03 ÉDITO 04 INTERVIEW Bertrand Clergeot : « Les géomètres experts sont des acteurs du Bim à part entière. » 05 FORMATION Comment apprendre à utiliser un logiciel à distance 06 USAGES Le groupe GA entraîne ses fournisseurs vers le Bim 08 DOSSIER Quelle stratégie Bim pour les maîtres d’ouvrage ? Doc. : Michel Rémon
12 BONNES PRATIQUES
QUELLE STRATÉGIE BIM POUR LES MAÎTRES D’OUVRAGE ? L'intégration du Bim par les maîtres d’ouvrage publics ou privés suppose la satisfaction de prérequis, la définition des futurs usages du modèle numérique de bâtiment, puis l'élaboration d'un cahier des charges et d'une convention.
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Michel Rémon met les règles du Bim au service de la qualité 14 ACTUALITÉS
ÉDITO
Alors que le marché du Bim connaît depuis 2015 une croissance quasiment exponentielle, force est de constater que la qualité des commandes émanant des donneurs d'ordres, s'agissant de leurs attentes en matière de Bâtiments et d'Informations Modélisés, est encore très variable. Partagé entre la pression de l'écosystème bâtiment qui « Bim » toute la chaîne de valeur, la volonté d'expérimenter pour comprendre ce dont il s'agit réellement et la perspective de se retrouver le dernier à pouvoir revendiquer une première réalisation, la compréhension des besoins et la production de pièces de marchés dites « Bim » restent à parfaire. Et pourtant, à travers l'expérience des nouvelles exigences énergétiques et des enjeux environnementaux, la grande majorité des maîtres d'ouvrage ont su arrêter une politique, une stratégie, des objectifs pour garantir que leurs actifs répondront aux exigences du marché et des usagers. On ne peut envisager d'éditer une annexe environnementale au Programme Technique Détaillé de son projet, alors pourquoi ne pas faire de même avec les fonctions et services attendus des données du bâtiment et de sa représentation graphique ? Pourquoi ne pas préciser, dès le début d'une opération, les usages des données numériques, à chaque étape du cycle de l'ouvrage ? Cette première étape doit orienter les attentes que chaque maître d'ouvrage doit ensuite intégrer à son cahier des charges Bim. Nul besoin d'ambitions démesurées, d'investissements rapides et inconsidérés dans une solution logicielle, d'investissements dans des relevés scan 3D et la production de jeux de données sans savoir précisément « ce que l'on va en faire et à quoi cela va servir ». Il est urgent de bâtir une stratégie digitale, il est nécessaire de choisir un AMO BIM pour accoucher de ses besoins, il est essentiel d'expliquer aux intervenants de l'acte de concevoir et de construire le sens de leur travail de modélisation, les nouvelles exigences qui vont s'imposer à eux. Sachons être vigilants pour choisir des partenaires volontaristes et éventuellement expérimentés, bienveillants pour accompagner la démarche de progrès qui est en route.
Doc. : Michel Rémon
Donner du sens à la commande des projets en Bim
Les maîtres d’ouvrage savent que le passage au Bim est désormais irréversible.
BIM Bang passe un cap. Grâce au partenariat noué avec le magazine Planète Bâtiment, le numéro que vous tenez en main a été diffusé à plus de 11 000 professionnels du secteur de la construction. Abonnez-vous à la revue (format papier ou électronique) sur www.kiosque21.com BIM Bang poursuit son rôle fédérateur des acteurs économiques du Bim. Rejoignez BIM-BANG.COM ! BIM-BANG.COM confirme son ambition de première plateforme d'information en ligne traitant du numérique au service de la construction. Suivez l'actualité du Bim à travers une revue de presse ciblée. Le site est un outil de veille qui permet d'appréhender l'offre et la demande, d'analyser les grandes tendances du marché, etc. Chaque semaine, les informations essentielles sont synthétisées dans une « news » électronique. Abonnez vous gratuitement et rejoignez le mouvement.
Clément Mabire Rédacteur en chef
Éditeur : Éditions des Halles • Directeur de la publication : Bernard Lechevalier • Rédacteur en chef : Clément Mabire • Rédaction : Michel Queruel • Conseil éditorial : Stéphane Miget • Maquette : Papaye Communication • Impression et routage : Imprimerie de Champagne 52200 Langres • Publicité : Rive Média, Julien Bricaud, 01 42 21 89 06, j.bricaud@rive-media.fr
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INTERVIEW
TROIS QUESTIONS À… … Bertrand Clergeot, géomètre expert et président de la commission Techniques de la mesure, de l’Ordre des géomètres experts « Les géomètres experts sont des acteurs du Bim à part entière. » En quoi votre profession est-elle concernée par le numérique ? Notre métier, qui consiste à « mesurer », a été fortement transformé dès le milieu des années 70 avec l’apparition des premiers calculateurs. La mutation s’est poursuivie avec les stations complètes dans les années 80, les stations robotisées au milieu des années 90, puis, plus récemment, les scanners 3D et l’informatique embarquée. Grâce à la dernière génération de scanners, les délais d’acquisition de données se sont considérablement réduits. Nous sommes aussi concernés par les drones, le Lidar embarqué sur véhicule, la modélisation en 3D, etc. Tout cela contribue à l’automatisation de nos tâches au détriment de la dimension purement sensorielle des travaux fonciers sur le terrain. La profession de géomètre expert est-elle menacée ? Nous ne pensons pas que le numérique modifie notre cœur de métier, ni le monopole que la loi nous réserve. Nous restons des experts techniques et juridiques, des professionnels de la mesure capables de fournir des données foncières fiables et précises et des conseils à forte valeur ajoutée en matière de gestion d’espace et de patrimoine. À partir du moment où des outils 3D nous permettent de scanner en quelques heures un bâtiment, nous ne pouvons plus nous contenter de la simple prise d’information sur le terrain. Nous devons la qualifier, lui ajouter de la valeur en vue d’optimiser son exploitation sur le plan graphique. À travers les scanners 3D et les nouvelles techniques d’acquisition, traitement et analyse de données, nous disposons désormais d’une large palette d’outils performants pour optimiser notre mission. À nous de savoir exploiter cette opportunité, d’en faire un atout supplémentaire pour répondre aux attentes de nos clients professionnels, particuliers et acteurs publics, et optimiser nos échanges avec nos partenaires. 4
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Comment votre profession se positionne-t-elle par rapport au Bim ? Dans un système où l’on doit intégrer des informations une fois que l’on dispose de plans, notre profession a un rôle important à jouer. Située en amont de la filière du bâtiment, elle est non seulement capable de mesurer ultraprécisément, mais c’est aussi la seule, sur le plan juridique, à pouvoir dire ce qui a été réellement mesuré. Elle est donc bien placée pour produire, dès l’origine du projet, des données numérisées fiables en vue de constituer un premier modèle numérique qui sera ensuite repris et complété par les autres acteurs. Avec les nouveaux outils dont il dispose, le géomètre expert est bien placé pour réaliser des calculs de surface, vérifier les emprises juridiques de projets pour le compte de maîtres d’ouvrage désireux de mieux connaître leur patrimoine, l’historique de leurs bâtiments sur les plans juridique et technique, ou souhaitant disposer de données fiables pour gérer leurs baux commerciaux, charges locatives, etc. Il est bien placé pour qualifier les données, en relation avec l’architecte, le notaire, le promoteur, l’avocat ou le maire afin de les introduire au bon endroit et au bon moment dans le modèle numérique du bâtiment. Afin de stimuler l’utilisation de la 3D et de la maquette numérique, la profession a adhéré à l’association Mediaconstruct et créé un groupe de travail qui est chargé de promouvoir le Bim. Elle s’est aussi prononcée en faveur du principe de géoréférencement, obligatoire pour tous les travaux fonciers. En fait, un des freins majeurs à l’adoption du Bim par la filière est le manque de formation et de sensibilisation. Souvent, les architectes nous demandent d’effectuer un relevé sans nous détailler le niveau de précision qu’ils souhaitent, et ce en raison d'une simple méconnaissance des outils existants !
FORMATION
Photo : Elephorm
Comment apprendre à utiliser un logiciel à distance
Tranquillement installé devant son ordinateur, le jeune architecte écoute le formateur, lui-même architecte et Bim Manager, lui expliquer comment organiser un espace de vie afin de gagner du temps dans la construction du bâtiment. À l'aide des outils « Esquisse » et « Par composant », il réalise des escaliers puis modélise les murs, les façades, les dalles, etc. Plus tard, via le module « Familles paramétriques et éléments alphanumériques », il se familiarisera avec les gabarits et les différents types de modélisations. À terme, grâce à cette formation à distance à base de tutoriels vidéo, il pourra créer des images de synthèse à partir de ses fichiers. Un bon moyen de préparer ses projets en vue de les présenter à ses clients. Cette façon d'apprendre à utiliser un logiciel Bim, à distance et en compagnie d'un expert du domaine, est proposée par la société Elephorm. Créée en 2005 à Lyon, la plateforme de e-learning propose désormais à environ 2 000 entreprises près de 900 formations en ligne sur diverses thématiques : l'apprentissage des logiciels (Bim, informatique), le développement Web, le Webmarketing, les métiers créatifs (infographiste, son, vidéo, photo), le management, etc. Le plus récent pack de 21 heures de formation permet d’apprendre à utiliser la version 2017 du logiciel Revit d’Autodesk. Des formations orientées « métier » La démarche pédagogique proposée est pragmatique. Un module de formation de base qui dure entre 45 minutes et une heure est composé de courts tutoriels de quelques minutes. Une formation complète regroupe en moyenne cinq à six modules. De quoi occuper un utilisateur entre 15 et 25 heures en moyenne. Les formations sont très orientées « métier », comme l’indique Michael Lochem, en charge de la solution : « Du fait qu'elles se déroulent dans les conditions réelles d’utilisation du logiciel, en combinant la démonstration en images aux commentaires audio du formateur, l’utilisateur peut vraiment faire le tour des différentes possibilités du logiciel. » L’apprentissage avec un média audio/vidéo est
Pour répondre à ce besoin, Elephorm propose des tutoriels vidéo, accessibles en ligne, réalisés en relation avec les meilleurs experts. moins austère qu’à travers un livre technique, tout en restant facile : les leçons sont accessibles par un menu interactif et présentent une qualité d'image en haute résolution. Il est plus ludique aussi : « Depuis son ordinateur, sa tablette ou son smartphone, l'utilisateur travaille à son rythme et en toute autonomie puisque le service de formation est accessible en ligne 24h/24. » Les formations sont segmentées par niveaux, et les connaissances peuvent être validées en ligne par QCM. Lionel Drouin, dirigeant de la société Elephorm, accorde une importance toute particulière au contenu des tutoriels : « Pour garantir un haut niveau de qualité, nous les concevons en relation avec des professionnels qui allient qualité pédagogique et expertise technique et sont reconnus dans leur domaine de compétence. » Le dirigeant voit dans le « blended-learning » une méthode d'apprentissage d’avenir : « Mariant formation classique en salle et formation à distance, elle a le mérite de prendre le meilleur des deux formules : la présence physique d'un formateur qui permet au salarié d’être accompagné dans l'évolution de ses connaissances combinée à la souplesse et au moindre coût d'une formation en e-learning. »
Deux formules d'utilisation L'utilisateur peut acheter directement l'accès au tutoriel qui l'intéresse en téléchargement via le player (compatible Mac/PC/tablettes). Il est disponible à vie sur votre compte en ligne. Il peut aussi acheter un abonnement au catalogue et profiter des formations en illimité. Les entreprises, écoles, administrations peuvent également intégrer les modules directement à leurs outils e-learning. Enfin, grâce à ses studios vidéo et à son équipe d’ingénieurs pédagogiques, Elephorm offre aussi aux entreprises la possibilité de créer leur propre contenu sur mesure.
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USAGES
Doc. : Groupe GA
Le groupe Thalès désirait une maquette numérique qui puisse être utilisée au stade de l’exploitation.
La méthode GA pour entraîner ses fournisseurs vers le Bim
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Afin de faciliter le travail de numérisation confié à chacun de ses sous-traitants lors du projet Thalès Bordeaux, le groupe toulousain a découpé le projet en 215 « modèles » et défini des gabarits de modélisation.
le document référent pour le démarrage de tous les projets. Il s’est, en parallèle, doté d’une plateforme collaborative incluant une interface graphique particulièrement ludique : sans changer sa manière de travailler, chaque fournisseur peut, en temps réel, apporter sa contribution et visualiser les modifications apportées par les uns et les autres.
Après avoir expérimenté le Bim pour concevoir et bâtir son propre siège social, en 2014, le groupe GA a de nouveau fait appel à cette technologie pour réaliser le campus de Thalès Bordeaux à Mérignac (Gironde), un ambitieux projet d’environ 60 000 m2 de bâtiments permettant de réunir sur un seul site plusieurs activités de l’industriel. Une heureuse initiative puisque cette approche a permis de le construire en seulement 18 mois, y compris les études d’exécution ! Après avoir remporté l’appel d’offres relatif à ce projet, GA se trouvait pourtant confronté à une problématique complexe, comme l’explique Rémi Visière, le responsable du Bim : « Thalès désirait une maquette numérique qui puisse être utilisée au stade de l’exploitation, mais nous devions la concevoir en relation avec une quinzaine de sous-traitants maîtrisant plus ou moins le Bim et travaillant sur des logiciels différents, comme Tekla, Revit, Fisa, Autocad, Rhinoceros, Athena. » Afin de rationaliser la démarche collective, le groupe a conçu un plan d’exécution Bim type qui est devenu
Des gabarits de modélisation pour chaque sous-traitant Afin de faciliter le travail de numérisation confié à ses sous-traitants, GA a découpé le projet en 215 « modèles » en fonction des différents corps d’état et des différentes zones du bâtiment. Avant de lancer le projet, il a demandé à chaque entreprise de désigner un responsable de la numérisation et de le dédier au projet durant six mois. Dès ce stade, Rémi Visière et son équipe ont rencontré un par un les bureaux d’études impliqués dans le projet : « Nous avons évalué leur niveau de connaissance en Bim, leurs outils, leurs logiciels, puis analysé la manière dont ils produisaient les données et renseignaient les objets. » GA a aussi vérifié qu'ils maîtrisaient les IFC et, si oui, la manière dont ils le faisaient. Afin d’assurer la cohérence des échanges d’information, malgré l’hétérogénéité des outils utilisés, le groupe a défini des gabarits de modélisation destinés à chacun de ses sous-traitants. Tous les intervenants ont ainsi pu travailler sur des références communes, aussi bien sur le plan géométrique (point zéro, quadrillages,
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Un DOE pour faire du Bim au stade de l’exploitation Si les études d’exécution ont nécessité davantage de temps et de rigueur, la phase d'exécution a pu bénéficier de données hautement fiables qui ont permis de réduire de manière drastique les problèmes au niveau du chantier. S’agissant des gains de productivité réalisés, le recul est insuffisant pour les chiffrer, mais GA constate néanmoins une division par trois au minimum des pertes acier en usine et une réduction significative des déchets liés aux surplus sur chantier du fait d’une meilleure maîtrise des approvisionnements. Selon le responsable du Bim, les retombées sont importantes sur le plan relationnel : « En confiant aux sous-traitants une partie du travail de numérisation, on les responsabilise. » Le DOE au format IFC étant connecté à la base de données des équipements et matériaux, le groupe Thalès va pouvoir « faire du Bim » au stade de l’exploitation. Grâce à la maquette technique virtuelle, les techniciens de maintenance vont pouvoir simuler leurs interventions en cas de panne. En cliquant sur un élément (ventilo-convecteur, centrale de traitement d’air, etc.), ils accéderont instantanément à sa fiche technique et aux réseaux auxquels il est relié. Ils pourront visualiser le lieu de l’intervention, prévoir les outils nécessaires et organiser leur journée de travail. GA poursuit ses développements dans ce domaine : « Notre objectif est d’exploiter le Bim pour la gestion technique du bâtiment (GTB), la gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO), l’aménagement et la gestion des espaces intérieurs (Space Planning) à partir de tablettes ou smartphone. » Pour que ses conducteurs de travaux accèdent facilement à la maquette numérique depuis le chantier, GA envisage de déployer sa plateforme collaborative « Trimble connect » qui centralise toutes les données d’un projet dans le Cloud, en version mobile. La tablette tactile qui pourra être synchronisée dans la base vie offrira un accès à la maquette numérique sur le chantier en mode hors connexion. Pour le groupe toulousain, le Bim est une démarche collaborative « appréciée en interne » qui mobilise tous les acteurs d’un projet immobilier, de sa conception à son exploitation, en passant par sa réalisation. Autant dire que GA, qui a lancé trois projets majeurs en Bim en 2015 (38TEC Technopole à Grenoble, l’immeuble de bureaux Luminem à Bobigny et le campus de Thalès à Bordeaux), n’est pas près de revenir en arrière !
Rémi Visière : « Nous devions concevoir un modèle numérique en relation avec une quinzaine de sous-traitants maîtrisant plus ou moins le Bim et travaillant sur des logiciels différents. »
Doc. : Groupe GA
coordonnées) qu’informatif (classes d’objets, paramètres types), le format IFC garantissant l’interopérabilité entre les différents logiciels. Pour réaliser la synthèse et analyser les conflits, GA a compilé les modèles sous BimSight et Navisworks, puis livré le dossier des ouvrages exécutés (DOE) sur une simple clé USB ! Selon Rémi Visière : « La construction virtuelle des ouvrages a permis d’anticiper des problématiques importantes, au niveau des nœuds de réseaux notamment, et de limiter la non-qualité sur le chantier. »
Photo : Groupe GA
USAGES
La maquette numérique du campus de Thalès Bordeaux a été décomposée en 215 modèles.
Une forte approche industrielle À la fois promoteur, concepteur, constructeur et gestionnaire, le groupe GA produit dans ses cinq usines françaises les différents composants destinés aux immeubles pour le tertiaire, l’industrie, etc., qu’il conçoit. Ce modèle original d’industrialisation de la construction englobant tous les métiers de l’immobilier lui permet de réduire le temps de réalisation à chaque étape des projets, d’avoir une emprise directe sur la qualité et le coût d’un ouvrage et d’anticiper ses futures problématiques d’exploitation. Dès 2006, grâce à l’utilisation de la conception assistée par ordinateur (CAO), le groupe a commencé à concevoir des composants en lien étroit avec ses usines. Il est d’abord parvenu à optimiser non seulement ses modules de traitement d’air au niveau de leur conception/fabrication, mais aussi de leur maintenance grâce à une plateforme collaborative de gestion de leur cycle de vie. La 3D a ensuite été utilisée pour modéliser la conception/fabrication des éléments préfabriqués en béton destinés au gros œuvre, puis, progressivement, aux autres composants préfabriqués béton entrant dans l’environnement du bâtiment.
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DOSSIER
Photo : Groupe GA
Le futur exploitant privilégie les aspects techniques des équipements, et réglementaires et environnementaux du Bim.
Quelle stratégie Bim pour les maîtres d’ouvrage ? Dossier réalisé par michel Queruel
Publics ou privés, les maîtres d’ouvrage se préparent à intégrer le Bim. Une démarche qui suppose d’avoir satisfait des prérequis, qui impose de définir les futurs usages du modèle numérique de bâtiment, puis d’élaborer un cahier des charges décrivant les attentes ainsi qu'une convention organisant les échanges et garantissant que les moyens nécessaires pour produire de la donnée sont en place.
Philippe Cottard : « Les bailleurs sociaux que j’ai rencontrés préfèrent anticiper que subir. »
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Chargé de promouvoir le Bim au sein de l’organisme normand Habitat 76, Philippe Cottard savait que sa démarche pionnière intéressait les bailleurs sociaux français… mais il a quand même été surpris ! Pas moins d’une vingtaine d’entre eux l’ont sollicité ces derniers mois, afin de bénéficier de son expérience et d’écouter ses conseils. Selon lui, le mouvement en cours vers le Bim est irréversible : « Les bailleurs que j’ai rencontrés préfèrent anticiper que subir. Quand je leur décris le succès du chantier de construction de la résidence de la Madeleine à Rouen, récemment achevé avec 2 mois d’avance, ils sont définitivement conquis. » Fort du savoir-
faire acquis à travers des programmes représentant déjà 660 logements, Habitat 76 a d’ailleurs élaboré un cahier des charges Bim type destiné à la profession. Force est de constater qu’après avoir plus ou moins tergiversé, les maîtres d’ouvrage savent désormais qu’ils devront passer par le Bim. Sans attendre qu’il soit rendu obligatoire pour les marchés publics, certains maîtres d’ouvrage l’imposent d’ores et déjà dans leurs cahiers des charges. La grande majorité des autres découvre la problématique, mettant parfois les bouchées doubles pour tenter de combler le retard. Objectif : être rapidement capable de lancer un premier appel d’offres « bimisé ». Reste que la démarche soulève de nombreuses questions : à quel usage sera destiné le modèle numérique ? Faut-il se faire aider par un assistant maître d’ouvrage (AMO) exper t en Bim ? Quelle base minimale de connaissance faut-il pour contrôler le travail des divers intervenants ? Comment obtenir l’adhésion des équipes en interne ? etc.
DOSSIER
Doc. : 3F Chanteloup
Si le modèle numérique de bâtiment doit aider le promoteur immobilier à présenter un projet de construction auprès d’élus, il ne sera pas nécessaire d’aller loin dans le niveau de détail.
Fabrice Kerlogot : « Pourquoi veut-on réaliser un modèle numérique de l’ouvrage ? Dans quel but ? Pour quel usage ? »
Stanislas Limouzi : « Si le modèle numérique doit servir à réaliser des simulations, il faudra décrire de façon détaillée les caractéristiques des équipements. »
Du Bim… oui, mais pourquoi ? Avant d’initier un projet de numérisation, le maître d’ouvrage doit vérifier qu’il remplit bien certaines conditions préalables. Pas de Bim sans un fort engagement de la direction et de bonnes bases organisationnelles, comme l’explique Rémi Visière, expert sur le sujet au sein du groupe GA : « Avant d’introduire le changement que constitue le Bim, il est conseillé de faire un état des lieux de l’organisation et du système d’information, et, si nécessaire, de prendre les mesures correctives qui s’imposent. » À ce stade, une question basique mais essentielle se pose : pourquoi veut-on réaliser un modèle numérique de l’ouvrage ? Dans quel but ? Pour quel usage ? Selon Fabrice Kerlogot, référent technique Bim chez Citae, il ne faut pas hésiter à investir du temps dans la réflexion car cette interrogation conditionne la réussite du projet et des points importants comme le contenu du cahier des charges en particulier. Dans sa réflexion, le maître d’ouvrage doit prendre en compte le fait qu’il est en présence d’intervenants dont les attentes varient fortement. L’architecte qui raisonne à partir d’espaces (des vides et des pleins) aura tendance à privilégier l’aspect graphique de la
maquette numérique et les données géométriques. À l’inverse, le futur exploitant, qui souhaite disposer de données techniques détaillées décrivant les équipements afin d’optimiser les opérations de maintenance et de satisfaire les obligations réglementaires, va privilégier les données non géométriques. Chargé d’accompagner des maîtres d’ouvrage dans la gestion de projets expérimentaux de construction en Bim, Stanislas Limouzi, de Bim and Motion, raisonne en termes d’usage : « Si le modèle numérique de bâtiment doit aider le promoteur immobilier à présenter et promouvoir un projet de construction auprès d’élus municipaux, il ne sera pas nécessaire d’aller loin dans le niveau de détail. Si, à l’inverse, il doit servir à exploiter le futur bâtiment, à réaliser des calculs et simulations, à gérer des aspects réglementaires, à optimiser la gestion des stocks, il faudra renseigner avec précision la base de données, décrire de façon rigoureuse les équipements. » En effet, sans ces données détaillées, les différents bureaux d’études amenés à intervenir ne pourront être efficaces. Le thermicien, par exemple, ne pourra réaliser les simulations nécessaires pour définir la solution énergétique optimale. 2016 • BIMBANG #9
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DOSSIER
Doc. : Syntetic XD
Le cahier des charges doit précisément indiquer le niveau de détail souhaité en fonction des étapes.
Un moyen de faciliter la synthèse technique
pouvoir connecter le modèle numérique de la phase DOE au système de gestion automatisée de la maintenance (GMAO) qui regroupe près de 30 000 équipements techniques ! L’enjeu économique est important : « Si nous parvenons à connecter le Bim à la GMAO que nous peaufinons depuis près de 12 ans, nous réaliserons des économies conséquentes en termes d’exploitation. » Une fois définis les objectifs à atteindre, le maître d’ouvrage peut lancer la réalisation du modèle numérique et réussir une phase déterminante : la rédaction du cahier des charges.
Alain Benini : « Tout est plus simple une fois que l’on sait exactement ce que l’on veut. »
Chef du département Architecture et maîtrise d’œuvre au sein des Hospices civils de Lyon (HCL), Alain Benini estime essentielle cette phase de définition des objectifs : « Tout est plus simple une fois que l’on sait exactement ce qu’on veut. » Quand son établissement a lancé le projet de construction d’un imposant plateau technique au cœur de l’hôpital Édouard-Herriot, deux objectifs ont été assignés au Bim : faciliter la synthèse technique de ce bâtiment complexe et contraint tout en préparant sa future exploitation. Les HCL désirent, en effet, dans 18 mois, à l’issue du chantier, 10
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Christophe Lheureux : « Nous avons défini les enjeux, les objectifs à atteindre, les grands principes, la nature des livrables attendus. »
Un cahier des charges clair et précis Dans son cahier des charges, le maître d’ouvrage ne peut, bien évidemment, pas se contenter d’indiquer que l’opération doit être réalisée en Bim. Il doit décrire complètement, clairement et précisément ses exigences, comme l’indique Philippe Cottard : « Si l'on désire une description précise de tel ou tel élément d’un logement, on doit expressément la demander, sinon on ne l’aura pas ! » Le groupe Immobilière 3F, qui teste le Bim en phase conception-construction dans le cadre de six opérations pilotes en région parisienne (soit plusieurs centaines de logements), dispose d’une expérience intéressante en matière de rédaction et diffusion de cahiers des charges. La démarche mise en œuvre a été pragmatique, selon Christophe Lheureux directeur délégué à la maîtrise d'ouvrage : « En relation avec deux AMO Bim, nous avons défini les enjeux, les objectifs à atteindre, les grands principes, la nature des livrables attendus et leur format, mais aussi des questions plus concrètes, comme, par exemple, la taille maximale que les fichiers remis par l’architecte ne doivent pas dépasser pour être lus ». Dans leur cahier des charges, les HCL ont défini le nombre de maquettes à réaliser, les attentes auxquelles chacune doit répondre, la nature des données utiles aux différentes étapes du projet (APS,
DOSSIER
APD, PRO), la manière de les récupérer, la méthode utilisée pour réaliser la synthèse, etc. Cette approche s’est avérée fort utile lorsqu’il a fallu effectuer la synthèse de la dizaine de maquettes en présence. Qui va faire quoi ? D’après Didier Hoffman, expert en Bim au sein de l’agence belge Assar Architects, la réussite passe par la définition d’une convention d’exécution (ou protocole Bim) qui organise les échanges entre intervenants, définit une méthodologie et des règles de travail collectives, envisage les responsabilités respectives. Ce document doit précisément définir les processus d’échange direct de fichier entre partenaires. Sans cela, la collecte des fichiers auprès de chacun d’entre eux risque d’être effectuée par un Bim Manager et le processus n’est alors plus vraiment collaboratif. Le protocole Bim garantit que les compétences et moyens nécessaires pour « produire de la donnée » sont en place. Comment allez-vous vous organiser ? Le fait de vouloir utiliser le Bim pour exploiter les futurs bâtiments oblige le maître d’ouvrage à se poser des questions particulièrement précises : les données du modèle numérique pourront-elles être importées dans mon logiciel de gestion
Il ne faut pas trop attendre pour tester la maquette. Plus les dysfonctionnements sont constatés en aval, plus ils sont difficiles à corriger.
Doc. : AIA
Photo : Domolandes
Le protocole Bim garantit que les compétences et moyens nécessaires pour produire de la donnée sont en place.
de patrimoine ou celui dont j’envisage de m’équiper ? Comment ? Les règles permettant de décrire les équipements ont-elles été définies ? La maîtrise d’œuvre s’est-elle engagée contractuellement à livrer la base de données ? Dès le stade de la consultation et du cahier des charges du projet de construction du futur hôpital d'Ajaccio, les candidats ont dû expliquer comment ils comptaient s’organiser par rapport au Bim, à chaque phase du projet : qui en serait responsable,
quels seraient les formats de livraison (fichiers natifs ou standard IFC). Ils ont dû fournir des informations sur l’utilisation de la maquette numérique, sur le préprotocole Bim (description des moyens de mise en œuvre du processus numérique, de l’interaction entre les acteurs…). La maîtrise d’œuvre a dû expliquer comment elle envisageait sa coopération avec le Bim Manager. Un point important puisque c’est lui qui doit définir, par la suite, le protocole des échanges entre les différents acteurs.
Les pièges à éviter • Acheter un logiciel Bim parce qu’on en a la possibilité budgétaire. • Lancer un processus Bim sans savoir pourquoi. • Lancer un processus Bim sur de mauvaises bases organisationnelles, avec un système d’information inadapté. • Lancer un appel d’offres incluant un copié-collé d’un modèle de cahier des charges trouvé sur le Web. • Ne pas être assez directif dans la description de ses attentes (se contenter d’indiquer dans le cahier des charges que l’opération doit être réalisée en Bim, ne pas indiquer le niveau de détail souhaité en fonction des étapes, ne pas définir le principe de géolocalisation commun qui va permettre d’effectuer la future synthèse). • Être trop directif dans ses attentes (décrire avec un haut degré de précision la solution souhaitée et la manière d’y parvenir). • Ne pas se préoccuper de savoir comment le projet sera organisé, ni des moyens qui seront mis en œuvre, ni de la manière de collaborer des intervenants. • Ne pas suivre l’évolution de la maquette Bim du concours au DOE. • Complètement déléguer le contrôle des opérations. • Insuffisamment tester la maquette mise au point ou trop attendre pour le faire.
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Le BIM, outil d’amélioration continue de la qualité Afin de compenser l’absence de normes dans leur univers, les 35 architectes de cette agence d’architecture créent des guides de bonnes pratiques qui constituent d’efficaces outils de progrès. Depuis qu’il a créé son agence d’architecture dans les années 80, Michel Rémon a toujours eu le souci de normaliser les méthodes de travail.
Comment préparer un projet ? Comment créer tel ou tel type de document ? Comment codifier, classer, transférer les données ? Depuis sa création, dans les années 80, par Michel Rémon, l’agence d’architecture du même nom a toujours eu le souci de normaliser sa manière de travailler. Elle a régulièrement érigé des règles et des procédures à chaque fois consignées dans des documents formalisés. Une démarche qui a été récompensée puisque, en 2008, son système de management a été certifié conforme à la norme Iso 9001. Cette démarche permet de rationnaliser la manière de travailler des équipes en interne. Grâce au manuel Qualité, par exemple, chacun sait comment un projet a été préparé, comment les logiciels de conception architecturale ont été utilisés. Plus récemment, quand elle a décidé de remplacer le logiciel Autocad par Revit, l’agence a accentué son effort de normalisation. En 2014, elle a confié à Razvan Gorcea, responsable du Bim et du Management de la qualité, la mission d’intégrer les procédures « Bim » à l’organisation de l’agence. Objectif atteint puisque mi-2015, à l'occasion du renouvellement de sa certification Iso 9001, elle a fait certifier les chartes Bim de l’agence dans son système de management. Une première en France ! Si cette ambitieuse démarche de normalisation a pu aboutir c’est parce qu’elle fait l’objet d’un fort consensus auprès des 35 architectes de l’agence : ce sont eux qui construisent, à travers leur expérience et leurs projets, ces procédures normalisées. Chaque dysfonctionnement donne lieu à une action corrective Michel Rémon apprécie la capacité de son agence à mener une démarche d’amélioration continue des outils et des 12
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Photo : Atelier d'Architecture Michel Rémon
BONNES PRATIQUES
méthodes : « Les différentes certifications obtenues sont valorisantes non seulement pour nos propres équipes, mais aussi vis-à-vis de nos partenaires et de nos clients. » Selon Razvan Gorcea, cette démarche de progrès combinant les règles du Bim et le standard Iso est intéressante au stade de la conception d’un projet et des études : « Grâce aux réunions transversales, aux échanges permettant le retour d’expérience, à la charte conjointement élaborée pour chacun des projets, on crée un processus d’amélioration continue et l'on favorise la collaboration entre acteurs. » La progression est constante car chaque nouveau dysfonctionnement donne lieu à une action corrective. Dans le cas du groupe Air Liquide et de son centre de recherche de Paris-Saclay par exemple, la double approche a permis d’améliorer, en relation avec Setec Bâtiment, la manière d’élaborer la maquette, d’analyser les attentes respectives de chacun, de partager les informations contenues dans la base de données. Grâce à son approche duale, « l’Atelier » a fortement progressé dans sa manière d’élaborer une maquette, de définir, par exemple, le niveau de détail à atteindre selon les différentes étapes d’un projet. L’enjeu est important, comme l’explique Razvan Gorcea : « Définir un haut niveau de détail dès le stade de l’esquisse et de l’avant-projet sommaire peut s’avérer pénalisant par la suite, surtout lorsque les études réalisées ne débouchent pas. » Après en avoir subi les conséquences, l’agence a décidé de créer un tableau des règles à suivre dans ce domaine. S’agissant du niveau de détail dans les phases amont d’un projet, « il doit, au minima, assurer la réalisation des documents graphiques ».
Favoriser l’approche « Bim et qualité » sur le terrain La démarche d’amélioration continue de la qualité permet d’élaborer un ensemble de règles et procédures collaboratives qu’il faut à un moment ou un autre « figer » de manière à créer un guide, autrement dit une « bible de bonnes pratiques ». Après avoir entamé un effort de normalisation des méthodes mises en œuvre au stade des études, l’agence commence à s’intéresser à la phase chantier. De premières opérations expérimentales sont en cours dans le cadre d‘un projet réalisé pour Airbus Helicopters et d’un autre réalisé pour les Hospices civils de Lyon (HCL). Afin de promouvoir l’approche « qualité » sur le chantier de cet imposant plateau technique hospitalier (près de 18 000 m2) qui sera totalement réalisé en Bim, une maquette et un protocole-cadre de collaboration Bim ont été livrés aux entreprises. Grâce à ces outils conçus par l’atelier Michel Rémon en relation avec, WSP France, le maître d’ouvrage et les entreprises (Bouygues Bâtiment Sud-Est, Spie, SNEF), qui réaliseront les travaux, ces dernières sauront donc exactement à quoi s’en tenir s’agissant des performances exigées, du niveau de détail attendu. L’enjeu est important puisque les HCL désirent utiliser la maquette numérique qui leur sera remise à l’issue du chantier pour optimiser ses futures opérations d’exploitation. Selon Razvan Gorcea, l’agence va accentuer l’effort entamé : « L’avenir passe par la mise en place, en relation avec des interlocuteurs ouverts et prêts à partager des connaissances, de nouvelles règles de bonnes pratiques, de protocoles-cadres de collaboration Bim. »
La maquette du projet de plateau technique de l’hôpital Édouard-Herriot supervisé par les Hospices civils de Lyon.
Doc. : Atelier d'Architecture Michel Rémon
Doc. : Atelier d'Architecture Michel Rémon
BONNES PRATIQUES
Vue intérieure de la maquette du projet de plateau technique de l’hôpital Édouard-Herriot.
Une agence 100 % Bim L’Atelier Michel Rémon fait partie des rares agences d’architecture intégrant totalement le Bim à ses processus de conception/réalisation. Elle emploie quarante salariés dont 35 architectes, tous formés aux logiciels Bim, et réalise plus de 5,6 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’agence mène actuellement huit projets simultanés en Bim d’affaires dans différents secteurs : enseignement/ recherche (CNRS à Gif-sur-Yvette, Polytechnique), industrie (Airbus Helicopters à Marignane, Air Liquide), secteur hospitalier (Hospices civils de Lyon, hôpital du Mans, CHU Montpellier). Elle est équipée de puissants moyens techniques : 35 postes fixes (16 Go de RAM) + huit ordinateurs portables (8 Go de RAM), trois serveurs internes + six serveurs virtuels (inclus FTP + archivage), Autodesk Building Design Suite (souscription) : 34 licences Premium + une licence Ultimate, Système de visioconférence intégrée (salle et postes).
2016 • BIMBANG #9
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ACTUALITÉS
Votre agenda Bim 2016 19 septembre remise des Bim d’Or, Paris 27 > 29 septembre congrès des HLM, Nantes 19 > 21 octobre Artibat 8 et 9 novembre Meeting Bim, Paris 8 et 9 novembre IBS – Intelligent Building Systems, Paris 28 et 29 novembre Bim World, Munich 15 > 18 novembre Équip’Baie, Paris
L’habitat social se donne rendez-vous à Nantes Véritable temps fort pour les 750 organismes du logement social en France, le congrès HLM 2016, qui aura lieu du 27 au 29 septembre au parc des Expositions, mettra en relation plus de 10 000 visiteurs : représentants d’organismes de l’habitat social, élus, acteurs publics, partenaires institutionnels, entreprises du BTP et industriels, etc. Lieu de réflexion pour les protagonistes de l’habitat social, il est aussi l’occasion de découvrir les actions, services, réalisations et de faire le point sur ses avancées techniques, sociales, énergétiques. Lieu d’échanges, il accueille des dizaines d’ateliers, de conférences… Certaines séances plénières rassemblent jusqu’à 3 000 personnes. En parallèle aux 300 stands d’exposants implantés sur 13 000 m2, les visiteurs pourront participer à un forum professionnel, à des débats et rencontres, et visiter le Pavillon de l’Innovation.
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BIMBANG #9
Les étudiants du Bim Décathlon vont pouvoir réinventer leurs résidences
Qui, mieux que les étudiants eux-mêmes, peut exprimer les attentes des occupants de résidences étudiantes en matière de fonctionnalité, d’usage quotidien, d’intégration à l'environnement ? Ils vont pouvoir le faire dans les prochains mois puisque GL Events Exhibitions et Astus Construction, les co-organisateurs du Bim Bang Event, ont retenu comme support du concours un projet de réhabilitation d’une résidence universitaire proposé par l’organisme Est Métropole Habitat. Les équipes de quatre étudiants qui vont concourir pour élaborer un scénario de réhabilitation de cette résidence universitaire implantée sur le campus de Villeurbanne (Rhône) ont jusqu’au 2 décembre 2016 pour déposer leur protocole d’échange Bim. Un jury d'experts procédera alors à l'examen des dossiers et jugera de l’intérêt et de la pertinence des propositions. Les six meilleurs protocoles d’échange Bim seront retenus pour concourir lors du Bim Décathlon (8 > 10 mars 2017 à Lyon). Durant les 3 jours du salon BePositive – salon de la performance énergétique et environnementale des bâtiments et des territoires –, les six meilleures équipes étudiantes retenues seront placées en situation réelle afin de produire, à partir d’un vrai cahier des charges Bim, le meilleur scénario Bim possible de rénovation d'un projet de bâtiment. Les équipes devront utiliser les logiciels mis à leur disposition et proposer un projet innovant, exemplaire et réaliste. Le 10 mars 2017, les projets seront présentés à un jury de professionnels qui élira un gagnant. Avec près de 1 000 logements étudiants en gestion directe, Est Métropole Habitat est le deuxième organisme bailleur de logements sociaux pour étudiants de l’agglomération lyonnaise. Le bailleur social, qui gère plus de 15 000 logements implantés sur l’est et le sud de Lyon, se développe au rythme d’environ 400 logements par an. Bien que récemment impliqué dans le Bim, il s'investit fortement dans ce domaine. Afin « d’apprendre la réalité d'un projet conduit en Bim », il réalise actuellement deux opérations de constructions neuves et une opération de réhabilitation.
ACTUALITÉS
Oteis rachète le bureau d'études HAH Le groupe français d'ingénierie Oteis, qui réalise 45 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 400 salariés, fait l'acquisition du bureau d'études lyonnais HAH spécialisé en synthèse technique et architecturale en Bim. Pour Oteis, cette opération s'inscrit dans le cadre du nouveau plan stratégique récemment lancé afin de doubler son périmètre d'activité d’ici à 2018. Avec cette opération, le groupe dirigé par Rafi Kouyoumdjian (ex-fondateur de Tiscali/Liberty Surf, NextiraOne, Vizada, Econocom) renforce son implantation géographique qui compte déjà seize agences en France. Cet accord est aussi gagnant pour HAH (dix salariés) qui trouve ainsi de nouveaux moyens pour accélérer son développement. Selon Michel Navarro, son dirigeant, qui intègre le comité de direction du groupe Oteis, c'est l’opportunité d’intervenir sur de nouveaux projets à forte valeur ajoutée et de renforcer sa crédibilité vis-à-vis des maîtres d’ouvrage et des entreprises générales. Issu des activités Ingénierie, Eau, Aménagement et Infrastructures, conseil du groupe Ginger, le groupe Oteis est spécialisé dans la conception, l'AMO, le conseil à l'exploitation énergétique. Quant à la société HAH, elle intervient sur des projets hautement technologiques, comme l'extension du centre de R&D d'Airbus Hélicoptères (20 000 m2, 38 M€ de budget), l'extension de l'aéroport LyonSaint-Exupéry (57 000 m2, 142 M€), la rénovation du Centre de traitement des grands brûlés, Paris-Clamart (7 500 m2, 27 M€).
• La RATP va numériser le suivi des travaux de son prochain chantier
Le projet de modernisation de la ligne 4, mené en relation avec Finalcad, comprend les formulaires de contrôle qualité, le suivi d’avancement et de travaux. • Sightline Group et l’ESTP lancent une nouvelle formation Bim L’objectif est de proposer aux différents acteurs une formation certifiante qui permet de réaliser et de gérer un projet 100 % Bim, conformément aux bonnes pratiques en la matière. • BIMobject fusionne avec Autodesk Seek Dans les prochains mois, les deux plateformes, dont les objets Bim paramétrables sont stockés sur le Cloud, mettront à disposition des concepteurs une importante base de données de produits. • Bouygues Construction entraîne ses fournisseurs sur la voie du Bim Lors de la présentation de sa stratégie d'innovation, le groupe a réaffirmé son engagement dans le Bim et présenté son nouveau partenariat avec la société datBIM dans ce domaine.
En bref • Un appel d’offres pour expérimenter le carnet numérique de suivi du logement Il permettra au PTNB (Plan transition numérique dans le bâtiment) de contribuer au financement des solutions opérationnelles proposées (jusqu’à 100 000 € par projet retenu). Date limite de dépôt des candidatures : 30 septembre. • Habitat 76 livre sa première résidence construite en Bim La construction de la nouvelle résidence de la Madeleine, 32 rue du Lieu-de-Santé à Rouen, a été réalisée en Bim. Une première en France, dans le cadre d’un marché public.
• Trimble et Autodesk signent un accord pour améliorer l’interopérabilité de leurs solutions Cela permettra aux deux entreprises d’améliorer les échanges de données existants et d’ouvrir de nouveaux flux d’échanges entre leurs solutions. • Une maquette numérique associée à 30 à 40 millions de données C'est la puissance de l'outil dont dispose Engie Axima pour gérer la conception-réalisation de structures construites dans le cadre du projet ITER sur le site de Cadarache (13). • XtreeE fait entrer la fabrication de pièces par impression 3D dans le bâtiment Selon elle, la nouvelle technologie permet de réaliser des pièces complexes avec une grande liberté de formes, tout en réduisant de façon drastique le volume de matière utilisé. 2016 • BIMBANG #9
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