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KILLER’S KISS
KILLER’S KISS
KILLER’S KISS
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Titre français : Le Baiser du Tueur Scénario: Stanley Kubrick et Howard Sackler Acteurs : Frank Silvera, Jamie Smith, Irene Kane Année de sortie: 1955 Durée: 65 minutes Genre: Thriller Nationalité: Américain
RÉSUMÉ
Davey Gordon fait les cent pas dans la gare en attendant son train pour Seattle. Il repense aux évènements qui ont bouleversé sa vie. Quelques jours avant un combat contre Kid Rodriguez, Davey Gordon était tombé sur Gloria Price alors que celle-ci s’apprêtait à rejoindre son patron et amant Vincent Rapallo. La nuit suivante, un cri avait sorti Davey de son cauchemar, Gloria était agressée par Vincent. Davey a aussitôt volé à son secours, Rapallo prenant la fuite. Gloria lui raconte toute l’histoire:sa défunte mère, la jalousie qu’elle éprouve envers sa soeur qui fut ballerine avant de se suicider juste après la mort de leur père. C’est ainsi qu’elle avait trouvé, un job de danseuse dans le club de Vincent. Davey était tombé sous le charme de Gloria. Bien décidés à partir ensemble, Gloria a réclamé son dernier salaire à Vincent. Il est entré dans une rage folle, allant jusqu’à la menacer. Vincent envoya deux de ses sbires liquider Davey. Les hommes de Rapallo ont tués son manager, suite à un quiproquo. Vincent fait kidnapper Gloria et lorsque Davey vole de nouveau à son secours, il se fait prisonnier. C’est alors que Gloria retourne sa veste. Davey parvient à s’enfuir et à neutraliser Vincent au bout d’une course poursuite. Il tue Rapallo. Remis en liberté Davey n’avait plus reçu de nouvelle de Gloria depuis. Voilà comment Davey se retrouve à la gare, prêt à traverser le pays, convaincu de ne plus jamais revoir sa belle. Gloria le rejoint quelques secondes avant le de partir, pour l’embrasser.
ANALYSE
Le principe sur lequel se repose la narration et la mise en scène kubrickiennes est la mise en miroir et en parallèle de la vie des deux protagonistes. Les miroirs sont nombreux dans le film. La séquence où on voit les deux personnages principaux descendre un matin l’escalier les menant chacun de leur appartement au rez-de-chaussée, et sortir ensemble de l’immeuble dans lequel ils vivent. Tous les deux ont une existence plutôt médiocre, manifestement difficile, dans laquelle ils prennent des coups. Davey, dont Vincent à l’occasion de dire qu’il «était bon boxeur», perd le combat qui l’oppose à Kid Rodriguez. Gloria qui parle du dancing où elle travaille comme d’un lieur dépravé, comme d’un «zoo humain», subit donc les assauts du patron du «Pleasureland». Davey et Gloria se différencient sur un point. Lui a ses parents en vie, apparemment pas un père et une mère, mais un oncle et une tante, et il a des contacts réguliers avec eux. Gloria, quant à elle, n’a plus de famille. Elle a perdu sa mère, son père et sa soeur dans des conditions dramatiques.
LE BAISER DU TUEUR EST L’ŒUVRE D’UN CINÉASTE QUI DEVIENDRA LE MAITRE A CETTE ÉPOQUE, KUBRICK APPRENAIT SON MÉTIER, IL SE CHERCHAIT ET FAISAIT DES ERREURS.
Les défauts de ce film sont nombreux:un jeu d’acteurs peu convaincant, une postsynchronisation catastrophique, avec des musiques envahissantes et des bruitages désagréables. La narration est verbeuse, et quelques fois trop explicative. Le récit n’est pas toujours cohérent. La facture d’ensemble est très artificielle, peut-être trop formaliste: des voix off, des angles de prises de vues systématiquement tendus (exagération de la plongée et de la contre-plongée), des images en négatif pour figurer un cauchemar, un montage qui joue sur le contrepoint. Du symbolisme intradiégétique, la poupée associée à la personne de Gloria, les mannequins associés à la mort, des flash-back à l’intérieur de flash-back, etc.
MAIS CE FILM NE COMPORTE PAS QUE DU NÉGATIF. ON PEUT METTRE EN AVANT QUELQUES SOMPTUEUX CADRAGES ET SURCADRAGES, ON SENT QUE KUBRICK APPORTE SON SAVOIR-FAIRE DE PHOTOGRAPHE, UN TRAVAIL SUR LES OMBRES ET LES LUMIÈRES, ET LES PLANS DE RUE ÉTONNAMMENT PRIS INSTANTANÉMENT.
Le baiser du tueur obéit aux codes du film noir, mais on ne saurait considérer Gloria comme une femme fatale. Elle est blonde, a un visage doux, porte des vêtements clairs. Elle ne dessine pour Davey aucun défunt funeste. Kubrick, qui aurait tourné plusieurs séquences finales pour se laisser le choix de la conclusion, à opter pour un sympathique happy-end.