Haute fidelite 214 ed1 v1

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N° 214 - JANVIER-FEVRIER 2016

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HORS SERIE Spécial numérique

DOSSIERS • La musique dématérialisée • Ripper ses CD, utilité et méthodes • Le lexique de l'audio numérique TESTE POUR VOUS • 9 câbles USB de 90 à 2000 euros

L 15813 - 214 H - F: 5,80 € - RD

North Star Design B&W Leema YBA Aries Cerat Bel Canto Hegel BANCS Questyle D’ESSAI Blue Sound ADL M2Tech Audionec Rega Avantgarde SOTM Metronome Melco Technologie Peachtree Aavik AND 5.50€ - DOM 6.90€ - BEL/LUX 6.50€ - CH 11FS - CAN 9.95$CA - ESP/ITA/PORT.CONT 6,90€ - TOM/S 850CFP


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E D I T O

Bonnes résolutions

pour 2016

quelques jours des festivités du réveillon du Jour de l’An, notre numéro hors-série d’ouverture de l’année 2016 arrive avec de nouvelles résolutions. Consacré au domaine de l’audionumérique, il a été élaboré avec deux objectifs précis. Le premier était de présenter un échantillon de produits nouveaux intégrant une section électronique entièrement ou partiellement traitée en numérique, ou ayant un rapport direct avec cette technologie. Vous trouverez donc des bancs d’essais de lecteur de CD, de DAC, de serveur, de streamer, d’amplification et de traitement de signal, sans oublier le câble. Le second objectif était de redonner quelques explications et conseils concernant le numérique au quotidien. Deux dossiers vous sont donc proposés à propos de la musique dématérialisée et des différentes façons de l’appréhender en termes de mode de lecture (streaming et logiciel de lecture) et de rippage de CD, un support encore et toujours présent chez la plupart des passionnés mélomanes. Enfin un petit lexique des termes fréquemment employés quand on évoque la technologie numérique complète ces dossiers. Il existe dans notre communauté un grand nombre de passionnés qui n’ont pas encore franchi le pas du tout-numérique, souvent par méconnaissance, par incompréhension ou par peur de la nouveauté. Au plus simple, un ordinateur dont tout-un-chacun dispose, un logiciel de lecture aussi basique que iTunes avec quelques fichiers dématérialisés au format 16/44, un DAC et un bon câble USB suffisent, une fois raccordés à votre amplificateur, à reproduire de la musique avec une qualité au moins comparable à celle d’un CD. Après avoir parcouru notre dossier, tout cela n’aura plus aucun secret pour vous. Tous nos meilleurs vœux pour 2016 !

A

PROCHAIN NUMERO FIN JANVIER 2016 HAUTE FIDELITE MENSUEL 5,80 € – Edité par Publison Plus, 64/70 rue Rouget-de-Lisle, 92150 Suresnes Tél. : 0141382288 – Fax : 0141382266 Directeur de la rédaction : Jean-Marc Habit – Rédacteurs : Dominique Mafrand, Philippe David Pages news : Philippe David - Maquette : Pascal Dubois Secrétaire de rédaction : Philippe Brunet – Responsable publicité : Malika Berkat : malika@hautefidelite.net – ISSN 1169-4823 Dépôt légal : à parution – Commission paritaire n°0616K88126 – Imprimeur : Léonce Deprez – Béthune – Printed in France/Imprimé en France Abonnements HAUTE FIDELITE : Service Abonnements Bureau B 1375 60643 CHANTILLY cedex -Tél. : 0344625239 – Distribution : MLP Directeur de la publication : Jean-Marc Habit Tous droits de reproduction totale ou partielle strictement réservés pour tous les pays. Les documents, articles, illustrations expédiés au journal et non commandés impliquent de leur auteur une cession de droits et un accord pour publication, conformément à la loi relative aux droits d’auteur du 11 mars 1957.

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S O M M A I R E

Lecteur de CD

J’AI TESTE Peachtree Audio Shift

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B&W Zeppelin Wireless

8

Metronome Technologies CD8 S

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DOSSIER I PELE MELE NUMERIQUE Ampli intégré Aavik Acoustics U-300

La musique dématérialisée. Suite logique.

36

12

DAC

Lecteur de CD North Star Design Blue Diamond

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Leema Acoustics Libra

42

Interface M2Tech Hiface Evo 2

22

Bel Canto e.One REFStream

46

Enceinte Avantgarde DUO XD

26

Hegel HD30

50

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Questyle CMA800I

54

Aries Cerat Kassandra MK2

56

Rega DAC-R

60

ADL Stratos

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DOSSIER II Ripper ses CD. Utilité et méthodes.

64

SERVEUR Blue Sound The Vault 2

70

Audionec SDV5 f

72

SOTM SMS-1000SQ & SPS 1000

78

Melco N1A

82

YBA Heritage MP100 SE

86

CABLE USB Supra USB 2.0 A-B & Hifi Câbles et Cie Ultimate USB

90

Synergistic Research Galileo Le USB

91

Van Den Hul USB Ultimate & Transparent Cable PRUSB2

92

Stealth USB & Wireworld Starlight 7 USB 2.0

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Analysis Plus Purple Plus USB & Absolue Créations USB-Tim

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ABONNEMENT

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LEXIQUE NUMERIQUE

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J ’ A I

T E S T E

PEACHTREE

AUDIO SHIFT L’audio nomade adopte de plus en plus des solutions techniques qu’on rencontre au sein de nombreuses réalisations haute-fidélité de salon. Le Peachtree Audio Shift est de cette trempe d’appareils. Compact, élégant et fort bien fabriqué, il propose une restitution de très belle qualité.

L

e Shift est logé dans un élégant petit boîtier en aluminium dont les joues sont recouvertes de cuir. Son empreinte ressemble fort à celle d’un smartphone. Logique puisque le Shift est un amplificateur DAC conçu pour être associé à ce type d’appareil nomade dont il va booster les performances sonores. Cependant sa technologie interne propose des performances tout à fait adaptées à une écoute de salon, c’est donc pour cela que sa sortie stéréo à mini-jack 3,5 mm

pourra être raccordée à un casque ou à l’entrée ligne d’un intégré via un cordon à double sortie RCA. L’appareil offre deux entrées, une mini USB pour une liaison vers un ordinateur ou un média Android et une USB A pour un tête-à-tête avec un média Apple. L’alimentation est assurée par une batterie lithium/ion intégrée assistée de plusieurs régulateurs de tension. La durée moyenne d’écoute non-stop est d’environ huit heures. L’état de charge est traduit par la couleur d’une LED variant du vert en charge maxi au rouge clignotant quand la décharge est quasi absolue. Un chargeur USB 5 V non fourni est nécessaire pour recharger le Shift. À noter que le Shift pourra si nécessaire partiellement recharger le média nomade auquel il est raccordé. Un commutateur de gain modifie le niveau de sortie en écoute casque selon que ce dernier est à basse ou à haute impédance. L’amplificateur interne à très faible bruit est monté sur un circuit imprimé multicouche isolé mécaniquement du boîtier. Le convertisseur utilise un chip ESS Sabre qui rend le Shift compatible PCM 32/384 et DSD128 (une

LED multicolore indique le format en lecture), et le traitement asynchrone des datas est cadencé par deux horloges à très faible jitter. Le réglage de volume de Shift est soit associé au média auquel il est raccordé, soit fixé au maximum par l’entremise d’un commutateur. L’écoute au casque Grado via iTunes et Spotify a dévoilé les grandes qualités d’analyse du Shift, avec des timbres raffinés, des ambiances très aériennes et une foultitude de détails d’ambiance souvent insoupçonnés en écoute sur un système classique. Un bel exercice de haute musicalité miniature par Peachtree Audio ! Dominique Mafrand

FICHE TECHNIQUE : Origine : États-Unis - Prix : 420 euros - Dimensions : 127 x 24 x 67 mm - Poids : 184 g - Réponse en fréquence : 20 Hz – 22 kHz - Rapport signal sur bruit : > 103 dB - Impédance de sortie : 1 ohm - Puissance de sortie casque : 230 mW (16 ohms), 136 mW (32 ohms), 65 mW (300 ohms) - Niveau de sortie ligne : 1,8 V RMS - Accessoires fournis : pochette en cuir, câble mini-USB vers USB A, câble Apple Lightning, câble Android Crossover OTG

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S Serveurs erveurs Numériques Numériques Haute Haute Définition Définition

C’est en mariant la passion de M. Makoto Maki pour l a h a u te fi d é l i té et l e s avoi r-f a i r e te c h nolog i q u e acquis depuis des décennies en matière de produits réseau que MELCO propose aujourd’hui des sources numériques haute fi délité p ensées et c onçues pour l a reproduction de musique digitale.

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J ’ A I

T E S T E

B&W

ZEPPELIN WIRELESS En 2007, le constructeur britannique dévoile le Zeppelin, sa toute première station d’écoute dédiée à l’iPod. Grâce à cet ovale sonore, une nouvelle voie s’ouvre qui transpose l’écoute nomade offerte par le baladeur Apple vers l’écoute conviviale chez soi.

C

ette dernière génération du Zeppelin étend son confort d’utilisation grâce à l’intégration des technologies sans fil Apple AirPlay et Bluetooth. Le dock dédié aux médias iOS des précédentes générations de Zeppelin a donc disparu, ce qui rend l’esthétique du produit bien plus fluide. Désormais le Zeppelin Wireless peut communiquer soit en filaire, soit en streaming AirPlay en réseau (AirPlay et Spotify), soit en streaming Bluetooth à partir d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur. Le Zeppelin Wireless repose sur un socle ovale en ABS de couleur noire. Une languette émerge au bas de l’enceinte avec deux touches sensitives rétroéclairées (sélection AUX et Bluetooth). Une diode LED frontale multicolore, fixe ou clignotante, indique l’état de fonctionnement du Zeppelin. À l’arrière sont placés les différents connecteurs dont un RJ45 prévu pour travailler en réseau filaire Ethernet et un mini-jack 3,5 mm AUX pour une liaison audio analogique. Le Zeppelin Wireless est installé dans une structure en matériau synthétique constituée de deux coques emboîtées et plus épaisses que celles des versions antérieures. La rigidité améliorée réduit ainsi les vibrations. La coque arrière

reçoit trois touches sensitives (réglage du volume et play/pause). La coque avant recouverte de tissu crée des guides d’onde autour de chacun des cinq haut-parleurs maison. Le boomer central de 15 cm utilise une suspension à très long débattement autorisant un grave puissant dans la charge close du Zeppelin même à fort niveau d’écoute. Les deux médiums de 9 cm à membrane FST (pour Fixed Suspension Transducer) sont placés aux extrémités de la structure, les deux tweeters à double dôme en aluminium de 25 mm étant quant à eux positionnés à chaque pointe de l’enceinte. Chaque transducteur est piloté par un amplificateur en classe D après un traitement du signal (capture et filtrage notamment) géré par un DSP deux fois plus performant que celui des précédents Zeppelin. Utilisé en Bluetooth à partir de notre iMac et de iTunes, le Zeppelin Wireless offre une restitution de très grande souplesse même à niveau élevé. Le grave est profond et correctement articulé, le médium bien timbré est assisté d’un aigu filé et bien intégré. L’image stéréo est extrêmement satisfaisante, la qualité de réception en Bluetooth est impeccable. Nouvel essai transformé par B&W ! Dominique Mafrand

FICHE TECHNIQUE : Origine : Royaume-Uni - Prix : 699 euros - Dimensions : 660 x 188 x 183 mm - Poids : 6,5 kg - Réponse en fréquence : 44 Hz – 28 kHz - Puissance : 50 W (grave), 2 x 25 W (médium), 2 x 25 W (aigu) - Rapport signal sur bruit : > 103 dB - Entrées : Ethernet RJ45 (réseau), mini-jack 3,5 mm (analogique) - Compatibilité : AirPlay (iOS > 4.3.3, OSX > Mountain Lion, PC iTunes > 10.2.2) , Bluetooth (aptX, AAC, SBC)

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Pêle-mêle numériqu Le lecteur de CD a été le premier pas vers l’électronique numérique grand public. Désormais l’amplification, le traitement fréquentiel ou d’horloge font partie de cette grande famille.

AAVIK U-300

AVANTGARDE DUO XD

NORTH STAR DESIGN BLUE DIAMOND 10


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e ue

M2TECH HIFACE EVO 2

METRONOME TECHNOLOGIE CD8 S

Pêle-mêle numérique

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AAVIK

U-300

Présenté officiellement au dernier CES de Las Vegas, l’intégré Aavik Acoustics U-300 est une création électronique de Michael Borresen, à la tête de Raidho Acoustics et également concepteur des câbles Ansuz Acoustics. Avec un tel pedigree, on se doutait bien que l’électronique allait être originale et musicale. 12


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BANC

D’ESSAI

Q

uitte à réaliser une électronique, autant la réaliser dans la dynamique actuelle, c’est-à-dire la plus complète possible, pour éviter la multiplication des câbles externes et des problèmes d’adaptation divers. C’est probablement la réflexion de Michael Borresen devant sa feuille blanche, alors même qu’il a récemment lancé une ligne complète de câbles audio. Il a donc imaginé son intégré avec tout ce qu’il fallait pour répondre aux demandes les plus variées des mélomanes. De ce cahier des charges est né le U-300, le U de Unity indiquant le caractère universel « tout-en-un » du produit, le 300 évoquant la puissance que peut délivrer l’appareil.

ESTHETIQUE SCANDINAVE Ce nouveau fleuron de l’électronique danoise a été installé dans un châssis à l’allure à la fois racée et sobre. Racée par la présence audacieuse d’une unique et énorme molette centrale de réglage de volume, par les deux dissipateurs taillés dans la masse qui habillent les flancs de l’appareil et par la gravure profonde du logo de la marque sur la partie bombée du capot. Des choix esthétiques presque délirants pour une électronique scandinave, mais agréablement apaisés par la couleur noire mate (ou silver satiné) à la sobriété toute danoise. Le boîtier assemble de l’aluminium anodisé sur un berceau très épais en acier. Ce berceau crée à la fois un blindage total

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On aperçoit le module amplicateur Pascal et son dissipateur massif au centre du châssis. Notez les câbles coaxiaux sur les sorties hautparleurs. Les étages ligne et phono sont placés sur la carte, en haut à droite, le DAC étant placé en hauteur, à gauche. autour des circuits électroniques et un chemin d’évacuation des calories générées par les étages de puissance vers les dissipateurs latéraux. Trois touches posées au-dessus de la molette activent la mise en sourdine, la mise en veille et la sélection des sources. Une illumination à LED blanches entoure la molette pour indiquer le niveau de volume à gauche, la source retenue à droite et la ou les touches activées. La face arrière dévoile la présence d’une entrée phono MC, d’un convertisseur à quatre entrées S/PDIF et une USB asynchrone, et de trois entrées « ligne ». Les bornes haut-parleurs sont en cuivre pur. Enfin, le U-300 repose sur quatre coupelles en aluminium massif.

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TECHNIQUES DE POINTE Le démontage du capot laisse apparaître la carte d’amplification en classe D et son alimentation à découpage à l’avant et au dos de l’encodeur mécaniquement relié à la molette, une carte recevant les entrées « ligne », une carte DAC et une carte phono RIAA, toutes montées sur la carte mère en fond de châssis. Le câblage se réduit à quelques nappes « limande » et à des câbles coaxiaux pour la liaison vers les sorties haut-parleurs, d’une part, et en amont et en aval des étages phono, d’autre

part. L’amplification de puissance émane d’un module danois Pascal M-Pro2. Le circuit audio utilise la technologie d’amplification propriétaire UMAC à très haut rendement, l’alimentation embarquée UREC dispose de sorties basse tension distribuée vers les autres circuits du U-300. Le M-Pro2 affiche 400 W sous 8 ohms, il est donc ici utilisé en sous-régime de manière à allouer suffisamment d’énergie sur les sorties basse tension. Le préampli phono ultrasilencieux est basé sur un circuit symétrique flottant à composants discrets et étage d’entrée à plusieurs transistors bipolaires à très faible bruit, montés en parallèle. Le convertisseur travaille autour d’horloges à jitter ultrafaible, montées sur un circuit imprimé à quatre couches. Le trajet des pistes est optimisé en termes de symétrie et de longueur pour obtenir un traitement temporel égal des signaux différentiels. Les étages sont alimentés et isolés entre eux au travers de 13 régulateurs. L’entrée USB est isolée galvaniquement pour limiter la pollution en


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BANC

provenance de l’extérieur. Les signaux S/PDIF sont systématiquement suréchantillonnés en 24/200 avant d’être convertis par des DAC à sortie en courant. La conversion courant vers tension est assurée par un étage différentiel à masse flottante de manière à s’affranchir des bruits circulant ou induits sur le trajet de masse de l’appareil. Quant aux étages « ligne », ils sont bâtis autour d’un schéma unique à masse virtuelle. Le gain de chaque entrée est ajustable entre 0, +6 et +12 dB. Le contrôle de volume ajustable entre -80 dB et 0 dB est à commutation de résistances de type R2R contrôlée par microprocesseur au sein du montage à masse virtuelle.

D’ESSAI

nombreuses intermodulations harmoniques conservent une remarquable lisibilité durant les passages les plus complexes. La qualité tonale est réellement excellente, l’aigu ciselé issu du module Pascal étonne par son côté fluide inattendu de la part d’un circuit à découpage. Dynamique : On ressent une véritable fraîcheur à l’écoute de l’Aavik, le message se trouvant débarrassé de la matité souvent inhérente à l’amplification à découpage « lambda ». Les attaques de notes et l’amplitude modulatoire atteignent des sommets sur le toucher franc et incisif du pianiste dans sa proposition du Général Lavine. Le jeu de la main gauche est particulièrement souverain, l’électronique traduisant au plus près l’intensité de l’interprétation. Les extinctions de notes apparaissent un poil tempérées, néanmoins ÉCOUTE elles restent particulièrement fouillées et DOMINIQUE MAFRAND libèrent beaucoup d’expressivité. Tout Timbres : Sans même savoir ce que compte fait, la restitution de l’Aavik creuse renferment les entrailles du U-300, son sillon entre le fruité goûteux et la texture notamment cette savante association épaisse d’un schéma à triode, d’une part, d’un étage ligne maison et d’un module et la rigueur et l’énergie d’une topologie performant en classe D, on constate aboutie à transistors, d’autre part. d’emblée que la restitution sonne juste, avec Scène sonore : La perspective spatiale de la matière et avec de la rigueur. La vision déployée par le U-300 se caractérise par pianistique de Michel Dalberto interprétant une ampleur superbe qui flirte avec ce que Claude Debussy brille par son phrasé précis nous avons entendu de mieux dans notre et par sa fougue, avec une exploration auditorium. L’image stéréo irréductiblement profonde et palpable des registres médium stable s’étire sur une largeur respectable et aigu délivrés par le piano Fazioli. et insuffle une belle crédibilité au message L’instrument parfaitement dégraissé délivre retransmis. Sur « Gotcha » en live par des sonorités denses en couleurs, le grave Patricia Barber, l’ouverture de la piste est à la fois puissant et expressif, les sur un public impatient se propage

largement devant l’auditeur. Les nombreux bruits d’ambiance posent les jalons sonores d’un espace virtuel familier assez proche de ce que nous obtenons avec nos électroniques repères. La focalisation n’a absolument rien d’approximative, on discerne avec une réjouissante facilité chaque source émissive sur scène.

VERDICT Cette nouvelle aventure dans le monde de l’électronique que vient d’entreprendre le Danois Michael Borresen débute sous les meilleurs auspices. Le choix de réaliser un intégré « tout-en-un » a priori périlleux (tous les ingrédients seront-ils à la hauteur des ambitions ?) s’avère a posteriori gagnant. Le U-300 ne propose ni plus ni moins que des spécifications en béton et une restitution des plus mélodieuses. Il ne manquait plus au fabricant des enceintes Raidho Acoustics et des câbles Ansuz Acoustics que les électroniques Aavik Acoustics pour compléter son offre audio très haut de gamme. C’est chose faite avec le U-300.

ÉCOUTE PHILIPPE DAVID Timbres : L’Aavik fait preuve d’une belle neutralité des timbres, où la richesse du contenu harmonique des différentes sources sonores et instrumentales se perçoit sans effort, en conférant à la restitution une rigueur et une authenticité de bon aloi. La réponse du registre grave ne semble pas posséder de caractéristiques propres, tant elle apparaît tendue sur un solo de basse de Rick James,

FICHE TECHNIQUE : Origine : Danemark - Prix : 23 000 euros - Dimensions : 440 x 100 x 370 mm - Poids : 16,5 kg - Puissance nominale : 2 x 300 W (8 ohms), 2 x 600 W (4 ohms) - Bande passante : 20 Hz – 20 kHz (phono : 20 Hz – 20 kHz à ± 0,15 dB) - Distorsion : < 0,005 % (100 W, 8 ohms) - Entrées numériques : 4 S/PDIF (2 RCA/PCM 24/192, 2 optiques Toslink/PCM 24/96), 1 USB asynchrone (PCM 24/192) - Entrées analogiques : 3 RCA « ligne », 1 RCA « phono » (50 ohms à 5 kilohms, gain 62 dB) - Rapport signal sur bruit (phono) : < -100 dB (2 V RMS en sortie préphono) Sorties analogiques : 2 paires HP

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BANC

D’ESSAI

Les flancs massifs « à six trous » constituent la continuité dissipatrice du berceau interne sur lequel est fixé le module en classe D. et ample dans «Caravan» joué par le groupe Paga : la basse de Bernard Paganotti procure à ce morceau une assise remarquable, sans limite apparente dans le bas du spectre. Le caractère réaliste des voix s’exprime, tout en finesse, sur toutes les plages jouées, grâce à une présence que l’on peut qualifier d’organique, ne manquant ni de chaleur, ni de naturel. Le registre aigu complète agréablement le médium. Dénué de toute crispation, il maintient ce haut degré de définition, dénué de toute coloration tonale. Dynamique : Les plages musicales s’expriment sans limitation dynamique, illustration de la parfaite maîtrise entre les demandes en courant des amplificateurs et le temps de réaction ultrarapide des alimentations, sans récupération perceptible. L’enveloppe dynamique de l’Aavic s’accorde à merveille avec celle de chaque morceau joué lors des tests. La plage de Tableaux d’une exposition de Moussorgski, réarrangée pour orchestre symphonique par Maurice Ravel, n’a jamais été aussi fluide, dense et vive que sur l’Aavic. En revanche, sur la version jouée aux grandes orgues par Jean Guillou, on ressent une légère simplification des réverbérations, chutant un peu plus vite qu’à l’ordinaire. Ainsi, l’on perd un peu de ces subtiles réflexions du son contre les murs de l’église, qui revient vers l’auditeur en modulant son amplitude, telle une vague… Scène sonore : L’image stéréo de l’U-300 fait preuve d’une stabilité inconditionnelle, preuve d’une parfaite identité gauche/droite et d’une conception aux tolérances très strictes. Le panorama sonore joue les copies

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conformes des informations musicales à restituer dans un environnement stéréophonique au sens premier, comprenant cette notion de relief qui sied à tout maillon haute-fidélité de haute qualité. Ainsi, la scène sonore d’une salle de concert sera retranscrite dans son volume acoustique dont on perçoit l’ambiance avec un réalisme très satisfaisant. En effet, l’Aavic respecte les différences existant entre une grande salle accueillant un orchestre symphonique et un studio d’enregistrement à l’acoustique intimiste où tous les musiciens jouent en live. On perçoit même, dans ce dernier cas, quelques bribes de son du retour casque du chanteur sur l’album The Next Hundred Years de Ted Hawkins.

VERDICT L’Aavik U-300 s’inscrit dans une volonté de compléter une gamme de produits cohérente. Cet amplificateur intégré va très loin dans la musicalité et la haute définition, dans un confort d’écoute à la mesure des exigences des audiophiles les plus pointilleux. Ils ne seront en rien limités dans le choix des enceintes, car l’Aavik peut piloter l’immense majorité des enceintes du marché… et les Raidho Acoustics, bien sûr !

La connectique complète incluant une entrée phono et trois entrées numériques permettront d’utiliser l’Aavik comme unité centrale du système. La fiche USB supplémentaire est réservée à la maintenance de l’appareil. Les fiches haut-parleurs originales en cuivre pur n’acceptent pas le fil nu.


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Believe Your Own Ears

Nouveau Hegel H160 AirPlay

www.hegel.com - Distribution : Accentuel Audio - contact@accentuel.com


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BANC

D’ESSAI

NORTH STAR DESIGN

BLUE DIAMOND Le nouveau lecteur de CD North Star Design arrive à point nommé dans un monde numérique en mouvement perpétuel. Presque trois ans après la sortie du transport Model 192 aujourd’hui retiré du catalogue, le constructeur a eu la bonne idée d’intégrer un DAC de haute qualité au sein du Blue Diamond.

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BANC

D’ESSAI

dirigées vers une FPGA Xilink. Les données converties en sortie du DAC sont finalement bufferisées par des amplis op LME49860 à très faible bruit et très faible distorsion.

ÉCOUTE DOMINIQUE MAFRAND FICHE TECHNIQUE : Origine : Italie - Prix : 2 475 euros - Dimensions : 435 x 85 x 350 mm - Poids : 10 kg - Réponse en fréquence : 1 Hz – 22 kHz (CD), 1 Hz – 100 kHz (DAC) - Formats lus (CD) : CD, CD-R, CD-RW - Entrées numériques : 2 S/PDIF (RCA et optique Toslink, PCM 24/192), 1 USB B (PCM 32/384 et DSD256) - Sortie numérique : 1 S/PDIF (RCA, PCM 24/192) - Sorties analogiques : 1 stéréo RCA (75 ohms, 2 V RMS), 1 stéréo XLR (150 ohms, 4 V RMS)

C

e Diamant Bleu est donc un appareil complet capable de lire aussi bien un CD du commerce, un CD gravé à la maison et toute la panoplie actuelle de musique dématérialisée puisque l’appareil a été pourvu d’une interface de conversion numérique vers analogique traitant les flux PCM jusqu’en 32/384 et DSD jusqu’au DSD256. C’est donc le premier lecteur du fabricant italien à intégrer un DAC. Connaissant parfaitement la qualité exceptionnelle des produits North Star Design, dont le modèle Impulso a servi à l’élaboration du DAC de ce lecteur, nous étions impatients de le mettre à contribution.

LOOK NORTH STAR DESIGN Le Blue Diamond est installé dans un châssis qui reprend le code esthétique de la marque, avec un tiroir frontal de chargement du CD et un double afficheur, tous les deux de forme trapézoïdale à diodes LED bleu, une figure géométrique qui apparaît sur toutes les réalisations du constructeur. Notons au passage que le petit afficheur central prend l’allure d’un diamant taillé… L’assemblage de deux tôles en acier formant berceau et capot est complété d’une face avant en aluminium brossé de 10 mm sur laquelle prennent également place huit poussoirs à impulsions, six dédiés aux commandes du lecteur, un pour la mise en service ou en veille et un pour la mise en

service du DAC. Une télécommande en aluminium duplique ces fonctions, seul le menu de réglage des paramètres du DAC (filtrage digital et phase notamment) n’est accessible que par les touches du lecteur. La connectique arrière proposant entre autres trois entrées numériques révèle bien la présence d’un convertisseur.

IMPLANTATION SOIGNEE L’implantation interne des trois éléments principaux, le transformateur torique d’alimentation et le filtre secteur intégralement dissimulés sous une coque métallique de blindage, l’unique circuit imprimé regroupant tous les étages audio et le transport, montre le travail effectué pour optimiser la position de chaque élément visà-vis de son voisin afin d’éviter les perturbations mutuelles. D’un côté, la mécanique d’origine Stream Unlimited est montée sur des entretoises rigides, une plaque d’aluminium fixée par-dessus renforce la rigidité. De l’autre côté, sous la coque surgissent les câbles d’alimentation vers la carte mère posée au plus loin du transformateur et au plus près de la connectique. Les différentes tensions fournies sont redressées, filtrées puis stabilisées sur la carte mère à partir de nombreux régulateurs LM2941 et LM2991. Elles sont ensuite adressées séparément aux étages numériques et analogiques où elles sont distribuées sur deux rails symétriques. C’est un chip ES9016 qui gère la conversion numérique vers analogique ; rappelons que ce circuit accepte les formats PCM 32/384 et DSD en natif. Les datas S/PDIF transitent par un récepteur CS8416, celles du port USB à isolation optique sont

Avant d’entamer les écoutes critiques, nous avons joué avec les différentes propositions de réglage offertes par le Blue Diamond utilisé en DAC, à savoir le filtrage PCM (pas de fichiers DSD disponibles) et le verrouillage de la PLL, ou la tolérance à accepter le flux numérique et par conséquent l’influence sur le taux de jitter. Il a été retenu pour ma part la position « low » pour les deux paramètres procurant une écoute plus souple, les autres positions apportant une aération supérieure mais un ressenti à la baisse en termes de matière. Timbres : L’écoute d’un CD (« Gotcha » en live par Patricia Barber) se caractérise par un très agréable confort sonore lié à une bande passante équilibrée et cohérente sans luminosité additionnelle en haut du spectre. Les timbres sont suaves et justes, avec un mélange subtil de matière et d’aération. La même piste en version dématérialisée et passée au travers du DAC progresse en microdétails, en précision d’analyse sans perdre ce côté quelque peu charnel du rendu du CD (voix incarnée de la chanteuse). L’air circule dans la salle qui a gagné de l’ampleur. Dynamique : Aucune frustration n’a été ressentie avec le lecteur italien, fût-il utilisé en lecteur comme en DAC. Sur la piste « Gotcha » en CD, la plage dynamique restituée présente des fondamentaux modulatoires proches de ceux de notre lecteur repère, une performance en soi vu le prix de l’appareil. En position DAC, le Blue Diamond dissèque un peu plus l’écart de niveau ressenti entre les notes. Certains microdétails se révèlent et densifient la crédibilité du message. Scène sonore : À encodage équivalent (PCM 16/44), le Blue Diamond utilisé en lecteur comme en DAC seul installe une scène sonore à la géométrie ample et aérienne. La spatialisation déjà très convaincante avec le CD progresse encore sur fichier dématérialisé grâce notamment à une focalisation plus précise des différentes sources sonores. Les détails sont perçus avec plus de netteté, l’aération souffle plus vivement.

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Les alimentations bénéficient de l’apport du carter noir constituant un blindage efficace. La platine de lecture optique est carénée afin d’en améliorer les performances. L’électronique de la carte mère concentre les trois entrées numériques externes et les sorties analogiques en asymétrique et symétrique.

D’ESSAI

VERDICT

d’agressivité, mais bénéficiant d’une douceur et d’une excellente définition pour des circuits sans suréchantillonnage. Dynamique : Sur ce plan, la vivacité du Blue Diamond ne fait aucun doute. Particulièrement alerte à restituer les attaques de notes, il réagit avec authenticité, sans aucune contrainte qui pourrait venir perturber le message ÉCOUTE musical. Il respecte scrupuleusement PHILIPPE DAVID les écarts de niveaux figurant sur les Timbres : Nous sommes en terrain connu enregistrements, équilibrant la réponse avec ce North Star Design. Cela semble être transitoire sur les attaques de notes une tradition de respecter scrupuleusement et la matière sonore, dans une sorte les timbres. Le Blue Diamond s’avère de plénitude de bon aloi. nuancé, très fin et aéré, restituant les Scène sonore : Le relief sonore constitue moindres détails pouvant se trouver l’un des points forts de ce combiné lecteur masqués sur d’autres appareils. La bande CD/DAC avec entrées externes. On passante est très large. Elle a tendance à constatera que les circuits numériques mettre légèrement en valeur le registre ne sont pas étrangers à cette qualité de médium. Il ne s’agit pas d’un défaut en soi, restitution, notamment le convertisseur car cette portion du spectre sonore contient Sabre 9016 qui intègre un circuit la plupart des informations, dont les voix et d’élimination du jitter, et donc une la plupart des instruments de musique. Cela resynchronisation du flot numérique. rend l’écoute encore un peu plus Le North Star Design bénéficie donc des agréable, tout en complétant le avantages de cette puce de conversion grave tendu et très détaillé et de très haute qualité, et cela se traduit, à un aigu dépourvu l’écoute, par une scène sonore en trois dimensions, dont la géométrie varie en fonction de l’acoustique des lieux où les morceaux ont été enregistrés. Le Blue Diamond ne manque ni de naturel, ni de profondeur dans la retranscription de l’acoustique. Il est tout aussi précis et stable sur les acoustiques reconstituées artificiellement en studio. Qu’il soit utilisé en lecteur de CD ou en convertisseur, le Blue Diamond brille par une restitution aux accents organiques, pleine et déliée. Grâce à sa connectique numérique universelle, il s’intégrera facilement dans toute installation à vocation réellement musicale.

VERDICT Ce lecteur CD dont le DAC accepte les signaux externes jusqu’au DSD a vraiment tout pour plaire : une platine optique performante, des étages de conversion comprenant l’une des meilleures puces du moment, l’ESS Sabre 9016. La musicalité de ce nouveau North Star Design justifie pleinement son prix.

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D’ESSAI

M2TECH

HIFACE EVO 2 Véritable équivalent numérique du légendaire couteau suisse, l’interface hiFace EVO Two du fabricant italien M2Tech permet, une fois intercalé entre un ordinateur et un DAC, de resynchroniser les datas numériques transitant sur la liaison USB afin d’abaisser sensiblement le taux de jitter… et par la même occasion élever la qualité sonore.

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volution du best-seller hiFace, le convertisseur miniature USB vers S/PDIF, le hiFace Evo Two n’est pas sans rappeler un produit apparu en 1995, le Digital Interface Processor plus connu sous l’acronyme de DIP fabriqué par la société américaine Monarchy Audio. L’idée était d’améliorer la qualité de restitution d’un CD en resynchronisant le flux de données en sortie du lecteur à partir d’une horloge extrêmement précise embarquée dans le DIP. Avec le hiFace Evo Two, il est possible d’aller encore plus loin en termes de précision d’horloge et d’abaissement du taux de jitter.

HAUTS COMME TROIS POMMES La gamme hiFace Evo Two propose trois appareils logés dans des boîtiers identiques très compacts. Le premier s’appelle le Universal D-to-D Converter (pour convertisseur universel numérique vers numérique). C’est le cœur de la gamme.

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Le second, optionnel, est le Precision Clock Generator (pour générateur d’horloge de précision), et le troisième en sus également est une alimentation à faible bruit Low Noise Power Supply, beaucoup plus silencieuse que les petites alimentations murales fournies de série avec le convertisseur et l’horloge. Le D-to-D utilisable seul dispose d’une entrée USB B qu’il va être possible de ressortir soit en S/PDIF, AES/EBU et Toslink pour les codages PCM 32/384, soit en I2S (selon le format mis au point par PS Audio avec connectique HDMI) si l’on souhaite traiter du DSD jusqu’au DSD256, une fois les datas resynchronisées. L’interface USB 2.0 est compatible avec le protocole ASIO sous Windows. Le D-to-D est plug and play avec Mac OSX et Linux, il nécessite le chargement d’un driver fourni avec Windows. L’alimentation des circuits internes est opérée soit par la liaison USB soit par le boîtier plug-in 9V fourni, soit par l’alimentation optionnelle M2Tech.


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D’ESSAI

EN DETAILS Une entrée S/PDIF est disponible avec une fonction ASRC (pour Asynchronous Sample Rate Conversion – suréchantillonnage asynchrone) débrayable. Si besoin est, le signal de cette entrée peut ainsi être routé vers les sorties avec une fréquence d’échantillonnage différente. Il peut être par ailleurs envoyé vers un ordinateur par la liaison USB pour être enregistré. Une sortie optique permet de communiquer avec l’horloge Evo Two optionnelle afin de rendre la commutation

d’horloge automatique entre les deux boîtiers. L’appareil embarque de base deux oscillateurs à quartz de très grande précision. Il dispose également de deux entrées Wordclock et Masterclock traitées en interne par un circuit PLL spécifique. Elles acceptent les signaux de la Precision Clock Generator qui peut aussi piloter d’autres appareils compatibles. Cette horloge de précision emploie deux oscillateurs à quartz à très haute stabilité TCXO qui génèrent les horloges de référence à ultra-faible jitter, et un circuit diviseur de fréquences à PLL de très haute précision utilisé dans les communications par satellite. Différentes fréquences dont le 10 MHz sont disponibles pour une adaptation optimale et indépendante des données PCM et DSD. Un afficheur LCD indique la fréquence à sélectionner manuellement par deux poussoirs, ou automatiquement sélectionnée si la liaison optique est placée entre le D-to-D et l’horloge. Enfin l’alimentation optionnelle Evo Two fournit une énergie ultra-régulée qui abaisse le seuil de bruit global à un niveau extrêmement bas.

LE POURQUOI DU COMMENT L’interface USB hiFace Evo Two est donc un switch numérique qui resynchronise les datas présentes sur son port USB avec un abaissement du taux de jitter, avant de les rediriger vers ses sorties. Il peut être utilisé seul sans alimentation externe car alimenté par l’ordinateur en amont via le port USB. On peut facilement améliorer les performances en rapport signal sur bruit en lui adjoignant l’alimentation Low Noise. Et si l’on souhaite

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aller encore plus loin, notamment en termes de réduction du jitter et donc de résolution, il suffit d’ajouter l’horloge Precision Clock Generator aux deux autres boîtiers, et l’on obtient une interface de haute précision qui pourra être utile si l’on utilise par ailleurs un DAC sans entrée USB, par exemple.

ÉCOUTE Timbres : Nous avons testé les éléments M2Tech dans les trois configurations en constatant des améliorations plus ou moins évidentes à chaque évolution. L’interface seule propose déjà une palette tonale très variée, très nuancée (violons boisés sur l’andante moderato du Trio pour piano et cordes «Dumky» de Dvorak par le BeauxArts Trio). L’ajout de l’alimentation apporte un subtil supplément de définition sur les fins de notes que l’insertion de l’horloge de précision étend très légèrement plus dans la durée (retombée des vibrations de la table

Sur la page de droite, on aperçoit la connectique présente à l’arrière de l’interface D-to-D, avec la BNC pour l’horloge externe et la fiche optique pour le retour d’information vers le boîtier Precision Clock Generator. A droite, vue interne de cette horloge de précision avec les deux oscillateurs TCXO. L’alimentation optionnelle fait usage d’un bloc à découpage à sortie régulée.

FICHE TECHNIQUE : Origine : Italie - Prix : 549 euros (interface D-to-D), 549 euros (horloge), 449 euros (alimentation) - Dimensions : 110 x 55 x 100 mm (chaque boîtier) - Poids : 500 g (chaque boîtier) - DAC hiFace Evo Two - Compatibilité : PCM 24/192 (S/PDIF, AES/EBU, USB), PCM 32/384 et DSD 256 (I2S) - Entrées : 1 S/PDIF RCA, 1 USB B - Sorties : 2 S/PDIF (RCA et Toslink), 1 XLR AES/EBU, 1 BNC horloge externe, 1 I2S (format PS Audio), 1 optique horloge « info » hiFace Evo Clock Two - Fréquences disponibles Wordclock : 44,1 et multiples jusqu’à 352,8 kHz, 48 kHz et multiples jusqu’à 384 kHz - Fréquences disponibles Masterclock : 2,8224 MHz (x1, x2, x4, x8), 10 MHz, 12,288 MHz (x1 et x2) - Entrée : 1 optique horloge « info » - Sortie : 1 BNC horloge « wordclock », 1 BNC « masterclock » - hiFace Evo Supply Two - Sorties : 3 mini-jacks 9VDC - Bruit : < 5 μV RMS

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d’harmonie un poil plus fluide). Dynamique : C’est un des critères où nous avons le plus ressenti l’apport des M2Tech, et notamment au niveau de la microdynamique et du rendu des microdétails. Néanmoins il faudra au moins travailler avec l’interface et l’alimentation pour commencer à déceler les premiers indices d’amélioration, l’interface seule n’arrivant pas à créer un écart qualitatif évident et justifiant son utilisation en solo. Quand l’alimentation est en place, on se surprend à entendre des choses en plus dans chaque développement de notes. Les harmoniques de rangs élevés reprennent de la hauteur et les notes deviennent plus denses, plus limpides (voix plus aérienne de la soprano Brigitte Fassbaender interprétant les Kindertotenlieder de Mahler). Si l’on ajoute l’horloge de précision, la restitution gagne encore en amplitude absolue, en plage dynamique, en précision du phrasé. Une fois encore, c’est subtil mais audible. Scène sonore : Le fait de rétablir les signaux de très basse amplitude à leur juste place, à leur juste niveau permet de mieux cerner les frontières de la scène sonore, de mieux replacer dans l’espace les phénomènes acoustiques d’ambiance. Sur le fichier «Gotcha» en live par Patricia Barber, le public (conversations, agitation) semble se répartir de plus en plus en largeur et en profondeur dans la salle de l’Arsenal de Metz dès lors qu’on introduit l’alimentation puis l’horloge de précision dans la chaîne d’écoute. La focalisation déjà impeccable avec la seule interface progresse en netteté au fur et à mesure de l’insertion des modules hiFace Evo Two.


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VERDICT L’idée du trio M2tech hiFace Evo Two est d’offrir la possibilité d’ajouter une entrée USB aux convertisseurs de qualité qui n’en ont pas. Ils pourront également by-passer l’entrée USB existante d’un DAC, entrée qui ne serait pas suffisamment performante. Au prix de quelques câbles supplémentaires, le concept est intéressant et présente de l’intérêt. À envisager dans le cadre de l’amélioration d’un système d’entrée à milieu de gamme déjà en place. Dominique Mafrand

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D’ESSAI

Les deux boomers de 30 cm d’origine 18Sound, à membrane corruguée et suspension en tissu enduit à triple pli, sont abrités derrière les trois caches amovibles (deux gris et un central recouvert de tissu noir). Prévoir des solides coupelles sous les pointes pour supporter le quintal ou presque de l’ensemble…

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AVANTGARDE

DUO XD

Évolution du modèle Duo Grosso lancé en 2006, la nouvelle enceinte Duo XD intègre un certain nombre d’améliorations techniques dont un traitement par DSP de toute la section grave qui affiche une sensibilité très élevée. À l’image du médium et de l’aigu chargés comme il se doit par des pavillons.

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e pavillon reste l’enfant pauvre de la proposition acoustique mondiale actuelle. Pourtant, c’est la seule solution qui permet de reproduire des écarts de modulation musicale proches de la réalité, à très bas comme à très haut niveau sonore. De plus, ce genre de système présente une sensibilité généralement très élevée, supérieure à 100 dB/W/m. Par conséquent, il ne nécessite pas d’être forcément alimenté par des amplificateurs de forte puissance pour s’exprimer pleinement, et on les associe très souvent à des électroniques à base de triode pour constituer des ensembles à la musicalité époustouflante. Le fabricant allemand Avantgarde est un des seuls au monde à ne produire que des enceintes à pavillons et à haute sensibilité. Une différence qu’il cultive depuis la création de l’entreprise.

GRAVE DE CHOC Le Duo XD est donc la version 2015 de la Duo Grosso dont elle reprend néanmoins l’architecture. Il s’agit donc d’une enceinte à trois voies avec grave amplifié en charge close, médium à pavillon sphérique de grand diamètre et aigu à pavillon sphérique court. La caisse de grave reçoit deux hautparleurs de 30 cm, le moteur d’aigu et son pavillon de 85 mm de diamètre sont montés

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D’ESSAI

en haut de la face avant. Elle est fixée à un socle à quatre cornières en aluminium qui repose sur quatre énormes pointes ajustables par des poignées moletées de 55 mm de diamètre. Du robuste donc. De ce socle émergent trois cornières verticales (deux d’un côté, une de l’autre) entre lesquelles sont maintenus en six points le haut-parleur de médium et sa petite charge close cylindrique arrière en aluminium injecté. Le grand pavillon de 67 cm de diamètre en ABS amorti est vissé sur cette charge, de même que le pavillon d’aigu est vissé sur le moteur. Notons que la fixation par points réduit considérablement la transmission des vibrations du grave vers le médium. L’arrière de l’enceinte dévoile la présence d’une section électronique très évoluée, plus évoluée que celle de la Duo Grosso au sein de laquelle le grave traité par deux boomers de 30 cm était amplifié, ajusté en niveau par un potentiomètre, filtré activement, et disposait d’un circuit Motional Feedback de compensation en temps réel des erreurs induites dans le signal par la force contre-électromotrice générée par les haut-parleurs. Sur la XD, on passe à une amplification en classe D deux fois plus puissante et une gestion complète par DSP. Ce duo offre un réglage à la carte du registre. Il devient possible entre autres de régler le niveau du grave, son délai de réponse dans la pièce, les fréquences de filtrage passe-bas et passe-haut (débrayable), le type de filtrage (LinkwitzRiley, Butterworth, etc.), de programmer un égaliseur à dix bandes de fréquences sur quatre paramètres différents (fréquence, gain, facteur Q et type de filtre). La programmation s’effectue par un menu déroulant accessible par un jeu de touches et une molette situés en face arrière. Un afficheur matérialise les différentes étapes de cette programmation. À noter qu’un logiciel XD Series Control est prévu dans le courant du premier trimestre 2016. À l’aide d’un microphone calibré, on pourra programmer la Duo XD sous Mac ou Windows via les ports USB et Ethernet prévus au dos de l’enceinte. Enfin, le raccordement du grave au système d’écoute

pourra se faire de deux façons commutables, soit en haut niveau et basse impédance par une paire de fiches hautparleurs, soit en bas niveau et haute impédance via un connecteur XLR. Dans ce dernier cas, le signal est transféré par transformateur en mode symétrique et flottant afin d’éviter les boucles de masse.

AMELIORATIONS TECHNOLOGIQUES Si le grave a bénéficié d’un relooking profond, les autres sections ont également été revues et corrigées pour le (encore) meilleur. Le nouveau haut-parleur de médium à membrane de 17 cm en fibre de kevlar reçoit une nouvelle suspension optimisée, un circuit magnétique désormais symétrique en Alnico et un très large dôme cache-noyau en fibre treillis composite, de très grande rigidité et de très grande légèreté. Comme pour la Grosso, l’unité de médium et le tweeter à dôme de 25 mm utilisent la technologie de bobine Omega à grand nombre de tours et haute résistance. La haute impédance obtenue améliore le facteur d’amortissement vu de l’amplificateur et réduit par la même occasion les effets négatifs des câbles hautparleur. Le filtrage passif est assez unique. Le médium n’en a pas. Du fait de la dispersion contrôlée (CDC, pour Controlled Dispersion Characteristic) du couple médium-pavillon, la coupure basse à 18 dB/octave propre au pavillon de médium évite l’usage d’un filtre passe-haut. Par ailleurs, il existe une petite chambre entre la membrane et la gorge du pavillon ; elle crée un filtre passe-bande qui filtre à 6 dB/octave les fréquences supérieures à sa fréquence de résonance propre. Le haut-parleur a été étudié pour couper naturellement à 6 dB/octave vers la fréquence de résonance de la chambre vers 2 kHz, créant ainsi un filtre acoustique passe-bas du second ordre. Quant au tweeter, son filtre passe-haut emprunte deux composants dont un nouveau circuit CPC (pour Capacitor Polarisation Circuit) qui réduit les effets mémoires d’un condensateur. Le CPC se rapproche d’un condensateur qui serait

FICHE TECHNIQUE : Origine : Allemagne - Prix : 28 700 euros - Dimensions : 670 x 1 695 x 600 mm - Poids : 95 kg - Réponse en fréquence : 18 Hz – 20 kHz - Puissance admissible : 100 W (10 W minimum recommandé) - Sensibilité : 107 dB/W/m - Impédance nominale : 18 ohms - Puissance ampli grave : 2 x 500 W

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La face arrière de l’enceinte basse est occupée par un immense dissipateur au dos duquel est fixée toute l’électronique (amplis en classe D et gestion par DSP). On distingue sous le bornier l’afficheur encadré des poussoirs et de la molette de programmation du menu. Un commutateur à trois positions permet de relier le grave soit aux deux autres haut-parleurs en configuration basse impédance, soit seul et par une entrée XLR si on souhaite fonctionner en bi-amplification.

polarisé en classe A, le signal musical modulant autour d’une valeur moyenne non nulle et donc sans influence sur le sens du champ électrique. Les borniers hautparleurs sont de WBT Nextgen 0708, et un strap filaire est fourni pour relier la partie basse de l’enceinte à la section médium dans le cadre d’une mono-amplification entièrement haut niveau.

ÉCOUTE Timbres : Nous avons écouté les Duo XD en configuration haut niveau avec un raccordement du grave en sorties d’un de nos blocs stéréo repères à transistors. D’emblée la haute sensibilité nous invite à régler le niveau du volume bien plus bas qu’à l’habitude. Cette même haute sensibilité nous surprend une nouvelle fois par l’analyse extrêmement fouillée et bien timbrée du message diffusé par les Avantgarde. On entend tout, absolument tout du signal modulé par les haut-parleurs. Nous réécoutons la piste « When Did You Leave Heaven » par Lisa Ekdahl et découvrons un certain nombre de détails de l’enregistrement, notamment un ensemble de bruits de très faible amplitude (doigts sur les cordes de la contrebasse, bruits des lèvres, etc.) qui étaient jusqu’à présent passés à la trappe. La voix lancinante, sensuelle et fragile de la chanteuse n’a encore jamais été aussi présente dans la pièce, et nous pouvons presque compter les brins des balais caressant la batterie. Nous profitons d’une petite retouche de niveau du grave par le DSP des XD pour redonner à la contrebasse sa stature, ses dimensions et ses couleurs boisées. Dynamique : Avec quelque 107 dB de sensibilité ajustés sur tout le spectre, nous nous attendions à une plage dynamique reproduite particulièrement expressive. L’imaginer est une chose, le vivre en est une autre. Les écarts de modulation ne sont soumis à aucun effet de saturation ou de

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compression comme c’est quasiment toujours le cas avec les enceintes haute-fidélité à rayonnement direct. La lisibilité à très faible niveau est vraiment remarquable, on ne perd aucune des informations inscrites dans le support, du grave à l’aigu. L’équilibre ne perd rien de son implacable linéarité quand on accède à un niveau d’écoute réaliste, voire à un niveau de scène avec les interprètes. Mieux, on pénètre plus profondément dans les soubassements du message (impressionnants grands tuyaux de l’orgue de Saint-Eustache) et plus loin dans les hautes sphères fréquentielles (superbes cymbales de batterie, « Paradis perdus » par Christine and the Queens). La restitution prend du corps, de la matière, de l’envol. Scène sonore : Les pavillons des Duo XD nous laissaient craindre une certaine directivité, pour ne pas dire une directivité certaine. Erreur. Quand les enceintes sont dirigées en faisant coïncider les axes d’émission au point d’écoute, la préconisation du fabricant, le sweet-spot s’élargit comme celui d’un bon nombre d’enceintes traditionnelles, on peut même se placer de côté tout en conservant une scène sonore centrée. Cette scène se caractérise par une focalisation et un étagement en profondeur hyperprécis. Sans ressentir un effet de présence particulier, on se sent néanmoins proche des interprètes sans doute à cause du détourage au scalpel dont sont capables les Duo XD.

VERDICT Avec cette nouvelle Duo XD, le constructeur allemand a fait sensiblement progresser les performances déjà excellentes de sa Duo Grosso, véritable matrice de la XD. Le traitement du grave par DSP va notamment

permettre de résoudre nombre de problèmes liés aux acoustiques aléatoires des pièces d’écoute. Quant aux pavillons, ils incarnent encore et toujours le moyen incontestable et incontournable d’une restitution sans contrainte. Dominique Mafrand


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D’ESSAI

FICHE TECHNIQUE : Origine : France - Prix : 7 980 euros - Dimensions unitaires : 450 x 115 x 435 mm - Poids : 15 kg (DAC) - Entrées numériques : 1 sur USB type B. - Formats d’entrée : PCM de 44,1 kHz à 384 kHz en 16, 24 ou 32 bits, et DSD 64 à DSD256 (11,2 MHz) sur USB (24 bits/192 kHz en S/PDIF) - Capacité dynamique : 123 dB - Traitement interne : 32 bits - Réponse en fréquence : 10 Hz à 25 kHz ± 0,1 dB - Niveau de sortie ligne : 2,5 V RMS (RCA sous 47 kΩ) ou 2,5 V RMS (XLR) sous 600 Ω

METRONOME TECHNOLOGIE

CD8 S

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Cette source combine une platine de lecture optique et un convertisseur accessible à d’autres appareils en externe, tant en PCM qu’en DSD, cédant à cette tendance pertinente, car pratique.

D’ESSAI

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a dynamique actuelle des technologies de l’audionumérique s’oriente vers les serveurs, lecteurs de réseau avec ou sans DAC, et les lecteurs de CD dont les circuits de conversion ne se contentent pas de la liaison interne I2S avec le bloc de lecture optique, mais s’ouvrent à l’extérieur. Le CD8 S de Métronome Technologie suit cette tendance, d’autant que son DAC interne, de très haute qualité, mérite bien la connexion à d’autres sources numériques. Ainsi, l’ajout d’une embase S/PDIF optique et d’un port USB2 permet de profiter pleinement de toutes les possibilités du CD8 S.

UN EQUIPEMENT TRES COMPLET Logé dans un coffret en acier, orné d’une face avant en aluminium taillée dans la masse et anodisée noir (disponible aussi en finition alu brossé), l’équipement se compose d’une platine de lecture sur base Philips/Daisy améliorée par Metronome Technologie, et d’un DAC performant. Le CD8 S intègre de nombreux circuits d’alimentation comprenant trois transformateurs toriques capotés et huit unités de régulation, suivies d’un découplage de 50 condensateurs de 1 000 μF, soit 50 000 μF, une valeur énorme pour un lecteur de CD. Mieux vaut cet agencement que deux condensateurs de 25 000 μF, par exemple, tant pour l’abaissement de la résistance série liée à ces 50 capacités en parallèle que pour la rapidité du temps de récupération de l’alimentation, à la suite d’une demande de courant instantané.

UN BLOC OPTIQUE EFFICACE Le mécanisme de lecture prend place dans une épaisse plaque de méthacrylate teintée de noir dans la masse. Cette platine, d’origine Philips/Daisy CDM Pro 2 v 6.8, a été modifiée par Metronome, notamment le logiciel des commandes, puisque le constructeur n’utilise pas de tiroir, le chargement s’effectuant par le dessus, ce qui explique la présence d’un microrupteur dans le couvercle. Une diode bleue éclaire la platine de lecture, ce qui facilitera, dans l’ombre, le chargement du CD sur son axe. Notons la forme de cette pièce, qui ne ressemble plus à un cône d’entraînement, mais à une forme s’approchant d’un cylindre, sur lequel vient s’enficher un palet presseur en Delrin. La base massive de méthacrylate, d’un centimètre d’épaisseur, repose sur un trépied amorti, constitué de silentblocs de mousse de 60 mm de diamètre sur 80 mm de hauteur, en trois parties montées plongeurs, pour un découplage mécanique optimal.

UN DAC DE HAUTE VOLEE Il prend place sur une carte fille, située sur la partie gauche de la carte mère. Ce module DAC dispose de circuits très récents, marquant tout l’intérêt de la carte fille si l’on envisage des mises à jour! Justement, le CD8 S profite d’innovations récentes dans le domaine de l’audionumérique. Commençons par l’interface de réception numérique Asahi Kasei AK4118AEQ, prenant en charge les signaux S/PDIF en PCM jusqu’à 192 kHz sous 24 bits. Cette puce possède une boucle à verrouillage de phase (PLL) qui diminue fortement le jitter. Puis le signal transite par un changeur de fréquence d’échantillonnage, convertissant tout signal entrant à 192 kHz. On retrouve également un circuit PLL dans ce Cirrus Logic CS8421, qui possède une

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résolution de 32 bits. C’est aussi la résolution de l’excellent convertisseur Asahi Kasei AK4490 qui accepte toute fréquence d’échantillonnage jusqu’à 768 kHz en PCM, et les trois premières fréquences d’échantillonnage du DSD : 64, 128 et 256, soit du 2,8 MHz à 11,2 MHz, l’entrée USB ouvrant cette voie royale vers la haute résolution. Les sorties audio de cette puce de conversion fonctionnent sous le mode symétrique, et le filtrage dans le mode numérique s’adapte à la fréquence d’échantillonnage, ce qui ne nécessite pas de circuit compliqué en sortie. Ainsi, à quelques résistances de haute précision et à quelques condensateurs au polypropylène près, formant un filtre passe-bas à faible pente, les étages de sorties différentielles (à l’image de celles de l’AK4490) emploient quatre amplificateurs opérationnels Burr-Brown OPA604 dont la réputation, en termes de musicalité, est fort bien établie.

ECOUTE PHILIPPE DAVID Timbres : Les modèles de lecteurs CD précédents, déjà excellents, de chez Metronome Technologie, démontrent à

D’ESSAI

l’album Cascades de Pascal Gutman donnent aussi dans la richesse harmonique par la superposition de leurs jeux, dont les timbres varient de manière subtile lorsque la Leslie accélère ou ralentit, produisant un effet de vibrato typique. Dynamique : À la pureté des timbres et leur contenu harmonique, vient s’ajouter un suivi dynamique précis et scrupuleux. Si la violence, bien que contenue, des fortissimi sur le premier mouvement de Tableaux d’une exposition de Moussorgski dans sa version arrangée par Maurice Ravel ne pose aucune difficulté au CD8 S, à même de restituer des passages très vifs et complexes, il en va de même avec la restitution des signaux de faible amplitude, les pianissimi. Le temps où la définition se dégradait proportionnellement à la baisse du niveau de restitution est bel et bien révolu : le Metronome Technologie

conserve l’intégralité du message musical en toutes circonstances. Ses attaques, très l’évidence que le mieux est l’ennemi du bien. rapides, proposent une lisibilité optimale de La richesse harmonique atteint des sommets tous les instants, améliorant la définition de en matière de définition et de réalisme. chaque instrument, comme si chaque source La restitution générale s’effectue en haute musicale disposait de sa propre enveloppe musicalité, toute en douceur et en respect des dynamique, indépendante des autres, en timbres, à tel point que l’on peut reconnaître conjuguant, d’une manière très habile, cette de grandes similitudes entre la guitare précision instantanée et la cohésion de acoustique de Mark Curry (sur l’album It’s l’ensemble de l’œuvre musicale. Only Time) et celle de Ted Hawkins (album Scène sonore : Cette cohérence s’illustre aussi The Next Hundred Years) : on reconnaît la dans le relief de la restitution. En effet, le DAC sonorité des fabuleuses Martin, et ce malgré du CD8 S s’exprime avec une acuité peu le toucher différent des deux guitaristes. commune, en adaptant les acoustiques de L’orgue électrique et sa cabine Leslie sur salle à reproduire à la réalité des nuances

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captées par la prise de son. La composante mono du signal reste bien campée entre les deux enceintes (des Avantgarde Duo XD, cette fois, enceintes fantastiques) tout en faisant entendre cette notion de profondeur qui se confond, dans l’espace sonore, avec la position du mur arrière de la restitution. Dans l’église où Jean Guillou jouait en solo Tableaux d’une exposition aux grandes orgues, on perçoit distinctement la réverbération qui s’étend par vagues successives, ajoutant de l’authenticité à la restitution.

VERDICT Ce combiné lecteur de CD/DAC à deux entrées externes, de très haut de gamme, suit les dernières évolutions technologiques et en fait bénéficier les audiophiles avertis, friands de musicalité sans concession. La base de Metronome Technologie est excellente, avec sa mécanique de lecture optique optimisée et découplée, ainsi que les alimentations isolées les unes des autres, et le châssis en acier, dont le poids contribue à son inertie. Mais le CD8 S va plus loin en proposant un DAC constitué de composants très récents. Cela se vérifie dans la réception des signaux, l’algorithme de suréchantillonnage et le circuit de conversion de haute qualité, doté de sorties audio différentielles, pour ne citer que cela. Le CD8 S est incontournable dans le peloton de tête des meilleures sources disponibles.

ÉCOUTE DOMINIQUE MAFRAND Timbres : Écouté en lecteur de CD en compagnie des enceintes Avantgarde Duo XD et de nos électroniques d’amplification repères, le CD8S installe un climat de haute définition et de justes tonalités. Un pari qui n’était pas gagné d’avance avec la très haute résolution des pavillons qui auraient pu accentuer un défaut en amont. Le piège amicalement tendu au Metronome Technologie a donc été déjoué de fort belle


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À gauche, les alimentations et leurs 50 000 μF de découplage. Au centre, le bloc optique monté sur un trépied amorti. À droite, on aperçoit une partie de la carte fille supportant le SRC et le DAC.

manière, le piano Fazioli magnifié par Michel Dalberto sur Debussy nous est offert avec une limpidité exceptionnelle, un sens remarquable de l’harmonie et des harmoniques (superbes déclinaisons vibratoires à chaque toucher). La voix de Joan Sutherland (« Lo, Here the Gentle Lark » de Bishop) nous enveloppe de son épaisseur et de sa texture bien restituées par le CD8S. Dynamique : La partition de Debussy (Général Lavine) enchaîne les variations modulatoires que le CD8S transpose au doigt et à l’œil. La vivacité des notes confère une sorte d’apesanteur magnifique au message, l’énergie développée par le pianiste sur les forte ne déstabilise absolument pas l’appareil qui « déroule » tel l’athlète qui domine ses adversaires. Il y a de l’aisance (légèreté et durée des fins de notes) et de la détermination (instantanéité des attaques) dans le travail expressif du Metronome qui semble nous rappeler qu’un lecteur de CD mécanique bien optimisé comme le CD8S arrive toujours à créer le choc musical. Scène sonore : Le volume et l’espace du studio d’enregistrement sur « Animal »

par Francis Cabrel sont parfaitement restitués par le CD8S. On arrive à évaluer avec une incroyable précision la profondeur de la pièce tant les différents échos et réverbérations sont nombreux, magistralement piqués et focalisés. L’image est plantée devant nous tel un pieu dans le sol. C’est parfaitement stable (détourage net des différents instruments) et déployé en largeur selon les informations encodées dans le support, la position des enceintes ne rentre plus en ligne de compte. Pour reprendre une expression bien connue, on oublie le système.

VERDICT Le lecteur CD8S et son DAC embarqué nous ont gratifiés d’une restitution de très haut niveau. Rien d’étonnant à cela après avoir constaté le magnifique travail technique réalisé sur le produit, une habitude chez ce constructeur. Le DAC ouvre la connectivité vers le dématérialisé et permet au CD8S de se créer une place de choix dans la hiérarchie des sources numériques haut de gamme capables de traiter CD et fichiers. Bien joué !

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D O S S I E R

La musique dématérialisée Suite logique La révolution des outils de communication, notamment grâce à l’avènement de l’Internet, devait obligatoirement évoluer dans le sens d’une extension des services médiatiques rendant facultative le stockage à domicile des données. EVOLUTIONS PARALLELES On se souviendra des balbutiements de l’audio dès la seconde moitié du XIXe siècle : parallèlement à l’invention du phonographe et de tous ses dérivés, permettant d’écouter de la musique chez soi au moyen de disques, il y eut les débuts de la téléphonie qui fut, en quelque sorte, l’ancêtre de la radio. Ce médium sans fil envoyait sur les ondes de la voix, mais aussi de la musique que toute personne, munie d’un récepteur, pouvait écouter. Depuis quasiment les débuts de l’audio, nous assistons au développement conjoint du disque que l’on écoute chez soi, d’une part, et, d’autre part, de programmes distants diffusés sur un réseau radiophonique, via les ondes hertziennes, du nom de leur découvreur, Heinrich Rudolf Hertz. La radiophonie ne cessa de s’améliorer, grâce à l’invention des émissions en modulation de fréquence, passant, par la suite, de la monophonie à la stéréophonie, à l’époque où, de son côté, le microsillon stéréo apparaissait sur les disques

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analogiques. Notons au passage que l’amélioration des systèmes de prise et de reproduction sonore a bénéficié d’un vecteur incontournable : le cinéma parlant, dont la haute-fidélité est issue.

UN AIR DE DEJA-VU, EN MIEUX La révolution technologique que nous vivons depuis l’avènement de l’Internet s’appuie sur le même processus. En effet, nous avons la possibilité d’écouter de la musique sur notre propre installation haute-fidélité, à partir de nos supports numériques sur CD, ou SACD (voire DVD et BD) que nous rangeons dans une discothèque, ou CDthèque, ou encore

datathèque (de « data », données, dans le langage informatique). Mais grâce à Internet qui n’a cessé d’augmenter son débit au fil des années, ce qui lui confère une bande passante de plus en plus large, il devient possible de diffuser, à distance, de la musique à partir de fichiers. Le terme générique « fichier » s’applique, en effet, à tout support numérique appartenant au monde péri-informatique : ce fichier peut être, par exemple, un logiciel, une photo, une vidéo ou un enregistrement audio. En effet, dans un CD, à chaque morceau musical correspond un fichier, enregistré en 44,1 kHz sous 16 bits, au format linéaire (dénué de toute compression de données) en AIFF. Si l’on extrait de ce support physique (constitué d’aluminium inséré dans un disque


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D O S S I E R

deux, ce qui est de plus en plus le cas. Les sites de diffusion de musique en ligne s’appuient sur un autre modèle économique : ils doivent financer l’achat de serveurs de très haute capacité, ainsi que leurs connexions au réseau haut débit (l’Internet), des factures d’électricité astronomiques liées à la consomen méthacrylate), les fichiers de musique, mation d’énergie des serveurs empilés dans ceux-ci deviennent donc « dématérialisés ». des armoires climatisées… Et, dans une On peut soit les stocker à domicile, si l’on moindre mesure, ces fournisseurs doivent, en achète cette option auprès des différents principe, s’acquitter des droits d’auteur des fournisseurs de musique, soit les écouter artistes, ce qui constitue, hélas, le poste budà distance, en temps réel ou presque. Dans ce dernier cas, au contraire de la radio analo- gétaire le plus faible, au grand dam des musiciens qui, soit dit en passant, gagnent plus gique (FM, soit modulation de fréquence) ou DAB+ (le fameux Digital Audio Broadcast) uti- d’argent sur la vente d’un CD que sur l’achat lisant, lui aussi, les ondes hertziennes pour sa des mêmes plages sur un site musical qui les vend en dématérialisé. Toutes ces dépenses diffusion, l’Internet possède une exploitation rendent nécessaires la mise en place d’une nettement plus conviviale. La raison en est politique d’abonnement auquel doit souscrire simple : la radio impose ses programmes, la relation entre diffusion et réception ne s’effec- tout utilisateur final, à moins qu’il n’accepte de se faire agresser par des spots publicitaires tuant que dans ce sens. L’Internet offre le loisir d’écouter, au moment où vous le sou- entre les plages musicales, expérience pour le moins désagréable. haitez, une plage musicale de votre choix, sélectionnée sur un serveur distant, propriété d’un fournisseur de musique « en ligne », ce qui signifie que cette société propose un catalogue de musique, la plupart du temps gigantesque, auquel on a accès via Internet, moyennant, le plus souvent, l’acquittement d’un abonnement mensuel.

UNE DIFFUSION INTERACTIVE Si l’on considère le mode de fonctionnement de la radio auquel nous avons fait allusion dans ce qui précède, ce médium vit soit de subsides d’État, soit de la publicité, soit des

MATERIEL POUR MUSIQUE DEMATERIALISEE Pour écouter la radio, il faut une source distante (un studio de radio) reliée à un émetteur dont le récepteur (un tuner, par exemple) capte les ondes radio et en extrait l’audio, voire le convertit en analogique si la radio fonctionne en DAB+. On retrouve le même principe pour la musique dématérialisée : il faut une source distante (un serveur), reliée à l’Internet d’un côté, et à une interface de réception de l’autre (une « box » rassemblant les services connectés), branchée sur un ordinateur ou sur un lecteur de réseau recevant les données audionumériques à convertir en analogique. Ce lecteur réseau se nomme « streamer » en anglais. Si vous stockez de la musique chez vous, il vous faut de la mémoire de masse, sous la forme d’un ou de plusieurs disques durs. Un lecteur de réseau équipé d’un disque dur en interne devient un serveur de musique. Mais on peut

aussi lui raccorder un serveur de stockage en réseau NAS (ou Network Attached Storage).

LES SERVICES DE MUSIQUE DEMATERIALISEE Ils se subdivisent en deux grandes catégories : les webradios sont, comme leur nom l’indique, des radios numériques qui, à l’inverse du format DAB+ diffusé sur support hertzien, emploient l’Internet. Ces médias fonctionnent comme une radio, on écoute des programmes de musique préétablis, en streaming, classés au préalable par genre, par pays, et l’on y trouve même des podcasts classés de la même manière. On a ainsi accès à des milliers de programmes diffusés dans le monde entier. L’autre grande catégorie propose de la musique à la carte, l’auditeur pouvant choisir le morceau ou l’album qu’il souhaite entendre. Les offres sont très nombreuses et aussi très variées. Ces sites s’adressent aux utilisateurs mobiles, écoutant de la musique sur smartphone ou sur tablette, mais aussi, dans une moindre mesure, aux baladeurs de haute qualité, tels Astern & Kern, Sony, TEAC, HiFiMan, iBasso, Fiio, Questyle, sans parler des DACs de poche, également auto-alimentés, de marques telles que Korg, Chord, ADL et quelques autres. Mais ils s’adressent aussi et surtout aux audiophiles qui trouvent là la possibilité d’écouter de la musique sans avoir à sortir pour acheter de la musique. Cette dernière est disponible en plusieurs formats, avec plus ou moins de réussite, suivant les sites. En effet, la plupart de ces marchands de musique en ligne proposent un service diffusant de la musique compressée.

VOICI UN APERCU DES SITES LES PLUS REPRESENTATIFS : Deezer propose pas moins de 35 millions de titres. Les visiteurs peuvent écouter de la musique compressée à 128 kbits par seconde, ce que le site appelle « qualité standard », entrecoupée de publicité, tous les deux morceaux en moyenne. Pour un abonnement de moins de dix euros par mois, la

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D O S S I E R

La musique dématérialisée Suite logique publicité disparaît et le débit numérique passe de 128 à 320 kbits par seconde, nommé, dans ce cas, « haute qualité ». Pour accéder à ce débit en format FLAC, il est nécessaire de posséder un système audio Sonos et de charger l’application dédiée sur un support compatible Android ou iOS. Sinon, on se contentera du MP3… Spotify, le concurrent suédois, dispose de 25 millions de titres, répartis entre ses serveurs et un système de peer-to-peer, à la

manière de Napster, le précurseur. Le type de fichiers compressé passe de 96 kbits par seconde sur les appareils mobiles à 160 kbits sur le mode gratuit, et 320 kbits/s sur le mode payant. Les fichiers encodés en Ogg-Vorbis présentent une bien meilleure qualité que le format MP3, bien qu’il s’agisse, dans les deux cas, d’un mode de compression destructeur, le signal étant simplifié afin de limiter le débit de données à l’encodage, puis décompressé au décodage. On dirait que tous ces services de musique en ligne se sont donné le mot, ou plutôt un tarif unique : 9,99 euros mensuels. Apple Music, au même prix que les deux précédents (ou alors 14,99 euros en mode familial), adopte un autre algorithme de com-

pression de données, beaucoup moins destructeur que le MP3 et moins que l’OggVorbis : l’AAC (pour Advanced Audio Coding) choisi par Apple a été fixé à 256 kbits/s. Il présente une qualité telle qu’il semble mieux se rapprocher de l’AIFF d’un CD que les deux autres formats cités. Effectivement, le son de ce service en ligne est plutôt satis-

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faisant. En revanche, espérons que la firme à la Pomme revoie l’ergonomie de son site, très perfectible. Qobuz n’a pas les mêmes moyens financiers que ses concurrents, et c’est dommage, car ce site de musique dématérialisée met un point d’honneur à rechercher sans relâche des fichiers audio en haute définition. En effet, si Qobuz propose en standard du MP3 à 320 kbits/s, en streaming à partir de 9,90 euros, il met en avant ses fichiers en FLAC, s’appuyant sur un algorithme de compression sans perte. Ainsi, un fichier FLAC en 16 bits à 44,1 kHz est comparable à celui issu d’un CD. Qobuz va plus loin en proposant des fichiers en 88,2 kHz et jusqu’à 192 kHz en 24 bits! Là, les prix augmentent, voire dépassent les 20 euros. À ce stade, on peut imaginer la comparaison d’un CD du commerce, soit une boîte contenant le livret et le disque physique, que

fichiers en qualité normale en AAC à 320 kbits/s. Ce site aurait pu fonctionner si son abonnement pour la haute définition avait été plus abordable. HDTracks ou, littéralement, morceaux en haute définition, rassemble une offre très intéressante en termes du nombre d’œuvres musicales en haute définition. Mais malheureusement pour nous, pauvres Européens, Norman et David Chesky se heurtent aux restrictions de droits, ce qui les empêche de vendre des enregistrements en HD 96 kHz sous 24 bits, voire 192 kHz en AIFF, WAV,

FLAC ou ALAC dans cette partie du monde. Ainsi, l’album du concert de 1971 à Fillmore East de l’Allman Brothers Band nous est inaccessible, tout comme ceux d’Eric Clapton ou encore ceux de Pink Floyd, en haute définition. Très frustrant !

L’EMBARRAS DU CHOIX l’on pourra ripper sur un disque dur en conservant le format AIFF d’origine, en 44,1 kHz sous 16 bits. En revanche, les fichiers haute définition d’albums apparaissent comme étant plus pratiques à exploiter en optant pour le téléchargement : Qobuz a fait tout le travail de recherche et l’on peut faire l’économie d’un lecteur spécifique, l’opération pouvant s’effectuer à partir du disque dur d’un ordinateur ou d’un serveur, et l’utilisation d’un DAC de qualité. Tidal a été lancé à grands frais par le rappeur Jay-Z. Au départ, le projet partait de bons sentiments car il faisait la part belle aux artistes, mais le prix demandé pour acquérir de la haute définition dépasse du double la plupart de ses concurrents. Encore une fois, l’offre ne tient pas la distance face à un CD à ripper dans un disque dur. En revanche, l’abonnement s’aligne sur la concurrence pour la diffusion de

Il existe de nombreux sites marchands vendant de la musique dématérialisée. Si l’on constate une sorte d’alignement tarifaire des enseignes les plus connues, le prix peut vite monter si l’on achète de la musique dématérialisée en haute résolution. Pour l’instant, ce type d’offre est aussi embryonnaire que prohibitif. L’alternative présente un coût moindre et propose des fichiers s’approchant de la qualité CD, sans jamais la surpasser. En revanche, le côté pratique et convivial de l’exploitation de la musique dématérialisée constitue un atout en phase avec l’époque, en raison du développement des réseaux périinformatiques. L’offre actuelle constitue donc un complément de choix aux supports matériels, en attendant que la musique dématérialisée gagne en performances. Philippe David


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DAC

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DAC

FICHE TECHNIQUE : Origine : Royaume-Uni - Prix : 8 500 euros - Dimensions : 440 x 110 x 320 mm - Poids : 15 kg - Entrées analogiques : 3, configurables en XLR (symétrique) et Cinch (asymétrique) - Entrées numériques : 6 entrées S/PDIF dont trois optiques, une AES, une USB et deux I2S, dont une au brochage programmable. - Détection des formats 24 bits/192 kHz et DSD64 : les six S/PDIF et l’AES - Détection des formats 24 bits/384 kHz, DXD, DSD64 et DSD128 : USB et I2S - Réponse en fréquence : 0 Hz à 20 kHz (± 0,25 dB) - Taux de distorsion analogique : 0,001 % à 1 kHz - Taux de distorsion numérique : 0,005 % à 0 dB FS - Jitter : moins de 50 ps à 1 kHz

L

a société Leema Acoustics a été fondée en 1998 par deux ingénieurs de la BBC, Lee Taylor et Mallory Nicholls, d’où le patronyme de la marque relatif à leurs prénoms. Ils s’intéressèrent tout d’abord à la conception d’une enceinte de monitoring de petite taille, si bien qu’au bout de quatre ans de recherches et de développement, la Xen apparut sur le marché. Initialement conçue pour les professionnels du son, cette petite enceinte connut un succès mérité dans le grand public. Fort de cette réussite, le duo se tourna vers la conception d’électroniques, ce qui se traduisit par la commercialisation de l’amplificateur Tucana en 2006, primé par HiFi News. L’année suivante, le lecteur de CD Antila reçut une récompense de What HiFi. Actuellement, l’amplificateur intégré Tucana II prête son coffret au DAC Libra, ce qui explique la présence de dissipateurs thermiques à ailettes sur les flancs. Il ne s’agit pas d’une simple économie d’échelle, car le dissipateur de droite refroidit six régulateurs de tension. 13160 μF en 27 éléments

Ce DAC atypique nous vient du Royaume-Uni et l’une de ses spécificités tient à sa connectique plus que complète, pour ne citer que cela.

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UNE CONCEPTION PROFESSIONNELLE Le Libra étonne par le nombre de ses entrées : six S/PDIF réparties en trois coaxiales et trois optiques, deux AES/EBU, deux I2S sur embase RJ45, une USB, une Bluetooth (APTX et AAC) avec une interface dédiée, et un connecteur coaxial recevant l’antenne de ce mode de transmission. Pour finir, le Libra propose également trois entrées stéréo analogiques doublées en symétrique et asymétrique, soit seize entrées en tout pour les principales, puisque dans le dernier cas l’on doit choisir les entrées RCA ou les XLR. C’est la première fois que nous rencontrons un préamplificateur numérique/DAC équipé d’autant d’entrées. On les sélectionne au moyen de l’encodeur rotatif de droite, lequel offre aussi l’accès aux menus de configuration en pressant une touche. On peut ainsi configurer la phase absolue, normale ou inversée, la pente du filtre numérique de sortie, à 42 ou 82 kHz, en manuel ou en automatique, renommer les différentes entrées, assigner les différents

LEEMA ACOUSTICS

LIBRA


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DAC

contacts des entrées en I2S… Le Libra offre aussi le loisir de paramétrer son système LIPS (Leema Intelligent Protocol System), une sorte de bus de communication pouvant agir avec d’autres maillons de la gamme. Ce système, véhiculant des signaux sur une connectique en XLR5, peut piloter jusqu’à 15 éléments. Le grand encodeur rotatif, sur la gauche de l’écran d’affichage, contrôle l’ajustement du volume, que l’on peut rendre fixe sur simple pression d’une touche au dos du coffret. La façade comprend deux autres commandes, l’une pour le mute (coupure du son) avec affichage de la décrémentation du volume sur l’écran. Une autre sert, à l’instar

de ce l’on peut rencontrer sur d’autres préamplificateurs, à by-passer le traitement du signal dans le cadre d’une installation home-cinéma. Enfin, sur l’extrême gauche de la façade, deux jacks stéréo de 3,5 mm de diamètre matérialisent une entrée analogique baptisée “MP3”, à destination d’un baladeur, et une sortie de casque convenant à la plupart des modèles du marché, d’une impédance supérieure ou égale à 32 ohms.

UNE ELECTRONIQUE ATYPIQUE Le Libra intègre deux alimentations, notamment un module à découpage, servant

aux utilitaires, comme l’écran d’affichage. Mais surtout, il possède une alimentation linéaire, filtrée, en amont de l’énorme transformateur torique pouvant alimenter un amplificateur de puissance à lui tout seul, par des condensateurs “Classe X2”, de ceux que l’on incorpore dans un réseau secteur. Le Libra sépare les alimentations du numérique de celles de l’analogique. Le découplage total dépasse les 15000 μF en 37 éléments capacitifs. Les interfaces de réception emploient un processeur ATMEL pour l’USB et AK4118 pour les signaux PCM entrants. La conversion vers l’analogique est assurée par une paire de Texas Instruments PCM5102

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DAC

par canal (ils sont montés en double différentiel) tandis que la gestion des signaux DSD s’appuie sur un convertisseur de chez Crystal, un CS4392. Les régulateurs de tension, que l’on aperçoit, montés sur des dissipateurs à ailettes sur deux cartes distinctes (les DACs, en fait) utilisent deux technologies : sur chaque canal, un régulateur monolithique LD1086 et deux transistors NPN TIP41C, faisant office de ballasts. Suivant le format détecté, le Libra commute des relais pour le choix des DACs, avant d’assigner la sortie sur un amplificateur opérationnel OPA2134. Pour finir, notons la qualité du câblage de l’ensemble : du vrai travail de professionnel.

ÉCOUTE PHILIPPE DAVID Le Libra se montre très à l’aise pour la retranscription des timbres la plus transparente possible. En effet, il montre un soin tout particulier à respecter la richesse harmonique, indispensable à la conservation de l’authenticité des timbres des instruments de musique. La signature tonale de la guitare acoustique Martin du regretté Ted Hawkins sur l’album The Next Hundred Years se reconnaît aisément, pour le plus grand plaisir des auditeurs, amateurs du blues de l’artiste. Les moindres nuances sont totalement retranscrites, ce DAC de la série Constellation de Leema Acoustics ne versant jamais dans la simplification ou l’approximation. La palette harmonique est mise en valeur à tous les instants, car ce DAC est doué d’une précision redoutable, y compris sur les passages complexes, grâce à un pouvoir de discernement des plus aboutis. Dynamique : Le contenu harmonique, souvent riche, des plages musicales utilisées pour les tests ne subit aucune simplification sur les passages de faible amplitude, le Leema restant, ici encore, stable en toutes circonstances. Sur les passages musicaux

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plus proches du 0 dB FS, c’est-à-dire légèrement inférieurs, en amplitude, à la pleine échelle numérique, on retrouve avec plaisir la même précision. Le Leema n’en finit plus de nous étonner par la qualité de ses performances, tant dans le suivi dynamique que dans la qualité de ses attaques, d’une précision redoutable, laissant libre cours au message musical dans ce qu’il a de vivant et de soudaineté. Cette haute lisibilité découlant du scrupuleux suivi de l’enveloppe dynamique garantit une excellente définition de toutes les sources musicales, instrumentales autant que vocales. Scène sonore : Le Leema présente une précision telle que la scène sonore fait preuve d’un relief saisissant de réalisme, en trois dimensions, mettant en valeur la stabilité des sources dans l’espace sonore. Ce bon point renforce l’impression de haute définition du convertisseur très fin dans sa restitution, et apte à restituer les ambiances sonores de manière très naturelle. Le moindre détail se fait entendre sans effort, sans être masqué, en s’inscrivant dans l’acoustique originale du lieu de la prise de son. L’écoute de la plage musicale de Tableaux d’une exposition de Moussorgski, jouée aux grandes orgues par Jean Guillou, reproduit l’acoustique de l’église, de même que les nuances de réverbération revenant vers l’auditeur, dans un effet de vague convaincant, ce que toutes les électroniques ne restituent pas avec la même association de précision et de fluidité.

VERDICT Les grandes qualités musicales de ce DAC s’illustrent sur tous les aspects de nos tests sans complaisance, sachant que de nombreux enregistrements présentent des passages pouvant mettre en difficulté bien des électroniques. Le Leema surmonte tous ces pièges avec une grande facilité, ce qui nous fait penser que nos plages de tests pourraient ne pas être assez sélectives. La conception électronique, assez complexe

sous le capot et très professionnelle, ne présente aucune difficulté d’exploitation, en raison d’une ergonomie très intuitive, bien servie par l’apport de l’écran interactif. Leema Acoustics gagne à être connue, ce que ne dément pas ce fabuleux Libra.

ÉCOUTE DOMINIQUE MAFRAND Timbres : L’écoute très pure, très cristalline n’est jamais chirurgicale, on évite le côté analytique extrémiste grâce à une structure harmonique de très belle tenue. Le piano de Michel Dalberto interprétant Général Lavine de Claude Debussy a rarement été aussi précis dans le dégradé tonal, la moindre vibration de la table d’harmonie se transformant en une parade de couleurs et de nuances sonores tout à fait étonnante. Les timbres sont superbes, l’équilibre rectiligne rappelle celui d’une écoute de monitoring avec cependant plus de chair autour de l’os. Sur la Sonate pour violoncelle opus 3 n° 6 de Barrière interprétée par Bruno Cocset, les cordes frottées sont quasiment palpables, visibles, la sensation est unique, les sonorités du violoncelle sont chatoyantes. Les voix (Joan Sutherland sur «Lo, Here the Gentle Lark» de Bishop) sont incarnées, la soprano nous touche même s’il apparaît une petite luminosité tout en haut quand le chant emprunte les octaves supérieures. Dynamique : Les capacités du Leema Acoustics Libra à scruter en profondeur l’horizon harmonique s’accompagnent d’une aptitude à moduler large, très large quel que soit le niveau d’écoute. Nous évoquions auparavant le côté pur et fouillé du piano Fazioli de Michel Dalberto, chaque note apparaît extrêmement détaillée, l’enrobage harmonique de chaque fondamentale laisse transpirer des sonorités vives, vivantes, vivaces, l’instrument respire, il existe, il est là,


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Ci-contre : la connectique se répartit tout simplement entre le numérique, en haut, et les trois entrées analogiques, ainsi que la sortie, en bas. L’intérieur du coffret dévoile deux alimentations, les découplages au premier plan, les deux cartes de conversion au centre, reconnaissables aux dissipateurs thermiques de leur triple régulateur par canal. La carte de réception USB, de hautes performances, est signée Leema, au contraire de nombreux constructeurs qui achètent des cartes toutes faites…

devant nous. Et quand la partition devient plus exigeante, plus autoritaire, plus électrique, le Leema s’en fait l’écho et le piano s’embrase, le phrasé s’articule avec une netteté supérieure, les notes s’intensifient, l’énergie se déverse. Sur «Songe d’une nuit du sabbat» tiré de la Symphonie Fantastique de Berlioz, par l’Orchestre de l’Opéra Bastille dirigé par Myung-Wung Chung, les variations modulatoires de l’œuvre ne perturbent en rien la très grande lisibilité de l’appareil sur les passages complexes. Scène sonore : Nous avons été littéralement bluffés par la composition spatiale toujours holophonique du Leema Acoustics. Celui-ci s’évertue à reproduire au plus juste les ambiances, les atmosphères, les intentions

artistiques de chaque œuvre qu’il convertit. Le piano de Michel Dalberto campe dans un espace clair aux réverbérations très distinctes. La voix d’Élisabeth Schwartzkopf interprétant «Wie glänzt der helle Mond», de Hugo Wolf, se positionne juste devant le piano de Gerald Moore, l’ambiance plus confinée du studio de cette prise de son ancienne est parfaitement véhiculée par le Libra. La remarquable focalisation téléporte virtuellement les artistes devant nous. De même les ambiances artificielles et synthétiques de «Paradis perdus» par Christine and the Queens nous sont servies avec une précision horlogère en termes d’étagement des plans et d’effets sonores spéciaux.

VERDICT Le Leema Acoustics Libra n’est pas un DAC parmi les nombreux DAC du marché. Ce banc d’essai nous a fait découvrir une électronique sérieusement conçue, très généreuse en connectivité et musicalement exceptionnelle. Nous avons réellement apprécié ce convertisseur à la restitution analytique et pleine. Associé à des maillons essentiellement neutres et bien équilibrés, il permettra de vivre une véritable expérience musicale et émotionnelle chez soi.

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DAC

BEL CANTO

E.ONE REFSTREAM Les deux petits coffrets chromés ci-dessous abritent les deux horloges de haute précision (70 femtosecondes). Sur la droite, la minuscule alimentation à découpage. Des transformateurs isolent les sorties numériques coaxiales et AES.

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DAC

La nouvelle série E.One par Bel Canto vient d’ajouter une nouvelle référence à son catalogue : après le DAC 2.7, préamplificateur numérique et DAC, les blocs monophoniques REF600M et l’amplificateur intégré C7R, voici le REFStream, un streamer.

C

e lecteur réseau reprend le design de la famille E.One en logeant toute l’électronique dans un coffret de dimensions réduites. La façade, disponible en finition aluminium brossé ou noire anodisée, comprend le même écran fumé de forme ovale que les autres éléments de la gamme. Mais ici, seule une diode marque sa présence, à l’exception de tout autre visualisation. Elle s’illumine de rouge à la mise sous tension, et passe au vert dès que le REFStream se synchronise avec le réseau Ethernet. C’est le seul changement d’état que l’on pourra voir sur cet appareil qui se veut totalement statique, dépourvu d’écran et de fonctions directes. Seul le commutateur secteur, placé au-dessus de son embase IEC, fait figure de commande matérielle.

UNE CONNECTIQUE ATYPIQUE Ce lecteur réseau est dénué de tout convertisseur audionumérique. L’entrée s’effectue par l’embase RJ45, assurant la connexion à l’Ethernet, la sortie de l’appareil fonctionnant sous le mode numérique. Ainsi, le REFStream offre le choix de trois sorties de qualité : une AES, reconnaissable à son embase XLR, transmettant des signaux en

symétrique sous 2,5 V/110 ohms, présente une excellente fiabilité. Une prise BNC diffuse, sur ses connecteurs, des signaux S/PDIF de 0,5 V sous 75 ohms. Le constructeur a prévu un adaptateur BNC vers RCA. La première est la seule qui puisse garantir une impédance constante de 75 ohms, contrairement à la plupart des RCA du marché. Ce maintien de la précision des spécifications d’impédance de la norme évite la création d’échos dans le câble coaxial, source de jitter. Bel Canto pousse encore plus loin la démarche sans concession, en préférant une sortie optique de haut de gamme à l’habituelle, sinon banale, TosLink. Ce connecteur optique n’est pas exempt, en effet, de quelques défauts, ne serait-ce que l’alignement, pas toujours précis et convaincant, de la fiche optique conçue par Toshiba (d’où les premières lettres de “TosLink”). De plus, l’emploi d’une fibre optique en plastique, dont la fabrication très industrialisée n’empêche pas la création de quelques microbulles d’air, qui gênent le passage du signal optique, cette faiblesse pouvant générer du jitter. Ce serait dommage, nous verrons pourquoi plus loin. Le choix du constructeur s’est donc porté sur la fibre optique « verre » sur connecteur ST. Ce format, développé en son temps par la

FICHE TECHNIQUE : Origine : Etats-Unis - Prix : 2 990 euros - Dimensions : 216 x 318 x 88 mm Poids : 6,5 kg - Entrée : Interface Ethernet à haute vitesse sur RJ45 - Sorties : S/PDIF coaxial sur BNC, AES sur XLR et optique sur ST (format AT&T) - Fréquence d’échantillonnage reconnues : de 44,1 kHz à 192 kHz et DSD64 sous 24 bits. - Fichiers sans perte gérés : WAV, AIFF, FLAC, ALAC, DSF et DFF.

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DAC

célèbre firme américaine AT&T (American Telephone & Telegraph Company), présente une bande passante bien plus large que les optocoupleurs TosLink, ce qui contribue également à lutter contre le jitter.

L’ergonomie de cette application est telle qu’elle a facilement reconnu le lecteur de réseau, nommé “Belcanto Renderer 34” et affiché toutes les plages musicales disponibles, de même que d’autres médias…

HAUTE INTEGRATION

ECOUTE

Le coffret en acier massif contient une carte couvrant environ le tiers du fond du lecteur de réseau. Cette carte mère est surmontée, sur un côté, d’une alimentation à découpage. Le constructeur aurait pu profiter de la place restante pour y installer une alimentation linéaire… Contrairement à la sortie optique, isolée par nature, les deux autres (XLR et BNC) voient une transformation de modulation s’intercaler entre les sorties et les connecteurs. La grande attention apportée aux liaisons tient de la volonté du constructeur de rendre le traitement du signal le plus silencieux et le plus stable possible. Pour y parvenir, outre les découplages de l’alimentation, Bel Canto a monté une double référence de temps, soit deux horloges mères, l’une pour les multiples de 44,1 kHz, l’autre pour les multiples de 48 kHz. Ces deux master-clocks sont stables à 70 femtosecondes près : cela explique pourquoi les liaisons vers l’extérieur sont si soignées, afin de ne pas écorner les performances des bases de temps.

CONDITIONS DES TESTS Bel Canto préconisant le média-center JRiver (fonctionnant sous PC et Mac), le REFStream a été configuré en ce sens.

Timbres : En préambule, il a fallu se rappeler la sonorité des DACs que nous avons successivement raccordés au lecteur de réseau, sur les morceaux choisis pour le test. Ces points de comparaisons obtenus, nous avons pu écouter le REFStream. La grande neutralité des timbres de ce lecteur réseau ne fait aucun doute et sa précision également. Cette performance très positive dans la restitution des timbres n’a rien d’anodine, puisque nous avons augmenté la difficulté de ce test en lisant, à partir d’un Mac, la bibliothèque d’un autre Mac en réseau, au moyen du média-center logiciel JRiver. Comparé à la restitution des DACs choisis pour les essais, le Bel Canto E.One n’intervient en rien, il ne colore pas le son et respecte l’intégrité du contenu harmonique sans jamais verser dans l’agressivité, dans une restitution très naturelle. Comme il n’y a pas de mystère, on peut attribuer ce point fort à la qualité des horloges internes de très haute précision du REFStream. Dynamique : Les écoutes attentives des différents morceaux de tests montrent que la réponse dynamique se confond avec celle des convertisseurs «numérique vers analogique», le Bel Canto n’apportant ni ne retranchant rien sur ce paramètre. Chaque bit extrait des enregistrements est donc transmis et synchronisé avec une précision

remarquable. En fait, sur ce plan, tout dépend des interfaces de réception des DACs, de la qualité de leurs convertisseurs et de la musicalité des étages analogiques des sorties, sans parler des alimentations à même de retranscrire la dynamique originelle des plages musicales. Scène sonore : Ici encore, sur cet aspect des tests, la scène sonore reste tributaire des étages de réception numérique des DACs, de même que leurs étages de conversion. Nous avons pu apprécier la précision extrême de lecture du Bel Canto, dans une stabilité exceptionnelle en matière de synchronisation, grâce à ses deux horloges de référence internes. La restitution sonore de chaque plage musicale se calque sur les facultés de retranscription des scènes sonores par les DACs. Ces derniers sont particulièrement à la fête, puisqu’ils n’ont aucune difficulté à gérer les signaux entrants, délivrant une scène sonore changeant d’une plage musicale à l’autre, mais toujours réaliste.

VERDICT Grâce aux qualités de lecture du REFStream, déjà évoquées, ainsi que pour le respect des normes de transmission audionumérique, notamment pour l’impédance des sorties S/PDIF sur BNC et AES sur XLR (respectivement de 75 ohms et 110 ohms), on peut qualifier le REFStram d’intègre et de transparent. Chaque détail mentionné dans ce qui précède apporte sa part à la conservation de l’intégrité du signal, et, partant de ce constat, d’une musicalité sans concession en toutes circonstances. Philippe David

Sur la droite, l’entrée réseau Ethernet jouxte les trois sorties numériques. Le capot rouge protège le connecteur ST de la sortie numérique optique au format AT&T.

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ADL Stratos

ADL GT40

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DAC

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HEGEL

HD30 Ceci n’est pas un DAC. Du moins, pas seulement. En effet, Hegel appelle son HD30 un «Centre de contrôle numérique» en raison de ses nombreuses fonctions ajoutées.

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C

e HD30 Hegel repose sur trois pieds amortis de caoutchouc, dans le but d’amortir les vibrations mécaniques, tout en favorisant leur écoulement. À l’instar de nombreux maillons du constructeur norvégien, un écran à LED bleues trône au milieu de la façade : il affiche, à gauche, le nom de la source sélectionnée et, à droite, le volume de sortie, de zéro (position en mode silencieux ou « Mute ») à 101 (by-pass du volume). Cette facilité ajoute la fonction de préamplificateur numérique au HD30. Hegel qualifie son nouvel appareil de centre de contrôle numérique : la raison en est simple, car outre les entrées classiques de tout DAC, le constructeur a aussi prévu le raccordement à des sources audio péri-informatiques, ce qui explique la présence d’une embase USB et d’une RJ45 : on pourra donc relier le HD30 à un ordinateur, à un disque dur isolé, voire à un NAS ou toute autre connexion à un réseau domestique au standard Ethernet. Contrairement à d’autres concurrents, Hegel ne s’est pas encombré d’une entrée analogique qui aurait été convertie en numérique en interne. Contentons-nous des huit entrées numériques, car, outre les deux péri-

informatiques citées, le HD30 propose cinq entrées S/PDIF, soit deux coaxiales dont une sur BNC (la seule embase pouvant garantir une impédance de 75 ohms de la norme définie par Sony et Philips en leur temps), et trois optiques au format Toslink. Une dernière entrée, symétrique, répond au standard de transmission AES sous 110 ohms, sur connecteur XLR. Petite précision que l’on ne voit nulle part, au passage : savez-vous que la transmission des données via l’USB s’effectue sur le mode symétrique ? Votre magazine favori se devait de mentionner ce détail important. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’on puisse augmenter la longueur des liaisons USB, en raison du débit de données élevé et de l’atténuation du signal, proportionnelle à son trajet d’un appareil à l’autre.

DES ALIMENTATIONS SEPAREES L’embase secteur IEC, combinée à un filtre, est reliée à deux transformateurs toriques, logés dans un compartiment blindé. Ils alimentent les sections analogique et numérique indépendamment l’une de l’autre. Après redressement et lissage totalisant pas moins de 54 000 μF, les


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différents étages du HD30 sont isolés les uns des autres, au moyen de treize circuits de régulation en tension. Cette astuce contribue à la qualité sonore, en évitant les interférences d’un circuit à l’autre.

DE L’ASAHI KASEI MASSIF Hormis la carte spécifique chargée de la gestion de l’USB, de l’Ethernet et de l’AirPlay, on remarque la présence de deux interfaces de réception de signaux numériques en 192 kHz sous 24 bits, sous la forme de deux puces à montage en surface AK4118AEQ. Ce nouvel Hegel ne faillit pas à la tradition de la gamme, car les signaux numériques entrants transitent par le tout nouvel AK4137EQ, un SRC (Sample Rate Converter, ou convertisseur de fréquence d’échantillonnage) détectant toute fréquence entrée, entre 8 kHz et 768 kHz pour la convertir, en sortie, dans cette même fourchette pour le PCM et officie également, suivant un principe identique, pour le DSD 64 au DSD 256 (de 2,8224 MHz à 11,2896 MHz). L’AK4137EQ intègre un oscillateur de référence de très haute précision, ce qui évite l’ajout d’une horloge mère. C’est la première fois que

nous voyons ce processeur dans un appareil ! La conversion fait appel au mode double différentiel, chaque canal disposant d’un excellent Asahi Kasei AK4490EQ, acceptant le format PCM jusqu’à 768 kHz de fréquence d’échantillonnage et détecte jusqu’au DSD 256, le tout profitant d’un traitement interne sous 32 bits. Les deux AK4490EQ gèrent l’ajustement du volume de l’Hegel HD30 sans dégradation de la résolution des signaux numériques. Leurs caractéristiques les placent dans le peloton de tête des meilleurs DACs du moment. Ses sorties ne nécessitent pas de conversion courant/tension externe. Le filtre passe-bas analogique est un assemblage d’amplificateurs opérationnels très récents, les LME49720 de chez Texas Instruments alimentant aussi les sorties asymétriques, tandis que les symétriques emploient une paire de Burr-Brown OPA 827 par canal, à base de transistors bipolaires. Saluons cette débauche technologique, aussi pertinente qu’efficace, en termes de musicalité.

ÉCOUTE PHILIPPE DAVID Timbres : Le grave se montre profond et très défini, tout en conservant de la matière sonore, respectant le naturel des prises de

son dans la restitution. Les moindres détails sont perçus sans masque par les autres parties du spectre, y compris sur les passages complexes où, sur des électroniques approximatives, le message sonore aurait tendance à devenir flou, voire brouillon, dans le registre grave. Le médium se distingue également, en termes de haute définition en associant, de la meilleure manière qui soit, la fluidité et le soin du détail, dans un réalisme tout analogique. Le registre aigu possède aussi cette finesse de retranscription, tout en nuances, agrémentée d’une aération de bon aloi. Aucune agressivité ne se fait entendre lors des écoutes que l’on peut qualifier d’agréables, voire d’analogiques. Dynamique : Sur ce plan, l’écoute de plages de haute dynamique n’a jamais pu mettre en difficulté cet appareil Hegel, là où d’autres auraient montré leurs limites. Le HD30 se joue, en effet, de toutes les difficultés, il domine l’enveloppe dynamique du signal

FICHE TECHNIQUE : Origine : Norvège - Prix : 4 390 euros - Dimensions : 430 x 100 x 310 mm - Poids : 6,5 kg - Entrées numériques : 5 entrées S/PDIF dont trois optiques une RCA et une BNC ; une AES, une USB et une Ethernet - Sorties stéréo ligne : 1 fixe sur RCA, 1 variable sur RCA - Réponse en fréquence : 0 Hz à 50 kHz (-3 dB) - Rapport signal sur bruit : > 150 dB Taux de distorsion : 0,0005 % à 100 W/8 Ω - Impédance de sortie : 22 Ω (RCA), 44 Ω (XLR).

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DAC

avec une aisance hors du commun, et montre qu’il a de l’énergie à revendre, tout en restant très scrupuleux dans la restitution des passages à grande dynamique, sans pour autant présenter de temps de récupération à la suite, preuve d’alimentations bien calculées et découplées. Les passages de faible amplitude, que l’on appelle pianissimi en musique, ne perdent ni en définition, ni en précision, ce que l’on remarque sur la conservation de la richesse harmonique des timbres, qui, à l’évidence, s’exprime en totale indépendance par rapport à l’enveloppe dynamique. Les attaques de notes s’inscrivent dans ce constat très qualitatif, le HD30 se montrant particulièrement vif et réaliste, en suivant les moindres inflexions des plages musicales jouées. Scène sonore : Le HD30 nous gratifie d’une scène sonore d’une stabilité et d’une homogénéité exemplaires. Sur ce genre

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d’appareil très réaliste, la notion de stéréophonie prend tout son sens de diffusion du son en relief, en trois vraies dimensions. En un mot : superbe !

VERDICT Cet Hegel HD30 s’est joué de toutes les plages difficiles ayant servi à l’évaluation de son écoute. Il a dominé tous les tests musicaux, avec tact, élégance et haute définition. En termes de haute musicalité, le HD30 illustre le bien-fondé de chaque choix technique défini par la marque, ce qui fait de lui un maillon de référence.

ÉCOUTE DOMINIQUE MAFRAND Timbres : Dès les premières mesures musicales, le HD30 marque d’emblée son territoire avec une restitution rapide, enjouée et très bien timbrée. Le piano Fazioli de Michel

Dalberto sur Général Lavine de Debussy dévoile une belle expressivité. L’étoffe tonale est souple et épaisse, la composition harmonique très dense est parfaitement présentée par le Hegel. Le contour des notes est précis mais sans excès. Et c’est tant mieux car nous ressentons mieux le vent de réalisme et d’authenticité qui souffle le long de la partition. Élisabeth Schwartzkopf interprétant « Wie glanzt


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Ci-dessus : une implantation rationnelle avec double alimentation linéaire. Ci-dessous : le HD30 gère pas moins de huit entrées numériques, AES, USB et Ethernet comprises. Les sorties analogiques se déclinent en asymétrique et symétrique.

der helle Mond » de Hugo Wolf semble plus incarnée qu’à l’habitude, la célèbre soprano prend forme et formes devant nous. La voix resplendit de multiples variations tonales et conserve toute sa texture durant les variations chromatiques. Dynamique : À l’écoute de « Canzon super O Nachbar Roland » de Samuel Scheidt par l’ensemble L’Achéron, on perçoit les plus infimes vibrations de cordes et les moindres résonances du corps des instruments baroques sans que l’analyse à l’évidence poussée ne se fasse au détriment de l’épaisseur et de l’équilibre. Le HD30 se joue visiblement de la complexité des données qu’il cuisine en chef étoilé sans en perdre une seule miette. Il sait replacer à la juste hauteur et à la bonne place chaque modulation dans le puzzle musical issu du support. Scène sonore : La présence dans le studio d’enregistrement de « La » Schwartzkopf et du pianiste Gerald Moore interprétant le lied de Hugo Wolf est restituée avec toutes les couleurs tonales de l’époque. Nous serions même tentés d’affirmer les « vraies » couleurs. Pourquoi ? On devine, on ressent la proximité des interprètes au sein d’une pièce aux résonances amorties, à l’aération légèrement « conditionnée », et ce léger manque de souffle ressenti traduit précisément l’atmosphère datée de la prise de son. La focalisation précise permet de deviner la voix physiquement plus haut perchée par rapport au piano.

VERDICT Avec le HD30, le constructeur norvégien Hegel s’installe durablement et confortablement dans la hiérarchie des DAC de haut de gamme. L’éventail tonal bigarré et l’expressivité empreinte d’authenticité qui émanent de cette électronique confèrent beaucoup de véracité à la restitution. La technique au service de la musique.

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DAC

Le constructeur chinois Questyle Audio fait parler de lui depuis quelque temps avec des produits audio de très haut niveau. Le CMA800i lancé au High End de Munich en 2014 est un DAC avec amplificateur casque doté d’un circuit breveté d’amplification en courant.

QUESTYLE

CMA800i tension, réduisant par la même occasion la distorsion d’intermodulation transitoire.

L

e fabricant chinois basé à Shenzhen se concentre sur la conception et la fabrication d’électroniques audio de haute technologie : baladeur portable à haute définition, amplificateur pour casque CMA (Current Mode Amplification), DAC «True DSD», électronique audio (pré et ampli) et émetteur WiFi sur la bande 5 GHz. Aidée dans le marketing et la vente par sa filiale américaine Questyle North America, et épaulée dans la fabrication par le géant taïwanais Foxconn, la société est en train de se forger une sérieuse réputation au sein de notre communauté audiophile notamment grâce à ses amplis pour casque et ses DAC.

AMPLIFICATION PAS COURANTE Le CMA800i se présente dans un châssis joliment dessiné et assemblé avec une grande précision à partir de plaques et de

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structures en aluminium extrudé mat. L’électronique est fondamentalement un convertisseur de haute définition auquel un ampli casque a été adjoint. Et pas n’importe quel amplificateur puisqu’il emprunte la topologie propriétaire du constructeur, à savoir l’amplification en courant. Très schématiquement, le signal musical attaque une source de courant contrôlée en tension qui transforme la tension d’entrée en un courant. Ce courant est ensuite amplifié par un étage en pure classe A puis reconverti en tension avant d’être dirigé vers l’étage de sortie qui pourra être configuré soit en classe A soit en classe AB. Une boucle globale de contre-réaction stabilise le fonctionnement. Les avantages par rapport à un traitement habituel en tension sont réels et nombreux notamment par le fait de travailler en très basse impédance sur toute la chaîne. Les capacitances des transistors qui affectent généralement la vitesse et la bande passante deviennent négligeables par le fait de travailler en très basse impédance. La bande passante s’élargit donc considérablement. La contre-réaction agit également beaucoup plus rapidement qu’avec un amplificateur en

TECHNO DENSE L’intérieur du DAC est occupé par une unique carte mère regroupant tous les étages audio numériques et analogiques, d’une part, et le transformateur torique à secondaires multiples, d’autre part. Un quart de la carte est dédié au filtrage et à la régulation des différentes tensions, on ne compte pas moins de neuf condensateurs Nichicon Gold de 2200 μF et quatre régulateurs de type série. L’autre quart accueille les deux amplificateurs CMA à composants discrets consacrés aux deux sorties «casque» tandis qu’un préamplificateur à chip AD8599 et potentiomètre Alps motorisé gèrent indépendamment le réglage du volume. Les sorties «ligne» audio transitent par des amplis OPA2134, et tous les composants passifs ont fait l’objet d’une sélection subjective : citons par exemple les résistances Dale de précision, les condensateurs Wima «rouge» au polypropylène ou encore le transformateur canadien Plitron. La seconde moitié de la carte contient le cœur de la section numérique avec son chip Wolfson WM8741, un DAC très performant qui


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L’organisation interne est parfaitement délimitée sur le circuit imprimé. Le DAC est à droite, les amplis et le préampli au centre et l’alimentation à gauche. La connectique proposée est complète pour un ampli dédié à l’écoute au casque.

supporte les données PCM 32/192 et le flux DSD natif. C’est précisément sous cette forme «True DSD» plutôt que dans la variante DoP que le Questyle CMA800i traite le DSD sur son entrée USB dont les informations sont reçues par un processeur maison Questyle Q192D. Les signaux entrant et sortant des deux RCA S/PDIF sont interfacés par un chip WM8805. À noter que le fabricant utilise le filtrage numérique du WM8741 commutable par un interrupteur en face avant entre IIR (Infinite Impulse Response, impulsion de durée théorique illimitée, absence de pré-écho) et FIR (Finite Impulse Response, impulsion stable et délimitée dans le temps).

ÉCOUTE Timbres : Nous avons essentiellement écouté le CMA800i en tant que DAC et ampli casque à partir de notre iMac et d’un casque Grado PS500e pour juger des qualités sonores du concept CMA. À l’évidence, quand on écoute le Général Lavine de Debussy par Michel Dalberto, on sent que le concepteur Jason Wang a cherché à obtenir la plus grande transparence possible de son amplificateur en

courant. Le son du piano est ultra-limpide, presque cristallin, avec une extrême précision dans le rendu des harmoniques. Une restitution à la loupe. Il manque peut-être une once d’organique, un peu plus d’épaisseur dans la texture à ce festival de résolution sonore néanmoins sublimé par une absence totale d’agressivité (superbes cordes baroques sur «Canzon super O Nachbar Roland», par l’ensemble L’Achéron). Cette quête in fine très orientée vers la précision et la haute définition est un choix que nous respectons sans réserve. Dynamique : En termes de bande passante, on a effectivement l’impression que le CMA800i n’a pas de limites. On se surprend à déceler les moindres inflexions tonales sur les moindres pianissimo (frotté d’archet sur les cordes de violon de l’ensemble L’Achéron) et à sursauter franchement sur les transitoires violents (impacts de baguettes sur «Dis-le» par BazBaz). Le Questyle est redoutablement rapide, c’est indiscutable, et il ne donne jamais l’impression de distordre. On peut écouter fort, très fort (même si cela n’est pas recommandé) sans que le son ne faillisse. Ça pousse, ça fuse, l’équilibre tend même à

FICHE TECHNIQUE : Origine : Chine - Prix : 2 610 euros - Dimensions : 215 x 64 x 180 mm - Poids : 1,33 kg - Réponse en fréquence : DC – 200 kHz (0, -0,5 dB), DC – 850 kHz (0, -3 dB) - Puissance de sortie (casque) : 1 W (32 ohms), 180 mW (300 ohms) - Distorsion : < 0,0005 % (0,5 W, 32 ohms) - Rapport signal sur bruit : > 118 dB - Entrées numériques : 1 S/PDIF RCA (PCM 24/192), 1 USB (PCM 24/192 et DSD natif) - Sortie numérique : 1 S/PDIF RCA (PCM 24/192) - Entrée analogique : 1 RCA stéréo - Sortie analogique : 1 RCA stéréo, 2 jacks 6,35 mm (casque)

remonter légèrement avec le niveau, mais nous ne décelons aucun signe de faiblesse de la part du Questyle. Scène sonore : Sur ce critère, nous avons testé le CMA800i au casque puis sur sa sortie XLR analogique avec notre système repère. Écouteurs sur les oreilles, nous pouvons discerner au dixième de millimètre près chaque interprète dans notre tête. Les bruits d’ambiance («Gotcha» en live par Patricia Barber), les échos de studio («Lo, Here The Gentle Lark» par Joan Sutherland) et les travaux de l’ingénieur son («Saint Claude» par Christine and The Queens) n’échappent pas à la perspicacité d’analyse du Questyle. C’est remarquable. Face aux enceintes, nous retrouvons cette même précision dans la focalisation des sources avec une scène déployée assez proche de ce que nous obtenons habituellement avec nos électroniques en termes d’ampleur spatiale. La focalisation est impeccable, l’étagement en profondeur très satisfaisant.

VERDICT Les différents commentaires vus et lus sur Internet laissaient présager une électronique des plus intéressantes et des plus musicales. Nous étions donc impatients de recevoir ce Questyle CMA800i qui ne nous a pas déçus, bien au contraire. Construction très soignée, technologies de premier choix ou propriétaires, sélection « à l’écoute » des composants et mise au point scrupuleuse dénotent les intentions véritablement passionnées du concepteur. L’écoute au casque pour laquelle le CMA 800i a été développé figure parmi les plus remarquables de tous les amplis DAC passés au magazine. Qu’on se le dise. Dominique Mafrand

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DAC

KASSANDRA MK2

ARIES CERAT

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DAC

Le constructeur de Limassol est le seul au monde à proposer des électroniques dont les schémas rappellent ceux légendaires de la Western Electric. Et tous les moyens nécessaires et indispensables sont mis en œuvre pour en tirer une extraordinaire quintessence, à l’image du convertisseur Kassandra MK2.

B

on, d’accord, le numérique n’existait pas du temps de la Western Electric, et c’est dommage car il est certain qu’elle aurait su concocter des convertisseurs merveilleusement simples et musicaux comme ses fabuleux amplis 25-B. Importer et distribuer des électroniques Aries Cerat exige une autre vision du métier et de la haute-fidélité. Ne serait-ce d’abord que par la taille et le poids des produits, le DAC Kassandra MK2 n’étant qu’un aperçu à l’échelle un quart voire un huitième des plus extravagantes réalisations du fabricant. Par la technologie ensuite qui n’utilise que des multiples du duo tube et transformateur. Donc ça chauffe assez sérieusement, et ça pèse… Par l’approche musicale enfin, car un Aries Cerat ne sonne comme aucune autre électronique. Pour être très clair, écouter un Aries Cerat vous fait pénétrer dans un monde exempt de spectaculaire, de démonstratif, d’étincelant, dans un monde où la musique va soudain s’installer chez vous, avec cette sensation d’assister à un concert. On ne parle plus de grave ni de médium, ni de dynamique ou de rapidité d’une attaque. On savoure une œuvre, on ressent une émotion, on vit une interprétation.

PLUS ILS SONT DE FOUS… Stavros Danos, le concepteur et le créateur de la marque, n’hésite pas à comparer son Kassandra MK2 aux meilleures sources analogiques en termes de musicalité et de justesse de timbres, mais il le place bien au-dessus quand il s’agit de résolution et de présentation dynamique. Précisons d’emblée que nous avons pu vérifier cette affirmation, et que nous l’avons validée. Oui, le Kassandra MK2 s’élève à ce niveau d’excellence sonore, mais pour en arriver là, il a fallu bien autre chose qu’un simple chip, aussi performant et aussi high-tech fût-il, associé à une «vulgaire» alimentation à découpage. Le moins qu’on puisse dire est que le schéma de ce DAC ne ressemble à aucun autre sur le marché. Jugez plutôt. Le choix de la conversion R2R a été justifié par un temps d’établissement record et l’absence de glitch numérique (transition erronée et non souhaitée du signal). Un choix coûteux donc mais très performant. C’est un circuit N.O.S. (New Old Stock) qui a été retenu, le AD1865 en version N-K (tolérances serrées) d’Analog Devices, dont le boîtier intègre deux DAC 18 bits. Mais ce n’est pas un mais 32 DAC qui ont été implémentés au sein du Kassandra, soit 16 par canal afin d’améliorer très sensiblement les paramètres techniques (rapport signal sur bruit, linéarité, plage dynamique, séparation des canaux) et la musicalité (microdynamique, détails). Chaque groupe de 16 est divisé en deux banques de 8 montés en parallèle qui opèrent en mode différentiel symétrique. Chaque AD1865 travaille en courant sur leur sortie, la

FICHE TECHNIQUE : Origine : Chypre - Prix : 18 000 euros - Dimensions : 540 x 165 x 520 mm - Poids : 60 kg - Réponse en fréquence : - Entrées numériques : 3 S/PDIF (2 RCA et 1 optique Toslink), 1 USB B asynchrone (PCM 24/384) - Sorties analogiques : 1 RCA stéréo (XLR stéréo en option) - Niveau de sortie : 10 V RMS - Impédance de sortie : 40 ohms

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DAC

On aperçoit les 8 chips AD1865N-K (soit 16 DAC au total) de chaque canal configurés en symétrique, soit deux fois 4 chips en mode différentiel. Le transformateur de conversion courant vers tension est placé au centre des chips, de même que le tube Siemens E280F est placé au plus près du secondaire « single ended » de ce transformateur. Notez la grande quantité d’inductances toriques RF utilisées en filtrage LC de découplage des basses tensions.

conversion courant vers tension globale étant effectuée sur chaque voie par un transformateur blindé à très haute perméabilité et fabriqué sur cahier des charges. L’étage analogique de sortie est confié à un des tubes fétiches du constructeur, la pentode E280F de Siemens câblée en pseudo-triode. La grille du tube est raccordée au secondaire à simple enroulement du transformateur de conversion I/V en sortie DAC via un circuit de polarisation ajustable. L’interface entre la E280F et la sortie analogique est confiée à un transformateur abaisseur de tension et donc d’impédance.

VOUS AVEZ DIT ALIMENTATION ? Le châssis du Kassandra MK2 reprend le physique robuste et les (curvi)lignes de celui de l’intégré Diana, avec les deux flancs noirs galbés en aluminium massif sur un boîtier très rigide en aluminium silver. Deux capots recouvrent le Kassandra, celui du fond gravé de la tête de bélier et de la marque abrite les étages de conversion, celui vers l’avant dissimulant les transformateurs et les étages de filtrage haute tension. La face

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arrière très dépouillée ne comporte qu’une connectique minimale, la sortie analogique symétrique étant proposée en option. Deux molettes sur l’appareil servent à sélectionner la source et à introduire à la volée l’horloge de resynchronisation Super Clock dans la chaîne numérique. Cette horloge ultra-précise réduit le jitter à l’échelle de la picoseconde quel que soit son niveau natif en sortie du transformateur d’isolement qui couple les entrées S/PDIF, d’une part, et en entrée USB, d’autre part. Les alimentations ont été particulièrement soignées. Une alimentation dûment régulée par étage est la règle chez Aries Cerat. On ne dénombre pas moins de 35 cellules LC de filtrage dont une grande partie en découplage local basse tension (self RF et condensateur à film), huit régulateurs à très

faible bruit pour les rails symétriques du DAC, et un filtrage haute tension à double cellule LC dont une self en tête surdimensionnée. Sans oublier une alimentation de la Super Clock à partir d’un transformateur torique dédié et une triple régulation pour quasiment annuler toute ondulation résiduelle.

ÉCOUTE Pour des raisons de commodité, nous avons exceptionnellement écouté le DAC Kassandra MK2 chez l’importateur 080 sur un système à haut rendement et haute définition, à savoir intégré Aries Cerat Diana, enceintes Tune Audio Anima produisant quelque 109 dB/W/m, câblage Absolue Créations et sources numériques partagées entre un NUC attaquant l’entrée USB du DAC, et un serveur Lumin dirigé vers l’entrée S/PDIF. Nous avons comparé


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quelques fichiers sur les deux entrées et avons retenu d’une part la liaison USB plus expressive que sa voisine S/PDIF, et d’autre part la mise en service de la Super Clock qui réveille pas mal de microdétails. Timbres : L’expressivité et la véracité de timbres développées par le Kassandra sur ce genre de système redonnent un sens noble au terme fidélité, et plus encore haute-fidélité. Nous avons tous un jour ou l’autre passé un morceau de Jacques Brel sur nos systèmes, ou nous l’avons entendu au cours de démonstrations sur un salon. Autant vous dire que nous n’avions encore rien entendu de pareil. La restitution de « Orly » paraît s’être allégée d’à peu près tous les défauts sonores répertoriés : voix en avant, voix projetée, voix dure, instruments « plats ». Il semble soudain que nous soyons en train d’écouter « la » version, celle qui correspond précisément à la « vraie » prise de son. Brel est devant nous, la voix limpide, naturelle, l’accompagnement sonore très holographique dévoile enfin le travail effectué durant le mixage. Wow ! Dynamique : Quelle délicatesse dans le rendu des détails, quelle aisance dans l’attaque des notes, quelle finesse dans l’analyse harmonique. Le Kassandra MK2 propose une écoute superlative en termes de neutralité, il sait superposer toutes les couches sonores de la partition, de l’interprétation avec une acuité dynamique remarquable. Très loin de ces restitutions plus euphoniques que réellement haute définition qui forcent le trait, qui nous servent un haut de spectre lumineux, analytique et ultra-détouré, le DAC chypriote nous propose un message organique, bien plus proche du ressenti

réel. Les amateurs de concert vont rapidement comprendre de quoi il en retourne… Scène sonore : Le Kassandra MK2 extrait une quantité particulièrement impressionnante d’informations des datas qu’il reçoit, ce qui lui permet de construire une scène sonore extrêmement solide, réaliste, à la géométrie parfaite et logiquement différente de fichier en fichier. Sur le « Melody » de Serge Gainsbourg, la focalisation des différents plans est remarquable, la distinction sonore entre les pistes mixées (voix, instruments électriques, instruments acoustiques) est tout simplement impressionnante d’évidence. Les DAC qui nous ont procuré autant d’intensité émotionnelle ne tiennent que sur les doigts d’une seule main…

VERDICT Comment dire ? Nous ne nous attendions à rien de moins que ce que nous avons écouté. La série d’électroniques « compactes » Aries Cerat nous a réservé de bien belles surprises depuis son lancement, le DAC ne pouvait pas nous décevoir. Après l’excellent préampli Incito et le savoureux intégré Diana, nous avons succombé aux charmes sonores du DAC Kassandra MK2 en tous points remarquables. Musicalement magistral, il n’en est pas moins techniquement exceptionnel avec des solutions aux antipodes du consensus actuel qui consiste à changer de chip tous les six mois sous peine de passer pour un fabricant « has been ». Et puis il suffit d’écouter quelques fichiers PCM sur l’entrée USB du Kassandra pour se dire qu’après tout, l’absence de compatibilité DSD et d’une entrée AES/EBU de série n’a finalement que très peu d’importance. Dominique Mafrand

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DAC

FICHE TECHNIQUE : Origine : Royaume-Uni - Prix : 875 euros - Dimensions : 215 x 80 x 320 mm - Poids : 4 kg - Réponse en fréquence : 10 Hz – 20 kHz (datas 16/44) à –0,05/–3 dB, 10 Hz – 47,7 kHz (datas 24/192) à –0,05/–3 dB - Niveau de sortie : 2,175 V - Distorsion : < 0,006 % (1 kHz) - Entrées : 4 S/PDIF (2 RCA, 2 optiques Toslink, PCM 24/192), 1 USB B asynchrone (PCM 24/192) - Sorties numériques : 2 S/PDIF (1 RCA, 1 optique Toslink) - Sorties analogiques : 1 RCA stéréo

Dans le même esprit que ses autres électroniques d’entrée de gamme, le fabricant britannique nous propose un convertisseur simple, bien étudié et doté d’une musicalité de bon niveau. Le prix public très raisonnable en fait un appareil à considérer en milieu de gamme.

L

e DAC-R est le remplaçant du précédent Rega DAC. L’esthétique assez similaire a toutefois été modifiée pour permettre de loger l’alimentation dont l’implantation a été revue. Moins visibles mais belles et bien intégrées au produit sont les modifications apportées au niveau du fonctionnement et des circuits numériques, expliquant en grande partie l’augmentation de prix qui demeure très acceptable.

VU DE L’EXTERIEUR Le DAC-R est logé dans un châssis plus long et plus lourd que celui de son prédécesseur. La face avant en matière synthétique teintée habille la coque en aluminium et acier recouverte d’un capot légèrement incurvé. Les trois poussoirs carrés et argentés (mise sous tension, sélections de la source et du filtre numérique interne) ont un rappel par diodes LED rouges. Quatre autres diodes LED rouges indiquent la fréquence d’échantillonnage du signal entrant sur

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REGA

DAC-R

laquelle le DAC-R est verrouillé, une diode Input Locked confirme le verrouillage. La connectique en face arrière également synthétique est de qualité standard. L’ensemble repose sur quatre pieds massifs en caoutchouc. Pas d’entrée AES/EBU, pas de sorties XLR, pas de sortie casque, pas de compatibilité DSD, bref le DAC-R reste assez conservateur dans sa conception. Plutôt tenir que courir. Une télécommande fournie avec l’appareil est limitée à la sélection d’une des sources. Le modèle optionnel Solaris permet de commuter également les trois positions du filtre.

VU DE L’INTERIEUR Un unique circuit imprimé occupe toute la surface au sol, excepté un espace dédié au transformateur torique d’alimentation. Les connecteurs sont directement soudés sur la carte, on aperçoit les transformateurs d’isolement des entrées et de la sortie S/PDIF coaxiales. Un récepteur à PLL intégré Wolfson WM8805 traite et synchronise toutes

les données S/PDIF en provenance des entrées RCA et optiques. Le positionnement au cœur du récepteur de l’horloge PLL permet de réduire de manière sensible le taux de jitter. Il dispose de ses propres circuits d’alimentation régulée. L’entrée USB transite par un chip XMOS avec horloge asynchrone, le signal de sortie est dirigé vers le récepteur S/PDIF au travers d’un transformateur d’isolation. La conversion DAC est assurée par deux puces Wolfson WM8742 connectés en parallèle qui reçoivent les informations au travers d’un étage buffer (tampon). Le WM8742 capable de traiter le DSD en natif (bientôt un DAC-R DSD?) intègre un filtrage numérique qu’il est possible de modifier. Notons aussi l’absence de circuit SRC ou convertisseur de fréquence d’échantillonnage, le signal traité dans son format natif ne subit qu’un minimum de processus de transformation. L’étage analogique de sortie est basé sur une architecture similaire à celle des convertisseurs équipant le Saturn et l’Apollo. C’est un ampli différentiel à composants discrets avec filtrage à contre-


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réaction multiple et fréquence de coupure haute très élevée afin de pouvoir traiter les fréquences d’échantillonnage jusqu’à 192 kHz. Les alimentations séparées pour tous les étages, y compris pour le microcontrôleur qui gère les commandes, sont découplées par des condensateurs à film polyester. Quant au filtre numérique à trois réglages accessibles par la touche en face avant, il permet d’affiner le rendu selon les préférences de l’auditeur. Selon le format du signal d’entrée et le filtre 1 (standard), 2 (étendu) ou 3 (graduel) sélectionné, on parvient à plus ou moins de chaleur, plus ou moins de luminosité. Notre préférence subjective est allée vers le filtre 1, quelque part plus authentique que les autres sur notre système d’écoute.

ÉCOUTE Timbres : Nous avons raccordé le Rega sur son entrée USB-B à notre iMac assisté de Pure Music, le tout dirigé vers nos électroniques et nos enceintes repères. Quels que soient le genre musical et la définition du fichier en écoute, le message se développe avec une excellente qualité générale des timbres, notamment un médium très légèrement chaleureux qui confère un côté organique au tissu sonore. Le registre de grave explore avec une certaine conviction et une légère emphase les premières octaves. La contrebasse («Gotcha» en live par Patricia Barber, fichier 16/44) nous donne l’impression d’être un poil plus volumineuse que nature, mais la tonalité boisée de l’instrument est en revanche impeccable. L’aigu paraît mat, il manque légèrement de filé quel que soit le filtre sélectionné. Le développement harmonique un peu court à notre goût contribue en revanche à l’absence de signature numérique du DAC-R. Dynamique : La sensation d’énergie est très satisfaisante sur les transitoires puissants et rapides (impacts de la boule de pied sur la grosse caisse, introduction de «Animal» par Francis Cabrel). Sur les pianissimo, nous percevons une belle quantité de détails (percussions sur «Moonlight on Spring River» par Zhao Cong), l’extinction des notes un poil rapide est néanmoins crédible. La lisibilité est excellente, on ne note pas de perte majeure d’intelligibilité sur les partitions

denses en informations (Symphonie n° 1 de Schumann dirigée par Wolfgang Sawallisch). Scène sonore : La perspective spatiale développée par le DAC prend des proportions géométriques tout à fait crédibles. L’ampleur générale manque d’un peu d’envergure, mais tout ce qu’on entend sonne de manière familière, la construction de la scène est solide. L’aération très correcte suffit à structurer l’étagement des différents plans avec une bonne précision.

VERDICT Fabriqué et conçu avec le sérieux habituel du fabricant, le Rega DAC-R ne chamboule pas la donne actuelle des DAC en termes de musicalité et de performances dans cette catégorie du milieu de gamme. Mais il joue la carte Rega d’une écoute plus charnelle, plus sensuelle que hautement définie. L’essentiel émotionnel est là. Dominique Mafrand

La disposition parfaitement organisée sur un seul circuit imprimé réduit à néant ou presque l’usage de câblage interne. On aperçoit les transformateurs d’isolement sur la gauche, et les deux WM8742 côte à côte au centre.

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À l’instar de son aîné GT40 Alpha aux multiples récompenses, le nouveau Stratos du japonais ADL reprend l’idée de l’électronique à tout faire en allant encore plus loin tant sur le plan technique que sur celui de la connectivité. Avec une qualité d’écoute au rendez-vous.

ADL

STRATOS L

e GT40 Alpha avait remporté un vif succès auprès des audiophiles désireux d’utiliser très simplement leur ordinateur et leur platine vinyle sans pour autant être obligé d’avoir recours à un DAC, à un préphono et à un contrôle de volume séparés ainsi que la panoplie de câbles de modulation nécessaires. Qu’on écoute au casque ou vers un bloc amplificateur, la solution proposée par ADL répondait à ce besoin de simplification. Avec le Stratos, ADL a déployé encore plus de moyens pour rendre son appareil incontournable.

UNE VISION PLUS LARGE Sur le principe, le Stratos reprend toutes les possibilités du GT40 Alpha, mais il les

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reprend en majuscules, avec plus d’options d’utilisation et plus de technologie. D’ailleurs, la taille de l’appareil a pris quelques centimètres dans tous les plans pour accueillir les changements. Le châssis adopte une signalisation faciale à huit diodes LED bleues relative aux différents formats numériques que l’appareil est capable de supporter et d’offrir, notamment les formats PCM32/384 et DSD256 sur son entrée USB et une conversion analogique vers numérique jusqu’en PCM24/192 de ses sorties USB et optique Toslink si on souhaite numériser le signal provenant d’une source analogique. Une seconde série de LED indique la source en activité parmi les cinq possibles, trois numériques et deux analogiques dont une phono MM/MC. Un afficheur à segments indique le niveau du volume réglé par une

molette en aluminium massif qui sert également de sélecteur de sources. D’autre part, un commutateur de gain à trois positions +6, 0 et -6 dB ajuste le niveau du signal enregistré. Les deux sorties « casque » en face avant incluent une symétrique à connecteur XLR à 4 broches. La connectique dorée et isolée téflon est confiée à Furutech. Enfin, une télécommande au format carte de crédit permet de dupliquer à distance les commandes du Stratos.

PLUS DE TECHNOLOGIE La technologie embarquée au sein du Stratos évolue par rapport au GT40 Alpha. La compatibilité DSD sur l’entrée USB a nécessité un nouveau DAC, en l’occurrence


DAC

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correction RIAA fait appel à un modèle 2068 en version DD à très faible bruit et très faible distorsion.

ÉCOUTE

Implantation très soignée au sein du Stratos. On aperçoit sous la nappe de câbles multicolores les trois amplis casques Texas Instruments.

un ESS ES9018. À noter que les datas en provenance du port USB transitent par une puce XMOS, celles des entrées S/PDIF sont réceptionnées par un chip AK4113. La possibilité d’enregistrer en haute définition a conduit à l’adoption d’un convertisseur analogique vers numérique plus performant, un Cirrus Logic CS5340, capable de générer un flux sur 24 bits échantillonné à 200 kHz, avec une dynamique dépassant les 100 dB. Les sections analogiques ont aussi subi une cure de modernisation. Le volume est géré par un circuit Muses 72320, réglage de volume stéréo à faible bruit qui reçoit les informations d’un encodeur. Les sorties casque emploient chacune un amplificateur 6120A2, soit deux pour la sortie symétrique. L’amplification opérationnelle globale est confiée à des classiques puces 5532, l’étage de

Timbres : Utilisé en DAC préampli sur notre système repère, le Stratos donne rapidement le «la» de ses capacités musicales dès la première piste écoutée. La table d’harmonie du piano Fazioli (fichier 16/44 Claude Debussy par Michel Dalberto) délivre une remarquable palette harmonique sur Général Lavine. Les timbres pleins matérialisent de belle manière l’instrument très légèrement présent vers le centre du clavier. Le grave correctement tenu procure une assise plaisante. Dynamique : Le jeu de Michel Dalberto fait d’ombre et de lumière est très bien traduit par la dynamique convaincante du Stratos. Les attaques sont franches et mettent bien en évidence les écarts d’amplitude inhérents à l’œuvre. Sur les voix (piste CD «Lo, here the gentle lark» par Joan Sutherland), le Stratos démontre de belles capacités tonales même si la texture manque d’un peu de soyeux, d’un peu d’épaisseur. Scène sonore : La perspective spatiale est de bonne ampleur. La profondeur un peu moins prononcée qu’à l’accoutumée semble cependant nous rapprocher de la scène, de la performance. L’étagement des plans est très satisfaisant et contribue à la bonne focalisation des interprètes.

VERDICT Le petit boîtier noir mat passe presque inaperçu quand il est installé au sein d’un système. Mais il suffit de lancer la musique pour que l’ADL Stratos se rappelle à notre bon souvenir. Ses qualités techniques et musicales posent de nouvelles bases en termes d’interface compacte « tout-en-un » haute définition. Une réussite. Dominique Mafrand

FICHE TECHNIQUE : Origine : Japon - Prix : 1 399 euros - Dimensions : 215 x 64 x 180 mm - Poids : 1,33 kg - Réponse en fréquence : 20 Hz – 20 kHz à ± 0,5 dB - Rapport signal sur bruit : > 96 dB (ligne), > 60/70 dB (phono MM/MC) - Niveau de sortie : 5V RMS - Entrées numériques : 2 S/PDIF (RCA et Toslink, PCM 24/192), 1 USB B (PCM 32/384 et DSD256) - Entrées stéréo analogiques : 1 RCA ligne, 1 RCA phono MM/MC - Sorties numériques : 1 USB B enregistrement (PCM 24/192), 1 S/PDIF Toslink (PCM 24/192) - Sorties stéréo analogiques : 1 RCA, 1 XLR

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D O S S I E R

Ripper ses CD

Utilité et méthodes

Dans le chapitre précédent, nous avons vu les perspectives de la musique dématérialisée. À l’heure actuelle, ce nouveau vecteur doit cohabiter avec d’autres sources plus traditionnelles. Voici comment.

plus de CD que les cinq ou six titres que l’on joue dans les salons spécialisés, pourra exploiter son lecteur dédié, comme à l’ordinaire. Mais il pourra aussi passer à la dématérialisation de sa discothèque, en stockant les fichiers audio dans le disque dur d’un ordinateur ou celui d’un serveur dédié. Cette démarche aura pour effet direct de prolonger la vie des CD, en les protégeant, car ce support optique n’est ni à toute épreuve, ni éternel. À ce stade, il convient de définir des a musique dématérialisée stockée choix, en se posant les bonnes questions : sur des serveurs distants présente quelle est la destination de la musique ? de nombreux avantages, comme S’il s’agit de la lire à partir d’un smartphone la faculté d’exploiter une immense ou d’une tablette dont la capacité mémoire dépasse rarement 128 Go, il faudra gérer discothèque à l’échelle mondiale, avec les quelques restrictions que nous avons l’espace disponible et opter pour un algorencontrées, par exemple pour des prorithme de compression de données si l’on souhaite y stocker un maximum de musique. blèmes de droits d’exploitation dans certains pays comme la France. De plus, comme nous Cela posé, il faut garder à l’esprit que 128 Go l’avons vu, les fichiers en haute définition sont d’espace mémoire acceptent environ 200 CD rares et chers, qu’ils soient encodés en PCM enregistrés en AIFF, c’est-à-dire en linéaire, à 192 kHz sous 24 bits, par exemple, ou en sans compression de données numériques. A fortiori, une installation domestique compreDSD et là, le constat est pire. Tout cela est appelé à évoluer dans un futur pas si lointain. nant une chaîne haute-fidélité accompagnée En attendant, que peut faire un audiophile d’un ordinateur, voire d’un serveur de pour tirer le meilleur parti de son installation ? musique dispose d’une capacité de mémoire de masse bien plus vaste, raison de plus pour stocker les fichiers audio en linéaire, en AIFF, LE MEILLEUR le format de fichier d’origine des CD. D’un DES DEUX MONDES point de vue pratique, le lecteur de CD, souReconnaissons-le d’emblée, il n’est pas ques- vent source principale de l’installation hi-fi, tion de se défaire de son lecteur de CD, car ne sera d’aucune utilité durant cette opération ce dernier pourra encore rendre de grands de rippage, du fait de ses sorties numériques services. En effet, laissons-le dans son rôle inadaptées. Il convient plutôt d’utiliser un lecoriginel, en tant que source audio. Un audioteur optique péri-informatique, piloté par l’ordiphile mélomane, celui qui possède largement nateur. Ce périphérique tend peu à peu à

L

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disparaître, du fait du changement de mode d’achat de logiciels, de plus en plus disponibles en téléchargement. Il n’existe quasiment plus de lecteurs CD sous ce format, remplacés par des lecteurs graveurs DVD, équipés d’une connectique USB2, tels que, par exemple, le Samsung SE-218, à chargement par tiroir, pour une cinquantaine d’euros, ou le lecteur DVD Apple “Superdrive”, pour à peu près le double, mais muni d’un chargement du disque de type slot-in et d’une mémoire tampon doublée par rapport au Samsung. Ces périphériques ne sont pas utilisés pour écouter de la musique, mais pour extraire les fichiers de chaque disque à ripper.

SOURCE INTEGREE ET SERVICES Certains serveurs, car ce sont tous des serveurs puisqu’ils disposent d’une mémoire de masse sous la forme d’un ou plusieurs


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D O S S I E R

LES LIAISONS

disques durs internes, intègrent également un lecteur de CD. Dans ce cas, le rippage s’opère sous le mode automatique : il suffit de placer le CD dans le lecteur et la machine s’occupe de tout. Une fois le rippage effectué, la machine éjecte le disque optique, la rendant prête pour un autre disque optique à ripper, et ainsi de suite. Ce genre de produit se trouve facilement sur le marché et les prix débutent à quelques centaines d’euros. On peut évoquer les produits Bluesound, mais aussi les serveurs Antipodes DX, l’Aria Music Server, certains modèles de QAT, ainsi que le Naim HDX et son disque dur de 2 To (2 000 Go) lui permettant de ripper 2 400 CD en linéaire. L’offre est riche de marques et de produits. Des sociétés de services peuvent prendre en charge votre discothèque pour la ripper sur disque dur. Mais le coût de cette opération, bien qu’elle vous évite ce genre de manipulation fastidieuse, s’avère élevé.

Compte tenu de la limitation de débit et de bande passante des liaisons WiFi et, a fortiori, Bluetooth, on préférera le mode de transmission par fil. Les disques durs externes se raccordent au serveur, dans la plupart des cas, en USB2. On peut rencontrer des liaisons USB3 comme sur les récents serveurs Melco, pour ne citer qu’eux. Mais le transfert de datas tel que l’Ethernet Gigabit, sur connecteurs RJ45, présente des performances supérieures en raison d’une bande passante plus élevée (plus cette valeur est grande et plus le débit possible de données est important) et le fait que ces liaisons ne véhiculent pas de musique, mais des datas informatiques sur un réseau. Si vous optez pour un lecteur de fichiers dématérialisés, privilégiez autant que faire se peut le choix du NAS raccordé en Ethernet Gigabit plutôt qu’en USB, ce qui ne signifie pas que ce mode de liaison soit en retrait, surtout si un disque dur relié en USB est proche du lecteur. Il faut tenir compte de la limitation des liaisons USB à 5 m, ce qui ne s’applique pas avec l’Ethernet Gigabit. Le type de connectique disponible et les distances entre les différents appareils seront donc à vérifier avant l’achat.

LES AIDES LOGICIELLES Le marché regorge de logiciels de rippage. Intéressons-nous aux applications à paramétrage manuel, par opposition à certains qui rippent directement en MP3. L’un des plus connus d’entre eux, iTunes, qui fonctionne sur Mac comme sur PC, encode par défaut en AAC à 256 kbits/s, en VBR (pour Variable Bitrate), flux variable en fonction de la complexité du signal audionumérique. Toutefois, il est préférable, lorsqu’on rippe des CD dans

un cadre d’exploitation audiophile, de conserver le format d’origine en AIFF. iTunes le permet, mais il n’est pas le seul. Nous pouvons également citer JRiver qui fonctionne sur les deux plateformes les plus connues, à l’instar

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D O S S I E R

Ripper ses CD Utilité et méthodes du logiciel de rippage de chez Apple. On trouve d’autres logiciels remplissant le même rôle, comme Exact Audio Copy ou encore CDex, fonctionnant tous deux sur PC, tout comme dBpoweramp. La plupart de ces logiciels nécessitent une connexion Internet durant l’opération de rippage. En effet, l’application interroge automatiquement une base de données, du genre de Gracenote, qui va chercher les données du disque comprenant les titres des morceaux et aussi la première de couverture du livret. Le tout s’affiche dans une fenêtre spécifique du lecteur logiciel. Bien sûr, on n’aura pas l’illustration de 12 cm de côté d’un CD et encore moins la pochette de 30 cm de côté d’un disque vinyle… Mais c’est mieux que rien ! Ce que l’on perd en visuel, on le gagne en ergonomie.

SERVEURS ET DACS

LE FORMAT DE FICHIERS Lorsque l’on dispose de l’espace mémoire (ou espace disque) suffisant, mieux vaut laisser les fichiers audio dans leur format d’origine, afin d’éviter de simplifier les données qui perdraient, ainsi, en définition. Le format d’origine des fichiers CD étant en AIFF, la plupart du temps, y compris la couche PCM des SACD, il convient de ne rien convertir et de conserver les fichiers audio sur le mode natif. Les logiciels de rippage et de lecture évoqués dans ce qui précède ne se contentent pas d’organiser une datathèque. En effet, certains d’entre eux peuvent travailler

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de SRC (Sample Rate Converter) ou changeur de fréquence d’échantillonnage « maison » nommé SoX 14.3.2 VHQ Linear, qui remplit bien son rôle en proposant une définition supérieure à celle du Core Audio de base. D’autres lecteurs logiciels effectuent cette conversion de fréquence d’échantillonnage. Ainsi, Audirvana Plus s’appuie sur l’algorithme d’un éditeur spécialisé dans les outils logiciels de production musicale, postproduction et effets, iZotope. Cette société édite également des outils de restauration de fichiers audio. Elle fournit à Audirvana Plus l’algorithme de conversion de fréquence d’échantillonnage à haute résolution iZotope 64 bits SRC, une excellente alternative au Core Audio et à d’autres logiciels de lecture intégrant un SRC. De plus, pour environ 70 euros, on en a pour son argent. On peut également opter pour Amarra (environ 35 euros), Pure Music (119 euros) et quelques autres applications améliorant de manière très sensible la définition et la musicalité de fichiers audio à partir d’un ordinateur.

sur le signal audionumérique afin d’améliorer les performances de lecture. À titre d’exemple, le Core Audio, partie intégrante du système d’exploitation de Mac OS X sur plateforme Apple, est capable de convertir le format AIFF 16 bits/44,1 kHz en 24 bits/192 kHz, voire plus. Tout dépend des caractéristiques de l’appareil chargé de la conversion numérique vers analogique, le fameux DAC (Digital to Analog Converter). Cette conversion à la volée fonctionne de manière satisfaisante, mais il est possible d’aller encore plus loin grâce à des algorithmes nettement plus élaborés. Sur le lecteur simple (dépourvu de datathèque) Bitperfect et pour moins de dix euros, l’éditeur nous propose un algorithme

On peut opter pour une configuration différente de l’ordinateur en tant que media center, d’autant que quelques appareils, plus spécialisés, proposent la meilleure définition possible à partir de leurs propres ressources techniques. Ainsi, les lecteurs de réseau (devenant serveurs par l’ajout d’un disque dur) sont parfois équipés d’un SRC. C’est le cas du 3D Lab Nano Transport, chargé de dialoguer entre un dispositif de stockage (genre NAS) et un convertisseur numérique vers analogique. Le 3D Lab, compatible PCM et DSD, recalcule en 192 kHz sous 24 bits tout train de datas en PCM entrant à la fréquence d’échantillonnage inférieure à ce maximum. Ce SRC est débrayable et n’affecte pas les signaux encodés en DSD. Autre variante, les serveurs Melco adaptent leurs caractéristiques de sortie au DAC qui leur sera raccordé, y compris pour convertir en PCM à la fréquence d’échantillonnage que l’on aura choisie tout signal de définition supérieure, y compris en DSD. Les fonctions d’upsampling existent aussi sur de nombreux convertisseurs «numérique vers analogique», de l’abordable à des produits nettement plus onéreux. Hegel convertit le PCM en 192 kHz/24 bits. Meitner et Nagra avec son HD DAC traitent le signal en sur-


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échantillonnant dans le domaine du DSD, ce qui, n’en déplaise aux détracteurs de ce procédé, apporte beaucoup à l’amélioration de la restitution audio, pourvu que les modules numériques bénéficient de signaux de synchronisation d’excellente stabilité, afin d’éviter de dégrader la qualité sonore pour cause de jitter devenant audible. Un dossier complet, développant seulement ce sujet précis, pourrait expliquer tous les détails techniques montrant la pertinence incontestable de ce procédé de suréchantillonnage, loin de toute assertion dénuée de bases techniques. Prenons un exemple simple : si un DAC accepte de convertir en analogique des datas encodées en PCM 192 kHz sous 24 bits, son filtre analogique de sortie sera optimisé pour cette fréquence d’échantillonnage, qui présente une pente passe-bas nettement plus faible et, par conséquent, une rotation de phase plus faible que s’il s’était agi d’un filtre réglé pour le format CD à 44,1 kHz. Il devient donc logique d’utiliser le DAC au maximum de ses possibilités. Cela explique, entre autres exemples, le fonctionnement fixe du module de conversion d’un amplificateur intégré/lecteur de réseau Devialet, monté en aval d’un SRC.

VASTE DOMAINE Afin de bien choisir son matériel de rippage et de diffusion de musique dématérialisée par rapport au budget dont on dispose, il faut s’attacher à l’examen des caractéristiques de la source (lecteur réseau ou serveur), notamment son équipement et ses fonctionnalités, ainsi que celles du DAC qui va lui être raccordé, afin de créer un système cohérent et performant pour le prix fixé. Et l’on veillera à soigner les liaisons (de préférence filaires, car bien plus stables et fiables que le WiFi), par des câbles de qualité, tant en USB qu’en Ethernet Gigabit (CAT 6), garantissant une bande passante élevée et des performances optimisées, afin de garantir la meilleure musicalité. Philippe David

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Serveu La musique sans support, stockée in situ et libérée d’un clic de souris. Un bref résumé du rôle d’un serveur en général et de ceux que nous avons passés au crible en particulier.

BLUE SOUND THE VAULT 2

AUDIONEC SDV5 F 68


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r

SOTM SMS-1000SQ & SPS 1000

MELCO N1A

YBA HERITAGE MP100 SE

Serveur

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SERVEUR

Bluesound est issue de NAD et s’intéresse aux systèmes audiophiles englobant de nombreux appareils, tels que lecteurs réseau, serveurs, rippeurs et enceintes connectées. Le Vault 2 combine les fonctions de rippeur, serveur et DAC.

BLUESOUND

THE VAULT 2 L

e nom de ce produit signifie «Le Coffre 2», car il s’agit de la seconde version d’un serveur : il est doté d’une mémoire de masse à disque dur de 2 To. La face avant comprend un dispositif de slot-in, ou chargeur de CD sans tiroir, dans le but de ripper des CD par ce moyen. Mais on peut aussi utiliser d’autres solutions pour enregistrer plages musicales et albums sur les 2 To disponibles, via un ordinateur, en passant par le réseau Ethernet. C’est facile, surtout sur Mac : il suffit d’aller dans le menu «Aller», puis «Réseau», et tous les appareils qui y sont raccordés apparaissent. Ensuite, on peut ouvrir le disque dur du Vault 2 pour y ajouter des fichiers. Le rippage des CD s’effectue en bit-perfect, à partir d’une platine de lecture d’origine TEAC. Raccordé au réseau, le Bluesound va chercher les pochettes de disques qu’il affichera sur l’application sur tablette ou smartphone. La prise en charge de cette commande sur tablette, notamment sur un iPad, est très intuitive et réactive.

UNE SOURCE TRES OUVERTE Ce serveur lit donc ce qu’il trouve sur le réseau, les plages musicales issues de son disque dur, de son lecteur optique intégré et de ce que l’on lui raccorde sur ses ports USB. Le Vault 2 reconnaît le FAT32 et le NTFS pour le formatage des volumes

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SERVEUR

Le Vault 2 possède une connectique complète, analogique et numérique, de même qu’une paire d’embases USB recevant des volumes externes, en plus des 2 To de disque dur disponibles en interne. externes. Cet appareil offre l’accès aux webradios, de même qu’aux services de musique en ligne, tels que Deezer, Spotify, Qobuz, Tidal, Napster et quelques autres comme le fameux HDTracks dont le catalogue est presque totalement indisponible en France pour des problèmes de droits d’auteur. Dommage ! Si le Vault 2 ne reconnaît pas le DSD, il joue cependant les fichiers jusqu’en 192 kHz sous 24 bits, grâce à un DAC interne de qualité audiophile, d’une résolution de 192 kHz sous 32 bits et équipé d’un filtre numérique à suréchantillonnage octuple. En revanche, il ne reconnaît pas le DSD… Sinon, on peut aussi le relier à un DAC externe, via l’une de ses sorties S/PDIF, une coaxiale et une optique Toslink. La logique d’exploitation du Vault 2 s’appuie sur un processeur Dual-Core Cortex ARM 9, cadencé à 1 GHz. Cette architecture confère à ce Bluesound une excellente ergonomie, au point de pouvoir se passer d’un ordinateur dans la majorité des cas, bien que l’on ait besoin d’un écran, celui d’une tablette, en l’occurrence. Les LED changent de couleur sur l’appareil, indiquant son état. Ses possibilités sont immenses, d’autant que le système d’exploitation embarqué dans chaque appareil Bluesound autorise le multiroom. De plus, le Vault 2 dispose d’une sortie dédiée au raccordement d’un subwoofer complétant la sortie analogique stéréo à large spectre. Le Vault 2 accepte aussi une entrée numérique, en optique ou analogique, grâce à une embase combinant un jack 3,5 mm et un optocoupleur faisant office d’entrée S/PDIF. Il est également compatible Bluetooth et APTX. Cette source est très complète et très facile à exploiter.

ECOUTE Timbres : Nous avons pu écouter tant nos plages musicales de test habituelles que les albums haute définition (192 kHz/24 bits) présents sur le disque dur du Vault 2. Nous avons exploité le DAC interne qui a pu être comparé avec d’autres DACs, via la sortie S/PDIF coaxiale. Les timbres bénéficient d’une très bonne définition, sans coloration. L’utilisation d’un caisson de graves, à relier à la sortie spécifique, n’a pas semblé nous être nécessaire tant la restitution du registre grave s’avère suffisante sur la sortie stéréo analogique. Le médium présente une bonne ouverture, ce qui privilégie les voix et la plupart des instruments de musique, situés dans cette portion du spectre. Le registre aigu, dépourvu de toute agressivité, conserve la même précision que les deux autres bandes fréquentielles, conséquences logiques d’un travail efficace sur le jitter, afin de conserver une restitution naturelle des timbres. Dynamique : Doté de circuits de conversion de dernière génération, le Vault 2 s’affranchit de toute faiblesse de la retranscription dynamique. Remarquablement conçu, ce Bluesound possède des facultés de discernement remarquables, en suivant l’enveloppe dynamique de chaque source sonore, sans jamais verser dans la caricature sur les passages enlevés, voire… violents. Cette lisibilité sans faille tient aussi à la rapidité des attaques de notes, le Vault 2 se montrant vif et précis sur les sons transitoires. Enfin, les faibles niveaux, restitués tels qu’ils ont été enregistrés sur les différents fichiers audio, n’engendrent ni remontée du bruit de fond général, ni simplification harmonique qui se serait traduite par une restitution plus terne, plus floue. Heureusement, il n’en est rien, ce Bluesound profitant de ses récents

circuits de conversion, d’une résolution de 32 bits, ce qui évite bien des problèmes sur la restitution des petits signaux. Scène sonore : Justement, dans les événements sonores de faible amplitude, on classe aussi la retranscription des ambiances sonores, faites de réverbérations diverses et variées, reformant les acoustiques de salles, tant réelles que virtuelles, résultant d’une prise de son naturelle ou artificielle. Dans les deux cas, on obtient des ambiances cohérentes, dans un espace tridimensionnel. Quelle que soit la méthode de prise de son choisie, l’image sonore reste stable et cohérente, ce qui facilite la perception de chaque détail dans le contexte spécifique de chaque prise de son.

VERDICT Ce combiné, à la fois rippeur, DAC et serveur, possède de nombreuses qualités, telles que son design moderne et classieux, son faible encombrement, sa musicalité, son ergonomie fort bien réalisée et son prix. La conception générale des produits Bluesound autorise le montage d’une installation multiroom, au sein de laquelle le Vault 2 peut tenir un rôle important, en raison de ses nombreuses possibilités, ne serait-ce que par la capacité de son disque dur. Cet appareil, complet et peu encombrant, est digne du plus grand intérêt, d’autant que sa facilité d’exploitation aidera les néophytes en musique dématérialisée à sauter le pas! Philippe David

FICHE TECHNIQUE : Origine : Etats-Unis - Prix : 1 299 euros - Dimensions : 220 x 192 x 90 mm - Poids : 1,85 kg - Entrées : Interface Ethernet sur RJ45, 2 ports USB A, 1 mini-US (service), 1 entrée optique combinée à une analogique (jack 3,5 mm) - Sorties : S/PDIF en coaxial sur RCA et en optique sur Toslink, sortie audio subwoofer, sortie audio stéréo ligne analogique. - Fréquences d’échantillonnage reconnues : de 44,1 kHz à 192 kHz sous 24 bits. - Fichiers audio gérés : WAV, AIFF, FLAC, ALAC, OGG, WMA, AAC et MP3.

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SERVEUR

AUDIONEC 72

SDV5f

Avec le constructeur AudioNec, nous entrons dans le très haut de gamme des serveurs, employant des solutions techniques où l’expression «sans compromis» n’a rien d’exagéré. Bienvenue dans un monde d’exception où chaque élément est testé et étudié avant d’être intégré à un appareil AudioNec.


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SERVEUR

FICHE TECHNIQUE : Origine : France - Prix : 29 600 euros - Dimensions : 460 x 450 x 205 mm - Poids : 27 kg - Entrées numériques : 3 S/PDIF dont une sur BNC, une sur RCA et une optique Toslink, une AES, une USB et une Ethernet - Fréquence d’échantillonnage maximale : 384 kHz - Sorties stéréo ligne : une asymétrique sur RCA, une symétrique sur XLR - Réponse en fréquence : 1 Hz à 65 kHz - Rapport signal sur bruit : > 145 dB

C

e serveur AudioNec est le plus onéreux de ce dossier, mais il s’agit aussi, et de loin, du plus abouti. Lorsqu’on apprend que le SDV5f, un modèle de cinquième génération, occupe la place d’entrée de gamme chez AudioNec, on comprend mieux la recherche de la perfection chez ce constructeur !

FRANCIS CHAILLET, PASSIONNE D’AUDIO Diplômé de l’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière, Francis a été invité à effectuer son service national au sein du service cinématographique et photographique des armées (ECPA). Redevenu civil, il s’est vu confier la direction technique de la division Audiovisuel du même établissement. C’est dans ce contexte qu’il a pu travailler quotidiennement dans un studio son professionnel et développer son premier amplificateur en classe A. Après avoir passé huit années au sein du ministère de la Défense, il crée une société de conseil et de réalisation en communication visuelle. Cette activité le conduira à devenir tour à tour producteur audio et vidéo pour les grandes

entreprises, puis créateur de sites Internet pour les multinationales françaises. Mélomane et amoureux du son depuis l’enfance, Francis a mis son parcours au service de la haute-fidélité en créant la marque AudioNec. La marque commercialise depuis des maillons haut de gamme, comprenant des serveurs, des amplificateurs, des enceintes acoustiques actives et passives, des câbles et des systèmes complets, clés en mains.

UN SERVEUR IMPOSANT La démarche du concepteur est simple : il crée ses appareils sans limitation d’encombrement et sans contrainte de prix, le but étant de construire des appareils sans concession. En conséquence, le coffret du SDV5f, premier représentant de la cinquième génération de serveurs, en impose, tant par ses dimensions (460 x 450 x 205 mm) que par son esthétique très réussie. La façade est ornée de trois pièces aux angles biseautés, qui apportent une touche d’élégance, en brisant les lignes du coffret, afin de lui faire perdre son côté massif. L’élément central reçoit un commutateur de mise sous tension à LED

bleue de rappel, et un écran tactile rassemblant les commandes génériques du serveur.

UNE ERGONOMIE CONVIVIALE Francis Chaillet a réussi une sorte d’hybride à l’ergonomie poussée, sur base périinformatique, ce qui ouvre un éventail de possibilités très étendues. Ainsi, l’AudioNec s’appuie sur un logiciel d’exploitation issu d’une version de Windows 10 largement expurgée : les routines inutiles ont été supprimées, pour la plupart, afin d’alléger le système de tout ce qui pourrait affecter son efficacité. En effet, cette version dédiée du logiciel d’exploitation constitue un rempart efficace contre toutes les agressions d’origine exogène que subissent toutes les versions standard de Windows. Heureusement, le système d’exploitation de Microsoft a bien évolué, ces dernières années, ce qui a dû en faciliter l’adaptation aux serveurs AudioNec. Cette optimisation logicielle n’affranchit pas pour autant la machine de la présence d’une carte mère informatique. L’AudioNec embarque, en effet, un ordinateur dont la connectique spécifique trahit la présence, dans la partie

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SERVEUR

supérieure, au dos du coffret. Cette base permet le raccordement d’un écran, via l’interface HDMI, mais aussi d’un clavier et d’une souris, filaires ou en Bluetooth. Sur la version de l’AudioNec que nous avons testée, le système d’exploitation du SDV5f accueillait le logiciel JRiver Media Center pour la gestion des fonctions de serveur de musique, très souple d’utilisation, au point d’être préconisé par de nombreux autres constructeurs de serveurs de musique. Pour parachever l’ergonomie, le serveur audio se pilote au moyen d’une tablette et de JRemote, application compatible iOS et Android.

MEMOIRE DE MASSE L’AudioNec embarque ce qui se fait de mieux en matière de mémoire de masse : la version de base est équipée de disques durs SSD (Solid State Disc) constitués de mémoires flash : exit la mécanique classique d’un disque dur, car ici tout est statique. On aperçoit, au dos du coffret, les tiroirs extractibles des SSD. Le serveur est livré d’origine avec 2 To de mémoire, extensible jusqu’à 8 To. Au-delà, le SDV5f sait gérer les disques externes tels qu’un NAS, ou tout autre serveur distant, rendant la capacité mémoire du serveur illimitée. Il accepte aussi les clés USB et la lecture de musique à partir d’un smartphone ou d’une tablette. On veillera à choisir un format de fichiers n’ayant pas d’influence sur l’audio à restituer, comme ALAC ou FLAC, par exemple.

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Ci-dessus, la partie informatique et son alimentation à découpage. Ci-dessous, les tubes des caloducs s’affranchissent de tout ventilateur, bruyant par définition.


SERVEUR

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OPTIMISE POUR L’AUDIO Une analyse du SDV5f montre que la conception de ce serveur va très loin dans les solutions techniques prenant soin du signal audio. Ainsi, le châssis est subdivisé en compartiments, afin de réaliser une isolation galvanique entre les différents modules et, de fait, supprimer tout risque d’interférence. Cela explique le rapport signal sur bruit de 145 dB, une valeur exceptionnelle. La partie informatique générant une température de croisière non négligeable, il a fallu dissiper les calories excédentaires sans utiliser de ventilateurs, car trop bruyants. Francis Chaillet a opté pour les caloducs, que l’on distingue sur la photo de l’intérieur : il s’agit des petits tubes métalliques fixés sur un dissipateur statique relié au coffret métallique. La section informatique est alimentée par un module à découpage. En revanche, les circuits audio s’appuient sur des alimentations linéaires, très silencieuses, montées en aval de trois

transformateurs toriques, le premier pour les interfaces de réception de l’audionumérique et la gestion de circuits annexes, les deux autres formant une alimentation double mono, au bénéfice des convertisseurs et des étages analogiques de sortie. Ces derniers sont logés dans un compartiment indépendant et nécessitent une liaison avec les étages supérieurs : cet agencement permet l’insertion d’un processeur de correction acoustique entre le serveur et le DAC. Les éléments de régulation emploient des composants discrets, tant pour la fiabilité que pour le silence de fonctionnement et la faible impédance de sortie.

ANALOGIQUE HAUT DE GAMME En aval des interfaces de réception des signaux audionumériques prenant en charge le PCM jusqu’à 384 kHz sous 32 bits et le DSD 64, 128 et 256 (fréquences d’échantillonnage de 2,8 MHz à 11,2 MHz),

AudioNec n’utilise pas de puces de décodage classiques. En effet, la conversion analogique vers numérique fonctionne au moyen de réseaux de résistances structurés en R/2R, ce qui se fait de mieux dans le domaine, à condition d’obtenir des valeurs de résistances les plus précises possible. Ainsi, le SDV5f est équipé de quatre DACs R/2R par canal, configurés en double différentiel. La précision des résistances atteint 0,001 %. Cependant, le constructeur ne s’est pas contenté de cela : afin d’obtenir le meilleur DAC possible, il a adjoint un processeur FPGA dans les circuits de conversion, afin de les recalibrer et améliorer leurs performances et leur musicalité. Les circuits analogiques de sortie prennent la forme d’amplificateurs opérationnels à composants discrets. Ce procédé, qui a bien évolué au fil des décennies, a été initialement développé par le constructeur de consoles de mixage API (Automated Process Incorporated) dans les années 1970, ce qui a assis sa renommée

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SERVEUR

Les compartiments superposés : l’informatique en haut, les quatre slots pour les disques SSD de l’audionumérique au milieu, et le DAC en bas, avec ses entrées numériques, et ses sorties analogiques sur la droite. planétaire. Actuellement, Burson Audio a adapté ce principe de modules équipés de composants discrets récents, dont les performances, en matière de restitution sonore, sont excellentes : on ne s’étonnera donc pas de ce choix par AudioNec !

ECOUTE Timbres : Dès les premières notes de musique, cette dernière ravit les oreilles en raison de sa restitution fluide et précise, à l’image de ce que l’on est en droit d’attendre des meilleurs maillons analogiques. L’AudioNec nous offre de splendides dégradés harmoniques, apportant une authenticité des timbres saisissants de réalisme. Nous avons écouté de nombreux serveurs de très haut de gamme, mais jamais la restitution n’avait atteint un tel niveau de musicalité. L’AudioNec possède un superbe équilibre des timbres, de l’extrême grave à l’extrême aigu, renforcé par une impression de neutralité imperturbable de tous les instants, sans la moindre coloration, que les plages musicales soient chargées en événements sonores ou non. Dynamique : La très haute définition distinguant le serveur SDV5f du commun des serveurs, y compris ceux de haut de gamme, montre que les performances musicales sont totalement indépendantes des plages jouées, aucun événement sonore ne pouvant perturber cette machine

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d’exception. Ainsi l’on constate un respect scrupuleux du suivi dynamique, à la moindre nuance près, tout en conservant la meilleure intégrité possible du signal, sans perte décelable sur les signaux de faible à très faible amplitude, et sans remontée du bruit de fond. Le serveur semble s’affranchir de toute contingence technique, laissant libre cours à la musique. Il réagit en temps réel aux écarts de dynamique avec une aisance très agréable à l’écoute, d’autant que la promptitude des attaques de notes renforce le réalisme de la restitution. Le serveur d’AudioNec ne semble limité par aucune contingence technique. Scène sonore : Les enregistrements en stéréo de phase (soit en direct, dans une salle de concert) étonnent par la qualité de retranscription. Une paire d’enceintes à haut rendement, on ferme les yeux, et nous voilà replongés dans l’atmosphère du concert, comme si l’on y était ! On retrouve toutes les subtilités des ambiances, le réalisme des réverbérations, le tout dans une aération sans précédent. Sur ce type de source sans concession technique, l’on se rend compte de la notion de profondeur, cette troisième dimension apportant le relief d’une prise de son. La restitution est à la fois stable et harmonieuse, chaque source sonore étant focalisée sur sa position et remarquablement définie. Cela posé, rien n’est figé, la grande liberté et la lisibilité des

plages musicales favorisent les écoutes prolongées, sans fatigue auditive.

VERDICT Ce serveur/DAC est issu de longues recherches et de mises au point très élaborées. L’interface USB dédiée à l’audio, par exemple, a entraîné la recherche du meilleur connecteur possible, n’ayant rien à voir avec la connectique meilleur marché, qui ne remplissait pas les critères de qualité imposés par la recherche de la perfection, en tentant de se rapprocher le plus possible du modèle idéal théorique. Chaque sous-ensemble a été évalué, analysé et cette démarche porte ses fruits, chaque détail optimisé apportant un plus dans la qualité sonore finale. En effet, chaque élément compte, comme le silence de fonctionnement résultant de l’isolation galvanique des modules, l’absence de ventilateur, les alimentations linéaires pour les étages du DAC, le choix de la connectique et bien d’autres aspects encore, tout concourt à la quête de la meilleure définition audio possible. Il semble que le pari ait été tenu, tant ce serveur/DAC dépasse nos attentes et occupe une place imprenable dans cette catégorie de source où aucun autre constructeur ne s’est donné les moyens d’être aussi exigeant, jusqu’à présent. Philippe David


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Pureté & Performance

314, rue Paul Milliez - 94513 Champigny sur Marne Tél : 01 55 09 18 65 - Fax : 01 55 09 15 31 email : info@dea-international.com - www. dea-international.com


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SERVEUR

Soul Of The Music (l’âme de la musique) nous vient de Corée du Sud. La marque se distingue par son architecture modulaire et la haute qualité de ses produits sur une gamme très large. Cet essai porte sur un serveur de réseau et son alimentation linéaire, respectivement.

SOTM

sMS-1000SQ & sPS1000

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SERVEUR

L

e sMS-1000SQ est un serveur audio compatible avec tous les formats de fichiers du marché, les linéaires comme les compressés. Il gère le PCM jusqu’à la fréquence d’échantillonnage de 384 kHz, ainsi que le DSD64, le DSD128 et la lecture DOP (DSD over PCM), soit la conversion de fichier DSD afin d’être lu par un appareil en PCM. Il est également compatible avec des services de musique en ligne, tels que Qobuz, TIDAL, Deezer, entre autres, et reçoit aussi les webradios. Il est possible d’exploiter ces serveurs de musique en ligne, car il suffit d’entrer votre identifiant et votre mot de passe pour y accéder directement depuis le sMS-1000SQ, ou plus précisément via une interface de commande. En effet, on peut piloter ce serveur via un ordinateur, en utilisant un navigateur Internet,

en tapant l’adresse http ://vortexbox.local/ qui affiche neuf icônes afin de naviguer dans les différents menus. Cet utilitaire, écrit sous Linux, est très facile à exploiter et offre de vastes possibilités de contrôle, à commencer, bien sûr, par le « SqueezeBox Server » qui, lorsqu’il s’ouvre, se renomme « Logitech Media Server », nous rappelant une marque très connue en informatique ! C’est dans le menu de ce lecteur que l’on pourra trouver sa musique, ainsi que l’accès aux volumes externes et aux webradios, et des classements personnalisés, entre autres agréments. On peut aussi exploiter le SOtM via une application tournant sur tablette compatible iOS ou Android.

STRUCTURE MODULAIRE La connectique au dos du coffret du serveur trahit la présence d’une carte mère informatique, à l’intérieur : une sortie HDMI, une VGA avec sa mini Sub-D 15 broches, des entrées micro et ligne sur jacks 3,5 mm… Cela est d’autant plus vrai qu’il existe une version sous Windows du sMS1000SQ. Le premier élément que l’on remarque est l’ajout d’une alimentation externe, afin d’éviter toute interférence en interne. Hormis l’adaptateur secteur d’origine, le constructeur propose une alimentation optionnelle d’une taille de coffret identique à celle du serveur : la sPS1000 fonctionne sur le mode linéaire, par opposition à une alimentation à découpage. Le modèle linéaire est bien plus fiable (dans la durée) et silencieux que le circuit à découpage. La sPS-1000 dispose de trois sorties configurables en 4 tensions chacune. Il s’agit d’un appareil de haute qualité, capable d’alimenter d’autres maillons de la gamme, mais aussi tout périphérique rejoignant les spécifications en courant en

tension de la sPS-1000. Elle est protégée contre tout emballement thermique et contre les courts-circuits. On peut raccorder jusqu’à deux alimentations sur le sMS-1000SQ, car l’on peut séparer l’alimentation du port USB de sortie du reste du serveur. Un petit commutateur, situé à proximité de l’embase USB3, opère le changement d’une ou deux alimentations.

LES OPTIONS DU SERVEUR Mais surtout, le serveur bénéficie de nombreuses options afin de créer son propre serveur « à la carte ». Certaines configurations revenant souvent, le distributeur français se fait fort de définir quelques configurations types, choisies dans un éventail plutôt large. Le modèle de sMS-1000SQ testé, outre l’alimentation multiple séparée, comprend un lecteur optique optionnel, dans le but évident de ripper des CD. De l’extérieur, on ne voit que la touche d’éjection du disque optique, le système de chargement sans tiroir (de type « slot-in ») occupe le fin décrochement entre

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SERVEUR

Ci-dessous, l’alimentation séparée sPS-1000 et ses sorties multiples. Ci-contre, le serveur sMS-1000SQ doté de son lecteur optique, sa carte PC et sa sortie USB3, optimisée pour l’audionumérique.

la façade et le couvercle. On ne peut pas faire plus discret ! Autre option disponible : une horloge de synchronisation de haute précision, de même que l’augmentation de la capacité de la mémoire de masse interne, jusqu’à 4 To pour les disques durs, et jusqu’à 2 To pour les disques statiques SSD. Bien sûr, n’oublions pas que l’on peut aussi raccorder des volumes externes au serveur, via le port principal de sortie USB3 qualifié d’« audio grade », ou, en d’autres termes, optimisé pour l’audionumérique. Le sPS-1000 est ouvert sur l’extérieur, avec cette sortie USB3 optimisée, mais aussi, outre sa connexion au réseau via une embase RJ45, il dispose de deux sorties S/PDIF, l’une au format coaxial (RCA), l’autre en optique (embase Toslink), de même qu’une AES délivrant un signal symétrique.

ECOUTE Timbres : Première impression dès les premières mesures de musique : le serveur étonne par la fermeté de son registre grave,

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d’une netteté tout bonnement incroyable. De plus en plus d’appareils audionumériques se rapprochent d’une restitution si naturelle que l’on pourrait la qualifier d’analogique, et force est de constater que le sMS-1000SQ répond présent à ces critères de sélection, mais qu’il va beaucoup plus loin dans la résolution des timbres. Le registre médium ne manque ni d’ouverture, ni d’aération, ni de l’authenticité du contenu harmonique que l’on est en droit d’attendre d’un produit d’exception, car, reconnaissons-le, ce serveur de chez SOtM se montre époustouflant sur toutes les nuances de la restitution sonore. Autant de précision dans la restitution harmonique suscite l’admiration, au point que l’on se surprend à redécouvrir des plages musicales que l’on pensait pourtant bien connaître. Dynamique : Le travail accompli sur la synchronisation des données, d’une part, et la qualité de l’alimentation optionnelle, d’autre part, sert la réponse dynamique

à la perfection. En effet, le flot de données, bien cadencé, confère à ce serveur un caractère d’un naturel saisissant, comme si un voile s’était levé sur la retranscription musicale, qui mérite largement son qualificatif d’analogique, et autant dire que ce jugement doit être mérité sur un appareil audionumérique. Le silence de fonctionnement de l’alimentation apporte un plus non négligeable, surtout sur les signaux de faible amplitude. En fait, le sMS-1000SQ est si transparent, ainsi configuré, que c’est le DAC que l’on écoute ! Le suivi dynamique est optimal, d’une excellente définition, sur toutes les plages


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ambiances captées par les microphones : tout ce que le SOtM est capable d’extraire d’un fichier audio se retrouve, intact, jusqu’aux enceintes, pour le plus grand bonheur de nos oreilles.

VERDICT

musicales écoutées, avec une constance et une élégance qui ne se rencontre que sur les appareils hors classe. Scène sonore : Le silence de l’alimentation et la qualité du traitement du signal s’unissent à nouveau pour recréer à la perfection des ambiances sonores à l’image des acoustiques de salles et des subtilités des enregistrements d’origine. Tout y est, l’image sonore horizontale large et stable, surtout la composante mono du signal, bien campée entre les enceintes, et la notion de profondeur, une variable tributaire des

Le fait de tester des produits SOtM fut une énorme surprise, pour la qualité de la réalisation, la structure modulaire des produits, la qualité des soins du traitement du signal, notamment sa synchronisation l’exemptant de toute trace de jitter audible. Cette marque, bien trop discrète pour l’instant, gagne à être connue, car ses produits de haute volée et sa philosophie méritent que l’on s’y intéresse de très près. SOtM, en dépit de sa discrétion, joue dans la cour des grands. Les prix demandés ne sont pas forcément à la portée de tous les budgets, mais ils sont pleinement justifiés par autant de savoir-faire et une musicalité pouvant faire office de référence. À n’en pas douter, la découverte de SOtM aura été l’une des surprises les plus marquantes en hi-fi de l’année 2015. Philippe David

FICHE TECHNIQUE : Origine : Corée - Prix sMS-1000SQ U : à partir de 3 300 euros - Prix sMS1000SQ D : à partir de 3 850 euros (avec sorties AES, S/PDIF et optique) - Prix sPS-1000 : 1 200 euros - Dimensions : 360 x 240 x 68 mm - Poids : 4 kg - Sorties : Interface Ethernet sur RJ45, 5 ports USB A dont 1 USB3 de qualité audio, 1 sortie AES, 2 S/PDIF dont une optique - Fréquence d’échantillonnage reconnues en USB : de 44,1 kHz à 384 kHz sous 24 bits, DSD64, DSD128. AES : 192 kHz/24 bits - Fichiers audio gérés : WAV, AIFF, FLAC, ALAC, OGG, WMA, AAC, MP3, MP4, DFF, DSF.

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SERVEUR

Nouvellement importée en France, la marque Maki Engineering Laboratory COmpany (MELCO), du nom de son fondateur Makoto Maki, existe depuis 1975. Cette firme japonaise s’est fait connaître en 1980 au Royaume-Uni, avec sa platine phonolectrice innovante. Dès ses débuts, MELCO s’est spécialisé dans les périphériques pour ordinateurs au Japon : interfaces WiFi, commutateurs Ethernet et disques NAS…

L

e retour de la marque, qui s’appuie sur un département de recherche et de développement performant, s’illustre par la sortie de deux serveurs, le N1Z, équipé de disques SSD de qualité audio, et le N1A, ce dernier étant équipé d’origine de deux disques durs de 3,5 pouces optimisés pour la vidéo (mais utilisés dans un débit moindre en audio, bien sûr), totalisant pas moins de 4 To. Si l’on prend le CD pour unité, cette capacité mémoire embarquée en acceptera entre 3000 et 6000, sans compression de données, en choisissant le mode RAID ou l’indépendance des disques. Hormis les deux Seagate internes, le N1A possède deux ports réseau sur embases RJ45, l’un à destination directe d’un lecteur, l’autre pour une liaison au réseau. Juste à côté, on trouve trois ports USB3, pouvant servir au raccordement à un DAC, mais aussi à ajouter de la mémoire de

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MELCO

N1A masse, sous la forme d’un disque dur ou d’une clé USB, opérer des sauvegardes, recharger les disques internes à partir de ce back-up… Tout est possible!

UNE EXCELLENTE ERGONOMIE Notons au passage que le formatage des volumes externes ne pose aucun problème, puisque le serveur Melco accepte aussi bien le NTFS que le FAT32, et même le HFS Plus d’Apple. Toujours pour la facilité d’exploitation, il suffit de télécharger une application pour piloter le serveur via le WiFi. La marque préconise notamment Audionet Music Manager, mais annonce une compatibilité probable avec tout autre utilitaire de lecture compatible UPnP/DLNA. En façade, un port USB2 pourra servir à la lecture ou à l’importation de musique à destination des disques durs internes. Cette

embase jouxte le commutateur secteur dont il faut respecter les procédures d’allumage et d’extinction qui ne sont pas instantanées. En effet, à la mise sous tension, par exemple, le Melco contrôle sa capacité mémoire, la présence du réseau et de périphériques externes. Un écran à affichage monochrome indique le nom du serveur, ainsi que son adresse IP, juste au-dessus d’un bargraphe, sorte de jauge de remplissage des disques durs dont 13 % de la capacité est utilisée, pour l’instant. Des icônes valident la configuration du serveur, telle que la connexion au réseau, à un lecteur, un volume externe de sauvegarde et le mode de lecture, englobant la faculté de lire des fichiers DSD en PCM, ou le contraire. Le Melco accepte toute fréquence d’échantillonnage entre 44,1 kHz et 384 kHz en PCM et les DSD 64 et DSD 128. Toujours dans le cadre de l’ergonomie, on peut aussi se passer


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Circle 25th FICHE TECHNIQUE : Origine : Japon - Prix : 1 999 euros - Dimensions : 436 x 70 x 352 mm Poids : 7 kg - Capacité mémoire interne : 2 x 2 To - Ports Ethernet Gigabit : 2 - Ports USB : 3 USB 3A et 1 USB2 - Fréquences d’échantillonnage : de 44,1 kHz à 384 kHz (PCM), 2,8 MHz et 5,6 MHz (DSD). - Fichiers reconnus : mp3, wma, wav, lpcm, pcm, ogg, m4a, mp4, 3gp, flac, m3u, mpa, aac, apl, ac3, aif, aiff, mp2, mp1, dsf, dff d’ordinateur et configurer des comptes sur des serveurs de musique distants : si vous possédez un abonnement à un service de musique en ligne, vous pouvez y accéder, avec votre identifiant et votre mot de passe, directement sur le Melco. La configuration de cette source emploie quatre touches, un peu dures à presser, situées sur la droite de la

qualité, sont soudés à même la carte mère. Une alimentation à découpage prend place juste derrière l’écran d’affichage. Les régulateurs de tension devant dissiper les calories superflues sont fixés sur une plaque d’aluminium dotée d’ailettes par endroits. Cette pièce fait face aux autres éléments de l’électronique et se comporte comme un blindage limitant les rayonnements électromagnétiques.

ÉCOUTE

façade. Il est possible d’éteindre l’afficheur qui se rallumera en actionnant n’importe quelle touche de navigation dans les différents menus.

SUPERBE REALISATION Le coffret en acier arbore une fine et élégante façade en aluminium brossé. À l’arrière, une embase secteur munie d’un filtre jouxte un circuit de temporisation à commande logicielle : ce module assure les procédures de démarrage et d’arrêt. Au milieu du coffret trône la carte mère à très haute intégration rassemblant les contrôleurs réseau de facture très récente, de même que ceux des disques durs à la norme SATA et leurs câbles d’excellente qualité. Ces Seagate doivent en partie leur silence de fonctionnement à leur montage sur silentblocs. Un condensateur de plusieurs farads remplit le rôle d’une pile et conserve les configurations en mémoire. Les connecteurs USB3 et RJ45, de très bonne

Timbres : Dès les premières notes de musique jouées, une sensation de plénitude s’impose d’elle-même, avec douceur et naturel. La pureté des timbres, pour un appareil totalement numérique, voire péri-informatique, tel que le Melco, fait figure de référence. En effet, à l’instar des meilleures électroniques du moment, ce serveur propose une esthétique sonore mêlant, d’une manière très habile, haute précision des timbres et fluidité de restitution que l’on peut qualifier d’analogique. Bien entendu, pour profiter pleinement de cet équilibre tonal exemplaire, il est nécessaire de relier le N1A à un très bon DAC, voire une succession de plusieurs modèles différents, dans le but de mieux cerner la personnalité de ce serveur. En fait, si l’on peut dire sans risque que le résultat d’écoute dépend étroitement des qualités du DAC, ce n’est pas entièrement vrai, car le convertisseur, si bon soit-il, ne fera pas de miracle dans le cas d’une source de piètre qualité. Le Melco, grâce à la pureté des timbres qu’il diffuse de manière magistrale, sans aucune coloration, facilite, sur cet aspect des écoutes, le travail du DAC qui donne ainsi le meilleur de lui-même. En effet, grâce aux performances tonales du N1A, on ne peut plus parler platement d’association entre le serveur et le convertisseur, mais d’une véritable symbiose, pour peu que le DAC soit

AE1 Classic

Torus Power Régulateur secteur AVR 16

ECG 1 La platine vinyle

Ampli Genesis A6 www.jffdiffusion.fr - info@jffdiffusion.fr Tél.: 09 52 57 23 60 Acoustic Energy, YBA, Wilson Benesch, Electrocompaniet, Jolida, Edge, Torus Power

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SERVEUR

La conception très rationnelle des modules réduit le câblage : au centre se trouve la carte mère à haute intégration, encadrée par les deux disques durs, à la connectique SATA. Juste derrière l’affichage, un module à découpage alimente le Melco.

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à la hauteur des exigences. Dynamique : Les excellentes impressions ressenties dans l’équilibre des timbres n’ont d’égales que les performances musicales dans la retranscription de la dynamique, un modèle du genre : les écarts entre les pianissimi et les fortissimi s’avèrent naturels et réalistes. Pour aller plus loin dans cette investigation, les fichiers audio de test de l’ingénieur du son Alan Parsons ont été utilisés, afin d’évaluer avec encore plus de précision la lecture des fichiers audio à partir du Melco. Mais ce test se porte bien plus sur le DAC externe que sur le N1A, qui fait de son mieux pour transmettre les data à convertir dans les meilleures conditions possibles, en respectant l’intégrité des données qui profitent de la qualité des liaisons USB : une bande passante élevée du

mode de transmission garantit la stabilité de la liaison, surtout si le débit de transmission est élevé, comme dans le cadre de la lecture de fichiers en DSD, par exemple. Scène sonore : Cette qualité de transmission sans défaut se retrouve, en toute logique, dans l’établissement du relief de la scène sonore. Elle s’installe avec authenticité entre les enceintes et chaque petit détail de faible amplitude tel qu’une «queue de réverb», comme l’on dit dans le milieu de l’audio professionnel, trouve sa place comme si l’audio n’avait jamais été numérisé. La transparence de la source Melco montre là toute l’étendue de ses performances et de son souci de retranscrire les ambiances dans leurs moindres nuances.

VERDICT Ce serveur récent bénéficie de toutes les technologies de pointe actuelles qu’une ergonomie particulièrement conviviale agrémente, comme les routines de sauvegarde, par exemple. La gestion intelligente des fonctions rend ce produit très attractif, car même le néophyte le plus réfractaire à la nouveauté saura l’exploiter en totalité. La qualité de traitement du signal constitue l’un des meilleurs atouts du N1A, promu ainsi au rang de l’un des meilleurs serveurs du moment dans sa gamme de prix et même au-delà. Le N1A est promis à une grande réussite, pour le grand plaisir des audiophiles les plus exigeants. Une réussite totale. Philippe David


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SERVEUR

Yves-Bernard André est revenu, plus fort et plus déterminé, après une relativement courte interruption de l’image et du son. Il s’est associé avec Shanling qui cherchait à investir dans des sociétés européennes. 86

YBA

HERITAGE MP100SE


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SERVEUR

circuits électroniques. Il arbore un écran couleur rétroéclairé de 7 x 5 cm, dont la page d’accueil affiche le logo de la marque lors de l’initialisation. Seules trois touches à bascule gèrent la navigation dans les menus. Le commutateur de mise sous tension se situe sous le coffret, autre tradition de YBA. Cet appareil lit les fichiers dématérialisés issus des webradios, via le réseau, accessible au moyen d’une liaison filaire Ethernet, du WiFi et du Bluetooth, via un module intégré disposant d’une paire d’antennes fournies. Le constructeur a prévu une télécommande infrarouge, mais propose aussi une application ergonomique, sur l’Apple Store, en téléchargement gratuit, baptisée tout simplement «YBA».

S/PDIF coaxiale et optique ont une utilité : celle de convertir les signaux entrants de type péri-informatique à destination d’un DAC externe, par exemple.

UNE ELECTRONIQUE SOIGNEE

Hormis la carte de gestion du réseau Ethernet qui provient d’un autre constructeur (on la reconnaît à sa base époxy de couleur verte), les autres circuits imprimés présentent d’épaisses pistes dorées, une solution technique que l’on rencontre dans le matériel haut de gamme, en particulier chez YBA. Comparée à la plupart des autres lecteurs de réseau, l’alimentation du MP100SE fonctionne sous le mode linéaire, un gage de fiabilité, de longévité et de silence. UNE CONNECTIQUE Les modules tels que celui du réseau, COMPLETE les interfaces de réception numérique et Ce lecteur de réseau dispose, bien sûr d’une les étages analogiques bénéficient de leurs embase RJ45 pour le raccordement filaire à propres sources indépendantes d’énergie, ctuellement, la gamme YBA l’Ethernet, deux ports USB A, l’un recevant à partir d’un transformateur de type R-Core comprend une petite vingtaine des mémoires de masse (clé USB formatée à secondaires multiples. Ce transformateur de maillons haute-fidélité, de en FAT32, ou disque dur externe), tandis possède un excellent rendement l’abordable au très haut de que le second port se consacre aux iDevices énergétique et un très faible rayonnement gamme, sans parler des câbles. (iPod, iPhone et iPad). Un port USB de type B électromagnétique, ce qui n’a pas empêché Le site Internet a été entièrement refondu, assure la connexion avec une source tel YBA de l’éloigner le plus possible des circuits pour plus de lisibilité et d’informations : qu’un ordinateur, à moins que vous ne audio. La partie analogique profite des il retrace le parcours de la marque, des préfériez une source audionumérique plus avantages d’un découplage de deux débuts à nos jours. Et surtout, Yves-Bernard traditionnelle, et, dans ce cas, vous pourrez condensateurs électrochimiques de qualité André, libéré des contingences matérielles la raccorder via l’embase coaxiale S/PDIF. (Gold Tune), de 6800 μF chacun. Cette telles que la fabrication (aidé en cela Comparé à la version précédente de ce alimentation symétrique se destine aux par une bonne centaine d’ingénieurs), lecteur de réseau, le DAC du MP100SE prend amplificateurs opérationnels bipolaires de le marketing et la finance, se consacre en charge le format PCM jusqu’à 768 kHz sortie, surmontés de petites pièces de bois désormais uniquement à la conception de sous 32 bits en USB, mais aussi le DSD64 destinées à améliorer la restitution. Le nouveaux produits, entrecoupée de voyages et 128, que le modèle précédent du lecteur constructeur a choisi une puce de conversion à l’usine afin d’assurer le contrôle qualité, réseau YBA ne pouvait pas exploiter. Le très récente, l’AKM4490, aux excellentes une tradition incontournable chez YBA. MP100SE est équipé de sorties analogiques performances, tout comme l’interface de en asymétrique (sur RCA) et en symétrique réception XMos gérant l’USB. Le câblage est UN LECTEUR (sur XLR). Trois sorties numériques, AES, rationnel et bien réalisé, dans le sens où le

A

DE RESEAU/DAC Remplaçant le MP100B depuis juillet dernier, le MP100SE appartient à la gamme Héritage. C’est la seule série de produits à proposer une finition aluminium brossé ou noir anodisé. L’élégant coffret, d’une sobriété de bon aloi, repose sur un trépied de supports amortis, évitant la transmission de vibrations aux FICHE TECHNIQUE : Origine : France/Chine - Prix : 1 995 euros - Dimensions : 430 x 118 x 374 mm - Poids : 5,2 kg - Entrées numériques : 1 entrée S/PDIF coaxiale sur RCA, 1 Ethernet sur RJ45, et trois USB dont une de type B. - Sorties numériques : une AES (XLR) et deux S/PDIF, dont une coaxiale et une optique - Formats supportés : AIFF, WAV, FLAC, MP3, WMA, AAC… - Fréquences d’échantillonnage supportées : jusqu’à 384 kHz (USB) sous 16, 24 ou 32 bits, DSD64 et DSD128. - Ethernet : 10/100 Base-T - WiFi : IEEE 802.11 b/g - Bluetooth : Bluetooth 4 - Sorties analogiques : une paire de RCA (asymétriques) et une paire de XLR (symétriques) - Réponse en fréquence : 0 Hz à 20 kHz (-0,5 dB) - Rapport signal sur bruit RCA/XLR : 108 dB/113 dB - Taux de distorsion + bruit : 0,001 %

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SERVEUR

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constructeur a réduit la longueur des liaisons audio, ce qui a nécessité, par manque de place, un léger éloignement de la carte réseau vers l’intérieur du coffret. Chaque élément a été conçu, voire optimisé, pour en tirer le meilleur parti, en gardant à l’esprit le résultat à obtenir : la musicalité.

ECOUTE

Au fond, on distingue la section analogique dont les sorties sont commutées par relais (en bleu). En vert, la carte réseau, la seule qui ne soit pas réalisée par YBA. Ci-dessous, la connectique du lecteur de réseau et du DAC, avec ses sorties analogiques symétriques et asymétriques.

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Timbres : Le registre grave fait preuve d’authenticité et de fermeté, sans limite apparente dans les premières octaves. Son articulation et le contenu harmonique de cette gamme de fréquences ne se noient jamais dans la complexité de certains passages musicaux particulièrement chargés, le grave conservant son excellente définition en toutes circonstances. La fluidité du médium s’impose à nos oreilles, toujours dans ce savant équilibre entre définition et fermeté, délivrant une restitution très organique que l’on peut qualifier, à l’évidence, comme analogique, dans l’acception la plus noble du terme. Le registre aigu s’exprime tout en finesse et en respect des nuances, sans agressivité, et dans une musicalité telle que l’on peut écouter de la musique sans fatigue auditive prématurée. On s’habitue très vite à la restitution et à la beauté des timbres distillés par le MP100SE. Dynamique : La qualité de restitution s’illustre avec la même élégance, la même musicalité,

sur l’aspect de la dynamique. Les écarts entre les sons les plus faibles et les plus forts sont respectés, témoin, le disque test de l’ingénieur du son Alan Parsons. Mais surtout, la lisibilité reste constante, quel que soit le niveau d’écoute. Dans le domaine numérique, ce ne sont pas les signaux de forte amplitude (toujours inférieurs au 0 dB pleine échelle numérique) qui posent problème, mais les sons plus faibles, les pianissimi, qui utilisent moins de bits de quantification. Bien sûr, cela se perçoit moins sur une échelle de 24 bits, mais certains appareils perdent en route quelques microdétails et parfois la bande passante donne l’impression de se réduire. Il n’en est rien sur l’YBA, mais l’on n’en attendait pas moins. Scène sonore : Parlons plutôt de relief sonore, puisque c’est ce dont il s’agit : l’YBA respecte les enregistrements dont la prise de son a été soignée, au point de présenter une grande stabilité de restitution dans les trois dimensions. Le MP100SE délivre une image réaliste, stable, et d’une bonne consistance, y compris sur l’aspect de la profondeur. En conséquence, les acoustiques de salles, qu’elles soient directement captées lors des prises de son, ou reconstituées en studio au moyen de processeurs à convolution, recréant des acoustiques de salles connues, sont restituées dans une transparence totale par le lecteur de réseau. Les microinformations apportent toujours leur richesse aux plages musicales jouées, qui, ainsi, gagnent en authenticité. L’YBA respecte le message sonore dans son intégralité, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

VERDICT Le retour en force de la marque YBA, à l’échelle mondiale, est aussi le retour de ses valeurs propres. La firme s’est adaptée aux composants modernes, sans déroger à ses principes qui vont toujours dans le sens de la fiabilité et de la meilleure musicalité possible. Le seul lecteur de réseau de la gamme, pour l’instant, tire remarquablement son épingle du jeu en proposant aux audiophiles exigeants une nouvelle source qui s’efface devant la musique, en lui donnant les pleins pouvoirs. Remarquable dans ses fonctions périinformatiques, le MP100SE l’est encore plus dans la musicalité de sa section DAC, employant les technologies les plus efficaces du moment. En un mot : une réussite. Philippe David


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CABLES

SUPRA

USB 2.0 A-B

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Origine : Suède - Prix : 39 euros Le Supra 2.0 A-B (pour USB A vers USB B) est le moins cher de ce dossier. Il n’en est pas moins fabriqué très professionnellement. Bidirectionnel, il est constitué de 2 paires de conducteurs multibrins en cuivre OFC étamé de 0,24 mm2 de section (19 x 0,127 mm) et isolé, le blindage est en feuillard d’aluminium et la gaine extérieure bleu ciel est en PVC. Les connecteurs sont de type moulé. Le constructeur indique un taux de transfert maximum de 480 Mbits/s pour ce câble capable de transmettre sans pertes majeures sur une longueur maximale de 15 m. Le Supra USB 2.0 procure une restitution à tendance « chaude », confortable. La bande passante subjective traite l’essentiel de chaque partition avec des extrémités timides. Les timbres et la scène sonore sont très satisfaisants.

HIFI CÂBLES ET CIE SUPER ULTIMATE-USB

Origine : France - Prix : 290 euros (1 m) Le fabricant parisien nous propose un câble USB «de référence faisant appel aux technologies les plus évoluées en HF», comme l’écrit Jean-Claude Tornior. Les conducteurs de datas en cuivre argenté monobrin de 0,2 mm2 sont blindés par un double film d’aluminium dans une isolation alvéolaire en PTFE. La présence d’air sous l’isolant permet d’atteindre des taux de transmission des signaux élevés. Ceux d’alimentation de 0,58 mm2 sont également isolés par du téflon. Un blindage en aluminium protège l’ensemble recouvert d’une gaine externe beige en téflon. Les conducteurs sont raccordés de manière symétrique sur les connecteurs. Le Super Ultimate USB illumine la restitution par une aération et un sens du détail remarquables. La bande passante large s’accompagne de timbres soignés, la scène sonore tout à fait crédible et de belle ampleur installe un paysage sonore tridimensionnel. Les capacités dynamiques sont excellentes, le détourage des notes est précis.

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CABLES

SYNERGISTIC RESEARCH

GALILEO LE USB

Origine : États-Unis Prix : 2 000 euros Le câble Galileo Le USB emploie les plus récentes technologies mises au point par le prolifique constructeur américain. Le câble est réalisé à partir de conducteurs en alliage d’argent placés au sein d’un blindage actif propriétaire. L’extrémité USB A est pourvue de deux connecteurs de type mini-jack dont un, dédié à cette polarisation, est à raccorder à une alimentation fournie Galileo MPC. Le second connecteur est quant à lui impliqué dans l’usage de la technologie UEF (pour Uniform Energy Field), un procédé qui débarrasse le signal audio des bruits haute fréquence. Deux méthodes complémentaires sont ici appliquées. La première est électrique et met en œuvre des UEF Tuning Circuits, des petites capsules actives à enficher sur le second mini-jack du câble qui retirent les bruits HF. Deux capsules sont fournies, une silver et une anthracite, produisant chacune un rendu sonore différent. La seconde méthode UEF mise en œuvre est passive avec un résonateur ECT (pour Electronic Circuit Transducer), un harmoniseur de champ magnétique de proximité à placer directement sur un des connecteurs USB au moyen d’une pastille autocollante. Nous avons placé le résonateur sur le connecteur USB au dos du DAC, puis avons joué avec les deux capsules UEF. Avec la capsule silver, le câble Synergistic Research délivre un message plein, expressif, aux timbres distingués. La bande passante s’étire dans l’aigu avec un très beau filé, le grave est solide, c’est la cohérence et la plénitude qui dominent. La scène sonore est panoramique et aérée. Avec la capsule anthracite, on a l’impression d’être plus proche des interprètes. La perspective spatiale paraît un poil moins large mais semble en revanche s’étendre en profondeur. L’étagement des plans et la focalisation, nets avec les UEF silver, gagnent encore en précision. L’extension haute de la bande passante s’avère plus discrète, le ressenti est celui d’un message encore plus organique. Dans les deux cas, le Galileo Le USB monte la barre de la fidélité très haut.

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CABLES

VAN DEN HUL Ce document est la propriété exclusive de Trutiu Alexandru (alexandrutrutiu@gmail.com) - 26 février 2017 à 19:03

USB ULTIMATE

Origine : Pays-Bas - Prix : 349 euros (1m) La couleur rouge et la forme plate de ce câble Van Den Hul rappellent celles du câble Wireworld testé dans ce dossier. À l’évidence, le fabricant hollandais a eu quelques idées similaires dont celle de séparer les conducteurs en cuivre OFC véhiculant les données de ceux d’alimentation. Afin de limiter les effets de peau (circulation des électrons en périphérie des conducteurs plus la fréquence augmente) et de laisser libre cours au passage des informations numériques, le cuivre qu’empruntent les datas est plaqué argent sur une forte épaisseur. La gaine externe de l’Ultimate est en Hulliflex, un matériau moins polluant et beaucoup plus résistant et insensible aux conditions extérieures que le PVC. Le VDH met en place une restitution qui ne peut être prise en flagrant délit d’infidélité. Les timbres sont impeccables, la bande passante extrêmement cohérente et linéaire, le grave est tendu, le médium fluide et l’aigu très fin notamment sur les extinctions. La scène sonore flirte avec l’évidence du concert, l’étagement en profondeur est excellent.

TRANSPARENT CABLE PRUSB2

Origine : États-Unis - Prix : 675 euros (2 m) Le câble PRUSB2 pour Premium USB 2.0 est le plus performant du catalogue du fabricant. C’est aussi le plus rigide et le moins souple en main de ce dossier du fait de l’utilisation de conducteurs en cuivre monobrin de grosse section qui permet de transférer le signal sur une distance de 10 m. Par ailleurs, un blindage à quatre couches garantit une haute immunité aux interférences. L’isolation est confiée à de la mousse extrudée de polyéthylène, un matériau fort intéressant en termes de maintien de la vitesse de propagation du signal hautes fréquences. Les connecteurs sont plaqués or. Le PRUSB2 propose une écoute fondamentalement neutre et équilibrée. Les timbres sont distingués, la texture peut-être un peu fine dans le haut médium apporte quoi qu’il en soit de la matière aux notes, les capacités dynamiques sont excellentes. La scène sonore se déploie en créant un paysage parfaitement réaliste devant l’auditeur. La focalisation des sources et leur position détourée dans l’espace attirent immanquablement l’attention. C’est précis et très crédible.

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STEALTH

USB

Origine : États-Unis - Prix : 850 euros Comme pour les deux autres câbles USB Stealth, le USB-T Select et le USB-T équipés d’une bague ferromagnétique de tuning sonore, le modèle Stealth USB reçoit des conducteurs de forme plate en alliage de cuivre formulé par le fabricant. La structure électrique est donc commune, de même que la gaine extérieure en tissu sans mémoire électrique. Les connecteurs USB-A et USB-B sont exclusifs et fabriqués par Stealth, avec une coque en fibres de carbone. On retrouve avec ce câble une très grande partie de ce que nous avions ressenti avec le USB-T Select, à savoir une palette tonale très variée, un équilibre inébranlable, une bande passante large et des registres de fréquence très maîtrisés. L’extrême aigu en particulier est d’une fluidité et d’un fouillé superbes. Le message est incarné, les notes sont incarnées, il y a de l’épaisseur et de la matière dans ce qu’on entend. La scène sonore aérienne nous entraîne avec elle sur les lieux de la performance. Ça sonne juste, ça sonne crédible, rien n’est spectaculaire, rien n’est surjoué.

WIREWORLD

STARLIGHT 7 USB 2.0 Origine : États-Unis - Prix : 125 euros Le fabricant américain dispose d’une gamme de câbles assez impressionnante dont la série Starlight 7 est une des plus récentes. Situé en milieu de la gamme USB comportant cinq références, le Starlight 7 USB emprunte les technologies Symmetricon pour le câblage (datas et alimentation séparées) et Composilex 2 pour l’isolation à très faible effet triboélectrique. Les datas sont véhiculées par quatre conducteurs de 0,2 mm2 en cuivre OFC argenté (silver-clad) d’un côté, l’alimentation par un câble coaxial de l’autre de la structure plate et rouge du câble. Les connecteurs sont plaqués or 24 K. L’écoute du Starlight 7 USB est très équilibrée, avec une sensation évidente de matière et de texture. Le grave est très solide, sans rondeur. Le médium est très juste, l’extrême aigu (volontairement?) un peu retenu évite avec bonheur toute luminosité en haut. La scène sonore proposée par le Wireworld est d’une excellente stabilité et parfaitement proportionnée.

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CABLES

ANALYSIS PLUS Ce document est la propriété exclusive de Trutiu Alexandru (alexandrutrutiu@gmail.com) - 26 février 2017 à 19:03

PURPLE PLUS USB Origine : États-Unis - Prix : 90 euros (1m) La marque américaine de câbles pour professionnels et audiophiles s’est forgé une solide réputation grâce à l’excellent rapport qualité sur prix de ses produits. Comme son nom l’indique, le câble Purple Plus USB est gainé d’une enveloppe en tissu noir et violet. Ses capacités de transfert répondent aux spécifications USB 2.0 avec un taux de 480 Mbits/s. Il utilise des conducteurs en cuivre OFC torsadés de 0,08 mm2 de section pour les données et de 0,2 mm2 pour l’alimentation afin d’éviter les pertes de tension. La connectique USB est plaquée or. L’équilibre du Purple Plus USB est d’une belle linéarité, avec un grave généreux et un aigu de bonne définition. La scène sonore aérée affiche une ampleur convaincante.

ABSOLUE CRÉATIONS USB-TIM

Origine : France - Prix : 700 euros (0,90 m) La dernière génération de câbles USB du fabricant normand nous est arrivée in extremis, il aurait été dommage de ne pas présenter ce nouveau modèle USB-Tim tout de blanc vêtu. Comme à l’habitude, le travail essentiel de conception a consisté à «ne pas défigurer» le signal, en l’occurrence les datas, entre les deux connecteurs USB. Le constructeur reste toujours très secret sur ses recettes techniques, on le comprend. Tout juste reconnaît-on l’isolation interne en coton et en silicone blanc protégée d’une gaine finement tressée, des techniques qui caractérisent les réalisations du fabricant. Le premier contact sonore est un choc. Fichtre, ce câble respire! Quelle expressivité dans le phrasé musical, quelle authenticité dans le rendu! On a même l’impression que le niveau sonore a légèrement augmenté sans même avoir touché au réglage de volume. Les timbres sont délicatement modulés, les notes très fouillées ont cette épaisseur organique du son réel, les fins de notes somptueusement documentées créent un legato unique. La bande passante subjective est très large, la scène sonore est étonnamment réaliste et holographique. Le message coule avec un naturel quasi expressionniste.

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L E X I Q U E

Le petit jargon de l’audionumérique

à l’usage des mélomanes Depuis l’avènement de l’électronique numérique, un certain nombre de termes techniques et d’expressions nouvelles sont apparus dans le langage audiophile courant. Le pleurage et les tours par minute de notre chère platine vinyle ont fait place au jitter et à l’échantillonnage de la lecture digitale. La technique évoluant très rapidement, cette langue du 0 et du 1 ne cesse de s’enrichir de nouveaux mots qui sonnent souvent comme du martien pour les non-initiés. Le petit lexique que nous avons dressé n’est ni exhaustif, ni parfait, ni définitif. Il reprend simplement les principaux termes qui reviennent dans toutes nos conversations passionnées en tentant d’y apporter une explication la plus simple possible. UN PEU DE THEORIE

nulle) et un état 1 (tension électrique positive). On parle ainsi de conversion analogique En physique, un signal sonore est vers numérique qui aboutit une énergie qui se propage dans à un signal numérisé, image numérique plus ou moins un milieu compressible. Dans le cas qui nous intéresse, précise du signal original selon ce sont les molécules d’air qui le processus de digitalisation mis transmettent cette énergie. Dans en œuvre. Après être passés au travers de différentes moulinettes le domaine analogique, le signal sur lesquelles nous reviendrons musical est une association continue d’une ou de plusieurs (suréchantillonnage, fréquences (fondamentale, resynchronisation, conversion harmoniques) dont l’intensité, DSD vers PCM, etc.), les bits « moulinés » sont finalement l’amplitude, varie dans le temps. reconvertis en un signal Dans le domaine numérique, analogique dont l’enveloppe et ce même signal est transformé en une suite d’informations l’amplitude essaient de dupliquer électriques, des bits, commutées le plus fidèlement possible celles entre un état 0 (tension électrique du signal analogique d’origine.

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C’est l’opération de conversion numérique vers analogique.

LE SIGNAL NUMERIQUE Quand un son est numérisé, le signal analogique est mesuré un certain nombre de fois par seconde, chaque mesure représente un échantillon. Le nombre d’échantillons relevés en une seconde s’appelle la fréquence d’échantillonnage généralement (exprimée en hertz). Pour traduire le plus fidèlement possible le signal analogique, il faut donc prendre le plus grand nombre d’échantillons possible, la fréquence d’échantillonnage doit donc être la plus élevée possible. Un autre paramètre important est la résolution, soit le nombre de paliers (hauteur du signal) qu’il est possible d’enregistrer durant chaque échantillon pour reproduire au mieux l’amplitude du signal. Avec une résolution de 16 bits par échantillon, on dispose de 65 536 paliers pour traduire l’amplitude du son. En 32 bits, on atteint plus de 4 milliards de paliers… Ainsi, la dynamique (écart entre le son le plus faible et le son le plus fort) sera d’autant meilleure que la résolution sera élevée. Enfin, le signal numérique comprend les informations relatives au nombre de voies utilisées (stéréo, multicanaux).

VOCABULAIRE COURANT AUDIONUMERIQUE AES/EBU : Audio Engineering Society/European Broadcasting Union. Ces deux associations ont donné leur nom à un standard d’échange de signaux stéréo numériques de type PCM entre matériels professionnels. C’est une transmission symétrique à trois conducteurs à partir de connecteurs XLR. Aliasing : forme de distorsion d’un signal qui apparaît durant la conversion d’une fréquence d’échantillonnage donnée vers une plus faible. Anti-aliasing/anti-repliement : filtrage fréquentiel évitant le repliement de spectre. Quand on convertit un fichier vers une fréquence d’échantillonnage inférieure (par exemple de 48 kHz vers 44,1 kHz), certaines fréquences situées au-delà de la fréquence de Nyquist (voir «fréquence d’échantillonnage») ne seront plus acceptées. Le filtre anti-aliasing les supprimera. Asynchrone : se dit d’une liaison informatique entre un émetteur et un récepteur dont les horloges ne sont pas synchronisées. Baud rate : vitesse du débit numérique.


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Baud : unité de vitesse de transmission de signaux numériques. 1 Baud = 1 bit/seconde. Bit : contraction de Binary Digital. Le bit est la plus petite unité d’information traitée dans le domaine numérique. Il ne prend que deux valeurs, 0 ou 1. BPS/Bits Par Seconde : unité de définition de la vitesse de transfert de données numériques. Comme 1 octet équivaut à 8 bits (voir plus bas), 1 ko/s correspond à 8 kbps. 1 kbps équivaut à 1024 bps, 1 Mbps à 1024 kbps. Byte/octet : ensemble de 8 bits. Codec : algorithme permettant de compresser et de décompresser des fichiers audio avec plus ou moins de perte de définition selon le codec. Une fois qu’un fichier a été compressé, il est plus petit et plus facile à transmettre. Débit binaire : flux en nombre de bits par seconde décrivant chaque son dans un fichier audio. Le débit binaire standard est de 128 kbit/s. DSD over PCM (DoP) : standard ouvert développé à l’origine pour les liaisons USB qui permet de transférer un format DSD natif selon un processus PCM. DSD (Direct-Stream Digital) : méthode d’encodage par densité de modulation d’impulsions, déposée par Sony et Philips. La séquence de numérisation utilise la technique «delta-sigma» à partir d’un seul bit échantillonné à très haute fréquence, soit au minimum 2,8224 MHz (64 fois la fréquence d’échantillonnage du CD). Échantillonnage : découpage d’un signal analogique en bits. FIR/Finite Impulse Response : filtre numérique à réponse impulsionnelle finie. Fréquence d’échantillonnage : périodicité à laquelle un signal

audio est transformé en une suite de bits en vue de sa numérisation. Elle doit être supérieure à deux fois la fréquence du signal audio la plus élevée à reproduire (fréquence de Nyquist). Plus cette fréquence est élevée, plus l’analyse est fine car le nombre de bits de la transformation augmente. Par exemple, la fréquence d’échantillonnage utilisée pour les CD audio est de 44,1 kHz et permet une restitution théorique du signal sonore jusqu’à une fréquence de 22,05 kHz. Quand l’échantillonnage est effectué à 192 kHz (cas d’un fichier audio haute définition), la fréquence théorique reproductible est de 96 kHz. Horloge/Clock : circuit oscillateur qui synchronise les opérations effectuées par plusieurs équipements ou par plusieurs éléments dans un même équipement. Jitter : fluctuation temporelle affectant un signal numérique. Le jitter décale de manière variable dans le temps les transitions d’un état binaire à un autre (0 à 1 ou 1 à 0), créant une imprécision dans la détermination du moment exact de la transition et par conséquent une perte de définition dans la numérisation du signal. Kbps (ou kilobits par seconde) : unité de mesure en milliers de bits par seconde du flux de transfert numérique. Noise shaping : principe utilisé durant la conversion numérique analogique qui permet de réduire la perception du bruit. Oversampling/Suréchantillonnage : principe de conversion analogique numérique consistant à convertir à plusieurs fois la fréquence d’échantillonnage de base. PCM (Pulse Code Modulation) : modulation codée par impulsion. Ce format n’est autre qu’une suite de données audio non compressées, généralement

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Le petit jargon de l’audionumérique

à l’usage des mélomanes stocké en fichiers .WAV sous Windows ou .AIFF sous Mac OS. Quantification : procédé qui permet d’approcher l’enveloppe d’un signal analogique par les valeurs d’amplitude d’un ensemble d’échantillons. C’est le principe de la conversion analogique vers numérique. RAM (Random Access Memory) : mémoire vive sur laquelle l’écriture et la lecture sont possibles un nombre de fois quasiment illimité. Elle permet de stocker temporairement les informations numériques en cours de traitement. S/PDIF (Sony/Philips Digital Interface) : format standard utilisé pour transférer des données entre deux appareils audionumériques, via un câble numérique à connecteurs RCA ou un câble optique à connecteurs TosLink. TosLink : standard de connexion audio par fibre optique. USB (Universal Serial Bus) : norme de port informatique qui permet en particulier une reconnaissance automatique et immédiate du périphérique (plug & play).

coïncider les horloges mères d’appareils numériques raccordés entre eux.

QUELQUES FACONS D’ECOUTER AAC (Advanced Audio Coding)/MPEG2 AAC : fichier codé à un débit binaire de 96 kbit/s. Il offre une qualité audio légèrement meilleure que celle des MP3 codés à 128 kbit/s. AIFF (Audio Interchange File Format) : format de fichier développé par Apple. Les informations sont encodées au format PCM sans compression. Une version compressée existe (AIFF-C ou AIFC). FLAC (Free Lossless Audio Codec) : codec libre de compression sans perte. Il ne retire aucune information du flux audio. À qualité équivalente, taille de l’ordre de 50% de celle d’un fichier au format PCM. MP3 (MPEG-2 Audio Layer III) : codec audio à compression de données avec perte de qualité. L’échantillonnage est réduit, c’est un format parfaitement adapté à l’écoute en streaming ou sur baladeur.

Wi-Fi : Wireless Fidelity ou fidélité sans fil par analogie à Hi-Fi (High Fidelity) dans le domaine de l’audio. Norme de réseau sans fil définie par l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), les plus connus et utilisées sont 802.11b et 802.11g.

Podcast : contraction de iPod et broadcast (diffusion), le podcasting est une technologie de diffusion par abonnement de contenus audio accessibles sur des sites web.

Word clock : signal numérique destiné à synchroniser, à faire

Streaming : technologie qui permet d’écouter des fichiers sans les

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télécharger. Le principe repose sur la mise en tampon (buffer) par un serveur des données téléchargées vers l’auditeur, gardant quelques secondes d’avance sur ce qu’entend l’auditeur puis les effaçant. Il permet une lecture sans possibilité de copie. UPnP (Universal Plug and Play) : ensemble de protocoles qui permettent une mise en réseau simplifiée d’appareils et de périphériques sans fil. Le standard UPnP AV (pour Audio et Vidéo) est supervisé par la DLNA (Digital Home Working Group) qui attribue une certification aux produits respectant les recommandations du groupe. WAV : extension de fichier audio non compressé que l’on retrouve principalement sur les plateformes Windows. Conteneur capable de recevoir différents formats dont le PCM. WMA (Windows Media Audio) : technologie de compression de données audio développée par Microsoft, conçue pour concurrencer le MP3.

LE MATERIEL ADC : convertisseur analogique vers numérique. Airplay : protocole propriétaire de transmission sans fil de fichiers développé par Apple. Capable de transmettre en qualité CD. Bluetooth : technologie sans fil par ondes radio UHF pour échanger des données numériques entre deux appareils. Développée par le Bluetooth SIG, rayon d’action limitée. DAC : convertisseur numérique vers analogique. Dongle : clé à raccorder sur le port USB d’une électronique qui, dans

notre domaine audionumérique, peut alors se connecter à un réseau sans fil. Driver/Pilote : logiciel permettant à un ordinateur de contrôler des éléments périphériques. Les fabricants de périphériques fournissent des drivers permettant d’exploiter les spécificités de leurs produits. Ethernet : protocole de réseau local à commutation «par paquets» (les données sont regroupées, reconnues et distribuées selon leur destination) reliant plusieurs appareils par le biais de câbles et terminaisons par connecteurs RJ. Fibre optique : fibre de verre très fine ou de plastique très fin et flexible, pouvant supporter des signaux numériques et analogiques sous forme d’impulsions lumineuses. NAS (Network-Attached Storage) : unité de stockage à disque dur de fichiers audio, généralement raccordée en réseau. NUC (Next Unit of Computing) : ordinateur de poche de type PC renfermant un processeur et son alimentation. En y ajoutant un peu de mémoire, on crée un serveur minimaliste. Périphérique : désigne généralement un appareil de traitement du son qui vient s’insérer dans la chaîne de reproduction. Serveur : conçu pour stocker et partager des fichiers audio au travers d’un réseau domestique. Il est souvent équipé d’un disque dur interne de forte capacité et supporte différents protocoles de partage, afin d’offrir une compatibilité en lecture pour les lecteurs audio réseau, les ordinateurs, les électroniques certifiées DLNA, les amplis home-cinéma, les smartphones ou les tablettes.


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