La couleur dans l'environnement urbain

Page 1

La couleur l’environnement Cahier

de

dans urbain.

Recherches

Urbaines

C A G L I A R I

FOURATI AĂŻcha


FOURATI AICHA ECOLE

SPECIALE

D’ARCHITECTURE

SEMESTRE 6 PRINTEMPS 2018


PROFESSEURS : ATELIER : MENDOCA Marta ART : GODARD AURELIE CARTOGRAPHIE : MARIN CECILE CONSTRUCTION : HALTER MICHAEL FARNETANI DUCCIA COMMUNICATION : THUY-NHAN DAO WEINZAPEFLEN CATHERINE PHILOSOPHIE : RENAUD BERTRAND REPRESENTATION : MILISIC IVAN SECURITE INCENDIE : GARCIN MICHEL URBANISME: JOURDHEUIL ANNE-LAURE GUIGNARD REGIS



PAVONE Sean



INTRODUCTION : La couleur accompagne la lecture de la ville et définit les caractéristiques d’un environnement urbain, autrement-dit son identité. Elle permet de créer un dialogue avec le contexte dans lequel elle s’insère et peut provoquer une rupture ou une mise en valeur. La couleur est alors un élement essentiel pour créer des formes urbaines et établir des rapports visuels avec les autres édifices, en utilisant des contrastes ou des gradations de teintes. La couleur permet également de faire la distinction entre différents types de bâtiments et participe alors à faire ressortir sa fonction. (crèche, centre de santé, bâtiments administratifs..). La ville méditerranéenne de Cagliari, par son histoire et son aspect pittoresque, nous pousse à nous questionner sur l’usage de la couleur dans l’espace urbain et à nous demander quel est l’impact de la couleur sur la perception de l’environnement. Et plus précisément la manière dont elle permet d’intégrer différents types de bâtis dans un même tissu urbain : Les équipements publics et les logements. Il est alors question de mettre en évidence des types chromatiques stables pour les deux types de bâtis existants (Equipements publics et logements) dans quatre milieux urbains choisis (Marina, Villanova, Stampace et Castello) de façon à savoir s’il existe ou non une correspondance chromatique entre les différentes fonctions.



SOMMAIRE

INTRODUCTION I- LA COULEUR, COMPOSANTE DE L’ESPACE URBAIN 1. Perception de la couleur 2. Qualification de l’environnement par la couleur 3. Usages de la couleur

1 2 4

II. IMPACT DE LA COULEUR SUR LA PERCEPTION DE L’ESPACE URBAIN 1. Méthodologie des études 2. Etude de la gamme chromatique des équipements publics 3. Etude de la gamme chromatique des logements 4. Différences observées

6 9 15 19

III. CONCLUSION

28

BIBLIOGRAPHIE WEBOGRAPHIE ANNEXES

32 33 34


LA COULEUR, COMPOSANTE DE L’ESPACE URBAIN 1. Perception de la couleur Les couleurs sont omniprésentes autour de nous. Elles peuvent nous faire ressentir des émotions et modifier notre perception des choses. Toutes les couleurs ont une valeur symbolique, qui varie d’un pays à un autre. En effet, nous associons souvent les couleurs à certains sentiments, cependant ces associations restent culturelles. Par exemple, en occident, le blanc désigne la couleur de la pureté, du mariage, alors qu’en Chine c’est une couleur qui symbolise le deuil. En Inde, on associe le rouge à la pureté et la spiritualité, alors qu’en Afrique du Sud, il s’agit de la couleur de la mort. La manière dont nous percevons les couleurs sont alors différentes selon les cultures et la couleur n’est pas un langage universel.

un impact sur l’activité humaine, surtout dans les domaines où l’on cherche à orienter l’état d’esprit, tel que l’architecture ou le marketing. Par exemple, le blanc est une couleur qui prédomine dans les hôpitaux, car il représente la tranquillité et le calme. L’orange ou le rouge sont des couleurs qui, elles, captent directement notre attention. Les couleurs ont également une valeur esthétique. Certaines associations de couleurs créent de belles harmonies tandis que d’autres sont parfois repoussantes, indépendamment des goûts personnels. C’est l’harmonie des couleurs. Celle-ci est basée sur un cercle chromatique. Il existe deux grands types d’harmonies : Les harmonies par variations qui désignent le choix de tons dominants contrastés par des couleurs proches. Et les harmonies par oppositions, où les couleurs dominantes sont contrastées par des couleurs opposées. L’esthétique de la couleur se développe alors dans le sens où elle ne peut sortir du contexte dans lequel elle s’insère et doit prendre en compte les couleurs associées.

Selon la couleur utilisée, différentes zones du cerveau sont stimulées. C’est en effet la valeur psychologique de la couleur. Dans la conception d’un projet, il est essentiel de prendre en compte le facteur psychologique de la couleur et l’effet qu’elle pourrait procurer à chacun. Car elle influe sur notre humeur et notre comportement. Elle a donc 1


2. Qualification de l’environnement urbain par la couleur: - La couleur permet de maintenir l’identité des milieux et le patrimoine architectural. En effet, « les différentes régions du monde possèdent des palettes de couleurs qui témoignent de leur originalité »1 comme le mentionne Larissa Noury. Les dominantes chromatiques de ces régions du monde sont issues de l’emploi de matériaux de construction traditionnels. Ainsi, les centres historiques présentent une forte cohérence visuelle due à la dominante chromatique locale. Cela permet alors une harmonie visuelle, à laquelle, comme le cite les coloristes Jean-Philippe et Dominique Lenclos, les habitants des petites centres villes ne sont pas forcément conscients, mais sont habitués et attachés.2 La couleur participe alors au maintien de l’identité d’un lieu et du patrimoine architectural.

Parmi nos sens, la vue est l’élément qui nous informe le plus sur l’environnement que l’on fréquente et la couleur constitue une des caractéristiques des sensations visuelles qui permettent d’apporter à l’individu des informations sur son environnement. La couleur participe à la mémorisation d’un espace. Elle influe justement sur l’apparence des volumes bâtis et change alors la lecture d’un espace. Elle peut donner l’impression que le volume est plus grand si la couleur est plus claire et inversement si la couleur devient plus sombre. La couleur peut alléger ou alourdir un bâtiment. Cependant, Le maintien d’une couleur dominante permet d’éviter le désordre visuel et facilite la lecture de l’espace urbain. - La couleur permet également de revitaliser un lieu. Elle influe sur l’attractivité des villes. Elle influence alors les ambiances urbaines et apporte du dynamisme et de la convivialité, comme dans les villes du Nord, où la couleur peut être utilisée pour apporter de la chaleur et de l’ambiance dans les quartiers.

- La couleur a aussi un rôle technique. Elle offre des solutions au pays méditerranéens, car les couleurs claires permettent d’éviter la chaleur et atténuent la température intérieure du bâti. 1. NOURY Larissa - La couleur dans la ville - p. 7 2. LENCLOS Jean-Philippe et LENCLOS Dominique - Couleurs du monde : géographie de la couleur - p.11

2


- La couleur a également un rôle réglementaire. Comme l’explique Marie-Pierre Servantie, architecte coloriste, « Il est important d’harmoniser les couleurs »3. En effet, c’est une condition nécessaire à l’embellissement de la ville. L’architecte suisse Jacques Herzog, mentionne le fait, qu’ « il n’y a rien de pire qu’au recours au goût individuel ». Le choix de la couleur doit alors être conceptuellement fondé, par faute de quoi manquera, la force et la précision. D’après les chercheurs, Jean-Pierre Colette et Luan Nguyen4, aucun résultat positifs ne peut être alors établit si le choix des couleurs se fait en totale liberté. Une accumulation d’actes individuels, ne peut donner des résultats satisfaisants. Cela nous indique alors qu’il s’agit de prendre en compte l’environnement urbain bâti et d’y trouver une solution. Le plus important est alors de savoir ce que l’on a à transmettre, lorsqu’il s’agit d’harmoniser les couleurs. Il est alors possible de mettre en valeur certains composants ou de garder l’homogénéité du champs visuel.

3. GALOFFRE Céline - Quand l’architecture prend des couleurs 2010 - https://www.maisonapart.com 4. COLETTE Jean-Pierre et NGUYEN Luan - Couleur et pratiques urbanistiques, p70-75

3


3. Usages de la couleur : La

couleur

a

alors

plusieurs

rôles, mais elle peut également avoir la

différents conception

usages d’un

dans espace.

Elle peut avoir un usage architectural

ou un usage pictural.

En effet,

la couleur est défi-

nie comme un matériau à part entière,

pour certains architectes

coloristes, tel que Luis Barragán. Il utilise la couleur comme matériau d’expression de son architecture, équivalente à tous les autres matériaux, tel que la pierre, le fer ou le verre. Cela

définit

chitectural

alors de

l’usage la

ar-

couleur.

L’utilisation de différentes couleurs transforme les espaces et les articule entre eux. Pour son choix, il puise dans la culture mexicaine, dont la palette chromatique est riche et diversifiée. Il établit alors une large composition, allant du rose au jaune, en passant par l’ocre, le mauve et le bleu. Photographies prises par CASEBERE James.

4


La couleur acquiert une dimension matérielle, qui détermine autant la relation entre les espaces intérieurs que sa relation avec l’environnement qui l’entoure. Dans les intérieurs, comme dans les extérieurs (patios, cours, terrasses), la couleur est maitrisée et sert à créer des ambiances et à délimiter des surfaces. L’usage architectural de la couleur s’explique alors par le fait que la recherche chromatique est au cœur de sa recherche architecturale. Il applique même la couleur à l’étape de finition de projet. Barragán affirme : « J’use de la couleur, mais quand je dessine, je ne pense pas à elle. Généralement, je la définis quand l’espace est construit. Alors je visite le lieu constamment à différentes heures du jour et je commence à « imaginer » la couleur. »

Photographies prises par BEDRAOUI IDRISSI ABLA

5. Danièle PAULY - «Barragàn; l’espace et l’ombre, le mur et la couleur» - p.150

5


D’autres architectes, utilisent la couleur pour ce qu’elle est et l’utilisent pour renforcer ou réduire des contrastes. Cela définit alors l’usage pictural de la couleur. Le Central Saint Giles à Londres, de Renzo Piano est un exemple à cet usage. Ses façades en céramiques, de couleurs acidulées, créent un contraste et travaillent à la revitalisation d’un quartier entier de Londres. Les couleurs utilisées en façade ( rouge, jaune, orange, vert, gris et gris clair) créent un impact par rapport aux bâtiments voisins. Le bâtiment prend alors le devant sur les édifices gris, bruns et beiges de la capitale. Nous pouvons comparer cet édifice à une peinture, c’est la juxtaposition de touches de couleur qui donne forme aux choses. L’usage de la polychromie démontre une certaine liberté de penser et de s’exprimer. Cela démontre également une manière d’interpeller par la couleur, dans la mesure où celle-ci crée un rapport inhabituel, un contraste coloré et vif, par rapport à l’environnement extérieur et modifie alors la perception de l’espace urbain.

Photographies prises par DENANCE Michel et MOOLHUIJZN Joost

6


IMPACT DE LA COULEUR SUR LA PERCEPTION DE L’ESPACE URBAIN

1. Méthodologie des études : Il est important d’analyser le centre historique et les monuments emblématiques de la ville pour comprendre le rôle que joue la couleur dans l’environnement urbain, comme l’explique Marcella Morlacchini dans son ouvrage Colore e archittetura. Au niveau des équipements publics, la couleur permet de créer une identité, une esthétique et une notion de repérage par rapport au reste de la ville. Et quand nous parlons de la couleur, nous parlons de la couleur du matériau ou de peinture, nous parlons alors essentiellement de la façade. C’est ce qui est visible du construit et qui communique alors la fonction du dedans. La couleur peut parler directement de l’édifice et nous informer sur sa fonction principale.

Elle joue alors un rôle dans la compréhension et la lecture de l’espace urbain. Cela nous invite alors à nous questionner sur les usages de la couleur dans l’environnement urbain et la manière dont la couleur est utilisée pour marquer la morphologie urbaine . En effet, en me promenant à Cagliari, je me suis longuement demandée si l’usage de la couleur dépendait de la fonction du bâtiment ou non, afin d’y répondre, j’analyserai alors les relevés chromatiques de l’espace urbain de Cagliari à partir des élévations de façades présentes sur le géoportail sarde.

7


A partir de ces relevés, je réaliserai une gamme chromatique pour les logements et une autre pour les équipements publics, dans chacun des quartiers historiques de Cagliari : Villanova, Stampace, Marina et Castello, pour pouvoir ensuite les comparer entre elles. Je choisirai des rues au niveau desquelles se trouvent des équipements publics, afin de pouvoir mettre en évidence les différences ou non entre logements et équipements . Afin d’analyser ces gammes chromatiques, il est nécessaire d’étudier les trois notions auxquelles fait appel la couleur.

La tonalité, la satration et la luminosité. La tonalite signifie la qualification pigmentaire de la couleur (Rouge, Bleu, Vert), celle-ci est mesurée par un angle qui varie de 0 à 360° : rouge =0° ou 360°, jaune =60°, vert =120°, cyan =180°, bleu =240°, magenta =300° La saturation désigne la pureté pigmentaire de la couleur, plus il est pur plus il est saturé et la luminosité nous informe sur l’intensité lumineuse d’une couleur. C’est le modèle TSL qui se rapproche de la perception physiologique de la couleur par l’œil humain. Grâce au logiciel Adobe Illustrator, je pourrai relever ces trois notions.

8


2. Etude de la gamme chromatique des équipements publics à Cagliari

Cette étude porte tout d’abord sur l’analyse de la gamme chromatique des équipements publics à Cagliari, dans les quartiers de la Marina, de Stampace, de Villanova et du Castello. Les photographies m’ayant permis d’étudier les différentes façades proviennent du géoportail sarde. Tout au long de cette première étude, au niveau des relevés de façades, la première ligne représente les données chromatiques moyennes de façades d’équipements publics. Les documents réalisés l’issue de cette analyse sont personnels. Cette carte présente les équipements publics présents au niveau du centre historique de Cagliari, dont des bâtiments administratifs,

scolaires, culturels, religieux. Les bâtiments les plus présents en nombre sont les palais antiques, construits par les marchands génois, afin de marquer leur présence. Cette carte me permettra de justifier le choix des rues sur lesquelles porteront mes études. En effet, mon choix se porte sur des rues où nous retrouvons un nombre équilibré d’équipements publics et de logements. Ainsi, les rues les plus pertinentes à étudier sont Via Roma dans le quartier de la Marina, Via Vincezo Sulis dans le quartier de Villanova, Via Sant’Efisio dans le quartier de Stampace et Via Genovesi dans le quartier du Castello.

9


Limite du centre historique Rues choisies Equipements publics Logements

10


Via Roma : J’ai tout d’abord choisi de travailler sur le cas de la Via Roma dans le quartier de la Marina, car c’est une des rues où l’on retrouve le plus d’équipements administratifs à Cagliari.

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

1 et 2. Palazzo 3. Palazzo Ravena 4. Palazzo Civico 5. Palazzo Rinascente 6. Palazzo Leone Manca 7. Palazzo 8. Palazzo Devoto 9. Chiesa di San Francesco 10. Conseil régional 11. Palazzo

J’ai pu remarquer qu’au niveau de la composition de couleur des équipements publics (1), les couleurs semblent assez sombres, dû à la présence d’équipements administratifs.

1

Compositions monochromatiques

11


Via Vincenzo Sulis : J’ai ensuite choisi de travailler sur le cas de la Via Vincenzo Sulis, dans le quartier de Villanova où j’ai pu relever l’importance de la présence d’églises catholiques. 1

2

2

3

4

5

8 11

10

7

9

6

1 à 8. Palazzo 9. Eglise Santissimo Crocifisso 1 à 8. Palais du XIX-XXeme siècle 9. Eglise Santissimo Crocifisso 10. Eglise Anime del Purgatorio 10. Eglise Anime del Purgatorio 11. Eglise San Giacomo 11.Eglise San Giacomo

Au niveau de la composition chromatique (2), les couleurs semblent plus pâles que le composition chromatique (1). Les tons dominants beiges s’expliquent alors par l’utilisation de pierres locales, tel que le calcaire ou le granite, pour la construction d’édifices religieux.

2

Compositions monochromatiques

12


Via Sant’Efisio : Tout comme pour le quartier de Villanova, nous avons au niveau de la Via Sant’Efisio, dans le quartier de Stampace, de nombreux anciens palais et églises catholiques. 3

8

2

2

7

2

1

6

5

4

1. Eglise Sant’Anna 2-3-6 et 8. Palazzo 4. Musée du patrimoine 5. Eglise Sant’Efisio 1. Eglise Sant’Anna 7. Eglise Santa 2. PalazzoRestituta

3. Palazzo XIX-XXeme siecle 8. Palazzo 7. Eglise Santa Restituta 6. Palazzo 5. Eglise Sant’Efisio 4. Musée du patrimoine

Comme pour la composition chromatique (2), la Via Sant’Efisio présente des couleurs pâles dont les tons dominants sont beiges ou gris clair. Cela s’explique également par l’importante présence d’édifices religieux et l’utilisation de pierres calcaire ou de granite pour leur construction.

3

Compositions monochromatiques 13


Via Genovesi : J’ai ensuite choisi de travailler sur le cas de la Via Genovesi, dans le quartier du Castello. En effet, c’est une rue importante du centre historique. De plus, il m’a semblé intéressant d’effectuer mon analyse au niveau de cette rue car elle est à la base de mon projet urbain. Etudier les relevés chromatiques de la via Genovesi, me permettra de créer un lien chromatique avec mon projet architectural.

1. Tour éléctrique 2. Monument 3. Palazzo Cugia 4. Palazzo Siotto 5. Palazzo Fois 6. Palazzo Sanna Cao 7. Palazzo Mearza 8. Palazzo Santjust Cadello 9. Palazzo Zapata 10. Palazzo Ballero 11. Palazzo Nieddu 12. Palazzo Sanna Borro 13. Palazzo Santjust 14. Palazzo Duke 15. Palazzo Lepori 16. Palazzo Floris Thoret 17. Palazzo Falqui 18. Palazzo Ruderi 19. Palazzo Asquer 20. Palazzo Orru 21. à 24. Palazzo

La composition chromatique (4), indique des couleurs moins pâles que les compositions précédentes. Les tons dominants sont ceux des pierres brunes utilisées pour la construction d’anciens palais.

4

Compositions monochromatiques 14


2. Etude de la gamme chromatique des logements à Cagliari

Après avoir étudié la gamme chromatique des équipements publics, j’analyserai celle des logements, pour ensuite pouvoir les comparer entre elles et vérifier si la couleur a un impact sur la perception du tissu urbain et permet de créer une différence ou non entre les équipements publics et les logements. Sur le même plan que l’étude de la gamme

chromatique des équipements publics, j’ai étudié les relevés chromatiques des logements, au niveau de la Via Roma, Via Vincenzo Sulis, Via Sant’Efisio et finalement Via Genovesi. Tout au long de cette seconde étude, au niveau des relevés de façades, la première ligne représente les données chromatiques moyennes de tous les logements

Via Roma :

J’ai pu remarquer que les façades des logements de la Via Roma sont toutes assez saturées. L’orange, le rouge vif et le grenat, que nous pouvons voir sur la composition chromatique (5), marquent le regard. Cela peut être du au fait que ce soit une rue touristique importante.

5

Compositions monochromatiques 15


Via Vincenzo Sulis :

Les couleurs des façades qui composent la Via Vincenzo Sulis, sont plus diversifiées que celles de la Via Roma. Tel que le montre la composition chromatique (6), nous pouvons voir que certaines couleurs sont vives et d’autres sont plus pâles. Certains logements respectent la tradition de la peinture en couleur, tout en restant dans la discrétion.

6

Compositions monochromatiques 16


Via Sant’Efisio :

La composition chromatique (7) de la Via Sant’Efisio, présente des similitudes avec la composition chromatique (6). L’ensemble de la composition est assez hétérogène en comparaison aux autres rues analysées.

7

Compositions monochromatiques 17


Via Genovesi :

Finalement, les couleurs de façades de la Via Genovesi, sont également assez diversifiées. Cependant l’ensemble reste assez homogène, comme le montre la composition chromatique (8).

8

Compositions monochromatiques 18


3. Différences observées

Ces différences de couleurs entre les logements et les équipements publics sont révélatrices d’une superposition d’époques. Les couleurs brunâtres, appartiennent à une période plus ancienne, étant donné qu’il s’agit d’édifices religieux ou de palais antiques, dont les matériaux de construction tel que le granite, la pierre ou le calcaire, sont issus d’une exploitation locale. Les bâtiments publics tiennent alors dans le temps, évoluent avec la ville et peuvent même changer de fonction. En effet, les palais du XIXème siècle, servent maintenant de logements, mais ont été réalisés en tant que bâtiments publics. Les couleurs plus vives, jaune

ocre, rose pâle, orange ou rouge brique, témoignent d’une autre époque, où les façades étaient plutôt peintes. Cette différence indique également un traitement différent dans l’utilisation de la couleur en fonction du type de bâtiment et indique alors une intégration au tissu urbain, qui ne s’établit pas de la même façon. Ces deux études chromatiques ont été réalisées dans le but de pouvoir les comparer entre elles. Cela dans le but de pouvoir valider ou non une hypothèse de départ, selon laquelle la couleur a un impact sur la perception du tissu urbain et qu’elle permet alors de différencier les bâtiments entre eux, selon leur fonctions.

Graphique représentant le schéma chromatique des équipements publics 19


Ces deux graphiques résument les couleurs dominantes de chaque type de bâti. Le premier graphique indique la forte présence de tons marrons et beiges. Des couleurs sombres et claires. Ces tonalités sont celles des blocs de pierre, régulièrement quadrillées par des tailleurs qualifiés et ont été utilisés pour la construction des édifices publics de la ville : Les églises, le palazzo civico et les tours pisanes Les tonalités sombres, elles, sont également dues à l’utilisation de ces pierres calcaires. En effet, avec le temps, ce matériau peut subir des dégradations naturelles, liées à l’altération chromatique.

Ses couleurs passent alors du blanc ou beige, à des couleurs plutôt brunes, en raison de l’oxydation du fer qui le composent. Tandis que le second graphique indique plutôt la présence de tons roses, jaunes et oranges. Des couleurs vives et pastels. Il y a alors une certaine homogénéité présente . Les couleurs sont diversifiées mais créent une harmonie visuelle. A première vue des deux graphiques, nous pouvons confirmer que la couleur influe sur la perception de l’espace urbain et nous permet de distinguer ces deux éléments.

Graphique représentant le schéma chromatique des logements 20


Ces deux graphiques permettent d’analyser plus précisément les schémas chromatiques, en étudiant la tonalité et la saturation des couleurs. Ils permettent de mettre en évidence la présence de différentes tonalités et de confirmer alors notre estimation visuelle de départ. En effet, le premier graphique indique une distribution de valeurs dans l’intervalle [0°, 40°], à savoir dans la zone rouge-orange. Cependant, ce graphique indique également que l’intervalle de saturation de ces couleurs se situe entre [0%, 40%].

340

Le second graphique indique une distribution de valeurs dans l’intervalle de couleurs [0°, 40°] pour les cercles (T, S), à savoir la zone des rouge-orange également. Cependant, ce graphique indique que l’intervalle de saturation de ces couleurs se situe entre [40%, 60%]. La différence est alors perceptible au niveau de la saturation. Concernant les équipements publics, les couleurs sont beaucoup moins saturées que pour les logements. Les couleurs se rapprochent d’une saturation égale à 0%, ce qui indique une couleur grise, ou se rapprochant du gris.

0

350

330

10

20

90

320

30

80

40

70

50

310 60

300

60

50 40

70

290 30 20

280

80

10

90

270

100

260

110

250 120

240 130

230 140

220 150

210 200

160 190

180

170

Teinte en ° , Saturation en % des couleurs d’équipements publics

20


publics est un héritage de signes qui ne peut être bousculé sans risques. »7 et doit alors être respectée. Le palais de justice de Nantes, de Jean Nouvel en est un exemple. C’est une « actualisation de cet héritage de signes »8. qu’il propose, avec l’aspect sombre de son ossature métallique noire. Les couleurs plus vives des logements, révèlent de plus de liberté d’utilisation. Malgré une volonté et une réglementation vis-à-vis d’une homogénéité chromatique, le choix de couleur au niveau des logements ne semble pas être fortement contrôlé et restreint.

Cela s’explique par l’utilisation de pierres calcaires, par exemple pour le Palazzo Civico datant de 1899 et l’Eglise San Francesco di Paola, ou encore due à l’utilisation du béton armé pour le palais du conseil régional de la Sardaigne, datant de 1988. Les édifices publics, de couleurs désaturées, sombres ou claires, démontrent une certaine dignité et un certain sérieux. C’est ce que l’on appelle « la gravitas », qui désigne « Importance, poids, force, vigueur... »6 En effet, comme l’explique Jean Nouvel « l’image des bâtiments 6. « gravitas », dans Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934 7 et 8. Un héritage actualisé - Jean Nouvel - http://www.jeannouvel.com/projets/palais-de-justice

340

0

350

330

10

20

90

320

30

80

40

70

50

310 60

300

60

50 40

70

290 30 20

280

80

10

90

270

100

260

110

250 120

240 130

230 140

220 150

210 200

160 190

180

170

Teinte en ° , Saturation en % des couleurs de logements

21


Cependant, la présence de ces couleurs permettent d’apporter plus d’ambiance. Des teintes soutenues, utilisées ponctuellement, telles que le jaune ou l’orange peuvent modifier la perception du tissu urbain et animer une rue. La présence de ces couleurs pourrait s’expliquer par le fait que les façades des bâtiments construits entre 1893 et 1988, se caractérisent par un style éclectique : Classique, Renaissance et Art Nouveau, dans lequel nous retrouvons ces détails de façades et ces couleurs.

C’est ce que l’on peut voir au niveau des rues étudiées. Ces couleurs vives ressortent par rapport aux couleurs des bâtiments publics, créent un contraste visuel et font de Cagliari cette belle ville colorée. Au niveau de la Via Roma et de la Via Genovesi, par exemple, une certaine rythmique chromatique peut être observée. Les couleurs sombres des bâtiments publics sont interrompues par des ponctuations plus vives, étant celles des logements.

22


il s’agit alors de deux types de contrastes utilisés : Le contraste de qualité et le contraste de quantité. Concernant le contraste de qualité, Plus une couleur est saturée, plus sa luminosité est grande, il faut alors placer à coté, une couleur terne, moins saturée et par conséquent moins lumineuse. C’est ce que confirment les graphiques précèdent, où la saturation au niveau des logements [40%, 60%] est plus importante que celle des équipements publics [0%, 40%]. Concernant le contraste de

Cette rythmique montre que la couleur permet l’intégration des équipements publics dans le tissu urbain. Au niveau des quatre quartiers historiques, cette analyse met en évidence, des types chromatiques plus ou moins stables pour chacun des types de bâtiments étudiés. L’interaction entre ces types chromatiques crée une séquence urbaine hétérogène. Cette hétérogénéité chromatique permet de faire ressortir les équipements publics par rapport aux logements.

23


Et l’utilisation de couleur en faible quantité a un effet puissant, ce qui explique l’impact de la couleur dans la perception de l’espace urbain. Nous pouvons noter, que des couleurs plus vives mettent en évidence les édifices publics. Un évènement qui vient interrompre une continuité urbaine et influence notre perception de l’environnement. Nous avons ici, l’inverse de l’exemple présenté dans la première partie, usages de la couleur, traitant du

quantité, chaque couleur n’occupe pas le même poids et la même présence dans l’espace urbain. Les couleurs des équipements publics sont moins présentes que celles des logements en raison de leur nombre plus faible. Le nombre de façades étudiées est de 145. Ce graphique montre la proportion de chaque type de bâtiments. La proportion de bâtiments d’habitation (68 % ) est alors plus élevée que celle des équipements publics (32 %).

32 %

Logements

68 %

Equipements

24

publics


Central Saint Giles à Londres. En effet, ce bâtiment mixte, de bureaux, commerces et restaurants, vient contraster avec les bâtiments environnants. La couleur dans ce cas, émerge dans des conditions d’exception et de manière inattendue. Ce qui n’est pas le cas à Cagliari, ou même dans la plupart des villes méditerranéennes, dont les couleurs sont porteuses de valeurs identitaires et touristiques.

Le choix des couleurs semble à première vue être aléatoire, mais avec plus d’attention et de recherches, ce choix apparait justifié. Il existe une interaction entre ces deux types de bâtiments, la différence de couleur choisie n’est pas due au hasard.

25


Il est également nécessaire de noter que l’entretien des façades, crée un impact sur la perception de l’espace urbain. Au vu des éléments développés précédemment, il serait possible que les façades de logements qui sont parfois plutôt pâles, soient plus vives ou soient même d’une couleur différente. Les couleurs brunâtres ou grisées, peuvent être dues à un manque d’entretien. La peinture sur la façade s’abîme avec le temps et se décolore. Lors du choix du matériau,

le vieillissement de la peinture n’est pas toujours pris en compte. Finalement, le bâtiment perd ses couleurs vives et ne ressemble plus à son aspect initial. La pollution, l’ensoleillement et les conditions météorologiques sont des facteurs qui modifient la couleur de la façade. Les teintes saturées, comme celles relevées au niveau des façades de logements, sont exposées à une dégradation plus rapide que les teintes désaturées, comme celles des équipements publics. Cela est du au fait que les couleurs vives ont une absorption solaire plus importante qui accélèrent alors son vieillissement.

Photographies prises par WATTIN DE VALEMBRAIS Hugues

26


Les façades des équipements publics, elles, sont souvent rénovées. Un entretien fréquent est nécessaire pour les édifices d’ordre public. Cela permet de les mettre en valeur mais aussi de les reconnaitre par la façade extérieure paraissant neuve, par rapport à d’autres façades d’ordre privé, qui subissent le passage du temps et le font apparaitre. Cette différence pourrait également s’expliquer par le fait que de nombreux logements à Cagliari sont vacants. En effet, la façade communique l’intérieur du bâtiment. Nous pouvons alors comprendre par

l’aspect délabré d’une façade, et son non-entretien, que le bâtiment n’est plus habité ou plus utilisé. Au contraire, les équipements publics suscitent toujours de l’intérêt. Que ce soit d’ordre administratif, culturel, religieux ou scolaire, les équipements sont toujours occupés. Ils sont le lieu de réception d’un grand nombre de personnes. On s’y rend pour travailler, visiter, prier... Son entretien est alors nécessaire, afin que les valeurs que l’édifice représente soient transmises correctement. La perception de la couleur d’un espace urbain varie alors avec le temps.

Photographies prises par WATTIN DE VALEMBRAIS Hugues

27


CONCLUSION : Au terme de cette analyse, il me semble alors nécessaire de prendre en compte et d’appliquer les conclusions tirées des études réalisées, dans mon projet architectural. Celui-ci s’insère dans la continuité de la Via Genovesi. Je travaille sur un centre d’accueil pour immigrés et des logements pour immigrés. J’ai alors un projet d’équipements publics et un autre de logements. Le choix de couleurs de façades devra alors correspondre aux différentes gammes chromatiques de chaque type de bâtiments. Pour établir ce choix, j’analyserai plus précisément la Via

Genovesi afin d’integrer correctement mes deux bâtiments. Les deux graphiques représentant les gammes chromatiques me permettent d’établir ce choix. Mon premier bâtiment, le centre d’accueil, s’insérera dans la continuité de l’élévation Est. Nous pouvons voir sur celle-ci que les couleurs des équipements publics vont du plus foncé au plus clair. Nous avons un dégradé allant du brun foncé au rouge-brun. Etant donné que mon projet s’accroche à la tour existante je voulais à la fois reprendre sa

Elevation EST

28


tonalité et aussi rester dans la continuité de la structure chromatique de la Via Genovesi. Le premier graphique indique la répartition des couleurs des équipements publics de l’élévation Est. La teinte se situe entre [0%, 40%] indiquant des couleurs rouges, confirmant alors l’estimation visuelle de départ. J’ai alors opté pour un bâtiment en acier corten, dont la cou15 16 17 leur correspond à 14 la teinte chromatique de la rue située entre [0°, 40°] et en respectant la gradation de saturation observée, passant de [25%, 68%]

340 330

11

10

20 30

80

40

70

50

310 60

300

60

50 40

70

290 30 20

280

80

10

90

270

100

260

110

250

1824019

20

17

18

120

20

19

130

230 140

220 150

210 200

9

29 14- Palazzo Falqui Maison Vidal, 41-51 civique

10

90

320

13

12

0

350

8

7

6

5

160 190

4

180

170

3

2

1


Mon deuxième bâtiment , le logement pour immigrés, s’insérera dans la continuité de l’élévation Ouest. Afin d’insérer mon bâtiment dans la continuité, j’ai réalisé ce graphique montrant la répartition des couleurs de l’élévation Ouest au niveau des logements. Celui-ci montre que les couleurs utilisées sont beiges et deviennent rose ocré en s’approchant du site Via Fiume. J’ai alors voulu créer un lien entre ces deux tonalités de couleurs présentes.

340

0

350

330

10

20

90

320

30

80

40

70

50

310 60

300

60

50 40

70

290 30 20

280

80

10

90

270

100

260

110

250 120

240 130

230 140

220 150

210 200

160 190

180

170

Elevation OUEST

Cependant, des données sont manquantes pour établir la connexion entre la Via Genovesi et le site Via Fiume, car entre mon bâtiment de logements et le reste de la rue, s’implante un autre projet de logements étudiants.

30


L’analyse de l’aspect chromatique de l’espace urbain, m’a permis de me rendre compte de l’importance de la couleur, mais surtout de l’impact qu’elle crée, sur notre perception et dans le contexte dans lequel elle s’insère. En effet, ces analyses ont mis en évidence le fait que la couleur exprime la fonction du bâtiment concerné, car il existe des différences entre la gamme chromatique des équipements publics et celle des logements. L’interaction entre ces deux gammes chromatiques crée un contraste qui permet de mettre en valeur les équipements publics, cela nous permet donc de dire que la couleur permet en effet, l’intégration des équipements publics dans le tissu urbain. Il est alors essentiel de prendre en compte l’environnement dans lequel s’insère la couleur, car elle n’a de véritable sens qu’en lien avec les couleurs environnantes. Cependant, cet environnement évolue avec le temps et les constructions grandissent en nombre. Ainsi, pour conserver une harmonie et la valeur esthétique de la couleur, il est essentiel de prendre en compte la gamme chromatique du contexte dans lequel un nouveau bâtiment s’insère.

31


BIBLIOGRAPHIE

TEXIER Simon - Accords Chromatiques - Edition Pavillon de l Arsenal - 2008 WIENOFF Lois - The colors of the cities, an international perspective -The Association of American Publishers - 2000 NOURY Larissa - La couleur dans la ville - Edition Le Moniteur 2008 DESMIER-MAULION Annick - Paris, la couleur de la ville - Edition La Villette - 2002 MORLACCHINI Marcella - Colore e archittetura - Gangemi Editore - 2003 LENCLOS Dominique, LENCLOS Jean Philippe - Couleurs de l’Europe - Edition Le moniteur - 2003 LENCLOS Dominique, LENCLOS Jean Philippe - Couleurs de la France - Edition Le moniteur - 1982 HMOO May - Couleurs, Structuration de l’espace urbain - ESA 2017 COLETTE Jean-Pierre et NGUYEN Luan - Couleur et pratiques urbanistiques, Les cahiers de l’urbanisme n°59-60, Editions Margada, Liège, 2006 PAULY Danièle, «Barragàn; l’espace et l’ombre, le mur et la couleur», Edition BIRKHAUSER, Berlin, 2002,

32


WEBOGRAPHIE

https://journals.openedition.org/ambiances/365 http://sit.comune.cagliari.it/ http://abc-dessin.over-blog.com/article-approche-etcontrastes-des-couleurs-120970994.html http://mycagliari.blogspot.fr/2016/07/via-genovesi-lantica-rugacomunalis.html http://people.unica.it/caterinagiannattasio/files/2014/03/A4a_ Materiali.pdf Luan Nguyen et Jacques Teller, « La couleur dans l’environnement urbain », Ambiances [En ligne], Varia, mis en ligne le 18 juillet 2013, consulté le 20 mai 2018. URL : http://journals.openedition.org/ambiances/365 ; DOI : 10.4000/ambiances.365 Anne Petit. Effets chromatiques et méthodes d’approche de la couleur dans la démarche de projet architectural et urbain . Architecture, aménagement de l’espace. Ministere de la Recherche et de l’Enseignement Superieur, 2015. Francais. <tel-01248894> LASCOL Julie - LA COULEUR DANS LA VILLE : L’exemple de Buenos Aires et de Tirana - 2012-2013 http://www.jeannouvel.com/projets/palais-de-justice/

33


CONTEXTE COULEUR DIALOGUE I M P A C T PERCEPTION

La couleur est un élément important qui compose l’environnement. En effet, elle est omniprésente et accompagne la lecture de l’espace urbain. Cependant, l’impact qu’elle crée sur notre perception de l’environnement urbain n’est pas évident, surtout à Cagliari, car la couleur y est employée de façon à maintenir l’identité des milieux et le patrimoine architectural. Il m’a alors paru intéressant d’analyser de quelle manière elle intervient précisément. Pour comprendre cela, j’ai analysé les données chromatiques des relevés de façades des rues de Cagliari et grâce aux documents réalisés j’ai pu comprendre que la couleur permettait de différencier les bâtiments selon leur fonctions. Elle crée alors un impact sur notre perception en mettant en valeur les équipements publics.

34


CONTEXT C O L O R DIALOGUE I M P A C T PERCEPTION

The color is an important element in the environment. Indeed, it is omnipresent and it accompagnies the viewer’s interpretation of the surrounding space. However, the impact it creates on our perception of the urban space in not obvious, especially in Cagliari, because the colors are used to maintain the identity of the environment and the architectural heritage. That is why it seemed interesting to me to analyze how it intervenes precisely. To understand it, I analyzed the chromatic range of the building’s facade of Cagliari, and using the documents I have produced, I realized that the color can differentiate the buildings according to their functions. Therefore, it creates an impact on our perception by highlighting public infrastructures.

35



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.