continue est nécessaire pour être prêt à intervenir dès l’apparition d’une nouvelle maladie, surtout si l’on prend en considération le temps nécesssaire à la création d’une nouvelle variété» explique un chercheur. « Actuellement, nous travaillons beaucoup sur l’oïdium surtout avec l’apparition de nouvelles souches qui risquent de devenir problémmatiques dans l’avenir ». Différents niveaux de résistance du matériel génétique sont testés pour la sélection des lignées qui présentent les meilleures aptitudes de résistance. Cela nécessite des chambres de culturp re confinées et un savoir-faire importp tant des personnels investis dans cette tâche. Ensuite, ces résultats doivent être confirmés en culture sous des serres confinées, afin d’éviter toute contaminp nation ou pollinisation parasite. Chaqp que plante est bien identifiée, avec des tests de maintien des différentes résistp tances. Les réseaux d’essai permettent ensuite de tester en conditions réelles les hybrides obtenus précédemment. En général, il faut compter 10 ans pour qu’une variété arrive sur le marché. La séance de dégustation organisée sur place a permis aux invités de se faire une opinion personnelle sur les qualités gustatives des variétés phares 4

de Clause et dans les différentes typolp logies (charentais, Piel del Sapo, Jaune Canari, Galia).

férents aspects dans une prochaine édition d’Agriculture du Maghreb.

Innovations variétales

Le plein champ à l’honneur

Les conférences qui ont suivi les visites ont apporté leur dose d’informations, en particulier sur l’organisation du groupe Limagrin et sa business unit HM-Clause, ainsi que sur les tendances du marché mondial du melon et les innp novations variétales HM-Clause. Premier semencier européen et 4e mondp dial, Limagrin est un groupe coopératif agricole international, spécialiste des semences de grandes cultures, des semences potagères et des produits céréaliers. Depuis 1975, Limagrain a choisi de faire des semences potagères à forte valeur ajoutée une activité majp jeure du Groupe, régulièrement consolp lidée par de nouvelles acquisitions, avec des gammes complémentaires. L’une des principales busines units est HM-Clause, forte de plus de 2 siècles d’expérience, leader sur le marché françp çais des semences potagères et 5ème actp teur mondial du secteur des semences potagères. Ses activités de sélection concernent plus de 20 espèces, commp mercialisées dans plus de 100 pays. Le melon est la troisième espèce en termp mes de chiffre d’affaires total (15%). Toutes les interventions se sont accordp dées sur la nécessité de différencier la production de melon en fonction des marchés et de stimuler l’innovation. Pour cela, il est important de comprendp dre les facteurs culturels et climatiques qui influencent considérablement le mode de consommation dans chaque pays. Les spécialistes de Clause ont ainsi présenté un tour d’horizon des solutions variétales les mieux adaptées aux contraintes agronomiques et aux attentes commerciales de chaque sitp tuation, grâce à la compréhension des besoins des différents maillons de la filp lière (Rendement, qualité, conservation, réduction des coûts de production…). Nous reviendrons en détail sur ces diffp 5

Murcia

Alors que la région d’Almeria est célp lèbre pour sa mer de plastic, celle de Murcia est plutôt spécialisée en culturp res de plein champ (salade, melon charentais…). Avec 60% des surfaces, c’est la région la plus importante pour la culture de charentais jaune en Espagp gne, généralement pratiqué par des producteurs français à la recherche de précocité. C’est le cas de l’exploitation EDEN CELTES, au sud de Murcia, qui consacre près de 120 ha à la productp tion de charentais jaune, en partenarp riat avec des producteurs espagnols. Les deux tiers de la production sont destinés aux Etablissements Boyer, qui fournissent des melons 12 mois sur 12, grâce à la complémentarité des productions au Sénégal, aux Antilles françaises, au Maroc, en Espagne et en France. Pour offrir du melon haut de gamme, ce spécialiste veille à le cultivp ver dans les conditions optimales de production de chaque site et qui lui permettent d’exprimer pleinement ses aromes (pas de serre). Le choix variétal du producteur s’est porté sur les varp riétés Alonzo et Anasta de HM-Clause, leader sur ce marché et des tests sont en cours avec les nouvelles variétés Félp line et Silvio. Sur chaque site, des tests variétaux sont effectués en continu pour se préparer à l’avenir

4/5-Présentation des variétés Piel Del Sapo et séance dégustation à la station Mojonp nera

6- Melon galia en attente de conditp tionnement à la station Ejidomar 7- Visite d’une exploitation de production de melon charentais jaune à Murcia

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Visite au sud de l’Espagne

Etablissement Slaoui et Grupo Inesta

De gauche à droite : M. Khalid Slaoui, Président d’Etablissement Slaoui et M. Alfredo Iñesta, Président du Grupo Iñesta.

L’Espagne, et plus précisément la région d’Alméria, sont souvent données comme exemples de technicité agricole. En effet, toutes les grandes entreprise du secteur y sont installées et les nouveaux produits y sont utilisés en avant première. C’est précisément pour cette raison que l’Etablissement Slaoui et son partenaire espagnol de longue date Grupo Inesta, y ont convié une quinzaine de professionnels marocains (gérants de grands domaines, distributeurs, presse spécialisée) représentant différentes régions du pays, à découvrir la nouvelle gamme de fertilisants de l’entreprise espagnole.

Photo de groupe au siège Alfredo Inesta à Novelda (Alicante)

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Le voyage s’est déroulé en deux étapes, la première dans la région d’Alméria et la deuxième à Alicantp te, dont la richesse des cultures n’a pas manqué d’étonner le groupe de visiteurs. Le programme a débp buté par des visites de serres de melon piel del sapo (le préféré des espagnols) et cantaloup, ainsi que des serres de tomate, dans différentp tes localités d’Alméria (Poniente et Levante). Encadrées par les technicp ciens du GRUPO INESTA, les visites ont permis aux professionnels marp rocains de vérifier sur le terrain les performances des programmes de fertilisation et de protection basés sur les produits AlfredoInesta. De même, ils ont pu avoir l’opinion des producteurs espagnols utilisateurs de ces produits. Né à Valencia en 1982, le Group Iñesta possède plus de 30 ans d’expp

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périence dans la conception et la fabrication d’engrais liquides, corrp recteurs et produits spéciaux pour l’agriculture : acides humiques et fulviques, correcteurs de carences, bio-stimulants, inducteurs de défp fenses... La société s’adapte rapidemp ment aux nouvelles exigences des marchés, ce qui lui a permis d’être présente dans une trentaine de pays à travers le monde. Les professionnels marocains ont même pu comparer les performancp ces des produits Inesta avec des essp sais limitrophes traités par des prodp duits références de grandes multinp nationales. « Les cultures conduites selon un programme de fertilisation et de protection Alfredo Inesta afffichent une bonne santé, elles sont bien verdoyantes et ne montrent pas de symptômes de fatigue ou de malladies » constate l’un des visiteurs.

Des propos confirmés par un prodp ducteur espagnol adhérent à la plus grande coopérative de tomate au monde (Alméria) et dont les serres conduites selon le modèle AlfredoInp nesta étaient les seules encore en production en début mai contrairemp ment aux serres voisines protégées par des pesticides qui étaient faibles et totalement infestées de maladies en fin de cycle. Les discussions avec les producteurs espagnols ont également permis aux visiteurs de mieux comprendre l’itinéraire technique adopté et de faire des comparaisons avec ceux pratiqués au Maroc (désinfection du sol, lutte intégrée,…). « Des essais seront prochainement menés au Maroc, supervisés par une équipe de spécialistes pour permettre aux producteurs marocains de vériffier l’efficacité de ces produits dans leurs conditions d’exploitation» expp plique M. Kamal Slaoui, directeur de l’Etablissement Slaoui, distribp buteur des produits AlfredoInesta au Maroc. L’objectif étant d’aider les producteurs marocains à tirer pleinemment profit des avantages offerts par ces produits au niveau quantitatif et qualitatif ». Rappelons que l’Etabp blissement K. Slaoui est le premier à avoir introduit cette gamme au Maroc, il y a une dizaine d’années,


Publi-reportage

Visite de serres de melon et de tomate dans la région d’Alméria

et l’enrichi continuellement par l’intp troduction de nouveaux produits. L’Etablissement possède des antennp nes partout au Maroc avec un large réseau de distributeurs couvrant pratiquement l’ensemble des régp gions de production.

Alicante Hommage à la diversité Sur le chemin d’Alicante, les intermp minables vergers qui bordent la route de chaque côté, ont donné aux visiteurs un avant-goût de la ricp chesse et de la diversité des culturp res qui se pratiquent dans cette région (vigne, olivier, agrumes, grenp nadier, palmier ornemental…). Basé dans les environs de Novelda, le siège du Grupo Inesta s’étend sur une superficie totale de 90.000 m2, dont une bonne partie est réservée aux essais agricoles. La visite du siègp ge (laboratoire, usine, nouveaux locp caux, aires d’emballage, stockage et expédition) a permis aux visiteurs de constater la qualité des installatp tions et la rigueur des processus de fabrication garantissant la qualité des produits avant leur expédition vers l’utilisateur final. La société dispose entre autres d’un laboratoire moderne disposant de tous les équipements nécessaires pour les analyses physico-chimiqp ques et microbiologiques, nécessairp res au développement de produits de nouvelle génération. Des essais d’efficacité sont menés à différents niveaux : chambre de culture à atmp mosphère contrôlée, parcelles expp périmentales puis à grande échelle chez des producteurs. Quant à la capacité d’emballage actuelle, elle est de 166.800 litres par semaine, grâce notamment à 3 lignes indépendantes d’emballage, entièrement automatisées et polyvp valentes. La deuxième partie de la journée a été consacrée à des exposés réalp lisés par les experts de fertilisation du groupe, spécialisés par culture (maraichage, arboriculture, olivier,

agrumes, fruits rouges…) et qui ont donné des informations précisp ses sur les avantages de l’utilisation de la gamme AlfredoInesta. « Nos Bio-stimulants interviennent à n’impporte quelle étape de croissance des plantes, leur permettant de surmontter toutes situations défavorables en améliorant le rendement, explique un technicien. Quand aux inducteurs de défenses, ils renforcent le système immunitaire des plantes en favorisant la lutte contre les agresseurs et les inffections en tout genre ». Les spécialp listes ont également présenté différp rentes problématiques rencontrées par des producteurs sur le terrain et qui ont pu être résolues grâce à des programmes adaptés de nutrition et de protection des cultures, ce qui n’a pas manqué d’intéresser les producteurs marocains spécialisés dans ces types de cultures. Applicables en radiculaire ou en foliaire, selon leurs types, ces prodp duits ont permis une augmentation de la production, une accélération de l’entrée en production et de la maturation, un prolongement du

cycle, ainsi qu’un contrôlp le efficace des nématodp des, champp pignons et bactéries, … «Basés sur des extraits végétaux et sur le principe de la prévention, nos produits de protection des cultures présentent l’avantage incontestabp ble du respect de l’environnement et de la sécurité alimentaire, en adéquation avec les exigences des consommateurs» rajoute un spécp cialiste de la protection du groupe Inesta. A noter qu’une deuxième visite orientée agrumes et olivier est prévue en début de campagne prochaine dans la région de Sévs ville, pour permettre aux professs sionnels marocains de constater les effets bénéfiques des prods duits AlfredoInesta sur ces deux cultures.

Visite de l’usine de fabrication et d’emballage de la gamme AlfredoInesta à Novelda (Alicante)

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FILIERE BIO

Agriculture biologique au Maroc

Etat des lieux

Allal Chibane, responsable chargé de la gestion des affaires de l’AMABIO

Les superficies concernées par la production biologique, au titre de la campagne 2010/11, s’élèvent à prés de 583.000 ha, représentées essentiellement par l’olivier (11.110 ha), le caroubier (1.700 ha), les cultures maraîchères (700 ha), les agrumes (400 ha), le câprier (190 ha), l’amandier (320 ha), les plantes aromatiques et médicins nales cultivées (285 ha) et celles de cueillette (150.000 ha), le cactus (18 000 ha) et la forêt d’arganier (400.000 ha).

Q

uant aux exportations, elles ont connu un certp tain développement au cours des dix dernp nières années, passant de 1.000 tonnes en 1997/98 à 6.500 t en 2005/06, pour atteindre 10.500 t actuellement. Elles sont représentp tées essentiellement par les agrump mes (2.100 t), la courgette (2.000 t), les tomates (820 t), le poivron (840 t), le concombre (1.600 t) et le melon (900 t). Il est à signaler qu’un certain engouement a été ressenti dernièremp

ment pour les produits bio transformp més dont les exportations ont atteint 1.500 t en 2010/11, contre seulement 160 t durant la campagne 2008/09 et concernent principalement le jus d’orange congelé, l’huile d’argan et les conserves d’haricots verts, de fraisp ses et de câpres. Les principaux marchés de destinatp tion, sont essentiellement ceux de l’Union Européenne, notamment, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Grande Bretagne.

Organisation de la filière Sur le plan organisationnel, la filière biologique est organisée dans le cadp dre d’une jeune association professp sionnelle nationale, il s’agit de l’Assp sociation Marocaine de la filière des productions biologiques (A.MA.BIO), créée en avril 2010 qui regroupe l’ensp semble des opérateurs de la filière notamment : - Les producteurs et les transformatp teurs ; - Les exportateurs des produits biologp giques frais et transformés ; - Les organismes de contrôle et de certification ; - Les fournisseurs d’intrants biologiqp ques et composts ; - Les chercheurs et personnes de la société savante ; 68

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Principes de l’agriculture biologique

1. respecter les cycles biologiques; 2. favoriser l’utilisation de l’écosystp tème des sols pour la croissance des végétaux en excluant l’utilisation des produits chimiques de synthèse et des engrais minéraux ; 3. gérer les procédés biologiques fondés sur l’utilisation des ressourcp ces naturelles internes à chaque système écologique ; 4. recourir à des pratiques de culture ou de production animale liées au sol, ou à des pratiques d’aquacultp ture respectant le principe d’exploitp tation durable de la pêche ; 5. restreindre l’utilisation d’intrants extérieurs à l’exception des intrants provenant d’autres productions biologiques et de substances naturp relles.


Objectifs de l’agriculture biologique :

La vente de paniers Bio se développe de plus en plus dans les grandes villes.

- Les associations et organisations non gouvernementales (ONG) spécp cialisées dans la promotion de la filp lière biologique, la consommation, la protection de l’environnement et le développement durable.

Stratégie de développement En vue d’exploiter au mieux les atouts dont dispose le Maroc dans ce domaine, le gouvernement et la profession ont convenu de conclure un contrat programme pour le dévelp loppement de la filière biologique. La mise en œuvre de ce contrat progp gramme signé en marge du SIAM 2011 à Meknès, permettra la réalisatp tion d’un programme d’investissemp ment de 1,121 milliard DH dont 286 Millions DH d’aides de l’ETAT. Objectifs de cette nouvelle stratégie: - Atteindre une superficie globale en agriculture biologique de l’ordre de 40.000 ha pour une production de 400.000 tonnes dont 60.000 tonnes destinées à l’exportation (48.000 t de produits frais et 12.000 t de produits transformés) et 8.460 t des productp tions animales ; - Créer 9 Millions de journées de travp vail, soit l’équivalent de 35.000 empp plois permanents ;

- Générer un montant global en devp vises équivalent à 800 Millions DH contre seulement un million actuellp lement ; - Accroitre la consommation des produits biologiques au niveau natp tional ; - Mettre en place un cadre législatif et réglementaire régissant la productp tion biologique. Axes de développement Pour atteindre ces objectifs quatre principaux axes sont prévus : - L’amélioration des conditions de la filière à travers la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire régp gissant la production biologique et l’incitation à la production ; - Le renforcement de la composante recherche & développement; - Le renforcement de l’organisation professionnelle ; - L’amélioration des conditions de valp lorisation, de commercialisation et de promotion des produits biologiques

1. Encourager la valorisation des produits agricoles et aquatiques ainsi que celle des produits de la cueillette ou du ramassage des espp pèces de la flore sauvage; 2. Contribuer au développement durable à travers l’amélioration des revenus des producteurs intéressés par le mode de production biologiqp que; 3. Participer à la conservation de l’environnement et à la préservatp tion de la biodiversité; 4. Répondre à la demande du consommateur en lui garantissant une qualité spécifique aux produits agricoles et aquatiques issus du mode de production biologique.

ratives et des personnes physiques, représentant les différents maillons de la filière ont répondu présent. A l’ordre du jour : - La présentation des rapports morp ral et financier pour l’année 2011; - L’état d’avancement du contrat programme signé entre le Ministère de l’agriculture et l’AMABIO en avril 2011; - Ainsi que des sujets divers sur lesqp quels l’audience a apporté son point de vue. A noter que les rapports moral et financier pour l’année 2011 ont été adoptés à l’unanimité. Le détail de ces rapports ainsi que la liste des participants, les principales recommp mandations formulées lors de cette AGO ainsi que toutes les actualités relatives à l’agriculture biologique au Maroc sont publiées sur le site de l’association : www.amabio.org

AMABIO Assemblée générale Le 29 Mars 2012, l’Association marp rocaine de la filière des productions biologiques (AMABIO) a tenu sa 2ème Assemblée Générale Ordinaire (AGO) au siège des Domaines Agricoles à Casablanca, au cours de laquelle des sociétés, associations, ONG, coopérp Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Phytosanitaire

Le carpocapse des pommes et des poires Salma EL IRAQUI EL HOUSSAINI, CRRA de Meknès iraquisalma@yahoo.fr

comment procéder dans une démarche de lutte raisonnée ?

Ravageur redoutable, Cydia pomonella.L nuit considérablement aux rosacées fruitières à pépins. Sa simple présence au niveau d’un verger se traduit par un déclassement des lots de fruits, voire une impossibilité de mise sur le marché. Sa nuisance a suscité ingéniosité et astuces chez beaucoup de producteurs, qui se sont traduits par une panoplie de stratégies de lutts te expérimentées, allant des tentatives d’éradication jusqu’à certaines mesures de contrôles.

L

a perception de la lutte a évolué à travers le temps. On ne parle plus de traitements d’assurp rance, ni de calendrier préétabli pour protéger le verger. Certes, les producteurs sont toujours sur la défp fensive, mais les moyens sont devenus plus respectueux de l’environnement. Pour sortir de l’impasse, techniciens phytosanitaires, chercheurs et vulgarisatp teurs collaborent sous les principes de la lutte intégrée. C’est un système qui, dans le contexte du milieu associé et de la dynamique des populations d’espèces ravageuses, utilise toutes les techniques et méthodes appropriées d’une manp nière aussi compatible que possible et maintient les populations à des concentp trations inférieures à celles causant des dommages économiques (FAO, 1967). La lutte intégrée comprend: - la lutte chimique faisant appel à un choix d’insecticides sélectifs et de traitemp ments localisés; - la surveillance de l’activité des ravageurs afin d’assurer la planification adéquate de l’application des pesticides; - la combinaison de mesures biologiques, culturales, mécaniques… Sous le régime de la lutte intégrée et de Lutte par confusion sexuelle.

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la gestion raisonnée d’un vergp ger, l’agriculteur est amené à prendre des décisions de nature stratégique pour intervenir dans la conduite phytosanitaire. Il doit à priori tenir compte des niveaux des populations de ravageurs effectivement présents pour décider de l’opportunité d’un traitp tement à faible répercussion écologique, de manière à sauvegarder autant que possible, les organismes auxiliaires. On voit ainsi apparaître les notions de seuil de tolérance et de nuisibilité, c’est-à-dire des insecticides épandus à bon escient et lorsque les populations de ravageurs dépp passent le seuil d’intervention.

Piégeage et confusion sexuels

A cet effet, des méthodes d’estimation des risques ont été développées afin d’intp tervenir au bon moment avec le moins de dégâts possibles. C’est ainsi que l’identifp fication et la synthèse de la phéromone sexuelle émise par la femelle a facilité la surveillance de Cydia pomonella. L’utilisatp tion de pièges à attractif sexuel remonte aux années 1970. Il s’agit d’un outil qui est venu s’ajouter à la panoplie de moyens

d’avertissements utilisés pour l’amélioration de la lutte contre certp tains ravageurs. Aujourd’hui, ces pièges sont devenus un outil routinier dans certains v e r g e r s , u n outil décisp sionnel dans la gestion des progp grammes de lutte par le biais de la relation entre la population estimée par piégeage sexuel et le risque d’attaque. Le piégeage sexuel est certes pratique et effp ficace. Il recèle néanmoins quelques diffp ficultés lorsqu’il s’agit de corréler les dégp gâts aux captures ou inversement. Pour une interprétation fiable, il est nécessaire de tenir compte des facteurs agissant sur les captures. Les phéromones de synthèse avec lesquelles sont fabriqués les «leurres sexuels» dont on garnit les pièges sont très souvent des mélanges de composés majeurs, additionnés de quelques compp posés mineurs, qui miment les effets des phéromones excrétées naturellement par les insectes. Mieux, le mélange imite le bouquet phéromonal émis par la femp melle, dite «appelante» et plus grande est la réaction des mâles en « chasse ». La technique de la confusion des mâles implique la diffusion dans l’air de grandp des quantités de phéromones artificielles dans le but de semer la «confusion» chez les mâles, c’est-à-dire de les désorienter et de diminuer leurs chances de localiser les femelles à travers ce ‘’bruit de fond’’. La confusion des mâles et la perturbation du comportement sexuel peuvent être provoquées par plusieurs mécanismes dont l’importance relative varie selon la nature du dispositif utilisé pour diffuser les phéromones et selon l’espèce d’insp secte qui est visée. L’introduction, dans l’atmosphère de la culture, de quantités de phéromones sexuelles synthétiques suffisamment importantes empêche les mâles de localiser les femelles : • En masquant les traînées de phéromonp nes naturelles émises par les femelles;


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Le carpocapse des pommes et des poires • En altérant la capacité des mâles à répondre aux femelles appelantes; • En faisant suivre aux mâlp les des « fausses pistes de phéromones » qui les empp pêchent de rejoindre les femelles. A l'intérieur d'un écosystèmp me où de très nombreuses sources de phéromones sexuelles ont été introduitp tes, la probabilité que les mâles rejoignent les femellp les est réduite, de même que la probabilité que les accouplements soient productifs. De deux choses l'une, soit les accp couplements ont lieu plus tard (ce qui diminue la fécondité globale de l'insecte), soit ils n'ont pas lieu du tout. Les noctuelles femelles qui n'ont pas été fécondées pondp dent des œufs stériles et celles qui ont été fécondées tardivement n'auront plus le temps de pondre autant d'œufs avant de mourir. Il s'ensuit une diminution des effp fectifs de la génération suivante et du nombre des larves qui sont susceptibles de ravager la culture. Les programmes antiparasitaires traditionnels utilisent pratiquemp ment tous des insecticides conçus pour tuer le stade évolutif le plus destructeur des ravageurs (dans la plupart des cas, les larves). Par contre, les phéromones ciblent l'insecte à son stade reproducteur (le papillon adulte) pour l'empêcp cher de donner naissance à la formp me destructrice. Les phéromones utilisées pour dérouter les mâles sont spécifiques des espèces et donc extrêmement sélectives. Elles ne sont généralement pas toxiques et n'ont pas d'effet sur les autres insectes. Il est important de comprendre parfaitement cettp te différence fondamentale avant d'entreprendre un programme de confusion des mâles.

La lutte chimique

Malgré les efforts déployés pour raisonner la lutte phytosanitaire, le recours aux insecticides est inéluctable. La lutte chimique menp née contre le carpocapse a connu beaucoup de phases et d’événemp ments. Le combat engagé contre ce déprédateur a commencé par un arsenal chimique modeste et s’est enrichi à travers le temps. Cettp te lutte acharnée, n’a pas été sans développement de résistance au niveau des zones de production. En effet, c’est la possibilité pour 72

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des individus d’un organisme cibp ble de développer une capacité à tolérer des doses de toxique létalp les pour la majorité des individus d’une population normale de la même espèce. Le coût qui résulte de la résistance aux insecticides est en premier lieu d’ordre éconp nomique (pertes de récolte), mais également toxicologique et envirp ronnemental par l’augmentation du nombre de traitements qu’elle occasionne.

Mécanismes de la résistance Les mécanismes de résistance peuvent se mettre en place aux différentes étapes du trajet de l’insecticide vers son site d’action moléculaire : - par évitement du contact avec le toxique (résistance comportemp mentale); - par réduction de la pénétratp tion (au niveau de la cuticule, de la paroi intestinale, de l’appareil respiratoire) ou augmentation de l’excrétion; - par inactivation ou détoxication accrue de l’insecticide par des systp tèmes enzymatiques (estérases, oxydases à fonctions multiples, glutathion S-transférase) qui séqp questrent ou métabolisent la molp lécule ou par modification de la cible moléculaire de l’insecticide. Cydia pomonella L., est la deuxièmp me espèce chez laquelle une résistance à un insecticide (arsénp niate) a été décelée, en 1928 aux USA. Il a acquis une résistance aux organochlorés (DDT) peu après leur mise sur le marché. A la fin des années 80, le Sud-est de la France a connu plusieurs cas de résistance qui se sont traduits par un accroissement du nombre des traitements jusqu’à un niveau mettant en péril la santé des expp ploitations. Le premier cas de résp sistance a été démontré avec le diflubenzuron et depuis, des cas de résistance ont été notés chez


la plupart des insecticides couramment utilisés : pyréthrinoides, organo-phospp phorés, acyl-urées… Au Maroc, le remplacement de certains insecticides par d’autres, ramène l’état du verger à une situation absolument saine. L’affaissement spectaculaire des populations de carpocapse fait penser à une résistance vis-à-vis d’une matière active si longtemps en usage au niveau d’un verger. Les travaux menés actuellement à l’INRA visent la compréhension des facteurs à l’origine de la nuisibilité exacerbée du carpocapse. Les agriculteurs, dans le but de maximiser les rendements et de livrer aux consommateurs des fruits sains, font appel à de nombreux traitements chimiqp ques. Signalons à cet effet que nous sommp mes passés de 6 applications, il y a une dizp zaine d’années, à plus de 12 maintenant et ce en dépit de l’utilisation des résultats des pièges sexuels.

Dégats des larves de carpocapse

Les prochains travaux visent à étudier et à explorer d’autres mécanismes de résistp tance, notamment les estérases connues pour leur implication dans la résistance de différents insectes aux insecticides.

Ces résultats nous permettent d’être optp timistes car si nous arrivons à maintenir la sensibilité des insectes, nous pourrons réparer tout échec de la lutte et nous restp terons dans la marge du ‘’réversible’’.

Raisonner la lutte Une réflexion de fond est alors menée sur les raisons de ces traitements répétés et surtout sur leur défaillance. Est-ce qu’on est en présence de résistances au Marp roc ? vis-à-vis de quelles matières actives et quels sont ses mécanismes ?... Ces objp jectifs une fois atteints, il serait possible non seulement de raisonner la lutte, mais aussi de respecter l’équilibre biologique des vergers et de redynamiser leur faune auxiliaire. Dans cette optique, des souches marocainp nes ont été collectées dans des vergers ayant un historique phytosanitaire différp rent (Azrou, Meknès, Ain Taoujdat) et ont subi des tests toxicologiques à la dose discriminante. La souche de référence étant un carpocapse sensible du laboratp toire de l’INRA d’Avignon. Les résultats préliminaires obtenus, pour la région d’Azrou par exemple, ont montp tré une très grande sensibilité de l’insecte vis à vis du Chlorpyrifos-éthyl et que 20% de la population testée a été capable de survivre à la dose discriminante de la deltamethrine. Le faible rendement de la lutte notée pour cette matière active, n’est pas dû à une mutation génétique. Le gène Kdr responsable de la résistance aux pyréthrinoides, est absent du profp fil génétique de la souche marocaine. Ce n’est pas non plus expliqué par les Oxydases à Fonctions Multiples. Ce sont des enzymes qui sont à l’origine de la résistance métabolique observée dans plusieurs pays notamment la France. Ces enzymes, comparées souvent au système immunitaire de l’insecte, détoxifient les insecticides. Les analyses enzymatiques ont révélé qu’il n’y avait pas de différencp ces significatives en termes d’expression de ces enzymes, entre la souche marocp caine et la souche sensible du laboratoire de l’INRA d’Avignon.

Seeds from Spain for the world

KHALED F1

LEXI SKHIRIA

MixRite

Doseurs d’engrais et de produits chimiques

OUMAÏMA F1

AYOUR F1

OUMLIL F1

TwinOxide ®

La désinfection comme on l’attendait… Un seul concept qui répond aux multiples défis de la désinfection Désinfectant général, aseptisant, algicide, fongicide, bactéricide et virucide pour l’horticulture et les cultures sous serres Applications anti-microbiennes pour l’eau non potable utilisée en horticulture Désinfection avant expédition Désinfection des structures de serres

BADRA

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BADRA Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Phytosanitaire

Phytoprotection et changements climatiques Prof. M’hamed HMIMINA, IAV Hassan II, Rabat

Les conséquences néfastes du changement climatique se ressentent sur les diverss ses composantes du développement durable : santé humaine, sécurité alimentaire, conditions de vie, activité économique, ressources en eau et divers autres élé­ments naturels (faune, flore, sol, air …). En effet, tous les êtres vivants réagissent au climat et les contrecoups d’une altération climatique peuvent être sché­matiquement rangs gés en 3 caté­gories fondamentales : impact sur la distribution des espèces vivants tes, séquelles sur leur phénologie et enfin répercussion sur leur organisa­tion.

E

n matière de répartition des espp pèces, les données accumu­lées confirment que plusieurs d’entp tre elles ont disparu ou cherché à se positionner profi­tablement en migrant en alti­tude, en latitude et longp gitude, c’est à dire à conquérir d’autres marges géographiques confor­tables. Cela s’est soldé par un glissement des aires de distri­bution de nombreuses espp pèces durant la fin du 20e siècle. Les espèces n’ont pas toutes la même réponse écologique à l’égard du changp gement climati­que- certaines sont moins fortunées que d’autres. Elles offrent l’avantage d’esquisser la ten­dance prise par la faune pour lutter à sa manière contre le ré­chauffement et de nous avertp tir sur l’ordre de grandeur des ef­fets de ce bouleversement en nous fournissant quelques points de repère précieux.

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Facteur température

Parmi les facteurs climatiques les plus agissants, la tempéra­ture est sans doute l’élément dont l’action s’affirme avec le plus de netteté. Les invertébrés sont des animaux à sang froid (ectothermes). Leur température corporelle concorde avec celle du milieu et varie avec dans le même sens. Cela veut dire que la chaleur de leur corps est ré­gulée par l’ambiance et non par des procédés internes de prodp duction comme c’est le cas pour les animp maux à sang chaud (en­dothermes). Par ailleurs, beaucoup d’arthropodes ont déve­loppé des mécanismes de fuite dans l’espace ou dans le temps tels la migratp tion, la diapause ou les deux à la fois pour prévenir les inconvénients des conditp tions climatiques peu propices à une vie normale. Les variations cli­matiques comme le nombre de jours avec tempérp ratures supé­rieures ou inférieures aux

seuils de développement, les varia­tions des températures am­biantes sur l’indp duction et l’inhibition de diapause, sur l’efficacité même de la dor­mance, sur le développement de post-diapause, sur la migra­tion… ont de grandes répercus­ sions sur le niveau de popula­tions. Dans certaines limites spécifiques, les formes de vie ralentie permettent d’une ma­nière générale la tolérance des températurp res plus basses ou plus élevées. Dans la pratique n’entendons-nous pas souvent parler d’années à acariens, à carpocapse, à pucerons, à moustiques, à punaises, à cri­quets, à scorpions ? Ces singu­larités procédant des interac­tions complexes entre condi­tions climatiques annuellp les et espèces animales deviendront de plus en plus normales. C’est ainsi que des insectes ne tolé­rant habituellement en période de vie qu’un intervalle limité de températures (sténothermes) auront des difficultés pour survi­vre dans leur habitat originel modifié. A l’opposé, ceux dits eurythermes, c’est à dire doués d’une grande tolérance écologi­que vis-à-vis de la température, pulluleront allégrement. Il va sans dire que l’augmentation de la température favorisera l’amplification de leurs généra­tions par un développement plus rapide, par une maturité sexuelle accp célérée, en bref par une survie bonifiée coïncidant avec la période végétative de leurs hôtes, elle aussi touchée par le changement. Chez les espèces où c’est l’estivation qui impose la plus longue suspen­sion de vie active, cette inci­dence devrait être inversée.

Nouvelles arrivées

Des hivers adoucis et exempts de tempérp ratures at­tentatoires au développement permettront à certaines espè­ces, dont l’expansion dans nos régions était jusqp qu’à présent ar­rêtée par le froid, de s’instp taller et de passer l’hiver sans difficulté, élargissant en conséquence leur aire de distribution. Par ailleurs, le réchauffement entraînera une modification des espaces agro-climatiques par une éventuelle intp troduction de nouvelles cultu­res exotiqp ques. Ces nouvelles implantations subirp ront des atta­ques de ravageurs natifs du nouveau territoire d’accueil em­pirées par la débarquée de ceux traditionnellement associés à ces cultures. Privées de préda­ teurs, de parasites ou de com­pétiteurs dans leur nouvel ha­bitat, certaines espècp ces alloch­tones peuvent se révéler invasi­ ves et dangereuses. On ne comptera plus alors les espèces étrangères à signaler çà et là bien loin de leur milieu d’origine et risquant à s’y fixer durable­ment. Le faciès de la faune changera peu à peu et la phé­ nologie des ravageurs devien­dra plus précoce qu’elle ne l’est : plus de génératp tions et d’attaques et corollairement plus d’efforts pour préserver les ré­coltes. Soulp lignons toutefois que les espèces étrangp


Carpo­capse gères ne sont pas toujours par essence des­tructrices et dangereuses.

Du coté de chez nous

Illustrons ces propos par quelques cas sélectionnés parmi les ravageurs les plus combattus sur nos cultures

Carpo­capse (Cydia pomonella)

Cet insecte requiert actuellement jusqu’à 12 traitements pour ré­fréner son avidité contre 5 tout au plus il y a 30 ans. Cette sur­charge n’est pas à mettre sur les seulp les déconvenues de la lutte réalisée mais aussi pour une part, sur le rallongement du cycle du lépidoptère. En effet, les premp miers papillons de la sai­son sont pris au piège vers fin février et les derniers vers fin octobre, soit une durée d’activité de 8 mois contre 6-7 mois, selon nos plus anciennes ressources bibliographiques. L’étirement du cycle s’est fait au printp temps au détriment des variétés de plainp ne (Anna) et en automne au désa­vantage des variétés tardives. La charge du ravagp geur est alors d’autant plus féroce que l’évolution de la première géné­ration a été plus précoce, donc formée et soutenp nue par un cli­mat plus chaud fournissant une quantité d’énergie supplémen­taire favorable à la vitesse du développement larvaire de l’insecte, donc à son voltinismp me. Ce changement légitime en conséqp quence les intenses me­sures répressives prescrites de nos jours.

Ver de la tomate

(He­liothis armigera) Le cas de cet insecte est encore plus

Larve de Carpo­capse

Ver de la tomate

démons­tratif. L’ensemble des travaux écophysiologiques conduits par nousmêmes ont montré que la réaction de la noctuelle aux photopériodes courtes comme facteur clé d’induction est im­ parfaite et que l’entrée en dor­mance est forte­ment modulée par la tempéra­ture. Avec la perspective d’un réchauffement climatique, la noctuelle aurait tendance à rester active en permanence obligeant les ma­raîchers à trai­ter encore plus. Des 5 généra­tions dénombrées maintenant, nous en aurons plus de 6. Pire encore, le déve­loppement des cultures hôtes de la noctuelle sous abri aidant, le cycle de­viendra continu et il l’est déjà plus ou moins dans la plaine du Souss.

nitive, à conclure que le réchauffement et les phénomènes qui l’accompagnent (canp nicules, sé­cheresses, inondations, tempê­ tes, etc.) ont un impact considé­rable sur la production agricole. Sans s’attendre à ce que des écosystèmes entiers se dépla­cent dans des régions où le cli­mat est plus favorable, la tolé­rance à de nouvp velles conditions varie d’une espèce à une autre, il faut compter bien plus avec une perturbation de la composi­tion de la faune et de la flore sur les sites d’origp gine, découlant des nouvelles conditp tions de concurrence. En conclusion, au plan de la lutte, si des améliorations ne sont pas entreprises, le réchauffement deviendra une situation lucrative pour

Acarien jaune

(Te­tranychus urticae), Le cas de l’acarien jaune s’apparente à celui de la noc­tuelle. Les deux ravageurs sont opportunistes et «rivalisent d’adressp se» pour ex­ploiter leur milieu. L’acarien jouit mainte­nant d’un dynamisme continp nu déployé sur 16 généra­tions an­nuelles dont les derniè­res -cel­les d’automnessont in­terrom­pues par une diapause imagi­nale fa­cultative. L’accroissement du temps d’activité par inhibition de la diapause d’une part et par ac­célération du développement des diverses écophasp ses de l’acarien sous l’action du redoux d’autre part, procurera en défi­nitive au ravageur quelques gé­nérations supplémp mentaires et pour les producteurs des traite­ments additionnels. Nous pouvons multiplier à vo­lonté les références nous orientant toutes, en définp

les phytosanitaires (éro­sion rapide des pesticides, mul­tiplication des génératp tions et des traitements et aggravation de la période active, résistance aux pestp ticides, apparition de nouveaux déprédp dateurs autres que ceux connus jusqu’ici et qui do­mineront dans les vergers et les cultures…).

BIOMITE : acaricide biologique 1,6 g/l de Farnésol + 4g/l de Nérolidol + 4g/l de Géraniol

Nouveau mode d’action qui inhibe le développement de la résistance Dose recommandée : 3 L/ha

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Fournisseur

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Céréaliculture

Céréales

Pas d’augmentation du prix référentiel Abdelmoumen Guennouni

Les céréaliculteurs s’attendaient à une augmentation du prix référents tiel de la production nationale de blé tendre suite à une campagne parmi les plus difficiles des dernières décennies et ayant nécessité des sacrifices supplémentaires (irrigation d’appoint pour de nombreux producteurs). Quelle ne fut leur surprise en constatant que les autorités de tutelle ont maintenu le même niveau que la campagne précédp dente avec un prix de référence de 290 dh/ql et la même subventp tion forfaitaire de 30 dh/ql. Il faut rappeler que le prix de référence a été augmenté la campagne précp cédente de 10 dh/ql (soit 3,6%) par rapport à 2009-10 et que ce niveau d’augmentation se pratiqp quait chaque année. Par ailleurs, à l’instar des dernières années, l’annonce des mesures de commercialisation, dont le prix de référence, est survenue un mois et demi après le début des moissons qui ont commencé mi-mai dans les zones les plus précoces. Cette

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annonce tardive a aussi déçu les agriculteurs qui l’attendaient pour fin avril, lors des assises de Meknès. En effet les organismes agréés tardant aussi à intervenir, on laisse aux spéculateurs une marge de manœuvre qui leur permp met de maximiser leurs bénéfices aux détriments des producteurs pris à la gorge par les dettes en attente. Il faut signaler que, cette campagp gne, la période les fortes tempérp ratures de la deuxième moitié de mai ont entrainé une maturité relativement groupée à l’échelle nationale et on ne remarque pas l’habituel gradient de maturité du sud vers le nord. Le Gharb et

le Saïss par exemple ont commp mencé en même temps ou avant la Chaouia alors que, habituellp lement, c’était le contraire avec quelques semaines de décalage. Ceci a entraîné une accentuation des effets du retard dans l’annoncp ce officielle.

Rendements : bonnes et mauvaises surprises Côté rendements les résultats des moissons cette campagne sont variables selon les parcelles et ont causé bien des surprises, agréabp bles quelquefois et souvent désp sagréables. Ainsi, conformément aux observations en cours de cycp cle, plusieurs cas se présentent :


- les meilleurs rendements enrp registrés ont atteint des records dépassant 60 qx/ha. C’est le cas des parcelles sises en bour favorp rable ayant bénéficié d’arrosages d’appoint (3 à 5 pour ceux qui ont

commencé le plus tôt) et d’itinérp raire technique habituel avec déshp herbage engrais de couverture et traitements fongicides. Cependp dant les superficies dans ce cas sont très réduites. - de bons rendements, atteignant pratiquement un niveau ‘‘normal’’ entre 30 et 45 qx/ha. Là aussi ça concerne des parcelles en zone bour favorable, semis précoce, sans arrosages et ayant bénéficié de quelques opérations d’entretp tien (essentiellement le désherbagp ge) en cours de cycle. Cependant comme le cas précédent les supp perficies récoltées sont limitées. - des rendements moyens (1525qx/ha) ou faibles (5-10 qx/ha) sont enregistré partout ailleurs et varient selon la région, le microclimp mat, la date de semis, le précédent, … (sans qu’on puisse dégager de règles générales). Les paecelles dans ce cas représentent la majp

jorité des superficies récoltables cette campagne ayant résisté à la sécheresse qui a sévi autour de 4 mois depuis décembre 2011. Autre particularité de la productp tion cette campagne, la bonne qualité des blés dur et tendre récp coltés, (sachant que l’orge, cultivé essentiellement en en zones bour défavorable, a été en grande partp tie sinistré). En effet on note un bon calibre du grain de blé, une bonne coloration et un poids spécp cifique très élevé. Ce dernier attp teint, selon l’ ONICL (Office Nationp nal Interprofessionnel de Céréales et Légumineuses), une moyenne de 82,9 soit une augmentation de 11,4% par rapport à la moyenne de 74,4 enregistrée lors de la précp cédente campagne (sachant que le PS d’un blé standard est de 77 ). A rappeler que le poids spécifique (PS) s’exprime en kilos par hectolp litre de blé.

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Céréaliculture aux dépenses urgentes et de petitp tes quantités de blés en attendant la stabilisation des prix à un niveau satisfaisant - autre facteur tirant les prix vers le haut : Les ventes aux négociants destinées soit à la consommation directe soit comme semences pour la campagne prochaine. D’autant plus que les caractères recherchés par les ruraux sont au mieux cette année : couleur et calibre idéaux du grain, très bon PS, … II faut sigp gnaler que cette part non collectée par les acheteurs agréés, qui représp sente en année normal autour de la moitié de la production nationale, dépassera probablement ce taux en raison de la faible production nationale, de l’absence de stocks chez les paysans et de leurs besp soins prévisionnels en semences.

Commercialisation : les besoins ruraux tirent les prix vers le haut Pendant la période précédent l’annp nonce du prix de référence, les ventp tes de blé tendre ont évolué progp gressivement en passant de 240 à 280 dh/ql . Cette progression était due à trois facteurs : - D’une part la production de cette campagne est largement inférieure à la moyenne avec une demande forte. Les halles aux grains dans les

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souks s o n t quasp si vides et les intermédiaires achètp tent tout ce qu’ils trouvent pour le revendre dans les régions demandp deuses. - D’autre part, les producteurs font de la rétention et préfèrent commp mencer par vendre la paille (entre 13 et 20 dh la botte) pour faire face

Semences :

entre pénurie et importations Les achats par les agriculteurs de semences communes cette campp pagne sont dus à la méfiance qu’ils ressentent envers les semences importées. En effet, leur préférence va à une production nationale bien acclimatée à nos conditions plutôt que des variétés inconnues cultivp


vées dans des conditions climatp tique européennes différentes des nôtres. Le plan de production de semp mences certifiées prévoyait d’atteindre 1,5 Mqx pour la campp pagne 2012-13 et tous les profp fessionnels savent que ce chiffp fre ne sera pas atteint en raison des conditions de production de cette campagne. On pourrait atteindre au mieux la moitié et le Maroc devra recourir à l’impp portation pour atteindre les 1 à 1,2 Mqx habituellement vendus aux agriculteurs en début de campagne. Pour leur part, les multiplicatp teurs se trouvent bloqués face à la Sonacos sensée collecter leur production de semences certifiée de blé tendre. En effet, au moment où nous mettons sous presse, le semencier nationp nal garde un silence assourdissp sant et les centres de collecte ne savent que répondre aux questions des multiplicateurs, un mois et demie après le début des moissons. En conséquence, ces derniers stockent leur prodp duction et attendent pour livrer à la Sonacos que les prix soient connus et à un niveau acceptabp

ble. Ils mettent aussi en avant que la production de chaque quintal leur a coûté cette année un supplément de 100 dh en moyenne pour les irrigations d’appoint et que la Sonacos leur a livré les semences de base avec un mois de retard, ce qui a impacté négativement leur prodp duction. Il faut rappeler que les prix payés aux multiplicateurs, sont habitp tuellement de 10% supérieurs au prix de référence, auxquels s’ajoute une prime spéciale de multiplication. Par ailleurs, les agents des CT ou de la Sonacos, démarchent les producteurs ayant utilisé des semences R1 et possédant une bonne production pour la leur acheter et en faire soit des R2 ou du bon à semer pour compp penser le manque prévu en semp mences certifiées fournies par les multiplicateurs. Cependant les conditions et les prix d’achat dans ce cadre ne sont pas encorp re clairs et les agriculteurs récoltp tent et stockent en attendant et connaissant la procédure habitp tuellement complexe adoptée par le semencier national, ils hésp sitent encore. Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Céréaliculture

Les insectes des denrées stockées Les ravageurs des denrées stockées survivent d’une année à l’autre dans les grains, le matériel de récolte et de conditionnement, dans les criblures et pousss sières abandonnées, dans les lieux d’emmagasinage mal nettoyés, etc. Aussi, les denrées indemnes de la nouvelle récolte qui arrivent dans des lieux contaminés sont-ils plus ou moins rapidement envahies. Leur détérioration est alors grads duelle ou soudaine, masquée ou manifeste, superficielle et limitée ou étendue, tout dépend de la rapidité et de l’intensité des interactions entre les facteurs physiques, chimiques et biologiques de l’écosystème entreposage et les ravags geurs.

P

armi les facteurs les plus importants de l’écosystp tème entreposage, mentp tionnons la température, l’humidité, la concentratp tion en oxygène et dioxyde de carbp bone, la variété céréalière, le volume entreposé, les propriétés du grain, la microflore, les arthropodes, les vertébp brés… Les bioagresseurs vivant aux dépens des denrées stockées sont nombreux. De par le monde, quelques 600 espècp ces sont des Coléoptères. L’ordre des Lépidoptères arrive en second lieu, suivent les Psocoptères, les Thysanourp res, les Acarp riens et enfin les petits vertébrés.

Traitements, insecticides utilisés et doses Dans les stocks, certaines précautp tions doivent être observées. Elles consistent à assainir convenablemp ment les locaux de conservation et à parfaire ces mesures par des opérp rations de ventilation, de séchage destinées à abaisser au maximum la teneur en eau des grains à stocker : teneur en eau < 13%, température < 20°C. En protection des denrées stockées, il n’y a pas de seuil de nuisibilité. Plus la lutte est précoce, plus elle est efficace. Pour cela il est recommandp dé de bien nettoyer les entrepôts avant chaque nouveau remplissage, d’enlever les vieux dépôts (premier rentré, premier sorti), de contrôler les balayures et de les incinérer ou

de les enfouir, de traiter les locaux d’emmagasinage et leurs abords et le matériel de conditionnement (machines, sacs vides, moyens de transport…) et d’inspecter les denrées réceptionnées en ouvrant quelques sacs à la recherche d’une éventuelle infestation. Les mesures prophylactiques ne peuvent nullement empêcher le développement des ravageurs lorsqp que ceux-ci sont amenés avec le grain ou toute autre marchandise. Mentionnons que les risques d’infp festation sont d’autant plus grands que les conditions climatiques à la récolte ont été mauvaises, rendant nécessaire la désinsectisation des denrées à entreposer.

Les traitements disponibles Le traitement des grains propremp ment dit repose essentiellement sur deux types de pesticides : - les insecticides de contact qui tuent particulièrement les insectes à l’état adulte lorsqu’ils s’attaquent aux grains sur lesquels le produit est déposé. Les insecticides de contact autorisés, tous rémanents, sont suffp fisamment efficaces au-delà de 3 mois. Les doses de traitement de ces produits sont indiquées sur les embp ballages des spécialités commercialp lisées et les LMR (limites maximales de résidus) acceptées sont fixées pour chaque matière active. - les insecticides gazeux (fumigp gants) qui éliminent toutes les formp mes de ravageurs (œufs, larves et adultes) en raison de leur important pouvoir d’infiltration. La propriété principale d’un fumigant est la diffp fusion. En tant que gaz, il se répand en molécules indépendantes, ce qui lui permet de s’infiltrer à l’intérieur des grains et de s’en échapper après par diffusion. L’avantage des fumigants est lié à leur diffusion et à la souplesse d’emploi qui en découle. Ils s’introdp duisent partout, dans les grains en vrac, en tas, emballés, même à l’intérp rieur des grains, touchant en conséqp quence les formes dissimulées des ravageurs, ce qui dans diverses sitp tuations permet de ne pas avoir à les déplacer. Agissant exclusivement

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pendant la période d’exposition, ils laissent peu ou pas de résidus ce qui rend l’écoulement immédiat de la marchandise. Mais la fumigation est un traitement uniquement curp ratif et les denrées deviennent réinfp festables dès la fin du gazage. Il faut rappeler aussi que leur efficacité dépend beaucoup des conditions du milieu, en particulier la températp ture. Enfin, la plupart des fumigants sont très toxiques pour l’homme et ses animaux, ce qui pose des probp blèmes de sécurité au moment de leur application supposant nécessp sairement des précautions et un équipement adéquat (enceinte suffp fisamment étanche, masques à gaz, matériel de détection, etc.)

prévention en accord avec les diversp ses dispositions suivantes : - éviter que les ravageurs ne se rencp

contrent dans le stock (nettoyage, traitement…) - dépister les infestations pour évitp ter ultérieurement des traitements systématiques inutiles et coûteux ; - conduire correctement la lutte chimique et ne pas en abuser ; - contrôler la teneur en résidus qui doit être inférieure aux valeurs limitp tes fixées par la législation nationale ou à défaut par le Codex Alimentarp rius de la FAO/OMS ; - éviter l’utilisation répétitive des mêmes substances insecticides ; - équipements nécessaires et mesurp res de sécurité.

Extrait d’un article du Prof. M’hamed Hmimina, IAV Hassan II Rabat

En conclusion La fumigation est un traitement curp ratif, entraînant une éradication totp tale, alors que les traitements insectp ticides de contact constituent une protection durable. Il y a donc compp plémentarité entre les deux procédp dés. En appoint de ces deux procédp dés, il existe d’autres techniques qui font intervenir des procédés physiqp ques, biologiques, etc. Nous citons à ce titre la lutte préventive par le froid, par la chaleur, par le stockage étanche ou sous atmosphère inerte, par les ondes électromagnétiques non ionisantes, par les radiations ionp nisantes, par les bactéries et champp pignons… Après ce développement, quelle est donc la stratégie idéale de protection contre les ravageurs des denrées stockées ? Le point le plus important est d’agir préventivement pour éliminer les foyers possibles d’infestation. En stock, une contamination aussi faible soit-elle est déjà un constat d’échec. Il faut donc envisager la Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Raisin de table comment réussir une bonne précocité Prof. Faraj Sliman, IAV Hassan II Rabat

Au Maroc, la superficie du raisin de table précoce sous serre n’a pas cessé de croître ces derns nières années. La culture sous serre permet non seulement d’améliorer la commercialisats tion et d’augmenter le revenu des viticulteurs sur le marché local, mais aussi de conquérir les marchés étrangers, grâce à une commercialisation durant la période creuse du marché européen (mai–juin). Néanmoins, l’obtention d’une bonne précocité est confrontée à pluss sieurs contraintes d’ordre technique et climatique. Dans ce qui suit nous traiterons les principaux paramètres à prendre en considération et les principales techniques culturales à adopter pour obtenir une bonne précocité des raisins.

Choix de la région Pour produire des raisins précocp ces sous serre, il faut choisir des régions où les conditions climatiqp ques, notamment la température,

sont favorables à la précocité. C’est le cas par exemple de la région côtp tière Rabat, Skhirat, Bouznika, Casa ou les régions du sud comme Marrp rakech et Taroudante.

excessive qui peut prolonger le cycle végétatif et donc retarder la maturité des raisins.

Choix du matériel végétal

Une bonne précocité impose d’optp ter pour des modes de conduite convenables qui n’entrainent pas un excès de vigueur et un entassp sement de la végétation, en l’occp currence : palissé simple vertical, pergolette (palissage en double rideaux de végétation en forme de U), lyre (palissage en double ridp deaux de végétation en forme de V) ou pergola type tendone Italien ( palissage horizontal). La taille pour tous ces modes de conduite doit être raisonnée pour éviter une charge excessive, car une taille généreuse (nombre élevp vé de bourgeons laissés à la taille) peut entrainer un nombre élevé de grappes au détriment de la qualité et de la précocité des raisins.

Il faut choisir des variétés précocp ces, greffées sur des porte-greffes à vigueur faible ou moyenne. Car l’utilisation d’un porte-greffe vigp goureux peut induire une vigueur

Choix du mode de conduite et du système de taille

Utilisation du cyanamide d’hydrogène Ce produit chimique appelé Dormp mex permet de stimuler, d’anticp ciper et d’homogénéiser le débp bourrement et par conséquent avancer la maturité des raisins. Son efficacité dépend de l’époque du 82

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traitement et de la dose utilisée. Il est conseillé de faire le traitement 30 à 45 jours avant le débourremp ment normal de chaque variété, en utilisant une dose de 5% du produit commercial. Pour réussir le traitement, il est conseillé de bien mouiller le bois laissé à la taille. C’est un produit indispensable pour une vigne conduite sous sous serre car il permet d’augmenter le taux de débourrement qui est génp néralement faible à cause des besp soins en froid.

faut également accorder une grandp de attention au contrôle de l’aératp tion sous serre, surtout pendant les périodes de préfloraison et de florp raison pour éviter des problèmes d’ordre physiologiques comme le filage des inflorescences ou la coulp lure des grappes (chute importante des fleurs). La température idéale à l’intérieur de la serre est de 25 à 28 °C. Il faut aussi veiller à la fermeture de la serre durant la nuit pour minp nimiser les écarts de température entre le jour et la nuit.

Maitrise de la couverture plastique et de l’aération de la serre

Fertigation

Il ne faut ni trop avancer ni trop retarder la couverture plastique. Les vignes destinées à la couvertp ture doivent être taillées très tôt pour qu’elles soient couvertes à temps (fin décembre). Dans certp taines régions où il y a des risques de gelées, il faut retarder un peu la couverture pour éviter les dégâts. Il

Pour avoir une bonne précocité des raisins, il est indispensable de jouer sur la fertigation en adoptant un programme raisonné plus riche en éléments de qualité, en l’occurrp rence le potassium et le calcium et plus pauvre en éléments de vigp gueur (l’azote, l’irrigation et les acides humiques). Il est conseillé de faire une réduction progressp sive des éléments de vigueur jusqp qu’à leur annulation à l’approche

Pépinière spécilisée en plants d’olivier, raisin de table et arbres fruitiers

Plants certifiés Porte-greffes sélectionnés Nouvelles variétés

OLIVIER

RAISIN DE TABLE

POMMIER

IDICAM PEPINIERES

SIDI SLIMANE MOULKIFANE – HAJ KADDOUR(SUR L’AUTOROUTE) - MEKNES Tél.05 37 367 901/0660 112 400 - Fax :05 37 367 902 84

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PECHER

FIGUIER


de la maturité et au contraire une augmentation progressive des élémp ments de qualité jusqu’à la maturp rité des raisins.

Régulatio de la charge en grappes Réalisée avant la floraison, cette opération consiste à éliminer un certain nombre de grappes surtp tout pour les variétés très fertiles. Elle permet ainsi d’ajuster la prodp duction dans l’objectif d’améliorer la grosseur des grains et la coloratp tion des grappes. Pour bien réaliser cette opération, il faut déterminer le nombre de grappes à laisser par plante, afin d’optimiser la productp tion et obtenir la qualité exigée. Ce nombre dépend de la variété, de l’âge de la plante et de sa vigueur.

- le traitement de nouaison : pour le grossissement des baies. Les dosp ses sont variables en fonction des variétés (10 à 40 ppm). Il faut signalp ler que pour les variétés sensibles à l’AG3, des doses élevées peuvent provoquer une chute de la fertilité des bourgeons de la récolte suivp vante, si la végétation est traitée. C’est pour cette raison que, pour des variétés comme la sugraone (Superior seedless), le traitement doit être localisé au niveau des grappes par trempage.

Application de l’acide gibbéréllique (AG3) Il s’agit d’une technique essentielle pour les variétés apyrènes. On distp tingue trois applications : - le traitement de préfloraison : pour l’allongement de la rafle. Les doses d’AG3 utilisées sont comprisp ses entre 5 et 20 ppm en fonction des variétés. Certaines variétés qui ne supportent pas ce traitement réagissent en produisant plusieurs baies parthénocarpiques et en provoquant le grossissement et l’endurcissement de la rafle, rendp dant ainsi les grappes non commp mercialisables. Ce traitement est difficile à réaliser correctement car chaque variété a ses propres besoins en termes de dose et de nombre d’application. De même, le résultat dépend des facteurs climatp tiques au moment de l’application (température, humidité relative et pluviométrie) et de la conduite de la culture durant la floraison (fertigp gation). - le traitement de floraison : pour l’éclaircissage de la grappe. Les dosp ses utilisées sont de 1 à 5 ppm en fonction des variétés. Le traitement à ce stade peut engendrer une chute d’une certaine proportion de fleurs entrainant ainsi un éclaircp cissage de la grappe. Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Pour éviter toute surprise, aussi bien pour l’éclaircissage que pour le grossissement, il est recommandp dé de faire un essai pour déterminp ner la dose exacte d’AG3 à utiliser.

Eclaircissage de la grappe Cette opération est réalisée lorsqp que le nombre de baies par grappe est trop élevé (supérieur au niveau optimal de 150 à 200 baies) ou lorsqp que les grappes sont très hétérogènp nes et compactes. Elle est effectuée au stade ‘’petit pois’’, l’opération consiste à enlever les baies les plus

petites ou mal formées à l’intérieur de la grappe pour les variétés à grappes hétérogènes ou diminuer le nombre de baies pour les variétp tés à grappes compactes. Pour les grappes longues pour certaines variétés, il est nécessaire d’effectp tuer un épointage de la partie infp férieure en gardant 15 à 20 cm de longueur. L’éclaircissage consiste également à éliminer certaines ramp mifications latérales pour avoir des grappes présentables. Ces intervp ventions permettent de diminuer la compacité de la grappe, d’amélp liorer le calibre et la coloration et d’avancer la maturité des raisins.

Elimination des entrecoeurs Cette opération consiste à enlever à partir du stade « petit pois » les rameaux secondaires de la pousse principale dans la zone fructifère de la souche pour favoriser son aération, minimiser les attaques de maladies cryptogamiques et amélp liorer la grosseur et la maturité des grappes. Efficacité préventive, curative et éradicante

Rognage

contre l’oïdium : -Sécurité d’efficacité préventive : cadence 10 jours

Cette opération consiste à éliminer après le stade « petit pois » l’extrémp mité des rameaux en croissance qui protègent les grappes, notammp ment pour le palissage vertical ou oblique. Pour le palissage horizp zontal (pergola), il est conseillé de couper les extrémités des rameaux au milieu de l’interligne pour créer une ouverture qui va permettre l’aération et l’ensoleillement de la face inferieure de la pergola. Cette opération permet d’augmenter le grossissement des grappes, d’amélp liorer l’aération et l’ensoleillement des grappes et par conséquent dimp minuer le pourcentage d’attaque de maladies cryptogamiques (notp tamment le mildiou, l’oidium et le botrytis) et d’améliorer la maturité et la coloration des raisins.

-Sécurité d’efficacité curative : sécurise en association et renforce un programme de traitements - Sécurité d’efficacité éradicante : rattrape des situations difficiles Mode d’action unique parmi les fongicides antioïdiums Fongicide de contact et pénétrant, résistant au lessivage Utilisable en mélange avec d’autres pesticides Risque de développement des résistances considéré comme négligeable .Excellent outil de gestion de la résistance. Faible dose de substance active par hectare (175 à 210 g/ha) par apport aux autres produits de contact comme souffre. Application possible entre 5 °C et 35 ° C. Aucune incidence négative sur les qualités organoleptiques demi-vie courte dans l’environnement respectueux de la faune auxiliaire comme les typhlodromes et utilisable dans des programme de lutte raisonnée

Maière active : meptyldinocap 350g /l. Formulation concentrée émulsionnable Dose : * 50 cc/hl contre l’oïdium du Pommier, Tomate, Melon et Concombre * 0,6 l/ha contre l’oïdium de la Vigne DAR : * Tomate, Melon et Concombre : 3 jours * Vigne et Pommier : 21 jours

Application de l’éthéphon et des produits à base d’acides aminés, potasse et polysaccarides Ce sont des produits qui favorisp sent le processus de maturation

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et la prise de couleur notammp ment pour les variétés colorées. Ils sont pulvérisés sur les grappp pes dans l’objectif d’anticiper la maturité des raisins. Pour avoir une bonne précocité, il est conseillé de faire au moins deux traitements : le premier à la vérp raison et le second deux semainp nes après. Les doses à utiliser et le nombre de traitements sont en fonction de la variété et du niveau de rendement.

Incision annulaire à la véraison Cette opération consiste à enlevp ver au stade véraison un anneau de tissu libérien (3 à 6 mm de largp geur et 3 à 4 mm de profondeur) sur le tronc à l’aide d’un inciseur. Cette opération qui est utilisée pour des vignes âgées de plus de 4 ans permet de bloquer la migration de la sève élaborée vers les parties vivaces inférieurp res de la plante et elle est ainsi orientée provisoirement vers les

grappes. Ceci permet d’améliorp rer leur teneur en sucre et d’antp ticiper la maturité des raisins.

Effeuillage Cette opération consiste à enlevp ver, après la véraison, les feuilles qui protègent les grappes (feuilles très âgées dont l’activp vité photosynthétique est très

faible ou nulle). Ceci entraine l’aération et l’ensoleillement des grappes et favorise ainsi la maturp rité des raisins. Dans les régions chaudes à risque de vent chaud (chergui) et notamment pour les vignes en palissage vertical ou oblique, il faut éviter un effp feuillage précoce et sévère pour éviter l’échaudage des raisins.

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Système racinaire de variété résistante

Système racinaire de variété non résistante

Nématodes Exploiter la résistance

Les variétés résistances aux nématodes à galles sont une voie prometts teuse qui nécessite déjà une gestion durable pour éviter les risques de contournement déjà connus chez d’autres espèces légumières.

D

epuis plusieurs annp nées, les possibilités de contrôle des nématp todes à galles par des solutions chimiques se réduisent pour des raisons à la fois réglementaires et économiques. On assiste donc à une montée en puissance de ce problème en maraîcp chage sous abri. Ainsi, une enquête récente conduite par l’INRA France dans la région PACA de 2007 à 2010 souligne l’importance particulière de ces nématodes dans plus de 40% des exploitations conventionnelles et en agriculture biologique.

Choix crucial des géniteurs Des méthodes alternatives (solarisp sation, biofumigation, cultures intp 88

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tercalaires, antagonistes naturels, désinfection vapeur) existent et permettent un contrôle à peu près correct lorsque le niveau d’inoculum est limité. Mais lorsqp que l’inoculum est important, la culture de variétés résistantes (cultivars ou porte-greffes) devp vient nécessaire pour maintenir un bon niveau de production et/ ou une baisse du potentiel infectp tieux du sol (effet plante-piège) jusqu’à un niveau tolérable (voir encadré). « Cette situation a mottivé la mise en place récente de programmes de sélection de varriétés et/ou porte-greffe résistants chez les sélectionneurs d’espèces maraîchères, en particulier tomate et poivron » expliquait Caroline

Djian-Caporalino, INRA PACA, lors d’une conférence qui s’est déroulp lée au MIFFEL 2011. En effet, chez le piment Capsicum annuum, plusieurs gènes de résistp tance aux nématodes à galles, gènp nes Me, ont été identifiés et caractérp risés. Trois d’entre eux sont efficaces contre un large éventail d’espèces, y compris les espèces les plus commp munes dans les régions tropicales ou méditerranéennes. « Nous avons déjà montré des différences importtantes dans les mécanismes d’action mis en jeu et démontré que certains de ces gènes étaient contournabbles en conditions artificielles, pour d’autres, le contournement s’est avérré impossible dans un contexte généttique bien défini malgré de très fortes infestations de Meloidogyne», expliqp que la spécialiste. Les expérimentp tations conduites sur cette espèce dans le cadre de nombreux projets ont montré l’importance cruciale du choix des géniteurs à l’origine des croisements pour diminuer les risques d’adaptation rapide des populations de nématodes à ces nouvelles résistances. Encore en cours d’étude, ces résistances promp metteuses ne sont actuellement pas disponibles dans des variétés commerciales. Ce travail d’améliorp


ration génétique nécessite en moyenne une dizaine d’annp nées pour aboutir. « Dans ce contexte, il apparaît capital d’élaborer et de valider des stratégies d’exploitation et de gestion des gènes disponibles dans un objectif de résistance durable avant que ces gènes ne soient diffusés dans les cultivars commercialisés » mentionne Caroline Djian-Caporalino.

Une stratégie de piégeage C’est pour cela que des expp périences sont en cours afin d’étudier le mode d’action de ces gènes pour choisir les plus intéressants à combiner ou à « pyramider ». Elles permp mettent aussi d’appréhender le contournement possible de ces gènes et dans quellp les conditions, de tester l’infp fluence de leur déploiement spatio-temporel (successions ou mélanges) sur l’apparition de souches virulentes de némp matodes, ainsi que l’impact des variétés résistantes sur la structure des populations de nématodes phytoparasites en général. « Nous évaluons également le temps nécessaire à l’amélioration de la santé du sol en utilisant les plantes résisttantes comme plantes «pièges» pour réduction de ces parasites sous leur seuil de nuisibilité» explique Caroline Djian-Capp poralino, un seuil évalué entre 100 et 1000 individus par kg de sol alors que certains nivp

veaux d’infestation peuvent atteindre 200.000 larves par kg. En effet, cette stratégie de piégeage peut conduire à une réduction de 75 à 90 % du taux d’infestation du sol par des nématodes à galle et à la protection de la culture sensibp ble d’hiver qui suit. Un projet GEDUNEM « Innovp vations techniques et variétalp les pour une gestion durable des nématodes à galles dans les systèmes maraîchers sous abris » permettra de poursuivp vre les expérimentations en associant les innovations varp riétales aux autres méthodes de lutte possibles (successions d’espèces diversifiées, gestp tion de l’interculture, biofump migation, lutte biologique, prophylaxie) pour maintenir une pression parasitaire faible augmentant la durabilité des résistances et en s’assurant de leur faisabilité économiqp que. Le projet repose sur l’assp sociation de nématologistes, pathologistes, écologistes, généticiens, sélectionneurs, modélisateurs, agronomes, socio-économistes et expérimp mentateurs pour concevoir et combiner des innovations varp riétales, culturales, physiques et biologiques permettant de gérer ces problèmes de némp matodes.

Produire et piéger :

Une résistance à double effet Les variétés ou porte-greffes Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

89


Nématodes NÉMATODES

résistants sont des variétés d’une espèce normalement sensible aux nématodes qui vont attirer les nématodes des couches profondes grâcp ce à leurs exsudats racinaires puis les bloquer à l’intérieur de la racine par une réaction d’hypersensibilité. Celle-ci entraine la mort rapide et locp calisée des cellules végétales autour du nématode due à l’expression d’un gène de résp sistance. Cette réaction peut être soit précoce et empêche alors la migration des larves jusqu’au cylindre central de la racine, le privant ainsi de nourriture, soit tardive et empp pêche le développement du site nourricier indispensable au développent des nématp todes. La résistance combp bine plusieurs avantages en permettant des cultures d’été saines (sans galles) et productives, et assurant une réduction efficace du taux d’infestation du sol, et donc des rotations de culture plus courtes. 90

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

Des gènes rares et fragiles Il existe peu de cultures marp raîchères naturellement résp sistantes aux nématodes à galles. Pour le concombre, les salades ou la carotte, certp taines variétés sont moins sensibles que d’autres (résp sistances partielles). Il existe également des porte-greffes « courges » apportant plus de vigueur aux Cucurbitacées permettant ainsi de minimisp ser les dégâts. A ce jour, seulp lement quelques espèces de plantes ont montré des potp tentialités de résistance totalp le aux nématodes à galles : la carotte (gène Mj-1), le coton (gènes MIC-3, rkn-1, Mi1), les prunus (gènes Ma), la tomate (gènes Mi), la pomme de terrp re (gènes Rmc1, MfaXII), les piments/poivrons (gène N et gènes Me). A l’échelle mondp diale, seul le gène Mi-1 de la tomate (qui contrôle M. incogp gnita et M. arenaria mais pas M. hapla et n’est pas actif audelà de 32°C) est commercialp


Trois mesures prophylactiques nécessaires mais pas suffisantes - Le nettoyage des outils, roues du tracteur, chaussures des persp sonnes, etc., lors du passage d’une parcelle contaminée à une parcelle saine est une des clés de la lutte contre les nématodes. Un rinçage soigneux à l’eau si possp sible additionnée d’un peu d’alcp cool ou de javel est suffisant.

- Certaines mauvaises herbes (amarante, morelle, chénopodes, rumex…) permettent aux popp pulations de nématodes de se maintenir. Il est donc très importp tant de les éliminer de la parcelle mais également aux abords des abris.

lisé à l’heure actuelle. Il a été introgp gressé il y a 60 ans à partir d’une seule plante sauvage dans toutes les variétés de tomates résistantes et les porte-greffes résistants actp tuellement disponibles pour la tomp mate ou l’aubergine. Ceci explique en partie la rapidité d’apparition et l’extension de populations de Melp loidogyne virulentes (se multiplient sur plantes résistantes) vis-à-vis de ce gène Mi-1 dans diverses régions du monde risquant de réduire signifp ficativement la durée d’exploitation des variétés résistantes commercialp lisées. - La maîtrise de l’irrigation est un élément important du contrôle des nématodes : il s’agit d’éviter les excp cès d’eau, voie favorable à leur dissp sémination. Les arrosages à la raie par exemple sont à proscrire. Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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IRRIGATION

Cultures fourragères dans la région de Tadla Amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau BOUAZZAMA Bassou, INRA Tadla, Béni Mellal Pr BOUAZIZ Ahmed, IAV Hassan II, Rabat

Le secteur de l’élevage bovin laitier constitue l’un des leviers prioritaires du développement agricole au niveau du périmètre irrigué de Tadla. Ce secteur a connu ces dernières décennies une améliorats tion importante au niveau de la structure génétique du cheptel et contribué à environ 16% de la production laitière nationale (ORMVAT, 2008). Pour maintenir la productivité de ce secteur et même l’améliorer, le développement des cultures fourragères, source principale d’alimentation des troups peaux, dans des situations hydriques de plus en plus sévères et critiques constitue un impératif au niveau de la région.

1. Parcelle d’essai sur l’irrigation du bersim 2. Le lysimètre à drainage permet de déterminer la consommation en eau maximale (ETM) et les coefficients culturaux d’une culture donnée 3. Suivi continu et régulier de l’humidité volumique dans le profil racinaire moyennant des sondes capacitives de type Sentek Diviner

Problématique des fourrages au Tadla Les cultures fourragères sont domp minées par la luzerne qui est pratp tiquée sur plus de 22.000 ha, soit environ 80% de la superficie occupp pée par les fourrages et 20% de la superficie dominée par la grande hydraulique (ORMVAT, 2009). L’augmentation annuelle des supp perficies occupées par la luzerne est de 8,6%. Le maïs ensilage et le bersim sont moins pratiqués et viennent en 2eme et 3eme position respectivement. La luzerne est une 1

92

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

culture pérenne et consommatrice en eau avec des besoins annuels moyens de l’ordre de 12.000 m3/ ha. Dans 98% des exploitations, les luzernières sont irriguées par la technique de l’irrigation gravitaire traditionnelle appelée la Robta, connue pour sa faible efficience. De plus, les rendements atteints sont bien inférieurs au potentiel réalisable. Compte tenu de ses besoins élevés en eau, de l’importance des superfp ficies qu’elle occupe et de l’efficp cience faible du mode d’irrigation

pratiqué, la luzerne continue de peser lourd sur les ressources en eau superficielles et souterraines au Tadla.

Objectifs de ce travail L’objectif global est d’améliorer le revenu de l’éleveur producteur de lait et d’augmenter la contribution du périmètre irrigué du Tadla dans la couverture du besoin national en lait. Les objectifs spécifiques sont : - l’amélioration de l’efficience 2

3


Figure 1. Schéma de l’approche utilisée

d’utilisation de l’eau pour la luzp zerne, le maïs et le bersim dans les situations hydriques actuelles ; - l’adaptation des modèles de croissance et de développement des cultures étudiées pour servir d’outil d’aide à la décision ; - l’étude de la possibilité de rempp placer partiellement la luzerne par la rotation bersim-maïs ensilage. Consistance de l’étude L’amélioration de l’efficience d’utilp lisation de l’eau et de la productivp vité de ces trois cultures fourragèrp res est basée sur l’approche explicp citée dans la figure 1 qui consiste en trois axes : - diagnostic agronomique et enqp quêtes auprès des agriculteurs : typologie des exploitations agricp coles et élaboration des scénarios efficients d’irrigation ; - expérimentation sur le terrain : interactions régime d’irrigation x technique d’irrigation x comportp tement variétal vis-à-vis du stress hydrique et détermination des coefficients culturaux moyennant un lysimètre à drainage; - modélisation : calage et validp dation des modèles CropSyst et PILOTE comme outils d’aide à la décision. L’utilisation des modèlp les permettra également d’étudp dier l’effet des changements climp matiques sur les rendements des cultures étudiées.

Figure 2. Rendement en matière sèche en fonction des apports en eau d’irrigation

Quelques résultats préliminaires Maïs ensilage Les résultats des expérimentations des deux années 2009 et 2010 ont montré que la courbe de croissancp ce des plants de maïs a une forme sigmoïde qui peut être divisée en trois phases distinctes : - Une phase initiale à croissance exponentielle qui commence 4

de l’émergence jusqu’au stade 8 feuilles ; - Une phase caractérisée par une croissance linéaire sensible au régp gime hydrique qui prend fin à la sortie de la panicule - Une phase de croissance caractp térisée par une stagnation de la croissance jusqu’au stade grain laiteux pâteux, date de récolte du maïs ensilage. 5

4. Parcelle d’essai sur l’irrigation gravitaire de la luzerne 5. Application des régimes hydriques sur le bersim 6. Parcelle d’essai sur l’irrigation localisée du bersim

6

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Cultures fourragères au Tadla Tableau 1. Volume d’eau apportée et le rendement annuel par régime hydrique chez la luzerne 2010 Nombre d’irrigation

Traitement 100 % ETM 80% ETM 60% ETM 40% ETM

Volume apporté (mm)

2011 Rendement total (t ha-1)

Nombre d’irrigation

1607

23.1

13

1656

24.2

10 7 4

1290 994 713

18.3 17.6 12.9

8 6 3

1188 1061 544

20.1 16.2 10.9

le régime 100% ETM. Le coefficient de réponse du rendp dement en biomasse à l’eau, calcp

faut savoir que les rendements de

2 et la 3 phase respectivemp ment. Les rendements en biomassp

culé pour toute la période de croissp

du positionnement des apports

sance, est de 1,12. L’utilisation de

pendant le cycle.

se à la récolte varient en fonction

A noter que la luzerne est sensibp

du régime hydrique. Ils oscillent

ce coefficient est essentielle dans la planification des irrigations aussp

entre 3,9 t/ha sous le régime 20% ETM et 16,4 t/ha sous irrigation totp

si bien à l’échelle d’un périmètre irrigué qu’au niveau d’une exploitp

coupe. Un stress hydrique sévère

tale (100% ETM) comme le montre

tation. Dans le cas du périmètre

tions des rendements des pertes

la figure 2.

irrigué de Tadla, la comparaison entre Ky du maïs ensilage et celp

de peuplement. Le rendement

Cette figure montre, par ailleurs,

lui d’autres cultures pratiquées

est de 24,2 t/ha obtenu avec 8

que le gain marginal de rendement

simultanément implique que le

coupes. Quant à l’efficience d’utilisp

ou productivité de l’eau varie, en

maïs ensilage doit être irrigué en priorité en comparaison aux culturp

sation de l’eau, elle dépend du régp

res ayant Ky inférieur à 1,12.

à l’autre et d’une saison à l’autre.

lière de la matière sèche est de 49, puis 343 et 145 kg/ha pour la 1 , ere

eme

eme

moyenne, entre 32 et 40 kg de MS/ ha/mm d’eau apporté. L’établissp sement des bilans hydriques par

la luzerne dépendent fortement des quantités d’eau apportées et

ble au stress hydrique après une provoque en plus des diminutp

annuel maximal en matière sèche

gime hydrique et varie d’un cycle Elle oscille entre 1,10 et 1,62 kg/m3

phase de croissance a permis de

Luzerne

avec une valeur moyenne de 1,31

voir que l’efficience d’utilisation

Quelque soit le régime hydrique,

kg/m3. L’analyse de la production

de l’eau est plus élevée durant la

les rendements les plus élevés sont

par saison montre que la luzerne

2

phase. Ce résultat est d’une

enregistrés au printemps (Avril et

produit en moyenne 60% de son

grande importance dans le raisp

Mai) alors que les faibles valeurs

rendement total aux deux coupes

sonnement des apports en eau en

ont été observées aux coupes

réalisées au printemps. Ce pourcp

situation de restriction du nombre

d’été et d’hiver (Janvier). La faible

centage augmente sous les régimp

d’irrigation alloué à cette culture.

productivité de la luzerne en hiver,

mes hydriques stressants.

L’efficience totale d’utilisation de

bien que l’eau soit abondante, est

l’eau varie entre 1.8 kg/m sous le

attribuée aux faibles températurp

En conclusion

régime 20% ETM à 3.1 kg/m3 sous

res qui ralentissent la croissance. Il

À l’instar d’autres régions du Marp

ème

3

8. Le suivi de la tension de l’eau dans le profil du sol est incountournable pour la réalisation des bilans hydriques 9. Suivi de l’indice foliaire sur bersim moyennant un LI-COR 2300

94

Rendement total (t ha-1)

13

L’accumulation moyenne journalp

7. Essai d’irrigation localisée de la luzerne : comparaison d’écartements entre rampes

Volume apporté (mm)

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

57

8

9


roc, le périmètre irrigué de Tadla connait un déficit hydrique de plus en plus accentué. Cette sitp tuation impose aux services de gestion des réseaux d’irrigation de l’ORMVA Tadla de recourir à la réduction du nombre d’irrigations alloué surtout aux cultures d’été telles que le maïs ensilage et la luzp zerne. L’étude de l’effet du régime hydrique sur la croissance et la consommation en eau des culturp res a un double intérêt : 1- maximiser le rendement en biomp masse et l’efficience d’utilisation de l’eau. Pour cet objectif, il est recommandé d’appliquer les irrigp gations allouées au maïs ensilage durant la 2eme phase de croissance caractérisée par une forte réponse à l’eau. Concernant la luzerne, l’irrp rigation non déficitaire du printp

10

11

temps permet d’atteindre plus de

utiles pour la modélisation de la

la moitié du rendement potentiel

croissance de ces cultures. Ceci

annuel. L’application de restrictp

permettra d’élaborer des scenarp

tions hydriques estivales au delà

rios d’irrigation et d’extrapoler les

de 40% ETM risque de provoquer

résultats obtenus à d’autres régp

des pertes de peuplement et la

gions du pays en situation hydriqp

non récupération des rendements

que et climatique similaire. L’analp

durant les périodes où l’eau est

lyse en cours des résultats d’essais

abondante. 2- établir des références locales

10. Application des régimes hydriques sur le maïs 11. Parcelle d’essai sur l’irrigation localisée du maïs ensilage

d’irrigation du bersim fera l’objet des prochaines publications.

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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FERTILISATION

La Silice

Un bon allié contre les effets de la sécheresse Dr. BOUZOUBAA Zakia - INRA/CRRA/Agadir

Très connu des asiatiques depuis l’aube des temps, puis des américains et des européens, pour ses effets bénéfiques sur les cultures, particulièrement en conditions de stress biotiques et abiots tiques, le Silicium est de plus en plus utilisé dans le monde agricole. C’est en fait un très bon allié contre les aléas climatiques.

P

Essai de fertilisation silicatée sur tomate en plein sol INRA/Agadir

eu ou pas connu des agriculteurs marocains et donc très peu utilisé, le Silicium (Si) est un élément minéral tout comme l’azote, le phosphore et le potassium. Il est très présent dans le sol, mais sous la forme SiO2, non disponible pour la plante, alors que sa forme soluble, l’acide ortho-silicique Si(OH)4, est très peu présentp te dans le sol. Applicable de

préférence en foliaire, mais aussi par voie racinaire, le Silicium optimp mise la nutrition hydrominérale de la plante tout en préservant l’envp vironnement. L’application foliaire du Silicium sur tomate, haricot vert, haricot plat et melon sous forme d’acide ortho-silicique, que ce soit en sol ou en hors sol, a montré : - un effet régulateur de l’absp sorption des éléments minp néraux et de l’eau par la plante - un effet positif sur le rendement - une amélioration de la qualité minérale et de la qualité commercp ciale du fruit - un effet positif sur la tenp neur en éléments minéraux des sols et sur leurs propriétés physp sico-chimiques. - Une fermeté et une préservation de l’eau des fruits en post-récolte - une réduction des pertes en azote dans le sol par optimisation de son utilisation par la plante (meilleure efficience). Les essais menés sur plusieurs varp riétés de blé tendre, blé dur, haricot vert et arganier ont montré que la régénération par semis en conditp tions de salinité et de déficit hydriqp que est sensiblement améliorée en présence de silicium dans le milieu

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Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

sous sa forme soluble. L’accroissemp ment en présence de silicium par rapport au témoin varie de 15 à 150% selon la culture, la nature et l’intensité du stress appliqué. Avec l’apparition de variétés hautp tement productives, les besoins en nutrition de la plante deviennp nent plus importants. Pour répondp dre à l’ampleur de ces besoins, les agriculteurs pratiquent une fertilp lisation basée sur leur expérience en apportant des doses de fertilp lisants de plus en plus élevées, ce qui alourdit considérablement les coûts de revient et nuit à l’environnp nement : pollution de la nappe par les nitrates ou le phosphore, salinp nisation des sols et parfois même leur stérilité. C’est le cas actuellemp ment dans la région de Massa, où la culture du haricot vert est sujette aux problèmes de surnutrition ou de malnutrition minérale, avec de surcroit des problèmes de pollutp tion de la nappe. Le silicium, par le rôle métabolique qu’il joue et qui consiste en la régp gulation des éléments minéraux, et leur utilisation efficiente par la plante dans un environnement donné peut constituer une solutp tion à ce problème. Ceci suppose que la plante est capable de solp lubiliser les silicates du sol qui s’y


Essai de la fertilisation silicatée du haricot vert en hors sol –INRA-

trouvent sous une forme inaccp cessible pour elle.

l’augmentation de la photosyntp thèse et donc de l’énergie pour la plante

Pourquoi parler du Siliccium maintenant ?

- Tige : par un bon soutien et donc un meilleur transport des sèves

En premier lieu, parce que la campagne agricole actuelle est très déficitaire en eau pour la plupart des régions du Maroc. En second lieu, parce qu’il est temps d’intégrer cette technp nologie dans les habitudes de l’agriculteur marocain et d’en faire un allié contre tout aléa climatique. En effet, le Silicium donne à la plante une immunp nité propre qui lui permet de lutter contre les agressions extp ternes (tous types confondus) et une vigueur qui lui permet de mener à terme sa croissance. C’est aussi, parce que cet élémp ment facilitateur agit au niveau de tous les stades de la vie de la culture : - Semence : par son action sur la résistance aux maladies lors de stockage - Fruit : par son action sur la résistance aux maladies, sur la fermeté et sur la qualité et la teneur en jus (pour les agrumes par exemple) - Feuilles : par la tenue de leur port érigé, leur résistance et

- Racine : par son action sur la croissance aussi bien en longp gueur qu’en épaisseur et donc un meilleur approvisionnement hydrominéral pour le reste de la plante

Les résultats de ces actions sont : - une économie en eau allant jusqu’à 33% - une économie en fertilisants (jusqu’à 35%) - une économie en traitements phytosanitaires (jusqu’à 50%) - une amélioration du rendemp ment - une amélioration de la qualité avec une sécurité des consommp mateurs En conclusion : Avec les changs gements climatiques, le silics cium est l’accompagnant mins néral le plus approprié pour une Agriculture Durable. Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Elevage

Les principales mouches dommageables à l’homme et au cheptel Prof. M’hamed Hmimina, IAV Hassan II

Chaque année, les mouches et autres nuisibles, tels les moustiques, les cafards, les fourmis…, sévissent. Les diptères, véritables nuisances pour le bétail et l’homme, requièrent de nombreuses interventions destructives de leurs pullulations. Les éleveurs, les aviculteurs, les rests taurateurs, les mareyeurs et poivssonniers, les bouchers, etc. ne soupçs çonnent pas le moins du monde qu’il puisse s’agir de plusieurs espèces dont la taille n’est qu’un des multiples critères de reconnaissance.

S

ans nous engoncer d’une nomp menclature entomologique réservée aux initiés, on peut admettre, en gros, selon l’appp pareil buccal, qu’il existe deux groupes : les suceuses et les piqueuses. - Les plus importantes mouches sucp ceuses, dotées d’une trompe molle, regroupent : Musca domestica, Musca automnalis, Hydrotea irritans, Muscina stabulans, Fannia canicularis, Drosopphyllums, etc. - Les mouches piqueuses, armées d’une trompe dure leur permettant de percer le cuir et d’aspirer le sang, comprennp nent : Stomoxys calcitrans, Haematobia irritans, Haematobia stimulans, Tabannus, Chrisops, Haematopota, etc. Il va de soi que cette dissemblance anatomique affecte l’éthologie des

espèces en cause, et rend par nature toute opération de lutte avisée tributp taire des traits biologiques propres à chacune d’elles. Dans cet article, nous présentons les principales espèces rencp contrées dans les étables, les écuries, sur le bétail et accessoirement les habp bitations humaines et produisons les éléments de base pour la répression de leur pullulation. Dans un autre articp cle, nous présenterons ultérieurement les méthodes de lutte contre ces nuisp sibles.

La mouche domestique

(Musca domestica L, Muscidae) La mouche domestique, insecte assocp cié aux activités humaines comme l’indp dique son nom, est un diptère connu dans le monde par ses préjudices à l’homme et son élevage. Description, Biologie et nuisances La mouche mesure 6 à 8 mm de long. Son thorax est gris, orné de quatre bandes dorsales noires longitudinales. Son abdomen, jaunâtre, devient brun foncé à sa partie postérieure avec une ligne dorso-médiane sombre. Les ailes, presque transparentes, se caractérisent par un décrochement vers le haut de la nervure longitudinale centrale. La femp melle, généralement plus grande que le mâle, se différencie de celui-ci par un espace interoculaire réduit. L’appareil buccal, du type suceur, est formé d’une trompe qui aspire les substances liquidp des sucrées consommées avidement. Comme chez tous les insectes, le dévelp loppement de la mouche domestique est grandement influencé par la tempp pérature ambiante. En été, sa longévité

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Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

est de 2 à 3 semaines contre plus d’un mois en hiver. Pour hiverner, les adultp tes cherchent des endroits calmes et où la température est favorable à leur développement ovarien nécessaire à la ponte. En hiver, il est fréquent de les voir collées au mur et bien exposées au soleil. Très féconde, la femelle peut produire plusieurs pontes successives d’une centp taine d’éléments chacune, répartis en petits lots sur des substrats organiques humides. Le développement embryonnp naire, c’est-à-dire le temps nécessaire à l’éclosion, varie avec la température : 3 jours environs à 10°C contre quelques heures seulement lorsque la températp ture est supérieure à 20°C.

La larve, apode et cylindrique, passe par trois stades distincts. Le développp pement larvaire est de l’ordre de 4 jours à 25°C. Elle se nourrit de matière organique pourrissante qui la tient au chaud, d’excréments, de cadavres, etc. Au-dessus de 45°C le développement larvaire est stoppé. Lors du passage de la larve à la pupe, l’asticot du troisième stade cesse de s’alimenter et cherche un lieu d’accueil convenable par sa température et son humidité à la future pupe. La larve, immp mobile, s’enferme alors dans un fourrp reau cylindrique appelé puparium, où elle deviendra mouche. Cette phase nécp cessite environ 3 à 4 jours à 30°C et 90 % d’humidité relative. Ainsi, en période estivale ou dans des locaux chauffés, la génération complète du parasite s’effp fectue en moins de 10 jours. M. domestica est omnivore. Elle se nourrit des déchets humains, des excp créments, des matières organiques en décomposition, des fruits, des légump mes… Ses pullulations présentent une phénologie saisonnière particulière. Nous connaissons tous la propension de l’insecte à grouiller à certaines saisp sons. L’hiver est marqué par une forte diminution de la reproduction voir un arrêt total lorsque les températures sont trop basses pour permettre un


développement de l’insecte. Contrairemp ment à d’autres insectes, la mouche est sans recours face au froid. Au début du printemps, les individus qui ont réussi leur hivernation constituent le point de départ des pullulations printanières, estivales et automnales. La plupart des larves et de mouches meurent, c’est sans conséquence, il suffit que certains survivent. Ainsi, plus de vingt génératp tions sont développées annuellement par l’insecte. Les conditions de survie hivernale et la dispersion des mouches constituent des phases sensibles dans le cycle du diptère. Par son attitude de touche à tout, la mouche se pose et se nourrit de divp verses matières susceptibles d’être de vrais réservoirs de germes pathogènes (bactéries, virus, protozoaires, vers…) qu’elle peut véhiculer par sa trompe et ses tarses, propageant ainsi divers agents de maladies humaines et animp males (typhoïde, entérites, trachome, conjonctivite, salmonelloses, entérocolp lites, mammites, kérato-conjonctivite, fièvre aphteuse, peste porcine, rouget du porc…). Outre ces conséquences morbides, les mouches agacent les animp maux et peuvent entraîner des pertes de productions de lait et de viande remp marquables.

La mouche d’automne

(Musca autumnalis De Geer, Muscidae) La mouche d’automne appelée aussi mouche du visage ou mouche faciale (Diptera, Muscidae) est une espèce cosmp mopolite, coprophage, associée aux animaux d’élevage et à l’homme. Description, biologie et nuisances L’adulte mesure 6 à 7 mm de long. Les deux sexes montrent de nombreuses différences morphologiques. La tête de la femelle est caractérisée par un espp pace interoculaire plus important que chez le mâle. Les antennes sont courtp tes, noires et plumeuses. Les pièces buccales sont du type suceur. Le thorp rax du mâle est gris-noir, légèrement orné de quatre bandes dorsales noires longitudinales. Le thorax de la femelle, fortement paré surtout dans sa partie antérieure, est gris clair. L’abdomen du mâle est orange-jaune avec une bande longitudinale médiane noire alors que celui de la femelle est plutôt noir avec des taches grises. Les ailes, presque transparentes, sont légèrement jaunes à leur base. La longévité de l’imago est de l’ordre de 4-5 semaines. La ponte débute 3 jours après l’émergence des adultes. L’intervalle de temps entre deux pontp

Œuf et adulte de M. domestica

Œuf et mouche de M. autumnalis

tes successives est variable : 2 jours à 8 jours. Les œufs sont déposés individp duellement ou par petits paquets de 4 à 8 éléments à la périphérie des bouses fraîches, c’est-à-dire immédiatement après la défécation des bovins. Dans ce banquet, lieu de rendez-vous de nuées de mouches, l’œuf est posé de manp nière à ce que la corne respiratoire soit orientée vers la surface. A la différence des œufs de la mouche domestique, l’œuf de la mouche faciale possède une corne respiratoire. Le temps nécessaire à l’éclosion des œufs varie avec la température. Plus celle-ci est élevée, plus le développp pement embryonnaire est rapide. En conditions naturelles, il n’excède pas 24 heures (28 heures à 17°C, 17 heures à 30°C, 15 heures à 35°C). La larve, apode, blanc jaunâtre, passe par trois stades. Elle est cylindrique et conique vers l’avant et mesure 12 mm de long à son complet développemp ment. Les asticots nouvellement éclos restent en surface de la bouse puis colonisent l’ensemble de l’excrément. Plus âgés, ils tendent à vivre en agrégp gats. La durée larvaire, fortement dépp pendante de la température, est compp prise entre 8 jours à 17°C et 3 jours à 30°C. Au moment de la formation de la pupe, la larve du troisième stade cesse de s’alimenter et recherche activement un site moins humide. Elle quitte alors la bouse et se nymphose dans le sol. Le développement nymphal est égalp lement dépendant de la température ambiante : 16 jours à 17°C vs 5 jours à 30°C. Les pupes, de couleur blanchâtre à grisp sâtre, mesurent 5 à 7 mm de long. Leurs cornes respiratoires situées le long du bord postérieur du 4ème segment sont petites et sombres à la base. En conditions naturelles, le cycle compp plet de l’insecte est de l’ordre de 2 semp maines. Cette espèce montre une grandp de tolérance aux basses températures mais demeure, en revanche, sensible aux hautes températures.

Musca autumnalis est omnivore. Elle s’alimente des détritus humains, des déchets, des excréments, des matièrp res organiques en décomposition… Contrairement à M. domestica, dont le développement est ininterrompu, M. autumnalis passe par un état de diapp pause imaginale permettant à l’insecte d’hiverner dans de bonnes conditions. Les premiers individus à manifester la diapause apparaissent vers le début de l’automne et la majorité vers octobrenovembre. Il s’agit vraisemblablement d’une diapause induite par l’abaissp sement de la longueur du jour. Les mouches hivernent dans les bâtiments d’élevage, les hangars, les habitations ou tout endroit à même de garantir leur repos. En hiver, en cas de redoux, elles peuvent redevenir momentanémp ment actives dans les bâtiments ou s’exposer placidement au soleil. Les quelques adultes, non diapausants, peuvent continuer à pondre, mais si les asticots, qui en sont issus ne rencontp trent pas les conditions nécessaires à leur développement, ils meurent avant terme. Dans le cas contraire, les rescapp pés peuvent former prématurément des vagues de mouches. Les adultes sexuellement actifs (diapp pause terminée) réapparaissent tôt au printemps et c’est le départ de multiples générations successives et chevauchantes que l’on observe entre avril et novembre. L’activité de la mouche est optimale au voisinage de 25°C, mais contrariée aux températures inférieures à 15°C. M. autumnalis développe une capacité de dissémination remarquable et peut parcourir jusqu’à 6 km. Les mouches faciales se localisent génp néralement autour des yeux et du nez des animaux. Elles se nourrissent des sécrétions des plaies et des orifices de bovins et de chevaux et de diverses autres matières organiques pouvant être riches en germes pathogènes (virus, bactéries, protozoaires, helmintp thes) qu’elles transmettent par leur Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Elevage salive et leurs déjections. Parmi les malp ladies qu’elles inoculent, nous citons la verminose (nématodes) entraînant des infections oculaires, la kératoconjonctp tivite et des avortements infectieux. Dans leurs tentatives de se nourrir de sang, elles peuvent créer des lésions superficielles au moyen des fortes dents de leurs pièces buccales. Par les perturbations de l’alimentation (réduction du temps de nourriture), du repos qu’elle engendre et les infections qu’elle cause, les préjudices de la moucp che sont particulièrement perceptibles sur les productions bovines de viande et de lait.

La mouche des cornes

(Haematobia irritans L, Muscidae) La mouche des cornes, nom qu’elle détient en raison de son habitude à se regrouper autour des cornes, est considérée comme le plus important parasite externe des bovins eu égard aux atteintes au bétail, sa grande distribp bution géographique, sa remarquable capacité de reproduction et de dispersp sion.

Description, biologie et nuisances Comparable à la mouche domestiqp que, mais de taille plus petite, environ la moitié, elle mesure 3,5 à 4,5 mm de long. De couleur gris-noir uniforme, H. irritans présente un thorax terne orné de quatre bandes dorsales longitudinp nales noires discontinues. Elle est munp nie d’une courte et grosse trompe de type piqueur-suceur. L’abdomen, gris avec des bords latéraux plus sombres, est de forme conique à son extrémité postérieure. Les ailes, quasiment transpp parentes, se caractérisent par un décp crochement vers le haut de la nervure longitudinale centrale. La durée de vie de l’adulte est de 1 à 2 semaines. La ponte commence 2 à 3 jours après l’émergence des femelles. Une ponte comprend 10 à 20 éléments placés en un seul paquet dans les crevp vasses d’une bouse de bovin fraîchemp ment déféquée. La fécondité d’une femp melle varie entre 100 et 400 éléments. La rapidité d’éclosion des œufs, variabp ble avec la température ambiante, est du Maghreb 100 Agriculture N° 60 - Juin 2012

généralement comprise entre un et deux jours mais ne peut s’accomplir si l’humidité relative est inférieure à 95 %. La larve, apode, cylindrique, passe par trois stades en 4 à 8 jours. A la fin de son développement, elle mesure 6,5 à 7,5 mm. Elle se nourrit de matières organiques en décomposition. L’ampp plitude thermique convenable à son développement est comprise entre 13 et 36°C. et une humidité relative voisine de 100 %. La survie larvaire est optimale à 25°C et 80 % d’humidité. Au moment de la pupaison, la larve du dernier stade recherche des sites secs. Elle se nymphose à une profondeur de 3-5 cm sous la bouse ou dans le sol avoisinant. Le développement nympp phal nécessite six à huit jours. Ainsi le temps requis pour boucler le cycle, fortement variable avec les saisons, est compris entre 10 et 20 jours (42 jours à 15°C et 8,5 jours seulement à 35°C). Les pupes donnent des adultes 5 à 7 jours à 25°C après leur formation. Ainsi, Haematobia irritans peut développer jusqu’à 10 générations par an. H. irritans est strictement hématophagp ge. Les mouches passent l’essentiel de leur temps sur l’hôte, et, leur localisatp tion sur le corps est fonction de la tempp pérature et de l’hygrométrie de l’air. La biologie d’H. irritans est caractérisée par l’existence d’un arrêt de développp pement nymphal (diapause) permettp tant la survie hivernale d’une partie de la population. Cette diapause automnp nale est déclenchée par la conjonction de deux facteurs : décroissance de la température et de la photopériode. La plupart des pupes en diapause sont issp sues d’œufs pondus en octobre et postp térieurement. Après une dormance de quelques mois, les pupes évoluent en adultes qui émergent graduellement au printemps (février-mai). La période printemps-début été est marquée par une importante féconditp té et pullulation de la mouche. Avec les chaleurs estivales et l’aridité qui s’ensp suit, les pullulations baissent. En début d’automne, les populations s’intensifp fient puis décroissent à nouveau avec l’arrivée du froid hivernal. Par ailleurs, les adultes montrent un comportemp ment agrégatif prononcé et une capacp cité de dispersion remarquable surtout en atmosphère humide. La distance parcourue peut atteindre 5 km. H. irritans se nourrit du sang humain, de chevaux, de chiens, de porcs... Mais elle demeure liée aux bovins et reste généralement sur ou à proximité du bétail tout au long de son cycle de vie. En raison de son comportement

alimentaire (multiples repas/jour), le bétail, incommodé, perd beaucoup d’énergie pour s’en défendre. Il en résp sulte une réduction du temps de pâturp rage et assurément une diminution de la production de lait et du poids. Une forte pullulation de la mouche peut également endommager le cuir de bovp vins. La mouche est également un vectp teur de plusieurs agents pathogènes notamment de la dermatite, des mammp mites, de poliomyélite, d’entérites, de l’onchocercose…

La petite mouche domestique (Fannia canicularis L, Muscidae)

Description, biologie et nuisances Fannia canicularis, environ 2/3 de la taille d’une mouche domestique, mesp sure 6 mm de long et 12 mm d’envergp gure. Son thorax, gris, est marqué par 3 nervures longitudinales moins prononcp cées que chez la mouche domestique. Elle possède à la base de son abdomp men, une large tâche jaune. Au repos, ses ailes sont repliées le long du dos. La petite mouche domestique prolifère dans les poulaillers et les lieux contenp nant des matières en putréfaction. La ponte et le développement larvaire se produisent fréquemment dans les déjp jections animales (fiente de poulet en particulier), mais diverses matières orgp ganiques humides en décomposition peuvent servir de substrats. La femelle pond dans les cinq jours qui suivent sa naissance. L’œuf, mesurant 1 mm de long, a la forme d’une banane munie de 2 crêtes lui assurant une certaine flottaison en milieu liquide. Entre un et deux jours plus tard, il donne une larve brune, aplatie. Elle passe par 3 stades successifs, et à la fin de son développp pement elle mesure 6 mm de long. Trois semaines sont nécessaires pour le passage de l’œuf à l’adulte ; ce délai est plus long en climat frais. Incommodée par les chaleurs estivales, la mouche est généralement plus activp ve au printemps et en automne. Mieux résistante au froid que la mouche domp


mestique, elle passe l’hiver à l’état de pupe, mais peut demeurer active toute l’année en zones tempérées. Plus rétp ticente que la mouche domestique à s’introduire dans les maisons, elle a tendance à se rassembler dans des zonp nes de plein air, tels que les patios, les entrées, les garages, les enclos…. Elle vole et tourbillonne plus longtemps et passe moins de temps au repos que M. domestica. Avec l’arrivée de l’hiver, elle cherche les bâtiments ou une végétation protectp trice. Elle atterrit rarement sur les alimp ments et ne peut être considérée commp me un important véhicule d’agents pathogènes. Toutefois, son habitude de vol stationnaire à hauteur du visage agace.

La mouche des étables (Muscina stabulans, Muscidae)

Description, biologie et nuisances Cette mouche suceuse, est plus grosse que la mouche domestique (8 mm de long). Elle vit dans les bâtiments d’élevp vage et autour des maisons. Elle se nourrit de matières organiques humidp des en décomposition, du lait, d’œufs, de viande… La ponte, 150 à 200 œufs, a lieu sur la matière végétale et animalp le en putréfaction humide et dans les plaies. La durée de cycle, variable avec la température saisonnière, est comprisp se entre 28 à 45 jours. Elle développe plusieurs générations/an. La larve, copp prophage durant les deux premiers stades, devient zoophage au 3ème âge et se nourrit des asticots de la moucp che domestique. La mouche hiverne à l’état d’asticots et de pupes. La nuisancp ce de ce diptère consiste à transmettre des myiases rectales et intestinales aux bovins et ovins.

La mouche piqueuse (Stomoxys calcitrans, Muscidae) Appelée habituellement mouche piqueuse, charbonneuse ou des étabp bles, elle est très commune dans les installations d’élevage des chevaux, des bovins, des ovins où elle pique douloureusement les personnes et les

animaux pour se nourrir de leur sang.

Description, biologie et nuisances Elle ressemble à la domestique, mais possède une trompe noire, dure, brillante, un peu plus longue que la tête, très pointue, et orientée en permanp nence vers l’avant. Les quatre bandes sombres thoraciques, caractéristiques de la mouche domestique, sont absentp tes chez la piqueuse. Contrairement aux autres insectes hématophages, les deux sexes de S. calcitrans piquent. La mouche apparait généralement vers début printemps, abonde en débp but d’été. Sous des températures optp timales, la mouche développe une génp nération (œuf à l’adulte) en 12 jours. La femelle pond ses œufs dans le fumier, les crottes, la matière végétale humide en décomposition (foin, ensilage non consommé arrosé d’urine, gazon coupp pé mis en tas) où les asticots, copropp phages, se développent. Les deux sexes de la mouche prennent leur repas environ une fois par jour sur les animaux et occasionnellement les humains. Leurs morsures, douloureusp ses, se localisent sur les jambes et le bas du corps des bovins et des chevp vaux. Sur les chiens, elles se nourrissent habituellement autour des oreilles. Non dérangée, la mouche s’engorge de sang en moins de cinq minutes. Repue, elle cherche un site calme pour digérer son repas.

variés : nécrophages, coprophages, détp tritiphages, parfois prédatrices ou parp rasites d’escargots (genre Melanomya) ou de lombrics (espèces des genres Bellardia, Onesia et Pollenia). Les Callipphorides sont habituellement les premp miers insectes à arriver sur les cadavres où se dérouleront leurs pontes et le développement de leurs larves, devançp çant les Sarcophagidae et les Muscidae ou d’autres mouches nécrophages. Pour murir leurs œufs, les femelles prélp lèvent des protéines sur les cadavres sur lesquels elles pondent ensuite. Les œufs, de la forme d’un grain de riz, sont blancs ou jaunes de 0,6 à 1,5 mm de long. La femelle produit entre 150 à 200 œufs par ponte et 2000 environ durant sa vie. La majorité des espèces sont ovipares mais quelques unes sont vivipares. Certaines espèces sont des parasites à myiases facultatifs ou obligatoires, c’est-à-dire que leurs larves se dévelp loppent aux dépens de tissus vivants de l’hôte vertébré, dont l’homme. Citp tons Cordylobia anthropophaga (Ver de Cayor) dont les infestations sont fréqp quentes en Afrique et peut être dissémp miné par des voyageurs en provenance d’Afrique. Auchmeromyia senegalensis (ver des cases) sévit en Afrique subsp saharienne, provoquant des myiases hématophages. Cochliomyia hominivorrax attaque les bovins, les équidés, les ovins, les porcins, les chiens mais égalp lement l’homme. Chrysomya bezziana est un parasite obligatoire des mammp mifères, dont les larves se développant dans les blessures. L’une des espèces de cette famille, Lucilia sericata, est utilp lisée en médecine classique pour soigp gner les plaies (asticothérapie).

Les mouches saprophages, sarcophages (Calliphora sp, Calliphoridae)

Description, biologie et nuisances Les Calliphoridae sont des mouches d’allure robuste, mesurant entre 4 et 16 mm de long. Elles sont de teinte métp tallique bleu-vert, bleu-violet, bleu-noir ou vert pour l’essentiel des espèces. Les mouches des genres Cordylobia et Auchmeromyia sont par contre jaunâtp tres ou brunâtres non métalliques. Le thorax de la mouche présente quelqp ques rangées de fortes soies, connues sous le nom de macrochètes caractérp ristiques de cette famille. Les Calliphorridae ont des régimes alimentaires très Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

101


Culture

La filière rizicole dans le Gharb :

dre de 54 qx/ha entre 1996 et 2004, a grimpé à 73qx/ha entre 2004 et 2010, soit une augmentation de l’ordre de 35% en 6 ans. Cette importante évolutp tion démontre la marge d’amélioration de la productivité et de la rentabilité de cette culture, sachant que ces niveaux de performance dépassent même ceux de certains pays rizicoles.

Atouts et contraintes

Impact socio-économique

Par : ZERAOULI Mustapha, ORMVAG

Le riz est produit exclusivement dans la région du Gharb depuis la fin des années 40 et en partie dans le Loukkos, ces 4 dernières campagnes. Le projs jet Sebou avait prévu une superficie aménageable pour la culture du riz de plus de 40 000 Ha. Il s’agit de terrains hydromorphes (anciennes merjs jas) adaptés à cette culture. Mais en raison des sécheresses, des problèmes d’écoulement de la production nationale sur le marché et de la stratégie de transfert de l’eau à d’autres zones, l’extension des aménagements pour le riz a été abandonnée.

Actuellement, la superficie aménagée dans le Gharb s’élève à 12.000 ha (voir carte n°1), mais les réalisp

Tableau n°1 : Evolution des réalisations de la culture du riz dans le Gharb Année 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Sup. Récoltée (Ha) 9324 8138 3712 7698 5394 6129 5124 2287 3465 6294 4993 4525 5620 6209 5861 2524

sations fluctuent d’une année à l’autre en raison essentp tiellement des possp sibilités de commp mercialp lisation du riz par les rizeries. La superficp cie moyennp ne lors des 5 dernières années a été estimée à 4.950 Ha (voir tableau n°1) et a oscillé entre 6.209 ha en 2009 et 2524 ha durant la campagne rizicole en cours (2011). Le rendement moyen qui était de l’ordp

Rendement Production en Qx/Ha en Qx 57 531 468 45 366 210 57 211 584 50 384 900 46 248 124 51 312 579 52 266 448 64 146 368 64 221 760 70 440 580 75 374 475 75 339 375 76 427 120 65,6(*) 407 300 75,6 443309 En cours de récolte

(*) La chute de rendement en 2009 est due à l’attaque de la culture par la pyriculariose (maladie cryptogamique). du Maghreb 102 Agriculture N° 60 - Juin 2012

La filière rizicole revêt une importance socio-économique capitale dans le Gharb, et génère 1,5 millions de journp nées de travail annuellement, dont envp viron 350.000 en aval. Le Gharb compte environ 2.100 riziculteurs. Plus de 75% des superficies sont réalisées par les coopératives de la réforme agraire qui occupent plus de 8.100 ha sur les 12.000 aménagés pour la riziculture. Les 25% restant sont réalisés essentiellp lement par les collectivistes (plus de 50%) et dans une proportion moindre par les melkistes. Sur la base des pratiques des agricultp teurs, le tableau n°2 présente le coût de production moyen d’un hectare de riz (non compris l’équivalent de la valeur locative du terrain et les frais financp ciers). Il en ressort que les postes de charge les plus importants sont l’eau d’irrigatp tion et la main d’œuvre. A noter que le prix d’1 m3 d’eau d’irrigation ne dépassp se guère 37 centimes, y compris la taxe de pompage, les droits de l’Agence du Bassin Hydraulique de Sebou et la TVA. Une diminution des charges est possibp ble à des niveaux acceptables moyennp nant la reprise du nivellement (économp mie d’eau) et la maîtrise du désherbage chimique. La marge brute peut dépassp ser 8000 Dh/ha, mais si on tient compte de la rotation riz-bersim, fréquemment

Tableau n°2 : Coût de production moyen d’un ha de riz dans le Gharb Désignation - Préparation du sol - Intrants * Engrais * Semences - Main d’œuvre - Irrigation - Récolte - Séchage - Transport - Sacherie Total

Coût (dh/ha)

%

1000

7.5

2200 1900 2800 4400 800 150 350 100

16.4 11.9 20.9 32.9 6.0 1.1 2.6 0.7

13700

100


adoptée dans le Gharb et permettant un taux d’intensification spatial importp tant, la marge brute de ce système se trouve nettement améliorée en obtp tenant des unités fourragères gratuitp tes (4000 UF/Ha en moyenne) pour le cheptel de l’exploitation pouvant génp nérer une marge brute additionnelle de l’ordre de 4000 à 6000 Dh/ha. 5 rizeries sont opérationnelles au nivp veau de la région. Une sixième (SCARI : Coopérative) est en arrêt depuis 2005 en raison de problèmes de gestion et d’endettement. Cette rizerie a été repp prise par un privé dans le cadre d’une convention de location. Le tableau n°3 présente les capacités de traitement journalières des ces unités. Il y a lieu de signaler que la rizerie Mundp diriz, appartenant au groupe espagnol Ebro Puleva, dispose d’une ferme dans la région de Larache où elle cultive dirp rectement le riz sur une superficie de l’ordre de 1800 ha. Mais elle contracte également le riz auprès des riziculteurs de la région du Gharb. Les principales variétés utilisées durant ces dernières campagnes sont Elio, Megp gassa et Thaiperla pour les variétés de riz rond et Thaibonet, Lido, Arba et Puntp tal pour les variétés de riz long. En termes de superficie ce sont les varp

barrage ALWAHDA dont les disponibilp lités en eau sont importantes • La mise en valeur de l’expérience et du savoir faire des riziculteurs de la régp gion qui commencent à réaliser des nivp veaux de rendements très importants • La génération de revenus substantp tiels aux petits agriculteurs de la région dont la majorité est composée des attp tributaires de la réforme agraire • La création d’emplois en amont et en aval de la production. Cependant, certaines contraintes d’ordp dres technique, économique et organisp sationnel restent à lever ou, du moins, leurs effets devraient être atténués pour une vraie mise à niveau de cette filière dans le cadre du PAR et dans le cadre du projet de contrat-programme entre l’Etat et l’Interprofession. Parmi les principales contraintes, on peut citp ter :

Contraintes d’ordre technique • Besoins en eau relativement élevés et consommation excessive par certp tains agriculteurs. Les possibilités de réduire substantiellement la consommp mation d’eau restent possibles (nivellp lement généralisé, clos communicants ou repompage à faible énergie d’un

Tableau n°3 : Capacité de production, siège et dates de création des différentes rizeries agissant dans le Gharb Rizerie SCARI-JAT ROZ TECNOSCIENCES MUNDRIZ AGRISIS TAMAZIGHT

Capacité d’usinage (t/24h)

Siège

Date de création

168 120 200 40 20

Allal Tazi Kénitra Larache Kénitra Kénitra

1950 1997 1999 2005 2006

clos à un autre) • Semis tardif lié à la pratique, par la majorité des agriculteurs, des céréales au niveau des parcelles rizicoles • Fertilisation non raisonnée (utilisatp tion de quantités importantes d’engp grais) • Qualité du riz inférieure au produit importé et faible recours aux variétés de riz long Contraintes d’ordre économique et organisationnel • Concurrence déloyale du riz de contrebande • Faible consommation du riz à l’échellp le nationale • Entrée en vigueur de l’accord quadrilatéral de libre échange avec certains pays arabes, surtout l’Egypte (problème de clause de sauvegarde. Voir le Rapport – version non confidp dentielle - sur les résultats de l’enquête sur la détermination de l’existence d’un dommage grave ou menace de dommp mage grave suite à l’accroissement massif des importations de riz originp naire d’Egypte, réalisé en septembre 2008 par le Ministère du Commerce

Discussion avec des agriculteurs

riétés de riz rond qui sont les plus utilisp sées, occupant en moyenne 70% de la superficie. Les variétés de riz long sont relativement plus exigeantes en matp tière de conduite technique.

Atouts et difficultés Conscient de l’importance de cette culture, l’ORMVAG a réservé une place importante à la filière rizicole dans le cadre du Plan Agricole Régional (PAR), en partant des atouts que cette filière recèle, notamment : • La valorisation des zones Merja à sols hydromorphes, dont le drainage reste extrêmement difficile pendant les campagnes pluvieuses • La localisation des secteurs rizicoles au niveau des zones dominées par le

Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

103


La filière rizicole dans le Gharb : Les organisations professionnelles existantes sont : - Niveau industriel : Une association professionnelle des rizeries du Maroc - Niveau producteur : 3 associatp tions dont 2 regroupant des coopérp ratives de la réforme Agraire (une par province) et une association des prodp ducteurs Melkistes et Collectivistes. Mais suite à l’avènement du Plan Maroc Vert et à la validation des projp jets d’agrégation formulés déjà par 4 rizeries (Somarroz, Mundiriz, Agrisp sis et Technosciences), une nouvelle organisation des associations est attp tendue en harmonie avec le nouvel environnement de la filière.

Possibilités de reconversion Extérieur) • Absence de normes d’agréages unifp formes appliquées par les différentes rizeries • Absence d’une organisation professp sionnelle, mais les conditions actuelles présagent d’une constitution imminp nente. Le riz est produit sous contrat entre le producteur et la rizerie. Cette dernière accorde aux riziculteurs, un crédit rembp boursable à la récolte, couvrant les factp teurs suivants : - les semences : - les engrais - des avances pour le paiement de la main d’œuvre La production réceptionnée est payée par les rizeries selon un barème d’agréage, à des prix moyens allant de 280 à 380 Dh/q. Ces volets relatifs au prix et au système d’agréage constitp tuent un problème majeur entre les rizeries et les producteurs. Ces dernp niers accusent les usines de pratiquer des taux de défalcation trop élevés sur l’humidité et les impuretés.

Eu égard aux contraintes pédoclimatiqp ques structurales (hydromorphie, très faible perméabilité, mauvaise structure des sols, salinité, difficultés de drainage externe) et aux coûts d’investissement pour la reconversion (installation du réseau de drainage, d’irrigation, de la reprise du nivellement, de la réalisation du réseau d’assainissement et des statp tions de mise en pression), la riziculture reste la meilleure vocation des sols du Gharb. Les possibilités de reconversion de l’assolement rizicole paraissent très aléatoires sous les conditions actuelles du milieu. Certaines cultures maraîchèrp res d’été résistantes à la salinité ont de fortes chances de réussir, mais cela requiert un aménagement en irrigatp tion localisée nécessitant un investissp sement substantiel. Toutefois la durabp bilité d’un tel système reste tributaire du maintien d’une bonne structure du sol (travaux du sol appropriés) et d’une bonne maîtrise de la salinité. Place de la filière riz dans le Plan Agricole Régional (PAR) Cinq projets d’agrégation sont prévus

Tableau n°4 : Indicateurs globaux de la filière rizicole à l’horizon 2020 Indicateurs Superficie totale (ha) Rendement moyen (t/ha) Production (t)

Situation actuelle 4 500

Horizon 2020 9 000

7,5

8,0

33 750

72 000

Valeur ajoutée (MDh)

54,00

112,6

Marge brute (Dh/ha)

8 400

10 000

Emploi (1.000 j.t) Valorisation eau d’irrigation (Dh/m3) Nombre de projet d’agrégation Nombre d’agrégés

306

585

0,8 Contrats à formaliser en agrégation -

1,32 *

* Ce chiffre pourrait être fortement amélioré avec les essais des clos communicants à lancer dans le cadre des actions transverses de recherche et développement. du Maghreb 104 Agriculture N° 60 - Juin 2012

5 3 300

avec les rizeries, dont 4 ont déjà été valp lidés par le comité technique au niveau de l’Agence pour le Développement Agricole. Le fondement du PAR pour cette filière se base sur les axes suivp vants : o Renforcement de l’encadrement des riziculteurs pour l’augmentation du rendement, o Optimisation des charges notammp ment en matière de consommation d’eau d’irrigation et d’utilisation des intrants, o Amélioration de la qualité du riz usinp né. Quant à l’agrégateur, sa contribution sera focalisée autour de : o La modernisation des unités industp trielles pour l’amélioration de la qualité du riz o Le financement des producteurs pour l’acquisition des intrants o L’octroi d’incitations aux riziculteurs pour l’adoption de techniques permettp tant l’amélioration des rendements (nivp vellement et semis précoce) o Encadrement rapproché des prodp ducteurs

Proposition d’un plan d’action pour la mise à niveau de la filière Abstraction faite des considérations commerciales relatives à la promotion de la consommation du riz usiné et aux considérations de protection douanièrp re, l’ORMVAG propose un plan d’action qui s’insère dans le cadre du Plan Marp roc Vert et qui vise la mise à niveau de la filière, en harmonie avec les propositp tions du Département de l’Agriculture dans le cadre du contrat-programme projeté avec l’interprofession. Ce plan s’articule autour de : - l’agrégation des riziculteurs autour des rizeries dont l’objectif final est l’amélioration de la productivité moyennant 3 axes : la généralisation du semis précoce (avant le 31 mai), le nivellement généralisé des rizeries au laser et l’amélioration de la conduite de la culture (fertilisation, variétés résp sistantes, traitements phytosanitaires, besoins en eau…) - le renforcement des aides de l’Etat, en plus de ce qui est prévu dans les textp tes relatifs aux aides dans le cadre des projets d’agrégation, des aides spécifiqp ques doivent être prévues notamment en matière de subvention des semencp ces et des opérations de nivellement. - la mise à niveau de l’outil industriel qui dépend essentiellement des rizerp ries elles mêmes. L’objectif est l’améliorp ration de la qualité du riz usiné afin de faire face à la concurrence du riz étrangp ger.


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Formation et Compétences requises : • Formation agronomique complétée d’une expérience similaire • Fortes connaissances commerciales et techniques du marché de semences potagères • La langue française est indispensable et l’anglais serait un plus. • Disponibilité requise sur Agadir.

Poste à pourvoir immédiatement, CDI + voiture + frais. Rejoignez-nous en envoyant votre CV (avec photo) et votre lettre de motivation à info.spain@hmclause.com Confidentialité assurée Agriculture du Maghreb N° 60 - Juin 2012

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Offres d’emploi Offres d’emploi

Recrute : Chef de Produit Maroc Réf. 00345

Mission : Responsable du développement commercial et techniqp que de la gamme de produit sur l’ensemble des zones agricoles du Maroc. Profil : • Jeune H/F, Ingénieur Agronome ou Technicien Commp mercial ayant minimum 3 ans d’expérience dans le domp maine des fertilisants et dans une fonction commerciale. • Bon niveau en Français, Espagnol et/ou Anglais. • Vous êtes dynamique, avec un bon sens du contact, de la vente et de la communication. • Vous êtes mobile géographiquement et vous avez un permis de conduire. Postes et rémunérations très motivants, basés dans la région : AGADIR Veuillez adresser votre CV, photo et Lettre de motivation en précisant la référence sur l’adresse email : info@scpc-sapel.ma

Nous sommes la filiale marocaine d’un groupe multinational dont les activités regroupent les 4 métiers suivants : FERTILISANTS – NUTRITION ANIMALE HYGIENE – MARCHES INDUSTRIELS Dans le cadre de notre développement, nous recherchons :

CHARGE DU RECOUVREMENT ET CONTENTIEUX

Pour l’ensemble du territoire, de formation juridique, homme de terrain, avec une expérience minimum de 3 ans, âgé de 27 à 35 ans.

ATTACHES TECHNICO- COMMERCIAUX

production Animale (Référence ATC PA) Pour les zones Gharb, Saïss l. De formation Zootechnicien ou aide vétérinaire, âgé de 27 ans et plus, homme de terrain avec une expérience minimum de 3 ans dans la production ou dans des cabinets vétérinaires.

Nous vous garantissons :

- Une formation permanente à nos produits. - Une rémunération motivante. - Une voiture de fonction. Merci d’adresser votre candidature (CV + lettre de motivation + photo) TIMAC AGRO MAROC S.A. Lot. Foudadi, 3 Rue Bir Hakeim Route Oasis, 20150 Casablanca - Ou par fax au 05 22 25 99 95

EDITIONS AGRICOLES

BULLETIN D’ABONNEMENT

22 bis, rue des Asphodèles, Résidence Zakia 20200 Casablanca - Maroc

Nom : ........................................................................................................................................................................................................................................................................... Société - Organisme : ...................................................................................................................................................................................................................................... Tél. : .............................................................. Fax : ................................................................................................................................................................................................. Rue : ............................................................................................................................................ N° : ...................................................................................................................... Ville : ............................................................................................................................................................................................................................................................................ Chèque ou virement au nom de la Société Editions Agricoles Abonnement 1 an / 10 Numéros Tél.: 05 22 23 62 12 / Fax : 05 22 25 20 94 Maroc : 300 dhs Pour l’étranger : 90 Euros, Règlement Uniquement par virement bancaire du Maghreb 106 Agriculture N° 60 - Juin 2012

Pour l’étranger

Code Swift : MAMC

Règlement par virement bancaire (Société Générale)

C. Banque C. Ville 022

780

N°compte

Clé

0001400005035976

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JOINDRE COPIE DE L’ORDRE DE VIREMENT AVEC LE BULLETIN D’ABONNEMENT


Agriculture du Maghreb N째 60 - Juin 2012

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du Maghreb 108 Agriculture N째 60 - Juin 2012


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