La Baleine 147 - Choisir une énergie durable

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Le courrier de 147

DOSSIER SPÉCIAL

Depuis 1971 • septembre 2006 • 3,20 €

Déchets

Stop aux piles,

choisissons une énergie durable! ET AUSSI . . .

Acteurs financiers Agriculture et OGM Les groupes locaux en action Les Amis de la Terre dans le monde

www.amisdelaterre.org


Édito

Une pile de déchets bien difficile à réduire

L

a thématique déchets est devenue une véritable science, avec son propre langage fait d’obligations réglementaires, de bilan écologique, de tri sélectif, d’écotoxicité, de résidus… Comment le citoyen lambda peut-il s’y retrouver et véritablement devenir acteur dans le combat contre les déchets ménagers ? L'exemple des bouteilles en plastique est très polluant. Prenons le cas du plastique PET (polyéthylène). Ces bouteilles, bien que triées, ne peuvent être recyclées et réutilisées telles quelles pour des raisons sanitaires. Cependant, elles constituent une matière première très recherchée par la Chine pour la fabrication de vêtements bon marché à destination de l’Occident. Arrivons-nous seulement à recycler la plupart de nos déchets? Non : plus de la moitié de nos déchets ménagers ne sont pas recyclés et partent à la décharge ou à l’usine d’incinération. Celle-ci

parvient-elle à éliminer complètement nos déchets ? Non : un tiers des scories demeurent et ne peuvent être réutilisées que sous certaines conditions. Faudrait-il alors revenir aux emballages en verre ? Il n’existe pas de réponse unique à cette question. Si le site de production des boissons est éloigné du site de consommation, la réponse est encore non : le transport du verre, qui est un matériau lourd, est gourmand en énergie. L’utilisation d’emballages cartonnés, de type Tetra

Le courrier de la Baleine n° 147 Trimestriel - septembre 2006 n°CPPAP : 0307 G 86222 Ce numéro se compose d’un cahier principal (16 pages) et des suppléments : Nous Autres et document de campagne «Stop aux piles, choisissons une énergie durable» et pétition européenne «Un million de signatures contre le nucléaire ». Directrice de la publication : Joo Zimmermann Rédacteurs : Sylvain Angerand, Carolina Baldovino, Claude Bascompte, Charlotte Berthou, Anne Bringault, Majda Bouchanine, Stéphanie Caladou, Robert Campguilhem, Anne Castelain, Nicole Charière, Gilles Drogou, Fabrice Flipo, Marie-Christine Gamberini, Hélène Gassie, Olivier Georgiades, Alexis Nauroy, Caroline Prak, Joo Zimmermann. Relecteurs : Célia Fontaine, Laurent Hutinet, Odette Kobana, Eric Meunier, Emmanuelle Roggeri, Perrine Vallet. Illustrations et photos : Les Amis de la Terre, Églantine Laval, Christophe Noisette et Halt’Intin. Maquette : blanc-de-zinc Impression : Imprimé sur papier recyclé par Presse Pluriel - 01 43 66 71 53

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Ainsi, pour chaque emballage, plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour aboutir à une « solution » avec un bilan écologique « plus ou moins » correct. Le sujet est complexe et l’on aurait tendance à vouloir le régler trop vite. Il s’agit de changer nos comportements et de réduire notre production de déchets, ce que nous invite à faire le dossier de cette Baleine. Bonne lecture. ■ Joo Zimmermann

R enforcer l’appel à soutien

Alors que les subventions se réduisent et que les financements se raréfient, les Amis de la Terre estiment important de s’adresser, au-delà des adhérents et militants fidèles, aux donateurs et sympathisants qui soutiennent les combats menés par l’association.

Le courrier de

Pak, faciles à recycler, semble alors être une bonne alternative.

La planète s’épuise, pas nous Parce que le don permet de garantir l’indépendance de nos actions, un nouveau dépliant, disponible dans les prochaines semaines, y incitera fortement. Il offre une présentation actualisée de notre réseau et de nos actions. Un volet « témoignages » explique l’utilité du soutien pour le donateur et la valeur qu’il prend pour l’association. Ce dépliant sera diffusé dans les salons, conférences et stands auxquels nous participerons. Pour soutenir les Amis de la Terre, cliquez ici ! Cette démarche active, entamée auprès des donateurs, est renforcée par le développement du don à partir du site internet et du Baleineau. Des outils interactifs, permettant aux internautes de nous aider à développer

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notre notoriété et de susciter l’envie de soutenir durablement les Amis de la Terre, viendront renforcer cet appel à soutien très prochainement. Ces outils s’appuieront sur le succès des récentes campagnes, telles que « Banques Françaises : épargnez le climat ! » et sur des actions de notoriété comme la diffusion du spot contre la déforestation, « La Cérémonie ». Parce que notre indépendance financière est vitale, parce que nous refusons le financement des entreprises qui cherchent uniquement une caution verte, les soutiens de nos sympathisants sont essentiels. Ils nous permettront de conserver notre autonomie, d’augmenter notre force pour exercer davantage de pression sur les décideurs politiques et économiques, d’atteindre et sensibiliser un plus large public. ■ Caroline Prak

Pour recevoir et diffuser le dépliant de soutien, contactez Agnès au Secrétariat Fédéral : Tél : 01 48 51 32 22 Mail : france@amisdelaterre.org


DOSSIER SPÉCIAL

Déchets

Les piles, symbole d’une société jetable plus dangereux ; souvent cancérigènes, ils peuvent causer allergies, troubles du système reproducteur et nerveux et effets neurotoxique en pénétrant l’organisme par inhalation ou ingestion. Ils se concentrent alors notamment dans le cerveau et le squelette.

Une réglementation très mal appliquée

L

es piles et accumulateurs sont de loin les déchets les plus polluants de la consommation courante. Pourtant, ils passent bien souvent à la poubelle, les consommateurs n’ayant pas encore mesuré l’impact de leur geste. En 2004, 875 millions de piles ont été mises sur le marché en France, soit 26 972 tonnes : une hausse annuelle de 13 %. L’ADEME estime que 70 % des piles finissent dans la nature, en décharge ou incinérées.

De métaux lourds extrêmement toxiques Eliminées avec les ordures ménagères, les piles contaminent l’environnement en métaux lourds. Concentrés par la chaîne alimentaire et accumulés au fil des années, ces métaux se révèlent très toxiques pour l’Homme comme pour l’animal. Mercure, cadmium et plomb comptent parmi les

Le décret n° 99-374 du 12 mai 1999 interdit depuis le 1er janvier 2001 de jeter les piles à la poubelle. Les professionnels ont l’obligation d’organiser la collecte, le tri et le recyclage des piles et accumulateurs usagés, mais seuls 30 % des tonnages produits sont réellement collectés.

L’objectif est de diminuer l’impact de notre consommation en réduisant l’usage des piles, en favorisant les alternatives mais aussi en poussant les distributeurs à respecter leurs obligations : améliorer la visibilité des bacs et l’information au public pour augmenter les taux de collecte. Au-delà de la question des piles, il s’agit d’apporter un éclairage supplémentaire sur nos modes de production et de consommation. ■ Carolina Baldovino 1

Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes.

Piles : une nouvelle directive plus exigeante

Ce faible taux s’explique par le comportement de consommateurs et de distributeurs peu soucieux de respecter leurs obligations. Selon une enquête menée en Ile de France au troisième trimestre 2005 par la DGCCRF 1 « la réglementation est globalement connue des professionnels, mais aucune des entreprises contrôlées n’applique le décret dans son intégralité » (source : MINEFI).

Le Parlement Européen a approuvé en juillet dernier une nouvelle directive qui renforcera la législation en garantissant la collecte et le recyclage dans l’Union européenne de toutes les piles à la fin de leur vie utile et d’empêcher leur incinération et leur élimination. Le texte restreint la teneur en métaux lourds et fixe des taux de collecte minimum (25 % en 2012 et 45% en 2016). En masse, 65 % des piles au plomb, 75 % des piles « nickel-cadmium » et 50 % des autres piles devront être recyclées trois ans après l’entrée en vigueur de la directive. D’autres mesures obligatoires sont prévues, dont l’affichage de la durée de vie des piles.

Renforcer l’action Actifs au niveau local sur cette question, les Amis de la Terre lancent une nouvelle action « Stop aux piles, choisissons une énergie durable ! » pour sensibiliser le grand public à des comportements plus responsables.

Comment se passer des piles ? La France est un pays qui consomme énormément de piles. Réduire notre consommation nécessite une remise en cause de nos modes de vie.

Pas de piles du tout Il est tout d’abord possible de choisir des sources d’énergie adaptées. De nombreux appareils ont des équivalents mécaniques (balances, torches à manivelle, montres), d’autres sont disponibles dotés d’une alimentation solaire : montres, jeux, jouets, lampes, radios, réveils, articles de bureau (calculatrice, pèse-lettres, pèse-colis), chargeurs (batteries et piles bouton), etc.

Dans le pire des cas, les piles rechargeables doivent être préférées aux piles jetables car leur durée de vie est plus longue. Elles restent néanmoins des déchets dangereux qui nécessitent d’être ramenés aux points de collecte.

Batteries rechargeables : dix fois moins chères La durée d’utilisation d'une pile alcaline jetable est en moyenne de 10 heures et elle coûte de 1 à 1,5 € 2 . Pour deux heures d’écoute par jour, la consommation annuelle que nécessite un baladeur fonctionnant avec 1 pile AAA sera de 72

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piles soit un coût annuel de 72 à 108 €. Une pile rechargeable Ni-MH de 900mAh a une durée moyenne d’utilisation de 6 heures et coûte de 1,5 à 3,25 €. En ajoutant l’achat d’un chargeur (environ 35 €), la pile étant rechargeable de 400 à 1000 fois, pourra être utilisée au moins pendant 4 ans, tout en amortissant le chargeur. Le coût moyen annuel est donc compris entre 9 et 10 €. Et, bien entendu, la quantité de métaux lourds mis en circulation est infiniment moindre. ■ Carolina Baldovino 2

Moyenne de prix relevé à Paris le 17 juillet 2006.

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Déchets

Nickel : Trésor empoisonné pour la Nouvelle Calédonie Un milieu unique promis à la destruction L’archipel est reconnu par les scientifiques comme l’une des dix plus importantes réserves de biodiversité. Il est entouré d'une barrière de corail constituant le plus grand lagon du monde, hébergeant une grande diversité d’écosystèmes, notamment coralliens (atolls, platiers, fonds blancs, récifs barrière, algueraies, herbiers, mangroves, etc.).

Une usine plus que menaçante

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errière l’usage banal et quotidien des piles rechargeables, la réalité des dangers écologiques et humains liés par exemple à l’extraction du nickel est extrêmement concrète. La Nouvelle Calédonie représente 9% environ de la production mondiale de ce métal.

La compagnie canadienne INCO Ltd entend construire une usine pour extraire le nickel et le cobalt du minerai latéritique près de la mine à ciel ouvert de Goro. En lien avec les associations Environmental Defense, SHERPA, RHEEBU NUU (défense des kanaks) et Point Zéro/Baseline, les Amis de la Terre ont alerté les ministères concernés.

La société et sa filialle française GORO Nickel SAS entendent utiliser le procédé controversé d’extraction « Pressure Acid Leaching ». L’usine produira des rejets atmosphériques de NO et de SO2 représentant respectivement trois et cinq fois la norme légale (30 % du NO et 15 % du SO2 produits dans le pays). Les déchets toxiques (chrome héxavalent, mercure, arsenic, etc.) seront rejetés dans l’eau sans tenir compte des dangers pour les pêcheurs kanak du lagon. Une fois de plus, l’extraction d’une ressource naturelle entraîne de graves problèmes sociaux, sanitaires et environnementaux, sans que les intérêts des populations locales ne soient ni pris en comptes ni défendus. ■ Carolina Baldovino Pour plus d’informations : http://www.eca-watch.org/problems/ asia_pacific/kanaky/INCO_SEC_Notes.htm

Les DEEE, une filière sensible

La filière des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE1) sera progressivement mise en place dans les prochains mois. Elle permettra de savoir que faire de son grille-pain ou de son ordinateur usagés, mais est bien loin de régler tous les problèmes posés par leur composition et par leur volume, qui augmente de 3 à 5 % par an2.

Un système enfin mis en place Le décret obligera producteurs et distributeurs à collecter et à traiter les DEEE à partir du 15 novembre 2006. Les Le Courrier de la

distributeurs devront les reprendre lors de l’achat d’un équipement de même catégorie, et se sont engagés à être souples sur la reprise d’autres appareils. La collecte en déchetterie sera également assurée par de nombreuses collectivités. Dans tous les cas le traitement et le recyclage seront contrôlés. En contrepartie, le consommateur devra payer à l’achat une « contribution visible », de quelques euros pour un four par exemple. Le décret prévoit aussi des mesures de prévention qualitative, bannissant certaines substances dangereuses.

Recyclage limité et absence de prévention Pour l’instant le traitement privilégié est le broyage, qui ne permet pas de récupérer correctement plastiques et verres. Le montant de la contribution n’est pas modulé pour favoriser une conception visant à améliorer l’impact des équipements en fin de vie. Or, la filière ne sera efficace que lorsque les

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producteurs généraliseront cette écoconception, améliorant la « réparabilité 3 » et permettant de limiter les quantités des déchets produits. C’est pourquoi les Amis de la Terre réclament au sein de la commission consultative de filière que les processus de conception et de démantèlement permettent un bon recyclage de l’ensemble des matières et que les pièces détachées et les instructions de réparation soient disponibles. Nous demandons que les transports induits soient minimisés et que les modes alternatifs soient privilégiés. Enfin, la mise en place d’un « éco-organisme » de droit public, garantissant l’efficacité de la filière, nous semble absolument nécessaire. ■ Carolina Baldovino 1

Tout appareil fonctionnant avec une prise électrique, une pile ou un accumulateur est considéré comme équipement électriques et électroniques (EEE). 2 Source : ADEME. 3 La réparabilité couvre la durée de vie prévisible du produit, un circuit de distribution de pièces détachées, les informations et formation permettant la réparation des produits par des réparateurs, un système de garantie liée à la réparation. La réparabilité n’est pas forcément compatible avec la miniaturisation des équipements.


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Déchets

Priorité absolue à la réduction des déchets tions matière et énergétique sont médiocres et la prévention demeure globalement inexistante. Les modestes évolutions des produits (réduction de la quantité matière et emballages) n’ont pas permis d’infléchir de façon significative les volumes, et les bonnes initiatives : taux de collecte sélective élevés, compostage, éco-conception, etc. restent trop isolés.

Intervenir sur trois plans

Derrière la profusion des déchets se cachent épuisement des ressources et dissémination des toxiques. En France, le large échec de la loi de 1992 sur les déchets ménagers oblige à relancer l’action collective et individuelle sur l’objectif impérieux de la réduction du volume des déchets. Les déchets produits par habitant en France ont doublé en poids depuis quarante ans. Cette augmentation est due à l’évolution des modes de production et de consommation : produits et équipements toxiques et à faible durée de vie, développement des biens jetables, emballages et petits conditionnements, pléthore d’imprimés et de publications. Malgré les efforts et les incitations au tri, la poubelle mêle toujours déchets organiques, emballages plastiques et composites, papiers, produits toxiques (piles par exemple) qui se retrouvent sous une forme ou une autre dans l’environnement.

L’échec de la loi de 1992 Pour répondre à ce problème, la loi de 1992 a défini trois axes d’action : restriction de l’usage des décharges, prévention, valorisation matière. Quatorze ans après, le recours généralisé à l’incinération n’a pas permis d’atteindre ces objectifs. Les décharges existent toujours, mais sont de plus en plus dédiées aux déchets hautement toxiques issus des fours (mâchefers et traitement des fumées). Les valorisa-

Les Amis de la Terre donnent donc la priorité absolue à la prévention de la quantité et de la toxicité des déchets dont le traitement demeure trop largement à la charge des collectivités, consommateurs et contribuables. Une action de prévention efficace suppose la mise en place d’un environnement institutionnel favorable et la mobilisation des producteurs et des citoyens. Les coûts de collecte et de traitement doivent être totalement assurés par les producteurs et fournisseurs, aussi bien pour les filières spécifiques que pour les

emballages, et gérés par des éco-organismes regroupant État, professionnels et associations pour assurer un fonctionnement garant de l’intérêt général. La redevance d’enlèvement et de traitement doit favoriser les efforts de réduction des quantités de déchets des ménages et des entreprises. Les activités (notamment solidaires) de récupération, de réparation et de rénovation doivent être favorisées par les pouvoirs publics, par exemple par un taux réduit de TVA ou par une aide à la création d’ateliers de réinsertion et de CAT. Sans attendre, nous pouvons largement contribuer à réduire nos déchets par des gestes simples : acheter nos aliments au détail, boire l’eau du robinet (24 0000 tonnes de bouteilles plastique en 2004), refuser la publicité dans la boîte aux lettres en y collant un autocollant stoppub (1 million de tonnes d’imprimés ont été distribués en 2004), choisir des produits durables (rasoirs, stylos, gobelets réutilisables), des appareils sans piles, etc. ■ Claude Bascompte

Les Amis de la Terre Belgique

Introduction à la Simplicité volontaire N

os modes de vie et les besoins artificiellement créées par la société de consommation augmentent considérablement la quantité de déchets que nous produisons, dont les piles et les déchets électroniques. Les mouvements de simplicité volontaire et de décroissance proposent des pistes pour s’en sortir.

Adopter un nouveau mode de vie Ghandi proposait de « vivre plus simplement pour que d’autres puissent tout simplement vivre ». Les AT Belgique suggèrent dans la même optique d’adopter la Simplicité volontaire pour un meilleur respect de l’humain, de la Terre et de la vie. Ils nous invitent à

réduire les consommations matérielles et à développer des activités à haute valeur humaine afin de préserver les ressources de la planète tout en se réappropriant le temps.

Moins et mieux Diminuer sa consommation de produits toxiques et chimiques en tous genres peut être le premier pas. Réduire ses déplacements, surtout en automobile et en avion, réduire ou supprimer sa consommation de viande et de produits de l’agriculture intensive en faveur des protéines végétales, des produits bios et locaux, réduire la taille des logements et favoriser l’efficacité énergétique, rejeter l’influence de la télévision et de la publicité, permettent également de réduire la production de déchets. ■ Carolina Baldovino

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DOSSIER SPÉCIAL

Déchets

Périgord :

de l’incinération à la prévention sélectif et du recyclage. Le projet initial s'opposait aussi à la prévention des déchets : p o u rq u o i s ’ é v e r t u e r à réduire les quantités de déchets à traiter lorsqu’on doit rentabiliser l’incinérateur ? Qui plus est, les élus locaux limitaient alors la prévention des déchets à la réduction des emballages et considéraient donc qu’il n’était pas du ressort des collectivités locales : une façon de botter en touche.

© Halt'Incin

Le plan 1995 prévoyait que 36 % des ordures ménagères seraient recyclés, le reste étant brûlé ou enfoui ; il ne faisait aucune allusion à la prévention. Quant au projet de plan de 2001, annulé par le Tribunal administratif, il tentait de faire croire que plus de 50 % des déchets seraient recyclés, tout en installant en Dordogne un incinérateur brûlant 100 000 tonnes par an ; encore une fois, la prévention y était à peine évoquée.

associations de Dordogne ont poussé avec succès les élus locaux à favoriser la prévention et le recyclage. Le projet d’implanter un incinérateur d’ordures ménagères pour traiter une partie des déchets de la Dordogne est apparu à la fin des années 80. Au même moment, commençait le long travail d’opposition des associations, dont les Amis de la Terre - Périgord, qui ont d’abord fait valoir des arguments sanitaires, les poisons produits par l’incinération (dont les dioxines) faisant courir un risque trop important à la santé humaine et à l’économie locale.

L’incinération, ou la politique du fait accompli L’incinération est ensuite apparue contradictoire avec la mise en place d’un recyclage efficace. Un incinérateur demande, pour pouvoir fonctionner de façon optimale, à être alimenté en déchets et entre donc en concurrence avec la montée en puissance du tri Le Courrier de la

Le travail des associations a enfin permis de faire évoluer la représentation des élus sur l’enfouissement des déchets. Il est maintenant prévu d’enfouir des déchets résiduels dont la matière organique aura été stabilisée, de façon à faire cesser les nuisances dues aux biogaz et lixiviats1. L’opposition à l’incinération apparaît comme une stratégie efficace pour amener les pouvoirs publics à considérer sérieusement les alternatives : prévention, développement du recyclage et traitement de la part organique des déchets. ■ Olivier Georgiades 1

Écoulements produits par les centres d'enfouissement.

Aujourd’hui, les associations ont mobilisé suffisamment de Périgourdins pour que le Conseil général décide en juillet 2005 d’abandonner l’incinération dans le Plan déchets.

Un taux de recyclage passé de 36 à 48% L’évolution est considérable. Le Plan en cours d’élaboration fait la part belle au recyclage et avance dans la direction d’une réelle politique de prévention. Ainsi le compostage des déchets organiques à domicile est considéré comme un volet important de la réduction des quantités de déchets collectées par les communes et un budget

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© Halt'Incin

En s’opposant à l’incinérateur, les

conséquent y est consacré. Par ailleurs, entre autres mesures, le plan mentionne pour la première fois l’idée qu’en leur faisant payer une redevance individuelle proportionnelle aux quantités jetées, les Périgourdins seront incités à faire maigrir leurs poubelles. Au bout du compte et selon les calculs des Amis de la Terre – Périgord, le taux de recyclage devrait en 2017 avoisiner les 48 % pour un taux de collecte global de 57 %.


Forêts

Le label FSC au rabais ? C

réée en 1993, à l’initiative de Greenpeace, WWF et de certains groupes des Amis de la Terre, la certification Forest Stewardship Council (FSC) a pour objectif d’offrir une alternative au boycott des bois tropicaux en garantissant que les bois commercialisés sous ce label sont issus de forêts bien gérées. Un objectif aujourd’hui loin d’être atteint…

FSC : un label qui s’achète… À l’origine, la certification FSC ne devait concerner que les forêts naturelles mais, à la demande des industriels papetiers, les plantations d’arbres ont été incluses. Or, contrairement à une forêt naturelle, une plantation peut avoir un impact environnemental très négatif : c’est le cas des vastes monocultures d’eucalyptus, un arbre à croissance très rapide dont le bois est destiné à la pâte à papier. En Afrique du Sud et en Amérique du Sud, l’eucalyptus est appelé l’ « arbre de la soif » car ses grandes plantations, pourtant certifiées FSC, certifiées FSC, réclament énormément d'eau et assèchent les rivières. Pour Simon Counsell,

directeur de la Rainforest Foundation, ce peu de rigueur dans la certification provient de la collusion entre entreprise certifiée et certificateur. En effet, une entreprise qui souhaite obtenir le certificat FSC choisit un certificateur et finance directement l’audit. Ce mécanisme a entraîné un nivellement par le bas et une interprétation laxiste des principes et critères du FSC, une entreprise préférant choisir le certificateur le moins regardant pour s’assurer d’obtenir le certificat FSC.

… et que s’offre n’importe qui ? Cette dérive concerne désormais les forêts naturelles. Au Cameroun, la société hollandaise WIJMA a ainsi reçu en 2005 le premier certificat FSC en Afrique Centrale. Une nouvelle qui a surpris tous les experts et les ONG, car cette société n’est pas connue pour être un « bon élève ». Les Amis de la Terre Cameroun et France ont donc alerté FSC puis ont déposé une plainte auprès de l’entreprise qui a délivré le certificat (BVQI-Eurocertifor). Entre temps, celleci a reçu de nombreuses demandes d’exploitants forestiers pour être certifiés FSC à moindre risque. Un débat est

FSC, un label de moins en moins crédible

ouvert au sein des Amis de la Terre International pour envoyer un message fort à FSC. ■ Sylvain Angerand

Pour en savoir plus : Bulletin du World Rainforest Movement, n°108, juillet 2006, http://www.wrm.org.uy/ Rapport de la Rainforest Foundation, 2002, « Trading in Credibility », Simon Counsell htpp://www.rainforestfoundationuk.org

Éco-habitat

Le Gouvernement pas très chaud La campagne « Foyers mal chauffés et climat déréglé » lancée en juin n’est plus isolée. En effet, Les Amis de la Terre animent, avec le Réseau Action Climat France, un atelier sur l’énergie dans l’habitat au sein de l’Alliance pour la planète1. Cette coalition de 65 associations a choisi de se focaliser sur l’habitat ; deuxième source d’émission de gaz à effets de serre en France (2t de CO 2/an/habitant), il est à l’origine de nombreux gaspillages énergétiques et met en difficulté les foyers n’arrivant pas à se chauffer. L’Alliance se mobilise donc à la rentrée pour dénoncer la passivité du gouvernement face au dérèglement climatique, l’augmentation du prix du pétrole et l’efficacité thermique médiocre des logements.

Désintérêt des pouvoirs publics L’étiquette de performance énergétique des bâtiments verra le jour avec trois mois de retard. A l’instar des appareils électroménagers, elle devait mesurer les consommations énergétiques des bâtiments mis en vente et préconiser des travaux pour réduire les coûts énergétiques. Il faut croire qu’il est plus urgent de fusionner les géants de l’énergie, prétendument pour garantir nos approvisionnements, plutôt que de réfléchir à l’utilisation de l’énergie. Nous pouvons agir en interpellant les élus de nos circonscriptions, en diffusant la campagne « Foyers mal chauffés et climat déréglé », et, aussi en mettant la main à la pâte dans nos propres logements. ■ Charlotte Berthou

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Vous pouvez participer à l’atelier en allant sur le site : http://www.lalliance.fr/Ateliers-Actions/22Energie-Et-Habitat

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Responsabilité des acteurs financiers

Exportations françaises

Concrétiser les normes environnementales L es Amis de la Terre ont déjà obtenu des résultats très encourageants de la Coface (L'Agence française d'aide aux exportations) qui impose désormais aux entreprises qu’elle finance et à elle-même, des mesures environnementales et de transparence. Celles-ci devront être respectées pour obtenir son soutien : étude d'impact, consultation avant approbation des projets, publication des informations environnementales... Les Amis de la Terre demandent à présent une stricte application, assortie le cas échéant de sanctions.

Les actes suivront-ils ? Les Amis de la Terre militent pour que l’approche économico-financière de la

Coface intègre des procédures environnementales rigoureuses. Poser des conditions est un premier pas, mais il faut s'assurer que ces engagements écrits soient traduits sur le terrain. Face à des projets qui posent sérieusement question d'un point de vue environnemental et social, nous avons décidé de nous attaquer à ce problème : contraindre la Coface et l'entreprise à mettre en œuvre ces engagements, à effectuer un suivi environnemental selon des critères stricts et à rendre publiques les sanctions prévues en cas de violation. Les Amis de la Terre ont proposé des mesures concrètes pour le suivi et le contrôle des mesures environnementales et sociales et défendu ce projet à plusieurs reprises cette année : organi-

sation d'une consultation entre le Ministère de l’Economie, des finances et de l’industrie et les ONG françaises, participation à une réunion de l'OCDE et à une conférence avec la Commission européenne sur le sujet.

L’OCDE, un lieu d’action privilégié Par ailleurs, un texte de l’OCDE régissant les aspects environnementaux de nombreuses agences nationales semblables à la Coface sera révisé d'ici la fin de l'année : l’occasion de faire avancer la question rapidement. Notre rapport et nos recommandations ont été adressées en juillet dernier aux décideurs français pour qu'ils défendent nos propositions. Nous devrions rencontrer à nouveau l'OCDE cet automne. ■ Majda Bouchanine

Acteurs financiers et environnement

Banque européenne d’investissement, un poids lourd aveugle plus étroitement les activités de la Banque européenne d'investissement (BEI) qui engage des sommes colossales chaque année (voir Baleine 146) et qui intervient tant en France que dans les pays du Sud.

Premières avancées Avec d'autres ONG européennes, nous avons fait pression pour la mise en place de la nouvelle politique de transparence de la BEI. C'est un grand pas en avant pour une institution jusqu'ici bien opaque. Cependant, les prêts au secteur privé restent trop protégés à notre goût : nous avons donc parallèlement défendu des propositions auprès du Parlement européen et du Conseil pour que la BEI soit soumise à la directive européenne « Aarhus », très exigeante sur l'information environnementale et attendons la décision finale.

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Un chantier encore long Il n'y a pas que la transparence qui pèche à la BEI. Au mois de juin, la BEI se targuait d'avoir signé les Principes européens pour l'environnement alors qu'elle reste l'une des rares institutions financières Action militante pour la réforme de la BEI Nous entamons également un travail internationales dont les procédures environnementales sont plus que som- pour obtenir que la BEI mette en place maires. Elle se réfère sans cesse aux une procédure permettant aux populaoutils des autres institutions, et entretient tions concernées par ses projets d’agir ainsi une confusion sur les exigences en justice. A long terme, nous espérons, qu'elle applique concrètement aux que cela permettra à la BEI, très friande projets qu'elle finance. Les Amis de la de projets destructeurs, de réorienter ses Terre, avec d'autres groupes européens, financements vers des projets respec■ se mobilisent donc pour exiger d’ici tueux de l’humain. Majda Bouchanine 2007 une révision en profondeur de son dispositif environnemental.

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© CEE Bankwatch Network

L es Amis de la Terre vont surveiller


Agriculture

OGM : Média sous pression C

Perquisitions à Orléans

e t é t é F ra n c e , p l usi e u rs d e s atteintes à la liberté de la presse en France concernaient les OGM.

© Christophe Noisette

Le 17 mai à Orléans, la police perquisitionnait les locaux de France 3 - Centre pour saisir les bandes d'un reportage sur le procès de 49 volontaires jugés, jugés par la Cour d’Appel les jours précédents. La tonalité du commentaire — questionnant la conduite des débats ainsi que le risque d’interférence du Gouvernement dans la décision finale de la Cour — n’a pas plu aux juges, lesquels évoquent des « commentaires partiaux et diffamants ». Le 23 juin, le journaliste et son rédacteur en chef ont été questionnés par la police sur leur impartialité et informés que des poursuites pour « discrédit public jeté sur un acte judiciaire » avaient été entamées.

Les Faucheurs Volontaires réunis en Assemblée générale.

Le 27 juin, la Cour d'Appel d'Orléans condamnait les 49 faucheurs relaxés en première instance par le tribunal correctionnel, en décembre 2005, reconnaissant « l’état de nécessité » ayant motivé leur action. Selon l’intersyndicale de France 3, il est « difficile d'y voir

autre chose qu'une volonté de faire pression sur les journalistes pour s'assurer cette fois d'un compte rendu conforme aux attentes du ministère public ».

Police des média Le 26 juin, trois journalistes, dont deux de La République du Centre et une de France 3 ont été convoqués à la gendarmerie et priés de livrer leurs images et sources concernant un autre fauchage. Le 20 juillet, à Toulouse, le bureau de France 3 - Sud a fait l’objet d’une visite à propos d’un essaimage de maïs bio sur une parcelle OGM. L’objectif de la gendarmerie était d’identifier les citoyens impliqués dans ces actions. Les syndicats de France 3 ont protesté et demandé l’arrêt immédiat de telles pratiques. Le Syndicat National des Journalistes, s’inquiète quant à lui de la « multiplication des manœuvres d’intimidation dont sont victimes les rédactions ». ■ Anne Castelain

L’alliance pour la planète : un contre-pouvoir en marche Face à l’urgence des crises écologiques et sociales, les associations de la société civile ont décidé de s’allier pour construire un véritable contre-pouvoir et pour proposer une vision novatrice et des actions collectives et coordonnées en créant « l’Alliance pour la planète ».

Un collectif original

Une multitude d’actions

L’originalité de ce collectif est de regrouper des associations de protection de l’environnement, mais aussi des organisations dont la vocation est davantage tournée vers la solidarité ou le social, ainsi que des syndicats. A ce jour, plus de 65 organisations ont rejoint l’Alliance, dont la vocation première est l’action. C’est un tremplin de propositions et d’initiatives. L’une des premières actions de l’Alliance « Quelle France pour 2012 ? » consiste à interpeller les candidats aux élections 2007, afin que les mesures demandées depuis des années par les associations écologistes soient réellement mises en application. Prochainement, un site internet présentera les mesures politiques proposées par les membres de l’Alliance. Les Amis de la Terre se sont beaucoup investis dans cette action, notamment grâce à JeanPhilippe Teboul.

D’autres actions symboliques sur des thématiques environnementales globales telles que les OGM, l’emploi et l’environnement ou la publicité sont programmées pour 2006.

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Les Amis de la Terre pilotent également avec le RAC-F (Réseau Action Climat France) une action sur l’énergie et l’habitat. Notre objectif est d’obtenir du gouvernement des mesures ambitieuses pour la rénovation thermique des logements. Nous préparons une action symbolique lors de l’annonce par le Premier ministre de l’actualisation du Plan climat qui devrait avoir lieu fin octobre, afin de montrer qu’il s’agit là d’une préoccupation importante des citoyens et que les mesurettes prévues par ce plan ne sont pas à la hauteur des enjeux réels. ■

Le Courrier de la

Anne Bringault

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Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Gers Une eau toujours plus rare, plus polluée... et plus gaspillée Dans le Gers, comme dans plusieurs départements, les rivières sont fortement polluées. 94 % d’entre elles n’atteindront pas le bon état écologique prévu par la directivecadre européenne pour 2015. La diminution des ressources en eau, la baisse de la pluviosité, l’augmentation de la température et la disparition des glaciers pyrénéens inquiètent de nombreux responsables.

Un nécessaire état des lieux Le Conseil Général et l’Agence de l’Eau ont lancé une étude baptisée « Action test Gers Amont : lutte contre les pollutions diffuses » sur une zone emblématique des problèmes de pollution par les pesticides. Dans cette zone les agriculteurs sont invités à faire des CAD (contrats d’agriculture durable) avec possibilité d’un financement jusqu’à

70 %. Une fois de plus, l’agriculture intensive bénéficiera en priorité des CAD alors que les zones bio et Natura 2000 peinent à en obtenir.

Des divergences sur les mesures à adopter Si tout le monde s’accorde sur le fait qu’il faut améliorer la qualité de l’eau, les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux : les vallées du Gers et de ses affluents sont consacrées principalement à l’agriculture irriguée intensive, qui n’est pas remise en cause. Les Amis de la Terre et la DIREN sont favorables à des actions du type rotations longues, alors que la plupart des agriculteurs minimisent leur responsabilité et pensent qu’il suffit d’augmenter le nombre de retenues d’eau pour continuer à irriguer et maintenir un débit suffisant des rivières pour diluer les pollutions. Le bon état écologique pour 2015 reste un objectif à atteindre, même si pour l’Agence de l’Eau tout échec pourra se justifier par des considérations économiques, sociales ou autre. ■ Robert Campguilhem

Maïs transgénique : le Gers bientôt contaminé E

n Espagne, certaines variétés de maïs transgénique ont été autorisées pour l’alimentation animale. Leur usage se développe aussi en France et présente de grands risques de contamination pour les cultures voisines.

Le Gers mobilisé contre les OGM Récemment, à la suite d’une plainte de la Confédération Paysanne, un essai de maïs transgénique à Mauroux (Gers) a été reconnu illégal par le tribunal administratif de Pau et détruit par la société qui l’avait implanté. Samedi 19 août à Miradoux (Gers), les Faucheurs volontaires d’OGM ont fauché 2,5 hectares de maïs transgéLe Courrier de la

nique commercial destiné à être exporté en Espagne. Ils dénoncent le fait que ces cultures ne font l’objet d’aucune déclaration publique, au mépris des risques de contamination des voisins.

Débattre publiquement Le Collectif anti-OGM du Gers, auquel participent les Amis de la Terre Gers, a organisé le 7 juillet dernier une réunion publique avec un agriculteur de Miradoux cultivant du maïs génétiquement modifié résistant à la pyrale (chenille ravageuse), un agriculteur bio, un agronome travaillant pour des producteurs de semences et un chercheur. Plusieurs points ont été abordés, tels que les risques de contamination par les

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cultures OGM, ainsi que la nécessité de tenir suffisamment éloignées les cultures OGM des autres cultures. Le public a particulièrement apprécié l’intervention du chercheur, qui estime indispensable la réalisation en toute transparence d’un bilan risques-bénéfices sur les OGM avant de prendre toute décision.

Vers une autorisation des cultures OGM ? Une loi va être débattue prochainement au parlement pour autoriser ces cultures (voir Baleine n°146) alors que la protection des autres cultures n’est pas assurée, que les avantages des OGM sont plus que discutables et que plus de 75 % de la population est opposée à ces cultures en plein champ. Pour les Amis de la Terre – Gers, un débat national et un référendum s’imposent.■ Robert Campguilhem


Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Landes L’été OGM : Quelques lueurs dans un océan d’obscurantisme civique des Faucheurs Volontaires (FV) a su garder cet été l’actualité OGM sous les feux de la rampe, malgré de lourdes condamnations et plusieurs interpellations. Bilan des fauchages volontaires : 50 % des cultures OGM ont été détruits, dont pour la première fois 20 hectares de champs commerciaux, comme cela a été décidé par les 650 participants réunis à Cournon d’Auvergne pour l’Assemblée générale des FV mi-juillet. Charlotte Berthou, y animait le stand des Amis de la Terre - Landes aux côtés d’Inf’OGM. Des débats ont fait le point sur les zones de résistance en Europe, et sur les questions de Santé et de Droit, avant la projection du film « The future of food » (disponible auprès d’Inf’OGM, voir p.14), état des lieux effarant où la nécroentreprise Monsanto se taille la part du lion. Cent gendarmes suréquipés ont empêché

la neutralisation d’un champ, mais quelques Faucheurs ont eu le bonheur de les prendre à revers !

Justice citoyenne Une première en France: le Conseil d’État, saisi par le Conseil Général des Landes et le MODEF (Mouvement de défense des exploitants familiaux ) a annulé deux autorisations du Ministère de l’Agriculture à Monsanto faute de localisation précise de la dissémination, et condamné l’État à 3 000 € d’amende. Des autorisations de tests d’OGM médicaments de Meristem Therapeutics ont été annulées en mai par le Tribunal de ClermontFerrand pour les mêmes motifs. Le Tribunal administratif de Strasbourg, évoque « les incertitudes scientifiques » et la violation de la convention d’Aarhus. À Pau, le Juge des Référés, saisi par la Confédération Paysanne, a suspendu l’autorisation d’un essai dans le Gers

© Christophe Noisette

L e Mouvement de désobéissance

Les faucheurs bien entourés

pouvant « porter gravement atteinte aux intérêts des agriculteurs dont les exploitations et les ruches sont situées à proximité des parcelles destinées à l’expérimentation » et « qu’il ne ressort pas que la suspension de l’essai menacerait gravement un intérêt public. » Monsanto a broyé et enfoui l’essai ! ■ Hélène Gassie Note : Les photos de cette journée sont également consultables sur le site www.lairederien.net

Les Amis de la Terre Moselle Succès des tables rondes sur l’énergie menés par leur groupe de travail « Énergies » ont organisé début 2006, avec le soutien du Conseil régional de Lorraine et du Conseil général de Moselle, une série de tables rondes à l’attention des élus locaux de Moselle. Ces tables rondes étaient consacrées aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables dans les bâtiments publics.

Un intérêt croissant pour les énergies renouvelables Les collectivités locales sont en effet de plus en plus sensibles à ces sujets, afin de contribuer non seulement à la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi de donner l’exemple aux administrés. Les AT Moselle se sont efforcés de répondre à ce besoin en faisant connaître les possibilités offertes aux communes dans ce domaine à partir d’expériences dans des collectivités locales mosellanes.

Ces temps de formation, d’information et d’échanges ont eu lieu à Montignylès-Metz, Forbach, Thionville et Château-Salins. Les Maires, Conseillers généraux et Conseillers régionaux ont été invités et les participants sont venus nombreux (120 au total). Vidéo-projections et présentations ont été diffusées, et l’ADEME a installé des panneaux d’exposition pour l’occasion.

localisé avec certaines communes, pour développer une approche plus écologique de l’utilisation de l’énergie. ■ Gilles Drogou et Alexis Nauroy

Contact : Groupe de travail « Énergies », Les Amis de la Terre Moselle : Gilles Drogou moselle@amisdelaterre.org

La sensibilisation des élus : un élément encourageant Chaque élu a reçu une brochure avec un diaporama créé spécialement par les Amis de la Terre Moselle, des fiches thématiques, une revue de presse et les possibilités de subventions du Conseil régional et de l’ADEME. Le travail avec les élus locaux est essentiel pour les AT Moselle, car il est dès lors plus facile d’associer la population à des actions concrètes. Pour faire suite à cette mobilisation, les AT Moselle envisagent de mener un travail plus

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© Christophe Noisette

Les Amis de la Terre (AT) Moselle,

Les intervenants de la table ronde (de gauche à droite) : Monsieur Dietsch (Maire de Spicheren), Monsieur Ailhaud (Tecsol), Monsieur Drogou (AT Moselle), Monsieur Kiffer (LQE).

Le Courrier de la

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Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Paris Des éco-détectives dans les magasins parisiens Deux temps ont marqué cette Le bilan de la Unis-Cités, association qui permet aux jeunes de 18 à 25 ans d’agir dans le cadre d’une année de service volontaire pour la solidarité, a souhaité s’associer aux Amis de la Terre-Paris pour soutenir la campagne de protection des forêts tropicales. 53 jeunes bénévoles d'Unis-Cités ont ainsi participé à la journée « écodétectives » du 3 mars 2006.

Des jeunes en action Cette journée était l’occasion d’informer ces jeunes, de les sensibiliser à la protection de l’environnement et surtout de les impliquer par une action simple et concrète : devenir éco-détectives pour les Amis de la Terre.

journée : après avoir écouté des intervenants de Greenpeace et des Amis de la Terre sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité et sur les problèmes liés à l’exploitation intensive des forêts, les bénévoles ont visité 86 magasins de bois (bricolage, meubles, fenêtres et parquets) et ont rempli pour chacun d’eux une fiche éco-détective. Cette fiche, téléchargeable à partir du site des Amis de la Terre et que chacun peut utiliser, sert à répertorier les espèces tropicales, vulnérables ou menacées, commercialisées dans les magasins et à vérifier la présence de certains critères sur l’étiquetage des produits bois : nom commercial de l'essence, origine, espèce menacée ou vulnérable.

journée : une satisfaction partagée Les 86 fiches recueillies ont été analysées et la liste des bonnes et mauvaises pratiques de ces enseignes de magasins a été publiée sur le site des Amis de la Terre, afin d’aider à une meilleure consommation citoyenne. Le bilan de cette journée fut unanime : très positif tant pour les jeunes, qui ont trouvé la journée intéressante, que pour les Amis de la Terre-Paris qui ont obtenu des informations fiables sur de nombreux magasins, en peu de temps. Quand les bonnes volontés s'allient... ■ Nicole Charrière

Les Amis de la Terre dans le monde

Les Amis de la Terre Europe Pétition anti-nucléaire : mettre le paquet pour atteindre le million L

a campagne « Un million d’Européens exigent l’abandon de l’énergie nucléaire ! », relancée notamment par les Amis de la Terre Europe, est plus que jamais d’actualité. De nouveaux groupes et ONG de divers pays ne cessent de s’y associer, et elle sera prolongée au moins jusqu'en mars 2007, à l’occasion du 50ème anniversaire du traité Euratom.

Une pétition à diffuser massivement La pétition est disponible depuis février sous forme papier (un feuillet vous est également joint dans cette Baleine) et également en ligne sur www.million-against-nuclear.net, site polyglotte qu’il ne faut pas hésiter à visiter et à faire connaître. De fait, l’objectif initial de 150 000 signatures pour la France a été atteint. Il s’agit plutôt de donner un dernier coup de collier pour atteindre le million en Le Courrier de la

sollicitant un public plus large et moins sensibilisé… Beaucoup d’entre vous sont déjà signataires : ne signez pas une deuxième fois !

Le nucléaire, une question résolument problématique Alors que l’on vient encore de frôler l’accident nucléaire majeur, dans un réacteur suédois cette fois, les arguments ne manquent pas pour renoncer à cette technologie suicidaire ! D’ailleurs, le réseau « Sortir du nucléaire », dont font partie les Amis de la Terre, élabore en vue de la prochaine campagne électorale des scénarios de sortie de l’électronucléaire en 5 ou 10 ans maximum. Les quatre points de cette pétition sont centrés sur l’électronucléaire, mais comme le proclamait en 1968 le général Charles Ailleret : « J’avais en effet compris que l’un des dangers les plus grands qui menaçait le programme militaire était l’opposition que j’ai souvent signalée de « l’atome

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militaire » à « l’atome civil »… J’ai toujours veillé à ce que nucléaires civil et militaire aillent de pair… Ce serait la mort du deuxième si le premier disparaissait. » Alors, pour faire d’une pierre deux coups… à vos pétitions ! ■ Marie-Christine Gamberini


Les Amis de la Terre dans le monde

Les Amis de la Terre Europe Les citoyens européens s’engagent et demandent aux gouvernements d’en faire autant Les Amis de la Terre – Europe ont lancé en juin 2006 la campagne « The citizen’s deal against climate change » qui repose sur la participation active des citoyens européens. Ceux-ci s’engagent à lutter individuellement contre le changement climatique en modifiant leur consommation et en adoptant des pratiques plus responsables. En retour, ils exigent de leur Gouvernement des engagements forts pour réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre.

Un défi lancé aux gouvernements européens En moyenne, un citoyen européen produit chaque année 10,8 tonnes de gaz à effet de serre ; en Amérique latine, un citoyen ne produit que 2 tonnes en moyenne. Or, le changement climatique est déjà perceptible dans de nombreuses régions du globe et, d’après le GIEC*, ses impacts seront être de plus en plus massifs. Pour faire face à cette menace désormais avérée, les citoyens peuvent eux-mêmes initier une démarche active et contribuer par des gestes concrets à lutter contre le renforcement de l’effet de serre. Pourtant rien ne sera possible sans que les gouvernements européens sortent de leur inertie, s’emparent de la question et mettent en place un cadre politique favorable à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Échange de bons procédés C’est le défi posé par la campagne européenne « The citizen’s deal against climate change » qui propose un marché aux gouvernements : « les citoyens européens sont prêts à faire leur part mais cela doit s’accompagner d’une action forte des gouvernements pour mettre en place le bon cadre politique » déclare Jan Kowalzig, responsable de la campagne Climat pour les Amis de la Terre Europe. Pour cela, des citoyens, à travers toute l’Europe, ont déjà pris part à des actions de rue, en rédigeant leur engagement contre le changement

« Je m’engage à mieux isoler mon logement et à réduire mon chauffage. Je demande au Gouvernement d’investir massivement dans les énergies renouvelables.» Françoise - Paris

Le dinosaure gonflable des Amis de la Terre, symbôle des énergies fossiles qui appartiennent résolument au passé.

climatique sur une bulle de texte de bande-dessinée, puis en se faisant prendre en photo en portant cette bulle. Cet engagement, qui s’adresse à leur gouvernement, consiste en une action qu’ils sont prêts à engager pour préserver le climat. Mais ils demandent en retour à leur gouvernement d’agir.

Rejoignez-nous et participez à l’action en ligne ! Au-delà des actions de rue de cet été, la campagne « The citizen’s deal against climate change » des Amis de la Terre – Europe se poursuit sur internet. Si vous n’avez pas pu participer aux actions et si vous pensez que le gouvernement ne fait pas assez pour lutter contre le changement climatique, vous pouvez encore proposer votre engagement. Le principe de l’action est simple et repose sur l’interactivité. Les citoyens sont invités à télécharger leur photo, ils rédigent ensuite leur engagement, aidés pour cela par des exemples concrets comme : « Je vais utiliser mon vélo plus souvent. En échange, le gouvernement doit améliorer les transports publics

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dans ma ville » , « Je m’engage à continuer le recyclage de mes déchets, je demande au gouvernement de s’engager à développer les infrastructures de recyclage ». L’image accompagnée de l’engagement est ensuite intégrée à la galerie photo. L’ensemble des photographies sera mis en ligne sur le site internet des Amis de la Terre - Europe. Les cent meilleures photographies de chaque pays seront rassemblées dans un gigantesque album de famille qui sera présenté aux gouvernements nationaux lors des négociations des Nations Unies sur le climat, qui se tiendront en novembre prochain à Nairobi. ■ Caroline Prak

Pour participer à l’action en ligne, rendez-vous sur le site des Amis de la Terre - France : http://www.amisdelaterre.org/article.php3?i d_article=2612 Pour visiter la galerie photo (action de rue du 22 juillet 2006, parvis de la Gare Montparnasse à Paris), rendez- vous sur le site des Amis de la Terre - France : http://www.amisdelaterre.org/article.php3?i d_article=2587 * Groupement Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat

Le Courrier de la

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Le coin des livres Deborah Koons Garcia

Deborah Koons Garcia

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Le courrier des lecteurs

Nouveau le Courrier des lecteurs Comme nous vous l’annoncions dans le dernier numéro du Courrier de la Baleine, vous pouvez désormais écrire à la rédaction pour réagir sur le contenu de notre publication. Nous publions donc ici la première édition de cette nouvelle rubrique. Merci d’avance à ceux qui souhaiteront s’exprimer pour permettre à notre publication associative de s’améliorer. Envoyez vos commentaires à : france@amisdelaterre.org, en précisant dans l’objet « courrier des lecteurs ».

Sauver la loi « littoral» et les grands lacs français

«

Thierry Billet a raison d'attirer notre attention sur la sauvegarde de la loi « littoral ». (Ldb n°146 page 11) En effet, cette loi constitue le seul bouclier capable de protéger nos bords de mer. (…). Vouloir supprimer le chevauchement de la loi « montagne » et de la loi « littoral » pour les lacs de plus de 1 000 hectares est une hérésie. Lorsqu'on s'intéresse de près ou de loin à l'environnement, il n'est pas difficile de constater que les lacs de montagne constituent une zone naturelle particulièrement fragile. C'est une chance qu'ils puissent bénéficier des deux lois. Le littoral a suffisamment été massacré dans certaines régions, nous ne tolérerons pas les mêmes excès sur les bords de lacs de montagnes. Si nous ne réagissons pas, à l'avenir nous ne pourrons plus nous opposer à la voracité des bétonneurs en tous genres. Signons massivement la pétition sur : www.amisdelaterre.org/article.php3?id_ article=2452 Bernard Ratinier (Allier), adhérent individuel.

»

Le Courrier de la Baleine n’a hélas rien à ajouter, sinon que la signature du décret d’application de la loi du 23 janvier 2005, le 1er août, et sa publication au JO le 5, doivent inciter l’ensemble du mouvement associatif à peser de tout son poids pour obtenir l’abrogation de son article 187.

a réalisé « The future of food » un film sur l’histoire et la technologie du génie génétique qui a nécessité trois ans d’enquête. Elle y aborde non seulement les risques sanitaires et environnementaux mais aussi les questions éthiques que posent les brevets et le contrôle de l’alimentation par quelques entreprises. ■ DVD disponible à Inf’OGM 2B rue Jules Ferry 93100 Montreuil Contact : 01 48 51 65 40 Mail : francisca@infogm.org ■ Prix : 16 € l’unité (ajouter 1.3 € de frais de port par DVD commandé). Pour de plus grandes quantités, les tarifs sont dégressifs (contacter Francisca)

La conception bioclimatique : des maisons confortables et économes Samuel Courgey et Jean-Pierre Oliva

Atteindre des besoins en chauffage proches de... zéro, par la conception bioclimatique. Tel est le défi de ce livre ! Penser sa maison en fonction du lieu, du climat, optimiser les apports solaires, se protéger du froid comme de la chaleur, sont les éléments-clé à découvrir dans cet ouvrage, en rénovation comme en construction. Une manière de participer durablement à la protection de notre environnement tout en diminuant nos factures énergétiques. ■ 244 pages, schémas et photos en couleur, Éditions Terre Vivante ■ Prix : 35 €+ frais de port (utilisez le bon de commande ci-contre)

L’agenda du jardinier bio 2007 Le compagnon indispensable du jardinier bio

Cet agenda ravira les jardiniers de plus en plus nombreux aujourd’hui à la

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recherche de méthodes respectueuses de l’environnement et de la santé. Outre ses précieux conseils, l’agenda offre chaque année un nouveau thème. En 2007, les aménagements sont à l’honneur, ceux proposés sont « faits maison », avec des matériaux simples, écologiques, loin des standards que l’on trouve en kit : réaliser une allée en mignonnette, une bordure en châtaignier tressé, monter un muret en pierres sèches en sont quelques exemples. 160 pages, format 15x21, Éditions Terre Vivante ■ Prix : 12 €+ frais de port (utilisez le bon de commande ci-contre) ■

Bon plan Festival international du Film Écologique « De l’énergie pour demain » La

seconde édition du Festival International du Film Écologique se déroulera du 5 au 8 octobre prochain à Bourges. Le thème mis en avant cette année sera celui de l'énergie. Les fictions, documentaires, et films de reportages présentés porteront sur ce thème, « pilier de la s a g e s s e écologique ». Outre les courts et longs métrages projetés au Palais d’Auron, le festival propose un salon de l’éco-construction, un marché bio et un forum des organisations environnementales. Une série de conférences et débats « Les entretiens de Bourges » animés par le Muséum d’Histoire Naturelle sera également proposée au public. Ces débats tenteront de soulever les problèmes que pose l'évolution des civilisations modernes, dans le cadre d'un développement ■ durable et équitable des sociétés.

Toutes ces manifestations sont libres d’accès et ouvertes au public. Festival International du Film Écologique Palais d’Auron – Boulevard Lamarck 18000 BOURGES

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The future of food

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Moabi : arbre de vie ou de profit ? Les Amis de la Terre - février 2005 dépliant - 0,5 €

Affiche « Oh ! la belle forêt tropicale » Les Amis de la Terre - décembre 2003 - 3 €

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Forêts ■

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Modes de production et de consommation durables

Agriculture et OGM ■

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Responsabilité des acteurs financiers ■

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Les Amis de la Terre dans le monde

Réseaux

Les Amis de la Terre International

2B rue Jules Ferry 93 100 Montreuil Tél. 01 48 51 32 22 - Fax. 01 48 51 95 12 Mél : france@amisdelaterre.org / Site internet : www.amisdelaterre.org

Groupes Amis de la Terre DUNKERQUE (NORD) Nicolas FOURNIER BP 21 - 106 avenue du Casino 59941 DUNKERQUE Cedex 2 Tél : 03 28 20 30 40 Fax : 03 28 20 30 39 fournierni@voila.fr

GERS Robert Campguilhem 31 rue Rouget de Lisle 32000 AUCH Tél : 05 62 65 64 50 Fax : 05 62 60 14 21 gers@amisdelaterre.org

HYÈRES (VAR) Jacqueline HERBRETEAU BP 522 83409 HYÈRES Cedex Tél : 04 94 65 05 27 Fax : 04 94 57 37 15 athyeres@cegetel.net ÎLE DE GROIX Armina Knibbe Siège social La passagère 56590 ÎLE DE GROIX Tél : 06 79 81 99 55 ile-de-groix @amisdelaterre.org

LOIRE-ATLANTIQUE Odile DEMAURE 4 rue Pierre Landais 44200 NANTES Tél : 02 40 76 69 15 jcdemaure@free.fr

PARIS Claude BASCOMPTE 95 rue des Grands Champs 75020 PARIS Tél : 01 43 56 93 18 paris@amisdelaterre.org

MAYENNE Marc-Michel DUGUE 350 chemin St Pierre le Potier 53000 LAVAL Tél : 02 43 56 12 42 mm.dugue@wanadoo.fr

PÉRIGORD Jean-François LYPHOUT Maison des associations Cours Fénelon 24000 PÉRIGUEUX Tél : 05 53 05 28 44 perigord@amisdelaterre.org

MIDI-PYRÉNÉES Alain CIEKANSKI 21 rue Bernard Mulé 31400 TOULOUSE Agenda 24 h/24 : Tél/Fax : 05 61 34 88 15 midipyrenees@ amisdelaterre.org

ISÈRE Henry TIDY, 16 Grand Rue 38000 GRENOBLE Tél : 06 27 44 16 06 isere@amisdelaterre.org

POITOU (VIENNE) Françoise CHANIAL 6 rue de l’ermitage 86580 BIARD Tél : 05 49 58 25 55 poitou@amisdelaterre.org

HAUTE-NORMANDIE Arnaud Fix 32 rue des Oiseaux Appartement n°3 27400 LOUVIERS Tél : 02 32 50 79 24 haute-normandie@ amisdelaterre.org

LANDES Christian BERDOT 24 boulevard Candau 40000 MONT-DE-MARSAN Tél/Fax : 05 58 75 34 50 landes@amisdelaterre.org

MONTREUIL Alain DORDÉ 35 rue Gaston Lauriau 93100 MONTREUIL Tél : 01 41 72 18 41 montreuil@amisdelaterre.org

PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Mélia Makhloufi 8 place de la République 64000 PAU Tél : 05 59 80 04 93 pyrenees-atlantiques @amisdelaterre.org

HAUTE-SAVOIE 22 Allée des Vergers 74600 SEYNOD Tél : 06 24 27 45 04 haute-savoie@amisdelaterre.org

LOIRE Hervé CHAPUIS 7 bis rue des Bruns 42450 SURY LE COMTAL Tél : 06 07 37 03 14 loire@amisdelaterre.org

MOSELLE Alexis NAUROY 2 rue de l’Yser 57000 METZ Tél : 03 87 62 19 16 moselle@amisdelaterre.org

RHÔNE Gilbert GOUVERNEUR 242 rue de Créqui 69003 LYON Tél : 04 78 60 87 75 rhone@amisdelaterre.org

VAL-DE-BIÈVRE Richard COTTIN 36 rue Jean Rostand 91300 MASSY Tél : 01 60 13 99 51 valdebievre@amisdelaterre.org VAL-D’OISE Anne GELLÉ 14 rue des Chasseurs 95100 ARGENTEUIL Tél/Fax : 01 39 80 15 46 valdoise@amisdelaterre.org VAL-D’YSIEUX (Val-d’Oise et Oise) Arlette NOEL 5 rue de la Source 95470 FOSSES Tél : 01 34 71 25 34 VAUCLUSE Monique CORTASSE La Badelle 84220 GORDES Tél : 04 90 72 20 05 vaucluse@amisdelaterre.org L’action des Amis de la Terre est relayée par des délégués dans les départements suivants : Aisne, Aveyron, Bouchesdu-Rhône, Corse, HautesPyrénées, Yvelines, Somme, Tarn, Tarn et Garonne, Lot. Pour avoir leurs coordonnées, s’adresser aux Amis de la Terre France.

PO Box 19199 1000 GD Amsterdam Pays-Bas Tél. 31 20 622 1369 Fax. 31 20 639 2181 info@foei.org www.foei.org

Les Amis de la Terre Europe 15, rue Blanche 1050 Bruxelles Belgique Tél. 32 2 542 0180 Fax. 32 2 537 55 96 info@foeeurope.org www.foeeurope.org

Groupes nationaux : Allemagne (Bund-Freunde der Erde), Afrique du Sud, Angleterre/Pays de Galles/Irlande du Nord, Argentine, Australie, Autriche (Global 2000), Bangladesh (IEDS), Belgique, Belgique Flandres (For Mother Earth), Brésil, Bulgarie (Ecoglasnost), Cameroun (CED), Canada, Chili (Codeff), Chypre, Colombie (CENSAT), Corée, Costa Rica (COECOCEIBA), Croatie, Curaçao, Danemark (NOAH), Écosse, Équateur (Acción Ecológica), Espagne, Estonie (ERL), États-Unis, Finlande (Maan ystävät ry), Géorgie (SMM), Ghana, Grèce (Nea Ecologia), Grenade, Guatemala, Haïti (cohpeda), Honduras, Hongrie (MTS), Île Maurice, Indonésie (WALHI), Irlande (Earthwatch), Italie, Japon, Lettonie (VAK), Lituanie (LZJ), Luxembourg (Mouvement Écologique), Macédoine (DEM), Malaisie (Sahabat Alam Malaysia), Mali (Guamina), Malte, Népal, Nicaragua (Centro Humboldt), Niger (Environmental Right Action), Norvège (NNV), Nouvelle Zélande, Palestine (Pagon), Papouasie-Nouvelle Guinée, Paraguay (Sobrevivencia), Pays-Bas (Vereniging Milieudefensie), Philippines (LRC-KSK), Pologne (PKE), République démocratique du Congo (CADIC), République Tchèque (Hnutí Duha), Salvador (CESTA), Sierra Leone, Slovaquie, Suède (MJV), Suisse (Pro Natura), Swaziland, Togo, Tunisie (ATPNE), Ukraine (Zenelyi Zvit) et Uruguay (REDES).

Bulletin de soutien et d’abonnement

OUI, je soutiens les Amis de la Terre Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . . . Rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À noter : 66 % de mon don et de ma cotisation sont déductibles de mes impôts, dans la limite de 20 % de mon revenu imposable.

Courriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . soit un prélèvement de 13 € par trimestre, abonnement à la Baleine inclus J’autorise l’établissement teneur de mon compte à prélever sur ce dernier, si sa situation le permet, tous les prélèvements ordonnés par Les Amis de la Terre. Je pourrai en faire suspendre l’exécution par simple demande à l’établissement teneur de mon compte ou aux Amis de la Terre France. Association bénéficiaire : Les Amis de la Terre – 2B rue Jules Ferry – 93100 Montreuil

1 € par semaine

Nom et adresse postale de l’établissement teneur du compte à débiter Agence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . . . Rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code banque

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