La Baleine 150 - Biodiversité : des espèces et des hommes

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Les Amis de la Terre dans le monde

Réseaux

Les Amis de la Terre International

Les Amis de la Terre-France - 2B rue Jules Ferry - 93100 Montreuil Tél. 01 48 51 32 22 - Fax. 01 48 51 95 12 Mél : france@amisdelaterre.org / Site internet : www.amisdelaterre.org

Groupes Amis de la Terre DUNKERQUE (NORD) Nicolas FOURNIER BP 21 - 106 avenue du Casino 59941 DUNKERQUE Cedex 2 Tél : 03 28 20 30 40 Fax : 03 28 20 30 39 fournierni@voila.fr GERS Robert CAMPGUILHEM 31 rue Rouget de Lisle 32000 AUCH Tél : 05 62 65 64 50 Fax : 05 62 60 14 21 gers@amisdelaterre.org HAUTE-NORMANDIE Arnaud FIX 32 rue des Oiseaux Appartement n°3 27400 LOUVIERS Tél : 02 32 50 79 24 haute-normandie@ amisdelaterre.org

ÎLE DE GROIX Contact : Jessica COLIN Les Amis de la Terre Ile-de-Groix Boîte des associations - Mairie 56590 ILE-DE-GROIX Tel : 06 81 21 31 98 ile-de-groix@amisdelaterre.org ISÈRE Henry TIDY, 16 Grand Rue 38000 GRENOBLE Tél : 06 27 44 16 06 isere@amisdelaterre.org LANDES Christian BERDOT 24 boulevard Candau 40000 MONT-DE-MARSAN Tél/Fax : 05 58 75 34 50 landes@amisdelaterre.org LIMOUSIN Jean SCHWEYER Maison des droits de l’Homme 37, rue Frédéric Mistral 87100 LIMOGES Tél : 05 55 53 77 62 limousin@amisdelaterre.org

HAUTE-SAVOIE Khaled DEHGANE 22 Allée des Vergers 74600 SEYNOD Tél : 06 24 27 45 04 haute-savoie@amisdelaterre.org

LOIRE Hervé CHAPUIS 7 bis rue des Bruns 42450 SURY LE COMTAL Tél : 06 07 37 03 14 loire@amisdelaterre.org

HYÈRES (VAR) Jacqueline HERBRETEAU BP 522 - 83409 HYÈRES Cedex Tél : 04 94 65 05 27 Fax : 04 94 57 37 15 athyeres@cegetel.net

LOIRE-ATLANTIQUE Odile DEMAURE 4 rue Pierre Landais 44200 NANTES Tél : 02 40 76 69 15 jcdemaure@free.fr

MARNE Jocelyn DENHEZ 48, esplanade Eisenhower 51100 Reims Tél. : 03 26 46 30 67 marne@amisdelaterre.org

PARIS Claude BASCOMPTE 95 rue des Grands Champs 75020 PARIS Tél : 01 43 56 93 18 paris@amisdelaterre.org

MAYENNE Marc-Michel DUGUE 350 chemin St Pierre le Potier 53000 LAVAL Tél : 02 43 56 12 42 marc-michel.dugue@laposte.net

PÉRIGORD Olivier GEORGIADES Maison des associations Cours Fénelon 24000 PÉRIGUEUX Tél : 05 53 09 27 90 perigord@amisdelaterre.org

MIDI-PYRÉNÉES Alain CIEKANSKI 22, place du Salin 31000 Toulouse Tél/Fax : 05 61 34 88 15 midipyrenees@amisdelaterre.org MONTREUIL Alain DORDÉ Secrétariat national 2B rue Jules Ferry 93100 MONTREUIL Tél : 01 41 72 73 96 montreuil@amisdelaterre.org MOSELLE Alexis NAUROY Maison des Alternatives Écologiques et Citoyennes 3 bis rue Foch 57140 WOIPPY Tél. : 03 87 62 19 16 moselle@amisdelaterre.org

SAVOIE Patrick BASTIEN 31bis, rue Jacotot 73100 AIX-LES-BAINS Tél : 06 37 54 47 60 savoie@amisdelaterre.org VAL-DE-BIÈVRE Richard COTTIN 36 rue Jean Rostand 91300 MASSY Tél : 01 60 13 99 51 valdebievre@amisdelaterre.org VAL-D’OISE Anne GELLÉ 14 rue des Chasseurs 95100 ARGENTEUIL Tél/Fax : 01 39 80 15 46 valdoise@amisdelaterre.org

POITOU (VIENNE) Françoise CHANIAL 6 rue de l’ermitage 86580 BIARD Tél : 05 49 58 25 55 poitou@amisdelaterre.org

VAL-D’YSIEUX (Val-d’Oise et Oise) Arlette NOEL 5 rue de la Source - 95470 FOSSES Tél : 01 34 71 25 34 VAUCLUSE Monique CORTASSE La Badelle - 84220 GORDES Tél : 04 90 72 20 05 vaucluse@amisdelaterre.org

PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Mélia MAKHLOUFI 8 place de la République 64000 PAU Tél : 06 14 91 36 52 pyrenees-atlantiques @amisdelaterre.org

L’action des Amis de la Terre est relayée par des délégués dans les départements suivants : Aisne,Aveyron, Bouches-du-Rhône, Corse, Hautes-Pyrénées, Lot, Sarthe, Seine-et-Marne, Somme, Tarn, Tarn-et-Garonne, Yvelines. Pour avoir leurs coordonnées, s’adresser aux Amis de la Terre France.

RHÔNE Gilbert GOUVERNEUR 242 rue de Créqui 69003 LYON Tél : 04 78 60 87 75 rhone@amisdelaterre.org

PO Box 19199 1000 GD Amsterdam PAYS-BAS Tél. 31 20 622 1369 Fax. 31 20 639 2181 info@foei.org www.foei.org

Les Amis de la Terre Europe 15, rue Blanche 1050 Bruxelles BELGIQUE Tél. 32 2 542 0180 Fax. 32 2 537 55 96 info@foeeurope.org www.foeeurope.org

Groupes nationaux : Allemagne (Bund-Freunde der Erde), Afrique du Sud, Angleterre/Pays de Galles/Irlande du Nord, Argentine, Australie, Autriche (Global 2000), Bangladesh (IEDS), Belgique, Belgique Flandres (For Mother Earth), Bolivie, Brésil, Bulgarie (Ecoglasnost), Cameroun (CED), Canada, Chili (Codeff), Chypre, Colombie (CENSAT), Corée, Costa Rica (COECOCEIBA), Croatie, Curaçao, Danemark (NOAH), Écosse, Espagne, Estonie (ERL), États-Unis, Finlande (Maan ystävät ry), Géorgie (SMM), Ghana, Grenade, Guatemala, Haïti (cohpeda), Honduras, Hongrie (MTS), Île Maurice, Indonésie (WALHI), Irlande (Earthwatch), Italie, Japon, Lettonie (VAK), Lituanie (LZJ), Luxembourg (Mouvement Écologique), Macédoine (DEM), Malaisie (Sahabat Alam Malaysia), Mali (Guamina), Malte, Népal, Nicaragua (Centro Humboldt), Niger (Environmental Right Action), Norvège (NNV), Nouvelle Zélande, Palestine (Pagon), Papouasie-Nouvelle Guinée, Paraguay (Sobrevivencia), Pays-Bas (Vereniging Milieudefensie), Pérou, Philippines (LRC-KSK), Pologne (PKE), République Tchèque (Hnutí Duha), Salvador (CESTA), Sierra Leone, Slovaquie, Sri Lanka, Suède (MJV), Suisse (Pro Natura), Swaziland, Togo, Tunisie (ATPNE), Ukraine (Zenelyi Zvit) et Uruguay (REDES).

Bulletin de soutien et d’abonnement

OUI, je soutiens les Amis de la Terre Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N° . . . . . . . . . . Rue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Courriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . soit un prélèvement de 13 € par trimestre, abonnement à la Baleine inclus J’autorise l’établissement teneur de mon compte à prélever sur ce dernier, si sa situation le permet, tous les prélèvements ordonnés par Les Amis de la Terre. Je pourrai en faire suspendre l’exécution par simple demande à l’établissement teneur de mon compte ou aux Amis de la Terre France. Association bénéficiaire : Les Amis de la Terre – 2B rue Jules Ferry – 93100 Montreuil

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Bulletin à renvoyer aux Amis de la Terre, 2B rue Jules Ferry 93100 Montreuil Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion et pourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès, de rectification et de suppression dans les conditions prévues par la délibération n° 80 du 01/04/80 de la Commission nationale informatique et libertés.


Le courrier de 150

Depuis 1971 • juin 2007 • 3,20 €

DOSSIER SPÉCIAL

Biodiversité

Des espèces et des hommes ET AUSSI . . . Quand la BEI mine l'Afrique... Bilan énergétique 2006 : un tout petit peu d'air Les plantes transgéniques confirmées par décret

www.amisdelaterre.org


Édito Condition humaine et biodiversité L’homme est compris dans la trame du vivant. Sa nourriture, sa santé, son habitat, et même les matières premières de ses industries sont intimement solid a i re s d e l a r i c h e s s e d e v i e . L a biodiversité ne concerne donc pas qu’une poignée de firmes pharmaceutiques avides de breveter de nouvelles molécules, pas plus que les herboristes et autres chasseurs de papillons. Elle soutient la condition humaine et appartient à tous. La biodiversité fonde la solidité des écosystèmes forestiers, océaniques, agricoles, et de leur résistance aux variations, au premier rang desquelles écarts climatiques et épidémies. Elle est aussi le signe de la vitalité des milieux et de la diversité culturelle qui

les accompagne. C'est pourquoi les menaces pesant sur les grandes espèces se signalent tant à notre attention. Cette biodiversité, qui recèle des réserves de productivité considérables, est battue en brèche par le développement à l'occidentale. Une fois encore, elle subit les offensives inouïes de l'agro-industrie, qui, après avoir simplifié les systèmes agricoles au Nord, n'a rien trouvé de mieux que les agrocarburants pour poursuivre sa logique d'uniformisation et de monopole, y compris culturel. Les Amis de la Terre sont déjà dans la bataille. Comme pour les OGM, une forte résistance est à prévoir, d'autant plus que les paysans, partout dans le monde, sont désormais échaudés et sur le qui-vive.

La baisse des stocks de céréales et les premières tensions apparues sur les prix du maïs au Mexique devraient susciter la vigilance des « consommateurs ». En France, décentralisation oblige, les collectivités territoriales auront un rôle crucial. Les associations locales de défense de l'environnement seront en première ligne. Elles peuvent désormais, malgré les reculs enregistrés sur la protection des milieux sensibles (lois Montagne et Littoral, entre autres), s'appuyer sur un corpus de textes européens pour défendre les espèces et leurs intérêts... qui sont aussi les nôtres. ■ Claude Bascompte

Millésime 2007

Mandats mouvementés en vue L’

Assemblée Fédérale des Amis de la Terre, dont les adhérents liront dans Nous Autres un compte-rendu des travaux, a procédé à l’élection de ses représentants. Le Conseil Fédéral élu a porté Claude Bascompte (Paris), à sa présidence. La rédaction lui souhaite un mandat de réussite et de bonheurs.

mode de scrutin absurde. Et c’est dans ce contexte, agité, que les Amis de la Terre, comme d'autres associations de défense de l'environnement, répondaient présents aux invitations d'Alain Juppé puis de Jean-Louis Borloo, « ministres successifs » du MEDAD.

Une élection peut en cacher deux autres

Les Amis de la Terre avaient commencé de définir, avec les associations et les syndicats, l'ordre du jour du fameux « Grenelle de l'Environnement » et la stratégie à adopter face à un numéro deux du gouvernement dont les manœuvres se sont trouvées quelque peu malmenées. A l’heure où nous bouclons, il est impossible de dire si nous poursuivrons le processus, en raison des décisions prises sur les OGM. Quoiqu’il en soit, les Amis de la Terre ne baisseront pas la garde. Ils continueront à défendre, comme aurait dit l’autre, une certaine idée de l’intérêt général. ■

Il pourrait être rude. Il n'aura peut-être pas échappé aux lecteurs qu'un certain Nicolas Sarkozy a, de son côté, été élu à la présidence de la République le 6 mai. Une véritable tornade du changement semblait ensuite s'être emparée des médias officieux qui en avaient presque oublié les législatives. On a vu ce qu’il est advenu du plébiscite annoncé par Le Monde et consort. Pourtant, malgré quelques surprises, les menaces continuent de peser sur la démocratie en France en raison d'un Le Courrier de la

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Grenelle-ou-pas-Grenelle…

Laurent Hutinet

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Nouvelle maquette pour le Courrier de la Baleine L

es deux présidents se sont donc déjà rencontrés. Nul ne sait s'il ont eu le temps d'évoquer la nouvelle maquette du Courrier de la Baleine que, vous, chers lecteurs, découvrirez à l'automne... L'Assemblée fédérale l'a, pour sa part, accueilli très favorablement. Nous souhaitons de tout coeur qu'elle vous plaise, et nous ne manquerons pas de tenir compte de vos remarques. Dans la période qui s'annonce, un lien de qualité sera de plus en plus nécessaire entre les membres actifs, les abonnés et les adhérents de notre association. ■ La rédaction


DOSSIER SPÉCIAL

Biodiversité : des espèces et des hommes

Richesse biologique

Des infinis usages de la vie E

dward O. Wilson, inventeur du mot, définit la biodiversité comme « la somme des richesses génétiques, spécifiques et écosystémiques de la planète ». Il ajoute : « si les gènes sont un alphabet et les espèces, des mots, alors les écosystèmes sont des livres ». Peut-on imaginer le nombre de livres qu’il est possible d’écrire avec notre alphabet de 26 lettres ? Depuis une décennie, la définition de la biodiversité partagée par la plupart des écologues a profondément évolué. Cellec i e s t a u j o u rd ' h u i p e n s é e c o m m e constituée de la multitude des interactions entre organismes vivants dans des milieux en changement. Plus d’équilibre, la variabilité, l’instabilité, le changement gouvernent le cours du monde... Mais il y a plus. Les humains, en tant qu’organismes vivants, participent de la multitude des interactions qui constituent la biodiversité, le monde vivant.

Resituer la question de l’« utile » Puisque nous participons de la biodiversité, la question « à quoi nous sert-elle ? » n’a plus grand sens. Il faut en finir au plus vite avec cette représentation du monde à l’origine des erreurs criminelles vis-à-vis du système vivant et de sa pérennité. La dichotomie « nature/culture » voudrait que nous soyons extérieurs au vivant comme aux milieux écologiques. Cette séparation, tragique et radicalement fausse, fonde la

destruction de milieux et d’espèces, dont les « nuisibles », terme que de nombreuses langues ignorent. Pour un nombre croissant d’écologues, il n’y aurait qu’un seul système vivant planétaire. La brique élémentaire en serait l’ADN. Ce système aurait une très grande capacité d’adaptation à des conditions locales extrêmement variées : la vie s’épanouit près des sources chaudes de méthane du fond des océans comme sous plusieurs milliers de mètres de glace. Le système vivant s’adapterait par des émergences adaptatives locales : les espèces. Les hommes seraient le produit d’une de celles-ci, survenue, il y a plusieurs millions d’années, dans la vallée du Rift en Afrique de l’Est.

L’homme, dépendant du vivant Replacé dans cet ensemble, qu’en est-il de l’utilité du reste du monde vivant pour l’une des espèces, l’Homme ? Tout ce que nous mangeons en provient. Pour digérer, nous bénéficions en moyenne de la collaboration de 4 kg de bactéries intestinales. La santé de notre peau est redevable d’une flore bactérienne très riche, qu’hélas beaucoup tentent à tout prix d’éliminer à coups de produits « bactéricides » ou « fongicides », de désinfectants et autres bombes d’aérosols. Nos vêtements, nos meubles, l’essentiel de notre habitat, comme de notre chauffage, proviennent du vivant. Les entreprises, en passant par les « biotechnologies » (lagu-

nage, fermentations…) utilisent le monde vivant. Pas de fromages sans levures, sans vaches, sans herbe, et sans la diversité biologique des sols.

Se méfier de la distinction nature / culture La séparation nature/culture produit des doctrines d’éradication. Lorsque certaines firmes produisent des OGM qui fabriquent des insecticides ciblés, elles visent à l’élimination d’un ravageur. Or, le résultat sera la sélection de souches résistantes... L’hyper-hygiénisme hospitalier a eu pour résultat la sélection de souches bactériennes résistantes à la plupart des antibiotiques, tel que le staphylocoque doré. Que cela nous plaise ou non, nous faisons partie du monde vivant, des chaînes d’interactions entre organismes. Nous tirons grand profit des services gratuits du vivant. Au fond, les atteintes répétées et la violence croissante à l’égard du vivant relèvent d’un comportement suicidaire de l’espèce humaine. Alors, à quoi sert la biodiversité, demandiez-vous ? ■ Jacques Weber Économiste du Cirad, Directeur de l’Institut Français de la Biodiversité

Pour aller plus loin : La diversité de la vie Edward O. Wilson ; Paris, Ed. Odile Jacob, 1993. L’éléphant dans un jeu de quilles : l’Homme et la biodiversité - Robert Barbault ; Paris, Le Seuil, 2006. Biodiversity - Nature, special issue, 2000.

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e ciment, le marbre, le charbon, le pétrole, proviennent du monde vivant. Parmi les matières premières, seuls les métaux ne proviennent pas du vivant. Et encore, un métal tel que l’uranium est très soluble dans l’eau : pour qu’il existe sous forme de filons solides, une oxydoréduction a dû être réalisée… par des bactéries.

Productivité et sécurité L'intuition de nos aïeux, qui mêlaient les plantes afin d’observer l’effet de leurs associations, savait que la diversité était source de productivité. Récemment, il a été démontré, dans plusieurs pays et en utilisant le même protocole, que la productivité en biomasse croît avec la diversité des plantes en culture. Des rela-

tions similaires entre diversité et productivité sont observées en conditions naturelles dans les lagons du Pacifique. Enfin, de nombreux écologues perçoivent la biodiversité comme une « assurance ». Assurance contre les agressions externes, la probabilité que l’agresseur rencontre son prédateur ou son concurrent étant plus grande. Dans le domaine de la santé, la diversification des races de volailles en élevage permettrait de diminuer les risques de diffusion de la grippe aviaire. Et les descendants des Européens actuels pourraient bien se voir sauvés des maladies venues du sud de la Méditerranée à la faveur du réchauffement climatique grâce aux gènes… des immigrants venus de ces zones. ■

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© René Le Cohu

De la production des minéraux à l’assurance-vie

Le squelette des diatomées, algues unicellulaires, est composé de silice, qui, une fois sédimentée, produit les minéraux à partir desquels la chaux, le plâtre et le ciment sont fabriqués.

Le Courrier de la

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DOSSIER SPÉCIAL

Biodiversité : des espèces et des hommes

Ours, orang-outan et Cie

Ce que nous disent les grandes espèces Le Courrier de la Baleine : Pourquoi ours et orangs-outans sont-ils appelés « espèces parapluie » ? Pourquoi les protéger plus que d'autres ?

Emmanuelle Grundmann, primatologue, doctorante en éthologie et conservation animale au Muséum d'Histoire Naturelle : Ce n’est pas parce que l’orang-outan s'abrite sous une feuille quand il pleut... Ces espèces sont ambassadrices de l'état de santé de tout un écosystème. Emblématiques, médiatiques, elles font réagir, plus que si l'on disait « Sauvez les sangsues de Bornéo ! »... Protéger l’orang-outan, c'est protéger sa forêt, donc toutes ses espèces, et préserver, en même temps, son rôle de puits de carbone. Car en Indonésie, l’orang-outan est victime de la déforestation massive due aux plantations d’acacia (pâte à papier), de palmiers à huile (huile alimentaire) et à l’exploitation du bois d’œuvre, qui détruisent directement son habitat. Cette déforestation ouvre des zones jusqu'alors inaccessibles aux braconniers, qui peuvent ainsi capturer les singes. L'écosystème souffre d'un ensemble de dégâts : pesticides, glissements de terrain, appauvrissement du sol, etc. L'orang-outan est ainsi solidaire, sans le vouloir, des conditions de misère dans lesquelles se trouve la population, et doit se réfugier dans des zones plus montagneuses. Farid Benhammou, géographe, doctorant à l'Ecole Nationale du Génie Rural des Eaux et Forêts : L’intérêt de la protection de l'ours tient au fait qu'il évolue sur des espaces vastes et variés : forêts, pâturages, lisières. Son sort dépend de la préservation de la biodiversité de son habitat, donc de tout un cortège d’espèces végétales et animales. En l’occurrence, les espèces Le Courrier de la

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endémiques des Pyrénées - celles que l'on ne trouve nulle part ailleurs - sont extrêmement nombreuses. La protection de l'ours a permis de freiner la pénétration des milieux par les pistes forestières et pastorales.

que la corruption généralisée ne permet pas d'enrayer.

LCB : Que nous apprennent ces espèces du développement à l'occidentale ?

E.G. : L’orang-outan, « Homme sauvage de la forêt », est ancré dans la culture des hommes avec lesquels il cohabite depuis toujours. Les peuples autochtones tiennent ces singes pour des hommes qui auraient fui la civilisation pour repartir dans les bois. D'innombrables récits en font un voisin, un cousin, un membre de la famille.

F.B. : L’ours n'est pas plus montagnard que l'orang-outang. Mais la destruction des milieux sauvages de plaine l'a conduit dans ces zones plus calmes et moins exploitées. Et ces derniers temps, le voisinage millénaire des bergers avec l'ours a été rendu plus difficile par la déprise de l'agriculture traditionnelle. 60 % des exploitations ovines ont disparu entre 1979 et 2000 en Ariège. Les éleveurs ne peuvent plus gardienner correctement des troupeaux comptant souvent plusieurs milliers de bêtes. Les aides de la Politique Agricole Commune et l'alignement des prix de l'agneau sur les cours mondiaux rendent vulnérables éleveurs et bergers. Bien que les problèmes liés aux ours aient toujours existé, en particulier en raison d'individus agressifs, l'ours est, dans ces conditions, un adversaire plus facile à identifier, et à détester, que la mondialisation agricole. Ce d'autant plus que ses opposants, minoritaires dans les populations locales, voire parmi les éleveurs, sont organisés et savent se faire entendre de la capitale... où la défense de l'ours, en matière de biodiversité, est bien souvent l'arbre qui cache la forêt ! Dans le dossier « ours » se lisent les contradictions des politiques publiques. E.G. : Le commerce international est également en cause en Indonésie, où les forêts sont bradées pour favoriser les exportations de bois et les produits de l'agriculture intensive. Le dictateur Suharto a décrété par une loi, les forêts et les mines propriété d'Etat. Il a ensuite favorisé l'installation de firmes étrangères pour lesquelles des populations nouvelles doivent travailler pour survivre. Suharto a en effet voulu désengorger Java et a organisé l'émigration, notamment vers les îles de Bornéo et de Sumatra où il n’y avait, selon lui, personne. De très nombreux Indonésiens sont impliqués dans des exploitations et chasses illégales

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LCB : Quels sont les liens de ces grands mammifères avec l’homme ?

F.B. : L'ours est lui aussi intimement lié à l’Homme. Cela explique en partie l'agressivité dont il est l'objet. Comme l'orangoutan, l'ours « est » un homme sauvage. Leur filiation symbolique est attestée par des mythes dans lesquels l'ours fait partie des ancêtres, comme le montre le conte Jean de l’ours, présent partout en Europe. Au Moyen-Âge, l’ours était le roi des animaux. Dans les Pyrénées, il est partout : dans les noms de lieux, sur les enseignes des magasins, les cartes postales… Ce n’est pas un hasard si ces grandes espèces comptent tant. Ces mammifères nous ressemblent, y compris du point de vue génétique et comportemental. Même si les réels problèmes qu'elles posent doivent être pris à bras-le-corps, ce lien affectif, culturel, pourrait légitimer, à lui seul, leur protection. E.G. : Oui, ces grandes espèces symbolisent toutes les deux la sauvagerie, son mystère, un Autre qui nous inquiète et fait rêver. Cette part de la culture doit, en soi, être défendue. ■ Propos recueillis par

Sophie Esmiol et Laurent Hutinet


DOSSIER SPÉCIAL

Biodiversité : des espèces et des hommes

Agrocarburants

Menace mondiale sur la diversité agricole L

e Sommet sur l'Énergie de l'Union européenne a adopté en mars l'objectif d'incorporer 10 % d'agrocarburants aux carburants automobiles en 2020. Or, promouvoir les agrocarburants sans véritables engagements pour réduire la consommation énergétique est un nonsens. C'est pourquoi les Amis de la Terre et plus d'une centaine d'ONG européennes ont envoyé une lettre ouverte à la Commission européenne et aux gouvernements.

Pression grandissante sur la diversité agricole La culture des agrocarburants s'inscrit dans la lignée du modèle agricole défendue par les lobbies des pesticides, des semences et des engrais. L'objectif est de simplifier au maximum les écosystèmes en créant de vastes monocultures de maïs, soja, colza ou palmier à huile. Les impacts écologiques sont multiples et se combinent en cascade : déforestation ou destruction d'habitat, réduction de la capacité d'auto-défense des écosystèmes compensée par le recours aux pesticides et aux insecticides, perte de fertilité des sols compensée par des engrais. L’Union européenne suggère que l'essentiel de la production d’agrocarburants

devrait être réalisée dans les pays du Sud. Bien que présentées comme une opportunité pour l’économie de ces pays, les monocultures de palmier à huile, de soja, de canne à sucre ou encore de maïs conduiraient à aggraver les atteintes à la biodiversité tout en renforçant le pouvoir des firmes semencières internationales. Sans surprise, le lobby des biotechnologies promeut le développement des agrocarburants afin de conquérir de nouveaux marchés pour des plantes qui ont, notamment en Europe, été bien souvent rejettées. C'est pourquoi plusieurs ONG des pays du Sud ont d’ores et déjà exprimé leurs inquiétudes et appellent au rejet de la proposition européenne.

Pas d'impact positif sur le changement climatique En outre, l'argument de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne tient pas. Les rendements énergétiques sont mauvais, voire négatifs, et des chercheurs ont déjà montré que le bilan carbone de certaines cultures d’agrocarburants est en réalité négatif si l’on prend en compte l'ensemble du processus de production. Dans le meilleur des cas, les gains sont marginaux par rapport aux énergies fossiles. De plus, les émissions de CO2 liées à la déforestation ne correspondent pas

Agro-industries

Rouler plutôt que manger ? L’augmentation des prix des cultures destinées aux agrocarburants, qui sont également des produits alimentaires de base, mettrait en danger la sécurité alimentaire de nombreuses populations. L'encouragement de la production dans les pays du Sud par l’Europe pourrait être responsable de la réduction des terres destinées à la production alimentaire, fragilisant ainsi les progrès réalisés ces dernières années en matière de sécurité alimentaire. Aux États-Unis, la demande en maïs pour la filière des agrocarburants a déjà creusé l’actuel déficit en céréales, augmentant ainsi significativement le prix du maïs. En 2006, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture rendait compte d’un niveau historiquement bas du stock de céréales dans le monde et de niveaux record de la demande d'oléagineux, liés au boom des agrocarburants. Une hausse de la demande ne ferait qu'aggraver ces situations et pourrait rapidement conduire à des situations de crise alimentaire. ■ Sylvain Angerand

Contrer l'offensive mondiale du diester

Un palmier à l'assaut des forêts tropicales

Cette explosion de la demande signifierait la disparition définitive des forêts d’Asie du Sud-Est et, sans doute, de nombreuses autres forêts tropicales : Afrique de l’Ouest, Bassin du Congo, Colombie notamment. C’est pour toutes ces raisons que les Amis de la Terre - France sont venus renforcer les campagnes déjà engagées en Angleterre et aux Pays-Bas, afin d’enrayer le développement industriel des plantations de palmier à huile. La guerre des agrocarburants est ouverte. Le palmier à huile est déjà l'une de ses principales batailles. ■

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argarines, pâtes à tartiner, biscuits... l’huile de palme est partout dans l’industrie agroalimentaire. Issue du fruit du palmier à huile (Elaeis guineensis), qui ne croît que sous le climat tropical, elle est aussi utilisée par les industries cosmétiques et chimiques, ainsi que dans la fabrication de tourteaux pour l’alimentation animale. En France, elle est devenue la première huile végétale brute importée. Or la croissance des plantations de palmiers à huile engendre de nombreux conflits sociaux et fonciers avec les communautés locales concernées. Elle cause des impacts catastrophiques sur les écosystèmes et accélère la destruction de la forêt primaire. Dans les prochaines

uniquement au re-largage du carbone stocké dans la biomasse aérienne, mais surtout à celui du carbone et du méthane du sol. Ainsi en Indonésie, sur les sols tourbeux, les émissions sont deux à huit fois supérieures à celles de la biomasse aérienne. Ces niveaux élevés d’émissions ridiculisent donc les engagements climatiques de l’Europe.

Sophie Esmiol

années, le plus grand danger pourrait venir d’un boom mondial de la demande en agrocarburants (diester) à base d’huile de palme — et l'Europe n'est pas en reste. Les investisseurs s’intéressent à cette production et multiplient les projets de raffineries.

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Plus d'informations dans la brochure « Orangoutan en voie d'extinction, la déforestation ne menace pas seulement les arbres » jointe à ce Courrier de la Baleine et dans le film « Lendemains perdus », Le coin des livres p.14

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DOSSIER SPÉCIAL

Biodiversité : des espèces et des hommes

La gestion différenciée

Ouvrir la ville à la biodiversité L’espace urbain est soumis à de fortes pressions : imperméabilisation des sols, pollutions atmosphériques... et ses espaces verts jouent davantage un rôle d’amélioration du cadre de vie que de refuge de la biodiversité. Pourtant, ces deux fonctions ne sont pas incompatibles, comme le montrent les villes engagées pour la gestion différenciée.

Permettre une biodiversité maximale Le principe de la gestion différenciée est d’appliquer une intensité de gestion adaptée à la fonction de chaque espace. Appliquée aux espaces verts, cette gestion alternative a pour but de se rapprocher au plus près du fonctionnement des milieux naturels ou semi-naturels (prairies agricoles, par exemple). Une pelouse d’ornement devant un grand bâtiment pourra ainsi être gérée de façon classique. Les espaces à moindre fonction esthétique seront traités en fauchage tardif : abords d’école, parc de loisir ou abords de routes. L’espace vert pourra alors devenir un outil de pédagogie et de sensibilisation des habitants à la biodiversité

Abandonner la gestion classique En effet, la tonte régulière et le girobroyage, méthodes classiques de gestion des pelouses, aboutissent à une disparition progressive des plantes à fleurs, qui n’ont pas le temps de fleurir et de se reproduire ; et la restitution régulière des broyats de coupe ou l’apport d’engrais azoté modifient le milieu et favorisent les plantes nitrophiles (avides d’azote) comme l’ortie ou les chardons… Ces « indésirables » seront, elles, traquées à grand renfort de girobroyeurs ou de pesticides, et ainsi de suite. A l'inverse, pratiquer une (ou deux) fauche tardive, après la floraison des fleurs, exporter le maximum de matière fourragère pour appauvrir les sols, est à la fois plus écologique et plus économique. En effet, la pauvreté d’un sol au niveau agronomique (peu de fertilisants naturels) entraîne la diversification et favorise de nombreuses espèces rares, telles que les orchidées. La matière fourragère peut être valorisée en compost, ou vendue comme foin à un éleveur local. Bien sûr, on prendra soin de laisser l'herbe coupée sécher quelques jours sur place, pour permettre la dispersion des escargots, chenilles, et autres invertébrés.

Des oiseaux plutôt que des pesticides Il s'agit aussi d'utiliser moins de pesticides. Savez-vous qu’à surface égale, l’usage de pesticides est bien plus important pour les jardins et les espaces verts que pour l'agriculture ? De nombreuses pratiques alternatives existent contre les « mauvaises herbes ». Le « mulching » consiste à couvrir le sol avec, par exemple, le broyat des branches des arbres élagués. Le désherbage thermique existe aussi, et, plutôt que de recourir aux pesticides à chaque attaque de champignon ou d’insecte, il est préférable de renforcer naturellement l’écosystème en plantant des espèces locales, adaptées au climat et au sol, et de favoriser la diversité des espèces pour réguler naturellement les attaques. Si une armée de chenilles envahit les arbres, les mésanges et autres passereaux pourraient bien être nos meilleurs alliés… à condition d’avoir conservé assez d’arbres pour leurs nids ! ■ Sylvain Angerand En savoir plus : Association Chico Mendès qui promeut la gestion différenciée en Nord-Pas-de-Calais : http://chicomendes.free.fr/gestion_differenciee.htm La gestion différenciée, une chance pour la Nature en ville ?, La Garance Voyageuse, automne 2006.

Corridors écologiques

Impliquer les collectivités territoriales L

a mise en place de la gestion différenciée permet de passer du discours aux actes et peut être, entre autres techniques, préconisée aux élus afin de défendre la biodiversité locale. Celle-ci participe au maillage des territoires par des espaces constituant des corridors écologiques afin de lutter contre la fragmentation des domaines de présence des espèces. Si le réchauffement climatique est l'une des menaces majeures pour la biodiversité, il n'y a, là encore, aucune fatalité. La qualité de l'aménagement écologique du territoire sera cruciale dans la circulation des espèces animales et végétales. Certaines collectivités, comme la région Alsace et le territoire de Belfort, ont mené une politique volontariste. Et aujourd'hui, de plus en plus de collectivités s'engagent dans le développement durable, notamment via les Agendas 21 locaux. Bien que certains documents ne constituent que des déclarations d'intentions, le rôle des collectivités locales en matière de sauve-

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garde de la biodiversité est crucial, car elles interviennent à titre principal dans les projets d'urbanisme.

Une batterie de textes à faire respecter En la matière, les aménageurs ont tout intérêt à s'armer de bonne volonté. Les Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux, dont l'objectif est de mieux protéger la ressource aquifère, ont un impact direct sur les documents d'urbanisme locaux (Plan Local d'Urbanisme ou Schéma de Cohérence Territoriale). Les associations peuvent donc déposer un recours au préfet pour contester, par exemple, le drainage d'une zone humide pour faciliter la création d'un nouveau lotissement. De son côté, le réseau Natura 2000, après rappel à l'ordre et amende de la Commission européenne, couvre depuis avril 2006 12 % du territoire français. Il permet localement d'animer des campagnes de protection de la biodiversité. Les préfets

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gardent très présent à l'esprit le précédent du Pic Prune, un scarabée protégé qui a conduit à renoncer au tracé prévu pour l'A 28, et seront particulièrement attentifs au respect de ces obligations. D'autres textes pourront aussi être utilisés. ■ Sylvain Angerand Pour aller plus loin : « Aménagements et mesures pour la petite faune » et « Passage pour la grande faune », Ed. SETRA. http://www.frapna.org/site/h_savoie/ corridors/definition-corridors.html

Les infrastructures routières doivent être accompagnées de passages pour la faune et la flore, pour éviter de couper les zones de communication entre les zones naturelles.


Responsabilité des acteurs financiers

Quand la BEI mine l’Afrique… S

elon les termes des accords de Cotonou, la Banque européenne d'investissement (BEI) doit contribuer aux actions de coopération au développement entre l'Union européenne et l'Afrique. Malgré cela, les financements de cette banque publique semblent trop souvent passer à côté des besoins locaux : depuis six ans, elle a consacré 80 % de ses financements en Zambie à l’expansion de l’industrie minière, au détriment du développement des transports et du renforcement institutionnel, pourtant identifiés comme secteurs prioritaires pour le pays.

au Canada ou en Australie, ces projets bénéficient parfois d’un niveau de taxation scandaleusement avantageux et ne renflouent donc pas les caisses du pays d'accueil. La BEI avance aussi l'argument du développement du secteur privé dans le pays, mais de quel secteur parle-t-on ? S’il s’agit de développer le tissu économique local, il serait plus logique d’apporter un soutien financier aux PME zambiennes, dans des secteurs permettant au pays de ne pas tout miser sur ses ressources en métaux.

Absence de soutien aux économies locales

Quoi qu’il en soit, la BEI se pose fièrement en « contributeur substantiel à la résurgence de l'extraction de cuivre » (Forum Mines de Lusaka, décembre 2006) et nous le prouve ! Elle continue de financer une vaste palette d’activités permettant aux marchés occidentaux d’être alimentés en cuivre (études exploratoires, usines de transformation, ouverture de sites d'extraction) et profitant aux entreprises exportatrices puisque

S'il est inutile de rappeler les impacts environnementaux et sociaux des mines*, il faut contrecarrer l'argument selon lequel les projets de l'industrie minière contribuent au développement économique du pays. Menés dans un secteur plus capitalistique que créateur d’emplois, par de grandes entreprises internationales basées

La Banque mondiale perd sa tête

Paul Wolfowitz, président de la Banque mondiale, a dû démissionner pour cause de népotisme. Première dans l’histoire de la Banque, scandale pour le symbole de l’unilatéralisme des Américains, qui font depuis deux ans la morale aux pays pauvres en matière de corruption. Mais un changement de tête ne redorera pas le blason de la Banque mondiale, dont le Vénézuela vient de claquer la porte. La Banque doit impérativement réformer son fonctionnement et changer de modèle de développement économique, notamment en arrêtant de financer massivement des projets d’énergie polluantes (pétrole) et en cessant d’imposer des conditionnalités macro-économiques aux pays pauvres (libéralisation et privatisation). Les Etats-Unis bloquent toute réforme et les Européens ne semblent guère motivés. Pendant ce temps, les sociétés civiles se radicalisent, les pays du Sud ont des possibilités croissantes de se financer ailleurs et proposent une « Banque du Sud ». Que sera donc l’après-Wolfowitz ? ■ Sébastien Godinot

Barrer la route de la BEI

le prix de l’acier est au plus haut sur les marchés internationaux. L’année 2007 s’est ouverte en beauté avec un projet colossal prévu à Madagascar. Montant envisagé : 200 millions d’euros, un record pour les financements de la BEI dans la région !

Les Amis de la Terre prennent le dossier en main Il est urgent d’enrayer ce mouvement et de rappeler la BEI à ses devoirs de banque publique de l'UE. Les Amis de la Terre ainsi qu’une ONG zambienne spécialiste de cette question ont pris le dossier en main. Un rapport est en préparation pour démontrer l’incompatibilité de ces projets avec un mandat de développement et obtenir la réorientation des financements BEI au service des populations et de projets environnementaux. ■ Majda Bouchanine *Cf. le rapport « La BEI dans les pays du Sud, au bénéfice de qui ? » Les Amis de la Terre - International, janvier 2006

Banques françaises

Pressions et succès en hausse Une contagion appréciable Au lancement de la campagne des Amis de la Terre « Banques françaises : épargnez le climat ! » en novembre 2005, seule la Banque Populaire d’Alsace proposait un prêt aux particuliers pour la rénovation de l’habitat, 2ème secteur émetteur de gaz à effet de serre en France. En avril 2007, presque toutes les banques s’y sont mises : Banque Postale, Société Générale (dans l’Est), Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, Crédit Mutuel, Crédit Coopératif, La Nef et le Crédit Foncier. Cependant, les caisses régionales des banques ne mettent que lentement ces produits en place. Innovation en France, le Crédit Foncier adopte début 2007 une approche en « coût complet », dans laquelle les économies d’énergie de l’habitat sont intégrées au calcul de prêt disponible. Il propose également sur son site un logiciel gratuit d’évaluation-conseil pour la consommation d’énergie et l’isolation des maisons individuelles. Et il va transformer sous peu son déplorable prêt Vivrelec (tout électrique), grâce à la pression des Amis de la Terre.

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Des initiatives prises aussi par les pouvoirs publics Le gouvernement a lancé début 2007 le médiocre Livret de Développement Durable. Bien qu’insuffisant, ce Livret incitera les banques à faire des efforts et devrait fournir 6 milliards d’euros sur trois ans pour financer la rénovation de l’habitat. Trois Conseils régionaux ont lancé avec des banques des prêts bonifiés (jusqu’au taux zéro) pour encourager les particuliers à isoler leur habitat, et quatre autres y réfléchissent. Enfin, l’ADEME a lancé en avril 2007 le site Eco-prêts (www.ademe.fr/EcoPrets/), au grand dam des banques. Ce projet qui compare les prêts pour la rénovation de l’habitat compte les Amis de la Terre dans son comité de pilotage.

De nouvelles priorités pour la campagne Le calcul des émissions indirectes de CO2 des banques (via leurs financements) et la création de politiques sectorielles (sur les fossiles notamment) pour réduire les risques, constituent nos priorités. ■

Le Courrier de la

Sébastien Godinot

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Énergie Bilan énergétique 2006

Un tout petit peu d'air L e Ministère de l'Économie et des Finances a remis le 5 avril 2007 le Bilan énergétique 2006 de la France. Une fois corrigée du climat, la consommation totale d'énergie primaire (273,2 Mtep, - 0,3 %) et la consommation finale (177,1 Mtep, + 0,6 %) évoluent peu par rapport à 2005.

Le vent, timide rayon de soleil Seule bonne nouvelle, le volume des renouvelables dans la consommation primaire, même hors agrocarburants, est en hausse. L'essentiel en est dû à la bonne pluviosité, qui, en 2006, a accru la production hydroélectrique de 8 %. Cette hausse a permis un moindre recours aux centrales thermiques et explique l'essentiel de la baisse des émissions de gaz à effets de serre par le secteur énergétique. Seul l'éolien fait une poussée remarquée de 1 à 2,2 Twh (+ 120 %). En 2007, cette tendance se confirme et la hausse du photovoltaïque s'annonce forte

© Ministère de l’Economie, des finances et de l’industrie – Observatoire de l’énergie

La répartition de la consommation, en revanche, confirme plusieurs évolutions. La hausse de celles du résidentiel et du tertiaire (+ 1,1 %) et des transports (+ 1 %) reflète la poursuite de la hausse de la consommation et des importations de biens. La baisse de la consommation finale de l'industrie (- 0,7 %) montre la poursuite de la désindustrialisation et des efforts de sobriété industrielle, qui demeurent contrastés selon les secteurs. La hausse des ventes de carburants routiers (+ 0,4 %)

se poursuit malgré le niveau historique des cours du pétrole, et montre, si besoin était, la totale dépendance des transports à cette énergie.

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en raison de la hausse des tarifs de rachat. Le schéma joint montre que la part des renouvelables demeure extrêmement modeste — plus encore compte tenu du fait qu'y sont inclus l'incinération des déchets et les agrocarburants et bien que la production énergétique domestique y soit ignorée (notamment le chauffage au bois individuel). Les pertes diverses occasionnées par la production électrique montrent clairement l'inefficacité de la centralisation du réseau, tout comme celle de l'utilisation abusive de l'électricité, notamment à des fins de chauffage. Les données de l'État confirment ainsi l'inanité des mythes nucléaires. ■ Laurent Hutinet


Énergie et nucléaire Censure de l'AIEA

Affranchir l’OMS du lobby nucléaire D

epuis le 28 mai 1959, un accord signé entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) empêche l’OMS de s’exprimer librement quant à l’impact du nucléaire sur la santé. L'article 3 de cet accord stipule en effet que les deux parties « peuvent être appelées à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de renseignements qui leur auront été fournis ». En vertu de cet accord, l’OMS ne peut rien publier sur les effets de la radioactivité artificielle sans l’aval exprès de l’AIEA, dont la mission première consiste à promouvoir les centrales atomiques dans le monde.

Tchernobyl, une information bien retraitée Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que le bilan « officiel » de la catastrophe de Tchernobyl frôle l’indécence. Les 50 morts et les 4 000 cancers à venir reconnus par l’OMS « oublient » les 800 000 jeunes

liquidateurs sacrifiés pour éviter une deuxième explosion. Pourtant, 10 % d’entre eux seraient déjà morts et 30 % invalides. Et pas un mot sur les multiples pathologies non cancéreuses : cardiopathies, cataractes précoces, malformations, instabilités génomiques croissantes. Leur lien avec l'accumulation de césium 137 dans les organes des enfants de Biélorussie et d'Ukraine a pourtant été démontré dès 1999 par le Pr Bandajevsky : cela lui valut six ans d'emprisonnement dont il réchappa de justesse... Un collectif d’associations a décidé de lancer une campagne pour obtenir la révision de cet accord scandaleux et exiger que l’OMS remplisse sa mission d’assistance auprès des populations contaminées. Depuis le 26 avril 2007 — 21 ans tout juste après la tragédie de Tchernobyl — des permanences sont organisées chaque jour à Genève par des bénévoles de divers pays à proximité du siège de l’OMS. Les Amis de la Terre s’associent pleinement

Projet de mine et A gde r i ccentrale u l t u r e eau t Ocharbon GM dans la Nièvre :

à cette initiative à durée indéterminée et invitent les volontaires à se faire connaître afin d'y participer quelques jours au cours des semaines ou mois à venir. ■ Marie-Christine Gamberini

Plus d'informations : Détails pratiques : André Larivière Réseau Sortir du nucléaire - 04 71 76 36 40 andre.lariviere@sortirdunucleaire.fr Pour les groupes locaux des Amis de la Terre : Marie-Christine Gamberini 05 61 52 56 65 mariec@tiscali.fr

Les Plantes transgéniques confirmées par décret Les membres de l'Union européenne devaient transposer avant octobre 2002 la directive 2001/18 qui définit la procédure d'autorisation expérimentale et commerciale des plantes transgéniques. Jusqu'à présent, la France n'avait rien fait. Menacée de fortes sanctions financières, elle a décidé d'agir. Le 20 mars, sans discussion préalable, le gouvernement a publié les décrets et arrêtés de transposition de la directive. Deux de ces décrets traitent de la dissémination des plantes génétiquement modifiées (PGM) dans l’environnement, opérant une transposition a minima de la directive. La consultation du public par voie électronique pour autoriser les

essais en « plein champ », devient obligatoire. Elle était auparavant considérée comme une « pratique », bien qu'elle ait été jugée incompatible avec la Convention d'Aarhus selon la justice française. Un registre des cultures commerciales qui recensera les données des PGM sera ensuite créé... Le décret ne mentionne pas le degré de précision de la localisation, mais selon un communiqué de presse du Ministère de l’Agriculture, elle sera cantonale. Ce communiqué ajoute que « les agriculteurs qui cultiveront en 2007 des maïs OGM s’engageront à en informer les cultivateurs des parcelles voisines et à respecter une distance d’isolement entre cultures GM et non GM de 50 mètres, le double de la pratique actuelle ». Ces

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éléments ne figurent pas dans la directive, mais le vide juridique évident a contraint le gouvernement à « légiférer » par voie de presse, dénuant ainsi ces mesures de portée contraignante. Les professionnels agricoles (AGPM) n’ont pas tardé à réagir : « nos préconisations en matière d’isolement sont de 25 mètres ou 12 rangs de maïs non OGM, qui permettent une co-existence des productions dans le respect du seuil de 0,9 %. Nous regrettons de doubler ces préconisations. De même, l’obligation d’information des maïsiculteurs voisins va à l’encontre de notre demande ... mais nous respecterons ces nouvelles exigences du Ministère ». Affaire à suivre... ■

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Anne Furet - Inf'OGM

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Citoyenneté et actions collectives

Rapprocher syndicalistes et écologistes « Les

Mouvements sociaux confrontés à la crise écologique », tel était le thème d’un séminaire organisé le 24 mars à Paris par ATTAC et dont les actes seront publiés prochainement. Nombreuses ont été les organisations à y participer : AITEC, Alternatives Économiques, CRID, FNE, FSU, CFDT, GCT, Politis, 4D, Greenpeace, Global Chance, la Confédération Paysanne et, bien sûr, les Amis de la Terre.

Des syndicats inquiets mais peu engagés Sans surprise, les syndicats ont affiché des degrés de conscience variés quant aux conséquences sociales de la crise écologique. La GCT d’Airbus, tout en affichant une préoccupation réelle, a ainsi été incapable d’envisager la néces-

sité de réduire le nombre des avions en circulation. Elle s'était néanmoins déplacée. Solidaires s'est révélé, en revanche, très proche des écologistes. De nombreux membres des groupes locaux d’ATTAC le sont également.

mettait en danger la démocratie et que les inégalités environnementales sont les inégalités sociales par excellence, les plus faibles (femmes, enfants, vieillards) étant les premiers touchés, partout dans le monde.

Rechercher des convergences immédiates

Malgré le faible niveau des connaissances écologiques de certains syndicats, le groupe qui a préparé le séminaire s’est félicité de la bonne teneur des débats et souhaite aller plus loin. Nous souhaitons rester impliqués et travailler avec les syndicats sur les questions de sûreté nucléaire, et plus généralement d’énergie et de transports. En tant que membres fondateurs d'ATTAC, les Amis de la Terre veilleront à ne pas devenir otages de ses querelles internes et à obtenir des engagements précis. ■

Les participants se sont efforcés, dans le cadre d’ateliers, de dégager des luttes convergentes. Le transport, le logement et la solidarité Nord/Sud ont ainsi paru propices à de premiers rapprochements. Les Amis de la Terre ont quant à eux notamment rappelé, l’épuisement des ressources et la nécessité de privilégier immédiatement les techniques et les relocalisations pour en contenir les impacts. Ils ont expliqué que la raréfaction croissante de ces ressources

Laurent Hutinet

Je souhaite créer un groupe local, comment faire ? Le réseau national des Amis de la Terre comporte actuellement 26 groupes locaux et une dizaine de délégués départementaux. De nombreux militants se manifestent pour créer des groupes, dans les Bouchesdu-Rhône, en Franche-Comté, en Gironde, afin de participer au développement du réseau.

Ne soyez pas timides Le dynamisme de la fédération dépend de l’action menée localement par les groupes, dont le rôle, outre la sensibilisation et la mobilisation, est de faire pression sur les élus locaux. Les groupes locaux ont de nombreuses victoires à leur actif : les Amis de la Terre-Val de Bièvre ont obtenu la mise en place d’un plan de circulation douce à Antony, Leroy Merlin s’est engagé à ne plus commercialiser de teck grâce à la pression du groupe de Paris, les Amis de la Terre - Périgord ont obtrenu du Conseil général l'abandon de l'incinération dans le plan déchets…

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Militant des Amis de la Terre, vous pouvez vous aussi créer un groupe dans votre ville ou votre département.

Par où commencer ? Les groupes locaux sont créés sur l’initiative de militants et de bénévoles qui, selon leur disponibilité, s’investissent pour améliorer l’environnement, l’exercice des droits humains et la participation citoyenne. La création d’un groupe répond souvent à des exigences de proximité et au désir de mener des actions locales en prenant appui sur les groupes existants et sur la fédération nationale. Adhérent isolé ou déjà membre d’un groupe de militants, n’hésitez pas à rencontrer le groupe local des Amis

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de la Terre le plus proche de chez vous (liste du réseau en dernière page). Si vous souhaitez en savoir plus sur le fonctionnement et la création d’un groupe, vous pouvez contacter le secrétariat fédéral. ■ Caroline Prak Tél : 01 48 51 32 22 Mail : caroline.prak@amisdelaterre.org

26 groupes locaux composent le réseau national, relaient les campagnes nationales et défendent l'environnement localement.


Les groupes locaux en action

Marne

Un nouveau groupe local est né Le 17 février 2007, le groupe des Amis de la Terre - Marne a vu le jour à l’occasion d’une réunion de lancement à laquelle participaient Anne Gellé, Caroline Prak, Cyrielle Den Hartigh du Conseil et du Secrétariat fédéral. Une naissance officialisée le 14 mars 2007 au cours d’une assemblée générale constitutive qui a permis d’élire le Conseil d’administration et de valider les statuts du groupe.

Un rayon d’action et des thématiques larges Les Amis de la Terre - Marne étendront leur champ d’intervention aux départements limitrophes de l’Aisne, des Ardennes, de l’Aube et de la HauteMarne. Ses forces : trente adhérents et une vingtaine de sympathisants prêts à focaliser leurs efforts sur quatre axes principaux définis en commun. L’énergie et les transports sont les premières thématiques défendues par le groupe. La région « accueille » en effet deux centrales nucléaires (Nogent, Chooz) et des zones de stockage de

déchets radioactifs. Le groupe s’intéressera aussi au développement des biocarburants en parralèle à la question des transports. Deux sujets sensibles sont déjà au cœur de l’action du groupe : l’autoroute A4 avec les impacts écologiques et sociaux qui en résultent, et le TGV Est qui vient d’être mis en service.

une labelisation fantaisiste qui trompe un public non averti. Le dernier axe est l’éco-habitat et l’écoconstruction, la Marne et ses voisins sont en effet riches en matériaux locaux adéquats : bois, chanvre, paille et autres matières premières d’origine agricole. ■ Gaëlle Roullin Pour rejoindre les Amis de la Terre Marne : marne@amisdelaterre.org

Agriculture, alimentation, consommation… L’agriculture et l’alimentation est un autre sujet problématique dans la région : à cause de leur forte ruralité, la Marne et ses départements voisins sont particulièrement touchés par les pesticides et la contamination de l’eau. L’émergence de cultures destinées à produire des biocarburants — pouvant aboutir à l’utilisation d’OGM en plein champ — comme le colza transgénique, constitue une menace importante. Dans cette lignée, le groupe s’attaquera à la consommation et principalement aux plastiques, déchets, ondes électromagnétiques et au « bio-business » à savoir la mode du « bio » dominée par

Pyrénées-Atlantiques

S’impliquer dans actions collectives D

epuis leur création, en février 2006, les Amis de la Terre - Pyrénées-Atlantiques ont fait le choix de toucher un public aussi vaste que possible via des événements culturels ou en partenariat avec d’autres acteurs associatifs.

en banlieue de Pau, permettent également de toucher un vaste public (12 000 visiteurs en 2006) et de proposer des thématiques telles que « sport et environnement » (2006) ou « l’eau » (2007).

Toucher un public peu sensibilisé

Depuis sa création, la culture des OGM en Aquitaine mobilise plus particulièrement le groupe des Pyrénées-Atlantiques. L’action menée en partenariat avec Slow Food et Santé et Environnement passe par une information du public sur les problèmes sanitaires graves rencontrés par des pays, comme l’Argentine ou l’Espagne, qui ont déjà basculé dans la culture massive de végétaux génétiquement modifiés. La vidéo réalisée par le Collectif Alternatif de Midi Pyrénées est

Organisée dans plusieurs centres commerciaux de la périphérie de Pau dans le cadre de la campagne sur le moabi, la première initiative a consisté à sensibiliser le public jeune à la protection des forêts en partenariat avec l’association « les Arts burkinabais » qui relaie le projet auprès des écoliers du Burkina Faso. Les Hestivales, programmés

Une action forte contre les OGM

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pour cela très adaptée. Le groupe a par ailleurs demandé aux médecins du département de se positionner sur l’impact des OGM sur la santé publique. Une pétition pour un moratoire sur les OGM, lancée en février 2006, a recueilli à ce jour plusieurs centaines de signatures. Nos actions peuvent sembler peu de chose face à la toute puissance des lobbies ; pourtant, ce sont bien les petits ruisseaux qui font les grandes rivières... ■ Mélia Makhloufi

La vidéo réalisée par le Collectif Alternatif de midi Pyrénées est vendue 10 € en soutien des « faucheurs ». Pour passer commande, adressez-vous aux Amis de la Terre - Pyrénées-Atlantiques : pyrenees-atlantiques@amisdelaterre.org

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Les groupes locaux en action

Midi-Pyrénées - Patrimoine de l’Humanité et biodiversité : on détruit à Toulouse ! C

lassé Patrimoine de l’Humanité à l’Unesco, le canal du Midi constitue entre Toulouse et Ramonville l’un des plus beaux sites de l’agglomération toulousaine. La profondeur de sa perspective créée par la verticalité du double alignement des platanes centenaires et l’horizontalité du plan d’eau d’un bief de quelques kilomètres se marient pour créer un site exceptionnel. Toute la beauté et l’harmonie de ce paysage risquent d’être définitivement détruits par un projet rétrograde, dévastateur, polluant et lourd de bitume.

Un projet routier destructeur Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc, le syndicat des transports en commun TISSEO, avec la bénédiction de Philippe Douste-Blazy président de l’agglomération du Grand Toulouse, veulent y faire une « Liaison Multimodale du Sud Est » (LMSE), un boulevard urbain qui relie le terminus Ligne B du Métro de Ramonville à St Orens avec deux voies pour les voitures qui viendront buter sur le terminus du métro et le campus universitaire de Rangueil. La construction d’un pont monstrueux et inutile de 22 mètres de large va détruire irrémédiablement,

non seulement une magnifique perspective sur le Canal du Midi, mais aussi tous les espaces verts sportifs et naturels avoisinants, en particulier une zone humide et un site boisé qui constituent un milieu naturel particulièrement marquant. La richesse de sa faune (comprenant le Triton marbré, protégé) et de sa flore permet d’accueillir de nombreuses activités pédagogiques, dont un sentier nature géré par l’association Veracruz.

Des alternatives ignorées Plusieurs variantes ont été proposées. Elles consistent à utiliser le pont Giordano Bruno existant et à mettre en place une voie de bus en site propre. Pour lutter contre les problèmes de circulation et de santé publique, il faut dissuader les automobilistes de pénétrer au cœur des grandes agglomérations, développer notamment des parkings en fin d’une voie de bus en site propre avec un cadencement respecté, plutôt que créer des nouvelles voies au cœur d’un espace urbain déjà saturé par la circulation aux heures de pointes. A l’issue de l’enquête publique, le commissaire enquêteur a donné raison aux Amis de la Terre Midi-Pyrénées et a demandé expressé-

ment de ne pas construire de pont et de choisir le tracé alternatif proposé.

Recours au Tribunal Administratif Malgré nos multiples actions, le soutien des médias, les milliers de signaturess et contre l’avis du Commissaire Enquêteur, le Préfet de la Haute Garonne a pris un arrêté de Déclaration d’Utilité Publique. En laissant le champ libre aux bétonneurs, cette décision entraînerait la disparition d’un site exceptionnel qui fait tout l’attrait et le charme de l’agglomération toulousaine et mettrait en péril un très riche écosystème attenant. Pour préserver cette partie du Patrimoine de l’Humanité, le léguer aux générations futures, les Amis de la Terre - Midi-Pyrénées se voient contraints d’attaquer cet arrêté devant le Tribunal administratif et prendre ainsi le risque d’être lourdement sanctionnés par une justice administrative qui très souvent a la main très lourde contre le milieu associatif, particulièrement à Toulouse ! ■ Alain Ciekanski Dossier complet et pétitions contre la LMSE sur le site de VERACRUZ : http://veracruz.over-blog.net

Val d’Oise - Les Amis de la Terre dans une déchetterie, la propreté dans au Festival la rue, les « éco-gestes », ont été présentées. D’autres affiches portaient sur les Patchwork conditions inacceptables de recyclage L

es Amis de la Terre - Val d’Oise ont participé les 12 et 13 mai au Festival Patchwork organisé par l’association Influx, qui a regroupé diverses productions électroniques et multimédia ainsi que des représentants variés du monde associatif. A priori, aucun lien entre le groupe local et le collectif d’artistes qui y participaient. Mais au vu du lieu où se déroulaient les festivités — la déchetterie de Bessancourt - Taverny — la présence des Amis de la Terre, qui présentaient une exposition pédagogique sur la nature des déchets et leurs différents modes de traitement, avait tout son sens. Le Courrier de la

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Sensibilisation au traitement des déchets A travers un certain nombre d’outils d’information et de sensibilisation réalisés pour le grand public, le groupe a voulu rendre pédagogiques des aspects souvent techniques de ce domaine. Des affiches sur la composition d’une poubelle, le circuit

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des déchets dans certains pays, ainsi que les modes de traitement en France. Par ailleurs, un lexique rendant compréhensibles les termes sibyllins utilisés en la matière a été très apprécié. Par cette action, le groupe du Val d’Oise espère avoir amené un nouveau public à se poser des questions sur ses modes de consommation et l’augmentation des déchets qui en résulte, et pourquoi pas, dans un deuxième temps, à participer à des enquêtes publiques. Nous aidons aussi les citoyens à réfléchir sur leur consommation, car il est entendu que la réduction à la source est bien le remède le plus efficace. ■ Corinne Lafosse


International Sommet européen

Énergies propres, objectifs flous Le Sommet de Printemps a réuni en mars dernier les 27 chefs d’Etat de l’Union européenne (UE) et a abouti à un accord sur la politique énergétique commune pour la prochaine décennie. En marge de cette rencontre, les Amis de la Terre d’Europe ont marqué leur présence en organisant la Big action, et en installant un énorme drapeau européen réclamant une politique énergétique respectueuse de l’environnement. Le Sommet de Printemps réunit chaque année les chefs d’Etat européens. Il voit d’ordinaire défiler les costumes gris entre les cordons de sécurité. Mais cette année, ce tableau habituel a été bousculé par la présence de 300 militants des Amis de la Terre. Issus de 16 pays de l’Union européenne, les militants se sont mobilisés autour d’un orchestre et d’un drapeau européen de 12 mètres de haut sur lequel les étoiles jaunes ont laissé place à des symboles d’énergie durables (un soleil, une éolienne, une ampoule à basse consommation). Les symboles d’énergie polluantes tels que le pétrole ou le nucléaire étaient quant à eux, barrés. Chaque étoile portait les signatures de milliers de citoyens européens, rencontrés au cours d’actions de sensibilisation dans les pays participants. Elles ont permis aux Amis de la Terre d’exprimer leurs revendications avec davantage de poids. Des bannières étaient également placées à la base de l’installation et scandaient en plusieurs langues une demande ferme « Stop aux changements climatique ! Arrêtez le gaspillage énergétique ! Choisissez les énergies renouvelables ».

Des objectifs contradictoires

représentent une énorme avancée pour l’Union européenne. Néanmoins, les Amis de la Terre n’ont pas obtenu l’engagement politique fort qu’ils attendaient pour lutter contre les changements climatiques. Selon Cyrielle den Hartigh, chargée de campagne sur les Changements climatiques aux Amis de la Terre « L’union européenne a reconnu la nécessité de réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre dans les pays développés, mais ne s’est fixée

pour elle-même qu’un objectif de 20 % en 2020. La portée stratégique de cette conclusion contradictoire est contestable. L’Union européenne aura désormais du mal à convaincre les autres pays industrialisés, comme les États-Unis, de se fixer des objectifs plus ambitieux ». Les Amis de la Terre – Europe ont contacté leurs gouvernements, appuyés par le tapage médiatique autour de la Big action. Ils ont mené campagne pour que l’objectif principal soit relayé par des sous-objectifs pour l’électricité, le chauffage et la climatisation, car chaque secteur énergétique a une structure d’in-

A l’intérieur du Conseil européen, les négociations des chefs d’Etat portaient autour d’un accord sur la politique énergétique européenne, les objectifs à fixer et les engagements à prendre. Il a ainsi été décidé de réduire, d’ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport à leur niveau de 1990. Ce chiffre pourrait atteindre les 30 % si d’autres pays développés s’y engagent. De plus, 20 % de la demande primaire d’énergie devra provenir de sources renouvelables avant 2020. Ces chiffres

vestissement spécifique. En effet, un objectif global laisse planer le doute sur le niveau d’investissement nécessaire pour développer de façon durable les énergies renouvelables et l’objectif de 20 % pourrait ne pas être atteint si la question n’est pas abordée de façon précise.

Euratom, toujours d’actualité Les leaders de l’Union européenne ont considéré l’énergie nucléaire et son rôle dans les changements climatiques. Le Sommet a conclu que le nucléaire, contribuait non seulement à garantir l’approvisionnement en énergie, mais qu’il permettait aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les Amis de la Terre, outrés par cette approbation passive du nucléaire, continuent à pointer ses dangers : le problème irrésolu du traitement des déchets radioactifs, le prix exorbitant de la construction de nouvelles centrales et usines au regard de l’investissement dans les énergies renouvelables. La chaîne de production du nucléaire émet par ailleurs une quantité significative de CO2. L’Union européenne et le Traité Euratom, par lequel l’UE accorde un soutien financier préférentiel au nucléaire, ont eu 50 ans cette année. Mais contrairement aux autres accords fondateurs mis en place en 1957, et ajustés au fur et à mesure du développement de l’UE, Euratom n’a pas évolué. Les Amis de la Terre – Europe et de nombreuses autres ONG ont donc remis au Commissaire européen à l’énergie des milliers de signatures demandant l’élimination du nucléaire et la suppression de l’archaïque Euratom. La bataille se poursuit à Bruxelles pour une énergie sûre et propre. ■ Rosemary Hall, traduit par Perrine Vallet

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Le coin des livres

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Changement climatique et transports : manuel

de recommandations à l’attention des acteurs territoriaux

Réseau Action Climat - France

Plus de 26 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), sont liées aux transports, qui est la principale source de GES en France, et les scénarios d’avenir crédibles prédisent tous des rythmes de progression très préoccupants. Ce seul secteur pourrait ainsi, non seulement compromettre l’objectif français du Protocole de Kyoto, mais également constituer un obstacle majeur à la division par quatre de nos émissions de GES d’ici 2050, seule solution susceptible d’éviter de dérégler le climat de façon irrémédiable. Très fort rôle des collectivités Dans cette lutte qui s’annonce difficile, les collectivités territoriales (communes, départements, régions) ont un rôle essentiel à jouer, puisque nombre de leurs décisions dans le domaine des transports, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire ont une influence significative sur les quantités de GES rejetées. Ce manuel inter-associatif souhaite lancer des pistes de réflexion et mettre en avant certaines orientations à travers trois principaux axes : réduction de la demande de transport, action sur la répartition modale et sur les niveaux d’émissions des véhicules. Il propose également des mesures concrètes pour adopter des transports plus sobres en carbone.

Un manuel destiné à tous les acteurs locaux L’ouvrage s’adresse prioritairement aux acteurs du territoire : élus, techniciens, militants associatifs, mais aussi, plus largement, à toute personne préoccupée par cet enjeu environnemental majeur. Il a un double objectif : interpeller les acteurs territoriaux sur cette problématique et surtout les inciter à agir. Il peut et doit donc servir de support argumentaire en matière de climat et de transports dans toutes les démarches effectuées auprès des élus des communes, des intercommunalités, des départements ou des régions dans lesquelles se trouvent par exemple, des groupes des Amis de la Terre. Et il ne faut pas oublier que les élections municipales de 2008 approchent à grands pas. Olivier Louchard - Réseau Action Climat - France 128 pages ■ Prix : 29,50 €, frais de port inclus. Commandes auprès du Réseau Action Climat France, 01 48 58 83 92 ou infos@rac-f.org

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Le Courrier de la

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Losing Tomorrow L e film « Losing Tomorrow » (« Lendemains perdus ») du réalisateur indépendant Patrick Rouxel, nous fait découvrir la beauté de la forêt indonésienne et la richesse de sa biodiversité. Chaque année pourtant, 15 000 km2 de cette forêt sont rasés et brûlés pour permettre la plantation à grande échelle de palmiers et d’acacia servant à alimenter l’industrie de l’huile de palme et de pulpe de bois. Cette destruction permet la production de meubles indonésiens, de feuilles de contre-plaqué, de papier ou de paquets de chips... dont les principaux consommateurs sont la Chine, l'Europe, l’Inde, les Etats Unis, le Japon et l’Australie. Plus d'info sur http://www.rustyrain.com

DVD, 52 minutes ■ Prix : 20 € + 2 € de frais de port ■ Commande auprès des Amis de la Terre 2B, rue Jules Ferry – 93100 Montreuil

l'ours croisent leurs regards sur le dossier « ours » et la problématique réintroduction du plantigrade. Le savoir biologique voisine avec l'analyse des représentations favorables et défavorables, actuelles et historiques, des différents groupes impliqués dans une affaire qui ne laisse que peu de marge entre le non et le oui et qui divise, parfois avec violence, l'ensemble des pays pyrénéens. Le livre le plus conséquent sur le sujet à ce jour. ■ ■

158 pages, Editions Privat, 2005 Prix : 21 €

Farid Benhamou est également l'auteur de « Vivre avec l'ours », 164 pages, illustré, Editions Hesse, 2005, 31 €

Faut-il être végétarien ? Claude Aubert et Nicolas Le Berre

Ces forêts qu'on assassine Emmanuelle Grundmann

« Je m'installai dans l'hélicoptère et m'apprêtai à vivre la magie de la forêt tropicale d'un autre point de vue. La canopée, véritable toit du monde végétal, se dévoila à mesure que nous nous élevions dans le ciel bleuté. Ici et là émergeaient, comme des sentinelles isolées, des arbres majestueux, sur les branches desquels je pouvais apercevoir, en plissant un peu les yeux, un calao faisant une courte escale dans sa traversée de l'océan végétal. Mais soudain, une fracture, une plaie béante, couleur sang, de terre mise à nu. Le royaume d'émeraude avait fait place à une singulière étendue géométrique (…). Le responsable : la culture extensive du palmier à huile. » ■ ■

283 pages, Calmann-Levy, 2007 Prix : 18 €

L’Ours des Pyrénées, les quatre vérités

Notre santé, et celle de la planète, dépendent largement de notre assiette... Sait-on, par exemple, que l'alimentation est responsable de près d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre ? Et qu'il suffit de manger bio, de consommer moins de viande, de préférer des produits locaux et peu transformés, pour diviser par deux cet énorme impact, sans rien sacrifier du plaisir de manger ? Une nouvelle approche de l'alimentation saine à découvrir dans ce livre. 144 pages, Editions Terre Vivante, juin 2007 Prix : 15 € + frais de port (utilisez le bulletin de commande ci-contre)

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Le courrier de

Le courrier de la Baleine n° 150 - Trimestriel - Juin 2007 n°CPPAP : 0307 G 86222 Ce numéro se compose d’un cahier principal (16 pages) et des suppléments : Nous Autres 150, document de campagne « Orang-outan en voie d’extinction, la déforestation ne menace pas seulement les arbres », document « Alternatives non violentes » Directeur de la publication : Claude Bascompte Rédacteurs : Sylvain Angerand, Majda Bouchanine, Anne Bringault, Alain Ciekanski, Sophie Esmiol, Fabrice Flipo, Anne Furet, Marie-Christine Gamberini, Sébastien Godinot, Rosemary Hall, Laurent Hutinet, Corinne Lafosse, Olivier Louchard, Mélia Makhloufi, Caroline Prak, Gaëlle Roullin, Jacques Weber

Farid Benhammou, Sophie Bobbé, Jean-Jacques Camarra et Alain Reynes

Relecteurs : Stéphanie Caladou, Célia Fontaine, Laurent Hutinet, Odette Kobana, Florence Leverdez, Claire Lux, Eric Meunier, Caroline Prak, Emmanuelle Roggeri, Perrine Vallet

Un géographe, une ethnologue, un tech-

Maquette : François Gorin

nicien de l'Office National de la Chasse et le Directeur de l'association Pays de

Impression : imprimé sur papier recyclé par Presse Pluriel 01 43 66 71 53

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