Journal de Trame n°44-Novembre 2011

Page 1

L’AGRICULTURE ÉCOLOGIQUEMENT INTENSIVE : INNOVER AU-DELÀ DE LA TECHNIQUE

CONCEVOIR DES SYSTÈMES DE CULTURE POUR DEMAIN

Page 14

Page 7

ABREUVER LES ANIMAUX EN PÉRIODE DE SÉCHERESSE Page 6

ANCEMA - BCMA - FNASAVPA - FNGEDA Numéro 43 - Août 2011

Les charges de mécanisation en hausse ? Page 13

LLee Jou JJo Journal ourna rna rn nal de nal de Trame Tra ram amee numéro nnumé umé mérro 43 - août 2011 - 1

JT43v1.indd 1

30/07/11 09:32


iSOMMAIRE

3

LA PAROLE À…

■ Xavier Beulin, président de la FNSEA :

« Le collectif va reprendre du sens en agriculture » 4 INITIATIVES ■ Asavpa du Gers – Accompagner le LOCALES changement pour répondre aux enjeux de demain ■ GVA du Pays du Roi Morvan – Les GVA du Morbihan osent changer pour le meilleur ■ GVA du Coutançais – Réduire les charges de mécanisation : la piste des tracteurs « low cost » ■ GDAR de la Combraille – Abreuver les animaux en période de sécheresse ■ FDGeda de l’Indre – Concevoir des systèmes de culture pour demain ■ Asavpa de l’Orne – Un partenariat gagnant-gagnant entre l’Asavpa et la MSA ■ Asavpa du Morbihan – A chaque administrateur sa fonction ■ Commission départementale des GVA de l’Orne – Cap GVA 2015, les responsables construisent l’avenir 10 LA VIE DES ■ FNGeda – L’Agriculture Ecologiquement FÉDÉRATIONS Intensive : un chantier à explorer par tous les groupes de développement ■ FNAsavpa : Réforme de Trame – Qu’en est-il pour les Asavpa ? 12 FICHE ■ S’intéresser aux adhérents et écouter MÉTHODE leurs préoccupations 13 TRAME ■ Les charges de mécanisation en hausse ? ■ L’agriculture écologiquement intensive : innover au-delà de la technique ■ « Regarder par dessus la haie de son voisin pour progresser ensemble » 16 REPÉRÉ POUR VOUS

Le Journal de Trame est une publication trimestrielle éditée par Trame. 6, rue de La Rochefoucauld, 75009 Paris Tél : 01 44 95 08 00 - Fax : 01 40 74 03 02 E-Mail : trame@trame.org

www.trame.org Directeur de la publication : F.-X. Delépine Rédacteur en Chef : C. Leschiera Comité de rédaction : S. Gabriel, L. Jérôme, V. Drocourt, P. Van Kempen Dépôt légal : 3ème trimestre 2011 Réalisation graphique : Tomcat - Rocquencourt Impression : Le Bon Caractère - Tourouvre - ISSN : 1626-7281 Crédits de couverture : Trame – FENDT

Déjà 20 ans : l’âge adulte et plein d’espoirs Trame a 20 ans, l’âge de la raison. C’est l’occasion d’affirmer les rôles de Trame et le service qu’elle rend à l’agriculture française. Depuis sa création en 1991, Trame a vocation à optimiser et dynamiser les réseaux qui la composent et, plus largement tous les acteurs de l’agriculture dans son ensemble. En 20 ans, Trame a ainsi exploré de nombreux domaines, des produits fermiers à l’organisation du travail en passant par le développement durable ou la méthanisation. Le 6 septembre, nous fêterons cet anniversaire. Ce sera l’occasion d’échanger avec les organisations professionnelles agricoles pour créer encore plus de synergie, et coordonner encore et toujours ce formidable dynamisme émanant des groupes, qu’ils soient constitués de salariés agricoles ou d’agriculteurs. Nous organiserons alors une table ronde avec le Ministère de l’Agriculture. A 20 ans, on a souvent des rêves plein la tête. Les rêves sont importants et nécessaires pour aller vers des découvertes nouvelles : de l’innovation, de l’expérimentation… Bref de l’audace ! Le développement ne peut se faire sans ce grain de folie et d’imagination qui ouvre les portes à des solutions inattendues et inespérées permettant aux agricultrices, agriculteurs et salariés agricoles d’aller de l’avant. Au delà de la richesse des découvertes, Trame est la tête de réseaux d’une formidable aventure humaine. Les groupes ont pour première richesse la générosité et l’intelligence des hommes et des femmes qui les composent. Bien que travaillant les relations humaines et tant d’autres concepts, la force qui se dégage des formations et des échanges réside d’abord dans le fruit du « faire ensemble ». Tant que des agricultrices, des agriculteurs et des salariés agricoles donneront de leur temps et de leur intelligence pour réfléchir et construire en groupe, l’agriculture pourra aller de l’avant ! Trame a 20 ans et pleins d’espoirs, de fabuleux espoirs en notre l’agriculture et dans la richesse des hommes et femmes qui y travaillent.

Réalisation : TRAME, avec la participation financière du compte d’affectation spéciale pour le développement agricole et rural géré par le ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche

Fédération Nationale

Karen Serres, présidente de Trame

2 - Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011

JT43v1.indd 2

30/07/11 09:32


iLA PAROLE À…

Xavier Beulin, président de la FNSEA

«

Le collectif va reprendre du sens en agriculture »

Quels grands enjeux voyez-vous pour l’agriculture française ? Nous avons plusieurs défis à relever : ■ Sur le volet européen, nous devons assurer dans les meilleures conditions possibles l’aboutissement d’une nouvelle PAC, ■ Sur le volet de la compétitivité, nous devons recréer les conditions d’une France agricole donnant aux agriculteurs de vraies perspectives de revenu, tout en continuant à être attractives pour les jeunes. ■ Sur le volet environnemental, nous devons sortir d’une logique trop défensive et montrer que l’agriculture peut proposer des solutions au réchauffement climatique ou à la perte de biodiversité. Pour répondre aux besoins de nos concitoyens, nous devons sortir des affrontements binaires stériles : l’éleveur/le céréalier, le bio/ le conventionnel, les circuits courts/longs. Nous avons besoin de tous les agriculteurs et toutes les agricultures. La richesse de l’agriculture française, c’est qu’elle est capable de répondre à une forte segmentation de la demande de la société. Dans le rapport d’orientation présenté au dernier congrès de la FNSEA, vous insistez sur l’idée d’agriculteur entrepreneur. Effectivement, la PAC a parfois eu tendance à anesthésier la capacité des agriculteurs à innover. Il faut aujourd’hui redonner à l’agriculteur son véritable rôle de producteur, mais aussi d’acteur économique. Il doit pouvoir prendre des initiatives. Il faut aussi progresser pour faire en sorte que l’agriculteur ne soit pas que livreur, mais co-acteur de sa filière. Cela doit s’inscrire dans une même ambition : une recherche de plus de valeur ajoutée dans une démarche gagnantgagnant.

FNSEA

Xavier Beulin est agriculteur en société dans le Loiret sur une exploitation de grandes cultures (céréales et oléoprotéagineux) avec un atelier lait. Il est par ailleurs membre d’un groupe de développement agricole. Il est depuis fin 2010 président de la FNSEA. Il répond aux questions du Journal de Trame et nous précise sa vision du développement agricole.

Pour Xavier Beulin , président de la FNSEA, « Les agriculteurs doivent reprendre leur rôle d’entrepreneur et de co-acteur des filières agricoles ». Sur le terrain, comment favoriser les liens entre réseaux syndicaux et de développement ? Il faut débrider ce sujet entre les quatre grands réseaux : le syndicalisme, les Chambres d’agriculture, la coopération et le développement agricole. Il faut être capable de dépasser les « concurrences ». Chacun détient sa part de réponse pour que l’agriculteur « fasse du revenu, de la valeur ajoutée » et s’épanouisse dans son métier. Mais il ne faut pas que la multiplicité des structures desserve les agriculteurs à la base. Pourriez-vous nous donner un exemple ? Je pense notamment aux questions territoriales sur lesquelles il y a des connexions à renforcer entre le syndicalisme et le développement. Dans les politiques de bassin de rivière, le syndicalisme a un rôle à jouer dans les négociations et le cadrage général, le développement est là pour accompagner les agriculteurs dans la mise en place des mesures. Le collectif est une valeur forte à Trame. At-il encore de beaux jours en agriculture ? Je poserai la question différemment : peuton se passer dans l’agriculture d’un cadre opérationnel dans lequel le collectif joue encore toute sa place ? Ma réponse est Non. Le collectif va reprendre du sens. Les métiers d’agriculteurs sont devenus hypertechniques, et il faut aussi penser à préparer la place des générations futures. Il y a donc

plein de sujets à travailler en collectif pour aider les agriculteurs à avancer sur l’économique, l’environnemental, l’humain. Seul, l’agriculteur est vulnérable, le collectif lui donne plus de chances d’affronter une difficulté ou développer un projet. Connaissez-vous les groupes de développement ? Je suis adhérent de GDA depuis mon installation. En tant que président de la Chambre d’agriculture du Loiret, je suis parfois surpris par les demandes des groupes. On a souvent des demandes techniques qui viennent « doubler » les réseaux de conseils ou de référence. Alors que les demandes devraient plutôt porter sur l’optimisation des systèmes, la stratégie d’entreprise, la prospective Dans Trame, il y a aussi les Asavpa. Quelle est votre vision du développement de l’emploi salarié ? Les Asavpa sont à géométrie variable selon les départements. Depuis plusieurs années, les problématiques traitées ont évolué : l’emploi agricole, la formation technique, l’information professionnelle. La sociologie du salariat se modifie. Avec le regroupement des exploitations, le salarié agricole est désormais considéré comme un réel collaborateur, créateur de valeur avec aussi plus de responsabilités. ■ Propos recueillis par François-Xavier Delépine, directeur de Trame Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011 - 3

JT43v1.indd 3

30/07/11 09:32


iINITIATIVES LOCALES Asavpa du Gers

Accompagner le changement pour répondre aux enjeux de demain De nombreuses structures s’interrogent face aux difficultés à mobiliser leurs adhérents. Comment renouveler les participants ? Comment répondre à leurs besoins ? Quelle stratégie mettre en œuvre pour passer le relais ? Trame dans le cadre de sa démarche « Accompagner le changement dans les collectifs » a développé une méthode pour accompagner ce genre de problématique. Zoom sur la mise en place de cette action avec l’Asavpa du Gers. e département du Gers compte 1 200 salariés d’exploitation agricole qui réalisent plus de 60 % du total des heures de travail. Les 40 % restants sont effectués par des saisonniers. Pourtant, malgré tous ses efforts et tous ses chantiers menés, l’Asavpa ne compte aujourd’hui qu’une vingtaine d’adhérents et une quarantaine de sympathisants. Les membres de l’Asavpa constatent un essoufflement des activités, une difficulté à mobiliser, à renouveler les adhérents. En parallèle, les profils et les attentes du public salariés ne sont plus les mêmes en matière de formation, d’information. A cela, il faut ajouter aussi une baisse drastique des subventions et du temps d’animation alloués au réseau Asavpa.

Pour René Dauviac, président, « l’Asavpa doit retrouver une dynamique pour aider les salariés agricoles gersois.»

L

Face à ces enjeux, les adhérents moteurs de l’association ont souhaité acquérir des méthodes, mener une réflexion de fond pour repositionner l’organisation dans cet environnement, réaffirmer son rôle, s’interroger sur les besoins actuels et futurs des différents publics qu’elle touche. En septembre 2009 le conseil d’administration a donc déposé un dossier de candidature. En 2010, un contact a été pris avec Eric Charbonnier de Trame, chargé de ce dossier. Dans le même temps, le conseil d’administration a envoyé un prédiagnostic de l’association. Il s’agissait de donner à travers ce document, une vision globale de la structure pour aller plus loin dans la précision des domaines d’utilité sur lesquels elle souhaitait se maintenir et se développer, s’interroger sur les opportunités et les menaces, envisager les alliances possibles. Après analyse et entretiens téléphoniques, 2 journées de formation ont été programmées et réalisées.

2 journées de formation-action 6 membres de l’association ont répondu à l’appel de l’animateur pour suivre cette formation en mars 2011. L’enjeu principal concernait la pérennité de la structure et sa transmission. Les objectifs du groupe pour ces 2 jours étaient donc les suivants :

Un diagnostic pour trouver le meilleur remède au manque d’adhérents.

Affaire à suivre Ce travail devait être restitué en conseil d’administration au complet avant décision finale. Une première réunion de travail a été réalisée le 26 avril 2011 sur le sujet, d’autres suivront. La validation du scénario choisi et sa mise en œuvre interviendront au plus tard au dernier trimestre 2011. Cette formation a pleinement répondu aux attentes du groupe. Elle a permis d’acquérir de la méthode, une grille de lecture commune du fonctionnement de l’association. Elle a contribué à développer la capacité d’analyse des stagiaires pour conduire des changements utiles et les rendre capables de prendre des décisions stratégiques, et de les mettre en application. Les participants ont bien compris l’intérêt de cette démarche qui peut s’appliquer à tout type Contact Asavpa Gers d’organisation. Tél. : 05 62 61 77 59 ■ Joël Sabathier, animateur

Fotolia

Quels enjeux aujourd’hui ?

■ faire le diagnostic interne et externe, dégager les domaines d’utilité de l’association, ■ envisager des scénarios possibles en fonction du diagnostic, ■ faire un choix dans les scénarios imaginés par le groupe, ■ conduire le changement nécessaire pour l’association : projet, plan d’action, conditions de mise en œuvre. L’alternance entre apports théoriques, mises en situation et cas concrets a été très appréciée par les participants. Le diagnostic interne et externe a été réalisé, et les hypothèses faites par le noyau dur de l’association au départ ont été confirmées. Suite à cela, plusieurs scénarios ont donc étés imaginés et analysés par les membres présents quant aux conséquences de leur mise en œuvre.

4 - Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011

JT43v1.indd 4

30/07/11 09:32


GVA du Pays du Roi Morvan

Les GVA du Morbihan osent changer pour le meilleur Le 28 janvier 2011, les 3 GVA des cantons de Gourin, Guéméné et Le Faouët ont acté leur regroupement pour créer une nouvelle entité : IDEA comme Initiatives et Développement Agricole. Oser changer après 50 ans d’existence, c’est le pari qu’ont fait les responsables des GVA pour que leurs groupes soient encore plus au service des agriculteurs et du territoire. ien que les 3 GVA regroupent un quart des agriculteurs des 3 cantons, les équipes de responsables élus peinent à se renouveler. Ceux qui restent aux commandes constatent un essoufflement et une perte de dynamisme. Ce constat a provoqué une crise, et les agriculteurs responsables ont voulu en sortir en se mobilisant sur 2 jours de formation. Accompagnés par Eric Charbonnier de Trame, ils ont réfléchi sur ce qui est important et commun pour eux dans leurs groupes en travaillant sur leurs besoins : ont-ils envie que les GVA existent encore et pour en faire quoi ?

Réécrire les fondements Lors de la formation, les participants ont sollicité le témoignage de deux agriculteurs, ancien et actuel adhérent. De leur échange franc et sincère, ils constatent que de l’extérieur et aussi en interne, l’image des GVA est floue : une certaine confusion avec la Chambre d’agriculture, le syndicalisme ou encore l’administration. On ne sait plus très bien qui pilote : les agriculteurs ? Les animateurs ? Quant aux activités, entre les actions techniques ou de développement, le bal de l’agriculture ou le voyage au ski, l’identité des GVA est incertaine. De leur réflexion, il ressort aussi des valeurs fortes qu’ils souhaitent conserver : les GVA sont des lieux de neutralité, les agriculteurs ont le choix de leurs actions et une libre participation aux activités organisées. C’est le lien et le liant entre les agriculteurs et aussi avec leur territoire. C’est ce qui distingue leurs groupes des autres organisations.

IDEA

B

groupes thématiques (communication, relations hu- Trois GVA ont fusionné pour maines, loisirs…) sont renforcés ou créés. L’idée serait mieux répondre aux besoins aussi de s’ouvrir au public non agricole, notamment des agriculteurs. pour les groupes thématiques. Si des personnes sont intéressées pour travailler sur un thème, elles forment un groupe d’intérêt. Ce groupe peut se formaliser et fonctionner dans le temps suivant leurs besoins. Une liste de membres est sous la responsabilité d’une personne qui siège au conseil d’administration d’IDEA, qui joue un rôle fédératif et organise les activités des groupes locaux avec l’appui de conseillers de la Chambre d’agriculture.

Oser changer Le fait d’oser changer et être les seuls sur le département à le faire a été difficile. Les responsables en sont sortis motivés. D’avoir posé les bases sur le « Qui ont est ? Ce que l’on veut faire ensemble ? » a été une étape décisive. Elle permet aux agriculteurs responsables de prendre consciences de leur appartenance, de reprendre la main sur leur structure. Cela se traduit par une communication claire sur ce qu’est leur groupe aujourd’hui et ce à quoi elle sert. ■ Loan P. Jérôme, Trame ■ et Christophe Tachez, Chambre d’agriculture du Morbihan

Imaginer une autre structure De ces éléments qui leur étaient communs, l’idée de fusionner les trois entités est venue, non pas pour résoudre le manque de responsables mais de faire naître une nouvelle structuration qui réponde aux besoins des agriculteurs et de leur territoire. Les responsables ont imaginé une structure fédérative qui leur permet d’organiser les activités par thèmes ou par production au-delà des cantons. Si un agriculteur est intéressé par un groupe thématique d’un autre canton, il peut y participer. Ainsi, des groupes techniques (lait, volaille, chien de troupeau, viande bovine, homéopathie…) et des

IDEA AUJOURD’HUI IDEA aujourd’hui c’est un territoire de 3 cantons (50 km de rayon). Le conseil d’administration d’IDEA est composé de tous les responsables des groupes techniques et thématiques. Dans l’avenir, le groupe souhaite que les membres du bureau soient dégagés de la responsabilité de groupes thématiques ou techniques pour être entièrement dans leur rôle fédératif.

Contact C J Jean François Le Bourhis, président d’IDEA p Tél. : 02 97 23 47 14 Té

Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011 - 5

JT43v1.indd 5

30/07/11 09:32


iINITIATIVES LOCALES GVA du Coutançais

Réduire les charges de mécanisation : la piste des tracteurs « low cost »

a traction représente en moyenne 35 à 40 % des charges de mécanisation. C’est le poste « matériel » le plus élevé. Pour réduire les coûts de traction, les GVA de Coutançais et de Percy, avec l’appui de la Chambre d’agriculture de la Manche, ont organisé une journée sur les tracteurs dits « low cost » le 6 avril 2011 à Grimesnil (Manche). Certains agriculteurs adhérant à ces GVA sont intéressés par ce type de tracteurs et veulent investir moins dans l’achat du matériel neuf. Une manière de réduire justement les charges fixes liées à la mécanisation. Ce type de charges représente en moyenne entre 70 et 80 % des

L

charges de mécanisation. Le reste correspond aux charges variables constituées essentiellement de frais d’entretien et réparation et frais de carburant et de lubrifiant. Le choix des tracteurs a été fixé à partir d’un cahier des charges élaboré par Christian Savary, conseiller machinisme de la Chambre d’agriculture. Les critères portaient essentiellement sur : ■ le prix en fonction de la catégorie de puissance (60 à 75 chevaux < 29 000 €, 75 à 100 chevaux< 39 000 €, au-delà de 100 chevaux < 48 000 €), ■ la boîte de vitesses mécanique, ■ deux régimes de prise de force, relevage mécanique, ■ deux distributeurs pour les tracteurs de moins de 100 chevaux et 3 distributeurs au-delà. 4 constructeurs ont répondu favorablement à cette journée et ont mis à disposition leurs tracteurs. Les agriculteurs ont eu l’occasion de les tester en plein champ avec différents outils de travail du sol et d’accéder aux résultats des essais du banc d’essais effectués la veille par l’association AILE. ■ Nassim Hamiti, ingénieur agroéquipements, Trame

N. Hamiti

Face à l’augmentation des coûts de production, les agriculteurs sont à la recherche de leviers pour les réduire ou au moins les maintenir à des niveaux compétitifs. Les charges de mécanisation restent un poste important sur lequel les agriculteurs tentent d’agir. Plusieurs pistes sont déjà utilisées comme l’assolement en commun, les Cuma, la conduite économique…

Marie-Christine Godin, animatrice des GVA du Coutançais et de Percy, et Christophe Geffroy, viceprésident du GVA.

Contact Trame-Bcma Tél. : 01 44 95 08 33

GDAR de la Combraille

Abreuver les animaux en période de sécheresse En Creuse, les années successives de sécheresse ont montré la fragilité des sources d’approvisionnements en eau. Au nord-est du département, le GDAR de la Combraille se mobilise pour l’abreuvement des animaux. a sécheresse, très marquée sur le bassin versant de la Tardes, a conduit à une réflexion des éleveurs sur l’abreuvement et l’autonomie en eau des exploitations. L’enquête réalisée en 2006, par la Chambre d’agriculture (CDA) sur ce territoire, montre une réelle demande de systèmes intra-parcellaires permettant de sécuriser l’abreuvement et de faire des économies financières et de temps de travail (2 à 3 h/j pour 100 UGB). 3 projets pilotes subventionnés par le Conseil général ont été mis en place : retenue collinaire, champ drainant, récupération et stockage des eaux pluviales.

L

Projets pilotes et communication La communication a mobilisé sur le terrain : journée « De la ressource en eau à l’abreuvoir », AG de la

FDGeda, fiche technique « De l’eau pour l’abreuvement des animaux » envoyée aux 2 000 adhérents des GDA, visite d’un site pilote par le préfet, article dans la France Agricole, reportages sur FR3 Limousin et France Bleu Creuse…

Agir sur son territoire Le Groupement de développement agricole et rural (GDAR) de la Combraille s’est investi avec la CDA et l’Association syndicale d’aménagement et de gestion hydraulique (AGHYC) en enquêtant les 350 adhérents. 50 éleveurs ont souhaité des travaux rapides sur leurs exploitations (coût individuel estimé pour chacun). Un comité de pilotage constitué par le GDAR, la CRA la CDA, les JA, la FRGeda et l’AGHYC a élaboré un plan d’actions : étude sur l’abreuvement et projet de formation pour sensibiliser les porteurs de projet. L’animation a été essentielle pour faire émerger des projets individuels et accompagner le collectif dans la recherche de partenaires financiers. ■ Bernard Larbaneix, Chambre d’agriculture de la Creuse, animateur du GDAR de la Combraille

Il existe un vrai besoin de sécuriser l’abreuvement des animaux.

Contact Jean-Pierre Chapy, président Tél. : 05 55 65 58 95

6 - Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011

JT43v1.indd 6

30/07/11 09:32


FDGeda de l’Indre

Concevoir des systèmes de culture pour demain Chaque année, depuis 1994, la FDGeda de l’Indre ■ Améliorer les sols et préserver la matière organique organise une journée départementale des groupes. (Ceta d’Ecueillé). ■ Semis direct et développement des couverts (Civam L’objectif est de valoriser et médiatiser le travail de Valençay). réalisé au sein des Geda, Ceta et Civam. Pour ■ Légumineuses, fumiers, prairies associées, les atouts l’édition 2011, une réflexion sur les systèmes de du système polyculture élevage (GVA de Châtillon). culture de demain était à l’ordre du jour. ■ Allongement des rotations et désherbage mécaomme partout en France, les agriculteurs de l’Indre réfléchissent aux évolutions possibles pour leurs systèmes de culture. Ainsi, plusieurs axes ont émergé au fil du temps : les alternatives au labour (TCS, semis direct), l’allongement des rotations, le désherbage mécanique et récemment l’utilisation des couverts végétaux.

C

Un besoin d’échanger et d’élaborer des références Chaque groupe dans son secteur, chaque agriculteur dans son groupe, expérimentent des techniques nouvelles avec des réussites et des échecs. Certains se limitent à quelques tests, d’autres bouleversent complètement leur système. Une des missions de la FDGeda est de structurer et de valoriser les expériences et les innovations des adhérents et des groupes de son réseau. C’est pourquoi, ce foisonnement d’actions représente une mine d’informations et de références. Et l’organisation annuelle d’une journée départementale à thème est apparue comme une bonne porte d’entrée, pour aider les responsables et adhérents de groupes dans leurs travaux.

nique (Ceta de Murs). ■ Faire évoluer le système pour réduire les intrants (Civam d’Argy - Buzançais). Chaque visite, animée par deux conseillers, avait lieu chez un adhérent du groupe.

A l’heure des bilans

UN GROUPE DÉPARTEMENTAL « SYSTÈMES DE CULTURE INNOVANTS » (SDCI) La Chambre d’agriculture a initié, en novembre 2010, la mise en place d’un groupe départemental SDCI réunissant tout un panel de représentants de groupes engagés dans de nouvelles pratiques. Le sujet est complexe mais tout le monde s’accorde pour dire l’importance qu’il y a de capitaliser les expériences.

Patrick Lemane, président de la FDGeda, exprime son entière satisfaction : « Côté organisation, la formule retenue est équilibrée entre matinée en salle, repas en commun et après-midi, plus pratique, sur le terrain. L’ensemble a permis de mettre en valeur le travail accompli par les groupes de la petite région et le partenariat avec la Chambre d’agriculture. Sur la centaine de personnes présentes, j’ai remarqué un grand nombre de responsables de groupes et je suis convaincu que cette journée leur aura fourni des idées neuves pour nourrir leurs programmes de travail. L’intervention de Bertrand Omon nous a donné une autre vision de l’avenir de l’agriculture avec un discours nouveau pour beaucoup et des apports méthodologiques Contact Patrick Lemane, président qui nous seront utiles. » ■ Jean Jacques Seger, Chambre d’agriculture de l’Indre Tél. : 02 54 06 04 41

Trois temps forts pour une journée bien remplie Aurore Paysanne

Toute l’organisation repose sur les groupes avec l’invitation aux adhérents à se retrouver, dans une petite région, autour d’un thème particulier. En 2011, rendezvous était donné dans le Boischaut Nord.

Benoît Malet explique : « Au Civam, on réfléchit et on analyse en groupe nos systèmes Le matin, des témoignages d’agriculteurs ont per- d’assolement et de rotation. Rien n’est figé et je trouve cela très intéressant. » mis à Bertrand Omon, conseiller en agronomie de la Chambre d’agriculture de l’Eure, de planter le décor et de répondre en plénière à la question : « Pourquoi et comment changer nos systèmes de culture ? ». Il a ainsi précisé sa façon d’aborder le travail en groupe sur les systèmes innovants.

L’après-midi, les participants se sont répartis dans 5 visites thématiques sur différents secteurs :

Aurore Paysanne

A midi, le repas organisé par Bienvenue à la Ferme, à partir de produits locaux, a permis de poursuivre les échanges dans une ambiance conviviale.

Des échanges riches sur la fertilité des sols autour des fosses pédologiques au Ceta d’Ecueillé. Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011 - 7

JT43v1.indd 7

30/07/11 09:32


iINITIATIVES LOCALES Asavpa de l’Orne

Un partenariat gagnant-gagnant entre l’Asavpa et la MSA

u printemps de chaque année, des adhérents se retrouvent pour exprimer leurs attentes et l’Asavpa établit un panel d’actions pour les salariés agricoles.

A

Des propositions novatrices Les sujets sont divers et de nouveaux thèmes complètent le catalogue en fonction de l’évolution des techniques et des besoins qui s’imposent. Depuis quelques temps, les stages de conduite de télescopiques, d’utilisation des produis phytosanitaires en toute sécurité s’ajoutent à la gamme plus traditionnelle des actions sur le secourisme, la manipulation et la contention des bovins… La MSA propose des formations courtes souvent d’une journée dont le calibre est apprécié des salariés.

Un partenariat fort Une fois le programme d’actions établi, la MSA aide à le diffuser auprès de tous les salariés de la production du département qu’ils soient adhérents ou non.

Une formation sur l’utilisation de la tronçonneuse.

Asavpa de l’Orne

Les partenariats avec des organismes professionnels permettent aux associations de démultiplier leurs actions et de proposer un panel d’interventions de plus en plus riches à leurs adhérents. Dans l’Orne, l’Asavpa et la MSA travaillent de concert afin de proposer des actions de prévention aux salariés agricoles.

Cela se matérialise par un envoi systématique auquel sont adjoints le programme complet des activités, le journal « La Liure » et la proposition spécifique des actions de prévention. Lorsqu’une formation de prévention est organisée, il n’en coûte rien au salarié. La MSA prend en charge le coût pédagogique, le salaire et les frais de repas du salarié.

Une méthode efficace Depuis de nombreuses années, on constate que les actions de prévention sont régulièrement suivies. En 10 ans, on dénombre près de 50 formations programmées et réalisées sur le département réunissant à chaque fois entre 10 et 15 participants, soit environ 700 stagiaires. La MSA conforte sa position et démultiplie ses actions autour de la sécurité au travail. Dans le même temps, l’Asavpa se fait connaître et reconnaître. Chaque année, quelques adhésions supplémentaires se concrétisent grâce à ces interventions. ■ Pascal Moreau, animateur

Contact Asavpa de l’Orne Tél. : 02 33 31 48 31

Asavpa du Morbihan

A chaque administrateur sa fonction

i pour de nombreuses associations, toutes les représentations se font par le président, voire même par l’animateur, l’Asavpa du Morbihan fonctionne tout autrement.

S

la carte CEZAM. Chaque administrateur représente l’Asavpa en fonction d’une distribution des rôles : « une représentation par élu au conseil ». Ce fonctionnement permet d’avoir un conseil actif et est d’un grand intérêt pour l’Asavpa qui est ainsi représentée partout, sans que la présence du président ou de l’animatrice soit nécessaire. Ce fonctionnement vaut également pour les groupes professionnels : porchers, vachers, chauffeurs... Ces groupes mettent en place différentes réunions ou proposent des visites. Plus le groupe sera dynaLes membres du conseil mique, plus les activités seront nombreuses. Asavpa du Morbihan

De nombreuses structures associatives souffrent d’un manque d’implication des adhérents dans la gestion administrative. Beaucoup d’entre elles se reposent trop sur leur animateur. Alors comment impliquer davantage les adhérents dans la vie associative ? Exemple dans le Morbihan.

Et pour les adhérents Une répartition des rôles distincte A l’issue de son assemblée générale, le conseil d’administration se réunit et attribue à chaque membre du conseil un mandat précis. L’Asavpa est présente à l’Association Emploi Formation, au SEREMOR (Service de remplacement morbihannais) et est également représentée à Mutualia avec qui nous avons mis en place une mutuelle de groupe, et à l’ACEVA pour permettre à nos adhérents de bénéficier de tarifs préférentiels pour différentes activités de loisirs grâce à

L’Asavpa n’oublie pas ses simples adhérents et en fonction d’un souhait, lié parfois à une actualité précise, le conseil décide l’organisation de réunions ou de rencontres pour répondre au mieux à la demande du moment. Si l’Asavpa a hérité de ces différentes représentations, par le travail de ses anciens représentants, aujourd’hui elle continue ce fonctionnement qui valorise l’adhérent qui fait le choix d’être un membre actif de notre association. ■ Jean-Luc Hilary, président

d’administration de l’Asavpa du Morbihan.

Contact Asavpa du Morbihan Simone Ansquer, animatrice Tél. : 02 97 46 22 00

8 - Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011

JT43v1.indd 8

30/07/11 09:32


Commission départementale des GVA de l’Orne

Cap GVA 2015, les responsables construisent l’avenir En février 2011, 20 responsables des GVA de l’Orne ont dessiné les contours du groupe de demain. Réunis à la Fouquière en Normandie, ils ont redéfini l’identité des GVA et élaboré un plan d’actions pour les 5 années à venir, temps de travail intense, vécu dans la bonne humeur. es 12 GVA de l’Orne comptent 500 adhérents. La Chambre d’agriculture met à disposition 4 animateurs-conseillers. L’animation départementale, longtemps assurée par le directeur-adjoint de la Chambre, est confiée en 2008 à l’une des animatrices des GVA avec l’objectif de redynamiser les groupes.

V. Lasseur

L

En fin de session, chaque groupe de travail a présenté son plan d’actions, quelle production !

Des responsables engagés

Créativité et convivialité Les animateurs, accompagnés par le référent Trame, ont conçu de A à Z le programme en y intégrant l’échange, la créativité et la convivialité. Le premier jour, les responsables, répartis en 4 groupes de travail, ont posé le diagnostic et inventorié les atoutscontraintes des groupes de l’Orne, puis les opportunités et menaces de leur environnement. La synthèse collective des éléments du diagnostic a fait ressortir 4 questions : comment, en 2015, les GVA ■ apporteront à leurs adhérents du mieux-être dans leur métier ? ■ permettront aux exploitations adhérentes de construire de nouveaux savoirs et de faire face aux menaces et opportunités de l’environnement ?

Au cours de la soirée, chaque équipe a créé son hymne : bonne humeur assurée !

V. Lasseur

Le projet de rénovation des groupes de l’Orne démarre par une ré-adhésion à la FNGeda. Accompagnés par l’ingénieur référent Trame, les animateurs lancent la modernisation des groupes par plusieurs chantiers : élargissement de la Commission départementale des GVA à tous les présidents de groupe, harmonisation de la communication GVA (charte graphique commune, présence sur le site Chambre…), mise en place d’une journée départementale pour stimuler l’échange entre adhérents et présenter les réflexions des groupes. Mais dans un contexte agricole déprimé, la journée des groupes de mars 2010 ne remporte pas le succès espéré. Les animateurs GVA, fraîchement formés à la créativité, s’interrogent sur le sens de leur travail, et aboutissent à la question suivante : « Comment créer une dynamique entre les représentants de tous les GVA pour que d’ici le printemps 2011, ils redéfinissent une identité GVA ? ». L’idée d’installer un temps fort de réflexion est présentée à la Commission départementale des GVA en septembre 2010 et validée avec enthousiasme par les responsables qui la baptisent « Cap GVA 2015 ». Les 15 membres présents s’engagent à y participer et à faire venir un à deux administrateurs de leur groupe à cette « formationaction » agréée par le VIVEA.

■ seront des lieux de collecte des interrogations des agriculteurs, créeront des liens avec les non adhérents et arriveront à les mettre en mouvement ? ■ pourront se faire reconnaître comme interlocuteurs crédibles dans les territoires et saisir des opportunités dans les exploitations ?

Le soir, un apéritif partagé et une soirée surprise « karaoké » par équipes mixant les GVA d’origine ont contribué à créer le groupe départemental. Le lendemain, les CAP GVAiens ont imaginé en ateliers de créativité un plan d’actions pour répondre à chaque question. Les réflexions et productions ont été présentées en fin de session au président de la Chambre d’agriculture, venu partager quelques heures avec le groupe.

Et d’ici 2015 ? Suite à cette rencontre, une « boîte à idées Cap GVA » issue des productions est mise à disposition des GVA. Lors de la dernière Commission départementale, une vingtaine de responsables s’est réunie pour transformer le plan d’actions en « chantiers départementaux » : création d’un réseau social « pardessuslahaie », mise en place d’un programme départemental d’activités, adoption d’un même nom « Groupes Vivre en Agriculture » pour tous les GVA, création d’une fédération départementale des Groupes… Signes que Cap GVA porte déjà des fruits… ■ Violaine Lasseur, Chambre d’agriculture de l’Orne

Contact Nicolas Tison, président de la Commission départementale des GVA de l’Orne Tél. : 02 43 33 55 80

Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011 - 9

JT43v1.indd 9

30/07/11 09:32


iLA VIE DES FÉDÉRATIONS

FNGeda

L’Agriculture Ecologiquement Intensive : un chantier à explorer par tous les groupes de développement

urant l’assemblée générale, Daniel Prieur, secrétaire général adjoint de la FNSEA, a rappelé que l’évolution de l’agriculture française ne se serait pas faite sans les groupes de développement. Cette évolution a permis de nourrir la population française et a contribué à nourrir la planète. Elle a aussi donné un poids économique à l’agriculture en France. Il a conforté la FNGeda dans sa volonté de travailler dans le sens d’une agriculture durable, sans oublier la croissance qui sera nécessaire pour continuer à nourrir la population mondiale.

D

Leschiera

Le 30 juin, la FNGeda tenait son assemblée générale et la journée des fédérations sur le thème de l’Agriculture Ecologiquement Intensive.

Des responsables de groupes attentifs aux projets futurs Olivier Tourand, agriculteur dans la Creuse, responde la FNGeda. « Être des décodeurs »

Durant l’après-midi, Marie-Hélène Aubert, vice-présidente de l’Association Agriculture Ecologiquement Intensive, a rappelé qu’il n’y a pas une, mais des Agricultures Ecologiquement Intensives. Cette association cherche à construire des démarches mobilisatrices pour répondre aux enjeux de l’agriculture d’aujourd’hui de produire en préservant l’avenir. C’est une démarche ascendante qui part du terrain. Les mutations à faire sont importantes et pour cela le dialogue entre groupes est fondamental.

« Décider, s’engager, oser » autant de mots que Roland Berthelier, président de la FNGeda, a relevé dans son rapport d’orientation. « Nous sommes attendus dans la profession. Ce que nous faisons dans les groupes de développement est intéressant pour d’autres. Faites savoir ce que vous faites. » Une journée qui assurément donne un élan fort à la fédération des groupes. ■ François-Xavier Delépine, directeur de Trame

« Il faut se bouger »

« LE GROUPE : LABORATOIRE DE L’AGRICULTURE DE DEMAIN »

Etienne Gautronneau, agriculteur dans la Sarthe, a fait partie d’un groupe de formation sur l’AEI, à l’initiative de la FRGeda Pays-de-Loire et de Trame. Il voulait réfléchir et voir comment adapter son exploitation. « Quand on a un problème, il faut se bouger. Grâce à la formation, j’ai repéré les points sur lesquels je peux agir sur mon exploitation. Aujourd’hui je vois beaucoup plus de choses qu’avant. » La formation a permis de voir les menaces et les opportunités pour les exploitations des membres du groupe, de découvrir les moyens de recherche dont ils pouvaient disposer. Il s’est ainsi rendu compte que certains des membres du groupe avaient déjà considérablement réduit leur utilisation de pesticides.

« Aujourd’hui, j’ose des choses que je n’osais pas avant » Christine Lairy, agricultrice en Ille-et-Vilaine, a témoigné. « Au début certains pensaient que l’AEI, c’était du verdissement. D’autres voulaient des recettes toutes faites. En fait, l’AEI nous aide à sortir le nez du guidon. L’AEI, c’est sortir du troupeau ! Comme le disait Marie-Hélène Aubert, c’est plus un changement d’état d’esprit que des recettes. ».

Leschiera

L’AEI, une démarche ascendante

sable du groupe de travail Trame sur l’AEI, faisait ressortir que ce thème permet particulièrement de mutualiser les expériences et d’échanger. Il doit être un élément fédérateur interne à la profession, mais aussi fédérateur avec les autres catégories socioprofessionnelles. L’AEI peut créer de la dynamique dans nos groupes : « Avec l’AEI, les agriculteurs peuvent être les décodeurs de leur avenir ».

Pour Daniel Prieur, secrétaire général adjoint de la FNSEA (à gauche) : « Les groupes de développement sont le laboratoire de l’agriculture de demain. » Quelques paroles fortes adressées par Daniel Prieur aux responsables de fédérations départementales : « Le tout chimique, c’est du passé. ». « Il faudra retravailler l’agronomie ». « Le réchauffement climatique est une réalité. Nous devons travailler à la bonne utilisation de l’eau, mais n’oublions pas qu’on ne cultivera pas sans eau ». « Ensemble, il faut montrer que nous voulons agir positivement » « Le développement agricole va dans le sens d’une plus grande autonomie de décision de l’agriculteur. Ce faisant, il lui permet d’être plus respecté. » « Le développement nous apporte aussi notre capacité à nous étonner. Et parallèlement je suis toujours étonné de découvrir que nous avons des capacités insoupçonnées. Aussi je souhaite un renforcement du travail collectif. » « C’est le projet qui tire le groupe. Le groupe pour le groupe, cela ne fonctionne pas ». Il y a là bien des pistes de réflexion et d’actions pour chacun de nos groupes.

10 - Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011

JT43v1.indd 10

30/07/11 09:32


Fédération Nationale

Réforme de Trame : Qu’en est-il pour les Asavpa ?

u bout de 6 mois de fonctionnement, on peut constater que progressivement ce chantier se met en place et commence à porter ses fruits. Il reste bien des choses à réaliser, à adapter mais aussi à construire pour que ces changements fondamentaux permettent un meilleur fonctionnement de nos réseaux. Nous avons souhaité plus de transversalité, donc plus d’actions entre nous…

A

Une nouvelle organisation La mise en place d’ingénieurs référents sur tout le territoire, pour venir en appui à nos associations, redonne plus d’autonomie mais aussi plus de responsabilités à chaque conseil d’administration des composantes de Trame. Toute réforme comporte une part de frustration, de crainte, de questionnement, et c’est le cas pour le réseau Asavpa. Mais se remettre en cause pour être en phase avec notre temps est signe de vitalité et motive nos troupes qui parfois ont tendance à se replier sur soi et à se remettre en question. Ces changements et les orientations votées à notre dernier congrès vont dans le sens de la modernisation du réseau Asavpa. Au niveau national, le directeur de Trame participe à tous les bureaux et conseils d’administration de la FNAsavpa, ce qui permet d’avoir plus d’informations précises et d’être en adéquation avec les orientations de Trame. Les membres du bureau et du conseil de la FNAsavpa participent activement aux groupes de travail et permettent aux salariés agricoles de participer aux réflexions collectives. Le conseil a désormais en charge la gestion du coût de la vie fédérative. Pour cela, un cahier des charges a été mis en place pour suivre l’état des finances de la FNAsavpa.

Les chantiers engagés Les administrateurs ont mis en place un programme ambitieux pour venir en appui aux

Asavpa. Je vous rappelle que la totalité des cotisations reste désormais à la FNAsavpa et le conseil a souhaité que ses cotisations ne servent pas qu’à dédommager le coût des CA et bureaux, mais qu’elles servent à mener des actions concrètes. Voilà pourquoi, il est important que chaque Asavpa paie sa cotisation, pour autofinancer notre appui et nos actions. Pour autant, le dernier bureau de Trame a validé un certain nombre d’actions et viendra en appui pour monter nos projets (séminaire, tour des régions…). Je vous encourage fortement à participer aux actions des autres réseaux comme les 3 Jours des Présidents organisés par la FNGeda.

Les comités de pilotage Certains comités de pilotage inter-réseaux se sont déjà tenus et montrent des signes encourageants, et des actions concrètes vont se mettre en place. Les échanges sont nombreux, on apprend à se connaître et on découvre la richesse des activités proposées par les autres réseaux. Souvent nos projets ou thématiques sont très proches, alors pourquoi ne pas travailler ensemble sur certaines actions ? Il vous faut absolument participer à ces comités de pilotage annuels pour présenter vos actions. C’est à partir de ces réunions que collectivement est décidé de l’appui que vous apportera l’ingénieur référent.

FNAsavpa

2011 voit le démarrage d’un nouveau fonctionnement de Trame et par conséquence du fonctionnement de Ses réseaux. Transversalité, autonomie des réseaux, voici les maîtres-mots de cette réforme. Comment cette réforme se met en place dans les réseaux et quel premier bilan en tirer dans le réseau des Asavpa ?

Michel Marcoul, président de la FNAsavpa.

Quelques cas concrets pour notre réseau ont été validés : ■ En PACA, une aide est apportée à la FRAsavpa pour retrouver un poste d’animation, recruter une personne qui sera encadrée par l’ingénieur référent. ■ L’Asavpa du Loiret bénéficiera de 2 journées pour relancer la structure.

Mobilisez-vous ! Voilà en quelques mots une partie de ce chantier engagé. En fin d’année, nous ferons un bilan de cette année de transition afin de recadrer les choses si nécessaire. De votre côté, n’hésitez pas à faire appel à vos ingénieurs référents, et à Virginie Drocourt, animatrice de la FNAsavpa. Bon vent aux prochains comités de pilotage et surtout mobilisez-vous ! ■ Michel Marcoul, président

Contact FNAsavpa Virginie Drocourt, animatrice Tél. : 01 44 95 08 16

Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011 - 11

JT43v1.indd 11

30/07/11 09:32


iFICHE MÉTHODE

S’intéresser aux adhérents et écouter leurs préoccupations

Saveurs paysannes 54

cueillir les données exploitables : « Qu’estce que je peux faire de cette information ? ».

Début 2011, 8 administrateurs de Saveurs Paysannes ont enquêté les 75 adhérents.

Si le conseil d’administration de votre structure ne connaît pas tous les adhérents ; s’il constate une participation moindre aux activités, si certains adhérents sont invisibles ; si en tant qu’élus, vous ne savez plus vers quoi orienter votre association pour répondre aux préoccupations… que vous ne connaissez pas… ; alors peut-être qu’un contact direct peut aider. Une opération d’écoute téléphonique peut être mise en place. Principe ■ Avoir un contact direct avec tous les adhérents de l’association par des entretiens téléphoniques de 15 à 20 minutes. ■ Les membres du CA se répartissent la liste des personnes à contacter. ■ Se fixer un calendrier avec une échéance de retour des informations. Définir à quoi on veut aboutir Pour préparer les entretiens, une séance d’échanges en CA est nécessaire pour construire la grille d’entretien et la grille de synthèse. Clarifier à quoi doit servir cette consultation : ■ mieux connaître les adhérents, leurs motivations et compétences, ■ écouter ce qu’ils ont à dire sur l’association, ■ recenser leurs préoccupations, leurs attentes, ■ les encourager à participer et à s’impliquer, ■ les solliciter pour une action. Une attitude d’écoute bienveillante Vous allez à la rencontre de vos pairs, vous n’avez rien à vendre ni à quémander. Vous vous sentez responsables de votre association, vous trouvez que c’est un bon outil au service de vos exploitations, de vos ac-

tivités, vous avez envie qu’elle fonctionne. Vous avez envie de partager votre engagement. Vous écoutez avec l’intention de comprendre le point de vue de l’autre sans chercher à justifier, ni votre rôle, ni ce que fait ou ne fait pas l’association ou à juger les dires de votre interlocuteur. Pour ce faire, vous reformulez pour vérifier la compréhension, posez des questions ouvertes et aidez votre interlocuteur à préciser ses idées. Laissez du silence et n’ayez pas peur du « blanc ». Gardez en tête que votre mission est de re-

Introduire l’entretien Une présentation claire : « Bonjour, je suis X, agriculteur à Y. Je suis adhérent à Z comme vous. Pour préparer l’AG, le CA a décidé de prendre contact avec tous les adhérents. L’objectif c’est de mieux vous connaître, de savoir ce qui vous intéresse. Comment voyez-vous votre groupe et que souhaitez-vous y faire ? Avez-vous 15 à 20 mn pour cet entretien ou souhaitez-vous que je vous recontacte à un autre moment ? ». Si la personne n’est pas disponible, bien préciser le jour et l’heure pour un autre appel. Pendant l’entretien Gérez votre temps ! Et recentrez les interlocuteurs bavards en rappelant la question. Conclure l’entretien Remerciez pour l’échange. Résumez les points essentiels et invitez votre interlocuteur à participer à la restitution ! Synthèse et restitution Chaque responsable fait une synthèse : ce qui est commun, les nouvelles idées, les questions. Invitez tous les adhérents à la restitution (en AG ou en soirée conviviale) et informez de la façon dont le CA à utiliser la matière recueillie pour construire son programme. ■

Loan Royer-Jérôme, Trame

Contact Tél. : 03 81 54 71 83

L’association Saveurs Paysannes (SP) en Meurthe-et-Moselle a mené en février 2011cette opération : 8 volontaires du CA se sont répartis les entretiens téléphoniques des 75 adhérents de l’association. L’objectif est de mieux connaître les adhérents, leurs besoins et les inviter à venir à la restitution des résultats à l’AG, un premier pas vers la participation. 60 personnes ont répondu à des questions formulées simplement : ■ Qu’est-ce qui vous a motivé à adhérer? Qu’est-ce qui ferait que vous continueriez à adhérer ? ■ Qu’avez-vous trouvé à SP depuis votre adhésion ? Qu’est-ce que vous aimeriez y trouver (que vous n’avez pas encore trouvé) ? ■ Comment voyez-vous votre place dans SP ? Sur quoi seriez-vous prêt à y consacrer du temps ? Les résultats ont été présentés à l’AG et ont permis à la nouvelle équipe du CA d’y voir plus clair sur les actions à maintenir ou les idées à développer : renouer des contacts avec les consommateurs, développer des activités pour les adhérents du nord du département, organiser une soirée festive avec tous les adhérents de l’association.

12 - Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011

JT43v1.indd 12

30/07/11 09:32


iACTUALITÉS

Les charges de mécanisation en hausse ? Le maintien d’un revenu passe par la maîtrise des charges de mécanisation. Grâce à la nouvelle édition 2011 du « Barème d’entraide » éditée par Trame-Bcma, vous pouvez calculer vos charges de matériels. Ce document, référence nationale, montre que les charges variables sont en augmentation significative entre 2010 et 2011, mais leur incidence reste limitée sur le coût final. Le Bcma vous accompagne pour élaborer votre parc, simuler et optimiser vos charges pour mieux vous adapter à la conjoncture. epuis le début du mois de juillet, TrameBcma publie l’édition 2011 des coûts des matériels agricoles. Ce document référence les prix et les coûts de plus de 700 matériels de plein champ mais aussi de viticulture ou d’arboriculture.

D

Comment sont calculés les coûts ? Le point de départ de la méthode de calcul des coûts est l’observation des prix d’achat des matériels constatés sur le terrain. Ensuite, nous calculons leurs valeurs de revente. Les charges d’amortissement ainsi calculées sont déconnectées des variations des politiques fiscales propres à chaque exploitation. Les coûts des différents matériels sont bien sûr variables en fonction des conditions d’utilisation (différences selon les régions, types de sol, etc.). 3 valeurs sont donc données pour avoir une plage de travail mini - maxi basée sur une qualité de travail comparable, en intégrant un nombre de jours disponibles réaliste pour l’effectuer. Les charges d’entretien, issues des enquêtes de terrain se rajoutent aux charges fixes (amortissement et frais financiers).

Quelles valeurs résiduelles retenir ? La décote des matériels étant plus importante lors des premières années, on se base sur une dépréciation dégressive. Pour les tracteurs, nous avons intégré une variable en fonction du nombre d’heures de travail par an. L’hypothèse de départ est une durée de 7 000 heures. Par conséquent, un tracteur réalisant 500 heures par an, atteindra les 7 000 heures au bout de 14 ans. Nous calculons la valeur résiduelle à ce terme.

Les évolutions de prix constatés ? Les prix d’achat des matériels ont peu évolué depuis 1 an. Cela va de 0 à + 3 ou 4 %. Les nouvelles normes de moteurs (vannes EGR ou SCR) entrent en vigueur en 2011. L’impact sur les prix des machines apparaîtra en 2012. Le caoutchouc est en forte augmentation, + 50 % sur 1 année, par conséquent les pneumatiques ont pris entre 10 et 20 % depuis 2 ans. Les pneumatiques ayant une durée de vie importante (entre 1 500 et 3 000 heures), l’incidence du coût du pneumatique

Les différentes charges pour un tracteur de 120 ch et 700 heures/an. Coût total : 16,80 €/h en 2010 et 18,30 €/h en 2011. 10

2010

2011

8

;`Yj_]k ^ap]k ;`Yj_]k ]flj]la]f ;YjZmjYfl

6

4

2010

2011 2010

2011

2

0

Coût 2010 30%

Coût 2011 51%

19%

dans le coût final est relativement faible. Le pneumatique ne représente que 5 à 7 % du coût du tracteur hors carburant. Le prix des pièces d’usure et de rechange a progressé de l’ordre de 10 % depuis 1 an.

Quid du carburant ? Les prix du gazole et du fioul domestique ont toujours été très proches. Le nouveau carburant, GNR, dérivé rouge du gazole des voitures, a suivi la montée en prix du pétrole. A ce jour, il n’y a pas de différence de prix entre le GNR et le fioul. Par contre en 1 an, le prix du carburant est passé de 0,55 €/litre à 0,70 €/litre, soit une augmentation de près de 30 %.

Quelles conséquences sur les coûts à l’hectare ? La part très prépondérante des charges fixes dans le coût total d’un matériel (50 à 80 % du prix d’achat) donne une variation faible entre les coûts 2010 et 2011. La plus grosse évolution provient de l’augmentation du carburant.

47%

35% 18%

Comment utiliser le barème d’entraide ? Le document papier national, disponible dès à présent auprès de Trame, ou les éditions régionales vous permettent de calculer vos coûts dans le cadre d’échanges ou d’entraide ou alors de prestations de petits volumes. Ne pas oublier de donner un prix juste à votre main-d’œuvre. Nous estimons votre travail dans une fourchette de 15 à 17 €/h. Si vous réalisez des prestations plus ou moins complètes ou intégrales, il est important d’intégrer les temps de mise en place des travaux, de démarches commerciales et d’autres frais complémentaires. Le Bcma finalise la réalisation d’un logiciel permettant de déterminer et de comparer des chantiers en fonction des volumes de travail et des contraintes (parcellaires, distances, etc.). Il sera mis à la disposition de tous sur son site Internet dès cet automne. ■ Jean-Luc Pérès, Trame-Bcma

Contact Trame-Bcma Tél. : 01 44 95 08 35 Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011 - 13

JT43v1.indd 13

30/07/11 09:33


iACTUALITÉS

L’agriculture écologiquement intensive : innover au-delà de la technique

’est l’histoire de 23 agriculteurs en Sarthe, Maine-et-Loire, et Vendée. Leurs exploitations sont toutes différentes : des productions variées (grandes cultures, lait, semences, volailles, prairies…) dans des conditions spécifiques (bocage, terres profondes ou légères, marais…), où chacun travaille à sa manière (labour, TCS, certification Agri Bio, élevage à façon…). Pourtant une chose les a rassemblés durant 6 jours : « explorer ensemble ce que représente l’Agriculture écologiquement Intensive (AEI) ». Cette formation était proposée par la FRGeda Pays de la Loire, montée et animée par Trame, et soutenue par VIVEA. Les participants ont été séduits par la posture constructive qui leur était proposée : « Comme il est agréable de poser les questions au lieu d’écouter ! »

C

Des défis pour le métier d’agriculteur Le monde agricole s’interroge sur les réponses à trouver aux discours de plus en plus pressants autour du métier d’agriculteur (Ecophyto, nitrates, industrialisation, demande alimentaire…). Ces remises en questions représentent des enjeux cruciaux pour la société de demain, et pour l’agriculture d’aujourd’hui. Les agriculteurs de cette formation cherchent à développer une agriculture à la fois productive et respectueuse des ressources naturelles : « nous misons sur une production INTENSIVE en ECOLOGIE pour laquelle les facteurs de production à privilégier sont davantage les connaissances et les fonctionnalités naturelles des écosystèmes que les intrants de synthèse ou la mécanisation. L’AEI est une opportunité pour affirmer la vision de notre métier ». Pour avancer dans cette démarche, ils considèrent « qu’il faudra surtout de la matière grise, de l’échange en groupe, e,, de de la formation, pour que celui qui est lui q ui e es st responst

Adrien Boulet

Trois groupes d’agriculteurs des Pays de la Loire ont participé à une formation expérimentale. Ils ont exploré ce que le concept d’AEI représente pour eux : des changements de pratiques, mais surtout des évolutions dans la posture vis-à-vis de leur métier..

Les participants ont été séduits par la posture constructive qui leur était proposée : « Comme il est agréable de poser les questions au lieu d’écouter ! » sable de son système et de la vie de son sol prenne sereinement les bonnes décisions ».

Savoir chercher et analyser l’information Une des premières capacités est de savoir trouver et valoriser les informations et connaissances nécessaires au pilotage de son système. Dans la perspective d’innover et d’adapter des pratiques aux conditions locales spécifiques, l’échange entre pairs est le moyen le plus efficace d’ouvrir le champ des possibles. Cela implique de savoir observer le fonctionnement de l’écosystème exploité. Il faut ensuite savoir noter et mesurer ce que l’on fait, savoir l’expliquer, mais aussi savoir écouter et analyser les pratiques et expériences des autres, et savoir pratiquer une veille informative active et efficace, audelà des circuits habituels. Enfin, il s’agit de valoriser tout cela au service d’une réflexion stratégique pour l’exploitation.

Des changements de pratiques à construire Après avoir situé leurs objectifs individuels vis-à-vis des évolutions de leur environnement, les agriculteurs ont pu élaborer euxmêmes une stratégie adaptée. Ils ont alors identifié les pratiques nécessaires à mettre en œuvre pour aller vers plus d’intensification écologique. Comme ces orientations se situent dans des contextes très spécifiques, les participants ont envisagé des pratiques aussi diversifiées que : « passer des TCS aux cultures sous couverts, mettre en place une trame verte sur l’exploitation, développer les couverts d’interculture producteurs de biomasse ». Pour résumer, un des participants paraphrase habilement Houphouët-Boigny : « l’AEI n’est pas un vain mot, c’est un comportement ». ■ Adrien Boulet, chargé de mission AEI à Trame

L’agriculteur est à l’interface entre le local et le global.

phie fogra e – In Tram

cat Tom

Contact Tél. : 02 23 48 27 66

14 - Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011

JT43v1.indd 14

30/07/11 09:33


«

Regarder par dessus la haie de son voisin pour progresser ensemble »

Pouvez-vous nous rappeler pourquoi Trame a lancé ce projet de réseau social ? Les réseaux de Trame sont répartis sur toute la France. Des agriculteurs, des salariés agricoles mènent des actions, testent de nouvelles techniques de production, essaient de nouveaux matériels…, mais parfois sans savoir que d’autres groupes travaillent sur les mêmes sujets dans d’autres régions. D’où l’idée de créer un réseau social professionnel destiné à : ■ faciliter les rencontres entre personnes sans contraintes territoriales, ■ créer des liens entre porteurs de projets innovants, ■ mutualiser les expériences et les informations, et ainsi valoriser plus largement les connaissances produites par le réseau.

Est-ce facile de créer seul un site Internet ? Il y a aujourd’hui une vingtaine de sites en fonctionnement. Vous pouvez tous les retrouver sur la page d’accueil de pardessuslahaie.net. Quelqu’un qui veut créer son

Vous avez parlé d’espaces de travail. Pouvez-vous nous en dire plus ? En fait, dans un espace de travail, des personnes membres du réseau social peuvent échanger sur un sujet donné dans le cadre d’un forum, peuvent alimenter une base documentaire. Il ya trois types d’espaces de travail : ■ Les espaces ouverts : tous les membres du réseau social peuvent y accéder et s’inscrire si le sujet les intéresse. Par exemple, Adrien Boulet, un collègue de Trame, anime un espace sur les agricultures écologiquement intensives. Des agriculteurs qui souhaitent mieux connaître ces techniques, faire évoluer leurs pratiques… y trouvent une mine d’informations. ■ Les espaces fermés et référencés : les membres du réseau social voient que ces espaces existent et pour y accéder ils doivent en faire la demande à l’animateur (qui acceptera ou pas). ■ Les espaces fermés et non référencés qui sont seulement ouverts aux personnes inscrites par l’animateur. Dans la Manche, les agriculteurs adhérents du CRDA ont accès à des informations spécifiques, à des données qui leur sont réservées. C’est un service complémentaire apporté grâce au réseau social. Si vous aviez un message à faire passer paassser aux lecteurs du Journal de Trame, quel serait-il ? Ce message serait simple. Pardessuslahaie. net est l’outil idéal pour : ■ faire connaître votre Geda, votre Asavpa, votre Cercle d’échanges… et ses activités en créant un site Internet, ■ mettre en place de nouvelles méthodes de

Pour toute question sur le réseau social pardessuslahaie.net, n’hésitez pas à prendre contact avec Fabienne Audouard à Trame. travail en créant des espaces de travail pour votre conseil d’administration, , les commissions thématiques de votre groupe... ■ échanger avec des personnes d’autres groupes, d’autres régions sur des sujets qui vous passionnent, sur lesquels vous travaillez… Alors en un seul mot : rejoignez-nous !

ardessus p . la ww

ie.net ha

Pour accéder la communauté de pardessuslahaie, comment procéder ? Vous pouvez vous inscrire à titre individuel en remplissant un simple formulaire sur lequel vous renseignez vos centres d’intérêt afin d’être alertés sur de nouveaux sujets. Cette inscription coûte 20 € HT par an (après deux mois d’essai gratuits). Une seconde formule (à 300 € HT, toujours avec deux mois d’essai gratuits) donne la possibilité à un Geda, une Asavpa, à tout groupe ou même à un individu seul de créer son site Internet. C’est intéressant pour un groupe, car vous bénéficiez en plus de 30 comptes individuels. Vous pouvez donc parrainer des personnes et les inviter à rejoindre vos espaces de travail.

site dispose de modèles prédéfinis qu’il va choisir et organiser. La création d’un site avec pardessuslahaie.net ne requiert pas de connaissances poussées en informatique. Une aide en ligne existe et permet de réaliser beaucoup de choses. Nous avons aussi créé un site « Assistance » pour aider les concepteurs et leur donner quelques outils afin d’améliorer leur site Internet. Il y a par exemple des didacticiels sur l’insertion de vidéos, la réalisation d’un diaporama photos. Nous pouvons aussi mettre en place des formations pour aider à créer votre site, à penser aux bonnes rubriques, à réfléchir aux informations à y mettre. Nous avons un projet avec la FRGeda Limousin pour la fin de l’année.

w

Le 6 septembre, Trame fêtera ses 20 ans en présence d’anciens présidents de la FNGeda et de la FNAsavpa, et de nombreuses personnalités du monde agricole. Ce sera aussi l’occasion du lancement officiel du réseau social de développement agricole www.pardessuslahaie.net. Fabienne Audouard, qui en charge le suivi de ce nouvel outil d’échanges et d’informations, répond à nos questions.

Contact Fabienne Audouard, Trame Tél : 01 44 95 08 20 E-mail : f.audouard@trame.org Le Journal de Trame numéro 43 - août 2011 - 15

JT43v1.indd 15

30/07/11 09:33


FORMEZ-VOUS !

Y Séminaire

cartes Google maps. www.agrivacances.com

Y Les 3 jours des Présidents

des administrateurs et animateurs Asavpa Trame-FNAsavpa vous donne rendez-vous les 15 et 16 novembre 2011 à Paris pour son séminaire annuel des animateurs et des administrateurs Asavpa. Le thème retenu est « Défendre son projet devant les financeurs ». Durant ces 2 journées de formation, le travail en binôme animateur/ administrateur sera privilégié. Mais les Asavpa n’ayant pas d’animateur pourront aussi participer.

A LIRE

« Lever le nez du guidon pour définir sa stratégie »

Y Une troisième Promenade gourmande en Terre Varoise

Retrouvez le programme sur le site : www.fnasavpa.org

A VISITER « Avoir une stratégie, permet de devenir acteur de son avenir et d’être serein dans son projet personnel, professionnel et associatif. Se former pour en entraîner d’autres ». Les 3 Jours de Présidents (du 6 au 8 décembre) sont une manifestation portée par la FNGeda, ouverte largement aux autres réseaux de Trame. Un comité de pilotage présidé par Benoît Logeart (Ardennes) composé de Dorine Michaud (Nièvre), Roland Berthelier (Jura), Jean Lavergne (Haute-Vienne), Olivier Tourand (Creuse), Sébastien Giraudet (Cercles d’échanges) et Michel Marcoul (Asavpa), sera aidé par Antoine Carret pour la FNGeda et Bertrand de Torcy pour la partie stratégie. Retrouvez le programme sur le site : www.fngeda.org

MOUVEMENTS Y TRAME ■ Chargée de communication, puis

animatrice de la FNGeda et ingénieur référent sur les régions ChampagneArdenne, Picardie, Nord-Pas de Calais et Haute-Normandie, Valérie Lavorel vient de quitter Trame pour rejoindre sa Bretagne natale. Nous lui souhaitons bon vent dans ses futures activités familiales et professionnelles. ■ Luc Meinrad, animateur de l’association Irrimieux, il y a une dizaine d’années, puis, plus récemment, de l’association des Agriculteurs Composteurs de France, s’installe en Alsace comme concepteur de jardins.

JT43v1.indd 16

Y Le site Agrivacances.com

fait peau neuve Le site www.agrivacances.com a été lancé par la FRGeda PACA en février 2003 avec pour objectif de promouvoir l’accueil en milieu rural et sur les exploitations agricoles en ProvenceAlpes-Côte d’Azur. Il propose une gamme de services et de produits agricoles et ruraux : • visites à la ferme ; • hébergement (chambres d’hôtes, gîtes ruraux et gîtes d’étape, camping à la ferme) ; • produits de pays (fermes auberges, vente directe, marchés paysans). La FRGeda a décidé de lui donner une apparence plus moderne. La présentation du site a été entièrement revue et les différents sites d’accueil sont maintenant référencés sur des

Les agricultrices du groupe Terre Varoise Réalité et Promotion avaient présenté, dans un premier livre, le Var. Le second volume avait guidé le lecteur sur les chemins de la gourmandise avec encore plus de senteurs, encore plus de couleurs, encore plus de saveurs. Ce troisième ouvrage fait partager des recettes savoureuses de fruits et légumes trop longtemps oubliés et qui reviennent au goût du jour. Ce livre, fruit de plusieurs mois de travail des agricultrices du groupe de développement, paraitra à l’automne 2011. Il est proposé en souscription jusqu’au 30 août 2011 au prix de 14 € (frais de port 8 €). A sa parution, il sera vendu 18 €. Pour en savoir plus : www.terrevaroise.com.

A NOTER DANS VOS AGENDAS ■ FRGeda Limousin : Le mardi 27 septembre, la FRGeda Limousin, avec l’aide de Trame, des FDGeda et des Chambres d’agriculture, organise une journée technique intitulée « Concevoir les systèmes de production de demain ». Elle se tiendra au lycée agricole d’Ahun (Creuse). Pour recevoir le programme complet, contacter Elsa Ebrard, ingénieur référent Trame (06 79 86 51 19 – e.ebrard@trame.org). ■ Sitevi Montpellier : Du 29 novembre au 1er décembre, retrouvez les équipes de Trame sur le Sitevi. L’équipe agroéquipements effectuera la traditionnelle prévisite pour repérer les principales innovations technologiques. La FNAsavpa tiendra un atelier débat sur le salariat agricole féminin, notamment en viticulture et arboriculture. Enfin, l’Inter-Groupe Féminin sera présent sur un stand et animera la conférence « Femmes en agriculture et saisonnalité du travail ». ■ FRGeda PACA : Le mardi 10 janvier 2012, la FRGeda organise une journée régionale d’échanges sous forme d’une foire aux innovations collectives.

30/07/11 09:33


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.