RENCONTRES SAHARIENNES
L’UNESCO en partenariat avec A360 présente les
RENCONTRES SAHARIENNES Les Rencontres sahariennes s’inscrivent dans le cadre du projet UNESCO “Le Sahara des cultures et des peuples - vers une stratégie pour un développement durable du tourisme au Sahara, dans une perspective de lutte contre la pauvreté”. Ce projet est une contribution aux objectifs du Millenaire des Nations Unies. Artistes et chercheurs nous offrent leur regard sur le Sahara lors de cette programmation itinérante. Le visiteur est invité à pénétrer dans l’univers visuel et sonore saharien au travers de photographies, relevés archéologiques, films, prises de sons et installations multimédias. Les œuvres proposées permettent à un large public de s’ouvrir à la diversité des patrimoines naturels et culturels sahariens. Elles sensibilisent le public à leur fragilité.
Responsable du projet : Hervé Barré Coordinatrice : Laure Veirier Commissaire : Arnaud Contreras Chargée de mission : Sixtine de Saint Léger Scénographe : Serge Calka
Responsable de la sélection des films : Cyril Billet Journaliste : Chloé Cauchebrais Graphiste : Stéphane Rébillon Responsable presse : Béatrice Béjanin Designer sonore : Arnaud Gauthier Chargée de recherches : Diane Vinet
Arthur Andrieu Le long du Blues. C’est le nom qu’a pris pour tous les membres de l’association Bobby Watson et pour moi-même ce voyage au Mali, aux racines de la musique née du commerce triangulaire et des champs de coton. De Bamako à Tombouctou, il ne nous fallut pas moins de deux mois pour rencontrer, écouter et jouer avec les musiciens de la capitale, de Ségou, ancien centre du royaume Bambara, de Mopti, carrefour commercial de l’Afrique occidentale, de Niafunké, berceau du célèbre musicien Ali Farka Touré et enfin de la Ville Sainte, porte du désert. Le pari que nous nous sommes lancés durant l’été 2003 : aller aux sources du Blues, rapporter des preuves de cette mystérieuse filiation, et surtout tenter de transcrire un univers que nous ne connaissions pas. Un univers visuel, appréhendé différemment par chacun de nous, un univers sonore. Dans chaque cas, un rythme. De l’éclatement culturel de Bamako au dépouillement épuré de la boucle nord du Niger, cet univers s’est imposé à nous. Ce qu’il en reste ? Deux carnets de dessins, quelques pistes musicales, des négatifs. Et cette conviction d’avoir été là où nous devions aller.
Arnaud Contreras
Xavier Courteix
Depuis 1999, je développe le projet documentaire Saharas fragiles. Mon but est d’étudier les patrimoines sahariens, les pressions qu’ils subissent et les solutions envisagées pour les préserver. Chaque voyage est l’occasion de découvrir un nouveau trésor au travers de rencontres avec les populations, des chercheurs et des responsables locaux. Faissal, Malika, François, Jean, Moktar, Nemah, Susanna, Abdekhalek ; tous m’ont offert leur Sahara, leur révolte, leur combat pour préserver leur passion. Tous ont insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas uniquement de sauvegarder du sable et des pierres. Pour des millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans cet environnement hostile, les patrimoines sont les seuls capitaux qu’ils puissent transmettre à leurs enfants. Le patrimoine est ma porte d’entrée dans leur intimité, un sas qui me permet d’entrevoir leur société et de la partager. Les prises de sons, photographies, films que je réalise ne retranscriront jamais nos échanges sous les étoiles. Makayn Mouchkil. Peut-être serviront-ils à convaincre les passants du désert de ne laisser des traces que dans leur mémoire.
Je ne suis pas parti au Sahara pour cette installation. J’ai erré dans mes souvenirs du Sud Maroc et de la Libye. J’ai voyagé depuis mes écrans dans les images et films d’Arnaud, ses saharas fragiles. Je me suis servi de cartes anciennes que j’ai fait vivre, découpé, collé, superposé jusqu’à obtenir une matière sablonneuse. Puis j’ai détourné les signes géographiques conventionnels, tracé des routes improbables, dessiné des courbes de niveaux très sinueuses, calqué des écritures et gravures arabes et lybico-berbères. C’est, je l’espère, une invitation au voyage. Hors écran.
Julien Cresp
Jean-Marc Durou
Les plus beaux voyages ne sont-ils pas ceux qui commencent à l’intérieur de soi, de ces aventures simples et subjectives qui nous font glisser vers l’Ailleurs au gré d’une brise, d’une fragrance, d’une Lumière… d’une matière ? Ainsi rencontrer une texture, se laisser séduire par la lumière qui la dessine, ravir par les nuances colorées qui l’animent et se livrer à une émotion secrète et subtile ; un transport paisible au terme duquel la réalité s’estompe et cède à quelques secondes d’égarement où se profilent des mondes imaginaires. C’est la photographie que j’ai choisie pour témoigner de ces rêveries pudiques et silencieuses. Et c’est aux confins des immensités sahariennes, là où ne se rencontrent d’autres limites que celles de l’eau et du bois, que je suis allé porter mon regard en quête de poésie minérale. Sables, empreintes, roches, écorces, palmes ou épines, les occupants muets du Sahara, que l’on croirait gisant pour l’éternité, dévoilent tour à tour leurs secrets à qui veut bien les entendre. Il suffit de se pencher, de s’agenouiller parfois, de se coucher souvent. Et, furtivement, le désert se donne.
Au retour de mes premiers voyages au Sahara, mon premier souci a été de partager les émotions ressenties face à ces hommes et ces paysages. Je n’écrivais pas à l’époque. Le désert m’a amené à la photographie et ce phénomène de partage s’est amplifié au fil des années. En photographiant les populations du désert, j’ai voulu contribuer à ce que l’on ne les oublie pas. Depuis quelques années, je cherche à aller plus loin, à transmettre l’image de l’intimité des campements. J’ai envie d’évoquer leur quotidien, la force qu’ils ont à s’adapter à ce biotope rude. J’ai envie de parler des dangers qui pèsent sur le nomadisme. Comme le disait Théodore Monod, “le jour où les nomades disparaîtront, le désert sera vide”. J’aime ces gens.
© cef
Edmond Fortier
Jean-Dominique Lajoux
Né en 1862 dans le département des Vosges, François-Edmond Fortier s’installe à Dakar en 1900. Photographe et éditeur, il domine pendant 30 ans le marché des cartes postales en Afrique Occidentale Française avec 3300 originaux. Lors de sa première longue expédition photographique, de 1902 à 1903, il traverse le Fouta-Diallo (ou Djallon) jusqu’à la Haute-Guinée, qu’il nomme “Haut-Niger”. En 1905-1906, il organise un long voyage au Soudan Français (actuel Mali). Il part de Dakar, rejoint Kankan puis Bamako et Djenné. En janvier 1906, Edmond Fortier arrive à Tombouctou. Il fut l’un des premiers photographes professionnels à travailler dans la Ville Sainte après son occupation par le commandant Joffre en 1894. Lors de son périple, il documente la vie dans la boucle du Niger, les architectures, activités et populations. Ses portraits de femmes des différentes ethnies du Sahel et du Sahara sont un témoignage unique de cette époque.
En 1957, l’explorateur Henri Lhote prépare sa deuxième campagne de relevés de peintures rupestres des sites d’art préhistorique du Tassili n’Ajjer. Je suis enrôlé dans son équipe au titre de photographe et cinéaste. Pendant ce premier voyage, je remarque cet art rupestre et découvre d’innombrables abris ornés et de nouveaux sites. Mais j’entrevois également les méthodes de travail mises au point par l’explorateur qui d’une part ne donnent qu’une reproduction infidèle des œuvres préhistoriques copiées et d’autre part sont terriblement dommageables pour les peintures elles-mêmes. En 1960 j’ai l’occasion de retourner au Sahara pour réaliser une campagne photographique destinée au Ministère de la France d’Outre-mer et du Sahara. Mon itinéraire passe par l’oasis de Djanet où je fais une halte de plus de trois mois. Ainsi, absolument seul au milieu des forêts de pierre du Tassili, je m’applique à réaliser une couverture photographique des abris les mieux conservés, en choisissant les œuvres qui montrent la vie quotidienne des populations. Lors d’un deuxième voyage de cinq mois en 1961 je complète mon corpus mais aussi réalise un film documentaire en cinémascope. Ce sont plus de trois ans de ma vie que j’ai donnés, gracieusement ou presque, pour que le monde connaisse l’art des pasteurs qui peuplaient le Sahara au temps où il n’était pas encore un désert.
Jean-Loïc le Quellec
Serge Negre
Jean-Loïc Le Quellec est diplômé de l’Ecole pratique des hautes études (paléoécologie du quaternaire) et docteur en anthropologie, ethnologie et préhistoire. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages. Spécialiste de l’art rupestre, le Sahara lui offre à chaque expédition de nouvelles découvertes et le mène à s’intéresser aussi bien à la flore désertique qu’aux archéologies de surface qu’il nous présente lors des rencontres.
C’est à la demande du Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO que je me suis rendu au Mali dans le cadre de la préparation du projet de réhabilitation urbaine du quartier Sankoré à Tombouctou. La couverture photographique aérienne a été réalisée à partir de cerfs-volants, invention mise au point en 1888 par Arthur Batut à Labruguière dans le Tarn, et que je pratique depuis 20 ans dans de nombreuses contrées. J’utilise et enseigne cette technique à la fois légère et économique aussi bien lors des expéditions polaires avec le Dr Jean Louis Etienne, au Pôle Nord et en Antarctique, qu’en Chine ou en Afrique. De la prospection archéologique aux relevés topographiques en passant par les études pour l’agriculture, les applications sont multiples. Les images aériennes au-dessus de Tombouctou apportent une multitude de renseignements difficiles à percevoir depuis le sol et montrent de ce fait l’intérêt de ce type de prise de vue. Les régions sahariennes que j’ai parcourues, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye ou Egypte, offrent un vent régulier favorable à ce type de travail photographique. Ce sont ces mêmes conditions que j’ai rencontrées avec beaucoup de bonheur dans le Sahel. L’aspect ludique de cette pratique a réjoui les maliens qui assistaient, enthousiastes, au décollage du cerf-volant.
Tadzio Pacquement Le désert est un mélange de lumières et de contrastes qui fascine et intrigue en même temps. Par l’absence d’échelle, l’immensité et l’absence de vie, il devient également oppressant. Le choix du noir et blanc exacerbe ces différentes impressions, et rend encore plus abstrait cet environnement vide et silencieux. Progressivement, subrepticement, par instants, des couleurs apparaissent dans le désert. Elles sont douces, et accompagnent les formes des dunes. Elles changent selon le lieu et l’heure. Puis, au loin, la ville semble émerger naturellement du désert : les bâtiments sont faits de cailloux et de sable. En s’approchant, la vie se découvre et la couleur jaillit. Comme une réponse au désert, les habitants ont su apprivoiser cette immensité en y ajoutant des couleurs d’une vivacité à la mesure de la rigueur du Sahara. Couleurs de la vie d’un côté, abstraction noir et blanc de l’autre, cette série de photos veut retranscrire les scènes du quotidien de façon très concrète, face aux paysages de dunes traités de manière presque irréelle. Ces photos ont été prises lors d’un voyage au Niger en Janvier et Février 2003.
Alain Sèbe Près de quarante ans de parcours en tous sens du plus grand désert du monde ont convaincu Alain Sèbe de la force et de la pérennité de l’appel des sables. Esthète amoureux des lumières pures, il souhaite partager grâce à ses images les émotions esthétiques que lui inspirent les paysages sahariens. Fasciné par la détermination des populations nomades ou sédentaires qui y vivent, il s’attache également à documenter leur mode de vie, en observateur avisé et ami. Certaines images des Touaregs du Hoggar, antérieures à la grande sécheresse de 1974, sont devenues des témoignages d’un mode de vie révolu. La recherche d’Alain Sèbe éclaire également certains aspects de l’histoire du Sahara, grâce aux peintures et gravures rupestres du néolithique, auxquelles il a consacré un livre. Il travaille désormais en étroite association avec son fils Berny, à qui il a transmis son amour du désert.
François Soleilhavoup Quels effets les formes imagées, déroulées sur les parois, de ces animaux et de ces anthropomorphes, pouvaient-elles produire sur les hommes du Néolithique ? Devant ces peintures quelles sont les idées, les forces qui pouvaient surgir dans l’esprit des spectateurs, initiés ou profanes ? On ne le saura sans doute jamais, pas plus qu’on ne connaîtra la nature du pouvoir qu’elles pouvaient exercer. À l’évidence ces images étaient chargées de sens pour ceux qui les créèrent comme pour ceux à qui elles étaient destinées. En d’autres temps, ces “fresques spirituelles” avaient probablement fonction de média. Elles révélaient aux yeux des mortels un monde entre les réalités intelligibles et ce qui est occulte. En tant que géomorphologue spécialiste de l’étude et de la conservation des surfaces ornées, il m’apparaît indispensable d’associer dans mes relevés graphiques l’œuvre et son support rocheux. Ce dernier a pu représenter pour l’artiste aussi bien une contrainte qu’une source d’inspiration. L’œuvre est en effet intimement liée à la roche sur laquelle elle se trouve. On ne peut donc faire autrement que d’en tenir compte si on veut que le relevé soit le plus fiable possible.
Cornelis van Voorthuizen Je voulais explorer la vie nocturne saharienne. Paysages et scènes de la vie quotidienne urbaine et désertique. Feu, lune et lampadaires pour seules sources lumineuses. Des laps de temps d’une seconde ou plus, laissant le hasard figer la gélatine. Mouvements et netteté se confondent dans chaque prise de vue.
WODAABE – THE HERDSMEN OF THE SUN Werner Herzog
Werner Herzog a grandi dans un village de montagne isolé en Bavière. Il commence à voyager à pied à l’âge de 14 ans. Durant ses années d’université il travaille la nuit en tant que soudeur dans une aciérie afin de produire ses premiers films. Il réalise son premier court-metrage en 1961 à l’âge de 19 ans. Depuis lors il a produit, écrit et réalisé plus de quarante films, publié d’une douzaine d’essais et réalisé autant d’opéras.
FILMS
Wodaabe – The Herdsmen of the sun (Les bergers du soleil) Réalisation : Werner Herzog Production : Arion Production et WH Production Allemagne, 52 minutes, 16 mm, 1989
UN HOMME SANS L’OCCIDENT
Un portrait fascinant des membres de la tribu saharienne Wodaabe, qui se considèrent comme les plus beaux êtres de la terre.
Raymond Depardon
Raymond Depardon s’oriente tôt vers la photographie et en vit dès l’âge de 16 ans. Devenu reporter, il travaille pour l’agence Dalmas puis crée Gamma avec Gilles Caron. Après quelques reportages filmés au Vénézuela, au Biafra et au Tchad, il réalise son premier court métrage en 1969 lors des funérailles de Jan Pallach à Prague. Raymond Depardon prolonge son métier de photographe avec le documentaire, se faisant le spécialiste d’un cinéma direct inspiré des Etats-Unis, brut et sans commentaire. Un Homme sans l’Occident Réalisation : Raymond Depardon Production : Claudine Nougaret / Palmeraie et désert France, 1h45, 35 mm, 2002
RICHARD LONG IN THE SAHARA Philip Haas
En automne 1987, Philippe Haas accompagne le sculpteur Richard Long dans le Sahara algérien et le filme en train de tracer avec les pieds, ou de construire avec les pierres du désert, des figures géométriques simples (lignes droites, cercles, spirales). En contrepoint des images, Richard Long explique sa démarche. Stones and Flies : Richard Long in the Sahara Réalisation : Philip Haas Production : Artcore England, 38 minutes, 16 mm, 1988
Un Homme sans l’Occident est l’adaptation d’un livre éponyme écrit par Diego Brosset, un officier méhariste français. Une évocation de la vie de l’un des derniers hommes libres du Sahara au début du XXe siècle. Adopté par des chasseurs, cet homme du désert devient un guide réputé et tente d’échapper à la colonisation.
AZALAÏ – LA CARAVANE DE L’OR BLANC
Depuis 1967, Richard Long (1945, Bristol), qui appartient au mouvement du land art, parcourt le monde à pied et installe, dans des lieux souvent inaccessibles au public, pierres, bâtons et bois flottés trouvés in situ. Ses travaux éphémères sont restitués par la photographie. Il a fait ainsi de la marche un art, et du land art une aspiration de l’homme moderne à la solitude dans la nature.
Joël Calmettes Après des études d’ingénieur et de philosophie, un passage dans l’univers du théâtre, Joël Calmettes s’oriente finalement vers l’image, d’abord du côté de l’art vidéo puis du reportage (notamment pour des organisations humanitaires). Il tourne son premier documentaire à la fin des années 80 et depuis ne se consacre plus qu’à ce genre. Azalaï – La caravane de l’or blanc Réalisation : Joël Calmettes Production : les Film à Lou et France 3 France, 56 minutes, 35 mm, 1989
L’azalaï est l’une des dernières grandes caravanes de sel du Sahara. Elle effectue des allers-retours entre Tombouctou et les mines de sel de Taoudenit – soit un périple de 800 km ! Le film raconte l’un de ces voyages à travers les regards de deux jeunes novices et celui du grand chef de la caravane, Mohamed Rharma. Guide malien renommé, il dévoile les codes d’un monde attaché à des traditions parfois rigides et pour la plupart inchangées depuis le Moyen-Âge.
TASSILI N’ AJJER
Jean-Dominique Lajoux
Le Sahara n’a pas toujours été un désert et le Tassili est là pour nous le prouver. Tourné en Cinémascope, après une réelle expédition, et commenté par Max-Pol Fouchet, Tassili n’Ajjer est un véritable reportage sur les animaux et la vie des peuples pasteurs, à travers les peintures rupestres dont ils ont ornés certains rochers du Tassili, il y a 3 à 5000 ans. Tassili n’ Ajjer Réalisation : Jean-Dominique Lajoux Production : Editions cinégraphiques France, 12 minutes, 35 mm, 1963
Il est inconscient de déplacer ou de prélever tout objet archéologique des gisements de surface rencontrés (pointes de flèches, haches, meules, tombes…) : l’étude de ces pièces n’est pertinente que dans leur contexte naturel et culturel. Seules les missions archéologiques officielles, avec l’accord des pays concernés, sont autorisées à effectuer des prélèvements pour études en laboratoire. Si l’on vous propose d’acheter des pièces archéologiques ou géologiques, tentez de faire comprendre au vendeur qu’il tue la source de ses revenus et celle de ses enfants. Si chaque touriste qui vient à Paris repartait avec un bout de Notre Dame ou de la Tour Eiffel… ?
AC
QUELQUES GESTES SIMPLES POUR RESPECTER LE PATRIMOINE NATUREL DU SAHARA
VOUS PARTEZ AU SAHARA ?
Prenez le temps de lire cette fiche. Elle indique quelques attitudes et gestes simples afin de voyager de manière responsable au Sahara, de respecter et préserver ses patrimoines naturels et culturels. Par vos comportements et pratiques responsables, vous participez au maintien d’un milieu fragile.
POURQUOI S’INFORMER SUR LES PATRIMOINES SAHARIENS ?
Parce que vous pourriez involontairement mettre en danger cet environnement fragile, priver vos enfants du plaisir de profiter à leur tour de tant de beautés. Parce qu’au Sahara, l’art rupestre et les gisements préhistoriques de surface sont les uniques archives qui nous permettent de comprendre l’environnement, le quotidien et l’imaginaire des premiers habitants du Sahara. Il est essentiel de les protéger afin de permettre aux chercheurs de continuer à étudier les ancêtres africains et méditerranéens. En emportant dans vos bagages des espèces protégées ou des pièces archéologiques, en polluant des sites, vous menacez le tourisme, source essentielle de revenus pour de nombreuses familles sahariennes. Pensez-vous que les touristes continueront à venir au Sahara s’il ne reste plus que des sites archéologiques pillés et des paysages pollués ?
QUELQUES GESTES SIMPLES POUR RESPECTER LE PATRIMOINE CULTUREL DU SAHARA
Interdisez-vous de toucher ou “retoucher” les gravures et peintures rupestres. Respectez une distance pour les admirer. En posant vos mains dessus ou en les mouillant, vous réveillez systématiquement des micro-organismes en état de dormance depuis des millénaires. Ces derniers peuvent alors effacer les peintures en calcifiant ou sulfatant les surfaces. En aspergeant les plus belles parois ornées du Tassili n’Ajjer pour “mieux” les relever ou les photographier, des personnes, y compris des chercheurs, ont fait disparaître des centaines de peintures préhistoriques. Lorsque vous visitez un musée dans votre pays d’origine, mettez-vous vos doigts sur les tableaux ? Pour prendre de belles photos des parois ornées, attendez les lumières les plus favorables, celles du matin ou de la fin d’après-midi ; ou alors, utilisez un réflecteur de lumière (du type Lastolite).
Avant de partir, laissez tous les emballages de vos nouveaux équipements chez-vous (sacs plastiques, emballages de piles, cigarettes, pellicules photos et vidéo…). Si vous avez oublié de le faire, profitez des poubelles de l’aéroport. Ne bivouaquez pas n’importe où. Suivez les indications des guides et chauffeurs formés. Ne circulez pas dans les parcs nationaux sans une autorisation préalable des autorités locales. Ne vous écartez pas des sentiers indiqués, vous pourriez piétiner des espèces menacées. Le bois domestique est très rare au Sahara et sa régénération est lente ou nulle. Utilisez le plus possible le gaz ou le bois mort que savent trouver et sélectionner les personnes qui vous accompagnent ; laissez-leur la gestion de cette ressource vitale pour la vie quotidienne des nomades. Evitez de prélever des plantes; elles peuvent retenir l’eau et sont parmi les espèces les plus menacées au monde. L’eau potable est un élément rare qu’il faut impérativement utiliser avec parcimonie et ne pas polluer. La survie des populations sahariennes en dépend. Pendant une année, un saharien utilise l’équivalent de la consommation mensuelle d’un touriste européen ! Mise à part l’eau de boisson, vos besoins quotidiens (toilette), dans une petite bassine, doivent être très réduits. On fait sa lessive dans l’oasis, pas dans le désert ! Evitez de faire vos besoins n’importe où et certainement pas à proximité des points d’eau ! Pensez à faire un trou de 30 cm de profondeur, que vous recouvrirez de sable avant de partir. Avant de quitter un bivouac, assurez-vous que ce lieu temporaire de votre activité est intact, non souillé. Remportez avec vous tous les déchets, y compris ceux censés être biodégradables telles les épluchures. Ces dernières peuvent modifier de manière dramatique le régime alimentaire d’espèces en danger. Conservez dans des sacs étanches les sachets de nourriture lyophylisée, boîtes de conserve, paquet de cigarettes, mégots, briquets, piles, briquets, aérosols, boîtes de pellicules photo, de k7, k7 vidéo et dv, aérosols, tubes de pommades. Brûlez tout ce qui peut l’être, notamment les lingettes, papiers, serviettes et tampons hygiéniques. Conservez une certaine distance pour observer les animaux croisés et ne les nourrissez surtout pas. Si vous ne pratiquez pas la méharée, utilisez des véhicules en bon état ; cela évite d’éventuelles pollutions. Privilégiez les randonnées en petits groupes de 5-6 à 10-12 personnes, avec les Touaregs ou des guides formés. Cela exerce moins de pression sur l’environnement et laisse le paysage intact.
ATTENTION AUX SOUVENIRS !
Il est strictement interdit de rapporter dans ses bagages des objets préhistoriques ou curiosités géologiques naturelles. Si vous prélevez dans le désert ou achetez des pointes de flèches, meules, haches (…), vous vous exposez à des sanctions pouvant aller jusqu’à votre emprisonnement. Par ailleurs, la législation internationale en vigueur prévoit des sanctions très lourdes pour tout ramassage sur site, rubriquage, moulage, intervention sur les parois d’art rupestre. D’autre part, les accords internationaux pour la protection des espèces interdisent l’importation d’espèces menacées ou vulnérables et des produits fabriqués à partir de ces espèces. N’oubliez pas que les plus beaux souvenirs ne sont pas matériels : ce sont les émotions et les images que nous offrent ce Sahara inépuisable de richesses naturelles et humaines ; celles d’un patrimoine naturel et culturel encore préservé et dont les générations futures doivent pouvoir jouir.
JE LAISSE À CEUX QUI VIENNENT LE MONDE TEL QUE JE L’AI TROUVÉ
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Remerciements L’UNESCO et A360 remercient les États du Sahara, les artistes, chercheurs et passionnés qui ont collaboré à la programmation des Rencontres sahariennes : Moussa Ag Assarid, Arthur Andrieu, Thomas Bravo, Joël Calmettes, Xavier Courteix, Julien Cresp, Raymond Depardon, Jean-Marc Durou, Philip Haas, Albéric d’Hardivilliers, Werner Herzog, Jacques Krekelaar, Jean-Dominique Lajoux, Christian Lauprete, Jean-Loïc Le Quellec, Richard Long, Serge Negre, Tadzio Pacquement, Matthieu Raffard, Antoine Sagette, Alain Sèbe, France et François Soleilhavoup, Etienne Van Den Driessche, Cornelis Van Voorthuizen, Clément de Witt. Nous remercions aussi pour leur soutien : Ruth Stegassy, France Culture Faissal Cherradi Jean Clottes Yves Coppens Madame le Sénateur Paulette Brisepierre de La Fontaine Ismaël Dadié Haïdara Farrida Sellal, les femmes et bénévoles de l’Association Sauver l’imzad Albert Dechambre, Amitié Franco Touareg Alexandre Boucherot, Arnaud Jacob, Fluctuat.net Judith Marin Laurent Huard de Verneuil Benoît Dessavoye Patrick Edel, Cléo Poussier, Edouard Cortès, Guilde Européenne du Raid Olivier Archambeau, Société des Explorateurs Français Olivier Cahen, Roger Huet, Philippe R. Matter, Stéréo-Club Français André Hesse, La Rahla Jean Claude Friquet, AARS Mohamed Achour Kherrazi Nicolas Loizillon Moktar Zonga Emeric Fisset, Gaële de La Brosse, Marc Allaux, Editions Transboréal Ali Ould Sidi, Mission Culturelle de Tombouctou Cyrille Varet, Marion Schnauffer, Tiphanie Krantz, Ithemba Laurent Pointier, Groupe d’études sahariennes EHESS Nicolas Clabault Benoît Auriol Berny Sèbe Christian Ladhuie, société Tapages
Cette programmation est présentée pour la première fois du 9 au 13 mai 2005 à Paris, au siège de l’UNESCO.
A360
5, avenue Milleret de Brou 75016 PARIS – FRANCE www.a360.org info@a360.org
UNESCO
1, rue Miollis 75732 PARIS Cedex 15 – FRANCE www.portal.unesco.org/culture/fr h.barre@unesco.org l.veirier@unesco.org
* Ne laissez que l’empreinte de vos pas