... vu de l’atelier 3D couleur
couleur & musique … ou la couleur du son «Les admirables accords de la couleur font souvent rêver d'harmonies et de mélodies et l'impression qu'on emporte des tableaux de Delacroix est souvent quasiment musicale.» Correspondances, Baudelaire
inspiration Si les arts faisant appel à la vue (peinture, sculpture, dessin, architecture) se figent dans l’espace, ceux qui passent par l’oreille (musique, poésie, chant) obéissent à l’instant et au moment présent. Arts du mouvement, ils disparaissent aussitôt qu’ils sont nés. Depuis la Renaissance, les artistes sont nombreux à tenter le rapprochement des arts spatiaux et temporels, du visuel et de l’auditif, de la “volatilité spirituelle” et de la “fixité locale et matérielle”. Au XXe siècle, Debussy ou Xenakis, Klee ou Kandinsky apportent un début de solution dans le rapprochement de techniques apparemment hétérogènes : ils conjuguent temps et musique, espace et peinture. Ce livret recense dans l’histoire humaine les grandes étapes de ces passerelles entre couleur et musique.
aspiration L e s c r i t è re s de la perception de la musique (hauteur, durée, intensité) et de la couleur (teinte, saturation, luminosité) ont en commun de fonctionner par trois, selon trois appréciations sen siblem e n t i de n t i qu e s . L a dynamique du son correspond à l’intensité de la lumière. Les lignes et les formes picturales possèdent un rythme, correspondant à la durée et à la rythmique musicale. D’autres éléments communs tissent des liens entre couleur et musique, ne seraient-ce que les mots d’un vocabulaire largement partagé. Chaque page de ce cahier présente l’état d’esprit successif de ces recherches de correspondances secrètes entre couleur et musique, hauteur de ton et longueur d’ondes, vision et audition, œil et oreille. Un panorama culturel sur toute la gamme, un voyage dans le temps… à la recherche de subtils accords et d’harmonies sensibles.
Dès l’Antiquité, l’homme prend conscience de la complémentarité de l’œil et de l’ouïe, de la possibilité d’établir des relations sensibles entre le visuel et l’auditif. Ces correspondances secrètes de longueurs d’ondes sonores ou d’ondes visuelles, entre audition et vue, couleur et musique, ont de tous temps passionné ar tistes, chercheurs, scientifiques, mathématiciens et philosophes. Pythagore ayant remarqué que la hauteur du son est inversement propor tionnelle à la longueur de la corde, définit les rappor ts harmoniques comme des rappor ts de longueur ou de fréquence. Ses disciples aboutiront la table dite «de Pythagore», utilisée jusqu’au XVIe siècle, par laquelle les vibrations du diapason sont ordonnées selon une progression mathématique allant de 16 à 72.000 vibrations/seconde.
Les longueurs d'onde des couleurs du spectre solaire n’étant pas aussi précises, Aristote est conduit dans son «De sensu» à rechercher des rapports numériques entre couleurs et intervalles, tandis que Platon travaille sur l'émission des harmoniques.
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moyen-âge & symbolisation religieuse Au Moyen Âge, Guido d’Arezzo (995-1050) est le moine-inventeur des désignations latines des notes ut/do, ré, mi, fa, sol, la, si. Cette solmisation associe chacune des 7 notes à une couleur, sans revêtir pour autant une autre signification que purement symbolique, voire théologique. do représente la terre, ré, la lumière, mi, le dynamisme, fa, la richesse et les biens matériels, sol, le sommeil, la, la mort, si, la note sinistre, les spectres et l’au-delà. La théorie musicale ne traite pas alors de la couleur. Les rares allusions sont métaphoriques. Seule intervention de la couleur, en Occident, vers l’an mil, une ligne rouge facilite la lecture des notes sur la portée.
Ainsi, vers 1230, Jean de Garlande explique comment utiliser les ornements dans la musique à trois et quatre voix, pour donner de la couleur aux harmonies. Ce n’est qu’au XVe siècle qu’un traité anglais “Distinctio intercolores musicales” établit les premières relations entre couleurs et durée des notes.
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Renaissance feu
Léonard de Vinci déclare que “la musique doit être appelée sœur cadette de la peinture”. Au XVIe siècle, Giuseppe Arcimboldo, peintre italien, imagine, à par tir de la notion de propor tionnalité et du système pythagoricien des inter valles, son propre système d’équivalence entre valeurs, graduées du noir au blanc, et hauteur des notes. Le contraste clair/obscur construisant sa réflexion liant luminosité et tonalité, il transposa son échelle de gris en échelle de couleurs et convainquit un musicien de la cour de Rodolphe II de Prague d’installer des bandes de papiers colorés sur les touches d’un clavecin, inventant ainsi un premier clavecin de couleurs. Idée reprise vers 1550, par Zarlino qui fait construire un
AIR
EAU
Terre
clavecin avec des touches de couleurs différentes, afin de démontrer sa théorie de la gamme chromatique. Le Père Marin Mersenne, ami de Descar tes, cherche à établir une relation privilégiée entre l’œil et l’oreille. Pour lui, parce que les notes les plus aiguës sonnent claires et les graves paraissent sombres, le noir représente la terre, la note la plus grave de la musique. Le jaune est le mi, le ver t, la note la plus agréable, le bleu, la note la plus aigue, représente la lumière qui s’évapore comme si le bleu retournait vers le ciel. On reste dans la théorie humaniste de l’époque, celle des 4 éléments de la Création qui gouverne la littérature et les ar ts, avec l’air, l’eau, la terre et le feu.
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xviie siècle & hexacorde Au XVIle siècle, la première incursion véritablement scientifique est le fait du Père Kircher, mathématicien et physicien. Son raisonnement, basé sur des valeurs géométriques, établit un rapprochement entre notes et couleurs. Kircher estime que “le son est le singe de la lumière”.Selon lui, les couleurs ont leur propre harmonie, et son et lumière sont un même phénomène.
Ainsi, Athanase Kircher tente-t-il de réunir les intervalles de notes et les émanations colorées dans l’esprit de l’hexacorde, soit la gamme des 6 notes (do, ré, mi, fa, sol, la) qui gouverne depuis le XIe siècle la théorie musicale de l’époque. Pour Kircher, le blanc est l’unisson, l’or est la quinte… et toute construction mentale est régie par le Nombre, comme plus tard le dira Leibnitz ”La musique est une mathématique cachée”.
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Science,couleur & musique des mots A la fois mathématicien et philosophe, Newton offre l’image du parfait homme de sciences. Après s’être intéressé à la décomposition de la lumière blanche à travers le prisme, il propose en 1703, dans son “Traité d’optique sur les réflexions, réfractions, inflexions et les couleurs de la lumière”, une préfiguration de la notion de longueur d’ondes. Le spectre issu du prisme donne 3 couleurs primaires (rouge, jaune, bleu) et 3 secondaires, composées d’un mélange variable des primaires, 6 couleurs tertiaires obtenues par mélange de primaires et de secondaires. Newton met en système 12 couleurs formant le cercle chromatique et amplifie sa découverte en établissant que les divisions des couleurs de la
lumière correspondent à celle des divisions de la gamme musicale. En référence à la théorie médiévale de 7 planètes, 7 sons, 7 jours, 7 pêchés capitaux… il ajoute à son spectre de 6 couleurs l’indigo, passage obligé entre le bleu et le violet. Par ce subterfuge, 7 couleurs correspondent à 7 sons. Newton aboutit à une gamme chromatique qui fait encore référence dans les écoles de dessin.
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xviiie, siècle des lUmières Fortement influencé par les travaux du Père Kircher et de Newton, le Père Louis Bertrand Castel est l'archétype de “l'honnête homme” du Siècle des Lumières. Mathématicien, religieux, philosophe, musicien d'envergure et brillant organiste, il fait paraître en novembre 1725 dans le Mercure de France, l’article “Clavecin pour les yeux, avec l'art de peindre les sons et toutes sortes de pièces de musique”, développant sa théorie de la musique des couleurs. Le Jésuite y affirme son projet de peindre les sons, “de les peindre, ce qui s'appelle peindre, avec des couleurs, et avec leurs propres couleurs. En un mot, de les rendre sensibles et présents aux yeux, comme ils le sont aux oreilles, de manière qu'un sourd puisse jouir et juger de la
beauté d'une musique [...] et qu'un aveugle puisse juger par les oreilles de la beauté des couleurs”. Intégrant les travaux de Newton, la démonstration de Castel repose sur la décomposition prismatique de la lumière et établit un système de correspondances procédant par analogie pour lier sons, lumières et couleurs. Castel “diapasonne” une gamme colorée construite en 7 cercles des couleurs, en écho avec une gamme harmonique de 7 sons.
Rousseau Voltaire
Telemann Rameau
effet de surprise A partir de 1725, et pendant plus de 30 ans, le Père Castel ne cesse de réfléchir aux applications de son clavecin oculaire. L’esprit inventif de Castel et ses travaux relatifs à la musique oculaire l’entraînent à transformer le clavecin en un instrument à l’usage des sourds, en cultivant la théorie de l’analogie entre son et lumière. La musique en couleurs, le clavecin pour les yeux seront les sujets qui d’emblée le rendent célèbre et qu’il développera toute sa vie. Dans sa recherche éperdue pour approfondir l’analogie entre deux perceptions sensorielles complémentaires, Castel, considérant qu’un clavecin auriculaire possède douze demi-tons chromatiques, développe une nouvelle théorie
de l’optique des couleurs et une refonte complète de son clavier des couleurs. Evoluant vers un système de plus en plus complexe, les conclusions de Castel divergent progressivement de celles de Newton, à propos duquel il en vient à douter “que Monsieur Newton n’eut jamais manié de prisme”. Avec 12 couleurs intermédiaires entre chacune des 12 couleurs du spectre, Castel construit sa gamme chromatique de 144 demi-tons chromatiques perceptibles, sous forme d’octaves colorées. Il imaginera finalement un instrument de tessiture plus étendue, un orgue à couleurs de douze octaves, avec 144 couleurs correspondantes créées par un système de verres, de miroirs et de bougies.
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objet de curiosité Dès 1726, Rondet, maître de mathématique, avait proposé au Père Castel des dispositifs de glaces, de miroirs et de verres colorés. Castel élabore vers 1734 le premier projet de clavecin oculaire, attirant l’attention de Telemann, Rameau et Rousseau. Il décrit un système complet de musique des couleurs, imaginant un appareil relié à un clavecin, où des couleurs sont associées aux touches. Il conçoit un clavier actionnant les sautereaux d’un clavecin et un système de lanterne montée de 60 verres colorés. Des bougies servent à cet éclairage intermittent. En actionnant une touche du clavier, une trappe se soulève et montre le verre coloré. A chaque son correspond sa couleur…
En 1735, après la publication d’un article intitulé “Nouvelles expériences d’optique et d’acoustique”, Castel imaginera un clavecin olfactif, mêlant sons, couleurs, goût et odorat, un clavecin pour tous les sens, et même un clavecin spectacle pour les feux d’artifice, à grand renfort de claviers, éventails, lanternes et soupapes. Avec les progrès de la science, son contemporain l’abbé de La Borde pense au clavecin électrique et met en jeu l’électricité statique. C’est en 1737 qu’une première ébauche du clavecin oculaire apparaît à Londres. Telemann le décrira 2 ans plus tard, en précisant que “la touche ouvre un coffre à couleurs, une lanterne”.
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xixe siècle C’est au XIXe siècle que la relation qui unit son et couleur hante le plus les esprits. Goethe dans son Traité des couleurs pense que “ la couleur et le son ont la même source mais coulent dans des conditions différentes ”. Grétry assimile les sons graves ou bémolisés à des couleurs “rembrunies’, les sons aigus ou diésés, à des couleurs vives et tranchantes. Berlioz, en évoquant les “noirs accents de la clarinette” est l’un des autres compositeurs du siècle à exprimer les correspondances entre le timbre des instruments et les couleurs. En 1895 à Londres, Alexander Wallace Rimington imagine un clavier à lumières, et initie la musique des couleurs (colour-music). Il invente un orgue des couleurs (colour-organ) qu’utilisera la figure marquante du
siècle, Alexandre Scriabine, doué dès la naissance de la faculté d’auditions colorées. Scriabine se forge une véritable mystique, afin de participer au rituel cosmique qui met l’homme à l’unisson de l’univers. Prométhée, son Poème du feu, est une symphonie associée à une partition de couleurs, pour grand orchestre, piano, chœur de femmes et orgue de lumière. Un accompagnement de projections colorées suit la nuance des accords, grâce au clavier à couleurs construit par Rimington. Dès 1903, Scriabine pense à mêler l’orchestre, les gestes, la musique, les couleurs et les odeurs, avec un nouvel orgue à parfums. «Les couleurs sont la musique des yeux et se combinent comme des Eugène Delacroix notes.»
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Couleur, poésie & musique des mots Voltaire avait résumé sa pensée en 1738, dans les Éléments de philosophie de Newton : “Cette analogie secrète entre la lumière et le son donne lieu de soupçonner que toutes les choses de la nature ont des rapports cachés que, peutêtre, on découvrira quelque jour...”. Cent cinquante ans plus tard, Ernest Cabaner, pianiste, compositeur et poète, développe une méthode chromatique d’enseignement de la musique, en colorant chaque note d’une couleur définie. Il influence Rimbaud, à qui d’ailleurs, il dédie son “Sonnet des Sept Nombres” et colore les 7 notes de musique des 7 couleurs du spectre.
A
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Les poètes symbolistes (Baudelaire et ses Correspondances ou Rimbaud dont les “voyel les chantent comme des couleurs” dans son poème “Voyelles”) unissent définitivement création, rêve et inconscient. Rimbaud, chez qui la perception d’un son produisait des phénomènes de vision colorée, était doué et souffrait “d’audition colorée”. Pour toujours, les voyel les auront désormais une couleur : “A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes”…
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Visuel : XXe Gamme couleur :
XXe siècle Debussy utilise les procédés de l’impressionnisme pictural pour créer de véritables agrégats d’accords. Sonate, Concerto… Whistler donne des noms de forme musicale à ses toiles. Il y a partout la volonté nouvelle du nouveau siècle de correspondance formelle entre les impressions sensorielles. Jamais cette quête de correspondances n’a été aussi forte… Schoenberg appelle ses “5 pièces pour orchestre”, Farben (“Couleurs”) et dans “la Main heureuse” a exactement prévu les projections colorées qui doivent accompagner la représentation”. Le cinéma participe à cette symbiose de la couleur et de la musique, avec “Fantasia” de Walt Disney, dès 1940, illustrant par le dessin animé les grandes pages de la musique symphonique.
En point d’orgue, Olivier Messiaen, dans son Cycle de chants (1935), croit fermement à la correspondance son et couleur et dit voir intérieurement de merveilleuses sinuosités colorées lorsqu’il lit ou entend de la musique. Cela passant dans son écriture et son orchestration, il est couramment appelé le musicien de la couleur, sur certaines de ses partitions, les correspondances entre notes et couleurs étant indiquées avec précision.
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piano optophonique Le piano optophonique est un instrument électronique à lecture optique, mis au point par Vladimir Baranoff Rossiné, lors de l’exposition de ses propres peintures en Union Soviétique, dès 1924, puis à Paris où il s’exile. Kaléidoscope rotatif, le piano optophonique produisait des sons en même temps qu’il projetait une image sur un mur ou au plafond, une lumière traversant plusieurs lentilles, prismes, miroir et filtres, ainsi qu’une série de disques de verre peints par Rossiné. Le clavier contrôlait les variations des éléments optiques et les jeux de disques de couleurs. A chaque touche correspondait soit une vitesse, soit un élément optique, soit une position spécifique. L’intensité lumineuse contrôlait la fréquence
d’un oscillateur grâce à une cellule photo-électrique. A la différence du piano, cet instrument avait un clavier dont les touches ne produisaient pas de sons. Elles mettaient en mouvement des filtres transparents qu’un faisceau de lumière blanche traversait. Les images produites, projetées sur un écran en un paysage de couleur, évoquaient en beaucoup plus beau, plus lumineux, plus vivant, plus nuancé ce que l’on peut créer en jouant avec les palettes de couleur disponibles en infographie. Bien que ce piano lumineux ne produise pas de musique, il avait été conçu pour être utilisé en concert. Il devait, d’après Rossiné, permettre à son interprète, un pianiste-peintre, d’accompagner la musique d’un spectacle lumineux.
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piano oculaire Au Centre d’éclairagisme Mazda avait été présenté en 1936 un clavecin oculaire rappelant celui du Père Castel.Très tôt, Daniel Paquette est frappé par les relations subtiles entre l’ouïe et la vue. Musicologue, compositeur, il devient Directeur du Département de Musicologie de l’Université Lyon II et son intérêt l’amène à concevoir vers 1986, un appareil de sonochromovidéo, le piano oculaire, pour voir... la musique et écouter... Ies couleurs. Ce chromosonographe est construit en 1993 par Louis Boffard, facteur de piano et professeur d’éducation musicale à Tarare. Il met au point le circuit électromagnétique et électrique nécessaire à l’expérience.
(ou chromosonographe)
Daniel Paquette utilise les calculs de Maurice Déribèré, ingénieur du Centre International de la Couleur, pour concevoir, par analogies, les concordances scientifiquement établies entre les fréquences des couleurs et des sons. Le piano oculaire a ainsi permis de lier le jeu du pianiste au tableau d’ampoules colorées, d’obtenir la correspondance exacte entre fréquences sonores et colorées. En somme, la musique se trouvait rigoureusement répliquée sous forme visuelle, comme une authentique “symphonie” lumineuse.
Plage de longueur d’onde
0,500 à 0,550 (10e de MICRON) Plage de longueur d’onde
0,450 à 0,490 (10e de MICRON)
528 Hrtz 498 Hrtz
Plage de longueur d’onde
0,420 à 0,440 (10e de MICRON)
Plage de longueur d’onde
0,380 à 0,410 (10e de MICRON)
443 Hrtz
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395 Hrtz
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ré fa
592 Hrtz
Plage de longueur d’onde
mi 704 Hrtz
0,560 à 0,600 (10e de MICRON) 664 Hrtz
Plage de longueur d’onde
0,600 à 0,670 (10e de MICRON) Plage de longueur d’onde
0,680 à 0,740 (10e de MICRON)
Éclairez vos objets selon votre soleil, qui n’est pas celui de la nature : soyez le disciple de l’arc-en-ciel, mais n’en soyez pas l’esclave. Denis Diderot
synesthésie “Les couleurs et les sons se répondent” disait Baudelaire... Bien avant lui, la synesthésie avait fasciné scientifiques, philosophes et poètes. Dans Le Petit Robert, elle est définie comme un “trouble de la perception sensorielle, caractérisé par la perception d’une sensation supplémentaire à celle perçue normalement, dans une autre région du corps ou concernant un autre domaine sensoriel”. Ce phénomène d’association constante d’impressions venant de domaines sensoriels différents a été, dès le XVIIIe siècle, perçu comme l’épreuve “de sensations simultanées avec un autre organe”. Cette capacité ou ce trouble toucherait 4% de la population. Cette confusion des sens entraînet-elle un chaos sensoriel ou une synthèse perceptive ?
La question est légitime. Elle a l’avantage artistique de permettre une créativité débridée, plongeant ses racines dans l’inconscient, bravant les tabous, illuminant l’esprit d’une inspiration riche et originale, pour le plus grand bienfait de l’art. De façon plus spécifique pour le sujet qui nous intéresse, la synopsie est le trouble associant son et couleur, autrement dit une synesthésie dans laquelle un sujet perçoit un son, une voyelle comme étant d’une couleur déterminée. Vladimir Nabokov se disait doté d’audition colorée depuis sa petite enfance : “Audition n’est peut-être pas tout à fait le terme exact, puisque la sensation de couleur paraît être déterminée chez moi, par l’acte même de former avec la bouche une lettre donnée, tout en m’en représentant le tracé écrit”.
XXie siècle Jack Ox est chercheuse à l’Université du Nouveau-Mexique et étudie l’esthétique des nouveaux medias. Cette plasticienne visualise la structure harmonique de la musique, sous forme de transcriptions colorées d’œuvres musicales, après programmation graphique et modélisation en 3D. Pour elle, le timbre signifie littéralement la couleur du son, et la musique est structurée par le timbre et par la combinaison des sons, un peu comme un peintre choisit d’utiliser la couleur. Son projet a reçu le soutien du Laboratoire de Visualisation Electronique de l’Université de l’Illinois à Chicago. Jack Ox a associé 130 timbres d’orchestre à 130 couleurs exprimées dans le système RVB.
Dans son système, le vert jaune est la couleur du violon. Quand il est joué sur le chevalet, il devient plus jaune parce que le son est plus chaud. Quand il est joué du doigt sur la touche, la couleur est bleue, et encore bleue plus intense lorsqu’il est joué avec une sourdine. Plus les instruments à cordes sont graves, plus ils sont bleus. Les altos sont verts, les violoncelles, turquoise, les contrebasses, bleu foncé. Les cuivres jouent dans la gamme des jaunes orangés, de l’orange pour la trompette au rouge foncé pour le tuba. Les bois vont du jaune pour le piccolo, aux tons de vert pour la flûte, de violet pour la clarinette ou le mauve pour le hautbois. La transcription de la partition musicale s’exprime alors sous forme de cartographies colorées.
chromato-thérapie & chromo-musico-thérapie La puissance des ultraviolets sur l’organisme est connue, la chromatothérapie et ses effets psycho-physiologiques ont prouvé leur aptitude à résorber une foulure, traiter un zona ou diminuer les effets d’une brûlure. Les applications bienfaitrices de la chromatothérapie sont en plein essor. De même la musicothérapie agitelle efficacement, notamment en pédiatrie ou gériatrie. L’association de ces deux techniques, couleur et musique, chromatothérapie & musicothérapie fusionnant, la chromomusicothérapie sera peutêtre envisageable. Elle est souhaitée par certains médecins. En effet, si l’on considère que l’orange est stimulant et correspond à la note mi, compte tenu de fréquences identiques, l’effet
de la couleur sera-il renforcé par la répétition de la note dont la vibration est proche de la couleur ? Des immersions sonores et colorées aux effets similaires et complémentaires constituent des recherches tentantes. Des expériences sont à conduire et le piano oculaire ouvre des perspectives considérables touchant à ce domaine encore vierge.
harmonie céleste
A l’âge des philosophes, à une époque d’intense activité intellectuelle, alors que l’homme rêve de faire la somme de toutes les connaissances acquises et d’arriver à montrer l’unité d’un univers régi par des lois mathématiques, l’intérêt des visions du Père Castel réside surtout dans sa dimension philosophique. Pur produit des Lumières, le savant est le reflet de la passion de l’époque pour les mathématiques, les sciences et l’expérimentation. Il s’agit à la fois de redéfinir les lois régissant l’univers, de le montrer comme un grand tout et de resituer l’homme dans ce monde dont il n’est pas le maître mais auquel il participe, à l’intérieur d’un principe général d’harmonie et d’équilibre.
Un peu du rêve de Castel fut d’unir tous les sens. Chaque artiste, chaque créateur a apporté sa réflexion, sa sensibilité à cette construction de passerelles subtiles entre des réceptions sensorielles, diverses des perceptions complémentaires. A sa façon, et fort de toutes les dimensions sémiologiques de la couleur, de ses attributs culturels, de ses connotations, de ses valeurs, de ses dimensions positives et de ses résistances, avec un œil aiguisé sur tous les continents et toutes les époques, l’Atelier 3D couleur travaille, en connaissance de cause, ses colorations, préconisant des recommandations affûtées et durables, parfaitement en phase avec le cahier des charges.
cap sur la couleur chaque époque a sa couleur... Dans son travail quotidien de la couleur, A3DC cherche à privilégier les correspondances subtiles entre couleurs, odeurs, goûts, touchers, concepts et vocables… en fixant un vocabulaire transversal, pour faciliter le partage et l’échange entre des acteurs parlant pourtant de façon différente le même langage de la couleur. A3DC, avec son sens des couleurs, note leur apparition, leur résurgence, leur fréquence, l’évolution de leurs qualités chromatiques, par secteur, par saison, par cible. Il enregistre leur succès, leur demande, leur rencontre avec un marché. Ce design de la couleur répond à un marketing de la couleur, une intervention sensible de décodage des envies, au service de l’entreprise et du cadre de vie.
méthodologie Plus de trente ans d’expérience dans le domaine de la couleur appliquée à l’architecture et au produit industriel ont permis de mettre au point une méthodologie précise, pointilleuse qui alimente une banque de données inestimable et incomparable sur les habitudes socioculturelles de l’usage de la couleur dans le monde. Pays par pays, région par région, marché par marché… Pour conquérir de nouveaux consommateurs, éviter les faux-pas, connaître ses gammes de couleurs sur le bout des doigts, correspondre aux attentes des acheteurs où qu’ils se trouvent, les anticiper et y répondre, et assurer le succès du produit sur son marché, la couleur doit être conçue au plus juste.
atelier 3D
61, rue de Lancry 75010 PARIS www.atelier3couleur.com contact@atelier3dcouleur.com sensiblement différent tél 01 42 02 34 86 fax 01 42 03 27 73
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Couleur & Musique conception graphique de Guilhem Pelatan
Samsung-Cheil Worldwide, Bouwfonds Marignan Immobilier, Saint-Gobain Weber, Zolpan, Groupe Seb, Tefal, Rowenta, Calor, Krups, Philips International, Beiersdorf-Nivea Beauté, Hermès, Rochas, Lancôme, L’Oréal, Matra-Alcatel, Ingenico, Babyliss, Tigex-Allègre Puériculture, Ingenico, S.C.I.C., France Habitation, Opéra Garnier-Paris, La Samaritaine, BorgWarner, Carrefour, Saint-Privat (Béziers), Direction du Patrimoine-Villa Médicis, Paris, Renault, R.T.M., S.N.C.F., R.A.T.P., Oberflex, Peintures Gauthier, AkzoNobel Coatings-Interpon (Polydrox), Decathlon, Salomon, Airbus-Aérospatiale, Yamaha, Packard-Bell, Aéroports de Paris, Steelcase-Strafor, Longchamp, Sansen, General Motors, Elf, Mobalpa, Brandt, La Valentine, Les Halles de Taverny, Ministère de la Culture-Etablissement Public du Grand Louvre, Villes de Nîmes, Châlons-en-Champagne, Salers, Gervais-Danone, General Electric, E.D.F., Chantiers Navals de la Ciotat, Peintures Siapoc, Spontex, Renault, Mazda, Subaru, Nissan, Parc Astérix, Siemens, Jacob Delafon, Parc des Princes, Aéroport International de Séoul, Sulky-Burel, DuPont, Balsan, Arkema, RésinoPlast… nous ont déjà fait confiance.