ÉDITIÓN ESPAGNOLE Magazine nº. 13 d'Agromillora Catalana, SA. - Novembre 2007
Culture
Développement du système super-intensif dans les zones froides
Domaines
Récupération de plantations touchées par les gelées
Interview
Juan Carlos Sancha, Gérant de Viña Ijalba
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Sommaire
Photo couverture: Pousse gelée d’olivier d’Arbequine dans le domaine «La Boquera», Navarre (Espagne). Décembre 2005
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Éditoriale
Du Sud au Nord
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Culture
Différents aspects dont il faut tenir compte lors du développement des plantations super-intensives dans les zones froides : le Nord de l’Espagne
10 Magazine de plantations Super-intensives d’oliveraie Direction: Mariàngela Mestre Gras E-mail: olint@olint.com http://www.olint.com Semestriel Édition:
Domaines
Le système super-intensif, une culture normalisée
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Culture
Todolivo analyse l’oliveraie en haie
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Interview
Juan Carlos Sancha, gérant de Viña Ijalba et professeur à l’université de La Rioja Agromillora Catalana, S.A. El Rebato, s/n 08739 T.M. Subirats Barcelona - España Tél. +34 93 891 21 05 Fax +34 93 818 39 99 E-mail: agromillora@agromillora.com http://www.agromillora.com Design et impression: Gràfiques Kerpe, SL Pere El Gran, 16 08720 Vilafranca del Penedès D. L. 14.068/2000
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Domaines
Finca La Boquera. Exemple pratique de récupération des plantations touchées par les gelées pendant leur période de formation
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Matériel Végétal
Programme d’amélioration de l’olivier chez Agromillora
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Actualités 3
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Éditoriale
L
Du Sud au Nord
a culture de l’olive traverse les frontières et part à la conquête de nouveaux territoires. Les zones froides ne trouvent aucune alternative viable avec d’autres cultures et considèrent désormais l’oliveraie comme un outil du présent et du futur, qui assure la rentabilité du terrain. Les gelées de l’hiver, quelques heures seulement de soleil, des intégrales thermiques serrées, ne font plus peur au petit agriculteur du nord, qui voit aujourd’hui une sortie sur le marché optimum de cette culture. La remontée des prix des céréales, rend encore plus intéressant, s’il en est, le prix de l’huile d’olive par rapport aux autres huiles issues de graines. Dans ce numéro, vous pourrez voir comment se récupère l’oliveraie après les gelées, faire le plein de notions et de trucs pour combattre le froid et comprendre la durabilité et la viabilité de ces plantations dans les zones froides. D’autre part, l’oliveraie profite de la place vide que laisse la vigne. En effet, dans de nombreux cas, il s'avère impossible d’assumer les coûts de plantation que représente un hectare de vigne. C’est donc l’une des raisons pour laquelle de plus en plus de caves et domaines viennent grossir les rangs du circuit de l’huile.
Contrairement au vin, la consommation affiche une ligne croissante qui invite à changer «son fusil d’épaule» et à redéfinir les stratégies d’expansion et de commerce. De Zamora à Gérone en Espagne, en passant par Valladolid, La Rioja, Navarre, Aragon et le reste des provinces de Catalogne, il est de plus en plus courant de voir sur le bord des autoroutes ou des nationales, des plantations d’oliveraies en système super-intensif. La construction de nouveaux moulins à huile permet au petit exploitant de livrer facilement ses olives, et dans de nombreux cas, les moulins à huile proposent même des contrats d’engagement de récolte des olives. L’infrastructure viticole présente dans ces zones permet de profiter des machines viticoles pour récolter les olives sans avoir à les modifier. En outre, les entreprises de services qui incluent les vendangeuses, planteuses, épointeuses… sont de plus en plus nombreuses, facilitant ainsi les tâches et permettant de s'occuper de l'exploitation plus commodément. Ce numéro a donc pour objectif de vous familiariser à cette nouvelle réalité, mais aussi de vous montrer les risques et les opportunités que le nord offre de forme générale, afin que vous ayez une vision plus globale et à la fois plus proche du phénomène qui se produit actuellement.
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Culture Différents aspects dont il faut tenir compte lors du développement des plantations super-intensives dans les zones froides: le Nord de l’Espagne Plantation jeune touchée par les gelées
José Manuel Lacarte, Ingénieur Agronome. Coordinateur Commercial Agromillora Zone Nord-est
A
u cours des dernières années, l’augmentation de la demande d’huile d’olive, due en partie à la diffusion de ses effets positifs sur la santé, et la rentabilité qu’ont atteint les oléiculteurs à l’issue de l’adoption de la technologie super-intensive dans leur système de culture, ont représenté une augmentation notable du nombre d’hectares d’oliveraies plantées sur le territoire espagnol. Actuellement le total avoisine les 2 500 000 d’hectares, dont 90% se trouvent dans la zone sud, concentrés fondamentalement dans les Communautés d’Andalousie, La Mancha et Estrémadure (Figure 1). Parmi toutes les régions oléicoles, Castille-La-Manche est celle qui enregistre le taux le plus élevé de nouvelles plantations qui ne sont pas encore entrées en production (Tableau 1). Il convient également de citer les données correspondantes aux communautés de Navarre, La Rioja ou Castille et Léon, qui bien qu’elles ne soient pas de tradition oléicole, enregistrent un pourcentage élevé de nouvelles plantations. Ces régions ont vu dans l’huile d’olive l’occasion de profiter des voies de commercialisation ouvertes dans le secteur agroalimentaire par d’autres produits tels que le vin, et soutenus par certaines huiles qui ont une personnalité propre, ils réclament l’attention du consommateur avec l’attribution de nouvelles Appellations d’Origine Contrôlée. Les facteurs agronomiques et environnementaux protecteurs, en partie, des caractéristiques organoleptiques et de la qualité de l’huile ainsi obtenue, deviennent dans le cas concret de la température,
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«Castille-La-Manche, Navarre, La Rioja ou Castille et Léon, enregistrent un pourcentage élevé de nouvelles plantations bien qu’elles ne soient pas des communautés à tradition oléicole»
Surface d’oliveraie (Ha). Année 2005 0 0-10.000 10.000 - 30.000 30.000 - 75.000 75.000 - 325.000 325.000 - 575.000
Figure 1. Plan de la distribution de la Surface d’oliveraie (MAPA, 2005)
la principale barrière dont il faut tenir compte lors de l’installation d’une plantation dans ces zones. Les basses températures peuvent poser des problèmes pendant la période végétative, mais aussi pendant la période hivernale de repos. Dans cet état, les températures comprises entre -5ºC et -10ºC abîment les branches et les pousses les plus jeunes et les plus fines. Quant aux températures inférieures à -10ºC, elles peuvent causer la mort des branches de diamètre plus important, voire même de toute la partie aérienne de l'arbre. Lorsque l’olivier démarre son activité végétative, des températures légèrement inférieures à 0º C peuvent causer des
dommages graves aux pousses et provoquer la mort des bourgeons et des feuilles jeunes. Pendant la floraison, des températures proches à 0ºC ont une influence négative sur le développement des organes floraux et sont à l’origine de la formation incomplète de la fleur. Enfin, pendant la période de croissance et de maturation du fruit, les températures inférieures à 0º C l’abîment, en réduisant de ce fait la production et surtout la qualité de l’huile obtenue de ces fruits. Moins la durée des basses températures sera longue et brusque et moins les dommages subis seront importants. Nonobstant, et bien
SURFACE D’OLIVERAIE SELON LÉTAT DE PRODUCTION (Ha.) Année 2005 C.A.
PRODUCTION
Galice
9
Pays Basque
314
PREMIÈRE ANNÉE
JEUNE
1
7
ABAND.
TOTAL 9
Navarre
6.189
635
La Rioja
3.183
103
322 6.824
135
228
3.649
Aragon
51.572
241
2.200
3.759
57.772
Catalonge
86.717
943
5.887
23.363
116.909
Baléares
10.078
36
186
824
11.124
Castille León
4.641
50
14
179
4.884
Madrid
24.979
176
440
1.382
26.977
Castille La Manche
347.626
1.345
26.053
9.600
384.626
C. Valencienne
81.790
682
5.645
8.001
96.119
R. de Murcie
20.651
209
1.811
760
23.431
Extremadure
221.422
955
7.125
7.508
237.010
Andalousie
1.398.503
14.540
63.851
10.162
1.487.056
Canaries
8
ESPAGNE
2.257.682
8 19.918
113.354
65.766
2.456.719
que la gelée soit un phénomène tout à fait aléatoire de par sa fréquence et son intensité, nous pouvons intervenir en appliquant une série de normes au moment de l’établissement et du développement de la plantation, afin de réduire ses effets. 1. Choix de la parcelle: Pour éviter les gelées d’irradiation, il convient d’éviter de planter dans les parties basses des vallées, car ce sont des zones où se concentrent les masses d’air froid les plus denses. Il est dont recommandé de choisir les coteaux aérés plutôt que les plaines fermées ou sombres. 2. Exposition de la parcelle: L’exposition de l’oliveraie est déterminée par la pente et l’orientation du plan de culture, en modifiant l’énergie reçue et par conséquent, la température et l’ensoleillement. Pour une pente déterminée, l’exposition Nord est la plus froide, l’exposition sudest bénéficie de l’ensoleillement matinal tendis que l'exposition sud-ouest se réchauffe plus tard et souffre donc d’avantage des froids matinaux. Les parcelles recommandées sont donc celles qui sont exposées au sud, car elles enregistrent le bilan héliothermique le plus positif. Avec une exposition sud, en augmentant la pente de 0% à 100%, nous augmentons le bilan énergétique annuel. 3. Orientation des rangées: Dans les oliveraies en système
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super-intensif, la végétation est disposée selon un plan bien déterminé, la modification de l’orientation des rangées implique la variation de l’énergie reçue par la végétation. En ce sens, l’orientation Nord - Sud maximise l’interception de la lumière du soleil de la part de l’arbre. En outre, si les plantations sont disposées selon les rangées de la pente, on favorise le freinage de l’air froid vers les cotes les plus basses.
Plantation en pente en Navarre (Espagne).
«Elles ont vu dans l’huile d’olive l’occasion de profiter des voies de commercialisation ouvertes dans le secteur agroalimentaire par d’autres produits tels que le vin»
Disposition des arbres en système super-intensif.
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4. Choix de la variété adéquate Parmi les trois variétés adaptées à la culture super-intensive, l’Arbequine est la plus résistante au froid, suivie de l’Arbosana et de la Koroneiki. Dans les zones espagnoles froides comme Aragon, La Rioja, Navarre ou Castille et Léon, il faudrait choisir la culture de la variété grecque Koroneiki, en misant sur la plantation d’Arbosana uniquement sur les terres les plus chaudes et les mieux exposées. Et surtout en tenant compte du fait que leur maturation se produit à la mi-décembre, avec un mois de retard par rapport à l’Arbequine et à une époque où les premières gelées sont déjà apparues. 5. Cadre de plantation Si nous tenons compte du fait que la hauteur de l’olivier ne peut dépasser les 2,30- 2,50 mètres, en raison de la limitation qu'impliquent les hauteurs supérieures pour le déplacement de la machine chevauchante de récolte, dans la zone nord de l’Espagne, la distance entre les allées dans une plantation d’Arbequine en irrigation devrait être fixée aux alentours des 4 mètres. Cette distance peut être réduire à 3-3,5 mètres si nous nous déplaçons vers le sud, comme c’est le cas de l’Andalousie, puisqu’au fur et à mesure que nous nous rapprochons de l’équateur, l’arc solaire est plus prononcé et les rayons de lumières tombent avec plus de perpendicularité, c’est pourquoi la projection des ombres entre les rangées est moins importante. La distance entre les arbres d’Arbequine au sein de la rangée se maintient indistinctement à 1,5 mètres pour permettre la formation en axe central. Chez l’Arbosana, et compte tenu de sa
vigueur bien moins importante, cette distance peut se réduire à 1,20-1,35 mètres. 6. Époque de plantation Pour éviter le risque de gelées au printemps, nous devrions considérer que l’époque idéale pour réaliser la plantation commence à partir des derniers jours d’avril, en évitant les mois de juillet et août, en raison de l’effet négatif que les températures élevées exercent sur les arbres jeunes. La plantation de septembre - octobre est recommandée dans les parcelles arides, car elle nous permettra de profiter des pluies d’automne pour le tassement de la plante à une époque où les exigences hydriques sont moins importantes du fait des températures plus douces. 7. Utilisation de protecteurs La montée de la température qu’ils produisent, en raison de leur «effet de serre», peut s’avérer utile pour maintenir un différentiel de température suffisante avec l’extérieur et protéger l’arbre contre certaines gelées. Outre le fait d’être un outil très utile dans le contrôle des mauvaises herbes et pendant le processus de formation de l’arbre, puisqu’il limite la croissance des pousses latérales sur les premiers centimètres de l’arbre et représente dans de nombreux cas une économie du nombre de liens à réaliser. Protecteur d’olivier dans une plantation du Somontano de Huesca (Espagne).
«La température est le principal facteur de limitation dont il faut tenir compte lors de l’installation d’une plantation dans ces zones»
Plantation guidée par GPS à Gérone, Espagne (en juin 2007).
8. Manipulation du sol Les gelées d’irradiation sont dues aux pertes de chaleur du sol, c’est pourquoi un sol labouré irradie plus de chaleur et présente donc plus de risque de gelée qu’un sol non labouré. Il faut essayer de faire en sorte qu’à l’époque des gelées, le sol de l’oliveraie soit lisse, c’est pourquoi nous recommandons de faucher la couverture végétale permanente présente sur la parcelle. 9. Irrigation de l’oliveraie: Si nous tenons compte du fait que la résistance au froid des tissus de l’oliveraie est inversement proportionnelle au contenu en eau libre qu’ils possèdent, nous verrons l’importance d’obtenir un stress hydrique avant l’arrivée des premiers froids. La dose hebdomadaire devrait se réduire de façon évidente à partir du mois de septembre pour que le stress hydrique, ajouté au raccourcissement des jours et aux premiers froids de l’automne, serve de stimulus au durcissement des tissus de l’olivier.
à renforcer la résistance de la plante contre le froid. L’incorporation de potassium si les arbres sont très chargés en fruits s’avère spécialement importante, car les réserves de nutriments atteignent normalement des niveaux très bas. Cet élément s’avère fondamental dans la régulation hydrique de la plante, et facilite l’ouverture et la fermeture des stomates : c’est pourquoi les arbres qui reçoivent suffisamment d’apports en potassium augmenteront leurs défenses et leur résistance au froid. Les apports de matière organique peuvent également réduire les effets des basses températures, car ils aident à augmenter la capacité de stockage de la chaleur dans le sol.
11. État sanitaire Les oliviers affaiblis, touchés par des insectes, par des maladies ou par des déséquilibres nutritionnels seront les premiers à subir les effets des gelées. Les troubles qui affectent le bon fonctionnement physiologique de l’arbre provoquent une accumulation moins importante des glucides et des sels dans les cellules, en diminuant la résistance au froid de l’olivier affecté. Le traitement au cuivre est une arme efficace dans la prévention des maladies fongicide comme l’œil de paon, et qui plus est, si l’on applique des doses appropriées de ce cuivre après la collecte, il favorise le durcissement de l’olivier.
Couverture végétale spontanée dans une plantation de 2 ans.
10. Engrais de l’oliveraie L’engrais azoté doit être limité à partir du mois d'août, car il stimule le développement végétatif et peut mettre les plantes dans une situation très défavorable face aux basses températures. Les engrais phosphatés et potassiques, à des doses équilibrées avec le nitrogène, contribuent également
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Domaines Le système super-intensif, une culture de plus dans le paysage rural Rédaction Olint
Dans les années 90, lors des premières plantations d'oliveraies en système super-intensif, nombreuses étaient les questions que se posaient les oléiculteurs sur le nouveau modèle de culture : durée de la plantation, cadres idoines, variétés adéquates, taille, fertilisation, irrigation… Des doutes compréhensibles, si l’on sait que la technologie de culture de l’oliveraie n’avait pratiquement pas changé depuis plus de deux mille ans, lorsque les romains disséminèrent les oliveraies sur tout le bassin méditerranéen. 10
D
e nos jours, soit 14 ans après la première plantation commerciale réalisée par AGROMILLORA , plus de 45 000 hectares dans le monde ont adoptés ce type de plantation. Ce chiffre est insignifiant si on le compare avec le total de 9,86 millions d’hectares d’oliviers plantés, mais il est toutefois des plus significatifs si l’on tient compte du peu de temps qui s’est écoulé depuis son implantation. L’expérience acquise au fil des plantations a permis de perfectionner la façon de faire initiale et de dissiper les nombreux doutes que posait ce système. Les nouvelles lignes d’études ouvertes par les Universités et les Centres d’Investigations, les importants mouvements générés sur le marché à l’issue de l’incorporation de nouveaux pays producteurs, la constitution de macro-projets comme ceux des Groupes SOS Cuétara ou Sovena, et surtout la grande quantité de petits projets lancés dans les
principales régions oléicoles d’Espagne sont le meilleur exemple de l’acceptation et de l’adoption du système super-intensif de la part de la communauté oléicole internationale. Le nombre important de machines vendangeuses disponibles, ainsi que les facilités d’accès à ces dernières, ont permis de «casser» cette image initiale d’un système propre et des grandes exploitations ou des importants investisseurs, et ont transformé la plantation super-intensive en une alternative que l’oléiculteur traditionnel ne doit pas négliger sinon envisager. Forts de ce chiffre, nous voulons rendre hommage à tous les petits oléiculteurs qui, grâce à leur confiance et à leur persévérance, ont contribué et contribuent au développement et à la normalisation de ce système aux quatre coins du globe.
Javier Leoz JJavier Leoz, à l’instar de Fermín Martín à Pitillas, de Javier Ulibarri à Allo, de Matías Jiménez à Murchante, de Joaquín Aliaga à Cintruénigo, ou des propriétaires viticoles Javier Ochoa et Julián Chivite, fait partie du groupe de pionniers des plantations en haies de Navarre. Suite à sa vaste trajectoire dans le milieu agricole traditionnel, la famille Leoz-Valencia incorporait en 1998, ses premiers 8 hectares d’oliviers en système super-intensif dans un cadre de 4 x 1,60 mètres. Avec cette plantation, située à San Martín de Unx, dans la Zone du Milieu de Navarre, Javier voulait diversifier son exploitation avec une culture qui avait toujours existé dans la région mais qui était condamnée à l’autarcie en raison des coûts élevés de la récolte, de la difficulté à trouver de la main d’œuvre, de la faible production et en définitive, du manque de rentabilité. Après toutes ces années de culture, et malgré les difficultés issues du manque d’irrigation
Javier Leoz dans sa plantation d’Arbequine, à San Martín de Unx (Navarre - Espagne).
et des années où le thermomètre affichait des température anormalement basses, le bilan ne pouvait être plus positif: les 6.000 kilos en moyenne par hectare d'aride sont une preuve irréfutable du potentiel de la zone et du savoir-faire
de Javier. Des succès en matière de production qui en outre, se poursuivent à Unxia, le nom sous lequel est commercialisée une excellente huile d’olive vierge extra, à partir des olives de la variété Arbequine de son exploitation.
César Ruiz César Ruiz est un Ingénieur Agronome, propriétaire d’une petite oliveraie dans le terme municipal de Binéfar, dans la partie la plus orientale de la province de Huesca (Espagne) et aux portes du Somontano viticole. Cette région, berceau du système super-intensif grâce notamment au domaine Finca Valonga, était autrefois une zone peuplée de moulins à huile et de champs d’oliviers, mais le manque de mécanisation fut à l’origine de leur abandon progressif, au profit d’autres cultures comme les céréales ou les arbres fruitiers. Avec de tels antécédents, et face aux alternatives existantes, il n’est donc pas surprenant qu’au moment d’arracher les pommiers, il pensa une fois encore aux oliviers, mais cette fois de façon mécanisée ! Planté à 4 x 1,5 mètres aux pieds de la Sierra de San Quílez, l’hectare et demi d’Arbequine en irrigation est fin prêt, après 18 mois de formation, pour affronter sa première production en novembre 2008. César plaide pour la constitution d’une Appellation d’Origine et pour l’emploi de la production intégrée ou écologique pour rivaliser avec d’autres zones plus privilégiées du point de vue climatique. Plantation de César Ruiz à Binéfar (Huesca), août 2007
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Juan Carlos Visa
Plantation super-intensive en terrasses de Juan Carlos Visa, Llardecans (Lérida).
Eliseo De Marcos Eliseo De Marcos est un viticulteur de La Rioja, qui décida en 2003, de consacrer son exploitation, la « Finca Laval » à la culture de l’olivier. Le coût des droits de plantation à La Rioja rend dans de nombreux cas, impossible de nouvelles plantations de vignes, c’est pourquoi l’olivier lui sembla une bonne alternative. L’exploitation s’étend sur 3,5 Ha, et se trouve à Fuenmayor, sur les bords de la route nationale 232, et le cadre de plantation choisi fut de 4 x 1,75. Il arrose par aspersion, pour profiter des tuyaux qu’il utilisait pour les vignes. La Rioja est une zone où en hiver, les thermomètres affichent normalement des températures de -5ºC ou -6ºC. Mais la première année de plantation fut particulièrement froide (-13ºC) et les oliviers gelèrent presque tous. Il fallut attendre le printemps suivant pour recenser les dommages réels du froid. Après avoir commencé à rejeter, Eliseo dû former, en choisissant les pousses, en attachant… Ce ne fut pas une tâche facile, d’autant plus que, outre ces dommages, les lapins et un troupeau de moutons sur un coin de la parcelle mirent à dure épreuve la patience du propriétaire. Eliseo fut très méticuleux lors de la formation et des traitements dispensés aux oliviers, et cette année, il récoltera ses premiers fruits de forme mécanisée. Riche de son expérience, Eliseo recommande aux nouveaux oléiculteurs d'installer un arrosage doté d'un système de goutte à goutte avant de planter et de rétrécir d’avantage le cadre de plantation (1,5 m). Eliseo de Marcos, au milieu des oliviers de son exploitation, la Finca Laval à Fuenmayor, La Rioja
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Les 7 hectares d’oliveraies en système super-intensif de Juan Carlos Visa se trouvent à Llardecans, en plein cœur de l’AOC Garrigues. Cette zone, qui se caractérise par un climat dur et continental, avec des précipitations inférieures à 250 mm au cours des dernières années, a souffert en décembre 2001 des gelées qui ont duré plus de 25 jours. Loin de se laisser abattre par tant de malchance, Juan Carlos décida de profiter de l’occasion pour moderniser son exploitation. Il arracha ses vieux oliviers de la variété Arbequine abîmés par le froid, prépara son installation d’irrigation dans l’attente du canal Segarra-Garrigues, et entre l’automne 2003 et le printemps 2004, il planta 5 000 nouveaux arbres d’Arbequines dans un cadre de 4 x 2 m. Dès lors, une bonne maîtrise et une volonté que même les pires gelées et la sécheresse pendant le processus de formation ne pouvaient ébranler lui ont permis de ramasser en 2006, ses premières olives. Cette année, avec la plantation formée et l’arrivée tant attendue de l’eau du canal Segarra-Garrigues, de nouveaux objectifs en matière de production commencent à récompenser les efforts fournis lors des dernières campagnes.
Luis mastral
Les oliviers en système super-intensif de Luis Mastral, dans la ville de Longares, dans les environs de Saragosse, en Aragon
S’il y a bien quelque chose qui caractérise Luis Mastral, c’est bien sa capacité d’innovation et la facilité avec laquelle il assume les nouveaux défis. Cette curiosité l’a conduit dans le monde de la vigne où il a introduit des variétés telles que le Syrah ou le Barbera en Espagne, et où il a créé, après de longues années de labeur, l’une des caves les plus connue de l’AOC Cariñena : Bodegas Lomablanca. En fin connaisseur de la culture de l’olive, il ne tarda pas beaucoup à rejoindre la voie du système super-intensif, et en 1996, il plantait son premier hectare d’irrigation à Longares dans un cadre de plantation de 3 x 1,35 mètres. L’année suivante, le défi fut encore plus grand, et à l’époque, il alla jusqu’à planter 3,5 Ha en aride dans un cadre de 4 x 2. Et quel fut le résultat ? Une moyenne de 3 200 kg/Ha en aride, avec un rendement gras de l’ordre de 22% ; et 8 000 kg/Ha en irrigation avec 20% d’huile. Quel sera le prochain assaut ? Peut-être va-t-il incorporer le modèle toscan : mettre en bouteille l’huile et le commercialiser aux côtés de son vin Gabarda.
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Culture
Todolivo analyse l’oliveraie en haie
T
odolivo est une entreprise de services pour l’oliveraie, qui a contribué de forme décisive, depuis son siège de Cordoue, au lancement et à la consolidation de la Culture Super-intensive de l’olivier appelée également Culture en haie. Todolivo réalise sa première plantation d’oliveraie en haie en 1999. En l’an 2000, elle lance différents programmes de recherche et de développement qui portent sur l'oliveraie en haie, avec la collaboration du Département d'Agronomie de l'Université de Cordoue et de l’IFAPA. À la date d’aujourd'hui, plusieurs essais sont en cours avec l’École Agricole de Santarem (Portugal) et avec le Département de Production Végétale de l’Université Polytechnique de Madrid.
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Actuellement, Todolivo recense 7000 Ha d’oliveraie en haie plantés et assistés techniquement en Espagne, au Portugal et au Maroc, ce qui a fait d’elle l’entreprise la plus expérimentée et qui possède la plus grande surface plantée au monde. Ces dernières années, la surface plantée d’oliveraie en haie s’est multipliée, et ce aux quatre coins du globe (Espagne, Portugal, France, Grèce, Italie, Tunisie, Maroc, Turquie, États-Unis, Chili, Argentine, etc.). On estime que la surface totale plantée avoisine les 50 000 Ha. Par conséquent, nous pouvons considérer que ce système s’est consolidé et que nous disposons d’un potentiel de croissance important.
En 2007, le Groupe SOS rejoint l’actionnariat de Todolivo, pour pouvoir assurer ainsi la bonne exécution de l’ambitieux Projet Tierra, que l’entreprise oléicole doit réaliser. Avec ce projet, Todolivo relève le défi de planter 10 000 Ha annuels au cours des 10 prochaines années. Riche de son bagage et de l’expérience acquise au fil des années de dur labeur, Todolivo analyse et répond aux questions les plus fréquentes que la plupart des producteurs se posent avant de se lancer dans une plantation.
1. Le système de plantation d'oliveraie en haie est t-il viable à long terme? Le système est viable à condition bien sûr que la gestion soit correcte. Ce type de culture a été testé sur plusieurs terrains et sous différents climats avec d’excellents résultats. Actuellement, nous disposons d’exploitations plantées en haie qui ont plus de huit ans d’existence à leur actif. Toutes enregistrent des taux de productivité très élevés. Nous offrons d’ailleurs, plus en avant, un exemple de l’historique de production de certaines des plus anciennes exploitations. Aucune exploitation n’a enregistré une chute provoquée par le vieillissement de la haie, bien au contraire. L’un des secrets pour que cela ne se produise pas réside justement dans le type de taille que l’on réalise à l’olivier et qui permet de maintenir l’arbre jeune et productif au fil des ans, de façon similaire à l’olivier traditionnel. Nous pouvons ainsi trouver, à n’importe quel endroit du territoire espagnol, des oliviers centenaires qui produisent encore des fruits, grâce notamment à la taille de rajeunissement pratiquée chaque année. Nous faisons quelque chose de similaire avec l’oliveraie en haie ; seule la technique employée est différente. La taille de production se réalise normalement à partir de la quatrième année de vie de l'arbre et consiste fondamentalement à éliminer les parties basses, à maintenir l’arbre avec des branches productives et en croissance constante, et à éliminer celles qui empêchent de récolter correctement les fruits.
«Ces dernières années, la surface plantée d’oliveraie en haie s’est multipliée, et ce aux quatre coins du globe»
«Aucune exploitation n’a enregistré une chute provoquée par le vieillissement de la haie, bien au contraire»
Le coût de la taille oscille entre 120 et 160 euros/Ha, et l’on peut donc remarquer une réduction significative par rapport aux coûts de taille de l’oliveraie en système intensif. Il s’agit d’une taille très simple et très facile à réaliser. Tableau 1. Évolution de la récolte d’olives et d'huile (kg/Ha) depuis la 3ème année jusqu’à la 7ème année dans l’exploitation «La Almarja» Hornachuelos (Cordoue) plantée en novembre 1999 avec 1975 oliviers/ Ha (3,75 x 1,35 m) de la variété «Arbequina Sel. Agromillora». Production
2002
2003
2004
2005
2006
kg olives/Ha
14.532
12.053
12.190
13.580
11.620
kg huile/Ha
2.421
2.031
2.011
2.444
2.150
Source: Todolivo
Tableau 2. Évolution de la récolte d’olives et d’huile (kg/Ha) de la 3ème à la 8ème année dans le domaine «El Cercao» de Cordoue, planté en juillet 1999 avec 1.975 oliviers/Ha (3,75 x 1,35 m) de la variété «Arbequina Sel. Agromillora». Production
3ème année
4ème année
5ème année
6ème année
kg olives/Ha
5.818
7.336
9.475
kg huile/Ha
1.137
1.396
1.564
Moyenne (3ème-8ème année)
7ème année
8ème année
10.801
9.170
13.770
9.395
1.789
1.750
2.410
1.674
Source: Todolivo
Tableau 3. Évolution de la récolte d’olives et d’huile (kg/Ha) de la 3ème à la 7ème année depuis la plantation en dans le domaine «El Llano» d’Écija (Séville) planté en avril 2000 avec 1.975 oliviers/Ha (3,75 x 1,35 m). Production
3ème année
4ème année
5ème année
6ème année
7ème année
Moyenne (3ème-7ème année)
kg olives/Ha
17.461
14.620
20.217
12.145
10.500
14.989
kg huile/Ha
3.398
2.263
3.534
3.012
2.048
2.851
Source: Todolivo
15
«Nous pouvons affirmer que les variétés qui s’adaptent le mieux à ce système sont l’Arbequine, l’Arbosana et la Koroneiki»
2. Quels sont les variétés qui s’adaptent le mieux à ce système ? Au vu des résultats obtenus lors du test des variétés réalisé en collaboration avec le Département d'Agronomie de l'Université de Cordoue et de l’IFAPA et riches de notre expérience personnelle acquise dans différentes plantations réalisées en Espagne, au Portugal et au Maroc, nous pouvons affirmer que les variétés qui s’adaptent le mieux à ce système sont l’Arbequine, l’Arbosana et la Koroneiki. Ce sont en effet des variétés qui sont dans les champs depuis déjà huit ans, et qui ont été ramassées par six fois, avec des taux de productivité très élevés et une facile manipulation de la culture. Actuellement, un programme d’amélioration de la part de l’Université de Cordoue et l’IFAPA est en cours, en faveur du développement de nouvelles variétés qui s’adaptent à l’oliveraie en haie. Ce programme a déjà apporté ses premiers résultats avec l’enregistrement de la variété Chiquitita. Todolivo a mis de grands espoirs dans cette variété et au mois de mars, elle l'a planté dans les champs pour l’essayer comme oliveraie en haie. Tableau 4. Évolution de la récolte d’olives (kg/Ha) de la 2ème à la 7ème année depuis la plantation (Mars 2000). Variété
2ème année
3ème année
4ème année
5ème année
6ème année
7ème année
Moyenne (2ème-7ème année)
Arbequina Sel. Agromillora
0
14.220
14.576
17.393
4.098
8.446
11.746ª
Arbequina I-18
0
11.842
11.295
15.436
4.032
8.582
10.237a
Arbosana I-43
618
16.585
8.520
16.285
7.498
17.397
13.657a
Fs-17
0
4.466
2.013
6.440
240
10.944
4.821b
Koroneiki I-38
4.728
17.562
5.289
10.015
3.350
14.779
10.199a
Source: (Barranco, Diego. Journées techniques. Le futur de l’oléiculture avec une suffisance de recours. Cordoue, mars 2007).
Tableau 5. Évolution de la récolte d’huile (kg/Ha) de la 2ème à la 7ème année, depuis la plantation (mars 2000). Variété
2ème année
3ème année
4ème année
5ème année
6ème année
7ème année
Moyenne (2ème-7ème année)
Arbequina Sel. Agromillora
0
2.042
1.915
2.660
902
1.683
1.840ª
Arbequina I-18
0
2.007
1.475
2.347
907
1.789
1.705a
Arbosana I-43
72
2.653
1.698
4.013
1.632
2.942
2.587a
Fs-17
0
687
309
1.037
59
2.083
835b
Koroneiki I-38
507
3.153
1.007
2.206
680
2.891
1.987a
Source: (Barranco, Diego. Journées techniques. Le futur de l’oléiculture avec une suffisance de recours. Cordoue, mars 2007).
3. Quelle est la consommation réelle d’eau dans les plantations d’oliveraie en haie en irrigation? La consommation d’eau dans les différentes zones d’Espagne, du Portugal et du Maroc où nous avons travaillé n’a jamais dépassée les 2 500 m³ par Ha et par année. Or, ce chiffre est similaire à la consommation d’une oliveraie intensive.
4. L’oliveraie en haie est-elle viable en aride? En 1999, Todolivo a réalisé la première plantation d’oliveraie en haie en aride, après avoir obtenu, à l’issue de ces huis années une productivité
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et une rentabilité extraordinaires. L’exploitation se trouve actuellement en parfait état, ne présente aucun symptôme de fatigue et affiche même des expectatives de productivité très élevées. Évidement, le cadre de plantation dans ce type de plantations et son rendement dépendront de la pluviométrie moyenne de la zone et du type de sol existant. Tableau 6. Évolution de la récolte d’olives et d’huile (kg/Ha) de la 3ème à la 8ème année depuis la plantation dans l’exploitation en aride «La Matanza» d’Écija (Séville) plantée en juin 1999 avec 1 058 oliviers/Ha (7 x 1,35 m) en aride avec la variété «Arbequina Sel. Agromillora». Domaine aride
3ème année
4ème année
5ème année
6ème année
7ème année
8ème année
Moyenne (3ème-8ème année)
kg olives/Ha
3.483
7.100
8.230
8.327
4.516
5.857
6.252
kg huile/Ha
724
1.491
1.638
1.774
1.156
1.474
1.376
Pluviométrie (mm)
510
391
563
682
248
490
481
«Nous pouvons considérer que le système superintensif s’est consolidé et qu’il dispose d’un potentiel de croissance important»
Source: Todolivo
5. Y a t’il une limitation dans le type de sol? L’olivier a une adaptabilité très élevée à différents types de sol. La principale limitation de ce système réside dans les pentes, qui ne doivent pas dépasser les 18% frontalement et les 15% latéralement. Il est également important que le sol ait un pH approprié pour les variétés qui nous intéressent (Arbosana et Arbequine).
6. Ce type de plantations requiert-il une quantité plus importante de traitements phytosanitaires? Le contrôle phytosanitaire qu’il faut réaliser dans ce type de plantations est le même que pour l’oliveraie intensive. En production, il n’existe pas un coût plus grand en matière de traitements phytosanitaires. Au cours des deux premières années (à l’instar de ce qui se produit pour l’oliveraie intensive), il faut contrôler tout particulièrement les insectes qui peuvent poser des problèmes lors de la formation de la structure productive de l’oliveraie.
7. Quel est le coût réel de la récolte à l’aide d’une machine récolteuse pour ce système? Il s’agit du seul et unique système qui a démontré une récolte entièrement mécanisée. Les coûts oscillent entre 4 et 7 centimes d’euro/kg d’olives, en utilisant les entreprises externes de services. Aujourd’hui, il existe un large éventail de machines récolteuses sur le marché, les deux principaux fabricants étant Gregoire et New Holand. Ces deux entreprises couvrent entièrement tout le territoire espagnol.
8. Est-il vrai que la qualité de l’huile est meilleure grâce à ce système? Oui, c’est vrai, l’huile issue du système d’oliveraie en haie est de bien meilleure qualité et elle est beaucoup plus appréciée des consommateurs. Ce phénomène a deux explications : 1) En premier lieu, la grande vitesse de récolte, soit 2,5 heures/Ha permet de réaliser la récolte de toute une exploitation au moment de maturation optimum, c'est-à-dire à la « véraison », le moment où les olives conservent leur arôme le plus fruité. 2) La récolte réalisée à l’aide d’une récolteuse permet de ramasser tous les fruits de l’arbre avant qu’ils ne tombent au sol. Cela évite
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«La période maximum pour la récupération de l’investissement est de quatre récoltes»
que les olives se tachent de boue, soient abîmées par l’humidité ou par les microorganismes présents dans le sol et cela empêche qu’elles soient en contact avec des restes de produits phytosanitaires présents sur le sol.
9. Combien de temps faut-il attendre en moyenne, pour récupérer son investissement? Ce système présente un grand avantage : la récupération moyenne de l’investissement est très rapide, et ce sans aucune aide, en raison de la précocité, de la productivité et des faibles coûts de ce système. Notre expérience nous indique que la période maximum pour récupérer l’investissement est de quatre récoltes, en fonction des circonstances de chaque exploitation (soit six années et demie pour une plantation de printemps). Tableau 7. Étude de récupération de l’investissement pour une exploitation de 60 Ha en irrigation qui a tenu compte de tous les frais de l'exploitation: • Plantation: test d’aptitude, engrais d’implantation, arbre planté, tuteurs et mise en place. • Machines nécessaire; 1 tracteur 95 cv, 1 cuve 2000 L, 1 barre d’herbicide, 1 machine à couper les parties basses et quatre tronçonneuses. • Matériaux et installation d’arrosage au goutte à goutte. • Phytosanitaires nécessaires et leur application. • Personnel en CDI et saisonniers. Autres données: Surface: Variété: Arbequine Cadre: 1,35 x 3,75 Densité: 1975 arbres/Ha Subvention: 0 Euros Y compris: transport, récolte mouture.
ANNÉES
Frais./Ha
60 Ha Rendement Gras Net Estimé Année 2 - Année 4: *14% (Huile 1ère) + 2% (Huile 2ème) De l’année 5 à plus tard: *15% (Huile 1ère) + 2% (Huile 2ème) Prix de l’huile: * 2,8 Euros/kg Huile 1ère * 2,3 Euros/kg huile 2ème
kg. Olives/Arbre
kg. Olives/Ha
Ingr./Ha
Bº = I-G
R. INVES. -8.799
ANNÉE 0
8.799
-8.799
ANNÉE 1
976
-976
-9.775
ANNÉE 2
1.412
3,9
7.703
1.912
-7.863
ANNÉE 3
1.451
6,2
12.245
5.284
3.833
-4.030
ANNÉE 4
1.234
4,2
8.295
3.580
2.346
-1.684
ANNÉE 5
1.451
6,2
12.245
5.622
4.170
2.486 --
3.324
ANNÉE 6
1.234
4,2
8.295
3.808
2.574
ANNÉE 7
1.451
6,2
12.245
5.622
4.170
--
ANNÉE 8
1.234
4,2
8.295
3.808
2.574
--
ANNÉE 9
1.451
6,2
12.245
5.622
4.170
--
ANNÉE 10
1.234
4,2
8.295
3.808
2.574
--
ANNÉE 11
1.451
6,2
12.245
5.622
4.170
---
ANNÉE 12
1.234
4,2
8.295
3.808
2.574
ANNÉE 13
1.451
6,2
12.245
5.622
4.170
--
ANNÉE 14
1.234
4,2
8.295
3.808
2.574
--
ANNÉE 15
1.451
6,2
12.245
5.622
4.170
--
Conclusions
Actuellement, le système de l’oliveraie en haie est un modèle totalement contrasté, viable et surtout très rentable qui permet de produire une huile de très grande qualité à un prix très bas, sans aucune aide. Il bénéficie d’une grande précocité et productivité et sa mécanisation résout le problème du manque de main d’œuvre.
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Interview
Juan Carlos Sancha Rédaction Olint
Juan Carlos Sancha est un Ingénieur de La Rioja (Espagne) qui possède une licence en Œnologie et un curriculum des plus riches. Parmi ses nombreuses activités, il dispense des cours à l’Université de La Rioja et dans différents masters de Viticulture et d’Oléiculture, et il est membre des Conseils de régulation du vin et de l’Huile de l’AOC Rioja. Au cours de cette interview, il nous donne son point de vue de gérant de la célèbre cave Viña Ijalba de La Rioja, l’une des entreprises pionnières du développement du système super-intensif de La Rioja et il nous dévoile certains des secrets de la réalité de sa région dans le monde de l’huile 20
Pourriez-vous nous décrire dans les grands traits quelles sont les activités et l’histoire de votre entreprise? Viña Ijalba est une entreprise qui a vu le jour avec la plantation de ses premières vignes en 1975. La cave fut construite en 1991, et notre premier vin jeune est sorti sur le marché en 1992 ; nous avons ensuite incorporé des vins crianzas et reservas. Nos dépôts contiennent 3000 tonneaux, et la cave vend aujourd’hui 750 000 bouteilles de vin, dont 54% sont exportées hors des frontières espagnoles. Du point de vue oléicole, nos plus vieilles plantations ont 10 ans, nous avons commencé en faisant des plantations intensives avec des cadres de 7 x 3,5 et nous sommes immédiatement passés aux super-intensives. Les premières plantations furent réalisées avec les variétés Arbe-
quine et Empeltre. J’ai choisi la variété Empeltre car elle venait d’une zone froide comme l’est Teruel, et j’ai commis une erreur car je me suis rendu compte que du point de vue des températures, l’Arbequine résistait bien mieux que l’Empeltre. Lorsque nous avons envisagé la culture super-intensive nous avons indubitablement écarté l’Empeltre et dernièrement, nous ne plantons que l’Arbequine. Nous disposons actuellement de 20 hectares d’oliveraies, un chiffre assez modeste si on le compare avec les 80 hectares de vignes qui nous appartiennent, et nous commercialisons 6 000 bouteilles d’huile. Un chiffre lui aussi insignifiant, bien logiquement, compte tenu que la plupart des nouvelles plantations ne sont pas encore entrées en production, et nous prévoyons donc une croissance exponentielle au cours des prochaines années.
Qu’est-ce qui vous a poussé à considérer la culture de l’olive dans une région comme La Rioja, où la vigne est une référence? Évidement, du point de vue économique, c’est encore la vigne qui s’avère la plus rentable à La Rioja, mais il y a désormais un composant stratégique. Si l'on considère qu’en 1976, la consommation de vin était de 72 litres par habitant et par an et qu’en 2006 nous étions en dessous des 28 litres, il est clair que c’est un secteur qui n’a pas le vent en poupe. Comme stratégie d’entreprise, nous avons choisi de miser sur le secteur de l’huile, et ce pour différentes raisons : - En premier lieu, car ce secteur n'a pas une épée de Damoclès au dessus des épaules comme c'est le cas de l'alcool dans le monde du vin. Le vin de La Rioja affiche encore de très bons résultats, car même si la consommation de vin est à la baisse, La Rioja enregistre une croissance, ce qui prouve bien que nous faisons les choses correctement. Le problème est de savoir combien de temps durera cette croissance si l’on tient compte de la baisse actuelle de la consommation de vin. - Et en deuxième lieu, à cause du problème de l’OCM du vin, qui limite les plantations et qui pour notre entreprise, qui a également une activité minière d’extraction d’arides et de récupération des terrains en friche, implique l’achat de droits de plantation qui dans la région de La Rioja oscillent entre 30 000 et 33 000 euros par hec-
«Avec l’argent nécessaire pour planter un hectare de vigne, nous en plantons 10 d’oliveraies» tare. Les alternatives à la vigne n’étaient guère nombreuses, nous ne voulions pas nous compliquer la vie avec la fruiticulture, les céréales étaient impensables, la betterave pareil…, et après avoir étudié les caractéristiques climatiques de la première zone où nous avons planté, Santo Domingo de La Calzada, nous avons choisi l’oliveraie. Des années plus tard, et contre toute attente compte tenu des caractéristiques limitatives de la zone les choses allaient plutôt bien et nous pouvons dire que nous sommes contents des plantations réalisées dans cette zone. Il est clair que les différences des coûts d’implantation entre les deux cultures sont abyssales, mais l’olive peut-elle offrir à l’agriculteur la rentabilité de la vigne ? Si l’on sait que pour planter un hectare en aride de vigne nous avons besoin de 11 000 euros contre 4 200 euros nécessaires à une oliveraie super-intensive à 4 x 1,5 mètres, (plus 1500 euros pour les deux coûts si la plantation se fait en irrigation) et que nous
ajoutons les 30 000 euros correspondants à l’acquisition des droits de plantation pour la vigne, nous nous apercevons qu’avec l’argent nécessaire pour planter un hectare de vigne, nous en plantons 10 d’oliveraies. D’autre part, si nous observons la marge par kilo de production avec nos rendements actuels, indubitablement la vigne gagne haut la main car nous avons une marge brute de 0,48 euros par kilo de raisin contre les 0,18 euros que nous avons pour l’olive. Nonobstant, lorsque nous augmentons les kilos de production cette marge est plus serrée pour la vigne, puisqu’à partir de 6 500 kilos le raisin est vendu pour faire du vin de table et le prix baisse jusqu’à 0,14 euros/ kilo, tandis que nous pouvons continuer à vendre l’olive à 0,50 euros comme prix de référence. Ainsi, si nous produisons 8 000 kilos d’olives et 8 125 kilos de vigne, nous obtenons la même marge de bénéfice. Le défi est donc d’obtenir 8 000 kilos, qui nous paraît actuellement difficile car nous n’avons pas d’expérience, mais nous pensons qu’avec le temps nous y parviendrons. Quelles sont les autres différences importantes de ces deux produits? Si nous comparons ces deux secteurs, la culture de l’oliveraie peut être entièrement mécanisée, tandis que la vigne l’est « presque entièrement », car il y a encore des opérations qui présentent certaines difficultés. Les coûts de culture sont beaucoup L’exploitation de Juan Carlos Sancha
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Plantation jeune
plus bas pour l’oliveraie et l’immobilisation est très différente. Un vin crianza ne peut être vendu avant sa troisième année et un vin reserva avant sa quatrième année, alors que pour l’huile, la vente est quasiment immédiate. Sans parler de l’investissement nécessaire pour construire un moulin à huile, bien inférieur à celui d’une cave : la construction d’un moulin à huile est d’environ 500 000 euros, tandis qu’une cave coûte au moins 1,2 millions d’euros. Les deux sont une référence de la cuisine méditerranéenne, mais leurs taxes sont très différentes. L’huile est soumise à une taxe de 7% contre 16% pour le vin. Nous avons effectivement une date limite de consommation pour l’huile, mais pas pour le vin qui n’a pas de date d’expiration, mais il est vrai aussi que l'huile n'est soumise à aucun impôt spécial. L’envoi d’une bouteille de vin en Angleterre est soumis à un impôt spécial de 2,30 euros, mais si j’envoi cette même bouteille en Suède, l’impôt est de 2,30 euros plus 25% de TVA sur le prix du vin et des impôts spéciaux. L’autre avantage de l’huile d’olive est qu’elle n’est soumise à aucune limite de consommation, on peut la consommer à n’importe quel âge, sur son éti-
quette on ne trouve aucun aditif, alors que celle du vin on trouve les problématiques sulfites. Jusqu’à présent, il semble qu’il n’y ait pas de circonstances défavorables pour l’huile d’olive mais selon vous, quels sont les inconvénients par rapport à un secteur «mûr» comme celui du vin? Et bien, en principe l’intérêt mineur pour la culture de l’huile, son absence sur les tables des restaurants, le faible R&D, l’activité de formation moins importante, le manque de développement de l’oléo-tourisme, le nombre d’Appellations d’Origine (63 pour le vin contre 20 pour l’huile), l’absence d’une image soignée dans les moulins à huile, la méthodologie des dégustations. Pour ma part, par exemple, il me semble que c'est une erreur de ne pas considérer un paramètre si important pour le consommateur comme l'est celui de la couleur. Les objectifs des deux cultures sont-ils très différents? Dans le cas de la vigne, et d’un point de vue nettement productif, nous avons évolué jusqu’à un point où nous jetons le raisin, notre objectif vise désormais à obtenir une production inférieure, réduire la
taille du grain. Dans le monde de l’huile, notre principal objectif vise à augmenter la production. Nous sommes comme dans le monde du vin il y a 30 ans, et actuellement celui qui produit le plus est celui qui gagne le plus d’argent, car la plupart des contrôles réalisés au moment de l’achat des olives ne vérifient même pas le rendement gras. Nous sommes à des années lumières du monde du vin et c’est justement pour cela, que pour moi c’est un secteur qui a un grand futur. Je suis très optimiste car il est encore si peu développé, il y a encore tant à faire, qu’avec les structures commerciales dont les caves disposent ici, avec le nombre de techniciens qui y travaillent, je crois qu'en quelques années à peine nous allons transformer ce secteur. Et en terme de chiffres ? Quelle est la réalité des deux cultures? Actuellement, dans la communauté de La Rioja, pas dans celle de D.O. qui comprend également les zones d’Alava et de Navarre, nous avons 43 800 hectares de vigne et nous avons seulement 4 359 ha d’oliveraie. Il n’y a que 1800 hectares inscrits à D.O. Rioja. Cette année, nous avons qualifié 400 000 litres d’huile et nous produisons 260 millions de vin, les chiffres ne sont pas du tout comparables. Quels sont pour vous les avantages de la technologie super-intensive? En premier, qu’en ayant des machines vendangeuses à l’arrêt pendant toute l’époque de récolte, il semble absurde d’acheter un parapluie de 24 000 euros et de l’utiliser exclusivement pour l’oliveraie, non, ça ne m’intéresse pas. Rien qu’avec le facteur coût, je suis gagnant en choisissant le système super-intensif. Pour moi, cela ne fait aucun doute que ce système augmente énormément la capacité productive et ce
«L’huile d’olive est qu’elle n’est soumise à aucune limite de consommation, on peut la consommer à n’importe quel âge, sur son étiquette on ne trouve aucun aditif, alors que celle du vin on trouve les problématiques sulfites» 22
«Si nous travaillons la D.O. et que nous sommes capables de maintenir les expectatives de qualité générées en nous montrant sévères en matière de qualification des huiles nous y parviendrons» dès la troisième - quatrième année. Dans nos plantations de troisième - quatrième année, nous obtenons près de 3-4000 kilos. S’il fallait les arracher à partir de la 14ème-15ème année, ou à n’importe quel moment en fait, cela ne serait pas non plus un immense problème puisque l’amortissement est très rapide. Vos plantations d’oliveraies sont toutes écologiques, cela représente t’il un avantage compétitif sur le marché? Nous avons également appliqué cette philosophie au vin, et grâce à un travail de recherche mené à bien par l’Université de Bourgogne, nous avons vu que les vins écologiques contiennent plus de resvératrol, qui est une phytoalexine qui défend la plante contre les champignons. Dans le cas de l’olivier, nous ne savons pas s’il y a un composant aussi positif, mais notre philosophie considère en tout point de vue que l’huile est une graisse beaucoup plus sensible et qui fixe plus facilement n’importe quel produit phytosanitaire. D’ailleurs on retrouve ici les problèmes de la procymidone, qui cette année a enfin été interdite. Les problèmes d’endosulfan en Andalousie, dont nous avons eu un regain ici car il s’utilisait comme acaricide et insecticide de façon indiscriminée. Nous sommes bien conscients que c’est une culture beaucoup moins compliquée que la vigne pour faire de l’agriculture écologique et où il existe plus de sensibilité. Le vin subit deux fermentations, l'une alcoolique et l'autre malolactique, et au cours de ce processus de nombreux restes de pesticides disparaissent, une circonstance qui n’existe pas avec l’huile.
que l’huile, qui nous seront d’une aide précieuse pour la commercialisation. Les espoirs étaient grands car le monde du vin occupe la première place dans la tête de l’oléiculteur de La Rioja qui préfère être dans la D.O. Dans le secteur du vin, à partir d’un hectare de sol d’une valeur de 30 000 euros plus 12 000 euros d’implantation de la vigne, il s’est produit une revalorisation au cours des quinze dernières années, qui représentent les droits de plantation. Aujourd’hui les droits de plantation se vendent, en arrachant les vignes et en gardant le terrain. Tout le monde sait que cette valeur ajoutée pourrait se présenter si nous le faisons très bien au sein de la D.O. de l’huile. Dans une zone limite de culture comme l’est La Rioja, où nous avons des huiles différentes, il serait logique de les valoriser dans le cadre d’une D.O. De nombreuses D.O. d’huile d’olive ne fonctionnent pas car la majeure partie de l'huile ne se vend pas en bouteille mais en vrac, ce qui est une énorme erreur. Dans le cas du vin, dans la D.O. La Rioja, nous préférons le vendre en bouteille et déqualifier tout ce que nous ne sommes pas capables de vendre plutôt que de le vendre en vrac. Je suis entièrement convaincu que si nous travaillons la D.O. et que nous sommes capables de maintenir les expectatives de qualité générées en nous montrant Récolte mécanisée sévères en matière de qualification des huiles nous y parviendrons.
Avez-vous rencontré des limitations importantes dans la manipulation de la culture pour vous tourner vers la culture biologique? Non, car la pression d’insectes et des maladies que nous avons à La Rioja est très faible, en raison sûrement du nombre d’hectares d’oliveraie aujourd’hui encore très faible. Dans le cas de la vigne, nous pouvons faire 10 applications et utiliser 20 produits alors que dans le cas de l’olive, cela est impensable. Avec trois traitements de cuivre et l’emploi de Bacillus thuringiensis pour le contrôle de la larve c’est plus que suffisant. L’Appellation d’Origine Protégée (en espagnol D.O.) Rioja fut créée il y a deux ans, quels étaient alors les objectifs? En principe, il y a toutes sortes d’expectatives créées autour de l’image du mot « Rioja ». Aujourd’hui, Rioja est une valeur ajoutée, c’est une marque reconnue et de renom non seulement au niveau espagnol, mais aussi au niveau international. Nous avons un parapluie très intéressant pour protéger d’autres produits tels
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Domaines
Finca La Boquera Exemple pratique de récupération des plantations touchées par les gelées pendant leur période de formation Rédaction Olint
PPlantation pendant les gelées de décembre 2005
D
ans le numéro 8 du magazine Olint, nous avons publié un article qui faisait référence à la méthodologie à suivre pour récupérer les plantations d’oliveraies super-intensives touchées par les gelées pendant leur période productive. Dans ce numéro, et en nous basant sur le développement de la plantation de l’exploitation « La Boquera » et avec l’aide de son Directeur Technique, Enrique López, nous vous indiquons les pas à suivre pour favoriser la bonne récupération d’une plantation d’oliveraie super-intensive pendant la période de formation. L’exploitation La Boquera se trouve dans le terme municipal de Caderita, sur les Berges de l’Èbre (Ribera del Ebro) en Navarre. Cette région se caractérise par un climat méditerranéen continental, avec des étés secs et des températures qui enregistrent de grandes oscillations annuelles, des pluies rares et irrégulières (moins de 450 mm.), et la forte présence du vent connu sous le nom de « cierzo ». Ses terres sont peuplées de marnes et de sols d’alluvions.
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La Boquera dispose actuellement de 60 hectares d’oliveraie super-intensive de la variété Arbequine, plantés à partir de 2005 en trois phases successives de 20 Ha chacune. Au préalable, nous avons réalisé dans chaque plantation des sous-solages de 80-90 centimètres, et nous avons appliqué 38 t/Ha de crottins de moutons pour augmenter le faible niveau de matière organique disponible sur la parcelle. Le pH du sol, proche de 7, a rendu inutile l’application de mesures correctrices, comme c’est le cas notamment du soufre sur les terrains très basiques ou du chaulage sur les terrains très acides. La plantation de l’année 2005 a démarré la première semaine du mois de mai et s’est terminé trois semaines plus tard en raison des tempêtes qui se sont succédées. La plantation s’est réalisée à l’aide d’un tracteur guidé par laser et relié à une machine à planter la vigne adaptée à l’oliveraie avec deux rangées de plantation. Le cadre définit fut de 4 x 1,5 mètres et l’orientation Nord-Sud. Immédiatement après la
plantation, les lignes d’arrosages s’étendirent, avec des systèmes de goutte à goutte incorporés à 0,75 m et un débit de 4 litres/ heure, et l’on érigea une treille avec des postes intermédiaires tous les 10 arbres et un seul fil de fer à une hauteur de 1,20 m. Des tiges de bambou de 2,44 m et de 18-20 mm de diamètre servirent de tuteurs, enterrés à environ 15 cm. Les protecteurs employés furent des lamelles transparentes et extensibles en polypropylène de 40 cm.
très en dessous des moyennes historiques enregistrées dans la zone. Au mois de décembre, les gelées se produisirent pendant 12 jours d’affilé, et pendant 4 jours la température maximum n’a pas dépassé -1,7ºC. Pendant les mois de janvier, février et mars il y eut un total de 9, 11 et 2 jours de gelées respectivement, toutefois la température quotidienne moyenne s’est situé au-dessus de 0º C. La température minimum atteinte au cours de ces journées fut de -6º C, ce qui n’est pas spécialement bas, mais la persistance des gelées durant le mois de décembre, alliée à une plante jeune qui n’était pas excessivement lignifiée a provoqué des dommages importants sur l’oliveraie.
Après un premier arrosage de 6 heures, on appliqua entre 2 et 3 arrosages hebdomadaires d’une durée de 2 heures. Cette dynamique s’est maintenue jusqu’aux premières semaines de septembre, et dès lors on réduisit à un seul arrosage hebdomadaire. En même temps que l’arrosage, on appliqua de manière successive un total de 30 UF de Nitrogène.
Nonobstant, et en contrepartie aux températures enregistrées pendant l’automne, les mois suivants furent spécialement froids, avec des températures moyennes
Au lieu de réaliser une intervention initiale drastique par l’intermédiaire de la taille, il fut décidé de reporter n’importe quel type d’intervention. Nous cherchions
90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
«Les oliviers, avec une hauteur initiale de 30 cm, ont atteint dans la plupart des cas les 120 cm à la fin de la première période végétative» Aspect de la plantation en mars 2006
25 20 15 10 5
Température (ºC)
Précipitation (mm)
Les oliviers, d’une hauteur initiale de 30 cm, atteignirent dans la plupart des cas 120 cm à la fin de la première période végétative. Cette excellence croissance était due entre autres causes, à un automne très doux qui favorisa le développement de l’arbre jusqu’au milieu de la saison.
À la fin de l’hiver, toutes les plantes de la parcelle présentaient une symptomatologie commune: - Défoliation sévère des pousses situées au-dessus du protecteur. - Coloration vert pâle et courbure transversale vers l'envers sur les feuilles qui n'étaient pas détachées des pousses. - Nécrose apicale des pousses. - Fissures des pousses de l'axe en formation et séchage des pousses latérales de diamètre inférieur.
Plante en pleine croissance en août 2005
0 Mi
J
JL
Ag
S
O
N
D
E
F
M
A
Mi
Mois Précipitation (mm)
T moyenne (ºC)
Graphique 1. Diagramme ombrothermique enregistré la première année de plantation dans l’exploitation La Boquera (Mai 2005 – Mai 2006).
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ainsi à ne pas diminuer les réserves (amidon, sucres et minéraux) encore disponibles dans le bois et les feuilles moins abîmées de l'arbre pour qu’elles contribuent à la nouvelle pousse.
Détail de la rénovation de l’axe central
«Au mois de décembre, les gelées se produisirent pendant 12 jours d’affilé, et pendant 4 jours la température maximale n’a pas dépassé -1,7º C» Plantation en septembre 2006
Et d’autre part, nous donner le temps nécessaire pour définir clairement les dommages subis: souvent, une taille avant l’heure a pour résultat de laisser des branches qui finiront par sécher et d’éliminer celles qui ont une chance de se récupérer. Les doses d’arrosage appliquées à cette première phase furent faibles car le contenu hydrique du sol à la fin de l’hiver était suffisant pour la maigre masse végétative qu’il restait encore dans les plantes. Des quantités excessives d’eau auraient pu mettre en danger la croissance et la fonctionnalité des racines par manque d’aération. En ce sens, il est fondamental de ne pas augmenter les conditions de stress dont souffre déjà la plante si nous voulons la récupérer. Les applications d’engrais furent retardées jusqu’au mois de mai, lorsque le sol atteignit la température suffisante, en incorporant le nitrogène sous forme mixte : avec une présence nitrique pour une action immédiate et ammoniacale en cherchant son plus grand effet résiduel. À ce moment, et s’agissant d’une plante abîmée par les gelées, l’application d’aminoacides peut s’avérer nécessaire puisqu’il s’agit de substances nutritives facile à absorber et à assimiler, aussi bien par les feuilles que par les racines. Les aminoacides représentent un apport direct de nutriments faciles à métaboliser, en évitant une majeure consommation d’énergie que la plante abîmée par les gelées est difficilement en mesure d’apporter. Outre son action de réactivation de la croissance végétative, et ajouté aux micronutriments il forment des chélates, qui favorisent la perméabilité de la membrane cellulaire et permettent une plus grande efficacité de la fertilisation. Cette manipulation au cours des premiers mois du printemps nous a permis de disposer à la mi-juin
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d’une masse végétale suffisante à partir de laquelle nous avons redéfini l’axe central. Parmi les nombreuses pousses sorties de l’axe de l’année précédente nous avons sélectionné celui qui était situé dans la partie la plus élevée (la plus éloignée du sol) et nous l’avons attaché à nouveau à la tige de bambou. Pour éviter la concurrence avec le nouveau guide, nous avons pincé les branches les plus proches et les plus vigoureuses et nous avons supprimé les rejets du tiers inférieur de la plante, ainsi que ceux qui étaient secs. Le choix de la pousse supérieure permet de transmettre une seule et unique idée d’intervention aux ouvriers, qui pour la plupart méconnaissent le fonctionnement de l’olivier, et qui sont donc retardés dans le choix entre les différentes pousses ce qui se reflète dans l’exécution et l’achèvement de la taille. Le fait de commencer à nouveau la formation à partir de l’une des pousses de la base en écartant complètement l’axe de l’année précédente, comme on fait habituellement, aurait impliqué d’arriver à l’hiver avec une « pousse – axe » de diamètre inférieur (semblable à celui de la première année) et par conséquent plus exposée aux gelées. La suppression de la totalité de la partie aérienne aurait retardé en grande mesure l’entrée en production et augmenté le nombre de liens à réaliser et par conséquent une augmentation des coûts. La défense de la nouvelle pousse-guide face aux lépidoptères, comme la larve, a été garantie par l’application de diméthoate dans un premier temps et de chlorpyriphos à posteriori. Les traitements ont été répétés toutes les trois semaines et le changement de la matière active fut le résultat de la plus grande pression exercée par les insectes au milieu de l’été. Au fil de cette deuxième année, on appliqua un total de 54 unités de nitrogène, 60 unités de phosphore et près de 100 unités de potassium. L’application de phosphore, fondamentalement au début du développement, visait à favoriser
Enrique López devant la plantation d’octobre 2007
l’activité des apex végétatifs et la croissance des racines. Dans l’allée de plantation, une couverture végétale spontanée se déposa, et fut fauchée par quatre fois. La ligne de plantation s’est maintenue sans mauvaises herbes grâce à deux traitements à base d’oxifluorfen et d’un autre à base
«Au lieu de réaliser une intervention initiale drastique par l’intermédiaire de la taille, il fut décidé de reporter tout quel type d’intervention. Cela nous a permis, à la mi-juin de disposer d’une masse végétale suffisante à partir de laquelle nous avons redéfini l’axe central»
de glyphosate (à petite dose).
sement.
De nombreux oliviers arrivèrent ainsi à l’automne 2006 en ayant récupéré leur axe et presque à la fin de la tige de bambou. Pendant les mois d’octobre et de novembre, on appliqua deux fois de l’oxyde cuivreux pour stopper la croissance de la plante et forcer son durcis-
En 2007, et après un hiver sans problèmes liés des basses températures, la formation des oliviers s’est complétée, tout comme le développement des branches latérales qui l’année suivante allaient donner lieu à la première production consistante du domaine.
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Matériel Végétal Programme d’amélioration de l’olivier chez Agromillora M. Cunill, S. Duran, M. Mestre, M. Bordas. Département de R&D, Agromillora Catalana, S.A.
«Seddlings», lors du processus de sélection dans la serre
A
gromillora Catalana, en qualité d’entreprise pionnière dans l’implantation du système de production super-intensif de l’olivier, a lancé en 1997 un programme d’amélioration génétique orienté vers l’obtention de nouvelles variétés adaptées à ce système. Il existe actuellement trois variétés principales qui représentent la base de ces plantations : l’Arbequine, l’Arbosana et la Koroneiki. Dans ce contexte, il est donc intéressant d’élargir la collection de variétés disponibles qui permettent de rentabiliser les plantations super-intensives dans différentes zones géographiques et sous différentes conditions édaphoclimatiques. Les objectifs spécifiques du programme sont les suivants : augmentation de la productivité, précocité, amélioration de la qualité de l’huile, et résistance/tolérance aux facteurs biotiques et abiotiques. Notre programme se base sur la réalisation de croisements dirigés entre différentes souches et la sélection dans les descendances des individus qui présentent les caractères désirés. Pendant les 2-3 premières années, nous avons mené à bien une présélection de matériaux potentiellement intéressants, en observant les caractères morphologiques en vigueur, le port, l’habitude de croissance et de raccourcissement de la période juvénile. En 3-4 ans, à compter de la germination, nous avons ainsi pu caractériser les premières descendances pour les paramètres : résistance ou tolérance à la maladie de l’œil de paon (Spilocaea oleagina), la précocité d’entrée en production, l’alternance, la production, le rendement gras et les paramètres liés à la qualité de l’huile. Les résultats de ces caractérisations ont permis la sélection des améliorations matérielles. Depuis le début du programme (10 ans) nous avons obtenus 1163 génotypes issus de 45 croisements sur lesquels sont intervenus plus de 30 progéniteurs différents.
«Le programme se base sur la réalisation de croisements dirigés entre différentes souches et la sélection dans les descendances des individus qui pré sentent les caractères désirés» 28
Propagation de matériels présélectionnés
Sur les premiers croisements réalisés en 1997-98 41 génotypes parmi les 290 obtenus ont été présélectionnés. Les graphiques 1 et 2 indiquent les résultats des génotypes qui ont le meilleur comportement en production : kg/arbre et kg kg huile sms/arbre pendant 2 années consécutives (2004 et 2005). Nous avons obtenus 6 génotypes avec des productions moyennes supérieures en kg/arbre aux variétés de référence Arbequine et Arbosana et 4 génotypes supérieurs en Kg d’huile sms/arbre. Ces présélections se sont propagées et ont été plantées dans les champs expérimentaux de différentes zones géographiques nationales et étrangères (Italie, Tunisie, France, USA et Chili), où l’on réalisera une évaluation pour déterminer le comportement agronomique. Ces tests permettront d’évaluer le rendement et la qualité de l’huile et de disposer de l’information
Échantillons d'huile des premières sélections récoltées en 2006
7
kg/arbre
6 5 4 3 2 1 0A C9 80 60A 10 C9 80 40A 12 C9 80 50A 01 C9 80 40A 07 C9 80 30A 33 C9 80 4AR 08 BE QU IN AR A BO S 0A AN C9 A 80 1 0A -0 C9 3 80 3 0A -0 C9 2 80 5 0A -2 C9 4 80 70A 07 C9 80 60A 13 C9 80 30A 26 C9 80 50A 68 C9 80 380
0
Graphique 1. Production moyenne indiquée en kg/arbre pendant les années 2004 et 2005.
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pour classer les descendances en fonction des différentes caractéristiques d’intérêt : adaptation aux conditions climatiques et édaphologique (calcaire et salinité), résistance ou tolérance aux maladies et aux insectes (tuberculose, Verticilliose, œil de paon, etc.). En 3-5 ans, nous disposerons de nouvelles variétés d’oliviers adaptées pour faire face aux nouveaux défis de l’oléiculture moderne. Fruits de la sélection OAC9801-03
«Nous avons obtenus 6 génotypes avec des productions moyennes supérieures en kg/arbre aux variétés de référence Arbequine et Arbosana et 4 génotypes supérieurs en Kg d’huile sms/arbre» Kg Huile sms/arbre
3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5
14
80 C9
80
6-
49
3-
80
C9
0A
0A
26
3-
3-
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C9
0A
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70A
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0A
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0A
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C9
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03
1-
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33
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6-
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Graphique 2. Production moyenne indiquée en kg huile sms/arbre pendant les années 2004 et 2005.
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Actualités www.olint.com Journée Technique «Oléiculture Super-Intensive: Opportunité dans les régions viticoles» dans le Cida de La Rioja
L
e 4 juillet dernier a eut lieu le CIDA de La Rioja, une Journée Technique consacrée à l'oléiculture super-intensive : Opportunité dans les régions viticoles. L’opportunité de marché que représente aujourd’hui le secteur de l’huile d’olive et celle des plantations super-intensives en particulier, poussent de nombreuses région profondément viticoles à monter dans le wagon de la nouvelle oléiculture. L’augmentation de la consommation survenue au cours de ces dernières années, son immense potentiel de croissance, la bonne image de la cuisine méditerranéenne, et l'augmentation de la rentabilité due à la mécanisation de sa culture sont des attraits suffisants pour que de nombreuses caves veuillent profiter à leur tour des voies de commercialisation ouvertes dans le secteur agroalimentaire. AGROMILLORA, en tant que pionniers dans la mise en place et le développement de la technologie super-intensive de l’olivier, s’est informé des perspectives et des progrès qui ont suivis cette première plantation commerciale réalisée en 1994. En plus d’analyser les aspects liés à la culture super-intensive elle-même (cadres de plantation, tailles mécaniques, variétés, arrosage, etc.), elle a différencié, avec l’aide de Juan Carlos Sancha, professeur à l’Université de La Rioja et membre des Conseils de Régulation des D.O. d’huile et de vin de La Rioja, les nombreuses synergies et les possibilités qu’offre l’huile d’olive dans ces régions viticoles.
Dauro et La Boella Premium: Consacrées Meilleures Huiles d’Olive Vierge Extra Espagnoles, dans la catégorie Fruités Mûrs
L
e Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation a reconnu le travail de 7 firmes oléicoles en leur remettant les Prix aux Meilleures Huiles d’Olive Vierge Extra Espagnoles, Récolte 2006-2007, dans les catégories d’huile d’olive vierge extra de production conventionnelle, dans ses trois modalités, et dans celle de production écologique. Le 28 juin dernier a eut lieu la remise des prix correspondants à Xème édition, au cours de laquelle l'entreprise Rodau, S.L. de Torroella de Fluvià (Gérone) a reçu un prix pour sa marque « Dauro » dans la catégorie Huiles Fruitées Mûres. Rodau, S.L. avait déjà reçu cette récompense pour la campagne 2002-03 et l’accessit de cette même catégorie en 2003-04. Cette année, l’accessit de cette modalité a été remise à la marque « La Boella Premium », de Molí La Boella, S.L. de La Canonja (Tarragone), qui avait déjà obtenu ce même accessit lors de la campagne 2002-03. Or, les deux entreprises ont justement implanté il y a quelques années le système de culture super-intensive dans leurs exploitations respectives.
Les réalisateurs de cinéma de Hollywood plantent des oliviers Olint d’Agromillora en Californie
L
e boom de l’olive continue en Californie. Récemment, le réalisateur de cinéma, Francis Ford Coppola a planté la variété Arbequine dans son exploitation «Rubicon State» de Santa
Helena, située en plein cœur de Napa Valley. Le réalisateur possède plus de 800 Ha de vignes et a planté les oliviers dans la partie du domaine annexe à sa villa. D’autre part, le réalisateur George Lucas a lui aussi planté des oliviers dans sa propriété de plus de 2 000 Ha, «Skywalker Ranch» située à Lucas Valley Road, à San Rafael, au nord de San Francisco. George Lucas a planté différentes variétés italiennes, mais en raison du manque de précocité de celles-ci et de la faible production lors de la suivante phase d'expansion, et après avoir consulté les techniciens d'Agromillora, le réalisateur envisage de planter les variétés super-intensives d’Agromillora. Quant au gouverneur de l’état, Arnold Schwarzenegger, lors d’un récent voyage au Canada pour faire la promotion de l’agriculture californienne, il a souligné l’intérêt pour l’huile et pour l’oliveraie dans cet état qui bénéficie, rappelons-le, d’un climat extrêmement privilégié. Xavi Marquès.
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Actualités www.olint.com La Boella lance la première huile monovariétale Koroneiki d’Espagne
L
e Molí de La Boella, qui fait partie des Grandes Pagos del Olivar, est le seul domaine d’Espagne a avoir misé sur l’élaboration d’une huile vierge extra élaborée à cent pour cent avec la variété d’origine grecque Koroneiki, selon un communiqué fourni par l’entreprise. Jusqu’à présent, cette variété s'utilisait uniquement en petites proportions pour faire des coupages. À l’origine de ce défi, il y a un homme, l’ingénieur agricole Pep Baiges, qui a ainsi obtenu une grande production grâce à un système de plantation super-intensive. Le résultat est une huile très fruitée et avec une légère note d’amertume, un goût parfait pour la consommer crue, dans des plats qui mettent en valeur toute sa saveur, comme les salades, les soupes froides et les viandes rouges comme par exemple la côte de bœuf Bruna des Pyrénées. L’huile monovariétale koroneiki, d’une éclatante couleur vert tendre, surprend au nez par ses notes de fenouil, d’herbes et de légumes nuancées par d’autres fruits mûrs comme la pomme verte, le kiwi ou la peau de banane. En bouche, cette huile présente un goût subtil d’amande verte et une note très prononcée amère et épicée plus forte que la douceur avec une astringence finale qui n’interfère pas sur son profil, en laissant un agréable et persistant goût en bouche. La bouteille se présente en format de 0,50 litres, à un prix compris entre 12 et 15 euros.www.agroinfor-
macion.com - EFE
Première récolte à Rio Grande do Sul, avec des oliveraies et la technologie de l’autre côté de l’Atlantique
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es agriculteurs du sud-est du Brésil obtiennent leur première récolte commerciale d’huiles issues des plants d’oliviers OLINT, dans un pays qui importe de grandes quantités d’huile d’olive. Le projet, lancé il y a 6 ans, consiste à monter une chaîne de production qui englobe aussi bien la plantation des arbres que le conditionnement du produit et à remplacer une partie des importations d’huile d’olive. L’année passée, les importations brésiliennes d’huile d’olive vierge représentaient 66 millions de dollars, selon le Ministère du Commerce Extérieur brésilien. Pour le moment, la préoccupation des agriculteurs réunis par l’association est d’obtenir un plus grand soutien de la part du gouvernement, qui leur permette de percevoir un financement spécifique pour la culture des oliviers et qui les aide à former des techniciens spécialistes. L’intention des 35 agriculteurs qui se sont investis dans ce projet est de commencer à extraire l’huile en 2009 et d’installer un moulin en 2011. Pour ce faire, ils prévoient de faire venir la technologie espagnole, mais pas un investissement direct qui risque de leur retirer le contrôle du produit final. Et même s’ils pourront extraire leur première huile dans deux ans, la production à une échelle plus industrielle requiert entre 10000 et 15000 kilos d’olives par hectare, une quantité qu’ils espèrent atteindre en 2011. www.elpais.com. EFE
Agromillora Catalana reçoit le prix PIMEC à la meilleure stratégie d’entreprise pour l’innovation et l’internationalisation
L
a patronale PIMEC (Patronale des Petites et Moyennes Entreprises de Catalogne) a remis les prix PIMES 2007, de la main du Président de la Generalitat de Catalunya, José Montilla, lors d’un acte qui s’est déroulé à l’Hôtel Hesperia Tower de l’Hospitalet de Llobregat. Agromillora Catalana a reçu le prix à la meilleure stratégie d’entreprise pour l’innovation et l’internationalisation. Le prix a été recueilli par le Président d’Agromillora, Carles Sumarroca. Parmi les autres entreprises récompensées par PIMEC, nous pouvons citer la section d’Économie du Journal AVUI, Cerveses Moritz, la Fundición Dúctil Benito, Cottet, Cirprotec, Bestap Selva 4, Drivania-Eurolimos España et la Députation de Barcelone.
Première plantation à Grosseto (Toscane, Italie)
L
’entreprise INNOVA de la Puglia, a réalisé une plantation d’Arbequine Sélection Agromillora à Grosseto (Toscane). La Toscane est l’une des régions du monde où l’huile d’olive a le plus de prestige, en raison de sa qualité. Or, malgré tout les producteurs toscans sont eux aussi touchés par les problèmes d’efficience productive et de main d’œuvre. Le coût actuel de production d’un Kg d’huile d’olive en Toscane dépasse en moyenne les 6 euros/Kg. C’est pourquoi dans différentes zones de la région, et plus seulement à Grosseto, différents projets voient le jour avec ce système, dont le but est de produire une huile de grande qualité à un prix raisonnable, en réduisant ainsi la main d’œuvre.
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Actualités www.olint.com Le groupe SOS vise 20% des parts de marché mondial de l’huile d’olive grâce au Projet Tierra
L
e groupe SOS, leader mondial sur le marché de l’huile d’olive conditionnée, avec une part de quinze pour cent, vise désormais à atteindre vingt pour cent en cinq ans grâce au plan «Proyecto Tierra» en faveur de la production et de la modernisation de l’oliveraie grâce notamment aux dernières technologies et à diverses actions stratégiques. Par l’intermédiaire du «Proyecto Tierra», l’entreprise achète ou loue des terres destinées à la plantation d‘oliveraies de haut rendement en «haie», qui produit 10500 kilos d’huile contre les 3000 kilos de l’oliveraie traditionnelle. Le projet se base sur l’achat direct de terres à travers les fonds d’investissement internationaux, l’association avec des agriculteurs particuliers ou les coopératives et la location de terres destinées à la plantation d’oliveraies en haie et pour ce faire, il se sont joints à l’entreprise cordouane Todolivo, leader mondial de ce type de plantations. Il est prévu de planter 10 000 hectares par an. L’objectif est d’encourager la production d’huile d’olive à travers la plantation de haut rendement et d’obtenir des prix stables qui permettent d’augmenter la consommation mondiale de ce produit. Lors de la présentation du projet, le président de SOS Cuétara, Jesús Salazar, a souligné la nécessité d’augmenter la production d’huile d’olive, car «la demande mondiale se multipliera par deux en huit ans et actuellement, la production mondiale ne suffit pas à satisfaire la demande». La consommation mondiale d’huile a augmenté de 75 pour cent entre 1991 et 2005. L’Espagne produit presque cinquante pour cent de l’huile d’olive du monde, soit 2,4 millions de tonnes, dont 1,4 millions sont produites en Andalousie, et actuellement c’est la «plus efficace, productive et rentable», même si la plantation en haie est plus productive et moins chère et si l’impact environnemental y est pour beaucoup. Le groupe SOS possède des usines d’huile à Andújar (Jaén) et à Alcolea (Cordoue) et quatre moulins à huile (trois en Andalousie et un à Badajoz), et l’année passée, il a facturé 1600 millions d’euros, dont 1000 millions correspondaient au commerce de l’huile d’olive et le reste qu riz et aux biscuits. EFE.
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Première récolte d’olives au Texas
L
oLes experts affirmaient que c'était impossible, que dans le sud du Texas on ne pourrait pas produire des oliveraies d’une qualité suffisante pour les entreprises d’huile d’olive, et ce même en tenant compte de l’énorme demande de ce produit aux États-Unis. Or plusieurs agriculteurs ont prouvé que les experts se trompaient. Au début du mois de septembre dernier, le «Texas Olive Ranch» situé à Carrizo Springs, fut le premier domaine producteur d’huile d’olive a ramasser les olives de façon mécanique sur ses 40000 arbres d’Arbequine, Arbosana et Koroneiki de 3 ans, cultivés en grande densité au Texas. Le 8 septembre au matin, la récolteuse mécanique New Holland commençait son travail de ramassage. En fin de matinée, le premier tonneau d’huile d’olive vierge extra d’Arbequine sortait de son nouveau moulin Alfa Laval. Jim Henry, l’un des membres de T.O.R., espère pouvoir récolter en 2007 un total de 100 tonnes. Un grand début en perspective! À Dilley, au Texas, David et Beverly Anderson ont planté un domaine de 10 acres en grande densité avec les trois mêmes variétés, qui sera prêt pour une récolte mécanique l’année prochaine. Près de San Antonio, au Texas, Sandy Winokur, propriétaire de «The Sandy Oaks Olive Orchard», a planté 10 000 oliviers en grande densité. Ces trois oléiculteurs affirment que d’autres agriculteurs leur ont fait part de leur intérêt pour ce type de plantations. Au fur et à mesure que ces «pionniers» se lancent dans cette nouvelle opportunité au Texas, l’intérêt d'oléiculteurs potentiels ne cesse d’augmenter. Jim Henry du Texas Olive Ranch et Sandy Winokur de «The Sandy Oaks Olive Orchard» sont des distributeurs de plants d’oliviers de NursTech, Inc.