DEPUIS 1971 N° 180 / Août 2015 / 3€20
DOSSIER : Climat et extractivisme : ils touchent le fond mais creusent encore
GROUPES LOCAUX Un printemps 2015 riche d’actions !
CARNET DE CAMPAGNES CAP sur la COP21 : plus mobilisé-e-s que jamais
Nouvelle dynamique pour les Amis de la Terre France ! La Baleine, le journal édité par les Amis de la Terre France depuis 1971 entame une nouvelle jeunesse. Nous saluons le travail de Caroline Prak, notre chargée de communication durant 9 ans qui rejoint nos amis d’Oxfam France. Elle continue de nous suivre avec tout l’engagement qu’elle a déployé pour porter haut nos valeurs.
climatique, soutenons les communautés affectées ! Ce lien indiscutable entre l’environnement et le social doit maintenant devenir l’évidence. Les impacts du système capitaliste actuel et de la société de surconsommation qui en découle sont plus que jamais inacceptables et impactent de manière irrémédiable notre planète et les populations.
C’est au tour de l’enthousiaste Pierre Sagot de reprendre la communication de notre association. Nouveau rédacteur en chef du journal, il donne un nouveau souffle à nos actions et nos idées. Nous avons essayé de rendre la maquette plus actuelle, plus aérée et toujours aussi pointue dans l’expertise. Nous espérons que votre plaisir à lire cette Baleine en sera encore plus grand.
Le changement radical de nos modes de production et de consommation doit se mettre en place dès maintenant. Les Amis de la Terre doivent porter haut et fort leur vision des sociétés soutenables et participer à la construction des alternatives. L’extractivisme, symbole de ces dérives, constitue le nœud central du problème et fait l’objet du dossier traité dans cette Baleine. Nous savons aujourd’hui comment faire autrement et résoudre cette crise. Il nous appartient de faire basculer le rapport de forces et d’obtenir les changements nécessaires à la transformation de la société. L’accord qui sera décidé à Paris en décembre ne sera pas à la hauteur des enjeux, c’est une certitude. Mais Paris doit être le début d’une mobilisation radicale et massive. La mise en évidence des alternatives existantes doit permettre de démontrer qu’un autre monde existe et qu’il est dans celui-ci. Il s’agit à présent de les impulser, de les multiplier et de les renforcer afin qu’elles deviennent… la norme.
Ensuite, c’est à Bure que l’évolution de notre organisation a pu se concrétiser. Après deux ans de débats internes et externes, nous avons pu aboutir à des modifications importantes de nos statuts afin de permettre une implication de tous et nous ouvrir à de nouveaux militants et de nouvelles formes d’engagement. Ce renouveau intervient durant une année importante dans l’histoire de notre association : une année de changements, une année de mobilisation. Tout le monde le sait maintenant, la conférence de l’ONU sur le climat se tiendra à Paris en décembre 2015. Les enjeux sont énormes, il s’agit du climat. Mais au-delà, ce sont les conditions de vie sur Terre qui sont en jeu. Les Amis de la Terre du monde entier vont se déplacer massivement à Paris pour faire valoir nos revendications et notre vision d’une société plus juste où l’humain et l’environnement vivent en harmonie. Pour défendre la justice
Bonne lecture, je suis pour ma part très heureux de participer avec vous à cette aventure. Nous avons besoin de vous pour gagner cette bataille, alors impliquez-vous, relayez l’information, faites-nous vos retours sur cette nouvelle Baleine et proposez-nous des améliorations pour cet outil en évolution permanente !
FLORENT COMPAIN Président des Amis de la Terre France
Disparition d’un historique Philippe Germa, 64 ans, membre du Conseil Fédéral des Amis de la Terre France dans les années 70 et actuel Directeur Général du WWF France vient de disparaître en mer lors d’une plongée en Polynésie Française au large de l’atoll de Rangiroa dans l’archipel des Tuamotu. Les Amis de la Terre France pensent tout particulièrement à sa famille et à ses amis dans ce moment bien triste et saluent une vie au service de l’écologie.
SOMMAIRE Le Courrier de la Baleine n°180 « Se ranger du côté des baleines n’est pas une position aussi légère qu’il peut le sembler de prime abord ». Août 2015 . n° CPPAP : 0317 G86222 - ISSN 1969 - 9212 Dans ce numéro, les adhérents des Amis de la Terre France trouveront deux plaquettes : « Laissons les énergies fossiles dans le sol » et « Climat, pollutions d’Etat ». Directeur de la publication : Florent Compain Rédacteur en chef et directeur artistique : Pierre Sagot Rédacteurs (hors dossier) : Amis de la Terre Côte d’Or, Sylvain Angerand, Thierry Avramoglou, Christian Berdot, Florent Compain, Camille Lecomte, Gabriel Mazzolini, Lucia Ortiz, Malika Peyraut, Lucie Pinson, Juliette Renaud, Nicolas Roux, Pierre Sagot, Véronique Sinou, Cynthia Sou, Anne-Laure Wittmann. Rédacteurs (dossier) : Collectif Stopmines23, Richard Girard de l’Institut Polaris, Multisectorial contra la Hidrofractura de Neuquén, Malika Peyraut, Juliette Renaud, Pascoe Sabido du Corporate Europe Observatory. Communication, relations presse : Pierre Sagot . communication@amisdelaterre.org 09 72 43 92 65 Graphisme et maquette : Aurélien Dovillez . dovillez@gmx.com Impression : sur papier recyclé Offset cyclus 115g/m2 avec encres végétales : SCOP Presse-Pluriel. Crédits photos : Couverture : Jiri Rezac / WWF P. 9 : Jiri Rezac / WWF P. 11 : Observatorio Petrolero Sur P. 12 : Jiri Rezac / WWF P. 13 : Collectif Aldeah (aldeah.org) / Multisectorial contra la Hidrofractura P. 19 : Victor Barro - Amigos de la Tierra España P. 20 : Friends of the Earth International Les Amis de la Terre France Mundo-M, 47 avenue Pasteur 93100 Montreuil france@amisdelaterre.org 01 48 51 32 22 www.amisdelaterre.org
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L’ACTU DU TRIMESTRE
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DU CÔTÉ DES GROUPES LOCAUX
Retour sur l’Assemblée Générale des Amis de la Terre France à Bure, symbole de résistance.
Panorama d’actions et de mobilisations sur nos territoires - Printemps 2015.
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DOSSIER Climat et extractivisme : lutter contre la surpuissance des lobbies.
EN DIRECT DE NOS CAMPAGNES Des victoires acquises, une vigilance de tous les instants.
INTERNATIONAL Notre fédération s’est donnée rendez-vous à Genève pour lutter contre l’impunité des multinationales.
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DU
L’ACTU U TRIMESTRE Bure : c’est un petit village de la Meuse choisi en 1994 par l’État pour y implanter son Centre industriel de stockage géologique (CIGEO) et accueillir « des recherches scientifiques souterraines ». Bure n’est-ce pas surtout le symbole d’un petit village sacrifié par l’État pour y enfouir des déchets nucléaires ? L’actualité nous montre encore que CIGEO est la plus grande magouille d’Etat. Après le scandale d’une tentative de passage en force dans la loi de transition énergétique, c’est finalement la loi Macron à coup de 49-3 qui l’impose. Heureusement, le conseil constitutionnel l’invalide rapidement car «contraire à la constitution». Le gouvernement annonce une loi en 2016 et Jean-Yves Le Déaut, député PS fou des OGM et du nucléaire, une proposition de loi dès septembre. Les Amis de la Terre France réactivent leur indignation et leur soutien aux collectifs locaux mobilisés. Quelques mois plus tôt, notre association choisissait ce haut lieu de résistance citoyenne pour y tenir, du 23 au 25 mai 2015, son Assemblée fédérale extraordinaire statutaire et son Assemblée fédérale. Lors de la première soirée, une action directe a été menée en hommage aux militant-es qui tous les jours s’opposent au
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projet CIGEO : le symbole anti-nucléaire a été projeté sur les bâtiments d’EDF pour signifier le déni de démocratie du projet et la volonté des Amis de la Terre France de réorienter le projecteur sur des modèles de sociétés plus justes. Cette action s’est prolongée le 24 au soir, en présence de Claude Kaiser, militant anti-nucléaire venu témoigner de plus de 20 ans de réflexions, d’investissements et d’actions. L’expérience ainsi racontée nourrit nos argumentaires et forge nos convictions collectives. 23 mai 2015 : une Assemblée fédérale extraordinaire pour revitaliser l’organisation interne de la fédération. Depuis 2 ans (2013), un processus débat est mené au sein des Amis de la Terre France pour impulser une nouvelle dynamique, vers une organisation écologique de masse, radicale et pragmatique. Il s’est concrétisé à Bure par la ratification de nouveaux statuts*, et a acté en particulier la création de la CNGL (coordination nationale des groupes locaux). La fatigue accumulée lors des débats menés « tambour battant » a laissé place à l’allégresse lors d’une soirée festive confiée aux « Bure Haleurs ». Nous remercions le groupe local de Meurthe et Moselle et la Maison de la Résistance pour l’organisation de ce temps très sympathique mais également pour leur accueil chaleureux tout au long de ce week-end.
24 mai 2015 : L’Assemblée fédérale zoome sur l’année du climat. Dans la continuité des objectifs poursuivis par les nouveaux statuts, des réflexions ont été menées autour des « enjeux de la COP21 et post-COP21 ». En cette année 2015, année du climat, décrétée grande cause nationale par le gouvernement, il nous faut gagner des victoires en construisant et animant des campagnes efficaces et attractives. Accueillir et préparer la nouvelle génération militante est aussi fondamental. Les groupes locaux Nord et Rhône sont revenus sur l’accompagnement mis en place par la fédération depuis début 2015 pour leur permettre de gagner en efficacité dans leurs actions de mobilisation et de recrutement d’adhérents. Les premiers résultats, très encourageants, nous donnent envie de poursuivre cette dynamique et de généraliser. Les Jeunes AT ont montré aussi l’étendue de leur créativité ! C’est sur ces témoignages que nous nous sommes quittés avec l’intime conviction d’avoir les capacités et l’envie de nous organiser pour construire un contre-pouvoir qui soit imposant et devienne plus fort que les lobbies qui mènent la danse ! *Le compte rendu et les nouveaux statuts sont disponibles sur intranet.
Thierry Avramoglou, Véronique Sinou et Cynthia Sou
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DU CÔTÉ S GROUPES LOCAUX Panorama d’actions et de mobilisations - Printemps 2015
Découvrez et contactez nos groupes locaux ! Leurs coordonnées sont sur www.amisdelaterre.org/rejoigneznous.html
DÉBATS D’IDÉES Sensibiliser le grand public à nos thématiques peut prendre plusieurs formes : conférences-débats, projections de films, ateliers créatifs, tenues de stands, formations etc… Les groupes locaux montrent leur vivacité et font partager leurs manières de sensibiliser. MISER SUR LA PROJECTION D’UN FILM POUR ANIMER UNE SOIRÉE-DÉBAT.
INVITER LE DÉBAT POLITIQUE À TABLE : ATELIERS CUISINE ET PIQUE-NIQUES CONVIVIAUX.
FORMER, OUTILLER, REDONNER LE POUVOIR D’ENTREPRENDRE AUX CITOYENS !
Le groupe local Val de Bièvre a organisé deux projections-débats autour du film « L’âge de la stupidité » de Franny Armstrong sorti en 2009 et de « Sacrée croissance ! » de Marie-Monique Robin sorti en 2014.
Le groupe local Paris a profité d’une soirée SPICE (sessions politiques internationales et cuisine écologique) pour discuter du TAFTA, un sujet qui s’y prête bien. Au menu, point de poulet à la javel et de bœufs aux hormones, chaque participant est venu avec ses fonds de frigo. Une manière de sensibiliser aussi au gaspillage alimentaire.
Ce printemps, trois groupes locaux Rhône, Nord et Gironde ont organisé sur leurs territoires respectifs une soirée « comment choisir ma banque ? »
D’autres groupes locaux ont profité des premiers beaux jours pour organiser des pique-niques.
Le groupe local Loire-Atlantique a organisé plusieurs « repair-café ». Les bricoleurs ont pu réparer ensemble les objets abimés ou cassés avec à la clef, conseils, astuces, rencontres et échanges.
Le groupe Associé Bizi ! lui aussi a misé sur « Sacrée croissance ! » mais a également projeté le film « En quête de sens » de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière sorti en 2015. groupe local Nord comme le groupe Le local Rhône ont choisi le film réalisé en 2014 par les Amis de la Terre France : « Afrique du Sud, la France au charbon ». Le groupe local Midi-Pyrénées a fait une projection-débat du film « L’abeille initiatique ». Elle a été suivie d’une conférence d’Yvon Acard, philosophe et apiculteur.
FAIRE DE SON STAND UN INCONTOURNABLE LIEU DE PASSAGE GRÂCE AUX ACTIVITÉS LUDIQUES. Le groupe local Isère face au projet inutile de l’autoroute A51, participe à promouvoir l’exposition itinérante « 51 artistes face à l’A51 ». Le groupe local Nord mise sur les activités ludiques pour leur stand. S’amuser, jouer n’est-il pas idéal pour comprendre la problématique de l’épuisement des ressources ?
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Le groupe local Rhône s’est associé à Enercoop Rhône-Alpes pour une session de formation aux économies d’énergie : l’auto-diagnostic du docteur Watt.
Le groupe associé Bizi ! a lui misé sur « la démonstration par l’exemple ». Une petite visite sur le terrain en Gipuzkoa a permis aux participants de se rendre compte d’une politique « zéro déchet en pratique ».
n 2015, les prix Pinocchio tenus E chaque année au niveau national seront aussi organisés en Gironde par le groupe local. Une vraie bonne idée à généraliser !
ACTIONS DE RUE Partout sur nos territoires, les groupes locaux militent pour une transition écologique qui garantisse le bien-vivre pour tout-e-s. Par des actions directes non-violentes et créatives, nous obtenons des engagements et des résultats concrets ! ACTIONS DIRECTES. Le groupe local Côte d’Or a mené des actions pour sensibiliser à l’affichage publicitaire de rue : sur-affichage de posters sur les panneaux publicitaires et actions de « sitting » comme au cinéma pour montrer le non-sens de ces images intrusives. Avec, bien sûr, une pression sur le Réglement Local de Publicité !
MARCHES ET MANIFESTATIONS. Les Jeunes Amis de la Terre ont occupé le 6 juin une agence EDF dans Paris pour dénoncer les investissements climaticides de cette entreprise d’État.
Les groupes locaux ont rejoint dans leurs villes les cortèges de la Marche Mondiale contre Monsanto.
Le groupe local Midi-Pyrénées a milité le 26 avril devant la centrale de Golfesh dont la durée de vie est arrivée à échéance. Ils se sont munis de cadenas, de chaines et de panneaux « chantiers fermeture, stop au rafistolage ». Le groupe local Gironde et Oxfam Bordeaux ont mené le 18 mai une action devant la BNP Paribas pour dénoncer ses financements irresponsables dans l’industrie du charbon. Mineurs et banquiers se sont côtoyés sous le slogan « plus de charbon, plus de pognon ».
Les Jeunes Amis de la Terre ont animé de manière satirique à Paris le 18 avril la marche populaire contre le TAFTA. On pouvait lire « Cramons le climat, signons le TAFTA » et entendre « Poulet au chlore, j’adore ! ».
Le groupe associé Bizi ! a participé à la vélorution du 30 mai sur Bayonne dans le cadre de la journée « 1 000 initiatives pour le climat ».
Le groupe local Val d’Oise a fait le 27 juin une fresque humaine pour dire non à « Europa City ». Le groupe local Isère a participé activement au Rassemblement international contre le Lyon-Turin, à pied et à vélo.
our toutes vos actions, du maP tériel de mobilisation est disponible sur commande auprès de secretariat@amisdelaterre.org !
REPRÉSENTATIONS Parce que les grands projets inutiles fleurissent sur notre territoire, parce que nos positions et nos valeurs doivent être entendues, les groupes locaux participent à des groupes de travail et réunions publiques pour influencer les choix des politiques locales et nationales. ACTIONS DIRECTES. Le groupe local Paris a déposé le 26 mars un recours auprès de la Ministre de l’écologie contre les modifications du Plan de Protection de l’Atmosphère d’Ile de France.
Le groupe local Val d’Oise a informé le public des engagements de l’usine d’incinération d’Argenteuil qui en toute opacité a fait passer sa quantité de déchets incinérés de 173 000 tonnes à 196 000 tonnes – augmentant parallèlement le trafic des camions et la production de rejets nocifs.
Le groupe local Landes a fait le 26 juin une lettre ouverte au Maire s’opposant à toute action de désensablement du Lac d’Hossegor qu’ils jugent potentiellement dangereuse, et mal évaluée dans les conditions actuelles. Remettez « le pacte de la transition » aux élus locaux et participez activement à la définition des politiques publiques !
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Les groupes locaux participent activement à la tenue et aux succès des villages Alternatiba partout en France. Le témoignage du groupe local Côte d’Or nous montre cet engagement… LES GROUPES LOCAUX ONT OU VONT PARTICIPER À UN VILLAGE ALTERNATIBA. 2013 à Bayonne 2014
2 jardins publics et 1 scène de spectacle, 200 organisateurs et bénévoles, 130 stands, 110 conférences et animations, 6000 visiteurs. Ces chiffres en disent long sur l’ampleur du phénomène Alternatiba Dijon. Du 26 au 28 juin 2015, cet éphémère village marquera pourtant les esprits bien longtemps. Les Amis de la Terre Côte d’Or témoignent. Tout a commencé le 20 novembre 2014. Autour d’une table, à l’initiative des Amis de la Terre Côte d’Or, une dizaine de représentants associatifs, un syndicat et quatre partis politiques locaux, imaginaient pour leur territoire un projet fédérateur. Le mouvement Alternatiba, ce vent chaleureux venu du Pays basque, qui depuis 2013 propose des villages d’alternatives au changement climatique, a suscité une envie contagieuse. L’évidence est née, Dijon devait avoir le sien, montrant ainsi sa mobilisation locale pour le climat à quelques mois de la COP21. Suivant les précieux conseils des guides techniques d’Alternatiba, l’organisation a pu se lancer avec méthode et bonne humeur. En peu de temps le collectif a su : • s e doter d’une charte reflétant le positionnement apolitique et areligieux de ce collectif informel, • c réer une association porteuse, • s ’assurer une bonne entente avec les élus de Dijon et Marsannay, qui donnèrent vite leur feu vert, • c onstituer 8 groupes thématiques pour dessiner les quartiers du village, • f ormer 5 groupes supports : coordination, communication, logistique, animations, finances,
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• t rouver des référents régie, bénévoles, restauration, tractage-affichage, librairie, • f aire des demandes de subventions, appels à dons, • i nstaurer un air festif grâce au soutien du Rézo’Fêt’Art, association prônant le bien être ensemble et les gestes citoyens. En moins de cinq mois, plus de 59 personnes se sont investies et les réunions plénières mensuelles ont cumulé plus de 125 participants. C’est ainsi que le 26 juin, Dijon la belle endormie s’est réveillée aux sons d’une grande conférence sur le changement climatique et ses solutions et aux rythmes d’un concert. Les deux journées qui ont suivi étaient du jamais vu dans la capitale des ducs. Aux conférences-débats pour changer de regard sur le monde, se mêlaient des arbres à palabres où chacun pouvait s’exprimer, notamment sur les petits gestes pour préserver la biodiversité ou choisir une banque « propre ». Le visiteur pouvait devenir « zéro gaspi » ou réinterroger ses habitudes de consommation en construisant son lombricomposteur et en visitant un supermarché reconstitué. Exposition d’éco-matériaux isolants, informations sur les fournisseurs d’énergie verte, marché bio et local, produits éthiques et équitables, jeux collectifs... tout le monde pouvait y trouver sa réponse ! Un collectif citoyen et inter-structures est né en Côte-d’Or pour le climat. Il est appelé à grandir ! http://alternatiba-dijon.org http://www.amisdelaterre.org/Cote-d-or.html Amis de la Terre Côte d’Or
27 & 28 septembre / Paris (75) 20 & 21 septembre / Gonesse (95) 28 septembre / Nantes (44) 4 & 5 octobre / Lille (59) 10 au 12 octobre / Gironde (33)
2015 30 mai / Givors – Rhône (69) 13 juin / Chambéry (73) 13 et 14 juin / Nancy (54) 20 juin / L’Île-Saint-Denis (93) 26 au 28 juin / Dijon (21) 25 août / Cornouaille (29) 12 septembre / Evreux (27) 12 et 13 septembre / Toulouse (31) 13 septembre / Limousin (87) 26 septembre / Marne et Gondoire (77) 26 et 27 Septembre / Loire (49), Bergerac (24), Grenoble (38) et Paris (75) 27 septembre / Montpellier (34) 9 au 11 octobre / Rhône (69) 11 octobre / Sénart (77), Garazi – St Jean Pied de Port (64) 17 et 18 octobre / Perpignan (66) Découvrez sur le site https://alternatiba.eu les villages organisés près de chez vous !
Le best-seller de l’été : « Alternativez-vous : s’engager c’est vivre pleinement » (3€ seulement). Du 5 juin au 26 septembre, le grand tour de France Alternatiba part à la rencontre de plus d’un million de citoyens dans près de 200 villes. À cette occasion, voici un opus de 40 pages, préfacé par Christiane Hessel. L’ouvrage explique simplement comment chaque citoyen peut vivre dans une société véritablement alternative : plus écologique, plus juste, plus solidaire, plus conviviale, bref, une société plus désirable…
DOSSIER CLIMAT ET EXTRACTIVISME : lutter contre la surpuissance des lobbies
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DOSSIER
EXTRACTIVISME : PLONGÉE AU CŒUR DE LA CRISE CLIMATIQUE Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : la fonte des glaces se poursuit inexorablement, l’extinction des espèces s’emballe, notre budget carbone disponible se réduit en peau de chagrin. Pourtant, les responsables sont connus : l’extractivisme, exploitation à échelle industrielle des biens naturels. Au cœur de notre modèle actuel insoutenable, c’est un obstacle central à la justice sociale et environnementale. Imbriqué dans le pouvoir politique et financier, il assure sa pérennité en perpétuant et verrouillant le système pourtant générateur des crises de notre siècle.
Extractivisme, épuisement des ressources et violations des droits humains. Pour répondre à la surconsommation de nos industries et sociétés, les États et multinationales n’ont qu’un objectif : la sécurisation de l’accès aux matières premières. Partout dans le monde se multiplient les projets rivalisant par leur gigantisme et les destructions qu’ils engendrent : non seulement exploitation minière, pétrolière et gazière, mais aussi monocultures d’OGM, plantations d’arbres à croissance rapide, grands barrages etc. La surconsommation d’eau mais surtout d’énergie par ces projets en fait une des sources principales des changements climatiques. Ils nous enferment dans des cercles vicieux : nous ouvrons des mines pour alimenter des centrales… qui à leur tour viennent alimenter en énergie des mines ! Et cela au prix de dégâts sociaux et environnementaux toujours plus graves : pollutions de l’eau, de l’air et des sols, destruction de la biodiversité, mais aussi accaparement des terres et destruction des économies locales, remplacées par des économies d’enclave au seul profit des multinationales et de l’exportation. À lui seul, le secteur extractif est responsable de 28% des violations des droits humains commises par des entreprises dans le monde. La résistance des populations locales à ces projets, en défense de leurs territoires et de leurs modes de vie, trouve comme seule réponse le déni de démocratie, la criminalisation des luttes et la répression, en allant jusqu’à des assassinats de leaders communautaires. Protégées par une architecture mondiale d’impunité, aidées par les accords de libre-
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échange et d’investissement, les multinationales prennent ainsi possession de territoires entiers sans être inquiétées légalement des conséquences sur les peuples et l’environnement. Le changement climatique, un problème systémique. Cette année, la France se targue d’accueillir la 21e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, supposée donner naissance à un accord universel permettant de limiter l’augmentation de la température du globe en deçà de 2 °C. Cela a beau faire vingt-et-un ans que ces conférences internationales existent, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de plus de 50 % depuis 1990. Les entreprises extractivistes ont une double responsabilité dans cette crise : non seulement elles sont responsables d’une part majeure des émissions, mais de plus elles défendent et assurent la pérennité du système ayant conduit à cette crise. L’enrayement des négociations internationales résulte en partie de l’influence démesurée de ces acteurs privés sur les décideurs, au détriment des intérêts des peuples. Lobbying, jeux d’influence, complicité des décideurs qui tirent profit d’un système inégalitaire conduisent à un tel immobilisme que la COP21 ne répondra pas à un enjeu principal : sonner le glas des énergies fossiles, fissiles et du système productiviste qui les sous-tend. Bien conscientes toutefois que les impacts déjà perceptibles du dérèglement climatique ébranlent la croyance en ce système, les entreprises opèrent un maquillage de leurs discours. Total laisse ainsi entendre que puisqu’il est « naturel »,
le gaz n’est plus polluant. ENGIE (ex-GDF) fait de la lutte contre le changement climatique une priorité... de papier, puisque l’entreprise ne met pas pour autant fin à ses activités fossiles. À en croire leurs discours, l’introspection sur nos modes de consommation et de production n’est désormais plus nécessaire puisque la technologie nous sauvera de l’impasse ! Les mines seront ainsi « responsables » et le charbon « propre » puisqu’il suffirait de récupérer les gaz à effet de serre issus de sa combustion (capture et stockage du carbone). Qu’on joue aux apprentis sorciers en l’enfouissant dans le sol sans connaître les conséquences possibles n’est qu’un détail... Le lien entre extractivisme et climat reflète la cause profonde du changement climatique : un système productiviste, fortement inégalitaire, dont seule une poignée tire profit. Mais alors qu’entreprises et décideurs s’échinent à en colmater les failles, les résistances citoyennes gagnent du terrain. Luttes contre l’austérité, pour la transparence et la démocratie, abandon par les banques françaises du projet charbonnier Alpha Coal ou par l’entreprise pétrolière OMV de ses projets de forage dans l’Adriatique : les terrains d’expérimentation et de blocage se multiplient. Dans ce sillon s’inscrit la mobilisation citoyenne en vue de la COP21 et au-delà : donner à voir ces failles, perturber l’ordre établi et montrer que les alternatives sont déjà en marche. Malika Peyraut et Juliette Renaud des Amis de la Terre France Un convoi de camions, témoin de la frénésie du « fracking » en Argentine, © Observatorio Petrolero Sur.
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DOSSIER
CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LOBBYING ET SABLES BITUMINEUX Le 15 décembre 2011, le Canada annonçait son retrait du Protocole de Kyoto. Selon la position officielle du gouvernement, ce dernier « n’était pas le meilleur outil pour traiter ce défi mondial que sont les changements climatiques ». Mais l’abandon par le Canada du seul accord mondial contraignant sur les réductions d’émissions fut grandement considéré comme une décision visant à protéger les compagnies pétrolières opérant dans la plus grande fabrique de gaz à effet de serre du Canada, les sables bitumineux.
Situés dans la province de l’Alberta, ils couvrent une superficie équivalant à la taille de l’Angleterre. Même si les ressources globales sont estimées à 2 500 milliards de barils, seuls 200 milliards de barils de cette source non conventionnelle sont actuellement exploitables. Pour extraire le pétrole bitumineux de ces couches, il est nécessaire de procéder à une extraction à ciel ouvert détruisant de larges étendues de forêts boréales vierges ou de recourir à des procédés semblables à la fracturation hydraulique, dits « in situ ». En plus des sérieux impacts sanitaires dont souffrent les communautés autochtones locales, le processus exige des quantités massives d’énergie, provoquant 7 % (2010) des émissions totales de gaz à effet de serre du Canada. Bien que l’extraction et la transformation
du bitume soient coûteuses et difficiles, la montée des cours au début des années 2000 provoqua la ruée des compagnies pétrolières mondiales sur cette ressource. Les gouvernements du Canada et de la province d’Alberta profitent des importantes redevances, et ont donc permis à cette industrie de s’étendre avec un minimum de restrictions qui puissent entraver son développement. Par ailleurs, les intenses pressions du lobby pétrolier auprès d’Ottawa ont mené à un affaiblissement des contrôles écologiques. Les milliers de messages entre les industriels et les responsables fédéraux durant ces dernières années montrent combien l’argent des multinationales joue un rôle prédominant dans l’élaboration de la position du Canada sur les questions environ-
nementales et climatiques. En 2011, par exemple, année de la sortie du Canada du protocole de Kyoto, l’Association canadienne des producteurs de pétrole, qui représente les intérêts canadiens de toutes les multinationales les plus importantes, fit pression 190 fois sur le gouvernement fédéral, deux fois plus qu’en 2010. Bien souvent, ce lobbying a été payant pour les industriels : le gouvernement fédéral a promulgué une série de lois affaiblissant les règlements relatifs à l’environnement. A bien des égards, les sables bitumineux ont poussé le Canada à se détourner de législations écologiques responsables, tant au niveau national qu’international. Richard Girard de l’Institut Polaris
ON NE NÉGOCIE PAS AVEC LES POLLUEURS ! Une fois de plus, l’ombre des lobbies industriels et énergétiques plane sur la COP21, laissant redouter que les conditions pour obtenir un accord ambitieux et contraignant sur le climat soient mises à mal par les intérêts privés.
l’énergie en France, Air France, entreprise aéronautique farouchement opposée à la réduction des émissions dans le secteur de l’aviation, le fabricant automobile Renault-Nissan, ou encore Suez Environnement connue pour sa participation au lobby pro- gaz de schiste français.
Le 27 mai 2015, le gouvernement français a annoncé les premiers sponsors de la Conférence climat. Dans la liste noire, on retrouve : BNP Paribas, première banque française en matière de soutien au charbon, EDF et ENGIE dont les émissions résultant de leurs seules centrales à charbon équivalent à la moitié des émissions liées à
L’histoire se répète. A Varsovie, ONG et mouvements sociaux étaient sortis de la COP19 pour dénoncer l’influence démesurée des entreprises responsables du changement climatique sur les négociations. Malgré cela, les gouvernements choisissent encore comme sponsors des entreprises liées aux énergies fossiles et
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autres fausses solutions. Ce symbole reflète une influence bien plus profonde de ces secteurs dont la présence est calculée. Enrayer le changement climatique signifierait laisser plus des 2/3 des énergies fossiles dans le sol, soit la mise à mort de leur business model. Pourtant, on ne laisserait pas les industriels du tabac s’inviter à des discussions autour d’un accord sur la santé... Ne laissons donc pas les responsables du changement climatique manipuler le débat sur le climat ! Pascoe Sabido, Chercheur et chargé de campagne auprès du Corporate Europe Observatory
LIMOUSIN, TERRE D’AUCUNE MINE La journée mondiale contre la méga-industrie minière a trouvé écho en Creuse, le 25 juillet. Pour sa deuxième édition, le festival « No Mine’s Land » du collectif Stopmines23 a rassemblé plus de 800 personnes. En ligne de mire du collectif, le projet d’extraction d’or et autres métaux autour de Lussat (permis de Villeranges, accordé en 2013). Le Limousin, ancienne région minière, attire de nouveau les chercheurs d’or. L’histoire se répète alors que les séquelles du passé sont encore bien présentes : « sur le site des anciennes mines d’or du Châtelet, 550 000 tonnes de résidus arséniés et cyanurés dorment sous une simple bâche. Les mines d’or du Bourneix ont laissé derrière elles la même quantité de résidus hautement toxiques. Enfin, sur le site même du nouveau permis minier de Villeranges, des résidus de concassage sur lesquels rien ne pousse ont été abandonnés par Total », explique Rémi de Stopmines23. A cela s’ajoute aussi la longue liste des passifs laissés par l’extraction de l’uranium : « habitations construites sur des stériles miniers, chemins contaminés, pollution des
rivières et des masses d’eau, sédiments radioactifs qu’il faut curer et ensuite stocker. En Corrèze, le collectif « La loutre fluorescente » s’oppose au projet d’Areva de stockage de stériles ou de résidus d’exploitation minière sur le site de l’ancienne mine du Longy (qui en accueille déjà 350 000 tonnes !) ». Le festival a donc été l’occasion de réaffirmer la solidarité à tous les collectifs et populations qui résistent, ici ou ailleurs, aux projets miniers. Rien qu’en France, les territoires touchés par la relance de l’activité sont nombreux : Creuse, Côtes d’Armor, Morbihan, Sarthe et Mayenne, Saône-et-Loire, Haute-Vienne… Etaient aussi présents des militants anti-pétrole, gaz de schiste et de houille et même des acti-
vistes anti-mines équatoriens. Les discussions engagées ont fait naître des idées d’actions communes et la volonté de se coordonner, de mettre en commun les forces, les informations et les idées. « Notre mouvement n’a pas de leader. Notre vision de société n’est pas celle qu’on cherche à nous imposer. Nous refusons la politique de l’oxymore : une mine responsable n’existe pas. Les mines sont seulement responsables - et coupables des pollutions durables, des destructions de territoires, d’écosystèmes, du tissu social et économique, et de la vie. Des alternatives existent ! » Collectif Stopmines23
ARGENTINE : UNE LUTTE CONTRE LE PILLAGE, LA CONTAMINATION ET LA MORT La Patagonie en Argentine est devenue la proie des multinationales pétrolières. Elles se disputent le bassin de Vaca Muerta, considéré comme une des plus grandes réserves mondiales de gaz et pétrole de schiste. Les populations locales peinent à croire au progrès qu’est supposé apporter ce nouveau boom des hydrocarbures non conventionnels (HNC). Au début des années 2010 eurent lieu les premières annonces concernant le potentiel de Vaca Muerta dans notre province. Depuis, l’utilisation de la fracturation hydraulique s’est répandue dans le nord de la Patagonie. Actuellement, seulement à Neuquén, il y a plus de 600 puits de ce type ! La Multisectorielle contre le Fracking de Neuquén, composée d’organisations so-
lique. Nous avons également lancé la campagne « Pas de pétroliers à Auca Mahuida », une aire naturelle protégée forée principalement par Total et Shell.
ciales, politiques, écologistes, syndicales, féministes, de défense des droits humains et de communautés autochtones, est née face au besoin de répondre à cet approfondissement du modèle extractiviste. En plus des manifestations, nous réalisons des visites aux territoires des communautés où est utilisée la fracturation hydrau-
Grâce à ces actions, nous diffusons les arguments sociaux, politiques, environnementaux et techniques contre l’utilisation de la fracturation hydraulique. Faire de notre pays une puissance des HNC détruira les économies de nombreuses régions. Ainsi, notre action politique traite non seulement des conséquences socio-environnementales du modèle, mais aussi des inégalités économiques, produit du système capitaliste. Non au pillage, à la contamination et à la mort ! Multisectorial contra la Hidrofractura de Neuquén LA BALEINE . N°180
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DOSSIER
Retrouvez toutes nos ressources sur le sujet : www.amisdelaterre.org/Extractivisme-et-climat-retrouvez.html
VOIR
Ces documentaires ont été produits par les Amis de la Terre, n’hésitez pas à nous contacter pour organiser des projections près de chez vous ! france@amisdelaterre.org Afrique du Sud : la France au charbon. / 2015, 25 min Terres de schiste. / 2014, 44 min / Disponible en DVD : terresdeschiste.fr Sables bitumineux : jusqu’au bout de la Terre. / 2012, 28 min
LIRE
MOBILISÉ-E-S POUR LA COP ET AU-DELÀ ! 2015 SEPTEMBRE
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Donnons à voir les Alternatives citoyennes ! Arrivée du tour Alternatiba à Paris et journée de la transition citoyenne.
2015 OCTOBRE
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Refusons que notre argent finance les énergies fossiles : journée nationale de changement de banque !
2015 NOVEMBRE N’hésitez pas à nous demander des exemplaires pour diffuser autour de vous ! Laissons les énergies fossiles dans le sol ! / Brochure, mai 2015
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Désignons les pires entreprises climaticides : un mois pour voter et faire voter pour les Prix Pinocchio !
Climat - Pollutions d’État. / Brochure, avril 2015 Climat : comment choisir ma banque ? / Guide, octobre 2014 Emissions d’État, comment les centrales d’EDF et d’ENGIE réchauffent la planète ? Rapport des Amis de la Terre France et Oxfam France, mai 2015. Charbon, le mauvais calcul des banques françaises. Rapport des Amis de la Terre France et Oxfam France, mai 2015. Impacts de Total en Egiland, recueil de témoignages au Nigeria. Rapport, novembre 2014 Repousser les limites – la ruée vers les gaz et huiles de schiste en Patagonie argentine. Rapport, mai 2014 Sables bitumineux, toujours plus loin, toujours plus sale ! Publication et campagne, 2010-2014 Madagascar : nouvel eldorado des compagnies minières et pétrolières. Rapport, novembre 2012
AGIR
Interpellez Total, 1ère entreprise pétrolière française ! www.arretonslesfossiles.fr Quittez votre banque ! www.jechangedebanque.eu - www.financeresponsable.org Allongez la vie de vos produits ! Plus d’extraction = plus de déchets. www.dessousdelahightech.org
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2015 NOVEMBRE
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Mobilisé-e-s durant la COP. Faisons entendre nos voix et mobilisons-nous partout dans le monde, à Paris et en régions.
2015 DÉCEMBRE
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Mobilisé-e-s durant la COP. Cérémonie de remise des Prix Pinocchio du Climat.
2015 DÉCEMBRE
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Mobilisé-e-s durant la COP. « Grande Action » des Amis de la Terre avec des membres de tous les pays.
2015 DÉCEMBRE
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Mobilisé-e-s durant la COP. Tous à Paris pour une grande action populaire. Des transports seront organisés pour les 11 et 12 décembre pour une mobilisation inédite en France avec plus de 5000 membres de notre Fédération.
DE
EN DIRECT S NOS CAMPAGNES Qu’ils se calculent en % ou en €, qu’ils se lisent ensemble ou séparés, ils intriguent, interrogent, surtout... ils donnent envie d’agir ! Ces chiffres qui font notre actualité.
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N°1 La première lettre d’information « produits pour la vie » a été lancée. Abonnez-vous : www.produitspourlavie.org
0 c’e st les engagements de BNP Paribas et de la Société Générale en matière de réduction des financements au secteur du charbon.
millions de tonnes de CO2 par an. C’est ce qu’émettent les centrales à charbon d’EDF et ENGIE. Source : Rapport des Amis de la Terre France et d’Oxfam France « Emissions d’Etat, comment les centrales d’EDF et ENGIE réchauffent la planète ».
8 c’est le nombre d’heures qu’ont passé les Jeunes Amis de la Terre à occuper une agence EDF pour demander la fin du charbon.
88% des parties prenantes consultées par la Comission Européenne en marge des négociations de l’accord sur le TAFTA sont des lobbies d’affaires. Source : Rapport du 14 juillet 2015 de l’ONG Corporate Europe Observatory.
101,3
« Celui qui a deux hectares, trois chèvres et deux moutons n’est pas agriculteur »
milliards, c’est le coût de la pollution de l’air en France chaque année. Source : Rapport du 15 juillet 2015 de la Commission d’Enquête Sénatoriale.
218%
Xavier Beulin, président de la FNSEA Le Monde 7 avril 2014.
c’est le pourcentage de hausse des soutiens des banques au charbon entre 2005 et 2013. Source : Rapport des Amis de la Terre France et de Bank Track « Charbon, l’argent sale des banques françaises ».
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DE
EN DIRECT NOS CAMPAGNES
TAFTA N’AIME PAS LA DÉMOCRATIE
NOS FERMES NE SONT PAS DES USINES
UNE LOI POUR L’OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE
Le 18 avril, des centaines de manifestations s’organisent dans plus de 750 villes de 46 pays. Les citoyens refusent les traités de libre-échange qu’ils jugent néfastes pour la santé, les services publics, les libertés, l’économie locale, le climat, l’agriculture paysanne de leurs pays. Comment cette parole citoyenne a-t-elle résonné et fait raisonner ? Les Amis de la Terre France décryptent.
La crise de l’élevage et des producteurs laitiers s’aggrave. Le ministre de l’Agriculture annonce que 22 000 éleveurs sont au bord du dépôt de bilan. Pourtant, il ne se passe pas un jour sans qu’on annonce une nouvelle ferme usine : ferme des 1000 vaches dans la Somme, ferme des 1 200 taurillons en Alsace, ferme des 1000 veaux en Creuse, ferme des 12 000 porcs en Gironde, etc…
Après moult rebondissements, l’obsolescence programmée a été définie et assortie de sanctions pénales dans la loi de transition énergétique adoptée le 22 juillet dernier.
En Europe, il nous a fallu attendre le 28 mai pour connaître les retombées de cette mobilisation citoyenne. La Commission du commerce international du Parlement européen (INTA) a choisi cette date pour adopter son texte. Si le peuple a parlé, il ne sera pas écouté. Désastreux, ce texte acte le principe de coopération réglementaire qui vise à harmoniser les normes strictes européennes sur celles laxistes étatsuniennes. Il acte aussi le mécanisme de règlement des différends investisseur-État (ISDS) offrant ainsi aux entreprises le pouvoir de freiner l’adoption par les États de nouvelles lois. Les multinationales ont carte blanche pour suivre l’exemple de Philip Morris en conflit contre l’Uruguay au motif que la politique de lutte contre le tabagisme menée par ce pays dévalorise la compagnie.
En France, « en 60 ans, le nombre des exploitations agricoles a été divisé par quatre, passant de 2 millions en 1955 à 500 000 environ en 2010. Selon le recensement agricole de 2010, 200 exploitations disparaissent chaque semaine. » (L’Humanité, 19 juin 2015).
Pas étonnant que le texte ait été salué comme une avancée par Business Europe, le lobby des multinationales européennes ! Alors que les citoyens rejettent massivement l’ISDS (97% des 150 000 personnes interrogés), le Parlement européen persiste. Le 9 juin, les eurodéputés devaient se prononcer sur la résolution de la commission INTA mais reportent le vote. La raison ? La matinée n’aurait pas suffi à examiner l’ensemble des 200 amendements. Cette décision serait plutôt due au risque de rejet du texte, un désaveu cinglant pour ses partisans. C’est donc le 8 juillet que le Parlement européen se prononce enfin… favorablement. Ne nous démobilisons pas, ce vote, décevant, n’est « que » consultatif. Le combat doit continuer ! Nicolas Roux
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Sommes-nous en train de dériver vers le contre-modèle transatlantique ? Les questions se posent quand on sait qu’entre 1992 et 2009 aux Etats-Unis, le nombre de porcs vendus par une ferme est passé de 945 à 8 400 par an faisant diminuer de 70% le nombre d’éleveurs. (Atlas de la viande de la Fondation Heinrich Böll et des Amis de la Terre Europe). L’agriculture française est de plus en plus aux mains du complexe agro-industriel et financier où il n’est plus question que de « compétitivité », de « modernité », de « valeur ajoutée », de « concurrence internationale ». Exploitation à outrance des sols pour produire soja et maïs, apports massifs d’engrais et de pesticides, utilisation d’OGM, mécanisation et dépendance au pétrole extrême, expulsion des populations rurales ou des peuples indigènes, exploitation éhontée des travailleurs agricoles etc : telles sont les caractéristiques de cette agriculture destructrice des milieux humains et naturels et des climats. Mais ces coûts sociaux et écologiques n’apparaissent pas sur les prix affichés dans les rayons des géants de la distribution mondiale. A l’approche de la COP21, la France doit clairement favoriser des modèles agricoles proches de l’agro-écologie et définitivement tourner le dos au complexe agro-industriel et financier qui est le premier facteur d’émissions de gaz à effet de serre. Christian Berdot
Ce délit, qui s’applique à « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement », est désormais puni de 2 ans de prison et d’une amende de 300 000 euros pouvant être portée à 5 % du chiffre d’affaires annuel. Absent du projet de loi initial, le délit d’obsolescence programmée avait été introduit par des amendements des députés. L’assemblée nationale avait adopté en première lecture une définition qui visait notamment les techniques « d’introduction volontaire d’une défectuosité, d’une fragilité, d’un arrêt programmé ou prématuré, d’une limitation technique, d’une impossibilité de réparer ou d’une non-compatibilité. » Une énumération, qui finalement, n’a pas été retenue… En outre, le gouvernement devra présenter un rapport pour le 1er janvier 2017 sur « l’opportunité de l’extension de la durée de garantie légale de conformité ». Celui-ci permettra de maintenir à l’ordre du jour la demande phare des Amis de la Terre France sur la garantie à 10 ans. Enfin, les parlementaires ont prévu des expérimentations avec des entreprises volontaires sur l’affichage de la durée de vie de certaines catégories de produits. Nous remercions toutes celles et ceux qui participent depuis 2009 à la campagne « produits pour la vie » ! En 5 ans, notre plaidoyer a convaincu la majorité des parlementaires. Mais les choses sérieuses ne font que commencer : les consommateurs vont maintenant devoir démontrer qu’un ordinateur, téléphone portable ou sèche-linge qu’il faut remplacer plus vite que prévu, relève du délit d’obsolescence programmée. C’est à partir de cas réels que la jurisprudence se construira. Affaire à suivre avec les associations de consommateurs ! Anne-Laure Wittmann
L’ÉTAT ACTIONNAIRE ET LE CHARBON
TRANSITION, INTERPELLEZ VOS ÉLUS LOCAUX !
NOUS SOMMES LA GÉNÉRATION CLIMAT
A la veille de la COP21, l’État français nage en pleine incohérence. En novembre 2014, François Hollande déclarait qu’il fallait « mettre fin à terme aux subventions publiques aux énergies fossiles ». En toute logique, on aurait donc dû voir rapidement l’adoption de mesures permettant de mettre fin au charbon, l’énergie fossile la plus climaticide, au sein d’entreprises dont l’État est actionnaire, comme EDF ou ENGIE (ex-GDF). Et bien non. Face à leur immobilisme, les Amis de la Terre France sont passés à l’action.
Face à une crise systémique (écologique, économique, sociale…) chaque jour plus profonde, un mouvement est en marche qui, partout, réinvente nos façons de produire, d’échanger, d’habiter, de nous nourrir, de nous déplacer, d’éduquer nos enfants. Le Collectif pour une transition citoyenne et Alternatiba, soutenus par la Coalition Climat 21 proposent d’interpeller les élus locaux et de leur remettre le « pacte pour la transition ». Les Amis de la Terre France coordonnent ce projet collectif.
Cela fait désormais 7 mois que nous avons lancé la dynamique des Jeunes Amis de la Terre. Un état d’esprit ouvert, un travail de fond et de formation ont permis de bâtir un collectif enthousiaste, déterminé et créatif.
Nous avons sorti avec Oxfam France un rapport dévoilant les impacts accablants des centrales à charbon de ces deux entreprises, soutenu nos partenaires sud-africains, polonais et serbes menacés par la construction de nouvelles centrales, tourné en ridicule le manque de pouvoir de l’État sur ses entreprises en mettant en scène François Hollande essayant de se faire entendre à l’Assemblée générale d’ENGIE ou occupant pendant huit heures une agence EDF… et ça a payé !
L’idée de ce pacte est de faciliter l’engagement des municipalités pour : • organiser ou participer à un forum citoyen sur le thème « quels premiers pas choisissons-nous pour engager la transition de notre territoire ? ». • engager un processus de construction collective de politiques locales de transition. • mettre en œuvre, d’ici un an 5 mesures simples et concrètes pour développer les espaces piétonniers, alimenter les bâtiments publics par de l’électricité 100% renouvelable ou encore réaliser un état des lieux des terres pour y faire naître un projet d’agriculture biologique. Les possibilités sont nombreuses !
Du 20 au 26 juillet, la tenue du Camp Climat réunissant 100 jeunes européens témoigne de leur vitalité. Espace de mobilisation pour la COP21, le camp a été l’occasion d’actions symboliques. Sur l’ile de Sein (29), ils ont défendu l’indépendance énergétique dans les mains des citoyens face à l’emprise d’EDF.
Après la première signature du pacte le 20 juin à l’Isle Saint Denis, la dynamique est en marche.
Pour favoriser un engagement durable et à visage humain, chaque Jeune AT participe sur la base de ses capacités et de sa disponibilité. Aujourd’hui, 25 militant-e-s composent le noyau dur.
EDF a annoncé son retrait de la centrale à charbon de Kolubara B, en Serbie. ENGIE s’est retiré de celle de Thabametsi, en Afrique du Sud, après des mois de pression populaire, et de Leczna, en Pologne. Les impacts media ont été retentissants en France, et même à l’étranger. Le Ministre du Travail Michel Sapin a même reconnu qu’il fallait rediriger les investissements charbon de ces entreprises ! Mais, face à l’urgence climatique, cela ne suffira pas. Ces entreprises doivent renoncer aux futures centrales qu’elles planifient (ENGIE a encore des projets en Turquie, en Mongolie, en Inde) et annoncer dès aujourd’hui un plan de sortie du charbon à l’horizon 2020, sans oublier la redirection de l’ensemble de leurs investissements nocifs vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
Nous invitons l’ensemble des collectifs locaux qui accueilleront une étape du Tour Alternatiba, organiseront un événement pour la journée de la transition le 26 septembre ou participeront à la mobilisation pour le climat à se saisir de ce pacte et à interpeller leurs élus locaux. Au delà de cette date, nous souhaitons élargir le nombre de signataires et surtout soutenir et approfondir les dynamiques de transition déjà engagées.
De la « manif de droite » organisée le 18 avril dernier à l’occasion de la journée StopTAFTA, à l’occupation de l’agence EDF habillé-e-s en « Super Hollande », les jeunes AT ont à leur compteur une douzaine d’actions.
Connectés aux enjeux de la fédération, les jeunes AT nous aident à obtenir des résultats. Ils ont donc contribué aux campagnes sur l’État actionnaire et les banques par des actions directes, non violentes et créatives : un mode de faire concret et stimulant pour mettre en difficulté les multinationales ciblées.
Mais ce n’est que le début car leur visibilité médiatique et sur les réseaux sociaux s’élargit, nourrissant chez certains l’envie de les rejoindre. À la rentrée, les jeunes AT passent la vitesse supérieure. La COP21 en tête, nous lancerons avec eux une nouvelle séquence d’actions tout en participant à des événements tels qu’Alternatiba Paris et la Fête de l’Humanité.
Nous voulons que la COP21 envoie un signal, celui d’une transition vers un monde sans fossiles ni fissiles !
Le pacte, le guide et la carte des porteurs du pacte pour la transition, c’est ici : http://www.transitioncitoyenne.org/pactede-la-transition/
En attendant, saisissez-vous de leurs tracts et autocollants pour faire connaître la dynamique Jeunes Amis de la Terre !
Malika Peyraut
Sylvain Angerand
Gabriel Mazzolini LA BALEINE . N°180
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EN DIRECT NOS CAMPAGNES
TOTAL, OPÉRATION VERITÉ
BANQUES, SORTEZ DU CHARBON !
© Mélanie Poulain - Attac France. Avec sa nouvelle campagne publicitaire « Engagé pour une énergie meilleure », en complet décalage avec la réalité des impacts désastreux de ses opérations, le géant pétrolier français Total nous a donné le bâton pour se faire battre. Qu’à cela ne tienne, avec nos partenaires, nous avons donc décidé de mener une opération vérité pour révéler la face cachée des activités. Acte 1 : Le contre-rapport annuel Publié par Les Amis de la Terre France et l’Observatoire des Multinationales, « Total : le véritable bilan annuel » met en lumière les conséquences néfastes des activités de cette multinationale française sur le plan environnemental, social et fiscal. Fruit de nos enquêtes, ce contre-rapport se fait le relais des questionnements et des critiques de multiples acteurs de la société civile, en se plaçant autant que possible du point de vue de ceux – communautés affectées, travailleurs, contribuables, simples citoyens – qui n’ont généralement pas voix au chapitre lorsqu’il s’agit de décider de la stratégie des entreprises, mais qui en supportent les coûts. Acte 2 : L’assemblée générale des actionnaires Le lendemain, c’est directement face à des milliers d’actionnaires de Total que Jerusalem Ajie, membre des communautés Egi au Nigeria, a interpellé le directeur général du groupe, Patrick Pouyanné. Invité par les Amis de la Terre France, il a pu témoigner de l’enfer que lui et les siens vivent. Torchage du gaz, accaparement des terres, accident majeur sur un champ gazier : au lieu d’apporter la prospérité promise, Total n’a semé que pollutions, maladies et destruction du lien social. Acte 3 : Les stations-service Pour finir la semaine en beauté, les militants des Amis de la Terre France et d’Attac se sont rendus dans des stations-service Total dans toute la France, afin de coller et distribuer des autocollants parodiant la campagne publicitaire du pétrolier, et alerter ainsi les clients sur ses mensonges. Juliette Renaud
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En tant qu’acteurs centraux de l’économie, les banques ont une responsabilité majeure à soutenir une sortie des énergies fossiles au bénéfice de la réduction de nos consommations et des énergies renouvelables. Or aujourd’hui elles font partie du problème et non de la solution. Comme le montre un de nos récents rapports, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Natixis et Crédit Mutuel ont financé pour 30 milliards d’euros le secteur du charbon entre 2005 et avril 2014, faisant du secteur bancaire français le 4ème le plus exposé au charbon. Les trois premières figurent même parmi les 25 banques internationales les plus climaticides. Enfin, si elles se targuent d’augmenter leurs financements aux énergies renouvelables, leurs soutiens à l’énergie fossile la plus carboné ont aussi augmenté de 218% entre 2005 et 2013.
Action devant l’AG de Total le 29 mai 2015.
Autocollant de
mobilisation pour la COP21 des AT Jeunes.
Nous avons donc décidé de faire monter la pression sur les principaux responsables bancaires de la crise climatique. Après avoir obtenu, avec Attac et Bizi !, le retrait de la Société Générale du projet de mine Alpha Coal du Bassin de Galilée en Australie, nous avons visé les trois banques sur l’intégralité des projets liés au développement du bassin. Et nous avons gagné ! Toutes se sont engagées à ne pas financer ces projets, reconnaissant alors pour la première fois les liens de causalité entre leurs financements, la poursuite du charbon et le réchauffement de la planète. Nous avons profité de cette énorme victoire pour élever notre niveau d’exigence et lancer, avec BankTrack, un appel aux banques françaises à s’engager d’ici la COP21 à mettre un terme à l’ensemble de leurs financements au secteur du charbon. Si le Crédit Agricole a déjà annoncé qu’il ne financerait plus les projets de mines de charbon et les entreprises spécialisées dans cette activité, la bataille du climat n’est pas encore gagnée et nous maintiendrons la pression sur les banques, jusqu’à la COP et au-delà. Lucie Pinson
Des enfants devant une centrale à
charbon.
INTERNATIONAL L’actualité de la fédération des Amis de la Terre International
Élaborer un traité international sur les multinationales et les droits humains : ouverture d’un nouveau champ de bataille. En juillet dernier, les groupes des Amis de la Terre ont rejoint les mouvements sociaux et les réseaux de défense des droits humains pour une nouvelle semaine de mobilisation à Genève. Le motif : la première session de négociations du groupe de travail de l’ONU pour l’élaboration d’un instrument international légalement contraignant pour prévenir les atteintes aux droits humains commises par les multinationales. En route vers un Traité de l’ONU ! L’année dernière, une première victoire avait été remportée : la création de ce groupe de travail intergouvernemental (GTIG), lors d’une session historique du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU (CDHNU). Cette année, la mobilisation a permis une nouvelle étape importante avec l’adoption de recommandations par les États-membres du GTIG et d’un rapport de la présidente du groupe. Cette avancée était attendue depuis des décennies par les mouvements sociaux et les populations affectées par les violations des droits humains commises par les multinationales, et les crimes environnementaux qui y sont souvent associés. Ces discussions à l’ONU ouvrent une nouvelle fenêtre à la société civile pour réclamer aux États de donner la priorité aux droits humains et à la souveraineté des peuples. Surtout qu’une nouvelle vague de traités de libre-échange et d’investissement (TAFTA, TPP, CETA, TISA) pourrait octroyer de nouveaux privilèges et super-pouvoirs aux multinationales.
Halte à la mainmise des lobbies sur l’ONU. Ceux qui en ont assez de l’influence des lobbies sur l’ONU doivent maintenant réfléchir aux moyens de convertir ce nouvel espace en une scène pour porter nos luttes. Dans un contexte d’escalade des menaces envers les défenseurs de l’environnement, ce Traité doit garantir un accès à la justice pour les victimes. L’objectif étant de combler le vide juridique international pour contrôler les multinationales, celles-ci ne doivent donc pas être partie prenante de ce processus de négociations : le GTIG est un espace réunissant les États-membres de l’ONU, pas un espace de dialogue multipartite. Les tentatives des multinationales et de leurs principaux pays hôtes d’affaiblir et de détourner le processus ont été mis en lumière grâce à des groupes tels que les Amis de la Terre qui ont repris le devant la scène à Genève. Lors de cette première session du GTIG, notre rôle en tant que société civile a été d’alimenter le débat entre les États suite aux présentations des experts. Nous avons pu garantir la présentation d’une riche gamme de propositions sur le contenu, le champ d’application et la nature du nouveau traité. Nous avons également porté les voix des populations affectées, vrais experts sur les violations des droits commis par les multinationales.
nales pour le contrôle des multinationales sont un complément indispensable à nos actions au niveau onusien.
Mobilisations nationales vers un traité international
Ainsi, en France comme dans de nombreux pays, les groupes des Amis de la Terre poussent les États à agir en accord avec leurs obligations extraterritoriales de protection des droits humains, pour développer des politiques significatives pour mettre fin à l’impunité des multinationales et à l’influence des lobbies privés sur les espaces de décisions, et pour écouter les voix des peuples au lieu de celles des entreprises. La victoire historique que nous avons eue l’an passé est maintenant transformée en un nouveau champ de bataille pour Les Amis de la Terre, afin de mobiliser les peuples pour construire des sociétés soutenables et démanteler le pouvoir des multinationales. Investissons-le !
Maintenir la mobilisation et la pression au niveau national a été crucial en amont de cette session du GTIG et l’est encore pour les périodes à venir : les campagnes natio-
Lucia Ortiz, Coordinatrice du programme Justice Economique et Résistance au Néolibéralisme Les Amis de la Terre International LA BALEINE . N°180
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PUBLICATIONS
COMMUNIQUÉS DE PRESSE
Juin 2015
Juillet 2015
oins de déchets, un impératif, pour une économie M circulaire, recycler ne suffit pas. Rapport des Amis de la Terre Europe et des Amis de la Terre France.
• Volet économie circulaire : un ajout réussi à la loi de transition énergétique. • Climat : 50 organisations et réseaux internationaux appellent François Hollande à tenir ses engagements. • Avancée historique vers un traité international contraignant sur entreprises et droits humains. • Climat : François Hollande va-t-il reculer sur sa promesse de supprimer les soutiens publics au charbon ?
Les bulletins de note de 5 mauvais élèves du climat. Infographies des Amis de la Terre. Le pacte de la transition. Brochure des Amis de la Terre France, Alternatiba et du Collectif pour une transition citoyenne. Mai 2015 Laissons les énergies fossiles dans le sol. Brochure des Amis de la Terre France. Climat, pollutions d’Etat : comment l’Etat utilise notre argent pour polluer ? Brochure des Amis de la Terre France. Charbon, le mauvais calcul des banques françaises. Rapport des Amis de la Terre France et Oxfam France. Émissions d’Etat : comment les centrales d’EDF et d’ENGIE réchauffent la planète ? Rapport des Amis de la Terre France et Oxfam France. Total, le véritable bilan annuel. Rapport des Amis de la Terre France et de l’Observatoire des Multinationales. Afrique du Sud, la France au charbon. Film des Amis de la Terre France.
Juin 2015 • Nouvelle jurisprudence du conseil d’État : grande victoire de la pollution de l’air en France ! • Dialogue environnemental : boycott de la réunion du conseil national de la transition écologique. • Du G7 à l’OCDE : en finir vraiment avec le charbon ? • Sous la pression populaire, ENGIE se retire de Thabametsi en Afrique du Sud. Mai 2015 • AG de Total : un représentant nigérian interpelle Patrick Pouyanné sur le torchage du gaz. • Total au Nigéria et dans le monde : engagé contre le climat et les populations. • Non ! Les sponsors privés de la COP21 ne sont pas climato-compatibles ! • AG du Crédit Agricole : la banque met fin à ses financements aux mines de charbon ! • Mis devant ses contradictions, EDF nie ! • AG de BNP Paribas : il est temps d’en finir avec le charbon !