La Boîte à

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CELIA LEBARBEY, ARTHUR FRANÇOIS, OLIVIER ARDITI PARIS DE L’HOSPITALITÉ CONSULTATION INTERNATIONALE D’ART ET D’ARCHITECTURE POUR LA CRÉATION D’UN CENTRE D’HÉBERGEMENT NOMADE DANS PARIS INTRA-MUROS



CELIA LEBARBEY, ARTHUR FRANÇOIS, OLIVIER ARDITI


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Jeunes architectes intéressés par les dynamiques en cours dans la ville contemporaine, ici et ailleurs, nous nous sommes ici réunis par intérêt pour le sujet proposé et les questions qu’il pose. Curieux de l’espace et des volumes, mais aussi des processus et des Hommes, nous présentons ici autant un procédé qu’une réponse architecturale.

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Une terre se libère. Les hommes en partent, l’abandonnent en y cessant toute activité, refusant même de la fouler. Paradoxe dans une ville où tous veulent être à l’intérieur des murs. Mise au rebus temporaire, rarement par négligence, plutôt par indécision, goût pour les petites danses sur un pied puis sur l’autre. Ballet de politiques et de pouvoirs qui se

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regardent, se jaugent et pendant ce temps condamnent. Les portes se ferment et apparaissent alors les attributs de la ruine romantique. Comme au château de la belle endormie, les ronces déploient leurs lianes, où s’abritent vies d’insectes comme de fleurs. Refuge aussi de vies humaines, fragiles, qui parfois se glissent dans l’ombre des déliés. Voici une histoire de pionniers, sans massacre d’indiens.

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sommaire PRÉAMBULE.........................................................9 Constat...............................................................10 Enjeux.................................................................11 Commande..........................................................12 Problématique.......................................................14 Hypothèse...........................................................16 Positionnement......................................................18

MÉTHODE...........................................................25 Acteurs variés.......................................................26 S’installer.............................................................30 Construire............................................................32 Améliorer.............................................................34 Accompagner.......................................................36 Se rencontrer........................................................38 Faire ensemble.....................................................40 Communiquer.......................................................42

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MOYENS............................................................49 Positionnement......................................................50 Programme..........................................................52 Méthode.............................................................54 Choix technique et transformations............................56 Détails.................................................................66 Typologies...........................................................70 Pavillons..............................................................76 Organisation........................................................88 Fonctionnement.....................................................90 Nomadisme.........................................................96 Dans le temps.......................................................112

RÉPONSE SPATIALISÉE...........................................115 Petite ceinture.......................................................116 Castagnary..........................................................122

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prĂŠambule

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constat

D

ans la ville d’aujourd’hui, dans la moindre anfractuosité non encore comblée par un urbanisme qui se veut lisse et aseptisé, des hommes et des femmes vivent, comme en marge de la société, et pourtant en plein cœur de celle-ci. Incessamment repoussés, ces vivants que l’on voudrait au rebut n’en continuent pas moins d’exister, et restent présent dans l’espace de la ville. Certes, cet urbanisme a ses limites, et l’Homme ne cesse de recréer, perpétuellement, ces espaces. Mais en aucun cas ils ne peuvent constituer une solution. Loger ces être humains reste donc une question éminemment brûlante, délicate. Des centres d’hébergement existent, mais peinent, face à l’ampleur de la tâche, face au nombre de personnes vivant dans les rues. Ils proposent généralement un accompagnement destiné à faciliter la réinsertion, des activités et un suivi important. Cependant, l’enjeu est tel que le modèle est continuellement à repenser, à améliorer. A côté des espaces interstitiels habités et des centres d’hébergement, Paris, comme tant d’autres villes, offre au regard quantité de terrains, délaissés urbains en attente d’un futur souvent incertain, abandonnés pour des mois, des années, parfois des décennies.

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enjeux

D’un côté, l’on chasse. Mais il semblerait que le propre de l’homme soit de recréer, perpétuellement, des espaces qui puissent servir d’abri.

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commande

L

e concours auquel nous répondons aujourd’hui est le fruit d’une demande conjointe. De la part de deux associations que se sont rencontrées autour des questions posées par la précarité et par la gestion de la ville : les Enfants du Canal, et le PEROU (Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines). L’objectif est double : créer un centre d’hébergement et de réinsertion sociale pour apporter des ressources supplémentaires dans l’accueil des sans-abri. Mais ce centre, en s’installant temporairement sur des parcelles en friche, doit également permettre de tisser un nouveau lien, d’enrichir l’échange entre le centre et le reste de la ville. Le centre doit pouvoir accueillir 28 personnes, dont 4 couples, sans restriction vis-à-vis des addictions, et prend également en compte les éventuels animaux de compagnie des résidents. C’est un lieu-étape sur la route vers l’autonomie, vers un logement dit classique. Il s’agit donc de proposer une différente manière de faire, de s’inscrire dans les temps de la ville pour penser une nouvelle solution aux problèmes qu’elle héberge. C’est un projet itinérant dont la stratégie consiste à porter la réinsertion à travers une itinérance négociée, dans les parenthèses décisionnelles que nous ne pouvons cesser d’observer.

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problématique

L

oger les délaissés humains dans les délaissés urbains paraît donc pertinent, logique. Cela ouvre quantité de possibles, réveille l’imaginaire. Mais se pose également la question de la gestion de la ville comme lieu d’hébergement : quels rapports se tissent entre celle-ci et un tel centre d’hébergement ? Nombre de questions apparaissent, des plus claires aux plus complexes, et il est nécessaire de démêler soigneusement tous les points, avant toute chose. Comment se comporter vis-à-vis des aspects légaux ? Comment et avec qui travailler ? Comment gérer le nomadisme ? Quels dispositifs développer et quel programme proposer ? Spatiaux, architecturaux, mais aussi en termes d’accompagnement vers la réinsertion ? En quoi un tel centre d’hébergement pourrait-il faire évoluer la question du logement des sans-abris ? Quel rapport se tisse-t-il avec la ville, et en quoi s’en enrichissent-ils ?

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hypothèse

A

partir de toutes ces questions, il est à la fois possible et nécessaire de penser de nouveaux outils qui, à leur tour permettront de créer de nouvelles façons de faire.

Nous partons donc de l’hypothèse qu’il devient possible de repenser la réinsertion des sans-abris grâce au nomadisme. Plutôt que de le voir comme une limite, nous y voyons un potentiel. Il permet de forger les outils nécessaires à une nouvelle manière de penser la réinsertion, et, au delà, de repenser les échanges qui se développent dans un quartier. Il serait donc question de créer plus qu’un simple centre d’hébergement : un lieu-ressource ouvert, une nouvelle partie de ville.

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positionnement

N

utiliserons.

ous proposons un lieu par étape, qui corresponde aux étapes, progressives, de la réinsertion, à travers le temps nécessaire pour bâtir puis rebâtir les outils que nous

Il s’agit premièrement d’offrir un cadre de base qui permette de retrouver un rythme de vie, une intimité, une stabilité, une certaine organisation de la vie, et de nouvelles possibilités. Puis ce cadre - bâti et social - s’améliore, se personnalise, s’approprie. Les résidents se retrouvent avec des intervenants extérieurs autour d’activités participant à une dynamique collective.

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P

réserver l’intimité des résidents est évidemment essentiel, mais il paraît également nécessaire d’ouvrir le centre vers l’extérieur, afin de créer des interactions entre ces deux parties d’un même monde. Il faut ainsi assurer différents degrés d’ouverture : rien n’est obligatoire, mais les possibles restent ouverts.

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positionnement

U

ne fois la machine lancée, le centre s’ouvre peu à peu aux habitants du quartier, et tous peuvent partager moments d’animation, de découvertes et d’échange.

Les activités proposées au fur et à mesure de l’évolution du centre n’ont pas pour but de former les résidents à un quelconque métier, mais organisent plutôt, au delà de l’activité en soi, une amélioration du cadre bâti, et en viennent donc à questionner le terme de “résidence”. Car si si les habitants du centre y résident, n’est-il possible que d’autres résident aussi ? Y résidents ? Nous aussi résidons. Tous, nous sommes en résidence, pour un temps plus ou moins long, à tel ou tel endroit, et aussi bien en un lieu qu’en rapport au monde qui nous entoure.

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La vie se développera grâce aux différentes sensibilités qui y œuvreront ensemble : En habitant en résidence, cadre d’un projet de vie, en travaillant en résidence, développement d’un projet professionnel, en expérimentant en résidence, possibilité d’un projet artistique, botanique, capillaire. D’autres en vennant les rencontrer. Ils feront croitre de leurs efforts communs la richesse des recoins,transformant les matières pour accueillir les rituels.

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De ceux qui se répètent avec l’aube, ceux que rythme la lune pour manier les outils, à ceux que l’on prépare comme de grands moments. On dressera alors les tables et sollicitera les étoiles pour éclairer les danses et conter les chants. Tous autour viendront prendre part au banquet, écarquiller les yeux. Point de conversion pendant ces grandes messes, sinon à la vie et à l’action.

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Comment mettre en place ce lieu ressource en lien avec la ville? Parce que nous croyons qu’un projet de réinsertion est avant tout une histoire d’Hommes, ce lieu ne peut être que le moyen de permettre la rencontre et d’articuler les compétences afin de faire projet. Mais le temps est venu de montrer qui sont les résidents, quels sont les acteurs

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mĂŠthode

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acteurs variés

Q

uestionner le terme de “résident” implique de préciser les acteurs que nous souhaitons faire intervenir, et d’expliquer ce en quoi ils servent le projet, aussi bien en termes architecturaux qu’en termes sociaux. LE SITE Le nomadisme dans lequel évolue le centre requiert tout de même un foncier. Si ce nomadisme est entre autres imposé pour des raisons financières, il est d’autant plus important de gérer cette question foncière de manière à ce qu’elle ne grève pas les finances des Enfants du Canal. Pour cela, nous faisons appel, pour installer le centre, à une convention d’occupation avec un propriétaire, qu’il soit public ou privé. Celle-ci serait signée grâce à l’entremise de la Mairie de Paris, qui servirait à la fois d’intermédiaire et de garant. LE CENTRE Pour faire sortir de terre le centre à proprement parler, en tant que bâtiment, nous souhaitons faire appel à des entreprises, afin d’établir des mécénats qui pourraient consister aussi bien en nature (matériaux) qu’en services ou en numéraire.

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acteurs variés L’EVOLUTION DU LIEU Dans l’objectif d’améliorer la structure de base au fur et à mesure de son installation sur une parcelle, d’améliorer le cadre de vie, un architecte et des étudiants de différentes disciplines (sous la tutelle de leurs universités et écoles respectives) seront invités en résidence. L’OUVERTURE DU CENTRE Pour ressérer les liens entre le centre et la ville, il faut s’ouvrir un tant soit peu au quartier par d’autres activités. Seront appelées d’autre associations, par exemple de la sphère culturelle, afin d’organiser des événements, et bénéficier de la capacité d’accueil qu’il offre. De la même manière, le public, les habitants du quartier et de la ville en général seront invités à venir au centre, à l’occasion de certains événements, pour échanger et participer à un enrichissement mutuel.

Nous allons donc maintenant montrer comment s’organisent précisément les différents partenariats et mécénats, et donc comprendre ce qu’ils permettent, ce qu’ils créent.

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du terrain

CANAL

convention desécurisation garanties occupation de l’usage ain des organisations mise mise à dis en du ter valeur LES SANS ABRIS

NICIPALITÉ

LES INTERVENANTS DU CENTRE

mise à disposition sécurisation du terrain de l’usage

PROPRIÉTAIRE

LES HABITANTS DU QUARTIER

sécurisation de l’usage

occupation

mise en valeur

DES PARTENAIRES PRIVÉS 29

mis en vale


s’installer CONVENTION D’OCCUPATION Négociée avec la mairie et l’éventuel propriétaire (si ce n’est une parcelle publique) pour un droit à l’usage du sol d’une durée d’environ un an (projet développé de façon optimale)

MISE À DISPOSITION Le lieu peut s’installer pour une durée d’environ un an (projet développé de façon optimale). Il est alors raccordé aux services de la ville (réseaux, ordures...)

MISE EN VALEUR Plutôt qu’en friche, la parcelle est ainsi occupée et valorisée par la présence et les actions de la boîte - à -. Le propriétaire est assuré du respect des conditions établies.

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construire PILOTAGE L’architecte coordonne le projet construit, suit le chantier d’installation et les transformations. Il prépare le déménagement, la réinstallation et donc l’adaptation du projet à une nouvelle parcelle.

MÉCÉNAT Avec des entreprises (PME et grands groupes) cherchant à se développer afin d’obtenir des aides (financières, en nature…) pour mettre en place ce lieu au travers de l’investissement de base : fabriquant de conteneurs / transformateur de conteneurs / préparation du terrain (terrassement, réseaux…) / transporteurs / fourniture de matériaux et outils…

LE LIEU PEUT AINSI SE CONSTRUIRE À MOINDRE COÛT Alors que la Responsabilité Sociétale des Entreprise (RSE) est un enjeu actuel majeur pour le monde économique, notre projet représente pour certaines entreprises une opportunité de s’impliquer dans la société et de le mettre en valeur. Les entreprises trouveront dans ce partenariat une manière de valoriser leur activité pour un faible coût (en comparaison des campagnes de communication). En effet, elles bénéficient en retour de ce partenariat des déductions fiscales (60% sur les dons octroyés).

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améliorer STAGES Des étudiants en architecture, paysagisme, design, bâtiment, etc. peuvent venir développer un projet la boîte - à - s’inscrivant dans ses problématiques et objectifs. Il fera l’objet d’une convention avec l’université.

ATELIERS Dans le cadre de l’évolution de l’architecture du centre et l’objectif de réinsertion des résidents, des ateliers sont organisés par les étudiants pour améliorer les espaces.

AMÉLIORATION DU CADRE BÂTI la boîte - à - se transforme progressivement : ses habitants le personnalisent et se l’approprient.

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accompagner INTERVENTIONS Des professionnels (hors personnel du lieu) proposent régulièrement ou ponctuellement des services aux résidents.

SERVICES Autour du bien être de chacun (coiffeur, barbier, masseur, pédicure…) et autour de certaines activités par le biais d’initiations (cuisine, réparation de vélo, tricot…)

MIEUX ÊTRE Grâce aux soins apportés au corps ou à l’esprit, une réappropriation personnelle s’opère. C’est un changement de perception, vis-à-vis de soi-même, mais aussi par rapport au monde.

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se rencontrer COLLABORATIONS PONCTUELLES Avec des acteurs du réseau culturel pour des évènements (exposition/projection/concert…) ouverts au public.

ÉVÈNEMENT PUBLIC Les activités d’ateliers présentées précédemment peuvent également devenir évènement public dès lors qu’elles sont ouvertes à des personnes extérieures au centre et que le quartier y est invité.

CHANGEMENT D’IMAGE Permettre la rencontre entre les résidents et le reste de la ville dans un autre cadre, participant ainsi de leur réinsertion.

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faire ensemble

I

l s’agit donc à travers cette ouverture progressive du lieu de faire ensemble. Afin d’ouvrir peu à peu la boîte - à - à la ville, l’objectif est d’inviter les habitants du quartier à franchir les portes du lieu grâce à des ateliers et des événements. A travers ces activités, l’idée n’est de plus voir ce lieu sous un angle négatif (un centre de sans-abris) mais de le présenter comme un lieu-ressource où se passent de nombreuses choses intéressantes. Et en définitive, essayer de changer progressivement l’image de ses résidents.

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spectacles

jardin partagé

PREMIER SAMEDI DU MOIS

MERCREDI APRÈS MIDI

Représentation théâtrale

Cours d’initiation, découverte, entretien

concerts

atelier réparations

QUATRIÈME VENDREDI DU MOIS

LUNDI 18H00 - 20H00

Trois groupes de folk - musique du monde

De vélos, de meubles...

projections

atelier couture

TROISIÈME JEUDI DU MOIS

MARDI 18H00 - 20H00

Cycle Schwarzenegger

Reprise de vêtements, créations originales, tapisserie...

expositions

atelier de cuisine

LORS D’ÉVÉNEMENTS

TROISIÈME SAMEDI DU MOIS

Une envie, un travail à montrer, venez proposer vos idées

Cours d’initiation, échanges de recettes, restaurant associatif

conférences

restaurant

DEUXIÈME MARDI DU MOIS

OUVERT LORS D’ÉVÉNEMENTS

Les femmes dans le western

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communiquer

L

a boîte - à - est un lieu en lien avec son environnement qu’il s’agit d’informer et d’intéresser. Afin de se rendre visible, d’expliquer qui on est et d’inviter, nous imaginons flyers et affiches pour communiquer sur le lieu, sa période de présence, son ouverture, et ses activités.

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TOUS LES ÉLÉMENTS SONT LÀ, ASSEMBLONS-LES, ORIENTONS-LES, ET IMAGINONS ENSEMBLE UNE ARCHITECTURE-OUTIL, À LA FOIS FRUIT DE CES INTERACTIONS ET SUPPORT DE POSSIBLES À VENIR.

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Une terre en attente, une attente de terre. Ils y planteront alors leur tente. De celles qui s’élèvent haut pour ne pas se cacher, que tous puissent la voir sans signaux de fumée. Sous ce prémice d’architecture, pionniers et autochtones du résidentiel peuvent se rencontrer et se présenter. La nouvelle tribu, déposer aux yeux de tous ses armes, non de guerre, mais de faire.

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Elle exposera ses projets pour une saison. Un cycle qui se déroulera de l’élévation des premiers totems, jusqu’aux cendres fertiles. Les chars de leurs alliés viendront alors chargés de ces coffres d’acier à taille humaine que certains font voguer sur les mers. Choisis non plus pour transporter des trésors, mais abriter des quotidiens en tremplins, ils auront été tapissés, incrustés de verre et de bois.

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Si le système d’acteurs développé précédemment vise à répondre à un enjeu de réinsertion, il s’articule autour de la mise en place d’un lieu conçu comme en étant la pierre angulaire. En quoi le projet architectural en est-il l’expression ? En quoi est-il une ressource ?

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moyens

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positionnement

C

ette architecture est donc principalement un outil permettant de mettre sur pied un projet de réinsertion. Pour ce faire, il se doit de correspondre au rythme du projet de réinsertion, tout comme il doit favoriser des interactions avec ses résidents. En amont de l’arrivée dans un site et de son appropriation par les résidents, un travail constructif est mis en place afin de développer des pavillons répondant à un programme d’usages.

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CHOIX TECHNIQUE Solution constructive définie en réponse aux contraintes techniques et économiques

AMÉLIORATIONS Améliorations constructives réalisées de sorte à affiner la réponse à ces contraintes

TYPOLOGIES Transformation d’une solution constructive basique en modules variés

PAVILLONS Assemblage de modules de sorte à proposer des espaces correspondant à un programme d’usages

INSERTION DANS UN SITE Disposition de ces pavillons au gré des particularités d’un site

TRANSFORMATIONS PAR LES RÉSIDENTS Mise en place du processus de réinsertion

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programme

A

fin de correspondre au projet de réinsertion dont nous avons décrit les mécanismes plus haut, le programme d’usages se doit de respecter les points suivants.

LIEU DE RÉUNION : 177M2 UN ACCUEIL : 12M2 Accueillir mais aussi contrôler l’entrée au centre UNE SALLE PUBLIQUE : 165M2 Permettre la réunion de groupes, des événements culturels... ATELIERS : 120M2 QUATRE ATELIERS : 60M2 Offrir des espaces de travail aux différents intervenants QUATRE ATELIERS EXTÉRIEURS : 60M2 Pour les activités créatrices d’envergure ou salissantes RESTAURATION : 72M2 UN CAFÉ ET LIEU DE STOCKAGE : 12M2 Un lieu facilitant la rencontre entre résidents et avec le quartier UNE SALLE À MANGER : 36M2 Un lieu quotidien pour les résidents et ouvert au public lors d’événements UNE CUISINE : 12M2 Afin de préparer les repas et d’accueillir des ateliers DES TOILETTES COLLECTIVES : 12M2 52


ADMINISTRATION : 60M2 TROIS BUREAUX : 36M2 Des salles pour permettre un travail demandant de l’intimité UNE SALLE DE RÉUNION : 24M2 Permettre à l’équipe encadrante de se réunir SALON : 48M2 UN SALON : 36M2 Proposer un lieu de réunion pour les résidents UNE BIBLIOTHÈQUE : 12M2 Un lieu d’activités collectives plus silencieuses LOGEMENTS : 432M2 VINGT CHAMBRES SIMPLES : 240M2 12m2 pour une seule personne QUATRE CHAMBRES DOUBLES : 96M2 24m2 pour accueillir des couples VINGT-QUATRE SALLES DE BAINS : 96M2 Offrir à chaque chambre sa salle de bain privative de 4m2 SOINS : 48M2 SOINS DU CORPS : 24M2 Permettre à des intervenants de masser, couper les cheveux... SAUNA : 12M2 Proposer un espace de relaxation, parceque la réinsertion passe ausi par le corps BUANDERIE : 12M2 TOTAL Programme énoncé dans la commande :.............................................. 672m2 Programme proposé (salle publique, ateliers) :....................................... 285m2 Sous-Total : ..................................................................................... 957m2 Espaces de transition (donnée indicative, varie en fonction des sites) : ....... 336m2 TOTAL :.......................................................................................... 1293M2 53


méthode

A

u delà du volet programmatique, la commande revêt une dimension constructive non négligeable du fait des contraintes liées à son mode de fonctionnement.

Afin d’expliciter de la manière la plus claire possible nos choix constructifs, il apparaît important d’énumérer ces contraintes qui en sont la cause.

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ITINÉRANCE En terme de rapidité et de facilité de mise en oeuvre

QUALITATIF De sorte à garantir au gré des sites rencontrés une qualité d’espaces et d’usages nécessaires afin de mettre en oeuvre le projet de réinsertion

ÉCONOMIQUE La crise du logement d’inscrit dans une crise plus large, au niveau de la société et à un niveau financier. Les moyens accordés sont minces, et l’aspect économique devient donc primordial.

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choix technique

L

’installation du centre d’hébergement dans un nouveau site est par définition un processus complexe. Par sa grandre facilité de mise en oeuvre et sa surface importante, le chapiteau est une proposition pertinente afin d’être utilisé comme premier bâtiment installé dans un site. Sa surface importante permet en effet d’accueillir des usages très variés et reste utile tout au long du séjour de la boîte - à - dans un site. Il permet en effet de stocker du matériel, lors des travaux, offre un espace de travail, ou autorise la tenue d’événements et spectacles. Par ailleurs, il nous semble intéressant d’utiliser la forme d’une tente igloo et d’en changer l’échelle pour donner à cet abri caractéristique de l’isolement des populations en extrême précarité une dimension collective. Ce chapiteau devient ainsi un des repères du centre.

7,9m

12

5m

,5m

13,

DIMENSIONS AU NORMES ISO

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CHAPITEAU

ITINÉRANT

Sa grande rapidité et facilité de déplacement lui permet d’être un éclaireur lors de l’installation dans un nouveau lieu RAPIDITÉ

FACILITÉ

QUALITATIF

MOYENS

Surface importante permettant d’accueillir une pluralité de fonctions Autoportant Étanche à l’air et à l’eau mais non isolé ESPACE

ISOLATION

STRUCTURE

ÉCONOMIQUE Faible coût Investissement de départ amorti par la longue durée de vie du container COURT TERME

LONG TERME 57


choix technique

S

i le chapiteau est une solution présentant de nombreux avantages, le centre d’hébergement se doit d’offrir une qualité d’espaces différents afin de recouvrir l’ensemble de ses usages. Plus facilement isolable, assemblable et proposant des espaces garantissant une intimité supérieure, le container semble être une solution complémentaire.

2,89m 6m

6,0

2,4

4m

DIMENSIONS AU NORMES ISO

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CONTAINER 20’ HIGH CUBE

ITINÉRANT

Grande rapidité de déplacement mais nécessite une équipe de professionnels ainsi que du matériel Est utilisé afin d’accueillir les résidents RAPIDITÉ

FACILITÉ

QUALITATIF

MOYENS

Unité spatiale facilement transformable, autoportante Étanche à l’air et à l’eau mais non isolée ESPACE

ISOLATION

STRUCTURE

ÉCONOMIQUE Plus économique qu’une consruction sédentaire, il nécessite cependant un investissement de départ. Celui-ci sera cependant amorti par sa longue durée de vie. COURT TERME

LONG TERME 59


transformations

L

es transformations nÊcessaires d’un container consistent en sa modification afin d’en faire un lieu de vie.

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CONTAINER 20’ HIGH CUBE

ITINÉRANT

RAPIDITÉ

FACILITÉ

QUALITATIF

MOYENS

CRÉATION D’OUVERTURES Porte d’entrée Fenêtres et portes fenêtres ISOLATION PERMETTANT DE CORRESPONDRE À LA RT2012 Isolant sol, plafond, mur Pare-vapeur Placoplâtre ESPACE Vmc

ISOLATION

ÉCONOMIQUE

STRUCTURE

COURT TERME

LONG TERME 61


choix technique

L

e container démontable semble être une solution offrant davantage de flexibilité, mais moins de qualité thermique qu’un container traditionnel. De ce fait, il semble que cette solution peut convenir aux espaces de transitions.

0,40m 6m

6,0

2,4

4m

2,89m 6m

6,0

2,4

4m

DIMENSIONS AU NORMES ISO

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CONTAINER 20’ DÉMONTABLE

ITINÉRANT

Grande rapidité de déplacement Très faible encombrement Montage sans encadrement de professionel RAPIDITÉ

FACILITÉ

QUALITATIF

MOYENS

Unité spatiale facilement modulable Autoportant ESPACE

ISOLATION

STRUCTURE

ÉCONOMIQUE 30% Moins cher que du dur Investissement de départ amorti par la longue durée de vie du container COURT TERME

LONG TERME 63


transformations

L

es transformations nécessaires d’un container démontable consiste principalement dans le le contrôle des accès aux différents lieux du centre. Si un effort peut être apporté en terme d’isolation, celle-ci ne peut atteindre les recommandations de la RT2012 du fait que cette construction soit démontable.

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CONTAINER 20’ DÉMONTABLE

ITINÉRANT

RAPIDITÉ

FACILITÉ

QUALITATIF

MOYENS

CRÉATION D’UNE ENVELOPPE Porte d’entrée Panneaux assurant un contrôle des vues ISOLATION Isolant sol et plafond Panneaux assurant une fonction coupe vent ESPACE

ISOLATION

ÉCONOMIQUE

STRUCTURE

COURT TERME

LONG TERME 65


détails FONDATIONS Peu importantes et économiques du fait de sa légèreté et de sa compacité (sol bitumé, béton massif, longrines sur pieds, dalles). STRUCTURE Un container est autoportant et peut être chargé à 30 tonnes. Il peut par ailleurs être empilé sur 14 hauteurs. En cas d’ouverture importante, un renfort de structure est nécessaire. POSE Pesant environ 2,2 tonnes, un container peut être assemblé à l’aide d’un simple chariot élévateur. Ils sont ensuite scellés entre eux par les coins ISO situés au niveau de leur 8 angles. Dans le cas de containers ajourés et reliés entre eux, le système TITAN permet d’assurer leur étanchéité et leur isolation avec l’utilisation de très peu d’outils. A propos des containers démontables, un container peut être assemblé en 5 minutes par deux personnes sans outil de levage. ÉTANCHÉITÉ Un container est de base étanche à l’eau et à l’air. Afin d’être utilité comme pièce à vivre, il nécessite cependant un traîtement de la condensation avec l’ajout d’un pare66


vapeur soudé (de type film PET 0,2mm soudé) et d’une VMC performante. L’utilisation de membranes adhésives certifiées Acermi est nécessaire afin de garantir l’étanchéité au niveau des ouvertures réalisées afin de faire passer les réseaux. ISOLATION Un container est de base non isolé. Afin d’atteindre la norme RT2012, doivent lui être ajoutés en sus de panneaux BA13 un isolant correspondant à ces épaisseurs : - sol : 12cm (R=4/5m2.K/W) - plafond : 25cm (R=6/8m2.K/W) - mur : 16cm (R=3/5m2.K/W) Le tout à ^=0,04. Afin de garantir une facilité de transport et d’assemblage du centre itinérant, les containers sont isolés par l’intérieur. EAU DE PLUIE La forme propre au container évacue par elle même l’eau sur les côtés du container. PRIX 15.000€ HT pièce sans transport ni pose. Du fait de sa simplicité constructive, le prix d’un container transformé est réduit par rapport au prix d’une construction classique. De nombreux transformateurs de containers en logements 67


chiffrent le coût de construction à environ 1000€/m2 HT. Afin de réduire les coûts, la transformation de containers en fin de vie est recommandée. Coût du transport allant de 350 à 700€ HT. DURÉE DE VIE Elément de manutention, le container passe la majorité de sa vie en mer à se battre contre vents et marées. Le container est donc très solide et au moins aussi robuste qu’une maison traditionnelle.

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SOURCES Fossoux, E., Chevriot, S., Construire sa maison container, Eyrolles, Paris, 2013 PUCA, QualitĂŠ architecturale et solutions constructives pour un logement optimisĂŠ, 2010 http://www.rcs-conteneurs.fr/ http://espace.lecolededesign.com/2013/04/commentvivre-dans-une-maison-container/ http://www.pearltrees.com/flolepoiro/container/ id7657096 http://www.containex.fr http://www.sateb.ch http://www.container-habitable.fr http://www.maison-container.com/ http://www.maison-construction.com/ http://www.tempohousing.com http://containerbydorf.blogspot.fr/ http://www.lot-ek.com/

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typologies

S

i le choix du container 20’ High cube s’avère pertinent au regard de sa facilité de transport, d’assemblage ou encore d’isolation, ce module aux dimensions raisonnables se doit d’être transformé afin d’offrir une importante diversité d’espaces. Nous proposons donc de travailler autour de l’enveloppe de cet espace autoportant, afin de proposer une diversité de vues, d’accès, mais également de permettre l’assemblage de plusieurs containers de sorte à proposer des espaces collectifs à partir du même système constructif. Le choix de ne recourir qu’à une unique taille de container permet d’en faciliter l’installation, la transformation, le stockage afin de gagner en efficacité et donc en coût.

TYPOLOGIE 1 70


CONTAINER 20’ HIGH CUBE

TYPOLOGIE 2

TYPOLOGIE 3 71


TYPOLOGIE 4

TYPOLOGIE 5 72


TYPOLOGIE 6 - ESCALIER

TYPOLOGIE 7 - SALLES DE BAIN 73


typologies

L

a faible isolation de ces containers nous amène à les utiliser comme espaces de transitions entre les différents lieux du centre. Si les circulations peuvent s’effectuer sur un sol viabilisé, ce container présente l’intérêt, de par ses dimensions généreuses, de pouvoir devenir un espace à vivre aux nombreuses qualités. Il peut en effet être utilisé comme lieu de stockage, ou encore s’aménager en jardin d’hiver et devenir un espace commun appropriable, défini en complémentarité des chambres. Afin de s’adapter aux espaces qu’ils relient, ces containers peuvent donc être équipés de portes, ou encore de panneaux protégeant de la vue et ayant une fonction d’isolation. Ajoutons que le peu de place qu’occupent ces containers démontés en font une solution flexible, utilisable selon les particularités d’un site.

TYPOLOGIE 1 74


CONTAINER 20’ DÉMONTABLE

TYPOLOGIE 2

TYPOLOGIE 3 75


pavillons DES ATELIERS VITRINES

UN ESPACE EXTÉRIEUR COUVERT POUR CHAQUE INTERVENANT

1 ATELIER DOUBLE

3 ATELIERS INDIVIDUELS

76


ATELIERS

77


pavillons UN CAFÉ UNE CIRCULATION COMME PIÈCE À VIVRE DES TOILETTES

UNE SALLE À MANGER COLLECTIVE

UNE CUISINE

78


RESTAURANT - CAFÉ

79


pavillons

UNE SALLE DE RÉUNION

3 BUREAUX PRIVÉS

80


ADMINISTRATION

81


pavillons

UNE BIBLIOTHÈQUE INTIMISTE

UN SALON COLLECTIF

82


SALONS

83


pavillons 5 CHAMBRES INDIVIDUELLES AVEC TERRASSES PRIVATIVES

UN PAVILLON SCINDÉ EN CELLULES IDENTIFIABLES

1 CHAMBRE DOUBLE AVEC TERRASSE PRIVATIVE 6 SALLES DE BAIN PRIVATIVES RÉUNIES AFIN DE SIMPLIFIER L’INSTALLATION

84


LOGEMENTS

85


pavillons

DES PERCテ右S VISUELLES, DES PATIOS ET DES TERRASSES

ESPACES DE SOIN

86


SOINS

87


organisation

L

e centre s’organise en deux grands ensembles : l’un consacré aux espasces collectifs et publics, l’autre centré autour des logements. L’espace collectif s’articule autour du chapiteau qui occupe une fonction d’entrée, d’accueil et de vitrine des activités du centre dans sa relation aux ateliers et à l’espace restauration. L’espace privatif est principalement dédié aux pavillons de logements, rythmés par des espaces permettant le voisinage, qui accueillent des activités dédiées aux soins. 88


LÉGENDE PAVILLON

CIRCULATION

CONNEXION

T R AV E R S A N T CONNECTABLE

CONNECTABLE ISOLÉ

DÉPENDANT

89


fonctionnement

A

u quotidien, le centre ouvre son chapiteau au public, le rendant parfois traversant, en donnant vitrine sur les ateliers. L’entree du centre se fait de façon unique afin de contrôler les accès. L’espace de l’administration est le seuil du passage des espaces communs aux espaces individuels et plus intimes, réservés aux résidents.

90


QUOTIDIEN

LÉGENDE RÉSIDENTS LEURS ACCÈS

ENCADRANTS

PUBLIC

LEURS ACCÈS

ACCÈS RÉSIDENTS/ENCADRANTS

91

ACCÈS PUBLIC


fonctionnement

L

ors des moments d’ateliers ou d’interventions de professionnels extérieurs, ceux-ci rencontrent les résidents aux ateliers qui sont aussi ouverts au public, et dans certains espaces communs. Davantage d’espaces croisent les résidents et ces personnes venues de l’extérieur.

92


EN ACTIVITÉ

LÉGENDE RÉSIDENTS LEURS ACCÈS

ENCADRANTS

PUBLIC

LEURS ACCÈS

ACCÈS RÉSIDENTS/ENCADRANTS

93

ACCÈS PUBLIC


fonctionnement

L

es espaces collectifs de la boîte - à - s’ouvrent parfois à tous pour accueillir rencontres, expositions, repas ou spectacles. Les espaces entourants le chapiteau peuvent alors être d’accès public. Le pavillon d’administration forme alors le seuil de préservation d’intimité pour les résidents.

94


ÉVÈNEMENTIEL

LÉGENDE RÉSIDENTS LEURS ACCÈS

ENCADRANTS

PUBLIC

LEURS ACCÈS

ACCÈS RÉSIDENTS/ENCADRANTS

95

ACCÈS PUBLIC


nomadisme

L

a boîte - à - est non seulement un lieu inscrit dans une dynamique progressive d’ouverture au public et de rencontre, mais aussi un lieu itinérant, voué à s’installer dans un quartier pour s’y développer, et un jour en partir. Ce processus de nomadisme comprend ainsi plusieurs phases, depuis la recherche d’une parcelle mise à disposition, jusqu’au déménagement, et la réinstallation sur un nouveau terrain.

Tout commence par un éclaireur, en recherche de cette parcelle, à travers les terrains de Paris. Lorsqu’un terrain dont le propriétaire et la mairie autorisent l’établissement d’une convention est trouvé, un premier nettoyage défrichage intervient.

96


quelque part, une friche

la terre est disponible

dĂŠfrichage

97


nomadisme

U

ne fois le terrain à peu près défriché, la tente arrive, comme un pionnier, pour servir de base logistique aux travaux d’installation à venir.

Par ailleurs, elle sert également de lieu de rencontre avec le quartier, afin de présenter aux habitants la teneur du projet, de sorte à ce qu’ils soient intégrés au processus dès son lancement. Puis les containers arrivent, peu à peu, et l’espace s’organise, dessinant progressivement les contours du centre à venir, puis les pavillons.

98


montage de la tente

arrivĂŠe des conteneurs

mise en place

99


nomadisme

U

ne fois les panneaux des jardins d’hivers installés, la boîte - à - est prête à accueillir ses habitants, le personnel qui y travaille, et les étudiants qui y seront en résidence.

Une fête est organisée afin de célébrer ce moment, à laquelle tous sont invités, y compris les habitants du quartier souhaitant y participer.

100


installation des jardins d’hiver

emmĂŠnagement des rĂŠsidents

inauguration

101


nomadisme

P

eu à peu, des ateliers s’organisent, et le centre devient un lieu de vie véritable, habité parce que travaillé.

102


atelier peinture

les espaces communs trouvent leurs couleurs

fabrication de meubles en atelier

103


nomadisme

D

e nouveaux aménagements s’organisent, et l’espace s’enrichit. Les usages se diversifient, se multiplient, de nouveaux événements s’organisent.

104


aménagements extérieurs

les espaces acquièrent de nouveaux usages

exposition

105


nomadisme

L

es extérieurs fleurissent, un quotidien s’organise. La vie prend la place qui lui revient, et le centre se retrouve véritable partie de ville, lieu de quartier, faisant la balance entre ouverture, échange et lieu de vie, de ressource, sur le chemin de la réinsertion.

106


atelier jardin

terrasses et jardins fleurissent

grande fĂŞte

107


nomadisme

M

ais un jour vient où il faut partir. Si la boîte - à - continue à fonctionner, à vivre, la tente, elle, part en éclaireur sur la nouvelle parcelle qui aura été choisie.

Juste avant le déménagement, une dernière fête est organisée. Tout ce qui était construction temporaire est rassemblé et brûlé, comme en un rituel de fertilisation destiné à assurer une meilleure renaissance.

108


la tente part en ĂŠclaireur

dĂŠmontage

feu de joie

109


nomadisme

P

uis viens le déménagement à proprement parler, planifié en amont. De la sorte, il peut avoir lieu dans un temps relativement bref, afin de permettre aux résidents de la boîte - à - de retrouver au plus vite leur logement. Un cycle se termine pour qu’en commence un autre ; un rythme est donné, pour que puisse se répéter sans fin ce travail sur la ville et sur la réinsertion.

110


déménagement

réinstallation

sans fin... 111


dans le temps

P

our résumer, à partir du moment où la convention est signée, à partir du lancement du chantier, il ne s’écoule que deux mois avant l’emménagement des résidents.

PREMIÈRE INSTALLATION

Lors d’un déménagement, l’absence de logement dure moins d’une semaine, étant donné que la nouvelle installation à lieu alors que l’ancien centre est encore fonctionnel.

S’INSTALLER 4 à 6 mois

CONSTRUIRE

S’INSTALLER C’est le moment de la recherche d’un terrain. La ville est explorée, arpentée, jusqu’a ce qu’un lieu en friche soit accessible par l’établissement d’une convention.

CONSTRUIRE La tente arrive en éclaireur. A l’aide de nos partenaires, le transformeur de container, le transporteur, etc., nous contruisons la Boîte - à -.

5 à 6 mois

DEUXIÈME INSTALLATION

2 mois

AMÉLIORER

112

AMÉLIORER L’on s’active afin d’améliorer le centre. De manière personnelle, mais aussi autour d’ateliers organisés par divers intervenants. Les espaces s’enrichissent et s’agrémentent. Les résidents prennent possession de leur lieu de vie par ces actions.


SE RENCONTRER 6 à 7 mois S’INSTALLER

CONSTRUIRE

SE RENCONTRER Une fois le lieu de résidence solidement constitué, la boîte à - s’ouvre au public de manière plus régulière, à l’occasion d’événements tels concerts, expositions, projections, etc. Le quartier vient échanger, le centre est pleinement inséré dans la ville. Chaque mois, à l’occasion d’un atelier ou d’un événement, la vie du centre comme la vie locale s’enrichissent, jusqu’à ce que la tente parte en éclaireur sur un nouveau terrain.

113

AMÉLIORER


Quelle forme peut prendre cette architecture-outil nomade lorsqu’on la confronte à un site ? A travers deux mises en situation, nous allons maintenant distinguer les éléments fixes et flexibles du système.

114


rĂŠponse spatialisĂŠe

115


petite ceinture

N

ous avons choisi de présenter une première implantation du centre dans la petite ceinture de Paris. En effet, ce site très contraint en terme de dimensions, d’accès ou encore de cohabitation des usages représente un test de faisabilité intéressant. A la manière d’un lieu culturel itinérant, le centre se doit de communiquer son arrivée dans un quartier afin d’établir un premier contact avec ses habitants. Pour ce faire, nous proposons une affiche et des prospectus présentant le lieu d’implantation, sa durée ainsi que les nombreuses activités ouvertes au public.

116


117


petite ceinture

PARC GEORGES BRASSENS

RUE DES PÉRICHAUX

L

e centre s’articule autour d’une entrée principale située en face du théâtre Monfort en raison de sa facilité d’accès, mais également pour augmenter la visibilité du lieu. Un partenariat avec le parc Georges Brassens est nécessaire afin d’en garantir l’accès. Si les jardins de la petite ceinture sont accessibles au public, les logements ne peuvent y accéder que par le chapiteau. Les circulations sont agrémentées de patios, de places, de percées visuelles et d’activités afin d’en faire des lieux de vie. 118


PLAN VISITEURS

LE MONFORT THÉÂTRE

LÉGENDE ENTRÉES

CHAPITEAU ENTRÉE

CHAPITEAU

JARDINS

RESTAURANT

CIRCULATION RESTAURANT

ATELIER EXTÉRIEUR

COUR

CIRCULATION PRIVÉE

PIÈCE PRIVÉE

JARDIN PRIVÉ

WC

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petite ceinture

PARC GEORGES BRASSENS

RUE DES PÉRICHAUX

LÉGENDE ENTRÉES

CHAPITEAU ENTRÉE

CHAPITEAU

CIRCULATION

ATELIER INTÉRIEUR

ATELIER EXTÉRIEUR

ACCUEIL

COUR

RESTAURANT

CUISINE

CAFÉ

C I R C U L AT I O N RESTAURANT

120


PROGRAMME

LE MONFORT THÉÂTRE

BUREAUX

SALLE DE RÉUNION

SOIN DU CORPS

WC

BIBLIOTHÈQUE

SALON

JARDINS PRIVÉS

JARDIN PUBLIC

CHAMBRE SIMPLE

CHAMBRE DOUBLE

BUANDERIE

SALLES DE BAINS

121


castagnary

P

our notre seconde implantation, nous avons choisi une situation présente fréquemment à Paris : une parcelle en friche attendant l’édification d’un nouveau bâtiment. Cette parcelle bien plus classique, mais à la forme et aux voisinages intéressants est située rue Castagnary.

122


123


castagnary

RU

EC

AS

TA G

N

L ateliers.

AR Y

e centre s’articule autour d’une entrée située au croisement des rues Castagnary et du Bessin afin d’offrir un maximum de visibilité au chapiteau, à la place qui le précède, et aux

Si l’accès unique aux logements passe toujours par le chapiteau, ces derniers sont articulés autour de cours permettant d’offrir une diversité d’espaces extérieurs à taille humaine. 124


PLAN VISITEURS

SIN

U

ED

RU

S BE

LÉGENDE ENTRÉES

CHAPITEAU ENTRÉE

CHAPITEAU

JARDINS

RESTAURANT

CIRCULATION CUISINE

ATELIER EXTÉRIEUR

COUR

CIRCULATION PRIVÉE

PIÈCE PRIVÉE

JARDIN PRIVÉ

WC

125


castagnary

RU

EC

AS

TA G

N

AR Y

LÉGENDE ENTRÉE

CHAPITEAU ENTRÉE

CHAPITEAU

JARDINS D’HIVER

ATELIER INTÉRIEUR

ATELIER EXTÉRIEUR

ACCUEIL

COUR

RESTAURANT

CUISINE

CAFÉ

CIRCULATION RESTAURANT

126


PROGRAMME

SIN

U

ED

RU

S BE

BUREAUX

SALLE DE RÉUNION

SOIN DU CORPS

WC

BIBLIOTHÈQUE

SALON

JARDINS PRIVÉS

JARDIN PUBLIC

CHAMBRE SIMPLE

CHAMBRE DOUBLE

BUANDERIE

SALLES DE BAINS

127


Un jour pourtant il faudra partir de cette terre prêtée à l’usage. La terre délaissée n’est jamais dépourvue de propriétaire et la richesse ici constituée peut donner des idées… Alors on emmènera la tente ailleurs, en éclaireur sur un territoire insoupçonné et l’histoire se répètera.

128


Avant de lever le camp, ses matériaux épuisés seront réunis pour l’ultime festivité collective en ces lieux : on y mettra le feu, rite de purification jubilatoire qui fertilisera de ses cendres le jardin du village qu’ils s’apprêtent à reformer. Au soleil suivant, ils se mettront en route, emportant leurs arts de faire.

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