Decroly flash juin 2009

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Le journal de l’Association des amis de l’école publique Decroly 49, avenue Daumesnil – 94160 Saint-Mandé

T é l . : 0 1 4 3 6 5 9 9 1 7 – E m a i l : a s s o @ e c o l e d e c r o l y. c o m – w w w. e c o l e d e c r o l y. c o m

Ateliers primaire & collège Dossier p.4

Retour sur ... Voyage à Bruxelles Visite et échanges avec l’équipe de Decroly Bruxelles. Lire p.23

Du côté des classes A la décourverte des loups avec les CM1. Construire un château fort avec les Grands. Dossier p.22

Construction, reconstruction : où en sommes-nous ? Nos derniers échanges avec le Conseil Général. Lire p.2


Edito

Le mot de la présidente Des couleurs et des regrets ! Pour notre dernier numéro de l'année scolaire 2008/2009, nous vous offrons un Decroly Flash riche et en couleurs. Au menu, un thème qui nous est cher et qui a mobilsé parents, enfants et enseignants tout au long de l’année : les ateliers (primaire et collège). Des analyses, bilans, interviews d'enseignants, de parents, d'élèves actuels et anciens sont entremêlés de photos illustrant les projets réalisés. Mais aussi des nouvelles des classes : un dossier consacré au loup, présenté par la classe de Coralie, et le projet des Grands autour d’un château fort. Et encore, les échos du dernier CA/CE, de la visite à Decroly Bruxelles et de l'association. Enfin, avec regret, retour sur le dossier "Reconstruction" : un dernier point avant l'été. Bonne lecture à tous ! Bon été… et surtout, restons motivés ! Ruth Herzberg

C o n s t r u c t i o n , r e c onstruction, réhabilitation… où en s o m m e s - n o u s a u j o u r d ' h u i ? Cette année fut une année d'attente et d'impuissance. Vous avez toujours été informés de nos démarches depuis la rentrée scolaire. En cette fin d'année, je reviens avec vous sur l'essentiel de ce dossier. Nous avons rencontré le Conseil Général en décembre dernier. A cette époque-là, bien que la reconstruction de l'établissement semblât déjà remise en question, il était envisagé une réhabilitation lourde. Cette réhabilitation (comme toute reconstruction) était conditionnée d'une part par la capacité du Conseil Général à dégager des fonds, et d'autre part, à trouver d'autres sources de financement (notamment auprès de l'Etat et des communes du Val de Marne). Or, les budgets du Conseil Général ont fondu avec la crise financière puis économique qui s'est installée dans notre pays. Et la recherche de partenaires (nous le savions, nous qui en avons l'expérience) s'est avérée infructueuse. Ultime argument du Conseil Général : l'aspect "délocalisation" de l'école pendant des travaux. Les élus nous reprochaient, et nous reprochent encore aujourd'hui, notre soi-disant refus de nous délocaliser temporairement à Saint-Maur. Or nous avions accepté d'aller à St-Maur pour une durée de 2 ans (durée des travaux de reconstruction), mais pas pour les travaux du plomb + d'hypothétiques travaux de reconstruction dont le budget n'était pas encore arrêté (soit 4 ou 5 ans). Le Conseil Général fait l'amalgame pour mieux argumenter son désistement. Depuis cette rencontre, il n'a pas été possible de voir M. DESMAREST, 1er vice président, chargé de l'enseignement. Par contre, j'ai eu l'occasion de m'entretenir au téléphone avec son collaborateur, M. HERVY en février 2009. Entretien au terme duquel j'ai bien compris qu'il fallait s'attendre lors du vote du budget le 16 mars 2009, à un report du projet concernant Decroly quel qu'il soit. Le résultat du vote du budget : 55 000 euros dédiés à divers travaux de colmatage. Avant et après le vote du budget, nous avons rencontré et sollicité le soutien des élus de la commission Enseignement du Conseil Général, dont principalement Mme Liliane PIERRE, par ailleurs élue de Fontenay sous bois, Mme PROCACIA, élue de Vincennes et M. CAPITANIO, élu de Maisons-Alfort. Ces échanges ont permis de nous faire entendre auprès du Conseil Général et d'avoir les échos de ce qui s'y passait.

Il ne s'agit plus aujourd'hui de reconstruction, ni de réhabilitation, mais du remplacement des bâtiments provisoires par d'autres modules mieux adaptés et de travaux sur le clos et le couvert du bâtiment principal. Il faudra néanmoins s'assurer que ces projets seront bien inscrits au PPI comme M. DESMAREST souhaite le proposer et que les crédits seront votés non seulement pour les études, mais pour la réalisation de ces propositions. Il sera primordial de s'assurer que nos besoins seront pris en compte, à savoir de l'espace supplémentaire, ce qui veut dire doublement des surfaces des bâtiments provisoires. Le CA s'engage à rester en contact régulier avec le Conseil Général, M. DESMAREST, M. HERVY, ainsi que les élus de la commission enseignement afin que Decroly reste une de leurs priorités, et que nous puissions obtenir une nette et rapide amélioration des conditions d'accueil et de travail de l'ensemble de la communauté scolaire. Déçus, nous le sommes…Motivés, nous le demeurons toujours et encore pour obtenir ce dont l'école, les enfants, les enseignants, les parents ont besoin pour continuer à vivre et faire vivre la pédagogie DECROLY.

La position du Conseil Général s'est avérée très décevante pour nous. Vous avez tous lu la lettre de M. DESMAREST du 6 mai 2009 aux termes de laquelle il nous annonce qu'il est " dans l'obligation de revoir (sa) programmation ".

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Appel/Rappel à candidatures

Chers parents, Je profite de ce dernier numéro de l'année du Decroly Flash pour faire un appel / rappel. En octobre prochain, un mois après la rentrée scolaire, l'assemblée générale de l'association se réunira pour que le conseil d'administration de l'association des Amis de l'école Decroly puisse vous présenter son bilan et son rapport d'activités, mais aussi pour élire ses Ruth Herzberg, nouveaux membres. Présidente Un certain nombre de mandats arrivent à expiration et nous avons besoin de nouvelles recrues. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Nous comptons sur votre motivation et sur votre engagement pour continuer d'animer l'association et soutenir l'école. Un appel à candidature sera fait en septembre. Pensez-y !


CA/CE du 09/06/09 1°) La Commission de recrutement Françoise nous explique comment s'est passée la Commission de recrutement cette année. Elle s'est tenue le 20 mai, y siégeaient des représentants de l'Inspection Académique, du Conseil Général, de l'équipe enseignante, notre Chef d'établissement, Mme Maucande, mais pas de parent. Dans l'ensemble, la commission s'est plutôt bien déroulée. L'avis de l'équipe pédagogique a été le plus souvent respecté. Pour le tirage au sort à l'entrée au PJE, il est regrettable que les autorités aient refusé de tenir compte de l'équilibre des sexes. Elles ont montré leur volonté de recruter notamment des enfants issus de classes sociales moins favorisées et sont toujours aussi intransigeantes sur le lieu de domiciliation des familles, qui doit être dans le Val de Marne. Le point positif est que, pour l'année prochaine, l'IA a proposé d'organiser une réunion préparatoire à cette commission. La question des évaluations nationales a aussi été posée. L'équipe pédagogique préfère se pencher sur l'élaboration d'outils d'évaluation decrolyens et se reposera la question de la pertinence de transmettre ou non à l'IA les résultats aux évaluations l'an prochain. 2°) Thème du débat : enseignants à Decroly, parents à Decroly : est-ce un acte militant ? Nous avons choisi de "débroussailler" ce thème entre parents du CA et Conseil des Enseignants, avant de le proposer, peut-être un jour, pour une réunion à thème. D'abord, qu'est-ce qu'être militant ? Chacun exprime son sentiment : - Passer du temps intra muros, c'est déjà du militantisme, mais c'est un acte différent de faire connaître l'école à l'extérieur. - Promouvoir l'école et les idées de Decroly, cela apparaît dès les premières lignes des statuts de l'Association. La comparaison est faite avec Freinet : c'est un courant pédagogique qui a su s'organiser en réseaux, au niveau national comme à l'international pour se faire connaître. Comment militer pour la reconnaissance de notre école ? Decroly Saint-Mandé a participé au projet européen Coménius jusqu'à il y a 3 ans. Ce projet entre les 3 écoles Decroly (SaintMandé, Bruxelles, Barcelone) était tourné vers l'utilisation des nouvelles technologies avec la création d'un site abondé par chacune des écoles. Mais il est difficile de s'engager sur des projets aussi lourds, consommateurs de temps et d'énergie en plus du travail d'enseignant déjà très investi dans l'école. Pour un enseignant, être à Decroly ne relève pas forcément d'un choix au départ (puisqu'ils sont nommés en fonction du mouvement de l'Education Nationale). En revanche, y rester, s'investir, en quoi est-ce un acte militant ? Cela procure un sentiment de cohérence morale : la pratique pédagogique rejoint l'idéal idéologique. C'est un investissement et en même temps un certain confort. Un militant consacre du temps et de l'énergie, mais y trouve aussi son compte : il retrouve d'autres gens qui partagent ses convictions et avec qui il aime passer du temps. Les enseignants font tous à peu près ce même constat. Mais cette somme de volontés n'est pas encore devenue une volonté commune. Même si le sentiment d'appartenir à un collectif est important, parce qu'à Decroly, il y a une prise en charge globale de toute l'équipe

Etre à Decroly : un acte militant ? L'école Decroly est une école engagée. Engagée dans la vie, dans la pédagogie, dans l'éducation. Cette école est un lieu d'engagement. Pour tous, enseignants et parents. Pour les enseignants, qui occupent une place bien au-delà de leur fonction. Pour les parents, qui participent à la vie de la communauté scolaire via les ateliers, mais aussi via l'association qui permet un apport financier important (moyens supplémentaires, ateliers, classes vertes), anime les braderies et publie un périodique, le Decroly Flash. Un CA/CE (rencontre entre le Conseil d'Administration de l'association des parents et l'ensemble de l'équipe enseignante) a eu lieu sur ce sujet (le 9 juin dernier), car nous parents avons interpellé les enseignants sur ce thème. La rotation d'enseignants, notamment au primaire, questionne sur le la continuité pédagogique, sur la formation des maîtres à la pédagogie Decroly et à leur investissement nécessaire dans la vie scolaire. Ils nous apportent leurs réponses et point de vue dans ces pages. Cependant, cette question est aussi pertinente côté parents. Sur 255 familles (et donc près de 500 parents), combien s'investissent ou se sont investis à l'école ? Beaucoup. Jamais assez encore. Mais que veut dire s'investir, que veut dire être militant ? Est-ce une participation à la braderie ? La participation aux réunions à thème ? L'animation d'un atelier ? Apporter un gâteau ou du matériel quand l'école en demande ? C'est tout cela à la fois et bien davantage. Car, oui, être parents à Decroly, c'est, comme les enseignants, aller au-delà de la fonction de parent et au-delà de son seul enfant. C'est s'investir dans les réflexions, réalisations, animations de l'école ; participer à sa vivacité et à son continuum pédagogique et matériel. et pas de hiérarchie. Cette non hiérarchisation va se retrouver aussi dans le rapport à l'élève. On ne se contente pas de transmettre des connaissances de façon unilatérale. Il y a des échanges entre les enseignants et les élèves, ainsi qu'entre les élèves eux-mêmes (en modules, en ateliers,etc.) Chacun s'apporte quelque chose. On note une évolution de la demande des parents. Ce ne sont plus les mêmes militants. Ils savent ce qu'ils veulent éviter à leurs enfants, mais ils ne savent pas toujours ce qu'ils vont réellement trouver à Decroly. Néanmoins, on retrouve la volonté commune que leurs enfants ne soient pas mis dans un même moule. Les parents n'échappent pas aux contradictions qui animent chacun : certains sont d'ardents défenseurs de la pédagogie decrolyenne et parallèlement assomment leurs enfants de cours particuliers privés ! La question de la confiance se pose alors entre parents et enseignants. Pour que les parents soient confiants par rapport à la pédagogie mise en œuvre à Decroly, il faut qu'ils en aient une connaissance plus fine, d'une part, et qu'ils sentent la cohésion de l'équipe pédagogique d'autre part. Cette connaissance passe par une meilleure information. Cette année, le Decroly flash a essayé d'éclairer les parents sur les pratiques pédagogiques des enseignants en proposant un thème par numéro (par exemple : l'évaluation). Cette cohésion doit s'exercer autour d'un projet dont les parents ont connaissance. Ce projet pourrait même être remis aux nouvelles familles lors de l'entretien d'accueil afin de créer un lien formel. Un moment clé où cette cohésion doit se créer entre enseignants et parents, c'est aussi lors de la réunion de classe. L'importance de rendre lisible pour tous le projet pédagogique, afin que chacun puisse se l'approprier, est reprise par les enseignants les plus récemment arrivés dans l'école. Ils expliquent les difficultés qu'ils ont rencontré, même en étant des militants volontaires, pour découvrir la pédagogie Decroly et la mettre en pratique. Il faut aller parfois à la pêche aux informations. L'équipe enseignante se propose de multiplier les échanges entre enseignants. Mais cela paraît

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plus facile à réaliser au collège (ou matériellement, il n'est pas compliqué pour un prof d'aller observer le travail d'un collègue dans une autre classe) qu'au primaire, ou l'on ne peut pas laisser ses propres élèves. Au collège, certains se sont proposés pour prendre en charge une classe du primaire pendant ces temps courts d'observation nécessaire des pratiques de l'autre. De même, une sorte de " tutorat " ancien-nouvel enseignant a régulièrement lieu, mais doit être renforcé. Ceux qui sont allés à Decroly Bruxelles témoignent de la meilleure lisibilité du projet pédagogique qu'ils ont constaté. Tous conviennent qu'il faut lister un certain nombre " d'incontournables " de la pédagogie decrolyenne. Ce travail permettrait de " réactualiser nos connaissances et nos pratiques ". Les enseignants se mettent d'accord sur le fait qu'il faut élaborer un document simple, qui liste les incontournables, car il faut partir des fondements pour expliquer les pratiques et non l'inverse. Ils conviennent qu'il faut moins "diluer" la concertation du mardi. Cette année, un temps important a été consacré à l'organisation matérielle (en raison de la mise en place des ateliers au Primaire). L'an prochain, ils pourraient élaborer un petit compte-rendu " officiel " à l'issue de chaque réunion de concertation. Ces comptes-rendus pourraient être relayés par le Decroly flash, afin que les parents soient mieux informés des enjeux pédagogiques dont débattent les enseignants. Pour conclure, chacun constate des points communs évidents : - l'envie de partage pour créer de la cohésion - la nécessité de définir, chacun, ses fondamentaux - et d'illustrer leur mise en œuvre Pour réussir ce nouvel engagement militant, les enseignants ne doivent pas craindre le jugement des autres et accepter d'ouvrir leur classe. C'est ainsi qu'on peut se renouveler: par les échanges avec les autres. Les parents laisseront le temps nécessaire aux enseignants pour commencer ce travail à la rentrée ; puis un nouveau CA/CE sera organisé dès le mois de décembre pour dresser un premier bilan. Emmanuelle Car


Bilan des ateliers primaire & collège

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Au fil des ans, on y fabrique seul, en petit groupe ou collectivement des vêtements, des photos, des objets en volume, des films de fiction, d'animation, des documentaires. On y bricole des objets en bois, des circuits électroniques, des maquettes, des ordinateurs, des vélos et autres machines roulantes. On y découvre la maçonnerie. On y écrit des livres, un journal, des pièces de théâtre. On y pratique du yoga, des échecs, de l'analyse de films, des logiciels de traitement d'images. On y jardine, cuisine, sculpte, dessine, peint, constitue un groupe de musique, joue du théâtre… Chaque année, en Septembre, les parents qui ont envie d'encadrer un atelier seul ou avec d'autres adultes proposent une activité, un projet. Il y a des incontournables mais aussi des éphémères qui ont enthousiasmé les uns et les autres. La durée des ateliers est variable : l'année est partagée en 3

périodes et un atelier peut être proposé sur une période, deux périodes, voire même annuellement. Un ou deux parents sont responsables sur la durée de l'atelier pour assurer une continuité. Pour certains ateliers, c'est une petite équipe qui permet la présence de deux ou trois parents chaque semaine. Un enseignant du collège coordonne les ateliers et s'occupe de la répartition des collégiens par atelier après avoir recueilli leurs souhaits. Ces ateliers sont facultatifs pour les collégiens qui, une fois inscrits, s'engagent sur un projet avec l'adulte et son groupe.

Dossier spécial : ateliers

Les ateliers collège ont lieu à partir d'octobre, tous les samedis matin de 10 h 30 à 12 h 30 depuis 1995. Ils sont proposés à tous les collégiens et encadrés la plupart par des parents qui font partager une passion, un savoir-faire.

Lorsqu'il y a quatorze ans, l'équipe enseignante a proposé cette activité, nous cherchions bien sûr à ouvrir l'école aux parents d'une autre manière mais aussi nous voulions proposer un espace dans l'école où chaque collégien pouvait décider de faire ou de ne pas faire.Nous voulions aussi se faire rencontrer à travers une activité des enfants qui ne travaillaient pas ensemble habituellement, donner la possibilité d'apprendre avec des adultes qui ne sont pas enseignants et peut être pas pédagogues. Certains ateliers ont été très importants pour des collégiens. Ils leur ont permis de découvrir des domaines professionnels et les ont aidés à choisir une voie après Decroly. Faire en partageant un intérêt, une passion avec des adultes et des enfants que l'on ne connaît pas forcément, découvrir une autre façon d'apprendre, des adultes, susciter des vocations, tels sont les objectifs des ateliers.

Un grand merci à tous les parents et les enfants qui ont fait exister et perdurer cette activité, pour ce bon moment d'échanges entre petits et grands. Florence, enseignante et responsable des ateliers collège

Pourquoi des ateliers en primaire ? L'année dernière, nous avons appris qu'à partir de cette rentrée, les enfants seraient à l'école 24 heures au lieu de 27 afin de mettre en place des aides individualisées pour les enfants en "difficulté scolaire". Un dispositif pointant certains enfants ne nous semblant pas le plus efficace, ni en accord avec les valeurs éducatives de l'école Decroly, nous avons cherché un dispositif qui impliquerait tous les enfants et permettrait à chacun d'eux de travailler autrement.

Pourquoi des ateliers parents et des ateliers enseignants ?

Pourquoi les samedis ?

Afin que notre dérogation pour travailler le samedi soit acceptée (ce qui n'est pas le cas pour la plupart des écoles qui demandent cette dérogation) nous devions, à travers un petit dossier, justifier notre fonctionnement et expliquer ce que nous avions mis en place pour l'aide individualisée. Même s'il est sûr pour nous que les enfants vont apprendre aussi bien dans les ateliers parents que dans les ateliers enseignants, quelques différences sont à noter :

Il nous apparaissait que sans les samedis, la présence et l'implication des parents, partie intégrante du projet et de la vie de l'école, seraient excessivement réduites.

- les enfants choisissent leur atelier parent alors que les enseignants choisissent pour eux leur atelier enseignant.

- les ateliers enseignants correspondent à des besoins recensés par les enseignants dans leur classe et nécessitent un enseignant pour les mener.

Comment les enfants sont-ils répartis dans les ateliers enseignants ? Les enseignants ont cherché des activités permettant d'aider à prendre confiance sur des points à retravailler ou à approfondir. Les enfants sont regroupés autour de mêmes notions mais pas forcément pour les mêmes raisons. Yann, enseignant en 11è

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Réunion ateliers : un premier bilan par Pierre Barougier Nous nous sommes réunis, mardi 2 juin, entre parents et enseignants, pour échanger sur les ateliers primaires. Chacun a parlé de son expérience, de l'intérêt et du plaisir que nous y avons tous trouvés. Les difficultés exprimées par les parents et par les enseignants se rejoignent : des séances trop courtes, trop espacées dans le temps et trop peu nombreuses pour faire aboutir des projets. Pour certains ateliers, trop d'enfants ou des enfants d'âges trop différents peut parfois aussi poser problème. Les enseignants réfléchissent à la forme que les ateliers primaires pourraient prendre l'année prochaine, mais une chose est sûre, nous avons tous envie de continuer cette belle aventure.

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Témoignages Paroles d’anciens Catherine, parent et ancienne élève, a animé un atelier théâtre pendant plusieurs années. "J'ai découvert ma passion pour le théâtre grâce aux ateliers et c'est ce qui m'a donné envie de devenir comédienne. Mais les ateliers m'ont aussi appris la débrouillardise. La première fois que je me suis installée seule, j'étais bien contente de savoir bricoler pour pouvoir me construire mes étagères. Quand j'ai démarré comme comédienne, j'étais capable de tirer moi même les photos pour mon book. La couture aussi m'a souvent servi. Les ateliers permettent d'essayer plein de choses et de se trouver. De la classe de ma fille Angèle par exemple, qui a 20 ans aujourd'hui, il y en a deux qui ont fait le choix de devenir cuisiniers après avoir découvert leur passion pour la cuisine en ateliers." Alain, parent, ancien élève, anime actuellement un atelier masques. "Les ateliers m'ont permis de développer des compétences correspondant plus à mes envies, à ma sensibilité, comme le dessin, les masques, les marionnettes, le graphisme... On faisait ensuite des expositions, des spectacles, pour montrer nos réalisations aux petits. Il y avait aussi atelier foot et même option maison, mais personne n'en abusait. Je me souviens d'un atelier où ils avaient construit un kart avec trois fois rien. En fait, on pourrait appeler ça les ateliers de la débrouillardise ou de l'autonomie. Les ateliers offrent une ouverture

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d'esprit, et vont dans le même sens que le reste de l'enseignement dans cette école. Ca permet aussi à des enfants d'âges différents de travailler ensemble. Dans l'atelier masques, par exemple, on est arrivé avec deux thèmes : la tristesse et la joie. Chaque enfant aborde le thème différemment selon son âge et les plus grands aident les plus petits." Coralie, parent, ancienne élève, "Les ateliers restent pour moi un super souvenir ; on faisait plein de trucs, mais c'était vraiment dans la continuité de ce qu'on faisait en classe. L'atelier qui m'a le plus marqué, c'est la construction du PAE car ça a duré plusieurs années, réuni parents, profs et enfants. On a travaillé avec des architectes, on a construit les fondations... C'était un projet concret qui avait une utilité pour l'école, qui a beaucoup servi et qui sert encore aujourd'hui. Pour moi, l'intérêt des ateliers, c'est vraiment qu'ils soient liés à un projet qui se déroule sur une longue période. Pour cette raison, j'ai préféré animer les ateliers collèges que les ateliers primaires, qui ne laissent pas le temps de développer quelque chose. Après, en tant qu'adulte, ce qui me plaît c'est de garder un lien avec les enfants, avec l'école, d'y avoir ma place. " Laurent, ancien élève, parent, anime depuis 7 ans l'atelier photo au collège "Quand j'étais au collège, j'ai fait atelier photo de la 6ème à la 3ème, avec Max. Après Decroly j'ai fait une école de graphisme (Dupéret) option photo. C'est sûr que les ateliers m'ont beaucoup influencé dans mes choix professionnels. Je n'ai pas le sentiment que les ateliers étaient foncièrement différents du reste de la scolarité. Aujourd'hui, participer aux ateliers me permet de continuer à faire de la photo car j'en fais peu à l'extérieur. Il y a un peu de nostalgie aussi : ça me permet de retrouver le plaisir que j'ai eu enfant et de le transmettre. En photo, les groupes changent tous les trimestres car il y a beaucoup de demandes, mais ça permet quand même de faire un peu de prise de vues et de tirages. Quand on a le temps de faire plusieurs séances de prise de vues, la première est libre et ensuite on essaie de proposer des thèmes, comme le portrait, mais le but c'est que les enfants soient contents de ce qu'ils font, ce qui est généralement le cas. On essaie aussi de les pousser à avoir une analyse critique, à faire des choix. Le fait qu'il y ait des élèves d'âges différents, que certains aient déjà fait l'atelier, suscite des échanges, incite ceux qui savent déjà à aider ceux qui découvrent."


Juliette, 5ème "L'année dernière, j'ai fait vidéo toute l'année, cette année j'étais en photo au 1er trimestre, je n'ai rien fait au 2ème et je fais yoga au 3ème. Les ateliers sont facultatifs et c'est bien car ça permet de se reposer de temps en temps et on est plus motivé du fait que ça n'est pas obligatoire. C'est intéressant de se retrouver avec des parents : on les découvre, ils sont sympas, ils nous aident, ils nous parlent plus comme des amis. Les ateliers nous permettent de découvrir des choses qu'on aurait pas découvert autrement. C'est bien aussi d'être peu nombreux : on est qu'une dizaine par atelier, c'est plus calme." Eléonore, 5ème "L'année dernière, j'ai fait modelage et fabrication d'objets avec différents matériaux. Cette année, couture au 1er trimestre et maintenant yoga. Je n'ai pas de préférence, tout m'a plu. C'est bien que les classes soient mélangées : ça permet de rencontrer plus de monde. On ne peut pas toujours avoir ce qu'on a choisi, par exemple les ateliers photo ou cuisine sont très demandés. Donc quand on arrive à avoir l'atelier qu'on a choisi, on est encore plus motivé." Matteo et Roméo, 5ème "En CP, avec Yann, on faisait des échanges de savoir. C'était un peu la même ambiance que les ateliers. On a adoré." Maya, CE1 "J'ai fait livre d'art et couture tricot. C'est bien parce que c'est seulement la moitié de la journée, qu'on ne travaille pas dans les cahiers et qu'on est avec d'autres gens de l'école qu'on ne connaît pas. Les parents n'ont pas les mêmes idées que les profs. Je préfère venir aux ateliers plutôt que de rester chez moi parce qu'on apprend à faire des choses et j'aime bien apprendre. Et aussi parce que j'apprends à faire des choses que je ne fais pas chez moi." Margot, CP " En ateliers, avec Yann, on a trouvé des mots et après on faisait des petites choses fragiles. C'était un petit peu drôle. J'ai bien aimé aussi faire des masques." Natan, CE1 "J’ai bien aimé l'atelier tricot parce qu'après, quand on avait réussi la réalisation, on était super fier. Je crois que mon préféré a été rotin. Avec les profs c'est surtout celui avec Yann que j'ai préféré, où on a fait un bouquin : d'abord, on devait un petit peu apprendre à écrire, puis on a fait des illustrations et enfin on a relié les pages. Je trouve que c'est une super idée les ateliers : ça permet aux enfants de s'amuser le samedi quand ils n'ont rien à faire ; ça permet de voir les copains un petit peu plus, de voir d'autres profs. Ca permet aussi de connaître d'autres parents, de voir si ils sont gentils, d'apprendre en s'amusant..." Nemo, CE2 "Mon atelier préféré était jardinage parce

que j'aime cultiver les plantes. Avant les ateliers, je jardinais déjà à Bagnolet où ma mère avait un petit bout de jardin. A l'atelier, j'ai bien aimé désherber, creuser la terre avec une binette, faire des tuteurs avec des bouts de bois... J'ai aussi fait l'atelier "maquettes" : on devait construire chacun un paysage. A la fin, tous les paysages s'assemblaient. J'aime bien les ateliers car on peut apprendre de nouvelles choses. J'aime bien aussi les ateliers avec les profs. En ce moment, avec Murielle, on fait atelier secourisme ; c'est bien d'apprendre ça parce que si quelqu'un ne va pas bien, il faut pouvoir le sauver et pas le laisser mourir. J'ai bien aimé aussi l'atelier "consignes" et l'atelier "mathématiques" avec Maria, parce qu'on ne faisait pas les additions pareil qu'en classe, on les faisait avec des cubes en bois." Ferdinand, CM2 "Je trouve que c'est sympa de faire des trucs avec des enfants des autres classes, de connaître d'autres gens. On fait des trucs marrants. Je préfère les ateliers avec les parents parce qu'avec les profs on travaille. Avec les parents c'est aussi du travail, mais plus en s'amusant. J'ai fait l'atelier "roman photo" et l'atelier "animation". Je ne savais pas qu'on pouvait faire une BD avec des photos. En animation, je pensais qu'on allait dessiner. J'ai découvert qu'on pouvait animer d'autres choses que des dessins." Marco, CM2 "Maintenant, je fais matelotage : on fait des noeuds avec des cordes. j'ai aussi fait cuisine et roman photo. Ce qui m'a plus en roman photo, c'est de travailler sur l'ordinateur pour rajouter du texte sur les photos."

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Paroles de parents

Dossier spécial : ateliers

Paroles d’enfants

Sylviane, parent "Pour ma part, je suis venue quand mes obligations professionnelles me le permettaient animer l'atelier de couture/tricot. En tant que nouvelle à Decroly, je trouvais normal d'y participer, et cela m'a beaucoup plu. Les enfants sont plein d'envies, plein d'idées. Nous sommes là pour leur donner les techniques, pour faire en sorte que leurs idées prennent vie. Et ce sont les petits qui m'ont le plus épaté, avec une créativité très riche sans à priori. Avec les plus grands, on pouvait plus rentrer dans la technique, apprendre des points de couture ou de broderie plus compliqués. Certains garçons aussi se sont lancés dans le tricot (que des mailles à l'endroit pour commencer!) et la couture, voire le patchwork avec des mélanges de couleurs et de tissus très intéressants. Et j'allais oublier que c'était aussi un moment convivial permettant de faire connaissance entre parents. Et Manuelle qui comme un berger amenait les enfants vers leurs activités et venant aussi aux nouvelles avec un petit café ! Recommencer à animer un


atelier, oui sans hésitation et en regrettant de ne pas être libre à chaque fois. Et une question: pourquoi arrive-t-on à mettre en place des ateliers comme cela à Decroly et pas dans une école lambda?" Ramon, parent "Nouveau depuis cet année, je voulais m'investir dans la vie de l'école de mes enfants, c'était donc avec plaisir que j'ai participé aux ateliers. Et je n'ai pas été déçu : quel plaisir de voir les enfants participer aux réparations des velos ou à la construction de cerfs volants ; Pas parce qu'ils sont obligés de le faire, mais surtout par curiosité. L'année prochaine nous participerons certainement." Mel et Rachel, parents, animent l'atelier yoga en anglais "L'atelier "Yoga en anglais" est devenu très rapidement "yoga/massage" car les langues ont peu de place dans un travail d'écoute corporel, d'écoute du silence et du respect de l'autre. La salle de sieste des petits, par son éloignement du centre de l'école permettait de rompre avec l'extérieur. Ce fût trois samedi très émouvants. Certains enfants arrivaient en chahutant mais petit à petit, ils acceptaient tous de lâcher ce comportement mouvementé pour entrer dans un environnement d'écoute et de prise de conscience de leur corps. nous pouvions les sentir se détendre, profiter d'un moment en dehors du temps. Les yeux fermés, en posture de relaxation, nous avons tous goûté quelques moments divins de silence et de confiance. Avant de commencer chaque échange, le "masseur" se devait de demander la permis-

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sion à son partenaire de le masser, de le toucher, d'entrer en contact avec son corps. Le premier échange était "le massage des éléments" qui consistait d'un massé et plusieurs enfants "masseurs". Les masseurs apprenaient à prendre en compte l'espace des autres ainsi que le type du toucher à travers le pétrissage de l'élément terre, le frottement du feu, la douceur de l'eau, jusqu'au souffle de l'air. D'autres types de toucher étaient abordés à deux, de façon ludique, et illustrés par des images, tel que le pas de l'ours (les mains qui se promènent sur le dos), le coiffeur (le massage de la tête avec les bouts des doigts) le boulanger (le pétrissage des épaules)... A la fin de l'échange, le masseur devait remercier le massé. Quel bonheur de voir les enfants se respecter et se faire plaisir !!" Christine, parent, a animé l'atelier maquette paysage et l'atelier cuisine "Juste quelques mots, pour vous donner envie, peut-être, de participer aux ateliers du samedi. Sachez qu'une fois passé le cap difficile du réveil matin, c'est un vrai plaisir de partager ce moment de vie à Decroly. Il règne dans l'école ce jour là, une effervescence à la fois joyeuse et concentrée, où petits et grands circulent, se rencontrent, discutent, s'affairent, dedans , dehors…. une vraie ruche où chacun semble avoir trouvé sa place. Une belle expérience, à renouveler..." Solène, parent, a animé l'atelier jeux de société et rotin. "En faire ou ne pas en faire, telle n'était pas

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la question : un atelier, oui, bien sûr ! Mais... alors... QUE faire ??? Quand on ne sait rien faire, quel "en faire" ? Ça vire à l'enfer : la bonne volonté s'émousse devant l'immensité des possibles et surtout des impossibles activités "Manuelle". Finalement, un peu de lâcher prise plus tard, je me suis laissée prendre aux jeux (de carte), puis j'ai même mis la main au panier (de rotin) avec joie ! Alors, rejoignez-nous vous aussi, le virus vous prendra et vous pourrez découvrir avec plaisir qu'en ne sachant rien faire, on peut déjà en faire !"

7 bonnes raisons pour animer un atelier 1- Vous avez une passion ou un savoir faire que vous aimeriez faire partager 2- Vous n'avez aucun savoir faire particulier et aimeriez profiter de ceux des autres 3- Vous voulez partager des moments conviviaux entre parents, enfants et enseignants 4- Vous vous ennuyez les samedis matins pendant que vos enfants s'éclatent aux ateliers 5- Vous détestez faire les courses le samedi matin et cherchez un bon prétexte pour échapper à cette corvée 6- Vous êtes nostalgique de l'école et rêvez secrètement d'y revenir 7- Vous avez détesté l'école et aimeriez comprendre pourquoi vos enfants l'aiment autant


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Dossier spĂŠcial : ateliers


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ricoler et créer en utilisant des matériaux divers et en essayant des techniques variées, demande de la place dans les espaces classes, du temps pour la réalisation, des adultes disponibles pour guider et conseiller chacun. Pour s'en donner les moyens, il a donc fallu décider de moments d'ateliers réguliers chaque semaine, utiliser le moindre espace libre de l'école et compter sur la bonne volonté permanente de tous les parents qui ont pu donner de leur temps.

C

es extraits de différents Decroly Flash montrent une permanence de ces ateliers pour la partie école sur une très longue période (une bonne trentaine d'années), qu'ils soient réguliè-

rement inscrits dans l'horaire officiel ou facultatifs.

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Dossier spécial : ateliers

Du côté des archives : les ateliers au fil des années

ais si les années 2000 ont vu s'amplifier et se pérenniser la structure d'ateliers pour le collège le samedi matin, comme dans un mouvement de balancier, les propositions d'ateliers pour la partie école sont devenues inexistantes - hors quelques initiatives individuelles au niveau d'une seule classe -. Souhaitons donc que ce qui s'est ébauché cette année le samedi matin puisse croître et se multiplier. Claudine Watigny

Extrait d’un Decroly Flash, 1969 page 13


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Extrait d’un Decroly Flash, 1973

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Atelier menuiserie 11è/10è avec D.Goareguer, autour de 1988/89

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Dossier spÊcial : ateliers Atelier collage de graines 11è/10è

Atelier perles page 19


Atelier bois, fin des années 1950, avec un maître de la ville de Paris, dans la menuiserie actuelle.

Atelier marionnettes 11è/10è

Ateliers déguisements, 11è/10è, Nicole Christophe avec un parent, Anjoli Khote.

Atelier mécanique avec M.Goudail, prof de maths, années 1960

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Dossier spécial : ateliers Le kart fabriqué avec un moteur de solex et d'autres bricoles. Maître d'oeuvre : Maurice Legrain, autour des années 1975/76

Atelier Couture, années 1960

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Du côté des classes

LOUPS Loup, y es-tu ? Que fais-tu ? Le parc Yellowstone

Le parc Yellowstone se situe dans le nord- ouest des Etats-Unis d'Amérique. C'est un parc naturel. Dans ce parc, il n'y a pas de barrière. Les scientifiques du parc mettent des colliers émetteurs aux loups. Ils amènent les nouveaux loups dans un endroit séparé pour les habituer au parc avant de les relâcher avec les autres canidés. Océane, Ernest, Félix Les animaux du parc Il n'y a pas que des loups au parc Yellowstone. Il y a aussi des ours, des coyotes, des lapins, des cerfs, des bisons, des lièvres, des chevreuils, des fouines, des renards, des écureuils, des rennes… Quand un renne court devant un autre renne et qu'il a les poils du derrière hérissés cela signifie qu'il y a danger. Maud, Mathilde, Yuma La meute des Druides Le parc Yellowstone est constitué de 4 meutes de loups. Il y avait 350 loups en 2000. Cette année-là, la meute des Druides était constituée de 96 loups. C'était la plus importante du parc. La " dame de fer " était la femelle-chef. Elle a été tuée par sa meute car elle était désagréable avec les autres loups. Sur 21 louveteaux, 20 ont survécu (ce qui est extraordinaire et ce qui prouve que cette meute était soudée). Martin, Jules, Nils

Le territoire des loups

Il reste plusieurs grands territoires en Asie, En Amérique du nord et en Europe. Le plus grand territoire de loups mesure la taille de l'île de France. Dans le Vercors, il reste deux meutes de loups ; il y en a 5 ou 6 dans le Gévaudan et on trouve des loups italiens dans les Alpes. Les loups marquent leur territoire avec leur urine et en faisant des marques sur les arbres. Il faut 1 000 cerfs pour 3 loups dans une vie. Le territoire des loups, c'est leur maison et leur garde-manger.

Suite à une grande causerie proposée par Ruben sur Les loups, Antoine Nochy est intervenu en classe durant une après-midi pour nous parler de son travail et répondre à nos questions concernant ces mammifères. Philosophe de formation, défenseur actif des prédateurs, il a participé en tant que volontaire international, dans le cadre du Wolf Project, au programme hivernal de suivi des loups dans le parc national de Yellowstone, aux Etats-Unis. Les élèves ont ensuite rédigé un compterendu relatant les différents thèmes abordés par Antoine. Par la suite, Antoine est venu nous rejoindre dans le Vercors pendant notre classe verte ; il a passé deux jours avec nous et nous a appris à repérer les traces des animaux dans la forêt.

Ulysses, Antoine

Histoires et légendes autour des loups

Certaines histoires sont le reflet d'une réalité dans les rencontres entre les hommes et les loups. Nombre de légendes racontent l'adoption d'un enfant par une meute ou une mère louve. Cela reste possible… Enfant et loups Imaginons… Une mère louve rapporte dans sa tanière un petit humain à ses louveteaux. Ensuite les louveteaux essayent de manger l'enfant mais celui-ci se débat et hurle. Les louveteaux renoncent. Dix minutes plus tard, lorsque la mère revient, le petit d'homme a pris l'odeur des louveteaux. La louve ne fait plus la différence entre l'enfant et ses bébés. Moogli (en Inde) Moogli est un petit d'homme adopté par les loups quand il était bébé. La panthère, l'ours sont volontaires pour s'occuper de lui et le protéger de Sherkan le tigre. Eden, Nicolas, Marius Romulus et Rémus (en Italie) Romulus et Rémus sont deux petits garçons qui semblent avoir été adopté par une louve. Ils ont fondé, selon la légende, la ville de Rome vers 763 avant Jésus-Christ. La bête du Gévaudan (en France) La bête du Gévaudan est une grosse louve qui a fait beaucoup de dégâts dans le département de la Lozère et aux environs vers 1 763. Elle avait dévoré plein d'hommes. Louis xv en avait tellement marre qu'il a envoyé une armée entière de 48 000 hommes 28 000 chiens à sa recherche. Ils ont mis plus de 2 mois pour la tuer. Sara, Raïka, Victor

La famille

La louve peut faire 2 à 6 bébés. Le loup peut s'accoupler à partir de 8

mois. Tous les loups adorent les louveteaux. Ils ne les abandonnent jamais. Si leurs petits meurent, les loups seront très tristes. Quand les loups vont chasser, un loup garde les louveteaux pour ne pas qu'ils se fassent attaquer. Les petits mangent de la viande à partir de 3 mois. Ils mordillent les babines des adultes pour que ceux-ci recrachent leur nourriture. Salomé, Charlotte, Ferdinand

La meute

La meute des loups est hiérarchisée (organisée en fonction de la force).Les chefs sont les alphas ; viennent ensuite les bétas. Le reste de la meute s'appelle les omégas. Le couple alpha se sert à manger en premier. Il est le propriétaire du territoire. Si l'un des alphas meurt, un couple béta les remplacera. La femelle alpha est la seule à pouvoir se reproduire, soit avec un mâle béta soit avec le mâle alpha. La première portée de louveteaux de la meute, quand elle grandira, deviendra des adultes bétas. La seconde portée deviendra des omégas… Un loup mâle peut parcourir 1 000 km pour trouver une femelle. Noor, Maya, Ruben

La chasse

Les loups chassent dans leur territoire. Ils chassent en meute (en groupe). Ils mangent des bisons, des lièvres, des lapins, des rennes… Les loups font courir leurs proies et repèrent les blessés, les malades, les vieux…Ils attendent que ceux-ci se fatiguent ou trébuchent et les tuent en les faisant saigner. Ce sont les "Docteurs" de la nature parce qu'ils mangent les animaux malades ce qui empêche que les maladies ne se répandent. Ils éliminent aussi les éléments faibles des troupeaux ce qui permet de limiter, de réguler le nombre d'herbivores. La nature, les plantes ont donc le temps de pousser. Théo, Elie, Ilya

Ils sont trop mignons !!! Il y a quelques semaines Violette et PanPan ont donné naissance à sept petits lapins. Tous les enfants qui les ont vus vous le diront : "Ils sont trop mignons !!!". Le 21, pour la circulation, cinq d'entre eux seront proposés aux enfants qui

participeront avec leurs parents à la grande loterie des bébés lapins ! Voici donc le bulletin de participation qui vous permettra de ramener chez vous un de ces adorables lapereaux.

Bulletin de participation à la loterie des bébés lapins (Seuls les bulletins remplis par les parents seront validés !)

Nom : _________________________ Prénom : ______________________ Bulletin à remettre le jour de la circulation afin de participer au tirage au sort.

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Un château fort pour nos chevaliers Au début de l'année, il y avait dans la classe une caisse remplie de chevaliers. Très vite, les legos ne suffirent plus à héberger ces hôtes de marque qui réclamaient quotidiennement la totalité des petites briques en plastique. Un matin, à la suite d'une nouvelle dispute à ce sujet, un enfant vient me voir et me demande avec quoi il pourrait fabriquer un château. Nous étions en plein déménagement et nous ne manquions pas de cartons. Parti de deux tours et d'une simple boîte, le château se transforma peu à peu. Les joueurs réclamaient des améliorations (créneaux, prison, canons, échelles…) et toute la classe s'investissait dans la construction. Parallèlement, nous commencions la menuiserie et naturellement, certains plantèrent leurs clous pour construire … … Des épées ! - Si nous avons des épées il nous faut des boucliers ! - Des boucliers, d'accord, mais avec quoi les construire ? Quelle forme leur donner ? Tandis qu'un parent nous apportait le bois nécessaire, les enfants nourrissaient leur imaginaire de livres où de jeunes chevaliers s'entraînaient à la quintaine avant d'être enfin adoubés. Bien entendu, tous les enfants ne s'engagèrent pas de la même manière dans cette aventure mais tous souhaitaient avoir leur bouclier et leur épée. Tous participèrent aux fabrications et tous manifestèrent un réel intérêt aux histoires de chevaliers, aux images de paysans moyenâgeux, s'étonnant de ce quotidien si éloigné du leur. Aujourd'hui, le château existe toujours. Une visite au Château de Guédelon à motivé les rénovations que les nombreuses batailles avaient rendues nécessaires. Les épées et les boucliers seront utilisés pour s'entraîner avec la quintaine. Les enfants sont prêts, ils se sont inspirés de brochures d'escrime pour parfaire leurs techniques de défense.

Du côté des enseignants

Voyage à Bruxelles

Les journées portes ouvertes à l'école Decroly de Bruxelles vues par l’équipe enseignante C'est en 1901 qu'Ovide Decroly, médecin psychiatre, met en œuvre une pédagogie inspirée des méthodes actives et axée sur le contact direct avec la réalité concrète. L'école de l'Ermitage fondée en 1907 est une école privée accueillant 1000 enfants de 3 à 18 ans. Elle se situe dans la banlieue de Bruxelles face à un bois… Sur le même site se trouvent les classes de primaire, collège et lycée. Il y a deux groupes classes par niveau. Le jardin d'enfants est basé quelques rues plus loin et comprend une classe par niveau d'age. Tout au long de la scolarité des enfants, l'équipe enseignante continue d'oeuvrer pour les fondamentaux que sont : le globalisme, les centres d'intérêt, l'observation, l'association et l'expression. Le dernier week-end de mars quelques enseignants de l'école sont allés aux journées portes ouvertes de l'école Decroly Bruxelles. Etaient présents : - Cécile, professeur de français, - Ricardo, professeur de mathématiques et coordinateur du collège,

-

Julien, professeur de sciences, Stéphanie, auxiliaire de vie scolaire, Yann, enseignant de 11è, Emmanuelle, enseignante des GJE, Camille modulante en PJE , 9è/7è, 7è Manuelle enseignante des PJE.

Comme chez nous les enfants nous accueillent et présentent leur travail, expliquent leurs démarches… Ce qui me frappe à chaque fois, c'est l'impression de cohérence, de continuité dans les démarches d'apprentissage sur l'ensemble de la scolarité des enfants. La lisibilité, la simplicité et la rigueur des affichages, montrant les différentes étapes de la démarche mise en œuvre pour aboutir à un résultat. Le travail sur les mesures est permanent. Dans chaque classe on trouve: des balances, des toises, des affichages traitant des mesures naturelles, des calculs de volumes… L'enseignement prend racine dans le vécu collectif et l'environnement direct du groupe classe qui chaque année élabore ses connaissances autour d'un des quatre centres d'intérêts d'Ovide Decroly.

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Cette visite nous a permis de découvrir ou redécouvrir cette école, d'échanger, de comparer de remarquer les points communs, les différences, de nous interroger sur le pourquoi de nos choix pédagogiques… Manuelle

Une journée à l'Ermitage

Tout est grand et lumineux, de hauts plafonds mansardés et de grandes verrières dans les classes. Les élèves travaillent calmement, tandis que se succèdent les visiteurs. Les plus grands nous accueillent et rendent compte avec fierté de leur projet. Les pierres apparentes, les petites briques rouges et les dalles en terre cuite donnent une atmosphère chaleureuse. Aucun bruit de chaises, les pieds sont tous habillés de balles de tennis qui serviront de point de départ à une démarche pédagogique. Rien n'échappe aux règles du docteur Ovide Decroly dont l'effigie surplombe les deux étages du bâtiment. Stéphanie


Voyage à Bruxelles Intérêt des centres d'intérêt ? C'est en observant, en écoutant les enfants que le Docteur Decroly remarque des thèmes récurrents dans leur questionnement et positionnement. En effet, dans les différentes étapes de leur développement, leurs intérêts se concentrent indéniablement autour de "la défense", "l'alimentation", "le travail", et "la protection contre les intempéries". Ce sont les quatre "centres d'intérêt" que Decroly propose comme socle d'apprentissage dans sa pédagogie, centres d'intérêt qui reposent d'ailleurs sur les besoins fondamentaux de l'homme social. Nous sommes en Mars 2009, à Bruxelles, dans deux classes de 6è (l'équivalent de la fin du primaire en France). Le centre d'intérêt abordé cette année, commun à toute l'école, est "Le travail" (à chaque année son centre d'intérêt à l'Ermitage). On n'est pas dépaysé : ici aussi, on fait le "tour de la question" (idée de globalisme) en créant du lien entre les notions. Les affichages montrent clairement la démarche de l'ensemble du groupe, passant de l'idée de métier à celle du travail de la main (dont on a étudié l'anatomie et réalisé des dessins d'observation). On mesure l'empan de chacun, on réalise une moyenne qui servira d'étalon à de futures mesures. Puis on parle du travail du corps, de celui du cœur, essentiel (on mesurera le volume de celui-ci par immersion) … Si l'école Decroly de Bruxelles base toujours ses pratiques sur l'alternance explicite des centres d'intérêt, ce n'est plus le cas à St-Mandé depuis la fin des années 60. Jugée trop contraignante et sans doute réductrice, leur mise en œuvre systématique sera mise de côté. Sans pour autant en oublier la portée, les enseignants opteront plutôt pour une ouverture du "choix des possibles". Plusieurs éléments m'ont frappé à Bruxelles. Le premier est l'appropriation des centres d'intérêts par les enfants. Ici, les quatre grands thèmes sont connus, défendus, développés par tous et constituent une base inébranlable, comme une évidence. Leur alternance tous les quatre ans est bien ancrée et trace une ligne directrice très nette. Il semble que, dans ce cadre, les enfants aient des points de repère très précis, que les étapes des démarches soient rigoureusement intégrées, ceci sur plusieurs années (les souvenirs des classes antérieures sont bien présents). Cette appropriation est aussi facilitée par le fait que la démarche s'accompagne d'autres "incontournables", de "rituels" qui articulent les apprentissages. Par exemple, en 6è, les deux classes n'ont pas travaillé ensemble aux dires des enfants mais on retrouve de grandes similitudes dans les activités réalisées (notamment la mesure du volume du

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cœur par immersion, les dessins d'observation des mains…). Quand on interroge les élèves sur leur démarche, on sent bien qu'ils l'ont intégrée mais on perçoit aussi qu'il existe des "passages obligatoires". Les enfants en connaissent d'ailleurs certains et les attendent (exemple de la dissection de l'appareil digestif du lapin lorsque le centre d'intérêt est "L'alimentation"). A St-Mandé, une place plus importante semble laissée à l'élaboration de projets très divers ainsi qu'à l'expression libre des enfants (leur ressenti, leurs émotions notamment), c'est ce que l'on constate aussi entre nos "circulations" et les journées portes ouvertes de Bruxelles.

E

(suite) Cela a sans doute un lien avec l'abandon de la systématisation des centres d'intérêt et les autres perspectives ainsi permises. Pour autant, ces centres d'intérêt apportent une rigueur explicite et la mise en place de pans incontournables de notre pédagogie. Cela peut être un gage d'unité au sein d'une équipe, d'une communauté scolaire ainsi qu'un cadre constructif pour les enseignants qui arrivent à l'école. Sans doute pouvons-nous nous poser la question, aujourd'hui à StMandé, si un retour aux centres d'intérêt (voire d'autres thèmes communs), même ponctuel, ne pourrait pas nous être profitable. Julien

Portes ouvertes de Decroly Bruxelles

n arrivant de Decroly Paris à Decroly Bruxelles, on est d'abord frappé par un sentiment de familiarité qui tient à la fois aux méthodes pédagogiques et activités, que l'on reconnaît et partage souvent, et à quelque chose d'impalpable, un "terrain connu". Les enfants sont dans leur classe, fiers de leurs travaux ; ils viennent nous chercher et font les guides. Le décor est familier. En maternelles, on trouve des bacs à sable, des bouts de bois rapportés de la forêt d'à côté, des matelas entassés dans un hall pour les siestes, des balances, des calendriers et autres repères temporels en bois, des dessins affichés racontant la vie des enfants au sein du groupe. En CP, ce sont les "mêmes" textes relatant des histoires ou observations vécues par les enfants (L'histoire de la noix de coco apportée par un enfant) pour apprendre à lire. Les calculs prennent le corps et des éléments utilisés en classe pour base de mesure. Chez les plus grands, beaucoup de comptes-rendus de sorties, des études associant les dessins, les textes, les photos. On sent qu'ici aussi, on a le temps : en CP les enfants ne savent pas tous lire ; la continuité entre les différents niveaux est palpable ; l'expérimentation tient une place essentielle.

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i le principe, des journées portes ouvertes est comme chez nous celui d'une "circulation" entre les classes, nos pratiques diffèrent cependant. Nous sommes en mars, l'année n'est pas finie. Les classes sont habitées, une partie des enfants y est présente car ils se relaient sur les deux jours des portes ouvertes ; il y a quelques professeurs, des parents. L'ambiance est calme. Les enfants présentent les différentes activités liées au centre d'intérêt de l'année "le travail" : activités sur la main, sur les métiers, sur le cœur, études transversales en français, sciences, maths... Les travaux exposés sont en cours. Ce qui est montré, c'est la vie de la classe au jour le jour : des cahiers sont ouverts à différentes pages sous des feuilles de plastique, des carnets et affiches présentent des livres lus pendant l'année en français (collège), des croquis d'études, des panneaux retracent sous une forme essentiellement visuelle des visites, des expériences, des questionnements. De "simples" mémentos de conjugaison, ou des tableaux de mots pour les dictées de la semaine sont affichés. Des travaux d'ateliers (bois, terre, etc.) sont regroupés. Le principal travail (aux dires des professeurs) est celui du tri, du nettoyage, et de la présentation/exposition.

C

'est une optique assez différente de la notre, on le voit, qui conduit à plus montrer, et donc à plus partager et discuter les pratiques de chacun dans les classes. Permettre un archivage et une visibilité du travail quotidien oblige en outre à une forme de rigueur de tous les instants, de la part des enfants comme de celle des enseignants… Nos propres projets de classe s'expriment sous des formes riches et variées à la fin de l'année. Leur aspect abouti oblige à une démarche de finalisation qui permet de synthétiser le travail de recherche au collège ou des projets de classe au primaire. Bien souvent, la création d'une œuvre commune (installations, films, théâtres…) est l'occasion de moments passionnants de partages et d'efforts. La spontanéité et l'expressivité, comme d'ailleurs tout le reste de l'année, y tiennent une place considérable que nous revendiquons. Sans rien perdre de la spécificité de nos journées de circulation, il y a sans doute dans ces journées portes ouvertes de mi-année des pistes de réflexion intéressantes… Cécile

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Observations/mesures à Decroly Bruxelles

Cette visite à l'Ermitage doit être ma quatrième et comme à chaque fois un nouvel aspect des différences et des ressemblances entre nos deux écoles se dessine et soulève des questionnements. Ceux-ci préexistaient certainement ou me préoccupaient déjà au moment de ces visites, mais la rencontre avec une autre école Decroly leur donnent toujours une résonance particulière.

C

e qui est frappant quand on entre dans une classe de l'Ermitage, c'est la place donnée au matériel mis à la disposition des élèves : balances, collections, affichages de référence… Le quotidien des enfants est omniprésent, tout part de leurs expériences personnelles, de leur vécu collectif, de leur entourage immédiat. Tout est organisé pour que chacun puisse expérimenter, s'exprimer, manipuler, se rappeler… Tout est prétexte à observer, mesurer, compter, comparer, représenter…

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ès la première année (notre 11è), on trouve une balance auprès de laquelle sont posés les sacs de pesée des surprises apportées par les enfants, les verres sur lesquels une ligne faite au marqueur permet la comparaison du volume de ces mêmes surprises, des affichages rappelant comment, au travers de nombreuses expérimentations, ces objets apportés par un seul enfant sont devenus une référence pour toute la classe. On mesure, on se mesure… Ainsi, les plus grands calculent le volume de leurs mains. Des tasseaux de bois représentant la taille des enfants sont utilisés et complétés d'une année sur l'autre. La taille de Marie étant la taille médiane des élèves de la classe, elle servira de référence pour mesurer un objet de grande taille…

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'environnement immédiat est lui aussi exploité. Les collections apportées par les élèves de 6 ans sont manipulées, organisées sous forme de décompositions multiplicatives. Il ne s'agit pas alors de comprendre ou d'apprendre cette opération mais de baigner dans un univers qui permettra de faire sens le moment venu. Plus tard, les cahiers sont rangés selon le même système. L'habillement des chaises par des balles de tennis est l'occasion de calculs que chaque classe fait en fonction de ses connaissances.

E

nfin, les activités liées au vécu collectif sont sources d'observations et de mesures. Comment représenter le trajet allant de l'école au potager ? Comment utiliser un sac de récolte et le diviser à plusieurs reprises pour mieux comprendre les écritures fractionnaires ? Combien d'œufs avons nous récoltés sur une semaine, sur un mois, sur l'année ? Quelle quantité de grain faut-il pour nourrir nos poules ? Quelle quantité de déchets cela occasionne t-il ?

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outes ces expériences partent bien de l'environnement immédiat des élèves. Dans chaque classe, les affichages et le matériel viennent témoigner de ce vécu qui fait désormais référence dans les apprentissages.

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Lors de cette dernière visite, c'est la lisibilité des démarches qui me restera marquée : on entre dans des classes qui montrent la vie qui les anime, où les murs parlent de ce qui s'y passe. Les affiches retracent comment les moments de vie sont devenus des sources d'apprentissage. On sent le soucis constant de garder une trace de la démarche aussi bien dans la classe que dans les cahiers. Cette rigueur de conserver une mémoire visuelle ou matérielle des apprentissages est prolongée par la disponibilité immédiate d'un tas d'outils de mesure et de manipulation. Ceux-ci permettent de revivre et ré expérimenter les situations passées. Ces traces sur le «comment on s'y est pris» permettent aux enfants de vérifier de nouveau de comprendre avec du recul. Elles servent aussi quand une situation similaire se présente. Les moments vécues continuent d'exister même une fois passés et ainsi l'histoire de la classe s'écrit progressivement. Les traces sont ainsi réellement là comme partie intégrante de l'apprentissage. Toute cette rigueur et l'ampleur que semble prendre chaque apport des enfants donnent en outre le sentiment que les classes s'autorisent à prendre le temps, encore davantage que chez nous. En 1ère année (11è / CP chez nous) on voit bien comment un élément de vie est systématiquement source de mesure et d'observation et très souvent est l'objet d'une phrase de lecture, d'un dénombrement ou encore d'une fabrication. On imagine facilement qu'un seul apport permette des activités sur plusieurs jours, voire sur une semaine, surtout compte tenu du soin et des soucis apportés à en garder trace. Cela m'a donné envie d'aller voir si sur une semaine de classe cette impression se vérifierait. Et par rapport à ma pratique cela me questionne: N'a-t-on pas parfois tendance à multiplier les projets et activités de vie de classe au lieu de s'investir pleinement et en profondeur pour un nombre plus réduit ? La rigueur et la systématisation de conserver trace permettent-elles une meilleure appropriation des situations d'apprentissage par les enfants ? Yann


Hommage à Max Chemla

Arrivé en 1973, Max Chemla (prof. de lettres/Hist.Géo.) a participé activement à la vie de l'école jusqu'à son départ pour une retraite bien méritée en 1996. Tout au long de ces années, il s'est pleinement investi, participant sans relâche aux réflexions menées au sein de l'équipe enseignante comme aux nombreuses manifestations indispensables à la survie de Decroly. Il a su aussi entraîner l'école dans les domaines qui le passionnaient, comme la photo, le cinéma et l'informatique. Parents, enfants ou enseignants, certains l'ont simplement croisé, d'autres ont partagé quelques-unes ou la totalité de ses années decrolyennes, mais tous en gardent des images, images probablement contrastées tant le personnage était riche, multiple et complexe. On se souvient du premier film "la tarte à l'envers", de sa grosse voix et son index injonctif à la cantine, de sa capacité à utiliser naturellement l'imparfait du subjonctif, de ses grands éclats de rire et de ses coups de gueule, de son plaisir à partager des moments de vie avec les jardins d'enfants, du logo dans la salle Apple, de ses interventions parfois sibyllines plongeant certains collègues dans un abîme de perplexité, de ses formules à propos de "l'élevage des enfants de Dunkerque à Tamanrasset", et de tant d'autres choses….

Il était resté attentif à ce qui se passait dans l'école. On le savait pas très en forme mais son décès brutal le 18 mai dernier nous a pris de court et nous avons été nombreux à ne pouvoir être présents au cimetière de Pantin le 20 mai. Au revoir ami Max.

Claudine Watigny

Ceux qui le souhaitent pourront laisser un message dans un registre lors des journées de circulation les 20 et 21 juin prochains.

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