Rapport d'Etonnement - Alban Chavanne

Page 1

2014 2015



O BRASIL



O RIO GRANDE DO SUL


SOMMAIRE


INTRODUCTION

Page 6

LE BRÉSIL

Page 12

AVANT LE DÉPART

Page 18

ÉTONNEMENT `

Page 22

L’ÉCHANGE UNIVERSITAIRE

Page 36

VIE PRATIQUE

Page 50

BILAN

Page 70


INTRODUCTION


365 jours plus tard...

Dans une vie, Il y a des moments d’aventure, de découverte, et puis il y a le contrecoup, les instants après où l’on se rend vraiment compte, avec nostalgie, de la fin de ce chapitre. C’est pendant cette phase que je suis en train d’écrire ces lignes, avec le sentiment étrange de la question : est-ce que je viens de rentrer à la maison ou bien l’ai-je quittée. bilan.

Il est temps pour moi de dresser le

Je peux d’ores et déjà dire à quel point j’ai pu être surpris par ce pays. Avant tout, il faut souligner que je ne me suis intéressé au Brésil qu’une fois que j’ai su que j’allais y partir un an - ce n’était pas une destination par choix, mais j’y reviendrai plus tard - et l’idée que je me suis faite du Brésil avant d’y mettre les pieds a été assez différente de celle que j’ai maintenant. D’un point de vue général, j’ai trouvé un Brésil développé, occidentalisé. Les Brésiliens ont calqué leur conduite et leur mode de vie sur un mélange entre «American way of life» et culture européenne occidentale, la plupart des Brésiliens ayant des origines du vieux continent. Par contre, la Culture brésilienne est

restée authentique. Avec l’émergence de l’architecture moderne au Brésil dans la 1ère moitié du XXème siècle, le pays se créé une vitrine de l’architecture moderne brésilienne grâce notamment à la construction de Brasilia, inaugurée en 1960, qui deviendra par la suite la capitale du Brésil. Cette volonté de créer une capitale dans les terres (voir carte p.....) permettait de développer la région du «cerrado», et répartir de ce fait les richesses qui se concentraient principalement sur la côte (Rio de Janeiro et São Paulo). C’est cette image que j’ai pu voir et recevoir du Brésil, un pays uni et fier, même s’il subsiste 9 encore de grandes inégalités au sein de la population. Par les différents cours magistraux que j’ai eus au cours de l’année, j’ai appris beaucoup sur l’histoire du Brésil, à travers les siècles de colonialisme, d’esclavagisme et de dictature... Ces faits, cet héritage laissé se lisent dans l’architecture brésilienne que j’ai donc étudiée cette année. Le Brésil a connu un développement tardif, ce qui a donc conduit à construire et à s’adapter plus rapidement que d’autres. Ce développement spontané se retranscrit assez


bien dans les villes que j’ai eu l’occasion de visiter, où architectures coloniale et moderne se confrontent et laissent parfois perplexe.

10 C’est le cas de la ville de Porto Alegre, capitale admnistrative de l’état du Rio Grande do Sul, où j’ai passé mon année d’échange universitaire. J’ai ainsi étudié à l’Université Fédérale du Rio Grande do Sul (UFRGS), à la faculté d’architecture et d’urbanisme, située en plein cœur de la ville. Je vais donc présenter ici l’année passée à Porto Alegre, de mon intégration à une culture et un pays nouveaux, à l’appropriation de la langue et les travaux réalisés en cours d’année, en passant par les voyages, qui m’ont donné l’occasion d’envisager l’architecture avec un oeil neuf.

Praias Ipanema / Leblon, Rio de Janeiro, RJ, Brasil


11

Av. Borges de Medeiros, Porto Alegre, RS, Brasil

Canyon Fortaleza, Cambara do Sul, RS, Brasil


LE BRÉSIL


Géographie / Démographie : Le Brésil est le plus grand pays d’Amérique latine, avec une superficie totale de 8 514 876 km2, ce qui représente 15 fois la France (552 000 km2).

Brasilia

São Paulo

Rio de Janeiro

PoA

La population est de 201 millions de citoyens brésiliens (2013) Le Brésil compte 26 régions administratives. Le Rio Grande do Sul est la plus au sud (voir cartes)

Le Brésil L’État du Rio Grande do Sul

Le Brésil compte plus de 15 13 agglomérations à plus de 1M d’habitants. Le Brésil possède des frontières terrestres avec tous les pays d’Amérique du Sud, exceptés le Chili et l’Équateur (10 pays au total)

Porto Alegre (PoA)

La superficie du territoire brésilien représente 47,3 % du continent SudAméricain. La fôret amazonienne, s’étendant sur 9 pays d’Amérique du Sud et d’une superficie de 5,5M km2, recouvre près de 45 % du territoire brésilien.


Milliers de tonnes 3000

Mil ions de tonnes 900

2500

750

2000

600

1500

450

1000

300

500

150

0

0

Brésil

Viêt-Nam

Colombie Le Café (2008)

Brésil

Inde

Chine

La Canne à sucre (2013)

14 Le Soja (2010) Mil ions de tonnes 90

L’ÉCONOMIE AU BRÉSIL

75 60 45 30 15 0

U.S.A.

Brésil

Argentine


Le Brésil est une puissance économique montante qui exporte de plus en plus ses productions. Sa taille (5ème plus grand pays par sa superficie) et ses différents climats lui permettent de produire une variété de produits exportés par la suite partout dans le monde.

Mais le Brésil s’est aussi construit un patrimoine régional ces dernières années avec le développement et la culture de certains produits comme la viticulture, spécialement dans la région sud, tout comme la production bovine. D’autre part, les anciennes immigrations de la fin du XIXème début XXème ont permis de diversifier le patrimoine architectural (influences allemandes) et d’apporter des connaissances occidentales afin de les développer au Brésil (Allemagne, Italie et Pologne)

Cependant, le Brésil tel qu’il est perçu par un citoyen lambda n’est pas représenté par ce qui a pu être cité avant. En effet, le Brésil a gardé sa réputation de

Arches de Lapa / Quartier d’affaires // RJ 15 pays en développement dont le mode de vie est rythmé par le climat, les fêtes ou encore le football. Même si une fois là bas, on peut se rendre compte de la véracité de ces préjugés, on note aussi le caractère sérieux et ordonné des Brésiliens.


Fuseaux horaires : France UTC+02:00 / Brésil UTC-03:00 En été en France, il y a 5h de décalage En hiver en France, il y a 3h de décalage Distance Grenoble / Porto Alegre : 10 150 kms Durée d’un trajet long courrier : 11 h 00

QUELQUES CHIFFRES 16 Grenoble : Population :158 346 habs (2012) Superficie : 18,13 km2 Densité : 8 734 habs/m2 Altitude : 204 m Porto Alegre : Population : 1 420 667 habs (2007) Superficie : 497 km2 Densité : 2 858 habs/m2 Altitude : 3 m / 30 m


17


AVANT LE DÉPART

18 Bien choisir sa destination : Partir à l’étranger n’est pas une mince affaire, c’est le fruit d’une longue réflexion qui, au final, ne pose qu’un seul problème : celui du lieu. Et tel a été le problème pour moi. Au départ, je souhaitais demander une destination anglophone, comme l’Australie et l’Écosse, mais ces destinations-là m’ont été refusées. J’ai dû faire un choix de substitution, à mon

grand regret au départ. Mon souhait de partir se caractérisait alors par une condition sine qua non : celle du voyage lointain et exotique. Les recherches sur les universités alors faites pour les destinations précedemment envisagées s’avérant inutiles, je me suis concentré sur le lieu plutôt que l’aspect scolaire de l‘échange. Sans grande hésitation, mon choix s’est porté sur le Brésil, et j’ai trouvé qu’entre Campinas, São Carlos, Belo Horizonte et Porto Alegre, cette dernière me paraissait plus intéressante géographiquement et culturellement. J’ai aussi été influencé par un élève brésilien ayant étudié à l’ENSAG pendant une année d’échange. C’est ainsi que mon choix s’est porté sur Porto Alegre, au Brésil, capitale du Sud brésilien, de la culture Gaucho. Outre l’expérience de rester loin de la France pendant un an, cela a été pour moi un vrai depaysement, un apport extraordinaire de la découverte linguistique, de la culture, de l’architecture...


Se Renseigner sur l’Université : Lorsque l’on se décide à partir, ce que l’on choisit le plus souvent en premier est la destination avant la qualité de l’enseignement proposé là-bas. Il est souvent difficile de savoir quels sont les enseignements proposés dans telle ou telle université sans avoir une aide extérieure ou un site internet bien conçu.

Eglise de Gramado / RS Cachoeira de Caracol / RS

Pour ma part, mon choix s’est porté sur Porto Alegre par défaut, mais avant d’y mettre les pieds, j’ai pu me renseigner sur le type d’enseignement proposé là-bas. Même si le système 19 scolaire est complètement différent du système français (j’y reviendrai), beaucoup de similitudes sont apparues avec l’enseignement à Grenoble. Et c’est ce qui m’a totalement convaincu de partir là-bas, ce rapprochement dans l’enseignement restera en paralèlle fidèle à ce que j’aurais fait à Genoble si j’étais resté Avant de partir, il est impératif de se renseigner sur l’université, sa localisation dans la ville, les cours et options que l’on peut suivre. h t t p : / / w w w . u f rg s . b r / u f rg s / e n s i n o / g ra d u a c a o / c u r s o s / exibeCurso?cod_curso=300


Avion / Visa : Déroulement : Tout départ à l’étranger pour une durée d’un an passe par l’étape administrative pour obtenir le visa approprié. En ce qui concerne le Brésil, il en existe 15 différents. Pour partir étudier un an là-bas, il faut choisir le Visa VITEM IV (d’un montant de 140 euros), visa d’une durée d’un an pour les études et stages. Il n’est cependant pas permis de travailler avec ce visa, toute rémunération étant interdite. 20

Le processus d’obtention du visa est assez long et compliqué. Pour l’avoir, il faut réunir les papiers demandés via ce lien : ht tp://www.cgbrasil.org/Templates/InsideTemplate. aspx?PostingId=339

Il existe deux manières de faire le Visa VITEM IV : - Une fois les documents réunis, il faut aller à l’ambassade du Brésil à Paris au 34 Cours Albert 1er, 75008 Paris 08. Le problème avec cette méthode est que le bureau qui s’occupe des visas n’est ouvert que les matins de la semaine et traite entre 15 et 20 dossiers par jour. Il faut donc arriver très tôt pour espérer être pris. Depuis peu, il est possible d’y aller sur rendez-vous. Une fois le dossier déposé, il faut retourner à l’ambassade 2 à 3 semaines plus tard pour récupérer le passeport avec le visa. N’habitant pas à Paris, je n’ai donc pas choisi cette option. - La deuxième option est celle pour laquelle j’ai opté, celle de passer par une agence spécialisée. En choisissant cette option, il faut juste faire attention à ne pas tomber sur un site malveillant. De cette manière, j’ai envoyé en recommandé tous les documents


(passeport inclus) à cette agence, qui a effectué toutes les démarches et m’a retourné le passeport avec Visa en 4 semaines. Ce sont les délais annoncés. En ce qui concerne le prix, il correspond au montant du visa (140 euros) + 139 euros de frais d’agence (prix en mai 2014). Dorénavant, les frais d’agence ont chuté à moins de 100 euros, ce qui est intéressant pour quelqu’un qui n’habite pas dans la région francilienne. Pour le billet d’avion, je l’ai acheté avant même d’avoir mon visa, avec la compagnie AirFrance pour une certaine raison : Air France propose des frais de report de billet gratuits pour les moins de 24 ans. Je m’explique : Lorsque l’on part pour une année entière, les billets retour ne sont toujours pas disponibles et on doit choisir une date antérieure à la date prévue pour après la changer en cours d’année, lorsque les billets qui nous intéressent sont sortis. Pour cela, changer un billet peut coûter entre 100 et 300 euros de frais, c’est pourquoi j’ai opté pour cette compagnie, qui est la seule à proposer cette gratuité de frais de report pour partir au Brésil.

21


ETONNEMENT


Porto Alegre : Porto Alegre est une ville brésilienne fondée en 1732 par les « casais açorianos », c’est à dire des couples açoréens venus du Nord du Brésil. Avec l’avènement du XIXe siècle et de l’immigration européenne, la ville et sa région se sont très vite développées. La région du Rio Grande do Sul est l’état du Brésil qui se détache le plus des autres culturellement. Avec l’état de Santa Catarina et de Parana, ils entretiennent la culture Gaucha (cow-boy en argot Praça dos Açorianos, Porto Alegre Monument du Parque Redenção

espagnol du nord de l’Argentine) qu’ils partagent avec l’Argentine et l’Uruguay. L’implantation de cette culture au sud du Brésil vient avant tout du fait de la révolution Farroupilha de 1835, où l’état du Rio Grande do Sul se voulait indépendant. Cette fracture avec le reste du Brésil et la proximité géographique avec les pays hispanophones ont joué sur le développement de la culture dans l’état. On peut même ajouter que dans les régions où la culture Gaucha est prépondérante, on y pratique même le


Portugnol, mélange de portugais et d’espagnol. Ce qui représente le mieux cette culture là reste le vêtement traditionnel, que l’on peut apercevoir énormément lors de la semaine Farroupilha, la deuxième semaine de septembre, où chaque année, les Gauchos se rassemblent pour former une communauté à Porto Alegre, où l’on retrouve l’autre grande spécialité du Sud : Le Churrasco (Voir partie Gastronomie). Porto Alegre est aussi différente culturellement que géographiquement par rapport aux autres villes brésiliennes. Elle s’est développée au bord du Lac Guaiba, lac ayant accès à la mer et où transitent bon nombre de cargos. Comme son nom l’indique, Porto Alegre est avant tout un port, Le port du sud. De ce fait, avec ce trafic continuel, il est impossible de se baigner dans le lac, ce qui déçoit un peu, même si l’océan ne reste qu’à 1h de voiture. Porto Alegre est considérée comme une ville riche au Brésil. Peuplée d’1,5M d’habitants, elle n’a pas la taille de villes comme SP ou RJ, et n’a pas non plus les problèmes découlant 24


de la surpopulation : Favelas, bidonvilles. Porto Alegre est l’image du sud du Brésil, avec une économie florissante, grâce à la culture bovine et céréalière rendue possible par un climat avantageux. De plus, les immigrants du XIXe et début XXe ont apporté leurs richesses avec eux, ce qui a permis un développement bien plus rapide. Porto Alegre est vraiment le cœur de la région Sud du Brésil, et capitale de la culture Gaucha au Brésil.

25 Catedral Metropolitaine, 1926, Porto Alegre


FLORESTA

INDEPENDÊNCIA CENTRO

26

MOINHOS DE VENTO

BOM FIM

CIDADE BAIXA PRAIA DE BELAS

SANTANA

MENINO DEUS SANTO ANTONIO


Les Quartiers : Le centre de Porto Alegre se concentre sur cette carte. La municipalité de la ville est bien plus grande, car on parle de Zona Sul et Zona Norte de part et d’autre de la carte ci-jointe. Pour commencer, on peut dire que Porto Alegre n’est pas une ville «magnifique» mais c’est une ville où il fait bon vivre. La proximité du Lagoa permet d’avoir un contact privilégié avec la Nature, ainsi qu’avec tous les parcs de Porto Alegre, qui sont tous assez grands et bien disséminés dans la ville. L’un des plus représentatifs est le Parque Farroupilha, appelé aussi Redenção, où bon nombre d’évènements se passent dans l’année. Le Parque Marinha est le plus grand parc de Porto Alegre, car il longe la berge du centro jusqu’au sud de la carte. De ce parc, beaucoup de Portoalegrenses font du sport tout au long de la journée en longeant la berge sur la promenade prévue à cet effet. La topographie de Porto Alegre est sinueuse, et beaucoup de quartiers s’étalent sur des collines. Ce sont

même les premiers quartiers à avoir été construits (pour des soucis d’hygiène et de protection contre les inondations à l’époque) mais ce sont aussi les plus riches. Moinhos de Vento, Floresta, Independência, Santo Antonio sont des quartiers en hauteur, et sont aussi les plus chers de la ville. Cidade Baixa et Bom Fim sont plus considérés comme des quartiers «bobos» , où la vie nocturne anime les rues. Chaque quartier est aussi résidentiel et possède son propre rythme, son marché, ses boutiques. Ces quartiers constituent le cœur 27 de la ville de Porto Alegre, bien que la plupart des Portoalegrenses vivent dans les quartiers limitrophes à ceux-ci.


L’architecture à Porto Alegre : Porto Alegre est une ville qui s’est développée plus tardivement que les autres villes du Brésil, le sud ayant été (avec l’Amazonie) l’une des dernières régions explorées du Brésil. On retrouve quand même un style d’architecture coloniale dans certains quartiers, mais ce style n’est pas aussi présent que dans d’autres villes brésiliennes. Ce qui se remarque à Porto Alegre est une architecture différente selon les quartiers. Dans Cidade Baixa, un des plus anciens Av. Borges de Medeiros, Centro, PoA

28 Travessa dos Venezianos, Cidade Baixa, PoA

quartiers de PoA, on retrouve une architecture coloniale portugaise avec la « Travessa dos Venezianos » (La traverse des volets) ainsi qu’une architecture plus commune mais inspirée de cette architecture coloniale. Le quartier du Centro s’est développé avec une architecture moderne, ce qui créé un contraste assez saisissant lorsque les 2 types d’architectures se rencontrent. De même pour les bâtiments administratifs et ministères présents sur les berges du lac,


qui présentent un caractère extrêmement imposant par rapport aux modestes dimensions des bâtiments coloniaux. Quelques bâtiments importants véhiculent l’image de PoA dans le monde, comme le Cristo Redentor (Corcovado) le fait pour Rio de Janeiro : Le musée Ibere Camargo fait par Alvaro Ciza en 2011, le Beira Rio, fameux stade de l’équipe de l’Internacional Porto Alegre. Il y a aussi le bâtiment municipal administratif de PoA ayant une forme peu commune, mais qui caractérise Porto Alegre et en est devenu la vitrine par son originalité.

Museu Ibere Camargo, Alvaro Ciza, 2011

29 Internacional Porto Alegre v Gremio Porto Alegre


L’architecture coloniale : En arrivant au Brésil, on se rend compte rapidement de la richesse architecturale de ce pays. C’est en tout cas ce qui m’a interpellé lorsque j’ai commencé à visiter les différents lieux d’intérêts architecturaux. L’architecture coloniale portugaise a vraiment été intéressante à analyser et à découvrir tout au long de l’année. Elle ne ressemble en rien à ce que l’on trouve en France, et s’apparente beaucoup plus à l’architecture de la péninsule Museu Joachim José Felizardo, CB, PoA

30 Fazenda Pau Grande, Avelar, RJ

ibérique. Les couleurs, les ornements, le traitement de toiture, l’agencement intérieur sont vraiment propres à cette variante de l’architecture portugaise du XVII et XVIIIe siècle. Le Brésil étant producteur minier, de canne à sucre et de café, les « fazendas », ou les bâtiments de production, sont l’image la plus forte et la plus caractéristique de cette architecture coloniale. Ces fazendas sont implantées principalement dans les régions centrales du Brésil, mais on en trouve également dans l’état du Rio Grande do Sul.


L’architecture moderne : La richesse architecturale du Brésil ne vient pas seulement de ses origines coloniales. À l’aune du mouvement moderniste, des architectes ont émergé et ont changé radicalement l’image du Brésil. Avec les régimes totalitaires du début du XXe, seule l’architecture a pu s’exprimer et se développer grâce notamment à Oscar Niemeyer, Lucio Costa (Urbaniste), Lina Bo Bardi, Paulo Mendes da Rocha… Ces mouvements de pensée, de style architectural ont Palacio da Justiça, Brasilia / Oscar Niemeyer

31

Museu Oscar Niemeyer, Curitiba, PA / O. Niemeyer

façonné l’image du pays et est devenu sa nouvelle vitrine. J’ai pu moi même voir l’impact que cette architecture, vivement critiquée, a eu et continue d’avoir sur l’architecture aujourd’hui. L’exemple le plus marquant reste la ville de Brasilia, pensée par Niemeyer et Costa. En comparaison, Porto Alegre est une ville possédant des bâtiments modernes mais qui s’insèrent dans le tissu initial plus ancien, ce qui n’est pas le cas de Brasilia, fondée elle en 1960.


Voyage : L’un des avantages de partir dans l’hémisphère Sud est de pouvoir profiter des vacances d’été de mi-décembre à début mars. Je me suis longtemps posé la question de la destination à découvrir, et j’ai choisi de rejoindre ma sœur qui voyageait en Amérique du Sud à cette même période. Même si j’ai pu visiter une petite partie du Brésil durant l’année, j’ai consacré ces 2 mois et demi de vacances à l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay, le Chili, la Bolivie et le Pérou. Ce voyage m’a énormément apporté et m’a montré un tout autre visage de l’Amérique du Sud, entre des cultures totalement différentes, des paysages magnifiques, ainsi qu’un patrimoine architectural séculaire et étonnant.

32

Pour cette partie, je laisse les photos parler d’elles-même, car il n’y a parfois pas de mots pour décrire la perfection de certains lieux. Pumamarca, Provincia de San S. de Juy juy, Argentina


TrĂŞs Cruces, Quebrada de las Conchas, Provincia de Salta, Argentina Laguna Cejar, San Pedro de Atacama, Chile

Salar de Uyuni, provincia de Uyuni, Bolivia

33


La Paz, Bolivia

34 Canyon de Colca, Provincia de Arequipa, Pérou

Machu Picchu, Province de Urubamba, Cuzco, Pérou


Bliblioteca Nacional de Brasilia, O. Niemeyer

Corcovado depuis le Mirante Dona Marta

35 Vue de Rio de Janeiro depuis 2 irmĂľes, favela de Vidigal

Praça dos 3 poderes, O. Niemeyer, L. Costa, Brasilia


L ’ ÉC H A N G E UNIVERSITAIRE



L’UFRGS : L’Université Fédérale du Rio Grande do Sul est l’université où j’ai étudié deux semestres. Chaque ville brésilienne de grande taille (> 500 000 habitants) possède des universités d’état. L’université fédérale est l’équivalent de la faculté en France. La seule différence est que toutes les disciplines sont réunies dans cette université à l’inverse de la France où des écoles d’ingénieurs ou d’architecture ne s’inscrivent pas dans le cursus fac. Entrer dans une université fédérale est très difficile. Bien que l’accès 38

et le cursus universitaires soient gratuits, il est cependant difficile d’y entrer. C’est pourquoi beaucoup de Brésiliens sont inscrits dans des collèges privés qui préparent spécialement à l’entrée à l’université fédérale. Une fois rentré, un étudiant brésilien n’a pas à débourser un centime pour l’ensemble de son cursus scolaire. En général, l’université fédérale possède les meilleures formations du pays, c’est pourquoi tous les futurs étudiants postulent pour y avoir accès. A l’UFRGS, il y a plus ou moins 40.000 étudiants pour 5.000 professeurs, administratifs, agents d’entretien… et l’université se divise en 4 campus : Le Campus Centro, où j’ai étudié, le Campus do Vale, le plus grand, à l’extérieur de la ville, le campus Olimpico, pour les sports, et le campus da Saude, pour la médecine. Tous mes cours se sont déroulés à la faculté d’architecture, dans le campus centro. La faculté d‘architecture de Porto Alegre fonctionne différemment de ce que l’on peut avoir en France. Tout d’abord, comme pour les autres disciplines, un étudiant bénéficie de 10 années pour finir le cursus entièrement. Cela permet à


un étudiant de pouvoir prendre son temps et par la même occasion avoir un travail à côté, chose que font la majorité des Brésiliens. L’emploi du temps est arrangé avec des cours le matin et le soir pour laisser l’étudiant travailler l’après-midi ou bien pratiquer un sport. Enfin, il est possible d’avoir deux cours dans la même journée sur deux campus différents, des liaisons directes en bus sont disponibles tout au long de la journée.

le bâtiment de la faculté d’architecture, et monter au premier étage. Pour nous aider à choisir quel cours suivre pendant un semestre, un tuteur désigné avant notre départ nous conseille et nous guide. Une fois les cours sélectionnés, il faut juste se rendre au bureau administratif dans l’école afin d’être inscrit officiellement dans chaque cours.

Premiers pas à l’université : Lorsque l’on arrive sur le campus, on se sent assez perdu. Des consignes nous ont été données avant notre arrivée et nous indiquent d’aller en premier au bureau des relations internationales (RELINTER). Avec une équipe administrative de 5 à 6 personnes, parlant chacun au moins le portugais, l’anglais et une autre langue étrangère, il est très simple de converser avec eux et la prise en charge pour l’inscription se fait très facilement. Une fois fini, on nous demande d’aller faire faire notre carte d’étudiant dans le bâtiment d’à côté. L’équipe administrative prenant la responsabilité d’organiser tout notre dossier, il ne reste plus qu’à choisir ses cours. Pour cela, il faut rentrer dans

39 Bâtiment de la faculté d’architecture de l’URFGS


Les crédits universitaires brésiliens : C’est toujours difficile de connaître la valeur des crédits universitaires étrangers. J’ai moi-même cherché longuement sans succès avant que quelqu’un ne me donne la réponse. Le principe du crédit brésilien est simple. 1 crédit équivaut à 50 minutes de cours hebdomadaire. Par exemple, si un cours commence le lundi à 8h30 et finit à 10h10, du début à la fin du semestre, la matière rapportera 2 crédits brésiliens. Alors comment effectuer la conversion 40 en crédits ECTS. Il suffit tout simplement de multiplier un crédit brésilien par 1,5 pour avoir l’équivalence en ECTS. Avec 60 crédits ECTS à valider au cours d’une année scolaire, il m’a fallu 40 crédits répartis sur 2 semestres. J’ai donc validé 18 crédits au premier semestre, et 22 au second. L’enseignement : Le nombre d’étudiants étrangers en architecture étant assez restreint, entre 15 et 20, les cours continuent d’être pratiqués en portugais. Ceci constitue

une barrière de compréhension assez importante, mais cela reste la meilleure manière de progresser. Les choix des cours nous sont donnés, on peut donc choisir entre les projets «architectoniques», les projets urbains, les cours théoriques, les options… L’école possède la double qualification architecte/urbaniste et possède aussi une filière Design dans le même bâtiment. En ce qui concerne les critères de notation, il est différent du système français. Les notes vont de A à FF, cette dernière (avec le D), correspondant au redoublement. Grâce au système brésilien, chaque redoublement ne pénalise pas l’élève dans l’avancée d’autres matières. Les notations se traduisent par la réalisation d’une «prova», partiel de fin de semestre, mais aussi des TD et des « relatorios », sorte de rapport sur l’étude d’un bâtiment ou d’une ville. Pour les projets, différentes étapes de rendus sont organisées et permettent de faire une moyenne au semestre. Le système de projet est similaire au système français, il se déroule 3 demijournées par semaine. L’ensemble des cours et projets se déroulent les matins


Sortie scolaire cours Urbanismo III, Barra do Ribeiro, Septembre 2014

41 et soirs de semaine, tandis que les options (Photographie, Paysagisme…) se déroulent les après-midi. Pour chaque cours, un étudiant a droit à 25 % d’absence non justifiée sur la totalité du semestre, ce qui correspond à 4 ou 5 cours manqués pour un cours que l’on peut avoir 1 fois par semaine en général.

Les Cours choisis : Semestre 1 (2014/2) : - Urbanismo III : 7 crédits - Arquitetura no Brasil : 4 crédits - Fotografia : 3 crédits - Vegetação : 4 crédits Total crédits : 18 Semestre 2 (2015/1) : - Projeto VII : 10 crédits - Tecnicas Retrospectivas : 4 crédits - Workshop Ocio : 6 crédits - Legislação : 2 crédits Total crédits : 22


Semestre 1 :

OSTA PARA O EIXO N°2 : LESTE/OESTE

- Urbanismo III : Il s’agit d’un cours de projet d’urbanisme. Bien pour commencer car il y a beaucoup de travaux de groupe. Le professeur principal parle couramment français et n’hésite pas à aider si besoin. Cette matière a aussi permis de visiter la région avec les sites de projets.

PROPOSTA PARA O EIXO N°1 : NORTE/SUL

PROPOSTA PARA O EIXO N°2 : LESTE/OESTE

URBANISMO 3 // ETAPA PROJETUAL // BARRA DO RIBEIRO // 18_12_14

42

ALBAN CHAVANNE // EDUARDO KOPITTKE // GUILHERME PIONER // PAULO GIACOMELLI

ESCALA C I C L

MEDIO

O V I A S

- Arquitetura No Brasil : Cours théorique sur l’architecture au Brésil et dans l’Amérique latine depuis l’arrivée des hommes et leurs construction. Cours longs mais très intéressants. - Estudos de Vegetação : Cours théorique sur l’étude de la flore Brésil et PROPOSTA PARA O EIXO N°1 : NORTE/SUL sud-américaine. Cours très spécial mais aussi intéressant, avec des visites des parcs de Porto Alegre - Fotografia : Cours théorique de photographie avant la pratique. Ce cours est une option, et demande surtout un PROPOSTA PARA O EIXO N°2 : LESTE/OESTEtravail de photo en dehors des cours.


DiffĂŠrents rendus de photographie

43


44

Perspective de l’intervention «Moldura» lors du WS Avril 2015


Semestre 2 : - Projeto VII : Dernier projet avant le projet de fin d’études, c’est considéré comme le plus difficile car le professeur est très exigeant. (Le projet sera expliqué p.46/47) - Tecnicas Retrospectivas : Etudes de renovations de bâtiments anciens, monuments et patrimoine. Restauration des édifices et protection des matériaux. C’est un bon cours avec la même professeure que l’Architecture au Brésil. Intéressant et charge importante de travail.

Perspective de la rénovation du Castelinho do Campus do Vale

45

- Legislação : Cours de 2 heures seulement, qui fait intervenir des architectes et différents conférenciers pour parler de leur travail au Brésil, du salaire, de la législation. Très intéressant car on rencontre vraiment des professionnels. - Workshop Ocio : Travail de groupe sur 1 mois sur la rénovation et la création d’un espace de vie et de loisir dans la travessa dos Venezianos (cv photo p.28)

Coupe du WS «Moldura»


46


Le Projet du P7 reprend les conditions et cahier des charges du Solar Decathlon, concours international de maison passive, centré sur les techniques constructives durables et renouvelables. Le projet s’est effectué par groupe de 2 personnes. Le concept de la maison est la canopée, partie supérieure des arbres des fôrets tropicales. Nous avons repris ce principe et l’avons appliqué à la maison en créant un peau, une enveloppe extérieure composée de «plugs», qui s’encastrent dans une structure plastique. Cette peau est interchangeable, on peut l’adapter en fonction du site d’implantation, du climat, et offre une qualité de confort thermique très interessante. Tout est construit en usine, ce qui créé une économie sur le plan de la mise en oeuvre et est très simple à monter. C’est l’objectif du projet, à savoir créer un bâtiment qui se monte aussi facilement qu’il se démonte.

47


48


49


V I E PRATIQUE


51


Le portugais : Le portugais n’est pas une langue qui est beaucoup enseignée en France, et je n’ai pas suivi de cours particulier de portugais avant le départ. J’ai juste acheté le livre Apprendre le portugais en voyage, des éditions Harraps (http://www.editions-larousse. f r / h a r ra p s - p a r l e r - l e - p o r t u g a i s - e n voyage-9782818702963). C’est un très bon moyen de se plonger dans l’univers linguistique de ce pays. Lors de l’arrivée au Brésil, j’ai éprouvé beaucoup de difficulté à comprendre et parler, l’accent étant bien différent et difficile à maitriser. 52 J’ai eu la possibilité de faire des cours de portugais sur le Campus do Vale, mais on me l’a fortement déconseillé, et qu’il valait mieux discuter autour d’un café ou d’une bière avec des Brésiliens.

Après un an au Brésil, je peux dire que mon niveau de portugais est C1, et que même si les débuts sont difficiles, il faut être patient et l’on se rend vraiment compte des progrès lorsqu’on prend du recul.

La monnaie : La monnaie officielle au Brésil est le Real (Reais au pluriel). Aujourd’hui (20 Aout 2015), le real s’élève à 3,98 Reais pour 1 euro. Au cours de l’année, le real a oscillé entre 3,00 et 3,60 reais pour un euro. Par rapport à 2010, où 1 euro équivalait à 2 reais, il est de plus en plus avantageux de partir étudier là-bas à moindre coût. Ce changement de taux découle aussi des évènements passés et futurs (Coupe du monde 2014 et JO de Rio 2016) qui coûtent de l’argent à l’état, et qui peine à se redresser financièrement.


Le coût : Le coût de la vie au Brésil est inférieur au coût de la vie française. Mais il reste l’un des pays les plus onéreux avec le Chili et l’Argentine (en Amérique du Sud). Par exemple, le loyer peut être 50% moins cher qu’en France, la nourriture est quasiment aussi chère, à part pour la viande qui est très accessible. J’ai eu l’occasion de louer une voiture pour visiter la région, et le coût reste relativement économique, même si les distances ne sont pas les mêmes à parcourir. Par exemple, le diesel est à 0,90 euros le litre. Enfin, pour les fêtes et soirées, la boisson reste très peu coûteuse.

53 Mercado Publico


Le logement : où habiter ? Se loger à Porto Alegre est très simple pour un étudiant étranger, en particulier pour les Français, qui sont très bien vus là-bas. Je n’ai pas eu de soucis à trouver pour ma part, car je me suis inscrit avant de partir au groupe Facebook «Dividir Ap, PoA, Estudantes» : https://www.facebook.com/groups/182411071 889501/?fref=ts.

La deuxième méthode reste la méthode traditionnelle, qui est de faire des visites une fois là-bas. Cela reste la meilleure méthode mais aussi la plus sûre. 54 En ce qui concerne la situation géographique, le mieux est d’habiter dans un rayon de 2 kilomètres autour du Parque Farroupilha, à côté de la faculté. Les meilleurs quartiers où habiter restent Cidade Baixa et Bom Fim, quartiers «bobos» de la ville, où il fait bon vivre et où le rythme tranquille de la journée se transforme pour être plus festif le soir. Les quartiers alentours (Independencia, Praia de Belas, Centro, Santana) sont de bons quartiers où habiter, mais moins proche de l’université et des endroits où sortir.

J’ai moi-même habité dans le quartier de Cidade Baixa (‘‘Ville basse’’ en portugais) pendant l’année entière et j’ai été très satisfait. La proximité avec l’université (- de 15 minutes à pied) m’a permis d’éviter de prendre le bus tous les jours et l’on est aussi très près des berges pour aller observer le coucher de soleil le soir. Pour ma part, je payais 850 reais de loyer, ce qui revient aujourd’hui à 210 euros toutes charges comprises. Pour Porto Alegre, 850 est le maximum à dépenser pour un appartement, car d’autres étudiants étrangers payaient entre 100 et 180 euros de loyer.


FLORESTA

INDEPENDÊNCIA CENTRO

MOINHOS DE VENTO

BOM FIM

CIDADE BAIXA PRAIA DE BELAS

55

SANTANA

MENINO DEUS SANTO ANTONIO

Quartiers de Porto Alegre


CPF / TRI / Policia Federal Lors de l’arrivée au Brésil, il faut effectuer des démarches administratives auprès de la police fédérale et du ministère de la défense. Après être allé s’inscrire à l’université, on obtient un document pour aller dans une banque et payer un montant de 300 Reais + 8 Reais de frais administratifs. Une fois le paiement effectué, un rendez-vous est déterminé (à Relinter lors de l’inscription à l’UFRGS) à la police 56 fédérale de Porto Alegre située sur l’avenue Ipiranga. Une fois là-bas, et avec les documents nécessaires, on obtient une validation du VISA et une carte de séjour provisoire, qu’il faut récupérer quelques semaines plus tard. Ces documents faits, il ne reste plus qu’à aller au Ministerio da Fazenda, situé à côté de l’usine du Gazometro et d’y faire faire le CPF. Le CPF, ou Cadastro da Policia Federal, est un document administratif facultatif pour les étrangers mais qu’il est préférable de faire lorsqu’on reste plus de 6 mois. Elle permet d’avoir accès à la carte des transports en

CEU

RELINTER

MINISTERIO DA FAZENDA

POLICIA FEDERALE

commun TRI, et d’autres avantages (paiement en ligne, droits). Cette carte TRI permet d’avoir une réduction de 50% du tarif des TC, à savoir 3,25 $R / 2, donc 1,67 $R a chaque montée. Si l’on est amené à prendre le bus tous les jours, cette carte est indispensable. On peut la faire au CEU, c’est le centre universitaire des étudiants. Sur l’ensemble de ces documents, seule la police fédérale est obligatoire, mais tout le monde conseille aux arrivants de faire tout ce qui est décrit ci-dessus.


Porto Alegre

57 Tramandai, RS


Parcão, Porto Alegre

58 Saint Patrick’s Day avec le Free Walking Tour Porto Alegre


La vie nocturne Les soirées à Porto Alegre sont très fréquentes. À partir du jeudi soir, les quartiers comme Cidade Baixa ou Bom Fim s’animent énormément, laissant pafois place à des vagues humaines dans les rues. Quand le climat se réchauffe (à partir de septembre jusqu’en mai), chaque week-end est rythmé par le bruit des boîtes de nuit. Pour sortir, de préférence, il vaut mieux aller à Cidade Baixa, où la Rua Republica, Lima e Silva, et João Alfredo s’animent grâce à une concentration étonnante de bars, restaurants, et boîtes de nuit. Les thèmes sont variés et l’on peut passer de la soirée sympathique au bar jusqu’aux soirées souvent alcoolisées en boîte de nuit, en passant par les bars dansants de sertanejo (Country brésilienne), ou de Funk (prononcer Funki) brésilien. Bom Fim est un quartier similaire mais dans une moindre mesure. Les soirées y sont en général plus calmes et les rues ne sont pas noires de monde. Des évènements peuvent être organisés

dans les différents parcs, ou bien à l’usine du Gazometro, où beaucoup de monde viennent admirer le magnifique coucher de soleil que Porto Alegre propose. Ce qui est surtout agréable, c’est que les dimanches et jours fériés, les avenues (2x4 voies) longeant la promenade sont fermées aux voitures et laissent la place aux citoyens pour vaquer à leurs loisirs. C’est ce que j’ai le plus apprécié de faire les soirs, en attendant que la nuit prenne place.

59 Les Transports Le réseau de transports en commun est varié et efficace. Mais il est assez compliqué de savoir quel bus prendre. Dans ce cas là, il faut aller sur Google Maps qui indique quel bus prendre, puis sur le site suivant : http:// www.poatransporte.com.br pour connaître un peu mieux les directions. Le prix d’un billet normal est de 3,25 Reais, soit moins d’un euro. La carte TRI permet d’avoir un billet à moitié prix.


La télécommunication Concernant les téléphones portables, c’est assez similaire à la France ; il existe plusieurs opérateurs téléphoniques : Tim, Vivo, Claro, Oi. Les forfaits téléphoniques restent assez chers, mais le plus abordable reste Tim. Les forfaits sont étranges, car ils privilégient souvent les appels Tim à Tim, et surtaxent les appels Tim à Claro (exemples). Les SMS coûtent assez cher, les Brésiliens optent alors pour un forfait avec Internet pour utiliser l’application Whatsapp. C’est leur principal moyen de communication.

60

J’utilisais moi même un forfait TIM à 30 reais (8 euros), bloqué pour ne pas avoir de surprises, avec une connexion Internet. Il suffit de se rendre dans une « loja », magasin en portugais. Résilier son contrat reste simple, en téléphonant seulement. Pour ce qui est de la famille, Skype reste le meilleur moyen. La santé Rua Gonzalo de Carvalho, Independência, Porto Alegre

Les recommandations pour les


vaccinations demandées avant départ se trouvent sur le lien suivant : http://www. diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/ conseils-par-pays/bresil/

Avant de partir, j’ai effectué un vaccin contre la fièvre jaune, hépatites A et B, la typhoïde. Il faut anticiper la prise des vaccins et espacer les injections de quelques jours. Il faut au moins avoir pris le dernier vaccin 15 jours avant le départ. En ce qui concerne la protection sociale, je l’ai souscrite auprès de ma mutuelle étudiante, à raison de 40 euros mensuels environ. Il faut toutefois souscrire une assurance pour la France, en cas de rapatriement. Si un problème arrive au Brésil, il faut se rendre au « Hospital Pronto Socorro », hôpital des premiers secours, qui est gratuit et qui ne demande pas de remboursement. L’attente est longue, mais les hôpitaux privés sont bien plus embêtants administrativement parlant. Je suis moi même allé aux urgences de l’hôpital gratuit à cause d’une allergie à l’arachide, et bien qu’ils aient été assez lents pour me soigner, j’ai été traité et soigné convenablement.

61

Rua João Alfredo, Cidade Baixa, Porto Alegre


Le sport au Brésil Lorsqu’on parle de sport au Brésil, on parle avant tout de football. Et ce qu’on dit des Brésiliens est totalement véridique. C’est une vraie institution, une religion pour certains. Qu’on soit jeune ou vieux, femme ou homme, tout le monde supporte une équipe. En arrivant au Brésil, j’ai moi-même dû choisir, plus particulièrement entre les 2 équipes de Porto Alegre, le Gremio Porto Alegre, club historique de la ville, et L’Internacional Porto Alegre, club champion du monde des clubs en 2006. Mon choix s’est porté sur L’Inter, sans avoir vraiment le choix car mon colocataire supportait ce club. J’ai d’ailleurs pu assister à quelques matchs de championnat national et sud-américain, qui m’ont surpris par la ferveur des supporters. Le football n’est pas le seul sport dont les Brésiliens sont spécialistes, j’ai pu voir beaucoup de Volley et Beach Volley, et aussi de la Bolcha, sorte de pétanque brésilienne, étrange mais intéressante tout de même. 62


63


Le Climat Porto Alegre est situé sur la pointe sud du Brésil. Elle profite d’un climat subtropical, climat différent du reste du Brésil qui a pour majorité un climat tropical composé d’une saison aride et chaude, puis d’une saison des pluies avec une température ne descendant que rarement sous les 20°. On ressent à Porto Alegre un aperçu de ce qu’il y a au Nord, avec des température montant jusqu’à 45°C quasiment tout l’été. L’hiver est quant à lui plus froid, avec des températures qui oscillent entre 5 et 15°C, avec énormément 64 d’épisodes pluvieux. De nombreuses inondations ont ravagé des villages entiers avant mon retour en France. On peut dire que le climat se compose de 2 saisons, ainsi que 2 intersaisons (Mai et Octobre) où il ne cesse de pleuvoir avec de fortes températures, ce qui provoque d’énormes orages, impressionnants à contempler. Pour contrer les fortes chaleurs, les Brésiliens sont quasiment tous équipés d’air conditionné, de ventilateurs, qu’ils utilisent souvent de manière abusive. En revanche, aucun dispositif n’est prévu en hiver, où il fait souvent aussi froid dehors qu’à l’intérieur. Les fenêtres sont ajourées,


les murs ne sont pas isolés, et la seule protection contre le froid est une grosse couverture. Je ne m’attendais pas du tout à ça en y allant, mais de fin mai à août, ces périodes de froid sont fréquentes La Gastronomie Brésilienne Le sud du Brésil regorge de spécialités, tout comme le reste du pays. Lorsqu’on part de France, on s’attend à se priver de nos spécialités pendant une longue durée, et c’est le cas, mais on en découvre de nouvelles. C’est cela qui rend la surprise plus grande encore.

Arroz + Fei jão

65 Churrasco

Voici une petite liste non exhaustive de ce qu’on peut trouver au Brésil, du plat le plus commun jusqu’à la spécialité locale : - Arroz + Fei jão : C’est LE plat brésilien par excellence. Riz plus haricots noirs en sauce est le repas le moins cher et le plus commun au Brésil. Servi tous les jours au Restaurant Universitaire pour environ 40 centimes d’euros - Le Churrasco : C’est LA spécialité de la culture gaucha. La traduction littérale est le barbecue. Mais à la place d’une grille et des saucisses, on fait cuire des pièces de viande (entre 1 et 2 kg) de bœuf. On fait aussi cuire des pains fourrés à l’ail.


- Le Buffet livre : C’est un type de restauration (Buffet à volonté) très répandu au Brésil. Tous les brésiliens mangent ceci au déjeuner en général.

- Le Xis/Bauru : Spécialité paulista et du sud, c’est une sorte d’hamburger avec un bifteck ou un steak haché.

- Le Pão de quei jo : Spécialité de 66 Belo Horizonte, c’est une boule de pain au fromage. S’apparente à une gougère au fromage.

- Tapioca : spécialité du nord du Brésil. Poudre qui cuite se transforme en crêpe.

- Le Chimmarão : C’est l’infusion, maté, du sud du Brésil. Très répandu en Amérique du sud

Xis (Hamburger brésilien) Chimarrão


Évènements à ne pas rater Durant l’année, plusieurs événements plus ou moins importants se déroulent au Brésil. - Février/Mars : Le carnaval : De fin décembre à fin mars, c’est l’été au Brésil. C’est l’occasion pour les écoles de Samba de sortir dans les rues pour se préparer aux concours du carnaval qui se déroulent partout au Brésil. Le plus connu reste celui de Rio de Janeiro qui cette année s’est déroulé du 13 au 17 février. 67

Bloco de Copacabana, Rio de Janeiro

Bloco da João Alfredo, Porto Alegre


- Septembre : Farroupilha : C’est l’événement à ne pas rater sur Porto Alegre. Pendant une semaine, on commémore la culture gaucha dans sa capitale. Le parc Mauricio Sirotsky Sobrinho se transforme pour l’occasion en véritable village gaucho fait de maisonnettes en bois. Concerts folkloriques et churrascos au programme.

Soirée dans le quartier Farroupilha, Porto Alegre

68 Défilé gaucho

- Octobre : L’Oktoberfest : Ça se passe aussi au Brésil. Avec la forte population issue de l’immigration allemande, on fête aussi la bière dans le sud du Brésil, à Blumenau plus précisément, dans l’état de Santa Catarina.

- Octobre : Le FAFARQ : C’est la soirée annuelle organisée par le DAFA, l’association étudiante de l’école qui a pour habitude de faire des soirées devant l’école chaque jeudi soir.


Soirée de l’Oktoberfest à Blumenau, Santa Catarina

69


B I L A N



Cette année aura été pour moi une expérience inoubliable et enrichissante. Le fait de ne pas avoir choisi le Brésil en premier lieu renforce l’effet de surprise, lorsque l’on pose les pieds pour la première fois dans l’hémisphère sud. C’est, je pense, le meilleur endroit où j’aurais pu passer un échange universitaire. Même si toutes les personnes étudiant à l’étranger peuvent dire ça, c’est que l’échange en général reste quelque chose d’unique, une sensation que l’on ressent que l’on ne peut partager, mais qui se développe grâce au partage, aux rencontres. La barrière de la langue est un 72 challenge, mais c’est ce qui fait la beauté de l’expérience, et on rit maintenant du jour où on ne savait pas dire un mot en portugais. L’occasion qui s’offre à nous, étudiant, de partir étudier un an à l’étranger est une opportunité unique, et que chacun devrait faire. Je le recommande en tout cas. On se rend juste compte qu’à la fin de l’année, lorsqu’il faut rentrer en France, une année s’est écoulée et qu’au final, c’est très court. Le temps de s’habituer à la culture et à la langue et 6 mois se sont déjà écoulés.


Le fait d’avoir une période estivale entière (de décembre à février) nous permet de voyager et découvrir le pays ou le continent dans lequel nous habitons pendant une année. Ce voyage aura été pour moi l’accomplissement de rêves, des choses que je n’aurai jamais cru visiter. Mais ce que je retiens le plus est la rencontre en général. Les étrangers sont très bien vus au Brésil et dans les pays alentours, et il est facile de converser avec des « locaux ». Ce que je retiendrai plus particulièrement du Brésil est la comparaison entre l’image que je me faisais du Brésil avant de partir et l’image que j’ai à présent. Cette image est celle d’un pays développé, civilisé, ayant une histoire, des cultures variées, des paysages magnifiques, des architectures uniques. Ce n’est qu’une question de temps avant que j’y remette les pieds, car il me reste encore beaucoup à découvrir de ce beau pays.

ALBAN CHAVANNE

73





Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.