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LE CONFORT D’ÉTÉ
L’étanchéité de votre maison
CONSTRUIT POUR DURER
Les fixations dans construction bois
LE BOIS FAIT LES JEUX OLYMPIQUES
Infrastructures remarquables
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Nos solutions : Plots ESSENTIEL Plot ELEVO® pour la réalisation de terrasse sans préparation de sol Structure de terrasse PROFILDECK® Fixation invisible pour lames de bois FIXEGO®
Chers lecteurs, bienvenue sur le magazine ONLINE d’Architecture Bois. Pour une lecture plus agréable, nous vous invitons à basculer vos terminaux numériques afin d’obtenir une vision en page double.
Avec les tensions géopolitiques persistantes, la période est dominée par les incertitudes économiques mondiales. Le premier semestre a confirmé une croissance modeste et une baisse de l’inflation, atteignant environ 2 % en France et en Europe. Cela alimente l’espoir d’une réduction des taux d’intérêt pour relancer la croissance, comme l'a préfiguré la Banque Centrale Européenne avec une légère réduction de ses taux directeurs en juin, une première en cinq ans, ce qui pourrait influencer les taux à la baisse dans les mois à venir. En effet, Pour le premier semestre 2024, les taux d'intérêt moyens en France ont connu une certaine volatilité, mais ils se sont stabilisés. Le taux moyen, pour un prêt sur 20 ans, s'établit en juin à 3,66 %. En gros plus pour le marché de la construction neuve qui a subit une baisse d’environ 20 % en France, entre mai 2023 et mai 2024. Cependant, la crise économique et les réserves d’épargne ont favorisé la multiplication des projets d’amélioration, tels que le bardage de façades, la surélévation, l’extension et l’aménagement de terrasses. Cette demande stimule le secteur de la construction bois et son intérêt croissant offre de nouvelles opportunités pour les professionnels du secteur, notamment dans la construction durable et écologique. Les Jeux Olympiques confortent la vitrine du savoir-faire des professionnels de la filière bois construction. Les architectes jouent un rôle clé en intégrant le bois dans leurs projets, tirant parti de ses qualités esthétiques et environnementales. Ces tendances montrent que malgré les défis, le marché du bois en France présente des opportunités significatives, en particulier dans le contexte de la transition écologique et des nouvelles normes de construction. Il est essentiel de rester informé et adaptable pour tirer parti de ces évolutions et continuer à innover dans l'utilisation du bois.
Je vous souhaite une bonne lecture et je vous donne rendez-vous à la rentrée avec une nouvelle maquette et un contenu enrichi.
Maxime Kouyoumdjian-Simonin
Rédacteur en Chef – Fondateur
• Siège social : 34 rue de la Devise 33 000 Bordeaux • Tél. 05 56 50 02 02 - www.architecturebois.fr
Directeur de la publication / Rédacteur en chef : Maxime Kouyoumdjian-Simonin : max.simonin@architecturebois.fr • Maquette et Graphisme : Cyril Richard • Journaliste : Claire Thibault • Secrétariat : Chanez Bouzidi : 05 56 50 02 02 • Publicité : 05 56 50 02 02 : Maxime Simonin - Alexandre Chupin • Abonnement : 05 56 50 02 02 pour la France métropolaine et l’étranger. Contact pour suivi de commande : 05 56 50 02 02 - E-mail : admin@architecturebois.fr
Dépôt légal : Septembre 2024 • N° ISSN : 2678-6368 - Commission paritaire : 0322 K 86254
Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation des articles et/ou illustrations, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation expresse de Serum Presse. Les informations ou performances techniques ou toutes autres données relatives aux produits présentés ainsi que les prix mentionnés dans ce numéro sont fournis par les fabricants, distributeurs, constructeurs ou propriétaires et n’engagent que ceux-ci. Ces données ne constituent qu’une base d’information et doivent être considérées comme de la documentation générale sans jamais pouvoir engager la responsabilité de la rédaction ou de la direction de Serum Presse. L’envoi de textes ou photographies implique l’accord de tous leurs auteurs et suppose que ledit envoi a été précédé, préalablement à la parution, de l’obtention de toutes les autorisations éventuellement nécessaires. Ceci est également applicable aux annonceurs qui doivent s’être assurés de l’ensemble de leurs droits eu égard à la législation sur la propriété littéraire et artistique. Sauf accord exprès particulier, les textes ou photos, quel qu’en soit le support, ne sont jamais restitués. La rédaction ne peut être tenue pour responsable de la perte, détérioration ou destruction des textes et photographies qui lui sont adressés. Important : voir nos conditions générales de vente. Si malgré toutes les précautions prises par Serum Presse au regard du droit de la propriété intellectuelle, une ou plusieurs autorisations avaient échappé à Serum Presse, ou à ses partenaires, Serum Presse serait reconnaissante à quiconque en aurait connaissance de bien vouloir l’en informer afin de lui permettre de prendre toutes les mesures en vue de régulariser la situation et de prendre toutes les dispositions qui s’avèreraient nécessaires envers l’intéressé. Photo couverture : © Raphaël Thibodeau
L’INTEMPORELLE
CHALET SUR LA POINTE
RÉHABILITATION RESPECTUEUSE
UN PIED À TERRE
LE BOIS AU COEUR DES JEUX OLYMPIQUES
BÂTIMENT MUTUALISÉ
L’ÉTANCHEITÉ GARANTE DE PERFORMANCES
LES FIXATIONS POUR LA CONSTRUCTION BOIS
ENTRE HÉRITAGE ET INNOVATION
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Joshua Tree
Située à l’est de Los Angeles, à quelques minutes de l’entrée du parc national Joshua Tree, The Landing House semble être à l’autre bout du monde. Conçue dans un souci de durabilité, la maison se fond magistralement dans le paysage naturel accidenté du désert de Mojave.
CCette maison moderne en bois, inspirée des pavillons traditionnels japonais, est un exemple parfait de l’utilisation innovante et créative du bois dans la construction résidentielle. The Landing House a été créé, par l’architecte Fernando Gerscovich, qui, avec ses frères Juan Diego et Patricio, a pensé cette maison comme habitat humain confortable. Lors d’une visite dans la région en 2019, les frères ont été frappés par les attributs naturels de la région, notamment son paysage surnaturel et ses jeux de lumière naturelle. Inspirés, ils ont acheté une parcelle de terrain de 2 hectares sur laquelle ils ont pu appliquer leur vision architecturale d’une retraite moderne nichée dans un paysage désertique intact. Leur conception s’est concentrée sur l’éco-humilité, en commençant par une
échelle volumétrique discrète pour garantir que la structure ne s’impose pas au paysage. « Nous étions déterminés à minimiser les perturbations du paysage naturel, c’est pourquoi notre conception s’est appliquée à une intégration qui ne perturberait pas les plantes environnantes et la géographie naturelle du terrain » , explique l’architecte. La maison est construite entièrement en bois, avec une structure en lamellé-collé et des panneaux en bois massif pour les murs et les plafonds. « Nous avons choisi des matériaux très simples et nécessitant peu d’entretien et qui vieilliront naturellement dans l’environnement », explique Fernando Gerscovich. The Landing House est devenue un refuge conçu pour l’intimité et la tranquil LIRE LA SUITE
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C’est entre lac et montagne, au bord du Lac Léman, que Aurélie et Fredrik, les propriétaires de cette maison en ossature bois, ont choisi de faire construire.
HHabitant en appartement, le couple avait envie de plus de place pour les enfants et besoin d’un aménagement qui permettrait à chacun de s’épanouir. C’est après une visite chez leurs amis, propriétaire d’une maison réalisée par le constructeur Maisons booa, que le couple a choisi de faire construire. « Le style nous a tout de suite plu. L’esthétique de la maison, avec les panneaux Trespa et le bardage bois, donne un aspect résolument contemporain et authentique » , raconte Aurélie. « Nous souhaitons une maison en bois pour sa qualité de conception et sa rapidité de mise en œuvre » La structure en ossature bois est coiffée d’un toitterrasse végétalisé pour renforcer l’isolation et permettre une future surélévation. « Ce qui est bien avec Maisons booa, c’est que nous avons pu tout anticiper pour un futur étage. Aussi, la structure a déjà été pensée dans ce sens et la place de l’escalier, prévue, précise Aurélie ». La possibilité de s’approprier la conception des plans d’aménagement intérieur a fini de séduire le couple qui en avait une idée précise. Aurélie a donc déterminé le plan intérieur selon les besoins et les habitudes de vie de
sa famille. La maison de plain-pieds se décline tout en longueur avec des pièces en enfilade pour maximiser les espaces. Ainsi on retrouve la cuisine, le salon puis les deux chambres d’enfants. Celles-ci se rejoignent par une porte à galandage, qui, ouverte, crée un véritable espace de jeux. Cette modularité permet aux enfants de profiter d’un espace supplémentaire tout en conservant l’intimité et le calme de leur chambre, une fois la double-porte à galandage fermée. La suite parentale avec dressing et salle de bains complète le niveau. La circulation, avec des espaces bien identifiés pour chacun, se veut facile et agréable. Ce sentiment de bien-être est accentué par l’omniprésence de blanc, associé à quelques touches noires dans la cuisine, le mobilier et les menuiseries. Cela donne un rendu design et une atmosphère très lumineuse. La maison est, en effet, ouverte, de tout son long, sur l’extérieur par de larges baies vitrées qui donnent sur la terrasse et du jardin. Cette maison intemporelle, signée booa est une véritable maison de vacances qui invite au bienêtre en toutes saisons.
Vidéo :
Entre lac et montagne, au bord du Lac Léman, Aurélie et Fredrik vous ouvrent les portes de leur maison modulaire et intemporelle. Du dessin à la décoration, Aurélie a pensé sa booa dans les moindres détails ! Et, le résultat est à la hauteur de ses attentes. Rien n’est laissé au hasard ! Les propriétaires le disent, c’est comme une maison de vacances (mais en mieux) où tous les membres de la famille y trouvent leur place. Une maison intemporelle qui s’adapte à toutes les saisons et dont on ne se lasse pas au fil des années. Laissez-vous inspirer !
Ce sentiment de bien-être est accentué par l’omniprésence de blanc, associé à quelques touches noires dans la cuisine, le mobilier et les menuiseries.
FICHE TECHNIQUE
Constructeur* : Maisons booa
Localisation : Annecy ( 74 )
Année de construction : 2021
Surface habitable : 140 m 2
Prix : 1900 € prêt à décorer
Système constructif : Ossature bois certifié
PEFC
Revêtement : Bardage bois certifié PEFC et Panneaux Trespa ®
Isolation : Dalle béton : Hourdis en polysty -
rène
Murs : Laine minérale de type Ki-fit de Knauf 140 mm
Toit : Polyuréthane en pose croisée 160 mm
Cloisons : Laine minérale, type Ki-fit de Knauf 48 mm
Chauffage / EnR : Au sol avec pompe à chaleur + poêle à granulés
Menuiseries : Aluminium RAL 7016 intérieur et RAL 7016 à l’extérieur + double vitrage isolant - volets roulants intégrés dans l’ossature - brise soleil
Terrasse : Sapin du Nord Classe IV
Texte : Maxime Simonin - Photo : Franck Paubel pour booa
Appartenant à la famille des propriétaires depuis près de 40 ans, ce chalet en rondins est ancré sur une pointe rocheuse qui s’avance dans le lac. Le projet, réalisé par l’architecte Paul Bernier, était de rénover entièrement ce chalet et de l’agrandir pour en faire un espace ouvert, fluide et lumineux mariant les époques qu’il a traversé. REPORTAGE
LLa proximité du lac et le potentiel d’amélioration de la vue ont conduit les architectes à envisager une extension verticale du chalet plutôt qu’horizontale, aboutissant à la création d’un deuxième étage. Cette expansion permet de nouvelles percées visuelles sur le lac, notamment depuis la chambre principale, offrant une vue panoramique à 360 degrés sur le paysage environnant. Pour Paul Bernier, le défi créatif résidait dans l’harmonisation de l’ancien et du nouveau, visant une «continuité à travers le contraste». « L’ajout est un volume épuré et monolithique mais dont le matériau bois et la couleur font écho à ceux du cottage d’origine. Les différentes cassures de la pente du toit de l’extension reflètent également celles de l’ancienne cabane » , explique Paul Bernier. Ainsi, l’agrandissement est constitué d’une structure en bois, recouvert d’un bardage vertical noir, percée de grandes fenêtres qui profitent de la vue sur le lac. Ce volume est soutenu par des fondations en pierre refaites pour supporter le poids de l’ajout. Les murs en rondins de l’ancien chalet ont été conservés, ainsi que les fenêtres inclinées, caractéristiques des années 1950 à 1970. Pour maintenir le plafond cathédrale d’origine, une structure en Douglas a été utilisée, supportant le nouvel étage de 100m 2. L’ajout en hauteur a non seulement permis de créer de nouvelles vues, LIRE LA SUITE
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Dans la petite commune de Felsberg, dans le canton suisse des Grisons en Suisse, Modunita Architects réalise un projet d’agrandissement et de réutilisation adaptative d’un ensemble de bâtiments anciens. REPORTAGE
CCet ensemble architectural se compose d’une maison d’habitation et d’une grange à foin. Le projet était de valoriser ces bâtiments historiques par une réhabilitation et l’agrandissement des surfaces habitables. Le partie habitation a été restaurée pour révéler sa forme et son caractère d’origine, tandis que la grange et son extension attenante ont été rénovées pour accueillir une résidence secondaire. Alors que la grange conserve sa charpente historique, le volume et l’empreinte au sol sont agrandis pour s’adapter à la nécessaire reconfiguration des espaces intérieurs. Le corps reliant les deux bâtiments a été déconstruit et agrandi avec une
structure en bois. Une intervention qui permet la mise en valeur des bâtiments principaux et de préserver leurs caractéristiques d’origine. Ensemble, ils peuvent être perçus comme une rangée de masses distinctes, partageant un jardin commun, mais leur caractère individuel se distingue néanmoins. Tandis que la grange rénovée dispose d’un revêtement en bois brûlé, un toit à pignon et des ouvertures verticales ; la maison d’origine a une finition en crépi avec de petites fenêtres et son pignon d’origine. La structure intermédiaire est, au contraire, une architecture légère en bois avec un toit plat. La grange à foin est LIRE LA SUITE
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Fins connaissseurs de la région, les propriétaires souhaitaient un pied à terre confortable et luxueux. Situé en cœur de village, le chalet dispose de tous les atouts nécessaires pour un séjour cocooning ou sportif selon l’humeur des occupants.
DDans ce chalet, la montagne s’impose partout : en réel, en dessin, en décoration, abstraite ou réaliste, son image renvoie à un imaginaire apaisant où il fait bon se ressourcer. C’est dans cet écrin de bois, sobre et élégant, qu’un couple a décidé de se nicher pour les vacances. Sur un terrain de 700 m² que la famille possède, les équipes des Chalets Lombard Vasina ont été missionnées pour réaliser une résidence secondaire, capable d’accueillir à l’occasion des locataires, avides de pentes et de sommets.
« Pour chaque chalet, nous partons d’une page blanche. Les plans sont toujours la restitution
des idées et des souhaits des clients » , souligne Mathieu Lombard, co-gérant des Chalets Lombard Vasina, entreprise familiale implantée depuis 1979, dans la Vallée de Serre-Chevalier. Les calculs des hauteurs et des distances par rapport aux limites de terrain, se font dans le respect des normes imposées par les Bâtiments de France. Le PLU de la commune demande également que toute construction nouvelle soit à dominante maçonnerie. Une hérésie, dans cette région où le bois est roi, et dans ce pays, où les attentes
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La neutralité carbone est l’objectif que s’est fixé le comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024. Les matériaux biosourcés, tels que le bois, se sont imposés pour relever ce défi.
LLe compte à rebours est lancé depuis le 13 septembre 2017, date à laquelle Paris s’est vu confier l’organisation des Jeux Olympiques 2024 par le Comité international olympique. Pour le Comité d’organisation des Jeux Olympiques ( Paris 2024 ) et la Société de livraison des ouvrages olympiques ( SOLIDEO ), l’objectif à atteindre lors de ces jeux est la neutralité carbone. C’est-à-dire que toutes les émissions de C02 liées aux JO doivent être compensées. S’appuyant sur 95 % de sites déjà existants ou temporaires, Paris 2024 a fait le choix de la sobriété. Seuls le Centre Aquatique et le Village Olympique ont été construits, afin d’accueillir 17 000 athlètes dans un écoquartier s’étendant sur 51 hectares entre l’île Saint-Denis, Saint-Ouen et Saint-Denis. « Dans la partie construction, l’objectif du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques - Paris 2024 - était d’obtenir une empreinte carbone inférieure de
Village olympique, Arena de la porte de la Chapelle, Grand Palais éphémère, Centre Aquatique Olympique… Ces constructions emblématiques, édifiées pour les Jeux, mettent le bois à l’honneur.
30 % à celles des jeux de Londres » , déclare Georges-Henri Florentin, président de France Bois 2024 ( ndlr, France Bois 2024 est une structure créée pour favoriser l’utilisation des solutions de construction et d’aménagement en bois, notamment français, dans les réalisations des JO de 2024 ). Cet objectif s’inscrit d’ailleurs dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone ( SNBC ), introduite par la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte, qui vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Dans le cadre de son ambition d’excellence environnementale, la SOLIDEO a élaboré des prescriptions fortes, notamment en matière d’impact carbone. Cette démarche est d’autant plus importante que l’organisation des Jeux, événement par définition éphémère, nécessite de grands volumes d’achats. La stratégie responsable des achats a ainsi fait de l’économie circulaire son premier pilier, et est systémati -
quement intégrée dans les appels d’offres avec des clauses spécifiques à la seconde vie et l’écoconception. Ainsi, tous les maîtres d’ouvrage se sont engagés à limiter autant que possible les émissions carbone des ouvrages olympiques pérennes, sur l’ensemble de leur cycle de vie. Une réussite pour tous, à l’image du Village des Athlètes, véritable vitrine de la construction bois, dont l’impact carbone a été réduit de moitié. Pour ce faire, la conception des ouvrages olympiques s’est principalement appuyée sur deux leviers : le recours à des matériaux à faible impact carbone et l’économie de matière notamment grâce
à des procédés de circularité. « Cela a poussé les décideurs en charge de l’organisation des JO à s’intéresser aux matériaux qui consomment peu d’énergie et qui stockent le carbone en leur sein, donc aux matériaux biosourcés tels que le bois » , note Georges-Henri Florentin. La SOLIDEO a ainsi imposé l’utilisation de matériaux faiblement carbonés ou biosourcés, notamment le bois, sur de nombreux ouvrages. Les ouvrages de moins de 28 m sont donc en structure bois et les autres, des structures privilégiant les filières sèches et bas carbone. « On a joué le plus possible la carte du bois, mais nous avions une contrainte de
Une exigence de 100% de bois certifiés PEFC ou FSC, et 30% minimum de bois français.
temps, avec un planning très serré, qui ne nous a pas toujours permis de mettre au point des solutions techniques spécifiques » , rappelle, Henri Specht, directeur de projet du Village Olympique et Paralympique, pour la SOLIDEO.
Innovations techniques
Les JO ont poussé, en effet, la filière bois à faire avancer la réglementation sur les constructions bois. « On avait des contraintes liées à la sécurité incendie, les avis techniques sur les revêtements de façade, et des contraintes de réversibilité des bâtiments » , énumère Henri Specht. Pour une filière bois construction, en plein essor depuis plusieurs années, la diffusion des solutions techniques était donc un enjeu majeur. Aussi, pour aider à trouver les compétences nécessaires, obtenir les Atex des solutions innovantes ou encore pour former les compagnons du bâtiment, France Bois 2024, présidée par Georges-Henri Florentin, ancien directeur du FCBA, a joué le rôle essentiel lors de la phase d’appel à projets, puis auprès des maîtres d’ouvrage et des conducteurs de chantiers, avec un travail de mise au point technique, précédant la diffusion des bonnes pratiques de mise en œuvre. Véritable booster pour l’innovation, c’est au total, 17 Appr é ciations techniques d’exp é rimentation ( ATEX ) qui ont été déposées pour massifier le recours au bois sur le Village des Athlètes. Des autorisations qui ont permis de mettre en œuvre ces nouveaux proc é d é s constructifs et apportées des garanties aupr è s des assurances. D’un groupement à l’autre, les solutions constructives diffèrent : des structures bois ( hors noyaux béton ) avec des FOB en grande majorité, des planchers intermédiaires en CLT ou poteaux-poutres pour Icade et Vinci Immobilier sur les secteurs A et B ; un système structurel en poteaux-poutres bois avec dalles en béton bas carbone pour Nexity / Eiffage sur les lots D et E ; des murs ossature bois et planchers béton ou mixte CLT / béton pour le lot P, de Pichet-Legendre. « Le Village des Athlètes est le plus grand chantier mono-site de France. 4000 compagnons ont été mobilisés sur site et près de 35 grues » , détaille Nicolas Ferrand, directeur général exécutif de la SOLIDEO. Au final, 100 % des approvisionnements en bois proviennent de forêts éco-gérées, parmi lesquelles figure un seuil minimum de 30 % de bois français. Le bois tient donc une place prépondérante notamment sur le Village des Athlètes, pour lequel 100% des
bâtiments de moins de 28 m font intervenir le bois en structure ( poutres, poteaux, planchers ) soit 29 000 m 3 de bois, 80 000 m 2 de surface de plancher et 200 000 m 2 de façades, mis en œuvre sur l’ensemble des bâtiments, dont 65 % issu des forêts françaises. L’activité générée représente environ 1200 personnes de la filière bois forêt et 200 millions de chiffre d’affaires.
L’héritage, une réversibilité anticipée
Les ouvrages ont été conçus dès l’origine dans la perspective d’un usage pérenne, après les Jeux. C’est ce qu’on appelle la phase « Héritage «. Le Centre Aquatique ( seul site construit pour le besoin des Jeux ) est une infrastructure d’abord pensée dans une logique d’héritage pour un territoire ne disposant pas de suffisamment d’équipements sportifs pour ses habitants. Après les Jeux, le Village des Athlètes et des médias entrera dans sa phase « Héritage « et deviendra un éco-quartier. Il a d’abord été pensé comme un quartier adapté aux besoins du territoire, avec l’ensemble des services nécessaires au quotidien, avant d’être pensé pour l’accueil des athlètes. « L’État a souhaité que les constructions ne servent pas qu’aux Jeux, mais soient pérennisées. Elles sont conçues pour être réversibles, c’est-à-dire qu’à la fin des Jeux, le Village Olympique sera transformé en logements d’habitation et en bureaux » , explique Agnès LauretGrémillet, chargée de mission pour les usages du bois à la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises ( DGPE ) du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Il comportera 2 200 logements familiaux, 900 logements spécifiques (à destination des étudiants par exemple), le gymnase Pablo Neruda de Saint-Ouen réhabilité et agrandi, un parc aménagé de 3 hectares, 7 hectares environ d’espaces verts, 120 000 m² d’activités, bureaux et services et 3 200 m² de commerces de proximité. 6 000 habitants et 6 000 salariés sont attendus sur site, à partir de 2025. « L’héritage du Village Olympique n’est pas une finalité mais au contraire le point de départ et l’objectif premier de sa conception. Ainsi, la «sur-couche» de la configuration Jeux sera retirée pour donner au Village son véritable aspect, celui d’un nouveau quartier » , explique Dominique Perrault, urbaniste en chef du site de Seine-Saint-Denis. Tous les espaces sont ainsi conçus pour être réversibles et reconvertis dès la fin des Jeux en logements, bureaux, équi -
« On a choisi les matériaux non pas en fonction des contraintes techniques, économiques ou architecturales, on a choisi les matériaux en fonction de leur empreinte carbone », Julie Bosch, directrice de projet chez Vinci Immobilier.
pements publics ou commerces. Par exemple, l’installation de cuisines dans les appartements n’est pas prévue pendant les Jeux mais indispensable pour les futurs habitants. La vision d’héritage a permis de prévoir et d’aménager les arrivées d’eau en amont pour faciliter la reconversion des lieux. Si cette partie technique a é t é assez « simple « à concevoir en amont, il a fallu faire quelques ajustements en termes juridiques. Le « permis à double é tat » fait ici figure de d é monstrateur. « Nous devions construire un quartier en moiti é moins de temps qu’une op é ration classique » , d é clare C é line Lains, directrice du projet Village des Athl è tes au sein du groupe Caisse des d é p ô ts en charge du secteur E aux côtés de Nexity, d’Eiffage Immobilier et Icade. Pour d é bloquer les freins juridico-administratifs qui auraient pu retarder la r é alisation du nouveau quartier, les services de l’ É tat ont, ainsi, lanc é le « permis à double é tat » , un outil sp é cialement cr éé pour les Jeux Olympiques. Cette loi permet ainsi de construire un bien qui poss é dera deux usages dans le temps : un « é tat JO « pour h é berger des athl è tes durant un temps
d é termin é et un « é tat final « pour l’h é bergement de familles à la fin des Jeux. Un outil bienvenu pour faciliter la r é versibilit é des immeubles confront é s à un changement d’usage, car d é but 2026, c’est un v é ritable quartier d’habitation qui remplacera le Village. Pour op é rer cette transformation, les équipes ont con ç u des immeubles compos é s de larges plateaux avec des poutres, des cloisons d é finitives et des cloisons amovibles. « Il s’agira de reconfigurer les plateaux apr è s les Jeux » , souligne C é line Lains. Mêmes réflexions pour Erik Giudice de l’agence EGA : « Nous avons travaillé à la préfabrication des modules de salles de bain, et sur la manière dont elles peuvent être extraites et réutilisées » , explique l’architecte de deux bâtiments dans l’éco-quartier fluvial « Empreintes « pour le promoteur Pichet-Legendre. À terme, les habitations seront transformées en 3 500 appartements dans des immeubles de sept étages en moyenne. Les Jeux de Paris, ce ne sont pas seulement des constructions pérennes laissées en héritage, mais aussi les aménagements extérieurs du Village des Athlètes et du cluster des médias, et
du mobilier et des aménagements temporaires utilisés pendant les Jeux. Le Centre Aquatique Olympique a pour objectif de doter en piscines la Seine-Saint-Denis, département aujourd’hui en net sous-effectif. De son côté, l’Arena Porte de la Chapelle répond à un souhait de disposer d’un équipement de jauge intermédiaire, pour la tenue d’événements sportifs d’envergure. Les Jeux Olympiques de Paris en 2024 ont permis à la filière bois construction et aménagement de démontrer ses capacités, ses compétences et ses atouts écologiques auprès des donneurs d’ordre et du grand public français. Souvent peu considéré dans la construction, le bois s’impose comme un matériau indispensable à l’urbanisme de ces prochaines décennies. « Les JO ne sont qu’un révélateur d’une tendance beaucoup plus profonde qui voit la part de la construction bois augmenter partout dans le monde, tirée par les citoyens, en demande de ce matériau naturel, par les maîtres d’ouvrage mais aussi par les fournisseurs de matériaux de construction… Bref, par tout l’écosystème du BTP » , complète Georges-Henri Florentin. Texte : Maxime Kouyoumdjian
Ces nouvelles méthodes de conception à l’occasion des Jeux pourront servir de modèle pour les acteurs de la construction.
L’étanchéité d’une maison est cruciale pour le confort de ses occupants car elle permet de réguler l’humidité, la température et la qualité de l’air intérieur. Cette étanchéité est généralement obtenue grâce à l’utilisation de membranes d’étanchéité à l’air ou parevapeur, placées sur la face chaude de l’isolant. L’étanchéité influe sur la ventilation, le chauffage, l’isolation et la durabilité globale du bâtiment.
LLa RT 2012 a instauré le test d’infiltrométrie
" blower door " à la fin de chaque chantier de construction, avec une perméabilité à l’air maximale de 0,6 m³ / ( m².h ) pour les logements individuels neufs. Cette mesure a permis d’améliorer significativement le confort thermique et de réduire les coûts énergétiques. Avec la RE 2020, il faut, en plus, justifier le bilan carbone des complexes d’étanchéité. « Les membranes frein-vapeur hygrovariables sont des systèmes qui protègent durablement l’isolant. Elles permettent d’assurer la pérennité de la paroi, sur le plan thermique. Ces membranes dites spéciales ou intelligentes ( système Intello ), offrent une résistance hygrovariable à la diffusion » , spé -
cifie Christophe Beaussire de chez pro clima France. Ces membranes sont composées de polyéthylène, d’un non-tissé et d’une armature en polypropylène. En hiver, les membranes, en non-tissé, protègent de l’humidité qui peut se former lorsque l’air chaud essaie de s’échapper vers l’extérieur en se refroidissant. En été, la structure moléculaire s’ouvre, laisse passer l’humidité vers l’intérieur et permet un séchage en toute sécurité. « Le système est particulièrement adapté à la rénovation. Tous les matériaux isolants sont concernés. Chaque isolant, chaque matériau a sa capacité de stockage ou de reprise de vapeur d’eau : Un polyuréthane ne laisse rien
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https://www.magazinemaisonbois.fr/produit/magazine-pdf-thematique-lossature-bois-une-technique-de-construction-innovante-et-performante/
Les fixations, souvent invisibles dans une construction bois, sont pourtant des concentrés d’innovations. Clous, vis, équerres, sabots… Ils rendent possible l’assemblage d’éléments de plus ou moins grandes dimensions. Conçues pour résister à toutes les pressions, les fixations cachent de belles innovations techniques.
PPour concevoir un projet architectural conforme aux normes, les fixations sont de précieuses alliées. À chaque usage, son système de fixation. Les problématiques sont le plus souvent liées aux charges maximales que peut supporter la construction et à la durabilité. La particularité d’une maison à ossature bois est qu’elle est composée de pièces de bois verticales ( les montants ), et de pièces horizontales en parties haute, basse et médiane ( les traverses et les entretoises ). Un voile travaillant, en panneaux dérivés du bois, est fixé sur cette ossature. Les cavités du panneau à ossature bois sont ensuite remplies avec un isolant, dont les parois sont associées avec un parepluie et un pare-vapeur, et des doublages isolants éventuels qu’il faut également fixés. Les revêtements intérieurs ( plaques de plâtre, lambris en bois massif ) et extérieurs ( bardages en bois, panneaux en contreplaqué enduit ou non ) sont enfin fixés sur l’ossature. Les exigences que doivent respecter les matériaux nécessaires à l’exécution des maisons et bâtiments à ossature bois sont précisées par la NF DTU 31.2. Le choix du type d’assemblage se fait en fonction de la géométrie des pièces à joindre, de leur nombre et des angles entre chaque pièce, ainsi que de la sollicitation à transmettre. Le type de section des barres à unir ( rectangulaire, circulaire, ), les considérations esthétiques ( assemblage visible ou non ) et les exigences de montage ( place disponible, facilité du montage, ) sont aussi des paramètres dont il faut tenir compte. L’ossature bois telle qu’elle est conçue ne laisse aucune place à l’improvisation. Pour Nicolas Honoré de Simpson Strong-Tie, l’ossature bois, en raison de la contrainte de place, de l’optimisation de la matière, et de la reprise d’efforts de charge, nécessite une forme d’assemblage complexe. « Il s’agit d’assembler entre eux de petits éléments, des lisses hautes et basses et des montants de 45 mm de largeur. De ce fait, il y a peu de place, et peu de matière pour planter des séries de pointes ou de vis. Il faut, alors, travailler avec des connecteurs, des équerres, des sabots. Les équerres que l’on emploie n’impressionnent pas : elles mesurent, en moyenne, 40 mm de large sur 300 mm de haut.
le bureau d’études peut être contrôlé à tout moment sur le calcul des charges à reprendre et justifier ses choix d’assemblage et de fixations.
Pourtant, elles sont adaptées à des efforts de reprise de charge importants, entre une et deux tonnes » . Les assemblages traditionnels bois-bois permettent de lier les éléments sans avoir recours à l’utilisation de fixations métalliques. Ces techniques ont traversé les siècles. Elles sont principalement basées sur la bonne capacité du bois à transmettre des forces en compression ( embrèvements, tenons-mortaises ). Si elles nécessitent aussi parfois de faire appel à des éléments extérieurs, il s’agit encore de pièces de bois, des goujons pour des assemblages qui transmettent des efforts plus modérés. Les assemblages par fixations métalliques se divisent en deux catégories : les fixations de type tige ( clous, vis, boulons, goujons… ) et les connecteurs de surface ( sabots, équerres, plaques, crampons ). Ces deux catégories se distinguent par leur façon de transférer l’effort, soit sur l’épaisseur de l’élément bois pour les premiers, soit par distribution sur la surface de contact de cet élément pour les seconds. Selon Julien Lecarme, de l’ICCB, Institut de la charpente et de la construction bois : « le monde de la charpente a vécu plusieurs révolutions liées aux fixations : l’industrialisation de la pointe coulée, l’apparition des cloueuses, celle de la vis Torx à la tête en étoile et aujourd’hui, la vis tout filetage qui reprend des charges de 2 T là où une vis lisse ne reprend que 200 kg, avec des durées de mise en œuvre extrêmement faibles » Le choix d’un assemblage se fait en fonction du type et de l’intensité du chargement auquel il est soumis. Selon le cas, un assemblage doit être en mesure de transmettre des efforts de compression, de traction, de cisaillement et / ou de flexion. Des paramètres auxquels il faut ajouter la stabilité dimensionnelle et la résistance à la dégradation des assemblages qui garantissent la pérennité des constructions en bois. Enfin, le comportement au feu est un autre critère important qui influence la stabilité de l’ouvrage en cas d’incendie. D’autres critères de conception comme la facilité de mise en œuvre, la simplicité, l’esthétisme et le coût peuvent également guider le choix d’un assemblage. Les assemblages ayant un maximum d’éléments préfabriqués, simples à mettre en place sur le chantier, permettent d’effectuer un montage
rapide. L’étape de préparation permet de positionner précisément le point de fixation sur le chantier grâce aux mesures numériques, ce qui accélère le processus de montage. En outre, les forces de traction et transversales sont traitées exactement au point prévu ce qui permet une utilisation optimale des matériaux. La préfabrication permet aussi de mieux contrôler la qualité de l’assemblage. Les montants d’ossature et les contreventements sont usinés puis positionnés sur une table de montage horizontale pour être assemblés. Certains constructeurs disposent de cadreuses numériques qui permettent d’automatiser les étapes d’agrafage des panneaux de contreventement et de clouage des liteaux. « C’est la machine la plus classique pour la réalisation d’ossature bois. Elle dispose de tout un tas d’options pour l’agrafage, le détourage avec fraiseuse numérique, le clouage du pare-pluie. Il y a de plus en plus de possibilités d’automatisation, notamment pour le perçage, le vissage ou encore la dépose de colle » , explique Alain Renaud, dirigeant de Gedimo. Les précadres des menuiseries sont également installés en atelier, tout comme le clouage de bardage, puis l’isolation du panneau. « Nos innovations suivent toujours les évolutions de la filière bois. Les panneaux d’isolation ou de fibres de bois devenant de plus en plus épais, il a fallu trouver des solutions. Les agrafes, par exemple, sont de plus en plus longues, elles peuvent aller jusqu’à 160 mm » , indique Grégory Roeckel, directeur général commercial de l’entreprise Alsafix. « Les pointes en bois LignoLoc® pour le clouage des panneaux CLT, les panneaux OSB sur l’ossature bois ou encore le bardage sont aussi une innovation cohérente d’un point de vue environnemental » . Le choix d’assemblages simples ( clous, vis, boulons ) qui sollicitent le bois en compression permet généralement d’optimiser les coûts de la structure. La répétition de configurations d’assemblages standards et la préfabrication des éléments en atelier peuvent aussi être une source d’économie et limiter la manipulation en chantier. Pour les structures en bois, les assemblages en compression sont recommandés afin d’obtenir un comportement ductile. De nombreux tests ont démontré que les assemblages par clous, par vis ou par boulons de petite dimension, offrent une bonne ductilité alors que les tiges de plus grandes dimensions sont très résistantes, mais peu ductiles ( risque de ruptures fragiles du bois ). De même,
les connecteurs de surface sont très performants, mais ils peuvent être aussi à l’origine de ruptures fragiles par cisaillement du bois. Les connecteurs métalliques assurent les liaisons planes dans les éléments industrialisés. Ce sont leurs picots qui vont transmettre les efforts de la charpente, par exemple. La charpente peut aussi accueillir d’autres types d’assemblages comme les boîtiers, les étriers ou les équerres, qui vont
reprendre les efforts tranchants. « Selon le cas pour le dimensionnement, il est indispensable d’évaluer l’effort tranchant ( et normal pour les équerres ) qui agit sur ces produits » , souligne le FCBA. Leur mise en place s’effectue en atelier ou sur chantier au moyen de pointes torsadées, annelées ou cannelées, ou de chevilles. Pour assurer les liaisons planes ou tridimensionnelles de la charpente, il existe aussi des pointes lisses et crantées, qui sont assimilées à des pivots. Le choix des fixations et des combinaisons est donc essentiel dans le comportement de l’assemblage afin de préserver les capacités de chargement de l’isolation, de la couverture, des accessoires tels que les panneaux photovoltaïques mais aussi les charges ponctuelles comme la neige dans un environnement montagneux. © Spax
Les vis sont des concentrés de technologies : les angles, la taille des filets, leur orientation, la qualité des aciers, les fraises, les formes de tête, les empreintes. Elles sont, de loin, les fixations les plus nombreuses et les plus variées. Il existe trois familles de vis. Les vis à filetage partiel sont utilisées en ossature bois et en charpente. Elles ont, pour partie, remplacé les pointes coulées. Les vis à filetage total sont des vis plus structurelles, à laquelle on demande beaucoup de mécanisme. Elles deviennent intéressantes en remplacement de connecteurs, plus onéreux et lorsqu’elles reprennent beaucoup de mécanique. Enfin, il existe des vis spécialisées, pour la terrasse, pour des assemblages en extérieur, pour des bardages, pour des placages… . « Les vis de structure
ne sont plus, à proprement dit, des vis bois classiques mais des produits d’une qualité hautement supérieure, certifiés par un agrément technique européen ( ATE ) et homologués en fonction de la norme Eurocode 5. Elles sont à 99,9 % fabriquées en Europe ! » souligne Christian Giacalone, directeur des ventes de Schmid Schrauben Hainfeld. Les différents types de vis correspondent à des applications très diverses. Pour y répondre, les fabricants utilisent divers aciers, alliages, traitements des métaux et traitements de surface, afin d’obtenir des performances précises en matière de résistance mécanique et de protection contre l’oxydation. « Les systèmes constructifs varient d’une région climatique à l’autre », rappelle Christian Giacalone. « On travaille beaucoup plus avec de la fermette sur les zones côtières qu’avec de la char-
Les fixations doivent être adaptées aux bois locaux, comme le hêtre, dont la densité est beaucoup plus forte que celle des résineux
pente traditionnelle en raison de la prise au vent. La fixation est adaptée à ces zones climatiques. Mais il peut arriver que l’on nous demande un revêtement très spécifique, comme des fixations en acier zingué nickelé dont le comportement au test du brouillard salin est extrêmement performant » Autre cas particulier, les bardages autoclaves ou en Red Cedar, très acides, qui rongent les pointes de vis en zinc. Seule solution, utiliser des vis en inox. Les règles techniques concernant la construction
bois sont contenues dans l’Eurocode 5. Les caractéristiques des produits utilisés comme éléments de fixation pour les structures en bois sont, pour leur part, précisées dans la norme EN 14592. Cette norme est obligatoire en France. Répondant aux exigences de cette directive européenne sur les produits de la construction, le marquage CE est obligatoire sur les vis utilisées dans la construction. Les normes évoluent régulièrement, excluant certaines fixations.
plupart des fabricants de fixations ont repensé leurs produits d’assemblage par rapport au CLT.
Les fixations pour le CLT
Préfabriqués sur-mesure en atelier, ces panneaux, futurs murs ou planchers, ne doivent leurs performances qu’au seul matériau. Sans des fixations parfaitement adaptées, tous ces assemblages pourraient difficilement se transformer en des bâtiments comme ceux mis en oeuvre pour les Jeux Olympiques. Par connecteur, on comprend tous les matériaux permettant de fixer les panneaux les uns avec les autres. Le type et la quantité de connecteurs peuvent être définis par les détails de construction et les calculs statiques. Les connecteurs standards sont par exemple les vis, les équerres, les chevilles d‘ancrage fixe. Dans certaines architectures et pour certaines situations de montage, les connecteurs standards ne suffisent pas. Dans ce cas, il est nécessaire d‘utiliser
des éléments en acier, dimensionnés par un bureau d’études structure. Si les produits de fixation utilisés pour l’assemblage d’éléments bois restent classiques ( équerres, vis et plaques ), les efforts à transmettre diffèrent de ceux que l’on retrouve dans les autres systèmes constructifs. Entre une structure ossature bois, conçue en éléments bois fins, et un panneau plein en bois massif, les reprises de charge et les besoins techniques spécifiques à chaque structure ont nécessité de reconcevoir l’ensemble des systèmes de fixation, d’en adapter certains et / ou de créer de nouvelles gammes de produits dédiées au CLT. Nicolas Honoré, Chef produit Connecteurs chez Simpson Strong Tie s’en explique : « Le développement de notre gamme d’ancrages de murs ( HTT ) est un exemple concret : notre modèle d’origine de
400 mm de hauteur était conçu pour une reprise de charge de 2 T, dédié à de grosses ossatures bois. Il s’est pourtant révélé insuffisant pour des murs en CLT. Désormais nous proposons deux modèles complémentaires dont l’un de 800 mm de hauteur est capable de reprendre une charge de 7 T ». Cette adaptation concerne les ancrages de murs, mais aussi les équerres dont la largeur peut évoluer désormais jusqu’à 250 mm. « Tous les assemblages ont grossi. En parallèle, les besoins techniques ont été affinés en fonction des structures bois ». De fait, dans une ossature bois, l’élément le plus flexible, le plus ductile, c’est le mur en lui-même. « Selon la charge à supporter, il peut arriver qu’un mur en ossature bois se déforme. Mais ses connecteurs resteront stables et continueront à maintenir l’ensemble. En revanche, avec le CLT, s’il y a peu de risque qu’un mur massif se déforme sous le poids, il faut que la connexion soit en mesure de résister à ce transfert de charge » Ce nouveau rapport de force, « inversé «, entre la connexion et la structure, concerne surtout les bâtiments de plus de cinq étages. « La conception des bâtiments passe par des bureaux d’études structure dont le métier est de choisir le bon connecteur au bon endroit ». Certaines situations ne nécessitent pas seulement d’augmenter les tailles des fixations, mais
aussi leur plan de clouage. « Lorsqu’une lisse vient s’interposer entre le panneau de CLT et la dalle béton, une équerre classique n’a pas sa place » assure Nicolas Honoré, « son positionnement trop proche de l’extrémité du panneau pourrait augmenter les risques de fissuration du CLT ». Pour répondre à cette problématique, les services de R&D de SimpsonStrong-Tie ont mis au point une équerre renforcée ( gamme ABR ) dont l’aile du côté du panneau est agrandie, pour éloigner les fixations de l’extrémité du mur en CLT. Même évolution chez l’industriel autrichien Knapp-Connectors. « Dans le cas d’un assemblage mur CLT/poutre bois », témoigne Joël Fruhauff, responsable commercial France, « nous disposons de connecteurs appropriés ( Ricon, Megant ). S’il s’agit d’un assemblage de panneaux CLT entre eux, nous disposons d’un système adapté à l’ossature bois ( Walco ) que nous avons adapté au CLT en modifiant la vis d’accroche. A la place de notre vis à collerette avec un filetage de 45 mm de long, nous privilégions un vissage avec douille, une grosse rondelle qui permet de faire l’accroche de la ferrure et qui est traversée par une vis bois ». Autre connecteur spécialement pensé pour un assemblage de murs CLT/CLT, le connecteur T-Joint de 40 mm de diamètre pour un vissage en biais « Plutôt que de faire une liaison en
biais classique, qui nécessite d’avoir un recul important au niveau de l’amorce de vissage et fait perdre de la longueur de vis quand celle-ci pénètre dans le second panneau en CLT, cette grosse rondelle percée des deux côtés permet de gagner sur le filetage effectif dans le bois. On gagne aussi en résistance sur la vis, et, parce qu’il s’agit d’une rondelle de gros diamètre, on augmente la portance de la vis sur le bois » Au final, le nombre de vis à mettre sur le panneau est réduit. Cette solution peut être prépositionnée en atelier et l’assemblage est finalisé sur le chantier par la pose d’une seule vis. Traditionnellement, les professionnels utilisent des pointes, ou des vis, de petits diamètres pour la pose des équerres. Il existe désormais des vis de gros diamètres adaptées à la fixation de à ces connecteurs. « Quatre vis connecteurs SSH permettent de remplacer jusqu’à 29 pointes pour la fixation de certaines équerres, et ce, sans impacter les performances de l’assemblage » , affirme encore Nicolas Honoré. Le développement de la construction bois fait donc évoluer les fabricants de fixation européens pour s’adapter aux nouveaux besoins et demandes des professionnels, charpen-
tiers et constructeurs. Avec des murs de plus grande portée, plus lourds, le levage des éléments constructifs est aussi un point sensible. Pour répondre à cette problématique, Schmid-Schrauben Hainfeld propose désormais une vis de 16mm de diamètre certifiée pour l’utilisation des anneaux de levage de 2,5 t. Les professionnels ont maintenant recours aux anneaux de levage pour limiter les risques de déformation des murs pendant la pose. « Pour les éléments plus lourds, on a généralement recours à l’utilisation d’élingues. Cependant, ce type de solution laisse des trous dans le CLT qui nuisent à l’aspect visuel des éléments visibles. C’est la raison principale pour laquelle les architectes tentent d’éviter cette solution afin de préserver l’impression visuelle », explique Christian Giacalone. « Le RAPID® T-Lift (anneau et vis certifiée) sert de système de levage pour soulever des éléments de toit, de mur CLT, de plafond préfabriqués bois/béton et de mur ossature bois ». Avec le développement de la construction bois, les fixations sont, plus que jamais, indispensables dans le monde du bâtiment.
LL’Office du Tourisme d’Orelle, conçu par CAAZ Architectes et Lignatec, est un exemple d’intégration harmonieuse de l’architecture moderne dans le paysage alpin traditionnel. Ce bâtiment, inauguré en 2022, combine un office du tourisme au rez-de-chaussée et un gîte haut de gamme sur les deux niveaux supérieurs, pouvant accueillir une dizaine de personnes.
La conception du bâtiment se distingue par son utilisation audacieuse de matériaux naturels. L’ensemble est enveloppé dans un écrin de bois brûlé, contrastant avec un intérieur en bois clair, principalement du sapin et du frêne. Cette dualité de matériaux crée une esthétique à la fois chaleureuse et contemporaine. Les meubles en placage frêne harmonisent leur teinte avec le bois brut des panneaux CLT utilisés pour la structure . Le bâtiment, de 300m2 en surface de plancher, repose sur un socle en pierre naturelle de Maurienne, prolongeant le mur de soutènement existant de la patinoire adjacente. Ce socle n’est pas seulement un élément esthétique; il répond à la contrainte du dénivelé important du site, regroupant les diverses circulations et permettant de positionner le volume en bois en hauteur. Cela offre des vues imprenables sur le paysage environnant et rend le bâtiment facilement identifiable de loin. En dessous de ce socle, les espaces techniques sont abrités, tandis que la plateforme piétonne, ainsi créée, devient un belvédère pour les usagers et les passants . Le volume en bois à deux pans, revêtu de lauze, réinterprète les constructions de montagne traditionnelles de manière contemporaine. Les quatre façades du bâtiment comportent de généreuses ouvertures, permettant de profiter du paysage depuis chaque espace intérieur. Les entrées sont marquées par des vides qui contrastent avec la simplicité des autres façades, renforçant l’écriture contemporaine du bâtiment. La structure en bois, principalement provenant des Alpes, est laissée visible, permettant aux visiteurs de lire la réalité constructive de l’ouvrage. Cette démarche réduit la nécessité de doublages, économisant des matériaux et soulignant la robustesse et la durabilité de la structure. Les intérieurs ont été travaillés avec un soin particulier, jouant avec les contrastes entre bois, pierre, éclairage, couleurs et transparence. Les matériaux utilisés sont robustes et durables, avec des sols en parquet chêne dans le gîte, et des meubles fixes en bois ajou -
Le volume en bois à deux pans, réalisé par CAAZ Architecture et Lignatec/KLH, réinterprète de façon contemporaine, le langage des constructions de montagne traditionnelles.
tant à l’esthétique et à la fonctionnalité de l’espace. Le plancher en bois entre le plafond de l’office de tourisme, réalisé en structure légère, a été acoustiquement compensé par l’ajout d’une masse sous le complexe de plancher chauffant, permettant de conserver un aspect brut tout en assurant un confort acoustique . Le projet de l’Office du Tourisme et de gîte à Orelle marie tradition et modernité. Il s’intègre dans son paysage historique et offre des espaces fonctionnels et accueillants, illustrant une approche durable et respectueuse de l’environnement.
THÉMATIQUES
Photos d’inspiration, dossiers techniques, vidéos d’information et interviews + de 80 pages entièrement dédiées à la terrasse en bois
Monio est le nouveau bâtiment polyvalent construit dans l’ancienne zone de garnison, au centre du quartier Hyrylä de Tuusula près de Helsinki.
MMonio représente un concept innovant de bâtiment polyvalent, combinant diverses installations publiques autour d’un établissement scolaire. Cette synergie crée une valeur ajoutée significative, offrant à chaque opérateur des installations supérieures à celles qu’ils auraient pu obtenir individuellement. L’accent est mis sur la culture, faisant de Monio une structure unique comparée aux bâtiments scolaires traditionnels. Outre le lycée de Tuusula, le bâtiment accueille également le Tuusula College, l’École des Beaux-Arts de Tuusula et le Keskinen Uusimaa Music College. Cette polyvalence attire des habitants de tous les âges et favorise la collaboration entre les différents opérateurs, créant un espace de rencontre intergénérationnel et favorisant la collaboration. Avec
une superficie brute de 8773 m 2, Monio est l’un des plus grands bâtiments publics en madriers de Finlande et également la première école en madriers massifs contrecollés (Smartlog© Kontio) à trois étages. Ce bâtiment technologiquement avancé présente une nouvelle combinaison de différentes méthodes de construction moderne en bois. Sa construction innovante mêle différentes techniques de construction en bois moderne, avec des fondations, planchers, piliers et une charpente en bois, établissant Monio comme un modèle de structure en bois. Architecturalement, le design du bâtiment s’inspire de la garnison historique avoisinnante, reflétée dans sa volumétrie, ses façades, ses matériaux et son espace intérieur. La tradition de la construction en................................LIRE LA SUITE
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