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Pour vos annonces dans le journal Atlas.Mtl:

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Les banques augmentent leurs tarifs sur vos transactions

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Vous et vos impôts

Qui paye et combien?

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Culture :La Lecture en cadeau

Le 400 000ème bénéficiaire s’appelle Mohammed …

Vacances

«Ma maison avec vue sur mer»…

L’offre de Dyar Al Mansour présentée à Montréal

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Cellulaire au volant Ça va faire plus mal au permis et au portefeuille! à partir du 23 avril 2015 Page 25 Podium

Une originaire du Maroc à la tête de la société du Parc JeanDrapeau

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Voyage : 160 passagers en colère

Recours collectif contre Air Algérie à Montréal

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REDA TALIANI à Montréal le 8, 9 et 10 mai

514 929-1199 514 465-9795 Page 11


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Enjeux

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias. com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/Nachid. Najahi?ref=hl

Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 250 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 6210 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 92 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 7.6 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 2500 visiteurs par jour.

Devoirs de vacances

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Après 44 ans de règne sans partage, le parti au pouvoir par en débandade en Alberta; en Grande Bretagne, pour la première fois depuis les années 70, la campagne électorale ne laisse deviner aucune tendance jusqu’au jour du vote et les résultats des élections législatives ne dessinent aucune majorité, le tout aux détriments du parti du Premier ministre sortant… Et dans les deux cas, des revers et des bastions de la pensée conservatrice qui s’écroulent ou vacillent. Une différence toutefois. En Alberta, il peut y avoir un «effet pétrole» dans le revers subit par M. Jim Prentice; avec la baisse des cours de l’or noir, les albertains ont ainsi pu chercher à se prémunir d’une politique de rigueur dont ils auraient pu avoir à souffrir, en appelant à la tête de la province des socio-démocrates à priori moins portés sur les coupes budgétaires et plus favorables aux filets sociaux.

En Grande Bretagne en revanche, le «ballotage défavorable» auquel à été soumis M. David Cameron intervient au moment même ou les fondamentaux économiques semblaient se remettre au vert et promettre, comme s’y était engagé le Premier ministre sortant, une politique sociale à tout le moins, moins restrictive. La droite au rancart? Faudrait-il alors voir dans ces virages autre chose que la seule sanction de politiques économiques, par exemple un essoufflement du courant de droite – et aussi, souvent, d’extrême ou d’ultra droite qui, depuis la fin des années 80 se propageait à travers l’Occident? Le recul en Grande Bretagne du UKIP de Nigel Farrage, si l’on en juge par son parti-pris antiimmigration et anti-européanisme (ce qui n’est pas sans rappeler des temps anciens, lorsque campée sur sa santé économique la Grande Bretagne, voulait, au titre d’une politique dite de l’«isolation superbe», s’ériger en place fortifiée indépendante du et indifférente aux heurs et malheurs du reste du monde), pourrait laisser penser que oui.

auraient donné une majorité. Raison «officielle» : s’il doit gouverner, il fera – shocking! - avec l’appui de l’alter ego de notre Bloc Québécois, le parti indépendantiste écossais (Scottish National Party). Quelle signification accorder alors aux résultats des consultations albertaine et britannique? Il y en a une, sans aucun doute. Mais n’oublions pas que tout ce que l’on voit au sortir des urnes n’est, en général, que la partie visible de l’iceberg. Il faudra dès lors attendre encore un peu; attendre la publication des taux de participation, les analyses des choix de vote des uns et des autres, pour savoir si, en Occident, les peuples ont effectivement commencés à sortir de l’égoïsme, si les spectacles de peines et de misères dont ils sont témoins tous les jours, chez eux, en Grèce, dans nombre de pays d’Afrique et d’Orient, en Méditerranée et ailleurs. Le rendez-vous de l’automne En quoi tout cela nous regarde-t-il? Deux raisons. C’est encore tout frais dans nos mémoires : le 1er mai. Nous ne l’avons peut-être pas fêté, mais nous avons tous pensé à sa signification et à ses objectifs; ce qui signifie que le droitisme n’est pas notre «cup of tea». Et de deux : nous allons voter dans quelques mois, en octobre. Pour dire nos choix, exprimer notre volonté de vivre mieux, notre solidarité avec nos concitoyens et avec le reste du monde. Et nous serons, selon toute vraisemblance, devant des choix aussi difficiles que ceux des citoyens britanniques. Y répondrons-nous comme ils l’ont fait, en nous donnant un gouvernement minoritaire, qui n’exprimera que notre incertitude collective; y répondrons-nous comme les albertains, en choisissant le changement quoi qu’il puisse coûter lorsque les promesses devront devenir des actes de gouvernement et que la réalité viendra forcer la modulation de ces promesses ?

Sauf que le parti travailliste de M. Ed Milliband, C’est là l’énoncé de nos devoirs de vacances. qui promet un peu moins d’équilibres globaux et Pensons-y, dès maintenant… un peu moins de précarité économique individuelle, n’a pas non plus réussi à rallier les suffrages qui lui

Abdelghani Dades

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Vacances & voyage

Pour ramener des beaux souvenirs et non des mésaventures… Gare à l’euphorie, mère de toutes les imprudences! Le printemps est là et l’été, généralement synonyme de vacances, s’annonce. Nombreux sont ceux d’entre vous qui ont d’ailleurs déjà réservé leur billet d’avion et leur chambre d’hôtel, acheté les inévitables cadeaux, bouclés leurs valises et qui n’attendent plus que le moment de partir vers des séjours propices à la collecte de souvenirs, à la découverte, et un peu aussi, à l’aventure. Si vous êtes dans de telles dispositions, n’oubliez pas de penser en tous moments et en toutes circonstances, que l’euphorie qui vous habite déjà peut aussi favoriser les mésaventures.

mariage, une institution en laquelle il croit fermement. Amina est plutôt surprise. Elle ne veut rien précipiter : Hassen est également père d’un petit garçon. Deux mois plus tard, considérant que cela fait six mois qu’ils maintiennent leur relation, Amina décide de retourner en Tunisie revoir son prince charmant. Il est gentil, attentionné, prévenant. Amina est en amour. Elle lui dit qu’elle va considérer sérieusement sa proposition de mariage. Hassen veut quitter la Tunisie où il ne voit pas d’avenir. Amina promet alors de revenir.

À titre de preuve, lisez ce récit. Amina et son prince charmant Pour ses 45 ans, Amina décide de s’offrir un voyage en solo en Tunisie. Outre la visite Médina de Tunis et l’exploration du désert tunisien, Amina fait également de belles rencontres. Un soir, elle rencontre Hassen, alors âgé de 34 ans. Hassen rend Amina heureuse : il la fait sentir jeune et belle à nouveau. Il lui fait découvrir le meilleur du pays et lui explique qu’il a toujours voulu vivre en Amérique. À la fin du séjour, ils s’échangent leurs adresses et promettent de s’écrire.

Quelques semaines plus tard, Amina accepte d’épouser Hassen et lui confirme par courriel. Elle rassemble alors tous les documents nécessaires au mariage à l’étranger, aux procédures d’immigration et au parrainage. Le mariage a lieu à l’automne et Amina paie tous les frais. Malheureusement, la demande de parrainage n’est pas complétée et Amina doit faire trois voyages subséquents en Tunisie en attendant. Hassen est toujours un gentleman affectionné. Six mois plus tard, toutes les étapes sont franchies et Hassen arrive enfin au Canada. Surprise : ce dernier se révèle un homme différent, qui passe alors ses journées au téléphone, est autoritaire et exige qu’Amina s’occupe de tout.

Dès son retour au Canada, Amina reçoit des courriels passionnés de Hassen. Après quatre mois d’échanges, ce dernier propose le

Quelques mois plus tard, Hassen reçoit sa carte de résident permanent. Le lendemain, Amina découvre son logement vide. Hassen

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a disparu. Quelles solutions? Voilà une bonne preuve que vacances, mariage et immigration ne font pas toujours bon ménage et que, même en amour, le cœur a ses raisons que la raison ignore… Dans le cas d’Amina, il y a cependant un espoir de solution; même si cette solution ne guérira pas sa déception. L’échange de consentement entre époux est en effet le pivot de l’institution du mariage. Un échange de consentement réel et exempt de vice est requis pour un mariage valide. Lorsqu’un époux est dupé par l’autre, on parle alors d’un consentement vicié par l’erreur. Considérant qu’il est clair qu’Hassen n’a jamais voulu faire vie commune avec Amina et qu’il s’est servi d’elle pour venir au Canada et a déguerpi dès qu’il a eu l’assurance de sa résidence permanente, le mariage sera fort probablement annulé et des dommages pourront être demandés pour les dépenses engendrées par

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Amina. En conséquence, aucun partage des biens des époux n’aura lieu. Vigilance, toujours… Mettez-vous bien en tête qu’une telle mésaventure peut se produire dans tout autre pays que la Tunisie et avec des acteurs d’autres origines culturelles. Elle n’est au surplus que l’un des avatars qui peuvent survenir lorsque l’euphorie se mêle au rêve et l’exotisme. Parfois, et on a eu de pénibles exemples déjà, avec des circonstances dramatiques. Alors, pendant la préparation de vos vacances comme pendant vos vacances, gardez toujours votre vigilance en éveil. Cela fera sans aucun doute que vos rêves d’été ne se transforment pas en cauchemar.


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Vacances & voyage

160 passagers en colère

Recours collectif contre Air Algérie à Montréal

Par Samir Ben*

Un recours collectif a été lancé par un passager du vol Alger-Montréal du 13 octobre 2009. Le retard et l’humiliation subis par 160 passagers pourraient coûter un demi-million de dollars à la compagnie. Près de 6 ans après l’humiliante mésaventure subie par des passagers du vol AH 2700 Alger-Montréal du 13 octobre 2009, la justice canadienne a commencé ce mardi à entendre les experts dans le cadre d’un recours collectif lancé grâce à la solide détermination d’un passager. Le début procès a du être retardé de 24 heures car la délégation d’Air Algérie est arrivée en retard au Palais de justice de Montréal. L’affaire devrait se tenir en deux phases. La cour supérieure du Québec déterminera ce jeudi la validité de l’accusation, après témoignages des experts de l’accusation et de la défense, dont le pilote du vol venu d’Alger. La deuxième phase aura lieu plus tard en 2016. Les voyageurs concernés par le recours collectif sont « tous les passagers du vol AH 2700 d’Air Algérie qui devait effectuer la liaison entre Alger et Montréal le 13 octobre 2009 à 14h45 et qui détenaient un titre de transport aérien aller-retour Montréal-Alger-Montréal y compris ceux qui ont fait d’autres escales une fois rendus à Alger et avant leur retour à Montréal », selon les documents de la cour supérieure du Québec. Le groupe soutenu par le Fonds d'aide aux recours collectifs réclame un minimum de 2 000 dollars canadiens de dommages plus les intérêts courus depuis la date du dépôt du recours. Cette somme est demandée pour com-

penser « les troubles, inconvénients, fatigue et stress durant l’attente du départ et au retour » et plus important « l’atteinte à la dignité ».

Ces indemnités englobent « les frais de subsistance et d'hébergement durant l'attente; les frais de transport terrestre aller et/ou retour entre l'aéroport et un hôtel pour la nuit du 13 au 14 octobre 2009; les frais d'appel et de communications; perte de salaire pour les 14 et 15 octobre 2009; montants payés à des tiers pour gardiennage des enfants, du domicile ou d'animaux; et autres dommages découlant directement du retard. » Pas de justice pour ceux qui résident en Algérie Les avocats d’Air Algérie ont toutefois réussi à exclure du recours 110 passager résidents en Algérie sur les 270. Justice sera alors rendue uniquement aux 160 qui vivent au Canada. La genèse de cette affaire remonte donc au 13 octobre 2013. « Après avoir procédé à l'enregistrement, pour un départ prévu à 14 h 45, les passagers du vol AH 2700 au nombre de 270, composés d'adultes et d'enfants de tous âges, étaient dans la zone d'embarquement en vue de monter à bord du vol AH 2700 d'Air Algérie à destination de Montréal », selon les documents de la cour supérieure du Québec. Ce n’est qu’aux environs de 16 h 30, que des agents d'Air Algérie « ont informé les passagers que le départ avait été retardé » en raison d'un problème technique et les a appelés à monter à bord de l'avion en vue du vol. Après deux heures dans l'avion, les passagers sont débarqués. Vers 20 h 00,

Air Algérie distribue aux passagers des sandwichs, une tranche de gâteau et une bouteille d'eau.

sièges de la salle d'attente en attendant le vol promis pour le lendemain. », ajoute la cour.

Le vol est ensuite annulé et on informe les passagers vers 21h00. Ils sont emmenés à l’hôtel pour passer la nuit. Surprise. A l'hôtel, on les informe qu’il n’y avait pas assez de chambres pour accueillir tout le monde à cause d’un congrès.

Des centaines d’autres cas de maltraitance?

Les passagers, selon la cour, « ont été laissés complètement à eux-mêmes. Aucun responsable d’Air Algérie n'était présent » pour les assister. Les familles ont été séparées afin de pouvoir attribuer les chambres aux personnes de même sexe. « Nombreux autres passagers, certains avec leur famille, ont dû passer la nuit, sans dormir, assis dans des escaliers et sur des chaises de l'hôtel. D'autres sont repartis à l'aéroport à bord des navettes et se sont couchés par terre ou sur des

Ce n’est qu’aux environs de 3 h 30 le matin du 14 octobre 2009, « fatigués voire même exténués » que les passagers ont été invités à embarquer dans des minibus qui « les ramenaient à l'aéroport d'Alger pour s'enregistrer à nouveau en vue du vol vers Montréal ». Et encore un autre retard. Ce n’est qu’à 7 h 30, le mercredi le 14 octobre 2009, que l'avion a quitté Alger. Si ces voyageurs d’infortune ont trouvé le moyen et la possibilité de faire valoir leurs droits grâce à un passager déterminé, qu’en est-il des milliers d’autres ? *El Watan - Algérie

La Fondation Club Avenir recrute La Fondation Club Avenir est à la recherche d’une directrice générale ou d’un directeur général qui a les compétences, l’intérêt et la motivation pour organiser et gérer ses activités. La personne recherchée est reconnue pour son leadership, son expérience en gestion de projets et sa connaissance des outils de communications électroniques et réseaux sociaux. Qualifications et connaissances requises - Diplôme universitaire ou

expérience pertinente en Gestion et Communications - Bonne connaissance des outils de communications et marketing: emails, Web, réseaux sociaux - Très bonne connaissance du français et de l’anglais (écrit et parlé). - Expérience reconnue dans l’organisation d’événements majeurs (conférences et soirées-spectacles) - Sens du leadership avec talent reconnu dans l’organisation et la motivation d’équipes de bénévoles

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- Un bon sens de diplomatie et de sagesse pour bien représenter la fondation

Le poste requiert une disponibilité durant les heures de travail, les soirs, fins de semaine et jours fériés. Il est rémunéré à un taux horaire variant entre $18 et $23. Il est idéal pour une personne qui veut mettre ses compétences en communications et en organisation au profit de sa communauté. Le poste est un emploi à temps partiel avec un

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horaire flexible qui exige des interventions dont la durée et l’intensité varient selon le niveau d’avancement de chaque projet. Si vous aimez travailler sur des projets communautaires et relever des défis en faisant participer des équipes de bénévoles, ce poste est pour vous. Dépôts de candidatures Veuillez soumettre votre CV et lettre de motivation au plus tard le 31 mai 2015 à president@clubavenir.com


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Vacances & voyage

«Ma maison avec vue sur mer»…

L’offre de Dyar Al Mansour présentée à Montréal Québécois, néo-québécois inclus, tiennent à leurs vacances. Autant que possible, au Sud ou dans les pays dont ils sont originaires, ils les préfèrent «les pieds dans l’eau» c’est-à-dire au bord de mers et océans qui nous manquent cruellement à Montréal. Et, surtout, «snow birds» ou adeptes des voyages-pèlerinage, «chez soi», dans une petite maison douillette dont on peut fermer la porte pour préserver l’instant privilégié du repos, ou l’ouvrir pour recevoir dignement parents et amis. Ce rêve à lui aussi connu sa part d’aléas. Il fut en effet un temps ou, du fait de la distance, on «achetait sans voir» ou sur plan, des biens immeubles décevants ou livrés avec des retards pouvant atteindre ou dépasser 10 ans. La société marocaine Dyar Al Mansour, qui a présenté ses offres à Montréal les 25 et 26 avril dernier est venue aussi pour dire à ceux qui veulent réaliser leur rêve immobilier que ces temps étaient révolus et que désormais, toutes les garanties nécessaires de qualité et de délais de livraison étaient disponibles. De fait, au Maroc, depuis deux ans, les autorités les plus autorisées du pays, ont veillé à ce que les espaces vides des lois sur l’acquisition immobilière soient comblés et que tout acquéreur reçoive – contractuellement équilibrée – la juste contrepartie de son investissement. Il faut dire aussi que Dyar Al Mansour a innové en ce sens qu’avec l’aide de ses partenaires locaux dans l’organisation de l’événement, elle a proposé une offre entièrement adaptée à la demande locale, en termes de dimension des maisons proposées comme en prix, en qualité et en localisation. Une opération menée à bien Résultat de cette conjoncture rassurante et de cette préparation minutieuse? Un succès populaire indiscutable et une réussite commerciale certaine. Ce sont en effet plus de 700 personnes, et l’on ne compte pas les conjoints et enfants dans ce nombre, qui se sont rendues à la rencontre des membres de la

L'équipe de Dyar Al Mansour . de gauche à droite : El Andaloussi Yassine, Cherkaoui Adnane, Benyoussef Nawal, Fayçal Bennouna, Hind Meddoun, El Yacoubi Mehdi délégation de Dyar Al Mansour; beaucoup pour s’informer, assez souvent aussi pour réaliser leur rêve. Et ce dernier cas de figure s’est avéré dans une centaine de cas; près d’une centaine de familles montréalaise d’origine maghrébine ont ainsi pu devenir propriétaire d’une résidence d’été – plus exactement d’une résidence de vacances - au Maroc, au bord de la Méditerranée ou de l’Atlantique, au porte du désert et à portée des oasis, à proximité d’une station de ski ou à une distance pouvant être couverte à pieds, de leurs parents et proches. Une offre adaptée Comment expliquer un tel succès? L’organisation de l’événement y est certes pour quelque chose, mais Dyar Al Mansour a aussi fait sa part. D’abord en mettant les moyens nécessaires, avec une équipe de six personnes sur place. Ensuite en modulant son offre selon la demande pour répondre effectivement aux besoins.

Outre la diversité dans la localisation des propriétés proposées, les visiteurs - des jeunes souhaitant mobiliser leur épargne et des moins jeunes souhaitant une acquisition finale – se voyaient en effet proposer des maisons «entrée de gamme» (autrement appelées «habitat économique») à partir de 25 000$ et des «moyenne gamme» à partir de 55 000$; le tout avec des aides et des facilités de crédits bancaires plus qu’abordables. Quand aux délais de livraisons, ils variaient entre une possible occupation immédiate et une livraison dans un délai inférieur à deux ans… Une demande qui se confirme Ceux qui étaient prêts ont évidemment sauté sur l’occasion. D’autres devraient suivre dès cet été. Mais aussi, une demande qui restait latente a pu s’exprimer. Les organisateurs ont en effet reçus appels téléphoniques et courriels d’autres villes du Québec et d’aussi loin que l’Ontario, s’enquérant de la possibilité de visite de la délégation Dyar Al Mansour à Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières, Ottawa ou Toronto…

Dyar Al Mansour à Montréal

Une organisation sans faille Nawal Benyoussef, ce nom 700 familles montréalaise le connaissent maintenant et apprécie la personne qui le porte. La cheffe de mission de Dyar Al Mansour à Montréal a en effet impressionné par son professionnalisme et sa compétence, comme d’ailleurs tous les membres de la mission. Mais il y a aussi ceux qui ont travaillé dans l’ombre : l’équipe Atlas Media Événementiel – Rachid Najahi et El Mahdi Ziani notamment - qui a su veiller à ce qu’aucun détail ne vienne à clocher et que tout visiteur soit accueilli dans les meilleures conditions et reçoive effectivement les informations et le service pour lequel il s’est déplacé. Avec le choix du lieu de l’événement d’abord : un palace du Centre ville de

Montréal qui, outre l’expérience de son personnel en matière de congrès et banquets, présente l’avantage d’être totalement accessible (une station de métro dans ses locaux, des arrêts d’autobus et des postes taxis sur la rue adjacente, un nombre suffisant de places de parking, des installations permettant la circulation des personnes à mobilité réduite). Un «Blitz» communication ensuite qui a permis de joindre un maximum de montréalais dans un minimum de temps. Et enfin, une organisation sur site sans tâche, depuis une procédure d’accueil et d’inscription courtoise et diligente jusqu’aux séances d’information de groupe ou la rencontre avec un agent commercial.

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Mme Nawal Benyoussef au centre avec les talentieuses artistes marocaines Najat El Wafi et Laila Gouchi Et au bout des deux journées, 700

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familles montréalaises satisfaites.


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«Ma maison avec vue sur mer»…

Projet Dyar Al Mansour au Maroc : Un projet attrayant Par Réda Benkoula*

Ils étaient nombreux à venir assister à la séance d’information qui était organisée par le promoteur immobilier Dyar Al Mansour à l’hôtel Bonaventure à Montréal. Filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion marocaine, le promoteur proposait aux Montréalais de devenir propriétaire au Maroc à partir de 25.000 dollars, un montant qui était considéré comme accessible aux dire de plusieurs participants. Aziz qui venait d’arriver en compagnie des membres de sa famille, attendait de recevoir de plus d’information concernant le projet. Adil qui est installé à Montréal depuis quatre ans pense déjà investir dans une propriété au Maroc : « Je pense que c’est une bonne initiative pour faciliter l’accès à l’acquisition d’une propriété dans la région de Casablanca et que je pourrai exploiter lorsque je serai au Maroc pour m’y installer définitivement ».

Pour la directrice du marketing et de la communication Madame Nawal Benyoussef, une équipe de six personnes se chargent d’accueillir les clients pour répondre à leurs interrogations. Selon Madame Benyoussef, le projet de promotion immobilière a pris une plus grande dimension en développant de projets de moyen standing qui pourront être accessibles dans un réseau qui sera de plus en plus étoffé pour répondre aux demandes des futurs clients. En effets, si certains visiteurs étaient séduits par le prix des propriétés, d’autres clients étaient intéressés par des emplacements à l’image de Kamel ou Aziz qui avaient une préférence pour la ville d’Agadir, qui devrait être dans le programme de développement immobilier du promoteur dans les mois à venir.

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Au moment de notre passage en cette première journée du salon, plus de 140 familles étaient déjà présentes pour avoir de l’information sur le programme auquel est associée la banque

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marocaine du commerce extérieur BMCE avec son représentant à Montréal Monsieur Rachid Kharoudji. *L’Initiative


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Dyar Al Mansour à Montréal

Par Abderrahman El Fouladi*

Des centaines de marocains et marocaines se sont rendus, les 25 et 26 avril 2015, à l’hôtel Bonaventure de Montréal pour rencontrer l’équipe de Dyar Al Mansour dont les membres n’ont pas chômé : Tellement l’affluence était soutenue de 10 à 20H00 tout au long des deux jours ! « Nous sommes si heureux de cette performance qui nous permet aujourd’hui de confirmer le potentiel du marché MRE du Canada que nous réfléchissons dores et déjà aux modalités de pérenniser ce mode de vente en direct avec cette clientèle cible. » Nous a confié Madame Nawal Benyoussef, Directrice Marketing et Communication . Ventes doublées Et performance , il y en a eu: Le directeur des ventes (Pôle Commercial et développement) M. Fayçal

Bennouna nous a confié que Dyar Al Mansour vient de doubler ses ventes (par rapport à l’année dernière) d’appartements répartis géographiquement de la côte (El Jadida, Zénata, Nador) jusqu’à Ouarzazate en passant par Khémisset.

Et d’ajouter : «Les résultats encourageants de Montréal nous incitent maintenant à aller à la rencontre de nos concitoyens installés dans d’autres villes canadiennes comme Toronto et Québec, et ce, dès la saison estivale prochaine. »

De gauche à droite : Mahdi Benyaz, Rachid Najahi, El Andaloussi Yassine, Cherkaoui Adnane, Benyoussef Nawal, Fayçal Bennouna, Hind Meddoun, El Yacoubi Mehdi et Rachid Kharouji

Partenariat efficace Interrogée sur le secret de la réussite de cette année, Nawal Benyoussef a

tenu de rendre hommage à Rachid Najahi, DG du Groupe Atlas Média et son partenaire canadien pour cette opération, qui selon elle a accompagné Dyar Al Mansour « dans la mise en place des dispositifs organisationnel et

médiatique, dans un temps record qui n’avait pas dépassé les dix jours« . *Maghreb Canada Express

Élargissement de l’offre de services financiers

BMCE Bank fait sa rentrée au Canada Depuis plus de trente ans, l’offre de services financiers marocains à Montréal se limitait à une institution financière de format coopératif proposant des services bancaires avec son partenaire local Desjardins.

différentes Provinces du pays à travers une série de conférences, a fait sa rentrée montréalaise officielle lors de l’événement Dyar Al Mansour, au succès de laquelle il a d’ailleurs fortement contribué par sa présence.

Depuis un an, un nouveau joueur est en place, la BMCE Bank, qui a ouvert un Bureau de Représentation à Montréal (1241, Peel, H3B 5L4; tél. : 514 875 42 66) et qui élargit l’offre de services financier à l’ensemble du Canada.

Nombre de visiteurs de l’activité immobilière de ce mois d’avril 2015, heureusement surpris par cette nouveauté, ont tenu à le rencontrer pour s’informer de la gamme de produits crédits, épargne, sécurité proposés par BMCE Bank et saluer l’avènement d’une concurrence qui ne manquera pas d’avoir des effets positifs sur leurs portefeuilles.

Le directeur du bureau, M. Rachid Kharouji, qui avait déjà rencontré la communauté dans

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M Rachid Kharouji , directeur BMCE Canada

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Votre argent

Ménages

Les dettes des Canadiens augmentent…

Les données récemment rendues publiques par Statistique Canada indiquent que les Canadiens se sont endettés davantage entre 1999 et 2012, mais la valeur de leurs actifs s'est accrue encore plus rapidement. On apprend ainsi que d'une part que 71 pour cent des Canadiens détiennent une dette et que la dette médiane de ceux-ci atteignait 60 100 $ en 2012, soit 23 400 $ de plus qu'en 1999. Durant la même période, les actifs médians des familles canadiennes endettés ont augmenté de 179 800 $, pour atteindre 405 200 $.

Selon l'évaluation de l'agence fédérale, les actifs médians ont ainsi augmenté de 80 pour cent, alors que la dette médiane a augmenté de 64 pour cent. Des dettes de plus en plus lourdes La situation est tout autre en ce qui a

trait aux ratios entre la dette et le revenu.

La famille médiane a vu sa dette passer de 78 pour cent de son revenu annuel après impôt en 1999 à 110 pour cent en 2012. Lorsqu'on y regarde de plus près, cependant, on constate que plus du tiers des familles avaient un niveau d'endettement global d'au moins 200 pour cent de leur niveau de revenu annuel après impôt. En 1999, moins du quart des familles canadiennes se retrouvaient dans cette situation. En bout de ligne, toutefois, on constate que le ratio médian de la dette aux actifs est demeuré relativement stable au cours de cette période, ce qui suggère que les familles canadiennes se sont endettées davantage, mais qu'elles l'ont fait de manière proportionnelle à la croissance de la valeur des actifs,

notamment celle des biens immobiliers. Les données sur les dettes comprennent les dettes hypothécaires et les dettes de consommation, les marges de crédit, les prêts sur véhicule, les prêts personnels et les prêts étudiants, alors que les actifs

comprennent les avoirs financiers comme les régimes de pension d'employeur et autres et les avoirs non financiers, comme les actifs immobiliers.

Votre argent les intéresse vraiment…

Les banques augmentent leurs tarifs sur vos transactions Les consommateurs doivent s'attendre à de nouveaux frais bancaires de leur institution financière. Une panoplie de services est touchée, comme les transactions, l'impression de livret ou le transfert de régimes enregistrés. À la Banque Nationale, les différents forfaits à frais fixes grimperont de 2$ à partir du 4 mai: de 6,25 à 8,25$ pour le programme «Accès Direct». La tenue de compte au moyen d'un livret va disparaître, à l'exception des comptes déjà ouverts. N'empêche, il en coûtera 25 cents de plus par mois à 2,50$. Recevoir un relevé par la poste passera de 2$ à 2,50$ et transférer un certificat de placement garanti vers une autre institution financière coûtera

deux fois plus cher: 100$ au lieu de 50$.

À la BMO, la plupart des programmes mensuels grimperont de 1$ par mois. C'est le cas du programme «Plus» qui autorise 30 transactions par mois; son coût augmentera à 10,95$, et ce, à partir du 1er mai. De plus, ceux qui effectuent jusqu'à 12 transactions à partir de multiple comptes ne pourront plus bénéficier du programme «Pratique» à 4$ puisqu'il ne couvrira plus que 2 comptes plutôt que 20. À la RBC, les changements surviendront le 1er juin. La plus grande banque au pays repousse l'âge d'admissibilité des personnes âgées

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pour l'obtention de rabais sur certains comptes: 65 ans plutôt que 60 ans. Et émettre un chèque certifié coûtera désormais 20$, soit 5$ de plus.

Que fait le gouvernement? Pour l'organisme Option Consommateurs, il faudrait que le gouvernement fédéral impose des plafonds. «Le problème en matière bancaire, c'est qu'il y a très peu de compétition entre institutions financières. Ça bouge rapidement et les consommateurs se sentent peut-être pris au piège», explique l'avocate Sylvie De Bellefeuille. Desjardins se prépare aussi à une série de modifications qui seront en vigueur le 1er juillet prochain. Pour le

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moment, la coopérative refuse de transmettre ces changements, préférant d'abord aviser ses membres le mois prochain. À la Banque TD, des changements sont survenu le 2 mars dernier. Le solde mensuel minimal requis pour l'exonération des frais mensuels ou d'opération de certains comptes a été relevé. Autre exemple: les frais d'insuffisance de fonds sont également passés de 45 $ à 48 $. À la Banque Laurentienne, il n'y a pas eu de changements aux frais de base depuis 2013 et aucun changement n'est prévu pour le moment.


Votre argent

Salaire minimum au Québec

10,55 $ de l'heure depuis le 1er mai 2015

Le ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, M. Sam Hamad, annonce que le salaire minimum au Québec sera porté à 10,55 $ le 1er mai 2015, une augmentation de 0,20 $ l'heure. Le taux du salaire minimum payable aux salariés au pourboire sera majoré de 8,90 $ à 9,05 $ l'heure. En ce qui a trait au taux payable à certains sala-

riés de l'industrie du vêtement, il sera porté de 10,35 $ à 10,55 $.

« L'augmentation du 1er mai prochain profitera à plus de 271 500 personnes, dont 163 400 femmes. Elle permettra de préserver le fragile équilibre qui doit prévaloir entre l'amélioration de la rémunération des salariés à faible revenu et la compétitivité des entreprises », a déclaré le ministre Sam Hamad.

Dans le secteur horticole, la rémunération au rendement payable aux cueilleurs de petits fruits sera augmentée proportionnellement à la hausse du taux général. Ainsi, le taux payable aux travailleurs affectés à la cueillette de framboises sera porté à 3,12 $ du kilo et celui payable aux cueilleurs de fraises sera fixé à 0,83 $ du kilo.

M Sam Hamad, ministre du travail du Québec

Aide sociale en Ontario

19 recommandations pour mieux gérer le système Un changement de la structure administrative, une meilleure planification, un plan de communication intégré et de la formation pour les employés sont au nombre des recommandations du Rapport final sur la mise en place du nouveau système informatique pour la distribution de l'aide sociale (SAMS). Au total, le document déposé ce

matin émet 19 recommandations pour finaliser la transition vers le nouveau système et éviter que d'autres ratés ne se produisent.

Le rapport note, entre autres, les préoccupations des usagers du nouveau système qui a coûté 240 millions de dollars. Plusieurs se sont plaints que le programme, qui devait faciliter leur tâche, s'est avéré être un casse-

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tête inefficace qui a augmenté leur charge de travail.

En plus des problèmes causés aux employés, la distribution des prestations d'aide sociale a beaucoup souffert: des chèques ont été envoyés trop tôt ou trop tard et certains prestataires ont reçu trop d'argent alors que d'autres n'ont rien reçu du tout. La première ministre Kathleen Wynne

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elle-même a reconnu que les ratées ont été nombreuses et qu'il y a encore place à l'amélioration. Le gouvernement a pourtant répété qu'il n'avait pas l'intention d'abandonner le programme, quitte à accroître le soutien technique. Le rapport final, rédigé par la firme Price Water House Coopers (PwC) a coûté 190 000 $ aux contribuables.


Votre argent

Vous et vos impôts

Qui paye et combien?

Le système de perception des impôts est complexe et le fardeau fiscal des contribuables va bien au-delà d’un pourcentage du montant déclaré à la ligne 101. Il comprend aussi les taxes, les impôts fonciers et les différentes cotisations sociales. En fait, l’impôt sur le revenu des particuliers ne compte que pour 38,9 % de l’ensemble des recettes fiscales des gouvernements. Voilà qui donne lieu à des perceptions erronées, des demi-vérités et à quelques mythes. Tout n’est pas blanc ou noir dans le monde de la fiscalité ! Est-il vrai qu’une grande partie des Québécois ne paient pas d’impôt ? Les Québécois sont-ils plus taxés que leurs confrères ailleurs en Amérique du Nord ? Et que dire de ces entreprises qui payeraient de moins en moins d’impôt ? Tentons d’y répondre.

36,6 % des contribuables exemptés Au Québec, 36,6 % des contribuables ne paient pas d’impôt sur le revenu en raison de leur faible revenu. Cela dit, si l’on inclut les différentes cotisations sociales (Assurance-emploi, Régie des rentes du Québec, Régime québécois d’assurance parentale), ce pourcentage diminue à 17,3 %, selon une étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC), un think tank de gauche fondé par Jacques Parizeau. Sans compter que tous les Québécois paient des taxes à la consommation et qu’ils paient des impôts sur toute une vie. Dans le lot de ceux qui paient peu ou pas d’impôt se trouvent des étudiants qui paieront des impôts plus tard et des retraités qui en ont payé toute leur vie. L’idée selon laquelle une majorité de particuliers ne paient pas d’impôt serait donc erronée.

Entreprises : 15% au Fédéral et 11,9% au Québec Il est vrai que le taux d’imposition général des entreprises a diminué dans les dernières années. Au fédéral, il est passé de 28 % à 15 % entre 2000 et 2014. Au Québec, il a plutôt augmenté, passant de 8,9 % à 11,9 %. Or, si le taux d’imposition sur les profits a tendance à diminuer – et c’est une tendance mondiale — globalement, le poids fiscal des entreprises par rapport au PIB a augmenté, alors que les entreprises assument d’autres charges sociales que la simple part d’impôt sur les bénéfices. Comme le notait récemment le rapport Godbout sur la réforme de la fis-

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calité, le poids des impôts des sociétés est plus élevé au Québec (4,9 % du PIB) qu’au Canada (3,6 %) et que dans la moyenne de l’OCDE (3,4 %). Les entreprises seraient donc moins imposées individuellement, mais elles seraient plus nombreuses qu’avant à payer de l’impôt. Ce que l’on paye vraiment Pris dans son ensemble, le fardeau fiscal des Québécois est en effet plus lourd que celui des contribuables des autres provinces canadiennes et des États-Unis. Mais il s’allège quand on tient compte des nombreuses déductions et crédits d’impôt auxquels les particuliers ont droit. Par exemple, selon les données de

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l’IREC, en 2011, le revenu moyen des contribuables au Québec était de 40 600 $. Pris ensemble, l’impôt fédéral, l’impôt provincial, les cotisations sociales et les taxes à la consommation auraient grugé 17 400 $, soit 42 %, du total. Toutefois, une fois soustrait les 7 700 $ en diverses déductions et crédits d’impôt, seulement 24 % du revenu total a été perçu en impôts, en taxes et en cotisations. C’est donc 76 % — et non 58 % — du revenu net qui est resté dans les poches du contribuable moyen. Selon le rapport, il aurait fallu gagner plus de 250 000 $ par année pour atteindre la limite de 39 % du revenu total versé à l’impôt.


Politique

«Ça sent les élections»…

Comment «redonner à la classe moyenne»?

Par Justin Trudeau*

Au cours des dix dernières années, Stephen Harper a ignoré les gens qui forment la colonne vertébrale de notre économie. Les gens qui doivent travailler de plus en plus d’heures et cumuler les emplois et qui reçoivent moins en retour. Et dont la sécurité financière est de plus en plus précaire. Les Canadiennes et les Canadiens de la classe moyenne doivent avoir de l’argent dans leur poche pour épargner, investir et faire croître l’économie – il est temps de redonner à la classe moyenne pour renforcer le cœur de l’économie canadienne. Le système inéquitable de M. Harper donne plus d’argent à ceux qui en ont le moins besoin. Le Parti libéral a un plan qui est non seulement meilleur, mais aussi plus équitable : nous accorderons une baisse d’impôts à la classe moyenne et redonnerons plus d’argent aux familles de la classe moyenne pour les aider à élever leurs enfants. Notre plan rendra le système fiscal plus équitable et réduira le taux d’imposition

de la classe moyenne pour le faire passer de 22 % à 20,5 %. Nous demanderons aux Canadiens les mieux nantis – ceux et celles du un pour cent des revenus les plus élevés – de payer un peu plus afin que la classe moyenne en ait moins à payer.

Cet allégement fiscal équivaut jusqu’à 670 $ par année, par personne – ou 1 340 $ par année pour un ménage à deux revenus. Nous offrirons également un chèque mensuel bonifié, non imposable et équitable aux familles de la classe moyenne et à faible revenu, pour les aider à assumer les frais inhérents à élever leurs enfants. Une famille type avec deux enfants et un revenu annuel d’environ 90 000 $ recevra une allocation de 490 $ non imposable tous les mois. Avec le plan de M. Harper, cette même famille ne reçoit qu’environ 275 $ après impôts. Sur une année, cela représente une aide non imposable de 2 500 $ de plus. Nous offrirons aussi plus d’aide aux familles à faible revenu.

… donne des idées à Thomas Mulcair Les néodémocrates fédéraux se frottent les mains, au lendemain de la large victoire du NPD en Alberta. Le parti, troisième dans les intentions de vote en octobre prochain, voit dans cette nouvelle vague orange une promesse de sursaut. Les stratèges sont déjà au travail pour analyser les causes de la victoire dans les moindres détails.

Le lieutenant québécois de Thomas Mulcair croit que cette victoire « dit aux électeurs que tout est possible » : « Ça envoie un signal fort qu'on a le vent dans les voiles, qu'on est le parti du changement et qu'on est capable de battre les conservateurs. » Le NPD prépare « une analyse approfondie » de la recette gagnante pour savoir, par exemple, « quel est le segment de la population qui a le mieux répondu au message du NPD, quels ont été les messages les plus porteurs », explique Alexandre Boulerice. Il évoque les thèmes de la santé, la

Toutes les familles de la classe moyenne, et ceux et celles qui tentent d’en faire partie, recevront plus grâce à la nouvelle Allocation canadienne aux enfants. Cela représente neuf familles sur dix.

*Chef du Parti libéral du Canada

Les libéraux continueront de proposer

M Tomas Mulcair, chef du NPD Canada retraite et les énergies renouvelables. D'un bout à l'autre du pays, les députés NPD ont exprimé leur excitation sur les réseaux sociaux après l'élection historique de Rachel Notley. Le député néodémocrate fédéral Alexandre Boulerice ne tient toutefois « rien pour acquis ». Il est conscient que les enjeux et les circonstances des élections provinciales en Alberta ne sont pas les mêmes que celles du 19 octobre. Les libéraux sont quasi inexistants en Alberta et la droite est divisée.

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des solutions pour faire croître l’économie. Notre plan remettra plus d’argent dans les poches de la classe moyenne, et de celles et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.

Stephen Harper salue la victoire Orange dans son fief…

La «Vague Orange» en Alberta…

« On savoure », sourit le député de Rosemont-La Petite-Patrie Alexandre Boulerice, avant de prendre l'avion pour Ottawa. « J'ai hâte de voir la tête des conservateurs à la période de questions », ajoute-t-il.

M Justin Trudeau, chef du parti libéral du Canada

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Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a salué la victoire de Rachel Notley et du Nouveau parti démocratique de l'Alberta aux élections provinciales de cette province de l'Ouest canadien, fief du Parti conservateur canadien de M. Harper. « Je me réjouis de travailler avec la future première ministre Notley à des dossiers importants pour les Albertains et pour tous les Canadiens, comme la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme de la province et du pays », a déclaré le premier ministre Harper.

M. Harper a profité de l'occasion pour remercier le premier ministre sortant - et ancien ministre du gouvernement Harper - Jim Prentice pour ses années passées dans le service public. M. Prentice a annoncé sa démission peu après l'annonce des résultats de l'élection et de la débâcle de son parti. Emporté par la vague orange qui a déferlé sur l'Alberta, le Parti progressiste-conservateur, au pouvoir depuis 43 ans en Alberta, a été relénº 253 du 7 au 20 mai 2015

M Stephen Harper, premier ministre du Canada

gué au troisième rang, derrière le Wildrose, qui devient l'opposition officielle. Le parti conservateur n'a pas réussi à convaincre les électeurs qu'il pourrait, entre autres, faire face au déficit de 7 milliards de dollars. Jim Prentice a rappelé que son parti a dû faire des choix difficiles. Quant au NPD, il a remporté 53 sièges, grâce à l'appui de 40,5 % des électeurs et formera un gouvernement majoritaire.


Panorama

Le 1er mai à Montréal

Beaucoup d’entre nous ont grandi dans des pays ou le défilé, sacro-saint du 1er Mai, fête des travailleurs, journée chômée et payée arrachée de haute lutte, était un moment clé du militantisme sociale et une leçon de civisme sans l’école. Souvenir de ces temps passés, le 1er mai ne nous attire plus. Pourtant, il est célébré ici jusque sur le pas de nos portes. C’est donc un devoir de mémoire que de le décrire pour ceux qui ont été à la pêche ce vendredi montréalais, riches d’images, entre autres, de revendications et de marches. Montréal aux couleurs ouvrières et militantes Dès 6 h, des manifestants bloquent le chantier du CHUM Les manifestations du 1er mai ont commencé très tôt le matin à Montréal. Un groupe de manifestants dénonçant les politiques d'austérité du gouvernement du Québec a bloqué durant quelques minutes, dès 6 h, l'accès au chantier de construction du CHUM au centre-ville.

Certains travailleurs, d'accord avec leurs revendications, ont tout de même déploré leurs actions, qui les empêchaient d'entrer au travail. Les policiers sont finalement intervenus, à l'angle des rues Saint-Denis et Viger, et ont rouvert pacifiquement le chantier de construction. Les manifestants s'étaient réunis à la place Émilie-Gamelin vers 4 h 30, avant de prendre la rue dans le cadre de la journée des travailleurs. L'un de ses groupes s'est arrêté au chantier du CHUM pour y bloquer l'accès. La manifestation, qui a perturbé la circulation dans le secteur, a duré une vingtaine de minutes. Les manifestants ont repris la rue en se dirigeant vers l'ouest sans fournir d'itinéraire. En l'absence d'itinéraire, les

policiers ont déclaré la manifestation illégale.

Une fois délogés du CHUM, les manifestants se sont regroupés au square Philipps, où ils ont fait le plein de participants avant de reprendre la marche. Ils ont pris la direction du Centre international du commerce. Des militants ont également occupé le Palais des congrès et la Tour de la Banque Nationale en plus de manifester devant les locaux de Québecor. Aucune arrestation effectuée. Plusieurs autres manifestations sont prévues tout au long de la journée à Montréal et dans différentes villes de la province pour protester contre les mesures d'austérité. Les lieux des manifestations sont souvent tenus secrets. Les grandes centrales syndicales, les étudiants et différents groupes sociaux participent à ces manifestations. Les professeurs de cégeps, qui souhaitaient se joindre au mouvement de manifestations du 1er mai, ont vu la Commission des relations de travail (CRT) leur compliquer la tâche. La commission a statué que la journée de grève du 1er mai votée par les profs de cégeps constitue un débrayage illégal. La CSN, qui représente 85 % des professeurs de cégeps, a invité ses membres à respecter l'ordonnance de la commission. Les professeurs de plusieurs cégeps Abitibi-Témiscamingue, Marie-Victorin, Rosemont et Saint-Jérôme, notamment défient toutefois l'ordonnance de la CRT en dépit de la recommandation de la CSN. Réunis en assemblée générale hier, les membres du Syndicat des professeurs du Cégep Marie-Victorin, contre la recommandation de son comité exécutif, a notamment décidé de braver

l'ordonnance de la CRT à moins qu'une injonction soit ordonnée. En Estrie, des manifestants ont bloqué le Cégep de Sherbrooke, pendant qu'un blocage, dont l'objectif est tenu secret, est prévu à Québec. La police de Québec n'a reçu aucun itinéraire en prévision de probables manifestations du premier mai. Des manifestants de l'Est du Québec ont également promis de perturber les activités économiques de la région. Le point de vue du gouvernement Pendant que les manifestants dénoncent les mesures d'austérité dans les rues, le gouvernement défend sa rigueur budgétaire. Le gouvernement est convaincu que la majorité de la population appuie ses réformes, qui assureront, selon lui, un avenir économique meilleur au

Québec. « On demande des efforts à tout le monde, il est vrai », explique le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux. « Alors, il est normal que certaines personnes, que certains groupes ne soient pas nécessairement totalement en accord avec ce qu'on fait. Il y a une partie de ces gens-là qui vont s'exprimer aujourd'hui. C'est tout à fait légitime de le faire. » Le ministre Coiteux estime toutefois qu'une majorité de Québécois sont d'accord avec les politiques de son gouvernement. « Dans cette société québécoise, je pense sincèrement qu'une nette majorité de la population qui veut que le gouvernement équilibre les finances publiques [et] fasse preuve de rigueur dans la gestion des deniers publics. »

Dialogue social

Une « dynamique d'affrontement »? Un fossé sépare toujours les syndicats et le gouvernement du Québec quant à leurs positions respectives en vue du renouvellement des conventions collectives dans le secteur public. À la veille de la fête des Travailleurs du 1er mai, les centrales syndicales soutienaient être face à un mur quand elles font valoir leurs préoccupations auprès du gouvernement libéral. C'est ce qui est ressorti de la rencontre de ce matin entre les représentants syndicaux et le premier ministre Philippe Couillard, à Québec.

que le ton lors de cette rencontre - qui se tient traditionnellement chaque année - était respectueux. Mais les parties restent campées sur leurs positions dans les négociations qui commencent à peine. D'un côté, les syndicats jugent que le gouvernement est idéologique, voire dogmatique dans sa recherche d'équilibre budgétaire au détriment des services publics et du climat de travail dans la fonction publique. Le premier ministre met plutôt l'accent sur des pistes prometteuses lors des échanges sur la formation, l'emploi et les investissements au Québec.

Les représentants s'entendent pour dire

Jacques Létourneau, président de la

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Confédération des syndicats nationaux (CSN) juge que le gouvernement est dans une dynamique d'affrontement plutôt que de dialogue.

« C'est un agenda très dogmatique. [Le premier ministre] a réitéré sa confiance en [son président du Conseil du Trésor] François Coiteux, nous disant qu'il avait beaucoup d'ouverture. Mettons que ce n'est pas ce qu'on comprend », dit-il. « On n'a senti aucune ouverture ce matin, pour ouvrir un espace où on pourrait faire partie de la solution. Je vous avoue que c'est inquiétant », a dit

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de son côté Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ). Les syndicats misent sur la négociation qui débute, mais n'excluent pas d'entreprendre des moyens de pression plus musclés. « La grève c'est le moyen ultime. Ce qui est inévitable, c'est qu'on négocie, et que ça presse », résume Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).


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Espace

Le jour où le ciel a failli nous tomber sur la tête

Rien ne va plus pour le vaisseau inhabité Progress M-27M, qui devait ravitailler la Station spatiale internationale (SSI). Les opérateurs de vol russes ont perdu le contrôle du cargo, qui devrait retomber sur Terre prochainement. « Il a commencé sa chute », a même affirmé un responsable sous couvert de l'anonymat, ajoutant que « des réactions totalement incontrôlables avaient commencé ». Les contrôleurs de vol russes essayent encore de rétablir la liaison avec le vaisseau, mais sans grand espoir d'y parvenir.

Le lieu exact de sa chute n'est pas connu, mais la quasi-totalité des engins spatiaux du même type se désintègre dans l'atmosphère ou aboutit dans les océans, qui occupent la majeure partie de la surface de la Terre. Le vaisseau transportait du matériel scientifique et des produits de première nécessité, comme de l'eau ou de la nourriture. Sa destruction ne créera pas de problème pour les six membres d'équipage de la SSI, puisqu'ils disposent de plusieurs mois de réserves. Dès son lancement par une fusée Soyouz du cosmodrome de Baïkonour, les opérateurs russes avaient rencontré des problèmes de transmission de don-

nées. De plus, Progress ne pouvait pas déployer trois de ses antennes qui permettent habituellement d'effectuer la phase d'approche et l'amarrage avec la station. Les responsables de la mission avaient alors décidé de changer son plan de vol.

À ce moment, les Russes pensaient encore que Progress remplirait bien sa mission et s'amarrerait le 30 avril à la SSI, contre un vol initialement prévu de six heures. Toutefois, après plusieurs interruptions de communications avec la Terre, le vaisseau est devenu instable et a commencé à tourner sur lui-même. La NASA a pour sa part déclaré que Progress « ne transporte aucun ravitaillement essentiel pour le fonctionnement de la partie américaine de la SSI ». Les modules russe et américain de la SSI continuent donc à fonctionner normalement.

Le prochain vaisseau de ravitaillement est prévu en juin. Il s'agit du vaisseau automatique Dragon de la société américaine

SpaceX, dont le lancement de Cape Canaveral en Floride est prévu au plus tôt le 19 juin. Il devra livrer environ 2,2 tonnes de matériel scientifique et de provisions.

Progress va se désintégrer dans l'atmosphère Le vaisseau cargo inhabité Progress, en chute libre dans l'espace depuis la perte de contrôle des opérateurs russes, doit se désintégrer vendredi 8 mai en entrant dans l'atmosphère, a annoncé l'agence spatiale russe Roskosmos. D'après les calculs des spécialistes de Roskosmos, il se désintégrera entre 01h23 et 21h55. «Le vaisseau va intégralement se consumer en traversant les couches de l'atmosphère de la Terre, et seulement quelques petits fragments atteindront la surface de la planète», a déclaré l'agence dans un communiqué. Quelques heures après son décollage le 28 avril, le Progress M-27M, qui devait s'arrimer mardi à la Station spatiale internationale qu'il devait ravitailler, n'a plus répondu aux ingénieurs

russes et a commencé à avoir des réactions incontrôlables. Une commission d'enquête a été chargée d'établir les circonstances de l'incident, qui semble avoir eu lieu au moment de la séparation entre le vaisseau et la fusée, avait estimé il y a une semaine le vice-président de Roskosmos, Alexandre Ivanov.

«Coup dur» : Un demi-milliard de dollars en débris La perte de ce vaisseau qui aura coûté près d'un demi-milliard d'euros constitue un coup dur pour le secteur spatial russe, un domaine stratégique, déjà dans le collimateur du pouvoir pour de cuisants revers. Mais elle ne met pas en danger

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l'équipage de l'ISS qui dispose de plusieurs mois de réserves. Un vaisseau de ravitaillement Dragon, de la société américaine SpaceX, devrait rallier l'ISS au plus tôt le 19 juin. Trois à quatre cargos Progress sont envoyés chaque année dans l'espace, apportant du matériel et d'autres fournitures nécessaires à la vie dans l'ISS. Après leur mission, ils retombent et se consument dans l'atmosphère au-dessus de l'océan Pacifique. Le risque que la Suisse soit touchée par des débris du Progress M-27M est minime, avait indiqué lundi le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Encadré dans l’encadré

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Le saviez-vous? •Trois à quatre cargos Progress sont lancés chaque année. Après leur mission, ils retombent et brûlent dans l'atmosphère au-dessus de l'océan Pacifique. •La perte du cargo M-27M est le dernier déboire en date de l'industrie spatiale russe, qui a subi plusieurs échecs au cours des dernières années, dont la perte de coûteux satellites. •En 2011, une fusée Soyouz emportant un vaisseau-cargo similaire avait connu une défaillance et s'était écrasé dans la région de l'Altaï (frontières mongole et chinoise) peu après son lancement.


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Points de vue

La chronique de Hasnaa Kadiri

Les écueils à éviter

pour mettre son projet migratoire sur de bons rails Le projet d’immigrer au Canada voit le jour pour des raisons, telles que l’instabilité politique dans les pays arabes, le manque de sécurité, la rareté de l’emploi ou juste pour une aspiration à une vie meilleure. Ce projet se planifie sur plusieurs étapes et surtout se concrétise après un certain temps et beaucoup d’effort. Au début, le projet prend la forme d’une demande d’immigration ou d’une demande d'asile politique, suivi par des démarches administratives, une visite médicale, etc. Pendant tout ce temps, le couple, qui fait la demande d’immigration met en veilleuse sa vie et principalement ses projets dans l’espoir de les réaliser une fois arrivé au paradis canadien. La vie ne s’arrête pas pour ces familles, mais reste hypothéquée par ce projet. Plusieurs attendrons au moins une année et demie sinon plus pour leur immigration. Quand la nouvelle d’acceptation de l’immigration tombera enfin, c’est la grande joie dans la famille proche. Quant à la famille éloignée, une fois sortie de sa stupeur, attaque par jalousie, mais enfin accepte cette nouvelle. Les préparatifs de départ vers ce paradis tant convoité, doivent se faire en dedans de six mois selon la loi de l’immigration canadienne. Les couples s’affairent alors à vendre leurs biens, à démissionner de leur emploi, à demander des références à leurs employeurs et connaissances, à colliger leurs relevés de notes et ceux de leurs enfants, et bien d’autres. Une préparation psychologique au déracinement s’amorce ensuite. Arrivés à Montréal, une autre galère commence. L’installation, l’ameublement, l’approvisionnement en ravitaille, l’inscription des enfants aux écoles, les formalités administratives encore et encore... En général, six mois après leur débarquement, la routine s’installe dans la famille, les petites incertitudes s’effacent, mais les grands projets restent sur la sellette.

Guidés ou conseillés par les connaissances d’ici, les couples essayent de s’outiller pour réaliser le rêve canadien. Combien de couples se sont posé ces questions : Devrons-nous trouver un emploi ou retourner aux études? Quel le moyen le plus rapide pour acquérir au moins une des langues officielles? Etc. Le rêve canadien les pousse à voir gros, mais la vraie réalité les rattrape et leur déception devient de taille. Les petites chicanes de couple commencent, l’instabilité prend le dessus et l’égoïsme individuel apparait. Si avant l’immigration, les projets d’avenir se dessinaient en fonction de la famille. Après l’immigration, ils commencent à rétrécir pour devenir individuels. Chacun dans le couple pense à son avenir et à sa sécurité financière. Certes, ici les familles ont droit à du soutien financier, soit soutien aux enfants ou autre. Mais le constat est que cet argent n’est pas suffisant à assurer une vie décente ! Si dans certains couples, la femme s’écrase, trouve un petit boulot ou pas, et laisse tomber ses ambitions d’avenir pour donner la chance à son mari d’accéder aux études ou inversement. Dans bien d’autres couples, chacun veille à son salut. Tant que le couple trouve son équilibre, l’harmonie englobe le foyer et les enfants s’épanouissent et s’intègrent dans leur nouvel environnement. Dans le cas contraire, le climat familial devient pollué et tout le monde suffoque, mais se maintient en mode survie. Différents exemples de ces familles en survie sont parmi nous. En fait, tant que la corde, qui unit le couple, n’est pas brisée, tant que le couple fonctionnera. Il cessera d’être un couple, lorsque l’un des deux ne tiendra plus son bout de corde. Nous assistons alors à une démission de fonctions au sein de la famille.

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Mme Hasnaa Kadiri

Un homme diplômé du Canada trouvera rapidement sa femme non diplômée moins attrayante que sa collègue québécoise, française, chinoise, etc.

Où sont les valeurs arabes ? Les principes d’une famille unie ? Où est l’éducation reçue ? Quel est l’avenir des enfants ?

Une femme, qui bosse toute la journée, retourne à la maison et trouve son mari, étalé sur le sofa à zapper les chaines de télévision et, ce dans le plus grand désordre, se lassera vite de lui…

Surtout ne jamais oublier que l’individualisme canadien ne s’applique aucunement à la réalité arabe ! Que l’avenir de la famille doit rester la priorité de chacun ! Des enfants bien éduqués et équilibrés mentalement sont la fierté des parents, des Arabes en général et des Montréalais en particulier.

Un homme ouvert d’esprit refusera de continuer à vivre avec une femme conservatrice, alors que d’autres tentations sont permises… Une femme, au nom de la liberté, essayera de nouvelles expériences : les soirées nocturnes, les fréquentations douteuses, etc. Le mari, se sentant trahi, risque de plonger dans la démence et de faire l’irréparable : coups et blessures… Pourquoi arrivé à tout cela ? Pourquoi gâcher ce rêve canadien ?

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Enfin, après d’énormes sacrifices et beaucoup de souffrance pour arriver à s’installer au Canada, les familles doivent prendre un temps de recul avant de prendre la voie de la perte de leur famille. Pour échanges, suggestions ou raconter votre histoire d’immigration, écrire à hasnaa.kadiri@gmail.com.


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Cultures

Littérature, Diaspora et printemps arabe

Les Mille et une soirées de Passerelle La culture est la possibilité même de créer, de renouveler et de partager des valeurs, le souffle qui accroît la vitalité de l'humanité (Proverbe africain) L’Association Culturelle Passerelle a organisé le mercredi 29 avril 2015 à 18h à la bibliothèque de Saint-Michel sa quatrième soirée littéraire dans le cadre du projet « Les Mille et une soirées littéraires », en collaboration avec le centre Ibn Roch, d’Ottawa. Cette rencontre littéraire sous le thème : Littérature, Diaspora et printemps arabe a vu la participation d’illustres auteurs dont : Nadia Ghalem, Victor Teboul et Soheir Fouzat ainsi que de Abdelkader Filali directeur de l’institut Averroes et du professeur et conférencier Ismaël Harrakat Cette rencontre littéraire, ponctuée par des notes musicales du Oud, interprété par Aziz Daouni, et animée par Mr Kamal Benkirane, directeur général de l’Association Culturelle Passerelle, a été abordé sous trois volets : l’apport de l’interculturalité chez les auteurs québécois de consonance arabe, les liens tangible avec le printemps arabe et la création littéraire, puis le rôle de la construction du savoir par les instituts du savoir. Une lecture de textes a clôturé les interventions avec débat et interaction avec le public. La construction du savoir et les contextes de la création au printemps arabe ont constitué un pôle de discussion intéressant lors du débat. Plusieurs interventions ont axées sur la nécessité de la construction du savoir, comme mentionné par Abdelkader Filali, de la nécessité de contextualiser l’identité arabe en imbriquant la nouvelle identité canadienne québécoise dans le processus de construction. Le parcours d’auteurs et médiateurs tels que Victor Teboul et Nadia Ghalem a permis d’attester l’impact du temps dans la construction de l’identité et la nécessité de l’apport interculturel dans les rapports quotidiens, le professeur Ismaël Harrakat a mentionné la nécessité de l’apport de l’interculturalité dans la vie quoti-

dienne, susceptible de promouvoir les rapports entre les êtres humains, et la nécessité de continuer à œuvrer pour l’épanouissement de ces rapports. Cette rencontre a été soutenue par le ministère de la culture et des communications au Québec, du festival du Monde Arabe, de l’institut Averroes d’Ottawa, et des bureaux de David Heurtel, député de Viau et ministre de l’environnement. L’association Culturelle Passerelle s’est forgé une solide réputation dans le milieu culturel québécois et spécifiquement dans la thématique de l’interculturalité et de la migrance comme vecteur d’altérité et de résilience. La cinquième soirée portera sur les littératures de consonance amérindienne, et ce en collaboration avec la grande institution culturelle : le conseil des Arts de Montréal. Dans ce projet « Les mille et une soirées littéraires », le but d’organiser des rencontres littéraires thématiques qui ont trait aux littératures francophones du Québec. Ces rencontres, qui répondent à un besoin du public montréalais, vont faciliter d’une part, les échanges culturels et d’autre part, permettront de favoriser l’intégration des écrivains québécois issus de toutes les origines. La valeur de ces rencontres réside d’une part, dans le choix varié des axes de discussions tel que: la relève en littérature québécoise, les tendances contemporaines en littérature, la littérature maghrébine au Québec, parcours migratoires, le choc culturel, l’intégration, Identités et altérités, la nostalgie, le racisme, l’exil, etc. Kamal Benkirane Directeur général de l’Association Culturelle Passerelle

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Lire Les «Chroniques d'un neurochirurgien schizophrène» de Mohammed Zaari Jabiri

On vu quelques fois sa signature dans les colonnes de quotidiens francophones montréalais tels La Presse et le Devoir ou encore Maghreb Canada Express, de Québec et notamment Le Soleil. Et on le croyait de ce fait journaliste, ou enseignant et chroniqueur. Mais Mohammed Zaari Jabiri n’est rien de tout cela ou, plus exactement, pas uniquement cela. Il écrit certes, mais plutôt une écriture durable, un roman, les «Chroniques d'un neurochirurgien schizophrène» (qui vient de paraître chez les éditions les Presses Inter Universitaires et est disponibles dans toutes les bonnes librairies de la Province). Et comme cela nous sera révélé par Anne Marie Dussault dans son émission d’information quotidienne 24/60, il est d’abord médecin résident en psychiatrie à l’Université de Laval et humaniste. Son ouvrage n’est pas passé inaperçu. Bon nombre de critique l’ont apprécié à juste titre semble-t-il, puisse La Presse n’a pas hésité à en publier des extraits conséquents.

Zaari Jabiri nous parle de quelque chose que l’on voudrait laisser dans l’ordre de l’indicible ou refouler au tréfonds de l’inconscient : l’humain face à la mort. Et il le fait avec une justesse des mots qui ne peut laisser indifférent. Mais plutôt que nos commentaires, forcément injustes puisque teintés de notre propre terreur face au sujet qu’il aborde, voici un extrait de son livre; un extrait qui vous donnera sans aucun doute de lire l’œuvre dans son intégralité L’humain face à mort L'auteur est. Ce texte est extrait de son livre Les chroniques d'un neurochirurgien schizophrène, publié cette semaine par. La mort. Nous y faisons face tout le temps. Chaque jour qui passe est une bataille gagnée dans une guerre perdue d'avance, je me suis toujours considéré comme un acrobate à force d'escalader l'arbre de la vie, à forcer d'esquiver ses coups et de rebondir sur mes déboires. Je n'ai jamais pensé à cette garce, la mort, je l'ignorais souvent comme si elle n'existait pas. Je ne me suis jamais préparé à l'affronter. Je la voyais sévir, prendre certains de mes patients, de mes proches, je me suis habitué à la côtoyer, mais jamais de près, toujours gardant mes distances avec elle, je ne me suis jamais rapproché d'elle, ne serait-ce que pour la comprendre, l'amadouer, espérant avoir ses faveurs et retarder l'inévitable. Je l'avoue, au fond de moi, comme nous tous, j'ai peur de lui faire face, je panique à l'idée qu'elle me surprenne alors que je ne suis pas prêt, mais que veut dire être prêt? C'est relatif, je suppose...

Durant nos études, on est amené en tant que médecin à faire plusieurs stages dans des milieux différents afin de parfaire notre formation. Et c'est ainsi que je me suis retrouvé pour la première fois en stage de soins palliatifs. J'en avais déjà entendu parler, mais je ne savais pas ce que c'était jusqu'à la semaine dernière quand j'ai commencé mon stage dans l'un des endroits les plus beaux et magnifiques que j'aie jamais foulé, un endroit où l'être humain est valorisé et respecté, un endroit où la dignité humaine est la principale préoccupation des gens qui y travaillent. Un endroit qui permet de terminer sa vie dans le respect de sa personne. Les patients ont tous un pronostic de vie de deux mois. Ils savent tous que leur vie ne dépassera pas soixante jours. Tous ont perdu la bataille contre le cancer, eux et leurs proches ont rendu les armes contre cet ennemi appelé la mort, tous courageux, les uns comme les autres, affrontant cette dernière bataille avec sérénité et dignité. Tout petit Moi, le lâche schizophrène mélancolique, je me sentais tout petit devant ces guerriers de l'au-delà, je me sentais tout petit devant ce magnifique personnel médical qui veillait jour et nuit au confort de ces genslà afin qu'ils puissent partir en paix. Chaque jour de cette semaine, j'ai senti l'insignifiance de mon existence face au vécu de ces patients, des patients bouffés par le cancer et les métastases, des patients acceptant leur sort. Ils ont ainsi gagné leur dernière bataille face à la mort, car ils ont dépassé la peur qui nous guette tous face à ce genre de situation. En entrant hier, moi, Roméo, dans la chambre de ma dernière patiente, Juliette, je l'ai vu dans son lit, cachectique, pâle, sous oxygène, tête déplumée ornée d'un bandana bleu, mais plus belle pour moi que toutes les mannequins du monde réunies. Je la vois, fatiguée, esquintée, les yeux creux, regardant droit devant, comme si au loin, à midi, elle apercevait l'ennemi, et à ma grande surprise, tournant doucement sa tête vers moi, elle me fait signe de tenir sa main et me lance de sa petite voix à peine audible et essoufflée: comment vous allez, docteur? Mais, ma Juliette, je lui réponds, c'est à moi de vous demander ça. Est-ce que vous voulez plus de morphine? D'anti nauséeux? D'oxygène? Qu'est-ce qui pourrait vous rendre plus confortable? Vous savez, docteur, vous ne pouvez plus rien pour moi, j'ai vécu mon temps, j'ai aimé, j'ai voyagé, j'ai appris, j'ai profité pleinement de la vie, et là, maintenant, je sais où je vais et je l'accepte... et vous? Moi! Qu'est-ce que vous voulez dire par là? Est-ce que vous savez où vous allez? ... Je n'ai pu lui répondre à ce moment-là, j'ai été pris de court, j'ai choisi alors d'esquiver, de ne pas répondre, sachant que je pouvais dire n'importe quoi. Ma

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Julienne venait de me donner une bonne gifle. Je suis sorti de sa chambre d'un pas militaire, j'ai posé mon stéthoscope, j'ai pris mon sac à dos et je suis rentré chez moi. Ce soir-là, moi, Roméo, je n'ai pu m'empêcher de penser à ma Juliette, je ne sais pas si je la reverrai lundi, sa phrase résonne encore dans mon esprit: est-ce que tu sais où tu vas? ... En tout cas, je l'espère. Semblant d'humanisme Les soins palliatifs, institution essentielle dans tout système de santé qui se respecte et qui valorise la dignité humaine. Les soins palliatifs sont le seul endroit où la mort sort déçue d'une bataille qu'elle a gagnée, car face à elle se dressent des guerriers armés de courage et de dignité se livrant à elle la tête haute. Face à la mort, on est seul, on est faible, désarmé. Les soins palliatifs nous permettent de garder, nous, homo sapiens, un semblant d'humanisme, dans une société aliénée et dénuée de sensibilité vis-à-vis de la faiblesse. Une société qui ne prend pas soin des plus faibles de ses membres est indigne. C'est une société vouée à l'échec, comme on dit. Ce matin-là, assis sur mon lit, le menton appuyé sur les genoux et les jambes enlacées de mes bras, je me mis à penser à toutes les Juliette et à tous les Roméo que j'ai suivis cette semaine à l'hôpital et qui bénéficient de soins leur permettant de partir dignement et en paix. Mais je n'ai pu m'empêcher de penser à tous ceux qui souffrent derrière des portes fermées, les patients ou leur famille. Pour vous tous, je pleure des larmes de sang et je vous demande d'excuser notre manque d'humanisme.

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Cultures

7000 visiteurs jours, des milliers de visites virtuelles et des millions de documents

La Grande Bibliothèque du Québec a 10 ans

La bibliothèque la plus fréquentée de la francophonie, et même de l'Amérique du Nord, est située au Québec. Il s'agit de la Grande Bibliothèque et elle est sise en plein coeur de Montréal. Chaque jour 7000 personnes franchissent ses portes et des milliers d'autres y accèdent virtuellement sur le web. Ce vaste espace public de 33 000 mètres carrés est un lieu de rendez-vous, comme l'exprime Lise Bissonnette, qui fut la première présidente et directrice générale de l'établissement. « Je sais ce que les gens viennent chercher ici, ils sont chez eux, c'est comme une deuxième maison; j'ai entendu cela tellement souvent par les gens ». L'inauguration officielle de la Grande Bibliothèque avait eu lieu le 3 mai 2005 à Montréal. À l'approche de cet anniversaire, plusieurs personnalités ont souligné les 10 années d'existence de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). « J'ai souffert du manque de livres dans ma jeunesse » a déclaré Lucien Bouchard, l'ex-premier ministre du Québec originaire du Saguenay qui fut l'instigateur du projet dans les années 1990. Une bibliothèque pour l'ensemble de la province De la privation est née l'abondance : La Grande Bibliothèque offre maintenant des millions de documents, en grande partie accessibles sur tout le territoire québécois, grâce à la numérisation. L'actuelle PDG de la Grande Bibliothèque, Christiane Barbe, promet

de s'engager à fond dans le numérique pour que les ressources soient accessibles en tout temps. « Avec le plan culturel numérique, on va pouvoir numériser au-dessus de 2 à 3 millions de nouveaux documents au

cours de la prochaine année. Nous en avons à l'heure actuelle 13 millions de numérisés et nous allons numériser des photos, des journaux, des livres etc. » — Christiane Barbe, PDG de la Grande Bibliothèque

De plus, la Grande Bibliothèque offre une pléthore d'activités. Comme cette exposition sur les dix plus belles bibliothèques, réelles et imaginaires, que proposera Robert Lepage dès l'automne.

La Lecture en cadeau

Le 400 000ème bénéficiaire s’appelle Mohammed … La Fondation pour l'alphabétisation a remis mardi 5 mai 2015 les premiers livres neufs amassés lors de sa 16e campagne La lecture en cadeau. Au cours du prochain mois, 40 000 livres seront distribués à des jeunes issus de milieux défavorisés, partout au Québec.

goût de lire chez les jeunes dans les milieux défavorisés, afin de freiner le décrochage scolaire.

Cette année, La lecture en cadeau franchit le cap du 400 000e livre remis. C'est Mohammad qui l'a reçu, et il s'intitule 100 histoires dans la forêt enchantée.

L'objectif fixé pour la récolte des livres a été dépassé et elle en est satisfaite. « On a reçu 40 022 livres, alors qu'on visait en amasser 40 000. On est vraiment ravis, parce qu'on a atteint notre objectif. »

Le goût de lire Cette initiative de la Fondation pour l'alphabétisation vise à développer le

La remise de livres repose sur la générosité du grand public. La comédienne d'Unité 9, Salomé Corbo, est porte-parole de la campagne de dons.

Des élèves de 2e et de 6e année de l'École Barclay de Montréal étaient

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les premiers cette année à recevoir un livre neuf.

la petite enfance et d'autres organismes communautaires.

«Cela donne envie à ces enfants d'ouvrir d'autres livres et c'est ce qu'on veut. Il s'agit de semer à l'intérieur de leur petite tête une curiosité, une envie de découverte et éventuellement une envie de lire, pour en faire des adultes autonomes, créatifs et surtout libres de leurs choix» affirme Salomé Corbo.

Diane Mockle, PDG de la Fondation pour l'alphabétisation, explique que les demandes annuelles provenant de toutes les régions du Québec dépassent les 100 000 livres. « Et nous devons bien sûr composer avec le nombre de livres que nous avons dans l'inventaire. »

Des besoins encore criants Mais les besoins demeurent criants. La fondation réussit à répondre à moins de la moitié des demandes qui proviennent des écoles, des centres de

Le programme La lecture en cadeau encourage également les enfants à faire parvenir une carte postale à leurs généreux donateurs pour les remercier.

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Cultures

Cinéma Vues d’Afrique

Le palmarès de la 31ème édition

Le 31e Festival international de cinéma Vues d’Afrique vient tout juste de dévoiler son palmarès 2015 lors d’une soirée de clôture festive qui s’est déroulée à la Cinémathèque québécoise et lors de laquelle les films «Soleil et eau» de Gilles Elie-Dit-Cosaque et «Twaaga» de Cédric Ido ont été projetés devant un public enthousiaste, en présence de réalisateurs, acteurs et dignitaires d’ici et d’ailleurs.

Amina Gerba la marraine et Pierre Boivin le parrain de Vues d’Afrique, tous deux issus du milieu des affaires, ont souligné l’importance que revêtent les échanges culturels dans le développement économique du continent. Les divers événements spéciaux tenus cette année ont connu un grand succès. Sonia Rolland a accepté le prix que lui a décerné le CIRTEF avec un discours remarqué. Les soirées parrainées par différents festivals internationaux (Écrans noirs, Cameroun ; le Festival du cinéma africain de Khouribga, Maroc ; les Journées Cinématographiques de Carthage, Tunisie ; Festival Cinémas d’Afrique, Suisse) ont aussi été fort populaires. Un autre événement a retenu l’attention soit Regard croisé, une rencontre-débat sur les femmes meurtries par la guerre avec la réalisatrice Angèle Diabang et le cinéaste Thierry Michel qui ont suscité un débat passionnant. De plus, les matinées cinéjeunesse consacrées au développement durable ont montre l intérêt grandissant dans ce domaine. Le 31e Festival a présenté une sélection remarquable et accueilli de prestigieux invités. Toujours fidèles à ce rendez-vous unique au Canada, les spectateurs et participants du festival prouvent la pertinence de Vues d’Afrique. Sélection internationale - fiction Le jury composé de Louise Chamberland, Philippe Lavalette et Jean-Paul Senécal a fait les choix suivants : - Le Prix de la communication interculturelle long-métrage : «The Sea is Behind» (Emirats ArabesUnis / Maroc / France) de Hicham Lasri - Le Prix de la communication interculturelle court-métrage : «Moul Lkelb» (L’homme au chien) (Maroc / France) de Kamal Lazraq. Une mention spéciale est attribuée à «Ma manman d’lo» de Julien Silloray (France) - Prix de la meilleure actrice : Tatiana Rojo dans «Danbé, la tête haute» (France) - Prix du meilleur acteur : Malek Akhmiss dans «The Sea is Behind» (Emirats Arabes-Unis / Maroc / France) Section internationale- documentaires Le jury composé de Lisa-Marie Lampron, Marie

Louise B. Mumbu et Gilles Tremblay a récompensé • du Prix de la communication interculturelle : «L’homme qui répare les femmes – la colère d’Hippocrate» (Belgique) de Thierry Michel. Une mention spéciale est attribuée à «Rwanda, la vie après- Paroles de mères» (Belgique) de Benoît Dervaux et André Versaille Afrique connexion Le jury composé de Sara Nacer, Manuel Tadros et Gaëlle Vuillaume a récompensé • du Prix du meilleur long-métrage : «Victorieux ou morts, mais jamais prisonniers» (Haïti) de Mario L. Delatour. Une mention spéciale est attribuée à «Coupé ! Une histoire décalée» de Toussaint Aka & Ossita Aneké. • du Prix du meilleur court-métrage : « Action Figuration !» (Tunisie) de Bilel Bali. Une mention spéciale est attribuée au film « Le rêve d’Awa» (Sénégal) de Yancouba Dieme et Zéna Zeidan. • du Prix de la meilleure série et feuilleton télé : « Eh les hommes ! Eh les femmes !» (Burkina Faso) d’Apolline Traoré. Regards d’ici

Le jury composé de Marie-Ève Lavoie, Papy Mbwiti et Dom Pedro a choisi • pour le Prix de la meilleure production indépendante : «Histoire de la banque en Haïti» (Canada) de Frantz Voltaire. • pour le Prix de la Relève : «Un jour à l’école» (Burkina Faso / Canada) de Victor Ghizaru et Mikael Platon. Droits de la personne Le jury était composé Sondès Allal, Noëlla McNicoll et Jotham Rwamiheto a récompensé « L’homme qui répare les femmes – la colère d’Hippocrate» (Belgique) de Thierry Michel. Une mention est attribuée à Congo, un médecin pour sauver les femmes (Sénégal / RDC / France) d’Angèle Diabang Développement durable Le jury était composé de Denis Plante, Alya Trad et Monique Trudel a acordé ses suffrages à «Avec presque rien» (Madagascar) de Lova Nantenaina. Une mention spéciale est attribuée à «Action Afrique verte» (Mali / France) d’Éric Rivot.

Rencontres 2015 de la Diversité

Le Musée s'éclate

Les rencontres 2015 de la diversité auront lieu le 21 mai 2015 au Musée des Beaux Arts de Montréal de 8h30 à 16 heures. Le Forum laissera place, de 12 heures à 14 heures à un grand spectacle intitulé «le Musée s’éclate» dans le cadre duquel 36 artistes professionnels et plus de 150 jeunes talents viendront animer l’espace et faire découvrir leurs talents. Cet évènement est gratuit et ouvert au grand public.

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Métropole

Une originaire du Maroc à la tête de la société du Parc Jean-Drapeau

Danièle Henkel, la «Dragonne»

Le maire de Montréal, M. Denis Coderre, a annoncé la nomination de Mme Danièle Henkel à titre de présidente du conseil d'administration de la Société du parc Jean-Drapeau (SPJD) pour un mandat d'une durée de trois ans. Cette nomination a été autorisée par le comité exécutif de la Ville de Montréal lors de sa séance hebdomadaire du mercredi 29 avril 2015.

Bien connue des téléspectateurs francophones pour sa participation à l'émission Dans l'œil du dragon diffusée sur les ondes d'Ici Radio-Canada, Mme Henkel est la présidente-directrice générale et fondatrice de Daniele Henkel inc., une entreprise qui propose des solutions d'affaires clé en main au monde médical et esthétique. Elle est récipiendaire de nombreux prix et distinctions dont récemment, le prix Femme de mérite 2014 du Y des femmes de Montréal, dans la catégorie « Entrepreneuriat ». Elle joue également un rôle actif dans Femmessor, organisme de développement économique ayant pour mission de promouvoir l'entrepreneuriat féminin. « Nous sommes choyés d'avoir une "dragonne" à la tête du conseil

d'administration de la Société du parc Jean-Drapeau. Il ne fait aucun doute qu'une femme d'affaires aguerrie de la trempe de Mme Henkel contribuera à rétablir un climat de confiance à la Société et lui permettra de faire face aux nombreux défis qui l'attendent au cours des prochains mois », a affirmé M. Coderre.

Le comité exécutif de la Ville de Montréal a également approuvé la nomination de M. Ronald Cyr à titre de directeur général de la Société du parc Jean-Drapeau. M. Cyr est employé de la Ville depuis plusieurs années et occupait le poste de directeur d'arrondissement pour AhuntsicCartierville. « Je suis très fière et extrêmement touchée qu'on m'ait proposé ce poste de présidence. Étant une fille d'équipe et foncièrement positive, je suis convaincue qu'aux côtés de M. Cyr et entourés des membres du CA, nous arriverons à mettre tous les efforts nécessaires afin de réaliser les défis qui nous sont présentés! J'aime profondément Montréal et à titre d'entrepreneure, participer à un projet d'une aussi grande envergure est très stimulant! La perspective de contribuer à redonner à

Rappel : La station de métro Beaubien fermée Pour pallier cette fermeture, des navettes d'autobus effectueront le trajet entre la station Beaubien et les stations Jean-Talon et Rosemont. Leur fréquence sera de 2 à 6 minutes en heure de pointe et de 10 minutes maximum le reste du temps, pendant les heures normales d'ouverture du métro. Ce n'est pas la première fois que la Société de transport de Montréal (STM) ferme complètement une station. Mais Beaubien est plus achalandée que les récents exemples de Jolicoeur, Côte-Sainte-Catherine ou Charlevoix. Elle accueille 3,6 millions d'utilisateurs par année, selon des statistiques fournies par la STM. Une fermeture nécessaire En mars dernier, le président du conseil d'administration de la STM, Philippe Schnobb, expliquait la raison de cette longue fermeture. « Ce sont des stations qui ont été construites dans le réseau initial, donc elles ont 50 ans, a-t-il expliqué. Et il y a, à certains égards, des choses qu'on doit

faire et c'est plus pratique pour nous de fermer la station. On peut faire les travaux plus rapidement. » Les travaux toucheront de nombreuses structures de l'édicule et de la station, dont les dalles structurales de l'édicule, le puits de ventilation naturelle, l'éclairage, les marches de granite, les dalles et panneaux muraux des quais ainsi que l'environnement immédiat de la station. Selon M. Schnobb, sans une fermeture complète, de tels changements auraient pu prendre plusieurs années. Les travaux, qui coûteront 3,6 millions de dollars et seront financés aux trois quarts par le ministère des Transports du Québec, seront réalisés par la firme Groupe Axino. Pour ce qui est de l'aspect extérieur du métro, des consultations auront lieu avec la mairie d'arrondissement. Selon le cabinet du maire de Rosemont-La Petite-Patrie, François Croteau, ces travaux ne sont pas incompatibles avec l'annonce récente d'un réaménagement complet des alentours de la station Beaubien pour y créer, entre autres, une place publique. La station de métro Beaubien a ouvert ses portes en octobre 1966.

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cette ville ses lettres de noblesse me permet de rêver et de voir grand pour l'économie, la visibilité et le positionnement à l'international. On doit inviter et inciter les gens à jouir de ce parc et de ses installations de façon créative, ce qui permettra à différents secteurs d'activités d'en bénéficier et servira de levier économique pour la métropole. Nous pourrons ainsi offrir aux citoyens un lieu qui portera notre fierté bien audelà des frontières! », a ajouté Mme Henkel.

À la SPJD, cette nouvelle équipe aura à gérer plusieurs priorités, notamment la réalisation de tous les projets de legs du 375e anniversaire de Montréal, prévus pour 2017, la résiliation de quatre contrats jugés irréguliers par le Bureau de l'inspecteur général dans le cadre du projet Horizon 2017, et l'exécution des travaux de rénovation aux paddocks du circuit Gilles-Villeneuve, également prévus pour 2017. Source : Ville de Montréal

Population

Transport

Des travaux de réfection majeurs ont nécessité la fermeture de la station de métro Beaubien pendant quatre mois, jusqu'au 30 août. Les travaux se poursuivront après la réouverture de la station, jusqu'en janvier 2016.

MmeDanièle Henkel

Un Lavallois sur quatre d'origine immigrante

Un Lavallois sur quatre est d'origine immigrante, selon une étude de la Conférence régionale des élus de Laval. Photo : Francis Labbé Depuis 2011, une personne sur quatre est d'origine immigrante à Laval. Selon une étude menée par la Conférence régionale des élus de Laval, la population immigrante a bondi de 84 % entre 2001 et 2011. Un texte de Francis Labbé En 2011, Laval comptait 43 650 familles d'origine immigrante, pour une population immigrante totale de 96 645 personnes. Laval est la troisième destination en importance pour la population immigrante, après Montréal et la Montérégie. Cependant, la population d'origine immigrante connaît un taux de chômage près de trois fois supérieur à celui de la population lavalloise non immigrante : « 17,5 % chez les nouveaux arrivants à Laval, comparativement à 6,2 % pour les Lavallois de souche. » Quatre immigrants lavallois sur cinq n'ont ni l'anglais ni le français comme langue maternelle.

Le plus important groupe de personnes

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immigrantes, soit celles qui sont originaires du Liban, compte pour 11,3 % de toutes les personnes immigrantes du territoire lavallois. Haïti (10,5 %) est suivi en importance par la Grèce (6,6 %), l'Italie (6,2 %) et le Maroc (5,2 %). (Source : Rapport du CRE) Plus de propriétaires L'étude révèle une donnée particulière : les nouveaux arrivants comptent davantage de propriétaires que les nonimmigrants. « Les ménages immigrants lavallois sont propriétaires dans une proportion supérieure (77,6 %) à celle des non-immigrants (65,4 %) », lit-on dans le communiqué de la CRE Laval. Selon les données recueillies par la Ville de Laval, c'est dans le quartier Chomedey que l'on retrouve la plus forte concentration d'immigrants avec 36 %. C'est dans le quartier SainteRose qu'ils sont le moins nombreux, avec 16 %. L'étude porte sur les données statistiques comparées de 2001, 2006 et 2011. Dans sa vision stratégique 20152035, Laval écrit que la population immigrante s'élève maintenant à 102 000 personnes. Laval souhaite devenir la deuxième destination préférée des nouveaux arrivants.


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Métropole

Environnement urbain

60 millions de dollars, 775 employés et 247 camions pour faire de Montréal une ville propre C'est la même rengaine chaque année. Avec le printemps, la fonte de la neige laisse à découvert de nombreux déchets emprisonnés depuis des mois. Montréal paraît alors plus sale que jamais. Mais la métropole estelle vraiment moins propre qu'autrefois? En 1965, le maire Jean Drapeau déclarait : « C'est un message que le maire adresse à chaque citoyen lui demandant sa coopération personnelle pour faire un grand ménage, une campagne d'embellissement la plus vaste qui a jamais eu lieu à Montréal ni sur ce continent. » Trente ans plus tard, c'était au tour du maire Pierre Bourque de dire : « Je ne peux plus accepter que notre ville soit sale. Il faut que les citoyens changent de comportement. » Des reportages sur la propreté à Montréal, comme les politiciens et leurs promesses, ne datent pas d'hier. En fait, le nettoyage printanier des chemins publics existe officiellement à la Ville depuis le 4 avril 1797. Les arrondissements de Montréal consacrent désormais 60 millions de dollars annuellement pour assurer la propreté des lieux. Quelque 775 employés et 247 camions et

voiturettes participent aux opérations de nettoyage.

de l'arrondissement, François Croteau.

Des déchets ramassés rapidement Des journalistes ont fait un test - qui n'a rien de scientifique - afin de vérifier si le ménage du printemps est bel et bien amorcé. Ils ont apposé ici et là à Montréal, le 8 avril dernier, 26 petits collants bleus sur différents objets laissés à l'abandon : des boîtes, des vélos, des pots de peinture, des morceaux de plastique, des bouteilles en verre, etc.

« Je ne pense pas que Montréal soit plus sale qu'avant. Je pense que cette année, l'hiver a été particulièrement difficile et dans notre esprit, tout est pire. » affirme-t-il.

Ils sont retournés sur les lieux une semaine plus tard pour voir ce qui se trouvait toujours là. Sur les 26 objets identifiés, 11 n'avaient pas été ramassés, soit moins de la moitié. Mais à chaque endroit, les petits déchets comme des papiers demeuraient omniprésents. Le nettoyage deux semaines en retard Cette année, dans Rosemont-La PetitePatrie notamment, les opérations ont commencé avec deux semaines de retard en raison de la prolongation de l'hiver. « Le tout s'est prolongé, ce qui a compliqué le début des opérations avec l'accumulation importante de gravier et de déchets qui étaient dans la neige cet hiver », explique le maire

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Les cols bleus s'activent donc à un rythme effréné, 7 jours sur 7, pendant les quatre prochaines semaines, pour débarrasser les déchets et dépôts accumulés qui jonchent le sol. L'opérateur d'un balai-aspirateur, Paul Cabral, constate que, depuis ses 20 ans de service, c'est du pareil au même chaque année, si ce n'est que le nettoyage est plus efficace qu'avant grâce à la technologie. « On a plus d'équipements automatisés. Avant, tout était manuel, et les balais, de moins bonne qualité, laissaient retomber des résidus. » Des sociétés de développement embauchent également des jeunes de la rue - ou qui frôlent l'itinérance - afin de nettoyer de grandes artères commerciales. Sur le boulevard Saint-Laurent, Kenny Vallières balaie papiers, mégots, morceaux de vitre et autres

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détritus qui y traînent. « Le printemps amène énormément de déchets sur Saint-Laurent, mais l'été aussi, c'est énormément de déchets que les gens laissent. » Si son travail est toujours à recommencer, Kenny sait au moins qu'il fait une différence, car on le remercie constamment pour son travail. « Je crois que c'est une belle opportunité qu'on m'a offerte pour me sortir de l'isolement. » La Grande Corvée début mai Comme chaque année depuis cinq ans, Montréal a organisé les 1er, 2 et 3 mai la Grande Corvée où les citoyens sont invités à nettoyer leur ville. L'an dernier, 17 000 personnes y ont pris part. En effet, il ne tient finalement qu'à nous de rendre les rues plus propres…


Santé

Alimentation

Le poulet canadien est-il plein d'antibiotiques?

L'utilisation des antibiotiques à des fins préventives dans l'alimentation des animaux d'élevage fait jaser. Bien que cette pratique optimise leur croissance, le problème ne réside pas dans le fait qu'on en mange, puisqu'on n'en trouve plus de trace dans la viande de consommation.

Le problème est plutôt que les bactéries naturellement présentes chez ces animaux deviennent résistantes à ces mêmes antibiotiques qu'on nous donne pour soigner des infections de gorge, urinaires ou E. coli. Par exemple, uniquement pour 2014, 50 000 personnes en sont mortes inutilement aux États Unis et dans l'Union européenne parce que les antibiotiques normalement administrés pour les combattre se sont avérés inefficaces. Déjà en 2011, cette problématique avait été démontrée par L'épicerie. À l'époque, des analyses avaient décelé 90 bactéries dans 66 des 100 cuisses de poulet achetées dans des supermarchés de Vancouver, de Toronto et de Montréal. Pas moins de 62 d'entre elles étaient résistantes aux antibiotiques. « La situation n'a pas changé. Les études démontrent que cette résistance a augmenté en termes de fréquence et de prévalence dans l'ensemble de la population. Si on ne fait rien, on pourrait perdre presque complètement en moins d'une génération la capacité de nos antibiotiques à traiter des infections. » déclare Richard Marchand, microbiologiste et épidémiologiste à l'Institut de cardiologie de Montréal. C'est en raison de cette tendance sans équivoque que l'Organisation mondiale

de la santé (OMS) a lancé un cri d'alarme en 2013 et que le président américain Barack Obama a présenté en 2015 un plan d'action de 1,2 milliard de dollars pour combattre la résistance microbienne aux antibiotiques. L'objectif du président : diviser par deux leur consommation inappropriée d'ici 2020. La situation au Canada Malgré l'apparente inaction de l'industrie et du gouvernement de ce côté-ci de la frontière, les consommateurs canadiens ne sont pas en reste. Ils trouvent de l'agneau sans antibiotiques et du boeuf sans antibiotiques. La chaîne de restauration rapide A&W en fait d'ailleurs un argument de marketing.

Pour le président des Rôtisseries SaintHubert, Jean-Pierre Léger, qui achète 11 millions de poulets par année, il en est autrement pour la volaille. « Les éleveurs canadiens refusent d'en produire. Et comme c'est un cartel ici, je ne peux acheter ailleurs qu'au Canada, je n'ai pas le choix. » affirme-til. Le président des Éleveurs de volaille du Québec, Pierre-Luc Leblanc, réfute ces accusations. Il explique que

l'antibiotique retiré aux États Unis, la gentamicine, n'est déjà plus administré au Canada. « Donc on a déjà une étape de franchie et on travaille à franchir les prochaines au plus petit coût possible.

animale, ce qui représente 80 % des antibiotiques qu'on utilise sur la planète. Faute de plus de volonté politique comme d'audace de l'industrie, c'est au consommateur de faire pression.

On pourrait en éliminer davantage, mais c'est cette question de coût qu'il ne veut pas avoir à payer. » dit-il.

« Est-ce qu'on peut, comme consommateur, dire : "moi je veux un poulet sans antibiotiques?" Ça veut dire que je vais payer 30 cents de plus mon kilo de poulet. Je crois que c'est le prix à payer pour assurer la sécurité de l'avenir. » conclut Richard Marchand.

La voix du consommateur Quoi qu'il en soit, on est encore loin de voir disparaître complètement l'usage des antibiotiques dans l'alimentation

Prévention

Attention, la gastroentérite se propage aussi par voie aérienne! Les norovirus, un groupe de virus responsables de plus de 50 % des cas de gastroentérite dans le monde, peuvent se propager par voie aérienne jusqu'à plusieurs mètres des personnes infectées, montre une étude réalisée par des chercheurs de l'Université Laval. Ces résultats laissent à penser que les mesures prises en milieu hospitalier lors d'éclosions de gastroentérite pourraient être insuffisantes pour contenir efficacement ce type d'infection. Bon à savoir La gastroentérite est une inflammation de la paroi de l'estomac et de l'intestin, qui provoque de la diarrhée et des vomissements.

Elle peut être causée par une bactérie ou un parasite, mais aussi par un virus. À ce jour, les autorités sanitaires pensaient qu'on pouvait limiter la transmission par des mesures d'hygiène simples, comme se laver les mains. La chercheuse Caroline Duchaine et ses collègues ont mené cette étude dans huit hôpitaux et centres de soins de longue durée au moment où la gastroentérite frappait une partie des patients. Ils y ont effectué des prélèvements d'air à un mètre des malades, devant l'entrée de leur chambre et au poste des infirmières. Les analyses ont révélé la présence de

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norovirus dans l'air de six des huit centres étudiés. Ces virus ont été détectés dans 54 % des chambres de patients frappés par la gastro, 38 % des corridors donnant accès à leur chambre et 50 % des postes d'infirmières.

Les concentrations de virus oscillaient de 13 à 2350 par mètre cube d'air. Une dose d'une vingtaine de norovirus est généralement suffisante pour provoquer une gastroentérite. Selon la professeure Duchaine, ce mode de propagation jusqu'ici inconnu des norovirus pourrait expliquer pourquoi les éclosions de gastroentérite sont si difficiles à contenir actuellement.

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« Les mesures appliquées en milieu hospitalier ne visent qu'à limiter les contacts directs avec les patients infectés. À la lumière de nos résultats, il faudrait revoir ces règles en tenant compte de la possibilité d'une dissémination aérienne des norovirus. » — Caroline Duchaine De nouvelles mesures L'installation d'unités mobiles de filtration d'air ou le port d'une protection respiratoire près des patients frappés par la gastro pourraient être des mesures adéquates, estiment les chercheurs. Il faut maintenant tester leur efficacité.


Sécurité routière

Vélocyclistes, mieux vaut être casqué! Les amendements que Québec proposera d'ici juin au Code de la sécurité routière excluraient l'idée d'obliger le port du casque pour les cyclistes. Le ministre québécois des Transports, Robert Poëti, opterait plutôt pour une sensibilisation accrue des cyclistes quant aux risques de blessures à la tête. Le cycliste et homme d'affaires Louis Garneau agit comme conseiller auprès du ministre dans ce dossier. Selon lui, la mesure qui obligerait le port du casque à vélo serait difficilement applicable et les relations entre les policiers et les jeunes pourraient souffrir d'une méthode coercitive. « Le problème, c'est comment on fait pour arrêter un enfant de 12 ans ou 10 ans et la police va arriver, on pourrait traumatiser les enfants, ça deviendrait aussi peut-être très négatif comme attitude policière envers des jeunes enfants », dit-il. Éducation et sensibilisation Plusieurs groupes de cyclistes et experts ont été consultés dans le cadre des modifications que le gouvernement entend apporter au Code de la sécurité routière. Le ministre Poëti a laissé entendre qu'il pencherait plutôt pour l'éducation et la sensibilisation. « Il faut sur une base volontaire, convaincre les gens de la nécessité pour euxmêmes qu'ils sont protégés davantage avec le casque », a-t-il dit.

lièrement dans l'actualité depuis plusieurs années. Il y a deux ans, dans une lettre ouverte adressée au gouvernement québécois, un groupe de médecins de quatre hôpitaux universitaires avait réclamé l'imposition du casque pour les cyclistes de moins de 18 ans. Ils faisaient valoir que le port du casque peut réduire jusqu'à 85 % les risques de traumatisme crânien et cérébral grave.

Au Canada, 7 provinces canadiennes sur 10 ont adopté une loi concernant le port du casque à vélo. Québec fera connaître sa décision en juin ou au début de la prochaine session parlementaire. Le casque à vélo est obligatoire en tout temps :

Le port du casque à vélo revient régu-

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En Colombie-Britannique; au Nouveau-Brunswick; en Nouvelle-Écosse; à l'île du Prince-Édouard.

Le casque est obligatoire jusqu'à 18 ans : - - -

en Alberta; en Ontario; au Manitoba.


Faits & idées

CauseRIFE du mois de mai

La conciliation famille-travail-études en situation d’immigration

Organisée en collaboration avec la Fédération des communautés culturelles de l’Estrie et son comité femmes, cette rencontre qui aura lieu le 16 mai (13h30 - 16h30; Édifice Jean-Byrns du parc André-Viger; 3275 Rue Richard Sherbrooke QC J1L 2R9) abordera les difficultés, défis et stratégies des conciliations familles travail études pour les familles du Québec, en questionnant plus spécifiquement les réalités des membres des familles immigrantes, femmes et hommes, qui sont touchés par cette situation. En effet tout comme, par exemple, les familles monoparen-

tales, les jeunes familles ou les familles recomposées, les familles immigrantes rencontrent de grands défis dans ces conciliations. Les immigrant-e-s sont nombreux à devoir, après leur arrivée au Québec, reprendre des études pour faire reconnaitre leurs diplômes ou pour se réorienter. Ils et elles doivent aussi, pour plusieurs, retourner à l’école pour apprendre le français. Et en même temps ce sont des jeunes familles qui, comme toutes les familles québécoises, doivent travailler pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Alors non seulement on doit concilier famille tra-

vail ou famille études mais aussi les trois au sein de familles qui ne connaissent pas bien le contexte local et les ressources éventuelles. De nombreux défis sont soulevés : comment s’organiser au sein du couple pour mener ces conciliations ensemble? Être sur les bancs de l’école en même temps que ses enfants, comment jouer nos rôles de parents? Faire des petits boulots mal payés pour survivre et fréquenter le CEGEP ou l’université pour se réorienter, comment faire? Travailler la nuit, étudier le jour, quand est ce qu’on s’occupe des

Conférence avec Dr Sonia Sarah Lipsyc

Finalement les familles immigrantes sont- elles différentes des familles québécoises soumises aussi à des conciliations difficiles? Les causeRIFEs sont des activités qui se tiennent chaque mois et qui traitent chaque fois de sujets différents, mais importants pour les familles immigrant. Informations : https://www.facebook. com/birestrie

Arts plastiques

Exposition croisée

Juives et musulmanes : de l’exclusion à l’intégration Une intéressante conférence était prévue le 6 mai 2015 au Musée des Beaux-Arts de Montréal. Fruit d’une recherche originale, «Juives et musulmanes : de l’exclusion à l’intégration» permettait à la Dr Sonia Sarah Lipsyc deprésentera une approche comparative, qui reste encore peu étudiée, sur les pratiques religieuses contemporaines

enfants? Qui peut aider à la place de la famille élargie restée au pays d’origine?

Maxime Benhaim, Ouardane Abderrahmane, René Gagnon sont trois peintres dont les patronymes cachent un fait essentiel : ils sont tous trois originaires du Maroc. Ils sont réunis sur les cimaises de la Galerie 203 au 229 Notre Dame Ouest, Montréal depuis le jeudi 30 avril dans une exposition organisée par la CSUQ intitulée «Oriental Fusion Marocaine », À voir et à revoir

des femmes juives et musulmanes. Cette recherche qu’elle a entreprise avec le chercheur algérien Belkacem Benzenine, expose les résistances et l’avancée des femmes dans des fonctions religieuses et communautaires réservées le plus souvent aux hommes.

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Sports

Soccer- football

Rétro-regard sur une page d’histoire

Le chant des partisans de l'Impact n'avait jamais résonné aussi fort, mais ce sont les Mexicains qui ont eu le dernier mot au Stade olympique, mercredi 29 avril.

L'équipe Cendrillon du printemps s'est inclinée 4-2 contre Club América, lors du match retour de la finale de la Ligue des Champions de la CONCACAF. Club América a remporté la série 5-3 et il participera donc à la Coupe du monde des clubs de la FIFA, en décembre prochain, au Japon. L'Impact devra maintenant se contenter de poursuivre son parcours régulier en MLS et de repartir à la conquête d’un championnat canadien qui lui permettrait de revenir en Ligue des Champions de la CONCACAF pour une nouvelle tentative de consécration panaméricaine. Devant une salle comble de 61 004 spectateurs au Stade olympique, l'Impact est passé proche de réussir ce que plusieurs croyaient impossible, c'est-à-dire vaincre une des équipes les plus riches et les plus titrées en Amérique. Club América a été sacré champion de la CONCACAF grâce à un gain de 4-2 aux dépens du onze montrélais qui s'est écroulé en deuxième demie après un départ pourtant prometteur. Les Mexicains l'emportent 5-3 au total des buts. En retard par un but après 45 minutes, les Mexicains ont explosé avec trois buts à la reprise du jeu, dont deux en l'espace d'à peine deux minutes à la 64e et 66e minute. Dario Benedetto avait d'abord créé l'égalité à la 49e minute. Posté près du gardien Kristian Nicht, l'Argentin a frappé le ballon à la volée si vite que le gardien l'a reçu en plein front avant qu'il ne secoue les cordages. C'était le début d'une deuxième demie de rêve pour Benedetto.... La pression mexicaine s'est accentuée dans les minutes suivantes, mais l'Impact a résisté à la tempête au tour de son filet, gardant ainsi le suspens à son maximum. Mais ce n'était qu'une question de

temps avant que Club América ne démontre sa supériorité. Une belle tête d'Oribe Peralta, auteur du but égalisateur dans le verdict nul au Mexique il y a une semaine, portait la marque 2-1. Un dur coup à encaisser. Trop dur. Puis, pendant que les partisans de l'Impact réalisaient encore l'ampleur de la tâche qui attendait leur équipe, Dario Benedetto ajoutait un deuxième but à sa fiche, du bout du pied devant un Nicht impuissant. Benedetto a ensuite complété son tour du chapeau, avant que Jack McInerney ne compte un but dans une cause perdue à la 89e minute. Club América représentera la CONCACAF à la Coupe du monde des clubs au Japon du 10 au 20 décembre. C'est la 10e fois de suite qu'une équipe mexicaine remporte le titre de la Ligue des champions de la CONCACAF.

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Foule en délire Les 61 004 spectateurs n'avaient pas tardé à montrer leurs couleurs bleu blanc et noir et leurs favoris, acclamés à tout rompre, les ont aussitôt comblés. Dès la 8e minute, le rêve a semblé devenir réalité grâce à une oeuvre d'art argentine. Semblant pourtant coincé à la gauche du filet, Ignacio Piatti a mystifié la défense mexicaine au moyen de feintes dignes de son statut de joueur désigné. Soudainement libéré de ses couvreurs, « Nacho » a refilé le ballon à Andres Romero qui, après une telle prouesse de son complice argentin, n'a pas raté l'occasion de soulever la foule avec une autre feinte savante devant un gardien médusé. Les cris des partisans de l'impact ont été si puissants que le toit du stade a failli être fragilisé... À peine 4 minutes après ce but,

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l'Impact a vécu sa première sueur froide de la soirée. La cause du gardien Kristian Nicht, appelé en relève à Evan Bush suspendu, semblait pourtant perdue lorsque la frappe de Dario Benedetto s'est arrêtée sur la barre transversale. L'Argentin était pourtant dans la zone de six mètres. Le ballon a rebondi près de la ligne des buts et l'Impact a miraculeusement eu la vie sauve. L'intensité n'a jamais baissé d'un cran en première demie et l'arbitre a distribué cinq cartons jaunes. Les joueurs des deux équipes se sont même bousculés à la 39e minute parce que le jeu ne reprenait pas assez vite au goût des Mexicains Les joueurs de l'Impact sont rentrés au vestiaire avec une avance de 1-0. lls étaient à 45 minutes d'écrire l'histoire. Mais les Mexicains avaient un autre plan en tête. Et vous connaissez la suite…


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