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FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

Lettre d’information

n°4/2013 — décembre

Editeur responsable : Francis Martens

Adresse : rue du Président, 53 1050 Bruxelles

Sommaire

Editorial

Editorial Actions de l’APPPsy • p. 2: Santé mentale, santé globale, législation, Francis Martens • p. 4: Psychothérapie, psychanalyse, législation, clarification, Francis Martens • p. 9: Le blog de Dominique De Wilde • p. 11: Communiqué cosigné par l’APPPsy, la BFP-FBP et l’UPPsy • p. 12: - Lettre ouverte, Diane Drory - Législation en matière de psychologie clinique, psychothérapie et santé mentale, Francis Martens • p. 15: Texte de présentation de l’APPPsy Annonces • p. 18: -Ecole Belge de Psychanalyse Activités scientifiques 2013-2014 -Société Belge de Psychanalyse: Séminaires ouverts 2013-2014. • p. 19: - Publication - Agenda • p. 21: Colloque 7-9 février 2014 Où va la psychanalyse ?

En cette fin d’année 2013, nous pouvons à nouveau nous réjouir d’un bilan positif pour les diverses actions auxquelles notre association s’est engagée. Notre Lettre d’information ”nouvelle mouture” vous a sans doute permis de suivre au fil des trimestres la vie dynamique de l’APPPsy, c’est du moins ce que nous en espérions. Sur le plan politique, nous avons non seulement pris une place active au sein de la Commission des Psychologues, aux côtés de la Fédération belge des Psychologues, mais nous avons également contribué avec elle à l’aboutissement du code de déontologie des psychologues, toutes orientations confondues (cabinet de la ministre Laruelle). A la demande de Madame Onkelinx, ministre de la santé, nous avons aussi œuvré à la proposition de loi qui concerne l’avenir de la psychothérapie. Cette proposition doit encore être soumise à la Commission Santé du parlement début janvier; d’ici là, nous ne baissons pas les bras ! Cette année a aussi été celle du peaufinage du projet de colloque Où va la psychanalyse ? Cet événement, qui est aussi l’anniversaire différé des « 25 ans » de l’APPPsy, se veut à la fois festif et une

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2 rencontre importante avec des intervenants aussi pointus que chaleureux. Notre Président en a pensé l’architecture de façon à laisser toute sa place à la parole échangée et à la réflexion en commun. Il s’agira d’interroger ensemble les fondements de la psychanalyse. Par les temps qui courent, ce n’est pas un luxe... Nous formulons le voeu de vous y rencontrer en 2014!

L’enjeu est essentiel. Nous nous trouvons, en effet, devant un réel paradoxe: tout se passe comme si le poids budgétaire dérisoire de la santé mentale, relativement aux dépenses gigantesques en santé publique, faisait oublier ses potentialités peu communes en matière de prévention globale et dès lors d’allégement budgétaire. Notons qu’il ne s’agit pas du credo biaisé d’un professionnel de la santé mentale – mais de l’aspect à la fois le plus délaissé et le plus étayé scientifiquement des politiques de la santé. Car que nous apprennent la littérature scientifique, les statistiques et les prévisions épidémiologiques ? À court terme, la dépression est annoncée comme la seconde cause d’invalidité au monde après les maladies cardiovasculaires (OMS). Dans nos pays, elle est corrélée en premier avec la solitude, en second avec le chômage – luimême vecteur de solitude. La dépression grave entraîne parfois le suicide. Elle favorise aussi le cancer, lui-même source de dépression. De façon générale, la dépression, le stress et l’anxiété apparaissent comme l’élément favorisant ou déclenchant de la plupart des maladies ordinaires qui nous habitent potentiellement ou auxquelles nous sommes exposés de par notre environnement ou notre mode de vie.

Le moment est à présent venu de vous souhaiter d’excellentes fêtes, entouré(e) de ceux qui vous sont chers, ainsi qu’une année nouvelle riche en rencontres fécondes. Bien cordialement, Pour le Bureau, Ria Walgraffe-Vanden Broucke Santé mentale, santé globale, législation À l’initiative de la Ministre de la Santé et des Affaires Sociales, un texte de loi est soumis aux parlementaires. Il propose de légiférer en matière de Psychologie Clinique en faisant dépendre l’exercice de celle-ci de critères relevant désormais de l’Arrêté Royal 78 sur «L’exercice des professions des soins de santé» (anciennement «Art de guérir»). Il propose également d’encadrer légalement la Psychothérapie, en balisant les exigences d’enseignement et de formation personnelle nécessaires à l’exercice d’une profession aux multiples facettes. Il prévoit enfin la création d’un Conseil Supérieur Fédéral de la Santé Mentale réunissant les multiples acteurs de terrain qui aiderait autant à la coordination des multiples professions concernées qu’à l’orientation d’un champ complexe où il est impossible de dissocier santé mentale, santé sociale, et santé tout court.

Ceci dit, où est le remède? Certes les molécules et les psychothérapies peuvent aider considérablement mais – à suivre la littérature scientifique – il semble que l’état dépressif réponde d’abord à l’«effet placebo». Les placebos, en deux mots, sont des remèdes d’allure médicale, dépourvus de la moindre spécificité, utilisés surtout pour tester par comparaison les «vraies» molécules, mais agissant efficacement en moyenne dans 33% des cas – toutes pathologies et interventions médicales confondues, en ce y compris la chirurgie (observations basées sur des interventions scientifi

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3 psychiatriques, ainsi que des violences contre soi et les autres engendrées – au fil des addictions et des décompensations – par la précarité économique et le naufrage psychique. L’accroissement des suicides sur le lieu du travail apparaît ici comme un signal sinistre (lire Christophe Dejours). Santé mentale et santé sociale, on le voit, ne font qu’un. La proposition de loi «réglementant les professions de la santé mentale» est bienvenue: elle amorce le rétablissement d’un équilibre au sein des professions des soins de santé. Avant la découverte des sulfamides, des antibiotiques et des neuroleptiques, avant l’explosion de l’imagerie médicale, la médecine d’«avant-guerre» parlait surtout au «patient» le langage de la petite chirurgie, du bon sens et du placebo. Aujourd’hui, la technomédecine des organes sauve le «malade», mais sans disposer du temps «managérial» pour pouvoir s’occuper encore du patient et de ce qui a pu le faire sombrer dans la maladie.

quement infondées mais s’avérant néanmoins efficaces). Dans certains contextes, l’effet s’élève jusqu’à 66%. Il ne s’agit évidemment pas ici de recommander la prescription de placebos pour quelque affection que ce soit, mais de s’interroger sur le versant oublié bien que scientifiquement établi (par des milliers d’études expérimentales) d’un des ressorts constants de la fonction thérapeutique – tout autant que de son échec. Car l’effet placebo est flanqué d’un inquiétant cousin: l’«effet nocebo», capable à lui seul de faire échouer les traitements en principe les plus adéquats. À mi-voix les médecins en témoignent. Le placebo atteste cliniquement et scientifiquement l’importance du cadre et de la relation thérapeutiques. La réactivité de la dépression aux placebos a été confirmée il y a peu par une méta-analyse statistique. Celle-ci a montré que les antidépresseurs les plus communément prescrits (ISRS) n’avaient en fait pas plus d’efficacité que les placebos sauf en cas de dépression grave – ce qui n’est pas anodin (Irving Kirsch, Hull University, 2008). Mais il est clair que si la consommation exponentielle d’antidépresseurs s’avère injustifiée, cela ne signifie pas pour autant que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine soient des remèdes inutiles. Au contraire, il s’agit souvent du seul sésame ouvrant à la possibilité d’une psychothérapie: la meilleure voie constatée à ce jour pour guérir à long terme d’une dépression.

Si la maladie fait souffrir, la souffrance peut rendre malade. Posté au chevet du «patient» – c’est-à-dire de l’être en souffrance – le psychologue clinicien psychothérapeute n’est pas un technicien spécialisé: il œuvre dans un rapport d’autonomie, d’égalité et de complémentarité avec le médecin, soucieux quant à lui de l’état du «malade». Voilà qui correspond à la réalité de pratiques où, si l’on peut soigner quelqu’un, personne ne peut guérir à sa place. En amont, la pluralité des parcours témoigne des cheminements plus personnels qu’académiques qui mènent à l’exercice professionnel de la psychothérapie. Ici l’excellence de l’enseignement ne peut suppléer aux exigences de la formation. Avec les ajustements nécessaires, les non psychologues et les non psychiatres doivent eux aussi pouvoir accéder à des formations trop spécifiques et trop person-

À ce qui précède, il faut ajouter que la sociologie a depuis longtemps repéré un rapport net entre degré de pauvreté et taux de consultations psychiatriques, surtout si la précarité matérielle va de pair avec la destruction du lien social et des appartenances culturelles. Il faut tenir compte enfin des maladies somatiques multiples associées aux chronicités

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4 nelles pour être laissées aux seules universités. Un baccalauréat en sciences sociales ou en sciences de la santé est une première base. Sans céder sur l’exigence des connaissances, il importe qu’un Conseil de la Santé Mentale (section Psychothérapie) puisse évaluer aussi les parcours atypiques. On ne devient pas psychothérapeute après une étude de marché.

pour ne pas céder sur ses exigences – a dû se résoudre à quitter la Fédération Belge des Psychologues où elle s’était pourtant très investie (son mandat à la présidence de cette association venait tout juste de s’achever). À ce moment, nombre de psychologues psychothérapeutes étaient prêts à payer d’une paramédicalisation de fait, l’hypothétique espoir d’un code de remboursement INAMI. Avec l’aide de divers parlementaires, nous avons réussi à faire obstacle: la plupart des psychanalystes étaient aux abonnés absents. C’est à cette époque qu’est née – en imaginant des textes de loi alternatifs – l’idée d’un Conseil Supérieur de la Santé Mentale où pourrait s’inscrire, pour ne plus laisser l’entièreté du champ à la techno-médecine managériale des organes, une anthropologie de la santé faisant place à la réalité sociale de même qu’à l’économie psychique – en ce compris le clivage du sujet.

À la lumière de ce qui précède, il apparaît qu’un Conseil Supérieur Fédéral de la Santé Mentale représente l’avancée majeure proposée par le texte de loi perfectible soumis aux parlementaires. Respectueux de la pluralité des professions concernées, ce conseil devrait en être le reflet. Mettant en dialogue psychanalyste et policier, psychologue et magistrat, psychiatre et éducateur, médecin généraliste et psychothérapeute, infirmier et travailleur social, il aurait pour vocation de conseiller le politique en une matière vive où rien n’échappe au choix politique. Francis Martens

Depuis plus de 25 ans, l’APPPsy – et c’est exceptionnel pour une association professionnelle réservée aux seuls psychologues – défend activement l’accès à la pratique de la psychanalyse à toute personne suffisamment formée et informée – quel que soit son parcours académique ou non académique d’origine. Ceci, sans concession sur les exigences d’un enseignement complémentaire éventuel : une culture suffisante en sciences sociales, en psychologie et en psychopathologie n’est pas un luxe. Néanmoins, nous ne parlons jamais d’analyse laïque – terme historique mais malheureux si l’on pense à la sacralité de ses connotations. Connaissant Freud et son rapport à la religion, il ne pouvait s’agir que d’un Witz.

Psychothérapie, psychanalyse, législation, clarification 1. Histoire(s) Dès sa création (1986) – car c’était sa principale raison d’être – l’Association des Psychologues Praticiens d’Orientation Psychanalytique (APPPsy) – dont les membres doivent faire preuve d’un cursus psychanalytique complet (analyse personnelle, séminaires de formation et pratique supervisée) – a pris l’initiative d’empêcher toute tentative de paramédicalisation de l’exercice de la psychanalyse.

Durant la législature précédente, nous avons finalement réussi à convaincre le Ministre de la Santé de l’époque de tenter d’introduire dans l’Arrêté Royal 78 (qui

Cela a viré à la lutte active lors du projet «Aelvoet» (2001), puisque l’APPPsy –

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Nous connaissions certes l’opposition résolue de la frange la plus réactionnaire et la plus corporatiste du corps médical. Nous avions malheureusement sousestimé l’impact d’un coup de sifflet parisien. Car tout à coup, en pur écho à des péripéties franco-françaises, nombre de collègues – totalement absents jusqu’alors de la scène politique - se sont mis en chœur à crier au viol ! Sans souci de l’importance de ce qui était en jeu, sans analyse réelle de la situation, à partir de positions strictement identitaires, et sur un mode purement émotionnel – sans rapport aucun avec la réalité locale – ils sont partis bruyamment à l’assaut du politique, dénonçant «l’affreux syntagme santémentale» et décrétant qu’il ne fallait pas «légiférer l’inconscient» (sic). Le politique ne craint rien tant que l’impopularité : il cède hélas plus souvent aux décibels qu’à l’argumentation.

l’APPPsy des discussions en cours. Le ton monte. Les élections interrompent le processus. Après une longue crise gouvernementale, une nouvelle Ministre de la Santé entre en jeu. Elle veut conclure et lance une large consultation auprès des acteurs politiques, académiques et professionnels qui ont montré leur intérêt pour la législation en chantier (notamment les deux fédérations reconnues, la FBPBFP et l’APPPsy, membres de la Commission Nationale des Psychologues). Des discussions reprennent avec une volonté de compromis et de nettes avancées depuis le projet Aelvoet. Par exemple, il n’est plus question de lier la compétence reconnue en psychothérapie au seul port d’un diplôme (même de psychiatrie), les formations spécifiques exigées en sus dans les quatre orientations actuellement reconnues sont laissées pour l’essentiel aux associations privées (les modalités de leur reconnaissance sont encore à préciser, d’où l’importance d’un Conseil Supérieur de la Santé Mentale et de sa chambre Psychothérapie), l’exercice de la psychanalyse (considérée comme l’une des quatre orientations dans le champ des psychothérapies) dépend d’un cursus – formation et enseignement – dont le volet enseignement n’exige plus un diplôme de médecine (historiquement, c’est ce dont il s’agit quand on parle d’«analyse laïque») ni de psychologie – un baccalauréat en sciences sociales, en sciences pédagogiques, ou en sciences sociales sera désormais admis comme base pour les formations, avec les compléments d’enseignement éventuellement nécessaires (par exemple, psychopathologie).

À la législature suivante, divers psychologues cliniciens remontent au front (proposition Goutry) mais, à nouveau, ils semblent prêts à payer leur reconnaissance d’une large part d’autonomie. Ils tentent d’écarter

Dans le sillage d’une reconnaissance des psychologues cliniciens (de facto des psychologues cliniciens psychothérapeutes) dans l’AR 78, il s’agit donc d’une très grande avancée objective à parfaire – non d’une menace apocalyptique portée

organise, depuis près d’un demi siècle, les professions de la santé sur un mode exclusivement médical) un registre nouveau : celui de la santé mentale. Cela devait se concrétiser sous la forme de la création d’un nouveau chapitre à part entière (chapitre 3) dans l’AR 78. C’était le fruit d’années de discussions avec de multiples parlementaires, et cela devait donner reconnaissance et crédit à nombre de nos pratiques (à l’époque, même si c’était devenu pratiquement obsolète, la pratique de la psychothérapie par des non médecins relevait encore théoriquement de «l’exercice illégal de l’art de guérir»). Mais le long travail de conviction et d’élaboration de l’APPPsy s’est tout à coup heurté à un obstacle imprévu.

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6 d’un déchiffrement identitaire et d’un repli solipsiste qui fait fi des enjeux positifs portés par ce texte. Ce dernier, en effet, n’a de but que de donner un minimum de garantie quant aux formations réelles des professionnels s’intitulant psychothérapeutes. Or, leur champ – qui inclut la psychanalyse qu’on le veuille ou non – est digne d’un inventaire à la Prévert. Il y a tout intérêt à le baliser. Dans ce contexte, réclamer l’extra-territorialité non seulement est un non sens par rapport à la réalité des pratiques cliniques, mais une façon très sûre de se tirer dans le pied. D’une part, c’est prétendre à une hétérogénéité – aussi essentielle qu’indéchiffrable – avec le champ des professions de la santé mentale; de l’autre, c’est s’exclure soimême du registre de garantie minimale que la loi tend à offrir au citoyen en matière de psychothérapie. De plus, la pratique concrète la «psychanalyse», même pour un ethnographe averti, ne sera pas différenciable de celle de la «psychothérapie psychanalytique» – sauf à réduire la cure à un rituel d’initiation «laïc», auquel cas nous entrerons dans le registre des cultes ou des parcours maçonniques. Un choix parfaitement honorable certes mais qu’il vaut mieux faire en connaissance de cause. Pour le reste, certains s’exposeront à des poursuites pour «exercice illégal de la psychothérapie». Pour tous, ce sera une mise hors jeu de la psychanalyse là où il est vital qu’elle puisse tenir sa place. Les auteurs du «Livre Noir» ne pourraient rêver mieux.

contre la psychanalyse, comme des imaginations purement identitaires s’efforcent de le faire craindre. Une attitude civiquement et psychanalytiquement responsable – soucieuse tout à la fois des enjeux sociétaux portés par le texte de loi et de la non marginalisation de la psychanalyse – ne consiste donc pas à lancer une pétition en porte-à-faux et qui déforme la réalité. Encore moins, à faire signer un texte dans l’affolement sur base d’un argument introductif totalement mensonger, se réclamant de la FABEP. Il s’agit plutôt de se faire entendre positivement - non défensivement - sur deux points : 1°, la création d’un Conseil Supérieur de la Santé Mentale suffisamment représentatif du champ professionnel concerné, en ce compris une Chambre Psychothérapie faisant une place juste à la psychanalyse, 2°, l’extension de l’accès aux formations à la psychothérapie sur base de dossiers individuels examinés par le Conseil, pour tous les trajets non repris explicitement dans le texte de loi. Ceci laisse tout le champ possible à la psychothérapie – en l’occurrence à la psychanalyse – pratiquée par des non psychiatres et des non psychologues, pour peu qu’ils consentent à un supplément d’enseignement, dispensé autant que possible en horaires décalés. C’est en fait ce qui se pratique depuis toujours dans la plupart des associations de psychanalystes. 2. Confusion(s) Premièrement. Se référer à la situation italienne, où des psychanalystes se seraient laissés piéger par leur manque d’appréciation des réalités politiques, n’est pas plus indiqué que l’identification militante au contexte parisien. Voir dans le texte de loi proposé en Belgique – dans un tout autre contexte - avant tout une menace pour la psychanalyse, procède

Deuxièmement. L’argumentaire qui se fait entendre est particulièrement faible parce qu’il prend la forme du slogan plus que de l’argumentation. Or, s’il peut renforcer le sentiment d’identité, le slogan étouffe la pensée et dès lors la possibilité de se faire entendre intelligiblement une fois passés les murs de sa propre chapelle. N’étant

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7 tionnement opérant). De toute façon, les oppositions les plus marquées finissent parfois par se rejoindre. D’un côté, par exemple, la dérive adaptative d’une psychanalyse orientée par l’ego-psychology (Kris et Loewenstein) où la cure peut déboucher sur l’identification au moifort du psychanalyste. De l’autre, une conception caractérisée par la déconstruction rigoureuse de tout imaginaire (voir le «Rien» majuscule clôturant les propos de Lacan sur la direction de la cure) et culminant dans la traversée du fantasme – pour n’y rencontrer parfois qu’un vide à ce point sidéral qu’il ne reste plus d’autre appui que le divan et plus d’autre repère que l’image magnifiée du psychanalyste. Dans les deux cas, le processus peut déboucher sur le clonage. Entre Charybde et Scylla heureusement on peut naviguer… Dans le champ clinique, l’opposition analyse/ thérapie n’est pas dépourvue de sens, pour peu qu’on l’interroge à partir de la métapsychologie.

pas argumentée sur le fond mais plutôt répétée comme une sourate, la formule «la psychanalyse n’est pas une psychothérapie» est particulièrement toxique. Non pas qu’on ne puisse soutenir une telle opposition radicale, mais alors il faut le faire sérieusement. En l’occurrence, à partir de la seule chose que la psychanalyse puisse offrir en propre : sa théorie métapsychologique. Car pour le reste, il n’y a pas de «psychanalyse appliquée» au sens d’une science appliquée. D’où l’aspect impalpable des pratiques. Aucune application technique ne résultant directement du modèle scientifique métapsychologique (par exemple, tel symptôme telle intervention clinique), le champ de la psychanalyse à part entière sera forcément peu différenciable positivement de celui des supposées psychothérapies psychanalytiques – ou alors ce le sera à un niveau très anecdotique. C’est bien pour cela que la formule «la psychanalyse n’est pas une psychothérapie» (sur le mode de la théologie négative du moyen-âge: Dieu dans son essence est ineffable, mais au moins pouvons-nous tenter de dire ce qu’Il n’est pas) ne peut qu’induire un imaginaire dépréciatif, soutenu par la dévalorisation discrète des psychothérapies psychanalytiques autant que par la diabolisation mal informée du champ général des psychothérapies.

Il n’y a pas ici la place pour un long développement. En bref donc, de quoi s’agit-il? Liaison et déliaison sont au cœur de l’économie psychique, via notamment les vicissitudes du symptôme et de l’angoisse. Une cure «analytique» – son étymologie le suggère – se caractérise par un processus de «déliaison». Cela ne va pas sans renoncement, deuil, désidéalisation: c’est le prix à payer pour échapper au mortifère. Mais on ne peut délier que ce qui est suffisamment lié – ce pourquoi, plus un sujet apparaîtra morcelé, sans assise et hors sens, plus la cure accentuera le côté liaison, sans devenir pour autant superficielle, normative ni adaptative. Voilà ce qu’il en est de l’aspect psychothérapique (versus analytique) de toute cure psychanalytique. Il s’agit donc du registre de l’élaboration, de l’interprétation, de la signification, de la construction et de la symbolisation, qui vient présider aux moments analytiques –

De toute façon, prêter des effets de normalisation et de ciblage superficiel des symptômes aux autres pratiques est assez aventureux. En effet, si le champ de la psychothérapie est vaste, le champ des pratiques psychanalytiques réelles est quant à lui protéiforme. Il ne serait pas difficile (mais ce n’est pas le lieu) de décrire des façons de faire qui, pour se réclamer d’une théorie sans compromis et d’une éthique radicale, n’en débouchent pas moins sur des cures psychanalytiques d’allure nettement skinnérienne (condi

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8 priori sur les autres formes de psychothérapie. Du point de vue anthropologique, décréter que la psychanalyse «n’est pas une psychothérapie» n’est qu’un slogan – une affirmation procédant de l’émotion plus que de la pensée. Car, même si le terme est récent, les psychothérapies se rapportent de tout temps aux «médecines de l’âme» plutôt qu’aux interventions techniques sur le corps, les deux étant bien entendu liées. Historiquement, la psychanalyse s’inscrit dans un courant qui la détache progressivement du berceau médical pour en faire une «psychologie» allant – méta – «audelà» de la psychologie. Le mouvement historique autant qu’épistémologique est donc de laisser la médecine pour aller vers la métapsychologie, et non point de brandir la psychanalyse contre la psychothérapie. Qu’elle le veuille ou non, anthropologiquement, historiquement, politiquement, c’est dans le vaste ensemble des psychothérapies que s’inscrit la psychanalyse. Le nier est à la fois infondé et contre-productif. Il est particulièrement regrettable dès lors de vouloir biffer la psychanalyse d’une loi sur les psychothérapies: c’est revendiquer sa propre disqualification. Ce n’est qu’au plan métapsychologique que l’opposition entre l’«analytique et le «psychothérapique», redisons-le, trouve véritablement un sens.

rares mais décisifs – de la déliaison. En ce sens, l’aspect analytique d’une cure est à la fois ce qui s’y rencontre le moins et ce qui vient marquer ce qu’elle a de plus spécifique. Son «dosage» est affaire de plus ou moins grande fragilité psychique tout autant que de désir d’aller plus loin, et bien sûr de position du psychanalyste. Tout praticien suffisamment formé et analysé pourra donc accompagner quiconque au fil de processus intimes plus ou moins psychothérapiques et plus ou moins analytiques. Si métapsychologiquement, il est clair que cette opposition n’est pertinente qu’eu égard à ce qui se joue à l’intérieur d’une cure, dans la clinique réelle seule l’attention accordée à cet aspect des choses peut faire distinguer une cure psychanalytique de toute autre forme de psychothérapie. Autrement dit, ce n’est pas une question de divan, de fréquence ou de position hiérarchique dans un cursus institutionnel qui décidera de cet aspect des choses – même si l’expérience clinique du praticien et le choix de tel ou tel dispositif peuvent s’avérer déterminants. Ce qui est absolument clair, en tout cas, c’est que les processus inconscients n’obéissent pas aux règlements des associations de psychanalystes. Une psychothérapie de soutien menée par un(e) débutant(e), si la conjecture est favorable, pourra déboucher ainsi sur un processus authentiquement psychanalytique, alors que la plus longue et la plus exigeante analyse «didactique», chez un praticien chevronné, pourra arrimer à vie un analysant à son analyste ainsi qu’à la transmission incestuelle de la psychanalyse.

Troisièmement. Last but not least, dans les débats actuels il est courant, pour distinguer des styles de pensée, de parler de «freudiens» ou de «lacaniens». Mais là aussi il s’agit d’une distinction non pertinente, car on ne peut être dans la psychanalyse en se trouvant hors du champ freudien. Par définition, ce champ se rapporte au modèle scientifique anthropologique de l’inconscient-individuel-sexuel-refoulé et aucun de ces termes n’est dissociable des trois autres. En abandonner un seul, c’est donc se

Sur le plan métapsychologique, opposer psychanalyse et psychothérapie psychanalytique n’a aucun sens. C’est une position idéologique – c’est-à-dire biaisée – qui témoigne d’un sentiment d’identité mal assuré. Idem pour le discrédit porté a

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9 trouver hors psychanalyse. S’il est clair que ce n’est ni bien ni mal, il est tout aussi clair qu’il n’y a là aucun choix possible: on ne peut être psychanalyste en renonçant à la métapsychologie. Si la cohérence est à ce prix, cela n’empêche évidemment d’attaquer les sommets métapsychologiques par leurs versants ferenczien, kleinien, winnicottien, bionien, lacanien, laplanchien ou autre, chacun avec ses sources d’inspiration comme avec ses écueils. Mais, vu l’état de l’empire, il apparaît opportun de renoncer au sexe des anges.

activités. Pouvoir relever d’un code de déontologie légal c’est un gage de sérieux et d’éthique dans une profession libérale comme la notre. Propositions de loi Psychologue Clinicien et Psychothérapeute Ce mercredi 4 décembre 2013 les deux propositions de loi ont été discutées par les parlementaires afin de finaliser le texte et de tenir compte – ou pas – des propositions d’amendements déposés par les fédérations et associations psy sur le terrain. L’APPPsy, l’Union Professionnelle des Psychologues (UPPsy) et la Plateforme des Professionnels de la Santé Mentale (PsySM) ont fourni ensemble – en front commun – un travail impressionnant de suivre les évolutions des textes de loi et de proposer à chaque étape des propositions d’amendements qui respecte nos positions. L’APPPsy a rencontré des politiciens et des parlementaires pour faire évoluer les débats et faire connaître nos positions et nos souhaits pour les deux lois. Vous avez reçu différents courriers de Francis Martens, notre président, dans ce sens. Le mercredi 8 janvier 2014 les deux propositions de loi seront déposées et examinées à « la Commission Santé » de la Chambre par les députés de la majorité et de l’opposition. Les débats sont ouverts au public. L’APPPsy sera présente et interviendra auprès des députés. Un des points fondamentaux de ces deux propositions de loi est la création d’un «Conseil Supérieur de la Santé Mentale» qui regroupera différentes professions de la santé mentale.

Francis Martens

Le blog de Dominique: sur la scène politique pour les psychologues Code de déontologie Le Code de déontologie des psychologues Belges est en bonne voie. Il a été approuvé par le Conseil des Ministres et est arrivé au parlement à la Chambre pour y être discuté et voté par les députés. Il devra passer au Sénat par la suite pour les mêmes démarches. La loi de 1993 sur le titre de psychologue sera donc modifiée pour que la Commission des Psychologues (Compsy) puisse porter ce code de déontologie et avoir un pouvoir sanctionnaire. La Compsy devra créer – à partir de zéro – toute l’infrastructure pour accueillir ce code. Il y aura un Conseil Disciplinaire francophone et néerlandophone et un Conseil d’Appel Fr et Nl aussi. Tout est à faire. L’APPPsy jouera un rôle important dans cette construction car comme vous le savez nous sommes enfin membre de la Compsy depuis 2013. La ministre Laruelle a exprimé sa volonté de faire voter cette loi avant les élections. Nous avons bon espoir que le code aboutisse. Cela sera un événement très important pour les psychologues et leurs

Commission des Psychologues (Compsy) Nous avons eu réunion à la Compsy ce vendredi 6 décembre. La réunion s’est déroulée dans une bonne ambiance de travail et les points à l’ordre du jour

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10 logie que du public et des pouvoirs publics.

étaient nombreux. Une très bonne nouvelle pour commencer: Heracli Tzafestas de l’APPPsy, a été nommé – par vote (13 oui sur 14) – «trésorier» de la Compsy!! Bravo à lui. Ceci est une excellente nouvelle pour l’APPPsy car cela confirme notre place et notre bonne collaboration au sein de cette institution après seulement quelques mois de présence… Je souhaite bon travail à Heracli et le remercie pour son dévouement pour notre association. Karel De Witte, président de la FBP-BFP quant à lui a été nommé «secrétaire» de la Compsy, bravo à lui. Pour information Heracli vient aussi d’être nommé «trésorier» de l’APPPsy aussi!! Il vient ainsi d’intégrer le Bureau de l’APPPsy après avoir travaillé au sein du CA. Au niveau de la Compsy il y aura du travail pour lui car il s’agira de bien gérer les réserves importantes de la Compsy. La présidente de la Compsy Catherine Henry a demandé une présentation des comptes tous les trois mois afin de bien suivre la situation. La Compsy vient d’engager une nouvelle collaboratrice Marie-Caroline Demeulenaere, psychologue clinicienne, francophone et en formation à la psychanalyse enfant actuellement… beau profil. La Compsy via son coordinateur Edward Van Rossen, a souhaité engager un francophone pour rétablir un équilibre linguistique au niveau des employés permanents de la Compsy. La Compsy souhaite maintenant engager un psychologue ayant des compétences en communication, siteweb etc…pour faire évoluer la communication de la Compsy vers l’extérieur de manière générale. Cela sera particulièrement nécessaire dès que le code de déontologie sortira. La Compsy a un problème de manque de visibilité, ceci est à améliorer tant vis-à-vis des psychologues et des étudiants en psycho-

Par ailleurs la Compsy vient d’entamer une réflexion générale sur la «vision pour son avenir». Les deux fédérations ont soumis une première série d’idées, de propositions et de lignes directrices. Nous allons travailler à partir de ces propositions et avons établit un sousgroupe de travail dont je fais partie. Il sera entre autre nécessaire de séparer les tâches qui reviennent à la Compsy et celles qui reviennent aux fédérations. Nous devons aussi tenir compte de la loi de 1993. Il est question d’agrandir et de faire évoluer les missions de la Compsy mais cela prendra du temps et devra respecter le cadre de la loi de 1993. Dominique De Wilde

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COMMUNIQUÉ COSIGNÉ PAR L’APPPSY, LA BFP-FBP ET L’UPPSY PUBLIÉ EN MAI 2013, SUR LE FORUM «PSYCHOLOGY IN BELGIUM» À L’INITIATIVE DE KAREL DE WITTE (VOORZITTER BFP-FBP) We willen als voorzitters van de betrokken verenigingen (BFP, APPPsy en UPPsy) gezamenlijk onze visie geven ten aanzien van deze discussie. Elke vereniging heeft zijn eigen geschiedenis en verleden, doch met de huidige uitdagingen op het politieke vlak willen wij zoeken naar een gemeenschappelijk antwoord op de vragen omtrent de erkenning van onze beroepsactiviteiten. We willen dus onze blik op de toekomst richten, niet op het verleden. Daarom opteren we er voor om onderling af te stemmen eerder dan ons lot in handen te leggen van de politici. Daarom had vorige week vrijdag een overleg plaats tussen APPPsy en BFP om de violen te stemmen. Dit overleg zal in de toekomst verder gezet worden en de politieke partijen zullen gemeenschappelijk benaderd worden. We wensen dus duidelijk samen een antwoord te zoeken. Karel De Witte, voorzitter BFP; Francis Martens, voorzitter APPPsy; Dominique De Wilde, voorzitster UPPsy En tant que présidents des associations concernées (UPPsy, APPPsy, FBP), nous voulons clarifier les choses. Chaque association a sa propre histoire et son propre passé mais, confrontés aux défis actuels sur le plan politique, nous voulons chercher une réponse commune aux questions concernant la reconnaissance de nos activités professionnelles. Nous voulons nous orienter vers l'avenir, non vers le passé. C'est pourquoi nous choisissons clairement de chercher ensemble, plutôt que de laisser les politiques décider à notre place de ce qui concerne notre profession. Vendredi passé, il y a eu concertation entre l’APPPsy et la FBP pour accorder les violons. Cette concertation mutuelle continuera et les partis politiques seront approchés ensemble. Il est clair que c’est ensemble que nous voulons chercher des réponses. Dominique De Wilde, présidente UPPsy; Francis Martens, président APPPsy; Karel De Witte, président FBP Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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Lettre ouverte Petite intervention due à mon absence à la réunion de la commission des Psychologues du 7 juin 2013-05-17 Après avoir contribué au fonctionnement et à la rénovation de la FPP-BFP durant 6 années de présidence, (de 2000 à 2006) et en tant que membre de l’APPPsy je suis heureuse de pouvoir représenter le secteur éducation au sein de la Commission des Psychologues. Je remercie et félicite tous ceux qui ont œuvré à rétablir un lien de confiance entre la Commission, la FBP-BFP et l’APPPsy. Cela permet, aujourd’hui, d’ouvrir les portes à une collaboration qui ne pourra être que riche des diverses expériences de chacun. Coopération élargie par le travail, l’énergie et le cœur que chacun met à défendre les valeurs et l’accompagnement des personnes faisant appel à des psychologues. J’espère pouvoir contribuer de façon utile au secteur éducation Comme certains le savent, cette thématique a été une priorité tout au long de ma carrière de psychologue. Je me réjouis de pouvoir, lors d’une prochaine réunion, travailler avec plaisir, efficacité et collégialité avec chacun d’entre vous. Pour aujourd’hui, je vous souhaite une rencontre fructueuse et efficace. Diane Drory

Législation en matière de psychologie clinique, de psychothérapie et de santé mentale POSITIONS DE l’APPPSY Contexte Dans la situation présente, l’exercice de la psychothérapie et de la psychologie clinique ne pose aucun problème particulier. Il n’y a apparemment pas plus de charlatans en la matière que chez les médecins. Mais il est vrai que le public mérite une meilleure information et de meilleures garanties. Il est vrai aussi que la loi est en retard sur la réalité des pratiques. Néanmoins, les situations acquises sont tellement bien ancrées et l’exercice de la psychothérapie tellement fonctionnel (cadre officiel de psychologues dans les SSM, autonomie de fait des pratiques cliniques, etc.) qu’il est exclu – si l’on veut respecter les psychologues - de légiférer en deçà de leur statut actuel – lequel découle autant de leur spécificité que de la demande sociale. L’entrée du psychologue clinicien dans l’Arrêté Royal 78 («Exercice des professions des soins de santé»), la protection du titre de psychothérapeute, ne peuvent se payer, autrement dit, d’une hiérarchisation médecin-psychologue. De par leur formation, les psychologues cliniciens et les psychothérapeutes savent quand ils doivent renvoyer à un médecin ; ils le font régulièrement ; et en tout état de cause, dès le moindre doute, leur déontologie les y oblige. Le renvoi aux psychothérapeutes par les médecins est par contre beaucoup plus rare, bien qu’il soit établi, par exemple, que les antidépresseurs ne fonctionnent pas mieux que les placebos (sauf dans la dépression aigüe) et que les psychothérapies fonctionnent beaucoup mieux en la matière que les médicaments. Or, la dépression sera bientôt la seconde cause d’invalidité au monde (OMS). Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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En outre, en matière de psychothérapie, les psychologues sont beaucoup plus souvent les formateurs des médecins (psychiatres et généralistes) que l’inverse. Enjeux La législation future n’est donc concevable que dans le cadre d’un rapport d’égalité et de complémentarité entre psychothérapeutes et médecins, dans le cadre général de «l’exercice des professions des soins de santé». Confronté à ce qui excède sa compétence, le psychologue clinicien fera appel au psychothérapeute (évoluant, à un niveau spécialisé, dans le même paradigme que lui). Confronté à ce qui se trouve hors de son champ (la technomédecine des organes), le psychologue et le psychothérapeute renverront au médecin. De même, le médecin - sauf s’il est formé à la psychothérapie - renverra quand nécessaire au psychothérapeute. En tout état ce cause, le psychologue et le psychothérapeute exerceront leur profession de manière autonome. Il est bon de rappeler que si les psychothérapies s’avèrent les meilleurs remèdes de la dépression et de l’anxiété (selon la littérature scientifique), le stress et la dépression apparaissent comme les principaux déclencheurs des maladies qui nous habitent potentiellement ou auxquelles nous sommes exposés (le lien est établi, par exemple, entre deuil et dépression immunitaire, entre dépression et cancer, le cancer entraînant lui-même des dépressions). L’AR 78 organisant les professions concernées sous l’égide des «commissions médicales provinciales», l’entrée officielle des psychologues cliniciens au sein des professions des soins de santé (à ne pas confondre avec le seul univers des professions médicales et paramédicales) devrait entraîner – pour correspondre à la réalité – un changement d’appellation. Elles devront logiquement s’appeler : «commissions provinciales psychomédicales». Remarques • Il ne s’agit en rien ici de «revendications» des psychologues. Il s’agit de prendre acte de la réalité clinique et quotidienne d’un terrain que le législateur a choisi de renforcer en l’encadrant. Il ne peut pour ce faire le dénaturer, ni priver les psychologues de droits acquis depuis longtemps — quels que soient les archaïsmes corporatistes de certains médecins. • De plus, l’AR 78 a jadis accueilli en son sein les dentistes. Bien que s’inscrivant dans le même paradigme techno-médical des organes que les médecins, et effectuant - avec une formation moindre - des actes médicaux quelquefois dangereux, ils ne sont en rien subordonnés aux médecins. A fortiori, les psychologues cliniciens, qui évoluent dans un tout autre paradigme - excédant la compétence des médecins - ne doivent en rien leur être subordonnés. Comme les médecins, ils émettent leurs propres diagnostics – y compris ceux de leur non compétence en une situation donnée - et ils renvoient le cas échéant aux compétences de leurs collègues médecins. Dans la pratique quotidienne, la collaboration entre psychologue clinicien, psychothérapeute, médecin généraliste, psychiatre, travailleur social est constante — dans le respect du territoire de chacun. Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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14 • L’organisation d’un dossier médical centralisé et le choix d’un médecin de référence peuvent protéger efficacement les patients. S’ils le souhaitent, ils peuvent donc demander à leur psychologue clinicien l’envoi à un médecin de référence d’une part (très circonscrite) des données incluses dans leur dossier psychologique. Ceci constitue une possibilité offerte, et non une règle de base dont le patient pourrait refuser éventuellement l’application. En effet, l’intervention psychologique concerne l’intime – et assez souvent ce qui est vécu comme subjectivement honteux - beaucoup plus que ne le fait la consultation médicale. Il est essentiel pour nombre de patients que leur médecin de référence – précisément parce qu’il les connaît bien ! – n’ait pas accès à leurs données psychologiques. Cette possibilité pourrait même décourager chez certains toute velléité de consultation chez un psychologue. En outre, en tant que procédure normative et automatique (refus du patient excepté) cette pratique n’entrerait pas dans le cas de figure du secret professionnel partagé. En cette matière, la déontologie des psychologues est plus exigeante que celle des médecins. Axe principal La psychothérapie apparaît comme un métier à part entière, découlant d’un enseignement théorique approprié et d’une formation personnelle spécifique dans une filière choisie. L’enseignement approprié fait partie des études de psychologie et de psychiatrie. Il est donné à l’université ou dans les écoles supérieures. Pour les non psychologues et les non psychiatres, l’habilitation à exercer la psychothérapie repose sur les mêmes formations dans les filières choisies et sur un complément d’enseignement à déterminer. Pluralité des chemins Bien qu’il soit tentant de soutenir parfois une vision corporatiste, la réalité démontre qu’en matière d’aptitude à la psychothérapie les expériences de vie, les cheminements individuels, sont déterminants. S’ils ne sont pas suffisants, ils sont nécessaires. Eût-elle trois doctorats, on se méfiera de la personne qui aurait choisi une formation de psychothérapeute sur seule base d’une étude de marché. Néanmoins, l’aptitude, le «don», ne suffisent pas. Pour ceux qui viennent d’autres filières, le Roi (c’est à dire l’Exécutif, sur recommandations du Conseil Supérieur Fédéral de la Santé Mentale, chambre Psychothérapie) décidera des compléments d’enseignement nécessaires. Dans le cas des titulaires d’un baccalauréat en sciences de la santé (au sens large), le Roi pourrait décider d’un cursus standard. Dans celui des autres parcours, le Conseil de la Santé Mentale fera part de ses avis et de ses exigences selon les situations. Dans tous les cas, les formations seront laissées aux associations (chacune dans sa spécialité) agréées par le Conseil de la Santé Mentale (via sa chambre Psychothérapie, ellemême divisée en quatre sections, dont l’orientation psychanalytique). Santé mentale, contraintes budgétaires et interdisciplinarité Seconde cause d’invalidité annoncée, la dépression est corrélée en premier lieu dans nos pays avec la solitude, en second avec le chômage. La dépression grave mène souvent au Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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15 suicide, et l’on observe de plus en plus de suicides sur le lieu du travail (Christophe Dejours). En outre, les enquêtes sociologiques établissent avec constance une corrélation entre le taux de consultations en psychiatrie et la pauvreté, surtout si celle-ci va de pair avec une destruction du lien social. En même temps, l’exercice de la psychiatrie se voit contrarié par son formatage obligé selon le modèle dominant de la techno-médecine des organes et de ses contraintes managériales. Il est hors de propos de dénigrer la techno-médecine (elle l’avantage non négligeable de nous sauver quelquefois la vie) mais il importe qu’elle ne soit pas le seul paradigme en matière de santé. Si la psychiatrie agit à l’interface du somatique et du psychique, la psychothérapie a son champ propre. Évoluant dans des registres hétérogènes et complémentaires à la médecine, elle ne peut nullement se réduire aux mêmes schémas de formation et d’évaluation. Par ailleurs, l’intervention psychothérapeutique en amont de nombre de maladies potentielles au niveau de l’anxiété, du stress et de la dépression - constitue une des meilleures formes de prévention et donc d’allégement budgétaire. Il importe que cette réalité soit prise en compte dans l’organisation rationnelle des professions de la santé. Nous nous trouvons en effet devant un paradoxe : le coût des dépenses en santé mentale est à ce point minuscule relativement au budget total de la santé, qu’on aurait tendance à croire que la santé mentale est de piètre importance en matière de prévention globale. Or, c’est tout l’inverse. La prise en compte du lien entre santé du corps, santé mentale et santé sociale est essentielle. Si l’on veut alléger la pression budgétaire, il importe de tenir compte de la spécificité du volet santé mentale. En réalité, l’exercice de la psychologie clinique – amplifié par la formation à la psychothérapie - n’introduit pas une profession spécialisée en plus dans l’AR 78. Il s’agit de la prise en compte, parmi les professions de la santé, d’un nouveau paradigme. Celui-ci implique la mise en œuvre d’une large interdisciplinarité. La création d’un Conseil Supérieur Fédéral de la Santé Mentale répond à cette nécessité. Organisant concrètement le champ de la psychologie clinique, de l’orthopédagogie et de la psychothérapie, balisant enseignement et formation, il ferait dialoguer en son sein psychologues cliniciens, orthopédagogues, psychothérapeutes et psychiatres, mais aussi médecins généralistes, infirmiers psychiatriques, éducateurs, travailleurs sociaux, voire fonctionnaires de police. Reflétant ainsi au plus près la réalité du terrain, il serait l’interlocuteur nécessaire et privilégié des pouvoirs publics.

Texte de présentation de l’APPPsy

Vous trouverez sur les deux prochaines pages, un texte de présentation de l’APPpsy à imprimer et à distribuer dans les facs, lieux de formation, etc. Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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Association des Psychologues Praticiens d’Orientation Psychanalytique

Fédération nationale reconnue, association sans but lucratif, l’Association des Psychologues Praticiens d’Orientation Psychanalytique a vu le jour en janvier 1986, sous l’impulsion de psychologues cliniciens formés à la psychanalyse et issus de diverses associations de psychanalystes. L’APPPsy est une association de défense professionnelle étrangère à tout esprit de corporatisme. Elle a pour objectif de promouvoir et de faire reconnaître le sérieux de la formation de ses membres en matière de clinique psychanalytique – individuelle et institutionnelle – et de faire garantir, dans l’espace social, des conditions de pratique professionnelle en accord avec l’éthique et avec le modèle conceptuel de la psychanalyse. Comptant près de 250 membres, elle constitue numériquement la plus importante association de psychologues cliniciens francophones de Belgique.

Plusieurs fois, l’APPPsy a mis en échec des projets ou des propositions de loi impliquant une paramédicalisation de l’exercice de la psychologie clinique. Membre de la Commission Nationale des Psychologues, elle a participé en 2012-­‐2013 à l’élaboration d’un code de déontologie particulièrement exigeant et obtenu la création d’une instance officielle chargée de le faire respecter. Elle a soutenu avant cela les démarches ayant abouti à la protection du titre de psychologue, et combattu avec fruit pour garder nos pratiques non soumises à la TVA.

L’APPPsy est à l’origine d’un proposition de loi qui vise à donner à l’ensemble des professions de la santé mentale un cadre spécifique, en accord avec leurs modalités propres d’organisation, de formation et d’évaluation. Ceci, via la création au sein de l’Arrêté Royal n°78 (sur «L’exercice des professions des soins de santé») d’un chapitre nouveau organisant la mise en place, au niveau fédéral, d’un Conseil Supérieur de la Santé Mentale.

L’APPPsy organise aussi des colloques, des conférences, des débats, et se trouve à l’origine de diverses publications. Elle promeut la réflexion collective sur des questions d’éthique et de société, telles que le secret professionnel, l’homoparentalité, l’euthanasie, la délinquance sexuelle, la violence des jeunes, la mise à mal de la fonction parentale. Elle prend position dans le débat politique sur les questions d’actualité qui la concernent, et milite tout particulièrement pour que la formation des psychothérapeutes – quelle que soit leur orientation – ne se limite pas à l’obtention d’un diplôme.

Par-­‐delà la diversité des écoles et des sensibilités, l’APPPsy est très attentive à la spécificité des enjeux théoriques et cliniques de la psychanalyse. Regroupant des membres de diverses sensibilités psychanalytiques, elle se refuse à tout dogmatisme comme à tout éclectisme. En effet, à l’époque – inconfortable mais féconde – où la psychanalyse est passée de l’idéalisation à la diabolisation, il importe de se recentrer sur nos fondamentaux. C’est le passage obligé pour pouvoir occuper une place tant pugnace que rationnelle dans le contexte de destruction de la pensée qui mine notre environnement professionnel.

Dans le monde de la santé mentale – et quelle que soit l’imperfection de ce vocable – il s’agit de ne pas confondre guérison et normalisation, ni processus thérapeutique et retour à l’ordre. Soumis à la pression délétère et mondialisée du DSM, des idéologies adaptatives et de la violence managériale qui stérilise les institutions en éradiquant toute créativité, il importe de se regrouper pour protéger, développer et repenser des pratiques cliniques respectueuses de la complexité et de la conflictualité inhérentes à la condition humaine. Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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17 ORGANISATION ET APPARTENANCES

Membres d'Honneur

Didier Anzieu (1923-­‐1993), Judith Dupont, Jean Laplanche (1924-­‐2012), Vincent Magos

Bureau Francis Martens (président), Nadine Vander Elst (vice-­‐présidente), Ria Walgraffe (secrétaire), Heracli Tzafestas (trésorier), Dominique De Wilde (représentante au Conseil Supérieur des Indépendants).

Conseil d'Administration Lina Balestriere, Michel Cailliau, Jean Daveloose, Dominique De Wilde, Marie-­‐France Dispaux, Jean Florence, Philippe Lemmens, Francis Martens, Didier Robin, Karl Leo Schwering, Herakli Tzafestas, Nadine Vander Elst, Ria Walgraffe, Frédéric Widart.

Conseil d’Éthique La composition de ce conseil est accessible aux seuls membres.

Membres L’APPPsy comporte des Membres Candidats, des Membres Adhérents et des Membres Effectifs (se référer aux statuts publiés sur le site web de l’association).

Appartenances institutionnelles L’APPPsy est représentée à la Commission Nationale des Psychologues, au Conseil Supérieur des Indépendants et à l’Union Professionnelle des Psychologues (UPPSY).

Synergies Autant que faire se peut, dans les dossiers éthiques et politiques, l’APPPsy agit en concertation avec la Fédération Belge des Psychologues – Belgische Federatie voor Psychologen (FBP-­‐BFP), la Ligue Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale (LBFSM), ainsi qu’avec les institutions universitaires (Facultés de Psychologie) et les associations de psychanalystes, tout en restant en contact constant avec le monde politique.

Cotisations annuelles -­‐ Membres Effectifs: 70 € (dont 20 € pour l’UPPSY) -­‐ Membres Adhérents et Candidats: 60 € (dont 20 € pour l’UPPSY)

Adresses -­‐ Siège social: 53, rue du Président, 1050 Bruxelles (LBFSM) -­‐ Courriels: contact@apppsy.be -­‐ Site Web: www.apppsy.be

Candidatures À faire parvenir – accompagnées d’un curriculum académique (diplômes), professionnel (parcours), et de formation (psychanalyse personnelle, supervision, stages cliniques) – à la secrétaire de l’association. Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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Annonces

ECOLE BELGE DE PSYCHANALYSE Activités scientifiques 2013-­‐2014 17.01.2014

Conférence du vendredi: Sabine Prokhoris, L’affect du rythme

21.03.2014

Conférence du vendredi: Jens De Vleminck, Freuds doodsdrift – Metapsychologie en kliniek La pulsion de mort chez Freud – Métapsychologie et clinique Texte français disponible sur place.

16.05.2014

Conférence du vendredi: Maurizio Balsamo, Modèles de fonctionnement psychique dans la clinique des troubles associatifs

SOCIETE BELGE DE PSYCHANALYSE Séminaires ouverts 2013-­‐2014

Complexité des fonctionnements psychiques: cadres et dispositifs

Les séminaires auront lieu un mercredi par mois, d’octobre à juin, de 20h30 à 22h30, à la « Maison de la SBP » 49, rue Emile Claus, 1050 Bruxelles. Renseignements/Inscriptions: Site SBP www.psychanalyse.be ou mariefrance@dispaux.com 22 janvier : Catherine Keyeux et Denis Hirsch Deux registres du fonctionnement psychique: Narcissico-­‐identitaire et névrotique. 12 février : Katy Bogliatto et Pierre Paduart Identification projective et identification à l'agresseur. 12 mars : Diana Messina et Marianne Van Bourgonie Émergences et créations psychiques dans le cadre psychanalytique. 2 avril : Edith Creplet et Lorenzo Jullian L’Institution aux mille et un visages. Cadre et médiations thérapeutiques. 14 mai : Blandine Faoro Kreit et Liliane Dirkx Le complexe fraternel. 18 juin : Eveline Ego et Marie Paule Durieux Les thérapies d'enfants: spécificités du cadre et ses multiples facettes. Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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Publication Didier ROBIN, Dépasser les souffrances institutionnelles PUF, Coll. Souffrance et théories, 2013

De nombreux professionnels témoignent d’un vécu d’intenses souffrances liées au travail. Que ce soit dans le champ de la santé mentale, de l’aide à la jeunesse, dans le secteur de la prévention ou dans celui de l’action sociale, les plaintes abondent. Sur le terrain, un paradoxe saute aux yeux : les intervenants sont généralement bien formés pour travailler avec des utilisateurs, mais très peu pour interagir et collaborer avec des collègues. Or, une très grande part des souffrances dans le travail se manifeste précisément dans les difficultés rencontrées en équipe ou dans les pratiques de réseau qui se multiplient. Pourtant, il faut à la fois traiter les souffrances liées aux résonances avec les utilisateurs et celles qui se manifestent entre collègues, sans oublier les dysfonctionnements propres aux institutions. Ce livre montre que la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle donnent des outils théoriques et concrets pour comprendre les souffrances institutionnelles et pour les transformer en travail collectif créateur autant pour les intervenants que pour les utilisateurs, tout en combattant les dérives managériales de plus en plus envahissantes et toxiques. Didier Robin est psychologue clinicien, psychanalyste et systémicien. Il est superviseur d’équipes et formateur, membre du groupe Institutions (Bruxelles, Centre Chapelle-auxChamps en lien avec l’UCL, Université catholique de Louvain), coresponsable d’un programme de journées d'étude et de formation à la de journées d’étude et de formation à la psychothérapie institutionnelle..

Agenda •

6 janvier 2014 à 20h : Espace analytique de Belgique, Association pour la formation et la recherche psychanalytique, a le plaisir de vous annoncer à son cycle de conférencesdébats du lundi à Bruxelles: Phobie, Hystérie, Névrose obsessionnelle : A propos de la clinique de l'adolescence, A.Masson & R. de Biolley (EaB)

18 janvier 2014 : Colette SOLER (Paris) : Amour, psychanalyse et subversion Forum du Champ lacanien de Liège Lieu : Cfel, 63, rue Puits-en-Sock, 4020 Liège, de 14h15 à 16H15 Informations : www.lacanw.be

7-9 février 2014 : Colloque APPPsy : Où va la psychanalyse ? voir affiche et inscription ci-après; programme détaillé sur www.apppsy.be

26 avril 2014 Le Forum du Champ lacanien de Liège accueillera Brigitte Hatat (Reims) Lieu : Cfel, 63, rue Puits-en-Sock, 4020 Liège, de 14h15 à 16h15 Informations : www.lacanw.be

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8, 9 & 10 mai 2014 7ème Congrès Européen de l’AEPEA co-organisé avec la Ligue Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale CORPS A CORPS Souffrances du corps et travail psychique chez le bébé, l’enfant, l’adolescent, la famille et les soignants

Les thèmes abordés sont les suivants: - Corps et développement psychique - Psychopathologie, pédiatrie et champ psychosomatique - Corps attaqué, corps attaquant, conduites à risque - Le corps différent - Place du corps dans les traitements pédopsychiatriques et psychothérapeutiques Les soumissions de communications doivent être introduites en ligne sur le site du congrès www.aepea2014.org. La date limite est le 30 septembre 2013 et l’acceptation des présentations sera communiquée aux intervenants avant le 31 décembre 2013.

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23 Argument LA PSYCHANALYSE EN DÉBAT 1924-2014, Perspectives pour la psychanalyse, II Occultant d’autres terreurs, un spectre nous hante: l’abus sexuel. Une nouvelle croisade bat son plein. Fébrilement, les «spécialistes» tentent de démêler ce qui relève du médico-légal de ce qui n’a trait qu’au fantasme. Nous voilà revenus malgré nous au lieu d’où Freud était parti. Parti comme on commence un chemin. Parti tout autant comme on s’écarte d’un lieu fondateur. Parti, en tout cas, en nous laissant de multiples adresses à visiter. Car que reste-t-il de la psychanalyse par-delà son éparpillement? Les mots balisent-ils autre chose que des professions de foi? La chose freudienne a-t-elle gardé quelque tranchant? Sans doute. Mais il n’en est pas moins urgent de sortir l’inconscient, le sexuel, la réalité psychique, des ornières qui leur servent de compas. Urgent de confronter à nouveau psychanalyse et rationalité. Urgent d’ouvrir le débat plutôt que les hostilités. Soumettre les pratiques au regard de la théorie, exposer celles-ci au scalpel d’autres disciplines, est un risque nécessaire. À l’heure du refus de la pensée, de l’essor des idéologies adaptatives, du triomphe du management, il y a tout à gagner à parier Freud contre le DSM – à tout le moins contre l’usage qui en est fait. Il est temps de rendre sa place à l’argumentation, de décloisonner la réflexion, de regarder plus loin que le Power Point – mais pas au prix d’un œcuménisme de façade. Seule la différence peut marquer l’identité. Faire dialoguer la psychanalyse avec ce qui l’entoure passe par un questionnement de ses propres dissonances. Dès lors, si le projet vaut la peine, il est rien moins qu’évident. Un colloque ne pourra que l’effleurer. Au sein de l’espace psychique, le «centre» est radicalement décentré. La place de l’«autre» en nous questionne le bon usage de l’autre où qu’il soit. Si la raison enfin s’ombilique en des parages obscurs, il n’y a que le discours rationnel pour en cartographier les abords. Le penser fait mauvais ménage avec l’incantation. Sauvée de la mode, la psychanalyse peut se risquer à la rigueur autant qu’au dialogue. A-telle les moyens de cette ambition? Sera-t-elle habile au contrepoint? L’avenir le dira. Mais il est clair qu’en des temps aussi peu éclairés, le jeu en vaut la chandelle. Un nouvel obscurantisme – plus riche en tranquillisants qu’en autodafés – ne cesse de nous assoupir. Penser, c’est déjà résister.

Lettre d’information de la FÉDÉRATION NATIONALE DES PSYCHOLOGUES PRATICIENS D’ORIENTATION PSYCHANALYTIQUE DE BELGIQUE

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