La Baleine 148 - Luttes paysannes contre l'agro-industrie

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Le courrier de 14 8

Depuis 1971 • décembre 2006 • 3,20 €

DOSSIER SPÉCIAL

Luttes paysannes contre l'agro-industrie Pour une agriculture locale et durable ET AUSSI . . .

© Geert Ritsema

Déforestation en Tasmanie Le climat change, et nous, on fait quoi ? Création des Amis de la Terre Limousin Déchets toxiques à Abidjan

www.amisdelaterre.org


Édito Vers des sociétés de souveraineté alimentaire de la FAO, Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation, publié le 30 octobre, reconnaît du bout des lèvres que sans (re)développement agricole local, la faim qui concerne plus de 800 millions de personnes dans le monde - ne reculera pas. Elle pourrait même s’aggraver en raison de la hausse de la population. Un constat qui rejoint, enfin, les faits récemment rappelés par Meena Raman, présidente des AT - International. 1

Sans une politique de soutien à l’agriculture familiale, l’exode rural, la croissance

Normes industrielles imposées Attaque frontale de la bio

Afin de lutter contre la destruction de l’agriculture biologique que pourrait entraîner l’adoption d’un projet de règlement européen applicable d’ici deux ans, Nature & Progrès se mobilise. Nature & Progrès lance un appel à former un collectif face à l’entreprise de destruction de l’agriculture biologique. En effet, le Conseil européen est sur le point d'adopter un projet de règlement applicable en janvier 2009. Or ses seuls interlocuteurs sont les « experts » et le COPA-COGECA1 (qui abrite la FNSEA). L'appel dénonce l'exclusion des fondateurs du mouvement bio « au profit des maîtres du commerce inéquitable ».

Des normes pour détruire L’objectif de ces règlements est « d’interdire aux produits qui ne sont pas issus de l’industriel agroalimentaire tout accès au marché » au prétexte de la sécurité sanitaire. On croit rêver ! Ces normes menacent, « au-delà de l’agriculture, les fabrications artisanales traditionnelles, le commerce de proximité, les écomatériaux de construction, les écocarburants, les énergies renouvelables, les médecines traditionnelles. Tout est lié! »2 . Il faut résister ! ■ Hélène Gassie 1

Comité des Organisations Professionnelles Agricoles de l’Union Européenne et Confédération Générale des Coopératives Agricoles de l'Union Européenne. 2 Cf. l'appel à former le collectif : www.amisdelaterre.org/article.php3?id_article=2902

Contacts : Jordy van den Akker petiteterre@tele2.fr et Guy Kastler guy.kastler@wanadoo.fr

Le Courrier de la

anarchique des villes dans les pays pauvres, le chômage dans les zones rurales et dans les grands centres urbains continueront de s’accroître. En conséquence, une grande partie de la population sera poussée vers la pauvreté et la faim, et l’environnement se dégradera irréversiblement. Depuis les années 80, les excédents rendus possibles par l'agro-industrie des pays du Nord ont déstabilisé les paysans du Sud tout en imposant des procédés biocides dont les OGM sont le dernier développement. Ses produits chimiques toxiques ont pénétré tous les milieux. Ses impacts énergétiques et climatiques sont majeurs et sont aggravés par la généralisation de l'alimentation carnée.

Face à ces fléaux, la souveraineté alimentaire désigne et rappelle le droit des populations, des États et des Unions à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping vis à vis des pays tiers . Les paysans, qui sont les premiers touchés par les politiques de libéralisation, sont aujourd’hui à la pointe de la lutte. La défense de la richesse et de la diversité des cultures paysannes offre des lueurs d’espoir. L'amélioration du sort des populations mondiales passe en effet par une reprise en main de l'agriculture par les paysans, ici et partout dans le Joo Zimmermann monde. ■ 1

Ce concept a été développé par le syndicat international Via Campesina à l'occasion du Sommet Mondial de l’Alimentation en 1996.

Barrières non tarifaires Des ficelles neuves pour ligoter le marché mondial Après avoir conquis leur autonomie alimentaire en taxant leurs importations et en subventionnant leurs exportations, les pays du Nord, via l’OMC, interdisent au Sud de bénéficier de ces mêmes protections. S'ils exportent encore aujourd'hui leurs excédents en subventionnant leur production, la ficelle devient trop grosse, et de nouvelles barrières non tarifaires ont été mises en place. Ainsi les normes du catalogue des semences privent les agricultures paysannes de l'usage de leurs propres semences. Les droits de propriété intellectuelle (Certificat d’Obtention Végétale et brevets) imposent des semences « améliorées » et leur paquet technologique : engrais chimiques, pesticides, irrigation et mécanisation. Les verrous technologiques (semences hybrides, gène terminator, OGM, mutagénèse, nanotechnologies…) mettent les paysans et les peuples sous la dépendance totale des firmes, et les standards de la sécurité sanitaire et environnementale n’admettent que les produits de l’agriculture industrielle. Homogénéité, stabilité, traçabilité et sécurisation des pratiques par l’éradication du vivant sont les nouvelles normes d’accès au marché.

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Des verrous technico-juridiques opposés à l'agriculture paysanne ! Les pratiques paysannes héritières des savoirs traditionnels offrent des produits diversifiés regorgeant de vie microbienne techniquement et financièrement incompatibles avec les procédures d’homologation et avec la maîtrise industrielle des risques. L’autonomie alimentaire et la relocalisation des économies fraternelles ont besoin des protections aux frontières, et n’ont que faire des brevets et des technologies qui manipulent le vivant, ni des normes du marché mondial. ■ Guy Kastler, paysan dans l’Hérault, Délégué général du réseau Semences Paysannes France et chargé de mission Nature et Progrès. Cf. : www.natureetprogres.org/actualite_ agriculture_bio/actualite_agriculture_bio.html

La campagne « Contre les naufrageurs du vin » de la Confédération Paysanne s'oppose à la logique de standardisation du secteur vitivinicole. Cf. : www.amisdelaterre.org/ article.php3?id_article= 2739 http://www.contreles naufrageursduvin.org

© Samson / Confédération Paysanne

Le dernier rapport


DOSSIER SPÉCIAL L u t t e s p a y s a n n e s c o n t r e l ' a g r o - i n d u s t r i e

« Le XXIe siècle sera paysan ou ne sera pas » Interview de Sylvia Perez Vitoria, sociologue et économiste, auteur du livre Les paysans sont de retour 1

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e Courrier de la Baleine : dans le monde, un actif sur deux est paysan, soit 1,3 milliards de personnes, et ce nombre est en augmentation. Mais seule une infime minorité dispose d’un tracteur : 350 millions utilisent la traction animale, un milliard travaille à la main. Or, parmi les 800 millions de personnes qui souffrent de la faim, beaucoup sont des paysans. Comment la mondialisation se traduit-elle pour l’agriculture ? Jugée stratégique, l’agriculture est longtemps restée chasse gardée des États. Les échanges n’ont été « libérés » qu’en 1986 en raison des excédents produits par le Nord. La mondialisation a brutalement mis en concurrence des productivités très inégales, variant d’un facteur 1 à 500, voire 1000. En outre, les subventions au Nord ont détruit les agricultures les plus fragiles. Concentration sans précédent : quelques grands groupes multinationaux contrôlent en amont semences, pesticides et engrais et, en aval, le négoce international.

Le Courrier de la Baleine : Quel rôle jouent la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international ? Sylvia Perez : La politique du Nord a une grande continuité et privilégie les cultures à l’exportation au détriment des cultures vivrières. Après les « politiques de dévelop-

pement» qui ont pris le relais de la colonisation et débouché sur l’endettement des pays, la BM et le FMI se sont installés dans les pays du Sud et poursuivent la même politique, cette fois pour rembourser la dette. Pire encore, l’OMC complète la trilogie - la triade mafieuse plutôt - qui menace l’alimentation des plus pauvres. La spécialisation, la perte des ressources naturelles et de l’indépendance économique menacent gravement la survie des populations. L’Afrique est très éprouvée. La FAO continue à diffuser l'idéologie : technicer pour produire plus, au prétexte de lutter contre la faim.

LCB : Quelles réponses apportent les luttes paysannes ? S P : La première réponse, c’est la notion de souveraineté alimentaire qui s’est imposée aux ONG après le tournant qu’a constitué la création en 1993 de Via Campesina, regroupant 200 millions de petits paysans. Cette notion implique la capacité à produire ses aliments, à assurer son indépendance et préserver la diversité des cultures et des traditions. Le mouvement paysan est porteur d’idées, de revendications, de changements et de solutions aux problèmes majeurs de la planète, comme l’énergie, l’eau, la diversité biologique et culturelle et l’op-

position ville - campagne. C’est une force, une dynamique fabuleuse, qui lutte pour la terre et la réforme agraire en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique du Sud. Il faut les remercier pour leur lutte souvent illégale pour les semences traditionnelles, qui sont l’assurance - vie de la planète. Les réseaux de semences paysannes sont présents partout, y compris en Europe et en Amérique. Ils s’opposent à la brevetabilité du vivant, œuvrent à la récupération des savoirs paysans et pour la diversité des pratiques culturales. Les pays les plus paysans sont les plus porteurs d’avenir. On se rend compte que l’on s’est trompé en dévalorisant le savoir paysan et en imposant le modèle unique de la technicisation. Les ingénieurs agronomes peuvent aller se rhabiller !

LCB : Peuvent-ils aider à penser ? S P :Non. Ce qui compte, ce sont les échanges de savoirs paysans, de variétés et de pratiques. De là viendront les solutions, de la mosaïque des cultures paysannes, de la richesse incroyable des systèmes agricoles, de la diversité des connaissances, des alternatives et de la relocalisation des échanges. ■ Propos recueillis par Hélène Gassie 1

Éditions Actes Sud, à commander en ligne sur : http://www.natureetprogres.org/librairie_bio/librairie_ agriculture_bio.php

Énergie : une «agriculture» gavée de pétrole L’

agro-industrie est grande consommatrice d’énergies fossiles. Il n’existe pas de statistiques mondiales fiables dans ce domaine. Mais, pour la France, les consommations indirectes liées à l’agro-industrie représenteraient le double des consommations directes de l’agriculture dont les émissions de gaz à effets de serre sont comparables à celles du logement. L'agro-industrie est très dépendante de l'énergie pétrolière. On estime que pour produire une calorie alimentaire, il faut aujourd'hui dépenser 13 calories dont 7 en pétrole. Cette rente énergétique explique en grande partie les écarts de productivité mesurés par actif agricole - écarts allant de 1 à 1000 1. Cependant, le bilan énergétique réel reste nettement à l'avantage de l'agriculture traditionnelle. Les consommations d'énergies fossiles interviennent lors de l'extraction des ressources minières (phosphates) et proviennent de la fabrication et des transports d’engrais et de

pesticides, de l’hyper mécanisation, de l’irrigation et, pour les produits de l'industrie agroalimentaire, de la transformation et de la conservation des biens.

Une consommation française en cours d’estimation Il n’existe pas de statistiques mondiales fiables sur la consommation énergétique de la filière agro-industrielle. Solagro 2, qui est en train de développer une méthode précise de mesure des consommations et d'efficacité énergétique des exploitations, estime qu'environ 7 à 8 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) seraient destinées de façon indirecte à l'agriculture française, soit deux fois plus que la consommation directe (3,7 Mt TEP). Cela représenterait 8 % environ de la consommation énergétique globale de la France, ce qui n’est pas négligeable. Dresser une estimation fine des consommations indirectes prendra du temps ; c'est pourtant bien là que se mesureront nos dépendances alimentaires et énergétiques.

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Un fort impact en terme d’effet de serre En France, les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues à l'agriculture représentent environ 20 % des émissions nationales, soit l'équivalent de l'habitat 3. La répartition des GES pour l'agriculture française donne une idée des consommations d'énergie jointes : 50 à 60 % des GES de l'agriculture sont directement liés à la mécanisation, à la fabrication, à l'épandage et au lessivage (nitrates) des engrais minéraux 4. Cela ne prend pas en compte les transports induits 5 par un modèle de production qui aboutit à la spécialisation ■ de régions et de pays entiers. Laurent Hutinet 1

Cf. Histoire des agricultures du monde, Mazoyer et Roudart, Ed. Seuil, 1998, chapitre X. 2 Association Solagro : initatives pour l'énergie, l'environnement et l'agriculture, www.solagro.org 3 Cf. CITEPA – MIES, données 2004. 4 Cf. www.solagro.org/site/im_user/174campsol.pdf www.afpfasso.org/main.php?url=./afpf/manifs/acces/main_art. php&f_num_acte=15 5 Cf « Des gaz a effet de serre dans mon assiette ?» joint à ce courrier de la Baleine.

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Chimie, biotechnologies et agro-industrie

Garde rapprochée pour parlements et gouvernements L

es acteurs de la chimie, des biotechnologies et de l’agriculture intensive sont regroupés dans des lobbies puissants et organisés, qui exercent une pression continue sur les décideurs publics. Les richissimes lobbies de l’agro-industrie sont dominés par les huit vendeurs de pesticides (ex fournisseurs d’armes reconvertis après-guerre) qui se sont jurés de maîtriser l’alimentation mondiale en privilégiant quatre plantes : maïs, blé, riz et soja, sur les quelques 30 000 plantes comestibles. Ils sont si puissants et si organisés que Gilles-Éric Séralini 1 les qualifie de « Bill Gates de l’agriculture ».

Un réseau français présent depuis trois générations Ces lobbies regroupent tous les acteurs du secteur. L'Union des industries de protection de la plante est l’un des plus anciens groupements nationaux au monde. Elle regroupe 21 entreprises qui ne représentent pas moins de 96 % du marché français. Parmi elles : Monsanto, Bayer 2, Syngenta et PioneerDuPont. Cette Union, par ailleurs membre de CropLife International3, a mené en 2005 une campagne publicitaire dans la presse française qui a coûté 600 000 euros. Quant à l’Association générale des producteurs de maïs, née en 1934, elle s’est restructurée en 2001 pour devenir Maiz’Europ et

Arvalis, l’« Institut du végétal , de la recherche et du développement ». Toute puissante dans le grand Sud-Ouest, elle a pu acheminer à Pau deux mille agriculteurs-contractuels le jour même du procès d’Asgrow (Monsanto) à Carcassonne, en septembre 2006. La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA4), issue en 1946 du régime de Vichy, et syndicat unique pendant quarante ans, forme un groupe de pression institutionnel qui cogère avec l’État la politique agricole. Le Crédit Agricole en est le bras armé et il détient le pouvoir dans les chambres d’agriculture, confiscant ainsi les aides à son profit et au détriment de l’installation de jeunes exploitants. Ainsi, en l’an 2000, 20 % des agriculteurs truste 62 % des 73 milliards de francs d’aides publiques, et un paysan sur quatre n’en perçoit pas. C’est le contribuable qui rembourse le coût de ses saccages répétés (6 819 528 € en 2006) tandis que les militants de la Confédération paysanne vont en prison.

Des poids lourds européens Le guide Lobby Planet5 situe à Bruxelles les 140 employés de la Fédération de l’industrie chimique (CEFIC). Son président, issu de BASF, mène une bataille brutale contre REACH. Lobby Planet la qualifie de « campagne de lobbying (…) la plus vaste et la plus irresponsable de l’histoire de l’Union européenne ». Soutenue par l’industrie chimique américaine et l’administration Bush, la CEFIF fait pression

sur les gouvernements à coup d’estimations terrifiantes… et de millions d’euros6. Les quatre multinationales (Monsanto et Cie7) font partie d'EuropaBio, qui rassemble 40 entreprises internationales et 25 associations nationales regroupant 1 500 PME, et de l’European Seed Association (ESA). ESA cible la directive sur les semences (normes d’étiquetage et limites d’utilisation des OGM) et a remporté en 1998 une « belle » victoire lors de l’adoption par le Parlement Européen de la directive sur le brevetage du vivant, à l’issue d’« une des campagnes de lobbying les plus chères et les plus manipulatrices jamais menées en Europe »8. Mais ces groupes de pression sont en fait des colosses aux pieds d’argile, car l’agroindustrie est accro aux subventions et shootée à l’énergie fossile. Son indigence en terme de biodiversité en fait la proie des proliférations virales. Les scandales sanitaires et la fin du pétrole nourrissent une résistance planétaire : les paysans sont de retour. ■ Hélène Gassie et Christian Berdot 1

D'après lobby planet, le CEFIC a dépensé « des millions d’euros dans une campagne médiatique et de lobbying visant à retarder l’adoption du texte et à « alléger » la proposition. » 2 www.stop-Monsanto 3 Cf. Lobby planet. 4 Cf. « La forteresse agricole. Une histoire de la FNSEA » par Gilles Luneau et « Voyage au coeur de la FNSEA », Le Monde Diplomatique, janvier 2001. 5 Cf. www.eulobbytours.org/fr/ de l'Observatoire Européen des Entreprises, membre des ATI. 6 D'après lobby planet, le CEFIC a dépensé « des millions d’euros dans une campagne médiatique et de lobbying visant à retarder l’adoption du texte et à « alléger » la proposition. » 7 www.stop-Monsanto 8 Cf. Lobby planet.

Agro-carburants En avant dans la logique du désastre L

es carburants aujourd’hui qualifiés de « bio » menacent de dévorer la surface cultivable disponible, ont une efficacité énergétique plus que douteuse et répondent principalement aux intérêts des industriels. Dans biocarburants, seul le préfixe est bio. Substituer les agro-carburants aux combustibles fossiles reviendrait à accap a re r 2 2 % d e l a p ro d u c t i o n n e t t e primaire de la biomasse terrestre, contre 14 % aujourd'hui - ce qui est déjà intenable 1 . L'affectation des surfaces nécessaires à la généralisation des agrocarburants est strictement impossible dans le contexte de raréfaction des terres arables, alors que la population augmente. De plus, l'efficacité énergétique de

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l'éthanol de blé et du diester de colza est plus que douteuse. En effet, en ce qui concerne l'éthanol de blé, les calculs de l'Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ont été revus entre 1992 et 2002 de façon très optimiste selon l'association EDEN2, qui prévoit un rendement négatif et même une aggravation du bilan de ce « biocarburant » en terme de gaz à effet de serre par rapport à l'essence.

L’huile végétale brute, seule admissible La directive européenne 2003/30 contraint la France à augmenter la production de la filière industrielle centralisée du diester, tandis que des procédures judiciaires ont

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été lancées contre des collectivités locales qui utilisent l'huile végétale brute. Alors même que ce carburant a un rendement supérieur au diester et présente de réels avantages pour un usage rural en circuit court, il n’a pas été étudié par l'ADEME. Il apparaît donc que la volonté d’affecter 1,9 millions d’hectares d'oléagineux et 300 000 hectares de céréales, nécessaires en 2008 pour respecter le plan gouvernemental, répond davantage aux intérêts des industriels qu’à ceux de la population et signifierait un surcroît parfaitement néfaste d'intrants chimiques et d'OGM3. ■ Laurent Hutinet 1 2 3

Cf. www.amisdelaterre.org/article.php3?id_article=2159 Cf. EDEN, 38 rue Bellanger, 76190 Yvetot, et le n°202 de Campagnes Solidaires. www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/Biomasse_rapport_FoEI_.pdf


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Mondialisation de 1la culture du soja

« Céréal’killers » et sojaland F

ace aux conséquences sociales et environnementales de l’explosion de la culture du soja, la résistance des paysans et des associations s’organise contre les firmes et les financeurs internationaux. La délirante explosion de la culture du soja est un cas d’école de la régionalisation à la mode OMC 2. En 35 ans, sa production a augmenté de 495 % dans le monde et de plus de 75 % en cinq ans en Argentine, en Bolivie et au Paraguay. Couvrant 47 % des terres cultivées au Brésil, « le soja d’exportation cannibalise les terres et les populations. Les droits humains sont quotidiennement bafoués, les peuples indigènes chassés de leur terre, l’exode rural augmente… ». Intimidations, répression, expulsions, privation de moyens de subsistance, le soja des multinationales Cargill, Dreyfus-négoce, Monsanto est synonyme de

déforestation galopante, d’épuisement des terres et de pollutions chimiques. Promoteur des OGM, de la destruction des agricultures familiales et de l’aliénation des paysans ici et là-bas, le soja est destiné à nourrir les élevages intensifs de bœufs, de volailles et de porcs des pays du Nord, où la surconsommation de viande provoque des pollutions et des excédents de lisiers. Le contribuable paie alors ce pillage via la Banque mondiale, qui a financé à hauteur de 60 millions de dollars Maggi, pape du soja au Mato Grosso, tout comme BNP-Paribas qui a participé à un prêt de 230 millions de dollars3. La banque française est donc impliquée dans l'introduction d'OGM dans la chaîne alimentaire sans aucune transparence.

La résistance s’organise Mais la résistance s’organise en Amérique du Sud : on y assiste à la récupération

collective de terres. Au Brésil, une plainte a été déposée contre la loi de biosécurité4 et les AT Argentine et Paraguay5 luttent contre l’asphaltage de la route BR 163. Les Amis de la Terre soutiennent l’agriculture familiale, la reconversion des vaches à l’herbe, l’exclusion du soja importé des labels de qualité, l’étiquetage des animaux nourris d’OGM, les achats bio et locaux, la baisse de la consommation de viande. Ils continueront de harceler les financeurs et les firmes. ■ Hélène Gassie

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Selon le mot Gustave Parking, « Paysâmes », CD de la Confédération Paysanne, disponible auprès de la Confédération paysanne : Confédération paysanne / Boutique - 104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet 2 Cf. www.sojacontrelavie.org, regroupant CCFD, GRET, Confédération Paysanne, RAD et Cohérences. 3 Cf. www.24horasnews.com.br 4 Cf. Faim et Développement, journal du CCFD, n°209-210. 5 Cf. www.amigos.org.ar

Commission européenne et lobby biotech

Des débats opaques, silencieux, entre amis choisis Les méthodes de révision de la Stra-

tégie biotech donnent un bon exemple de la collusion entre institutions et industriels. En effet, seuls ces derniers ont été invités à la table des discussions. En revanche, malgré les pressions, aucune ONG n’a été conviée.

Bruxelles est le siège réel du pouvoir en Europe et les entreprises biotech, fer de lance de l’agro-industrie, y exercent des pressions considérables. Intégrée à la Stratégie de Lisbonne, la Stratégie biotech, adoptée en 2002, avance sans fondement plusieurs bénéfices des OGM : « amélioration des denrées alimentaires », « retombées positives pour l’environnement grâce à la culture agronomiquement améliorée » , « lutte contre la faim et la malnutrition » et « énergies de substitution […] telles que biodiesel et bioéthanol 1 »...

Les règles européennes de transparence bafouées par la Commission Le Competitiveness in Biotechnology Advisory Group (CBAG) avait alors été créé pour orienter la Stratégie et pour travailler avec un réseau d’experts des États membres lors de sa révision. La Commission a d’abord tenté de garder secrète l’identité de ses

membres avant d’être forcée d’en publier la liste après le recours au Règlement sur l’accès à l’information des AT-Europe (ATE). Il s’avère que 21 des 26 membres sont des entreprises et groupements biotech, parmi eux : Monsanto, Bayer, Syngenta et EuropaBio, les cinq autres membres étant des instituts de recherche. En revanche, aucune ONG ne fait partie du groupe dont le travail se déroule en secret. En juin 2006, une conférence a été organisée à Helsinki pour marquer le début officiel de la révision de la Stratégie. L'inscription des ATE, d’abord acceptée par le secrétariat au téléphone, a été retirée lorsque les organisateurs se sont rendus compte que l’ONG entendait participer. Le jour de la conférence, l’accès lui a été refusé. Outre les États membres et la Commission, plus d’un tiers des participants venaient de l’industrie, mais aucune ONG n’était présente. C’est pourquoi, à la demande des ONG, la Commission a lancé une consultation via un questionnaire sur la Stratégie, mais elle refuse toujours de publier les ordres du jour et les comptes-rendus malgré les demandes répétées des ATE. Pendant ce temps, l’industrie continue à disposer d'un accès privilégié via le CBAG. La Commission a également évoqué la possibilité d’une deuxième confé-

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rence incluant toutes les parties prenantes, mais rien n’a été confirmé à ce jour.

Le Parlement Européen « encouragé » à valider les mythes biotech L’industrie biotech s’intéresse aussi au Parlement européen (PE). Lors d’une audience, en octobre, les industriels étaient présents en masse. Quelques semaines plus tard, un député finlandais du parti libéral a proposé un rapport que le PE devra voter en janvier. Ce dernier reprend les mythes de la Stratégie, soulignant la place des OGM dans « une agriculture durable » et dans les énergies renouvelables. Il estime bien entendu que la législation européenne, fondée sur le principe de précaution et d’études d’impact sur l’environnement et la santé humaine, est une entrave à la compétitivité et aux progrès de la recherche. Les ATE vont quant à eux publier en janvier 2007 un rapport expliquant pourquoi les biotech ne contribueront pas à la Stratégie de Lisbonne et comment l’agriculture paysanne offre de réelles opportunités en terme d’emploi et de développement rural3.■ Helen Holder 1

ec.europa.eu/biotechnology/index_fr.htm Pour en savoir plus, écrire à helen.holder@foeeurope.org 3 www.foeeurope.org/GMOs/publications/Biotech_November05.pdf www.foeeurope.org/publications/2006/Biotech_July06.pdf 2

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Monsanto

& compagnie 2006, année du fiasco des OGM en France M onsanto avait promis que 2006 serait l’année des OGM en France. Pourtant, fin août, il annonçait avec Limagrain son renoncement à tout nouvel essai en France. En semant moins de 5000 hectares, les agriculteurs n’ont pas suivi et les faucheurs volontaires ont montré leur capacité à les décourager.

Essais illégaux : les firmes reculent Les juges d’Orléans et de Versailles ont reconnu que les faucheurs agissaient en état de nécessité et le Conseil d’Etat, annulant une autorisation, a démontré l’illégalité de tous les essais. En obligeant Monsanto à faucher ses essais en raison des risques pour les exploitations et les ruchers voisins, les juges de Pau et de Strasbourg justifient un moratoire français sur les cultures de maïs GM1.

Députés, encore un petit effort : votez le moratoire ! En effet, les articles 23 et 26 bis de la directive 2001/18 autorisent les États à refuser la culture d’un OGM autorisé par la Commission européenne pour protéger la liberté de cultiver sans OGM. La publication par les AT du mémorandum de la Commission à l’OMC remet en cause toutes les expertises de l’Autorité européenne de sécurité des aliments2. Impressionnés par la mobilisation citoyenne et par les décisions de

justice, les députés n’osent plus voter la loi de coexistence. Il ne leur reste qu’à voter le moratoire. ■ Guy Kastler 1 Cf. « Commission Européenne et OGM : les doutes qu’on nous cache » : www.amisdelaterre.org/article.php3?id_article=2563 2 Cf. www.efsa.europa.eu/en.html

Loi d’Orientation agricole Première bataille de la Guerre de l’ortie En soumettant les produits naturels aux règles des produits issus de l’agrochimie, la loi d’Orientation agricole, votée en juillet 2006, interdit de fait les produits innofensifs tout en mettant les citoyens à la merci d'une pure société marchande. La campagne est partie en campagne : depuis le 1er juillet 2006, en effet, la Loi d’Orientation Agricole interdit la production, l’utilisation et l’échange (don et vente) de produits d’origine naturelle comme le purin d’ortie, les autres extraits de plantes, les huiles essentielles, le savon noir...

La loi de la chimie, ouvertement liberticide Cette loi soumet les produits à un type d’homologation inadaptée aux produits naturels et, par ce biais, ne reconnaît plus que les produits de l’agro-chimie estampillés Monsanto, Le Courrier de la

Bayer et consorts. Les agriculteurs (bio ou non), mais aussi les amateurs de jardins et les particuliers, qui sont touchés. La transmission du savoir concernant ces produits naturels, à travers les recommandations et la publicité, est aussi prohibée. La répression des fraudes est intervenue chez Eric Petiot, coauteur du livre Ortie et Cie (Éditions du Terran), lui interdisant verbalement de former des stagiaires. Les centres de formations, médias et maisons d’éditions sont donc concernés. Cette loi liberticide, de toute évidence dictée par l’agro-chimie, punit de deux ans de prison et de 7 5000 euros d’amende les contrevenants, soit une grande partie de la population.

Réagir immediatement Tout ceci révèle une volonté très claire de mettre les citoyens à la merci d’une société marchande dont la protection de l'environnement et de la santé est le

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dernier des soucis.. Les Amis de la Terre ont activement participé à la création du collectif Ortie et Compagnie1 qui demande immédiatement la suspension du volet de la loi concernant les produits naturels, pour diffuser l’information, soutenir les personnes incriminées et demander une réglementation adaptée aux produits naturels. Des réunions d’informations auront lieu dans plusieurs départements. Ce sera l’occasion pour chaque groupe local AT de se faire connaître en relayant l’information et en s’investissant activement dans cette action. ■ Jean-François Lyphout

Contact : 05 53 05 28 44 Pétition disponible sur le site des Amis de la Terre : www.amisdelaterre.org/article. php3?id_article=2722 1

Cf. www.amisdelaterre.org/article.php3?id_article=2739


Responsabilité des acteurs financiers

Gazoduc Ouest-africain Long de 680 km, le West African Gas Pipeline (WAGP) devrait acheminer legaz naturel puisé au Nigeria, via le Bénin et le Togo, jusqu'au Ghana.Son budget de 590 millions de dollars sera en partie financé par la Banque mondiale. La Banque européenne d'investissement (BEI) a étésollicitée pour un prêt de 70 millions d'euros. Alors que le projet prétend répondre à la crise énergétique actuelle du Ghana, peu d'éléments laissent croire qu'il profitera aux ghanéens. Les ONG locales craignent que le projet n'alimente des activités industrielles déjà problématiques dans le pays.

Parodie de prise en compte de l’environnement Pour comble, le projet se targue d'améliorer la situation environnementale régionale. En effet le gaz associé aux gisements pétro-

liers de la région est à présent brûlé en torchères, en des quantités qui représenteraient près de 50 % de la consommation actuelle d'énergie en Afrique. Le projet prévoit d'exploiter partiellement ce gaz, réduisant ainsi le volume brûlé dans l'air (qui provoque en effet de très graves nuisances) pour en exploiter une partie via le gazoduc. Mais il est très probable que le projet ne se contente pas de capter ce gaz et qu'il se traduise par l'ouverture d'exploitations supplémentaires tandis que le torchage resterait massif.

Les communautés portent plainte Tout cela a motivé le dépôt en mai 2006 d'une plainte par plusieurs communautés nigérianes touchées, qui craignent l'exacerbation des conflits dans une région déjà sous forte tension. L'évaluation environnementale est insuffisante. Les fondamentaux de la consultation locale ont été

© Les Amis de la Terre - International

Un projet de dégradations aggravées

Ruhpoku, Nigeria : une pollution au pétrole dûe à Shell, membre du consortium qui affirme que le gazoduc Ouest-Africain contribuera à protéger l'environnement.

négligés lors de la rédaction du plan de réinstallation des populations expropriées. Plus grave encore, les méthodes utilisées pour calculer l'indemnisation des expropriés sont également mises en cause... Ces zones d'ombres, particulièrement inquiétantes dans une région aussi sensible, sont aujourd'hui aux mains d'un organe d'inspection qui doit bientôt clôturer l'instruction. ■ Majda Bouchanine

Pour en savoir plus : Majda.bouchanine@amisdelaterre.org

Le barrage de Yusufeli en Turquie :

chronique d'un désastre annoncé

Ce projet situé au Nord Est du pays déplacerait 15 000 personnes, en affecterait 15 000 autres, et noierait en partie une réserve naturelle et un site touristique grandiose. Les Amis de la Terre avaient déjà mené une campagne contre le projet en 2001- 02. Suite à celle-ci, la Coface avait fini par délivrer un avis environnemental négatif et rejeter le projet.

Des violations massives du droit international Les Amis de la Terre ont analysé l’Étude d’Impact Environnemental et le Plan de Réinstallation des Populations du projet. Des violations majeures des normes et du droit international sont mises en évidence :

alors que 35 espèces menacées sont identifiées dans le projet, seule une fait l’objet de mesures de conservation. Les sites de réinstallation des populations ne sont même pas définis intégralement, et les budgets de réinstallation sont très insuf- La ville de Yusufeli serait entièrement noyée par le barrage fisants. Les popu- lations n’ont aucun droit de recours adéquat ment Européen a demandé explicitement malgré les risques qui pèsent sur elles. à la Turquie que ce projet prennent en Aussi grave, la Géorgie en aval du fleuve compte les directives européennes. La Coruh sur lequel serait construit le barrage Commission européenne s’est inquiétée n’a pas signé d’accord avec la Turquie du manque de respect par la Turquie du pour le partage de la ressource en eau, droit communautaire de l’eau. Ce barrage désastreux irait totalement à ce qui crée un risque de conflit futur. l’encontre du respect par la Turquie du Une menace pour l’intégration droit communautaire et international : la France doit donc le rejeter fermement des acquis communautaires au lieu d’y lorgner quelques contrats par la Turquie p o u r s e s b a n q u e s e t e n t re p r i s e s Dans le cadre de la pré-accession de la exportatrices. ■ Turquie à l’Union européenne, le ParleSébastien Godinot © Sébastien Godinot

A

lstom, Crédit Agricole, Société Générale et BNP-Paribas probablement (qui n’ont toujours pas daigné répondre à nos demandes) et la Coface, l’agence française d’aides aux exportations, pourraient s’impliquer dans un projet turc scandaleux, le barrage de Yusufeli.

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Forêts

Déforestation en Tasmanie :

Un napalm certifié durable Tasmanie : un des derniers massifs de forêts primaires du monde La Tasmanie abrite de magnifiques forêts primaires et une biodiversité exceptionnelle. Pourtant, chaque jour, l’équivalent de 44 terrains de football partent en fumée : les arbres gigantesques sont abattus, et des bombes de napalm sont lancées par hélicoptère pour incendier les arbres restants et les souches. Des arbres exotiques à croissance rapide sont replantés sur le sol nettoyé, et un poison neurotoxique très puissant est répandu pour empêcher les animaux de manger ces jeunes plants. Des animaux menacés de disparition, tel le diable de Tasmanie, meurent dans de grandes souffrances. Il ne reste rien de la biodiversité originelle. Un reportage à ce sujet a été diffusé dans la nouvelle émission de Yann Arthus Bertrand « Vu du ciel » le 31 octobre dernier sur France2.

L’incroyable certification Afin de pouvoir vendre les bois issus de ce carnage écologique sur le

marché mondial, les industriels locaux ont créé leur propre écolabel : l’Australian Forestry Standard (AFS). Ils se sont ensuite rapprochés du label PEFC (Programme For The Endorsement Of Forest Certification Schemes) pour demander une reconnaissance. Ce label, créé par les forestiers européens, s’est ouvert en 2003 aux bois exotiques et à ceux des forêts primaires. C’est aujourd’hui un ensemble « parapluie » qui regroupe 24 certifications, ce qui en fait le leader en termes de surfaces de forêts certifiées, en dépit de vives critiques des associations de protection de l’environnement. L’exemple tasmanien illustre son peu de rigueur à l’international : en 2004, le label PEFC a officiellement reconnu le label AFS. Vous pourrez donc acheter, du papier ou un parquet en bois « certifié » PEFC en croyant faire un geste pour la planète…tout en contribuant à la destruction des forêts de Tasmanie. À la demande de The Wilderness Society,

les Amis de la Terre ont lancé une campagne pour interpeller publiquement la certification PEFC et demander l’annulation immédiate de la certification des bois venant de Tasmanie. ■ Sylvain Angerand

Pour en savoir plus et participer à la cyberpétition, consultez l’article sur le site des Amis de la Terre : www.amisdelaterre.org, rubrique Forêt

Birmanie : lutte pour la démocratie, lutte pour l'environnement L

es Amis de la Terre, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme, Info Birmanie, la Ligue des droits de l'Homme, Reporters sans frontières et le réseau Ritimo se sont associés dans le cadre d'une campagne pour la Birmanie, parrainée par Jane Birkin. L'objectif : collecter 10 000 signatures pour que la France, en tant que membre permanent, fasse pression sur le Conseil de sécurité de l’ONU afin qu'une résolution force enfin la junte militaire ultra répressive à respecter les droits élémentaires du peuple birman. Une telle action, même sans déboucher sur des sanctions économiques immédiates, mettra en lumière au niveau international le pillage des ressources naturelles par la junte et ses affiliés. Dans cette région d'une diversité ethnique Le Courrier de la

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et biologique exceptionnelle, le bois, et en premier lieu le teck, est une des ressources à l'origine de ce désastre écologique et humain. La campagne « Birmanie : menace sur la paix » prépare l'action des ONG pour une révision à la hausse de la Position commune de l'Union européenne en avril 2007. Des actions seront menées par les associations partenaires (expositions, conférences…) et des rencontres avec les instances gouvernementales et les parlementaires français et européens seront organisées. Cela permet aux Amis de la Terre d'affirmer leur attachement pour la défense les droits humains et environnementaux, très souvent étroitement liés. ■ Gwenael Wasse

Signez la pétition : www.info-birmanie.org


Changements climatiques

Et nous, on fait quoi ? T

el était le slogan des actions organisées en France dans le cadre de la journée internationale contre le changement climatique le 4 novembre. À la veille des négociations internationales sur le climat à Nairobi, les Amis de la Terre avec d’autres associations ont tenu à rappeler que les répercussions et les enjeux du changement climatique dépassent nos frontières. C’est dans nos pays industrialisés, peut-être les moins touchés actuellement par les conséquences du réchauffement, qu’il faut agir. Car les négociations internationales ne peuvent se substituer à une politique nationale ambitieuse.

Les dérèglements climatiques nécessitent que le futur gouvernement sorte de la logique de politique du court terme. Nous devons commencer à réduire fortement nos émissions de gaz à effet de serre dès maintenant pour éviter la catastrophe dans les années à venir. Tous les secteurs doivent participer à cet effort. Le transport doit envisager une alternative au tout routier et au transport aérien bradé. En 2007, les Amis de la Terre vont continuer à travailler sur le logement pour obtenir un grand plan national de rénovation thermique. Le 4 novembre a été l’occasion d’interpeller le gouvernement. Les Amis de la Terre ont choisi de proposer un cortège de réfugiés climatiques en tous genres, victimes actuelles ou futures des conséquences désastreuses du réchauffement climatique - montée des eaux, engloutissement d'îles, fonte des glaces, avancée du désert. Le cortège Amis de la Terre était composé de pingouins, d’un père Noël

Projet de mine et de centrale au charbon dans la Nièvre :

L’

en short, de Tuvaliens, d’habitants des îles pacifiques... L’occasion aussi de montrer que nous savons sortir du discours catastrophiste. ■ Anne Bringault

prétendus avantages pour l'emploi, estime que la capture du CO2 « a fait des progrès » et accuse les opposants de « désinformation », bien que la SEREN ait reconnu qu'aucun traitement n'est prévu pour le CO2, pas plus que pour le radon.

le retour de la peste noire enquête publique a débuté le 16 octobre, deux ans après la fermeture de la « dernière » mine de charbon française. La Préfecture de la Nièvre a jugé recevable une demande de concession de 50 ans pour ouvrir une mine à ciel ouvert sur les communes de Lucenay, Cossaye et Toury-Lurcy, déposée par la SEREN1 afin de nourrir une centrale électrique de 1000 MW. Vallorca, détenue par un FCP international, a aussi déposé sa demande le 9 novembre.

© Christophe Noisette

Le climat change...

Hypocrisie de l'État sur l'effet de serre

Stupeur de la population et premiers mensonges des autorités locales La population est abasourdie par les menaces d'expropriation, de détournements de rivières, de ligne THT et de dégagement massif de poussières et de radon (radioactif). L'Association de Défense du Sud-Nièvre et les communes de Cossaye et Lucenay s'y opposent, comme à la pollution mondiale au CO2. Les écologistes rappellent, entre autres énergies viables, la sous-estimation de la filière bois locale. M. Lebrun, vice-président d'un Conseil Régional très favorable, vante ses

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Les prix du pétrole motivent déjà un autre projet minier en France. En dépit des progrès techniques, le charbon est chimiquement l'hydrocarbure au rendement le plus bas, dégageant jusqu'à deux fois plus de CO2 que le gaz, qui peut, lui, être produit de façon renouvelable. Les Amis de la Terre - France s'opposent à ce projet absurde qui va à l'encontre des engagements français à Kyoto. La priorité absolue demeure une politique de sobriété et d'efficacité énergétiques et la déconcentration de la production, les énergies renouvelables étant aussi beaucoup plus favorables à l'emploi. ■ Laurent Hutinet 1 Société d'exploitation des ressources énergétiques du Nivernais 2 Pour les Amis de la Terre, l’unique contexte dans lequel l'exploitation locale de charbon pourrait à la rigueur se concevoir, serait un plan de sortie en urgence de l'électronucléaire en France. Cf. www.amisdelaterre.org

Le Courrier de la

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Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Isère Les dinosaures n’ont pas disparu de la vallée de Grenoble

L

e projet de créer une autoroute urbaine traversant le centre de Grenoble est en discussion depuis des années, mais soutenu par un groupe de « dinosaures », il est prêt à être relancé. Dans le rôle du tyrannosaure, André Vallini, président du Conseil Général, veut faire de l’Isère le département le plus écologique de France, mais ne voit pas de contradiction à soutenir l’expansion de l’aéroport de St Geoirs ou à faire passer une autoroute urbaine en plein centre ville ; il est suivi du

député-brontosaure, Didier Migaud et du député-maire-diplodocus, Michel Destot.

Un cortège de nuisances L’implantation de l’autoroute apporterait des nuisances considérables, tant au niveau environnemental que social. Nous pouvons nous attendre à une augmentation dramatique de la pollution dans une cuvette où la population déplore déjà 155 décès anticipés par an et la destruction des berges de l’Isère, le tracé passant à proximité de l’hôpital Nord de Grenoble.

L’endettement des collectivités et des contribuables est garanti pour de longues années, la création de l’autoroute ayant un coût de départ estimé à 800 millions d’euros. De même, l’accentuation des problèmes de circulation sera également inévitable, les bouchons se formant à l’entrée de l’agglomération. Le prix inconnu de l’autoroute et celui de l’essence en 2015 (plus court délai pour la réalisation du projet) n’ont pas été évoqués par les « dinosaures » mais il paraît probable que les budgets pour les transports en commun, qui sont en augmentation actuellement, risquent d’être compromis et sûrement réduits à cause de ce projet.

Les actions des Amis de la Terre Isère Nous avons lancé une pétition contre l’autoroute urbaine et pour la promotion des transports en commun et avons déjà recueilli 3 000 signatures. Même les défenseurs de la voiture admettent que ce projet ne tient pas la route et qu’il faut « mettre le paquet » sur les transports en commun pour réduire la congestion automobile. ■ Les Amis de la Terre Isère

Pour signer la pétition : http://www.amisdela terre.org/article.php3?id_article=2214

Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées Honte pour Toulouse, une « LMSE » veut saccager le Canal du Midi, patrimoine de l’humanité Le Canal du Midi entre Toulouse et Ramonville est l’un des plus beaux sites de l’agglomération toulousaine. Pourtant, la beauté, le calme et l’harmonie de ce site exceptionnel risquent d’être définitivement détruits par un projet d’aménagement rétrograde.

Liaison multimodale du Sud Est : un projet béton ? En prenant pour « prétexte » de développer les transports en communs, le maire de Toulouse Jean Luc Moudenc et le syndicat des transports en commun TISSEO, veulent faire une « Liaison Multimodale du Sud Est » reliant le terminus ligne B du Métro de Ramonville à St Orens, créant ainsi deux nouvelles voies pour les voitures. En construisant un pont inutile de 22 Le Courrier de la

mètres de large, les nouveaux bétonneurs veulent non seulement détruire irrémédiablement une magnifique perspective sur le Canal du Midi, mais aussi tous les espaces verts naturels et sportifs avoisinants. La richesse faunistique (comme le Triton Marbré, espèce prioritaire protégée) et floristique (zone humide et site boisé) de ce lieu permet actuellement d’accueillir de nombreuses activités pédagogiques, dont le « Sentier Nature » géré par l’association Veracruz.

Des alternatives pourtant possibles Plusieurs variantes à ce projet destructeur ont été proposées : elles utilisent toutes des voies et un pont existants et proposent des parkings dissuasifs… En favorisant la voiture indi-

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viduelle, ce projet de LMSE sera générateur de nouvelles nuisances alors qu’il est urgent de donner la priorité aux transports en commun. Les Amis de la Terre se sont mobilisés, en installant à l’emplacement de la LMSE le « Fil de l’expression citoyenne ». Tous les défenseurs du Canal du Midi sont invités à s’exprimer sur les panneaux mis à disposition et à signer la pétition. ■ Alain Ciekanski

Renseignements, dossier complet et pétitions contre la LMSE : VERACRUZ : http://veracruz.over-blog.net ASSOCIATION VÉLO :http://toulousevelo.free.fr/


Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Montreuil Questions pour un piéton, un jeu pour bien se transporter Les Amis de la Terre Montreuil ont créé le jeu « Questions pour un piéton » sur le thème des transports. Un bon moyen d’informer et de sensibiliser en s’amusant. Parmi les questions proposées : « Le poids de CO2 produit par voiture et par an représente-t’il : la moitié de son poids, son poids ou deux fois son poids » ? La troisième réponse est malheureusement la bonne (soit plus de 2 tonnes en moyenne !). Répondre correctement à cette question et à d’autres du même type vous permettra de gagner au jeu « Questions pour un piéton ».

Un jeu pour tous Créé à l’occasion de la manifestation « Quartiers libres » en mai 2006 à Montreuil, ce jeu de l’oie grandeur nature se joue par équipe, chaque équipe représentant un mode de transport, du piéton au métro, du vélo à l’inévitable voiture. Tous peuvent y participer, de l’enfant en rollers au propriétaire de 4 x 4 ! Il s’agit donc de passer un bon moment

ensemble en s’informant, en se sensibilisant à la problématique des transports et de leurs impacts sur l’environnement. Au fil des cases questions, épreuves et surprises, chaque participant gagne un « Permis de conduire (mais pas que des voitures !) » tout à fait semblable à un vrai « Permis » et, parfois, d’autres cadeaux. Une collaboration avec la coopérative de magasins bio « les Nouveaux Robinsons » nous a ainsi permis d’offrir aux gagnant(e)s de beaux livres sur des thèmes écologiques ainsi qu’un goûter bio.

sont bien entendu à la disposition des groupes locaux qui souhaiterait utiliser le jeu à l’occasion d’une de leurs actions : facile, convivial, le jeu apporte de l’originalité aux classiques stands d’information. Alors, prêts pour une dernière question ? « Qu’est-ce qu’un pédibus ? ». Envoyez la réponse à « La Baleine » qui transmettra. ■ Alain Dordé « Questions pour un piéton », une sensibilisation ludique sur la question des transports

À la disposition des groupes locaux Notre dernière présentation du jeu a eu lieu lors de la Biennale de l’environnement en octobre dernier à Bobigny. Les Amis de la Terre Montreuil

Les Amis de la Terre Périgord Le public rencontre l’ortie et le coton Les Amis de la Terre s’installent

Débat passionné autour de l’ortie

national des horticulteurs et pépiniéristes de France, a quant à lui témoigné de l’impact de cette interdiction sur des professionnels qui ont de plus en plus recours aux produits naturels. Enfin, Patrice Gaudin, de l’association Semences paysannes, a fait le parallèle avec l’interdiction faite aux paysans d’échanger les graines issues de leur récolte.

Le mardi 10 octobre, 130 personnes ont assisté à notre conférence-débat sur l’interdiction des produits phytosanitaires naturels (voir article de J.-F. Lyphout page 7). À la tribune, Jean-Paul Collaert, coauteur du livre « Purin d’ortie & Compagnie », a expliqué comment cette interdiction touchait directement les jardiniers ; Olivier Roulière, vice-président

Plusieurs représentants d’associations, de syndicats, et beaucoup d’autres acteurs de la vie sociale ont contribué au débat, notamment en interpellant la dizaine d’élus qui étaient également présents. D’autres réunions devraient être prochainement organisées dans les départements voisins suite au succès de cette première rencontre.

progressivement dans le paysage périgourdin. Deux réunions publiques ont récemment été organisées, l’une sur le purin d’ortie et l’autre sur la culture du coton.

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Campagne alimenTerre Deux jours plus tard, les Amis de la Terre ont accueilli une soixantaine de personnes pour la projection du film « La guerre des cotons », de J.-M. Rodrigo, proposée en partenariat avec Accueil Paysan et Ciné-cinéma, dans le cadre de la campagne AlimenTerre*. Daniel Mauriat, professeur en lycée agricole à Limoges, a ensuite animé un débat sur la place des régions africaines productrices de coton dans l’économie mondiale, et sur l’influence de cette production sur les modes de vie locaux. ■ Olivier Georgiadès

*La campagne AlimenTerre est organisée par le Réseau Aquitain de Développement et de Solidarité Internationale

Le Courrier de la

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Les groupes locaux en action

Les Amis de la Terre Val d’Oise Le «compost » polluant de l’entreprise Fayolle U n énorme tas de branches, de gazon pourri hérissé de déchets variés dont « des piles et des stylos billes cassés », était déposé sur le bord d’un champ dans l’Oise. L'entreprise Fayolle créé son compost. En août, des promeneurs ont donné l’alerte : de ce tas de déchets se dégageait un jus puant qui infestait l’air. L’association locale « Les Amis du Bochet » s’est aussitôt mobilisée et a demandé au Préfet de l’Oise une analyse, rapidement réalisée. Quel cocktail : plusieurs toxiques, dont des métaux lourds ont été détectés. Les agriculteurs, concernés, ont invoqué, bredouillants, un marché avec Fayolle qui, à son tour, s’est montré évasive. Pour les Amis de la Terre Val d’Oise, cette affaire est une catastrophe. Si 2 600

tonnes ont été découvertes : qu’advientil des 25 000 autres, produites par l’entreprise chaque année ?

Un traitement de faveur pour Fayolle Depuis des années, Fayolle louvoie entre les différentes instances afin d’obtenir l’extension (avec subventions) pour ses installations en bordure de la forêt de Montmorency. Les AT dénoncent, depuis aussi longtemps, le traitement de faveur dont elle dispose au Conseil Général. Dans chaque avis sur le plan départemental déchets, nos bénévoles ont demandé la définition et la vérification des mélanges broyés appelés si rapidement « compost »*. Nous avons aussi participé aux groupes de travail permettant qu’un compost de qualité soit produit… et nous n’avons pas été

entendus. Opposés au « tout incinération » nous soutenons les filières de fabrication de compost obtenu grâce à un tri soigneux et des techniques de fabrication « de pointe ». En septembre, nous avons demandé une nouvelle fois au Préfet du Val d’Oise que la partie de l’entreprise réservée à la fabrication de ces broyats toxiques soit fermée. Nous avons convaincu plusieurs villes du syndicat intercommunal de demander qu’une CLIS soit rapidement réunie par le préfet. La réponse tarde mais nous restons mobilisés. ■ Anne Gellé

La campagne AlimenTerre est organisée par le Réseau Aquitain de Développement et de Solidarité Internationale * voir l’avis sur le plan départemental déchets, page Val d’Oise du site www.amisdelaterre.org

Le 7 novembre dernier, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées à Limoges à l’occasion de la réunion de lancement des Amis de la Terre - Limousin. La fédération des Amis de la Terre se renforce donc avec la création de ce groupe, portant à 24 le nombre de groupes locaux en France.

Une présence qui enrichit le terreau associatif limousin Le souhait de créer un groupe local dans le Limousin est porté depuis plusieurs mois par de nombreux militants et adhérents de la région. Comme l’explique Jean Schweyer, l’un des militants à l’origine du groupe « La possibilité offerte par la création des Amis de la Terre - Limousin nous permet de contribuer à la prise en compte des grandes problématiques environnementales d’une manière globale, avant de les décliner le plus efficacement possible à l’échelle régionale ». La réunion de lancement du groupe a été organisée autour d’une présentation des Amis de la Terre, puis de la campagne « Banques françaises, épargnez le climat ! » par Sébastien Godinot, Le Courrier de la

chargé de campagne sur la responsabilité des acteurs financiers. JeanFrançois Lyphout en sa qualité de membre du Conseil Fédéral a également soutenu la création du groupe et insisté sur l’appui de l’ensemble des groupes locaux et du secrétariat national. Un débat a ensuite été organisé pour évoquer l’organisation et les thèmes défendus par les Amis de la Terre – Limousin.

La formation d’un véritable groupe d’animation À l’issue de cette première rencontre, les adhérents ont été invités à participer, le 15 novembre à une réunion stratégique qui a permis de définir les axes d’actions des Amis de la Terre – Limousin. L’articulation autour d’un groupe d’animation s’est précisée, ainsi que la

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© Julien Bétaille

Bienvenue aux Amis de la Terre Limousin

création de commissions thématiques liées au changement climatique, à la consommation, à l’éducation à l’environnement, aux déchets, à l’eau, à la biodiversité et au nucléaire. Des permanences café sont également prévues pour accueillir les nouveaux adhérents. ■ Caroline Prak

Si vous souhaitez rejoindre les Amis de la Terre Limousin, n’hésitez pas à les contacter : limousin@amisdelaterre.org


International

Déchets toxiques déversés à Abidjan Le Sud victime de nos poubelles industrielles L e parcours mortel des déchets toxiques, dont l'origine demeure confuse, démontre le besoin d'une responsabilité intégrale des producteurs et détenteurs de déchets Un imbroglio international ordinaire : un cargo géré par une société grecque, battant pavillon panaméen, et embarquant un équipage russe, affrété par une multinationale des Pays-Bas, dont certains dirigeants sont français. Le 20 août 2006, près de 500 tonnes de boues issues de raffinage pétrolier sont déversées dans plusieurs décharges à ciel ouvert d’Abidjan, en toute impunité et avec le concours d’une société ivoirienne. Les conséquences sont hélas connues : dix morts, 69 personnes hospitalisées, de nombreux animaux contaminés, des sols hautement pollués et des impacts futurs incalculables pour les populations affectées.

L'affréteur aurait corrompu des fonctionnaires ivoiriens Le déchargement et le traitement de ces résidus toxiques auraient dû s’effectuer en Hollande. En raison de la nature de la cargaison et du coût élevé des opérations (3 000 dollars par jour d’immobilisation pour le stockage et le transport et 250 000 dollars de pénalités de retard), l'affréteur Trafigura a vraisemblablement préféré corrompre quelques cadres de l’administration ivoirienne pour laisser débarquer les déchets à Abidjan. Pourquoi la Côte d’Ivoire ? Face au surendettement, à l’impossibilité de rembourser les prêts aux taux d’intérêts colossaux et à la baisse importante des cours des matières premières, de nombreux pays du Sud, privés des moyens normalement utilisés pour réguler l’économie, se retrouvent totalement désorganisés. Profitant de ce chaos, les pollueurs n’hésitent pas à transgresser les règles internationales avec les moyens du bord. Les opérations de collecte et de transport des déchets dangereux, jusqu'à leur site de traitement ou de valorisation, doivent être effectuées par des sociétés spécialisées si le producteur ne peut les prendre directement en charge. Les producteurs ou détenteurs des déchets

doivent donc prendre les mesures nécessaires pour s’assurer qu'ils sont traités sans impacts sur la santé et l’environnement. En aucun cas le fait de confier le traitement à un tiers n'exonère les propriétaires des déchets de leurs responsabilités.

Une réglementation à renforcer Si les eaux de rinçage des navires, considérées comme des déchets maritimes, ne sont pas soumises aux restrictions d’exportation des déchets dangereux édictées par la Convention de Bâle adoptée en 1989 et entrée en vigueur en 1992, il n’en va pas de même pour les résidus de raffinage. Conformément à la Convention, le pays exportateur de déchets toxiques doit d'abord obtenir une autorisation écrite auprès du pays importateur et une autre, détaillant les contenants et la destination des déchets, doit accompagner le chargement tout le long du trajet. En application de ces dispositions internationales, l'Union européenne

interdit toute exportation de déchets dangereux de ses pays membres vers des pays en voie de développement. Ces règles ont été allégrement contournées par la multinationale, qui se rend de fait responsable d'un commerce illégal. Il serait donc grand temps de renforcer la réglementation et le contrôle. Trafigura, exportateur responsable, est donc obligé de reprendre ses déchets et payer les coûts des dégâts et du nettoyage. Pour l’heure, quelques 6000 tonnes de déchets ont été exportées en France afin d’être traités par la société Trédi, filiale du groupe Séché, dans un site spécialisé en Isère. Bob Van Der Goen, avocat hollandais mandaté par la Côte d’Ivoire, a demandé un dédommagement de 10 millions d’euros à la société Trafigura, somme qui ne représente qu’une avance destinée à financer l’enquête. Le procès est inéluctable. Même s'il ne rendra pas la vie aux victimes actuelles et futures, les Amis de la Terre espèrent qu'il sera exemplaire pour les criminels. ■ Célia Fontaine

La communauté Iwherekhan poursuit ses combats Après la condammation en justice de Total, Shell, Chevron, Exxon et Agip en novembre 2005 pour pollution et torchage illégal du gaz sur dépôt de plainte des Amis de la Terre – Nigeria , la communauté Iwherekhan a reçu le 29 septembre 2006 le prix des Amis de la TerreInternational pour l’ensemble de ses actions de défense de l’environnement. Représentant la communanté, Jonah Gbemre a accepté le prix, qui symbolise la détermination de son peuple à défendre ses droits et son environnement. Malgré cette victoire, la region demeure menacée par de gigantesques projets industriels (voir article page 7, Gazoduc Ouestafricain, un projet de dégradations aggravées). ■

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Le coin des livres

Guide des énergies vertes pour la maison Patrick Piro

Le

bâtiment est le premier consommateur d’énergie en France (dont 70% pour le résidentiel) ! Il est temps d’agir ! Et ce, d’autant plus que le prix de l’énergie ne cesse de s’envoler… Ce défi est d’envergure, mais chacun peut, dans sa maison, contribuer à le relever.

Des solutions à la portée de tous existent. C’est ce que nous explique, pas à pas, ce livre. Faut-il préférer le solaire, l’éolien, le bois, la géothermie, la petite hydraulique, le biogaz ? Et pour produire quoi : de l’électricité, du chauffage, de l’eau chaude sanitaire ? Faut-il être en site isolé ou raccordé au réseau pour produire de l’électricité ? Lorsque l’on ne peut pas produire sa propre énergie, peut-on agir en privilégiant des fournisseurs d’électricité « verte » ? Ce guide fournit toutes les clés pour choisir l’énergie renouvelable la plus adaptée à sa maison. Résolument pratique et actuel, il renseigne sur les filières, les prix, les aides de l’Etat ou des régions… 160 pages, Editions Terre Vivante ■ Prix : 22 € + frais de port (utilisez le bon de commande ci-contre) ■

Via Campesina Contre la faim dans le Monde Pour une agriculture vivrière

S ouveraineté alimentaire et diversité culturelle vont de pair. Défendre l’agriculture paysanne et vivrière, revendiquer le droit des peuples et de leurs États à définir leur politique agricole et alimentaire revient à défendre et à promouvoir les cultures locales et à revendiquer la diversité culturelle du monde. Les musiques du monde s’enracinent dans la diversité des cultures paysannes encore vivantes sur notre planète et se font l’écho de la biodiversité et des savoirs paysans. Plaidoyer contre l’uniformisation, cette compilation raconte et défend un monde pluriel.

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17 artistes soutiennent le projet de Vía Campesina et le Forum Mondial sur la Souveraineté Alimentaire - Nyéléni – Mali 2007. Les bénéfices de la vente de ce disque seront reversés au mouvement international Vía Campesina pour l’organisation de Nyéléni 2007.

La fin des chimères ? Des hommes confrontés aux OGM

4 films courts sur les OGM réalisés par Suzanne Körösi et tournés à travers la France, donnant la parole aux scientifiques, aux agriculteurs, aux élus et aux consommateurs.

Éditions Daqui, octobre 2006. Prix : 21,5 € CD disponible auprès de la Confédération paysanne, 104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet ■ ■

« Les blés d'or » Film sur les rencontres des paysans boulangers

Un

groupe de paysans, de boulangers, de chercheurs et de diététiciens se retrouvent autour de leur passion commune : le blé. Les récents problèmes d’intolérances alimentaires au gluten mettent cette molécule au cœur du sujet. Les uns racontent l’histoire des blés anciens et montrent leur grande biodiversité, les autres offrent en spectacle l’art de faire du pain. Des savoirs-faire qui ont quasiment disparu avec l’érosion génétique du siècle dernier. Tous observent ressentent et dégustent... Un art de vivre, en somme ! DVD disponible auprès du réseau semences paysannes http://www.semencespaysannes.org/index.php ?rubrique_id=20 ■ Durée : 35 mn + 2 bonus de 5 et 20 mn (réédition du film Légalité et légitimité des semences paysannes) ■ Prix public : 15 € ■

Calendrier 2007 Justice climatique Les Amis de la Terre International

Le calendrier 2007 de la fédération internationale est illustré par des photographies tirées du concours organisé autour du thème de la justice climatique. Il met en avant des images et des textes relatifs aux effets du dérèglement climatique sur l'environnement et la société, ainsi que la résistance locale et mondiale face au changement climatique. Le calendrier est trilingue (anglais, espagnol et français) et les dates essentielles en matière de climat y sont référencées.

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Les OGM sont abordés du point de vue de chacun de ces acteurs. Ils font le tour des problèmes qu'ils devront affonter dans les prochaines années. Ces films sont conçus pour aider à l'information, à la réflexion, à la sensibilisation du public et à l'animation de débats. DVD disponible auprès d’ATAC : Suzanne Körösi / ATTAC 21, rue de Paradis – 75010 Paris ■ Prix : 14 € + frais de port ■

Le courrier de

Le courrier de la Baleine n° 148 Trimestriel - décembre 2006 n°CPPAP : 0307 G 86222 Ce numéro se compose d’un cahier principal (16 pages) et des suppléments : Nous Autres 148, document de campagne « Des gaz à effet de serre dans mon assiette » et questionnaire sur Le Courrier de la Baleine. Directrice de la publication : Joo Zimmermann Rédacteurs : Sylvain Angerand, Anne Bringault, Christian Berdot, Majda Bouchanine, Anne Gellé, Alain Ciekanski, Alain Dordé, Célia Fontaine, Fabrice Flipo, Hélène Gassie, Olivier Georgiadès, Sébastien Godinot, Laurent Hutinet, Helen Holder, Guy Kastler, Jean-François Lyphout, Caroline Prak, Henry Tidy, Gwenael Wasse, Joo Zimmermann, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées Relecteurs : Célia Fontaine, Laurent Hutinet, Odette Kobana, Eglantine Laval, Claire Lux, Éric Meunier, Emmanuelle Roggeri, Perrine Vallet, Jean Schweyer Illustrations et photos : Les Amis de la Terre, Julien Bétaille, Sébastien Godinot, François Gorin, Christophe Noisette, Geert Ritsema, Samson / Confédérationpaysanne La rédaction remercie Catherine Tittelein pour l'aide qu'elle lui a apportée sur l'enquête. Maquette : François Gorin Impression : Imprimé sur papier recyclé par Presse Pluriel 01 43 66 71 53


Commandez et diffusez les documents des Amis de la Terre À NE PAS MANQUER : Calendrier 2007 des Amis de la Terre International sur le thème de la « Justice climatique »

Moabi : arbre de vie ou de profit ? Les Amis de la Terre - février 2005 dépliant - 0,5 €

Affiche « Oh ! la belle forêt tropicale » Les Amis de la Terre - décembre 2003 - 3 €

Guide du consommateur de bois Les Amis de la Terre - Juin 2003 - 16 pages, 3 €

13 € + frais de port

Les Amis de la Terre « Changements climatiques : équité et solidarité internationale » Ouvrage collectif de 43 pages couleur - 3 €

Pour une Europe sans OGM : à nous de décider ! Les Amis de la Terre - février 2006 dépliant - 0,5 €

Stop aux piles, choisissons une énergie durable Les Amis de la Terre - septembre 2006 dépliant - 0,5 €

Forêts ■

Teck de Birmanie : le bois du scandale Les Amis de la Terre - mars 2006 dépliant - 0,5 €

Bassin du Congo : à qui profite la forêt ? Agir ici - mars / juin 2006, dépliant - 1 €

Gérer l’eau avec les citoyens, quelles alternatives ? Recueil d’expériences au Sud et pistes de réflexion sur la gestion participative. Les Amis de la Terre - septembre 2005 72 pages - 7 €

Alternatives Économiques : les banques doivent passer au vert N° spécial Amis de la Terre - mars 2006 - 2 €

Boutique

Nucléaire et énergies

Des gaz à effet de serre dans mon assiette Réseau Action Climat - France - décembre 2006 dépliant - gratuit

Banques françaises : épargnez le climat ! Les Amis de la Terre - décembre 2005 dépliant - 0,5 €

Modes de production et de consommation durables

Agriculture et OGM ■

Foyers mal chauffés et climat déréglé Les Amis de la Terre - juin 2006 dépliant - 0,5 €

Responsabilité des acteurs financiers ■

La Banque Européenne d’Investissement dans les pays du Sud : au bénéfice de qui ? Les Amis de la Terre International janvier 2006 - 52 pages - 3 €

Banques françaises et environnement : presque tout reste à faire Les Amis de la Terre - mars 2006 - 72 pages - 5 €

T-shirt bio et équitable « Ozone » Tailles disponibles : femmes (S, M ou L), hommes (M, L ou XL). 15 € + frais de port

Cartes de correspondance Carte double - format fermé : 10 x 21 cm (avec enveloppe) - 7 € les 5 + frais de port

Vous pouvez désormais commander en ligne sur notre site Internet des livres, des guides pratiques pour pimenter votre quotidien de gestes écolos ! www.amisdelaterre.org

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Le Courrier de la

• n° 148 • décembre 2006


Les Amis de la Terre dans le monde

Réseaux

Les Amis de la Terre International

2B rue Jules Ferry 93 100 Montreuil Tél. 01 48 51 32 22 - Fax. 01 48 51 95 12 Mél : france@amisdelaterre.org / Site internet : www.amisdelaterre.org

Groupes Amis de la Terre DUNKERQUE (NORD) Nicolas FOURNIER BP 21 - 106 avenue du Casino 59941 DUNKERQUE Cedex 2 Tél : 03 28 20 30 40 Fax : 03 28 20 30 39 fournierni@voila.fr GERS Robert Campguilhem 31 rue Rouget de Lisle 32000 AUCH Tél : 05 62 65 64 50 Fax : 05 62 60 14 21 gers@amisdelaterre.org HAUTE-NORMANDIE Arnaud Fix 32 rue des Oiseaux Appartement n°3 27400 LOUVIERS Tél : 02 32 50 79 24 haute-normandie@ amisdelaterre.org

ÎLE DE GROIX Armina Knibbe Siège social La passagère 56590 ÎLE DE GROIX Tél : 06 79 81 99 55 ile-de-groix @amisdelaterre.org ISÈRE Henry TIDY, 16 Grand Rue 38000 GRENOBLE Tél : 06 27 44 16 06 isere@amisdelaterre.org LANDES Christian BERDOT 24 boulevard Candau 40000 MONT-DE-MARSAN Tél/Fax : 05 58 75 34 50 landes@amisdelaterre.org

LOIRE-ATLANTIQUE Odile DEMAURE 4 rue Pierre Landais 44200 NANTES Tél : 02 40 76 69 15 jcdemaure@free.fr

PARIS Claude BASCOMPTE 95 rue des Grands Champs 75020 PARIS Tél : 01 43 56 93 18 paris@amisdelaterre.org

MAYENNE Marc-Michel DUGUE 350 chemin St Pierre le Potier 53000 LAVAL Tél : 02 43 56 12 42 mm.dugue@wanadoo.fr

PÉRIGORD Jean-François LYPHOUT Maison des associations Cours Fénelon 24000 PÉRIGUEUX Tél : 05 53 05 28 44 perigord@amisdelaterre.org

MIDI-PYRÉNÉES Alain CIEKANSKI 21 rue Bernard Mulé 31400 TOULOUSE Agenda 24 h/24 : Tél/Fax : 05 61 34 88 15 midipyrenees@ amisdelaterre.org

POITOU (VIENNE) Françoise CHANIAL 6 rue de l’ermitage 86580 BIARD Tél : 05 49 58 25 55 poitou@amisdelaterre.org

HAUTE-SAVOIE 22 Allée des Vergers 74600 SEYNOD Tél : 06 24 27 45 04 haute-savoie@amisdelaterre.org

LIMOUSIN Jean SCHWEYER Maison des droits de l’Homme 37, rue Frédéric Mistral 87100 LIMOGES Tél : 05 55 53 77 62 limousin@amisdelaterre.org

MONTREUIL Alain DORDÉ Secrétariat national 2B rue Jules Ferry 93100 MONTREUIL Tél : 01 41 72 18 41 montreuil@amisdelaterre.org

PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Mélia Makhloufi 8 place de la République 64000 PAU Tél : 05 59 80 04 93 pyrenees-atlantiques @amisdelaterre.org

HYÈRES (VAR) Jacqueline HERBRETEAU BP 522 83409 HYÈRES Cedex Tél : 04 94 65 05 27 Fax : 04 94 57 37 15 athyeres@cegetel.net

LOIRE Hervé CHAPUIS 7 bis rue des Bruns 42450 SURY LE COMTAL Tél : 06 07 37 03 14 loire@amisdelaterre.org

MOSELLE Alexis NAUROY 2 rue de l’Yser 57000 METZ Tél : 03 87 62 19 16 moselle@amisdelaterre.org

RHÔNE Gilbert GOUVERNEUR 242 rue de Créqui 69003 LYON Tél : 04 78 60 87 75 rhone@amisdelaterre.org

VAL-DE-BIÈVRE Richard COTTIN 36 rue Jean Rostand 91300 MASSY Tél : 01 60 13 99 51 valdebievre@amisdelaterre.org VAL-D’OISE Anne GELLÉ 14 rue des Chasseurs 95100 ARGENTEUIL Tél/Fax : 01 39 80 15 46 valdoise@amisdelaterre.org VAL-D’YSIEUX (Val-d’Oise et Oise) Arlette NOEL 5 rue de la Source 95470 FOSSES Tél : 01 34 71 25 34 VAUCLUSE Monique CORTASSE La Badelle 84220 GORDES Tél : 04 90 72 20 05 vaucluse@amisdelaterre.org L’action des Amis de la Terre est relayée par des délégués dans les départements suivants : Aisne, Aveyron, Bouchesdu-Rhône, Corse, HautesPyrénées, Yvelines, Somme, Tarn, Tarn et Garonne, Lot. Pour avoir leurs coordonnées, s’adresser aux Amis de la Terre France.

PO Box 19199 1000 GD Amsterdam Pays-Bas Tél. 31 20 622 1369 Fax. 31 20 639 2181 info@foei.org www.foei.org

Les Amis de la Terre Europe 15, rue Blanche 1050 Bruxelles Belgique Tél. 32 2 542 0180 Fax. 32 2 537 55 96 info@foeeurope.org www.foeeurope.org

Groupes nationaux : Allemagne (Bund-Freunde der Erde), Afrique du Sud, Angleterre/Pays de Galles/Irlande du Nord, Argentine, Australie, Autriche (Global 2000), Bangladesh (IEDS), Belgique, Belgique Flandres (For Mother Earth), Brésil, Bulgarie (Ecoglasnost), Cameroun (CED), Canada, Chili (Codeff), Chypre, Colombie (CENSAT), Corée, Costa Rica (COECOCEIBA), Croatie, Curaçao, Danemark (NOAH), Écosse, Équateur (Acción Ecológica), Espagne, Estonie (ERL), États-Unis, Finlande (Maan ystävät ry), Géorgie (SMM), Ghana, Grèce (Nea Ecologia), Grenade, Guatemala, Haïti (cohpeda), Honduras, Hongrie (MTS), Île Maurice, Indonésie (WALHI), Irlande (Earthwatch), Italie, Japon, Lettonie (VAK), Lituanie (LZJ), Luxembourg (Mouvement Écologique), Macédoine (DEM), Malaisie (Sahabat Alam Malaysia), Mali (Guamina), Malte, Népal, Nicaragua (Centro Humboldt), Niger (Environmental Right Action), Norvège (NNV), Nouvelle Zélande, Palestine (Pagon), Papouasie-Nouvelle Guinée, Paraguay (Sobrevivencia), Pays-Bas (Vereniging Milieudefensie), Philippines (LRC-KSK), Pologne (PKE), République démocratique du Congo (CADIC), République Tchèque (Hnutí Duha), Salvador (CESTA), Sierra Leone, Slovaquie, Suède (MJV), Suisse (Pro Natura), Swaziland, Togo, Tunisie (ATPNE), Ukraine (Zenelyi Zvit) et Uruguay (REDES).

Bulletin de soutien et d’abonnement

OUI, je soutiens les Amis de la Terre Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . . . Rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À noter : 66 % de mon don et de ma cotisation sont déductibles de mes impôts, dans la limite de 20 % de mon revenu imposable.

Courriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . soit un prélèvement de 13 € par trimestre, abonnement à la Baleine inclus J’autorise l’établissement teneur de mon compte à prélever sur ce dernier, si sa situation le permet, tous les prélèvements ordonnés par Les Amis de la Terre. Je pourrai en faire suspendre l’exécution par simple demande à l’établissement teneur de mon compte ou aux Amis de la Terre France. Association bénéficiaire : Les Amis de la Terre – 2B rue Jules Ferry – 93100 Montreuil

1 € par semaine

Nom et adresse postale de l’établissement teneur du compte à débiter Agence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . . . Rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code banque

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Bulletin à renvoyer aux Amis de la Terre, 2B rue Jules Ferry 93100 Montreuil Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion et pourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès, de rectification et de suppression dans les conditions prévues par la délibération n° 80 du 01/04/80 de la Commission nationale informatique et libertés.


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