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DOSSIER ARTISTIQUE

Ensemencer le ciel, session 1 - Opération de charme, extrait vidéo, 2021

Ensemencer le ciel 2021-2023 (projet en cours) Performances, vidéos, photos, cyanotypes, sérigraphies, dessins, installations, cartes, textes...

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Des parapentistes sont équipés de cornes d’abondance en vannerie, remplies de graines, qui sont semées depuis les airs. Des reproductions de fruits de fusain d’Europe en céramique sont intégrées à ce mélange à disséminer. Les espèces sont soigneusement sélectionnées suivant les conseils d’un écologue et de forestiers, et suivant le climat et la topographie dans lesquels elles s’implantent. Le choix effectué est celui d’espèces sauvages et locales qui poussent habituellement dans ce type de biotope. Il intègre néanmoins l’évolution en cours des écosystèmes lié au réchauffement climatique.

Cyanotypes sur papier, 2021, formats divers

Présentation vidéo de l’artiste et du projet (2min31) : https://www.youtube.com/watch?v=F4rwDPX2BSI

Les stratigraphes 2021 Photographie numérique

Les stratigraphes désigne les personnes qui nomment et inventorient des éléments déterminés qui sont classés en fonction de leurs différences. Elles peuvent être géologues, archéologues ou encore historiennes. Les rendre visible, c’est rappeler le perspectivisme à l’origine des noms qui ne sont pas neutres. Anthropocène, plantationocène et capitalocène sont trois manières différentes de désigner des mondes enchevêtrés dans lesquels nous évoluons. Chthulucène, qui nous vient de Donna Harraway, apporte encore une nuance en se tournant vers les futurs possibles des humanités environnemenales.

Rituel pour le vivant 2020-2021 Sculpture sociale

Ce projet s’intéresse à la greffe végétale, en tant qu’invention humaine d’une biodiversité domestique par la multiplication des variétés fruitières. Il consiste à réaliser des greffes de fruitiers sur des espèces sauvages, à travers des actions collectives où les participants sont costumés. La greffe sert de métaphore à la créolisation des identités et des savoirs et nous questionne sur la place que nous sommes prêts à accorder à la biodiversité, au vivre avec.

Blog du projet : https://rituelpourlevivant.jimdofree.com/

Être-forêts 2020 Vidéo, 17min 16 sec

Une créature cynocéphale arpente bois et campagne, et effectue des greffes fruitières sur des arbres sauvages.

Ce film a été réalisé dans le cadre du projet «Rituel pour le vivant». Il s’intéresse aux liens qui relient trois formes de diversités biologiques : la biodiversité sauvage, la biodiversité domestique et la diversité culturelle.

Lien vidéo : https://vimeo.com/467022902

Souches 2019 Boucle vidéo, 8 min 39 sec

Dans un univers sous-marin, des formes translucides et tentaculaires évoluent au gré des mouvements de l’eau. L’incertitude demeure quant à leur nature : sont-elles des organismes vivants non identifiés, tels que du phytoplancton ou du zooplancton ? Leurs formes évoquent tout à la fois des méduses et des racines d’arbres, mais aussi, et de manière plus inquiétante, du plastique, de celui qui s’accumule dans les océans et constitue ces fameux continents flottants. Ces débris peu à peu se fragmentent en microparticules, et rejouent en un sens les origines de la vie à travers cette soupe néo-primitive, devenant des radeaux de survie vecteurs de virus et de souches bactériologiques. Aujourd’hui, méduses, algues et microplastiques semblent occuper de larges zones dans les mers et océans, et s’implantent dans les niches écologiques laissées vacantes par d’autres espèces qui disparaissent suite à une modification de leur milieu de vie.

Les sculptures, à la fois décors et actrices du tableau, ont été construites à partir de bouteilles d’eau en plastique transparent récupérées qui ont été thermoformées et assemblées.

Gallus gallus domesticus 2019 Installation interactive et performative, poules, public, matériaux divers, 5,40 x 5,40 m. La salle d’exposition a été transformée en poulailler, une exposition pour touristes poules. Le sol du poulailler était surélevé d’un mètre environ, mettant les poules à un niveau de regard d’enfant. Une entrée laissait accéder en-dessous à un tunnel, menant successivement à deux demi-sphères transparentes dans lesquelles on pouvait passer sa tête et observer. Dans le poulailler étaient présentées des sculptures en plâtre peint, liées à la thématique du voyage : animaux exotiques, monuments, moyens de transport… Elles étaient recouvertes de grains. Pendant toute la durée de l’exposition, les sculptures furent picorées par les poules. Parallèlement, les déjections s’accumulaient, laissant entre-apercevoir l’effrayante destruction d’une trop forte consommation d’exotisme. Sur les murs étaient présentés des paysages dessinés sur des cartons, comme autant de souvenirs exotiques abordables achetés à des artistes locaux.

Ostrakon 2019 Bois, coquilles d’huîtres, peinture 104 x 28 x 28 cm

Durant la démocratie athénienne, au Vème siècle avant J.C., les citoyens procédaient à un vote particulier, visant au bannissement pour 10 ans maximum d’un citoyen influent soupçonné de vouloir s’accaparer le pouvoir. Ce vote de défiance tenait en une mesure d’éloignement politique de ce citoyen, sans sanction financière, ses droits civiques étant conservés. Les citoyens devaient inscrire ce nom sur l’ostrakon ou ostraca, (coquille en grec ancien), une coquille d’huître ou un tesson de poterie. Le mot ostracisme découle de cette pratique. Remplacés, les noms deviennent des concepts, des mouvements de pensée. L’œuvre ostrakon exprime la guerre des idées, tout au moins celles aspirant au pouvoir, quitte à se corrompre. Les formes irrégulières et organiques des coquilles incrustées s’opposent à la rectitude des lignes du socle. Au dessus, la forme exposée parait décevante, ridiculement petite et sans ambition. Il s’agit en fait d’un micromonde. Cette coquille d’huître, irrégulière, est recouverte des traces de sa vie marine. Ses échanges biologiques - parasitisme ou entente - s’y sont inscrits, notamment avec différents crustacés, comme les balanes (balanomorpha). Ils constituent son identité, singulière par son vécu, et collective par cette cohabitation. Sans ouvertures, on ne sait si l’envers de la coquille possède une inscription et ce qu’elle pourrait être.

Les micromondes (prototypes) : Ce qui arrive, Pré-occupation mentale et Le cri des communs 2017 Aquariums, socles, système d’éclairage, résine, sérigraphie, eau

Des aquariums aux vitres sérigraphiées abordent la question des rapports entretenus entre savoirs (sciences, mythologie, politique...) et différentes formes de pouvoirs. Les images et les schémas présentés témoignent de luttes et de transformations, en constant mouvements. Des moulages de champignons de souches aux allures de coraux blanchis évoquent également ces systèmes dynamiques, tant par leur modes de vie particuliers que par leur classification ayant fortement évolué au cours de l’histoire des sciences.

Manifestation animale 2016

Des animaux sauvages ont été peints sur carton, taille réelle ou plus grand. Une performance participative a ensuite été organisée dans un quartier populaire. L’enjeu était de questionner le rapport entre humains et animaux, ainsi que de souligner leurs interactions communes avec le milieu (espaces naturels/espaces urbanisés), lieu d’existence partagé entre toutes les formes de vie. Dans cette intervention artistique, rendre visible ces présences animales animées est revenu à leur donner la parole, une légitimité à exister.

Constellations 2016 Installation Cire et paraffine, globes de verre et plastique, réseau lumineux, escargots, murs peints en bleu marine, 420 cm de diamètre Microcosme I 2018 Microcosme II 2018 Paraffine, résine, système d’éclairage

Constellations 2016 Vidéo, boucle de 8min Une déambulation contemplative d’un univers cosmogonique, entre micro et macroscopique. Lien vidéo : https://vimeo.com/292709866

Les Ascendants 2016

25 sculptures en laine de mouton et papier mâché ont été réalisées dans le cadre d’ateliers participatifs. Elles ont ensuite été installées dans l’atrium de la MJC d’accueil de la résidence artistique, puis dans un bosquet d’arbres dans un parc du quartier.

Les Réclames 2016

Des images ont été créées à partir de réponses à un questionnaire distribué aux habitants d’un quartier populaire, dans le cadre d’une résidence artistique, à Annecy. Elles ont ensuite été imprimées et collées sur un panneau d’affichage de 250 x 300 cm sur le toit de la résidence.

Atlantide, expédition artistique en Uruguay 2015

Ce projet a consisté en un tour d’exploration et de découverte de l’Uruguay en vélo (plus de 1000 kms) et en canoë (200 kms), du 11 février au 15 avril 2015, donnant forme à une production artistique variée (photos, dessins, sculptures). Le mythe de l’Atlantide a servi d’analogie pour parler du monde d’aujourd’hui : la perception et la transformation du paysage, de l’écoulement du temps personnel et d’une société mondialisée. La ville côtière d’Atlantida fut symboliquement le point de départ et d’arrivée à cette expédition, elle a accueilli dans un deuxième temps une résidence de création artistique. Des expositions et une édition ont été réalisées par la suite en Uruguay et en France. Résidence nomade 2015 Barque en bois, moustiquaire, outils de voyage environ 3,5 x 2 x 0,5 m

Ce projet a reçu le soutien ADERA 2015 ADERA - Les Écoles supérieures d’art Auvergne Rhône-Alpes

Ajustements dogmatiques Série La Terre Carrée 2014 Papier peint sérigraphié, encre de chine, collage

Des dessins et des schémas de pensées abordent différentes questions relatives à la gestion de l’environnement et de son aménagement par les diverses sociétés humaines, et la place que celles-ci laissent aux autres formes de vie. Un espace d’exposition pensé comme un seminarium pour faire germer des idées.

C’est en bûchant qu’on devient bucheron I et II 2014 Bois, ficelle, 2 x 1,80 m chaque Des noms de peintres et d’un paysagiste (Le Notre est connu pour avoir conçu les jardins à la française qu’on trouve à Versailles). Ceux-ci ont appartenu à différents mouvements de l’histoire de l’art (classicisme, académisme,...) qui a orienté et donné une certaine rigueur à leur travail. L’enjeu ici a été de donner à cette proposition artistique sa propre rigueur : les lettres ont été réalisées en bois flotté tortueux, et liées à l’aide de ficelles et de tenons de bois, technique traditionnelle de charpente. Elles s’adaptent aux contraintes naturelles du matériau. Le cadre quant à lui se rapproche de la ligne droite par l’usage de bois d’épicéa.

Cargo wood connection 2013 Bois, assemblages en tenon-mortaise, de 0,50 m à 3 m chacune

Avec les évolutions technologiques, les antennes hertziennes se retrouvent obsolètes, préhistoriques. Reste des formes, sculpturales. Du ready made à la reconstruction (Do It Yourself) il n’y a qu’un pas : les reconstruire, en bois, en se libérant de leur attachement à leur fonction première. Car si elles fonctionnaient, quelles ondes capteraient-elles? Ce travail s’inspire du culte du Cargo pratiqué dans les îles d’Océanie durant la Seconde Guerre Mondiale.

Seul le sang des albinos peut calmer le dieu de la montagne 2012 Grillage, laine, dispositif sonore. Environ 60 x 100 cm chaque sculpture

Le titre est la citation d’une superstition camerounaise qui prête des vertus et pouvoirs miraculeux à certaines parties du corps des albinos. Ici, des singes aux poils beige sont accrochés dans les arbres et émettent d’étranges cris de tronçonneuses.

L’œuf 2011 Performance dirigée, 30 min environ Vidéo

Cinq personnages sont habillés en blanc. Deux d’entre eux portent des vareuses d’apiculteurs, le premier tient entre ses mains un œuf d’autruche. Les trois autres ont sur la tête un casque surmonté d’une feuille de cire d’abeille. Après une petite déambulation, les deux apiculteurs cuisinent l’œuf sur un feu. Les trois autres personnages chantent doucement des rythmes simples, aucune langue ou mot n’est reconnaissable. Les deux cuisiniers surveillent la cuisson, ils prennent des notes. Une fois l’œuf cuit, ils le disposent sur des tranches de pain. Les chants cessent. Chacun d’eux se dirige ensuite vers le public, et convie les spectateurs à partager ce repas. Fin de la performance. Les personnages, semblables à des cosmonautes ou des scientifiques, aux gestes lents et précis, paraissent affairés à un rituel qui nous échappe. Or, peu de temps auparavant avait eu lieu l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. L’œuf, symbole de naissance, de création, d’idée, est partagé entre tous. Mais l’est-il de manière imposée ou choisie ? L’hostie commune serait-elle radioactive ?

L’odyssée de la terre ou Le menhir de l’espace 2010 Sculpture in situ. Bois, terre, paille, 4 x 1,20 x 0,50 m

D’une forme simple et monolithique, qui semble emprunter un langage universel et pourtant mystérieux, ce mud bloc évoque à la fois le film 2001, l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, et une construction bien terrestre de par ses matériaux. Est-ce un début de mur, un marqueur de frontière, un totem ? Ici commence peut-être la politique humaine, à moins qu’il ne s’agisse de diplomatie animale ?

Toguna Tate Modern 2009 - 2010 Sculpture 60 x 130 x 80 cm, Vidéo 57 min 37, Installation 4 x 3 m La case à palabres (ou Toguna) est utilisée par le peuple Dogon au Mali. Sans mur et délibérément trop basse de plafond pour s’y tenir debout, elle contraint à s’asseoir pour discuter. Elle est l’équivalent dans d’autres cultures d’un parlement, d’une agora ou d’une table ronde. C’est un lieu d’échanges qui a pour fonction soit de régler les conflits personnels, comme par exemple un différent opposant deux voisins, soit de soumettre à la discussion des propositions concernant la communauté, dans le but de prendre des décisions à son sujet. Construite à Londres, la Tate Modern est une ancienne usine en brique des années 1930 ; elle abrite aujourd’hui la plus grande galerie britannique d’art contemporain. Lors d’un séjour au Mexique et au Guatemala en 2009, j’ai réalisé des interviews vidéo de personnes venant de différents milieux sociaux. Je leur ai exposé le projet de construction d’une réplique de la Tate Modern, qui aurait pour fonction de servir de case à palabres. Celleci serait faite en matériaux traditionnels, bois, terre et paille. De ce symbole artistique et culturel du Nord économique, je laisserais aux habitants la liberté d’usage. Toguna Tate Modern a été présentée en France sous une case à palabres en bois et bottes de paille. Le jury du diplôme DNSEP était invité à s’assoir dessous, afin de discuter d’égal à égal du travail artistique présenté.

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