Agriculture du Maghreb n°115

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Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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CRÉDIT KHADAMAT DES PROJETS PROMETTEURS DANS LE MILIEU RURAL

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EDITIONS AGRICOLES

Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com

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Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Prof. Mohamed BOUHACHE Pr Abdelmalek Boutaleb Joutei Dr Kajji Abdellah, Dr Razouk Rachid, Mohamed Serrar Moha Herbou Smaili M.C. Benyahia H. Vicente Domenech

Attachée de Direction Khadija EL ADLI

Directeur Artistique NASSIF Yassine

Imprimerie PIPO

Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

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Edito Fertilisation raisonnée et fertilité des sols en agriculture 15,3% des sols au Maroc sont menacés de dégradation a indiqué Nezha El Ouafi, secrétaire d’état au développement durable lors de la conférence des nations unies sur la biodiversité (novembre 2018). Auparavant, le coût de la dégradation environnementale au Maroc a été évalué à près de 32,5 milliards de DH en 2014, soit 3,52% du PIB par une étude récente sur les coûts induits par la dégradation de l’environnement au Maroc, réalisée par le secrétariat d’Etat auprès du ministre de l’Energie et la Banque mondiale, en s’appuyant sur les chiffres de l’Observatoire du Sahara et du Sahel sur la période 2000-2015. Il faut rappeler que la fertilité des sols et sa relation avec la fertilisation des plantes cultivées a toujours été l’un des soucis majeurs de l’agriculteur lors du choix des cultures, de leur mise en place et tout au long de leur cycle de production. Selon la richesse du sol, il est question d’apporter les compléments nutritifs nécessaire au bon déroulement du processus de production aussi bien en bour qu’en irrigué. Encore faut-il estimer ou connaitre (grâce aux analyses) ce niveau de richesse, ce qui permet d’éviter l’insuffisance (carences) ou l’excès des apports en éléments minéraux et d’apporter, comme disent les spécialistes, «la bonne dose, au bon moment et au bon endroit». Cependant une prise de conscience commence à se faire sentir chez les agriculteurs visant à rationaliser ces apports en relation avec la rentabilité des doses apportées, l’impact sur l’environnement, l’entretien de la richesse du sol et la lutte contre leur dégradation, etc. Les progrès dans ce domaine sont très limités au Maroc, contrairement à d’autres pays où d’énormes avancées ont été réalisées sur la gestion de la fertilisation azotée, sous l’impulsion réglementaire, mais également par les progrès réalisés par les agriculteurs euxmêmes, accompagnés par l’ensemble des partenaires. Aujourd’hui, le défi est d’augmenter la production pour satisfaire les besoins tout en adaptant l’agriculture pour faire face aux

contraintes du changement climatique, même s’il parait difficile d’imaginer une optimisation de la production et de la chaine alimentaire sans un minimum d’apports d’engrais organiques ou minéraux ou les deux associés. Ainsi, pour restaurer la fertilité et la productivité des terres, ‘’La lutte devant être mise en œuvre en milieu rural, selon Éric ROOSE (La dégradation des terres et l’érosion des sols, IRD Éditions), n’est pas seulement un problème technique : elle doit aussi tenir compte du contexte humain car elle intéresse divers acteurs dont les intérêts ne sont pas forcément compatibles. Il faudra donc définir soigneusement les objectifs prioritaires des projets de conservation des sols et choisir pour chaque situation les méthodes les plus efficaces et les mieux acceptées par les populations’’. Dans notre contexte actuel, une vision longtermiste visant la préservation de la ressource et la production durable et résiliente n’apparait pas comme une priorité ni pour les agriculteurs ni pour les responsables de l’agriculture marocaine. La recherche du rendement et de la rentabilité ne devrait pas occulter la nécessité du recours aux technologies de l’agriculture de conservation entre autres pour faire face aux aléas et changements climatiques. Nombreuses sont les idées, les études et les mesures susceptibles de limiter cette dégradation, reste à les mettre en application, mais la tâche n’est pas aisée.

Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication

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pplément

Sommaire 6 Actualités

74 Contrôle du mildiou

30 Alltech Crop Science

Des solutions innovantes pour l’agriculture de demain

34 EIMA International Bologna

Une affluence record

38 Salon Interpoma

de la pomme de terre 76

77 Le mildiou de la tomate 80 Goutte à goutte Conduite de l’arrosage et opérations de contrôle, d’entretien et de nettoyage du réseau

42 Semences et plants

84 Effet du climat printanier sur la fructification du pommier

46 Pastèque

Cas de la vallée de Tigrigra (province d’Ifrane)

Evolution dans le Souss

Développement et diversification de la production

54 Le chou pommé 58 Botrytis du fraisier 60 Traitements d’hiver des arbres fruitiers Prévenir pour mieux lutter contre les ennemis 62 La qualité des fruits d’agrumes vue autrement 66 Festival des pommes 2018

La 7ème édition à l’ère de la numérisation

70 Le chrysanthème à couronnes

Une autre adventice des céréales résistante aux herbicides

Nos annonceurs AGQ Labs 22-23 BASF 75 AGRIMATCO 47 BASF 79 AGRIMATCO 53 BODOR 56 AGRIMATCO 55 CAM 2 AGRIMATCO 61 CASEM 29 AGROSPPRAY Clinique des Technics 59 plantes 25 ARD Unifert 13 CMGP 96 ARYSTA 9 ELEPHANT VERT ATLANTICA 15 AGRICOLA 44 Agriculture du Maghreb 4

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ALERTE 86 Nouvelle cicadelle Penthimiola bella sur l’avocatier au Maroc 88 Nouveau ravageur émergeant sur avocatier au Maroc: Acari Tetranychidae

90 Importance de la gestion du stress des agrumes au Maroc 92 L’irrigation et la fertilisation raisonnées en tant qu’outils possibles pour contrôler l’infestation par des ravageurs : Réalité ou pas

94 Petites annonces FERTIVAL 57 FLORAGARD 51 FRUIT LOGISTICA 19 FUTURECO 42 GAUTIER Semences 43 GREEN SMILE 27 IRRIEST 83 IRRI-SYS 11 KEKKILA 20

LALLEMAND 65 MAMDA 5 PIONAGRI 49 Phyto loukos 21 PROMAGRI 71 SIMA Salon 14 SOFAFER 69 STAR EXPORT 67 STOLLER 21 Soufiani

Consultants 24 TECNIDEX 63 TIMAC Agro 81 YARA 45

ARABE

BODOR CAM CMGP MAMDA SONACOS www.agri-mag.com


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Actu Actu Filière

Assemblé Générale de l’ASPAM

Un bilan positif après 60 ans d’existence, malgré la faiblesse des moyens Abdelmoumen Guennouni

Sous le thème ‘‘Amélioration de la rentabilité et de la compétitivité du secteur’’ l’AG ordinaire de l’Association des Producteurs d’Agrumes au Maroc s’est tenue à Casablanca le 11 Octobre dernier pour examiner l’évolution du secteur agrumicole, ses problèmes et ses perspectives. Dans son discours d’ouverture, M. Abdellah JRID, Président de l’ASPAM, a indiqué que cette assemblée coïncide avec le 60ème anniversaire de la création de l’ASAM, première association professionnelle au Maroc, juste après l’indépendance en 1958. Il a également rendu hommage aux précédents présidents de l’association et proposé la lecture de la Fatiha à la mémoire de tous ceux, aujourd’hui décédés, qui ont œuvré pour créer et pérenniser l’ASPAM. De même, au cours de son histoire, l’association a contribué à des étapes marquantes pour l’agrumiculture marocaines parmi lesquelles : - 1964 : participation à la création de l’OCE - Début des années 1970, participation à la récupération des terres de la colonisation - Fin des années 1980 réunion de réflexion à Béni Mellal à l’initiative de feu Hassan II sur la libéralisation du secteur des exportations - Création de la fédération du secteur des agrumes ‘’Maroc Citrus’’ - 2008 : signature du contrat programme lors de la 3ème édition du Siam - 2014 : participation à la mise en place du comité de coordination des exportations, ayant un rôle fondamental dans la création des

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équilibres dans le secteur de l’export d’agrumes,

Les réalisations dépassent les prévisions

Dans une évaluation du contrat programme, M. Jrid a souligné que le secteur a connu un empressement des agrumiculteurs dans le choix des espèces et variétés lors des plantations. Il en résulte qu’aujourd’hui, on vit le problème des clémentines avec l’arrivée sur le marché de quantités importantes sur une période très courte. A signaler que l’extension du verger agrumicole a dépassé les prévisions du contrat programme qui prévoyait 105.000 ha pour 2020 alors qu’aujourd’hui les superficies d’agrumes ont atteint 126.000 ha, soit une croissance de 20% par rapport à l’objectif et de 47% depuis la signature du contrat-programme. Cependant, le renouvellement des plantations n’a pas atteint les objectifs fixés. De même, l’export a augmenté légèrement en passant de 650.000 tonnes en 2016-17 à 677.000 tonnes en 201718. Cependant, le développement des marchés reste insuffisant pour écouler l’importante production. Il a également rappelé que L’ASPAM a organisé en 2017 à Agadir les premières journées d’agrumes et qui

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ont permis d’adopter une série de recommandations dont la mise en œuvre est en cours et qu’elle prévoit l’organisation des deuxièmes journées à Berkane en février 2019.

Continuer la mobilisation

Pour sa part, M. Ahmed Ouayach (président de la Comader) a rappelé le rôle joué par l’ASPAM depuis sa création après l’indépendance du Maroc et les conditions de sa création et qu’elle a été à la base de la création de la Comader, dont elle a assuré la présidence pendant des années. Aujourd’hui, estime M. Ouayach, le secteur agrumicole fait face à de nombreux défis : - Problèmes de commercialisation - Problématique de l’eau d’irrigation - Entrée en production de nouvelles superficies - Les banques ne jouent pas leur rôle dans le financement de l’agrumiculture - Entrée en application des impôts en 2020 - Nécessité d’améliorer la rentabilité et la compétitivité du secteur par rapport à la concurrence - Problèmes politiques : affaires avec la justice à l’international En tout cas, la Comader assure l’ASPAM de son soutien !

Les petits fruits en difficulté

Concernant la commercialisation des petits fruits, M. Kacem Bennani Smires (Président de l‘Association des exportateurs), a indiqué que, avant 2008, les conditions étaient bonnes, mais que depuis et avec le PPP, de grands investissements on été effectués et aujourd’hui on est à 35 millions d’arbres d’agrumes dont plus de 50% en clémentines, dont la production est concentrée sur 5 semaines. Il a ainsi souligné qu’à l’avenir il faut s’attendre à de nombreuses difficultés : - Le calibre 6 qui s’exportait précédemment ne l’est plus aujourd’hui. En plus et à l’instar de l’Espagne qui a arrêté le calibre 5 le Maroc devrait aussi y arriver bientôt. NB : les producteurs espagnols laissent le petit calibre sur l’arbre soit jusqu’à ce qu’il tombe ou qu’ils l’enlèvent lors de la taille - Les conditions de production font que les quantités produites augmentent régulièrement et avec elles le petit calibre - Malgré les forts tonnages produits, les exportations restent normales : 200-250.000 t - Plusieurs pays ont planté de grandes superficies : Turquie, Chine, Amérique latine, … - Sur notre principal marché, la Russie, la Turquie nous concurrence avec des coûts de production et des prix de vente inférieurs aux nôtres - Nous devons donc opter pour la qualité pour compenser ce handicap - Le système marocain de coordination, qui n’existe dans aucun autre pays, est un grand avantage et a permis le développement sur le marché russe et américain (US) où on est passé de 20 à 100.000 t - En cas de réduction de nos exportations sur la Russie, il faudra chercher de nouveaux marchés, - L’Espagne vend directement aux supermarchés européens avec un conditionnement en filets que le www.agri-mag.com


Maroc ne peut pas proposer en raison du surcout. D’où la nécessité d’aides pour pouvoir continuer à exporter, - La transformation de la clémentine reste faible. Des efforts ont été faits pour la mise en place d’unités de jus mais le prix de la matière première reste élevé par rapport à la concurrence. Ainsi l’Egypte exporte au Maroc des jus à moitié prix par rapport au prix local, - Les exportations vers l’Afrique se limitent essentiellement aux écarts de triage ne supportant pas les conditions de transport. La mauvaise qualité commercialisée nuit à la réputation du produit Maroc. Il faudrait procéder à une étude en vue d’intégrer cette activité informelle dans le secteur formel pour une meilleure qualité, - Problème du thrips apparu dernièrement dans le Souss et qui impacte l’export en augmentant le taux des écarts de triage.

Des défis techniques à relever

M. Mustapha Zemzami, Directeur technique des Domaines Agricoles, intervenant en tant que Responsable de la commission agrotechnique de l’ASPAM, a indiqué que face à de nombreuses difficultés, la plupart des pépinières membres de l’association ont fait faillite. A ce jour, il n’en reste plus que 2. Il a également annoncé, dans le cadre des activités de la commission technique de l’ASPAM, que 40 journées techniques ont été organisées au cours des trois dernières campagnes avec la présence de 3.000 participants dans différentes régions de production. Elles ont porté essentiellement sur les techniques de récolte, la taille (surtout de la clémentine), la fertilisation, l’irrigation, la lutte contre es acariens (qui augmentent les écarts), … De même, et parmi les problèmes nouveaux : - L’apparition du Thrips, encouragé par les conditions climatiques favorables cette année avec une faible réactivité des professionnels due en partie au fait qu’il est indétectable au début de la production. A signaler que Nadorcott n’est pas touchée par le thrips et assure les meilleures recettes par rapport aux autres variétés - Le Greening qui n’existait pas dans la région méditerranéenne a fait son apparition en Egypte et risque à l’avenir de s’étendre à d’autres www.agri-mag.com

pays dont le Maroc. Les moyens de lutte sont très compliqués et inexistants chez nous d’où la nécessité d’être vigilants par un contrôle strict et la prévention pour éviter son apparition au Maroc.

Un bilan encourageant malgré les contraintes

Dans sa présentation des rapports d’activités de l’association au cours des 3 dernières campagnes, M. Ahmed Derrab, SG de l’ASPAM, a fait lecture des principales actions menées et donné des indication chiffrées sur l’évolution du secteur agrumicole marocain. Il a ainsi indiqué que la poursuite de la mise en œuvre du contrat programme 2009-19 a entraîné l’augmentation progressive de la production (en Millions de tonnes) : 2 en 2015-16, 2,336 en 2016-17, 2,4 en 2017-18 et des prévisions de 2,6 Mt annoncées par le ministère de l’agriculture pour 2018-19. L’association a continué le suivi des conditions climatiques, des estimations de production et d’exportations ainsi que l’encadrement des producteurs, à l’exemple des 40 actions de formation, d’information et de sensibilisation qui ont été organisées au cours des 3 derniers exercices dans différentes régions agrumicoles du royaume (Souss, Marrakech, Béni Mellal, Gharb et Berkane). Les sujet abordés concernaient : cueillette, taille, fertigation, sauvegarde de la qualité, traçabilité, lutte contre les maladies et ravageurs des agrumes, en particulier la cératite qui a posé dernièrement des problèmes d’exportation (USA, Russie). Ainsi, des projets importants sont en cours au sein de la profession pour maitriser cette mouche (piégeage de masse, construction d’une unité de production de mâles stériles à Agadir, mise en place des certifications et des polygones). Ainsi, et malgré la faiblesse de son financement, l’ASPAM a maintenu également l’activité des bureaux des sections régionales et de leurs techniciens afin de garder le contact avec les producteurs et leur apporter le soutien technique, l’information, l’encadrement et l’accompagnement dont ils ont besoin. Par ailleurs, l’ASPAM, par la participation à plusieurs réunions avec le ministère, assure le suivi de la réalisation du contrat programme agrumes 2009-19. Dans ce cadre, il faut signaler : - L’augmentation des superficies à

126.000 ha en 2017-18 alors qu’elles étaient de 83.000 ha en 2007-08 avec une orientation des producteurs vers la plantation des petits fruits au détriment des oranges, ayant entrainé la crise de la clémentine en 2014 avec les pertes qui s’en sont suivies. D’où la nécessité de rééquilibrer le verger agrumicole par la fixation de l’aide à la plantation de variétés d’oranges à 11.000 dh/ha et à 28.000 dh/ha en cas d’arrachage d’arbres affectés par la tristeza, alors que les petits fruits sont exclus de ces subventions.

- Suivi de la commercialisation :

Les exportations qui étaient de 531.000t en 2015-16 sont passées à 650.000t en 2016-17 et à 677.000t en 2017-18. Cette hausse reste insuffisante par rapport à la production. Quand à la répartition par marché, elle est relativement stationnaire avec autour de 40% vers l’UE, 33% vers la Russie, 11 et 7-10% respectivement pour le Canada et les USA. Le marché local continue d’absorber 70% de la production écoulée à bas prix avec une transformation qui reste faible et concerne uniquement 2% de la production. Un autre problème se pose à la filière agrumicole, la fiscalité agricole. Ainsi, après la période transitoire 2014-19 l’année prochaine verra l’entrée en vigueur de la fiscalité pour les exploitations réalisant 5 Mdh de chiffre d’affaires (et non de bénéfices) et plus. Certains points restent à éclaircir et plusieurs propositions sont sur la table et relatives, entre autres, aux taux de l’IS ou l’IR, TVA sur certains matériels agricoles, taxe de 7% dans les marchés de gros, … L’ASPAM vit aussi un important problème répété par les intervenants, c’est celui de son financement

puisqu’elle n’a plus les moyens nécessaires pour poursuivre ses activités. Aujourd’hui, elle vit essentiellement de la vente de certains de ses biens immobilier car le prélèvement de quelques centimes par kilo exporté qui était effectué du temps de l’OCE, … fait défaut et devrait être rétabli. Les cotisations des adhérents également ne sont pas totalement payées. La situation ne peut pas durer et il est nécessaire de réfléchir à l’avenir de son financement. De même, et concernant l’assurance en arboriculture, les producteurs estiment que la formule retenue par la Mamda ne couvre pas les principaux risques encourus par la filière. Il faudra veiller à élargir le projet d’assurance arbo.

Campagne 2018-19 Cette campagne a connu des problèmes climatiques qui ont causé un retard de 3 semaines dans l’entrée en production. Cependant, la production est en augmentation de 17% cette année et les prévisions du ministère de l’agriculture sont sensiblement les mêmes que celles établies par l’ASPAM : 2,660 Mt, sur une superficie de 117.000 ha avec un rendement atteignant 22 tonnes par hectare. L’Eacce a donc prévu le relèvement des tonnages export. Toutefois, aujourd’hui le 1/3 seulement des clémentines est exporté alors que les 2/3 sont écoulés sur le marché local à des prix producteurs atteignant difficilement 0,5 DH/kg. A signaler que le ministère a prévu cette campagne de lancer une évaluation du contrat programme et des réunions sont prévues dans plusieurs régions de production.

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Actu Actu Analyse

Céréales

Consommation Blé dur-blé tendre au Maroc Abdelmoumen Guennouni

Depuis toujours et jusqu’aux dernières années du siècle dernier, les marocains étaient habitués à consommer essentiellement du blé dur pour la fabrication de leur pain, couscous, pâtes, etc. Depuis, les habitudes alimentaires, les conditions économiques et sociales ont beaucoup changé et la consommation de ces deux blés, base de l’alimentation des marocains, s’est considérablement modifiée.

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n effet, le pain était préparé à partir de farine de blé dur moulu et demi tamisé (pour enlever le son) en utilisant, chaque jour, comme levure une partie de la pate du jour d’avant ayant levé (appelée levain) et plus tard de la levure industrielle. Sachant que le grain de blé dur ne contient pas la couche protéique qu’on trouve chez le blé

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tendre, le pain fermentait peu et était de structure plus dense et plus consistante. Le pain était cuit dans le four public qu’on trouvait dans tous les quartiers des villes (généralement à côté de la mosquée ou du bain public). A la campagne, la cuisson se faisait (et se fait encore) dans des fours traditionnels construits par les ruraux chacun chez soi, avec utilisation de la paille, d’herbes

sèches ou les bouses de vaches séchées comme source d’énergie. Plus tard, la consommation s’est progressivement adaptée et la fabrication de pain a commencé à inclure une partie de blé tendre avec le blé dur, ce qui rendait sa fermentation meilleure. Quand aux couscous et pâtes, ils étaient préparés par les familles en été et mis à sécher au soleil.

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Actu Actu Analyse

Les quantités étaient relativement importantes et étaient destinée à la consommation sur toute l’année.

Tableau 2 : Evolution de la production par période (en %)

BT

BD

1969-1980

20 à 30% 70 à 80%

1981-85

30 à 45% 55 à 70%

1986-87

50%

1988-2011

50%

55 à 69% 31 à 45%

2012-2018

70%

30%

« Le Blé tendre n'existait autrefois, en Afrique du Nord, qu'à l'état sporadique, sous des formes diverses en mélange dans les champs de céréales indigènes, et sans qu'il soit possible d'en préciser l'origine ni la date d'introduction. Il paraît vraisemblable qu'elles y avaient été importées incidemment, avec les Blés durs venus de l'extérieur au moment des disettes… Ce n’est que depuis l’occupation française que la culture du Blé tendre a commencé et qu’elle a pris, progressivement, un développement rapide et relativement considérable » (1).

Histoire d’une mutation Ainsi, en 1920 la production de blé dur représentait 98,4% des 4,9 millions de quintaux produits, alors que le blé tendre ne représentait que 1,6%. Cette domination s’est poursuivie, avec quelques variations interannuelles, pendant toute la période coloniale pour atteindre après la deuxième guerre mondiale et jusqu’en 1949 les taux de 2/3 BD et 1/3 BT sur une production moyenne de 6 MQx (voir tableau 1 page suivante).

Graphique 1 : Evolution de la production nationale de blés sur un demi siècle

Inversion de tendance Au cours des 50 dernières années la tendance s’est poursuivie de façon plus marquée (voir tableau 2) en passant des 2/3 de blé dur en 1970 pour atteindre les 2/3 de blé tendre en 2018. La production nationale de ces deux céréales (graphique 1) a suivi une tendance différente : quasi stationnaire pour le blé dur (entre 10 et 20 Mqx, soit 2 fois) alors que pour le blé tendre la croissance est très importante (passant de 5 à 50 Mqx, soit 10 fois) les variations interannuelles étant identiques pour les deux blés. Depuis la campagne 1986-87 la tendance s’est équilibrée puis inversée et la production de blé tendre a dépassé progressivement celle du blé dur. La tendance a continué à la baisse relative du blé dur et l’augmentation du blé tendre pour atteindre aujourd’hui 30-70%, suite à une politique gouvernementale d’encouragement du blé tendre et aux changements dans le mode de consommation. Ainsi aujourd’hui les fours publics ont quasiment disparu en ville et la préparation du pain à la maison a été abandonnée en faveur du pain acheté dans le commerce. A signaler aussi que le pain basique est fabriqué à partir de la farine dite nationale, subventionnée, ce qui maintient le prix à un niveau abordable pour l’ensemble des consommateurs. De même le couscous et les pâtes (fabriqués industriellement à partir du blé dur) sont commercialisés sous différentes formes à des prix abordables et ne nécessitent aucun effort pour la ménagère. A la campagne, la préparation du pain et sa cuisson continuent à se faire essentiellement à domicile dans les conditions citées plus haut, mais avec des fours au gaz butane qui remplacent progressivement les fours traditionnels. Cette évolution conduit à une forte baisse de la production en blé dur (par rapport aux besoins) qui est compensée par les importations. En effet L’importation de blé dur est passée d’environ 2% en 1990 à près

Données : ONICLAgriculture du Maghreb 10

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de 20% en 2017. Par ailleurs on constate que les autorités de tutelle n’interviennent pas pour modifier dans un sens ou dans l’autre, cette tendance qui risque de se poursuivre vu les difficultés techniques plus importantes dans la

production du blé dur par rapport au blé tendre, même si le prix de vente est légèrement supérieur. Ceci signifie que cette évolution ne constitue pas une quelconque contrainte pour notre céréaliculture.

Tableau 1 : Superficies cultivées en Blés et Production de 1915 à 1949 (1) (en quintaux) Superficies (Ha)

Années

Blé dur

Blé tendre

Production (Q)

TOTAL

Blé dur

Blé tendre

TOTAL

1915

552 262

552 262

4 866 670

4 866 670

1916

610 724

610 724

5 002 850

5 002 850

1917

592 560

592 560

4 260 084

4 260 084

1918

754 905

754 905

6 177 141

6 177 141

1919

855 690

855 690

4 460 931

4 460 931

1920

792 981

14 218

807 199

4 805 917

78 394

4 884 311

1921

772 755

20 296

793 051

6 147 496

177 772

6 325 268

1922

809 724

27 126

836 850

3 396 930

112 206

3 509 136

1923

866 191

43 915

910 106

5 148 368

308 293

5 456 661

1924

934 241

61 799

996 040

5 935 917

478 454

6 414 371

1925

971 487

89 103

1 060 590

6 871 818

851 705

7 723 523

1926

915 629

119 735

1 035 364

6 017 831

783 078

6 800 909

1927

775 778

156 739

932 517

6 163 170

1 513 557

7 676 727

1928

858 652

219 669

1 078 321

6 164 476

1 472 501

7 636 977

1929

950 798

267 539

1 218 337

6 801 350

1 843 492

8 644 842

1930

944 931

251 592

1 196 523

4 713 456

1 084 156

5 797 612

1931

815 963

210 598

1 026 561

5 955 775

2 150 004

8 105 779

1932

827 641

270 210

1 097 851

5 181 762

2 430 430

7 612 192

1933

918 660

380 000

1 298 660

4 766 008

3 100 000

7 866 008

1934

900 025

321 274

1 221 299

7 573 751

3 199 896

10 773 647

1935

1 118 976

344 354

1 463 330

3 779 259

1 673 723

5 452 982

1936

975 662

316 786

1 292 448

2 310 019

1 019 669

3 329 688

1937

865 000

317 000

1 182 000

3 300 000

2 150 000

5 450 000

1938

837 900

375 000

1 212 900

3 290 000

2 200 000

5 490 000

1939

1 012 000

588 000

1 600 000

7 090 000

5 100 000

12 190 000

1940

899 860

501 720

1 401 580

5 050 000

3 700 000

8 750 000

1941

930 000

512 000

1 442 000

7 900 000

4 600 000

12 500 000

1942

1 060 000

447 000

1 507 000

7 700 000

3 500 000

11 200 000

1943

1 053 432

372 658

1 426 090

6 050 000

2 400 000

8 450 000

325 600

1 169 850

3 670 000

1 825 000

5 495 000

1944 1945

844 250

1946

602 962

374 610

977 572

4 402 537

3 073 488

7 476 025

1947

781 004

368 539

1 149 543

3 394 555

2 026 785

5 421 340

1948

696 500

292 300

988 800

4 023 500

1 916 700

5 940 200

1949

650 000

250 000

900 000

3 500 000

1 700 000

5 200 000

(1) Données : Les principales espèces et variétés de Blé cultivées en Afrique du Nord, In : Revue internationale de botanique appliquée et d’agriculture tropicale. 30e année, bulletin n°329-330, Mars-avril 1950 www.agri-mag.com

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Actu Actu Culture

Le maïs : une culture

aux débouchés Multiples Arrivé sur le continent européen en 1483, le maïs est, à ce jour, la plante la plus cultivée de la planète et l’une des principales ressources alimentaires du monde. Utilisé principalement dans l’alimentation animale, le maïs entre aussi dans la composition de nombreux produits agroalimentaires et le maïs doux est un légume apprécié dans la consommation humaine. De plus, aujourd’hui, le maïs contribue à l’émergence de solutions pour préserver l’environnement: fabrication de biomatériaux et production d’énergies renouvelables. Le maïs, une ressource essentielle pour l’alimentation animale ... Grâce à ses atouts nutritionnels et économiques, le maïs est, avec le blé et le riz, la principale ressource alimentaire mondiale. En France par exemple, 85 à 87 % des surfaces en maïs ont pour destination l’alimentation animale, sous forme de fourrage, de grains humides ou

de grains séchés-broyés. Riche en énergie, le maïs est largement employé dans l’alimentation des vaches laitières : 70 % du lait français est produit à base de maïs; 1 ha de maïs fourrage permet de produire 21 000 litres de lait soit la consommation annuelle de 350 personnes environ. Le maïs fourrage présente de nombreux avantages pour l’éleveur : facile

à produire, il se conserve jusqu’à 18 mois sous forme d’ensilage permettant de sécuriser les stocks fourragers avec un aliment de qualité et appétant pour les animaux. Pour la production de viande, le maïs est également une culture particulièrement efficace. Ainsi, 1 ha de maïs permet de produire 4500 kg de dinde ou 1350 kg de jeune bovin nourri au grain.

Le progrès génétique a permis une hausse moyenne du rendement de 1,5 tonne de matière sèche par ha en l’espace de 10 ans. Il a également amélioré l’efficacité nutritionnelle pour les bovins (valeurs d’ingestibilité et d’énergie disponible toujours plus élevées). Par sa richesse en amidon, le maïs est également l’aliment idéal pour le gavage des canards et des oies pour la production de foie gras. ... bien valorisée en alimentation humaine. Outre son utilisation en alimentation animale, le maïs trouve plusieurs formes de valorisation en alimentation humaine. Il entre dans la fabrication de nombreux produits alimentaires issus de la semoulerie (corn flakes, barres de céréales, petits pots pour bébés, potages, sauces, muesli), ou de l’amidonnerie (boissons, pizzas, compotes, soupes, …). Les produits amylacés (issus de l’industrie semoulière et amidonnière) représentent un débouché non négligeable pour les maïsiculteurs. Enfin, le maïs doux est un légume très apprécié dans nos

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Actu Actu Culture

assiettes. C’est un aliment diététique, pauvre en lipides et riche en protéines et fibres. Le maïs, une alternative à la pétrochimie Le maïs est présent dans 3 500 produits du quotidien, dont 600 produits non alimentaires. Dans les rayons de supermarchés un produit sur quatre contient du maïs. Matière première carbonée, le maïs est une des principales alternatives à la pétro-

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Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

chimie. La transformation de l’amidon (60% de la composition du grain) est à l’origine de la fabrication des colles, de matériaux de construction, de lessives, peintures, ou encore de médicaments. L’amidon de maïs est également utilisé dans la fabrication de la pâte à papier. Le maïs est aussi à l’origine de matériaux biodégradables: sacs plastiques de supermarchés, couches-culottes, vaisselle jetable. 1 sac issu du

maïs se dégrade en moins de 6 mois (contre 400 ans pour les sacs plastiques classiques) et participe ainsi à la préservation de l’environnement. Par ailleurs, les propriétés absorbantes de la rafle du maïs sont utilisées pour la fabrication de litières pour animaux. Le maïs, une source d’énergies renouvelables Dans un contexte de recherche de solutions alternatives aux énergies fossiles, le maïs est aussi une source d’énergies renouvelables: biocarburants ou encore électricité à partir de la méthanisation. Comparée à la production d’essence, la production de bioéthanol a un impact 2,4 fois moins important sur l’effet de serre et mobilise deux fois moins d’énergie non renouvelable. Ce débouché a créé beaucoup d’emplois, en zone

rurale principalement. La production de bioéthanol fournit aussi des coproduits, les drêches, valorisées dans l’alimentation animale. Ainsi 1 ha de maïs produit 3 tonnes de drêches en plus de 36 hl de bioéthanol. Certains pays comme l’Allemagne ont choisi de produire de l’électricité à base de biogaz à l’échelle quasi-industrielle. 600 000 ha soit près de 25% de la sole allemande de maïs sont consacrés au biogaz. Aujourd’hui, l’Allemagne compte 6 800 unités de biogaz. Source : www.maïsculturedurable.fr

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La culture du maïs dans le monde Le maïs est la céréale la plus cultivée au monde. C’est une culture d’été, particularité qui le distingue des autres céréales semées pour la plupart à l’automne ou au printemps. Le maïs est largement cultivé sur les cinq continents mais sa culture est réalisée selon des modes très variés. Culture vivrière et manuelle à partir de variétés traditionnelles en Afrique subsaharienne, le maïs est devenu surtout une culture intensive et mécanisée à base de variétés très productives dans les pays tempérés industrialisés. Compte tenu des enjeux économiques très importants qu’il représente au niveau mondial et particulièrement aux États-Unis, le maïs est un champ d’application privilégié pour les OGM.

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L’alimentation animale est de loin le premier débouché du maïs dans le monde, surtout dans les pays industrialisés : la plante entière est consommée par le bétail comme fourrage frais ou sec ou comme ensilage. Les deux tiers environ de la production mondiale de maïs sont utilisés pour l’alimentation du bétail. Le maïs est également utilisé pour l’alimentation humaine. Marginale dans les pays industrialisés, sa consommation est particulièrement importante dans certains pays du Tiers monde, notamment l’Afrique subsaharienne et l’Amérique latine, où il est consommé sous forme de graines entières ou utilisé en farine pour préparer des bouillies ou de galettes cuites. Les utilisations agro-industrielles

du maïs, en particulier les produits de l’amidonnerie, constituent le 3ème débouché principal du maïs. Parmi elles, la production d’éthanol de maïs utilisé comme agrocarburant constitue un débouché récent mais en forte croissance dans les pays industrialisés.

La production mondiale de maïs La production mondiale de maïs a fortement progressé au cours des 50 dernières années durant lesquelles les quantités produites ont été quasiment multipliées par 4. Le développement mondial de la culture du maïs s’explique par l’augmentation des surfaces, mais surtout par la forte progression des rendements mondiaux qui ont été

multipliés par 2.5 sur la période, passant de 20 à près de 50 quintaux/hectare.

Les principales zones de production Bien que le maïs soit largement cultivé à travers le monde, l’essentiel de la production mondiale repose sur un faible nombre de pays. Parmi eux, les Etats-Unis et la Chine, se détachent largement et représentent 60% des quantités de maïs produites à travers le monde. En réalisant 40% de la production mondiale, les EtatsUnis pèsent à eux seuls fortement sur le marché. Derrière ces 2 acteurs majeurs on retrouve 5 zones de production importantes, dont l’Union européenne, produisant chacune entre 10 et 60 millions de tonnes et réalisant ensemble un peu plus de 20% de la production mondiale. .

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Actu Actu Semences

ASOL Maroc supporte la filière légumes en démarrant

un projet pilote pour l’amélioration de la traçabilité

Qui sommes-nous ?

L’Association des Semenciers Obtenteurs de Légumes au Maroc (ASOL) a été créée le 13 janvier 2014 par la Fédération Nationale Interprofessionnelle des Semences et Plants (FNIS). Elle représente les sociétés multinationales, marocaines et étrangères, de l’industrie des semences de légumes et obtentrices de leur génétique (inscription à l’UPOV ou équivalent). Les activités de ces semenciers obtenteurs de légumes sont focalisées sur la recherche, le développement, la production, l’importation, le conditionnement, la commercialisation, la distribution et/ou la vente des semences de type OP ou hybride, inscrites au catalogue marocain. L’ASOL travaille en étroite collaboration avec les autres acteurs de la filière tels que la FNIS, l’ONSSA, L’AMAPEM (Association Marocaine Agricole des Pépiniéristes Maraîchères), etc...

Quels sont nos objectifs ?

Dans le cadre de notre mission au Maroc, nous travaillons avec l’ensemble des membres de la filière pour améliorer l’accès aux semences, développer des solutions innovantes et d’un point de vue technique permettre l’expression complète du potentiel génétique de nos semences. Cela doit aider d’une manière globale à répondre aux contraintes de nos producteurs et consommateurs. C’est dans cette optique que nous travaillons sur de nombreux projets ; à savoir : la gestion de la logistique d’importation des semences, la conservation des semences et l’établissement des mêmes mesures standards de qualité avec nos clients pépiniéristes (ex. : classification des plants utiles). De plus, dans un souci de traçabilité de la filière, ASOL a mis en place un processus pilote SNP (Single-Nucleotide Polymorphism/vérification d’identité des variétés), qui est axé sur deux cultures qui sont la tomate et les cucurbitacées. Les tests de vérification d’identité des variétés peuvent être effectués sur les porte-greffes ainsi que les cultivars. Les objectifs du processus sont : · Familiariser les pépiniéristes et les membres de l’ASOL à la technologie d’identification moléculaire ; · Développer la traçabilité des variétés entre semenciers, pépiniéristes et producteurs. Par ailleurs, c’est la fondation AIB (Anti-Infringement Bureau) qui a joué un rôle très important dans la compréhension du processus d’échantillonnage ainsi que dans l’interprétation des résultats des analyses. Installée à Bruxelles, l’AIB représente des sociétés multinationales dans l’industrie des semences végétales. Ces sociétés membres s’engagent à maintenir une horticulture durable à travers l’innovation dans la sélection végétale et la production des semences. AIB est en contact avec un réseau d’associations des semences régionales et nationales ainsi que les autorités de contrôle de Protection Intellectuelle dans de nombreux pays (site web AIB: http://www.aib-seeds.com/en/home). Échantillonnage d’une variété pour effectuer des tests SNP par le laboratoire Incotec

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Mr. Casper Van Kempen, Directeur Général de l’AIB, a félicité ASOL pour cette initiative. «Les producteurs, les pépiniéristes et les sociétés semencières peuvent être confrontés à des situations où il sera nécessaire d’avoir une certitude absolue de l’identité de la variété du plant en question. Le processus de vérification d’identité des variétés qui a été mis en place fournit désormais un instrument scientifiquement fiable, qui a déjà fait ses preuves et existe depuis plusieurs années dans de nombreux autres pays. L’ensemble des acteurs de la filière ont un intérêt commun pour cette initiative, qui permet à la fin de contribuer à la réussite de nos producteurs maro-

Mr. Casper Van Kempen, Directeur Général au sein de l’AIB

cains dans un contexte international toujours plus professionnel et exigeant».

Avant de commencer l’application du projet sur le terrain, le laboratoire (Incotec) en Hollande constitue une banque de données de toutes les variétés concernées par ce processus, qui passent par des tests ADN en utilisant un système de marquage (Single-Nucleotide Polymorphism /SNP). Dans le cas où on souhaite juger sur le terrain si un échantillon correspond à une des variétés existantes sur la banque de données, un échantillon est envoyé (sous forme de feuille ou de racine) au laboratoire Incotec. Pour ce faire, l’échantillonnage sur le terrain au sein des pépinières et producteurs est effectué par la société Agrochallenge, qui veille au respect de la procédure de travail exigée par le laboratoire Incotec. Ce dernier établit le profil ADN pour cet échantillon, en effectuant les tests nécessaires pour confirmer l’adéquation entre la variété prélevée et la variété commandée initialement par le producteur.

Enfin, ASOL a été remarquablement épaulée dans la mission d’échantillonnage par la société Agrochallenge et son représentant Mr. El Housseine Zaoui. Ce

Mr. El Housseine Zaoui, Consultant au sein du bureau d’étude et conseil Agrochallenge

dernier atteste qu’il a eu de très bons retours de la part des producteurs chez lesquels il a effectué des prélèvements, concernant l’application du processus SNP au Maroc. Par ailleurs «l’ensemble des professionnels concernés que j’ai pu rencontrer sont ravis de cette initiative et la considèrent comme une solution à un problème réel, qui est lié à l’authenticité du matériel génétique. Ils y trouvent également une déclaration de l’engagement de l’ASOL auprès des producteurs pour garantir l’authenticité, la certitude et la qualité de la production».

Félicitations à tous les intervenants et participants à ce processus pour leur excellent travail ! N.B. : pour plus d’informations sur l’ASOL Maroc, vous pouvez visiter le site web : http://www.asolmaroc.ma www.agri-mag.com


Actu Actu Congrès

11ème Congrès de l’AMPP

La protection des Plantes face aux défis actuels et en perspectives Les 26 –27 Mars 2019 La protection des plantes ou défense des cultures a pour but de réduire les pertes avant la récolte, ou en post-récolte, dues à l’activité des bioagresseurs et de divers facteurs abiotiques. Ces pertes peuvent intervenir pendant la période de culture, avant la récolte, ou après celle-ci, en phases de transport, de stockage et de transformation des produits agricoles. Elle est vitale pour l’homme car, et c’est reconnu au niveau mondial, « l’agriculteur ne reçoit que ce que les parasites veulent bien lui laisser ». On estime qu’environ 50 % de la production agricole mondiale est perdue avant ou après la récolte. Les bioagresseurs réduisent la productivité des cultures, compromettent leur durabilité et affectent la qualité de la production. Ces menaces sont particulièrement présentes dans nos agrosystèmes d’où l’intérêt de la mise en place d’une stratégie visant à mieux surveiller le territoire mais surtout à assurer et éviter l’introduction de nouveaux parasites. Etant donnée l’importance actuelle accordée à la production agricole, il faut mettre la santé des plantes dans un cadre qui répond aux enjeux réglementaires, sanitaires, environnementaux et socioéconomiques. L’expérience de ces dernières années nous a montré que notre pays a subi l’introduction et l’invasion de certains bioagresseurs ayant causé beaucoup de dégâts et de pertes aux agriculteurs et à l’économie nationale. D’où l’intérêt de cette manifestation technique et scientifique. En raison de l’expansion des transports et des échanges, des maladies ou des ravageurs venant d’autres zones géographiques peuvent surgir à tout moment. L’une des menaces majeures actuelles pour notre agriculture est Xylella fastidiosa qui est une bactérie nuisible sur de nombreux végétaux. Ce pathogène est connu comme agent de la maladie de Pierce qui a fortement touché les vignobles californiens dans les années 1990. Il est également responsable de la chlorose variégée des citrus au Brésil à la fin des années 1980. Ces dernières années, elle est à l’origine du dépérissement de l’olivier en Italie. Cette bactérie qui s’est installée dernièrement en France et en Espagne, se trouve actuellement aux portes du Maroc. Les dépérissements provoqués par la maladie peuvent avoir des répercussions économiques de grande ampleur. Par ailleurs, il s’agit d’une maladie fortement épidémique, transmise potentiellement par de nombreux vecteurs et s’attaque à plus de 563 espèces végétales. Parmi les actions et démarches entreprise par L’AMPP, la sensibilisation des opérateurs et des autorités de l’importance de la surveillance (points d’entrées et à l’intérieur du pays) à la création d’une cellule de vigilance entre tous les organismes concernés (Autorités de contrôles des végétaux et produits végétaux). L’objectif est d’améliorer la gestion des risques, la prédiction des dégâts et l’aide à la décision sur les actions et les moyens de lutte à mener. L’AMPP pourrait aussi jouer un grand rôle dans la mise en place d’une cellule et d’un réseau capable d’aviser les autorités et tous les agriculteurs afin de disposer d’une information en temps réel sur la situation phytosanitaire et son évolution du moment qu’il y a un risque majeur ainsi que les mesures à prendre. Aussi, aux problèmes classiques de contrôle et de lutte contre les ennemis de nos cultures (pesticides, dosage, période de traitement, appareillage, protection des opérateurs et préservation de la nature…), le problème de résistance aux pesticides commence à se poser avec acuité. Dans ce contexte, le 11ème congrès sur « La protection des plantes face aux défis actuels et en perspective « que compte organiser l’AMPP à l’IAV Hassan II de Rabat pour le 26 et 27 Mars 2019 va aborder des thèmes focalisés sur : - Biologie et écologie des organismes nuisibles aux cultures - Problèmes phytosanitaires émergents - Pesticides et biopesticides - Réglementation phytosanitaire - Lutte biologique et autres méthodes alternatives - Nouvelles biotechnologies en protection des plantes - Bonnes pratiques phytosanitaires www.agri-mag.com

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Actu Actu Salon

FRUIT LOGISTICA 2019 Du 06 au 08 février à Berlin Pour les professionnels marocains des filières fruits et légumes, le salon Fruit Logistica n’a pas besoin d’être présenté. En effet les uns y participent comme exposants dans le rayon marocain d’autres exposent comme indépendants dans différents halls et un grand nombre de producteurs et d’exportateurs y viennent à titre de visiteurs individuels. Le plus important pour tous est d’y être, sous une forme ou une autre. La promotion des exportations à l’échelle internationale est une tâche ininterrompue et le Maroc se doit d’être présent dans toutes les manifestations dédiées au commerce international de ses produits phares dont les fruits et légumes, afin de communiquer sur son potentiel productif et qualitatif, et d’établir des contacts professionnels avec les importateurs du monde entier. Comme chaque année depuis 18 ans, le Maroc participera au salon berlinois avec un pavillon de plus de 1.000 m² regroupant

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Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

une quarantaine de participants. En effet, de par les nombreuses opportunités qu’il offre aux professionnels de la filière, Fruit Logistica constitue une importante plateforme pour le développement des exportations des fruits et légumes marocains vers le marché européen. Il permet de mettre en avant les spécificités des produits marocains, principalement en termes de qualité et de diversité. De même, le pavillon marocain permet d’exposer la richesse de l’offre exportable marocaine à travers l’exposi-

tion d’une palette diversifiée de fruits et légumes produits à travers le royaume : agrumes, tomate sous toutes ses formes, légumes divers, fruits rouges, melon, raisin, pommes, plantes aromatiques et médicinales, avocats, ... et dont la qualité et le respect des normes européennes et mondiales sont aujourd’hui bien connus. Seront présents à cette 24e édition du salon berlinois, les groupes et exportateurs les plus représentatifs de la filière fruits et légumes frais ainsi que les associations professionnelles, coopératives, et fédérations qui les regroupent. Cette participation, permet aux exportateurs marocains, en plus des opportunités commerciales qu’elle offre, de s’informer sur les nouvelles tendances du marché et les dernières technologies se rapportant au secteur des fruits

et légumes. D’autant plus que les opportunités d’affaires ne manquent pas et que les opérateurs marocains disposent de tous les atouts nécessaires.

Une vitrine pour les produits marocains

La participation marocaine au salon Fruit Logistica revêt une importance capitale pour consolider les relations avec les clients traditionnels, mais également créer de nouveaux partenariats. « Véritable vitrine pour nos produits, Fruit Logistica nous offre la possibilité de rencontrer pendant trois jours nos clients en provenance du monde entier et d’établir des planifications pour toute l’année. Cela nous évite de faire de longs voyages et nous fait donc économiser du temps et de l’argent » explique un exposant. « Nous sommes ici également pour essayer de cerner les tendances actuelles de comportement du consommateur afin d’adapter les stratégies du commerce et bien sur, d’observer ce qui se passe chez la concurrence», explique un autre. Pour certains exportateurs les salles de réunion ne désemplissent pas pendant les trois jours du salon, essentiellement grâce à des rendez-vous préétablis. D’autres mettent à profit leur participation pour communiquer sur leurs nouveautés et procéder au lancement de nouveaux produits. Quant aux nombreux visiteurs marocains qui font le déplacement, ils sont tous unanimes à louer l’éventail de l’offre du salon et la qualité des contacts réalisés. Leurs centres d’intérêt sont avant tout portés sur les fruits et les légumes frais, mais aussi sur les semences, les moyens de protection des cultures, les emballages, les machines de conditionnement les techniques de communiwww.agri-mag.com


cation et bien sûr, les innovations de l’année objet du concours Fruit Logistica Innovation Award organisé chaque année et qui récompense de nouveaux produits et services marquant de véritables révolutions pour la filière des fruits et légumes.

Pas de place pour l’improvisation

En circulant dans les expositions internationales du genre Fruit Logistica, il est facile de se rendre compte de la façon dont différents pays et exposants ont organisé leur participation et de l’importance du visitorat et des activités menées sur leurs stands. En effet, et comme le savent et n’arrêtent pas de le répéter les spécialistes de la communication et des expositions, la par-

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ticipation à pareils événements n’est pas suffisante en soi. En effet, pour une efficacité optimale et l’obtention des résultats escomptés, la participation à un salon professionnel doit être préparée soigneusement et son déroulement obéir à de strictes considérations d’efficacité et d’adaptation aux donneurs d’ordre dont les exigences sont très précises et le temps bien compté. Plusieurs étapes conditionnent la réussite d’une participation et concernent l’avant, pendant et après le salon. Pendant le déroulement du salon, on constate aisément que les exposants (marocains ou autres) qui ont bien organisé leur agenda ont un stand qui ne désemplit pas alors que d’autres exposants regardent passer les curieux.

A l’occasion du salon FRUIT LOGISTICA 2019

Agriculture du Maghreb prépare un numéro spécial

export des fruits et légumes du Maroc

Pour plus d’informations Contactez : Tél: +212 5 22 23 62 12 agriculturemaghreb@gmail.com

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Actu Actu Produit

Framboise et myrtille Le boom de production continue

Dans les régions du Loukkos et du Gharb, représentant 75% de la production marocaine de baies, la superficie consacrée aux fruits rouges atteint actuellement, selon les estimations des professionnels, 7.106 ha répartis entre la fraise (3.300ha), la framboise (1.890 ha), la myrtille (1.900 ha) et la mure (16 ha). Pour rappel, lors de la précédente campagne, la production de ces différentes spéculations a atteint 169.000 tonnes. Partout dans le monde, les espèces comme la framboise et la myrtille sont cultivées dans les mêmes régions que le fraisier et ce, pour les raisons suivantes : - elles ont pratiquement les mêmes exigences climatiques et édaphiques; - elles ont aussi des exigences nutritionnelles similaires et peuvent être produites sous les mêmes types de serres; - elles peuvent être produites pour une double fin : frais et surgelé; - leur transformation exige les mêmes équipements et logistique Dans le Loukkos-Gharb, à partir de 2004, certains horticulteurs installés dans le périmètre du Loukkos ont introduit les premières variétés de framboise à faible besoin en froid et qui offrent plus de chances d’adaptation aux conditions climatiques de la région. Cette tentative a été couronnée de succès puisque la surface est passée de 30 ha en 2005 à une superficie de 1.890 ha actuellement pour une production

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de 15 908 T en 2017. Les quantités exportées durant la campagne 2016-17 était de 14 317 T dont 13 308 T à l’état frais et 1.009 T à l’état surgelé. La myrtille n’a démarré qu’en 2008 avec 150 ha et s’étend actuellement sur 1.900 ha pour une production de 16 825 T en 2017 (rendement moyen 10t/ha). Les exportations durant la campagne 2016/2017 ont été de 15 984 T dont 15 367 T en frais et 617 T en surgelé. Le myrtillier a une durée de vie plus longue par rapport aux autres cultures de baies comme le fraisier ou le framboisier et s’adapte très bien à différents types de sol et de conditions climatiques. C’est la raison pour laquelle les professionnels s’attendent à une grande expansion de sa culture au cours des prochaines années. Mais ils redoutent déjà une rapide saturation sur ce créneau car ils estiment que certains opérateurs plantent de manière agressive et n’utilisent pas les

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bonnes variétés. De ce fait, les fruits qui en résultent ne font pas de différence sur le marché. Il est donc impératif de trouver un équilibre entre la production de myrtilles et la consommation. A noter qu’en termes d’activité économique, 1.000 ha de myrtille c’est l’équivalent de 4.000 ha de fraise soit un autre secteur dynamique dans la région. Les techniques d’irrigation et de fertigation sont identiques à celles de la fraise et les serres utilisées sont de type multi chapelle ou Delta 9 qui permettent une certaine protection contre le gel, améliorent les conditions de température et de lumière en créant ainsi un microclimat favorable. Elles permettent aussi d’assurer une grande protection contre le vent, la pluie, les insectes, les maladies, et les prédateurs, tels les rongeurs et les oiseaux. Depuis 2008, le myrtillier et le framboisier ont enregistré une forte expansion dans les deux régions. Cette activité est réalisée essentiellement par les grandes exploitations et des investisseurs étrangers dotés des moyens logistiques nécessaires pour la production, la valorisation et l’exportation de la production en adoptant les techniques les plus innovantes. « Pour ces espèces nous sommes pratiquement au même niveau que les espagnols. Pour cela nous avons beaucoup travaillé avec les obtenteurs originaux des variétés cultivées, sans passer par des intermédiaires espagnols comme c’est le cas pour la fraise. Par ailleurs, en impliquant les fournisseurs en tant que partenaires, nous sommes certains de pouvoir bénéficier de chaque nouvelle innovation variétale immédiatement et surtout de pouvoir maitriser les différents aspects relatifs à la conduite et la commercialisation », explique un grand opérateur de la région. www.agri-mag.com

Complémentarité entre fruits rouges

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces cultures ne sont pas concurrentes de la fraise, mais plutôt complémentaires. Au niveau d’une exploitation, ces différentes activités permettent de mieux optimiser le temps de travail. De plus, il s’agit pratiquement des mêmes moyens et process que pour la fraise (même type de serres tunnels, station de conditionnement, frigos… qui sont mieux valorisés). Sur le plan économique, l’introduction de ces nouvelles espèces dans les régions productrices de fraises a même permis de donner une bouffée d’oxygène à ce secteur dans la mesure où elle a permis aux producteurs de diversifier leurs offres sur le marché européen. Par ailleurs, le Maroc est déjà l’un des principaux fournisseurs de marché de l’UE en fraises fraîches. Les mêmes importateurs et agents de commercialisation des fraises au sein de l’UE s’occupent également des framboises, des mûres et des myrtilles. Cependant, les investissements sont tellement importants qu’on ne peut pas se permettre la moindre erreur : - Dans le cas de la myrtille le coût d’installation de la culture est estimé à environ 800.000 Dh/ha, et les charges annuelles moyennes s’élèvent à 200.000 Dh/ha. - Pour la framboise, le coût d’installation est estimé à 714.000 Dh/ha, et les charges annuelles moyennes s’élèvent à 350.000 Dh/ha. Rappelons que les petits fruits rouges marocains sont exportés au niveau de 41 pays dans les 5 continents mais la destination principale reste l’Union Européenne. Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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AGQ Labs commémore ème

sa 10

année au Maroc

A l’occasion de ses 25 ans d’existence à l’international et 10 ans de présence au Maroc, la société AGQ Labs a organisé une cérémonie commémorative, le 12 Novembre à Mohammedia. A participé à cette célébration une délégation espagnole composée, entre autres, de son excellence l’ambassadeur d’Espagne au Maroc, Monsieur M. Ricardo Diez-Hochleitner Rodriguez, de M. Estanislao Martinez fondateur et Président exécutif du Groupe AGQ Labs, ainsi que M. le Président de la Commune de Mohammedia, l’ensemble de l’équipe de AGQ Labs Maroc, de partenaires et de clients.

AGQ Labs, une histoire personnelle et professionnelle

Dans son allocution, M. Estanislao Martinez a indiqué que cette entreprise est une histoire personnelle qui a commencé il y a 25 ans avec deux personnes : son épouse spécialiste en chimie et lui-même en chimie agricole. Ainsi, ils ont fourni des efforts considérables au prix de grands sacrifices et ont bénéficié d’une chance inespérée : à l’époque (1993) la chimie agricole n’était pas bien connue. Aujourd’hui, l’entreprise compte 630 agents dans différents pays et plusieurs secteurs d’activité. « Notre objectif prioritaire est d’aider nos clients à produire de manière plus efficace, plus durable et en faisant un usage optimal des ressources naturelles, a-t-il souligné. Ce principe sert pour tous les secteurs dans lesquels nous travaillons. Par ailleurs, notre compétitivité vient de la technologie utilisée, à partir de laquelle nous élaborons des services ». Monsieur Martinez a également tenu à souligner que depuis 25 ans la clé du succès a toujours été l’innovation, la connaissance technologique et la diversification des activités. Cependant, sa réussite AGQ la doit

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Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

aussi à ses ressources humaines pluridisciplinaires et très compétentes, engagées pour offrir les meilleures solutions et l’efficacité maximale. « Nous avons développé des solutions innovatrices de grande valeur adaptées aux besoins de chaque pays et secteur. Notre défi a toujours été de trouver ce que les autres n’ont pas réussi à trouver » explique M. Martinez. D’un autre côté nous avons entamé un processus d’internationalisation qui a permis d’intervenir sur différents marchés, en prenant en considération le fait qu’actuellement la chaine des valeurs commence dans un pays et se termine ailleurs. D’où notre décision d’agir localement et globalement en mettant au centre de notre attention nos clients à travers le monde. Le président a également tenu à exprimer sa grande satisfaction des résultats obtenus par AGQ Labs Maroc, qui devient une priorité au niveau du groupe. Pour preuve, un ambitieux plan d’investissement en technologie, innovation et développement de la gamme analytique est prévu pour les prochaines années afin d’élargir les activités et mieux répondre aux besoins des clients et leur donner des solutions à grande valeur ajoutée. Et pour conclure son intervention, M. Martinez s’est exprimé avec un en-

thousiasme qui a touché l’auditoire : ‘‘Je suis honoré de célébrer ce 10ème anniversaire au Maroc et d’exprimer ma fierté d’être ici, de faire partie du pays, et d’être marocain tout simplement’’

Parcours réussi au Maroc

Mme Zakiya El Bakkali, directrice de la filiale AGQ Labs au Maroc, a exposé l’historique et le parcours de ‘‘AGQ Labs’’ au Maroc, en commençant par sa présence bien avant la création de ‘’Agq Maroc’’. Cette installation au Royaume a fait suite à une étude du marché montrant ses grandes potentialités d’avenir, d’autant plus qu’elle a coïncidé avec le lancement du Plan Maroc Vert. « AGQ Labs opère sur le marché Marocain depuis 2005 et a contribué activement au développement de l’agronomie du pays en collaborant avec les principaux producteurs d’agrumes, de cultures horticoles, arbres fruitiers à noyaux, olivier et fruits rouges, avec des résultats probants, a expliqué Mme El Bakkali. Au départ, les opérations étaient menées depuis nos installations en Espagne, fournissant principalement des services de Suivi Nutritionnel aux producteurs d’agrumes et de baies du nord du pays (dans l’axe Larache-Kenitra). Notre première délégation technique a été fondée à Mohammedia en 2008, équipée d’un centre logistique de conditionnement et de préparation d´échantillons, qui étaient envoyés à nos laboratoires en Espagne. Cette délégation, en plus de sa structure logistique, avait aussi une équipe technique pour apporter un soutien et une assistance portant sur l’agriculture, l’agroalimentaire et la sécurité alimentaire. C´est à cette époque que nous avons élargi notre champ d’activité à la sécurité alimentaire (résidus de pesticides, de métaux lourds, etc.), agrandissant la zone d’action à Marrakech, le Gharb et l’axe Agadir-Taroudant, dans le sud du pays ». Pour cela, d’importants investissements ont été réalisés pour la mise en place de matériel professionnel de pointe. Ainsi, en 2011 le grand laboratoire, capable de couvrir toutes les opérations générées au

Maroc, est devenu fonctionnel. Il est doté d´un laboratoire à la fois biologique (chromatographie) pour l’analyse des résidus de pesticides et inorganique (analyse foliaire, engrais, eaux, sols et solutions du sol), disposant de la certification ISO 17025 afin de procéder aux analyses des résidus pesticides puis par le Laboratoire de Microbiologie. Cette année devient également opérationnel le Laboratoire d’Environnement pour faire face aux exigences des législations environnementales. Les partenaires de ‘’Agq Maroc’’ étant essentiellement des exportateurs, ‘‘AGQ Labs’’ continue à diversifier ses services pour accompagner ses 500 clients actifs (Produits agricoles et produits transformés)

AGQ Labs

Fondé en Espagne en 1993 et avec 25 ans d’expérience à l’échelle mondiale, AGQ Labs est un Centre Technologique et Chimique qui, se basant sur ses laboratoires d´analyse, ses expérimentations avancées et son ingénierie chimique spécialisée, propose des solutions et des services de valeur destinés aux secteurs Agronomique, Alimentaire, Environnemental, Minier, de la Santé et de la Sécurité. Il s´agit d´une combinaison entre la technologie (Chimie analytique) et l´expertise sectorielle (Ingénierie Chimique appliquée). AGQ Labs dispose de 25 branches dans le monde, de 8 laboratoires avec une équipe de plus de 600 personnes et analysant plus de 500 k échantillons par an. AGQ Labs possède le plus haut niveau d’accréditation internationale qui existe pour les laboratoires d’essais. Ces accréditations, agréments et autorisations sont ceux qui nous garantissent le développement des travaux d’analyse et de contrôle www.agri-mag.com


M. Ricardo Diez-Hochleitner Rodriguez, Ambassadeur d’Espagne au Maroc

M. Estanislao Martinez Président exécutif du Groupe AGQ Labs

du verger au supermarché et de faire preuve de dynamisme afin de répondre aux exigences des différents marchés. En effet, l’action d’AGQ Labs’’ vise à connaitre les besoins précis des producteurs pour les accompagner grâce à une équipe d’ingénieurs, d’experts en nutrition végétale. Ce service complet est renforcé par l’organisation de séminaires et de journées de forma-

Mme Zakiya El Bakkali, directrice de AGQ Labs Maroc

tion spécifiques aux différentes cultures. Mme El Bakkali a également tenu à souligner que, aux USA, ‘‘AGQ Labq’’ est reconnu par la FDA (Etat-Unis) pour aider les exportateurs dans leur activité.

A la fin de son intervention, Mme Bekkali a chaleureusement salué son équipe et remercié tous les agents pour les efforts qu’ils n’ont cessé de fournir et qui contribuent à

Suivi Nutritionnel des Cultures

La clé pour accroître la rentabilité des cultures

C

totale avec les normes de la sécurité environnementale. réé et développée par le président de la société, M. Stanislas Martinez, et brevetée par Partout où elle a été utilisée, cette méthode a été coul’Office Américain des Brevets et des Marques ronnée de succès grâce à ses nombreux bénéfices : en plusieurs pays, dont le Maroc, le Service de • déterminer le besoin nutritionnel réel de la culture. Suivi Nutritionnel (CNM) d’AGQ intègre le monitoring • corriger judicieusement les défauts ou les excès nudurant la saison de culture du système Eau-Sol-Plante tritionnels. dans plusieurs états de phénologie de la culture. Le ser• établir un plan de fertilisation selon le besoin réel de la vice se base sur le monitoring de l’eau d’irrigation, la soculture mais sans excès. lution fertilisante, la solution du sol, les dynamiques fo• élaborer des stratégies pour combattre les conditions liaires et fruitières, ainsi que sur l’assistance technique de salinité dans le sol, selon les synergismes et antagod’agronomes spécialisés en nutrition végétale. De cette nismes des ions en solution. manière, le producteur dispose d’une information • possibilité d’évaluer l’efficacité de la fertilisation et fiable et simple, avec des diagnostics clairs et précis, l’utilité des nutriments. ainsi que des recommandations pratiques et ajustées à • améliorer la productivité des exploitations en généla réalité de chaque parcelle pour une rentabilité maxirant de meilleurs calibres, une meilleure coloration, une male de la culture. meilleure concentration de solides solubles. Certaines des plus importantes entreprises agricoles de • économies en prenant en compte la totalité des l’Espagne, le Maroc, l’Egypte, le Chili, le Pérou, l’Argensources pouvant apporter des nutriments, ce qui pertine, la Californie et le Mexique, ont adopté cette philomet un allègement des plans de fertilisation (jusqu’à sophie de travail pendant des années, qui est devenue 40% d’économie). avec le temps un outil indispensable dans leur prise de • assistance technique pendant toute la période du suidécision. A l’heure actuelle, AGQ Labs assure le conseil vi nutritionnel (entre 6 et 10 visites sur 2 millions d’hectares à travers le par saison). monde entre agrumes, raisins, oli• Minimiser l’impact environneves, avocats, légumes, fruits, canne mental à sucre, cultures énergétiques, café, Et afin de compléter le service de riz, et autres. suivi nutritionnel, AGQ Labs disCette approche novatrice créée pose d’une gamme de services par AGQ Labs, permet de contrôler et d’analyses avancés, qui lui perles besoins de la culture en eau et mettent de diagnostiquer et proen éléments nutritifs, dans le but poser les meilleures solutions à ses d’ajuster l’irrigation et les apports clients à l’aide d’outils GIS (Geograd’engrais à cette demande. En phic information system) et NDVI outre, cet outil permet de garantir le (Normalized difference vegetation Diagramme analytique du sercontrôle du lessivage en adéquation index). vice de suivi nutritionnel

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la réussite de leurs missions.

Des relations bien établies et prometteuses

M. Ricardo Diez-Hochleitner Rodriguez, Ambassadeur d’Espagne au Maroc a commencé par adresser ses remerciements aux responsables des autorités locales qui ont aidé AGQ pour sont installation à Mohammedia et l’encouragement de ses activités. Il a ensuite fourni quelques données relatives aux relations économiques et commerciales entre le Maroc et l’Espagne. Il a ainsi indiqué que le Maroc est le 9ème partenaire de l’Espagne et le deuxième (hors UE) après les USA et qu’au cours de 6 dernières années le volume d’échanges entre les deux pays a été multiplié par deux. Les échanges entre les deux pays sont de plus en plus équilibrés et s’intègrent dans une économie circulaire. Exemple les pièces auto, le câblage électrique, … Côté statistiques il a indiqué que 9.000 entreprises espagnoles exportent vers le Maroc, 484 entreprises marocaines exportent vers l’Espagne et que les espagnols participent au capital de 592 entreprises marocaines. Dans ces échanges il est question de miser sur le concours et d’unir les efforts dans un monde globalisé. Selon M. Rodriguez, AGQ Labs est venue au Maroc car c’est un pays qui est en train de changer et d’aller vers l’avant. Le plus important est d’apporter ce qui permet de se distinguer par rapport aux autres. ‘‘Le Maroc est un grand pays, appelé à prendre soin de l’environnement et qui a besoin des technologies et du savoir-faire dont Agq dispose’’ a-t-il conclu. En l’espace de quelques années seulement, AGQ Labs a réussi à devenir une plateforme intégrée de services spécialisés et de différentiels qui nous permettent d›offrir des solutions technologiques complètes et de la valeur. Pour l’avenir, l’entreprise s’est fixé pour objectif de devenir le CENTRE TECHNOLOGIQUE de référence pour la chaîne de valeur alimentaire et pour les secteurs environnemental, industriel et minier Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018 23


Actu Actu Entreprise

Le Case IH Maxxum 145 Multicontroller

élu « Tracteur de l’année » et « Meilleur design » pour 2019 Le Case IH Maxxum 145 Multicontroller a obtenu le titre de « Tracteur de l’année 2019 » et de « Meilleur Design 2019 » lors d’une cérémonie de remise des prix qui s’est tenue à Bologne (Italie) le premier jour de l’EIMA International, l’exposition internationale des machines pour l’agriculture. Lancé l’année dernière aux côtés de trois modèles dont la puissance nominale est comprise entre 116 et 135 cv, le Maxxum 145 Multicontroller de 145 cv se distingue notamment par sa transmission ActiveDrive 8 Semi-Powershift à huit rapports et double embrayage et son accoudoir avec levier multifonction. Ces excellentes caractéristiques ont été reconnues par le jury - journalistes professionnels européens du monde des machines agricoles pour faciliter le travail et améliorer l’efficacité. Les tracteurs Maxxum sont également disponibles avec transmission Powershift à quatre rapports et à variation continue. Grâce aux récentes révisions de la gamme Maxxum, le modèle a également remporté le prix du « Meilleur Design », reconnaissant ainsi l’importance d’un style moderne pour la fonctionnalité et la forme du tracteur.

La formule gagnante

Après son lancement l’été dernier, la nouvelle gamme Case IH Maxxum, en version Multicontroller équipée de la nouvelle transmission Semi-Powershift à double embrayage ActiveDrive 8, a reçu le prestigieux titre de « Machine de l’année 2018 » sur le salon Agritechnica d’Hanovre, Allemagne. Aujourd’hui, le Maxxum 145 Multicontroller a ajouté à son palmarès le titre de « Tracteur de l’année 2019 », qui est également décerné par un jury d’éditeurs de magazines agricoles européens. Après les transmissions Semi-Powershift ActiveDrive 4 à quatre rapports et CVXDrive à va-

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riation continue existantes, le grand développement apporté par Case IH à sa nouvelle gamme Maxxum Multicontroller est l’ActiveDrive 8 Semi-Powershift double embrayage à trois gammes et huit rapports. La transmission et de nombreuses autres fonctions du tracteur peuvent être commandées depuis l’accoudoir Multicontroller et le levier multifonction. Le Maxxum 145 Multicontroller doit également ce résultat à des récompenses antérieures, telles que la consommation de carburant spécifique moyenne la plus faible enregistrée dans la catégorie des travaux au champ du test PowerMix réalisé par la station d’essai allemande DLG. « Nous sommes ravis d’avoir reçu le titre de ‘‘ Tracteur de l’année 2019 ‘‘ pour le Maxxum 145 Multicontroller », déclare Thierry Panadero, vice-président de Case IH pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. « C’est une juste reconnaissance du fait qu’une transmission plus efficace et une conduite plus facile ont un rôle à jouer non seulement pour rendre l’agriculture plus rentable, mais aussi plus durable. Faciliter le travail des agriculteurs, le rendre plus efficace et plus respectueux de l’environnement sont des critères essentiels dans la conception de nos machines, c’est pourquoi il est gratifiant de voir les caractéristiques du Multicontroller Maxxum ainsi reconnues. » www.agri-mag.com


La Clinique Des Plantes Une nouvelle ère du service agricole commence Créée en 2013, la CLINIQUE DES PLANTES est une société de prestation de services agricoles pluridisciplinaires intervenant dans les projets d’assistance technique, de formation, d’homologation des produits agricoles, de montage de projets clés en main ainsi que dans la réalisation d’essais agronomiques au profit des professionnels. En effet, la CLINIQUE DES PLANTES met à leur disposition une équipe qualifiée en mesure de les accompagner depuis la recherche du site d’installation jusqu’à la remise du rapport d’efficacité.

Homologation des produits phytosanitaires Dotée de l’agrément des bonnes pratiques d’expérimentations (BPE), la CLINIQUE DES PLANTES est officiellement reconnue pour conduire des essais d’expérimentation pour l’homologation. Elle prend en charge le monitoring complet de l’essai depuis la

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demande de l’ACB BPE auprès de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) jusqu’à la rédaction du rapport BPE, tout en garantissant les meilleurs délais avec le meilleur service.

Mise sur le marché des intrants agricoles

La CLINIQUE DES PLANTES assure à ses clients le développe-

ment de leurs produits à travers la mise en place des essais en cohérence avec l’usage recommandé de chaque produit. Elle se charge d’installer ces essais chez les grands producteurs et influenceurs, et organise des écoles aux champs animées par son équipe responsable de la conduite de l’essai.

Des essais screening

La CLINIQUE DES PLANTES propose à ses clients des essais screening pour les fertilisants et les produits phytosanitaires qui leur servent d’outils d’aide à la décision concernant la sélection des produits en cours de recherche, en terme d’efficacité sur différents usages.

Des essais d’efficacité Grâce à sa station expérimentale de 27ha et à son savoir-faire polyvalent entre docteurs, ingénieurs et techniciens, la CLINIQUE DES PLANTES offre des essais avec un itinéraire cultural maitrisé et un résultat d’efficacité garanti des produits expérimentés. Elle assure par ailleurs une traçabilité complète des protocoles d’essais et une parfaite confidentialité des données de ses clients. Grâce à ces atouts indéniables, des professionnels de tout le Maroc font déjà confiance à la CLINIQUE DES PLANTES pour leurs différents besoins.

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Actu Actu Entreprise

ARRIGONI

à EIMA 2018

Sous le signe de l’innovation Forte de ses nombreuses innovations dans la fabrication de tissus à mailles et d’écrans pour la protection des cultures, l’entreprise ARRIGONI multiplie les participations aux salons agricoles les plus prestigieux. C’est ainsi qu’elle a participé du 07 au 11 novembre au salon EIMA international à Bologne (Italie), pour présenter ses gammes de produits ainsi que la grande nouveauté « Net-House », l’alternative à la serre pour la lutte contre les insectes. Cette structure de culture innovante est le juste compromis entre culture de plein champ et production sous serre : une technologie de culture dans des structures légères, entièrement recouverte par des filets anti-insectes («net-house»), en été mais pas seulement. Le Groupe ARRIGONI est aujourd’hui leader dans les applications techniques textiles pour l’agriculture. Il conçoit, produit et distribue des agrotextiles novateurs pour un meilleur contrôle climatique et pour une production de fruits et légumes plus sains. Ses solutions innovantes sont le résultat de 50 années d’expérience et d’investissements ciblés dans la recherche et l’étude attentive des besoins des différents marchés. Le groupe met l’accent sur plusieurs objectifs principaux : l’optimisation de la diffusion de la lumière, l’augmentation du flux d’air et la protection totale contre les insectes nuisibles. La participation d’ARRIGONI au salon EIMA a justement été l’occasion pour présenter ses différentes gammes, notamment : -Robusta® : écrans hybrides spécialement conçus pour résister à des contraintes mécaniques

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élevées dues à l’abrasion sur les structures tensostatiques. Ils sont disponibles en différentes couleurs et densités pour optimiser l’ombrage pour chaque culture et conditions climatiques. - Prisma® : cette gamme d’écrans thermo-réfléchissants garantit dans les serres un contrôle exceptionnel de la température, une protection contre les coups de soleil, de bonnes conditions pour le développement des plantes et une économie d’eau. La différence de température par rapport à l’air libre peut être de 8°C. -Biorete® Air Plus : écran anti-insectes avec tissu en monofilament de faible épaisseur à haute résistance afin de garantir une meilleure ventilation des cultures même dans les climats chauds et une totale protection même contre les plus petits in-

Leonardo MANNARELLI, Area Manager Arrigoni au salon EIMA

sectes nuisibles, - Protecta® : pour la protection des cultures contre les pluies excessives, tout en maintenant sa perméabilité à l’air. Mais cette année Arrigoni a surtout mis à profit sa présence à EIMA pour présenter les filets anti-insectes pour la création de Net-Houses, des structures révolutionnaires qui représentent le juste compromis entre culture de plein champ et production sous serre. Les virus comme New Delhi empêchent toute culture de plein champ sans protection contre les insectes vecteurs comme les pucerons, la mouche blanche et les thrips. Deux solutions sont possibles : opter pour la culture sous serre avec film plastique et filets anti-insectes de la gamme AIR PLUS à fermeture latérale en automne, en hiver et au printemps. L’inconvénient, cependant, c’est qu’au printemps et en automne, dans les zones climatiques méditerranéennes, par journées ensoleillées, les serres sont exposées à des pics de température trop élevés. L’autre solution est la culture sous des structures légères, couvertes dans leur intégralité par des filets anti-insectes (Net-House). Cette deuxième solution instaure, par ailleurs, un climat favorable sous la structure et permet de cultiver en milieu protégé, sans trop modifier les températures. En plus de libérer totalement les cultures des insectes ravageurs, la Net-House offre aussi d’autres avantages : - des coûts d’installation nettement inférieurs par rapport à

une structure métallique avec films plastiques. - des conditions défavorables au développement de mycoses (humidité relative plus basse) ; - la possibilité de mise en œuvre de modes de production biologiques à faible impact sur l’environnement ; - un meilleur rendement en raison d’un microclimat plus approprié ; - des économies d’eau puisque les plantes ne sont pas exposées à une évapotranspiration excessive ; Les produits ARRIGONI sont commercialisés dans plus de 70 pays à travers le monde. ARRIGONI est présent au Maroc depuis une dizaine d’années à travers des distributeurs locaux, notamment dans la région du Souss. Mais il développe progressivement sa présence dans les autres régions agricoles du pays notamment les régions arboricoles. Ses produits sont fort appréciés pour leur durée de vie (grande stabilité) et aussi pour l’écoulement supérieur de l’air à travers ses mailles qui assure une meilleure aération à l’intérieur des abri-serres.

Pour plus d’informations, visitez le nouveau site www.arrigoni.it/ www.agri-mag.com


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Actu

New

Actu Entreprise

ELEPHANT VERT OVALIS RHIZOFERTIL

1er levier de croissance pour vos sols Ovalis rhizofertil est un produit à 100% naturel à base de Pseudomonas putida, une souche de bactérie qui se développe aux voisinages des exsudats racinaires et qui augmente le processus de l’humification de la matière organique ainsi que la solubilisation des éléments fertilisants. Ovalis rhizofertil active la croissance de la plante grâce à la production d’hormones comme l’acide indolacetique (AIA).

Flexible dans son emploi, Ovalis rhizofertil peut être utilisé de différentes manières : - en traitement des semences - en pulvérisation sur le sol avant ou après semis - en irrigation (goutte à goutte, aspersion) après semis.

Amélioration de la qualité et du rendement

Des résultats éprouvés

Ovalis rhizofertil apporte une solution purement naturelle qui améliore aussi bien la qualité du sol (fertilité, porosité et oxygénation) que la qualité de la production. Il s’agit d’un produit qui rentre parfaitement dans une stratégie d’agriculture de conservation et de production agricole durable. Classée comme PGPR, la souche Pseudomonas putida est reconnue par la communauté scientifique internationale comme une

espèce dont les nombreux modes d’action ont été étudiés en raison des bénéfices multiples qu’elle procure aux cultures dans le développement de la racine et de la partie aérienne. Ce produit présente l’avantage d’être utilisable aussi bien en agriculture biologique qu’en conventionnelle et sur un grand nombre de grandes cultures (blé, orge, mais, sorgho, colza, riz, tournesol, avoine, seigle...) et de cultures industrielles (canne à sucre, betterave, coton, sésame...).

De nombreuses expérimentations réalisées au niveau du département R&D de la société Éléphant Vert ont montré les avantages de la bactérie Pseudomonas putida sur le développement et la croissance des plantes. Les mêmes résultats ont été confirmés par la communauté scientifique internationale. Les résultats de 4 essais de mais fourrage conduits dans la région d’Agadir en 2018 ont démontré que l’activité d’Ovalis Rhizofertil sur le sol améliore la capacité

hydrique et la disponibilité des éléments nutritifs. Combiné à la stimulation du développement racinaire et végétatif, Ovalis a permis une augmentation moyenne de rendement de 11%. De même, des essais menés au Maliont ont montré que l’apport d’Ovalis a permis d’augmenter la profitabilité d’une culture de maïs à grain en améliorant le rendement de 20% et d’une culture de coton de 29% par rapport au témoin. Au Sénégal, l’utilisation d’Ovalis a permis d’augmenter le rendement du riz irrigué de 33 % par rapport au témoin non traité.

HIBAGRICOLE tient à rester à la pointe de l’innovation

Nous

vous

informons

que nous avons mis sur le marché des pompes multi-stage intelligentes avec

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un régulateur de vitesse intégré (Inverter : efficacité énergétique, durée de vie plus longue, détection des fuites d’eau ainsi que l’ensemble des protections des moteurs à savoir : courant, voltage et température) Ces ‘‘Intelligent pumps‘‘ sont la solution idéale pour obtenir une pression constante dans chaque robinet du système.

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Biostimulants FoliaStim® Pour affronter les stress abiotiques La gamme de Biostimulants FoliaStim® est le fruit d’une collaboration entre Van Iperen, leader de la fertilisation liquide en Hollande, et Acadian, leader mondial de l’extraction de l’algue marine Ascophyllum nodosum. Ascophyllum nodosum est originaire des eaux pures de l’Atlantique Nord (Canada), elle est exposée à des conditions climatiques extrêmes et se révèle capable de prospérer à des températures très élevées mais aussi inférieures à zéro (- 25 °C en hiver et + 40 °C en été). Exposée au gel et à l’eau salée à marée haute en hiver, et à une chaleur extrême à marée basse en été, Ascophyllum nodosum s’est adaptée à la vie dans la zone intertidale grâce à des composés biochimiques spécifiques qui lui permettent d’affronter des stress abiotiques sévères. Le savoir-faire développé par Acadian et Van Iperen permet d’extraire ces composés et de les rendre disponibles aux cultures à travers la gamme de Biostimulants FoliaStim® fortement concentrée. Van Iperen International et Casem proposent aux agriculteurs

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marocains 4 produits issus de la gamme FoliaStim®. Leur forte concentration en Ascophyllum Nodosum augmente la résistance des cultures aux stress abiotiques (sécheresse, chaleur, salinité…) et améliore l’assimilation des éléments nutritifs. C’est ce qui explique les excellents résultats en cultures notamment observés cette année au Maroc (Fraise, Tomates, fruitiers…) en terme de développement racinaire et vigueur mais aussi de qualité de fruits et de rendements Les 4 produits proposés permettent de répondre aux besoins des principales cultures du Maroc : Foliastim® B Mo : allie %15 d’extrait d’algue avec un apport de Bore et Molybdène, plus particulièrement adapté aux cucurbitacées, oliviers, fruitiers, tomate Foliastim® Fe : allie 15% d’extrait d’algue et un apport de Fer pour les fraises et petits fruits rouges, Vigne et maraîchage. Foliastim® Mn Zn : allie 15% d’extrait d’algue et un apport en Zinc et Manganèse pour les agrumes, fruitiers et pomme de terre. Folastim Pure : formulation

concentrée composée à %100 d’extrait d’algue, pouvant être utilisé en fertigation et en foliaire, trouve une place logique dans les programmes de l’ensemble des cultures irriguées et permet des résultats techniques remarquables et visibles dès le départ des cultures (transplantation, débourrement, enracinement…) Retrouvez les produits Van Iperen au Maroc chez Casem. Casablanca (siège social) : +212 5 22 90 43 24 Agadir/Marrakech : +212 5 28 24 90 39/71 Meknès/oriental : +212 5 35 51 79 19 Had Soualem: +212 5 29 04 85 10/08 Moulay Bousselham: +212 5 37 44 08 13 casem@casem.ma www.casem.ma

Van Iperen International est un fabricant Hollandais d’engrais de spécialité fort de 100 ans d’expérience au service de l’agriculture hollandaise. Les Solutions Haute Performance issues de nos usines ISO certifiées nous permettent d’offrir une gamme complète de produits assurant une nutrition durable des cultures. Nous investissons en R&D afin de conjuguer notre expertise en nutrition avec les nouvelles opportunités que nous offrent les biostimulants pour une utilisation durable des sols, une meilleure utilisation des nutriments ainsi qu’une tolérance accrue aux stress.

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Des solutions innovantes pour l’agriculture de demain Alltech Crop Science, branche du groupe Alltech fournissant des solutions innovantes naturelles aux défis agronomiques auxquels sont confrontés les producteurs partout dans le monde, a organisé du 21 au 26 octobre une tournée dans la péninsule ibérique. Ce voyage d’information et de découverte qui a rallié plusieurs grandes régions agricoles au Portugal et dans le sud-ouest de l’Espagne a connu la participation d’une quarantaine de professionnels de différents pays. Convié par Alltech Maroc, un groupe de d’opérateurs marocains, notamment des gérants de grands domaines agricoles, a également pris part à ce voyage.

C

ette tournée de 5 jours soigneusement préparée par Alltech a débuté au Portugal et parcouru quelques unes des principales régions agricoles (Painho, Torres Vedras, Terroal,…) et cultures du pays, notamment la

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carotte, le chou, la laitue, la vigne, la pomme de terre, la poire, avant de passer en Espagne où une journée a été consacrée à découvrir la culture de l’olivier conduit en super-intensif dans la région de Badajos. Outre la découverte des spécifi-

cités de la production dans les différents terroirs visités, le voyage a été une excellente opportunité pour l’échange d’expériences entre les professionnels venus du monde entier, les gérants des fermes visitées et les experts d’Alltech. Pour les opérateurs marocains présents

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c’était l’occasion de découvrir les points communs avec l’agriculture marocaine ainsi que les problèmes vécus au quotidien par les agriculteurs portugais et espagnols et les solutions qu’ils ont trouvées pour les contourner. En effet, pour le Maroc comme pour le sud de la péninsule ibérique, l’agriculture représente un enjeu majeur, avec une grande similitude des conditions climatiques, édaphiques, cultures pratiquées et surtout la nécessité d’une bonne gestion des sols fatigués et des ressources hydriques limitées. A titre d’exemple, les différentes exploitations visitées ont toutes comme points communs la fatigue des sols et la surexploitation des mêmes parcelles depuis de nombreuses années avec de très rares temps de repos. Tous ces facteurs ont un effet négatif sur la croissance des cultures et la qualité de leurs productions. A ces entraves d’ordre agronomique, s’ajoute l’évolution continue des exigences des chaines de distribution pour répondre aux attentes de clients à la recherche de fruits et légumes de grande qualité et sains, sans résidus de pesticides. Cette réalité a obligé ces exploitations agricoles à parier sur les nouvelles techniques et l’innovation afin de transformer les conditions adverses en opportunités, tout en privilégiant les solutions naturelles plutôt que les produits conventionnels agrochimiques. Dans ce sens les producteurs ont trouvé dans Alltech Crop Science un interlocuteur de choix en mesure de leur fournir des solutions capables de les aider à gérer les difficultés liées à l’environnement de production et à mieux répondre aux exigences du marché. En effet, Alltech propose une gamme très complète de produits dérivés de la fermentation des levures fabriqués dans des usines à la pointe du progrès et qui aident les producteurs à résoudre les difficultés qu’ils www.agri-mag.com

rencontrent le long du cycle de production. Ces solutions sont le résultat d’investissements importants et de structures de Recherche-Développement très sophistiquées. Alltech Crop Science possède en effet une unité de production aux technologies de pointe soutenue par un système ultramoderne de fermentation, une station de recherche, un laboratoire de développement et un centre de recherche en Nutrigénomique. Stratégiquement présente sur les 5 continents, et ayant mené des recherches sur 70 cultures dans une trentaine de pays, Alltech CS est en mesure de profiter des expériences mondiales pour fournir des solutions locales adaptées aux contraintes des producteurs.

Des solutions adaptées à chaque étape

Forte de ses 34 ans d’avancées dans la technologie à base de levures et en prenant en compte le fait que les besoins de la plante se modifient et évoluent pendant le cycle de croissance, Alltech a créé 4 catégories distinctes qui identifient et corrigent les pièges de l’agriculture moderne, en se concentrant sur la santé du sol, la performance, la nutrition et la protection.

1-Produits Alltech pour le sol

Les produits Alltech pour la santé du sol - résultats des recherches avancées sur des métabolites bactériens spécifiques et des composés enzymatiques - ont pour objectif d’aider les plantes à établir un fort développement racinaire. Cette gamme inclut des activateurs de sol, des inoculants bactériens et des fertilisants. Les technologies biodiscriminatoires favorisent le développement d’une microflore bénéfique qui supporte la décomposition des résidus de matières organiques des cultures, augmentant la disAgriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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ponibilité des nutriments et améliorant le développement racinaire. Une rhizosphère et un sol au niveau de la racine en bonne santé favorisent le rendement de la culture. L’activation de la microflore du sol et le contrôle des microbes du sol constituent une étape importante pour accroître la vigueur de la plante tout en réduisant les agents pathogènes issus du sol. Les microorganismes bénéfiques constituent la clé pour améliorer la fertilité du sol et la santé du système racinaire.

2-Performance

Face aux conditions climatiques et environnementales en constante évolution, fournir aux cultures un catalyseur de croissance à un moment précis peut faire toute la différence. Formulée pour promouvoir un développement robuste de la plante et destinée à augmenter le potentiel de production, la gamme Performance d’Alltech comprend des accélérateurs de croissance pour les plantes et des fertilisants. Cette technologie unique découle de la recherche sur les sapogénines naturelles et les acides aminés. Elle est conçue pour rationaliser le métabolisme naturel des plantes et leur fournir les oligo-éléments nécessaires de façon ciblée. Ainsi, les cultures sont plus résistantes aux stress environnementaux. Des plantes en bonne santé sont plus riches en sucres (BRIX) et possèdent une couleur et une taille plus uniformes, améliorant le rendement commercialisable. Les applications de nutriments liquides foliaires donnent des résultats rapides et sont plus faciles à intégrer dans les programmes classiques de pulvérisation.

3-Nutrition

Fournir aux plantes la combinaison de nutriments essentiels dont elles ont besoin pour se développer est le résultat d’un équilibre complexe qui requiert plus qu’un traditionnel programme de fertilisation. Alltech est reconnu 32

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comme un leader mondial dans la technologie de la chélation. Son programme Nutrition utilise la complexité naturelle inhérente des acides aminés pour fournir une source équilibrée de nutriments essentiels sous une forme biodisponible unique. Son approche spécifique capitalise sur la technologie de chélation des minéraux et permet de combler le fossé entre le potentiel et la performance des cultures, et ainsi permettre de meilleurs rendements sans compromettre l’environnement. L’absorption rapide à travers les feuilles, combinée avec une application ciblée permettent aux végétaux d’avoir un accès immédiat aux nutriments essentiels. Des tensioactifs naturels agissent sur la tension en surface sur la feuille pour lui permettre d’absorber les minéraux de façon plus efficace.

4-Protection

Suite à l’interdiction de nombreux produits chimiques conventionnels, les alternatives biorationnelles aux pesticides gagnent rapidement du terrain pour devenir incontournables dans les programmes de traitement. Renforçant les défenses des plantes grâce à une meilleure nutrition, les programmes de Protection Alltech sont conçus pour diminuer l’utilisation des fongicides en mélangeant des fongicides classiques avec des biofongicides et des suppléments nutritionnels. Fournir des solutions naturelles uniques améliorant la santé et la résistance des plantes contre les infections et les maladies est le but de son Centre de Recherches de Nutrigénomique. Avec beaucoup de produits chimiques tombés en disgrâce, les produits naturels gagnent du terrain rapidement dans les programmes d’application standard. Les méthodes de contrôle biologique associées avec des stratégies de nutrition précises deviennent maintenant une partie intégrante des programmes agronomiques modernes.

Ces différents produits offrent également l’avantage d’être parfaitement appropriés pour une utilisation en agriculture biologique.

Les solutions Alltech au Maroc:

Pour permettre aux professionnels marocains de répondre aux nouveaux défis auxquels ils font face actuellement, Alltech Maroc a introduit depuis deux ans sur le marché marocain quelques uns de ses produits phares, appartenant aux 4 catégories précitées, notamment :

SOIL-SET AID

Grâce à un apport de nutriments spécifiques et à la technologie biodiscriminatoire, SOIL-SET AID stimule la microflore du sol pour permettre une meilleure croissance et promouvoir un système racinaire en meilleure santé. • Il améliore la disponibilité minérale pour la nutrition de plantes • Il contribue à une microflore du sol en bonne santé. • Il participe au bon développement racinaire

PROCROP- SHIELD

Ce produit fait partie de la gamme protection, qui comprend les produits formulés pour soutenir nutritionnellement les défenses naturelles des plantes y compris les fertilisants, les activateurs et les inoculants microbiens. Ce produit est formulé pour un effet immédiat et une réponse rapide face aux contraintes de stress extérieures. Il s’agit d’une solution foliaire qui s’associe facilement à tout programme chimique de traitements fongicides traditionnels.

​IMPRO- SET

S pécialement formulée pour la production de fruits et légumes, la technologie IMPRO-SET fournit à la plante les éléments essentiels pour optimiser sa fonction métabolique ce qui : ​• Augmente le rendement commercialisable • Améliore la qualité des paramètres de cultures comme la couwww.agri-mag.com


leur, les sucres (BRIX), la fermeté, la richesse en antioxydants et la conservation post-récolte • Optimise l’uniformité des cultures et la taille des fruits • Fournit les nutriments essentiels à la photosynthèse et autres processus métaboliques des plantes • Réduit les effets négatifs des situations de stress pour une croissance saine de la plante

PROCROP- ISR ​

Ce produit fai t partie de la gamme de prote ction qui améliore la santé des plantes et la résistance aux maladies. Basé sur la recherche nutrigénomique d’Alltech et s ur Saccharomyces cerevisiae SP.1026, PROCROP ISR est conçu comm e une solution biorationnelle pour les cultures. En effet, bien nourrir les plantes, c’est leur pe rmettre de se défendre plus e fficacement et naturellement.

IMPRO- GRAIN

Combinaison unique entre des micronutriments et des produits fermentés, IMPRO-GRAIN a été spécialement conçu pour la production céréalière. Il optimise l’absorption des nutriments, augmente les rendements, la valeur nutritionnelle et la qualité générale des récoltes. • Optimise l’uniformité des cultures. • Augmente le poids des grains et par conséquent le rendement. • Fournit les nutriments indispensables à la photosynthèse et au métabolisme des plantes. • Réduit les effets liés à des situations de stress pour stimuler une croissance saine des plantes. Au Maroc, beaucoup de domaines font déjà confiance à ces produits qui ont démontrés leur efficacité dans les différentes régions et sur différentes cultures. Par exemple, dans la région d’Agadir, les produits Alltech Crop Science ont prouvé leur efficacité sur la culture du maïs. www.agri-mag.com

Des résultats probants sont obtenus par l’application des produits Soil-Set Aid avant la levée et Impro-Set au stade 5 feuilles sur des champs de maïs. De même, pour la culture de la framboise qui connait actuellement une progression importante dans la région du Souss, les producteurs déplorent cette année une qualité moyenne des plants livrés par les pépinières ce qui a engendré un démarrage difficile de la culture et une grande sensibilité aux pourritures du genre pythium. Cependant, les producteurs qui ont opté pour un traitement Soil Set Aid au démarrage de leurs cultures n’ont pas du tout souffert de ce problème. L’effet se voit aussi dans la couleur de la culture traitée, plus saine car profitant pleinement de la nutrition apportée. Chez un producteur de tomate allongée destinée à l’export, grâce à l’utilisation de Soil Set, une parcelle cultivée 15 jours après une parcelle témoin, est entrée en production 2 jours seulement après le témoin. Ce produit est en effet reconnu pour son effet sur l’amélioration de la précocité. Les derniers jours de cette tournée, les participants ont pu profiter de leur présence dans la capitale de l’Espagne, Madrid, pour se rendre à Fruit Attraction, la foire de référence du secteur des fruits et légumes au niveau européen. L’occasion de continuer les discussions en toute convivialité sur le stand Alltech Crop Science. Ce qui a également marqué les visiteurs c’est la confiance totale que témoignent les producteurs visités pour les produits Alltech. C’est ainsi que Alltech Crop Science pour tirer le meilleur parti de leur culture d’une façon naturelle par l’amélioration de la santé des sols et des plantes. Groupe de professionnels marocains sur le stand Agriculture du Maghreb Alltech au salon Fruit Attraction N° 115 - Novembre 2018 33


Salon

EIMA International Bologna:

Une affluence record

Classée parmi les trois plus grandes foires européennes spécialisées en machinisme, EIMA est l’exposition internationale bisannuelle des agroéquipements pour l’agriculture et le jardinage, promue depuis 1969 par FederUnacoma (Fédération Italienne des Fabricants de Machines Agricoles et d’Espaces verts). La 43ème édition du salon s’est tenue du 7 au 11 novembre sur le site de la Foire de Bologne (Italie) et a enregistré un nouveau record d’affluence avec 317.000 visiteurs et la participation de 1950 exposants du monde entier, répartis en 14 secteurs de d’activités et 4 salons spécialisés, plus un nouveau entièrement consacré aux technologies et systèmes d’irrigation. Une importante délégation marocaine composée de distributeurs d’équipements agricoles et d’irrigation a été emmenée par le bureau de l’Agence Italienne pour le Commerce Extérieur (ICE) à Casablanca. Toujours présente aux grands évènements agricoles nationaux et internationaux, la revue Agriculture du Maghreb était également là pour vous décrire le déroulement de ce salon phare. La foire qui s’étend sur une surface - EIMA Components : un grand des fertilisants, le traitement des du pays, l’industrie italienne de de 375.000 m² dont 140.000m² événement réunissant plus de plantes, le transport, … En ef- la mécanisation agricole a su couverts, a été organisée par 800 fabricants de composants de fet, les pavillons de la foire ont concevoir et mettre au point des secteur d’activité (équipements, machines. présenté tracteurs, moisson- technologies pour tous les types composants, jardinage, énergies - EIMA Green : centré sur le jar- neuses-batteuses, équipements de travaux et pour tout contexte alternatives,…), ce qui a permis dinage et l’entretien des espaces pour les cultures traditionnelles, climatique et environnemental. aux visiteurs de cibler directe- verts que ce soit pour les profes- mais aussi une gamme complète Ceci en fait également un partement les domaines qui les inté- sionnels ou les amateurs. de machines spécialisés (serres, naire de choix pour les besoins de ressent. Pas moins de 1.950 expo- - EIMA Energy : couvrant la vergers et vignobles). la zone méditerranéenne caractésants provenant de 40 pays y ont chaîne d’approvisionnement de L’occasion également de dé- risé par des conditions similaires. exhibé plus de 50.000 modèles la bioénergie, un secteur qui sus- couvrir un large choix d’équipede véhicules, machines et équi- cite un grand intérêt en raison de ments italiens pour les exploi- Grande affluence pements spécialisés, organisés en considérations écologiques et de tations agricoles familiales et L’édition 2018 d’EIMA a attiré 14 catégories de marchandises et la réduction des émissions de gaz des machines polyvalentes qui 317000 visiteurs de 150 pays cinq salons spécialisés, à savoir : à effet de serre. répondent à différents besoins. (285.000 en 2016) représentant - EIMA M.i.A. pour une agriculEn effet, contrairement aux in- différents profils, notamment : ture multifonctionnelle avec une Ainsi, pendant 5 jours, ce ren- dustries allemande et américaine agriculteurs, hommes d’affaires, référence particulière à l’entretien dez-vous unique a offert un pa- plutôt orientées vers les gros entrepreneurs, techniciens de et à la protection des sols. norama complet des technolo- équipements, l’industrie italienne mécanisation, étudiants ainsi que - EIMA Idrotech : ce salon est gies internationales et italiennes conçoit des machines plus petites des représentants des universités la grande nouveauté de cette couvrant l’ensemble du cycle de et plus adaptées aux besoins des et des milieux politiques. L’intérêt édition. Il est entièrement dédié la production, du travail du sol exploitations. Ayant évolué en des visiteurs italiens et étrangers a aux technologies d›irrigation et jusqu’à la récolte, en passant par contact étroit avec les pratiques touché tous les secteurs de l’expo : de gestion des ressources en eau. le semis, l’irrigation, l’épandage agricoles des différentes régions des tracteurs aux composants, de l’irrigation au jardinage, jusqu’aux biotechnologies, présentées dans la zone « Energy » structurée pour offrir également un avantgoût pratique des technologies pour l’exploitation énergétique des résidus et des productions agricoles. Du point de vu des exposants, le salon a été une vraie réussite. Les différents constructeurs ont multiplié les contacts et ont reçu de nombreux clients sur leur stand. Et ils n’étaient pas en reste de nouveautés. Le salon a également connu la présence de 70 délégations officielles d’Hommes d’affaires (60 en 2016). Ces dernières sont organisées par FederUnacoma et ICE, l’Agence Commerciale Italienne, mettant en place un programme complet de réunions avec des représentants des entreprises exposantes, en fonction de leurs 34

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centres d’intérêt. Pour rappel, l’ICE est une agence gouvernementale italienne qui a pour mission de promouvoir, faciliter et développer les échanges commerciaux, les partenariats, les opportunités d’affaires entre les entreprises italiennes et étrangères. Dans ce cadre, les membres de la délégation marocaine, pour la plupart des gérants de sociétés de distribution d’agroéquipements, se sont dits très satisfaits du nombre et de la qualité des contacts établis pendant le salon, et sont persuadés qu’ils déboucheront sur des accords fructueux après le salon. « Ce salon est une excellente plateforme pour rencontrer sur un seul lieu nos fournisseurs de longue date, établir nos planifications pour l’année à venir et signer les bons de commande. Il s’agit d’un important gain de temps et d’argent puisque ça nous évite d’effectuer de nombreux déplacements pour aller à leur rencontre dans leurs pays d’origine», explique un membre de la délégation marocaine. D’autres sont venus pour la première fois à la recherche d’opportunités ou de partenaires italiens. Soulignons que les sociétés italiennes sont très présentes au Maroc, principalement dans le secteur des machines spécialisées. En effet, l’industrie italienne est largement axée sur la production dans la région méditerranéenne, sur les cultures typiques des climats chauds et des territoires à faibles ressources en eau ainsi que sur les petites exploitations agricoles qui caractérisent les pays méditerranéens d’Europe, d’Afrique du nord et du MoyenOrient.

Programme parallèle

EIMA International est non seulement une grande exposition promotionnelle et commerciale, mais également un événement culturel accueillant plus de 100 congrès, conférences, rencontres et séminaires thématiques. Le programme des événements s’est étalé sur les cinq jours qu’a duré l’exposition et a couvert une gamme de thèmes intéressants sur les nouvelles technologies, la recherche, l’économie agricole et les politiques pour le développement. Certaines thématiques ont été www.agri-mag.com

particulièrement mises en valeur. La sécurité, en premier lieu, a constitué l’un des thèmes clés de cette édition, notamment par la présentation officielle du Projet Sécurité FederUnacoma. Ce dernier est une initiative à même de favoriser la promotion, auprès des exploitations agricoles, de l’acquisition de moyens mécaniques neufs, de la révision obligatoire des machines usagées, de la surveillance du marché afin de contrer la commercialisation de moyens ne respectant pas les normes communautaires et, enfin, de la formation spécifique pour les opérateurs comprenant, entre autres, le permis pour la conduite d’engins agricoles. L’autre thème clé d’EIMA 2018 a été celui de l’application de technologies digitales pour la réalisation de l’agriculture de précision et de l’agriculture 4.0. Il s’agit d’un processus de haute importance pour le secteur, soutenu par la foire de Bologne à travers l’inauguration d’une nouvelle zone d’exposition, EIMA Digital, réservée justement aux industries qui réalisent des systèmes électroniques avancés destinés à l’agriculture, et grâce à un calendrier de conférences spécifiques abordant ce thème. En fin, l’autre thème important de cette édition est celui des jeunes entrepreneurs et des opportunités professionnelles en agriculture et dans le secteur de la mécanique agricole.

Des innovationstous azimuts

Les machines et dispositifs inédits distingués et récompensés par un jury d’experts ont été exposés dans un espace central au sein de la foire. L’exposition de ces technologies sélectionnées parmi le vaste choix de solutions technologiques nouvelles proposées par les exposants, a offert cette année une originalité sous la forme de supports d’information en “réalité augmentée”, c’est-à-dire des systèmes qui, à travers le téléphone portable, permettent d’accéder à des contenus supplémentaires décrivant chaque modèle et montrant celui-ci en action dans son contexte opérationnel. Le concours de cette édition a accordé sa reconnaissance à un grand nombre de produits : 28 Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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Salon

“Nouveautés Techniques” proprement dites, c’est-à-dire les dispositifs qui s’imposent par leur caractère innovant évident, et 45 “Distinctions Techniques”, c’est-àdire les solutions qui se sont distinguées par leur efficience et leur capacité à améliorer les performances des moyens mécaniques pour l’agriculture. Ces Nouveautés vont des machines les plus volumineuses aux produits plus compacts, parfois très petits, tels que les composantes et les dispositifs électroniques ou digitaux. Du véhicule à moteur hybride aux équipements de nouvelle conception pour le traitement des sols, en passant par les systèmes automatisés pour le contrôle des fonctions mécaniques et les dispositifs électroniques inédits pour l’agriculture 4.0, les technologies récompensées ont une double valeur. D’une part leur contribution évidente au progrès technique et scientifique de la mécanique agricole, et d’autre part le fait de se présenter au public en tant que solutions déjà concrètes et réalisables, puisque ces innovations sont déjà introduites dans la production en série.

Le premier tracteur hybride débarque sur le marché

A en croire les experts, ce sera le tracteur du futur, écologique et économique. Alimenté au diesel 36

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et à l’électricité, il permet de réduire la consommation de carburant avec un impact environnemental modéré. Il n’a en outre besoin que de peu d’entretien et garantit une productivité supérieure par rapport aux véhicules traditionnels. Ce tracteur est prêt à être lancé sur le marché international, de plus en plus sensible aux technologies réduisant les risques pour l’environnement. D’autres nouveautés se sont imposées, sur la vague des innovations à l’enseigne de la durabilité. Par exemple, le drone d’Aermatica 3D qui permet la distribution des pesticides en quantités adaptées selon les exigences du terrain et des cultures, évitant ainsi d’inutiles dispersions, même en conditions extrêmes, telles que des pentes particulièrement raides. Parmi les produits les plus innovants également, le pulvérisateur pneumatique avec diffuseur antidérive, qui réduit sensiblement la quantité de pesticides n’atteignant pas la cible, c’est-à-dire les cultures, diminuant ainsi la possibilité de pollution. Le véhicule à chenilles mis au point par MDB représente, quant à lui, le juste milieu entre un tracteur et un élévateur télescopique. Il permet à l’agriculteur d’effectuer les opérations de taille des arbustes, sur les terrains les plus raides, avec une meilleure visibilité par rapport à un véhicule à chenilles tradition-

nel, grâce à une déchiqueteuse et un bras articulé antérieurs, pouvant être actionnés au même moment. Parmi les nouveautés également, des tracteurs qui ont été conçus pour faciliter le travail aux agriculteurs. Il s’agit d’un système de communication qui consent à la machine de “dialoguer” avec les dispositifs embarqués, simplifiant ainsi les diverses phases de travail. D’ici cinq ans, le boom des drones en agriculture D’ici 2023, l’agriculture pourrait devenir le deuxième utilisateur majeur de drones au monde. La prévision nous arrive de la conférence “Nouvelles technologies et efficacité majeure », promue par Dronitaly à EIMA. Dans le contexte des changements climatiques, les drones peuvent se révéler de précieux alliés des communautés agricoles, tout comme tous les instruments et technologies permettant d’obtenir des informations précises, rapides et immédiates. De nos jours, par exemple, les drones se révèlent particulièrement utiles pour la culture des melons, afin de cartographier les mauvaises herbes et d’évaluer le degré de maturation des fruits.

L’Agriculture devient intelligente !

Les données accumulées grâce aux nouvelles technologies digitales rendent disponibles une

grande quantité d’informations, fondamentales pour l’optimisation des opérations aux champs, à la gestion ciblée des dépenses ou à la réduction du gaspillage de production. Les big data ne sont pas uniquement des tableaux de chiffres, mais également des photos, images, vidéos, e-mail, échanges de messages sur les réseaux sociaux ou des partages d’informations entre machines, par exemple entre tracteurs et équipements». Dans le secteur agricole, la masse d’informations rendue disponible par les technologies intelligentes représente un instrument de travail de plus en plus important, tant dans les pays plus «mécanisés» que dans les régions émergentes. C’est en effet grâce aux données précises et de lecture immédiate que les entreprises agricoles réussissent à optimiser les prestations de production, et à atteindre les objectifs fixés. Aujourd’hui, et dans les années à venir, le vrai défi sera de réduire les coûts de la production agricole, des coûts qui vont en augmentant. La réponse à ce défi arrive, non seulement des big data et de l’intelligence artificielle, mais également de la gestion à distance des services d’assistance aux machines. Certains observateurs estiment que bientôt, les exploitants seront capables de gérer à distance une vaste gamme de services sur les véhicules mécaniques. En résumé, ils pensent que dans un futur proche, n’importe quel type de problème sera pris en charge et résolu à travers des procédés digitaux. L’intervention directe de l’homme ne sera plus indispensable. Tracteur de l’année Un moment particulièrement important fut la proclamation du Tractor Of The Year. Cette année, le prix a été remis par un jury international composé de journalistes, au vainqueur du titre pour 2019 : le tracteur Case IH Maxxum 145 Activedrive 8. www.agri-mag.com


FEDERUNACOMA Une industrie hautement performante

La fédération italienne FederUnacoma (Fédération nationale des constructeurs de machines pour l’agriculture) rassemble les associations de constructeurs de machines, équipements et technologies pour l’agriculture, le jardinage et l’entretien ... Les entreprises membres de la Fédération jouent un rôle très important sur la scène internationale, se plaçant aux toutes premières places en termes de capacité de production, d’étendue de la gamme des produits et d’efficacité de réponse aux exigences les plus variées de l’agriculture et des secteurs connexes. L’immense gamme de machines produites par les membres de FederUnacoma place l’Italie parmi les premiers producteurs au niveau mondial et leur permet d’être présents dans les marchés de chaque continent. Les chiffres présentés lors du salon EIMA confirment la domination de l’Italie, second producteur mondial derrière l’Allemagne, avec un chiffre d’affaires total en 2018 estimé à 11 milliards d’Euros et une valeur d’exportation vers 170 pays équivalente à presque 5 milliards pour les neuf premiers mois de l’année. La compétitivité de l’industrie italienne sur les marchés étrangers vaut aussi bien pour ceux des pays possédant une agriculture hautement technologique (France, Allemagne et Etats Unis sont dans l’ordre les trois principaux marchés pour les machines italiennes), que ceux des pays émergeants et en voie de développement qui exigent une mécanisation moderne, capable de concilier les exigences de production avec la durabilité environnementale et la préservation des ressources naturelles. Les machines spécialisées que l’industrie italienne produit pour des secteurs comme l’horticulture, l’arboriculture fruitière et la viticulture, sont demandées dans le monde entier parce qu’elles sont adaptée aux modèles www.agri-mag.com

d’agriculture les plus variés. Les types de machines agricoles qui rentrent dans la sphère des compétences de la Fédération comprennent, au-delà du tracteur, les machines pour le travail du sol, le semis, le repiquage et la fertilisation, la protection des cultures, l’irrigation, la récolte, le premier traitement et le stockage des produits ainsi que pour les élevages, la manutention et le transport, la sylviculture et le traitement de la biomasse d’origine agricole et forestière. Présente également dans le secteur du jardinage, la Fédération comprend l’industrie italienne des machines pour l’entretien du vert à usage professionnel et amateur, en plus des pièces de rechange pour les machines agricoles et de jardinage. En plus d’EIMA International, FederUnacoma est très active dans l’organisation d’événements d’importance internationale, notamment : - Agrilevante, une exposition internationale de la filière, qui a lieu tous les deux ans à Bari, alternativement avec EIMA, et qui cible les marchés de la zone méditerranéenne ; - EIMA Show, une exposition dynamique avec des essais sur le terrain, qui est organisée tant en Italie qu’à l’étranger ; - EIMA Agrimach (Exposition internationale de machines pour l’agriculture et l’agro-industrie) qui a lieu tous les deux ans à New Delhi en Inde et offre aux industries de la mécanisation l’occasion d’un contact direct avec un marché extrêmement important comme celui du sous-continent indien. En outre, en collaboration avec l’agence ICE, FederUnacoma assure aussi l’organisation de nombreuses expositions collectives italiennes dans les principales manifestations étrangères notamment au SIAM Maroc. Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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Interpoma 2018

INTERPOMA 2018

Une expérience sur 360 degrés Le salon INTERPOMA, seul évènement dans le monde dédié entièrement à la culture, la conservation et la commercialisation des pommes, s’est tenu cette année du 15 au 17 novembre à Bolzano (Italie). Le choix de Bolzano pour l’organisation de ce salon n’est pas fortuit, c’est en effet la capitale du Sud Tyrol qui est la plus grande zone de production de pommes dans toute l’Europe. Grâce à son savoir-faire, à ses normes technologiques et environnementales, cette région figure parmi les premières régions productrices de pommes dans le monde. Ce n’est donc pas seulement le salon, mais toute la région qui s’est mobilisée pour offrir aux visiteurs une expérience sur 360°, axée sur les affaires, le transfert de technologie, la gastronomie et la nature. L’événement a été couvert par 100 journalistes du monde entier représentant les principales publications et médias spécialisés du secteur. La revue Agriculture du Maghreb était présente et décrit à ses lecteurs l’ambiance de l’édition 2018.

L

e salon biennal qui a tenu cette année sa 11e édition a occupé l’ensemble des quatre secteurs de 25 000 2 m du centre des Expositions de Bolzano. 490 exposants provenant de 24 pays y ont présenté leurs produits, services et innovations les plus prometteuses: machines de conditionnement, tracteurs fruitiers, machines d’éclaircis-

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sage, de taille et de récolte, fertilisants écologiques, produits de phyto-protection respectueux de la nature, dispositif de conservation des fruits, drones, installations anti grêle et dispositifs anti-gel… Le salon était également l’occasion de présenter une pléthore de nouvelles variétés de pommes, notamment grâce à la participation à l’événement de nombreuses

pépinières italiennes et européennes (France, Pays-Bas), de même que d’importants centres de recherche. Ils ont tous présenté des variétés qui apportent une nette amélioration par rapport aux variétés existantes, comme la rusticité, la qualité générale du fruit, la qualité gustative, les résistances aux bio-agresseurs notamment la tavelure, problème qui se

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pose avec acuité en Italie. Opter pour ce genre de variétés permet aux producteurs de réduire jusqu’à 30% le recours aux traitements phytosanitaires (pommes plus saines, réduction des charges). Au Maroc les producteurs commencent également à prendre conscience de l‘intérêt d’utiliser des variétés résistantes. Ne comptant pas s’arrêter en si bon chemin, les pépinières continuent à rechercher des variétés offrant encore plus de résistances (oïdium, carpocapse…). Attirés par la réputation de ce salon, ce sont 20.000 visiteurs (dont 25% d’étrangers) qui sont venus de 70 pays pour s’informer sur les nouveautés et les tendances des techniques de sélection de nouvelles variétés, de conduite des vergers, de récolte, de conditionnement, de conservation, de logistique… Cette affluence est le résultat, entre autres d’une intense opération de promotion internationale menée par les organisateurs du salon, et qui a permis de réunir à Bolzano des visiteurs de différents continents, notamment d’Europe (grecs, espagnols, polonais, russes,) d’Afrique (marocains, tunisiens,) d’Asie,…

Participation des professionnels marocains

Cette année encore, conscients de l’importance de ce salon référence, de nombreux professionnels marocains ont fait le déplacement. Parmi eux on peut citer des arboriculteurs, des gérants de grands domaines arboricoles, des pépiniéristes, des sociétés d’agrofournitures et de services dans le secteur arboricole, des consultants, etc. Ils ont fait le déplacement pour s’inspirer des avancées réalisées dans la région du sud Tyrol en matière de choix variétal, de densité de plantation, de conduite des vergers, de mécanisation des différentes opérations (taille, éclaircissage, récolte), d’optimisation des apports en eau et en fertilisants et de contrôle raisonné des ennemis de culture dans le respect le plus total des normes sanitaires et environnementales. En effet, mis à part quelques grands domaines bien structurés, la plupart des vergers de pomme au Maroc sont gérés de manière encore traditionnelle avec de faibles densités de plantation et peu de soins culturaux. De ce fait, il y a une grande marge d’amélioration des rendements, calibres et qualité des fruits, surtout que les zones de production ayant un nombre suffisant d’heures de froid pour le pommier, sont très limitées au Maroc.

Organisation de la filière

Par ailleurs, la profession marocaine a beaucoup à apprendre de l’organisation de la filière sud Tyrolienne (18.400 ha) où la production est livrée presque intégralement à des coopératives. Et malgré la taille moyenne des exploitations de seulement 2,5 ha, la clef de leur succès réside dans l’organisation des producteurs avec la mise en place et la gestion des organismes de services dont ils ont besoin avec l’aide des autorités régionales, notamment en matière de formation, conseil technique, recherche, certification... Ainsi, 94% des producteurs sont membres d’une des coopératives que compte la région, elles-mêmes regroupées au sein de deux grandes structures en charge de la commercialisation. Le www.agri-mag.com

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INTERPOMA 2018

rôle des organisations de producteurs est décisif et la complémentarité des fonctions entre acteurs privés et publics est remarquable. A noter que depuis une douzaine d’années, la tendance va vers la fusion des coopératives dont la production cumulée atteint souvent 20.000 à 60.000 tonnes, avec d’énormes investissements dans les équipements de stockage, conditionnement et logistique. Depuis 2005, treize variétés de pommes sont produites dans la région, mais les plus cultivées sont Golden Delicious sur 37% des surfaces, Gala (13%), Red Delicious (9%), Braeburn (7%) et Granny Smith (6%). Les conditions de la région accentuent certains traits

Les saveurs d’Interpoma

Pour la première fois, Interpoma a mis en place une zone spéciale ‘’Interpoma Taste’’ à l’intérieur du pavillon, où les visiteurs pouvaient déguster des produits dérivés de la pomme et plus encore. L’occasion pour le centre d’expérimentation agricole et forestière de Laimburg de présenter et faire déguster des jus de pomme innovants (mélange pomme-betterave par exemple) en offrant la possibilité aux visiteurs des les évaluer grâce à une application spéciale. Ces réactions directes de visiteurs contribueront au développement ultérieur de ces produits. 40

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M. Yassine NABIL, Gérant de la société BERANA leader national de l’installation des filets para-grêle, venu rencontrer ses fournisseurs et découvrir les nouveautés de l’édition 2019

qualitatifs: coloration, texture, croquant de la chair, richesse en polyphénols et autres substances nutritives, etc. C’est la raison pour laquelle les consortiums de producteurs ont développé des signes distinctifs de qualité de leurs terroirs de production (IGP et AOP) qui sont des atouts de taille pour la communication.

INTERPOMA TECHNOLOGY AWARD 2018

Figurant parmi les grandes nouveautés de l’édition 2018 d’Interpoma, ce prix a pour objectif de promouvoir les technologies et machines - exposées lors de la manifestation - qui présentent un fort caractère innovant et impactent le plus les techniques de culture et les phases qui suivent la récolte. Le jury, composé de chercheurs italiens et internationaux et de professeurs d’université, a analysé et évalué avec attention les 25 candidatures reçues et après examen direct des innovations les plus intéressantes sur les stands des sociétés, a rendu son verdict. Pour la catégorie FIELD (Innovations dans la culture et la protection des vergers), la division Biogard de CBC Europe a reçu le premier prix avec son produit «Mister Pro + Isomate® CM Mister 1.0».

M. Lahcen OUJANE, Gérant de la société Chems Agro A la recherche de nouvelles variétés performante de pommier à proposer à ses clients au Maroc

Il s’agit d’un système sophistiqué de contrôle des insectes nuisibles grâce à la confusion sexuelle. La société est partie d’une technologie existante et y a ajouté d’autres paramètres associant des informations sur la biologie des insectes à une surveillance environnementale «en temps réel» dans un logiciel de contrôle installé dans un micro-ordinateur. Cette solution éco-responsable permet de surmonter plusieurs problèmes que les technologies existantes pour la confusion sexuelle continuent de présenter. Pour la catégorie POST HARVEST, le gagnant était BIOMETIC - une division de MICROTEC avec son produit «Q Eye XP». C’un scanner pouvant être appliqué aux chaînes de conditionnement, et permettant de détecter efficacement les défauts internes de la pulpe du fruit, qui ne peuvent pas être détectés par un examen externe. L’approche innovante est représentée par l’utilisation des rayons X, ce qui représente une nouvelle technologie dans le contrôle de la qualité des fruits. La polyvalence de ce produit pour détecter des problèmes similaires dans d’autres types de fruits représente une valeur ajoutée ayant un impact positif sur la gestion après récolte et sur la qualité du produit au bénéfice www.agri-mag.com


Visites sur le terrain

Les organisateurs ont multiplié les visites guidées réservées aux visiteurs de la foire. En effet, chaque jour, des visites dans deux ou trois lieux de production dans les alentours de Bolzano ont été organisées avec pour objectif de montrer aux opérateurs internationaux les modes de conduite des vergers, les procédés de conditionnement et de stockage qui font que les pommes du Sud Tyrol sont tellement appréciées sur les marchés internationaux. L’occasion pour les visiteurs d’apprendre davantage sur l’histoire de la pomiculture dans la région du Tyrol du Sud. du consommateur. Outre les deux gagnants, des mentions spéciales ont également été remises à plusieurs sociétés : Pour la catégorie FIELD, ce prix a été remporté par la société polonaise GOTRACK avec son propre «GOtrack Remote Control», qui permet de télécommander les tracteurs et pulvérisateurs dans les vergers, tandis que pour la catégorie «POST HARVEST», les mentions spéciales étaient deux: GREEFA avec «Smart Packr 2» et Zucal Mechanic avec le Robot de conditionnement «Polus 48». Le jury a particulièrement apprécié la variété de produits candidats qui, grâce à un large éventail d’innovations technologiques, améliorera la durabilité écologique de la chaîne d’approvisionnement de la pomme, du verger au consommateur, et la rentabilité pour les opérateurs du secteur.

Un programme complet de conférences

Cette année l’intérêt était particulièrement fort pour les thèmes traités lors du congrès « La pomme dans le monde » qui a accompagné le déroulement du salon. Quelque 20 intervenants du monde entier étaient présents pour exposer sur les thèmes les plus actuels du secteur : tendances du marché, innovation variétale, culture durable de la pomme, haute technologie en arboriculture fruitière. La première journée a été réservée aux tendances de production de la pomme dans l’Est de l’Europe les www.agri-mag.com

Balkans et en Asie Centrale. Il était également question de la position de la Chine et de l’Inde au sein du commerce international de la pomme, en abordant également les opportunités et les barrières commerciales pour l’exportation de pommes en Asie. La seconde partie était en revanche rythmée par des interventions de spécialistes sur les tendances internationales dans le domaine de l’innovation variétale. Le deuxième jour, était abordée en première partie la « Durabilité de la culture de la pomme : production biologique et intégrée ». Des intervenants ont débattu sur des thèmes relatifs à l’agriculture biologique, la production intégrée, la durabilité et la biodiversité, en incluant des études de cas concrets pour illustrer leurs propos. Le thème principal de la réunion de clôture était plutôt technique, et plus particulièrement la « Haute technologie dans l’arboriculture fruitière du futur ». Ont été traités les thèmes de la robotique et de la mécanisation en arboriculture fruitière, ainsi que de l’essor du numérique, des technologies des capteurs et de précision, et de l’introduction de tracteurs électriques. Dans notre prochaine édition nous décrirons quelques unes des innovations et solutions observées au salon Interpoma et pourraient être adoptées par les arboriculteurs marocains.

Visite des vergers et de la station de conditionnement d’une importante coopérative de la région

L’utile et l’agréable

Encouragés par le succès de la première expérience, les organisateurs du salon ont collaboré pour la deuxième fois avec la ville de Bolzano afin d’organiser au centre-ville des initiatives et des manifestations autour de l’univers de la pomme. Les habitants ont ainsi eu l’occasion de voir un des produits d’excellence du territoire, et un des plus importants produits de l’économie locale, mis en valeur. Les visiteurs quant à eux ont pu découvrir « l’envers du salon » de la pomme grâce à différentes initiatives spécialement pensées pour un public hétérogène et international. Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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Tomate

Semences et plants

Evolution dans le Souss Parallèlement à l’évolution progressive enregistrée dans le domaine des cultures sous abris, le secteur semencier lui aussi a connu des modifications et améliorations incontestables en apportant aux primeuristes des réponses appropriées à leurs problèmes de production et de commercialisation. En effet, la semence est l’une des principales conditions de réussite d’une campagne avec ce qu’elle apporte, entre autres avantages, comme vigueur, résistances, rendement, qualité, adaptation régulière aux exigences des circuits de distribution et des consommateurs.

L

a grande diversité d’options qui se présentent au producteur, aussi bien dans le domaine de génétique que de techniques de production ou d’objectifs de commercialisation, le primeuriste est amené à prendre des décisions qui s’avèrent souvent, décisives et lourdes de conséquences. Ci après un échantillon de cet éventail et de son évolution au cours des années.

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Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

Choix variétal Pendant longtemps les maraichers marocains ont recouru aux variétés fixées comme la Marmande VR (demi côtelée), éclaireur (lisse) en Zone Nord, Clause 27 (côtelée) et Money maker (lisse) dans la région Souss-Massa. Les semences étaient soit prélevées par les producteurs sur leur propre production soit achetées chez les maisons grainières qui les importaient.

Avec l’introduction des cultures sous abris serres, des variétés hybrides, de plus en plus performantes, ont été introduites chez les agriculteurs. Plus vigoureuses et dont la liste des résistances n’a cessé de s’allonger (verticillium, fusarium, nématodes, cladosporiose, etc.), elles permettaient des rendements plus élevés d’autant que le cycle de production et d’exportation de tomates sous abris ne cessait de s’allonger.

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Cependant, très souvent, les maisons grainières proposaient aux producteurs des variétés développées pour d’autres pays, vu que la recherche variétale au Maroc est quasi inexistante (sauf quelques tentatives limitées). En effet, les obtenteurs estiment que le marché marocain est trop étroit et que les semences commercialisées en Espagne marchent très bien au Maroc (conditions climatiques proches). Côté producteur, la demande s’oriente vers des variétés plus performantes (rendement, qualité, résistance aux maladies et aux stress, …). Dans ce sens, les attentes des producteurs sont différentes selon les marchés auxquels ils destinent leur production. A noter que les conditions climatiques ou commerciales d’une campagne influencent le choix de certains producteurs pour la campagne suivante. Ainsi, en cas de basses températures ayant causé des problèmes de qualité (nouaison, fruits creux, taux d’écarts, …) le choix s’oriente l’année suivante vers de nouvelles variétés ou d’anciennes variétés qui ont résisté au froid. De même, en cas de problèmes commerciaux sur l’un des segments, suite à de plus grandes superficies lors d’une campagne, les producteurs s’orientent l’année suivante vers d’autres segwww.agri-mag.com

ments qu’ils estiment présentant moins de risques ou de meilleures opportunités. En outre, les maisons grainières opérant au Maroc annoncent régulièrement que des variétés prometteuses sont en train de se frayer un chemin sur le marché marocain, avec des caractéristiques répondant mieux aux désidératas des producteurs et aux exigences des clients et marchés de destination.

Segmentation

La production marocaine de tomate ronde a fait sa place sur les marchés internationaux, mais l’évolution de ces derniers impose au Maroc de diversifier encore plus sa production pour se positionner sur le créneau de la segmentation et de l’élargissement du calendrier des exportations. Ainsi, après la « tomate ronde uniformcolor » des années 1980, puis l’arrivée de la « tomate grappe » dans les années 1990, il existe désormais différents types de tomates, variables par leur taille, leur forme et leur couleur qui font tous valoir leur typicité. Cette évolution qui témoigne de la dynamique du marché du premier légume consommé en Europe, trouve sa source dans la biodiversité de la tomate, remarquable par la profondeur et la largeur de gamme. De la sorte, parallèlement à Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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Semences et plants

la stagnation des superficies de tomate sous abris depuis quelques années, la production évolue essentiellement du point de vue de sa diversification. La segmentation a ainsi permis, sur ce marché mature, d’apporter de la valeur ajoutée. Ainsi, actuellement, la diversification au sein de la tomate est comme suit : - Tomate ronde - Tomate grappe - Tomate cocktail - Tomate cerise Plum(olive) - Tomate cerise - Autres spécialités (tomate tigrée, Beef, etc.) A noter que ces dernières années, on a constaté une spécialisation avancée des producteurs. En effet, on commence à parler de groupes spécialisés en tel ou tel type de tomate (tomate cerise, tomate à petit calibre, …) et ce dans le cadre de programmes annuels établis à l’avance et généralement à des prix de ventes fixes assurant un certain niveau de bénéfices aux producteurs. De même, en réponse aux demandes des distributeurs certains groupes exportateurs bien organisés exigent désormais des semenciers des variétés de tomate en exclusivité (pour un certain nombre d’années), notamment pour les tomates cerise et olivette. Dans ce cas, les quantités de semences écoulées par le semencier sur le marché seront certes moins importantes, mais le prix de vente est bien supérieur à celui des graines ‘‘normales’’ (12 dh au lieu de 1,50 dh).

Plants et plantation

Initialement, les maraichers produisaient leurs propres plants pour le plein champ de façon traditionnelle. Les semences étaient généralement récupérées sur la production de fin de champ de la culture précédente et semées dans des carrés en bout de parcelle, sans aucune mesure particulière. Sous l’influence des cultures sous abris, de nombreuses techniques ont été introduites et facilement adoptées par les maraichers. Ainsi, les graines, essentiellement hybrides, étaient semées dans des plateaux remplis de tourbe de semis et une fois les plants arrivés au stade repiquage ils étaient transplantés dans des sachets plastiques perforés 44

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remplis de tourbe de repiquage où ils étaient entretenus jusqu’au moment de les planter en pleine terre. La méthode s’était généralisée en raison des nombreux avantages qu’elle apportait (état végétatif et sanitaire,…) et améliorée par le recours aux plateaux alvéolés puis aux presse-mottes, dont certaines avec semis automatique (de précision). Aujourd’hui, et depuis de nombreuses années déjà, l’utilisation des plants francs s’est considérablement réduite puisque la plupart des producteurs s’approvisionnent en plants prêts auprès des pépinières ce qui leur permet de se consacrer à leurs travaux de préparation des abris serres, d’autant plus que les plants sont greffés chose qu’ils ne peuvent réaliser eux-mêmes (nécessité d’organismes spécialisés avec des infrastructures –lumière, température et humidité contrôlées, brumisation,…- que seul le pépiniériste est en mesure d’assurer). En outre, les semences étant commercialisées à des prix élevés, il s’agit d’éviter toute perte conduisant au renchérissement des plants. Cette situation a conduit à la professionnalisation du métier de producteur de plants. La région d’Agadir est leader national dans ce domaine. Elle compte une douzaine pépinières maraîchères agréées, dont 3 sont de grandes pépinières commerciales (cultures estivales et hivernales) alors que les autres produisent des plants pour couvrir les besoins de leurs propres propriétaires (producteurs ou adhérents d’un groupe), avec une capacité totale d’environ 80-85 millions de graines de tomate traitées pour la seule région d’Agadir. Ainsi, 95-98% des tomates de primeur sont produites à partir des plants greffés sur des porte-greffes très performants, vigoureux et amenant plus de résistances, fournis par des pépinières spécialisées ayant atteint un haut degré de perfectionnement, d’hygiène et d’organisation afin de satisfaire des clients, de plus en plus exigeants. Concernant le calendrier de plantation, il est déterminé par chaque producteur selon ses propres contraintes et considérations. Ainsi, profitant de l’expérience des années passées, certains producteurs échelonnent leurs plantations de juillet à septembre pour éviter de gros dégâts en cas d’aléas climatiques (fortes chaleurs), pour avoir une meilleure qualité et pour être constamment présent sur le marché. www.agri-mag.com

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Culture

Pastèque

Développement et diversification de la production En 2018, la superficie totale occupée par la culture de la pastèque au Maroc a avoisiné, selon les estimations des professionnels interrogés les 17.600 Ha en greffé, toutes variétés confondues avec une densité moyenne de 3000 plant/Ha. Cependant, victime de son succès, la filière se débat entre hausse des charges et baisse des prix producteurs et le regroupement des producteurs serait l’une des démarches permettant de limiter les dégâts.

Déroulement de campagne La zone sud

La précocité d’entrée en production dans cette région encourage les

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agriculteurs à se tourner vers ce fruit pour bénéficier des prix élevés du début de la campagne de commercialisation, ceci malgré des rendements moins importants que dans les autres régions. Le succès qu’a connu la culture de la pastèque dans

cette zone a engendré une culture intensive sans pour autant qu’elle soit structurée et contrôlée. Ses pastèques sont même exportées en Russie, en Europe et en Mauritanie. Cette campagne, la région de Tata est entrée en production à partir du 20 mars, ce qui en fait la zone la plus précoce du sud du Maroc, suivie de Zagora début avril. Le prix de vente a atteint 7 à 8 Dh/Kg à Tata et 5,5 à 6 Dh/Kg à Zagora. La production de Zagora était de qualité moindre cette année à cause du froid (température minimale -3°C) qui a sévi dans la région pendant le mois de février et qui a retardé la nouaison et entrainé un mauvais accrochage des fruits et donc un retard au niveau de la production. S’ajoute à cela le problème de la rareté de l’eau qui marque de plus en plus cette région. Selon les professionnels interrogés, la situation de déficit hydrique dont souffre la région serait due principalement au déplacement ces dernières années des producteurs de pastèque de Taroudant et de Chichaoua vers cette zone pour bénéficier de sa précocité. La plupart fournissent aux producteurs de la région les semences, le paillage, les petits tunnels et les produits phytosanitaires, ce qui explique l’augmentation importante des superficies qu’a connue cette région. Dans toute la zone sud, la plupart des plantations sont couvertes avec du P17 pour gagner quelques degrés de température et de la précocité. www.agri-mag.com



Région de Zagoura de vente a atteint 3,60 à 4 Dh/Kg suivi d’une chute jusqu’à 1 à 1,20 Dh/ Kg.

Aujourd’hui, la région de Tata commence à prendre de l’ampleur en raison de ses conditions idéales pour cette spéculation (pas de problème d’eau car pas de surexploitation de la nappe phréatique et pas de minimas de température inférieure à zéro d’où une croissance normale). Sa superficie en pastèque est en augmentation alors que celle de Zagora est en diminution à cause de la pénurie d’eau due à la surexploitation des nappes phréatiques par ces cultures combinée à un déficit pluviométrique ainsi qu’aux prix catastrophiques enregistrés lors de la précédente campagne. La région de Taroudant Les plantations se sont étalées de fin janvier jusqu’à début février, pour une entrée en production à partir du mois de mai, 15 jours après Zagora et des prix moyens au début de 4 à 5 Dh/Kg. Les producteurs ont rencontré quelques problèmes de maladies comme le mildiou à cause d’une hygrométrie élevée dans la zone, ainsi que des problèmes de pucerons et de virus. La zone de Marrakech, Chichaoua Les plantations ont été plus précoces que l’an dernier (début février au lieu du 20 février). Celles couvertes avec le P17 sont entrées en production à partir du mois de mai, période où les prix étaient intéressants (3 à 4 Dh/ Kg), jusqu’à la fin du mois de juin. Les autres plantations ont subi des retards de la production à cause du froid qui a sévi cette année. A noter qu’un problème inconnu surnommé par les producteurs (harakya) a été signalé dans la région de l’Oudaya malgré les traitements effectués. Les symptômes sont sous formes de jaunissement du plant et brûlures des vieilles feuilles. Les analyses ont montré que les agents causaux sont des virus : Potyvirus, Cucumber Green Mottle Mosaic, Tobamovirus. 48

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La région du Gharb Les plantations ont commencé à partir de début avril et les récoltes à partir de mois de juillet. Les rendements les plus élevés sont enregistrés dans cette région vu la disponibilité en eau et les caractéristiques pédoclimatiques favorables. En effet, dans le Gharb, les rendements dépassent les 60t/ha par rapport à une moyenne nationale de 40t/ha. Selon les estimations des professionnels, près de 250.000 tonnes de pastèque sont produites dans cette zone sur une superficie autour de 4.000 Ha. Il s’agit d’une activité agricole saisonnière qui compte beaucoup pour les agriculteurs de la région, qui font preuve de technicité pour réussir cette culture (choix des semences, nutrition adaptée pour favoriser le grossissement des fruits, phytoprotection…). Mais si la région est connue pour la qualité de ce fruit, le prix est loin de satisfaire les agriculteurs surtout que contrairement à d’autres régions, ils écoulent leur production uniquement sur le marché local. Au début de la campagne précédente, le prix

La zone de l’Oriental Cette zone où la production est relativement récente comprend Nador, Zaiou, Saïdia, Berkane et Taourirte. La production s’étale généralement de mi-juin à mi-septembre. Bien qu’elle profite d’avantages notamment la proximité des marchés de la zone nord, cette région souffre malheureusement d’entraves comme l’absence d’encadrement des producteurs et le manque de précocité de la production. La zone de Doukkala Oualidia La pastèque cultivée dans cette région est caractérisée par 90% de plants francs et 10% seulement de plants greffés. Les principaux problèmes rencontrés sont les virus, le manque d’eau et son taux de salinité (Oum Rabii). A signaler que les productions de toutes ces régions se sont recoupées du15 juin au 15 juillet, ce qui a entrainé la chute des prix et la rentabilité par hectare est passée de 100 000 Dh/Ha pendant la période 15 avril-15 mai à 5 000 Dh/Ha seulement de juin à début juillet, alors que le coût de production d’un hectare de pastèque se situe entre 30.000 à 40.000 Dh/Ha. A partir du 15 juillet et jusqu’au 15 août, les prix se sont redressés pour les pastèques de

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Pastèque des producteurs et des exportateurs, notamment pour l’amélioration de la qualité et la diversification des marchés. En effet, l’analyse des exportations par destination montre qu’un grand travail a été effectué pour la diversification des marchés (France, Espagne, Royaume-Unis, Allemagne, Pays-Bas et Italie, en plus d’un marché Africain porteur : la Mauritanie). Par ailleurs, la durée de la fenêtre d’exportation est passée de 4 mois (de mars à juin) en 2003 à 6 mois actuellement (de mars à août). A noter que pour répondre aux impératifs de l’export, les producteurs tournés vers les marchés étrangers ont globalement des exigences variétales spécifiques : calibre, taux de sucre, qualités gustatives, résistance au froid (pour le segment précoce) et une bonne tenue après récolte pour supporter le transport sur de longues distances.

Berkane (1 à 1,5 Dh/Kg) par manque de production des autres régions. A noter également que la production de la pastèque se fait presqu’exclusivement en plein champ. L’irrigation au goutte à goutte est quasi généralisée, et les producteurs ont de plus en plus recours aux nouvelles techniques de fertilisation (engrais organiques, acide humique, fertilisation minérale avec NPK et oligo éléments, etc.).

Contraintes du secteur

Compte tenu de l’importance de la surface et de la capacité d’absorption limitée du marché, l’entrée en production simultanée des différents terroirs s’accompagne souvent d’une chute des prix et de difficultés de commercialisation. De plus, la pastèque subit la concurrence d’une multitude d’autres fruits qui entrent en production à la même période (raisin, pêche, melon, …). L’intervention de nombreux intermédiaires n’arrange certainement pas les choses du fait qu’ils font chuter les prix davantage, ce qui aggrave le problème à l’échelle nationale. Les producteurs déplorent également plusieurs facteurs qui ont contribué à une augmentation significative des charges de produc50

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tion, notamment la généralisation du greffage et la hausse des prix des intrants (engrais, produits phytosanitaires, plastique...) et de l’énergie. Comme pour d’autres filières, la solution résiderait dans l’organisation des agriculteurs dans le cadre de coopératives et d’associations afin d’éviter les intermédiaires, et pouvoir commercialiser leurs produits dans de meilleures conditions. Cette organisation permettrait également l’échelonnement du calendrier de semis et du choix des variétés les plus adaptées à la zone et à la période de plantation (précocité, tardivité) et éviter ainsi le télescopage des productions.

Des exportations en hausse

Malgré les fluctuations de la production d’une année à l’autre, les volumes exportés ont connu une croissance continue. Cette évolution vient en réponse à l’évolution de la demande de certains pays européens notamment ceux comptant une population d’émigrés marocains, mais aussi à la coïncidence du cycle de production au Maroc avec les périodes creuses dans ces pays. L’amélioration des performances à l’export des pastèques marocaines est le résultat entre autres, des efforts

Choix de la variété et du porte-greffe :

L’utilisation de semences et de portegreffes performants est la base de la réussite de la culture de la pastèque. De manière générale, en plus d’un rendement supérieur à 60 tonnes/ ha et de fruits d’un gros calibre (1520 kg), le choix des agriculteurs marocains se porte sur les variétés qui permettent de satisfaire aux différentes exigences qualitatives du consommateur (coloration, fermeté de la chair, bonne tenue, taux de sucre élevé...). D’autres exigences peuvent s’ajouter en fonction de la région et du créneau visé : précocité, résistance au transport (écorce assez rigide), résistance aux maladies… Par ailleurs, la quasi totalité des producteurs recourent aujourd’hui au greffage qui permet de contourner certains problèmes liés notamment à l’exploitation successive des parcelles de production (fatigue du sol, monoculture, …). Cependant, les producteurs doivent être conscients que chaque porte-greffe présente des inconvénients et des avantages. Les caractéristiques les plus importantes à prendre en considération sont : - Meilleure vigueur de la plante. - Résistance au froid et à la salinité - Homogénéité de la germination des graines www.agri-mag.com


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Pastèque - Meilleur calibre des fruits tout au long du cycle de production. - Tolérance ou résistance aux Nématodes et aux maladies du sol (différentes races de fusarioses, verticillioses et aux pythiums), - Grand pouvoir de régénérescence de nouvelles racines - Durée de production prolongée Toutefois, le porte-greffe doit être choisi en fonction du type de sol afin d’éviter les accidents physiologiques et l’éclatement des fruits. Par ailleurs, beaucoup de producteurs accusent le greffage de baisser la qualité gustative des pastèques qui auraient un gout de ‘’courge’’. Les semenciers interrogés expliquent que c’est une question de compatibilité encore la variété greffée et le porte-greffe et aussi de la gestion appropriée des plants greffés notamment en ce qui concerne la fertilisation.

La mini-pastèque a-t-elle de l’avenir au Maroc ? En Europe, depuis quelques années, la mini-pastèque fait sérieusement de l’ombre à son cousin le melon. Sa consommation a en effet grimpé de 20% en France en l’espace de 4 ans seulement et la même tendance a été observée dans d’autres pays européens. La mini-pastèque grignote des parts de marché grâce à des vertus nutritionnelles de plus en plus prises en considération par le consommateur européen : elle est l’un des rares fruits à contenir un acide aminé très précieux l’acitruline, bon pour la circulation sanguine, elle est également riche en antioxydants qui protègent l’organisme des cancers. De même son faible apport calorique en fait un allié minceur et régime. Pour le producteur, la mini pastèque étant plus petite, elle se récolte plus vite, et nécess i t e

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moins de main d’œuvre. Au Maroc, malgré tous les efforts des semenciers pour intégrer et développer des variétés de mini pastèques qui sont très sucrées avec un calibre de 4 à 8 Kg maximum, plus adaptées aux besoins des familles marocaines qui comptent aujourd’hui moins de personnes, le consommateur marocain considère la mini pastèque comme des écarts de triage et préfère rester fidèle au gros calibre, représentant dans son esprit une garantie de la maturité du fruit et d’un bon taux de sucre. « L’adaptation de ce créneau dans le marché local marocain demande encore beaucoup de temps pour convaincre le consommateur de la qualité de cette mini pastèque », nous explique un producteur. Au Maroc, la mini-pastèque reste donc un produit plutôt destiné à l’export avec un marché de niche fortement dépendant de contrats ponctuels entre certains producteurs et les distributeurs européens. De l’avis d’un semencier l’autre frein au développement de ce type de pastèque est le prix de la semence bien supérieur au prix d’une semence normale. Ce qui va se répercuter sur le prix

de vente des fruits. Des professionnels pensent que l’introduction de la mini pastèque peut être un moyen pour dynamiser le marché et redresser les prix. Ainsi, à l’image de la tomate, le marché de la pastèque pourrait connaitre une segmentation avec des pastèques noires, des striées, des seedless, des mini pastèques de 4 Kg, etc. L’offre variétale existe déjà et les principales maisons grainières proposent des variétés intéressantes dans ces différents segments. En Italie, grand pays producteur et consommateur de pastèques, les opérateurs ont abandonné progressivement les variétés traditionnelles qui apportaient peu d’avantages au producteur et au distributeur. Ils ont misé sur l’innovation variétale et la segmentation de l’offre avec des produits à forte valeur ajoutée. C’est ainsi que le marché de la mini-pastèque sans pépins en Italie a connu une importante évolution. En attendant, on trouve de plus en plus dans les grandes villes, des pastèques en tranches que ce soit dans les grandes surfaces ou dans les épiceries de quartier. www.agri-mag.com


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Le chou pommé Progression d’une culture prometteuse Abdelmoumen Guennouni

Les superficies cultivées en chou pommé au Maroc sont en constante augmentation et atteignent actuellement autour de 2.000 ha. Il peut être cultivé dans plusieurs régions agricoles marocaines en alternant les différentes variétés disponibles et leurs périodes de plantation. Mais sa culture prospère essentiellement sur les zones côtières à cause de l’amplitude thermique relativement faible car les fortes fluctuations entre les températures de jour et de nuit lui sont nuisibles.

Mise en place de la culture Préparation du terrain

Toutes les variétés de chou sont adaptées tant aux sols légers qu’aux sols lourds. Cependant, elles apprécient en général les sols profonds, bien drainés, humides, à tendance calcaire et assez bien fumés. Il est nécessaire de préparer le terrain sur une profondeur de 20 à 30 cm, d’éliminer les plus gros cailloux, les mauvaises herbes et leurs racines puis briser les mottes et niveler le sol. En outre, le chou pommé étant très gourmand, un engrais de fond minéral ou un engrais organique bien décomposé est indispensable. Cependant, il faut savoir qu’une terre trop riche favorise le développement de champignons, l’atrophie ou l’éclatement des petites pommes. La plante est moyennement sensible à la salinité et la valeur de 3 mmhos/cm est considérée comme seuil maximum de la conductivité électrique du sol. Du fait de ses exigences, il est conseillé de ne pas faire revenir le chou pommé au même emplacement avant 3 ou 4 ans. Une alternance avec une culture de petits pois ou de fèves, ou encore de pommes de terre précoces serait indiquée.

Variétés : qu’est ce qui oriente

le choix des producteurs ?

Plusieurs variétés classiques étaient anciennement utilisées au Maroc, mais elles sont en train de perdre leur importance et la tendance est une évolution vers le recours aux hybrides qui représentent actuellement 85% des cultures et atteindra rapidement (1-2 ans) les 100% en raison des avantages évidents et sous l’impact des exportations vers l’Afrique. Ces variétés hybrides apportent de nombreux avantages dont une meilleure qualité, un rendement plus élevé, une meilleure résistance au transport et des résistances aux maladies dont celle au Xantomonas récemment introduite. Parmi les semenciers leader sur ce créneau on peut citer : Bejo Zaden, Rijk Zwaan, Tokita Seeds et Sakata Seeds. A noter que les surfaces allouées au chou ont progressé ces dernières années au détriment du chou-fleur. La même tendance observée pour le brocoli.

Préparation des plants

Comme pour le chou fleur, deux périodes de semis sont pratiquées : été et hiver, d’où l’importance du choix des variétés adaptées à chaque cycle pour éviter notamment le risque de montée en graine. De germination facile, les choux peuvent être semés par les producteurs pour

préparer eux même leurs plants dans des planches en pleine terre. La germination a lieu au bout de 3 à 4 jours si la température est de 25°C environ et les plants sont prêts après un séjour de 45 jours. Cette longue durée s’explique par le fait que les producteurs attendent que les plantules commencent à se lignifier pour qu’elles ne cassent pas lors de l’arrachage. Pour éviter ce problème, certains utilisent de la tourbe dans des planches à sol bien décompacté afin de faciliter le prélèvement des plantules au bout de 25-30 jours. Ils peuvent aussi, comme les frères El Aloua Simohamed et Said, producteurs bien connus de la région de Médiouna, recourir à une pépinière professionnelle. Les producteurs doivent veiller à bien sélectionner les plantules à mettre en place càd les plus grosses et plus droites possédant au moins 5 ou 6 feuilles et les installer dans un sol humide, arrosé préalablement pour faciliter la reprise. De même, lors de la transplantation, il faut éviter les plants qui ne sont pas en bon état ou ceux dont le bourgeon terminal a été atrophié par une piqûre d’insecte. On les nomme ‘‘choux borgnes’’ et ils ne donnent pas de pommes. Après la plantation, il est en général nécessaire de ramener la terre au pied des plantes afin de renforcer leur ancrage. A noter que certains grands producteurs se sont équipés en transplanteuses, ce qui a contribué à l’augmentation des superficies et de la production.

Plantation

Classiquement la plantation se fait en lignes simples espacées de 80-90 cm avec une distance sur la ligne de 33 cm entre plants. La densité est de 33.000 plants par hectare. Un autre système est pratiqué par certains producteurs expérimentés comme les frère El Aloua, qui optent pour la plantation en planches avec 2 ou 3 lignes jumelées, distantes de 33 cm entre lignes et de 33 cm entre plants sur la ligne de plantation. 54

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Les lignes sont regroupées dans des planches distantes de 80 cm permettant le passage d’un tracteur à roues étroites pour les travaux. ‘‘La plantation en planches offre la possibilité de la mise en place d’un nombre de plants plus élevé à l’hectare (48-50.000) permettant l’obtention d’un bon rendement, de pommes de meilleure qualité, de calibre commercialement adéquat (1,5-2 kg) et un meilleur prix de vente’’ expliquent-t-ils. Le nombre de jours nécessaires depuis la plantation jusqu’à la maturité et sous des conditions optimales de croissance est de l’ordre de 2 à 3 mois ou plus, selon les variétés précoces ou tardives des différents types de choux. Le chou lisse par exemple peut commencer plus tôt que le chou frisé.

Au centre, les frères El Aloua Simohamed et Said, producteurs bien connus de la région de Médiouna et à droite M. Abdelhak Rochdi de la société PIONAGRI. nutritifs.

Fertilisation

Les choux ont besoin d’une bonne fu-

mure riche en azote et en potasse. Une fumure organique de 30 T/ha est vivement recommandée pour les choux. Les doses de fumures minérales conseillées

Entretien de la culture

Une fois les opérations semis et transplantation réussies, la culture devient plus facile. Les binages et sarclages d’entretien sont à réaliser durant toute la croissance des choux pommés. La limace est une grande dévoreuse des jeunes plants fraîchement repiqués. Afin qu›elle ne ruine pas les plantations, des pièges anti-limaces peuvent être disposés autour des plants. Globalement, tous les travaux dans les champs de choux sont manuels, exigeants en main d’œuvre, sauf chez certains producteurs qui utilisent les tracteurs pour les travaux mécanisés de préparation des planches de plantation ou pour les traitements phytosanitaires

Irrigation

Le mode d’irrigation au goutte à goutte est actuellement adopté par presque tous les producteurs. Pour la conduite de l’irrigation, et une fois la culture installée, il est recommandé de l’assoiffer légèrement afin de favoriser le développement radiculaire. Les besoins en eau de la culture doivent être bien satisfaits, particulièrement à partir de la mi-croissance et en période de floraison (pour le chou fleur). Le chou craint les longues périodes de sécheresse, d’où la nécessité de l’arroser régulièrement, surtout par temps sec, mais modérément de manière à maintenir une bonne humidité. Les besoins hydriques des choux varient de 300 à 400 mm pour des cycles de culture variant de 90 à 120 jours. Comme pour les cultures foliacées en général, c’est pendant le dernier mois de culture que la plante absorbe 60 à 75 % de ses besoins en eau et en éléments www.agri-mag.com

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sont les suivantes: 100, 110, 330 et 100 kg/ha, respectivement pour N, P205, K20 et MgO. L’azote est le pivot de la fertilisation des choux, surtout en couverture. La fertilisation adoptée en général est de 90 à 200 kg/ha d’azote, 60 à 200 kg/ha P205 et 60 à 200 kg/ha K20. Des engrais à libération lente sont préférés à l’urée et à l’ammonitrate. L’apport de soufre est également important : 40 à 60 kg/ha. Il contribue fortement à l’acidification des sols basiques marocains. A ce sujet, la carence en bore peut être induite dès que le pH du sol est supérieur à 6. Les choux sont parmi les espèces les plus exigeantes en bore. Le sol doit doser une teneur supérieure à 0,5 ppm. Le chou est moyennement sensible à la salinité due à NaCl de l’eau d’irrigation. Le potentiel de production est atteint à des eaux n’excédant pas 2 mmhos/cm. Si cette valeur est dépassée, il faut s’attendre à des baisses de rendement. Pour aider la pomme à bien se former, on peut apporter un supplément d’engrais, selon le climat et les conditions de production. Par ailleurs, les choux sont très exigeants en lumière. En effet, lorsque les facteurs eau et éléments nutritifs ne sont pas limitants, le taux de matière sèche produite est proportionnel à la quantité de rayonnement solaire intercepté par la culture.

Lutte phytosanitaire

En cas de monoculture, il y a un fort risque de Sclérotinia (surtout chez le chou fleur). Les principaux parasites sont : - Altemaria brassicicola: Ce champignon peut contaminer la graine et détruire la jeune plantule très précocement. Les fongicides à base de manèbe ou de zinèbe sont efficaces contre ce champignon. - Phoma lingam est un champignon responsable du symptôme «pied noir» ou «black leg», Il provoque une nécrose du collet et une destruction des racines. Il a été établi que ce champignon se conserve dans les débris de récolte. Les variétés hybrides cultivées actuellement sont résistantes à ce champignon. - Peronospora parasitica est l’agent causal du mildiou. Il débute par des tâches légèrement jaunâtres sur la face supérieure des feuilles et blanchâtres à leur face inférieure. Le mildiou est la maladie la plus courante pour le chou pommé. Il convient alors de détruire les plants atteints. Le contrôle chimique de la maladie s’opère par de nombreux fongicides (Antéor, par exemple). - Pythium sp est l’agent de la fonte de semis (on utilise le cryptonol). - Plasmodiophora brassicae est le champignon responsable de la hernie du chou (excroissances racinaires qui provoquent un flétrissement rapide et la mort de la plante). La maladie est associée à des pH acides du sol (pH= 5.5 à 6). - Puceron cendré du chou (Brevicoryne brassicae) est un insecte qui vit exclusivement sur les crucifères et chou suce la sève des feuilles. Ses piqûres causent des tâches jaunes et une déformation des feuilles. Il est de couleur vert foncé. L’abondance des pucerons est liée aux températures douces. Des pluies fréquentes et une forte humidité relative lui sont très défavorables. Les pucerons pullulent souvent soit au cœur même des jeunes plants soit au revers de feuilles. Il s’en suit un jaunissement partiel, parfois un arrêt de la végétation voire un dépérissement.On peut facilement les éliminer en effectuant des pulvérisations d’anti-Pucerons à base de Pyrèthre. - Piéride du chou (Pieris brassicae) est un insecte dont les larves rongent les tissus des jeunes plants et spécialement des feuilles qui prennent l’aspect de dentelle. - Noctuelles (lépidoptères) peuvent attaquer la partie aérienne de la plante. La plupart des chenilles ne s’alimentent que la nuit.Pendant le jour, elles sont cachées dans le sol, à une faible profondeur. Quand les choux sont bien développés, au lieu de s’enfoncer dans le sol, les chenilles restent à l’intérieur des pommes pendant la journée. - Noctuelle du chou (Mamestra brassicae) est très nuisible et très polyphage. Ses chenilles peuvent atteindre 40 à 45 mm. Elles sont très voraces et consomment le feuillage, creusent les galeries et souillent fortement les 56

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pommes par l’abondance de leurs excréments. La lutte biologique à base de Bacillus thurigiensis est efficace contre les noctuelles et les piérides. - Thrips (Thrips tabaci) présentent, à leur tour, un grand danger à la culture. Les adultes pénètrent dans la pomme par la base.Ils profitent du relâchement de la pomme au stade de la maturité pour pénétrer profondément. Les thrips injectent leur salive toxique dans les parenchymes sous-épidermiques et provoquent des cécidies (petites galles) et des plages liégeuses brunâtres. La lutte chimique utilisant le méthomyl (Lannate) ou la lambda cyahalothrine (Karaté) est d’une faible efficacité. - La mouche du chou est un ravageur dont les larves creusent des mines vers le bas des plants, allant jusqu’à détruire les racines et faire mourir les choux. Butter les jeunes plants et protéger leurs collets permet de réduire les risques. Enfin, placer un Filet Anti-Insectes lors de la mise en place des plants empêche les femelles d’y pondre leurs œufs. Cependant, en période de froid et selon les producteurs interrogés, il n’y a ni maladies ni insectes et seuls quelques traitements insecticides sont pratiqués.

Désherbage :

Il se fait avant plantation par le travail du sol et par traitement chimique. Après plantation le désherbage est mécanique. Les grandes feuilles des choux limitent la pousse des mauvaises herbes, mais elles attirent les insectes.

Récolte

Pour savoir si les choux pommés sont bons à récolter, on peut appuyer sur le sommet de la tête avec le bout des doigts et sentir une résistance traduisant la fermeté du légume. La récolte est essentiellement manuelle, s’étalant sur 20 à 30 jours et le nombre de cueillettes est de 3 à 5. La coupe se fait juste en dessous de la tête avec un couteau et les pommes sont nettoyées sur le terrain en éliminant les feuilles externes endommagées. Si la récolte est tardive, les parties récoltées deviennent fibreuses et perdent de leur qualité. Après la récolte, il faut arracher tous les trognons restant en terre et effectuer un bon labour en apportant une fumure organique bien décomposée, car ce légume épuise le sol.

Coût de production

Il varie selon les producteurs et les pratiques adoptées. Il est estimé à 40.000 dh/ha (pour le cas de plantation jumelée). De même, les prix de vente sont variables et dépendent de la qualité de la production, du prix du marché et des producteurs (négociations).

Commercialisation

En plus du marché marocain, le chou est exporté vers les pays d’Afrique subsaharienne comme la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, etc. Cependant, au-delà de la Mauritanie, le transport nécessite le froid ce qui augmente les charges. A noter que pour préserver l’état de leurs routes qui risquent de souffrir de la circulation des poids lourds, certains pays comme la Mauritanie ont limité le poids autorisé aux camions TIR à 28 tonnes ce qui renchérit encore plus les frais du transport www.agri-mag.com

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Phytoprotection

Botrytis de la fraise Très fréquente, la pourriture grise du fraisier, provoquée par le champignon Botrytis cinerea, est avec l’oïdium la principale maladie du fraisier. Elle peut provoquer des dégâts considérables quand les conditions d’humidité et de température lui sont favorables.

Symptôme de la pourriture

Les dégâts provoqués par Botrytis cinerea peuvent varier. Ils sont principalement concentrés sur les fruits, mais peuvent aussi atteindre les feuilles, les tiges et les racines. Les symptômes du Botrytis peuvent se manifester avant la récolte ou après. Ils apparaissent de façon aléatoire sur la plante puis se généralisent sur tout le fraisier si les conditions sont favorables au développement du champignon. L’infestation commence généralement à se manifester sur les fleurs en fin de floraison. Ces dernières se nécrosent puis des tâches brunes apparaissent et en fin un duvet grisâtre prolifère, d’où le surnom de « pourriture grise ». Le même symptôme caractéristique de feutrage gris se développe sur les fruits qui finissent par se dessécher et se momifier.

Facteurs favorables au botrytis :

Comme pour la plupart des maladies fongiques, les conditions climatiques déterminent l’importance de la maladie pendant une saison donnée. Le temps de mouillure du feuillage et la température sont les facteurs à considérer. La température optimale pour

le développement de l’infection tant sur les fleurs que sur les fruits se situe entre 15 et 20C et le taux d’humidité relative de 93% ou plus. Les précipitations jouent donc un rôle très important pendant la floraison et la formation du fruit. A noter que les fleurs affectées par la gelée sont des victimes idéales pour le Botrytis et peuvent donc servir de point de départ pour l’infection.

Nuisibilité du botrytis :

Les dégâts sur les fruits et dans la partie supérieure du rhizome sont préjudiciables, même si les différentes parties aériennes du fraisier peuvent être attaquées par cette maladie. Lorsque le rhizome est atteint, le botrytis peut provoquer soit la mort totale de la plante, soit le départ de bourgeons axillaires localisés sur la partie inférieure du rhizome. Les fruits formés peuvent aussi être contaminés, mais les symptômes ne sont pas toujours visibles au moment de la récolte. Ils s’expriment et se propagent à mesure que le fruit murit. Des infections secondaires peuvent également se produire par des blessures microscopiques sur les fruits après la récolte.

Moyens de lutte culturaux Choix du site et type de plantation Le site et la méthode de plantation doivent faire en sorte d’assurer un séchage rapide du feuillage et des fleurs afin de limiter le développement du champignon. Ainsi, il faut choisir un site où l’air circule facilement, avec une bonne exposition au soleil, sur un sol qui se draine bien. Il est préférable d’orienter les rangs dans le sens des vents prédominants, toujours pour assurer un séchage rapide du feuillage. La culture sur planche (billons) et en rangs étroits peut aussi faciliter le séchage des feuilles.

Résistance variétale

On ne connaît pas de variétés de fraises résistantes au botrytis, mais leur sensibilité est variable. Les variétés dont les fleurs et les fruits se trouvent en-dessus des feuilles, celles qui forment des fruits fermes avec un long pédoncule et des sépales ne se plaquant pas contre le fruit sont considérées comme moins sensibles. Et la sensibilité diminue encore si le cône central ne mûrit qu’après la chair qui l’entoure. Il est possible de diminuer fortement les dégâts de botrytis en prenant des mesures indirectes comme la plantation sur un rang au lieu de deux et enlever systématiquement de la fraisière toutes les feuilles sèches et, pendant la récolte, tous les fruits pourris.

Mesures préventives

Les mesures préventives sont indispensables pour éviter le maintien de l’eau sur la plante et pour aérer la culture. Les plantations suffisamment aérées, gérées avec un bon contrôle de la fertilisation et de l’irrigation, préviennent le développement accru de la pourriture grise. Par exemple, l’apport raisonné d’azote empêche ces conditions favorables à la maladie. Le contrôle prophylactique du botrytis sur fraisier passe par des mesures pré58

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ventives indispensables qui ont toutes pour objectif d’éviter le maintien de l’eau sur la plante et d’aérer la culture : densités de plantation adaptées pour faciliter la circulation d’air dans les rangs et volumes d’abris suffisants. Enfin, l’enfouissement des résidus de culture dans le sol après la rénovation des fraisières coupe le cycle du champignon.

Suivi de la parcelle

Pour assurer un meilleur contrôle du botrytis, l’observation en culture est par ailleurs très importante, notamment lorsque les fleurs sont blessées par le gel et donc plus sensibles aux infections. La vérification de la présence de brunissement sur les fleurs et les calices des fruits en développement, l’observation des signes de pourriture à mesure que le fruit mûrit et l’examen des centres de rangs, là où l’humidité relative est la plus élevée, sont des mesures de bon sens qui peuvent empêcher une épidémie conséquente de pourriture grise.

Les symptômes peuvent apparaitre en post-récolte

fongicides biologiques notamment à base de Pythium oligandrum ou à base de souches Trichoderma comme solutions au problème de pourriture grise. De même, certains produits stimulent l’activité microbienne utile du sol, ren-

dant ainsi la nutrition hydro-minérale de la plante plus efficiente en plus de la protection et la stimulation du système racinaire et l’amélioration de l’autodéfense et la résistance au stress chez la plante.

Programme de lutte

C’est le contexte de l’exploitation qui doit déterminer le positionnement des fongicides. En effet, selon le stade ou les stades de développement de la maladie sur la parcelle, le producteur devra choisir le ou les fongicides présentant les modes d’action et de pénétration les plus adaptés, à savoir : préventif et/ou anti-sporulant et/ou rétro activité, contact et/ou translaminaire, et/ou diffusant, systémique. Il doit également prendre en considération la polyvalence de ces fongicides pour lutter contre d’autre maladies. L’efficacité de la protection permet d’un coté d’obtenir des fraises saines à la récolte et aussi d’aborder plus sereinement la phase de commercialisation face aux exigences de qualité puisqu’il y aura moins de pertes au stockage, au transport et sur les étalages. Toutefois, il est recommandé de privilégier les traitements en préventif, de respecter les doses recommandées et d’inclure dans le programme de traitement des fongicides issus de différentes familles chimiques afin de prévenir le développement de résistances. Par ailleurs, eu égard aux exigences de plus en plus strictes des marchés de l’exportation en matière de résidus de pesticides, la lutte intégrée paraît de plus en plus la solution la plus adéquate pour faire face aux ennemis du fraisier. Dans ce sens, il existe des www.agri-mag.com

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Arboriculture

Traitements d’hiver des arbres fruitiers

Prévenir pour mieux lutter contre les ennemis Les traitements d’hiver ou traitements de repos végétatif concernent toute application effectuée après la taille, entre la chute des feuilles et la reprise de végétation, généralement entre fin novembre et fin février. De nombreux praticiens renforcent d’ailleurs les infestations de certains vergers plus que d’autres par l’abandon fatal de cette pratique. Ces traitements sont fondamentaux pour maintenir les arbres fruitiers dans un bon état phytosanitaire. Mais, il n’est pas indispensable de les pratiquer de façon systématique chaque année. L’évaluation de l’état du verger en hiver ainsi que l’historique sanitaire de la parcelle déterminent la nécessité d’intervention. Dans le cas de la bactériose dite feu bactérien, la période hivernale constitue pour le producteur l’opportunité pour un premier diagnostic et pour un suivi efficace de la santé de son verger. L’application des mesures d’assainissement d’hiver sous indiquées permet de diminuer la pression de l’inoculum bactérien pour la campagne future.

Objectifs des traitements d’hiver

Les traitements d’hiver visent la destruction de plusieurs cibles :

- Les formes hivernantes de certains insectes (œufs d’acariens rouges, pucerons : pucerons cendrés de pommier et du poirier et puceron vert du pommier, adultes de psylle du poirier, carpocapse, cochenilles : pou de San José). Ces stades sont généralement fixés sur les rameaux ou dans les anfractuosités des écorces. - Les formes de conservation (spores, mycéliums, …) des principales maladies cryptogamiques : tavelure, oïdium, chancres, moniliose, anthracnose, bactéries. - Les mousses et les lichens qui servent de refuge à divers ravageurs.

Mesures prophylactiques

Avant d’effectuer le traitement d’hiver, certaines mesures prophylactiques s’avèrent nécessaires. Ces mesures sont valables pour tous les vergers et

constituent souvent un complément indispensable à la lutte chimique. Elles comprennent les moyens physiques et culturaux applicables dans les vergers, permettent d’assainir les arbres et préparent le terrain aux traitements chimiques. La période de la taille est une occasion privilégiée pour déceler la présence éventuelle de maladies ou ravageurs. Il est donc recommandé de la mettre à profit pour : - rechercher les ravageurs hivernant sur les arbres et les repérer - supprimer les organes morts ou fortement atteints, branches cassées, rameaux chancreux, rameaux blanchis par l’oïdium, fruits momifiés (moniliose) et nids de cochenilles - protéger les grosses plaies de taille à l’aide d’une pâte spéciale (mastic) - incinérer les déchets de taille - enfouir les feuilles mortes et les fruits momifiés pour diminuer les risques de contamination primaire au printemps.

Acariens phytophages

Il s’agit d’évaluer le niveau des populations de l’acarien rouge pour raisonner la protection au printemps. Prognose hivernale Par parcelle, il faut prélever au hasard un fragment de bois de 2 ans sur 50 arbres. Sous la loupe binoculaire, dénombrez sur 100 bourgeons de la base des rameaux, ceux portant plus de 10 œufs viables bien rouges (Fig.1). Intervention acaricide en fin d’hiver Deux cas se présentent : ▪ Parcelle à faible population (moins de 40% des bourgeons porteurs de plus de 10 œufs) : les traitements de sortie d’hiver ne sont pas indispensables (tableau I). Mais il faut surveiller et évaluer le niveau des populations sur les feuilles en cours de végétation après éclosion des œufs d’hiver. ▪ Parcelle moyenne à forte population (plus de 40% avec des bourgeons porteurs de plus de 10 œufs) : l‘interven-

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Possibilité d’une intervention en fin d’hiver contre les œufs de l’acarien rouge Panonychus ulmi. Obstacles porteurs de plus de 10 œufs

Niveau de population

Intervention

< 40%

Faible

Pas de traitement

40 à 60%

Moyenne

Intervention

> 60%

Importante

Intervention

tion est justifiée avec des acaricides ou des huiles.

Traitements chimiques

Les applications chimiques hivernales ont pour objectifs de réduire toute pullulation printanière et estivale des populations des ravageurs. Pour les maladies cryptogamiques, les interventions ont comme action de limiter les formes de conservation de la tavelure, monilioses, chancre, cloque… Il faut intervenir après la taille pour obtenir une meilleure efficacité et une économie des produits. La pulvérisa-

tion doit être abondante, touchant toutes les parties de l’arbre. Il faut rappeler que les formes hivernantes des différents ennemis sont souvent localisées dans des endroits bien abrités de l’arbre. Pour les atteindre, il est nécessaire : · D‘utiliser un matériel de traitement adéquat permettant des pulvérisations énergiques. · De bien mouiller les arbres jusqu’au ruissellement de la totalité des rameaux (une bouillie de 1.000 litres/ha environ). Si en cours de végétation, certains des ces ravageurs ont été mal maîtrisés, ou si les conditions climatiques ont été particulièrement favorables à leur pullulation, il y a de fortes chances que leurs populations hivernantes soient très importantes. Le danger pour les arbres devient imminent dès le réchauffement printanier et il convient de mettre en place les traitements adaptés. Pour plus d’informations sur les spécialités commerciales conseillées contres les maladies, consulter une version

Feu Bactérien : Que faire ?

- Eliminer les parties desséchées de l‘arbre, - Eliminer les fruits momifiés, - Repérer les arbres à chancres pour faire un suivi en végétation, - Bien couvrir les plaies de taille, - Désinfecter le matériel de taille en passant d’un arbre à l’autre, - Appliquer 2 à 3 traitements cupriques, récente de l’index phytosanitaire marocain. En outre il est vivement recommandé de respecter scrupuleusement les dosages et les conditions d’emploi préconisés par les fabricants.

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Agit par asphixie sur cochenilles, acariens (adultes et œufs), psylles, pucerons...

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Agrumes

La qualité des fruits d’agrumes vue autrement Le point de vue exposé dans cet article est le constat synthétique découlant de plusieurs années de recul scientifique et technique et d’exercice de recherche-développement sur le terrain tant au Maroc que dans plusieurs pays producteurs d’agrumes au monde.

D

epuis la campagne 20122013, la production agrumicole marocaine a atteint les 2 millions de tonnes alors qu’elle oscillait entre 1,2 et 1,4 millions de tonnes par an depuis les années 1980, et l’on doit s’attendre à ce que ce tonnage augmente dans les années à venir suite à l’arrivée à la pleine production des milliers d’hectares qui ont été récemment plantés dans le cadre du Plan Maroc Vert. En effet, ce plan prévoit d’atteindre 3 millions de tonnes d’ici l’an 2020, avec environ un million pour l’export. En plus de cette évolution quantitative, une évolution qualitative a aussi été observée surtout en matière de profil variétal, de profil de porte-greffes utilisés, de critères de définition de la qualité d’un fruit mûr par rapport au pays de destination de la production. Par ailleurs, une évolution significative du niveau de vie des populations dans certains marchés de destination de la production marocaine a été notée, ce qui a eu une nette influence sur les exigences du consommateur qui sont devenues plus contraignantes pour les producteurs et les exportateurs. A travers l’aperçu rapide ci-après on pourrait conclure que le secteur est dynamique et que les critères de la qualité sont régis par les données et les caractéristiques de la campagne et, en particulier, par la relation offre-de-

mande (quantité et qualité). Par ailleurs, le goût du fruit prime sur son aspect extérieur quoique le calibre continue d’être un critère commercial important pour les fruits du groupe des clémentines-mandarines. Ce constat n’est pas spécifique au Maroc, mais il est aussi vérifié dans d’autres pays qui ont été contraints à revoir leurs paramètres définissant le niveau de qualité minimum exigé pour la mise en vente des fruits d’agrumes sur le marché de consommation. L’exemple qui prouve le mieux cette situation est celui de la Californie aux USA qui a récemment revu son Indice de Maturité suite à des études et recherches sur plusieurs années au niveau des grands marchés de consommation à l’intérieur des USA comme à l’extérieur. Ces recherches ayant été réalisées sous l’impulsion des changements remarqués dans le comportement du consommateur vis-à-vis des fruits d’agrumes et de l’apparition sur le marché d’une gamme de variétés et de sélections nouvelles ainsi que de l’utilisation d’une collection variée de porte-greffes qui ont une influence sur l’accumulation et la dégradation des composants internes du fruit (teneur en eau, acides, sucres, pigments, arômes etc.) dont l’assemblage élabore le goût final du fruit. Durant les deux dernières décennies, le secteur agrumicole du Maroc ainsi que celui des autres pays que ce soit

ceux de l’hémisphère Sud ou de l’hémisphère Nord a connu plusieurs mutations.

Les mutations observées au Maroc

Choix variétal Fini le temps des 3 variétés dites « nobles » (Clémentine Cadoux, navel Washington, orange tardive Maroc late) au Maroc (et qui couvraient la période d’exportation de mi-octobre à mi-juin), avec l’introduction de nouvelles variétés de mandarines, de navels et de plusieurs sélections de clémentines. Ce changement a été fait sous la pression des marchés de consommation et de la concurrence sur ces marchés de la part d’autres pays que ce soit de l’hémisphère Nord et qui produisent les mêmes variétés que le Maroc et à la même période de l’année, ou de l’hémisphère Sud qui produisent les mêmes variétés mais en contre saison ce qui permet de combler le gap entre la fin de la saison d’un groupe (tel que celui des « easy peelers » appelés « petits fruits » chez nous) et le début de la saison suivante pour ce même groupe. Qualité interne Les temps où la qualité se limitait à l’aspect extérieur (qui comprend la couleur, l’absence de marbrures ou de dégâts sur fruit, le calibre demandé etc.) et au rapport sucres/acidité en valeur absolue sont dépassés. Place au goût, à la saveur, à l’absence de résidus de pesticide et de pépins etc. qui permettent d’inciter le consommateur à revenir pour acheter les fruits d’agrumes. Dans toute politique commerciale visant le consommateur, celui-ci doit donc être pris en compte et impliqué dans la définition des critères de maturité à travers des études et des « test panels » sur le goût, les préférences etc.

Principaux marchés

Après la dominance des exportations vers l’Europe de l’Ouest qui rece62

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Agrumes

vait plus de 70% de l’export en agrumes jusqu’à fin 1980s, la tendance s’est inversée pendant un certain temps en faveur de la Russie qui recevait plus de 60% des exportations. Actuellement, à la répartition par marché est relativement stationnaire avec autour de 40% vers l’UE, 33% vers la Russie, 11 et 7-10% respectivement pour le Canada et les USA. A noter que l’engouement pour le marché russe était initialement dû à une amélioration du niveau de vie de ses populations, cependant au fil des années, les importateurs y sont devenus aussi exigeants sinon plus que ceux de l’Europe de l’Ouest (en matière de contrôle et de suivi phytosanitaire au niveau des vergers et des stations de conditionnement). L’Amérique du Nord, surtout le Canada et l’Est des USA est un grand marché de consommation pourvu que les produits répondent aux critères qualitatifs et sanitaires définis par ces marchés et arrivent en bon état. Certains pays d’Afrique subsaharienne commencent à importer des agrumes du Maroc et ce marché peut avoir un grand potentiel pour le produit « Maroc » surtout avec l’amélioration d u niveau de vie des populations récemment constatée dans ces pays.

Evolution des exigences

La production de la clémentine est passée de Novembre-Décembre avec un profil limité essentiellement au clone ‘Cadoux’ (alternant, à peau fine et à petit calibre) à un profil plus varié avec plus d’une douzaine de sélections chacune ayant ses particularités par rapport à la qualité et une durée de production allant de fin Septembre à fin Janvier. Pour la consommation des agrumes à l’état frais, le consommateur demande des fruits juteux, ayant un bon goût, sans pépins, faciles à éplucher et un calibre en adéquation avec la variété en question et ceci durant toute l’année. L’apparition de ces sélections de clémentines a permis de répondre en grande partie à cette demande avec quelques problèmes liés à la saveur surtout en début de campagne pour les variétés précoces et dont le cycle 64

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de production est court (combinaisons de variétés précoces greffées sur des portegreffes vigoureux caractérisées par une accumulation relativement moindre d’acides, de sucres et d’arômes). Ces fruits passaient à l’export quand la disponibilité en fruits « easy peelers » sur le marché international était limitée et que le calibre était la principale composante (avec le rapport sucres/ acidité pris en valeur absolue) qui définissait l’export des clémentines (commercialement parlant). Avec l’abondance de l’offre, les exigences sont devenues plus sévères en définissant des niveaux plus élevés de qualité dans le but de maintenir un bon niveau de palatabilité* des fruits d’ « origine Maroc » mis sur le marché, même pour les marchés qui historiquement étaient moins exigeants.

Evolution du profil export

La dominance des oranges dans le profil variétal et par conséquent dans le tonnage produit n’est plus aussi nette puisqu’actuellement on est presque à 50% oranges/ 50% petits fruits (clémentines, mandarines et hybrides de mandarines). En même temps, l’export n’est plus dominé par les oranges puisque le tonnage exporté en ce qui concerne ce type d’agrumes est très faible du au fait que, généralement, les prix sur le marché local sont souvent au moins équivalents à ceux obtenus sur le marché d’exportation surtout avec l’abondance de la production des pays traditionnels comme l’Espagne ou de nouveaux compétiteurs comme l’Egypte ou la Turquie qui produisent et exportent sur les mêmes marchés que le Maroc. Ceci s’est négativement répercuté sur les tonnages totaux exportés en agrumes qui étaient d’environs 600.000 tonnes/an durant les années 1990 et sont passés à moins de 500.000 tonnes/an en moyenne ces dernières années malgré l’évolution significative des superficies et des productions.

Evolution des pratiques

Le déverdissage des oranges a quasiment disparu des pratiques de post-récolte des agrumes au Maroc. Cela ne concerne pas uniquement les navels, mais aussi la Maroc late reverdie, surtout que les « easy peelers » dont la clémentine, dominent l’export suite à la demande de la consommation durant les mois de Septembre à Janvier. Ils sont suivis de la ’Nova’, et puis de la ’Nadorcott’ et enfin de l’’Ortanique’. Les « opérations frigo » pour la Maroc late qui permettaient, entre autres, aux fruits d’échapper au problème de reverdissement, aux attaques dues à la cératite et aux aléas climatiques tels que les vents, la pluie, les chaleurs etc. ont quasiment disparu. Les

professionnels indiquent que le coût de l’opération n’est pas justifié par les prix sur le marché local sur lequel ces fruits seront écoulés. Par conséquent, la conservation se fait directement sur arbre bien que le fruit a tendance à reverdir sous l’influence des températures chaudes de printemps, élément que le consommateur marocain accepte faute de mieux.

Montée en puissance de l’hémisphère sud et de certains pays méditerranéens

Finie la dominance des produits provenant de l’hémisphère Nord. En effet, les pays comme l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Pérou, le Chili sont devenus de grands producteurs d’agrumes et de grands exportateurs de fruits à l’état frais vers les grands marchés de consommation tous situés dans l’hémisphère Nord (Asie du Sud-Est, Europe de l’Ouest, Europe de l’Est, Amérique du Nord). Ces pays produisent les mêmes variétés que le Maroc mais en contre-saison et arrivent à envoyer de grandes quantités de fruits sur des distances lointaines, ce qui fait que l’on peut avoir des fruits du groupe « easy-peelers », du groupe des oranges etc. toute l’année sur les principaux marchés. Ceci réduit davantage les possibilités d’exportation de certaines variétés comme la Maroc late des pays comme le Maroc surtout si la qualité ne suit pas pour séduire le consommateur et le rendre fidèle au produit « Maroc » et que ces fruits coïncident avec ceux de sélections « easy peelers » provenant de ces pays de l’hémisphère Sud. En outre, la montée en puissance de la production de certains pays comme l’Egypte et la Turquie qui ont un avantage compétitif, celui d’être plus proche des marchés comme la Russie, l’Asie, l’Europe. Les distances de voyage sont donc plus courtes et, par conséquent, les frais de transport réduits avec possibilité d’arrivée des fruits sur les marchés avec plus de fraicheur.

Nouvelles créations

Le temps où l’on pouvait aller se procurer les nouvelles créations ou sélections chez le voisin est révolu. Les nouvelles créations sont soumises aux droits de l’obtenteur, ce qui permet à la recherche et aux chercheurs de continuer à produire. Les nouvelles créations variétales sont entre les mains d’organes de gestion de variétés reconnus par les obtenteurs. Les droits de multiplication sont vendus aux pépiniéristes qui prélèvent des « royalties » sur les plants vendus. Dans un système organisé, la profession peut aussi utiliser ce processus de contrôle pour limiter les superficies plantées ainsi que les quantités de fruits mises sur le marché dans www.agri-mag.com


le développement et la vulgarisation des résultats de la recherche. Par ailleurs, la production et l’approvisionnement des mar-

chés ainsi que le marketing des produits et sous produits d’agrumes ne pourraient qu’en bénéficier.

* Palatable : Se dit d’un aliment qui procure une sensation agréable lors de sa consommation Extrait d’un article de Prof. Mohamed EL-OTMANI, IAV Hassan II – CHA Agadir

le but de maintenir les prix à des niveaux acceptables. Il est aussi à noter que dans certains pays, sous la pression des producteurs et des politiciens, il est décidé d’interdire la mise des nouvelles créations à la disposition de pays concurrents pour éviter la compétition sur les marchés de consommation. Cela étant, on peut prévoir que les variétés actuellement produites par notre pays risquent un jour de devenir obsolète et que le secteur sera anéanti parce qu’on n’a pas préparé la relève en matière de matériel végétal étant donné que l’accompagnement (la recherche en particulier) n’a pas suivi le développement du secteur pour garantir sa pérennisation et sa durabilité.

Organisation

La désorganisation à différents niveaux et maillons de la chaine d’approvisionnement a disparu dans les pays où le secteur des agrumes est organisé et a laissé la place à une intégration de tout le système comprenant la recherche, la formation des ressources humaines pour servir le secteur,

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Importance de la recherche A son tour et pour sa durabilité, le secteur agrumicole marocain qui était la locomotive d’exportation des produits agricoles du Maroc jusqu’à tout récemment est appelé, entre autres, à se doter d’un système intégré de recherche-formation-développement et à inciter la profession à y adhérer. Le pays en a les moyens puisqu’il a la matière grise nécessaire pour cela. Les pays producteurs qui sont avancés dans ce secteur comme les USA, l’Afrique du Sud, l’Australie, l’Espagne, le Chili, etc. disposent d’un système de recherche développement fort. Juste à titre d’exemple et pour information, la Californie avec ses 125.000 ha d’agrumes (donc similaire à la superficie agrumicole actuelle du Maroc) injecte 10 millions de dollars provenant du secteur ‘’pépinière-production-conditionnement’’

dans la recherche. Ces fonds sont gérés par un Directoire de Recherche (appelé California Citrus Research Board) composé de producteurs avertis et c’est lui qui définit les domaines prioritaires ainsi que l’allocation des budgets. Parmi les études récemment réalisées dans cet Etat celles relatives à la révision des indices utilisés pour définir le niveau de maturité des fruits en relation avec les exigences du consommateur. Un nouvel Indice de Maturité a été récemment adopté (dit « Brim A » et appelé « California Citrus Fruit Maturity Standard » et qui a la forme Brim A = E - k.A avec E = teneur en sucres (%), A = teneur en acides (%) et k est une constante dépendant du type d’agrumes. Ce nouvel Indice qui intègre la teneur en sucres en même temps que l’acidité du jus permet de rejeter des fruits qui auraient été acceptés en utilisant le rapport sucres/ acidité seul.

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Festival des pommes 2018 La 7ème édition à l’ère de la numérisation

Sous le thème ‘‘La numérisation au service du développement de la filière du pommier’’, s’est tenue à Ifrane les 20 et 21 Octobre la 7ème édition du festival des pommes. L’organisation de cette manifestation annuelle a été l’œuvre de la Direction Régionale de l’Agriculture de Fès-Meknès et la Direction Provinciale de l’Agriculture d’Ifrane, en partenariat avec la Province de d’Ifrane, la Chambre Régionale de l’Agriculture de Fès-Meknès, l’Office National du Conseil Agricole et d’autres partenaires de développement de la filière.

L

e festival a pour objectif de valoriser les potentialités agricoles de la région dans le domaine des rosacées fruitières, le pommier en particulier. Il vise à instaurer un espace de rencontre et d’échanges entre les différents acteurs et professionnels du domaine afin de leur permettre de s’informer, partager et échanger les bonnes pratiques en matière de production et de valorisation du pommier. Cette rencontre est également une occasion propice pour aborder et discuter des problèmes et entraves rencontrés lors de cette saison par les arboriculteurs de la région de Fès-Meknès et même au niveau national, et trouver les meilleures moyens pour faire face à l’ensemble des défis climatiques. Cette édition visait aussi à: - Mettre en place une communauté de praticiens capables de travailler sur le problème de la commercialisation de la pomme ; - Contribuer au transfert des technologies dans le domaine de la production

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et de la valorisation de la pomme, - Promouvoir l’investissement agricole surtout pour le maillon valorisation de la chaine de valeur ; - Créer autour de la manifestation une dynamique économique au profit de la population de la province et la maintenir chaque année.

Place primordiale de la pomme

Au Maroc le pommier occupe une superficie de 30.000ha, il représente 20% de la superficie des rosacées fruitières et se place au 2èmerang des rosacées fruitières plantées au Maroc après l’amandier. Mais de toutes les régions du Maroc, Fès-Meknès concentre plus de 50 % de la production nationale et 30% des superficies cultivées du pays. La production moyenne dans la région est de 355.200 t avec des rendements moyens de 18 à 30 t/ha. La répartition de la superficie montre que la province d’Ifrane occupe la première place au niveau régional avec 45% de la super-

ficie, suivie par la province de Sefrou avec 28% de la superficie, puis El Hajeb et Boulemane. En effet, la province d’Ifrane compte à elle seule environ 8.000 Ha avec un rendement de 30 à 50 t/ha, dépassant dans certains cas la moyenne nationale de 66%. Les zones de production les plus importantes sont localisées en zones de hautes et moyennes altitudes du Haut et du Moyen Atlas, le pommier étant une plante exigeante en froid. ‘‘Située au cœur du moyen Atlas, avec son charme montagnard, indiquent les organisateurs, Ifrane célèbre la notoriété de sa Pomme dont jouit ce fruit à travers ce grand événement avec un programme riche et varié mariant exposition de la pomme de la région, échanges de bonnes pratiques en amont et en aval de la filière, valorisation des produits locaux, promotion des potentialités touristiques et culturelles de la zone’’. A souligner que la filière de la pomme bénéficie d’un appui et d’incitations de l’Etat, dans le cadre du contrat-programme arboriculture fruitière conclu

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Festival des pommes

entre l’Etat et la FEDAM pour la période 2011-2020. Ce dernier prévoit la mise à niveau et le développement de la filière axé notamment sur l’augmentation de la production, la promotion de la qualité, l’amélioration des conditions de valorisation, le développement de projets d’agrégation autour d’unités de valorisation et le renforcement de l’organisation professionnelle des différents maillons de la filière. Elle bénéficie également d’incitations financières dans le cadre du contrat programme relatif au développement des industries agroalimentaires signé entre le gouvernement et les opérateurs privés en avril 2017 sur la période 2017-2021. Rappelons par ailleurs que la culture du pommier occupe une place importante dans le tissu agricole maro-

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cain. Elle joue un rôle socio-économique primordial, notamment dans les zones montagneuses où elle est considérée parmi les filières les plus adaptées aux conditions édapho-climatiques de ces régions, et constitue la principale source de revenus pour une large frange de petits et moyens agriculteurs. En effet, cette activité y occupe une bonne partie de la population locale par les opportunités d’emploi qu’elle génère à tous les stades du cycle cultural, du verger jusqu’à la commercialisation, en passant par le stockage. Contraintes climatiques et de commercialisation Cependant, la production dans la province reste fortement sujette aux aléas climatiques, principalement les gelées

et la grêle qui nécessitent des moyens de lutte compliqués et onéreux. Elle souffre également de nombreuses entraves notamment liées à la commercialisation des fruits. En effet, suite à l’évolution de la structure de la production agricole, il est nécessaire de poursuivre le rythme de ce développement par une dynamique importante au niveau de la valorisation et de la commercialisation. Mais pour le moment, force est de constater que le marché souffre d’une désorganisation et d’un déséquilibre des prix nuisant au producteur comme au consommateur. Pour y faire face il est nécessaire de renforcer l’organisation professionnelle des filières arboricoles et l’unification du dialogue des professionnels pour bien défendre leurs intérêts et limiter le champ d’action des intermédiaires. « La pomme est achetée sur l’arbre à un dirham le kilo. L’intermédiaire se charge de la cueillette et du transport et la revend 10 fois plus cher. Le circuit de distribution est archaïque et ne répond plus aux attentes de la société marocaine » tempête un professionnel. Problème quasiment transversal à tous les produits agricoles, la multitude d’intermédiaires entre producteur et consommateur constitue la principale entrave à la promotion de la commercialisation des produits arboricoles en général. En effet, les intermédiaires contrôlent toujours la plus grande marge de profit au détriment des producteurs. Ces déséquilibres entravent l’intégration de l’agriculture solidaire dans l’économie de marché et le développement du marché intérieur. Ainsi, les récoltes sont vendues 2,5 à 3 dh/kg, parfois même 1 dh, sur pied, alors que

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sur les marchés les prix de vente aux consommateurs oscillent entre 12 à 13 dh/kg au moins. Il s’agit d’un problème qui persiste depuis de nombreuses décennies et qui nécessite, pour sa résolution, une réelle volonté politique du ministère de la tutelle et du gouvernement. Aujourd’hui, les professionnels toutes filières confondues, soulignent encore une fois la nécessité d’organiser les marchés de gros des fruits et légumes, afin de pérenniser le développement. Ces marchés souffrent de la répartition inéquitable sur le territoire national, du manque d’infrastructures, du manque de conditions sanitaires nécessaires et de la multiplicité des intervenants, sans une réelle valeur ajoutée.

Province d’Ifrane

Une zone arboricole par excellence

La province d’Ifrane est une composante essentielle dans la filière arboricole marocaine aussi bien en termes de superficies cultivées que de diversité des espèces qu’on y exploite (pommes, poires, pêches, nectarines, abricots, amandes, cerises). La région contribue, en effet, grandement à la satisfaction de la demande du marché local et au fonctionnement des unités agroindustrielles. L’arboriculture y occupe une large frange de la population locale par l’offre d’emploi qu’elle génère à tous les stades du cycle cultural et au moment de la récolte, du stockage et de son écoulement. La province d’Ifrane est un terroir privilégié des rosacées fruitières, aussi bien pour la production de fruits que de plants. Elle présente de nombreux atouts pour le développement de cette filière principalement sa richesse en ressources naturelles (eaux superficielles et souterraines, sols fertiles), ses conditions climatiques favorables (satisfaction des besoins en froid) au développement et à la fructification de toutes espèces et sa situation géographique centrale facilitant l’approvisionnement en intrants et la commercialisation des productions. Les principales zones de production dans la province d’Ifrane sont la vallée de Tigrigra de Amghas et la zone de Daiet Aoua pour le pommier, la zone d’Ain Leuh et Oulmès pour le cerisier. Les superficies consacrées à l’arboriculture fruitière dépassent 10.000 ha dont plus des deux tiers sont occupés principalement par le pommier avec près de 8.000 ha, suivi du prunier, du cerisier, du pêcher. Les autres spéculations occupent des superficies limitées telles l’amandier, le figuier et le poirier. Les rendements sont relativement bons, mais restent en deçà des potentialités de la zone. En effet, les rosacées fruitières sont des espèces extrêmement sensibles aux erreurs de conduite, aux maladies et aux attaques des ravageurs. La réussite de leur culture nécessite donc, en plus du choix de variétés performantes, une maîtrise de toutes les opérations techniques qui doivent être en adéquation avec le matériel végétal choisi et les conditions du milieu. Or, force est de constater que beaucoup d’arboriculteurs manquent encore de technicité dans ce domaine. Phénomènes accentué par les difficultés d’accès à certaines exploitations. Par ailleurs, la mécanisation n’est pas suffisamment généralisée et développée. Il est important d’investir dans les chaînes de valeur. Certaines espèces comme le pommier présentent en effet l’avantage de pourvoir être stocké et commercialisé durant une longue période. Un avantage que doivent saisir ses producteurs en installant des chaînes d’emballage et des entrepôts frigorifiques. Il s’agit certes d’investissements importants pour les petits et moyens agriculteurs, mais ceux-ci peuvent se regrouper en coopérative ou s’orienter vers les agrégateurs afin de pouvoir commercialiser, eux-mêmes, leurs productions.

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Désherbage

Le chrysanthème à couronnes Une autre adventice des céréales résistante aux herbicides Prof. Mohamed BOUHACHE Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat

L’inefficacité ou tout simplement la baisse de l’efficacité de quelques herbicides, utilisés pour le désherbage des céréales d’automne, ne cesse d’être observée ces dernières années par certains céréaliculteurs. A l’instar du coquelicot et du ray-grass, le chrysanthème à couronnes vient de manifester une résistance aux herbicides anti-dicotylédones de type ALS qui sont largement employés par nos agriculteurs. Ainsi, une compréhension du phénomène, une mise au point sur la situation et proposition de quelques solutions s’imposent.

Nomenclature de l’espèce

Scientifiquement, le chrysanthème à couronnes porte le nom latin de Chrysanthemum coronarium L. ou Glebionis coronaria (L.) Cass. et appartient à la famille botanique des Asteraceae (Composées). Le chrysanthème à couronnes est appelé communément «Krâa djaja, Gahouane et Ghadoumlal» en dialecte arabe. En français, plusieurs noms vernaculaires sont attribués à cette espèce en l’occurrence le Chrysanthème à couronnes, le chrysanthème des couronnes, le chrysanthème couronné, le chrysanthème des jardins et la marguerite aux couronnes. En anglais, trois noms sont attribués à cette adventice : Crown daisy, Golden chrysanthemum et Summer chrysanthemum.

Description de l’espèce

Plante annuelle entièrement glabre et d’un vert cru. Tiges dressées striées, souvent très ramifiées supérieurement et pouvant atteindre plus de 100 cm de haut. Feuilles alternes, les basales à contour lancéolé-spatulé, pennatipartites, les supérieures sessiles et embrassant la tige. Capitules

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solitaires au sommet des rameaux, de 4 à 6 cm de diamètre. Fleurs à corolle totalement jaune (var. concolor Batt. = var. coronarium L.) ou blanche à l’extrémité et jaune à la base (var. discolor Batt.) (Photo 1). Semences (Akènes) externes triquètres, sans aigrettes, brunes, de 2 à 3 mm de long et 3 à 4 mm delarge, ayant 1 ou 2 ailes latérales de 1 à 2 mm et à sommet pointu. Semences internes à 4-5 côtes, non ailées, presque cylindriques, de 1,5 à 2,5 mm de long et de 1 à 1,5 mm de large. Plantule totalement glabre, à rosette hétéromorphe, cotylédons elliptiques-allongés, sub-charnus et sub-sessiles de 2 à 3 mm de long et de 1 à 2 mm de large. Premières feuilles opposées, lancéolées-linéaires et présentant 5 à 7 lobes aigus et profonds (Photo 2). Feuilles suivantes divisées et d’un vert gris. Des bourgeons axillaires se développent précocement à l’aisselle des premières feuilles vraies. L’espèce peut être confondue avec le chrysanthème des moissons (Chrysanthemum segetum L.). Deux caractères principaux permettent de les distinguer sur le champ. Le chrysan-

thème à couronnes a une teinte vert cru et des feuilles très divisées tandis que la deuxième espèce a des feuilles plus glauques et à peine divisées.

Généralités sur la biologie et l’écologie de l’espèce

Bien que le chrysanthème à couronnes soit originaire de la région méditerranéenne, il est répandu dans plusieurs continents tels que l’Europe, l’Amérique, l’Asie et l’Australie. C’est une espèce fréquente dans les lieux incultes, bord des chemins et dans les cultures. Au Maroc, elle est considérée comme l’une des mauvaises herbes abondantes et nuisibles des céréales d’automne. Les études floristiques ont permis de souligner que 4 à 53% des champs de nos régions productrices des céréales (Abda, Doukkala, Haouz, Gharb, Saiss et Tadla) sont infestées par le chrysanthème à couronnes. Le chrysanthème à couronnes est une annuelle qui se reproduit par graines. Il produit plus de 10.000 semences (akènes) par plante avec un pouvoir germinatif très faible du à une dormance physiologique non profonde. Cette dormance est imposée physiquement et chimiquement par les téguments. Les semences externes ou périphériques (du capitule) sont plus grosses et plus dormantes que les semences internes ou centrales. A cause de cette dormance, les semences nouvellement produites ne germent pas ou peu et nécessitent un traitement (thermique, chimique ou lumineux) pour lever cette dormance. La présence de l’eau et l’alternance de hautes températures 20/30°C jouent un rôle dans la levée de cette contrainte physiologique. La dissémiwww.agri-mag.com


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Le chrysanthème à couronnes Chronologie et distribution de la résistance

A l’échelle internationale

Photo 2 : Aspect de la plantule du chrysanthème à couronnes (Photo de Pr. Taleb)

nation des semences produites est assurée par le vent, les animaux (oiseaux, bétail et fourmis), les machines et les produits végétaux contaminés (semences, paille etc.). Les semences centrales (moins dormantes et plus aptes à germer) sont les premières à être libérées par le porte-graines et disséminées hors de la zone de production. Etant qualifié de messicole (adventice des moissons), le chrysanthème à couronnes imite donc le cycle de la céréale avec une germination automnale-hivernale (octobre – février) et une floraison printanière (marsjuin). Ainsi, les premières pluies sont nécessaires et indispensables pour l’imbibition des graines qui germent au bout de 10 à 18 jours à °15C. Les deux types de semences (centrales et périphériques) n’ont pas le même comportement germinatif. En général, la première année, les premières plantules sont toutes issues des semences centrales. Cependant, les plantules issues des semences périphériques n’apparaissent qu’à partir de la troisième année après leur production et enfouissement dans le sol. Les semences enfouies peuvent rester viables pendant 10 à 20 ans. Le chrysanthème à couronnes croit sur une gamme de sols allant du sol argileux au sol sableux avec une préférence pour les sols sablo-limoneux à sablonneux, à pH entre 5 et 7,5, fertiles et bien drainés.

Photo 3 : Vue générale d’une parcelle infestée par le chrysanthème résistant

La résistance du chrysanthème à couronnes aux herbicides antidicotylédones de type ALS (herbicides qui inhibent l’enzyme Acétolactate Synthase (ALS) ou Acétohydroxyacide Synthase (AHAS)) a été déclarée uniquement dans deux pays méditerranéens. Le premier cas a été détecté, en Israël l’an 2000, dans une station expérimentale et dans une région où des herbicides de type ALS ont été utilisés d’une façon répétitive pendant une dizaine d’années. Les tests de résistance ont permis de montrer que l’indice de résistance était supérieur à 10 pour les herbicides à base des matières actives suivantes : tribénuron-méthyle, chlorsulfuron, iodosulfuron et sulfometuron. Ainsi, pour avoir la même efficacité sur le biotype résistant, il faut utiliser 10 fois la dose efficace sur le biotype sensible ou non résistant. Le deuxième cas a été déclaré en Tunisie en 2015 et l’indice de résistance était élevé pour les herbicides testés à savoir triasulfuron + dicamba, Diflufenican + metsulfuron-méthyle et mesosulfuron + iodosulfuron. La résistance observée dans les deux cas est de type croisée qui est due à une mutation ou un changement du site d’action des herbicides. Cette altération du site est causée par la substitution de la proline (acide aminé) par la thréonine à la position 197 (Pro 197 Thr). Ce qui fait que les herbicides ne reconnaissent plus la cible, et par conséquent, n’inhibent plus l’enzyme ALS ou AHAS, enzyme impliquée dans la synthèse de trois acides aminés : valine, leucine et isoleucine indispensables pour la survie des plantes.

A l’échelle nationale

Au Maroc, la résistance du chrysanthème à couronnes aux herbicides

de type ALS est déclenchée dans trois sites localisés au Tadla et Saïss. Ce phénomène est supposé apparaître pour la première fois en 2010 à Oulad Zidouh au Tadla. La confirmation a été faite en 2013 (par Dr. Tanji) sur la base d’un essai comparatif de 27 herbicides dont 16 ont pour cible l’ALS et utilisés pour le désherbage des céréales d’automne. Le deuxième cas a été observé dans la région de Sefrou en 2016 (Photos 3 et 4) dans une parcelle du blé conduit sous pivot et désherbé durant plus de 10 ans avec des herbicides ALS de deux familles chimiques (Sulfonylurées et Triazolopyrimidines). Le troisième cas a été détecté dans la région de Meknès en 2017sur une parcelle de blé conduit en bour et dont l’utilisation des herbicides ALS est très fréquente. En absence d’une prospection à l’échelle nationale, la superficie touchée par cette résistance ne dépasse pas 1.000 ha selon l’état actuel de nos connaissances et probablement d’autres régions sont touchées par le problème. En outre, le déclenchement de la résistance pourrait être antérieur aux dates de signalement ou de réclamation citées ci-dessus.

Précautions de gestion du phénomène

Il est impératif de rappeler que l’échec de l’opération de désherbage ne signifie pas forcément un problème de résistance. Face à un désherbage chimique raté, il faudrait tout d’abord et avant d’incriminer la résistance aux herbicides, se poser certaines questions pour déterminer les causes éventuelles de cet échec. Ces questions devraient porter principalement sur l’herbicide (spectre d’action, dose, stade d’application), les conditions pédoclimatiques (avant, au moment et après traitement), la technique et le matériel d’application, En outre, les plantes qui apparaissent après l’application d’un herbicide à action non Photo 4 : Plantes du chrysanthème sensible (flèche blanche) et résistant (flèche rouge)

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persistante peuvent fausser ce diagnostic. Les résistances soulevées dans nos champs de céréales sont liées au site d’action « ALS ». Ainsi, il convient d’opter dès lors pour un herbicide de rechange auquel la mauvaise herbe n’est pas résistante. La principale crainte soulevée par cette attitude est de voir apparaître une résistance multiple, comme cela s’est produit pour le ray-grass. Ainsi, ce dernier a développé actuellement la résistance à deux sites d’action (Accase et ALS) ou les deux à la fois aux Doukkala, Gharb et Tadla (Voir Agriculture du Maghreb N° 108, Décembre 2017/ Janvier 2018)

Possibilités de contrôle chimique du chrysanthème à couronnes

Tout d’abord, il faut signaler que les recommandations pratiques formulées pour la gestion de la résistance du Ray-grass dans les céréales (Voir Agriculture du Maghreb N° 108, Décembre 2017/ Janvier 2018) sont aussi valables et/ou applicables pour bien gérer la résistance du chrysanthème dans les céréales. Ces mesures préventives et/ou culturales sont nécessaires mais parfois ne sont pas suffisantes pour résoudre le problème posé. Elles devraient être combinées à la lutte chimique selon les principes de la gestion intégrée des mauvaises herbes. La résistance du chrysanthème à couronnes observée dans nos champs de céréales est liée au site d’action « ALS ». Ainsi, il est indispensable de choisir un herbicide avec un autre site d’action de rechange auquel la mauvaise herbe n’est pas résistante. Pour

Tableau 1 : Herbicides de post levée recommandés pour lutter contre le chrysanthème à couronnes Matière active (m.a.) Aminopyralide

Famille chimique Acides picoliniques

Site d’action (Code HRAC) Inhibition de croissance (O)

Inhibition de la photosynthèse (C3)

Produitsformulés

Dose / ha

Remarque

Lancelot

33 g

Risque de résidus pour légumineuses

Mustang forte

0,5 L

En mélange avec d’autres matières actives

Basagran , Benta 48 SL, Bentagrane, Fortune et Troy

2,0 à 2,5 L/ ha

Non homologués

Bentazone

Benzothiadiazone

Bromoxynil

Hydroxy-benzonitriles

EmblemFlo

1,25 L

Non homologué

Clopyralide

Acides picoliniques

Inhibition de croissance (O)

Lontrel 100

2,0 L

Non homologué

Métribuzine

Triazines

Inhibition de la photosynthèse (C1)

Plusieurs

200 à 400 g de m.a.

Non homologués

Dicamba

Acides benzoiques

0,5 L

Acides phénoxyalcanoides

Inhibition de la croissance (O)

Dicamba Super 480

2,4 D + MCPA

Plusieurs

390 + 340 g de m.a.

Début –plein tallage du blé

2,4 D + Dicamba

Ac. Benz. + Ac. Phén. Alc.

Dialen Super 464 SL

1,0 L

ce faire, l’agriculteur marocain dispose de plusieurs herbicides homologués et/ou utilisables ailleurs sur céréales. Ces herbicides ont uniquement deux sites d’action, inhibition de la croissance (effet des phytohormones) et de la photosynthèse (Tableau 1). Selon le degré d’infestation, ces herbicides pourraient être utilisés une fois, deux fois, en mélange ou en séquence lors d’une même saison agricole. Cependant, l’alternance des sites d’action, dans le temps et l’espace, s’impose pour éviter ou au moins retarder l’apparition d’une autre résistance. Agissant par contact, les herbicides à base de bentazone et de bromoxynil doivent être appliqués au stade très jeune de l’adventice pour garantir une efficacité maximale. Quant aux phyto-

hormones, elles sont plus efficaces sur des plantes en croissance très active (Photo 5). Une attention particulière devrait être accordée à la variété de la céréale en cas de l’utilisation de la métribuzine car la sensibilité des variétés vis-à-vis de cette molécule n’est pas la même.

Conclusion

La résistance du chrysanthème à couronnes aux herbicides ayant pour cible l’enzyme Acétolactate Synthase (ALS) est confirmée aux Tadla et Saïss. Ainsi, l’adventice constitue la troisième espèce résistante aux herbicides des céréales au Maroc après le coquelicot et le ray-grass. Les mesures préventives et/ou culturales devraient être prises en considération dans la gestion de la résistance. Ayant développé une résistance liée à l’altération du site d’action, le chrysanthème à couronnes est contrôlable chimiquement avec plusieurs herbicides (disponibles sur le marché marocain) ayant des sites d’action différents. Bien qu’elle soit efficace à court terme, l’alternance des sites d’action reste une solution provisoire. De ce fait, la gestion de ce problème selon les principes de la lutte intégrée constitue la clef de voûte de toute réussite à long terme du désherbage chimique des céréales d’automne. Photo 5 : Sensibilité du chrysanthème résistant aux herbicides à base de 2,4D + MCPA

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Contrôle du mildiou de la pomme de terre La campagne en cours a connu un début satisfaisant et prometteur pour le milieur rural. En effet, les précipitations tant espérées par les agriculteurs, sont venues conforter leurs espérances en une campagne qui leur permettra d’oublier la précédente. Cependant, ces précipitations peuvent aussi être source d’inquiétude pour d’autres agriculteurs. Ainsi, la pomme de terre peut souffrir de maladies cryptogamiques favorisées par une hygrométrie élevée et un climat doux. Parmi ces maladies, le mildiou auquel les agriculteurs devraient accorder une attention particulière. En effet, le moindre écart dans la protection peut entraîner en quelques jours, des pertes de rendement considérables, voire une destruction complète de la parcelle. Causé par le Phytophthora infestans, le mildiou est considéré comme le principal ennemi des champs de pommes de terre. Il possède la particularité d’évoluer très rapidement et sur de grandes distances quand les conditions lui sont favorables, notamment : pluie, taux d’humidité élevée et températures favorables. Il produit un mycélium qui se développe sous les feuilles et des spores qui vont assurer sa propagation. La stratégie de lutte contre cette affection doit reposer sur: - une bonne connaissance de cette maladie : cycle, symptômes, facteurs favorisants - une surveillance continue des parcelles pour détecter les premiers symptômes - un bon choix des produits fongicides et la bonne gestion des résistances

Une bonne connaissance de la maladie Cycle

- Pour germer et se développer, la spore a besoin d’humidité et de 74

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température favorables. La pluie, la rosée, l’irrigation par aspersion et une humidité relative élevée (>90%) créent les conditions favorables au développement de la maladie. - Une fois dans la feuille, l’humidité de celle-ci assure la survie du pathogène - La durée d’incubation dépend de la température (15-20°C) - La dissémination est occasionnée par : * le plant contaminé * les oospores contenues dans le sol * le vent qui dissémine les spores produites, sur de longues distances

Symptômes Feuilles Le mildiou se reconnaît aux larges taches brunes huileuses auréolées de vert pâle à la face supérieure des feuilles et au duvet blanc sur leur face inférieure. Ces taches se dessèchent ensuite en leur centre. La maladie apparaît par foyers isolés, puis s’étend avec une extrême rapidité à l’ensemble de la parcelle.

Pétioles et tiges La maladie se manifeste sur les pétioles et les tiges par des taches brunes à différents niveaux qui peuvent entraîner la destruction des jeunes plants ou la cassure des tiges des plantes adultes. Tubercules Des taches brunes apparaissent sur l’épiderme des tubercules, et des zones marbrées de couleur rouille et fibreuses, à l’intérieur, sous la forme d’une pourriture sèche. Ces attaques sont la porte d’entrée à d’autres champignons ou bactéries qui entraînent une pourriture humide des tubercules dans le sol ou en cours de stockage.

Stratégie de lutte contre le mildiou

Le mildiou peut entraîner des pertes de rendement considérables pouvant aller jusqu’à 70 ou 80% voire dans certains cas, la totalité de la récolte. N’oublions pas que le mildiou de la pomme de terre a été à l’origine de la grande famine de 18451849 en Irlande. www.agri-mag.com


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Contrôle du mildiou de la pomme de terre • Eviter les excès d’azote dans le programme de fertilisation ; • Toujours supposer que la maladie est présente ; • Prospecter la parcelle pour éliminer régulièrement les fanes et les plants malades.

Compte tenu de sa courte durée d’incubation et sa sporulation très importante, le mildiou doit susciter la plus grande attention de la part des producteurs. En effet, selon les experts en phytoprotection, le meilleur moyen de s’en protéger est d’adopter des mesures préventives pour empêcher l’installation et la germination des spores. D’une façon sommaire, la lutte contre les principales maladies fongiques de la pomme de terre se fait en plusieurs étapes : Avant installation de la culture • Allonger les rotations culturales, et opter pour une rotation entre les solanacées et les autres familles. • Eliminer les résidus des précédents culturaux (repousses et feuilles) et les mauvaises herbes (surtout de la famille des solanacées) pour écarter le risque de contaminations primaires. • Désinfecter les lieux qui ont servi au stockage des récoltes précédentes et l’outillage ; • Choisir dans la mesure du possible une variété relativement résistante. L’avantage : il est possible de décaler le premier traitement. • Inspecter les semences et écarter tout tubercule suspect ; • Utiliser un traitement fongicide pour les semences. Selon des études, ce traitement serait efficace pour réduire le risque de propagation pendant le tranchage et la plantation ; Après plantation • Opter pour une conduite de la culture en buttes assez hautes ; • Opter pour une irrigation au goutte à goutte et éviter l’irrigation par aspersion ; 76

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La lutte chimique Le choix du produit approprié (contact, systémique, etc.) pour lutter contre les maladies fongiques de la pomme de terre est régi par plusieurs paramètres, à savoir le stade de la plante, le but du traitement (préventif ou curatif) et l’étendue de l’aire de traitement (foyer ou général). Les modèles d’aide à la prise de la décision de traitement, très utilisés dans les grands pays producteurs de la pomme de terre (Pays-Bas, Belgique, France, etc.), se basent essentiellement sur une bonne prévision des conditions climatiques, qui ne dépasse pas 5 jours dans les meilleurs des cas. D’autres paramètres sont pris en considération comme le niveau de résistance de la variété, le type du sol, le précédent cultural et le stade de la culture. A noter que le producteur a le choix entre différents types de produits. Différentes propriétés seront requises tout au long de la saison de culture, selon le stade phénologique, la pression de la maladie et l’état sanitaire du champ : - Produits de contact sans protection des tubercules. Ils assurent une action préventive par destruction

des spores lors de la germination - Produits de contact ou assimilés, avec protection des tubercules. Forte action préventive sur les spores. Diminution du potentiel de germination. Action de protection du feuillage, des tiges et des tubercules - Produits pénétrants ou translaminaires (pénètrent dans la plante) avec ou sans rétroaction (curativité). Action de protection du feuillage, des tiges et des tubercules. A souligner également que l’efficacité de la protection fongicide dépend d’autres facteurs comme la qualité de l’application (pression, volume, vitesse et type de buses), les conditions météorologiques et le moment d’application.

Évitez toute condition propice à la propagation du mildiou • Ne récoltez pas quand l’environnement est humide. S’il se met à pleuvoir, cessez la récolte. • Manipulez les tubercules de façon à minimiser les meurtrissures – les blessures favorisent les infections. • Enlevez le plus de terre et de rebuts possible. • Aérez les locaux : Le manque de courant d’air dans les entrepôts favorise l’apparition de points chauds et la décomposition des tubercules.

Essais comparatifs entre plants résistants et sensibles au mildiou. Les pommes de terre non résistantes ont les feuilles grillées par la maladie www.agri-mag.com


Phytoprotection

Le mildiou de la tomate Les attaques de mildiou sont très fréquentes sur un grand nombre de cultures légumières, dont celle de la tomate de plein champ et sous abri serre. Ces attaques peuvent, si la maladie n’est pas contrôlée, engendrer d’importantes pertes à la récolte. Cette maladie, particulièrement difficile à maîtriser en raison du caractère explosif de l’épidémiologie, nécessite donc une protection suivie de la culture, dès que les conditions climatiques lui sont favorables. Conditions favorables

P. infestans se développe à la faveur de périodes humides prolongées (épisodes pluvieux, brouillards, rosées prolongées, humidité élevée sous serre…) accompagnées de températures douces entre 10 et 25°C. A l’inverse, son développement est inhibé lors de périodes sèches ou journées de vents accompagnées de fortes températures (>°30C). Le Mildiou de la tomate peut être considéré comme un exemple tout à fait typique d’une maladie à caractère épidémique. A partir des premiers pieds atteints, la maladie s’étend rapidement aux pieds voisins.

Sur les bouquets floraux, la maladie peut provoquer des brunissements puis la chute de nombreuses fleurs. Sur les fruits en formation apparaissent des marbrures brunes le plus souvent bosselées accompagnées parfois d’un duvet blanchâtre Les fruits attaqués restent fermes. Seuls ceux partiellement attaqués arriveront à maturité mais seule la partie non infectée pourra rougir. La pourriture molle

des fruits apparaît lorsque des micro-organismes secondaires profitent de l’infection pour envahir les tissus.

Dissémination du mildiou

Les voies de conservation du mildiou d’une saison à l’autre sont encore mal connues.Elles dépendent beaucoup de la spécialisation parasitaire des souches. P. infestans se conserve sous des formes variables selon les cultures sensibles (Sola-

Reconnaître les symptômes

Les prospections régulières des parcelles sont très importantes pour pouvoir repérer les premiers symptômes de la présence du mildiou. La maladie se développe le plus souvent par foyers. Les 1ers symptômes observés sont des taches foliaires d’abord humides puis brunes de forme irrégulière. Leur expansion peut être très rapide : des portions importantes de limbe puis de feuillage finissent par être affectées et se dessèchent entièrement. Sur la face inférieure des feuilles on peut observer en conditions humides, un duvet blanchâtre fugace. Sur tiges, les symptômes se manifestent également sous forme de taches brunes irrégulières, évoluant en lésions chancreuses qui peuvent les ceinturer entièrement. www.agri-mag.com

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Le mildiou de la tomate toutes les mesures permettant d’éviter l’excès d’humidité (aérer au maximum les abris, privilégier le système d’arrosage au goutte à goutte, …). Raisonner la fertilisation (éviter les excès, privilégier la fumure organique). Favoriser une bonne aération de la végétation (densité de plantation réduite, bonne orientation des buttes). · Entretien de la culture : Eliminer les adventices sensibles à la maladie ainsi que le maximum de débris végétaux en fin de culture. Enfouir profondément les résidus de culture dans le sol.

Lutte chimique

nacées cultivées ou sauvages) présentes dans les zones de production : oospores ou mycélium. La dissémination des sporanges formés par le mycélium ou les oospores est assurée par le vent et les pluies. Mais l’utilisation de graines ou de plants contaminés est également un autre mode de dissémination de la maladie.

Stratégie de lutte contre le mildiou

La maitrise du mildiou nécessite la mise en œuvre de tous les moyens disponibles :

La résistance variétale

Les maisons grainières ont créé des variétés dotées de gènes de résistance à P. infestans. Le gène Ph-2, par exemple, est disponible dans des variétés de tomate commercialisées, mais son efficacité reste relative. Cette résistance n›est que par78

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tielle, ne fonctionnant que contre certaines souches de Phytophtora infestans. Son intérêt sur le terrain reste donc limité. Pour pouvoir garder sur le long terme les avantages de cette lutte génétique, il est conseillé de pratiquer une lutte chimique complémentaire. Mais la sélection variétale est active sur ce problème et s’oriente vers l’introduction de résistances polygéniques supposées plus durables, identifiées dans les espèces sauvages de tomate.

Mesures non chimiques

· Choix de la parcelle : Rotation culturale recommandée (au moins 3 années) et éviter les parcelles à proximité de plantations d’autres solanacées ou celles mal drainées ou trop pourvues en matière organique. · Matériel végétal : Contrôler la qualité des plants avant plantation. · Conduite culturale : Prendre

En dehors des pratiques culturales et prophylactiques, la lutte chimique est le seul moyen de contrôle de cette maladie et principalement en préventif. Pour les producteurs, il est très important de réaliser des prospections régulières des parcelles et de suivre l’évolution de la maladie quand elle se déclare. L’objectif étant de protéger les plants le plus tôt possible afin d’empêcher le mildiou de s’installer. Des traitements préventifs sont indispensables en pépinière et en cours de culture durant les périodes à risque. Ils restent le moyen de lutte le plus efficace. Les programmes de traitements doivent être élaborés en fonction du contexte local pour adapter au mieux le positionnement des fongicides. Ainsi, selon le stade de développement du mildiou sur la parcelle, il conviendra de choisir le ou les fongicides présentant les modes d’action et modes appropriés de pénétration dans la plante: préventif et/ou anti-sporulant et/ ou à rétro activité, contact et/ou translaminaire, et/ou diffusant, systémique. Un autre point à prendre en considération est la polyvalence des produits pour lutter également contre l’alternaria. En période à risque, le délai entre deux traitements ne devra pas dépasser les 7 à 14 jours selon les produits utilisés. Pour prévenir les risques de résistances, il est également important de veiller à alterner les modes d’action des fongicides. www.agri-mag.com


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Irrigation

Goutte à goutte

Conduite de l’arrosage et opérations de contrôle, d’entretien et de nettoyage du réseau Face au manque d’eau d’irrigation dû principalement à la sécheresse et à la surexploitation des nappes, il est aujourd’hui quasiment inconcevable d’entreprendre certaines cultures (maraichage, cultures industrielles, …) sans irrigation localisée, essentiellement en sol sableux. L’intérêt de l’irrigation localisée (goutte à goutte) est indéniable puisqu’elle contribue à l’amélioration de la production en quantité et en qualité tout en économisant l’eau d’irrigation et en apportant en plus, les engrais nécessaires à la culture (fertigation). Cependant pour une bonne réussite de l’opération, certaines précautions sont à prendre : il s’agit, entre autres, de la maitrise des apports, de la qualité de l’eau, de l’entretien et du nettoyage du réseau d’irrigation.

L

’irrigation localisée est caractérisée par un apport d’eau localisé, fréquent et continu utilisant des débits réduits à de faibles pressions. Seule la fraction du sol exploitée par les racines est continuellement humectée. Le réseau d’irrigation est composé d’une station de tête qui comprend les systèmes de filtration et d’injection ainsi que des accessoires relatifs à la régulation de pression et à la protection du système, et d’un réseau de distribution. Celui-ci est composé de conduites d’amenée et de secteurs d’irrigation. Chaque secteur est contrôlé par une vanne et comprend des gaines ou des rampes portant des distributeurs. Les rampes sont branchées sur un porte rampe (ou antenne). Pour une utilisation efficiente de l’irrigation goutte à goutte, on doit maîtriser la technique de conduite d’un réseau d’irrigation bien conçu et correctement installé. Ce mode de conduite doit tenir compte du risque potentiel posé à ce système, à savoir le problème de colmatage ou de bouchage des distributeurs. En effet, le colmatage entraîne une mauvaise répartition de l’eau dans le sol ce qui affecte la croissance et le développement des plantes. D’après des études réalisées au Maroc, plus de 80% des exploitations micro-irriguées souffrent de ce problème.

Conduite de l’arrosage d’un secteur d’irrigation

La mise en eau de chaque secteur peut se faire en ouvrant la vanne du secteur manuellement ou automatiquement. Si l’automa-

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tisme est hydraulique, on utilisera une vanne volumétrique sur laquelle est programmé le volume d’eau correspondant aux besoins du secteur d’irrigation. En cas d’automatisme électrique, le programmateur installé en station de tête pilote l’irrigation à distance à l’aide des électrovannes installées en tête de secteurs. Opérations à réaliser au niveau de la station de tête 1- Consulter la durée recommandée pour l’arrosage et la fertigation du secteur à irriguer. 2- Contrôler l’état des filtres. Dans le cas d’eau chargée, un entretien fréquent du filtre à lamelles doit être réalisé. On ouvre ce filtre, on contrôle sa propreté, et on le nettoie en cas de besoin. 3- S’assurer de la disponibilité de la solution mère dans le (ou les) bac(s). 4- Démarrer la motopompe et noter l’heure (la vanne du secteur à arroser doit être ouverte auparavant). 5- Contrôler la pression affichée par le manomètre placé à l’entrée de la station de tête. 6- Contrôler la pression à l’entrée et sortie du filtre à lamelles. 7- Ouvrir les vannes (entrée et sortie) du matériel d’injection. 8- Ajuster la vanne de réglage de pression pour assurer le débit d’injection de la solution mère dans le réseau d’irrigation pour la durée d’injection calculée. 9- Contrôler la pression à la sortie de la station de tête.

Opérations au niveau du réseau ou secteur 10- Contrôler la pression à l’entrée du secteur. 11- Contrôler l’EC et le pH de la solution fille. 12- Contrôler le débit de quelques goutteurs. 13- Contrôler la pression à l’extrémité des rampes les plus éloignées. 14- Après expiation de la durée de fertigation, arrêter l’injection de la solution mère en ouvrant complètement la vanne de réglage de pression et en fermant les vannes (entrée et sortie) du matériel d’injection. 15- Irriguer à l’eau clair pendant 5 à 10 minutes pour rincer le réseau. 16- Contrôler à l’aide de compteur le débit envoyé sur le secteur d’irrigation. 17- Ouvrir la vanne du 2ème secteur et répéter les mêmes opérations d’arrosage de 1 à 16.

Opérations de contrôle du réseau d’irrigation

Contrôle de la propreté des filtres Avant le démarrage de la motopompe, on nettoiera la purge de l’hydrocyclone et on ouvrira le filtre à lamelles pour contrôler sa propreté. Après démarrage de la motopompe, on pourra lire sur les manomètres la pression indiquée à l’entrée et la sortie du filtre à lamelles si la différence entre ces deux pressions est supérieure à 0,3 bars, il faut procéder au nettoyage. Ce même type de contrôle de la pression à l’entrée et la sortie peut être pratiqué pour d’autres types de filtres (filtres à sable et à tamis). Pour

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Irrigation donnée pourra être mesuré régulièrement à l’aide d’un compteur monté en station de tête. Le volume d’eau délivré au secteur d’irrigation par heure pourra nous permettre de s’apercevoir de la baisse des débits due au colmatage progressif des distributeurs. Ce débit de l’installation pourra être estimé en mesurant le débit d’un échantillon de goutteurs qui fonctionnent bien et le multiplier par le nombre de goutteur par secteur. Cette mesure pourra se faire une à deux fois par an.

l’entretien de l’hydrocyclone, on nettoie la purge ou on ouvre la vanne de décharge. Le contrôle des filtres est fréquent lorsque les eaux d’irrigation sont chargées. Contrôle pression dans le réseau 1- Contrôler tous les 15 jours le manomètre placé à l’entrée de la station de tête. Pour l’exemple de l’exploitation tomate, la pression doit être de 3,1 bars. Si cette pression n’est pas atteinte, ceci indique qu’un problème existe au niveau de la motopompe qui doit être réparée. 2- A l’aide des manomètres, contrôler la différence de pression entre l’entrée et la sortie du filtre, si celle-ci est supérieure à 0,3 bars il faut procéder au nettoyage du filtre. 3- Contrôler la pression à l’entrée et à la sortie de l’injecteur pendant la période de la garantie du matériel, pour voir si l’injecteur s’adapte bien au système et au mode de son installation. 4- Contrôler la pression à la sortie de la station de tête: minimum de 2,2 bars. Si cette pression n’est pas atteinte, c’est qu’il faut revoir les trois premiers contrôles. 5- Contrôler la pression à l’entrée du secteur: doit être de 1,2 bars. Si cette pression est faible et si la pression à la sortie de la station de tête est normale contrôler les fuites le long de la conduite principale ou au niveau des accessoires (vanne,…). Contrôle du débit de l’installation Le débit de l’installation sous une pression 82

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Contrôle du bouchage des goutteurs et de l’homogénéité de leur débit Ce type de mesure pourra se faire obligatoirement en début de campagne pour les goutteurs déjà utilisés. Il peut être réalisé plus souvent en cas où les distributeurs sont anciens et où le réseau est mal entretenu, et chaque fois qu’on constate une hétérogénéité dans les irrigations. Pour contrôler le débit des goutteurs ainsi que le coefficient d’uniformité de leurs débits, on place un récipient sous le goutteur et à l’aide d’un chronomètre on pourra mesurer le volume d’eau délivré par le goutteur par unité de temps. Ces mesures porteront sur 4 distributeurs par rampe sur au moins 4 rampes. Les rampes choisies sont la 1ère et la dernière rampes ainsi que les rampes situées au 1/3 et au 2/3 de la longueur du porterampe. Sur une même rampe on choisira le 1er et le dernier distributeurs et les distributeurs localisés au 1/3 et 2/3 de la longueur de rampe. On classe les débits mesurés par ordre croissant. On calcule la moyenne (qmin) des 4 mesures de débit les plus faibles et la moyenne (q) de l’ensemble des débits mesurés. Le coefficient d’uniformité (CU) est égal à: Cu = (qmin/q) x 100 Si CU est supérieur à 90, il n’y a pas lieu d’intervenir sur le réseau. Si CU est comprise entre 90 et 70, on doit nettoyer le réseau. Si CU est inférieur à 70, on doit rechercher les causes du colmatage et traiter. Le nettoyage des distributeurs se fera par purge et aussi par de l’eau de javel et de l’acide. Contrôle de l’état des conduites et des accessoires En cas de perte de pression à l’entrée du secteur et si la pression à la sortie de la station de tête est normale, il faut vérifier si il n’y a pas de fuite dans la conduite principale ou dans les pièces de raccordement et accessoires. On doit alors réparer et remplacer les parties défectueuses. Opération d’entretiens et de nettoyage L’entretien régulier des éléments du réseau s’effectue, en début, au cours et à la fin de la culture, en vue d’éviter le problème de colmatage des distributeurs. Ce colmatage est

lié à la qualité et l’origine de l’eau. L’analyse de l’eau permet de déterminer les risques potentiels de ce colmatage. Il existe trois type de colmatage: le colmatage biologique causé par les algues, les bactéries, les champignons; le colmatage physique dû à la présence de dépôt de particule fine, de sable, de limon ou d’argile ainsi que des corps étrangers (plastiques,…) ; et le colmatage chimique dû au problème de précipitation calcaire, ou cimentation de limon ou d’argile. En général, les eaux de surface (oueds, barrage, …) renferment des algues, des bactéries, et des composés organiques responsables du colmatage biologique; et des particules très fines responsables du colmatage physique. Les eaux souterraines peuvent être chargées en sable (responsable du colmatage physique) ou en ions bicarbonates (responsables du colmatage chimique). Pour le colmatage physique on doit prévoir un système de filtration composé d’un hydrocyclone et de filtres à tamis ou à lamelles et intervenir par des opérations de nettoyage de filtre et de réseau (purge). Pour le colmatage chimique, on doit traiter chimiquement à l’acide pour neutraliser les ions bicarbonates. Pour le colmatage biologique on doit prévoir un système de filtration composé de filtres à sable et de filtres à tamis ou à lamelles. Dans le cas d’utilisation de bassin, il faut le maintenir propre en procédant régulièrement à son nettoyage en réalisant des curages. Traitement chimique de l’eau d’irrigation Le traitement chimique prévoit une injection d’eau de javel et d’acide dans l’eau d’irrigation. Pour lutter contre le colmatage biologique, on injecte de l’eau de javel (1 à 5 ppm c’est à dire 1 à 5 g/m3 d’eau). Pour le colmatage chimique, dû au problème de précipitation calcaire, ou cimentation de limon ou d’argile, on doit injecter de l’acide. Au cours de la culture, on injecte l’acide nitrique à raison de 300 ml/m3 d’eau pour traiter les eaux riches en ions bicarbonates. En fin de culture, juste avant la fin des irrigations, on traite à l’acide à 2%o en vue de nettoyer le réseau et surtout les distributeurs. Nettoyage des filtres Lorsque on ouvre le filtre à lamelles et que celui-ci est sale on sépare les disques (ou lamelles) entre elles et on envoie un jet d’eau claire en vue d’évacuer les impuretés. Lorsque la pression baisse à la sortie d’un filtre et la différence avec la pression à l’entrée dépasse 0,3 bars, le filtre se colmate, il est nécessaire de le nettoyer. Le nettoyage se fait différemment suivant le type de filtres. Le nettoyage d’un filtre à sable se fait par contre lavage, en faisant passer de l’eau filtrée en sens inverse de la filtration, par www.agri-mag.com


un jeu de vannes. Les impuretés sont évacuées à l’extérieur par le courant d’eau. Le lavage du sable du filtre se fera une fois par an et on doit le changer une fois par deux ans. Le nettoyage du filtre à tamis se fait par brossage et rinçage des tamis. La brosse doit être souple et non métallique. Le montage de certains filtres à lamelles permet de faire un flashage pour évacuer les impuretés en ouvrant un robinet situé à la partie basse du filtre. Ce système de flashage pourra être appliqué également pour évacuer le sable déposé dans la purge de l’hydrocyclone. Le nettoyage des filtres à sable, à tamis ou à lamelles peut être automatique. L’automatisation est commandée soit par la différence de pression entre l’entrée et la sortie du filtre, soit par une horloge (nettoyage à période fixe). Le nettoyage automatique est conseillé notamment lorsque la qualité de l’eau nécessite plusieurs nettoyages par jour. Vidange et purge du réseau La vidange ou purge du réseau doit se faire à son installation, en début et en fin de culture et chaque fois qu’on intervient ou qu’on répare le réseau. A la première mise en eau et en fin de saison, la purge du réseau se fait dans le but d’évacuer les sédiments qui

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se sont déposés. En cours de campagne, la purge concerne le nettoyage des rampes et antennes en vue d’assurer un bon fonctionnement des distributeurs. On doit purger les bouts de rampes 1 à 2 fois tous les deux mois. Pour purger le réseau d’un secteur d’irrigation localisée, on ouvre les bouchons des porte-rampes ainsi que les extrémités des rampes et ensuite la vanne. on augmente momentanément la pression de l’eau dans le système lui-même ou à l’aide d’un compresseur (surpresseur). Le mélange air-eau est efficace pour déboucher les goutteurs. On laisse couler l’eau jusqu’à ce que celle-ci soit claire. Ce nettoyage du réseau se fait en vue d’éviter le bouchage des distributeurs. En cas de fuites dues à des perforations ou casses de conduites ou détérioration des vannes ou autres pièces ou raccords on doit les réparer ou remplacer les parties défectueuses pour éviter les pertes d’eau et de pression et juste après purger le réseau. A la fin de la campagne, après une première purge des antennes à l’eau claire; on injecte l’acide à forte dose (descendre jusqu’au pH 2,0) et on s’assure que le dernier goutteur du secteur a bien reçu la solution acide. On laisse l’acide agir pendant 24 heures, on purge et on rince avec une eau ramenée à pH 5,2.

Précautions à prendre et conclusions

Pour assurer une bonne conduite et un bon pilotage de l’irrigation goutte à goutte des cultures maraîchères on doit: 1- Réaliser une bonne étude de dimensionnement du réseau et une installation adéquate du matériel d’irrigation localisée. 2- Contrôler et entretenir régulièrement le système (filtres, réseau, distributeurs,..) pour éviter le problème de colmatage. 3- Maintenir l’eau d’irrigation propre en réalisant une bonne filtration. 4- Superviser la conduite du goutte à goutte par un technicien expérimenté. 5- Apporter des quantités d’eau et de fertilisants qui répondent aux besoins de la plante en vue d’obtenir une augmentation de la production et de sa qualité. Le repérage et l’élimination des goutteurs obstrués sont lents et onéreux, c’est pourquoi il convient d’éliminer les causes d’obstructions par une filtration soignée, un traitement chimique préventif et un contrôle et un nettoyage réguliers des filtres et du réseau. Dr. Hassan ELATTIR, Professeur au Département d’Horticulture Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat

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Effet du climat printanier sur la fructification du pommier Cas de la vallée de Tigrigra (province d’Ifrane)

Mohamed Serrar ingénieur en chef

Moha Herbou technicien arboricole

Le printemps de cette année 2018 a été caractérisé par des conditions climatiques particulières marquées par la fréquence des pluies, la réduction de la température, l’augmentation de l’humidité relative, la répétition du brouillard le matin et le soir ainsi que la chute de grêle de temps à autre. Ces conditions météorologiques ont coïncidé avec la reprise de l’activité des arbres fruitiers à savoir le débourrement, la floraison, la nouaison, le grossissement du fruit et sa maturité. Mis à part leur effet bénéfique sur le bilan hydrique, ces conditions climatiques n’ont pas manqué d’incidences négatives sur la fructification du pommier de montagne. Au niveau de la vallée de Tigrigra, la fructification du pommier a été affectée par ce climat printanier particulier depuis la floraison jusqu’à la maturité des fruits.

Effet sur la floraison

Le débourrement d’un arbre fruitier ou sa floraison sont des marqueurs très nets du climat, dont le bon déroulement influencera la productivité ainsi que la qualité des fruits. La température de l’air est considérée comme le principal facteur climatique conditionnant le déclenchement du débourrement. Après la levée de la dormance, les ébauches des rosacées deviennent de plus en plus sensibles aux basses températures. La date de la floraison joue un rôle important dans la production, car les conditions climatiques qui sévissent au moment de la floraison influencent directement la réussite de la fructification. Les conditions climatiques printanières de l’année en cours au niveau de la vallée de Tigrigra ont affecté négativement la floraison du pommier suite à la persistance des pluies et du froid. En effet, une pluie persistante au moment de la floraison a des conséquences fâcheuses sur la production, car elle provoque le lessivage du pollen en délavant les anthères et le stigmate.

Effet sur la pollinisation

La pollinisation chez le pommier est une étape délicate en raison des problèmes d’incompatibilité, de décalage de la floraison et de dépendance visà-vis des insectes pour le transport du pollen. Les conditions optimales de la pollinisation sont réunies sur une période très limitée dès l’ouverture de la fleur. Cependant il faut souligner que : - Les abeilles sont inactives en dessous de 14°C; - la germination du pollen est faible en dessous de 5°C; 84

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- la réceptivité du stigmate avant sa dégénérescence dure 3 à 5 jours dès l’ouverture de la fleur; - la longévité de l’ovule ne dépasse pas 4 à 5 jours. - En outre les basses températures ralentissent la progression du tube pollinique dans le style. Les conditions climatiques qui ont sévi au moment de la pollinisation dans la vallée de Tigrigra n’ont pas été favorables pour une bonne pollinisation ce qui a induit une baisse significative des rendements en fruit. Il est connu d’ailleurs que la pollinisation influence le poids, le calibre et la teneur en sucres des fruits. Et puisque la formation de graines dans le fruit est le résultat de la pollinisation, il est donc capital d’assurer une bonne pollinisation. Chez de nombreuses variétés de pomme et de poire, il existe une corrélation positive entre la masse du fruit et le nombre de graines qu’il renferme. Celui-ci influe aussi sur la couleur, le gout et la texture de la chair. Le développement du fruit est contrôlé par la production d’auxine libérée par la graine. Ainsi, la pollinisation reste une étape particulièrement délicate à cause des problèmes d’incompatibilité, de décalage de la floraison et de la dépendance vis-à-vis du climat et des insectes pour le transport du pollen.

Effet sur la nouaison et le grossissement du fruit

Les températures durant les 30 jours suivant la floraison ont un effet important sur la durée de développement et la taille potentielle des fruits à la récolte.

Cette année, la nouaison et le grossissement des fruits de pommier ont coïncidé avec le froid qui a sévi au mois de mai et début du mois de juin. Ces conditions climatiques défavorables à la fructification du pommier qui ont perturbé également la photosynthèse, ont induit une chute importante en juin. La réduction du taux d’ensoleillement et d’éclairement a aussi affecté le grossissement des fruits par la réduction de leur alimentation en sucres.

Effet sur l’état sanitaire des arbres

Les conditions climatiques exceptionnelles du printemps 2018 ont favorisé le développement des maladies cryptogamiques sur le pommier en l’occurrence la tavelure.

La tavelure

A partir du débourrement, elle est favorisée par des conditions humides et des températures comprises entre 7 et 25°C. La plupart des variétés cultivées y sont sensibles. La période de contamination s’étend sur les 8 ou 10 semaines qui suivent le débourrement. Le risque est particulièrement élevé au moment de la chute des pétales car leur insertion forme une porte d’entrée pour le champignon. Les feuilles et les fruits sont plus sensibles à la tavelure lorsqu’ils sont jeunes et en période de croissance. En conséquence, les risques de tavelure sont plus grands au printemps durant les périodes de croissance rapide du feuillage et des fruits alors que les feuilles et les fruits matures sont plus résistants. La tavelure provoque une réduction de la photosynthèse, une perte précoce www.agri-mag.com


des feuilles et une chute des fleurs, ce qui se traduit par une perte de rendement. Les attaques sur fruits peuvent les rendre invendables. A noter que les arboriculteurs qui n’ont pas respecté le calendrier des traitements préventifs ont rencontré des problèmes sérieux de la tavelure qui se sont ajoutés aux difficultés de la pollinisation.

L’oïdium

Le climat du dernier printemps était également favorable à l’oïdium. En effet, cette maladie cryptogamique est favorisée par une hygrométrie élevée et des températures comprises entre 10 et 20°C. Une forte humidité de l’air suffit à déclencher de graves infections. Au printemps, les rameaux, nouvelles pousses, bourgeons et jeunes feuilles se couvrent d’un feutrage blanchâtre qui perturbe la photosynthèse et peut entraîner une baisse importante de rendement et de la qualité des fruits. Les bourgeons ont un aspect ébouriffé. La maladie peut aussi se manifester par une décoloration, un aspect liégeux et un dessèchement des fruits. Contre l’oïdium du pommier, Il est possible d’intervenir en préventif ou en curatif dès la reprise de végétation en alternant les familles de substances actives. La lutte anti-oïdium se gère en général conjointement à la lutte contre la tavelure.

Les ravageurs

Les ravageurs du pommier qui ont contribué à la réduction de la production et de la qualité de la pomme étaient surtout le carpocapse, le puceron vert du pommier, le puceron cendré et les acariens rouges et jaunes. Ces ravageurs qui évoluent en temps chaud et sec ont fait leur brusque sortie à partir du mois de juin lorsque les conditions climatiques se sont rétablies. Ce qui a ajouté d’autres charges aux arboriculteurs qui ont été obligés d’intervenir.

Les mauvaises herbes

La persistance des pluies et de l’humidité au printemps dernier a favorisé un développement important des adventices dans les vergers de pommier le long de la vallée de Tigrigra. Il est connu que les mauvaises herbes font concurrence aux arbres pour l’utilisation de l’eau et des substances nutritives et par conséquent réduisent leur croissance. Certaines mauvaises herbes peuvent aussi servir d’hôtes secondaires pour divers agents pathogènes. Leur présence www.agri-mag.com

peut également nuire à l’efficacité du travail dans le verger, par exemple en entravant les déplacements des ouvriers. Pour un pommier qui porte des fruits, les effets néfastes de la concurrence exercée par les mauvaises herbes atteignent leur maximum entre le débourrement et le stade de formation du bouton terminal, c.-à-d. au cours de la période printanière. Cette période correspond à trois stades repères : · la floraison, · la nouaison, · le grossissement des fruits, La concurrence des mauvaises herbes doit être supprimée durant cette période de grande sensibilité des pommiers, ce qui engendre des dépenses supplémentaires à la charge des pomiculteurs.

Effet sur la maturité et la récolte des fruits

Ce climat printanier caractérisé par la persistance des pluies, du froid et de l’humidité de l’air a influencé également la maturité des fruits de pommier qui a été décalée de 25 à 30 jours par rapport aux années antérieures. Cela peut être attribué à la somme des degrés jours exigée pour la maturité qui n’a pas été atteinte en temps opportun. Ainsi, dans la vallée de Tigrigra, la récolte des variétés rouges, qui sont récoltées normalement à partir du 15 septembre, n’a débuté cette année que vers le 10 octobre. Quelques rares vergers qui ont bénéficié d’un microclimat spécial et ayant partiellement échappé à ce problème ont pu donner une production couvrant à peine les charges, même si le prix a légèrement augmenté. Si le rendement moyen pour une année normale dans cette zone est autour de 25t/ha, cette année 2018 les rendements ont été très faibles oscillant entre 0 et 10t/ha. Cette faible production a été constatée notamment dans les jeunes plantations. En général, tous les facteurs précités en plus d’une forte tempête de grêle qui est survenue le 19/09/2018 se sont conjugués pour affecter la quantité et la qualité de la pomme produite à Tigrigra. Les rendements en pomme pour cette année 2018 ont ainsi enregistré une baisse remarquable au niveau de la vallée de Tigrigra. Les nombres de journées de travail nécessaires à la récolte de la pomme ont automatiquement diminué. Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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ALERTE ! Nouvelle cicadelle Penthimiola bella sur l’avocatier au Maroc

Une autre menace potentielle pour l’agrumiculture Smaili M.C. & Benyahia H. INRA, Centre Régional de la Recherche Agronomique de Kénitra

Présence de la cicadelle Penthimiola bella au Maroc

Lors des prospections effectuées au niveau de plusieurs plantations d’avocatier Persea americana Miller (Lauraceae), dans les régions du Gharb et du Loukkos entre septembre et novembre de l’année 2018, les producteurs d’avocatier des deux régions sus indiquées, ont été soudainement surpris par

Cette alerte est considérée comme le premier signalement de la présence de la cicadelle Penthimiola bella au Maroc.

Photos : Smaili M.C. (INRA Kénitra)

l’apparition d’un nouveau ravageur évoluant progressivement sur les feuilles d’avocatier. Il s’agit en effet de la cicadelle Penthimiola bella (Stål 1855) (Hemiptera : Cicadellidae). La cicadelle P. bella a été observée pour la première fois au Maroc durant septembre 2018 au niveau des deux zones Mnasra (Province Kénitra, Région Rabat Salé Kénitra)

Photo1. Adulte de P.bella

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Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

et Laouamra (Province Larache, blanchâtre. Région Tanger Tétouan). Cette alerte est considérée comme la Description des dégâts première observation de la présence de la cicadelle P. bella sur réels de P. bella sur avocatier au Maroc. La présence et feuille d’avocatier l’abondance de cette cicadelle au Contrairement à ce que pense la niveau des feuilles, sont presque majorité des producteurs d’avocaidentiques pour toutes les variétés tiers, l’activité alimentaire des pode l’avocatier plantées au niveau pulations de ce nouveau ravageur des zones sus-mentionnées. Les émergeant P. bella ne semblerait prospections effectuées durant les pas être la cause de la présence mois d’octobre et de novembre de des tâches nécrosées noirâtres au l’année 2018 au niveau de cellesniveau des feuilles ci, ont révélé que la de l’avocatier. En présence de P. bella La cicadelle effet, celles-ci, en sur les feuilles, était particulier celles loPenthimiola bella toujours liée à l’apcalisées au niveau est un nouveau parition de tâches des nervures prinravageur nécrosées noirâtres cipales et seconémergeant de petites tailles daires des feuilles, (0,5 à 2mm2), locaau Maroc, sont en effet, la lisées à la face inféconséquence de actuellement rieure de la feuille. l’activité d’un autre présent sur Celles-ci, sont subnouveau ravageur avocatier. circulaire et/ou acarien tétranyque ovale, souvent obassocié à l’avocatier. servées à côté de la En effet, à l’instar des autres cicanervure médiane et des nervures delles, P. bella se nourrirait sur les secondaires de la feuille et sont feuilles de l’avocatier en piquant les recouvertes (ou non) d’une toile cellules épidermiques des feuilles, très fine et transparente de couleur en absorbant ainsi leur contenu. En effet, dans les conditions actuelles, le contrôle visuel des feuilles infestées par P. bella, sous loupe binoculaire au laboratoire, a montré que les dégâts engendrés par ce ravageur se limitent uniquement à la présence de petites piqûres induites par la ponction alimentaire des populations de cette cicadelle. Actuellement, la nuisibilité réelle de P. bella est sous forme d’une piqûre entourée de très petite tâche de couleur verdâtre sombre,

Photo 2. Nymphes de P.bella

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La cicadelle P. bella pourrait représenter un risque potentiel pour l’agrumiculture au Maroc

Photo 3. Piqûre engendrée par le rostre de P.bella sur la feuille d’avocatier.

n’est pas encore bien clarifiée (Comm. personnelle, Pr. Garcia Marie, UPV Espagne).

Bref aperçu sur

En plus de la nuisibilité qui pourrait être provoquée par la ponction de la biologie de la sève sur les organes végétaux Penthimiola bella (cas de P. bella sur les feuilles), les Penthimiola bella est une cicadelle cicadelles de la sous-famille Del- polyphage préférant l’avocatier tocephalinae (ici cas de P. bella) comme hôte favori. Depuis l’éclosont généralement des ravageurs sion de l’œuf, l’insecte passe à trapotentiellement dangereux en vers cinq stades appelés nymphes. raison de leur potentiel et leur caÀ des températures pacité importante entre 20 et 27 °C, le à transmettre des Penthimiola temps de dévelopagents phytopabella pourrait pement des œufs thogènes comme et des cinq stades représenter les phytoplasmes. nymphaux était un risque En effet, plus de respectivement de potentiel pour 75% de toutes les 9 à 20 jours et de 35 espèces ayant le l’agrumiculture à 63 jours alors que statut de « vecteurs au Maroc. la longévité des de phytoplasmes adultes atteignait confirmés» se 59 jours (Bedford et trouvent dans la sous-famille Delal., 1998). tocephalinae (Wilson & Weintraub, 2007). Penthimiola bella est un ravageur Ce qu’il faut retenir polyphage qui pullule actuelle- - Penthimiola bella est un nouveau ment dans les vergers d’avoca- ravageur émergeant au Maroc, il tiers au niveau des deux zones sus serait important de clarifier davanmentionnées, mais pourrait être tage sa nuisibilité sur l’avocatier au considéré comme un ravageur po- Maroc pour les prochaines années. tentiellement dangereux pour les - Actuellement, l’activité de cette agrumes (actuellement, ce n’est cicadelle est importante sur avopas le cas). La cicadelle P. bella a été catier avec apparition de piqûres déjà observée pour la première fois sur les feuilles entre septembre en Europe durant l’année 2012 sur et novembre. Toutefois, son introagrumes au Portugal (Zina et al., duction pourrait être considérée 2013). Actuellement, la nuisibilité comme potentiellement dangede P. bella sur l’avocatier et autres reuse pour les autres essences essences fruitières en Espagne, fruitières, en particulier pour les www.agri-mag.com

Photo 4. Dégât réel engendré par la piqûre de P.bella sur une feuille de l’avocatier.

agrumes, en raison de sa capacité potentielle à transmettre des agents phytopathogènes come les phytoplasmes. - La surveillance des populations de P. bella mérite une vigilance et une considération importantes et constitue, en effet, le maillon fort pour la réussite de toute stratégie de lutte envisagée contre ce ravageur sur avocatier pour l’avenir. Toutefois, les conditions de climat qui pourraient changer considérablement, peuvent prolonger la période d’infestation et pourrait modifier l’activité et le comportement de cette cicadelle. - Penthimiola bella est une cicadelle polyphage qui pourrait changer de comportement en se déplaçant rapidement depuis un verger non traité et peut être une source d’attaque pour les autres vergers sains d’avocatier et/ou autres cultures. Il est donc important de mobiliser la profession liée à l’avocatier et celle des agrumes ainsi que les services sanitaires officiels pour surveiller attentivement ce ravageur et mener des actions permettant ainsi de diminuer l’abondance de ce nouveau ravageur au niveau des vergers d’avocatier attaqués et éventuellement stopper sa progression probable vers d’autres cultures.

Remerciement

Les auteurs remercient Pr. Garcia Marie de L’Université Polytechnique de Valence pour la confirmation de l’espèce. Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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Photos : Smaili M.C. (INRA Kénitra)

engendrée suite à l’alimentation directe, au niveau de la zone de contact du rostre de la cicadelle. Autrement, pour ne pas risquer de superposer la présence des tâches noirâtres nécrosées sur la cicadelle P. bella, il est impérativement primordial de bien distinguer entre les deux types de dégâts au niveau des feuilles d’avocatier.


ALERTE ! Invasion et la recrudescence des dégâts d’un nouveau ravageur émergeant sur avocatier au Maroc: Oligonychus perseae (Acari: Tetranychidae) Smaili M.C. & Benyahia H. INRA, Centre Régional de la Recherche Agronomique de Kénitra

Présence et invasion d’une nouvelle espèce d’acarien au Maroc

Durant la période septembre et novembre de l’année 2018, les plantations d’avocatier, Persea americana Miller (Lauraceae), des deux zones Mnasra (Province Kénitra, Région Rabat-Salé-Kénitra) et Laouamra (Province Larache, Région Tanger-Tétouan) ont connu une invasion spectaculaire d’un nouveau ravageur émergeant sur l’avocatier au Maroc. Il s’agit en effet de l’acarien Oligonychus perseae (Tuttle, Baker & Abbatiello) (Acari : Tetranychidae).

Importance économique

Oligonychus perseae est une espèce

originaire d’Amérique Centrale, dé- mun pour les producteurs de l’avocrite pour la première fois sur des catier. En effet, la majorité des surplants d’avocatier entrant au Texas veillances sur l’avocatier est axée essentiellement (États-Unis) en d’autres p r o v e n a n c e Cette alerte est considérée sur du Mexique en comme le premier signale- contraintes bio1975. Au niveau ment de la présence et de tiques et abiode la région mél’invasion d’une nouvelle tiques souvent connues par les diterranéenne, espèce d’acarien Oligol’acarien O. producteurs. perseae a été nychus perseae considéré Toutefois, suite signalé pour la comme ravageur émer- aux derniers première fois en geant pour l’avocatier au dégâts enreaoût 2014 sur Maroc. gistrés dans les l’avocatier dans deux zones sus la région de la mentionnées, Sicile au sud de l›Italie (Zappalà et O. perseae devrait être dorénavant al., 2014). considéré comme un ravageur primaire et d’importance économique pour l’avocatier au Maroc. Au Maroc, l’acarien O. perseae est La présence des adultes et des un nouveau ravageur non com- nymphes au niveau de l’arbre a engendré une nuisibilité importante sur la face inférieure des feuilles de l’avocatier. En outre, la présence des tâches noires sur les feuilles, dues aux populations de cet acarien, dévalorise la qualité et la compétitivité de la production lors du processus de vente sur pieds.

Description des dégâts

Photo 1. Population de O.perseae localisée à côté de la nervure principale de la feuille de l’avocatier 88

Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

L’activité alimentaire des populations de O. perseae sur l’arbre de l’avocatier engendre l’apparition de tâches nécrosées noirâtres de taille très petites (0,5 à 2 mm2), subcirculaire et/ www.agri-mag.com


cette période que l’activité alimentaire de cet acarien est importante et pourrait engendrer des dégâts importants au niveau des feuilles de l’avocatier. Les densités de ses populations ont tendance à diminuer progressivement à partir de mi novembre. Les échantillons examinés, ont montré qu’en plus de la présence des populations de O. perseae, d’autres acariens peuvent être également présents sur les feuilles, mais sans engendrer des dégâts apparents. C’est le cas de deux acariens ; Tydeidae (ici cas de Lorrya formosa) et Tarsonemidae.

Ce qu’il faut retenir

Oligonychus perseae est un acarien qui a actuellement un statut de « Ravageur primaire émergeant» sur l’avocatier au Maroc. L’activité alimentaire des populations de Bref aperçu ce nouveau ravageur a engendré une forte nuisibilité au niveau sur la biologie Oligonychus perseae est un acarien des feuilles de l’avocatier entre polyphage. Toutefois, dans les con- septembre et novembre. ditions marocaines, La surveillance son apparition est des populations actuellement local- Les populations de de cet acarien isée sur les arbres l’acarien O. perseae sur les arbres de de l’avocatier au ont engendré une l’avocatier durant nord-est du Magrande nuisibilité sur les prochaines roc. Les différents mérite stades de l’acarien les feuilles de l’avo- années une attention très catier au niveau de se trouvent principarticulière. Il est palement dans un la région Nord-Est du donc important nid, où souvent les Maroc. différentes activde mobiliser la ités de ce nouvel profession liée à acarien, en l’ocl’avocatier ainsi que les services currence, la ponction de la sève, sanitaires officiels pour intervel’alimentation, le développement, nir pour permettre de diminuer l’accouplement et la reproducl’abondance de ce nouveau ravation, pourraient être effectuées. La geur au niveau des vergers d’avodurée du cycle de vie de l’acarien O. perseae dépend de la tempéra- catier attaqués et éventuellement ture et varie de 34,89 à 9,81 jours stopper sa progression probable respectivement de 15°C à 30°C vers d’autres zones non encore at(Aponte & McMurtry, 1997). En se taquées. basant sur les observations faites durant l’automne de l’année Remerciement 2018, les densités des différents Les auteurs remercient Pr. Garstades d’O. perseae sont plus im- cia-Marie de l’Université Polytechportantes depuis septembre et nique de Valence pour la confirmanovembre. C’est en effet durant tion de l’espèce.

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Photo 2. Aspect des dégâts de O.persicae sur la face inférieure de la feuille

Photo 3. Début des dégâts engendrés par O. perseae à côté de la nervure principale de la feuille

Photo 4. Toile, sous forme de nid, construite par O.perseae et collée à la nervure médiane de la feuille

Photo5. Confusion avec la présence d’acarien Tydeidae

Photo 6. Confusion avec la présence d’acarien Tarsonemidae Photos : Smaili M.C. (INRA Kénitra)

ou ovale très caractéristiques au niveau de la face inférieure de la feuille. Ces tâches sont localisées à côté de la nervure principale et les nervures secondaires des feuilles de l’avocatier. Celles-ci sont souvent recouvertes d’une toile fine et transparente de couleur blanchâtre, sous forme de « nid ». La ponction de la sève par les adultes et les nymphes de cet acarien, suite à l’activité alimentaire, provoque en effet, la succion du contenu des cellules épidermiques de la feuille. Autrement, une forte présence de l’acarien peut engendrer une défoliation importante de l’arbre. C’est en effet, le cas dans les conditions actuelles pour les deux régions de Laouamra et de Mnasra, où la défoliation a été observée pour plusieurs arbres de différentes variétés d’avocatier entre septembre et novembre.

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Nutrition des plantes

Vicente Domenech Conseiller Technique Agrumes

Importance de la gestion du stress des agrumes au Maroc

Une fermeture stomatique non désirée ou continue peut provoquer des troubles physiologiques qui impliqueraient : une floraison rare ou progressive, problèmes éventuels de calibre et de manque de qualité commerciale et organoleptique du fruit (causés par le manque de translocation du calcium et par des processus de surmaturité et de sénescence), ainsi qu’une incidence élevée de chute physiologique du fruit ou de lésions cutanées importantes.

L

a production d’agrumes au Maroc, avec 2,3 millions de tonnes par an, représente 4% de la production mondiale. Elle en fait le huitième pays en importance, derrière la Chine, le Brésil, les États-Unis, le Mexique, l’Inde ; l’Espagne et l’Afrique du Sud. Les agrumes jouent un rôle important dans l’économie du pays en tant que source essentielle de devises. D’une valeur estimée à 3.000 millions de dirhams (274 millions d’euros) par an. Les exportations ont atteint 600 000 tonnes par an, la principale destination étant la Russie et l’UE à 80%, suivie de l’Amérique du Nord et du MoyenOrient. Dans les différentes régions productrices du pays (Souss, El-Gharb, Tadla, Oriental, Haouz ou Loukkos.), Une large gamme de variétés est développée de novembre à juin, permettant ainsi de répondre à la demande du marché Export ou local. La production d’oranges est estimée à 975 000 tonnes, ce qui représente 52,3% de la production totale d’agrumes du pays. Parmi celles-ci, 496 000 t correspondent à la variété Moroc Late (44%) et 375 000 t à des variétés du groupe Navel (35,5%). La production de mandarines atteint 764 000 tonnes, dont 509 000 tonnes appartiennent au groupe des clémentines. Une mention spéciale à la production de variétés telles que Nour, Nules ou Nadorcott, estimées respectivement à 95 000, 84 000 et 43 000 t. Les conditions agronomiques et climatologiques dans lesquelles se déroule la culture et, parfois, le manque de structures à forte mécanisation et technicité réduisent la rentabilité des exploitations et ralentissent le déve90

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loppement du secteur des agrumes du pays. Sous ces problématiques, il est nécessaire de rationaliser les dépenses, en essayant de gérer l’exploitation du point de vue technique, économique et commercial, afin de fournir efficacement des productions de haute qualité de fruits de la plus haute qualité, pouvant être différenciées dans la vente. Les marchés d’exportation maintiennent leur demande à un bon prix. Afin de réaliser ces approches, il est nécessaire, en fonction des caractéristiques agronomiques de la culture, de la variété et des besoins du marché, de proposer des options garantissant : - un développement équilibré des plantes au niveau végétatif; une floraison et une fructification de qualité (même dans des contextes défavorables); - des productions élevées sans alternance annuelle; - des fruits aux qualités physiques et organoleptiques exceptionnelles (calibre, qualité de la peau, couleur, - une teneur en solides solubles, - maturité et indice de turgescence), qui en assurent une grande valeur commerciale, ou gèrent la récolte, assurant ainsi une entrée sur le marché au moment du plus grand intérêt pour le producteur.

L’importance des stomates

En ce qui concerne les conditions agronomiques dans lesquelles les exploitations d’agrumes sont développées dans le pays, il convient de mentionner en particulier les situations de stress hydrique, les températures élevées ou la survenue de vents chauds. Les plantes peuvent avoir un aspect simple, constitué par la tige, les feuilles,

les fleurs et les racines. Cependant, à l’intérieur, il y a un monde plein de mécanismes physiologiques complexes, qui travaillent ensemble pour mener des activités physiologiques. La principale force qui favorise le développement des plantes est l’eau, le composant principal de la plante, formant jusqu’à 95% de sa structure chez certaines espèces. Mais, comment l’eau intervient-elle dans le développement des plantes ? En bref, il s’agit du milieu dans lequel sont effectuées toutes les réactions biochimiques de la plante, qui est également responsable de l’absorption et de la translocation des nutriments. L’eau est absorbée principalement par les racines et transportée dans différents organes, distribuant des nutriments et des hormones dans la plante.

Après avoir établi l’importance de l’eau dans le développement de la plante, il est nécessaire de souligner l’importance des stomates, les pores qui favorisent la croissance des plantes. Par conséquent : que sont les stomates ? Ce sont des pores à la surface des plantes, que l’on trouve principalement dans les feuilles et, dans une moindre mesure, dans les tiges et d’autres organes. www.agri-mag.com


Ces pores sont entourés de cellules parenchymateuses spécialisées, appelées cellules de garde. Les stomates ont deux fonctions principales : permettre les échanges gazeux, donner accès au dioxyde de carbone (CO2) et libérer l’oxygène (O2) que nous respirons. La deuxième fonction importante est la régulation du mouvement de l’eau par la transpiration.

Comme dans le cas des animaux, les plantes respirent également et dans leur cas, elles le font par le biais de stomates. L’échange gazeux chargé de faciliter la photosynthèse est donné grâce à l’entrée de CO2. Le dioxyde de carbone est utilisé comme carburant pour réaliser le processus de photosynthèse, dans lequel de l’oxygène est généré en tant que sous-produit, qui est rejeté dans l’atmosphère.

Maintenant, comment les stomates peuvent-ils faciliter la photosynthèse ?

Ils y parviennent en jouant un rôle important dans la transpiration, définie comme l’absorption d’eau et sa translocation dans la plante, jusqu’à sa sortie par évaporation de la partie aérienne. La transpiration par les stomates crée un potentiel hydrique dans la plante, ce qui favorise l’absorption passive de l’eau par les racines et la translocation ultérieure vers le reste des organes à travers le xylème. Pour effectuer la photosynthèse, la plante a besoin de six molécules d’eau et de six molécules de CO2 pour générer du glucose et de l’oxygène. Par conséquent, et comme mentionné précédemment, les stomates jouent un rôle vital dans l’entrée de l’eau et du CO2 dans la plante, facilitant ainsi le processus de la photosynthèse. Les stomates régulent la transpiration et l’entrée de CO2 en modifiant leur taille, influencée par des facteurs environnementaux. Les cellules de garde sont responsables de ce processus, www.agri-mag.com

en expansion ou en contraction, entraînant l’ouverture ou la fermeture des stomates. Dans des conditions optimales, les stomates sont ouverts, permettant des échanges gazeux avec l’atmosphère. Pour l’ouverture des stomates, l’entrée de l’eau est donnée par osmose, qui dépend de la concentration de potassium dans les cellules. Le potassium est transporté à l’intérieur ou à l’extérieur de la cellule par transport actif avec dépense énergétique, en fonction de facteurs environnementaux. Les facteurs qui ont le plus d’influence sur ce processus stomatique sont: l’échange d’ions, la température, la lumière, la concentration de CO2, etc., qui entraînent des signaux hormonaux qui dirigent ce type de processus physiologiques dans la plante. Dans le cas de l’ouverture des stomates, le potassium est activement transporté dans les vacuoles, ce qui augmente sa concentration dans les cellules et finit par forcer l’entrée d’eau par osmose, augmentant ainsi la turgescence et la taille des cellules, laissant les pores ouverts. Dans le cas de la fermeture stomatique, le contraire se produit, le potassium est transporté hors des cellules, ce qui entraîne l’écoulement de l’eau vers l’extérieur, modifiant la turgescence cellulaire et, par conséquent, le rétrécissement du pore et sa fermeture.

Le stress est la principale cause de la fermeture stomatique car, dans cette situation, la plante synthétise de l’acide abscissique (ABA), une phytohormone connue pour son action dans la régulation des processus clés du développement de la plante et son adaptation au stress biotique et abiotique. En cas de stress hydrique, dû à la sécheresse ou à la salinité, les plantes font face au stress par la fermeture stomatale, évitant ainsi les pertes d’eau inutiles. Au niveau physiologique, l’acide abscissique généré (ABA) si-

gnale la fermeture stomatique en se liant à des récepteurs protéiques situés à la surface des membranes plasmiques des cellules de garde, activant des messagers secondaires tels que ROS, oxyde nitrique, Ca2 +, qui stimule le canal ionique qui induisent enfin la sortie d’eau des cellules. C’est ce qui fait que les cellules perdent finalement la turgescence et ferment les stomates. De cette manière, la plante est capable de maintenir son hydratation, empêchant ainsi la perte d’eau, jusqu’à ce que le signal de stress diminue. A ce moment, le signal ABA et son effet sur la fermeture stomatique cessent. De même, il a été observé que la plante peut générer de l’ABA en cas d’attaque d’agents pathogènes tels que Pseudomonas syringae, une bactérie capable d’infiltrer la plante par le biais de stomates. Par conséquent, la plante génère de l’ABA, induisant la fermeture des stomates et évitant toute invasion supplémentaire d’agents pathogènes. La fermeture stomatique produite dans des situations de stress affecte négativement le développement de la plante, modifiant la photosynthèse ainsi que le transport de l’eau et des hormones dans la plante. Ce fait conduit à un déséquilibre hormonal, entraînant un arrêt de la croissance. Au niveau du champ, il est à noter que le stress entraîne une importante perte de production et de qualité des fruits. Par conséquent, la maîtrise du stress au niveau physiologique est importante pour éviter la fermeture des stomates et la perte de production qui en résulte. Avec les anomalies climatiques, de plus en plus présentes, ainsi que la raréfaction des ressources, les produits spécialisés pour réduire le stress des plantes deviennent des outils indispensables pour faire face aux difficultés auxquelles la plante est soumise. En résumé, les stomates jouent un rôle vital dans le développement des plantes, en régulant les échanges de gaz avec l’atmosphère et en contrôlant la transpiration. Différents facteurs peuvent modifier leur forme et leur taille, régulant ainsi l’entrée de l’eau, son transport et la translocation d’éléments nutritifs et d’hormones dans les organes de la plante, contrôlant par conséquent la croissance. En bref, il est essentiel de maintenir la plante à l’abri de tout stress pour éviter les pertes de production. Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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Recherche L’irrigation et la fertilisation raisonnées en tant qu’outils possibles pour contrôler l’infestation par des ravageurs : Réalité ou pas ? Dr Kajji Abdellah, Centre Régional de la Recherche Agronomique de Meknès Dr Razouk Rachid, Centre Régional de la Recherche Agronomique de Meknès Pr Abdelmalek Boutaleb Joutei, Enseignant-Chercheur à l’ENA de Menès

La diminution de 25% de l’irrigation et de la fertilisation azotée réduit la quantité de pucerons compensant ainsi partiellement la perte économique due à la légère diminution du rendement, selon une étude réalisée au Centre Régional de la Recherche Agronomique de Meknès en collaboration avec l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès.

Photo montrant l’armature métallique servant à protéger les arbres du régime T2 (75% de l’ETc) lors des traitements contre les pucerons

Les systèmes de production agricole sont dépendants des intrants pour assurer la production tant en termes de rendement que de qualité du produit agricole. Les intrants sont de nature diverse. En effet ce terme regroupe l’eau d’irrigation, les fertilisants et les produits phytosanitaires. Différentes menaces remettent en cause l’utilisation massive d’intrants en agriculture. La disponibilité de la ressource en eau risque de diminuer en conséquence du changement climatique, dans certaines régions, notamment dans la région méditerranéenne, avec une augmentation de la fréquence et de la durée des sécheresses notamment au printemps et en début d’été. De

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Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

plus, la disponibilité en eau pour l’irrigation risque d’être d’autant plus réduite que la compétition avec les usages domestiques et industriels risque d’être exacerbée. Il semble donc capital de raisonner au plus juste les quantités d’eau apportées. La fertilisation, notamment la fertilisation azotée, provoque des problèmes de pollution des eaux. La concentration en nitrates est un critère important de qualité des eaux souterraines et de surface, notamment vis-à-vis de la santé humaine, puisqu’une forte concentration en nitrates augmente les risques de cancer. Elle augmente aussi les coûts de potabilisation de l’eau de consommation. En surface, le surplus d’azote

en milieu aquatique, i.e. l’eutrophisation, favorise le développement de micro-algues et peut ainsi causer des phénomènes d’hypoxie ce qui peut engendrer des modifications en profondeur des écosystèmes concernés. De plus, la fertilisation azotée en excès participe à l’émission de N2O, un gaz à effet de serre. Il apparaît donc important d’optimiser les apports azotés, en termes de quantité et de calendrier, afin de limiter les pertes par lixiviation et les émissions de N2O, tout en maintenant un certain rendement. Les produits phytosanitaires engendrent des problèmes environnementaux : impacts sur les organismes non cibles, pollution des eaux et risques pour la www.agri-mag.com


santé humaine aussi bien pour le consommateur que pour l’applicateur. Face à ces menaces il semble primordial de trouver des méthodes alternatives de gestion des populations de bioagresseurs dans les systèmes agricoles. Parmi les bioagresseurs rencontrés on trouve les pucerons qui sont des ravageurs redoutables des principales espèces fruitières au Maroc, pêcher notamment. Les stratégies

Photo montrant la présence des pucerons au niveau du rameau des arbres du régime T1 (100% de l’ETC)

de lutte actuelles contre ces pucerons n’apportent pas entière satisfaction. Dans le but de réduire l’usage des produits phytosanitaires, différentes alternatives sont envisagées pour contrôler les pucerons en verger. L’étude repose sur l’hypothèse qui énonce que les insectes phytophages sont plus performants sur les plantes ou les organes de forte vigueur. Les fluctuations des populations aphidiennes (Myzus persicae) ainsi que l’évolution des paramètres de croissance et de production au niveau des arbres de pêcher adultes sous deux régimes d’irrigation et azoté différents (T1 : 100% de l’ETc et T2 : 75% de l’ETc). Le premier régime T1 étant favorable au développement normal des arbres fruitiers puisqu’il renferme des quantités suffisantes (100% de l’ETc) de l’eau et des éléments nutritifs (notamment l’azote) apportées moyennant deux goutteurs chacun avec un débit de 4 litres par heure, alors que le deuxième régime (T2) est rendu déficitaire en ces éléments (75% de l’ETc) suite à une restriction des quantités d’eau et d’azote afin de réduire les ressources d’eau et d’azote apportées aux arbres de 25%. Les résultats montrent qu’au niveau du rameau, l’abondance des pucerons est positivement corrélée à la croissance végétative sur www.agri-mag.com

les deux systèmes étudiés. La relation disponibilité en azote et abondance de pucerons semble s’expliquer par le fort impact de l’azote sur la croissance végétative. L’effet négatif de la restriction hydrique sur l’abondance de pucerons ne semble pas lié à un impact sur la croissance végétative. A l’échelle de l’arbre l’abondance de pucerons est corrélée positivement à la croissance végétative et la restriction hydrique impacte négativement l’abondance de pucerons, ce qui suggère que la performance des pucerons est limitée sur les arbres en restriction hydrique par une composante autre que la vigueur de l’arbre. Ce travail montre que la restriction hydrique et le contrôle de la vigueur via les apports azotés peuvent s’avérer des leviers pour le contrôle des pucerons en verger fruitier. Le suivi des aptères (figure ci-dessous) pour les deux régimes hydrique et azoté montre une évolution progressive du degré d’infestation dès le début du mois de mai pour atteindre son maximum mi-juin avec un taux d’infestation moins important au niveau des arbres du régime T2 qu’au niveau des arbres du régime T1.

Conclusion Cette étude montre l’existence d’une forte dépendance de l’espèce Myzus persicae vis-à-vis des ressources hydriques et azotées. Le régime déficitaire en eau et en azote (T2) a induit un niveau d’infestation moins important que le régime (T1). Il apparait donc que les restrictions hydriques et azotées peuvent permettre de réduire la performance des pucerons, mais pas de rendre la plante complètement inadaptée au développement de ces phytophages. Cela tient aux gammes d’apports d’intrants choisies qui tentent de concilier croissance végétative et diminution de l’acceptabilité de la plante pour les pucerons. La modulation de l’acceptabilité de la plante hôte via les pratiques culturales ne peut donc pas à elle seule permettre de contrôler les populations de pucerons en verger fruitier. Ces méthodes peuvent cependant participer à une stratégie globale de contrôle des bioagresseurs en étant combinée à d’autres techniques comme la régulation par les insectes auxiliaires. Agriculture du Maghreb N° 115 - Novembre 2018

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