Arts Gazette International N°580

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Sommaire EXPOSITIONS

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Fernand Léger : Une exposition de poids Une visite de Christian Germak

Editorial Les Cultures parasitées. Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture et de la Communication.

Henri Guinier (1867-1927) Arts de l’Antiquité - Le profane et le divin Jansem (Ballerines) CHINA GOLD Paléomania : les dinosaures dans le Jura Face à la vie, venue du Liban : Annie Kurkdjian Bridget Riley : rétrospective au MAM Peter Doig : un art complexe

L’Etat, la France , c'est-à-dire Nous, ceux dont le pouvoir a pour source nos finances, dépensent des sommes importantes, même très importantes, pour accompagner des expositions par des catalogues qui perpétuent ainsi de façon méritoire un long et coûteux travail temporel dont les effets seront eux intemporels. Cependant ces services culturels qui devraient être au bénéfice du pays refusent de remettre aux journalistes spécialisés les moyens d’accomplir convenablement leur travail de rédaction d’articles par une information pleinement documentée, ce qui est rendu impossible lorsque vos services, restreignent la diffusion des catalogues d’expositions. Catalogue réservé à quelques privilégiés et non à ceux qui en font usage et en développent les thèmes dans leurs articles. C'est-à-dire pour faire une image, c’est construire la façade que représente la manifestation, mais en restreindre l’information originale et complète, source de l’auréole culturelle de la France. Par ailleurs quelles que soient les qualités des communiqués de presse, souvent fort minces que nous recevons très difficilement comme journalistes, ils ne peuvent remplacer l’opinion du rédacteur. Or, malgré de nombreuses réclamations, celles-ci restent lettre morte, mais par contre nous recevons des informations, limitées à une ou deux pages adressées à des occasionnels. Permettez Madame le Ministre, à un ancien Résistant de 1940, qui a risqué sa vie pour notre liberté et notre gloire afin de vous permettre d’être ce que sont vos fonctions, d’attirer votre attention sur un grave disfonctionnement qui se perpétue. Or notre revue qui fut créée en 1994, actuellement bimensuelle et illustrée, a pour mission d’être une vitrine internationale des Arts et principalement ceux de France, une France que nous avons conquise au prix de notre jeunesse. Gratuite, sans publicité pour assurer notre indépendance, nos textes sont libres de droits pour mieux être au service de la France. Une France dont les expositions culturelles sont aujourd’hui les meilleures vitrines, les fruits d’une culture ancestrale. Or, recopier un communiqué de presse est indigne de celui qui signe, car c’est à son expression et à son jugement auquel le lecteur qui en est habitué, fait confiance. C’est chose regrettable, surprenante que de n’être qu’une courroie de transmission. Tout aussi surprenant : des artistes décédés, exposés aux frais du public dont les « ayants droit », qui ne font qu’encaisser et bénéficier des effets d’une exposition dont leur incombe le devoir, qui se traduit par des plus-values, maintiennent des prétentions pécuniaires sur les illustrations de presse ou choisissent les reproductions ôtant cette liberté à la presse. De même les droits sur les reproductions du catalogue, pour la presse, devraient trouver plus de liberté et non seules des sélections.

Henri Guinier

LIVRES

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Georgette Agutte & Marcel Sembat

Madame le Ministre, pour le bien et le bon renom de la France , facilitez l’information des organisations de manifestations culturelles et que celles-ci soient diffusées librement par d’authentiques articles originaux, rédigés et signés par des journalistes compétents et non par des textes recopiés, ce qui en appauvrit les effets. . Christian GERMAK

Membre des résistants de 1940 2

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EXPOSITIONS Fernand Léger Une exposition de poids - Une visite de Christian Germak

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u figuratif à l’abstrait il y a un palier.

Nous pourrions fort bien le qualifier, sans pour cela dénigrer les autres approches de l’art imaginatif, et dire : Qu’il s’exprime par des créations, des “figurations fluides et prismatiques’’. L’Artiste crée un art dans la servitude des formes, qui se sert de l’outil des ombres et des couleurs, pour ne s’adresser qu’aux seuls regards. Fernand Léger dans ce domaine a poursuivi, encore plus loin que quiconque, ses recherches. Puis dépassant toutes formes expérimentales, il va créer une approche nouvelle d’un art dont à la fois il découvre et détient la logique. À force de recherches et d’intuition, Fernand Léger va découvrir, mais aussi exploiter à fond, ce qui pour d’autres ne serait qu’une méthode, mais ici dont les goûts attachés et innés à l’individu,

vont faire naître un art qui s’exprimera dans la plénitude du terme, de sa conception et de sa réalisation. Car contrairement à ce qu’en pense le profane, tout se tient, s’articule et les tendances cubistes n’y changeront rien. D’autant plus que même dans les formes les moins représentatives, si vous les regardez bien, avec attention, et avec un esprit libre, digne de l’analyse, vous verrez souvent apparaître des contours plus connus. Car derrière un patchwork se cachent des sources propres à tous les individus. En réalité Fernand Léger va jouer avec toutes les formes de l’Art qui se feront jour dans ses toiles. Mais dont les bases trouvent principalement leurs racines dans le dessin abstrait. Fernand Léger – Paris New York Depuis le 1er Juin, jusqu’au 7 septembre Fondation Beyeler Museum AG. Baselstrasse 77 Ch – 4125 Riechen/Basel – Suisse Tel. : + 41 (0) 61 645 97 00 Site : www.beyler.com E-mail : fondation@beyeler.com

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EXPOSITIONS Henri Guinier (1867-1927)

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arfois le crayon noir ou de couleur, lorsqu’il est savamment manié, apporte un plus considérable au dessin, jusqu'à concurrencer l’huile, l’acrylique, dans une gamme que confirme le crayon gras. Aussi Henri Guinier passe-t-il de l’un à l’autre, adaptant son écriture selon les besoins. Pour confirmer cette position il n’est que de regarder le visage à la fois doux et vigoureux dans lequel s’inscrit cette jeune inconnue à la coiffe de laine rouge. Cependant, il nous faut bien constater, que cette double recherche d’harmonies est pour Henri Guinier un véritable moteur qui le conduit dans toutes ses créations. Jeunes femmes ou vigoureux garçons, l’artiste recherche une expression qui traduise son atmosphère intérieure. Une démarche que ne démentira pas son approche des paysages dans lesquels les formes et les couleurs vont s’intégrer pour nous transmettre une ambiance qui s’inscrit dans la composition de l’environnement du sujet principal.

Henri Guinier reste un artiste des plus sensibles aux vibrations des tonalités les plus énergiques, sans pour cela tomber dans des excès quels qu’ils soient. Cependant loin de se contenter des nuances qui pour Henri Guinier, ne servent que de trait d’union, l’artiste utilise les différentes approches colorées pour les intégrer ensuite dans la continuité d’un tout. Par cette démarche et son interprétation personnelle vers une unité qui contestera les confrontations par trop brutales, Henri Guinier nous montre sa sensibilité d’homme qui deviendra le moteur le plus dynamisant pour l’Artiste. Un élan vers l’intégration de lui-même dans sa toile, et par elle devenir un témoin permanent de son époque, va le conduire à une recherche permanente d’une autre vérité qui témoignera des temps qu’il traverse. C’est ainsi que quoiqu’ Henri Guinier ne soit plus mobilisable, il cherchera à rester un témoin graphique de la guerre de 14-18 par la photographie. Aujourd’hui encore, il est possible de voir des tirages argentiques exposés : Tel ce Verdun avril 1917 ! Christian GERMAK Henri Guinier du 15 Juin au 5 Octobre 2008 Musée du Faouët Tel. : 02 97 23 15 27 E-mail : info@museedufaouet.fr

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EXPOSITIONS Arts de l’Antiquité - Le profane et le divin

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n monument de l’Editeur Hazan qui est consacré à une exposition, fleuron du Musée Barbier-Muller.

Si la collection est savante, le catalogue préfacé par Pierre Amiel qui lui est consacré est splendide, comme le serait un précieux coffret chargé d’abriter une sélection des beautés qui vont être décrites par une pléiade de plus de vingt auteurs. Cet ouvrage est propre à déclencher des vocations de chercheur comme me l’a prouvé un jeune émule à qui nous l’avons montré. Les civilisations qui font l’objet de ce monument qui réunit littérature, histoire, civilisations, cultures, représentations artistiques et dont une très faible partie se trouve traduite dans une petite série de visuels qui nous sont proposés, sont autant de démonstrations convaincantes. Choisir une photo c’est trahir un autre regard, un

reflet différent des arts. Aussi nous proposons ci-contre tout un mur d’images.

vous

Ici le travail des hommes dispute au bois et aux métaux précieux les valeurs de chaque pièce, petite ou grande. Les artistes les plus anciens ont su tout saisir depuis les formes des visages jusqu’aux différentes expressions des âmes. Mais cette figuration se trouve appuyée sur celle de l’entourage, depuis les animaux sauvages ou domestiques, jusqu’aux formes purement décoratives qui seront l’expression primaire mais déjà très évoluée de l’Art, avec ces représentations, cette imagination et cette inspiration en dialogue avec le divin. Francine MUZEAU

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EXPOSITIONS Jansem (Ballerines)

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ansem ou l’art du divin, Jansem l’Artiste qui transforme l’Art pictural en prière, Jansem qui nous ouvre le langage musical de la peinture, Jansem expose ses délicieuses Ballerines, et nous en dévoile les charmes picturaux qui vont combler les esprits. Jansem enrobe ses danseuses dans des voiles transparents, qui par le miracle de son pinceau, deviennent aussi légers que l’air qui les environne. Alors l’artiste va percevoir dans la fluidité des gestes, une transposition picturale des notes d’une mélodie qui résonne en Lui, l’Artiste. Jansem rejoint ainsi toutes les nuances musicales du poème dont les mélodies vont bercer et enlacer ses danseuses. Ce n’est pas pour lui une simple image de l’esprit, car Jansem peint tout en ayant un fond mélodieux qui l’accompagne et provoque dans les cœurs une transposition troublante. Alors notre esprit ne peut que se laisser bercer, porter par les intonations de la mélodie picturale.

On a parfois fait reproche à Jansem de s’être plié aux drames de la vie, mais c’est ne pas voir que c’est là le fruit d’une sensibilité qui fera que les gestes harmonieux du corps s’enchaînent, chaque instant portant en lui son propre développement qui deviendra la source de la pose suivante. C’est comprendre que pour Jansem, les voies de l’existence, qu’elles soient marquées par des joies ou des souffrances, peuvent s’exprimer profondément gravées par le trait d’un pinceau. C’est saisir que chaque geste, chaque position du corps, obéit ici à une suite logique et musicale. Ce que Jansem nous montre dépasse le visuel, ce qu’il ressent s’enveloppe dans un environnement dans lequel résonnent les chants des âmes tels qu’on les lit sur les attitudes de son sujet. Peindre pour Jansem c’est écrire des poèmes sur sa toile. Poète, il peint les reflets des âmes. Consciencieux et exigeant, chaque œuvre qui sort de son atelier est le fruit de longues méditations et sans que cela ne paraisse, le résultat final d’une suite d’études dans lesquelles tous les mouvements sont contrôlés, faits et refaits. Jansem hume les parfums de l’âme pour en traduire les émanations. Un regard de Christian GERMAK Galerie Matignon 18 bis Avenue Matignon 75008 Paris Tel. : 01 42 66 60 32 . E-mail : contact@galeriematignon.com

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EXPOSITIONS CHINA GOLD

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e que l’affiche de China Gold ne nous dit pas, c’est l’humour qui anime cette exposition. A notre point de vue il est inutile d’y rechercher autre chose car ce que racontent les représentations graphiques, elles le disent bien et avec force. C’est ici d’après ce qu’il nous a été permis de voir et de comprendre toute une suite et une belle démonstration d’humour. Les démarches en sont parfois un peu grinçantes, mais o combien explicitées avec force, nous démontrant par là que l’homme peut très difficilement être enfermé sans qu’il ne réagisse. Sans aucun abus de forfanterie, mais avec beaucoup d’idées qui fusent et s’expriment avec autant d’esprit que de talent d’humoriste, des dessins, des tableaux, des mises en situation, qui devront tous passer les censures sans trop se faire remarquer. Mais atteindre leur but qui sera pour chaque dessin de faire « tilt », en résonnant

d’un son léger, cristallin et pétillant dans les consciences. Une orchestration des plus complètes avec pas moins de 34 artistes qui exécutent ici pour vous un hymne dédié à l’humour, chacun des exécutants jouant d’un instrument qui porte le beau nom d’: Esprit. Christian GERMAK

Du 18 Juin au 18 Octobre 2008 Musée Maillol 61 rue de Grenelle 7507 Paris tel. : 01 42 22 59 58Site internet : www.museemaillol.com E-mail : cunger@museemaillol.com

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EXPOSITIONS Paléomania : les dinosaures dans le Jura plat. En effet, c’est lorsque la plaque africaine, il y a 20 millions d’années, vint à la rencontre de sa semblable eurasienne que les couches sédimentaires ont commencé à se modifier, le soulèvement des Alpes entraînant la formation de la Chaîne du Jura avec ses plissements caractéristiques. Mais, dès 1862 le percement de la voie de chemin de fer Lyon-Besançon avait mis au jour près de Poligny les premiers restes de platéosaures et en 1990 d’autres témoignages du même ordre furent établis à Lons-Le-Saunier. Non loin de là, un site à piste d’une origine identique a également été découvert à Loulle en 2005 où on a pu relever, grâce à la photographie aérienne, des zones de piétinement qui intéressent également les paléontologues. Ceux-ci se sont rapprochés de leurs collègues suisses qui avaient repéré dès 2002 à Courtedoux les mêmes marques typiques, lors de la construction de l’autoroute A16/Transjurane.

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uand le Jura connaissait, il y a quelque 150 millions d’années, un climat tropical et qu’une mer peu profonde recouvrait la région la faisant ressembler aux actuelles îles des Bahamas, les dinosaures, qui se déplaçaient sur ces bancs sableux, ont laissé dans la boue des traces de leur passage. Celles-ci, après avoir séché au soleil, ont été recouvertes de sédiments très fins avec le retour de la mer, de sorte que les dépôts accumulés se sont peu à peu fossilisés pour donner naissance aux roches qui se dressent de nos jours. Les empreintes laissées en ces lieux par cette faune préhistorique et que l’on a détectées à Coisia, au moment de l’élargissement de la route départementale

60 E en 2004, se trouvent sur une paroi verticale, car au moment où ces animaux gigantesques ont marché à cet endroit sablonneux, le relief était

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Les scientifiques des deux pays frontaliers ont échangé leurs expériences pour définir les moyens leur permettant de tirer les enseignements de ces trouvailles spécifiques du Jurassique et identifiées principalement en Amérique jusqu’alors, cet ensemble lithologique ayant été érigé en système par Alexandre Brogniart en 1829.


Le Conseil Général du Jura, propriétaire du site de Coisia, a favorisé les études nécessaires aux opérations consistant, notamment, à cartographier par numérisation les dalles où ces sauropodes de 30 mètres de long avaient posé leurs pattes.

L’interprétation de ce lointain passé a été mise à la portée des enfants grâce à un parcours conçu au moyen de bornes interactives, outre les mallettes pédagogiques à leur disposition, de façon à les intéresser à cet événement estival. A noter la parution d’un livre pour les adultes.

Le but étant de présenter au public des reproductions transférées sur une surface plane, de même des moulages ont été réalisés sur les rochers et font partie de l’exposition trilingue montrée à Arinthod, au cœur de la Petite Montagne. Des panneaux didactiques facilitent pour le visiteur la remontée des temps géologiques, de manière à ce qu’il puisse prendre connaissance de ces richesses véritables de l’Arc Jurassien, depuis cette période reculée au climat clément jusqu’à la dernière époque glaciaire, quand les mammouths séjournaient en ces contrées. L’exploitation de ces ressources a notamment été confiée à la Conservation Départementale d’histoire naturelle pour valoriser ce patrimoine et proposer un projet touristique adapté sous forme de circuits.

Agnès LECOMPTE

Jurassique…Jura paysage

Métamorphoses

d’un

Du 11 mai au 21 septembre 2008 Paléomania Médiathèque 39240 Arinthod Tel : 03 84 87 42 91 Internet : www.lejurassique.com www.cg39.fr www.juramusees.fr www.madeinjura.com E-mail : juramusees@cg39.fr cdur@ 39.fr agence@alambretcommunication.com

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EXPOSITIONS Face à la vie, venue du Liban : Annie Kurkdjian

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e l’humour, encore de l’humour, un bon trait de plume, mais aussi un bon coup de pinceau, et par-dessus tout pétillante d’esprit, Annie Kurkdjian analyse pour nous la société qui nous entoure. Elle la décrit dans une suite de représentations des plus imagées, traduite dans un Art bien à elle. Annie Kurkdjian n’écrit pas de façon neutre et fade, mais s’inscrit dans une démarche critique et acerbe. Les racines vont en être que plus brillantes, et des plus internationales qu’il soit. Langage du dessin, sans frontière, hors du temps et hors des époques, sans barrière aucune, celui de l’expression des Arts picturaux. Mais si avoir un bon crayon est donné à nombre d’artistes, avoir de l’esprit est plus rare, et avoir une analyse particulièrement aguerrie entre dans un autre domaine, qui est celui que signe Annie Kurkdjian. Libérée de tout préjugé, elle évalue, elle dissèque, elle analyse et traduit sur le papier ou sur sa toile

les

attitudes

de

chacune

de ses

victimes.

Victimes, parce qu’elle les met à nu, elle s’infiltre dans leur chair, étudie leurs gestes et leurs pensées les plus secrètes pour découvrir leur âme. Un simple regard venu d’un de ces personnages est déjà pour Annie Kurkdjian tout un discours, comme le sont également toutes les poses et attitudes de chacun d’eux. L’œuvre d’Annie Kurkdjian résulte entièrement d’un travail de l’esprit, abreuvé par l’observation, et en cela elle serait une remarquable illustratrice de presse ou d’ouvrages, entre autres dans le cadre d’une expression critique ou partisane. Car avec Annie Kurkdjian, chaque dessin vaut un discours et qui avec elle, soyons en certains, prendra sa source dans les évènements, même ceux qui pour d’autres passeraient inaperçus. Annie Kurkdjian est une observatrice l’expression est le langage du dessin. Christian GERMAK

Annie Kurkdjian B.P. – 16 – 5894 Ashrabieh. Beyrouth Liban site www.anniekurkdjian.com E-mail: simorgh972@yahoo.fr 10 N°580 - 30 juin 2008

dont


EXPOSITIONS Bridget Riley : rétrospective au MAM

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ette artiste britannique, de renommée internationale peu connue en France, propose pour cette exposition un ensemble de 60 peintures et 100 gouaches qui témoignent de son court passage par le figuratif, car elle s’est très vite engagée dans une démarche proche du constructivisme. Ses tableaux abstraits sont créés à partir d’un vocabulaire restreint de formes géométriques et de tons, elle va réaliser par la suite des séries basées sur les mêmes configurations. Celles-ci offrent au regard des effets visuels et placent la perception au coeur de l’expérience esthétique en privilégiant, dans les années 60, les teintes fondamentales que sont le noir et le blanc. Elle exécutera également des interactions colorées et dit elle-même qu’elle est « fascinée par la rencontre avec la sensation pure » qui la conduit à composer une œuvre, au départ, improbable. Cette pratique empirique faite d’analyse et de synthèse lui permet « d’étudier le comportement de séquences spécifiques de formes et de couleurs » au cours d’opérations pendant lesquelles elle utilisera la répétition ou la partition progressive de l’espace.

Dans les années 70, ses découpages de la vision lui feront sélectionner des représentations nommées « peintures courbes », puis dans la décennie suivante ce seront les « peintures en losanges » que le peintre emploiera pour simuler des structures rythmiques, grâce aux oppositions et contrastes entre les nuances. Elle est revenue plus récemment aux « peintures courbes » dans ses productions pour lesquelles la gamme de coloris est réduite, et l’élan dynamique contrôlé pour renforcer la composante verticale. Riley se singularise par la très grande variété de ses moyens plastiques assez caractéristiques de l’illusion optique et de l’art cinétique issu de la tradition picturale du néo-impressionnisme, ce qui confère un style assez classique à son processus artistique, basé sur la vibration lumineuse et l’impression de mouvement. Agnès LECOMPTE Du 12 juin au 14 septembre 2008 Musée d’Art Moderne 11 avenue du Président Wilson 75116 Paris Tel : 01 53 67 40 00 Site Internet : www.mam.paris.fr E-mail : maud.ohana@paris.fr

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EXPOSITIONS Peter Doig : un art complexe

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et artiste paraît se servir de la photographie comme déclencheur de sa réflexion picturale pour projeter ensuite, sur le support du tableau, son propre processus d’individuation mentale. Il matérialise ainsi sur la toile des images ayant parfois un aspect figé, mais qui sont assez fascinantes et dans lesquelles les cieux sont souvent sombres, comme s’il les avait peintes de nuit. Il restitue de cette façon un univers poétique et très personnel par des techniques variées, il a en particulier recours à des cadrages inattendus, à des premiers plans démesurés ou utilise des cartes postales retouchées, comme s’il voulait insérer un état psychique dans un paysage. Son approche onirique du monde se combine avec une représentation du réel, dans laquelle s’instaure une nouvelle dimension de l’espace, de la matière et de la couleur.

Son imaginaire lui permet de créer des liens entre extérieur et intérieur, il se sert pour cela de la nature comme motif, pour rendre spécifiquement l’éblouissement d’une expérience vécue. Par exemple, la neige dans sa blancheur hypnotique constitue une espèce de brouillard, qui amène ce plasticien à la limite de l’abstraction comme dans « Study for white creep », la figure humaine constituant pour lui la composante d’un ensemble. Cette peinture très subjective est une sorte d’hymne à la contemplation et exprime par sa virtualité un sentiment de solitude, ce qui est suggéré par cette vision fantastique qui, se situant à la limite de la perte d’identité, conduit le regard vers un au-delà des apparences. Agnès LECOMPTE

Du 30 mai au 7 septembre 2008 Musée d’Art Moderne 11 avenue du Président Wilson 75116 Paris Tel : 01 53 67 40 00 Internet : www.mam.paris.fr E-mail : peggy.delahalle@paris.fr 12 N°580 - 30 juin 2008


LIVRE / PRESSE Georgette Agutte & Marcel Sembat

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n premier lieu, nous ferons hommage à un couple et plus particulièrement à celle qui n’a su ne survivre que quelques courtes heures, après la mort de son

époux.

Par contre même si ce livre ne concerne que très peu les Arts , si ce n’est par la fréquentation du monde des artistes picturaux, par son épouse, Georgette Agutte qui est elle-même peintre, il dégage un certain talent. Mais le sujet de cet ouvrage nous fait pénétrer dans deux mondes tabous, celui des politiques et celui des Francs-maçons, entre autres autour des deux principales obédiences de l’époque. Mais revenons à Marcel Sembat. La personnalité de l’homme était rôdée, il est vrai, par les confrontations fermes mais courtoises qu’il rencontrait parmi ses frères de la loge du grand Orient de France où il fut admis en 1897, faisant même partie des fondateurs de la R.L. « La Raison » du G.O. Cette adhésion avait pour origine six ans plus tôt, son initiation dans une obédience, aujourd’hui la plus tolérante, plus libre d’esprit, et moins polémique : la Grande Loge de France. Cependant socialiste, en révolte contre l’église, c’est rue Cadet, au Grand Orient, que Marcel Sembat trouvera un auditoire plus apte à polémiquer à ses côtés.

peintre, que Marcel Sembat s’intégrera le plus dans ce monde pictural un peu particulier. Ce qui grâce à une importante huile sur toile, nous permettra aujourd’hui de pénétrer dans son bureau et d’y remarquer, peint par Georgette Augutte, le siège sur lequel il est assis pour travailler, lequel porte au dos les symboles des maîtres maçons. Mais laissons l’homme politique et ses obsessions anticapitalistes et antilibérales, qui sont toutes dans la pratique en complète contradiction avec les désirs d’invention et de progrès des techniques, bases indispensables et préalables qui seules pourront offrir les éléments qui permettront de faire naître le progrès matériel, source lui-même de toutes les Libertés. C’est ce qui sera prouvé plus tard lorsqu’un marxisme stérile s’opposera à l’efficacité capitaliste, qui certes nous dérange philosophiquement. Mais les hommes seront toujours aveuglés par leur impatience à voir fleurir leurs désirs ! Aux côtés de ce militant turbulent, une femme, son épouse, une artiste picturale : Georgette Agutte. Elle aussi va se montrer une passionnée, mais dans le domaine des arts picturaux. Or ceux-ci contiennent une importante source de penseurs, de chercheurs et d’humanistes, parfois dégagés des réalités de ce monde, mais réduits à des privations du fait que seule la passion va les motiver. Ainsi sous le même toit deux dynamismes vont s’enthousiasmer et se développer.

Marcel Sembat s’intègre donc parfaitement à ce milieu de pensée dans lequel se créent des courants plus populaires que ceux de la Grande Loge de France, avec une tendance qui se veut rivale de celle-ci. Mais ce n’est là que des suites d’anecdotes. Les principaux adversaires philosophiques pour ne pas dire ennemis sont les différentes Eglises dont celle de Rome, restée très puissante. Puissance qui se manifeste au point même de décréter et d’imposer certains jours de fêtes purement chrétiennes et qui restent fériées, mais oubliant celles de la Révolution , 14 Juillet excepté. Somogy Editions d’art

Mais c’est par sa fidèle et dévouée épouse, artiste

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Fernand Leger

ARTS GAZETTE INTERNATIONAL

COLLABORENT A LA REVUE Rédacteur en chef : Christian Germak, (responsable) Assisté de Rédactrice en chef Agnès Lecompte.

Participent à la rédaction : François Rousseau, John Smyrnof, Mesdames : Francine Muzeau, Marina Lempert, Maia de Rochefort Pour l’Afrique, le proche orient, les événements spéciaux : Ilhem Madadi.

Technique : Olivier Guénard reste à votre disposition pour vos sites, brochures et compositions. E-mail : olivier_guenard@yahoo.fr

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Créée en juin 1994 ère

1 Revue d’Art sur Internet sans publicité 20 rue Edouard Goerg 77930 Cély en Bière Tel. : 1 64 38 00 17 – Fax. : 1 64 38 07 12 E. Mail : germak.c@wanadoo.fr

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