Projet de fin d'études "HAM"

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Projet de fin d'études

HAM

Habitat Abordable Manufacturé Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland

Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon Architecture Ambiances et Cultures Constructives - juin 2015


Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon

Architecture Ambiances et Cultures Constructives

Projet de fin d'études - juin 2015

-

HAM

-

Habitat Abordable Manufacturé

-

Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland

Membres du jury : Directeur d'études : Olivier Balaÿ, architecte DPLG, docteur en urbanisme IUGrenoble, HDR UPMF, Prof. ENSAL Enseignants de la thématique de master : Amilcar Dos Santos, architecte DPLG, diplôme HQE, MAA ENSAL – Vincent Dubreuil, économiste – Karine Lapray, ingénieur environnement INSA Lyon, directrice TRIBU Lyon, MAA ENSAL – Samuel Tochon, ingénieur acousticien (CNAM), Dip. en génie climatique et énergétique, associé LASA Enseignant d'une autre thématique de master : Christian Marcot, architecte DPLG, urbaniste IULyon, DEA philosophie, MA ENSAL Enseignants d'une autre école : Grégoire Chelkoff, architecte DPLG, docteur en urbanisme IUGrenoble, HDR UPMF, Prof. – Philippe Liveneau, architecte DPLG, docteur (CRESSON), MA ENSAG Personnalités extérieures : Sylvie Josse, géographe et urbaniste, directrice adjointe de la SPL Lyon Confluence – Alain Vargas, architecte associé Tectoniques Architectes & Ingénieurs


Equipe pédagogique ensa grenoble, ensa lyon

Equipe pédagogique Grenoble :

ENSA

Equipe Lyon :

pédagogique

ENSA

Master A&CC (Architecture et Cultures Constructives)

Master AA&CC (Architecture Ambiances et Cultures Constructives)

Enseignant porteur : Nicolas Dubus (Architecte, Ma. TPCAU)

Enseignants porteurs : Olivier Balaÿ (Architecte, Prof. TPCAU, HDR), Rémy Mouterde (Ingénieur, Ma STA, Docteur en Mécanique des structures)

Anne-Monique Bardagot (Ethnologue, Ma. SHS), Bruno Georges (Ingénieur énergie), Jean-Christophe Grosso (Architecte, Mécanique des Structures, Ma. STA), Hubert Guillaud (Architecte, Ma STA, HDR), Karine Lapray (Ingénieur éco-conception), PaulEmmanuel Loiret (Architecte), Patricia Meehan (Architecte), Guillaume Pradelle (Architecte), Stéphane Sadoux (Urbaniste, Ma. SHS).

Amilcar Dos Santos (Architecte), Guillaume Lafont (Programmation),Vincent Dubreuil (Economiste), Karine Lapray (Ingénieur, Approche environnementale), Samuel Tochon (Acousticien).

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Remerciements

Nous souhaitons d’abord remercier l’équipe pédagogique du master AA&CC qui nous a accompagnés pendant ce projet de fin d’études. Merci à Olivier Balaÿ, Karine Lapray, Guillaume Lafont, Amilcar Dos Santos, Vincent Dubreuil, Samuel Tochon, Nicolas Dubus, Rémy Mouterde, Marc Gaude, JeanChristophe Grosso et Romain Perrot-Minot pour avoir partagé avec nous leur vision et leurs connaissances. Nous voulons également remercier Sylvie Josse pour nous avoir introduits aux enjeux du projet de Confluence et pour son intérêt pour nos idées. Merci à Boris Martinez de nous avoir ouvert les portes du centre de tri Serdex et répondu avec attention à nos questions. Nous remercions les élèves ingénieurs de l’Ecole Centrale de Lyon pour avoir fait un bout de chemin avec nous : Diego Armijos, Michel D’Harcourt et Guillaume Menegaldo. Merci à nos camarades du DEM pour leurs conseils, leur humour et leur bonne humeur communicative. Nous tenons à remercier nos familles et nos amis qui ont su nous encourager pendant ces cinq années d’études, et tout spécialement Dominique, Béatrice, Sabine, Cyrille, Violaine, Nicolas, Marie-Odile, Jacques, Fatma, Nabil, Hichem, Odile, Marc et Thomas. Enfin merci à l’ensemble du corps enseignant de l’ENSA Lyon et de l’ENAU Tunis pour avoir contribué à forger notre posture d’architectes en devenir, en particulier Marc Baraness, Amas Triki, Malek Jrad, Samir Makhlouf et Manel Jmal .

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Résumé

Français

Anglais

H pour un Habitat durable dans la ZAC2 de

H stands for a sustainable Housing in

Confluence, en construction à la pointe de la presqu’île de Lyon.

Confluence, the southern tip of Lyon’s peninsula.

A pour des logements Abordables. Partant

A stands for Affordable dwellings. The project

du risque de gentrification sur le quartier voisin de Sainte Blandine et d’une offre de prix trop élevée pour les ménages intermédiaires, le projet interroge l’enjeu d’un habitat économique.

M pour des immeubles doublement Manu-

facturés. Une usine de quartier est réinvestie pour accueillir l’assemblage des modules servant à la construction, alors que les habitants participent à l’aménagement de leur futur domicile.

HAM, Habitat Abordable Manufacturé en écho aux HBM et HLM, pour un projet d’architecture qui se veut aussi manifeste d’une ville accessible économiquement à tous

discusses the economic issues of housing, in response to the danger of the surroundings gentrification and prices too high for the middle class.

M stands for Manufactured buildings. A local

factory is reinvested to assemble construction modules, while the inhabitants get involved in the layout of their future home.

HAM, Manufactured and Affordable Housing

in English, is a reference to the French HBM and HLM, the initials of our historical social housing. The architectural design claims to be a manifesto of a city where everyone can afford to live.

Arabe ‫العربية‬ ‫ املصمم من قبل‬ZAC2 ‫ وبالتحديد يف‬Lyon ‫يتمثل املرشوع يف إسكان مستدام وسط مدين‬ HERZOG & DEMEURON ‫املهندسني‬ ‫ هو مرشوع تجديد معامري ملنطقة صناعية قدمية قد يجد متساكنيها صعوبة‬Lyon, Confluence ‫ مام قد يؤدي اىل الرضر‬,‫يف مواصلة العيش فيها نرضا لالرتفاع املتواصل لالسعار السكن بها‬ ‫بالتنوع االجتامعي يف هذه املنطقة مع العلم انه من االهداف الرئسية للمرشوع‬ ‫نقدم يف هذه االطروحة النهائية سكن اجتامعي و سكن باسعار معقولة عن طريق احياء الذاكرة‬ ‫الصناعية باملنطقة ليصبح مصنع املطاط القديم محرك مرشوعنا "وحدات الهندسة املعامرية" اضافة‬ ‫ايل اتخاذ االستجامم و اعادة االستخدام وجهة اساسية يف تصميمنا كام يشارك املتساكنون يف نهاية‬ ‫تصميم مساكنهم لتخصيصها والحد من سعرها‬ ‫اسم املرشوع‬ H : Habitat : ‫إسكان‬ A : Abordable : ‫بأسعار معقولة‬ M : Manufacturé : ‫مصنعة‬ HAM :

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Préambule

Au tout début de l’année et de ce projet de fin d’études, nous nous sommes interrogés sur l’une des formules directrices qui revient dans les présentations de la maîtrise d’ouvrage : faire du quartier une « centralité durable ». Nous souhaitons confronter notre vision de futurs architectes à cette thématique. En retrouvant le sens des mots, nous nous approprions l’image de Confluence. D’autant que le projet est voué à un rayonnement national voire international.

Une centralité à part Définir Confluence comme une centralité paraît étrange au premier abord. Certes sa position géographique la place sur la presqu’île de Lyon, mais le site a été qualifié de « derrières les voûtes » (de Perrache) au cours du siècle précédent. Lieu de rejet des activités industriels, prisons, et abattoirs, l’ambiance s’est longtemps prêtée à celle d’un faubourg, c’est-à-dire par définition d’une périphérie. Cependant la Confluence, c’est aussi celle de d’un fleuve et d’une rivière, le Rhône et la Saône. Cette posture originale favorise un imaginaire fort et en fait un lieu fantasmé. Il n’est pas anodin que le terme choisi soit celui de « confluence » et non de « confluent ». Le deuxième renvoie spécifiquement à la rencontre de deux cours d’eau, alors que le premier ouvre les interprétations et indique un lieu où chacun converge. La centralité s’exprime dans cette dynamique. La notion de centralité urbaine est définie en 1933 par W. Christaller. Elle fait référence à une offre de biens et de services qui attire une population extérieure,

la périphérie. La centralité « géométrique » ou géographique y est souvent intrinsèquement liée, puisque l’accessibilité renforce l’investissement. Cette dichotomie centralité/périphérie est un enjeu de la constitution d’une ville et ce à différentes échelles. Jean Haëntjens le souligne dans son ouvrage La ville frugale. Il distingue les polarités définies par une quantité de population ou d’activités, des centralités où « la notion de qualité prévaut sur celles de masse et quantité. ». Un des quatre compromis de « l’équation de la ville frugale » est ainsi celui entre polarités/attractivité, et répartition/vivabilité. « Chaque ville, quelle que soit sa taille, doit trouver un moyen terme entre deux mauvaises solutions qui sont : l’hyper concentration des activités en un point unique, et leur atomisation sur le territoire. » (Haëntjens, 2011, p.61). Le quartier de Confluence apparaît selon ce regard comme un cas particulier. La friche industrielle et commerciale en plein cœur de Lyon entraîne la constitution d’une centralité jusque-là inexistante, et réservée au Nord historique de la presqu’île. Il faut alors jouer avec finesse pour que le quartier serve ses alentours et non ne les desserve. Les débats pour l’affectation du lieu d’une nouvelle Maison de la Danse ont témoigné de cette tension existante entre une centralité revendiquée, et une périphérie pas si lointaine qu’est le huitième arrondissement. D’autant que la réflexion ne peut rester aussi égocentrique, comme le font remarquer l’urbaniste Yves Bonard et Laurent Matthey, docteur en géographie : « L’automobile, par exemple, fonctionne comme un puissant révélateur de l’échelle à laquelle pensent les concepteurs des éco-quartiers. Comme on le sait,

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la voiture est souvent prohibée à l’intérieur de ceux-ci. Or, cette interdiction a parfois pour effet de déverser la circulation sur les espaces périphériques au quartier. L’écoquartier apparaît ainsi comme un îlot de durabilité dans une mer de pollution urbaine qu’il est bien impuissant à transformer. » (Bonard, Matthey, 2010). L’enjeu du désenclavement de Confluence constitue dans ce sens à la fois un levier possible et une source de vigilance.

Problématique de la durabilité L’impact sur l’environnement de la Confluence nous amène à la question du durable. La notion même d’une ville durable est source de regards duels comme le soulignent les sociologues André Micoud et Christelle Morel Journel dans leur postface « L’expression ville durable est-elle appelée à durer ? » : « Les positions exposées recouvrent à peu près la totalité du spectre présenté […] : depuis la défiance critique à l’endroit de ce qui ne serait qu’un élément de langage au service du marketing territorial jusqu’à la volonté d’y voir au contraire une chance nouvelle pour une renouvellement radical des référentiels d’une action qui serait enfin en prise avec les exigences du XXIème siècle… » (Micoud, Morel, p.409). L’expression reflète une pensée urbaine, mais cache de nombreux enjeux beaucoup plus larges et complexes, et autant sources de caricatures ou raccourcis : gentrification, étalement urbain, densité, mixité sociale… Tous trouvent écho à Confluence, et nous serons amenés à revenir sur ces termes. De plus, cette « défiance critique » à l’écart du mot, mais aussi de l’éco-quartier lui-même pointe du

doigt des disfonctionnements : « Les écoquartiers sont aussi producteurs d’externalités environnementales négatives (augmentation du trafic et du stationnement). Ils contribuent à une augmentation de la pression foncière et immobilière. Ils sont suspectés de participer à la gentrification » (Bonard, Matthey, 2010). S’il convient donc de louer cette intention politique de concevoir une extension de cœur de ville durable, terrain d’expérimentation répondant aux problématiques environnementales qui se font de plus en plus pressantes, on peut décemment se demander ce qui fera la « durabilité » de ce quartier. Revenir au rapport Brundtland de 1987 qui utilise pour la première fois l’expression de « sustainable development » soit « développement durable » peut nous éclairer : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. ». A Confluence, la notion de besoins est traitée à de nombreuses échelles (énergétiques, en transport, alimentaires…). Cependant ce sont les « besoins essentiels des plus démunis » qui attirent notre attention. Ils font écho à une forme d’équité ou de justice sociale de la ville durable. Hors comment allier innovations, expérimentations, a priori plus

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chères, et l’idée d’un habitat accessible à tous ? Comment justifier de 25% d’habitat social tout en étant l’un des quartiers les plus cotés de Lyon ? Et puisqu’il s’agit de se préoccuper des générations futures, qu’est-ce qu’une nouvelle centralité nous dit de l’avenir du cœur urbain lyonnais ? Il faut prendre position. Les sociologues cités précédemment proposent déjà des pistes, comme de redéfinir une éthique urbaine pour aller vers une ville « vertueuse ». L’interrogation finale étant : qu’est-ce que construire et habiter à l’anthropocène1 ?

1 L’anthropocène est un terme inventé par le prix Nobel de chimie Paul Crutzen pour désigner une ère commencée depuis la fin de l’époque industrielle, où l’espèce humaine est devenue une force capable de modifier le fonctionnement de la planète. Des biologistes et géologues, dont Michel Fontaine ancien directeur du museum de Paris lui préfère le nom de « Molysmocène » soit littéralement âge des déchets en grec. En effet les futurs paléontologues découvriront a priori plus de nos déchets que de restes humains. Ce qui en dit tout au si long sur l’état planétaire… HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Sommaire -

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Sommaire

Introduction

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1. La Confluence, regard sur un quartier contrasté

20

1.01. Une mémoire industrielle prégnante 1.01.1. Des marais à l’ère industrielle 1.01.2. Posture réflexive sur un patrimoine à double tranchant

1.02.

Sainte Blandine et le risque de sa gentrification

1.03. Une population critique : les ménages intermédiaires 1.03.1. 1.03.2. 1.03.3.

22 22 24

26 29

A Confluence, un désir d’accession contrarié 29 Suburbanisation : l’hypothèse d’une fuite vers la périphérie et ses maux 30 La mixité sociale en question 31

1.04. Interroger la vision urbaine de la ZAC 2

33

1.04.1. De la ville « marchable » à la ville « jouable » : pour une réappropriation de la ville 33 1.04.2. Du Champ au « brétillod » : faire de la fiction une source de paysage 35

2. Avoir les moyens de ses ambitions durables

38

2.01. Une programmation pour rétablir l'équilibre social

39

2.01.1. Un cœur de cible : les ménages intermédiaires 2.01.2. Fluidifier le parcours résidentiel 2.01.3. Un programme « exclusif » 2.01.4. Une démonstration sur l’ensemble de la ZAC 2

39 40 41 43

2.02. Un prix de logement passé au crible 2.02.1. 2.02.2. 2.02.3. 2.02.4.

La tension du foncier Les frais de portage Les taxes et l’accession sociale Le coût des travaux : entre qualité et gains possibles

2.02.4.1. Pour un autre rapport à la main d’œuvre 2.02.4.2. Gain sur la matière

2.03.

La solution modulaire : poids économique et valeur ajoutée

2.03.1. Panorama 2.03.2. Enjeux et limites du modulaire 2.03.3. Deux modules en travaux HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

44 44 45 45 46

47 47

49 49 50 51 10


2.04. Une usine de proximité 2.04.1. 2.04.2. 2.04.3. 2.04.4.

2.05.

Cohérence énergétique Perpétuer une mémoire Moteur d’un quartier en chantier Chronologie

53 54 54 55 56

Posture écologique

57

2.05.1. De la construction

57

2.05.2. Des habitants

61

2.05.1.1. Performances énergétiques visées 2.05.1.2. Energie grise et matériaux de réemploi : quel potentiel ? 2.05.2.1. Précarité énergétique 2.05.2.2. De l’usage 2.05.2.3. Idéologie DIY et DIWO

57 58 61 62 62

3. La Halle Caoutchouc, une usine de ville

65

3.01. Un lieu de préfabrication et d'assemblage

66

3.01.1. Organisation de la Halle en unité de production 3.01.2. Confort d’un lieu de travail 3.01.3. Anticipation d’une démolition partielle

66 66 67

3.02.

Au coeur d'une stratégie urbaine

69

3.03.

Reconversion en terrain d'expérimentation

72

3.03.1. Un programme double 3.03.2. Architecture, matérialité, transformation 3.03.3. Equilibre financier

4. Deux immeubles de logements exemplaires 4.01.

Stratégies à l'échelle de l'îlot

73 73 75

77 79

4.01.1. Dynamiques de site

79

4.01.2. Un îlot mixte

82

4.01.1.1. Vers un îlot poreux 4.01.1.2. Enjeux environnementaux

79 80

4.02.

Concepts

86

4.03.

Architecture de l'HAM libre

88

4.03.1. Deux modules pour des logements diversifiés 4.03.2. Relations au site HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

90 92 11


4.03.3. 4.03.4.

4.04.

La matérialité comme vecteur d’ambiances Confort intérieur

Architecture de l'HAM social

96 98

101

4.04.1. Deux modules pour une réflexion sur les espaces servant/servi 4.04.2. Une porosité maitrisée des espaces extérieurs

103 106

4.04.3.

113

4.04.2.1. Le Nord-Est, la rue, les coursives 4.04.2.2. Le Sud-Ouest, le jardin et les percées

Confort intérieur

5. Mise en chantier, mise en mouvement

106 110

115

5.01.

Acoustique et conception modulaire

116

5.02.

Structure et assemblage en usine

117

5.03.

Le chantier sur site

120

5.04.

Economie détaillée

122

5.04.1. Modules 5.04.2. Montant total des travaux 5.04.3. Estimation finale 5.04.4. Investissements des habitants

5.05.

Matière grise

5.05.1. Décomposition de l’énergie grise 5.05.2. Les matériaux de réemploi : une réponse adéquate ?

122 123 124 124

125 125 126

Conclusions

127

Bibliographie

136

Annexes

141

Annexe 1. Maquette d'étude d'un module

142

Annexe 2. Analyse "Baby Papoose" de l'HAM libre

143

Annexe 3. Analyse "Baby Papoose" de l'HAM social

144

Annexe 4. Bilan de la consommation d'énergie sur l'îlot

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Annexe 5. Taux d'effort pour les ménages

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Annexe 6. Économie de l'HAM libre

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Annexe 7. Energie grise (NR) de l'HAM libre

154

Annexe 8. Charte d'un fablab - MIT

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Introduction -

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Introduction

La Confluence est un des grands projets urbains lyonnais qui s’est construit pendant nos années d’études en architecture. Très médiatisé, il n’a laissé aucun de nous indifférents alors que nous constituions notre regard et notre posture. Nous savions en choisissant ce site en début d’année qu’il nous permettrait de nous confronter à une manière de faire la ville et une vision de l’architecture contemporaines. Ce projet de fin d’études exprime ainsi notre posture dans la constitution d’un quartier durable.

Contexte La Confluence désigne un quartier au Sud de la presqu’île de la ville de Lyon. Comme son nom l’indique, elle s’étend du confluent entre le Rhône et la Saône, jusqu’au secteur de Sainte Blandine, luimême bordé au Nord par la gare de Perrache et ses voûtes. Ancien site industriel, la Confluence se constitue entre grand paysage et enclavement urbain. Certes de nombreuses infrastructures contraignent ce territoire : autoroute sur les berges du Rhône, voies ferrées et nœuds routiers. Mais le site en luimême est exceptionnel, à la rencontre de deux fleuves loin d’être identiques et donnant sur les Balmes arborées de Sainte-Foy à l’Ouest. Ce contraste persiste quant aux usages du lieu. Le quartier souffre d’une mauvaise réputation, renforcé par le déclin des industries à la fin du XXème siècle. Jugé malfamé, fréquenté par les prostituées et leurs clients, il accueille des évènements éphémères, cirques ou forains.

Le marché gare représente alors tout de même une activité importante aux marges de la ville. A l’aube d’un nouveau siècle, le site apparaît aux yeux de la municipalité comme un potentiel mutable. Ainsi Raymond Barre (UDF), élu maire en 1995, lance le projet d’un aménagement du confluent, dans le but de réunir le Nord et le Sud de la presqu’île. Deux ans plus tard, l’équipe MBM-Merlot est désignée maître d’œuvre et pose les bases d’un « Grand Projet Lyon Confluence » : évolution des infrastructures, désenclavement de la pointe, espaces publics majeurs (notamment autour des fleuves, les berges du Rhône actuelles ne seront conçues qu’à partir de 2001) et trame d’îlots ouverts. Après des concertations publiques et la constitution en 1999 de la SEM Confluence (titulaire d’une convention publique d’aménagement) le projet est définitivement lancé. François Grether et Michel Desvigne reprennent le schéma directeur en 2000 autour de la notion d’une couture avec l’existant et d’un parc ramifié. L’élection de Gérard Collomb (PS) marque en 2001 de nouvelles orientations, notamment l’ajout d’un pôle de loisirs et de commerces qui entame l’opération à partir de capitaux privés. La ZAC 1 côté Saône est créée en 2003, et en l’espace de dix ans sont construits les premiers îlots, la darse et place nautique, le centre commercial et l’Hôtel de Région. En 2009 les architectes Herzog & De Meuron et Michel Desvigne sont retenus pour le projet de la ZAC 2 côté Rhône. Le fil conducteur reste le même. Il se précise à travers le dessin de deux entités : le quartier du marché au Nord, trame d’îlots traversant qui forme une continuité

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avec Sainte-Blandine, et le « Champ » décrit comme un parc habité au Sud. Si la chronologie du projet est aisément synthétisable, il est plus dur de retracer l’origine et l’évolution des ambitions environnementales de Confluence. Reconnue éco-quartier par le gouvernement, la Confluence a aussi été lauréate en 2004 du prix européen Concerto qui récompense des « projets urbains majeurs exemplaires en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables ». D’après le Grand Lyon : « Le projet Lyon Confluence a entièrement été pensé au regard du développement durable : 25% de logements sociaux, des prescriptions de Haute Qualité Environnementale pour les bâtiments et les espaces publics, développement des modes doux… ». Derrière se cache l’idée d’être à l’avant-garde d’une certaine idée du développement durable et de proposer innovations et expérimentations. Dans cette optique le quartier est labellisé WWF depuis 2010 et doit répondre d’un cahier des charges strict mêlant réduction de l’empreinte écologique et qualité de vie. Cette constitution d’un nouveau quartier nous interroge sur l’avenir de celui de Sainte-Blandine qui le jouxte au Nord. En effet l’attractivité de la Confluence résonne par vagues et l’augmentation des prix de l’immobilier fait craindre un phénomène de gentrification. D’autant que Sainte-Blandine occupe déjà une place particulière dans la presqu’île, puisqu’elle en abrite la majorité des logements sociaux. Il se crée un contraste entre le projet

récent où le centre commercial constitue un lieu phare, et le site existant où l’église tient encore une importance pour ses habitants. Le nouveau pan urbain doit donc se confronter à des enjeux patrimoniaux et identitaires, que cache parfois l’idée d’innovation revendiquée. De plus, après une première étude du site, de la planification de sa construction, et surtout des tarifs pratiqués dans le secteur du bâtiment au regard des moyens de la population Lyonnaise, il est pour nous évident qu’un modelage plus fin des tarifs pratiqués dans le parc de logements de Confluence est nécessaire. Ainsi, si les logements en accession sociale et en accession libre sont bien représentés, l’écart de tarif pratiqué entre eux ne rend Confluence accessibles qu’aux « plus pauvres » via le social et qu’aux « plus aisés » via le privé. Il existe bien une proportion de logements dits « abordables » pour un prix de vente de 3500€/m2 s’intercalant entre l’accession sociale et l’accession privée, mais qui reste trop onéreux pour la majorité des Lyonnais. En effet, passé 2800€/m2 TTC SHAB, 90% d’entre eux ne peuvent plus se permettre d’investir dans un logement. Ce constat nous a fait ouvrir les yeux sur l’enjeu de l’augmentation du coût de l’habitat en France, inscrit d’ailleurs au cœur du domaine de master via la thématique « Habiter léger pas cher ». L’angle économique n’est certes pas le plus réjouissant par lequel commencer un projet. Cependant il nous apparaît une responsabilité de l’architecte à s’emparer de ce sujet. De plus, à l’heure des édifices médiatisés qui dépassent leur coût prévu, et d’une mauvaise presse de la profession sur ce point, il

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en va du sens de l’architecture que d’être accessible à ses usagers.

Problématique Derrière une ZAC 1 qui a fait parler d’elle par ses architectes de renom se cache donc à Confluence un quartier beaucoup plus complexe tant dans son histoire que dans sa réalité. A travers le cas des ménages intermédiaires ou les risques de gentrification de Sainte Blandine, nous percevons la dimension sociale du projet qui nous interrogeait en préambule dans la définition d’une durabilité. C’est pourquoi nous posons en problématique :

Dans quelle mesure la centralité durable de Confluence peut-elle être synonyme de justice sociale ? L’intérêt pour l’existant fait également ressortir un enjeu identitaire fort, parfois source de confrontations. Les grands changements en cours à Confluence font écho à la notion d’héritage inhérente à un développement jugé durable. Dans ce cadre, nous nous demandons dans un second mouvement :

Comment la mutation du quartier peut-elle valoriser une identité patrimoniale et paysagère ?

Leviers L’hypothèse du projet est d’arriver à propo-

ser des logements abordables à destination des ménages intermédiaires sur la ZAC 2 de Confluence pour combler le manque remarqué. Cependant s’il n’existe pas pour l’instant de logements à ce prix dans le programme de la ZAC, nous nous doutons bien qu’il y a plusieurs raisons à cela qui dépassent l’enjeu local. L’exposition « Argent Logement Autrement » de l’architecte Nicolas Michelin est ainsi révélatrice de la répartition des coûts dans un tel programme : foncier, construction, taxes, frais de portage, maîtrise d’œuvre. En affinant les dépenses pour chacun de ses domaines, nous comptons pouvoir proposer des logements vendus entre 2200 et 2800 euros/m² TTC SHAB en accession sociale et libre. Cela a donc un impact direct sur le coût de construction qui descend à 1250 euros/m² TTC SHAB. Cette contrainte nous fait nous tourner vers la préfabrication et l’architecture modulaire. Si le gain économique n’est pas toujours assuré par ces méthodes, elles garantissent en effet une précision dans l’exécution et donc une qualité de construction dans la gamme de prix visée. Cependant ce type d’architecture est sujet à débat, et nous sommes conscients de nous inscrire dans une culture particulière. C’est pourquoi nous nous appuyons sur une participation habitante. Le goût des Français pour le bricolage et l’essor de la mentalité du Do It Yourself justifient la possibilité laissée aux futurs habitants d’effectuer les finitions dans leur appartement. La diversité d’échelles d’un projet architectural permet ainsi de ne pas voir l’industrialisation comme une aseptisation du logement : la

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part constructive et technique est laissée à la préfabrication, alors que les aménagements sont dévolus à l’habitant, dans cette dualité du « manufacturé ». L’enjeu est de ne pas sombrer dans une participation anecdotique des usagers mais de voir comment le volume libéré d’un module peut être support d’appropriation. L’évolution des modes de fabrication et leur démocratisation, via notamment les fablabs, nous semble une porte ouverte vers un « bricolage » plus projectuel. De plus le passé du site nous permet de développer une filière courte de préfabrication. En effet nous investissons la Halle Caoutchouc, édifice industriel, pour en faire une usine de quartier vouée à la production des modules. Cela a outre l’impact écologique et la valeur mémorielle, l’avantage de moins contraindre ces derniers aux limitations de transport pour développer autrement les espaces intérieurs des logements. La trame modulaire pousse d’ailleurs à formuler des hypothèses sur certains usages dans l’habitat. La distinction d’un module « humide » concentrant les gaines et d’un module « sec » plus libre nous font revoir les dispositions des espaces servant et servi. Cela met en jeu par exemple l’apport de lumière naturelle dans les salles de bain. Il s’agit également de trouver comment dessiner une diversité de propositions à partir de deux entités définies. D’autant que nous souhaitons garder à l’esprit l’idée d’une architecture qui émerge du site, ce qui peut être en contradiction avec l’aspect réplicable du modulaire. Le lieu du projet se caractérise par une densité urbaine

proche et animée, avec notamment le cours Charlemagne au trafic bruyant ou la diagonale dessinée par Herzog & De Meuron et ses restaurants. Par contre le paysage lointain reste perceptible et caractérise le site puisqu’il laisse percevoir des indices de la présence des deux fleuves. La lumière et les vues vont être génératrices des logements et surtout de leurs espaces extérieurs. Enfin le logement durable revêt bien sûr des objectifs thermiques et énergétiques. Les contraintes économiques fixées précédemment poussent à n’envisager qu’un but passif dans un premier temps. Cependant une question plus récente dans la consommation des bâtiments est celle de l’énergie grise, induite par la fabrication et le transport des matériaux de construction dans le cycle de vie d’un édifice. Nous souhaitons donc expérimenter l’utilisation de matériaux de réemploi dans le projet, qui leur donne un nouvel usage. L’échelle envisagée posera la question du cadre normatif et du développement d’une filière française.

Développement Nous retraçons dans ce mémoire la conception et le dessin de notre projet de fin d’études : HAM ou Habitat Abordable Manufacturé. Dans un premier temps nous analyserons de manière plus fine le quartier de Confluence, et ses contrastes inhérents. Ceci nous permettra d’ancrer dans une

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deuxième partie les différents leviers pour répondre à notre objectif durable. Nous développerons ensuite le projet architectural lui-même : d’abord le fonctionnement de la Halle Caoutchouc en usine et sa reconversion envisagée, avant de nous tourner vers un îlot en particulier et deux immeubles de logements exemplaires de notre démarche. Enfin nous étudierons plus en détail la mise en chantier du projet, à travers entre autre ses enjeux acoustiques et économiques.

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1. La Confluence, regard sur un quartier contrasté -

Le site du confluent semble s’être construit par confrontation entre sa situation géographique, profonde source d’imaginaire, et l’usage qui en est fait. Il témoigne d’une dichotomie historique avec le Nord de la presqu’île. Aujourd’hui la construction du nouveau morceau de ville la Confluence interroge aussi sur le quartier existant de Sainte Blandine et son avenir. Le projet s’approprie certes une friche, mais n’est pas né ex-nihilo. C’est pourquoi nous allons étudier son ancrage, sa réponse à un territoire et offrir des premières pistes de réflexions.

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fig.1  Plan masse du projet de la Confluence par Herzog & De Meuron

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1.01. Une mémoire industrielle prégnante

Si le caractère urbain de la Confluence est encore très récent, les activités industrielles qui se sont installées ont façonné durablement l’identité et le caractère du lieu. Alors que l’usage du quartier prend un tournant, en les remplaçant par de l’habitat et du tertiaire, cet héritage nous interroge.

1.01.1. Des marais à l’ère industrielle Jusqu’au milieu du XVIIème siècle, le confluent du Rhône et de la Saône est situé au Sud d’Ainay. Le futur quartier de Perrache doit donc être gagné sur les eaux, ce qui est fait entre 1772 et 1841 et lui vaut le nom de « marais » ou « presqu’île ». Le remblaiement important nécessaire est un frein aux différents projets urbains. De plus la chute de l’Empire met un terme au dessin d’un palais impérial pour Napoléon sur ce pan de Lyon, qui témoigne de manière original des fantasmes nés de ce bout de terre. Priorité est donnée à l’installation d’activités industrielles dans la première moitié du XIXème siècle. Le but est de concurrencer la Guillotière et Vaise, pas encore rattachés à la ville, et de diversifier l’économie lyonnaise jusque-là tournée vers le négoce de soieries. Le maire Lacroix-Laval s’inspire du modèle anglais. Il faut construire vite, ce qui favorise l’arrivée d’activités polluantes qui ne permettront plus de valoriser le site. En 1832, le Nouvel indicateur des habitants témoigne1 : « ... La presqu´île Perrache 1 Nouvel indicateur des habitants de la ville de Lyon d´après le dernier recensement administratif. Lyon : Rusand, 1832. 401 p, p.7

peut être considérée comme un nouveau quartier, destiné à devenir une ville industrielle [...] On y a tracé de grandes et larges rues. Plusieurs utiles établissements, tels que moulins à vapeur, fonderies, etc., s´y élèvent sur plusieurs points. On doit y construire un abattoir. Dans le centre de la presqu´île on creuse une gare circulaire qui offrira un port sûr et commode pour l´embarquement et le débarquement des marchandises... ». Le quartier accueille aussi bien des équipements rejetés du centre (les prisons Saint-Paul et Saint-Joseph, les abattoirs de Perrache, les douanes, l’usine à gaz, l’arsenal…) que des usines et ateliers (vitriolerie, Grands Moulins de Perrache, fabrique de couverture, plâtrière, tannerie, corderie, menuiserie, charpenterie, marchands de charbons, maréchal-ferrant…). La population est donc fortement ouvrière et un différentiel de loyer s’opère déjà avec le Nord de la Presqu’île. Ce qui n’empêche pas de retrouver également des bistrots et brasseries, ainsi que des évènements comme la fête des mariniers qui témoigne d’une solidarité de quartier. Au Nord de la Confluence actuelle, et au Sud de Perrache, Sainte Blandine bien que faisant partie de Lyon peut donc être considérée au XIXème siècle comme une sorte de faubourg aux portes de la ville. En 1852 « Le deuxième arrondissement est trop vaste […] les habitants de Perrache vont alors chercher à se recréer un quartier autour de quelques sites, espaces de vie et de convivialité. C’est un phénomène que l’on retrouve dans d’autres secteurs, principalement ouvriers, comme à la Croix Rousse. » (Poursin, 2008, p.71). L’édification de la gare de Perrache en 1857 achève de scinder Sainte-Blandine du Nord de

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2030 fig.2  Cartographie historique du confluent

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Lyon : le site devient « derrière les voûtes ». Cette barrière physique fonde encore aujourd’hui l’origine d’une identité du lieu. Selon des études historiques de Confluence : « Quasi exclusivement dédié au transit, le quartier de Perrache ne cultive qu’à la marge sa vocation résidentielle, mais s’avère pourtant dans les première décennies du XXème siècle l’une des rares terre d’asile de la population ouvrière lyonnaise. » (Site et scènes, Moiroux, 2002, p.12). Si toutes les activités industrielles ne subsistent pas, la position stratégique de la Confluence avec les voies terrestres, fluviales et ferroviaires, encouragent encore des installations de transit : le port Rambaud en 1926, le marché gare en 1961. Pourtant dès 1933 lors de l’inauguration de la cité HBM, L. Nové-Josserand, adjoint au maire Edouard Herriot, parle d’un renouveau du site : « L’intérêt bien compris de notre cité est de mettre en valeur le site incomparable du confluent du Rhône et de la Saône, qui doit être amélioré pour devenir une des plus magnifiques entrées de notre ville… ».

1.01.2. Posture réflexive sur un patrimoine à double tranchant Aujourd’hui le quartier veut dépasser ses voûtes, s’ouvrir et devenir à son tour « centralité ». Comment constituer sur ces bases l’identité de ce nouveau pan de ville, toujours ambigüe entre un lieu paysager fantasmé et un passé industriel qui l’a nié ? Une des réponses proposées par les archi-

tectes Herzog & De Meuron semble être la conservation d’un patrimoine bâti sur le site. Plus que la valeur architecturale des édifices du marché de gros, et des halles plus anciennes, cela participe d’un travail de mémoire du quartier. Par ce geste, ils souhaitent témoigner des couches successives d’occupation. Ne pas effacer d’un coup l’ensemble, même si la friche qui s’offre à nous actuellement ne peut que marquer les esprits. Déjà nous ne sentons plus l’ambiance du marché, par contre les équipements, Musée des Confluences, Hôtel de Région, rayonnent et forment les perspectives. La posture à adopter face à ces bâtiments industriels et commerciaux rémanents est délicate, comme le souligne le philosophe et sociologue Henri-Pierre Jeudy dans son ouvrage La Machinerie patrimoniale : « Qui n’a pas encore d’émotion vive en se promenant dans les friches industrielles, dans les usines désaffectées, dans les ports où rouillent les grues, dans les gares abandonnées ? Une émotion étrange puisqu’elle n’est pas nécessairement liée, comme on le croit souvent, à la nostalgie d’une autre époque. Notre « bonne » conscience nous met d’ailleurs en garde : comment pourrait-on regretter ce temps où nos aïeux ont souffert des heures de travail intensif, dans des conditions sanitaires difficiles ? Le silence de ces territoires délaissé, de ces bâtiments éventrés, nous met pourtant dans un état hallucinant puisque nous pouvons voir des corps, entendre des voix et des cris, ressentir une ambiance de vie commune que la littérature et le cinéma n’ont cessé de nous suggérer.» (Jeudy, 2008, p.23) Le patrimoine industriel ne doit pas

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forcément être magnifié, et notre propre peur de l’oubli ne doit pas surcoter l’enjeu identitaire qu’on est tenté d’y trouver. Ce sera une problématique du projet que de mettre en valeur les édifices existants du site sans les sacraliser. Les halles et friches qui parsèment le lieu fascinent. Cependant il ne faut pas oublier que la Confluence voisine un existant beaucoup plus vivant et en activité : le quartier de Sainte Blandine. Disparate, jusque-là considéré comme un faubourg, il risque d’être un choc sociétal avec les nouvelles constructions.

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1.02. Sainte Blandine et le risque de sa gentrification

Aujourd’hui la différence entre Sainte Blandine et le Nord du deuxième arrondissement subsiste. Dans les chiffres pour commencer. Le quartier comprend 25% de logements HLM, soit 70% du total de la presqu’île. Les types de professions représentés varient aussi : plus d’ouvriers et d’employés, moins de professions intellectuelles. Ainsi si la structure des ménages subit peu de variations, le niveau de vie est distinct entre Nord et Sud. Le niveau de revenu calculé par unité de consommation par l’INSEE achève de l’illustrer. Sainte Blandine se caractérise aussi dans ses ambiances de quartier par un bâti hétéroclite, aux dates de construction diverses… Posons alors la question : y-a-t-il risque de gentrification du lieu ? Cerné par le quartier d’Ainay, et la Confluence en construction, quel est son avenir ? La gentrification est « l’arrivée d’une population au niveau social élevé dans un espace urbain populaire, au bâti dévalorisé, et de la réhabilitation de ses logements, appropriés par les nouveaux habitants. » (Clerval, 2005, p.1) C’est un mécanisme multifactoriel, qui s’entraîne lui-même, puisque les premiers « gentrifieurs » sont rarement ceux qui habitent en dernier dans le quartier. On constate notamment une hausse des prix de l’immobilier ou l’arrivée de commerces plus attractifs. Mathieu Van Criekingen, attaché au Laboratoire de Géographie Humaine de l’Université Libre de Bruxelles, dénonce l’acceptation du phénomène sous des termes plus vendeurs : « « revitalisation » va de pair avec éviction (directe ou indirecte) des habitants ou usagers initiaux, marginalisation sur place

des populations (dès lors que les quartiers sont mis en spectacle à destination d’un nouveau public) ou mise sous surveillance des classes populaires dans l’espoir de « normaliser » leurs usages de la ville. » (Van Criekingen, 2008). De même le sociologue Vincent Béal met en exergue le lien qu’il peut être fait entre un développement urbain durable et la gentrification. Pour lui « La lutte contre l’étalement urbain, la volonté de redensifier les villes ont pour effet de tendre le marché de l’immobilier dans les centres-ville et contribuent ainsi à l’éviction des catégories sociales les plus défavorisées des centres. » (Béal, 2011, p.255). Les trois dynamiques de désunification d’une ville définies par le sociologue de l’urbain Jacques Donzelot, gentrification, périurbanisation, relégation, se contrediraientelles entre elles ? La posture est délicate, puisque qu’une ville durable devrait a priori se baser sur un principe de justice sociale, ne mettant en œuvre aucun des effets suscités. Pourtant « Les références aux villages urbains, à la communauté, au patrimoine, peuvent être analysées comme un moyen de convaincre certaines populations – qui jusque-là avaient une vision de la ville faite de délinquance, de pollution, de pauvreté, etc. – de faire le choix d’habiter en ville. » (Béal, 2011, p.256). Vincent Béal craint l’élitisation de certains quartiers au détriment des catégories populaires jugés indignes d’habiter en ville. Si la représentation du sociologue est manichéenne dans son expression, elle a le mérite de souligner l’importance d’une durabilité qui prenne en compte cette équité sociale nécessaire. La position du quartier de Sainte Blandine et l’image du projet de Confluence peuvent

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fig.3  Pourcentages des types de résidence en 2010, données INSEE

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fig.4  Pourcentages de la population de 15ans ou plus par professions en 2010, données INSEE

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30 000 € UC 25 000 € UC 20 000 € UC

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15 000 € UC

NB : Il s’agit d’une échelle d’équivalence permettant de comparer le niveau de revenu de ménages de compositions différentes et non d’un salaire net.

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fig.5  Médiane par quartier (IRIS) du revenu fiscal par unité de consommation (UC) en 2010, données INSEE.

fig.6  Evolution sur dix ans des prix de l’immobilier à Lyon (données du Notariat, statistiques 2014).

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faire craindre ces prédictions. « Pris en tenaille entre un centre ancien patrimonialisé, labellisé UNESCO, et ce nouveau quartier branché, comment évolueront ces espaces jusqu’alors peu valorisés mais possédant un atout majeur : leur situation centrale ? » (Bonard, 2011, p.269). L’urbaniste Yves Bonard met en garde contre le renforcement des inégalités socio spatiales dans le quartier. Pour nous, le risque d’une gentrification reste à relativiser sur Sainte Blandine, au moins à moyen terme. D’une part car ce n’est pas le quartier qui est réinvesti directement, mais une entité qui est construite à côté. D’autre part la volonté de réhabilitation énergétique de l’existant engagée par la SPL Confluence, en laissant les habitants sur place, témoigne de l’intérêt conservé pour ce secteur. Cependant on note bien une augmentation des prix de l’immobilier sur ces dix dernières années (+8% sur l'année 2013), dans les plus hautes sur le Grand Lyon, et comparable par exemple au quartier de la CroixRousse, déjà pointé du doigt sur la question de la gentrification.

enclencher un cercle vertueux qui favorise l’accessibilité au logement et à une qualité de vie, et porte attention à ne pas créer de « rupture dans la composition sociale de la population habitante » (Bonard, 2011, p.275). La notion d’équité semble à creuser dans ce cas de figure.

Peu de solutions existent pour contrer la dynamique. D’autant que le problème est souvent plus économique que territorial. Mathieu Van Criekingen fournit toutefois quelques pistes pour changer notre point de vue : « « gentrification ou abandon », dichotomie absurde s’il en est. Car l’inverse de la gentrification n’est pas l’appauvrissement, l’abandon et le ghetto mais bien, notamment, la socialisation du marché du logement, l’appropriation collective de l’habitat, la rénovation des quartiers populaires aux bénéfices de leurs habitants actuels, etc. » (Van Criekingen, 2008). Il faut HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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1.03. Une population critique : les ménages intermédiaires

Le regard porté sur Sainte Blandine, nous a fait nous tourné vers une population représenté dans ce quartier mais peu encore à Confluence : les ménages intermédiaires. Catégorie définie dans le Plan Local de l’Habitat de Lyon, les ménages intermédiaires correspondraient à la frange basse des classes moyennes françaises. Si ces dernières sont au cœur de débats sociétaux nombreux (peur de la déchéance après la crise, augmentation des inégalités, forte identification des français à la classe moyenne…), le contexte lyonnais et de Confluence forment des enjeux beaucoup plus précis et particuliers. C’est pourquoi nous avons choisi de conserver le terme « ménages intermédiaires » qui est soumis à moins d’aprioris.

1.03.1. A Confluence, un désir d’accession contrarié Si l’on étudie le Plan Local de l’Habitat, les ménages intermédiaires représentent 18%

de l’agglomération lyonnaise (pour 70% de ménages modestes). Ils sont caractérisés par un niveau de revenu entre 100 et 150% du PLUS. Soit entre 1 600 €/mois et 2 400 €/mois de revenu pour une personne seule, et entre 2 600 et 3 900 €/mois pour un couple avec enfant, ce qui correspond aux revenus moyens de professions telles que secrétaire de direction, technicien du BTP, militaire, policier, pompier, employé de banque, infirmier, enseignant, artiste... (Données INSEE 2015) Les ménages de deux à trois personnes y sont surreprésentés par rapport aux autres classes sociales. Ils se caractérisent par un fort désir d’accession, d’autant plus pour les jeunes ménages et les futures familles. Or si nous reprenons un tableau du PLH, pour accéder avec un taux d’effort inférieur à 33%, il leur faut un prix de vente au m² entre 2200 et 2800 euros TTC. Ce prix ne se trouve maintenant dans le neuf que dans des communes de l’Est Lyonnais, forçant souvent les primo-accédants à quitter des quartiers où ils possédaient un ancrage. Si l’an-

fig.7  Ménages intermédiaires : taux d'efforts selon les revenus, la taille du logement et les gammes de prix dans le neuf Source : PLH du Grand Lyon et expertise réalisée en 2005 par Stratis et Eohs sur "le logement des ménages à revenus intermédiaires dans le Grand Lyon" dans le cadre de l'élaboration du deuxième PLH du Grand Lyon. Les simulations intègrent l'enveloppe Prêt à Taux Zéro +, variable en fonction de la composition du ménage Bases de simulation : TEG de 4,7% durée d'emprunt de 22 ans, apport personnel de 10%. Il est considéré ici qu'une personne isolée souhaite accéder à un T2, un ménage sans enfant ou avec enfant à un T3. HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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cien permettait jusque-là de compenser ce manque, l’écart se réduit aujourd’hui, d’autant que les vieux logements sont souvent plus grands ce qui augmente le prix « produit ». A Confluence, les ménages intermédiaires ont constitué le ventre creux de la ZAC1. La programmation de la ZAC 2 cherche donc à se tourner vers eux, pour une distribution équilibrée. De ce que nous avons constaté du quartier de Sainte Blandine, cela se justifie aussi pour ne pas encore accentuer la césure sociale avec les habitants déjà présents. L’élaboration du cahier des charges sur le premier îlot A3 confirme cet intérêt pour permettre à des ménages jeunes ou familiaux de rester en centre-ville. Le souhait est à la fois de fournir une alternative à l’offre pavillonnaire en périphérie, mais aussi à l’offre ancienne en ville qui devient limité, et malgré son charme présente des contraintes financières ou de confort (travaux à engager, pas d’ascenseur…). Cependant si l’on regarde l’offre actuelle, les logements en accession libre à « prix modérés » sur Confluence sont à 3500 €/ m²SHAB à la vente. Le plan 3A du Grand Lyon (accession à prix abordable) situe un prix plafond sur le deuxième arrondissement à 3600 €/m² SHAB TTC, et propose sur l’agglomération des « premiers prix » à 2800 €/m² SHAB TTC. En accession sociale, l’OPAC du Rhône a lancé une opération en juin à Confluence (quartier Denuzière) à 2920 euros TTC le m², hors stationnement. (Source: lyonpoleimmo.com). Il se dessine un écart entre l’offre et la demande, qui fait craindre que les prix ne rencontrent pas les populations ciblées.

1.03.2. Suburbanisation : l’hypothèse d’une fuite vers la périphérie et ses maux Or on sait que le coût du logement est l’une des premières raisons des départs vers la périphérie. (source Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie). Ainsi en parallèle du phénomène de gentrification se pose une autre question non résolue : celle de l’étalement urbain. Alors que 44% des propriétaires péri-urbains souhaiteraient s’installer en ville, le phénomène de suburbanisation ne s’arrête pas. Le déplacement en périphérie ne se fait pas toujours par plaisir, et est surtout le reflet d'une offre inadaptée. D'autant plus que tout n’est pas rose au pays des périphéries. Bien sûr le pavillon de banlieue n'est pas cher, il est vu comme agréable à vivre et pratique. Or dans la perspective d'une société post-carbone, ce mode d'habiter devient fortement anachronique ! L'étalement urbain est d'abord ultra consommateur d’espace et vient faire empiéter la ville sur l’agriculture. En particulier les zones agricoles péri-urbaines sont touchées alors qu'elles sont très fertiles (elles ont souvent justifié l’installation des villages à côté à l’origine). De plus l’étalement revient plus cher à la communauté, qui doit développer plus de voieries. Le phénomène fait également exploser la facture énergétique, avec par exemple des déplacements pendulaires amplifiés : les distances foyer-lieu de travail augmentent, et dans ce contexte le mode de

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transport est souvent la voiture. D’ailleurs alors que 51% des ménages péri-urbains possèdent deux voitures, ce chiffre se réduit à 20% en centre-ville (source ETND). La compacité des logements est quasi nulle. Est c’est encore sans parler de l’artificialisation des sols qui mange 600 km² par an, soit un département français en 10 ans. A ces enjeux environnementaux, s’ajoute une problématique sociale démontrée par Eric Charmes, chercheur en science sociale, dans La ville émiettée : « Cette homogénéisation des territoires résidentiels met en cause la confrontation quotidienne à l’altérité et, au-delà, la solidarité sociale. En effet, peut-on se sentir solidaire avec des personnes connues indirectement (via la télévision par exemple) et non concrètement ni quotidiennement ? » (Charmes, p.256). On a une ségrégation dans les zones rurales, en même temps qu’une « fracture sociale » se crée dans le cœur urbain. Une société durable ne l’est pas dans ces conditions. Doit-on vanter alors une mixité sociale ?

1.03.3. La mixité sociale en question Le terme de « mixité sociale » est sujet à débat, et son hypocrisie beaucoup souligné. Anne Clerval, déjà cité quant à la gentrification parle ainsi « d’objectif consensuel de mixité sociale ». (Clerval, Fleury, 2009). Le journaliste et chercheur Hacène Belmessous dans son livre justement intitulé Mixité sociale : une imposture – retour sur un mythe français met en garde : « Jamais la ville française ne fut socialement

mixte. […] les villes présentent une régularité frappante : elles ont toutes une structure spatiale stratifiée opposant des quartiers riches et des quartiers moins aisés. ». (Belmessous, 2006, p.15). L’espace prend une valeur de signifiant social. L’habitat témoigne d’une place dans la société. Pourtant nous avons vu avec les enjeux de lutte contre la gentrification et la suburbanisation, parfois contradictoires, qu’il y a nécessité de trouver dans l’espace urbain une forme d’équité sociale. Comment être à la fois écologiquement viable et juste socialement ? Le terrain paraît d’autant semé d’embuches que les ménages intermédiaires manquant à la Confluence sont au cœur du débat : « Cette retraduction des objectifs sociaux centrée autour de l’idée de mixité ou de celle de communauté […] a été très fortement critiquée. Elle contribue à limiter l’intégration sociale à la présence de classes moyennes (censées pacifier ou civiliser l’espace urbain) ou à la recréation d’espaces publics de qualité. » (Béal, 2011, p.253). Cependant le cas de la Confluence est particulier. Vincent Béal prend comme hypothèse des classes moyennes pavillonnaires, dont l’attrait d’une nature en ville les pousse à revenir. A Confluence, il s’agit de permettre à des ménages intermédiaires urbains de rester sur Lyon et faire face aux contraintes économiques d’un tel choix, tout en facilitant le parcours résidentiel dans l’agglomération. Il n’est plus question de mixité, mais d’un « droit à ville » (durable). Cette thématique demandera une vigilance particulière dans la programmation du projet, tension qu’exprime Hacène Belmessous dans sa conclusion : « Nous sommes tous les artisans du sort de nos villes. Ou nous

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acceptons l’idée que leur avenir passe par leur ouverture à tous et donc par notre ouverture aux autres, ou elles deviendront des champs de bataille. » (Belmessous, 2006, p.129). La réponse se doit ici d’être locale. Un quartier ne résoudra pas à lui seul la suburbanisation, problématique beaucoup plus large (construction de la ville et sur la ville vis-à-vis des friches disponibles, croissance démographique, politiques parcellaires en milieu rural, etc.). Par contre, le cas des ménages intermédiaires met en exergue l’accessibilité (économique) nécessaire de logements urbains à tous.

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1.04. Interroger la vision urbaine de la ZAC 2

Le quartier de la Confluence n’est pas que ce que nous venons de voir. Il est un passé, un existant, une absence, mais aussi un futur. Futur qui s’exprime dans le projet d’Herzog et de Meuron, et la communication faite par Lyon. Le site en friche actuellement se qualifie par son aridité : paysagère, sensible, d’usages… C’est un moment suspendu, qui laisse peu à peu la place aux idées du projet en cours. Pour décrire ce dessin à la maîtrise d’ouvrage, aux prochains habitants, aux investisseurs, des images et des mots sont venus à la rescousse. Nous souhaitons nous les approprier.

1.04.1. De la ville « marchable » à la ville « jouable » : pour une réappropriation de la ville La « ville marchable » est un néologisme défini comme un grand point de la ZAC 2 de Confluence. L’idée est de privilégier les modes doux, et de porter une attention particulière à la place du piéton dans le quartier. C’est un enjeu fort sur ce site enclavé, le but étant également de créer des liens avec les quartiers adjacents. L’urbaniste américain Jeff Speck a théorisé la question des « walkable cities ». Sa nationalité n’est pas anodine, car il pense aussi la marche comme effort physique, synonyme outre-atlantique de lutte contre l’obésité. Selon lui, les villes les plus « marchables » sont Venise, Amsterdam, Marrakech, Antigua et Québec. Ce n’est donc pas une question de latitude mais bien d’appréhension et d’appropriation

de l’espace. Une ville « marchable » est plus attractive et met « à portée de pieds » tous les usages quotidiens. Si l’expression peut paraître étrange, elle met en avant un questionnement repris récemment dans la conception urbaine. (cf. l’ouvrage La rue est à nous… tous !) La multiplicité des modes de transport et de leur vitesse impose d’en revenir au premier d’entre eux : la marche. D’autant que cette action peut être source d’une réflexion sur le paysage, rural comme urbain, ce qui nous intéresse plus particulièrement : « Supposons que nous soyons à la recherche de ce que l’on nomme un beau paysage […] Cette quête suppose un mouvement qui nous conduit jusqu’au point de vue désiré. Le trajet peut ainsi s’appeler désir de paysage. […] Nous pouvons considérer que ce désir de paysage est déjà la paysage ininterrompu qui s’incarne, se fabrique dans les chemins reliant plusieurs points de vue. » (Brisson, 2004, p.3). Cela ouvre sur Confluence un imaginaire du parcours dans la ville. Cependant nous pensons qu’il faut aller plus loin. Une « ville marchable » tient en effet beaucoup aux ambiances urbaines créées. Selon Jean Haëntjens, économiste et urbaniste : « La ville à vivre, c’est aussi la valorisation d’un plaisir urbain qui repose en grande partie sur le hasard, l’imprévu, la flânerie. La possibilité de choisir - ses parcours, son mode de vie, son mode d’habitat - y joue un rôle essentiel. » (Haëntjens, 2011, p.22). De plus selon une étude par La revue du CGDD sur la mobilité des français, 30% des déplacements se font dans un but « social ludique ». Nous voulons ainsi valoriser l’appropriation urbaine. Nous considé-

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rons la ville comme un terrain d’aventures : « la ville jouable ». Le Moniteur Architecture de juin 2013 amorce la réflexion (pp.7879): « Peut-on envisager l’espace public comme un tapis d’éveil ouvert et transgénérationnel, où on apprend à partager la ville ? ». La psychologue Fabienne Tanon s’exprime dans ce sens dans le même article : « La ville doit être un terrain de jeu permissif où l’on peut se salir et s’égratigner. ». La question du jeu dans l’espace public n’est par contre pas récente. Aldo Van Eyck a travaillé sur Amsterdam entre 1947 et 1978 l’intégration d’aires de jeux (plus de 700) dans un contexte urbain, également pour les adultes. L’horticultrice lady Allen of Hurtwood fonde des adventure playgrounds sur les décombres du Londres d’après-guerre. Selon nous, le jeu permettrait de transcender la notion de « ville marchable » à Confluence, pour offrir une plus grande appréhension des lieux publics. Le jeu comme source de paysage est d’ailleurs défini par Stéphane Collet : « C’est pour ces motifs que je considère le jeu comme une aptitude tout à fait déterminante pour appréhender le devenir du paysage. Dans l’univers cartésien qui préside notre époque […] on semble avoir oublié qu’une des fonctions du jeu est d’être une disposition pour transcender des situations ordinaires et quotidiennes. […] Le jeu procède par mise en tension, inversion et paroxysme ; c’est de cette façon qu’il devient métaphore de la vie, mouvement, surprise. » (Collet, 2004, p.83). Dans une logique d’expérimentation, Confluence se doit aussi de présenter des aménagements urbains forts.

» à Confluence, plusieurs orientations sont possibles, et à mettre en lien avec l’extra et l’intra connectivité du quartier : - Multiplier les aménagements urbains, durables ou éphémères. En effet le piéton a besoin de « surprises » pour renouveler son expérience de la ville. Il faut diversifier les ambiances, avoir quelques fonctions et installations temporaires ou saisonnières qui évoluent, voire qui sont construites par l’usager. - Limiter les ruptures d’ambiance entre les quartiers et microquartiers avec des liens visuels et physiques. - Travailler sur les liaisons inter et intra quartier. La Confluence possède des multiples repères urbains avec des équipements phares, et dans un même temps le projet de la ZAC 2 offrent plusieurs typologies d’espaces urbains (Le Champ comme les cœurs d’îlot investis). Cette diversité est à exploiter d’autant que comme le rappelle Jeff Speck : « Tous les animaux recherchent à la fois la perspective, qui leur permet de voir leur proie et leurs prédateurs, et la possibilité de trouver refuge, de sentir que leurs flancs sont protégés. Le besoin de se sentir enveloppés, c’est dans notre ADN. » - Créer des espaces interactifs dans la ville qui permettent le partage d’une activité. - Les rez-de-chaussée se doivent par conséquent d’être investis et d’offrir différents services. - Enfin la possibilité de choisir son parcours est primordiale, comme cité plus haut. Il faut multiplier les façons d’arriver d’un point à un autre pour autoriser la découverte voire la poétique de l’errance. Les îlots traversant participent de cette logique.

Pour parvenir au stade de la ville « jouable

Mais la ville « jouable », c’est aussi sim-

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plement s’inspirer des aires de jeux pour enfants. L'aspect ludique est au cœur du débat, mais pas seulement… Chaque lieu du site pourra se raccrocher à une fonction qui corresponde à son ambiance. De plus la Confluence a par ses équipements un fort ancrage culturel à l’échelle de l’agglomération : la Sucrière, le Musée des Confluences, le Marché Gare… Or ce rayonnement de grande envergure ne doit pas masquer le besoin d’activités à l’échelle du quartier, notamment extérieures. Reprendre la définition de la ville marchable, c’est donc se poser la question du dessin autour de chaque espace public.

1.04.2. Du Champ au « brétillod » : faire de la fiction une source de paysage Le projet de Confluence se compose de deux entités : au Nord le quartier du marché, îlots en prolongement de Sainte Blandine, au Sud le Champ, étendue verdoyante parsemée d’immeubles mixtes, le tout coupé par une rue diagonale. Le terme de « Champ » utilisé dans les documents de présentation du projet pour désigner le parc habité au Sud nous semble inadapté. Il évoque en terme paysager un lieu rural, cultivé… champêtre. L’étymologie latine, campus, désigne d’ailleurs une plaine. Cela ne correspond pas au dessin qui en est rendu, plus proche de l’imaginaire fluviale. Ce que témoigne aussi Michel Desvigne, paysagiste du projet, dans sa description « Le Champ sera planté de façon dense avec des essences de bord

d’eau comme des aulnes, des peupliers ou des saules. […] il récrée par le paysage, un lien entre Rhône et Saône et met en scène le caractère exceptionnel de la pointe. » (Le journal de la Confluence, n°2, p.22). Il y a un décalage entre le terme utilisé pour qualifier le lieu et la description qui en est faite. Comme le site était historiquement un marais, c’est vers cette fiction que le paysagiste tend. L’espace végétal participe d’une mémoire mise en scène du lieu, et du dialogue entre deux époques du site : la période marécageuse, et la période industrielle. Les noues dessinées et les parcelles aux formes souples sont des métaphores des méandres du fleuve. Ainsi pour nous, le nom de brétillod semblerait plus adapté. C’est un terme lyonnais désignant un milieu humide formé de petites îles avançant sur le Rhône. Le « Champ » reste alors pertinent en tant que « champ d’expérimentation » par exemple, mais pas dans l’évocation d’une ambiance… Si le caractère végétal du Champ sou-

fig.8  Le Champ projeté Image Herzog & De Meuron

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lève des questions, il en est de même de sa part plus urbaine. En effet s’il est décrit comme un « parc bâti » dans le journal de la Confluence, la réalité dépeinte semble être toute autre : « […] celui-ci est constitué de zones de promenade circulant entre des parcelles privées, habitées et actives. Le traitement paysager unitaire de l’ensemble offrira l’illusion d’un parc. » Nous retrouvons également l’expression « illusion d’un parc » dans le discours de Michel Desvigne. Alors que Confluence possède encore peu d’espace public, la pertinence de ce faux parc interroge. En tout cas il laisse régner un flou sur cette zone du projet qui demande à être réinterroger. Peut-être ne s’agit-il que d’appeler un chat un chat pour retrouver une cohérence, et il suffira alors de mener au bout l’idée choisie. Une histoire demande à être racontée, qui aille plus loin que son titre.

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Problématique

Dans quelle mesure la centralité durable de Confluence peut-elle être synonyme de justice sociale ? Comment la mutation du quartier peut-elle valoriser une identité patrimoniale et paysagère ?

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2. Avoir les moyens de ses ambitions durables -

Nos ambitions pour Confluence nous poussent à définir plusieurs moyens pour les atteindre. Si le critère économique s’insinue dans chacun, il est surtout révélateur d’intrications multiples avec des thématiques politiques, sociétales, historiques, écologiques ou constructives. Chaque levier est voué à être au service de notre architecture.

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2.01. Une programmation pour rétablir l'équilibre social

L’analyse a pointé des déséquilibres dans la programmation du quartier, avec des impacts beaucoup plus larges. Nous les adressons en premier en redéfinissant un programme de logements.

2.01.1. Un cœur de cible : les ménages intermédiaires Nous avons vu dans l’analyse de première partie que les ménages intermédiaires se retrouvent face à une offre inadaptée à leurs besoins à Confluence. En particulier le prix au m² des logements limite fortement leur possibilité d’accession en conservant un taux d’effort acceptable dans le remboursement de prêt. S’intéresser aux ménages intermédiaires répond donc à une nécessité locale : gage d’un quartier équitable, conscient du risque de gentrification des environs. Mais cela reflète une problématique sociétale beaucoup plus répandue en France. Selon le BET en stratégies immobilières Adéquation les 3è, 4è et 5è déciles de la population pour les revenus représentent 30% des ménages mais « 50 à 60% de la demande de logement neuf libre » (Adequation, 2012, p.10). En effet les classes inférieures sont prioritaires au logement social, avec de trop faible revenu pour l’accession, et les classes supérieures sont quant à elles déjà propriétaires. Mais surtout le coût du logement a augmenté récemment beaucoup plus que les revenus des ménages. Si l’on observe l’étude de Nicolas Michelin, nous distinguons un effet tunnel qui se dissipe brutalement à partir de 2008 avec des prix qui dépassent

largement les capacités des ménages à acheter. De plus la hauteur des dépenses allouées au logement se doit d’être maitrisée dans un contexte économique tendu. Un taux d’effort trop important étant synonyme de précarisation. Pour revenir au cas lyonnais, si nous nous penchons à nouveau sur les données du PLH sur les possibilités d’accession des ménages intermédiaires, le prix au m² pour un taux d’effort de moins de 33% est autour de 2200 euros/m² pour les revenus entre 100% et 130% du référentiel PLUS, et autour de 2800euros/m² pour ceux jusqu’à 150% du PLUS. Ce sont deux coûts d’objectif que nous souhaitons atteindre dans une programmation ciblée.

fig.9  Comparaison en France de l'indice du prix des logements rapporté au revenu disponible par ménage ANMA, Argent, Logement, Autrement Source : CGEDD d'après INSEE, bases notariales, indices Notaires-INSEE

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2.01.2. Fluidifier le parcours résidentiel Cibler une seule population précise peut être perçu comme de l’humilité dans la programmation. Mais en réalité, tel le grain de sable qui enraye la machine, répondre au désir d’accession des ménages intermédiaires a des conséquences plus vastes.

mobilité des ménages intermédiaires vers l’accession est essentielle en ce qu’elle libère du logement pour les classes inférieures.

En effet cela permet également de fluidifier le parcours résidentiel. Selon un schéma idéal les jeunes couples vont acheter pour la première fois un petit appartement, et réinvestir quelques années plus tard si la famille s’agrandit. Cette image très classique n’est que l’émergence d’un double enjeu.

D’autre part, le changement de logement ne se justifie pas qu’économiquement. De nombreux évènements marquent des tournant : certes les naissances, mais aussi les divorces, les recompositions, le départ des enfants, un nouvel emploi… Cela témoigne d’une hétérogénéité des usages projetés. Sachant que les déménagements concernent 6 millions de personnes chaque année (source CREDOC), chiffre en augmentation depuis vingt-cinq ans, la mobilité n’est pas un thème anodin. Réduire la durée d’emprunt facilite également l’arrivée de ces épisodes.

D’une part, la flambée des prix du logement freine la rotation du parc immobilier. Les ménages ne franchissent pas toujours le pas de l’achat. Ainsi le locatif social qui pouvait parfois servir d’étape dans une progression résidentielle devient figé, les locataires restant plus durablement et empêchant l’offre de suffire à la demande. La

La réponse programmatique se précise donc au-delà d’un coût. Pour être en adéquation avec le parcours résidentiel et les compositions des ménages intermédiaires, il faut cibler distinctement les primo-accédant et leur premier bien, des secundo-accédant qui souhaitent des logements plus grands.

Début vie active Location dans le secteur privé ou social Location Age

20 ans

Célibataire, jeune couple Petit logement 1ère accession 30 ans

Retraite Logement plus petit adapté

Famille Logement plus grand Préparation retraite 2ème accession

35 ans

Investissement locatif 50 ans

3ème accession

60 ans

fig.10  Parcours résidentiel «idéal»

Source : «le m² le plus intelligent de Besançon!» - URL : http://www.residence-utopia.fr/v2/flip/index.html#p=1

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2.01.3. Un programme « exclusif » Pour répondre aux enjeux développés précédemment, le programme se scinde en deux réponses distinctes :

HAM social D’une part, depuis le 1er octobre 2014, la ville de Lyon est passée de la zone B1 à la zone A pour « la tension du marché immobilier local » ce qui impacte notamment les plafonds du PSLA à partir de février 2015. Les ménages intermédiaires qui se retrouvaient jusque-là exclus de l’accession sociale de par leur revenu vont devenir éligibles. En s’appuyant sur un bailleur social, nous proposons donc des logements en accession social (PSLA) au prix d’achat de 2200 €/m² pour les ménages jusqu’à 130% du PLUS. Le prix final permet de conserver un taux d’effort bas et une durée d’emprunt raisonnable, qui marque également la posture de l’accession sociale. Nous visons les primo-accédants, et donc des T2 et T3 majoritaires pour accueillir ces petits ménages (jeunes couples, couple avec enfant, famille monoparentale…). Cela s'accorde avec la composition des ménages intermédiaires exprimée auparavant. Dans ces logements relativement réduits, les espaces extérieurs gagnent à devenir de réels prolongements. De même l’optimisation devient importante pour permettre des configurations et des appropriations différentes.

HAM libre

D’autre part, avec un promoteur, nous construisons des logements en accession libre, abordables à 2800 €/m² SHAB. A destination des ménages entre 130% et 150% PLUS ils visent ceux qui se retrouvent exclus de l’offre d’accession sociale par la forte demande et la priorité au revenu les plus bas. Des clauses anti-spéculatives sur 7 ans sont mises en place pour gérer le marché. Les logements sont plus spacieux, plutôt T4 et T5, pour attirer les familles et les secundo-accédant. Le nombre de personnes à vivre sous un même toit attire l’attention sur les espaces de vie communs qui doivent être généreux, mais aussi le besoin d’intimité individuel plus tranché. De plus les configurations familiales sont multipliées exponentiellement, ce qui implique d’anticiper différents scénarios de vie. A cette granulométrie répartie s’ajoute une gradation des surfaces de logements. En effet le prix bas au m² se destine à des ménages en difficulté d'accession. Cela demande des surfaces compactes pour maîtriser les prix de sortie. Mais en même temps la recherche d'un confort et d'une concurrence du pavillonnaire encourage à proposer des espaces plus grands. Des logements spacieux permettent aussi d’imaginer des solutions d’évolution dans le temps et de réaménagement, plus complexes dans des volumes restreints. De plus la réflexion en m² est réductrice, ne témoignant pas de la forme ou de la qualité d’usage. Ainsi nous proposons une marge de manœuvre pour chaque famille de logements, afin de faire varier les prix produits pour le même nombre de pièces.

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Ilot exemple HAM social

HAM libre 15% T3 60-70m²

15% T4 80-90m²

40% T3 60-70m²

N

45% T2 45-55m²

35% T5 100-110m² 50% T4 80-90m²

fig.11  Répartition sur la ZAC 2 et granulométrie du programme HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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2.01.4. Une démonstration sur l’ensemble de la ZAC 2 Ce programme n’est pas voué à être flottant, mais s’insère et modifie les pourcentages de la ZAC2. A actuellement la proportion des 2000 logements projetés est constituée comme suit : - 25% de locatif social PLAI et PLUS - 15% de logements dits « intermédiaires », en fait locatif PLS et accession sociale - 10% de logements à prix maîtrisés (3500 €/m² TTC SHAB) à destination de primo-accédant éligibles au PTZ+ - 50% d’accession libre En appliquant notre modèle à la ZAC, nous mettons en place la répartition suivante : - 25% de locatif social PLAI et PLUS primordiaux à conserver au vu de la tension du marché - 5% de locatif social PLS catégorie en augmentation de constructions ces dernières années, mais qui est la moins tendue entre offre et demande. - 10% d’accession HAM sociale à 2200 €/ m² TTC SHAB qui offrent un coût réaliste par rapport au moyen des ménages. - 10% de logements HAM libre à 2800 €/m² TTC SHAB - 50% d’accession libre restée intouchée pour conserver l’équilibre financier de la ZAC. En effet en réduire le nombre risque d’accentuer le différentiel de prix entre libre et social, en augmentant le premier pour conserver les profits.

projet ne s’inscrit pas dans le Champ, lieu trop spécifique, mais dans le quartier du marché. Les 20% très abordables constituent donc 12 immeubles sur l’ensemble de la ZAC. L’îlot exemple du projet de fin d’étude est quant à lui au Nord-Ouest du Champ. Deux immeubles en sont développés : un HAM libre Est-Ouest et un HAM social Nord-Sud.

PLAI - PLUS Intermédiaires

PLS HAM social

Prix maîtrisés

HAM libre

Accession libre

ZAC2

Projet

fig.12  Evolution proposée sur la ZAC2

Pour en faire une opération exemplaire le HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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2.02. Un prix de logement passé au crible

L’économie est une question importante à Confluence : par l’envergure du projet politique et architectural, par le risque de gentrification qui lui est lié, par la pression immobilière constatée, par la réserve foncière disponible… Le sujet n’est pas forcément séduisant, et l’on préférerait se cacher de ses conséquences. Mais le coût du logement est un des points forts de la programmation. Alors nous pouvons décemment nous demander ce que des prix de vente à 2200 et 2800 euros du m² (SHAB TTC) impliquent dans le quartier. Une décomposition du coût d’un logement s’impose pour comprendre pourquoi un tel programme n’existe pas à Confluence, et quels engagements sont à prendre. Cela témoigne moins d’une posture économique que d’une posture politique. L’architecte français Nicolas Michelin via une exposition récente « Argent Logement Autrement » détaille le prix à l’achat d’un logement en accession libre en cinq domaines : les taxes, les frais de portage, les honoraires des architectes et BET, les travaux et la charge foncière. S’il dit lui-même que les honoraires constituent difficilement un levier conséquent, nous nous proposons de passer à la loupe chacun des autres domaines, afin de préciser le montage financier du projet et ses conséquences sur le parti-pris tant idéologique qu’architectural. Tout en gardant à l’esprit l’ampleur du programme souhaité et de la ZAC dans laquelle il s’insère qui limite certains outils dans un souci de réalisme.

TVA

16,7

Frais de portage

24,8 3,3

Honoraires Travaux

40

Foncier

15,2

fig.13  Pourcentage de répartition des sommes pour l'achat d'un logement en accession libre, source ANMA

2.02.1. La tension du foncier La charge foncière « correspond à la part représentative du foncier nu et libre apte à recevoir une construction. Elle s’exprime en euro par mètre carré de surface hors œuvre net. ». Elle traduit en fait la valeur qualitative d’un terrain à l’achat en le rapportant à la surface potentiellement constructible sur celui-ci. En France, les prix du foncier varient significativement selon les villes et leur attractivité. Une étude réalisée sur Lyon place la moyenne sur l’agglomération à 550 euros/ m² SHON HT depuis 2005, avec une tendance à augmenter ces dernières années. Pour l’îlot A3 à Confluence, l’offre de prix minimale était de 13,5 million d’euros HT, chiffre qui prenait en compte l’impact du programme, les exigences architecturales et environnementales, et l’obligation de logements sociaux dans le bilan de l’opération. Pour une SHON évaluée à 27 300m², cela donnait une charge foncière autour

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de 495 euros/m² SHON HT. En souhaitant rester dans un montage classique, où l’on ne distingue pas la propriété du terrain de la propriété de l’immeuble, il faut donc se situer dans cette fourchette de prix. A noter que la charge foncière s’adapte aux différents programmes via un système de péréquation : elle est abaissée pour le logement social, et relevée pour le libre, pour trouver une moyenne cohérente. Cependant « des écarts trop importants entre le logement social ou abordable et le logement libre conduisent mécaniquement à empêcher une offre intermédiaire de se développer. ». (Adequation, 2012, p.28). C’est pourquoi nous proposons en première approche une charge foncière de 200 euros/m² HT sur l'HAM social et de 500 euros/m² HT sur l'HAM libre.

2.02.2. Les frais de portage Les frais de portage forment 24,8% du coût global d’un logement. Ils recoupent l’assurance, les frais financier, la marge du promoteur (autour de 8%, et nulle évidemment en social), la publicité et la commercialisation du bien. L’autopromotion qui se passe de l’intermédiaire du promoteur et donc en économise les frais reste pour l’instant un fait marginal en France. Surtout à l’échelle de 11 immeubles à construire sur la ZAC l’offre risque de ne pas rencontrer la demande. Nicolas Michelin dit lui-même que le promoteur est pris en étau entre un certain nombre d’acteurs, et que la prise de risque nécessaire dans une construction se reflète dans ses prix. Cependant il est noté que les frais de publicité et de commercialisation représentent une part considérable dans ces conditions. Hors sur le site attractif de Confluence, avec un prix de logements bas, et à l’heure des outils de communication numérique, il paraît évident que la publicité nécessaire est minime pour vendre le programme mis en place (comme en miroir de la charge foncière…). D'ailleurs des sites internet comme Logementdirect. fr propose au minimum 6% de réduction sur le prix d'un logement par ce biais. Si l’accession sociale reste inchangée, l’accession libre descend les frais à 19%.

2.02.3. Les taxes et l’accession sociale fig.14  Moyenne de la charge foncière sur Lyon par arrondissement depuis 2005, source OTIF

L’architecte Nicolas Michelin pointe du doigt un fonctionnement très français dans la taxation du logement à l’achat. Le taux

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est nul par exemple en Allemagne. Peu de levier existe à hauteur d’architecte pour abaisser la TVA, si ce n’est tirer parti d’une réduction ANRU par exemple. De même l’accession sociale profite d’un taux à 5,5% ce qui justifie notre volonté précédente de scinder le programme, et donc optimiser les outils selon la population ciblée.

2.02.4. Le coût des travaux : entre qualité et gains possibles Suite à ces déductions, nous obtenons un coût travaux objectif autour de 1250 euros/m² HT SHAB pour l'HAM libre, et plus élevé (1460 euros/m² HT SHAB) pour l'HAM social. Nous assumons le parti-pris utilisé, non pas de partir d’un coût travaux estimé d’un projet idéal pour ensuite lui ajouter les autres frais, mais de tirer d’un raisonnement logique ce qu’un logement à bas coût implique pour l’architecte en marge de manœuvre théorique. Nicolas Michelin est pour relativiser « la paranoïa du coût de la construction ». En effet comme cela n’est que 40% du prix à l’achat d’un logement, l’impact d’une modification est désamplifiée proportionnellement. Ces idées s’entrechoquent avec d’autres interlocuteurs, promoteurs notamment « La construction est le principal poste sur lequel le promoteur peut réaliser des économies, d’une part parce que le levier est important […], d’autre part parce que les autres postes de coût lui échappent en grande partie. ». (Adequation, 2012, p.30).

3000€/m² 2500€/m² 2000€/m² 1500€/m² 1000€/m² 500€/m² 0€/m²

HAM social

HAM libre

TVA Marge du promoteur Honoraires techniques, assurances, frais financiers, publicité Coût travaux Charge foncière

fig.15  Formation affinée du prix de vente des logements

Comment construire à 1200 euros/m² HT SHAB ? Comment assurer une qualité d’exécution et de matériaux ? Quelle qualité d’usage est proposée ? Comment répondre au site ? Ou pour synthétiser : quelle architecture est possible ? Le coût de la construction lui-même recouvre des dépenses différentes. La plus importante est liée au coût des matériaux (43%), la seconde à la main d’œuvre (salaires et charges de 32%). Nous cherchons à voir comment des solutions économiques peuvent relever d’autres avantages et gagner en sens, sans perdre de vue une qualité architecturale.

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Frais divers 15%

Matériaux 43%

Energie 3% Transport 3% Matériel 4% Salaire et charges 32%

fig.16  Poids de chaque poste dans le coût de la construction

2.02.4.1. Pour un autre rapport à la main d’œuvre S’intéresser à la main d’œuvre est posé une question humaine autant qu’économique sur ceux qui construisent le logement. Les tendances actuelles nous amènent à regarder les deux bouts de la chaine. Dans son discours, Nicolas Michelin vante l’idée d’un architecte qui retrouve son rôle de bâtisseur. La préfabrication est selon nous en ce sens une réponse dans le dialogue entre l’architecte et les entreprises. l’usinage et la préfabrication constituent des modes constructifs historiques pour optimiser le chantier. Ils sont symboliques et controversés, même si en développement récemment avec des solutions bois. Moins qu’une économie substantielle, nous souhaitons y voir le gage possible d’une qualité constructive. La qualification des ouvriers doit permettre de sortir du social. Nous verrons dans la partie suivante les enjeux complexes que recouvrent le choix de la préfabrication.

3000€/m² part, l’habitant peut retrouver la D’autre main sur son logement. Un mouvement 2500€/m² récent consiste à proposer des logements « prêts à finir », c’est-à-dire que les fini2000€/m² tions sont laissées au soin de l’usager. De même ici l’économie est à relativiser, entre 1500€/m² diminution effective de la main d’œuvre mais baisse des prestations. Cependant 1000€/m² l’idée est d’y voir moins un avantage financier que l’impact sur une pensée de 500€/m² la construction. Patrick Bouchain le développe dans son livre Construire autrement 0€/m² : « L’ouvrage doit rester ouvert, « non fini », et laisser un vide pour que l’utilisateur est la place d’y entrer ». (Bouchain, 2006, p.27). Avec l’autofinition, on se place dans cette idée d’une appropriation qui aille plus loin que le mobilier mais passe par un acte lors de l’acquisition de son logement. L’architecte définit même cet « apport travail » de l’occupant sur son logement, finalement aussi précieux qu’un apport monétaire. L’autofinition n’est pas incongrue en soi. En effet selon un sondage OpinionWay pour le site d’annonces immobilières AVendreALouer.fr, « 60 % des Français affirment avoir réalisé des travaux lors de leur emménagement ». Même si l’on imagine aisément que cela concerne plus l’ancien que le neuf, l’aménagement d’un appartement est une manière de se l’approprier et de se le rendre plus agréable.

2.02.4.2. Gain sur la matière Evaluer par avance l’impact d’un coût objectif sur le choix des matériaux n’est pas aisé. En effet il va être lié à un arbitrage entre parti-pris architectural, qualité d’exécution ou encore impact écologique. Une

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fenêtre en bois sera plus chère qu’une en PVC, mais sera moins nuisible en énergie grise et en émanations. Alors qu’un matériau de réemploi sera à la fois peu coûteux pour l’environnement et en monnaie trébuchante. De même le rapport qualité / quantité peut jouer. Ce sont des paramètres qui se reflèteront dans le projet.

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2.03. La solution modulaire : poids économique et valeur ajoutée 2.02.5. Panorama Impossible, historiquement, de distinguer la préfabrication de la volonté d’offrir un cadre de vie, produit rapidement et/ou à bas coût, au plus grand nombre tout en préservant sa qualité. En effet, différent ténors, bien que motivés par des raisons diverses, ont joints leurs efforts pour offrir à la préfabrication ses lettre de noblesse architecturale. En France, au début du XXème siècle et en plein modernisme on retiendra surtout les noms de Charles Edouard Jeanneret dit Le Corbusier et de Jean Prouvé. Il est intéressant de souligner que l’un et l’autre suivent des trajectoires relativement différentes, et que leur utilisation de la préfabrication sera, en conséquence, au service de deux pensées bien distinctes. Pour Le Corbusier l’emploi de la préfabrication est ainsi presque rhétorique. Ce dernier se confronte à la question de la production de logements modernes de manière quasi exclusivement intellectuelle, ce qui ne l’empêche pas de conserver quelques considérations humanistes et hygiéniste dans son approche. En caricaturant, il s’agit pour lui de retrouver une cohérence globale entre modes de vie et de productions modernes d’une part et architecture moderne de l’autre: le logement doit être préfabriqué et produit à la chaine parce que la voiture ou le grille-pain qui prendront place dans ces logements l’ont aussi été. Pour Prouvé l’utilisation de la préfabrication est plus concrète. Associée à l’acier (au béton chez Le Corbusier) elle permet

de réaliser à bas coût (voir très bas coût) et en grand nombre, des logements de qualité pour les plus démunis. Malheureusement, il n’aura pas beaucoup d’occasions de le démontrer en architecture mais bien plus en design de mobilier. En effet ses projets de maisons facilement montables et transportables, telle que la maison des jours meilleur, sont souvent restés à l’état de prototype. Ses maisons industrialisées à Meudon (14 maisons réalisées entre 1950 et 1952) pour répondre à l’urgence du relogement d’après-guerre, sa première réalisation de maisons produites de manière industrielle, et prémices d’une commande qui se voulait plus importante, resteront ainsi un rare témoignage des velléités de Prouvé en production de logement préfabriqués (puisqu’évincé de la direction de sa propre entreprise en 1953 par ses actionnaires).

fig.17  Maisons industrielles à Meudon, Prouvé

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À travers ses réalisations, il ouvre la porte (ou plus exactement contribue à l’ouvrir, d’autres archi-tectes tels que Buckminster Fuller ont aussi apporté leur pierre à l’édifice) à une industrialisation toujours croissante du monde de la construction. Si cela permettra de répondre efficacement à l’urgence du logement en France aprèsguerre, cette industrialisation sera également, par une utilisation peut être trop grossière ou peut être passé un stade par une utilisation trop axée sur les profits générés en réduisant les couts de cons-tructions à leur maximum, à l’origine d’une architecture pas toujours heureuse, source à la longue écœurement et dégout. La préfabrication modulaire dans l’architecture n’a ainsi plus rien d’une utopie, mais est belle et bien reléguée au rang de mauvais élève du fond de classe, du moins dans le domaine de l’habitat classique, et en France. En effet, le domaine de l’habitat d’urgence reste lui un lieu soumis à de telles contraintes (coût et rapidité de production, possibilité de transport, facilité de mise en œuvre, etc…) que la préfabrication modulaire y est un mode de conception très répandu, notamment au Japon, un pays bien plus exposé aux aléas sismiques que nos contrées. À ce sujet les travaux de Shigeru Ban sont révélateurs, dans un contexte contraint, de la richesse et des possibilités qu’offrent le modulaire à l’architecte. Enfin aux États-Unis, certains immeubles de logement sont produits de cette manière: autre pays autres mœurs, ce type de pro-

duction, bien que ce ne soit pas forcément la plus répandue, reste possible. Ainsi, The Stack, projet d’habitation à New York par l'agence Gluck+, est construit à partir de modules préfabriqués dans une usine distante et assemblés sur chantier. Déjà équipé des gaines d’eau et d’électricité, ainsi que des menuiseries et des panneaux de façade, il ne reste plus qu’à « brancher » les modules entre eux et d’effectuer les finitions intérieures, gérer l’étanchéité du raccord, et la messe est dite (22 jours de chantier pour monter les modules, 3 mois pour les finitions). Pour le raccord au sol, une dalle de fondation est coulée avant l’arrivée des modules et comporte des poteaux « d’accueil » sur lesquels les premiers modules seront fixés. le rez de chaussée n’est donc pas soumis aux contraintes du modulaire et permet d’en faire un usage commercial, comme de coutume pour des immeubles urbains. Ainsi il apparait à première vue que le modulaire se prête aux enjeux de l’architecture contemporaine. Nous allons donc nous pencher un peu plus avant, et de manière plus critique, sur les avantages et limites de ce système constructifs.

2.03.1. Enjeux et limites du modulaire Les enjeux affichés ici sont donc clairs. Il s’agit de rationaliser le logement le plus loin possible pour ensuite pouvoir le produire « à la chaine », c’est à dire de manière industrielle, si possible en atelier, pour n’avoir plus qu’à assembler des modules sur le lieu du chantier. Cette solution pré

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sente des avantages certains, sous couvert de s’affranchir de certaines limites ou du moins de les traiter comme il se doit.

être travaillé, la préfabrication modulaire permet à ce même volume de mur d’être bien plus malléable.

Un des avantages premier de la préfabrication modulaire est de réduire considérablement le temps passé sur chantier pour les ouvriers. Ceux-ci ne travaillent pas exposés aux intempéries mais à l’abri dans une usine, ce qui permet d’assurer un travail continu, non soumis aux aléas météorologiques, mais aussi plus précis, les ouvriers disposants d’un outillage d’usine, pouvant être fixe et donc lourd, contrairement à un outillage de chantier qui doit être manutentionné et donc léger. En outre, la fabrication à l'abri d'une halle limite grandement les temps de chantier en hauteurs et ses dangers.

Les principales limitations de ce système constructif sont inhérentes à sa condition d’ensembles transportés séparément puis assemblés en un tout. Cela génère des contraintes en plan et en façade. En plan, le fait que le module doive être un volume transporté lui impose de ne pas dépasser une certaine taille, taille au-delà de laquelle il ne permettra plus de profiter des avantages déjà cités. Étant donné que non content d’être transporté le module doive survivre au transport, ses faces sont à priori pleines, afin de conserver une rigidité suffisante pour résister aux efforts dus au levage. Cela implique que les pièces des logements ainsi conçus seront contraintes par les dimensions du module.

Cette plus grande précision possible s’accompagne d’un accès direct et facile à toutes les faces du module en construction, et donc de la possibilité de travailler les murs de l’intérieur vers l’extérieur en partant du postulat que les faces externes du module (saufs pour celles des façades) pendant la fabrication de celuici deviennent des faces internes aux murs et parois des logements une fois le bâtiment terminé, si les murs et parois sont le fruits de deux faces de modules externes accolées. Cela offre des opportunités de construction non négligeables puisque des éléments traditionnellement inaccessibles dans la construction sont désormais à portée de main. Ainsi, par rapport à la construction en béton où les parois verticales et horizontales sont coulées, ce qui oblige à effectuer des réservations ou des rajouts dès lors que le volume du mur doit

En façade c’est l’assemblage des modules qui, s’il est mal maitrisé, peut aboutir à un aspect dégradant pour le bâtiment et ses habitants (peut-on parler de syndrome de la cage à lapin ?). En effet d’un point de vue strictement matériel, il y'a une différence entre la jonction de deux modules et la face d’un module. À cet endroit la matière n’est pas présente dans la même quantité, elle est peut être différente. Rationnellement cette différence devrait se voir en façade. De plus, il va être physiquement difficile de camoufler entièrement ces jonctions, à moins de venir construire la façade d’un seul tenant sur place une fois les modules assemblés, mais cela fait perdre une partie de sa force au concept du modulaire.

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Il est à noter que nous avons ici fait le choix d'un module en volume, et non en plan. En effet, l'avantage du module plan est sa facilité de transport contre un plus grand nombre d'assemblage à faire. Ici, grace à la proximité du lieu de fabrication des modules nous avons donc fait le choix d'un

3,3m

m 10 ,1

Afin de dimensionner les modules, il a d’abord fallu choisir de combien il fallait en disposer pour pouvoir proposer un logement de qualité, s’il fallait qu’ils soient tous identiques ou qu’il y en ait différents types. Pour cela, nous nous sommes d’abord basé sur les activités qui allaient prendre place dans ces modules. Ainsi il nous a rapidement semblé indispensable que le plus petit côté d’un des modules fasse au minimum 3,3 mètres de large pour pouvoir accueillir des pièces de vie commune comme un séjour ou une salle à manger. Cette largeur entrainant de fortes contraintes de transport, puisqu’un convoi exceptionnel de type 2 devenait obligatoire (à partir de 3 mètres de largeur), nous avons essayé de voir s’il ne pouvait pas y avoir un module plus mince. En prenant en compte le fait que la question des assemblages allait aussi poser problème pour les gaines de fluides, il est vite apparu un deuxième type de module. Celui-ci concentre les gaines du logement et les pièces qui en dépendent, salle de bains, cuisines, qui sont en général aussi plus petites. Ainsi le plus petit côté de ce module peut descendre jusqu'à 1,5 mètre et fait office de bande servante.

modulaire en volume, puisque les trajets de transports seront très courts. Il en résute un module certes plus difficile à manoeuvrer, mis ne nécessitant qu'un minimum d'assemblage à réalsier une fois sur chantier.

10 ,1 m

2.03.2. Deux modules en travaux

1,5m

fig.18  Les deux modules, fonctions et cotes intérieures

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2.04. Une usine de proximité

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2.04.1. Cohérence gétique

éner-

2.04.2. Perpétuer une mémoire

Si cette préfabrication modulaire a pour objectif une économie financière, elle a aussi pour but de nous faire réaliser des économies d’énergie. Ceci est possible grâce au choix des matériaux et des techniques constructives utilisées, ici une structure légère faisant la part belle à un remplissage en matériaux économes en énergie, mais aussi par la proximité du lieu de fabrication de ces modules.

La Halle Caoutchouc est située au Sud de la transversale du projet d’Herzog et de Meuron, qui en détruit une partie, et en face de la future Maison de la Danse. Elle était à l’origine à moins de 100 mètres de la gare d’eau qui découpait le quartier. Il s’agit d’une ancienne fabrique de caoutchouc factice datant de 1917, mais elle a abrité ensuite diverses activités :

C’est la Halle Caoutchouc, qui n’a pour l’instant pas de programme dans le plan masse d’Herzog et de Meuron, qui accueillera cette activité. Il faut en effet savoir que si la préfabrication permet naturellement une économie par la plus grande maitrise de la matière et une production en série, le transport des produits finis, proportionnellement à l’éloignement du lieu de production, est une nouvelle source de dépense, qui dépasse parfois les économies réalisée grâce à la préfabrication. Ainsi, la proximité de la halle comme usine de fabrication du lieu de chantier nous confère l’avantage non négligeable de considérablement réduire les dépenses (énergétiques et financières) en transport. En outre, de par ses fonctions historiques d’ancienne fabrique de caoutchouc, son espace est naturellement adapté à la pratique d’une activité industrielle. Dès lors la mise en place d’une filière de fabrication courte, propice à une production de qualité et économe en énergie est possible.

« Elle se spécialise dans la production d'acide gras et de soufre doré d'antimoine pour la production d'hydrogène sulfuré. En 1924, c'est la société Paul Dulac et Nas qui s'étend à l'ouest en venant occuper le site et en installant un raccordement ferroviaire. En 1946, c'est au tour de la Manufacture de Glaces de Saint-Gobain, Aniche Boussois et des verreries mécaniques de Bourgogne, de venir investir les lieux. Depuis les années 1990, le site est occupé au rez-de-chaussée, par le siège social de l'agence de voyage Guillermin "Ailleurs". » (Inventaire topographique de Lyon, 2001, www.culture.gouv.fr) Le bâtiment prend la forme d’une halle couverte d’un shed à long pans. La charpente métallique est un élément remarquable de l’édifice qui participe de son caractère. Herzog et De Meuron souhaitent ainsi que le rythme de la halle d’origine soit préservé (source OAQS Confluence ZAC2). Les vues intérieures témoignent d’une lumière particulière et des jeux d’ombres possibles lorsque le soleil est bas.

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Cette réutilisation de la Halle Caoutchouc permet pour un temps de perpétuer la mémoire du quartier. Si l’activité n’est plus la même (à l’origine fabrication de caoutchouc synthétique, puis stockage pour le marché de gros) sa nature reste industrielle, et s’inscrit en cela dans la continuité de la dernière activité en date du site. En participant à la construction du futur de celui-ci, et donc aussi de son propre futur, elle est actrice de la transition.

2.04.3. Moteur d’un quartier en chantier La Halle a une situation idéale pour desservir les chantiers de 12 immeubles, échelonnés dans le temps, via les rues tracées ou futures du projet. Cependant elle est amenée à être détruite de moitié par la diagonale dans la deuxième phase ce qui implique une chronologie serrée.

N Halle Caoutchouc

Immeubles projetés

Ateliers parallèles

Circulations Coupure future de la Halle

fig.19  Phase de chantier à l'échelle du quartier HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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2.04.4. Chronologie

Selon les données sur des projets modulaires américains (The Stack de Gluck + à New York notamment), nous partond de l'hypothèse qu'un module est fabriqué en 140h dans la Halle en moyenne. Avec une organisation en 3 chaînes d'assemblage, un module fini sort en moyenne toutes les 8h de l'usine. Ceci permet de tenir les échéances de la construction de 12 immeubles (950 modules).

Nombre de semaines Dans la Halle Sur site

5

10

Production des modules Fondations

Dans les ateliers

15

Pose sur site

Liaisons

Formation et participation Autofintion...

En place Livraison Ouvriers

Habitants

fig.20  Chronologie détaillée d’un immeuble de 50 modules

Eté 2015

Mise en service de la Halle Caoutchouc

2020

Période de production : 4 ans et demi (950 modules pour 28 000 m² de logements)

Fin de l’usinage Destruction partielle et reconversion

2022

Chantier des alentours

fig.21  Chronologie du programme sur la ZAC 2

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2.05. Posture écologique

Nous avons vu dans l’introduction la définition du développement durable qui amène la notion de besoin par rapport aux capacités d’un environnement particulier, mais qui aborde aussi la question sociale et d’équité sous-jacente. C’est la même idée que l’on retrouve dans le terme de « conception bioclimatique », soit « l'art et le savoir-faire de bâtir en alliant respect de l'environnement et confort de l'habitant » (futura-sciences.com). Via la programmation, la réflexion sur le modulaire et la création d’une usine de quartier, nous mettons déjà en place cette logique. Se posent maintenant les enjeux des besoins énergétiques proprement dits qui recouvrent deux pans : d’une part les objectifs quantitatifs de limitation des dépenses, d’autre part le rôle que l’habitant peut jouer en tant qu’usager et consommateur.

2.05.1. De la construction 2.05.1.1. Performances énergétiques visées La Confluence s’inscrit dans le programme « One Planet Living » de WWF qui souhaite réduire l’empreinte écologique du projet tout en conservant et valorisant un cadre de vie agréable. Dix principes constituent la charte à respecter (cf. cicontre) qui dessinent un panel assez large de réponses (mobilité, alimentation, gestion des eaux...) que nous retrouverons à différentes échelles du projet. Cependant en termes de consommation d’énergie à l’échelle du bâtiment, le critère zéro carbone est « la grande ambition ». En effet le but du quartier de Confluence conjoint

avec celui de Sainte Blandine est de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre en 2020 que en l’état de 2000, en ayant construit entre temps les deux ZAC. Ceci implique que le quartier de la ZAC 2 doit être à « énergie positive » c’est-à-dire produire plus que ce qu’il ne consomme en énergie. Cette objectif est porté même à l’échelle de chaque îlot qui doive faire un bilan selon leur programmation diverse. Au vu des contraintes techniques et économiques sur notre programmation en accession sociale et en très abordable, il parait judicieux de fixer un objectif « passif » pour les immeubles concernés et de réaliser ensuite un équilibre au niveau de l’îlot. Cela correspond à l’axe de « sobriété » du manifeste Négawatt (2012), qui prône une réduction des dépenses en énergie avant même de produire renouvelables. A noter que le terme passif désigne communéRéduction de l'empreinte écologique

Développement durable et qualité de vie

1. Zéro carbone 2. Zéro déchets 3. Mobilité durable 4. Matériaux

10. Qualité de l'air

8.Culture et locaux et identité locale durables 9. Equité et 5.Alimentation developpement locale et économique durable 6.Gestion de l'eau 7.Habitats naturels et biodiversité Approche territoire

fig.22  Les 10 principes et objectifs pour les quartiers durables WWF Source : La Confluence, premier quartier durable WWF, SPLA Lyon Confluence, Novembre 2011

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ment un habitat à très basse consommation énergétique, mais donc le bilan n’est pas nul : besoins en énergie de chauffage inférieurs à 15kWh/(m².an), consommation totale d’énergie inférieure à 120 kWh EP/ (m².an), et contrôle de l’étanchéité à l’air. Le projet ne vise d’ailleurs pas une labellisation. En effet il n’y a pas d’utilité démonstrative ou commerciale pour ce logement déjà attractif économiquement. De plus un label suppose selon les cas des conditions strictes qui peuvent freiner des innovations ou un autre regard (obligation d’une ventilation mécanique double flux par exemple).

2.05.1.2. Energie grise et matériaux de réemploi : quel potentiel ?

Énergie grise Électricité spécifique Eau chaude Chauffage Production renouvelable

350 300 250 200 150 100 50 0

if ss

Pa W N

f

50

s

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Si le recyclage répond en partie à l’épuisement des ressources naturelles, il reste une

400

M

En reprenant les graphiques du scénario Negawatt, il apparaît qu’au fur et à mesure des réductions d’énergie dans le bâtiment, sa consommation d’énergie grise prend une part prépondérante dans son bilan. De leurs mots même : « l’essentiel se jouera à l’avenir sur la prise en compte de « l’énergie grise », celle qui est nécessaire à la fabrication des matériaux et à leur recyclage. ». (Association Négawatt, 2012, p.320). Dans notre logique où la conception passive prend le pas sur la production d’énergie, le choix des matériaux est un levier intéressant à la fois pour réduire l’impact du projet sur son environnement, mais aussi pour avancer sur une problématique actuelle.

transformation qui demande de l’énergie pour retrouver une matière première. C’est pourquoi nous nous tournons vers les matériaux de réemploi, chaînon manquant entre la réutilisation et le recyclage. « Employer une nouvelle fois signifie que l’on garde la matière et la forme (donc la trace de l’histoire) pour un nouvel usage. Donner, prêter, transformer, réparer les biens usagés sont des moyens d’épuiser les surplus ou d’économiser, tout en réduisant la quantité de biens produits et de biens destinés à l’élimination. » (Devlieger, Ghyoot, 2009, p.2). Les matériaux existants, les constructions et bâtiments peuvent devenir source de matière première dans

fig.23  Evolution des performances énergétiques dans le bâtiment

Graphique tiré du scénario Négawatt 2012, p.320

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cette logique. Le matériau ayant déjà eu un usage, son énergie grise est considérée comme nulle, ou ne dépend principalement que du transport nécessaire. Le réemploi a plusieurs valeurs, énergétique mais aussi sociale et économique. Cependant cet enjeu planétaire dans sa conception contemporaine se confronte à une réalité et des contraintes de mise en place. Tout d’abord l’usage de matériaux de réemploi dépend du gisement disponible, de la phase de glanage comme définit par Jean-marc Huygen, ingénieur civil architecte, dans l’ouvrage de référence La poubelle et l’architecte (2008). Glaner des matériaux auprès d’industries reste envisageable pour des projets à l’échelle réduite, comme le démontrent les architectes Rotor, ou récemment sur Vaulx-enVelin les Glaneurs de Possibles et le collectif Pourquoi Pas pour le chantier GZ Bohlen. A échelle plus large, tel le parlement européen beaucoup montré, les moyens nécessaires pour récolter deviennent bien plus importants, conservant une logique patrimoniale, mais moins écologique (glanage dans plusieurs pays) et économique (échelle de la demande). Surtout le projet prend un caractère exceptionnel. Comment faire du matériau de réemploi une habitude de conception ? En Belgique, Rotor a mis en place le site internet Opalis qui recense les collecteurs et revendeurs de matériaux à travers le pays. Cela correspond à une logique ancrée dans les habitudes constructives : la brique beaucoup utilisée est facilement récupérable et réemployable, de même pour les tuiles par exemple. Certains se spécialisent aussi dans les bois d’échafaudage, les pavés,

le carrelage. En France le béton armé ne permet pas cette logique. Les éléments architecturaux conservés et revendus en l’état le sont majoritairement pour leur valeur historique et patrimoniale (parquet ancien par exemple).

fig.24  Tri des matériaux glanés, chantier Grrrnd Zero-Bohlen, workshop avec les collectifs Glaneurs de Possible et Pourquoi Pas!

Comme il n’existe pas de filière française comme celle établie en Belgique, nous sommes allés visiter l’usine Serdex au port Edouard Herriot à Lyon pour nous rendre compte de la faisabilité et de la viabilité de l’hypothèse du réemploi à grande échelle. Serdex est une société qui collecte, tri et recycle les déchets du bâtiment. Il apparaît que le contexte français qui privilégie la démolition à la déconstruction laisse une place marginale pour le réemploi par rapport au recyclage. Ainsi tous les déchets inertes arrivent sous forme de gravats que ce soit les moellons, le béton, la brique ou le pavé. La ferraille est déjà

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recyclé fortement, et a une valeur monétaire importante : la société la rachète 50 euros la tonne, alors que c’est elle qui est payée pour récupérer les autres matériaux (mise à part et dans une moindre mesure les films plastiques, les cartons propres et la terre végétale triée). Le plâtre, lourd a séparé, ne peut-être réemployé comme tel. Reste donc le bois. Broyé et reconditionné, il est voué à être transformé en meubles. Cependant c’est le matériau qui semble dans l’état actuel du marché, le plus apte à être réemployer directement, sous forme de bardage ou de planches. A noter que la filière bois elle-même n’est pas génératrice de déchets. La scierie Proveddi rhônealpine que nous avons contacté distingue ainsi : - les produits connexes dûs à la première transformation du bois qui servent pour l’isolation, les pellets, le carton… - les rémanents forestiers qui restent en forêt et constituent de l’humus. Il s’agit donc plutôt d’une biomasse dégradable que d’un réel matériau potentiel. - les petits troncs d’éclaircies dus à l’entretien des plantations de Douglas. Au volume important, ils servent aux granulés bois et aux débits de palettes. Ce sont des données que nous allons prendre en compte dans la conception du projet pour formuler des hypothèses viables. De plus, les fenêtres ainsi que l’ameublement (de bureaux ou d’hôtel, avec la taxe ECO) constituent aussi des gisements à potentiel en l’état. Ensuite, si le gisement disponible est un premier enjeu, la question de l’accommodage et de l’assemblage des matériaux est l’étape suivant du réemploi. En

effet le principe est de limiter la modification du matériau récupéré, puisque l’énergie mise dans cet acte, rendra d’autant plus dure le chemin inverse. L’exposition Matière grise à l’Arsenal met d’ailleurs le doigt sur l’enjeu de conception derrière les matériaux de réemploi : « L’ingéniosité ne sera plus uniquement celle du dessin sur la page blanche, mais la capacité et l’op-

fig.25  Etapes de tri au centre Serdex, Lyon

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portunité de faire avec ce qui est là. » 1. Ainsi le collectif rencontré des Glaneurs de Possible distingue une démarche du « chemin faisant » qui adapte le projet aux matériaux disponibles au fur et à mesure du processus de réflexion, d’une démarche plus théorique et malaisé où l’on dessine le projet avant de chercher les matériaux adéquats. Le processus du projet de fin d’étude nous force à nous tourner vers la deuxième pensée, même si les hypothèses de glanage forment déjà un cadre. De plus les architectes du collectif mettent l’accent sur le principe de cohérence. En effet le matériau de réemploi, que l’on choisit sciemment de ne pas considérer comme déchet mais comme matière implique un parti pris esthétique. La question de l’ensemblage, c’est-à-dire de la recherche ou non d’une harmonie (d’objets, de matière, de couleur) est prégnante, de même que les détails d’assemblage qui témoignent de la précision du projet. Au-delà d’une réflexion écologique, le matériau de réemploi n’est pas anodin dans son aspect architectural.

tion architecturale (2014). Il apparaît que la certification des matériaux de réemploi reste encore marginale. Elle demande une connaissance précise de ces éléments, de la raison de leur rebut, et de leur durée de vie restante dans le temps. En plus des exigences requises, cela met directement en cause la garantie décennale du bâtiment. Comme les produits neufs sont mieux contrôlés, l’assurance préfèrera leur usage à des produits de réemploi aux garanties encore floues. Cela constitue un point de vigilance dans le dessin du projet et dans son réalisme.

Enfin un frein aux matériaux de réemploi est leur adaptation aux normes et aux brevets. Les exigences techniques deviennent de plus en plus pointues, tant au niveau environnemental ou acoustique que pour les normes incendies par exemple. Le thème est développé par notre collègue Maeva Boudali dans son mémoire Le réemploi - des matériaux dans la concep-

2.05.2. Des habitants

1 Communiqué de presse de l’exposition Matière grise. Exposition et ouvrage créés par le Pavillon de l'Arsenal - Commissaires : Encore Heureux architectes, Nicola Delon, Julien Chopin. 2014

Les matériaux de réemploi possèdent des avantages énergétiques et mémorielles non négligables, comme le montre cette comparaison dressée par Maeva Boudali entre produits neufs et produits de seconde main. Cependant ils doivent encore faire face à de nombreux obstacles en France pour leur usage à grande échelle. Ce projet de fin d’études se propose donc d’expérimenter cette problématique et son impact architectural.

L’écologie étant une « science ayant pour objet les relations des êtres vivants […] avec leur environnement, ainsi qu'avec les autres êtres vivants. » (Larousse), interessons-nous maintenant aux habitants.

2.05.2.1. Précarité énergétique Une première approche certes terre à terre mais essentiel rappelle qu’une consommation énergétique a un coût. Ainsi dans

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l’idée de logements très abordables, la question de la précarité énergétique est primordiale pour les habitants. En France, selon le rapport du groupe de travail « Précarité énergétique » du Plan Grenelle bâtiment (janvier 2010) 13% des ménages français seraient considérés comme précaires, en dépensant plus de 10% des revenus pour répondre aux besoins en énergie de leur logement. Surtout et comme mentionné dans le scénario Négawatt : « Plus de 80% de ces foyers habitent dans le parc privé, et plus de la moitié d’entre eux (62%) sont propriétaires de leur logement. » (Association Négawatt, 2012, p.281). Ce qui fait écho à la population ciblée. Nous retrouvons cette logique qui se dessine au cours du chapitre, et qui lie régulièrement un enjeu d’économie d’énergie à un enjeu d’économie purement financier.

2.05.2.2. De l’usage Notre attention se porte aussi sur la valeur d’usage du logement. Souvent dans les résultats énergétiques des ZAC, un décalage est observé entre les prévisions et les résultats, de par la « mauvaise » utilisation par les occupants des dispositifs mis en place. Comment allier les modes de vie durables avec les habitudes culturelles et sociales des habitants, en particulier parmi les milieux les plus modestes ? Les logiques passives seront particulièrement étudiées pour faciliter cette appropriation.

2.05.2.3. Idéologie DIY et DIWO

Nous avons fixé comme objectif auparavant une autofinition des logements, qui

entraîne la participation des habitants au processus, une appropriation de leur espace de vie. Cependant nous constatons dans les propos sur le « prêt-à-finir » que la réalité peut ne tenir qu’à des pirouettes linguistiques : « Par conséquent, un architecte qui explorerait cette question pourrait livrer un logement non fini, non pas au sens où il serait « mal fini » mais plutôt « ouvert pour être terminé ». » (Bouchain, 2009, p.93). Hors l’autofinition peut interroger réellement nos modes de consommation et notre rapport à l’espace. Dans ce cadre le DIY offre une éthique qui va plus loin que le simple bricolage et fait écho à l’idéal d’une société durable. C’est pourquoi nous l’introduisons ici. Le « Do It Yourself », abrégé en DIY, est à la fois une idéologie, un concept et un état d’esprit qui se veut le reflet de mouvements culturels et politiques, autant qu’une idée artisanale de la production d’objets qui dépasse le simple bricolage. Traduit en français on en ressent plus l’injonction : « Fais le toi-même (!) » Le fait-main préexiste certes bien en amont de la définition d’une idéologie DIY. Cette dernière voit quant à elle ses prémisses dans les années 60 avec le mouvement yippie américain et ses utopies. Puis le Whole Earth Catalog – Access to tools de S. Brand publié de 1968-1970 en devient une référence. Il s’agit d’un catalogue d’objets, d’outils au sens large, qui reflète des préoccupations écologiques, d’autosuffisance et le penchant pour une éducation alternative. Le mouvement punk dans les années 70 et 80 se saisit du DIY dans un cadre beaucoup plus subversif, à l’encontre d’un

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système établi. Dans son ouvrage Système DIY, l’architecte et artiste Etienne Delprat définit une nouvelle vague qui serait le DIY 2.0. Les prises de conscience environnementales, alliées aux outils informatiques participent d’une nouvelle ère de partage des connaissances. Il faut savoir que les français portent déjà un intérêt conséquent pour le simple bricolage. 86% déclarent ainsi être bricoleur. (Etude Ifop – castorama 2011). Ils vantent notamment la fierté du « fait par soi-même ». L’aménagement du logement reste par ailleurs un des premiers postes de dépenses pour les ménages. Le DIY lui s’écarte du marché économique lié au bricolage. Dans cette pensée monter soi-même un meuble vendu en kit n’est que le témoin d’une baisse des coûts, par contre réagencer les éléments à disposition, « hacker » le système marque le réel fait-main. (cf. donc www.ikeahackers.net). On peut de plus allouer au bricolage sa poétique, comme bien dit par Claude Lévi-Strauss son ouvrage La Pensée sauvage : « La poésie du bricolage lui vient aussi, et surtout, de ce qu’il ne se borne pas à accomplir ou éxécuter ; il raconte […] le caractère et la vie de son auteur. Sans jamais remplir son projet le bricoleur y met toujours quelque chose de soi. ». Là où le DIY s’écarte justement du bricolage, est qu’il « fait projet ». Et c’est ce qu’il nous intéresse de défendre pour que l’autofinition ne tienne pas de la simple décoration mais d’une réflexion plus aboutie. D’autant qu’Etienne Delprat le souligne « [La construction de petits objets architecturaux] constitue l’espace d’expérimentation idéal pour tous, nécessitant un ensemble de compétence extrê-

mement vaste […]. Le bricoleur les maîtrise toutes plus ou moins, apprenant de manière empirique […]. Son plaisir : comprendre et maîtriser totalement la forme de sa production et son fonctionnement. ». (Delprat, 2013, p.165) Le Do It Yourself est donc « faire projet », mais aussi faire avec (ce qui se trouve à disposition et ses capacités), faire autrement (en proposant des alternatives) et faire en commun (dans un partage des connaissances). Nous le relions à notre éthique écologique, puisque le mouvement revendique lui-même un autre rapport à notre manière de consommer en repensant la place de l’homme. De plus la logique singulière du « re » fait écho à ce que nous avons commencé à explorer avec le réemploi : « Ré-intérroger nos modèles d’apprentissage et de transmission, re-penser nos manières de consommer, imaginer d’autres rapports aux autres, réutiliser les matériaux et outils disponibles en les détournant, en les décomposant, refaire les choses différemment… » (Delprat, p.16). De même les croisements sont assez aisés avec notre réflexion sur l’industrie et l’industrie en ville. En effet les outils plus ou moins technologiques mis à la disposition de tout un chacun rendent la chaîne de production d’un objet beaucoup plus accessible. Si le DIY ne prétend pas voir en chacun un designer, il cherche à sortir de la passivité du consommateur. Il y a une « entreprise de conscience » du processus de production et industriel qui amène à une compréhension (un retour ?) à une perception de la mise en œuvre nécessaire.

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Comment donc ne pas rester dans la pure théorie et les belles paroles ? Le DIY nous amène à changer de point de vue sur l’autofinition pour aller vers un processus plus participatif. Le « Do It With Other » (DIWO, « Fais-le avec les autres ») en éclaire les possibilités. Cette branche appuie la part d’expérimentation du DIY, et le principe de partage qui lui est inhérent. Les fablabs par exemple, laboratoires de fabrication collectifs, constituent des lieux hybrides où se regrouper et échanger tout en conservant une logique d’atelier de production. Jean Haëntjens lie d’ailleurs un besoin de créativité au besoin d’un lieu spécifique : « La créativité suppose du temps, de la mobilité, mais aussi de l’espace (l’atelier, le garage). Elle fait mauvais ménage avec un mode de vie trop organisé et des formes urbaines trop figées. ». (Haëntjens, 2011, p.21). Il se dessine donc un nouveau pan de programmation pour finaliser notre vision durable. La Halle Caoutchouc une fois la phase de chantier terminé est amenée à se reconvertir. Elle sera alors ce croisement entre notre regard sur le Champ et la ville « jouable », et ce besoin d’un lieu dédié au DIY en ville.

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3. La Halle Caoutchouc, une usine de ville -

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3.01. Un lieu de préfabrication et d'assemblage

3.05.1. Organisation de la Halle en unité de production modules

- Chaîne d’assemblages des - Maîtrise des flux - Accueil des habitants

3.05.2. Confort d’un lieu de travail La halle, telle qu’elle se présente actuellement, est déjà un espace de qualité apte à accueillir une usine: elle a été conçue pour cela. La présence de sheds y assure une lumière homogène, et les grandes hauteurs sous plafond permettent l’élaboration d’objets volumineux. Néanmoins, les standards de condition de travail depuis le début du XXème siècle ont quelques peu évolués, et un minimum de réaménagement est à prévoir. Stockage des modules avant leur départ sur site de chantier

Ainsi, le vaste volume disponible ne dispose d’aucune protection thermique ce qui, compte tenu du climat continental de Lyon, ne permet pas son usage en toute saison telle quelle. En effet, la température va y être bien trop élevée en été, alors qu’elle sera bien trop basse en hiver. Une isolation thermique est donc à prévoir. En outre, un tel espace est forcément bruyant, ce qui va nécessiter de traiter l’acoustique du lieu. La solution la plus efficace et s’adaptant le mieux à l’existant est la suspension en plafond de baffles acoustiques afin d’empêcher la réverbération du son. Enfin, la halle est équipée pour permettre la fabrication des modules. Pose donc, de rails permettant aux modules d’avancer de poste de travail en poste de travail pour constituer une chaîne de production, et des outils propres à chaque poste.

Stockage des outils et matériaux, postes de découpe

transport des modules finis

chaine de production

fig.26  Axonométrie coupée: halle en phase chantier HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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3.01.1. Anticipation d’une démolition partielle La Halle Caoutchouc par sa situation à cheval sur la diagonale projetée doit voir sa moitié Nord rasée autour de 2020 pour terminer la ZAC 2. Cette démolition a un impact conséquent à la fois sur l’aménagement de la Halle en usine qui ne dure finalement que quelques années, et sur son futur.

Saint Denis par Bellastock est intéressant en ce sens, même si à une autre échelle et beaucoup plus anticipé dans l’aménagement de la ZAC. Les types de matériaux sont recensés et classifiés, avec des fiches de référence précisant la mise en œuvre nécessaire pour les récupérer dans le meilleur état possible. Sur la Halle Caoutchouc nous trions cinq types de matériaux majeurs et leur potentialité : - Le béton armé qui constitue la structure lourde ne pourra pas être récupéré sans modification. Par contre concassé selon différentes tailles et séparé de ses armatures, il servira pour du pavement ou des terrils, en aménagement extérieur donc. Avec la dalle mise en place à l'époque du marché de gros et que nous détruisons pour créer la place et deux étages, plus de 1000m3 sont concernés.

D’autre part, nous nous inscrivons avec la Halle Caoutchouc dans l’optique d’une déconstruction plus que de démolition, afin de valoriser les matériaux qui la constituent et les réemployer soit dans le projet même, soit urbainement, soit ailleurs. L’objectif est autant écologique qu’économique. Le processus mis en place à l’île

- La structure de poteaux, poutres et fermes en acier est jugée difficilement réemployable. En effet les dimensions comme le désassemblage nécessaire en contraignent l’usage. De plus, nous avons vu que le métal constitue un bien précieux qui est revendu aux centres de tri. La plus-value économique tranche donc en

©Actlab

©Actlab

En effet, il faut d’abord considérer tout aménagement fait pour assurer le confort des ouvriers comme : - soit restant en place et profitant à une seconde utilisation sur la partie non démolie. (isolation intérieure, changement des vitrages en toiture, cloisonnements, baffles acoustiques…) - soit pouvant être réutilisé ailleurs dans la halle ou sous une autre forme (isolant, système d’accroche, portes…) - soit pouvant être réemployé aisément par un autre édifice sur la ZAC. Cela impose une réflexion sur les modes d’assemblage des matériaux lors de l’aménagement de la halle en usine. Cette première approche est la plus importante dans une logique de non gaspillage, et de sobriété.

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faveur du recyclage sans étape intermédiaire.

©Arturo Franco

- Les tuiles plates offrent de multiples possibilités. Selon leur état elles retrouveront une fonction couvrante, ou bien serviront comme assemblage de cloisons et de murets poreux en intérieur et extérieur. On en dénombre 25 000 soit 1 800m².

Au vu de la quantité de matière, le but n’est pas de tout réemployer dans le projet de la halle, mais de voir comment la mise à disposition proche de ces matériaux peut se substituer à des solutions classiques. Leur valeur mémorielle encourage cependant un réemploi sur place, comme une réminiscence de la destruction.

- Le bois de la sous-face de toiture, sous forme de bastaings ou de planches, constituent un gisement important (1600m² de planches, 6000 ml de bastiangs) facilement voué à différents usages architecturaux selon l’état évalué.

- Enfin les vitrages simples industriels et translucides si démontés proprement peuvent retrouver un usage similaire ou en cloison, bien que leur performance thermique soit réduite. Ils demanderont par contre un système porteur ou de menuiseries. Ils représentent une surface de 500m² pour 660 vitres

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3.02. Au coeur d'une stratégie urbaine

2

3

4

1

1

Le Champ - brétillod

2

La diagonale et ses places en réseau

3

La Halle Caoutchouc

4

La Halle Girard

N m 10

50

fig.27  Plan masse HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Si pendant la phase de préfabrication, la Halle Caoutchouc possède une situation intéressante pour desservir tous les chantiers, elle participe aussi dans une deuxième phase à une stratégie urbaine sur le quartier. En effet avec la Halle Girard, elle est l’aboutissement d’un parcours depuis le Marché Gare autour duquel sont réunis la plupart des édifices sauvegardés. Cette rue forme un intéressant contrepoint dans l’idée d’une ville marchable, entre le cours Charlemagne plus fréquenté et l’autoroute encore présente. Halle Caoutchouc

Halle Girard

Marché de gros

Halle aux fleurs

Marché Gare

fig.28  Edifices industriels préservés HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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De plus dans le plan originel d’Herozg & De Meuron, la diagonale est en partie accessible aux voitures, et marque une coupure entre le quartier du marché au Nord et le Champ au Sud. Hors nous avons vu que ce dernier se définit plus dans ce cas comme un lieu de promenade entre des parcelles qui restent privés. L’idée est donc de reprendre le dessin de la diagonale pour en faire un réseau de places et placettes. De nombreuses percées Est-Ouest de la presqu’île sont constituées ainsi : place Tolosan/parvis de l’Opéra/place des Terreaux/place Saint Paul, place Antonin Poncet/place Bellecour, place Gailleton/ place Vollon, ou encore le rapport entre la darse et la Place François Mitterand. C’est une manière de créer de véritable espaces publics au milieu d’un parc sinon peu accessible. Dans cette optique la diagonale devient exclusivement piétonne. De plus le Champ infiltre les premiers îlots le longeant, de manière à former une transition entre une densité affirmée et cet espace plus végétal.

fig.29  Schéma des places entre Saône et Rhône

Dans ce cadre, la Halle Caoutchouc reconvertie est amenée à devenir un élément urbain traversant, avec deux ailes fermées autour d’un espace public central ouvert au Nord et au Sud. Elle marque une entrée possible dans le Champ. En même temps, elle est une clef de notre redéfinition de ce dernier en un paysage de ripisylve, plus proche des jardins à l’anglaise, et donc l’inclusion et le dialogue avec les « ruines » industrielles présentes.

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3.03. Reconversion en terrain d'expérimentation

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3.03.1. Un double

programme

Dans sa deuxième phase, la Halle est apte à devenir un « tiers-lieu ». C’est un dire un espace qui soit une transition entre le travail et chez-soi, entre l’école et chezsoi, pour les travailleurs et habitants de Confluence dans son ensemble. Comme un espace de réserve à l’échelle de la ZAC. L’idée est d’accueillir dans un même édifice un espace publique ludique et des lieux en écho au DIY, comme un plaisir du bricolage qui transcende une logique industrielle. La Halle Caoutchouc reste une « manufacture » dans le sens d’usine du faitmain, mais se prête à une vision contemporaine et participative comme développer dans les moyens. L’aile Est de l’édifice accueille donc un fablab, réponse aussi à la French Tech voisine qui n’en possède pas encore dans son programme. En particulier en lien avec les logements très abordables, l’habitant qui parachève son logement se voit offrir un lieu où expérimenter, être conseillé, et poursuivre sa démarche, pour que l’autofinition soit plus qu’une démarche individuelle. Le terme lui-même renvoie à une charte précise du MIT disponible en annexes. Le choix d’une labélisation en tant que « fablab » rattache surtout le projet à l’incubateur de start-ups de la French Tech voisine de la Halle Girard. En effet le projet French Tech encourage un fablab dans chacune des villes candidates. Cependant l’attrait des machines numériques inhérentes à un fablab ne doivent pas faire oublier le bricolage plus artisanal et moins technolo-

giques dans les équipements à fournir. Le principe de fonctionnement se construit ainsi entre organisation associative, cotisation de membres, ouverture ponctuelle à des groupes privés pour assurer une rentabilité, personnel formateur, et autonomie laissée au public. Le but est de créer un outil en lien avec la philosophie développée dans le logement mais aussi un lieu de vie pour le quartier. L’aile Ouest abrite des espaces en écho au fablab : des lieux de co-working et des ateliers pour des artisans, designers ou maquettistes. Le but est que ces derniers puissent profiter de l’outillage proche et développer des projets à d’autres échelles que les habitants et travailleurs du quartier. L’autre pan du programme est une place intérieure dans la travée centrale dont les extrémités sont détruites. Elle crée une communication entre les deux ailes, mais est surtout un espace traversant qui joue le rôle d’interface entre la diagonale et le Champ.

3.03.2. Architecture, matérialité, transformation « L’industrie est le seul secteur à garder un rapport principalement fonctionnel au bâti. » (Catsaros, 2006, p.79). rappelle Christophe Catsaros à propos du Lieu Unique à Nantes, réhabilité par l’architecte Patrick Bouchain. Le principe défendu est de ne pas sacraliser ces édifices, d’en garder un usage « profane » et non romantique. Si la Halle Caoutchouc propose ainsi un

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R+1

A

A'

RDC

coupe AA' m 4

20

N

fig.30  Plans et coupe de la Halle HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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volume remarquable par ses proportions et sa lumière, la trame en plan même de l’édifice relève de cette logique purement fonctionnelle. Sans fin ni début, cela explique la coupure d’Herzog et de Meuron. C’est aussi pourquoi nous conservons la symétrie de l’édifice dans le plan. Dans les ailes s’installent donc les ateliers et bureaux sur deux étages, avec une coursive en partie haute. L’isolation est doublée ou ajoutée avec celle de la phase usine. Le fablab s’organise en plusieurs salles selon les outils, qui peuvent communiquer et s’agrandir par des cloisons coulissantes entre poutres moisées. Les vestiaires et sanitaires forment une bande technique qui sert de tampon acoustique vis-à-vis des machines. La matérialité est travaillée avec une partie des éléments récupérés. Les tuiles soudées au mortier doublent des cloisons et caractérisent une atmosphère de la place intérieure. Ainsi les vitrages alternent avec ces murs plus ou moins poreux dont la surface crée des jeux d’ombre et de lumière. Les solives en bois et les planches sont récupérées pour recréer la charpente du plancher d’étages, avec toutefois de plus petites portées. On conserve donc une unité d’ensemble de l’édifice.

propose une expérience sensorielle qui met en valeur les qualités de l’ambiance d’origine. Les baffles acoustiques installées en première phase sont conservées pour limiter les effets de réverbération.

3.03.3. Equilibre financier L’équipement final de la Halle reste public. Cependant dans sa première phase, la Halle Caoutchouc accueille des entreprises privées. Plutôt que de rémunérer l’occupation du lieu à la ville sous forme de bail, nous formulons l’hypothèse que les aménagements de la Halle étant en partie conservés (réseaux de chauffage, isolants, dispositifs acoustiques, vitrages,…) l’usage peut être alloué en échange de ces modifications en nature.

Dans la travée centrale l’idée est de s’approprier le volume entier de la halle. Un filet accessible est ainsi tendu et affirme l’aspect ludique de l’espace public et de la traversée. Le dispositif est léger, en opposition aux ailes plus dures. Il offre de nouveaux usages (repos, pause, type de marche…) et une autre perception du lieu. Le projet HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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fig.31  Trame centrale de la Halle Caoutchouc reconvertie

fig.32  Coupe perspective de la Halle

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4. Deux immeubles de logements exemplaires -

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6

5 2

4 3

1

1

Le Champ - brétillod

5

Immeuble HAM libre

2

Cours Charlemagne

6

Immeuble HAM social

3

Continuité et transition du Champ

4

Îlot détaillé

N m 10

50

fig.33  Plan masse HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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4.01. Stratégies à l'échelle de l'îlot

4.01.1. Dynamiques de site L’îlot sur lequel se concentre notre projet est situé au Nord-Ouest du Champ. Il longe le cours Charlemagne et la diagonale. A un point de rencontre entre le parc et le quartier du marché, entre deux grandes avenues et des rues moins passantes, il se dessine un élément urbain à multiples facettes.

4.01.1.1. Vers un îlot poreux La diagonale n’étant plus vécue comme une coupure, le Champ se prolonge et infuse les premiers îlots à sa bordure, de manière à créer une transition avec le quartier du marché. Une végétation de type ripisylve s’installe donc en cœur d’îlot (saules, frênes, érables argentés, aubépines…) pour retrouver l’idée du brétillod soulevée lors de l’analyse. Le dessin de l’îlot ouvert crée des immeubles indépendants avec des percées visuelles ou piétonnes entre chacun d’eux. Sur le cours Charlemagne les bâtiments montent en R+8 et R+9 pour marquer l’entité urbaine. Les édifices perdent des niveaux vers l’Est, tout en respectant l’idée d’Herzog et de Meuron d’une « ville variée » qui propose plusieurs formes et hauteurs. La perméabilité de l’îlot et les respirations ponctuelles qu’il laisse est une manière de vivre sa densité. Les ouvertures cassent les blocs et font de l’îlot une entité fragmentée.

fig.34  L'îlot comme dessiné par Herzog & De Meuron

fig.35  Evolution volumétrique de l'îlot

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4.01.1.2. Enjeux environnementaux Nous proposons un tour d’horizon littéral de l’îlot pour mieux comprendre les différents visages qu’il offre, ses atouts comme ses contraintes au vu du plan masse encore hypothétique de la ZAC2. Le cours Charlemagne à l’Ouest définit une façade urbaine animée, que l’on imagine aisément en continuité de qu’il est actuellement à Sainte Blandine. Même dans l’idée d’une ville « marchable » favorable au piéton, il reste et restera une route fortement empruntée par les voitures et les transports en commun. Si cela marque une accessibilité du site aisé pour les usagers et habitants, avec un arrêt de tramway à moins de 400 mètres, cela est également source de nuisances sonores. Le cours Charlemagne est ainsi classé de catégorie 3 avec un niveau à 73 dB (prévu pour descendre en catégorie 4 à l’horizon 2030). Les alignements de platane caractérisent son identité. De plus à l’Ouest toujours, mais plus lointain, les balmes de Sainte Foy sur l’autre rive de Saône forme un paysage densément arboré malgré quelques barres d’immeubles. Les feuillages offrent une palette de couleurs changeante au gré des saisons. La colline peut être perçue comme un signe géographique de la présence du fleuve, non perçu à cause des obstacles visuels. Cette orientation offre donc une dualité entre un marquage urbain fort et des vues qui qualifient le site du confluent.

Au Nord se poursuit le quartier du marché, formé d’îlots sur une trame rectiligne, en continuité de celle de Sainte Blandine. L’ambiance y sera naturellement plus calme. La particularité du plan d’Herzog et de Meuron est de proposer des rues aux largeurs variables qui distinguent des élargissements voire des placettes pour des usages diversifiés. On se situe à une échelle plus quotidienne. A l’Est, le projet de la maison de la Danse qui était jusque-là voisine n’est plus. Nous avons pris le parti de dessiner un îlot mixte logements-bureaux adjacent. L’enjeu tient surtout aux hauteurs des immeubles qui décroissent avant de remonter près de l’autoroute, et laisse supposer des aperçus du cœur de ville de Lyon (en particulier les deux tours). Enfin au Sud, l’îlot longe le Champ. Il est directement en prise avec les vents NordSud caractéristiques du site comme il n’est plus protégé par un contexte urbain. La diagonale est exclusivement piétonne et promet d’être assez vivante entre restaurants en rez-de-chaussée et petits équipements. Enfin là aussi les vues sont marquées, certes par l’abondante végétation de type fluviale projetée, mais aussi par le musée des Confluences dont l’architecture est très présente à l’horizon. L’îlot se construit donc entre un lointain perceptible qui qualifie le site dans sa géographie et une proximité beaucoup plus dense.

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Cours Charlemagne Nuisances acoustiques

La diagonale animée

HAM libre

Quartier du marché

HAM social

N

Coeur d'îlot paysager

fig.36  L'îlot et ses alentours HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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4.01.2. Un îlot mixte Bureaux, logements, commerces et services cohabitent dans la ZAC2 de Confluence et dans chacun des îlots. Audessus du rez-de-chaussée, l’îlot présente 60% de bureaux pour 40% de logements. Cette programmation participe de l’idée d’un lieu qui vive à toute heure. Dans une logique de densité, la variation entre immeubles de bureaux et de logements autorise de s’appuyer sur les besoins de chacun (notamment en lumière naturelle) pour optimiser la surface au sol Nous installons en partie des logements sur le cours Charlemagne, cassant la logique d’Herzog et de Meuron très tertiaire sur cet axe, pour conserver une façade urbaine habitée comme à Sainte Blandine, et profiter des avantages cités auparavant.

Logements Bureaux Commerces et services Locaux assiociatifs

fig.37  L'îlot et ses alentours

Les rez-de-chaussée accueillent des commerces et des services. La mutualisation des parkings au sous-sol d’un îlot proche libère l’îlot de toute rampe ou accès pour les voitures.

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A

5

B

2

3

3

4

1

A’

6

8

7

B’ 2

N m

1

Cours Charlemagne

2

Jardin public

3

Cours privées

4

HAM libre

5

HAM social

6

Lieu associatif 7

5

25

8

m

1

5

fig.38  Plan de rez-de-chaussée et coupes schématiques des espaces publics HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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On distingue ainsi une langue centrale Nord-Sud publique qui autorise la traversée du cœur. Un petit équipement associatif l’articule. Les chemins qui la limitent longent des jardins arrière d’immeuble privés. Le traitement des barrières physiques nécessaires est affiné, entre distinction des usages et appartenance à des entités paysagères similaires. Noues, murets, bardages, entrées secondaires et petits locaux redéfinissent une échelle piétonne au cœur d’un îlot dense. L’idée du regard est primordiale dans le dessin de l’espace.

Atmosphère Des ambiances se différencient. Le lieu public ouvert est voué au calme et soumis au regard des immeubles. Les jardins arrière accueillent selon les cas l’extension de service de rez-de-chaussée comme des terrasses ou des lieux d’exposition, les espaces de détente des employés de bureaux pour manger ou fumer, et des lieux de possibles réunion d’habitants ou jeux d’enfants pour les immeubles de logement.

Performances énergétiques

Cours privées

Jardin central public Cours privées

fig.39  Schéma des espaces publics - collectifs privés

A Confluence, l’objectif est d’avoir des îlots « positifs » en termes de consommation d’énergie. En redessinant l’îlot mais en conservant sa proportion de logements et de bureaux (40/60) le but se révèle difficilement atteignable. En effet ces derniers ont une consommation d'eau chaude sanitaire basse, mais toujours une consommation tous usages autour des 90 kWhEP/ m².an, en partant sur une bureautique adapté. La production d'énergies renouvelables de la chaufferie biomasse et des panneaux photovoltaïques ne couvrent "que" 81% des consommations. (cf. tableau en annexe) Au vue de la densité forte de l'îlot, il faudra dans ce cas compter sur un bilan à l'échelle du quartier pour atteindre l'objectif positif.

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A B A' B'

Aulne

Erable sycomore

Frêne commun

Orme champêtre

m

Saule

5

25

fig.40  Coupe AA' - Percées visuelles

m

5

25

fig.41  Coupe BB' - Densité et activités HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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4.02. Concepts

Un des enjeux de la construction modulaire réside dans la manière dont l’architecture peut répondre au site malgré une approche a priori standardisée. La question est primordiale ici, alors qu’on se propose de réaliser 11 immeubles dispersés dans la ZAC. Ceci amène dans les projets à distinguer plusieurs entités et niveaux formelles : - un cœur de logements constitué de modules, squelette de l’édifice - ce cœur repose sur un rez-de-chaussée indépendant qui fait le lien au sol, au site, à la terre, alors que les derniers modules qui coiffent l’édifice sont distincts pour finir le bâtiment et lui offrir un couvre-chef. Ce n’est en soit pas une logique nouvelle, les unités d’habitation de Le Corbusier en béton préfabriquées s’appuyant sur les 5 points pour qualifier les pilotis au sol et le toit-terrasse en finition. - les balcons, coursives, terrasses forment des éléments rapportées et suspendues qui s’adaptent aux orientations des immeubles et au site. Ils qualifient et différencient chacun des édifices qui prend sa vie propre.

fig.42  Multiplicité des compositions

fig.43  Concept appliqué à l'HAM social et à l'HAM libre

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La conception des logements même tourne autour de la notion de regard : comment voir et être vu. D’une part le regard porté vers un extérieur. L’analyse a fait ressortir le caractère exceptionnel du site, qui passe majoritairement par des signes visuels. Les vues cadrées participent à la qualification des espaces du logement. Nous nous interrogeons sur ce qui est donnée à voir à l’habitant, aussi dans l’idée d’un prolongement de l’habitat vers l’extérieure. D’autre part la représentation des habitants dans l’espace urbain. En correspondance avec l’idée de participation des occupants à l’aménagement de leur logement, l’image qu’ils renvoient au passant prend sens. Dans une société très ouverte via les technologies informatiques la frontière entre l’intime et la sphère publique questionne, et demande une prise de position dans le logement.

fig.44  Réponses au site et regards

Enfin, et en continuité avec les deux idées développées avant le parcours du corps et de la lumière devient une thématiques importante dans la qualification des espaces. Il relie le site et l’intérieur du logement non pas dans un fait statique, mais un mouvement – de l’habitant et du soleil.

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4.03. Architecture de l'HAM libre

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Trame des modules

T4

T4

T4

R+4/+8

T5d

T4

T5d

T4d

R+3/+7

T4

T3

R+2/+6

T5d

T4

T5d

T3

R+1/+5

LP

LP

LV

LV

LT

RDC

m

2

10

N

fig.45  Plans d'étages de l'HAM libre HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Le programme HAM libre prend place au Sud-Ouest de l’îlot.

4.03.1. Deux modules pour des logements diversifiés Concevoir à partir de deux modules – l’un de de 3,3mx10,16m en dimension intérieure, l’autre de 1,5mx10,16m – impose de trouver une logique d’empilement et d’adjonction pour pouvoir en tirer des logements diversifiés. Le module humide oriente fortement l’espace, de même que le choix d’entrée latéralement dans les appartements. Finalement à partir d’une même trame serrée, se dessinent quatre T3, quatorze T4 et huit T5 qui s’imbriquent et se superposent. Une disposition initiale invariante se retrouve, mais n’empêche pas de faire varier les surfaces pour répondre aux différents besoins des familles ciblées. De plus les duplex sont une réponse en hauteur pour conjuguer les modules.

T5d

T4

T3

T5d

m

1

5

N fig.46  Plan du R+1/R+5

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fig.47  Vue depuis la rue

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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4.03.2. Relations au site Les appartements et leurs espaces extérieurs se constituent en réponse directe à la situation de l’immeuble, selon le concept développé précédemment. A l’Ouest, il y a une dichotomie entre les nuisances sonores du cours Charlemagne, et les vues vers les Balmes de Sainte Foy. A l’Est le cœur d’îlot est calme et intime, et ouvre sur une végétation plus proche. Pour tirer parti de ces deux ambiances, les logements sont traversant, et ont pour la majorité leur pièce principale ouverte des deux bords. La course du soleil est donc amenée à influencer les activités et les habitudes : prendre son petit-déjeuner avec le jour levant, faire ses devoirs sur la table de la cuisine, regarder la télévision sans reflet… Dans un même espace nous retrouvons des conditions changeantes au cours de la journée. Il se crée une variation d’ambiance à même de nourrir l’autofinition par les habitants en créant un milieu riche et changeant interne aux logements. La lumière et sa qualité qualifie des pièces plus ou moins intimes. Balcon Ouest

21 juin 17h30 - 34°

m

2

10

Loggia Est

21 juin 9h30 - 34°

fig.48  Coupe sur l'HAM libre HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Cette réflexion intérieure se reflète aussi dans les aménagements extérieurs. A l’Ouest des balcons longs constituent des prolongements du séjour et des cuisines. Ils projettent l’habitant dans l’espace de la rue et l’animation urbaine du cours Charlemagne. Nous voulons une mise en scène, tel le balcon de théâtre. (Echo aussi aux balcons-éléments de la biennale de Venise avec Rem Koolhaas). Les angles de vues sont permis entre ces avancées et participent de l’idée d’un lieu de représentation de soi. L’habitant est libre d’observer l’activité qui l’entoure, les passants dans la rue, et ainsi se confronter au site.

fig.49  Depuis le séjour

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Les balmes de Sainte Foy constituent un horizon arbustif, témoin du fleuve proche. On imagine aisément l’ambiance en fin de soirée, au coucher de soleil. Pour permettre un investissement optimal, un parapet plein en bois à un mètre vingt de haut protège du vent et des regards directs, et atténue les nuisances sonores des voitures en contrebas une fois assis. La sous-face des balcons devient elle-même l’expression de cette théâtralisation. De la même manière que des artistes ont participé à des édifices dans la ZAC 1, il est proposé aux habitants de produire des fresques sous les balcons avant leur accroche sur chantier. Elles sont le miroir de leur identité, symbole depuis la rue des occupants de chaque logement, et en poursuite de l’autofinition. La sixième façade prend une valeur inattendue.

fig.50  S'ouvrir vers les balmes

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Au contraire à l’Est, la façade change de paradigme. Elle est plus intimiste puisque sur le cœur d’îlot, même si celui-ci est semi-public. En effet elle ne se confronte plus à des véhicules, voiture et tramway, mais seulement aux piétons. Au sol il n’y a donc pas la même vitesse d’appréhension de l’espace. Ce qui amène à définir cette ambiance plus sereine. La présence des habitants dans les étages devient aussi régulatrice et prend de l’ampleur. Les fenêtres gagnent une allège vitrée qui favorise un regard vers pied de l’immeuble. Des loggias en lien avec les chambres forment des espaces de réserves dans le logement. Elles sont comprises dans les modules et offrent un retrait bénéfique. L’orientation les laisse ombragées l’après-midi, promettant une atmosphère agréable l’été. Cela est en lien avec l’usage projeté, plus tourné vers le repos.

fig.51  En coeur d'îlot

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4.03.3. La matérialité comme vecteur d’ambiances Nous avons pris le parti de ne pas faire ressortir la structure des modules en façade. L’attention portée au détail architectural souligne la matérialité choisie. C’est le cas par exemple avec le traitement des eaux de pluies. Les toitures en pentes et les balcons desservent l’eau dans des conduites cachées devant les jonctions des modules. Les liaisons verticales de ces derniers sont refermées en façade sur chantier et ne sont plus apparentes. Par contre une bavette métallique souligne les horizontales en même temps qu’elle protège le bardage bois en rejetant la pluie. Attardons-nous sur ce bardage. Il est formé de bois de réemploi, récupérer après un précédent usage donc. La diversité des essences et des traitements est revendiquée. Elle offre une variation sur la façade. Cependant les normes incendie contraigne l’usage de ce matériau : en effet au vu de la hauteur de l’immeuble (R+8) et de sa proximité avec ses voisins et la voie publique (risque de départ de feu d’une voiture) il serait demandé du bois ignifugé (classe M2). Nous décidons de nous situer dans une approche prospective en développant un avis technique sur un mode d'ignifigation particulier. Nous sélectionnons des planches de classe M3, tri aisé puisque cela suppose simplement une épaisseur supérieure à 18mm. Les éléments les plus soumis au risque d’une communication d’un incendie, c’est-à-dire dans

les premiers étages, sont traités d’après une technique japonaise « Yakisugi ». Elle consiste à pré-brulé les premiers millimètres du bois. Cela le protège mieux du vieillissement tout en accroissant sa résistance à l’incendie comme la pellicule supérieure est déjà carbonisée. Les planches noires en façade sont de moins en moins utilisées avec les étages, créant un dégradé de l’immeuble. Le modulaire et son assemblage en usine permet d’envisager un ajustement au fur et à mesure des planches. Il garantit une qualité de détails essentielle par rapport à l’imaginaire du réemploi-déchet.

fig.52  En levant les yeux depuis la rue

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(peintures: Mark Rothko)

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1

2

3

4

fig.53  Coupe détaillée

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Composition de la paroi de droite à gauche 1

Double paroi en plaques de fermacell ep.25mm Pare vapeur Ouate de cellulose ep. 30mm/ tasseaux épicéas 30x30mm entraxe 300mm Vide (ressort acoustique) ep. 20mm Montants en épicéa 60x60mm entraxe 60mm/ remplissage Ouate de cellulose ep. 60mm Panneau d'OSB ep. 12mm Ouate de cellulose ep. 140mm/ montants épicéas 70x140mm entraxe 600mm Panneau de fibre de bois rigide ep.45mm Double lattage (tasseaux épicéa 30x30mm) entraxe 300mm / lame d'air de ventilation Bardage en bois de récupération, ep. 20mm

Dispositifs notables:

Entrée d'air en schinte pour limiter la diffusion des bruits aériens Bavette en cuivre pour laver le bois

fig.54  Composition de paroi extérieure

2

Composition du balcon Plaque OSB ep.18mm Profilé métallique en T hauteur 50mm entraxe 400mm Pare-pluie Plaque OSB ep.9mm (support du pare-pluie) Cornière métallique hauteur 50mm Profilé métallique en T hauteur 50mm entraxe 800mm Plaque OSB peinte par les habitants ep. 12mm (boulonnée aux profilés précédents)

Dispositifs notables: Appui en néoprène fretté pour dissocier les strucutres des modules, ep. 30mm

fig.55  Détail de liaison de balcon

3

Composition de la terrasse de haut en bas: Revêtement de sol anti-dérapant ep 12mm Plots réglables Pare-pluie Plaque OSB ep.12 mm (support du pare-pluie) Solives épicéa hauteur 110mm entraxe 40mm Ouate de cellulose ep. 250mm Solives épicéa hauteur 100mm entraxe 40mm Pare-vapeur Double plaque de fermacell, ep. 25mm

fig.56  Détail de la loggia

4

Composition du plancher de haut en bas finition de sol (à la discrétion des habitants) chape sèche en fermacell ep.12,5 mm Résiliant acoustique (isolant bruit d'impact) ep. 20mm Pare vapeur Plaque d'OSB ep.12mm Ouate de cellulose ep 30mm/Solives épicéa 110mm entraxe 400mm Vide (ressort acoustique, epaisseur variable) Ouate de cellulose ep. 120mm/ Solives épicéa 110mm entraxe 400mm Fibre de bois ep. 45mm Vide technique/suspentes du faux plafond Faux plafond en plaque de gypse 12,5 mm

fig.57  Détail de liaison RDC/Premier étage

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4.03.4. Confort intérieur Thermique Le confort thermique des logements prend une importance particulière dans le climat lyonnais. En effet les températures en hiver dans le logement sont aisément rendus confortables. La superposition de modules constituant l’édifice entraîne une importante compacité (ICOMP = 1,1). Des épaisseurs d’isolant moyennes suffisent donc à atteindre les objectifs. Une isolation en ouate de cellulose est utilisée pour ses qualités thermiques (λ = 0,04 W/mK), acoustiques et en énergie grise matériaux recyclés, et industries régionales). Des radiateurs eau chaude « chaleur douce » sont reliés à une sous-station, elle-même en lien avec la chaufferie biomasse de Confluence. Par contre les températures estivales élevées, d’autant plus avec l’effet d’îlot de chaleur urbain même limité, peuvent se montrer difficiles et moins contrôlables. L’un des enjeux d’une construction légère bois-métal est donc de venir apporter de l’inertie via un matériau lourd. Le choix est fait de la brique de terre crue, qui constitue les cloisons entre modules, alliant un bon bilan en énergie grise à un rendement intéressant. Dans cette veine également, des volets persiennés en façade filtrent la lumière si nécessaire, en particulier en façade Ouest où les pièces auront accumulées la chaleur au cours de la journée. La transversalité des appartements, voire directement des séjours favorisent une ventilation naturelle manuelle en ouvrant

les fenêtres pour créer des courants d’air et rafraichir la nuit en été. Le système de ventilation lui-même pour atteindre les exigences est une ventilation naturelle assistée par commande (VNAC) dont le tirage thermique est augmenté par des moyens passifs (tourelles en toiture usant du vent et du soleil). L’avantage pour les habitants est une diminution du bruit de la ventilation, une facilité de gestion et moins d’entretien.

Bilan énergétique Les objectifs passifs sont en partie atteints. Avec le choix de la ventilation naturelle, nous avons privilégié la consommation EP global (107 kWhep/m²SPD.an) au besoin de chauffage (tout de même proche : 16 kWh/m².an). On remarque qu’en prenant en compte les productions en énergie renouvelable de la cogénération (56 kWhEP/m²SDP.an) et les panneaux photovoltaïques en toiture (34 kWhEP/m²SDP. an), le bilan descend à 16 kWhEP/m²SDP. an.

Acoustique Les compositions de familles accueillies et les différents rythmes de vie à l’intérieur d’un même logement poussent à distinguer une partie jour et une partie nuit. La majorité des chambres sont excentrés au-delà d’un couloir jouant le rôle de sas acoustique. L’inertie dans les parois apportée par les briques de terre crue participe également du confort sonore des espaces en limitant la transmission des bruits. Les planchers désolidarisés des plafonds achèvent

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d’assurer un bon voisinage acoustique. Les cuisines sont ouvertes mais leur retrait laisse envisager des systèmes de cloisonnement ponctuel. La logique de séparation entre sanitaires et salle d’eau permet également d’abriter le lave-linge dans cette dernière, et donc de limiter les nuisances d’usages dans l’espace de vie. CONFORT ACOUSTIQUE Double vitrage RW+Ctr=38dB Paroi Rw+Ctr=48dB Entrée d'air : Dn,e,w+Ctr10 = 47dB DnAT=42 dB > 41db minimal

VENTILATION NATURELLE Dispositions des gaines

INERTIE Parois en briques crues et ouate de cellulose

PROTECTIONS SOLAIRES Volets persiennés

Est- Coeur d'îlot

Ouest- Cours Charlemagne CONFORT ACOUSTIQUE Plancher avec chape sèche Rw+C 67dB > 63dB minimal

fig.58  Axonométrie d'un T4 HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Autofinition La trame large des chambres, et les séjours entièrement traversant laissent la place à l’autofinition pour s’exprimer selon différents scénarios d’aménagement, et faire plus que les simples revêtements de sol et de murs. Nous développons en exemple le cas du meuble d’entrée, qui est une manière de recomposer l’espace séjoursalle à manger selon différents scénarios et modes de vie. Sa construction peut inclure ainsi un placard-dressing, une bibliothèque, des niches pour des menus objets, voire un bureau pour l’ordinateur familial ou les personnes travaillant à domicile par exemple. Comme la sous-face des balcons qui marque une représentation des habitants, ce meuble est amené à devenir la première chose vue dans le logement et est une appropriation supplémentaire de l’espace proposé.

fig.59  Exemples de meubles d'entrée

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4.04. Architecture de l'HAM social

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Trame des modules

T2

T2

T2

T4

R+4/5

T2

T2

T3

T3

R+1/2/3

RDC

m

2

10

N

fig.60  Plans d'étages de l'HAM social

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4.04.1. Deux modules pour une réflexion sur les espaces servant/servi Comme pour le bâtiment « très abordable », nous sommes partis de la localisation de cet immeuble de logement afin d’en déterminer les principaux traits. Ainsi son positionnement au Nord du cœur d’îlot, ses faces principales donnant d’un coté au Sud-Ouest sur le jardin du cœur d’îlot, de l’autre étant sur une rue calme, nous a naturellement poussé à concevoir un plan avec espaces de vie donnant sur le jardin au Sud et espaces plus calmes donnant sur la rue au Nord. De larges terrasses prolongent les espaces de vies au Sud et en même temps font office de casquettes de protections solaires. Au nord, une coursive anime la rue et dessert les logements, afin de pouvoir conserver des logements traversant (vu la taille des surfaces, une cage d’escalier pour desservir deux logements n’aurait pas été viable économiquement). Coursives Nord-Est

m

2

10

Terrasses Sud-Ouest

fig.61  Coupe sur l'HAM social HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Une fois ces grandes orientations définies, nous nous sommes confrontés au problème de la disposition de la salle de bain, en tenant compte de la granulométrie prévue par le programme sur ce bâtiment. Comment faire pour que la salle d’eau bénéficie d’un accès à la lumière naturelle avec les surfaces contraintes (45 m2) des T2 ? Pour cela nous nous sommes inspirés de Mesh, un immeuble de logement à Tokyo, conçu par l’architecte Manabu Chiba. Dans ce bâtiment « l’architecte a ordonné l’espace en partant de l’intérieur (l’homme) vers l’extérieur (la ville et la nature) et en traitant la limite en tant qu’espace vécu (salle de bain, cuisine…) »(in 20 maisons nippones un art d’habiter les petits espaces par Isabelle Berthet-Bondet, ed Parenthèses). Les espaces servis (chambre, salle à manger, séjour) y sont enveloppés par les espaces servants (cuisines, toilettes, salle d’eau, couloirs) qui créent, en référence à l’engawa traditionnel, un espace de transition entre le dehors

et le dedans, entre la ville et la maison. En conséquence, tous les espaces servis sont éclairés en second jour, et la façade est équipé de grands panneaux coulissants, du plus transparent (verre) ou plus opaque (bardage métallique) en passant par des panneaux filtrants (tôle métallique perforé) et translucides (verre dépoli), que l’on dispose en fonction de l’usage en cours dans la bande servante. Évidemment, cette organisation de l’espace est inhérente à une culture bien spécifique, et il serait complexe, voire impossible, de l’importer telle quelle dans notre civilisation occidentale. Cependant, son principal mérite, outre les qualités spatiales et finesses que seuls des architectes peuvent apprécier, est d’apporter de la lumière naturelle dans toutes les lieux du logement, y compris les plus défavorisés habituellement (couloirs, cuisines en premier jour, salle-de bain). En s’en inspirant, il deviendrait donc plus facile d’exposer la salle de bain aux rayons du soleil.

fig.62  Vue depuis une chambre HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Nous nous sommes donc interrogés sur l’usage d’un T2, la manière de l’habiter. En commençant par le plus évident, nous avons un petit appartement disposant de deux pièces principales, une pièce dite « de vie » et une chambre, et de toutes les pièces de service qui vont avec: toilettes, salle d’eau, cuisine, dégagement(s). La fonction des espaces de services étant clairement établies, il convient de s’intéresser plus avant au rôle de la chambre et de la pièce de vie. La pièce de vie regroupe souvent les activités d’un séjour ou salon et d’une salle à manger si la cuisine est ouverte sur le séjour: c’est un espace commun à tous les habitants du logement dans le sens ou un individu n’en a pas la primauté par rapport aux autres. La chambre elle, est une pièce avec un lit, et est le plus souvent, à l’inverse du séjour, attribué à une personne qui en fait son espace personnel, le plus intime. Elle a des fonctions très diverses, on peut y dormir mais aussi y jouer ou y travailler. Enfin, elle sert d’espace de préservation et de ressourcement personnel, de mise à distance des autres. C’est pour ces raisons que dans le cas d’un logement de type T3 ou supérieur, il est très

important d’en faire un lieu agréable et polyvalent, apte à accueillir des activités diversifiées. Dans le cas d’un T2 (comme c’est le cas pour nous) un peu moins. En effet, c’est un logement ou l’on vit à un ou deux mais en couple. La chambre n’a donc plus le privilège du lieu privé, qu’il y ait une ou deux personnes: une le séjour comme la chambre seront des lieux de « repli », à deux la chambre sera partagée donc elle ne sera plus attribuée à une personne en particulier. On peut donc en conclure que la chambre sera surtout utilisée pour dormir, les autres activités pouvant être réalisées dans le séjour. À partir de là, ses activités étant essentiellement nocturnes, l’apport en lumière naturelle n’a plus à être aussi important que d’habitude. Au regard d’un tel usage, il est donc possible d’éclairer la chambre en second jour, même orientée au Nord Est. Ainsi, la salle d’eau des T2 viendra s’intercaler entre la coursive et la chambre, permettant ainsi d’approvisionner les deux en lumière naturelle. En outre, cela permettra également de conférer un surplus d’intimité à la chambre par rapport à la coursive.

Sud-Ouest coeur d'ïlot

Nord-Est rue

fig.63  Axonométrie d'un T2 HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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4.04.2. Une porosité maitrisée des espaces extérieurs 4.04.2.1. Le Nord-Est, la rue, les coursives Dans la continuité de ce logement travaillé de l’intérieur vers l’extérieur, les coursives du Nord-Est et les loggias du Sud-Ouest fonctionnent comme des filtres successifs, « légers » cette fois-ci, contrairement aux filtres « lourds » que sont les parois des modules. Ces filtres permettent de réguler les ambiances des logements, mais également des espaces de la coursive et de la loggia, tout en apportant matérialité et vie aux façades.

fig.64  Vue de l'angle Nord

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Pour la façade sur rue, l’idée était d’offrir un espace ouvert aux vues, au vent, au bruit et à la lumière mais qui soit tout de même un premier écran par rapport à la rue, afin de jouer avec un mouvement qui soit perceptible depuis la rue, mais pas directement identifiable. Ainsi l’espace de la coursive agit comme un chez soit avant d’être chez soi, procurant une première zone d’intimité, certes pas totale, mais permettant une transition progressive de la rue au logement. Depuis le trottoir, cette coursive anime la rue par des passages fugaces, plus devinés que vus pour ne pas envahir l’espace public, volume poreux régulant le passage des regards.

fig.65  Depuis la rue

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En termes plus concrets, cela se traduit par l’usage d’un matériau évoquant l’espace urbain, ses limites: l’acier, sous forme de plaques de métal déployées. Celles-ci sont ajourées à 70%, ce qui leur assure suffisamment de rigidité lorsqu’elles sont fixées en pieds et en tête pour faire office de garde-corps. Ainsi fixées au nez de dalle des coursives, elles forment un volume englobant, filtrant lumières et vues. Cette résille métallique est percée lorsqu’elle passe au droit des fenêtres afin de préserver les vues depuis la chambre, mais aussi de limiter le moins possible l’arrivée de la lumière dans la pièce. Ces « percements » sont soulignés par un cadre apportant dynamisme et rythme à cette deuxième façade. Pour garder une écriture la plus sobre possible, les gardes corps nécessaire dans ces percements sont en verres transparent pour ne garder que deux éléments prégnants: la surface plane mais pourtant en relief du métal déployé et ces grands cadres, volumes perçants la résille. fig.66  Détail de la coursive

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1 3

2

fig.67  Coupe détaillée

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1

Composition du plancher au plafond: Revetement de sol anti-dérapant ep.18mm Profilé métallique en T hauteur 50mm entraxe 400mm Pare pluie Plaque OSB 9mm (support du pare pluie) Profilé métallique en U hauteur 150 mm Cornière métallique hauteur 50mm Profilé métallique en T hauteur 50mm entraxe 800mm Plaque de gypse ep.12,5mm

fig.68  Détail de la coursive

2

Composition du plancher de haut en bas finition de sol (à la discrétion des habitants) chape sèche en fermacell ep.12,5 mm Résiliant acoustique (isolant bruit d'impact) ep. 20mm Pare vapeur Plaque d'OSB ep.12mm Ouate de cellulose ep 30mm/Solives épicéa 110mm entraxe 400mm Vide (ressort acoustique, epaisseur variable) Ouate de cellulose ep 30mm/Solives épicéa 100mm entraxe 400mm Pare-vapeur Double plaque de fermacell ep. 25mm

fig.69  Détail de liaison de la loggia rapportée

3

Composition de la paroi de gauche à droite Garde corps/ montants épicéa 80x80mm entraxe variable Fenêtre de récupération dont le cadre est poncé et lazuré puis vissé aux montants ci-dessus Note: les fenêtres sont laissées ouvrantes pour le confort d'été.

fig.70  Détail de la paroi de la loggia

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fig.71  Depuis la coursive

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4.04.2.2. Le Sud-Ouest, le jardin et les percées Pour la façade donnant sur le cœur d’îlot et orientée au Sud-Ouest, à la fois plus et moins d’intimité était requise. Plus car elle abrite les loggias, extension privés des séjours en extérieur, moins car étant mis à distance du cœur d’îlot public par une végétation de type ripisylve, elle est moins l’objet de regards indiscrets. En outre la profondeur des loggias confère protection et intimité aux séjours par une deuxième mise à distance (après celle occasionnée par la végétation donc). Afin que ces loggias puissent être utilisées en toute saison, il était important que la possibilité de les fermer au vent soit donnée aux habitants.

fig.72  Vue du séjour

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Cette façade sera donc plus transparente, mais garde cette idée de volume englobant: ainsi le corps principal du bâtiment abritant le noyau dur du logement se voit adjoint deux volumes participant à son intégration dans le site, l’un côté rue décrit précédemment, et l’autre côté jardin. Ces deux volumes sont aussi décalés par rapport au corps principal. Ainsi, ils créent des ouvertures plus larges vers le cœur d’ilot ou vers la petite place, comme autant d’invitations à passer à travers le tissu urbain par des chemins détournés.

fig.73  Depuis le coeur d'îlot

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Maintenant la question de la mise en place de ce volume transparent, dans le cadre d’une opération de logement à bas coût pose des questions d’ordre financières: comment le réaliser ? Pour cela nous nous sommes appuyés sur notre visite de l’usine de recyclage de déchet Serdex localisé dans le port Édouard Herriot. En effet nous avons pu constater à ce moment-là qu’un stock important de fenêtres étaient collectées chaque jour: ces fenêtres sont alors démontée, le châssis est selon sa matière recyclé dans sa filière propre, et le verre est recyclé de son côté également. Il nous a semblé dommage qu’un produit élaboré, subissant tant de transformation de matière lors de sa fabrication et fruit de tant de temps de travail, nécessite une telle dépense d’énergie pour son recyclage, et ne puisse pas faire fructifier l’investissement qu’elle représente. Ainsi, à l’instar du parlement Européen de Bruxelles, la façade du volume englobant les loggias sera constituée en fenêtres de réemploi, à la différence que venant fermer un espace déjà extérieur, les complications de mise en œuvre de ces fenêtre de réemploi dans des réalisations plus classiques lié à l’étanchéité à l’eau et à l’air ne nous concernent pas. fig.74  Détail des loggias en fenêtre de récupération

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4.04.3. Confort intérieur Thermique L’immeuble HAM social a une orientation Nord-Est, Sud-Ouest. La stratégie n’est donc pas la même que pour l’HAM libre. Cependant on profite des mêmes avantages du modulaire en confort d’hiver : compacité (ICOMP : 1,1) et épaisseur d’isolant. Les terrasses peuvent être fermées par les fenêtres de réemploi et restent donc à une température plus élevée que l’extérieur ce qui permet de prolonger leurs usages. En été ces mêmes fenêtres s’ouvrent pleinement pour retrouver l’ambiance des alentours. La profondeur des avancées, de 2,6 mètres, joue aussi le rôle de casquette en plus des volets persiennés pour amener l’ombre nécessaire. Au Nord-Est, la coursive s’écarte des logements pour laisser plus de lumière passée, même si l’orientation réduit déjà l’apport initial. L’inertie est toujours amenée par des briques de terre crue. La multiplicité des gaines par rapport aux nombres de logement nous a fait nous tourner vers une ventilation naturelle hybride, où une conduite peut être partagée par plusieurs logements.

neaux photovoltaïques (76 kWhEP/m²SDP. an), le bilan descend à -25 kWhEP/m²SDP. an. C’est-à-dire que l’immeuble HAM social est même à énergie positive.

Acoustique On cherche toujours à distinguer une partie jour et une partie nuit dans les logements, le sas d’entrée servant dans ce cas de tampon acoustique. Contrairement à l’HAM libre, les nuisances sonores extérieures sont moindres puisque l’immeuble est dans une rue perpendiculaire au cours Charlemagne. On retrouve donc une composition des parois extérieures classiques, non désolidarisée. Les parois en briques entre les modules, doublées de ouate de cellulose sont un atout dans la séparation entre les différents logements, et limitent les nuisances de voisinage.

Bilan énergétique Les objectifs passifs sont atteints. On obtient ainsi une consommation EP global de 106 kWhep/m²SPD.an et un besoin de chauffage de 15 kWh/m².an). On remarque qu’en prenant en compte les productions en énergie renouvelable de la cogénération (55 kWhEP/m²SDP.an) et des panHAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

fig.75  détail des parois acoustique en plan

fig.76  détail des plancher acoustiques en coupe

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Autofinition La participation habitante se développe à travers l’autofinition ou l’appropriation des terrasses vers le cœur d’îlot paysager. Les logements étant destinés à des primo-accédants, ils sont voués à changer de propriétaire plus rapidement que pour les secundo-accédants de l’HAM libre, par exemple si les familles s’agrandissent. Les aménagements proposés sont donc moins persistants. Nous avons développé une hypothèse sur les T2 selon les modes de vie. En effet le dessin initial est le plus adéquat acoustiquement et si les deux habitants du logement ont des rythmes de vies décalées. Cependant le principe des espaces servants excentrés libère tout un lieu central commun, qui peut s’ouvrir si la cloison centrale tombe. Cela induit bien sûr des habitudes particulières, avec une distinction moindre des pièces dans le logement et des nuisances sonores plus prégnantes. Nous souhaitons ici montrer qu’il est possible de créer des logements plus atypiques, qui peuvent aussi séduire par un esprit « loft ».

m

1

5

N

fig.77  Variations d'aménagements des T2

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5. Mise en chantier, mise en mouvement -

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5.01. Acoustique et conception modulaire

Au départ, c’est pourtant un désavantage en acoustique que de concevoir un immeuble par le biais du modulaire. Du fait de son transport, c’est une architecture qui se doit d’être légère et qui manque donc de masse, masse qui permet pourtant de régler plutôt facilement les problèmes liés à l’acoustique. Cela oblige donc à recourir à d’autres solutions, plus complexes, en travaillant les parois en masse-ressortmasse, transcrit les plus souvent en plein vide plein. L’avantage cependant du modulaire, comme il a déjà été dit, est de pouvoir travailler les murs de l’intérieur de ceux-ci vers l’extérieurs et non d’un côté vers l’autre, ou du bas vers le haut. Ainsi, cette réponse du masse-ressort- masse est bien plus facile à mettre en place dans une architecture modulaire. Les murs de séparations entre logements, mais aussi entre chambres et séjours, se composera donc (d’un logement à l’autre, en plan) d’abord d’une paroi de briques pleines, pour la masse, puis, d’une fine couche de ouate de cellulose, destinée à amortir les sons afin que le vide, qui suit et constitue avec la ouate le ressort, ne fonctionne pas comme une caisse de résonance. Revient ensuite une couche de ouate de cellulose et une paroi en brique, avant de se retrouver dans l’autre logement.

font qu’à travers les fixations (de type boulons) qui traversent ce patin. La structure qui fait le plafond du module inférieur se retrouve donc décollée de celle faisant office de plancher pour le module supérieur. La masse est apportée en chape sèche constituée de plaques de fibre de gypse type Fermacell en plafond comme en plancher, le vide étant lui traitée comme le vide entre logement, c’est à dire calfeutré avec de la ouate de cellulose pour éviter l’effet caisse de résonance. Enfin, pour les parois extérieures, quand nécessaire (pour les parois donnant sur le cours Charlemagne par exemple mais pas pour celles donnant sur le cœur d’îlot) le même traitement en masse-ressort- masse est appliquée mais avec une double paroi en plaques de Fermacell et non en brique.

Pour le traitement acoustique en être deux étages, il est fait en sorte que les deux modules soient le moins possible en contact l’un avec l’autre. Ainsi, des patins en Néoprène sont disposés entre chaque point d’appui des modules entre eux. Les contacts sont alors ponctuels et ne sont HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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5.02. Structure et assemblage en usine

La fabrication des modules a donc lieu dans la halle caoutchouc. Le but est de « finir » le module au maximum en usine pour limiter le plus possible les finitions une fois les modules assemblés sur chantier. Dans la halle sont donc assemblés:

fig.78  structure primaire

- La structure primaire, une ossature en profilés IPE de 120 mm, - Une fois la structure primaire, la structure secondaire, en montant bois massif et plaques d’osb, destinée à tenir l’isolant et à rigidifier la structure primaire, mais aussi pour assurer l’étanchéité à l’air pour les faces avant et arrière du module, ainsi que pour le plafond et le plancher. - Le remplissage en brique des parois latérales pour apporter de la masse, à la fois pour l'inertie thermique du module, mais aussi pour l'isolation phonique entre pièces et logements.

fig.79  structure secondaire

fig.80  remplissage en brique

- La pose de la ouate de cellulose faisant office d’isolant thermique comme acoustique, en surface interne des plafonds, en sous face interne des planchers, à l’extérieur des parois en brique, et dans les parois en ossature bois. - La pose des plaques de fermacell, en parois verticales ou horizontales, ainsi que les menuiseries , les gaines d'eau (pour les modules concernés) et les gaines électriques. Puis une plaque de fibre de bois rigide et hydrofuge, pour couper les ponts thermiques des faces frontales et assurer l’étanchéité à l’eau. On remarquera la pose de la bavette en cuivre qui anticipe la liaison avec un module inférieur.

fig.81  pose de l'isolation

fig.82  finitions intérieures et menuiseries

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- Enfin, le double lattage de liteaux qui supporte la façade le bois de réemploi, brulé pour certaines parties, qui sert de bardage pour les faces frontales et est le dernier élément fixé au module en usine. L’un des inconvénients de la construction en préfabriqué modulaire, et plus précisément dans la construction modulaire en acier, est la protection anti-incendie du bâtiment. Dans notre cas (immeuble résidentiel de grande taille) la tenue au feu de celui-ci doit être d’une heure. Du fait de la mauvaise résistance thermique naturelle de l’acier, une telle tenue au feu ne peut s’obtenir qu’en enduisant la structure de peinture intumescente, ou de la coffrer dans des matériaux empêchant suffisamment la propagation du feu pour assurer cette stabilité d’une heure. Compte tenu du caractère douteux de la peinture intumescente en termes de qualités environnementales, il nous semblait dommage d’avoir recours à une telle solution, spécialement après les efforts et le travail que nous avions réalisé en économie de matière et énergie lors de la conception du bâtiment. Il a donc été décidé de coffrer la structure métallique, dans certains cas avec les faces intérieures même du module, quand celles-ci sont constitués de plaques de fibre de gypse (qui est un des matériaux avec lequel on réalise ce type de coffrage) et enveloppent la structure métallique, ou en venant réaliser un coffrage ponctuel lorsque ce n’est pas le cas. Ces coffrages ponctuels sont alors réalisés une fois les modules assemblés sur chantier et non dans la halle, le transport puis le levage des modules pouvant endommager

fig.83  finitions extérieures

fig.84  Les deux modules finis

ces éléments indispensable à la bonne vie du bâtiment. De manière générale, les finitions intérieures, qui sont laissées à la discrétion de l’acquéreur du loge-ment s’il le souhaite, et la pose des cloisons les plus légères sont réalisées une fois sur chantier, et non dans la halle. Là aussi le but est d’éliminer le risque de d’endommagement de ces éléments plus fragiles lors du transport.

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5.03. Le chantier sur site

Sur chantier, les fondations et dalle de rez-de-chaussée sont coulées pendant la fabrication des modules en usine. Ceux viendront se fixer à des poteaux assurant la structure du rez-de-chaussée: étant donnée la différence d’activité, et la différence de contrainte engendrée par ces activités il aurait été impensable de garder un système modulaire pour le raccord au sol du projet (d’ailleurs même Jean Prouvé ne s’y aventure pas, les bases des maisons à Meudon sont maçonnées). Une fois les modules montés et assemblés, ils constituent le corps du bâtiment, auquel on vient rajouter des extensions, sortes de greffes venant assurer une bonne insertion du bâtiment dans son environnement (balcons ou loggias, coursives, sont autant d’exemples développés dans au cours de cet exercice de projet) Il en va de même pour les matériaux de façade du rez-dechaussée: en béton recyclé pour assurer un socle solide, rapport à la terre très «baroque », il aurait pu être entièrement vitré pour un rapport plus moderne. Pour le raccord des modules entre eux, deux phases sont à considérer:

fig.85  Dalle sur site et poteaux

fig.86  pose des modules

fig.87  liaisons horizontales des modules

- La première concerne la fixation des IPE entre eux, fixations horizontales et verticales. Dans les deux cas, cette lisaison est boulonnées, d'acier à acier pour les liaisons horizontales, en passant à traves une plaque en néoprène fretté pour les verticales afin de bien dissocier les structures pour des raisons acoustiques. - La deuxième concerne la gestion de l'isolation thermique et l'étanchéité à l'eau et à l'air. Elle ne se fait qu'une fois tous les HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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modules liaisonnés entre eux et les extensions (balcons, loggias, coursives) fixées. A partir de là, les interstices sont manuellement comblés par des ouvriers opérant en nacelle mobile (on peut voir le complexe rapporté sur la façade, qui comprend les descentes d'eau, sur la fg 83). Dernière étape, une fois tout ceci réalisé, la réalisation de l'étanchéité du toit et ses différentes liaisons. fig.89  Ajouts des balcons

fig.88  détail de liaison verticale

fig.90  Détail de liaison d'extension

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La encore, pour le HAM libre, deux cas deux figure se présentent, selon que la jonction ne se fasse en un point haut ou bas du toit.

qu'à poser les panneaux photovoltaïque et à les raccorder au réseau pour disposer d'un HAM parfaitement fonctionnel !

Pour les jonctions hautes (cf fig.91), les plus faciles puisque l'eau ne va pas y stagner, l'interstice laissé au dessus des IPE pour l'assemblage des modules est comblé avec de la Ouate de cellulose. Puis une pièce en fibre de bois rigide vient récupérer l'inclinaison des pans de toitures de part et d'autre de la liaison. Pour les jonctions basses (cf fig.92), c'est là que se fera la récupération des eaux pluviales. Ici l'interstice est à moitié comblé avec de la fibre de bois rigide, qui recevra la goutière chargé de renvoyer l'eau en façade, où elle est évacuée. Enfin, un pare pluie est déployé sur toute la toiture assemblée, puis un lattage de liteaux (parallèles à la pente pour laisser s'écouler l'eau), recouvert par un bacacier pour assurer la protection du complexe d'isolation et d'étanchéité. Il ne reste plus

fig.91  Détail jonction haute

fig.92  Détail jonction basse

fig.93  Détail de toiture HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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5.04. Economie détaillée

Nous allons présenter de façon simplifiée ici les résultats obtenus sur le bilan économique de l’immeuble HAM libre (cf. tableaux détaillés en annexe), preuve que nous atteignons nos objectifs. Nous procédons pour chiffrer le bâtiment à l’image de sa conception. Nous réalisons d’abord un bilan sur les modules fabriqués en usine, avant de regarder ce qui leur est externe (rez-de-chaussée, balcons, tourelles de ventilation, fondation) synonyme d’un travail sur site directement, et les coûts liés au chantier sur la parcelle (installations et main d’œuvre supplémentaire nécessaire).

5.04.1. Modules Pour chacun des modules nous détaillons le coût de sa construction, en distinguant quand cela est possible le coût des matériaux (qui comprend leur propre coût de fabrication à partir de matières premières tout de même) et le coût de leur mise en œuvre en usine. La mise en œuvre varie selon le temps nécessaire à l’assemblage des éléments. 0 500 Elle 1000 1500 a peu avoir avec la cherté de ceux-ci, mais plutôt avec leur technicité, leur manutention ou leur quantité. La préfabrication en usine offre un gain en rapidité d’exécution des taches, avec des outils plus complexes disponibles, des conditions climatiques plus confortables et des réserves de matériaux à proximité.

Charpente métallique Charpente Bois Bardage - Isolants Menuiseries ext. Plâtrerie Maçonnerie briques Menuiseries int. Réseaux secs Réseaux humides Autofinition 0

500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 €

0

500

Charpente métallique Charpente Bois Bardage - Isolants Menuiseries ext. Plâtrerie Maçonnerie briques Menuiseries int. Réseaux secs Réseaux humides Autofinition 2000 2500 3000 3500 4000

1000 1500 2000 2500 3000 3500 €

Produits - matériaux Main d'oeuvre Main d'oeuvre comprise

fig.94  Répartition des coûts par poste Module 3,3 (haut) et module humide (bas) 3000€/m² 2500€/m² 2000€/m²

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015 1500€/m²

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0


5.04.2. Montant total des travaux L’enveloppe finale de coût des travaux comprend également une part dédiée à la réhabilitation de la Halle Caoutchouc en usine (évaluée à 1millions d’euros, principalement par sa surface à isoler, les infrastructures de chauffage à installées, et les divers équipements et outils techniques), indexée par rapport au nombre de modules. La préfabrication permet de réduire les coûts dus au chantier sur site, avec un temps plus court de mise en œuvre et moins d’ouvriers. A noter que le prix des panneaux photovoltaïques n’est pas compris dans le bilan. En effet leur ajout dépasse les 250 000€. 500 1000 Nous proposons de faire appel à un0 fond citoyen de financement des énergies renouvelables, comme Energie Partagée, pour permettre leur installation.

1500 2000 2500 3000 3500 4000

Couverture 62 000€

0

500

1000 1500 2000 2500 3000 3500

Ventilation 131 000€ Sous-Station chauffage 18 000€

RDC et fondations 242 000€

Modules et balcons 2 266 000€

Circulations verticales 195 000€ Aménagements ext. 5 000€ Ouvriers sur site 84 700€ Installations de chantier 66 500€ Terrassement 43 800€ Part de la Halle 111 000€

fig.95  Estimation totale du coût travaux HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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0

5.04.3. Estimation finale Nous obtenons un coût travaux de 1240€/ m² HT SHAB. (ou 1128€/m² HT SDP) A celui-ci vient s’ajouter les frais de l’équipe de maîtrise d’œuvre et des contrôles techniques, la charge foncière, les frais de portage et les taxes, selon les pourcentages énoncés lors des leviers, et ajustés (notamment pour l’équipe de maîtrise d’œuvre, précisée). On retrouve bien un bilan de 2800€/m² TTC SHAB en prix de vente, ce qui prouve que les moyens mis en œuvre ont été efficaces. Nous n’avons pas réalisé le bilan économique de l’immeuble HAM social. Cependant le travail avec un bailleur social et la TVA à 7% offrait une plus grande marge de manœuvre sur le coût travaux. Bien que les extérieurs soient a priori plus couteux (coursives notamment), ils devraient être absorbés facilement.

5.04.4. Investissements des habitants Nous avons enfin vérifié l’hypothèse de départ, qu’avec de tel prix au m² les habitants n’auraient pas de mensualités supérieur à 33% de leur revenu. Par exemple un couple avec enfant, gagnant en tout 2600€ net/mois peut s’acheter un T3 de 69,5m² en accession sociale à 152 900€, avec un taux d’effort de 31% (emprunt à 2% sur 20ans). De même une famille avec deux enfants, gagnant en tout 4200€ net/ mois peut s’acheter un T4 de 91m² en accession libre à 254 800€, avec un taux d’effort de 31% (emprunt à 2% sur 20ans). Nous

500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000

0

500

1000 1500 2000 250

percevons bien que ces revenus intermédiaires, entre 100% et 150% du PLUS, suffisent juste à être en dessous du taux d’effort de 33% recommandé. Cela réaffirme le besoin de tels logements à Confluence. Le tableau ci-dessous réinscrit les catégories dans lesquelles le projet se situe.

3000€/m² 2500€/m²

386 €/m² 463 €/m²

2000€/m²

164 €/m²

1500€/m² 1000€/m² 500€/m²

1 240 €/m²

500 €/m²

0€/m²

TVA Frais de portage Honoraires MOe et Contrôles Coût travaux Charge foncière

fig.96  Estimation finale du prix de vente de l'HAM libre

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5.05. Matière grise

5.05.1. Décomposition de l’énergie grise L’énergie grise a constitué un critère important dans le choix des matériaux, comme souligné dans les leviers. A l’échelle d’un module, elle a été permise sur des éléments bien spécifiques : - Le bois de façade, issu du réemploi, permet un gain par rapport à un bardage classique, bien que ce dernier soit déjà peu gourmand. - La ouate de cellulose est un isolant à faible impact en énergie grise, nous l’avons privilégié à la fibre de bois par exemple, seulement utilisée ponctuellement pour sa rigidité et une étanchéité intégrée. - Les briques de réemploi ne constituant pas une hypothèse viable, nous nous sommes tournés vers les briques de terre crue. Leur absence de cuisson est bénéfique pour le bilan en émission de CO2 (et équivalent pour l’énergie grise) - Enfin le bilan économique nous a permis d’arbitrer pour des fenêtres en0 menuiserie 1000 2000 bois plutôt qu’en PVC. On obtient au final une énergie grise non renouvelable de 1216 kWH/m² SDP et des émissions de CO2 de 203 kg/m² SDP. Ces deux chiffres placent le projet dans une fourchette basse, donc une bonne performance. Cela s’explique par le choix des matériaux, mais aussi une économie de matière importante. En effet si l’acier sert à la structure principale, les faibles portées entrainent des sections réduites du matériau, en comparaison avec la quan2000 tité 3000 4000 5000 100 200 300 400 armé 500 600 700 800 d’armatures dans0 un béton par exemple. La compacité du bâtiment ou le

Acier Plâtrerie OSB Ossatures bois Isolants Pare Vapeur Résilient acoustique Menuiseries bois Volets Briques crues Portes Finitions 0

1000

2000

3000

4000

5000

fig.97  Répartition de l'énergie grise dans un module en MJ Acier Plâtrerie OSB Ossatures bois Isolants Pare Vapeur Résilient acoustique Menuiseries bois Volets Briques crues Portes Finitions 3000

4000

5000

0

100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000

fig.98  Emissions de CO2 d'un module (kg) Equipements 300 kWH/m²SDP

Modules et balcons 804 kWH/m²SDP

Couverture 13 kWH/m²SDP RDC amngmt 54 kWH/m²SDP RDC structure et façade 21 kWH/m²SDP Fondations 56 kWH/m²SDP 900 1000

fig.99  Bilan sur l'HAM libre

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juste dimensionnement de l’isolation participent également à ce bilan.

cifique se fait ressentir pour réellement ouvrir le champ des possibles.

5.05.2. Les matériaux de réemploi : une réponse adéquate ? La mise en œuvre de matériaux de réemploi dans le projet de logement s’est révélée comme attendue complexe. Soit le gisement a posé problème, par exemple les briques perdaient leur intérêt si amenées de Belgique à 700 km. Soient le respect des normes a été source de contraintes : le bois a démontré la problématique des normes incendie, avec l’investissement nécessaire dans un ATEC, alors même qu’il était utilisé dans une fonction « superficielle » (parement de façade) sans grandes contraintes structurelles par exemple. Si la réduction chiffrée de l’énergie grise reste minime pour le bardage de façade, elle est déjà plus intéressante pour récupérer des fenêtres et former une seconde peau en verre sur le PSLA. Mais là encore, l’absence de contrôle oblige à un garde-corps puisque l’on ne peut garantir un verre Securit. Nous souhaitons en retenir que plus qu’une performance économique, le matériau de réemploi consiste une alternative et une réponse à l’épuisement des ressources naturelles. Il était courant au moyen-âge, mais aussi dans l’aprèsguerre mondiale de se fournir en matière première dans les ruines délaissées. Le projet a expérimenté plutôt positivement la réappropriation de cette logique dans un cadre contemporain et normé. Le besoin d’une filière et d’une réglementation spéHAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Conclusions -

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Conclusion

Voici donc venir l’aboutissement de notre écrit. Sa linéarité masque une conception architecturale qui fut comme toujours faite d’allers-retours, et d’un foisonnement d’idées renforcé par le travail de groupe. Les conclusions personnelles s’efforceront de replacer le projet en tant qu’exercice dans la perspective plus large de nos études et de notre futur, mais avant cela il est temps de porter ici un dernier regard sur la proposition dessinée. Le projet s’est construit en réponse à deux problématiques. La première, à la dimension politique assumée, demande dans quelle mesure la centralité durable de Confluence peut être synonyme de justice sociale. La deuxième s’interroge plutôt sur les moyens mis en œuvre et leur impact sur le site : comment la mutation du quartier peut-elle valoriser une identité patrimoniale et paysagère ? Notre réponse s’est traduite à travers l’hypothèse des HAM, Habitats Abordables Manufacturés. Abordables, car ils doivent permettre aux ménages intermédiaires d’accéder au logement à Confluence. Manufacturés, car ils tirent parti à la fois d’une préfabrication modulaire sur site et d’une participation habitante à l’aménagement des logements. Nous allons revenir sur les résultats des différents leviers. Nous pouvons déjà énoncer que l’objectif économique fixé est atteint. Nous avons conçu une accession sociale énergétiquement positive vendue à 2200€TTC/m2 Shab et une accession libre abordable énergétiquement passive vendue à 2800€TTC/m2

Shab, à destination des ménages intermédiaires. Ils seraient à même de représenter 20% de la ZAC2 en tenant compte de la contrainte de production à la chaîne des modules. Entendons-nous bien, la question n’est pas de prétendre rendre un quartier plus durable par la diversité sociale (tâche éminemment plus ardue), mais de prouver que l’on peut construire un quartier à énergie positive accessible à tous. Les calculs d’investissement (cf. annexes) démontrent que les logements dessinés peuvent être achetés par des ménages intermédiaires en gardant un taux d’effort inférieur à 33% du revenu dans le remboursement des prêts. Quand on sait que 90% des Lyonnais, ne peuvent investir au-dessus de 2800 euros/m² et que les ménages intermédiaires en sont la fourchette haute, cela souligne encore le coût du logement comme problématique plus large. Le modulaire s’est révélé en ce sens une solution adéquate. En effet, au-delà des idées préconçues, le projet en a développé les avantages et su tirer parti des contraintes. D’abord, le choix d’un lieu de production à proximité a été primordial. Les distances aux divers chantiers, entre 100 et 600 mètres, permettent de s’affranchir de certaines contraintes de transport. Or c’est ce dessin d’un module « humide » d’1,5m de large en intérieur, et d’un module de 3,3m qui donnent de l’ampleur et une variation aux logements, en sortant du syndrome de la « cage à lapin ». Le travail de volumes 3D avec une trame régulière laisse finalement s’épanouir l’autofinition. La concentration des gaines techniques dans un module libère le second pour

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des expérimentations à diverses échelles, qui aillent plus loin que le simple coup de peinture. Par exemple la construction d’un meuble d’entrée dans l’immeuble HAM libre redéfinit l’espace traversant selon les besoins des habitants. Comme ce sont les familles nombreuses qui sont visées, les chambres gagnent aussi en surface : elles tendent à devenir des espaces de calmes par rapport à la pièce commune du séjour. L’immeuble HAM social lui propose un « meuble-salle de bain » pour donner accès à la lumière naturelle à cette dernière, selon les usages de la chambre dans les T2. Le cloisonnement est d’ailleurs ajustable pour suivre les modes de vie des habitants. La reconversion de la Halle Caoutchouc en atelier et fablab envisage aussi un aménagement des logements qui puisse continuer, et une activité qui se partage avec les autres habitants et travailleurs de la Confluence. La durée totale réduite du chantier, depuis la fabrication des modules jusqu’à la livraison (15 semaines pour les 50 modules de l’HAM social) permet également d’envisager le temps nécessaire à l’autofinition comme une contrainte moindre, surtout s’il y a eu achat sur plans. La Halle et ses ateliers deviennent une vitrine du quartier en construction. Les habitants sont aussi amenés à comprendre le processus de chantier, voire à y participer. C’est le cas sur l’immeuble HAM libre dont les sous-faces des balcons sont peintes par les habitants, et deviennent leur projection dans l’espace urbain. De manière générale, nous avons travaillé un concept d’éléments de façade rajoutés sur le cœur modulaire (balcons, coursive, terrasses…) qui permet

de créer un rapport particulier des logements à l’extérieur, mais aussi une adéquation entre la situation et la réponse, afin de dépasser l’image du modulaire. Nous avons aussi exploité le travail en atelier qui autorise une précision et une qualité dans les détails en restant dans notre coût travaux (en opposition à la solution classique et peu chère d’enduit sur isolant notamment). La mise à disposition d’outils lourds a par exemple offert la possibilité de faire une façade en bois de réemploi, l’ajustement des planches étant facilité. Le bilan de l’expérimentation théorique des matériaux de réemploi est cependant mitigé. En effet l’absence de filière réelle et l’adéquation aux normes font que les atouts dépassent difficilement les inconvénients, du moins au niveau des chiffres (dépôt d’un avis technique pour valider une technique japonaise d’ignifugation du bois, ajout d’un garde-corps et d’une structure particulière pour les fenêtres). Ces matériaux participent cependant dans les immeubles de notre idée d’habitat manufacturé, le bardage bois témoignant moins d’une provenance forestière que d’usages précédents dans l’industrie de la construction. Le réemploi apparaît par contre évident et plus viable dans la reconversion de la Halle Caoutchouc. L’exploitation du gisement de la partie détruite possède au-delà d’une valeur énergétique une valeur mémorielle non négligeable. Cependant la dépense en énergie grise des immeubles restent faibles, 1216 kWh/m² SDP, et ce malgré une structure en acier. Cela s’explique plus par le choix de matériaux (menuiseries bois, ouate de cellulose) et par la légèreté de la construction (densité

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d’un béton armé en armatures acier). Cette légèreté de l’ossature était à double tranchant au niveau thermique et acoustique. C’est là qu’il a fallu retourner les contraintes en notre faveur. En confort d’hiver, l’avantage de l’architecture modulaire est de présenter une compacité importante, réduisant les déperditions et le besoin en isolant. Le dimensionnement l’ossature laisse de plus la place pour cette isolation, ou au niveau acoustique à des complexes acoustiques désolidarisés comme sur le cours Charlemagne. La précision d’assemblage inhérente au travail en atelier limite considérablement les ponts thermiques, et la liaison est traitée de façon à éviter toute porosité à l’air mais aussi au son via des joints néoprènes. En confort d’été comme en confort acoustique l’absence d’inertie peut se révéler problématique. C’est pourquoi des briques crues constituent les parois latérales des modules. Les objectifs thermiques sont atteints, avec la nuance que ne cherchant pas de labellisation, nous avons privilégié des ventilations naturelles assistées par commande (HAM libre) et hybrides (HAM social). En effet elles peuvent donner des consommations de chauffage légèrement plus importantes que la définition passive (16kWh/ m².an pour l’HAM libre, 15kWh/m².an pour l’HAM social) mais réduisent les consommations tous usages par leur fonctionnement « naturel », aidé du soleil et du vent (107 kWhEP/m²SDP.an pour l’HAM libre, 106 kWhEP/m²SDP.an pour l’HAM social). L’ajout de panneaux photovoltaïques en toiture et la prise en compte de la produc-

tion d’électricité de la chaufferie biomasse confirme un bilan final passif (16 kWhEP/ m²SDP.an tous usages avec énergies renouvelables pour l’HAM libre), voire positif (-25 kWhEP/m²SDP.an tous usages avec énergies renouvelables pour l’HAM social). Enfin au niveau urbain l’enjeu était de se réapproprier le plan d’Herzog et de Meuron et ses principes. Sur l’îlot dessiné, la définition d’une porosité a complété notre travail sur les regards et les vues, en même temps qu’un paysage était créé entre les immeubles. Surtout la reconversion de la Halle avec une place intérieure traversante en fait un lieu stratégique qui participe à la fois de la découverte des éléments patrimoniaux du quartier, que de l’idée d’un Champ plus ouvert et d’une diagonale piétonne. Proposer des logements abordables à Confluence démontre finalement un processus complexe mais possible. L’importance accordée au site constitue aussi une valorisation de ses qualités, patrimoniales avec la Halle et le rapport à l’industrie, paysagères avec le plan urbain et le travail des logements. Nous sous sommes assurés de la possibilité de pouvoir offrir un logement éco-responsable à tous dans un quartier exemplaire. Maintenant, ce projet de fin d’études n’est voué qu’à rester couché sur le papier. Mais nous allons pouvoir voir le projet de la ZAC2 de Confluence sortir de terre, et confronter nos idées à des constructions tangibles et bien réelles. Cela confirmera

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ou non nos présomptions, le processus de gentrification de Sainte-Blandine paraissant difficilement enrayable à long terme dans un contexte immobilier aussi tendu.

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Conclusions personnelles

Camille Perrin L’architecture écoresponsable m’a intéressée dès que j’ai souhaité devenir architecte, tout en sachant déjà que le temps que mes études finissent elle ne serait plus un fait marginal mais une norme. 10 ans plus tard cette année en master Architecture, Ambiances et Cultures Constructives apparaît donc comme une étape importante. Elle conclue mes études en architecture à travers un projet de PFE qui exprime le parcours réalisé. Et en même temps elle ouvre la voie à la suite, en me permettant d’anticiper mes deux années suivantes à l’INSA de Lyon dans le cadre du doublecursus architecte-ingénieur, mais aussi une future pratique professionnelle. En effet la multiplicité des interlocuteurs avec qui nous avons échangé sur le projet en assoit la crédibilité dans de nombreux domaines. Trouver à lier tous les conseils et avis autour de notre PFE était aussi une façon pour moi de voir comment faire concorder plus tard mes connaissances en ingénierie et en architecture. Devoir chaque semaine présenter le projet et récolter différents points de vue oblige à forger une argumentation et tenir sa posture. En ce sens le travail de groupe a été une force, permettant de débloquer des idées et de déterminer celles qui nous tenaient le plus à cœur. Je suis curieuse de nature, et notre groupe le fut assez, en allant chercher et fouiller différentes thématiques. Nous avons souhaité pousser au bout beaucoup de concepts, même parallèles au projet, comme les matériaux de réemploi qui nous ont menés dans un centre de tri, ou le DIY qui m’a passion-

née par certaines lectures. Selon moi notre manière de travailler et le projet résultant se sont apparentés à un puzzle, où il fallait trouver le bon sens des pièces pour faire apparaître la plus grande image. Cette curiosité m’a aussi mené l’an passé dans les domaines d’étude Histoire et Patrimoine et Architecture, Villes, Périphéries. Je ne pouvais m’imaginer réfléchir sur l’architecture (dont l’habitat) du futur sans me construire au préalable un regard sur le passé. La durabilité architecturale se retrouve liée aux questions environnementales, mais aussi mémorielles, culturelles, identitaires ou encore matérielles. Elle interroge la question du temps et de la postérité de notre société. J’ai aussi pu explorer le rapport entre un habitat et son territoire. C’est sans doute pourquoi il était important pour moi d’ancrer le projet au site de Confluence. Je pense que la réflexion menée sur le quartier de Sainte Blandine ou sur l’édifice industriel de la Halle Caoutchouc en est un bon exemple. Peut-être cela a été renforcé par le fait que je suis née et j’ai grandi à Lyon, j’ai donc aussi un attachement particulier à ce site que j’ai pu voir bien avant les mutations récentes. Notre parti pris économique, puis le choix d’une préfabrication, ont renforcé sur ce PFE les contraintes « techniques » habituelles. L’architecture s’est fait vraiment ressentir dans ce cadre comme un « art de bâtir ». Surtout ce projet a mise en lumière pour moi deux volontés : - D’une part la décomposition des étapes de chantier, la question de la main d’œuvre, et le réalisme de l’ensemble

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traduisent après cinq ans d’étude l’envie de concret et de mettre les pieds dans la boue des chantiers. - D’autre part, l’empreinte politique du projet dans son questionnement révèle une dimension de l’architecture et une possibilité peu entrevue en licence. J’ai pu de plus participé au workshop GZ Bohlen à Vaulx-en-Velin avec les architectes Na ! Architectes et le collectif Pourquoi Pas!, exemplaire de ces deux dynamiques. Il s’agissait d’aménager une place extérieure avec des matériaux de réemploi glanés. Avoir l’occasion d’expérimenter cette démarche qui restait à l’état théorique du projet a été enrichissant. Pour conclure…

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Ahmed Jemaiel Passionné d'arts et de manière générale par tout ce qui touche au patrimoine, mes études ont été jusqu'à ma 3ème année centrées sur les stratégies urbaines et architecturales et l’histoire de l’art. En 4ème année j’ai fait mon année d’Erasmus à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Lyon. Cela m'a permis de rencontrer d'autres étudiants, divers cultures et donc de découvrir différentes perceptions, manières de concevoir et méthodes d’analyse. Je pratique depuis de nombreuses années la peinture, j’aime créer, imaginer et concrétiser mes projets artistiques. Le côté constructif du projet architectural me passionne et je suis convaincu de ma future réussite dans ce domaine. Ma formation théorique en Tunisie demandait à être complétée par une formation plus concrète afin de réussir au mieux mon projet professionnel. C'est pour ça que mon choix s'est orienté vers le DEM "Concevoir pour construire éthique et technique" en master 1 et "Architecture, Ambiances et Cultures Constructives" en master 2. Le travail d'équipe et précisément la conception en groupe durant mes deux années à l'ENSAL m'ont beaucoup enrichi. Durant cette année d'étude en AA&CC j'ai eu la chance de travailler avec un groupe magnifique et de rencontrer plusieurs professeurs de différentes spécialités (économiste, acousticien, architecte et ingénieur). Nos idées diverses n’auraient pu naître sans ce travail collaboratif, avec nos enseignants et nos collègues ingé-

nieurs, ce que je trouve très intéressant. Ce sont ainsi des multitudes d'idées (solutions constructives, stratégie énergétique, projets de société, matérialité etc...) qui se croisent. Nos discussion menées pendant ce travail et l'hybridation de nos d'idées offrent une véritable richesse à notre projet avec plusieurs points traités par chacun de nous : une justice sociale, un faible coût visé, l’investissement d’un patrimoine existant, le rapport du bâtiment à son site… Nos différentes visions et ce formidable échange d'idées nous ont menés à proposer plusieurs modèles d'habitats, qui découlent d'un seul vers lequel convergent notre architecture.

Mais notre projet ne se limite pas à ceci. L'échange enrichissant eu avec les professeurs et entre nous, nous a motivé à développer cette démarche (échange d'idées, production en groupe etc...). Nous pouvons dresser un parallèle avec la volonté dans le projet que les habitants participent à l’aménagement de leur logement. Ce qui assure une richesse et répond à plusieurs envies et modes de vie. Après de longues discussions et avec beaucoup d'amour, nous avons réussi à mettre en places nos idées selon une démarche cohérente.

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Pendant le deuxième semestre, l'évolution de nos idées de projet et les rencontres avec les enseignants (acoustique, thermique, économie, structure etc...) et les étudiants ingénieurs, nous ont permis d'être plus précis sur les choix pris en premier semestre. Certains ont été retenus et d'autres éliminés, afin d’affiner notre projet et pour atteindre nos objectifs visés. Ce travail du deuxième semestre nous a plongés dans la vie professionnelle d'un architecte. Cela nous a permis d'acquérir les capacités pour prévoir et anticiper les divers choix architecturaux de la phase de conception (matérialité, dimensionnement de la structure, isolation thermique et acoustique, sécurité incendie...). Le travail de workshop avec les ingénieurs nous a également offert la possibilité d'aborder le projet selon plusieurs points de vue.

dré Gide, "L'œuvre d'art ne s'obtient que par contrainte et par la soumission du réalisme à l'idée de beauté préconçue." (André Gide).

Ce travail de collaboration ainsi que les différentes contraintes rencontrées ont bien participé à l'évolution de notre projet. On a pu répondre aux contraintes tout en respectant nos principaux objectifs et ambitions. •Contrainte économique : Revoir et simplifier le module, réduire l'énergie grise, participation et appropriation. •Contrainte thermique : matériaux de réemploi, et matériaux à inertie •Contrainte liée à la sécurité incendie : Evolution de la façade Ainsi l'harmonie de notre projet est liée aux contraintes rencontrées au cours de l'année. Et donc, je pourrais conclure mon année de Master 2 par la citation de l'écrivain AnHAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Bibliographie -

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Bibliographie

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HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Conférences : Kaufmann Vincent, Rosa Harmut, Urry John, Amar Georges, La fin des sociétés mobiles ?, conférence Forum des vies mobiles, Lyon, 21 novembre 2014 Lussault Michel, Garcès Marina, Collomb Gérard, Bouchain Patrick, Kaufmann Vincent, La ville cosmopolite, conférence Forum des vies mobiles, Lyon, 19 novembre 2014

Site du projet Lyon Confluence URL: http://www.lyon-confluence.fr/fr/index.html Inventaire topographique, Lyon 2è arrondissement, Confluent URL : http://www.culture.gouv.fr/culture/ inventai/itiinv/lyon-confluent/dossiers/ ia69000215.html BM Lyon, "Lyon se penche sur ses berges > Le Confluent seconde période", Points d'actu!, 17/09/2013 URL: http://www.pointsdactu.org/article. php3?id_article=1832 D'Huissel Sylvain, "Une très forte disparité de prix entre Perrache et Confluence", Lyon Pôle Immo, 9/03/2011 URL: http://www.lyonpoleimmo. com/2011/03/09/4947/les-prix-passentdu-simple-au-double-entre-perrache-etconfluent/

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Logements

Speck Jeff, The Walkable city, conférence TEDCity 2.0, 2013 URL:"http://www.ted.com/talks/jeff_ speck_the_walkable_city" (consulté le 23/03/2015)

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Webographie :

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La Confluence HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Modulaire et construction

open-source-workshops

Carlyle Erin, " Lego High-Rise: World's Tallest Modular Apartment Tower Getting Snapped Together In Brooklyn", Forbes, 16/04/2014 URL: http://www.forbes.com/sites/erincarlyle/2014/04/16/building-the-worlds-tallestmodular-apartment-tower/

Réemploi

Gluck+, Projet The Stack URL : http://gluckplus.com/project/thestack

Rotor http://www.rotordb.org/

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Plateforme Opalis URL : http://opalis.be/ ACTLAB URL : http://actlab.tumblr.com/

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DIY

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FIBRA Rhône-Alpes URL : http://www.fibra.net/fr/index.php

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Annexes -

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Annexe 1. Maquette d'étude d'un module

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

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Annexe 2. Analyse "Baby Papoose" de l'HAM libre ordre d'optimisation des indicateurs >>>>>>>>>>>>>>

SAISIE AFFICHAGE et EVALUATION saisie obligatoire N affichages principaux 0,2 affichages secondaires 39 échelle faible moy bon CLIMAT

climat kilo degrés heures DH apports solaires zone ventée

BABY PAPOOSE version 17 à usage pédagogique (auteur TRIBU)

Nord Centre Sud C 52 kDH 17,0 kWh/m²SdP N Oui Non

MORPHOLOGIE murs toitures sols fenêtres portes SENV 1 2 1 2 1 2 surfaces de parois (m²) 1246,6 466 433,3 63,3 389,4 63,3 604,2 13,2 3279,3 surface de façade (murs + baies) 2330 m² surface de plancher SdP 2863 m² hauteur sous plafond HSP 2,5 m nombre de niveaux 9 Logement Bureaux Scolaire type de bâtiment L nombre de logements 26 sans objet hors typologie logement typologie de façade O Maçonnée à Ossature inertie M Moyenne à Forte Faible à très faible

U (m².K/W) des parois en fonction de l'épaisseur (cm) de l'isolant Uparoi mur ITE LMI Uparoi sols sol sur: extérieur VS ou parking terre-plain 40 cm 0,14 30 cm 0,17 20 cm 0,18 0,14 25 cm 0,19 16 cm 0,22 0,18 0,20 20 cm 0,22 12 cm 0,29 0,23 15 cm 0,24 12 cm 0,33 U portes Uparoi toit ITE LMI standard 2,5 40 cm 0,09 perform. 1,5 30 cm 0,12 DV PE 20 cm 0,17 Uw fenêtres lame air lame gaz Uparoi terrasse PUR classique 30 cm 0,09 1,9 1,5 bois 20 cm 0,13 performant 1,9 1,5 16 cm 0,16 classique 2,5 1,9 alu RPT 12 cm 0,21 performant 2,5 1,9

ICOMP

2

IOUV

COL

1,1

IND

21%

IOUV

1,9 3,1

1,3 2,7

0,8 2,2

20%

23%

25%

ISOLATION

U parois delta UBAT (ponts thermiques)

W/m².K

déperditions surfaciques parois déperditions totales d'enveloppe

W/K

0,05

murs toitures 1 2 1 2 0,16 0,178 0,16 0,15 199,456

W/K

0,49

SOLARISATION orientation des baies % de baie par orientation facteur d'ensoleillement FEH d'hiver facteur d'ensoleillement FEE d'été facteur solaire FS des protections mobiles rapport de clair RCL facteur solaire vitrage FS

0,7 0,6

RT2012

IND

RT2012

passif

passif

1415,2

0,75 0,6

0,5 0,5

0,3 0,3

0,9 0,8

0,7 0,6

0,5 0,4

rentrer l'orientation par abrévation: S, SO, O, NO, N, NE, E, SE, HOR rentrer les orientations dans le sens des aiguilles d'une montre S O N E 2% 41% 2% 55% 101% 0,25 0,85 1 0,85 0,8482 1 0,9 0,8 0,9 0,909 0,60 0,20 0,60 0,20

ISEh

4

W/m².K

COL

0,04

ISEh

RT2012 passif

0,06 0,07

0,08 0,09

0,09 0,1

0,035 0,030

0,025 0,020

0,015 0,010

SUD TV PE

lame air

lame gaz

1,4 1,3 1,7 1,5

1,2 1 1,5 1,3

sans

pertiel

0,18

0,15

type d'isolation

delta Ubat

extérieure partiel

sans

complet

0,05

0,1

0,15

0,05

Sud 0,25 0,25 0,75

Nord 0,80 0,85 0,95

FEE été E/O 0,75 0,85 0,9

Sud 1 1 1

Nord 1 0,85 0,85

FEE été E/O 0,9 0,65 0,65

Sud 0,7 0,45 0,45

masques lointains: FEH et FEE FEH hiver Nord E/O masque H=L/2 1 0,65 lointain H=L 1 0,75 H=2L 1 0,85

FEH hiver toutes orient.

82,95 69,33 9,495 77,88 8,229 785,46 18,48

CENTRE

complet

protections solaires fixes: FEH et FEE

W/m².K

IISOL

3

sols fenêtres portes VS TP Uw 0,20 0,13 1,3 1,4

NORD

delta UBAT ponts thermiques

traitement des ponts

1

DONNEES POUR LA SAISIE

casquette étroite été (angle < 45°) casquette large été (angle ≥ 45°) brise-soleil à lames fixes FS ETE (protections solaires mobiles) brise soleil mobile à lames orientables screen performant screen classique store intérieur

1 1 1

répartie partiel

0,1

intérieure partiel

0,22

sans

0,25

0,20 0,20 0,35 0,60

menuiseries extérieures bois alu RCL 0,70 0,80 FS FTL

DV 0,60 0,70

TV 0,50 0,60

CONFORT D'ÉTÉ ISEé

5

logements traversants incidence du vent sur la façade orientée aux vents dominants protection de nuit sur la façade orientée aux vents dominants surventilation de nuit surventilation de jour brasseurs d'air puits provençal surchauffe apports effet surventilation jour gain surventilation nuit gain brasseurs d'air gain puits provencal

T 90 P O N N N 7 0 -4 0 0

ISCH

6 ECLAIRAGE NATUREL

AEN BECL

7

BESOINS DE CHAUFFAGE

ventilation perméabilité à l'air taux de renouvellement d'air du aux fuites taux de renouvellement d'air hygiénique Raeq apports récupérés AREC apports internes besoins sans apports BCSA BCH

8

CONSOMMATIONS

ISEé

m m % 0,7

RT2012 passif

Traversant Biorienté Monoorienté °C Persienne Store extérieur volet roulant à Ajours Volet plein Oui Non Oui Non Oui Non Oui Non °C °C °C °C °C

3,5

(évaluation sur un étage courant)

longueur de façade par orientation profondeur moyenne des locaux par façade alège vitrée FJ au milieu du local moyen facteur de transmission lumineuse FTL

9

0,019

°C

1,5

ISCH

0,0

!!! attention, vérifier la cohérence des profondeurs S O N E 10,16 38,4 10,16 38,4 3,3 5 1,5 5 O N O O 0,2 1,2 0,6 1,1 20,1 4,8

97,1 4,9 Oui Non %

0,20

0,30

0,40

21 12

14 9

8 5

kWh/m².an

S SF DF Passif Effinergie P 0,01 vol/h 0,5 vol/h 32 kWh/m².an 6,7 W/m²SdP 48 kWh/m².an 16

AEN

%

-1,5

défaut RT 2012

kWh/m².an

BCH

RT2012 passif

énergie pour le chauffage B Bois Combustible Electricité directe PAC Réseau énergie pour l'ECS B Bois Combustible Electricité directe PAC Réseau couverture solaire ECS 0% rendement de chauffage RCH 0,8 à saisir rendement d'ECS RECS 0,75 à saisir consommation de chauffage CCH 20 kWhFINAL/m²SdP.an consommation de clim CCLIM 0 kWhFINAL/m²SdP.an consommation d'ECS CECS 39 kWhFINAL/m²SdP.an consommation de ventilation CVENT 0 kWhFINAL/m²SdP.an à saisir consommation d'auxiliaires CAUX 1 kWhFINAL/m²SdP.an consommation d'éclairage CECL 4,8 kWhFINAL/m²SdP.an consommation autres usages CAUS 22 kWhFINAL/m²SdP.an comportement écocitoyen forfait éclairage RT FECL 1,3 kWhFINAL/m²SdP.an consommation tous usages CTUEP 107 kWhEP/m²SdP.an CEP RT2012/SdP 64 kWhEP/m²SdP.an SHON RT 3096 m² consommation EP tous usages CEP avec les conventions RT 2012 /SHON

107 60

kWhEP/m²SdP.an kWhEP/m²SHON.an

34 56

Production ENR en kWhep/m2.an Cogénération RCU

16

kWhEP/m²SdP.an

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

consommation EP tous usages yc ENR

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Annexe 3. Analyse "Baby Papoose" de l'HAM social ordre d'optimisation des indicateurs >>>>>>>>>>>>>>

SAISIE AFFICHAGE et EVALUATION saisie obligatoire N affichages principaux 0,2 affichages secondaires 39 échelle faible moy bon CLIMAT

climat kilo degrés heures DH apports solaires zone ventée

BABY PAPOOSE version 17 à usage pédagogique (auteur TRIBU)

Nord Centre Sud C 52 kDH 25,9 kWh/m²SdP N Oui Non

MORPHOLOGIE murs

toitures 1 2 246

1 2 1 surfaces de parois (m²) 699,6 246 surface de façade (murs + baies) 1045 m² surface de plancher SdP 1361 m² hauteur sous plafond HSP 2,5 m nombre de niveaux 6 Logement Bureaux Scolaire type de bâtiment L nombre de logements 20 sans objet hors typologie logement typologie de façade O Maçonnée à Ossature inertie M Moyenne à Forte Faible à très faible

sols

2

fenêtres portes 295

50,4

SENV 1537

U (m².K/W) des parois en fonction de l'épaisseur (cm) de l'isolant Uparoi mur ITE LMI Uparoi sols sol sur: extérieur VS ou parking terre-plain 40 cm 0,14 30 cm 0,17 20 cm 0,18 0,14 25 cm 0,19 16 cm 0,22 0,18 0,20 20 cm 0,22 12 cm 0,29 0,23 15 cm 0,24 12 cm 0,33 U portes Uparoi toit ITE LMI standard 2,5 40 cm 0,09 perform. 1,5 30 cm 0,12 DV PE 20 cm 0,17 Uw fenêtres lame air lame gaz Uparoi terrasse PUR classique 30 cm 0,09 1,9 1,5 bois 20 cm 0,13 performant 1,9 1,5 16 cm 0,16 classique 2,5 1,9 alu RPT 12 cm 0,21 performant 2,5 1,9

ICOMP

2

IOUV

IND

22%

IOUV

1,9 3,1

1,3 2,7

0,8 2,2

20%

23%

25%

ISOLATION

U parois delta UBAT (ponts thermiques)

W/m².K

déperditions surfaciques parois déperditions totales d'enveloppe

W/K

0,05

murs 1 0,16

0

39,36

0

49,2

0,54

0,7 0,6

W/m².K

0

COL

RT2012

IND

RT2012

ISEh

lame air

lame gaz

1,4 1,3 1,7 1,5

1,2 1 1,5 1,3

sans

pertiel

delta Ubat

0,18

0,15

extérieure partiel

sans

complet

0,05

0,1

0,15

0,05

Sud 0,25 0,25 0,75

Nord 0,80 0,85 0,95

FEE été E/O 0,75 0,85 0,9

Sud 1 1 1

Nord 1 0,85 0,85

FEE été E/O 0,9 0,65 0,65

Sud 0,7 0,45 0,45

masques lointains: FEH et FEE FEH hiver Nord E/O masque H=L/2 1 0,65 lointain H=L 1 0,75 H=2L 1 0,85 protections solaires fixes: FEH et FEE

383,5

70,56

passif

0,75 0,6

0,5 0,5

0,3 0,3

passif

0,9 0,8

0,7 0,6

0,5 0,4

731,41

rentrer l'orientation par abrévation: S, SO, O, NO, N, NE, E, SE, HOR rentrer les orientations dans le sens des aiguilles d'une montre SO NO NE 70% 4% 27% 100% 1 1 1 1 0,7 0,8 0,8 0,7301 0,20 0,20 0,20

0,06

SUD TV PE

complet

FEH hiver toutes orient.

111,936

ISEh

4

fenêtres portes Uw 1,3 1,4

W/K

SOLARISATION orientation des baies % de baie par orientation facteur d'ensoleillement FEH d'hiver facteur d'ensoleillement FEE d'été facteur solaire FS des protections mobiles rapport de clair RCL facteur solaire vitrage FS

sols VS TP 0,20

W/m².K

IISOL

3

toitures 1 2 0,16

2

CENTRE

type d'isolation

COL

1,1

NORD

delta UBAT ponts thermiques

traitement des ponts

1

DONNEES POUR LA SAISIE

RT2012 passif

0,06 0,07

0,08 0,09

0,09 0,1

0,035 0,030

0,025 0,020

0,015 0,010

casquette étroite été (angle < 45°) casquette large été (angle ≥ 45°) brise-soleil à lames fixes FS ETE (protections solaires mobiles) brise soleil mobile à lames orientables screen performant screen classique store intérieur

1 1 1

répartie partiel

0,1

intérieure partiel

0,22

sans

0,25

0,20 0,20 0,35 0,60

menuiseries extérieures bois alu RCL 0,70 0,80 FS FTL

DV 0,60 0,70

TV 0,50 0,60

CONFORT D'ÉTÉ ISEé

5

logements traversants incidence du vent sur la façade orientée aux vents dominants protection de nuit sur la façade orientée aux vents dominants surventilation de nuit surventilation de jour brasseurs d'air puits provençal surchauffe apports effet surventilation jour gain surventilation nuit gain brasseurs d'air gain puits provencal

T 0 P O N N N 7 0 -5 0 0

ISCH

6 ECLAIRAGE NATUREL

AEN BECL

7

BESOINS DE CHAUFFAGE

ventilation perméabilité à l'air taux de renouvellement d'air du aux fuites taux de renouvellement d'air hygiénique Raeq apports récupérés AREC apports internes besoins sans apports BCSA BCH

8

CONSOMMATIONS

ISEé

m m % 0,7

RT2012 passif

Traversant Biorienté Monoorienté °C Persienne Store extérieur volet roulant à Ajours Volet plein Oui Non Oui Non Oui Non Oui Non °C °C °C °C °C

1,9

(évaluation sur un étage courant)

longueur de façade par orientation profondeur moyenne des locaux par façade alège vitrée FJ au milieu du local moyen facteur de transmission lumineuse FTL

9

0,013

°C

1,5

ISCH

0,0

!!! attention, vérifier la cohérence des profondeurs SO NO NE 24,3 10,16 24,3 5,8 3,3 3,9 O N N 1,6 0,6 1,3 19,8 4,8

58,8 5,2 Oui Non %

0,20

0,30

0,40

21 12

14 9

8 5

kWh/m².an

S SF DF Passif Effinergie P 0,01 vol/h 0,5 vol/h 36 kWh/m².an 6,7 W/m²SdP 50 kWh/m².an 15

AEN

%

-1,5

défaut RT 2012

kWh/m².an

BCH

RT2012 passif

énergie pour le chauffage B Bois Combustible Electricité directe PAC Réseau énergie pour l'ECS B Bois Combustible Electricité directe PAC Réseau couverture solaire ECS 0% rendement de chauffage RCH 0,8 à saisir rendement d'ECS RECS 0,75 à saisir consommation de chauffage CCH 18 kWhFINAL/m²SdP.an consommation de clim CCLIM 0 kWhFINAL/m²SdP.an consommation d'ECS CECS 39 kWhFINAL/m²SdP.an consommation de ventilation CVENT 0 kWhFINAL/m²SdP.an à saisir consommation d'auxiliaires CAUX 1 kWhFINAL/m²SdP.an consommation d'éclairage CECL 4,8 kWhFINAL/m²SdP.an consommation autres usages CAUS 22 kWhFINAL/m²SdP.an comportement écocitoyen forfait éclairage RT FECL 1,3 kWhFINAL/m²SdP.an consommation tous usages CTUEP 106 kWhEP/m²SdP.an CEP RT2012/SdP 63 kWhEP/m²SdP.an SHON RT 1455 m² consommation EP tous usages CEP avec les conventions RT 2012 /SHON

106 59

kWhEP/m²SdP.an kWhEP/m²SHON.an

76 55

Production ENR en kWhep/m2.an Cogénération RCU

-25

kWhEP/m²SdP.an

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

consommation EP tous usages yc ENR

149


Annexe 4. Bilan de la consommation d'énergie sur l'îlot

Batiment 1- r+9 sur cours L+B 2- r+9 sur cours L+B 3- R+8 sur champ L 4- R+6 angle sur champ L 5- R+5 Est B 6- R+6 Nord-Est B 7- R+2 Central HAM libre R+8 HAM social R+5

Conso TU KwhEP/m2.an SDP (m2) 3870 5170 3460 1430 3570 2030 1147 2863 1361 24 901

Consu TU kWhEP/an 100 100 97 97 90 90 90 106 107

387 000 517 000 335 620 138 710 321 300 182 700 103 230 303 478 145 627 2 434 665

Surface toiture (m2) Potentiel PP Potentiel PP (destinée PP) (kWhEP/m².an) (kWhEP/an) 430 574 480 256 661 322 végétalisée 266,7 281

41 41 51 66 68 58 34 76

Conso ECS+chauffage kWhfinal/m².an

158 240 211 232 176 640 94 208 243 248 118 496 98 146 103 408 1 203 618

Cogénération RCU kWhEP/m².an

23 23 50 50 15 15 15 59 57

Récapitulatif

Apport cogénération Bilan Conso kWhEP/an apport kWhEP/an 22 22 48 48 14 14 14 56 55

Consommation TU Apports PP+cogen Apports/conso TU Consommation restante

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

84 624 113 051 166 080 68 640 51 408 29 232 16 517 160 328 74 855 764 734

-

-

144 136 192 717 7 100 24 138 26 644 34 972 86 713 45 004 32 636 466 313

-

-

37 37 2 17 7 17 76 16 24 19

2 434 665 kWhEP/an 1 968 352 kWhEP/an 81% 466 313 kWhEP/an

150


Annexe 5. Taux d'effort pour les ménages

Exemple 1: Appartement : T2 accession sociale, 48,2m² Prix : 2200€/m² TTC SHAB, 106 260€/m² Salaire net membre 1 : 1250€/mois Salaire net membre 2 : 990€/mois (temps partiel) Emprunt sur 20 ans à un taux de 2,0% Mensualité de 568€/mois Taux d'effort : 25,3% Exemple 2: Appartement : T3 accession sociale, 69,5m² Prix : 2200€/m² TTC SHAB, 152 900€/m² Salaire net membre 1 : 1300€/mois Salaire net membre 2 : 1300€/mois Emprunt sur 20 ans à un taux de 2,0% Mensualité de 804€/mois Taux d'effort : 30,9% Exemple 3: Appartement : T3 accession libre, 62m² Prix : 2800€/m² TTC SHAB, 173 600€/m² Salaire net membre 1 : 1450€/mois Salaire net membre 2 : 1450€/mois Emprunt sur 20 ans à un taux de 2,0% Mensualité de 909€/mois Taux d'effort : 31,3% Exemple 4: Appartement : T4 accession libre, 91,1m² Prix : 2800€/m² TTC SHAB, 254 800€/m² Salaire net membre 1 : 2100€/mois Salaire net membre 2 : 2100€/mois Emprunt sur 20 ans à un taux de 2,0% Mensualité de 1320€/mois Taux d'effort : 31,4% Exemple 5: Appartement : T5 accession libre, 111m² Prix : 2800€/m² TTC SHAB, 310 800€/m² Salaire net membre 1 : 2500€/mois Salaire net membre 2 : 2500€/mois Emprunt sur 20 ans à un taux de 2,0% Mensualité de 1602€/mois Taux d'effort : 32% HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

151


Annexe 6. Économie de l'HAM libre Prix matière des modules par types Cout total Nbre modules Cout des modules

Module 3,3 séj avec balcon 18 952,4 14 265 333

104

Unité

Prix unitaire HT

Coût

Quantité

Structure acier 01- structure acier 01- structure acier 02- plâtrerie

IPE 120mm Joint néoprène ep 40mm Coffrage plâtre 30mm

ml nbre m²

25,40 €

Plancher (haut-bas) 12- autofinition 12- autofinition 12- autofinition 02- plâtrerie 04- isolant - pv 04- isolant - pv 03- charpente bois 04- isolant - pv 03- charpente bois

Finition de sol parquet (auto) Finition de sol carrelage (auto) Finition de sol palier Fermacell 12,5mm Résilient acoustique 20mm Pare vapeur OSB ep 12mm Ouate de cellulose ep30mm Solives épicéa 100x60mm entraxe 400mm

m² m² m² m² m² m² m² ml

45,00 € 25,00 € 25,00 € 9,50 € 17,90 € 1,50 € 6,10 € 5,80 € 3,70 €

33,4 33,4 33,4 33,4 44,95 85

Solives épicéa 100x60mm entraxe 400mm Ouate de cellulose ep30mm Pare-vapeur Double plaque de fermacell 2x12,5mm Finition de plafond (auto)

ml m² m² m² m²

3,70 € 5,80 € 1,50 € 9,50 € 1,20 €

85 44,95 33,4 66,8 33,4

Bardage bois récup ep2cm Lattage horizontal tasseaux 30x30mm ent300mm Lattage vertical tasseaux 30x30mm ent300mm Panneau de fibre de bois rigide hydrofuge 45mm Ouate de cellulose en rouleau 140mm Ossature bois verticale 70x140mm entraxe 600mm Panneau OSB 12mm Ouate de cellulose 60mm Ossature bois horizontale 60x60mm entraxe 600mm Isolation phonique ouate de cellulose 30mm Tasseaux épicéa vertic 30x30mm entraxe 300mm Pare vapeur Double paroi fermacell 2x12,5mm

m² ml ml m² m² ml m² m² ml m² ml m² m²

5,00 € 0,25 € 0,25 € 8,30 € 15,70 € 2,80 € 6,10 € 6,80 € 1,40 € 5,80 € 0,25 € 1,50 € 9,50 €

6,0 13,8 12,4 6,0 6,0 12,4 6,0 6,0 13,8 6,0 12,4 6,0 12,0

Menuiserie bois DV 38dB 1800x1200 Volets persiennés bois 1800x1200 Porte vitrée couliss bois DV 38dB 1800x 2200 Volets persiennés bois 1800x2200 Menuiserie bois DV acoustique 860x1200 Volets persiennés bois 860x1200 Porte vitrée Menuiserie bois DV acoustique 860x 2200 Volets persiennés bois 860x2200

nbre nbre nbre nbre nbre nbre nbre nbre

Bardage bois récup ep2cm Lattage horizontal tasseaux 30x30mm ent300mm Lattage vertical tasseaux 30x30mm ent300mm Panneau de fibre de bois rigide hydrofuge 45mm Ouate de cellulose en rouleau 140mm Ossature bois verticale 70x140mm entraxe 600mm Panneau OSB 12mm Ouate de cellulose 60mm Ossature bois horizontale 60x60mm entraxe 600mm Ouate de cellulose 30mm Pare vapeur Paroi fermacell 12,5mm

m² ml ml m² m² ml m² m² ml m² m² m²

Menuiserie bois DV allège 1800x1800 Volets persiennés bois 1800x1800 Menuiserie bois DV allège 860x1800 Volets persiennés bois 860x1800 Porte vitrée Menuiserie bois DV 1800x2200 Volets persiennés bois 1800x2200

nbre nbre nbre nbre nbre nbre

Paroi entre module (int-ext) 07- maçonnerie 04- isolant - pv 12- autofinition

Briques de terre crue 5cm ep (29,5*14*5) Ouate de cellulose ep30mm Finition peinture (auto)

m² m² m²

Aménagements intérieurs 02- plâtrerie 08- menuiseries int 08- menuiseries int 08- menuiseries int 08- menuiseries int 08- menuiseries int

Cloison BA13 Porte de distribution Porte d'entrée Porte coulissante (Escalier) Placard

m² nbre nbre nbre nbre nbre

Balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon

Plaque OSB 18mm Profilé T 50mm entraxe 400mm Pare pluie Plaque OSB 9mm Cornière 50mm Profilé U 180mm Dessous des balcons (plaque variable, peinte) Plaque OSB 18mm laqué blanc Cornière 30mm Tube acier section carrée 30x30mm Cable en acier

m² ml m² m² ml ml m² m² ml ml ml

7,50 € 12,80 € 7,10 € 5,90 € 11,50 € 49,40 € 7,50 € 8,00 € 6,72 € 6,68 € 17,00 €

Parquet 10mm Tasseaux Etanchéité OSB ep 12mm Ouate de cellulose ep100mm Solives épicéa 100x60mm entraxe 400mm Ouate de cellulose 40mm Ouate de cellulose ep 40mm Solives épicéa 100x60mm entraxe 400mm Ouate de cellulose ep100mm Etanchéité OSB ep 12mm Finition de plafond (auto) Garde corps ajouré métallique ht 1m

m² ml m² m² m² ml m² m² ml m² m² m² m² ml

26,70 € 1,40 € 7,10 € 6,10 € 13,90 € 3,70 € 4,70 € 4,70 € 3,70 € 13,90 € 7,10 € 6,10 € 2,30 € 190,00 €

Chauffage (main d'œuvre comprise) 09-chauff-ventil 09-chauff-ventil 09-chauff-ventil

Radiateur eau basse température 2kW Radiateur eau basse température 1kW Sèche serviette à eau chaude 460W

nbre nbre nbre

310,00 €

Ventilation 09-chauff-ventil 09-chauff-ventil 09-chauff-ventil

Entrées d'air 45m3/h aéro-acoustique Bouche ventilation 45/120 m3/h Bouche ventilation sanitaire

nbre nbre nbre

80,00 € 30,00 € 26,00 €

2

Tableau électrique (TGBT) Terre équipotentielle Mise à la terre Prises 16A Bloc 3PC + 1RJ45 Interrupteurs va et vient Luminaire Prise 32A Interrupteur simple alumage Eclairage de secours 60lumens

nbre nbre nbre nbre nbre nbre nbre nbre nbre nbre

900,00 € 400,00 € 600,00 € 65,00 € 110,00 € 70,00 € 90,00 € 120,00 € 45,00 € 180,00 €

1

Tableau de réseau intérieur Fourreaux pour réseau intérieur Fourreaux alimentation Terre informatique RJ45 Détecteur automatique de fumée

nbre nbre nbre nbre nbre nbre

720,00 € 135,00 € 90,00 € 270,00 € 45,00 € 70,00 €

1 1 1 1

Plomberie-sanitaire (main d'œuvre comprise) 11- plomberie douche 11- plomberie wc 11- plomberie lavabo 11- plomberie evier 11- plomberie évacuation eaux 11- plomberie eaux chaudes eaux froides

nbre nbre nbre nbre nbre nbre

450,00 € 420,00 € 250,00 € 350,00 € 190,00 € 190,00 €

Cuisine équipée

nbre

2 500,00 €

Plafond (haut-bas) 03- charpente bois 04- isolant - pv 04- isolant - pv 02- plâtrerie

Paroi Ouest (ext-int) 05- bardage 05- bardage 05- bardage 04- isolant - pv 04- isolant - pv 03- charpente bois 03- charpente bois 04- isolant - pv 03- charpente bois 04- isolant - pv 04- isolant - pv 04- isolant - pv 02- plâtrerie 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext

ou ou ou

Paroi Est (ext-int) 05- bardage 05- bardage 05- bardage 04- isolant - pv 04- isolant - pv 03- charpente bois 03- charpente bois 04- isolant - pv 03- charpente bois 04- isolant - pv 04- isolant - pv 02- plâtrerie 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext

Loggia 12- finition 12- finition 04- isolant - pv 03- charpente bois 04- isolant - pv 03- charpente bois 04- isolant - pv 04- isolant - pv 03- charpente bois 04- isolant - pv 04- isolant - pv 03- charpente bois 12- autofinition 06-menuiseries ext

ou ou

Plancher

Garde corps

Sol

Plafond

Autre

Electricité (main d'œuvre comprise) Courant fort 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité Courant faible 10-electricité Téléphonie 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité 10-electricité Incendie

23,00 €

702,15 € 253,00 € 2 200,00 € 428,00 € 360,45 € 182,00 € 574,49 € 299,00 €

88,5 8 1,2

33,4

1 1

5,00 € 0,25 € 0,25 € 8,30 € 15,70 € 2,80 € 6,10 € 6,80 € 1,40 € 5,80 € 1,50 € 9,50 €

6,7 15,6 14,8 6,7 6,7 14,8 6,7 6,7 15,6 6,7 6,7 6,7

975,89 € 272,00 € 503,50 € 193,00 € 2 067,00 € 428,00 €

1 1

29,00 € 5,80 € 2,30 €

46 46 46

2,40 € 70,00 € 400,00 € 250,00 €

1

263,00 €

6 20 6 6 2 8 6 9,6 20,4 10,8 8

2

230,00 € 179,00 €

1 5 1 1 1

Module 3,3 séj sans balcon 16 166,72 12 194 001 Coût

Quantité 2 277 2 249 29 3 249 1 504 317 598 50 204 261 315 1 300 315 261 50 635 40 473 30 3 3 50 94 35 37 41 19 35 3 9 114 2 628 2 200 428 466 34 4 4 56 106 41 41 46 22 39 10 64 1 248 976 272 1 707 1 334 267 106 250 250 1 264 45 256 43 35 23 395 45 77 137 72 136 620 620 160 160 3 310 900 600 325 110 70 90 720 135 90 270 -

88,5 8 1,2

33,4

33,4 33,4 33,4 33,4 44,95 85

85 44,95 33,4 66,8 33,4

7,8 19,2 18,4 7,8 7,8 18,4 7,8 7,8 19,2 7,8 18,4 7,8 15,6 1 1

6,7 15,6 14,8 6,7 6,7 14,8 6,7 6,7 15,6 6,7 6,7 6,7 1 1

46 46 46

1

2

2

1 1 5 1 1 1

1 1 1 1

Module 3,3 chambre loggia 16 343,76 10 163 438 Coût

Quantité 2 277 2 249 29 3 249 1 504 317 598 50 204 261 315 1 300 315 261 50 635 40 625 39 5 5 65 123 52 48 53 27 45 5 12 148 955 702 253 466 34 4 4 56 106 41 41 46 22 39 10 64 1 248 976 272 1 707 1 334 267 106 250 250 620 620 160 160 3 310 900 600 325 110 70 90 720 135 90 270 -

88,5 8 1,2

29,5

29,5 29,5 29,5 29,5 39,5 74,8

74,8 39,5 29,5 58,9 29,5

7,8 19,2 18,4 7,8 7,8 18,4 7,8 7,8 19,2 7,8 18,4 7,8 15,6 1 1

6,0 13,8 12,4 6,0 6,0 12,4 6,0 6,0 13,8 6,0 6,0 6,0

1 1

49,6 49,6 49,6

9 2

2

3,96 13,2 3,96 3,96 7,92 10,2 3,96 3,96 10,2 7,92 3,96 3,96 3,96 3,3

2

2

9 3 3

2 1

Module 3,3 chambre simple 14 492,88 20 289 858 Coût

Quantité 2 277 2 249 29 2 863 1 326 280 527 44 180 229 277 1 145 277 229 44 560 35 625 39 5 5 65 123 52 48 53 27 45 5 12 148 955 702 253 413 30 3 3 50 94 35 37 41 19 35 9 57 2 495 2 067 428 1 840 1 438 288 114 688 22 140 526 1 198 106 18 28 24 110 38 19 19 38 110 28 24 9 627 460 460 160 160 1 225 585 210 270 90 70 -

88,5 8 1,2

33,4

33,4 33,4 33,4 33,4 44,95 85

85 44,95 33,4 66,8 33,4

7,8 19,2 18,4 7,8 7,8 18,4 7,8 7,8 19,2 7,8 18,4 7,8 15,6 1 1

6,7 15,6 14,8 6,7 6,7 14,8 6,7 6,7 15,6 6,7 6,7 6,7 1 1

49,6 49,6 49,6

9 2

2

2

2

9 3 3

2 1

Module 3,3 asc loggia 14 324,92 6 85 950 Coût

Quantité 2 277 2 249 29 3 249 1 504 317 598 50 204 261 315 1 300 315 261 50 635 40 625 39 5 5 65 123 52 48 53 27 45 5 12 148 955 702 253 466 34 4 4 56 106 41 41 46 22 39 10 64 1 248 976 272 1 840 1 438 288 114 688 22 140 526 460 460 160 160 1 225 585 210 270 90 70 -

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

96,2 8 1,2

10,0 8,9 18,9 18,9 18,9 18,9 18,9 50,6

50,6 18,9 18,9 37,8 18,9

8,9 22,96 22 8,9 8,9 22 8,9 8,9 22,96 8,9 22 8,9 17,9

1

6,0 13,8 12,4 6,0 6,0 12,4 6,0 6,0 13,8 6,0 6,0 6,0

1 1

47,8 47,8 47,8

47 3 2

3,96 13,2 3,96 3,96 7,92 10,2 3,96 3,96 10,2 7,92 3,96 3,96 3,96 3,3

1

1

4 2 3 1 2

1

Module 3,3 asc simple 12 500,09 10 125 001 Coût

Quantité 2 473 2 445 29 1 633 452 223 180 338 28 115 110 187 707 187 110 28 359 23 720 45 6 5 74 140 62 55 61 32 52 5 13 170 360 360 413 30 3 3 50 94 35 37 41 19 35 9 57 2 495 2 067 428 1 773 1 386 277 110 1 123 113 210 800 1 198 106 18 28 24 110 38 19 19 38 110 28 24 9 627 230 230 80 80 1 120 260 140 270 45 360 45 -

96,2 8 1,2

14,0 8,9 22,9 22,9 22,9 22,9 29,9 60,8

60,8 22,9 22,9 45,8 22,9

8,9 22,96 22 8,9 8,9 22 8,9 8,9 22,96 8,9 22 8,9 17,9

1

6,7 15,6 14,8 6,7 6,7 14,8 6,7 6,7 15,6 6,7 6,7 6,7 1 1

47,8 47,8 47,8

47 3 2

1

1

4 2 3 1 2

1

Mo

Qua 2 473 2 445 29 2 052 630 223 218 410 34 140 173 225 855 225 133 34 435 27 720 45 6 5 74 140 62 55 61 32 52 5 13 170 360 360 466 34 4 4 56 106 41 41 46 22 39 10 64 1 248 976 272 1 773 1 386 277 110 1 123 113 210 800 230 230 80 80 1 120 260 140 270 45 360 45 -

152


on 52,4

333

277 249 29 249 504 317 598 50 204 261 315 300 315 261 50 635 40 473 30 3 3 50 94 35 37 41 19 35 3 9 114 628 200 428 466 34 4 4 56 106 41 41 46 22 39 10 64 248 976 272 707 334 267 106 250 250 264 45 256 43 35 23 395 45 77 137 72 136 620 620 160 160 310 900 600 325 110 70 90 720 135 90 270 -

Module 3,3 séj sans balcon 16 166,72 12 194 001 Quantité Coût Structure acier 01- structure88,5 acier 01- structure acier 8 02- plâtrerie 1,2

2 277 2 249 29 Plancher (haut-bas) 3 249 12- autofinition 33,4 1 504 12- autofinition 12- autofinition 02- plâtrerie 33,4 317 04- isolant - pv 33,4 598 04- isolant - pv 33,4 50 03- charpente33,4 bois 204 04- isolant -44,95 pv 261 03- charpente bois 85 315 Plafond (haut-bas) 1 300 03- charpente bois 85 315 04- isolant -44,95 pv 261 04- isolant - pv 33,4 50 02- plâtrerie 66,8 635 33,4 40 Paroi Ouest (ext-int) 625 05- bardage 7,8 39 05- bardage 19,2 5 05- bardage 18,4 5 04- isolant - pv7,8 65 04- isolant - pv7,8 123 03- charpente18,4 bois 52 03- charpente 7,8 bois 48 04- isolant - pv7,8 53 03- charpente19,2 bois 27 04- isolant - pv7,8 45 04- isolant - pv 18,4 5 04- isolant - pv7,8 12 02- plâtrerie 15,6 148 955 06-menuiseries ext 1 702 06-menuiseries ext 1 253 06-menuiseries ext ou 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext ou 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext ou 06-menuiseries ext Paroi Est (ext-int) 466 05- bardage 6,7 34 05- bardage 15,6 4 05- bardage 14,8 4 04- isolant - pv6,7 56 04- isolant - pv6,7 106 03- charpente14,8 bois 41 03- charpente 6,7 bois 41 04- isolant - pv6,7 46 03- charpente15,6 bois 22 04- isolant - pv6,7 39 04- isolant - pv6,7 10 02- plâtrerie 6,7 64 1 248 06-menuiseries ext 1 976 06-menuiseries ext 1 272 06-menuiseries ext ou 06-menuiseries ext 06-menuiseries ext ou 06-menuiseries ext Paroi entre module (int-ext)1 707 07- maçonnerie46 1 334 04- isolant - pv46 267 12- autofinition46 106 Aménagements intérieurs 250 02- plâtrerie 08- menuiseries int 08- menuiseries int 08- menuiseries 1int 250 08- menuiseries int 08- menuiseries int Balcon 13-balcon Plancher 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon 13-balcon Garde -corps 13-balcon 13-balcon 13-balcon Loggia 12- finition Sol 12- finition 04- isolant - pv 03- charpente bois 04- isolant - pv 03- charpente bois 04- isolant - pv 04- isolant - pv Plafond 03- charpente bois 04- isolant - pv 04- isolant - pv 03- charpente bois 12- autofinition 06-menuiseries ext Autre Chauffage (main d'œuvre comprise) 620 09-chauff-ventil 2 620 09-chauff-ventil 09-chauff-ventil Ventilation 160 09-chauff-ventil 2 160 09-chauff-ventil 09-chauff-ventil m œ m3 310 1 900 1 600 5 325 1 110 1 70 1 90 1 720 1 135 1 90 1 270 m m œm m m m m m m -

Module 3,3 chambre loggia Cout total 16 343,76 Nbre modules 10 Cout des modules 163 438 Quantité

Coût

2 277 2 249 29 2 863 Finition de sol parquet 29,5 (auto) 1 326 Finition de sol carrelage (auto) Finition de sol palier Fermacell 12,5mm29,5 280 Résilient acoustique 29,5 20mm 527 Pare vapeur 29,5 44 OSB ep 12mm 29,5 180 Ouate de cellulose39,5 ep30mm 229 Solives épicéa 100x60mm 74,8 entraxe 277 400mm 1 145 Solives épicéa 100x60mm 74,8 entraxe 277 400mm Ouate de cellulose39,5 ep30mm 229 Pare-vapeur 29,5 44 Double plaque de 58,9 fermacell 2x12,5mm 560 Finition de plafond29,5 (auto) 35 625 Bardage bois récup 7,8 ep2cm 39 Lattage horizontal19,2 tasseaux 30x30mm5 ent300mm Lattage vertical tasseaux 18,4 30x30mm ent300mm 5 Panneau de fibre de7,8 bois rigide hydrofuge 65 45mm Ouate de cellulose en 7,8rouleau 140mm 123 Ossature bois verticale 18,4 70x140mm entraxe 52 600mm Panneau OSB 12mm7,8 48 Ouate de cellulose 60mm 7,8 53 Ossature bois horizontale 19,2 60x60mm27 entraxe 600mm Isolation phonique ouate 7,8 de cellulose 4530mm Tasseaux épicéa vertic 18,4 30x30mm entraxe 5 300mm Pare vapeur 7,8 12 Double paroi fermacell 15,6 2x12,5mm 148 955 Menuiserie bois DV 38dB 1 1800x1200 702 Volets persiennés bois1 1800x1200 253 Porte vitrée couliss bois DV 38dB 1800x 2200 Volets persiennés bois 1800x2200 Menuiserie bois DV acoustique 860x1200 Volets persiennés bois 860x1200 Porte vitrée Menuiserie bois DV acoustique 860x 2200 Volets persiennés bois 860x2200 413 Bardage bois récup 6,0 ep2cm 30 Lattage horizontal13,8 tasseaux 30x30mm3 ent300mm Lattage vertical tasseaux 12,4 30x30mm ent300mm 3 Panneau de fibre de6,0 bois rigide hydrofuge 50 45mm Ouate de cellulose en 6,0rouleau 140mm 94 Ossature bois verticale 12,4 70x140mm entraxe 35 600mm Panneau OSB 12mm6,0 37 Ouate de cellulose 60mm 6,0 41 Ossature bois horizontale 13,8 60x60mm19 entraxe 600mm Ouate de cellulose 30mm 6,0 35 Pare vapeur 6,0 9 Paroi fermacell 12,5mm 6,0 57 2 495 Menuiserie bois DV allège 1800x1800 Volets persiennés bois 1800x1800 Menuiserie bois DV allège 860x1800 Volets persiennés bois 860x1800 Porte vitrée Menuiserie 1 bois DV 1800x2200 2 067 Volets persiennés bois1 1800x2200 428 1 840 Briques de terre crue 49,65cm ep (29,5*14*5) 1 438 Ouate de cellulose49,6 ep30mm 288 Finition peinture (auto) 49,6 114 688 Cloison BA13 9 22 Porte de distribution 2 140 Porte d'entrée Porte coulissante (Escalier) Placard 2 526 Plaque OSB 18mm Profilé T 50mm entraxe 400mm Pare pluie Plaque OSB 9mm Cornière 50mm Profilé U 180mm Dessous des balcons (plaque variable, - peinte) Plaque OSB 18mm laqué blanc Cornière 30mm Tube acier section carrée 30x30mmCable en acier 1 198 Parquet 10mm 3,96 106 Tasseaux 13,2 18 Etanchéité 3,96 28 OSB ep 12mm 3,96 24 Ouate de cellulose7,92 ep100mm 110 Solives épicéa 100x60mm 10,2 entraxe 400mm 38 Ouate de cellulose3,96 40mm 19 Ouate de cellulose3,96 ep 40mm 19 Solives épicéa 100x60mm 10,2 entraxe 400mm 38 Ouate de cellulose7,92 ep100mm 110 Etanchéité 3,96 28 OSB ep 12mm 3,96 24 Finition de plafond3,96 (auto) 9 Garde corps ajouré 3,3 métallique ht 1m 627 460 Radiateur eau basse température 2kW 2 460 Radiateur eau basse température 1kW Sèche serviette à eau chaude 460W160 Entrées d'air 45m3/h 2aéro-acoustique 160 Bouche ventilation 45/120 m3/h Bouche ventilation sanitaire 1 225 M 9 585 3 210 m 3 270 m m m m m 2 90 m 1 m 70 IPE 120mm 88,5 Joint néoprène ep 40mm 8 Coffrage plâtre 30mm 1,2

Module 3,3 chambre simple 14 492,88 20 104 289 858 Quantité UnitéCoût 88,5 ml nbre 8 m² 1,2

33,4 m² m² 33,4 m² 33,4 m² 33,4 m² 33,4 m² 44,95 m² ml85

ml85 44,95 m² 33,4 m² 66,8 m² 33,4 m²

m² 7,8 19,2 ml 18,4 ml m² 7,8 m² 7,8 18,4 ml m² 7,8 m² 7,8 19,2 ml m² 7,8 18,4 ml m² 7,8 15,6 m² nbre 1 nbre 1 nbre nbre nbre nbre nbre nbre

m² 6,7 15,6 ml 14,8 ml m² 6,7 m² 6,7 14,8 ml m² 6,7 m² 6,7 15,6 ml m² 6,7 m² 6,7 m² 6,7 nbre 1 nbre 1 nbre nbre nbre nbre

49,6 m² 49,6 m² 49,6 m²

m² 9 nbre 2 nbre nbre nbre nbre 2

m² ml m² m² ml ml m² m² ml ml ml

m² ml m² m² m² ml m² m² ml m² m² m² m² ml

nbre 2 nbre nbre

nbre 2 nbre nbre

9 3 3

2 1

Module Module3,3 3,3séj ascavec loggia balcon 18 14952,4 324,92 146 26585 333 950

Prix unitaire HT Quantité Quantité Coût Coût 2 277 2 249 25,40 € 88,5 96,2 88 29 23,00 € 1,2 1,2 3 249 1 504 45,00 € 33,4 10,0 25,00 € 25,00 € 8,9 317 9,50 € 33,4 18,9 598 17,90 € 33,4 18,9 50 1,50 € 33,4 18,9 204 6,10 € 33,4 18,9 261 5,80 € 44,95 18,9 315 3,70 € 50,6 85 1 300 315 3,70 € 50,6 85 261 5,80 € 44,95 18,9 50 1,50 € 33,4 18,9 635 9,50 € 66,8 37,8 40 1,20 € 33,4 18,9 625 39 5,00 € 6,0 8,9 5 0,25 € 22,96 13,8 5 0,25 € 12,4 22 65 8,30 € 6,0 8,9 123 15,70 € 6,0 8,9 52 2,80 € 12,4 22 48 6,10 € 6,0 8,9 53 6,80 € 6,0 8,9 27 1,40 € 22,96 13,8 45 5,80 € 6,0 8,9 5 0,25 € 12,4 22 12 1,50 € 6,0 8,9 148 9,50 € 12,0 17,9 955 702 702,15 € 253 253,00 € 2 200,00 € 1 428,00 € 1 360,45 € 1 182,00 € 574,49 € 299,00 € 466 34 5,00 € 6,7 6,0 4 0,25 € 15,6 13,8 4 0,25 € 14,8 12,4 56 8,30 € 6,7 6,0 106 15,70 € 6,7 6,0 41 2,80 € 14,8 12,4 41 6,10 € 6,7 6,0 46 6,80 € 6,7 6,0 22 1,40 € 15,6 13,8 39 5,80 € 6,7 6,0 10 1,50 € 6,7 6,0 64 9,50 € 6,7 6,0 1 248 976 975,89 € 1 272 272,00 € 1 503,50 € 193,00 € 2 067,00 € 1 428,00 € 1 1 840 1 438 29,00 € 47,8 46 288 5,80 € 47,8 46 114 2,30 € 47,8 46 688 22 2,40 € 47 140 70,00 € 3 400,00 € 2 250,00 € 1 526 263,00 € 7,50 € 6 12,80 € 20 7,10 € 6 5,90 € 6 11,50 € 2 49,40 € 8 7,50 € 6 8,00 € 9,6 6,72 € 20,4 6,68 € 10,8 17,00 € 8 26,70 € 3,96 1,40 € 13,2 7,10 € 3,96 6,10 € 3,96 13,90 € 7,92 3,70 € 10,2 4,70 € 3,96 4,70 € 3,96 3,70 € 10,2 13,90 € 7,92 7,10 € 3,96 6,10 € 3,96 2,30 € 3,96 190,00 € 3,3 460 310,00 € 2 230,00 € 460 1 179,00 € 160 160 80,00 € 21 30,00 € 26,00 € 1 225 585 4 210 2 270 3 1 2 90 1 70 -

Module Module 3,33,3 séjasc sans simple balcon 1612 166,72 500,09 1210 194 125 001 001 Coût Coût

Quantité Quantité 2 277 2 473 2 249 2 445 - 2929 - 3 249 1 633 1 504 452 - - 223 317 180 598 338 5028 204 115 261 110 315 187 - 1 300 707 315 187 261 110 5028 635 359 4023 - 473 720 3045 36 35 5074 94 140 3562 3755 4161 1932 3552 35 913 114 170 2 628 360 - - 2 200 428 - 360 - - - - 466 413 3430 43 43 5650 10694 4135 4137 4641 2219 3935 10 9 6457 1 248 2 495 976 272 - - 2- 067 - 428 - 1 707 1 773 1 334 1 386 267 277 106 110 - 250 1 123 - 113 - 210 - 800 250 - - - 1 264 45 256 43 35 23 395 45 77 137 72 136 - 1- 198 - 106 - 18 - 28 - 24 - 110 - 38 - 19 - 19 - 38 - 110 - 28 - 24 - 9 - 627 - 620 230 620 - 230 - - 16080 16080 - - - 1 120 260 140 270 45 360 45 -

88,5 96,2 88 1,21,2

33,4 14,0 8,9 33,4 22,9 33,4 22,9 33,4 22,9 33,4 22,9 44,95 29,9 85 60,8

85 60,8 44,95 22,9 33,4 22,9 66,8 45,8 33,4 22,9

7,88,9 19,2 22,96 18,422 7,88,9 7,88,9 18,422 7,88,9 7,88,9 19,2 22,96 7,88,9 18,422 7,88,9 15,6 17,9 1 1

1

6,76,7 15,6 15,6 14,8 14,8 6,76,7 6,76,7 14,8 14,8 6,76,7 6,76,7 15,6 15,6 6,76,7 6,76,7 6,76,7 11 11

46 47,8 46 47,8 46 47,8

47 3 2 1

2

1

21

4 2 3 1 2

1

Module Module 3,31,5 chambre avec balcon loggia 1615 343,76 773,03 1012 163 189 438 276 Coût Coût

Quantité Quantité 2 277 2 473 2 249 2 445 - 2929 - 3 249 2 052 1 504 630 - - 223 317 218 598 410 5034 204 140 261 173 315 225 - 1 300 855 315 225 261 133 5034 635 435 4027 - 625 720 3945 56 55 6574 123 140 5262 4855 5361 2732 4552 55 1213 148 170 955 360 702 253 - - - 360 - - - - 466 466 3434 44 44 5656 106 106 4141 4141 4646 2222 3939 1010 6464 1 248 1 248 976 976 272 272 - - - - - 1 707 1 773 1 334 1 386 267 277 106 110 - 250 1 123 - 113 - 210 - 800 250 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 620 230 620 - 230 - - 16080 16080 - - - 1 120 260 140 270 45 360 45 -

88,5 74,1 88 1,21,2

29,5 13,6

29,5 13,6 29,5 13,6 29,5 13,6 29,5 13,6 39,5 13,6 74,8 38,75

74,8 38,75 39,5 13,6 29,5 13,6 58,9 27,2 29,5 13,6

7,83,0 19,2 5,98 18,419 7,83,0 7,83,0 18,419 7,83,0 7,83,0 19,2 5,98 7,83,0 18,419 7,83,0 15,66,0 1 1

1 1

6,03,3 13,8 6,84 12,4 20,2 6,03,3 6,03,3 12,4 20,2 6,03,3 6,03,3 13,8 6,84 6,03,3 6,03,3 6,03,3

1 1

1 1

49,6 46,6 49,6 46,6 49,6 46,6

15,5 9 22

2

6 20 6 6 2 8 6 9,6 20,4 10,8 8

3,96 13,2 3,96 3,96 7,92 10,2 3,96 3,96 10,2 7,92 3,96 3,96 3,96 3,3

21 1

2

1 1

1 11 2 2 1

1 1 1 1 2 2

1

Module Module 3,31,5 chambre sans balcon simple 14 492,88 14 250,6 2020 289 285 858 011 Coût Coût

Quantité Quantité 2 277 1 911 2 249 1 883 - 2928 - 2 863 1 310 1 326 612 - - 280 129 527 243 4420 18083 22979 277 143 - 1 145 517 277 143 22979 4420 560 258 3516 - 625 276 3915 5 1 5 5 6525 12347 5253 4818 5320 27 8 4517 5 5 12 4 14857 955 873 702253- - - - - 574 - 299 - 413 268 3017 3 2 3 5 5028 9452 3557 3720 4123 1910 3519 9 5 5732 2 495 697 - - - 504 - 193 2 067428- 1 840 1 729 1 438 1 351 288 270 114 107 - 688 177 2237 140 140 - - - 526- -1 264 - 45 - 256 - 43 - 35 - 23 - 395 - 45 - 77 - 137 - 72 - 136 - 1 1981061828241103819193811028249627- 460 409 - 460 230 - 179 - 16056 160- 30 - 26 - 1 555 400 715 140 180 120 2 230 450 420 250 350 380 380 2 500

88,5 74,1 8 8 1,21,2

33,4 13,6

33,4 13,6 33,4 13,6 33,4 13,6 33,4 13,6 44,95 13,6 38,75 85

38,75 85 44,95 13,6 33,4 13,6 66,8 27,2 33,4 13,6

7,83,8 19,2 8,56 18,422 7,83,8 7,83,8 18,422 7,83,8 7,83,8 19,2 8,56 7,83,8 18,422 7,83,8 15,67,7 1 1

1 1

6,73,3 15,6 6,84 14,8 20,2 6,73,3 6,73,3 14,8 20,2 6,73,3 6,73,3 15,6 6,84 6,73,3 6,73,3 6,73,3 1 1

1 1

49,6 46,6 49,6 46,6 49,6 46,6

15,5 9 2 2

2

2 1 1

2

1 1

1 11 2 2 1

1 1 1 1 2 2 1

Module 3,3 asc loggia 14 324,92 6 85 950 Coût

Quantité 2 277 1 911 2 249 1 883 - 2928 - 3 249 1 310 1 504 612 - - 317 129 598 243 5020 20483 26179 315 143 - 1 300 517 315 143 26179 5020 635 258 4016 - 625 349 3919 52 55 6532 12360 5262 4823 5326 2712 4522 55 12 6 14873 955 542 702 253 - - - 360 - 182 - - - 466 268 3417 42 45 5628 10652 4157 4120 4623 2210 3919 10 5 6432 1 248 697 976 272 - 504 - 193 - - - 1 840 1 729 1 438 1 351 288 270 114 107 - 688 177 2237 140 140 - - - 526 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 460 409 - 460 230 - 179 - 16056 160 - 30 - 26 - 1 555 400 715 140 180 120 2 230 450 420 250 350 380 380 2 500

HAM - Ahmed Jema e , Cam e Perr n, Pau Ro and Eco e Nat ona e Supér eure d’Arch tecture de Lyon - u n 2015

96,2 8 1,2

10,0 8,9 18,9 18,9 18,9 18,9 18,9 50,6

50,6 18,9 18,9 37,8 18,9

8,9 22,96 22 8,9 8,9 22 8,9 8,9 22,96 8,9 22 8,9 17,9

1

6,0 13,8 12,4 6,0 6,0 12,4 6,0 6,0 13,8 6,0 6,0 6,0

1 1

47,8 47,8 47,8

47 3 2

3,96 13,2 3,96 3,96 7,92 10,2 3,96 3,96 10,2 7,92 3,96 3,96 3,96 3,3

1

1

Module 3,3 asc simple 12 500,09 10 125 001 Coût

Quantité 2 473 2 445 29 1 633 452 223 180 338 28 115 110 187 707 187 110 28 359 23 720 45 6 5 74 140 62 55 61 32 52 5 13 170 360 360 413 30 3 3 50 94 35 37 41 19 35 9 57 2 495 2 067 428 1 773 1 386 277 110 1 123 113 210 800 1 198 106 18 28 24 110 38 19 19 38 110 28 24 9 627 230 230 80 80 -

96,2 8 1,2

14,0 8,9 22,9 22,9 22,9 22,9 29,9 60,8

60,8 22,9 22,9 45,8 22,9

8,9 22,96 22 8,9 8,9 22 8,9 8,9 22,96 8,9 22 8,9 17,9

1

6,7 15,6 14,8 6,7 6,7 14,8 6,7 6,7 15,6 6,7 6,7 6,7 1 1

47,8 47,8 47,8

47 3 2

1

1

Mo

Qua 2 473 2 445 29 2 052 630 223 218 410 34 140 173 225 855 225 133 34 435 27 720 45 6 5 74 140 62 55 61 32 52 5 13 170 360 360 466 34 4 4 56 106 41 41 46 22 39 10 64 1 248 976 272 1 773 1 386 277 110 1 123 113 210 800 230 230 80 80 -

153


Main d'oeuvre des modules Module 3,3 séjour

Total

Par corps d'état Charpente métallique Charpente bois Bardage / isolants Menuiseries extérieures Plâtrerie Maçonnerie briques Menuiseries intérieurs Réseaux secs Réseaux humides

Taux horaire Jours 40,5 40,5 41,8 38,11 35,6 42,5 38,11 Compris Compris

Module 3,3 chambre

133

2,0 1,3 2,9 1,7 5,1 3,7 0,3 2,0 -

Charpente métallique Charpente bois Bardage / isolants Menuiseries extérieures Plâtrerie Maçonnerie briques Menuiseries intérieurs Réseaux secs Réseaux humides

Taux horaire Jours 40,5 40,5 41,8 38,11 35,6 42,5 38,11 Compris Compris

Module 3,3 ascenseur

Charpente métallique Charpente bois Bardage / isolants Menuiseries extérieures Plâtrerie Maçonnerie briques Menuiseries intérieurs Réseaux secs Réseaux humides

Taux horaire Jours 40,5 40,5 41,8 38,11 35,6 42,5 38,11 Compris Compris

Module 1,5

Charpente métallique bois Charpente bois Bardage / isolants Menuiseries extérieures Plâtrerie Maçonnerie briques Menuiseries intérieurs Réseaux secs Réseaux humides

Taux horaire Jours 40,5 40,5 41,8 38,11 35,6 42,5 38,11 Compris Compris

6959,05 1134 729 1839,2 381,1 1495,2 1190 190,55 Compris Compris

2 2 2 1 1 1 1 1 0

6951,88 1620 486 1588,4 381,1 1424 1147,5 304,88 Compris Compris

12 7 15 8 17 26 5 18 15

2 2 2 1 1 1 1 1 0

4998,63 972 567 1254 304,88 605,2 1105 190,55 Compris Compris

18

1

720

Ouvriers

Heures 2,0 1,3 3,1 1,4 6,0 4,0 0,7 2,0 -

14 9 22 10 42 28 5 14 0

144 Ouvriers

Heures 2,9 0,9 2,7 1,4 5,7 3,9 1,1 2,0 -

20 6 19 10 40 27 8 14 0

Total

Par corps d'état

2 2 2 1 1 1 1 1 0

144

Total

Par corps d'état

2 2 2 1 1 1 1 1 0

6455,14 1134 729 1672 457,32 1281,6 1105 76,22 Compris Compris

14 9 20 12 36 26 2 14 0

Total

Par corps d'état

Ouvriers

Heures

123 Ouvriers

Heures 1,7 1,0 2,1 1,1 2,4 3,7 0,7 2,6 2,1

Balcon Main d'œuvre

heure

40

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

154


Bilan total des modules

Description Nbre Module 3,3 avec balcon Module 3,3 séj sans balcon Module 3,3 chambre loggia Module 3,3 chambre simple Module 3,3 asc loggia Module 3,3 asc simple Module 1,5 avec balcon Module 1,5 sans balcon

14 12 10 20 6 10 12 20

Matière Mise en œuvre Total Total x nbre 18 952 € 7 175 € 26 128 € 365 785 € 16 167 € 6 455 € 22 622 € 271 462 € 16 344 € 6 959 € 23 303 € 233 028 € 14 493 € 6 959 € 21 452 € 429 039 € 14 325 € 6 952 € 21 277 € 127 661 € 12 500 € 6 952 € 19 452 € 194 520 € 15 773 € 5 719 € 21 492 € 257 900 € 14 251 € 4 999 € 19 249 € 384 984 € Coût des modules + balcons

2 264 378

Frais annexes Escalier bois 15 marches

Coût améngmt Halle Coût ATEX bois

Nbre 1 000 000 € Nbre modules 24 000 € Nbre modules

6,00 104,00 104,00

Coût des modules

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

€ 350,00 € 1 068 € 25,64

2 100,00 111 111,11 2 666,67

2 380 256

155


Calcul du coût (Main d'oeuvre comprise) du RDC et du chantier sur site

HORS MODULE

TOTAL

850 269,47 €

Terrassement Décapage de la terre végétale Constitution des plate-forme en concassé 0/80 Hérisson ou réglage fin 0/31,5

657,00 657,00 657,00

1,39 0,80 0,31

€/m3 €/m3 €/m3

Installation de chantier Clôture de chantier Bennes de chantier Panneau de chantier Modules et Wc de chantier Grue mobile Location plate-forme 15m Location plate-forme grande hauteur

150,00 6,00 1,00 1,00 50,00 42,00 42,00

€/ml €/ms €/u €/u €/j €/j €/j

Ouvriers de chantier Grutier

420,00 350,00

€/h €/h

Aménagements extérieurs Espaces verts et arborés

Engazonnement Arbres

Clôture

Nombre €/m² €/U €/ml

Circulations verticales largeur esc Nbre marches 2 Escaliers métallique avec garde-corps tôlé 1,20 262,00 2 Cages d'ascenseur Mur et fosse Radier Ascenseurs Cabines 600kg Portes et équipemets d'étage

€ 15,00 € 40,00 € 45,00

43 887,60 € 13 698,45 € 21 024,00 € 9 165,15 €

150,00 6,00 1,00 1,00 50,00 42,00 42,00

€ 20,00 € 300,00 € 800,00 € 3 500,00 € 800,00 € 165,00 € 250,00

66 530,00 € 3 000,00 € 1 800,00 € 800,00 € 3 500,00 € 40 000,00 € 6 930,00 € 10 500,00 €

4,00 1,00

€ 40,00 € 50,00

67 200,00 € 17 500,00 €

200 6

5,00 € 60,00 €

50

80,00 €

5 360,00 € 1 000,00 € 360,00 € 4 000,00 €

€ 370,00 € 120,00 € 70,00 € 12 000,00 € 3 000,00

195 968,00 € 116 328,00 € 1 080,00 € 560,00 € 24 000,00 € 54 000,00 €

913,23 525,60 203,67

Prix euros

€/ml €/m² €/m² €/U €/U

Unité

314,40 9,00 8,00 2,00 18,00

REZ-DE-CHAUSSEE Fondations

Murs

Gros-œuvre maçonnerie Fondations superficielles en rigoles Dallage sur terre plein Isolation sur dallage 150 mm Murs en bloc béton recyclé ep 20cm

comprenant fouilles+béton+aciers

140,94 427,00 389,00 187,50

€/m3

0,15

€/m²

(surface au sol)

€/m² €/m²

110,00 €

242 790,01 € 81 080,86 € 35 235,00 11 605,86 13 615,00 20 625,00

€ 2,00

20 280,00 € 20 280,00 €

250,00 € 27,18 € 35,00 €

Structure métallique

60 poteaux aciers HEA160 densité 48,29kg/m

€/kg

10 140,00

Menuiseries extérieures Bois 3 plis, DV fixe, 3x1m Porte à 2 vantaux vitrés mixte bois-alu

1 350 € 2 700 €

24 300,00 € 8 100,00 € 16 200,00 €

1 900 € € 1 500,00 € 1 200,00

13 300,00 € 1 900,00 € 9 000,00 € 2 400,00 €

187,50 174,90 256,95 321,00 389,00

€ 48,00 € 36,00 € 85,00 € 55,00 € 30,00

97 839,15 € 9 000,00 € 6 296,40 € 21 840,75 € 17 655,00 € 11 670,00 €

1 372,20 321,00

€ 10,00 € 55,00

13 722,00 € 17 655,00 €

8,00 2,00 6,00

€ 90,00 € 105,00 € 45,00

5 990,00 € 720,00 € 210,00 156€ 270,00 €

6 6

€/u €/u

Métallerie Porte à 2 vantaux CF 1h Porte à 1 vantail CF 1h Porte à 1 vantail en panneau sandwich

1,00 6,00 2,00

€/u €/u €/u

Aménagements intérieurs

Electricité Courant fort

€/m² €/m² €/m² €/m² €/m²

Doublage sur ossature métallique avec isolant de 15 cm

(surface de murs vide pour plein)

Cloisons de distribution Cloisons séparative SAD Plafond plaque de plâtre BA13 Isolant 100mm plafond

Epaisseur 72/48 Epaisseur 120 mm CF 1h

Peinture Carrelage au sol

(Surf doublage + 2fois cloisons + FPlafond) €/m² €/m²

Luminaire €/u HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Détecteur de Ecole présence Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin €/u Interrupteurs simple allumage €/u

2015


Aménagements intérieurs

Electricité Courant fort

€/m² €/m² €/m² €/m² €/m²

Doublage sur ossature métallique avec isolant de 15 cm

(surface de murs vide pour plein)

Cloisons de distribution Cloisons séparative SAD Plafond plaque de plâtre BA13 Isolant 100mm plafond

Epaisseur 72/48 Epaisseur 120 mm CF 1h

Peinture Carrelage au sol

(Surf doublage + 2fois cloisons + FPlafond) €/m² €/m²

Luminaire Détecteur de présence Interrupteurs simple allumage Prises 16A Eclairage de secours

Courant faible Incendie Déclencheur manuel Détecteur automatique de fumée Sonnerie d'alarme Signal lumineux d'alarme Etiquettage Câblage, filerie

187,50 174,90 256,95 321,00 389,00

€ 48,00 € 36,00 € 85,00 € 55,00 € 30,00

97 839,15 € 9 000,00 € 6 296,40 € 21 840,75 € 17 655,00 € 11 670,00 €

1 372,20 321,00

€ 10,00 € 55,00

13 722,00 € 17 655,00 €

€/u €/u €/u €/u €/u

8,00 2,00 6,00 4,00 10,00

€ 90,00 € 105,00 € 45,00 € 65,00 € 180,00

5 990,00 € 720,00 € 210,00 € 270,00 € 260,00 € 1 800,00 €

€/u €/u €/u €/u €/u €/u

2,00 2,00 2,00 2,00 2,00 1,00

€ 295,00 € 90,00 € 260,00 € 230,00 € 90,00 € 800,00

590,00 € 180,00 € 520,00 € 460,00 € 180,00 € 800,00 €

340,52 340,52 340,52 324,00 800,00

€ 30,00 € 25,00 € 30,00 € 28,00 € 30,00

62 015,86 € 10 215,48 € 8 512,90 € 10 215,48 € 9 072,00 € 24 000,00 €

32 040,00

€ 8,00

256 320,00 €

Couverture Bac acier Isolation type shedisol sous bac acier Isolant 160mm Descentes Eaux pluviales Accessoires de finitions : bavettes

12,00

27,00

267

Panneaux photovoltaiques

€/m² €/m² €/m² €/ml €/ml 120

Ventilation

131 018,00 € Coût estimé ventilation naturelle (moyenne VMC SF et DF) Moins coût installation modules =

Sdp

€/m²

2861

€ 50,00

143 050,00

12 032 €

Chauffage

18 000,00 € Sous-station immeuble Ballon d'eau chaude collectif 3500L Estimation sous-station chaufferie

€/u €/u

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

5 1

1 400,00 € 11 000,00 €

7 000,00 € 11 000,00 €

157


Prix de construction Coût modules

2 380 256 € HT

Coût hors modules

850 269 € HT

Montant total des travaux

3 230 526 € HT

Surface SDP

2 863

Surface SHAB

2 605

Prix de construction

1 128

€/m² HT SDP

Prix de construction

1 240

€/m² HT SHAB

(visé:1245)

Prix de vente Prix de construction HT € /m²SHAB

1 240

MOeuvre

Honoraires archi 7% BET structure 2% (sur gros œuvre) Economiste 1% Bbio pour pc 0,5% Bet acoustique 0,4% Bet fluides 2,5% Opc 1%

87 10 12 6 5 31 12

Annexes

Contrôle SPS 1% Contrôle technique 1,2%

12 15

Foncier

Charge foncière

500

Exonération taxe aménagement (car ZAC) TOTAL Taxes

TVA 20%

1 931

€ HT/m² SHAB

386 TOTAL

Montant total investissement TTC Frais de portage

€ HT/m² SHAB

2 317 6 036 879

Entre 25 et30% => baissé à 20%

463

PRIX DE VENTE - TOTAL

2 781

€ TTC/m² SHAB €

€ TTC/m² SHAB

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

158


Annexe 7. Energie grise (NR) de l'HAM libre Bilan sur les modules (données Ecobau) Cout total Nbre modules Cout des modules

Module 3,3 séj avec balcon 84 543 14 1 183 605

104

Unité

Pour volume Densité (kg/m3) EG NR (MJ/uf))

CO2 NR (kg/uf)

EG MJ

Quantité

ACIER IPE 120mm Joint néoprène ep 40mm

ml nbre

PLATRE Coffrage plâtre 30mm Fermacell 12,5mm Double plaque de fermacell 2x12,5mm Double paroi fermacell 2x12,5mm Paroi fermacell 12,5mm Cloison BA13

m² m² m² m² m² m²

0,03 0,0125 0,0125 0,0125 0,0125 0,07

850 1200 1200 1200 1200 850

m² m² m² m² m²

0,012 0,012 0,012 0,012 0,012

ml ml ml ml ml ml ml ml

0,0036 0,0036 0,098 0,098 0,006 0,006 0,006 0,006

m² m²

0,001 0,001

m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m²

0,03 0,03 0,04 0,06 0,06 0,14 0,14 0,04 0,1 0,1 0,03 0,03 0,03

70 70 70 70 70 70 70 70 70 70 70 70 70

7,43 7,43 7,43 7,43 7,43 7,43 7,43 7,43 7,43 7,43 7,43 7,43 7,43

0,392 0,392 0,392 0,392 0,392 0,392 0,392 0,392 0,392 0,392 0,392 0,392 0,392

44,95 44,95 46

m² m²

0,045 0,045

140 140

11 11

0,43 0,43

6,0 6,7

m² m² m² m²

0,001 0,001 0,001 0,001

920 920 920 920

89,9 89,9 89,9 89,9

5,52 5,52 5,52 5,52

33,4 6,0 6,7 33,4

0,005

370

101

6,79

33,4

OSB OSB ep 12mm OSB 12mm OSB 12mm OSB ep 12mm OSB ep 12mm OSSATURE BOIS Ossature bois horizontale 60x60mm entraxe 600mm Ossature bois horizontale 60x60mm entraxe 600mm Ossature bois verticale 70x140mm entraxe 600mm Ossature bois verticale 70x140mm entraxe 600mm Solives épicéa 100x60mm entraxe 400mm Solives épicéa 100x60mm entraxe 400mm Solives épicéa 100x60mm entraxe 400mm Solives épicéa 100x60mm entraxe 400mm ETANCHEITE Etanchéité Etanchéité OUATE DE CELLULOSE Isolation phonique ouate de cellulose 30mm Ouate de cellulose 30mm Ouate de cellulose 40mm Ouate de cellulose 60mm Ouate de cellulose 60mm Ouate de cellulose en rouleau 140mm Ouate de cellulose en rouleau 140mm Ouate de cellulose ep 40mm Ouate de cellulose ep100mm Ouate de cellulose ep100mm Ouate de cellulose ep30mm Ouate de cellulose ep30mm Ouate de cellulose ep30mm FIBRE DE BOIS Panneau de fibre de bois rigide hydrofuge 45mm Panneau de fibre de bois rigide hydrofuge 45mm PARE VAPEUR Pare vapeur Pare vapeur Pare vapeur Pare-vapeur ACOUSTIQUE Résilient acoustique 20mm BARDAGE Bardage bois récup ep2cm Bardage bois récup ep2cm LATTAGE Lattage horizontal tasseaux 30x30mm ent300mm Lattage horizontal tasseaux 30x30mm ent300mm Lattage vertical tasseaux 30x30mm ent300mm Lattage vertical tasseaux 30x30mm ent300mm

m² m²

0,00132

88,5 8

6,03 5,02 5,02 5,02 5,02 6,03

0,368 0,32 0,32 0,32 0,32 0,368

1,2 33,4 66,8 12,0 6,7

600 600 600 600 600

13,8 13,8 13,8 13,8 13,8

0,641 0,641 0,641 0,641 0,641

33,4 6,0 6,7

450 450 450 450 450 450 450 450

3,49 3,49 3,49 3,49 3,49 3,49 3,49 3,49

0,133 0,133 0,133 0,133 0,133 0,133 0,133 0,133

13,8 15,6 12,4 14,8 85 85

15,70

1 000 1 000

81,30 81,30

5,450 5,450

0 car réemploi 0 car réemploi

ml ml ml ml

FENETRES Menuiserie bois DV 38dB 1800x1200 nbre Menuiserie bois DV acoustique 860x1200 nbre Menuiserie bois DV allège 1800x1800 nbre Menuiserie bois DV allège 860x1800 nbre Porte vitrée couliss bois DV 38dB 1800x 2200 nbre Porte vitrée Menuiserie bois DV 1800x2200 nbre Porte vitrée Menuiserie bois DV acoustique 860x 2200 nbre VOLETS Volets persiennés bois 1800x1200 nbre Volets persiennés bois 1800x1800 nbre Volets persiennés bois 1800x2200 nbre Volets persiennés bois 1800x2200 nbre Volets persiennés bois 860x1200 nbre Volets persiennés bois 860x1800 nbre Volets persiennés bois 860x2200 nbre

0,930

7 850

6,0 6,7 6,0 6,7 6,0 6,7

6,0 6,7

0,0009 0,0009 0,0009 0,0009

450 450 450 450

3,49 3,49 3,49 3,49

0,133 0,133 0,133 0,133

unité unité unité unité unité unité unité

2 243 1 071 3 364 1 607 4 111 4 111 1 964

147 70 221 106 270 270 129

unité unité unité unité unité unité unité

1 527 2 291 2 800 2 800 730 1 094 1 338

122 99 122 122 32 48 58

BRIQUES Briques de terre crue 5cm ep (29,5*14*5)

PORTES Porte de distribution Porte d'entrée Porte coulissante (Escalier) Placard

nbre nbre nbre nbre nbre

PLOMBERIE douche wc lavabo evier évacuation eaux eaux chaudes eaux froides

nbre nbre nbre nbre nbre nbre

unité unité unité unité

746 591 792 792

48,8 33 44,2 44,2

FINITIONS Finition de sol parquet (auto) Finition de sol carrelage (auto) Finition de sol palier Finition peinture (auto) Finition de plafond (auto) Parquet 10mm Tasseaux

m² m² m² m² m² m² ml

surface surface surface surface

168 257 257 15

8,03 14,2 14,2 0,323

surface

168

8,03

BALCON Plaque OSB 18mm Profilé T 50mm entraxe 400mm Pare pluie Plaque OSB 9mm Cornière 50mm Profilé U 180mm Dessous des balcons (plaque variable, peinte) Plaque OSB 18mm laqué blanc Cornière 30mm Tube acier section carrée 30x30mm Cable en acier

m² ml m² m² ml ml m² m² ml ml ml

0,05

700

1,743 surface 2,1 surface 1,743 surface

2,83

0,17

734 1320 734

44,2 90,9 44,2

0,018 0,000566 0,001 0,009 0,00048 0,0028

600 7 850 1 000 600 7 850 7 850

13,8 15,70 81,30 13,8 15,70 15,70

0,641 0,930 5,450 0,641 0,930 0,930

0,018 0,000174 0,00018 0,0001

600 7 850 7 850 7 850

13,8 15,70 15,70 15,70

0,641 0,930 0,930 0,930

13,8 15,6 12,4 14,8

1 1

1 1

46

1

46

6 20 6 6 2 8 6 9,6 20,4 10,8 8

66 315 CO2 kg 853 853 -

9 151 191 2 517 5 033 905 507 -

583 12 160 321 58 32 -

4 586 3 321 597 668 5 954 78 88 1 908 2 278 801 801 -

213 154 28 31 227 3 3 73 87 31 31 -

3 644 94 105 187 210 437 490 701 701 718 882 416 466 6 581 2 764 497 556 2 764 6 245 6 245

192 5 6 10 11 23 26 37 37 38 34 16 18 404 170 31 34 170 420 420

-

EG MJ

88,5 8

1,2 33,4 66,8 15,6 6,7

33,4 7,8 6,7

19,2 15,6 18,4 14,8 85 85

7,8 6,7 7,8 6,7 7,8 6,7

44,95 44,95 46 7,8 6,7 33,4 7,8 6,7 33,4 33,4

7,8 6,7

80 20 22 18 21

3 1 1 1 1

7 475 3 364 4 111 5 090 2 291 2 800 -

491 221 270 221 99 122 -

4 556 4 556

274 274

1 279 1 279 -

Module 3,3 séj sans balcon 75 001 12 900 013 Quantité

14 404 14 404 -

-

33,4

4 737

19,2 15,6 18,4 14,8

1 1

1 1

46

77 -

77

-

6 305 5 615 690 -

283 268 15 -

8 310 894 1 395 488 447 118 2 761 1 431 437 240 99

461 42 83 33 21 7 164 66 26 14 6

46

Module 3,3 chambre loggia 80 092 10 800 923 EG MJ

Quantité

4 538 45 382 CO2 kg

Module 3,3 chambre simple 79 976 20 1 599 525 EG MJ

Quantité

4 541

Module 3,3 asc loggia 6

90 818 CO2 kg

853 853 -

88,5 8

14 404 14 404 -

853 853 -

88,5 8

14 404 14 404 -

853 853 -

96,2 8

9 423 191 2 517 5 033 1 176 507 -

600 12 160 321 75 32 -

1,2 29,5 58,9 15,6 6,0 9

11 703 191 2 218 4 437 1 176 452 3 229

737 12 141 283 75 29 197

1,2 33,4 66,8 15,6 6,7 9

12 652 191 2 517 5 033 1 176 507 3 229

797 12 160 321 75 32 197

1,2 18,9 37,8 17,9 6,0 47

4 765 3 321 776 668 6 908 109 88 2 832 2 278 801 801 -

221 154 36 31 263 4 3 108 87 31 31 -

5 087 2 927 776 597 393 393 6 529 109 78 2 832 1 908 705 705 96 96

236 136 36 28 18 18 249 4 3 108 73 27 27 4 4

4 765 3 321 776 668 6 908 109 88 2 832 2 278 801 801 -

221 154 36 31 263 4 3 108 87 31 31 -

3 859 122 105 244 210 568 490 701 701 718 1 007 541 466 6 730 2 764 646 556 2 764 6 245 6 245

204 6 6 13 11 30 26 37 37 38 39 21 18 413 170 40 34 170 420 420

644 322 322 4 648 122 94 82 244 187 568 437 82 412 412 616 616 774 957 541 416 6 016 2 437 646 497 2 437 5 505 5 505

43 22 22 245 6 5 4 13 10 30 23 4 22 22 33 33 41 37 21 16 369 150 40 31 150 370 370

3 915 122 105 244 210 568 490 701 701 774 1 007 541 466 6 730 2 764 646 556 2 764 6 245 6 245

207 6 6 13 11 30 26 37 37 41 39 21 18 413 170 40 34 170 420 420

96 27 22 26 21

4 1 1 1 1

5 606 2 243 3 364 3 818 1 527 2 291 -

369 147 221 221 122 99 -

4 556 4 556

274 274

6 305 5 615 690 -

29,5 7,8 6,0 3,96 3,96 19,2 13,8 18,4 12,4 74,8 74,8 10,2 10,2

3,96 3,96 7,8 6,0 3,96 7,8 6,0 7,8 6,0 3,96 7,92 7,92 39,5 39,5 49,6 7,8 6,0 29,5 7,8 6,0 29,5 29,5

7,8 6,0 19,2 13,8 18,4 12,4

1

1

1

1

49,6

77 -

2 77 2 -

283 268 15 -

-

29,5

3 1 1 1 1

6 354 2 243 4 111 4 327 1 527 2 800 -

418 147 270 243 122 122 -

4 913 4 913

295 295

2 559 2 559 -

154 154,081 -

49,6 3,96 3,96 13,2

6 359 4 949 744 665 -

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

19,2 15,6 18,4 14,8 85 85

7,8 6,7 7,8 6,7 7,8 6,7

44,95 44,95 49,6 7,8 6,7 33,4 7,8 6,7 33,4 33,4

7,8 6,7

90 27 20 26 18

-

33,4 7,8 6,7

19,2 15,6 18,4 14,8

1 1

1 1

49,6

2

2 -

284 237 16 32 -

96 27 22 26 21

4 1 1 1 1

5 606 2 243 3 364 3 818 1 527 2 291 -

369 147 221 221 122 99 -

4 913 4 913

295 295

2 559 2 559 -

154 154,081 -

-

33,4

49,6

6 359 5 615 744 -

90 8

544 8 EG MJ

Quantité

14 404 14 404 -

-

33,4

50 895 CO2 kg

1 279 1 279 -

1

4 241

18,9 8,9 6,0 3,96 3,96 22,96 13,8 22 12,4 50,6 50,6 10,2 10,2

3,96 3,96 8,9 6,0 3,96 8,9 6,0 8,9 6,0 3,96 7,92 7,92 18,9 18,9 47,8 8,9 6,0 18,9 8,9 6,0 18,9 18,9

15 6 15 6

23 1 1 14 28 13 4 16 8

41 18 8 5 3 3 66 1

33 19 4 4

6 3 3 41 1

2 1 6 4

4 4 2 2 7 10 6 4 43 15 7 4 15 35 35

8,9 6,0

1 22,96 13,8 22 12,4

51 1

10

1

41

28

1

28

47,8

47 47

3 2

93 38 55

10,0

53 16

-

284 268 16 -

8,9 47,8 3,96 3,96 13,2

-

159

22 7

6


3,3 séj sans balcon 75Cout 001 total 4 241 12 Nbre modules 900Cout 013 des modules 50 895 EG MJ

88,5 8

1,2 33,4 66,8 15,6 6,7

33,4 7,8 6,7

19,2 15,6 18,4 14,8 85 85

7,8 6,7 7,8 6,7 7,8 6,7

4,95 4,95 46 7,8 6,7

33,4 7,8 6,7 33,4

33,4

7,8 6,7

19,2 15,6 18,4 14,8

1 1

1 1

46

CO2 kg

46

88,5 8

9PLATRE 423 600 Coffrage 191 plâtre 30mm 12 1,2 2Fermacell 517 12,5mm 160 29,5 5Double 033 plaque de 321fermacell 2x12,5mm 58,9 1Double 176 paroi fermacell 75 2x12,5mm 15,6 Paroi 507 fermacell 12,5mm 32 6,0 Cloison BA13 9

5 606 N 2M 243 M3M 364 M3 818 O 1 527 2 291 4 556QU 4 556

m m

369 147 D -D 221 D -D M M 221 122 99 274 274

19,2 mm 13,8 mm mm 18,4 mm 12,4

1

D

D D

1

1

1

m

49,6

77 -

2 77 2 -

6 305 283 N ON 5 615 268 690 15 mm -A ON O mm mm O mm mm U mmDO mm mm -

49,6 3,96 3,96 13,2

mm

mm

4 541 90 818

88,5 7 850 8

14 404 14 404 15,70 -

11 703 191 2 218 4 437 1 176 452 3 229

737 120,03 141 0,0125 283 0,0125 0,0125 75 0,0125 29 1970,07

1,2 850 33,41200 66,81200 15,61200 6,71200 850 9

12 652 191 6,03 2 5175,02 5 0335,02 1 1765,02 5075,02 3 229 6,03

0,368 12 160 0,32 321 0,32 75 0,32 32 0,32 0,368 197

4 765 3 32113,8 77613,8 66813,8 - 13,8 - 13,8 6 908 1093,49 883,49 2 8323,49 2 2783,49 8013,49 8013,49 - 3,49 - 3,49

221 154 0,641 0,641 36 0,641 31 -0,641 -0,641 263 0,133 4 0,133 3 108 0,133 0,133 87 0,133 31 0,133 31 -0,133 -0,133

-

mm mm mm mm

90 27 20 26 18

m² m² m² m² m² m²

m² m² m² m² m² ml ml ml ml ml ml ml ml

m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m² m m m m m

236 136 0,012 36 0,012 28 0,012 18 0,012 18 0,012 249 0,0036 4 0,0036 3 108 0,098 73 0,098 27 0,006 27 0,006 0,006 4 0,006 4 43 22 0,001 22 0,001 245 60,03 50,03 40,04 130,06 100,06 300,14 230,14 40,04 22 0,1 22 0,1 330,03 330,03 410,03 37 21 0,045 16 0,045 369 150 40 31 150 370 370

m m

m m 3 1 1 1 1

m m m m

6 354 2 243 4 111 4 327 1 527 2 800 -

418 147 270 243 122 122 -

4 913 4 913 m

295 295

2 559 2 559 -

154 154,081 -

33,4 600 7,8 600 6,7 600 600 600

19,2 450 15,6 450 18,4 450 14,8 450 85 450 85 450 450 450

1 000 1 000

7,8 70 6,7 70 70 70 70 70 70 70 70 70 44,95 70 44,95 70 49,6 70

7,8 6,7 7,8 6,7

7,8 140 6,7 140 33,4 7,8 6,7 33,4 33,4

7,8 6,7 19,2 15,6 18,4 14,8

1 1

1 1

49,6

2

2

-

29,5

45 382

Module 3,3 chambre simple 79 976 20 1 599 525

853 0,00132 853 -

7,8 6,0

4 1 1 1 1

4 538

14 404 14 404 ml - nbre

ETANCHEITE 644 Etanchéité 3,96 322 Etanchéité 3,96 322 3OUATE 859 DE CELLULOSE 204 4 648 Isolation 122 phonique6 ouate de cellulose 7,8 30mm 122 Ouate 105 de cellulose6 30mm 6,0 94 Ouate de cellulose - 40mm 3,96 82 Ouate 244 de cellulose 13 60mm 7,8 244 Ouate 210 de cellulose 11 60mm 6,0 187 Ouate 568 de cellulose 30 en rouleau 140mm 7,8 568 Ouate 490 de cellulose 26 en rouleau 140mm 6,0 437 Ouate de cellulose - ep 40mm 3,96 82 Ouate de cellulose - ep100mm 7,92 412 Ouate de cellulose - ep100mm 7,92 412 Ouate 701 de cellulose 37 ep30mm 39,5 616 Ouate 701 de cellulose 37 ep30mm 39,5 616 Ouate 718 de cellulose 38 ep30mm 49,6 774 1FIBRE 007 DE BOIS 39 957 Panneau 541 de fibre21 de bois rigide hydrofuge 7,8 45mm 541 Panneau 466 de fibre18 de bois rigide hydrofuge 6,0 45mm 416 6PARE 730 VAPEUR 413 6 016 2 764 170 29,5 2 437 646 40 7,8 646 556 34 6,0 497 2 764 170 29,5 2 437 6A245 OU QU 420 5 505 6 245 420 mm 29,5 5 505 A DAG A96 AG 27 22 26 21

104

Unité CO2 kgPour volumeQuantité Densité (kg/m3) EG MJ EG NR (MJ/uf)) CO2 CO2kgNR (kg/uf)

4OSB 765 221 5 087 3OSB 321 ep 12mm 154 29,5 2 927 OSB 776 12mm 36 7,8 776 OSB 668 12mm 31 6,0 597 OSB - ep 12mm 3,96 393 OSB - ep 12mm 3,96 393 6OSSATURE 908 BOIS263 6 529 Ossature 109 bois horizontale 4 60x60mm 19,2 entraxe 600mm 109 Ossature 88 bois horizontale 3 60x60mm 13,8 entraxe 600mm 78 2Ossature 832 bois verticale 108 70x140mm 18,4entraxe 600mm 2 832 2Ossature 278 bois verticale 87 70x140mm 12,4entraxe 600mm 1 908 Solives 801 épicéa 100x60mm 31 entraxe 74,8 400mm 705 Solives 801 épicéa 100x60mm 31 entraxe 74,8 400mm 705 Solives épicéa 100x60mm entraxe 10,2 400mm 96 Solives épicéa 100x60mm entraxe 10,2 400mm 96

- OM w-

33,4

EG MJ

Quantité

14ACIER 404 853 14IPE 404120mm 853 Joint - néoprène ep - 40mm

1 279 O 1 279 -

1

Module 3,3 chambre loggia 80 092 10 800 923

-

6 359 4 949 744 665 -

m m m m m m m

284 237 16 32 -

-

m m m m m m m m m m m

-

81,30 81,30 -

3 915 1227,43 1057,43 - 7,43 2447,43 2107,43 5687,43 4907,43 - 7,43 - 7,43 - 7,43 7017,43 7017,43 7747,43 1 007 541 11 466 11 6 730 2 764 646 556 2 764 6 245 6 245

33,4

49,6

-

207 0,392 6 0,392 6 -0,392 0,392 13 0,392 11 0,392 30 0,392 26 -0,392 -0,392 -0,392 0,392 37 0,392 37 0,392 41 39 21 0,43 18 0,43 413 170 40 34 170 420 420

5 606 2 243 3 364 3 818 1 527 2 291 -

369 147 221 221 122 99 -

4 913 4 913

295 295

2 559 2 559 -

154 154,081 -

-

CO2 kgCO2 kg QuantitéQuantité EG MJ EG MJ

CO2 kg CO2 kg

QuantitéQuantité EG MJ EG MJ

CO2 kg CO2 kg

EG MJ

Quantité

88,596,2 8 8

14 404 15 657 14 404 15 657 -

853 853 -

927 927 -

88,5 8

74,1 8

14 404 12 061 14 404 12 061 -

853 853 -

714 714 -

88,5 8

14 404 12 061 74,1 14 404 12 061 8 -

853 853 -

714 714 -

96,2 8

1,2 1,2 33,4 18,9 66,8 37,8 12,0 17,9 6,7 6,0 47

9 23 151121 191191 2 517 1 423 5 033 2 846 905 1 346 507452 16 - 863

583 1 428 12 12 160 91 321 181 58 86 32 29 - 1 029

1,2 1,2 33,422,9 66,845,8 15,617,9 6,7 6,7 47

9 423 24 079 191 191 2 517 1 724 5 033 3 449 1 176 1 346 507 507 - 16 863

600 12 160 321 75 32 -

1 489 12 110 220 86 32 1 029

1,2 29,5 58,9 15,6 6,0 9

1,2 13,6 27,2 6,0 3,3 15,5

11 703 191 2 218 4 437 1 176 452 3 229

9 518 185 1 024 2 048 450 251 5 561

737 12 141 283 75 29 197

591 11 65 131 29 16 339

1,2 33,4 66,8 15,6 6,7 9

1,2 13,6 27,2 7,7 3,3 15,5

12 652 191 2 517 5 033 1 176 507 3 229

9 648 185 1 024 2 048 579 251 5 561

797 12 160 321 75 32 197

599 11 65 131 37 16 339

1,2 18,9 37,8 17,9 6,0 47

4 586 4 149 3 321 1 878 597888 668597 - 393 - 393 5 954 6 648 78130 88 78 1 908 3 386 2 278 1 908 801477 801477 - 96 - 96

213 193 154 87 28 41 31 28 18 18 227 253 3 5 3 3 73 129 87 73 31 18 31 18 4 4

4 765 3 321 776 668 6 908 109 88 2 832 2 278 801 801 -

3 832 2 275 888 668 7 028 130 88 3 386 2 278 573 573 -

221 154 36 31 263 4 3 108 87 31 31 -

178 106 41 31 268 5 3 129 87 22 22 -

29,5 7,8 6,0 3,96 3,96

13,6 3,0 3,3

236 136 36 28 18 18 249 4 3 108 73 27 27 4 4

33,4 7,8 6,7

13,6 3,8 3,3

19,2 15,6 18,4 14,8 85 85

8,56 6,84 22 20,2 38,75 38,75

4 765 3 321 776 668 6 908 109 88 2 832 2 278 801 801 -

2 064 1 351 382 331 7 312 48 39 3 386 3 109 365 365 -

221 154 36 31 263 4 3 108 87 31 31 -

96 63 18 15

5,98 6,84 19 20,2 38,75 38,75

1 979 1 351 297 331 6 836 34 39 2 924 3 109 365 365 -

92 63 14 15

19,2 13,8 18,4 12,4 74,8 74,8 10,2 10,2

5 087 2 927 776 597 393 393 6 529 109 78 2 832 1 908 705 705 96 96

- 644 - 322 - 322 3 644 4 112 94139 105 94 - 82 187279 210187 437651 490437 - 82 - 412 - 412 701295 701295 718746 882 1 035 416619 466416 6 581 4 362 1 563 739 497 1 563 3 531 3 531

43 22 22 192 217 5 7 6 5 4 10 15 11 10 23 34 26 23 4 22 22 37 16 37 16 38 39 34 40 16 24 18 16 404 268 96 45 31 96 237 237

3 859 3 443 122 139 105 105 244 279 210 210 568 651 490 490 701 467 701 357 718 746 1 007 1 085 541 619 466 466 6 730 5 083 1 894 739 556 1 894 4 279 4 279

204 6 6 13 11 30 26 37 37 38 39 21 18 413

182 7 6 15 11 34 26 25 19 39 42 24 18 312 116 45 34 116 288 288

644 322 322 4 648 122 94 82 244 187 568 437 82 412 412 616 616 774 957 541 416 6 016

1 907 47 52 93 104 217 242 212 212 727 438 207 231 2 772 1 125 247 275 1 125 2 541 2 541

43 22 22 245 6 5 4 13 10 30 23 4 22 22 33 33 41 37 21 16 36

3 915 122 105 244 210 568 490 701 701 774 1 007 541 466

207 6 6 13 11 30 26 37 37 41 39 21 18

13,6

2 010 60 52 120 104 280 242 212 212 727 497 266 231 2 843 1 125 318 275 1 125 2 541 2 541

3,8 3,3

-

33,4 18,9 6,0 8,9 6,7 6,0 3,96 3,96 22,96 13,8 15,6 13,8 12,4 22 14,8 12,4 50,6 85 50,6 85 10,2 10,2

3,96 3,96 6,0 8,9 6,7 6,0 3,96 6,0 8,9 6,7 6,0 6,0 8,9 6,7 6,0 3,96 7,92 7,92 44,95 18,9 44,95 18,9 47,8 46 6,0 8,9 6,7 6,0 18,9 8,9 6,0 18,9 18,9

22,96 13,8 22 12,4

1

1

1

47,8

3 2

-

-

Quantité Quantité EG MJ EG MJ

Module 3,3 asc loggia 4 541 3 143 90 8 6 90 818 62 870 544 8

853 927 853 927 - -

8,9 6,0

284 268 16 -

CO2CO2 kg kg

Module 3,3 Module chambre 1,5 sans simple balcon 3 646 79 976 56 640 20 20 45 382 43 757 1 599 525 1 132 803 4 538

14 15 404657 14 15 404657 - -

5,450 5,450 -

Module Module 3,3 séj 3,3sans asc simple balcon Module Module 3,3 chambre 1,5 avec loggia balcon 4 737 5 225 75 001 90 791 4 241 5 232 80 092 65 518 12 10 10 12 66 315 31 348 900 013907 912 50 895 52 324 800 923 786 216

88,5 96,2 88

797

4 1 1 1 1

6 359 5 615 744 -

EG EG MJ MJ

Quantité Quantité

853 0,930 853

96 27 22 26 21

-

Module Module 3,3 3,3 séj ascavec loggia balcon 84 90 543816 146 1 183544 605897

-

10,0

4 1 1 1 1

5 183 1 071 4 111 2 800 2 800 -

341 70 270 122 122 -

4 735 4 735

284 284

9 382 3 838 5 544 -

613 231,122 381,780 -

8,9 47,8 3,96 3,96 13,2

5 356 1 687 2 287 717 665 -

19,2 22,96 15,615,6 18,4 22 14,814,8 8560,8 8560,8

7,8 8,9 6,7 6,7 7,8 8,9 6,7 6,7 7,8 8,9 6,7 6,7

44,9529,9 44,9522,9 4647,8 7,8 8,9 6,7 6,7 22,9 8,9 6,7 22,9 22,9

8,9 6,7

101 32 20 31 18

-

33,422,9 7,8 8,9 6,7 6,7

22,96 15,6 22 14,8

1 1

1

47,8

3 2

-

254 81 126 15 32 -

107 32 22 31 21

4 1 1 1 1

4 435 1 071 3 364 2 291 2 291 -

292 70 221 99 99 -

4 735 4 735

284 284

9 382 3 838 5 544 -

613 231,122 381,780 -

-

14,0 8,9 47,8

5 356 2 352 2 287 717 -

3,96 3,96 7,8 6,0 3,96 7,8 6,0 7,8 6,0 3,96 7,92 7,92 39,5 39,5 49,6

3,0 3,3

13,6 13,6 46,6

7,8 6,0

3,0 3,3

3,0 3,3 3,0 3,3

13,6 3,0 3,3 13,6 13,6

254 112 126 15 -

101 2 3 5 5 11 13 11 11 38 17 8 9 170 69 15 17 69 171 171

-

3,0 3,3

-

261 1 1 111 118 14 14 -

74 8 10 27 29

3 0 0 1 1

1 1

3 571 1 607 1 964 2 432 1 094 1 338

235 106 129 106 48 58

46,6

4 616 4 616

277 277

2 559 2 559 -

154 154,081 -

2 921 746 591 792 792 -

170 48,80 33,00 44,20 44,20

2 984 2 285 699 -

124 109 15 -

8 310 894 1 395 488 447 118 2 761 1 431 437 240 99

461 42 83 33 21 7 164 66 26 14 6

5,98 6,84 19 20,2

1

1

2

1 1 1 1 2 2

13,6

46,6

6 20 6 6 2 8 6 9,6 20,4 10,8 8

HAM - Ahmed Jema e , Cam e Perr n, Pau Ro and Eco e Nat ona e Supér eure d’Arch tecture de Lyon - u n 2015

7,8 6,7

3,8 3,3

7,8 6,7 7,8 6,7

3,8 3,3 3,8 3,3

44,95 44,95 49,6

13,6 13,6 46,6

7,8 6,7

3,8 3,3 13,6 3,8 3,3 13,6

8,56 6,84 22 20,2

1 1

1 1

46,6

2

1 1 1 1 2 2

13,6

46,6

279 2 1 129 118 14 14 106 3 3 6 5 15 13 11 11 38 19 10 9 175 69 20 17 69 171 171

81 12 10 31 29

3 0 0 1 1

2 679 1 071 1 607 1 824 730 1 094 -

176 70 106 79 32 48 -

4 616 4 616

277 277

2 559 2 559 -

154 154,081 -

2 921 746 591 792 792 -

170 48,80 33,00 44,20 44,20

2 984 2 285 699 -

124 109 15 -

-

18,9 8,9 6,0 3,96 3,96 22,96 13,8 22 12,4 50,6 50,6 10,2 10,2

3,96 3,96 8,9 6,0 3,96 8,9 6,0 8,9 6,0 3,96 7,92 7,92 18,9 18,9 47,8 8,9 6,0

-

160

15 6 15 6

23 1 1 14 28 13 4 16 8

41 18 8 5 3 3 66 1

33 19 4 4

6 3 3 41 1

2 1 6 4

4 4 2 2 7 10 6 4


Bilan hors modules (données Ecobau) HORS MODULE

TOTAL

pour volume

Densité (kg/m3)

Uf

EG MJ/uf

CO2 kg/uf

REZ-DE-CHAUSSEE Fondations

Gros-œuvre maçonnerie Fondations superficielles en rigoles Dallage sur terre plein

Béton C25/30 Armatures 40kg/m3 de béton

Isolation sur dallage 150 mm fibre de bois Murs en bloc béton recyclé ep 20cm

Murs

kg

0,15

Armatures

140,94 5 637,60 427,00 427,00 389,00 187,50

m3 m²

12kg/m² de dalle

(surface au sol)

m² m²

2 400,00 0,15 0,15

masse masse 2 400,00 masse masse 140 masse

0,68 13,50 0,68 13,50 11

0,08 0,71 0,08 0,71 0,43

EG MJ 1 471 972

CO2 kg 101 687

EG MJ 1 339 221 569 684 230 014 76 108 104 530 69 174 89 859

CO2 kg 94 712 49 228 26 215 3 975 11 913 3 612 3 513

Structure métallique

60 poteaux aciers HEA160 densité 48,29kg/m

kg

Menuiseries extérieures Bois 3 plis, DV fixe, 3x1m Porte à 2 vantaux vitrés mixte bois-alu

u

Porte à 2 vantaux CF 1h Porte à 1 vantail CF 1h Porte à 1 vantail en panneau sandwich

u

masse

15,70

0,93

159 198 159 198

9 430 9 430

U m²

3114,6 1370

204,78 95

55 678 18 688 36 990

3 794 1 229 2 565

734,00 734,00 734,00

44,20 44,20 44,20

13 410 2 312 8 324 2 775

808 139 501 167

6,03 7,43 6,03 6,03 6,03 7,43

0,368 0,392 0,368 0,368 0,368 0,392

541 251 67 272 14 706 62 751 158 040 115 170 20 232

31 453 4 106 776 3 830 9 645 7 029 1 067

15 257

0,323 14,2

20 583 82 497

443 4 558

0,05 0,16

4,50 masse 50,00 masse 70 masse

28,70 45,80 7,43

1,84 1,51 0,392

132 751 43 978 38 989 28 336

6 975 2 819 1 285 1 495

0,00

7 850,00 masse

28,70

1,84

21 448

1 375

10 140,00

u

6 6

4,5

1,00 6,00 2,00

3,15 1,89 1,89

187,50 188,50 174,90 256,95 321,00 389,00

0,07 0,15 0,07 0,12 0,07 0,10

Métallerie u u

m² m² m²

Aménagements intérieurs Doublage sur ossature métallique avec isolant de 15 cm

m² m² m² m² m² m²

Doublage plâtre Ouate de cellulose 15cm

Cloisons de distribution Cloisons séparative SAD Plafond plaque de plâtre BA13 Isolant 100mm plafond

Epaisseur 72/48 Epaisseur 120 mm CF 1h Ouate de cellulose

Peinture Carrelage au sol

(Surf doublage + 2fois cloisons +m² FPlafond) m²

Bac acier Isolation type shedisol sous bac acier Isolant 160mm Descentes Eaux pluviales Accessoires de finitions : bavettes acier galva

4,5kg/m² Laine de verre Ouate de cell 12,00

850 70 850 850 850 70

1 372,20 321,00

masse masse masse masse masse masse surface surface

Couverture

27,00

m² m² m² ml ml

340,52 340,52 340,52 324,00 800,00

Bilan total de l'énergie grise et des émissions de CO2 Nbre

Energie grise MJ 14 Module 3,3 séjour + balcon 85 062 12 Module 3,3 séjour 75 528 10 Module 3,3 chambre + loggia 80 560 20 Module 3,3 chambre 80 504 6 Module 3,3 asc + loggia 91 131 10 Module 3,3 asc 91 166 12 Module 1,5 + balcon 65 749 20 Module 1,5 56 875

CO2 (kg) Total EG (MJ) 4 748 1 190 869 4 253 906 341 4 549 805 602 4 553 1 610 071 5 232 546 785 5 241 911 658 3 652 788 986 3 149 1 137 504

Total C02 66 475 51 036 45 487 91 053 31 391 52 410 43 822 62 982

Total Modules

7 897 817

MJ

444 656

kg

Total autres

1 471 972

MJ

101 687

kg

TOTAL

9 369 789

MJ

546 343

kg

Rapporter à la SDP

2863

équipements techniques

3 273 916

MJ/m²SDP kWh/m²SDP

300 1 216

kWh/m²SDP kWh/m²SDP

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

191

kg/m²SDP

161


Annexe 8. Charte d'un fablab - MIT

« Mission : les fablabs sont un réseau mondial de laboratoires locaux, qui rendent possible l'invention en ouvrant aux individus l'accès à des outils de fabrication numérique. Accès : vous pouvez utiliser le fab lab pour fabriquer à peu près n'importe quoi (dès lors que cela ne nuit à personne) ; vous devez apprendre à le fabriquer vous-même, et vous devez partager l'usage du lab avec d'autres usages et utilisateurs. Education : la formation dans le fab lab s'appuie sur des projets et l'apprentissage par les pairs ; vous devez prendre part à la capitalisation des connaissances à et à l'instruction des autres utilisateurs. Responsabilité : vous êtes responsable de : - La sécurité : Savoir travailler sans abimer les machines et sans mettre en danger les autres utilisateurs ; - La propreté : Laisser le lab plus propre que vous ne l'avez trouvé ; - La continuité : Assurer la maintenance, les réparations, la quantité de stock des matériaux, et reporter les incidents ; Secret : les concepts et les processus développés dans les fab labs doivent demeurer utilisables à titre individuel. En revanche, vous pouvez les protéger de la manière qui vous choisirez. Business : des activités commerciales peuvent être incubées dans les fab labs, mais elles ne doivent pas faire obstacle à l'accès ouvert. Elles doivent se développer au-delà du lab plutôt qu'en son sein et de bénéficier à leur tour aux inventeurs, aux labs et aux réseaux qui ont contribué à leur succès. »

HAM - Ahmed Jemaiel, Camille Perrin, Paul Rolland Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon - juin 2015

162


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