AEI : PLUS QU’UN CONCEPT ! UNE RÉALITÉ DANS LES GEDA ET À TRAME
LES FEMMES, AGENTS SECRETS D’UNE DYNAMIQUE AU TRAVAIL
ANIMER VOTRE GROUPE AVEC PARDESSUSLAHAIE.NET
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ANCEMA - BCMA - FNASAVPA - FNGEDA Numéro 47 - Décembre 2012
Trame vous accompagne dans votre projet de méthanisation à la ferme Page 14
Le Jou Le JJournal Journa o rna nall de na de Trame Tra ram me numéro numé mérro 47 - Décembre D 2012 - 1
iSOMMAIRE
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LA PAROLE À…
■ Olivier Tourand, président de la FNGeda :
« L’agriculture de demain se construit dans les Geda » 4 INITIATIVES ■ CEMES-SESAM – Observer, échanger LOCALES avec le groupe Agriculture durable ■ Asavpa du Calvados – Revoir sa communication pour sensibiliser le grand public ■ Inter-Groupes Féminins – Les femmes, agents secrets d’une dynamique au travail ! ■ Asavpa d’Ille-et-Vilaine – Les Asavpa, des acteurs du développement territorial ■ Agriculteurs Composteurs de France – Des agriculteurs acteurs du développement énergétique de leur territoire ■ UDGVA du Morbihan – Les Geda se forment à la méthanisation ■ Asavpa du Tarn – Un relooking pour « Destination Terre Gourmande » ■ Geda du Morbihan, de Seine-Maritime et du Jura – Quand les groupes accueillent d’autres groupes venus d’ailleurs 10 LA VIE DES ■ FNAsavpa : « Travailler notre stratégie, FÉDÉRATIONS une nécessité pour l’avenir » ■ FNGeda – Le collectif en agriculture a un bel avenir devant lui ! 12 FICHE ■ Animer votre groupe avec MÉTHODE pardessuslahaie.net 13 TRAME ■ Agriculture écologiquement intensive : une réalité dans les Geda et à Trame ■ Trame vous accompagne dans votre projet de méthanisation à la ferme ■ Trophées 2012 de l’innovation en groupe : les 4 lauréats 16 REPÉRÉ POUR VOUS
Demain se construit aujourd’hui La remise des Trophées de l’innovation en groupe qui s’est tenue durant le Festival des groupes a été l’occasion de montrer combien les groupes de développement agricole sont dynamiques et fondamentaux dans l’émergence et la réalisation de projets innovants. La conférence « Agricultures : Produisons autrement » initiée par le ministre de l’Agriculture a bénéficié de la participation active de Trame à travers ses réseaux. Des agricultrices et agriculteurs de Geda et des Agriculteurs Méthaniseurs de France ont apporté leurs témoignages. Ce fut le moment d’aborder une réflexion sur deux paramètres importants pour l’agriculture : 1. comment produire plus en 2. respectant mieux l’environnement. Ce défi, qui se pose à nous, concerne l’ensemble de l’agriculture et nécessite l’implication des quatre constituantes de Trame : les Geda, les Asavpa, les Cercles d’échanges et le BCMA . Ces sujets n’ont rien d’anodin. Bien au contraire ! Il est primordial que les acteurs de terrain comme les groupes d’agricultrices, d’agriculteurs et de salariés agricoles puissent jouer pleinement leur rôle d’innovation et d’expérimentation de nouvelles techniques et systèmes de production. Il est vital que la genèse de ces travaux ait lieu dans le concret des exploitations agricoles. Oui, demain se construit aujourd’hui ! Et comme toute construction viable cela passe par de solides fondations bâties sur les réflexions de groupes d’hommes et de femmes de terrain. Karen Serres,
Le Journal de Trame est une publication trimestrielle éditée par Trame. 6, rue de La Rochefoucauld, 75009 Paris Tél : 01 44 95 08 00 - Fax : 01 40 74 03 02 E-Mail : trame@trame.org
www.trame.org Directeur de la publication : F.-X. Delépine Rédacteur en Chef : C. Leschiera Comité de rédaction : S. Gabriel, V. Drocourt, A. Carret Dépôt légal : 4ème trimestre 2012 Réalisation graphique : Tomcat - Rocquencourt Impression : Le Bon Caractère - Tourouvre - ISSN : 1626-7281 Crédits de couverture : Trame – Fotolia – Phovoir Réalisation : TRAME, avec la participation financière du compte d’affectation spéciale pour le développement agricole et rural géré par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.
Fédération Nationale
2 - Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012
présidente de Trame
ite a h u o s s u o v Trame tes ê f s e n n o b e d e é n n a ’ d n fi e d
iLA PAROLE À…
Olivier Tourand, président de la FNGeda
«
L’agriculture de demain se construit dans les Geda » Olivier Tourand a été élu président de la Fédération nationale des Geda en septembre 2012. Eleveur dans la Creuse, il est adhérent du GDAR de Combrailles et a des responsabilités dans de nombreuses organisations professionnelles. Pourquoi avoir pris cet engagement à la FNGeda ? Je suis passionné par le développement agricole en collectif. On ne peut pas influer sur les décisions en ne restant que sur son territoire. Pour influencer les politiques nationales, il faut s’engager au plus haut niveau. A la FNGeda, je retrouve ce que j’ai vécu aux Jeunes Agriculteurs : des agricultrices et des agriculteurs qui s’engagent pour faire avancer leur métier. C’est une expérience passionnante car le collectif en agriculture a un bel avenir devant lui, face aux montées de l’individualisme d’agriculteurs qui veulent de l’immédiateté. Mais c’est en groupe, dans les Geda, les Ceta, les groupes féminins, que se construira l’agriculture de demain, qui devra concilier économie et respect de l’environnement grâce à l’autonomie de décision des agriculteurs. Stéphane Le Foll a lancé un grand projet « Produisons autrement ». Qu’en pensezvous ? Je me réjouis que le ministre de l’Agriculture mette en avant ces questions des nouveaux modèles agricoles pour concilier économie et plus d’écologie. J’espère qu’il prendra des idées dans le réseau Geda car beaucoup de groupes sont déjà dans cette logique de produire plus durablement avec des méthodes novatrices. Pouvez-vous préciser le concept d’agriculteurs-chercheurs ? L’époque où la recherche expliquait à l’agriculteur simple exécutant ce qu’il devait faire est révolue. Sur le terrain, les agriculteurs sont capables de trouver des solutions pour demain. A la FNGeda, nous sommes convaincus du bien-fondé de l’énergie montante. AEI, réduction des phytosanitaires, homéopathie en élevage, les agriculteurs testent, cherchent de nouvelles voies. La recherche doit être un partenaire plus fort
pour expérimenter à plus grande échelle et valider scientifiquement ce qui est testé sur des exploitations agricoles. Quels sont vos grands thèmes de travail ? Notre réseau c’est 600 groupes de développement et 35 FDGeda. Les thèmes de travail sont divers selon les régions ou les productions. Dans les groupes, on traite d’économie, de technique, d’environnement… Pour la FNGeda, les sujets majeurs sont : ■ La vie du groupe : on constate dans beaucoup de départements que la structuration des groupes bouge, que des groupes se créent sur un sujet précis à un moment donné et puis s’arrêtent. C’est pour cela, qu’avec Trame, la FNGeda a lancé l’action « Accompagner le changement » pour aider des responsables de groupes à appréhender les changements qui s’opèrent, à trouver de nouveaux caps. ■ Les dynamiques de groupe : la FNGeda
doit être en mesure d’accompagner les groupes qui se lancent dans un projet, de les aider dans leurs réflexions de départ. La FNGeda ne fera pas à la place du groupe, mais elle est là pour accompagner la dynamique de terrain et lui permettre de réussir. ■ L’Humain : au cœur des exploitations, il y a d’abord des agricultrices et des agriculteurs. Les relations humaines sont donc un sujet important et à ne pas négliger dans la vie de l’exploitation. Mais cela reste encore tabou et on attend le conflit pour s’en soucier. C’est toutefois un thème à travailler, en créant des complémentarités avec GAEC & Sociétés par exemple. Et puis, il y a la question des risques psychosociaux. C’est un sujet que l’Inter-Groupes Féminins travaille avec la MSA mais qui doit concerner tout le réseau. La porte d’entrée c’est le bien-être professionnel et personnel. ■ La technique : les sujets technico-économiques restent au cœur des actions des Geda. La FNGeda et Trame ne peuvent pas avoir des experts sur tous les sujets. Notre rôle est d’aider les agriculteurs à réfléchir et construire leur stratégie, à les aider à faire de la prospective. Sur l’AEI, notre intervention n’est pas sur l’agronomie, mais sur
« Sur le terrain, les Geda sont là pour innover, susciter le rêve. Le rôle de la FNGeda est de repérer les signaux faibles, les thématiques émergentes avant les autres structures. Notre force, c’est le maillage des groupes d’agriculteurs sur le terrain. Nous devons identifier les besoins de demain, anticiper, innover ». l’accompagnement des agriculteurs qui se demandent comment faire évoluer leurs pratiques vers plus d’écologie tout en continuant de produire et de vivre de leur métier. Le nouveau conseil d’administration de la FNGeda a engagé une réflexion stratégique qui se terminera début 2013. La priorité principale, c’est de travailler sur la vie du réseau, de recréer des liens plus étroits entre les différents échelons. Les membres du Bureau sont mobilisés et disponibles pour aller dans les départements et améliorer la dynamique du réseau. Nous ne voulons pas définir de grandes thématiques sur lesquelles orienter tout notre réseau. Les actions des Geda sont diverses et cette diversité fait notre richesse. Par contre, nous devons mettre en place une organisation nous permettant d’être à l’écoute du terrain pour être réactifs et répondre rapidement aux demandes de nos adhérents. ■ Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012 - 3
iINITIATIVES LOCALES CEMES-SESAM
Observer, échanger avec le groupe Agriculture durable O
uvert à tous les agriculteurs, ce groupe se réunit 6 fois par an pour mettre en place des expérimentations, faire des observations, prendre le temps d’échanger. En septembre dernier, alors que les moissons se terminaient à peu près partout, les membres du groupe se sont réunis pour faire le point sur les expérimentations de l’année : le semis de plantes associées. Clarisse Robineau, l’animatrice de la Chambre d’agriculture qui les accompagne depuis le début a accueilli les nouveaux venus, puis présenté un récapitulatif des résultats. Différentes espèces de légumineuses ont été semées entre les rangs afin de comparer les rendements et la présence d’adventices dans les champs. Ensuite chacun a commenté les résultats et les protocoles de mise en application (la météo n’a pas permis
à tout le monde de faire ses semis à la date idéale), et proposé de nouvelles idées. Au sein du groupe, le débat est ouvert. Ainsi, Pascale Croc, la présidente du Cercle, explique que sa participation au groupe lui a permis de mettre en place un nouveau protocole pour ses semis de colza. Après un apport de fumier, elle fait son semis sous un couvert de lentilles (30 kg/ha). Cela lui a permis de travailler avec des traitements réduits au minimum (3 insecticides et 1 fongicide), tout en obtenant le rendement escompté (43 q/ha). Après cette séance en salle, place à l’observation sur le terrain : chez Loïc Bertrand, une bande fleurie a été semée près d’un champ de maïs l’an dernier. L’avantage est observable puisque la population d’auxiliaires dans le maïs est plus élevée qu’avant la présence de cette bande. Ainsi, carabes, coccinelles, syrphes… permettent de réguler les différents ravageurs, notamment des colonies de pucerons qui ont Contact CEMES-CESAM été décimés sans traitement. Tél : 05 46 02 94 94 ■ Laurène Germon, animatrice CEMES-CESAM CEMES-CESAM
Le groupe Agriculture durable a été créé à l’initiative des adhérents du Cercle d’échanges, il y a quatre ans. Retour sur cette expérience.
Asavpa du Calvados
Revoir sa communication pour sensibiliser le grand public De grands événements tels que la Foire de Caen ou Le Bœuf en fête permettent aux associations locales de se faire connaître du grand public. L’Asavpa du Calvados a saisi cette opportunité. uite à la formation « Comment communiquer sur son métier ? », les administrateurs de l’Asavpa du Calvados se sont fixé 2 objectifs : se faire connaître pour recruter de nouveaux adhérents et promouvoir le métier auprès du grand public. L’Asavpa a donc décidé d’être présente sur de grands événements. La présence sur des manifestations nécessite une préparation rigoureuse. Une procédure bien rôdée a été mise en place entre les administrateurs et l’équipe administrative. En conseil d’administration, les administrateurs font leurs propositions à l’équipe administrative. La mise en œuvre est ensuite partagée entre les administrateurs et l’animateur de l’Asavpa. L’Asavpa indemnise les frais de déplacement, de repas ainsi que le billet d’entrée.
p du Calvados Asavpa
S
La motivation des administrateurs
L’Asavpa du Calvados touche
La motivation des administrateurs est essentielle. Ces le grand public avec son stand. journées sont l’occasion de se retrouver dans la joie et la bonne humeur. Ils sont aussi fiers de présenter l’Asavpa et leur métier. Etre au contact du grand public leur permet aussi de parler d’agriculture au sens large.
Donner envie aux autres Asavpa de se lancer Les clés de la réussite Outre la préparation, l’organisation sur l’événement est essentielle. Chaque jour, une équipe de 4-5 administrateurs est prévue avec pour chacun un rôle bien précis. 2 personnes sont en charge du circuit avec le tracteur téléguidé, une personne est chargée de vendre la BD Jules et Juliette, une autre renseigne le public et enfin une personne s’occupe du jeu des 7 différences. 4 - Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012
« Il ne faut pas avoir peur d’aller vers le grand public car l’accueil qui nous est réservé est positif. De plus, les administrateurs, présents sur ces événements, se découvrent des talents cachés tels que la prise de parole en public, un “Sens du commercial“… Une fois dans l’euphorie de l’événement, tout se passe bien ! Alors, lancez-vous ! » ■ Virginie Drocourt, animatrice FNAsavpa
Contact Asavpa Calvados Tél. : 02 31 70 25 38
Inter-Groupes Féminins
Les femmes, agents secrets d’une dynamique au travail !
Slogan évocateur pour certains, trop féministe pour d’autres… Mais tel était le titre de la table ronde abordée lors du Symposium de l’INMA (Institut national de la médecine agricole), sur le thème de réflexion « La femme et le travail en agriculture ».
E
n ouverture, Virginie Sadock, psychologue du travail, a donné quelques définitions générales. Le but des hommes et des femmes dans leur travail est le désir de « bien faire » et le besoin d’être « reconnus ». Cependant de nombreux paramètres entrent en ligne de compte et ne permettent pas d’être égalitaires face à l’emploi. Un point d’inégalité est historique : les représentations sociales attribuées aux femmes sont la qualité de disponibilité, de compassion, d’écoute, contrairement aux hommes à qui on attribue plutôt la force ou la prise de décision. Par conséquent, on retrouve le même schéma au niveau agricole, l’agricultrice se voit attribuer des tâches plus répétitives comme le soin aux animaux, alors que l’homme va prendre les décisions : le traitement des vaches. Un autre point d’inégalité est l’invisibilité du travail « dit féminin ». Il s’agit de tâches effectuées naturellement et régulièrement : les enfants, les charges quotidiennes… Afin d’atteindre des postes à responsabilité ou être agricultrice « en titre », il est parfois nécessaire de « jouer à la femme », c’est-à-dire mettre en avant les qualités féminines pour atteindre les objectifs. Néanmoins Virginie Sadock a souligné que la résistance que les hommes opposent au travail des femmes est parfois due à elles-mêmes qui restent avec des idéologies du passé.
Pas de sexisme pour les maladies professionnelles D’après Jean-Paul Larrat, responsable de l’échelon santé et sécurité au travail à la Caisse Centrale MSA, les maladies professionnelles touchent autant les hommes que les femmes. Par contre celles-ci sont presque exclusivement victimes d’affections péri-articulaires dues à des gestes et postures non adaptés.
Par exemple en atelier laitier, lorsque le quai n’est pas adapté à la hauteur du trayeur, cela peut entraîner ce type de douleurs. Plus précisément, les femmes sont plus particulièrement concernées, dans l’ordre d’importance décroissante, par le syndrome du canal carpien, de l’épaule douloureuse et l’épicondylite (affection du coude).
De gauche à droite, Christine Lairy, Michèle Debord, Charlotte Bécot, Sophie Willemetz, Monique Corbin et Christine Cury.
Des témoignages d’agriculture de l’IGF A l’occasion de ce symposium, 6 agricultrices de l’Inter-Groupes Féminins sont intervenues lors de la table ronde. « En agriculture, les femmes, souvent plus que les hommes, sont sensibles à ce qui se joue dans le cadre du travail : les conditions de travail, la place de chacun, les relations humaines entre les différents acteurs de l’exploitation, la sécurité au travail, le stress et les situations de détresse … Le groupe leur procure l’espace nécessaire pour en parler, échanger, parfois à l’abris des hommes, d’autres fois avec le regret que ceux-ci ne s’y intéressent pas davantage. » La table ronde, intitulée « Les femmes, agents secrets d’une dynamique du travail » s’est déroulée autour de 5 tableaux : l’accessibilité des femmes à la formation, la gestion du stress et les risques psychosociaux, les relations humaines dans le travail, le rôle des femmes en prévention et sécurité dans l’entreprise, l’organisation du travail et l’harmonisation entre la vie privée et la vie professionnelle. Chacune a évoqué, l’organisation du travail en agriculture, la difficile harmonisation et la conciliation de la sphère privée et de la sphère professionnelle dans le monde agricole.... Mais sur ce fond parfois « d’invisibilité » dans le travail, les femmes de l’agriculture réagissent. Véritables « agents secrets » d’une dynamique agricole et rurale, elles acquièrent un véritable statut et trouve leur place. Toutes espèrent avoir montré, voire prouvé leur dynamisme et la dynamique autour des femmes Contact Inter-Groupes Féminins en agriculture. Tél : 04 72 72 49 95 ■ Antoine Carret, animateur IGF Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012 - 5
iINITIATIVES LOCALES Asavpa d’Ille-et-Vilaine
L’évolution des modes de vie, des pratiques sociales influe sur le développement des territoires qui est de plus en plus rapide. Est-il possible de maîtriser ou d’anticiper cette évolution ? La réponse est « oui » dans une démarche prospective et en assurant une veille collective sur l’évolution de l’environnement. Le collectif semble être une opportunité d’anticiper ces mutations territoriales.
UNMFREO
Les Asavpa, des acteurs du développement territorial
L
e 6 septembre 2012, Sol et Civilisation, en collaboration avec la MFR de Fougères, organisait un colloque « Quelle gouvernance pour mieux anticiper les mutations territoriales ? ». A cette occasion, l’Asavpa d’Ille-et-Vilaine a présenté aux différents intervenants les Asavpa, leurs rôles et missions sur le territoire « car les Asavpa constituent un enjeu du développement territorial ».
Une première rencontre En juillet 2012, la FNAsavpa a réuni un groupe de travail constitué d’administrateurs de MFR et des Asavpa. Objectifs : tisser des relations fortes entre les deux réseaux. Chose faite puisque le représentant de la MFR de Fougères, présent à cette réunion, a pris contact avec le président de l’Asavpa d’Ille-et-Vilaine. Après divers entretiens téléphoniques, il leur a semblé opportun que l’Asavpa soit invitée au colloque sur les mutations territoriales. A partir de là est née une collaboration entre les deux structures !
La concrétisation de la collaboration Avant le colloque du 6 septembre, les organisateurs avaient prévu une découverte du Pays de Fougères pour les intervenants. Au cours de ce circuit-découverte, une rencontre avec Fabien Mottier, président de l’Asavpa d’Ille-et-Vilaine a eu lieu. Ce fut l’occasion de présenter l’Asavpa, son rôle et ses missions sur son territoire à différents intervenants tels que Philippe Bourgeois, chef de projet à la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle et à deux chercheurs du Laboratoire d’études économiques sur le développement rural de la faculté de Florence qui avaient fait le déplacement. Défi relevé ! Aucun d’entre eux ne connaissait les Asavpa. Ce fut donc l’occasion de leur faire découvrir le réseau, mais aussi de montrer toute leur importance sur le territoire. L’agriculture intensive ayant pris le pas sur l’agriculture de subsistance, le nombre de salariés agricoles a augmenté, alors que le nombre d’agriculteurs chute ! Ce contexte justifie la présence et la nécessité des Asavpa sur un territoire donné.
Les suites à donner Suite à cette présentation, à l’enthousiasme des intervenants du colloque et au constat que le collectif est un enjeu du développement territorial, il a été pro6 - Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012
« LE SALARIAT AGRICOLE, TOUTE UNE CULTURE » La FNAsavpa et l’Union nationale des MFR ont constitué un groupe de travail sur « Le salariat agricole, toute une culture ». Ce travail s’inscrit dans la continuité de la mise en place de modules d’enseignement au sein des MFR sur le salariat agricole. Ces modules ont pour objectif de faire connaître le métier mais aussi les Asavpa. Dans ces modules interviendront les adhérents des Asavpa. C’est pourquoi des supports ont été créés pour faciliter les interventions des Asavpa. Mais ce groupe est allé plus loin car il a donné naissance à des projets entre les MFR et les Asavpa à l’instar de la MFR de Fougères et de l’Asavpa d’Ille-et-Vilaine !
posé à l’Asavpa de participer activement aux travaux sur la gouvernance pour anticiper les mutations territoriales. Cette proposition est une opportunité pour l’Asavpa d’Ille-et-Vilaine de s’ouvrir à l’extérieur, de se faire connaître auprès de grandes instances politiques et de faire reconnaître et valoriser le salariat agricole sur son territoire ! ■ Virginie Drocourt, animatrice de la FNAsavpa
Contact Asavpa d’Ille-et-Vilaine Séverine Benoist, secrétaire Tél. : 02 23 48 23 24
Agriculteurs Composteurs de France
Des agriculteurs acteurs du développement énergétique de leur territoire Afin d’améliorer leurs connaissances, de découvrir des innovations à adapter à leur territoire pour leur permettre de mieux répondre aux enjeux environnementaux et énergétiques de demain, les Agriculteurs Composteurs de France ont décidé de sortir du cadre français pour faire le plein d’idées nouvelles… en Autriche.
E
n près de 10 ans d’expérience, les Agriculteurs Composteurs de France ont su faire évoluer leurs métiers et développer leurs activités pour se positionner à l’échelle de leur territoire comme des partenaires incontournables, véritables professionnels de la gestion et du traitement de la matière organique. Soucieux de participer au développement durable de leur région tout en pérennisant leur exploitation et leurs activités, ils ne cessent de rechercher les innovations et les évolutions techniques qui leur permettront d’être toujours plus efficaces et pertinents. Si l’agriculture et le compostage restent le cœur de métier, ils ont aussi diversifié leurs savoir-faire dans la méthanisation ou le bois énergie, proposant en plus d’une gamme variée d’amendements organiques naturels et de biocombustibles renouvelables, de nombreux services pour leurs clients et partenaires (transport, formulation, conseils, solutions de traitement local et durable des biodéchets et de la matière organique...). C’est cette diversité de thèmes de travail et de centres d’intérêt du réseau qui a orienté le choix d’un voyage d’étude en l’Autriche, voisin européen connu pour son site de Güssing, capitale des énergies renouvelables et de l’autonomie énergétique. Une fois la destination arrêtée, restait encore à définir et mettre en place un programme varié, dynamique et attrayant pour l’ensemble des membres, devant à la fois satisfaire la curiosité de chacun, alterner des sujets diversifiés et offrir un rythme et une ambiance agréables pour tous. Dans ces moments parfois difficiles pour les responsables chargés d’orienter et piloter le projet, il est important de pouvoir s’appuyer sur des contacts locaux qui savent conseiller et valider la faisabilité des propositions. Dans ce projet de voyage, l’association européenne des cercles d’échanges (EMR) ainsi que le RMT Biomasse furent d’un grand soutien pour guider ACF et l’introduire auprès de ses futurs interlocuteurs. Mi-septembre, 6 mois après les premiers échanges et prises de contacts, 28 membres des ACF se sont envolés à la recherche de l’autonomie énergétique
Un voyage alternant visites techniques, rencontres et présentations en plénière. pour 3 jours de découverte à travers l’Autriche. Il y eu un temps pour tout : ■ découverte des Cercles d’échanges autrichiens, véritables références en termes d’efficacité et de services rendus aux agriculteurs, aux entreprises et aux privés, ■ présentation du centre des énergies renouvelables de Güssing et de leur programme « Bioénergies 2020 » permettant à partir de la maîtrise du processus de gazéification et de pyrolyse de produire un panel de sources d’énergie aux valorisations variées (électricité, chaleur, froid, carburant…), ■ retours d’expériences de l’association des producteurs de biomasse, véritable agent de liaison entre propriétaires forestiers et gérants d’unité de valorisation énergétique, ■ visites d’une centrale de gazéification, d’une instal- La centrale de gazéification lation de chauffage territorial couplant chaudière bio- de Güssing. masse et panneaux solaires, d’une unité de méthanisation et d’une plate-forme de compostage ayant misé sur la valorisation des composts et la communication vers les clients, ■ découverte de la production de charbon végétal ou biochar : activateur de compost et de la fertilité des sols, ■ échanges sur les enjeux et les nouvelles propositions techniques de chaudières biomasse poly-combustibles. Les voyages forment la jeunesse paraît-il. Celui des ACF a été source d’inspiration et de renouveau. Outre un aspect fédérateur qui a permis de recréer du lien, il a su semer des idées pour orienter la stratéContact gie du groupe pour les prochaines années. François Dusannier président d’ACF ■ Solène Dumont, animatrice des Agriculteurs Tél. : 06 03 61 42 74 Composteurs de France Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012 - 7
iINITIATIVES LOCALES UDGVA du Morbihan
Les Geda se forment à la méthanisation
C. Pessiot - Chambre d’agriculture du Morbihan
C’est maintenant instauré depuis deux ans et cela va continuer en 2013 : les Geda du Morbihan proposent, à des dates différentes, plusieurs formations sur la méthanisation. Ainsi la formation devient un courant porteur pour la vie des groupes.
D
epuis deux ans, des formations sur la méthanisation sont organisées par la Chambre d’agriculture pour les groupes d’agriculteurs et d’agricultrices du Morbihan. Des sessions de un à deux jour(s) sont proposées pour comprendre la méthanisation, le procédé biologique, les technologies existantes, la réglementation. Il s’agit de mettre en évidences les enjeux et les atouts pour chaque exploitation ou groupe d’exploitations ainsi que les contraintes liées à la méthanisation. Le simple fait de réfléchir en groupe permet toujours de profiter des remarques de chacun et de faire mûrir son propre projet. De plus, pour approfondir l’acquis des formations, des visites d’installations en fonctionnement sont organisées pour les stagiaires de la formation : ces visites permettent de visualiser
concrètement et d’échanger avec des agri-méthaniseurs expérimentés. Cinq formations ont été réalisées par Carine Pessiot, conseillère Energie de la Chambre d’agriculture du Morbihan en juillet 2011 et 2012. C’est çà la formation « en continue » ! Les stagiaires ont visité l’exploitation de Jean-Marc Onno, trésorier de l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France (structure nationale adhérente de la FNGeda). Un exemple de collaboration entre un groupe national et des groupes locaux à renouveler ! ■ Carine Pessiot, conseillère en Energie et Environnement
Les stagiaires en visite chez Jean-Marc Onno (à droite sur la photo), méthaniseur et trésorier de l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France. Contact Chambre d’agriculture du Morbihan Tél. : 02 97 46 22 53 e-mail : carine.pessiot@ morbihan.chambagri.fr
Asavpa du Tarn
Un relooking pour « Destination Terre Gourmande »
L
a profession agricole du Tarn a encore montré son dynamisme en accueillant « Destination Terre Gourmande » à Lautrec, en septembre 2012, à l’occasion de la 59ème finale nationale de labour. Partenaires des JA, les salariés agricoles ont tenu un stand au visuel innovant et animé un parcours de découverte des métiers agricoles déjà connu : le Métagrivalo. A la grande satisfaction des administrateurs, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a fait un arrêt au stand de l’Asavpa du Tarn.
Destination « Planète Salariés Agricoles » L’Asavpa du Tarn a créé son nouveau logo et donné du sens à ses missions avec la phrase « Du lien, des actions, pour valoriser des femmes et des hommes salariés agricoles ». Les grandes thématiques qu’elle traite - Valoriser, Former, Informer - sont présentées 8 - Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012
sur une plaquette rayonnante de couleurs. L’ensemble de ses travaux a donné naissance à « Planète Salariés Agricoles » qui est la destination inscrite sur une banderole qui rajeunit l’image des métiers agricoles.
Des parcours de salariés en kakémonos Avec la FRAsavpa, le Tarn a contribué à l’édition de kakémonos pour un visuel multi-métiers de plusieurs départements de Midi-Pyrénées. Chacun des salariés, mis en valeur par la photo, a décrit une idée importante liée à son histoire ou un message clef qui a permis d’engager une relation salarié-employeur. Les kakémonos sont là pour rappeler que les salariés sont A l’occasion de Terres engagés dans la promotion de leur métier. Gourmandes, Michel Marcoul, Asavpa du Tarn
Suite aux Rencontres Internationales des salariés agricoles de 2011, l’Asavpa du Tarn s’est engagée à retravailler ses outils de communication. Autour d’une équipe soudée, de nouveaux outils sont nés et ont été dévoilés à l’occasion de « Destination Terre Gourmande » !
président de la FNAsavpa, a rencontré Stéphane Le Foll, Le Métagrivalo a été revu et corrigé. Les nouvelles ministre de l’Agriculture. Un Métagrivalo « remasteurisé »
règles permettent de donner plus d’intérêt à se tester sur les différentes filières de production, plus rapidement et en gardant l’aspect ludique de cette découverte. Les administrateurs de l’Asavpa sont des professionnels de l’agriculture qui transmettent leurs Contact Asavpa du Tarn savoirs dans le rôle d’animateurs du jeu. Tél. : 05 63 48 83 83 ■ Jean-Marc Serin, animateur
Geda du Morbihan, de Seine-Maritime et du Jura
Quand les groupes accueillent d’autres groupes venus d’ailleurs
UDGVA 56 Aurélie RIO
Si les voyages forment la jeunesse, l’accueil de groupes de développement venus d’autres départements est toujours un moment privilégié, tant pour le groupe qui est reçu que pour le groupe qui reçoit. Dernièrement des échanges ont eu lieu entre les groupes du Morbihan et ceux de Seine-Maritime et du Jura.
U
n déplacement en Seine-Maritime, une visite des adhérents du GVA Val de Seille, les Groupes du Morbihan en ont fait l’expérience et cela les a motivé pour participer au Festival National des groupes dans le Nord-Pas de Calais. L’année 2012 est résolument placée sous le signe des échanges entre régions, avec toute la richesse de partager expériences, convivialité et dynamiques collectives.
Les participants du Jura et ceux du Morbihan : le match retour est déjà programmé !
Les Groupements féminins de développement agricole et rural (GFDAR) de Seine-Maritime ont accueilli 6 agricultrices du Morbihan venues découvrir l’agriculture et ses territoires de Haute-Normandie. Plusieurs visites ont été réalisées : coopérative Terre de lin et découverte de la filière linière en Haute-Normandie ; élevage de cerfs et bisons au cœur d’un projet agrotouristique avec hébergements en tipis, restauration et balades nature ; rencontre avec des producteurs de Neufchâtel, fromage AOC du Pays de Normandie. Elisabeth Leforestier, présidente de la Fédération départementale des Groupes Féminins raconte : « Nos deux départements sont assez différents. Dans le Morbihan, les femmes et les hommes travaillent ensemble dans des groupes, réunis au sein d’une fédération très active, et sont tous des agriculteurs et des agricultrices. En Seine-Maritime, les hommes sont dans les groupes liés à la Chambre d’agriculture, avec une fédération spécifique. Les femmes sont dans des groupes exclusivement féminins, ont leur propre fédération indépendante (FDGFDAR) qui est très active. Elles sont agricultrices, retraitées agricoles ou rurales ».
Aurélie Rio - UDGVA du Morbihan
La Seine-Maritime accueille le Morbihan…
Visite de l’exploitation maraîchère de Thérèse et Hervé Belz à Erdeven (Morbihan). chantier ostréicole, première étape d’une balade entre terre et mer sur la Ria d’Etel ; rencontres avec les producteurs et dégustation sur le marché de Pays à Inzinzac-Lochrist, le premier « Marché de producteurs de Pays » labellisé en Bretagne. Sébastien Picaud, président du GVA Val de Seille, nous parle de cette expérience : « Nous avons eu une soirée d’échanges très riche pour nos GVA. La présentation de nos groupes, de leurs activités et de leurs perspectives d’avenir nous a mutuellement dynamisés. Les visites et les échanges ont été réciproquement appréciés. Ce qui était aussi très sympathique, c’est que les agriculteurs du Morbihan nous ont accueillis à la maison, sur leur exploitation. De notre côté, nous leur avons fait connaître le Comté et le Macvin du Jura ! »
2012, une année riche d’échanges inter-régions … Et le Jura visite le Morbihan Suite à une rencontre, lors des 3 Jours des Présidents de 2011, 24 adhérents du GVA Val de Seille, dans le Jura, sont partis rencontrer les GVA du Morbihan en août 2012. Accueillis dans la région d’HennebontLorient, le groupe a pu joindre l’utile à l’agréable en alliant visites d’exploitation, échanges professionnels, découvertes touristiques et culturelles : visite d’une exploitation maraîchère à Erdeven ; découverte d’un
Ce n’est là que la partie visible de l’iceberg : beaucoup d’autres groupes ont des relations d’échanges… et on ne le sait pas toujours. La vie du réseau national des groupes est une priorité rappelée par le nouveau conseil d’administration de la FNGeda. « Il s’agit bien de créer ou de recréer des liens plus étroits entre les Geda, les FDGeda, les Contacts FNGeda FRGeda et la FNGeda » explique Olivier Tourand. Tél. : 04 72 72 49 95 ■ Antoine Carret, animateur FNGeda Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012 - 9
iLA VIE DES FÉDÉRATIONS Fédération Nationale
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Travailler notre stratégie, une nécessité pour l’avenir » L’agriculture bouge, les comportements, les besoins, les attentes de chacun évoluent. Les associations, confrontées à toutes ces évolutions, doivent aussi redéfinir leur stratégie afin de faire face à ces évolutions.
L
a stratégie est un mot à la mode. Pour autant toute structure, qu’elle soit associative ou entrepreneuriale, doit avoir une stratégie. C’est pour cela que la FNAsavpa a décidé de travailler sur sa stratégie pour les années futures. Notre mouvement a de longues années derrière lui, plus de 50 ans d’existence et, ses missions, son public cible ont changé. L’environnement socio-économique et l’agriculture bougent énormément, les attentes et les besoins des salariés agricoles ne sont plus du tout les mêmes. Nous devons donc revoir nos fondamentaux, se tourner vers l’avenir pour que notre réseau ne périclite pas.
Redéfinir sa stratégie, une nécessité ! Il y a eu des moments clés dans la vie du mouvement Asavpa mais 2013 est une année stratégique pour plusieurs raisons. La FNAsavpa fait partie du réseau Trame. Un nouveau programme national de développement agricole va se mettre en place pour 7 ans (2014-2021) et le contrat d’objectif sera signé au 2ème semestre 2013. Il faut que la FNAsavpa y trouve sa place avec des orientations claires. Le nouveau gouvernement a tracé les lignes d’une politique pour « produire autrement » où le collectif devrait retrouver sa place. Saisissons cette opportunité ! Il convient de redéfinir nos missions, nos engagements, notre fonctionnement pour être au plus près de la réalité de notre réseau. Nos associations départementales et régionales n’ont pas toutes la même vitalité. Certaines sont confrontées à des difficultés et nous devons en faire l’analyse pour leur apporter des services cohérents à leurs attentes.
Notre découpage territorial est-il bien adapté ? Est-il bien approprié à la situation actuelle ? L’environnement des Asavpa change. Les partenaires, les financeurs ont d’autres attentes et d’autres souhaits envers nous. A nous de les prendre en compte et de les intégrer dans notre nouvelle stratégie.
Dégager des lignes directrices Face à ces constats, il est important que la FNAsavpa dégage 3 ou 4 lignes directrices pour proposer des services adaptés à l’ensemble de son réseau. Il est nécessaire d’accompagner les départements adhérents et leurs bénévoles qui œuvrent au quotidien pour leur association. La FNAsavpa doit réaffirmer sa présence sur le terrain et doit-être plus proche de son réseau. Elle doit aussi être en mesure de tisser des liens avec toutes des structures nationales telles que la CCMSA, l’Union nationale des MFR... en fonction des besoins identifiées sur le terrain.
Une nouvelle stratégie, pour quoi faire ? Notre objectif est clair : il faut que la FNAsavpa ait une vision claire de ses orientations en faisant en sorte qu’un maximum d’Asavpa adhère à ses orientations. Celles-ci seront définies grâce au travail fait sur le terrain avec les Asavpa elles-mêmes et auront pour vocation de répondre aux attentes des départements et des régions. Cela passera par la mise en place d’un nouveau fonctionnement qui s’inscrira pleinement dans Trame et qui répondra aux orientations de l’agriculture de demain. Retravailler notre stratégie comporte des risques puisque certaines prises de décision ne feront pas le bonheur de toutes nos Asavpa. La FNAsavpa ne doit plus s’éparpiller et doit concentrer ses forces sur des Asavpa qui ont les moyens de se raccrocher au réseau. La FNAsavpa ne souhaite pas laisser pour compte certaines structures qui vivotent mais elle sera dans l’obligation de faire des choix et de prendre des décisions. Tout ce qui sera fait se fera en concertation avec les départements et permettra de rendre visible un réseau qui mérite d’être reconnu davantage. ■ Michel Marcoul, président
Contact FNAsavpa Virginie Drocourt, animatrice Tél. : 01 44 95 08 16 10 - Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012
FNGEDA
Le collectif en agriculture a un bel avenir devant lui ! Etre avant-gardiste Les 29 et 30 novembre 2012, 650 Jean-Louis Robillard, vice-président du agricultrices, agriculteurs et animateurs Conseil régional Nord-Pas de Calais, a de groupes de développement ont participé au rappelé que « les Geda doivent garder Festival des groupes dans le Nord-Pas de Calais, leur rôle d’avant-gardiste. Leur histoire organisé par la FNGeda, avec le soutien de s’inscrit dans l’anticipation pour permettre le développement des futurs ». Trame et de la FRGeda. Retour sur les messages forts de plusieurs personnalités lors de la séance plénière. Inventer le futur
Les Geda et Trame ont un rôle à jouer dans cette innovation qui sera au cœur de la réforme de la Politique Agricole Commune et surtout de la capacité qu’aura notre agriculture à combiner l’économie et l’écologie. Je salue donc les travaux que vous conduisez. Toutes ces journées, tous les thèmes traités sont au cœur de ce que nous devons faire ensemble, de ce que sera demain la loi d’avenir, un cadre nouveau, une capacité nouvelle à pouvoir innover pour faire de notre pays, un grand pays agricole, alimentaire, et surtout un pays leader dans l’innovation. Je voulais par ce message dire que je compte sur vous, et vous pourrez compter sur le Ministre de l’Agriculture à chaque fois que vous serez à ce rendez-vous, celui de l’avenir », c’est par ces propos enregistrés en vidéo que Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a lancé la séance plénière. «
Se rencontrer et échanger Pour Guy Vasseur, président des Chambres d’agriculture, « Entre les groupes de développement et les Chambres d’agriculture, c’est une longue histoire qui a façonné toute la modernisation de l’agriculture. Je suis convaincu de l’importance de l’action collective quand des agricultrices et des agriculteurs se mettent ensemble pour trouver des solutions. Les groupes reviennent, à juste titre, au cœur du débat et sont le maillon de base du développement agricole. Ils permettent aux agriculteurs de se rencontrer et d’échanger sur des aspects techniques, économiques et environnementaux. ».
Anticiper et innover Les propos de José Manuel Sousa Uva, directeur du Développement Rural à la Commission Européenne, sont allés dans le même sens : « Avant l’innovation était uniquement descendante, de la recherche scientifique vers le terrain. Aujourd’hui, elle est ascendante et permet aux agriculteurs d’apporter leur valeur ajoutée et des solutions générées par l’expérimentation de terrain ».
Pour Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental, « les groupes d’agriculteurs sont en train de relever le formidable défi de montrer que l’agriculture est un élément d’avenir pour notre pays. Mais à condition d’inventer le futur ! L’économie de demain ne sera plus une économie individuelle, ce sera une économie collective. Et quand les agriculteurs passent du “je“ au “nous“, je ne peux que me réjouir de découvrir la richesse de vos innovations ».
Oser avancer ensemble Et Karen Serres, présidente de Trame, de rappeler que « pour Trame, ce qui est le plus important, c’est la force du groupe. De la complicité entre des femmes et des hommes naissent des projets. Des agricultrices, des agriculteurs et des salariés agricoles se font confiance et osent faire des choses ensemble sans toujours savoir jusqu’où cela va les mener. Cette valeur humaine est au cœur de Trame ».
Redonner du sens au métier d’agriculteur Olivier Tourand, président de la FNGeda, a mis en garde les agriculteurs présents contre la montée de l’individualisme : « L’immédiateté et l’individualisme sont des maux d’aujourd’hui, contradictoires avec une logique de développement durable. Mais un autre modèle existe : c’est le collectif, le groupe de développement, qu’il s’appelle Geda, Ceta ou groupe féminin. Etre agriculteur c’est choisir un métier par passion, un métier d’innovation. Et je suis convaincu que le collectif est un modèle qui redonne du sens au métier d’agriculteur, qui permet de ne pas suivre un chemin bêtement tracé et de ne pas se laisser imposer des choix. C’est en groupe de développement que se construira l’agriculture de demain, qui devra concilier performance économique et écologique grâce à l’autonomie de décision des agriculteurs ».
POUR EN SAVOIR PLUS François-Xavier Delépine, directeur de Trame, Tél.: 01 44 95 08 01
Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012 - 11
iFICHE MÉTHODE
Animer votre groupe avec pardessuslahaie.net
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ardessuslahaie.net, le réseau social créé par Trame, a été conçu pour favoriser les échanges entre agriculteurs, salariés agricoles, animateurs de toute la France. Mais c’est aussi un lieu où vous pouvez trouver de nombreuses informations utiles pour vous aider dans vos missions de responsables.
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un stand attractif, mais aussi ce qu’il ne faut pas oublier en matière de droits musicaux pour les redevances à la SACEM ou les déclarations à faire pour ouvrir une buvette temporaire.
Se rassembler autour d’un objet commun La raison d’être d’une association, c’est son objet. C’est autour de lui que se réunissent les individus qui la font vivre et que se bâtit la stratégie de l’association. La construction et la consolidation d’une équipe se basent donc tout d’abord sur le partage de cette stratégie.
Devenez membre ! Si vous êtes membre de pardessuslahaie.net, rendez-vous sur votre espace personnel. Si vous n’êtes p pas encore membre, créer votre compte. c e e br r re compt o pte. Ensuite, recherchez de Ens ns ite e recherche e r hez ez l’l’espace e c d e travail trav tr ttra avvaai ailil « Créer et gérer son association... Dans «C e e on asss ssoc ssociation ocia ciiatition on... n »». D anss aan l’onglet onglett « Documents », D u n s », », vous u trouvez ro e pour o le e moment une vingtaine de fiches. Ce nombre est amené à augmenter car cet espace sera complété régulièrement par des contributions de Trame ou de membres du réseau social. Vous pouvez échanger ou poser des questions sur le forum. En ce moment, une question sur les logiciels de comptabilité associative. Enfin, pensez à « devenir membre » de cet espace. Vous recevrez ainsi par mail une alerte vous indiquant quand un nouveau document est ajouté ou quand un nouveau message est posté.
Réussir ses réunions A chaque instant de la vie du groupe, une attention particulière est à apporter à la tenue des réunions, des conseils d’administration, des assemblées générales... Renouveler les responsables de l’association Penser au renouvellement de l’association est indispensable, dès qu’on veut lui donner une chance de se pérenniser. Le renouvellement de l’association doit donc être une préoccupation permanente pour ses responsables. Un espace de travail « Créer et gérer votre association » conçu pour vous ! Tous les points évoqués précédemmentt sont présentés sous forme de fiches thématiques qui renvoient vers des sites Internet spécialisés ou qui vous présentent les formations et interventions que Trame propose sur le sujet. Par exemple, si vous souhaitez organiser avec votre Geda ou votre Asavpa, un événement, une série de fiches vous explique comment vous y prendre pour concevoir 12 - Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012
Un autre espace à connaître « Outils informatiques gratuits » utils ti in Il existe e te sur u le l Web de nombreux outils in-
ie.net ha
Une association vit si elle est composée de plusieurs membres partageant un projet collectif. Avoir l’esprit associatif, c’est précisément faciliter l’appropriation collective d’une stratégie, vouloir agir ensemble et démocratiquement. Et pardessuslahaie.net, le réseau social de Trame, peut vous aider dans vos fonctions de président ou d’animateur d’un Geda, d’une Asavpa ou d’un Cercle d’échanges.
fformatiques, fo form orrmat rmatiq ati at tiiques iq que ues es, simples siim mpl pe es e ett gr grat gratuits, rat atui atuits uittss, quii peuvent u n simplifi son ou le m fier ll’organisation ’organisation a a n de e so n travail v o suivi d’une réunion. Chacun de son côté suivant ses besoins trouve au cours d’une longue navigation sur le net des outils gratuits simples d’utilisation et qui pourraient servir à tous. Arrêtons de travailler chacun dans notre coin et mettons grâce à ce forum sur pardessuslahaie.net nos outils en commun. Inscrivez-vous à pardessuslahaie.net et venez échanger avec d’autres acteurs de l’agriculture ! Fabienne Audouard, animatrice du réseau social pardessuslahaie.net
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« A REBROUSSE-POIL, L L’AGRICULTURE ’ VUE SOUS UN AUTRE ANGLE » Pascal ascal Pommereu Pommereul est éleveur laitier en Ille-et-Vilaine. Engagé depuis de nombreuses années dans les Ceta, il est aujourd’hui vice-président de la FNGeda. Ce qu’on sait moins, c’est que Pascal Pommereul a « la plume facile » et croque tous les mois l’actualité agricole dans la revue « L’éleveur laitier ». Découvrez désormais sur pardessuslahaie.net sa chronique « A rebrousse-poil » dans l’espace « Pascal Pommereul, éleveur laitier ». N.B. : tous les articles écrits par Pascal Pommereul et parus dans « l’Eleveur laitier » sont mis en ligne avec l’aimable autorisation du journal.
iACTUALITÉS
Agriculture écologiquement intensive : une réalité dans les Geda et à Trame A l’occasion des Entretiens de l’AEI 2012 qui se sont tenus à Angers, plusieurs agriculteurs des réseaux Trame-FNGeda ont présenté leurs travaux et réflexions sur l’agriculture écologiquement intensive. Témoignage de Pascal Pommereul, éleveur laitier, administrateur de la FDCeta d’Ille-et-Vilaine et vice-président de la FNGeda.
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C
très large ; et un inconvénient parce que tout le monde veut faire de l’AEI. Je pense que l’AEI, c’est beaucoup plus que supprimer la charrue… c’est aussi l’humain : produire plus avec moins… de bras, le nombre d’agriculteurs diminuant… L’AEI, c’est un moyen de se remettre en cause et de remettre en cause ses pratiques.
oncernant l’agriculture écologiquement intensive, à la FNGeda, nous nous sommes dit : il y a quelque chose à creuser derrière cela. Et puis nous avons commencé à réfléchir autour de ce concept. Même si nous, responsables de la FNGeda, nous nous posons ce genre de questions, nous notons que sur le terrain, les agriculteurs « de base » ont un mouvement de recul. Certains ne veulent pas en entendre parler, car pour eux ce sont des contraintes supplémentaires. Mais d’autres s’interrogent fortement sur ce sujet, tout en ayant dû mal à mettre un contenu dessus.
Pousser les agriculteurs dans leurs réflexions En tant que responsables de groupe, notre responsabilité est d’essayer d’aller de l’avant, de pousser la réflexion et de faire s’interroger les agriculteurs. Quand on veut aller trop vite, sur des concepts comme celui de l’AEI, le premier sentiment est le rejet. Il faut savoir amener cette réflexion de manière un peu détournée. A partir de critères techniques (travail du sol simplifié, machinisme), c’est plus facile de faire venir les gens que les faire venir dans une réunion, « Venez, on va faire de la stratégie sur l’AEI, on va essayer de vous expliquer ce que c’est ! ». Là en général, il y a un sentiment de peur ou de retrait.
Les réseaux d’agriculteurs au cœur des innovations
Pascal Pommereul. doses de pesticides et tous les traitements. Je pense que c’est souvent plus facile de faire passer ces mesures ou ces nouvelles méthodes sous le couvert d’économies. Tout le monde n’est pas forcément réceptif à des arguments purement écologiques. L’AEI, ce n’est ni une religion, ni une obligation. Il n’y a même pas de cahier des charges, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient : un avantage parce que cela permet d’expérimenter ce que l’on veut et d’aller chercher
CITATIONS D’AGRICULTEURS DANS LA SARTHE « J’observe le comportement de l’écosystème pour mieux comprendre ce qui se passe et en tirer des conclusions sur mes pratiques » - Marcel Mezerette
Toujours se remettre en cause Dans mon département, le groupe Ceta m’a énormément formé, m’a énormément appris. Chez nous, c’est 9 journées de réunion par an avec les collègues. Nous nous réunissons sur les exploitations à tour de rôle, nous discutons de nos problèmes, de nos compétences... Avec mon frère, nous avons toujours eu cette habitude d’échanger avec nos voisins, de s’interroger, de se poser des questions, d’essayer. Je pense que c’est la base du métier, que c’est un des piliers du métier d’agriculteur, de toujours se remettre en cause et de ne jamais considérer certaines choses comme acquises définitivement.
L’AEI, une opportunité pour les groupes Sur mon exploitation, nous avons abandonné le labour, il y a plus de 10 ans. Et en Ceta Cultures, nous avons fortement diminué les
Les réseaux qui me concernent sont plutôt les Ceta, la FNGeda, et par extension Trame qui est notre organisme national. Mais il y a aussi les autres réseaux que sont les Civam, les réseaux bio… Je pense que tous ces réseaux d’agriculteurs sont des vecteurs intéressants pour diffuser ce que peut être l’AEI et ce que doit être l’agriculture de demain. Le rôle des groupes de développement, c’est justement de déchiffrer, d’expérimenter. Et puis, nous avons le devoir de mettre ces nouvelles techniques à disposition du plus grand nombre. Les Geda, les Ceta ont cet avantage d’avoir des agricultrices et des agriculteurs motivés qui viennent spontanément adhérer au groupe. Donc ils sont prêts à aller de l’avant ».
« La formation et le travail en groupe avec Trame m’ont permis de retrouver le bon sens paysan » - Etienne Gautronneau
« L’AEI remet l’humain au centre de l’exploitation, alors qu’aujourd’hui seule compte la performance économique » - Gilles Chauvier
« Je bâtis une rotation économe en azote, basée sur la luzerne. En groupe, on a examiné ce projet dans le cadre d’un échange de pratiques entre agriculteurs » - Alain Lebert
« Laboureur depuis toujours, j’expérimente sur mon exploitation un itinéraire sans labour, après une réflexion en groupe sur ma stratégie » - Jean-Louis Foureau
Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012 - 13
iACTUALITÉS
Trame vous accompagne dans votre projet de méthanisation à la ferme La méthanisation, vous vous demandez ce que c’est ? Vous êtes décidé à créer une unité, mais ne savez pas par où commencer ? Votre projet est déjà avancé et vous avez des questions pointues ? Forte de son expérience, Trame vous propose des interventions ciblées pour vous permettre d’avancer vers la production de biogaz à la ferme.
I
l existe en France environ 200 installations de méthanisation en fonctionnement, dont plus de 90 unités à la ferme. Une centaine d’installations est aujourd’hui en construction, essentiellement dans le secteur agricole. Les agriculteurs ont en effet un rôle-clé à jouer dans le développement de cette filière, très territoriale. Trame les accompagne depuis plus de 8 ans et a développé une expertise reconnue dans la production de biogaz à la ferme. Aujourd’hui, Trame accompagne des agriculteurs désireux de construire leur propre projet de méthanisation à la ferme.
Faire émerger son projet Comme pour tout projet, il y a plusieurs étapes. Tout commence par une phase d’intérêt et de documentation. De nombreuses informations sont disponibles sur le site www.trame.org - rubrique Biogaz. Mais avant de se lancer, il est important de se poser les bonnes questions. Trame propose des formations qui permettent de construire un projet de méthanisation adapté à chaque exploitation. Il est ensuite essentiel d’effectuer une étude de faisabilité. L’outil Methasim (www.methasim.ifip.asso.fr), co-développé par Trame et réactualisé en 2012, permet de se faire une première idée sur la pertinence de la ration envisagée pour son méthaniseur et de la viabilité économique du projet. Si Methasim ne remplace pas une étude de faisabilité, il offre de larges possibilités et permet d’identifier des leviers techniques ou économiques qui conditionnent la réussite d’un projet. Un autre point-clé, dans le cas des projets qui regroupent plusieurs exploitants, est l’organisation du collectif. Trame, dont c’est le cœur de métier, peut intervenir pour accompagner la réflexion stratégique d’un collectif émergent afin de définir les objectifs de cha14 - Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012
Une visite de terrain, çà interpelle ! cun des membres et un mode d’organisation efficace.
Aller plus loin et travailler par thématiques Un agriculteur méthaniseur a besoin d’un large éventail de compétences pour mener son projet : management de la sécurité, élaboration et suivi des contrats (constructeur, maîtrise d’œuvre, prestation déchets), connaissance de la biologie des digesteurs…
L’installation de méthanisation de Francis Claudepierre (Lorraine), membre des Agriculteurs Méthaniseurs de France.
Vous souhaitez travailler sur des projets de méthanisation avec votre FDGeda, votre Chambre d’agriculture ou toute autre structure locale, vous organisez une formation ou envisagez un voyage d’études, n’hésitez pas à solliciter Trame pour une intervention ou un apport d’expérience venant des agriculteurs méthaniseurs de France.
Contact
Charles Maguin, chargé de mission Agriculture et Energies Renouvelables - Trame
Charles Maguin Tél. : 01 44 95 08 60 c.maguin@trame.org
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L’ASSOCIATION DES AGRICULTEURS MÉTHANISEURS DE FRANCE (AAMF) Cette association a été créée en 2010 à l’initiative d’agriculteurs pionniers de la méthanisation à la ferme. Elle est aujourd’hui présidée par Alain Guillaume, qui exploite une unité de méthanisation à Plélo (Côtes-d’Armor). 49 projets de méthanisation répartis sur tout le territoire français et de toutes tailles (de 30 à 1 400 kWe) adhèrent à AAMF : ■ 14 stagiaires : des projets ayant déposé un permis de construire, ■ 31 projets en construction ou en fonctionnement, ■ et 4 membres associés, des exploitations de lycées agricoles par exemple. Véritable lieu de formation et de partage d’expérience, AAMF s’est aussi donné pour mission de représenter la filière méthanisation agricole au niveau national. Trame en assure l’animation et l’ADEME apporte son soutien financier. Retrouvez les agriculteurs méthaniseurs sur : www.pardessuslahaie.net/agriculteurs-methaniseurs.
Trophées 2012 de l’innovation en groupe : les 4 lauréats
Lors du Festival des groupes, la FNGeda et les Chambres d’agriculture ont remis les Trophées de l’innovation pour mettre en lumière des actions collectives menées par des groupes d’agricultrices et d’agriculteurs, avec leurs conseillers.
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artout en France, les groupes de développement, avec l’appui de conseillers et d’animateurs, sortent des sentiers battus pour produire autrement, plus efficacement, en adoptant des méthodes novatrices. Ils construisent de nouveaux modèles collectifs conciliant économie et écologie, repris dans la démarche du « Produisons autrement » mise en avant par le Ministre de l’Agriculture. Ce sont 85 groupes de développement, associations d’agriculteurs, représentant 35 départements et 17 régions, qui ont concouru aux Trophées 2012. Pour Guy Vasseur, président des Chambres d’agriculture : « Les agriculteurs innovent, expérimentent et inventent une agriculture performante. Les Chambres les accompagnent dans le développent de leurs innovations, grâce à leur présence sur tout le territoire, avec leurs conseillers et leurs outils de recherche et développement. Elles s›inscrivent donc pleinement dans la démarche du futur Partenariat Européen pour l›Innovation. Les groupes reviennent, à juste titre, au cœur du débat et sont le maillon de base du développement ».
Les quatre lauréats sont : ■ Catégorie « Innover dans les produits et les services » : le Geda d’Avesnes-le-
Comte (Pas-de-Calais) pour la création de l’usine de trituration de graine de colza Oriacoop. 75 agriculteurs ont créé et mis en place la coopérative Oriacoop. Ils ont fait le choix de travailler sur la problématique de l’huile de colza, d’abord pour mutualiser un outil de production d’huile pour leur propre utilisation sur les exploitations agricoles, puis dans une véritable optique de développement local. ■ Catégorie « Innover dans les techniques de production » : les Actrices nivernaises (Nièvre) pour les formations et journées techniques sur l’homéopathie. Les éleveurs laitiers ont raison de vouloir être compétents et autonomes pour tous les soins à prodiguer au troupeau : c’est ce principe que les Actrices Nivernaises déclinent au fil des rencontres et des formations. En s’initiant à la pratique de l’homéopathie, pilier des médecines vétérinaires alternatives, les participants ont redécouvert le sens de l’observation et les leviers du métabolisme des ruminants. Ils ont retrouvé le sens du métier d’éleveur. ■ Catégorie « Innover dans l’organisation » : le GVA de la Petite Montagne (Jura) pour son projet sur la vente de produits fermiers en circuits courts. Pour retrouver un nouvel élan, les responsables du GVA de la Petite Montagne se sont engagés, avec Trame, dans une démarche de changement qui a abouti à un projet de commandes groupées de produits agricoles livrées tous les 15 jours dans un bar. Cette organisation simple, sans engagement,
adaptée à leur territoire, permet aux agriculteurs adhérents de développer une clientèle locale. ■ Catégorie « Innover dans les territoires » : le GIE Terres Queyssacoises (Corrèze) pour la promotion du village de Queyssac Les Vignes et de ses produits agricoles. Utiliser les produits du terroir pour valoriser l’ensemble des productions locales : c’est ce qu’un groupe d’agriculteurs corréziens a imaginé pour vendre collectivement leurs produits. Ils organisent aujourd’hui les fêtes des quatre saisons et envisagent bien d’autres animations pour attirer les consommateurs locaux et les touristes.
Et Olivier Tourand, président de la FNGeda, de conclure : « A la FNGeda, nous sommes convaincus du bien-fondé de l’énergie montante. AEI, circuits de proximité, réduction des phytosanitaires, homéopathie en élevage, les agriculteurs testent, expérimentent, cherchent de nouvelles voies pour demain. Le collectif en agriculture a un bel avenir devant lui, face aux montées de l’individualisme d’agriculteurs qui veulent souvent de l’immédiateté. C’est en groupe, dans les Geda, les Ceta, les groupes féminins, que se construira l’agriculture de demain ! »
POUR EN SAVOIR PLUS Dossier de presse (avec les liste des 85 dossiers de candidature à télécharger sur les sites de la FNGeda : www.fngeda.org et des Chambres d’agriculture : www.chambres-agriculture.fr.
Le Journal de Trame numéro 47 - Décembre 2012 - 15
TRAME VOUS DONNE RENDEZ-VOUS AU SIMA 2013 L’agriculture du XXIe siècle doit faire face à deux défis majeurs : nourrir une population croissante de 9 milliards d’individus, tout en préservant les ressources naturelles comme la terre, l’eau ou les énergies fossiles, tant au niveau qualitatif que quantitatif. La notion d’agriculture performante et durable a pour objectif de répondre à ce double enjeu. Agroéquipements, AEI, énergie renouvelable, méthanisation… seront donc autant de thèmes mis en avant sur l’édition 2013 du SIMA. Pour cette nouvelle édition, Trame sera de nouveau présente sur différents sujets et stands.
Y Les ateliers pratiques (Hall 3) Les ateliers pratiques, en français et en anglais, aborderont des problématiques liées à l’agriculture durable et leurs solutions. Dans ce cadre, Trame animera plusieurs ateliers sur la méthanisation et l’environnement.
Y L’Espace des Bonnes
Pratiques Agricoles (Hall 5a – Stand H52) Les bonnes pratiques seront de nouveau un axe majeur du SIMA avec un espace spécifique, un parcours et de nombreuses
Les ateliers pratiques animés par Trame : des conférences à ne pas manquer Dimanche 24 février 2013 Heure
Atelier
Intervenant
Thématique
11h30 15h30
Injection de biogaz sur le réseau, c’est parti ! Le retour au sol des bio-déchets : les agriculteurs ont des solutions pour les territoires ! Les agricultrices plus nombreuses : un autre regard
Trame
Méthanisation
Trame
Environnement
16h30
Karen Serres - Antoine Carret Femmes Interventions de femmes du CNA
15h30
Digestat : l’homologation pour sortir de la contrainte du plan d’épandage Pyrolise & Gazéfication : de nouvelles voies de valorisation de la biomasse
Trame
Méthanisation
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Environnement
Trame
Méthanisation
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Méthanisation
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Mardi 26 février 2013 11h30 15h30 16h30
Valoriser de façon originale la chaleur de son méthaniseur Le tracteur de demain roulera-t-il au biogaz ? A l’hydrogène ? Construire un projet d’ateliers collectifs pour transformer et valoriser sa production de viande en circuits courts
Mercredi 27 février 2013 11h30 15h30 16h30
Méthanisation à la ferme : importance du management de la sécurité Les agriculteurs du Haut-Doubs déshydratent des fourrages avec la chaleur d’un incinérateur Les agricultrices plus nombreuses : un autre regard
Karen Serres - Antoine Carret Femmes Interventions de femmes du CNA
Jeudi 28 février 2013 10h30 11h30 14h30
Agriculteur Ecologiquement Intensif : nouveau métier, matériel à repenser CIVE : des cultures dérobées pour alimenter un digesteur Coût de l’énergie dans 20 ans : quelles solutions envisageables ?
Y « Les Femmes en
agriculture »
Lundi 25 février 2013 11h30
animations dédiés à cette thématique. L’Espace des Bonnes Pratiques répondra ainsi en tous points à un réel besoin d’informations. L’objectif de cet espace qui rassemblera chaque jour plus de 50 experts est de concentrer en un seul endroit des organismes qui possèdent des informations pertinentes sur les différents aspects de cette thématique. Seront abordés les avancées en matière de bonnes pratiques et de conduite d’exploitation, la mobilisation collective, forte et déterminée des organisations professionnelles et techniques agricoles ou encore les efforts, déjà accomplis ou en développement, pour une agriculture de plus en plus respectueuse de l’environnement et de la santé des personnes. Vous pourrez y échanger avec les ingénieurs en agroéquipements de Trame-BCMA, qui pourront vous présenter les principales nouveautés et vous orienter vers les constructeurs de matériels agricoles.
Trame
Métiers
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Méthanisation
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Deux ateliers pratiques sont organisés par Trame-Inter-Groupes Féminins, en collaboration avec la Commission nationale des agricultrices, sur le thème : « Les agricultrices plus nombreuses : un autre regard sur les problématiques agricoles » (l’augmentation du nombre de femmes et l’évolution de leurs rôles en agriculture entraînent une nouvelle prise en compte des relations humaines internes entre les acteurs de l’entreprise et également à l’extérieur, vers des exploitations voisines où tout autre environnement externe).