Notice Projet de fin d'études

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/ PROJET DE FIN D’ETUDES / Notice 15_16

/ L’enjeu métropolitain de la limite dans la vallée de la chimie, quelle approche à l’échelle architecturale ?

/ Annouk SOULA M2 / SPAA / B.ROUEFF


sommaire


#1

#2

#3

#4

#5

Quels outils de lecture pour ce territoire ?

Comment transformer ces situations de proximité géographique en situation urbaine ?

Comment amorcer une urbanité hors du bourg ?

Quel caractère donner à un habitat, entre voie ferrée et zone industrielle ?

Comment associer matérialité industrielle et domestique ?


La vallée de la chimie,

un territoire d’enjeu pour la métropole lyonnaise



Les différents visages de la Vallée

Raffinerie de Feyzin

la vallée industrielle


Le centre bourg Saint Fons

le canal du Rhône et l’ile de la chèvre

La centrale de Pierre Benite



La vallée de la chimie est un territoire situé au Sud de la métropole lyonnaise. Connue aussi sous le nom de «couloir de la chimie» elle s’étend jusqu’à Givors. Réputée pour ces nombreuses industries dans le domaines de la chimie et de la pétro chimie comme la raffinerie de Feyzin, la vallée de la chimie possède une image assez dégradée d’un lieu polluant et dégradé dans l’imaginaire des lyonnais. Pourtant, peu de métropoles peuvent se prévaloir de posséder un terirtoire industriel encore actif. Cependant, face aux évolutions économiques et notamment industrielles, ce territoire doit être repensé afin de participer à la logique métropolitaine. La métropole de Lyon a fait appel à l’agence OMA afin de concevoir un projet de territoire. La conception visait à repenser la place de la vallée dans la métropole, tout en conservant sa composante industrielle. Le cadre de l’étude fourni par OMA a été le point de dé-

part de cette réflexion du territoire jusqu’à l’architecture. Cette étude nous a fourni une base de connaissances et nous a permis de saisir les problématiques propres au territoire. Cependant, elle nous a aussi poussé à développer notre propre regard sur la vallée de la chimie. Une des premières choses qui nous a frappé est le fait qu’en se décentrant de la seule métopole lyonnaise, la vallée de la chimie apparait comme un territoire central entre les trois grandes agglomérations que sont Lyon, Saint Etienne et Vienne. La vallée de la chimie représente ainsi un point de convergence géographique entre ces trois vallées.


Approche territoriale :

paysage construit contre projet territorial gĂŠnĂŠrique


Nous avons abordé le territoire de la vallée de la chimie au sud de la métropole lyonnaise à travers une certaine posture urbaine. Le projet que nous avons proposé cherche à valoriser et à transformer le territoire plutôt qu’à proposer une «solution» ex nihilo. Travailler sur la métropole et la ville aujourd’hui, c’est faire face à quelque chose d’instable, de complexe mais aussi de formidablement dynamique et vivant. L’architecture n’est pas un élément qui découle d’un plan masse, au contraire elle le génère. Nous avons abordé le territoire non pas dans une déclinaison des échelles, du plus grand au plus petit mais dans une transversalité du projet qui nous a ammené à de constants aller-retour entre figures urbaines, territoire et formes architecturales. La matérialité, les programmes, la qualité architecturale au sens large sont intervenus pour redessiner un paysage construit et créer une armature pour

le développement futur du territoire. S’engager dans cette posture, c’est avoir une certaine humilité face à la ville. Voilà pourquoi nous nous sommes appuyé sur des éléments présents sur le site; des tremplins qui nous ont permis de construire un discours de l’échelle territoriale au projet d’architecture.


Analyse territoriale : A la recherche des

catalyseurs de projet


Se questionner sur la vallée de la chimie c’est d’abord se questionner sur les lieux d’élaboration de la ville contemporaine. S’intéresser à ces lieux périphériques de la métropole lyonnaise, c’est postuler que ces territoires sont des lieux d’enjeu pour l’urbanisme et l’architecture contemporaine. De nombreux penseurs se questionnent aujourd’hui sur ces lieux : Secchi et Vigano avec la citta difusa, Thomas Sieverts avec la ville de l’entre deux de. Ils se questionnent sur les outils urbanistiques adaptés à ces territoires. Ces territoires mettent en exergue l’inadéquation des outils de densité et de continuité urbaine traditionnels urbanistiques propres à la ville centre. Ils soulèvent un questionnement sur la dissolution des formes et la necessité d’innover sur les critères de lecture d’un territoire. En ce qui concerne notre travail sur la vallée de la chimie, OMA a fourni leur

propre liste plus ou moins exhaustive de thématiques et d’outils d’approches sur le territoire. Nous avons posé un regard critique sur les outils envisagés et les avont utilisés comme terreau pour élaborer une lecture personelle et projectuelle du territoire.


#1


Quels outils de lecture pour ce territoire ?


Un territoire

archipel


# Limites A l’issu de notre étude, nous avons donc choisi d’entrer sur ce territoire à travers la thématique de la limite. Notre lecture s’est concentrée sur les limites territoriales identifiables au sein de la vallée de la chimie. En effet, dès notre première visite, nous avons été confronté à un sentiment de rupture et de fragmentation causé par trois limites: la topographie, les infrastructures (routières et ferroviaires) et la limite fictive des risques technologiques. Nous avons souhaité faire d’un élément sensible que nous avions perçu à notre visite sur le site, un levier pour l’élaboration d’un projet territoriale. Nous avons donc découpé le territoire selon trois limites territoriales : les infrastructures, la topographie, et les limites réglementaires du plan de prévention des risques technologiques.

«La limite apparait comme une zone grise entre le blanc et le noir et non pas comme une démarcation claire[...]cette notion est paradoxale, dans la mesure ou elle est le lieu de l’interférence, de la superposition, et de l’interpénétration de deux ou plusieurs univers disjoints et réputés distincts ou incompactibles.» (Green A.)


Infrastructure


Topographie


PPRT




#

Ilôts

Cette entrée par les limites nous a fourni une méthode d’approche du territoire à travers un découpage en ilôts. Nous avons croisé cette lecture par ilots avec les thématiques qui nous paraissaient majeures et constitutives de ce lieu : l’habitat, l’industrie et la nature. Nous en avons retiré un catalogue d’ilôts, qui nous a permis de caractériser les ruptures provoqués par les grandes limites territoriales. Notre choix s’est particulièrement porté sur la limite infrastructurelle. En élaborant un méthode d’analyse des archipels, nous avons constaté que les problématiques de la limite infrastructurelle coincidaient avec deux autres enjeux majeurs du territoire: la nécessité de retisser les liens entre la vallée habitée (les bourgs) et les lieux d’activités industrielles (zones industrielles) et la volonté d’articuler les échelles locales et métropolitaines.





# Limite infrastructurelle La limite infrastructurelle constitue donc une porte d’entrée intéressante dans le territoire de la vallée de la chimie. Elle possède une certaine logique de découpage du territoire. Ces infrastructures constituent des continuités, des ensembles structurants à l’échelle du grand paysage. Ariella Masbounghi souligne ce rapport aux infrastructures « C’est dans ces zones que les routes se construisent comme s’il s’agissaient seulement de résoudre une question technique pour desservir un territoire, sans penser aux impacts urbanistiques que ces infrastructures routières engendrent, ni au paysage qui est ainsi constitué et encore moins au rôle structurant qu’elles pourraient jouer pour apporter de la lisibilité, du symbole, du plaisir etc. [...]L’impact des infrastructures routières, leur rôle urbanistique est nié, même si on perçoit, depuis peu, une évolution dans la prise en compte du paysage.»

Cette limite représente donc un enjeu pour tisser un lien entre les infrastructures de déplacement et le territoire habité. Cette notion d’habiter ces territoires ne se résume pas au logement mais aussi au développement d’une forme d’occupation de ces lieux comme des lieux de paysages, d’activités diverses etc. L’idée est de s’inspirer des rapport locaux à la limite en partant de l’espace des bourgs de la vallée de la chimie et de comprendre comment ces limites infrastructurelles sont apprivoisées et quel pourrait être l’apport architectural d’une nouvelle relation à l’infrastructure dans ces territoires. Ces limites infrastructurelles constituent églament des limites programmatiques. Dans le cas de la vallée de la chimie, ces infrastructures de mobilité constitue souvent des limites entre les espaces de faubourg qui regroupe l’habitat, les commerces, les équipements et les espaces industriels.


Limite + habitat industrie nature


retisser les liens entre la vallée habitée et vallée productive

articuler les échelles locales et métropolitaines

retrouver un lien entre

le territoire et le grand paysage du Rhône et des balmes


«Les infrastructures fragmentent l’espace suburbain. Comment les intégrer dans la fabrication de la ville ? Afin de surmonter les handicaps provoqués par les coupures des réseaux lourds (chemin de fer, autoroutes..), quels types de liaisons ou d’interfaces urbaines peut-on créer ? Les réseaux peuvent-ils devenir des atouts pour concevoir de nouveaux pôles urbains ?» (EUROPAN 8)


Nous avons vu que les grandes limites territoriales segmentaient fortement le territoire de la vallée de la chimie. Après l’analyse de ce territoire archipel, nous avons établi des liens entre les grandes limites territoriales (topographie, infrastructure, risques) et les grands enjeux de la vallée de la chimie. En effet, la découpe du territoire par les limites territoriales correspond à la différenciation entre vallée habitée et vallée productive. Or, nous avions décelé comme enjeu majeur la necessité de retisser ces deux entités constitutives de la vallée de la chimie afin de renouer les échelles métropolitaine et locale. Nous y avions vu l’opportunité d’associer les deux forces de la vallée qui aujourd’hui s’ignoraient : une vallée industrielle qui constitue un bassin d’emploi et composées d’entreprises internationales de pointes ainsi qu’un autre visage composé de bourg à proximité de la métropole qui ont conservé

une qualité et un art de vivre qui leur est propre. De fait, il nous est naturellement venu l’idée de réfléchir à l’intégration de ces limites et à la proximité géographique qui existait entre ces deux visages de la vallée. Cette proximité géographique était d’autant plus forte dans les bourgs de Feyzin et Saint Fons. Elle nous pousse à vouloir tenter quelquechose à ces endroits. Voila pourquoi nous nous sommes questionné sur les possibilités de développer un projet urbain capable de repenser le rapport aux limites territoriales.


#

2 sites d’intervention :

- La nouvelle gare de Saint Fons - L’ancien bourg de Feyzin



#

L’enjeu du bourg de Saint Fons


A l’aval de la confluence du Rhône et de la Saône, SaintFons occupe une position charnière entre la ville de Lyon, l’entrée Sud de l’agglomération et la vallée du Rhône. Le territoire communal comprend deux grands sites géographiques : la plaine alluviale du Rhône, à l’Ouest; et le plateau sur la partie Est et SudEst. Il est structuré par de nombreuses infrastructures de transport à « grands débits » (A7, RN7, voies ferrées, boulevard Laurent Bonnevay, boulevard urbain sud). Le relief et les infrastructures de transport partagent et décomposent le territoire communal en trois grandes entités : - le centre et les quartiers de l’Arsenal et de Chassagnon, qui se rattachent à la logique urbaine des communes de la première couronne ; - la zone d’activités économiques entre le Rhône et la voie ferrée, qui se rattache à la logique de la vallée de la chimie et du couloir rhodanien et qui donne une image très industrielle à Saint-Fons ; - le plateau des Clochettes,

qui se rattache à la logique d’urbanisation des plateaux Sud-Est, et qui vient en rupture avec les urbanisations traditionnelles. L’identité de la ville de Saint Fons se caractérise par : - Les grandes industries de la « vallée de la chimie ». Ce vaste site industriel, qui marque l’entrée sud de l’agglomération et se prolonge au-delà du territoire communal, occupe toute la partie du bord de fleuve jusqu’à la voie ferrée. Le périmètre de risques, qui impose des contraintes au développement résidentiel, déborde sur des zones urbaines. - Une ville chargée d’histoire industrielle au caractère très urbain, avec une partie centrale dans la continuité du tissu lyonnais. Initialement hameau de Vénissieux, la partie la plus ancienne de la ville s’est bâtie avec l’industrie chimique, pendant la révolution industrielle du XIXe siècle. Elle s’est implantée immédiatement au contact des zones industrielles le long de la RN7 et de l’axe transversal reliant Vénissieux au Rhône, aujourd’hui rue Carnot. La structure des voies étroite et ordonnée, forme des îlots rectangulaires composés



de bâtiments en continuité et en alignement sur le domaine public. Les hauteurs restent encore relativement basses, à l’exception de quelques bâtiments contemporains.Ce centre-ville garde une certaine mixité urbaine, avec la présence d’anciens bâtiments industriels et artisanaux, souvent encore en activité. Le périmètre de risques technologiques grève encore la partie ouest du centre-ville. - Au nord-est, le quartier d’habitat collectif social de l’arsenal et un tissu industriel, en rupture avec la ville centre. L’urbanisation du quart nordest de la ville a été interrompue en 1920 avec l’installation de l’arsenal militaire. Cinquante années après, celui ci fut démembré, suivant un découpage en lots correspondant à des secteurs fonctionnels (habitat exclusivement social, grands équipements publics, bâtiments industriels…),en totale rupture avec la morphologie et le maillage du tissu ancien. - Une continuité urbaine plus résidentielle au sud-est. L’extension du centre s’est effec-

tuée dès les années 1920 vers l’est jusqu’au stade Carnot et vers le sud jusqu’à la balme et le plateau, sous la forme d’immeubles collectifs et d’habitat individuel. - Un plateau en balcon, étiré entre la falaise et la RN7.Le quartier des « Clochettes », entièrement situé en périmètre de risques technologiques, comprend plusieurs sous-ensembles sans liens sociaux et urbains entre eux : - la partie nord, urbanisée dès les années 1960-1970, est constituée de collectifs sociaux ou en copropriétés et de maisons individuelles ; - la partie sud, construite dans les années 1980, a été conçue dans le cadre d’une Z.A.C., avec pour but de diversifier l’habitat et le peuplement et de constituer un pôle de quartier autour d’un lycée professionnel. En terme de population, SaintFons enregistre une stabilité démographique depuis une vingtaine d’années. Le taux de vacance, assez élevé (prés de 10%), représente près de 650 logements. Le parc de loge-


#

L’enjeu du bourg de Saint Fons


ments locatifs sociaux est important (64%). Le rythme de construction est assez faible, avec 27 logements par an (dont plus de 80% de logements sociaux). Cette commune de Saint Fons nous a paru comme le lieu qui regroupent les enjeux relevés à l’échelle du territoire. Il présente, en condensé, les situations problématiques de la vallée de la chimie. La question du rapport aux grandes limites territoriales sur un site tel que Saint Fons est majeure. La commune présente aujourd’hui un territoire totalement urbanisé. Ces grandes limites questionnent donc l’isolement et le développement de la commune. De plus, le bourg de Saint Fons présente la proximité la plus forte entre les usages industriels et les usages résidentiels. Les enjeux territoriaux majeurs que sont le rapport au grand paysage, la relation entre vallée habitée et la vallée productive, ainsi que l’articulation des

échelles locales et métropolitaines, se retrouvent à l’échelle locale du bourg de Saint Fons. Réfléchir à cette limite est donc essentiel pour la ville, afin de lui redonner tout son potentiel à la fois paysager et géographique.


- topographique : les balmes au sud de la commune créent une rupture à la fois sociale et géographique entre le centre bourg et les quartiers des grands ensembles situés en hauteur. La différence topographique entre le niveau du centre bourg et le niveau de la zone industrielle provoquée par le creusement de la voie ferrée (8m) marque également une rupture pour Saint Fons.



- PPRT : Le développement du bourg vers la zone industriele et le Rhône, au-delà de la voie ferrée, est limitée par les contraintes programmatiques fortes, dues à la présence de l’usine Solvay implantée à proximité.



- infrastructurelle : le site de Saint Fons est cerné par le périphérique Laurent Bonnevay au Nord et l’autoroute A7 à l’Ouest . La voie ferrée qui relie la vallée de la chimie à Lyon par les gares de Jean Macé et Perrache coupe la commune de Saint Fons en deux : elle segmente le bourg habité de la zone industrielle. L’infrastructure de l’autoroute représente aussi un enjeu par rapport au site car elle sépare la ville du Rhône.



#2


Comment transformer ces situations de proximitĂŠ gĂŠographique en situation urbaine ?


Les leviers à l’échelle urbaine



POTENTIEL EXISTANT

Les enjeux paysagers sont de faire redécouvrir Saint Fons et valoriser son grand paysage: à l’Ouest le Rhône et à l’Est les balmes. La réponse adoptée est un parc d’échelle métropolitaine qui associe le parc linéaire des berges du Rhône à l’ile de la chèvre en créant un parc urbain à l’échelle de Saint Fons. A travers le projet nous souhaitions créer des relations entre ces deux paysages .


POTENTIEL INTERVENTION


POTENTIEL EXISTANT

Les enjeux programmatiques sont d’associer des usages liés à l’activité professionelle de la zone industrielle aux usages résidentiels afin de valoriser le potentiel de la vie communautaire et le potentiel d’emploi de la vallée industrielle. L’enjeu est de créer une zone de convergence et une mixité programmatique autour des services et de nouveaux types d’espaces publics afin de favoriser des lieux de rencontre entre les différents profils présents à Saint Fons. usage résidentiel

usage professionnel


POTENTIEL INTERVENTION

associer les diffĂŠrents usages


POTENTIEL EXISTANT

Le potentiel d’ilôt peu dense en bordure de la voie ferrée dû aux contraintes du PPRT représente une opportunité foncière pour Saint Fons notamment avec le développement d’une offre d’habitat nouvelle. Le potentiel d’axes commerçants vivants propre à une vie de bourg associée à un ilôt qui concentre les grandes fonctions du centre bourg (mairie, église, bibliothèque, centre commercial) n’est aujourd’hui pas valorisée. L’intention est de s’appuyer sur l’implantation de l’appel des 30 au Sud pour générer de nouveaux programmes afin d’intensifier l’occupation de cette bande.


POTENTIEL INTERVENTION


POTENTIEL EXISTANT

Dans la logique d’articuler ces différents usages, la mobilité apparait comme un enjeu majeur afin de conforter ce site dans sa logique métropolitaine mais aussi à l’échelle locale. Au niveau du potentiel existant, le réseau de transport en commun reste majoritairement concentré sur les deux axes majeurs mais se poursuit sur l’axe Est/Ouest en desservant la zone industrielle. Dans le cadre du projet urbain, nous proposons de déplacer la gare à l’intersection entre l’axe Est/Ouest qui concentre les transports en communs et la traversée historique qui reliait Saint Fons au Rhône et à l’espace industriel.


POTENTIEL INTERVENTION


Cette nouvelle gare permet de relier Saint Fons à l’échelle de la métropole mais aussi à l’échelle locale car elle génére de nouvelles traversées. Lorsqu’on parle d’une nouvelle gare à Saint Fons, c’est d’abord une gare d’échelle métropolitaine qui répond à la gare de Perrache et Jean Macé. C’est aussi une gare qui fait la jonction entre un monde industriel et un monde résidentiel, qui fait lien entre un réseau d’espaces publics du bourg et des espaces publics de la zone industrielle (parking etc). Cette nouvelle gare génère une mixité programmatique autour de ce nouveau centre en apportant de nouveaux programmes. Enfin, elle fait le lien entre le niveau du centre bourg et le niveau de l’infrastructure et de l’industrie.



un projet d’espace public



un nouveau centre pour Saint Fons


Aujourd’hui le site est marqué par cette différence topographique entre le niveau du bourg et le niveau de l’infrastructure qui génère peu de traversées et peu de qualités. Le projet cherche à créer un lien entre la topographie du bourg par rapport au niveau industriel et à réenchanter l’expérience de la traversée. Cela afin de valoriser l’ensemble des potentialités de Saint Fons et de son territoire et pas seulement sur l’espace du bourg. Nous avons regroupé ces différents potentiels dans un projet urbain qui permet de faire la synthèse et le lien entre les enjeux territoriaux métropolitains et les enjeux locaux de Saint Fons. Le projet urbain met en place trois sols d’espaces publics qui créent les liens entre les différents enjeux de développement. Ce réseau piéton répond à la topographie du bourg et à la différence de niveau entre le bourg et l’espace industriel. Un travail d’espace public

nous a paru comme le meilleur moyen de retisser les traversées entre les deux mondes industriels et résidentiels. Ces trois sols sont en lien avec les trois traversées créées par la nouvelle gare. Ils mettent en rapport les différents développements autour de ce nouveau centre.




#3


Comment amorcer une urbanitĂŠ hors du bourg ?


quelle figure urbaine ? à la recherche des critères de la forme urbaine

«Form follows fiction» B.Tschumi


Lorsqu’il a fallu décider d’un choix d’implantation pour le développement d’une question architecturale, il m’a paru intéressant de choisir une situation de l’autre côté de la voie ferrée. L’un des questionnements majeurs qu’a suscité ce choix d’un positionnement extérieur au bourg a été la recherche d’une figure urbaine propre au lieu. Comme lors du questionnement territorial, les outils «traditionnels» de continuité urbaine et de densité étaient inadaptés. Nous avons donc cherché des outils de lecture adaptés aux nouveaux enjeux territoriaux. De même, les caractéristiques de ce site de développement de l’autre côté de la voie ferrée questionne les critères de figures urbaines traditionnelles. Une première étape a été de déterminer les caractéristiques et les critères propres à l’élaboration de la figure urbaine. Pour ce faire, l’analyse des formes urbaines présentes à Saint Fons a représenté une

première piste d’approche. Les critères d’analyse ont découlés de l’approche territoriale et urbaine en conservant la question du rapport au paysage, de son programme ainsi que sa capacité à gérer les relations entre le public et le privé . De cette analyse, on retiendra les éléments positifs des formes analysées : la mixité programmatique de l’ilôt dense présent en centre bourg, la qualité d’un habitat orienté (entre rue et cour ou entre rue et jardin) ainsi que l’intêret de développer une séquence d’entrée comme dans le cas de l’habitat pavillonnaire. Cette analyse m’a permis d’appréhender la qualité des différentes formes urbaines présentes à Saint Fons pour me positionner vis à vis de celle ci. La seconde approche a été de développer des critères par rapport aux enjeux territoriaux et locaux mis en place : paysage, mobilité et programme.


quelle forme


?


le pavillon

l’ilôt

la tour/ la barre


paysage

-

+

-

programme

relation public/privĂŠ

-

+

+

+

-

+


les caractĂŠristiques locales du site



la cour de triage de Saint Fons, au delĂ de la voie ferrĂŠe



#

un bâtiment contrepoint de la gare, charnière entre deux mondes

#

intégrer la nuisance dans l’architecture intégrer l’infrastructure au bourg

#

lier deux sols : le niveau du bourg et le niveau de l’infrastructure



La prise en compte des enjeux paysagers dans cette situation particulière est majeure pour développer une figure urbaine. L‘idée est de valoriser le paysage conflictuel dans lequel prend place le projet afin de caractériser l’habitat. La figure urbaine choisit de valoriser cette position entre deux grands paysages et à la limite du parc comme un lieu privilégié pour développer une offre d’habitat inédite à Saint Fons. La vue sur le bourg et les balmes à l’Est et sur le Rhône, le port Edouard Herriot à l’Ouest crée une double orientation pour les logements. La notion de paysage infrastructurel et de mise en scène de l’architecture vis à vis de la voie ferrée était aussi un critère important à prendre en compte dans la figure urbaine.


Un ĂŠlĂŠment qui amorce la relation entre Saint Fons et son parc


Pour la thématique des mobilités, le projet s’implante en contrepoint de la nouvelle gare métropolitaine. Cette intensité est générée par la nouvelle gare urbaine à travers des nouvelles mobilités. Le projet cherche donc à mettre en scène ces mobilités à la fois piétonnes mais aussi ferroviaires et automobiles d’où le choix de mettre en avant le programme de stationnement.


ElĂŠment contrepoint de la gare


Le choix d’un programme de stationnement mixte associé à des espaces de bureaux est un point fort du projet. L’idée était de concevoir le stationnement comme un lieu de rencontre, ce que nous avions déjà relevé lors de l’observation de l’espace industriel. L’idée était de proposer un programme d’occupation temporaire qui se combine avec les nuisances de la voie ferrée pour créer un écran pour les logements. Ce programme avait également pour but d’animer le paysage ferrovier avec notamment un rôle nocturne de mise en valeur.


Parking relais Mermoz, Clement Vergely Architectes


Tank Architectes Ruche d’entreprises et parking silo de la TossÊe


Herzog et De Meuron, 1111 Lincoln Road, Miami


La caractéristique majeure de cette implantation est qu’elle doit prendre en compte les trois sols d’espace public et les trois traversées. Elle doit assurer le prolongement de la logique piétonne mise en place dans le projet urbain afin d’assurer la liaison entre les quais de la gare, l’espace industriel et le bourg.


Faire le lien avec 3 sols d’espaces publics


PAYSAGE PAYSAGE

PROGRAMME PROGRAMME

- -

- -

PAYSAGE

PROGRAMME

-

++

+

assumer la rupture

une figure urbaine qui cherche sa signification dans son rapport au paysage, au sol et à l’infrastructure

++

RELATION PUBLIC/PRIVE

++

DENSITE D

-

+

-

++

+

+

++

RELATION PUBLIC/PRIVE RELATION PUBLIC/PRIVE

- -

+

- -

-


L’élaboration d’une figure urbaine a associé l’analyse de l’existant avec les composantes du lieu dans lequel s’implante le projet. Cela a abouti à une posture qui assume sa rupture avec l’existant : rupture morphologique, d’échelle et aussi programmatique. Ainsi, le projet ne renie pas la limite territoriale et locale que représente l’infrastructure mais en fait une force. Les critères de paysage, de mobilité, d’espace public et de programme permettent de définir un cadre dans lequel le projet se développe. La position hors du bourg nous permet d’imaginer une figure urbaine en rupture avec son environnement qui crée la ville au delà de la voie ferrée, sans référentiel Elle génère un point initiateur d’une ambiance métropolitaine, et crée la porte d’entrée de Saint Fons en fabriquant la relation avec la gare . L’objectif est en réfléchissant sur la programmation et la mixité, de créer un morceau de ville. Le projet

devient un élément marquant dans le paysage industriel et ferrovier tout en mettant en scène ce paysage conflictuel.

«Je veux répéter que notre architecture ne prend place dans aucune réelle tradition par rapport à l’architecture précédente. Elle s’y rapporte vraiment cependant par des observations des perceptions critiques, des copies de ceci ou des démentis de cela.» J.Herzog



« Les nœuds sont des points, les lieux stratégiques d’une ville, pénétrables par un observateur, et points focaux intenses vers et à partir desquels il voyage. Cela peut être essentiellement des points de jonction, endroits où on change de système de transport, croisements ou points de convergence de voies, lieux de passage d’une structure à une autre. […] Certains nœuds de concentration sont le foyer et le résumé d’un quartier, sur lequel rayonne leur influence, et où ils se dressent comme un symbole : on peut les appeler centres. »

«Les limites sont les éléments linéaires que l’observateur n’emploie pas ou ne considère pas comme des voies. Ce sont les frontières entre deux phases, les solutions de continuité linéaires : rivages, tranchées de voies ferrées, limites d’extension, murs. Elles servent de références latérales plutôt que d’axes de coordonnées. De telles limites peuvent être des barrières, plus ou moins franchissables, qui isolent une région de l’autre; ou bien elles peuvent être des coutures, lignes le long desquelles deux régions se relient et se joignent l’une à l’autre.» Kevin Lynch, 1965, The View from the road


figure urbaine ĂŠvolution et invariant


fĂŠvrier 2016

mars 2016

avril 2016

mai 2016


un socle crĂŠer un quai


Le socle permet avant tout de faire le lien piétonnier entre les trois sols d’espaces publics et vient pallier à la différence de niveau entre le bourg et la voie ferrée. Il prolonge la logique d’espace public ainsi que des trois traversées afin de créer la transition entre Saint Fons et son parc. Ce socle contient les programmes en rapport avec la gare et crée un véritable quai à deux niveaux. Il se développe autour du programme de stationnement, pensé comme un véritable espace public et lieu de convergence entre les différents usagers. Le quai rappelle à la fois le quai de la gare mais cherche aussi à faire référence au Rhône et à son imaginaire. Il joue un rôle d’interface.


un habitat hors sol s’Êlever vers le paysage


L’habitat se développe dans une logique de hors sol. En effet, le niveau du bourg et la rue se prolonge pour créer l’accès aux logements. Les nouveaux logements sont donc en continuité du bourg. Cependant, ils restent ancrer dans une logique d’offrir un habitat différent des caractéristiques de l’habitat du bourg. Ils recherchent surtout à s’orienter par rapport au grand paysage (Rhône et balmes).


Faire mur ou non vis Ă vis de la voie ferrĂŠe ?

mars 2016

avril 2016

mai 2016


Initialement, le projet privilégiait l’implantation des logements à l’ouest côté Rhône et érigeait les programmes de stationnement et bureaux à l’est comme un écran contre les nuisances. La distribution était mutualisée entre les logements et les autres programmes. Cependant, ce mur coupait les nouveaux logements du bourg et accentuait la distinction entre ces deux mondes. Dans un deuxième temps, le choix a été fait d’intégrer le stationnement et les bureaux dans le socle et de proposer un espace paysager comme un prolongement du parc. Cet espace public permettait à la fois d’adoucir la limite de la voie ferrée en créant un paysage depuis le bourg et de relier visuellement le bourg et les nouveaux logements .


retour critique sur les différentes formes élaborées


Le développement de la forme architecturale a subi des évolutions diverses tout au long du semestre. Bien que les principes de figure urbaine soient demeurés les mêmes, certains partis pris plus radicaux se sont effacés au profit d’un tissage avec l’existant. Les invariants de la forme urbaine reposaient sur les composantes du socle et d’un habitat hors sol. Cependant, la première posture était de s’inscrire en rupture vis à vis du bourg et d’accepter le constraste morphologique et d’échelle entre le projet et l’existant. La force du programme générait à elle seule la fonction de ville. Cependant, après plusieurs tentatives, j’ai chercher à tisser avec le bourg des relations visuelles et urbaines. Lors des premières solutions, le projet se coupait véritablement du bourg en assumant ce côté «hors de». Ce mur composé des programes de bureaux et de stationnement s’animait en

mettant en scène les mobilités. Cependant, cela coupait complétement les logements du reste du bourg et créait une dychotomie trop forte en créant deux mondes de chaque côté de la voie ferrée. J’ai donc décidé de revenir à une forme plus consensuelle qui permette de faire le lien entre le bourg et les nouveaux logements, de les intégrer plus facilement.


Associer les Êchelles du logement et de l’infrastructure


Une des difficultés dans l’élaboration de cette urbanité hors du bourg a été la confrontation à des échelles radicalement différente. Il fallait associer à la fois l’échelle de l’infrastructure en rapport avec cette situation au coeur de la zone industrielle en bordure de voie ferrée et l’échelle du logement afin de créer une situation qui puisse acceuillir la vie quotidienne et ses situations «banales». Cette association d’écheles m’a beaucoup questionné sur le module à adopter, la structure ainsi que la façon de passer d’une échelle à l’autre. L’envergure du projet était parfois difficile à concilier avec les exigences du logement. Cette confrontation d’échelle a également permis de penser un logement différent, ce qui était un de nos objectifs afin d’apporter une mixité à Saint Fons.


Boucles, EUROPAN 8, Logrono. Ce projet m’a servi de référence dans la façon dont le logement s’intègre à une logique infrastructurelle.

Logrono, Europan 8, Boucles



#4


Quel caractère donner à un habitat, entre voie ferrée et zone industrielle ?


Habiter un paysage conflictuel



développer une esthétique autour de la vallée de la chimie


Comment mettre en place les qualités propre à l’habitat dans un environnement «hostile» à celui-ci ? Le positionnement du projet hors du bourg, entre la voie ferrée et la zone indsutrielle questionne les qualités d’habitat possibles dans un tel lieu. Comment en faire un lieu de vie qui réponde aux banalités du quotidien ? Comment le rendre habitable et même en faire un atout pour le logement ? Lors de l‘analyse des formes urbaines présentes à Saint Fons, j’avais étudié le rapport au paysage qu’entretenaient les formes d’habitat traditionnelles et des années 60. J’avais relevé la qualité d’un logement orienté et l’importance des seuils sous la forme de séquences d’entrée entre la rue et l’espace intime du logement. La stratégie mise en place pour rendre habitable ce lieu a été de s’élever afin de valoriser une position belvédère pour l’habitat et une mise à distance vis à vis du sol pollué et des nuisances

qu’il représente. Dans l’idée de s’élever pour habiter, il y avait aussi la volonté de valoriser ce paysage comme un tableau au sein du logement, à la manière des peintres impressionistes qui ont remplacé les paysages buccoliques par les lieux ou s’exprimaient la révolution industrielle.(Peinture de la gare Saint Lazare par Monet). Un des atouts de la vallée de la chimie c’est d’en faire un élément de paysage et de développer cette esthétique industrielle dans le logement.


Emscher Park, Parc paysager de Duisburg-Nord, DE, Latz+Partner


Usine le long du RhĂ´ne,VallĂŠe de la chimie


orienter le logement grace au paysage


Des principes d’habitat ont découlé de ce lieu d’implantation particulier. La première intention était de trouver des rapports d’orientation pour le logement. Face à un espace isotrope, il fallait mettre en place des éléments capable d’orienter le logement en lui donnant différentes ambiances, différents paysages. L’intention était de valoriser cette position paysagère en orientant le logement entre 360° un grand paysage et un paysage intérieur. La seconde intention était de qualifier le logement à travers le rapport au paysage : vertical ou horizontal. Enfin, l’idée était de valoriser cette position hors du bourg pour proposer un habitat libéré des contraintes de vis à vis et largement orienté sur l’extérieur donc des typologies rayonnantes.

360°

maximiser les possibités (typologie rayonnante)

proposer differents rapports au paysage (double hauteur, duplex, traversant etc.)

trouver de nouveaux rapports d’orientation pour le logement (paysage intérieur/paysage extérieur)


la pièce génère le logement


L’idée de partir de la pièce était une réponse à cette situation de l’habitat soumis à des nuisances visuelles et sonores importantes. La présence de l’industrie très proche renforce cette sensation d’un milieu agressif. Le point de départ de la pièce m’a permis de développer un imaginaire autour du logement. Cette espace confiné permettait d’imaginer un habitat capable de se replier sur lui même et de mettre à distance son environnement. Cette réflexion s’est combinée avec une réflexion sur les modes de vie contemporains. J’ai cherché à caractériser une façon d’habiter propre à cette situation métropolitaine qui répondent également à l’incertitude et à la diversification des profils des habitants : personne seule, famille monoparentale,collocation, couple sans enfants etc. Ces nouvelles pratiques de l’habiter sont en concordances avec notre conception des nouvelles mobilités pendulaires.

Cette préoccupation vis à vis des nouveaux modes de vies et de la pièce m’ont amené à me questionner sur le plan et l’organisation spatiale du logement contemporain.

Pourquoi la pièce ? - un moyen de mise à distance d’un environnement hostile - valoriser une flexibilité des usages - une façon de donner du caractère au logement


ÂŤArchitecture is the making of a roomÂť


Je me suis basée sur le travail de Kahn. Il a développé une approche différente des architectes de son temps. A partir du milieu des années 1950, il a rejeté le conventionnel plan libre moderne. A contrario d’une organisation spatiale flexible au sens de peu de cloisons, Kahn adopte l’idée de la pièce comme la base de l’architecture. La pièce générait une atmosphère pour ces habitants selon trois piliers: la vie, le travail et l’apprentissage. Cette philosophie de concevoir l’architecture depuis l’échelle de la pièce m’a permis de penser d’une façon rétroactive le projet, en concevant d’abord la pièce et en réfléchissant ensuite à son assemblage. Cette manière d’aborder l’architecture est clairement perceptible chez Kahn et notamment dans le plan du Salk Institute. La cellule, conçue pour accueillir les chercheurs, compose et rythme le plan. Cet assemblage de cellules se fait autour d’un patio qui les distribuent sous forme de coursive.

«La pièce est le commencement de l’architecture. C’est le lieu de l’esprit. On est dans la pièce avec ses dimensions, sa structure, la lumière qui lui donne son caractère, son aura spirituelle, et on prend conscience que tout ce que l’homme propose et fait devient vie. La structure de la pièce doit être évidente dans la pièce même.» L.Kahn


Salk Institute,L.Kahn, 1962-1963



plan libre versus plan constituÊ de pièces


La pièce est un élement archaïque de la composition spatiale. Durant la période moderne, la pièce a été vivement critiquée et rejetée comme système d’organisation spatiale au profit du plan libre. Dans une conférence de 1930, Le Corbusier compare le plan libre avec un plan constitué de pièces qu’il définit comme «paralysé». Cet abandon de la pièce comme système d’organisation spatial a été justifié comme un moyen de créer plus de flexibilité et de liberté dans l’organisation spatiale. Cette recherche s’est accompagnée d’un décloisonnement progressif du logement notamment sous l’influence des normes d’accessibilité. Ce décloisonnement progressif entraine la perte des espaces intermédiaires (disparition de l’entrée comme une pièce du logement, l’accès se faisant directement dans le séjour.) et la généralisation des plans à cuisine-

séjour ouverts. Cet apanage de la flexibilité contribue à créer un logement, qui par sa taille et sa distribution, génére une utilisation standard et finalement peu adaptable.


Brick country House,M.Van Der Rohe, 1923


«j’ai abandonné le principe habituel de fermeture de l’espace : à la place des pièces distinctes j’ai recherché une suite d’effets d’espace. La paroi perd ici son caractère de fermeture et ne sert plus qu’à l’articulation de l’organisme de la maison» M.VDRohe


assembler les pièces

interrogation sur le plan


L’organisation spatiale traditionnelle de la pièce a été remise en cause pour son manque de flexibilité. Or, on observe des tentatives de réintroduire un espace du logement plus cloisonné en mettant la flexibilité et l’évolution des modes de vie au coeur de la reflexion spatiale. Cependant, l’intention n’est pas de revenir stricto censu au plan traditionnel avec une distribution de pièces par couloir. On observe des modes d’organisation plus contemporains et novateurs. C’est le cas du plan neutre nommé ainsi par les suisses. Ce plan propose des pièces de tailles équivalentes avec des surfaces assez généreuses pour accueillir différents usages. La surface des pièces oscille entre 14 et 16 m². Cette solution permet de mettre en place ,selon son mode de vie du moment, des affectations de pièces différentes. Cela permet aussi de revenir à une conception de l’habiter différente. Ce principe remet par exemple en cause la

hiérarchisation des espaces selon le principe jour/nuit. Cette organisation permet de penser les modes d’habiter de façon plus personnalisé en laissant libre choix à l’affectation des différentes pièces.Cette disposition spatiale laisse la possibilité de jouer selon les temps entre le public et le privé par exemple pour les chambres et d’élargir à certains moments son territoire ou encore de choisir son orientation préférée pour le séjour. Cela donne plus de possibilités aux usages qui peuvent se développer dans la pièce, la chambre peut redevenir un espace de bureau ou de travail du fait de surface plus importantes. La recherche d’un plan sans couloir réintroduit aussi cette question de la composition par la pièce au sein de l’architecture contemporaine. Ce principe d’organisation suggère des enchainements qui intègrent des effets de perspective et de parcours en séquences visuelles au lieu des seuls critères de complémentarité et de séparation fonctionnelle.


Le potentiel de flexibilitÊ de la pièce


Ces recherches au niveau du plan montre que la pièce comme moyen de composition spatiale n’est pas antinomyque d’une réflexion sur la flexibilité dans le logement. La particularité des plans anciens composés de pièce est qu’ils n’imposent pas d’emblée, par une différenciation des pièces ne tenant qu’à leur taille respective, la lecture d’une unique répartition fonctionnelle. Ils permettent des usages variés. Il n’y a qu’à voir l’attrait dont jouissent les appartements de type haussmanien par exemple. Ils offrent une plus grande souplesse d’adaptation du fait de leur répartition jour/nuit moins stricte que les appartements modernes. Une même fonction peut être démultipliée en plusieurs lieux selon différentes pratiques. En montrant que la pièce est un moyen d’organisation spatiale flexible, elle n’apparait plus dépassée pour réfléchir aux pratiques de l’habiter contemporaines.

«Ne plus raisonner en surface mais en nombres de pièces: les affectations figent les modes d’occupations quand des pièces indifférenciées, neutres, d’une taille d’environ 15m²,peuvent servir à plusieurs usages» O.Seyler


la pièce en elle même


Les recherches sur la pièce m’ont aussi poussé à travailer sur les caractérisques de la pièce en elle même. L’intention était de travailler sur ce qui compose basiquement la pièce en terme de spatialité pour ensuite pouvoir concevoir des variations de ce modules. La première composante est la définition d’une intériorité versus une extériorité. Le second critère relevé est le processus d’entrée. Ce critère regroupe également le fait que la pièce soit traversante ou non, l’orientation que génère l’entrée par rapport à la figure de la pièce. Enfin le dernier critère de variation du module est le rapport entre l’épaisseur de l’enceinte de la pièce et le vide intérieur.

délimitation d’une intériorité et d’une épaisseur frontière

ouverture et entrée dans la pièce

variation de l’epaisseur


références


L’analyse de plusieurs références m’a permis de développer ma posture vis à vis d’un plan composé de pièces. Ces références illustrent une certaine répartition spatiale spécifique à l’habitat et ses contraintes. Elles m’ont permis de questionnner la disposition des différentes fonctions de l’habitat. Cela m’a notamment fait réfléchir sur l’expression de la pièce dans le plan, son rôle porteur, la fonction attribuée à la pièce, la distribution etc... Les deux premières références m’ont été utile dans l’analyse de la manière dont les pièces articulent des espaces plus ouverts et des espaces clos. La mesure de ces espaces résulte d’un travail de composition entre pleins et vides qui génère des espaces une qualité des vues et du parcours dans le logement.


High Rise housing,Londres E2A


Ninetree village, Chine, D.Chipperfield


Immeuble d’habitation, KNSM et Java Island, Pays-Bas, Diener et Diener


Maison Meri,Floride Pezo Von Ellrichshausen


#5


Comment associer matĂŠrialitĂŠ industrielle et domestique ?


créer une atmosphère


travail sur différente matérialité une architecture phénoménologique vivre l’endroit sans l’interpréter Faire référence à la matérialité du site : mur de soutenement béton de la voie ferrée, une mise en oeuvre rudimentaire du matériau : infrastructure faire référence à la matérialité des infrastructures qui prennent place sur le Rhone, des éléments brutes, moussu, sur une surface lisse, changeante, réfléxive, liquide et aussi comment créer une sensation domestique dans un milieu industriel (confort de la matière)


matĂŠrialitĂŠ et perception


Herzog et De Meuron, Poste d’aiguillage, Bâle


« L’émotion naît de quoi ? D’un certain rapport entre des éléments catégoriques : cylindres, sol poli, murs polis. D’une concordance avec les choses du site. D’un système plastique qui étend ses effets sur chaque partie de la composition. D’une unité allant de l’unité de matières jusqu’à l’unité de la modénature. » LC


« L’architecture,c’est avec des matières brutes, établir des rapports émouvants.» Le Corbusier, Vers une architecture


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