Agriculture du Maghreb 89

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Secteur avicole au Maroc

Techniques d’engraissement des agneaux

L’insémination artificielle des bovins au Maroc

Agriculture du Maghreb N° 89 Novembre 2015

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Agriculture du Maghreb N째 89 Novembre 2015


Sommaire EDITIONS AGRICOLES

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Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166

Actualité

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Secteur avicole au Maroc Une filière dynamique malgré les entraves

Autorisation :

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Techniques d’élevage et santé des volailles

GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

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Aviculture

- Des grains de blé pour mieux nourrir les poules pondeuses - Améliorer la résistance des poulets de chair aux pics de chaleur - Poules d’élevage : Des gènes de résistance au portage de salmonelles

Directeur de publication

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Abdelhakim MOJTAHID

Techniques d’engraissement des agneaux

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome

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Abdelhakim MOJTAHID

BBG : la solution pour le croisement avec la race BBB Expérience aux Pays-Bas

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

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L’insémination artificielle des bovins au Maroc : bilan des réalisations et perspectives

Ont participé à ce numéro : Pr. Mohamed Taher SRAÏRI Prof. Ismaïl BOUJENANE

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Jaap van der Knaap Dr Younous Roudani Dr Ali Hadjarab

CAHIER ARABE MAMDA 59

Informatique : Le suivi peut-il être effectué efficacement grâce à un logiciel ?

Khadija EL ADLI

Directeur Artistique

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Cultures fourragères Relancer l’Association Vesce-avoine

Yassine NASSIF

PIPO

AGROVACHE 37 AFRIC ALIM 5 ALF SAHEL ALLTECH 13-32 ARION FASOLI 27 BBG 35 CAM 60 COGEPRA 45 CTH Maroc 41 DAWAJINE salon 23 EUROGAN 16 EXAFAN 19 JANSEN 15 MAMDA 2 MAROCARNE 9 MECAFA 17 Swissgenetics 25 TATOMA 21 TIMAC hygiène 7 ZINE CEREALES 36

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Facturation - Abonnements

Imprimerie

La qualité de l’eau en élevage

Nos annonceurs

-

Cahier Arabe ( Voir page 58 )

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

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Actu Actu Nutrition

Fourrages

L’infra-rouge pour optimiser les dates de fauche Les outils d’analyse d’aliments en proche infrarouge (Nir), sortent petit à petit de leurs labos pour gagner le terrain et réaliser des analyses directement au champ, au silo ou à l’auge. Viser des fourrages de qualité c’est le b.a.-ba de la production laitière. Mais on ne peut pas manager ce que l’on ne peut pas mesure. La culture de l’analyse de fourrage a longtemps peiné à se développer chez les éleveurs. Mais ça progresse. Aujourd’hui, on fait 15 fois plus d’analyses qu’il y a cinq ans. Environ 60 % des éleveurs font régulièrement des analyses en routine afin de calculer des rations plus efficaces. Pour une trentaine d’euros voire moins, les outils d’analyses infra-rouge (Nir) permettent désormais d’obtenir des résultats instantanément sur le terrain, sans broyage ni séchage, et avec une précision égale à celles obtenus en laboratoire (voire supérieure en multipliant les échantillons). Au champs, cet outil s’avère le meilleur allié pour optimiser la date de récolte des fourrages, connaitre la valeur alimentaire et savoir si cela vaut le coup de laisser quelques jours de plus sur pied pour gagner en rendement. « Nous, ne

sommes pas très bons en ensilage d’herbe, estime Yann Martinot. On a tendance à attendre trop longtemps pour obtenir du rendement, ensuite on fauche très ras, «à blanc», et on conditionne de gros andains qui mettent quatre jours à sécher. Résultats : on obtient 4 tonnes de matière sèche par hectare, à 10 % ou 11 % de Mat, voire souvent moins. Les éleveurs des Pays du Nord font de petites coupes de 1,5 ou 2 tMS/ha plus fréquemment, qu’ils sèchent en moins de 24 heures à la faneuse et ils obtiennent des ensilages d’herbe à 20 % de Mat. Après, tout dépend le fourrage recherché selon le besoin des animaux : si c’est pour remplir la panse des génisses, ou bien pour apporter de l’azote dans la ration de vaches hautes productrices. »

Mesurer la MS pour caler la ration

Récemment mis en place, un modèle de prévision de durée de séchage croise les données météo et calcule un temps

de séchage minimum pour atteindre 30 à 35 % de MS. Il est aussi possible de mesurer le taux de matière sèche dans l’andain. Disponible depuis un an, cet outil permet de mesurer directement la MS sur le front d’attaque, à l’auge ou au champ. Les éleveurs ont l’habitude de parler de leur ration en kg bruts alors que le nutritionniste parle en kg de matière sèche. « Mais quand on ne connait pas précisément le taux de matière sèche de son maïs, cela peut engendrer des écarts de complémentation azotée de plus d’1,5 kg/VL/j de tourteaux. Ce qui pèse sur le porte-monnaie ». Le diagnostic visuel reste très limité, surtout en maïs depuis l’arrivée des variétés dites «stay-green» qui reste vertes même à 32 %MS.

Suivre la dérive du silo tous les mois

Les résultats d’analyses permettent le calage fin des rations et tout est dans l’anticipation. Il ne faudrait pas attendre que l’animal montre une baisse de production ou des signes d’acidose pour réajuster l’équilibre de la ration. D’autant qu’un silo n’est pas homogène au fur et

à mesure qu’avance le front d’attaque. L’idéal est de faire une analyse du silo tous les mois, afin de suivre la dérive de la matière sèche distribuée et les valeurs alimentaires et ainsi caler les rations. Aux Usa, où les analyses de fourrages sont nettement plus répandues, de nombreux éleveurs font une analyse du silo chaque semaine.

Digestibilité cellulase et DT amidon

Les outils d’analyse infrarouge mesurent des valeurs chimiques convertibles ensuite en UF, Pdi, ainsi qu’en valeurs plus fines comme la digestibilité cellulase (Dcs) ou la dégradabilité théorique de l’amidon (Dt) afin de connaitre la fraction d’amidon dégradé dans le rumen et la fraction by-pass dégradée dans l’intestin. Mais contrairement aux analyses chimiques (trois fois plus cher) l’infrarouge ne permet pas d’analyser certaines valeurs alimentaires comme les matières minérales. Les outils d’analyse infrarouge ont besoin d’être régulièrement étalonnés et calibrés. De plus, les maïs présentent des signatures physisco-chimiques différentes chaque année et nous recalculons en permanence les équations pour chaque famille de fourrage.

Source : Terre-net 4

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Actu Actu Nutrition

Le marché des protéines végétales un secteur d’avenir

La production mondiale de soja et de tourteaux de soja se porte bien, tirée par une forte croissance due notamment à l’augmentation des surfaces allouées : soit une multiplication par 10 en 50 ans et par deux depuis 1997. Autant dire que ce marché est devenu en un demi-siècle particulièrement attractif et stratégique.

L

a production mondiale de soja est fortement concentrée autour des Etats-Unis, du Brésil et de l’Argentine qui réalisent près de 80% de la production mondiale et couvrent à eux seuls près de 80% des surfaces mondiales. De surcroît, ces zones possèdent d’importantes réserves de croissance de terres cultivées. Ces puissances agricoles représentent ainsi un poids considérable sur les marchés mondiaux et ce d’autant plus que la demande mondiale de tourteaux et de soja est soutenue. Elle a été multipliée par 10 en 50 ans et par deux depuis 1997. En effet, les besoins de l’élevage sont en hausse, la demande alimentaire également, tant du point de vue quantitatif, lié à la croissance démographique, que du point de vue qualitatif avec l’évolution des modes de consommation. Ce commerce international en pleine expansion est surtout tiré par la demande chinoise : - Les importations chinoises de soja ont été multipliées par sept entre la fin des années 1990 et

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2014 - La Chine représentait en 2014 75% des importations mondiales de soja contre 20% au début des années 2000. Par ailleurs, les contraintes qui pèsent sur les protéines animales (rendements stagnants, coûts des intrants, fin des quotas laitiers, etc.) accroissent d’autant les potentiels de développement pour les protéines végétales, et font de ce secteur un marché incontournable et d’avenir. Pourtant, celui-ci est contraint par des prix historiquement instables et hypervolatils. En effet, l’étude de la structure de la volatilité des cotations du soja démontre que la volatilité des prix depuis le début des années 2000 est la plus importante jamais observée : les épisodes de forte volatilité ont cru de 65% sur la période 2004-2013 par rapport à la période 19841993. Les épisodes de volatilité extrêmes ont cru de 300% sur la même période. Il est ainsi capital de savoir si les prix des protéines végétales sont en moyenne plus ou

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moins volatils et surtout, si les amplitudes de variations de prix et la vitesse de retournement des cours seront ou non, plus importantes à l’avenir. Car ce sont les évènements extrêmes qui ont le potentiel de déstabilisation les plus importants. La question de l’adaptation à la volatilité de ce marché devient alors essentielle, tant pour les producteurs, les coopératives et les filières agricoles et agroalimentaires, que pour les décideurs car elle conditionne les politiques publiques mises en œuvre, de même que la nature, les modalités et les budgets alloués aux mécanismes de régulation des marchés. L’hypervolatilité croissante des prix plaide ainsi pour une gestion publique effective par le biais de mécanismes spécifiques adaptés : aides couplées et contracyliques, ainsi que des dispositifs d’aides à l’assurance notamment. Une nécessité bien intégrée par les principaux acteurs des protéines végétales qui mènent

des politiques actives en matière de gestion des marchés et des risques qui y sont associés : - Les Etats-Unis et le Brésil cherchent ainsi à sécuriser leurs productions nationales par la stimulation de la demande alimentaire et non alimentaire, mais également par le biais de mécanismes contracycliques couplés et d’outils assuranciels des risques de marchés. - La Chine et l’Inde mènent des politiques fondées sur des prix minima garantis permettant notamment de compenser les écarts de prix entre le prix domestique et le prix mondial. Le marché des protéines est donc une marché stratégique d’avenir pour lequel les grands acteurs mondiaux (tant producteurs que consommateurs) mettent en place des politiques destinées à réguler les prix intérieurs et à accroitre leur compétitivité internationale. Source : Momagri


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Actu Actu Recherche

La connaissance des génomes pour l’élevage de demain La génomique animale a beaucoup à apporter aux filières d’élevage comme le montrent de récentes recherches sur l’identification de plusieurs régions du génome (QTL) responsables de la baisse de la fertilité chez les vaches laitières, ou encore chez le mouton, l’identification de la mutation et des mécanismes d’action originaux responsables du très fort développement musculaire, associé à une viande de qualité.

E

n raison des perspectives d’amélioration génétique mais aussi d’adéquation entre animaux et méthodes d’élevage, la génomique animale est l’un des principaux axes de recherche en sciences animales. Elle permet l’acquisition de connaissances génériques sur la structure et le fonctionnement des génomes, extraites des données moléculaires obtenues en grand nombre par l’utilisation de technologies de plus en plus performantes. En complément des données génomiques, l’acquisition de données phénotypiques, par les mesures de divers caractères aux différents stades de leur élaboration biologique, permet une caractérisation extrêmement fine et précise des animaux étudiés, dans des environnements

variés. L’Inra France s’est notamment investi dans des programmes de recherche pour améliorer la fertilité des vaches laitières et la qualité de la viande ovine.

La fertilité des vaches laitières hautes productrices La sélection des vaches laitières a conduit à une hausse massive et soutenue de la production laitière depuis environ trente ans, mais également à une baisse régulière de la fertilité des femelles. Plusieurs programmes de recherche ont été lancés pour étudier le déterminisme génétique et physiologique de cette baisse de fertilité. L’un d’eux a par exemple permis

d’identifier plusieurs QTL responsables de ce phénomène chez les trois principales races laitières françaises. L’utilisation d’outils de génotypage à haut débit vient de permettre une avancée considérable en précisant leur position dans le génome bovin, ouvrant la voie à l’identification des gènes sousjacents. De plus, un phénotypage détaillé, associé aux informations génétiques, permet d’étudier les mécanismes physiologiques qui sous-tendent cette baisse de fertilité. Les recherches ont aussi permis d’identifier des marqueurs de la qualité des ovocytes. L’ensemble de ces travaux devrait permettre d’éliminer des troupeaux les allèles responsables de cette baisse de fertilité, et/ou d’adapter le mode d’élevage aux génotypes concernés.

Les qualités du produit « viande » L’amélioration de la qualité des produits animaux reste une préoccupation importante des filières d’élevage, et les résultats récents obtenus donnent de bonnes raisons

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de penser que la génomique a potentiellement beaucoup à apporter dans ce domaine. Chez le mouton, l’identification de la mutation causale et des mécanismes d’action originaux responsables du très fort développement musculaire, associé à une viande de qualité, dans la race Texel Belge a été une avancée majeure de ces dernières années. En matière de déterminisme génétique de la tendreté et des autres qualités sensorielles de la viande bovine, des résultats encourageants ont d’ores et déjà été acquis. Chez le poulet, un gène permettant de contrôler la couleur de la viande vient d’être identifié. Il existe aussi des espoirs d’apporter, par la voie géno-

mique, de nouveaux éléments de réponse dans la recherche d’une alternative à la castration des mâles pour la production d’une viande de porc de bonne qualité organoleptique. Source : INRA.fr


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Actu Actu Salon

LE SOMMET DE L’ELEVAGE RESISTE A LA F.C.O.

A l’heure de la fermeture du 1er rendez-vous européen des professionnels de l’élevage, les organisateurs ont retrouvé le sourire grâce à un bilan moins catastrophique qu’annoncé. 72000 visiteurs ont été finalement accueillis cette année soit une baisse de « seulement » 17% de la fréquentation par rapport à l’édition précédente. « Les bovins sont l’essence même du SOMMET et leur absence totale à cause de la FCO ((fièvre catarrhale ovine), une première en 24 éditions, est un véritable manque pour notre événement. Cette situation ne doit plus jamais se reproduire » explique Fabrice Berthon, le commissaire général du SOMMET DE L’ELEVAGE. « Cette édition ne sera pas le meilleur millésime mais vu le contexte économique et sanitaire de l’élevage, le SOMMET aura finalement bien résisté » renchérit le Président du salon. Côté exposants, la satisfaction est aussi de mise en général avec un volume d’affaires qui n’aura pas trop pâti de ce contexte difficile. « Le SOMMET DE L’ELEVAGE a des bases solides et nos 1 400 exposants ont bien compris qu’ils pourraient quand même faire des affaires. Malgré la crise économique et sanitaire, les éleveurs ont la volonté de préparer l’avenir, sans occulter les difficultés, en investissant,

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en innovant. Si la baisse des contacts est une réalité, la qualité de ceux-ci serait en progression, ce qui est bon signe » poursuit le président du SOMMET.

International : un bilan positif

Ce sont près de 3 600 internationaux de plus de 75 pays qui auront fait le déplacement à ClermontFerrand, soit une légère baisse de moins de 10% par rapport à 2014. De nouveaux pays étaient représentés comme l’Ouzbékistan, le Kosovo, l’Estonie, la Finlande, le Costa Rica, Panama ou encore l’Arabie Saoudite. Beaucoup de délégations en ont aussi profité pour acheter de la génétique française (semences de races bovines laitières et à viande mais aussi ovines et caprines) et du matériel agricole. Les visites d’élevages, largement renforcées pour l’occasion, ont permis de compenser, en partie,

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l’absence de bovins sur le site et de garder une bonne dynamique. Les visiteurs internationaux ont ainsi pu découvrir les cheptels dans leur environnement avec pas moins de 52 visites d’élevages proposées grâce à la mobilisation des éleveurs et des organisations professionnelles.

Un bilan en demi-teinte pour le pôle ovin

Malgré un contexte sanitaire difficile avec seulement 60% des animaux présents, la fréquentation du pôle ovin reste identique aux autres années. La volonté affichée des organismes de sélection raciaux était d’être présents, ceci pour 2 raisons : montrer l’excellence de la génétique ovine française et maintenir un moment privilégié d’échanges avec les acheteurs nationaux et internationaux. Les races n’ayant pas pu venir au salon ont pu néanmoins bénéficier d’une belle visibilité auprès des visiteurs internationaux grâce aux nombreuses visites d’élevages organisées. Cette année, l’accent a par ailleurs été mis sur l’innovation pour montrer aux jeunes générations que

la filière ovine est une filière moderne et dynamique.

Le pôle équin, un pôle très fréquenté Toujours très fréquenté par les visiteurs, le pôle des équins a rassemblé 330 chevaux et 120 éleveurs représentant l’ensemble du territoire du Massif central. La restructuration du site a donné entière satisfaction avec une circulation très fluide du public et des animaux et une meilleure visibilité des présentations animales et des concours.

Prochaine édition : 5-6-7 Octobre 2016 La 25ème édition du SOMMET DE L’ELEVAGE sera un anniversaire important qui verra le retour de tous les concours bovins viande dans la salle de spectacles du «Zénith d’Auvergne», magnifique écrin qui accueillera également le concours national de la race Charolaise. De quoi donner encore une dimension supplémentaire à l’événement.

www.sommet-elevage.fr


Actu Actu Entreprise

Jansen Poultry Equipment Matériels et systèmes pour l’aviculture Jansen Poultry Equipment est un fabricant néerlandais de matériels et de systèmes pour l’aviculture. Les systèmes que la société conçoit répondent aux besoins naturels des animaux et utilisés correctement ils augmentent leurs performances. Par exemple, pour la conception d’un nid de ponte : les poules préfèrent pondre leurs œufs dans un environnement protégé et sombre. En prenant ce paramètre en compte, Jansen Poultry Equipment propose des pondoirs confortables et attractifs. Ceux-ci ont une influence positive sur le comportement de nidification. Les pondoirs sont conçus pour une hygiène optimale et pour qu’une fois pondus les œufs roulent sur le tapis à œufs à une vitesse précise et sur une courte distance,

ce qui les préserve de tout choc. Les éleveurs utilisant ce système sont satisfaits des résultats. La qualité de leurs œufs est excellente. Le taux d’éclosion est très élevé et les poules préfèrent pondre leurs œufs dans leur pondoir. Les abreuvoirs, les mangeoires, la ventilation et la lumière ont également un rôle dans le comportement et les performances des volailles. Un mauvais placement des abreuvoirs et des mangeoires peut entrainer une augmentation du taux de ponte au sol. Les mangeoires placées devant les pondoirs bloquent l’accès de ces derniers pendant que les animaux se nourrissent. Alors que les abreuvoirs placés devant les nids attirent les volailles dans les pondoirs. La ventilation est également importante pour la perfor-

Eurogan

Matériels et accessoires d’élevage Eurogan est un fabricant espagnol de matériels et accessoires d’élevage essentiellement pour l’aviculture. Créée en 1964, l’entreprise est une référence de qualité dans le secteur de l’équipement pour les exploitations agricoles. Eurogan se concentre sur les secteurs de la Recherche, du Développement et de l’Innovation afin d’être toujours à la pointe et utilise des technologies modernes et innovantes. Eurogan fabrique des systèmes d’alimentation spirale et

chaîne, des mangeoires, des abreuvoirs, des équipements électroniques ainsi que du matériel de pesage. Eurogan est ainsi capable de mener à bien tous types de

mance : des courants d’airs dans le nid n’encouragent pas les volailles à venir y pondre. L’éclairage n’est pas non plus à négliger car il rythme la journée et influence le comportement de l’animal. L’excellente performance d’une volaille est la clé du succès. Un autre point très important est le rendement de production. Jansen Poultry Equipment propose un système de transport des œufs avec empaqueteur et palettiseur ou robot empileur de plateau. Ce système transporte les œufs avec précaution de la volière jusqu’à la zone de conditionnement. Là, les œufs sont placés dans

des plateaux d’incubation. Un palettiseur ou un robot empileur de plateaux place ces derniers sur des palettes ou dans des chariots. La qualité des œufs est préservée et le rendement par heure est augmenté. Résultat : moins de travail, des œufs de qualité et un traitement rapide.

projets, en garantissant un service et des produits de qualité. L’export est la priorité d’Eurogan. La société réalise 70% de ses ventes sur le marché extérieur, elle est présente dans plus de 30 pays. Le fabricant espagnol apporte le plus grand soin au design et au développement

de chacun de ses matériels fabriqués spécialement pour les exploitations agricoles. Les équipements Eurogan ont été testés et approuvés par ses clients. Ces derniers apprécient la qualité de l’offre Eurogan ainsi que sa créativité et ses innovations.

www.jpe.org

www.eurogan.com

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Secteur avicole au Maroc

Une filière dynamique malgré les entraves Avec un chiffre d’affaires de 27,9 milliards de dirhams pour des investissements cumulés atteignant 10,40 milliards de dirhams et un taux d’accroissement moyen durant les quatre dernières décennies d’environ 7,4% des productions de viandes de volailles et 5,7% des productions de d’œufs de consommation, le secteur avicole constitue l’une des activités agricoles les plus dynamiques au Maroc. Sur le plan social, il assure aussi 123.000 emplois directs et 280.000 emplois indirects

P

ar ailleurs, et compte tenu de ses prix relativement bas par rapport aux autres denrées animales, les produits avicoles sont consommés par l’ensemble de la population et constituent le seul recours pour l’amélioration de la sécurité alimentaire de notre pays en termes de protéines d’origine animale. Ainsi, actuellement, ce secteur satisfait tous les besoins nationaux puisqu’il couvre 100% des besoins en viandes de volailles (représentant 52% de la consommation totale toutes viandes confondues

et 100% des besoins en œufs de consommation. Les produits avicoles (viandes et œufs) contribuent pour 38 % des apports en protéines d’origine animales En effet, en 2014 le secteur a fourni : - 456.000 tonnes de viandes de poulet de chair - 78.000 tonnes de viandes de dinde - 380 millions de poussins type chair - 10 millions de dindonneaux locaux - 2,79 millions de dindonneaux importés - 20 millions de poussins type ponte - 5 milliards d’œufs de consommation

- 3 millions de tonnes d’aliments composés pour volailles

Deux contrats programmes 2009-2020

Un premier contrat programme pour la période 2009 - 2013 entre le Gouvernement et la FISA pour la mise à niveau du secteur avicole a été signé le 20 avril 2008. Parmi les grands acquis de ce contrat programme, l’engagement de l’Etat à assurer : - la mise en œuvre des dispositions réglementaires régissant le secteur avicole notamment la loi 49-99 et ses texte réglementaires.

Les infrastructures de production du secteur avicole se présentent comme suit : Unités

Produits

Nbre

Situation 2014

Usines d’aliments composés

Aliments composés

40

4,10 M T

Couvoirs de poussins de type chair

Poussins chair

49

380 M U

Couvoirs de poussins de type ponte

Poussins ponte

5

20 M U

Couvoirs de dindonneaux

Dindonneaux

3

10 M U

Elevages de reproducteurs de l’espèce poule

Œufs à couver (OAC)

202

460 M U

Elevages de poulet de chair autorisés

Viande de poulet

7.293

456.000 T

Elevages de dinde chair autorisés

Viande de dinde

689

78.000 T

Elevages de poule pondeuse autorisés

Œufs de consommation

238

5.00 MM U

Abattoirs avicoles agrées

Viandes de volailles

27 *

111 485 T

Centres de conditionnement d’œufs de consommation

Œufs conditionnés

5

80 M U

Unités de transformation des œufs

Ovoproduits

3

3.000 T

* (dont 5 unités de découpe, de production de VSM et de viande congelée) T = tonnes U = unités M = Millions MM = Milliards

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- le financement des investissements à travers des prêts à des taux d’intérêt réduits. - la construction et l’équipement d’un centre de formation avicole dont la gestion sera confiée aux pro-

fessionnels. - le financement de thèmes de recherche appliquée & développement proposés par l’interprofession. - le financement de campagnes médiatiques de communication visant

Néanmoins et grâce aux efforts cumulés de tous les intervenants, les prévisions de ce contrat programme ont été presque totalement réalisés ou dépassés en 2010 environ 3 ans à l’avance :

Production : - Viandes de volailles (tonnes) - Œufs de consommation (109 unités) Consommation : - Viandes de volailles (Kg/Hab./ an) - Œufs (unités/Hab./an) Investissements cumulés (MM DH) Chiffre d’affaires (MM DH) Emplois

Année 2006

Objectifs 2013

Réalisation 2010

% réalisation 2010/2013

320 2,5

450 4,2

510 3,7

113 % 88 %

12,1 107

14,7 147

17,2 138

117 % 94%

7

11,5

9,4

82 %

13,7

16,8

23,2

138 %

258 000

354 000

360 000

102 %

Situation 2010

Objectifs 2020

Accroissement

510 000

900 000

390 000

Œufs de consommation (Milliards unités)

3,7

7,2

3,5

Consommation de viandes (kg/hab./an)

17,2

25

7,8

Consommation œufs/hab./an

138

200

62

Investissements (Milliards DH)

9,4

13,8

4,4

Chiffre d’affaires (Milliards DH)

23,2

38,0

14,8

360 000

500 000

140 000

400

4 400

4 000

Indicateurs Production viandes de volailles (Tonnes)

Création d’emplois Exportation de poussins, d’œufs à couver et de consommation (T)

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la promotion de la consommation des produits avicoles. - l’encouragement à l’installation d’abattoirs avicoles et des centres de conditionnement d’œufs. Cette réalisation avant terme de la première convention, a permis le lancement d’un nouvel accord. Ainsi, en avril 2011, un deuxième contrat programme pour la période 2011-2020 a été signé entre le Gouvernement et la FISA pour le développement du secteur avicole, avec pour objectifs : - Définir de nouveaux objectifs socio-économiques - Recadrer le secteur avec les objectifs du Plan Maroc Vert en orientant les investissements vers la modernisation des unités d’élevages et l’installation de structures de valorisation des produits avicoles (abattoirs avicoles et centres de conditionnement d’œufs de consommation) - Développer des modèles d’agrégation autour des abattoirs avicoles et des centres de conditionnement d’œufs de consommation - Développer l’élevage alternatif - Promouvoir l’exportation des produits avicoles

Export des produits avicoles, potentialités et contraintes

La production avicole marocaine satisfait largement la demande nationale en produits avicoles (aliments composés, poussins, viandes de volailles, œufs de consommation…) et dispose d’un fort potentiel au niveau du marché à l’export favorisé par le dynamisme du secteur. Entamées depuis 2009, les exportations enregistrent une augmentation régulière d’année en année profitant d’un potentiel important (surcapacité du secteur intensif ) sous-exploité. La demande des pays de destination (Afrique de l’ouest, pour le moment


Secteur avicole au Maroc – desservie par camions) est très importante. L’export, par conséquent, constitue, aujourd’hui, une orientation stratégique de la FISA permettant au secteur avicole de se développer à l’international, de renforcer ses capacités commerciales et productives, de diversifier ses produits et d’accroître sa compétitivité Pour cela, le secteur avicole est en phase de satisfaire les exigences sanitaires et de répondre aux normes internationales de production et de consommation. Il est de plus en plus qualifié à se positionner parmi les secteurs exportateurs du pays. Actuellement, les pays de destination sont la Mauritanie, le Mali, le Cameron, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Centrafrique. D’autres pays sont susceptibles de constituer des destinations potentielles: Lybie, Tunisie, Burkina Faso, Benin, Gabon, Congo, Niger, Nigeria, Chine (pattes de volailles), d’autres pays du Moyen-Orient … Handicaps à l’exportation L’activité d’export se heurte à de nombreux freins parmi lesquels les plus importants sont : • Le transport aérien, confronté entre autres au monopole de la RAM, au coût exorbitant du fret, à la logistique de transport inadaptée aux volailles vivantes et aux produits périssables, à la capacité de chargement à la fois irrégulière et limitée (capacité des soutes, reports imprévus…). • Le transport maritime, souffrant de l’inexistence de lignes directes vers les pays cibles de l’Afrique, du recours aux lignes indirectes via pays européens, des coûts exorbitants, de la durée de transport trop longue inadaptée aux produits avicoles, … • Le transport routier, qui est envisageable seulement pour les pays proches du Maroc (Mauritanie et Sénégal) avec une durée de transport relativement longue • Les difficultés liées à l’établissement des certificats sanitaires avec les pays cibles et potentiels. Aides à l’export L’arrêté 1876-13 du 14 juin 2013 fixant les conditions et modalités d’octroi de l’aide financière de l’Etat à la promotion et à la diversification des exportations des produits agricoles suscite les remarques suivantes: • Il a limité l’aide financière de l’Etat à l’export, en ce qui concerne l’aviculture, aux seuls œufs à couver et poussins alors que les autres produits avicoles (œufs de consommation, viande de volaille congelée, produits de charcuterie, ovoproduits, aliments composés, ….) sont écartés du bénéfice de ladite aide, • le niveau de l’aide financière fixé à 1 Dh/kg exporté est simplement dérisoire par rapport au coût élevé du fret. Propositions La Fisa suggère de demander à la DDFP de revoir l’arrêté 187613 dans le sens: • D’intégrer, en plus des œufs à couver et des poussins d’un jour, tous les produits avicoles exportables au bénéfice des aides de l’Etat (œufs de consommation, viande de volaille congelée, produits de charcuterie, ovoproduits, aliments composés, ….) • De réviser le niveau de l’aide financière de l’Etat à des niveaux acceptables en relation avec la nature des produits avicoles et suffisamment incitateurs à leur exportation surtout qu’il s’agit de produits dont l’expérience d’exportation est relativement récente : Revoir à la hausse le niveau de la subvention (subven-

Offre exportable des produits avicoles en 2015 Produits

Unités

Prévision production

Offre exportable

Aliments composés

(10 3Tonnes)

3 500

500

Poussins chair

(10 6Unités)

430

10

Œufs de consommation

(10 6Unités)

4 800

500

Innovation, performance et résultats

Production maximale d’œufs pour l’incubation

Œufs propres grâce aux tapis de nids avec une structure ouverte

Pays-Bas

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tion dégressive d’un % du coût du fret facturé) • Demander la levée de contraintes liées au transport des produits avicoles par la RAM • Etudier la possibilité de faire appel à d’autres transporteurs aériens • Demander à l’ONSSA de préparer au préalable les certificats sanitaires exigés à l’importation des différents pro-

duits avicoles par les pays cibles à partir du Maroc

Entraves au développement du secteur

Le secteur avicole au Maroc fait face à de nombreuses contraintes auxquelles les opérateurs essaient de trouver des solutions adéquates, en collaboration avec la tutelle : Commercialisation : L’assainissement du circuit commercial suit 2 orientations :

• Développement d’un réseau d’abattoirs agréés fonctionnant dans des conditions reconnues (contrôle, suivi, vétérinaire permanent, …) mettant en place un circuit moderne fournissant des produits modernes aux grandes surfaces etc. Pour ceci la FISA demande l’application de la circulaire du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime « MAPM » et du Ministère de l’Intérieur obligeant la restauration collective à s’approvisionner exclusivement en viandes de volailles préparées dans des abattoirs agréés. • Pour le circuit traditionnel : en attendant, son amélioration devrait concerner la mise à niveau des tueries (Riachates) de grande taille (superficie supérieure à 20-25 m²) conformément au cahier des charges du MAPM de 2007, fixant les conditions d’installation et de fonctionnement (avec normes d’hygiène et de salubrité) contrôlés et supervisés. Ces tueries seront destinées exclusivement à l’approvisionnement des ménages. Pour les tueries de petite taille (superficie inférieure à 20 m²) : l’idée est de les transformer en points de vente (id boucheries) de viandes de volailles provenant des abattoirs. Jusqu’à aujourd’hui rien n’a été fait - Le marché de gros aux volailles vivantes de Casablanca (Hay Mohammedi’), réhabilité à grands frais (9-10 M dh), est squatté par les détaillants obligeant ainsi les grossistes à exercer leur activité sur la voie publique. En principe, le marché de gros devait fonctionner selon un horaire préétabli permettant un nettoyage quotidien dans le l’optique d’une bonne hygiène des circuits de distribution, ce qui n’est pas le cas actuellement. Aujourd’hui les éleveurs travaillent dans les normes ce qui permet

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une nette amélioration de toutes les étapes de la filière conformément à la loi (49-99) qui régit les différents maillons du secteur (voir fin d’article).

La FISA, rassembler pour mieux agir

La Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole est une organisation professionnelle au service du secteur avicole, des opérateurs et du consommateur. Elle regroupe cinq associations représentant l’ensemble des acteurs de la filière, chacune pour une branche d’activité du secteur : - Association des Fabricants d’Aliments Composés (AFAC) - Association Nationale des Accouveurs Marocains (ANAM) - Association Nationale des Producteurs de Viandes de Volailles (APV) - Association Nationale des Producteurs d’Œufs de Consommation (ANPO) - Association Nationale des Abattoirs Industriels Avicoles (ANAVI) Dans le cadre de sa vision de développer la capacité du secteur avicole marocain à produire et à commercialiser des produits de qualité, à des prix compétitifs et accessibles aux consommateurs, la FISA s’est fixée pour missions de : • Représenter les intérêts de la profession auprès de l’administration de tutelle • Améliorer l’environnement technique et économique de la production et de la commercialisation des produits avicoles. • Asseoir des ponts de communication avec les instances administratives pour un développement durable du secteur avicole. • Informer, sensibiliser et encadrer les opérateurs du secteur avicole ainsi que les consommateurs. • Promouvoir la qualité et la consommation des produits avicoles. Afin de maintenir le contact avec ses adhérents, l’administration, les consommateurs etc. la FISA publie : • Lettre mensuelle de conjoncture « Dawajine conjoncture » • Bulletin trimestriel d’informations « Dawajine Infos »


Secteur avicole au Maroc • Site web de la FISA « www.fisamaroc.org.ma » • Site web de l’œuf marocain « www.oeufmarocain.com » • Site web de l’ANAVI «www.volaille-saine.ma» • Réseaux sociaux : facebook, twitter, youtube • Édition et diffusion de brochures et dépliants • Diffusion du prix du poulet de chair et œuf de consommation par sms. De même, elle organise annuellement le Salon Avicole de Casablanca «Dawajine» et participe aux Salons étrangers homologues (SPACE, SIPSA, AGRENA, VIV, FIERAVICOLA, EUROTIER, ANIMAL FARMING, EXPO AVIGA, VIV Europe) Encadrement des éleveurs et formation L’action est menée par les’ Associations des éleveurs des volailles chair et les producteurs d’œufs pour leurs membres. Elle s’effectue en organisant des réunions régionales avec les éleveurs, en tenant des séminaires sur des thèmes techniques, en leur fournissant des informations techniques, etc. Dernièrement mis en place, le ‘‘Centre Interprofessionnel pour le Développement des Productions Animales’’ d’Aïn Jemaa, est destiné aux trois interprofessions : Fiviar (viandes rouges), Fimalait (lait) et Fisa (avicole) qui s’occuperont conjointement de sa gestion. L’objectif visé par la FISA au niveau de ce centre est la formation pratique de tous les intervenants du secteur avicole càd éleveurs, ouvriers, salariés et apprentis, étudiants des Instituts et centres de formation relevant du MAPM en dernière année de

formation, jeunes promoteurs et tous ceux qui désirent apprendre un métier dans l’aviculture. De même, dans le cadre de la coopération Sud-Sud, le centre est ouvert aux candidats du continent africain ou autres. La formation, de durée variable, et comprenant des modules pointus, est assurée par des professionnels du secteur. Statut fiscal de l’aviculture Les éleveurs avicoles (accouveurs, engraisseurs de volailles et producteurs d’œufs) sont considérés, à tort, comme de simples marchands de gros (le Maroc est le seul pays au monde à le faire). La FISA et ses associations membres n’ont cessé de militer pour faire entendre leurs doléances auprès des différentes instances de l’Administration pour revendiquer le statut fiscal agricole pour l’aviculture. Cette classification non équitable porte préjudice aux aviculteurs qui souffrent de crises cycliques dont les répercussions sont graves. Mais, malgré toutes les demandes de la FISA lors de la préparation des lois des finances depuis plusieurs années, les demandes de réparer cette injustice, n’ont pas trouvé écho. Il faut rappeler pourtant, que depuis 196,1conformément au classement des activités économiques, et selon les dispositions des décrets en vigueur, l’élevage de volailles est rattaché à la section qui englobe l’agriculture, la chasse et la sylviculture. L’élevage de volailles est de même nature que l’élevage du gros bétail (engraisseurs de bovins, d’ovins, de caprins, producteurs de lait, …), en ce sens que les activités avicoles sont exercées en milieu rural, et subissent toutes les contraintes auxquelles

sont exposées les exploitations agricoles en général. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si les activités avicoles, au même titre que l’élevage de bétail, sont rattachées à la même administration de tutelle : le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime en l’occurrence. Elles devraient donc être soumises au même régime fiscal et bénéficier de tous les privilèges qui reviennent de droit à l’agriculture. La loi 49/99 Le secteur est régi par les textes législatifs et réglementaires en la matière notamment la loi 49-99 et ses textes d’application, relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles qui constitue l’arsenal juridique de toute la filière avicole. Cet arsenal juridique, concerne les élevages avicoles, les couvoirs, le transport, la commercialisation, la préparation, le stockage, la distribution et le conditionnement des produits avicoles. Il a eu pour impact la professionnalisation du secteur (activité soumise à autorisation) et la sécurisation des investissements, l’assainissement de l’environnement de production du fait du renforcement des règles de biosécurité, l’amélioration de la productivité, l’efficience et la compétitivité des unités de production et l’amélioration de la qualité des produits avicoles et leur image de marque auprès des consommateurs.

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Source : FISA


BATIMENTS

Techniques d’élevage et santé des volailles La maîtrise des techniques d’élevage est la première des mesures de prévention des troubles de la santé. En aviculture plus que pour toute autre production animale, les interactions entre élevage et santé sont majeures.

Conception et conduite des bâtiments avicoles

Lors de la mise en place d’un élevage, le choix du site de la ferme et la conception des bâtiments viseront à préserver au maximum l’élevage de toute sorte de contamination. La protection sera renforcée par la mise en place de barrières sanitaires et un vestiaire sera installé à l’entrée de l’élevage. Il devra être utilisé par toute personne pénétrant dans le site (changement de tenue). Si une douche est disponible, c’est encore mieux. Le bâtiment avicole doit être considéré comme un système complexe, alimenté en air, eau et aliments, et qui produit en retour des gaz viciés, des déjections et... des volailles ou des œufs ! L’objectif est que le bâtiment offre aux volailles des conditions optimales de température et d’aération, ainsi que la mise à disposition d’eau et aliment conformes à leurs besoins physiologiques. Les bâtiments se distinguent essentiellement par leur mode de ventilation. • Les bâtiments avicoles à ventilation statique fonctionnent grâce au différentiel de température entre l’air entrant et l’air intérieur, avec entrées d’air par

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des trappes latérales et extraction par un lanterneau en faîtage. La ventilation transversale (système « Louisiane ») s’effectue quant à elle sans aucune extraction haute, par des mouvements latéraux de l’air, commandés par les ouvertures des rideaux latéraux. • Les bâtiments à ventilation dynamique fonctionnent grâce à des extracteurs d’air, situés latéralement ou en pignon, voire au faîtage du bâtiment. Le système le plus classique sous les climats tempérés est appelé « Colorado». Le système plus adapté aux climats chauds est de type tunnel, avec extraction en pignon et entrée d’air du côté opposé à travers des pad-coolings. La ventilation de ces bâtiments est régulée de manière de plus en plus fine, à l’aide de boîtiers de régulation qui intègrent les consignes de températures et de besoins de ventilation en fonction du poids vif, évolutives au cours de la vie d’un lot de volailles. Les erreurs les plus fréquemment observées résultent de l’inadéquation entre les entrées et les sorties d’air, provoquées par des défauts d’étanchéité ou au contraire des obstacles au passage de l’air. Le vieillissement des bâtiments est souvent à l’origine de ces défauts. Un audit régulier des circuits de ventilation, par exemple à l’aide de fumigènes, permet d’identifier les

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défauts de structure ou de conduite du bâtiment.

Préparation du bâtiment

Entre le départ d’un lot et la mise en place du lot suivant, les bâtiments et le matériel doivent être soigneusement lavés et désinfectés selon un protocole précis. Cette phase sera suivie d’un vide sanitaire d’au moins 2 semaines, permettant entre autres, le dessèchement complet du bâtiment. Après le vide sanitaire, et une fois que l’ensemble de la litière et du matériel sont mis en place, (24 heures avant l’arrivée des poussins) on peut procéder à la désinfection finale. De nombreuses techniques permettent cette opération et il est nécessaire de se renseigner avant d’opter pour l’une d’entre elles. A noter qu’il est de la responsabilité de chaque éleveur de respecter les normes d’hygiène et de sécurité préconisées par les autorités compétentes lors de l’emploi des désinfectants. Après cette intervention il est indispensable de ventiler le bâtiment pour évacuer les gaz de désinfection et autres produits utilisés. Il est aussi nécessaire de procéder au contrôle de l’efficacité de la désinfection par

un contrôle visuel et par analyse bactériologique. En outre, les mesures prophylactiques doivent être observées. On peut citer parmi les protections contre les contaminations : limitation de l’accès du personnel et visiteurs, nettoyage et désinfection des camions de livraison et autres véhicules, nettoyage des annexes, voies d’accès et abords des bâtiments, mise en place de barrières sanitaires, etc. NB : Une règle d’or de l’élevage c’est la pratique de la bande unique, un seul âge et une seule espèce par ferme de façon à respecter le système « tout plein tout vide ».

Maîtrise de l’ambiance dans le bâtiment avicole

La qualité de l’ambiance d’un bâtiment avicole repose sur plusieurs variables, qui ont chacune un impact sur l’état de santé des animaux et sur leurs performances zootechniques.

Température

La température cible est fonction de l’espèce concernée et, surtout, de l’âge des oiseaux. Les jeunes oiseaux sont les plus exigeants, car ils ont plus de difficultés â assurer leur thermorégulation. Le poussin de 1 jour a une plage de confort thermique très étroite, de 31 â 33 °c. En phase de démarrage, le chauffage est donc indispensable et sera assuré soit par des radiants â gaz (on parle alors de chauffage localisé), soit à l’aide d’aérothermes qui puisent un air chauffé dans le bâtiment (on parle alors de chauffage en ambiance). En toutes circonstances, il faut


toujours éviter les écarts de température de plus de 5 °C sur 24 heures. Cette température sera ajustée et descendra progressivement des normes de démarrage vers les normes en croissance (20 °C en moyenne, avec des différences selon les espèces). L’hétérogénéité de la température dans un bâtiment, due à une mauvaise maîtrise des circuits d’air, notamment lorsque de l’air froid plonge sur les animaux le long des parois, doit être évitée. De même, en production de canards de Barbarie sur caillebotis, les remontées d’air froid doivent absolument être évitées.

Humidité

L’humidité ambiante résulte essentiellement de la vapeur d’eau expirée par les animaux: elle dépend étroitement de la densité des animaux, de la ventilation et de la température ambiante. Les valeurs recommandées varient de 60 à 75 % selon le type de production. Une humidité excessive favorise la survie de certains agents pathogènes et la fermentation de la litière. A contrario, une hygrométrie inférieure à 60 % augmente la concentration des poussières en suspension. Le taux d’humidité varie énormément selon les types de production. Il est généralement important en élevage de palmipèdes. De nouveaux dispositifs d’échangeurs d’air permettent de réaliser des économies d’énergie et de réduire significativement l’humidité dans les bâtiments.

une source majeure de spores d’Aspergillus.

Gaz et poussière

exemple les lésions du bréchet lorsque les animaux se reposent au sol. L’impact de la qualité de la litière sur la santé est majeur : une litière dégradée génère des fermentations qui libèrent de l’ammoniac et peut également entraîner des lésions plantaires et des boiteries. Ne pas oublier que la paille humide au moment de la récolte ou lors du stockage peut moisir et représenter

L’ammoniac est un gaz irritant produit par la décomposition microbienne de l’acide urique dans les fientes de volaille. Il peut être retrouvé à de fortes concentrations (de 50 à 200 ppm) dans les bâtiments avicoles, notamment l’hiver à la suite d’une diminution de la ventilation dans le but de conserver la chaleur... L’ammoniac peut à la fois être considéré comme un agent étiologique primaire ou comme un agent favorisant l’invasion de l’appareil respiratoire par différents pathogènes

Mouvements d’air

Le renouvellement d’air dans un bâtiment vise à éliminer les vapeurs d’eau et les gaz viciés. Le besoin de renouvellement d’air est fonction du « poids métabolique » des animaux (kg PV0,75). Un des points essentiels est de s’assurer que l’ambiance est effectivement correcte de jour comme de nuit : un problème très classique est lié à une sous-ventilation nocturne, qui génère une ambiance très chargée. Si la visite d’élevage est effectuée au cours de l’après-midi, on peut ainsi passer à côté de défauts majeurs de ventilation.

Litière

La litière joue d’abord un rôle d’isolant thermique. La qualité de la litière influe donc sur la température effectivement ressentie par les animaux : une litière excessivement humide peut amener â relever la température de consigne de plusieurs degrés. Elle assure par ailleurs le confort des animaux, en évitant par Agriculture du Maghreb N° 89 Novembre 2015

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Techniques d’élevage et santé des volailles

(virus, mycoplasmes, bactéries). Les poussières proviennent du matériel d’élevage (paille coupée trop finement ou délitée), de l’aliment (granulés friables) ou des animaux (squames cutanées, fientes séchées, plumes ou duvets). Elles peuvent à la fois être vectrices de microorganismes (Escherichia coli, salmonelles, mycoplasmes, virus de la maladie de Newcastle et, surtout, de Marek...) mais aussi favoriser l’apparition de maladies respiratoires par leur action irritante. Ainsi une forte concentration particulaire fait plus que doubler l’incidence de l’aérosacculite dans les élevages de dindes infectées par les mycoplasmes. Le taux de poussières varie d’une production à l›autre et il est souvent inversement corrélé à l’humidité : à titre d’exemple, en production de pintades, il est normal d’observer un empoussièrement important, associé à une très faible humidité.

Contrôle de la lumière

Les conditions d’éclairage, naturel ou artificiel du bâtiment, conditionnent le comportement des oiseaux. En production de volailles de chair La lumière intervient surtout dans le contrôle du comportement alimentaire : la prise alimentaire se fait en effet pendant les phases d’éclairement. On peut ainsi rallonger la durée d’éclairement d’un bâtiment pour augmenter la prise alimentaire et rattraper un retard de croissance, ou obliger les animaux à consommer en dehors de la période de lumière naturelle pour limiter les risques de coups de chaleur. Attention : chez le poulet de chair le contrôle de l’éclairement fait l’objet d’une directive européenne, qui exige une intensité lumineuse minimale de 20 lux, sur au moins 80 % de la surface du bâtiment, à partir de 7jours d’âge et jusqu’à 3 jours avant l’abattage. Une période d’obscurité de 6 h au minimum, dont au moins 4 heures ininterrompues, devra être respectée. Il ne faut pas oublier qu’un excès de luminosité dans le bâtiment est un facteur de risque majeur de nervosisme et de picage. La luminosité naturelle excessive 20

de certains bâtiments (de type « Louisiane » peut donc être problématique. Chez les pondeuses et les reproductrices Les volailles femelles sont très sensibles à la durée d’éclairement et surtout à sa variation. Pendant la phase de croissance (3 à 18 semaines), la durée d’éclairement qui est appliquée à la poulette est faible (8 heures en général) et ne doit pas augmenter afin d’éviter une maturité sexuelle trop précoce, qui compromettrait toute sa carrière (œufs plus petits, anormaux, plus fragiles...). Trois semaines avant la date souhaitée d’entrée en ponte, la durée et l’intensité d’éclairement sont brusquement augmentées pour stimuler les poulettes. Pendant la période de ponte, on maintient la durée d’éclairement à un niveau plafond (14 à 16 heures).

Maîtrise de l’ambiance en régions chaudes :

La prévention des coups de chaleur Le «coup de chaleur » est un accident d’élevage dû à l’élévation de la température. Il ne faut pas confondre le vrai coup de chaleur, exposition limitée dans le temps à des températures élevées, compensée par des périodes plus fraîches permettant la récupération des oiseaux, avec la période de chaleur, exposition chronique à des températures élevées, sans période fraîche, ne permettant pas la récupération des animaux. C’est un frein au développement de l’élevage avicole dans les pays chauds et à la rentabilité des élevages pendant l’été dans les pays tempérés. Principes de la thermorégulation chez les volailles A 1 jour, la température corporelle du poussin est de 38-39 °C; progressivement, elle va se stabiliser vers 41 °C. Dans un bâtiment, l’oiseau est dans une ambiance fraîche, et des échanges de chaleur ont lieu : ■ Des échanges par convection, par les mouvements de l’air au travers du plumage. La convection augmente avec la vitesse de l’air (influence de la ventilation) et peut

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Au cours de la vie d’une pondeuse ou d’une reproductrice, la règle est que la durée d’éclairement ne doit jamais augmenter en période de croissance ni diminuer en période de ponte. La zone de neutralité thermique est définie par la température critique inférieure, TCI, (en dessous de laquelle l’oiseau perd plus de chaleur qu’il n’en produit) et la température critique supérieure, TCS, (audessus de laquelle il perd moins de chaleur qu’il n’en produit). Dans cette zone, les échanges correspondent à des dépenses énergétiques faibles, non influencées par l’environnement, et égales à la production de chaleur dégagée lors de la transformation de l’aliment en muscle et graisse ; les oiseaux transforment efficacement leur ration afin de produire. En dessous de la TCI ou audessus de la TCS, les oiseaux devront mettre en œuvre des mécanismes physiologiques pour maintenir leur température interne. Cette zone de neutralité thermique se situe autour de 30-35°C à 1 jour et de 18-20 °C à partir de 5 semaines. Au fur et â mesure de leur croissance, les températures critiques vont baisser et la plage de neutralité thermique va s’élargir. La sensibilité à la chaleur va donc varier en fonction de l’âge des animaux exposés et aussi de l’espèce, voire de la souche

être améliorée en humidifiant l’air (rôle de la brumisation d’eau) ; ■ Des échanges par conduction, par contact avec la litière ou le sol. La conduction diminue quand la densité animale augmente ; - Les oiseaux échangent également de la chaleur avec l’ambiance par rayonnement : ce sera une perte de chaleur de l’animal vers les parois ou la litière plus froides, ou un gain de chaleur si ces éléments sont plus chauds ; - Des échanges thermiques ont lieu par la respiration (évaporation) et par l’excrétion fécale. Le mécanisme essentiel par lequel l’oiseau maintient une température corporelle stable en milieu chaud est l’évaporation respiratoire. L’augmentation des

pertes respiratoires est associée à une augmentation du rythme respiratoire. Cette évaporation est limitée par une humidité relative élevée dans le milieu extérieur. L’hyperventilation a pour conséquence une perte en acide carbonique (HCCy) sanguine par élimination excessive de C02, avec au final une alcalose respiratoire. Le plumage a un rôle d’isolant thermique, qui va devenir de plus en plus efficace au cours de la croissance du poussin.

Construction des bâtiments ouverts en climats tropicaux

La conception du bâtiment en région chaude repose sur le choix de matériaux isolants, en particulier pour la toiture. Quelques recommandations : - Construire le bâtiment dans la direction Est-Ouest et à un emplacement où les mouvements d’air sont permanents avec l’axe le plus long du bâtiment perpendiculaire aux vents dominants ; - La hauteur des bâtiments doit être suffisamment élevée et un lanterneau doit être installé de façon à améliorer les échanges d’air ; - Quand une série de bâtiments est construite, les disposer de sorte que l’air n’aille pas directement d’un bâtiment à l’autre ; - Autour des bâtiments l’herbe doit être coupée et entretenue (la terre nue reflète la chaleur) ; - L’emploi d’un matériau résistant et réfléchissant la chaleur est recommandé pour le toit du bâtiment. Si ce matériau peut être isolé, c’est encore mieux ; - Le toit du bâtiment doit se prolonger de 1 mètre de chaque côté du bâtiment de façon à empêcher la lumière du soleil d’y entrer.

Maitrise de la température dans les bâtiments

Les techniques de contrôle de température dans les bâtiments sont très évoluées. Leur mise en œuvre dépend essentiellement des conditions économiques. La ventilation doit être également adaptée :


■ En bâtiment statique, on peut utiliser des ventilateurs extracteurs d’air (ils créent de la vitesse d’air et renouvellent l’ambiance) et des brasseurs d’air (ils créent des vitesses d’air, homogénéisent les températures, améliorent les échanges de chaleur des animaux, sèchent la litière, accélèrent l’évaporation des gouttelettes d’eau) ; ■ En bâtiment dynamique, il y a surtout des risques de sousventilation en cas de mauvais dimensionnement ou de vieillissement de l’installation. On peut compléter les équipements en ajoutant des ventilateurs. Les mouvements d’air augmentent les déperditions de chaleur sensible par conduction. Cependant l’efficacité du mouvement d’air dépend de l’âge et de l’emplumement des poulets. Les poussins sont plus sensibles avant quatre semaines. L’efficacité est moindre pour les températures élevées. Les systèmes de refroidissement sont fondés sur la vaporisation d’eau, soit à l’aide de buses disposées aux entrées d’air, de plateaux de pulvérisation et brassage d’air («mix-air»), ou mieux avec des panneaux en nids d’abeilles en cellulose ou matériaux composites, humidifiés en permanence, qui sont traversés par l’air entrant. Ces « pad-coolings » (technique spécifique des climats chauds et secs) sont largement utilisés pour climatiser les salles de gavage des palmipèdes. Leur efficacité dépend de la sécheresse de l’air entrant: plus l’air est sec et plus grande sera la perte de température liée à la vaporisation d’eau. Dans un

contexte tropical, où l’air est saturé en humidité, ces équipements sont donc souvent inopérants. L’efficacité des panneaux peut être altérée par les dépôts calcaires si l’eau utilisée est trop dure. En régions chaudes, une autre difficulté est liée au colmatage des panneaux par le sable, qui diminue la durée de vie des équipements

Conduite de l’alimentation

Lors d’une exposition prolongée à la chaleur, des solutions nutritionnelles sont envisagées. Il faut notamment augmenter la densité protéique de l’aliment et surveiller le profil en acides aminés, en choisissant des protéines digestibles. La règle essentielle est de mettre à jeun les oiseaux avant et pendant le coup de chaleur pour limiter le dégagement de chaleur lié à la digestion. En production de chair, l’éclairage est diminué en journée et, au contraire, est à son maximum au début et à la fin de la nuit, pour que les oiseaux s’alimentent à volonté aux heures les plus fraîches. La mise à jeun se fait tôt dans la matinée, dès l’âge de 30 jours (voire dès 15 jours). Il faut aussi surveiller la bonne qualité de l’aliment : un réchauffement dans le silo peut notamment dégrader les matières grasses.

Abreuvement

En période de forte chaleur, le rapport eau/aliment augmente rapidement pour compenser les pertes d’eau expirées sous forme de vapeur d’eau. L’essentiel est de

favoriser la consommation d’eau : il faut donc un nombre suffisant de points d’abreuvement, avec un bon débit. L’eau doit être la plus fraîche possible : il est ainsi conseillé de purger régulièrement les lignes d’eau. On peut aussi, avec précaution, supplémenter l’eau en sels pour lutter contre l’alcalose respiratoire, le déséquilibre électrolytique (concentration faible en HCO et K+ notamment). On peut ajouter de la vitamine C. Il faut aussi surveiller la qualité microbiologique de l’eau, qui peut être altérée par la stagnation dans les canalisations chaudes.

Gestion de la litière

Pour favoriser les pertes de chaleur des oiseaux par le sol, il faut limiter la quantité de litière. Il faut aussi limiter la fermentation, qui augmente la température, le C02 et le NH3. Il faut donc maintenir le sol sec et drainé, une faible hygrométrie, et une vitesse d’air près du sol ; lorsque la litière est humidifiée, on compense en apportant un complément de litière ou un asséchant.

Autres techniques

- Se déplacer lentement dans le bâtiment de façon à maintenir les oiseaux bien répartis sur toute la surface

- Adapter la densité à la capacité technique du bâtiment - Acclimatation des poussins. Il est possible de créer une adaptation au stress dû à la chaleur en élevant la température d’élevage vers 5-6 jours à 35°C pendant 6 heures - L’emploi des brumisateurs au toit pour réduite de quelques degrés la température dans le bâtiment.

Impact du statut sanitaire des volailles

Les infections à bactéries Gram négatif (colibacilles, salmonelles) entraînent la production de toxines bactérien™ (LPS) qui vont provoquer une élévation de la température centrale des oiseaux et aboutir à une sensibilité exacerbée de la chaleur. Les infections bactériennes chroniques notamment respiratoires, rendent donc les animaux plus sensibles aux accidents de coups de chaleur. Ce phénomène est peu connu, mais il signifie qu’un statut sanitaire dégradé peut aggraver les conséquences d’une exposition à la chaleur. Sources : Maladies des volailles © Éditions France Agricole, 2011 GFA Editions Guide d’élevage : poulet de chair, www.hubbardbreeders.com/

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Aviculture Des grains de blé pour mieux nourrir les poules pondeuses

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ne alimentation alternant distributions de grains de blé et complément protéique améliore l’assimilation des aliments chez les pondeuses sans altérer le niveau de production d’œufs. Ce système appelé alimentation séquentielle, ouvre des perspectives très intéressantes pour la filière avicole tant sur le plan économique qu’environnemental. La production d’œufs permet de répondre à la demande de la consommation en œufs frais pour les consommateurs ou en produits transformés pour les industries agro-alimentaires (ovoproduits entrant dans la pâtisserie, les pâtes…) ou la restauration hors domicile (RHD). La majorité de cette production est assurée par des élevages en cage. L’œuf est un produit bon marché et reste une des sources de protéine animale les moins chères. Depuis plusieurs années, on assiste dans beaucoup de pays à la mise en place de normes de production plus respectueuses du bien-être animal et de l’environnement. Ces modifications techniques du mode d’élevage peuvent entraîner des surcoûts. Cependant, la filière

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doit rester compétitive pour répondre à la demande croissante des industries agro-alimentaire et de la RHD et à la probable ouverture des marchés à des pays tiers n’ayant pas les mêmes contraintes de production. Dans le calcul du prix de revient d’un œuf, l’alimentation de la poule représente la part la plus importante. Les pondeuses sont nourries avec un aliment complet, riche en protéine et calcium et contenant un mélange de farines de différentes céréales. Ces aliments complets présentent l’avantage d’avoir une composition constante et d’être d’une utilisation très simple. Cependant, la production d’aliment demande beaucoup d’énergie pour le transport des matières premières et la transformation des céréales brutes. Les poules étant capables de digérer les grains entiers, utiliser des céréales non broyées permettrait aux éleveurs de diminuer les coûts de l’alimentation et d’améliorer la compétitivité. Des scientifiques ont étudié le comportement de poules pondeuses soumises à une alimentation contenant du blé entier. Pour cela, ils ont soumis trois lots de 80 oiseaux à des alimentations différentes. Le premier groupe a été nourri de façon conventionnelle avec un aliment complet composé de farines (groupe témoin, alimentation normale). Le deuxième groupe a été nourri avec un mélange de grains de blé et d’un complément riche en protéine et calcium (alimentation mélangée, deux prises par jour). Le troisième était nourri de façon alternée sur

une journée : un repas composé de grains de blé était distribué le matin, l’après-midi ce groupe était nourri avec un complément riche en protéine et calcium (groupe «alimentation séquentielle»). Les poulettes ont ainsi été nourries pendant une phase d’adaptation (semaine 16 à semaine 18) puis pendant la période de ponte (semaine 19 à semaine 46). Sur toute la durée de l’expérimentation, le poids des oiseaux ainsi que la quantité d’aliment ingéré ont été mesurés. Pendant la phase de ponte, la production d’œufs a été évaluée (mesure du poids moyen d’un œuf, du jaune et de l’albumen, masse totale produite par jour). Les chercheurs ont mis en évidence que l’alimentation séquentielle permet de maintenir la production d’œufs tout en diminuant la prise alimentaire des pondeuses. L’indice de consommation (g de nourriture ingérée /g de masse d’œuf produite) du groupe «alimentation séquentielle» est le plus faible des trois groupes, ce qui souligne une meilleure valorisation des aliments chez ces pondeuses vers la production d’œuf. Les chercheurs ont aussi souligné que pour la réussite de la mise en place de ce mode d’alimentation, la phase d’adaptation des poulettes avant le démarrage de la phase de ponte est une étape importante. Des résultats similaires mais en utilisant du sorgho ou du millet ont été obtenus au Nigéria, ce qui permet d’envisager un intérêt majeur de l’alimentation séquentielle pour un élevage durable.



RECHERCHE Améliorer la résistance : des poulets de chair aux pics de chaleur

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es élévations brutales de température sont la cause de fortes pertes dans les élevages avicoles. Les chercheurs de l’Inra France ont participé au développement d’une technique qui permet d’améliorer sur le long terme la résistance des poulets au stress thermique. La sélection génétique avicole pratiquée ces dernières années a permis d’obtenir des poulets de chair à croissance rapide et aux rendements élevés. Contrebalançant ces côtés positifs, la résistance à différents stress - et notamment au stress thermique - est considérablement réduite chez ces oiseaux. Or, les souches aviaires obtenues dans l’hémisphère nord sont aujourd’hui majoritaires à travers le monde et près des deux tiers de la production avicole mondiale se fait dans les pays chauds. Les stress thermiques génèrent d’importantes pertes pour les filières avicoles de ces pays. Pour les pays européens, dans un contexte de changement climatique où les vagues de chaleur persistantes constituent une menace, il devient urgent de développer des

solutions permettant de limiter les mortalités liées au stress thermique dans les élevages et d’améliorer le bien-être des animaux.

La mise au point de cette technique résulte de plusieurs années de travail en collaboration avec des laboratoires belge et israélien.

L’acclimatation embryonnaire à la chaleur Pour améliorer la résistance des poulets de chair au stress thermique, des chercheurs de l’Inra France ont participé au développement d’une technique dite d’acclimatation embryonnaire à la chaleur. Cette technique, appliquée sur des œufs dans les couvoirs (incubateurs), permet par des augmentations cycliques de température et d’humidité, d’améliorer la thermotolérance du poulet. Il a été observé une diminution de 50 % de la mortalité chez des poulets mâles soumis pendant 5h à 35°C à 34 jours, tout en maintenant l’éclosabilité et les performances de croissance des animaux. Les périodes de développement embryonnaire pendant lesquelles s’appliquent ces élévations de températures ainsi que l’amplitude de ces élévations conditionnent la réussite de l’opération.

Des effets sur le long terme L’acclimatation embryonnaire à la chaleur permet d’obtenir des poussins dont la température corporelle est moins élevée que celle des oiseaux non soumis à l’acclimatation (température cloacale inférieure de 0.4°C en moyenne). Les travaux conduits durant une thèse, ont permis d’analyser plus précisément les mécanismes sousjacents à cette meilleure tolérance à la chaleur. Les études ont porté notamment sur les conséquences de cette acclimatation embryonnaire à la chaleur sur la physiologie et le métabolisme du muscle Pectoralis major (le filet), un muscle fortement producteur de chaleur chez le poulet en raison de sa masse totale. Il est apparu que le traitement cyclique appliqué sur l’œuf modifie l’expression de gènes impliqués dans le métabolisme tissulaire chez le poulet de 34 jours. Ces travaux suggèrent une augmentation de la vascularisation des tissus, permettant ainsi une meilleure dissipation de la chaleur produite. Des perspectives pour les filières avicoles Aujourd’hui, les chercheurs souhaitent déterminer si la technique d’acclimatation, très simple à mettre en place, peut avoir des conséquences positives à l’échelle d’un élevage. Des études sont en cours pour évaluer la durabilité de cette méthode peu coûteuse sur la base de critères économiques (performances, santé, qualité de viande…) sociaux (bien-être animal, acceptabilité…) et environnementaux (coût énergétique, rejets…).

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Poules d’élevage : Des gènes de résistance au portage de salmonelles

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ertains sérotypes de salmonelles (principalement Salmonella enteritidis et Salmonella typhimurium) sont responsables d’infections humaines. Pour assurer la sécurité alimentaire, il est donc important que les produits issus de la filière avicole soient indemnes de ces sérotypes. Un des moyens d’y parvenir est de ralentir la propagation des salmonelles dans les élevages, en augmentant par la sélection l’aptitude des animaux à éliminer ces bactéries sans développer de symptômes de maladie, c’est-à-dire la résistance au portage (Le portage asymptomatique est l’absence de manifestations cliniques chez un sujet porteur

d’agents infectieux). L’identification des régions du génome impliquées dans le contrôle génétique du portage de salmonelles faciliterait la sélection. La connaissance des gènes impliqués permettrait de comprendre quels mécanismes permettent la résistance au portage, en quoi ils diffèrent des mécanismes de résistance à la maladie (la salmonellose), et pourquoi ils varient en fonction de l’âge de l’animal. Par ailleurs, des études de modélisation permettent d’évaluer l’impact des génotypes plus résistants au portage de salmonelles sur la propagation des bactéries en élevage.

Le séquençage du génome de la poule Les premiers animaux domestiques dont le génome ait été séquencé sont dans l’ordre : la poule, le chien, la vache, le cheval et récemment le porc. A quoi sert de séquencer ces génomes ? Pourquoi avoir choisi ces animaux plutôt que d’autres ? Quelles sont les attentes des chercheurs et celles de la société ? Selon les animaux séquencés ou en cours de séquençage, les réponses à ces questions diffèrent parfois. Etant donné le coût des programmes engagés, la production de connaissances nouvelles, motivation première de la recherche, n’est plus la seule motivation. La mise en œuvre des projets de séquençage doit également tenir compte des retombées économiques qui s’en suivront. En 2004, la séquence du génome de la poule est rendue publique. Pourquoi avoir choisi la poule comme premier animal d’élevage ? Tout d’abord, parce qu’après plusieurs mammifères et quelques poissons, il devenait déterminant de s’attaquer au séquençage du génome des oiseaux. La poule était un parfait candidat car on disposait déjà de divers outils pouvant en faciliter le séquençage et son intérêt agronomique est très important. De surcroît, c’est un modèle expérimental pour la recherche biomédicale en immunologie et en biologie du développement. A l’heure actuelle, le fait de disposer de la séquence complète de la poule permet d’étudier le fonctionnement du génome d’autres espèces d’oiseaux, comme la caille ou le canard pour ne citer que des espèces d’élevage.

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RECHERCHE

Œuf de poule La coquille, fabuleux biomatériau protecteur

En quelques 20 heures à 40°C, la température de la poule, la coquille d’œuf devient suffisamment solide pour protéger l’embryon mais assez fragile pour permettre l’éclosion. Elle résiste à des pressions de plusieurs kilos et est parsemée de près de 10.000 pores qui permettent les échanges respiratoires de l’embryon. Depuis les années 70, la structure et les propriétés mécaniques de la coquille sont bien connues. Aujourd’hui, les chercheurs de l’Inra s’intéressent à la fabrication de cette coquille afin d’améliorer cette protection physique et la sécurité sanitaire de la filière œuf. L’enjeu est de taille puisque, sur près de 13 milliards d’œufs, environ 1 milliard est déclassé pour défaut de coquille.

Des composés antimicrobiens dans la coquille

En étudiant l’expression des gènes des cellules de l’utérus de poule lors de la mise en place de la coquille, les chercheurs de l’Inra France ont mis en évidence des protéines aux propriétés antibactériennes. Ces travaux montrent que la coquille peut être une source de composés bio-actifs qui pourraient permettre une nouvelle valorisation non alimentaire de l’œuf. Lorsqu’il est fécondé, un œuf de poule permet le développement d’un embryon en 21 jours. Il contient tous les éléments nutritifs nécessaires au métabolisme des cellules de l’animal. L’embryon devant se développer à l’extérieur du corps de la poule, l’œuf doit posséder ses propres mécanismes de défense. La coquille doit constituer une barrière infranchissable pour les micro-organismes susceptibles d’utiliser ces éléments nutritifs pour leur propre développement. Dans l’alimentation humaine, l’intégrité de cette barrière permet de fournir au consommateur un œuf exempt de bactérie pathogène. La 26

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compréhension de la mise en place de la coquille est donc d’un grand intérêt pour la filière avicole. Chez la poule, cette couche protectrice se met en place lors du passage de l’œuf dans l’utérus, dernier tronçon de l’oviducte. Principalement composée de cristaux de carbonate de calcium, il faut environ 20 h pour constituer la couche minérale de la coquille. Ces cristaux se déposent sur un réseau de protéines appelé «matrice» qui représente environ 3 % de la masse de la coquille. Quelques molécules de ce réseau ont été identifiées mais la mise en place, la composition et le rôle de cette matrice restent très mal connus. Pour répondre à ces interrogations, les chercheurs de l’Inra ont étudié les gènes s’exprimant spécifiquement dans l’utérus aviaire. C’est ainsi que des protéines à activité antimicrobienne ont été nouvellement identifiées dans la coquille. La mise en évidence de ces composés bio-actifs apporte non seulement une meilleure connaissance d’un phénomène complexe, la synthèse de la coquille, mais ouvre aussi sur des perspectives de valorisation intéressantes de la coquille en santé humaine ou animale par l’extraction de molécules à haute valeur ajoutée.

La minéralisation la plus rapide du vivant

Dès l’âge adulte (à partir de 6 mois environ selon les races), la poule pond pratiquement un œuf chaque jour. Par comparaison, une oie n’en pond que 15 à 30 par an ! La poule libère un ovocyte (jaune d’œuf ) dans l’oviducte gauche1 : l’œuf va acquérir successivement ses autres compartiments au cours de son déplacement dans ce long tube, s’entourant d’abord d’un blanc très gélifié et des membranes coquillières pendant près de 4 heures. Puis, il s’hydrate et prend sa forme ovoïde qui sera fixée par calcification de la coquille dans l’utérus. Il faut environ 20 heures pour exporter 6 grammes de calcium et former cette coquille : c’est considérable sachant que

cela correspond à près de 10 % du calcium corporel total de la poule. Ce processus de minéralisation, l’un des plus rapides du monde vivant, se déroule en trois grandes étapes : • Tout d’abord, pendant 5 heures, les premiers cristaux de calcite2 se déposent en des sites particuliers à la surface des membranes coquillières. L’œuf est alors mou et dilaté. Les cristaux progressent vers l’extérieur, leur croissance est inhibée vers l’intérieur. Il se forme des cônes inversés qui se rejoignent petit à petit pour constituer une couche compacte polycristalline. • Le fluide utérin regorge de calcium, de bicarbonates et contient les précurseurs minéraux et organiques de la coquille. Ceci permet à la coquille, dans un deuxième temps, de s’auto-organiser pour former une structure minérale cristalline très solide. • Enfin, la minéralisation est stoppée une heure avant l’expulsion de l’œuf et une couche externe organique, la cuticule, bouche les pores. La poule forme sa coquille au cours de la nuit. Aussi, elle augmente d’elle-même sa consommation de calcium 4 heures avant extinction des lumières. C’est pourquoi, pour augmenter la solidité de la coquille, les éleveurs mettent à disposition des poules des petits cailloux de calcaire ou de coquillage.

Des cristaux sous contrôle

La structure cristalline de la coquille et son ultrastructure sont parfaitement définies et cette organisation est à l’origine de ses propriétés mécaniques exceptionnelles. La coquille pèse environ 6 grammes : 95 % de minéraux (37,5 % de calcium, 58 % de carbonate, du magnésium et du phosphore) ; 2,4 % de matière organique et 1,6 % d’eau. La résistance de la coquille d’œuf de près de quatre kilos en pression statique est liée à la quantité et à l’organisation des cristaux, elle-même contrôlée par la portion organique de la coquille. En collaboration avec un réseau d’équipes internationales, les chercheurs de l’Inra ont identifié de nombreuses protéines spécifiques de la coquille uniquement synthétisées par l’utérus de la poule et qui exercent un contrôle sur la fabrication de la coquille. Des travaux contribuent à proposer des approches pour améliorer la solidité de la coquille de l’œuf et ainsi réduire le risque de pénétrations bactériennes dans l’œuf puisque tout


défaut même mineur de l’intégrité de la coquille (microfêlure) accroît les risques de contamination.

Les coquilles en voient de toutes les couleurs...

... même en chocolat... puisque les poules de la race de Marans pondent des œufs roux cuivré ! Des œufs, il en existe de toutes les couleurs. Selon les préférences et les habitudes, les coquilles sont de toutes les teintes, du blanc au brun foncé. Cet aspect de la coquille dépend uniquement de l’origine génétique de la pondeuse et est indépendant de la couleur du plumage ou du mode d’alimentation de la poule. Deux types de pigments déterminent la couleur : la protoporphyrine (précurseur de l’hémoglobine) est déposée en surface et est à l’origine de la couleur plus ou moins brune. La biliverdine (dérivé de la bile) quant à elle, colorie l’intérieur des coquilles en bleu-vert. Cette coloration n’affecte ni celle du jaune qui reflète l’alimentation de la poule ni les caractéristiques nutritionnelles de l’œuf. 1. Mystère de la nature : chez les oiseaux (hormis de rares exceptions), seuls subsistent l’ovaire et les voies génitales du côté gauche des animaux ! 2. Parmi les minéraux les plus répandu sur Terre, la calcite est un minéral composé de carbonate naturel de calcium de formule CaCO3. La variété de ces cristaux à six faces est très importante, on en a dénombré plus de 12 000 formes différentes.

Les défenses antimicrobiennes de l’œuf :

performantes mais perfectibles ? Malgré un système de protection antimicrobien efficace, l’œuf consommé cru peut être à l’origine d’intoxications alimentaires. Le renforcement de l’immunité innée de l’œuf peut être un moyen de réduire le risque sanitaire et de renforcer la protection de l’embryon. L’œuf est un aliment riche en molécules antimicrobiennes (système de défense moléculaire innée) qui complètent l’action des immunoglobulines (IgYs) et protègent l’embryon des attaques microbiennes. Les IgYs du jaune d’œuf sont, elles, exprimées en réponse au microbisme* environnant la poule (système de défense acquis) mais il n’existe pas de données concernant une possible stimulation de l’immunité dite innée par les microorganismes. Le renforcement de l’immunité innée de l’œuf par une modification de l’environnement microbien de la poule

pourrait être un moyen de réduire le risque sanitaire et de renforcer la protection de l’embryon. Les poules renforcent donc certaines activités antimicrobiennes du blanc d’œuf en réponse à des stimuli microbiens de leur milieu et anticipent ainsi les besoins de l’embryon en termes de protection. Néanmoins, pour les modèles étudiés ici, ces stimulations restent d’amplitude modérée et trop spécifiques en termes de spectre antibactérien concerné pour développer une protection globale de l’œuf. De nouveaux modèles de stimulation seront explorés afin d’optimiser la protection antimicrobienne de l’œuf. *Présence d’un ensemble de microbes dans un organisme ou un local. Exemples: microbisme de porcherie et microbisme de poulailler

Fil rouge - Sécurité sanitaire

Coup de vieux pour les œufs ! Les poules vivent une dizaine d’années mais elles ne pondent plus vers 7-9 ans. En vieillissant, leurs œufs sont plus gros, leurs jaunes grossissent et leurs coquilles se fragilisent. Une poulette de 6 mois pond des œufs de près de 60 grammes, vers un an, il pèsera 65 grammes et 68 grammes vers 2 ans. Par ailleurs, les jeunes pondeuses pondent des œufs plus ronds. Ainsi, avec l’âge, la structure cristalline des coquilles, la taille des cristaux et leur orientation subissent des dommages. Ces altérations coïncident avec des changements au niveau des molécules organiques de la coquille. Or, des chercheurs ont mis en évidence l’influence de la mue des poules sur la qualité de la coquille. Après la mue, la production d’œufs s’améliore, la quantité d’œufs pondus augmente et ils sont plus solides. Les coquilles présentent moins de défauts et retrouvent une structure cristallographique de jeunes poules ! En réalité, ce phénomène physiologique de mue se produit chaque année : les poules renouvellent leur plumage et cela bouleverse toute la physiologie de l’oiseau, notamment la mue est marquée par un arrêt de la ponte. Ce processus de mue peut être déclenché par les éleveurs pour ”rajeunir“ le système reproducteur et ainsi améliorer les performances de production.

Source : Réussir Aviculture


Transfert de Technologie en Agriculture

Techniques d’engraissement des agneaux Prof. Ismaïl BOUJENANE, Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat La production des agneaux de boucherie occupe une place de choix dans l’activité élevage ovin au Maroc. L’engraissement des agneaux est généralement pratiqué par les éleveurs naisseurs-engraisseurs ou par les engraisseurs afin de valoriser leurs produits et améliorer leurs revenus. C’est une activité relativement facile à entreprendre puisqu’elle ne nécessite qu’un petit investissement et une faible technicité. Néanmoins, pour réussir l’engraissement certaines conditions doivent être respectées et un minimum de connaissances en élevage est nécessaire.

L

’objectif de cet article est de présenter quelques techniques d’engraissement nécessaires pour obtenir des agneaux de qualité, et ainsi répondre au souhait de nombreux éleveurs qui demandent sans cesse des informations sur ce sujet.

Qu’est-ce que l’engraissement ?

L’engraissement est une opération qui consiste à offrir aux agneaux une conduite adéquate (alimentaire et prophylactique) pour qu’ils atteignent un poids et une conformation appropriés en un temps limité. L’engraissement peut être fait à l’herbe ou en bergerie. L’engraissement des agneaux à l’herbe est pratiqué lorsque l’herbe est abondante sur le parcours. Son objectif est la réduction de l’utilisation de l’aliment concentré en rallongeant la phase de l’allaitement et en mobilisant plus fortement les réserves corporelles des mères. Ce type d’engraissement est souvent pratiqué dans les systèmes de reproduction peu intensifiés et à des périodes de mise bas correspondant au mieux aux disponibilités de l’herbe sur le parcours. Pour que cet engraissement soit réussi, le sevrage doit être bien raisonné. Normalement dans un troupeau ovin, le sevrage des agneaux se fait en deux phases. Les agneaux les plus légers à la mise à l’herbe (croissance inférieure à 140 g/j) ne sortent pas et sont engraissés en bergerie après un sevrage à 8 semaines, à condition que l’agneau fasse un poids supérieur ou égal à 3 fois celui de sa naissance. Les autres agneaux sortent au pâturage, et lorsqu’ils sont âgés de 12 semaines, un deuxième tri est réalisé selon le même principe, et les animaux les plus légers (croissance inférieure à 180 g/j) sont sevrés et finis en bergerie. Les agneaux restants, dont la croissance est supérieure à 180 g/j, sont sevrés vers l’âge de 16-18 semaines et finis à l’herbe. En outre, pour qu’un grand nombre d’agneaux réalise une croissance élevée à l’herbe, un soin particulier doit être apporté à l´alimentation des mères en 28

Agriculture du Maghreb Agriculture du Maghreb 28 N° 89 Novembre 2015 N° 89 Novembre 2015

fin de gestation et pendant les six premières semaines de lactation. En effet, la valeur laitière des brebis est un atout supplémentaire pour permettre aux agneaux d´avoir une bonne croissance. Par ailleurs, un apport de concentrés dans une trémie au pâturage permet de finir plus rapidement les agneaux et d’éviter de devoir le faire en bergerie. Pour les agneaux qui séjournent sur parcours, il faut également prévoir un traitement contre les parasites gastro-intestinaux presque tous les mois. Le 2ème type d’engraissement est la finition des agneaux en bergerie. C’est l’engraissement le plus réputé et le plus pratiqué. Les agneaux sont alimentés essentiellement à base de concentrés et vendus après une courte période d’engraissement. La finition des agneaux peutêtre faite pour l’occasion de l’Aïd Al Adha ou pour l’approvisionnement du marché durant toute l’année.

Engraissement pour l’Aïd ou pour l’approvisionnement du marché durant l’année

La finition des ovins pour l’Aïd Al Adha est une activité de courte durée. Elle concerne le plus souvent des moutons de sexe mâle, âgés de plus de six mois. La période d’engraissement a lieu au cours des 2 à 5 mois précédant la date de la célébration de l’Aïd. Sa durée varie en fonction du poids et de l’état d’engraissement des agneaux. La finition concerne les ovins de différents types génétiques, avec une préférence pour ceux de race Sardi dont le phénotype est très apprécié pour la célébration de cette fête, et donc de qualité marchande élevée. L’opération d’engraissement est menée par des engraisseurs de métier, mais aussi par des non professionnels dans des ateliers d’engraissement aménagés pour l’occasion. Souvent, les engraisseurs de moutons pour l’Aïd ne sont pas des naisseurs. Les agneaux engraissés sont achetés chez les éleveurs naisseurs ou dans les

souks du pays quelques mois avant la date de la célébration de la fête. Le marché de l’Aïd Al Adha est un marché de spécialité sur lequel peuvent être vendus des moutons pesant entre 40 et 70 kg, mais parfois plus ou même moins. Evidemment, l’engraissement des agneaux destinés à ce marché doit être planifié de telle sorte que le produit fini soit prêt au moment opportun. Les prix sur ce marché sont souvent élevés et variables d’une année à l’autre selon l’offre, la demande, le climat, la cherté des aliments... De l’autre côté, l’approvisionnement du marché pendant toute l’année est une activité qui nécessite une certaine stratégie. Au Maroc, les brebis mettent naturellement bas durant l’automne-début hiver. 80% des agneaux naissent pendant cette période, avec néanmoins certaines variations régionales. De manière générale, l’offre en agneaux commence à augmenter (et les prix à baisser) à partir du mois d’avril pour atteindre son pic au mois de juin. Or, comme le marché demande un approvisionnement constant réparti sur toute l’année (avec des effectifs plus importants lors de certaines périodes de festivités associées à une consommation élevée d’agneaux: Aïd Al Adha, fêtes familiales…), ce cycle de mise bas pose problème pour les éleveurs, qui doivent disposer de suffisamment d’agneaux prêts à l’abattage pour répondre à la demande générale et aux demandes plus spécifiques du marché. En dehors de cette période où l’offre est abondante, il y a toujours les agneaux de report, c’est-àdire les agneaux dont la période de vente est décalée de quelques mois par rapport aux agneaux habituellement commercialisés à fin printemps-début été. Cette production est souvent insuffisante en quantité et en qualité et constitue un handicap majeur au développement économique des démarches qualité qui nécessitent un approvisionnement régulier du marché tout au long de l’année.


L’éleveur qui souhaite profiter du prix élevé des agneaux finis en automne et en hiver devrait s’orienter vers les races prolifiques D’man et DS qui peuvent facilement mettre bas hors saison. En effet, ces races possèdent des caractéristiques favorables à la production de naissances multiples, à l’agnelage à contre-saison et d’autres caractéristiques qui contribuent directement à accroître la productivité des troupeaux. En outre, les pratiques de gestion, comme la conduite du troupeau au rythme de trois agnelages en deux ans, peuvent, dans une certaine mesure, aider à répartir la production d’agneaux sur une plus longue période et permettre à l’éleveur de bénéficier des prix élevés des agneaux hors saison. Le poids vif des agneaux exigé par le consommateur marocain tout au long de l’année est de 30 à 40 kg, le sexe des agneaux importe peu.

Caractéristiques de la bergerie d’engraissement

Le but essentiel d’une bergerie est de protéger l’agneau contre les aléas climatiques et les prédateurs, et d’éviter qu’il attrape des maladies. La bergerie doit également faciliter le travail (distribution des aliments, nettoyage, tri des agneaux…) et l’inspection des agneaux et ainsi permettre aux éleveurs de détecter les faibles, les malades ou ceux qui nécessitent un soin quelconque. Ainsi, la bergerie d’engraissement doit être éclairée, aérée et de taille suffisante, offrant une surface de 0,50 m2 (0,4 x 1,2 m) par agneau. Elle ne doit pas être exposée aux vents qui soufflent dedans directement. Elle doit être propre afin de permettre aux agneaux de se développer dans des conditions saines. Dans une bergerie, la température optimale pour les agneaux à l’engraissement est de 13 à 15°C. La bergerie d’engraissement doit être divisée en plusieurs compartiments pour y placer les agneaux de différentes catégories. Les compartiments doivent être munis de mangeoires et d’abreuvoirs. Chaque agneau doit disposer d’un espace de 10 à 25 cm au niveau des mangeoires, selon que l’accès à l’aliment est libre ou rationné. Si les abreuvoirs sont automatiques, il doit y avoir un abreuvoir pour 40 à 50 agneaux.

l’année); - Avoir un poids d’au moins 20 kg. Pour ce qui est du type génétique à engraisser, en principe tous les types génétiques peuvent être engraissés sans distinction. Cependant, certains types génétiques sont connus pour transformer efficacement l’aliment en viande, c’est-à-dire ont un indice de consommation faible, alors que d’autres le font moins efficacement et ont un indice de consommation élevé. À ce propos, le choix des agneaux de races améliorées (Ile-de-France, Mérinos Précoce, Lacaune…) ou des agneaux issus du croisement terminal à 2 ou 3 races, caractérisés par des performances de croissance élevées, s’apprêtent mieux à un engraissement rapide et efficace. Les agneaux de races locales ont une vitesse de croissance faible et nécessitent plus de temps pour atteindre le poids souhaité. Le tableau 1 montre que les agneaux de races locales (Timahdite, Sardi et Béni Guil) ont des performances de croissance et de carcasse plus faibles que celles des agneaux issus du croisement industriel (béliers de races Ile-de- France, Mérinos Précoce et Suffolk). Le type génétique peut être également choisi pour répondre à une certaine clientèle. Ainsi, les agneaux de la région de Boumia, caractérisés par une petite taille et un faible état d’engraissement, commencent depuis quelques années à avoir une certaine côte auprès des consommateurs des grands centres urbains. La constance au sein d’un même marché est également importante pour le consommateur. Il est important que les engraisseurs connaissent les types génétiques qui sont préférés par les acheteurs et les consommateurs en raison de leur poids, leur état d’engraissement ou leur qualité organoleptique. La gestion efficace du régime alimentaire permet de produire des agneaux présentant un état d’engraissement conforme aux exigences spécifiques du marché auquel ils sont destinés.

Conduite sanitaire

Les agneaux à engraisser doivent être en bonne santé. Pour cela, la bergerie doit être aérée et éclairée afin d’éviter le développement d’agents pathogènes. L’idée selon laquelle les animaux engraissés doivent être enfermés

dans une bergerie obscure et sans issues est révolue, car de telles conditions engendrent des maladies respiratoires qui aboutissent à des performances faibles. Les agneaux issus du troupeau doivent être vaccinés contre l’entérotoxémie et traités contre les parasites internes avant le démarrage de l’engraissement, surtout s’ils ont séjourné auparavant sur parcours. En effet, le déparasitage interne comme son nom l’indique vise à éliminer ou à réduire les parasites du tube digestif et ainsi permettre à l’agneau de profiter entièrement et efficacement de l’alimentation qu’il ingère. Par ailleurs, les agneaux achetés de l’extérieur doivent d’abord être placés en quarantaine pour 1 à 2 jours afin de s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs d’une maladie quelconque. Une fois la quarantaine passée avec succès, les agneaux sont vaccinés contre l’entérotoxémie et traités contre les parasites internes. Dans un atelier d’engraissement, dès l’observation d’un agneau malade (diarrhée, toux…), il faudra l’isoler le plus tôt possible du reste du troupeau et le traiter. Il est clair que la bergerie d’engraissement doit être nettoyée régulièrement pour éviter l’accumulation du fumier et des insectes. À la fin de chaque période d’engraissement, la bergerie doit être nettoyée et désinfectée, et les murs badigeonnés à la chaux. Un vide sanitaire de quelques semaines doit être également respecté.

Ration de transition

Les agneaux habitués à l’herbe et finis en bergerie ainsi que les agneaux achetés de l’extérieur ont besoin de recevoir une ration de transition avant de passer au régime d’engraissement et ce, pour préserver la santé du rumen. La phase de transition permet à la flore microbienne de s’adapter au nouveau régime d’engraissement. Quand les animaux font la transition entre deux régimes alimentaires, il faut prévoir de 3 à 7 jours pour remplacer progressivement l’ancien régime par le nouveau. Ainsi, pendant les deux premiers jours, il faudra distribuer 25% du nouveau régime et 75% de l’ancien; pendant les deux jours suivants, 5050; pendant les deux autres jours, 75% du nouveau régime et 25% du régime ancien; puis par la suite 100% du nouveau régime.

Choix des agneaux à engraisser

Le choix des agneaux à engraisser est souvent le facteur le plus important qui conditionne le succès de l’opération d’engraissement. De façon générale, les agneaux à engraisser doivent répondre aux critères suivants: - Etre en bonne santé et indemnes de tares; - Etre âgés de moins de 12 mois (si les agneaux sont destinés pour l’Aïd) et de moins de 6 mois (dans le cas de l’approvisionnement durant Agriculture du Maghreb N° 89 Novembre 2015

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Transfert de Technologie en Agriculture

Allotement ou constitution des lots d’engraissement

Avant de démarrer l’engraissement, il est important de répartir les agneaux en lots homogènes selon le sexe, mais surtout selon le poids et l’état d’engraissement. Chaque lot doit inclure des agneaux ayant presque le même poids et éviter de mélanger les agneaux lourds et légers. En effet, la mise en lots des agneaux de poids différents empêche les plus petits de s’alimenter correctement et donc de croître rapidement. Le tri des agneaux en lots homogènes est aussi un moyen de réduire le coût de production en évitant le gaspillage que provoque la concurrence entre les agneaux. La constitution des lots selon le type génétique de l’agneau n’est pas très importante.

Age et poids au débutet à la fin de l’engraissement

L’âge et le poids d’entrée à l’engraissement dépendent de l’objectif de l’éleveur. Lorsque l’agneau est destiné à l’approvisionnement régulier du marché durant l’année, l’âge optimum est de 70 à 120 jours afin que l’agneau engraissé soit vendu vers l’âge de 4 - 6 mois à un poids vif de 30 à 40 kg. En revanche, lorsque l’agneau est destiné à la célébration de l’Aïd Al Adha, l’âge de l’animal est de plus de six mois pour qu’il soit vendu une fois engraissé à un poids moyen de 40 à 70 kg. Le poids à la fin de l’engraissement ou à l’abattage dépend des préférences de la clientèle à laquelle l’agneau est destiné. Généralement, les poids de 17 - 20 kg de carcasse pour les mâles et 15 - 17 kg pour les femelles correspondent au comportement de la majorité des éleveurs qui visent à valoriser les mâles dans les circuits de qualité et font partir les femelles plus légères pour limiter les risques de carcasses grasses. En considérant un rendement carcasse de presque 50%, ceci veut dire que les agneaux mâles et femelles doivent être abattus respectivement à 35 - 40 kg et 30 - 35 kg de poids vif. Toutefois, pour la célébration de la fête de l’Aïd Al Adha, l’éleveur doit viser un poids à l’abattage compris entre 40 et 70 kg. Pour la gestion moderne des élevages, l’enregistrement des poids vifs des agneaux à la mise en lot et le jour du tri pour la vente doivent être une habitude. Ceci permet à l’éleveur de connaître le gain de poids réalisé à l’engraissement et d’avoir une idée sur le poids final et donc sur le prix approximatif à la vente. 30

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Durée et période d’engraissement

La durée d’engraissement des agneaux dépend de plusieurs facteurs: poids initial, poids à l’abattage, vitesse de croissance, état d’engraissement, destination du produit… La durée optimale est de deux à trois mois, variant souvent entre un à cinq mois. Pour les éleveurs qui engraissent leurs propres agneaux, la période d’engraissement est souvent située juste après le sevrage, surtout si l’éleveur approvisionne le marché en agneaux durant toute l’année. Pour les éleveurs qui préparent les moutons pour l’Aïd, la période d’engraissement se situe au cours des 2 à 5 mois avant la date de la célébration de l’Aïd. Hormis ces cas, la période d’engraissement qui valorise au mieux le produit final est la période d’automne-début hiver car l’agneau engraissé est vendu à un moment où l’offre sur le marché est faible, et par conséquent où le prix de vente est élevé.

Sexe des animaux à engraisser

Le consommateur marocain préfère souvent les mâles pour la célébration de l’Aïd Al Adha. Les femelles et les castrés le sont peu, à cause d’un état d’engraissement excessif et d’un poids de carcasse insuffisant des premières, et de l’obligation que les mâles doivent être entiers pour les seconds. En dehors de la célébration de l’Aïd, il n’y a généralement pas de préférence marquée pour la viande d’agneau mâle entier par rapport à la viande d’agnelle ou d’agneau castré. Néanmoins, les agneaux non castrés sont plus maigres et ont généralement une meilleure vitesse de croissance que les agneaux castrés. Cependant, la castration a des effets très significatifs sur la qualité du gras et permet d’obtenir un rendement carcasse plus élevé. En revanche, elle allonge la durée d’engraissement de quelques jours de plus par rapport aux agneaux entiers à cause de la réduction de la vitesse de croissance, ce qui augmente l’indice de consommation.

Conduite alimentaire

Les pratiques d’alimentation à l’engraissement peuvent varier considérablement selon le moment de l’année auquel les agneaux sont nés et selon leur état au début de l’engraissement. L’objectif de l’alimentation des agneaux à l’engraissement est de produire de façon rentable un produit de qualité recherchée sur le marché.

Il est donc important de considérer les aliments à distribuer pendant l’engraissement car l’alimentation représente 70% du coût de production. Les aliments distribués doivent consister en aliments grossiers (paille, foin et fourrages surtout), en aliments concentrés (grains, tourteaux…) et à l’eau. Il est généralement admis que la quantité d’aliments quotidiennement consommée par un agneau représente approximativement 3,1% de son poids corporel, dont la proportion du concentré est de 2,5% du poids corporel, soit au maximum 80% de la ration totale. Ceci correspond à une quantité d’aliments consommés à l’engraissement variant de 1 à 2 kg par jour. Différentes rations pour la finition des agneaux ont été testées par rapport à leurs influences sur la croissance, l’indice de consommation et la qualité des carcasses. La ration à base de foin de luzerne de bonne qualité et de céréales (orge et maïs) est une solution intéressante pour l’engraissement des agneaux. Elle permet de satisfaire les besoins nécessaires en protéines, en énergie et d’obtenir des carcasses de qualité, sans provoquer de problème sanitaire. Les rations à base de pois et de féverole entiers entraînent certains problèmes d’appétence liée essentiellement à la dureté des grains. Pour ces aliments, d’autres présentations peuvent être utilisées: grains aplatis, grains gonflés dans l’eau durant 24 heures… Il est recommandé que l´agneau à l’engraissement dispose en permanence d’un fourrage grossier de bonne qualité. En effet, une consommation régulière limite les problèmes sanitaires (entérotoxémie) et minimise les défauts de gras. Pour limiter la fréquence d’apparition de gras sous-cutané de mauvaise qualité, le principe à respecter est de faire ruminer, et donc saliver, les animaux. L’ingestion d’un minimum de 20% de la matière sèche totale ingérée sous forme de fibres longues est nécessaire pour le bon fonctionnement du rumen. La mise à la disposition des agneaux de foin ou de paille est donc nécessaire. Le second principe à respecter pour limiter la fréquence d’apparition de gras sous-cutané de mauvaise qualité est de limiter l’apport de glucides très fermentescibles, c’est-à-dire l’amidon et donc les céréales qui en sont très riches. Une ration ne doit pas contenir plus de 25% d’amidon par rapport à la matière sèche. En outre, les mélanges de concentré utilisé pour la finition des agneaux sont équilibrés à 15 ou 16 % de matières azotées totales par kg de matière sèche. Les éleveurs ont souvent tendance à sous-estimer l’importance de l’eau dans le régime alimentaire des animaux. Certains engraisseurs prétendent même que les agneaux engraissés n’ont pas besoin de s’abreuver fréquemment. Or, le gain de poids est constitué majoritairement d’eau et la qualité de l’abreuvement contribue à améliorer la croissance. Il est donc crucial que les agneaux aient en permanence la possibilité de boire de l’eau propre. De plus, les minéraux contenus dans l’eau sont susceptibles d’interactions avec les composés de l’aliment qui, selon le cas, améliorent ou inhibent


l’assimilation de certains éléments nutritifs. De nombreux minéraux et vitamines doivent impérativement être ajoutés aux rations des agneaux. Cet apport se fait généralement en ajoutant 1 à 2% de CMV dans la ration ou en utilisant les concentrés commerciaux qui en principe incorporent minéraux et vitamines.

Traitement des grains

On entend par «traitement» le concassage, le broyage, la mouture ou l’aplatissage des grains. Les ovins sont des ruminants. Pendant la mastication des aliments, les glandes salivaires des ovins sécrètent le bicarbonate. Aussi, la rumination (régurgitation et mastication) provoque une plus grande production de salive, ce qui est bon pour la santé du rumen. Ainsi, pour les agneaux à l’engraissement, les céréales entières sont préférables dans la plupart des cas, car elles favorisent la rumination et apportent plus d’amidon qui est disponible pour la digestion pendant plus longtemps. Toutefois, les grains de maïs doivent être broyés lorsqu’ils sont destinés aux agneaux pesant moins de 25 kg. De même, dans le cas des agneaux avant sevrage, tous les grains inclus dans l’aliment complémentaire doivent être broyés.

Aliment commercial ou mélange fermier

Avec la flambée des prix des aliments, de nombreux éleveurs ovins s´interrogent sur la rentabilité de l´engraissement des agneaux comparée à celle de la production d´agneaux légers à l’herbe. Par ailleurs, bon nombre d’éleveurs préfèrent préparer leur aliment concentré en ferme (mélange fermier), alors que d’autres optent pour l’achat de l’aliment commercial. L’utilisation des mélanges fermiers conduit aux conclusions suivantes: - Les performances de croissance sont légèrement réduites car le rationnement n’est pas toujours parfait; - La complémentation minérale et vitaminique est souvent oubliée; - Les risques de lithiases urinaires chez les agneaux sont fréquents dus à l’excès de phosphore issu des céréales; - La qualité de gras sur les agneaux est mauvaise due à une forte proportion de céréales dans la ration; - L’appétence de l’aliment est diminuée en raison de la présence de certains composants sous forme de grains entiers; - L’organisation du travail est compliquée : achat des matières premières, stockage, mélange, distribution…; - Le coût de la ration est souvent élevé.

Quelques exemples de rations alimentaires pour l’engraissement des ovins - Orge: 40%; Son: 6%; Tourteau de tournesol: 30%; Caroube: 22%; CMV: 2%; paille. - Orge: 40%; Pulpe de luzerne: 20%; Tourteau de tournesol: 30%; Caroube: 8%; CMV: 2%; paille. - Orge: 60%; Foin de luzerne broyé: 29%; Tourteau de tournesol: 9%; CMV: 2%.

aliment moins cher mais moins bon. Pour réduire le prix d’achat des aliments concentrés, il est utile de commander de grandes quantités livrées en vrac. Cependant, cela suppose que l’engraisseur dispose d´une capacité de stockage suffisante ou de faire des commandes groupées pour plusieurs éleveurs (cas des groupements d’éleveurs).

Rationnement ou libre accès

Grosso modo, deux méthodes peuvent être appliquées pour distribuer l’alimentation aux agneaux. L’une consiste à laisser l’animal manger à volonté (libre-service ou ad libitum) et l’autre, à limiter ou rationner la quantité d’aliment à laquelle il peut accéder. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients et l’éleveur doit décider de celle qui lui convient le mieux selon le matériel dont il dispose et ses possibilités en matière de gestion du troupeau. Le rationnement, ou restriction alimentaire, permet de contrôler les heures de repas et la quantité d’aliment fournie par repas, et de ce fait réduire les refus d’aliments. C’est donc un puissant outil de conduite d’élevage. Il permet de mieux contrôler les quantités consommées, d’assurer une consommation plus égale des divers constituants de la ration et de mesurer fréquemment la prise alimentaire des animaux pour connaître leurs indices de consommation.

En revanche, le rationnement mobilise plus de main-d’œuvre car l’aliment est distribué au moins deux fois par jour, et il nécessite une plus grande longueur de mangeoires (12 à 25 cm par agneau) pour éviter les bousculades durant les repas et pour que tous les agneaux puissent manger simultanément. Cependant, le rationnement ne modifie pas la quantité totale de concentré ingéré par rapport à l’accès libre. Par contre, il double presque la quantité de foin ingérée. D’un autre côté, les agneaux qui sont alimentés en libre-service sont plus susceptibles de se sur-alimenter, de prendre des repas irréguliers et de souffrir d’acidose. Pour l’alimentation à volonté, il est nécessaire de prévoir 10 cm de longueur de mangeoire par agneau et de s’assurer que les mangeoires ne sont jamais vides. Il est toutefois possible d’améliorer l’indice de consommation des agneaux, en distribuant une quantité d’aliment représentant 90-95 % de la quantité que les animaux consomment spontanément en situation de libre-service.

Conclusion L’engraissement des agneaux est une opération qui accroît considérablement le potentiel de profit d’un élevage. Les opérateurs doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour tirer le maximum de profit de leur production. À cet effet, la règle d’or à respecter est de bien loger et alimenter ses agneaux: aménager des bâtiments, réaliser une prévention sanitaire, donner une ration alimentaire simple et équilibrée, tels sont les principaux points auxquels il faudra faire attention lors de l’engraissement des agneaux.

Source : Bulletin de Transfert de Technologie en Agriculture N° 171

À l’opposé, l’aliment commercial n’engendre généralement pas de problème car ses composants sont multiples et équilibrés. Néanmoins pour l´approvisionnement en aliment commercial, les éleveurs ont intérêt à faire jouer la concurrence entre les fournisseurs pour renégocier les tarifs, tout en restant très vigilant sur la valeur nutritive des aliments proposés car il est très facile de trouver un Agriculture du MaghrebAgriculture du Maghreb N° 89 Novembre 2015 N°31 89 Novembre 2015

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BBG : la solution pour le

croisement avec la race BBB

Expérience aux Pays-Bas Texte : Jaap van der Knaap

Le croisement avec la race BBB est populaire, mais n’est pas toujours bien pensé. Henk Hogeveen (Chercheur à L’institut de recherche WUR) déclare qu’ « Il y a de la place pour l’utilisation de BBB mais les éleveurs ne doivent pas se laisser guider par les prix du marché. » - VEETEELT N° 13 – Août 2015-2

Q

ui demande à un représentant de CIA ou à un importateur de sperme quel taureau il vend le plus actuellement s’entend invariablement répondre : « les taureaux BBG ». Les éleveurs hollandais inséminent depuis ce printemps massivement avec la race BBB puisque la demande a augmenté ces derniers mois. En juillet de cette année, 18% du total des inséminations en Hollande a été réalisé avec du sperme de taureaux BBB selon les chiffres de CRV. L’année dernière ce pourcentage était de 11,7 à la même période et en 2013 à 9,5. Les premiers chiffres d’août 2015 peuvent laisser penser à une augmentation continue menant à 20%. « La forte augmentation est liée à trois raisons évidentes », selon Sijne van der Beek, manager 34

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global products chez CRV : « le prix bas actuel du lait, la nouvelle législation sur les phosphates et les prix bas des veaux Holstein font en sorte que le BBB est massivement utilisé. »

La semence sexée stimule l’utilisation du BBB

Sijne van der Beek s’attend à ce que la part du marché BBB reste élevée dans les prochaines années. « On cherche encore l’équilibre dans le pourcentage du BBB, mais en raison de la législation, des prix du marché et aussi des nouvelles techniques comme la semence sexée, cela reste avantageux d’inséminer avec du BBB sur les moins bonnes bêtes du troupeau. » Sijne Van der Beek met en évidence les possibilités de semences sexées en combinaison avec l’utilisation du BBB. « En inséminant les meilleurs animaux du troupeau avec de

la semence sexée, cela libère de la place pour l’insémination de 15 à 20% du troupeau avec du BBB. De cette façon on obtient encore suffisamment de génisses pour le renouvellement et on avance rapidement au niveau de la technique d’élevage car seuls les meilleurs animaux donnent des descendants Holstein. Le coût supplémentaire de la semence sexée est compensé par la plusvalue réalisée sur la vente de veaux BBB. » Il y a, selon Van der Beek, de plus en plus d’éleveurs qui combinent l’utilisation de la semence sexée et du BBB, bien que l’augmentation de l’utilisation de semence sexée ne soit pas aussi importante que l’augmentation du pourcentage BBB. Selon Van der Beek, les ventes de paillettes chez CRV comprennent actuellement 5% de semence sexée. « L’achat de semence sexée


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Publi-reportage

est un investissement et c’est perçu comme un seuil »

De l’espace pour le BBB

Auke Landman conseille souvent d’inséminer des jeunes bovins avec de la semence sexée et en parallèle une partie des vaches laitières avec du BBB. « Cela comporte plusieurs avantages. Les veaux naissent plus facilement et cela crée un meilleur départ pour les

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primipares. Le pourcentage de fertilité est également plus élevé chez les jeunes animaux et ça c’est précieux pour les semences sexées plus chères. » Est-ce que le pourcentage actuel de 20% en BBB n’est pas trop élevé ? Verrons-nous une pénurie de bétail dans les deux ans à venir ? Henk Hogeveen a calculé de façon optimale les besoins en jeune bétail ; pour une

exploitation moyenne, il faudrait garder +/- 75% des veaux femelles nés afin d’assurer suffisamment de remplacement. « Il y a de nombreux facteurs qui influencent », dit-il pour relativiser le pourcentage. « Quel est le pourcentage de remplacement, est-ce que les génisses vêlent à 23 ou à 26 mois, quel est le pourcentage de mortalité à la naissance et est-ce qu’une exploitation veut continuer à grandir ? Avant qu’un éleveur commence avec un pourcentage sérieux de BBB, il devrait avoir réponse à ces questions », selon Hogeveen. « Il y a certainement de l’espace pour l’insémination du BBB, mais un éleveur ne doit pas se laisser guider par les prix du marché. Les choix d’élevage se font pour le long terme. » C’est également la vision de Van der Beek. « Nous constatons que de plus en plus d’exploitations approchent l’élevage de façon plus rationnelle. L’élevage est de moins en moins dirigé sur le rôle


d’un seul taureau et de plus en plus sur le pourcentage optimal de remplacement, l’occupation de l’étable et la direction qu’on veut prendre pour l’exploitation. »

BBG teste fortement des taureaux BBB en croisement

Jusqu’en 2013, CRV testait chaque année, via le CIA de BBG, 4 jeunes taureaux pour le croisement, mais même après que ce nombre soit passé à 8, c’était à peine suffisant pour répondre à la demande. « Depuis fin 2014, nous avons testé autrement » explique Simon Noppen, spécialiste BBB chez CRV. « Nous sélectionnons avec BBG des taureaux sur base de l’index pedigree pour la facilité de vêlage, la durée de gestation et le poids, et nous offrons 1500 doses par taureau de testage. En un an, nous récoltons suffisamment de données de naissances sur les descendants. Nous continuons à

proposer les meilleurs taureaux parmi ceux-ci et certains restent longtemps célèbres. Je pense que cette année, nous allons tester 20 taureaux. » Les taureaux de croisement sont de préférence blancs, de cette façon la combinaison avec une vache Holstein a le plus de chance d’aboutir sur un veau avec une couleur Pie-bleu. Ensuite, on fait attention au type viandeux. « En Flandres, les éleveurs laitiers sont assez friands de veaux avec un bon type viandeux car ils rapportent plus. Chez les éleveurs hollandais, c’est moins important ; ils veulent avant tout que le veau naisse facilement. » Simon Noppen avertit que les éleveurs hollandais doivent garder suffisamment d’attention au type viandeux. « Ces dernières années, la qualité des veaux croisés a reculé sur le marché global et les engraisseurs le remarquent aussi. La facilité de naissance est

importante, mais nous devons quand même nous soucier de fournir des veaux qui apportent une plusvalue par rapport aux veaux Pie-Noir Holstein. »

BBG votre partenaire pour le croisement en BBB BBG scrl : Chemin du Tersoit 32 B-5590 CINEY - BELGIQUE Tél. : 00 32 83 68 70 68 Fax : 00 32 83 68 70 69 E-mail : bbg@netbbg.com www.netbbg.com

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TECHNIQUE

L’insémination artificielle des bovins au Maroc :

bilan des réalisations et perspectives Pr. Mohamed Taher SRAÏRI, Département des Productions & Biotechnologies Animales Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, MAROC. mt.srairi@iav.ac.ma

La reproduction est un poste clé en élevage bovin. Elle conditionne la viabilité de tout projet, qu’il soit naisseur, spécialisé en lait ou mixte (lait et viande simultanément). Ses dysfonctionnements, qui se manifestent d’abord par le non respect de la norme d’un veau par vache présente et par an, résultent en des pertes économiques sèches : moins de lait et de veaux, réformes précoces, etc. Si la reproduction concerne d’abord les femelles, qui doivent être gérées de manière à réaliser une carrière avec des vêlages régulièrement espacés d’une année, la disponibilité de mâles au moment des chaleurs est aussi une condition primordiale à la réussite de ces objectifs. En outre, ces mâles doivent être sélectionnés pour être vecteurs d’une amélioration permanente du potentiel génétique du troupeau. A cet égard, la technique de l’insémination artificielle (IA) a l’avantage de grouper, au moins théoriquement, les deux aspects simultanément : i) la disponibilité rapide de la semence mâle, en vue de réaliser au moment opportun la fécondation des vaches repérées en chaleur, et ii) l’éventualité que le potentiel génétique de la semence utilisée soit plus élevé que celui de la vache inséminée, induisant au passage une amélioration continue des caractères du cheptel. Cet écrit se propose d’étudier si ces aspects théoriques sont toujours au rendez-vous, en prenant pour exemple l’évaluation des réalisations de l’IA dans le cheptel bovin au Maroc.

Les déterminants de l’insémination artificielle

L’IA est une biotechnologie de la reproduction qui a commencé à s’imposer dès le début du 20ème siècle. Elle a fortement gagné en puissance dans la conduite de la reproduction dans les troupeaux, dès lors que la congélation du sperme bovin a été maîtrisée. La philosophie qui explique la popularité de l’IA peut être résumée en une formule très simple : un gain génétique rapide par rapport à un coût modique. Cela est encore plus évident lorsque l’IA est comparée à d’autres biotechnologies nettement plus coûteuses comme le transfert d’embryons, ou le clonage (Figure 1). De plus, l’IA minimise les risques de maladies sexuellement transmissibles puisque le contact entre le mâle et la femelle est évité.

L’IA au Maroc :

éléments d’historique et évolutions récentes L’IA a démarré au Maroc au début des années 1950, avec l’usage exclusif de semences fraîches. Mais le véritable début de l’IA en tant que méthode d’amélioration prioritaire du potentiel du cheptel bovin local a coïncidé avec le lancement du « Plan Laitier », en 1975. Depuis, l’IA a dépassé la phase de vulgarisation pour entrer à la fin des années 1980 dans une étape de pratique à grande échelle. Cela s’est concrétisé à travers le transfert de cette activité aux organisations professionnelles de l’élevage. Depuis, le nombre annuel d’actes d’IA a connu une croissance continue, Insémination d’une vache de type croisé (lait x locale)

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Géniteur Blanc Bleu Belge

atteignant en 2013 le chiffre de 472 675 (Figure 2). Au Maroc, l’IA est gérée depuis la fin des années 1980 autour d’un partenariat groupant les services publics et les organisations professionnelles de l’élevage bovin. La semence utilisée a deux principales origines : produite localement ou importée. Au démarrage de l’IA et jusque vers 1987, l’essentiel des semences utilisées étaient produites localement, notamment à partir de taureaux nés au Maroc et soumis au testage. Actuellement, la production locale se poursuit, surtout à partir de géniteurs importés, notamment des races Holstein, Montbéliarde, Charolaise, Blanc Bleu Belge et Piémontaise. Toutefois, seul un centre de production de semences est encore en activité, situé à Fouarat (près de Kénitra). En outre, de la semence bovine est importée en quantités importantes, de pays comme la Belgique, le Canada, les Etats Unis ou la France. Les importations sont le fait d’associations d’éleveurs comme l’Association Nationale des Eleveurs de Bovins (ANEB) ou l’Association Nationale des Producteurs de Viandes Rouges (ANPVR). De plus, de la semence bovine est aussi importée par des opérateurs privés qui la commercialisent aux éleveurs. Le lancement d’un programme de croisement industriel à partir des années 2000 dans le troupeau bovin a fortement influencé le nombre de réalisations de l’IA, puisque les semences à partir de races à viande représentent aujourd’hui près de la moitié des usages de paillettes (Figure 3). En effet, la volonté de favoriser la production de viande, y compris Veau issu du croisement industriel « Holstein x Blanc Bleu Belge »


dans des troupeaux à l’origine plus orientés vers le lait, a impliqué l’usage de quantités significatives de paillettes de sperme issues de bovins de races à viande. Il faut dire que la subvention de 4 000 DH par veau, à la naissance, instituée par les pouvoirs publics a rapidement popularisé ce type de croisement auprès des éleveurs, allant jusqu’à compromettre le maintien de la dynamique de la production de lait qui avait été établie par les mesures du « Plan Laitier ». Pire, la philosophie du croisement industriel qui est basée sur l’envoi systématique des produits, aussi bien mâles que femelles à l’abattoir, évitant ainsi de disséminer des gènes de races à viande dans le patrimoine reproducteur du cheptel, n’est pas respectée. Cela implique que des femelles de type croisé « lait x viande » se retrouvent aujourd’hui dans le troupeau reproducteur, avec une finalité productive qui n’est pas claire, n’étant ni destinée à être allaitante ou laitière. De plus, leur poids vif plus élevé que les races laitières, du fait de la présence des gènes à viande, implique des besoins alimentaires conséquents que l’éleveur n’est pas toujours en mesure de satisfaire.

Perspectives de l’IA au Maroc :

amélioration des prestations et gestion efficace de l’opération L’IA a atteint aujourd’hui au Maroc une vitesse de croisière qui mérite d’être entretenue. Ainsi, le nombre annuel des actes réalisés témoigne de la diffusion de cette technique et de son acceptation dans la majorité des régions avec un élevage bovin intensifié. En effet, dans le contexte du Maroc, où la majorité des troupeaux sont constitués de moins de 5 bovins, l’IA dispense l’éleveur de l’obligation d’entretenir un taureau. Cela lui octroie la possibilité de substituer une vache reproductrice à ce géniteur, lui permettant d’améliorer ses revenus. Toutefois, un ensemble de mesures organisationnelles sont encore nécessaires pour assurer une meilleure efficacité de ce service et lui permettre de remplir les deux rôles clés qu’il doit assumer : garantir la fécondation des vaches et améliorer le potentiel productif du troupeau. Pour ce faire, il est plus que temps de veiller à la formation des éleveurs à la diversité des variables en jeu pour l’amélioration de la fertilité dans les troupeaux bovins. Ainsi, il faut bien expliquer à l’ensemble des opérateurs concernés par les performances de reproduction des vaches que l’IA n’est qu’une parmi les nombreuses variables à maîtriser : équilibre nutritionnel des vaches en post partum, gestion de leurs réserves corporelles, santé de l’appareil génital, détection des chaleurs, moment le plus opportun de la pratique

de l’IA, qualité de la semence, etc. En outre, l’IA ne peut pas être évaluée uniquement à l’aune du nombre de réalisations. Il est ainsi primordial que les aspects de réussite des actes d’IA (c’est-à-dire qui entraînent une fécondation) soient intégrés dans l’examen de cette technique et dans la détermination des performances de ceux qui y interviennent. Or, pour l’instant, de très rares données de terrain sont disponibles pour une évaluation objective de l’IA à l’échelle nationale, et le plus souvent seul le nombre d’actes est avancé comme critère de suivi de la diffusion de cette technique. Enfin, le progrès dû à l’usage de semences d’un haut niveau doit être précisé, d’autant que les produits issus de ces inséminations sont souvent placés dans des conditions du milieu ne leur permettant d’atteindre des performances à la hauteur de leur potentiel.

Conclusion

L’IA est une technique porteuse de progrès pour l’élevage bovin au Maroc. Elle est passée par des phases bien distinctes qui lui ont permis aujourd’hui une vaste diffusion dans le monde rural. En permettant d’assurer la fécondation de nombreuses vaches, l’IA dispense les éleveurs de l’entretien d’un taureau. En outre, le service de l’IA demeure à un prix relativement abordable pour les éleveurs, tant que le nombre d’actes nécessaires pour assurer la fécondation est raisonnable ... Toutefois, un ensemble de conditions doivent être réunies pour que l’IA continue son essor au Maroc. Il faut ainsi veiller à l’équilibre des usages de semences de races à viande et à lait, pour garantir de ne pas pénaliser une production par rapport à l’autre, vu que la majorité des troupeaux bovins sont à finalité mixte : lait et viande simultanément. Par ailleurs, il est plus que temps de penser à une évaluation objective de la réussite des actes de l’IA en éditant systématiquement des statistiques fiables de terrain par

rapport aux pourcentages de fécondation en première insémination. Par rapport au gain génétique permis par l’IA, il est plus que pertinent de se souvenir de l’affirmation d’un ancien directeur de l’Institut National de la Recherche Agronomique de France, lors de la promulgation de la loi de l’élevage, en 1966 : « Le sperme n’est ni de gauche, ni de droite ; il est bon ou mauvais ». Cela permettrait d’éviter les dérives politiciennes qui pourraient être associées à l’usage de l’IA et qu’il faut à tout prix écarter, pour ne pas se contenter de reproduire un semblant de biopouvoir stérile. Ainsi, dans le troupeau laitier, la généralisation des accouplements raisonnés est à envisager pour essayer de corriger les lacunes de chaque élevage, ce qui suppose d’y développer des systèmes d’enregistrement de données sur les aspects de production (rendement laitier, qualité du lait, paramètres fonctionnels comme les dystocies, les mammites, etc.). En parallèle, dans les troupeaux à vocation plus mixte, il faut éviter que l’IA ne serve juste de prétexte à l’exhibition d’animaux avec des gènes de type viandeux, car ceci ne représente pas une prouesse en soi, si ces derniers ne génèrent pas une véritable amélioration des revenus des éleveurs qui y ont recours. Pour cela la maîtrise des dépenses associées au croisement industriel est plus que salutaire et il semble que pareille posture a fini par s’imposer au vu de la révision du niveau de subvention initialement prévu. Agriculture du Maghreb N° 89 Novembre 2015

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La qualité de l’eau en élevage Dr Younous Roudani, Dr Ali Hadjarab

Alors que la problématique de la qualité l’eau distribuée aux animaux d’élevage est une cause entendue en élevage en Europe, notamment en hors sol, où l’eau est traitée quasi systématiquement, elle ne fait que s’éveiller chez nous au Maroc, principalement en aviculture.

L’eau, pourquoi une telle importance ?

L’eau, intrant de plus en plus coûteux, est le tout premier aliment de tout être vivant, dont les espèces animales. Chez les mammifères, l’eau est un constituant essentiel et majoritaire du lait maternel (> 80 %). Les animaux boivent en moyenne 2,5 fois plus qu’ils ne mangent. Les jeunes animaux commencent à consommer de l’eau très tôt de façon autonome d’où l’importance de disposer d’une eau de qualité au niveau microbiologique et sans antagonistes nutritionnels. La maîtrise de la qualité bactériologique et physicochimique de l’eau est un facteur de réussite technico-économique. En effet, les éleveurs ayant les meilleures qualités d’eau ont de meilleures performances. Les élevages les plus productifs distribuent une eau plus conforme aux préconisations techniques et 40

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ont des dépenses de santé moins élevées.

Faire le bon diagnostic !

La maîtrise de la qualité de l’eau passe obligatoirement par une bonne connaissance des caractéristiques physicochimiques et bactériologiques de l’eau de votre élevage. En effet, celles-ci sont spécifiques à chaque élevage, même si l’eau provient du même réseau, d’où l’importance d’établir un diagnostic personnalisé de l’élevage et du bâtiment. Contrôler régulièrement les critères de l’eau distribuée aux animaux permet de s’assurer que : • Les caractéristiques physicochimiques sont adaptées, • Les paramètres bactériologiques sont en accord avec les recommandations, • Le circuit d’abreuvement est bien protégé de toute contamination, • Les traitements de l’eau mis en place sont efficaces.

Analyser la qualité de l’eau •

A l’arrivée (Tableau 1) L’eau arrivant à l’élevage circule dans un circuit propre à chaque exploitation et il est important de connaître la qualité de l’eau bue par les animaux. Le type d’analyse à effectuer est fonction de la source, des objectifs et du lieu de prélèvement.

• Consommée par les animaux (Tableau 2)

Comment interpréter les caractéristiques physico-chimiques ? Qualité de l’eau : Bien qu’il n’existe pas de réglementation sur la qualité de l’eau en élevages, des recommandations peuvent être


Type d’analyse

Physico-chimique

Lieu de prélèvement

A l’arrivée du ou des bâtiments

Près du premier point de distribution (i.e : au sas).

Fréquences

Réseau public : tous les 3 ans. Puits et forage : tous les ans.

Tous les ans.

Précaution du prélèvement

Remplir une bouteille plastique n’ayant contenu que de l’eau de source. Pas d’autres précautions nécessaires

Prélèvement dans un flacon stérile (en principe fourni par le laboratoire) à conserver au froid avant remise au laboratoire (voir plus loin).

Type d’analyse

données pour limiter les risques sanitaires. Il est essentiel que l’eau de boisson soit de bonne qualité. Les critères de potabilité se rapprochent des normes humaines et l’apport d’une eau saine est un facteur clé de santé et de bien-être pour les animaux.

Bactériologique

Analyse bactériologique

Objectif

Connaitre la qualité de l’eau consommée

Evaluer l’efficacité des opérations de nettoyage des circuits d’eau.

Lieu de prélèvement

En bout de ligne

Au dernier point de distribution, en l’absence du cheptel (vide sanitaire pour les élevages concernés) après nettoyage des circuits d’eau.

Analyse d’eau

Cas général

Analyse physico-chimique

Critères d’acceptabilité

Aspect visuel

Limpide

PH à 20°C

6.5 – 7.2

Dureté en TH

12 - 15

Titre Alcalimétrique Complet (TAC en °f)

10 – 15

Conductivité (en µS/cm)

200 - 800

Nitrates

˂50

Nitrites

˂0.1

Attention, Ne pas se fier aux apparences : une eau claire n’est pas signe de qualité !

Ammonium

˂0.5

Fer total (en mg/l)

˂0.20

Manganèse (en mg/l)

˂0.05

• Valeurs préconisées en élevage (Tableau 3)

Chlorures (en mg/l) Sulfates (en mg/l) Matières organiques (O2 en mg/l)

˂250 ˂5

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41

1

2

3


La qualité de l’eau en élevage • Valeurs spécifiques à certains élevages (Tableau 4)

Comment interpréter les paramètres bactériologiques ?

• Valeurs standards (Tableau 5) • Tolérances particulières (Tableau 6)

Les valeurs ci-dessus sont issues de données publiées par les instituts techniques, dans la presse professionnelle ou vétérinaire. Elles ne constituent que des indicateurs sur les permissivités autour des normes de potabilités humaines généralement acceptées. Lorsque la même source alimente le foyer et l’élevage, on retiendra les valeurs les plus exigeantes. De même, lorsqu’un atelier de transformation agro-alimentaire est présent sur l’exploitation, les normes bactériologiques humaines s’imposent.

Choisir son traitement de l’eau

Il n’existe pas de traitement de potabilisation répondant à tous les types d’élevages. Le choix de la source principale et la mise en œuvre de traitements sont à adapter en fonction des résultats d’analyse et des objectifs de l’éleveur. Les traitements de chloration et au peroxyde sont les moins coûteux en investissement et en coûts de fonctionnement. Ils sont suffisants dans la majorité des cas. Le dioxyde de chlore peut être une alternative gagnante avec un effet marqué sur le biofilm. Il faut réserver l’UV en bout de ligne pour la transformation en agro-alimentaire. Les techniques d’électrolyse, de production autonome de dioxyde de chlore représentent des investissements lourds, qui ne se justifient qu’après avoir bien diagnostiqué l’origine du problème et écarté les solutions plus économiques. Ces techniques exigent une maintenance extérieure fiable.

Au Maroc, de plus en plus d’entreprises spécialisées, mettent à disposition des éleveurs des techniciens qualifiés afin de proposer un système adapté. Il serait donc

Analyse d’eau

utile de prendre attache avec eux afin de réaliser un audit qualité de l’eau et rechercher les solutions les plus adéquates pour tout élevage.

Valeurs ou tolérances particulières

Analyse physico-chimique

Bovins

volaille

Lapins

Ovins

Equins

˂50

˂100

Aspect visuel Ph à 20°C

6.5 – 9.0

Dureté en TH

10 – 25

Titre Alcalimétrique Complet (TAC en °l)

5.5 – 7.5 5.5 – 6.5 10 – 15 10 - 15

Conductivité (en µS/cm) Nitrates

˂200

Nitrites

˂10

Ammonium Fer total (en mg/l) Manganèse (en mg/l) Chlorures (en mg/l)

˂3000

Sulfates

˂1000

Matières organiques (O2 en mg/l) Analyse d’eau

Cas général

Analyse microbiologique

Nos critères d’acceptabilité

·

germes totaux à 20°C

˂100 / ml

·

germes totaux à 37°C

˂10 / ml

Coliformes totaux pour 100 ml

absence

Escherichia Coli

absence

Entérocoques fécaux

absence

Streptocoques fécaux pour 100 ml à 37°C

absence

Sulfito-réducteurs par 20 ml à 37°C

absence

Pseudomonas

absence

Analyse physico-chimique

Valeurs ou tolérances particulières Bovins

volaille

Lapins

Flore totale par ml ·

germes totaux à 20°C

·

germes totaux à 37°C

Coliformes totaux pour 100 ml

˂ 20 ˂10/100 ml

Escherichia Coli Entérocoques fécaux

˂5/100 ml

Streptocoques fécaux pour 100 ml à 37°C Sulfito-réducteurs par 20 ml à 37°C Pseudomonas

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5

Flore totale par ml

Analyse d’eau

42

4

˂5/100 ml

Ovins

Equins

6


Salon

La solidarité autour de la planète élevage Le SPACE 2015 s’est déroulé au Parc des expositions de RENNES du 15 au 18 septembre. 106 226 visiteurs dont 15 042 internationaux de 125 pays (118 en 2014) étaient au rendez-vous pour cette 29ème édition. Cette fréquentation, en légère baisse (-7.4 %) due aux visiteurs français, a été largement compensée par la progression très significative du visitorat international (+13% par rapport à 2014). La venue de délégations importantes du Maroc, d’Algérie, de Chine, d’Egypte, d’Iran, d’Inde et de différentes provenances au niveau mondial ont ancré le SPACE dans sa dimension de « Planète Elevage ».

C

oncernant la participation des exposants, les records précédents de 2014 ont été à nouveau dépassés : 1 449 exposants de 38 pays étaient présents (contre 1 428 en 2014), dont 200 nouvelles entreprises. La progression des exposants étrangers était particulièrement sensible, avec 494 entreprises présentes (contre 458 en 2014), soit 34%

du total des exposants. Les surfaces de stands et d’exposition étaient aussi en progression, avec 69 576 m² de surface nette (plus 576 m² par rapport à 2014 et plus 1 076m² par rapport à 2013) sur une surface brute totale de 116 500 m². Malgré un contexte inédit et tendu pour son ouverture, le SPACE 2015 s’est déroulé et terminé de

manière positive, grâce à la détermination et à la solidarité de ses organisateurs et de ses participants. L’implication très forte des exposants, et le haut niveau qualitatif des stands et de leurs animations en témoignent : le SPACE revêt une dimension stratégique pour l’avenir de leurs entreprises grâce au nombre et à la qualité des contacts qui s’y sont développés. Les éleveurs ont encore des projets, la modernisation des élevages continue sous toutes ses formes. Le SPACE permet donc à tous, exposants et éleveurs, de se rencontrer dans une atmosphère conviviale pour trouver en commun des perspectives pour l’avenir du monde des productions animales. L’édition 2015 aura également été marquée du sigle des Innov’Space avec ses 48 lauréats, donc 5 mentions spéciales. La célébration des 20 ans de cette opération lors de la soirée des exposants, a permis de distinguer en particulier les entreprises qui ont le plus souvent reçu cette distinction. Elles ont pu témoigner de la valeur accordée à ce label qui est une marque de reconnaissance du travail des équipes de recherche pour répondre aux besoins des éleveurs, et une reconnaissance de l’ensemble de la profession. Le succès de la plate-forme recherche et développement sur le thème « Je connecte mon élevage – la performance au bout des doigts » démontre que les visiteurs du SPACE, et les éleveurs dans leur ensemble,

sont à la recherche d’outils performants et novateurs pour améliorer la performance de leurs exploitations, le bienêtre des animaux, et améliorer leurs conditions de travail. Pendant ces quatre jours, les nombreux échanges sur cette plate-forme ont permis à ses intervenants d’apporter de l’information sur l’alimentation de précision, l’environnement numérique en élevage laitier, la valorisation des données en élevage avicole, et la sélection génétique d’avenir. Les présentations animales étaient également placées sous le signe de l’innovation avec la vente aux enchères multi-races unique en France. Elle présentait des animaux Prim’Holstein, Normande, Pie Rouge, Brune et pour la première fois Montbéliarde mais aussi Limousine. Elle a rencontré un grand succès avec la vente de plusieurs animaux à l’export, notamment au Portugal. Le Festival génétique limousin a mis cette race à l’honneur cette année et a été renforcé par la participation d’éleveurs du berceau, malheureusement réduite pour raisons sanitaires. En cette période de turbulences pour les productions animales, la richesse, la diversité et le nombre d’échanges entre professionnels des productions animales que le SPACE 2015 a permis, réaffirment son rôle d’événement fédérateur pour le monde de l’élevage, et sa place capitale pour tracer des perspectives d’avenir. Les organisateurs donnent rendez-vous à tous ses acteurs français et internationaux pour la 30ème édition qui se déroulera du 13 au 16 septembre 2016, à Rennes.

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INFORMATIQUE

Le suivi peut-il être effectué efficacement grâce à un logiciel ? Dans le domaine de l’élevage, à l’instar de toutes les filières de l’agriculture, les progrès techniques et scientifiques ont affecté l’ensemble des étapes des productions animales. Ces techniques ont entrainé des modifications profondes des systèmes de production aussi bien dans la gestion des parcours, des exploitations et des troupeaux, la préparation et distribution d’aliments, la traite des vaches laitières, ventilation locaux, etc. Le progrès technique agricole a agi pour une meilleure satisfaction de la demande sociétale, en assurant une forte augmentation des productions, un respect du bien être des animaux, une meilleure maîtrise de l’impact des animaux d’élevage sur l’environnement, ... Cela passe par une amélioration des performances des élevages ainsi que par le perfectionnement de très nombreux facteurs. L’un des axes majeurs de cette évolution est le recours à l’informatique et la mise sur le marché par les éditeurs de logiciels de gestion d’élevage d’outils aussi divers et innovants que simples d’utilisation, performants, évolutifs … Certaines de ces solutions peuvent même être spécifiques à une utilisation particulière ou être personnalisées pour chaque utilisateur. Ces outils sont également adaptés aux

différents systèmes d’exploitation des ordinateurs et permettent aussi d’être connecté aux élevages, en temps réel et même à distance. Il ne faut pas oublier par ailleurs que la généralisation de l’utilisation des Smartphones a incité les concepteurs à mettre au point des applications permettant à l’éleveur d’être en connexion permanente avec son élevage et d’intervenir à distance sur toutes les opérations qu’il voudrait réaliser.

Suivi complet et architecture modulaire

La plupart de ces outils informatiques se caractérisent par une architecture modulaire avec plusieurs modules se complétant les uns les autres et qui lui permet de s’adapter précisément à la diversité des productions et des

besoins des entreprises d’élevage (élevage allaitant, élevage laitier, mixte, mais aussi atelier de finition...). L’utilisateur peut opter pour des solutions intégrant l’ensemble des activités à maitriser ou pour des modules séparés avec la possibilité de les regrouper ultérieurement. On peut citer ci-après quelques exemples de ces logiciels en signalant que les fournisseurs sont nombreux de même que les solutions proposées sont aussi diversifiées que les activités et secteurs d’élevage.

L’identification l’enregistrement et la traçabilité des animaux

Outils informatiques accessibles à tous, dont le premier rôle est de fournir aux vétérinaires et aux éleveurs un registre sanitaire d’élevage numérisé parfaitement conforme à la réglementation. Fonctionnant sur le principe de la mise en commun des données au sein d’un serveur, ils permettent la valorisation des informations dans le cadre de la pratique quotidienne (plannings, animaux à examiner, traitements en cours) et la surveillance des maladies en temps réel. Il peut aussi servir de support à la mise en place de suivis plus élaborés grâce auxquels le vétérinaire peut proposer à ses clients un service d’expertise pour répondre à des problématiques sanitaires identifiées.

Logiciels de suivi d’élevage

Gérer l’identification des animaux de différents types d’élevage, disposer de leurs résultats (individuels, troupeau, contrôle de performances, ...), conduire le troupeau au quotidien (trier les animaux, suivre la reproduction, ...), gérer le suivi administratif, le sanitaire, optimiser et simplifier la gestion technico-économique de l’élevage, surveiller la croissance des animaux et réaliser des prévisions, …

Comptabilité et paie

L’outil d’aide à la gestion des finances, comptabilité et gestion pour les entreprises qui recherchent un logiciel 44

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simple à utiliser et qui évolue avec leurs besoins, leur proposant une gamme complète de modules avec souvent des liens directs entre modules ou logiciels différents mais complémentaires. Ainsi, des logiciels sont conçus pour les besoins spécifiques liés à la main d’œuvre agricole afin de rendre la paie accessible à tous et permettant l’établissement de bulletins de salaire incluant le personnel permanent, les ouvriers occasionnels, les heures supplémentaires, etc. Quand à la comptabilité elle est effectuée par des solutions de gestion comptable et financière des exploitations agricoles qui sont de véritables outils d’aide à la décision avec des données en temps réel assurant une bonne visibilité pour de futurs investissements, maitriser les charges, etc.

Logiciels pour l’optimisation des rations pour l’alimentation de bétail

Etablissent les plan d’alimentation avec estimation d’ingestion de la ration de base et corrections animal, pour une alimentation « sur mesure », intégrant un maximum d’éléments nécessaires à la santé de l’animal, coûts, disponibilité des composants à la ferme ou chez le distributeur, etc. Ils prennent en compte différents paramètres tels que phases du développement de l’animal, liste de fourrages et aliments, concentrés et minéraux du commerce, bilan fourrager pour l’estimation des besoins et des stocks de fourrage… Ainsi, ils permettent l’augmentation des profits grâce au calcul de l’Alimentation au moindre coût et l’impression des graphiques d’analyse de la ration pour un aperçu rapide des résultats (bilan d’acides aminées, bilan nutritionnel complet) et l’éleveur peut adapter ses rations « en temps réel ». D’autres permettent aussi la gestion administrative et économique des ateliers de Fabrication d’Aliment à la Ferme grâce à un moteur d’optimisation qui permet de construire de manière automatique les compositions idéales de rations pour les animaux d’élevage.

Gestion commerciale

L’informatique est aussi au service des négociants et éleveurs et les aide à organiser et développer leurs activités commerciales allant de la reproduction en passant par les ateliers d’engraissement, la gestion des stocks ou des achats, jusqu’à la préparation des expéditions et la commercialisation. Ces opérations se font grâce à des services adaptés et une facilité d’accès assurant un important gain de temps. Ces outils servent aussi à une meilleure optimisation de la trésorerie de l’éleveur ou de l’entreprise

Autres logiciels spécialisés

D’autres logiciels sont spécialement conçus pour les professionnels d’élevage canin, sous forme de base de données de fiches individuelles à chaque animal simplifiant les suivis sanitaires et administratifs. Pour la gestion des élevages d’oiseaux, on trouve des logiciel pratiques, simples et très complets, avec base de données spécialisée, permettant de piloter un élevage dans son intégralité en n’oubliant aucun des paramètres indispensables : espèces, couples, couvées, œufs, suivis d’élevage à la main, traitements, stock etc. Pour les chevaux aussi les logiciels permettent de retrouver toutes les informations concernant les aspects administratifs (identification, comptabilité), sanitaires (vaccinations) que la reproduction et les performances. Agriculture du Maghreb N° 89 Novembre 2015

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NUTRITION

Cultures fourragères

Relancer l’Association Vesce-avoine Abdelmoumen Guennouni

En agriculture et élevage, les fourrages sont des productions végétales utilisées dans l’alimentation du bétail ruminant et peuvent être constitués d’espèces herbacées cultivées isolément ou en associations. Ces dernières, constituées de graminées et de légumineuses, peuvent être distribuées aux animaux directement en frais ou après conservation (foin, ensilage), permettant de faire face aux besoins des animaux en toutes saisons. Cependant, après avoir connu un certain engouement, cette culture tend à être délaissée en raison, essentiellement, de problèmes d’approvisionnement en semences.

Vesce : (Bouzghiba, Nefla, Jelbana, …) La vesce (genre Vicia) est une légumineuse fourragère annuelle, dont il existe, au Maroc, plus de 60 espèces et variétés dans les pâturages et aussi comme adventices dans les cultures céréalières. La plus cultivée est surtout la vesce commune (Vicia sativa), mais dans les régions d’altitude on emploie aussi la vesce velue (Vicia villosa). Ses besoins en eau sont très modérés (à partir de 300 mm), ne supporte pas les sols gorgés d’eau et accomplit son cycle en 6-7 mois (jusqu’à la maturité). Les graines sont sphériques de 4-6 mm de diamètre, pesant

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entre 45 et 120 (60 en moyenne) grammes les 1.000 graines. A l’instar de toutes les légumineuses la vesce forme des nodosités racinaires (symbiose avec une bactérie fixatrice d’azote atmosphérique du genre Rhizobium) enrichissent le sol en azote organique rapidement minéralisable dont profite la culture associée (avoine) et les cultures suivantes dans l’assolement.

Avoine : (Khartal) L’avoine cultivée (Avena) est une graminée annuelle cultivée soit seule (comme fourrage ou pour la production de grain) soit en association avec la vesce ou le

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pois fourrager. C’est une plante connue des agriculteurs pas sa rusticité, sa résistance au froid, à la sécheresse et à l’acidité du sol, son fort tallage et son adaptation à tous types de sols ainsi qu’à toutes les régions du pays. La durée de son cycle est de 5-8 mois et le poids de 1.000 grains est d’environ 40 grammes. Deux types d’avoine sont utilisés par les agriculteurs : - l’avoine du pays (beldi) : variété population non sélectionnée, préféré par les agriculteurs en raison de la facilité de sa consommation par le bétail - l’avoine ‘‘tutrice’’ : variétés semi-précoces bien adaptées au

cycle de la vesce. Il est essentiel de choisir une variété assez solide pour servir de bon support mais pas trop au risque d’être refusée par le bétail (sauf à être broyée).

Pourquoi associer vesce et avoine ? Les mélanges fourragers (céréale + légumineuse) sont utilisés depuis longtemps en raison de leur bonne valeur alimentaire, de la facilité de leur culture, leur adaptabilité à toutes conditions de production et sont bien appréciés par les animaux. Sur le plan agronomique, le mélange d’espèces fourragères exploite mieux les conditions du milieu, assurant une meilleure productivité et un aliment plus complet que les mêmes espèces cultivées isolément. Ainsi, le système racinaire fasciculé des céréales et celui pivotant des légumineuses exploitent plus les différents horizons du sol (humidité, éléments minéraux). Parmi ces associations, la plus fréquente au Maroc (80%) est le mélange de vesce et d’avoine, la vesce assurant la qualité biologique du fourrage grâce à l’apport protéinique et l’avoine servant de support auquel s’accroche la légumineuse grâce à ses vrilles et assurant l’apport calorique. En plus de son rôle dans l’assolement, la culture peut assurer à l’agriculteur un bon rendement, équivalent au maïs, avec une meilleure qualité nutritive. En zone bour favorable ou en irrigué, le rendement par hectare du


mélange peut atteindre 8-10 t de matière sèche équivalant à environ 35 t en frais, sachant que les résultats sont meilleurs sur sols riches, fertiles et dans les zones à plus forte pluviométrie. Au Maroc, l’association vesce avoine est semée en automne (pour bénéficier au maximum des précipitations), essentiellement en bour et accessoirement en irrigué quand les disponibilités en eau d’irrigation ne permettent pas de cultiver des plantes plus exigeantes. Par ailleurs, la culture du mélange vesce-avoine est aussi ‘‘aisée’’ que celle des céréales et se pratique dans toutes les régions du royaume Valeur alimentaire Elle est variable, puisque le fourrage est un mélange de deux espèces qui ne sont jamais récoltées aux mêmes stades et dans les mêmes proportions d’une parcelle à une autre. De même, selon l’utilisation envisagée du mélange (vert, foin, ensilage) l’époque de récolte est différente d’où une valeur alimentaire distincte dans les 3 cas. Selon l’Inra, en moyenne on admet que : - le fourrage vert récolté alors que la vesce est en floraison apporte 0,17 U.F. au kilogramme et 17 g d’équivalents protéiques, - 1 kg d’ensilage apporte seulement 0 ,12 U.F. et 8 g d’équivalents protéiques - le foin est de valeur différente selon le fanage et varie, pour 1 kg MS, entre 0,4 et 0,57 U.F. et 60-90 g d’équivalents protéiques. D’autres données indiquent que la valeur alimentaire varie de 0,66 à 0,75 UFL/kg de MS, sachant qu’elle s’améliore avec l’augmentation de la proportion de vesce dans le mélange. Semences : disponibilité et prix Au Maroc, les prix des semences certifiées fourragères sont libres et sont déterminés en début de campagne en fonction des disponibilités et de la demande du marché. Cependant, malgré la hausse de l’offre et la relative

stabilité des prix des semences (féverole, avoine et vesce), les ventes ont enregistré, en 200607, une chute de 32 % (8.200qx) par rapport aux ventes réalisées en 2005-06 (12.000 qx), soit 45% du disponible. Cette situation est attribuée au recours d’une partie des agriculteurs à la production commune pour satisfaire leurs besoins en semences, à la suite des bons résultats de la campagne agricole 2005-06. D’après les données du ministère de l’agriculture, les prix d’un quintal de semences R2 d’avoine ont fluctué de 2002 à 2009 entre 470 et 665 dh et entre 535 et 700 dh pour celles de la vesce, soit une fourchette de 41 et 31% respectivement. Raisons d’une désaffection La culture du mélange vesce-avoine, malgré les avantages qu’elle apporte à l’agriculteur et à l’éleveur, reste handicapée par plusieurs freins qui l’empêchent de prendre une part plus importante parmi les cultures fourragères et dans les assolements. Parmi ces contraintes on peut citer : - La disponibilité de semences - Le manque de maitrise par les agriculteurs du processus de production (équilibre entre vesce et avoine, fertilisation, lutte contre les adventices, …) - Le prix des semences - Les grains d’avoine non germés ou tombés à maturité (récolte trop tardive) risquent de germer les années suivantes comme adventices. Même chose en cas de montée en graine des adventices - Le manque d’information et d’encadrement des producteurs - Absence de travaux de recherche connus

Itinéraire technique Place dans l’assolement Peu exigeante envers le précédent cultural, l’association vesce avoine peut remplacer avantageusement la jachère et constituer un bon précédent si les conditions régionales (pré-

cipitations) sont favorables et si la coupe a été précoce évitant la montée en graine des adventices et permettant un travail précoce du sol. En outre si la culture est bien conduite elle est considérée comme nettoyante. Cependant, la production est meilleure après les légumineuses (fève, …) et les cultures sarclées (tournesol, betterave, …) alors qu’il est préférable d’éviter un précédent céréale, même si dans la pratique c’est la succession la plus fréquente. En effet, cette succession peut renforcer, à la longue, les effets connus de la monoculture céréalière, c’est à dire déséquilibre des éléments minéraux dans le sol, multiplication des adventices et maladies spécifiques, … Préparation du sol Elle commence juste après la fin des travaux de récolte du précédent cultural (fin printemps début été) et dépend de ce précédent et du type de sol et peut consister en labour profond sans retournement et sans mottes. Elle peut aussi se limiter à un labour peu profond juste après la culture précédente (entre 20 et 25 cm pour l’enfouissement des restes de culture et des graines d’adventices) suivi, avant semis, de travaux superficiels (5-6 cm) à l’aide d’outils à dents ou à

disques. Ces opérations devraient permettre la préparation d’un bon lit de semences et de préserver l’humidité du sol nécessaire à la germination. NB : Une préparation inadéquate du sol cause une germination incomplète des grains d’avoine et graines de vesce, qui resteront dans le sol et germeront comme adventices dans les cultures des années suivantes. Fertilisation L’apport de matière organique avant le premier labour est à recommander vu les avantages qu’il apporte sur le plan de l’alimentation des plantes cultivées, sur la structure du sol et l’amélioration de sa capacité de rétention de l’humidité. Les agriculteurs n’ont presque jamais recours à cette pratique en grandes cultures même s’ils sont conscients de son utilité à court et long terme (disponibilité, besoin de grandes quantités, coût, …). La fumure minérale aussi est souvent négligée par les agriculteurs alors que c’est une composante majeure du rendement et qu’elle est essentielle pour maintenir la richesse du sol et l’équilibre minéral. Cependant, elle est difficile à déterminer en raison de la différence entre les besoins des deux cultures et l’analyse du sol reste le meilleur moyen d’ajuster les ap-

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ports d’engrais aux exigences de la culture. Les doses nécessaires dépendent essentiellement du précédent cultural, d’un éventuel apport de matière organique, des précipitations, du rendement espéré, de la part de chacune des espèces dans le mélange, etc. L’objectif est de trouver le meilleur compromis entre la production de fourrage et sa qualité biologique. En fond on apportera la totalité des engrais phosphatés et potassiques à mélanger au sol au cours de la dernière phase de sa préparation. Une partie de l’azote peut être incorporée en même temps, le reste pouvant être apporté en couverture, sachant que la vesce, à l’instar de toutes les légumineuses, est une plante fixatrice d’azote atmosphérique (symbiose). Concernant les doses à apporter et à titre indicatif (pour un sol de bonne fertilité, un mélange standard et des précipitations ‘‘moyennes’’) les données bibliographiques conseillent entre 50 et 60 Unités de P205 et autour de 50 Unités de K20 par hectare. Par contre, les besoins en engrais azotés sont inférieurs en raison de l’activité assimilatrice d’azote atmosphérique de la vesce et de toutes les légumineuses. Ces besoins sont estimés à moins de 25 U dont une partie sera apportée avec les autres engrais de fond, essentiellement sous forme de sulfate d’ammoniaque 21%. Semis Sur le marché on ne trouve pas de mélange ‘‘prêt à l’emploi’’ et l’agriculteur doit procéder lui48

même à la composition de sa propre combinaison (adaptée à ses conditions particulières). La détermination de la densité de semis et la composition du mélange est essentielle pour l’obtention d’une bonne production de fourrage équilibré, sachant que les légumineuses sont la base de composition de chaque mélange. L’agriculteur devra aussi avoir en vue de favoriser les espèces relativement faibles et un peu plus tardives (légumineuses) et limiter la prédominance des espèces ‘‘agressives’’ ou étouffantes (avoine) afin d’obtenir un mélange approprié. La densité dépend essentiellement des conditions de la zone de production, de la préparation du sol, de la force de concurrence des composants du mélange, ... Elle devra être réduite dans les zones à faible pluviométrie et dans les sols bien préparés et au contraire augmentée dans les zones pluvieuses et dans un sol moins bien préparé. Ainsi, selon certains chercheurs, la dose de semis serait entre 90 et 180 kg/ha (correspondant à 350400 plantes/m2) dont la vesce représenterait 50 à 66% (125-200 graines/m2) et l’avoine 33 à 50% (80-150 grains/m2), mais des essais ont montré que la meilleure composition est 2/3 de vesce et 1/3 d’avoine. A signaler que l’expérience du producteur lui permettra d’adapter les doses de semis au résultat désiré et à ses propres conditions locales. Sur le plan technique, les semences des deux espèces doivent être bien mélangées et il est préférable d’effectuer l’opération au

Agriculture du Maghreb N° 89 Novembre 2015

semoir en ligne car le semis à la volée peut être moins homogène vu la différence de poids entre la vesce et l’avoine tout en exigeant plus de semences, d’autant plus que le semoir permet une meilleure maitrise de la profondeur de semis (5-6 cm). Le semis doit être effectué le plus tôt possible, pour permettre l’obtention d’un peuplement dense avant la période hivernale. La meilleure date est le mois d’octobre qui permet d’obtenir un rendement optimal et le meilleur équilibre du mélange récolté conditionnant sa qualité biologique. Levée et croissance Selon les conditions de la région de production et les variations climatiques ou culturales une des deux espèces composant le mélange profite plus que l’autre entraînant une croissance différente et une variation dans la composition en poids du mélange. Il faut rappeler que, pour les graminées, la formation des organes végétatifs et reproducteurs se fait en période de jours courts et que pour la floraison et l’accumulation des réserves la plupart des espèces fourragères exigent un accroissement plus ou moins élevé de la durée du jour. NB : Si un épillet d’avoine (2-3 grains) est semé entier, seule le premier grain germera la première année les autres garderont leur capacité germinative et ne germeront que les années suivantes (un grain à la fois) et constitueront des adventices pour les autres cultures de la rotation.

Travaux d’entretien Dans la pratique les agriculteurs négligent le plus souvent les travaux d’entretien estimant que pour un fourrage ce n’est pas nécessaire. Les opérations d’entretien se résument à l’irrigation d’appoint quand c’est possible et nécessaire, la fertilisation de couverture, la lutte contre les adventices et les maladies. L’irrigation d’appoint même à faible dose, peut avoir un effet considérable et des études ont montré que souvent, un ou deux arrosages suffisent à doubler les rendements. De même, une pré-irrigation peut s’avérer utile surtout si les précipitations automnales tardent à venir. A rappeler, d’autre part, que les semis n’étant pas effectués en lignes espacées, les travaux de sarclage et binage des interlignes n’est pas possible. Apport azoté En couverture, les quantités d’azote à apporter au mélange sont dans la continuité du raisonnement de la fertilisation de fond et ces apports devront compléter ce qui a été apporté au démarrage de la culture. L’azote devrait être apporté sous forme d’ammonitrate 33% (préférable à l’urée 46%) et pourrait être augmenté en cas de fortes précipitations en cours de cycle. A noter qu’une dose élevée d’azote peut avoir une nette incidence sur la proportion d’avoine dans le mélange ainsi que sur le rapport feuilles/tiges et par conséquent sur la production qualitative et quantitative de l’association. Cette incidence est liée au renforcement du tallage


qui est aussi augmenté par un semis assez clair, peu profond et précoce. Protection de la culture La vesce-avoine est une culture nettoyante et étouffante empêchant le développement de la plupart des adventices. Cependant, la présence de mauvaises herbes peut avoir un effet négatif sur l’opération récolte et sur la qualité du produit obtenu. Parmi les espèces les plus dangereuses il faut signaler l’orobanche contre laquelle il faut adopter une démarche essentiellement préventive. Le désherbage chimique étant quasi impossible, la vesce et l’avoine appartenant à deux groupes différents (mono et dicotylédones), il faudrait recourir à d’autres méthodes agronomiques préventives. Les plus importantes sont l’assolement, le labour avant semis, la date et densité de semis, l’utilisation de semences sélectionnées indemnes de graines d’adventices, le désherbage manuel dans certains cas, la récolte précoce en cas d’attaque sévère, … Les ennemis et parasites du mélange vesce-avoine sont peu nombreux et sont connus sur d’autres cultures (luzerne, …), leurs dégâts sont limités et ne nécessitent pas de lutte particulière. Sur le plan cryptogamique, le mélange est moins sujet aux maladies que la vesce et l’avoine cultivées séparément et les mesures préventives et curatives sont bien connues. Récolte et stockage Il s’agit ici de réduire au maximum les pertes en valeur nutritive, sachant que la récolte et le stockage de tout produit entraîne des pertes plus ou moins importantes et qu’une plante fauchée continue à vivre tant que sa teneur en eau demeure supérieure à 35%. De même, l’association vesce avoine est composée de deux espèces différentes et le meilleur moment pour la coupe est forcément un compromis entre les stades de développement des

deux plantes. Pour cela il faut prendre en considération que : - la valeur fourragère de la vesce croit jusqu’à la floraison et décroit ensuite. Il faut donc la couper au plus tard avant la formation des gousses - l’avoine doit être récoltée au stade de l’épiaison floraison et au plus tard à la formation des grains. Trois années d’essais à Meknès ont montré que l’association vesce-avoine atteint un maximum de production au stade « grain laiteux » de l’avoine mais l’optimum se situe aux stades « floraison des vesces ou début formation des gousses et épiaison en cours de l’avoine » (Ouknider). Ainsi, même si le cycle complet de la vesce et de l’avoine dure 7 à 8 mois jusqu’à la maturité, la coupe se fait en général 6 mois après le semis et varie selon les régions, les pratiques culturales, les conditions de l’année, l’utilisation envisagée, etc. Généralement, elle s’effectue environ un mois avant le début des moissons céréalières, la fauche pour l’ensilage étant légèrement plus tardive que celle pour le foin alors que pour le fourrage vert la coupe peut se faire progressivement selon les besoins. Pour le foin, usage prédominant, il est nécessaire d’effectuer la coupe par temps sec et de laisser sécher sur place (fanage) en retournant fréquemment et en évitant une trop longue exposition au soleil qui risque d’altérer sa couleur et ses qualités nutritives (pertes en provitamine A). Une fois séché le fourrage doit être rentré soit en vrac soit en ‘‘balles’’ après bottelage à la ramasseuse presse, sachant que la dessiccation peut continuer pendant que les balles sont encore sur le champ ou au cours de leur manipulation. Pour l’ensilage l’opération doit être effectuée à l’ensileuse le plus vite possible et après avoir haché le mélange (préférable pour faciliter le tassement et l’élimination de l’air). Il faut aussi remplir et fer-

Prix des semences R2 en Dh/ql Type de semence

200809

200708

200607

2005 -06

2004 -05

2003 -04

2002 -03

Avoine

665

590

500

505

470

599

540

Vesce

700

640

530

535

535

540

540

Source : Mapm

mer rapidement les silos (tranchées, taupinières). Mécanisation La mécanisation du travail dépend de la taille des surfaces de fourrage à récolter et à manipuler et peut consister en matériel simple, différent pour chaque opération ou en machines effectuant plusieurs opérations à la fois (ensilage). En général, le matériel utilisable pour la coupe, le fanage et le ramassage du fourrage est disponible dans toutes les régions céréalières du pays, d’autant plus que c’est du matériel courant qui ne coûte pas cher et que son utilisation ne coïncide pas avec les périodes de forte demande. Ainsi, divers types de faucheuses sont disponibles et la coupe est facile et rapide si l’équilibre du peuplement est bien réalisé, de même pour les râteaux faneurs qui servent à l’endainage et au retournement de l’herbe fauchée. En foin, le bottelage par ramasseuse-presse ne pose pas de problèmes particuliers. Les producteurs et éleveurs de

certaines régions préfèrent les presses utilisant du fil de fer au lieu de ficelle plastique (les plus utilisées). Pour l’ensilage aussi (avec ou sans préfanage) différents types d’ensileuses plus ou moins perfectionnées

sont

disponible

essentiellement auprès des éleveurs produisant leur propre fourrage.

Différents

disposi-

tifs peuvent leur être ajoutés comme des applicateurs d’acide lactique, de conservateurs et correcteurs d’ensilage, etc. Dans tous les cas, il faut veiller à réduire le nombre de passages de matériel dans les parcelles pour éviter le tassement du sol et les difficultés de sa préparation pour la culture suivante. A signaler qu’on peut recourir à des machines et techniques plus avancées (séchage par ventilation, déshydratation, …) pour obtenir une meilleure qualité nutritive, conservation ou pour des utilisations particulières.

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‫الخرطال‬ ‫العلف‪ ،‬يجب إدخاله إىل المخزن سواء بشكل سائب أو عىل‬ ‫شكل حزم (باالت)‪ ،‬مع العلم أن عملية جفاف «الباالت»‬ ‫تبقى مستمرة و هي يف الحقل بل و حتى أثناء تداولها‪.‬‬ ‫أما بالنسبة للسيالج‪ ،‬فإن العملية يجب أن تتم بأسرع ما‬ ‫يمكن‪ .‬فبعد سحق الخليط لتسهيل مراكمته و الحد من‬ ‫الفراغات الهوائية‪ ،‬يجب ملء و غلق المخازن (الخنادق)‬ ‫بسرعة‪.‬‬

‫المكننة‬

‫مرتبطة بتقوية االشطاء (التف ّرع) الذي يزداد أيضا يف‬ ‫حال البذار الخفيف الكثافة‪ ،‬المبكر و قليل العمق‪.‬‬

‫حماية الزراعة‬

‫إن الزراعة المختلطة «بوزغيبة‪-‬خرطال»‪ ،‬هي زراعة‬ ‫منظفة و خانقة و مانعة لتطور أغلب األعشاب الضارة؛‬ ‫و مع ذلك فإن وجود مثل هذه األعشاب قد يكون له‬ ‫أثر سلبي عىل عملية الحصاد و عىل المحصول‪ .‬و من‬ ‫بين األجناس األكثر خطورة يمكن اإلشارة إىل الهالوك‬ ‫و الذي من األفضل التعامل معه بطريقة وقائية‪ .‬و‬ ‫ألن المكافحة الكيماوية شبه مستحيلة لكون بوزغيبة‬ ‫و الخرطال ينتميان لمجموعتين مختلفتين (وحيدة و‬ ‫ثنائية الفلقة)‪ ،‬فإنه يجب اللجوء إىل أساليب زراعية‬ ‫وقائية أخرى‪ .‬و لعل أهم هذه األساليب‪ :‬التناوب‬ ‫الزراعي‪ ،‬الحرث قبل البذار‪ ،‬موعد و كثافة البذار‪،‬‬ ‫إستعمال بذور مختارة خالية من بذور األعشاب المضرة‪،‬‬ ‫إزالة األعشاب يدويا يف بعض الحاالت‪ ،‬الحصاد المبكر‬ ‫يف حالة االجتياح القوي لألعشاب الضارة‪.....‬‬ ‫إن الطفيليات و أعداء زراعة خليط بوزغيبة و الخرطال‬ ‫ليسوا كثيرين و هم معروفون باألحرى يف زراعات أخرى‬ ‫(فصة‪ ،)...،‬و خسائرهم محدودة و ال يتطلبون تعامال‬ ‫خاصا‪ .‬و عىل مستوى األمراض الفطرية‪ ،‬فإن الخليط‬ ‫أقل عرضة لها مقارنة بزراعة النوعين بشكل منفرد؛ كما‬ ‫أن اإلجراءات الوقائية و العالجية معروفة جيدا‪.‬‬

‫الحصاد و التخزين‬

‫إن الهدف هو الحد إىل أقصى درجة من الخسائر يف ما‬ ‫يخص القيمة الغذائية‪ ،‬مع العلم أن حصاد و تخزين أي‬ ‫منتوج يؤدي حثما إىل خسارة أكثر أو أقل حجما‪ ،‬و أن‬ ‫أي نبتة تستمر يف الحياة حتى بعد الحصاد طالما بقي‬

‫مخزونها من الماء يفوق ‪.35%‬‬ ‫و أيضا‪ ،‬و بما أن خليط بوزغيبة و الخرطال يتكون من‬ ‫جنسين نباتيين مختلفين‪ ،‬فإن تحديد الوقت المناسب‬ ‫للحصاد هو بالضرورة عملية موافقة بين مراحل تطور‬ ‫النبتتين معا‪ .‬من أجل هذا يجب مراعاة أن‪:‬‬ ‫ القيمة العلفية لبوزغيبة تزداد حتى مرحلة اإلزهار‬‫ثم تبدأ يف اإلنخفاض بعد ذلك‪ ،‬و بالتايل فإنه يجب‬ ‫حصادها قبل تك ّون القرون عىل أبعد تقدير‪.‬‬ ‫ حصاد الخرطال يجب أن يكون عند مرحلة التسنبل‪-‬‬‫اإلزهار‪ ،‬و عىل أبعد تقدير عند تكون البذور‪.‬‬ ‫و قد أظهرت تجارب أجريت بمكناس عىل مدى ‪ 3‬سنوات‪،‬‬ ‫أن خليط بوزغيبة و الخرطال يحقق أقصى إنتاج له عند‬ ‫مرحلة البذرة الحليبية للخرطال؛ غير أن الحالة األمثل‬ ‫تكون عند مراحل >>إزهار بوزغيبة أو بداية تك ّون‬ ‫القرون و أثناء تسنبل الخرطال << حسب السيد أوكنيدر‬ ‫من المدرسة الوطنية للفالحة‪ .‬و هكذا‪ ،‬حتى و إن كانت‬ ‫الدورة الزراعية الكاملة لكل من بوزغيبة و الخرطال‬ ‫تستمر لما بين ‪ 7‬و ‪ 8‬أشهر حتى النضج‪ ،‬فإن الحصاد‬ ‫يتم غالبا ‪ 6‬أشهر بعد الزرع مع تفاوت حسب المناطق‪،‬‬ ‫و الممارسات النباتية و ظروف الموسم و اإلستعمال‬ ‫المستهدف‪.....‬إلخ‪ .‬و عموما‪ ،‬فإنه يتم شهرا قبل بداية‬ ‫حصاد الحبوب بالنسبة للسيالج بإعتباره متأخر نسبيا‬ ‫مقارنة بالحصاد من أجل العلف الجاف‪ .‬أما بالنسبة‬ ‫للعلف األخضر فإن الحصاد يمكن أن يتم بشكل متدرج‬ ‫حسب الحاجة‪.‬‬ ‫و بالنسبة للعلف الجاف‪ ،‬و هو اإلستعمال المهيمن‪ ،‬فإنه‬ ‫من الضروري إنجاز عملية الحصاد يف جو جاف و اإلبقاء‬ ‫عىل المنتوج بعين المكان ليجف تحت أشعة الشمس‪،‬‬ ‫مع تقليبه بشكل مستمر و تجنب تعريضه للشمس‬ ‫لفترة طويلة جدا تفاديا لحدوث تغيير يف لونه و قيمته‬ ‫الغذائية (نقص يف البروفيتامين ‪ .)A‬و عند تمام جفاف‬

‫إن مكننة األشغال تتوقف عىل حجم المساحات المزروعة‬ ‫باألعالف المراد حصادها و التعامل معها‪ .‬وقد تتكون‬ ‫من أدوات بسيطة و مختلفة حسب كل عملية عىل حدة‪،‬‬ ‫أو من آالت بإمكانها القيام بعدة عمليات يف الوقت‬ ‫ذاته (السيالج)‪ .‬و عموما‪ ،‬فإن المعدات الالزمة للحصاد‬ ‫و التجفيف و تجميع العلف متوفرة يف جميع مناطق‬ ‫زراعة الحبوب بالمغرب‪ ،‬و هي معدات شائعة و ال تكلف‬ ‫كثيرا‪ ،‬إضافة إىل أن استعمالها يف العمليات المتعلقة‬ ‫باألعالف ال تصادف فترة طلب كبير عىل خدماتها‪ .‬و‬ ‫هكذا توجد أنواع مختلفة من الحاصدات بإمكانها إنجاز‬ ‫المهمة بكل سهولة و سرعة يف حال التوازن الجيد‬ ‫للزارعة‪ ،‬و نفس األمر يمكن أن يقال بالنسبة آلالت‬ ‫تشتيت األعالف من أجل تجفيفها و التي تصلح حتى‬ ‫لتصفيف الحصيد و تقليبه‪.‬‬ ‫بالنسبة للعلف المجفف‪ ،‬فإن كبس (ضغط و تحزيم)‬ ‫األعالف عن طريق آلة التجميع و الكبس ال تطرح‬ ‫مشاكل خاصة‪ .‬و يفضل مزارعو و مربو الماشية آالت‬ ‫الكبس التي تستعمل السلك الحديدي يف تحزيم «‬ ‫الباالت» عوض الخيوط البالستيكية الشائعة أكثر يف‬ ‫الواقع‪.‬‬ ‫و بالنسبة للسيالج أيضا (سواء تم تجفيفه مسبقا أم‬ ‫ال) فإن أنواعا مختلفة من آالت السيلجة تتفاوت يف‬ ‫جودتها متوفرة بالخصوص لدى مربي الماشية الذين‬ ‫ينتجون أعالفهم بأنفسهم‪ .‬كما أن هناك عدة أجهزة‬ ‫يمكن إضافتها إىل هذه اآلالت كأجهزة تطبيق الحمض‬ ‫اللبني و المواد الحافظة أو المصححة للسيالج‪...‬إلخ‪.‬‬ ‫و عموما‪ ،‬يجب الحد ما أمكن من تنقل اآلالت يف الحقول‬ ‫لتجنب إنضغاط التربة بما يشكله ذلك من مصاعب أمام‬ ‫إعدادها (التربة) للموسم الموايل‪.‬‬ ‫و لإلشارة‪ ،‬فإنه باإلمكان اللجوء إىل آالت و تقنيات‬ ‫أكثر تطورا (تجفيف بالهواء‪ ،‬تنشيف (إمتصاص‬ ‫الرطوبة)‪ ).....،‬من أجل الحصول عىل قيمة غذائية‬ ‫أفضل أو للمحافظة عىل المنتوج أو إلستخدامات خاصة‬ ‫أخرى‪.‬‬ ‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 89 Novembre 2015‬‬

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‫لبذور الخرطال و بوزغيبة‪ ،‬مما يؤدي إىل بقاءها يف‬ ‫التربة لتنبت يف المواسم الموالية كأعشاب ضارة‪.‬‬

‫التسميد‬

‫إن إضافة مادة عضوية كسماد قبل أول حرث‪ ،‬هي‬ ‫من األمور التي ينصح بها نظرا لمزاياها عىل مستوى‬ ‫تغدية المزروعات و عىل بنية التربة و تحسن قدرتها‬ ‫يف المحافظة عىل الرطوبة؛ و الواقع أنه من النادر جدا‬ ‫أن يلجأ المزارعون إىل هذه العملية يف الزراعات الواسعة‬ ‫رغم و عيهم بفوائدها عىل المدى القصير و الطويل‬ ‫إلسباب تتعلق بمدى توافر المادة و الحاجة إىل كميات‬ ‫كبيرة و الكلفة المرتفعة ‪........،‬‬ ‫و غالبا‪ ،‬أيضا‪ ،‬ما يتم إهمال السماد المعدني يف حين‬ ‫أنه مك ّون أساسي للمردودية و ضروري جدا للحفاظ عىل‬ ‫غنى التربة و للتوازن المعدني؛ غير أنه من الصعب‬ ‫تحديد كمياته نتيجة االختالف الموجود بين إحتياجات‬ ‫كل من الزراعتين؛ و وحده تحليل التربة‪ ،‬يبقى الوسيلة‬ ‫األفضل لضبط حجم اإلضافات السمادية وفق حاجات‬ ‫الزراعة‪.‬‬ ‫و تتوقف الجرعات الضرورية‪ ،‬بصفة أساسية‪ ،‬عىل‬ ‫نوعية الزراعة السابقة‪ ،‬وعىل السماد العضوي المحتمل‬ ‫إضافته‪ ،‬و حجم التساقطات المطرية‪ ،‬و المردودية‬ ‫المستهدفة و نصيب كل نوع يف الخليط المراد زرعه‬ ‫‪.....‬الخ‪ .‬و الهدف من كل ذلك هو إيجاد أفضل توافق‬ ‫بين إنتاج العلف و قيمته البيولوجية‪.‬‬ ‫بالنسبة لسماد العمق‪ ،‬يجب إضافة كامل األسمدة‬ ‫الفوسفاطية و البوتاسية ليتم خلطها بالتربة أثناء‬ ‫المرحلة األخيرة لإلعداد‪ .‬ويمكن إضافة جزء من األزوت‬ ‫يف نفس الوقت و الباقي يتم إستخدامه كسماد تغطية‬ ‫؛ مع العلم أن بوزغيبة‪ ،‬كغيرها من القطاني‪ ،‬هي نبات‬ ‫مثبت لألزوت الجوي (تكافل)‪.‬‬ ‫و يف ما يخص الجرعات المراد إضافتها‪ ،‬وعىل سبيل‬ ‫البيان (بالنسبة لتربة خصبة و خليط عادي و أمطار‬ ‫متوسطة)‪ ،‬فإن المعطيات المرجعية توصي بما بين‬ ‫‪ 50‬و ‪ 60‬وحدة من خماسي أوكسيد الفوسفور (‪)P2 O 5‬‬ ‫و حوايل ‪ 50‬وحدة من أوكسيد البوتاسيوم (‪ )K2O‬يف‬ ‫الهكتار الواحد‪.‬‬ ‫يف المقابل فإن الحاجة إىل األسمدة األزوتية تكون‬ ‫ضعيفة بسبب النشاط التمثييل لألزوت الجوي عند‬ ‫بوزغيبة و جميع أنواع القطاني‪ .‬وهي حاجيات تقدر‬ ‫بأقل من ‪ 25‬وحدة‪ ،‬يتم إضافة جزء منها مع أسمدة‬ ‫العمق األخرى‪ ،‬وعىل هيئة سولفات األمونياك أساسا‬ ‫(‪.)21%‬‬

‫عىل المزارع ذاته التوصل إىل تركيبته الخاصة‪ .‬إن‬ ‫تحديد كثافة الزرع و مك ّونات الخليط أمران أساسيان‬ ‫للحصول عىل علف متوازن‪ ،‬هذا مع العلم أن القطاني‬ ‫تشكل أساس أي خليط ممكن‪ .‬كما أن عىل المزارع أيضا‬ ‫أن يعمل عىل تفضيل أجناس نباتية ضعيفة نسبيا‬ ‫و متأخرة أكثر (قطاني)‪ ،‬و الحد من هيمنة األجناس‬ ‫«العدوانية» أو الخانقة (الخرطال) للحصول عىل خليط‬ ‫مالئم‪.‬‬ ‫و تتوقف كثافة الزراعة بشكل رئيسي عىل الظروف‬ ‫الخاصة بمنطقة اإلنتاج‪ ،‬وعىل إعداد التربة و حدة‬ ‫المنافسة بين مك ّونات الخليط‪ ....،‬و بصفة عامة‬ ‫يجب أن تكون الكثافة أضعف يف المناطق القليلة‬ ‫األمطار و يف التربة التي تم إعدادها جيدا‪ ،‬عكس‬ ‫المناطق غزيرة األمطار و التربة األقل إعدادا حيث يجب‬ ‫أن تكون الكثافة مرتفعة‪ .‬و حسب بعض الباحثين‪،‬‬ ‫فإن كمية البذور يجب أن تتراوح بين ‪ 90‬و ‪ 180‬كغ‬ ‫يف الهكتار‪ ،‬أي ما يوازي ‪ 350‬إىل ‪ 400‬نبتة يف المتر‬ ‫مربع‪ ،‬عىل أن تكون نسبة بوزغيبة فيها ما بين ‪50‬‬ ‫إىل ‪ 125-200( 66%‬بذرة‪/‬م‪ )2‬و الخرطال ‪ 33‬إىل‬ ‫‪150-180( 50%‬نبتة‪/‬م‪ .)2‬إال أن بعض التجارب‬ ‫بينت أن التركيبة األفضل هي‪ ⅔ :‬من بوزغيبة و‬ ‫⅓ من الخرطال‪ .‬و عموما فإن تجربة الفالح تساعده‬ ‫يف مالءمة كميات البذور مع النتيجة المرجوة و وفق‬ ‫الظروف المحلية الخاصة به‪.‬‬ ‫عىل المستوى التقني‪ ،‬فإنه يجب خلط بذور النوعين‬ ‫النباتيين بشكل جيد‪ ،‬و من األفضل أن يتم الزرع آليا‬ ‫نظرا لما يحققه من توفير يف البذور و تحكم يف العمق‬ ‫(‪ 5-6‬سم) و تجانس يف الزراعة‪.‬‬ ‫و يجب أن يتم البذار مبكرا ما أمكن من أجل الحصول‬ ‫عىل تكاثر كثيف قبل فترة الشتاء‪ .‬و لعل أفضل موعد‬ ‫لذلك هو شهر أكتوبر ليكون باإلمكان تحقيق المردودية‬ ‫األمثل و التوازن األحسن الذي يحدد القيمة البيولوجية‬ ‫للمنتوج المختلط‪.‬‬

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‫الخرطال‪ ،‬فلن تنبت إال البذرة األوىل يف الموسم األول‬ ‫بينما يحتفظ الباقي بطاقته اإلنباتية للمواسم التالية‬ ‫(بذرة واحدة يف كل سنة) لتتحول إىل أعشاب ضارة‬ ‫للزراعات المناوبة األخرى‪.‬‬

‫أشغال الصيانة‬

‫عمليا‪ ،‬غالبا ما يهمل الفالحون عمليات الصيانة عىل‬ ‫أساس عدم ضرورة ذلك بالنسبة لزراعة علفية‪ .‬ويمكن‬ ‫تلخيص هذه العمليات يف سقي مك ّمل كلما كان ذلك‬ ‫ممكنا و ضروريا‪ ،‬و تسميد تغطية‪ ،‬و محاربة األعشاب‬ ‫الضارة و األمراض‪ .‬إن السقي المك ّمل و لو بكميات‬ ‫قليلة قد تكون له آثار هائلة؛ إذ أظهرت بعض الدراسات‬ ‫أن سقي الزراعة لمرة واحدة أو مرتين يعتبر غالبا كافيا‬ ‫لمضاعفة المردودية‪ .‬كما أن السقي المسبق قد يكون‬ ‫ذا فائدة كبيرة خاصة يف حال تأخر أمطار الخريف‪ .‬و‬ ‫للتذكير من جهة أخرى‪ ،‬فإنه يستحيل القيام بأعمال‬ ‫العزق و إزالة األعشاب بين الصفوف إذا لم يتم زرع‬ ‫البذور يف سطور متباعدة‪.‬‬

‫الخروج من طور السكون‪ ،‬التسميد األزوتي‬ ‫إن كميات سماد التغطية األزوتي الواجب إضافتها إىل‬ ‫و النمو‬

‫حسب ظروف منطقة اإلنتاج و التغيرات المناخية أو‬ ‫النباتية‪ ،‬فإن واحدا من النوعين المكونين للخليط‬ ‫يستفيد أكثر من اآلخر مما يؤدي إىل نمو مختلف و‬ ‫تفاوت من حيث الوزن عىل مستوى الخليط‪.‬‬ ‫و هنا يجب التذكير بأنه بالنسبة للنجيليات تتكون‬ ‫األعضاء الخضرية و التناسلية يف فترة النهارات‬ ‫القصيرة‪ ،‬و بالنسبة لإلزهار و مراكمة المخزون الغدائي‬ ‫فإن أغلب األجناس العلفية تتطلب فترة نهار أطول‪.‬‬ ‫ألنه ال يوجد يف السوق خليط جاهز لإلستعمال‪ ،‬فإن تنبيه‪ :‬إذا ما تم زرع سنيبلة كاملة (‪ 2-3‬بذور) من‬

‫البذار‬

‫بوزغيبة‬

‫الزراعة العلفية المختلطة يجب أن تكون تكملة لما‬ ‫تمت إضافته يف بداية الزراعة يف إطار سماد العمق‪.‬‬ ‫و يجب أن يكون األزوت المضاف عىل هيئة أمونيترات‬ ‫‪( 33%‬أفضل من اليوريا ‪ )46%‬و يمكن زيادته يف حال‬ ‫التساقطات المطرية الغزيرة خالل الدورة الزراعية‪.‬‬ ‫و لإلشارة فإن جرعة مرتفعة من االزوت قد تكون لها‬ ‫عواقب واضحة عىل نسبة الخرطال يف الخليط‪ ،‬و‬ ‫عىل حالة العالقة التناسبية أوراق‪/‬سيقان‪ ،‬و بالتايل‬ ‫عىل اإلنتاج الكمي و النوعي للخليط‪ .‬و هذه العواقب‬


‫ملاذا الجمع بني‬ ‫بوزغيبة و الخرطال؟‬

‫يتم إستعمال الخالئط العلفية (حبوب‪+‬قطاني) منذ زمن‬ ‫بعيد بسبب قيمتها الغذائية الجيدة‪ ،‬و لسهولة زراعتها‬ ‫و لتكيفها مع جميع ظروف اإلنتاج و إلستساغتها من‬ ‫طرف المواشي‪ .‬و من الناحية الزراعية‪ ،‬فإن الجمع بين‬ ‫األنواع العلفية يستغل بشكل أفضل ظروف الوسط‬ ‫الجغرايف‪ ،‬و يحقق أحسن إنتاجية و غذاءأ كامال أكثر‬ ‫مما هو األمر يف حالة زراعة نفس األنواع بشكل منفرد‪.‬‬ ‫وهكذا‪ ،‬فإن النظام الجذري الحزمي للحبوب و الوتدي‬ ‫للقطاني يستفيدان بشكل أكبر من إمكانيات التربة‬ ‫(رطوبة‪ ،‬عناصر معدنية)‪.‬‬ ‫و من بين هذه الخالئط‪ ،‬فإن األكثر إنتشارا بالمغرب‬ ‫(‪ )80%‬هي المزاوجة بين بوزغيبة و الخرطال‪.‬‬ ‫فبوزغيبة تضمن القيمة البيولوجية للعلف بفضل‬ ‫اإلضافة البروتينية‪ ،‬و الخرطال بشكل دعامة تلتصق‬ ‫بها القطنيات بفضل فتالتها‪ ،‬إىل جانب السعرات‬ ‫الحرارية التي يضيفها‪.‬‬ ‫و عالوة عىل دورها يف التناوب الزراعي‪ ،‬فإن الزراعة‬ ‫المختلطة تستطيع ضمان مردودية جيدة للمزارع‪،‬‬ ‫معادلة للذرة و بقيمة غذائية أفضل‪ .‬ففي المناطق‬ ‫الجافة المناسبة أو المسقية قد تبلغ مردودية الهكتار‬ ‫الواحد ما بين ‪ 8‬و ‪ 10‬طن من المادة الجافة‪ ،‬توازي‬ ‫حوايل ‪ 35‬طن علف طري‪ .‬هذا مع العلم أن النتائج‬ ‫تكون أفضل يف التربة الغنية الخصبة‪ ،‬و يف المناطق‬ ‫المسقية حين تكون الموارد المائية غير كافية لزراعة‬ ‫أخرى أكثر تطلبا‪ .‬و من جهة أخرى‪ ،‬فإن زراعة خليط‬ ‫بوزغيبة و الخرطال تعتبر زراعة «سهلة» مثلها مثل‬ ‫زراعة الحبوب‪ ،‬و تتم ممارستها يف كل مناطق المغرب‪.‬‬

‫القيمة الغذائية‬

‫التجفيف‪ ،‬و تتفاوت بين ‪ 0.4‬و ‪ 0.75‬و حدة علفية يف‬ ‫الكيلوغرام الواحد من المادة الجافة و ‪ 60‬إىل ‪ 90‬مكافئات‬ ‫بروتينية‪.‬‬ ‫و هناك معطيات أخرى تشير إىل أن القيمة الغذائية‬ ‫تتفاوت بين ‪ 0.66‬و ‪ 0.75‬وحدة علفية إلنتاج الحليب‬ ‫(‪ )U.F.L‬يف ‪ 1‬كغ من المادة الجافة‪ ،‬مع العلم أنها تتحسن‬ ‫مع زيادة نسبة بوزغيبة يف الخليط‪.‬‬

‫البذور‪ :‬توافرها و أسعارها‬

‫اإلستغناء عن عملية تبوير األرض (فترة إستراحة األرض‬ ‫الزراعية)‪ ،‬و أن تشكل زراعة سابقة جيدة يف حالة‬ ‫الظروف الجهوية (األمطار) المناسبة كلما كان الحصاد‬ ‫مبكرا من أجل تجنب تكون بذور األعشاب و لخدمة‬ ‫مبكرة للتربة‪ .‬و مع ذلك‪ ،‬فإن اإلنتاج يكون أفضل بعد‬ ‫القطاني (فول‪ )...،‬و الزراعات النظيفة من األعشاب‬ ‫(نوار الشمس‪ ،‬شمندر‪ ،)...،‬و يستحسن تجنب الحبوب‬ ‫كزراعة سابقة‪ ،‬رغم أن ذلك هو الشائع عند الفالحين‪،‬‬ ‫لكون هذا النوع من التناوب قد يؤدي مع الزمن‪ ،‬إىل‬ ‫تقوية اآلثار المعروفة للزراعة األحادية للحبوب‪ ،‬أي إىل‬ ‫انعدام التوازن بين العناصر المعدنية يف التربة و تكاثر‬ ‫األعشاب الضارة و األمراض النوعية‪.....‬‬

‫تعتبر أسعار البذور العلفية المصدقة بالمغرب أسعارا حرة‬ ‫تتحدد يف بداية الموسم بحسب توافر البذور و مستوى‬ ‫الطلب يف السوق‪ .‬غير أنه‪ ،‬و عىل الرغم من إرتفاع‬ ‫العرض و الثبات النسبي لألسعار (الفول العلفي‪ ،‬بوزغيبة‪،‬‬ ‫الخرطال)‪ ،‬فإن المبيعات سجلت يف موسم ‪2006-2007‬‬ ‫إنهيارا بنسبة ‪ 8200 ( 32%‬قنطار) مقارنة مع مبيعات إعداد التربة للزراعة‬ ‫‪ 12000( 2005-2006‬قنطار) أي ما يوازي ‪ 45%‬من تنطلق عمليات إعداد الحقل للزراعة مباشرة بعد نهاية‬ ‫الحجم المتوفر من البذور‪ .‬و ترجع هذه الوضعية إىل لجوء أشغال حصاد الزراعة السابقة (نهاية الربيع و بداية‬ ‫جزء من المزارعين إىل إنتاجهم الخاص لتلبية حاجتهم‬ ‫الصيف)‪ ،‬و تتوقف عىل طبيبعة هذه األخيرة و عىل‬ ‫من البذور نتيجة النتائج الجيدة للموسم الفالحي ‪2005-‬‬ ‫‪ .2006‬و حسب معطيات وزارة الفالحة‪ ،‬فإن سعر القنطار نوعية التربة‪ .‬و قد تتكون من عملية حرث عميق‬ ‫الواحد من بذور الخرطال من التكاثر الثاني (‪ ،)R2‬تراوح من غير تقليب للتربة و من دون كثل ترابية( َمدَر)‪.‬‬ ‫وقد تقتصر عىل حرث قليل العمق مباشرة بعد الزراعة‬ ‫بين سنوات ‪ 2002‬و ‪ ،2009‬بين ‪ 470‬و ‪ 665‬دهـ‬ ‫السابقة (بين ‪ 20‬و ‪ 25‬سم بهدف دفن مخلفات الزراعة‬ ‫و بين ‪ 535‬و ‪ 700‬دهـ لبوزغيبة‪.‬‬ ‫و بذور األعشاب الضارة) متبوعا‪ ،‬قبل البذار‪ ،‬بعمليات‬ ‫سطحية (‪ 5-6‬سم) بمعدات ذات أسنان أو أقراص‬ ‫بغرض تسهيل إعداد سرير بذور(خندق) جيد و المحافظة‬ ‫تعترض زراعة خليط بوزغيبة و الخرطال‪ ،‬رغم المزايا عىل رطوبة التربة الالزمة لإلنبات‪.‬‬ ‫التي تجلبها لكل من المزارع و مربي الماشية‪ ،‬عدة تنبيه‪ :‬إن إعدادا سيئا للتربة يؤدي إىل إنبات غير كامل‬

‫أسباب عزوف الفالحني‬ ‫عن هذه الزراعة‬

‫معوقات تحد من قدرتها عىل الحصول عىل مكانة أكثر‬ ‫أهمية بين الزراعات العلفية و يف عملية التناوب‪ .‬و من‬ ‫بين هده المعوقات نذكر‪:‬‬ ‫ مدى توفر البذور‪.‬‬‫ ضعف تحكم الفالحين يف عملية اإلنتاج (التوازن‬‫بين بوزغيبة و الخرطال‪ ،‬التسميد‪ ،‬مكافحة األعشاب‬ ‫الضارة‪)....‬‬ ‫ أسعار البدور‪.‬‬‫ مخاطر إنبات يف الموسم الموايل للبذور التي لم تنبت‬‫أو المتساقطة نتيجة التأخر يف الحصاد و تحولها إىل‬ ‫أعشاب ضارة‪.‬‬ ‫ غياب أي تأطير أو إرشاد للمنتجين‪.‬‬‫‪ -‬غياب أعمال بحثية حقيقية‪.‬‬

‫تتميز القيمة الغذائية بكونها متغيرة‪ ،‬و ذلك لكون‬ ‫العلف خليط من جنسين مختلفين ال يتم حصادهما أبدا‬ ‫يف نفس المراحل و بنفس األبعاد من قطعة أرضية إىل‬ ‫أخرى‪ .‬إضافة إىل هذا‪ ،‬وحسب اإلستعمال المستهدف‬ ‫من الخليط (طري‪ ،‬جاف‪ ،‬سيالج)‪ ،‬فإن موعد الحصاد‬ ‫يختلف‪ ،‬مما يعني إختالف يف القيمة الغذائية يف‬ ‫الحاالت الثالثة‪ .‬و حسب المعهد الوطني للبحث الزراعي‪،‬‬ ‫فإنه يفترض يف المتوسط أن‪:‬‬ ‫ العلف األخضر الذي تم حصاده أثناء إزهار بوزغيبة يوفر‬‫‪ 0.17‬وحدة علفية (‪ )F.U0.17‬يف الكيلوغرام الواحد‪ ،‬و‬ ‫موقع زراعة الخليط العلفي يف‬ ‫‪17‬غ مكافئات بروتينية‪.‬‬ ‫ ‪1‬كغ من السيالج يوفر ‪ 0.12‬وحدة علفية فقط و ‪8‬غ عملية التناوب‬‫لكونها أقل تطلبا يف مواجهة الزراعة السابقة‪،‬‬ ‫مكافئات بروتينية ‪.‬‬ ‫‪ -‬للعلف الجاف قيمة غذائية مختلفة حسب عملية فإن زراعة خليط بوزغيبة و الخرطال تتيح إمكانية‬

‫املسار التقني‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 89 Novembre 2015‬‬

‫‪52‬‬


‫العلفية‬ ‫اعات‬ ‫ر‬ ‫الز‬ ‫إحياء زراعة خليط بوزغيبة و الخرطال‬ ‫(عبد المومن كنوني)‬

‫بالنسبة لكل من قطاعي الفالحة و تربية المواشي‪ ،‬تعتبر األعالف منتوجات نباتية تستعمل يف تربية المجترات؛ و قد تتكون من‬ ‫أجناس عشبية تزرع منفردة أو مجتمعة‪ ،‬وهي مزيج من نجيليات و قطاني يمكن توزيعها عىل الحيوانات مباشرة يف حالتها الطرية أو‬ ‫بعد تخزينها (علف جاف‪،‬سيالج)‪ .‬و تتيح إمكانية تلبية حاجات الماشية يف كل الفصول‪.‬إال أن اإلقبال الذي عرفته هذه الزراعة بدأ يتراجع‬ ‫بشكل كبير بسبب مشاكل تتعلق بتوفر البذور أساسا‪.‬‬

‫(‪،...‬بوزغيبة (نفلة‪ ،‬جلبانة‬ ‫مثبتة لألزوت الجوي) تمد التربة باالزوت العضوي‬ ‫يعتبر نبات بوزغيبة من البقول العلفية الحولية‪ ،‬و سريع التمعدن‪ ،‬والذي تستفيد منه الزراعة التي تتم‬ ‫يوجد منها بالمغرب ‪ 60‬نوعا و صنفا يف المراعي‪ ،‬و مزاوجتها مع بوزغيبة (الخرطال مثال) و الزراعات‬ ‫كأعشاب ضارة يف زراعات الحبوب‪ .‬وتعتبر بوزغيبة التالية يف عملية التناوب‪.‬‬ ‫العادية(‪ )Vicia sativa‬األكثر زراعة‪ .‬و تتميز بقلة‬ ‫حاجتها إىل المياه (إبتداء من ‪ 300‬مم) و بعدم تحملها الخرطال‬ ‫للتربة المشبعة جدا بالماء‪ .‬و تمتد دورتها الزراعية لما الخرطال من النجيليات الحولية التي تتم زراعتها‬ ‫بين ‪ 6‬و ‪ 7‬أشهر(حتى مرحلة النضج)‪ ،‬بذورها كروية إما منفردة كعلف أو من أجل حبوبها‪ ،‬و إما يف إطار‬ ‫الشكل و ذات قطر يتراوح بين ‪ 4‬و ‪ 6‬مم‪ ،‬و تزن بين مزاوجة مع بوزغيبة أو الحمص العلفي‪ .‬و هي نبتة‬ ‫‪ 45‬و ‪ 120‬غ (‪60‬غ يف المعدل) لكل ‪ 1000‬بذرة‪.‬‬ ‫معروفة لدى الفالحين بقوتها و مقاومتها للبرد و‬ ‫و كجميع القطنيات‪ ،‬فإن لبوزغيبة عقيدات جذرية للجفاف و لحموضة التربة‪ ،‬و بقوة االشطاء لديها‬ ‫(تتكافل و تتعايش مع بكتيريا من نوع «ريزبيوم»‪( ،‬التفرع)‪ ،‬و قدرتها عىل التكيف مع جميع أنواع التربة‬ ‫‪53‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 89 Novembre 2015‬‬

‫و يف جميع جهات البالد‪ .‬وتتراوح دورتها الزراعية بين‬ ‫‪ 5‬و ‪ 8‬أشهر‪ ،‬و يبلغ وزن ‪ 1000‬من حبوبها حوايل‬ ‫‪ 40‬غ‪.‬‬ ‫و يستعمل المزارعون نوعين من الخرطال هما‪:‬‬ ‫الخرطال البلدي‪ ،‬و هو صنف عادي غير مختار‪،‬‬‫يفضله الفالحون بسبب سهولة إستهالكه من طرف‬ ‫الماشية‪.‬‬ ‫الخرطال «الداعم»‪ ،‬و هو مجموعة من األصناف‬‫النصف مبكرة و التي تتالءم مع الدورة الزراعية‬ ‫لبوزغيبة‪ .‬و من المهم إختيار صنف قوي بما يكفي‬ ‫ليشكل دعامة جيدة؛ و لكن ليس أكثر حتى ال ترفضه‬ ‫الماشية ( ما عدا يف حالة سحقه)‪.‬‬


‫واضحا عن الهوية و المكانة‪ ،‬و هذا ما يفسر‬ ‫المزايدات التي تتم القتناء حيوان غالي الثمن‬ ‫و يستجيب ما أمكن إلى شروط جمالية محددة‬ ‫بدقة‪.‬‬ ‫التحديات المستقبلية لتربية األغنام بالمغرب‬ ‫يبدو تدبير الغنى الجيني لقطاع األغنام‬ ‫بالمغرب متجاوزا مقارنة بالسرعة التي تعرفها‬ ‫التطورات في الميدان‪ .‬و ال يظهر أن الرهان‬ ‫على مناسبة عيد األضحى قد أصبح مدمجا بما‬ ‫يكفي ضمن عمليات إختيار الحيوانات المعدة‬ ‫لذلك‪ ،‬أو في تعميم ممارسات التربية المالئمة‬ ‫لهذه المناسبة‪ ،‬بل يبدو أن حتى األبحاث‬ ‫العلمية ال تقدم عمليا حلوال تستجيب لمتطلبات‬

‫اللحوم و المناطق المحلية التي تنتمي إليها‪ ،‬قد‬

‫أخيرا‪ ،‬و نظرا للحجم الكبير لعدد رؤوس‬

‫يشكل حبل نجاة للرفع من مداخيل الكسابة‪ .‬من‬

‫األغنام المعنية و تشتتها عبر مختلف أنظمة‬

‫أجل ذلك يجب إستهداف‪ ،‬بشكل خاص‪ ،‬التربية‬

‫اإلنتاج الزراعي بالبالد‪ ،‬فإنه من الضروري‬

‫المكثفة لألغنام الرعوية حيث تتم تغذية القطعان‬

‫اإلهتمام بمدى تأثيرها على الوسط الطبيعي‬

‫على أعشاب و نباتات محددة‪ ،‬و ليس بتلك‬

‫الذي تعيش فيه‪ ،‬ألن الواقع أن القليل من‬

‫و بالنظر إلى التراجع النسبي الذي يعرفه‬

‫المناطق المحيطة بالمدن حيث ينتشر تسمين‬

‫األبحاث تعمل على تقييم تلك التأثيرات بشكل‬

‫إستهالك لحوم األغنام‪ ،‬فإن الحصول على‬

‫األكباش المهجنة على األعالف المركبة التي‬

‫دقيق على حالة المراعي و الغابات و تطورها‬

‫شهادات التصديق حسب السالالت المنتجة لتلك‬

‫يتم شراءها من السوق‪.‬‬

‫على المدى الطويل‪.‬‬

‫المستهلك النهائي حيث تقترح مثال تهجينات‬ ‫قد تفتقد للشروط الشرعية و الجمالية الواجب‬ ‫توفرها في األضحية ‪ ،‬إضافة إلى غياب أي‬ ‫تصور للتدبير الواجب إتباعه مع هذه الحيوانات‬ ‫المهجنة كنوعية التربية و التغذية مثال‪.‬‬

‫تطور إستهالك اللحوم بالمغرب (إحصائية منظمة األمم المتحدة لألغذية و الزراعة سنة ‪)1102‬‬ ‫‪0691‬‬

‫‪0791‬‬

‫‪0891‬‬

‫‪0991‬‬

‫‪0002‬‬

‫‪0102‬‬

‫جميع أنواع اللحوم‬ ‫(كغ‪/‬للفرد‪/‬سنة)‬

‫‪8.31‬‬

‫‪1.31‬‬

‫‪4.21‬‬

‫‪3.81‬‬

‫‪3.91‬‬

‫‪0.52‬‬

‫لحوم األغنام (‪ %‬من‬ ‫مجموع اللحوم)‬

‫‪04‬‬

‫‪53‬‬

‫‪03‬‬

‫‪72‬‬

‫‪52‬‬

‫‪81‬‬

‫خاتمة‬

‫عرف قطاع تربية األغنام خالل الخمسين‬ ‫سنة األخيرة إستقرارا جينيا ملحوظا مقارنة‬ ‫باألبقار التي عرفت عمليات تهجين مكثفة‪.‬‬ ‫و تظل سالالت األغنام المحلية‪ ،‬المشهورة‬ ‫بقدرة تحملها‪ ،‬حاضرة بشكل مهم في كثير من‬ ‫البيئات الزراعية بالمغرب‪ .‬و على الرغم من‬ ‫تراجع مساهمتها في تموين السوق باللحوم‪،‬‬ ‫فإن دورها في تثمين المناطق الهامشية يبقى‬ ‫مهما‪ ،‬من حيث توفيرها لفرص عمل و‬ ‫مداخيل لصغار الفالحين و لألسر المعوزة‪.‬‬ ‫إال أن قطاع تربية األغنام يتميز رغم ذلك بقلة‬ ‫األبحاث العلمية التي بإمكانها تحديد المؤهالت‬ ‫التقنية و االقتصادية في المزارع العادية بشكل‬

‫و تدبيرها ال يسهل فعال أي عمل للبحث و‬

‫الصوفية و الجلدية أيضا‪ .‬و هذا يفترض‬

‫الدراسة‪.‬‬

‫وضع برامج تطوير متعددة التخصصات‬

‫إن ترويج و تسويق األغنام في الناسبات الدينية‬

‫(كيمياء حيوية‪ ،‬علوم بيئة‪ ،‬إقتصاد‪ ،‬المحافظة‬

‫و العائلية شكل بالفعل التطور الكبير الذي‬

‫على المراعي‪،‬علم إجتماع‪ ،‬علم تربية‬

‫عرفه هذا القطاع‪ ،‬حيث أصبح مفروضا على‬ ‫الكساب اإلستجابة للطلب النوعي للمشتري‬ ‫بحيث يكون للمظهر الخارجي للحيوان نفس‬ ‫األهمية أو أكثر‪ ،‬من وزنه (قرون ‪ ،‬بنية‪،‬‬ ‫مذاق)‪ ،‬و ذلك من أجل تحسين مداخيله من‬ ‫هذا النشاط‪.‬‬ ‫و في هذا الشأن‪ ،‬فإن الحصول على شهادة‬ ‫التصديق على لحوم األغنام وفقا للسالالت‬ ‫التي تنتجها و نوعية الموارد الغذائية الرعوية‬ ‫التي تتناولها‪ ،‬أصبح أمرا إستعجاليا للرفع‬

‫الحيوانات‪ )...،‬بشراكة بين جميع الفاعلين‬ ‫المعنيين بسلسلة تموين السوق باألغنام‬ ‫و خاصة لمناسبة عيد األضحى‪ :‬الكسابة‬ ‫المنتجون للحمالن و الجمعيات التي تمثلهم‬ ‫مرورا بالعاملين على تدبير موارد المراعي‪،‬‬ ‫المُسمّنون‪ ،‬تجار اللحوم بالجملة و الجزارون‪،‬‬ ‫و ذلك لما فيه من مصلحة سواء للمحافظة على‬ ‫القطاع و إنعكاساته على تحسين ظروف عيش‬ ‫العاملين به و المسوقين لمنتوجاته‪ ،‬أو لتثمين‬

‫دقيق‪.‬‬

‫من مداخيل المربين الذين يستطيعون إحترام‬

‫المساحات الشاسعة للمراعي التي تعتبر ذات‬

‫إن اإلنتشار الواسع و تشتت القطعان‪ ،‬إضافة‬

‫شروط دفاتر تحمالت معدة سلفا‪ .‬كما أنه يمكن‬

‫أهمية بالغة في التوازنات الكبرى الجهوية‪،‬‬

‫إلى تنقالتها المتكررة و تعقد صيغ تملكها‬

‫تطبيق نفس األمر على المنتوجات التقليدية‬

‫على الرغم من هامشيتها‪.‬‬ ‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 89 Novembre 2015‬‬

‫‪54‬‬


‫تربية مواشي‬ ‫تطور تعداد رؤوس األغنام بالمغرب بين ‪ 1691‬و ‪ 9002‬حسب‬ ‫إحصائية منظمة األمم المتحدة لألغذية و الزراعة سنة ‪1102‬‬

‫أغنام الواحات‪ ،‬ساللة الدمان‬

‫عدد رؤوس األغنام (بالمليون )‬

‫كثير من الحاالت‪ ،‬بالتحرر من اإلرتهان إلى‬ ‫الظروف المناخية‪ ،‬الشيء الذي واكبه اقتناء‬ ‫مفرط لألعالف‪ ،‬و باألخص في فترات الجفاف‬ ‫الطويلة؛ حيث أدت برامج المحافظة على قطيع‬ ‫األغنام التي وضعتها الدولة منذ الثمانينات‬ ‫لمواجهة اثار المواسم القليلة األمطار‪ ،‬إلى‬ ‫تباين كبير في مؤهالت القطيع‪ ،‬بل إلى مستوى‬

‫و ال يتم تربيتها على الرعي إلنعدام المراعي‬

‫تعميم و إنتشار إستعمال األعالف المركبة‪.‬‬

‫مرتفع من حاالت موت الحمالن الحديثة‬

‫أصال ‪.‬‬

‫هذا باإلضافة إلى تراجع أنماط التربية الرعوية‬

‫الوالدة‪ ،‬خاصة عند إنعدام مخزون علفي لدعم‬

‫و في كل األحوال‪ ،‬فإن التحديد الدقيق لجميع‬

‫نظرا لمشقة الحياة التي تستلزمها (إنتجاع و‬

‫النعاج المرضعة‪.‬‬

‫خصائص المؤهالت التقنية و اإلقتصادية‬

‫ترحال) و تقلب هوامشها الربحية المرتبطة‬

‫ألغلب أنماط تربية األغنام‪ ،‬يظل غير كامال‪،‬‬

‫بالظروف المناخية‪.‬‬

‫ثالتة أنماط لتربية األغنام‬

‫و إن مكنت عدة تجارب أجريت بمحطات بحثية‬

‫زيادة على ذلك‪ ،‬فإن تحول مناسبة عيد األضحى‬

‫يمكن تحديد أنماط تربية األغنام المنتشرة في‬

‫على مختلف سالالت األغنام الوطنية باإلحاطة‬

‫إلى كونها المنفد الرئيسي لتسويق إنتاج قطاع‬

‫المغرب‪ ،‬بشكل عام‪ ،‬في ‪ 3‬أنواع ‪:‬‬

‫الفعلية بمؤهالتها اإلنتاجية‪ ،‬غير أنها ال تعطي‬

‫تربية األغنام‪ ،‬جعل كل المجهودات تتركز‬

‫‪ -‬التربية الرعوية و‪/‬أو الرعوية الغابوية و‬

‫فكرة حقيقية عن المؤهالت الفعلية للحيوانات‬

‫حول تهييئ و تسمين القطيع لهذه المناسبة‬

‫خاصة في المناطق الجبلية و في السفوح حيث‬

‫في الضيعات العادية‪ .‬و الواقع أن غياب‬

‫بالدرجة األولى‪ ،‬و التي تمثل أكثر من ‪%05‬‬

‫يتم تربية األغنام بشكل أساسي على موارد‬

‫أي تحديد للحيوانات‪ ،‬و الحجم الكبير لعدد‬

‫من إجمالي الذبائح السنوية من األغنام‪ ،‬و تشكل‬

‫المراعي و الغابات‪ ،‬أي على نباتات طبيعية‬

‫رؤوسها‪ ،‬و تشتتها عبر مختلف جهات البالد‬

‫فرصة لتعامالت تجارية مكثفة و إلنتقال قدر‬

‫في المتناول و شبه مجانية؛ غير أن هذا النمط‬

‫و تنقلها الكثير‪ ،‬يجعل من عملية الحصول على‬

‫هام من األموال إلى البادية‪.‬‬

‫يتطلب مجهودا شاقا و تتبعا و حراسة للقطيع‬

‫معلومات موثوقة (الوالدات‪ ،‬موت الحمالن‪،‬‬

‫و تجدر اإلشارة إلى رمزية و أهمية قرون‬

‫في ظروف صعبة‪.‬‬

‫المدخالت المستعملة‪ ،‬سرعة النمو‪ )...‬أمرا بالغ‬

‫الخرفان بهذه المناسبة وفقا للتعاليم الدينية‪،‬‬

‫‪ -‬التربة الزراعية الرعوية‪ ،‬في السهول حيث‬

‫الصعوبة من أجل تحديد خصائص أنظمة تربية‬

‫فبالنسبة للكثير من األسر ال يمكن إطالقا تصور‬

‫تنتشر الزراعة المطرية للحبوب‪ ،‬و في محيط‬

‫األغنام بالمغرب‪.‬‬

‫اقتناء خروف للعيد بدون قرون‪.‬‬

‫المناطق المسقية‪ ،‬حيث تتغذى األغنام‪ ،‬زيادة‬

‫من جهة أخرى‪ ،‬فإن تعقد صيغ اإلستغالل‬

‫يعمل المربون الذين يدركون أهمية عيد‬

‫على أعشاب المراعي‪ ،‬على مخلفات الحبوب‬

‫(في حاالت كثيرة على شكل شراكة بين مالك‬

‫األضحى كمناسبة لتسويق منتجاتهم‪ ،‬على‬

‫(قش‪ ،‬تبن‪،‬نخالة‪ )...،‬و أحيانا على أعالف‬

‫القطيع و بين شخص آخر يتحمل مسؤولية‬

‫محاولة اإلستجابة ألذواق المشترين سواء منهم‬

‫خضراء (خرطال ‪،‬شعير ‪ ،‬فصة‪)...،‬‬

‫اإلدارة اليومية له)‪ ،‬و تقلب إمكانية تحديد‬

‫المسمنون أو األسر‪ ،‬و ذلك بإستهداف أسواق‬

‫‪ -‬التربية في الواحات‪ ،‬حيث توجد ساللة‬

‫مسارات لتربية األغنام على المدى الطويل‪ ،‬و‬

‫محددة يكون الطلب فيها مركزا على نوع جيني‬

‫«الدمان» المشهورة عالميا بخصوبتها العالية‪،‬‬

‫تعدد و إختالف المتدخلين في سلسلة هذا النشاط‬

‫معين (ساللة)‪ .‬فعلى سبيل المثال‪ ،‬يميل سكان‬

‫و التي يتم تغذيتها بشكل خاص على مخلفات‬

‫(مربون منتجون للخرفان‪ ،‬مسمنون‪ ،‬رعاة‬

‫المناطق الشمالية للبالد كطنجة و تطوان إلى‬

‫التمور و الفصة المسقية‪ ،‬مما أعطى نظاما‬

‫‪ ،‬تجار اللحوم بالجملة‪ ،‬موزعون لمدخالت‬

‫سالالت تيمحضيت و بني مكيل؛ بينما يفضل‬

‫إنتاجيا متميزا‪ .‬غير أن هذه الخصوبة المرتفعة‬

‫االنتاج و الخدمات‪ )....‬يعقد أكثر التحليل‬

‫سكان الساحل األطلسي‪ ،‬و باألخص المناطق‬

‫لساللة الدمان تؤدي غالبا إلى والدة حمالن‬

‫الشامل ألنماط األنتاج و تأثيراتها التقنية و‬

‫المحيطة بمدينة الدار البيضاء‪ ،‬ساللة الصردي‪.‬‬

‫ضعيفة الوزن ستكون عرضة للموت بشكل‬

‫اإلقتصادية‪.‬‬

‫و لعل هذه الميوالت تعبير عن إسترجاع لعادات‬

‫كبير؛ و هواألمر الذي يتطلب تدبيرا مختلفا قد‬

‫و بموازاة ذلك‪ ،‬فإن التطورات اإلجتماعية‬

‫إستهالكية قديمة عمل التمدن على إزاحتها و‬

‫يصل إلى حد اإلرضاع اإلصطناعي للحمالن‪.‬‬

‫الحديثة‪ ،‬إضافة إلى السياسات المعتمدة في‬

‫إحالل عادات جاهزة و نمطية محلها‪ .‬و في‬

‫كما تتميز قطعان ساللة الدمان بالواحات‪ ،‬بعدد‬

‫قطاع اإلنتاج الحيواني‪ ،‬قد فرضت تغييرات‬

‫األخير‪ ،‬يمكن القول أن أضحية العيد إكتسبت‬

‫رؤوسها المحدود (‪ 2‬إلى ‪ 3‬نعاج‪ +‬األوالد)‪.‬‬

‫كبرى على قطاع األغنام‪ .‬و يتعلق األمر في‬

‫أكثر من بُعدها اإلحتفالي الديني لتصبح تعبيرا‬

‫‪55‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 89 Novembre 2015‬‬


‫حظيرة تسمين ألغنام من ساللة تيمحضيت‬

‫«إحتفالي» إعتبارا إللزامية إستهالك الشبه‬ ‫مطلقة في المناسبات الدينية (عيد األضحى) و‬ ‫العائلية‪.‬‬ ‫أنماط إنتاج متعددة متمركزة أساسا حول عيد‬ ‫األضحى‬ ‫ال يتوفر المغرب على ساللة أغنام منتجة‬ ‫للحليب كما هو الحال في المشرق العربي حيث‬ ‫إنتشرت عادات العثمانيين في صناعة األجبان‬ ‫من حليب النعاج‪ ،‬أو في الضفة االشمالية للبحر‬ ‫األبيض المتوسط‪.‬‬ ‫أطلقت الجهات المسؤولة عن الفالحة برنامجا‬ ‫مهما لصالح طبقة الفالحين هَ ّم بشكل أساسي‬ ‫قطاع تربية األبقار خاصة من أجل إنتاج‬ ‫الحليب‪ ،‬و ذلك بمساعدة مؤسسات تمويل دولية‪.‬‬ ‫و هكذا سيعمل «مخطط الحليب» الذي تم‬ ‫وضعه سنة ‪ ،5791‬على إحداث تغييرات‬ ‫جذرية في البنية الجينية لقطيع األبقار بالمغرب‪.‬‬ ‫لكن‪ ،‬خالفا لذلك‪ ،‬لم يتم إتخاذ أي إجراء بهذا‬ ‫الحجم في ما يخص تربية األغنام‪.‬‬ ‫و إذا كان فعال و منذ نهاية الستينات‪ ،‬قد تم‬ ‫التشجيع على التنظيم المهني للقطاع و ذلك‬ ‫من خالل «الجمعية الوطنية لمربي األغنام و‬ ‫الماعز»‪ ،‬فإنه و وفقا إلستنتاجات الدراسات‬

‫األولى حول قطيع الغنم بالمغرب‪ ،‬في فترة‬ ‫اإلحتالل‪ ،‬لم يتم توقع نمو مهم في مستويات‬ ‫اإلنتاجية‪ .‬و لعل ذلك يرجع بكل بساطة إلى‬ ‫التقلب الذي يتسم به هذا القطاع كإنعكاس‬ ‫للتقلبات المناخية‪ ،‬و إلى محدودية إمكانية تحسين‬ ‫السالالت الموجودة‪ .‬وتتفاوت أعداد رؤوس هذه‬ ‫السالالت الموجودة‪ .‬و تتفاوت أعداد رؤوس‬ ‫هذه السالالت كثيرا و تتراوح بين ‪ 9‬إلى ‪81‬‬ ‫مليون رأس‪ ،‬و ذلك حسب معدالت التساقطات‬ ‫المطرية و توزعها الجغرافي و إنعكاساتها على‬ ‫وفرة العشب بالمراعي‪ .‬و قد تتقلص بشكل حاد‬ ‫في حال حدوث جفاف لفترة طويلة كما حصل‬ ‫في بداية الستينات و الثمانينات (انظر الرسم‬ ‫البياني‪.)1‬‬ ‫إضافة إلى ذلك‪ ،‬أدى التطور اإلجتماعي و‬ ‫تغير نمط العيش مع التوسع في التمدن‪ ،‬و تزايد‬ ‫اإلقبال على تناول الطعام خارج البيت‪ ،‬إلى‬ ‫ظهور واقع جديد بدأت معه لحوم األغنام تفقد‬ ‫بشكل مضطرد مكانتها كأول مزودة للسوق‪ ،‬و‬ ‫ذلك لصالح الدواجن الصناعية بسبب رخص‬ ‫أسعارها‪ ،‬تليها لحوم البقر في مرتبة أدنى‪ .‬و‬ ‫الحقيقة أن كال من اللحوم البيضاء و البيض‬ ‫و منتجات الحليب تعتبر أكثر مالءمة للوجبات‬ ‫السريعة (بيتزا‪ ،‬سندويش‪ )...‬التي بدأت تزاحم‬ ‫و تحل محل الطاجين و المشوي في العادات‬ ‫الغذائية الحالية‪ .‬بالمقابل‪ ،‬يالحظ تزايد عدد‬ ‫المستهلكين الذين يمتنعون نهائيا عن تناول لحم‬ ‫الغنم بدعوى محتواها المرتفع من الكولسترول‪،‬‬ ‫رغم أن األمر غير مؤكد على اإلطالق‪ .‬بل و‬ ‫حتى في حالة تزايد مستويات إستهالك اللحوم‬ ‫بصفة عامة‪ ،‬فإن نسبة لحوم الغنم بالذات تعرف‬ ‫تراجعا نسبيا ملحوظا (جدول‪.)1‬‬ ‫و يبدو أن لحم الغنم أصبح يتسم بطابع‬

‫و يتمحو إختيار ساللة األغنام‪ ،‬وفقا لخصائص‬ ‫كل بيئة من البيئات الزراعية للبالد‪ ،‬على‬ ‫النوع الجيني و مؤهالته من حيث الخصوبة‬ ‫و مدى قابلية المواليد الجدد للحياة و النمو‪،‬‬ ‫ثم في مرتبة أدنى‪ ،‬يأتي إنتاج الصوف؛ و‬ ‫هي المادة التي ظلت تشكل و لقرون طويلة‬ ‫منتوجا أساسيا لنشاط تربية الماشية‪ ،‬و كانت‬ ‫تستعمل في صناعة األفرشة و المالبس بل‬ ‫كانت تعتبر إستثمارا و وسيلة لإلدخار للكثير‬ ‫من األسر‪ .‬و تُظهر التطورات اإلجتماعية‬ ‫الحديثة بشكل واضح أن هذه المادة (الصوف)‬ ‫أصبح ينظر إليها كمنتوج ثانوي يشغل المكان‬ ‫و يصعب تسويقه تجاريا بسبب عدم قدرته‬ ‫على منافسة األلياف الصناعية الحديثة‪ .‬أما‬ ‫بالنسبة للمنتوجات التقليدية المصنّعة من‬ ‫الصوف كالجالبيب و الزرابي‪ ...‬فالظاهر أن‬ ‫سوقها محدود جدا بسبب أسعارها المرتفعة‪ .‬و‬ ‫هكذا‪ ،‬أصبح إنتاج اللحوم هو الهدف األساسي‬ ‫من تربية األغنام‪ ،‬إلى جانب تدبير المساحات‬ ‫الشاسعة للمراعي و مواردها‪.‬‬ ‫إن نظم اإلنتاج المتميزة للخراف تتسم بتنوع‬ ‫سالالتها و األعشاب و النباتات التي تتغذى‬ ‫عليها‪ .‬و يتوفر المغرب على أكثر من ‪6‬‬ ‫سالالت متميزة (بني كيل‪ ،‬بني احسن‪ ،‬أبي‬ ‫الجعد ‪ ،‬الدمان‪ ،‬الصردي و تيمحضيت) في‬ ‫جهات محددة يطلق عليها إسم «مهد الساللة»‪،‬‬ ‫إلى جانب أنواع محلية غير محددة تتواجد‬ ‫بالخصوص بأعالي الجبال‪.‬‬ ‫و تدخل أغلب سالالت األغنام المغربية دورتها‬ ‫التناسلية الموسمية إبتداء من شهر يناير إلى‬ ‫أبريل‪ ،‬مما ينتج عنه والدات جماعية في فصل‬ ‫الخريف حيث تكون المراعي في أضعف‬ ‫حاالتها من حيث األعشاب‪ ،‬مما يؤدي إلى‬ ‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 89 Novembre 2015‬‬

‫‪56‬‬


‫تربية مواشي‬

‫تربية األغنام باملغرب‬ ‫التطورات احلديثة و اآلفاق املستقبلية‬ ‫(بروفيسور سرايري محمد طاهر‪ ،‬معهد الحسن‪II‬‬ ‫للزراعة و البيطرة ‪-‬الرباط )‬

‫يشتهر المغرب عالميا‪ ،‬في ما يخص األغنام‪ ،‬بتعدد موارده الجينية‪ ،‬و ذلك بفضل‬ ‫قدم تقاليده الرعوية‬ ‫تنوع أنظمته البيئية (جبال‪ ،‬سفوح‪ ،‬سهول‪ ،‬واحات‪ )...،‬و َ‬ ‫المتوارثة عبر القرون‪ .‬و مع قدوم اإلحتالل الفرنسي‪ ،‬إزداد الطلب على األغنام و‬ ‫على مختلف منتوجاتها (لحوم‪ ،‬صوف‪ ،‬جلود) بشكل كبير‪ .‬و الواقع أنه عند بداية‬ ‫القرن ‪ ،02‬كان الحجم الكبير لقطيع األغنام يلعب أدوارا سوسيو‪ -‬إقتصادية أساسية‬ ‫بالبالد‪ .‬ففي جغرافية صعبة التضاريس‪ ،‬حيث يوجد ‪ %62‬من المساحة األجمالية‬ ‫على إرتفاعات تتجاوز ‪0001‬م‪ ،‬فإن لألغنام ميزة سهولة الحركة في المناطق الصعبة‬ ‫و المنحدرات‪ ،‬مقارنة باألبقار‪ ،‬مما يجعلها (األغنام) شريكة أساسيبة في عملية‬ ‫مراقبة و تثمين المساحات الشاسعة للمراعي‪.‬‬ ‫و تظهر اإلحصائيات أن لحم األغنام ظل يشكل‬ ‫النوع الرئيسي بين اللحوم التي يتم إستهالكها‬ ‫حتى نهاية الخمسينيات‪ ،‬أي قبل التطورات‬ ‫التي عرفتها التربية الصناعية للدواجن و‬ ‫التربية المكثفة لألبقار‪ .‬غير أنه‪ ،‬و نتيجة‬ ‫التقدم اإلجتماعي و إنعكاساته على العادات‬ ‫اإلستهالكية‪ ،‬و اإلختيارات السياسية المتعلقة‬ ‫بتربية الماشية المتبعة‪ ،‬فقد تغيرت كثيرا‬ ‫الوظائف التقليدية لقطيع األغنام بالبالد‪.‬‬ ‫و سنتعرض في هذا المقال لمختلف العوامل‬ ‫التي أثرت على قطاع تربية األغنام بالمغرب‬ ‫و إلنعكاساتها على أنماط اإلنتاج الخاصة به‪.‬‬ ‫كما سنحاول وضع سيناريوهات لمستقبل هذا‬ ‫القطاع‪.‬‬ ‫التطورات االجتماعية الحديثة و آثارها على‬ ‫تموين السوق باللحوم‬ ‫عرف المغرب تحوالت ديمغرافية بارزة‪،‬‬ ‫بحيث تضاعف عدد السكان ‪ 3‬مرات (من ‪21‬‬ ‫إلى ‪ 23‬مليون نسمة) بين ‪ 0691‬و ‪.0102‬‬ ‫و قد واكب هذا النمو مستوى عاليا من التمدن‪،‬‬ ‫بحيث يعيش حاليا ‪ %85‬من السكان في مدن‬ ‫تتجاوز ساكنتها ‪ 03‬ألف نسمة‪ ،‬مقابل ‪%92‬‬ ‫فقط سنة ‪ .0691‬وبناء عليه عملت السلطات‬ ‫المغربية منذ نهاية فترة اإلحتالل على وضع‬ ‫‪57‬‬

‫‪Agriculture du Maghreb‬‬ ‫‪N° 89 Novembre 2015‬‬

‫برامج طموحة من أجل تكثيف قطاع تربية‬ ‫المواشي بغرض تأمين تموين منتظم للسوق‪،‬‬ ‫و ذلك وعيا منها بالتحديات الناتجة عن هذه‬ ‫التحوالت الديمغرافية و إنعكاساتها المتوقعة‬

‫نمط زراعي رعوي‬

‫على مستوى إستهالك المنتوجات الحيوانية‪ .‬إلى‬ ‫جانب ذلك‪ ،‬لم يتأخر كثيرا قطاع تربية الدواجن‬ ‫الصناعي في الظهور و التطور حوالي المدن‬ ‫الكبرى على الساحل األطلسي‪ .‬و بموازاة ذلك‪،‬‬


‫الفهرس‬ ‫تربية األغنام بالمغرب‬ ‫التطورات الحديثة و‬ ‫اآلفاق المستقبلية ‪57‬‬

‫الزراعات العلفية ‪53‬‬ ‫إحياء زراعة خليط بوزغيبة‬ ‫و الخرطال‬

‫مجموعة حسن الدرهم‬

‫‪agriculturemaghreb@gmail.com‬‬

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