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Les œuvres reproduites dans ce Carnet de Résidence ont été réalisées durant la Résidence d’Artiste d’André Cepeda à l’Espace Photographique Contretype à Bruxelles entre 1999 et 2000. Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de la Commission Communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (COCOF), et à la participation de l'Ambassade du Portugal à Bruxelles
André Cepeda Anacronia
Déjà parus dans cette collection: Carnet de Résidence #1 Philippe Herbet - Bruxelles-Europe Carnet de Résidence #2 Elina Brotherus - The New Painting
Carnets de Résidences #3 Editions Contretype
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André Cepeda parle de la ville comme d’une personne
André Cepeda speaks of the city as a living being and
et de la photographie comme d'une expérience vécue.Si la ville, Bruxelles en l'occurrence, est le lieu de réalisation des images, le photographe ne l'aborde pas dans un projet documentaire 1, ni avec l'intention de porter un regard critique sur l'espace urbain.
of photography as a living experience. Whilst the city, Brussels, as it happens, is the starting point, the setting for the images created, the photographer does not approach it from a documentary angle 1, nor with the intention of turning a critical eye on the urban landscape.
Il s'agit d'abord pour André Cepeda de matérialiser ses sentiments et de poser avec la photographie les questions qu'il se pose sur la vie.
André Cepeda's first concern is to express his feelings, to ask the camera the same questions he asks himself about life.
Son travail pourrait être en quelque sorte une métaphore possible de la condition humaine: il aborde ce qui l'opprime et lui fait froid au cœur: le manque de nature, les comportements machinaux, le chaos et aussi ce vers quoi il tend…
His work is perhaps a kind of metaphor of the human condition, a visual expression of the things that distress and dishearten him - the lack of nature, the mechanical reactions, the chaos - and things towards which he strives…
Ses sujets sont toutes ces choses données à la ville et puis oubliées. Rencontres furtives, brefs croisements visuels; André Cepeda reçoit plus les images qu'il ne les recherche. Tout en glanant ses images, il choisit, complète, équilibre afin de peaufiner son propos. Il joue avec les espaces, il extrait, cadre et tente de se réapproprier le réel en structurant le chaos.
His subjects are all the things given to the city and then forgotten. Furtive encounters, fleeting glances. André Cepeda receives the images rather than looking for them; selecting, completing and balancing them as they come to him, refining his aim. He plays with space, he extracts, trying to recapture reality by structuring the chaos.
Á la fois paysage urbain et paysage humain, son travail est sans répétitions ni systématisme, chaque image raconte sa propre histoire. On l'aura compris, André Cepeda photographie tous les sujets que l'on trouve dans une ville, mais toujours avec le souci de conserver dans les images une part de mystère. Il ne veut pas tout dire, mais bien perturber quelque peu notre habitude de voir. Il nous propose une photographie qui laisse l'occasion à notre imagination de rentrer en action… JEAN-LOUIS GODEFROID
Both a human and urban landscape, his work is without repetition or systematism; each image has its own story to tell. Whilst André Cepeda photographs all the subjects that can be found in a city, he is forever conscious of preserving an element of mystery. He does not seek to tell all, but to perturb somewhat our way of seeing. He offers the kind of photography that gives free reign to the imagination… JEAN-LOUIS GODEFROID
1 – Voir texte de Frits Gierstberg
1 – See Frits Gierstberg’s text
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A propos du projet «Anacronia» Il est une importante tradition en photographie, qui passe fréquemment inaperçue ou est sous-évaluée: celle de faire de longues marches urbaines muni d'un appareil photo, à la recherche d'images «justes». Cette tradition est déterminante pour ce que l'on appelle la «photographie de rue», mais les photographes flâneurs ne sont pas toujours des photographes de rue; ils peuvent être documentaristes, photojournalistes, voire photographes de la nature. À quelques exceptions près, l'idée de flâner vient du fait que le photographe ne sait pas précisément ce qu'il va photographier avant de rencontrer son sujet. Évidemment, les photographes ont leurs centres d'intérêt personnels ou travaillent sur un projet spécifique et ils ont en tête une idée approximative du genre de photographies qu'ils vont faire, mais ils ne prennent la décision de déclencher qu'au moment où le sujet se présente à leurs yeux. L'image qui apparaît dans le viseur s'ajuste d'une certaine façon à l'image mentale. Même si cela concerne quelque chose de totalement neuf et d'inattendu et même si l'image appartient à une série d'images préalablement pensées. En réalité cela ne se passe pas de façon aussi préméditée: au moment où ils appuient sur le déclencheur, ils savent qu'il s'agit de la bonne image. L'acte même de photographier est souvent très rapide et intuitif, tout en étant basé sur une vaste expérience du regard et de la vision; c'est ce que nous pourrions appeler la pensée visuelle rapide. La série d'André Cepeda sur Bruxelles m'a fait penser à ce processus qui est si typique du medium photographique - qu'on le considère comme une forme d'art, une pratique culturelle ou une compulsion très personnelle. Cepeda a flâné dans Bruxelles en 1999, dans le cadre de sa résidence d'artiste à l'Espace Photographique Contretype; son projet était de produire des images qui reflètent en quelque sorte l'identité culturelle de cette ville ou du moins qui questionnent cette identité de façon
pertinente. Cela implique que l’artiste ne voulait pas photographier les lieux communs touristiques ni les expressions «officielles» habituelles du pouvoir bureaucratique patentes dans l’architecture «politique» de la capitale de l’Union européenne. Au contraire, André Cepeda a décidé de se focaliser sur la vie fugace des rues de la ville et de quelques «non-lieux»; Bruxelles regorge de ces endroits trop banals pour qu’on les remarque et encore moins pour qu’on les photographie. Si nous pouvions distinguer deux groupes de «promeneurs» - d’une part les «témoins» ou «spectateurs», d’autre part les «chercheurs», «philosophes» ou «analystes» -, André Cepeda appartiendrait clairement à cette seconde catégorie. Les photographes ont une vaste collection d’images stockées dans la mémoire; ils reconnaissent tous les styles d’images de photographes dont ils ont vu le travail dans des livres, magazines, expositions, sur des panneaux publicitaires, etc. Il est possible que pendant qu’ils marchent dans la rue, ils «voient» ici une image de Robert Frank, là «un Winogrand», «un Doisneau» ou «un Cartier-Bresson». Dans notre monde saturé d’images, faire une nouvelle photographie signifie, dans une large mesure, ne pas faire l’une des mille et une images déjà existantes que notre mémoire nous invite à reproduire continuellement - mais essayer d’oublier ces images, d’être «vierge» de toute référence au moment où l’on prend effectivement une nouvelle photographie. Il s’agit là d’une pratique très difficile et qui s’associe également au processus de pensée visuelle rapide auquel j’ai fait référence plus haut. Pour les photographes, il s’agit là d’une dimension déterminante de leur créativité. Il est intéressant de voir comment la série sur Bruxelles d’André Cepeda fonctionne à la lumière de ce que je viens de décrire. C’est en évitant les lieux communs et les références évidentes à toute photographie préexistante stockée dans notre mémoire collective, qu’André Cepeda prend une photographie comme celle de ces quatre filles debout qui se font face. Bien sûr cette image fait partie d’une série et elle ne doit pas être vue isolément, mais il est intéressant de regarder cette image qui n’a
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pratiquement aucune valeur documentaire: la scène pourrait se produire à n’importe quel endroit, dans n’importe quelle ville; il s’agit d’un moment transitoire et certainement pas d’un «moment décisif». Quelle signification a dès lors cette image? Pourquoi André Cepeda a-t-il décidé de photographier? A-t-il pensé que la situation était esthétiquement intéressante? A-t-il aimé les filles? Les connaît-il? S’amuse-t-il à les draguer? Sont-elles des touristes ou des étudiantes? Sont-elles en train de discuter d’un sujet politique, d’art, de mode, ou simplement de l’endroit où elles iront? L’expression de leurs visages paraît assez sérieuse bien que nous ne voyions la fille la plus proche que de dos. Nous ne parvenons même pas à comprendre le sens de cette photographie. À la réflexion, il est peu probable qu’André Cepeda ait voulu que cette image n’ait qu’une seule signification; elle est sujette à différentes interprétations et projections mentales, à plusieurs significations symboliques ou allégoriques; cette photographie évoque peut-être la «jeunesse» (Bruxelles a un futur) ou la «conversation» (en tant qu’acte civilisé et, quand il est étendu à l’échange d’idées et d’opinions, comme base de la démocratie). Mais dans cette photographie, il pourrait aussi s’agir pour André Cepeda d’une prise de position à propos de la photographie et de l’acte de photographier: en nous rappelant le mécanisme du voyeurisme et de l’acte du «photographe-chasseur»: d’une part en tant que spectateurs nous sommes exclus du groupe et nous épions par-dessus l’épaule du personnage de l’avant-plan, d’autre part le photographe à l’affût attrape un moment fugace qui est suggéré par la lumière du soleil sur les épaules, les bras et les visages. Les déambulations urbaines d’André Cepeda trouvent leur équivalence dans notre errance intérieure par la photographie et ses multiples significations possibles et l’accomplissement de son art est de nous procurer des rêveries vraiment intéressantes et excitantes // FRITS GIERSTBERG, Directeur des expositions au Nederlands fotomuseum de Rotterdam
(adaptation française: Jean-Louis Godefroid)
About the “ Anacronia ” project There is a long and important tradition in photography that often gets forgotten, remains unnoticed or is underexposed. It is the tradition of making long walks (usually through a city) with the camera in a search to find the 'right' images. This tradition is crucial for so-called 'street photography', but photographers that walk around a lot are not necessarily always street photographers. They can be documentary photographers, photojournalists, and perhaps even nature photographers. With some exceptions, the idea of walking around comes from the fact that they do not know exactly what they will photograph until they see it. Of course they have their particular interest, or they are working on a particular project. It is likely that they have a rough idea in their heads about what kind of pictures they are going to make. But the final decision is not made until they see it before their eyes. This can be a particular situation, an event or a grouping of people and/or objects. The image that appears within the frame of the viewer 'fits' somehow the mental image, even if it concerns something totally new and unexpected. Or it belongs to a series of previously imagined images. But usually it is the other way around when they decide to actually make a photograph. They know it is the right image only an instant before they press the button. The actual making of the photograph is thus often a very fast and intuitive action, based on an extensive experience of looking and seeing, but also on what can be called quick 'visual thinking'. André Cepeda's series on the city of Brussels reminded me of this practice that is so typical for the medium of photography - whether you consider it an art form, a cultural practice or a very personal urge. Cepeda walked around in Brussels in 1999, during a commission within the scope of Contretype's 'résidences d'artistes'. His task was to make images that would somehow reflect the cultural identity of this city, or at least question this identity in an intelligent way. This meant he could not (nor did he
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want to) photograph the obvious touristy clichĂŠs, nor the even more obvious 'official' expressions of bureaucratic power that are to be found in the 'political' architecture of the European Union. Instead, he chose to focus on the fleeting life in the streets of the city, and on a number of 'non-places', locations that were almost too banal to be even noticed, let alone photographed (Brussels is particularly strong on that point). If one could acknowledge two groups of 'walkers' - the 'witnesses' or 'bystanders' versus the 'researchers', 'philosophers' or 'analysts'-, AndrĂŠ Cepeda clearly belongs to the latter group. Professional photographers have a large collection of images stored in their memories. They recognize all kinds of images by photographers whose work they've seen in books, magazines, exhibitions, and billboards and the like. It is possible that while walking the streets they 'see' here a Robert Frank picture, there 'a Winogrand', a 'Doisneau' or 'a CartierBresson'. In our image saturated world, to make a new photograph means to a great extend NOT to make one of the thousands and thousands of already existing pictures that your memory keeps reproducing - but at almost the same time trying to forget those pictures, to be 'blank' when you actually take the new photograph (or to consciously include, in an intelligent way, visual references to other historical and/or contemporary images). This is a very difficult practice, linked to the same process of quick 'visual thinking' that I mentioned before. For professional photographers, it is a basic part of their creativity. It is interesting to see how Cepeda's Brussels series works in the light of what I have just described. Avoiding clichĂŠs as well as obvious references to any already existing photograph that may or may not be stored in our collective memory, he makes a photograph like the one of the four girls standing together, more or less facing each other. Of course this image belongs to a series, it shouldn't be looked at separately. But still it is interesting to look at an image that has hardly any documentary value - in fact the scene could be anywhere in any city. It is a transitory moment, and certainly not a 'decisive moment'. What, then, does it mean? Why has Cepeda photographed this? Did he think the scene was aesthetically pleasing? Or did he like the
girls? Does he know them? Is he playing the male hunter? Are they tourists or local students? Are they discussing something? Is it about politics, art, fashion or just where to go next? The look on their faces is quite serious (though we cannot see the face of the girl closest by in the image, we only see her from the back). We cannot really figure out what the photograph means. Actually, when we think about it, is it unlikely that Cepeda wanted the photograph to have one singular meaning. The image is open to different interpretations and mental projections of various symbolical or allegorical meanings, like 'youth' (Brussels has a future) or 'conversation' (as a civilised act and, when it comes to the exchange of ideas and opinions, the basis of democracy). But it could also be a statement about photography and the act of making a photograph: the voyeurism (we as viewers are excluded from the group but we are peeping over a shoulder), the hunting act of the male photographer, the fleeting moment (suggested by the sunlight on the shoulders, arms and the faces of the girls). Cepeda's wandering through the city finds its counterpart in our mental wandering through the image and along its possible meanings. His artistic achievement is that he provides us with very interesting and exciting ones //
FRITS GIERSTBERG, Head of exhibitions, Nederlands fotomuseum, Rotterdam
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Note de l’auteur
Ce sont les circonstances de la vie qui m'ont mené à la photographie: depuis mon enfance, j'ai eu de nombreux contacts directs avec des photographes et artistes à Coimbra pendant les Rencontres Internationales de la Photographie, et grâce à leurs opinions et leurs critiques, je me suis forgé mon propre regard. J'ai commencé à pratiquer la photographie vers l'âge de 13-14 ans. L'acte même de photographier a été très naturel pour moi, il a toujours fait partie de ma vie. J'ai suivi des cours de photographie à Coimbra et à Bruxelles, mais j'ai rapidement préféré apprendre sur le terrain.
très particulière; cela m'a immédiatement séduit. Avec les destructions et transformations incessantes, les nouvelles constructions et l'adaptation de la ville, ce projet de création d'archives contemporaines a vraiment un sens et une raison d'être: pas seulement pour Bruxelles, la ville qui est la capitale de l'Europe, mais comme exemple d'évolution du regard et de l'espèce humaine. De plus en plus, on travaille avec l'idée de mémoire, et la photographie occupe un rôle important dans cette prise en compte. J'ai pour ma part toujours gardé cette idée de création d'archives présente à l'esprit.
Après avoir travaillé durant presque trois ans au Centre Portugais de la Photographie à Porto et avoir accompli un voyage «initiatique» en Russie pour réfléchir sur mon travail et sur mon avenir, je suis venu à Bruxelles où Jean-Louis Godefroid m'a proposé la résidence à Contretype. C'est alors que j'ai été vraiment sûr de vouloir être photographe. Depuis, je concentre essentiellement ma recherche sur le paysage, tant urbain qu'humain. Je cherche à construire un projet sur le temps présent, en mettant surtout l'accent sur les multiples aspects de la transformation du paysage.
C'est après la résidence à l'Espace Photographique Contretype que ma carrière de photographe a vraiment débuté: j'ai été invité à participer à d'autres expositions, à réaliser d'autres commandes, comme celles du Museu da Imagem pour les Encontros de Imagem de Braga en 2001 et du Centre portugais de la Photographie, dans le cadre de la programmation de Porto, capitale européenne de la Culture, la même année. Une autre résidence m'a été proposée par la Antonio Henriques Galeria de Arte Contemporânea de Viseu, en 2003-2004. Les projets que j'ai réalisés par la suite constituent pour moi le prolongement de celui de Bruxelles, bien que certains s'inscrivent dans une autre lecture.
La résidence à Bruxelles est à l'heure actuelle le projet le plus important que j'aie réalisé, notamment grâce aux excellentes conditions dans lesquelles elle s'est déroulée: j'ai pu rencontrer d'autres artistes comme Alain Paiement et Bernard Plossu et je suis resté neuf mois à Bruxelles à penser uniquement à ce projet, à m'accorder un temps de réflexion. Ce fut aussi ma première confrontation avec de nombreuses questions, certaines intimes, d'autres plus techniques. Cette ville est un vrai laboratoire expérimental; elle est en perpétuelle transformation et offre quantité de sujets à aborder. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi de travailler sur toute la ville, pas sur un sujet spécifique. La lumière à Bruxelles est unique et la diversité culturelle qui y existe est
Le projet « Anacronia » est passé par différentes transformations pendant les cinq années qui séparent les prises de vues de la parution de ce carnet. Je suis content que ce travail soit réuni dans une publication, car je n'avais jusqu'ici montré que quelques images par-ci par-là. Bruxelles, je l'ai photographiée avec un regard subjectif, où chaque image évoque une idée précise. J'ai voulu montrer la ville comme un tout, un parcours de la vie à la mort, qui renferme des traces de la contemporanéité. André Cepeda
André Cepeda est né à Coimbra, Portugal, en 1976. Il vit et travaille à Porto.
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Author’s note
It was the circumstances of life that led me to photography. I first came into contact with photographers and artists during my childhood, at the International Photography Encounters in Coimbra. Thanks to their opinion and critiques, I went on to forge my own vision. I started to practise photography when I was 13 or 14. The very act of taking photographs came very naturally to me; it has always been part of my life. I followed photography courses in Coimbra and Brussels, but soon developed a preference for learning on the ground. After having worked for almost three years at the Portuguese Photography Centre in Porto, and taking an "initiation" journey to Russia to reflect on my work and my future, I came to Brussels, where Jean-Louis Godefroid offered me a place on Contretype's artist-in-residence programme. It was at that point that I really became certain of my desire to be a photographer. Since then, I have been focusing my research on the landscape, both human and urban. I want to build a project on the present moment, placing special emphasis on the many aspects of the transformation of the landscape. My artist's residence in Brussels is the most important project I've worked on to date, thanks, above all, to the excellent conditions under which it developed: I was able to meet with other artists such as Alain Paiement and Bernard Plossu, and spent nine months in Brussels thinking solely about this project, giving myself time to reflect. It was my first encounter with a number of issues, some personal, others more technical. This city is a real testing laboratory; it is perpetually transforming, and offers a vast number of subjects to tackle. That is why I chose to work on the whole city, rather than a specific subject. The light in Brussels is unique, and the cultural diversity within the city is very distinct; I was immediately seduced by this. The incessant destructions and transformations, the new constructions and the
city's adaptation, lend genuine meaning and raison d'etre to this project to create contemporary archives: not only for Brussels as the capital of Europe, but also as an example of how the human species and how we see things evolve. The idea of memory is becoming evermore present in our actions, and the photographer plays an important role in this regard. The idea of creating archives has always been at the forefront of my mind. It was following my residence with Espace Photographique Contretype that my career as a photographer really took off: I was invited to take part in other exhibitions and commissioned to do other work, by the Museu da Imagem, for example, for the Encontros de Imagem de Braga in 2001, and the Portuguese Photography Centre, within the framework of the events in Porto, European capital of culture, the same year. I was offered another residency by the Antonio Henriques Galeria de Arte Contemporânea in Viseu, in 2003-2004. I see all the projects I have worked on as a continuation of my work in Brussels, even though some form part of another reading. The “Anacronia” project has undergone numerous transformations during the five years between the time when the shots were taken and the appearance of this book. I am happy to see this work being brought together in a single publication, as, up until now, I had only shown some images here and there. I photographed Brussels with a subjective eye; each image evokes a precise idea. I wanted to show the city as a whole entity, a journey from life to death, capturing the traces of contemporaneity. André Cepeda
André Cepeda was born in Coimbra, Portugal, in 1976. He lives and works in Porto.
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L’auteur remercie : Frits Gierstberg, Elisa Cepeda, Alain Paiement, André Jasinski, Stéphane Manzone, Luis Palma, Albano da Silva Pereira, Miguel Von Hafe Pérez, Ati Vassaroti, Luis Pedro e Ana, Luc Calis, Dr. Allen Boom, António Júlio Duarte, Tereza Siza, Maria do Carmo Seren, Beate Cegielska, Rui Prata, Elina Brotherus, Magalie Frapart, Didier Block, Jean-Louis Godefroid et l'équipe de Contretype, et tous ceux qui ont rendu ce projet possible.
Le présent ouvrage a été tiré à 1000 exemplaires et achevé d'imprimer en mars 2005 Traductions: Louise Durkin Design by Sign’, Bruxelles © Espace Photographique Contretype pour l'édition © André Cepeda pour les photographies Les tirages d'exposition sont des tirages chromogéniques (C-Print) d'un format de 70 x 70 cm. Produits par Contretype, ils font l'objet d'une exposition itinérante. Espace Photographique Contretype Direction: Jean-Louis Godefroid 1, avenue de la Jonction – B-1060 Bruxelles T. + 32 (0)2 538 42 20 F. + 32 (0)2 538 99 19 contretype@skynet.be www.contretype.org Dépôt légal : D/2005/3857/14