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Sommaire Sommaire Raisonner la fertilisation de couverture des blés
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Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes
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Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Prof. Mohamed BOUHACHE Pr. Ezzahiri Brahim Croplife
Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI
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Directeur Artistique Yassine NASSIF
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Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.
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MAMDA Promagri TIMAC Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017
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Fertilisation
Raisonner la fertilisation de couverture des blés Abdelmoumen Guennouni
La fertilisation est l’un des facteurs les plus déterminants du rendement d’une culture, qu’elle soit céréalière ou autre. Sa maitrise est essentielle pour l’amélioration de la production même lors de campagnes difficiles et en conditions de culture pluviale (bour) puisque la fertilisation, même dans ce cas, permet aux plantes d’utiliser l’eau de manière optimale.
La fumure de couverture est l’apport d’engrais minéral en surface sur une culture déjà installée, contrairement à la fumure de fond qui est incorporée au sol au moment de la mise en place des céréales. La fertilisation azotée est la seule utilisable en couverture, puisque la totalité du phosphore et de la potasse est normalement apportée en fond, avant le semis. La fertilisation azotée, facteur décisif dans l’intensification de la production 4
céréalière, est difficile à maîtriser en raison de la complexité des facteurs qui peuvent influer sur son action.
Stratégies de fertilisation
Le raisonnement de la fertilisation azotée des blés, dur et tendre, doit intégrer trois critères : la dose totale, le fractionnement et la forme de l’engrais.
1- La dose :
La base de toute stratégie de fertilisa-
tion des céréales est de commencer par évaluer les objectifs de rendement dans les conditions du champ (précédent cultural, type de sol, réserves, …), de la campagne (pluviométrie probable, climat), de la variété, des soins apportés à la culture, … Une fois déterminé ce rendement, l’agriculteur peut passer au calcul des quantités d’éléments fertilisants nécessaires à sa culture. Les doses totales d’engrais à apporter sur le cycle seront réparties entre engrais de
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Fertilisation fond (N, P, K) et de couverture (essentiellement azotés). Les doses d’engrais azotés à appliquer en couverture représentent la dose totale calculée initialement dont il faut ôter ce qui a été apporté en fond. Sans oublier que la matière organique (restitution de la paille, apports de fumier, toutes deux presque pas pratiquées chez nous) joue un rôle primordial. En effet, elle intervient dans l’entretien de la vie et la fertilité des sols et de leur richesse sur le long terme, en éléments minéraux. Concernant la répartition entre engrais de fond et de couverture, et vu les faibles besoins des céréales en début de cycle (réserves contenues dans le grain), on estime que seuls 15% du total doit être apporté en fond, avant semis. Le restant de la dose d’azote à apporter en couverture est de 85% de la quantité totalité calculée au départ.
2- Pourquoi fractionner les apports azotés ?
Les besoins en éléments nutritifs de la plante ne sont pas réguliers tout au long du cycle de production. En conséquence, les engrais azotés sont de préférence, fractionnés en plusieurs apports selon les conditions de culture et les phases de développement des plantes. Malgré le travail supplémentaire que ça occasionne, les avantages du fractionnement sont nombreux et amplement justifiés. En effet, en limitant les apports précoces, le fractionnement permet de : - Compense la forte mobilité de l’azote due à sa grande solubilité ; - Bien couvrir les besoins de la culture sur tout son cycle ; - Éviter les pertes par lessivage, volatilisation ou dénitrification ; - Ajuster la dose selon l’état de la vé-
Source : Arvalis
gétation et l’importance des précipitations ; - Atteindre le rendement optimual ; - Meilleure utilisation de l’azote apporté, puisqu’il permet de suivre au plus
3 apports (voir schéma ci-après). Les experts s’accordent pour dire que le fractionnement en trois apports est la stratégie la plus efficace pour viser à la fois des hauts rendements et des fortes teneurs en protéines.
- Limiter le reliquat post récolte, inutilement perdu ; - Maximiser la teneur en protéines
Apportd tardifs et protéines
près les besoins en azote du blé tout au long de son cycle ;
Dans les régions à plus forte pluviométrie, l’engrais de couverture doit être fractionné en deux ou trois apports. En outre, en cas de forte pluviométrie des apports supplémentaires (5 à 30%) doivent être effectués pour compenser les pertes par lessivage, surtout en sols légers (sableux). De nombreuses méthodes ou les outils d’aide à la décision permettent de chiffrer la dose totale d’engrais azotés et leur fractionnement sur le cycle de la culture. Certaines méthodes préconisent : - 1/3 de la dose totale au semis + 2/3 de la dose totale au stade épi à 1cm, - 1/3 de la dose totale au semis + 1/3 au stade épi à 1 cm + 1/3 au stade montaison - répartir les doses de couverture en
La troisième application d’azote est considérée comme un apport de « confort ». En effet, l’absorption d’azote allant à la production de protéines dans le grain a lieu plus tard que celle allant à l’amélioration du rendement. Ainsi, l’amélioration du taux de protéines des blés passe par un dernier apport courant montaison, début épiaison. La teneur en protéines est une qualité importante des blés (surtout le blé dur). C’est un facteur essentiel pour les minotiers même s’il n’est pas actuellement pris en considération chez nous pour la commercialisation. Pour le blé dur, les besoins en azote sont supérieurs à ceux du blé tendre. Un bon taux de protéines, en plus de concilier rendement et taux de protéines élevé (indispensable pour la commercialisation), permet d’éviter ou limiter le mitadinage (accident physiologique qui se produit lors de la maturation et provoque l’apparition de portions farineuses dans l’albumen, altérant les qualités de la farine). L’objectif est d’atteindre autour de 14 % de protéines pour produire des pâtes d’une tenacité suffisante et la conduite de la fertilisation azotée est primordiale pour atteindre cet objectif. Pour rappel, le blé dur est plus riche en gluten, mélange de protéines qui a une très grande importance dans le processus de panification.
3- Les types d’engrais de couverture
L’azote comme engrais simple existe sur le marché marocain sous trois formes principales figurant ci-après avec leurs 6
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caractéristiques et utilisation principale : 1. Le sulfate d’ammoniaque (21%) : l’azote ammoniacal résulte de la transformation plus ou moins rapide, par l’activité microbienne, de l’azote organique du sol. C’est une forme transitoire qui sera transformée en azote nitrique (nitrification). Le sulfate d’ammoniaque est utilisé en engrais de fond en raison de son action lente et progressive et de sa faible perte par lessivage. En plus, certains agriculteurs optent pour son utilisation en début de culture en raison de l’effet pesticide qu’exerce le souffre qu’il contient (23 à 24 %) 2. L’ammonitrate (33,5%) (moitié azote nitrique, moitié ammoniacal) : associe l’effet ‘’coup de fouet’’ de la partie nitrique, plus mobile et directement assimilable par les plantes, et l’action moins rapide de la partie ammoniacale. Les nitrates, non retenus par le complexe argilo-humique du sol, sont très solubles dans l’eau et risquent une perte importante par lessivage en cas de fortes précipitations. L’ammonitrate est l’engrais azoté le plus utilisé en cours de culture en raison de sa souplesse d’utilisation, de son effet immédiat, …
3. L’urée (46%) : elle subit, en 7 à 10 jours, une double transformation avant de devenir accessible aux plantes. Elle se transforme en azote ammoniacal (par hydrolyse) puis en azote nitrique après nitrification. C’est aussi l’engrais azoté le plus économique, puisque l’unité fertilisante coûte moins cher que le nitrate d’ammoniaque et l’ammonitrate (la plus chère). L’urée est utilisable à toutes les époques de l’année et principalement en couverture. Cependant, son épandage sur sol sec en période chaude peut entraîner des pertes par volatilisation et des brûlures sur la culture. Ces trois types, et principalement le sulfate d’ammoniaque, ont la propriété d’être acidifiants, ce qui est préconisé pour les sols basiques (cas le plus fréquent au Maroc).
Formulations innovantes d’engrais azotés
En plus des engrais azotés classiques, d’autres formules sont mises sur le marché, avec différentes propriétés technologiques et agronomiques. Elles ont pour objectif d’améliorer l’assimilation
et la valorisation de l’azote par rapport aux engrais azotés simples. Certains de ces fertilisants ont des usages spéciaux ou des fonctions autres que l’amélioration du sol et la nutrition des plantes. On distingue : · Les engrais dissous dans l’eau pour un usage en solution nutritive (fertigation…), ou nutrition foliaire, · Les engrais enrobés à libération progressive et contrôlée et les engrais avec additifs destinés à diminuer les pertes · Les biostimulants agissant sur la croissance ou sur l’élongation racinaire · Les micro-organismes du sol ayant un effet stimulant sur la croissance et la résistance aux stress des plantes · La solution azotée Parmi les formes utilisables en couverture pour les céréales, on peut citer : 1- Urée avec inhibiteurs d’uréase (enzyme qui catalyse la transformation de l’urée) L’objectif est de parvenir à une meilleure efficacité de la fertilisation azotée.
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En effet, lors de son application, l’urée est sujette à de fortes pertes d’azote, qui peuvent varier en fonction du type de sol et des conditions climatiques. Après l’apport, l’urée est rapidement hydrolysée sous l’action d’une enzyme présente dans le sol, l’uréase, ce qui conduit à des pertes significatives en azote par volatilisation. Ce type d’engrais bloque temporairement l’hydrolyse de l’urée et maintient la forme ammoniacale moins sensible au lessivage, ce qui réduit fortement les pertes d’azote sous forme d’ammoniac et l’azote reste disponible pour la plante en apportant les avantages du fractionnement en un seul apport. 2- Engrais avec additifs microbiens Dans ces cas, les souches de micro-organismes auront des effets bénéfiques sur la nutrition, la croissance et la résistance des plantes aux stress. Ils stimulent la flore du sol entrainant l’accélération de la minéralisation des matières organiques (paille, résidus végétaux et organiques, …). L’introduction d’une souche de microorganismes dans le sol n’apporte pas d’éléments nutritifs et ne remplace pas les fertilisants, mais peut améliorer leur efficacité. Ces additifs peuvent être appliqués séparément ou en association avec différents types d’engrais. 3- Engrais à action biostimulante (sur l’absorption et la valorisation de l’azote): C’est une famille de fertilisants appelés Biostimulants, terme souvent source de confusion, ou Stimulateurs de Défense des Plantes (SDP). Les biostimulants se définissent comme des substances et/ou micro-organismes dont la fonction est la stimulation préventive des processus naturels qui favorisent/ améliorent l’absorption ou l’utilisation des nutriments, la tolérance aux stress abiotiques, la qualité ou le rendement de la culture, indépendamment de la 8
présence de nutriments. Ce sont des compléments à la fertilisation et ne peuvent se substituer aux engrais classiques, mais ils peuvent aider la plante à mieux capter ces nutriments quand ils sont présents dans son environnement. Certaines substances ou micro-organismes, sans apporter d’éléments nutritifs en quantités significatives, favorisaient la croissance et le développement des végétaux. Ces substances, souvent d’origine naturelle, permettent entre autres, une meilleure absorption des nutriments. Parmi les exemples les plus connus et largement utilisés : les substances humiques, les mycorhizes qui favorisent l’absorption du phosphore, etc. ; Il existe de nombreux produits avec différentes actions stimulantes, pouvant être associés avec les engrais azotés (généralement en pulvérisation). On en trouve plusieurs centaines sur le marché, mais peu sont considérés efficaces, et certains peuvent présenter des risques pour les cultures Dans le cas d’engrais à libération progressive et efficience améliorée, il peut être combiné aux biostimulants qui agissent sur la plante et/ou le sol pour stimuler le développement racinaire, accroître la résistance aux stress abiotiques et améliorer la disponibilité et l’absorption des éléments fertilisants. » Le biostimulant complète l’action de l’engrais retard qui libère l’azote progressivement au fur et à mesure des besoins de la plante. S’en suit un meilleur développement racinaire, une meilleure efficience des éléments fertilisants apportés ou présents dans le sol, et au final une meilleure croissance de la plante et un meilleur rendement. 4- L’épandage de solution azotée La solution azotée est la forme d’engrais la plus économique du marché. De plus, l’apport par pulvérisation assure une précision meilleure que l’épandage
d’engrais sous forme solide. Cependant, sur céréales à paille d’hiver (ou d’automne chez nous), la volatilisation ammoniacale liée aux conditions pédoclimatiques peut générer des pertes d’efficacité par rapport à l’ammonitrate. Dans la pratique, des majorations de la dose d’azote, de 10 % à 15 % par rapport à l’ammonitrate, sont nécessaires pour compenser cette perte et limiter le risque économique pour l’agriculteur. Le risque de volatilisation augmente d’autant plus que le temps est chaud, sec et venteux. Il faut donc privilégier les créneaux climatiques favorables à une minimisation des pertes. Pratique à épandre, la solution azotée peut être employée sur toutes les grandes cultures et s’applique avec tous les pulvérisateurs classiques. En général, elle est appliquée en post-levée mais pas en apport trop tardif : risques de brûlures. Certains de ces engrais sont disponibles au Maroc, mais les distributeurs ont des difficultés à convaincre les agriculteurs de l’intérêt de leur utilisation. Cependant, avant de les adopter dans nos conditions des essais comparatifs préliminaires, pour ceux qui ne sont pas encore homologués, devraient être menés pour s’assurer de leurs avantages, efficience et leur rentabilité.
Quantités et stades pour les apports de couverture
Au vu de ce qui précède, l’agriculteur devrait raisonner ses apports de couverture de façon à fournir à sa culture les quantités nécessaires conformément à ses besoins tout au long du cycle. Il est inutile de dépasser les doses calculées puisque l’excès d’azote a de nombreux effets négatifs pour la céréale. Ainsi, il provoque la verse avec perte de rendement, de qualité et difficultés de récolte, le rallongement du cycle et une croissance végétative plus rapide aux dépens de la qualité du grain. Il augmente aussi la sensibilité aux mala-
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dies cryptogamiques, de même qu’il est économiquement injustifié (dépenses supplémentaires n’améliorant pas le rendement) sans oublier les effets sur l’environnement (pollution aux nitrates des nappes). A titre indicatif, un exemple est donné dans le tableau ci après, dans le cas d’un champ de blé dans une région bour favorable en année de précipitations ‘‘normales’’ pour un objectif de rendement de 30 à 50 qx/ha : Rendement espéré (qx/ha)
N Total*
Fond
Couverture
30
90 – 105
13-15
77 – 90
40
120 – 140
18-20
102 – 120
50
150 175
22-25
128 - 150
* La dose totale d’azote a été calculée sur la base de 3 (blé tendre) à 3,5 (blé dur) kgs d’azote par quintal de blé à récolter, l’analyse du sol restant indispensable pour le calcul précis des quantités à apporter à la culture.
Dans nos conditions, les doses d’azote calculées pour la couverture, sont apportées au mieux, en deux fois, si les précipitations sont suffisantes, et rarement en 3 fois : - Le premier apport s’effectue au stade tallage (qui commence après la 4ème feuille), mais peut être légèrement retardé si l’apport de fond était plus élevé. Les quantités à apporter ne devraient pas dépasser le 1/3 ; - Le deuxième apport, semi-tardif, doit survenir au stade montaison et les quantités d’azote représenter les 2/3 restants sauf en cas de faibles précipitations. Dans ce dernier cas et éventuellement pour améliorer le taux de protéines dans le grain, une partie de la dose pourrait être reportée à un troisième apport au stade gonflement. Pour le blé dur, ce troisième apport, essentiel pour la richesse en protéines, peut être retardé jusqu’au stade dernière feuille. Dans tous les cas, l’agriculteur connaissant mieux ses parcelles et sur la base de ses observations et éventuellement d’analyses, est le mieux placé pour ajuster ces différents calculs et répartitions aux besoins réels de ses cultures. Cependant, dans la pratique céréalière marocaine, la grande majorité des agriculteurs utilisant des engrais (environ 50%, sur 20% des superficies, essentiellement des exploitations moyennes à grandes) se bornent généralement, à des apports inférieurs aux recommandations techniques et assez mal réparties sur le cycle. En effet, ils se limitent
à quelques quintaux de DAP (18-46-0) ou d’autres formules, en fond selon les types d’engrais disponibles, leurs moyens de financement et de l’ammonitrate (33% N) en couverture (entre tallage et montaison). Les quantités apportées en couverture sont fluctuantes et dépendent des années des précipitations et des prix des engrais azotés sur le marché, sujets à de fortes spéculations par les intermédiaires. Habituellement, le raisonnement des petits producteurs (échaudés par plusieurs années de sécheresse ou faiblesse des précipitations) est dicté par la peur des aléqs climatiques. Aini, ils apportent le moins possible en engrais de fond en pensant compenser par des apports ultérieurs de couverture si les précipitations sont suffisantes, sans tenir compte de la composition de ces engrais. NB : Il est préférable, si l’accès aux parcelles est possible, de désherber avant d›apporter les engrais de couverture pour éviter la concurrence par les adventices.
Techniques d’application des engrais de couverture
Sur les petites parcelles, les engrais de couverture peuvent être apportés manuellement alors que sur des superficies plus grandes l’utilisation d’épandeurs permet des gains importants en termes de temps (fenêtre réduite), de rentabilité et d’homogénéité (uniformité) d’application. Cependant, il est souvent difficile de trouver le bon compromis entre l’accès du tracteur dans le champ et la nécessité d’humidité pour l’apport d’engrais azotés (sols trop ou pas assez humides). En effet, l’apport d’engrais de couverture nécessite un minimum d’humidité et le passage du tracteur avec un épandeur chargé en engrais est plus difficile en terrain lourd, trop humide et en plus il laisse des traces qui seront très gênantes pour le travail de la moissonneuse-batteuse. Les distributeurs d’engrais les plus utilisés au Maroc sont des appareils centrifuges portés par le tracteur et constitués d’une trémie de capacité variable (300 à 400 kgs ou plus selon les modèles). La trémie est munie d’un agitateur pour éviter tout engorgement de l’outil. L’épandage de l’engrais, qui s’écoule par gravité, se fait par projection des granulés à une distance pouvant aller jusqu’à 10 m grâce à deux ou le plus souvent un seul disque horizontal, situé à la base de la trémie, et entraîné à grande vitesse par la prise de force du tracteur.
A remarquer que la quantité d’engrais tombant aux extrémités des planches est plus faible que le reste de la largeur de travail. Pour compenser cette hétérogénéité, on peut réduire la distance entre les passages du matériel pour que les deux largeurs successives se recouvrent légèrement. La consommation d’engrais au Maroc, dont les engrais azotés, a connu au cours des décennies une fluctuation importante. Les données de la FAO indiquent cependant qu’elle a stagné au cours des dernières décennies et qu’elle ne représente que 33% des besoins réels des blés. Ce faible niveau d’utilisation se traduit par un appauvrissement continu des sols marocains, handicape la production céréalière et met à mal l’autosuffisance alimentaire du pays. Les aléas climatiques y sont pour quelque chose, mais ils ne sont pas les seuls en cause. Pour rattraper ce retard, il est nécessaire de renforcer le conseil aux agriculteurs, de maitriser les circuits de commercialisation ainsi que d’améliorer les aides publiques et le revenu des céréaliculteurs. Des efforts ont été faits, mais d’autres plus importants, sont encore à faire.
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Atouts et faiblesses des herbicides utilisables sur céréales au Maroc Prof. Mohamed BOUHACHE Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat
Sous la pression des exigences des consommateurs et des défendeurs de l’environnement, les interventions de désherbage d’assurance et hâtives n’ont plus de place pour gérer un problème de mauvaises herbes dans une culture. Une gestion qui garantit un désherbage de qualité et durable doit être fondée et adoptée par nos céréaliculteurs. Une analyse du marché des herbicides et des pratiques des agriculteurs permet de souligner que le désherbage chimique des céréales tend vers l’impasse depuis les années 2000.
Périodes de désherbage
D’emblée, il faut signaler que les céréales se caractérisent par un développement rapide de leurs plantules et une forte densité de leur peuplement. Il en résulte généralement une bonne capacité de concurrence envers les mauvaises herbes. Cependant, une intervention pour éliminer la flore indésirable est inévitable. Dans le cas du semis direct ou de gestion de la résistance, une intervention avant semis ou en prélevée s’impose. Dans le reste des cas, des interventions en post émergence sont largement pratiquées. Avant le stade 3 feuilles de la céréale, il y a suffisamment d’espace et de sources de matière et d’énergie (lumière) au niveau du sol. Ainsi, à ce stade la nuisibilité des adventices est presque négligeable. La phase sensible des céréales s’étend du stade «trois feuilles» au stade «avant fin tallage ». Le désherbage de post émergence précoce, réalisé durant cette période, a pour objectif l’obtention d’un bon rendement de la culture et la valorisation des (intrants). Les interventions ultérieures (désherbage de post émergence tardif ) quant à elles ont pour objectif, essentiel-
lement, de rattraper toute opération ratée, éliminer les entraves à la récolte, empêcher la mise à graines de mauvaises herbes problématiques ou détruire des adventices difficiles à combattre dans d’autres cultures de la rotation. Malheureusement, c’est la période préférée par beaucoup de céréaliculteurs. En outre, les herbicides recommandés à ce stade sont moins nombreux, non diversifiés et risquent de porter préjudice à la culture (pytotoxicité).
Herbicides de présemis ou prélevée
Les herbicides mis en vente sur le marché national ont pour cible les dicotylédones et/ou les graminées et peuvent être utilisés en présemis, prélevée et en postlevée de la culture. Les traitements de présemis ou prélevée sont largement utilisés pour les céréales conduites en semis direct ou en irrigué (Tableau 1). L’utilisation des produits totaux (non sélectifs) à base du glyphosate, paraquat et glufosinate est fréquente en semis direct. Cependant les produits contenant
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le glyphosate restent de loin les plus dominants en ce mode de conduite (Photo 1). Ils sont appliqués sur la flore adventice ayant levé avant l’installation de la culture et parfois, ils sont combinés avec le semis. Cependant, seul le produit Boxer est homologué pour l’utilisation en prélevée. Les herbicides contenant la pendiméthaline nécessitent un sol bien travaillé avec une certaine humidité (minimum de 5 mm après traitement). Ainsi, ils sont utilisés pour désherber les céréales conduites en irrigué, mais il ne faut pas dépasser 1000 g/ha de matière active. Ce traitement a permis de contrôler le coquelicot résistant au 2,4D et aux herbicides de la famille des sulfonylurées dans la région de Sefrou. Après la levée de la céréale, les herbicides sont applicables en cours de végétation, avant et après la récolte de la culture. Pour contrôler les dicotylédones (dicots) et les graminées en un seul passage (one pass), 14 herbicides, tous inhibiteurs de l’Acétolactate Synthase (ALS, groupe B) et applicables au stade d’une feuille à fin tallage ou début montaison, sont homologués à cette fin au
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Tableau 1: Herbicides de présemis et prélevée utilisables sur céréales au Maroc (Index phytosanitaire Maroc 2016 et Index phytosanitaire ONSSA) Période d’application
Matières actives
Herbicides
Carfentrazone éthyle Affinex + Glyphosate
Présemis
Reglone Gramoxone
Paraquat
Omniquat
Famille chimique Spectre d’action
Sélectivité
Triazolinones
2,5 L
Diqua
Diquat
Dose/ ha
Glycines
4L 2-4 L
Dicots
Bipyridiles
Graminées
2-4,5L
Diquat + Paraquat
Dukatalon
4L
Glufosinate
Basta F1
4-5 L
Acides phosphoniques
Glyphosate
Plusieurs
2-3 L
Glycines
Saflufenacil
Heat WG
70 g
Oxyacétamides
Non
Dicots Blé, Orge
Prélevée
Pendiméthaline
Plusieurs
Prosulfocarbe
Boxer
2,2- 3L
5L
Dinitroanilines
Dicots
Triticale
Graminées
Seigle
Thiocarbamates
Blé
Herbicides de postlevée anti- graminées et dicotylédones
Tableau 2: Herbicides anti- graminées et dicotylédones de
postlevée utilisables sur blé au Maroc (Index phytosanitaire Maroc 2016 et Index phytosanitaire ONSSA) Produits commerciaux Dose (PC) /ha (PC)
Spectre d’action (x) Graminées Folles avoiAlpistes nes
Apyros
26,6 g
Archipel OD
1.0 L
x
x
Atlantis
500g
x
x
R a y Bromes grass
x
Dicots
Stade du Blé
x
x
2Feuilles -Montaison
x
x
x
2Feuilles - Montaison
x
x
x
2Feuilles -Fin tallage
Atlantis OD
1,5 L
x
x
x
x
x
3Feuilles- Montaison
Biscoto OD
0,8 L
x
x
x
x
x
3Feuilles -Fin tallage
Boxer
5,0 L
x
1Feuille - Tallage
x
Cossak OD
1,0 L
x
x
x
x
x
2Feuilles -Montaison
Everest 70 WG
43 g
x
x
x
x
x
2Feuilles -Montaison
Hussar evolution
1,0 L
x
x
x
x
2Feuilles -Fin tallage
Kalenkoa
0,8 L
x
x
x
x
3Feuilles -Fin tallage
Navigaror
1,0 L
x
x
x
x
3Feuilles -Montaison
Othello
1,0 L
x
x
x
x
x
3Feuilles -Fin tallage
Pallas 45 OD
0,5 L
x
x
x
x
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2Feuilles -Montaison
Swipe
1,0 L
x
x
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x
2Feuilles -Montaison
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Herbicides de postlevée anti- graminées 12
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Photo 3 Maroc. Le tableau 2 donne la dose recommandée, le spectre d’action et le stade d’application de chaque herbicide. Quatre herbicides n’ont pas d’effet sur le brome : Boxer, Hussar Evolution, Navigator et Swipe. Deux herbicides (Apyros et Boxer) ne sont pas recommandables pour le contrôle de la folle avoine. Un seul herbicide (Apyros) ne fait pas le ray-grass. Quant aux alpistes, elles ne sont pas contrôlées par Boxer. L’utilisation des herbicides anti-graminées reste une pratique très limitée, vu la superficie traitée chaque année (Photo 2). Ces herbicides sont plus utilisés dans les céréales conduites en intensif. Dans le cas où l’agriculteur décide d’éliminer les graminées, il dispose de 17 herbicides appartenant tous à la classe des herbicides inhibiteurs de l’Acétyl Coenzyme A Carboxylase (ACCase) (groupe A) avec une dominance quasi-totale de la matière active « Clodinafop-propargyl ». Cette matière active a l’avantage d’être sélective du blé jusqu’au stade floraison. Le tableau 3
donne la dose recommandée, les graminées sensibles ainsi que le moment d’application de chaque herbicide. Tous ces herbicides ne sont pas utilisables pour contrôler le brome. Mais ils contrôlent bien la folle-avoine et les alpistes. En outre, uniquement trois herbicides parmi la gamme ne font pas le raygrass, Cordon, Herbifort et Puma Super. Une attention particulière doit être apportée à la gestion du ray-grass qui a commencé à développer, ces dernières années, une résistance à cette catégorie d’herbicides dans plusieurs régions céréalières du Maroc. L’élimination des espèces dicotylédones dans les céréales est une pratique adoptée fréquemment par nos céréaliculteurs. Ce constat est étayé par le fait que cette catégorie d’herbicides fournit les deux tiers d’herbicides homologués dans cette filière. Plus de 50% des herbicides anti-dicots sont des produits à base de phytohormones (2,4D, MCPA et Dicamba) (Groupe O) qui sont utilisables
Tableau 3: Herbicides anti- graminées et de postlevée utilisables sur céréales au Maroc (Index phytosanitaire Maroc 2016 et Index phytosanitaire ONSSA) Produits commerciaux
D o s e (PC) /ha
(PC) Alexander
0.75 L
Avoine
0,75 L
Spectre d’action (x) Graminées Folles Alpistes avoines x x x
Stade du Blé R a y Bromes grass x
x
x
Axial 045 EC
1,0 L
x
x
x
Brumby 80 EC
0,75 L
x
x
x
Buguis
0,6 L
x
x
x
Clodval
0,75 L
x
x
x
2Feuilles -Floraison 2Feuilles –Montaison 2Feuilles –Floraison
Cordon
1,0 L
x
x
3Feuilles –Montaison
Herbifort
1,0 L
x
x
2Feuilles- Montaison
Karter 80 EC
0,75 L
x
x
x
Milvin
0,75 L
x
x
x
Pikto 080 EC
0,75 L
x
x
x
Puma super
1,0 L
x
x
Rubah
0,75 L
x
x
2Feuilles –Montaison x
Thallis 240 EC
0,25 L
x
x
x
Tiptop 240/60 EC
0,25 L
x
x
x
Topik 080 EC
0,75 L
x
x
x
Traxos 045 EC
1,22 L
x
x
x
Herbicides de postlevée anti dicotylédones 14
2Feuilles –Floraison
2Feuilles –Floraison
3Feuilles-Montaison
à un stade avancé du blé (mi-tallage). Les herbicides inhibiteurs de l’ALS constituent la deuxième catégorie d’herbicides qui fournit de nombreux produits anti-dicots. Ces herbicides sont plus efficaces lorsqu’ils sont utilisés sur des plantules très jeunes. Tandis que les phytohormones ont l’avantage de contrôler les plantes plus développées. De même, certains herbicides à base de 2,4D + MCPA sont utilisables au stade gonflement du blé. Le tableau 4 donne la dose recommandée et le stade d’utilisation de chaque herbicide. Le mélange extemporané entre les herbicides des deux catégories est possible ou même pratiqué pour élargir le spectre d’action du traitement et réussir l’opération de désherbage. Bien que Sekator OD soit homologué pour contrôler les dicots, il a aussi un effet sur les graminées. Parfois, si l’année est pluvieuse ou si les pluies surviennent avant la récolte ou si l’opération de désherbage est ratée (Photo 3), une intervention tardive en fin de cycle avec des herbicides s’impose en cas de présence de mauvaises herbes au moment de la récolte. Cette opération a pour objectifs de dessécher les mauvaises herbes de fin de cycle, et par conséquent, faciliter la récolte ou de contrôler les vivaces. Malheureusement, aucun herbicide de pré-récolte n’est homologué au Maroc. A titre indicatif, les herbicides à base de 2,4 D, Dicamba, Glyphosate, Diquat et Saflufenacil sont recommandables pour cette fin. Cependant, leur utilisation est sujette à certaines conditions et/ou restrictions en relation avec la destinée de la récolte (Tableau 5). Les produits à base du glyphosate sont plus indiqués pour lutter contre les vivaces avant ou même après la récolte. Contrairement aux herbicides de contact, les herbicides systémiques agissent le plus souvent loin de leurs points d’entrée dans la plante. Ainsi, le mode d’action englobe tous les phénomènes qui contribuent à la destruction d’une plante traitée avec un herbicide auquel elle est sensible. Ils comprennent la pénétration de l’herbicide dans la plante, la métabolisation qu’il peut subir, sa translocation (déplacement) vers son site d’action, son interaction avec sa cible biochimique et ses conséquences physiologiques qui conduisent à la mort ou la destruction de la plante. La connaissance du mode d’action des herbicides revêt une importance particulière en permettant de connaitre les facteurs de réussite ou d’échec d’un traitement. En outre, avec le développement des résistances des adventices aux différents herbicides et pour bien gérer ce phénomène, le comité d’action de la résistance aux herbicides (HRAC) a préconisé la classification des matières actives (herbi-
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cides) selon leurs sites d’action (cible) en leur attribuant une lettre par groupe. Ainsi, la rotation ou changement des matières actives (de différentes familles chimiques) ayant la même lettre est une pratique inutile pour éviter l’apparition de la résistance. Uniquement, trois sites d’action constituent la cible biochimique de la presque totalité des herbicides utilisés sur céréales au Maroc (Tableau 6). Le premier groupe a pour cible l’auxine (groupe O) en perturbant l’équilibre hormonal normal qui régit la division et l’élongation cellulaires, la synthèse des protéines et la respiration. Le deuxième groupe d’herbicides a pour cible l’Acétolactate Synthase (ALS) ou Acétohydroxyacide Synthase (AHAS, groupe B), enzyme impliquée dans la synthèse de trois acides aminés : valine, leucine et isoleucine. Le troisième groupe d’herbicides a pour cible cette fois-ci l’enzyme Acétyl-Coenzyme A Carboxylase (ACCase, groupe A), impliquée dans la synthèse des lipides.
Gestion de la résistance aux herbicides
L’utilisation des herbicides pour éliminer les adventices devient une méthode recherchée et utilisée d’une façon exclusive par nos agriculteurs. Les herbicides assurent une lutte rapide, efficace et économique, et par conséquent, ils doivent être considérés comme des outils à préserver. En cas d’utilisation non raisonnée et/ou abusive, il faut s’attendre au phénomène de la résistance qui les rendra inefficaces. Déjà à l’échelle mondiale, 65 espèces associées à la culture du blé ont été déclarées résistantes aux herbicides utilisés sur cette culture en 2016. Au Maroc, les doléances concernant ce phénomène ont été faites depuis 2000 avec la résistance du ray-grass (Lolium rigidum) aux herbicides antigraminées du type ACCases (Fops, Dimes et Dens) et du coquelicot (Papaver rhoeas) aux herbicides aiti-dicots tels que 2,4 D et Tribénuronméthyle. En 2011, le ray-grass a développé aussi une résistance aux herbicides du type ALS. Actuellement plus de 100 milles hectares sont touchés par ce phénomène dans les principales régions agricoles du pays.
Tableau 4: herbicides anti dicotylédones homologués au Maroc (Index Phytosanitaire Maroc 2016)
2,4 D, MCPA,
Stade de la céréale recommandé (x) DéDose/ha 2-3 Mi-tal- Fin-tal- Montai- Gonflebut-talfeuilles lage lage son ment lage 25 produits x x x
2,4D + MCPA
6 produits
Arrat
200 g
Connex
50 g
Calistar Deft Derby 175 SC
12,5 g 30,0 g 50 ml
Dialen Super SL
0,75 L
Dicamba Super
0,5 L
Granstar 75 DF
12,5 g
x
Harmony Extra
20 g
x
Hdidane ultra
1,0 L
Lancelot
1,0 L
Lintur 70 WG Metro
Produits commerciaux
x
x
x
x
x
x
x
x
x x
x x x
x x x
x x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
150 g
x
x
x
x
30 g
x
x
x
x
Metsy
30 g
x
x
x
x
Mezzo
30 g
x
x
x
x
Mustang 306 SE
0,6 L
x
x
x
x
Nuance
12,5 g
x
x
x
x
Nautilis
12,5 g
x
x
x
x
Primma Star
12,5
x
x
x
x
Sekator OD
150 ml
x
x
x
x
Skylla
12,5 g
x
x
x
x
Starkem 60 WG
10 g
x
x
x
x
Superflox
1,0 L
x
x
x
x
Tarzan 60 WG
10 g
x
x
x
x
Tivmetix OD
200 ml
x
x
x
x
Tornadose
0,6 L
x
x
x
x
Herbicides de pré-récolte
x
x
x
Dans le cadre des rotations biennales (céréales/betterave et céréales/légumineuses) pratiquées par nos agriculteurs, la gestion du ray-grass et du coquelicot résistants aux herbicides devient une opération très délicate, car ces espèces ont développé une résistance multiple à tous les herbicides antigraminées de post levée pour le ray-grass et anti-dicots pour le coquelicot. Une fois que la résistance est confirmée, il convient d’opter pour un herbicide de rechange auquel la mauvaise herbe n’est pas résistante. C’est Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017
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une solution facile mais pas durable. Effectivement, pour contrôler les premiers cas de résistance manifestée par le ray-grass et le coquelicot, nous avons utilisé des herbicides qui ont des sites d’action différents. La principale crainte soulevée par cette attitude est de voir apparaître une résistance multiple, comme cela s’est produit aux Doukkala
et auTadla avec le ray-grass. Cette évolution corrobore le proverbe chinois qui dit « Si tu ne changes jamais de direction, tu finiras par arriver là où tu allais ». Actuellement, aucun herbicide de post émergence ne contrôle cette graminée. Ainsi, l’application du Boxer en pré levée du blé reste le seul herbicide homologué disponible. Bien qu’elle ne soit pas
autorisée sur céréales au Maroc, la pendaméthaline peut aussi jouer sélectivement ce rôle. De même, Lancelot est la seule possibilité pour lutter contre le coquelicot résistant dans le blé.
Tableau 5: Herbicides de pré-récolte utilisables sur blé Herbicides (matière active)
Conditions d’application
Cibles
Objectifs
-Dicots et graminées
-Dessiccation
-Annuelles et vivaces
-Contrôle
-humidité du grain < 30%
2,4D
Dicots
Dessiccation
Stade grain pâteux
Paille non utilisable pour le bétail
2,4D + Dicamba
Dicots
Dessiccation
Stade grain pâteux
Paille non utilisable pour le bétail
Dicamba
Dicots
Dessiccation
Stade grain pâteux
Faire un test de germination pour la semence
Diquat
Dicots et graminées
Dessiccation
Stade grain pâteux
-
Saflufenacil
Dicots annuelles
Dessiccation
Stade grain pâteux
Non utilisable pour la production de semences
Glyphosate
Observations
-Stade grain pâteux
-Non utilisable pour la production de semences -Paille utilisable pour le bétail
Mode d’action des herbicides
Tableau 6: Sites d’action des herbicides utilisables sur céréales au Maroc (Index phytosanitaire Maroc 2016 et Index phytosanitaire ONSSA) Groupe HRAC
Herbicides
Groupe HRAC
(site d’action)
Herbicides
(site d’action) Herbicides anti-graminées et dicotylédones
B (Inhibition de l’enzyme ALS)
Apyros, Archipel OD, Atlantis, Atlantis OD, Cossak OD, Everest 70 WG, Pallas 45 OD
B et F1 (Inhibition ALS et enzyme phytoène désaturase)
Biscoto OD, Kalenkoa Othello
B et A
Hussar evolution, Navigaror, Swipe
N (Inhibition des lipides/ gibbérellines)
Boxer
A (Inhibition de l’enzyme ACCase)
Alexander, Avoine, Axial 045 EC, Brumby 80 EC, Buguis, Clodval, Cordon, Herbifort, Karter 80 EC
Herbicides anti-graminées A
Milvin, Pikto 080 EC Puma super, Rubah, Thallis 240 EC, Tiptop 240/60 EC, Topik 080 EC, Traxos 45 EC
Herbicides anti-dicotylédones O (Inhibition de croissance)
2,4 D, MCPA et 2,4 D + MCPA) (31 produits, voir index phytosanitaire 2016)
B
Connex, Calistar, Deft, Derby B 175 SC, Granstar 75 DF, Harmony Extra, Metro, Metsy, Mezzo,
O et B
Arrat, Lancelot 450 WG, Lintur 70 WG
16
O
O et B
Dialen Super SL, Dicamba Super, Hdidane ultra, Superflox Nuance, Nautilis, Primma Star, Sekator OD, Skylla, Starkem 60 WG, Tarzan 60 WG, Tivmetix OD Mustang 306 SE, Tornadose
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Phytoprotection
Principales maladies du blé au Maroc
Pr. Ezzahiri Brahim Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat
Le blé peut être attaqué par de nombreux agents pathogènes à différents stades de son développement, du semis jusqu’à la récolte. Malgré que le blé puisse être attaqué par une panoplie d’agents pathogènes, les observations faites sur le terrain ces dernières années au Maroc ont montré qu’il existe deux principaux groupes de maladies qui peuvent affecter sérieusement le rendement du blé, localement et à grande échelle.
L
e premier groupe est composé de trois maladies foliaires, la septoriose et les rouilles jaune et brune. Ces maladies sont favorisées par les conditions pluvieuses et humides. Leur développement peut être explosif dès le stade épiaison du blé. La lutte contre ces maladies foliaires repose sur la combinaison de méthodes culturales (rotation, labour d’été), génétiques (résistance et tolérance variétale) et traitements chimiques foliaires. Le deuxième groupe est composé de pourritures racinaires, du piétin échaudage et de la fusariose de l’épi. Les maladies de ce groupe sont favorisées par la combinaison de conditions hydriques et édaphiques spécifiques et peuvent occasionner localement des pertes spectaculaires et irréversibles. La gestion des maladies de ce groupe repose essentiellement sur l’utilisation de méthodes culturales préventives.
Maladies foliaires Les septorioses
Deux espèces de septorioses attaquent le blé : Septoria tritici responsable de la septoriose des feuilles et Stagonospora nodorum responsable de la septoriose des glumes. Les deux espèces de septorioses sont présentes au Maroc avec une quasi-dominance de Septoria tritici. Les septorioses sont importantes en années pluvieuses et humides. Elles sont fréquentes dans les régions de Doukkala, Chaouia, Sais, Gharb et Zaïre. Elles peuvent s’étendre à Figure 1. Développement graduel du bas vers le haut de la septoriose sur blé
d’autres régions céréalières en années exceptionnellement pluvieuses. Vu son importance, nous allons traiter exclusivement la septoriose des feuilles. Celle-ci apparait sous forme de lésions nécrotiques foliaires (Figure 1) réduisant ainsi les surfaces photosynthétiques vertes. Ce qui impacte négativement la croissance de la plante et donc le rendement final. Les pertes de rendement peuvent aller jusqu’à 30% en cas d’attaque sévère du blé. La principale source de contamination primaire de la septoriose des feuilles est constituée par les chaumes du blé à la surface du sol. En présence de chaumes contaminés par les pycnides de Septoria tritici, les premières infections apparaissent sur les plantules du blé. L’humidité de saturation est indispensable pour tous les stades d’infection. On considère qu’après la pluie, une contamination réussie nécessite une période d’humidité relative de saturation de 15 à 20 heures, avec une température supérieure à 10°C. Ce qui fait que des précipitations fréquentes et des températures modérées (5-20°C) sont propices au développement de la septoriose des feuilles. L’éclaboussure des gouttes de pluie au contact des feuilles portant les pycnides du champignon, provoque la contamination des étages supérieurs de la plante. La maladie monte ainsi progressivement du bas vers le haut de la plante. La maladie peut être observée en décembre sur du blé semé précocément, mais elle est plus fréquente à partir du mois de mars du stade redressement à début montaison.
Figure 2. Foyer de rouille jaune sur blé
La rouille jaune
La rouille jaune est devenue à côté de la septoriose, la principale maladie du blé depuis 2010 au Maroc. Les attaques sont observées presque exclusivement sur les variétés de blé tendre. Le pays a connu des épidémies plus ou moins extensives de cette maladie presque annuellement durant les six dernières années. Ce changement drastique est lié à l’extension des superficies emblavées en blé tendre qui sont passées de 800.000 hectares en 1985 à plus de 2 millions d’hectares aujourd’hui, à l’utilisation de variétés productives de cette espèce mais très sensibles à la rouille jaune et à l’apparition d’une nouvelle race virulente de Puccinia striiformis. Cette race appelée Warrior, plus agressive, est responsable de développements épidémiques répétés de la maladie dans les pays situés dans la même zone épidémiologique que le Maroc. Il s’agit notamment des pays de l’Europe occidentale, où la maladie a été particulièrement sévère en 2014. L’agent responsable de la rouille jaune est un parasite obligatoire, qui a besoin d’un hôte vivant pour sa survie. Ce qui fait, qu’en absence de l’hôte principal, le champignon continue son développement en été sur des repousses de blé «Green bridge » dans des zones fraiches en altitude. De même, cet agent pathogène a la capacité de se disséminer par le vent sur de longues distances. Ceci peut favoriser un échange d’inoculum entre certains pays de l’Europe occidentale et le Maroc pendant la saison pluvieuse. La rouille jaune se manifeste sous forme de pustules jaunâtres, alignées le long des nervures des feuilles, sous forme de stries. Le développement de l’infection est de type systémique. Ce qui fait qu’une spore infectieuse peut générer une multitude de pustules le long des nervures. Cette propriété singulière fait que cette maladie est de caractère explosif. De même, les premières infections par le champignon apparaissent d’abord sous forme de foyers localisés (Fig. 2) avant la généralisation de la maladie dans un champ donné. Le blé est sensible à la maladie du stade plantule au stade adulte. Les pertes peuvent aller jusqu’à 70% si l’attaque est généralisée dès le stade gonflement.
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Maladies du blé La rouille brune
La rouille brune est une maladie endémique au Maroc, qui apparait annuellement à des degrés variables en fonction des conditions climatiques. Le cycle de vie de l’agent pathogène responsable de la rouille brune est complexe et implique un hôte principal et un hôte alternatif. Au Maroc, la rouille brune a comme hôte alternatif fonctionnel Anchusa italica. L’agent pathogène Puccinia triticina se conserve sous forme de téleutospores sur les chaumes du blé. Ces téleutospores en présence de la pluie vont germer et infecter les plantes de l’hôte alternatif se trouvant à proximité des chaumes. A leur tour, les spores produites sur l’hôte alternatif vont infecter les plantules de blé. Ce qui fait que les premières infections du blé, par la rouille apparaissent précocément au stade tallage dans certains endroits. Ce qui donne lieu plus tard à la formation de foyers d’infection dont la caractéristique est la présence de pustules de rouille sur les feuilles de base des plantes. Par la suite, le vent assure la dissémination des spores de l’agent pathogène dans des zones plus vastes, provoquant ainsi des infections généralisées du blé à partir de l’épiaison (Figure 3). La maladie peut se développer aussi bien sur des variétés sensibles de blé tendre que de blé dur.
Gestion des maladies foliaires
Une protection réussie de la culture du blé contre les maladies foliaires se base sur l’utilisation combinée de moyens préventifs et curatifs. Cette combinaison est composée de l’utilisation de semences saines, de l’adoption d’un assolement adéquat, du choix de variétés résistantes et de l’utilisation raisonnée de fongicides. Les pratiques culturales comme l’assolement et la gestion des résidus sont importantes pour le contrôle de la septoriose. Celle-ci est causée par un champignon dont la survie est dépendante des résidus du blé à la surface du sol. Ce qui fait que les champs de blé les plus disposés à l’attaque de cette maladie sont ceux dont le précédent était un blé. De même, le champignon responsable de la septoriose a besoin du temps pour d’abord s’installer dans un blé au stade jeune avant de se propager vers les étages supérieurs après la montaison, et ce en présence de la pluie. Les semis précoces sont plus vulnérables
Figure 3. Attaque sévère de rouille brune sur blé dur
aux attaques de la septoriose que les semis tardifs. Les plantules issues des semis précoces sont exposées à l’infection par la septoriose parce que les températures sont encore douces, et ce en présence de la pluie. La résistance variétale, quand elle existe, reste la méthode de lutte la plus économique et la plus pratique contre les maladies foliaires du blé. Certaines variétés de blé dur et tendre inscrites au catalogue sont résistantes à une ou plusieurs de ces maladies foliaires. La prise en considération de la résistance variétale dans la gestion des maladies foliaires va permettre de faire des économies sur les dépenses en matière de lutte chimique. Seulement dans beaucoup de situations, les variétés de blé sont sensibles à une ou plusieurs maladies foliaires principales. Ce qui fait que le recours à la lutte chimique devient indispensable.
Raisonnement de la lutte chimique Détermination des risques d’infection Septoriose
Les premières lésions de septoriose sont observées sur les feuilles basales et sont détectables à partir du stade tallage. La progression de la maladie se fait de bas en haut. Elle est lente avant épiaison mais rapide après. Suite à la détection des symptômes de ces maladies sur les feuilles inférieures du blé, la décision du traitement fongicide est prise lorsque les conditions de dissémination de ces maladies sont présentes. Les précipitations constituent le facteur de dissémination principal de la maladie. Quand la pression de la maladie est élevée, l’intervention avec des fongicides est bien justifiée pendant la montaison (lorsque 2 nœuds sont apparents sur la tige du blé).
Rouille jaune
Le risque de la rouille jaune est évalué par la localisation des premiers foyers de cette maladie dans le champ de blé. Si ces premiers signes de la maladie sont présents dans une parcelle, toutes les variétés sensibles avoisinantes sont menacées par cette maladie très contaminatrice. Il est conseillé alors de traiter les variétés sensibles de blé tendre à l’aide de fongicides. Le développement de la rouille jaune est favorisé par un temps à ciel couvert, une humidité élevée et des températures fraiches.
Rouille brune
L’appréciation du risque de la rouille brune se base sur la détection des premières pustules de la maladie sur les 2 dernières feuilles. Des périodes humides (pluie, rosée, brouillard) et des températures modérées favorisent le développement de la rouille brune entre mi-février et fin avril en fonction des régions.
Stades critiques d’infection du blé
La septoriose et les rouilles brune 18
et jaune se propagent rapidement dès le stade épiaison du blé. De ce fait, ces maladies affectent essentiellement le remplissage des grains et par conséquent la stratégie de lutte chimique contre ces maladies doit cibler la protection des deux dernières feuilles du blé. Quand la pression de la maladie est élevée dans une zone, un deuxième passage serait nécessaire 3 à 4 semaines après le premier traitement fongicide.
Choix des fongicides
Les spécialités disponibles sur le marché sont efficaces à des degrés variables vis-à-vis de la septoriose et des rouilles jaune et brune. Les fongicides homologués sur blé contre ces maladies au Maroc (Index phytosanitaire, AMPP et site de l’ONSSA) appartiennent à deux familles chimiques principales: les triazoles et les strobilurines. En absence de stratégies d’utilisation de ces fongicides, les risques de développement de la résistance à ces substances sont très élevés. L’expérience a montré qu’en très peu de temps, les strobilurines, utilisées à très large échelle en Europe, ont perdu l’essentiel de leur efficacité. De même, de nombreuses substances actives de la famille des triazoles ont perdu progressivement de leur efficacité au fil des années. Ces phénomènes de résistance concernent surtout la septoriose. Au Maroc et en absence de données sur l’état de résistance aux fongicides de différentes espèces de champignons responsables de maladies foliaires du blé, il serait judicieux d’adopter une stratégie permettant de prolonger la durée de vie des substances fongicides actuellement disponibles sur le marché. Cette stratégie doit se baser sur l’alternance des fongicides à modes d’action différents et l’utilisation des mélanges de matières actives appartenant à différentes familles chimiques.
Maladies des racines et de l’épi
Un système racinaire sain et vigoureux est nécessaire pour assurer l’absorption de l’eau et des éléments nutritifs indispensables à la croissance et au développement des plantes. Ces fonctions sont perturbées lorsque les racines sont attaquées par des agents pathogènes. Les maladies du pied et des racines causées par des champignons au Maroc chez le blé sont les pourritures communes ou sèches et le piétin échaudage. Les pourritures racinaires communes se développent dans les zones à faible pluviométrie (arides et semi-arides). Par contre, le piétin échaudage est observé dans les zones humides. Quant aux maladies de l’épi, la fusariose peut causer des dégâts importants en années pluvieuses, avec un début de printemps humide. Les autres maladies de l’épi, la carie et le charbon nu ne sont observés qu’occasionnellement au Maroc, grâce à la grande utilisation de semences certifiées et traitées.
Les pourritures racinaires communes
La maladie des pourritures racinaires se manifeste aussi bien sur blé tendre que sur blé dur.
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Figure 4. Piétin échaudage sur blé
Des pertes localisées peuvent être occasionnées par la diminution du tallage, par la réduction de la taille des épis et par la perte des plantes. Cette maladie apparait plus particulièrement dans les zones à faible pluviométrie (arides ou semi arides). Les champignons responsables de cette maladie sont Cochliobolus sativus, Fusarium culmorum et F. graminearum. Les plantes atteintes montrent des épis blancs non remplis. Pour s’assurer de la nature exacte de la maladie, on arrache quelques plantes atteintes et on examine le système racinaire. Des lésions brunes sont observées sur le collet, sous le collet et les racines. Les champignons responsables des pourritures racinaires survivent sous forme de spores dans le sol et sur les résidus des plantes hôtes, à une profondeur de 10 à 15cm. L’infection du sous collet et des racines émergeant du collet est due à la présence de l’inoculum à une profondeur superficielle du sol. Les agents pathogènes responsables des pourritures racinaires sont considérés comme des agents de faiblesse. Ils s’attaquent aux plantes quand celles-ci sont affectées par des stress environnementaux importants. La gravité des pourritures est favorisée par la sécheresse, le semis profond, le manque de tallage.
Lutte contre les pourritures racinaires
La rotation et la jachère restent les méthodes les plus appropriées pour la prévention des pourritures racinaires du blé. Des rotations avec des dicotylédones, comme les légumineuses réduisent le risque de développement des pourritures racinaires. Le traitement des semences avec des fongicides à large spectre d’action, protège les racines du blé des attaques des champignons responsables de la pourriture racinaire. D’autres pratiques sont aussi utiles dans la protection du blé contre les agents des pourritures racinaires, comme le non-labour et le semis superficiel. De même une fertilisation azotée et potassique correcte a un effet indirect sur les pourritures racinaires en améliorant la vigueur des plantes du blé, et par conséquent, leur résistance à l’infection par les agents responsables de ces maladies. Certains auteurs ont rapporté aussi, que la forme ammoniacale de l’azote est plus efficace que la forme nitrate dans la réduction de l’activité des agents des pourritures racinaires.
Piétin échaudage
Le piétin échaudage est causé par un champignon du sol, Gaemannomyces gramins var. tritici qui dans un premier temps attaque les racines. Il peut s’attaquer au blé à tout moment durant la saison. Les pertes de rendement peuvent at20
teindre 50% dans les cas les plus graves. Les plantes sévèrement infectées sont naines, développent peu de talles et peuvent mourir prématurément. Comme autres conséquences du piétin échaudage, on peut citer les grains chétifs (maturité précoce) et des épis vides. Un des symptômes caractéristiques du piétin échaudage est le noircissement des racines qui peut avoir lieu dès le stade plantule. A l’épiaison, les plantes atteintes sont de couleur blanche (paille sèche), et les épis sont blancs et desséchés. C’est un symptôme caractéristique de l’échaudage. Les symptômes apparaissent sous forme de petits foyers ou de grandes zones irrégulières. Les plantes atteintes peuvent être facilement retirées du sol. Ces symptômes apparaissent pendant le remplissage. On assiste à un échaudage complet de toute la plante avec ses talles. Quand on examine les racines des plantes malades, on observe des nécroses noires parfois étendues à toute la racine. Le bas de la tige présente un manchon noir de 1 à 3 cm qui peut remonter au-dessus du plateau de tallage (Figure 4). Les symptômes apparents du piétin échaudage peuvent être confondus avec d’autres anomalies (fusariose de l’épi et cèphe). Pour le piétin échaudage, tous les épis du pied sont échaudés. La fusariose entraine l’échaudage partiel des épis (échaudage de groupes d’épillets sur épi). Le cèphe est un insecte qui sectionne la tige. Par conséquent, lorsqu’on tire une plante atteinte, seul l’épi vient facilement. Le champignon responsable du piétin échaudage est spécifique aux graminées. Sa gamme d’hôtes comprend les blés dur et tendre, l’orge et le brome. La source d’inoculum est constituée principalement par les résidus des cultures hôtes. L’inoculum du champignon s’accumule lentement dans le sol. La survie du champignon est de courte durée. L’agent responsable du piétin échaudage se maintient dans la couche aérée du sol jusqu’à 5 à 10 cm, grâce à sa sensibilité au gaz carbonique. Les sols aérés, favorisent les contaminations par le piétin échaudage qui y trouve l’oxygène dont il a besoin et peu de gaz carbonique qui lui est néfaste. Ainsi, le piétin échaudage est moins fréquent en sol tassé ou lorsque l’aération du sol est faible. Pour limiter les attaques, il est donc recommandé de broyer finement et de répartir les résidus de paille. Le champignon survit sous forme de mycélium saprophyte sur les résidus des cultures hôtes. C’est un mauvais compétiteur qui ne peut pas survivre sans sa base nutritive. Les plantes de blé sont infectées lorsqu’elles rentrent en contact avec des résidus infestés par le champignon. C’est donc à partir des résidus proches des racines du blé que la colonisation va avoir lieu. L’infection va avoir lieu sur les poils absorbants ou les radicelles. A partir de cette base l’invasion va tou-
cher tous les tissus racinaires. Le piétin-échaudage est favorisé par un climat doux et pluvieux en automne. Aussi, les semis tardifs de fin novembre ou décembre sont généralement moins exposés aux attaques car les températures sont plus froides à cette époque. Une fois qu’une infection est établie, le champignon se déplace d’une racine à une autre, infectant les racines d’autres plantes. Ce qui fait que l’infection par le piétin échaudage se manifeste sous forme de foyers plus ou moins larges de plantes malades. Puisque le développement de la maladie est favorisée par les conditions humides, les foyers sont souvent localisés dans les zones les plus humides ou les moins drainées. Il existe ainsi deux phases d’infection du blé par le champignon du piétin échaudage. Une infection primaire qui a lieu en automne à partir de l’inoculum dans le sol et une infection secondaire (de plante à plante) qui a lieu au début du printemps. La maladie progresse aussi des racines vers le collet. Si le niveau de l’infection primaire est élevé, l’infection secondaire va être importante en temps humide et chaud. Les conditions optimales de son développement sont une humidité élevée du sol et une température du sol entre 10 et 20°C. Le piétin échaudage est favorisé par la monoculture, les sols légers à pH alcalins et de faible fertilité, des hivers doux et humides et des printemps pluvieux et les semis précoces. La maladie peut se développer aussi dans les sols lourds. Aussi, la pratique du semis direct est favorable au développement du piétin échaudage. La sécheresse pendant le remplissage des grains accentue les symptômes et aggrave les dégâts. De même, la densité des plantes favorise le développement de la maladie, En effet, plus la densité de semis est élevée, plus le chevelu racinaire est dense. Ce qui fait que l’expansion du piétin échaudage est facilitée.
Lutte contre le piétin échaudage
Le piétin échaudage est causé par un champignon qui se conserve sur les débris des plantes hôtes dans le sol Ce qui fait que la lutte contre cette maladie se base sur des méthodes préventives qui défavorisent l’activité du champignon dans le sol. Il est important d’abord que l’inoculum soit réduit au maximum en automne, pour cela il faut éviter toutes les situations qui lui permettent de subsister et de se développer, en particulier en évitant de laisser des résidus de récolte (chaumes) ou des repousses de céréales à paille ou des adventices (en particulier les graminées), à la surface du sol. La maladie est affectée par la température et l’humidité du sol et aussi par les pratiques culturales. Puisque les facteurs climatiques ne peuvent pas être contrôlés, on peut alors agir sur les pratiques agronomiques pour ralentir le développement de la maladie. Ces pratiques correspondent aux rotations, au contrôle des adventices, à la gestion des résidus des cultures précédentes, et à la fertilisation azotée. Pour la lutte chimique, il n’ya pas de traitement curatif, mais le recours au traitement des semences avec des substances actives spéci-
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Figure 5. Fusariose de l’épi sur blé dur
fiques, peut remédier partiellement à la maladie.
Rotation
La rotation avec des espèces non–hôtes comme les légumineuses ou bien la jachère travaillée est la méthode la plus efficace pour le contrôle du piétin échaudage. Il est important de contrôler les graminées hôtes (Bromus spp., Agropyron spp., Agrostys spp.) dans la rotation ou la jachère. En effet, le champignon du piétin échaudage recherche le plus vite possible un support vivant pour assurer sa survie, car ses capacités de survie en saprophyte sur les racines contaminées sont limitées. Il est donc essentiel de détruire les repousses de céréales dans l’inter-culture ainsi que les graminées adventices. Leur présence peut limiter fortement l’impact de l’allongement de la rotation en développant des sources d’inoculum. L’agent pathogène se conserve sur les débris des plantes hôtes. La survie de l’agent pathogène est très faible en absence de ces résidus. Le champignon du piétin-échaudage est un faible compétiteur. Pour assurer sa survie, il recherche le plus vite possible un support vivant. Ce qui fait que le plus grand risque du piétin échaudage est associé en premier lieu à la monoculture (2 à 4 ans de blés successifs).
Labour
Les méthodes conventionnelles de labour sont plus utiles pour le contrôle du piétin échaudage que le non-labour. Les méthodes conventionnelles entrainent l’enfouissement des résidus et par conséquent leur décomposition rapide, ce qui affaiblit le champignon responsable du piétin échaudage. De même ces méthodes exposent le sol à plus de chaleur qui agit sur les structures de conservation du champignon en été.
Fertilisation azotée
Comme règle générale, les formes ammoniacales de l’azote (comme le sulfate d’ammonium) inhibent l’activité du piétin échaudage, en réduisant le pH autour des racines.
Traitement des semences
Les semences peuvent être traitées spécifiquement contre le piétin échaudage. Ce traitement n’est justifié que dans des situations à grand risque du piétin échaudage. Deux substances actives sont préconisées dans ce traitement : Fluquinconazole et Silthiofam. Le traitement des semences ne contrôle que 50% du piétin échaudage dans le meilleur des cas.
Fusariose de l’épi
La fusariose de l’épi du blé est une maladie communément présente dans les pays à climat tempéré humide. Dans la région méditerranéenne, cette maladie peut se développer de temps en temps lorsque la période d’épiaison et de floraison coïncide avec un climat exceptionnellement humide comme c’était le cas de certaines régions du Maroc en 2013. Cette maladie est importante non seulement à cause des pertes qu’elle engendre, mais surtout en raison de la production de mycotoxines par les agents pathogènes qui y sont associés. Ce qui fait
que les pays, dont les céréales sont régulièrement attaquées par la fusariose, ont des législations qui limitent la concentration des mycotoxines dans les grains de céréales et les produits dérivés. Une quinzaine d’espèces de champignons sont responsables du développement de la fusariose. Les plus importantes sont : Fusarium graminearum, Fusarium culmorum et Michrodochium nivale.
Production de mycotoxines
Plusieurs mycotoxines sont produites par les espèces de Fusarium, dont la plus importante est la Dioxynivalenol (DON) ou Vomitoxine. La consommation en grande quantité de cette toxine entraine des vomissements, des maux de tête et de la fièvre. La quantité de la toxine DON tolérée est de 1 μg/kg/j. L’observation des symptômes de la fusariose sur l’épi n’est pas une indication de la contamination des grains par les mycotoxines. Par contre, la présence de grains endommagés par la fusariose est un signe de la présence éventuelle des mycotoxines. Cependant, la relation entre le nombre de grains fusariés et la teneur en mycotoxines n’est pas toujours consistante. De plus, certaines espèces comme Michrodochium nivale ne produit pas de toxines. Ce qui fait qu’on ne peut pas généraliser et que chaque champ doit être considéré séparément. Ce sont les analyses des grains à la récolte qui permettent de déterminer les niveaux de leur contamination par les mycotoxines. La gamme d’hôte des espèces de Fusarium est large. Chez les céréales, on trouve comme espèces hôtes: le blé dur, le blé tendre, le maïs, l’orge et l’avoine. Le blé dur est très sensible à la maladie. Les agents responsables de la fusariose de l’épi se conservent sur la semence, les débris et dans le sol. La contamination et l’infection de l’épi du blé par les spores des espèces fusariennes est favorisée par des pluies fréquentes, des périodes prolongées d’humidité de saturation et un temps doux (optimum: 20°C) entre l’épiaison et la floraison. La maladie peut continuer son développement en présence de conditions humides après la floraison. Des pluies avant la récolte peuvent aggraver la contamination du grain par les mycotoxines Les symptômes de la fusariose apparaissent sur blé, 2 à 3 semaines après la floraison. Ils commencent par une décoloration progressive d’un ou de plusieurs épillets. Ces symptômes évoluent pour donner le blanchiment prématuré d’une partie ou de la totalité de l’épi. Sur les épillets on peut parfois observer une coloration rose saumon sur les épillets infectés (Fig. 5). Des lésions foliaires sont aussi associées à Michrodochium nivale, A la maturité, les grains fusariés sont petits et ridés et à aspect crayeux. La fusariose de l’épi entraine des dégâts à deux
niveaux : • Dégâts quantitatifs direct au champ : baisse de rendement, conséquence de l’avortement et de la baisse du poids des grains. • Dégâts qualitatifs : baisse de la qualité technologique des grains infectés et contamination potentielle de ces derniers par des mycotoxines susceptibles de se retrouver dans l’alimentation humaine et animale.
Lutte contre la fusariose de l’épi
Appréciation du risque de la fusariose Les principaux facteurs qui prédisposent le blé à la fusariose sont : • La présence de débris d’un précédent à paille, du maïs ou du sorgho • L’absence de rotation • L’absence du travail du sol (no-till ou Zéro labour) • La sensibilité variétale • Le climat : temps doux et humide à la floraison Ce qui fait que dans le cas de la fusariose, chaque parcelle de blé doit être jugée séparément en termes de risque de maladie et de sa gravité. L’évaluation du risque peut se faire à deux niveaux : • Au début de la saison : risque agronomique (précédent, travail du sol, variété) • Au moment de l’épiaison : risque climatique (temps humide et pluvieux autour de la floraison) Méthodes de lutte préventive La prévention de la fusariose doit reposer sur la combinaison de plusieurs méthodes : rotation, gestion des résidus de la culture précédente (labour), choix de la variété, gestion de l’irrigation et le recours éventuel aux fongicides. Dans le cas de l’irrigation, il convient de ne pas arroser le blé pendant une semaine après la sortie des étamines, étant donné qu’une forte humidité augmente le risque de la fusariose pendant la floraison. Pour la résistance des variétés, il y’a peu d‘informations sur le comportement des variétés du blé cultivées au Maroc. La lutte chimique est à elle seule insuffisante pour lutter contre la fusariose. Dans les meilleurs des cas, les fongicides ne permettent qu’une efficacité de 60%. Les traitements sont préventifs et doivent être appliqués juste avant la floraison lorsque le risque d’infection existe. La cible du traitement est l’épi. Les substances actives efficaces contre la fusariose de l’épi sont le Métconazole, et le Prothioconazole seul ou en association avec le Tébuconazole. Ces substances existent dans des spécialités fongicides homologuées sur blé au Maroc. Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017
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تقنيات زراعية
إستخدام المبيدات
األخطاء العشرة الشائعة الواجب تجنبها
كروباليف ()Croplife
-1ال زال أغلب الفالحين بالمغرب ينظر إلى الوقاية النباتية كإنفاق و مصاريف ظرفية ،في حين أنها في حقيقة األمر إستثمار يجب النظر إليه كذلك .و الواقع أنه و كأي إستثمار آخر، فإن التكلفة ليست إال معيارا واحدا من بين معايير أخرى ،بحيث ال يمكن تفضيل تقنية ما للمكافحة عن أخرى أو مبيد معين عن غيره، بناء عليه وحده. وحده التحليل العقالني و الموضوعي للعالقة التناسبية بين التكاليف و األرباح (تشمل دراسة مفصلة للمزايا و المساوئ إضافة إلى اإلمكانيات في مواجهة المخاطر) ،يستطيع أن يساعد على إتخاذ قرار الشراء المناسب .هذا مع وضع مصاريف العملية أو المبيد في خانة مساوئ العملية برمتها. -2بطريقة ال شعورية ،يتعامل بعض الفالحين ،و أغلبهم من الفالحين الصغار ،مع عملية رش المبيدات بإعتبارها ال ضرر منها إطالقا ،بحيث ال يتخذون تقريبا أي إحتياطات من أجل سالمتهم الصحية أثناء العملية .فقد بينت أبحاث حديثة من جهات خاصة ،أن أكثر من % 40من فالحينا ال يرتدون المالبس الالزمة كاملة أثناء قيامهم بهذا العمل ،مما يعرضهم فعليا لمخاطر محتملة عدة. -3بعض الفالحين ال يهتمون كثيرا بقراءة التعليمات المكتوبة على المبيد أو المنشورات المرافقة له و التي تتضمن معلومات بالغة األهمية ،حول كيفية اإلستعمال ،و المحتوى من المادة الفعالة ،و الجرعة المطلوبة و مختلف التحذيرات و طرق التخزين ،إضافة إلى آلية عمل المبيد و األجل الذي يجب مراعاته قبل جني المحصول ،و فترة اإلستعمال ،و مدى تأثير المبيد على الزراعة التالية و العدد المطلوب من العمليات؛ و هي معلومات جد مهمة ألجل وضع خطة لمكافحة فعالة تتفادى ظهور مقاومة للمبيد لدى األعشاب المستهدفة.
آلة الرش يجب أن تكون مالئمة لكل نوع من عمليات المكافحة (مبيد عشبي أم حشري أم فطري) ،غير أنه لألسف قليل جدا منهم من يقوم بتغييرها من أجل كل إستعمال مختلف أو حتى مجرد تنظيفها.
-4قليل جدا من الفالحين من يقوم بضبط أدوات تطبيق المبيدات قبل العملية ،في حين أنه عامل مهم في إنجاحها ،لكونه على أساسه يتم تحديد سرعة اإلنجاز و مستوى الضغط المناسب .و حينها يمكن إضافة الجرعة الموصى بها على أساس الهكتار الواحد ،و -8يجب أن يكون إرتفاع الدعامة الحاملة بالتالي ضمان نجاح عملية المكافحة. لفوهات الرش ثابتا و مستقرا حتى يكون -5أغلب الفالحين ال ينشغل كثيرا بأهمية و الرش منتظما و متوازنا ،غير أن هذه العملية دور أداة الخلط التي تحرك المبيد بإستمرار ال يمكن أن تكون ناجحة إال إذا كانت التربة داخل وعاء آلة الرش ،ذلك أن تشكيالت و ناعمة و معدة بشكل جيد ،مع اإلشارة إلى صيغ المواد الكيماوية عديدة و مختلفة ،و ضرورة حرص العامل أو سائق الجرار على بعضها أسرع ذوبانا في الماء من غيرها و أن تظل الدعامة على نفس مستوى اإلرتفاع. أسهل إنتشارا ،لذلك فإن نجاح عملية المكافحة -9بعض الفالحين ال يحترمون آجال ما قبل مرهون بشكل كبير باألداء الجيد للخالط. الجني الموصى بها خاصة في حالة العدوى -6بعض الفالحين يعتقدون خطأ أن اإلكثار المتأخرة ،و نفس األمر يمكن قوله بخصوص من الماء في الخليط مفيد في عملية الرش ،و آجال ما بعد عملية المكافحة الكيماوية التي الواقع أن الماء ليس إال ناقال محايدا لقطرات يجب مراعاتها قبل العودة إلى الحقل الذي المبيد إلى الهدف المحدد و تغطيته بالشكل تمت معالجته ،و ذلك تجنبا لمخاطر التسمم، الالزم ،على أساس 20قطيرة على األقل في الشيء الذي ال يكترث له بعض الفالحين. السنتمتر المربع الواحد من السطح المستهدف. و لإلشارة يمكن في هذه الحالة اإلستعانة -10في حالة التسمم ،ال زال الناس يعتقدون «بالورق الحساس» للتأكد من هذا األمر و خطأ أن شرب الحليب يفي بالغرض لمواجهته، من جودة عملية الرش بصفة عامة ،من خالل في حين أن تناول الحليب قد يسرع ،بالعكس، نشرمجموعة من تلك األوراق عشوائيا في عملية إمتصاص األمعاء لبعض السموم .و هنا تجدر اإلشارة إلى ضرورة اإلنتباه إلى الترياق الحقل الذي تتم معالجته. المضاد للسم المسجل على العلبة التي تحتوي -7أغلب الفالحين يعلم و يعترف بأن فوهات المبيد. Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017
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تقنيات زراعية األكثر قدرة على ضبط و 50قنطار في الهكتار: و مالءمة مختلف المردودية المرجوة الكمية االجمالية تغطية عمق لالزوت* (قنطار /هـ) الحسابات و توزيع 90-77 15-13 105-90 30 الكميات اإلجمالية 40 120-102 20-18 140-120حسب الحاجيات الحقيقية 50 150-128 25-22 175-150للزراعة. غير أن حقيقة ما يجري به *تم حساب الكمية اإلجمالية لألزوت على أساس 3كغ (بالنسبة للقمح الطري) و 3.5كغ (للقمح الصلب) من األزوت لكل قنطار العمل فعليا في زراعة الحبوب من القمح المستهدف ،تحليل التربة يبقى ضروريا لتحديد الكميات بالمغرب ،أن غالبية الفالحين الواجب إضافتها إلى الزراعة بشكل أكثر دقة. الذين يستخدمون األسمدة (50% على 20%من المساحة الكلية، في ظروفنا ،فإن الكميات التي يتم حسابها أغلبها ضيعات متوسطة أو كبيرة) من سماد التغطية األزوتية ال يتم إضافتها تكتفي عموما بكميات و إضافات أقل من إلى الزراعة إال مرتين فقط في أحسن المطلوب و سيئة التوزيع أثناء الدورة األحوال في حالة التساقطات المطرية الزراعية (بضع قناطير من ثنائي فوسفات الكافية ،و نادرا ثالث مرات: األمونيوم DAPللعمق و األمونيترات اإلضافة األولى يتم تطبيقها في مرحلة للتغطية) .و يتفاوت مقدار الكميات مناإلشطاء( ،تفرع) ( و التي تبدأ بعد الورقة سماد التغطية التي تمد بها الزراعة حسب الرابعة) ،لكن باإلمكان تأخيرها قليال حجم التساقطات المطرية من جهة ،و إذا كانت كمية تسميد العمق مرتفعة .و أسعار األسمدة األزوتية المتقلبة بفعل لإلشارة يجب أن ال تتجاوز الكميات المضارية و تعدد الوسطاء ،من جهة المضافة ثلث ( )3/1الكمية اإلجمالية. أحرى. اإلضافة الثانية ،شبه متأخرة ،يجب أن أما بالنسبة لصغار الفالحين الذين تأثرواتتم عند مرحلة إستطالة النبات و أن يتم كثيرا بظروف الجفاف المتكرر و بضعف إستخدام الثلتين ( )3/2الباقيين ،ما عدا التساقطات المطرية ،فإن قراراتهم تتحكم في حالة ضعف التساقطات المطرية حيث فيها كثيرا تخوفاتهم من التقلبات المناخية، يمكن اإلحتفاظ بجزء منها و إستعمالها بحيث يعمدون إلى إستعمال كميات أقل في مرحلة اإلنتفاخ لتحسين مستوى ما يمكن من سماد العمق ،على أساس البروتينات في الحبوب كإضافة ثالثة ،بل تعويض الخصاص في ما بعد من خالل و يمكن تأخير هذه اإلضافة حتى «مرحلة تسميد التغطية في حال سقوط األمطار الورقة األخيرة» بالنسبة للقمح الصلب. الكافية ،و من دون إكثرات بمكونات تلك و في كل األحوال ،فإن الفالح الذي يعرف األسمدة. جيدا أحوال حقله ،و على أساس مالحظاته تنبيه :من األفضل ،في حالة سهولة و حتى بناء على التحليالت المحتملة ،هو الولوج إلى الحقل ،إزالة األعشاب قبل
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إضافة سماد التغطية لتجنب منافستها للزراعة.
تقنيات تطبيق أسمدة التغطية
بالنسبة للحقول الصغيرة ،يمكن تطبيق أسمدة التغطية يدويا ،في حين يجب أن يكون آليا في المساحات الكبرى ربحا للوقت و إقتصادا في المصاريف و تحقيقا للتجانس .غير أنه يصعب كثيرا الموافقة بين تحركات الجرار في الحقل و حالة األرض التي يجب أن تكون رطبة بما يلزم لتسميد التغطية ،حيث تزداد صعوبة تنقل الجرار مع آلة النتر المملوءة على أرض ثقيلة و كثيرة الرطوبة ،كما أن اآلثار العميقة التي تتركها العجالت ستعيق عمل آلة الحصاد في ما بعد. أكثرية آالت نتر األسمدة المستعملة في المغرب هي عبارة عن آالت طرد مركزي تحملها الجرارات و تتراوح سعتها ما بين 300و 400كغ أو أكثر بحسب الطراز، و بإمكانها قذف حبيبات السماد حتى حدود 10م. عرف إستهالك األسمدة األزوتية بالمغرب خالل عقود ،تقلبا كبيرا؛ و حسب معطيات منظمة األمم المتحدة للزراعة و التقذية «الفاو» ،فإنه لم يعد يغطي أكثر من 33%من االحتياجات الحقيقية لزراعة القمح .هذا المستوى الضعيف من إستعمال األسمدة األزوتية أدى إلى تزايد فقر التربة بالمغرب و تناقص إنتاج الحبوب ،مما أدى إلى زيادة مصاعب تحقيق إكتفاء ذاتي غذائي وطني .و الواقع أن التقلبات المناخية لها دور كبير في ذلك ،لكنها ليست العامل الوحيد. و من أجل تدارك األمر و تصحيح الوضع، من الضروري اإلسراع في تقديم النصح إلى الفالحين و التحكم في دورة التسويق و تحسين الدعم العمومي ومداخيل مزارعي الحبوب .و إذا كان بالفعل قد بذلت جهود في هذا الشأن فإن خطوات أخرى أكثر يجب أن تتم.
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األزوتية إلى عدة جرعات حسب ظروف الزراعة و مراحل تطور النباتات ،لما لذلك من مزايا كثيرة .و الواقع أنه ،بالحد من اإلضافات المبكرة ،فإن تجزيئ إستعمال السماد يسمح بما يلي: تعويض عدم ثبات األزوت بسبب سرعةذوبانه؛ تغطية حاجيات الزراعة طيلة الدورةالزراعية؛ تجنب الضياع بسبب الغسيل أو التطايرو التبخر أو من خالل عملية «نزع النيتروجين» (تحويل النيترات إلى نتروجين جوي)؛ ضبط الجرعات حسب حالة المجموعالخضري و حجم التساقطات المطرية؛ تحقيق المردودية األمثل؛ ترشيد إستخدام األزوت حسب الحاجةالحقيقية للقمح طيلة دورته الزراعية؛ تعظيم المحتوى من البروتينات.و بالنسبة للمناطق الكثيرة األمطار ،يجب تجزيء سماد التغطية إلى حصتين أو 3 حصص ،كما يجب إضافة ما يعادل 5إلى 30%من السماد لتعويض الضياع بسبب عملية الغسيل في حالة التساقطات الغزيرة، خاصة في التربة الخفيفة (الرملية). و هناك طرق كثيرة لتقدير الكمية اإلجمالية من األسمدة األزوتية و كيفية تجزيئها على مدى الدورة الزراعية .و من بين هذه الطرق من يوصي بـ: -1ثلث ( )3/1الكمية اإلجمالية عند البذار 3/2 +حين يصل طول السنبلة إلى
1سم. ثلث ( )3/1الكمية اإلجمالية عند البذار+ 3/1حين يصل طول السنبلة إلى 1سم + 3/1في مرحلة إستطالة النبتة. تقسيم حصص سماد التغطية إلى 3جرعات .و يجمع المختصون على أن هذه الطريقة هي األكثر فعالية من أجل مردودية جيدة و ضمان محتوى مرتفع من البروتينات في نفس الوقت.
اإلضافات المتأخرة و البروتينات
-2األمونيترات (( )33.5%نصفه أزوت نيتريك و نصفه أمونيكي) :و يعتبر السماد األزوتي األكثر إستعماال أثناء الزراعة نظرا لمرونة إستخدامه و تأثيره الفوري. -3اليوريا ( : )46%خالل 7إلى 10 أيام تعرف تحولين إثنين قبل أن تستطيع النباتات اإلستفادة منها (إلى أزوت أمونيكي ثم إلى أزوت نيتريك) .و تعتبر السماد األزوتي األكثر إقتصادا (أرخص من نيترات األمونياك و األمونيترات) .و هي قابلة لإلستخدام في كل فترات العام خاصة كسماد تغطية ،غير إن إستعمالها على أرض جافة في فترة حرارة مرتفعة قد يؤدي إلى تطايرها و ضياعها و إلى التسبب في حروق للنباتات. هذه األنواع الثالثة ،و باألخص سولفات األمونياك ،تتميز بخاصية الحموضة ،لذا يوصى بها بالنسبة للتربة القاعدية (الحالة األكثر شيوعا في المغرب).
إن اإلضافة الثالثة من السماد األزوتي تعتبر مهمة جدا في الدورة الزراعية للحبوب لكونها تعمل على تحسين مستوى البروتينات في حبوب القمح ،الذي يحدد جودته الفعلية ،خاصة من القمح الصلب الذي تتجاوز حاجياته حاجة القمح الطري. و لعل النسبة المثلى للمحتوى البروتيني الواجب إستهدافها من خالل التسميد األزوتي المناسب هي حوالي 14% من البروتينات .و للتذكير ،يعتبر القمح تسميد التغطية ، هو األكثر غنى ،بين الحبوب ،بالغلوتين الكميات و المراحل الذي يعد خليطا من البروتينات و له أهمية بناء على ما سبق ،على الفالح ترشيد كبرى في عملية إعداد الخبز. تسميد التغطية على حسب اإلحتياجات الحقيقية للزراعة طيلة الدورة الزراعية، -3أنواع أسمدة التغطية ألن أي تجاوز في الجرعات المحسوبة يتوفر السوق المغربي على األزوت كسماد و المدروسة من األزوت ينعكس سلبا بسيط على 3أشكال رئيسية ندرجها أسفله على الزراعة ،فيؤدي إلى حدوث ظاهرة مع اإلشارة إلى خصائصها و إستعمالها إنحناء النباتات و إلى إنخفاض المردودية الرئيسي: و صعوبة الحصاد ،و إستطالة الدورة -1سولفات األمونياك ( :)21%ينتج الزراعية و نمو خضري سريع على األزوت األمونياكي عن تحول األزوت حساب جودة الحبوب .كما يرفع من مستوى العضوي الموجود في التربة من خالل مخاطر اإلصابة باألمراض الفطرية؛ هذا النشاط الميكروبي .و هو شكل إنتقالي قبل إضافة إلى الضياع اإلقتصادي لما يشكله التحول إلى أزوت النيتريك .و يستعمل من مصاريف إضافية غير مبررة و غير سولفات األمونياك كسماد عمق بسبب منتجة ،و دون نسيان تأثيره السلبي على تفاعله البطيء و المتدرج و ضعف ضياعه البيئة (تلوث المياه الجوفية بالنيترات). بفعل الغسيل .كما أن بعض الفالحين و على سبيل المثال ،يمثل الجدول التالي يختارون إستخدامه في بداية الزراعة حالة حقل للقمح بمنطقة بورية مالئمة ،في لدوره كمبيد حشري أيضا نظرا لتأثير موسم يعرف تساقطات عادية ،على أساس محتواه من الكبريت ( 23إلى .)24% إستهداف تحقيق مردودية تتراوح بين 30 Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017
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تقنيات زراعية
ترشيد إستعمال سماد في زراعة القمح التغطية )عبد المومن كنوني(
يعتبر التسميد واحدا من العناصر األكثر تأثيرا على مردودية أي زراعة مهما كان نوعها .لذلك من المهم جدا التحكم في كيفية إستعماله بدراية كبيرة بهدف تحسين اإلنتاج حتى في المواسم الصعبة و في الفالحة البورية ،لكون التسميد و لو في هذه الحالة ،يساعد النباتات على اإلستفادة من الماء بالشكل األمثل. و يقصد بسماد التغطية ،إضافة سماد معدني سطحي على زراعة قائمة أصال، مقابل سماد العمق الذي يتم إدماجه بالتربة عند الزرع .ويعد السماد األزوتي ،السماد الوحيد القابل لإلستعمال للتغطية لكون جميع األسمدة الفوسفورية و البوتاسية يتم عادة إضافتها في العمق قبل البذار. و الواقع أن التسميد األزوتي ،الذي يمثل العنصر الحاسم في تكثيف إنتاج القمح، يتميز بصعوبة التحكم فيه و التمكن منه نظرا لتعقد و تعدد العوامل التي يمكن أن تؤثر في آلية تفاعله.
إستراتيجية التسميد
لترشيد عملية التسميد األزوتي للقمح، سواء الطري أو الصلب ،يجب مراعاة 3 معايير: الجرعة االجمالية ،التجزيئي ،و نوع
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السماد. -1الجرعة: القاعدة األساسية ألي إستراتيجية لتسميد الحبوب هي البدء أوال بتقدير المردودية المتوخاة في ظل الظروف الحقيقية للحقل (الزراعة السابقة ،نوع التربة، المخزون ،)...،و للموسم (التساقطات المحتملة ،المناخ) ،و الصنف و مدى العناية بالزراعة ...،و بعد تحديد المردودية ،يستطيع الفالح المرور إلى حساب الكميات اإلجمالية من األسمدة الالزمة لزراعته خالل الموسم كله ،و تقسيمها إلى أسمدة عمق (أزوت ،فوسفور، بوتاسيوم) و أسمدة تغطية (ازوتية باألساس) .و تحدد كمية األسمدة األزوتية التي ستستعمل للتغطية بالكمية المتبقية من الكمية اإلجمالية التي تم تقديرها في البداية بعد خصم المقدار الذي تم إستخدامه في
العمق؛ هذا مع العلم أن المادة العضوية (إعادة تدوير مخلفات الزراعة السابقة، تسميد حيواني) تلعب دورا بالغ األهمية في هذا الشأن بصيانتها للتربة و المحافظة على خصوبتها و غناها على المدى البعيد، بالعناصر المعدنية. و في ما يعلق بتقسيم السماد بين العمق و التغطية ،و لكون حاجيات الحبوب تكون ضعيفة في بداية الدورة الزراعية بفضل المخزون التي تتوفر عليه البذور ،فإن الكمية الواجب إضافتها إلى العمق تقدر بـ 15%فقط من الكمية اإلجمالية ،على أن يتم إتخاذ الباقي ( )85%سماد تغطية. -2لماذا يجب تجزيء التسميد األزوتي؟ إعتبارا لكون حاجة النبات للعناصر المغذية ليست ثابتة و منتظمة طيلة دورة اإلنتاج ،فإنه من األفضل تجزيء األسمدة
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الهيكتولتر الواحد من الماء) .ومع ذلك ،فإن إمتالك جهاز للمكافحة ليس أمراً كافياً ،وذلك لكون عمليات المعالجة تحتاج إلى حد أدنى من المهارة و الخبرة في ما يخص كل من اإلستعمال ،الضبط ،المقادير ،تركز المزيج، الصيانة والتنظيف في نهاية الموسم ،وإحترام البيئة ....إلخ.
ظاهرة مقاومة األعشاب للمبيدات
إن اإلستعمال الطويل والمتكرر ،وبطريقة ال تحترم المعايير الموصى بها من طرف المصنعين ،إضافة إلى عوامل أخرى ،قد تؤدي على المدى الطويل إلى ظهور مقاومة لمبيد أو لعائلة من المواد لدى بعض األنواع من األعشاب ،مما يؤدي إلى إنتشار العدوى إلى قطع أرضية كثيرة حيث تستفيد أيضا من ضعف المنافسة بسبب غياب األعشاب المضرة األخرى التي أمكن القضاء عليها. ومن أجل تدبير هذه الظاهرة التي يبدو أنه ليس هناك تعامل جدي معها إلى حد األن بالمغرب ،فإن جميع المختصين ينصحون باللجوء إلى إستعمال مختلف المبيدات ومختلف طرق التطبيق ( ورقية ،جذرية )... بطريقة تناوبية.
أي مستقبل ؟
حسب مهني القطاع ،فإن اإلتجاه الحالي في مايخص مكافحة األعشاب هو اللجوء إلى تخصصات أكثر كفاءة ،أقل عدائية ،تستعمل مواد بجرعات أقل ،تحافظ على البيئة و ذات فعالية أكبر في محاربة أنواع عشبية مقاومة للمبيدات الكالسيكية .إال أن محاوالت توزيع هذه المواد بالمغرب لم تتلق التجاوب المنتظر، وذلك بسبب غالء أسعارها بصفة خاصة. في المقابل ،يجمع المختصون كافة على أن محاربة األعشاب الضارة يجب أن تنبثق من تصور بعيد المدى يدمج كالً من المزروعات األخرى للدورة الزراعية ومختلف األساليب الزراعية من أجل مكافحة متكاملة لألعشاب، و التي(المكافحة المتكاملة) تشكل إحدى المحددات األساسية للمردودية النهائية.
نبات››البهمة›› عشبة ضارة تنتشر في حقول الحبوب
في مناطق السايس، ()2 األطلس المتوسط و زعير
تعتبر البهمة من األعشاب وحيدة الفلقة (نجيليات حولية) تنتمي إلى العائلة النجيلية. ويتضمن دليل نباتات المغرب 15نوعا ً منها من بينها «بهمة روث»(Bromus )rigidus Rothالمعروف بكونه األكثر اضراراً بزراعة الحبوب. وتسطيع البذور المنتجة ( 200لكل نبتة) الحفاظ على قابليتها للحياة في التربة لمدد متفاوتة ،غير أن جميع أنواع البهمة تفقد هذه القابلية حين تكون مطمورة في عمق يتراوح بين 50و 150سم. تتميز عملية اإلنبات لدى البهمة بكونها متدرجة ،وهو ما يمكنها من تفادي تأثيرات المبيدات اإلنتقائية والخدمات النباتية السابقة للبذار. ترجع عدوى عشبة البهمة ،التي إستطاعت إكتساح كافة مناطق زراعة الحبوب بالمغرب إلى عوامل عدة من بينها :إختزال التقنيات النباتية (قلة اللجوء إلى الحرث العميق)، وعملية اإلنتقاء التي تحصل نتيجة إستعمال الجزيئات المضادة لثنائيات الفلقة. وفي ما يخص مردودية زراعة الحبوب، فإن الخسائر المسجلة في حالة العدوى القوية بنبات البهمة تكون مذهلة ،وتتراوح بين 26 و 98%في حال غياب أي مراقبة.
وتعد المكافحة المتكاملة أفضل وسيلة يمكن اللجوء إليها لمقاومة البهمة .وتقتضي إستعمال تقنيات مختلفة في إتحاد وتناغم تامين ،و منها: الدورة الزراعية :تستطيع دورة زراعيةمن 3سنوات منع البهمة من إنتاج البذور أثناء فترة إستراحة األرض (فترة التبوير). الحرث العميق :يطمر البذور عميقا ً ممايفقدها قابليتها للحياة. المبيدات العشبية :يجب أن تطبق المبيداتعلى المزروعات وعلى جنبات الحقول. في ما يخص جنبات الحقول ،يجب إستعمال ال ٌكليفوسات بمعدل 1080غ للهكتار في المرحلة المتطورة للبهمة ،ثم إزالة القش من الحقل بحرث سطحي إلنهاك مخزون األعشاب من البذور في التربة ،والقضاء على النبتات الفتية في حالة وجودها.
( )1حسب عباس الطنجي ،مجلة Agriculture ،du Maghrebعدد – 56دجنبر .2011 ( )2د /همال عبد المجيد (إختصاصي أعشاب ضارة ،وحدة البحث في الوقاية النباتية – المركز الجهوي للبحث الزراعي بمكناس) -مجلة .INRA Meknès Agriculture du Maghreb N° 100 - Dec.16 Jan. 2017
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تقنيات زراعية العدوى ،قد يكون من الضروري اللجوء إلى عملية مكافحة استدراكية.
شروط إستعمال المبيدات
كلما أصبحت أكثر مقاومة للمبيدات وتطلبت جرعات أكبر إلى حد الضعف. ولإلشارة ،فإن مكافحة أكثر تأخرا بقليل تكون ممكنة ،وذلك بفضل بعض المبيدات العشبية الفعالة ولو بعد مرحلة اإلشطاء. ومن جهة أخرى ،وعملياً ،فإن المزارعين ال يقدرون الخسائر التي تسببها النجيليات حق قدرها ،إضافة إلى أن فعالية المبيد تتطلب إستخدامه في مرحلة مبكرة من نمو األعشاب. وتشكل كلفة المعالجة بدورها عائقا ً أمام إستعمال مبيدات النجيليات ،إذ أن سعر اللتر الواحد من هذه المواد قد يبلغ 5إلى 10 أضعاف سعر المبيدات ثنائيات الفلقة. وتطالب الدراسات بالشروع في المكافحة إبتدا ًء من معاينة معدل 3نبتات من الشوفان في المتر المربع الواحد .كما يقدر تراجع مردودية الهكتار الواحد بناقص 5قناطير عند معدل 5نبتات من هذا النوع في المتر مربع الواحد. إلى جانب هذا ،فإنه من األفضل تنفيد عمليات المكافحة -إذا كانت الشروط الميدانية تسمح بذلك -قبل تطبيق سماد التغطية وذلك لتفادي منافسة الحشائش والسماح للمزروعات باإلستفادة المثلى من األسمدة المضافة.
قادر على مكافحة جميع أنواع األعشاب بشكل فعال؛ غير أنه يتوفر في السوق المغربي باقة واسعة ومتنوعة من المبيدات العشبية (تتكون من مادة أو أكثر من المواد الفعالة) قادرة على مواجهة جميع المشاكل واألوضاع التي قد تعترض المزارع .لكن أهم شيء يظل هو أإلختيار الصائب واإلستعمال العقالني للمبيدات إلى جانب إستشارة التقنيين المختصين (ال يمكن أن يكون الباعة بالتقسيط مؤهلين بالضرورة إلعطاء النصائح المناسبة). وتوجد الالئحة المفصلة للمبيدات المرخصة في المغرب ضمن دليل الوقاية النباتية المغربي الذي ينشر سنويا ً.
الخروج المتأخر من فترة الراحة
فيما يخص البذر المبكر ،وفي حالة التساقطات المطرية القوية في نهاية الدورة الزراعية، هناك مخاطر خروج متأخر من طور السكون لألعشاب الضارة التي لم يطلها إستمرار تأثير بقايا المبيدات المستعملة قبل مرحلة إستطالة سيقان المزروعات .إال أن المشكل سيكون في إيجاد حل وسط بين عدم تأخير المكافحة من أجل اإلستفادة القصوى من تأثير المبيدات من جهة ،وعدم اجرائها مبكراً جداً من أجل تجنب الخروج المتأخر من طور المبيدات العشبية إن على المزارعين إدراك أنه ال يوجد مبيد السكون .وفي هذه الحالة وحسب درجات
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من أجل إنجاح عملية المكافحة فإنه من الالزم :إحترم الجرعة الموصى بها وكمية الخليطللهكتار الواحد. تجنب إجراء عمليات المكافحة عند ظهورتباشير تساقطات مطرية ،إلعطاء األعشاب الوقت الكافي إلمتصاص المبيد. تفادي المكافحة في حالة الرياح القوية التيقد تعيق اإلنتشار المتجانس للمبيد و تنقله إلى المزروعات المجاورة. أن تكون درجة حرارة الهواء ومستوىرطوبة التربة مناسبين ،وأن تكون األعشاب في حالة خضرية جيدة لتمتص أقصى ما يمكن من المبيد. أن ال يتم خلط المواد الفعالة المختلفة داخلالمزرعة -إال بإستشارة المص ًنع أو أحد التقنيين المختصين -وذلك بسبب تضاد وعدم توافق ...قد يؤدي إلى حالة تسمم للمزروعات .
العجز في ما يتعلق بالعتاد الخاص بالمكافحة
على المستوى التقني ،ومن أجل إنجاح عملية مكافحة األعشاب ،فإضافة إلى جودة المواد المستعملة ،فإن الشرط األساسي لذلك هو إستعمال آليات المكافحة المالئمة .إال أنه، ورغم المجهودات المهمة المبذولة بشأن دعم إقتناء العتاد الزراعي ومن ضمنه الرشاشات، فإن قليالً من الفالحين من تمكن من ذلك. إن صغار المزارعين ليست لديهم القدرة على إمتالك ،إضافة للجرارات وغيرها من األليات، التجهيزات الخاصة بالمكافحة الكيماوية التي تتميز بغالءها وبمعدل إشتغالها الضعيف (بضعة أيام في السنة) ،بما يترتب على ذلك من مشاكل ترتبط بالتمويل وبالمردودية المادية .وفي هذه الحالة ،وفي ما عدا اللجوء إلى الرشاشات المحمولة على الظهر التي لم تعد مدعومة ،هناك مقاوالت تشتغل بالمناولة تعرض خدماتها في هذا الشأن؛ غير أن مستوى أعمالها يتسم بالضعف وعدم الفعالية نظراً لعدم احترامها سواء للجرعات المناسبة أو لنسبة تركز الخليط (المقدار من المادة في
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تقنيات زراعية ال تنمو أبداً قبل زراعة الحبوب .ومن جهة أخرى ،يجب التذكير بأن البذار المبكر يسهل خروج الحشائش من مرحلة السكون بشكل مبكر وكثيف ،هذا في حين أنه يتم بصفة عامة القضاء عليها في حالة البذار المتأخر نتيجة عمليات الحرث السطحي إلعداد سرير البذور .
إزالة األعشاب كيميائيا
انها الطريقة األكثر إستعماالً ،إال أن نجاحها يتطلب إحترام عدة شروط منها :الدراية الكبيرة باألعشاب ،إختيار المبيدات األكثر مالءمة ،اإلحترام التام للجرعات وللمواعيد، تجهيزات جيدة ومضبوطة ،الظروف المناخية ... للمبيدات المستعملة سنوياً ،والتي تمثل في نفس الوقت 90%من مجموع المبيدات التي تستهلكها الفالحة المغربية عامة (حسب شركات التوزيع). مضادات النجيليات :نظراً ألسعارهاالمرتفعة فهي قليلة اإلستعمال ،وال يتم اللجوء إليها إال في حدود 2.5%من مجموع المساحة المزروعة بالقمح في السنة ،وبنسبة ال تتعدى 10%من حجم المبيدات المستعملة. وإلى جانب هذين النوعين هناك أنواعأخرى من المبيدات هي في الحقيقة مزيج من النوعين السابقين. ولإلشارة ،فإنه من بين 5مليون هكتار تزرع تقريبا ً سنويا ً بالمغرب ،فقط الربع منها يعرف مكافحة لألعشاب؛ وهي نسبة ضعيفة تتفاقم أكثر في سنوات الجفاف حيث تنهار مبيعات المبيدات إلى 5%مقابل 20إلى 25%في السنوات العادية؛ وتنحصر بصفة خاصة في المناطق المسقية وعند مكثري البذور وبعض الضيعات .
تقنيات غير كيميائية للمكافحة
بصفة عامة ،ال يهتم المزارعون كثيراً بهذه األساليب رغم تأثيرها األكيد في السيطرة على األعشاب الضارة ،مقابل ميلهم الكبير إلى تفضيل المكافحة الكيماوية .ومن أهم 29
التوصيات الزراعية بهذا الشأن نذكر ما يلي : ترشيد العمل على أساس برنامج متوسطأو طويل األمد (وليس على أساس موسم واحد) .ويجب أن تستفيد من كل عملية ليس فقط الزراعة الحالية ،وإنما الزراعات الموالية أيضا ً من خالل تقليص مخزون بذور األعشاب في التربة. اللجوء إلى التناوب الزراعي (زراعاتمنقاة من األعشاب ،خدمة التربة في فترة التبوير ،زراعات علفية .).... إستعمال بذور مختارة أو -على األقل-تحضير البذور العادية ،التي يكون مصدرها زراعات سابقة ،بشكل جيد. تقليب التربةحرث عميقولإلشارة ،ففي حالة البذر المبكر (قبل أمطار شهر نونبر) ،و هو األمر المطلوب جداً بالنظر إلى ظروف المغرب المناخية ،فإنه ال يتم فعليا ً القضاء على األعشاب الخريفية عن طريق الحرث ( إزالة األعشاب آليا ً ) لكونها
مراحل الزراعة و مواعيد المكافحة
عموما ً تتراوح المدة الفاصلة بين البذار المبكر (بداية نونبر) و األكثر تأخراً (أواسط أو آخر شهر دجنبر) بين 45و 60يوماً. وبحسب (وتيرة) التساقطات ،فإن الحقول ال تكون في نفس المرحلة من الدورة الزراعية، مما يؤدي إلى وضعيات مختلفة سواء بالنسبة للقطع األرضية أو الضيعات أو الجهات ،مما يستدعي ترشيد عمليات المكافحة حسب كل حالة على حدة. و في كل األحوال فإنه من األفضل أن تتم عمليات المعالجة مبكراً إن كانت الظروف المناخية تسمح بذلك ،على أن يتم األمر بين مرحلة الثالت ورقات ونهاية مرحلة اإلشطاء (ظهور سيقان فرعية){ .تستطيع النبتات التي سحقتها عجالت الجرار أن تستقيم في فترة استطالة السيقان} .في هذه المرحلة تكون األعشاب في مرحلة السويقة الفتية بواحدة إلى 3ورقات على أكبر تقدير وتكون في أكثر حاالتها حساسية (عندها يمكن تخفيض الجرعة) .بالمقابل ،كلما إزداد عمر األعشاب
أهم األعشاب الضارة بزراعة الحبوب
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و هي من فصيلتي النجيليات و ثنائيات الفلقة. أهم النجيليات الحولية األقوى منافسة للزراعة :الخرطال ،البهمة ،الزوان الصغيرو الزوان قصير السنابل ،المدهون. أهم ثنائيات الفلقة الحولية األقوى منافسة للزراعة :حميضة ،كراع الدجاج أوغوان ،خبيزة أو بقولة ،شقائق النعمان أو بلعمان ،سليلي ،شوك حمار ،باحمو، بوزغيبة .....
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تقنيات زراعية
مكافحة األعشاب الضارة بزراعة الحبوب الخريفية (عبد المومن ُكنوني)
تعتبر إزالة األعشاب من زراعة الحبوب إجرا ًء مكرراً ال يمكن أبداً تفاديه كلما إستقبلت الحقول هذا النوع من الزراعة ،إلى درجة يمكن معها التساؤل كيف أنه ،مع مرور الزمن ورغم عمليات المكافحة الكثيرة ،فإن األعشاب والحشائش ال يتم القضاء عليها نهائيا. والواقع أنه ،وعلى عكس ما يمكن أن نعتقد ،فإن >>الهدف من إزالة األعشاب ليس إبادتها نهائياً ،إنما فقط تقليص العدوى إلى أدنى حد ال يمكن عنده التأثير ال على المردودية وال على جودة المحصول<<(. )1
العوامل المساعدة على إنتشار األعشاب
إن أسباب هذه المقاومة والصمود لدى هذه األعشاب كثيرة ومنها: مخزون بذورها الموجود في التربة والذيال ينبت كليا ً ( )100%أثناء الزراعة ،من جهة ،ومن جهة أخرى البذور الجديدة التي تضاف سنوياً ،و التي يكون مصدرها النبتات التي لم يتم القضاء عليها ،أو من الحقول المجاورة والتي تنتقل وتنتشر بطرق طبيعية مختلفة. غياب المكافحة الكيماوية وهيمنة الدورةالزراعية الواحدة يؤديان إلى تزايد مخزون بذور الحشائش في التربة من سنة إلى أخرى. تربية الماشية بشكل كثيف والرعي يساعدانعلى إنتشار مختلف أنواع األعشاب عن طريق مخلفات القطعان (باألخص البقر والماعز) ،إضافة إلى نشر السماد الحيواني (البقر خصوصا). تطور بعض أنواع الحشائش على أطرافالحقول وتوسعها داخل المزروعات. إستعمال بذور عادية في الزراعة (75إلى 80%من األراضي) تحتوي على بذور األعشاب. غياب اإلرشاد حول تقنيات مكافحةاألعشاب وشروط تطبيق المبيدات ،وحدود ثلوت التربة والمياه -خاصة قرب األنهار
والتربة المصرفة لمياه السقي -ومزج المبيدات ...إلخ. المقاومة المتزايدة عند بعض أنوع األعشابلبعض المبيدات بسبب إستعمالها لزمن طويل وبطريقة سيئة. و تشير الدراسات الميدانية بالمغرب إلى أن الخسائر التي تتسبب فيها األعشاب المضرة، والتي تم إحصاء 374نوعا ً منها ،قد تصل إلى ما بين 30و( 40%وقد تقترب من )90%من مستوى المردودية؛ هذا في حين أن المكافحة الكيماوية لهذه األعشاب (غياب شبه كلي للطرق األخرى) تظل ضعيفة جداً وال تهم إال زراعة القمح (صلب وطري)،
مقابل غياب تام لعمليات التسميد وإزالة األعشاب من حقول الشعير التي تنتشر في المناطق البورية الضعيفة. ولإلشارة ،فإن هناك نوعان من األعشاب (أغلبها حولية) تكتسح الزرعات: ثنائيات الفلقة ذات األوراق العريضة.نجيليات ذات األوراق الضيقة.وتتم محاربتها بصنفين مختلفين من المواد: مضادات ثنائيات الفلقة 15 :إلى 20%فقط من إجمالي المساحة المزرعة بالقمح يتم مكافحة األعشاب بها في السنة العادية و تستهلك حوالي 90%من الحجم الكلي
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ملحق العدد 100 دجنبر 2016يناير 2017
مجلة مهنية مختصة بقطاع الخضر و الفواكه ،الحبوب ،الزراعات السكرية و تربية المواشي
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