Olint n° 15 novembre 2008 6,48 mo

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SOMMAIRE

Photo couverture : Red Ridge Farms en Dundee.Première plantation d’oliviers dans l’état d’Oregon (USA).

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Éditoriale

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Culture

La culture superintensive dans les sols secs semi-arides espagnols

Plantes d'olivier Magazine de plantations Superintensives d’oliveraie Direction : Mariàngela Mestre Gras Rédaction: José Manuel Lacarte, Patricio Villalba, Gerardo Brox, Xavier Rius et Mireia Bordas E-mail: olint@olint.com http://www.olint.com Semestriel Édition:

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Reportage

Diagnostic foliaire. Outil de contrôle de la Correcte nutrition de l’olivier

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Oléiculteurs

Petits producteurs, la meilleure garantie du système superintensif

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Interview

José Luis Espada Carbó, Chef de la Section des Cultures Ligneuses du Centre de Transfert Agroalimentaire du Département d’Agriculture du Gouvernement d’Aragon

28 Agromillora Iberia, S.L. El Rebato, s/n 08739 Subirats Barcelone - Espagne Tel. 93 891 21 05 Fax 93 818 39 99 E-mail: agromillora@agromillora.com http://www.agromillora.com Design et impression: Gràfiques Kerpe, SL Pere El Gran, 16 08720 Vilafranca del Penedès D. L. 14.068/2000

Secteur

Obtention d’huiles d’olive vierge extra de la meilleure qualité

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Huiles

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Agromillora dans le monde Agromillora Iberia, S.L.

42

Actualités 3


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Éditoriale

I

Refuge en temps de crise

l ne fait plus aucun doute que le mot «crise» est d’actualité. Heureusement, ou malheureusement, l’agriculture est un secteur où l’on devient difficilement riche, mais qui n’enregistre pas non plus les chutes que connaissent d’autres secteurs. La valeur de la terre se maintient ou augmente peu à peu, et celle de la culture, dans de nombreux cas, suit la même courbe. Évidement, les années d’euphories avec de grandes quantités d’argent allant d’un endroit à l’autre sont loin derrière. Cependant, nous sommes en droit de nous demander si la campagne est un bon refuge pour laisser passer l’orage, et si ce sont les systèmes de culture réellement rentables, ceux qui vont se consolider et survivre. Je pense que nombreux sont ceux qui pensent que oui. C’est pourquoi ce numéro regorge d’informations sur les alternatives viables et économiques, comme peuvent être, dans de nombreux cas la culture superintensive de l’olive en parcelles en sol sec, les possibilités du diagnostic foliaire comme outil de contrôle du rendement de l’olivier. Sans jamais perdre de vue les pas que nous devons suivre pour obtenir des huiles de la meilleure qualité qui soit, nous nous introduirons dans le moulin à huile pour suivre avec intérêt les clefs du processus d’élaboration. Et nous ne perdrons pas l’opportunité de continuer à vous présenter des projets dans différentes zones du monde, les premiers pas réalisés en Grèce, et quelques exemples d’huile d’olive vierge extra de la meilleure qualité.

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Culture

La culture superintensive dans les sols secs semi-arides espagnols José Manuel Lacarte, Ingénieur Agronome. Coordinateur Commercial Agromillora Iberia Zone Nord-est

Les sols secs représentent en Espagne près de 80% de la surface agricole totale, soit environ 15,2 millions d’hectares. Ces zones se caractérisent principalement par le manque de précipitations et par leur variabilité, puisque dans les plupart des cas, elles enregistrent moins de 500 mm annuels.

P

lus de la moitié de cette surface, soit 53%, est occupée par les cultures herbacées, principalement de l’orge (23% de la surface totale). Le reste de la surface concerne majoritairement les cultures d’arbres comme la vigne, l’amandier et l’olivier. Pour cette dernière culture, les terres de sol sec représentaient 1 940 212 hectares en 2007 (MAPA), autrement dit 75% du total de l’oliveraie espagnole. Ce pourcentage qui avait chuté légèrement depuis le début des années 90 à l’issue des différents travaux hydrauliques réalisés sur le territoire espagnol, trouve justement sa principale limitation dans le manque d’eau et dans la crispation sociale associée à la prise de nouvelles décisions en matière de politique hydrique. Dans ce contexte, il paraît évident que pendant les prochaines années, il continuera d’exister une forte dépendance du secteur oléicole face à ce type d’exploitations en sol sec, qui de nos jours donne lieu à la majeure partie de la production mondiale d’olive et dont les oscillations productives marquent la disponibilité et le prix de l’huile sur le marché.

Récolte manuelle de l’olive.

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Le principal défi que doit relever ce type d’exploitation est le maintient d’une rentabilité qui sera difficilement viable à court terme. En premier lieu, à cause


de leurs caractéristiques intrinsèques qui au début dépendent énormément de la main d’œuvre. Dans la majorité des cas la récolte de l’olive se réalise de façon traditionnelle, ce qui ne représente jamais un pourcentage inférieur à 60-70% des couts totaux de culture. Ces couts de récoltes augmenteront au cours des prochaines années, en raison de la limitation de la main d’œuvre existante, ce qui exercera une pression encore plus grande sur la minuscule marge économique disponible. En outre, il faut ajouter à cela la montée des prix d’autres inputs comme les engrais, les phytosanitaires, et le gasoil, qui, bien qu’en moindre mesure, n’aident pas à trouver une sortie louable à ce type d’oliveraie. Ainsi vont les choses, et dans une campagne comme celle que nous vivons actuellement, où les prix d’origine de l’huile ont atteint des valeurs proches de 2,21 €/kg, on estime que 40% des exploitations andalouses (la majorité des plantations de sol sec traditionnel) ne parviendront pas à couvrir les coûts de production. Face à cette perspective, il existe plusieurs voies, comme des mesures pour assurer une rentabilité minimum des oléiculteurs et éviter l’abandon progressif de l’oliveraie en sol sec : 1.Que le marché assume une augmentation notable du prix de la matière première à l’origine, avec une répercussion inévitable sur le prix final de l’huile au consommateur. Une option peu probable de tous les points de vue, compte tenu que même si l’élasticité de la demande s’est réduite par rapport à des époques du passé, le consommateur continue de répondre sensiblement à la montée des prix, avec l’achat d’huiles de substitution moins chères (tournesol, palme, soja…). 2. Une plus grande productivité par hectare. Une alternative elle aussi compliquée, car en l’absence d’autres facteurs de limitation, le rendement de

“Les oléiculteurs ont fait un pas en avant, et ces dernières années ils ont adopté la technologie superintensive comme une alternative de plus dont il faut tenir compte non seulement dans les plantations d’irrigation, mais aussi dans celles en sol sec” SURFACE D’OLIVERAIE (Ha). Année 2005 OLIVIER, OLIVE DE TABLE

CC.AA

SOL SEC

OLIVIER, OLIVE DE MOULIN

IRRIGATION

SOL SEC

Galice

TOTAL

IRRIGATION 9

Pays Basque Navarre

9

241

81

322

4.851

1.973

6.824

La Rioja

2.385

1.265

3.649

Aragon

49.680

8.092

57.772

101.601

15.299

116.909

10.509

525

11.124

Catalogne

9

Baléares

60

31

Castille Léon Madrid Castille la Manche C. Valencienne

51

21

R. de Murcie

4.088

796

4.884

26.945

31

26.977

345.319

39.306

384.626

86.773

9.274

96.119

17.231

6.200

23.431

Extremadura

17.353

1.317

206.083

12.256

237.010

Andalousie

40.677

37.711

1.027.378

381.290

1.487.056

39.081

1.883.094

476.386

2.456.719

Canaries ESPAÑA

8 58.158

8

Distribution de l’oliveraie par communautés autonomes et possibilité d’arrosage (MAPA, 2005).

Évolution de l’olivier en sol sec et en irrigation (Ha)

TOTAL SOL SEC IRRIGATION

ANNÉES Évolution de l’olivier en irrigation en Espagne (MAPA, 2005).

l’olivier est directement proportionnel à la quantité d’eau disponible. Un facteur qui est bien évidemment totalement incontrôlable dans les plantations en sol sec. 3. Un augmentation de la rentabili-

té de l’olivier grâce à la mécanisation des opérations de culture, qui au même prix de vente de l’olive, augmenterait la marge de bénéfices des oléiculteurs et permettrait à des prix viables, de développer le secteur sur de nouveaux marchés.

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MÉCANISATION DE L’OLIVIER EN SOL SEC : PLANTATIONS SUPERINTENSIVES L’incorporation des vibreurs de tronc, aidés de couvertures réceptrices ou bien des parapluies inversés accouplés, a provoqué une réduction importante des coûts de culture et une amélioration de la qualité de l’huile obtenue. Cependant, les oléiculteurs ont fait un pas en avant et ces dernières années ils ont adopté la technologie superintensive comme une alternative de plus dont il faut tenir compte non seulement dans les plantations d’irrigation, mais aussi dans celles en sol sec. Ces plantations superintensives en sol sec sont possibles avec un design agronomique différent de celui que l’on pratique dans l’irrigation, en adaptant les cadres de plantation et la manipulation aux conditions climatiques et édaphiques de la zone. La précocité productive, le faible nombre d’ouvriers nécessaire et par conséquent le coût de culture plus bas représentent certains des avantages cités dans le tableau 1. Cette quasi-totale mécanisation de l’olivier en sol sec requiert, néanmoins, l’étude d’une série de prémisses au moment de l’envisager puis lors de son établissement initial :

Modèle

AVANTAGES

INCONVÉNIENTS

INTENSIF (Vibreur)

- Large éventail de variétés adaptées - Prix d’achat du vibreur

SUPERINTENSIF (Machine chevauchante)

- Coûts de récolte et de culture plus bas - Moins d’ouvrier pour récolter (2) - Rapide entrée en production (3ème année) - Récolte mécanisée la 3ème année - Taille mécanisée - Rapidité en matière de gestion de l’olive

- Possibilité d’endommager gravement la structure de l’arbre - Mécanisation à partir de la 5ème-6ème année - Retard productif - Récolte de variétés avec un fort pouvoir de retenue du fruit (Arbéquine) - Nb. d’ouvriers : tracteur+vibreur+remorque+ personnel gaulage complémentaire – Taille manuelle onéreuse

- Investissement initial plus important - Moins de variétés disponibles - Terrains très en pente

“Ces plantations superintensives en sol sec sont possibles avec un design agronomique différent de celui que l’on pratique dans l’irrigation, en adaptant les cadres de plantation et la manipulation aux conditions climatiques et édaphiques de la zone”. Cadre de plantation Il est nécessaire de tenir compte des facteurs comme la pluviométrie annuelle moyenne, sa répartition le long de l’année, la capacité de retenue d’eau disponible dans le sol (CRAD, fonction de sa texture et de la profondeur radiculaire), et l’humidité relative environnementale, afin de pouvoir déterminer la surface foliaire par hectare que nous serons à même de maintenir. Une fois que l’on a évalué ces paramètres et en tenant compte du fait que la distance entre les arbres dans une même rangée ne doit pas dépasser 1,5 m, ni la

séparation entre les couloirs doit être inférieure à 3,5 m, les cadres employés jusqu’à aujourd’hui présentent des variations importantes : 4*1.5, 6*1.35, 7*1.35,... La limite citée précédemment sur la ligne obéit à des questions rattachées à la facilité de formation de l’olivier, de sa taille ou de la manipulation de la vendangeuse (établissement rapide d’une haie continue sans espace vide qui nuisent à l’action des bâtons). Tandis que dans le cas du couloir, la limite de 3.5 m, est due à des thèmes liés à l’insolation de la haie. En termes généraux, nous pouvons

Plantation en sol sec d’Arbéquine "Sélection Agromillora" à 4*1,5 m, dans la propriété de Bernabé Peña (Bespén, Huesca).

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dire que moins la profondeur du sol est importante, moins il contient d’argiles, et plus l’humidité relative environnementale est faible et plus la distance entre les couloirs devra être importante. Plantation Il convient de réaliser une carte des sols de la plantation pour : - Déterminer la vigueur potentielle du sol dans les différentes zones de la propriété, et mieux adapter les variétés en fonction de leur vigueur (planter les variétés les plus faibles dans les sols les plus vigoureux et inversement). - Planifier les tâches préalables de préparation du terrain (soussolage, incorporation de matière organique, réalisation de sillons, etc.) qui facilitent l’implantation de l’olivier. Comme nous l’avons déjà vu dans les numéros précédents de ce magazine, il est préférable que la plantation ait lieu au début du printemps ou de l’automne. De cette façon, l’olivier commence à se développer à une période où la demande hydrique est moins importante et où les précipitations sont plus fréquentes. Fertilisation Le nombre d’unités fertilisantes, ainsi que les caractéristiques de l’engrais (réaction acide ou basique, formule) dépendront des résultats obtenus lors de l’analyse du sol qui se réalise avant la plantation, et des analyses foliaires qu’il faut réaliser régulièrement à l’arbre. Il est recommandé de placer en profondeur les éléments moins mobiles, comme le phosphore et le potassium et de placer en surface les éléments plus mobiles, comme le nitrogène. S’il s’avère impossible de réaliser un arrosage de soutien, l’application des engrais solides se fera à la fin de l’hiver, en essayant de profiter des époques de pluies et de faciliter leur incorporation à la solution du sol. Contrairement à ce qui se passe dans l’olivier d’irrigation, où les

“En termes généraux, nous pouvons dire que moins la profondeur du sol est importante, moins il contient d’argiles, et plus l’humidité relative environnementale est faible et plus la distance entre les couloirs devra être importante” racines se concentrent autour du bulbe humide, les racines des oliviers en sol vont coloniser un plus grand volume de sol. Voilà pourquoi il est recommandé de répartir les fertilisants sur une bande beaucoup plus large. Les applications foliaires s’avèrent très intéressantes, car comme elles ne sont pas soumises aux retenues chimiques du sol, ni aux déficiences d’humidités, elles contribuent à augmenter l’efficacité de l’absorption des nutriments. Dans le cas du nitrogène, l’application d’urée dans une proportion de 4% en plusieurs traitements foliaires permet de réduire la dose totale de nitrogène à apporter. Les engrais foliaires peuvent être incorporés aux traitements insecticides ou fongicides, à conditions qu’il n’y ait pas de problème d’incompatibilité. Couverture végétale Pour l’oléiculteur, l’emploi de couvertures végétales en sol sec a toujours été lié à des pertes de production. Cependant, il existe des stratégies qui permettent de maintenir une couverture dans les couloirs de l’oliveraie, sans que cela ait une incidence négative sur les disponibilités finales en eau, ni sur la production de la culture. En revanche, l’augmentation de la vitesse d’infiltration, la diminution de l’écoulement, la réduction de l’érosion, et la faible

évaporation au printemps due au fait que le sol n’est pas mis à nu, permettent dans la plupart des cas d’augmenter la production. Les couvertures les plus simples à manipuler sont celles des céréales (orge et avoine) ou des légumineuses (vesce), semées pendant les premiers jours de l’automne. On peut également utiliser des espèces végétales avec un système radiculaire peu profond et des espèces autochtones adaptées au sol sec et aux conditions salines. Pour la formation de la couverture végétale, il est conseillé de laisser une séparation d’environ 50 cm de la ligne de plantation, afin d’éviter une éventuelle concurrence. Il faut laisser pousser la couverture obtenue sans lui prodiguer de soins particuliers jusqu’à la mimars, puis la faucher (de forme mécanique ou chimique) afin d’éviter qu’elle continue à transpirer et qu’elle fasse de la concurrence à l’olivier. Il est important de ne pas repousser trop longtemps ce fauchage dans les zones qui enregistrent un risque élevé de gelées printanières. L’emploi de couvertures végétales représente en outre une réduction des coûts, car on utilise moins de combustible et on réduit les besoins en machines et en fertilisants, puisque l’herbe fauchée représente une source naturelle d’engrais. Taille de production Une fois que l’on a établi la structure productive à travers un seul et unique axe central de 2,202,50 m, il faut conserver cette hauteur de végétation et garantir des interventions régulières en fonction de la croissance végétative de l’arbre. Le "topping" nous assure une illumination adéquate et une distribution plus équitable des assimilés vers toutes les pousses de l’arbre. La taille des branches latérales orientées vers le centre du couloir, et d’une grosseur supérieure à 3-4 cm, requiert un nombre d’heures de main d’œuvre non supérieur à 10 par hectare. Compte tenu que la croissance végétative est moins importante que dans les planta-

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tions en irrigation, il ne sera pas nécessaire de réaliser cette taille manuelle chaque année. Néanmoins, AGROMILLORA teste depuis 5 ans un nouveau système de taille mécanisé qui pourrait réduire les coûts de la taille et garantir des productions plus régulières dans le temps, notamment dans les plantations en sol sec. Ce système basé sur l’emploi des mêmes disques que ceux utilisés dans la réalisation du «topping», vise à ce qu’une partie de l’arbre soit destinée, de façon prioritaire, à la production de pousses qui assurent la récolte de l’année suivante. L’analyse et le développement de ce système sera l’un des points à traiter dans les prochains numéros du magazine OLINT. Investissement initial L’implantation d’une oliveraie superintensive en sol sec, jusqu’au début de sa phase productive, implique des frais qui oscillent entre 4 000 et 5 000 €/ha. L’investissement moins important par rapport au système superintensif d’irrigation est dû à la plus grande distance établie entre les lignes de la plantation, qui entraîne une diminution du nombre d’arbres, de tuteurs et des treilles utilisés. Production L’impossibilité de contrôler la quantité et le moment de l’application de l’eau a pour résultat que les récoltes et la régularité de production de celles-ci soient à la merci des précipitations enregistrées chaque année. L’alternance est généralement plus prononcée que dans l’olivier en système superintensif d’irrigation, mais avec une bonne manipulation agronomique, les productions obtenues dans les expériences réalisées offrent une rentabilité supérieure à celle de la plupart des céréales cultivées dans ces conditions de sol sec. À titre d’exemple, nous indiquons ici les résultats obtenus dans deux domaines d’Andalousie, gérés par l’entreprise TODOLIVO, une référence du secteur, qui a déjà planté plus de 10 000 hectares en système superintensif.

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Essai de taille entièrement mécanisée en Californie Olive Ranch (USA).

“avec une bonne manipulation agronomique, les productions obtenues dans les expériences réalisées offrent une rentabilité supérieure à celle de la plupart des céréales cultivées dans ces conditions de sol sec” Domaine "La Matanza" de Écija (Séville) planté en juin 1999 avec 1 058 oliviers/ha (7x1,35 m) en sol sec avec la variété "Arbéquine Sélection AGROMILLORA" Domaine en sol sec

3ème année

4ème année

5ème année

6ème année

7ème année

8ème année

9ème année

Moyenne (3ème - 9ème année)

Kg olive/ha

3.483

7.100

8.230

8.327

4.516

5.857

4.868

6.054

kg huile/ha

724

1.491

1.638

1.774

1.156

1.474

1.046

1.329

Pluviométrie (mm)

510

391

563

682

248

490

403

470

Source: Todolivo

Domaine "El Alcaide" de Espejo (Cordoue) planté en février 2002 avec 1025 oliviers/ha (6,5x1,5 m) avec la variété "Arbéquine Sélection AGROMILLORA" Domaine en sol sec avec arrosage de soutien Moyenne

3ème année

4 ème année

5 ème année

6 ème année

Moyenne (3ème 6ème)

kg olive/ha

4.600

5.140

6.225

6.460

5.606

kg huile/ha

920

1.028

1.245

1.292

1121,5

Pluviométrie (l/m2)

385

270

560

360

394 Source: Todolivo

Note : L’eau d’arrosage de soutien apportée à ce domaine n’a pas dépassé jusqu’à aujourd’hui les 150 000 l/ha et année.


Qualité de l’huile Une fois que l’on a déterminé le moment optimum de la récolte, le secret pour obtenir une huile de qualité réside dans le temps écoulé entre la récolte et le broyage de l’olive. Les machines vendangeuses permettent une récolte rapide et efficace de l’olive sans avoir à retarder la récolte à des époques plus tardives, qui facilitent la récolte mais toujours aux dépens de la qualité de l’huile obtenue. Quant aux caractéristiques organoleptiques de l’huile ainsi obtenue dans l’oliveraie en sol sec, nous pouvons citer la plus grande intensité des attributs amer, piquant et astringent, ainsi que leur faible douceur. On note également une teneur polyphénolique plus élevée et par conséquent une augmentation de la stabilité.

Démonstration de récolte sur l’oliveraie en système superintensif en sol sec de Joan Pons à La Granada del Penedès (Barcelone)

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Reportage

Diagnostic Foliaire Outil de contrôle de la

Correcte Nutrition de l’olivier

Roberto Ruilope,directeur d’Agrolab Analítica, S.L.

L

'idée reçue que n’importe quel type de sol est adéquat pour planter des oliviers ne reflète aucunement la réalité. Même si cette culture est connue pour être présente dans des zones aux caractéristiques très différentes, cela ne signifie pas qu’elle soit capable d’atteindre le développement optimum à n’importe quel endroit, indépendamment des conditions du sol, du climat ou d’autres facteurs du terrain. À l’instar de la vigne, les sols très argileux, salins, et/ou avec présence de plâtre ne sont pas susceptibles de maintenir les plantations de l’olivier. Outre le fait de couvrir ses besoins hydriques, parmi les problèmes qui affectent le plus le bon développement de l’arbre, il convient de citer la fertilisation. Celle-ci se réalisait traditionnellement de forme routinière, sans tenir compte des besoins de la culture, ni du type de sol où elle était implantée. Or, la programmation de la fertilisation devrait toujours tenir compte de la fertilité du sol, du niveau nutritionnel de la plantation, de l’état végétatif des arbres, des disponibilités en eau du sol, de la fertilisation réalisée les années précédentes, de l’existence de symptômes visuels qui peuvent être attribués à des

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L’olivier s’adapte à un large éventail de sols et qui plus est, sa rusticité lui permet de pousser dans les sols très pauvres et les climats arides. Le nombre de plantations a augmenté de façon importante, et ce pour différents motifs. Sa production s’est intensifiée, avec des densités plus importantes, avec l’installation généralisée de système d’irrigation au goutte-à-goutte et la plantation d’oliveraies dans les zones marginales qui ne s’était jamais consacrées à la culture de l’olive. carences nutritionnelles, et finalement du niveau de production moyen de la plantation pour son rendement, aussi bien en kilos d’olives qu’en huile. Il faut ajouter à cela que les nouveaux systèmes de culture de l’olive augmentent considérablement les exigences nutritionnelles et les symptômes des déficiences sont plus fréquents. Tout cela fait que l’on ignore comment se comportera cette culture face à des situations bien souvent adverses. Cela demande par conséquent, des contrôles additionnels qui permettent d’atteindre l’objectif dans toute l’activité agricole et notamment celle de l’oliveraie en système superintensif : Maximiser le bénéfice, augmenter les revenus avec une plus grande production, qui soit de qualité et réduire au maximum les coûts de culture. Il nous semble donc que la détermination de l’état nutritif des plantes à travers une analyse foliaire ou «diagnostic foliaire» est une méthode objective et pratique pour programmer l’engrais de l’olivier, qui permet de détecter les anomalies nutritionnelles, d’évaluer l’état nutritionnel et les besoins en substances nutritives, afin de pouvoir programmer la


fertilisation à réaliser l’année suivante. DIAGNOSTIC FOLIAIRE L’information apportée par l’Analyse Foliaire complète les renseignements issus de l’analyse du sol, et compose l’ensemble de facteurs qui jouent un rôle dans l’assimilation des nutriments. Objectifs Établir des normes d’engrais, principalement de micro-éléments, dont la disponibilité dans le sol s’avère difficile à déterminer. Confirmation d’altérations nutritionnelles diagnostiquées visuellement. Détection précoce de déséquilibres nutritionnels qui, en l’absence de symptomatologie spécifique, se traduisent par une réduction progressive de la vigueur ou de la production. Savoir jusqu’à quel point la plante utilise les nutriments, présents dans le sol ou apportés par la fertilisation, et en fonction de cela valider et corriger le plan de fertilisation. Échantillonnage L’échantillonnage représente le point de départ du processus d’analyse foliaire et il est indispensable qu’il respecte une série de conditions pour que le résultat final soit valide, représentatif et comparable, en rendant possible une interprétation correcte. ÉPOQUE DE RELEVÉ DES ÉCHANTILLONS ET PÉRIODICITÉ La composition des feuilles change pendant le développement c’est pourquoi il faut fixer le moment de la culture au cours duquel les concentrations des éléments à déterminer sont plus stables. Ce suivi pluriannuel des niveaux de nutriments préconise parfois de réaliser deux échantillonnages, l’un en été et l’autre à la sortie de l’hiver. Certaines circonstances de manipulation de la culture peuvent nécessiter d'autres échantillonnages supplémentaires, en vue de vérifier la réaction de l'olivier, mais nous devrions au moins envisager un échantillonnage par an: 1) Été. Temps compris entre fin juillet et début août, bien qu’il soit préférable de choisir la seconde quinzaine de juillet. Nous considérons que les données et les informations issues des analyses réalisées au cours de cette période peuvent nous être de grande utilité, puisque l’olivier se trouve dans sa phase la plus importante. Outre le fait qu’elle peut nous aider à corriger l’engrais par rapport aux campagnes des années précédentes, elle nous permet d’intervenir de façon à obtenir une réponse sur l’état général de sa nutrition dans cette campagne, afin de garantir une bonne récolte et de qualité.

“La composition des feuilles change pendant le développement c’est pourquoi il faut fixer le moment de la culture au cours duquel les concentrations des éléments à déterminer sont plus stables” RELEVÉ DES ÉCHANTILLONS Il est indispensable d’échantillonner une zone de la parcelle qui soit homogène, où les plantes soient similaires à l’œil, où elles aient la même vigueur et croissance, où elles soient sur le même type de sol et que l’on y applique les mêmes techniques de culture. Il est important de maintenir l’uniformité de l’échantillon et que celui-ci soit représentatif de la parcelle. Le relevé d’échantillons dépendra du type de conduction. Dans un olivier traditionnel, il est recommandé d’employer le croisement en diagonal de la zone à échantillonner, et de prélever des feuilles sur les points cardinaux, nord, sud, est et ouest. Si la conduction se fait en espalier en culture intensive ou superintensive, le mieux est encore de réaliser l’échantillonnage sur plusieurs rangées, en prélevant des feuilles d’un côté et de l’autre de la rangée, de l’extérieur, en évitant les zones les plus internes qui reçoivent moins de lumière et dont la composition peut être altérée. Il faut éviter l’échantillonnage après l’application de traitements foliaires ou des techniques de culture qui peuvent impliquer une variation des contenus nutritionnels. PARTIE DE LA PLANTE ET QUANTITÉ À ÉCHANTILLONNER Il faudra ramasser des feuilles fraîches et entières, parfaitement développées, y compris le pétiole et toujours éviter les feuilles abîmées ou qui présentent des parties nécrosées. Les feuilles seront prélevées autour de l’olivier et sur les quatre points cardinaux à la hauteur des yeux de l’ouvrier, sur des pousses choisies au hasard et qui n’aient pas d’olives, en laissant de côté les pousses très vigoureuses qui poussent à la verticale ("jeunes rejetons"). Dans une même pousse (Figure 1), nous recueillerons les feuilles des pousses de croissance de l’année

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NIVEAUX CRITIQUES DE NUTRIMENTS DANS LES FEUILLES D’OLIVIER Pour pouvoir déterminer l’état nutritionnel, lorsque l’on connaît le contenu des éléments les plus intéressants présents dans les feuilles de nos oliviers, nous devons comparer ces résultats avec les valeurs ou les niveaux de référence. Pour les échantillons de feuilles d’olivier ramassées en été (2ème quinzaine de juillet), et conformément aux normes susmentionnées, les niveaux optimums de nutriments sont indiqués dans le Tableau 1, sur lequel apparaissent les différentes propositions de différents auteurs, qui mis à part quelques différences, sont comparables entre elles.

Figure 1. Schéma de feuille d’olivier pour l’échantillonnage

choisie qui sont situées vers la moitié de la pousse de l’année, 3ème ou 4ème paire de feuilles à partir du point de croissance. Pour un échantillon, il faudra recueillir au moins 100 feuilles, soit entre 100 et 250 feuilles complètes choisies au hasard sur 60 à 100 arbres. ENVOI D’ÉCHANTILLONS Les feuilles entières et leur pétiole seront conservés sans les presser dans des sacs ou des enveloppes EN PAPIER ou en plastic propres, sans les fermer ni les percer. Il est également possible de faire des paquets et de les couvrir de papier aluminium pour les conserver de façon optimale. Il faudra dans tous les cas étiqueter les paquets afin de pouvoir les identifier. Une fois que l’on a recueilli les tissus végétaux et les plantes, le processus rapide de décomposition et de perte de poids peut commencer. Il convient de réaliser l’envoi d’échantillons immédiatement après leur ramassage et d’éviter autant que possible de les exposer au soleil ou à une quelconque source de chaleur. Il faut conserver les échantillons dans un endroit frais. Si l’envoi au laboratoire est retardé de plus de 12 heures, nous devons conserver les échantillons à une température de 4º C. Il faut également contacter le laboratoire au préalable, afin de connaître les conditions d’envoi des échantillons via le transporteur, afin d’établir les conditions nécessaires dans le laboratoire et de procéder au lavage et à la préparation en vue de l'analyse.

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Tableau 1. Niveaux critiques de nutriments dans les feuilles de l’olivier selon différents auteurs Bouart-1955

OLIVIER MÉDITERRANÉEN/Auteur Déterminations

Unités

Minimum

Optimum

Fernández-Escobar 1999 Maximum

Déficient

Adéquat

Toxique

Nitrogène (N)

g/100g

1,01

1,77

2,55

1,40

1,5-2,0

Phosphore (P)

g/100g

0,05

0,12

0,34

0,05

0,1-0,3

Potassium (K)

g/100g

0,22

0,80

1,65

0,40

>0,80

Calcium (Ca)

g/100g

0,56

1,43

3,15

0,30

>1

Magnésium (Mg)

g/100g

0,08

0,16

0,69

0,08

>0,1

Sodium (Na)

mg/Kg

Fer (Fe)

mg/Kg

40,00

124,00

460,00

>2000

Cuivre (Cu)

mg/Kg

1,50

9

78,00

>4

Manganèse (Mn)

mg/Kg

4,00

23,50

84,00

>20

Zinc (Zn)

mg/Kg

5,00

36

164,00

Bore (B)

mg/Kg

2,00

11,7

24,50

OLIVIER MÉDITERRANÉEN/Auteur Déterminations

Unités

Recalde 1975

14,00

>10

84,00

19-150

185,00

Horticulture and Food Research Institute

Soyergin 2002

Adéquat

Déficient

Optimum

<1,40

1,50-2,00

1,60-2,00

0,13

0,15-0,18

0,80

0,60-0,90

Nitrogène (N)

g/100g

0,68-2,20

Phosphore (P)

g/100g

0,13-0,42

Potassium (K)

g/100g

0,21-0,80

<0,40

Excès

Adéquat

Calcium (Ca)

g/100g

1,00-1,51

1,50-1,80

Magnésium (Mg)

g/100g

0,10-0,14

0,19-0,22

Sodium (Na)

mg/Kg

Fer (Fe)

mg/Kg

Cuivre (Cu)

mg/Kg

40-50

Manganèse (Mn)

mg/Kg

43070,00

Zinc (Zn)

mg/Kg

Bore (B)

mg/Kg

OLIVIER MÉDITERRANÉEN/Auteur Déterminations

>2000 90-130

80-140 <14

19-150

>185

12-16

Generalitat Valenciana. Production Intégrée 2002

Unités

Très bas

Bas

Normal

Élevé

Très élevé

Nitrogène (N)

g/100g

<1,40

Phosphore (P)

g/100g

<0,05

1,40-1,60

1,61-200

2,01-2,50

>2,50

0,05-0,10

0,11-0,20

0,21-0,30

Potassium (K)

g/100g

<0,40

>0,30

0,40-0,60

0,61-0,90

0,91-1,10

>1,10

Calcium (Ca)

g/100g

Magnésium (Mg)

g/100g

Tous les résultats et les valeurs de référence sont indiqués sur matière sèche.

“Pour pouvoir déterminer l’état nutritionnel, lorsque l’on connaît le contenu des éléments les plus intéressants présents dans les feuilles de nos oliviers, nous devons comparer ces résultats avec les valeurs ou les niveaux de référence”


“il s’agit de détecter quels sont les niveaux les plus éloignés des intervalles optimums, afin de pouvoir les corriger, car ils peuvent faire que d’autres qui présentent des niveaux adéquats puissent être à leur tour affectés par des niveaux nutritionnels déséquilibrés” Depuis cinq ans déjà, AGROLAB travaille systématiquement sur l’étude du diagnostic foliaire sur l’olivier, en ajoutant cette activité à la vaste expérience accumulée avec la vigne sur ce type d’examen et interprétation des résultats. Cela nous a permis de développer, grâce à un projet de R&D, une méthodologie de travail visant à interpréter ces analyses de façon plus précise, dans les conditions de notre oliveraie et plus particulièrement dans la culture intensive. En partant des valeurs de référence comme celles qui sont indiquées et que l’on emploie habituellement, les différentes analyses réalisées ces dernières années nous ont permis de créer une solide base de données qui au fil des ans, nous a permis de renforcer les intervalles et les niveaux critiques des nutriments présents dans la feuille de l’olivier et qui sont indiqués dans le Tableau 2. Chaque nouvelle analyse est

confrontée à ces intervalles établis, très significatifs du point de vue statistique, de telle façon qu’elles puissent ou non contribuer à renforcer la base de données. Si les différences pour chacun des éléments nutritifs analysés se trouvent dans les niveaux acceptables ils seront inclus, en modifiant légèrement, selon les cas, ces intervalles, et recueilleront les variables dues aux différences de sol, aux conditions climatiques différentes, à la disponibilité en eau ou non dans le sol, à l’état végétatif des arbres, aux différentes manipulations de la culture… D’autre part, nous recueillons d’autres évaluations et relations parmi les différents éléments analysés afin de pouvoir mieux interpréter les données. Ainsi, des valeurs élevées dans l’indice végétatif nous indiquent que l’équilibre entre les nutriments est déséquilibré, avec des niveaux plus élevés en nitrogène, phos-

phore ou potassium ou des trois à la fois, tandis que des valeurs plus pauvres ou très justes en calcium et/ou magnésium, avec des développements plus élevés de végétation qui puissent nuire à la production. Aux côtes de ces données apparaissent des taux pour chacun des nutriments essentiels qui finalement servent à renforcer l’exactitude de nos évaluations concernant les éléments dont le niveau est déficient ou déséquilibré, soit par manque, soit par excès, et qui aura une répercussion sur la nutrition d’autres éléments eux aussi indispensables. À la fin, cette forme de travail vise détecter quels sont les niveaux les plus éloignés des intervalles optimums, afin de pouvoir les corriger, car ils peuvent faire que d’autres qui présentent des niveaux adéquats puissent être à leur tour affectés par des niveaux nutritionnels déséquilibrés.

Tableau 2. Niveaux critiques de nutriments présents dans la feuille d’olivier, d’après la base de données d’Agrolab Déterminations

Déficient

Bas

Adéquat

Haut

Nitrogène (N)

Unités g/100g

<1,20

1,20-1,49

1,49-1,84

1,84-2,12

Élevé >2,12

Phosphore (P)

g/100g

<0,09

0,09-0,13

0,13-0,17

0,17-0,21

>0,21

Potassium (K)

g/100g

<0,64

0,64-0,83

0,83-1,06

1,06-1,25

>1,25

Calcium (Ca)

g/100g

<1,00

1,00-1,64

1,64-2,40

2,40-3,04

>3,04

Magnésium (Mg)

g/100g

<0,10

0,10-0,12

0,12-0,15

0,15-0,18

>0,18 >292

Sodium (Na)

mg/Kg

<120

120-173

<250

239-292

Fer (Fe)

mg/Kg

<66

67-90

90-117

117-140

>140

Cuivre (Cu)

mg/Kg

<5

13636

37-91

91-135

>135

Manganèse (Mn)

mg/Kg

<23

23-33

33-45

45-55

>55

Zinc (Zn)

mg/Kg

<12

42339

15-18

18-20

>20

Bore (B)

mg/Kg

<16

16-23

23-30

30-36

>36

Équilibre N-P-K

<2,1

2,1-2,5

2,5-3,0

3,0-3,5

>3,5

%N dans l’équilibre

<53

53-58

58-63

63-68

>68

%P dans l’équilibre

<4

4-5

5-6

6-7

>7

%K dans l’équilibre

<27

27-32

32-37

37-41

>41

Antagonisme K/Mg

<3,8

3,8-6,3

6,3-9,4

9,4-11,9

>11,9

Antagonisme Cations Divalentes

<0,2

0,2-0,4

0,4-0,7

0,7-1,0

>1,0

<0,35

0,35-0,70

0,70-1,1

1,13-1,49

>1,49

Indice végétatif

Tous les résultats et les valeurs de référence sont indiqués sur matière sèche.

15


16


CLIENT AGROVANGUARDIA, S.L SOLLICITANT EMILIO LORENTE ÉCHANTILLON HOJA/FOLIAR CULTURE Olivier VARIÉTÉ Arbéquine LOCALITÉ Pitillas (Navarra) DATE D’ÉCHANTILLONNAGE 23/07/2008

Limitations de l’interprétation Ce type d’analyse permet uniquement, et ce n’est déjà pas mal, de connaître quels sont les éléments nutritifs qui sont demandés en plus grande ou plus faible intensité, et que nous devons incorporer dans notre plan d’engrais. Cette analyse ne nous apporte pas de façon automatique la quantité d’un élément qu’il faut ajouter au sol ou à l’eau d’arrosage, ni la meilleure forme d’application des éléments déficients.

Développement correct

Plante plus sèche et jaune

L’identification d’une déficience, ou l’excès d’un élément déterminé est seulement le premier pas vers la recommandation d’un engrais. Celle-ci sera établie en fonction des caractéristiques du sol, de sa fertilité, de l’état nutritif général de la plantation, de l’état végétatif des arbres, des disponibilités en eau dans le sol, de la fertilisation réalisée les années précédentes, de l’existence de symptômes visuels dérivés de déficiences nutritionnelles, de la qualité de l’eau d’arrosage et finalement du niveau de production moyenne de la plantation. Exemple d’échantillons de feuille prélevés à Pitillas (Navarre)

Exemple 1. Pitillas (Navarre)Dans une parcelle d’oliviers, dès les premières plantations en système intensif dans la zone, on détecte une manque de développement généralisé, nettement plus prononcé sur la moitié Est de la parcelle. On prélève deux échantillons de feuille sur la parcelle, en séparant la zone qui enregistre un meilleur développement de celle qui indique clairement les

déficiences, sous-développement, voire même de couleur très jaune avec des symptômes de sécheresse des feuilles, comme nous pouvons le voir sur la Figure 2.

clairement que le système radiculaire ne fonctionne pas correctement, et qu’il n’apporte donc pas les nutriments nécessaires à la vitesse demandée par la plante.

Les analyses (Tableau 3) indiquent un manque généralisé de CALCIUM qui ne devrait pas être normal dans un sol calcaire, et par conséquent ce manque dans la feuille indique

Ce problème est généralisé dans la parcelle, mais il est sans doute plus intense dans la zone jaunâtre, associée à une zone où ces problèmes de sol sont plus intenses.

Tableau 3. Interprétation des résultats des échantillons prélevés à Pitillas (Navarre) Déterminations

Développement "normal"

Évaluation

Oliviers jaunâtres

Évaluation

Déficient

Bas

Adéquat

Haut

Élevé

Nitrogène (N)

1,46

Bas

0,91

Très bas

<1,20

1,20-1,49

1,49-1,84

1,84-2,12

>2,12

Phosphore (P)

0,13

Bas

0,14

Adéquat

<0,09

0,09-0,13

0,13-0,17

0,17-0,21

>0,21

Potassium (K)

0,59

Très bas

0,73

Bas

<0,64

0,64-0,83

0,83-1,06

1,06-1,25

>1,25

Calcio (Ca)

2,35

Adéquat

1,91

Adéquat

<1,00

1,00-1,64

1,64-2,40

2,40-3,04

>3,04

Magnésium (Mg)

0,19

Excès

0,14

Adéquat

<0,10

0,10-0,12

0,12-0,15

0,15-0,18

>0,18

Sodium (Na)

279

Haut

260

Haut

<120

120-173

<250

239-292

>292

Fer (Fe)

210

Excès

232

Excès

<66

67-90

90-117

117-140

>140

Cuivre (Cu)

12

Bas

16

Bas

<5

13636

37-91

91-135

>135

Manganèse (Mn)

39

Adéquat

30

Bas

<23

23-33

33-45

45-55

>55

Zinc (Zn)

12

Bas

13

Bas

<12

42339

15-18

18-20

>20

Bore (B)

20

Bas

19

Bas

<16

16-23

23-30

30-36

>36

17


La ligne courbe (Graphique 1) vise à prélever la valeur moyenne des différentes valeurs de référence (vert) et sert de règle et/ou ligne de base pour comparer les données de l’échantillon, de couleur orange. Les valeurs supérieures et au dessus de la ligne verte évaluent l’excès de chaque nutriment dans l’équilibre. Les valeurs inferieures et en dessous de la ligne orange foncée évaluent la déficience ou la carence de chaque nutriment dans l’équilibre.

Graphique 1. Équilibre des nutriments essentiels Échantillon plantation avec un développement correct à Pitillas (Navarre) Équilibre de nutriments Essentiels. TAUX Équilibre de nutriments Essentiels. TAUX

Le sol souffre d’un excès de compactage aggravé sans doute par l’excès d’humidité et d’eau allié à une texture puissante et lourde, riche en limons et argiles, qui entraînent l’asphyxie radiculaire qui affaiblie la plantation. Suite à la réduction de l’activité radiculaire, le manque de nutriments essentiels se fait sentir. Comme nous pouvons le voir dans le tableau 3 et dans les graphiques 1 et 2, la carence la plus importante est due au manque de nitrogène de l’échantillon qui présente des symptômes visuels de carence, qui est associé à une intense faiblesse et une carence généralisée d’oligoéléments, quoi que très peu déséquilibrés.

Développement correct Référence Minimum Maximum Développement correct Référence Minimum Maximum Graphique 2. Équilibre des nutriments essentiels Équilibre de nutriments Essentiels. Échantillon plus sec et jaune à PitillasTAUX (Navarre)

Équilibre de nutriments Essentiels. TAUX

Nous recommandons d’améliorer les propriétés du sol, en favorisant la ventilation avec un passage profond de la sous-soleuse en terminant toujours dans la zone de la parcelle dont l’orientation permet l’évacuation naturelle de l’excès d’eau, en localisant les sillons dans les zones où le sol est le plus compact, puisqu’ils sont associés aux zones où la machine passe le plus. Pour que cette tâche, que nous considérons fondamentale, nous n’écarterions pas un apport dans le sol d’éléments, tels que les activateurs de croissance radiculaire, les aminoacides, les acides humiques, etc. qui améliorent le développement général de l’arbre. Exemple 2. Mendigorría (Navarre) Comme dans l’exemple précédent, nous détectons ici dans une plantation de Mendigorría (Navarre), des symptômes de carence, puisque les feuilles de nombreux oliviers présentent un ton jaunâtre. Nous avons prélevé deux échantillons de feuilles,

Plus sec et jaune Référence Minimum Maximum Plus sec et jaune Référence Minimum Maximum

en séparant la zone de développement faible et qui présente un aspect général plus pauvre d’un autre échantillon que nous avons appelé "Normal" et qui correspond aux feuilles ramassées sur les arbres qui apparemment ne présentent aucun symptôme. (Tableau 4)

Tableau 4. Interprétation des résultats des échantillons prélevés à Mendigorría (Navarre) Développement correct

Évaluation

Très sec et jaune

Évaluation

Déficient

Bas

Adéquat

Haut

Élevé

Nitrogène (N)

1,54

Adéquat

0,98

Très bas

<1,20

1,20-1,49

1,49-1,84

1,84-2,12

>2,12

Phosphore (P)

0,14

Adéquat

0,18

Haut

<0,09

0,09-0,13

0,13-0,17

0,17-0,21

>0,21

Potassium (K)

0,74

Bas

0,97

Adéquat

<0,64

0,64-0,83

0,83-1,06

1,06-1,25

>1,25

Calcium (Ca)

1,76

Adéquat

1,59

Bas

<1,00

1,00-1,64

1,64-2,40

2,40-3,04

>3,04

Magnésium (Mg)

0,16

Haut

0,11

Bas

<0,10

0,10-0,12

0,12-0,15

0,15-0,18

>0,18

Sodium (Na)

299

Haut

196

Haut

<120

120-173

<250

239-292

>292

97

Adéquat

91

Adéquat

<66

67-90

90-117

117-140

>140

200

Excès

234

Excès

<5

13636

37-91

91-135

>135

Manganèse (Mn)

36

Adéquat

29

Bas

<23

23-33

33-45

45-55

>55

Zinc (Zn)

15

Bas

14

Bas

<12

42339

15-18

18-20

>20

Bore (B)

8

Très bas

14

Très bas

<16

16-23

23-30

30-36

>36

Déterminations

Fer (Fe) Cuivre (Cu)

18


La valeur de référence établie par AGROLAB comme moyenne de l’intervalle optimum pour chaque nutriment est indiquée en vert. L’échantillon normal correspond à la couleur orange plus intense, sur la gauche, et les oliviers les plus jaunes sont représentés avec la barre du milieu, un peu plus claire. Nous avons marqué, autour de l’histogramme, les éléments qui présentent des différences avec la valeur optimum de référence. Il convient ainsi de souligner la déficience généralisée et intense en potassium dans toute l’oliveraie, plus prononcée sur l’échantillon prélevé dans les oliviers que nous avons considérés comme normaux. En ce sens, nous pouvons observer une déficience importante dans le contenu en nitrogène, plus intense dans l’échantillon le plus jaunâtre. En revanche, le niveau de fer est très élevé, disproportionné même, et en excès il peut entraîner un déséquilibre important. Ceci est un exemple évident que

l’analyse du fer sur la feuille, dans cette culture comme dans d’autres, est bien peu utile et paradoxalement, il arrive parfois que le niveau dans la feuille est nettement supérieur dans les feuilles les plus chlorotiques que dans celles considérées comme normales. Nous ne devons pas écarter un possible diagnostic erroné qui voulait corriger une carence en fer avec l’apport de chélats, alors que tout indiquait qu’il ne s’agissait pas d’un manque de fer. Dans ce cas, il conviendrait d’essayer de le corriger avec l’engrais, et dans l’ordre suivant : d’abord la carence en potassium et ensuite celle en nitrogène, pour améliorer par la suite, ou dans le même traitement, la nutrition générale de l’oliveraie avec un apport par voie foliaire d’un mélange ou d’une solution avec du manganèse et du zinc en proportion 2:1. De cette façon, nous corrigerons les possibles déficiences dans ces éléments, que l’on détecte de façon généralisée dans l’olivier.

19


Oléiculteurs

Petits producteurs,

La meilleure garantie du système superintensif Rédaction Olint

Dimitris

Lechena, Grèce

Premiers fruits en Grèce

E

t il n’y a rien de plus vrai : à seulement 18 mois, les oliviers de la photo jouent déjà dans la cour des grands et offrent leur première production. Le travail que Dimitris réalise chaque matin, lorsqu’à 6 heures tapantes il se rend sur son domaine pour arroser et contrôler les oliviers porte ses fruits. Avec tous ces efforts et son intérêt il n’y a rien de surprenant à ce que les arbres dépassent les deux mètres et qu’il prévoit une bonne récolte pour l’année prochaine. Il ne faut pas oublier que la Grèce est un grand producteur d’huile, et surtout un grand consommateur. La Koroneiki est la variété vedette, même si l’Arbéquine est introduite dans quelques zones. Nombreux sont ceux qui comme Dimitris, font leurs premiers pas et qui suivent avec intérêt et passion la croissance de leurs arbres. Bienvenus dans le monde Olint.

Ángel Carrasco Peña

Badajoz

A

ngel Carrasco est un Ingénieur Industriel qui ne cessait de penser à la façon d’augmenter les bénéfices de son exploitation. La faible rentabilité des céréales, la distance entre son lieu de résidence, à Barcelone et la difficulté de trouver de la main d’œuvre spécialisée étaient autant de pièce d’un puzzle compliqué. La réponse lui vint le jour où il entendit parler de l’existence d’une oliveraie que l’on pouvait mécaniser : 45 hectares plantés pendant l’été 2007 dans un cadre de 4*1,5, et dans une zone où l’intégrale thermique permet de rêver de productions impensables dans d’autres régions..., voilà qui n’était pas une mauvaise idée! Ángel Carrasco dans la plantation d’Arbéquine "Sélection AGROMILLORA" de sa propriété Los Frailes de Abajo, au Km. 6,8 de la route de Badajoz à Olivenza.

20


Francesc Solé Mañé y francesc Solé Porta

La Bisbal del PenedÈs - tarragone

A

vec plus de 50 hectares de vignes derrière lui et les prix du raison qui ont fait passer à la postérité les niveaux atteints à la fin des 90, la diversification est désormais le mot à la mode non seulement dans l’exploitation de la famille Solé, mais aussi dans tout le Penedès. Les 0,027 euros par kilo-degré accordés pendant la Mesa del Vino Catalana comme prix minimum pour le raisin blanc destiné à l’élaboration du cava ou du vin de Dénomination d’Origine (DO), ont permis au secteur de souffler un peu, car le moins que l’on puisse dire est qu’il a connu des moments meilleurs. Il faut ajouter à la pression exercée par l’administration sur les boissons alcoolisées, la saturation de l’offre existante sur le marché, et des conditions climatologiques particulièrement adverses pendant la dernière campagne qui ont multiplié les coûts de production. L’oléiculture est une option qui rivalise avec la viticulture du Penedès en matière de rentabilité, puisqu’elle est facile à manipuler et que l’on trouve ici des vendangeuses à presque tous «les coins de rue». Les oliviers de « Siscu » comme on surnomme ici Francesc sont le reflet des conditions exceptionnelles qu’offre la zone à la variété Arbéquine, à la grecque Koroneiki, et à l’autochtone Arbosana. La profondeur de ses sols, la proximité de la mer, et l’absence de gelées fréquentes, permettent aux arbres de pousser rapidement et d’offrir des productions qui avoisinent les 10 000 kilos par hectare.

Francesc Solé dans la plantation d’Arbéquine "Sélection AGROMILLORA" réalisée au printemps 2008.

Jaume Vilardell Perelada, Gérone

Jaume Vilardell, dans la plantation de la propriété de Mas Llop en Peralada (Gérone).

P

ersonne ne devinerait que les oliviers que l’on voit sur la photographie ont été plantés en mars 2008. Évidement, outre la plantation méthodique réalisée par l’entreprise Font Rovira, ce résultat vient aussi récompenser la passion et l’énergie que Jaume Vilardell met dans tous les projets qu’il entreprend. 16 000 oliviers d’Arbéquine «sélection AGROMILLORA» avec lesquels il espère obtenir en deux ans de quoi remplir le moulin à huile qu’il pense réaliser au sein de la propriété. La zone se caractérise par un vent sec venu du nord, la Tramontane, un allié dans la lutte contre les champignons et les épidémies et l’ennemi redouté lors de la formation des oliviers qui doivent supporter des rafales de vent supérieures à 100 Km/h. L’Empordà récupère peu à peu l’hégémonie de l’olive qui dans le passé avait été dépassée par la culture du maïs, de l’orge et de la vigne. L’humidité existante, la pluviométrie moyenne et la texture de ses sols permettent d’obtenir des productions importantes dans des conditions d’arrosage déficitaires voire même en sol sec.

21


Giuseppe Balestra

San Vito - Brindisi - Puglia

Giuseppe dans sa plantation d’Arbéquine à San Vito Brindisi (Puglie)

E

n Italie le sens du mot oléiculture va bien au-delà de la définition que l’on peut trouver dans un dictionnaire. Parler d’oléiculture c’est s’enfoncer dans les racines de la culture d’un pays millénaire, c’est parler de Rome, qui d’après la légende a vu ses fondateur Remus et Romulus naître sous les branches de cet arbre noble. C’est parler de pouvoir et de

l’empreinte indélébile laisser par un Empire qui a diffusé, à travers ses conquêtes, la culture de l’olive sur tout le pourtour méditerranéen. C’est citer l’un des meilleurs ambassadeurs de la culture italienne ; sa gastronomie. Avec de tels antécédents et avec un «parc de variété propre» qui dépasse les 850 domaines, l’introduction de techniques ou de variétés étrangères, comme le système superintensif ou la variété Arbéquine, semble une idée de fous. Nonobstant, et bien que l’Italie soit la référence principale en terme de qualité, elle n’échappe pas à une série de « maux » qui touchent aussi les autres pays producteurs. Il s’agit en premier lieu des thèmes récurrents de la main d’œuvre (chère, difficile à trouver et peu qualifiée), et de la flambée du prix des facteurs de production nécessaire à sa culture (même main d’œuvre, engrais, phytosanitaires, gasoil,…).

Et en deuxième lieu fameuse globalisation qui provoque que les goûts et les demandes des consommateurs varient et s’homogénéisent à vitesse grand «V». Ainsi, la variété Arbéquine, dont le jus empruntait presque tous les jours le chemin qui sépare l’Espagne de l’Italie pour se retrouver en tête de nombreuses huiles, s’incorpore physiquement aux domaines italiens pour pouvoir couvrir la rentabilité de l’oléiculteur et la demande des marchés émergents. Moreno Bernardini ou Giovanni Cantore furent les porteurs d’une flamme qui peu à peu traverse toute l’Italie. La Toscane, Lacio, Basilicate, la Sicile, ou la Puglie à travers l’entreprise spécialisée INNOVA, incorporent chaque jour de nouveaux hectares d’un système superintensif qui, comme ce fut le cas lors de l’introduction des variétés françaises dans les vignes, complètent elles aussi la richesse variétale italienne.

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Interview

José Luís Espada devant les oliviers présélectionnés en phase d’évaluation.

José Luis Espada Carbó C.T.A - Dpt. Agriculture

(Gouvernement d’Aragon) Rédaction Olint

José Luis Espada travaille au Centre de Transfert Agroalimentaire (Saragosse) où il est Chef de la section des cultures ligneuses ; ce qui englobe notamment les arbres fruitiers, l’olivier, l’amandier et la vigne. Il est célèbre pour avoir dirigé le développement de nouvelles technologies dans la section des cultures ligneuses et en particulier de l’olivier. 24

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est vraiment le CTA ? Le Centre de Transfert Agroalimentaire (CTA) développe des activités propres du Département de l’Agriculture et de l’alimentation du gouvernement d’Aragon en matière d’expérimentation, de divulgation et de transfert de technologie. Le CTA est structuré en 4 départements : Cultures ligneuses, Production-sélection et Reproduction Animale, Cultures herbacées et Programmes agroalimentaires intégrés. Il possède ses propres propriétés expérimentales ainsi que d’autres domaines en consortium avec divers organismes répartis sur différentes zones d’Aragon. Il participe à des projets d’investigation et développe des projets de transfert technologique avec des entreprises et des organismes du secteur. Il traite des sujets aussi divers que les cultures d’arbres fruitiers, l’olivier, la viticulture, l’horticulture, la génétique, la sélection et la nutrition animale, la génétique végétale, la qualité


“Ces dix dernières années, l’oléiculture est l’une des cultures qui a eu le plus d’importance en matière d’innovations technologiques, et c’est dans cette section que travaille une équipe composée de plusieurs ingénieurs, techniciens et spécialistes de laboratoires” des produits, les thèmes de postrécolte, gestion des exploitations, cultures extensives... Quelles sont les activités réalisées dans la section des cultures ligneuses ? La section des cultures ligneuses se charge des activités liées à la fruiticulture, l’oléiculture et la viticulture et l’œnologie. Ces dix dernières années, l’oléiculture est l’une des cultures qui a eu le plus d’importance en matière d’innovations technologiques et c’est dans cette section que travaille une équipe composée de plusieurs ingénieurs, techniciens et spécialistes de laboratoire. Depuis le Centre, nous apportons une assistance technique dans le domaine de l’oléiculture à d’autres centres du Département de l’Agriculture et l’Alimentation en Aragon (OCAS), voire même à d’autres organismes du reste de l’état espagnol ou étrangers. Quelles activités principales développez-vous en matière d’oléiculture ? Fondamentalement 4 grandes sections : Matériel Végétal, Design de plantations, Qualité de l’huile et Mécanisation de la culture. Pouvez-vous nous expliquer brièvement les activités qui sont développées dans chacune de ses sections ? Dans la partie du Matériel Végétal, nous comptons sur plusieurs activités : Nous menons à bien un projet avec 5 autres communautés autonomes : Navarre, Valencia, La Rioja, Baléares et Catalogne sur la sélection clonale et sanitaire de la variété aragonaise «Empeltre». Nous disposons déjà d’une présélection de 16 clones, plantés lors de 2 essais dans différentes écologies. Nous travaillons également sur l’étude de patrons d’olivier. Nous

travaillons avec de potentiels porte-greffes afin de connaître l’incidence du patron sur le comportement de la variété, pour l’adapter aux nouveaux systèmes de culture qui s’imposent actuellement et qui demandent des plantes moins vigoureuses. En matière de Design de plantations, nous avons mené à bien différentes activités. À la fin des années 80, nous avons commencé à étudier les plantations de forte densité (plus de 600 plantes/ha.). À partir des années 90, les différents essais ont démontré que l’Arbéquine donnait des productions plus élevées, et ce même avec des densités plus élevées, soit autour de 1200 plantes/ha, en raison notamment de sa faible vigueur et sa productivité élevée. Actuellement, il y a en Aragon plus de 2 500 ha de plantation d’olivier de forte densité. Le début des années 90 a également coïncidé avec le lancement de l’entreprise privée du nouveau modèle appelé oliveraie en système «superintensif» ou en haie. À partir de là, le CTA en collaboration avec le CSIC (Aula DeiZaragoza) et avec une entreprise aragonaise, a démarré un projet de construction d’un prototype de machine autopropulsée, pour récolter l’olive en continu sans avoir à chevaucher les arbres. Nous avons également prospecté, identifié, diffusé et étudié les caractéristiques des huiles des variétés d’olivier cultivées dans la région pré-pyrénéenne d’Aragon. Un projet récent a pour objectif principal d’étudier le comportement agronomique, la qualité de l’huile et l’adaptation à la culture en systèmes de haute densité de 16 sélections peu vigoureuses obtenues à travers des programmes d’amélioration génétique publics et privés. Un autre projet, en coordination avec des centres de recherche de neuf CA, tente d’évaluer le comportement agronomique et la

qualité de l’huile obtenue de 10 variétés principales dans différentes écologies espagnoles. En matière de qualité de l’huile, nous développons un projet, avec la participation d’entreprises privées, sur les effets des différentes stratégies d’arrosage et de nutriments et la qualité de l’huile de la variété d’olivier «Empeltre». Avez-vous déjà obtenu quelques résultats de ces essais ? Nous commençons à obtenir des résultats. Le processus de sélection clonale et sanitaire de l’Empeltre, met en évidence deux clones en raison de leurs caractéristiques agronomiques. Nous sommes certains que, si la climatologie se comporte normalement, nous aurons des résultats déterminant dans les 2 prochaines années. Dans les plantations de forte densité, nous sommes parvenus à la conclusion que dans les types de sols qui ont été implantés en Aragon, la distance minimum de couloir est de 4 mètres, en variant la distance à l’intérieur de la rangée entre 1,5 m et 2 m. En définitive, la hauteur de l’arbre sera d’environ de 3/4 de la largeur du couloir. Dans les plantations très denses, en raison du manque de lumière, la capacité productive tout comme le rendement gras ont souffert de fortes pénalisations. Depuis 4 campagnes, nous faisons un suivi des caractéristiques physicochimiques et sensorielles de l’huile de 6 variétés autochtones, adaptées aux conditions climatiques adverses (froid) qui produisent des huiles différentielles de grande qualité gustative. Les résultats de l’évaluation 10 variétés dans les zones montagneuses (>650 m altitude), nous confirment le bon comportement agronomique et la résistance au froid de la variété autochtone Verdeña et Picudo. Le prototype de machine non chevauchante pour la récolte de l’olive

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en continu en est à la phase de dépôt des marques et des brevets. Que pensez-vous de la sortie sur le marché de nouvelles variétés ? La présence sur le marché d’un matériel végétal (Arbéquine i-18, Arbosana I-43 et Koroneiki I-38), avec un système de protection, d’identification et de certification a impliqué un surplus de confiance pour l’oléiculture. Tout cela a contribué à l’amélioration des matériaux végétaux proposés au secteur, et en même temps, les «royalties» générées ont permis de continuer à financer l’investigation qui aboutit à l’obtention de nouveaux matériaux (comme la Chiquitita) pour le futur. La présence de différentes variétés au comportement agronomique différent et qui produisent des huiles de diverses compositions physicochimiques permettront de diversifier la production et de s’éloigner du danger que représente pour le secteur la culture actuelle, pratiquement monovariétale d’Arbéquine dans les plantations de forte densité. Que pensez-vous des plantations de forte densité après 10 ans d’expérience ? Lorsqu’à la fin des années 80, certaines entreprises aragonaises ont commencé à planter, il y avait de sérieux doutes quant au système de production. Surtout quant on sait qu’au moment de son lancement, les subventions de l’UE aux nouvelles plantations

Plantation d’un champ expérimental à Alcañiz

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“Après 4-5 récoltes, les essais réalisés dans différentes exploitations ont mis l’accent sur les différences entre les variétés. L’Arbéquine s’est avérée être la variété la plus productive, suivie par l’Arbosana puis par la Koroneiki” d’olivier venaient de se terminer. En décembre 2001, les gelées ont touchées en grande mesures de nombreuses plantations d’oliviers, en particulier les arbres jeunes en irrigation. Cet accident climatique a freiné l’expansion de ce système de production, mais la rapidité de la récupération du potentiel productif et l’expérience accumulée pendant ces 12-14 ans, ont permis d’améliorer l’efficience productive, la qualité, et en définitive de mettre à la mode cette nouvelle façon de comprendre l’oléiculture. Lors des essais réalisés dans différentes exploitations, après 4-5 récoltes, les essais réalisés dans différentes exploitations ont mis l’accent sur les différences entre les variétés. L’Arbéquine s’est avérée être la variété la plus productive, suivie par l’Arbosana puis

par la Koroneiki. Nous observons également des différences entre la capacité de former l’arbre, par exemple l’Arbosana est une variété plus difficile à guider et la Koroneiki est une variété beaucoup plus alternante du point de vue productif, mais c’est aussi celle qui a le pourcentage d’huile le plus élevé. Arbosana et Koroneiki sont plus sensibles au froid. Ce type de nouvelles plantations a stimulé l’expérimentation de la part des entreprises, dont les apports ont contribué à améliorer la culture : formation de l’arbre, récolte, taille, arrosage et nutrition, entretien du sol, contrôle des insectes et des maladies. Pour en revenir à la partie du Design des plantations, réalisez-vous d’autres activités ? Parallèlement au processus de développement d’un modèle de machine de récolte en continu d’attaque latérale, qui permette de récolter des variétés qui ne s’adaptent pas à la culture de forte densité et qui sont très intéressante du point de vue de leur qualité, nous essayons différents designs de plantation avec des porte-greffes déterminés, qui dans le futur nous permettrons de déterminer la possibilité de récolter ces variétés en continu. En ce qui concerne la qualité des huiles, quelles activités mettezvous en place ? En ce qui concerne la qualité de l’huile, nous faisons fondamenta-


“Ce système a apporté la possibilité de récolter l’olive en continu de façon mécanique, ce qui implique une réduction très importante des besoins en main d’œuvre et des coûts de production” lement des études de rendements gras et des caractéristiques physicochimiques et sensorielles des huiles qui proviennent de nos essais. Il convient de souligner que les huiles qui proviennent de plantation de forte densité, bien structurées et avec une bonne manipulation, sont des huiles d’aussi bonne qualité, voire meilleure que les huiles traditionnelles de la même zone de culture. La différence réside plutôt dans la manipulation de l’eau d’arrosage et la nutrition. Quelle importance ont les plantations de haute densité dans le développement de l’oléiculture du futur ? Ce système a apporté la possibilité de récolter l’olive en continu de façon mécanique, ce qui implique une réduction très importante des besoins en main d’œuvre et des coûts de production. Cela a encouragé les producteurs à continuer de planter, même sans subvention, car le système par luimême assure la rentabilité. Nous nous trouvons actuellement dans la première phase, et les premières plantations ont déjà 12-14 ans. Au cours de cette phase, nous avons vu que les productions augmentent à mesure que la plantation se développe, pour se stabiliser enfin vers les 8-10 000 Kg/ha. À partir d’un certain âge, nous atteindrons la 2ème phase, pendant laquelle nous devrons envisager des solutions pour rajeunir la plantation. Nous avons réalisés des tests pendant les gelées de 2001, et nous avons ainsi pu observer que la rénovation de la capacité productive des arbres adultes de 8-9 ans, grâce à la rénovation de tout le bois de l’axe, peut tarder 2 ans. La taille

des axes a permis de récupérer en 3-4 ans le potentiel productif de la cime des arbres. Les nouvelles plantations sont aujourd’hui mieux conçues et appliquent de bien meilleures techniques de cultures que les précédentes. Ce fait souligne bien l’évolution positive et l’amélioration de la culture grâce à la bonne interprétation des erreurs que l’on a pu commettre au début. Comment voyez-vous le futur de l’oléiculture intensive et de l’huile ? L’apparition de nouvelles techniques de culture, comme la forte densité ou la culture en Haie a donné lieu dans de nombreux pays à une nouvelle oléiculture qui n’existait pas jusqu’à présent. Depuis une perspective globale, l’évaluation de cette situation peut s’avérer positive, car dans ces nouveaux pays, cela va créer une consommation interne, et la culture de l’huile va s’étendre, il ne s’agira plus seulement de cultiver des oliviers. Il y a un autre aspect lui aussi très important ; ces pays vont augmenter l’offre mondiale d’huile, et pour nous, qui sommes des producteurs d’huile en grande quantité (il ne faut pas oublier que nous sommes des exportateurs d’huile d’olive), pâtirons les conséquences de cette offre. De toute façon, ce nouveau modèle productif a ouvert de nombreuses portes pour donner un souffle nouveau au secteur et surtout pour pouvoir répondre à la demande d’huile de plus en plus grande. La nouvelle oléiculture doit faire face à de nouvelles menaces, comme par exemple la sensibilité de certaines variétés aux agents pathogènes. En principe, lorsque

l’Arbéquine était cultivée sur sol sec, le Verticilium était encore un inconnu. Or aujourd’hui, nous avons des plantations en irrigation localisée avec des arbres touchés par ce pathogène. Nous devons prendre conscience que cette maladies, tout comme d’autres, iront crescendo au fur et à mesure que nous intensifierons la culture, mais le devoir de la science est de travailler pour apporter des solutions à ces problèmes et à ceux qui peuvent surgir. En ce sens, nous pouvons dire que les variétés Empeltre et Frantoio sont tolérantes au Verticilium. Les possibilités de voir augmenter la consommation dans le monde existent réellement. En ce moment, l’image du produit est extraordinaire, mais si nous commettons une erreur et que les milieux de communications associent l’huile avec un quelconque sujet d’insécurité alimentaire, nous pouvons jeter à la poubelle tout le travail réalisé et les expectatives créées. Il ne faut pas oublier que nos concurrents sont des multinationales de l’huile issue de graines très fortes, et qu’ils guettent n’importe quelle opportunité pour dévaloriser notre produit. En ce qui concerne le modèle de production, je suis convaincu que les plantations traditionnelles devront jouer leur propre rôle. En plus de produire un certain type d’huiles différentes, elles auront l’importante mission de préserver le paysage et l’environnement. Cependant, l’oléiculture commerciale se basera sur les plantations de plus forte densité, qui auront pour objectif, à l’instar de n’importe quelle autre culture dans le monde, de produire de la qualité à des prix compétitifs.

“l’oléiculture commerciale se basera sur les plantations de plus forte densité, qui auront pour objectif, à l’instar de n’importe quelle autre culture dans le monde, de produire de la qualité à des prix compétitifs” 27


Secteur

Obtention d’huiles d’olive vierge extra de la meilleure qualité L’agriculture traverse des moments où les prix de vente du produit sont marqués par un marché global, c’est pourquoi l’agriculteur est obligé de penser à des systèmes de production et à des cultures où la marge commerciale ne diminue pas et où bien au contraire, elle augmente dans la mesure de ses possibilités. Olive de la variété Arbosana en système superintensif.

Maximiliano Arteaga, directeur d'Arco Agroalimentaria, s.L.

E

n nous basant sur les exigences d’un modèle global, tant dans le secteur productif que dans celui du consommateur, le marché lui-même oblige les producteurs à mettre tous les moyens à leur portée pour tenter d’obtenir le standard de qualité que demande le client. Les moyens auxquels je fais référence peuvent se résumer en deux points que je développerai ci-dessous. L’un d’eux est le contrôle et la recherche de la qualité dans le champ lui-même, la première chose étant de savoir qu’un fruit qui

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n’est pas de la meilleure qualité ne donnera jamais une huile vierge extra de la meilleure qualité. Le second point est la recherche de la meilleure qualité pendant le processus d’extraction de l’huile, sans oublier que tout ce qui se produit à partir du moment où l’olive tombe de l’arbre est une perte constante de qualité, en plus grande ou plus petite mesure, en fonction des conditions dans lesquelles se réalisent chaque étape du processus d’extraction. Dans tous les cas, il ne faut jamais oublier que les réactions de dégradation de l’huile contenue dans l’olive commencent lorsque l’huile

tombe de l’arbre. Cependant, il est vrai que si l’olive est dans un état optimum et que le processus d’extraction se réalise de forme rapide et efficace, les paramètres physicochimiques et sensoriels considèrent la qualité de l’huile obtenue comme «extra». Une fois que l’on a obtenu cette huile de grande qualité, sa vente devient l’objectif principal, et le producteur doit alors adopter les stratégies commerciales qui s’adaptent le mieux à sa structure, la dimension de son exploitation, sa politique d’entreprise, etc. Pour ce faire, il doit s’entourer du plus grand nombre d’instruments qui lui permettent d’obtenir la plus grande valeur ajoutée de son


produit, ce qui impliquera aussi une plus grande rentabilité. Et pour y parvenir, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à certifier leurs entreprises ou leurs huiles sous les Normes UNE, ISO, etc. Cela implique de pouvoir assumer le contrôle que représente l’implantation d’un système de qualité mais c’est aussi une garantie pour le client, ce qui est utilisé à la fois comme instrument de différenciation par rapport à la concurrence et comme outil de marketing. Les temps où le seul objectif était d’obtenir des huiles peu acides paraissent bien lointains. Aujourd’hui, avec les systèmes de récolte actuels et avec les installations que l’on trouve sur le marché, si l’on part d’un fruit sain, le moins que l’on puisse faire c’est obtenir des huiles peu acides. Mais le problème réside dans le fait qu’on produit de nombreuses huiles vierges extra (conformes à la règlementation) mais leur nombre se réduit si l’on parle d’huiles vierges extra de la meilleure qualité. Je veux dire par là que les huiles qui ont une forte intensité «fruitée», avec la complexité qui lui confère la présence de différents attributs positifs (tomate, amande, vert feuille, vert herbe, etc.) un équilibre en bouche, en définitive, les huiles qui exigent un soin particulier de leur matière première et pendant le processus d’élaboration, et qui sont en fait celles que demandent les marchés, avec des consommateurs qui commencent à exiger des huiles de la meilleure qualité avec des attributs et des caractéristiques qu’il n’auraient jamais eu l’idée de demander il y a quelques années. DÉFINITION DU TERME HUILE D’OLIVE VIERGE Le Bulletin Officiel des Communautés Européennes régule la définition de l’huile d’olive vierge comme suit : «Huiles obtenues du fruit de l’olivier uniquement par des procédés mécaniques ou d’autres procédés physiques, qui n’entraînent pas l’altération de l’huile, et qui n’a subi aucun traitement autre que le lavage, la décantation, la centrifugation ou la filtration». Autrement dit, du pur jus d’olive,

où le processus d’extraction se limite à extraire en évitant, dans la mesure du possible, d’altérer les caractéristiques de l’huile. CLASSEMENT DES HUILES D’OLIVE VIERGE En se référant uniquement et exclusivement au paramètre physicochimique de l’«acidité», voici le classement selon le Bulletin Officiel des Communautés Européennes : 1. Huile d’olive Extra Vierge.- Huile d’olive Vierge dont l’acidité libre, exprimée en acide oléique, est au maximum de 0,8 g pour 100 g, dont les autres caractéristiques sont conformes à celles prévues pour cette catégorie. 2. Huile d’olive Vierge.- Huile d’olive Vierge dont l’acidité libre, exprimée en acide oléique, est au maximum de 2 g pour 100 g, dont les autres caractéristiques sont conformes à celles prévues pour cette catégorie. 3. Huile d’olive Lampante.- Huile d’olive Vierge dont l’acidité libre, exprimée en acide oléique, est supérieure à 2 g pour 100 g, et/ou dont les autres caractéristiques sont conformes à celles prévues pour cette catégorie. Cela implique que les huiles où le fruit n’est pas dans les conditions de meilleure qualité perdraient la catégorie «extra». L’obtention d’huiles peu acides ne devrait pas être difficile si l’on se base sur les systèmes de production et sur les moyens d’élaboration. Ce bon classement chimique doit se compléter par un bon classement sensoriel, et c’est là justement que se produit le plus grand cassetête, car il n’existe pas beaucoup d’huiles qui aient des caractéristiques exceptionnelles du point de vue sensoriel. FACTEURS QUI AFFECTENT LA QUALITÉ DES HUILES Plusieurs facteurs affectent la qualité des huiles. La qualité du

Dégustatrice du panneau analytique, en pleine évaluation d’un échantillon en cabine

“la qualité de l’huile d’olive vierge extrait dépendra de l’état des olives à leur arrivée au moulin, tant du point de vue de la santé végétale que du point de vue de la maturation” produit final dépend du contrôle et des soins qu’on leur prodiguera. L’olive dans le champ C’est le point de départ et en tant que tel, la qualité de l’huile d’olive vierge extrait dépendra de l’état des olives à leur arrivée au moulin, tant du point de vue de la santé végétale que du point de vue de la maturation. Les agents externes qui peuvent avoir une influence sur la santé végétale de la plantation sont hélas très nombreux. La présence d’insectes là où l’on n’a pas respecté correctement le calendrier des traitements, avec une fonction fondamentalement préventive, ou le fait de ne pas suivre le programme de traitements aux moments opportuns peut entraîner la perte de qualité et par conséquent une perte de rentabilité de l’exploitation. Les autres problèmes qui affectent la qualité et sur lesquels nous ne pouvons pas toujours intervenir sont ceux dérivés de

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“Il est donc très important de parvenir à un

Patio couvert la météorologie (gelées, grêle, etc.), où il est seulement possible «a posteriori», de minimiser les dommages. Il est donc très important de déterminer quel est le meilleur moment de maturation. Le processus naturel de l’olive, comme n’importe quel fruit, est de suivre un processus de maturation au cours duquel nous décidons du moment de la récolte. Dans ce processus, il se produit des changements dans l’olive, relatifs à la diminution de la teneur en sucres, l’accumulation de composés aromatiques, le ramollissement des structures, sans oublier le plus visuel de tous et qui joue un rôle important dans la prise de décision ; le changement de couleur de la peau de l’olive (épicarpe). Il est donc très important de parvenir à un compromis entre l’obtention de la plus grande quantité d’huile, la meilleure qualité de l’huile obtenue et que la résistance au détachement soit la plus appropriée possible pour qu’il ne se produise pas de nouveaux dommages sur l’arbre dérivés de la récolte, et qui nuisent à la récolte de l’année suivante. Une fois que le fruit a été récolté, il faut le porter au moulin le plus rapidement possible. Pour ce faire, le transport est très important (surtout si l’olive est très mûre) et ne doit pas être négliger, sous peine de perdre de la qualité. Le transport doit avoir lieu dans des caisses avec des trous, afin de permettre la ventilation des fruits, et de taille moyenne pour éviter de comprimer les olives, et durer le moins longtemps possible. En présence d’un lot qui provient

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compromis entre l’obtention de la plus grande quantité d’huile, la meilleure qualité de l’huile obtenue et que la résistance au détachement soit la plus appropriée possible pour qu’il ne se produise pas de nouveaux dommages sur l’arbre dérivés de la récolte, et qui nuisent à la récolte de l’année suivante” d’olives tombées et ramassées au sol, celui-ci doit être séparé. Gestion d’un Patio Une fois que l’on a reçu l’olive, il faut la classer selon des critères de qualité, de variété, etc. Il convient de souligner que toutes les olives d’un même arbre ne sont pas forcément de la meilleure qualité. Elles peuvent arriver au moulin un lot d’olives gelées, avec des parasites (par exemple la mouche), etc. Ces lots devront être dérivés vers une trémie différente pour être broyés séparément et après l’élaboration de l’huile, il faudra évaluer la qualité réelle de celle-ci au moyen d’une analyse sensorielle et physicochimique. Le patio doit disposer de plusieurs trémies, afin de classer les olives par qualités. Avant le stockage dans les trémies, il faut passer l’olive à travers un système de nettoyage (bac de lavage, rinçage, égouttage) pour éviter l’entrée de corps végétaux étrangers (feuilles, tiges, etc.) ou non végétaux (pierres, poussière, petites pièces de machine, etc.) qui risquent de nuire à la qualité (voire même contaminer le produit), ou endommager la machine. Broyage Une fois que l’olive est saine et propre, elle est conduite vers le moulin, qui est la première étape de l’obtention d’une pâte d’olive qui permet d’extraire de l’huile. À l’intérieur de l’olive, l’huile est stockée dans le mésocarpe à l’intérieur des vacuoles des cellules sous formes de petites gouttes. Le premier pas (broyage) a pour

but de casser les structures où est contenu l’huile pour faciliter sa sortie lors du processus de malaxage. Ce processus de broyage se réalise au moyen de moulin à marteaux, à cylindre ou à disques. Il faut régler la granulométrie en fonction du type d’olive et du stade de maturation. Un broyage rapide et violent ne garantit pas la rupture complète et correcte des cellules, et il risque de se former des émulsions (structures stables qui rendent difficile l’extraction de l’huile), ainsi qu’une surchauffe de la pâte, ce qui implique la perte des arômes (qualité organoleptique) et l’apport d’énergie au système, et nuit au commencement des réactions de dégradation (qualité chimique). En résumé, les aspects dont il faut tenir compte lors du broyage sont les suivants : - Niveau de broyage. Il indique la taille moyenne avec lequel le tamis traverse les fractions les plus dures. Ce niveau de broyage peut être modifié en changeant les tamis. - Contact avec l’air. Il faudra le limiter au maximum, car ce contact implique le début des réactions d’oxydation. - Impuretés. Il faut éviter l’incorporation de corps étrangers qui affectent la qualité de l’huile. L’incorporation de traces métalliques affecte les réactions d’oxydation en agissant comme catalyseurs. - Vitesse. Les grandes vitesses augmentent la température de la pâte au détriment de la qualité.


Malaxage Cette opération consiste à mélanger la pâte de forme constante et lente. Il s’agit en effet d’obtenir l’union des gouttelettes extraites des vacuoles des cellules, pour former des gouttelettes plus grosse et faciliter ainsi l’extraction de la pâte. Les malaxeuses, à l’instar des autres machines qui sont en contact avec l’huile, sont fabriquées en acier inoxydable, afin d’éviter l’incorporation de métaux qui puissent agir comme catalyseurs. Les malaxeuses disposent d’un système de réchauffage pour faciliter la préparation de la pâte. Pour que le processus de malaxage n’implique pas une diminution importante de la qualité, il faut tenir compte des trois aspects suivants : - La température. Il est fondamental de ne pas dépasser les 30 ºC, si l’on souhaite extraire une huile d’excellente qualité. Une température plus élevée favorise l’extraction de l’huile dans le décanteur, mais le fait d’ «épuiser» ainsi la pâte se fait au détriment de la qualité chimique et organoleptique de l’huile. Comme dans le cas des métaux, la température agit ici aussi comme catalyseur des réactions de dégradation. En ce qui concerne la perte de la qualité organoleptique, l’augmentation de la température joue un rôle déterminant sur la diminution de l’intensité du «fruité» et dans la perte de composés volatiles. Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, la plus grande valeur de l’huile vierge extra réside dans sa qualité organoleptique, puisque sa qualité chimique, comme nous l’avons déjà dit, est un

fait obligatoire. Dans les cas extrêmes d’augmentations de la température, un défaut sensoriel apparaîtrait («brûle»). Ceci est un fait très grave, car notre huile potentiellement vierge extra deviendrait une huile avec un défaut, et en fonction de son intensité, notre huile serait reléguée à une catégorie inférieure, à « vierge », voire même à « lampante ». - Vitesse des pales. Des vitesses trop fortes lors du malaxage de la pâte peuvent provoquer l’apparition d’émulsions qui produiraient des structures stables qui rendraient ensuite difficile l’extraction de l’huile. - Temps de centrifugation. Le temps de centrifugation dépend des caractéristiques de la pâte, mais avoisine généralement les 60 minutes. Des temps de centrifugation prolongés provoqueraient une plus longue aération de la pâte (oxydation) ainsi qu’une perte importante des arômes. Séparation solide-liquide Les systèmes modernes d’extraction en continu utilisent la force centrifuge pour extraire l’huile contenue dans la pâte. Ils se basent en effet sur le principe physique de l’application de la force centrifuge où les composants de la pâte de différentes densités, sont eux aussi soumis à différentes forces, ce qui les oblige à occuper différents anneaux à l’intérieur du décanteur (décanteur horizontal à force centrifuge).

trémie de stockage située dans la cour, et l’huile passerait à l’étape suivante. La température de l’eau de décantation ne doit pas être excessive, pour éviter une perte de qualité. Ces derniers temps, certains producteurs envoient directement l’huile aux cuves de stockage, après leur passage dans les «épureuses/décanteurs». Le but étant d’éviter le passage dans la centrifugeuse verticale, pour passer outre le «lavage» des composants bénéfiques de l’huile (entre autre les polyphénols). Les «épureuses/décanteurs» sont une batterie de cuves de petite dimension reliées entre elles. L’huile passe ainsi de l’une à l’autre, en y laissant à chaque fois au fond, gravitation oblige, les particules solides qu’elle contient qui, d’une autre façon seraient éliminés dans la centrifugeuse verticale. Séparation liquide-liquide Comme nous l’avons vu précédemment, une fois que l’huile sort du décanteur, elle entre dans

C’est ainsi que se produit la séparation des phases, qui dans la plupart des moulins, seraient au nombre de deux, huile et les grignons. Les grignons sont convoyés hors de l’usine jusqu’à une

“Les malaxeuses, à l’instar des autres machines qui sont en contact avec l’huile, sont fabriquées en acier inoxydable, afin d’éviter l’incorporation de métaux qui puissent agir comme catalyseurs” Malaxeuse et ses pales

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“Depuis 1995, toute industrie alimentaire doit implanter un système APPCC qui garantisse la salubrité des aliments afin de préserver la sécurité alimentaire” Decanter

la centrifugeuse verticale. Son fonctionnement se base sur le même principe que le décanteur. Il faut alors ajouter de l’eau à l’huile qui vient du décanteur de façon à former à nouveau des anneaux de séparation afin que l’huile perde les solides en suspension. Comme ici la différence de densités entre les composants est plus faible que dans l’étape précédente, pour former les anneaux nous devrons apporter une force centrifuge plus importante au système. Or comme le raton de rotation (en fonction du diamètre) ne peut être augmenté, pour des raisons de fabrication, nous augmenterons le nombre de tours par minutes. Comme nous l’avons vu dans les étapes précédentes, la température de l’eau apportée doit être la plus basse possible dans la limite des réquisits du processus. Stockage Une fois que l’on a obtenu ce jus authentique, il faut le conserver dans les meilleures conditions jusqu’à sa mise en bouteille ou sa vente en vrac. Pour ce faire, il est stocké à l’intérieur de cuves en acier inoxydable, dans des caves isolées. La cave doit remplir les conditions fondamentales suivantes : - Être isolée, et donc protégée des variations externes de température et des odeurs. - Disposer d’un système de contrôle de la température qui permet de la maintenir entre 18 et 20º C. Les cuves doivent remplir les con-

ditions suivantes : - Être fabriquées avec des matériaux inertes (acier inoxydable, fibre, etc.) qui ne produisent aucune odeur, saveur ou agent susceptibles de favoriser les réactions de dégradation. - Avoir un volume adapté aux lots homogènes que nous allons obtenir. - Avoir une forme qui permet de les nettoyer facilement. On utilise normalement un fond conique. Dans la plupart des cas, l’huile est stockée quelques jours, de façon provisoire dans une cuve pour qu’elle décante par gravité la plupart des solides et la matière organique encore présents. Une fois décantée l’huile « épurée » est transvasée dans une autre cuve. Le transvasement et les purges des cuves sont des opérations importantes, qui méritent toute notre attention afin d’éviter les défauts organoleptiques ou les «lies». IMPLANTATION DE SYSTÈMES DE SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET QUALITÉ Implantation de systèmes APPCC (Analyse des dangers et maîtrise des points critiques) Selon le Real Decreto 2207/95 du 28 décembre, relatif aux normes d’hygiène des produits alimentaires, l’article 3, section 2, établit que les entreprises du secteur alimentaire doivent réaliser des activités d’autocontrôle, basées sur les principes d’analyse des dangers et des points de contrôle critiques (APPCC). Autrement dit, depuis 1995, toute industrie alimentaire doit implanter un sys-

tème APPCC qui garantisse la salubrité des aliments afin de préserver la sécurité alimentaire. Par conséquent, en tant qu’industrie alimentaire, le moulin doit lui aussi disposer d’un système avec ces caractéristiques. L’importance de ce système réside dans son caractère préventif. Avec ce système spécifique, nous identifions et supervisons certains risques biologiques, chimiques et physiques, qui peuvent nuire à la sécurité des produits alimentaires. Voici donc les bénéfices dérivés de l’application de ce système : Objectivité dans l’obtention de la qualité : l’huile d’olive vierge est un produit de grande qualité commerciale, dont les caractéristiques sensorielles ne peuvent être comprises si elle n’est pas écologique et saine. Prévient les problèmes sanitaires : Cela évite qu’un consommateur soit malade après avoir consommé notre huile. Sans parler du coût quasiment irréversible que cela représente pour un moulin avoir causé une intoxication alimentaire. Cela augmente la confiance en la sécurité des produits : cette méthodologie implique plus de tranquillité pour le consommateur. La sécurité de savoir que l’huile que nous consommons est bonne pour l’alimentation et pour la santé. Cela représente un point de vue commun Épureuses-décanteursn en matière de sécurité : La méthodologie de ce système

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“l’un des réquisits de la Norme UNE 34605 relatifs au processus d’élaboration, consiste à justifier que la personne chargée des installations ait des connaissances en matière d’analyse sensorielle de l’huile” Aclaradores-decantadores

est conçue pour contrôler tous les possibles dangers, et ne rien laisser au hasard, c’est pourquoi elle est si efficace. Elle fournie des documents qui prouvent que les processus en matière de sécurité sont contrôlés. Elle peut être utile pour démontrer l’application des spécifications, des codes de pratiques et/ou de la législation, mais aide aussi à faire un suivi (traçabilité) en cas d’intoxication alimentaire. Voici les étapes à suivre pour réaliser un système APPCC (Analyse des dangers et maîtrise des points critiques) : 1. Analyser les risques 2. Identifier les points de contrôle critiques (PCC) 3. Établir les mesures préventives avec les limites critiques pour chaque point de contrôle. 4. Établir des procédures pour superviser les points de contrôle critiques 5. Établir quels sont les actions correctives qu’il faut réaliser lorsque la supervision indique que les limites critiques n’ont pas été atteintes

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6. Établir des procédures pour s’assurer que le système fonctionne correctement 7. Établir un registre continu efficace pour documenter le système APPCC Certification sous les normes UNE 34.000 Les producteurs sont de plus en plus nombreux à envisager la possibilité d’inclure le processus d’élaboration dans un système de qualité qui audite chaque pas réalisés, les analyses (physicochimique et sensorielle), la traçabilité, la formation, etc., et en définitive tout le processus et le personnel qui s’en charge. Cela oblige à y consacrer des ressources humaines et techniques, mais offre en revanche la garantie de travailler au sein d’un système de qualité, de se différencier au de la concurrence grâce à une certification de qualité, et un outil de marketing vis-à-vis du client. Les normes spécifiques pour l’huile d’olive vierge qui permettent à un producteur de certifier sa propre huile sont les Normes UNE 34601, 34605 et 34606. Voici les réquisits qu’il faut appliquer pour chacune d’elles : Norme UNE 34601. Huile d’olive vierge extra. Spécifications du produit. Elle établit les caractéristiques physiques et

chimiques et organoleptiques. Norme UNE 34605. Huile d’olive vierge extra. Processus d’élaboration dans un moulin. Réquisits : elle comprend des réquisits relatifs au processus d’élaboration dans un moulin (réception, nettoyage et lavage de l’olive, broyage, centrifugation, extraction, stockage), installations et appareils, personnel, traçabilité, contrôle de processus et produit. Norme UNE 34606. Huile d’olive vierge extra. Conditionné. Réquisits : elle incorpore des réquisits relatifs au processus de conditionnement (réception, stockage, filtrage, préparation de l’ensemble à conditionné, remplissage), étiquetage, installations et appareils, personnel, autocontrôle et traçabilité. À titre d’exemple, l’un des réquisits de la Norme UNE 34605 relatifs au processus d’élaboration, consiste à justifier que la personne chargée des installations ait des connaissances en matière d’analyse sensorielle de l’huile. LA QUALITÉ ORGANOLEPTIQUE DES HUILES D’OLIVE VIERGE EXTRA Il convient de fixer un point de départ dans la différenciation de ce que nous appelons évaluation


analytique et évaluation commerciale. La législation en vigueur et d’application obligatoire est établie dans le Règlement (CE) 2568/91 et sa modification postérieure, Règlement (CE) 796/2002. Du point de vue analytique, le classement serait donc le suivant : - Huile d’olive vierge extra. Moyenne d’intensité du «fruité» supérieure à zéro et moyenne d’intensité de défaut égale à zéro. - Huile d’olive vierge. Moyenne d’intensité du « fruité » supérieure à zéro et moyenne d’intensité de défaut inférieure ou égale à 2,5. - Huile d’olive vierge lampante. Moyenne d’intensité de défaut supérieure à 2,5. En définitive, et si l’on s’en tient au Règlement, il s’agit de n’importe quelle huile d’olive vierge qui soit fruitée (indépendamment de son intensité) et qui n’ait pas de défaut en vierge «extra». Si l’on observe le marché, on peut voir qu’il existe un grand pourcentage d’huiles extraites qui remplissent cette condition, mais cela n’est pas suffisant pour parler d’huiles de la meilleure qualité. D’autre part, et en faisant référence à l’évaluation ou à la

valeur commerciale des huiles, nous trouvons des huiles qui possèdent des caractéristiques organoleptiques qui s’accordent aux goûts du consommateur, c’est-à-dire que leur qualité commerciale est bonne même si techniquement ce ne sont pas les huiles qui ont les attributs positifs les plus intenses. Il existe une lutte constante pour l’acceptation des attributs positifs «amer» et «piquant». Lorsque l’intensité de ces attributs est élevée, les huiles sont refusées par une grande majorité du consommateur moyen. Et c’est ici qu’entre en jeu l’assemblage ou le coupage entre les différents lots qui se caractérisent par différents états de maturation, variétés, etc., pour obtenir un profil sensoriel le plus fruité possible, dont la complexité permette au consommateur de différencier les nuances (verte, mûre, herbe, tomate, etc.) qu’il apprécie.

Caisses pour le transport des olives

Et c’est justement sur cela que les qui veulent se placer en tête du marché des huiles de la meilleure qualité se mettent à «plancher», et où un cabinet de conseil interne (si possible) ou externe s’avère indispensable. Ave ce «know-how», elle intervient du champ à l’élaboration, pour obtenir des huiles de la meilleure qualité, qui s’adaptent aux gouts du consommateur.

“Il existe une lutte constante pour l’acceptation des attributs positifs amer et piquant” Arco Agroalimentaria, s.l.

I

l s’agit d’un cabinet conseil spécialisé dans les conseils techniques aux entreprises du secteur oléicole. Bien qu’il se trouve dans le centre de l’Espagne, ses lignes de travail se développent aussi bien sur le territoire national, qu’en Italie ou en Amérique. En définitive, Arco Agroalimentaria propose ses services dans tous les endroits où il existe des entreprises qui souhaitent se différencier des autres à travers le concept de «qualité» comme objectif principal. Ce service de conseils proposé aux clients va de la sélection de lots d’olives dans le champ selon les différents états de maturation, du contrôle de la qualité en usine, jusqu’à la gestion de la cave, en élaborant des coupages qui peuvent être destinés à la fois au marché du conditionnement sous les différents formats du client, et à la participation aux concours et guides spécialisés. Du point de vue de la qualité et de la certification, Arco Agroalimentaria S.L. implante des systèmes APPCC (Analyse des dangers et points de contrôle critiques), et offre ses conseils pour l’obtention de la certification sous les normes UNE 34601, 34605 et 34606 (spécifiques pour l’huile d’olive vierge extra). Elle est aussi propriétaire d’un domaine d’oliviers en système superintensif, ce qui lui permet d’offrir un service intégral.

Fruit sain de la variété Cornicabra en système intensif

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Huiles Cantore di Castelforte Producteur: Aziende Agricole Cantore di Castelforte Zone de production: Manduria (Taranto, Italie). Oliviers qui ont plus d’un siècle dans des plantations superintensives d’Arbéquine (54 ha) et d’Arbosana (16 ha) très modernes. Variétés: Ogliarola, Coratina, Cellina, Arbosana et Arbéquine. Élaboration: Broyage et extraction à froid des olives récoltés chaque jour de façon traditionnelle ou avec la vendangeuse. Caractéristiques: Huile intense, persistante, élégante et avec sa propre harmonie issue du coupage des variétés qui la composent. Données du producteur: Aziende Agricole Cantore di Castelforte Viale Piceno, 12 Manduria (Ta) Puglia-Italia Tel. +39 099 973 53 73 www.cantoredicastelforte.it

HACIENDA

Ortigosa

Producteur: Trujal Hacienda Ortigosa

Zone de Production: 220 hectares dans les environs d’Autol (La Rioja) avec plus de 350 000 oliviers en système superintensif. Variété: Arbéquine Récolte: Entièrement mécanisée, grâce aux 13 vendangeuses dont dispose actuellement le groupe Ortigosa. Caractéristiques: Une huile pour les passionnés de saveurs exotiques et sensorielles. Elle a une saveur d’amande, très douce et agréable, qui n’est ni amère ni piquante en bouche. Son arome rappelle les fruits des bois et les fruits du verger. Prix: «Médaille d’OR» à la Foire Gourmet de Paris 2008. DONNÉES DU PRODUCTEUR: Hacienda Ortigosa S.L. Fuente Los Pozos, s/n 31230 Viana · Navarra Tel.: +34 948 646 550 · Fax: +34 948 646 551 www.haciendaortigosa.com

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Agromillora dans le monde North American Plants Agromillora Iberia Nurstech

Agromillora Maroc

Agromillora Mediterraneé

Agromillora Produçao Agromillora Sur

Agromillora Andina Agromillora Australia

Agromillora Iberia, S.L. Nous inaugurons cette nouvelle section du magazine OLINT pour présenter à nos lecteurs les cadres d’intervention des différentes entreprises qui composent le Groupe Agromillora. Nous consacrons ce premier espace à vous raconter les origines et la situation actuelle de la toute récente Agromillora Iberia, S.L.

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A

gromillora Catalana, S.A. fut créée en 1986, à Subirats (Barcelone), en basant son activité principale dans la production de patrons d’arbres fruitiers du genre Prunus (abricotier, amandier, cerisier, prunier, pêcher) à travers des techniques de propagation in vitro. À partir de 1994, l’entreprise incorpore l’olivier à son portefeuille de produits. En 1988, elle a commencé à exporter vers l’étranger, puis à partir de 1996, elle s’est lancée dans un projet d’internationalisation, en créant des filiales au Chili, au Brésil, aux États-Unis (Californie et Oregon) et en Australie. C’était une trajectoire presque obligatoire, puisqu’elle voulait être présente surs les marchés vers lesquels il était très difficile d’exporter, en raison des facteurs logistiques (coûts de transport élevés) ou législatifs (règlementation très stricte pour les importations végétales). En 2005, elle se lance dans une deuxième étape d’internationalisation, en créant de nouvelles filiales en Tunisie, au Maroc et elle prévoit même de s’établir en Grèce, en Turquie et en Arabie Saoudite.

En 2008, Agromillora s’est constituée comme multinationale, en créant la filiale en Espagne Agromillora Iberia, S.L. comme entreprise de production pépiniériste consacrée à l’approvisionnement des principaux marchés de la péninsule ibérique, de France, Italie, Grèce, Allemagne, République Tchèque, etc. AGROMILLORA IBERIA, S.L. Agromillora Iberia se trouve à en Subirats (Barcelone), où elle possède deux centres de production, plus un centre de R&D à Monistrol d’Anoia. Ces installations sont équipées d’un laboratoire des plus modernes, pour la production de porte-greffes pour le système de propagation in vitro, et d’un laboratoire de contrôle de qualité totalement équipé pour pouvoir réaliser les analyses et les contrôles des différents végétaux pour les méthodes biochimiques et moléculaires (hybridations, ELISA). Elle dispose en outre d’une surface de 100 000 m2 de serres pour l’acclimatation et la croissance des plantes, et des appareils automatisés, dotés des machines et de la technologie les plus modernes, de plusieurs réservoirs «insect-


proof», pour la conservation du matériel initial et du matériel de base, qui se trouvent dans la propriété de Monistrol (2 500 m2) et de 10 Ha de champs de la plante mère et d’expérimentation. Parmi les 230 employés qui travaillent au sein de l’entreprise, plus de 20 sont des techniciens diplômés dans le secteur de l’agronomie et de la biologie. Produits et marchés Le concept de commerce d’Agromillora vise à produire, à grande échelle et avec des technologies modernes, une vaste gamme de plantes qui seront commercialisées dans le monde entier. De nos jours, Agromillora Iberia, S.L. produit et commercialise des oliviers (plantes d’olivier OLINT®), des porte-greffes et des plantes micro-greffées d’arbres fruitiers du genre Prunus (MICROgraft PLANTS®), d’autres arbres fruitiers (agrumes, myrtilles, kiwi), et des arbres forestiers (noyer, cerisier). Elle commercialise également des plans de vigne, en tant que distributeur en Espagne de la marque italienne VCR. En 2007, nous avons commercialisé 21 millions de plantes ; la production de plante d’olivier a représenté 46% de la facturation, la branche des arbres fruitiers a représenté un 30% et la commercialisation de la vigne a représenté 20%. Les arbres d’agrumes et forestiers sont des produits récents, mais il est prévu qu’ils augmentent au cours des prochaines années. Activité de R&D En l’an 2000 Agromillora a créé son propre Centre de R&D à Monistrol d’Anoia, pour lancer et accélérer

Domaine « Can Bosch» à Subirats

ses programmes d’amélioration génétique et de sélection de patrons de fruits à noyau, variétés de pêche et nectarine et variétés d’oliviers. Cela fait plus de 10 ans qu’Agromillora destine ses investissements de R&D en vue d’obtenir et de diffuser son propre matériel génétique. Actuellement, l’entreprise exerce son activité de R&D dans 6 secteurs:

Domaine «El Rebato» à Subirats

• Amélioration génétique et sélection de variétés d’oliviers • Sélection clonale de variétés de vigne • Amélioration génétique et sélection de porte-greffes de Prunus • Amélioration génétique et sélection de porte-greffes d’agrumes • Sélection in vitro des espèces forestières • Développement de protocoles de micro-propagation de nouvelles espèces pour les énergies renouvelables (Pawlonia, Jatropha) En matière d’olivier, le projet se trouve en pleine phase d’évaluation

Centre R&D, Monistrol d’Anoia

Plante d’olivier OLINT®

Laboratoire de culture in vitro

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de 20 éventuelles nouvelles variétés pour la culture en système superintensif. Grâce aux efforts et au travail fourni en matière de porte-greffes et variétés en 2006, nous avons déposé les nouvelles variétés «Subirana» et «Talaia» et les porte-greffes «Rootpac ®-70» et «Rootpac®-90», et en 2007 le porte-greffes «Rootpac®40». Le projet d’amélioration des porte-greffes des agrumes a démarré en 2006, et il est actuellement en phase d’évaluation de matériels et d’établissement des champs expérimentaux.

Plante micro-greffée de pêcher MICROgraft PLANTS®

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La stratégie de R&D se base sur l’établissement de plusieurs accords avec des Universités, des centres de recherche publics et privés, notamment pendant la phase d’évaluation, tandis que la sélection du matériel génétique se réalise au sein de notre propre Centre de R&D. Agromillora possède un vaste réseau de collaborateurs ; pendant la période 2006-2007 elle a signé des accords avec 70 organismes de différents pays : France, Chili,

Suisse, Italie, Hollande, Allemagne, États-Unis, République Tchèque, Australie, Royaume-Uni, Afrique du Sud et Russie. Ce schéma de gestion des ressources de R&D permet d’être plus efficients dans les projets, dont la plupart sont de longue durée, et s’avèrent bénéfiques pour toutes les parties impliquées.

Plantes de vigne VCR


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Actualités www.olint.com Journées Techniques d’Oléiculture Élaiotechnie OLINT à Albacete et Navarre

C

omme preuve de l’engagement qu’AGROMILLORA a pris vis-à-vis e ses clients de plants d’olivier, elle a présenté les Journées Techniques de l’Oléiculture et l’Élaiotechnie OLINT. Le cabinet de consultants ARCO AGROALIMENTARIA, S.L., spécialisé en Huile d’olive fut chargé de l’organisation, tandis que Maximiliano Arteaga, une référence dans le secteur oléicole pour son travail comme conseiller et Chef de panneaux de Dégustation au MAPA a dispensé la formation. La première journée de formation a eut lieu le 9 octobre dernier à Albacete et a porté sur l’élaboration et la dégustation d’huiles d’olive vierge extra issues de la culture en haie. La journée s’est déroulée à la Finca Rambla Los Molinos, propriété de la famille Zapata, dans la commune de Pozohondo (Albacete). AGROMILLORA et Rambla Los Molinos furent les organisateurs de cette journée à laquelle ont participé les propriétaires et les techniciens de projets réalisés avec des plantes OLINT à Albacete et Murcie. Cette rencontre avait pour objectif de transmettre aux producteurs d’olives de la variété Arbéquine Sélection Agromillora, les différentes possibilités dont ils disposent pour commercialiser leur production et quels sont les aspects fondamentaux pour obtenir des huiles de la meilleure qualité. Le 29 octobre, ce fut au tour des clients OLINT de Navarre de participer à la seconde journée de formation, qui s’est centrée sur le concept de qualité d’une huile vierge extra. Après avoir énuméré les étapes précises et les points critiques dont il faut tenir compte pour l’élaboration d’une huile vierge extra, une dégustation a permis de connaître les éléments à évaluer. La journée s’est déroulée dans un cadre incomparable : la salle des dégustations de Bodegas Nekeas. Ses vins, son paysage unique et incomparable et l’amabilité de tous les membres du domaine furent la cerise sur le gâteau d’une journée inoubliable, que nous continuerons à célébrer dans les années à venir et qui nous l’espérons continuera à répondre aux questions que peuvent se poser les clients OLINT.

Agromillora participe à la Ière Foire de l’Olive et de l’Huile en Grèce

D

u 23 au 25 mai à Athènes, a eut lieu la première foire de l’Olive et de l’Huile en Grèce. Le secteur a montré un grand intérêt et a la foire ont assisté des élaborateurs, des producteurs, différentes maisons de matériel pour moulins, mais aussi Agromillora représenté par Geolivo. Les visiteurs furent nombreux et presque tous ont fait une halte dans le stand pour en savoir plus sur le système superintensif. Il ne faut pas oublier que la Grèce est le plus grand consommateur d’huile par personne et par an, mais aussi l’un des plus grands producteurs mondiaux. La variété vedette est la Koroneiki, mais l’Arbéquine et l’Arbosana éveille déjà un grand intérêt. Nous espérons que la foire continue à être un succès les années suivantes.

Participation d’Agromillora aux IIIe Journées de l’Oliveraie et de l’Huile d’olive organisées par ALCUZA à Madrid Le 11 novembre dernier a eut lieu à l’hôtel Hesperia de Madrid, les IIIe Journées de l’Oliveraie et de l’Huile d’olive organisées par ALCUZA. Sous le titre générique «Le marché espagnol de l’huile d’olive : Nouvelles formes de vente, nouvelles formes de production», la journée a compté sur la participation de conférenciers réputés et d’experts du secteur professionnel, coopératif, technique et institutionnel du secteur de l’olive. La journée a traité des stratégies et des défis du marché espagnol de consommation d’huile d’olive, ainsi que les nouveaux modèles de production de l’olive en haie et/ou en système superintensif.

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Après les discours du Président du Groupe SOS, Jesús Salazar, et du propriétaire de la cave et membre de Grandes Pagos del Olivar, Carlos Falcó, un première table ronde a abordé les défis et les stratégies du marché intérieur de l’huile d’olive, avec d’importants représentants de l’Association Industrielle des Conditionneurs (Asociación de Industriales Envasadores – ANIERAC), du Groupe Hojiblanca et du Comité d’Agriculture Écologique d’Andalousie. Une seconde table ronde a abordé le futur de l’oliveraie sous le nouveau système superintensif, aussi bien en Espagne que sur les nouveaux marchés de production, ainsi que le futur du

modèle de l’oliveraie traditionnel actuel qui lui fait face. Cette table ronde a réunit Jordi Mateu, Directeur d’Agromillora Iberia, ainsi que les représentant de l’entreprise Todolivo, UPA-Andalucía, Hacienda Iber et l’Appellation d’Origine Baena.


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