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LE RUBIK’S CUBE
LOGEMENTS BOIS LE RUBIK’S CUBE Haute-Garonne
Dans l’éco-quartier de la Cartoucherie, à Toulouse, un groupement d’habitants a décidé de vivre en ville autrement, au sein d’une architecture partagée et conviviale. Dans ce rubik’s cube en bois, les générations se mélangent et les personnalités se complètent pour tendre vers l’autonomie sociale et énergétique.
SSur la toiture de l’immeuble Abricoop, l’un des bâtiments de l’îlot des Quatre Vents, les habitants ont investi les lieux. Le rooftop, aménagé comme un jardin suspendu, est devenu le point de rencontre privilégié des 17 familles propriétaires de l’immeuble. 20 adultes, de 30 à 82 ans et 8 enfants, qui font un pied de nez à l’anonymat généralisé dans les centres urbains, par la création d’un immeuble bois partagé. De l’idée initiale à sa réalisation, le groupement d’habi
tants a été accompagné par l’agence Seuil Architecture. «Nous avons travaillé les interrelations et la synergie de co-construire ensemble au moyen de plusieurs ateliers où les habitants se sont vraiment impliqués. Notre esquisse de départ était une vue simplifiée de la façade avec, à chaque niveau, les noms des familles qui allaient y habiter. Ensuite, nous avons superposé les typologies d’habitat et fait du cas par cas en fonction des besoins spécifiques de chacun. Aucun logement n’est identique», explique Leslie Gonçalves, architecte DPLG et co-fondatrice de Seuil Architecture. L’immeuble de 1200m², livré en février 2018, est réalisé en béton pour la structure porteuse et en ossature bois d’Épicéa avec un bardage en Mélèze pour les façades, par la société toulousaine AV.CO.BOIS. «Le béton permet d’apporter de l’inertie et d’atteindre de hauts niveaux de performances acoustiques, le niveau 5 du label "Habitat
et Environnement", précise l’architecte. L’apport du bois permet quant à lui d’atteindre le 1 er niveau du label bâtiment biosourcé. De conception bioclimatique, l’immeuble se décline du T2 au T6, avec des duplex normaux ou inversés, tous traversants. D’un point de vue énergétique, il est isolé au moyen de laine de verre (bâtiment classé 3 e famille B, pour la sécurité incendie) et approvisionné par le réseau de chaleur de la ZAC. Résultat, l’immeuble bois consomme 20% de moins qu’un immeuble classique de niveau RT2012. Et la gestion des ressources ne s’arrête pas à l’énergie. Les eaux de pluie sont récupérées via un substrat sédum en toiture, puis s’infiltrent dans les puits pour arroser le jardin. Enfin, plusieurs espaces communs viennent agrémenter le lieu: une salle d’accueil avec cuisine, trois chambres d’amis, une laverie, une terrasse aménagée, un jardin collectif etc. «La particularité, c’est que les habitants sont propriétaires de l’immeuble mais locataires
de leur logement. De plus, le bailleurcoordinateur de l’îlot des Quatre Vents, la SA Les Chalets a imposé de rendre réversibles les logements sur-mesure que nous avions imaginés, en logements standards, au cas où les banques ne suivent pas la coopérative d’habitants ou si les besoins des habitants évoluent.» Par exemple, l’appartement T2 au R+3, relié à une chambre d’amis partagée, peut devenir facilement un T3 à l’avenir. « Ce projet a complètement modifié notre rapport à l’assistance de maîtrise d’ouvrage. Il y a eu un avant et un après. Les habitants ont donné beaucoup de temps et d’énergie à la réussite de ce projet. Le bilan est extrêmement positif pour toutes les parties!», se réjouit Leslie Gonçalves. Le coût des travaux se chiffre à 1 450000€HT, soit environ 1200€HT/m² (hors parking). Un prix plus bas qu’une opération de logements classique, la qualité de vie en plus!