La Baleine 146 - Energie : gaspillage et précarité dans l'habitat

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Le courrier de 14 6

DOSSIER SPÉCIAL

Depuis 1971 • juin 2006 • 3,20 €

Éco-habitat

Énergie: gaspillage et précarité dans l’habitat ET AUSSI . . .

Nucléaire Forêts Groupes locaux en action

www.amisdelaterre.org


Édito

Chauffage : besoin d'énergie pour choisir? A

u printemps, alors que tout le monde éteint son chauffage, ouvre ses fenêtres et essaie de ne pas penser à sa facture d’énergie, la sortie d’un numéro de la Baleine sur l’Eco-habitat peut sembler déplacée. Pourtant, la sensibilisation sur le changement climatique, la réglementation européenne de classement énergétique des bâtiments et surtout la hausse des prix du pétrole et du gaz, obligent une grande partie de la population à s’interroger sur sa consommation énergétique. En tant que consommateurs, nous devons chercher des solutions immédiates. Mais, ces solutions sont souvent

difficilement accessibles quand elles concernent les énergies renouvelables, l'installation de chauffe-eaux solaires, de panneaux photovoltaïques, de chauffages au bois ou l’isolation thermique externe des immeubles.

Décision individuelleou collective? Ceux qui peuvent théoriquement procéder à de telles installations dans leur maison, sont souvent confrontés à une recherche laborieuse d'informations. Il s’agit de trouver des solutions techniques adaptées à leur budget. La solution la plus courante est actuellement l’usage d’un poêle à pétrole ou

d'une cheminée. Malheureusement, d'après de récentes études, ceux-ci émettraient beaucoup de particules fines et devraient donc bientôt faire l’objet d’une réglementation européenne.

Quelle responsabilité publique ? Aujourd'hui, le gouvernement doit favoriser la rénovation du bâti et l’usage des énergies renouvelables en France, notamment en baissant la TVA. Il est donc urgent que le gouvernement prenne les mesures adéquates afin de mettre à la portée de tous ces techniques respectueuses de l’environnement. ■ Joo Zimmermann

Les Amis de la Terre Pyrénées-Atlantiques démarrent sur les chapeaux de roue L a conférence de lancement du vingtcinquième groupe des Amis de la Terre à Pau, a réuni fin mars une trentaine de militants motivés autour du thème « OGM :

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Le courrier de

Le courrier de la Baleine n° 146 Trimestriel - juin 2006 n°CPPAP : 0307 G 86222

notamment sur les problèmes liés au « bioéthanol » et à la gestion de l’eau. Pour rejoindre ce groupe, contactez Mélia Makhloufi au 05 59 80 04 93.

e Conseil Fédéral nouveau est arrivé !

C

Ce numéro se compose d’un cahier principal (16 pages) et des suppléments : Nous Autres et document de campagne Foyers mal chauffés et climat déréglé. Directrice de la publication : Joo Zimmermann Rédacteurs : Sylvain Angerand, Claude Bascompte, Elizabeth Bast, Chloé Benhini, Christian Berdot, Charlotte Berthou, Thierry Billet, Gérard Botella, Majda Bouchanine, Alain Ciekanski, Aurélie Colladon, Fabrice Flipo, Anne Gellé, Olivier Georgiades, Sébastien Godinot, Armina Knibbe, Melora Palmer, Henry Tidy, Joo Zimmermann Relecteurs : Aurélie Colladon, Célia Fontaine, Laurent Hutinet, Odette Kobana, Claire Lux, Eric Meunier, Julie Petil, Perrine Vallet. Illustrations et photos : Les Amis de la Terre + autres crédits photo Maquette : blanc-de-zinc.com Impression : Imprimé sur papier recyclé par Presse Pluriel - 01 43 66 71 53

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échec technologique et démocratique en France et dans le monde ». Le groupe s’est fixé l’objectif de promouvoir les campagnes nationales et de s’investir localement,

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inq membres sont des anciens : Joo Zimmermann, Fabrice Flipo, Anne Gellé, Michael Pinault et Hélène Gassie; sept sont nouveaux : MariePierre Amlehn (Amis de la Terre HauteSavoie), Alain Dordé (AT Montreuil), Gilbert Gouverneur (AT Rhône), JeanFrançois Lyphout (AT Périgord), Henry Tidy (AT Isère, ex-salarié AT Angleterre), Anne Castelain (ex-salariée OGM des AT) et Jean-Pierre Lepri (adhérent individuel). Les groupes locaux sont mieux représentés, la dynamique fait plaisir à voir ! Les anciens ont pris la majorité des fonctions exigeant de l’expérience : présidence, trésorerie, campagnes salariées ; mais les nouveaux les plus aguerris sont déjà sur le pont : Anne est élue secrétaire, Henry secrétaire adjoint. Gageons que le bureau sera plus dynamique que l’année dernière.

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La nouvelle motion a de l’ambition ! Les Amis de la Terre seront structurés autour du programme « Adelante ! », pour progresser sur le plan organisationnel et sur le plan de l’efficacité de notre action. L’arrestation de Stéphane Lhomme montre qu'il est urgent de se mobiliser pour infléchir les tendances du monde actuel. Et nous pouvons le faire ! Le Conseil Fédéral aura à cœur de continuer à faciliter la vie des groupes locaux et leur action. « Adelante !» concerne toute l’association, afin que nous soyons mieux au service des idéaux qui guident toutes nos adhérentes et tous nos adhérents ! ■ Fabrice Flipo


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Éco-habitat

Campagne Habitat Isoler l’ancien pour mieux vivre Solutions techniques et potentiel d’emplois locaux Techniquement les marges de progression sont immenses. Isoler les toits et murs : 10 à 20 % d’énergie épargnée ; isoler les planchers bas : 5 à 10 % ; installer une fenêtre à double vitrage renforcé : 10%, etc. Installer une chaudière à « basse température » ou à « condensation » : 30 à 40 %. Un appoint très important ou total peut être fait par les énergies renouvelables : solaire, géothermique, bois (la filière ne représente que 16 % des consommations énergétiques). Toutes ces techniques pourraient créer de nombreux emplois non délocalisables.

En France la consommation d’énergie dans l’habitat représente la deuxième source d’émission de gaz à effet de serre (GES) et est aussi une dépense en forte hausse pour les ménages, dont les plus modestes peinent à payer la facture, voire renoncent à se chauffer.

La part prépondérante du chauffage En France, 22 % des rejets de GES sont dus à la combustion d’énergies fossiles dans les bâtiments, surtout pour le chauffage (Ministère du Logement). La consommation d’énergie dans ce secteur a progressé de 30 % ces 30 dernières années (ADEME). Les bâtiments plus gros émetteurs de GES datent d’avant 1975, date des premières réglementations thermiques. Pour le chauffage, la consommation moyenne des logements est de 210 kWh/m 2/an (Ministère de l’Industrie). Diviser par quatre les émissions de GES en France entre 1990 et 2050 est aujourd'hui considéré comme l’effort minimum nécessaire pour prévenir les dégradations irrémédiables du climat. Cette consommation moyenne devrait passer à 50kWh/m2/an, ce qui impliquerait de rénover, dès aujourd’hui, 400 000 logements par an.

Le consensus est potentiellement large. Les écologistes plaident pour des bâtiments à forte efficacité énergétique, les associations humanitaires et de consommateurs veulent éviter le surendettement des foyers (en 2005, le prix du fioul a augmenté de 22 %, celui du gaz de 11 %). Les professionnels du bâtiment cherchent des débouchés, les collectivités veulent réduire leurs charges. Certaines banques sont prêtes à financer ces travaux. L’investissement à réaliser est souvent tel qu’on ne peut se contenter d’initiatives individuelles et de leurs incitations (étiquette énergétique, crédits d’impôt, etc.) et la complexité des opérations immobilières nécessite une action publique forte et concertée. Ainsi en Allemagne, en 2001, l’Alliance pour l’emploi et l’environnement réunit pouvoirs publics, entreprises et syndicats pour lancer un programme de rénovation énergétique du logement. 1,2 milliards d’euros ont permis de rénover 200 000 logements et de créer 25 000 emplois en 2004 tout en réduisant la production de CO2 d’un million de tonnes par an.

Agir maintenant Et très vite, car le bâtiment est très lent à évoluer. Les Amis de la Terre demandent une loi rendant obligatoires les travaux visant à ramener la consommation d’énergie primaire de tous les bâtiments à 50 kWh/m2/an. Ces travaux devraient avoir lieu lors de toute trans-

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action ou gros travaux. Il faut aussi renforcer la réglementation sur le neuf. Nous devrons donc toucher le grand public (seuls 10 % des Français estiment l’isolation efficace contre l’effet de serre), les associations familiales, de consommateurs, de propriétaires, de locataires, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie et les métiers du bâtiment pour demander ensemble une loi complète : répartition des financements, évaluation et contrôle des travaux, etc. Car l’amélioration des bâtiments anciens est prioritaire pour maîtriser la consommation d’énergie et améliorer la vie de leurs occupants. ■ Charlotte Berthou

Le label HQE et la qualité environnementale de l’habitat En France, quand on pense bâtiment et environnement, on pense Haute Qualité Environnementale. HQE® est avant tout une marque déposée et une démarche initiée par l’association HQE. Concrètement, l’association a défini 14 cibles comme la gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets d’activité, mais aussi le confort olfactif et visuel, ainsi que les critères sanitaires. Pour être labellisé, le bâtiment doit atteindre quatre cibles au niveau performant et trois au niveau très performant. Pour le reste, l’application des lois en vigueur est suffisante. La HQE® a donc comme avantage majeur la prise en compte des problèmes environnementaux dès la conception du bâtiment. Cela pousse les professionnels à faire évoluer leurs pratiques. Mais cette démarche n’a pas une dimension urbaine globale : peu importe si le bâtiment est facilement accessible en transports en commun. Et surtout, la HQE ne s’applique qu’aux bâtiments neufs. Or, c’est dans le parc ancien, construit avant la première réglementation thermique, que les plus gros gisements d’économies d’énergie se Charlotte Berthou trouvent. ■

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Éco-habitat

Qualité énergétique du logement un enjeu de justice environnementale dettement des ménages pauvres : les 300 000 demandes d’aides sociales déposées chaque année pour facture d’énergie impayée concernent essentiellement la facture EDF.

Le manifeste “ Habitat, Précarité Sociale et Énergie “

Le chauffage représente à lui seul les deux tiers de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 pour le bâtiment

L a situation du logement est critique en France. Augmentation de la population et de la surface moyenne, insuffisance de la construction de logements et croissance des inégalités mettent une partie de la population en grande difficulté pour se loger. La hausse des prix absorbe une part croissante du revenu et réduit la part disponible pour les autres dépenses de première nécessité, dont le chauffage.

Une part importante de la population mal logée… Ces difficultés touchent les foyers les plus modestes. La Fondation Abbé Pierre estime à 3 millions les mal logés en France en 2004. Le cumul des dépenses (loyer ou remboursement et charges) laisse aux ménages un « reste à vivre » si restreint qu’aucune dépense pour des travaux d’amélioration du logement ne peut être envisagée. Si les améliorations d’ensemble ne sont pas du ressort des locataires, de nombreux propriétaires connaissent aussi une situation financière catastrophique. Conséquence, des millions de gens vivent dans des conditions misérables : problèmes de chauffage, de qualité de l’air, d’humidité, etc. Durant l’hiver 2005, 2 millions de ménages ont ainsi souffert du froid chez eux pendant 24 heures ou plus. Le Courrier de la

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… et qui ne peut plus payer la note de chauffage Bien que très mal quantifiée, la précarité énergétique est généralisée : 10 % des familles n’ont pas les moyens de se chauffer correctement (Fondation Abbé Pierre). La Fondation de France se fait également l’écho de cette situation alarmante et a recueilli de nombreux témoignages, dont celui de ce père de famille : « Une partie de la salle de bain n'était pas terminée, le salon n'était pas isolé : l'hiver on subissait le froid, des notes de chauffage électrique énormes…» ou de cette jeune fille : « Pas de chauffage, pas d'eau chaude, la toiture délabrée… On est obligé de faire bouillir des casseroles d'eau sur la gazinière pour se laver et pendant la saison froide vous devez dormir avec quatre couvertures et deux couettes… ». http://www.fondationdefrance.net/jsp/site/Portal. jsp?page_id=275

La difficulté à se chauffer dans des logements peu ou pas isolés touche ainsi nombre de foyers pauvres. La situation n’est pas prête de s’améliorer, puisque, entre fin 2004 et fin 2005, le prix du fioul a augmenté de 22,4 % et celui du gaz de 11,2 % (INSEE) et les tarifs augmenteront encore. Quant au chauffage électrique individuel, dont EDF a tant vanté les mérites, il est l’une des premières causes d’en-

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Le manifeste « Habitat, Précarité Sociale et Energie » regroupe Les Compagnons Bâtisseurs, la Fondation Abbé Pierre, Habitat & Développement, Pact Arim, le Secours Catholique, la Société Française des Urbanistes, l’Union Nationale des Associations Familiales, l’Union Nationale Interfédérale des Oeuvres et organismes Privés Sanitaires et Sociaux, le Comité de Liaison des Energies Renouvelables, les Amis de la Terre. Il propose six pistes d’action : améliorer la connaissance de la précarité énergétique, mettre en œuvre une politique tarifaire incitant à des économies d’énergie et efficace au plan social, développer la prévention, développer la sensibilisation des usagers, améliorer les dispositifs d’aides aux impayés, favoriser les travaux d’efficacité énergétique.

Agir contre la précarité environnementale Les Amis de la Terre se concentrent sur ce dernier point. Non contente d’être une impasse écologique, la logique du gaspillage cause une grande précarité, car les inégalités environnementales redoublent les inégalités de revenu. ■ Charlotte Berthou


Éco-habitat

La fameuse question du T

out le monde s’accorde sur la nécessité de rénover les logements. On réduirait ainsi les émissions de gaz à effet de serre et les gaspillages énergétiques, les résidents bénéficieraient de réduction de charges, les artisans et industriels, de nouveaux débouchés et les propriétaires valoriseraient durablement leur patrimoine...

coût

ne pas dire du parc nucléaire ; ■ les contribuables financeront les achats de permis d’émission carbone, car la France n’aura pas respecté ses engagements dans le protocole de Kyoto. Quoiqu’il arrive, des dépenses devront être engagées. Pourquoi ne pas choisir des investissements durables plutôt que de subir des dépenses en hausse continue ?

Pourtant rien ne bouge. La réponse unanime est le surcoût des travaux : « qui va payer le surcoût ? ». Dès que cette question est abordée, on referme le dossier et on passe à autre chose. Il faut pourtant voir la question autrement. Si rien n’est fait : ■ les résidents supporteront le surcoût lié à l’augmentation du prix des énergies fossiles ; ■ les contribuables paieront l’augmentation de la production électrique, pour

Investir ou gaspiller ? Il existe de nombreuses solutions financières à ces investissements. En Allemagne, aux Pays-Bas et en Suisse, un fort engagement de l’État a permis de proposer en partenariat avec les banques privées, des prêts à taux bonifiés. L’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat annonce que « pour obtenir le facteur 4 [...] les travaux

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nécessaires sont estimés à 200 euros au moins par m2, soit pour les logements un investissement de 400 milliards d’euros en 45 ans ». Cela représente un gros effort financier. Mais ce chiffre est à relativiser : en 2005, les Français ont dépensé 53,4 milliards d’euros pour l’amélioration de leur habitat. L’effort n’est donc pas insurmontable et dépend surtout des choix publics et d’un changement de mentalité : les résidents aisés ont en effet très bien supporté ces dernières années le coût des équipements de « sécurité » des bâtiments. ■ Charlotte Berthou

Un énorme challenge pour atteindre le facteur 4 d’ici 2050 Interview de Raphaëlle Gauthier, membre individuel du Réseau Action Climat France Le Courrier de la Baleine (L.C.B.) Où en est l’efficacité énergétique dans le logement en France ?

L.C.B. - Quelle est l’attitude du gouvernement ? R. G. - Atteindre le facteur 4 d’ici 2050 dans le bâtiment représente un énorme challenge en France. Mis à part les crédits d’impôts, le gouvernement a surtout mis l’accent sur les constructions neuves dans la législation. C’est bien sûr insuffisant car les logements anciens représentent le plus gros gisement d’économies d’énergie.

Raphaelle Gauthier - Jusqu’en 2004, il y a eu une énorme inertie de la France pour mettre en place des instruments efficaces pour réduire les consommations d’énergie dans les logements. Mais entre 2004 et 2006, grâce à la directive européenne sur l’efficacité énergétique dans le bâtiment, on a pu observer une implication croissante des politiques publiques et l’émergence d’une prise de conscience générale. Des industriels se mobilisent au sein du collectif « Isolons la Terre », des collectivités territoriales travaillent à la création d’un nouveau label Effinergie, certaines banques commencent à financer les travaux d’efficacité énergétique, la fiscalité évolue pour l’équipement en renouvelables, etc.

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L.C.B. - Les professionnels du bâtiment sont-ils prêts à une demande massive? R. G. - C’est une vraie question. À ce jour, le constat est plutôt alarmant : une

grande partie des professionnels « actifs » ne sont pas opérationnels sur ces q u e s t i o n s . C ’ e s t l a ra i s o n p o u r laquelle le Réseau Action Climat insiste, dans ses 10 mesures prioritaires à intégrer dans les programmes électoraux pour 2007, sur la formation des professionnels aux enjeux du changement climatique : « Avoir des corps de métiers capables de mettre en œuvre les solutions techniques existantes est une condition indispensable à la réalisation de toute politique publique, incitative ou réglementaire.» ■ Propos recueillis par Charlotte Berthou

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Nucléaire

Déchets nucléaires : n’empoisonnez pas la Terre ! Vingt ans après Tchernobyl, l’Assemblée nationale examine un projet de loi sur le nucléaire qui prévoit l’enfouissement des déchets radioactifs. Opposées à cette mesure, six organisations écologistes invitent le public à interpeller leurs parlementaires sur le sujet. Il a fallu attendre vingt ans, presque jour pour jour, après l’explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl, pour que des décisions soient enfin prises. En mai dernier, un juge français a ainsi envisagé l’inculpation du responsable du Service central de protection contre les rayonnements ionisants pour avoir menti aux pouvoirs publics et aux populations sur la pollution radioactive du territoire français. Cette institution était, en effet, chargée en 1986 de surveiller le nuage radioactif émis par Tchernobyl. Comment, dès lors, peut-on faire confiance au lobby nucléaire ?

Feu vert à l’enfouissement des déchets ? Le 6 avril dernier, l’Assemblée nationale a, quant à elle, examiné un projet de loi sur le nucléaire prévoyant la transparence de l’information et la gestion des déchets radioactifs par l’enfouissement. Depuis toujours, les organisations écologistes refusent cette option car elle est contraire au principe de précaution.

teurs et à leur demander qu’ils refusent l’enfouissement des déchets radioactifs pour « ne pas empoisonner la Terre ». Si vous souhaitez participer à cette campagne, rendez-vous sur : www.amisdelaterre.org ou sur www.sortirdunucleaire.org ■ Gérard Botella

Six organisations pour une campagne nationale Agir pour l’Environnement, les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Coordination nationale des collectifs contre l’enfouissement des déchets radioactifs, Greenpeace et le Réseau Sortir du Nucléaire ont donc lancé une campagne nationale sur ce thème. Sous forme de carte postale, elle invite le public à interpeller les députés et séna-

Aucun élu n’ouvrira le « Parapluie de Tcherbourg » pour dire : «Je ne savais rien du danger!» 20000 manifestants se sont rassemblés à Cherbourg les 15 et 16 avril derniers contre l’EPR (réacteur à eau pressurisée) et pour une autre politique énergétique. « Une centrale nucléaire produit autant de CO 2 qu’une centrale à gaz. (…) Le nucléaire apparaît comme une source d’énergie qui protège moins le climat qu’une centrale au gaz moderne en cogénération. Les énergies renouvelables sont à la fois les plus efficaces et les moins polluantes ». Ces informations proviennent d’une brochure du Ministère de l’environnement…allemand, intitulée : L’énergie nucléaire, une erreur coûteuse (mars 2006). Pourquoi nos gouvernants ont-ils donné leur accord pour une mise en service de l’EPR de Flamanville en 2012, projet dangereux et tellement coûteux (3,3 milliards d’Euros) avec un prix de revient du Mwh déjà revu à la hausse en raison de l’inflation et du coût de l’acier ? Le Courrier de la

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Le nucléaire tue Nous nous opposons à une technologie aux risques incalculables et nous promouvons les économies d’énergie et le développement des alternatives. Peu interrogée sur ce sujet, l’opinion française a largement rejoint les opposants des années 1970. Pourtant les promoteurs du nucléaire continuent à évincer du débat public les risques d’attentats, au point de mettre en garde à vue des militants comme Stéphane Lhomme.

Des Européens irradiés : « Un peu ou beaucoup ? » D’autres Européens partagent notre inquiétude. Pourtant les liquidateurs de Tchernobyl (chargés du démontage de la centrale) nous informent que les experts prépareraient l’opinion à vivre sous l’ère du nucléaire. Ne baissons pas les bras : « Superphénix a été arrêté, il n’y a que

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deux réacteurs à Flamanville au lieu de quatre. […] Nous sommes pour beaucoup dans la décision prise par la Suède en 1984 d’arrêter le retraitement. Désormais, l’Italie, la Belgique et l’Allemagne sortent ou s’apprêtent à sortir du nucléaire, malgré un lobbying très fort » (Didier Angers, La Presse de la Manche, 17/4/06). ■ Anne Gellé


Forêts

Moabi : arbre de vie ou de profit ?

Des professionnels réagissent Le 11 mai 2006, le Commerce du Bois (Fédération des Importateurs de bois tropicaux) a organisé une journée d’information / débat autour du moabi et de son éventuelle protection par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

Des experts à la tribune Une cinquantaine d’entreprises étaient présentes et une dizaine d’experts se sont succédés à la tribune. Parmi eux, Belmond Tchoumba des Amis de la Terre Cameroun, dont l’exposé intitulé « Surexploitation du moabi et appauvrissement des communautés locales » a marqué les esprits, et Denis Labrousse, expert reconnu, qui a expliqué pourquoi il faut arrêter de couper le moabi et utiliser d’autres bois moins menacés et moins utiles aux populations locales. Un allié de circonstance qui a semé le trouble chez les importateurs et ouvert les esprits à la réflexion. Pour preuve, les nombreux appels téléphoniques

qu’il a reçu après la réunion, de la part d’importateurs et de distributeurs intéressés à trouver des solutions.

Certaines entreprises s'engagent La réunion fut animée sans doute en raison de la publication quelques jours plus tôt de notre rapport sur la société française Pallisco, le principal exploitant de moabi dans l’Est du Cameroun. L’IFIA, association interafricaine des industries forestières, dont Pallisco est membre, s’est déclarée ouverte pour réfléchir à des cahiers des charges spécifiques pour interdire l’exploitation d’arbres de grande valeur sociale. De notre côté, nous finalisons le dossier CITES et nous avons commencé à informer toutes les menuiseries industrielles de France sur le moabi et leur proposer des solutions. Pour l’instant, seul Saint Maclou (170 magasins) s’est engagé à ne plus vendre de parquet en moabi grâce à vos cartes postales, Lorenove réfléchit à arrêter la vente de fenêtre en moabi (mais ne souhaite pas le communiquer !) et Point P souhaite nous rencontrer à nouveau. ■

Un arbre au cœur des débats

Chloé Benhini

Les jeux olympiques sonneront-ils le glas des dernières forêts d’Asie ?

La Fédération internationale des Amis de la Terre a interpellé le gouvernement chinois et le Comité International Olympique (CIO) pour leur demander d’abandonner le projet d’utiliser 800 000 m3 de merbau, un bois d’Indonésie, pour construire les installations olympiques.

Le merbau en danger

Esprit olympique ?

Une compagnie nationale chinoise prévoit d’investir un million de dollars US dans la construction d’une scierie en Irian Jaya, la partie indonésienne de la Papouasie-Nouvelle Guinée. Cette scierie sera alimentée en merbau, un bois provenant des dernières forêts tropicales intactes. Un véritable scandale pour Chalid Muhammad, directeur des Amis de la Terre Indonésie (Walhi): « La destruction des dernières forêts naturelles du monde n’est pas en accord avec l’esprit des jeux olympiques. Le Comité International Olympique doit agir maintenant s’il ne veut pas hypothéquer sa crédibilité et son sérieux ».

La Charte Olympique contient un engagement fort à prendre en compte le développement durable : « Le rôle du CIO est d’encourager et soutenir une approche responsable des problèmes d’environnement, de promouvoir le développement durable dans le sport et d’exiger que les Jeux Olympiques soient organisés en conséquence » (article 13, Chapitre 1 de la Charte Olympique). En 2002, les organisateurs des jeux olympiques de Sydney avait ainsi adopté une politique d’achat responsable de bois pour construire les installations olympiques. ■

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Sylvain Angerand

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Responsabilité des acteurs financiers

L a campagne « Banques françaises : épargnez le climat ! » lancée par les Amis de la Terre en décembre 2005 a connu deux premières victoires. ■ En mars, le groupe Banque Populaire a généralisé une offre intéressante qui n’existait que dans trois régions : un duo Codevair (épargne) / Prevair (prêts consacrés exclusivement aux investissements écologiques). Cette offre s’adresse principalement aux particuliers, mais pourrait aussi concerner progressivement les PME-PMI. Elle permet de financer à taux réduit l’isolation des bâtiments ou l’installation d’énergies renouvelables dans les habitations. ■ En avril, le Crédit Agricole (plus grand groupe bancaire français) a renchéri en lançant une « offre environnement » qui propose un prêt en

direction des particuliers, des entreprises et des agriculteurs. Le Crédit Agricole lance également un fonds d’investissement pour soutenir en capital des petites entreprises investissant dans les technologies propres et les énergies renouvelables. Nous invitons tous les clients de ces banques à solliciter directement leur banquier pour vérifier que ces offres sont bien mises en œuvre ! Les Amis de la Terre, s’ils encouragent ces évolutions positives, insistent cependant sur les efforts impératifs que doivent faire les banques en termes de formation interne sur les enjeux environnementaux et de communication vers leurs clients sur les produits écologiques. Faute de quoi ces offres resteront des engagements de papier…

© National Renewable Energy Laboratory

Banques françaises et climat : les premiers succès doivent en appeler d’autres

Il est important de financer les renouvelables chez les particuliers

Dans les mois qui viennent, les Amis de la Terre accentueront leur pression sur les banques qui ne semblent pas proactives (notamment BNP-Paribas et la Société Générale). N’hésitez pas à nous contacter pour intervenir et relayer la campagne : plusieurs banques sont en alerte, renforçons la pression ! ■ Sébastien Godinot

Banque européenne d'investissement À qui profitent les fonds ? L orsque l’on évoque les institutions financières internationales, l’on pense le plus souvent à la Banque mondiale et à ses projets très contestés... Pourtant, il existe tout près de chez nous une banque très puissante et imprégnée d'une logique toute aussi libérale : la Banque européenne d'investissement (BEI). Alors qu'elle brasse des sommes colossales (47 milliards d'euros de financements en 2005!), la BEI reste très peu connue. Il s'agit pourtant d'une institution publique de l'Union européenne, et la France y joue un rôle très important. Cette banque a financé pour 4,2 milliards d'euros de projets en France pour la seule année 2005.

Un rapport fait le jour sur les activités de la BEI Traditionnellement, la BEI concentrait ses activités sur les pays européens. Mais Le Courrier de la

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l'Europe, pour rendre plus visible sa coopération internationale, a fait peu à peu de la BEI une « banque de développement » qui met en œuvre les objectifs de l'Union européenne au Sud. Il était donc devenu impératif de se pencher sur le devenir de cet argent...ce qui est désormais chose faite. Un rapport concocté par plusieurs organisations européennes évalue les conséquences environnementales et sociales des opérations de la BEI en Afrique, en Amérique Latine et en Asie.

Des projets controversés On y découvre des projets, notamment en Zambie, au Tchad, au Brésil, au Mexique, en Indonésie ou au Laos, dans des domaines aussi divers que l’extraction minière, le pétrole, l’industrie de la pâte à papier, la privatisation de l’eau ou les grands barrages hydroélectriques. Selon ce rapport, la BEI, obéissant à une logique commerciale et libérale, aurait

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la fâcheuse tendance à confondre son action au Sud avec l'ouverture de marchés aux multinationales européennes. Nous préparons la version française du rapport, qui sera disponible dès juillet. La BEI n'a qu'à bien se tenir... ■ Majda Bouchanine


Agriculture

Projet de loi crucial sur les OGM en France Les exigences des Amis de la Terre L e Parlement a démarré l'examen d'un projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés (OGM). Transposition en droit français du droit européen sur les disséminations volontaires d'OGM, ce projet va donc être discuté avec cinq années de retard et des menaces d'amendes de la part de la Commission européenne. L'enjeu ? L'adoption du dernier outil législatif pour la commercialisation des OGM. Après un passage fin mars au Sénat, cette loi doit être discutée à l'Assemblée Nationale, qui ne semble pas pressée d’y travailler puisque sa présentation vient d'être repoussée à une date « non précisée ».

l’Agriculture des Etats-Unis montrent que la consommation de pesticides par les plantes génétiquement modifiées (GM), après une baisse pendant les trois premières années, augmente rapidement puis dépasse largement la consommation des autres cultures. Reconnaissant l'absence d'analyses d'impacts sanitaires effectués par des laboratoires indépendants, l'Afrique du Sud vient de lancer un programme de trois ans dans lequel ces études seront effectuées par un laboratoire public. En Inde, il faut rappeler la situation dramatique et la ruine des agriculteurs ayant cultivé du coton Bt.

Stopper la dissémination et rendre les firmes responsables Face aux risques sanitaires et aux incertitudes scientifiques qui demeurent et afin de sauvegarder la biodiversité sauvage et agricole, les Amis de la Terre ont demandé aux députés de stopper la dissémination des OGM, puis de faire procéder à une analyse de la situation par des chercheurs indépendants. Pour cela : ■ Une transparence totale doit régner sur toutes les études d'analyse d'impacts menées ; ■ Tout agriculteur doit avoir la liberté de produire sans OGM. Toute contamination, quelle qu’en soit l’origine, va à l’encontre de cette liberté et doit être sanctionnée ;

tiques locales qu’ils mènent ; ■ L’ensemble des frais découlant déjà de l’existence d’OGM (contrôles, analyses, études) doivent être pris en charge par les firmes qui fabriquent et commercialisent les plantes génétiquement modifiées à leur seul profit ; ■ En cas de préjudice, et quelle qu’en soit la forme, toute la responsabilité doit être portée par ces firmes.

Les OGM, échec démocratique à répétition ? Après le passage peu prometteur au Sénat, où les quelques amendements adoptés allégèrent plutôt les contraintes faites aux producteurs d'OGM, l’examen du texte à l’Assemblée a été repoussé par le gouvernement à une date inconnue. En tout état de cause les Amis de la Terre resteront particulièrement vigilants lors de cette étape cruciale qui définira le sort des OGM en France pour de longues années. Les Amis de la Terre rappellent que l’opposition aux OGM n’est en aucune façon une position idéologique. Des milliers d’élus européens de toutes sensibilités s’y sont déjà opposés. Ils espèrent que comme eux, les députés français prendront tous les amendements nécessaires pour faire de ce projet une loi qui protège efficacement et durablement les citoyens face aux dangers avérés et futurs des OGM. ■

■ Les élus régionaux doivent disposer d’un droit de co-décision sur les poli-

Christian Berdot

Des promesses sans fondement Les Amis de la Terre se sont à cette occasion adressés aux parlementaires pour leur rappeler que toutes les promesses sur les prétendus avantages et autres propos rassurants des producteurs d’OGM s’étaient révélés faux. Ainsi, dernièrement, l’Institut Agronomique de Navarre a conseillé aux agriculteurs espagnols d’abandonner les OGM car leurs rendements sont plus faibles que ceux des plantes classiques. Les propres chiffres du Ministère de

En 2000, des chercheurs trouvent un fragment d’ADN inconnu dans un colza GM. Monsanto continue d’affirmer maîtriser tous les risques de cette technologie.

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Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Paris Sème pas tes piles ! L es Amis de la Terre Paris, en partenariat avec les Amis du Vent, le Centre national d’information indépendante sur les déchets (CNIID) et Agir pour l’Environnement, publient un dépliant de sensibilisation dénonçant les insuffisances de la filière pile et incitant à utiliser les alternatives aux piles jetables. En France, un foyer possède en moyenne vingt-cinq appareils à pile et deux piles sur trois finissent à la poubelle ou dans la nature. C’est deux fois plus qu’en Belgique et en Autriche. Or, leur mise en décharge, leur incinération ou leur décomposition dans la nature gaspillent des ressources non renouvelables. En outre, ce boîtier, d’apparence anodine, a des effets immédiats peu perceptibles mais la dangerosité de certains de ses constituants (cadmium et autres métaux lourds) a des conséquences avérées scientifiquement sur la santé et l’environnement.

Appel à une mobilisation citoyenne Les Amis de la Terre Paris appellent donc à une mobilisation citoyenne pour une amélioration significative du recyclage de ces déchets dangereux et pour un développement des alternatives aux piles jetables. C’est dans ce but que les Amis de la Terre Paris, les Amis du Vent, le CNIID et Agir pour l’Environnement publient et diffusent un dépliant d’information et de sensibilisation sur les risques, les gestes à suivre et les alternatives possibles. De plus, pour réduire ces pollutions et gaspillages, nous engageons les acteurs de la filière à se mobiliser. Objectifs : améliorer la visibilité et le nombre de points de collecte, réaliser une campagne d’information et de sensibilisation du public, rendre cette filière plus transparente et concrétiser un étiquetage indiquant la dangerosité du produit et les précautions à prendre en fin de vie. ■ Claude Bascompte et Melora Palmer

Les Amis de la Terre Val d’Oise Par ici les bonnes graines de résistance ! Q ue d’actions en France et dans le monde ce 8 avril 2006 ! Cette journée internationale d’opposition aux OGM avait pour but d’apporter un soutien aux actions en faveur des semences et des pratiques de l’agriculture paysanne partout dans le monde.

Contre les brevets sur les semences au Sud Beaucoup de paysans des pays du Sud s’appauvrissent car ils paient cher la « modernisation », notamment avec l’interdiction de vendre des produits issus de semences autres que celles des grainetiers associés aux entreprises de pesticides. Sur le plan de l’environnement, Le Courrier de la

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les ravages dus à l’agriculture intensive gaspilleuse d’eau et d’énergie provoquent une perte de la biodiversité, d’où la disparition de nombreuses plantes et insectes, associés jusqu’alors aux cultures traditionnelles et variées des Hommes.

Pour une consommation bio en France À Argenteuil, ce 8 avril, la tradition agricole n’était pas qu’un vestige folklorique. Les Amis de la Terre, accueillis dans un verger de cerisiers par un agriculteur de la ville, ont aussi parlé de leur ambition pour le Val d’Oise. Un vrai soutien politique et financier doit être apporté aux agriculteurs mettant à disposition des

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produits locaux de bonne qualité. Cela assurerait le développement de la filière «bio » au niveau de l’alimentation, plébiscitée par un nombre croissant de consommateurs, afin de réduire les approvisionnements à l’étranger. Les enfants et adultes présents, ont semé « des graines de résistance » maïs et tournesol, non hybrides, provenant de l’association pour le développement de l’agriculture biologique en Dordogne. Cette action symbolique a fait l’objet d’articles dans la presse, notamment dans le Parisien du 10 avril. ■ Anne Gellé Consultations des articles : http://www.amisdelaterre.org


Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Haute-Savoie Sauvons la loi « littoral » autour des grands lacs français

Les Amis de la Terre Haute-Savoie s'associent aux manifestations contre le trafic des camions dans le Tunnel du Mont Blanc.

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n amendement du gouvernement a introduit pour les lacs de plus de 1.000 hectares la suppression du chevauchement de la loi littoral et de la loi montagne sur le territoire de la même commune.

au développement des territoires ruraux. Par conséquent, les maires seraient libres d’agir sur les secteurs sortis de la loi « littoral ». Un audit réalisé par la Ville d’Annecy montre que 6.000 hectares deviendraient vulnérables à l’urbanisation. Une pétition réclame au gouvernement l’abrogation de l’article 187 de la loi du 23 février 2005 et l'organisation de referendums municipaux pour que les citoyens puissent donner leur avis sur une réforme aussi menaçante.

Une réglementation revue à la baisse

Loi « Littoral » ou loi « Montagne » : pourquoi pas les deux ?

La loi montagne est devenue de moins en moins protectrice sous le coup d’amendements parlementaires successifs, dont celui du 23 févier 2005 relatif

Rien ne justifie de ne pas appliquer simultanément les deux lois sur les communes de montagne situées au bord des lacs. Au contraire, leur séparation

peut poser problème aux agriculteurs (aides européennes, etc.). De plus, elle risque de susciter l’appétit de promoteurs bloqués aujourd’hui par les dispositions de la loi littoral et la vigilance associative pour la faire respecter. Ce dossier d’ampleur nationale concerne les huit lacs de plus de 1.000 hectares du pays. La protestation doit s’étendre à tout le pays pour développer une mobilisation à cette échelle. Signez la pétition en ligne : www.amisdelaterre.org/article.php3? id_article=2452 et trouvez une présentation juridique complète sur le site internet de la ville d'Annecy : www.ville-annecy.fr ou par courriel : haute-savoie@amisdelaterre.org ■ Thierry Billet

Les Amis de la Terre Périgord Déjà au travail ! Quatre mois après la réunion de relance, le groupe Périgord des Amis de la Terre est en marche. Ses premières actions concernent les déchets et les OGM. Après un sommeil d’une dizaine d'années, le groupe Périgord a été réveillé par une poignée de militants à l'occasion d'une réunion de relance, le 5 janvier dernier (voir Baleine 145). Suite à cette réunion, une douzaine de personnes a planché durant deux mois sur un renouvellement des statuts datant de 1974. Pour mieux faire connaître le travail des Amis de la Terre, une nouvelle réunion publique a eu lieu le 23 mars, au cours de laquelle Sébastien Godinot, animateur national, est venu présenter la campagne « Banques françaises : épargnez le climat ! ». Les personnes présentes se sont notamment exprimées

sur les nouveaux statuts définitivement adoptés en Assemblée générale le 27 avril. Le groupe Périgord est maintenant administré par un conseil de 18 personnes et prend vite de l'ampleur grâce à la présence de 80 adhérents.

Déchets et OGM : le combat des Amis de la Terre

Côté OGM, la récente garde à vue d'un faucheur volontaire (membre du Conseil d'administration), a permis de fédérer de nombreuses associations locales, syndicats et partis politiques contre le projet de loi sur les OGM. Avec toutes les organisations impliquées, les Amis de la Terre ont organisé une nouvelle journée d'information à Périgueux le 3 juin. ■ Olivier Georgiades

Côté déchets, les Amis de la Terre siègent à la Commission consultative réunie par le Conseil général pour élaborer le nouveau Plan déchets de Dordogne. Ils y défendront des positions élaborées avec une association partenaire, Halte Incin'. Cette dernière s'est battue avec succès pour que l’élaboration du futur Plan déchets n’ait pas recours à l'incinération. Les Amis de la Terre Périgord étaient présents lors de la Foire Écolo de Périgueux, le 21 mai.

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Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Ile de Groix Développement du bio sur l’île Les Amis de la Terre impulsent des initiatives pour le bio. Des graines aux déchets, il y a là tout un programme d’initiatives possibles. Le maraîcher labellisé en bio est le grand précurseur sur l’île. Nos deux salons ont facilité l’installation du commerce bio et équitable. Plus d’une douzaine de cafés équitables différents sont à boire ou à acheter. Nous avons contribué à l’implantation d’agriculteurs bio. Actuellement le déploiement de rayons bio chez des commerçants est facilité par la grande connaissance des fournisseurs bio de notre trésorière, Marcelle Hardy.

Favoriser l’agriculture biologique C’est donc toute une filière bio de la terre à l’assiette qui est en train de prendre

forme sur l’île. Beaucoup d’acteurs économiques s’engagent dans l’écoresponsabilité, au grand contentement des consom’acteurs insulaires et à la surprise de bien des continentaux. Nous continuons à sensibiliser et à conforter cette dynamique, en proposant une conférence sur « Pourquoi manger bio » en juillet, et des stages de cuisine et de jardinage bio.

Veiller à la bonne gestion des boues La station d’épuration et ses boues est un souci, car il n’est pas question en bio d’étaler ses boues dans les champs ! Il y a donc de quoi réfléchir aux différentes formes de recyclage. Nous avons une adhérente qui sera bientôt incollable sur les toilettes sèches… La bio reprend place sur l’île de Groix ! ■ Armina Knibbe

Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées Comment réintroduire les ours dans les Pyrénées ? L

e 3 juin dernier, les Amis de la Terre de Midi-Pyrénées et des Landes ont manifesté à Toulouse pour soutenir la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées. Une réintroduction qui doit se faire sous certaines conditions et réunir autour d’une même table partisans et opposants. La réintroduction des ours dans les Pyrénées ne se fait pas sans exaspération. Exaspération des bergers, des randonneurs et des habitants de cet espace naturel grandiose. Aujourd’hui, cette frontière sauvage sombre dans la haine anti-ours et anti – « pro-ours ». Or ses opposants masquent un problème plus global : celui de la biodiversité et de la préservation des écosystèmes.

Pour la biodiversité Trouverait-on normal d’abattre tous les fauves d’Asie, d’Afrique et d’Amérique qui s’attaquent au bétail, pour permettre aux bergers de vivre tranquille et d’éliLe Courrier de la

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miner tous les éléphants qui piétinent les cultures ? En Europe de l’Est et au Canada, des centaines d’ours cohabitent avec les habitants et les touristes et dans les proches Cantabriques, en Espagne, nombreux sont les ours et les loups que l’on rencontre. En France, la méthode de la Ministre de l’écologie est perçue comme une provocation par les montagnards qui ont le sentiment de ne pas être entendus, pire, d’être méprisés. Le niveau de tension entre les deux camps opposés est tel qu’il est urgent de remettre tout à plat et d’écouter les arguments de chacun. Il faut prendre le temps d’expliquer l’exigence et la grandeur de la démarche de la réintroduction des ours pour qu’elle soit comprise et voulue par tous. Ne pas réintroduire les ours, c’est donner raison à certains chasseurs, qui les ont éradiqué dans nos Pyrénées, et aux bétonneurs qui veulent une montagne aseptisée.

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Pour la paix sociale Repeupler d’ours nos montagnes nécessite des pratiques pastorales adaptées (parcage des bêtes la nuit) et des financements équitables accordés pour aider les bergers (chiens Patou et embauche d’aides-bergers qui assurent la permanence auprès des troupeaux). C’est le prix à payer pour la préservation de la biodiversité et de la paix sociale. Voilà pourquoi les Amis de la Terre de Midi-Pyrénées étaient aux côtés de tous ceux qui ont défendu les ours le 3 juin à Toulouse. ■ Alain Ciekanski


Les Amis de la Terre dans le monde

MEDNET, le réseau méditerranéen des Amis de la Terre MEDNET (Mediterranean Network) est un réseau qui a pour but de coordonner les actions des groupes des Amis de la Terre des pays méditerranéens : l’Espagne, la France, l’Italie, la Croatie, la Grèce, Chypre, le Moyen-Orient (Jordanie, Palestine, Israël) et la Tunisie.

La Méditerranée, une zone fragile Sur les territoires méditerranéens pèsent plusieurs menaces (disparition d’une agriculture locale saine, surexploitation de la mer, pollution de l’eau). Celles-ci sont liées à la création d’une zone de libre échange en 1995. Cette zone, qui vise à développer les liens économiques entre l’Union européenne et les autres pays du bassin, favorise la propagation du système libéral au-delà de l’Europe, dans des pays inadaptés à ce modèle et privés des moyens de s’en prémunir.

La coordination des énergies locales Face à ces menaces, MEDNET entend coordonner les actions locales et promouvoir des politiques environnementales et sociales responsables dans la région. MEDNET s’est ainsi donné plusieurs objectifs : protéger l’environnement ; préserver sa diversité culturelle, écologique et ethnique ; favoriser la participation démocratique et renforcer la société civile (notamment sur la rive Sud) ; lutter pour un accès égal aux ressources.

en France. De la même manière, le programme de bonne gestion de l’eau mis en œuvre par les Amis de la Terre Moyen-Orient pourrait être appliqué à nos régions frappées par la sécheresse. Pour plus d’informations : Henry Tidy amisdelaterre.isere@wanadoo.fr ■ Henry Tidy

La diffusion d’expériences locales réussies MEDNET se nourrit des expériences positives observées dans cet espace méditerranéen. Ainsi, le programme d’éducation environnementale développé dans les écoles par les Amis de la Terre Espagne est en train d’être adapté

Le niveau de la mer morte, unique lac salé, baisse d’un mètre par an.

Les Amis de la Terre États-Unis Des maires s’engagent à réduire les émissions de gaz à effet de serre B

ien que l’administration Bush n’ait pas ratifié le Protocole de Kyoto, certaines villes des Etats-Unis ont pris des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Un Accord de Protection du Climat initié par les villes En mai 2006, 230 villes ont signé l’Accord de Protection du Climat des Maires des Etats-Unis (US Mayors Climate Protection Agreement). Elles s’engageaient à : ■ atteindre voire dépasser les objectifs du Protocole de Kyoto (obtenir en 2012 des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre de 7 % inférieurs à ceux de 1990) ; ■ faire pression sur le Congrès pour instaurer un système national de régulation de ces émissions.

Des exemples volontaristes Plusieurs villes sont déterminées à respecter ces engagements. Ainsi, grâce

à l’usage de technologies hybrides et de biocarburants pour son parc de véhicules, Seattle a réduit de 60% ses émissions par rapport aux niveaux de 1990. San Francisco, avec plus de 700 véhicules à carburant alternatif, s’engage dans cette voie. De même Chicago, avec 130 véhicules municipaux hybrides.

devraient finir par entraîner une réaction au niveau national. ■ Élizabeth Bast - Traduction : Odile Meyer * Ce type d’accord fixe des allocations d’émissions limitées par un plafond. Pour respecter la réduction, il est permis de vendre ou d’acheter des allocations, de mettre en place des mesures contre la pollution, etc.

Des initiatives locales porteuses d’un changement au niveau national ? Les Etats se mobilisent aussi : la Californie, par décret ; certains Etats du Nord, par un Cap-and-trade Program for Greenhouse Gas Emissions * passé dans le cadre d’un programme régional contre les gaz à effet de serre (Regional Greenhouse Gas Initiative). Aussi, malgré l’opposition persistante de l’administration Bush à toute réduction de ces émissions, les actions menées localement

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Aux États-Unis comme ailleurs, l’impact du transport automobile sur l’effet de serre est massif.

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Le coin des livres Retrouvez ces livres, et bien d’autres, sur notre site Internet (rubrique Boutique) où vous pouvez désormais commander en ligne notre sélection pour pimenter votre quotidien de gestes écolos ! www.amisdelaterre.org

Nouveau : le Courrier des lecteurs Nous ouvrons une nouvelle rubrique dans le Courrier de la Baleine : un espace dédié à vos réactions sur les dossiers et les articles de notre revue. Votre lettre sera lue et sélectionnée par notre Comité de rédaction qui s’efforcera d’y répondre en fonction de la place disponible. EIle pourra, le cas échéant, être tronquée, mais vous sera toujours retournée par e-mail AVANT parution pour accord. La rédaction n’acceptera aucun texte anonyme et se réserve le droit de répondre à certaines lettres en dehors des pages du journal. Merci d’avance à ceux qui souhaiteront s’exprimer pour permettre à notre publication associative de s’améliorer. Envoyez vos commentaires à france@amisdelaterre.org, en précisant dans l’objet « courrier des lecteurs »

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Le Courrier de la

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Les Amis de la Terre dans le monde

Réseaux

Les Amis de la Terre International

2B rue Jules Ferry 93 100 Montreuil Tél. 01 48 51 32 22 - Fax. 01 48 51 95 12 Mél : france@amisdelaterre.org / Site internet : www.amisdelaterre.org

Groupes Amis de la Terre DUNKERQUE (NORD) Nicolas FOURNIER BP 21 - 106 avenue du Casino 59941 DUNKERQUE Cedex 2 Tél : 03 28 20 30 40 Fax : 03 28 20 30 39 fournierni@voila.fr GERS Robert Campguilhem 31 rue Rouget de Lisle 32000 AUCH Tél. : 05 62 65 64 50 Fax : 05 62 60 14 21 gers@amisdelaterre.org HAUTE-NORMANDIE Arnaud Fix 32 rue des Oiseaux Appartement n°3 27400 LOUVIERS Tél. : 02 32 50 79 24 haute-normandie@ amisdelaterre.org HAUTE-SAVOIE 22 Allée des Vergers 74600 SEYNOT Tél. : 06 24 27 45 04 haute-savoie@amisdelaterre.org HAZEBROUCK (NORD) Alain DUBOIS 7 rue Loose Veld 59190 HAZEBROUCK Tél : 03 28 41 67 73

LOIRE-ATLANTIQUE Odile DEMAURE 4 rue Pierre Landais 44200 NANTES Tél : 02 40 76 69 15 jcdemaure@free.fr

PARIS Claude BASCOMPTE 95 rue des Grands Champs 75020 PARIS Tél : 01 43 56 93 18 paris@amisdelaterre.org

VAL-D’OISE Anne GELLÉ 14 rue des Chasseurs 95100 ARGENTEUIL Tél/Fax : 01 39 80 15 46 valdoise@amisdelaterre.org

MAYENNE Marc-Michel DUGUE 350 chemin St Pierre le Potier 53000 LAVAL Tél : 02 43 56 12 42 MM.DUGUE@wanadoo.fr

POITOU (VIENNE) Françoise CHANIAL 6 rue de l’ermitage 86580 BIARD Tél : 05 49 58 25 55 poitou@amisdelaterre.org

VAL-D’YSIEUX (Val-d’Oise et Oise) Arlette NOEL 5 rue de la Source 95470 FOSSES Tél : 01 34 71 25 34

MIDI-PYRÉNÉES Alain CIEKANSKI 21 rue Bernard Mulé 31400 TOULOUSE Agenda 24 h/24 : Tél/Fax : 05 61 34 88 15 midipyrenees@ amisdelaterre.org

PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Mélia Makhloufi 8 place de la République 64000 Pau Tél : 05 59 80 04 93 pyrenees-atlantiques @amisdelaterre.org

VAUCLUSE Monique CORTASSE La Badelle 84220 GORDES Tél : 04 90 72 20 05 vaucluse@amisdelaterre.org

LANDES Christian BERDOT 24 boulevard Candau 40000 MONT-DE-MARSAN Tél/Fax : 05 58 75 34 50 landes@amisdelaterre.org

MONTREUIL Alain DORDÉ 35 rue Gaston Lauriau 93100 MONTREUIL Tél : 01 41 72 18 41 montreuil@amisdelaterre.org

RHÔNE Gilbert GOUVERNEUR 242 rue de Créqui 69003 LYON Tél : 04 78 60 87 75 rhone@amisdelaterre.org

L’action des Amis de la Terre est relayée par des délégués dans les départements suivants :

LOIRE Hervé CHAPUIS 7 bis rue des Bruns 42450 SURY LE COMTAL Tél : 06 07 37 03 14 loire@amisdelaterre.org

MOSELLE Alexis NAUROY 2 rue de l’Yser 57000 METZ Tél. : 03 87 62 19 16 moselle@amisdelaterre.org

VAL-DE-BIÈVRE Richard COTTIN 36 rue Jean Rostand 91300 MASSY Tél : 01 60 13 99 51 valdebievre@amisdelaterre.org

HYÈRES (VAR) Jacqueline HERBRETEAU BP 522 83409 HYÈRES Cedex Tél : 04 94 65 05 27 Fax : 04 94 57 37 15 athyeres@cegetel.net ÎLE DE GROIX Armina Knibbe Siège social La passagère 56590 ÎLE DE GROIX Tél : 06 79 81 99 55 ile-de-groix @amisdelaterre.org ISÈRE Henry TIDY, 16 Grand Rue 38000 GRENOBLE Tél.: 06 27 44 16 06 isere@amisdelaterre.org

Aisne, Aveyron, Bouchesdu-Rhône, Corse, HautesPyrénées, Yvelines, Somme, Tarn, Tarn et Garonne, Lot. Pour avoir leurs coordonnées, s’adresser aux Amis de la Terre France.

PO Box 19199 1000 GD Amsterdam Pays-Bas Tél. 31 20 622 1369 Fax. 31 20 639 2181 info@foei.org www.foei.org

Les Amis de la Terre Europe 15, rue Blanche 1050 Bruxelles Belgique Tél. 32 2 542 0180 Fax. 32 2 537 55 96 info@foeeurope.org www.foeeurope.org

Groupes nationaux : Allemagne (Bund-Freunde der Erde), Afrique du Sud, Angleterre/Pays de Galles/Irlande du Nord, Argentine, Australie, Autriche (Global 2000), Bangladesh (IEDS), Belgique, Belgique Flandres (For Mother Earth), Brésil, Bulgarie (Ecoglasnost), Cameroun (CED), Canada, Chili (Codeff), Chypre, Colombie (CENSAT), Corée, Costa Rica (COECOCEIBA), Croatie, Curaçao, Danemark (NOAH), Écosse, Équateur (Acción Ecológica), Espagne, Estonie (ERL), États-Unis, Finlande (Maan ystävät ry), Géorgie (SMM), Ghana, Grèce (Nea Ecologia), Grenade, Guatemala, Haïti (cohpeda), Honduras, Hongrie (MTS), Île Maurice, Indonésie (WALHI), Irlande (Earthwatch), Italie, Japon, Lettonie (VAK), Lituanie (LZJ), Luxembourg (Mouvement Écologique), Macédoine (DEM), Malaisie (Sahabat Alam Malaysia), Mali (Guamina), Malte, Népal, Nicaragua (Centro Humboldt), Niger (Environmental Right Action), Norvège (NNV), Nouvelle Zélande, Palestine (Pagon), Papouasie-Nouvelle Guinée, Paraguay (Sobrevivencia), Pays-Bas (Vereniging Milieudefensie), Philippines (LRC-KSK), Pologne (PKE), République démocratique du Congo (CADIC), République Tchèque (Hnutí Duha), Salvador (CESTA), Sierra Leone, Slovaquie, Suède (MJV), Suisse (Pro Natura), Swaziland, Togo, Tunisie (ATPNE), Ukraine (Zenelyi Zvit) et Uruguay (REDES).

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