Atabian Horse Spirit no. 7

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Edito Les anglais aiment les chevaux et les courses. Cette lapalissade trouve toute son expression dans ce numéro : du meeting à Newbury sous l’égide de Shadwell, à la découverte de l’hippodrome de Goodwood, en passant par la mode et l’art, vous découvrirez combien cela reste vrai. La Pologne est également un pays où le pur-sang arabe possède une tradition d’élevage ancienne qui perdure aujourd’hui. Mais nous voulons également vous faire découvrir des pays nouveaux à travers les portraits d’hommes qui s’investissent pleinement pour leurs sports, que cela soit en Roumanie ou en Thaïlande. Des épreuves établies et des épreuves nouvelles, des étalons reconnus et de jeunes reproducteurs, des lignées de show qui triomphent en endurance… le monde du cheval arabe est en plein mouvement. Et puis un coup de chapeau au jockey Olivier Peslier dont le talent a trouvé cet été sa plus haute expression. Bonne lecture à tous. L’équipe

The English people love horses and racing. This self-evident truth is reflected in this new issue of the magazine: from Newbury’s meeting supported by Shadwell, to the discovery of Goodwood racecourse, through fashion and art, you’ll find out that this remains true. In Poland the breeding of purebred Arabians has a long history. But we will also take you to new countries thanks to the portraits of men who dedicated their lives to their sports, whether in Thailand or Romania. Established events and new ones, established stallions and new sires, show bloodlines whose representatives win endurance rides… the world of the Arabian horse keeps moving. And then hats off to jockey Olivier Peslier whose talent prove at its highest this summer. Happy reading. The team

www.arabian-horse-spirit.com Facebook : AHS / Instagram : arabianhorsespiritmagazine

Edité par Eagran Directrice de la publication & graphisme : Stéphanie Meklis Rédactrice en chef & traduction : Virginie Bauer Responsable communication et développement commercial : Claudie Macaigne Abonnement : www.arabian-horse-spirit.com/abonnement Rédaction : Virginie Bauer / Florent Ayrignac / Irina Macedonski / Nathalie Weemaels / Rémi Serieye / David Gillett / Louis Lenoir / Monika Luft Traduction : Louis Lenoir & Kinda Maria Fillet Photographies : Nicolas Cousin / Coll. Guillaume Fillet / Steve Cargill / Debby Burt / ARPH / France Galop / Lil Rockefeller / Goodwood coll /Chrislson / Jayson Fong / Drew Gibson / The Horses coll. / Anaïs Levé / coll. Gaston Mercier / Isabelle Golliet / The horse journey / Coll. Piboul / Stuart Vesty / Holly / Sylwia Ilenda / Ewa Imielska-Hebda / Dominik Dziecinny / Monika Luft / Al Shahania Stud coll. / Susan Leyland coll. / Dior coll. / Appawoosa Imprimé en France par Imprimerie du Noisetier Couverture : Alex Luque Moral & Abha Quely - Vainqueur de la Prestige Cup Endurance 2018 Khalfan Salman Hassan Al Sabri & Petit Myliar - Vice Champion Photo : Anaïs Levé N°ISSN : 2493-7304

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© Noëlle Derré

Toulouse 24th October 2018 1 Group 1 PA race + 3 Group 2 PA races total worth € 180 000 FRENCH ARABIAN BREEDERS' CHALLENGE GR. 2 PA (3YO colts and geldings) € 45,000 - (22,500 - 9,000 - 6,750 - 4,500 - 2,250) - 1,600 meters FRENCH ARABIAN BREEDERS' CHALLENGE GR. 2 PA (3YO fillies) € 45,000 - (22,500 - 9,000 - 6,750 - 4,500 - 2,250) - 1,600 meters FRENCH ARABIAN BREEDERS' CHALLENGE SPRINT GR. 2 PA (4YO and +) € 45,000 - (22,500 - 9,000 - 6,750 - 4,500 - 2,250) - 1,400 meters FRENCH ARABIAN BREEDERS' CHALLENGE CLASSIC - SHEIKH ZAYED BIN SULTAN AL NAHYAN GR. 1 PA (4YO and +) € 45,000 - (22,500 - 9,000 - 6,750 - 4,500 - 2,250) - 2,200 meters

Since 1988 the French Arabian Horse Racing Association Organizes Arabian horse racing in France and informs, defends and promotes Purebred Arabian racehorses born and raised in France CHAIRWOMAN: Axelle NÈGRE de WATRIGANT VICE-CHAIRMAN: Yves PLANTIN SECRETARY: Jean-Paul LARRIEU TREASURER: Jean-Marc de WATRIGANT DIRECTOR: Mélanie VANLEMBERGHE

EXECUTIVE MEMBERS: Jean-Pierre DEROUBAIX Gilles FLOTTES Thomas FOURCY Didier GIETHLEN Jean-Luc JARDEL Robert LITT Chloé MARCHANDET Hassan MOUSLI Emilie QUESSADA Mathieu TALLEUX Damien de WATRIGANT

French Arabian Horse Racing Association Hippodrome de La Teste-de-Buch - 785 Route de Cazaux - 33260 La Teste-de-Buch - France T: +33 (0)5 56 54 18 13 - M: +33 (0)7 86 28 89 33 Contact: contact@afac-france.com - www.afac-france.com

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sommaire / contents Editorial ........................................................................................................................P 1 Sommaire ....................................................................................................................P 3

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Portrait éleveur - Guillaume Fillet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Roumanie : Grand succès pour les courses internationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Olivier Peslier règne sur le gazon à Newbury. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Meeting de Deauville - Al Rayyan Cup & Doha Cup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hippodrome de Goodwood . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Portrait : Prutirat R. Serireongrith. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . The Prestige Cup - Chantilly . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Course des Monts du Lévézou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Festival de l’endurance en Colombie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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ENDURANCE

RECHERCHES SHOW

L’amélioration génétique des chevaux arabes d’endurance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P74

Crave FF : La belle histoire de Future Farm Arabians. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Méditerranean and Arab Countries Arabian Horse Championship . . . . . . . . . . . . . . . Pride of Poland . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Al Khalediah European Horse Show . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Na’mous Al Shahania . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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CULTURE Nos coups de coeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exposition : Peindre les courses à Chantilly. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Inauguration Memorial à Ascot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Des chevaux à la mode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Artiste : Ricky Lee Gordon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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© ChrisIson


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Portrait Eleveur - Guillaume Fillet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Roumanie : Grand succès pour les courses internationales . . . . . . . Olivier Peslier règne sur le gazon à Newbury . . . . . . . . . . . . . . . . . Meeting de Deauville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Hippodrome de Goodwood . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Portrait

Guillaume Fillet

Bâtisseur de Galop

TEXTE Florent Ayrignac PHOTOS Nicolas Cousin & Collection Gillaume Fillet

La vie est rythmée par nos projets. Certains sont bien établis, d’autres en suspens, voire dans notre inconscient. Ce que je m’apprête à vous relater, c’est l’histoire d’un homme passionné, qui réalise son rêve à 38 ans. Je travaille en Roumanie, et j’ai rencontré Guillaume Fillet dans le cadre de mon activité professionnelle. Nous avons très vite découvert que nous avions une passion commune, le pursang arabe. Guillaume m’expliqua qu’il souhaitait relancer les courses de plat dans ce pays. Nous étions en 2014. Voici son histoire, l’histoire de la renaissance des courses de Galop en Roumanie.

Life is rhymed by our projects. Some are already defined, other are still waiting, sometimes even in our unconscious self. I’m about to tell you a story, that of a passionate man who lives out his dream at thirtyeight. I work in Romania and I met Guillaume Fillet while on the job. We quickly found out that we shared the same passion for purebred Arabians. Guillaume told me that he wished to revivre flat racing in that country. The year was 2014. Here is his story, the story of the revival of flat racing in Romania.

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En 2005, la famille Fillet achète une exploitation agricole dans le judet de Giurgiu, au sud de la Roumanie, près de la frontière bulgare. Guillaume Fillet, ingénieur en génie civil de formation, prend la direction de cette exploitation et s’installe en Roumanie. Pendant plus de dix ans il s’implique pleinement dans ce projet. Sa passion des chevaux est toujours bien présente, mais en filigrane. Il passe son

Flat racing builder Guillaume Fillet was born in Isère, an area in eastern France. When a child he started riding his grandfather’s New Forest poneys in the Vercors Massif. At 14 years old he became a flat racing enthusiast when he discovered the sport at Lyon-Parilly racecourse. Purebred Arabians came into his life thanks to one of his cousins and he was impressed by their nobility. Then his parents bought some Arabians they started breeding at the family estate in Saint-Marcellin. In 2005, the Fillet family bought a farm in the Giurgiu county, in the southern part of Romania, on the border with Bulgaria. Guillaume Fillet, who had studied to become a civil engineer, settled to Romania to manage the farm. For more than ten years he became fully involved in the project. He didn’t forget his passion for horses but now wasn’t the time. However, during his spare time, he was at Mangalia Stud (ed. AHS n°5)

Tessa, hippodrome de Mons, Belgique, 2e sur 1500 m

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uillaume Fillet est originaire de l’Isère, plus exactement de Saint-Marcellin. Très jeune, il débute l’équitation dans le massif du Vercors, chevauchant les poneys New forest de son grand-père. Il découvre les courses de galop à l’âge de 14 ans, sur l’hippodrome de Lyon-Parilly, et se passionne pour les courses hippiques. Grâce à un cousin, il approche des pursangs arabes montés pour le loisir. Impressionné par la noblesse de la race, ses parents achètent des chevaux PSA d’origine course qu’ils élèvent dans la propriété familiale de Saint-Marcellin.


Olivier Peslier Règne sur le gazon à

Newbury

TEXTE Virginie Bauer PHOTOS Amanda Smith, Debbie Burt & Steve Cargill/racingfotos.com/Shutterstock

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a pluie et le vent qui s’étaient abattus sur Newbury, à la veille du grand meeting organisé par Dubai Arabian Horse Racing, donnaient à ce coin d’Angleterre un air automnal. Cependant, les parapluies et les casquettes jaunes aux couleurs de l’hippodrome de Djebel Ali et de SA Cheikh Ahmed bin Rashid Al Maktoum, frère de SA Cheikh Hamdan lui conféraient un air estival. La famille royale de Dubaï était bien représentée puisque la fille de SA Cheikh Hamdan s’était également rendue à l’hippodrome. Certes, le temps n’était pas au rendez-vous mais la qualité des courses auxquelles nous avons assisté l’était indubitablement. Ce fut un grand succès pour le haras de Shadwell de SA Cheikh Hamdan, qui remporte deux courses, comme pour les Écuries Royales d’Oman qui s’en adjugent également trois, dont deux Groupe 1 et un Groupe 3. Mais le roi de la fête aura été Olivier Peslier, qui a offert à l’écurie omanaise ses trois victoires. Le jockey français a monté en fin tacticien, menant à la victoire des chevaux courageux.

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Olivier Peslier King of the turf in Newbury. The rain fell on Newbury on the eve of the meeting organised by Dubai Arabian Horse Racing and with the wind this corner of England had an air of autumn. However the yellow umbrellas and caps - the colour of Djebel Ali racecourse and of HH Sheikh Ahmed bin Rashid Al Maktoum - brought the sun back at the racecourse. The royal family of Dubai was also represented by HH Sheikh Hamdan bin Rashid Al Maktoum, patron of the


Ce dernier nous a confié son sentiment, au lendemain de la réunion, refaisant ses quatre courses avec nous. « C’était magique. Un coup de quatre, ce n’est pas évident. Tous les clients, les propriétaires sont là, il y a beaucoup de pression. » Ils étaient neuf au départ de la DIAR International Stakes (Gr3), première course de Groupe de la journée menée, dès le départ, par Zoe di Gallura. « Said Ali Badi, l’entraîneur de Tahirwah (Amer x Kerim par Kerbella), m’avait dit de venir tard. C’est pour cela que je suis venu dans les derniers deux cents mètres. Quand je suis arrivé le long du rail, le cheval de tête a penché, penché. Mon cheval a été fortement gêné, mais il a été très courageux. On a

event, and his daughter. If the weather was poor the quality of the races, however, was undeniably good. Shadwell, HH Sheikh Hamdan’s stud, was quite successful with two victories and so was the Royal Cavalry of Oman who claimed two Group 1 and a Group 3. But the king of the turf was Olivier Peslier who gave the Omani stables the three victories. The French jockey showed he was a great tactician as he led brave horses to victory. French trainer Elisabeth Bernard was at the racecourse and she shared her impression with us: «I love this British atmosphere, people are so happy to be here, they picnic and you can eat everywhere. What a wonderful afternoon even if I felt frustrated as I didn’t have any runners. However it enabled me to go back to the roots of our sport when all you think about is our pure and noble sport. The owners come for the beauty of the sport. They arrive at the racecourse and you can admire the beauty of the silks the jockeys are so proud to wear. As for the races, it was quite thrilling this year: there were no hot favourites although it was quite obvious that Joudh and Nafees would win their races. And, of course, Olivier Peslier winning four Groups… What an exceptional achievement.» The following day we could talk with the French jockey and he analysed his races for us. «It was magical.

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Présente sur l’hippodrome, l’entraîneur française Elisabeth Bernard a partagé avec nous ses impressions de la journée. « J’adore cette ambiance anglaise, les gens sont tellement heureux d’être là, tout le monde pique-nique, on peut manger partout. Ce fut une après-midi merveilleuse, même si c’était frustrant de ne pas avoir de partant. Mais c’est très ressourçant, car c’est une journée où l’on ne pense qu’au sport, pur et noble. Les propriétaires arrivent sur l’hippodrome et l’on admire la beauté des casaques qui sont toujours un honneur à porter. Ils viennent pour la beauté du sport. En ce qui concerne les courses elles-mêmes, c’était assez palpitant car, cette année, il n’y avait pas de chevaux ultra-favoris même s’il était évident que Joudh et Nafees allaient remporter leur course. Et les quatre victoires de Groupe d’Olivier Peslier, c’est exceptionnel. »


AL JAKBAR NO RISK AL MAURY MADJANI AL SAOUDI AF AL BURAQ KAOLINO HANDASSA TAAJER

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Discover more about Shadwell Arabian Stallions at www.shadwellarabian.co.uk and Facebook.com/ShadwellArabian Or call Marion Lachat on +44(0)1842 755913 Or email us at mlachat@shadwellstud.co.uk Contact in France: Haras de Saint Faust 64110 Laroin, France, Tel: +33 (0) 5 59 83 05 16 contact@haras-saintfaust.com


11 août 2018

Deauville

Et de quatre ...

Al Rayyan Cup & Doha Cup

TEXTE Virginie Bauer PHOTOS ARPH & France Galop

Cinq chevaux étaient au départ de la Al Rayyan Cup - prix Kesberoy sur 2 000 mètres, Groupe 1 pour trois ans : Badi Al Cham (Azadi x Al Mazina par Dormane), Marid (Tm Fred Texas x Al Dahma par Amer), Fettah du Loup (Kerbella x Paida du Loup par Dormane), Deryan (Mahabb x Haboob par Akbar) et Mashael (Seraphin du Paon x Al Fajer par Dormane). « Je devais être derrière, mais là j’en ai profité pour monter en avant-poste » nous a expliqué Olivier

And then there were four… What a master stroke! By winning the Al Rayyan Cup - prix Kesberoy Olivier Peslier recorded four successive victories in Group 1 races. After his exploits on Newbury’s turf, the French jockey showed all his skills on the Deauville racecourse, in Normandy, where two Group 1 for purebred Arabians were scheduled to take place on August 11th. Five horses took to the start of the Al Rayyan Cup prix Kesberoy on 2,000 meters, a Group 1 for three year-olds: Badi Al Cham (Azadi x Al Mazina by Dormane), Marid (Tm Fred Texas x Al Dahma by Amer), Fettah du Loup (Kerbella x Paida du Loup by Dormane), Deryan (Mahabb x Haboob by Akbar) and Mashael (Seraphin du Paon x Al Fajer by Dormane). «I was meant to ride at the rear of the field but circumstances led me to be in front», explained Olivier Peslier «I knew

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’est un coup de quatre, un coup de maître, réalisé par Olivier Peslier qui, en gagnant la Al Rayyan Cup - prix Kesberoy, s’adjuge son quatrième Groupe 1 consécutif. Après ses exploits sur la pelouse de Newbury, c’est sur celle de Deauville que le jockey français a montré à nouveau tout son talent. Deux Groupe 1 réservés aux pur-sang arabes étaient, en effet, au programme de la réunion du 11 août sur l’hippodrome normand.


Hippodrome

de Goodwood TEXTE Virginie Bauer

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e 31 août, Muraaqib (Munjiz x Tashreef AT par Bengali D’Albret) a gagné avec brio la Qatar International Stakes. L’alezan, qui portait la casque de SA Cheikh Hamdan bin Rachid Al Maktoum, prouve à nouveau qu’il est l’un des meilleurs chevaux de sa génération. La course a été disputée au cours des cinq jours du Qatar Goodwood Festival (31 juillet au 4 août). Ce champ de courses ne ressemble à aucun autre. Il se trouve sur un domaine, propriété depuis des siècles des ducs de Richmond, où les événements sportifs sont organisés depuis longtemps. Nous vous invitons donc à nous suivre dans le Sussex, à Goodwood. Situé à la campagne, à 2,5 km au nord-est de Chichester, à 95,5 km de Londres, le domaine de Goodwood s’étend sur 4 653,8 hectares. On y trouve Goodwood House et sa collection d’art, le manoir où vit Charles Gordon-Lennox, 11e

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On August 31, Muraaqib (Munjiz x Tashreef AT by Bengali D’Albret) won with brio the Qatar International Stakes. Sporting the colours of HH Sheikh Hamdan bin Rachid Al Maktoum, the chestnut horse is proving once more that he is one of the best horses of his generation. The race, the only one for purebred Arabians, was contested during the five-day meeting of the Qatar Goodwood Festival (July 31 to August 4). This racecourse is like no other. It is part of an estate owned for centuries by the dukes of Richmond, an estate which has been hosting sports events for a long time. So we invite you to follow us to Sussex to Goodwood. Goodwood is located about 2,5 km north-east of Chichester, 95,5 km from London. It is a country estate covering 11,500 acres (about 4,653.8 hectares) where you can find Goodwood House with its art collection, home to Charles Gordon-Lennox, current 11th Duke of Richmond, a motor


circuit (first used in 1948), a hotel, a country club, an aerodrome, golf club (founded in 1903) and an organic farm. The estate comprises ornemental gardens, wooded parkland and farmland. The racecourse is situated on its northern boundary, on Trundle Hill. It looks out on the Sussex Downs to the North and the Chichester Plains and the Isle of Wight to the South.

Mais d’abord, faisons un saut dans le temps. En 1697, Charles Lennox, premier duc de Richmond et fils du roi Charles II, acheta cette maison élisabéthaine, dans le Sussex, un comté au sud-est de l’Angleterre au bord de la Manche, pour en faire un relais de chasse. Environ un siècle plus tard, en 1757, son petit-fils, le second duc de Richmond agrandissait le domaine, reconstruisant la maison, plantant le parc. Il fut l’un des principaux mécènes de George Stubbs, le célèbre peintre de chevaux, à qui il commanda une série de tableaux (voir aussi p. 124). Aussi Stubbs se rendit-il à Goodwood pendant neuf mois, en 1759. «Racehorses Belonging to the Duke of Richmond Exercising at Goodwood » (1760-61), « The 3rd Duke of Richmond with the Charlton Hunt (c 1759) et « Henry Fox and the Earl of Albermale shooting At Goodwood » font toujours partie de la collection d’oeuvres d’art de Goodwood.

But first, let’s go back in time. In 1697, Charles Lennox, first Duke of Richmond and son of king Charles II, purchased an Elizabethan house he used as a hunting lodge, in Sussex, a county in the south-east of England, bounded by the Channel in its southern extremity. Almost a century later, in 1757, his grandson, the second Duke enlarged the estate, rebuilding the house, planting the park. He was one of the main patrons of George Stubbs, the famous equine painter to whom he commissioned a series of paintings (see also p. 124). So Stubbs went to stay at Goodwood for nine months in 1759. «Racehorses Belonging to the Duke of Richmond Exercising at Goodwood» (176061), «The 3rd Duke of Richmond with the Charlton Hunt» (c 1759) and «Henry Fox and the Earl of Albermale shooting at Goodwood» are still part of the Goodwood art collection.

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et actuel duc de Richmond, un circuit automobile (utilisé pour la première fois en 1948), un hôtel, un country club, un aérodrome, un golf club (fondé en 1903) et une ferme bio. Le domaine comprend également des jardins d’agrément, un parc boisé et des terres agricoles. L’hippodrome est situé sur la limite nord, sur Trundle Hill. On a une vue sur les Sussex Downs au nord et les plaines de Chichester, ainsi que l’île de Wight au sud.


«Shooting at Goodwood» by George Stubbs / By permission of the trustees of the Goodwood Collection

Alors que l’Angleterre entrait dans le XIXe siècle, un premier meeting de deux jours fut organisé par le troisième duc, en 1801, sur un lieu du domaine du nom de Harroway. Ce fut un tel succès qu’il fut suivi, la même année, d’une nouvelle réunion de trois jours organisée selon les règles du Jockey Club. Cette dernière fut d’autant plus réussie qu’elle se déroula en juillet, quand la saison londonienne battait son plein, avant que l’aristocratie ne se retire sur ses terres pour le reste de l’été. Depuis lors la date est demeurée identique. Le cinquième duc de Richmond accueillait dans ses écuries, terminées en 1830, les chevaux de son ami

As England was entering the XIXth century, the first staged racing with a two-day race meeting was organised by the third Duke, in 1801, on a part of the estate known as the Harroway. It was such a success that it was followed by a three-day meeting the following year under the Jockey Club Rules. In 1812 the first Goodwood Cup was run. The meeting turned out to be really successful when it was held in July, at the time of the London season, before the aristocracy retired to their country estate for the remainder of summer. Since then the date of this meeting has remained the same. The fifth Duke of Richmond shared

«Racehorses exercising at Goodwood» by George Stubbs/ By permission of the trustees of the Goodwood Collection

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Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, les courses hippiques furent suspendues. Elles reprirent en 1946 et atteignirent un pic de popularité inédit en 1953, lorsque 55 000 personnes assistèrent au meeting du mois de juillet. Un an plus tôt, en 1952, c’est à Goodwood que les turfistes purent entendre pour la première fois en Angleterre, des commentaires en direct grâce à des haut-parleurs. En 1956, le 31 juillet, la BBC retransmit, pour la première à la télévision, trois courses en direct. A la fin des années 60 et au cours des années 70, l’hippodrome connut des transformations : le rond de présentation

his stables, which were completed in 1830, with his friend Lord George Bentinck. A born organiser - he was known as the «Dictator of the Turf» - he implemented many reforms at Goodwood that would later be used on other racecourses: for example, he reformed the method of starting by equipping the starter with a flag instead of having him shout «go», he gave orders that the runners should parade in front of the stands and set aside an area in which they were to be saddled and another in which they were to be unsaddled. At the same time many races that are still run today were created, followed by others over the centuries. During the Second World War horse racing was suspended. It resumed in 1946 and reached its peak in terms of popularity in 1953, when 55,000 spectators attended the July meeting. A year ago, in 1952 Goodwood had become the first British course to provide racegoers with live commentaries over loudspeakers. In 1956, the first televised coverage by the BBC occurred on July 31 with three races shown live.

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Lord George Bentinck. Ce dernier, un organisateur né - on l’appelait le « dictateur du turf » - a mis en oeuvre à Goodwood des réformes qui seront plus tard appliquées sur d’autres champ de courses : il a réformé, par exemple, le départ en équipant le starter d’un drapeau au lieu de le laisser crier « go », il ordonna aux concurrents de défiler devant les tribunes et installa à l’écart un endroit pour seller les chevaux et un autre pour les desseller. C’est à l’époque que furent créées des courses qui sont toujours disputées aujourd’hui, suivies de nouvelles, au cours des siècles suivants.


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Endurance Portrait : Prutirat R. Serireongrith. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . The Prestige Cup Chantilly . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Course des Monts du Lévézou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Festival de l’Endurance en Colombie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Page de gauche / left page : Prestige Cup 2018, Chantilly © Anaïs Levé

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Portrait

Prutirat R. Serireongrith

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Interview By Virginie Bauer photos The Horses collection

l est des pays que l’on n’associe pas immédiatement avec le monde de l’endurance. C’est le cas des pays asiatiques. Pourtant, cette discipline y a ses adeptes et le royaume de Thaïlande n’est pas en reste en la matière. Cette nation qui fait partie des Tigres asiatiques, à l’émergence économique liée au développement du Sud-Est asiatique, a développé une culture équestre récente. Nous avons interviewé Prutirat R. Serireongrith. Médaillé d’argent par équipe au SEA Games à Kuala-Lumpur en 2017, 34e aux jeux mondiaux en 2014, 11e au championnat d’Europe d’endurance open en 2013, 1er du Malaysia-Thailand Open Endurance Challenge (80 km) en 2012, voici-là quelques exemples des performances sportives réalisées par ce cavalier expérimenté,

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When you think of endurance riding the name of some countries don’t come spontaneously to your mind. Indeed, that can be the case of Asian ones. However this discipline is quite popular in the Kingdom of Thailand. The equestrian culture in this nation, which is one of the Tiger Cub Economies which refer to the developing countries of Southeast Asia, is rather new. We interviewed Prutirat R. Serireongrith. Silver Medal Winner Team Endurance 2017 SEA Games at Kuala-Lumpur, 34th place at the 2014 World Equestrian Games, 11th place at the 2014 FEI Open European Endurance Championship, 1st place Malaysia – Thailand Open Endurance Challenge 2012 (80 km), these are examples of the performances achieved by this experienced rider who had been deeply involved in the development of


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The Prestige

Cup

Chantilly

TEXTE Virginie Bauer PHOTOS Anaïs Levé

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n ce début de mois de juillet, nul doute que Chantilly portait bien son nom de « capitale du cheval » tant les différentes disciplines équestres y étaient bien représentées : l’hippodrome et ses courses s’apprêtaient à laisser place au jumping international et, pour la première fois de l’histoire de Chantilly et de la discipline, une course internationale écoresponsable d’endurance se déroulait sur son territoire.

Pour assister à la Prestige Cup Endurance 2018, il fallait longer le parc du château, pénétrer dans la forêt, avant de suivre une route bordée de haies bien taillées, séparant paddocks et terrains de polo, avant d’arriver à Apremont où le polo club accueillait cette toute nouvelle épreuve. Le gazon taillé ras brillait d’un vert éclatant sous le soleil brûlant et chevaux et cavaliers de polo s’entraînaient sur les terrains. Le village de la Prestige Cup se mettait en place. Arrivés en majorité le samedi 7, les concurrents ont pu assister au briefing au cours duquel Nicolas Whalen, le directeur sportif de la course, l’a présentée. Il a rappelé toute l’originalité de cette épreuve, première course d’endurance écoresponsable d’Europe, ayant obtenu le label EquuRES. Une telle démarche ne va pas sans contraintes, mais c’est à ce prix que les courses respectueuses de l’environnement et du bien-être des chevaux peuvent se faire. En l’occurence, seul un point d’assistance par boucle est accessible aux équipes ; celles-ci sont limitées à trois membres ; l’utilisation des bouteilles en plastique transparentes est interdite en forêt ; seuls des seaux de 5 litres peuvent être utilisés dans la zone de cooling, afin de ne pas gaspiller l’eau. Sur le reste du parcours, des points organisation proposent de grands bacs de 3 500 litres d’eau, libre alors aux cavaliers de prévoir une éponge et de décider d’y arrêter leur cheval. L’effet est double, à la fois sur l’environnement, puisque l’empreinte humaine est limitée, et sur le cheval dont la gestion demande une vraie prise en compte par le cavalier.

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Early July, Chantilly was undoubtedly the «capital of the horse» as it was welcoming many different equestrian events: the racecourse was about to host an international jumping competition and, for the first time in the history of Chantilly and of the discipline, an international Eco-responsible endurance ride was about to be held on its territory. To follow the Prestige Cup Endurance 2018, you had to drive along the gardens of the castle before taking a road flanked by well-cut hedges separating paddocks and polo grounds before arriving at Apremont, at the polo club, where the competition was to start and finish. The green lawn was neatly cut and shone under the blazing sun while polo riders were training. The Prestige Cup village was coming to life. Most of the participants arrived on Saturday 7th. They gathered to listen to Race Manager Nicolas Whalen who presented this CEI**. He reminded them that it was the first endurance ride in Europe to be approved by the Ecoresponsible EquuRES label; it meant that the riders had to comply to the regulations of such rides with high environmental standards and to those applying to the welfare of horses. Crew teams were limited to three grooms and could only access one Crew point; use of transparent plastic bottles was strictly forbidden in the forest; to reduce water wastage, only 5 litres buckets maximum could be used in the Cooling area. On the tracks, 3,500 litres water containers were available at organisation water points, so it was up to the riders to decide to stop and to carry sponges to cool their horses. The two-fold aim is to limit the human impact on the environment as well as to encourage true horsemanship. The exceptional tracks which crossed the domain around the castle and the thoroughbred’s training tracks around Chantilly also entailed constraints: trotting was the only gait authorised in the park where the riders had to cope


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ENDURANCE

Ali Abdulla Mohamed Al Subaie & Guetta Des Trois Mas


L’amélioration génétique des pur-sang arabes d’endurance Etude de cas : la lignée BISKRA

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TEXTE Rémi Serieye PHOTOS Collection Piboul

’élevage De Piboul, élevage de pur-sang arabes, est inscrit dans une valorisation du cheval à travers le circuit compétitif de haut niveau, dans le monde des courses de plat et d’endurance.

Biskra (Baj x Bossa Nova par Iricho), issue de la jumenterie de Pompadour (Haras Nationaux) appartient à la lignée maternelle de Wadha, née en 1874, importée du désert par la France. Par Baj, elle descend de la lignée d’Ibrahim, né dans le désert en 1899 et importé en Pologne par le comte Joseph Potocki. Elle constitue la jument de base de l’élevage d’endurance de Gilles et Marie-Louise Flottes. Elle est à l’origine d’une des plus prestigieuses lignées d’endurance du monde. En France, on recense 102 de ses descendants, directs et indirects, sur 4 générations, sans compter tous ceux qui ont été exportés à l’étranger. Ces derniers ne peuvent toujours pas être dénombrés du fait d’un manque d’études à ce sujet. Au début des années 2000, en France, l’essor mondial de l’endurance, mène à la création d’indices (NDR ils prennent en compte les performances et sont ré-évalués chaque année) constituant un outil supplémentaire en matière de sélection des chevaux d’endurance de haut niveau. Aujourd’hui, les éleveurs basent leur sélection sur la connaissance et la maitrise des pédigrées comme sur l’appréciation morphologique des individus, cependant les indices peuvent apporter une autre approche de la sélection. Peut-on distinguer des individus intéressants à partir de l’étude de la lignée Biskra ? L’étude repose sur la « lignée performante » issue de BISKRA, autrement dit, tous les individus (descendants directs ou indirects de la jument) qui ont eu une carrière sportive de haut niveau et/ou des descendants qui sont entrés dans le circuit compétitif de haut niveau. Cela représente 4 générations d’individus.

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Biskra et Baja de Piboul

A partir de 102 descendants, l’étude des indices sur performances (IRE) et des indices génétiques (BRE), entre 2002 à 2014, a permis de caractériser l’évolution de la lignée Biskra à travers des générations et de situer l’élevage dans l’évolution de la lignée. 71 chevaux sont indicés sur performance parmi les 102 individus, soit près de 70 %. En ce qui concerne l’indice génétique, tous les chevaux ont, ici, un rapport généalogique avec l’endurance, en conséquence ils possèdent donc tous un indice génétique.


Dans l’ensemble, l’analyse permet d’identifier, une amélioration positive du potentiel génétique et de performance des chevaux de la lignée au fil des générations. Elle peut démontrer la qualité des individus issus de cette lignée, marquée par une dynamique d’exportation. Pour preuve, l’indice de performance moyen est de pratiquement de 115 par rapport à une référence nationale de 100 (base de l’indice) ; l’indice génétique moyen est supérieur à 8 sur une base d’indice de 0. (Figure 1 et 2) Etude de cas Indice sur performance La caractérisation par génération rend compte d’une répartition des chevaux en fonction de la génération à laquelle ils appartiennent. A partir de la jument de base de la lignée, BISKRA, il découle 4 générations d’individus, parmi lesquelles les proportions apparaissent à première vue très hétérogènes.

Rappelons que les individus de première génération sont les descendants directs de BISKRA. Ils constituent la génération n+1, qui a engendré une descendance n+2 soit les individus de la génération 2, et ainsi de suite. S’il y avait eu une répartition normale des chevaux indicés au sein de chaque génération, on aurait constaté une croissance du nombre d’individus au fil des de ces dernières, c’est à dire une ouverture de la base des reproducteurs. Il est normal que des individus de première génération soient peu représentés (6%) et l’on constate, en génération n+2, un nombre d’individus plus important, soit 26 chevaux représentant ainsi 36% du total de ceux qui sont indicés sur performance. Cependant, à la troisième génération, il y a moins d’individus qu’à la génération précédente. En effet, on en compte 7 de moins qui possèdent un indice. On constate donc une fermeture de la base des reproducteurs. Par ailleurs, la proportion de chevaux indicés sur performance au sein des générations, nous donnent les résultats suivants :

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RECHERCHES

Cependant, il y a 6 individus dont le coefficient de détermination (CD) est très inférieur à 0.3 (NDR plus le coefficient de détermination se rapproche de 1, plus l’indice génétique du cheval est fiable par rapport à une discipline donnée). Pour respecter une fiabilité suffisante de l’indice, seuls des chevaux possédant un CD supérieur à 0.3 ont été considérés. Cela représente 96 individus, soit près de 95%.


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arabian horse

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Crave FF : La belle histoire de Future Farm Arabians . . . . . . . . . . . . . Mediterranean and Arab Countries Arabian Horse Show . . . . . . . Pride of Poland . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Al Khalediah European Horse Show . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Na’mous Al Shahania . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

P82 P90 P96 P102 P112

Haut / Top : Alyssa os - AKEAHF 2018 © Ewa Imielska-Hebda Page de gauche / left page : cavalli - Menton 2018 © Sylwia Ilenda

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Portrait

Crave FF

La belle histoire de

Future Farm Arabians

TEXTE David Gillett PHOTOS Stuart Vesty, Samantha Taylor, Sally T. & Holly

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L’étude menée tous les ans par le magazine australien Arabians Studs & Stallions se base sur des faits incontestables, afin de déterminer qui sont les pères de champions en Australie. Pour la troisième année consécutive, c’est Crave FF, un charismatique étalon bai qui arrive en tête… à la fois dans les catégories des arabes purs et des « Derivatives » (NDLR chevaux ayant au minimum 12,5% de sang arabe et des parents enregistrés au stud book de l’Arabian Horse Society of Australia ; il y a huit races d’Arabian Derivatives). Sans aucun doute, un résultat remarquable en soi mais, au regard des affirmations évoquées ci-dessus au sujet des étalons utilisés en Australie, Crave FF a déjoué tous les pronostics. Non seulement il est né et a été élevé dans ce pays, mais c’est aussi le cas de ses parents et de ses grandsparents. Il est l’incarnation de trois générations de chevaux élevés en Australie. Si, aujourd’hui, ses propriétaires et éleveurs font partie des personnalités les plus connues du monde du cheval arabe, Kate et Doyle Dertell n’étaient qu’un jeune couple d’amoureux quand ce cheval est né. Ils ont connu chacun de leur côté de nombreux succès en show et faisaient leurs premières expériences en tant qu’éleveurs. Kate et Doyle Dertell, désormais l’âme de Future Farms Arabians, entreprirent de trouver une jument pur-arabe ayant les caractéristiques nécessaires pour devenir la matriarche qui leur permettrait « d’inscrire leur haras sur la carte », se souvient Kate. « Il nous fallait une superstar, rien de moins. Je voulais qu’elle soit une pouliche top en show, mais possédant aussi les qualités d’une poulinière, qu’elle vienne d’une bonne famille, de chevaux solides à la beauté impeccable. »

Three years ago, the Australian magazine Arabians Studs & Stallions began ranking the most successful sires within our breed in Australia. This study was borne from a desire to use cold, hard facts as a measuring stick as to the horses that were siring successful horses in the show ring at the time. We have all heard, or had, opinions on the kind of stallions that people were breeding their mares to. Sweeping statements such as ‘everyone is using imported semen or stallions’, while others believe that particular studs dominate the halter ring or that it was impossible to breed your own superstar, and that purchasing from overseas was the only way to compete, or rather to win. The study has gone on to become one of the most anxiously awaited-for articles in the magazine, and each year has included more show results in a bid to include as many breeders and horses as possible around Australia. For the third time running, the charismatic bay stallion Crave FF has topped Arabian Studs & Stallions Leading Halter Sires Chart...both in the Purebred and Derivative categories. (Editor’s note: in 2017 Crave FF tied for first in the purebred category, however due to a miscalculation of scores at the 2017 Australian National Championships, Crave FF was in fact the singular winner in retrospect). An outstanding result in itself no doubt, however when faced with the assumptions outlined earlier regarding the stallions being used in Australia, Crave FF defies the odds every time. Crave FF is not only born and bred in Australia, so are his parents, and even his grandparents. He is three generations Australian bred.

Leur quête aboutit en 2002, au haras Bremervale Arabians, où ils trouvèrent l’arabe de leur rêve, une pouliche noire tout juste sevrée « Nous avons acheté Bremervale Charmed ce week-end là et l’avons ramenée à la maison…C’était ce qu’il fallait faire. Je n’ai jamais eu de doute à ce sujet » dit Doyle.

And while today his owners and breeders may be amongst the most well-known of Arabian horse personalities, at the time of his birth, they were just a young couple in love. While they each had separately enjoyed a myriad of success in the show ring, at the time they were just starting off on their Arabian journey together, and their earliest forays into breeding. It was during this time that Kate and Doyle Dertell, now of Future Farms Arabians, began a search to find a purebred mare who had the makings of a matriarch, a mare who could ‘put their farm on the map,’ as Kate remembers. ‘We needed a superstar, nothing less. I wanted her to be a top show filly, but she also needed the qualities to breed on, to come from a good family of sound, strong horses of impeccable beauty.’

Lorsque l’on regarde son pédigrée, il n’est pas surprenant

The journey ended in 2002 at Bremervale Arabians,

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es étalons que l’on choisit pour faire saillir les juments font toujours l’objet de spéculations. Des affirmations péremptoires circulent, telles que « tout le monde importe de la semence ou des étalons » ou « certains haras dominent le monde du show » ou encore « acheter à l’étranger est la seule manière de faire de la compétition ou plutôt de gagner », enfin combien il est difficile de faire saillir sa propre superstar.


Menton

Mediterranean and Arab Countries Arabian Horse Championship TEXTE Virginie Bauer & PHOTOS Sylwia Ilenda

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The Menton Arabian horse show is a show like no other. Its location by the sea is an invitation to sail the Mediterranean sea through which so many horses journeyed century after century: Phrygian mounts, praised by Homer in The Iliad, ridden by hippodamoi or «horse tamers», at a time when equids were harnessed to the chariots of noblemen and warriors; Arabian horses crossing the Mediterranean sea aboard vessels taking them to England like The Darley Arabian, or walking along its shores like Smetenka, the most expensive horse of Russia, bought by Count Orlov. What a more appropriate place, indeed, than this one to celebrate horses from the «Mediterranean and Arab Countries»? They came from Europe, Egypt, Israel, the Middle East, and even from beyond the ocean, to compete in Menton; among them were proven champions, new hopes and beginners.

De nombreux trophées spéciaux ont récompensé des candidats remarquables. Parmi eux, citons : Styx Kalliste (Shanghai EA x LA Saalmah par BS Specific), meilleur cheval français, élevage Kallisté Arabians ; Pustynia Kahila (Kahil Al Shaqab x Pustynna Malwa par Ekstern), Meilleur cheval européen, Michalow Stud, Pologne ; Badawieh AA (Laheeb x Bahiha par Baahir), Meilleur Pustynia Kahila (Kahil Al Shaqab x Pustynna Malwa par Ekstern)

Many awards were given to remarkable contenders. Among them let’s name Styx Kalliste (Shanghai EA x LA Saalmah by BS Specific) bred by Kallisté Arabians as Best French Horse; Pustynia Kahila (Kahil Al Shaqab x Pustynna Malwa by Ekstern) from Michalow Stud in Poland, Best European Horse; Badawieh AA (Laheeb x Bahiha by Baahir) bred by Ariela Arabians in the UAE, Best Straight Egyptian Equator (QR Marc x Ekliptyka by Ekstern) bred by

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’il est un show qui ne ressemble à aucun autre, c’est bien celui de Menton. Son site, en bordure de mer, est une invitation au voyage sur cette Méditerranée qui a vu passer bien des chevaux au cours des siècles : coursiers phrygiens, célébrés par Homère dans l’Illiade, montés par des hippodamoi, c’est-à-dire des « dresseurs de chevaux », à une époque où les équidés étaient attelés aux chars des nobles et des guerriers ; chevaux arabes traversant la Méditerranée à bord de bateaux les menant vers l’Angleterre, comme Darley Arabian, longeant ses rivages, comme Smetenka, le cheval le plus cher de Russie, acheté par le comte Orlov. Quel lieu, donc, plus approprié que celuici pour célébrer le cheval « des pays arabes et de la Méditerranée » ? Venus d’Europe, d’Egypte, d’Israel, du Moyen Orient et parfois même, d’au-delà les océans, les chevaux arabes présents au championnat, à Menton, comptaient dans leurs rangs des champions confirmés, des espoirs et des débutants.


Pride of Poland

12-13 août 2018

TEXTE Louis Lenoir PHOTOS Ewa Imielska-Hebda, Dominik Dziecinny & Monika Luft

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018 est une date importante en Pologne. L’histoire de l’élevage des chevaux polonais est étroitement liée à la tourmente qui a agité le pays. Il semble que cela soit un modèle récurrent. Les évènements autour de la 49e vente Pride of Poland en disent long au sujet du climat qui affecte l’élevage des chevaux arabes polonais, fait de rumeurs et de fausses informations, comme celles qui ont circulé avant et après la vente. Cependant, les organisateurs ont essayé de revenir aux origines de celle-ci, lorsqu’elle était orientée vers des professionnels et non destinée à attirer les foules. Un nouveau décor s’est offert aux yeux des invités, le manège couvert transformé en un intérieur élégant et chaleureux ; un raffinement qui reflétait celle du catalogue conçu autour des magnifiques photos de Glenn Jacobs.

2018 is a special time in Poland as the country celebrates the 100th anniversary of its regained independence. The history of Polish Arabian horse breeding is closely linked to the turmoil which affected the country. It seems that this pattern never stops to repeat itself. The events around the Pride of Poland - 49th Janów Podlaski Auction tell a lot about the climate surrounding Polish Arabian breeding as a lot of rumors and fake news circulated before the auction and after. However the organizers have been trying to go back to the roots of auction, at a time when the event was directed at potential buyers and not at masses. A new scenery was offered to the guests, the indoor riding arena being transformed into an elegant and warm interior. It reflected the sophisticated catalogue that had been designed with beautiful photos of Glenn Jacobs.

Dans le contexte d’un marché saturé, ne proposer que douze chevaux à la vente était un choix judicieux. Ils provenaient des haras nationaux, Janow Podlaski, Michalow, Bialka et du haras privé Falborek Arabians. Un cheval étant retiré pour des raisons vétérinaires, onze ont donc été présentés

In today’s saturated market, choosing to offer twelve horses for sale only was a wise move. They were from the State Studs of Janów Podlaski, Michałów, Białka and the private stud Falborek Arabians. With one horse withdrawn for veterinary reasons, eleven were pres-

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ented to the bidders. Six found buyers. The highest price was achieved by Michałów’s Parmana (Al Maraam x Palmira by Monogramm) with 180,000 euros. The 10 years old mare’s damline is that of Roadnia OA, one of the foundation horses bought by Lady Anne Blunt. Her family is one of the most important in the world. Michałów imported Pienoczka in 1952, entirely from Crabbet breeding though born at Tersk in USSR. Her only product was Planeta 1958 (by Naborr) whose daughter Platyna (by Czardasz) was born in 1966. Sired by Bandos, Platyna gave birth to Patera in 1978. She had a great career as a broodmare: born in 1995 her daughter Palmira by Monogramm became world Champion Mare in 2003. From Platyna descends also Pustynia Kahila who won the Best European Horse Trophy last June in Menton. The total outcome of the sale was 501,000 euros net which can be considered satisfactory taking into account the state of the market. Besides the sale a charity auction took place in the shape of Ursus, a pony from Michałów, whose purchase will help a family in need at Janów Podlaski. Another highlight was the auction of a facsimile of «Sur les chevaux orientaux et provenant des races orientales», the manuscript written and drawn by Wacław Seweryn Rzewuski about his expedition to Arabia where he lived among the Bedouins of the Nedj from 1817 to 1819, before he returned to Europe with a herd of 130 Arabian horses. After a fierce battle this incredible piece of art was purchased by a buyer from Saudi Arabia for 8,000 euros. The first and the last bidding were conducted by Maciej Paweł Grzechnik and Brian Scott.

On Monday, August 13th, at Janów Podlaski the «Summer Arabian Horse Sale 2018» was held, during which

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Maciej Paweł Grzechnik, the auction’s director concluded on the sale with these words: «I would like to thank the entire team that worked under great pressure and among general hatred in the media. Despite that the event was a success. We want to thank the bidders of Lot 0, the charity equine. We also, of course, want to thank the buyers. Pleased buyers, who know that the event is custom made for them, are an investment for the future. We wish them many breeding successes. I might add that we really wanted to restore the brand of the Polish State Studs, a brand that has been somewhat lost in recent years. Now three Arabian State Studs not only organized the auction, but also the Open Day at Janów Podlaski.»


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Foggita (El Omari x Foggia by Gazal Al Shaqab)


Portrait

Na’Mous Al Shahania TEXTE Virginie Bauer PHOTOS Collection Al Shahania Stud

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à écrire.

ous vous avons souvent dressé précédemment les portraits de chevaux aux carrières exceptionnelles, que cela soit en courses, en endurance ou en show. Nous avons décidé aujourd’hui de vous présenter un jeune cheval dont l’histoire reste

Avec son encolure en col de cygne, ses grands yeux noirs et son port de tête altier, Na’mous Al Shahania est l’incarnation du cheval arabe. Ce beau bai a été élevé par Marlene et George Rieder au haras Foxbriar Arabians, dans le Missouri, où il est né en 2015. Il fait aujourd’hui partie des étalons d’avenir du haras Al Shahania, appartenant à SA Cheikh Mohamed bin Khalifa Al Thani. Actuellement, Na’mous est stationné en Caroline du Nord, à Butler Farms, où se trouve le centre d’entraînement de Ted Carson, qui gère sa carrière. Comme nous l’a confié Ted Carson, Na’mous a été découvert par Greg Gallum alors qu’il n’avait que quelques jours. Il est un pur produit du programme d’élevage des Rieder « Notre but est d’élever des poulains qui soient non seulement beaux, mais qui possèdent des caractères excellents et doux », explique Marlene Rieder. Impressionné par ce poulain, Greg Gallum en parle à SA Cheikh Mohamed. Peu de temps après, Na’mous est acheté par Al Shahania Stud. A un an, il fait sa première apparition sur les carrières des concours de modèles et allures et remporte le titre de Champion des yearlings mâles aux Championnats Nationaux des USA, à Tulsa. L’année dernière, il a terminé premier de sa classe avant de s’adjuger la médaille d’or dans la catégorie des mâles de deux ans, à Scottsdale. Parallèlement, il mène une carrière d’étalon. Il a sailli des juments de lignées différentes dans l’espoir de trouver les meilleurs croisements possibles. Selon Ted Carson, ses premiers poulains sont très intéressants. Récemment, un incroyable

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Previously you might have read portraits of horses with exceptional careers whether in flat racing, endurance rides or shows. Today, we decided to present a young horse whose history is yet to be written. With his arched neck, his big black eyes and his proud carriage, Na’mous Al Shahania is the epitome of the Arabian horse. This beautiful bay was bred by Marlene and George Rieder at Foxbriar Arabians stud in Missouri where he was born in 2015. Today he is one of the stallions of the future at Al Shahania stud, which belongs to H.H. Sheikh Mohamed bin Khalifa Al Thani. At the moment Na’mous is standing in North Carolina, at Butler Farms, at Ted Carson’s training center. The trainer, who manages Na’mous’s career, told us that the horse was found by Greg Gallum while he was just a few days old. He is a pure product of the Rieder’s breeding programme «Our goal is to breed for foals that are not only beautiful but possess excellent minds and sweet dispositions», explained Marlene Rieder. Impressed by the foal, Greg Gallum contacted H.H. Sheikh Mohamed. Al Shahania Stud didn’t take long to acquire him. As a yearling he was shown for the first time on the ring and won the US National Champion Yearling Colt title in Tulsa. Last year he won his class before taking the gold at the Junior Male Championship in Scottsdale. At the same time he started a career as a stallion. He has covered mares from many different bloodlines with the aim to find the perfect crosses. According to Ted Carson, his first crop seems to be very encouraging. Recently an incredible colt was born at Ted Carson’s from embryo transfer out of H.H. Sheikh Mohamed’s own mare Elzunya Mia Lua (El Jahez x Elle Dorada by Enzo).


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& C 40

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STYLE & CULTURE arabian horse

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Nos coups de coeur P122 Exposition Peindre les courses à Chantilly P124 Inauguration Mémorial à Ascot P130 Des chevaux à la mode P136 Artiste : Ricky Lee Gordon P144

Page de gauche / left page : Ricky Lee Gordon I Am You You Are Me - Chicago 2016

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TRAVERSEE

Francis Tabouret, éditions P.O.L, 152 pages, 15 € only in French Nous avons souvent vu des images de chevaux descendant d’un avion à l’occasion d’un concours ou d’une compétition sportive. Nous croisons régulièrement sur nos routes des vans ou des camions transportant des chevaux de courses, de concours ou appartenant à de simples particuliers. Mais que savons-nous des conditions de voyage de ces équidés, notamment lorsque qu’ils doivent embarquer sur un bateau ? Francis Tabouret est convoyeur de chevaux, une profession qu’il qualifie de « steward équin », « soigneur » ou encore « livreur ». Mais sur le porte-container sur lequel il embarque pour aller aux Antilles, on l’appelle « cowboy ». La traversée qui donne son titre à son livre va durer treize jours au cours desquels, ce vétérinaire va devoir s’occuper, outre ses pensionnaires habituels, de taureaux et de moutons. Ce livre passionnant est une réflexion sur le voyage, la communication entre les hommes et entre les animaux au sein d’un monde artificiel fait de métal, où la raréfaction de l’air peut être une question de vie ou de mort. Francis Tabouret observe ses pensionnaires et cette ville flottante, dont les entrailles évoquent celles d’un vaisseau spatial issu des films de sciencefiction. Il est question de bruit, de couleurs, de vitesse ou d’immobilité, de poils ternes et d’yeux inquiets. Il semble que les chevaux voyagent mieux que les taureaux. Tout ce petit monde s’adapte plus ou moins bien à cet étrange univers et à cet homme dont dépend leur vie. C’est là quelque chose dont ces propriétaires lointains n’ont pas conscience, qu’ils ne cherchent même pas à comprendre, sans parler des effets induits par une telle traversée pour leurs chevaux. Métier de l’ombre mais dont l’importance est inestimable, rendons grâce à Francis Tabouret d’en parler si bien et avec tant de pudeur.

We have often seen images of horses climbing down from a plane in order to participate in a jumping competition or a sporting event; we often cross paths with horseboxes or trailers transporting race horses, show horses, or horses that simply belong to private individuals. But what do we know of the way the horses travel, especially when they must set out on a boat? Francis Tabouret is a horse conveyor, a profession he likens to being «an equine steward», «a groom» or «a deliveryman»; but aboard the container ship on which he embarks to reach the West Indies, he is called «cowboy». The crossing, which gives its name to the book’s title, will last thirteen days - thirteen days during which this veterinarian will take care of horses of course, but also of bulls and of sheep. This engaging book is a long insight on journeys, and on how humans and animals communicate with one another amid an artificial world of metal, wherein air may be a matter of life and death. Francis Tabouret observes his guests and this floating city, whose bowels remind him and us of the interior of some starship from a science-fiction movie. The book concerns itself with noise, colours, speed or the lack thereof, of drab hairs et worried eyes; it appears that horses travel better than bulls. This small community more or less gets used to this strange universe and that man upon whom their lives depend. This is something that those far-off owners are not aware of and do not desire to understand, as they do not wish to understand what effects such a crossing has on their horses. For highlighting this indispensable work of the shadows, we must show appreciation to Francis Tabouret for speaking of it so well and with such modesty.

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CENTENARY Celebrating 100 Years of the Arab Horse Society 1918-2018 Compiled and edited by Anne Brown, Medina Publishing Ltd, 280 pages. En anglais seulement In English only, £40

Once we close the book dedicated to the centenary of the Arab Horse Society of Great-Britain, we can only be struck by wonderment when we appreciate the breadth of the work undertaken by the association. Although Arabian horses were already present in the General Stud Book of 1791, it was the AHS that created the first national stud book in the West, that gave rise to the WAHO, and that comprised and comprises historic breeders such as the Blunts, whose Crabbet horses utterly changed the way breeding developed around the world. A hundred years and twenty-two volumes later, the association has thousands of members. The book is stunningly rich; it allows us to intimately understand how the AHS works, how devoted are its members, how breeding, stud farms and the various disciplines evolved. As Deirdre Hyde emphasises in one of the chapters, in a hundred years tastes may have changed, yet each lineage keeps its inherent worth; she reminds us that the owners of the great stud farms took great pride in riding horses whose «athletic ability was a strong part of the breeding philosophy.» It is nigh impossible to sum up this book - or to adequately praise its many illustrations - but it should be in all good bookshelves: it reminds us that, whatever the discipline, whatever our joys and woes, we should never forgo action to ensure that these desert horses will continue to prosper in our countries and keep these qualities that make them unique.

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C U LT U R E

Lorsque l’on referme la dernière page du livre consacré au centenaire de l’Arab Horse Society de Grande Bretagne, on ne peut être qu’émerveillé par le travail accompli par cette association. Si les chevaux arabes apparaissaient déjà dans le General Stud Book en 1791, c’est l’AHS qui a créé le premier stud book national en occident, qui est à l’origine de la création de la WAHO et, surtout, qui compte et a compté en ses rangs des éleveurs historiques comme les Blunt, dont les chevaux Crabbet ont changé la face de l’élevage mondial. Wilfrid Scawen Blunt fut, d’ailleurs, le président du premier Conseil qui publia le tout premier stud book en 1919 - il comptait alors 36 éleveurs et propriétaires. Cent ans et vingt-deux volumes plus tard, l’association rassemble des milliers de membres. Le livre est d’une richesse absolue, il nous permet de comprendre au plus prés le fonctionnement de l’AHS, le dévouement de ses membres, l’évolution de l’élevage, des haras et des différentes disciplines. Comme le souligne Deidre Hyde dans un des chapitres, en cent ans les goûts changent et chaque lignée a sa valeur intrinsèque ; elle rappelle également que les propriétaires des grands haras tiraient une grande fierté à monter leur chevaux dont la « capacité athlétique était au coeur de leur philosophie d’élevage ». Il est impossible de résumer ce livre, amplement illustré, mais on devrait le retrouver dans toutes les bonnes bibliothèques : il nous rappelle que quelque soit la discipline, quelques soient les joies ou les déboires, il ne faut jamais renoncer à agir pour que ce cheval du désert continue à prospérer dans nos pays et conserver des qualités qui nous le rendent unique.


Peindre les courses TEXTE Louis Lenoir

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quelques pas de l’hippodrome et des Grandes Écuries, à l’orée du parc du château, le domaine de Chantilly nous offre une exposition exceptionnelle : « Peindre les courses », du 16 juin au 14 octobre 2018. C’est un hommage au cheval de course autour des oeuvres de trois grands peintres, George Stubbs, Théodore Géricault et Edgar Degas, accompagnés par d’autres artistes de leur temps. Ils nous plongent au coeur de l’Angleterre, où naquit une véritable hippomanie autour des courses. Grands joueurs, les propriétaires s’affrontaient sur des distances qui nous laissent aujourd’hui rêveurs. Tous les coups

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Painting the Races Close to the racecourse and the Great Stables, by the gardens of the castle, the Domaine de Chantilly hosts an exceptional exhibition: «Painting the Races», from June 16 to October 14, 2018. Its pays homage to the racehorse, revolving around three great painters, George Stubbs, Théodore Géricault and Edgar Degas. In their wake, the works of famous artists complete the panorama. It reminds us of the true hippomania around races which developed in England where the owners - heavy betters - challenged each other on distances we can


étaient permis, mais cela n’empêchait pas les champions de triompher. Le plus célèbre d’entre eux est un magnifique alezan, Éclipse (1764-1789), invaincu au cours des dix-sept mois que dura sa carrière, ce qui découragea tous ses adversaires. Son pédigrée compte deux des plus grands étalons orientaux à l’origine des pur-sang anglais car sa mère, Spiletta, n’est autre que la petite-fille de Godolphin Arabian et son père, Marske, l’arrière-petit-fils de Darley Arabian. Deux siècles et demi plus tard, nous pouvons admirer Éclipse grâce une très belle étude réalisée par George Stubbs, vers 1769, dans une première salle consacrée à l’oeuvre de ce grand peintre, trop méconnu en France. Très tôt passionné par l’étude de la nature et de l’anatomie, Stubbs va se consacrer à celle du cheval. Il rassemblera le fruit de son travail et de ses connaissances dans un grand livre The Anatomy of the Horse, dont plusieurs planches sont exposées. Il le destinait aux vétérinaires mais surtout aux artistes - une démarche propre à l’homme du siècle des Lumières qui lui vaudra un véritable succès. Il est vrai que

barely imagine today. No holds barred in races, but that didn’t stop the champions from winning. The most famous was a beautiful chestnut, Eclipse (1764-1789), unbeaten during his seventeen months carrer, leaving his challengers disheartened. In his pedigree you find two of the major oriental stallions who had given birth to the thoroughbred breed, thanks to his dam Spiletta, granddaughter to The Godolphin Arabian, and his sire Marske, great-grandson to The Darley Arabian. Two centuries and a half later, we can admire a beautiful study painted by George Stubbs, circa 1769, in the first room dedicated to this major artist, little known in France. Early in life Stubbs developed a passion for the study of nature and anatomy and devoted himself to the study of horses. It led him to collect his knowledge in a book The Anatomy of the Horse of which some plates are exhibited. The book was intended for veterinarians but also mainly for artists - an approach which reveals the

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Alfred de Dreux, Course de chevaux Photo RMN - Grand Palais - Jean-Gilles Berizzi


Honneur au Cheval de Guerre TEXTE Virginie Bauer PHOTOS Collection Susan Leyland

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Le monument commémoratif en l’honneur du Cheval de guerre est le fruit de nombreux efforts, alliant une campagne de presse, des donations, diverses manifestations, afin que ce projet prenne corps. Vous avez pu suivre sur notre page Facebook AHS les différentes étapes qui ont mené son auteur, la sculptrice britannique Susan Leyland, de la Toscane où elle réside, à la Black Isle Bronze de Nairn en Écosse, où la sculpture a été fondue, à Inverness où elle a été exposée avant de prendre la route pour Ascot où elle a été érigée. Elle a été baptisée Poppy, ce coquelicot, symbole de la Première Mondiale, petite fleur rouge qui est portée dans les pays du Commonwealth le 11 novembre, en souvenir des soldats morts au combat. Dans notre numéro 4, Susan Leyland avait partagé avec nous ses dessins et le poème qu’elle avait écrit en l’honneur du Cheval de guerre. Aujourd’hui, elle revient sur cette aventure pour laquelle elle s’est tant investie.

The Memorial to the War Horse was born from the dedication of many people, a press campaign, donations and various events so that the project could take shape. On our Facebook AHS page you were able to follow the steps which led Susan Leyland, the British sculptor who created the War Horse, from Tuscany where she lives to Scotland and the Black Isle Bronze, where the horse was founded, then to Inverness where it stood before starting its journey to Ascot where it was placed on her plinth. The horse is called Poppy, like the red flower which is worn in the Commonwealth countries on November 11th, to commemorate the dead soldiers. In our issue n°4 Susan Leyland shared with us her drawings and the poem she wrote to celebrate the War Horse. Today she comes back on this adventure to which she entirely devoted herself.

Jamais je n’aurais pu imaginer combien sa création allait me bouleverser. Il y a quatre ans, pleine d’enthousiasme, j’ai commencé à dessiner et à noter des idées. Depuis les atrocités de la Grande Guerre ont fait irruption, en force, dans ma vie.

J’avais pour objectif de représenter ces animaux avec respect et dignité. Une vision me revenait constamment à l’esprit, celle d’un soldat, debout, la tête inclinée, les mains sur son arme, canon vers le bas. L’angle de la tête du Mémorial au cheval de guerre est identique. Prémices subtiles, mais je ne pouvais oublier que des millions d’hommes et chevaux sont morts au cours de cette terrible guerre de 1914-1918. Poppy, de retour de la guerre, libérée de tout harnachement et de ses fers, se tient, solennelle, haut sur son piédestal ; ses boulets sont boueux, à ses pieds du fil barbelé et une boîte de clous. Le fil barbelé symbolise la Grande Guerre, la boue, le front de l’Ouest, et les clous, la cause de bien des douleurs et infections. Sa silhouette et son corps sont la symbiose de nombreuses

Ascot welcomes and celebrates the Memorial to the War Horse 8th June 2018. The War Horse Memorial stands in Ascot as a legacy to the nobility, courage, unyielding loyalty and suffering of million of equines in WWI. Creating the War Horse Memorial has absorbed my emotions far more than I would ever imagined. Four years ago, full of enthusiasm, I began sketching and noting ideas. Since then the atrocities of the Great War have been brought home to me with a vengeance. My goal was to represent these animals with respect and dignity. A recurring vision came to mind. A soldier standing with his head bowed as an honour guard in the drill position «Rest on Arms Reserved». The position of the War Horse Memorial’s head is at the same angle. A delicate premise but I could not forget that both man and horse died in their millions in the terrible 19141918 War. Poppy, now home from war, free of horse tack, harness and shoes, stands solemnly on her high plinth, up to her fetlocks in mud with barbed wire and ration box nails at her feet. The barbed wire symbolic of the Great War, the mud a reality of the Western Front and the nails a cause of pain and infection.

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juin 2018. Le mémorial au Cheval de guerre se dresse à Ascot. Il témoigne de la noblesse, du courage et de l’indéfectible loyauté et souffrance des millions d’équidés qui ont participé à la Première Guerre mondiale.


Des chevaux à la Mode

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TEXTE Virginie Bauer PHOTOS Collection Dior & Appawoosa

’histoire du cheval et celle de la mode sont intimement liées. De tout temps, les hommes ont dû adapter leurs tenues à leurs partenaires équins, omniprésents dans leur vie. Ces vêtements, essentiellement pratiques, sont aujourd’hui une source d’inspiration pour les créateurs et les stylistes qui, à l’image de Coco Chanel, Gucci, Hermès, Dior ou Stella McCartney, écrivent l’histoire de la mode contemporaine.

Tout le monde connaît le mot « redingote ». Il désigne un habit entre la veste et le manteau qui nous vient de l’anglais « riding-coat », littéralement « manteau pour monter à cheval ». Ce vêtement va influencer la mode à la fin du XVIIIe siècle sur tout le continent européen. En effet, les britanniques aiment la vie au grand air et les voyages. Ils ont donc besoin de vêtements commodes, simples et confortables, qui les protègent des intempéries et sont adaptés à leurs fréquents déplacements à cheval ; ils sont souvent en laine, de bonne qualité pour être résistants : les bottes les protègent des branches et les chapeaux, de la chaleur. La mode anglaise de l’époque est inspirée des tailleurs pour jockey et dans cette monarchie démocratique, où l’étiquette de cour est absente, naît une certaine idée de l’élégance. Par ailleurs, les aristocrates anglais vivent sur leur(s) domaine(s) à la campagne. Culottes de peau, longues bottes à revers, chapeaux de style haut-de-forme et redingotes pour les hommes, voilà les éléments du costume britannique influencés par la pratique équestre. En France, dès la fin de l’Ancien Régime, hommes et femmes sont pris d’une véritable anglomanie et adoptent cette mode venue d’outre-Manche. Les femmes s’emparent même des attributs de la mode masculine et portent des vestes longues à deux pans boutonnées sur le devant, au niveau de la ceinture, avec un col à revers. C’est vers la fin du XIXe siècle, dans les années 1880, que s’opère un autre changement radical dans la mode féminine. Les femmes commencent à enfiler des pantalons

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The history of horses and that of fashion are closely linked together. From time immemorial men and women adapted their outfit to their equine partners with whom they shared their daily life. Those practical clothes have become an inspiration for today’s creators and designers who, like Coco Chanel, Gucci, Hermès, Dior or Stella McCartney are writing the history of contemporary fashion. The French word «redingote», which is used to name a frock coat, comes from the English «riding coat». This item of clothing was going to influence fashion at the end of the 18th century in Europe. Indeed, British people liked living outdoors and travelling. So they needed comfortable and practical clothes which could protect them from bad weather as well as heat and were adapted when journeying on horseback. They were often made of quality fabric with long durability: boots kept them safe from branches, as did hats, which also protected them from rain, snow and sun. English fashion was also inspired by jockey suits and in this democratic monarchy without court etiquette a certain idea of elegance was born. Moreover, British aristocrats spent most of their time living in their country estate(s). Buckskin breeches, high boots, top hats and frocks are the different parts of the outfit worn by of the British men and influenced by equestrian fashion. Since the end of the Ancien Regime, France was seized by Anglomania. Men and women imitated this mode coming from across the Channel. Women even adopted the attributes of men’s fashion, wearing long coats with two panels at the back, buttoned across the chest with a flat collar. At the end of the 19th century, in the 1880s, woman’s fashion experienced a new major change. Women started to put on breeches beneath their riding skirts as well as the men’s tweed jackets - remember that tweed is a woolen fabric closely woven, sometimes in a


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Woman’s redingote, Europe, circa 1790. Silk and cotton satin and plain weave - Collection LACMA


Portrait Ricky Lee Gordon

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n grand cheval blanc sur un mur ! Comme une image sépia dans un vieil album de photos de famille, debout dans l’eau, il tourne son regard vers nous. La lumière du soleil s’engouffre par la fenêtre grande ouverte, baignant la pièce magnifique où il se tient, illuminant un vol de colombes. Un sentiment intemporel se dégage de cette oeuvre où l’on reconnaît les éléments propres à l’oeuvre de Ricky Lee Gordon : les animaux, la nature, l’eau. Dans un monde de plus en plus urbanisé, l’artiste sud-africain essaie de relier les citadins à leurs racines, à la nature, afin qu’ils puissent en apprécier la beauté et rêver. Il nous offre des images sur des murs comme des livres grands ouverts qui nous racontent des milliers d’histoires, celles imaginées par tous, femmes, hommes et enfants qui, un jour, se sont trouvés face à eux. Dans le monde du street art, le nom de Ricky Lee Gordon est une référence. A Cape Town et Berlin, Chicago et Kiev, Penang en Malaisie et Rio San Juan en république Dominicaine, comme en Finlande, Belgique, Portugal, Lituanie, Inde et beaucoup d’autres villes et pays, ses fresques murales se sont ancrées dans le paysage urbain. Les hommes, les femmes, les animaux peuplent ses peintures murales et les chevaux y tiennent un rôle central. De Los Angeles où il vit, à la veille de son voyage pour Bali où il va s’installer, il nous a accordé un long interview, partageant sa philosophie fondée sur son enfance en Afrique du Sud, ses réflexions sur la non-dualité née de la méditation bouddhique. « Mon travail est basé sur l’expérience et sur ce que je sais de la non-dualité », explique-t-il. « La méditation bouddhique vous apprend à vous concentrer au plus profond de vous-même, ce qui permet de se connecter à ce quelque chose qui est au-delà du voile, sous la surface. Nous sommes pris par nos sens, prisonniers de cette idée de soi. Je pense que les scientifiques s’accorderont pour dire que tout est molécules flottantes, vibrations et formes d’énergie provenant des points les plus éloignés de l’univers, jusqu’à la matière dont nous sommes faits. Mon travail essaie donc de mettre cela en forme afin de le com-

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prendre visuellement. » Il ramène ainsi la nature en ville sous une forme artistique et poétique dont les animaux font partie intégrante, un bestiaire qui comprend des colombes, des gazelles springboks, des éléphants et des chevaux. « Le premier animal que j’ai peint était un springbok. Depuis que je suis tout petit, j’ai grandi en allant plusieurs fois par an au parc national Kruger avec mon père et je suis juste tombé amoureux de cet animal. En fait, c’est le plus commun mais sa forme physique, sa force musculaire comme sa manière de bouger si poétique m’attirent. C’est le springbok qui m’a mené au cheval car je trouve qu’il partage avec lui la même physiologie : cette présence très forte et ce mouvement si sensible, comme une danse. » Ainsi, depuis quelques temps, il s’est mis à étudier davantage les chevaux. « J’aime me tenir à leurs côtés. La manière dont un cheval vous comprend est si magnétique, si belle. Les chevaux dans mon oeuvre sont le symbole de la nondualité car ils sont comme le yin et le yang, une présence musclée, forte mais avec une compréhension féminine, une sensibilité féminine. C’est la force et la faiblesse, la puissance et la grâce. Nous pensons contrôler le cheval mais il nous permet juste de nous connecter à tout cela, d’apprendre quelque chose. »


Berlin 2017 - The Sun Will Fall to the Sea

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THE ROYAL CAVALRY OF OMAN

A GLOR IOUS DAY

At Newbury on the 29th July 2018, The Royal Cavalry of Oman celebrated two Group 1 winners, a Group 3 winner and a Group 3 placed.

AL CHAMMY wins the Group 1 Zabeel International Stakes

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TAHIRWAH wins the Group 3 DIAR International Stakes, with HADIYAH finishing in third.

The Royal Cavalry of Oman would like to thank all of the connections who made this unforgettable day possible.

© www.agence-G.com / Debbie Burt

NAFEES WINS THE GROUP 1 DUBAI INTERNATIONAL STAKES


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