Hapshot mag
BAZAS
FÊTE DU BOEUF GRAS
UNE PUBLICATION
#1
http://www.aquitaineonline.com
REPORTAGE RÉALISÉ LE 12 FÉVRIER 2015 par Marc C mail : marccphotographies@gmail.com http://www.marccphotographies.com Toutes les photos présentées sur cette publication sont protégés par son auteur. Toute utilisation (site web ou impression papier à destination d’un public) nécessite son accord préalable. Photos soumises à droit d’auteur. © MarcC
En Aquitaine, villes et villages ressassent leur histoire. Bazas ne faillit pas
à la tradition séculaire de la fête du bœuf gras en organisant depuis 1283 cet évènement le jeudi avant mardi gras. A cette époque la région était anglaise. Le roi d’Angleterre Edouard Ier, connu également sous le nom de Édouard Ier Plantagenêt dit Longshanks, régnait sur les terres du Sud-Ouest dont Bazas était l’une des principales cités. Dans le cadre du partage des pouvoirs avec l’évêque de Bazas, le Duc local décréta que chaque année, à la Saint-Jean, les bouchers de la ville devaient offrir un taureau au clergé. En compensation, la corporation des bouchers obtenait divers privilèges dont celui de promener ses bœufs dans les rues de la cité à l’occasion d’une grande fête. Depuis plus de sept siècles l’ovidé à la robe grise si caractéristique est donc mis à l’honneur dans le sud Gironde. Au bout de la rue Fondespan, sur la place bordée d’arcades aussi différentes les unes que les autres, Bazas célèbre les beautés de la race bazadaise face à la cathédrale gothique. Ces bêtes, particulièrement robustes et réputées pour leur goût, ne servaient autrefois qu’au labour. Aujourd’hui, la race bazadaise compte environ 6000 animaux dans le grand Sud-Ouest, de la Gironde au massif Pyrénéen. C’est à partir du XIXème siècle que fût instauré un concours : le bœuf primé était celui qui produisait le plus de suif, tentative pour valoriser l’élevage et la viande locale. Symbole d’une réalité économique du territoire, la fête du bœuf gras contribue au rayonnement touristique du bazadais. Le concours professionnel s’est en effet transformé depuis une décennie en manifestation populaire.
Après la pesée des bestiaux aux mensurations sculpturales dont le poids moyen sur la balance oscille entre 800 kg et 1 tonne, les éleveurs défilent au son des fifres et tambours dans la ville pour présenter leurs bêtes. Le cortège s’égaille dans la cité épiscopale située sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle précédé des jeunes gens en costumes folkloriques juchés sur des échasses. Couronnées de fleurs et enrubannées, attelées à des «chars», les stars de la journée sont présentées aux édiles de la commune et aux bouchers locaux en s’arrêtant même parfois devant les boucheries ayant baissé leurs rideaux en hommage aux anciens maîtres des lieux. Préparés et apprêtés au même titre que les mannequins du concours miss France, les bœufs sélectionnés par les éleveurs sont ensuite soumis au jugement du jury. Trois prix sont attribués : la race, la conformation et les aptitudes bouchères. Le jury, composé d’éleveurs, de bouchers et de techniciens agricoles, va alors regarder, scruter, tâter, et ce, sans que cela soit péjoratif, « le cul de la vache ». C’est d’ailleurs de là que vient cette expression. Les superchampions qui concourent sont issus d’une sélection rigoureuse par des éleveurs passionnés. La première sélection s’effectue dès la saillie chez l’éleveur. Il faut, en effet, choisir le plus beau reproducteur et la plus belle femelle, pour obtenir, in fine, le plus beau produit qui sera l’élu représentant l’élevage. Ensuite, pendant quatre ans, ces bœufs ont nourris au maïs, à l’orge et au foin et paissent en liberté dans les champs jusqu’à obtenir la masse musculaire nécessaire pour devenir la bête de concours tant attendue. Six mois avant le Jeudi Gras, ils sont installés dans une étable de laquelle ils ne sortiront qu’une semaine avant la fête. Un calme indispensable nécessaire pour que leur chair soit bien tendre. Les bêtes y sont brossées tous les jours afin que la graisse pénètre dans le muscle de l’animal et puisse produire cette viande très réputée pour son goût et sa saveur persillée exceptionnelle. A l’issue de ce concours, l’éphémère star de la journée et ses congénères perdantes partent en cortège pour leur seule et unique destination : l’abattoir de Bazas.
VENTE DE TIRAGES PAPIER POSSIBLE !
EFFECTUER LA DEMANDE PAR MAIL POUR DAVANTAGE DE RENSEIGNEMENTS :
marccphotographies@gmail.com