Influx Radical

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2011 RAPPoRT DéTUDE

ALEX PERRET

soUs LA DIRECTIoN D’ANThoNELLA MAsTRoRILLI

INFLUX RADICAL



INFLUX

RADICAL

Le sujet de mes recherches portait initialement sur l’architecture radicale, plus prĂŠcisĂŠment, les images produites par le groupe Superstudio. Ces images me fascinaient autant qu’elles m’interrogeaient. Qui ĂŠtaient ces jeunes architectes complètement dĂŠconnectĂŠs de la production de leur ĂŠpoque? J’ai donc eu envie dans ce rapport d’Êtude d’approfondir cette pĂŠriode. Cette ĂŠtude m’a permis dans un premier temps de dĂŠcouvrir la base thĂŠorique et projectuelle sur laquelle reposaient ces images qui m’attiraient tant, ces recherches m’ont ĂŠgalement permis de soulever la question de l’hĂŠritage lĂŠguĂŠ par ces architectes. Plusieurs ouvrages consacrĂŠs Ă des rĂŠtrospectives sur ce mouvement ĂŠvoquaient un lien avec travail de Rem Koolhaas. Dominique Rouillard1, enseignante et chercheuse, a beaucoup travaillĂŠ sur l’hĂŠritage de cette pĂŠriode sur les architectes actuels et particulièrement Bernard TsFKXPPL &ÂśHVW HQ SDUFRXUDQW VHV WUDYDX[ TXH MÂśDL SX DIÂżUPHU PHV soupçons. Rem Koolhaas a un positionnement assez singulier vis-Ă -vis de ses rĂŠfĂŠrences. Lorsqu’il est interrogĂŠ par François Chaslin lors de l’exposition Mutations Ă arc en rĂŞve en 2000, la TXHVWLRQ GH VHV LQĂ€XHQFHV HVW pYRTXpH Š4XÂśLO IDLOOH RX QRQ DIÂżUPHU VHV VRXUFHV HVW XQH TXHVWLRQ que je me suis posĂŠe très tĂ´t. J’Êtais attirĂŠ par les gens comme Charles Jencks ou Kenneth Frampton, très prĂŠoccupĂŠs par leurs lectures, et dont le travail se fonde sur des rĂŠfĂŠrences explicites. Et j’ai trouvĂŠ leur dĂŠmarche erronĂŠe; je n’ai jamais ĂŠtĂŠ impressionnĂŠ par leurs lectures, mĂŞme si je l’Êtais par leur travail critique. Il y a souvent une relation abusive, en architecture, entre la lecture que l’on fait des diffĂŠrentes sources et les consĂŠquences que l’on en tire. Pour m’Êviter ces travers, j’ai revendiquĂŠ le droit Ă m’inspirer de telle ou telle pensĂŠe, sans ĂŞtre obligĂŠ de le faire de maQLqUH DIÂżFKpH ÂŞ2 Cette position ĂŠtant clairement ĂŠnoncĂŠe, il faudra donc chercher GHV OLHQV GDQV VRQ WUDYDLO DÂżQ GH PHWWUH HQ pYLGHQFH FHV UpIprences radicales. Cette ĂŠtude fera l’objet de ma deuxième partie. La question qui animera mon rapport d’Êtude et qui motivera chaFXQH GH PHV UHFKHUFKH VHUD GRQF

'RPLQLTXH 5RXLOODUG $UFKLWHFWH 'SOJ docteur en histoire de l’art, Dominique Rouillard est membre fondateur de l’agence GÂśDUFKLWHFWXUH HW GÂśXUEDQLVPH $UFKLWHFWXUH $FWLRQ VDUO HW GLULJH OH /,$7 /DERUDWRLUH ,QIUDVWUXFWXUH $UFKLWHFWXUH 7HUULWRLUH ODERUDtoire de recherche habilitĂŠ par le Bureau de la recherche architecturale et urbaine Ă la 'LUHFWLRQ GH OÂśDUFKLWHFWXUH '$3$ %5$83 Elle siège Ă la Commission Nationale des Monuments Historiques et des Sites. Dominique Rouillard est professeur titulaire j OÂś(FROH 1DWLRQDOH 6XSpULHXUH GÂś$UFKLWHFWXUH 3DULV 0DODTXDLV (16$30 HW FKDUgĂŠe de cours dans le programme de masWHU $085 j OÂś(FROH 1DWLRQDOH GHV 3RQWV et ChaussĂŠes. Elle a ĂŠtĂŠ professeur invitĂŠ dans diffĂŠrentes universitĂŠs et Ă l’Ecole Polytechnique FĂŠdĂŠrale de Lausanne en 2008. &RQVHLOOHU VFLHQWLÂżTXH GH SOXVLHXUV H[positions du Centre Georges PompiGRX /HV DQQpHV /D YLOOH $UFKLgram), ses recherches portent aujourd’hui sur l’histoire immĂŠdiate de l’architecture et des infrastructures contemporaines. VRXUFHV KWWS JXLKHX[ D IUHH IU DD SDJHB SULQFLSDOH FYBGRPLQLTXH SKS

2) Extrait tirĂŠ de l’interview intitulĂŠe ÂŤFace j OD UXSWXUH OHV PXWDWLRQV XUEDLQHVÂŞ Chaslin, François. 2001 ÂŤdeux coversations DYHF UHP NRROKDDV HW FDHWHUD ÂŞ Ed. sens & tonka, paris. page 61-62.

Rem Koolhaas peut-il être considÊrÊ comme hÊritier des architectes Radicaux? Mon rapport d’Êtude retracera donc mon parcours. Je m’appuierai tout d’abord sur un socle historique me permettant de mettre en Êvidence certain concepts, certains projets qui me permettront ensuite de voir si à travers son parcours, ses rencontres, VHV pFULWV HW FHUWDLQV SURMHWV FHW KpULWDJH HVW LGHQWL¿DEOH /œpWXGH de tous ces ÊlÊments constituera le cadre interprÊtatif sur lequel rattacher les liens de Rem Koolhaas avec l’architecture Radicale. -1

6XSHUVWXGLR *OL DWWL IRQGDPHQWDOL ŠYLWD /œDFFDSDQHQWRª 1971-1972 Rouillard, Dominique 2004 683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OœDUFKLWHFWXUHª Ed. de la Villette, Paris..



soMMAIRE: INTRoDUCTIoN

1

CADRE INTERPRETATIF

3

LEs DIFFéRENTEs TENDANCEs DU MoUvEMENT RADICAL vILLE sANs ARChITECTURE

7

ARChITECTURE sANs vILLE

8

o BJET, sANs vILLE ET sANs ARChITECTURE

9

ARChITECTURE sANs PRoJET

9

DEUX gRoUPEs FLoRENTINs

10

sUPERARChITETTURA... ...vERs ARChIzooM ET sUPERsTUDIo

10

RéTRogARDIA

12

EXTRêMIsATIoN

13

éLARgIssEMENT DU voCABULAIRE

13

sURFACE NEUTRE.

14

No-sToP CITy

15

REM KooLhAAs

17

sA FoRMATIoN. sEs PREMIERs TRAvAUX

18

EXoDUs.

19

DELIRIUs NEW yoRK.

23

KooLhAAs ET LA vILLE PARC DE LA vILLETTE.

25

vILLE NoUvELLE, MELUN sENART.

28

MIssIoN gRAND AXE, LA DEFENsE.

30

CoNCLUsIoN

33

BIBLIogRAPhIE

34

-2



CADRE INTERPRETATIF $UFKL]RRP 1R 6WRS &LW\

*DUJLDQL 5REHUWR ©$UFKL]RRP $VVRFLDWL GH OD YDJXH SRS j OD VXUIDFH QHXWUHª Ed. Electa, Milan

-3



/Âś(XURSH OHV (WDWV 8QLV HW OH -DSRQ FRPPHQFHQW j GpSDVser le traumas de la seconde guerre mondiale. Leurs ĂŠconomies respectives repartent et on assiste alors au dĂŠbut du transfert des secteurs secondaires vers le tiers monde. Le climat d’euphorie gĂŠnĂŠrale entraĂŽne une hausse de la consommation, le tout aboutissant au dĂŠveloppement d’une culture de masse. Transports, ĂŠlectromĂŠnager, robotique sont les nouvelles composante d’un bonheur universel. Face Ă ces profonds changements, les LGpHV 0RGHUQHV VH WURXYHQW LPSXLVVDQWHV IDFH DX GpÂż GH OD YLOOH Comment faire de la ville avec de l’architecture? Cette pĂŠriode a vu ĂŠgalement l’Êmergence d’une jeune gĂŠnĂŠration, avec elle une culture innovatrice et libertaire mais en complète opposition avec les institutions vieillissantes en place. On voit ainsi apparaĂŽtre un peu partout des mouvements alternatifs proposant une façon nouvelle d’aborder le projet.On observe alors une ĂŠmulation autour de ce que Hans Hollein appelait lui ÂŤle futur de l’architectureÂť3. Cet enthousiasme fut portĂŠ par une multitude de tenGDQFHV TXÂś$QGUpD %UDQ]L SURWDJRQLVWH GH FHWWH pSRTXH DYHF OH FROOHFWLI $UFKL]RRP $VVRFLDWL YRLW FRPPH ÂŤCes lointain prĂŠcurseurs, qui ont ĂŠtĂŠ capables les premiers de percevoir les mutations des conditions politiques et urbaines de l’occident et d’y reconnaĂŽtre une occasion positive d’expĂŠrimenter toutes les fractures internes de la culture du projetÂť4. On a assistĂŠ Ă trois phases dans ce bouleversement du mouvement moderne.

3) Hans Hollein utilise cette expression, Š=XNXQIW GHU $UFKLWHNWXUª HQ &RXYHUWXUH GX PDJD]LQH %$8 HQ -DQYLHU

4) %UDQ]L $QGUHD Š1R 6WRS &LW\ $UFKL]RRP DVVRFLDWLª Ed. bilingue 2UOpDQV +<; Extrait page 139

/H &RUEXVLHU HQ GHYDQW XQ SDQQHDX LQGLTXDQW OHV grands principes ou fonctions de l’urbanisme moderne tels TXœLOV RQW pWp pWDELOLV SDU OH &,$0

-4



Tout d’abord une première gĂŠnĂŠration d’architectes qui au lieu de chercher Ă refaire le monde avec l’architecture, dĂŠcide plutĂ´t de VÂśDGDSWHU j OD VRFLpWp DYHF QRWDPPHQW $OLVRQ HW 3HWHU 6PLWKVRQ HW OHV DXWUHV PHPEUHV GH FH TXÂśRQ DSSHOOH OH 7HDP ;

$OLVRQ HW 3HWHU 6PLWKVRQ *ULOOH SRXU OH &,$0 GÂś$L[ HQ SURYHQFH

$SSDUDLWURQW HQVXLWH OHV PpJDVWUXFWXUDOLVWHV TXL HX[ YHXOHQW UpLQventer la sociÊtÊ grâce à des superstructures. On trouve dans ce PRXYHPHQW OHV PHPEUHV Gœ$UFKLJUDPPH DLQVL TXH OHV PpWDERlistes japonais par exemple.

La dernière gĂŠnĂŠration va elle incarner un refus. Ils ne veulent ni s’adapter, ni changer. Ils vont la regarder, la commenter. Ce sont eux qu’on appellera les radicaux. La volontĂŠ de changement est commune Ă tous, mais cet ĂŠlan crĂŠatif ne peut ĂŞtre considĂŠrĂŠ comme un style ou encore comme un mouvement proprement dit.

Hans Hollein, Stadtskulpturen in Wien, 1960

$EUDP -RVHSK %HUHW &KDQWDO 'XER\ 3KLOLSSH Š1RXYHOOHV GH QXOOH SDUW XWRSLHV XUEDLQHV ª ed. RÊunion des musÊes nationaux,

$5&+,*5$0 3OXJ LQ &LW\ VRXUFHV KWWS DUFKLJUDP ZHVWPLQVWHU DF XN

$EUDP -RVHSK %HUHW &KDQWDO 'XER\ 3KLOLSSH Š1RXYHOOHV GH QXOOH SDUW XWRSLHV XUEDLQHV ª ed. RÊunion des musÊes nationaux,



$¿Q GH PLHX[ FHUQHU FHX[ TXœRQ DSSHOOH OHV ŠDUFKLWHFWHV 5DGLFDX[ª MœXWLOLVHUDL OD FODVVL¿FDWLRQ SURSRVpH SDU *LDQQL 3HWWHQD j OD ELHQQDOH GH 9HQLVH HQ j VDYRLU

-Ville sans Architecture. -Architecture sans ville. -Objet,sans ville, sans architecture. $UFKLWHFWXUH VDQV SURMHW

Je me consacrerai particulièrement aux deux premières catĂŠgories, plus en lien avec mon propos car plus en lien avec la ville et l’architecture. Il faut nĂŠanmoins connaĂŽtre l’existence des deux DXWUHV FDWpJRULHV TXL HOOHV RQW EHDXFRXS LQĂ€XHQFp OH GHVLJQ contemporain. Il s’agira donc de comprendre qui en ĂŠtait les protagonistes, quels concepts ils manipulaient. Je dĂŠtaillerai donc de manière assez synthĂŠtique ces diffĂŠrentes mouvances puis dans une seconde partie je m’attacherai plus particulièrement Ă deux JURXSHV GÂśDUFKLWHFWHV $UFKL]RRP HW 6XSHUVWXGLR SDUWLFXOLqUHment importants et qui me permettront de constituer la base thĂŠorique qui servira de support par la suite.

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LEs DIFFĂŠRENTEs TENDANCEs DU MoUvEMENT RADICAL vILLE sANs ARChITECTURE LES CONCEPTS:

Pour ces architectes, l’architecture doit se dissoudre dans l’espace industriel, nomadique et informatique de la nouvelle ville. C’est l’effondrement total de l’aura monumentale de l’architecture, le dĂŠpassement de la culture de la composition.L’architecture devient alors une prĂŠsence inexpressive, un service spatial traversable qui s’offre Ă des utilisations indiffĂŠrenciĂŠes. On peut faire un parallèle avec le vocabulaire informatique pour mieux comprendre FH SRVLWLRQQHPHQW 2Q SDUOH HQ LQIRUPDWLTXH GH +DUGZDUH V\VWqPH HW GH 6RIWZDUH DSSOLFDWLRQV &UpHU OD YLOOH FRQVLVWH GRQF j IDEULTXHU FHWWH EDVH OH KDUGZDUH VXIÂżVDPPHQW LQGLIIpUHQFLp SRXU recevoir n’importe quelle fonction et les software, pour rĂŠpondre aux multiples besoins de la ville.

$5&+,*5$0 3OXJ LQ &LW\ VRXUFH KWWS DUFKLJUDP ZHVWPLQVWHU DF XN %UDQ]L $QGUHD Š1R 6WRS &LW\ $UFKL]RRP DVVRFLDWLª (G ELOLQJXH 2UOpDQV +<; ([WUDLW SDJH

LES PROTAGONISTES:

Si on veut dresser une cartographie des groupes radicaux, on WURXYH DX[ (WDWV 8QLV OHV JURXSHV $QW )DUP 6LWH RX HQFRUH )UHLGULFK 6W )ORULDQ HQ ,WDOLH *URXSH $5&+,=220 $662&,$7, RX HQFRUH 5(02 %87, $5&+,*5$0 &pGULF 3ULFH OH SUHPLHU GDQV OœDEVROX HW 6WUHHW )DUPHU WUDYDLOOHQW HQ $QJOHWHUUH HW HQ¿Q HQ $XWULFKH &RRS +LPPHOEODX HW +DXV 5XFNHU &R VRQW GHV pOpments très productifs de cette mouvance. LES MOUVEMENTS QUI EN DECOULENT:

Les dÊconstructivistes avec notamment Daniel Liebeskind qui, grâce à des hypothèse dramatiques, ont construit un style dynamique avec lequel il est possible de tout construire.

$5&+,=220 6WUXWWXUD XUEDQD PRQRPRUID Gargiani, roberto; 2007 Š$UFKL]RRP $VVRFLDWL GH OD YDJXH SRS j OD VXUIDFH QHXWUHª ED. Electa, Milan

PROJETS MAJEURS:

$5&+,*5$0 3/8* ,1 &,7< 3(7(5 &22. $5&+,=220 $662&,$7, 12 6723 &,7< /ÂśHQJDJHPHQW SROLWLTXH GX JURXSH $UFKL]RRP pWDLW DIÂżUPp HW ORUVTXÂśHQ LOV HQWDPHQW OH 3URMHW 12 6723 &,7< LO VÂśDJLW ELHQ d’une contestation. La contestation d’un ordre ĂŠtabli oĂš l’architecture moderne ĂŠtait considĂŠrĂŠe comme le seul moyen de rĂŠtablir un ordre social. Š1RWUH LGpH GH OD 12 6723 &,7< pWDLW FHOOH GÂśXQH YLOOH OLEpUpH GH l’architecture, oĂš technologie et nature ne sont pas harmonisĂŠes PDLV IRQGXHV HQVHPEOHV ÂŞ 3XEOLp WRXW GÂśDERUG GDQV &DVDEHOOD MXLOOHW DRXW VRXV OH WLWUH ‘‘Ville chaine de montage du social, idĂŠologie et thĂŠorie de la mĂŠtropole’’, le projet sera ensuite perfectionnĂŠ pendant deux ans.

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$5&+,=220 &RQFRXUV $PpQDJHPHQW GH OœXQLYHUVLWp de Florence , 1970 Gargiani, roberto; 2007 Š$UFKL]RRP $VVRFLDWL GH OD YDJXH SRS j OD VXUIDFH QHXWUHª ED. Electa, Milan



ARChITECTURE sANs vILLE LES CONCEPTS:

Pour cette mouvance L’architecture est le seul remède Ă tous OHV PDX[ GH OD YLOOH /H FRQĂ€LW 9,//( $5&+,7(&785( HVW OLp VHORQ HX[ DX PDQTXH GÂśLPDJHV HW GÂśDXWRULWp GH OD GLVFLSOLQH $LQVL OH Monument est le seul geste capable de redonner un sens Ă un contexte urbain et social qui est en train de le perdre. LES PROTAGONISTES:

/H JURXSH 683(5678',2 j )ORUHQFH HW +DQV +ROOHLQ HQ $XWULFKH VRQW OHV GHX[ pOpPHQWV PDMHXUV $UDWD ,VR]DNL .LQRUL .LNXWDNH HW Kisho Kurokawa travaillent sur ces mĂŞmes questions au Japon. LES MOUVEMENTS QUI EN DECOULENT:

On peut considĂŠrer que l’architecture sans ville fut le positionnement qui servit de base Ă l’architecture Post-moderne, avec le mouvement de l’architecture de la mĂŠmoire, de l’architecture dessinĂŠe et de la rĂŠcupĂŠration historique de LĂŠon Krier, de l’Êcole du Luxembourg autour de la revue Lotus de Pier Luigi Nicolin. Ces mouvement se sont ĂŠloignĂŠs du mouvement radical. $OGR 5RVVL D HQJDJp DYHF EHDXFRXS GÂśLQWHOOLJHQFH HW GH OXFLGLWp un parcours de recherche pas très ĂŠloignĂŠ de celui des radicaux. /ÂśDERXWLVVHPHQW GH VHV UpĂ€H[LRQV HVW FRQWHQX GDQV VRQ RXYUDJH Š/Âś$UFKLWHFWXUH GH OD 9LOOHÂŞ Peter Eisenmann, tout en restant Ă distance des mĂŠthodes de l’architecture radicale, a souvent croisĂŠ les problĂŠmatiques de façon stimulante. Rem Koolhaas a, lui, approfondis une vaste recherche autonome qui, du point de vue thĂŠorique, ĂŠtait particulièrement avancĂŠe.

+DQV +ROOHLQ $LUFUDIW &DUULHU &LW\ (QWHUSULVH Rouillard, Dominique 2004 ÂŤ683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ Ed. de la Villette, Paris.

PROJETS MAJEURS:

683(5678',2 ,O 0RQXPHQWR &RQWLQXR OH PRQXPHQW FRQWLQX 1969-1970. $GROIR 1DWDOLQL HW &ULVWLDQR 7RUDOGR GL )UDQFLD IRQGHQW 683(5678',2 HQ 6H MRLJQHQW j HX[ *LDQ 3LHWUR )UDVVLQHOOL 5REHUWR HW $OHVVDQGUR 0DJULV SXLV 'DULR HW /XFLD %DUWROHR (X[ DXVVL ont suivi leur cursus a Florence cĂ´toyant notamment les membres GX JURXSH $UFKL]RRP /D UpĂ€H[LRQ GX JURXSH VXSHUVWXGLR HVW HOOH SRUWpH VXU OH PRQGH de la raison. En 1969 Superstudio propose avec le monument continu ‘’un modèle architectural d’urbanisation totale’’. La ville et l’architecture sont gĂŠnĂŠrĂŠes par une structure tridimensionnelle FRQWLQXH (QWLqUHPHQW UHFRXYHUW GÂśXQ PRGXOH XQLTXH UpĂ€pFKLVVDQW FH FRORVVH WUDYHUVH OH PRQGH UHĂ€pWDQW QDWXUH HW DUFKLWHFWXUH VDQV jamais laisser transparaitre aucun indice sur la rĂŠalitĂŠ qui l’habite. Le monument continu plaide au retour du monument.

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Superstudio, Il monumento Continuo con de Maria, 1969 Rouillard, Dominique 2004 ÂŤ683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ Ed. de la Villette, Paris.



oBJET sANs vILLE ET sANs ARChITECTURE CONCEPTS:

Pour cette mouvance le projet est considĂŠrĂŠ comme une installation narrative, un ‘‘set’’ provisoire. Ils considèrent travailler dans un monde d’objets et de lieux qui appartiennent au rĂŠcit urbain. Il s’agit d’une rĂŠvolution des objets, celui-ci devient alors le protagoniste absolu d’un monde oĂš le projet urbain et le projet architectural sont absents, oĂš les ordres hiĂŠrarchiques sont impraticables. LES PROTAGONISTES:

/H JURXSH Ă€RUHQWLQ 8)2 HW (WWRUH 6RWWVDVV RQW SULQFLSDOHPHQW WUDYDLOOp FHV TXHVWLRQ Oj HQ LWDOLH HW $5&+,=220 $662&,$7, DYHF les Dream Beds a ĂŠgalement abordĂŠ ces thĂŠmatique mĂŞme si leurs oeuvres majeures n’y sont pas vraiment liĂŠes. Heinz Frank et Walter Pichler ont eux animĂŠ la scène autrichienne.

ARChITECTURE sANs PRoJET CONCEPTS:

&HWWH FDWpJRULH QH VLJQLÂżH SDV OÂśDEVHQFH GH SURMHW PDLV SOXW{W OD UXSWXUH GX OLHQ KLVWRULTXH HQWUH OÂś$UFKLWHFWH HW OH 3URMHW GH Construction. L’architecte devient le producteur autonome de Comportements, de Concepts, d’EvĂŠnements. C’est la recherche de ce qui n’existe pas mais qui pourrait ĂŞtre rĂŠalisĂŠ Ă travers de nouveaux comportements. CrĂŠer de nouveaux problèmes au lieu de se contenter de rĂŠsoudre les problèmes existants. Le Projet est alors l’acte qui intercepte le nouveau et le rend possible. LES PROTAGONISTES:

(Q LWDOLH FH YLUDJH HVW RSpUp SDU 8JR /D 3LHWUD HW XQH SDUWLH GX JURXSH 8)2 /HV JURXSHV $QW )DUP 0LVVLQJ /LQN 2Q\[ DX[ (WDWV 8QLV LES MOUVEMENTS QUI EN DECOULENT:

$OHVVDQGUR 0HQGLQL TXL VHUD OÂśXQ GHV FR IRQGDWHXUV OÂśHFROH GH GHsign GlobalTools.

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$5&+,=220 'UHDPEHGV Gargiani, Roberto; 2007 Š$UFKL]RRP $VVRFLDWL GH OD YDJXH SRS j OD VXUIDFH QHXWUHª ED. Electa, Milan



DEUX gRoUPEs FLoRENTINs sUPERARChITETTURA... ...vERs ARChIzooM ET sUPERsTUDIo

683(5$5&+,7(7785$ HVW XQH H[SRVLWLRQ RUJDQLVpH HQ j Pistoia par un groupe de jeunes architectes de l’Êcole de Florence DYHF QRWDPPHQW $GROIR 1DWDOLQL RX $QGUpD %UDQ]L HQWUH DXWUH &HWWH H[SRVLWLRQ SUHVTXH LQVLJQLÂżDQWH PDUTXH OH GpEXW GX PRXvement radical italien. Ces jeunes architectes, ce sont eux qui refusent le projet dans la forme qui leur est proposĂŠe. Ils vont donc, DX OLHX GH SURMHWHU XQ ŠIXWXU PHLOOHXUÂŞ SURMHWHU XQ SUpVHQW DWURFH /HXUV UpIpUHQFHV VRQW RXWUH $WODQWLTXH HW HQ SOHLQ YDJXH URFN LOV voient Ă travers le pop-art l’ouverture de nouveaux horizons forPHOV Š'pSD\VHPHQWÂŞ ŠWUDQVSRVLWLRQ GÂśpFKHOOHÂŞ ŠDVVHPEODJHÂŞ ŠPRQWDJHÂŞ GpFRPSRVLWLRQÂŞ ŠUpSpWLWLRQÂŞ ŠLWpUDWLRQÂŞ VRQW OHXUV nouveaux processus. Ils ajoutent Ă ces rĂŠfĂŠrences une forte attirance envers les fonctionnalistes soviĂŠtiques. Mais très rapidement, le groupe va se scinder en deux. L’origine de cette scission repose sur les enseignements qu’ils comptent tiUHU GX 3RS $UW 'ÂśXQH SDUW DYHF $QGUHD %UDQ]L TXL HVWLPH OXL TXÂśLO VÂśDJLW GX ŠGpSDVVHPHQW GpÂżQLWLI GX GLVFRXUV IRQFWLRQQDOLVWH GDQV OHV WHUPHV GÂśXQH DOOpJRULH QDUUDWLYHÂŞ 'H OÂśDXWUH DYHF $GROIR 1Dtalini qui pense lui qu’il s’agit de la ÂŤredĂŠcouverte du langage machiniste Ă l’intĂŠrieur d’une expĂŠrience ĂŠclectique et de l’exaltation GH OD YDOHXU H[SUHVVLYH GH OD IRUPH DEVROXHÂŞ &H FOLYDJH HQWUH HQjeux formels et l’adoption d’une position critique vis Ă vis de la production de l’architecture sera l’ÊlĂŠment dĂŠclencheur de la sĂŠparaWLRQ HQ GHX[ JURXSHV 6XSHUVWXGLR VXSHU SRXU H[SULPHU XQ H[FqV GH UpDOLWp $UFKL]RRP OÂśRQRPDWRSpH ]RRP FOLQ GÂśRHLO j DUFKLJUDP mais en plus rapide. Si ces deux groupes se sont sĂŠparĂŠs leurs travaux restent très liĂŠs en beaucoup de points. C’est pourquoi je prĂŠsenterai ces deux groupes de manière conjointe. Leur travail se distinguera de la production des autres groupes de l’Êpoque par leur attachement au projet comme outil de contestation, grand nombre des JURXSHV DEDQGRQQHURQW OH SURMHW DX SURÂżW ŠGÂśDFWLRQVÂŞ ŠGÂśHYHQWÂŞ Ce qui marquera ĂŠgalement leur travail futur, c’est l’essence nĂŠgative attachĂŠe Ă leurs projets.

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Š683(5$5&+,7(7785$ª PDUV 0RWLI GH OœH[SRVLWLRQ Rouillard, Dominique 2004 683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OœDUFKLWHFWXUHª Ed. de la Villette, Paris.



ARCHIZOOM:

$UFKL]RRP XWLOLVH SOXVLHXUV LQJUpGLHQWV SURMHFWXHOV -Le projet comme refus du projet. -L’objet contre l’architecture. -La suppression de la forme externe. -Le miroir pour reprÊsenter le projet rÊpÊtitif. -L’urbanisme continu. $UFKL]RRP SODFH OHV JHQV GDQV GHV HQYLURQQHPHQWV YRORQWDLUHment infernaux à l’image de ce que la vie moderne impose dÊjà , ou ce qu’elle pourrait permettre. SUPERSTUDIO:

Pour Superstudio il s’agit de voir à travers les utopies nÊgatives une opportunitÊ inouïe de prÊsenter des images prÊventives des horreurs que l’architecture Êtait en train de nous garder en rÊVHUYHª 6 0DOJUp OHXU GLVVRFLDWLRQ LO HVW GLI¿FLOH GH GpWDFKHU OH WUDYDLO GH ces deux groupes, on peut ainsi trouver dans leurs travaux plusieurs concepts communs avec à chaque fois bien sÝr quelques nuances. Nous allons donc voir quels sont ces diffÊrents concepts et les particularitÊs que chacun des deux groupes y ajoutent.

$5&+,=220 Š, WHUURULVWLÂŞ )pYULHU %UDQ]L $QGUHD Š1R 6WRS &LW\ $UFKL]RRP DVVRFLDWLÂŞ Ed. bilingue 2UOpDQV +<; 6) Extrait d’un article paru entre HW GXUDQW OÂśH[SRVLWLRQ Š6RWWVDVV 6XSHUVWXGLR 0LQGVFDSHVÂŞ Rouillard, Dominique, 2004,ÂŤ683(5$5&+,7(&785(, OH IXWXU GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ (G GH OD 9LOOHWWH 3DULV S

6XSHUVWXGLR 7KH YHU\ )LUVW /DQGVFDSH 2IÂżFH Rouillard, Dominique, 2004 ÂŤ683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ Ed. de la Villette, Paris.

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LA RĂŠTRogARDIA

Il ne faut pas confondre rĂŠtroguardia ou rĂŠtro-garde avec l’adjectif rĂŠtrograde. Il ne s’agit pas du tout d’une posture passĂŠiste prĂ´nant le retour Ă un ĂŠtat antĂŠrieur. Il s’agit plutĂ´t d’un regard vers FH TXL D GpMj pWp IDLW HQ RSSRVLWLRQ DYHF OÂśDYDQW JDUGH TXL VLJQLÂżDLW la prospection, la pensĂŠe spĂŠculative. En effet dans le contexte historique, le futur n’est plus associĂŠ au progrès, tout est lĂ , tout a dĂŠjĂ ĂŠtĂŠ essayĂŠ. 3RXU OHV GHX[ JURXSHV Ă€RUHQWLQV LO VÂśDJLW YpULWDEOHPHQW GX UDSSURFKHPHQW GH OD ÂżFWLRQ IXWXUH HW GX WHPSV SUpVHQW 7UDGLWLRQnellement l’utopie littĂŠraire notamment traite de situations dans GHV WHPSV SOXV RX PRLQV ORLQWDLQV DORUV TXH OHV G\VWRSLHV GÂś$UFKL]RRP HW 6XSHUVWXGLR H[LVWHQW ŠGpMjÂŞ &H UHJDUG FULWLTXH HQ DUrière leur permet de donner une forme explicite Ă ce qui est dĂŠjĂ Oj /H SULQFLSH PrPH GH OÂśXWRSLH HVW LQYHUVp $XSDUDYDQW RQ SURjetait l’utopie Ă partir du rĂŠel, il s’agissait de trouver une solution idĂŠale Ă des problèmes constatĂŠs dans le rĂŠel. LĂ le point de dĂŠSDUW HVW OD VROXWLRQ SURSRVpH SDU OÂśDUFKLWHFWXUH PRGHUQH SURMHtĂŠe dans le rĂŠel. L’utopie radicale est une condition initiale et non XQ SRLQW ÂżQDO OÂśXWRSLH UDGLFDOH HVW OD EDVH SURMHFWXHOOH &HWWH Uptrogardia a dans les deux groupes des manifestations diffĂŠrentes. 3RXU $UFKL]RRP OD UpWURJDUGLD FRQVLVWH j VH VHUYLUH GHV IRUPHV HW GHV LGpHV FRPPH GÂśXQH PDWLqUH PDOOpDEOH 6HORQ $QGUpD %UDQ]L ŠOÂś+LVWRLUH GHYLHQW XQ SXLW VDQV IRQG GH FKRVHV TXL SHXYHQW ĂŞtre utilisĂŠes indĂŠpendamment de leur nature idĂŠologique; en fait OHXU LGpRORJLH ¾¾DUWLÂżFLHOOHœœ SHXW rWUH UDIUDLFKLH HW HQFRUH UHPLVH HQ MHXÂŞ7 MH WLHQV j LQVLVWHU VXU FHWWH FLWDWLRQ TXL PH VHPEOH UHjoindre le positionnement de Rem Koolhaas vis-Ă -vis de ses rĂŠfĂŠUHQFHV $LQVL $UFKL]RRP SLRFKH GDQV OHV IRUPHV HW OHV FRQFHSWV produits par l’architecture moderne et qui existent donc dĂŠjĂ pour FRQVWUXLUH VRQ ŠXWRSLHÂŞ SRLQW GH GpSDUW SRXU OH SURMHW Superstudio ĂŠtend la rĂŠtroguardia jusqu’au mode d’expression. (Q XWLOLVDQW HW HQ DPSOLÂżDQW OD PpWKRGH ŠEHDX[ $UWÂŞ GH UHSUpVHQtation du projet, le groupe Superstudio produit des images rĂŠgressives et anachroniques qui renforcent le caractère dystopique du projet. La rĂŠtroguardia insiste sur le fait que pour ces jeunes architectes il ne s’agit pas de rĂŠinventer l’architecture ni mĂŞme de l’adapter. Il s’agit vĂŠritablement, en rĂŠutilisant ce qui ĂŠtait prĂŠsentĂŠ comme une solution, de montrer l’horreur que ces solutions pourraient gĂŠnĂŠrer.

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6XSHUVWXGLR 3ULPD FLWWj Š&LWWj W ª Rouillard, Dominique 2004 683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OœDUFKLWHFWXUHª Ed. de la Villette, Paris.

Etienne-Louis BoullĂŠe, CĂŠnotaphe de Newton,1784.

$QGUpD %UDQ]L GDQV XQ DUWLFOH Š,O UXROR GHOOD UHWURJXDUGLDª Rouillard, Dominique 2004 683(5$5&+,7(&785(,le futur de OœDUFKLWHFWXUHª Ed. de la Villette, Paris. p12



EXTRĂŞMIsATIoN

2Q OÂśD GRQF FRPSULV OÂśXWRSLH QH VHUW SDV DX[ GHX[ JURXSHV Ă€RUHQtins Ă donner un meilleur modèle, elle leur sert uniquement Ă fournir une accĂŠlĂŠration de la rĂŠalitĂŠ pour en donner une meilleur lecWXUH $JLVVDQW FRPPH XQH ORXSH SRLQWDQW OHV G\VIRQFWLRQQHPHQWV Superstudio, avec le Monument continu, pousse l’idĂŠal moderne Ă l’extreme. Le mur rideau est menĂŠ Ă sa perfection, Ă son paroxysme. L’extrĂŞmisation permet ĂŠgalement aux deux groupes une immense libertĂŠ. Evitant toujours la demi-mesure l’impact de chacun de leurs projets est ĂŠnorme. Le simple choix de ne pas construire UHQG OH FKDPS GHV SRVVLEOHV LQÂżQL $UFKL]RRP HW 6XSHUVWXGLR IRQW ce choix mais leurs propositions, aussi extrĂŞmes qu’elles soient, sont toujours intĂŠgrĂŠes dans une dĂŠmarche de projet, chacune d’elle est accompagnĂŠe, preuve Ă l’appui, de plans, de photomontages dĂŠcrivant souvent avec une grande prĂŠcision leur intervenWLRQ $LQVL OHV GHX[ JURXSHV UHVWHQW GDQV OD FRQWHVWDWLRQ GX SURMHW architectural sans jamais tomber comme l’on fait beaucoup de OHXUV FDPDUDGHV GH OÂśpSRTXH GDQV OœŠDFWLRQ DUWLVWLTXHÂŞ SURSRVDQW seulement des actions, des happening. /ÂśH[WUrPLVDWLRQ SRXU $UFKL]RRP HW 6XSHUVWXGLR GRLW rWUH YXH comme une accĂŠlĂŠration de la rĂŠalitĂŠ mais pas comme une accĂŠlĂŠration dans le sens progressiste comme ont pu l’être les propositions des futuristes et d’archigram, par exemple, oĂš l’extrĂŞmisation est appliquĂŠe de manière fondamentalement positive.

$5&+,=220 6YHQWUDPHQWR D %RORJQD Rouillard, Dominique 2004 ÂŤ683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ Ed. de la Villette, Paris.

ĂŠLARgIssEMENT DU voCABULAIRE

6L OHV JpQpUDWLRQV SUpFpGHQWHV VÂśLQVSLUDLHQW GX 3RS $UW GDQV VD version première, divertissante, hĂŠdoniste, image d’une grande IrWH GH OD FRQVRPPDWLRQ $UFKL]RRP HW 6XSHUVWXGLR VRQW SOXV SURFKH GX 3RS $UW WDUGLI SOXV QRLU SOXV QpYURVp UHIXVDQW OD FRPposition, et poussant Ă l’extrĂŞme la logique de production industrielle en abusant de manière obsessionnelle de la rĂŠpĂŠtition. $UFKL]RRP HW 6XSHUVWXGLR DGRSWHQW DLQVL XQ YRFDEXODLUH MXVTXH Oj ĂŠtranger Ă celui du projet d’architecture. On ne parle plus de rĂŠQRYDWLRQ GH UH TXDOLÂżFDWLRQ PDLV GH ŠORERWRPLH DUFKLWHFWXUDOHÂŞ Š3DUDQRwDÂŞ Š6FKL]RSKUpQLHÂŞ HW SOXV JOREDOHPHQW OH FKDPSV OH[Lcal de la folie et celui de la dĂŠmence viennent dĂŠcrire le projet. (Q pODUJLVVDQW DLQVL OH YRFDEXODLUH GH OÂśDUFKLWHFWXUH $UFKL]RRP HW Superstudio renforcent l’Êloignement du projet par rapport au doPDLQH GH OD UDLVRQ HW VÂśDIIUDQFKLVVHQW GpÂżQLWLYHPHQW GX FDUDFWqUH positif de l’architecture moderne, traditionnellement vue comme apportant la santĂŠ le bien-ĂŞtre. L’architecture cesse d’être le remède. $YHF OHV +LVWRJUDPPHV GÂśDUFKLWHFWXUH 6XSHUVWXGLR LOOXVWUH FHWWH GpJpQpUHVFHQFH 8QH IRUPH XQLTXH XQ FDUUp EODQF GH FP GH cĂ´tĂŠ, rĂŠpĂŠtĂŠe de manière obsessionnelle qui se rĂŠpand de manière uniforme Ă toutes les ĂŠchelles, de l’objet au monument.

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Superstudio, Il monumento continuo, 1969 Rouillard, Dominique 2004 ÂŤ683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ Ed. de la Villette, Paris.



sURFACE NEUTRE

Le monument continu de Superstudio marque un tournant dans OÂśKLVWRLUH GHV PpJDVWUXFWXUHV TXL RQW DOLPHQWp OD UpĂ€H[LRQ GqV OHV DQQpHV DYHF OHV UHFKHUFKHV GHV 6PLWKVRQ GH <RQD )ULHGPDQ RX HQFRUH OHV PDJQLÂżTXHV PpJDVWUXFWXUHV GH .RQUDG :DFKVmann. Jusque lĂ les mĂŠgastructures incarnaient le triomphe du SURJUqV WHFKQLTXH (Q XWLOLVDQW GX YLWUDJH UpĂ€pFKLVVDQW OH JURXSH Superstudio va tout simplement enlever Ă son monument continu toute expression de sa technique, ils le dĂŠchargent de l’image technologique. Seule reste son ĂŠnormitĂŠ. Le monument continu maintenant dĂŠchargĂŠ de toute expression de son contenu ne semble plus ĂŞtre qu’une prĂŠsence silencieuse, mystĂŠrieuse. Kubrick, Ă travers 2001, l’odyssĂŠe de l’espace, a produit une esthĂŠWLTXH VLQJXOLqUH FXOWLYDQW XQH V\PEROLTXH DUFKDwTXH 8Q PRQROLWKH QRLU GUHVVp YHUV OH FLHO $ OD PDQLqUH GX PRQROLWKH GH .XEULFN le monument continu est une prĂŠsence muette. Superstudio propose un bâtiment tombĂŠ du ciel de manière divine et concentrant tout ce dont la sociĂŠtĂŠ a besoin. Le Monument continu est un modèle d’urbanisation totale. S’il est continu dans sa construction, le monument continu l’est pJDOHPHQW SDU VD IRUPH UpSpWLWLRQ LQÂżQLH GX PRWLI GH VD JULOOH &HWWH UpĂ€H[LRQ VXU OH PRWLI DERXWLW j FH TXH 6XSHUVWXGLR DSSHOOH ŠOD WKpRULH GH OÂśHIIRUW PLQLPDOÂŞ On a parlĂŠ prĂŠcĂŠdemment des Histogrammes d’architecture, il s’agit de la mise en place d’un procĂŠdĂŠ permettant selon une grille homogène de crĂŠer une surface enveloppante , neutre acceptant indiffĂŠremment tout type de programme indĂŠpendamment de leur ĂŠchelle.

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Superstudio, Istogrammi d’archiettura, 1969 *DUJLDQL UREHUWR Š$UFKL]RRP $VVRFLDWL GH OD YDJXH SRS j OD VXUIDFH QHXWUHÂŞ Ed. Electa, Milan

6WDQOH\ .XEULFN LPDJH GX ¿OP Š D VSDFH RG\VVH\ª 1968 Superstudio, Supersurface,1972 Rouillard, Dominique 2004 683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OœDUFKLWHFWXUHª Ed. de la Villette, Paris.



No-sToP CITy

/D UpĂ€H[LRQ GÂś$UFKL]RRP SRUWH VXU OH QRXYHDX U{OH TXH GRLW MRXHU l’architecture. Ils partent de l’hypothèse oĂš l’architecture est une reprĂŠsentation directe du pouvoir, des divisions sociales. Face donc Ă une sociĂŠtĂŠ changeante, une sociĂŠtĂŠ de masse, la dimension sociale du projet devient une dimension spatiale. NO-STOP &,7< HVW XQH UHOHFWXUH GpGUDPDWLVpH GH OÂśKLVWRLUH VÂśDGUHVVDQW j XQH PDVVH LQGLIIpUHQFLpH $UFKL]RRP FUpH XQH VRFLpWp KRUL]RQtale remplissant une structure rĂŠpĂŠtitive calquĂŠ sur le modèle des grandes surfaces ou l’espace est optimisĂŠ de manière quantitative et non qualitative. $UFKL]RRP VÂśHVW EHDXFRXS LQWpUHVVp DX JUDWWH FLHO PDQKDWWDQLHQ Pour eux il s’agit vĂŠritablement du ÂŤdiagramme de l’accumulation VSRQWDQpH GX FDSLWDOLVPH VXU OH VROÂŞ 3RXU HX[ OH JUDWWH FLHO HVW le symbole de cette construction quantitative Ă l’exception que le JUDWWH FLHO VÂśLO SHXW K\SRWKpWLTXHPHQW FRQQDLWUH XQH FURLVVDQFH YHUWLFDOH LQÂżQLH UHVWH OLPLWp SDU VD SDUFHOOH $UFKL]RRP HQYLVDJH donc l’abolition de ces limites lui permettant de s’Êtendre dans WRXWHV OHV GLUHFWLRQV &HWWH UpĂ€H[LRQ VXU OH JUDWWH FLHO YD VH FURLVHU DYHF XQH DXWUH UpĂ€H[LRQ VXU OÂśXQLWp GÂśKDELWDWLRQ $UFKL]RRP YRLW en l’unitĂŠ d’habitation la disparition de la correspondance entre la forme architecturale et la fonction. En effet on trouve dans l’unitĂŠ d’habitation la superposition des composantes traditionnelles de OD YLOOH FÂśHVW VHORQ HX[ OD ÂżQ GH OD GLVWLQFWLRQ HQWUH YLOOH HW pGLÂżFH 1R 6WRS &LW\ HVW OH SURGXLW GH FH FURLVHPHQW XQH VWUXFWXUH FRQWLnue englobant des couches mono-fonctionnelles superposĂŠes. Cette structure par son ĂŠchelle devient une nappe qui se rĂŠpand indiffĂŠremment engloutissant nature et architecture. La mĂŠtropole FRQVWLWXH DORUV XQH QRXYHOOH DWPRVSKqUH DUWLÂżFLHOOH XQLIRUPH Les plans sont saturĂŠs par une trame de cages d’ascenseurs assurant Ă elle seules la liaison entre les couches. Ils multiplient Ă OÂśLQÂżQL OHV VLJQHV GH OÂśDUFKLWHFWXUH MXVTXÂśj OHV YLGHU GH WRXW VHQV 3RXU $UFKL]RRP OÂśpSDQRXLVVHPHQW SHUVRQQHO QÂśHVW SRVVLEOH TXH VL toute trace de culture disparaĂŽt, une sorte de laĂŻcitĂŠ extrĂŞme. L’architecture doit s’effacer. Ce qui renforce l’effet produit par ce projet c’est l’abondance de reprĂŠsentation, de plan de photomontage, de maquette, qui donnent au projet une rĂŠalitĂŠ quasi matĂŠrielle.

$5&+,=220 1R 6WRS &LW\ Gargiani, roberto; 2007 Š$UFKL]RRP $VVRFLDWL GH OD YDJXH SRS j OD VXUIDFH QHXWUHª (' (OHFWD 0LODQ S

$5&+,=220 1R 6WRS &LW\

*DUJLDQL UREHUWR Š$UFKL]RRP $VVRFLDWL GH OD YDJXH SRS j OD VXUIDFH QHXWUHª (G (OHFWD 0LODQ



/HV UDGLFDX[ Ă€RUHQWLQV VH VRQW SHQFKpV VXU OH UDSSRUW HQWUH 9LOOH HW $UFKLWHFWXUH HW HQWUH DUFKLWHFWXUH HW REMHW /HXU UpĂ€H[LRQ VH base sur la crise du rapport entre ces catĂŠgories dimensionnelles et projectuelles, Small, Medium, Large, TXÂśLOV MXJHQW FRQĂ€LFtuelles. Pour eux la complexitĂŠ interne de chacune de ces catĂŠgories est contraire Ă celle qu’elles contiennent ainsi qu’à celles qui OD FRQWLHQQHQW $LQVL SRXU $UFKL]RRP OD YLOOH SRXU H[LVWHU GRLW YRLU OÂśDUFKLWHFWXUH VÂśHIIDFHU VH OLTXpÂżHU 3RXU 6XSHUVWXGLR LO VÂśDJLW SDU FRQWUH GH UHWURXYHU XQH VRUWH GH GpLÂżFDWLRQ GH OÂśDUFKLWHFWXUH OH UHtour d’un symbolisme quasi primitif. Š8QH JUDQGH SDUWLH GHV UHSUpVHQWDQWV DFWXHOV GH OÂśDUFKLWHFWXUH moderne s’en reconnaissent les debiteurs, comme en tĂŠmoigne de façon manifeste leur manière mĂŞme de concevoir les rapports entre la ville et l’architecture, entre le projet et la discipline[...] ils le reconnaissent comme le point de dĂŠpart d’une nouvelle manière de faire de l’architectureÂŞ8. 3DUPLV FHV $UFKLWHFWHV $QGUHD %UDQ]L FLWH QRWHPPHQW )UDQN 2 *HKU\ 'DQLHO /LHEHVNLQG $UDWD ,]RDNL 7R\R ,WR %HUQDUG 7VFKXPmi ou encore Rem Koolhaas. Cette remarque me permet donc de faire le lien avec ma deuxième partie, en effet, peu de temps après, en 1972, Rem KoolKDDV SURSRVHUD DYHF (OLD =HQJKHOLV Š(;2'86 /HV SULVRQLHUV YRORQWDLUHV GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ TXL VHUD FRQVLGpUp RQ OH YHUUD FRPPH OÂśXQ GHV GHUQLHUV SURMHWV GH FHWWH $UFKLWHFWXUH 5DGLFDOH

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%HUQDUG 7VFKXPL &RQFRXUV SRXU OH )UHVQR\ $UW &HQWHU Ă Tourcoing, 1991-1997 VRXUFH KWWS ZZZ WVFKXPL FRP

8) %UDQ]L $QGUHD Š1R 6WRS &LW\ $UFKL]RRP DVVRFLDWLª (G ELOLQJXH 2UOpDQV +<; Extrait page 139

Rem Koolhaas et Elia Zenghelis Madelon Viesendorp et ZoÊ Zenghelis , ([RGXV ŠWKH 9ROXQWDU\ SULVRQHUVª



REM KooLhAAs

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sA FoRMATIoN. $YDQW WRXW MRXUQDOLVWH 5HP .RROKDDV D GÂśDERUG pFULW GHV DUWLFOHV pour le journal hollandais De Haagse Post. Dans l’entourage artistique du journal on trouve notamment le mouvement artistique nul, le nulbeweging qui est la variante hollandaise du zero movement allemand et du nouveau rĂŠalisme français. La ligne de FRQGXLWH GH FH PRXYHPHQW VH UpVXPH DLQVL Š1H SDV IDLUH OD PRUDOH QH SDV LQWHUSUpWHU OD UpDOLWp OÂśDUWLVWLVHU PDLV OÂśLQWHQVLÂżHU 3RLQW GH GpSDUW DFFHSWHU GH PDQLqUH LQWUDQVLJHDQWH OD UpDOLWp 0pWKRGH GH WUDYDLO LVROHU UHOLHU Donc authenticitĂŠ. Non pas de celui qui fabrique, mais de l’inforPDWLRQ /ÂśDUWLVWH QÂśHVW SOXV XQ DUWLVWH PDLV XQ RHLO IURLG UDWLRQQHO ÂŞ9 On retrouve dĂŠjĂ avant mĂŞme son engagement dans l’architecture chez Koolhaas un positionnement bien particulier vis-Ă -vis du regard, le regard en tant qu’outil analytique. Il me parait tout Ă fait intĂŠressant de mettre cette vision du monde en parallèle avec celle des radicaux exprimĂŠe prĂŠcĂŠdemment. Ce qui permettra sans doute Ă Koolhaas d’approcher l’architecture c’est son profond intĂŠrĂŞt pour l’Êcriture de scĂŠnarios. Cette activitĂŠ lui permettra en effet par la suite d’envisager le projet d’architecture comme l’expression d’une idĂŠe littĂŠraire, le projet consiste Ă raconter une histoire qui ĂŠpaule la rĂŠalisation d’une oeuvre architecturale. On trouvera dans un de ses premiers projets, Exodus, une part considĂŠrable du projet reposant sur le scĂŠnario. Pour Rem Koolhaas l’architecture radicale sera un rĂŠel contexte GH IRUPDWLRQ FRPPH SRXU WRXV OHV pOqYHV GH OÂś$UFKLWHFWXUH $VVRciation School de Londres. Celle-ci verra notamment passer Daniel Liebskind, Elia Zenghelis, Zaha Hadid ou encore Bernard Tschummi entre autres. Ils auront par exemple comme professeurs plusieurs membres du groupe archigram. Lors de la publicaWLRQ GX ŠPRQXPHQW FRQWLQXÂŞ HQ RFWREUH 5HP .RROKDDV LUD PrPH UHQFRQWUHU $GROIR 1DWDOLQL SRXU OH FRQYDLQFUH GH YHQLU HQULFKLU OD UpĂ€H[LRQ PDVVLYHPHQW GLULJpH SDU OHV LGpHV GÂś$UFKLJUDP (Q $OYLQ %R\DUVN\ SUHQG OD WrWH GH OÂś$$6 HW LO RUJDQLVHUD GHV ŠVXPPHU VHVVLRQÂŞ TXL YHUURQW GpÂżOHU GH QRPEUHX[ SURWDJRQLVWHV GX PRXYHPHQW UDGLFDO LWDOLHQ 3 'HJDQHOOR GÂś$UFKL]RRP 3 'HURVVL GX JURXSH 6WUXP HW $ 1DWDOLQL GH 6XSHUVWXGLR VHront prĂŠsents Ă Londres en 1971. Il y aura egalement un ÂŤitalian ZRUNVKRSÂŞ j OD VHVVLRQ GH $GROIR 1DWDOLQL HW &ULVWLDQR 7RUDOGR GL )UDQFLD VHURQW HQVHLJQDQWV j OÂś$$6 j SDUWLU GH

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9) Extrait tirĂŠ de la prĂŠface ecrit par Gabriele Mastrigli. Koolhaas, Rem. 2011 ÂŤJunkspace, Repenser radicalement OÂśHVSDFH XUEDLQÂŞ WH[WHV RULJQDX[ Bigness of the Probleme of /DUJH

7KH *HQHULF &LW\

-XQNVSDFH

WUDG GH OœDQJODLV SDU 'DQLHO $JDFLQVNL Ed. payot & rivages, Paris SDUDJUDSKH ŠPD[LPXPª S 9.

$OYLQ %R\DUVN\ &RXYHUWXUH GX $UFKLWHFWXUDO 'HVLJQ $' $YULO VRXUFH KWWS ZZZ DDVFKRRO DF XN



sEs PREMIERs TRAvAUX EXoDUs, ThE voLUNTARy PRIsoNERs.

En 1972, Rem Koolhaas rĂŠpond avec Elia Zenghelis au concours lancĂŠ par la revue Casabella sur le thème de ÂŤla ville comme enYLURQQHPHQW VLJQLÂżDQWÂŞ Leur rĂŠponse est prĂŠsentĂŠe sous la forme d’un conte architecWXUDO Š([RGXV OHV SULVRQQLHUV YRORQWDLUHV GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ HVW OÂśKLVWRLUH GH OD VpSDUDWLRQ GH OD YLOOH GH /RQGUHV HQ GHX[ SDUWLHV la bonne, idĂŠal mĂŠtropolitain, qui tend Ă maintenir le caractère dĂŠsirable de sa zone et la mauvaise, le vieux Londres, ĂŠrigeant des murs infranchissables pour freiner la fuite de ses habitants vers l’autre cotĂŠ. La bande est dĂŠlimitĂŠes par deux murailles et se voit GpFRXSpH HQ FDUUp VXLYDQW XQ Š]RQLQJ SDUIDLWÂŞ10. Chaque carrĂŠ correspondant Ă un des divers moyens chargĂŠs d’assurer le divertissement des prisonniers. Ils remporteront le concours et seURQW DLQVL SXEOLpV GDQV OD UHYXH (Q ([RGXV ÂżJXUHUD pJDOHPHQW GDQV OÂśRXYUDJH GH 3 1DYRQH HW % 2UODQGRQL $UFKLWHWWXUD ŠUDGLFDOHÂŞ On peut voir, Ă travers Exodus, une mĂŠthode d’investigation sinJXOLqUH FHWWH PpWKRGH VÂśLQVFULW GDQV OD OLJQpH GÂś$UFKL]RRP HW 6Xperstudio. Dans leur positionnement Koolhaas et Zenghelis extrĂŞmisent la situation initiale. Partant d’une image de la ville caULFDWXUpH /RQGUHV FLWp VRXV GpYHORSSpH OHV TXDOLWpV GH OD YLOOHV VRQW DPSOLÂżpHV MXVTXÂśj GpUDLVRQ FUpDQW DLQVL XQH XWRSLH FRQFHQtrationnaire. Tout comme l’ont fait leurs prĂŠdĂŠcesseur italiens. Ils ont rendu Exodus rĂŠaliste d’une part par le mode de rĂŠalisation 3KRWRPRQWDJH HW GDQV OÂśDERQGDQFH GÂśLPDJHV SURGXLWHV XQH vingtaine environ). La thĂŠmatique du mur continu peut ĂŠgalement ĂŞtre rattachĂŠe aux travaux d’archizoom et a Superstudio. Exodus UHSUHQG OH IRQFWLRQQHPHQW GH OD YLOOH OLQpDLUH GH /pRQLGRY TXL D EHDXFRXS LQVSLUp OHV UDGLFDX[ FRPPH +DQV +ROOHLQ RX HQFRUH $Uchigram) et l’enserre entre deux murs desquels partent des ÂŤmoQXPHQW FRQWLQXVÂŞ IX\DQWV YHUV OÂśKRUL]RQ GLYLVDQW /RQGUHV HQ DXWDQW GH ŠTXDUWLHU SDUDOOqOHVÂŞ 2Q D YX SUpFpGHPPHQW OH UDSSRUW de Rem Koolhaas Ă ses rĂŠfĂŠrences. Exodus en est un exemple. Lui et Elia Zenghelis piochent ainsi dans leur boĂŽte a outils et procèdent Ă un collage. Ils utilisent ainsi des formes existantes, pour VRXWHQLU XQH UpĂ€H[LRQ QRXYHOOH TXL OHXU HVW SURSUH /j R ([RGXV se diffĂŠrencie des projets Radicaux existants c’est dans la mise en place de son scĂŠnario. Les habitants de Londres quittent leur citĂŠ archaĂŻque pour se constituer prisonniers dans l’idĂŠal mĂŠtropolitain sanctuarisĂŠ derrière les murs. Pourquoi seulement certains choisissent de vivre du bon cotĂŠ? 5HP .RROKDDV TXLWWHUD /RQGUHV SRXU 1HZ <RUN R FHWWH TXHVWLRQ SDUWLFLSHUD j VD UpĂ€H[LRQ VXU 0DQKDWWDQ j WUDYHUV VRQ RXYUDJH 'HOLULXV 1HZ<RUN SXEOLp HQ

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10) Dominique Rouillard dĂŠcrit ce zonning dans OH OLYUH Š/D 9LOOHÂŞ GDQV OD SDULWH FRQVDFUp j Š([RGXVÂŞ -1- La condition de l’extrĂŞmitĂŠ, oĂš, ÂŤau jour le MRXUÂŞ OD EDQGH SURJUHVVH SDU H[FDYDWLRQ GHV WUDQFKpHV SODQLÂżpHV -2- Les lots individuels pour ĂŠquilibrer le collectivisme et le mode de vie communautaire intense.; -3- Le carrĂŠ cĂŠrĂŠmonial pavĂŠ de marbre; -4- L’aire de rĂŠception, qui donne vue sur la dĂŠcrĂŠpitude du vieux Londres et des manifestations splendides de la bande; OH /RQGUHV GH -RKQ 1DVK SUpVHUYp HW HW DFFHVsible en contrebas par escalator; -6- Les Bains; -7- Le parc de l’air, de l’eau, du feu et de la terre; /H FDUUp GH FXOWXUH %ULWLVK 0XVHXP -9- L’universitĂŠ; OH FRPSOH[H GH UHFKHUFKHV VFLHQWLÂżTXHV ... GLU '(7+,(5 -HDQ J8,+(8; $ODLQ Š/D 9LOOH DUW HW DUFKLWHFWXUH HQ (XURSH ÂŞ>(;326,7,21@ &DWDORJXH ED. Centre pompidou, paris p.437

$5&+,=220 4XDUWLHUL SDUDOOHOL SHU %HUOLQR Rouillard, Dominique 2004 683(5$5&+,7(&785(,le futur de l’archiWHFWXUHª Ed. de la Villette, Paris.

Superstudio, Il monumento continuo, Š&RNH WRZQ 5HYLVLWLHGª Rouillard, Dominique 2004 683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OœDUFKLWHFWXUHª Ed. de la Villette, Paris.



Rem Koolhaas et Elia Zenghelis Madelon Viesendorp et ZoÊ Zenghelis , ([RGXV ŠWKH 9ROXQWDU\ SULVRQHUVª GLU '(7+,(5 -HDQ *8,+(8; $ODLQ Š/D 9LOOH DUW HW DUFKLWHFWXUH HQ (XURSH ª >(;326,7,21@ &DWDORJXH ED. Centre pompidou, paris p.436

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Rem Koolhaas et Elia Zenghelis Madelon Viesendorp et ZoÊ Zenghelis , ([RGXV ŠWKH 9ROXQWDU\ SULVRQHUVª

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Rem Koolhaas et Elia Zenghelis Madelon Viesendorp et ZoÊ Zenghelis , ([RGXV ŠWKH 9ROXQWDU\ SULVRQHUVª



Rem Koolhaas et Elia Zenghelis Madelon Viesendorp et ZoÊ Zenghelis , ([RGXV ŠWKH 9ROXQWDU\ SULVRQHUVª

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Rem Koolhaas et Elia Zenghelis Madelon Viesendorp et ZoÊ Zenghelis , ([RGXV ŠWKH 9ROXQWDU\ SULVRQHUVª



DELIRIUs NEW yoRK. ÂŤA

RETRoACTIvE

MANIFEsTo

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MANhATTANÂť.

/RUV GH VD VRUWLH HQ Š1HZ <RUN GpOLUHÂŞ HVW YX SDU OD FULWLTXH comme l’Êmergence d’une pensĂŠe inĂŠdite qui se rĂŠfĂŠrerait plus au PRGHUQLVPH /H &RUEXVLHU : +DUULVVRQ TXÂśj VD ÂżQ HW FH GH PDnière dĂŠculpabilisĂŠe. Seulement plusieurs ĂŠlĂŠments permettent de prolonger le lien qu’entretient Koolhaas avec les radicaux. ÂŤNEW YORK DELIRE: UN MANIFESTE RETROACTIF POUR MANHATTANÂť

Le titre de son livre nous apporte dĂŠjĂ quelques indices. Rem Koolhaas choisit un vocabulaire prĂŠcis qui, lorsqu’on connait les concepts de l’architecture radicale, trouve tout son sens. Prenons GÂśDERUG OH WLWUH OXL PrPH Š1HZ <RUN 'pOLUHÂŞ OH WHUPH 'pOLUH QH fait pas traditionnellement partie du vocabulaire de l’architecture, en revanche pour les architectes radicaux l’Êlargissement du vocabulaire du projet a permis ces transgressions. On trouve ĂŠgalement dans son analyse du gratte ciel de nombreux termes comme ŠVFKL]RSKUpQLHÂŞ RX HQFRUH ŠORERWRPLHÂŞ TXL pYRTXHQW SOXV OH GRmaine de la psychiatrie que de l’architecture moderne. Ensuite 5HP .RROKDDV FRPSOqWH VRQ WLWUH SDU ŠXQ PDQLIHVWH UpWURDFWLI SRXU 0DQKDWWDQÂŞ 2Q OÂśD YX SUpFpGHPPHQW OD UpWURJXDUGLD RX Uptrogarde est un processus employĂŠ par l’architecture radicale.

5HP .RROKDDV &RXYHWXUH GH 1HZ <RUN 'pOLUH

LE GRATTE-CIEL

Le gratte-ciel est un des objets architecturaux citĂŠ comme rĂŠfĂŠUHQFH SDU OH JURXSH $UFKL]RRP /ÂśpWXGH GX JUDWWH FLHO PDQKDWWDnien a participĂŠ Ă la genèse du projet phare du groupe, No Stop City. L’Êtude de Koolhaas s’inscrit donc dans le prolongement de cette dernière. LA NEUTRALITE

5HP .RROKDDV VÂśLQWpUHVVH pJDOHPHQW GDQV Š1HZ <RUN GpOLUHÂŞ Ă la trame de Manhattan. Selon lui ce sont les projections colOHFWLYHV GX Š9LHX[ 0RQGHÂŞ TXL HPSrFKHQW GH YRLU OÂśLQQRYDWLRQ possible. Ce qui rend l’innovation possible Ă Manhattan c’est sa trame, ĂŠgalitaire, abstraite. La neutralitĂŠ rend possible la projection. cette idĂŠe que la neutralitĂŠ est nĂŠcessaire rejoint le propos de la No Stop City. La rĂŠpĂŠtition fait de l’architecture une prĂŠsence invisible. LA VILLE DU GLOBE CAPTIF

La ville du globe captif reprÊsente une ville composÊe d’une trame, la même que Manhattan. la ville du globe captif est un lieu tout entier consacrÊ à la FRQFHSWLRQ HW j OD PDWXUDWLRQ DUWL¿FLHOOHV GHV WKpRULHV LQWHUSUpWDtions, constructions mentales et propositions, ainsi qu’a leur mise HQ DSSOLFDWLRQ GDQV OH PRQGHª -23

&RXSH VXU /H 'RZQWRZQ $WKOHWLF &OXE .RROKDDV 5HP Š1HZ <RUN GpOLUHª



Koolhaas place sur des socle de granit tous identiques, des exemples d’architecture emblÊmatiques. Parmi ces exemples on trouve les immeubles en croix de Le Corbusier mais Êgalement Les histogrammes d’architecture de Superstudio. On peut voir GDQV FHWWH FLWDWLRQ H[SOLFLWH SRXU XQH IRLV XQH IRUPH GœKRPPDJH au groupe italien.

Rem Koolhaas et ZoÊ Zenghelis, La ville du globe captif,1972 .RROKDDV 5HP Š1HZ <RUN GpOLUHª

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KooLhAAs ET LA vILLE

PARC DE LA vILLETTE, PARIs 1982 HYPOTHESE

L’hypothèse de dĂŠpart rĂŠsidait dans le fait que le site proposĂŠ ĂŠtait trop petit pour accueillir Ă la fois le programme et un parc idenWLÂżDEOH HQ WDQW TXH WHO /H SURJUDPPH D GRQF pWp HQYLVDJp SOXV comme une ĂŠnumĂŠration de souhait que comme une liste exhaustive. Koolhaas s’est ĂŠgalement appuyĂŠ sur le fait que selon lui il ĂŠtait certain que le parc dans sa durĂŠe verrait sans doute se succĂŠder une multitude de programmes autres que celui envisagĂŠ Ă ce stade. Koolhaas intègre donc dès le dĂŠbut de sa conception que le futur parc sera l’ÊlĂŠment qui devra combiner les diffĂŠrentes architectures gĂŠnĂŠrĂŠes par cette instabilitĂŠ programmatique. LES BANDES

/D SUHPLqUH DFWLRQ IXW GH SODTXHU XQH VpULH GH EDQGHV VWULSHV DOODQW GÂś(VW HQ 2XHVW GÂśXQH ODUJHXU GH RX P &HV EDQGHV Uppartissent ainsi les diffĂŠrents types de programmes sur la totalitĂŠ du terrain de manière rĂŠgulière et homogène. Ce dĂŠcoupage permet d’allonger les surfaces de contact entre les diffĂŠrents types GH SURJUDPPH MDUGLQ WKpPDWLTXH DLUHV GH MHX[ MDUGLQV GH GpFRXverte etc...) . Cet allongement favorise ainsi les ĂŠchanges entre chacune de ces bandes. Leur orientation est choisie de manière Ă ce que la Grande Halle et le MusĂŠe des Sciences dĂŠjĂ prĂŠsents sur le site s’intègrent Ă la logique de ce système, soit en devenant comme le musĂŠe une EDQGH j OXL VHXO VRLW XQ $FFLGHQW FRPPH OD *UDQGH +DOOH WUDversĂŠe par les bandes. Les bandes crĂŠent ainsi une succession d’Êcrans crĂŠant l’illusion d’une succession de paysages, une impression de profondeur qui en substance n’existe pas. LES CONFETTIS

Les ĂŠlĂŠments du programme de petite ĂŠchelle sont ensuite rĂŠparWLV j WUDYHUV OH VLWH NLRVTXHV EDUV DLUHV GH SLTXH QLTXH /D GLYLVLRQ GX SDUF HQ EDQGHV SHUPHW XQH JUDQGH YDULpWp $LQVL PrPH si tous les kiosques sont identiques, le lieu oĂš chacun est disposĂŠ lui donne sa singularitĂŠ. les kioskes sont disposĂŠs selon plusieurs grilles suivant leur fonction. La superposition de ces grilles donne ĂŠgalement lieu Ă des agglomĂŠrations. MalgrĂŠ l’extrĂŞme fragmentation, l’ensemble de ces ĂŠlĂŠments tous issus de la combinaison d’ÊlĂŠments identiques et colorĂŠs viennent couvrir le site comme GHV ŠFRQIHWWLVÂŞ



ACCES ET CIRCULATIONS

Deux ĂŠlĂŠments principaux constituent la distribution des diffĂŠrents points d’intĂŠrĂŞts et assurent leur exploitation optimale. Tout d’abord le Boulevard qui assure la liaison Nord Sud. Il coupe ainsi toutes les bandes programmatiques perpendiculairement et connecte les ĂŠlĂŠments majeur du site Ă savoir le MusĂŠe et les bains au nord et la Grande Halle et la citĂŠ de la musique au sud. Le deuxième ĂŠlĂŠment c’est la promenade. Elle est gĂŠnĂŠUpH SDU OD OLDLVRQ HQWUH GHV LQWHUVHFWLRQV VLJQLÂżFDWLYHV HQWUH GHV ĂŠlĂŠments ponctuels stratĂŠgiques du programmes et les bandes. La promenade et le boulevard sont reliĂŠs Ă leurs extrĂŠmitĂŠs et au niveau du canal de l’Ourcq, qui coupe le terrain en deux, formant ainsi un huit. L’ensemble des activitĂŠs pouvant se dĂŠrouler la nuit sont situĂŠes le long du boulevard et sont donc accessibles Ă toute heure. l’ouverture de la promenade coĂŻncide elle avec celle du parc. THE FINAL LAYER

Il s’agit en fait de la composition organisant les ĂŠlĂŠments maMHXUV H[LVWDQWV RX DSSRUWpV /ÂśH[WUrPH UpJXODULWp HW QHXWUDOLWp des trames infĂŠrieures forment l’arrière plan sur lequel viennent VH GpWDFKHU GHV pOpPHQWV GH WDLOOH PR\HQQH OD VSKqUH GH OD FLWp GHV VFLHQFHV OD IXVpH $ULDQH OD URWRQGH GHV YpWpULQDLUHV RUJDnisĂŠ suivant des lignes extrapolĂŠ du contexte, ainsi que des ĂŠlĂŠPHQWV SOXV JUDQG OD JUDQGH +DOOH HW OH PXVpH GHV VFLHQFHV CREER LA METROPOLE

Rem Koolhaas Insiste sur le fait qu’à aucun moment il n’a ĂŠtĂŠ question d’une conception paysagère. Lui et son ĂŠquipe se sont contentĂŠs de proposer une trame capable d’absorber sĂŠrie d’ÊlĂŠments diffĂŠrents sans jamais entraĂŽner de compromis, de redondance ou de contradictions. Le projet pour le parc de la Villette est intĂŠressant en plusieurs sens. Il me semble en effet rassembler plusieurs ĂŠlĂŠments clĂŠs qui tĂŠmoignent selon moi de l’hĂŠritage radical que porte ce projet. Le parc de la Villette est conçu comme un gratte-ciel, ses bandes sont comme la superposition des ĂŠtages, chacune ĂŠtant rendu autonome par les ĂŠcrans vĂŠgĂŠtaux qui constituent autant de dĂŠcors virtuels. Le boulevard joue ici le rĂ´le de l’ascenseur assurant la circulation entre chacun de ces paysages virtuels. Pour reprendre les termes qu’il utilise pour parler des gratteFLHOV .RROKDDV SURFqGH LFL j XQH ŠORERWRPLHÂŞ GX VLWH -DFTXHV Lucan parle lui d’une rĂŠaction en chaine d’ÊvĂŠnements gĂŠnĂŠUpV SUHVTXH VDQV DUFKLWHFWXUHÂŞ .RROKDDV HW 7VFKXPL VRQW OHV GHX[ ÂżQDOLVWHV SRXU FH FRQFRXUV 7RXV OHV GHX[ VRUWLV GH OÂś$$6 LOV RQW pWp FRQIURQWp DX PrPH contexte de formation et si Koolhaas est peu explicite sur ces rĂŠfĂŠrences Tschumi dans sont livre compilant ses projets et ses UpIpUHQFHV ŠHYHQW FLWLHVÂŞ SDUX HQ LQWHJUHUD OHV SODQV GH No-Stop City. Ils est intĂŠressant de voir Ă quel point leurs propositions, conceptuellement parlant, sont proches. LĂ oĂš leurs concurrents proposent une organisation classique du bâti, Koolhaas et Tschumi proposent au contraire une disparition de l’ar-26

5HP .RROKDDV 20$ 'LDJUDPPHV concours pour le Parc de la Villette 1982 Š6 0 / ;/ª

5HP .RROKDDV 20$ FRQFRXUV SRXU OH 3DUF GH OD 9LOOHWWH Š6 0 / ;/ª



chitecture, elle est rĂŠduit Ă des ĂŠvĂŠnements ponctuels indĂŠpendant de tout processus de composition. Qu’est ce qui fait qu’une citĂŠ deviens une mĂŠtropole? c’est en se basant sur son ĂŠtude de Coney Island que Koolhaas propose une rĂŠponse. La transition vers la mĂŠtropole rĂŠside dans le choix collectif d’un idĂŠal.Proposant une structure collective de loisir permettant a chacun de s’individualiser. Coney Island HVW OH V\PEROH GH FH FKRL[ OÂśDIÂżUPDWLRQ GH OÂśLQGLYLGX j WUDYHUV XQH pPRWLRQ FROOHFWLYH &H TXL WUDQVIRUPH OD ŠYLOOH DUFKDwTXHÂŞ en mĂŠtropole c’est la volontĂŠ collective d’entreprendre cette ascension. C’est l’ambition de Koolhaas pour le projet du parc de la Villette. Faire de ce parc un lieu majeur de Paris.

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Bernard Tschimi, concours pour le Parc de la Villette ,1982 VRXUFH KWWS ZZZ WVFKXPL FRP 5HP .RROKDDV 20$ 3ODQ FRQFRXUV SRXU OH 3DUF GH OD 9LOOHWWH Š6 0 / ;/ª



vILLE NoUvELLE, MELUN sENART 1987

5HP .RROKDDV 20$ 6WUDWHJLH FRQFRXUV SRXU OH 0HOXQ 6HQDUW Š6 0 / ;/ª

HYPOTHESES

Le site devant accueillir la ville nouvelle ĂŠtait trop beau pour y imaginer une ville. L’immensitĂŠ du paysage, la beautĂŠ des deux forĂŞts et le calme des fermes agricoles formaient une prĂŠsence intimidante et hostile Ă toute idĂŠe de dĂŠveloppement. Le vide est gĂŠnĂŠralement perçu comme le vert, l’Êcologique et par consĂŠquent le vide est considĂŠrĂŠ comme positif. Le plein en UHYDQFKH HVW LQFRQWU{ODEOH VRXPLV j GHV HQMHX[ SROLWLTXHV HW Âżnanciers. INVENTAIRE

4XHOV VRQW OHV pOpPHQWV SUpVHQWV VXU OH VLWH 'HV YLOODJHV H[LVWDQWV GHX[ IRUrWV 8Q IXWXU FDPSXV XQLYHUVLWDLUH GHV FXOWXUHV agricoles. Si traditionnellement l’intervention sur un site soulève GHV TXHVWLRQV WHOOHV TXH 4XH YRXORQV QRXV IDLUH" &RPPHQW construire? Ici Rem Koolhaas et son ĂŠquipe ont tournĂŠs ces proEOpPDWLTXHV GLIIpUHPPHQW Que voulons nous ne pas faire? Comment se passer d’architecture? DĂŠDUCTION

6XLWH j OÂśDQDO\VH GHV FRPSRVDQWHV GX VLWH DSSDUDLVVHQW GHV Âżgures gĂŠnĂŠrĂŠes par les vides nĂŠcessaires qu’il faudrait prĂŠserYHU GH OD FRQWDPLQDWLRQ GH OD YLOOH 8QH IRLV FH YLGH PDLWULVp OHV pleins autour peuvent ĂŞtre abandonnĂŠ Ă la construction. NaĂŽt de cette opposition entre le vide maitrisĂŠ et le plein sorti du chaos XQ ŠFRQWUDVWH VXEOLPHÂŞ HW OHV TXDOLWpV SUHPLqUHV GX VLWH VRQW prĂŠservĂŠes. LES BANDES

/HV EDQGHV GH YLGH RQW SOXVLHXUV U{OHV WRXW GœDERUG SUpVHUYHU le paysage ainsi que les traces historiques. Ensuite elles jouent Êgalement le rôle de catalyseur d’activitÊ notamment autour de OœDXWRURXWH IDFLOLWDQW OœLPSODQWDWLRQ GœDFWLYLWpV TXL EpQp¿FLHUDLHQW de l’accessibilitÊ offerte par l’axe routier. Elle permettent Êgalement de protÊger des nuisances sonores gÊnÊrÊes par le TGV. (Q¿Q HOOHV VHUYHQW j DFFXHLOOLU OHV pOpPHQWV PDMHXUV GX SURgramme comme le campus universitaire par exemple.

5HP .RROKDDV 20$ /HV %DQGHV FRQFRXUV SRXU OH 0HOXQ 6HQDUW Š6 0 / ;/ª

LES ILES

6L OHV YLGHV VRQW LGHQWLÂżpV SDU GHV EDQGHV OHV SOHLQV VRQW HX[ LGHQWLÂżpV FRPPH GHV vOHV /DLVVpV j XQ IXWXU LPSUpYLVLEOH LOV EpQpÂżFLHQW DLQVL GÂśXQH WUqV JUDQGH OLEHUWp /ÂśHVVHQWLHO DVVXUp SDU OHV EDQGHV OHV LOHV VRQW GÂśXQH LQÂżQLH Ă€H[LELOLWp SRXYDQW DLQVL LQWpgrĂŠ diffĂŠrentes architecture, diffĂŠrent styles, le modèle de l’archipel donnant nĂŠanmoins au tout une unitĂŠ. -28

5HP .RROKDDV 20$ /HV vOHV FRQFRXUV SRXU OH 0HOXQ 6HQDUW Š6 0 / ;/ª



Comme dans le projet du parc de la Villette, l’intervention sur le site de Melun SĂŠnart n’est pas basĂŠe sur un principe d’organisation du bâti. Il ne s’agit pas de crĂŠer la forme d’une ville. On ne parle pas de composition dans la crĂŠation de la ville nouvelle de 0HOXQ 6pQDUW %DVp VXU OÂśDQDO\VH GUDPDWLTXH GX VLWH WURS EHDX pour y imaginer une ville, le projet est la mise en scène de l’opposition entre ce que Koolhaas dĂŠcrit comme le chaos, Ă savoir la construction contemporaine qui rĂŠpond Ă des enjeux qui dĂŠpassent l’architecture et ce qu’il peut maitriser, le vide. Ce vide est structurĂŠ en des bandes qui fournissent en quelque sorte la trame sur laquelle viendront plus tard les ĂŽles. Il s’agit donc de proposĂŠ une ossature reposant sur des ĂŠlĂŠments du site et non sur une proposition de forme urbaine historique. Le projet ne repose donc pas sur la rĂŠpĂŠtition d’un modèle urbain historique qui conditionnerait l’architecture future mais plutĂ´t sur une neutralisation des signes culturels par l’approche diagramatique permettant une multitude de futurs possibles pour chaque ĂŽle. Cette mĂŠthode d’installation du projet peut ĂŞtre raccorder aux radicaux et notamment Ă la manière dont ils rendaient l’architecture muette. $UFKL]RRP SURSRVDLW DYHF OD 1R 6WRS &LW\ XQH DWPRVSKqUH PDLtrisĂŠe, climatisĂŠe et assurant touts les besoins vitaux de ses habitants sans contraindre Ă un mode de vie, ici Koolhaas propose de maitriser les ĂŠlĂŠments fondamentaux du site et laisse le reste au ŠFKDRVÂŞ 'ÂśXQ SRLQW GH YXH YLVXHO RQ SHXW YRLU XQ SDUDOOqOH HQWUH la bande divisĂŠe en diffĂŠrentes section programmatique et Exodus. Ce parallèle peut ĂŠgalement ĂŞtre fait entre le bon, la bande et le mauvais, le chaos entre les bandes. ces deux entitĂŠs sont confrontĂŠes mais pas arbitrĂŠes.

5HP .RROKDDV 20$ 3ODQ PDVVH FRQFRXUV SRXU OH 0HOXQ 6HQDUW Š6 0 / ;/ª

5HP .RROKDDV 20$ 0DTXHWWH FRQFRXUV SRXU OH 0HOXQ 6HQDUW Š6 0 / ;/ª

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MIssIoN gRAND AXE, LA DEFENsE PARIs 1991 HYPOTHESES

ÂŤPersonne n’aime la dĂŠfense, mais elle a une indĂŠniable vertu. Sa prĂŠsence sauve Paris car chaque horreur qui y est construit, SUpVHUYH OÂśLQYDVLRQ GX FHQWUHÂŞ FÂśHVW DLQVL TXH 5HP .RROKDDV TXDOLÂżH OD 'pIHQVH /ÂśLGpH GLUHFWULFH GRQQpH SDU OHV RUJDQLVDWHXUV du concours consistait Ă prolonger l’axe historique formĂŠ par le Louvre, l’arc de triomphe et la grande arche. Mais l’idĂŠe de charger ce futur axe très peu glamour de ce sens historique ne semblait pas ĂŞtre une bonne chose pour Rem Koolhaas et son ĂŠquipe. CONSTAT

Le paradoxe de cette intervention reposait sur le fait que l’opĂŠration demandĂŠe, l’extension de la DĂŠfense, existait dĂŠjĂ . Le site FRPSUHQDLW GpMj SOXVLHXUV pTXLSHPHQWV VLQJXOLHUV /D IDFXOWp GH Nanterre berceau des ĂŠvĂŠnement de mai 68, La grande arche bien entendu, un cimetière, une station TGV future. Le reste de la zone de projet construite constituait une vĂŠritable encyclopĂŠdie dĂŠtaillant l’Êvolution de la construction mĂŠdiocre allant GHV DQQpHV DX[ DQQpHV /D SOXSDUW GH FHV EkWLPHQW pWDLW dĂŠlabrĂŠ et extrĂŞmement impopulaires. 8QH TXHVWLRQ FUXFLDOH HVW DORUV SRVpH" &RPELHQ GH FHV EkWLments mĂŠriteraient une vie ĂŠternelle? TABULA RASA

Depuis le plan voisin de Le Corbusier pour Paris qui prĂŠvoyait, avant toute chose, de tout raser, l’idĂŠe de Tabula rasa, de table rase suscitait une vĂŠritable inquiĂŠtude, fermant ainsi la porte Ă toute idĂŠe de nouveau dĂŠpart. Š4XÂśDUULYHUDLW LO VL OÂśRQ GpFODUDLW WRXV OHV EkWLPHQWV GH SOXV GH DQV VDQV YDOHXU SRWHQWLHOOHPHQW UHPSODoDEOHV"ÂŞ &ÂśHVW FH TXH propose Rem Koolhaas. $LQVL HQ DSSOLTXDQW FH SULQFLSH HW HQ FRQVHUYDQW ELHQ V€U OHV bâtiment emblĂŠmatiques citĂŠs prĂŠcĂŠdemment ainsi que quelques DXWUHV FRPPH OD 7RXU )LDW DXMRXUGÂśKXL 7RXU $UHYD RX HQFRUH le tribunal et le CNIT, on pourrait libĂŠrer graduellement d’imporWDQWHV VXUIDFHV HQ GpPROLVVDQW SDU SDOLHUV GH DQV OHV EkWLPHQWV les plus vieux. LA TRAME MANHATTANIENE

Que faire de la surface ainsi dĂŠgagĂŠe? de ce nouveau territoire? prolongeant ses recherches sur la trame manhattaniene. Rem Koolhaas choisit donc d’utiliser ce système qu’il estime ĂŞtre le moins limitatif et permettant le plus de possible. CoĂŻncidence ? La trame une fois plaquĂŠe sur la zone laisse apparaitre l’axe historique!

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5HP .RROKDDV 20$ 3KDVDJH GH OD 7DEXOD UDVD 0LVVLRQ JUDQG D[H OD 'pIHQVH Š6 0 / ;/ª



5HP .RROKDDV 20$ 0DTXHWWH 0LVVLRQ *UDQG $[H OD 'pIHQVH ©6 0 / ;/ª

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KOOLHAAS ET SES RĂŠFĂŠRENCES

On peut voir dans cette proposition plusieurs liens avec le travail des radicaux. Tout d’abord l’utilisation de la tabula rasa de manière revisitĂŠe. Comme on a pu le voir prĂŠcĂŠdemment Koolhaas et les radicaux ont une position commune vis Ă vis des rĂŠfĂŠrences qu’ils choisissent. Ils se gardent le droit de rĂŠutiliser des idĂŠes, des FRQFHSWV HW GH OHV PRGLÂżHU 6XU OH SURMHW GH OD GpIHQVH .RROKDDV vient rĂŠĂŠditer l’idĂŠe de table rase de Le Corbusier et il en fait un collage avec la trame de Manhattan. En rĂŠutilisant ces deux rĂŠfĂŠrences il les ajustes, les transforme pour crĂŠer un projet nouveau et indĂŠpendant. 8Q DXWUH pOpPHQW SHXW HWUH YX SRXU XQH IRLV FRPPH XQH UpIprence Ă l’architecture radicale, il s’agit d’une photo accompagnĂŠ GH OD SKUDVH Š:KDW WR GR ZLWK WKLV QHZ WHUULWRU\"ÂŞ FHWWH SKRWR montre des moutons en train de paitre sur un terrain vague sans doute en pĂŠriphĂŠrie et qu’on imagine etre la dĂŠfense. Cette image rĂŠfère Ă une proposition faite par le groupe 9999 qui, en GDQV OHXU ŠVDXYHWDJH GH 9HQLVHÂŞ SURSRVDLHQW GH ERXFKHU les canaux et d’y faire paitre des chèvres. Encore une fois cette rĂŠference doit etre prise avec prudence le sens de l’intervention n’Êtant pas tout Ă fait le mĂŞme. C’est pourquoi j’interpreterais plutĂ´t cette image comme un clin d’oeil.

Groupe 9999, Salvataggio di Venezia, 1971 Rouillard, Dominique 2004 ÂŤ683(5$5&+,7(&785( OH IXWXU GH OÂśDUFKLWHFWXUHÂŞ Ed. de la Villette, Paris.

5HP .RROKDDV 20$ /D 7DEXOD 5DVD 5HYLVLWp 0LVVLRQ JUDQG D[H OD 'pIHQVH Š6 0 / ;/ª

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CoNCLUsIoN L’architecture radicale s’est inscrite dans un cycle de contesWDWLRQ HQWDPp SDU OHV PHPEUHV GX 7HDP ; HW SRXVXLYL SDU OHV PHJDVWUXFWXUDOLVWHV FRPPH OHV PHPEUHV GX JURXSH $UFKLJUDP /D *pQpUDWLRQ GÂś$UFKL]RRP HW GH 6XSHUVWXGLR HVW XQH JpQpUDtion qui n’a pas construit mais qui en revanche a permis l’ouverture du champ des possibles. Si Rem Koolhaas n’Êvoque que rarement son lien avec l’architecture Radicale, on peut nĂŠanmoin trouver, dans son rapport Ă la ville et sa manière d’aborder le projet, de nombreux points communs. Son rapport Ă ses rĂŠfĂŠrences est rĂŠellement l’ÊlĂŠmnent clĂŠ. Koolhaas, c’est indeniable, rĂŠutilise des idĂŠes gĂŠnĂŠrĂŠes par l’architecture radicale, mais, comme il le fait avec toutes ses rĂŠfĂŠrences, il les manipule, il les adapte. J’ai FKRLVL FRPPH WLWUH Š,1)/8; 5$',&$/ÂŞ /H WHUPH ŠLQĂ€X[ÂŞ HVW JpQpUDOHPHQW HPSOR\p SRXU SDUOHU GÂśLQĂ€X[ nerveux. Il s’agit en physiologie de la ÂŤtransmission de l’excitaWLRQÂŞ /ÂśDUFKLWHFWXUH 5DGLFDOH D VHORQ PRL WUDQVPLW FHWWH H[FLWDWLRQ cette envie d’aborder le projet d’architecture diffĂŠremment. Rem Koolhaas a fait partie de l’Êlan radical avec son projet Exodus, PDLV j OD GLIIpUHQFH GH 6XSHUVWXGLR HW $UFKL]RRP 5HP .RROKDDV a franchi l’Êtape de la production. Il s’est servi de cette excitation pour dĂŠveloper, comme on a pu le voir dans les trois exemples du Parc de la Villette, de Melun Senart et de la DĂŠfense, une nouvelle mĂŠthode de projet basĂŠe sur des thĂŠories qui sont le prolongement de la pensĂŠe radicale. Dans le texte ÂŤBigness or the proEOHP RI /DUJHÂŞ GUHVVH XQ FRQVWDW ÂŤParadoxalement, le Tout et le RĂŠel cessèrent d’exister comme ambitions rĂŠalisables pour l’architecte exactement au moment R j OÂśDSSURFKH GH OD ÂżQ GX VHFRQG PLOOpQDLUH OÂśRQ DVVLVWD j XQH course Ă la rĂŠorganisation, Ă la consolidation, Ă l’expension, Ă un plĂŠbicite de la grande ĂŠchelle. EngagĂŠe sur une autre voie, une SURIHVVLRQ HQLqUH IXW LQFDSDEOH HQ GpÂżQLWLYH GÂśH[SRLOWHU GHV pYHQnements sociaux et ĂŠconomiques dramatiques qui, s’ils avaient ĂŠtĂŠ pris en compte auraient restaurĂŠ sa crĂŠdibilitĂŠ.[...] Parce qu’il n’y a pas de thĂŠorie de la Bigness, nous ne savont pas quoi en faire, nous ne savons pas oĂš la mettre, nous ne savons pas quand QRXV HQ VHUYLU QRXV QH VDYRQV SDV FRPPHQW OD SODQLÂżHU > @ &ÂśHVW seulement grâce Ă la bignees que l’architecture peut se dissocier GHV PRXYHPHQW DUWLVWLTXHV LGpRORJLTXHV pSXLVpV TXH VRQW OH PRdernisme et le formalisme, pour reconquerir sa fonction de vĂŠhiFXOH GH OD PRGHUQLVDWLRQ ÂŞ11 Rem Koolhaas s’est servi des explorations des radicaux pour baWLU VD WKpRULH /D WKpRULH GH OD Š%LJQHVVÂŞ HVW OH SURORQJHPHQW GHV pWXGHV PHQpHV SDU OHV JURXSHV Ă€RUHQWLQV VXU OD JUDQGH pFKHOOH .RROKDDV LQWLWXOH VRQ OLYUH PDMHXU 6 0 / ;/ &H WLWUH UDSSHO OH Š3LFFROR PHGLR JUDQGHÂŞ 6PDOO 0HGLXP /DUJH GH OD 5DGLFDOH QRWHV Qƒ GÂś$GUpD %UDQ]L SDUX GDQV &DVDEDOOD HQ RQ SHXW peut etre y voir un clin d’oeil et s’autoriser Ă penser que Rem KoolKDDV VÂśLQVFULW j OD VXLWH GÂś$UFKL]RRP 6XSHUVWXGLR -33

11) Extrait du texte Bigness or the SUREOHP RI ODUJHª Koolhaas, Rem. 2011 Junkspace, Repenser radicalement l’espace urEDLQª WH[WHV RULJQDX[ Bigness of the Probleme of /DUJH

7KH *HQHULF &LW\

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NAvoNE, PAoLA ; oRLANDoNI, BRUNo, 1974 «ARChITETTURA ’’RADICALE’’ » ED. CAsABELLA, MILAN, 193P.

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RoUILLARD, DoMINIqUE 2004 «sUPERARChITECTURE,le futur de l’architecture» ED. DE LA vILLETTE, PARIs, 544P.

TABET, MARCo, 1996. «LA TERRIFIANTE BEAUTé DE LA BEAUTé» ED. sENs & ToNKA, PARIs, 117P.

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ANNEXEs

H[WUDLW GH OÂśKLVWRULTXH GH OÂś$$6 KWWS ZZZ DDVFKRRO DF XN $$/,)( /,%5$5< DDKLVWRU\ SKS Š)URP XQWLO KLV GHDWK LQ $OYLQ KHOG DXWRFUDWLF VZD\ RYHU %HGIRUG 6TXDUH WUDQVIRUPLQJ WKH $$ LQWR D PDMRU LQWHUQDWLRQDO FXOWXUDO LQVWLWXWLRQ :LWK WKH UHPRYDO IURP WKH $$ RI 8. VWXGHQW JUDQWV %R\DUVky seized the opportunity, and indeed the necessity, to make the school a global concern, embarking upon a highly ambitious programme of exhibitions, catalogues and publications. The annual Projects Review DQG WKH 3URVSHFWXV ZHUH OLNHZLVH LQLWLDWHG WR UDLVH WKH VFKRROÂśV SURÂżOH and publish its work on the international stage. Internally, Boyarsky made changes to the unit system, modifying it and extending it, creating a competitive marketplace, where tutors on one year contracts had to ‘sell’ their units to students – who in turn had to undergo a gruelling process of interviews. Boyarsky was no believer in a curriculum and tutors were given freedom to set their own agendas and to follow their own interests and manifestoes‌ The list of staff attracted to this hothouse atmosphere is phenomenal; Robin Middleton in charge of General Studies; Charles Jencks lecturing on semiotics; unit masters such as Elia Zhenghelis, Bernard Tschumi, Peter Cook, Dalibar Vasely, Joseph Rykwert and Daniel Libeskind. Outstanding students were co-opted on to the staff after their graduation, Zhengelis’ student Rem .RROKDDV HQWHUHG WKH WHDFKLQJ VWDII LQ ZLWK LQ WXUQ RQH RI KLV students, Zaha Hadid joining the staff in 1978. Similarly, in IntermeGLDWH 8QLW %HUQDUG 7VFKXPL ZDV MRLQHG LQ E\ KLV VWXGHQW 1LJHO &RDWHVÂŤÂŞ

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RĂŠsUMĂŠ

Les architectes Radicaux et particulièrement les deux JURXSHV Ă RUHQWLQV G¡$UFKL]RRP HW GH 6XSHUVWXGLR RQW DQLPp OD Ă€Q GHV DQQpHV HW OH GpEXW GHV DQQpH (Q SURSRsant des projets dĂŠcrivant une rĂŠalitĂŠ dystopiques leur travail Ă fortement participĂŠ Ă la remise en cause du mouvement moderne. 4XHOOH LQĂ XHQFH FH PRXYHPHQW D W LO SX DYRLU VXU XQ DUFKLtecte comme Rem Koolhaas, ĂŠtudiant durant ces annĂŠes d’intense crĂŠativitĂŠ? Se sent t il heritier de cette periode? Quelle LQĂ XHQFH OHV UHFKHUFKHV GH O¡pSRTXH RQW HOOHV HX VXU VRQ UDSport Ă la ville? Ces thĂŠmatiques seront abordĂŠes dans ce rapport d’Êtude travers tout d abord un rappel historique pius dans un second temps une etude du parcours et de certain projet emblematique de l’architecte Rem Koolhaas.

The radical architects, especially the two JURXS IURP ¿UHQ]H $UFKL]RRP DQG 6XSHUVWXdio, shaked the late 60’s and the early 70’s. Proposing projects describing a dystopic reallity, their works were a very important support to the modern architecture’s dispute. +RZ FRXOG WKLV PRYHPHQW LQÀXHQFH DQ DUFKLtect like Rem Koolhaas who was, at this time, an architecture student? Does he feel like a radical’s heir? How did these research inÀXHQFH 5HP .RROKDDVœ UHODWLRQ WR WKH &LW\" This study report will deal with all these thematics. To begin, it will be an historic report, then, a study of his parcours and emblematic projects.



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