Expérimenter la matière architecturale

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Êcole d’architecture de Nantes _ 2010/ 2011


Deuxième semestre _ Mémoire vive _ Pascal Amphoux



(Se) construire en expÊrimentant la matière architecturale Anne-Sophie Marchal


Introduction

Partie 1 Exposé des travaux

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p.2 - p.116

1- Expérimenter la ville

Croquer la ville Le visage d’un bâtiment Villes utopiques Une faille végétale

2- Expérimenter l’objet

Décrire une fenêtre Matérialités Espaces réinterprétés Le plan Détournement d’objet Prothèse

3- Expérimenter la matière Pixel it up

La dernière visite Créer sans limite Le tissu, le pli Accumuler la ville Cadrer ce que l’on veut cacher

4- Expérimenter l’humain

Manifeste sociologique Le corps dans l’espace Passage suivant L’intimité de l’habitat La fenêtre de Gauvain

5- Expérimenter la lumière

Photo-graphique Dévoiler le corps Boites à lumière Espaces mis en lumière Maison familiale Bornéo

6- Expérimenter l’échelle Espace minimal

Micro-architecture The Tidy-it-up room Green-Compact-Ludo-Space

p.4 p.6 p.10 p.14 p.16 p.18 p.20 p.22 p.24 p.30 p.32 p.34 p.36 p.38 p.42 p.44 p.46 p.48 p.50 p.52 p.54 p.58 p.60 p.62 p.66 p.68 p.70 p.72 p.74 p.76 p.78 p.80 p.82 p.84 p.86 p.88 p.92


7- Expérimenter l’espace public Liberez la fome!

Prairie au Ducs Plaque tournante au Cardo Mix Box Le point d’échange La cafet’ du Green-Compact-Ludo-Space

Partie 2 Plonger dans l’expérimentation

p.98 p.100 p.102 p.104 p.106 p.112 p.116

p.118 - p.128

«Qui ne tente rien n’a rien»

p.120

«Rien ne se perd, tout se recycle»

p.124

«Crois en ma grande expérience»

p.126

Partie 3 Prospectives Conclusion

p.130 - p.134

p.136



Introduction

Expérimenter est une action qui m’anime quotidiennement, que ce soit dans le cadre de mes études ou en parallèle. A travers toute une série de travaux et de réflexion, je me suis demandée comment l’expérimentation dans le champ architectural, et la prise de risque qu’elle implique, participait-t-elle au processus de développement de notre personnalité? Le champ architectural, ou matière architecturale signifie ici tout ce qui se rapproche de près ou de loin à l’architecture et aux arts appliqués. Je tiens à préciser que ce mémoire représente pour moi bien plus qu’un simple travail effectué dans le cadre scolaire, il est un outils de travail pour la suite de mes études et pour le reste de ma vie. C’est une compilation des travaux qui m’ont marqué le plus, soient parce que l’expérience de les avoir mené a été concluante soit parce qu’autre contraire je n’avais pas anticipé le résultat. En tous cas, que les travaux aient été effectués pendant ces trois années d’étude en architecture, pendant mon année préparatoire en arts appliqués ou en parallèle au quotidien, ces projets, qu’ils soient conséquents ou non, sont complémentaires et ont tous participer à enrichir ma culture personnelle que ce soit dans l’évolution de mon regard sur la ville, sur l’espace, 1 sur l’humain. Bien que représentative de mon travail, la première partie de ce mémoire ne se veut pas exhaustive mais tente de rapprocher les projets qui m’ont parus pertinents entre eux sous une idée globale à chaque fois. En effet, au vu de mes travaux, j’ai répertorié sept grandes entrées dans le processus d’expérimenter, ne suivant donc pas l’ordre chronologique. Cela permet, entre autre, de mieux comprendre la démarche globale avec laquelle j’ai travaillé ces dernières années.


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Partie 1

ExposĂŠ des travaux

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ExpĂŠrimenter Prise

de

contact

la

ville

architectural

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Croquer la ville Année préparatoire en arts appliqués Nous avons déjà tous appréhender la ville sous de multiples angles mais, arrivée en art appliqués, je me la suis tout de suite appropriée en la dessinant. Les rues, les places, les citadins, les ambiances, tout est sujet à observation dans une ville. Expérimenter ce premier médium in situ est à la fois un travail analytique et sensible, où seuls les éléments qui me marquent le plus dans ce paysage urbain apparaissent sur la feuille. La perspective, les proportions, les ombres, la matérialité, la végétation sont autant d’entrées pour percevoir la ville et la croquer.

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Expérimenter... L’observation, la perception, le dessin manuel, la proportion, la perspective, le choix des éléments représentés...


Le visage d’un bâtiment Année préparatoire en arts appliqués La photographie est un médium lui aussi très intéressant pour appréhender la ville, donnant à voir ses couleurs, ses usures et son charisme. Quelles soient avec ou sans fenêtre, avec ou sans porte, d’immeuble ou de magasin, les façades sont une des nombreuses approches de l’architecture. Rénovées ou en mauvais état, certaines façades ont retenu mon attention pour leurs formes géométriques ou leur composition architecturale. D’autres m’ont touchée par leur composition chromatique. Par le cadrage frontal et la lumière neutre des photographies, ce projet porte aussi un regard documentaire, comme une déclinaison non exhaustive des façades que l’on peut trouver dans certains quartiers français. Ces façades sont pour la plus part « fermées », ne dévoilant pas ou peu ce qu’il se trouve derrière. Cela participe à l’aspect documentaire recherché puisque nous ne nous concentrons que sur la façade en elle-même nous laissant libre d’imaginer ce qu’elle nous raconte. Ce travail s’est étalé sur plusieurs mois, me permettant de recenser plus de quatre cent façades différentes.

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Expérimenter... Le cadrage frontal, la lumière, le regard documentaire, l’observation, la couleur...


Villes utopiques Travail parallèle aux études Dans un premier temps, j’ai souhaité expérimenter la ville utopique dessinée, dans une optique critique de dénonciation de certains projets architecturaux ou d’urbanisme qui tendent vers un certain rendement excessif de gain de place, que ce soit en allant chercher de la hauteur ou que ce soit par l’étalement urbain. Dans un deuxième temps, je me suis intéressée à la ville utopique « décor » que l’on peut trouver dans certains films expressionnistes allemands. Ici aussi la ville est exacerbée, excessive de part les différents éléments qui la composent et qui sont mis en tension.

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Une faille végétale Espèces d’espace / Miguel Macian Année 1 Semestre 1 Dans cette option de projet, la parcelle étudiée est un terrain en friche qui se trouve sur l’Ile de Nantes, dans un quartier qui ne semble pas encore avoir été réhabilité. J’ai imaginé des logements destinés à un couple d’artiste à la retraite, un étudiant et une famille de quatre personnes. Bien qu’ils soient indépendants, ces bâtiments forment une seule et même copropriété. Les deux bâtiments sont liés par une passerelle extérieure qui joint la rue de la Petite Biesse au parking de l’immeuble de douze étages de l’autre côté, permettant ainsi d’être à la fois l’espace de distribution des trois logements mais aussi une faille qui peut être utilisée par les habitants du quartier qui souhaitent l’emprunter pour se rendre plus rapidement vers les commerces par exemple. Cette passerelle est tout en bois, marquant indirectement une limite entre l’espace public et l’espace plus privé avec la rue. De plus, les différents espaces végétalisés imaginés sur cette parcelle rendent la traversée agréable et redonne un peu de vie au quartier. Bien que cette passerelle soit un espace commun aux habitants 16 du quartier et aux habitants des trois logements, chaque logement a son espace de distribution privatif, rajoutant une tension ici encore à la limite entre espace public et espace privé.

Façade Ouest


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Coupe AA

Expérimenter... La dent creuse, l’insertion dans le site, l’espace public, la maquette, l’orientation, la proportion des espaces, le PLU...


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Expérimenter

l’objet

Mesurer-détourner

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Décrire une fenêtre Le logement étudiant à travers sa fenêtre / Gaëlle Breton Projet/ Année 2 Semestre 2 L’option de projet a commencé avec la description d’une fenêtre, dans sa forme, sa proportion, sa matérialité, son fonctionnement. Cela est passé par une analyse écrite et une analyse graphique, de manière à rendre la plus complète possible la description de cette fenêtre.

Cette fenêtre c’est tout d’abord une large ouverture au premier étage d’un immeuble des années cinquante. Cette fenêtre en métal est très épurée. Sa forme, ces dimensions et son système d’ouverture me laissent penser qu’elle est aussi ancienne que le bâtiment lui-même. Le dessin de cette fenêtre est simple, rectiligne, presque minimaliste. Les éléments qui la composent sont tous fins et en métal, lui donnant de la légèreté. La fenêtre a été conçue avec assez peu d’éléments, comme si on avait voulu faire des économies de matières. Elle n’est composée que d’un montant ouvrant, il n’y a de montant du bâti (ou partie dormante). Elle s’ouvre à la française grâce à des paumelles. 20

L’allège de la fenêtre est basse, et le linteau est presque inexistant tant il est proche du coffre à volets roulants. Le tablier des volets roulants est en plastique gris et la manivelle se trouve sur la droite de la fenêtre. Les deux guides se trouve juste derrière la barre d’appui en métal, de trois centimètres de côté. Les deux panneaux sont en simple vitrage, conférant à cette fenêtre encore plus de légèreté. Ces dernières sont tellement fines qu’elles vibrent dès qu’une camionette ou une ambulance passe sous la fenêtre.


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Matérialités Outils de conception et de représentation / Nathalie Welfert Dessin/ Année 1 Semestre 1 Cet enseignement visait à nous donner les techniques de représentation manuelle des éléments architecturaux de notre environnement. Il fallait choisir une porte, puis un escalier et les représenter le plus justement possible dans leurs proportions. Pour cela, il a fallu mesurer sur place ces deux objets afin d’en faire un plan et une coupe. J’ai choisi de mener cette expérience « d’observation juste » dans un immeuble du XIXe siècle, rue de Strasbourg.

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Expérimenter... L’observation, la mesure, l’échelle, la représentation codée, le plan, la coupe...


espaces réinterprétés Année préparatoire en arts appliqués La relation à l’éphémère, que la scénographie permet de vivre, me passionne depuis toujours. Dans ce projet d’installations dans un contexte urbain, j’ai imaginé la mise en scène d’actions quotidiennes exagérées de part la présence excessive d’objets nécessaire pour donner vie à ces scènes. La décontextualisation de ces actions percute le spectateur, qui se questionne quant à la limite de l’espace public et de l’espace privé. Personne n’apparaît dans ces installations : une fois encore le spectateur s’interroge sur ce qu’il se passe, ou ce qu’il s’est passé, en trouvant des « indices » d’après les photos témoins. La question du détail prend ici une place importante, que ce soit dans le choix des objets ou la couleur de l’atmosphère souhaitée. C’est un travail qui demande de l’organisation en amont quant au choix du site, aux ambiances souhaitées et à l’inventaire des objets à mettre en scène le jour J. La démarche adoptée est donc ici tout aussi importante que le résultat photographié.

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Avant de monter sur scène


Pause retouche

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Le temps d’un croquis


En amphi

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Pour finir la partie


Passer le temps

SoirĂŠe film dans mon local poubelle

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Bricolage insolite


Un coin lecture

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Virée champêtre

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Expérimenter... L’audace, la recherche de site, l’organisation, l’inventaire, la couleur, la composition...


Le plan De l’idée au projet / Daniel Grimaud Arts plastiques/ Année 1 Semestre 2 « De l’idée au projet » est une option d’arts plastiques qui entre dans un processus expérimental puisque chaque semaine un thème, souvent un mot, nous est donné, de manière à ce que l’on se l’approprie en imaginant un projet réalisable, en rapport avec ce mot. Dans cette dynamique, le thème du « plan » nous a été donné à travailler. J’ai imaginé plusieurs idées pour jouer avec le côté 2D du plan et 3D de la réalité, le « vrai plan » dans lequel on vit. Nous vivons entourés d’éléments graphiques 2D (les signaux au sol, les pictogrammes…) mais la 3D est la base de la vie dans notre quotidien…C’est pour cette raison que cela me semblait pertinent de pousser cette limite 2D/3D. Jusqu’où peut-on supporter vivre avec la 2D ? Nous avons réfléchi en groupe de quatre à cette notion de plan en 2D/3D. L’idée du plan nous a donné envie de travailler à l’échelle 1, en représentant schématiquement le plan d’un appartement de 25 m² avec une chambre, une salle de bain, un coin cuisine et un séjour. Nous y avons installé des objets en 3D et des photos de nous-même en situation, comme si cet appartement était vraiment habité. 30

Nous avons passé toute la matinée dans cet espace pour prendre les photos que nous avons ensuite mises dans des cadres pour l’installation. Nous nous sommes aperçus que même si cet espace était en 2D, nous nous le sommes largement approprié. Nous avons « invité » des personnes extérieures au projet pour qu’elles puissent se l’approprier aussi.


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Expérimenter... Le travail de groupe, l’organisation, la compilation d’objets, le plan, la mise en scène...


Détournements d’objets Année préparatoire en arts appliqués Cette année préparatoire en arts appliqués m’a permis d’expérimenter toute une série de détournement d’objets du quotidien, que ce soit dans la fonction même de l’objet, dans son utilisation ou dans son environnement habituel. Majoritairement conçus à partir d’éléments déjà existants, ces objets devaient me permettre d’améliorer mon quotidien en facilitant certaines actions mais la plus part ont pris un statut de sculpture ou d’installation.

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Jardin intérieur


Carambolages

Multi-ustenciles

Le temps qu’il manque 33

Expérimenter... La dérive d’objets, l’accumulation, le désordre, l’inutile, l’installation, faciliter le quotidien...


Prothèse L’invention concrète / Karine Louilot Projet/ Année 2 Semestre 1 Pour les intensifs de cette option, nous avons travaillé en groupe de huit et réfléchi à la question de la prothèse. Nous sommes partis dans l’optique qu’une prothèse devait a priori aidé la personne dans son quotidien mais nous avons détourné cette fonction en imaginant une prothèse qui modifierait la vue, un des cinq sens. Nous avons donc crée une «combinaison» composée de plusieurs dizaine de triangles aux matières variées, un motif choisi pour la mise en oeuvre intéressante qu’il propose. En utilisant du vinyle, du papier miroir, du miroir et des cadrages taillés dans la matière, nous avons fait l’expérience de nous déplacer dans l’espace sans indice, sans être aidé par les autres. Les reflets créés par ces différents dispositifs perturbaient évidemment nos déplacements, nous obligeant à nous fier à nos autres sens pour arriver à l’endroit souhaité.

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Expérimenter... Le travail de groupe, le protocole, le choix de matériaux, le patron, la lumière, le reflet, l’exposition...


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Expérimenter

la

Se

réalité

frotter

à

la

Matière 37


Pixel it up Morphologie / Francis Miguet Sciences des formes / Année 2 Semestre 2 La canopée des arbres est un filtre lumineux naturel, le feuillage s’organise de telle sorte à avoir le plus de lumière possible et par conséquent lorsque l’on est situé au dessous, la lumière est minimisée. Ainsi, à partir de plusieurs photos choisies pour leurs effets de matière ou de couleurs, nous les avons pixellisées afin d’obtenir différentes teintes de gris, dans l’idée de les traduire en volume par la suite en jouant sur une différence de hauteur des pixels. Nous souhaitions traduire en volume une sensation. Formellement parlant, nous avons choisi de travailler avec un seul et même matériau pour représenter le pixel: la paille. Afin de faire transparaître les nuances de gris et ainsi donner du relief à notre projet, nous avons travaillé avec des tailles de paille différentes. A partir des photos qui nous paraissaient les plus intéressantes, nous avons fait des essais de pixellisation en partant de différents niveaux de gris. Nous nous sommes rendues compte que quatre ou cinq nuances de gris suffisaient pour créer ce filtre lumineux. Nous avons donc couper des pailles de 2 cm, 5 cm, 9 cm et 15 cm. 38

A partir de cette image pixellisée l’idée est de retranscrire l’opacité du feuillage par une profondeur de pailles variée.


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Une fois la maquette en place, on remarque qu’en plus des jeux de lumière il y a un jeu de mouvement : un dialogue s’instaure entre le spectateur et l’objet. En fonction de la place qu’il occupe il ne perçoit pas la même chose qu’une personne située à un autre emplacement de la salle. Un décalage de quelques centimètres même modifie la perception qu’il a de l’objet. On peut dire que c’est un révélateur de mouvement. Lorsque l’on déplace l’objet, pour l’accrocher dans un espace plus clos et qu’il regarde vers une salle habitée, on s’aperçoit qu’il déforme les images, les pixellisant à l’échelle des pailles dont il est composé.

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Expérimenter... La lumière, le moment de la mise en oeuvre, la couleur, le protocole, le travail de groupe, l’informatique, la maquette...


La dernière visite Image / Bruno Duquesne Initiation au cinéma/ Année 2 Semestre 1 Dès la première année, au deuxième semestre, nous avons expérimenté le médium cinématographique. A partir des extraits de films que nous avons visionnés, il a fallu choisir une technique de tournage ou un thème pour tourner nous même un très court métrage avec nos moyens. Tout d’abord, j’ai voulu expérimenter le plan séquence, un moyen de tourner un film que je trouve vraiment intéressant de part la complexité qui réside dans l’organisation minutieuse à laquelle on doit penser avant de tourner. J’ai donc souhaité immortaliser un bout de mon quotidien en simulant mon retour de cours, grâce au fait d’avoir oublié d’éteindre mon appareil photo, ce qui m’arrive souvent. Cette séquence est donc une série de scènes banales, tant elles sont répétées quotidiennement, mais qui reprennent tout leur sens, d’après moi, quand on ne les fait vivre qu’à travers le son qu’elles émettent. En effet, j’ai allié au plan séquence le principe de plan fixe qui ne cadre ici que des bouts d’espaces et qui ne permet pas au spectateur d’avoir une vue d’ensemble me suivant dans mes actions. J’ai utilisé mon appareil photo pour tourner cette séquence car c’est le médium que j’utilise le plus souvent. Seulement cette fois, au lieu de faire 42 une photo, j’ai voulu l’utiliser comme petite caméra de base, une manière aussi pour moi d’expérimenter les fonctions de plus en plus perfectionnées qu’offrent les appareils photos numériques. Je me suis par exemple aperçue, après quelques essais, que mon appareil photo faisant la mise au point lui-même en mode vidéo. Du coup, grâce aux va-et-vient de l’extérieur provoquant des changements de mise au point, l’appareil parait presque vivant, se positionnant soudain comme le regard de quelqu’un. De cette manière, j’ajoute une dimension au scénario: celle du voyeurisme, de la transgression d’intimité, comme si quelqu’un était en train de m’épier dans mes actions quotidiennes. D’autre part, je me suis aperçue que même en plan fixe, et au-delà du son, l’image continuait de bouger, de vivre : un courant d’air fait délicatement bouger les feuilles des plantes, ou un poster, des ombres se créent après mon passage ou le passage d’un nuage etc. Cette dimension aussi est improvisée, notre quotidien n’a rien de figé.


Arrivée en deuxième année, j’ai choisi de traiter la question du point de vue à partir d’un scénario qui met en scène deux personnages face à face dans un environnement sinistre voire glauque. Bien que le spectateur comprenne qu’ils se connaissent, il n’a pas connaissance de la nature de leur rapport, ce que j’ai trouvé intéressant d’omettre puisque que de cette manière, il prend l’histoire dans son cours et n’a aucune autre information pour analyser la situation à part le décor dépouillé et les comportements respectifs des deux personnages. En résumé, le scénario que j’ai imaginé est celui-ci : nous sommes a priori dans une pièce exiguë qui pourrait s’apparenter à une chambre d’hôpital psychiatrique. La fille malade attend son visiteur qui semble être habitué à venir quasi quotidiennement pour la voir et l’écouter. Ce que lui raconte la fille ne paraît ni n’avoir de sens pour le spectateur ni pour l’homme qui lui rend visite puisqu’elle est complètement dans son monde. Après le passage obligé de l’infirmier, l’homme dépité repart comme tous les jours après ces quelques minutes de visite mais sans même avoir tenté d’expliquer à la fille qu’il venait d’effectuer la dernière visite que les médecins lui avaient accordée avant de la mettre en quarantaine. J’ai souhaité travailler pratiquement qu’avec deux plans fixes face aux personnages mais en jouant sur le sens différent qu’ils pouvaient prendre selon la manière dont ils étaient traités. En outre, j’utilise la musique à certains moments et à d’autres non, pour donner une ambiance plus ou moins froide selon ce qu’il se passe dans ce très court métrage. J’ai donc expérimenté la succession de plans lents pour rendre compte d’une ambiance oppressante vécue de trois points de vue différents, le troisième étant celui du spectateur. 43

Expérimenter... La vidéo, le montage, la musique, le cadrage, l’écriture d’un scénario, le jeu devant la caméra, l’imprévu, l’organisation...


Créer sans limite De l’idée au projet / Daniel Grimaud Arts plastiques/ Année 1 Semestre 2 « De l’idée au projet » est une option d’arts plastiques qui entre dans un processus expérimental puisque chaque semaine un thème, souvent un mot, nous est donné, de manière à ce que l’on se l’approprie en imaginant un projet réalisable, en rapport avec ce mot. Ainsi, une fois le thème donné, nous avons habituellement quinze minutes de réflexion personnelle où les idées venant à toute vitesse devaient être écrites ou dessinées sur papier, même les plus stupides ou inimaginables. Après cela, nous formions des groupes de trois à quatre personnes pour échanger ces réflexions puis nous imaginions un projet réalisable pour la semaine suivante la plus part du temps, sinon pour l’heure qui suivait. Le projet de chaque groupe était ensuite affiché et nous votions démocratiquement, c’est à dire à bulletin secret, pour ce que nous pensions être le meilleur projet. Le groupe qui « gagnait » devait produire le projet pour la semaine d’après. Je parlais de processus expérimental parce que nous nous sommes rendu compte, grâce à la démarche de l’option, qu’il était parfois difficile de mener à bien un projet sans le modifier un peu. En effet, que ce soit à cause du temps imparti, des moyens financiers ou matériels insuffisants, les projets, en tous cas ceux que j’ai réalisés, sont partis 44 d’une idée de base mais ont tous évolué durant la phase de réalisation. Au final, ce qui est intéressant, c’est que l’on peut se faire une idée bien précise d’un projet et s’apercevoir en le concrétisant qu’en fait il ne rend pas si bien que ça ou qu’il est beaucoup plus complexe à réaliser que prévu.

Le mur


Le vide

Le meuble inutile

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Le post-it

Expérimenter... L’installation, la réactivité, le compromis, l’imprévu, la matière, le dessin, la peinture, l’objet...


Le tissu, le pli Livre animé/ Arnaud Théval Arts plastiques/ Année 3 Semestre 1 Cette option d’arts plastiques consistait à la création d’un livre pop-up de quatre pages au moins. Je suis partie sur le thème de la pnigophobie, qui désigne la peur de l’étouffement, à laquelle je suis sujette à certains moments. Cela m’a alors permis d’utiliser un travail que j’avais mené en parallèle de mes études quelques temps auparavant. En effet, j’avais expérimenté un nouveau matériau pour moi: le tissu photocopié, brut, avec tous les plis et les ombres que la photocopies a rendu. (page de droite) Pour le livre pop-up, j’ai donc retravaillé cette matière première afin de lui donner du volume dans une idée de mise en tension et de sentiment d’étouffement, grâce à l’utilisation du fil notamment. (ci dessous)

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ExpÊrimenter... La photographie noir et blanc, le tissu, la lumière, les ombres, le volume, la photocopie, le grain...


Accumuler la ville La traversée du paysage / Didier Courbot Projet/ Année 3 Semestre 2 Dans un premier temps et par groupe de deux, nous avons produit une analyse sensible de Saint-Nazaire, à travers un petit livre composé d’images et de définitions de notions fortes qui caractérisaient la ville selon nous. Saint-Nazaire. Ville industrielle, contrastée, entassée, usée, renouvelée, condensée, fragmentée. « La ville sur la ville » transparait au travers de photographies juxtaposées deux par deux, associées pour mettre à nu les ambivalences nazairiennes ressenties dès les premiers instants. Accumuler la ville en un livre, décortiquer ses strates, ses différents plans et appréhender le constant jeu d’échelle. Suivre une coupe urbaine en faisant des va-etvient, partir d’un cliché et se laisser surprendre. Sélectionner des fragments urbains et découvrir la stratification de cette ville effervescente.

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Contraste : n.m Opposition entre deux ou plusieurs éléments, mise en évidence et soulignée par leur rapprochement, chacun faisant ressortir l’autre.


Stratification : n.f Accumulation d’éléments qui constituent un ensemble; chacun des éléments ainsi accumulés contribuent à la formation, à l’existence d’un objet, d’un paysage...

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Accumuler : v.t Amasser et mettre ensemble ; réunir et entasser en grand nombre.


Cadrer ce que l’on veut cacher La traversée du paysage / Didier Courbot Projet/ Année 3 Semestre 2 Dans un deuxième temps, il nous a été demandé de choisir un site qui nous inspirait une installation qui devait jouer avec la matière végétale. Une friche sur le chemin, comme ils l’appellent «un presque rien». S’emparer du travail commencé, remettre en forme les arbustes déjà plantés. Retirer le superflus pour ne garder que l’essentiel. Nettoyer, tailler, ratisser. Débroussailler pour chasser l’hostilité et ainsi pouvoir s’approcher de la vue dégagée. Laisser respirer ces abords végétalisés et donner à voir la stratification. Couper court dans la matière et ainsi cadrer sur la ville portuaire. Dessus, dessous, assis, à genoux, en face, debout. Expérimenter l’accumulation à tout hauteur et découvrir une industrie haute en couleurs. Un motif répété sur cette parcelle délaissée, preuve qu’une présence humaine se l’est appropriée. Comme une balise dans la ville, marque d’un itinéraire de découverte. 50


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Expérimenter... La matière végétale, l’installation, le compromis, l’insertion dans le site, l’analyse sensible du site, l’organisation, l’observation...


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Expérimenter

Observer

et

l’humain décrypter

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Manifeste sociologique Année préparatoire en arts appliqués Après le travail photographique des façades cadrées de manière frontales, j’ai élargi mon champ de recherche en me penchant sur l’aspect plus sociologique de l’architecture. J’ai photographié des propriétaires devant leur façade, que ce soit d’immeuble, de maison, à la ville ou à la campagne. Selon moi, à cette époque, une des missions principales de l’architecte est d’être à l’écoute des souhaits de ses clients, que ce soit des propriétés individuelles ou des logements sociaux. Pourtant, aucun des propriétaires rencontrés n’étaient satisfaits de leur habitat. Je me suis alors questionnée quant au clivage entre le fantasme et la réalité existant chez la plus part des gens, et la place du conseil de l’architecte dans tout ça. Cette expérience m’a bien démontrée que, dans tous les cas, on ne pouvait pas créer de lien entre les propriétaires et leurs habitats, en l’occurrence ici leur façade. Tout aussi documentaire que le travail précédent, les photos sont cadrées de manière frontale avec une lumière qui se veut la plus blanche possible.

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Expérimenter... L’audace, le contact humain, la photographie documentaire, la sociologie, la lumière, la composition photographique...


Le corps dans l’espace Travail parallèle à mes études Il m’est toujours apparu que le corps humain était une architecture. Articulé d’éléments de nature similaire mais d’utilisation différente, il est intéressant de le dessiner et donc de l’observer scrupuleusement pour comprendre son fonctionnement dans l’espace. Multiplier les positions et les temps de pose permettent d’appréhender le corps humain complètement différemment. Vérifier les proportions, dessiner quelques plis et les ombres crées par une jambe pliée, différencier un muscle d’un os...

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Expérimenter... Le dessin de nu, l’observation, les proportions, l’ombre, le corps humain, l’objectivité...


Passage suivant Arts plastiques / Année 2 Semestre 1 Mes parents sont partis vivre deux ans à Tahiti avec mes deux frères, et ce fut une expérience difficile mais constructive pour moi, qui suit rester à Paris pour mes études. L’expérience la plus intéressante a été leur retour en France car nous avons dû nous réapprivoiser , comprendre nos manières de faire après tout ce temps. J’ai retranscrit mon énergie et mes sentiments de ce moment clé dans un petit carnet mêlant textes et images de ma famille.

Basile,

Ca y est, mes parents sont rentrés en France. Depuis le temps que j’attendais ça! Je crois qu’ils sont un peu chamboulés par la redécouverte de la métropole, surtout par les réactions des gens ici. Tu sais à Tahiti, l’ambiance est vraiment différente, les gens sont beaucoup plus abordables. Bref, en tous cas, nous voilà enfin réunis à cinq ! Mes frères ne connaissaient pas Nantes, mais ils ont l’air d’apprécier la ville, même si 60 le temps dans cette région les déprime un peu ! Enfin, ça n’a pas refroidi Edouard qui vient de partir en Irlande pour six mois. C’est vraiment trop bête, j’aurais aimé passer plus de temps avec lui. Tu sais à quel point j’ai souffert de cette rupture avec ma famille, ça été tellement long et dure à certains moments…J’ai vraiment l’impression de passer à autre chose maintenant, c’est très étrange. C’est comme si je les redécouvrais et tu vois, je n’arrive même plus à appréhender certaines de leurs réactions, même les plus basiques. Du coup, je me suis acheté ce carnet pour noter tout ce qui m’intrigue chez eux, je les espionne en quelques sortes. Même si au fond j’ai peur de les avoir un peu perdu, je m’efforce de les observer pour comprendre ce qui m’échappe…mais à présent quand je les regarde je me dis simplement et sereinement , passage suivant.

Anne-Sophie


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L’intimité de l’habitat Références et relevés / Elise Roy Sociologie urbaine/ Année 1 Semestre 2 En première année, nous avons étudié le quartier de la Boissière, situé au Nord de Nantes, construit dans les année 1950 par les Castors. C’est un mouvement de familles qui, après la guerre, se sont organisées pour reconstruire eux même leur maison en s’entraidant. C’était une famille de trois personnes habitant dans une maison mitoyenne avec un jardin au fond de leur parcelle. Afin de rendre compte de notre analyse, nous avons commencé par faire un relevé habité de leur maison. L’organisation interne d’une maison est souvent l’image du mode de vie et du rythme de vie d’une famille comme celle ci. Cette étude nous a amené à nous questionner quant aux gestes quotidiens auxquels nous n’avons pas l’habitude de porter attention. Ce soucier de ces petits gestes semble pourtant essentiel afin de rendre un lieu de vie agréable et adapté à nos modes vie. Ainsi, cette expérience s’est révélée être vraiment agréable et formatrice pour nous trois et il nous a semblait qu’elle l’était également pour eux. Parler de leur façon de vivre leur a permis de prendre conscience de plusieurs éléments et ils nous ont demandé s’il était possible d’avoir un retour sur notre travail d’analyse. 62

En deuxième année, nous devions faire le relevé habité du logement d’un étudiant , en tentant de rendre compte le mieux possible son mode de vie et de la logique d’organisation de son appartement en lien avec ce dernier. Ici, l’étudiant en question était aussi ingénieur du son, du coup son appartement était organisé en fonction des besoins pratiques liés à cette occupation. Par exemple, le tapis dans la cuisine permet d’atténuer le son quand il y a un enregistrement, l’armoire et les rangements sont presque tous remplis de micros, de câbles etc.

Situation du quartier de la Boissière et de la maison.


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Relevé habité de la maison du quartier de la Boissière


Relevé habité de l’appartement de l’étudiant ingénieur du son.

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Expérimenter... La parole habitante, l’observation, le relevé habité, les proportions, le regard sensible et analytique...


La fenêtre de Gauvain Le logement étudiant à travers la fenêtre/ Gaëlle Breton Projet/ Année 2 Semestre 2 Suite à la description et à l’analyse d’une fenêtre, nous devions interroger une personne pour comprendre son rapport à cette dernière. Ici, c’est un étudiant en pleines révisions d’un concours qui décrit sa perception, son ressenti sensible pour parler de cette fenêtre

L’aménagement de l’espace s’est fait par rapport à cette fenêtre pour bénéficier au maximum de la luminosité qu’elle apporte. J’ai donc mis le canapé de manière à ce que la lumière remplisse vraiment la pièce, sans l’interrompre, et que je puisse me sentir bien à l’endroit où je reste le plus longtemps. En effet, je passe vraiment toute la journée sur mon canapé, non seulement pour travailler mais aussi pour manger, lire, regarder des films, jouer de la guitare... J’aspire donc à baigner au maximum dans cette lumière naturelle, à n’importe quel moment de la journée, d’autant plus que l’appartement est bien exposé. Je ferme par exemple rarement les volets roulants, même quand il y a 66 beaucoup de lumière. Je préfère me décaler sur le canapé pour que cette lumière ne me dérange pas tout en la laissant entrer dans la pièce, je ne veux surtout pas l’arrêter. Je travaille assis sur le canapé, et non derrière un bureau, parce que je trouve cela plus pratique et confortable pour mes révisions. En plus, la fenêtre est assez grande et basse pour que je puisse avoir une vue d’ensemble depuis ce canapé juste en tournant la tête. J’ai aussi choisi de travailler à côté de cette fenêtre parce que la vue est vraiment dégagée, il n’y a aucun vis-àvis, ce qui me permet de me distraire ou de mon concentrer suivant mes envies. Au fond, je vis quotidiennement avec cette fenêtre et avec ce qu’elle me laisse entrevoir de la rue, comme si j’habitais une petite tour de guet...


ExpÊrimenter... La parole habitante, le cadrage photographique, l’inventaire, la description sensible...


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Expérimenter Effets

la

d’ouvertures

lumière 69


Photo-Graphique Travail parallèle aux études La lumière n’existe que par l’ombre qu’elle produit. La photographie et la lumière sont, je pense, indissociables tant elles peuvent révéler des ambiances presque insaisissables à l’oeil nu. C’est un bon médium pour appréhender la lumière, savoir la regarder, la qualifier, en jouer aussi. L’architecture est d’ailleurs une grande source d’inspiration. La lumière se reflète, tape dans les angles, laissant les pleins et les vides apparaître, tout comme la transparence... L’idée est d’expérimente la photographie en noir et blanc, numérique et argentique et de travailler en série pensant simultanément la lumière et la matière. Certaines séries en deviennent très abstraites.

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Dévoiler le corps Travail parallèle aux études La lumière est un élément qui permet de dévoiler le corps d’une manière intéressante, ne laissant apparaître que certaines parties du corps photographié. Tantôt ajourés, tantôt translucides, les effets que l’on peut expérimenter sont multiples et racontent quelque chose de différent à chaque fois.

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Boîtes à lumière Le logement étudiant à travers la fenêtre / Gaëlle Breton Projet/ Année 2 Semestre 2 Ces boîtes de 40 x 40 x 40 cm permettent d’expérimenter la lumière à tout heure à travers des filtres de matière conçu par chaque étudiant, en fonction du type de lumière avec laquelle il souhaitait travailler. J’ai travaillé avec deux types de filtres pour capter deux types de lumière, celle de l’Est et celle du Sud. Ce travail expérimental visait à anticiper les typologies d’ouverture avec lesquelles nous devions ensuite travailler dans une matière plus constructive.

9h30, lumière de l’est

midi, lumière de l’est

9h30, lumière de l’est

midi, lumière de l’est


9h30, lumière du sud

9h30, lumière du sud

midi, lumière du sud

midi, lumière du sud


Espaces mis en lumière Espèces d’espaces / Miguel Macian Projet/ Année 1 Semestre 2 L’option a commencé avec une série d’expérimentations visant à concevoir des micro-espaces éclairés naturellement suivant la fonction que nous leur avions attribués(cuisine, salle de bain, chambre...). Des ouvertures larges ou toutes petites, horizontales ou verticales, c’était à nous d’en conclure qu’elles étaient les plus adaptées à nos micros-espaces.

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Cuisine

Chambre


Salle de bain

Chambre + salle de bain

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Chambre + salle de bain

Expérimenter... La lumière, les ombres, le micro-programme, l’accès, la maquette, la photo de maquette, la matière...


Maison familiale Espèces d’espaces / Miguel Macian Projet/ Année 1 Semestre 2 Suite aux différents essais d’assemblage des pièces, il a fallu imaginé une maison pour une famille de quatre personnes, en analysant leurs besoins avant de concevoir les espaces. Dans ce projet, j’ai privilégié la spatialité en créant de grandes perspectives, en mettant peu de portes et en utilisant exclusivement des cloisons ou portes coulissantes. La circulation dans cette maison se fait de manière totalement circulaire, il n’y a pas de « cul de sac ». L’escalier est un élément qui me permet de délimiter de manière douce les espaces pour pouvoir les qualifier. Ainsi, les espaces dits plus « de nuit », qui touchent à l’intimité familiale, ont été surélevés de 60 cm. De plus, certains espaces peuvent avoir plusieurs fonctions, rien n’est fixe. Les chambres des enfants par exemple peuvent s’ouvrir et devenir une aire de jeu avec l’espace qui existe juste devant, qui donne sur le patio. La lumière naturelle est omni présente, en profitant un maximum de celle qu’apporte le patio. Ce dernier est d’ailleurs un espace majeur puisqu’il semble être le noyau de la maison, l’élément qui donne une certaine cohérence au bâtiment. Il permet aussi 78 de créer des perspectives en diagonale et traversantes, ouvrant encore plus la maison. Ce projet m’a permis d’expérimenter le fait d’avoir de beaux espaces, de jouer avec la nature des ouvertures, les matériaux des cloisons…


Coupe AA 79

Expérimenter... L’imbrication d’espaces, répondre à des besoins fictifs, l’orientation, la lumière directe et indirecte, translucidité, cadrage...


Bornéo Initiation au projet architectural / Michel Velly Projet/ Année 1 Semestre 1 Ce projet à la fois individuel et collectif fait référence au quartier de Bornéo à Amsterdam, où chaque volume fait 18 m de long sur 4,50 m de large. Chaque volume ayant une place bien déterminée, le mien est pris entre deux autres. Je ne profite donc que de la lumière venant de l’Est et de l’Ouest, ayant une façade sur rue et une façade sur la mer. J’ai conçu mon bâti pour un binôme d’artistes : deux femmes, l’une peintre et l’autre photographe. Du fait qu’elles travaillent, exposent et vivent dans la même maison, cette dernière doit répondre à plusieurs besoins en même temps, et c’est pourquoi le principe à la base de mon projet est la flexibilité. Que ce soit le traitement des espaces, de la lumière ou des matériaux, tout a été pensé pour que ces femmes puissent « se réapproprier » tous les jours cette maison. Cette maison est en quelque sorte le reflet de leur mode de vie. Au centre de la maison, l’escalier distribue les pièces des deux étages, devenant le cœur battant de cette première. La question de la lumière dans un bâtiment tout en longueur comme celui-ci est de la faire pénétrer dans les espaces au centre 80 de la maison, là où la lumière venant des façades ne peut parvenir. J’ai pour cela imaginé un puits de lumière traversant le deuxième puis le premier étage, éclairé par le toit en verre totalement translucide. Les passages intermédiaires de ces deux étages profitent donc de cette lumière zénithale, qui éclaire du même coup les espaces périphériques à chaque étage.


Coupe longitudinale

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Expérimenter Mesures

et

l’échelle

démesures

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Espace minimal Initiation au projet architectural / Michel Velly Projet/ Année 1 Semestre 1 Le tout premier projet dans cette école consistait à choisir un parallélépipède en bois, à le mesurer et à le représenter en plan, élévation et axonométrie. Ensuite, nous devions le transformer pour en faire un espace, lui donner une fonction. La transformation de mon parallélépipède s’est avérée être un vrai défi : créer l’espace minimum pour qu’une personne de ma taille puisse y entrer et y bouger son corps de manière la plus basique. Je m’intéresse depuis longtemps au rapport corps-espace en architecture, et encore plus quand il s’agit de conceptualiser des petits bâtiments. En effet, une maison aux tailles démesurées peut effrayer mais pas autant, je pense, qu’un tout petit espace. La micro-architecture est donc le point central de ma réflexion. En me mesurant, je m’aperçois que pour pouvoir être debout, allongée et assise comme je le souhaite, il me faut concevoir un espace cubique de 2,10 m de côté. Je crée donc une sorte de boîte dans laquelle je peux bouger mon corps au « minimum » en réalisant des actions simples comme par exemple lever les bras, s’asseoir sur un tabouret etc. C’est espace clos a tout de même quelques ouvertures me permettant, 84 quelle que soit l’action entreprise, de pouvoir regarder à l’extérieur. Par contre, souhaitant garder l’aspect « clos » du cube, je condamne une façade, créant ainsi un « fond » à ma boite. La porte se trouve sur cette façade donc l’entrée se fait par l’arrière de cette dernière. Cette façade « arrière » se fait d’autant plus oubliée qu’aucune ouverture n’a été crée.


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ExpĂŠrimenter... Micro espace, dimensions du corps, la relation corps et espace, la reprĂŠsentation...


Micro architecture L’invention concrète/ Karine Louilot Projet/ Année 2 Semestre 1 L’enjeu de ce projet était de trouver un site à fort potentiel pour y concevoir une micro architecture en accord avec son environnement. C’est en me baladant en vélo que j’ai trouvé par hasard ce site délabré, que j’ai aperçu derrière une porte cochère. Bien que les façades aient été en très mauvais état, que le sol n’ait presque plus été praticable et que le site semblait délaissé, je m’y suis sentie bien immédiatement du fait de l’espace que la parcelle offrait. J’ai voulu implanter ma micro architecture de manière à ce qu’elle occupe le minimum de place tout en restant un point de repère pour les habitants comme étant un endroit de détente. La forme de cette installation découle donc du fait que j’ai souhaité la concevoir avec les dimensions minimales à partir de la fonction de chacun. Les volumes sont simples, par souhait de rester sobre mais le jeu des ouvertures donne un côté ludique à cette micro architecture. La plate forme située à 1m80 au dessus de la cour est accessible aux voitures par à une rampe. De manière à libérer cette cour, j’ai pensé donner un vrai statut de parking privé à cette plate forme. 86

J’ai remarqué que les immeubles étaient habités et j’ai trouvé intéressant d’offrir aux habitants un moyen de redonner une sorte d’identité à leur cour, qui semble avoir été totalement délaissée. Le but alors est de construire une micro architecture utile pour l’ensemble des copropriétaires ou locataires de cette parcelle. J’ai imaginé ce qui pouvait leur manquer et qu’ils ne pouvaient pas faire chez eux. Le projet s’articule donc autour de trois petits volumes : un local à poubelle, un local à vélo et un local de rangement pour y entreposer tables et chaises de jardin, ainsi que des objets destinés à la détente comme des raquettes de badminton, des boules de pétanques, des quilles etc. De plus, un barbecue fixe a été installé pour plus de convivialité.

Rue de Strasbourg


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Expérimenter... Micro espace, les offrandes d’un site, la recherche d’un site, le programme, la limite entre l’espace privé et l’espace public


The Tidy-it-up-room Le logement étudiant à travers la fenêtre/ Gaëlle Breton Projet/ Année 2 Semestre 2 Avant de se lancer vraiment dans un gros projet, nous avons beaucoup expérimenté la conception du logement étudiant en utilisant le potentiel de la fenêtre et de l’espace. Au cours de la première partie du semestre, j’ai expérimenté la « fenêtre mobilier », un dispositif de la hauteur du logement, qui était fait de micros espaces permettant de s’asseoir ou s’allonger pour lire, dormir, s’évader... Le travail avec la fenêtre m’a permis de qualifier ces micros espaces en leur donnant une ambiance lumineuse différentes selon la fonction qu’ils pouvaient accueillir. Puis, j’ai cherché le moyen de créer des rangements sans trop prendre de place. Les dispositifs architectoniques imaginés permettent de définir des micros espaces fonctionnels à la fois pour dormir, travailler, recevoir des amis... et en même temps des espaces de rangement. En ce qui concerne la double cellule étudiante, seules la cuisine et la loggia sont partagées, afin de conserver une certaine intimité pour les deux étudiants. L’espace de nuit, l’espace travail et les salles de bain sont privatisés, la salle de bain et la penderie ne formant qu’un seul et même bloc (de 2m20 ici aussi). Une porte coulissante au niveau de la loggia donne cependant la possibilité d’ouvrir les deux cellules si les étudiants le 88 souhaite.

La fenêtre mobilier


Le meuble lit

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Le meuble bureau

La chambre double

Expérimenter... La cellule étudiante, le dimensionnement, la fenêtre mobilier, la lumière, l’optimisation de l’espace...


La chambre double 90

Coupe AA


A

B

B

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A Coupe BB


Green-compact-ludo-space Le logement étudiant à travers la fenêtre / Gaëlle Breton Projet/ Année 2 Semestre 2 Dans la deuxième partie du semestre, nous avons travaillé par trois sur un site donné situé sur l’île de Nantes, autour du programme de la résidence étudiante. Notre parcelle était bien située car elle est bordée par plusieurs rues, lui conférant un rapport fort avec l’espace public et le quartier. Elle est aussi entourée de bâtiments qui ont peu d’incidence sur celle-ci, que ce soit au niveau de la luminosité ou du vis à vis, car se sont des façades aveugles. Le parti pris fondamental du projet est l’occupation de la totalité de la parcelle. A cela s’ajoute une stratégie de densité et de compacité du volume visant à une économie d’espace : le Green-Compact-Ludo-Space fonctionne autour de trois noyaux de circulation verticaux, dégageant un espace central en triple hauteur et permettant aux logements de se déployer en façade. Le bâti est surélevé par des poteaux en retrait pour donner une sensation de lévitation. Cette idée est renforcée par le percement de généreux patios traversants qui font pénétrer la lumière en sous-face de l’édifice. L’auditotium a pris une place plus centrale afin de faire «signal» pour les passants qui, attirés par la lumière et la vie qu’il dégage, passeraient naturellement sous ce bâtiment. On souhaitait qu’il y ait une réelle liberté de passage pour les passants sous cette 92 résidence surélevée.

Élévation urbaine


VolumĂŠtrie

Structure

Circulations

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Plan R+1


Coupe AA

Coupe BB

Éclaté des élévations


Nous avons souhaité investir le grand foyer avec des mezzanines, pour que chacun de nous puisse s’exprimer d’une seule voix dans le projet global. Pour imaginer la mienne, je me suis inspirée des travaux de Tadashi Kawamata, un plasticien japonais qui travaille souvent avec des matériaux de récupération en bois (cagettes, palettes, planches, chaises...). Le bois est un matériaux chaud, je voulais concevoir un espace convivial et chaleureux. Située au dernier étage du foyer, cette mezzanine est conçue comme une «cabane en bois» et est à la fois un espace de détente et un espace de transition entre les étages et les distributions.

Mezzanine au dernier étage

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Vers le foyer

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Dans le foyer

Expérimenter... L’imbrication de différentes échelles, le programme multiple, le travail de groupe, la lumière, le projet-parti pris...


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Expérimenter

l’espace

Pluridisciplinarité

public 99


Libérez la forme! De l’idée au projet / Daniel Grimaud Arts plastiques/Année 1 Semestre 2 Dans cette option d’arts plastiques, Daniel Grimaud nous donnait chaque semaine un thème à partir duquel nous devions imaginer un projet concrétisable en une semaine. Cette semaine là, le thème était une forme (ci-dessous). En regardant bien cette forme, je me suis dit qu’elle était tout de même très abstraite et qu’elle pourrait incarner un signe important, une sorte de logo, une icône que les gens reconnaîtraient et aduleraient pour une raison inconnue. J’ai imaginé une performance où une personne seule dans la rue militerait pour cette forme. Incomprise, désarmée, son visage se décomposerait de jour en jour. C’était vraiment intéressant de voir la réaction des gens par rapport à cette situation, d’autant plus que le photographe était assez loin de manière à ce que les piétons n’ait pas peur de m’approcher. Certains étaient curieux, d’autres pensaient que je manifestais pour la faculté, une autre y a vu un logo d’association contre l’avortement… Une première expérience de l’espace public de jour comme de nuit, à la recherche de contact humain et de réactions face à ce militantisme exacerbé. 100


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ExpĂŠrimenter... Le contact, la rue, la place publique, la dĂŠmocratie, le point de vue, le militantisme, la patience, le temps...


Prairie aux Ducs Initiation projet architectural / Michel Velly Projet/ Année 1 Semestre 1 Ce projet s’est construit à trois échelles: l’échelle de la parcelle, l’échelle de l’îlot et l’échelle de la ville. Nous étions deux pour imaginer un projet de conception de logements, basé sur une forte envie de laisser une grande liberté aux habitants, de privilégier des espaces lumineux, et de jouer avec plusieurs éléments aléatoires, notamment les façades. Au rez de chaussée, nous avons imaginé une grande galerie d’art, donnant sur l’espace public de l’îlot que nous avons travaillé à quatre. La distribution du bâtiment se fait grâce à une cage d’escaliers extérieure qui permet aux passants et aux habitants d’accéder à la place surélevée publique, au premier étage, commune à tous. L’espace de distribution est totalement ouvert sur cette place permettant aux habitants d’y marquer une pause, de profiter du cadre. En effet, cette place, bien qu’en lien avec l’espace public de l’ilôt grâce à une large ouverture, est tournée vers le canal et laisse entrer dans le vide qu’elle crée la lumière du sud, chaleureuse et permanente. Les usagers de cet espace peuvent se l’approprier tout au long de l’année.

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Expérimenter... L’insertion dans un site, l’écho avec les autres bâtis en conception, le travail de groupe, l’urbanisme, la végétation dans un espace public, la lumière, le logement


Plaque tournante au Cardo Mais qu’est ce donc qu’un espace public?/ Pascal Amphoux Projet/ Année 3 Semestre 1 Situées au Cardo sur le transect Nord/Sud dessiné pour le semestre, nous étions trois pour valoriser notre parcelle de 500 m par 500 m en aménageant l’espace public. Le Cardo est un espace d’articulation entre un univers rural et urbain, entre deux villes, Nantes et Orvault, entre une zone de lotissement et une zone d’activité tertiaire. Cet espace qui caractérise la ville moderne des années 1970, tend aujourd’hui à muter et à s’adapter à de nouveaux modes de vie. L’enjeu a été de concevoir un espace de co-mobilité quotidienne dont les aménagements fonctionnent en écho, pour redonner une cohérence globale au Cardo. Pour cela nous avons imaginé un «shared space», un concept expérimental venu des pays du nord qui prône une auto-construction de l’interaction entre les usagers et le respect mutuel qui s’installe entre eux, afin de restructurer l’espace en un réseau de comobilté plus cohérent, en supprimant les débordements, les parkings, la signalisation et en développant un revêtement de sol unique. Enfin, l’idée a été de travailler à plusieurs échelles afin de donner différents niveaux de rayonnement au Cardo (globale, « glocale », locale), tout en appuyant l’idée de plaque tournante en lui redonnant une certaine centralité. Le shared space prolifère grâce à des dispositifs saisonniers qui accueillent des «hyper-lieux» (diversité des usages et des pratiques en un même lieu). Cette logique de flexibilité et de liberté permet de créer de véritables lieux d’interaction sociale et de réinventer la frontière entre la sphère publique et la sphère privée.


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Mix box Mais qu’est ce donc qu’un espace public? / Pascal Amphoux Projet/ Année 3 Semestre 1 Nous avons toutes les trois travailler sur des espaces différents dans la parcelle commune, à l’échelle 50 m par 50 m. Pour ma part, la première constatation in situ est que la traversée du boulevard Mendès France est actuellement dangereuse et nonaménagée pour les piétons et la mobilité douce. D’autre part, Orvault bourg et tous les services de proximité se situent à 4km du Cardo, ne facilitant pas le quotidien des habitants. L’enjeu principal a donc été de rapprocher et de rassembler ces services de proximité tels qu’ une annexe de la mairie, une annexe bureau de poste, une annexe médiathèque, des services rapides…Nous souhaitions aussi faciliter la communication entre la mairie, les associations et les habitants grâce à une série de panneaux d’affichage attractifs. Des locaux associatifs sont aussi proposés pour favoriser la connexion entre les nombreuses associations autour du Cardo. Cela permet du même coup d’encourager le bénévolat en organisant, par exemple, des festivals ou des « fêtes du jeu », permettant la rencontre et donc l’échange entre les habitants et ainsi de favoriser les liens inter-quartiers et les liens intergénérationnels. La Mix box est un ensemble de dispositifs saisonniers composés de conteneurs et de voiles. Elle répond aux besoins des habitants de la Berthelotière et des usagers du Cardo en matière de services de proximité, ainsi elle travaille à une échelle locale. Les conteneurs sont placés, sur un ou deux niveaux dans le passage des usagers (véhicules motorisés, segways, vélos, piétons, tram) afin d’être le plus accessibles possible.

Localisation de la parcelle 50 m x 50 m et plan de pertinence


Plan guide Échelle 50 m x 50 m

Maquette Échelle 50 m x50 m


Nous avons voulu pousser plus loin ce désir de proximité en amenant l’information aux habitants directement dans les quartiers autour du Cardo, grâce à la Mobil box, sorte d’annexe de la Mix Box. C’est un dispositif itinérant proposant aussi des services de proximité mais qui est, en plus, axé sur la prévention, comme la contraception en lien avec l’institut médico-social d’Orvault, et la sensibilisation, comme les économies d’énergie, en lien avec EDF ou les transports alternatifs en lien avec le Centre de la mobilité. De cette manière, les différentes institutions publiques ou privées du Cardo pourraient travailler en partenariat avec la Mix Box, via la Mobil Box, dans un but pédagogique et dans un cadre, une fois de plus, ludique et convivial. Toujours dans une idée de flexibilité, les conteneurs doivent être placés et déplacés facilement et rapidement sur le shared space. Nous avons d’ailleurs choisi ce dispositif car il peut s’imbriquer de plusieurs manières. Nous avons ensuite pousser cette idée en imaginant que les conteneurs pouvaient s’installer à même le sol ou bien sur des bers, qui sont à l’origine un système métallique de stockage pour les bateaux. Ce système à pieds coulissants permet d’adapter la hauteur du conteneur en fonction de son programme. Les conteneurs sont aussi un clin d’œil à la zone industrielle du Cardo cependant leur aspect coloré et ludique pallie à l’austérité de cette première.

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Mix box

Mobil box


Principe du bers

Plan Échelle 25 m x 25 m

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Coupe Échelle 25 m x 25 m

Maquette Échelle 25 m x 25 m


Le deuxième enjeu a été de revaloriser et d’articuler la liaison entre le lotissement de la Berthelotière et le boulevard Mendès France. En premier lieu, le mur végétal a été rendu poreux grâce à un réseau de raccourcis organisés en un itinéraire artistique, tout en préservant l’intimité du lotissement. Celui-ci propose un panel d’images de la vie associative locale, favorisant la culture de proximité et permettant de soutenir la production artistique amateur (danse, musique, art pictural, photo). Il est aussi capital d’aménager le talus actuel qui permet d’accéder au boulevard en créant un escalier urbain qui se veut pratique, sécurisant, accueillant et accessible aux personnes à mobilité réduite. L’enjeu global de tous ces dispositifs est d’éveiller la curiosité dans un cadre ludique, convivial et agréable grâce à des couleurs, des formes et des programmes qui permettent aux multiples usagers de prendre du plaisir dans leurs déplacements quotidiens.

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Itinéraire artistique

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Escalier urbain

Coupe Échelle 50 m x 50 m

Expérimenter... Le programme, les offrandes d’un site, l’articulation de plusieurs échelles, la maquette...


Le point d’échange L’invention concrète / Karine Louilot Projet/ Année 2 Semestre 1 Nous avons travaillé la majeure partie du semestre à concevoir un pont habité par groupe de huit personnes. Le notre était situé au sud de Nantes, sur un bras de la Loire. C’est un pont piéton conçu pour une population étudiante, une sorte de «pôle» qu mixte plusieurs activités et du logement et qui vit de jour comme de nuit. Cet espace piétonnier est accessible à tous, dans un idée de raccourci et pour ne pas faire de ce pôle un espace trop autonome. Le café théâtre que j’ai imaginé se trouve vers le centre du pont, à l’embranchement de plusieurs espaces publics, d’où l’idée de point d’échange. Il promeut les arts vivants en ayant une mission de diffusion (salle de représentation) et une mission d’aide à la création (atelier découverte des arts vivants). De plus, il accueille du public jour et nuit en temps que café et bar.

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1


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Coupe AA

Coupe BB


Cafet’ du Green-Compatc-Ludo-Space Le logement étudiant à travers la fenêtre / Gaëlle Breton Projet/ Année 2 Semestre 2 Dans le projet de résidence étudiante, nous avons imaginé une cafétéria au R+5, qui donne sur la terrasse panoramique. Accessible à tous depuis le rez de chaussée, elle se veut conviviale et propose de quoi boire et de quoi manger à tout heure.

Terrasses de la cafétéria

Matériauthèque

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Expérimenter... Les espaces recevant du public, la convivialité, l’aménagement d’une scène de spectacle, l’équipement d’un bar/café...


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Partie 2

Plonger dans l’expérimentation

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« Qui ne tente rien n’a rien » Expérimenter est-il un tempérament, un état d’esprit? En un sens je pense que oui car l’expérimentation au fil du temps est devenue presqu’une manière de vivre pour moi. C’est une attitude qui induit de savoir prendre des risques, de savoir faire face à la déception, à la critique voire à la honte parfois. Les études d’architecture sont un grand champ d’expérimentations où tout semble permis mais qui pourtant, dans un processus de notation scolaire, peut être une discipline ponctuée de frustrations liées à des projets qui n’ont pas ou mal aboutis ou ponctuée de frustrations liées à des retours de référents d’atelier de projets peu encourageants voir dégradants face à l’ensemble de la promotion et c’est en cela qu’il faut savoir être fort et convaincu du travail que l’on présente. Expérimenter, au moins dans les arts appliqués, est un processus qui part d’un point et qui peut ne pas se terminer à part quand on se donne des limites. C’est intéressant d’explorer nos propres limites d’ailleurs, car parfois on peut être trop ambitieux et devoir revoir son protocole expérimental en cause, on se heurte au fait de s’être surestimé ou d’avoir surestimé un projet dans certaines situations. Dans les études d’architecture, c’est fascinant d’expérimenter les différents médiums qui existent ou de s’en inspirer pour en imaginer d’autres. Le dessin manuel ou la maquette sont les premiers médiums que l’on utilise une fois arrivé à l’école, mais on 120 apprend vite à se servir aussi de la photographie, de la vidéo, des logiciels de modélisation numérique... La maquette est un médium qui permet d’expérimenter l’espace beaucoup plus concrètement qu’un dessin manuel ou numérique. Ici par exemple, c’est un exercice de première année qui consistait à produire trois petites maquettes conceptuelles à base de pliages afin d’en choisir une et de lui donner une «échelle architecturale» en lui donnant une fonction. J’ai donc revu le pliage qui me paraissait être le plus intéressant pour le transformer en galerie d’art à ciel ouvert.

La photographie est un autre médium que j’apprécie beaucoup car elle offre la possibilité de cadrer le théâtre urbain de notre vie quotidienne. L’architecture et l’espace public deviennent alors le décor des interactions sociales qui se forment tous les jours. De plus, ce médium me permet d’expérimenter les effets de perspectives, les contrastes et donc la lumière, des éléments qui prédominent ensuite en architecture.


La photographie m’a justement permis de faire un premier pas vers la discipline architecturale. Les différents voyages que j’ai pu entreprendre m’ont permis d’appréhender «le bâti» et l’interaction avec son environnement proche. Certains points de vue m’intéressaient particulièrement, de part l’angle choisi pour photographier, le jeu de pleins et de vides que le bâti implique etc.

Paris

Sidney

Sienne

Il est intéressant aussi de percevoir l’expérimentation comme la juxtaposition de deux paramètres, le moyen et la fin. Je pense que le moment d’expérimenter est tout aussi important que la fin qui en résulte. Un des médiums que je trouve le plus intéressant dans cette optique est une fois encore la photographie mais surtout la photographie argentique. En effet, j’apprécie pouvoir expérimenter ce médium du début à la fin, en choisissant mes pellicules et en paramétrant mon appareil tout d’abord, puis en développant les pellicules et en effectuant des tirages sur des papiers de qualités différentes. Les performances sont aussi un exemple d’expérience menée dans l’optique d’essayer de tirer partie d’une action, où le résultat global sera tout aussi important que l’acte de 121 la performance lui même. Je trouve que la performance prend encore plus d’ampleur quand elle est effectuée dans l’espace public car elle fait intervenir la réaction des passants, qui est un paramètre qu’on ne peut a priori pas contrôler, ou qui fait intervenir les passants in situ, qui deviennent alors acteurs de la performance. (p.100) D’autre part, j’ai souhaité expérimenter la vie associative en parallèle de mes études, pour organiser des projets complètement différents. Militante depuis mes années lycée, j’ai voulu expérimenter cette année un investissement associatif plus poussé, plus convaincant. Pour cela je me suis inscrite à l’Atelier des Initiatives, une association qui regroupe salariés et bénévoles et qui travaille en collaboration avec la Direction Enfance Jeunesse de la mairie de Nantes. Cette association à vocation de démocratisation culturelle anime plusieurs actions culturelles dont « Venez visiter les coulisses de la ville de Nantes » gérée par un comité de pilotage, dont je fais partie. L’enjeu est de trouver des idées de visites de lieux institutionnels clés de la ville (préfecture, , culturels et d’organiser ces visites avec un référent professionnel sur place en proposant un vrai contenu pédagogique. Ces visites sont montées dans l’optique d’accueillir un groupe d’une vingtaines de jeunes (16/32 ans) pour leur faire découvrir des lieux qui ne soupçonnaient parfois même pas. Le partenariat avec la mairie permet de faciliter les démarches administratives et financières, mais le gros du travail est mené par les bénévoles du comité de pilotage. C’est une expérience très enrichissante car bien que chaque bénévole ait la possibilité de monter son propre projet de visite, on apprend à travailler tous ensemble autour des grandes lignes du projet global de cette action culturelle, des objectifs globaux pour le trimestre. J’ai appris à monter une action culturelle de A à Z, à gérer plusieurs réseaux de mailing, à gérer un budget mensuel pour les visites…Autant d’aspects auxquels il faut penser, comme dans la vie active, tout comme attendre des réponses ou se heurter à des personne qui n’ont pas envie de prendre de risque ou de responsabilité...


Si l’on se penche sur la question du «temps», l’expérimentation peut être un processus long et fastidieux, demandant un temps de préparation, l’élaboration d’un protocole expérimental... Mais l’expérimentation peut aussi s’avérer être un processus furtif, éphémère, même «gratuit», sans but précis à atteindre. Expérimenter pour le plaisir peut passer par l’écriture, comme ici où je me suis essayée à l’écriture sur le vif en attendant mon bus dans le onzième arrondissement de Paris. « Chauffard ! » coup de klaxon insistant. Voiture break passe à toute allure Feu rouge, plus rien. Un caniveau crache de l’eau doucement, comme le bruit d’un ruisseau, les feuilles se promènent sur ce cours d’eau, suivent rigoureusement la courbe du trottoir. Feu vert. Plus de bruit d’eau. Camion passe, ça sent mauvais cinq secondes. Chaînes de vélo qui s’entrechoquent, pédales qui s’emballent. Un peu de vent, le soleil dans mon dos, c’est agréable. Coup de klaxon. Bruit d’un verre en plastique que roule par terre et vient s’arrêter contre un mur. Plus personne ne roule sur le carrefour, temps en suspend pendant deux petites secondes. Ca redémarre, voitures dans tous les sens, klaxons venant de toute part. Panneau publicitaire qui surplombe le spectacle. 122

Cadenas sans vélo sur une grille, vélo sans cadenas prêt d’un poteau : le monde est mal fait. Rue du chemin vert, ça jure un peu avec l’ambiance générale stressante, oppressante. Ca pue, vraiment ça pue. Immonde bouche d’aération : papiers, canettes entassés. Amas de feuille qui bouche le petit cours d’eau du caniveau. Grincement d’un scooter. Porte qui claque, fauteuil sur le trottoir qui attend. Les gens passent à toute allure. Elle sent trop bon…Ils sentent trop forts. Talons qui claquent sèchement. Camion a coté de moi qui s’en va : intoxiquée. Un mec en rollers traînant un tuba. Les lèvres des gens bougent mais on n’entend pas leur voix, voitures qui prennent le dessus. Cendres qui tombent, cigarette écrasée. Inventaire d’un carton sur le trottoir :canette de coca, mouchoirs usagés, journal gratuit tickets de caisse, deux gobelets en plastique, de l’essuie-tout une enveloppe, ticket de métro, pile. « C’est quoi son numéro de téléphone ? » l’ai énervé. « Tu prends le 81 ? » l’air hébété. Deux petites vieilles refont le monde près d’un passage clouté. Cabines téléphoniques vides. Homme qui entre, trop de bruit, ferme la porte avec une grimace. Anglais, passent rapidement. Encore les pompiers. Et ces foutus klaxons.


D’autre part, l’expérimentation induit un engagement personnel donc une prise de risque qui est plus ou moins grande selon si elle s’inscrit dans un processus d’hétéroexpérimentation, c’est à dire le fait d’expérimenter à la demande d’un autre, ou d’auto-expérimentation, qui n’engage que notre propre avis au final. C’est en cela aussi que je pense que l’expérimentation est dans notre tempérament ou non. Elle sera peut être plus instinctives pour certains et moins pour d’autres, qui devront travailler leur lâcher prise et la confiance qu’ils ont en leur travail.

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« Rien ne se perd, tout se recycle »

D’après moi, on ne peut pas affirmer que chaque expérimentation est réellement une première fois, puisque je suis convaincue que l’on se nourrit quasi-systématiquement de ce que l’on a entrepris, de nos expériences passées. Cela ne veut pas dire que l’on tire forcément une conclusion de ce que l’on a expérimenté, mais qu’il y a un va et vient constant entre nos différentes expériences, qu’elles soient liées à nos études ou notre vie quotidienne, et les expérimentations que l’on mène. Je pense qu’il est important ne pas «jeter» les idées et projets qui nous viennent spontanément car ils peuvent être source d’inspiration pour la suite ou bien nous faire rebondir pour se lancer dans une étape, architectural ou non. Au fond, je crois que mon quotidien n’est formé que de nouvelles expérimentations qui deviennent donc des expériences peu après. Toutes ces expériences semblent formées une vraie «boite à outils», que j’utilise et réutilise régulièrement afin d’expérimenter de nouvelles choses ou bien d’une manière différente, Dans la vie en général mais peut être encore plus dans des études en arts appliqués, nous expérimentons et amassons beaucoup de matière. Parfois ce qui n’a rien donné le jour même peut devenir matière à projet des semaines, des mois voir des années après. C’est ce qui s’est par exemple passé avec le bout de tissu que j’ai photocopié (page 47) )par simple curiosité, en ayant l’intuition qu’il allait pouvoir me resservir. J’ai investi ce travail dans un projet d’art plastique quelques années après, en lui donnant la 124 fonction d’un motif lié à la pnigophobie, c’est-à-dire la peur de l’étouffement. Il y a quelques fois j’ai eu le sentiment d’entreprendre quelque chose de vraiment nouveau, c’est le cas pour le dessin d’observation que j’ai commencé en classe préparatoire il y a quatre ans.(page 4) C’était une nouvelle manière d’observer, une nouvelle manière de découvrir la ville, le quartier, l’immeuble dans lesquels j’habitais et cela m’a permis de me rendre compte qu’au fond je les connaissais mal, notre environnement quotidien, le cadre, décor que l’on traverse pour aller faire ses courses ou aller sur son lieu de travail on devrait prendre mieux le temps de le regarder car il peut dévoiler des surprise. La concentration que demande le dessin m’a permis de découvrir des couleurs et des aspérités dans mon propre quartier dans que je n’avais encore jamais vu. Cette expérience m’a tellement enthousiasmé que j’ai souhaité la réitérer dans mon propre appartement, en me concentrant à le dessiner en plusieurs parties pour y découvrir des aspects inconnus. La concentration une fois encore m’a permis de dévoiler des recoins de mon appartement que j’avais oublié, voire m’a permis de retrouver des objets que je cherchais depuis longtemps qui étaient entreposés dans des endroits que je n’aurais pas pu soupçonner. Malheureusement, il ne reste aucune trace des ces expérimentations dessinées en quelques secondes, les dessins ont été perdus. A force de multiplier les expérimentations liées à l’observation des formes, au respect de la perspective et des proportions, notre regard évolue, s’habitue, devient plus fin et appréhende plus rapidement l’environnement qui nous entoure. Ce même regard est en perpétuelle mutation depuis quatre ans grâce aux différents ateliers que nous avons traversés, que ce soit au travers d’une sensibilisation au graphisme, à l’image, à la couleur, à la composition, à l’insertion dans le site d’un programme etc. C’est un aspect très agréable des études d’architecture, cette institution destinée à nous mettre dans une démarche d’expérimentation pour innover parfois, mais surtout pour se former une écriture, «une patte» qui nous est propre.


Il y quelques années, j’avais commencé à entreprendre un travail de classification de Playmobile en les dessinant et en les détournant en leur faisant prendre des positions qu’ils ne sont techniquement pas capables de prendre en temps normal. Dans l’atelier d’art plastique Volume de Clément Laigle (deuxième année deuxième semestre), j’ai repris ce travail pour créer une histoire courte dans un but d’élaboration d’un livre collectif.

La contrainte principale était sans doute qu’il ne devait pas y avoir de texte. J’ai alors représenté les personnages de l’histoire comme des pictogrammes, ces dessins figuratifs stylisés qui fonctionnent comme des signes d’une langue écrite mais qui ne transcrivent pas la langue orale.

J’ai toujours été fascinée par les pictogrammes parce qu’ils sont souvent plus forts de sens qu’un mot ou une phrase d’explication. Je les considère comme des «icônes graphiques», au même titre que les fresques peintes dans les églises pour expliquer la Bible aux fidèles qui ne savaient pas lire. Au XXIe siècle ces icônes ont une fonction un peu différente bien sur mais ce langage quasi universel a une importance capitale dans le bon fonctionnement de notre quotidien, que ce soient dans notre immeuble, à l’hôpital, dans la rue...Afin de mieux comprendre leur sens et leur impact je les photographie, les trie et les classe selon la famille de code auxquels ils appartiennent depuis trois ans. Je me suis surtout intéressée aux «pictogrammes urbains», ceux que les passants sont censés comprendre d’un coup d’oeil. Je me suis rendue compte que certains d’entre eux étaient vraiment inventifs, au point parfois de ne pas en saisir leur sens du premier coup.


« Crois en ma grande expérience » Mes proches me répétaient souvent cette phrase qui m’irritait tellement, qu’elle est devenue un véritable moteur à expérimenter. Elle m’a permis de faire mes propres choix dès la sortie du bac, alors que je n’avais que 17 ans. Étant incertaine quant à mes choix d’étude, j’ai décidé de mettre ma vie en France entre parenthèses pour me laisser le temps de découvrir d’autres pays, d’autres cultures et d’autres manière de penser. J’ai donc expérimenté le « voyage en aller simple », en restant tout d’abord quatre mois en Angleterre puis cinq mois en Australie et un bon mois en Italie. Partir sac sur le dos, avec un visa de travail et une volonté de réussir a suffit à me faire passer une année incroyable, où j’ai pu me frotter à la vie active et prendre le temps de réfléchir. Il a fallut à chaque fois trouver du travail, trouver un logement, mettre à jour mes papiers et cela m’a vraiment fait gagner en autonomie et en assurance. D’autre part, les pays anglo-saxons ont été une vraie révélation car ils m’ont permis d’apprendre à assumer ce que je suis, à mettre en avant mes compétences et non «ce que je ne sais pas faire», ce que le système scolaire français avait réussi à me faire croire. On se permet plus de chose, on ose expérimenter vraiment, on se laisse moins influencer par ce que le système veut de nous. Cette année de pause entre deux cycles scolaires a été vraiment enrichissante, puisqu’elle m’a permis de m’épanouir autant dans des relations humaines que dans la vie active et m’a appris d’apprendre organiser mes journées, quand même je n’avais pas de contraintes. 126

La plus part des expérimentations menées ensuite sont le fruit d’une demande plus ou moins précise et assumée d’enseignants-chercheurs ou d’enseignants-professionnels et bien que l’on puisse avoir l’impression de travailler dans la contrainte, c’est une vrai libération que de se lancer dans un projet devenu matière à expérimentation. Je pense qu’il est important de s’émanciper du conseil de l’autre tout en l’écoutant. C’est une attitude dans laquelle je m’épanouis quotidiennement si l’objet discuté m’intéresse suffisamment. L’hétéro-expérimentation dans ce cas est catalyseur d’idées qui fusent, évoluent et même parfois nous échappent. Évidemment, il y a des ateliers dans lesquels on se sent souvent plus à l’aise, ou dans une attitude plus positive et ouverte pour expérimenter. Je veux dire par là que l’hétéro-expérimentation est parfois étouffante et que selon les ateliers, notamment ceux qui touchent à des sujets plus scientifiques, j’ai préféré effectuer ce qui était demandé sans remettre en cause ni les règles ni les contraintes imposées, pour dépenser mon énergie dans les ateliers qui me plaisaient vraiment. Par exemple, les différents professeurs de dessin que j’ai eu se sont efforcés de m’apprendre à dessiner en tenant mon crayon d’une certaine manière tout en tenant une certaine position. J’avais beau essayer de faire comme mes camarades je n’y arrivais pas, j’ai donc du apprendre à dessiner d’une autre manière, plus confortable et adéquate pour la perception que j’avais des choses. En fait, j’ai appris bien après que mes yeux ne me permettaient pas d’appréhender la perspective normalement, et que bien qu’avec ma « prothèse visuelle », mes lunettes, mes yeux semblent toujours faire leurs propres loi de la perspective…


Dans la vie courante, nos petits choix quotidien nous sont propres et n’impliquent que nous-même ou presque, tandis que les études d’architecture induisent «malheureusement» que l’on expérimente pour nous même mais aussi pour les autres, en l’occurrence les référents d’ateliers de projet. Le système scolaire ne permet pas une liberté d’expérimentation totale puisque la finalité de celle-ci est une note ou une appréciation qui aura une incidence sur notre passage dans le semestre suivant. Le problème du système de nos jours est que nous n’avons le droit qu’à une inscription en redoublement en licence et qu’en temps que boursière, je n’ai pas le droit d’échouer si je veux continuer de les touchers cette aide financière. Du coup, bien qu’en essayant de m’émanciper le plus possible de ces contraintes d’hétéro-expérimentation , j’ai souvent conçu mes projets en prenant en compte cette marge d’erreur fatale en expérimentant dans la retenue. Cela n’a pas eu que de mauvaises incidences et la liste des travaux exposés dans ce mémoire est loin d’être exhaustive, tant ces études sont denses et riches et nous ont incité à expérimenter par nous même, nous poussant dans nos propres limites. D’autre part, je n’ai vécu le travail de groupe que dans un processus d’hétéro-expérimentation lié aux études d’architecture. C’est enrichissant de travailler à plusieurs, de croiser nos regards, nos avis, nos expériences autour d’une idée de projet. Cela implique beaucoup plus de diplomatie surtout parce que les idées de chacun sont subjectives, liées à une personnalité propre qu’il faut éviter de froisser sans raison. Il y a donc un juste milieu à trouver entre la critique construite que l’on fait à propos de l’idée des autres et le compromis qu’il faut trouver au final entre toutes ces idées. De mon point de vue, expérimenter c’est « faire de la recherche » mais sans néces- 127 sairement chercher quelque chose. J’ai réalisé que même si je pensais «avoir le pouvoir» sur mon travail en partant avec une idée qui me semblait bien ficelée, mes projets ne se montaient que parce que j’étais dans un processus d’expérimentation, ce qui induit une part de surprise, d’incontrôlable. L’auto-expérimentation donne plus de liberté que l’hétéro-expérimentation à mon sens, car elle permet plus de spontanéité impliquant surtout notre intuition. Quand l’objet que nous expérimentons provient d’une démarche personnelle il y a aussi la notion de plaisir qui est automatiquement considérée. «Faire pour soi même» n’implique plus la pression induite par l’hétéro-expérimentation qui est plus souvent en demande d’un résultat certain. Ce qui peut être riche avec l’hétéro-expérimentation, au delà de ce qu’elle peut produire directement, c’est l’impact qu’elle peut avoir indirectement sur notre travail personnel plus tard. Par exemple, le fait de m’être entraînée à faire des plans à la main à l’école m’a donné envie d’entreprendre un travail de graphisme autour des plans d’aéroport. J’ai laissé mon imaginaire parler, mes souvenirs de voyages aussi, les formes simplifiées de ces plans s’apparentant parfois à des insectes curieux...


Expérimenter c’est aussi rencontrer des personnes qui, de part ce qu’elles sont ou ce qu’elles font, vous fait avancer un à moment donné en vous faisant découvrir des choses ou en vous faisant remettre en question ce que vous pensiez être vrai. En août 2009, i’ai participé à l’installation de l’exposition A_Maze, d’Alisa Andrasek, avec d’autres étudiants en architecture venant de pays différents et j’ai trouvé cette semaine vraiment très enrichissante et stimulante. Le rythme était intense car il y avait des centaines de pièces à assembler et les plans que l’architecte nous demandait de suivre minutieusement étaient, au premier abord, impossible à déchiffrer (ci contre). Alisa a donc dû nous expliquer rapidement toute sa démarche et la logique d’exécution de ses plans. Alisa Andrasek est une architecte croate qui vit à New York et qui enseigne à Londres, dans l’école Architectural Association. En 2001, elle fonde Biothing, un laboratoire de recherche en programmation et conception architecturale numérique. Avec d’autres jeunes architectes, elle explore toutes les possibilités de création architecturale à l’aide de l’outils informatique en développant elle-même des séquences de codes pour dessiner une structure, un bâtiment ou toutes autres formes architecturales. Elle s’inspire de formes liées à la génétique et à l’organique. Biothing fait évoluer des infrastructures à partir d’algorithmes qui assurent une double fonction : ils définissent l’intérieur des assemblages et génèrent en même temps leurs matériaux en fonction du lieu dans lequel ces infrastructures seraient susceptibles de pouvoir être construites. 128

A_Maze n’est pas réellement une exposition à proprement parlé puisque c’est le nom du dispositif scénographique qu’Alisa a imaginé pour exposer les œuvres majeures de sa carrière. Bien qu’elle soit architecte, Alisa a élargi ses recherches aux autres domaines des arts appliqués comme ici, le design. A_maze est donc un ensemble mobilier qui se déploie selon le principe fractal de la courbe de Koch. Il y avait donc plusieurs structures, toutes fonctionnant sur le même principe. Chacune d’elle était composée de plusieurs strates de longues bandes de plastique blanc, qui elles même étaient imbriquées selon un pliage très précis et selon des encoches situées à des endroits stratégiques. En effet, l’emplacement de ces dernières a déterminé les différents points de la courbe que chaque strate devait dessiner. Pour que les strates tiennent entre elles, Alisa avait prévu des petits éléments translucides qui s’inséraient verticalement entre les strates de manière à consolider le tout. J’ai trouvé A_maze une proposition de scénographie intéressante puisque, bien que ce soit un support pour y exposer des maquettes, je pense que le visiteur se demande ce qui est à regarder en temps qu’objet exposé et ce qui est à considérer comme étant le dispositif d’exposition. La lumière est un élément fort dans cette exposition puisqu’elle permet de jouer avec les reflets du plastique des structures pour créer des ambiances assez douces afin de mettre en valeur les maquettes de l’architecte. Mais ce dispositif lumineux valorise surtout le support scénographique lui-même, qui devient finalement, d’après moi, une œuvre à part entière. Je pense qu’Alisa Andrasek avait pensé mettre en valeur ces structures plus que les oeuvres elles-mêmes puisque elles étaient la dernière concrétisation de ses recherches, l’élément neuf dans cette exposition rétrospective.


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Partie 3

Prospectives

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C’est incroyable de se retourner après trois ans d’expérience dans les études d’architecture. Ajoutées à mon année préparatoire en arts appliqués, ces quatre années m’ont vraiment permis de m’accomplir en temps qu’étudiante et «jeune femme», puisque je sais à présent dans quel domaine je veux vraiment travailler et évoluer. Je ne suis pas entrée dans ces études en ayant l’ambition d’en ressortir architecte, je suis plutôt venue chercher quelque chose en architecture que j’ai enfin trouvé, qui pourrait s’apparenter à un sentiment de plénitude et d’assurance face à mon avenir professionnel. J’ai donc toujours considéré les études d’architecture comme une passerelle vers le reste de mes études. Elles m’ont permis de découvrir tout un tas de disciplines telles que l’histoire de l’architecture, l’histoire de l’art et la sociologie urbaine. L’histoire de l’architecture m’a donné de solides bases dans l’appréciation de l’époque dans lesquels un bâtiment, un quartier ou une ville sont ancrés et n’a cessé de piquer ma curiosité quant à la manière dont une ville se construit et évolue. Les cours de programmation urbaine dispensés en troisième année ont fait le lien entre l’évolution de la ville d’hier et d’aujourd’hui, me permettant de mieux cerner les enjeux politiques, économiques et culturels liés à la construction d’une ville de nos jours.

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L’histoire de l’art a complété ma précédente formation en balayant toute une série d’artistes modernes et contemporains qui m’ont beaucoup inspirés pour des projets d’architecture, d’art plastique et même de projets que j’ai mené en parallèle de mes études. La sociologie urbaine m’a permis de mieux choisir mes mots quand il s’agissait de décrire des intentions de projet et m’a vraiment donné envie de travailler avec «l’habitant» et «l’usager», deux figures quotidiennes qui me semblent primordiales avant de considérer tout projet d’urbanisme ou d’architecture. L’art plastique a été la seule vraie discipline dans laquelle j’ai pu pleinement créer et m’épanouir, ce qui m’a permis de faire la balance avec les exigences des ateliers de projets. Enfin, les différentes options de projet que j’ai choisi ont mis en pratique ces disciplines tout en m’apportant une «culture du projet» qui me resservira pour la suite. J’entends par là une culture du travail acharné, consciencieux et le fait d’apprendre à monter un projet en partant de rien et en le faisant mûrir pendant plusieurs semaines. En plus, on nous apprend dès le premier semestre à s’exprimer oralement pour expliquer nos intentions de projet, impliquant de travailler sa timidité et sa peur pour avoir un discours d’aplomb en face du jury. L’apport global de toutes ces disciplines m’a permis de me positionner par rapport à mes goûts et mes envies, et mes choix se sont succédés dans ce sens jusqu’à aujourd’hui. La première année en architecture a été décisive puisque j’ai souhaité effectuer mon stage de gros-œuvre dans le cadre d’un chantier international de restauration car je voulais découvrir les techniques de construction anciennes. J’ai contacté l’association Etudes et Chantiers pour travailler sur un chantier de maçonnerie qui visait à restaurer une partie des douves du château de la ville de Châteaugiron, dans l’Ille et Vilaine.


En plus d’être stagiaire sur ce chantier, j’ai dû improviser une partie de l’organisation du camp, en devenant animatrice de vie collective et animatrice culturelle ce qui signifie qu’avec deux autres jeunes filles nous devions régler la vie du camp une fois de retour du chantier, un camp que nous avons monté sur le camping municipal de Chateaugiron. Nous étions donc entièrement responsables des sorties effectuées, du budget à tenir pour les courses quotidiennes, de l’essence etc. Ce stage m’a ouvert les yeux sur des métiers liés à la restauration du patrimoine dont on nous parle peu en école d’architecture. En effet, j’ai eu l’occasion de rencontrer Christine Boulay, Architecte des Bâtiments de France, qui m’a expliqué les différences qui existaient entre son métier et le métier d’Architecte en Chef des Monuments Historiques. J’ai aussi pu rencontrer l’ensemble de l’équipe soutenant ce projet de restauration de douves, qui s’inscrit dans une politique globale de valorisation du patrimoine castelligeronnais. Ce stage a été une révélation car je me suis rendue compte que ce n’était pas la maîtrise d’oeuvre qui m’intéressait vraiment mais plutôt la maîtrise d’ouvrage, la partie qui est à l’initiative d’un projet, de restauration ou non. J’ai donc commencé à me renseigner sur les études, et plus particulièrement les masters dans le domaine de la valorisation du patrimoine et de la médiation culturelle.

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J’ai trouvé un master professionnel dans ce domaine à l’université de Nantes, dans lequel je poursuis donc mes études. Cette formation débouche sur des métiers très diversifiés comme animateur du patrimoine, médiateur du patrimoine, chef de projet d’une action culturelle ou de valorisation du patrimoine...Nantes, où j’habite depuis trois ans seulement, a vraiment eu un effet catalyseur avec moi, tant il y avait à découvrir, à expérimenter, que ce soit dans le milieu culturel, associatif, et tant je me suis sentie portée par une énergie globale apaisante en dehors de mes études. La ville de Nantes même a vraiment été une révélation mais les villes alentour l’ont été tout autant, comme Saint Nazaire et son patrimoine industriel incroyable qui m’a beaucoup donné envie de travailler dans la valorisation des différentes formes de patrimoine. Nantes est une ville où je n’ai cessé de me remettre en question, sûrement aussi parce qu’entre 20 et 23 ans nous évoluons à une grande rapidité.


Afin de me rendre compte plus concrètement de ce dans quoi je me lançais, j’ai ponctué ma troisième année de micros stages d’observation dans différentes collectivités territoriales. J’ai donc suivi quatre acteurs en stage d’observation, de quatre collectivité territoriales différentes. Tout d’abord à la Direction du patrimoine et de l’archéologie à Nantes, puis au Pôle patrimoine au Conseil Général et enfin au Service du développement des publics et des territoires à la DRAC. Ces expériences m’ont permis d’avoir un aperçu du mécanisme institutionnel qui régit les politiques en matière de patrimoine à l’échelle de la ville, du département et de la région. Il me semblait important de mieux appréhender les enjeux d’un point de vue politique, juridique, social et économique. A ces différentes occasions, j’ai pu prendre connaissance, entre autre, du «Plan patrimoine» de la ville de Nantes, et ainsi mieux appréhender les enjeux en matière de politique culturelle pour l’avenir de cette ville. Enfin, comme la ville de Pau monte son dossier de candidature au label de Ville d’art et d’histoire, j’ai souhaité suivre l’équipe en charge du dossier, à la Direction du patrimoine de Pau pendant une semaine. J’ai pu rencontrer les acteurs principaux de ce projet, comme la chargée de mission du label, les chargées d’inventaire du patrimoine mobilier et immobilier de Pau et l’architecte de la zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager mise en place depuis 2008. J’ai pu me familiariser avec les documents administratifs et juridiques nécessaires à la mise en place de ce label. De plus, j’ai assisté à l’élaboration concrète d’un projet qui prend en compte simultanément l’action patrimoniale et le développement urbain de la ville, qui sont, 134 d’après moi, des éléments indissociables. J’ai aussi ponctué mon année avec des conférences liées à la valorisation du patrimoine, notamment celle de Patrice Beghin, qui avait pour thème Le patrimoine et le lien social et qui m’a ouvert les yeux quant à l’évolution de la place du patrimoine en France dès la Révolution de 1789. Cela m’a aussi permis de mieux comprendre le rapport entre la valorisation des patrimoines et l’impact culturel et social qu’elle peut avoir à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’un pays. Le master Valorisation du patrimoine culturel se déroule en deux ans, ,mettant surtout le point sur les nouvelles formes de patrimoine à valoriser et sur leur mutation. Il en existe en effet une multitude comme le patrimoine immatériel, qui regroupe la parole habitante, les coutumes locales, le patrimoine paysager, qui peut lui même permettre de valoriser plusieurs autres formes de patrimoine telle que le patrimoine industriel, fluvial et maritime, le patrimoine naturel etc.

Saint-Nazaire et son patrimoine industriel


Ce qui me fascine d’autant plus c’est de considérer ces questions de valorisation des patrimoines dans une optique plus globale liée à la politique d’une ville ou d’une communauté de communes et à l’évolution projetée de ces différentes collectivités territoriales. Il faut en effet travailler avec des équipes pluridisciplinaires composées de personnes telles que les archéologues, les architectes des bâtiments de France, les architectes des monuments historiques, les élus, les urbanistes, les architectes paysagers, mais aussi les associations, les usagers et les habitants. La valorisation de ces patrimoines entrent dans l’élaboration d’un processus de programmation urbaine, afin de pouvoir continuer à construire la ville sur la ville tout en respectant les éléments intéressants liées à la «personnalité» de la ville en question. Bien que le master se passe à Nantes, je pense déjà changer de ville puis de pays après mes études pour travailler avec des modes de fonctionnement différents liés à des orientations politiques différentes, des contraintes économiques différentes et surtout des cultures et des modes d’appropriation du patrimoine différents. Les études d’architecture m’ont apporté une vraie stabilité, une réflexion transversale dans bien des domaines et une grande autonomie de travail intimement liée à une capacité d’adaptation à travailler en groupe. Pourtant, ces études m’ont aussi permis de me rendre compte que le domaine de l’architecture, l’environnement qu’il génère et les modes de vie qu’il oblige à prendre ne sont vraiment pas en adéquation avec mes aspirations du bonheur et d’une vie enrichissante et paisible. Je sors de trois ans de pression et de stress en flux tendu, parfois bien géré et souvent non, qui m’ont beaucoup fatiguée, qui ne m’ont pas forcément permis d’entreprendre tout ce que j’aurais souhaiter faire en parallèle de ces études, tout les projets personnels 135 que j’ai du remettre à plus tard, toutes les activités que j’ai du arrêter pour me consacrer à cette licence. J’ai vécue cela comme une expérience psychologique voire physique tant les nerfs sont mis à l’épreuve. Je suis donc vraiment contente et soulagée de finir ce premier cycle. De plus, je vais entrer dans une formation qui d’après moi prépare mieux à l’insertion professionnelle qu’à l’école d’architecture puisque je serai en stage tous les jours pendant quatre/cinq mois durant les deux deuxième semestres. Pour ma part, j’ai eu le sentiment que les stages effectués en licence n’étaient pas vraiment professionalisants, surtout celui de suivi de chantier effectué cette année, où l’on observe l’évolution du chantier et les commentaires du conducteur de travaux pendant quatre mois sans s’investir, à part pour poser des questions. Pour moi un stage c’est vraiment un moment où l’on est plongé pendant une période donnée dans la vie active et où l’on doit prendre en charge des missions impliquant un minimum de responsabilités et de contraintes liées au temps, à un budget etc. L’année prochaine, je vais donc effectuer mon premier stage à la Direction du patrimoine et de l’archéologie à la Mairie de Nantes, qui a pour mission de mobiliser les acteurs qui interviennent dans ce secteur autours d’objectifs opérationnels. L’enjeu est de développer une stratégie à long terme de valorisation des sites patrimoniaux de Nantes, d’accessibilité, de sensibilisation et de médiation culturelle, afin de rendre compte de l’identité et de l’attractivité de cette ville.


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Conclusion

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J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à revenir sur l’ensemble du travail effectué ces dernières années car cela permet vraiment de faire un point sur ce que l’on est devenu et ce qui nous attend pour la suite. La traversée des différents travaux effectués pendant mes quatre premières années d’étude soulignent la multiplicité des entrées dans le fait d’expérimenter. Construire dans l’expérimentation a été le leitmotiv des ces années en arts appliqués, puisque je n’ai cessé de pousser mes propres limites d’imagination, de création, donnant naissance à des expériences que je trouve intéressantes, même si souvent je doutais de la manipulation et même si je n’étais pas convaincue du résultat. A chaque fois que j’ai eu la sensation d’expérimenter quelques chose, que ce soit dans l’hétéro-expérimentation ou bien dans l’auto-expérimentation, j’ai beaucoup appris et j’ai grandit, murî, c’est pourquoi je pense que se construire dans l’expérimentation est le résultat de tout cela, s’inscrivant dans un processus évolutif, progressif au fil du temps. Ce que je retiens de cette approche autour de l’expérimentation est que le plus 137 important dans tous les cas c’est de se faire plaisir dans ce que l’on entreprend et d’en tirer du positif, soit pour utiliser l’expérience telle quelle dès qu’elle nous semble «terminée» soit pour la réinvestir plus tard dans le cadre d’une nouvelle expérimentation. Plus largement, se faire plaisir est clairement devenu mon leitmotiv pour les prochaines années. Un jour, quelqu’un m’a dit « on a toujours le choix ». Et bien je sais maintenant que j’ai fait le choix de continuer ma vie en commençant par expérimenter une nouvelle aventure dès l’année prochaine!



ENSAN _ Année 2010/2011 _ Deuxième semestre _ UE 64



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