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Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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Sommaire Sommaire EDITIONS AGRICOLES
Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger
- Fertilisation de couverture des blés, opération ultra sensible
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- Gestion intégrée des mauvaises herbes, maladies et ravageurs dans le système blé - légumineuse en semis direct 10 - Principales maladies du blé au Maroc 14
20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 98 07 71 agriculturemaghreb@gmail.com
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Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
مكافحة األعشاب الضارة بزراعة 30 احلبوب اخلريفية ترشيد إستعمال سماد التغطية في 25 زراعة القمح
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Pr. Ezzahiri Brahim Ramdani Abdelhamid Hamal Abdelhamid Essahat Abderrahim
Attachée de Direction Khadija EL ADLI
Directeur Artistique NASSIF Yassine
Imprimerie PIPO Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative www.agri-mag.com et complète du journal.
Nos annonceurs AGRIMATCO 15 ARYSTA 21 BASF 17 CRÉDIT AGRICOLE
DU MAROC 2 MAMDA 28 MARBAR CHIMIE 19 SCPC SAPEL 5
SCPC SAPEL 24 SONACOS 31 TESSENDERLO 9 TIMAC AGRO MAROC 7 Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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Fertilisation
Fertilisation de couverture des blés, opération ultra sensible Abdelmoumen Guennouni
La fumure de couverture est l’apport d’engrais minéral en surface sur une culture déjà installée, contrairement à la fumure de fond qui est incorporée au sol au moment de la mise en place des céréales. La fertilisation azotée est la seule utilisable en couverture, puisque la totalité du phosphore et de la potasse est normalement apportée en fond, avant le semis. La fertilisation azotée, facteur décisif dans l’intensification de la production céréalière, est difficile à maîtriser en raison de la complexité des facteurs qui peuvent influer sur son action.
Stratégies de fertilisation
La base de toute stratégie de fertilisation des céréales est de commencer par évaluer les objectifs de rendement dans les conditions de la parcelle (précédent cultural, type de sol, réserves, …), de la campagne (pluviométrie probable, climat), de la variété, des soins apportés à la culture, … Une fois déterminé ce rendement, l’agriculteur peut passer au calcul des quantités d’éléments fertilisants nécessaires à sa culture. Les doses totales d’engrais à apporter sur le cycle sont réparties entre engrais de fond (N, P, K, …) et de couverture (essentiellement azotés). Le raisonnement de la fertilisation azotée des blés, dur et tendre, doit intégrer trois critères majeurs : la dose totale, le fractionnement et la forme de l’engrais.
1- La dose Les doses d’engrais azotés à appliquer en couverture représentent la dose totale calculée initialement dont il faut ôter ce qui a été apporté en fond. Sans oublier que la matière organique (restitution de la paille, apports de fumier ou similaire, toutes deux presque pas pratiquées chez nous) joue un rôle primordial. En effet, elle intervient dans l’entretien de la vie et la fertilité des sols et de leur richesse sur le long terme, en éléments minéraux. Concernant la répartition entre engrais azotés de fond et de couverture, et vu les faibles besoins des céréales en début de cycle (réserves contenues dans le grain), on estime que seuls 15% du total doit être apporté en fond, avant semis. Le restant de la dose d’azote à apporter en couverture est de 85% de la quantité totalité calculée au départ.
2- Pourquoi fractionner les apports azotés ? Les besoins en éléments nutritifs de la plante 4
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ne sont pas réguliers tout au long du cycle de production. En conséquence, les engrais azotés sont de préférence, fractionnés en plusieurs apports selon les conditions de culture et les phases de développement des plantes (voir encadré BBCH). Malgré le travail supplémentaire que ça occasionne, les avantages du fractionnement sont nombreux et amplement justifiés. En effet, en limitant les apports précoces, le fractionnement permet de : - Compenser la forte mobilité de l’azote due à sa grande solubilité ; - Bien couvrir les besoins de la culture sur tout son cycle ; - Éviter les pertes par lessivage, volatilisation ou dénitrification ; - Ajuster la dose selon l’état de la végétation et l’importance des précipitations (ou de l’irrigation) ; - Atteindre le rendement optimual ; - Meilleure utilisation de l’azote apporté, puisqu’il permet de suivre au plus près les besoins en azote du blé tout au long de son
cycle ; - Limiter le reliquat post récolte, inutilement perdu ; - Maximiser la teneur en protéines, essentielle pour la transformation. Dans les régions à plus forte pluviométrie ou en irrigué, l’engrais de couverture doit être fractionné en deux ou trois apports. En outre, en cas de forte pluviosité des apports supplémentaires (5 à 30%) doivent être effectués pour compenser les pertes par lessivage, surtout en sols légers (sableux). De nombreuses méthodes ou des outils d’aide à la décision de plus en plus perfectionnés, permettent de chiffrer la dose totale d’engrais azotés et leur fractionnement sur le cycle de la culture. Certaines méthodes empiriques préconisent : - 1/3 de la dose totale au semis + 2/3 de la dose totale au stade épi à 1cm, - 1/3 de la dose totale au semis + 1/3 au stade épi à 1 cm + 1/3 au stade montaison - répartir les doses de couverture en 3 apports www.agri-mag.com
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Fertilisation (voir schéma ci-après). Les experts s’accordent pour dire que le fractionnement en trois apports est la stratégie la plus efficace pour viser à la fois des hauts rendements et des fortes teneurs en protéines. NB : Les teneurs en protéines du grain sont influencées par plusieurs facteurs dont : la variété cultivée, l’azote apporté (dose totale, forme, fractionnement, interaction avec d’autres éléments) et autres facteurs agroclimatiques (climat, sol, etc.). A signaler que l’azote contenu dans les grains provient pour 80% de d’azote absorbé avant la floraison et 20% de l’absorption post floraison. Apports tardifs et protéines La troisième application d’azote est considérée comme un apport de « confort ». En effet, l’absorption d’azote allant à la production de protéines dans le grain a lieu plus tard que celle allant à l’amélioration du rendement. Ainsi, l’amélioration du taux de protéines des blés passe par un dernier apport courant montaison à début épiaison. La teneur en protéines est une qualité importante des blés. C’est un facteur essentiel pour les minotiers même s’il n’est pas actuellement pris en considération chez nous pour la commercialisation. Pour le blé dur, les besoins en azote sont supérieurs à ceux du blé tendre. Une fertilisation azotée bien maitrisée, en plus de concilier rendement et taux de protéines élevé (indispensable pour la commercialisation), permet d’éviter ou de limiter le mitadinage (accident physiologique qui se produit lors de la maturation et provoque l’apparition de portions farineuses dans l’albumen, altérant les qualités de la farine). L’objectif est d’atteindre autour de 14 % de protéines dans le grain, afin de produire des pâtes d’une tenacité suffisante, et la conduite adéquate de la fertilisation azotée est primordiale pour atteindre cet objectif. Pour rappel, le blé dur est plus riche en gluten, mélange de protéines qui a une très grande importance dans le processus de panification.
3- Les types d’engrais de couverture
L’azote comme engrais simple existe sur le marché marocain sous trois formes principales figurant ci-après avec leurs caractéristiques et utilisation principale : 1. Le sulfate d’ammoniaque (21%) : l’azote ammoniacal résulte de la transformation plus ou moins rapide, par l’activité microbienne, de l’azote organique du sol. C’est une forme transitoire qui sera transformée en azote nitrique (nitrification). Le sulfate d’ammoniaque est utilisé en engrais de fond en raison de son action lente et progressive et 6
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Source : Arvalis
Mode de transformation des différentes formes d’engrais azotés jusqu’à la forme absorbée par les plante de sa faible perte par lessivage. En plus, certains agriculteurs optent pour son utilisation en début de culture en raison de l’effet pesticide qu’exerce le souffre qu’il contient (23 à 24 %) 2. L’ammonitrate (33,5%, moitié azote nitrique, moitié ammoniacal) : associe l’effet ‘’coup de fouet’’ de la partie nitrique, plus mobile et directement assimilable par les plantes, et l’action moins rapide de la partie ammoniacale. Les nitrates, non retenus par le complexe argilo-humique du sol, sont très solubles dans l’eau et risquent une perte importante par lessivage en cas de fortes précipitations. L’ammonitrate est l’engrais azoté le plus utilisé en cours de culture en raison de sa souplesse d’utilisation, de son effet immédiat, … 3. L’urée (46%) : elle subit, en 7 à 10 jours, une double transformation avant de devenir accessible aux plantes. Elle se transforme en azote ammoniacal (par hydrolyse) puis en azote nitrique après nitrification. C’est aussi l’engrais azoté le plus économique, puisque l’unité fertilisante coûte moins cher que le
nitrate d’ammoniaque et l’ammonitrate (la plus chère). L’urée est utilisable à toutes les époques de l’année et principalement en couverture. Cependant, son épandage sur sol sec en période chaude peut entraîner des pertes par volatilisation et des brûlures sur la culture. Ces trois types, et principalement le sulfate d’ammoniaque, ont la propriété d’être acidifiants, ce qui est préconisé pour les sols basiques (cas le plus fréquent au Maroc). Quantités et stades pour les apports de couverture Au vu de ce qui précède, l’agriculteur devrait raisonner ses apports de couverture de façon à fournir à sa culture les quantités nécessaires conformément à ses besoins tout au long du cycle. Il est inutile de dépasser les doses calculées puisque l’excès d’azote a de nombreux effets négatifs pour la céréale. Ainsi, il provoque la verse avec perte de rendement, de qualité et difficultés www.agri-mag.com
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de récolte, le rallongement du cycle et une croissance végétative plus rapide aux dépens de la qualité du grain. Il augmente aussi la sensibilité aux maladies cryptogamiques, de même qu’il est économiquement injustifié (dépenses supplémentaires n’améliorant pas le rendement) sans oublier les effets sur l’environnement (pollution aux nitrates des nappes). A titre indicatif, un exemple est donné dans le tableau ci après, dans le cas d’un champ de blé dans une région bour favorable en année de précipitations ‘‘normales’’ pour un objectif de rendement de 30 à 50 qx/ha : Rendement espéré (qx/ha)
N Total*
Fond
Couverture
30
90 – 105
13-15
77 – 90
40
120 – 140
18-20
102 – 120
50
150 175
22-25
128 - 150
* La dose totale d’azote a été calculée sur la base de 3 (blé tendre) à 3,5 (blé dur) kgs d’azote par quintal de blé à récolter, les analyses (sol, feuilles, …) restant indispensables pour le calcul précis des quantités à apporter à la culture. Dans nos conditions, les doses d’azote calculées pour la couverture, sont apportées au mieux, en deux fois, si les précipitations sont suffisantes, et rarement en 3 fois :
- Le premier apport s’effectue au stade tallage (qui commence après la 4ème feuille), mais peut être légèrement retardé si l’apport de fond était plus élevé. Les quantités à apporter ne devraient pas dépasser le 1/3 ; - Le deuxième apport, semi-tardif, doit survenir au stade montaison et les quantités d’azote représenter les 2/3 restants sauf en cas de faibles précipitations. Dans ce dernier cas et éventuellement pour améliorer le taux de protéines dans le grain, une partie de la dose pourrait être reportée à un troisième apport au stade gonflement. Pour le blé dur, ce troisième apport, essentiel pour la richesse en protéines, peut être retardé jusqu’au stade dernière feuille. Dans tous les cas, l’agriculteur connaissant mieux ses parcelles et sur la base de ses observations et éventuellement d’analyses, est le mieux placé pour ajuster ces différents calculs et répartitions aux besoins réels de ses cultures. Cependant, dans la pratique céréalière marocaine, la grande majorité des agriculteurs utilisant des engrais (environ 50%, sur 20% des superficies, essentiellement des exploitations moyennes à grandes) se bornent généralement, à des apports inférieurs aux recommandations techniques et assez mal réparties sur le cycle. En effet, ils se limitent à quelques quintaux de DAP (18-46-0) ou d’autres formules, en fond selon les types d’engrais disponibles, leurs moyens de financement, et de l’ammonitrate (33% N) en couverture (entre tallage et montaison). Les quantités apportées en couverture sont fluctuantes et dépendent des années, des précipitations et des prix des engrais azotés sur le marché, sujets à de fortes spéculations par les intermédiaires. Habituellement, le raisonnement des petits producteurs (échaudés par plusieurs années de sécheresse ou faiblesse des précipitations) est dicté par la peur des aléqs climatiques. Aini, ils apportent le moins possible en engrais de fond en pensant compenser par des apports ultérieurs de couverture si les précipitations sont suffisantes, sans tenir compte de la composition de ces engrais. Outils de pilotage de la fertilisation azotée Ce sont des outils d’aide à la décision qui visent à optimiser les apports azotés sur la culture et viennent en complément du calcul
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initial de la dose pour positionner les apports et éventuellement de les ajuster Il existe un grand nombre d’outils, certains pouvant être utilisés directement par les agriculteurs, d’autres nécessitant une intervention externe. Ils fonctionnent de façon différente et peuvent être classés en fonction des indicateurs pris en compte (croissance, couleur, teneur en nitrates et chlorophylle). Il existe également de multiples logiciels ou applications qui aident à la réalisation du bilan prévisionnel de fertilisation ainsi que des outils de plus en plus perfectionnés : testeurs portatifs, des capteurs montés sur le tracteur, drones, imagerie et outils satellitaires, …. Cependant ces outils, de prix variant fortement et d’utilisation hors de portée de la majorité des agriculteurs, sont quasiment inconnus au Maroc. NB : Il est préférable, si l’accès aux parcelles est possible, de désherber avant d›apporter les engrais de couverture pour éviter la concurrence par les adventices. Techniques d’application des engrais de couverture Sur les petites parcelles, les engrais de couverture peuvent être apportés manuellement alors que sur des superficies plus grandes l’utilisation d’épandeurs permet des gains importants en termes de temps (fenêtre réduite), de rentabilité et d’homogénéité (uniformité) d’application. Cependant, il est souvent difficile de trouver le bon compromis entre l’accès du tracteur dans le champ et la nécessité d’humidité pour l’apport d’engrais azotés (sols trop ou pas assez humides). En effet, l’apport d’engrais de couverture nécessite un minimum d’humidité et le passage du tracteur avec un épandeur chargé en engrais est plus difficile en terrain lourd, trop humide et en plus il laisse des traces qui seront très gênantes pour le travail de la moissonneuse-batteuse. Les distributeurs d’engrais les plus utilisés au Maroc sont des appareils centrifuges portés par le tracteur et constitués d’une trémie de capacité variable (300 à 400 kgs ou plus selon les modèles). La trémie est munie d’un agitateur pour éviter tout engorgement de l’outil. L’épandage de l’engrais, qui s’écoule par gravité, se fait par projection des granulés à une distance pouvant aller jusqu’à 10 m www.agri-mag.com
Fertilisation grâce à deux ou le plus souvent un seul disque horizontal, situé à la base de la trémie, et entraîné à grande vitesse par la prise de force du tracteur. A remarquer que la quantité d’engrais tombant aux extrémités des planches est plus faible que le reste de la largeur de travail. Pour compenser cette hétérogénéité, on peut réduire la distance entre les passages du matériel pour que les deux largeurs successives se recouvrent légèrement. Les principaux défauts de la fertilisation minérale sont dus à plusieurs facteurs dont on peut citer : - Insuffisance des doses totales apportées - Mauvaise répartition des apports et leur fractionnement - Production dépassant les rendements prévus initialement La consommation d’engrais au Maroc, dont les engrais azotés, a connu au cours des décennies une fluctuation importante. Les données de la FAO indiquent cependant qu’elle a stagné au cours des dernières décennies et qu’elle ne représente que
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33% des besoins réels des blés. Ce faible niveau d’utilisation se traduit par un appauvrissement continu des sols marocains, handicape la production céréalière et met à mal l’autosuffisance alimentaire du pays. Les aléas climatiques y sont pour quelque chose, mais ils ne sont pas les seuls en cause. Pour rattraper ce retard, il est nécessaire de renforcer le conseil aux agriculteurs, de maitriser les
Rôle du potassium
Le potassium joue un rôle important dans la physiologie des plantes et les fonctions métaboliques majeures : synthèse des protéines , enzymes, vitamines, photosynthèse, fonctions de transport et contrôle de la transpiration des plantes. Par l’interaction N/K, le potassium renforce également l’effet de l’azote. Il en est de même du soufre qui est pour sa part un constituant essentiel des protéines et de leur qualité. C’est pourquoi Tessenderlo Kerley International a mis au point une spécialité foliaire – K-Leaf®, à base de potasse et soufre qui répond aux besoins précis des céréales. Ce produit très soluble s’applique
circuits de commercialisation ainsi que d’améliorer les aides publiques et le revenu des céréaliculteurs. Des efforts ont été faits, mais d’autres plus importants, sont encore à faire. Le diagnostic est connu les mesures appropriées aussi, reste à les appliquer pour l’intérêt de notre agriculture et de notre pays.
à des stades critiques qui précèdent les pics d’absorption de potasse par le blé (remplissage des grains). Les applications de K-Leaf® sont un complément à la fertilisation au sol dont il améliore l’efficacité. Les essais réalisés par l’IAV Hassan II en 2013 et 2014 sur blé tendre et blé dur ont démontré l’efficacité de tels traitements sur le rendement et le Poids de Mille Grains. D’autres essais ont également démontré que les applications foliaires de K-Leaf® (ARC, Egypte-2010 ) sont d’autant plus efficaces que les conditions de culture sont peu favorables. Ainsi les applications de K-Leaf® aident les cultures à exprimer leur plein potentiel.
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Phyto-protection
Gestion intégrée des mauvaises herbes, maladies et ravageurs dans le système blé - légumineuse en semis direct Ramdani Abdelhamid, Hamal Abdelhamid et Essahat Abderrahim / INRA – CRRA Meknès
Le semis direct est la charnière sur laquelle repose la réussite de l’agriculture de conservation. Par ailleurs, la durabilité et l’efficience du système semis direct repose sur quatre piliers à savoir la suppression du labour et donc la disponibilité de semoirs appropriés ; la gestion des résidus (couverture permanente du sol par un ‘Mulch’) et par conséquent la gestion des contraintes biotiques associées ; la gestion des mauvaises herbes et la diversification et l’allongement des rotations culturales. Il est donc impératif d’assurer une bonne gestion des contraintes biotiques en l’occurrence les adventices ou mauvaises herbes, maladies et ravageurs pour assurer la réussite et la durabilité du système semis direct et donc de l’agriculture de conservation.
Gestion des adventices en semis direct Contrôle chimique des adventices en pré-semis
Le contrôle chimique des adventices en pré-semis a pour objectif d’éradiquer toutes espèces de mauvaises herbes avant semis afin d’assurer une levée homogène de la culture et d’éviter toute sorte de compétition des mauvaises herbes avec la culture. Toutes les cultures sont concernées par cette
action (céréales, légumineuses, oléagineux, ….). Les herbicides utilisés pour le désherbage chimique total des parcelles ‘semis direct’ figurent dans le tableau ci-dessous (Tableau 1). La dose de l’herbicide varie selon le degré d’infestation et le type d’espèces rencontrées dans chaque parcelle. Elle varie de un à trois litres par hectare dans 200 litres de bouillie et s’applique 7 à 10 jours avant le semis. Cependant, en cas d’absence total de mauvaises herbes, situation fréquente en cas du retard des premières pluies, il est donc inutile d’appliquer un désherbant avant semis. Par ailleurs, d’autres spécialités commerciales aussi à base de glyphosate sont disponibles sur le marché (ATILA, KALACH, NASA, OURAGAN, SIKOSTO, LE PRINCE, etc.). La dose d’herbicide est recommandée selon le degré d’infestation et le type d’espèces
Tableau 1 : Désherbage chimique total des parcelles ‘semis direct’ avant semis
Nom commercial
Matière active
Dose (PC)
(teneur) SYSTEMIC* GLY* CENTAURE
Nombre de jours avant semis
Glyphosate -sel d’isopropylamine
1 à 3 l/ha
(360 g/l) ROUD UP * Herbicides fournis aux agriculteurs bénéficiaires des essais ‘semis direct’ dans le cadre du projet ACCAGRIMAG Anchusa italica, hôte alternatif fonctionnel de la rouille brune du blé
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Anchusa italica fortement attaquée par la rouille brune.
7 à 10 jours
rencontrée. En guise d’exemple, les principales mauvaises herbes rencontrées dans les parcelles ‘semis direct’ à Oued Amlil sont le brome rigide, la folle avoine, le chiendent, la moutarde des champs (Sinapis arvensis), Le Liseron des champs (Convolvulus arvensis), Raphanus raphanistrum, Anchusa italica (Planche 1) et le Laiteron (Sonchus spp.). Dans une parcelle à Ras Tabouda, c’est plutôt le brome rigide qui était dominant suivi par la folle avoine, le ray grass (Lolium rigidum) et d’autres mauvaises herbes dicotylédones. Tous ces herbicides sont à base de glyphosate, matière active dont l’utilisation est devenue controversée et est même bannie par certains pays. Il est donc fort nécessaire de chercher des substituants. A cet égard, les herbicides à base de l’aminotriazole ou de Paraquat et qui sont des herbicides de contact à action rapide et non sélectifs pourraient être utilisés pour cette fin.
Contrôle chimique des adventices sur blé en post-levée
La réussite du contrôle chimique des mauvaises herbes sur céréales en post-levée est tributaire du choix de l’herbicide et de la période d’application. Le choix se base sur le degré d’infestation et le type d’espèces rencontrées dans chaque parcelle. L’efficacité est meilleure quand la lutte est faite tôt sur mauvaises herbes très jeunes. La plupart des adventices inventoriés sur les parcelles semis direct sont des dicotylé-
Orobanche et Anthracnose sur pois chiche
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Tableau 2 : Contrôle chimique des adventices sur blé en semis direct Nom commercial
Matière active (teneur)
Dose (PC)
PALLAS 45OD
Cloquintocet-mexyl (Safener) (90 g/l) + Pyroxulam(45 g/l)
COSSACK OD
Iodosulfuron-methyl-sodium (7,5 g/l) + Mefenpyr-diethyl(22,5 g/l) 1 l/ha + Mesosulfuron-methyl (7,5 g/l)
OTHELLO
Diflufénicanil (DFF 50 g/l) + Mésosulfuron-méthyl (7.5 g/l) +Iodosulfuron-méthyl sodium (2.5 g/l) et un phytoprotecteur (méfenpyrdiéthyl (22.5 g/l))
1,5 l/ha
ATLANTIS WG
Mésosulfuron-méthyl 30 g/kg + Iodosulfuron-méthyl sodium 6 g/ kg et un phytoprotecteur (Méfenpyr-diéthyl 90 g/kg)
0,5 kg/ha
MUSTANG 306 SE
2,4-D(300 g/l) +Florasulame (6,25 g/l)
0,5 l/ha
PRINTAZOL 75
2-4D+2-4MCPA (330+285) g/l
1 l/ha
GRANSTAR WG
Tribenuron Methyl (750 g/kg)
12,5 g/ha
dones. Pour les graminées, la folle avoine, l’alpiste, le rays gras et le brome constituent les principales adventices. L’utilisation des herbicides anti-graminées associés à des herbicides anti-dicotylédones (un seul passage) assure un bon contrôle des deux types de mauvaises herbes. Plusieurs herbicides permettent un très bon contrôle des graminées annuelles avec une bonne efficacité contre les dicotylédones. Le tableau 2 ci-dessous donne des exemples des herbicides anti-graminées et/ou anti-dicotylédones. Néanmoins, sur le marché, il existe une panoplie d’herbicides pour la lutte contre les graminées comme Pallas 45 OD et Apyros (26,6 g/ha) contre le brome, Major 25 , Topick 080 (0,75 l/ha) contre l’avoine, l’alpiste et le rays gras et Hussard Of (1 l/ha) contre l’avoine et l’alpiste. Cette gamme de produits est encore plus large dans le cas des dicotylédones qu’elles soient en traitements précoces ou tardifs : - Mauvaises herbes en traitements précoces : Pallas 45 OD (0,5 l /ha), Cossack (1 l/ha), Granstar 75 (12,5 g/ha), Hussard Of (0,8 l/ha), Lintur (150 g/ha), Mezzo (30 g/ha), Derby 175 (50 ml/ha), Dialen Super (0,75 l/ ha), Arrat (200 g/ha), etc. - Mauvaises herbes en traitements tardifs : Hussard Of (1 l/ha), Menjel 24 (2 l/ ha), Menjel 60 (1 l/ha), Combifluide (0,8 l/ha), Agroxone F (1,25 l/ha), etc. Dans le cas des essais semis direct menés
Cibles
Stade d’application
0.5 l/ha Graminées annuelles et Dicotylédones annuelles
Dicotylédones annuelles
Début tallage du blé
3 feuilles -Début tallage du blé Fin tallage – début montaison Début tallage du blé
Tableau 3 : Herbicides utilisés en post-semis prélevée pour contrôler les Graminées et Dicotylédones sur fève, fèverole et pois chiche en semis direct
Nom Commercial
Dose (P.C)
Matière active (teneur)
GUARDIAN
1,5 l/ha
Acetochlore +Furilasole (Safener) (840+28 g /l)
AFALON 50
0,5 l/ha
Linuron 50
STALLION
2,5 l/ha
Clomazone (30 g/l) + Pendiméthaline (333 g/l)
CHALLENGE
2 l/ha
Aclonifène (600 g/l)
PROWL AQUA
2,5 l/ha
· Pendiméthaline (455 g/l)
dans le cadre du projet ACCAGRIMAG, le désherbage chimique en post-levée s’est basé sur l’herbicide Cossack à la dose d’un litre par hectare et dans un volume de bouillie de 200 l/ha. Le Pallas 45 OD, à une dose de 0,5 l/ ha a été recommandé uniquement pour les parcelles infestées de brome rigide tout en insistant sur son association avec Mustang 360 pour assurer un bon contrôle des graminées et des dicotylédones. En effet, l’utilisation combinée du Pallas, anti-graminées fortement recommandé pour le contrôle de ces adventices, et du Mustang 360, très efficace contre les dicotylédones au stade jeune, assure un contrôle judicieux des mauvaises herbes. L’accompagnement technique pour assurer un bon contrôle des mauvaises herbes a été effectué tout au long du cycle de la culture. Les traitements herbicides appliqués ont assuré une efficacité de contrôle des mauvaises herbes de 90 à 98%. Cependant, ce
Orobanche sur lentille
traitement n’a pas donné satisfaction dans la parcelle ‘semis direct’ à Rass Tabouda ultra infestée par le brome rigide. Sa forte infestation est due à la culture continue de blé sur des années et la non utilisation des herbicides antigraminées, chose qui a enrichi le stock semencier du sol. Les bonnes pratiques agricoles recommandées dans ce type de cas sont le recours à des semences sélectionnées, la pratique de la rotation avec des légumineuses (féverole, pois chiche, petit pois etc.), des oléagineux (colza, …) et des cultures fourragères, ainsi que l’utilisation des herbicides antigraminées.
Contrôle chimique des adventices sur légumineuses Contrôle chimique en post semis-pré levée Le contrôle chimique des mauvaises herbes en post semis - pré levée de la culture est d’une grande importance surtout en cas de non utilisation d’herbicide total avant semis. Les herbicides utilisés en post-semis prélevée pour contrôler les Graminées et Dicotylédones sur fève, fèverole et pois chiche en semis direct figurent dans le tableau ci-dessous (Tableau 3).
Contrôle chimique en post levée
La maîtrise du désherbage des légumineuses en semis direct est le garant de l’adoption à grande échelle de la rotation de ces cultures www.agri-mag.com
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Phyto-protection l’herbicide avec la culture. Cette technique permet de contrôler les mono et les dicotylédones en utilisant des herbicides non sélectifs et de contact comme ceux à base d’’aminotriazole ou de Paraquat.
Attaque précoce de rouille jaune dans une parcelle de blé sur blé en semis direct
Contrôle chimique de l’orobanche sur légumineuses
Rouille jaune sur blé tendre
Tableau 4 : Contrôle chimique des adventices sur fèverole en post-levée, conduite en semis direct Cible Dicotylédones annuelles
Nom commercial
annuelles
Dose (PC)
BASAGRAN
Bentazone (480 g/l)
1,5 l/ha
CORUM*
Bentazone (480 g/l) + Imazamox (22,4 g/l)
1,5 l/ha
LENTAGRAN
Pyridat (45%)
FOCUS Ultra Graminées
Matière active (teneur)
1 – 2 kg/ha
Cycloxydime (100 g/l)
1-1,5 l/ha
FUZILAD Forte
Fluazifop-P-butyl(150 g/l)
0,75 l/ha
GALLANT Super
Haloxyfop-R Methyl (104 g/l)
0,5 l/ha
AGIL
Propaquizafop (100 g/l)
0,5 l/ha
PANTERA
Quizalofop-P-Tefuryl(40 g/l)
STRATOS Ultra
1 l/ha
*Agit partiellement sur les graminées avec les céréales ou autres cultures et donc la garantie de la réussite et la durabilité du système non labour et par conséquent de l’agriculture de conservation. Le contrôle des graminées est facile du fait de la disponibilité d’une large gamme d’herbicides sur le marché (Tableau 4). Les dicotylédones, par contre, sont difficiles à contrôler sachant que très peu d’herbicides sont utilisés pour cette fin (Tableau 4). Par ailleurs, l’utilisation du PROWL AQUA ou GUARDIAN en post semis prélevée de la féverole suivi par un traitement en post levée par BASAGRAN a donné de très bon résultat. De même la séquence ‘PROWL AQUA + BASAGRAN’ a donné de bons résultats sur pois chiche. Une meilleure connaissance sur la phytotoxi-
Anthracnose sur pois chiche
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Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
cité de ces herbicides vis-à-vis de la culture et les conditions optimales du traitement sont d’une grande importance, sachant que le degré d’efficacité et le niveau de sélectivité (phytotoxicité) de ces herbicides dépendent étroitement des conditions climatiques. L’absence de stress hydrique et thermique (hautes ou basses température) durant la période de traitement assure et l’efficacité contre les adventices et la sélectivité vis-à-vis de la culture (pas ou peu de phytotoxicité). Certaines espèces adventices sont faiblement contrôlées par ces herbicides. En guise d’exemple, le BASAGRAN ne contrôle pas totalement Astragalus, Papaver et Plantago. Ainsi, l’alternative est l’application dirigée entre les lignes de la culture avec l’utilisation de cache-buses pour éviter le contact de
L’orobanche est une plante parasite qui cause des dégâts énormes sur la culture de fève et de féverole. Ces dernières années en particuliers dans la région de Zaer, cette plante est devenue un problème sur le pois chiche (Planche 2) et la lentille (Planche 3). Le contrôle chimique de ce parasite est une option prometteuse mais il faut juste maitriser le choix et la dose de l’herbicide ainsi que la période d’intervention. Les herbicides utilisés ainsi que les doses et le nombre d’intervention figurent dans le tableau ci-dessous (Tableau 5). Les applications ou interventions sont décalées de 15 jours. Le 1er traitement se fait au début floraison de la culture.
Gestion des maladies et ravageurs en semis direct
La présence de résidus de cultures en surface du sol constitue un foyer abritant les champignons et les ravageurs pour la culture en place. Cependant, des rotations adaptées, un choix variétal judicieux, une bonne gestion des résidus de récolte et une lutte phytosanitaire appropriée diminuent les risques de développement des maladies et ravageurs.
Gestion des maladies des céréales et légumineuses en semis direct
Il est impératif de combiner les méthodes de lutte contre les maladies des céréales et des légumineuses pour assurer un bon rendement. Les principales méthodes à combiner dans le système non labour sont l’utilisation de semences saines, la rotation allongée des cultures, la résistance variétale et la lutte chimique. Les maladies les plus redoutables sur blé sont les rouilles en l’occurrence la rouille jaune (Planche 4), la septoriose, la tache bronzée et les pourritures racinaires. Celles observées et contrôlées dans les parcelles ‘Semis direct’ sont particulièrement la rouille jaune et la septoriose. Les maladies les plus redoutables sur légumineuses sont le Botrytis (Botrytis fabae / Botrytis cinerea), l’anthracnose (Ascochyta fabae), la rouille (Uromyces vicia-fabae) sur fève et fèverole, l’anthracnose (Ascochyta www.agri-mag.com
céréales et légumineuses en semis direct
Tableau 5 : Contrôle chimique de l’orobanche sur légumineuses alimentaires en semis direct Fève / Féverole Nom commercial
Matière active (teneur)
Dose par Nombre application d’application (DA) (NA)**
Pois chiche
Lentille
DA
NA
DA
NA
80 cc/ha
2
60 cc/ha
1à2
GLY ROUNDUP SYSTEMIC BOOM Effect BOOM Super
Glyphosate -sel d’isopropylamine (360 g/l)
167 cc/ha
2à3
CENTAURE CIBLE CLINIC rabiei) (Planche 5), la fusariose (Fusarium oxysporum f. sp. ciceri) sur pois chiche, la rouille (Uromyces vicia-fabae) et la fusariose (Fusarium oxysporum f. sp. lentis) sur lentille. En guise d’information, les variétés de pois chiche partiellement résistantes à l’anthracnose sont Zahour, Moubarak, Farihan et Rizki. Par ailleurs et afin d’assurer une bonne efficacité du traitement fongicide et pour éviter l’émergence de souches de champignons résistantes aux fongicides comme c’est le cas de la résistance de la septoriose aux strobilurines, nous avons recommandé des fongicides sur blé ayant au moins deux matières actives. C’est le cas notamment des fongicides FALCON et SWING GOLD à une dose de 0,8 et 1 l/ha respectivement (Tableau 6) dans un volume de bouillie de 200 l/ha. Le SWING GOLD est à base de dimoxystrobine (133 g/l) (famille chimique des strobilurines) et d’époxiconazole (50 g/l) (famille chimique des triazoles). Le fongicide FALCON est composé de trois matières actives (tébuconazole, triadiménol et spiroxamine). En plus des deux fongicides cités ci-dessus, le tableau 6 présente le nom d’autres fongicides qui ont été utilisés pour contrôler les maladies des céréales et des légumineuses. Ces fongicides sont utilisés sur blé contre les maladies foliaires en l’occurrence la rouille jaune et la septoriose. Le 1er traitement se fait au stade gonflement de la culture et le
Sitone et Mildiou sur fèfe
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second au stade épiaison. Ceux appliqués sur pois chiche ont pour but le contrôle essentiellement de l’anthracnose. BACHLOR a été associé avec l’insecticide LANNATE pour contrôler l’anthracnose et la mineuse du pois chiche.
Gestion des ravageurs des
La mouche de Hesse ou Cécidomyie, Mayetiola destructor, est l’un des principaux ravageurs du blé au Maroc. La rotation joue un rôle important dans la réduction des pupes (flaxseeds) qui se conserve dans les chaumes de blé et le contrôle chimique (Furadan) est très peu rentable. La lutte génétique reste le moyen le plus écologique et le plus efficient. Plusieurs variétés de blés sont résistantes à la cécidomyie en l’occurrence Arrihane, Aguilal et Kharrouba pour le Blé tendre, et Faraj, Marouan, Amria, Nassira, Chaoui et Irden pour le Blé dur. Le Céphe (Cephus spp) et les pucerons sont aussi d’importants ravageurs du blé. Les principaux ravageurs des légumineuses sont Sitone (Sitona spp) (Planche 6) et pucerons (Planche 7) sur fève, et la mineuse du pois chiche. L’insecticide LANNATE a été associé au fongicide BACHLOR pour contrôler la mineuse et l’anthracnose du pois chiche.
Tableau 6 : Contrôle chimique des maladies des céréales et des légumineuses en semis direct Culture
Fongicide (SC) FALCON*
Matière active (teneur) Spiroxamine + Tébuconazole + Triadiménole
SWING GOLD* dimoxystrobine (133 g/l) + dݎpoxiconazole (50 g/l)
Blé
Pois chiche Fève & Féverole
Dose (PC) 0,8 l/ha 1 l/ha
SOLIGOR
Tébuconazole + Protioconazole + Spiroxamine)
COMODOR
Azoxystrobine (200 g/l) + Cyproconazole (80 g/l)
RUBRIC
Epoxiconazole (125 g/l)
1 l/ha
IMPACT
Flutriafol+Carbendazime
1 l/ha
CARAMBA
Metconazole (90 g/l)
1 l/ha
OPERA MAX
Pyraclostrobine (85 g/l) + Epoxiconazole (62,5 g/l)
1 l/ha
BACHLOR
Epoxiconazole (25 g/l)
0,5 l/ha
BELLIS
Boscalid (25,2 %) + Pyraclostrobine (12,8%)
0,5 l/ha
CHEROKEE
Chlorothalonil (375 g/l) + Cyproconazole (50 g/l)+ Propiconazole (62,5 g/l)
0,5 l/ha
BANKO PLUS
Chlorothalonil (500 g/l)
0,5 l/ha
0,5 l/ha
* Fongicides fournis aux agriculteurs bénéficiaires des essais semis direct’ dans le cadre du projet ACCAGRIMAG
Puceron sur fève
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Phyto-protection
Principales maladies du blé au Maroc
Pr. Ezzahiri Brahim Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat
Le blé peut être attaqué par de nombreux agents pathogènes à différents stades de son développement, du semis jusqu’à la récolte. Malgré que le blé puisse être attaqué par une panoplie d’agents pathogènes, les observations faites sur le terrain ces dernières années au Maroc ont montré qu’il existe deux principaux groupes de maladies qui peuvent affecter sérieusement le rendement du blé, localement et à grande échelle.
L
e premier groupe est composé de trois maladies foliaires, la septoriose et les rouilles jaune et brune. Ces maladies sont favorisées par les conditions pluvieuses et humides. Leur développement peut être explosif dès le stade épiaison du blé. La lutte contre ces maladies foliaires repose sur la combinaison de méthodes culturales (rotation, labour d’été), génétiques (résistance et tolérance variétale) et traitements chimiques foliaires. Le deuxième groupe est composé de pourritures racinaires, du piétin échaudage et de la fusariose de l’épi. Les maladies de ce groupe sont favorisées par la combinaison de conditions hydriques et édaphiques spécifiques et peuvent occasionner localement des pertes spectaculaires et irréversibles. La gestion des maladies de ce groupe repose essentiellement sur l’utilisation de méthodes culturales préventives.
Maladies foliaires Les septorioses
Deux espèces de septorioses attaquent le blé : Septoria tritici responsable de la septoriose des feuilles et Stagonospora nodorum responsable de la septoriose des glumes. Les deux espèces de septorioses sont présentes au Maroc avec une quasi-dominance de Septoria
tritici. Les septorioses sont importantes en années pluvieuses et humides. Elles sont fréquentes dans les régions de Doukkala, Chaouia, Sais, Gharb et Zaer. Elles peuvent s’étendre à d’autres régions céréalières en années exceptionnellement pluvieuses. Vu son importance, nous allons traiter exclusivement la septoriose des feuilles. Celle-ci apparait sous forme de lésions nécrotiques foliaires (Figure 1) rédui�sant ainsi les surfaces photosyn�� thétiques vertes. Ce qui impacte négativement la croissance de la plante et donc le rendement final. Les pertes de rendement peuvent aller jusqu’à 30% en cas d’attaque sévère du blé. La principale source de contamination primaire de la septoriose des feuilles est constituée par les chaumes du blé à la surface du sol. En présence de chaumes contaminés par les pycnides de Septoria tritici, les premières infections apparaissent sur les plantules du blé. L’humidité de saturation est indispensable pour tous les stades d’infection. On considère qu’après la pluie, une contamination réussie nécessite une période d’humidité relative de saturation de 15 à 20 heures, avec une température supérieure à 10°C. Ce qui fait que des précipitations fréquentes et des températures modérées (5-20°C) sont propices au développement de la septoriose des feuilles. L’éclaboussure des gouttes de pluie au contact des feuilles portant les pycnides du champignon, provoque la contamination des étages supérieurs de la plante. La maladie monte ainsi progressivement du bas vers le haut de la plante. La maladie peut être observée en décembre sur du blé semé précocément, mais elle est plus fréquente à partir du mois de mars du stade redressement à début montaison.
La rouille jaune
Figure 2. Foyer de rouille jaune sur blé 14
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La rouille jaune est devenue à côté de la septoriose, la principale maladie du blé depuis 2010 au Maroc. Les attaques sont observées presque exclusivement sur les variétés de blé tendre. Le pays a connu des épidémies plus ou moins extensives de cette maladie presque
Figure 1. Développement graduel du bas vers le haut de la septoriose sur blé annuellement durant les six dernières années. Ce changement drastique est lié à l’extension des superficies emblavées en blé tendre qui sont passées de 800.000 hectares en 1985 à plus de 2 millions d’hectares aujourd’hui, à l’utilisation de variétés productives de cette espèce mais très sensibles à la rouille jaune et à l’apparition d’une nouvelle race virulente de Puccinia striiformis. Cette race appelée Warrior, plus agressive, est responsable de développements épidémiques répétés de la maladie dans les pays situés dans la même zone épidémiologique que le Maroc. Il s’agit notamment des pays de l’Europe occidentale, où la maladie a été particulièrement sévère en 2014. L’agent responsable de la rouille jaune est un parasite obligatoire, qui a besoin d’un hôte vivant pour sa survie. Ce qui fait, qu’en absence de l’hôte principal, le champignon continue son développement en été sur des repousses de blé «Green bridge » dans des zones fraiches en altitude. De même, cet agent pathogène a la capacité de se disséminer par le vent sur de longues distances. Ceci peut favoriser un échange d’inoculum entre certains pays de l’Europe occidentale et le Maroc pendant la saison pluvieuse. www.agri-mag.com
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Figure 3. Attaque sévère de rouille brune sur blé dur
Phyto-protection La rouille jaune se manifeste sous forme de pustules jaunâtres, alignées le long des nervures des feuilles, sous forme de stries. Le développement de l’infection est de type systémique. Ce qui fait qu’une spore infectieuse peut générer une multitude de pustules le long des nervures. Cette propriété singulière fait que cette maladie est de caractère explosif. De même, les premières infections par le champignon apparaissent d’abord sous forme de foyers localisés (Fig. 2) avant la généralisation de la maladie dans un champ donné. Le blé est sensible à la maladie du stade plantule au stade adulte. Les pertes peuvent aller jusqu’à 70% si l’attaque est généralisée dès le stade gonflement.
La rouille brune
La rouille brune est une maladie endémique au Maroc, qui apparait annuellement à des degrés variables en fonction des conditions climatiques. Le cycle de vie de l’agent pathogène responsable de la rouille brune est complexe et implique un hôte principal et un hôte alternatif. Au Maroc, la rouille brune a comme hôte alternatif fonctionnel Anchusa italica. L’agent pathogène Puccinia triticina se conserve sous forme de téleutospores sur les chaumes du blé. Ces téleutospores en présence de la pluie vont germer et infecter les plantes de l’hôte alternatif se trouvant à proximité des chaumes. A leur tour, les spores produites sur l’hôte alternatif vont infecter les plantules de blé. Ce qui fait que les premières infections du blé, par la rouille apparaissent précocément au stade tal�lage dans certains endroits. Ce qui donne lieu plus tard à la formation de foyers d’infection dont la caractéristique est la présence de pustules de rouille sur les feuilles de base des plantes. Par la suite, le vent assure la dissémination des spores de l’agent pathogène dans des zones plus vastes, provoquant ainsi des infections généralisées du blé à partir de l’épiaison (Figure 3). La maladie peut se développer aussi bien sur des variétés sensibles de blé tendre que de blé dur.
Gestion des maladies foliaires
Une protection réussie de la culture du blé contre les maladies foliaires se base sur l’utilisation combinée de moyens préventifs et curatifs. Cette combinaison est composée de l’utilisation de semences saines, de l’adoption d’un assolement adéquat, du choix de variétés résistantes et de l’utilisation raisonnée de fongicides. Les pratiques culturales comme l’assolement et la gestion des résidus sont importantes pour le contrôle de la septoriose. Celle-ci est causée par un champignon dont la survie est dépendante des résidus du blé à la surface du sol. Ce qui fait que les champs de blé les plus disposés à l’attaque de cette maladie sont ceux dont le précédent était un blé. De même, le champignon responsable de la septoriose a besoin du temps pour d’abord s’installer dans un blé au stade jeune avant de se propager vers les étages supérieurs après la montaison, et ce en présence de la pluie. Les semis précoces sont plus vulnérables aux attaques de la septoriose que les semis tardifs. Les plantules issues des semis précoces sont exposées à l’in16
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fection par la septoriose parce que les températures sont encore douces, et ce en présence de la pluie. La résistance variétale, quand elle existe, reste la méthode de lutte la plus économique et la plus pratique contre les maladies foliaires du blé. Certaines variétés de blé dur et tendre inscrites au catalogue sont résistantes à une ou plusieurs de ces maladies foliaires. La prise en considération de la résistance variétale dans la gestion des maladies foliaires va permettre de faire des économies sur les dépenses en matière de lutte chimique. Seulement dans beaucoup de situations, les variétés de blé sont sensibles à une ou plusieurs maladies foliaires principales. Ce qui fait que le recours à la lutte chimique devient indispensable.
Raisonnement de la lutte chimique Détermination des risques d’infection Septoriose
Les premières lésions de septoriose sont observées sur les feuilles basales et sont détectables à partir du stade tallage. La progression de la maladie se fait de bas en haut. Elle est lente avant épiaison mais rapide après. Suite à la détection des symptômes de ces maladies sur les feuilles inférieures du blé, la décision du traitement fongicide est prise lorsque les conditions de dissémination de ces maladies sont présentes. Les précipitations constituent le facteur de dissémination principal de la maladie. Quand la pression de la maladie est élevée, l’intervention avec des fongicides est bien justifiée pendant la montaison (lorsque 2 nœuds sont apparents sur la tige du blé).
Rouille jaune
Le risque de la rouille jaune est évalué par la localisation des premiers foyers de cette maladie dans le champ de blé. Si ces premiers signes de la maladie sont présents dans une parcelle, toutes les variétés sensibles avoisinantes sont menacées par cette maladie très contaminatrice. Il est conseillé alors de traiter les variétés sensibles de blé tendre à l’aide de fongicides. Le développement de la rouille jaune est favorisé par un temps à ciel couvert, une humidité élevée et des températures fraiches.
Rouille brune
L’appréciation du risque de la rouille brune se base sur la détection des premières pustules de la maladie sur les 2 dernières feuilles. Des périodes humides (pluie, rosée, brouillard) et des températures modérées favorisent le développement de la rouille brune entre mi-février et fin avril en fonction des régions.
Stades critiques d’infection du blé
La septoriose et les rouilles brune et jaune se
propagent rapidement dès le stade épiaison du blé. De ce fait, ces maladies affectent essentiellement le remplissage des grains et par conséquent la stratégie de lutte chimique contre ces maladies doit cibler la protection des deux dernières feuilles du blé. Quand la pression de la maladie est élevée dans une zone, un deuxième passage serait nécessaire 3 à 4 semaines après le premier traitement fongicide.
Choix des fongicides
Les spécialités disponibles sur le marché sont efficaces à des degrés variables vis-à-vis de la septo�riose et des rouilles jaune et brune. Les fongicides homologués sur blé contre ces maladies au Maroc (Index phytosanitaire, AMPP et site de l’ONSSA) appartiennent à deux familles chimiques principales: les triazoles et les strobilurines. En absence de stratégies d’utilisation de ces fongicides, les risques de développement de la résistance à ces substances sont très élevés. L’expérience a montré qu’en très peu de temps, les strobilurines, utilisées à très large échelle en Europe, ont perdu l’essentiel de leur efficacité. De même, de nombreuses substances actives de la famille des triazoles ont perdu progressivement de leur efficacité au fil des années. Ces phénomènes de résistance concernent surtout la septoriose. Au Maroc et en absence de données sur l’état de résistance aux fongicides de différentes espèces de champignons responsables de maladies foliaires du blé, il serait judicieux d’adopter une stratégie permettant de prolonger la durée de vie des substances fongicides actuellement disponibles sur le marché. Cette stratégie doit se baser sur l’alternance des fongicides à modes d’action différents et l’utilisation des mélanges de matières actives appartenant à différentes familles chimiques.
Maladies des racines et de l’épi Un système racinaire sain et vigoureux est nécessaire pour assurer l’absorption de l’eau et des éléments nutritifs indispensables à la croissance et au développement des plantes. Ces fonctions sont perturbées lorsque les racines sont attaquées par des agents pathogènes. Les maladies du pied et des racines causées par des champignons au Maroc chez le blé sont les pourritures communes ou sèches et le piétin échaudage. Les pourritures racinaires communes se développent dans les zones à faible pluviométrie (arides et semi-arides). Par contre, le piétin échaudage est observé dans les zones humides. Quant aux maladies de l’épi, la fusariose peut causer des dégâts importants en années pluvieuses, avec un début de printemps humide. Les autres maladies de l’épi, la carie et le charbon nu ne sont www.agri-mag.com
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Phyto-protection observés qu’occasionnellement au Maroc, grâce à la grande utilisation de semences certifiées et traitées.
Les pourritures racinaires communes
La maladie des pourritures racinaires se manifeste aussi bien sur blé tendre que sur blé dur. Des pertes localisées peuvent être occasionnées par la diminution du tallage, par la réduction de la taille des épis et par la perte des plantes. Cette maladie apparait plus particulièrement dans les zones à faible pluviométrie (arides ou semi arides). Les champignons responsables de cette maladie sont Cochliobolus sativus, Fusarium culmorum et F. graminearum. Les plantes atteintes montrent des épis blancs non remplis. Pour s’assurer de la nature exacte de la maladie, on arrache quelques plantes atteintes et on examine le système racinaire. Des lésions brunes sont observées sur le collet, sous le collet et les racines. Les champignons responsables des pourritures racinaires survivent sous forme de spores dans le sol et sur les résidus des plantes hôtes, à une profondeur de 10 à 15cm. L’infection du sous collet et des racines émergeant du collet est due à la présence de l’inoculum à une profondeur superficielle du sol. Les agents pathogènes responsables des pourritures racinaires sont considérés comme des agents de faiblesse. Ils s’attaquent aux plantes quand celles-ci sont affectées par des stress environnementaux importants. La gravité des pourritures est favorisée par la sécheresse, le semis profond, le manque de tallage.
Lutte contre les pourritures racinaires
La rotation et la jachère restent les méthodes les plus appropriées pour la prévention des pourritures racinaires du blé. Des rotations avec des dicotylédones, comme les légumineuses réduisent le risque de développement des pourritures racinaires. Le traitement des semences avec des fongicides à large spectre d’action, protège les racines du blé des attaques des champignons responsables de la pourriture racinaire. D’autres pratiques sont aussi utiles dans la protection du blé contre les agents des pourritures racinaires, comme le non-labour et le semis superficiel. De même une fertilisation azotée et potassique correcte a un effet indirect sur les pourritures racinaires en améliorant la vigueur des plantes du blé, et par conséquent, leur résistance
à l’infection par les agents responsables de ces maladies. Certains auteurs ont rapporté aussi, que la forme ammoniacale de l’azote est plus efficace que la forme nitrate dans la réduction de l’activité des agents des pourritures racinaires.
Piétin échaudage
Le piétin échaudage est causé par un champignon du sol, Gaemannomyces gramins var. tritici qui dans un premier temps attaque les racines. Il peut s’attaquer au blé à tout moment durant la saison. Les pertes de rendement peuvent atteindre 50% dans les cas les plus graves. Les plantes sévèrement infectées sont naines, développent peu de talles et peuvent mourir prématurément. Comme autres conséquences du piétin échaudage, on peut citer les grains chétifs (maturité précoce) et des épis vides. Un des symptômes caractéristiques du piétin échaudage est le noircissement des racines qui peut avoir lieu dès le stade plantule. A l’épiaison, les plantes atteintes sont de couleur blanche (paille sèche), et les épis sont blancs et desséchés. C’est un symptôme caractéristique de l’échaudage. Les symptômes apparaissent sous forme de petits foyers ou de grandes zones irrégulières. Les plantes atteintes peuvent être facilement retirées du sol. Ces symptômes apparaissent pendant le remplissage. On assiste à un échaudage complet de toute la plante avec ses talles. Quand on examine les racines des plantes malades, on observe des nécroses noires parfois étendues à toute la racine. Le bas de la tige présente un manchon noir de 1 à 3 cm qui peut remonter au-dessus du plateau de tallage (Figure 4). Les symptômes apparents du piétin échaudage peuvent être confondus avec d’autres anomalies (fusariose de l’épi et cèphe). Pour le piétin échaudage, tous les épis du pied sont échaudés. La fusariose entraine l’échaudage partiel des épis (échaudage de groupes d’épillets sur épi). Le cèphe est un insecte qui sectionne la tige. Par conséquent, lorsqu’on tire une plante atteinte, seul l’épi vient facilement. Le champignon responsable du piétin échaudage est spécifique aux graminées. Sa gamme d’hôtes comprend les blés dur et tendre, l’orge et le brome. La source d’inoculum est constituée principalement par les résidus des cultures hôtes. L’inoculum du champignon s’accumule lentement dans le sol. La survie du champignon est de courte durée. L’agent responsable du piétin échaudage se maintient dans la couche aérée du sol jusqu’à 5 à 10 cm, grâce à sa sensibilité au gaz carbonique. Les sols aérés, favorisent les contaminations par le piétin échaudage qui y trouve l’oxygène dont il a besoin
et peu de gaz carbonique qui lui est néfaste. Ainsi, le piétin échaudage est moins fréquent en sol tassé ou lorsque l’aération du sol est faible. Pour limiter les attaques, il est donc recommandé de broyer finement et de répartir les résidus de paille. Le champignon survit sous forme de mycélium saprophyte sur les résidus des cultures hôtes. C’est un mauvais compétiteur qui ne peut pas survivre sans sa base nutritive. Les plantes de blé sont infectées lorsqu’elles rentrent en contact avec des résidus infestés par le champignon. C’est donc à partir des résidus proches des racines du blé que la colonisation va avoir lieu. L’infection va avoir lieu sur les poils absorbants ou les radicelles. A partir de cette base l’invasion va toucher tous les tissus racinaires. Le piétin-échaudage est favorisé par un climat doux et pluvieux en automne. Aussi, les semis tardifs de fin novembre ou décembre sont généralement moins exposés aux attaques car les températures sont plus froides à cette époque. Une fois qu’une infection est établie, le champignon se déplace d’une racine à une autre, infectant les racines d’autres plantes. Ce qui fait que l’infection par le piétin échaudage se manifeste sous forme de foyers plus ou moins larges de plantes malades. Puisque le développement de la maladie est favorisée par les conditions humides, les foyers sont souvent localisés dans les zones les plus humides ou les moins drainées. Il existe ainsi deux phases d’infection du blé par le champignon du piétin échaudage. Une infection primaire qui a lieu en automne à partir de l’inoculum dans le sol et une infection secondaire (de plante à plante) qui a lieu au début du printemps. La maladie progresse aussi des racines vers le collet. Si le niveau de l’infection primaire est élevé, l’infection secondaire va être importante en temps humide et chaud. Les conditions optimales de son développement sont une humidité élevée du sol et une température du sol entre 10 et 20°C. Le piétin échaudage est favorisé par la monoculture, les sols légers à pH alcalins et de faible fertilité, des hivers doux et humides et des printemps pluvieux et les semis précoces. La maladie peut se développer aussi dans les sols lourds. Aussi, la pratique du semis direct est favorable au développement du piétin échaudage. La sécheresse pendant le remplissage des grains accentue les symptômes et aggrave les dégâts. De même, la densité des plantes favorise le développement de la maladie, En effet, plus la densité de semis est élevée, plus le chevelu racinaire est dense. Ce qui fait que l’expansion du piétin échaudage est facilitée.
Lutte contre le piétin échaudage
Le piétin échaudage est causé par un champignon qui se conserve sur les débris des plantes hôtes dans le sol Ce qui fait que la lutte contre cette maladie se base sur des méthodes préventives qui défavorisent l’activité du champignon dans le sol. Il est important d’abord que l’inoculum soit réduit au maximum en automne, pour cela il faut éviter toutes les situations qui lui permettent de subsister et de se développer, en particulier en évitant de laisser des résidus de récolte (chaumes) ou des repousses de céréales à paille ou des adventices
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Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
Figure 4. Piétin échaudage sur blé
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Agriculture Agriculture dudu Maghreb Maghreb N° 116N° - Dec. 100 -2018 Dec.16 / Jan. Jan. 2019 20171919
Phyto-protection (en particulier les graminées), à la surface du sol. La maladie est affectée par la température et l’humidité du sol et aussi par les pratiques culturales. Puisque les facteurs climatiques ne peuvent pas être contrôlés, on peut alors agir sur les pratiques agronomiques pour ralentir le développement de la maladie. Ces pratiques correspondent aux rotations, au contrôle des adventices, à la gestion des résidus des cultures précédentes, et à la fertilisation azotée. Pour la lutte chimique, il n’ya pas de traitement curatif, mais le recours au traitement des semences avec des substances actives spécifiques, peut remédier partiellement à la maladie.
Rotation
La rotation avec des espèces non–hôtes comme les légumineuses ou bien la jachère travaillée est la méthode la plus efficace pour le contrôle du piétin échaudage. Il est important de contrôler les graminées hôtes (Bromus spp., Agropyron spp., Agrostys spp.) dans la rotation ou la jachère. En effet, le champignon du piétin échaudage recherche le plus vite possible un support vivant pour assurer sa survie, car ses capacités de survie en saprophyte sur les racines contaminées sont limitées. Il est donc essentiel de détruire les repousses de céréales dans l’inter-culture ainsi que les graminées adventices. Leur présence peut limiter fortement l’impact de l’allongement de la rotation en développant des sources d’inoculum. L’agent pathogène se conserve sur les débris des plantes hôtes. La survie de l’agent pathogène est très faible en absence de ces résidus. Le champignon du piétin-échaudage est un faible compétiteur. Pour assurer sa survie, il recherche le plus vite possible un support vivant. Ce qui fait que le plus grand risque du piétin échaudage est associé en premier lieu à la monoculture (2 à 4 ans de blés successifs).
Labour
Les méthodes conventionnelles de labour sont plus utiles pour le contrôle du piétin échaudage que le non-labour. Les méthodes conventionnelles entrainent l’enfouissement des résidus et par conséquent leur décomposition rapide, ce qui affaiblit le champignon responsable du piétin échaudage. De même ces méthodes exposent le sol à plus de chaleur qui agit sur les structures de conservation du champignon en été.
Fertilisation azotée
Comme règle générale, les formes ammoniacales de l’azote (comme le sulfate d’ammonium) inhibent l’activité du piétin échaudage, en réduisant le pH autour des racines.
Traitement des semences
Les semences peuvent être traitées spécifiquement contre le piétin échaudage. Ce traitement n’est justifié que dans des situations à grand risque du piétin échaudage. Deux substances actives sont préconisées dans ce traitement : Fluquinconazole et Silthiofam. Le traitement des semences ne contrôle que 50% du piétin échaudage dans le meilleur des cas.
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Figure 5. Fusariose de l’épi sur blé dur
Fusariose de l’épi
La fusariose de l’épi du blé est une maladie communément présente dans les pays à climat tempéré humide. Dans la région méditerranéenne, cette maladie peut se développer de temps en temps lorsque la période d’épiaison et de floraison coïncide avec un climat exceptionnellement humide comme c’était le cas de certaines régions du Maroc en 2013. Cette maladie est importante non seulement à cause des pertes qu’elle engendre, mais surtout en raison de la production de mycotoxines par les agents pathogènes qui y sont associés. Ce qui fait que les pays, dont les céréales sont régulièrement attaquées par la fusariose, ont des législations qui limitent la concentration des mycotoxines dans les grains de céréales et les produits dérivés. Une quinzaine d’espèces de champignons sont responsables du développement de la fusariose. Les plus importantes sont : Fusarium graminearum, Fusarium culmorum et Michrodochium nivale.
Production de mycotoxines
Plusieurs mycotoxines sont produites par les espèces de Fusarium, dont la plus importante est la Dioxynivalenol (DON) ou Vomitoxine. La consommation en grande quantité de cette toxine entraine des vomissements, des maux de tête et de la fièvre. La quantité de la toxine DON tolérée est de 1 μg/kg/j. L’observation des symptômes de la fusariose sur l’épi n’est pas une indication de la contamination des grains par les mycotoxines. Par contre, la présence de grains endommagés par la fusariose est un signe de la présence éventuelle des mycotoxines. Cependant, la relation entre le nombre de grains fusariés et la teneur en mycotoxines n’est pas toujours consistante. De plus, certaines espèces comme Michrodochium nivale ne produit pas de toxines. Ce qui fait qu’on ne peut pas généraliser et que chaque champ doit être considéré séparément. Ce sont les analyses des grains à la récolte qui permettent de déterminer les niveaux de leur contamination par les mycotoxines. La gamme d’hôte des espèces de Fusarium est large. Chez les céréales, on trouve comme espèces hôtes: le blé dur, le blé tendre, le maïs, l’orge et l’avoine. Le blé dur est très sensible à la maladie. Les agents responsables de la fusariose de l’épi se conservent sur la semence, les débris et dans le sol. La contamination et l’infection de l’épi du blé par les spores des espèces fusariennes est favorisée par des pluies fréquentes, des périodes prolongées d’humidité de saturation et un temps doux (optimum: 20°C) entre l’épiaison et la floraison. La maladie peut continuer son développement en présence de conditions humides après la floraison. Des pluies avant la récolte peuvent aggraver la contamination du grain par les mycotoxines Les symptômes de la fusariose apparaissent sur blé, 2 à 3 semaines après la floraison. Ils commencent par une décoloration progressive d’un ou de plusieurs épillets. Ces symptômes évoluent pour donner le blanchiment prématuré d’une partie ou de la totalité de l’épi. Sur les épillets on peut parfois observer une coloration rose saumon sur les épillets infectés (Fig. 5).
Des lésions foliaires sont aussi associées à Michrodochium nivale, A la maturité, les grains fusariés sont petits et ridés et à aspect crayeux. La fusariose de l’épi entraine des dégâts à deux niveaux : • Dégâts quantitatifs direct au champ : baisse de rendement, conséquence de l’avortement et de la baisse du poids des grains. • Dégâts qualitatifs : baisse de la qualité technologique des grains infectés et contamination potentielle de ces derniers par des mycotoxines susceptibles de se retrouver dans l’alimentation humaine et animale.
Lutte contre la fusariose de l’épi
Appréciation du risque de la fusariose Les principaux facteurs qui prédisposent le blé à la fusariose sont : • La présence de débris d’un précédent à paille, du maïs ou du sorgho • L’absence de rotation • L’absence du travail du sol (no-till ou Zéro labour) • La sensibilité variétale • Le climat : temps doux et humide à la floraison Ce qui fait que dans le cas de la fusariose, chaque parcelle de blé doit être jugée séparément en termes de risque de maladie et de sa gravité. L’évaluation du risque peut se faire à deux niveaux : • Au début de la saison : risque agronomique (précédent, travail du sol, variété) • Au moment de l’épiaison : risque climatique (temps humide et pluvieux autour de la floraison) Méthodes de lutte préventive La prévention de la fusariose doit reposer sur la combinaison de plusieurs méthodes : rotation, gestion des résidus de la culture précédente (labour), choix de la variété, gestion de l’irrigation et le recours éventuel aux fongicides. Dans le cas de l’irrigation, il convient de ne pas arroser le blé pendant une semaine après la sortie des étamines, étant donné qu’une forte humidité augmente le risque de la fusariose pendant la floraison. Pour la résistance des variétés, il y’a peu d‘informations sur le comportement des variétés du blé cultivées au Maroc. La lutte chimique est à elle seule insuffisante pour lutter contre la fusariose. Dans les meilleurs des cas, les fongicides ne permettent qu’une efficacité de 60%. Les traitements sont préventifs et doivent être appliqués juste avant la floraison lorsque le risque d’infection existe. La cible du traitement est l’épi. Les substances actives efficaces contre la fusariose de l’épi sont le Métconazole, et le Prothioconazole seul ou en association avec le Tébuconazole. Ces substances existent dans des spécialités fongicides homologuées sur blé au Maroc. www.agri-mag.com
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ضيعات متوسطة أو كبيرة) تكتفي عموما للوقت و إقتصادا في المصاريف و تحقيقا بكميات و إضافات أقل من المطلوب و للتجانس .غير أنه يصعب كثيرا الموافقة سيئة التوزيع أثناء الدورة الزراعية بين تحركات الجرار في الحقل و حالة (بضع قناطير من ثنائي األرض التي يجب أن تكون رطبة بما يلزم فوسفات األمونيومDAP للعمق و األمونيترات لتسميد التغطية ،حيث تزداد صعوبة تنقل للتغطية) .و يتفاوت مقدار الجرار مع آلة النتر المملوءة على أرض الكميات من سماد التغطية ثقيلة و كثيرة الرطوبة ،كما أن اآلثار التي تمد بها الزراعة حسب العميقة التي تتركها العجالت ستعيق عمل حجم التساقطات المطرية من آلة الحصاد في ما بعد. جهة ،و أسعار األسمدة األزوتية المتقلبة بفعل المضارية و تعدد الوسطاء ،أكثرية آالت نتر األسمدة المستعملة في المغرب هي عبارة عن آالت طرد مركزي من جهة أحرى . أما بالنسبة لصغار الفالحين الذين تأثروا تحملها الجرارات و تتراوح سعتها ما بين كثيرا بظروف الجفاف المتكرر و بضعف 300و 400كغ أو أكثر بحسب الطراز، التساقطات المطرية ،فإن قراراتهم تتحكم و بإمكانها قذف حبيبات السماد حتى حدود فيها كثيرا تخوفاتهم من التقلبات المناخية، 10م. بحيث يعمدون إلى إستعمال كميات أقل ما يمكن من سماد العمق ،على أساس تعويض الخصاص في ما بعد من خالل تسميد التغطية في حال سقوط األمطار عرف إستهالك األسمدة األزوتية بالمغرب الكافية ،و من دون إكثرات بمكونات تلك خالل عقود ،تقلبا كبيرا؛ و حسب األسمدة. معطيات منظمة األمم المتحدة للزراعة تنبيه :من األفضل ،في حالة سهولة الولوج إلى الحقل ،إزالة األعشاب قبل و التقذية «الفاو» ،فإنه لم يعد يغطي إضافة سماد التغطية لتجنب منافستها أكثر من 33%من االحتياجات الحقيقية للزراعة. لزراعة القمح .هذا المستوى الضعيف
في ظروفنا ،فإن الكميات التي يتم حسابها من سماد التغطية األزوتية ال يتم إضافتها إلى الزراعة إال مرتين فقط في أحسن األحوال في حالة المطرية التساقطات الكافية ،و نادرا ثالث مرات: اإلضافة األولىيتم تطبيقها في مرحلة اإلشطاء( ،تفرع) ( و التي تبدأ بعد الورقة الرابعة) ،لكن باإلمكان تأخيرها قليال إذا كانت كمية تسميد العمق مرتفعة .و لإلشارة يجب أن ال تتجاوز الكميات المضافة ثلث ()3/1 الكمية اإلجمالية. اإلضافة الثانية ،شبه متأخرة ،يجب أنتتم عند مرحلة إستطالة النبات و أن يتم إستخدام الثلتين ( )3/2الباقيين ،ما عدا في حالة ضعف التساقطات المطرية حيث يمكن اإلحتفاظ بجزء منها و إستعمالها في مرحلة اإلنتفاخ لتحسين مستوى البروتينات في الحبوب كإضافة ثالثة ،بل و يمكن تأخير هذه اإلضافة حتى «مرحلة الورقة األخيرة» بالنسبة للقمح الصلب. و في كل األحوال ،فإن الفالح الذي يعرف جيدا أحوال حقله ،و على أساس مالحظاته و حتى بناء على التحليالت المحتملة ،هو األكثر قدرة على ضبط و مالءمة مختلف الحسابات و توزيع الكميات اإلجمالية تقنيات تطبيق حسب الحاجيات الحقيقية للزراعة. غير أن حقيقة ما يجري به العمل فعليا أسمدة التغطية في زراعة الحبوب بالمغرب ،أن غالبية بالنسبة للحقول الصغيرة ،يمكن تطبيق الفالحين الذين يستخدمون األسمدة ( 50%أسمدة التغطية يدويا ،في حين يجب أن على 20%من المساحة الكلية ،أغلبها يكون آليا في المساحات الكبرى ربحا
من إستعمال األسمدة األزوتية أدى إلى تزايد فقر التربة بالمغرب و تناقص إنتاج الحبوب ،مما أدى إلى زيادة مصاعب تحقيق إكتفاء ذاتي غذائي وطني .و الواقع أن التقلبات المناخية لها دور كبير في ذلك ،لكنها ليست العامل الوحيد. و من أجل تدارك األمر و تصحيح الوضع، من الضروري اإلسراع في تقديم النصح إلى الفالحين و التحكم في دورة التسويق و تحسين الدعم العمومي ومداخيل مزارعي الحبوب .و إذا كان بالفعل قد بذلت جهود في هذا الشأن فإن خطوات أخرى أكثر يجب أن تتم.
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تقنيات زراعية اإلنتاج ،فإنه من األفضل تجزيء األسمدة األزوتية إلى عدة جرعات حسب ظروف الزراعة و مراحل تطور النباتات ،لما لذلك من مزايا كثيرة .و الواقع أنه ،بالحد من اإلضافات المبكرة ،فإن تجزيئ إستعمال السماد يسمح بما يلي: تعويض عدم ثبات األزوت بسبب سرعةذوبانه؛ تغطية حاجيات الزراعة طيلة الدورةالزراعية؛ تجنب الضياع بسبب الغسيل أو التطايرو التبخر أو من خالل عملية «نزع النيتروجين» (تحويل النيترات إلى نتروجين جوي)؛ ضبط الجرعات حسب حالة المجموعالخضري و حجم التساقطات المطرية؛ تحقيق المردودية األمثل؛ ترشيد إستخدام األزوت حسب الحاجةالحقيقية للقمح طيلة دورته الزراعية؛ تعظيم المحتوى من البروتينات.و بالنسبة للمناطق الكثيرة األمطار ،يجب تجزيء سماد التغطية إلى حصتين أو 3 حصص ،كما يجب إضافة ما يعادل 5إلى 30%من السماد لتعويض الضياع بسبب عملية الغسيل في حالة التساقطات الغزيرة، خاصة في التربة الخفيفة (الرملية). و هناك طرق كثيرة لتقدير الكمية اإلجمالية من األسمدة األزوتية و كيفية تجزيئها على مدى الدورة الزراعية .و من بين هذه الطرق من يوصي بـ: -1ثلث ( )3/1الكمية اإلجمالية عند البذار+ 3/2حين يصل طول السنبلة إلى 1سم. ثلث ( )3/1الكمية اإلجمالية عند البذار+ 3/1حين يصل طول السنبلة إلى 1سم + 3/1في مرحلة إستطالة النبتة. تقسيم حصص سماد التغطية إلى 3جرعات .و يجمع المختصون على أن هذه الطريقة هي األكثر فعالية من أجل مردودية جيدة و ضمان محتوى مرتفع من البروتينات في نفس الوقت. 23
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اإلضافات املتأخرة و الربوتينات
خاصة كسماد تغطية ،غير إن إستعمالها على أرض جافة في فترة حرارة مرتفعة قد يؤدي إلى تطايرها و ضياعها و إلى التسبب في حروق للنباتات. هذه األنواع الثالثة ،و باألخص سولفات األمونياك ،تتميز بخاصية الحموضة ،لذا يوصى بها بالنسبة للتربة القاعدية (الحالة األكثر شيوعا في المغرب).
إن اإلضافة الثالثة من السماد األزوتي تعتبر مهمة جدا في الدورة الزراعية للحبوب لكونها تعمل على تحسين مستوى البروتينات في حبوب القمح ،الذي يحدد جودته الفعلية ،خاصة من القمح الصلب الذي تتجاوز حاجياته حاجة القمح الطري. و لعل النسبة المثلى للمحتوى البروتيني الواجب إستهدافها من خالل التسميد األزوتي المناسب هي حوالي 14%تسميد التغطية ، من البروتينات .و للتذكير ،يعتبر القمح الكميات و املراحل هو األكثر غنى ،بين الحبوب ،بالغلوتين بناء على ما سبق ،على الفالح ترشيد الذي يعد خليطا من البروتينات و له أهمية تسميد التغطية على حسب اإلحتياجات كبرى في عملية إعداد الخبز. الحقيقية للزراعة طيلة الدورة الزراعية، ألن أي تجاوز في الجرعات المحسوبة -3أنواع أسمدة التغطية و المدروسة من األزوت ينعكس سلبا يتوفر السوق المغربي على األزوت كسماد على الزراعة ،فيؤدي إلى حدوث ظاهرة بسيط على 3أشكال رئيسية ندرجها أسفله إنحناء النباتات و إلى إنخفاض المردودية مع اإلشارة إلى خصائصها و إستعمالها و صعوبة الحصاد ،و إستطالة الدورة الرئيسي: الزراعية و نمو خضري سريع على -1سولفات األمونياك ( :)21%ينتج حساب جودة الحبوب .كما يرفع من مستوى األزوت األمونياكي عن تحول األزوت مخاطر اإلصابة باألمراض الفطرية؛ هذا العضوي الموجود في التربة من خالل إضافة إلى الضياع اإلقتصادي لما يشكله النشاط الميكروبي .و هو شكل إنتقالي قبل من مصاريف إضافية غير مبررة و غير التحول إلى أزوت النيتريك .و يستعمل منتجة ،و دون نسيان تأثيره السلبي على سولفات األمونياك كسماد عمق بسبب البيئة (تلوث المياه الجوفية بالنيترات). تفاعله البطيء و المتدرج و ضعف ضياعه و على سبيل المثال ،يمثل الجدول التالي بفعل الغسيل .كما أن بعض الفالحين حالة حقل للقمح بمنطقة بورية مالئمة ،في يختارون إستخدامه في بداية الزراعة موسم يعرف تساقطات عادية ،على أساس لدوره كمبيد حشري أيضا نظرا لتأثير إستهداف تحقيق مردودية تتراوح بين 30 محتواه من الكبريت ( 23إلى .)24% و 50قنطار في الهكتار: -2األمونيترات (( )33.5%نصفه أزوت نيتريك و نصفه أمونيكي) :و يعتبر السماد المردودية المرجوة الكمية االجمالية تغطية عمق لالزوت* (قنطار /هـ) األزوتي األكثر إستعماال أثناء الزراعة نظرا لمرونة إستخدامه و تأثيره الفوري. 90-77 15-13 105-90 30 -3اليوريا ( : )46%خالل 7إلى 10 120-102 20-18 140-120 40 أيام تعرف تحولين إثنين قبل أن تستطيع 150-128 25-22 175-150 50 النباتات اإلستفادة منها (إلى أزوت *تم حساب الكمية اإلجمالية لألزوت على أساس 3كغ (بالنسبة أمونيكي ثم إلى أزوت نيتريك) .و تعتبر للقمح الطري) و 3.5كغ (للقمح الصلب) من األزوت لكل قنطار السماد األزوتي األكثر إقتصادا (أرخص من القمح المستهدف ،تحليل التربة يبقى ضروريا لتحديد الكميات من نيترات األمونياك و األمونيترات) .و الواجب إضافتها إلى الزراعة بشكل أكثر دقة. هي قابلة لإلستخدام في كل فترات العام www.agri-mag.com
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تقنيات زراعية
ترشيد إستعامل سامد التغطية يف زراعة القمح
)عبد المومن كنوني(
يعتبر التسميد واحدا من العناصر األكثر تأثيرا على مردودية أي زراعة مهما كان نوعها .لذلك من المهم جدا التحكم في كيفية إستعماله بدراية كبيرة بهدف تحسين اإلنتاج حتى في المواسم الصعبة و في الفالحة البورية ،لكون التسميد و لو في هذه الحالة ،يساعد النباتات على اإلستفادة من الماء بالشكل األمثل. و يقصد بسماد التغطية ،إضافة سماد معدني سطحي على زراعة قائمة أصال، مقابل سماد العمق الذي يتم إدماجه بالتربة عند الزرع .ويعد السماد األزوتي ،السماد الوحيد القابل لإلستعمال للتغطية لكون جميع األسمدة الفوسفورية و البوتاسية يتم عادة إضافتها في العمق قبل البذار. و الواقع أن التسميد األزوتي ،الذي يمثل العنصر الحاسم في تكثيف إنتاج القمح، يتميز بصعوبة التحكم فيه و التمكن منه نظرا لتعقد و تعدد العوامل التي يمكن أن تؤثر في آلية تفاعله.
إسرتاتيجية التسميد لترشيد عملية التسميد األزوتي للقمح، سواء الطري أو الصلب ،يجب مراعاة 3 معايير:
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بعد خصم المقدار الذي تم إستخدامه في العمق؛ هذا مع العلم أن المادة العضوية (إعادة تدوير مخلفات الزراعة السابقة، تسميد حيواني) تلعب دورا بالغ األهمية في هذا الشأن بصيانتها للتربة و المحافظة على خصوبتها و غناها على المدى البعيد، بالعناصر المعدنية. و في ما يعلق بتقسيم السماد بين العمق و التغطية ،و لكون حاجيات الحبوب تكون ضعيفة في بداية الدورة الزراعية بفضل المخزون التي تتوفر عليه البذور ،فإن الكمية الواجب إضافتها إلى العمق تقدر بـ 15%فقط من الكمية اإلجمالية ،على أن يتم إتخاذ الباقي ( )85%سماد تغطية.
الجرعة االجمالية ،التجزيئي ،و نوع السماد. -1الجرعة: القاعدة األساسية ألي إستراتيجية لتسميد الحبوب هي البدء أوال بتقدير المردودية المتوخاة في ظل الظروف الحقيقية للحقل (الزراعة السابقة ،نوع التربة، المخزون ،)...،و للموسم (التساقطات المحتملة ،المناخ) ،و الصنف و مدى العناية بالزراعة ...،و بعد تحديد المردودية ،يستطيع الفالح المرور إلى حساب الكميات اإلجمالية من األسمدة الالزمة لزراعته خالل الموسم كله ،و تقسيمها إلى أسمدة عمق (أزوت ،فوسفور، بوتاسيوم) و أسمدة تغطية (ازوتية باألساس) .و تحدد كمية األسمدة األزوتية -2لماذا يجب تجزيء التسميد األزوتي؟ التي ستستعمل للتغطية بالكمية المتبقية من إعتبارا لكون حاجة النبات للعناصر الكمية اإلجمالية التي تم تقديرها في البداية المغذية ليست ثابتة و منتظمة طيلة دورة
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الصيانة والتنظيف في نهاية الموسم ،وإحترام البيئة ....إلخ.
ظاهرة مقاومة األعشاب للمبيدات
إن اإلستعمال الطويل والمتكرر ،وبطريقة ال تحترم المعايير الموصى بها من طرف المصنعين ،إضافة إلى عوامل أخرى ،قد تؤدي على المدى الطويل إلى ظهور مقاومة لمبيد أو لعائلة من المواد لدى بعض األنواع من األعشاب ،مما يؤدي إلى إنتشار العدوى إلى قطع أرضية كثيرة حيث تستفيد أيضا من ضعف المنافسة بسبب غياب األعشاب المضرة األخرى التي أمكن القضاء عليها. ومن أجل تدبير هذه الظاهرة التي يبدو أنه ليس هناك تعامل جدي معها إلى حد األن بالمغرب ،فإن جميع المختصين ينصحون باللجوء إلى إستعمال مختلف المبيدات ومختلف طرق التطبيق ( ورقية ،جذرية )... بطريقة تناوبية.
أي مستقبل ؟
حسب مهني القطاع ،فإن اإلتجاه الحالي في مايخص مكافحة األعشاب هو اللجوء إلى تخصصات أكثر كفاءة ،أقل عدائية ،تستعمل مواد بجرعات أقل ،تحافظ على البيئة و ذات فعالية أكبر في محاربة أنواع عشبية مقاومة للمبيدات الكالسيكية .إال أن محاوالت توزيع هذه المواد بالمغرب لم تتلق التجاوب المنتظر، وذلك بسبب غالء أسعارها بصفة خاصة. في المقابل ،يجمع المختصون كافة على أن محاربة األعشاب الضارة يجب أن تنبثق من تصور بعيد المدى يدمج كالً من المزروعات األخرى للدورة الزراعية ومختلف األساليب الزراعية من أجل مكافحة متكاملة لألعشاب، و التي(المكافحة المتكاملة) تشكل إحدى المحددات األساسية للمردودية النهائية.
نبات››البهمة›› عشبة ضارة تنترش يف حقول الحبوب يف مناطق السايس، ()2 األطلس املتوسط و زعري
تعتبر البهمة من األعشاب وحيدة الفلقة (نجيليات حولية) تنتمي إلى العائلة النجيلية. www.agri-mag.com
ويتضمن دليل نباتات المغرب 15نوعا ً تقنيات مختلفة في إتحاد وتناغم تامين ،و منها: منها من بينها «بهمة روث»( - Bromusالدورة الزراعية :تستطيع دورة زراعية )rigidus Rothالمعروف بكونه األكثر من 3سنوات منع البهمة من إنتاج البذور اضراراً بزراعة الحبوب. وتسطيع البذور المنتجة ( 200لكل نبتة) أثناء فترة إستراحة األرض (فترة التبوير). الحفاظ على قابليتها للحياة في التربة لمدد -الحرث العميق :يطمر البذور عميقا ً مما متفاوتة ،غير أن جميع أنواع البهمة تفقد هذه يفقدها قابليتها للحياة. القابلية حين تكون مطمورة في عمق يتراوح المبيدات العشبية :يجب أن تطبق المبيداتبين 50و 150سم. تتميز عملية اإلنبات لدى البهمة بكونها على المزروعات وعلى جنبات الحقول. متدرجة ،وهو ما يمكنها من تفادي تأثيرات في ما يخص جنبات الحقول ،يجب إستعمال المبيدات اإلنتقائية والخدمات النباتية السابقة ال ٌكليفوسات بمعدل 1080غ للهكتار في للبذار. ترجع عدوى عشبة البهمة ،التي إستطاعت المرحلة المتطورة للبهمة ،ثم إزالة القش إكتساح كافة مناطق زراعة الحبوب بالمغرب من الحقل بحرث سطحي إلنهاك مخزون إلى عوامل عدة من بينها :إختزال التقنيات األعشاب من البذور في التربة ،والقضاء على النباتية (قلة اللجوء إلى الحرث العميق)، النبتات الفتية في حالة وجودها. وعملية اإلنتقاء التي تحصل نتيجة إستعمال الجزيئات المضادة لثنائيات الفلقة. وفي ما يخص مردودية زراعة الحبوب، فإن الخسائر المسجلة في حالة العدوى القوية ( )1حسب عباس الطنجي ،مجلة Agriculture بنبات البهمة تكون مذهلة ،وتتراوح بين ،du Maghreb 26عدد – 56دجنبر .2011 و 98%في حال غياب أي مراقبة. ( )2د /همال عبد المجيد (إختصاصي أعشاب ضارة وتعد المكافحة المتكاملة أفضل وسيلة يمكن ،وحدة البحث في الوقاية النباتية – المركز الجهوي اللجوء إليها لمقاومة البهمة .وتقتضي إستعمال للبحث الزراعي بمكناس) -مجلة .INRA Meknès Agriculture du Maghreb N° 116 - Dec. 2018 / Jan. 2019
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تقنيات زراعية :إحترم الجرعة الموصى بها وكمية الخليطللهكتار الواحد. تجنب إجراء عمليات المكافحة عند ظهورتباشير تساقطات مطرية ،إلعطاء األعشاب الوقت الكافي إلمتصاص المبيد. تفادي المكافحة في حالة الرياح القوية التيقد تعيق اإلنتشار المتجانس للمبيد و تنقله إلى المزروعات المجاورة. أن تكون درجة حرارة الهواء ومستوىرطوبة التربة مناسبين ،وأن تكون األعشاب في حالة خضرية جيدة لتمتص أقصى ما يمكن من المبيد. أن ال يتم خلط المواد الفعالة المختلفة داخلالمزرعة -إال بإستشارة المص ًنع أو أحد التقنيين المختصين -وذلك بسبب تضاد وعدم توافق ...قد يؤدي إلى حالة تسمم للمزروعات ومتنوعة من المبيدات العشبية (تتكون من مادة . أو أكثر من المواد الفعالة) قادرة على مواجهة العجز يف ما يتعلق جميع المشاكل واألوضاع التي قد تعترض بالعتاد الخاص باملكافحة المزارع .لكن أهم شيء يظل هو أإلختيار على المستوى التقني ،ومن أجل إنجاح عملية الصائب واإلستعمال العقالني للمبيدات إلى مكافحة األعشاب ،فإضافة إلى جودة المواد جانب إستشارة التقنيين المختصين (ال يمكن المستعملة ،فإن الشرط األساسي لذلك هو أن يكون الباعة بالتقسيط مؤهلين بالضرورة إستعمال آليات المكافحة المالئمة .إال أنه، إلعطاء النصائح المناسبة). ورغم المجهودات المهمة المبذولة بشأن دعم وتوجد الالئحة المفصلة للمبيدات المرخصة إقتناء العتاد الزراعي ومن ضمنه الرشاشات، في المغرب ضمن دليل الوقاية النباتية فإن قليالً من الفالحين من تمكن من ذلك. المغربي الذي ينشر سنوياً. إن صغار المزارعين ليست لديهم القدرة على
جرعات أكبر إلى حد الضعف. ولإلشارة ،فإن مكافحة أكثر تأخرا بقليل تكون ممكنة ،وذلك بفضل بعض المبيدات العشبية الفعالة ولو بعد مرحلة اإلشطاء. ومن جهة أخرى ،وعملياً ،فإن المزارعين ال يقدرون الخسائر التي تسببها النجيليات حق قدرها ،إضافة إلى أن فعالية المبيد تتطلب إستخدامه في مرحلة مبكرة من نمو األعشاب. وتشكل كلفة المعالجة بدورها عائقا ً أمام إستعمال مبيدات النجيليات ،إذ أن سعر اللتر الواحد من هذه المواد قد يبلغ 5إلى 10 أضعاف سعر المبيدات ثنائيات الفلقة. وتطالب الدراسات بالشروع في المكافحة الخروج املتأخر من فرتة الراحة إبتدا ًء من معاينة معدل 3نبتات من الشوفان فيما يخص البذر المبكر ،وفي حالة التساقطات في المتر المربع الواحد .كما يقدر تراجع المطرية القوية في نهاية الدورة الزراعية، مردودية الهكتار الواحد بناقص 5قناطير هناك مخاطر خروج متأخر من طور السكون عند معدل 5نبتات من هذا النوع في المتر لألعشاب الضارة التي لم يطلها إستمرار تأثير بقايا المبيدات المستعملة قبل مرحلة إستطالة مربع الواحد. إلى جانب هذا ،فإنه من األفضل تنفيد عمليات سيقان المزروعات .إال أن المشكل سيكون في المكافحة -إذا كانت الشروط الميدانية تسمح إيجاد حل وسط بين عدم تأخير المكافحة من أجل بذلك -قبل تطبيق سماد التغطية وذلك لتفادي اإلستفادة القصوى من تأثير المبيدات من جهة، منافسة الحشائش والسماح للمزروعات وعدم اجرائها مبكراً جداً من أجل تجنب الخروج المتأخر من طور السكون .وفي هذه الحالة باإلستفادة المثلى من األسمدة المضافة. وحسب درجات العدوى ،قد يكون من الضروري اللجوء إلى عملية مكافحة استدراكية. المبيدات العشبية إن على المزارعين إدراك أنه ال يوجد مبيد قادر على مكافحة جميع أنواع األعشاب بشكل فعال؛ رشوط إستعامل املبيدات غير أنه يتوفر في السوق المغربي باقة واسعة من أجل إنجاح عملية المكافحة فإنه من الالزم 27
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إمتالك ،إضافة للجرارات وغيرها من األليات، التجهيزات الخاصة بالمكافحة الكيماوية التي تتميز بغالءها وبمعدل إشتغالها الضعيف (بضعة أيام في السنة) ،بما يترتب على ذلك من مشاكل ترتبط بالتمويل وبالمردودية المادية .وفي هذه الحالة ،وفي ما عدا اللجوء إلى الرشاشات المحمولة على الظهر التي لم تعد مدعومة ،هناك مقاوالت تشتغل بالمناولة تعرض خدماتها في هذا الشأن؛ غير أن مستوى أعمالها يتسم بالضعف وعدم الفعالية نظراً لعدم احترامها سواء للجرعات المناسبة أو لنسبة تركز الخليط (المقدار من المادة في الهيكتولتر الواحد من الماء) .ومع ذلك ،فإن إمتالك جهاز للمكافحة ليس أمراً كافياً ،وذلك لكون عمليات المعالجة تحتاج إلى حد أدنى من المهارة و الخبرة في ما يخص كل من اإلستعمال ،الضبط ،المقادير ،تركز المزيج، www.agri-mag.com
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تقنيات زراعية زراعات سابقة ،بشكل جيد. تقليب التربةحرث عميقولإلشارة ،ففي حالة البذر المبكر (قبل أمطار شهر نونبر) ،و هو األمر المطلوب جداً بالنظر إلى ظروف المغرب المناخية ،فإنه ال يتم فعليا ً القضاء على األعشاب الخريفية عن طريق الحرث ( إزالة األعشاب آليا ً ) لكونها ال تنمو أبداً قبل زراعة الحبوب .ومن جهة أخرى ،يجب التذكير بأن البذار المبكر يسهل خروج الحشائش من مرحلة السكون بشكل مبكر وكثيف ،هذا في حين أنه يتم بصفة عامة القضاء عليها في حالة البذار المتأخر نتيجة عمليات الحرث السطحي إلعداد سرير البذور .
أهم األعشاب الضارة بزراعة الحبوب
إزالة األعشاب كيميائيا
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و هي من فصيلتي النجيليات و ثنائيات الفلقة. أهم النجيليات الحولية األقوى منافسة للزراعة :الخرطال ،البهمة ،الزوان الصغريو الزوان قصري السنابل ،املدهون. أهم ثنائيات الفلقة الحولية األقوى منافسة للزراعة :حميضة ،كراع الدجاج أوغوان ،خبيزة أو بقولة ،شقائق النعامن أو بلعامن ،سلييل ،شوك حامر ،باحمو، بوزغيبة .....
للمبيدات المستعملة سنوياً ،والتي تمثل في نفس الوقت 90%من مجموع المبيدات التي تستهلكها الفالحة المغربية عامة (حسب شركات التوزيع). مضادات النجيليات :نظراً ألسعارهاالمرتفعة فهي قليلة اإلستعمال ،وال يتم اللجوء إليها إال في حدود 2.5%من مجموع المساحة المزروعة بالقمح في السنة ،وبنسبة ال تتعدى 10%من حجم المبيدات المستعملة. وإلى جانب هذين النوعين هناك أنواعأخرى من المبيدات هي في الحقيقة مزيج من النوعين السابقين. ولإلشارة ،فإنه من بين 5مليون هكتار تزرع تقريبا ً سنويا ً بالمغرب ،فقط الربع منها يعرف مكافحة لألعشاب؛ وهي نسبة ضعيفة تتفاقم أكثر في سنوات الجفاف حيث تنهار مبيعات المبيدات إلى 5%مقابل 20إلى 25%في السنوات العادية؛ وتنحصر بصفة خاصة في المناطق المسقية وعند مكثري البذور وبعض 29
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الضيعات .
تقنيات غري كيميائية للمكافحة
بصفة عامة ،ال يهتم المزارعون كثيراً بهذه األساليب رغم تأثيرها األكيد في السيطرة على األعشاب الضارة ،مقابل ميلهم الكبير إلى تفضيل المكافحة الكيماوية .ومن أهم التوصيات الزراعية بهذا الشأن نذكر ما يلي : ترشيد العمل على أساس برنامج متوسطأو طويل األمد (وليس على أساس موسم واحد) .ويجب أن تستفيد من كل عملية ليس فقط الزراعة الحالية ،وإنما الزراعات الموالية أيضا ً من خالل تقليص مخزون بذور األعشاب في التربة. اللجوء إلى التناوب الزراعي (زراعاتمنقاة من األعشاب ،خدمة التربة في فترة التبوير ،زراعات علفية .).... إستعمال بذور مختارة أو -على األقل-تحضير البذور العادية ،التي يكون مصدرها
انها الطريقة األكثر إستعماالً ،إال أن نجاحها
يتطلب إحترام عدة شروط منها :الدراية الكبيرة باألعشاب ،إختيار المبيدات األكثر مالءمة ،اإلحترام التام للجرعات وللمواعيد، تجهيزات جيدة ومضبوطة ،الظروف المناخية ...
مراحل الزراعة و مواعيد املكافحة
عموما ً تتراوح المدة الفاصلة بين البذار المبكر (بداية نونبر) و األكثر تأخراً (أواسط أو آخر شهر دجنبر) بين 45و 60يوماً. وبحسب (وتيرة) التساقطات ،فإن الحقول ال تكون في نفس المرحلة من الدورة الزراعية، مما يؤدي إلى وضعيات مختلفة سواء بالنسبة للقطع األرضية أو الضيعات أو الجهات ،مما يستدعي ترشيد عمليات المكافحة حسب كل حالة على حدة. و في كل األحوال فإنه من األفضل أن تتم عمليات المعالجة مبكراً إن كانت الظروف المناخية تسمح بذلك ،على أن يتم األمر بين مرحلة الثالت ورقات ونهاية مرحلة اإلشطاء (ظهور سيقان فرعية){ .تستطيع النبتات التي سحقتها عجالت الجرار أن تستقيم في فترة استطالة السيقان} .في هذه المرحلة تكون األعشاب في مرحلة السويقة الفتية بواحدة إلى 3ورقات على أكبر تقدير وتكون في أكثر حاالتها حساسية (عندها يمكن تخفيض الجرعة) .بالمقابل ،كلما إزداد عمر األعشاب كلما أصبحت أكثر مقاومة للمبيدات وتطلبت www.agri-mag.com
تقنيات زراعية
مكافحة األعشاب الضارة بزراعة الحبوب الخريفية
(عبد المومن ُكنوني)
تعتبر إزالة األعشاب من زراعة الحبوب إجرا ًء مكرراً ال يمكن أبداً تفاديه كلما إستقبلت الحقول هذا النوع من الزراعة ،إلى درجة يمكن معها التساؤل كيف أنه ،مع مرور الزمن ورغم عمليات المكافحة الكثيرة ،فإن األعشاب والحشائش ال يتم القضاء عليها نهائيا. والواقع أنه ،وعلى عكس ما يمكن أن نعتقد ،فإن >>الهدف من إزالة األعشاب ليس إبادتها نهائياً ،إنما فقط تقليص العدوى إلى أدنى حد ال يمكن عنده التأثير ال على المردودية وال على جودة المحصول<<(. )1
العوامل املساعدة عىل إنتشار األعشاب
إن أسباب هذه المقاومة والصمود لدى هذه األعشاب كثيرة ومنها: مخزون بذورها الموجود في التربة والذيال ينبت كليا ً ( )100%أثناء الزراعة ،من جهة ،ومن جهة أخرى البذور الجديدة التي تضاف سنوياً ،و التي يكون مصدرها النبتات التي لم يتم القضاء عليها ،أو من الحقول المجاورة والتي تنتقل وتنتشر بطرق طبيعية مختلفة. غياب المكافحة الكيماوية وهيمنة الدورةالزراعية الواحدة يؤديان إلى تزايد مخزون بذور الحشائش في التربة من سنة إلى أخرى. تربية الماشية بشكل كثيف والرعي يساعدانعلى إنتشار مختلف أنواع األعشاب عن طريق مخلفات القطعان (باألخص البقر والماعز) ،إضافة إلى نشر السماد الحيواني (البقر خصوصا). تطور بعض أنواع الحشائش على أطرافالحقول وتوسعها داخل المزروعات. إستعمال بذور عادية في الزراعة (75إلى 80%من األراضي) تحتوي على بذور األعشاب. غياب اإلرشاد حول تقنيات مكافحةاألعشاب وشروط تطبيق المبيدات ،وحدود ثلوت التربة والمياه -خاصة قرب األنهار www.agri-mag.com
والتربة المصرفة لمياه السقي -ومزج المبيدات ...إلخ. المقاومة المتزايدة عند بعض أنوع األعشابلبعض المبيدات بسبب إستعمالها لزمن طويل وبطريقة سيئة. و تشير الدراسات الميدانية بالمغرب إلى أن الخسائر التي تتسبب فيها األعشاب المضرة، والتي تم إحصاء 374نوعا ً منها ،قد تصل إلى ما بين 30و( 40%وقد تقترب من )90%من مستوى المردودية؛ هذا في حين أن المكافحة الكيماوية لهذه األعشاب (غياب شبه كلي للطرق األخرى) تظل ضعيفة جداً وال تهم إال زراعة القمح (صلب وطري)،
مقابل غياب تام لعمليات التسميد وإزالة األعشاب من حقول الشعير التي تنتشر في المناطق البورية الضعيفة. ولإلشارة ،فإن هناك نوعان من األعشاب (أغلبها حولية) تكتسح الزرعات: ثنائيات الفلقة ذات األوراق العريضة.نجيليات ذات األوراق الضيقة.وتتم محاربتها بصنفين مختلفين من المواد: مضادات ثنائيات الفلقة 15 :إلى 20%فقط من إجمالي المساحة المزرعة بالقمح يتم مكافحة األعشاب بها في السنة العادية و تستهلك حوالي 90%من الحجم الكلي
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ملحق العدد 116 دجنبر 2018يناير 2019 www.agri-mag.com
مجلة مهنية مختصة بقطاع الخضر و الفواكه ،الحبوب ،الزراعات السكرية و تربية المواشي
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