VENTE : 2 Ba-Kota redécouverte - AUCTION : 2 rediscovered Ba-Kota

Page 1

N°134 Figure de reliquaire Mbulu-ngulu. Ame de bois plaquée de feuilles de laiton décorée au repoussé. Le corps est stylisé en forme de losange ajouré, soutenant un visage ovale et concave divisé en deux parties de cuivre ornées de lamelles obliques par une plaque de laiton

N°135 Figure de reliquaire Mbulu-ngulu. Ame de bois plaquée de feuilles de laiton décorée au repoussé. Le corps est stylisé en forme de losange ajouré, soutenant un visage ovale et concave. Les yeux sont ronds et en relief, le nez est triangulaire. Les pendants accrochés aux parties latérales sont circulaires et recouverts de laiton. Le croissant a subi une restauration ancienne. Le bois de la base est fortement érodé. Un superbe masque est sculpté en relief au dos. A noter, l’exceptionnelle décoration à base de points emboutis qui orne le visage, les oreilles et le croissant. Hauteur : 31 cm.

La redécouverte de ces deux rares reliquaires du sud du Gabon est intéressante à plusieurs titres. Non seulement ces deux œuvres d’art sont ici pour la première fois dévoilées au public, étant restées dans la famille Lirand/Renauld depuis leur collecte il y a plus de cent ans. Mais aussi, elles sont de dimensions particulièrement réduites, ne mesurant respectivement que 31 et 32,5 cm, et font donc partie du corpus des plus petits Mbulu-ngulu répertoriés. L’ancienneté de ces reliquaires attestée par l’érosion des piètements en bois et confortée par le fait qu’ils ont été collectés dans l’état actuel il y a plus de cent ans, indique que leur âge était déjà considérable – peut-être même d’une centaine d’années - avant les années 1920. Ce sont donc manifestement des œuvres très anciennes remontant à une époque précédant de loin les précoces rencontres entre les populations Kota et Alfred Marche et le Marquis de Compiègne, les premiers européens à s’aventurer dans cette région dès 1874.

En comparaison de taille, un autre Mbulu-ngulu de très petite dimension et d’une grande ancienneté est connu, celui dit de Trampitsch (Fig. 9, Dulon, 2011) qui mesure 36 cm.

Il faut noter ici l’épaisseur des visages, par rapport à la taille complète des œuvres, qui prend toute son importance au regard de l’imposant motif en forme de masque sculpté en haut relief au dos du plus petit et du décor en bas-relief formant un losange encadré sur l’autre.

Un autre aspect intéressant est le décor du plus petit de ces Mbulu-ngulu avec des «points» emboutis formant la bouche souriante, et des lignes segmentant son visage et ses oreilles en quartiers bien distincts. Le croissant sommital, un remplacement fort ancien et vraisemblablement fait en Afrique par les Kota eux-mêmes, porte aussi ce décor.

Le plus grand de ces deux Mbulu-ngulu concentre notre regard sur son visage expressif, avec ses grands yeux exorbités et ceint de ses petites oreilles. L’intensité de ce visage, composé de lames de cuivres rouges soigneusement assemblées en obliques et centré par la plaque verticale en laiton avec seuls les yeux et le nez indiqués, rappelle avec force l’invention et la variété artistique des Kota.

Ces deux Mbulu-ngulu appartiennent au groupe 6 de la classification d’Alain et Françoise Chaffin.

Réf. : Alain et Francoise Chaffin : L’Art Kota, les figures de reliquaire, 1979. Arts du Gabon, Les arts Plastiques du Bassin de l’Ogooué, Louis Perrois. 1979. Ancêtres Kota, Bernard Dulon, Paris 2011.

Paul Gabriel Marcel Lirand et Angèle Mathilde Roger se sont installés à Port Gentil au tout début des années 1920 où Paul est le fondé de pouvoir de la société anonyme industrielle du Bas-Ogooué. Leur fille Eliane Gabrielle Lucie Lirand y nait le 6 février 1922.

Eliane épouse Michel Renauld, responsable d’une exploitation forestière.

Paul et Angèle Lirand vont rapporter trois Kota de leur long séjour colonial au Gabon. Ils les donneront à leur fille et son mari, Eliane et Michel, qui vendent un des Kota chez Ader-Picard-Tajan le 16 octobre 1989 et donnent les deux Kota restant à chacun de leurs deux enfants. Ce sont ces deux derniers kota de la famille Lirand/Renauld qui sont aujourd’hui présentés à la vente.

Paul Lirand en 1922 avec Eliane dans ses bras Michel Renauld à Ekuata vers 1938/39 Vue intérieure d’un des comptoirs de Paul et Angèle Lirand au Congo

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.