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Vers une prise en compte des acteurs locaux Horizon 2030 des expérimentations pour amorcer dès aujourd’hui les réponses de demain
Ce que nous ne perdrons pas et ce que nous pouvons retrouver
Malgré tous les changements à venir, certains éléments caractéristiques de Porquerolles vont subsister. Pour ce projet de territoire, nous pouvons nous appuyer sur ce qui aura encore une valeur paysagère.
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Le caractère immuable de Porquerolles
La rareté de la géologie de l’île, permettant aujourd’hui la qualité des paysages que nous connaissons, continuera de servir de socle riche aux paysages de demain. Ses roches tendres permettront à la végétation de s’enraciner profondément et d’apporter du matériel limoneux aux plaines. La morphologie particulière de Porquerolles continuera d’exister. Ses alcôves, tournées vers le frais seront d’une grande aide pour lutter contre les vents et épisodes climatiques extrêmes. Son relief intime et accueillant sera toujours propice à l’installation humaine. La largeur réduite de l’île subsistera et avec elle son lien à la mer immuable. Le relief doux au nord et plus marqué au sud ainsi que les rochers plongeant dans une mer transparente persisteront. Cette charpente permanente permettra de conserver certaines qualités de l’île et d’avoir quelques indices pour l’avenir.
Puiser dans l’héritage cultivé de l’île
Pour créer une vision prospective de ce territoire, nous pouvons aussi prendre appui sur l’héritage historique de l’île. Une attention particulière aux ressources rares, comme l’eau, et à leur utilisation, peut-être une source d’inspiration. Les anciennes retenues collinaires, fossés Fournier ou encore les écluses permettaient une préservation de cette ressource. L’ancienne autonomie alimentaire de l’île est aussi un bon exemple de l’ingéniosité des anciens habitants et de leur connaissance du territoire.
Des expérimentations pour amorcer dès aujourd’hui les réponses de demain
Un territoire d’expérimentations
Ce projet de territoire aura pour objectif principal d’inciter, d’essayer de voir ce qui s’adapte ou au contraire dépérit ; de travailler avec le vivant. L’objectif principal de ce projet n’est pas de fixer ou de définir une forme de paysage mais de lui donner pièce par pièce une adaptabilité aux enjeux climatiques de demain, tout en veillant à l’équilibre entre les ressources et la vie insulaire.
En outre, la diversité des paysages de l’île peut permettre l’installation d’un véritable laboratoire à ciel ouvert. Représentative des autres milieux méditerranéens, la situation insulaire de Porquerolles entre terre mer, entre nature «sauvage» et cultivée nous permet d’imaginer une large variété de tentatives. La situation insulaire de Porquerolles implique d’avoir une première réflexion cohérente à l’échelle de l’île. La stratégie d’adaptation des paysages s’organise sur le territoire insulaire dans son ensemble car à l’échelle de sites isolés, elle ne pourra pas être efficiente. Chacune des quatre plaines agricoles possède une identité propre de nos jours. Utiliser leurs caractéristiques permettra de ne pas se détacher des valeurs qui leur sont propres. La plaine de la Courtade semble être un cas d’étude intéressant de par sa relation étroite à la mer, ses contraintes foncières moins importantes et sa situation de carrefour entre de nombreux milieux. Nous la prendrons donc comme prototype de réflexion , puis verrons dans un second temps comment le projet peut se décliner à une échelle plus locale.
Ce projet de territoire a pour objectif de conserver des ambiances paysagères de grande qualité. Ces expérimentations doivent être pensées dans l’espace, pour s’adapter à l’existant afin de conserver la spécificité de chaque site.
Les ambiances littorales et forestières sont repensées avec de nouvelles essences plus adaptées mais conservent leur emplacement. De nouvelles associations d’essences mais aussi des gestions différentes sont expérimentées.
Diversifier les productions locales
Le projet s’intègre à la trame agricole existante. Initier de nouvelles pratiques agricoles et diversifier les productions locales permet une adaptation progressive des cultures à long terme.
Conserver la ressource en eau
Cette ressource doit, à l’avenir, être préservée mais aussi optimisée. La collecte des eaux de pluie, l’amélioration de son infiltration et l’irrigation des cultures sont repensée.
Limiter le risque incendie
Le massif forestier sera de plus en plus propice aux départs de feu. Des lisières et une nouvelle gestion permettent de limiter les causes de son déclenchement éventuel et sa propagation.
Carte des intentions à l’échelle de l’île
Densifier la ceinture littorale de l’île Conserver des ouvertures visuelles permettant d’appréhender l’évolution des paysages par la Mise en place de pâturages sur certaines parcelles enfrichées Protéger le cœur boisé dense de l’île Préserver les milieux ouverts et semi-ouverts Créer une zone refuge
Expérimenter de nouvelles essences terrestres et marines plus adaptées au changement climatique sur des espaces tests Limiter et lutter contre l’implantation d’espèces envahissantes sur la côte rocheuse et en mer Limiter les activités anthropiques marines Protéger l’herbier de posidonie et installant des ancrages permanents
Limiter le risque incendie
Créer des lisières ignifuges entre les massifs aux abords des chemins Réintégrer le pastoralisme dans certains sousbois pour atténuer leur vulnérabilité
Diversifier les productions agricoles
S’appuyer sur la banque de semences du Conservatoire Botanique comme ressource Essayer de nouveaux cépages Expérimenter de nouvelles associations culturales
Conserver la ressource en eau
Remettre en fonction les retenues collinaires
Zoom-exemple
1 km
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