LA MAISON GALERIE Akil Grunau
TABLE DES MATIÈRES Les Intentions
p.4
La Volumétrie
p.6
Site et Implantation: Quartier
p.7
Site et Implantation: Parcelle
p.9
Site et Implantation: Élévations
p.13
Parcours: Plans et Coupes
p.14
Parcours: Galérie
p.19
Parcours: Maison
p.21
Annexe
p.24
2
3
LES INTENTIONS IMPLANTATION Dans un contexte urbain serré et contrasté, la maison galerie pour un artiste de mural bonifient les caractéristiques de la ruelle, et représentent cellesci en façade. Nous verrons comment elle contribue à rendre le site intelligible dans son implantation verticale et sa tectonique inventive. Le quartier présente un fort contraste entre ses rues et ses ruelles. Les rues sont ordonnées par la typologie du triplex montréalais, l’alignement des façades en hauteur et l’alignement par rapport au trottoir. Au contraire, le manque d’alignement et les différences d’échelle crée un environnement sombre dans le désordre. Ce contraste se voit également par les peintures murales qui sont contrôlées en façade, alors que la ruelle est dotée de graffitis sur toutes ses surfaces. La parcelle concernée par cette étude est délimitée à l’arrière par une ruelle sombre flanquée d’une église très haute habillée de marques de vandalisme. Pourtant, il fait face à une rue de communauté composée de maisons verticales en briques illustrant une beauté montréalaise- il s’y trouve même un salon de coiffure- un espace commercial dont la fonction est camouflée par une ornementation de type résidentiel en vitrage. Afin de créer un pont entre ces espaces opposés, on fait un travail de matérialité avec la brique rouge et la peinture murale. Couvert autrefois par une marque vandale sous forme de graffitis, un ensemble de briques est monté et recomposé en mur rideau de maçonnerie afin de valoriser ses traces urbaines dans une nouvelle matérialité. Ainsi la brique reprend le caractère urbain de l’arrière-cour en façade tout en gardant une cohérence esthétique avec la rue. Cette brique habille une façade tripartite et verticale, communiquant l’échelle monumentale de l’église en arrière. L’alignement du solin sur le parapet, et des fondations au sol avec les bâtiments voisins, ainsi que l’utilisation de la brique établissent un accord architectural avec les bâtiments avoisinants.
Les dimensions serrées de la parcelle créent une densité importante. Le bâtiment est entouré de maisons duplex sur la rue Rivard, dans un lot mesurant 6m de largeur et 24m de longueur. Le choix de faire une enfilade de pièces au Rez-de-Chaussée assurait un espace continu habitable de 5,4m de largeur. L’accès aux étages supérieurs prend la forme d’un escalier profitant de cette largeur, qui se situe perpendiculaire à la circulation sur le plancher. L’escalier se situe à la limite entre l’espace public d’exposition et l’espace privé de la famille afin de ne pas interrompre les circulations distinctes de ces deux espaces. Du rez-de-chaussée où se trouvent les espaces de séjour, il mène vers les espaces de nuit aux deux étages supérieurs. La ruelle pose également des problèmes d’ensoleillement, dus en partie à l’église imposante face à l’arrière-cour de la maison, la densité des îlots, et la largeur de la ruelle. Une stratégie de puits de lumière est utilisée pour éclairer les chambres et faire pénétrer la lumière jusqu’au rez-de-chaussée. Une terrasse y est également aménagé- cet espace dégagé en hauteur donne vu sur le haut de l’église. Ainsi, la façade de l’église sur la ruelle est valorisée dans l’implantation de la Maison Galerie. ATELIER ET CENTRE D’EXPOSITION La maison a pour but d’aménager des espaces de vie collectifs pour une famille, des espaces privés, et un atelier d’artiste mural/galerie qui peut accueillir un public à des moments prévus d’exposition. Alors que le client impose une fonction aux espaces, la maison doit être considérée comme un tout malléable, ou les espaces peuvent facilement être réapproprier par de nouvelles fonctions. Enfin, le client veut (1) établir une limite claire entre l’espace public et l’espace privé, et (2) un atelier où il peut produire et afficher de grandes œuvres murales. Dans ce contexte familial les espaces et circulations communs sont séparé des espaces privés. La génération de vues sur l’espace d’atelier était in4
téressante afin de profiter des œuvres affichées à travers la maison.
En hiver ces cours vitrées permettent la pénétration de lumière indirecte jusqu’au rez-de-chaussée.
L’atelier prend la forme d’un atrium de trois étages avec une entrée sur la rue Rivard, délimitée par un escalier monumental et habillé d’œuvres de grandes dimensions sur des murs blancs. Alors que les muraux en ville sont des réalisations permanentes faites directement sur des surfaces, dans la Maison Galerie ceux-ci sont accrochés au mur et peuvent être remplacés. L’escalier monumental n’est reconnaissable que par sa forme, sa fonction de circulation (marches, main coulissante) est invisible vu de l’atelier. En effet, L’escalier a également la fonction de barrière avec l’espace privé qu’il desservi, tout en contribuant à l’échelle monumentale de l’espace de création dans sa forme monolithique, ascendante.
La chambre des maîtres est monumentalisée par rapport aux autres espaces de vie, par son entrée à passerelle, sa hauteur importante, et son pan vitré donnant sur la cour extérieure centrale qui pénètre à travers les trois étages. Cet espace a des vues privilégiées à son entrée (passerelle) et depuis son intérieure, marquant une hiérarchie claire des espaces familiaux. La chambre secondaire se trouve à l’étage et un corridor mène jusqu’à une terrasse extérieure commune, donc un espace privé moins distingué de la circulation partagée.
Les habitants de l’espace privé sont, quant à eux, également cachés de la vue de l’atelier, même en montant l’escalier. Cependant, les œuvres affichées en hauteur sont visibles même depuis l’arrière de l’escalier, grâce à l’organisation en enfilade de pièces au rez-de-chaussée. Les œuvres et l’escalier sont des dispositifs servants à une relation visuelle entre l’atelier et les espaces communs, tout en empêchant la vue sur les espaces communs depuis l’atelier. DÉMARCHE DE RAFFINEMENT DES ESPACES COMMUNS Une circulation centrale dessert les espaces communs au sol et les espaces privés à l’étage. Le parcours architectural est influencé par les rapports dimensionnels entre les espaces, et l’ensoleillement de ceux-ci. L’espace de séjour est l’espace le plus allongé, alors que les chambres sont contenues dans des boîtes empilées étage par étage. On privilégie alors la hauteur dans les chambres et on garde le rez-de-chaussée à une hauteur moyenne dans les espaces communs. Les espaces au rez-de-chaussée prennent donc de l’expansion sur l’arrière-cour et la cour extérieure centrale en été.
L’ensoleillement et la ventilation sont des questions importantes quant aux qualités spatiales offertes. Dans le cas des chambres, on cherche un ensoleillement direct ponctuel, c’est-à-dire le matin. Cet éclairage se fait par le moyen d’un puits de lumière calculé selon l’azimut de la levée du soleil. Les chambres sont des espaces matinaux, alors qu’on cherche un ensoleillement continu le long de la journée dans les espaces de séjour par un puits de lumière dans l’arrière de la maison (sur deux étages), et un puits central comme mentionné auparavant (sur trois étages). Les escaliers partagés sont illuminés par leur propre puits de lumière et participe à l’éclairement de l’espace d’atelier, accentuant la verticalité de cet élément architectural et la monumentalité de l’espace. Revenons aux deux cours extérieures, elles assurent une respiration verticale dans un environnement aussi compacte. Les espaces aux étages profitent de la cour intérieure pour leur ventilation, et les espaces au rez-de-chaussée en profitent pour une ventilation transversale grâce à l’ouverture sur l’arrière-cour. La Maison Galerie fait la connexion de deux espaces urbains, et deux espaces intérieurs différents. Ces connexions sont gérées par un travail de matérialité et la création de seuils, tout en permettant un ensoleillement généreux. 5
VOLUMÉTRIE
Croquis de développement de la volumétrie
L’espace public de la galerie (vide) L’espace collectif de la famille (plein)
L’espace public, collectif, et privé 6
SITE ET IMPLANTATION: QUARTIER Un quartier dense dans Le Plateau-Mont-Royal, à quelques pas du Métro Mont-Royal
Quartier sur rue: façades propres, végétalisées, brique rouge, pierre, parcs
Quartier en ruelle: façades habillées de graffitis, sombre, brique rouge, bois
7
SITE ET IMPLANTATION: QUARTIER Schématisation en maquette (maquettes préliminaires)
La matérialité de la ruelle projetée en façade
Maquette tectonique: graffiti (vandalisme) versus graffit recomposé (nouvelle matérialité)
Deux environnements en contraste 8
SITE ET IMPLANTATION: PARCELLE 4354 RUE RIVARD
Vue depuis la ruelle
Vue depuis la rue Rivard 9
Façade sur la rue Rivard (intersection Marie-Anne): alignement avec la rue et les façades
Arrière-cour, ruelle, église: valoriser la matérialité de la ruelle
La rue Marie-Anne et la ruelle: un espace urbain sombre, caché 10
Façade sur la rue Rivard: alignement avec la rue et les façades
Façade sur la rue Rivard: implantation verticale devant une église
Façade sur la rue Rivard: continuité de la matérialité 11
Intersection Marie-Anne et Rivard: Rez-de-chaussĂŠe commerciale au coin de la rue
12
SITE ET IMPLANTATION: PARCELLE Élévations 1:200
Façade sur la rue Rivard
Arrière-cour
Ruelle 13
PARCOURS: PLANS ET COUPES Variation de hauteur à travers le parcours, vu en coupe 1:200
14
PARCOURS: PLANS ET COUPES Enfilade de pièces en plan 1:200
N
Été Automne Hiver
2E
3E
Azimuth du lever de soleil
1er Étage
Akil Grunau ARC 2011 Université de Montréal
1:1000
15
PARCOURS: PLANS ET COUPES Circulation centralisée dessert les 2 étages en plan 1:200
N
Été Automne Hiver
1er Étage
2E
3E
Azimuth du lever de soleil
2e Étage
Akil Grunau ARC 2011 Université de Montréal
Toit
16
Ouvertures rythmées sur la rue Rivard
Puits de lumière sur le toit
Arrière cour en face de l’église 17
Ensoleillement par puits de lumière
Enfilade de pièces et circulation verticale
Seuil de transition sur la rue Rivard 18
PARCOURS: LA GALÉRIE Une galerie dans un contexte urbain. On voit déjà un aperçu en façade, suivi par un atrium monumental, habillé d’oeuvres murales de grandes dimensions.
Seuil et accès vers l’espace public monumental de la galerie
Galerie d’exposition monumentale, délimitée par un escalier en béton, des espaces communs et privés ont vu sur la galerie
19
Les escaliers protegent les habitants de la maison de la vue depuis l’exposition publique
Les habitants ont une vue privilégiée sur l’exposition en circulant d’un étage à un autre
L’exposition est visible depuis les espaces de séjour dans une continuité visuelle 20
PARCOURS: LA MAISON Une maison urbaine qui crée des vues sur la vie de la famille. Le parcours et la volumétrie installent une hiérarchie entre les espaces selon leur fonction et privauté. L’ensoleillement est critique, et privilégié par une stratégie de puits de lumière.
La circulation desservant la chambre des maîtres distingue cet espace privé des autres
La chambre des maîtres est ventilée et ensoleillée par une fenestration sur la cour intérieure et un puits de lumière qui pénètre à travers le plafond
21
Les escaliers mènent vers la chambre secondaire et un corridor donnant accès commun à une terrasse
La terrasse sur le toit donne une vue privilégiée sur le paysage urbain en regardant vers la rue Rivard
Le salon est ventilé et partiellement éclairé par la cour intérieure 22
La salle à manger donne sur un patio, et est ensoleillé toute la journée par un puits de lumière
La cuisine est ventilée par la cour intérieure, elle donne directement sur la salle à manger
23
ANNEXE ACCESSIBILITÉ UNIVERSELLE DANS LES ÉDIFICES PUBLICS ET LOGEMENTS
la compréhension du projet, et la poursuite de son développement.
Anna Kwon, architecte en aménagement et promotion du concept d’accessibilité universelle à Société Logique, travaille dans la création d’environnements universellement accessibles.
Plusieurs facteurs, tels l’atmosphère, le point de vue et l’échelle jouent un rôle important dans la représentation. Ceux-ci sont décrits en détail quand l’on engage des dessinateurs de l’extérieur pour représenter ses projets. On remarque que la perspective est dominante dans la communication architecturale, car elle résume bien l’esthétique d’un projet, mais les dessins en plan, coupe et élévation restent les plus informateurs quant à la fragmentation d’un projet en ses composantes.
Le besoin d’espaces accessibles à tous est un enjeu qui concerne tous les usagers, dont la solution bénéficiera les individus et la collectivité. On comprend le développement d’un projet universellement accessible en 4 étapes : 1) Identifier les besoins de tout le monde; 2) Identifier les principes pertinents quant au design universel; 3) Débuter le processus d’idéation en tenant compte de ces principes; 4) Appliquer ces principes jusqu’à l’intégration du mobilier fixe et mobile. Quant à l’évaluation d’espaces existants on trouve trois niveaux d’accessibilité; le design accessible au code; le design adapté; le design universel. L’accessible accomplit le minimum exigé dans le code de bâtiment pour des habitants ayant une déficience fonctionnelle. Le design adapté rend un accès standard accessible à tous. Enfin le design universel assure un même accès à TOUS les usagers sans ségrégation selon leurs capacités fonctionnelles. LA REPRÉSENTATION DES PROPOSITIONS ARCHITECTURALES Thomas Balaban, patron et fondateur de l’agence d’architecture TBA. Comment peut-on représenter l’espace tridimensionnel en deux dimensions? On cherche à réduire le projet à l’essentiel qu’on veut communiquer, en enlevant surtout ce qu’on ne veut pas communiquer. Dans quel but veut-on représenter le projet? Le cheminement d’un projet peut dépendre de la représentation qu’a été faite au cours du développement. Les différentes échelles de représentation et l’abstraction de la formepeuvent influencer
Les dessins représentant le développement du projet devraient être cohérents avec ses concepts fondateurs, afin d’arriver à réaliser le projet tel qu’imaginé. L’ANALYSE URBAINE ET LE PROJET D’ARCHITECTURE Cécile Baird, architecte et designer urbain présente ses études patrimoniales de quartiers urbains à Montréal et en Outaouais. Peut-on transformer la ville en préservant son identité- sa spécificité? La ville se construit et se reconstruit selon les paradigmes de son époque. Cette reconstruction peut prendre la forme d’un plan adapté, d’une reprise des plans anciens, ou d’une nouvelle organisation urbaine. Afin d’identifier les caractéristiques propres d’un secteur urbain précis on effectue d’abord des analyses socio-économiques et physico-spatiales, et ensuite des études typo-morphologiques qui servent à déceler le savoir-faire architectural et urbain spécifique au secteur. Les études diachronique, synchronique et de la typologique urbaine révèle (1) les phases de formation du secteur urbain, son souvenir et son identité historique, (2) les caractéristiques actuelles, et (3) les typologies architecturales dans le cadre bâti. Comment peut-on intégrer un bâtiment contemporain dans un milieu bâti ancien? Suite aux 24
études citées on considère l’implantation sur la parcelle, la hiérarchie des façades, la volumétrie et les matériaux quant à l’insertion d’un bâtiment en milieu urbain. LES ENJEUX DU PROJET CONTEMPORAIN EN COTEXTE PATRIMONIAL Georges Adamczyk, chercheur au Laboratoire d’étude de l’architecture potentielle présente la reconstruction critique des villes d’après-guerre. On effectue une analyse brève d’une série de projets de rationalisation, reconstruction, et modification de la métropole. Quelle est la place de la ville historique dans la ville moderne, et la conception d’une architecture rationaliste vs. une architecture critique? À Berlin, on reconstruit la ville selon le tracé des rues mais à une plus grande échelle, c’est-à-dire par parcelle, volume et physionomie, et non programme, structure, enveloppe. On compose les îlots de blocs en périmètre, affirmant une frontalité avec la rue. À Barcelone, on étend la ville, historiquement définie par la trame régulière de Gaudi, en y intégrant l’îlot manzana qui permet un partage d’espaces intérieurs communs entre îlots voisins. À Paris on réinterprète le thème Haussmannien, et on expérimente avec des approches « bottom-up » qui mettent en valeur le peuple qui habite et interagit avec l’architecture dans les processus de conception. La ville contemporaine voit trois phases de modification depuis la deuxième guerre mondiale. On part d’une densification de la métropole par construction d’îlots en blocs communs, vers une remise en question du modernisme et une revalorisation de l’individu, pour arriver à un consensus : la ville en changement avec un programme qui accommode la ville de demain dans la ville historique. Un bon projet contemporain, doit être malléable afin d’accomoder ses changements au fur et à mesure de sa vie.
bâtiments à usages mixtes dans Montréal. Comment le projet d’architecture peut-il rendre la ville intelligible? Dans Le Saint Laurent, un projet d’unités d’habitation particulières par son implantation, on construit des espaces commerciaux avec logements à l’étage sur un terrain vacant. Il s’agit d’une construction en longeur avec une composition verticale en façade, qui établit une arithmétique inspirée des logements typiques tri-plex montréalais. Dans le projet Vue, on implante un bâtiment à logements mixtes sur l’ancien site de l’usine des Tricots Dorés. Le terrain poursuit le plan bastide du Vieux-Montréal, et le bâtiment s’inscrit dans un paysage fluvial continental. À la rencontre de l’échelle de la maison et l’échelle frigorifique, on bâti un hybride de tour vancouveriste (du Vancourisme) et implantation montréalaise au rez-dechaussée. Dans le Projet Bonaventure, on reconfigure la circulation pour accommoder une piétonnisation du lieu. Cet aménagement paysagé, marquant l’entrée de la ville, est doté de bancs publics (symbole d’urbanité) qui poursuivent la place en longueur. Les projets de l’Atelier Christian Tiffault répondent au contexte d’implantation urbaine et rendent la ville plus intelligible par leur échelle, leur forme et la disposition de leur programme. Ses stratégies architecturales sont spécifiques aux sites et programmes demandés.
L’ARCHITECTURE URBAINE Christian Tiffault, architecte et designer urbain, présente ses projets de logements collectifs et
25